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DOSSIER POUR L’ENSEIGNANT EXPOSITION DU 26 OCTOBRE 2012 AU 17 FÉVRIER 2013 FERMETURE DU 17 DÉCEMBRE 2012 AU 8 JANVIER 2013 RENDEZ VOUS ENSEIGNANT: JEUDI 15 NOVEMBRE 2012 A 17h30 MARIE COOL FABIO BALDUCCI COME TAVOLO, COME LAGO, COME VIVO SPAZIO. CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME

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DOSSIER POUR L’ENSEIGNANT

EXPOSITION DU 26 OCTOBRE 2012 AU 17 FÉVRIER 2013 FERMETURE DU 17 DÉCEMBRE 2012 AU 8 JANVIER 2013 RENDEZ VOUS ENSEIGNANT: JEUDI 15 NOVEMBRE 2012 A 17h30

MARIE COOL FABIO BALDUCCICOME TAVOLO, COME LAGO, COME VIVO SPAZIO.

CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME

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image de couvertureSans titre, 2003Ruban adhésif transparent

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 3

SOMMAIRE DU DOSSIER ENSEIGNANT

_ texte de présentation p 5 _ biographie des artistes p 7

_ vues de l’exposition p 9

_ oeuvres antérieures p 15

_ pistes d’exploitation p 21

_ lexique p 29

_ bibliographie p 30

_ textes critiques p 31

_ expositions 2013 p 35

_ informations pratiques p 36

Le 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine présente La mia mano come organo, une exposition de Marie Cool Fabio Balducci du 01.12.2012 au 17.02.2013.Vernissage vendredi 30 novembre 2012 à 19h.www.fraclorraine.org

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.20134

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 5

PRESENTATION

Un duo pour deux soli. Marie Cool et Fabio Balducci ont répondu à la double invitation du 49 Nord 6 Est - Frac Lorraine et du centre d’art contemporain - la synagogue de Delme et proposent cet automne des expériences complémentaires qui déjouent les lois de la physique. Les deux expositions à Metz et à Delme (dessins, installations, vidéos et actions) se combinent pour former une chambre d’écho à une démarche essentielle et existentielle. L’instant en perpétuel renouvellement y effleure l’indicible. Marie Cool et Fabio Balducci créent des pièces dont le tracé et la présence dans l’espace assimilent leur apparition à des « sculptures non stables avec corps ». La singularité de leurs propositions et installations si peu installées est dotée d’une réelle puissance d’étrangeté. Faire surgir de la pensée plutôt qu’un résultat serait le dessein ultime de ces artistes, qui tentent de défaire le conflit du matériel et du métaphysique. Ne suivant aucune trace, aucune voie, Marie Cool et Fabio Balducci ne proposent rien de moins qu’un renouvellement de l’expérience de l’art. En utilisant des matériaux pauvres, des gestes simples, une temporalité déliée, ils renouent avec un langage universel, compréhensible par tous. Ils déploient une exigence sensible et critique à même d’engager un questionnement sur certaines conduites, postures et valeurs normatives - notamment la temporalité - qui semblent ne plus pouvoir exister dans le cadre ordinaire des espaces institutionnels. Tous leurs dialogues intérieurs, leurs visions, leurs incisions, leurs apostrophes témoignent d’un désir passionné de creuser la représentation pour mieux l’ouvrir. Tout leur travail prédispose à cet élan qui fait de l’art la manière la plus juste de faire exister le monde invisible, inaudible.

Dans les gestes de Marie Cool la main devient une vie en soi, un visage aux multiples facettes, un être intempestif, à même d’effleurer ou de briser. Elle est le lieu d’une rage à venir, d’une révolte en devenir, d’une humaine résistance à la dilution d’un monde consommé et consommable, régi par des objets et des machines toutes puissantes.

L’insurrection contenue dans les gestes devient une politique de vie en soi, une injonction permanente à rester éveillé, vivant, à être là, mais toujours en équilibre précaire, au bord du grand secret.

Le 49 Nord 6 Est – Frac Lorraine présente La mia mano come organo, une exposition de Marie Cool Fabio Balducci du 01.12.2012 au 17.02.2013.Vernissage vendredi 30 novembre 2012 à 19h.www.fraclorraine.org

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MARIE COOL FABIO BALDUCCI

Marie Cool et Fabio Balducci sont nés respectivement à Valenciennes en 1961 et à Ostra (Ancona, Italie) en 1964. Ils vivent et travaillent entre Paris et Pergola (Marches, Italie).Ils sont représentés par la galerie Marcelle Alix, Paris. www.marcellealix.com

Exposition à venirFévrier 2013 Le consortium, Dijon

Expositions personnelles récentes (sélection)2011 Live & Obscure, Academie de France, Villa Médicis, Rome, Italie2010 Une vibration inaudible à l’oreille nue…* *mais évidente en mathématiques, CAC Brétigny, Brétigny-sur-Orge2009 Sans titre 2006-2009, South London Gallery, Londres, UK Sans titre, Galerie Cent8 Serge Le Borgne, Paris2008 Sans titre, attitudes, Genève, Suisse Sans titre, Site Gallery, Sheffield, UK Sans titre 2004-2008, Maison Rouge Fondation Antoine de Galbert, Festival d’automne, Paris2007 Sans titre, Mudam-Musee d’Art Moderne Grand Duc Jean, Luxembourg

Expositions collectives récentes (sélection)2012 Is Resistance Useless?, Marcelle Alix, Paris2011 Openings, Louvre/Fiac, Paris2010 The Living Currency/La Monnaie vivante, Biennale de Berlin, Allemagne On Line : Drawing Through the Twentieth Century, MoMA, New York, USA2009 Whitworth Art Gallery, Manchester, UK Where water comes together with other water, gb agency, Paris2008 L’angelo sigillato, Fondazione Peccioli, Peccioli , Italie 2007 Performa07/PS1 Moma, New York, USA2006 Antipodes, FRAC Lorraine, Metz 2004 Densité+-O, École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris

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VUES DE L’EXPOSITION

Vue de l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci à la synagogue de Delme, novembre 2012photo: O.H.Dancy

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Vue de l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci à la synagogue de Delme, novembre 2012photo: O.H.Dancy

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Vue de l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci à la synagogue de Delme, novembre 2012photo: O.H.Dancy

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Vue de l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci à la synagogue de Delme, novembre 2012photo: O.H.Dancy

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Vue de l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci à la synagogue de Delme, novembre 2012photo: O.H.Dancy

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OEUVRES ANTERIEURES

Sans titre, 2004note pour une actioncourtesy Marcelle Alix

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Sans titre, 2007feuille de papier (A4), lumière, tablecourtesy Marcelle Alix

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Sans titre, 2006fil de coton, tablecourtesy Marcelle Alix

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Sans titre, 2008feuille de papier (A4), lumières, vidéocollection MoMA, New York

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Sans titre, 2000mouchoirs, tablecourtesy Marcelle Alix

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Sans titre, 2006feuille de papier (A4)exposition au MoMA, New Yorkphoto: Yi-Chun Wu/ MoMA

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PISTES D’EXPLOITATION

1° LE GESTE /LA MAIN

> l’oeuvre est un gesteUne femme réalise trois actions différentes dans l’exposition, sans discontinuer. Les gestes sont extrêmement simples et répétés l’un après l’autre, de manière aléatoire. La main déplace, effleure, glisse et elle est en contact avec des objets eux aussi extrêmement simples, tirés de la vie quotidienne : scotch, crayons de papier, feuille de papier.

Si certains des gestes quotidiens ont une signification relevant de la communication non verbale (faire un signe d’au revoir, secouer la tête pour dire oui...), les gestes de Marie Cool et Fabio Balducci ne tendent pas à signifier ou à représenter quelque chose. Leurs actions peuvent être regardées pour ce qu’elles sont, sans tenter de les interpréter. Même si les trois gestes rappellent des mouvements familiers, il faut essayer de dépasser toute forme d’interprétation et vivre l’expérience dans sa durée et dans son espace.

Dans son ouvrage collectif Gestes à l’œuvre, Barbara Formis s’intéresse aux gestes qui n’ont pas de signification, qui ne sont pas des signes. Elle dit : « C’est important de faire une différence entre le signe proprement dit – lequel communique – et la volonté d’interpréter, de donner une signification dès que l’on voit quelque chose. C’est un peu comme (...) devant les tableaux de Gerhard Richter, dépourvus de toute intention expressive, et qu’une émotion surgit alors que le processus menant à ce tableau-là n’est pas lui-même intentionnellement expressif. La réflexion de l’œuvre se fait difficilement sans interprétation. On interprète toujours.»

> un geste non spectaculaire et non théâtral Les gestes ne sortent pas de l’ordinaire. Ils ne sont pas expressifs. Il ne s’agit pas de représenter la réalité pour le spectateur mais d’être présent dans le réel, sans distanciation. Les artistes rejettent les notions de théâtre et de spectacle. On remarque par exemple que la place du spectateur et la place de la personne qui réalise les actions ne sont pas assignées, elle sont libres et en mouvement. Il n’y a pas de frontalité et de sens unique pour le regard, à la différence de la disposition classique du théâtre (scène / salle) ou de l’exposition (tableau au mur / spectateur).Enfin le rapport au temps est différent lui aussi car il n’y a pas de début ni de fin à l’action.

> un rapport au travailPour les artistes, la main renvoie au geste laborieux de l’ouvrier qui réalise toute la journée les mêmes gestes. La différence est l’absence de production liée à ce geste. Si l’ouvrier produit des objets ayant une valeur marchande, ici les gestes valent pour eux-mêmes. Ils n’ont pas de finalité. C’est une manière pour les artistes de se réapproprier les gestes, qui sont dans d’autres contextes contraints, formatés et canalisés. Ici la force de travail devient une valeur en soi. La personne qui réalise les actions n’est pas asservie à la réalisation d’un objet selon une cadence pré-déterminée ; elle est à l’égal des objets qu’elle manipule.

Les artistes font souvent référence au luddisme pour parler de leur travail. Le luddisme est un conflit qui a opposé des artisans tisseurs aux grands entrepreneurs industriels, qui a lieu en Angleterre dans les années 1810, en pleine révolution industrielle. Les entrepreneurs veulent favoriser l’emploi de métiers à tisser plus performants, permettant de produire en plus grande quantité. Les artisans tisseurs décident pourtant de se révolter contre ces nouvelles machines en les détruisant, arguant de la piètre qualité des tissus ainsi produits.

Cette opposition violente à une révolution technologique souligne l’importance pour les ouvriers des gestes qu’ils réalisent, et dont la qualité ne peut être remplacée par une machine. Ils veulent rester maîtres de leurs gestes et de la qualité des tissus qu’ils produisent.

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Anna Halprin, Parades and changes, 1965

Ecrire les mouvements : des systèmes de notation en danse

Yvonne Rainer, Kristina Talking Pictures, 1976

Notation Benesh pour un ballet

- La notation Benesh est un système qui per-met de transcrire le mouvement humain.Rudolf Benesh 1916-1975) a inventé cette méthode en 1955 ; elle est surtout utilisée dans la danse pour transcrire les mouvements chorégraphiques.

- La notation Laban est un système de nota-tion du mouvement inventé en 1928 par Rudolf Laban (1879-1958). Ce système est appelé Labanotation aux États-Unis, Kinetography au Royaume-Uni et cinétographie en France.Laban construit son système autour des quatre éléments essentiels constitutifs d’un mou-vement : l’espace, le temps, le poids et la force.

Notation Laban, dessin du corps

>> QUELQUES REFERENCES DANS LE CHAMP DE LA DANSE

Anna Halprin et le geste quotidien

Dans les années 60, la chorégraphe américaine introduit le geste quotidien dans le champ de la danse. Ces gestes, appelés Task, mettent en scène des danseurs en train de manger, de s’habiller, de se déshabiller ...Elle créé un laboratoire de recherche en Californie dans lequel elle invite des plas-ticiens, des sculpteurs, des compositeurs, des musiciens. Elle réalise, plus tard, des actions en intervenant dans l’espace public.

Yvonne Rainer : Danse / non-danse

Au début des années 1960, elle participe aux ateliers d’Anna Halprin et fréquente les classes de Merce Cunningham. Elle est membre fondatrice du Judson Dance Theatre en 1962. Rainer tente de brouiller la ligne franche séparant habituellement les danseurs des non-danseurs. Inspirée du concept d’indétermina-tion du musicien et compositeur John Cage, elle conçoit ses partitions selon une série de tâches génériques qui intègrent des mouve-ments du quotidien au vocabulaire chorégra-phique (marcher, courir, soulever des objets, etc.).

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>>> ENJEUX DE L’EXPOSITION

- dimension vivante de l’œuvre d’art- l’œuvre d’art n’est pas un objet fini mais un processus ; elle n’a pas pour but de pro-duire un résultat, elle est une expérience vivante - l’art est présent dans le quotidien ; il peut être quelque chose de très familier

>>>> ATELIER D’EXPERIMENTATION

Comment l’élève peut-il appréhender, ressentir et qualifier le geste de l’artiste?

L’élève sera invité à décrire le geste de l’artiste : répétition, minutie, trace, déplace-ment. Il tentera de mettre des mots sur ses ressentis à travers une discussion en commun.Par la suite, il devra inventer un geste afin de traduire en mouvement une émotion.

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2° EXPERIENCE DU TEMPS ET DE L’ESPACE

> dessiner l’espace / dessiner dans l’espaceLe geste de l’artiste dessine dans l’espace d’exposition des lignes, invisibles au premier abord.Au rez-de-chaussée, le scotch transparent trace des lignes imperceptibles qui sont soulignées par le geste. Les dessins de fils blancs et de crayons blancs à l’étage évoquent de même un dessin invisible, dont on ne percevrait d’abord que l’ombre portée sur la page blanche.

> la place du spectateur C’est au visiteur de trouver sa place dans cet espace. Il peut approcher cette exposition par le corps en étant à l’écoute de ses sensations. Il doit être actif vis à vis de ce qu’il voit.

> observer les traces, signes du passage du tempsQuelles traces de gestes, de déplacements d’objets ou de corps peut-on trouver dans l’exposition? Comment ces traces sont-elles matérialisées ? - dessin de la main en creux sur la ligne de crayons - dessin de la forme des objets qui ont été déplacés sur les feuilles de papier. Les dessins présentés sur des tables à l’étage évoquent des étapes de travail. Ces Notes pour une action sont des sortes de partitions chorégraphiques ; elles gardent une trace d’un mouvement qui a eu lieu. Le verre est décalé de son emplacement, la feuille aussi, la règle a bougé…

Claudio Parmiggiani

En 2008, Claudio Parmiggiani présente un des-sin de bibliothèque réalisé en cendre et en suie.L’empreinte fantômatique des livres évoque la violence de la destruction par le feu. Dans cette oeuvre les livres existent par leur absence.

Katinka Bock

Dans l’exposition de Katinka Bock à Delme en 2008, la thématique du temps était présente à travers la modification et l’altération des matériaux utilisés. En effet, les six plaques d’argile crue, de Sechs Flächen und ein Raum, se sont asséchées avec le temps et se sont soli-difiées.

>> QUELQUES REFERENCES DANS LE CHAMP DES ARTS PLASTIQUES

Claudio Parmiggiani, Sans titre, 2008

Katinka Bock, Sechs Flächen und ein Raum, 2008

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>>> ENJEUX DE L’EXPOSITION

Pour l’élève, il s’agit d’expérimenter réellement les notions de temps et d’espace : - en ressentant le passage du temps par la répétition des gestes, qui n’ont ni début ni fin- en se déplaçant lui-même dans l’espace en fonction des actions réalisées. Il peut choisir sa place, le point de vue à adopter. L’exposition permet l’apprentissage d’une forme de liberté dans la manière de regarder les choses et sur le temps qu’on décide de leur accorder.

>>>> ATELIER D’EXPERIMENTATION Comment l’élève, en groupe, peut-il appréhender le travail des artistes à travers son corps?

L’élève sera invité à entrer au rez-de-chaussée et à s’allonger au sol.

-se recentrer sur lui-même et sa propre présence dans l’exposition: Après avoir pris contact avec sa respiration et être conscient de son propre corps (ses appuis au sol), l’enfant pourra être à l’écoute de son environnement.

-l’enfant sera disposé à être en éveil sensoriel: les yeux fermés, il pourra alors écouter les bruits extérieurs (les pas, les vibrations, les mouvements dans l’espace, le son des matériaux).

Après une perte de repères, les élèves accèderont à une expérience différente que celle d’une visite visuelle “classique”. Une discussion commune proposera à chacun de partager son expérience.

Roman Opalka

Roman Opalka est un artiste qui réalise des protocoles. Il s’intéresse toute sa vie à la progression du temps et tente de la figer en se photographiant toujours avec la même lu-mière, le même cadrage et la même chemise. Depuis 1965, ce processus de travail lui per-met de montrer le temps et de lui donner une densité matérielle.

Michel Blazy

Michel Blazy travaille plus particulière-ment avec des matériaux périssables (ali-ments, végétaux) qui se modifient par l’action du temps. A Delme en 2008, il présente Mur qui pèle une oeuvre constituée de colorant alimen-taire et d’épaississant mélangés à de l’eau. La gelée ainsi obtenue est badigeonnée sur le mur d’exposition puis en séchant se craquèle petit à petit. Le «tableau» obtenu est le ré-sultat d’un processus de transformation lent des matériaux employés.

Roman Opalka, Autoportraits, photographies en noir et blanc, 24 x 30,5 cm

Michel Blazy, Mur qui pèle, 2008

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.201326

3° MATIERE / IMMATERIEL

> le choix des matériauxDans cette exposition, l’élève peut observer les différents objets utilisés par lesartistes. La dénomination et la description des objets et des matériaux constituent déjà une approche de la démarche artistique.Il s’agit de matériaux « pauvres » et presque désuets :- papier- crayon- fil- scotch

> un art pauvreLes artistes sont très influencés par le mouvement de l’Arte Povera italien (voir lexique). Il s’agit d’un mouvement artistique politique et radical né dans les années 60, qui s’oppose aux grands courants américains de l’époque comme le pop’art ou l’art optique… Ses artistes réagissent à la société de consommation et privilégient l’utilisation de matériaux naturels et éphémères (feuilles d’arbre, terre, givre, bois…). Ils utilisent des matériaux pauvres et périssables, ou récupérés (chiffons, vêtements usagés…).

Quelques artistes appartenant à ce mouvement: Alighiero e Boetti, Jannis Kounellis, Mario Merz, Marisa Merz, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto, Ettore Spalletti...

Ettore Spalletti, Gruppo della fonte, 1988 Giuseppe Penone, Respirare l’ombra, 1999-2000

Mario Merz, Igloo, 1977 Michelangelo Pistoletto, Venus of the Rags, 1967

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> déjouer les lois de la physiqueLes artistes jouent avec des règles physiques telles que la gravité, la force d’attraction, l’équilibre des choses, et s’appuient également sur les propriétés physiques de certains matériaux : la feuille qui se rabat, le scotch qui vibre sous les doigts...

> présence / absenceLes artistes montrent autant une chose que son absence ou son ombre. Les objets et les gestes sont présents réellement, ou en creux, par un principe de suggestion :

-Lorsque le geste avec les crayons de papier est terminé, il reste la trace de la main sur les crayons. La main est présente mais en creux, au sens propre et au sens figuré.

-La page A4 qui est représentée sur une des tables à l’étage est dessinée par une incise dans le papier. Le dessin apparaît paradoxalement non par ajout mais par retrait.

-Dans les autres dessins, les gestes de déplacement des objets sont suggérés par l’ombre qu’il en reste sur le papier, comme une forme fantôme.

-Le dessin réalisé avec des fils et des crayons blancs apparaît ou disparaît en fonction du point de vue que l’on adopte. Le fil blanc sur le papier blanc disparaît, puis réapparaît lorsqu’il se superpose avec le trait noir.

>> ENJEUX DE L’EXPOSITION

- décrire ce qui est visible et ce qui est invisible dans l’exposition et pouvoir nommer autant l’un que l’autre- forcer l’attention et les capacités d’observation (moins quelque chose est visible, plus il faut y faire attention) / éveiller les sens

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4° AUTRES REFERENCES CINEMATOGRAPHIQUES

Chantal Akerman, Saute ma ville, 1968

Bela Tarr, Le cheval de Turin, 1968

Andrei Tarkovski, Solaris, 1972

Bela Tarr, Le cheval de Turin, 2011

Le dernier film de Bela Tarr est une véritable expérience contemplative qui raconte la vie quotidienne d’un vieux paysan.

“Les journées se répètent à l’identique, rythmées par les mêmes gestes, mécaniques, effectués dans le même ordre, sans qu’une parole soit échangée entre le père et sa fille. En contrepoint, une phrase musicale très simple redouble ce rythme métronomique. Dans ces longs plans-séquences hypnotiques, la moindre variation de son, le moindre écart de geste se chargent d’une intensité explosive.”Isabelle Regnier, Le Monde, 29.11.2012

Chantal Akerman, Saute ma ville, 1968

Le premier court métrage de Chantal Akerman est une sorte de drame ou d’apocalypse ménagère. Les gestes quotidiens de la jeune fille, qui s’affaire dans la cuisine, s’accélèrent et se répètent à l’infini, devenant totalement absurdes.

Chantal Akerman filme, ici, l’aliénation féminine et le cycle infernal de la vie.

Andrei Tarkovski, Solaris, 1972

Dans ce film, la planète Solaris représente le plus grand mystère de l’humanité. L’unique forme de vie qui s’y trouve est un immense océan liquide et bouillonnant recouvrant entièrement la planète.

Les scientifiques travaillant dans cette station spatiale restent liés à l’humanité par les livres et les tableaux. En effet, la bibliothèque de la station rassemble une quantité d’écrits de philosophie humaniste et Tarkovski filme longuement la reproduction d’un tableau de Brueghel l’Ancien.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 29

LEXIQUE

Action :une action est un geste ou un mouvement effectué par un artiste. Dans le travail de Marie Cool et Fabio Balducci, le mot « performance » n’est pas utilisé car il implique la présence du spectateur ainsi que la dimension spectaculaire et théâtrale de l’œuvre. Ici, l’action est un geste répété dans la durée, qui plus est extrêmement simple et commum.

Performance :la performance apparaît aux Etats-Unis dans les années 30. Elle est issue du croisement d’artistes provenant de disciplines diverses et qui revendiquent une rupture avec le passé et la volonté de s’inscrire dans le présent. C’est un évènement artistique éphémère et immédiat, et il se produit devant un public.La performance décloisonne les champs de la danse, des arts visuels, du théâtre, de la musique.

Happening :Le terme vient de l’anglais to happen qui signifie que quelque chose se passe. Il s’agit d’une forme artistique, apparue dans les années 50 aux Etats-Unis, qui implique qu’un événement ou une situation donnés, peuvent être considérés comme des œuvres d’art. Le happening se distingue de la performance par son caractère spontané et, selon Allan Kaprow (artiste américain qui a initié cette forme d’art) celui-ci n’a « pas de public. Seulement des intervenants ». Il ne comporte « pas de références à la culture artistique. Pas de références à la musique, au théâtre, à la littérature.»

Installation:L’installation est une forme récurrente dans l’art contemporain. Il s’agit d’une œuvre com-posée de matériaux divers (objets, images, vidéos…) mis en scène dans un espace scénogra-phié. Le spectateur peut déambuler autour ou à l’intérieur de ces installations.

Arte Povera :En italien signifie littéralement « art pauvre ». L’arte povera est un mouvement artistique italien apparu dans les années 60 qui implique l’emploi de matériaux pauvres, sans valeur marchande (chiffons, terre, bois, corde…) et d’objets quotidiens a priori insignifiants. Il s’agit pour ces artistes de se positionner contre l’industrie culturelle dominante et la société de consommation qui explose à ce moment là. Leur attitude relève d’un acte de ré-sistance à la transformation de l’art en produit de consommation culturelle. Quelques artistes majeurs de l’arte povera : Mario Merz, Pier Paolo Calzolari, Giuseppe Penone, Michelangelo Pistoletto…

Fluxus :Courant artistique né dans les années 60 visant à décloisonner tous les arts et à relier de manière plus forte l’art et la vie. Pour reprendre les termes d’un des acteurs du mouvement en France, Robert Filliou, l’ « art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Selon George Maciunas, un des autres acteurs du courant, l’idée de Fluxus est « de refléter l’état de flux dans lequel tous les arts se fondent avec le respect de leur media et de leur fonction. »Quelques artistes majeurs de Fluxus : La Monte Young, George Brecht, Robert Filliou, George Maciunas, Wolf Vostell, Nam June Paik, Joseph Beuys, Robert Filliou à Paris et Ben à Nice.

Art conceptuel :Courant apparu dans les années 60, fondé sur la primauté de l’idée sur la réalisation ma-térielle d’une œuvre. L’art conceptuel ne se soucie en apparence plus du savoir-faire de l’artiste ni même de l’idée qu’une œuvre doit être « finie » car l’idée est plus importante que la réalisation : certains artistes ne proposent par exemple que des esquisses de ce que pourrait être l’œuvre ou encore des modes d’emploi permettant à tout un chacun de réaliser l’œuvre. Quelques artistes de l’Art Conceptuel : Sol LeWitt, Joseph Kosuth, Yves Klein, Art and Lan-gage, Lawrence Weiner…

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.201330

BIBLIOGRAPHIE

Ouvrages de référence sur la peinture des Primitifs italiensLes primitifs italiens, le catalogue de l’exposition, éditions Fonds Mercator, Musée Jacquemart-André.Les primitifs italiens, Daniel Arasse, éditions Hazan, 2008.La peinture italienne du Moyen Age, Françoise Leroy, PUF, 1996.

Autour de l’Arte povera Arte povera, Carolyn Christov-Bakargiev, Phaïdon, 2005.Arte Povera, Antiform, Sculpture 1966-1969 (catalogue d’exposition), Bordeaux CAPC, 1982.

Autour de FluxusFluxus Dixit, une anthologie Vol.1, ouvrage collectif présenté par Nicolas Feuillie, Presses du réel, 2002.L’esprit Fluxus, ouvrage collectif, Musées de Marseille, 1995.

Autour de l’art conceptuel et minimalL’art conceptuel, Tony Godfrey, Phaïdon, 2003.L’art conceptuel, Daniel Marzona, Taschen, 2005.

Minimalisme, James Meyer, Phaidon, 2005. Art minimal, Daniel Marzona, Taschen, 2004.

A propos de la révolte luddisteLa révolte luddite, Briseurs de machines à l’ère de l’industrialisation, Kirkpatrick Sale, édition L’échappée, 2006.

Gestes à l’œuvre, Barbara Formis, ouvrage collectif (Georges Didi-Huberman, Christophe Kihm...), De l’incidence éditeur, 2008

FILMOGRAPHIE

Solaris, Andreï Tarkovsky, 1972.Le cheval de Turin, Bela Tarr, 2011.Saute ma ville, Chantal Akerman, 1968.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 31

La révolte de la matière et l’insurrection des formes

Si la feuille de papier sur laquelle ce texte est imprimé est le produit d’une industrie son format est alors l’expression d’un standard défini pour son usage commun. Si le cadre de la porte qui mène à l’espace d’exposition délimite une largeur et une hauteur pour y pénétrer ou pour y faire pénétrer quelque chose c’est qu’il manifeste l’usage public, domestique ou technique, des lieux. Enfin si l’espace lui-même dans ses mensurations place le corps du visiteur dans un rapport d’échelle proportionné ou disproportionné relativement à sa taille, c’est bien que l’architecture est un langage qui conditionne nos comportements.

Certains dans la société s’investissent au service d’un ordre matériel et formel, ils définissent par exemple le format standard d’un papier A4, la géométrie des portes ou l’architecture des espaces. D’autres comme Marie Cool et Fabio Balducci se destinent à la révolte de la matière et à celle des formes. Les premiers obéissent à un régime de visibilité qui affirme le caractère fini des choses. Ils participent au règne du produit qui s’offre comme une totalité sans marge ni revers. Les seconds travaillent sur les bords occultés de ces produits finis pour donner à leurs contours dépréciés une forme de présence. Ce qui est visible dans l’exposition de Marie Cool et Fabio Balducci n’est pas seulement ce qui est présent, comme c’est le cas chez les démonstrateurs d’ustensiles ménagers ou de bricolage installés à la marge des grands magasins. L’exercice de répétition infinie sur un objet n’est pas simplement en vue d’imposer son usage unique. Si en effet le geste précis et calculé de Marie Cool entretient des liens qui se répartissent à égalité entre celui du danseur et celui de l’ouvrier à la chaine, c’est pour exprimer à l’un comme à l’autre autant sa dissonance que sa familiarité. La différence du geste de Marie Cool avec celui d’un danseur réside dans l’affirmation de sa proximité avec le geste de l’ouvrier. La différence du geste de l’artiste avec celui de l’ouvrier se situe dans l’insubordination de ce geste à un usage particulier.

Il serait trop simple d’en rester là et à vrai dire si le travail de Marie Cool et Fabio Balducci se résumait à cela, il n’aurait alors que l’intérêt de renouveler et poursuivre des pratiques déjà expérimentées par le passé. Ce qui caractérise le travail de ces deux artistes, c’est en effet de poursuivre d’une autre façon la stratégie de l’exercice imprimé à la matière et que la matière en retour imprime au corps, employée par exemple par Franz Erhard Walther dans son oeuvre “Werksatz”1963 - 1969. Ce qui singularise l’oeuvre de Marie Cool et Fabio Balducci c’est aussi de réinvestir dans un autre registre la répétition infligée au geste du peintre, caractéristique de l’oeuvre de Niele Toroni. C’est de redistribuer à d’autres parties du corps, la pratique plastique élémentaire du piéton en déplacement, propre à Stanley Brouwn. Mais ces références ne suffisent plus pour faire preuve de solidarité envers l’agent sur la chaîne de montage des années 70 ou l’opérateur sur plateforme téléphonique actuel.

Car ce qui démarque surtout le travail de Marie Cool et Fabio Balducci, par rapport aux enjeux de leurs prédécesseurs, ce qui les rapproche aussi de leur contemporain (Santiago Sierra, Prinz Gholam, Vigier & Apertet ou François Laroche-Valière), c’est de défaire l’illusion d’un corps fini et accessible comme une totalité, c’est d’affirmer une dépendance autant mentale que physique et d’exposer la réciprocité entre l’homme et la matière. La feuille de papier, la table, le fil de coton, l’encadrement de la porte, les limites de la pièce, parfois le bord de la fenêtre découpent le corps en action de Marie Cool. Son corps se divise souvent verticalement et symétriquement, mais pas systématiquement, il est parfois coupé en deux horizontalement par le plateau d’une table qui marginalise l’usage de ses jambes. Ce travail de morcellement des membres en action, de réversibilité entre une main et une feuille au format A4 affirme une interdépendance. Le trouble instauré par la durée de l’exercice et la multiplication des séquences entame une révolution de la matière. Est-ce la main qui conduit la feuille en mouvement, qui suit le fil de coton se consumant ? Ou bien est-ce le contraire ? La durée d’exposition dissout le corps de Marie Cool dans un environnement matériel en rompant avec la stature d’un personnage de spectacle. Le retrait physique de Fabio Balducci manifeste la présence en creux qui hante et contrôle les objets comme les trajectoires de chacun des gestes de Marie Cool. L’exercice se déroule en l’absence du visiteur comme après son passage.

TEXTES

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.201332

Chez Marie Cool et Fabio Balducci ce n’est pas la déconstruction des actes qui conduit à une révolte de la matière et à une insurrection des formes, c’est la réitération de ces actes dans une absolue apathie. La négation du spectateur, l’absence exposée de Fabio Balducci, l’absorbement de Marie Cool dans sa tache, rappellent les stratégies antithéâtrales adoptées dans la peinture française du 18ème siècle et décrites en détails par Diderot dans ses Salons : absorbement des personnages, figures placées de dos, décentrement des scènes, autant de tactiques antithéâtrales en vue de nier la présence du spectateur face à la toile.

L’exercice de Marie Cool rappelle tout autant la notion de “Task” (tâche) définie par Anna Halprin qui introduit dès la fin des années 50 des gestes quotidiens travaillés en boucle sur le plateau de danse ou les “Entracte” de Odile Duboc dans les années 70 qui à l’inverse immerge ces gestes simples, répétés à l’excès par des danseurs, dans le mouvement urbain.

Les peintres en négligeant la présence du spectateur souhaitaient, selon Diderot, montrer autant le sujet peint que le sujet de la peinture, les chorégraphes cherchaient à présenter autant le corps social que la danse.Marie Cool et Fabio Balducci s’appuient sur cette tradition pour en réactualiser les enjeux. Ils présentent une forme et une matière en vie autant qu’une vie de la forme et de la matière. Cette tradition vise à déconditionner le regard du spectateur en le prenant de revers, dans l’espoir que de ce regard même son nom disparaisse au bénéfice d’un nouveau nom qui comme nous le montre l’histoire ne sera qu’en sursis.

Pierre Bal-Blanc,texte de l’exposition Une vibration inaudible à l’oreille nue...* * mais évidente en mathématiques au Centre d’art contemporain de Brétigny du 21 mars au 24 avril 2010.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 33

(...)

Résistance

Quelle est la place accordée à la vie intérieure aujourd’hui? Le rapport entre une société répressive et la fuite mélancolique mérite toujours d’être examiné. L’historienne de l’art Anne Larue, dans un ouvrage consacré à l’acedia, trouve son origine chez les moines solitaires des déserts d’Égypte de la fin du troisième et au début du quatrième siècle de l’ère chrétienne. Elle est une forme réduite à l’essentiel de la mélancolie, et sera supplantée par la mélancolie noble de la Renaissance: la melancolia generosa, associée à la douloureuse condition du génie. C’est l’acedia radicale, cette « force obliquement subversive », celle des textes monastiques du Moyen Âge, répondant à une incroyable oppression, qui nous intéresse. Les Pères de l’Eglise (en particulier les évêques qui ont largement contribué à établir et défendre la doctrine chrétienne) combattaient pour que s’éloigne le spectre de la vie intérieure, pour que s’éteigne la vie intellectuelle. Tous les textes monastiques de cette époque regorgent d’allusions à l’exigence de garder la cellule, et nombreux sont les exemples de moines ayant développé à travers l’acedia la possibilité de se représenter leur expérience dans leur esprit, et celle de ne pas borner leur désir, ni leur ennui. Se préférer soi-même à la nation et à l’État, être davantage qu’une simple cellule dans le corps collectif : la mélancolie aura toujours la fonction essentielle de contre-pouvoir.

Action

Une pétroleuse. Voici comment je me figure le rôle de Marie Cool au sein du duo Marie Cool Fabio Balducci. Une femme d’action, littéralement. Une incendiaire. Si l’on peut évoquer la délicatesse, le soin avec lequel Cool s’empare des objets et les manipule, il ne serait pas juste de manquer la violence contenue de ses gestes. Cette répétition de gestes c’est ne pas réfléchir, le barrage à la parole, le moment où seule l’action sera efficace. Contre le discours et la virtuosité, l’artiste se place du côté du travailleur, de l’agissant, du résistant. Comme une opposition à ce qu’on voudrait en faire, à la façon dont on pourrait se l’approprier, cette répétition est un temps fermé, qui s’impose aux spectateurs. Une prise d’otage.

Main

Cinq rameaux osseux. Elles se serrent étroitement pour former un bloc compact, un vrai rocher d’os. (Henri Focillon, Eloge de la main, Quadrige/ Presses Universitaires de France, 1996, p. 104/105)

Erotisme – rituel

Le corps de Marie Cool épouse les objets manipulés : le fil, les crayons, les mouchoirs en papier repliés, la feuille. Ces procédés très simples, présentés sous forme de films courts, sont les manifestations d’un système que l’on pourrait qualifier d’érotique : le corps ne forme plus qu’un avec les objets. Les séries de gestes renouvelés jusqu’à en devenir hypnotiques expriment une volonté de continuité (le coeur de la relation érotique selon Georges Bataille) :la dissolution des relations sociales et des êtres constitués pour ne former plus qu’une boucle continue. Les objets apparaissent comme de simples prolongements du corps, utilisés pour leur propriété intrinsèque.De l’érotisme des corps, à celui des coeurs, à l’érotisme sacré : c’est par le rituel que nous essayons de prouver la possible continuité de l’être humain, que nous conjurons notre discontinuité. Cette boucle fermée corps-objet agit comme un mantra, par lequel nous touchons à l’infini. Le sacré dont il s’agit là est plus proche de celui que Durkheim étudie dans Les formes élémentaires de la vie religieuse, que de celui de Buddha. Il est une manifestation de notre société. Marie Cool serait une pythie moderne, entraînée à exprimer l’essentiel de notre monde. Par ses gestes d’ouvrière qualifiée, remettant cent fois l’ouvrage sur le métier, elle exprime une certaine vérité contemporaine, universelle et essentielle.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.201334

Arte Povera

La pauvreté doit être entendue comme une simplicité franciscaine. (Luciano Fabro)

(...)

Forme

Comment parle-t-on de la forme sans parler de choses en-dehors d’elle ? L’autonomie de l’oeuvre d’art, n’est-ce pas quelque chose de tout bonnement haïssable ? Cela ne revient-il pas à parler de son « pouvoir » ou bien du « génie » intemporel de l’artiste ? Ou bien ne confondons-nous pas là plusieurs choses ? En effet, il existe peut-être des oeuvres qui se suffisent à elles-mêmes, qui n’ont pas besoin d’être racontées et qui pourtant portent une pensée politique. Elles sont monolithiques, non narratives, et c’est l’incapacité de les traduire en discours qui en font le meilleur instrument politique, l’expression de la liberté la plus absolue : celle d’être exactement soi, de ne pas avoir besoin de se justifier, de ne pas avoir à épouser un modèle. C’est la capacité des travaux de (...) Cool Balducci à être exactement eux-mêmes en-dehors de toute conception sociale de l’art ou de l’artiste qui les a rassemblés dans cette exposition. Car il me semble que ce que nous voulons aujourd’hui, et ce qui nous semble si difficile, c’est cela : comment faire pour vivre dans le monde et se laisser imposer le moins possible par l’absurdité de notre façon de le concevoir ? Comment être libre et devenir soi-même quand des nations entières sont liées jusqu’à leur perte à des structures aussi absconses et immatérielles que « les marchés financiers » ? Comment se placer en-dehors du système pour le repenser, ou comment « changer le monde » sans en créer un nouveau ? Les systèmes clos de (...) Cool Balducci constituent de nouveaux mondes, sans programme. Des choix radicaux qui semblent s’exempter de toute volonté de communiquer autrement que par une forme qui s’impose à nous.

Isabelle Alfonsi et Cecilia Becanovic,extraits du texte de l’exposition Is resistance useless? à la galerie Marcelle Alix (Paris)du 2 février au 17 mars 2012.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 35

SUSAN HILLERExposition personnelleMars-mai 2013 Née en 1940 à Tallahassee aux Etats-Unis, Susan Hiller vit et travaille à Londres depuis les années 70. Ses vidéos, installations, photographies ou pièces sonores puisent dans des cultures populaires et mettent en jeu des objets culturels mis au rebut de la société, rendus invisibles par manque d’intérêt ou simplement oubliés. L’écriture automatique, l’analyse des rêves, les phénomènes de voix électroniques, les photographies d’aura traversent des œuvres qui tendent à rendre perceptible la périphérie de notre perception commune. Susan Hiller a bénéficié d’une large rétrospective à la Tate Britain en 2010 et cette exposition monographique à la synagogue de Delme permet de diffuser une oeuvre relativement peu vue en France.

EXPOSITION À VENIR

BERDAGUER & PÉJUSGue(ho)st House

TONY REGAZZONISeptembre-décembre 2012Dans la continuité de la démarche qu’il a entreprise en 2006, Tony Regazzoni concentre sa recherche sur les rituels, usages et folklore qui accompagnent le passage du jour à la nuit. Tony Regazzoni présentera son travail dans le cadre de la nuit Blanche de Metz le 5 octobre 2012.Fin novembre, l’ouverture de l’atelier au public, libre et gratuite, sera l’occasion de rencontrer l’artiste et de découvrir le travail qu’il a développé pendant sa résidence.

RÉSIDENCE EN COURS

COMMANDE PUBLIQUE

Inaugurée le 22 septembre 2012, Gue(ho)st House est une sculpture-architecture réalisée à partir d’un bâtiment existant. Elle offre de nouveaux espaces d’accueil des publics, dédiées à la médiation et à la documentation, et permet à tous de prolonger la visite des expositions au centre d’art.

Gue(ho)st House, commande publique de Berdaguer & Péjus, 2012Centre d’art contemporain la synagogue de Delme© Adagp, Paris / photo OHDancy

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / 26.10.2012-17.02.201336

INFORMATIONS PRATIQUES

Mercredi-samedi : 14-18h, dimanche : 11-18h. Et sur rendez-vous pour les groupes et scolaires.Le centre d’art sera fermé du 17 décembre 2012 au 9 janvier 2013. Entrée libre.Exposition réalisée avec la participation de Viviane Batisse, Christiane Jacquot et Florence Reuter.

COORDONNÉES ET ACCÈS

Centre d’art contemporain la synagogue de Delme33 rue Poincaré 57590 DelmeT +33(0)3 87 01 43 42F +33(0)3 87 01 43 [email protected]

Accès depuis Paris (1h30): TGV Est, arrivée Metz ou NancyAccès depuis Metz (1/2h): D955, ancienne route de StrasbourgAccès depuis Nancy (1/2h): N74 direction Château-Salins puis D955 vers Metz

SERVICE DES PUBLICS

Laurène Macé[email protected]+33(0)3 87 01 43 42

Visites pour les scolaires sur réservation.

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CENTRE D’ART CONTEMPORAIN LA SYNAGOGUE DE DELME / MARIE COOL FABIO BALDUCCI / DOSSIER ENSEIGNANT 37

Le centre d’art contemporain de Delme est situé dans une ancienne synagogue, construite à la fin du XIXe siècle dans un style orientalisant. Sa coupole, son entrée à arcades, ornée de motifs réticulés, ses fenêtres aux vitraux géométriques ne sont pas les moindres de ses particularités. Pendant la seconde guerre mondiale, la synagogue est en partie détruite. Les murs extérieurs subsistent, mais l’intérieur sera reconstruit après-guerre selon des lignes plus strictes. Au début des années 80, la synagogue est fermée définitivement en tant que lieu de culte, faute d’un nombre suffisamment élevé de pratiquants. La première exposition à la synagogue a lieu en 1993. Depuis plus de quinze ans, de nombreux artistes se sont succédé dans ce centre d’art atypique.

C’est aux artistes qu’il doit son identité et son rayonnement, sur la scène locale mais aussi internationale : Daniel Buren, Ann Veronica Janssens, Jean-Marc Bustamante, François Morellet, Tadashi Kawamata, Stéphane Dafflon, Delphine Coindet, Jeppe Hein, Jugnet & Clairet, Peter Downsbrough, ou plus récemment Katinka Bock, Julien Prévieux, Gianni Motti, Yona Friedman...

Tous ont porté un regard singulier sur ce lieu par la production d’oeuvres in situ. Outre les trois à quatre expositions temporaires organisées chaque année dans l’ancienne Synagogue de Delme, le centre d’art gère un programme de résidences d’artistes dans le Parc naturel régional de Lorraine, au sein du village de Lindre-Basse.

De dimension modeste, située au cœur de la Lorraine et dans une zone rurale, la synagogue de Delme s’est toujours positionnée comme un laboratoire, un lieu de production et de recherche pour les artistes. Le centre d’art reste soucieux d’établir un réel dialogue avec tous les publics qu’il accueille, dans une logique de proximité.

Le centre d’art contemporain La synagogue de Delme bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication-DRAC Lorraine, du Conseil Général de la Moselle, du Conseil Régional de la Lorraine et de la Commune de Delme.

Le centre d’art de Delme est membre de DCA-Association pour le développement des centres d’art.

Jacques WermuthPrésident

Marie CozetteDirectrice

Laurène MacéChargée des publics et de l’accueil

Agathe BorgneAdministration & communication

Alain ColardelleRégisseur

Photo : O.H.Dancy

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