café anthrop food dulcire

Upload: anthony-strickland

Post on 10-Feb-2018

221 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    1/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    1

    www.aofood.org

    WARNING : The following text is published by the open access journal Anthropology of Food.The journal allows the right to use, reproduce or disseminate the research article in its entirety

    or in part provided that no modification is introduced in the process, proper attribution ofauthorship and correct citation and bibliographic details are given. If the article is reproduced

    or disseminated in part, this must be clearly and unequivocally indicated.

    ATTENTION : Le texte suivant est publi par le journal libre daccs Anthropology of Food.Le journal octroie le droit d'utiliser, reproduire, ou diffuser l'article dans sa totalit oupartiellement condition qu'aucune modification ne soit introduite dans le document et que lesauteurs et rfrences de l'article soient fidlement cits. Si l'article n'est reproduit ou diffus

    qu'en partie, ce fait doit tre clairement et explicitement indiqu.

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    2/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    2

    Anthropology of Food, issue 03, December 2004DULCIRE Michel, Centre de Coopration Internationale en Recherche Agronomique pour le Dveloppement,Dpartement Territoires Ressources Acteurs (CIRAD-TERA), BP 5032, TA 60/15, 73 rue Breton, F34398Montpellier, [email protected]

    UNE CULTURE PATRIMONIALE DU MYTHE A LA

    RENAISSANCE,LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPE.

    Introduction : un caf du pass

    La production cafire Guadeloupenne est devenue presque anecdotiquepuisque seulement 50 80 agriculteurs pluriactifs s'y adonnent encore en Cte

    sous-le-Vent, sur de petites surfaces de faible productivit. Les 100 120 hareliques engendrent un volume annuel estim de 20 30 tonnes de caf marchand.Le caf a reprsent historiquement une spculation importante pour laGuadeloupe. La colonie franaise en exportait 6000 tonnes2 vers la mtropole enfin du XVIIme, sous le nom de caf bonifieur . Laugmentation des taxes, suiteau Blocus du dbut du XIXme les rduit moins de 1000 tonnes (voir figure. 1).Les cafs concurrents, moins chers, ne leur permettront pas de rcuprer et laproduction descend 500 puis 225 tonnes annuelles au cours du sicle.

    De la mme manire, les 9000 ha. de cafires en production la fin duXVIIIme diminuent au sicle suivant. Le redressement observ par la suite estdabord affect par divers bio-agresseurs (figure 2). Le caf domine encore le

    paysage au dbut du XXme, mais de nouvelles maladies comme la rouille jaune,puis le cyclone exceptionnel de 1928, achvent cette production dj dfaillante.Le bananier, auparavant plante d'ombrage des cafiers, rcupre plus vite et sedveloppe alors aux dpends du cafier3. L'exode rural aprs guerre4 brise le dbut

    1 Je remercie Virginie Amilien (SIFO), Eduardo Chia (INRA), Henri Hocd (CIRAD), MurielBonin (CIRAD), ainsi que les relecteurs anonymes.

    2 Les donnes sont rares et fragmentaires. Plusieurs sources ont t utilises : archivesdpartementales de Gourbeyre (Guadeloupe), Dumaz (1986), Schnakenbourg (1980), Cozy(2001),

    3 Dulcire & Cattan (2003), Zbus (1999)4 Reinette (2001)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    3/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    3

    de rcupration observ la fin des annes 30, o le volume d'exportationremonte entre 300 et 400 tonnes5. Les plantations daltitude sont progressivementabandonnes, les parcelles se concentrant dans le pimont, et les statistiquesagricoles ne le mentionnent plus partir de 1965. Sa culture devientconfidentielle. Le caf est en train de disparatre du paysage et du patrimoineGuadeloupen.

    Figure 1 : volution des exportations de caf de Guadeloupe, du XVIIIme

    au

    milieu du XIXme

    sicle / changes in coffee exports from Guadeloupe, from the

    18

    th

    to the mid-19

    th

    century (Dulcire et Ribeyre, 2003)

    5 Dumaz (1986)

    0

    1000

    2000

    30004000

    5000

    6000

    7000

    8000

    9000

    10000

    1775 1816 1824 1830 18401870-18741880-841890-941900-1902 19391950-53 1960 1962 1964Area, haProd. tons

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    4/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    4

    Figure 2 : volution des surfaces et de la production de caf en Guadeloupe,1775-1965 / changes in coffee areas and production in Guadeloupe, 1775-1965

    (Dulcire, Ribeyre , 2003)

    Botaniquement, ce type de caf correspond une mutation de la varit Typicade Coffea Arabica (Coste, 1968). Il est issu dun plant de Java offert Louis XIVqui le fit multiplier Versailles. Un seul de ces plants fut introduit laMartinique, do il gagna la Guadeloupe (1726). Les cafiers actuels en sont lesdescendants, ce qui confre au produit une spcificit et une valeur patrimonialefortes.

    Mme rsiduelle, lactivit caficole reprsente nanmoins un complment derevenu apprciable pour les familles, compte tenu de la faible activit conomiquelocale. Quelques producteurs dynamiques tentent de la relancer, avec des desseinsconomiques et d'affirmation identitaire de la zone. Ils s'appuient pour ce faire surla valeur patrimoniale du caf bonifieur : sa rputation, sa typicit et sonhistoire. Des manifestations culturelles (ftes, animations), et des lieux desouvenir (muse, plantation de dmonstration et ferme reconstitue) attirent etsduisent touristes et rsidents. La formation de la Cooprative des Caficulteurs(COPCAF), innovation organisationnelle, a ouvert de nouvelles perspectives: sesmembres hsitent sur les manires de mettre en uvre un projet global de relancede cette production l'chelle du territoire, faute en particulier d'objectif commun

    nonc. Ils ont en association avec le Parc Naturel de Guadeloupe, sollicit desquipes de chercheurs pour les aider dfinir, en partenariat avec les autresacteurs territoriaux, des scnarios adapts leurs conditions actuelles et lesmoyens ncessaires sa renaissance.

    Cet article est issu du travail de terrain effectu en rponse cette demande.L'hypothse du travail dvelopp pour cette activit tait que la notorit du caf bonifieur , historiquement tablie, reprsentait un atout de relance pouvantvaloriser la production, si producteurs et autres agents territoriaux parvenaient latransformer en stratgie territoriale collective. Le projet nest pas achev, mais ilnous a paru intressant de prsenter les problmes et rflexions mergeant dune

    potentielle labellisation du caf.

    La Cte sous-le-Vent, un territoire rural typ

    La Cte sous-le-Vent est une troite bande ctire comprise entre la chanevolcanique de la Soufrire et la mer Caribenne (figure 3). Cest dans cette zoneque stablirent les premiers colons franais de Guadeloupe. Ils y mirent en place

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    5/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    5

    diffrentes cultures exotiques afin dapprovisionner la mtropole : indigo,coton, mais aussi vanille, cacao, canne sucre et caf (Bory & Franois, 1980).Son relief accident mais aussi son enclavement gographique (comme on leconstate sur la figure 3) ce n'est que dans les annes 60 qu'une route asphalte l'atraverse l'ont tenue lcart du dveloppement du reste de lle. La promotiondune agriculture productiviste dagroexportation de canne, puis de banane aprsguerre6, a contribu marginaliser ce territoire. Il s'est dsertifi au cours de ladeuxime moiti du XXme sicle : les hommes et lagriculture sont descendus deshauteurs pour se concentrer sur le littoral. Lactivit agricole disparat des hauts,les paysages et les voies daccs se referment. Le caf, devenu une culturersiduelle compar ce quil ft au cours des sicles passs, n'existe plus que dans

    cette partie de la Guadeloupe : les cafires y occupent encore sous forme cultiveune partie des pimonts du volcan, mais aussi de plantations abandonnesexploites en cueillette dans les hauteurs.

    Figure 3 : le territoire labellisable propos : la Cte sous-le-Vent / the

    proposed labellizable territory : the Leeward Coast (adapt de Feltz, 2002)

    6 Dulcire et al. (2005)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    6/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    6

    La Cte sous-le-Vent est reste rurale. Ses criques encore sauvages et sespaysages tropicaux exubrants, typiques, ne sont pas les seuls facteurs de sonattraction pour les guadeloupens et les touristes. Des muses et des vnementsculturels mettent en valeur les paysages, le patrimoine bti, culturel, lartisanat etles savoir faire traditionnels.

    Le caf constitue dans ces conditions un levier de dveloppement potentiel dela zone. Il s'agit d'une des rares activits productives permises par le relief, le solet le climat. Sa rputation repose sur un pass, un savoir faire renomm, unevarit inchange depuis son introduction, ainsi qu'une forte identificationculturelle. Enfin le caf bonifieur de Guadeloupe bnficie dune notorit

    acquise au XIXme sicle, qui perdure non seulement localement mais aussi chezles torrfacteurs importateurs dEurope. Outre les revenus directs que sarenaissance procurerait, elle contribuerait prenniser l'attrait touristique de lazone en diversifiant ses atouts par l'ouverture conomique, paysagre - de cetarrire-pays qui jouxte le Parc Naturel de Guadeloupe .

    Le dispositif d'tude : construire une reprsentation commune

    En Cte sous-le-Vent, comme sur lensemble de la Guadeloupe, lagriculture et donc le caf remplit de multiples fonctions. Elle assure videmment unefonction conomique, mais galement des fonctions sociales, de gestion delenvironnement, culturelles, dentretien du paysage et des itinraires daccs l'arrire pays montagneux, ou encore de diversification de laccueil touristique.Elle forme donc une composante essentielle de lamnagement territorial, dansune rgion d'accs difficile, l'cart des ples de dveloppement conomique(Reinette, 2001).

    Nous nous sommes attachs au cours de la premire phase faire merger lesvisions de diffrentes institutions territoriales quant au produit caf .Lmergence dun projet collectivement assum supposait de ne pas sintresseraux seuls producteurs. Les enqutes comprhensives ont t menes galementavec les autres acteurs territoriaux : organisations professionnelles, organismes

    d'amnagement et de dveloppement, collectivits territoriales, structures del'Etat, Parc National, filire. Elles ont port sur linscription territoriale du caf :son histoire, sa signification culturelle et sociale, ses pratiques techniques etorganisationnelles, le traitement post-rcolte, ses rles conomiques, paysagers, etlavenir envisag. La transcription de ces reprsentations sur le caf nous ontpermis de confronter les raisons qui orientent et justifient les manires de faire, dedire ou encore de se coordonner des agents. Sourdil (2002) a montr que ce sontles diffrences de reprsentation sur un produit territorial qui expliquent lesdiffrences dapprciation des caractristiques dun bon produit..

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    7/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    7

    Le bilan et les propositions issus de ce travail ont t restitus aux acteurs de lazone. Lexpression et la confrontation des reprsentations des acteurs territoriauxont lgitim les diffrents points de vue et permis des rapprochements,lmergence dun point de vue commun que Rmy (2001) considre fondamentaledans un dispositif en co-institution. Dans notre cas le consensus a concern lobjet caf , la caractrisation des systmes de culture et pratiques actuels, et sesfonctions culturelles, conomiques et techniques. Lobjectif stratgique dequalification territoriale se dgage, mais les scnarios et les conditions suivrefont cependant toujours lobjet dun dbat.

    Est-il possible de relancer une culture oublie ?

    Des reprsentations diffrencies sur lagriculture cafire

    Alors que la composante emblmatique du caf traditionnel, le mythe du bonifieur , estrevendique par tous7, les fonctions assures par sa culture sont moins consensuelles. Les acteursrenvoient deux grands types de visions, peu conciliables mais susceptibles dvoluer : une visionculturelle et identitaire, et une vision moderniste (tableau 1). Elles conduisent des objectifs et des propositions d'action distinctes.

    Visions Institutions porteuses *Vision territoriale

    Lien culturel et identitaireMise en valeur du patrimoineContribution au paysage et

    l'amnagement territorial

    - Conseils municipaux des communes de la Ctesous-le-Vent- COPCAF (Cooprative des Caficulteurs)- Muse du caf- Associations culturelles : Bik Arabika

    Vision environnementaleEntretien des pimonts et des hauteursEntretien des paysages et accsGestion de la biodiversit (caf sous

    bois)

    Protection de l'environnement

    - Parc National de Guadeloupe (la Cte sous-le-Vent est une zone priphrique du Parc)- Conseils municipaux des communes de la Ctesous-le-Vent- Organismes damnagement territorial

    Vision conomiqueAccueil touristiqueActivit conomique locale, et

    contribution au revenu familialEmplois induitsProduit de qualit pour la

    consommation

    - Conseil Rgional de Guadeloupe- Organismes damnagement territorial- COPCAF (Cooprative des Caficulteurs)- Lyce Agricole et de formation continue- ODEADOM (Office de Dveloppement del'Economie Agricole des DOM)- Torrfacteur de la zone

    7 Dulcire & Ribeyre (2004)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    8/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    8

    - Conseils municipauxVision moderniste

    Sans avenir conomiqueCulture traditionnelleCultive par des agriculteurs pluriactifs,

    non professionnels

    - DAF (Direction de l'Agriculture et de la Fort)- Chambre d'Agriculture

    Tableau 1 : les reprsentations des acteurs sur lagriculture cafire / the

    stakeholders representations about coffee cropping

    (* certaines institutions peuvent porter plusieurs visions de faoncomplmentaire, et/ou selon leurs membres)

    Lhistoire du caf, son appellation, la typicit de la Cte sous-le-Vent,constituent des arguments pour sa qualification territoriale. Le statut colonial puisdpartemental de la Guadeloupe, le des Carabes, renforcent la spcificit dunproduit Guadeloupe .

    Par ailleurs, le modle productiviste vacille8 et remet en cause lappui quasi-exclusif des collectivits publiques la canne sucre et la banane : lefinancement de productions marginales, jusquici exclu, se concrtise9. Enfin lamise en place de la Loi dOrientation Agricole (LOA) de 1999, ouvre denouvelles marges de manuvre. La loi reconnat la multifonctionnalit delagriculture, et autorise la rmunration des fonctions non-marchandes de

    lagriculture : lentretien des paysages, la gestion de lenvironnement, ou encorele dveloppement de cultures patrimoniales, etc. La diversit des situations et desspculations commence tre reconnue par la collectivit (Zbus et al., 2004).Les fonctions qu'assure la caficulture et dune faon plus gnrale lagriculturesous-ventoise peuvent tre finances par linstrument de la loi, les ContratsTerritoriaux dExploitation (Dulcire, 2004).

    Quest-ce que le caf bonifieur ?

    Si lon sen tient aux dfinitions recueillies sur le terrain, le caf bonifieur relve de limaginaire collectif. Lincapacit de nos interlocuteurs locaux rendre

    compte de ses proprits et de ses qualits de faon similaire ne permet aucunedfinition consensuelle de lobjet. Les enqutes auprs des producteurs10 ettransformateurs interdisent dtablir une caractrisation du produit, cause delextrme diversit des techniques culturales ou post-culturales et dune qualitorganoleptique inconstante. Les historiens eux-mmes en donnent deux versionsopposes (Coste, 1968 ; Thorn, 2001) : selon certains, les producteurs gardaientpour eux le caf dnomm habitant de qualit suprieure, et le reste de qualit

    8 Chia & Dulcire (2005)9 Dulcire & Ribeyre (2004)10 Louisor, 2003

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    9/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    9

    moindre, dnomm caf bonifieur, tait export. Selon dautres, le caf bonifieurtait de meilleure qualit, et pour cette raison tait export.La notorit tablie depuis le XIXme sicle savre finalement peu relle. Le

    bonifieur est un mythe. Comme tout mythe il vacille entre appropriation etmystification (Barthes, 1970). Comme tout mythe aussi il fait rver. Le peu decaf parche11 disponible est achet des cours au dessus des cours mondiaux 12, auplus offrant. Limaginaire du caf bonifieur marque lespace, faonne lesmentalits. Cest une chance pour les producteurs et la rgion, condition detransformer de faon volontariste le mythe en un objet revendiqu par les acteursterritoriaux. Une telle appropriation passe par la co-construction par les acteursdun produit li au territoire13: le caf bonifieur .

    Quel bonifieur construire collectivement : des enjeux techniques,

    conomiques, sociaux, et culturels

    La cration, voire la reconstitution, dune ' authenticit naturelle ethistorique ne suffit pas transformer une culture traditionnelle en une activitrobuste aux plans conomiques, sociaux et techniques. Une agriculture dynamiquene peut pas reposer sur la simple reproduction du pass : elle doit innover, auxsens sociotechnique et organisationnel du terme14, pour fournir la populationlocale une activit rmunratrice qui s'inscrive dans un dveloppement durable etquitable15.

    Objectif AOV -Appellation dOrigine Contrle-?Une dmarche de qualit, quelle que soit la forme de reconnaissance quelle

    vise, depuis la marque commerciale jusqu lAOC, passe par un certain nombrede modalits et d'exigences telles que lengagement volontaire des producteurs,llaboration collective du produit vis, du cahier des charges correspondant, etc.Les cots de production salaires, accessibilit, faibles rendements imposentune rmunration du caf importante, mieux mme de rmunrer un caf faible rendement produit en zones daccs difficile. Mais ce signe distinctif relve

    du travail dlaboration propre des producteurs, de bas en haut16 .Une dmarche de qualification territoriale ne pourra se mettre en place que si

    la lisibilit de la filire est amliore et la confiance en laction collectiverestaure (tableau 2). Un syndicat de dfense du caf, associant diffrents types

    11 Le caf parche est le caf dpulp, ferment, lav et sch. Ce caf dparch (dcortiqu) donnera le caf vert.

    12 de 5 8 fin 2001 (Dulcire & Ribeyre, 2002)13 Allaire, 199614 Flichy, 199515 Frmeaux (2003)16 Velarde et al. (2002)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    10/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    10

    dacteurs devra tre cr sur un modle inspir dautres produits agroalimentaires,un systme daction dont Landret (1999) a rendu compte. La fonction dun telorganisme est de promouvoir le caf Guadeloupe, afin de garantir long terme lesintrts des producteurs ; il joue galement une fonction de mdiation entre lesdiffrents acteurs.

    Avantages Obstacles et difficultsEngagement volontaire des producteurs surle processus de production, qui en garantila prennit conomique et sociale.

    Discipline collective et entente ncessaireavant, pendant, aprs.Diversit des points de vue sur les fonctionsstratgiques du caf.

    Gage de qualit et notorit Ncessit dune communication claire etpdagogique sur la diffrence du produitPerception favorable par certainescatgories de consommateurs :discrimination positive, durabilit de lademande

    Evolution tendancielle des prfrences versdes gots standardissLisibilit des multiples formes dtiquetage,labellises ou non

    Produit de haut de gamme, Construction collective d'une image, respectdu cahier des charges, cots de production,contrles internes et externes, etc.

    Valorisation du travail importante etdurable

    Rticences des clients face des prix levs.

    Cohsion sociale et affirmation identitaire Organisation et alliances avec d'autres acteursterritoriaux

    Reconnaissance du savoir faire Motivations et savoirs faire htrognesProtection contre la concurrence Temps de mise en uvre de la dmarche

    Tableau 2 : Avantages et obstacles la mise en uvre dune dmarche AOC

    caf Guadeloupe / Advantages and disadvantages expected from implementing

    a registered designation of origin initiative

    Comment permettre aux producteurs ayant des intrts diffrents de sengagerdans une dmarche qualit ?

    La construction du produit caf Cte sous-le-Vent souffre de plusieurs

    handicaps. Labsence de matrise collective17

    des savoirs et des savoir faire, ladsorganisation de la filire et en particulier la faible quantit de producteurs, nefacilite pas lmergence dun organisation locale, ncessaire laction collective.Labsence de consensus sur la caractrisation du caf, et d'une faon gnrale lemanque quasi-absolu de rfrences technico-conomiques sur sa culture dans llepnalise par ailleurs la caractrisation du caf. Enfin la diversit des systmes deproduction mise en vidence par les enqutes (Louisor, 2003), et donc la diversitdes attentes des producteurs, de leurs motivations, et des efforts fournir,compliquent encore la mise en uvre de la dmarche.

    17 Mirenowicz (2000)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    11/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    11

    Nous avons distingu 5 groupes d'agriculteurs, en gnral pluriactifs, que nousavons rparti selon leur motivation s'engager dans un tel processus18. 1) Lespionniers : porteurs du projet labellisation, ils souhaitent sauvegarder unpatrimoine socioculturel et le valoriser au mieux pour avoir une meilleurermunration ; 2) Les producteurs de banane-export : ils souhaitent maintenir aumieux leur activit bananire, tout en augmentant la surface complante en cafdont l'itinraire technique ne peut tre qu'align sur celui de la banane ; 3) Lesbananiculteurs en cessation dexport : le caf reprsente une issue naturelle face au dclin de lactivit banane export. Ils ont des objectifs de qualit et deproduction diversifis, mais pratiquent un itinraire technique caf minimal ; 4)Les nouveaux caficulteurs : souvent no-ruraux, non organiss, ils se lancent

    dans lagriculture avec une production diversifie dont le caf pourrait devenirdominant. Ils s'intgrent dans un systme agro-forestier tendance souvent biologique , et l'itinraire technique actuel est minimal ; 5) Les mfiants, enfin :leur objectif est de maintenir la culture du caf comme ils lont toujours fait,plantations anciennes et itinraire technique minimal, car ils ne croient pas unrenouveau du caf.

    Ces diffrents groupes ont des intrts trop contrasts : les chemins parcourirne sont pas les mmes. Seuls les groupes 1, 3 et 4 peuvent esprer s'inscrire dansune dmarche commune, du moins dans une premire tape.

    Des difficults techniques et organisationnelles.La qualit dun produit agricole dsigne deux aspects distincts : les propritstechnologiques du produit dune part, les caractristiques du processus deproduction qui conduisent son laboration dautre part (Bureau et al, 2000 : 65).Les dmarches qualit promues en France relvent pour une grande partie dusecond aspect : elles sont partiellement reconnues par lUnion Europenne depuis1992, et en discussion lOrganisation Mondiale du Commerce (Bonnal et al.,2004). Elles valorisent une qualification territoriale apprcie par des critres telsque : origine gographique, procd, tradition, got, apparence.... Une telleconstruction repose sur un savoir-faire historique et un territoire dtermin. Leproduit typ correspondant est valorisable auprs de consommateurs en qutedauthenticit (Whyte, 2002). A linverse, lapprciation de la qualit par lesseules proprits techniques ou scientifiques quantifiables et objectivables (Brard, 1996) est universelle : le produit correspondant serait standard, donc enconcurrence directe avec d'autres cafs Arabica mondiaux, et serait alors bienmoins rmunrateur qu'un produit qui s'affiche typ.

    Sa typicit doit tre caractrise (tableau 3) : d'une part le savoir-fairetechnique hrit des gnrations prcdentes, et d'autre part le terroir, pris au sensde systme dinteractions entre des interventions humaines et un milieu natureldfini, valoris par un produit (INAO, 2004 : 8).

    18 Dulcire & Ribeyre (2005), Louisor (2003)

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    12/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    12

    Descripteurs cl dun processus de construction de qualification territorialeActuellement A atteindre (objectifs)Htrognit HomognitInconstance RgularitAutomaticit des subventions Appui conditionn un engagementAllgation AttestationNotorit Notorit et typicitNon dit DitGot : du pire au meilleur Constance des qualits organoleptiquesGestion empirique (pas de normes) Gestion codifie (rgles)

    Dispersion des pratiques Convergence des pratiquesLaisser aller, pas de suivi Contrles internes et externesIndividu, chacun pour soi Acteur collectif, organisationValorisation faible moyenne Haute valorisationIndiscipline sociotechnique etorganisationnelle

    Discipline sociotechnique etorganisationnelle

    Tableau 3 : Quelques descripteurs cl de la situation actuelle et de leur

    volution ncessaire un processus de labellisation / key descriptors of

    nowadays situation, and their evolution, necessary for a labellisation process

    La premire difficult repose sur le caractre nouveau de l'ide : le produit

    typ est li une tradition, un terroir, autant de notions rcentes ,correspondant ce que Hubert appelle la ractivation du local (Hubert, 2001,p. 208). La description de laire de production concerne, des conditions naturelles et sociotechniques de production et en quoi elles ont contribu donner au produit son caractre constitue un pralable.

    La seconde difficult est fonde sur lambivalence de la notorit, localecomme mtropolitaine, du caf bonifieur . Lincapacit des acteurs dfinir cecaf, la variabilit du le produit obtenu, la faible matrise des systmes techniques(Louisor, 2003) et lhtrognit rsultante du produit offert aux acheteurs enoffrent la preuve.

    La troisime difficult provient de l'identification commerciale du produit.

    L'tiquetage actuel caf Guadeloupe est indiffrenci : il ne permet pas auconsommateur de distinguer le caf cultiv et transform sur place, du cafimport et uniquement transform sur place. Une telle confusion introduit desmprises dommageables l'image d'un caf Guadeloupe authentique (Dulcireet Ribeyre, 2004).

    La quatrime difficult tient aux modifications ncessaires la matrise deschangements indispensables. Lobjectif initial de certains acteurs de la filirevisait un caf satisfaisant des qualits organoleptiques normalises : lesagriculteurs devaient alors mettre en uvre des itinraires techniques normaliss,dfinis par ailleurs. Une stratgie qui ne permettait pas de mettre en avant ses

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    13/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    13

    attributs historiques et locaux . Mme avec le bnfice de sa renomme, il luiserait alors difficile de concurrencer des cafs identiques produits en grandesplantations dans le monde tropical. Les cots de production en Guadeloupe sontbeaucoup plus levs: rmunration de la main d'uvre, systmes extensifs avecune varit peu productive, petites parcelles en relief accident. Cest la raisonpour laquelle nous avons propos aux acteurs de viser stratgiquement(Verspieren, 1990) une Appellation d'Origine Contrle (AOC), label jug le pluspertinent en matire de caf torrfi. Ce label autorise la rtribution de sescomposantes propres : varit traditionnelle faible rendement, complantationavec des arbres locaux, procds historiques avrs de traitement de la cerise puisdu grain. Lvolution de ces caractristiques typiques , nest pas exclue, en

    particulier pour diminuer la pnibilit du travail. Ce compromis ne devra pasaffecter ni le processus historiquement tabli (cahier des charges de lINAO) ni sarputation traditionnelle.

    La cinquime difficult relve de la construction sociale de l'objet19 cafbonifieur . L'ensemble des phases du processus, dfinition du produit recherch,laboration du cahier des charges correspondant, ngociation du label AOC, etc.doit tre collectivement gr par les producteurs eux-mmes20. LEtat valide ladmarche ainsi construite par lattribution dun label, et contrle la conformit desconditions de production au cahier des charges. Ce signe distinctif confre auproduit concern une confiance accrue du consommateur21 face un produit demarque. Une grande partie des acteurs, en particulier les producteurs, a d'abord

    peru une telle construction sociotechnique comme une contrainte,. La dmarchea par la suite t comprise comme un atout social et conomique : valorisation ducaf attendue, viabilit des systmes de production, et enfin renforcement de saplace et de sa lisibilit dans lconomie locale. En outre et selon nous, lesapprentissages dun tel processus collectif contribuerait amliorer leur capacitd'adaptation sociotechnique et organisationnelle22 aux volutions du contexte,cest dire renforcerait la durabilit du systme.

    La sixime difficult relve de la matrise des nouveaux itinraires techniquesqui seront dfinis (de la plante au sachet vendu), et les changements qu'ilsimpliquent dans les modes actuels d'organisation sociale et technique. Ceuxconsidrs comme essentiels pour le cahier des charges se rfrent : la varit (la

    traditionnelle doit tre maintenue bien que moins productive), la densit decomplantation caf et arbres dombrage, le degr dintensification technique, lamaturit rcolte, le dlai avant dpulpage, le triage, la fermentation et leschage23.

    La dernire difficult enfin concerne la zone de labellisation. Diffrentsscnarios ainsi que leurs avantages et inconvnients ont t tablis par voie

    19 Kpokpogb, (2000)20 Torre & Chia, 200121 Salette, 199722 Argyris & Schn, 200223 Dulcire & Ribeyre, 2004

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    14/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    14

    denqute (acteurs territoriaux, chercheurs, techniciens)24

    . Seule la Cte sous-le-Vent offre des conditions d'homognit historique et pdoclimatiques (Feltz,2002) ncessaire une dmarche de labellisation AOC (figure 3). Cetteproposition soppose leur conception d'un label sappliquant solidairement l'ensemble de la Guadeloupe, dont la grande diversit pdoclimatique (id.) exclutle scnario dune appellation dorigine pour l'ensemble.

    Mettre en place des modes de coordination spcifiques afin detransformer le mythe

    Le mythe caf bonifieur est un atout dont tentent de semparer lesagriculteurs et les acteurs territoriaux. Mais cela ne suffit pas donner corps aumythe. La dmarche partenariale suivie, entre les acteurs et chercheurs, a permisde prciser la demande initiale25. Les producteurs et les acteurs territoriaux (dontles chercheurs) ont ralis que ce caf n'tait qu'une image, un mythe collectif etidentitaire. Le caf local demande tre co-construit en caf bonifieur . Lagestion directe par les producteurs et les acteurs locaux de lensemble des phasesdu processus est une condition indispensable une labellisation gographique. Laparticipation garantit aussi une rpartition quitable de la valeur ajoute creet une amlioration effective du revenu, tout en assurant la matrise collective desincertitudes du futur.

    Un projet commun raliste (Gorgeu & Jenkins, 1997) commence merger, mais la volont de construire ce projet reste encore en filigrane. Enpartie parce qu'il choque la solidarit des producteurs en pratiquant l'exclusion26de ceux hors terroir ou incapables de mettre en uvre le cahier des charges quisera dfini. En partie aussi cause de la ncessaire prise en compte des points devue de l'extriorit dans sa dfinition. Mais une telle constructionsociotechnique de la qualit du caf devient un argument politique fort en faveurde la gestion du domaine public par lagriculture, dont se revendiquent lescaficulteurs sous-ventois l'initiative du projet.

    Enfin les engagements du cahier des charges du label et les systmes de prixne suffiront pas garantir le bon fonctionnement des structures de coordination

    entre les diffrents acteurs de la filire. La confiance organisationnelle27 constitueun lment fondamental de la durabilit de la filire : fonde sur le partage dessavoir faire et des informations, sur la reconnaissance mutuelle, elle autoriselaction collective, en particulier en rduisant lincertitude, et fonde la rputationdu produit. Les expriences antrieures ngatives, en ce qui concerne

    24 Feltz (2002)25 Sbillotte, 200126 Di Meo, 199827 Chia & Torre, 2000

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    15/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    15

    lorganisation des producteurs guadeloupens28

    militent en faveur de lextrmeattention porter ce dispositif de coordination entre acteurs. Cette constructionsociale et technique concerne les producteurs, leurs organisations, mais aussi lesinstitutions daccompagnement administratives et techniques, et plusgnralement lensemble des acteurs territoriaux.

    DULCIRE Michel, Centre de Coopration Internationaleen Recherche Agronomique pour le Dveloppement,Dpartement Territoires Ressources Acteurs (CIRAD-TERA),BP 5032, TA 60/15, 73 rue Breton, F34398 Montpellier,

    [email protected]

    28 Voir Delcombel, 2005 et Chia & Dulcire, 200529 Je remercie Virginie Amilien (SIFO), Eduardo Chia (INRA), Henri Hocd (CIRAD), Muriel

    Bonin (CIRAD), ainsi que les relecteurs anonymes.

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    16/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    16

    BIBLIOGRAPHIE

    ALLAIRE G., 1996, projets et territoires , La qualit dans l'agroalimentaire :mergence d'un champ de recherches, AIP construction sociale de la qualit,Casabianca F. & Valceschini E. (coord.), INRA-SAD, Paris, 148-55.

    ARGYRIS, C., SCHN DA., 1996, Organisational learning II: theory, method andpractice, Addison-Wesley, Reading, 380 p.

    BARTHES R., 1970,Mythologies, Seuil, coll. Points essais, Paris, 256 p.BERARD L., 1996, La reconnaissance juridique des productions de terroir :

    comment traiter le culturel , La qualit dans l'agroalimentaire : mergence d'unchamp de recherches, AIP construction sociale de la qualit, Casabianca F. &

    Valceschini E. (coord.), INRA-SAD, Paris, 138-41.BONNAL P., LOSCH B., BAINVILLE S., 2004, La multifonctionnalit delagriculture. Points de repres pour un dbat , Actes du colloque Lamultifonctionnalit de lagriculture et la mise en place des CTE dans les DOM,Dulcire M. (coord.), Cirad-Tera, Montpellier, 52-59.

    BORY A., FRANOIS MD., 1980,L'agriculture traditionnelle en Cte sous-le-Vent,doc. rono, UAG, Guadeloupe (FWI), 29 p.

    BUREAU JC., MIALARET L., LACOMBRE R., 2000, Quel quilibre entre lesexigences des consommateurs franais et la ralit conomique internationale ? ,Scurit des aliments : les enjeux de la demande sociale, Conseil Rgional Midi-Pyrnes, 63-72.

    CHIA E., DULCIRE M., 2005, La vitrine ou l'arrire boutique : le rle des CTE enGuadeloupe , Grer et comprendre, sous presse.CHIA E., TORRE A., 2000, La confiance la base de la production de produits

    d'Appellation d'Origine Contrle , Sciences de la Socit , 48, 49-68.COZY H,, 2001, Caf Cacao Vanille : richesses et traditions de la Cte sous-le-Vent

    de la Guadeloupe, Editions Antillaises de Presse, Petit Bourg, 64 p.COSTE R., 1968,Le cafier, Maisonneuve-Larose, Paris, 310 p.DELCOMBEL E., 2005, Organisation de laction collective des agriculteurs pour le

    dveloppement de lagriculture guadeloupenne, Thse de doctorat en conomie,UAG, Cirad-Tera, Montpellier, sous presse.

    DI MEO G., 1998, Gographie sociale et territoire, Nathan Universit, Paris, 317 p.

    DULCIRE M. (coord), 2004,Actes du colloque La multifonctionnalit de lagricultureet la mise en place des CTE dans les DOM, coll. Regards sur les agriculturesfamiliales et la multifonctionnalit : les Dpartements franais d'Outre Mer, Cirad-Tera, Montpellier, 275 p.

    DULCIRE M., CHIA E., PIRAUX M., 2005, Contexte d'action et volution desexploitations agricoles. Les CTE la Runion et en Guadeloupe , SymposiumInternational territoires et enjeux du dveloppement rgional, INRA, Lyon, 1 CD-ROM.

    DULCIRE M., RIBEYRE F., 2005, Participatory assessment and diagnosis of coffeein Guadeloupe (French West Indies): farmers and researchers in a co-building of a

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    17/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    17

    quality coffee , Participatory research and development, CIP, Manila, souspresse.DULCIRE M., RIBEYRE F., 2003,Labellisation du caf en Guadeloupe : diagnostic

    et propositions daction, Cirad, Montpellier, 72 p.DULCIRE M., CATTAN P., 2002, Monoculture dexportation et dveloppement

    agricole durable : cas de la banane en Guadeloupe , CahiersAgricultures 2002 ;11, 313-21.

    DUMAZ B., 1986, Guadeloupe : conomie agricole. Le malaise fleur de sable,L'Harmattan, Paris, 319 p.

    FELTZ E., 2002,Le caf de Guadeloupe : caractrisation du territoire de production,mmoire de DESS, Grenoble, 57 p.

    FLICHY P., 1995, Linnovation technique. Rcents dveloppements en sciencessociales. Vers une nouvelle thorie de linnovation, La Dcouverte, coll. Scienceset socit, Paris, 251 p.

    FREMEAUX P., 2003, Guadeloupe en progrs, mais peut mieux faire ,Alternatives conomiques, 215, 33-5.

    INAO, 2004, Guide AOC, Institut National des Appellations d'Origine, INAO, Paris,12 p.

    GORGEU Y., JENKINS C., 1997, La charte de territoire, une dmarche pour unprojet de dveloppement durable, La documentation Franaise, Paris, 236 p.

    HUBERT A., 2001, Systmes agroalimentaires localiss, rflexions d'uneanthropologue , Systmes agroalimentaires localiss : terroirs, savoir faire,

    innovations, Inra-Cirad-Cnearc, Montpellier, 207-9.KPOKPOGBE C., 2000, Construction sociale d'innovations techniques et rsistancepaysanne au changement : le phnomne d'hybridation du palmier huile dans lesud-est du Bnin, Thse, Universit de Laval, Canada, 300 p.

    LANDRET C., 1999, Le projet d'appellation d'Origine Contrle 'buf de TerrePlaine'. Analyse sociotechnique de la proximit des levages de 'Terre Plaine' parrapport au projet de mise en place de l'AOC, Mmoire de fin d'tudes, ENESAD,Dijon, 61 p.

    LOUISOR J, 2003, Caractrisation des systmes techniques cafiers etrecommandations pour une labellisation du caf en Guadeloupe, mmoiredIngnieur, Cnearc, Montpellier, 159 p.

    MIRENOWICZ J., 2000, Sciences et dmocratie, le couple impossible ?,Ch. L.Mayer, Paris, 84 p.REINETTE Y., 2001, Des milieux, des cultures et des hommes : recette et avatar de

    l'histoire. Contribution l'analyse des politiques de gestion de l'environnementdans les DOM : l'exemple de la Cte sous-le-Vent en Guadeloupe, Mmoire derecherche, DEA ADen, Orlans, 165 p.

    REMY J., 2001, La co-institution des contrats territoriaux dexploitation ,Ingnieries. Eau Agriculture Territoires, n spcial Multifonctionnalit delagriculture et CTE, 45-54.

  • 7/22/2019 caf anthrop food dulcire

    18/18

    LE CAFE BONIFIEUR DE GUADELOUPEAnthropology of Food, issue 03, December 2004

    Michel DULCIRE

    18

    SALETTE J., 1997, La typicit : une notion nouvelle au service du produit, de ceuxqui llaborent, et de ceux qui le consomment en lapprciant , Revue desnologues, 85, 11-3. Paris.

    SCHNAKENBOURG C., 1980, Histoire de l'industrie sucrire en Guadeloupe auxXIXime et XXime sicle, Tome 1, L'Harmattan, Paris, 327 p.

    SEBILLOTTE M., 2001, Les fondements pistmologiques de lvaluation desrecherches tournes vers laction ,Nature, Sciences Socits, 9, 3, 8-15.

    SOURDRIL A., 2002, Le cidre en Bretagne, techniques, reprsentations et enjeuxsociaux , Actes du colloque Systmes Agroalimentaires localiss, GIS SYAL,Montpellier, 1 CD-ROM.

    THORN J., 2001,Le caf, guide du bon vivant, Taschen GmbH, Kln, 192 p.

    TORRE A., CHIA E., 2001, Pilotage dune AOC fonde sur la confiance. Le cas dela production de fromage de Comt , Grer et comprendre, 65, 55-67.VELARDE I., GARAT JJ., MARASAS M., SEIBANE C., 2002, sistemas de

    produccin locales en el Ro de la Plata. Concertacin de actores, diferenciacin yvalorizacin de productos tpicos , Actes du colloque Systmes Agroalimentaireslocaliss, GIS SYAL, Montpellier, 1 CD-ROM.

    VERSPIEREN M-R., 1990, Recherche Action de type stratgique et science(s) delducation, Contradictions/LHarmattan, Bruxelles-Paris, 395 p.

    WHYTE C.H., 2002, Produits de qualit, territoires et dveloppement durable ,Actes du colloque Systmes Agroalimentaires localiss, GIS SYAL, Montpellier, 1CD-ROM.

    ZEBUS M-F., 1999, Paysannerie et conomie de plantation. Le cas de laGuadeloupe, 1848-1980 ,Ruralia, 5, 55-83.ZEBUS M.-F., ALEXANDRE G., DIMAN J.-L., DESPOIS E., XANDE A., 2004,

    Activits informelles, normalisation et dveloppement. L'levage porcin enGuadeloupe , Cahiers Agricultures, 13, 3, 263-70.