analyse d'une publicité sur les dangers d'internet

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Analyse d’une publicité sur les dangers d’internet de Laurent Opoix réalisé le 29 janvier 2009 Extrait du blog : http://communiting.hautetfort.com

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Une analyse de Laurent Opoix de la pub de l'agence RSCG pour Action Innocence.

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Analyse d’une publicité sur les dangers d’internet

de Laurent Opoix

réalisé le 29 janvier 2009

Extrait du blog : http://communiting.hautetfort.com

Voici une pub efficace et imaginative que j’ai découverte dans le magazine l’Hebdo de la semaine du 22 janvier 2009. La publicité est signée par l’agence EURO RSCG de Genève. Avec modestie, je vais faire une étude générale plutôt sémiologique et rhétorique de cette publicité. Si vous relevez des erreurs, n’hésitez pas à le faire savoir dans les commentaires, vous aurez ainsi l’occasion de transformer ce blog en wiki !

* La composition La publicité est découpée en trois parties. Elle se lit comme un parcours fléché en Z. C’est donc une composition séquentielle.

Ma première remarque est l’absence de sujet sur cette photo. Il faut savoir que le regard se posera en premier sur une personne. Deuxièmement, on regarde une image comme on lit un texte c’est à dire de gauche à droite. Troisièmement, les concepteurs de publicités ont un message à délivrer. Il est important qu’il soit décodé suivant un ordre précis. Si vous lisez en premier la fin d’un livre vous n’y comprendrez rien. C’est pareil pour une affiche : les sujets, les prises de vue et le pavé rédactionnel sont disposés de telle façon que vous irez les parcourir dans l’ordre dans lequel les concepteurs l’ont prévu. S’ils avaient placé une fille en arrière plan, vous auriez lu l’annonce en démarrant depuis la partie numéro 2. Ce qui revient à lire un livre en commençant par le chapitre 2, puis à revenir au chapitre 1 pour ensuite reprendre au chapitre 3. Vous en déduirez que la jeune fille a été mise de côté afin de ne pas entraver notre chemin de compréhension. Mais, cette absence n’est pas gênante car la présence de cette jeune personne est implicitement suggérée.

* La cible - Ce sont les parents qui ont une connexion internet.

* Les éléments composants cette image - Au premier plan On découvre une maison rose, genre maisonnette de poupée. Elle est bordée de petits cœurs sur sa façade. On aperçoit un carreau cassé et une inscription insultante qui macule la façade.

- Au second plan La vision est floue. On entrevoit un ours en peluche qui gît au sol ainsi qu’un livre ouvert. Il y a également un bureau, un ordinateur, une chaise vide et derrière elle, un lit. Les murs sont roses. - Au dernier plan Ici se trouve la partie rédactionnelle.

* L’interprétation - Le code des couleurs Deux couleurs dominent. a. Le rose : cette couleur a une connotation de féminité, d’enfance et de candeur. b. Le bleu : c’est une couleur d’évasion et de rêve. La jeune fille rêve de rencontre et de partage sur le net. Plus on descend en bas de l’affiche, plus le bleu devient foncé jusqu’à devenir noir. Le noir représente la menace. Ce dégradé signifie que plus on s’enfonce naïvement dans la recherche de rêve et d’évasion à travers internet et plus le risque de menace grandit.

- La prise de vue Notre vision d’observateur va de la moquette vers le haut. Ce qui donne une idée de puissance de l’observateur face au sujet virtuel (une jeune fille ). Ce choix est intentionnel afin d’accentuer la fragilité des sujets face aux dangers qui les guettent sur la toile.

- L’interprétation des différents plans

Plan 1 La maisonnette renvoie au véritable foyer grandeur nature de la jeune personne et en même temps représente son intimité et son cœur. C’est un élément de douceur où l’on se construit, l’endroit où l’on s’épanouit. C’est un lieu de ressource et de protection. Le carreau cassé est un indice qui nous amène à penser qu’une personne est entrée par effraction dans son intimité et a saccagé son cœur. Le tag sur la façade de la maison représente les séquelles indélébiles qui resteront gravées dans son cœur ainsi que les propos injurieux qui resteront visibles sur internet. En effet, tout ce qui est marqué sur le net reste archivé de nombreuses années. En conclusion, cette partie est une métaphore du résultat d’une agression.

Plan 2 La peluche et les murs roses sont là pour nous rappeler le jeune âge de la fille qui vit dans cette chambre. Il y a un réel contraste entre la violence de l’agression et la chambre relativement en ordre. On a de la peine à imaginer qu’on est sur « le lieu d’un crime ». Pourtant, l’ordinateur par lequel est arrivé le malheur est allumé tel « un pistolet encore fumant ». Tout le plan est flou pour bien montrer que les identités sur internet ne sont pas bien définies et que des gens « pas très clairs », si je puis dire, y sévissent.

En conclusion, je pense que ce plan signifie que les agressions du net sur les enfants ne laissent aucun indice pour les parents. Les enfants se murent souvent dans le silence par peur de la réaction de leurs parents et par culpabilité. Il faut donc se prémunir de ce fléau en mettant des garde-fous. Plan 3 La partie rédactionnelle comprend : a. l’accroche : « C’est dans sa chambre que votre enfant subit les pires humiliations. » La figure de style est, me semble-t-il, une antilogie. b. le pavé rédactionnel : il commence par un raisonnement conditionnel : « Si vous ne prenez pas (…) » c. le logo : « action innocence » accompagné d’une épingle à nourrice qui symbolise la protection et la maternité. d. le slogan : « Faisons d’Internet un lieu plus sûr. »

Pour finir, j’aimerais évoquer les besoins sollicité par cet encart en me référant au psychologue Henry Murray. Ce dernier avait listé un ensemble de besoins qui sont conscients ou inconscients. Dans cette publicité le besoin sollicité est clairement le besoin de protection et de secours. Laurent Opoix

http://communiting.hautetfort.com