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CNOP CIRAD CONTRIBUTION DES OP RIZICOLES DE GUINEE A LA REFLEXION SUR LES COUTS DE PRODUCTION, L’ORGANISATION DE LA COMMERCIALISATION ET LA QUALITE DU RIZ LOCAL RAPPORT FINAL Koly GUILAVOGUI Avril 2004 Consultant d’appui

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  • CNOP CIRAD

    CONTRIBUTION DES OP RIZICOLES DE GUINEE A LA REFLEXION SUR LES COUTS DE PRODUCTION, L’ORGANISATION DE LA

    COMMERCIALISATION ET LA QUALITE DU RIZ LOCAL

    RAPPORT FINAL Koly GUILAVOGUI Avril 2004 Consultant d’appui

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    Sommaire

    AVANT PROPOS........................................................................................................................... 3

    I INTRODUCTION.................................................................................................................. 6

    I.1 REVUE DE L’EVOLUTION RECENTE DE LA FILIERE RIZ AU NIVEAU NATIONAL ..................... 6 I.1.1 La production rizicole ................................................................................................. 6 I.1.2 Les Organisation de Producteurs rizicoles ................................................................ 7 I.1.3 La transformation du riz local..................................................................................... 8 I.1.4 La commercialisation du riz local ............................................................................... 8

    I.1.4.1 les quantités et les flux ........................................................................................ 8 I.1.4.2 les prix des dernières campagnes ........................................................................ 9 I.1.4.3 les acteurs du commerce du riz ........................................................................... 9

    I.1.5 La dynamique des importations de riz......................................................................... 9 I.1.6 La consommation de riz en Guinée ............................................................................. 9

    II PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE ............................................................... 11

    II.1 CONTEXTE DE L’ETUDE ................................................................................................... 11 II.1.1 l’Objectif de l’étude............................................................................................... 12

    III METHODOLOGIE DE TRAVAIL ............................................................................... 14

    III.1 PHASE DE CONCEPTION ................................................................................................... 14 III.1.1.1 Entretien d’orientation .................................................................................. 14 III.1.1.2 Traitement et analyse des informations recueillies ....................................... 14 III.1.1.3 Atelier national.............................................................................................. 14

    III.1.2 Phase d’exécution.................................................................................................. 15 III.1.2.1 Planning de réalisation .................................................................................. 15 III.1.2.2 Exécution proprement dite ............................................................................ 15 III.1.2.3 Résultats attendus.......................................................................................... 17

    IV ANALYSE DES RESULTATS DES TRAVAUX ........................................................ 18

    IV.1 DE L’ANALYSE DES SYSTEMES DE PRODUCTION DOMINANTS ........................................... 18 IV.2 DE L’ANALYSE DE L’ORGANISATION DE LA COMMERCIALISATION .................................. 31 IV.3 DE L’ANALYSE DES ATTENTES DES COMMERÇANTS ET CONSOMMATEURS ....................... 34

    IV.4 PISTES DE FORMATION ET D'INFORMATION

    V CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS............................................................................. 38

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    Tableaux

    Tableau 1: Dynamique de la production rizicole ............................................................................. 6 Tableau 2: Principaux bassins de production ................................................................................... 6 Tableau 3: OP vivrières Tableau 4 :Evolution du ratio prix du riz local comparé au riz importé .......................................... 9 Tableau 5: Importation du riz........................................................................................................... 9 Tableau 6 : Coût de production général des différents systèmes de culture Tableau 7: sytème de coteaux ....................................................................................................... 25 Tableau 8 : Budget de culture en bas-fonds Tableau 9 : Analyse diagnostic de l'organisation de la commercialisation:................................... 32

    Abréviations ACA Agence de Commercialisation Agricole APTP Agent Préfectoraux de Traitement

    Phytosanitaire BCEPA Bureau Central des Etudes et de la Planification

    Agricole ACM Association de Cautions Mutuelles CAOPA Centre d’Appui aux Organisations

    Professionnelles Agricoles CBG Compagnie des Bauxites de Guinée CBSS Communauty Based Seed System (système de

    production de semence à base communautaire) CCIAG Centre de Commerce et d’Information Agricole CEDEAO Communauté Economiques des Etats de

    l’Afrique de l’Ouest CIRAD Centre International pour la Recherche

    Agronomique et le Développement CRD Communauté Rurales de Développement CNOP –G Conseil National des Organisations Paysannes

    de Guinée

    DAOP Division Appui aux Organisationnelles DYNAFIV Projet de Dynamisation des Filières Vivrières EAP Enquêtes Agricoles Permanentes MOF Main d’Oeuvre Familiale ONG Organisations Non Gouvernementales OP Organisations Professionnelles OMC Organisation Mondiale du Commerce PAC Politique Agricole Commune PDRI/GF Projet de Développement de la Riziculture en

    Guinée Forestière PDRI/GM Projet de Développement de la Riziculture en

    Guinée maritime PRIAF Programme de Renforcement de l’Information

    des Acteurs des Filières riz

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    LPDA2 Lettre de Politique Agricole, 2ème version SNPRV Service National de la Promotion Rurale et de la

    Vulgarisation SIPAG Système d’Information sur les Produits

    Agricoles SNSA Service National de Statistiques Agricoles SOFIMAG Société de Financement et de Marketing en

    Guinée UE Union européenne UEMOA Union Economique et Monétaire des Etats de

    l’Afrique de l’ouest UGPAG Union des Groupements des Producteurs

    Agricoles de Gouecké UGPK Union des Groupements des Producteurs de

    Kolissoko UBM Union Boora Malé

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    AVANT PROPOS La présente étude s’inscrit dans le cadre de la Coopération entre le Conseil National des Organisations Paysannes de Guinée (CNOP-G) et le Centre International pour la Recherche et le Développement (CIRAD). Elle a bénéficié d’un financement du Ministère des Affaires Etrangères de France à travers le Programme de Renforcement de l’Information des Acteurs des Filières riz (PRIAF-riz) et de l’appui méthodologique des consultants Hélène David-BENZ (CIRAD) et de Laurent LIAGRE (IRAM) Enfin ce travail n’aurait pu être réalisé sans la franche et large collaboration :

    Du BCEPA Du SNPRV Du CAOPA de N’Zérékoré De L’Agence de Commercialisation Agricole (ACA) Des projets PDRI/GM, PDRiz /GF, CBSS Du logisticien chauffeur-mécanicien Boubacar BARRY Et de bien d’autres.

    Qu’ils en soient ici tous remerciés.

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    I INTRODUCTION

    I.1 Revue de l’évolution récente de la filière riz au niveau national (d’après une note de Dynafiv actualisée)

    I.1.1 La production rizicole D’après l’Enquête Agricole Permanente (EAP) de 1997/98∗, le riz est cultivé dans 80 % des exploitations guinéennes et totalise près de 480 000 ha sur les 1 000 000 d’ha cultivés. La production de riz est réalisée dans quatre grands ensembles de systèmes de culture : - Riz pluvial de coteau : 65 % des surfaces (environ 1 tonne/ha) - Riz de mangrove : 16 % des surfaces (de 1,5 à 3 t/ha) - Riz de plaine (le long du Niger et de ses affluents) : 9 % des surfaces (de 500 kg à 2 t/ha) - Riz de bas fond : 9 % des surfaces (de 1,5 à 2,5 t/ha) Selon le Service National de Statistiques Agricoles (SNSA), la dynamique de la production rizicole est la suivante :

    Tableau 1: Dynamique de la production rizicole

    Campagnes 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Surface, x1000 ha 438 459 480 503 526 476 498 522 Rendement moyen, T/ha 1,44 1,47 1,49 1,52 1,55 1,55 1,58 1,61 Production de paddy, x 1000 T

    630 673 716 764 815 739 789 842

    Ce tableau révèle une progression régulière tant des superficies cultivées que des rendements. La baisse constatée en 2000 serait liée aux attaques rebelles aux frontières sud-est et sud de la Guinée de septembre 2000 en janvier 2001. Près de 30 % de la production de coteau et 100 % de la production de bas-fond des zones concernées n’aurait pas pu être récoltée. Sur la période, les principaux bassins de production en Guinée sont détaillés dans le tableau suivant :

    Tableau 2: Principaux bassins de production

    Bassin Production de paddy en 97/98 (tonnes) Basse côte Nord (Kapatchez, Kolissoko, Koba) 63 000 Basse côte sud (îles de Kabak, Kakossa) 52 000 Axe des bowés (de Sangarédi à Télimélé) 67 000 Haute Guinée sud (Kissidougou-faranah) 109 000 Bassin de Nzérékoré 159 000 Bassin de Sinko 42 000 Plaines du Niger 94 000 Il convient de noter que les résultats du dernier recensement national de l’agriculture (2000/2001) ne sont pas encore disponibles. Ainsi la production rizicole se concentre en Guinée maritime et en Guinée forestière. Malgré cela, il faut reconnaître qu’au-delà des problèmes conjoncturels, la production guinéenne semble stagner à cause des caractéristiques des systèmes de production, avec la domination des parcelles de coteau dont la fertilité est en baisse dans de nombreuses zones (défriche brûlis avec des

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    jachères en réduction). Ce qui fait que la FAO estime le rendement moyen notamment des campagnes 2001 et 2002 à 1,5 tonnes/ha D’après les études de filières, les principales zones de développement actuel de la riziculture sont liées non seulement aux potentialités, mais également aux dynamiques qui les sous-tendent ; on peut citer: Zone du Projet de Développement de la Riziculture en Guinée Maritime (PDRI/GM) avec un

    système « zéro intrant »; ce système repose sur : Une protection contre les intrusions marines en période de culture, Un drainage des excès d’eau douce, Un casiérage pour le stockage des eaux de pluie, L’admission de l’eau de mer, sur les périmètres pendant la saison sèche, pour le maintien

    de la fertilité des sols à travers le dépôt des limons fertilisants tandis que le sel combat les adventices -> rendements de 3t/ha sur 5000 ha aménagés en ce moment pour un potentiel estimé à 20 000 ha supplémentaires

    Zone de Sinko/Beyla (Guinée forestière) : riz de coteau, cultivé en culture attelée en

    alternance avec le niébé et le fonio (dont la densité étouffe les adventices)-> rendements de 1,5 tonnes/ha sur coteau et parcelles cultivées 10 ans de suite.

    Intensification de la riziculture de coteau avec l’introduction de variétés interspécifiques

    communément appelées NERICA (New Rice for Africa) associée à l’application de doses spécifiques d’engrais, exécutée par le projet CBSS. Un nouveau projet sous-régional ARI (Initiatives pour la riziculture en Afrique) qui repose sur l’extension des acquis du précédent projet ainsi que le renforcement des capacités des acteurs de la filière.

    Zone du Projet de Développement de la Riziculture irriguée en Guinée Forestière (PDRI/GF)

    avec l’aménagement des bas-fonds très fertiles: rendements 2,5-3 tonnes/ha sur 1600 ha Dans la zone de SOGUIPAH, 1000ha de bas-fonds de type T3 sont aménagés (selon le

    procédé de casiérage + un drain central + un drain latéral d’irrigation) pour la rizi-pisciculture et les coteaux sont dégagés pour l’implantation des cultures pérennes (palmier à huile, hévéa, caféiers, colatiers, cacao etc. )

    I.1.2 Les Organisations de Producteurs rizicoles

    L'axe majeur de la stratégie de développement agricole de notre pays est le développement des cultures vivrières et d'exportation en vue d'assurer la sécurité alimentaire et d’accroître le revenu des petits exploitants ruraux.

    D’autre part, les producteurs et leurs organisations constituent le cheval de bataille du Gouvernement pour la mise en œuvre de sa politique de développement du secteur rural.

    Cette politique, fruit de l'option libérale et volontariste de désengagement de l'Etat des activités de production et de commercialisation, a favorisé l'émergence d'Organisations Professionnelles structurées en Groupements, Unions, Fédérations et autres structures qui participent activement à l'essor économique de la nation.

    Au jour d’aujourd’hui, les OP et leur environnement en Guinée se caractérisent essentiellement par :

    - Des structures jeunes et des institutions faibles,

    - Une absence de statut juridique.

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    Il apparaît que le critère principal de la réussite des OP se mesure à travers l’amélioration de la productivité et des revenus de ses membres. Ceci implique que la pérennité des OP devra reposer sur la performance des activités qu’elles mènent. Il s’agit:

    - Des améliorations techniques des exploitations ou des activités génératrices de revenus,

    - Une meilleure organisation des systèmes d'approvisionnement (intrants et crédit ) et de collecte primaire, ainsi que la transformation et la commercialisation ;

    Force est de constater que les objectifs économiques constituent la préoccupation fondamentale de toutes les OP quelles que soient leur origine ou leur vocation.

    Au niveau des cultures vivrières, la structuration est plus marquée chez les producteurs de riz. En effet, selon les données disponibles, ce sont près de 87% de ces OP qui sont rizicoles.

    Structuration

    L’ensemble des OP agricoles adhère à une forme de plate forme nationale dénommée le CNOP-G qui a pour vocation d’assurer la promotion et le renforcement des structures membres pour mieux apporter des services aux adhérents. Le CNOP-G est membre fondateur du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA).

    La situation des OP des cultures vivrières rapportée à celles rizicoles se présente comme suit:

    Tableau 3 OP Vivrières

    Nbre de groupements

    Sexe Total

    Taux, %

    H F H F Total OP cultures vivrières

    2493 96538 52870 149 408 65 35 100

    OP rizicoles 2163 77 800 46500 124300 63 37 100 Taux (%) 86,7 Il découle de ce tableau que les OP dans leurs ensembles sont dominées par les hommes d’une part et les OP rizicoles constituent l’essentiel des OP sur les vivriers.

    I.1.3 La transformation du riz local Il s’agit d’une activité menée largement de façon traditionnelle ( mortier et pilon), mais avec les appuis apportés à des initiatives privées, de plus en plus assurée par de petites décortiqueuses de type Engelberg. Leur parc est passé de 200 à 1000 unités de 1997 à 2002. 70 % du parc est chinois et les machines diffusées ont un rendement horaire de 150 à 200 kg Cette activité connaît des expérimentations de la part des organisations de producteurs de riz ; c’est le cas de l’Union des riziculteurs de Faranah. Cette stratégie d’intégration verticale peut permettre d’améliorer les revenus en remontant la filière et en captant de la valeur ajoutée. Le parc actuel permettrait de décortiquer 30 % du riz paddy destiné à la consommation.

    I.1.4 La commercialisation du riz local Les paragraphes suivants portent sur : I.1.4.1 les quantités et les flux Selon les études de filières, quatre grands circuits du riz local :

    - Guinée Forestière -> Conakry - Guinée Forestière ->Kankan

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    - Guinée Forestière ->Labé - Basse Côte -> Conakry

    Un excédent de 120 000 tonnes riz net sur 500 000 tonnes produites , serait mis en marché par les producteurs de riz. Sur ces 120 000 t, 60 000 tonnes environ font l’objet d’un commerce inter-préfectoral. I.1.4.2 les prix des dernières campagnes Les statistiques révèlent que le prix du riz local est en hausse depuis la crise en région forestière.. Hormis ce facteur, il est admis aussi que le système de coteau qui produit près de 41% du volume attribué au bassin de Nzérékoré est en perte de fertilité. La conséquence est une hausse du ratio prix du riz local/prix du riz importé et un faible approvisionnement en riz local, depuis deux campagnes, des marchés terminaux de Conakry, Kankan et Labé. Ce ratio est passé à Conakry de 1,5 en 1996 à 1,27 en 1999 puis 1,64 en 2003.

    Tableau 4: Evolution du ratio prix du riz local comparé au riz importé

    Année 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 Prix riz local à Conakry 776 F 660 F 783 F 772 F 742 F 791 F 781 F

    928 F

    Prix riz importé à Conakry 517 F 518 F 590 F 609 F 536 F 555 F 538 F

    565 F

    Ratio 1,5 1,27 1,33 1,27 1,38 1,43 1,45 1,64 I.1.4.3 les acteurs du commerce du riz Leurs caractéristiques, est qu’ils sont très atomisés et divers. A part les producteurs qui commercialisent environ 25 % de leur production, d’autres métiers son apparus, ce sont par exemple les collectrices- étuveuses. Des femmes, qui drainent la plupart des volumes non étuvé mis en marché et les étuvent avant le décorticage et la commercialisation. Le riz obtenu, de bonne tenue, permet un rendement au décorticage de plus de 70 % et bénéficie ainsi d’une prime à la qualité sur les marchés. Il est le riz préféré du consommateur guinéen.

    I.1.5 La dynamique des importations de riz Après avoir enregistré une baisse au milieu de la décennie 90 liées à l’augmentation de la production et à une meilleure performance de la commercialisation du riz local, les importations sont en forte hausse depuis deux ans, dopées par un prix international en baisse, une taxation faible et un volume élevé d’exonération. Jusqu’à la mi-2003 le système de taxation était basé sur une taxe fixe de 58 700 FG par tonne, soit 12 à 15 % du prix CAF. Les exonérations sont désormais massives. La décision de l’Etat par un décret d’annulation de toute exonération sur l’importation du riz est, un autre facteur de stimulation accordé à la production nationale du riz ;

    Tableau 5: Importation du riz

    Année 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Tonnage importé, en millier de tonnes

    242 269 290 228 211 164 240 153 270 330

    I.1.6 La consommation de riz en Guinée

    Les niveaux de consommation de riz sont variables et fonction des régions naturelles :

    - 100 à 110 kg par habitant et par an en Guinée maritime ,

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    - 100 à 120 kg en Guinée forestière, - 60 kg en Moyenne Guinée, - 50 kg en Haute Guinée.

    Les habitants de Haute et Moyenne Guinée ont une base alimentaire céréalière plus variée comprenant le maïs et le fonio. Les tubercules (manioc et igname, surtout vers Kankan) contribuent aussi fortement à la ration de ces régions. En ce qui concerne Conakry, la consommation de riz local y est passée de 6000 à 40 000 t entre 1994 et 2000 (estimations PASAL). Cela correspond à 29 kg/an/hbt de riz local venant en complément de 74 kg de riz importé. De toutes les façons, ce dernier maillon de la filière influence de beaucoup les niveaux de production et de revenus des producteurs car plus la demande de riz est croissante, plus les revenus sont importants.

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    II PRESENTATION GENERALE DE L’ETUDE

    II.1 Contexte de l’étude

    Le développement d’une dynamique d’organisation professionnelle agricole est devenu une des caractéristiques majeures de l’économie agricole. C’est pourquoi, l’identification et la maîtrise des grands défis auxquels les OP sont confrontés restent un passage obligé dans l’optique de l’amélioration de leur performance économique et de la durabilité de l’amélioration de leurs conditions de vie. Parmi ces défis, la nécessité de la mise en place d’un système d’information agricole fiable, orienté vers l’aide à la décision, indispensable pour maîtriser la pertinence et influencer les grandes décisions que les Etats et les différentes organisations professionnelles auront à prendre dans leurs domaines d’intervention, qu’il s’agisse des négociations internationales, du développement des filières ou de l’approfondissement d’un marché agricole unique. Ainsi l’enjeu d’un système d’information régional agricole est donc de répondre au mieux aux besoins de plusieurs utilisateurs potentiels aussi bien publics que privés (producteurs, agro-industriels, commerçants , consommateurs, ONGs etc… ) C’est dans cette optique que le Projet de Renforcement de l’Information des Acteurs des Filières Rizicoles (PRIAF-riz) a vu jour avec un appui du Ministère Français des Affaires Etrangères. Le PRIAF riz s’inscrit dans la continuité de deux projets expérimentaux portant sur la mise en place d’observatoires nationaux des filières rizicoles (démarrage en 1999) et sur le renforcement des capacités des organisations de producteurs de ces filières (démarrage en 1992). Pour un départ ce projet vient en appui à trois dispositifs d’observatoires nationaux des filières riz de trois pays de la sous-région Ouest-africaine . Il s’agit notamment :

    - Au Mali, du Réseau Riz Mali ; - Au Sénégal, de l’Observatoire National du Riz au Sénégal ; - Et en Guinée, de l’Observatoire du riz et des produits vivriers. D’autres pays seront

    impliqués dans les phases ultérieures. L’objectif général du PRIAF Riz est d’améliorer l’information économique des acteurs des secteurs rizicoles et de contribuer au renforcement de leurs capacités d’analyse et de négociation des politiques agricoles. Les objectifs spécifiques du PRIAF Riz se déclinent comme suit :

    - Poursuivre le développement des observatoires nationaux des filières riz dans la sous- région Ouest-Africaine;

    - Et développer le réseau et le rôle des organisations socioprofessionnelles impliquées dans les filières riz (y compris celle des acteurs de base que sont les producteurs).

    Conformément aux recommandations et souhaits exprimés par les membres du réseau régional des observatoires des filières riz lors des étapes de préparation du présent programme, le PRIAF Riz a prévu durant la phase 2003-2004 la mise en place d’activités d’analyse, de concertation et de formation sur le commerce régional du riz. Les thèmes de réflexion portent sur la compétitivité des riz nationaux, la dynamique du commerce régional du riz et les enjeux des

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    accords régionaux et des négociations internationales, notamment le processus d’élaboration de la PAU de l’UEMOA et les perspectives de la PAC de la CEDEAO ; les négociations internationales (OMC et accords UE). A cet effet, trois types d’activités devraient être développés de façon combinée afin de permettre la concertation, les échanges et l’analyse sur la base des points de vue des différents types d’acteurs institutionnels et professionnels des filières riz dans les trois pays concernés. Les grandes étapes de ce processus portent sur:

    - Etape 1 : Au Mali, en Guinée et au Sénégal, (i) des études devraient être réalisées afin de compiler l’information disponible et faire l’état de la réflexion au plan national sur les thèmes indiqués ci-dessus. Par ailleurs, (ii) des ateliers et travaux préparatoires devraient être menés par les organisations paysannes rizicoles afin de leur permettre d’impulser une réflexion propre sur ces différents thèmes de l’étude (iii) l’organisation d’atelier national permettant la présentation , discussion et analyse des différents résultats.

    - Etape 2 : Un atelier régional des observatoires qui devra se tenir en mai 2004 ; la présentation des cas nationaux par les membres des équipes des réseaux permettra, à travers les échanges et la confrontation des points de vue, d’approfondir les analyses et d’élaborer des recommandations. Cet atelier régional sera élargi à la participation de représentants des filières riz de 4 autres pays (Bénin, Niger, Ghana et Burkina Faso) pays qui pourraient être concernés par l’extension géographique du PRIAF en année 2 et ultérieurement. Il est également prévu de bénéficier de la contribution, à cet atelier, des représentants de l’UEMOA et de la CEDEAO.

    - Etape 3 : A partir des matériaux présentés et validés lors de l’atelier régional, des ateliers nationaux de restitution seront organisés dans chaque pays au sein des réseaux et des observatoires des filières. Par ailleurs, des modules de formation seront élaborés en direction des représentants des organisations et de leurs membres, comprenant élaboration et diffusion d’outils pédagogiques, ainsi que la réalisation de formations.

    La démarche ainsi proposée par le PRIAF est en parfaite cohérence avec les objectifs de la LPDA 2 en matière de structuration et de renforcement des capacités des OP en général et rizicoles en particulier. Elle devra être soutenue par le Conseil National de Concertation des OP (CNOP) et exécutée en collaboration avec les structures techniques d’appui telles que la Division Appui aux Organisations Paysannes (DAOP), le Projet de Dynamisation des Filières Vivrières (Dynafiv), les Centres d’Appui des Organisations Professionnelles Agricoles (CAOPA), les ONGs, etc. En effet, cette démarche se situe dans la continuité des activités récentes menées par les projets Dynafiv et PROMOPA notamment à travers l’organisation des ateliers régionaux puis nationaux de réflexion sur les filières vivrières dont le riz et l’Etude-Action de Bilan-Stratégies des OP en Guinée Forestière assortie des différents Plans d’Orientation et d’Action (P.O.A) de ces structures.

    II.2 Objectif de l’étude

    L’objectif de cette étude est de faire participer les producteurs à la réflexion stratégique et politique sur l’évolution de la filière riz en Guinée. Il s’agit:

    - de recueillir les points de vue des OP concernées et, à partir de leurs

    expériences sur les contraintes de production et de commercialisation, présenter les marges de manœuvre et le type d’initiatives collectives développées par eux.

  • 13

    - de poursuivre la dynamique de réflexion initiée avec le projet Dynafiv, en mettant particulièrement l’accent sur les producteurs (en démultipliant des groupes de réflexion).

    Au cours de cette étude les efforts sont focalisés sur l’analyse de la compétitivité de la filière nationale du riz à partir de thèmes dont les producteurs sont familiers, à savoir :

    - les coûts de production; - les innovations en matière de commercialisation; et - les attentes en terme de qualité des commerçants et des consommateurs.

    Bien entendu il ne s’agit pas d’un diagnostic fouillé et approfondi, mais d’une démarche qui puisse susciter au niveau des OP un processus actif de réflexion destiné à:

    - obtenir des représentations des conditions de production et de commercialisation par les producteurs (à synthétiser au sein d’un atelier national et à présenter ultérieurement au niveau sous-régional);

    - identifier des producteurs « ressources » devant participer à cet atelier national puis sous-régional;

    - d’évaluer le niveau de maîtrise de leur environnement technico-économique par les producteurs (capacité d’analyse de leur situation, de proposition), afin de dégager à l’étape suivante les pistes pour les besoins en formation et information;

  • 14

    III METHODOLOGIE DE TRAVAIL

    III.1 Phase de conception Ce travail a été exécuté à travers les points suivants : III.1.1 Entretien d’orientation

    Le sérieux de ce travail a dicté un entretien avec le mandataire pour un meilleur cadrage avant l’élaboration d’un questionnaire et la mission de terrain. C’est dans ce cadre que les systèmes de culture représentatifs pour le pays ainsi que des sites pour les groupes de réflexion devrait être retenus en collaboration avec la DAOP. De même, un guide d’entretien par grands thèmes devait être élaboré en collaboration avec les producteurs retenus pour l’étude qualité.

    III.1.2 Enquêtes (ou entretien), recueil d’informations et documentation

    L’enquête devrait être menée selon le focus groupe et l’interview des producteurs ressources. Ainsi, des groupes de discussion constitués des organisations de producteurs des différentes régions et systèmes de production devraient être retenus et les sujets centrés sur les coûts et les contraintes de production, ainsi que l’organisation de la commercialisation. Dans les régions visitées, les groupes intéressés sont les suivants:

    - En basse Guinée, l’Union des Groupements de Producteurs de Kolissoko (UGPK) et l’Union Bora Maalé (UBM) dans Boffa, pour la riziculture de mangrove ;

    - En Haute Guinée, l’Union des Riziculteurs de Kamara dans Faranah, pour la riziculture de plaine ;

    - En Guinée Forestière, l’Union des Groupements de Producteurs Agricoles de Gouécké (UGPAG) dans NZérékoré, pour les systèmes de culture de bas-fonds et de coteaux.

    - Sur les marchés de Conakry, l’étude qualité devait être réalisée avec 4 représentants des producteurs (identifiés au cours de l’étape précédente), auprès des commerçants de riz et de consommateurs. Cet entretien était centré sur l’évolution de la demande et les attentes en terme de qualité tant pour les commerçants que les consommateurs;

    - Collecte documentaire auprès des projets et autres sources d’information, dans les 3 régions d’enquête.

    III.1.3Traitement et analyse des informations recueillies Les entretiens organisés au sein des groupes de réflexion devaient générés une foule d’informations qui sont traitées, analysées puis présentées au cours d’un l’atelier national. III.1.4 Atelier national Il s’agit de la restitution des résultats de l’étude au cours d’un atelier qui regroupe les délégués des OP, les techniciens et les partenaires au développement pour examen, discussion et amendement du rapport provisoire. Cet atelier est préparatoire à l’atelier sous-régional devant se tenir à Bamako en mai 2004.

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    III.2 Phase d’exécution Comme signifié ci-dessus, elle a concerné d’une part, les entrevues de groupes de réflexion OP des différents systèmes de culture et sites retenus pour cette étude, d’autre part le recueil des points de vue des commerçants et consommateurs sur des aspects liés directement à la commercialisation du riz et à l’organisation d’un atelier national de restitution, préparatoire à l’atelier sous- régional. III.2.1Planning de réalisation Le programme de travail a été le suivant :

    Semaine 1 : mission Guinée Maritime, groupe de réflexion sur le système de culture de mangrove ; Semaine 2 : mission Guinée Forestière, groupe de réflexion sur les systèmes de culture pluviale de coteau et de bas-fonds ; Semaine 3 : mission Haute Guinée, groupe de réflexion sur le système de culture de plaine ; Semaine 4 : étude qualité avec les délégués des OP rizicoles, accompagnés par le consultant d’appui et un agent enquêteur de ACA ; Semaines 5, 6: rédaction du rapport provisoire ; Semaine 7 : préparation et organisation de l’atelier national de restitution au cours duquel le rapport provisoire est discuté et amendé ; Semaine 8 : rédaction et dépôt du rapport final accompagné d’une synthèse de 3 à 5 pages.

    III.2.2 Exécution proprement dite Deux types d’enquêtes participatives et légères ont été menés:

    • La première dans les systèmes de culture concernés par zone, avec les producteurs : Sur les aspects de production :

    a) Pour avoir leur consensus sur le système de production dominant dans la zone reposant sur la documentation ainsi qu’une description de l’évolution de la production;

    b) Dans le but de l’établissement du budget de culture, des principales étapes de l’itinéraire technique, des facteurs de production, doses d’intrants, coûts unitaires (fourchettes de valeur), des rendements, du prix de vente pratiqué, pour enfin dégager avec eux les revenus possibles qu’ils peuvent tirés de leur principale activité ;

    c) Pour identifier les points de blocage, facteurs limitant de la production;

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    d) Pour ressortir les innovations ou évolutions récentes intervenues dans la production pour mesurer leur impact ;

    e) Pour recenser les actions collectives intervenant dans la production ; f) Pour enfin, définir à quelles conditions techniques, financières et

    organisationnelles etc.… des améliorations pourraient être apportées à la production du riz local.

    Sur les aspects de commercialisation :

    a) Pour décrire le fonctionnement « classique » de la mise en marché ainsi que les contraintes;

    b) enfin identifier et décrire les expériences innovantes : Historique, initiateurs, montage, déroulement, résultats, difficultés, évolution.

    • La seconde a concerné l’étude de qualité menée sur deux marchés terminaux de

    Conakry (Tanènè et Enta). Elle s’est déroulée sur deux jours avec la participation des délégués riziculteurs et a également bénéficié de l’appui d’un agent enquêteur de l’Agence pour la Commercialisation Agricole (ACA). Les interlocuteurs ciblés à cet effet étaient des grossistes de riz local et importé et quelques consommateurs sur leur lieu d’achat. Le guide d’entretien élaboré par grands thèmes comporte:

    o Types de riz disponible et prix o Critères recherchés par les consommateurs (pour le riz local, pour le riz importé) o Origine des riz locaux disponibles (et évolution liée aux conflits frontaliers) o Les consommateurs savent-ils distinguer visuellement les riz locaux des

    différentes origines (des différents systèmes de culture) o Quelles réactions des consommateurs suite aux changements de types de riz

    locaux ( cf. changements d’origines géographiques) o Conditionnement habituel (pour le riz local), préférences des commerçants et des

    consommateurs en types de conditionnement, attentes o Quelles interprétations de la hausse récente du prix du riz local o Les commerçants ont-ils eu plus de mal à se procurer du riz local au cours de cette

    année que précédemment o La hausse des prix du riz local a-t-elle conduit à une réduction des acheteurs de riz

    local ? o Satisfaction/contraintes pour l’approvisionnement et l’écoulement du riz importé o Satisfaction/contraintes pour l’approvisionnement et l’écoulement du riz importé o A quelles conditions les grossistes seraient-ils prêts à acheter du riz à une

    organisation de producteurs (volume minimum, lieu de livraison, délais de paiement, délai de commande…)

    D’une manière générale, les OP rizicoles touchées par cette étude sont toutes fonctionnelles et leur choix a bénéficié de l’appui du CNOP et de la DAOP. Toutefois, le faible taux des OP rizicoles touchées, leur mode de choix et la période à laquelle l’étude a eu lieu (après les récoltes) peuvent en eux seuls déjà expliquer un biais statistique, en particulier pour les rendements, indicateur déterminant dans l’établissement des coûts de production selon les zones écologiques ( coteau, bas-fonds etc.). A cet effet, pour ce qui concerne les coûts de production, l’objectif n’était pas d’arriver à des chiffres « corrects », mais plutôt de faire ressortir :

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    - le niveau de perception/compréhension des coûts de production par les producteurs ; - les points méthodologiques qui posent problèmes aux producteurs pour cette évaluation (par

    ex : surface des parcelles, notion d’amortissement, évaluation de la main d’œuvre familiale, la prise en compte de la production non commercialisée ou l’évaluation des différents prélèvements opérés depuis la phase de maturation du riz (main d’œuvre familiale payée en nature ou pour d’autres besoins de la famille);

    - les grandes contraintes de production, telles qu’ils les perçoivent . L’intérêt de la synthèse des données des budgets de culture pour chaque système, comparée à des références bibliographiques, est de faire ressortir les grosses divergences/convergences et certains « points critiques » liés à ces cultures. III.2.3 Résultats attendus A l’issue de la mission de terrain et de la tenue de l’atelier préparatoire à l’atelier sous-régional, un document final sera produit sous la responsabilité du consultant. Ce document qui représente le rapport d’étude comprendra une présentation générale, la méthodologie de travail, les résultats et conclusions pour chacun des trois thèmes et un résumé de 3 à 5 pages.

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    IV ANALYSE DES RESULTATS DES TRAVAUX

    IV.1 De l’analyse des systèmes de production dominants Les producteurs rizicoles différencient, selon les caractéristiques et pratiques du milieu, quatre grands systèmes de culture qui en fait prédominent en Guinée. Ce sont : les systèmes de mangrove, le système de plaine alluviale, le système de coteau et le système de bas-fond.

    IV 1. 1 Les systèmes de mangrove Ces systèmes sont pratiqués dans un écosystème caractérisé par :

    o un milieu instable et mobile, o l’alternance de l’eau douce et de l’eau de mer dans les parcelles, o des sols sujets à l’acidification.

    Il nécessite un endiguement, pour retenir l’eau douce en fin de cycle et empêcher l’arrivée d’eau salée en saison de culture. Ce système se rencontre seulement en basse Guinée. IV.1.1.1 L’itinéraire technique du système de mangrove traditionnelle Les principales étapes de l’itinéraire technique sont :

    1 ou 2 labours selon les moyens (juste après les 1ères pluies) émottage à la daba semis en pépinière ou semis en direct pas de fertilisation traitements à base de produits phytosanitaires au cas par cas, en fonction des attaques (les

    produits sont fournis par le service de développement rural et leurs noms ne sont pas connus par les producteurs ; des fois les traitements sont assurés par les APTP sous forme de prestation à supporter par les bénéficiaires).

    Les rendements moyens seraient de l’ordre de 1,5 tonnes. Selon les estimations des producteurs : 800 à 1 tonne, sans comptabiliser les paiements en nature de la récolte ; toute fois, ces paiements lorsqu’ils sont comptabilisés révèlent que les rendements se situent aux environs de 1,5 tonnes brutes. Il est estimé que dans le meilleur des cas les rendements peuvent atteindre 2,5 tonnes/ha

    Les causes principales de la baisse de rendement seraient : - les remontées de sel - l’enherbement (dans les zones d’eau douce) - le manque de conseil technique lorsqu’il y a un problème (ce n’est qu’en cas d’attaque

    massive que le service national de protection des végétaux intervient – attaques de chenilles par exemple)

    - secondairement, ce sont (i) les crabes qui transpercent les digue traditionnelle (il n’y a pas de moyen de lutte, si ce n’est le recours à l’eau douce), (ii) les oiseaux, ce qui implique une surveillance des parcelles.

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    Initiatives collectives de l’UGPK : L’UGPK a été fondé en 1996, avec l’appui d’ASSODIA. Elle regroupe 3 CRD (Douprou, Tougnifily et Mankountan). Il comptait 446 membres à l’époque la plus active mais les activités ont beaucoup régressé depuis la fin du projet ASSODIA. A ce jour, elle compte près de 226 membres - achat groupé de semences sélectionnées. Mais faute de fond de roulement, les volumes achetés par l’Union sont très faibles (seulement 1,5 tonnes lors de la dernière campagne) - 44 magasins de stockage existent dans la zone de l’Union mais ils sont peu utilisés

    - 6 ha de champ collectif, pour approvisionner le fond de roulement - actions d’alphabétisation - dès la constitution de l’Union la formation était assurée par Assodia jusqu’en 2000

    (voyages d’études…) ; mais pas de partenaire actuellement. Ces activités consistaient en :

    . voyages d’étude

    . initiation à la tenue de banque de céréales ; activité poursuivie (achat d’environ 8 t/an à 4000 FG/estagnon à la récolte, revendu 5000 FG à la soudure)

    . techniques de conservation de semences

    IV.1.1.2 Itinéraire technique de la mangrove endiguée

    Mise à part : - l’entretien des digues et des drains (chemin d’eau) en janvier – février - l’admission de l’eau de mer dans les casiers en mars – avril - le premier labour en mai – juin - la préparation du site de la pépinière en juin – juillet ;

    le reste des opérations sont conformes au cas des plaines non aménagées. Par contre, au niveau de ce sous-système, pas de problèmes d’enherbement grâce à l’effet bénéfique de l’admission de l’eau de mer dans les casiers ; Les rendements sont de 2,5 à 3 tonnes et peuvent atteindre 3,8 tonnes/ha.

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    Les contraintes majeures : - insuffisance des domaines aménagés - difficultés d’accès à la terre - manque de semences améliorées - manque de structure d’appui et d’encadrement - crédit à taux élevé - insuffisance de matériels agricoles (motoculteurs, charrues, petits outillage …)

    Propositions paysannes pour lever les contraintes : - Augmentation des surfaces aménagées - Respect des conditionnalités liées aux aménagements hydro-agricoles ( dans la zone de

    mangrove par exemple, il s’agit du paiement de 5% des coûts d’aménagement et d’un paiement annuel de 10 000 GNF pour l’entretien des digues)

    - Faciliter l’accès à la terre en faisant recours à la notabilité et aux autorités locales (District, CRD)

    - Appui à la structuration de groupements de production de semences - Relance du Centre Semencier de Koba - faciliter l’accès au financement des équipements agricoles - renforcement des centres d’alphabétisation

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    IV 1.1.2 Coûts de production Tableau N° 6 :Coûts de production dans différents systèmes rizicoles postes (GNF/ha) Coteau bas-fond non aménagé bas-fond aménagé (T3) plaine alluviale plaine alluviale aménagée mangrove bougouni mangrove endiguée préparation parcelle 115000 30000 62500 22000 63000 50000 100000 confection clôture 20000 0 mise en place pépinière 0 0 5000 0 0 20000 20000 semis/repiquage 0 0 50000 0 0 60000 60000 Désherbage 12500 80000 17500 25000 60000 30000 0 récolte 50000 60000 100000 40000 112500 60000 50000 battage vannage 0 15000 22500 10000 25000 50000 20000 sacherie/manutention 12500 35000 47500 10000 30000 30000 90000 intrants semences 12000 21000 12000 32000 48000 42000 20000 engrais 0 0 0 5000 105000 0 0 pesticides 0 0 0 2000 0 6500 6500 amortissement aménagement 0 0 72000 0 pm 0 17000 charges totales 222000 241000 389000 146000 443500 348500 383500 rendement (kg/ha) 1500 1750 2500 1200 3000 1500 3000 valorisation paddy (GNF/kg) 300 350 350 375 375 400 400 produit brut 450000 612500 875000 450000 1125000 600000 1200000 revenu brut 228000 371500 486000 304000 681500 251500 816500 coût de prod par kg 148 138 156 122 148 232 128

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    Ce sont les systèmes de mangrove endigués qui permettraient d’obtenir les coûts de production les plus bas, avec les bas-fonds non aménagés et les plaines alluviales.

    Les aménagements ont un effet net en termes de rendement. La maîtrise de la lame d’eau et des adventices y est pour quelque chose, mais d’autres facteurs comptent. En effet, dans la plupart des cas, les aménagements sont accompagnés d’un paquet technique qui réduit le poste semences (par la pratique du repiquage) et qui propose des semences améliorées. Ces deux innovations sont fréquemment adoptées par les producteurs des périmètres aménagés (Ly et al, 2001). Par contre, en termes de compétitivité, seuls les aménagements de mangrove prouvent leur valeur, en diminuant de près de 45 % le coût de production en mangrove. D’autre part, le résultat net à l’hectare dépend beaucoup du niveau de subvention des aménagements. Dans les cas ci-dessus, le bas-fond de type T3 (casiers+drain+canal latéral d’irrigation) ne fait l’objet d’aucune subvention et le poste amortissement est élevé. Par contre, 95 % de l’aménagement de mangrove est subventionné et 100 % de l’aménagement de plaine. Ce sont des situations classiques pour ces trois types de système de culture. Enfin, il faut noter que des aménagements de mangrove très légers ont été proposés par le projet Universels. Ils reviennent à 30 000 FG/ha et améliorent sensiblement la gestion de l’eau dans les parcelles de bougouni (mangrove à diguettes traditionnelles).

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    Les budgets de culture établis avec les producteurs donnent des résultats indiqués dans le tableau ci-dessous. Les résultats restent positifs que la main d’œuvre soit rémunérée ou pas (entre 223 500 et 326 500) GNF/ha.

    - Une analyse des postes de dépenses nous permet de comprendre les raisons qui expliquent l’obtention de certains résultats : Dans cet écosystème, pour le poste de la recolte par exemple, les producteurs sont dans une telle précarité, qu’ils sont beaucoup plus tentés de rénumérer la main d’œuvre en nature. Ainsi, la norme qui est d’une botte par personne et pour une journée de travail diminuerait le rendement brut de l’exploitation d’un estagnon qui correspond à son tour à 12,5kg. A retenir aussi qu’à cette periode, un estagnon est vendu à 5000 FG. Si maintenant nous mettons en face l’attitude d’un autre producteur qui lui évolue dans un système de mangrove aménagée, qui bénéficie déjà de l’avantage du fonctionnement des aménagements (avec des rendements pouvant atteindre 3 tonnes à l’hectare), on constate que sur le même poste et à norme égale, le premier producteur dépense 2,5 fois plus. Le même phénomène est constaté sur les postes de vannage et de battage. Le coût de production d’un kilogramme de paddy est de 182 FG sans la rénumération de La MOF; cette valeur atteint les 376,5 lorsque la MOF est prise en compte. Le système de mangrove ouverte est performant avec un revenu net d’exploitation de 73 500 FG et reste toutefois inférieur de près de 2,5 fois par rapport au niveau déjà atteint en 2000 dans le même écosystème (cf. rapport Boun Tieng LY, 2001) surveillance, 1 estagnon/pers.jour pour le battage /vannage) Source : producteurs de l’UGPK

    Les aménagements contribuent à rendre plus performante l’exploitation des mangroves. Ceci grâce à la maîtrise d’une part de l’intrusion marine dans les périmètres en saison sèche (ce qui amènedes limons fertilisants, tue les mauvaises herbes et tamponne le pH du sol) et d’autre part des bienfaits provoqués par le contrôle de la hauteur d’eau douce à la saison des pluies (voir en annexe les résultats atteints dans les périmètres aménagés).

    IV.1 2 Le système de coteau Ce système est pratiqué dans tout le pays. Il est toutefois le plus consommateur d’espace pour des rendements assez faibles.

    Tableau 7 : système de coteaux

    Avantages Inconvénients Pratique ancestrale correspondant à une bonne maîtrise des principales étapes de l’itinéraire technique et une bonne connaissance des variétés

    Pratique sur brûlis suite à une déforestation sur de fortes pentes ; système pluvial; réduction de la jachère ; baisse accélérée de la fertilité des sols ;

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    Itinéraires Techniques : Les principales étapes de l’itinéraire technique et le calendrier correspondant sont :

    * Le défrichement - janvier/février * L’abattage - janvier/février * Le brûlis - mars * l’écobuage - mars/avril * Le labour – semis - avril/mai * Le désherbage - juin/juillet * La clôture – surveillance - août/septembre * La récolte - octobre/novembre/décembre * Le stockage - décembre.

    Il n’est plus rare d’obtenir dans cet écosystème des rendements inférieurs à la 1/2 tonne à l’hectare. A Gouécké, des producteurs de l’UGPAG reconnaissent n’avoir eu dans leurs exploitations agricoles durant la campagne écoulée que 240 à 400 kg/ha ce qui, ne peut pas du tout compenser les énormes efforts consentis à la production. Toutefois, faudrait-il le rappeler que l’agriculture ne rend que ce qu’on lui donne. C’est pourquoi, dans le système de coteau, pour contrer la baisse de fertilité, il faudrait dans le court terme opter pour une agriculture intensive. L’on se rappellera aussi que selon les statistiques, 65% des surfaces rizicoles proviennent des coteaux et que de cette superficie 41% proviendrait de la Guinée Forestière. Compte tenu de la caractérisation de ce système de culture (voir tableau ci-dessus) et dans l’optique d’une agriculture plus durable, et compétitive, dans le moyen et long termes, la riziculture sur coteau devrait céder le pas à un paysage à complexe coteau bas-fond avec cultures pérennes sur coteau et riz en bas-fonds (type zone SOGUIPAH) IV.1.1.1.1 Le système de bas-fonds Ce système est connu et pratiqué dans toutes les zones visitées. Il existe 2 types a) Les bas-fonds non aménagés b) Les bas-fonds aménagés Particulièrement en Guinée forestière, la descente dans les bas-fonds se heurte à deux problèmes majeurs : - la peur ancestrale des maladies et, - le revenu que les producteurs tirent du raphia. Des mesures d’accompagnement doivent être envisagées pour faire changer les mentalités. Il s’agit de la prise en charge de la médicamentations dans les zones de production en développant des centres de santé et en aménageant les têtes de sources par du raphia.

    IV.1.1.1.2 Le système de plaine alluviale L’écosystème cultivé est une grande plaine qui est découpée par un fleuve. Chaque année ce dernier déborde de son lit. La crue pénètre souvent plus d’un kilomètre à l’intérieur de la plaine alluviale. Ce système se trouve un peu partout en Guinée là où se trouvent les fleuves et les larges terrasses alluviales. La région la mieux lotie est la Haute Guinée.

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    Compte tenu du niveau d’enherbement et du manque de crues, les producteurs de la zone ciblée par l’étude, ont abandonné leurs exploitations malgré eux des années durant. C’est pourquoi aucune donnée fiable n’a été obtenue sur ce système. Itinéraire technique : - Deux Labours - 1 ère pulvérisation (émottage) - Semis - 2 ème pulvérisation

    selon les moyens cette étape peut être réduite à 1 semis plus 1 pulvérisation directe. - Le désherbage chimique ou manuel - La surveillance - La récolte - Battage, vannage, séchage, emballage. La période la plus importante pour le producteur, est celle qui se situe entre le désherbage et la surveillance. Car, cette période est aléatoire aux crues :

    a) une crue qui ne déborde pas est favorable à la culture b) une crue qui déborde et persiste plus de 3 semaines est nuisible c) manque de crue, pas d’eau, développement accéléré des adventices, ce cas correspond

    nettement aux années d’échecs Lors des entretiens, les producteurs ont exprimé leur grande désolation à ne plus, des années durant s’occuper de leur activité principale dans un écosystème qui jadis leur permettait de « nourrir » leurs greniers et de ravitailler les marchés environnants à partir des excédents de production.

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    IV.2 De l’analyse de l’organisation de la commercialisation

    Généralement le fonctionnement « classique » de la mise en marché comporte trois schémas qui sont :

    Le circuit court => producteurs – consommateurs Le circuit intermédiaire => producteurs – grossistes – détaillants – consommateurs et Le circuit long => producteurs – (collectrices – étuveuses) – grossistes – détaillants -

    consommateurs Les transactions entre les producteurs et les autres acteurs se déroulent sous plusieurs formes parmi lesquelles :

    - Le riz paddy est livré aux commerçants ou à des collectrices étuveuses le plus souvent membres des Associations de Cautions Mutuelles (ACM) qui fonctionnent à partir des crédits reçus auprès du crédit rural.

    - Du riz produit et transformé (riz étuvé et décortiqué) par des producteurs qui le livre à leur organisation. C’est le cas au niveau de l’Union Boora Maalé (UBM)

    - Du riz produit transformé par des membres de l’Union. Dans ce cas, des unités de transformation se trouvent au sein de l’organisation. C’est le cas des Unions de Riziculteurs de Faranah ou des producteurs des zones aménagés par le PDRI/GM, équipés grâce à un appui de Dynafiv.

    - Une quantité non négligeable de paddy est également livrée par les producteurs dans les villages et/ou dans les marchés de proximité pour subvenir à leurs besoins immédiats (y compris la réalisation de certaines activités directement liées à la production). Ainsi, les prix pratiqués à ce niveau échappent à l’organisation et, des fois ils ont une certaine incidence négative sur les prix à négocier avec les commerçants ou d’autres acteurs intermédiaires que sont les collectrices - étuveuses.

    Ainsi plusieurs acteurs dans plusieurs cas de figures sont concernés au niveau des maillons de la filière. Pour ce qui concerne les OP rizicoles, elles assurent la collecte primaire du paddy tandis que le plus souvent, des collectrices étuveuses s’occupent de la première transformation. Dans ce cas, ces deux acteurs semblent se compléter. Par contre, il apparaît que les marges sur ce maillon sont inéquitablement reparties entre ces deux acteurs. Ce qui ne rémunère pas à suffisance le travail les OP rizicoles. Or, pour que ces dernières prospèrent, elles devraient pouvoir renforcer leur base et s’impliquer davantage dans la réalisation de la première offre (collecte et transformation primaire du paddy). Cette disposition est indispensable pour les producteurs pour relever leur marge de manœuvre dans la filière. Il existe cette amorce: les groupements de base s’occupent de la collecte au niveau du magasin de leur zone ; le regroupement dans le magasin central étant assuré par l’Union. A Gouécké les épouses de certains producteurs qui sont étuveuses ont exprimé l’intention de s’associer dans un groupement d’étuveuses et qui pourrait directement collaborer avec l’Union voire l’intégrer à l’avenir. Par ailleurs une intégration horizontale des productions des OP dans les zones renforcerait non seulement les volumes commercialisés mais également donnerait plus de capacités de négociations des prix par exemple de ces OP. D’une manière générale, la vente groupée des produits peut contribuer à la réduction des coûts notamment de stockage et de conditionnement, mais également favoriser la cession à des prix intéressants à des commerçants qui n’auront plus à faireàdes producteurs jadis atomisés.

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    Tableau 9 : Analyse diagnostic de l'organisation de la commercialisation:

    SOLUTIONS ENVISAGEES TYPE OBJECTIFS FORCES FAIBLESSES

    TECHNIQUES ORGA POLITIQUES ET JURIDIQUES

    Traditionnels

    Valorisation des produits pour subvenir à certains besoins immédiats

    Embryon de producteurs-commerçants ; desservent le village et/ou le marché de proximité ; couvrent les besoins immédiats des producteurs

    Peu structurés ; pas de fonds de roulement ; produits livrés à des prix peu négociés voire imposés ; unités de mesure très variées ; faible surface financière ; conditionnement très disparate ; des fois livraison en vrac

    Infrastructures de stockage ; équipements et matériels collectifs

    Collecte et transformation primaires, stockage, et ventes groupées ; mobilisation des ressources financières internes des OP

    Reconnaissance juridique des OP ; lignes de crédit aux OP rizicoles

    ACM

    Collecte, transformation et écoulement

    lignes de crédit accessibles ;

    Les intérêts réalisés par cette activité échappent aux producteurs et à leur organisation ;

    Formation des OP rizicoles aux techniques de gestion, de négociation ou de passation de marchés ; spécialisation de certains membres à la gestion des équipements collectifs de transformation

    Implication des producteurs et de leur organisation dans la réalisation de la première offre jusqu’à la livraison à des grossistes ou des syndicats de travailleurs sur la base de contrats à négocier sur les délais, les volumes et les prix.

    poursuite de la démarche pour la reconnaissance juridique des OP; Accorder aux OP les mêmes facilités d’accès aux lignes de crédit ;

    UBM Collecte du riz et écoulement

    S’appuie sur les organisations de producteurs dont ses membres sont issus ; existence de marchés potentiels (CBG Conakry )

    Fortement dépendante d’un projet d’appui ; Sous-équipée ; Structuration à parfaire ; inexistence de fonds propres ; pas de contrat qui la lie avec ses membres de

    Renforcer sa base ; mobilisation des ressources propres ; formation de ses membres aux

    Etablissement de contrats avec les groupements de base; moyens importants d’organisation ; constitution d’un capital social ; mise

    Reconnaissance juridique de l’organisation ;

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    (CBG, Conakry…) la lie avec ses membres de base

    membres aux techniques de négociation de contrat et prêt bancaire …

    capital social ; mise en place de comité de commercialisation de 3 à 5 membres au sein de chaque groupement qui seront chargés de la circulation de l’information, de l’identification des volumes disponibles à commercialiser, de la planification…

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    IV.3 De l’analyse des attentes des commerçants et consommateurs D’une zone à l’autre, les attentes sont diversement exprimées. Mais au regard des avantages que tirent ces deux catégories, elles peuvent se résumer comme suit : - Pour les commerçants Il s’agit de : - favoriser un regroupement de la production dans les zones pour réduire les coûts d’approche ; - améliorer l’accès aux zones de production par les actions de désenclavement pour baisser les coûts de transports; - réaliser des infrastructures de stockage et de conditionnement pour réduire les pertes et améliorer la qualité; - faciliter l’accès aux crédits à taux bonifié tant pour les producteurs que pour l’acquisition des matériels d’étuvage pour la catégorie de femmes qui

    réalisent cette opération et qui contribuent à la qualité et donc au prix ; renforcer les fonds de roulement ; - renforcer leurs capacités de commercialisation à travers la formation et l’alphabétisation. Enfin ils adhèrent à l’idée de : - pouvoir passer des contrats avec des organisations de producteurs sur des bases solides. - Pour les consommateurs : Compte tenu de l’importance de cette denrée dans le repas quotidien, il s’agit pour les personnes interviewées : - D’assurer une plus grande régularité dans l’approvisionnement des marchés pour réduire les écarts énormes de prix entre les saisons ; - D’améliorer la qualité du riz local notamment après décorticage, ainsi que la présentation de l’emballage (sac) ; - De réduire les spéculations sur les prix parce que stocker des mois le riz afin de s’assurer un meilleur prix peut affecter le goût si la conservation

    n’a pas été des meilleures..

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    RECAPITULATION DE QUELQUES PISTES DE FORMATION TELLES SOUHAITEES PAR LES O.P. RIZICOLES

    TECHNIQUES GESTION ALPHABETISATION • Sensibilisation – structuration des producteurs

    rizicoles (partout où ils existent) • Comment améliorer les itinéraires techniques en

    vue d’accroître le volume de production au cas où le marché n’est pas limité.

    • Identification et doses d’application des produits phytosanitaires

    • Précautions à prendre dans l’application des produits phytosanitaires

    • Etablissement et tenue des budgets de culture • Calcul précis de prix de revient • Comment réduire les charges de production • Indicateurs de qualité du riz local • Exploitation des équipements post-récoltes • Comment prospecter des marchés • Etablissement d’un contrat et son contenu. • Passation des marchés • Technique de négociation • Participation des producteurs à l’élaboration des

    politiques agricoles • Comment accroître le volume de production si le

    marché n’est pas limité • Politiques commerciales …

    * Gestion de l’Entreprise agricole * Gestion des infrastructures * Gestion des stocks La petite comptabilité * Gestion des équipements collectifs – post-récolte (de la spécialisation des membres d’une organisation)

    Alphabétisation

    fonctionnelle

    sur les

    thèmes techniques

    et de gestion

    Le contenu de ce tableau loin d’être exhaustif devra être complété par d’autres thèmes jugés nécessaires pour le renforcement des capacités des producteurs et de leurs organisations TYPES D’INFORMATIONS ET DISPOSITIFS D’INFORMATIONS PRESENTS DANS LE MILIEU

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    V. CONCLUSIONS ET PROPOSITIONS

    1. Sur les coûts de production Il apparaît que la quasi-totalité des producteurs n’ont pas de pratique d’établissement des comptes de production et manquent d’éléments méthodologiques pour le faire ; notamment :

    - difficulté à différencier le rendement total (brut) de la production restant entre les mains de l’exploitant, après paiement des frais de récolte imprécision sur les mesures (poids du sac, poids de l’estagnon)

    2. Sur l’organisation de la commercialisation 3. Sur les attentes des commerçants et consommateurs

    La place des OP rizicoles dans le développement de cette filière est importante. Et selon leur niveau d’organisation dans les principales zones, elles contribuent à l’amélioration de la productivité et de la compétitivité de la production du riz. Toute fois, elles se trouvent confronter à de nombreuses difficultés d’ordre organisationnelles et de capacités. C’est pourquoi, les recommandations suivantes sont formulées : Renforcer les capacités des OP rizicoles à améliorer la situation économique de leurs Organisations et de leurs membres suppose, favoriser un environnement dans lequel les OP et leurs membres bénéficient de quelques conditions indispensables :

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    - Un environnement juridique, institutionnel et économique davantage favorable ; - Une bonne connaissance de la filière, qui suppose l’accès aux informations techniques et économiques, à partir de dispositifs adéquats et

    opérationnels. Une mise en relation des OP rizicoles avec le Système d’Information sur les Produits Agricoles en Guinée (SIPAG) et le réseau des CCIAG mis en œuvre tout récemment par ACA pourrait permettre aux producteurs de suivre les prix à la consommation des produits agricoles sur les principaux marchés du pays (notamment du riz importé et local La dimension sous régionale ne

    - L’organisation de l’approvisionnement, par la mise à disposition des services de proximité leur livrant des produits à des prix accessibles par le biais d’achats groupés.

    - L’accès aux crédits à des taux bonifiés qui ne les contraints pas à des multiples tracasseries administratives. - L’ évaluation de la demande, qui suppose elle-même une bonne connaissance des marchés potentiels existant autour des zones de production et

    même au-delà. Aussi, les OP rizicoles devraient–elles avoir une bonne maîtrise des attentes de leurs clients potentiels afin de pouvoir intégrer ces éléments dans le circuit de la production.

    - Et l’organisation de l’offre. Les OP rizicoles ne doivent plus vendre ce qu’elles produisent, mais plutôt produire ce qu’elles peuvent vendre, c’est à dire du riz correspondant aux attentes de leurs potentiels clientèles.

    En matière d’appui à la production:. - Impliquer davantage les OP rizicoles dans le choix des sites à aménager. Pour arriver à des résultats positifs, les propriétaires fonciers devront

    être concernés en chef. - Former les producteurs à la tenue correcte de fiches de culture, ce qui leur permettra éventuellement de discuter avec leurs techniciens ainsi que

    d’autres partenaires de l’évolution des rendements, de l’évolution du prix des intrants, de l’évolution du coût de la main d’œuvre (familiale, temporaire et permanente), du suivi de la commercialisation etc.

    - Favoriser l’accès des OP rizicoles aux crédits traditionnellement alloués aux ACM. Cette disposition pourrait permettre aux producteurs non seulement de renforcer leur capacité à la collecte primaire mais aussi de réaliser la première transformation grâce à l’acquisition de compétences techniques et d’équipements adéquats. A l’avis des producteurs, c’est l’une des voies pour leurs organisations d’améliorer la compétitivité du riz local.

    - Favoriser un climat de négociation entre les différents acteurs. Une attention particulière doit être attirée sur les articulations nécessaires entre les acteurs de la filière et les moyens d’organiser cette articulation. C’est pourquoi, la négociation entre les acteurs devra toujours se réaliser dans un cadre concret qui dépasse les déclarations d’intention pour déboucher sur des relations contractuelles, bref, qu’elle permette à ces acteurs de devenir de véritables partenaires.

    - La question de rénovation ou du dédommagement des responsables des OP rizicoles doit être posée. En effet, l’expérience montre que la solution du bénévolat choisie au départ pour commencer une action par beaucoup d’organisations, n’est pas viable à long terme. Les bénévoles constatent rapidement que le temps à consacrer à leurs fonctions est trop important et finissent par les négliger. Il est donc préférable de poser et de résoudre ce problème de la renumérotation dès le début d’une action.

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    En somme, pour parvenir à une riziculture compétitive portée par les OP, quelques conditions sont également nécessaires :

    - Améliorer les conditions de productions - Elargir la base des OP rizicoles - Améliorer le circuit de la commercialisation et - Promouvoir davantage la consommation du riz local malgré la prime qui lui est accordée.

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    ANNEXE I

    Termes de référence 1. Contexte de l’étude

    Le développement d’une dynamique d’organisation professionnelle agricole est devenu une des caractéristiques majeures de l’économie agricole. C’est pourquoi, l’identification et la maîtrise des grands défis auxquels les OP sont confrontés restent un passage obligé dans l’optique de l’amélioration de leur performance économique. Parmi ces défis, la nécessité de la mise en place d’un système d’information agricole fiable, orienté vers l’aide à la décision est donc indispensable pour maîtriser la pertinence et les effets des grandes décisions que les Etats auront à prendre dans tous leurs domaines d’intervention, qu’il s’agisse des négociations internationales, du développement des filières ou de l’approfondissement d’un marché agricole unique. L’enjeu d’un système d’information régional agricole est donc de répondre au mieux aux besoins de plusieurs utilisateurs potentiels aussi bien publics que privés (commerçants, agro-industriels, producteurs, consommateurs). C’est dans cette optique que le Projet de Renforcement de l’Information des Acteurs des Filières Rizicoles (PRIAF-RIZ) a vu jour avec un appui du Ministère Français des Affaires Etrangères. Le PRIAF-riz s’inscrit dans la continuité de deux projets expérimentaux portant sur la mise en place d’observatoires nationaux des filières rizicoles (démarrage en 1999) et sur le renforcement des capacités des organisations de producteurs de ces filières (démarrage en 1992). Pour un départ ce projet vient en appui à trois dispositifs d’observatoires nationaux des filières riz de trois pays de la sous-région Ouest-africaine . Il s’agit notamment : - Au Mali, du Réseau Riz Mali ; - Au Sénégal, de l’Observatoire National du Riz au Sénégal ; - Et en Guinée, de l’Observatoire du riz et des produits vivriers. D’autres pays seront impliqués dans les phases ultérieures. L’objectif général du PRIAF-riz est d’améliorer l’information économique des acteurs des secteurs rizicoles et de contribuer au renforcement de leurs capacités d’analyse et de négociation des politiques agricoles.

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    Les objectifs spécifiques du PRIAF-riz se déclinent comme suit :

    • Poursuivre le développement des observatoires nationaux des filières riz dans la sous- région Ouest-Africaine; • Et développer le réseau et le rôle des organisations socioprofessionnelles impliquées dans les filières riz (y compris celle des acteurs de

    base que sont les producteurs). Conformément aux recommandations et souhaits exprimés par les membres du réseau régional des observatoires des filières riz lors des étapes de préparation du présent programme, le PRIAF-riz a prévu durant la phase 2003-2004 la mise en place d’activités d’analyse, de concertation et de formation sur le commerce régional du riz. Les thèmes de la réflexion porteront sur la compétitivité des riz nationaux, la dynamique du commerce régional du riz et les enjeux des accords régionaux et des négociations internationales, notamment le processus d’élaboration de la PAU de l’UEMOA et les perspectives de la PAC de la CEDEAO, et les négociations internationales (OMC et accords UE). A cet effet, trois types d’activités seront développés de façon combinée afin de permettre la concertation les échanges et l’analyse sur la base des points de vue des différents types d’acteurs institutionnels et professionnels des filières riz dans les trois pays concernés pour cette phase :

    - Etape 1 : Au Mali, en Guinée et au Sénégal, (i) des études seront réalisées afin de compiler l’information disponible et l’état de la réflexion au plan national sur les thèmes indiqués ci-dessus. Par ailleurs, (ii) des ateliers et des travaux préparatoires seront menés par les organisations paysannes rizicoles afin de leur permettre d’impulser une réflexion propre sur ces différents thèmes. (iii) un atelier national permettra la présentation et la discussion de ces différents résultats et analyses.

    - Etape 2 : Un atelier régional des observatoires sera tenu, prévu en février 2003 ; la présentation des cas nationaux par les membres des équipes des réseaux permettra, à travers les échanges et la confrontation des points de vue, d’approfondir les analyses et d’élaborer des recommandations . cet atelier régional sera élargi à la participation de représentants des filières riz de 4 pays (Bénin, Niger, Ghana et Burkina Faso) pays qui pourraient être concernés par l’extension géographique du PRIAF en année 2 et ultérieurement. Il est également prévu de bénéficier de la participation à cet atelier des représentants de l’UEMOA et de la CEDEAO.

    - Etape 3 : A partir des matériaux présentés et validés lors de l’atelier régional, des ateliers nationaux de restitution seront organisés dans chaque pays au sein des réseaux et des observatoires des filières ; par ailleurs, des modules de formation seront élaborés en direction des représentants des organisations et de leurs membres, comprenant élaborations et diffusion d’outils pédagogiques et réalisation de formations.

    2. Rappel des objectifs de la prestation du consultant :

    Compte tenu du temps et du budget impartis pour cette étude, le consultant devra concentrer les efforts sur l’analyse de la compétitivité de la production nationale du riz à partir de thèmes que les producteurs ont l’habitude de côtoyer, à savoir les coûts de production, la qualité et la commercialisation de la production.

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    L’étude portera donc sur l’approfondissement de trois thèmes qui sont : a) Etablissement des coûts de revient du riz :

    Le consultant devra aider les membres des OP à construire les coûts de revient dans les différentes régions concernées par cette étude ( régions correspondantes aux principaux systèmes en présence ) :

    - Guinée Maritime : pour le riz de mangrove - Haute Guinée : pour le riz de plaine - Guinée Forestière : pour le riz pluvial de coteau et de bas-fonds.

    Les points qui font débat pour le calcul des coûts et solutions retenues seront à approfondir avec les producteurs ( modalités de prise en compte de la main d’œuvre familiale et salariée, prise en compte des coûts d’aménagement, appréciation du rendement, etc ). Les points de «sensibilité technico-économique » seront identifiés et les possibilités de maîtrise par les producteurs seront analysées par les producteurs.

    b) Organisation des producteurs dans le domaine de la commercialisation :

    L’objectif de ce travail est d’aider les organisations paysannes à recenser les initiatives paysannes dans le domaine de la commercialisation de la production visant à renforcer leur capacité d’offre et de contractualisation ( verbal, oral,…) ou tout autre commanditaire. Pour chaque cas, il sera intéressant d’en expliquer l’historique, l’organisation de la collecte au niveau des membres, le type de contrat mis en place et avec qui, les modalités définies de payement, les dispositions de recours en cas de problème. L’analyse des forces et faiblesses de chacune des expériences sera faite.

    c) Etude sur la qualité du riz :

    Le consultant devra accompagner un groupe de responsables d’organisations paysannes qui réaliseront un voyage d’étude à Conakry afin de réaliser un ensemble d’entretiens auprès des commerçants détaillants, de responsables d’associations de consommateurs et auprès des éventuels programmes d’appuis à la commercialisation tels que le projet ACA ( Agence pour le Commerce Agricole ).Les thèmes qui devront être approfondis seront :

    • Les types de riz disponibles et leurs prix, le type d’acheteurs correspondants et les fluctuations saisonnières • Les critères de qualité recherchés par les consommateurs • Les évolutions perceptibles dans les types de qualité recherchés depuis ces dernières années • Les possibilités et les contraintes pour les producteurs à répondre à ce type de demande

    3. Méthodologie, planning de réalisation et résultats attendus Ce travail sera exécuté à travers les points suivants :

    - Entretien d’orientation ; - Enquêtes, recueil d’information et documentation ;

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    - Traitement et analyse des informations recueillies ; - Préparation de l’atelier national

    a) Méthodologie

    i) Phase de conception

    Le sérieux de ce travail dicte un entretien avec le mandataire pour un meilleur cadrage avant l’élaboration d’un questionnaire et la mission de terrain.

    ii) Enquêtes ou entretien, recueil d’informations et documentation

    - Groupes de discussion avec des organisations de producteurs des différentes régions et systèmes de production retenus, centrés sur les coûts et les

    contraintes de production et sur l’organisation de la commercialisation. - Enquêtes menées avec 4 représentants des producteurs (identifiés au cours de l’étape précédente) sur les marchés de Conakry, auprès de

    commerçants de riz et de consommateurs, centrées sur l’évolution de la demande et les attentes en terme de qualité - Collecte documentaire auprès des projets et autres sources d’information, dans les 3 régions d’enquête.

    iii) Traitement et analyse des informations recueillies Les enquêtes ou entretiens vont générer une foule d’informations qui seront sériées et catégorisées, puis traiter et analyser à l’informatique.

    iv) Atelier national Appui à la coordination de l’observatoire pour l’organisation d’un atelier national préparatoire à l’atelier sous- régional, .

    b) Planning de réalisation