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Article original Analyse pollinique, propriétés physico-chimiques et action antibactérienne des miels d’abeilles africanisées Apis mellifera et de Méliponinés du Brésil M Cortopassi-Laurino, DS Gelli Instituto Adolfo Lutz, Seção de Microbiologia Alimentar, 01255 São Paulo, Brasil (Reçu le 12 juillet 1989; accepté le 9 octobre 1990) Résumé— Nous avons analysé des miels d’Apis mellifera africanisée et d’abeilles sans aiguillon du Brésil. Les taux d’humidité et d’acidité libre sont plus faibles dans les miels d’Apis mellifera tandis que le pH montre des valeurs moindres dans les miels des Méliponinés, la teneur en eau étant la variable qui différencie le mieux les 2 groupes. Quant à la couleur, les 2 groupes se situent entre l’ambre et l’ambre clair. Nous avons testé des miels sur 7 souches différentes de bactéries. Dans les 2 groupes, la bactérie la plus sensible fut Bacillus stearothermophilus et la plus résistante Escheri- chia coli, les miels de la tribu des Trigonini étant plus efficaces que ceux de la tribu des Meliponini. Classés en fonction de l’origine florale, les miels les plus actifs contre les bactéries sont ceux dans lesquels prédomine le pollen des genres Mimosa et Eucalyptus pour le groupe G 1 des Apis mellife- ra, tandis que pour le groupe G 2 des Méliponines, ce sont les miels à pollen de Borreria/Mimosa éla- borés par Plebeia sp et les miels à Mimosa bimucronata fournis par Melipona subnitida. Apis mellifera / Meliponinae / miel / activité bactériostatique / origine botanique / propriété physico-chimique / Brésil INTRODUCTION De tout temps, le miel a été utilisé pour ses propriétés antiseptiques et cicatri- santes ainsi que dans le traitement des af- fections respiratoires, des maladies du tractus digestif et des troubles cardiaques (Stomfay-Stitz et Kominos, 1960, Popes- kovié et Daki&jadnr;, 1979). L’activité antibactérienne des miels était bien connue quand Dold et al (1937) en firent la démonstration au laboratoire en même temps que pour d’autres sub- stances naturelles, sur 17 souches diffé- rentes de bactéries, donnant le nom d’in- hibine à la substance qui inhibait la croissance des bactéries. Adcock (1962) fut le premier à établir une corrélation entre les propriétés anti- bactériennes et les teneurs en peroxyde du miel. White et al (1962), White et Subers (1963) ont démontré que l’inhi-

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Article original

Analyse pollinique, propriétés physico-chimiqueset action antibactérienne des miels d’abeilles

africanisées Apis melliferaet de Méliponinés du Brésil

M Cortopassi-Laurino, DS Gelli

Instituto Adolfo Lutz, Seção de Microbiologia Alimentar, 01255 São Paulo, Brasil

(Reçu le 12 juillet 1989; accepté le 9 octobre 1990)

Résumé— Nous avons analysé des miels d’Apis mellifera africanisée et d’abeilles sans aiguillon duBrésil. Les taux d’humidité et d’acidité libre sont plus faibles dans les miels d’Apis mellifera tandisque le pH montre des valeurs moindres dans les miels des Méliponinés, la teneur en eau étant lavariable qui différencie le mieux les 2 groupes. Quant à la couleur, les 2 groupes se situent entrel’ambre et l’ambre clair. Nous avons testé des miels sur 7 souches différentes de bactéries. Dans les2 groupes, la bactérie la plus sensible fut Bacillus stearothermophilus et la plus résistante Escheri-chia coli, les miels de la tribu des Trigonini étant plus efficaces que ceux de la tribu des Meliponini.Classés en fonction de l’origine florale, les miels les plus actifs contre les bactéries sont ceux danslesquels prédomine le pollen des genres Mimosa et Eucalyptus pour le groupe G1 des Apis mellife-ra, tandis que pour le groupe G 2 des Méliponines, ce sont les miels à pollen de Borreria/Mimosa éla-borés par Plebeia sp et les miels à Mimosa bimucronata fournis par Melipona subnitida.

Apis mellifera / Meliponinae / miel / activité bactériostatique / origine botanique / propriétéphysico-chimique / Brésil

INTRODUCTION

De tout temps, le miel a été utilisé pourses propriétés antiseptiques et cicatri-santes ainsi que dans le traitement des af-fections respiratoires, des maladies dutractus digestif et des troubles cardiaques(Stomfay-Stitz et Kominos, 1960, Popes-kovié et Daki&jadnr;, 1979).

L’activité antibactérienne des mielsétait bien connue quand Dold et al (1937)

en firent la démonstration au laboratoireen même temps que pour d’autres sub-stances naturelles, sur 17 souches diffé-rentes de bactéries, donnant le nom d’in-hibine à la substance qui inhibait la

croissance des bactéries.

Adcock (1962) fut le premier à établirune corrélation entre les propriétés anti-bactériennes et les teneurs en peroxydedu miel. White et al (1962), White et

Subers (1963) ont démontré que l’inhi-

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bine, qui est thermolabile et photolabile,provenait de la production naturelle duperoxyde d’hydrogène par la glucose-oxydase du miel.

Lavie (1968) a signalé un autre grouped’inhibines photolabiles et thermostablesqui, extraites du miel au moyen de sol-vants organiques, manifestaient des pro-priétés antibactériennes. Également à par-tir du miel et possédant ces mêmespropriétés, une substance semblable aulysosyme a été isolée par Mohring et

Messner (1968) et une autre substanceappartenant au groupe des flavonoïdes aété extraite par Bogdanov (1983).

Selon Molan et Russel (1988), l’origineflorale du miel serait responsable des acti-vités antibactériennes dues aux sub-stances autres que des peroxydes. Desmiels d’origine florale différente possèdentdes activités inhibitrices différentes sur di-verses souches de bactéries (lalomiteanuet Daghie, 1973; Popeskovi&jadnr; et Daki&jadnr;,1979).

Les acides organiques non dissociéssont également utilisés pour leurs activitésantimicrobiennes (Ingram et al, 1956; Ma-cris, 1975) car très solubles dans lesmembranes des cellules (Cramer et Pres-tegard, 1977), ils doivent provoquer des al-térations dans la perméabilité cellulaire etdans la phosphorylation oxydative au ni-veau du transport des électrons (Freese etal, 1973). Dans les miels d’A mellifera,Stinson et al (1960) ont ainsi identifié entreautres acides organiques, les acides glu-conique, butyrique, acétique, formique,malique, citrique, etc.

Les comparaisons entre les miels d’Amellifera et ceux des Méliponines ne sontpas fréquentes. Gonnet et al (1964) ont re-marqué que les teneurs en eau, en inhi-bine et en acidité sont un peu plus élevéeset le pH plus bas dans les miels des Méli-poninés qui, à la différence des miels d’Amellifera, sont dépourvus d’amylase. Al-

meida et Gurgel (1976) ont comparé defaçon superficielle les miels de Meliponascutellaris avec ceux d’A mellifera.

Le but de ce travail a été de rechercher,dans des miels provenant de 2 famillesd’abeilles sociales, Apis mellifera et Méli-poninés, dans quelle mesure leur originebotanique et leurs caractéristiques physi-co-chimiques (pH, acidité libre, couleur, te-neur en eau) ont une influence sur leurspropriétés antibactériennes. Il contribueaussi à caractériser des miels de Méliponi-nés, pour lesquels il n’existe aucune légis-lation, mais qui sont utilisés en thérapeuti-que dans les collectivités rurales.

MATÉRIEL ET MÉTHODES

Le matériel utilisé comporte 34 échantillons demiels récoltés dans diverses régions du Brésil,dont 20 proviennent d’abeilles africanisées (Apismellifera L) et 14 sont fournis par 6 espèces deMeliponinae.

Les abeilles africanisées résultent du métis-

sage avec les races européennes, survenu àpartir de 1957, quand des abeilles africainesApis mellifera scutellata furent introduites auBrésil.

Parmi les abeilles indigènes, nous avons étu-dié les espèces suivantes :— Tetragona clavipes, (abréviation dans le

texte : Tc) Selon Bettoni (1911), il s’agit certai-nement de l’espèce la plus productive en miel,lequel est toujours plus ou moins acide, ce qui aété confirmé par Nogueira-Neto (1953);— Tetragonisca angustula, (abréviation dans letexte : Ta). C’est une des Méliponinés les pluscommunes, qui se rencontre dans de nombreuxpays américains. Son miel est très savoureux

(Nogueira-Neto, 1953). C’est une abeille trèsbien adaptée puisqu’elle fait son nid dans n’im-porte quelle cavité de taille appropriée;— Melipona subnitida, (abréviation : Ms). Sonmiel, produit à raison de 1-2 I / an, est consom-mé par les populations locales;— Melipona quadrifasciata, (abréviation : Mq).Dans l’état de Sao Paulo, c’est l’espèce la pluscommune du genre et malgré sa coutume de vi-

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siter les excréments, elle fournit un miel très sa-voureux (Nogueira-Neto, 1953);— Plebeia sp correspond à plusieurs espècesdont la classification est en cours d’étude, (abré-viation : PI). Son miel est acide et peu apprécié(Nogueira-Neto, 1953);— Melipona scutellaris, (abréviation : Msc). Sonmiel est très savoureux, et selon Mariano Filho

(1910), fortement balsamique, et beaucoup plusriche en substances aromatiques que le miel d’Amellifera.

L’identification des grains de pollen des mielsa été effectuée par comparaison avec la collec-tion de référence qui se trouve au Laboratoired’étude des abeilles du département d’écologiegénérale de l’université de São Paulo (USP).Les pollens des miels ont été traités, comme lespollens de référence, par la méthode de l’acéto-lyse (Erdtman, 1960).

Nous avons déterminé la couleur du miel sui-vant Anonyme (1980) par son absorbance dansun spectrophotomètre dont le 0 était calibréavec de la glycérine pure, en exprimant les ré-sultats par les valeurs réelles obtenues. Les me-sures ont été réalisées en cellules de 1 cm avecune longueur d’ondes de 560 nm.

La teneur en eau et les substances solidessolubles ont été déterminées au moyen d’un ré-fractomètre avec une variation de 0 à 90. Nousavons mesuré le pH d’un échantillon de 10 g demiel dilué dans 75 ml d’eau déminéralisée.

Le taux d’acidité a été obtenu selon les

mêmes techniques officielles en neutralisant

jusqu’au pH 8,3, par une solution d’hydroxydede sodium 0,1 N, des acides libres et les ions hy-drogène libérés par les acides non dissociés du-rant le titrage.

Pour tester l’efficacité antibactérienne des

miels, nous avons utilisé des souches de bacté-ries en culture de 24 h, étalonnées pour la dé-tection des substances antimicrobiennes (anti-biologiques et antiseptiques) dans les aliments(Gelli et al, 1984). Ces souches de bactéries,conservées par lyophilisation et obtenues à par-tir de la collection de cultures de l’institut AdolfoLutz de São Paulo qui provient elle-même del’American type culture collection (ATCC) ou del’Institut Pasteur (IP), sont les suivantes : Sta-phylococcus aureus ATCC 6538, Escherichiacoli ATCC 0113/3, Klebsiella pneumomiaeATCC 10031, Pseudomonas aeruginosa ATCC14502, Bacillus subtilis ATCC 6633, Bacillus

stearothermophilus variété calidolactis et Ba-cillus subtilis IP BA 155 (connue sous le nom desouche Caron).

Pour évaluer la capacité antibactérienne desmiels, nous avons utilisé la méthode de Ano-nyme (1977), où l’application respectivement de25, 20, 15, 10 et 5% de miel permet de graduerles résultats de 1 à 5 : Les résultats partiels(0,25, 0,5 et 0,75) correspondent à l’inhibitionrespective des bactéries à la surface de cesmiels en culture solide (agar + miel). Le test decapacité bactériostatique ou bactéricide est

considéré comme positif quand des échantillonsde bactéries placés en solution de BHI à 37 °Cpendant 24 h ne se développent pas en pré-sence d’une concentration de miel à 25%. Lasolution de BHI se trouble en cas de croissancebactérienne alors qu’elle reste limpide si les bac-téries sont éliminées. Dans le cas des solutionstroubles de BHI, nous avons examiné sur lamele matériel correspondant en ce qui concerne lamorphologie, les propriétés tinctoriales et la pré-sence de spores.

Pour les 2 groupes de miels G1 (mield’abeilles africanisées) et G2 (miel de Méliponi-nés), les résultats ont fait l’objet d’un traitementstatistique. En raison de la structure multivariéedes données, nous avons choisi de comparerles moyennes des variables dignes d’intérêtdans les groupes G1 et G2 par l’analyse de va-riance multivariée, selon le modèle de Johnsonet Wichern (1982).

RÉSULTATS

Origine et analyse pollinique

Des résultats des analyses palynologi-ques, (tableaux I et II) nous n’avons retenuque les pollens dominants et leur pourcen-tage respectif.

Analyse physico-chimique

Les résultats de l’analyse physico-chimique des miels montrent que la cou-leur des miels est peu variable : elle se

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situe entre 0,1 et 1,0 μm, (absorbance)avec prédominance entre 0,3 et 0,6, inter-valle qui correspond aux couleurs ambreet ambre clair pour les 2 groupes de miels(fig 1 C). La teneur en eau des miels d’Amellifera varie de 16 à 22%, celle desmiels de Méliponinés, de 18 à 30%, avecun cas unique atteignant 36% (fig 1 D).

Le pH des miels varie de 3,2 à 4,6 avecune moyenne de 3,9 pour les miels d’Amellifera et de 3,7 pour ceux de Méliponi-nés; les miels d’A mellifera montrent un pHprédominant de l’ordre de 3,7, alors quepour les Méliponinés, les valeurs prédomi-nantes du pH se situent entre 3,6 et 3,8(fig 1 A).

Les taux d’acidité libre varient de 10 à 70 meq/kg pour les miels d’A melliferaavec prépondérance des valeurs situées

entre 10 et 20 meq/kg, tandis que ceuxdes miels de Méliponinés, sont comprisentre 30 et 90 meq/kg, 5 échantillons pré-sentant une acidité très élevée avec desvaleurs dépassant 160 meq/kg (fig 1 B).

Pour les variables physico-chimiques(tableau III), des miels du groupe G1 , lecoefficient de variation montre de hautesvaleurs en ce qui concerne la couleur

(65,4) et l’acidité libre (29,0) alors que l’hu-midité (8,9) et le pH (10,5) sont plus homo-gènes; dans le groupe G2, le cœfficient devariation concernant la couleur (60,8) etl’acidité libre (67,3) révèle une grande hé-térogénéité des mesures alors que celuidu pH (9,7) indique une faible variation.L’humidité est la variable qui permet le

mieux de distinguer les 2 groupes de mielsd’abeilles (tableau IV).

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Action antibactérienne

Les tableaux V et VI présentent les don-nées concernant l’activité antibactériennedes miels d’A mellifera et des miels de Mé-

liponinés respectivement. Il en résulte quetoutes les souches de bactéries ont été af-fectées par les différents miels examinés,leur degré d’inhibition variant en fonctiondu miel utilisé et de la souche bactérienneconsidérée.

L’activité inhibitrice des miels d’A melli-fera se manifeste pour des concentrations

comprises entre 12,5 et 20,5% (tableau V)qui correspondent à la graduation de 4,1

et 1,9 respectivement avec une moyenneégale à 15 %.

Celle des miels de Méliponinés se situeentre 5,5 et 17,5% (tableau VI) avec unemoyenne de 11 %. Chez ces dernières, lesmiels de Msc se révèlent équivalents àceux d’A mellifera; cependant comme nousavons testé les miels de diverses abeilles

indigènes ces valeurs furent différentesselon les espèces. Ainsi, les 2 miels de Msprovoquèrent une inhibition des bactériespour des concentrations comprises entre6,5 et 13,5% alors que les 3 échantillonsde Ta furent efficaces entre 8, et 14,5%,les 5 échantillons de Msc, entre 13% et17,5% et les 2 échantillons de Mq, entre7,5 et 8%. Les échantillons uniques de Tcet de PI montrèrent une activité antibacté-rienne pour des concentrations moyennesde miel égales respectivement à 7% et à5,5%.

Les propriétés bactériostatiques sontprédominantes par rapport aux propriétésbactéricides, mais un même échantillon demiel peut présenter les 2 sortes de proprié-tés en fonction de la souche bactérienneutilisée. La comparaison des 2 groupes demiels indique que ceux des A mellifera

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sont bactéricides dans 30,7% des tests etceux des Méliponinés dans 40,8%. La bac-térie la plus sensible fut Bacillus stearo-thermophilus et la plus résistante, Escheri-chia coli.

Quand les bactéries sont classées parleur degré d’inhibition (fig 2), on constateque les souches suivantes sont plus sen-sibles aux miels des Méliponinés qu’auxmiels d’A mellifera dans le même ordre; Bstearothermophilus, P aeruginosa, B subti-lis 6 633 et E coli. Cependant, les souchesde B subtilis Caron, K pneumoniae et de Saureus font exception, la dernière se si-tuant complètement en dehors de cette sé-quence.

En divisant le degré d’inhibition bacté-rienne des miels des Méliponinés par celuides miels de Apis, on obtient, pour chaquesouche, un pourcentage qui traduit l’ac-

croissement de l’inhibition par les mielsdes Méliponinés : Bst (14%), Sa (16%), Pa(24%), Kp (29%), Bs (35%), BsC (38%) etEc (52%).

Dans le groupe des Méliponinés, les

miels fournis par les Trigonini (MIC = 9%)ont montré une plus grande activité anti-bactérienne que ceux des Meliponini(MIC = 12%).

L’analyse multivariée des 2 groupes demiels (tableau III) n’a pas montré d’obser-

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vation aberrante (P > 0,05). Dans les 2groupes, c’est B stearothermophilus (Bst)qui présente le plus faible écart type et leplus petit coefficient de variation. Au

contraire, K pneumoniae et E coli manifes-tent la plus forte hétérogénéité des me-sures puisque dans le 1er groupe, lecœfficient de variation est de 31,4 et de38,2 respectivement, et dans le 2e groupe,il atteint la valeur de 47,0 pour E coli.

DISCUSSION

Les données polliniques ont montré queles miels qui possèdent le plus large

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spectre antibactérien sont, dans le 1er

groupe (miels d’abeilles africanisées), ceuxqui présentent une prédominance de pol-len des genres Mimosa et Eucalyptus, etdans le 2e groupe (miel de Méliponinés),ceux à pollen de Borreria/Mimosa fournispar l’abeille PI et ceux à pollen de Mimosaélaborés par l’abeille Ms. Par ailleurs, 2échantillons de miel produits par Mq avecdes origines florales différentes ont reçupratiquement les mêmes notes de capacitéantibactérienne; au contraire, 2 échan-tillons de miel produits par Msc avec lamême origine florale ont reçu des notesdifférentes. Ces observations suggèrentdonc que, pour cette espèce d’abeille il n’ya pas de relation entre l’origine florale et lacapacité antibactérienne des miels. Desrésultats plus cohérents ont été obtenusavec les miels de Msc dont l’origine floraleétait Borreria. D’autres recherches serontnécessaires pour établir des données plusspécifiques concernant les différentessouches de bactéries.

Chez A mellifera, les miels monoflorauxde Citrus ont montré, avec les divers testsréalisés, une uniformité de résultatsconcernant les propriétés antibactérienneset l’acidité libre qui ne se trouve pas dansles miels d’Eucalyptus. Cependant, lesmiels d’Eucalyptus provenant de 2 genresdifférents de Méliponinés, se sont compor-tés de manière semblable à l’égard de cesmêmes tests.

Pour Barbier et Pangaud (1961), la cer-titude de l’origine botanique d’un miel re-pose avant tout sur l’identification des pol-lens qu’il contient, mais la détermination desa couleur et de sa courbe de neutralisa-tion des acides libres apporte un complé-ment nécessaire aux résultats de l’analysepollinique.

En accord avec la législation, les tauxd’acidité libre peuvent varier, dans lesmiels d’Apis, jusqu’à 40 meq/kg. Cepen-dant, de nombreux miels d’Apis et de Méli-

poninés qui n’ont pas fait l’objet d’une ana-lyse appropriée, dépassent certainementcette limite. Des taux élevés d’acidité peu-vent signifier que le miel se trouve en fer-mentation et qu’il possède une odeur acidesubtile ou même pénétrante (Crane, 1975;Crane et Walker, 1984). Gonnet (1965),Perez et Rodrigues (1970), Wootton et al(1976) ont ainsi signalé que des miels d’Amellifera possédaient un niveau d’aciditésitué bien au-dessus de la limite permise.Pour Apis dorsata, Minh et al (1971) onttrouvé des valeurs atteignant 81,79 meq/kg.

Les taux élevés d’acidité libre de mielsdes Méliponinés, probablement associés àplus forte teneur en eau, ont fourni des va-leurs supérieures à 160 meq/kg. Gonnet etal (1964) ont relevé dans des mielsd’abeilles indigènes du Brésil, des valeursde 104,8 et 117,0 meq/kg chez S posticaet M quadrifasciata respectivement. Ordans nos résultats, parmi les 5 échan-tillons de miel qui présentaient des tauxélevés d’acidité, 4 ont manifesté une forteactivité antibactérienne.

En ce qui concerne les valeurs du pH,nos résultats se situent dans le cadre de la

moyenne préétablie pour les miels d’Apis.Dans le cas des miels de Méliponinés, hor-mis l’exemple unique de l’espèce Tetrago-nisca angustula dont le pH moyen était de4,1 (Iwama, 1977), il n’y a pas de donnéesantérieures, les valeurs que nous avonsobtenues sont en moyenne inférieures àcelles des miels d’A mellifera.

Les miels des Méliponinés sont certai-nement plus aqueux que ceux d’A melliferaet contiennent jusqu’à 36,4% d’eau. Cecise traduit par une plus grande possibilitéde fermentation et correspond probable-ment à un équilibre avec les taux élevésd’acidité signalés précédemment. Dans lesmiels de Tetragonisca angustula, Iwama(1977) a relevé une moyenne de 28,2%d’eau alors que pour cette espèce, la

moyenne de nos données fut de 26,3%.

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Des miels brésiliens provenant d’A mellife-ra ont présenté une teneur en eau del’ordre de 15-20% (Flechtmann et al,1963).

Le pH d’un aliment est l’un des princi-paux facteurs qui déterminent, pendant sapréparation et son stockage, la survie et lacroissance des micro-organismes. Cepen-dant, il est difficile de séparer le rôle du pHdes autres facteurs qui sont eux-mêmesinfluencés par le pH. Les micro-

organismes sont affectés par la concentra-tion des ions H+, c’est-à-dire par le pH, etpar la concentration en acides faibles non

dissociés, lesquels sont à leur tour influen-cés par le pH.

Les miels d’A mellifera et de Méliponi-nés offrent un champ d’action antibacté-rien d’une certaine ampleur puisqu’il sontefficaces à des concentrations inférieuresà 20%.

En ce qui concerne l’influence de la di-lution des miels sur les bactéries, Prica(1938) a établi que des concentrations de20% de miel avaient de fortes propriétésbactéricides, ce qui fut confirmé par Ialo-miteanu et Daghie (1973). Par contre,White et Subers (1963) ainsi que James etal (1972) ont conclu que l’effet de miels àune concentration de 25% était plutôt bac-tériostatique que bactéricide. Mais dansnos expériences, l’examen de bactéries in-hibées par du miel et développées en so-lution de BHI a révélé surtout des modifi-cations dans la morphologie, les

propriétés tinctoriales et la formation desspores, ce qui suggère des altérations pro-fondes dans la constitution cellulaire plutôtque dans la vitalité des bactéries.

La souche bactérienne la plus utiliséepour tester les propriétés antibactériennesdes miels d’A mellifera a été S aureus

(Dold et al, 1938; Prica, 1938; White et al,1962; Wooton et al, 1978; Yatsunami etEchigo, 1984; Bogdanov et al, 1987).

D’après nos résultats, ce n’est pas lasouche la plus appropriée pour les mielscar elle s’est montrée l’une des moins ré-sistantes aux miels testées dans le groupedes abeilles. Le B subtilis Caron, soucheconforme à la législation pour l’expertisedes miels en France, s’est révélé l’un desplus résistants aux miels d’A mellifera,mais il fut aussi l’un des plus affectés parles miels de Méliponinés. Ces données

suggèrent qu’il faut utiliser des souches dif-férentes de bactéries pour tester des miels

provenant d’espèces différentes d’abeilles.Pour Popeskovi&jadnr; et Daki&jadnr; (1979), c’est Ecoli qui représente la bactérie la plus résis-tante parmi les 10 souches considérées.

En ce qui concerne S aureus, nos résul-tats confirment la coutume populaire desbrésiliens qui utilisent les miels d’abeillesindigènes comme mesure préventivecontre les infections oculaires provoquéespar cette bactérie.

Les raisons de l’activité antibactériennedu miel sont matière à controverse. L’unedes interprétations admises actuellementest celle de White et Subers (1963) selonlaquelle le bioxyde d’hydrogène qui pro-vient de la glucose-oxydase du miel, seraitla substance inhibitrice des bactéries. Ce-

pendant, il est connu que le miel lui-mêmeet les bactéries produisent de la catalasequi élimine le bioxyde d’hydrogène et quela production de catalase par les bactériesvarie en fonction de leur cycle de dévelop-pement (McCanthy et Hinshelwood, 1959).Yatsunami et Echigo (1984) suggèrent quecette activité du miel est associée à unehaute concentration en sucres, à debasses valeurs du pH et à l’accumulationdu bioxyde d’hydrogène. La théorie de l’in-hibition des bactéries par des substancesautres que des péroxydes a fait récem-ment plusieurs adeptes : lalomiteanu etDaghie, 1973; Popesdovi&jadnr; et Daki&jadnr;, 1979;Molan et Russell 1988.

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Pour chaque variable que nous avonsdéterminée, l’analyse statistique a mis enévidence une grande fluctuation des me-sures. Certains indices suggèrent que lacapacité antibactérienne des mielsd’A mellifera est différente de celle desmiels de Méliponinés pour Bacillus subtilis,Bacillus subtilis Caron, Pseudomonas ae-ruginosa et Bacillus stearothermophilus.

REMERCIEMENTS

Nous remercions vivement de leur aimable col-laboration : MO Marmo, M Roger, J Lavallard, MAri, D Amaral, Mme VL Imperatriz-Fonseca,Mme LK Cordani, et Mme E Brás.

Ce travail a reçu une aide substantielle du

CNPq (150602-86 et 303455-87).

Summary — Pollen analysis, physico-chemical properties and antibacterialaction of Brazilian honeys from African-ized honeybees (Apis mellifera L) andstingless bees. Two groups of Brazilianhoneys were analyzed :- from Africanized honeybees (20 sam-ples; = G1);- from stingless bees (14 samples; = G2).In the palynological studies, the pollengrains were identified by comparing themwith a reference catalogue at the Universi-ty of São Paulo bee laboratory of the USP.The acetolysis method was used to facili-tate observations. In G1 the most active

honeys against bacteria were those whereMimosa and Eucalyptus pollen was pre-dominant. In G2, a honey produced byPlebeia sp with Borreria/Mimosa pollenand another by Melipona subnitida with Mi-mosa bimucronata pollen, were found tobe most active against bacteria. There wasless moisture and free acidity in the Apishoneys whereas the pH was lower in thehoneys from stingless bees. Moisture wasthe characteristic which best differentiated

the two groups (table IV). In colour, bothranged between amber and light-amber.

All honeys were assayed against 7strains of bacteria (tables V et VI). Thehoney was mixed in a concentration of 5-25% with agar and put on a plate; drops ofbacterium culture were then spread insidethis solid culture. After 24 h at 37°C a 1-5

grading was given to the honey tested, de-pending on the bacterial growth. Honeysfrom stingless bees had a stronger inhibi-tion capacity than Apis honeys but this var-ied according to the species of stinglessbee. The honeys from Apis showed inhibi-tion with an average concentration of 15%,whereas in honeys from stingless bees theaverage inhibitory concentration was 11%.The minimum concentrations were 12.5%and 5.5% respectively. For both groups theleast resistant bacterium was Bacillus stea-

rothermophilus (Bst) and the most resist-ant Escherichia coli (Ec) (fig 2). Both

groups of honeys were mainly bacterio-static, ie in spite of sometimes damagingthe bacteria they inhibited but did not killthem (Gram test). Honeys from the tribeTrigonini were found to be better antibacte-rial agents than those from Meliponini.

Apis mellifera / Meliponinae / honey /bacteriostatic activity / botanical origin /physico-chemical characteristic / Brazil

Zusammenfassung — Pollenanalyse,physikochemische Eigenschaften undantibakterielle Wirkung des Honigs vonAfrikanisierter Apis mellifera und vonStachellosen Bienen in Brasilien. Brasi-lianische Honige von Afrikanisierten Bie-nen (Apis mellifera; 20 Proben) und vonStachellosen Bienen (14 Proben) wurdenanalysiert. Bei der palynologischen Unter-suchung wurden die Pollenkörner durchVergleich mit dem Referenzkatalog amBienenlaboratorium der Universität SäoPaulo (USP) bestimmt. Es wurde das

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Azetolyse-Verfahren benutzt, welches diePollenbeobachtung erleichtert. Die aktiv-sten Honige waren bei den Apis-Honigendiejenigen mit einem Überwiegen desPollens von Mimosa und Eucalyptus, wäh-rend es bei den Meliponen Borreria undMimosa waren, eingetragen von Plebeiasp, und ein Honig von Mimosa bimucrona-ta gesammelt von Melipona subnitida.

Insgesamt waren bei den Apis-Honigender Wassergehalt und der Gehalt an freienSäuren niedriger, der pH aber höher alsbei den Honigen der Stachellosen Bienen.Der Wassergehalt ist ein variables Merk-mal, das beide Gruppen trennen kann(Tabelle IV). Was die Farbstufen betrifft,so lagen beide zwischen bernstein- undhell-bernsteinfarben. Alle Honige wurdengegen sieben Bakterienstämme geprüft(Tabelle V und VI). Der Honig wurde inKonzentrationen von 5-25% mit Agargemischt und auf Platten ausgebracht;dann wurden Tropfen der Bakterienkultu-ren in diesem festen Nährboden verteilt.Nach 24 Stunden bei 37 °C wurden dieKulturen je nach dem Wachstum der Bak-terien in die Klassen 0-5 eingeteilt.

Als Ergebnis ist festzustellen, daß die

Honige der Stachellosen Bienen eine stär-kere Hemmwirkung auf die Bakterienhatten als diejenigen der Honigbienen,und daß es auch zwischen den Arten der

Meliponen Unterschiede gab. Die Apis-Honige zeigten durchschnittliche Hemm-wirkungen bei einer Konzentration von

15%, die Meliponen-Honige bei einer Kon-zentration von 11%. Die minimalen Kon-zentrationen betrugen 12,5%, bzw 5,5%.Bei beiden Honiggruppen war das emp-findlichste Bakterium Bacillus stearother-

mophilus (Bst) und das resistenteste Es-cherichia coli (Ec) (Abb 2). Beide Gruppenwirkten in erster Linie bakteriostatisch, dhsie hemmen die Bakterien, töten sie abernicht; allerdings werden die Bakterienmanchmal doch geschädigt (Gram-Test).

Die Honige von dem Tribus Trigoninihatten eine bessere antibakterielle Wir-

kung als diejenigen von Meliponini.

Apis mellifera / Meliponinae / Honig /antibakterielle Wirkung / physiko-chemische Eigenschaft / Brasilien /botanische Herkunft

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