conflict scan jeunesse pour la paix dans la plaine de la

17
CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi Sud Kivu, Uvira, Plaine de la Ruzizi REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO JUIN, 2016 Contact: Ce rapport est basé sur des témoignages récoltés sur le terrain. Il ne reflète pas l’opinion de Search for Common Ground. Sylvie Bora Rubenga Chargée de Programme Jeunesse pour la paix dans la plaine de la Ruzizi Search for Common Ground Bukavu, RDC +243 817107572 [email protected] Léon IRENGE Analyste des conflits Search for Common Ground Bukavu, RDC +243 817107579 [email protected]

Upload: others

Post on 15-Nov-2021

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

CONFLICT SCAN

Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi

Sud Kivu, Uvira, Plaine de la Ruzizi

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

JUIN, 2016

Contact:

Ce rapport est basé sur des témoignages récoltés sur le terrain. Il ne reflète pas l’opinion de Search for Common Ground.

Sylvie Bora Rubenga

Chargée de Programme Jeunesse pour la

paix dans la plaine de la Ruzizi

Search for Common Ground

Bukavu, RDC

+243 817107572

[email protected]

Léon IRENGE

Analyste des conflits

Search for Common Ground

Bukavu, RDC

+243 817107579

[email protected]

Page 2: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 2

Table de matières

1. Résumé Exécutif ........................................................................................................................................................ 3

2. Contexte et objectifs de l’analyse ............................................................................................................................. 3

3. Méthodologie ............................................................................................................................................................ 4

4. Analyse ...................................................................................................................................................................... 5

4.1 Les conflits les plus importants ......................................................................................................................... 5

4.2 Profil des groupes armés de la zone ............................................................................................................... 56

4.3 Stratégie de recrutement .................................................................................................................................. 6

4.4 Réactions face aux conflits .............................................................................................................................. 67

4.5 Consolidation de la paix .................................................................................................................................. 78

5. Conclusion ................................................................................................................................................................. 8

6. Recommandations .................................................................................................................................................. 89

7. Annexe .................................................................................................................................................................. 910

7.1 Tools ..................................................................................................................... Erreur ! Signet non défini.10

Guide pour groupe de discussion ......................................................................................................................... 910

Questionnaire pour sondage .............................................................................................................................. 1213

7.2 Profile de 360 personnes enquêtées dans le sondage ............................................................................... 1516

Page 3: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 3

1. Résumé Exécutif

Dans le cadre du projet « Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi », SFCG a organisé avec des

jeunes de la plaine un deuxième « conflict scan » au mois d’avril 2016. Ce deuxième « conflict scan » a pour

but de mieux comprendre la situation sécuritaire des jeunes dans la zone, leurs relations avec les groupes

armés, leur choix entre la violence et la non-violence, et d’écouter leurs recommandations afin de rendre

une approche violente moins attractive pour les jeunes et d’améliorer la cohésion sociale de leur milieu.

Les résultats montrent que les jeunes ont une importante capacité à analyser le contexte dans lequel ils

vivent et de comprendre le rôle qu’ils jouent dans les conflits ainsi que le rôle qu’ils pourraient jouer dans

la consolidation de la paix. Ils sont aussi conscients des limites de leur pouvoir quant à avoir un impact

positif sur le contexte et ils se plaignent que la société n’apprécie pas assez l’avis des jeunes et ne leur

donne pas d’espace pour devenir des agents proactifs du changement dans leurs communautés.

Les jeunes estiment que les conflits les plus importants sont les conflits entre les agriculteurs et les

éleveurs et le conflit de pouvoir coutumier, ce qui est en ligne avec l’évaluation faite par les membres de

toutes les communautés confondues (voir le premier « conflict scan » de novembre 2015). L’une des

conséquences de ces conflits est l’implication des groupes armés œuvrant dans cette partie du territoire.

Etant victime de ces exactions commises par les hommes en armes et bénéficiant de la complicité de

certains membres de la communauté, certains jeunes démontrent une tendance à vouloir se rendre justice

et se défendre et éradiquer ce phénomène. Notons que la justice populaire ou le fait de se rendre justice

constitue un délit suivant la loi congolaise. Seule la justice est habilitée à juger et condamner le récalcitrant

après audition de ce dernier. Malgré ces tendances, la plupart des jeunes sont convaincus qu’une approche

non-violente est nécessaire pour transformer les conflits dans leurs milieux.

La présence de groupes armés est une réalité et les jeunes enquêtés sont tous d’accord sur le fait que les

jeunes constituent les membres les plus importants de ces milices. Tous connaissent plusieurs jeunes qui

font partie de ces groupes armés et ils reconnaissent que les jeunes sont les plus susceptibles de les

rejoindre, surtout en raison du manque d’opportunités économiques. Même s’il y a une tendance à ne pas

reconnaitre la présence de groupes armés ayant dans ses rangs des gens de leur propre ethnie, il y a quand

même un consensus sur le fait qu’un dialogue intercommunautaire et la création d’opportunités pour les

jeunes sont nécessaires pour diminuer l’attrait qu’ont ces groupes armés pour les jeunes.

2. Contexte et objectifs de l’analyse

SFCG met en œuvre le projet « Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi», de mars 2015 à

septembre 2016, pour renforcer le rôle des jeunes dans la construction de la paix, ainsi que la stabilité et la

sécurité durable dans la Plaine de la Ruzizi. L’un des objectifs spécifiques est d’augmenter la connaissance

des jeunes et de la communauté par rapport à leurs points communs et leurs capacités à créer un

changement positif ensemble. L’un des résultats prévus est que la jeunesse joue un rôle clé dans l’analyse

des conflits locaux et la recherche de solutions pour ces conflits. C’est dans ce contexte que SFCG organise

des « conflict scans » menés par les jeunes. Le deuxième « conflict scan », dont nous présentons les

résultats dans ce rapport, s’est déroulé en avril 2016.

Page 4: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 4

3. Méthodologie

Le « conflict scan » est une méthodologie développée par SFCG dans le but de comprendre un contexte

particulier et les dynamiques des conflits dans un temps limité. Il permet d’établir un diagnostic pour

donner une vue d’ensemble du contexte dans lequel s’inscrit le conflit. En tant que processus participatif,

le scan représente en lui-même un effort de promotion de la paix. Il ouvre un espace de dialogue,

permettant aux différents acteurs d’échanger sur des questions délicates dans un environnement sûr et

d’instaurer la compréhension et la confiance mutuelle.

Ainsi, un groupe de jeunes accompagnés par SFCG ont mené la collecte de données du 18 au 23 avril 2016.

Un total de 24 groupes de discussion (en anglais Focus Group Discussion ou FGD), avec un total de 125

personnes dont 61 femmes et 65 hommes, ont été réalisés dans six localités : Mutarule, Sange, Bwegera,

Katagota, Luvungi, et Luberizi. Dans chacun des sites, des FGD ont été organisés avec les communautés les

plus nombreuses et dont les relations sont les plus tendues : un FGD avec de jeunes femmes bafuliru, un

avec de jeunes hommes bafuliru, un avec de jeunes femmes barundi (et banyamulenge) et un avec de

jeunes hommes barundi (et banyamulenge). Un total de 65 personnes se considérant d’ethnie bafuliru, 50

d’ethnie barundi, et 10 d’ethnie banyamulenge ont participé dans ces FGD. 30 entretiens ont été aussi

réalisés avec des personnes clés dans tous les sites (soit 5 par site), dont un défendeur des droits de

l’homme, deux enseignants d’école secondaire, et deux enseignants d’école primaire. Enfin, un sondage a

été effectué dans ces six sites sur un échantillon de 360 personnes, soit environ 60 personnes par site.

Dans un effort pour avoir une représentation ethnique réaliste selon leur répartition dans les villages

respectifs, tout en assurant une approche impartiale sensible aux conflits, ce sont 261 Bafuliru, 69 Barundi,

et 17 Banyamulenge qui ont été interviewés.

Table 1. Ethnie de personnes enquêtées dans le sondage

Les données collectées ont été

triées et analysées par la

chargée de projet, les deux

assistants de projet, ainsi que

l’analyste de conflits de SFCG.

L’analyste de conflits a par la

suite rassemblé toutes les

informations, y compris des

informations secondaires

lorsque nécessaire, (telle que

l’analyse des conflits faite au

début du projet et autres

documents nécessaires à

l’étude) et rédigé ce rapport.

Avant de présenter les résultats aux communautés locales, le rapport a été présenté aux 12 jeunes pour un

débat, ce qui a donné l’opportunité aux jeunes de partager leurs réactions, valider les informations, et

évaluer si les informations dans le rapport sont présentées de manière sensible aux conflits. Ces 12 jeunes

sont les enquêteurs qui ont mené la collecte. La première condition était d’être membre du club d’écoute

puis ils étaient soumis au test pour sélectionner ces 12. Donc une restitution a d’abord été faite à ces

jeunes puis ensuite auprès des membres de la communauté. Ensuite, une synthèse du rapport a été

Bafuliru (261)

Barundi (69)

Banyamulenge(17)

Shi (6)

Babembe (4)

Banindu (2)

Havu (1)

Page 5: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 5

restituée à la communauté de la Plaine de la Ruzizi et peut maintenant être diffusée sur les radios de la

zone.

4. Analyse

4.1 Les conflits les plus importants

Selon la majorité des jeunes enquêtés lors de ce deuxième conflict scan, le conflit foncier, précisément le

conflit entre les agriculteurs et les éleveurs, est le plus violent dans le milieu. La majorité des éleveurs sont

des Barundi et Banyamulenge et la majorité des agriculteurs sont des Bafuliru. D’un côté, les Bafuliru

accusent les Barundi et les Banyamulenge de la dévastation de leurs champs par les vaches. D’un autre

côté, les Barundi et Banyamulenge accusent les Bafuliru de vols des vaches et des biens des membres de

leurs communautés.1 En raison du conflit entre les agriculteurs et éleveurs, la méfiance et la mésentente

entre les communautés augmentent et les incidents violents sont récurrents (un cas remarquable fut celui

de Mutarule, où les vaches d’un notable de la communauté barundi ont dévasté les champs - en majorité

de Bafulero - en date du 15 juin 2016). D’autres conflits importants2 avaient aussi été mentionnés comme

le conflit de pouvoir coutumier, souvent aussi lié au conflit interethnique, surtout entre les Bafuliru et les

Barundi/Banyamulenge. On peut citer le cas du conflit sur la gestion du groupement de Luberizi où deux

chefs de communautés différentes se disputent la gestion du groupement, d’une part, M. Lameke accepté

par la communauté Bafuliru et d’autre par M. Ndabagoye, considéré comme étant chef de la communauté

des Barundi. Un autre conflit fréquemment mentionné est celui lié à l’accès aux bornes fontaines : à

Bwegera par exemple, les conflits familiaux sont d’actualité suite au problème d’accessibilité à l’eau

potable, entraînant des incidents de coups et blessures de citoyens, en majorité femmes et enfants.

La majorité de ces conflits se manifestent entre les deux principales communautés de la Plaine de la Ruzizi

qui sont les Bafuliru et les Barundi (les Banyamulenge étant souvent assimilés aux Barundi) et dont les

relations sont toujours très tendues. Comme les leaders locaux représentent souvent les intérêts des

Bafuliru ou Barundi, selon leur appartenance respective, la ligne de division la plus importante reste entre

ces deux communautés.

4.2 Profil des groupes armés de la zone

Conséquemment à ces tensions et conflits violents ainsi qu’à la présence fragile de l’Etat qui ne parvient

pas à assurer la sécurité de la population ni à créer les conditions favorables pour un développement

durable3, la Plaine de la Ruzizi est une zone subissant la présence de plusieurs groupes armés ou milices sur

base ethnique. Généralement, les jeunes enquêtés affirment qu’il y a des groupes armés dans les environs

de leurs villages composés d’autres ethnies, mais ils ignorent la présence des groupes armés de leur propre

ethnie. Certains ont dit catégoriquement que « chez eux » il n’y a pas de groupes armés et que les

membres de groupes armés proviennent d’autres villages et qu’ils sont composés de jeunes hommes

d’autres communautés. La plupart des groupes de discussion avec les jeunes barundi ont dit que ces

jeunes hommes sont des bafuliru. Selon la majorité des jeunes barfuliru enquêtés dans les FGD, les

1 Détails tirés du premier « conflict scan » par les jeunes dans la Plaine de la Ruzizi dans le cadre du même projet « Jeunesse

pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi », décembre 2015, pp. 12-13 2 Pour plus d’informations sur ces conflits, veuillez regarder le premier « conflict scan » par les jeunes dans la Plaine de la Ruzizi

dans le cadre du même projet « Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la Ruzizi », décembre 2015. 3 “Analyse de Conflit, Zone Haut Plateau de Mwenga et Plaine de la Ruzizi, Sud Kivu, R.D. Congo, SFCG, octobre 2014, p. 16-17.

Page 6: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 6

groupes armés sont quant à eux composés des jeunes hommes barundi et banyamulenge.4 Seuls quelques

groupes de discussion comme celui de jeunes femmes bafuliru à Luberizi, ceux de jeunes femmes bafuliru

ainsi que jeunes hommes barundi et banyamulenge à Mutarule, ainsi que celui de jeunes hommes bafuliru

à Bwegera, ont dit qu’il existe des groupes armés de leur propre ethnie et village. Ce dernier groupe a

même déclaré que la plupart des jeunes dans leur village font partie des groupes armés et que toutes les

communautés détiennent des armes. D’ailleurs, toujours dans le cadre de ce dernier groupe, presque tous

les jeunes enquêtés connaissent plusieurs personnes qui font partie de groupes armés.

Dans une analyse faite par SFCG dans la Plaine de la Ruzizi en 2014, il était ressorti que les groupes armés

de la zone prétendent protéger leur groupe ethnique contre les autres communautés et le gouvernement

et qu’ils s’enrichissent par la force en accaparant des terres et des minerais.5 Dans la lignée de ces

conclusions, les jeunes pensent que ces groupes armés existent pour les intérêts de leur ethnie et pour

dominer les autres. Les jeunes barundi ont dit que les groupes armés de Bafuliru veulent régner sur les

Barundi. Les jeunes Bafuliru disent que les groupes armés de Barundi et Banyamulenge ont l’objectif de

déstabiliser et dominer les autres. De plus, les participants de trois communautés confondues pensent que

les groupes armés existent aussi pour voler et s’enrichir.

4.3 Stratégie de recrutement

Les jeunes affirment qu’il y a des instigateurs de conflits dans la zone qui recrutent les jeunes. Parmi ces

instigateurs, ils ont cité certains politiciens et chefs locaux, mais aussi les membres de familles, des amis et

les membres des groupes armés eux-mêmes. Pour des personnes clés comme les chefs coutumiers, les

participants ont expliqué qu’ils mobilisent les jeunes pour leurs intérêts personnels, comme la protection

ou la défense. La plupart ont affirmé que ce recrutement est fait sur une base volontaire et que les jeunes

qui rejoignent un groupe armé ont leurs propres raisons comme la vengeance, l’insécurité, ou l’ennui, et

que les jeunes sont d’autant plus susceptibles de les rejoindre car ils n’ont pas d’occupation ou de sens à

leur vie. Quelques-uns ont, en outre, ajouté que les instigateurs achètent de la bière pour les jeunes ou

leur donnent de l’argent, ce qui les attire encore plus. D’ailleurs, dans le sondage, 75% des Barundi et 66%

des Bafuliru estiment que la pauvreté est l’une des causes principales des conflits.

Parmi les jeunes, les enquêtés ont dit que les hommes sont plus motivés à rejoindre un groupe armé que

les femmes. Néanmoins, certains ont expliqué que les jeunes femmes jouent le rôle d’espionnes,

informatrices, ou cuisinières. Les jeunes enquêtés ont spécifié que les personnes plus âgées aussi

participent aux groupes armés, surtout comme informateurs, conseillers et instructeurs, tandis que les

jeunes hommes sont au front.

4.4 Réactions face aux conflits

Les jeunes femmes et hommes reconnaissent qu’une approche non-violente est nécessaire de la part de

tout le monde pour transformer les conflits car, avec des solutions violentes, les conflits, la violence, la

mort, le viol, le vol, et la haine continueront. Les avantages d’une approche non-violente sont clairs pour

eux et parmi eux ils ont cité la paix durable, le calme et l’harmonie. Les jeunes femmes se sont, en outre,

exprimées sur la réaction idéale dans la majorité des cas selon elles, qui est de parler aux membres des

groupes armés pour les conscientiser, et de dénoncer tous les cas de violations. En réalité cependant, les

jeunes femmes ont dit que cette réaction est au-delà de leur pouvoir et qu’elles ne peuvent rien faire. Elles

4 Des communautés d’origine rwandaise.

5 “Analyse de Conflit, Zone Haut Plateau de Mwenga et Plaine de la Ruzizi, Sud Kivu, R.D. Congo, SFCG, octobre 2014, p. 16-17.

Page 7: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 7

ont expliqué que leur avis n’est pas pris en compte par les autres membres de leur communauté. Certaines

sont si frustrées qu’elles considèrent même quitter la zone, ce qu’elles estiment comme la meilleure

solution à l’insécurité.

Dans des cas où les jeunes enquêtés eux-mêmes sont impliqués dans un conflit, 48% de Bafuliru et 26% de

Barundi disent chercher un dialogue direct avec l’autre partie en conflit pour trouver une solution non-

violente. 67% de Barundi et 43% de Bafuliru font recours aux leaders (Barza, chefs coutumiers, vieux sages,

leaders religieux, etc.) pour une médiation ou un arbitrage. Ces deux mécanismes préférés ont l’objectif de

trouver une solution à l’amiable, et aucun des 360 jeunes enquêtés n’a fait référence à la violence ou au

recours à un groupe armé comme solution à un conflit qui les implique.

Même si l’approche préférée est la non-violence, certains jeunes hommes ont quand même dit qu’ils ont

un sentiment de révolte et de vengeance. Certaines jeunes femmes bafuliru ainsi que barundi voudraient

se venger, mais elles prient seulement car elles n’ont pas d’armes ni de choix. Une jeune femme dans un

groupe de discussion de Barundi et Banyamulenge à Mutarule a confirmé « si je devais être garçon, je

devrais aller aussi [joindre un groupe armé] pour me venger ». Pendant un groupe de discussion de jeunes

hommes barundi à Luberizi, les participants ont dit qu’ils se sentent poussés par la vengeance et le souci de

protéger leur communauté. Les jeunes hommes barundi et banyamulenge à Bwegera ont de même

reconnu qu’il faut une approche violente pour se protéger. Et quelques jeunes hommes pensent que l’Etat

doit combattre les rebelles par la force.

En conclusion, ces jeunes ont la volonté de collaborer pour trouver une solution non-violente qui peut les

amener à une paix durable, mais au fond certains ont des sentiments complexes et veulent se venger, et

peuvent ainsi considérer une solution violente comme la solution la plus valable et efficace.

4.5 Consolidation de la paix

Selon les jeunes, la situation ne va pas changer bientôt, elle va plutôt s’empirer dans les six mois à venir. Ils

l’ont soutenu en se basant sur le nombre élevé de cas de violations des droits de l’homme (tueries,

enlèvements ainsi que l’intégration des jeunes dans les groupes armés sous l’influence des leaders locaux).

Les jeunes femmes bafuliru de Luvungi sont un peu plus optimistes pour l’avenir en expliquant qu’elles

n’ont pas entendu de coups de feu depuis quelques mois. Par contre, les jeunes femmes bafuliru à Lubirizi

préfèrent attendre la saison sèche pour évaluer la situation sécuritaire car avec le chômage lié à la saison

sèche, les choses peuvent s’aggraver. Pendant la restitution à Lubirizi, elles ont précisé que la situation,

heureusement, ne s’est pas aggravée pendant cette saison sèche autant qu’elles s’y attendaient,

contrairement aux autres années. Pour certains jeunes hommes, la situation pourrait être calme si l’Etat se

mettait à combattre les rebelles et à transformer la chefferie de la plaine de la Ruzizi en un secteur où ils

seront dirigés par des gens qu’ils ont élus eux-mêmes - peu importe qu’ils soient de la communauté

Barundi ou Bafuliru.

Pour une solution non-violente, les jeunes proposent des réunions et des dialogues entre les ethnies pour

améliorer la collaboration ainsi que des activités de sensibilisation sur la paix et la cohabitation pacifique.

Ils ont aussi suggéré un dialogue entre les jeunes et les sages pour conseiller les jeunes.

Les jeunes pensent également que le gouvernement a un rôle à jouer dans la consolidation de la paix : le

gouvernement doit prendre les jeunes en charge afin qu’ils aient une occupation et se réintègrent dans la

société. Selon eux, les jeunes participent à la violence car ils n’ont rien d’autre à faire, d’où

Page 8: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 8

l’expression « Yabo kandi baondera », ce qui veut dire « c’est encore ces jeunes qui commencent ». Le

gouvernement devrait aussi procéder au désarmement et arrêter la vente illégale d’armes. La justice

devrait également s’impliquer. Plusieurs ont appelé SFCG à organiser des activités autour de la

sensibilisation pour les communautés et les jeunes ainsi qu’à développer le plaidoyer auprès des autorités

sur la paix et la cohabitation pacifique.

Parmi les jeunes hommes, certains ont insisté sur le fait qu’une solution violente était nécessaire pour

combattre des jeunes qui refusent volontairement de quitter les groupes armés.

5. Conclusions

Avec l’objectif d’encourager les jeunes à jouer un rôle clé dans l’analyse et la résolution des conflits, ce

« conflict scan » a été organisé avec les jeunes de la plaine pour collecter des données, vérifier et valider

les résultats qui ont permis de faire une analyse importante sur la façon dont les jeunes évaluent le

contexte dans lequel ils vivent et le choix qu’ils ont entre la violence et la non-violence pour répondre aux

conflits et à l’insécurité dans leur milieu. Les jeunes ont montré une forte compétence d’analyse de leur

contexte et du rôle qu’ils jouent dans l’insécurité ainsi que dans la consolidation de la paix. Ils estiment que

le manque d’opportunité pour les jeunes et le conflit lié au pouvoir sont les principales causes poussant les

jeunes à joindre des groupes armés où ils constituent un grand nombre de force. Tandis que les sentiments

de haine et vengeance sont approfondis, plus pour certains que d’autres, le désir de trouver la paix à

travers une approche non-violente est répandu et unit les jeunes de la plaine.

6. Recommandations

Les jeunes de la plaine de la Ruzizi, partant des discussions et analyse des conflits violents et récurrents

dans leurs milieux, ont suggéré que le gouvernement ainsi que les communautés aient un rôle à jouer pour

transformer les conflits et ont préféré que l’approche soit basée sur le dialogue et la création

d’opportunités économiques (former les jeunes dans le petits métiers, comme la menuisière, coupe et

couture, maçonnerie, plomberie, élevage etc.) pour les jeunes de la zone. D’autres jeunes estiment que

leurs semblables qui sont dans les groupes armés souhaiteraient être démobilisés mais ont peur d’être

traqués par les forces loyales (FARDC et PNC, d’où le besoin d’un programme de démobilisation).

Néanmoins, pour une catégorie des jeunes le problème n’est pas le manque d’occupation par les jeunes

mais plutôt le fait que le gouvernement ne veut pas considérer la chefferie de la plaine de la Ruzizi en un

secteur. Selon ces jeunes, le fait que la plaine de la Ruzizi n’est pas encore reconnue comme secteur ne

donne pas aux jeunes la chance d’accéder à l’emploi fourni par la fonction publique et le fait que leur

milieu ne pourra pas se développer. En évidence, ils mettent en cause la sucrerie de Kiliba qui pourrait

avoir besoin d’une grande main d’œuvre et qui serait bloqué par certains hommes au pouvoir et l’influence

économique des pays voisins. A cela s’ajoute le manque d’exploitation agricole d’envergure (tel que

abandon de plantation de thé, de rizière, maïserie, trafic routier, etc).

Des initiatives de paix qui sont présentes dans la Plaine de la Ruzizi devraient se fonder sur cette volonté

exprimée par les jeunes de s’impliquer pro-activement dans la consolidation de la paix de leur milieu.

Page 9: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 9

7. Annexe

7.1 Outils

Guide pour groupe de discussion

Parler du conflit: Conflits font partie de notre vie et ne sont pas nécessairement négatifs. Les conflits et la

paix sont des conditions statiques, ils sont en constante évolution, et ils ne sont pas mutuellement exclusifs.

Il y a toujours des îlots de paix pendant la guerre et il y a toujours des conflits en temps de paix. Les conflits

et la paix sont toujours subjectifs et peuvent ainsi signifier des choses différentes pour différentes

personnes, et définir et parler de conflit ou de la paix n'est pas facile et peuvent signifier des choses

différentes dans des langues différentes.

Instructions pratiques :

Pour le facilitateur :

Introduire bien le but de la discussion, la durée estimée, clarifier que leurs réponses seront gardées

en toute confidentialité, et leur noms ne seront pas enregistrés. Demander s’ils ont des questions

avant que vous commenciez la discussion. (Clarifier que la participation n’est pas payante et

préciser si on a le remboursement des frais de transport et du rafraichissement.)

Formuler les questions d'une manière non suggestive et ouverte.

Essayer d’engager également les gens qui ne parlent pas beaucoup.

Après l’entretien/la discussion :

a. Remercier les interlocuteurs pour la discussion et leur temps et disponibilité. Demander s’ils

ont des ajouts ou des questions.

b. Noter les observations que vous avez eues pendant la discussion (la dynamique de groupe,

les questions qui sont été difficiles ou faciles à répondre, les émotions des interlocuteurs).

S’il y avait des surprises, positives ou négatives, dans les réponses et pendant la discussion,

notez-les !

Pour le rapporteur :

Prendre des notes des réponses dans un carnet.

L’observation pendant la conversation est le rôle du rapporteur : il/elle prend les notes des

observations, par exemple :

a. Est-ce que les gens sont ouverts et prêts à parler des conflits, ou est-ce que c’est un thème

sensible, pour des raisons politiques, culturelles ou de sécurité?

b. Est-ce que les gens peuvent parler, ou sentent-ils des contraints? Pourquoi?

c. Y a-t-il des questions ou des sujets spécifiques qui sont tabous ou qui doivent être adressés

d'une manière spécifique?

d. Est-ce qu’il y a des moments silencieux ? Pendant quels thèmes/quelles questions ?

e. Est-ce qu’il y a des questions qui provoquent des émotions (positives ou négatives) ?

Lesquelles ? Pourquoi ?

f. Comment sont les dynamiques dans le groupe? Qui guide la conversation (sexe, âge,

fonction dans la communauté)? Y-a-t-il des personnes exclues de la conversation (sexe, âge,

fonction dans la communauté)? Pourquoi ?

Page 10: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 10

g. Comment est-ce que la répartition des places ? Qui est assis où ?

h. Autre choses que vous observez ?

Remarques pour la préparation de la discussion de groupe

Les discussions de groupe doivent avoir lieu dans un endroit «sûr» et tranquille, où les

interlocuteurs se sentent confortable et à l'aise de parler.

Etre conscients des risques de sécurité: Pourrez-vous mettre en danger des gens en leur posant des

questions? Pourriez-vous mettre vous-même ou votre équipe en danger en posant des questions? -

> Une analyse du conflit ne doit pas être réalisée si les risques sont trop élevés!

Éviter d'exacerber les divisions entre les interlocuteurs par la façon dont vous posez les questions.

Les questions ouvertes sont plus sûrs, car ils laissent l'initiative et le contrôle à la personne qui

répond, ils peuvent diriger la conversation dans la direction qu'ils préfèrent. Les questions de suivi

peuvent demander des précisions ou des informations supplémentaires.

Observer la dynamique de la conversation attentivement !

Introduction générale aux discussions de groupe

« Je m’appelle _______________ et je suis accompagné par mon/ma collègue ____________. Nous menons une étude pour le compte de Search For Common Ground. Elle s’inscrit dans l’optique de comprendre mieux la situation dans laquelle vous vivez. Nous comptons sur vous pour nous éclairer sur l’évolution des conflits et la manière dont ils sont gérés. Les informations récoltées vont nous aider à mieux nous situer par rapport aux actions que nous menons. La participation à cette évaluation est volontaire et si vous ne voulez pas répondre à une ou plusieurs questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir. Les réponses que vous allez nous donner seront gardées en toute confidentialité. Elles seront utilisées seulement pour le but de cette étude. Le rapport écrit est également confidentiel et uniquement pour l'utilisation de SFCG interne. Un résumé de 1-2 pages et des visualisations de l’analyse fait pour vous et d'autres organisations travaillant dans le domaine sont public. Vos noms ne seront pas enregistrés. D’après nos estimations, la durée de la discussion devrait être 1.40-2.00 heures. Merci beaucoup de votre temps et disponibilité. Est-ce qu’il y a des questions avant que nous commencerons ? Informations générales sur les interlocuteurs et le facilitateur/rapporteur

Instruction : Remplissez ce tableau avec des informations générales avant de commencer le focus group.

Catégorie des participants (Rôle, profession, ethnie, etc.)

Ethnie: Nombre d’étudiants: Professions:

Nom du facilitateur

Groupe d‘âge 15-24 Nom du rapporteur

Nombre de participants 6 Date (jour/mois)

Nombre des hommes 6 ou 0 L’heure de début

Nombre des femmes 6 ou 0 L’heure de la fin

Lieu (Province, Territoire, Groupement, Localité, Appellation locale, Lieu précis)

Page 11: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 11

Thèmes de discussion (1heure et 40 minutes)

A. Context: (20 minutes)

1. Quels sont les conflits les plus violents dans votre milieu ?

2. Quels sont les groupes armés les plus actifs et violents dans votre milieu ?

3. Par groupe armé, quels sont les membres de ces groupes armés (leur profile : âge, sexe, ethnie,

localité, etc.) ?

4. Par groupe armé, quels sont leurs positions, intérêts, et besoins ? Qui sont les leaders ?

5. Que ressentez-vous vis-à-vis de ces groupes armés ?

B. Réaction personnelle : (15 minutes)

6. Dans ce contexte des conflits qui implique les groupes armés, quelle est votre réaction préférée ?

7. Dans ce contexte des conflits qui implique les groupes armés, quelle est votre réaction réelle ?

8. Dans ce contexte des conflits qui implique les groupes armés, quelle est votre réaction idéale ?

C. Avantages/désavantages de la non-violence et de la violence pour transformer les conflits (20

minutes)

9. Les conflits dans votre milieu, nécessitent-ils une solution violente ou non-violente ? Pourquoi ?

10. Quels sont les avantages/désavantages d’une approche non-violente (comme le dialogue ou la

médiation) ?

11. Quels sont les avantages/désavantages d’une approche violente ?

12. Est-ce qu’il y a des dynamiques ou des personnes qui empêchent une solution non-violente ?

D. La stratégie du recrutement des groupes armés : (25 minutes)

13. Connaissez-vous quelqu’un qui fait partie d’un groupe armé ? Qui connait 2 personnes ? Qui connait

plus de 2 personnes ?

14. Qui est la cible de recrutement des groupes armés actifs ? Quelles sont leurs stratégies de

recrutement ? Qui est le plus vulnérable d’être recruté ? Pourquoi ?

15. Est-ce que les personnes jeunes sont plus susceptibles que les personnes plus âgées de joindre un

groupe armé ? Pourquoi ? Est-ce que les jeunes femmes et jeunes hommes sont également

susceptibles de joindre un groupe armé ? S’il y a une différence, quelle est la différence et comment

expliquez-vous cette différence ?

16. Qui manipulent les jeunes de joindre un groupe armé (les instigateurs des conflits) ?

17. Est-ce que le rôle que jouent les jeunes dans les groupes armés est différent du rôle des personnes plus

âgés ? Est-ce que le rôle des jeunes femmes est différent que le rôle des jeunes hommes ?

E. Consolider la paix : (20 minutes)

18. Que pensez-vous de la sécurité dans les 6 prochains mois ?

19. Qu’est-ce qu’il faut faire pour rendre une solution violente moins attractive pour les jeunes hommes et

les jeunes femmes?

20. Quelles sont vos recommandations pour transformer les conflits et consolider la paix dans votre

milieu ?

Page 12: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 12

Questionnaire pour sondage

Détails de l’enquete

Date : Village :

Territoire : Province :

Nom de l’enquêteur :

INSTRUCTIONS

Faire la présentation ci-dessous à chaque répondant. Ne lisez pas les réponses aux questions au répondant, mais plutôt laisser le répondant répondre et puis vous pouvez trouver sa réponse dans la liste des réponses.

Présentation

Bonjour, je m’appelle ___________________. Je suis enquêteur pour Search for Common Ground, Centre Lokolé, qui travaille dans la transformation des conflits. Nous aimerions vous poser une série de questions afin de comprendre mieux la situation dans laquelle vous vivez: les conflits et les facteurs qui sont à l’origine ou contribuent aux tensions, aussi bien que votre réaction à ces conflits. La participation à cet entretien est volontaire et si vous ne voulez pas répondre à une ou plusieurs questions, n’hésitez pas à nous le faire savoir. Vos réponses seront gardées confidentielles. Vos noms ne seront pas enregistrés. Notre entretien durera environ 10 minutes. Nous vous remercions d’avance pour votre participation.

Identification de l’interviewé

1. Sexe 1. Homme 2. Femme

2. Age compris entre : 1. Moins de 15 ans 2. 15-24 3. 25-35 4. Plus de 36 ans

3. Niveau scolaire atteint 1. Jamais étudié 2. Primaire 3. 3ème Secondaire 4. 6ème secondaire 5. Graduat 6. Université 7. Formation professionnelle

4. Profession 1. Elève/Etudiant 2. Enseignant

3. Cultivateur 4. Eleveur 5. Pêcheur 6. Commerçant 7. Négociant 8. Creuseur 9. Chômeur 10. Ménagère 11. Autorités administratives 12. Autorités coutumiers 13. Autorités religieuses 14. Fonctionnaire publique 15. Militaire (FARDC) 16. Policier (PNC) 17. Service de renseignement (ANR) 18. Agent ONG/Association 19. Journaliste 20. Autre à préciser

5. Ethnie

Page 13: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 13

1. Babembe 2. Bafuliru 3. Banyindu 4. Banyamulenge 5. Barundi 6. Bavira 7. Havu 8. Hunde 9. Hutu 10. Nande 11. Nyanga 12. Shi 13. Tembo 14. Tutsi 15. Autre. A préciser :…………………… 16. Je ne sais pas 17. Préfère ne pas répondre

Questions

1. Quelle assertion décrit mieux la situation dans votre milieu ? (une réponse possible)

1. Les groupes ou individus ont des objectifs communs et ils travaillent ensemble à tous les niveaux pour les atteindre, même s’il y parfois de la compétition

2. La population normalement travaille ensemble, mais ils existent des divisions importantes qui créent de la compétition

3. La population est très divisée, les groupes ou individus sont en compétition, et chacun se débrouille pour atteindre ses propres objectifs

4. Aucun 5. Ne sait pas 6. Préfère ne pas répondre

2. Comment estimez-vous le niveau de confiance entre les gens dans votre milieu ? (une réponse possible)

1. Très fort 2. Fort 3. Moyen 4. Faible 5. Très faible 6. Aucun 7. Ne sait pas 8. Préfère ne pas répondre

3. Quand les conflits deviennent violents, ils sont normalement de quel type ? (plusieurs réponses possibles)

1. Conflits fonciers 2. Conflits du pouvoir 3. Conflits intercommunautaires 4. Conflits économiques 5. Conflits des ménages 6. Criminalité 7. Conflits liés aux aides humanitaires 8. Conflits liés à l’accès aux services 9. Aucun 10. Ne sait pas 11. Préfère ne pas répondre 12. Autre. A

préciser:………………………………………………………………………………………………….………..

4. Qui sont les acteurs de ces conflits ? (plusieurs réponses possibles)

1. Voisins 2. Familles 3. Groupes ethniques ou tribaux 4. Villages / communautés voisins 5. Humanitaires 6. Leaders locaux 7. Autorités Etatiques 8. Forces de l’ordre (FARDC, PNC, ANR etc.) 9. Groupes armés 10. Pays voisins 11. Ne sait pas 12. Préfère ne pas répondre 13. Autre. A

préciser:………………………………………………………………………………………………….………..

5. Quels sont les facteurs qui causent ces conflits ? (plusieurs réponses possibles)

1. Intérêts économiques 2. Intérêts politiques 3. Exclusion de la prise de décision / abus

arbitraires de pouvoir 4. Pauvreté 5. Manque de communication 6. Discrimination ethnique 7. Une ethnie spécifique est responsable 8. Insuffisance des terres 9. Absence de la justice 10. Absence d’éducation 11. Insécurité / absence de mécanisme

effectif de protection physique 12. Ne sait pas

Page 14: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

Page 14

13. Préfère ne pas répondre 14. Autres. A préciser:

………………………………………………………………………………………………

6. Quelle est votre première réaction face à un conflit ? (une réponse possible)

1. Dialogue direct avec l’autre partie en conflit pour trouver une solution non-violente

2. Recours aux familles des parties en conflit pour des conseils / arbitrage

3. Recours aux leaders locaux (Barza, chefs coutumiers, vieux sages, leaders religieux, etc.)

4. Recours aux autorités étatiques 5. Recours à la justice et tribunaux 6. Recours aux forces de l’ordre (FARDC,

PNC, ANR, etc.) 7. Recours aux organisations / ONG pour

une médiation externe 8. Recours aux groupes armés 9. Violence / bagarre 10. Fuite/ éviter le conflit 11. Soumission 12. Aucune 13. Ne sait pas 14. Préfère ne pas répondre 15. Autre. A

préciser:………………………………………………………………………………………………….………..

7. Comment est évoluée la cohésion sociale dans votre milieu les derniers six mois ? (une réponse possible)

1. La situation s’est améliorée 2. La situation est restée le même 3. La situation s’est détériorée 4. Ne sait pas 5. Préfère ne pas répondre

Page 15: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

7.2 Profil des 360 personnes enquêtées dans le sondage

Sexe

*Le sexe d’onze participants n’a pas été correctement enregistré, donc le graphe montre un

total de 349 personnes seulement.

Groupe d’âge

*L’objectif était de parler aux jeunes entre 15 et 24 ans, mais dans le but de ne pas créer des

tensions avec l’enquête, les enquêteurs ont dévié de l’objectif en incluant d’autres groupes

d’âges où nécessaire pour assurer la cohésion sociale du milieu.

Série1; Femme (143); 143; 41% Série1; Homme

(206); 206; 59%

Femme (143)

Homme (206)

Moins de 15ans (2)

15-24 (334)

25-35 (18)

36-55 (6)

Page 16: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

16

Ethnie

*L’objectif était de parler aux Bafuliru, Barundi, et Banyamulenge, qui sont les communautés

les plus nombreuse et dont les relations sont les plus tendues, mais dans le but de ne pas créer

des tensions avec l’enquête, les enquêteurs ont dévié de l’objectif en incluant d’autres ethnies

où nécessaire pour assurer la cohésion sociale du milieu.

Niveau scolaire atteint

Profession

Bafuliru (261)

Barundi (69)

Banyamulenge(17)

Shi (6)

Babembe (4)

Banindu (2)

Havu (1)

3èmesecondaire(128)6èmesecondaire(124)Jamais étudié(53)

Primaire (52)

Graduat (2)

Page 17: CONFLICT SCAN Jeunesse pour la Paix dans la Plaine de la

17

Elève/Etudiant(184)

Cultivateur(99)

Autre (54)

Chômeur (23)