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De gauche à droite le président Michel Martelly et son Premier ministre désigné, le cruel Bernard Honorat Gousse
Le Sénateur Jocelerme Privert de la coalition INITE de René Préval
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Vol. 4 No. 52 âą Du 13 au 19 Juillet 2011 Haiti: 10gdes / USA: $1.00 / France 1.50 / Canada: $1.50
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HAĂTI LIBERTĂJUSTICE âą VĂRITĂ âą INDĂPENDANCE
DâaprĂšs les victimes : le marchĂ© Chada de PĂ©tion-Ville dĂ©truit par la mairesse Claire-Lydie Parent
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Classe ouvriÚre et Classe moyenne aux Etats-Unis: solidarité ou concurrence face à la crise?
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Hugo Chavez au Bicentenaire du Venezuela!
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Viktim 12 janvye yo ap denonse menas ekspilsyon fĂČse k ap fĂšt sou yo
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TĂ©moignage de Jocelerme PriverT conTre Bernard gousse !
gousse, marTelly: réPression en PersPecTive !
voir page 8
Voir page 4
Wikileaks fait trembler la bourgeoisie haĂŻtienne !Par Berthony Dupont
On se faisait une idée générale de la bourgeoisie haï-tienne, de son insouciance pour le développement, de
son irresponsabilitĂ©, de sa lĂąchetĂ©, de son habiletĂ© Ă exploi-ter les masses populaires et de sa dextĂ©ritĂ© Ă piller le pays. On savait quâen face des diplomates Ă©trangers, cette classe Ă©tait toujours prĂȘte Ă tout faire et Ă tout concocter pour ache-ter les consciences et se ravaler devant les reprĂ©sentants des grandes puissances accrĂ©ditĂ©es dans le pays. Mais on ne sâimaginait pas Ă quel point elle pouvait ĂȘtre aussi vile et abjecte, aussi dĂ©nuĂ©e de scrupules.
Ces derniers temps, lâimpact percutant des cĂąbles de Wi-kileaks a fait trembler la bourgeoisie dans ses culottes, et a mis Ă nu lâignoble face cachĂ©e de cette bourgeoisie parasite : sa mĂ©prisable lĂąchetĂ©, son honteux manque de courage.
Ainsi, lors dâune Ă©mission sur les ondes de Radio Magik 9, l'ex-ministre de l'Economie et des Finances sous le gou-vernement de facto Boniface/ Latortue, Henri Bazin, invitĂ© Ă clarifier certaines rĂ©vĂ©lations de Wikileaks concernant des pressions quâil avait reçues pour faire Ă©chouer l'accord Pe-trocaribe et sur la gestion actuelle du fonds de Petrocaribe, Henri Bazin a eu lâaudace inouĂŻe de rĂ©pondre qu'il n'Ă©tait pas au courant du dĂ©roulement de cet accord. « La gestion du fonds de Petrocaribe...(rire), câest une autre affaire. Je ne suis pas au courant de la gestion. Il me faudra consulter les dossiers avant de prendre la parole sur le sujet». Com-ment un ministre de lâEconomie et des Finances pourrait-il nâavoir pas Ă©tĂ© au courant ? Un mensonge aussi flagrant quâĂ©hontĂ©.
Dans cette mĂȘme veine, il convient de souligner une lettre datĂ©e du 5 juillet 2011 de M. Fritz Mevs au SĂ©na-teur Youri Latortue concernant un autre cĂąble de Wikileaks, et dans laquelle Mevs a affichĂ© toute sa bassesse, toute sa lĂąchetĂ©. Câest seulement Ă travers un article «paru dans le journal HaĂŻti LibertĂ©, Vol. 4 -No. 49 du 22 juin 2011» que lâĂ©nergumĂšne a «rĂ©alisĂ© lâampleur des prĂ©judices causĂ©s» au caĂŻd de lâArtibonite en action «par le contenu dâun en-tretien [ quâil a] eu avec un reprĂ©sentant de lâAmbassade AmĂ©ricaine au cours du mois de mai 2005». Quel mĂąle courage ! Quelle force dâĂąme !
ParaĂźt-il que « les violences quotidiennes dont jâĂ©tais le tĂ©moin, les meurtres et enlĂšvements dont des amis proches Ă©taient victimes mâavaient, je dois le reconnaĂźtre, dure-ment dĂ©stabilisĂ©âŠ, je me suis sans doute laissĂ© emporter par des rĂ©flexes de prĂ©emption et jâavoue que les mots que
jâaurais pu avoir prononcĂ©s ne reflĂštent aucunement ma pensĂ©e. En fait, ce qui aurait Ă©tĂ© dit et rapportĂ© ne reflĂšte en rien la vĂ©rité». Ou bien Mevs avait menti Ă lâambassa-deur, ou bien il ment aujourdâhui pour sauver sa peau face au truand de lâArtibonite. Etrangement, «⊠cette entrevue a causĂ© des torts Ă beaucoup de personnes dont certaines me sont pourtant trĂšs chĂšres»: Youri le mafieux ? Comme cette bourgeoisie peut ĂȘtre lĂąche !
Gigotant dans la boue de sa couardise, «câest avec hu-militĂ© et une simplicitĂ© dĂ©nuĂ©e de tout artifice que je veux vous [Youri le truand] prĂ©senter mes excuses les plus sin-cĂšres». Soudain, âMonsieur 30%â devient respectable, «un fervent patriote, un serviteur infatigable des intĂ©rĂȘts [du] pays». Et voilĂ le grand bourgeois, hautain et mĂ©prisant vis-Ă -vis des chimĂšres, qui sâaplatit, se fait punaise devant le Gengis Khan de lâArtibonite, le dangereux fĂ©odal de lâArtibo-nite :« Je me tiens prĂȘt Ă faire amende honorable en recti-fiant publiquement toute atteinte Ă votre rĂ©putation⊠et vous prie de recevoir, monsieur le SĂ©nateur, avec toute ma haute considĂ©ration, lâexpression de mon profond regret». Charme vĂ©reux de la bourgeoisieâŠ
Le comble de lâinĂ©lĂ©gance et de lâincongruitĂ© a Ă©tĂ© la lettre de dĂ©menti de la famille Mevs , qui malgrĂ© tout, par peur ou par solidaritĂ© de classe, en a profitĂ© pour bassement louanger Latortue «un homme honorable», Michel Brunache «reconnu pour sa rectitude», RĂ©ginald Boulos «soucieux de ses responsabilitĂ©s sociales et civiques», Me Gary Lissade «jouissant dâune rĂ©putation impeccable». Tout ce beau monde est bien habituĂ© Ă se vautrer aux pieds de lâambassa-deur cinquante-Ă©toilĂ©e pour se neutraliser les uns les autres, Ă lâoccasion, mais surtout pour obtenir via leur milice privĂ©e lâĂ©limination de nombre de personnes dans le camp popu-laire dont on ne saura jamais combien sont mortes parce que la bourgeoisie, par la violence, a tenu Ă dĂ©fendre ses privilĂšges de classe.
Pour terminer faut-il bien souligner la collusion entre ces deux barons de la classe dominante, lâancien sĂ©nateur Rudolph Boulos et lâactuel sĂ©nateur Anacacis, deux larrons en foire, le premier mĂ©tamorphosĂ© en «consultant auprĂšs du bureau» du second pour brasser on ne sait quelles ma-gouilles. Nâest-ce pas Anacacis qui dans le dossier de ratifi-cation du Premier ministre dĂ©signĂ©, le tortionnaire Bernard Gousse, vient de dire quâil nâa pas encore pris position ? Hypocrite et fourbe, prĂȘt Ă se renier comme Fritz Mevs. Il faut les avoir Ă lâĆil et les dĂ©masquer ces forces obscuran-tistes Ă lâaise dans le mensonge, les tĂ©nĂ©breuses magouilles et les plus basses pitreries.
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté2
Editorial LIBERTĂ©HAITI
Par Jackson Rateau
Dans la nuit du mardi 5 au mer-credi 6 juillet dernier, la mai-
resse de PĂ©tion-Ville, Claire Lydie Parent, accompagnĂ©e de plusieurs agents UDMO, a dĂ©libĂ©rĂ©ment in-cendiĂ© le MarchĂ© Chada de PĂ©tion-Ville. Cette action prĂ©mĂ©ditĂ©e de la mairie, considĂ©rĂ©e dâailleurs comme un crime officiel, a soulevĂ© la colĂšre des marchandes. Ces derniĂšres, trĂšs exaspĂ©rĂ©es, prĂ©sentes sur les cendres de leurs marchandises, ont dĂ©clarĂ© quâelles vont tout briser sur leur passage. « Hier soir, aux environs de 9 hres, accompagnĂ©e des agents policiers de la PNH, la mairesse a commencĂ© ses actes de reprĂ©sailles par une vaste opĂ©ration de saisie de marchandises. Certes, elle nous avait avisĂ©es, nous recom-mandant de nous rendre au MarchĂ© La Coupe, mais, par contre, elle ne
nous avait pas averties quâelle al-lait commettre cette violente action ce soir. Ainsi, la mairesse Claire Lydie Parent, accompagnĂ©e des agents dâUDMO, a complĂštement dĂ©truit nos marchandises, en les in-cendiant. Tous nos investissements sont des prĂȘts sur base de âkout po-nyaâ. Le MarchĂ© La Coupe (Mache Kokoye), oĂč la mairesse tient mor-dicus Ă nous placer, est un endroit isolĂ©, un repĂšre de voleurs, sans un brin de sĂ©curitĂ©. Ce marchĂ© est un immeuble de 3 Ă©tages, qui ne peut contenir tous les marchands et marchandes. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 en avait dĂ©truit une bonne partie. Il y a des marchandes ici qui nâont pas de patentes. MĂȘme celles qui en ont ne peuvent pas trouver de au Mar-chĂ© de La Coupe, puisquâil nây en a pas suffisamment. Nous sommes ici ce matin pour âkraze brizeâ »,
a dĂ©clarĂ© une marchande rouge de colĂšre, ajoutant ceci : « Nous avons votĂ© le prĂ©sident Martelly parce quâil nous avait convaincues dâĂȘtre un agent de changement. Je veux demander au prĂ©sident, est-ce bien
ce changement dont il avait parlĂ© ? Est-ce bien cela la âRepons Pey-zanâ ? Nous sommes conscients que nous ne sommes pas mieux pla-cĂ©es ici. Mais, la mairesse, elle ne nous donne aucune autre place oĂč aller⊠».
Comme consĂ©quence, le ma-tin du mercredi 6 juillet 2011, un mouvement de protestation contre les dĂ©cisions de la mairesse Claire Lydie Parent, de les reloger, a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© par des marchandes et marchands. Ils ont lancĂ© des pierres dans toutes les directions dans lâaire de PĂ©tion-Ville.
La mairesse Claire Lydie Parent pour sa part, justifiant ses actions, a fourni les explications suivantes. « Quand nous sommes arrivĂ©s sur place, on pensait que nous allions dĂ©truire les Ă©choppes des mar-chandes. Ainsi, quand la police est intervenue, les gens se mettaient Ă
courir dans toutes les directions. Eh bien, nous assurant que toutes les marchandes sont parties vers le MarchĂ© La Coupe, et ceci, avec leurs Ă©choppes, nous nous adonnions Ă un grand nettoyage de chantier, surtout avec lâaide de CNE et de SMCRS.
Depuis hier soir jusquâĂ ce matin 3 heures, nous avons net-toyĂ© entiĂšrement lâespace du mar-chĂ©. Les policiers Ă©taient toujours prĂ©sents. Un certain Djon qui se rĂ©clame dâĂȘtre le protecteur des marchandes, leur a promis de les reloger Ă leurs places habituelles, au marchĂ©. Câest ainsi que tout a commencĂ© ce matin, par cet indi-vidu, Ă©videmment soutenu par les marchandes. Ils ont brĂ»lĂ© des pneus, tirĂ© des pierres, cassant les pare-brises des vĂ©hicules. La police, Ă©tant mobilisĂ©e, a pris le contrĂŽle de la situation⊠».
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 3Haïti Liberté
A travers Haiti
DâaprĂšs les victimes : le marchĂ© Chada de PĂ©tion-Ville complĂštement dĂ©truit par la mairesse Claire-Lydie Parent
Violent incendie au Camp Acra
Assise criminelle dans la juridiction du Cap-Haïtien, 6 personnes condamnées à perpétuité
LibĂ©ration par la police dâun vieillard de 78 ans
Des arrestations illégales et arbitraires dénoncées
Radio Optimum â 93.1 scaLa direction et le personnel de la
Radio Optimum remercient chaleureusement leur audience et
annoncent Ă tous ceux qui ont perdu leur contact que depuis plus de deux
ans, la Radio Optimum travaille quotidiennement sur la fréquence de
93.1 sca.Vous avez aussi la possibilité de la
capter sur le site www.radio-optimum.com et bientĂŽt sur www.radiooptimuminter.com
Captez chaque jour, Ă toutes les heures le 93.1 sca.
La mairesse claire-Lydie Parent
Le lundi 11 juillet 2011 dernier, dans le cadre de lâassise crimi-
nelle avec assistance de jury, tenue dans la juridiction du Cap-HaĂŻtien depuis 3 semaines, 6 personnes, ayant pour chef dâaccusation kid-napping, ont Ă©tĂ© condamnĂ©es Ă perpĂ©tuitĂ©. Durosier Sanon lui-mĂȘme a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă 15 ans dâemprisonnement. Un autre incul-pĂ© a Ă©tĂ© Ă©largi provisoirement. Des organisations de dĂ©fense des droits humains, travaillant dans le Nord, ont fĂ©licitĂ© le bon dĂ©roulement des assises quâelles estiment ĂȘtre Ă©qui-tables.
Ces inculpés répondant aux noms de Willy Etienne, Jean Hérold, Fritz Thermelia, alias TiFito, Jacky Alcin, ProspÚre Berlin et Godfwa Louis Charles, ont été condamnés à perpétuité et aux travaux forcés..
Le vendredi 8 juillet dernier, à la Rue Jean Baptiste, Canapé-Vert,
un vieillard, Jacques Nicolas, kid-nappé la veille, a été libéré par la police. Jacques Nicolas, 78 ans, a été enlevé le jeudi 7 juillet 2011 dernier à son domicile à Debussy, par un groupe de voleurs qui ont exigé une faramineuse rançon de 400 mille dollars US.
Selon le responsable du com-missariat de Port-Au-Prince, Joseph Dupont, un des ravisseurs de la vic-time, Wesner ThĂ©agĂšne, a Ă©tĂ© ligotĂ© par la police. Le kidnappeur a fait des rĂ©vĂ©lations selon lesquelles, il est lâun des auteurs du kidnapping de Mme Marie Claudette Pasquet enlevĂ©e en sa rĂ©sidence Ă Port-Au-Prince au mois de mars 2011.
Le samedi 9 juillet dernier, le Camp Acra situé à Del-
mas 32, a Ă©tĂ© le thĂ©Ăątre dâun violent incendie dont on ig-nore les origines. JusquâĂ prĂ©sent, lâinstance respon-sable des dĂ©sastres en HaĂŻti (Bureau de la Protection Ci-vile), nâa pas encore rendu public les dĂ©gĂąts matĂ©riels et les pertes en vies humaines (sâil y en a), causĂ©s par ce dĂ©sastre. Toutefois, selon un reporter de la Radio Kiskeya Ă Port-Au-Prince, Ronald Isaac, qui a recueilli quelques tĂ©moignages, des dizaines de tentes ont Ă©tĂ© emportĂ©es dans les flammes.
Par Yves Pierre-Louis
Depuis lâarrivĂ©e de Michel Joseph Martelly Ă la tĂȘte du pays, le 14
mai 2011, la Police nationale dâHaĂŻti et les soldats des forces dâoccupation de lâONU ne cessent de procĂ©der Ă des arrestations illĂ©gales et arbitrai-res dans le pays. Les agents de la PNH sous les ordres des autoritĂ©s civiles ont procĂ©dĂ© Ă lâarrestation de militants politiques, de journalistes, de citoyens paisibles qui voulaient tout simplement servir leur pays dâune façon ou dâune autre.
Câest le cas du militant poli-tique de longue date, lâIngĂ©nieur-agronome, Jean Paul Piner Duper-val, prĂ©sident de lâAssociation des Vidangeurs mĂ©tropolitains (AVI-MET) arrĂȘtĂ© arbitrairement et gardĂ© en dĂ©tention prĂ©ventive depuis le mardi 14 juin 2011. Il a comparu pour la premiĂšre fois devant un juge, 15 jours plus tard, le vendredi premier Juillet, alors que lâarticle 26 de la constitution haĂŻtienne de 1987 en vigueur, stipule: â Nul ne peut
ĂȘtre maintenu en dĂ©tention sâil nâa pas comparu dans les quarante-huit (48) heures qui suivent son arres-tation, par devant un juge appelĂ© Ă statuer sur la lĂ©galitĂ© de lâarrestation et si ce juge nâa confirmĂ© la dĂ©ten-tion par dĂ©cision motivĂ©e.â Dans un rĂ©sumĂ© de la situation, lâagronome Duperval a fait savoir que câĂ©tait dans le cadre dâune â Promesse de contrat pour la vidange, Ă©vacu-ation des excrĂ©ta et nettoyage de trois cents cabines prioritaires ainsi quâune avance de la moitiĂ© dâun contrat ( des Nations-Unies) dâextraction dâenviron mille huit cents (1800) drums de cinquante-cinq gallons et le nettoyage de trente six (36) latrines gĂ©rĂ©es par une ONG international, lâassociation des Vi-dangeurs mĂ©tropolitains se propo-sait dâĂ©vacuer quarante (40) drums en deux (2) voyages au site officiel de dĂ©charge Ă Truitier.â
Lors du premier voyage, le mardi 7 Juin 2011, des erreurs de parcours ont Ă©tĂ© commises par des vidangeurs. Le camion chargĂ© sâĂ©tait donc retrouvĂ© embourbĂ© dans
un marĂ©cage dans les environs de la plaine du Cul-de-Sac et des drums rĂ©servĂ©s au second voyage ce jour-lĂ se trouvaient [encore] au CanapĂ©-Vert. Le samedi 11 Juin la Police a interpellĂ© 4 vidangeurs vers cinq (5) heures du matin sur la route de Can-apĂ©-Vert. Ils ont avouĂ© quâils travail-laient pour lâagronome Duperval. Le mardi 14 Juin, Ă 5 heures du matin, un commissaire du gouvernement a effectuĂ© une descente des lieux Ă la rĂ©sidence de Jean Paul Duperval, et a procĂ©dĂ© Ă son arrestation. Quant aux 4 autres vidangeurs, ils sont in-carcĂ©rĂ©s au PĂ©nitencier National, ac-cusĂ©s dâassociation de malfaiteurs.
Lâagronome Duperval a fait appel Ă la solidaritĂ© agissante de toutes les forces progressistes et mo-rales dâHaĂŻti et du monde civilisĂ© au cas oĂș Ă cause dâintĂ©rĂȘts inavouĂ©s et inavouables, des politiciens mal intentionnĂ©s tenteraient dâabuser de leurs pouvoirs pour garder les tra-vailleurs en dĂ©tention prĂ©ventive.
Par ailleurs, Ă Petit-GoĂąve, au Sud du dĂ©partement de lâOuest,
Suite Ă la page (8)
Par Ansel Herz & Kim Ives
Bernard Gousse, que le président haïtien Michel Martelly vient de
choisir comme Premier ministre le 6 juillet dernier, Ă©tait tellement rĂ©pres-sif, incontrĂŽlable et inefficace alors quâil Ă©tait ministre de facto de la Justice sept ans auparavant, que Washington et ses alliĂ©s haĂŻtiens et internationaux avaient dĂ» exiger sa dĂ©mission, tel que lâindiquent des cĂąbles secrets de lâambassade des Ătats-Unis Ă Port-au-Prince.
Ces cĂąbles proviennent de ce quâon peut appeler une mine de 1918 dĂ©pĂȘches de lâambassade des Ătats-Unis concernant HaĂŻti, fournies Ă Ha-ĂŻti LibertĂ© par lâorganisation de presse WikiLeaks.
âCâest un homme honnĂȘte. Il a de lâexpĂ©rience dans lâadministration publique,â de dire le chef de cabinet de Martelly, Thierry Mayard-Paul Ă lâAssociated Press. âNous croyons que M. Gousse peut sortir ce pays du ma-rasme.â
Mais lâambassade des Ătats-Unis Ă Port-au-Prince en Ă©tait venue Ă une conclusion bien diffĂ©rente vers la fin du terme du dernier poste occupĂ© par Gousse Ă titre de fonctionnaire public, le qualifiant dâ« Ă©chec total » en tant que ministre de la Justice.
Dans dâautres cĂąbles, lâAmbassade et ses interlocuteurs en HaĂŻti se lamentent de son âcomporte-ment tortueux,â le traitent dâ« entĂȘtĂ© », et sâinterrogent Ă savoir sâil nâest pas plutĂŽt un âobstacleâ pour arriver Ă rĂ©-soudre le cas dâun prisonnier politique de renom.
âTout le monde, y compris ses propres soutiens dans le secteur privĂ© [haĂŻtien], sâentendent pour recon-naĂźtre que Gousse aura Ă©tĂ© un Ă©chec total, que ce soit dans le domaine de la sĂ©curitĂ© ou de celui de la justice â Ă©crivait lâambassadeur des Ătats-Unis Ă lâĂ©poque, James Foley, dans un cĂąble diplomatique en date du 3 juin 2005.
La nomination de Gousse comme Premier ministre semble dâores et dĂ©jĂ vouĂ©e Ă lâĂ©chec. Le 8 juillet, 16 des 30 sĂ©nateurs haĂŻtiens ont signĂ© une rĂ©solution annonçant quâils voteraient contre Gousse, annulant de fait ses chances pour ĂȘtre ratifiĂ©. Ces sĂ©nateurs, auxquels devraient se joindre Ă©ventu-ellement dâautres parlementaires, ont fait savoir dans leur rĂ©solution que Gousse Ă©tait inacceptable, Ă cause de la « rĂ©pression, des arrestations arbitrai-res et des tueries perpĂ©trĂ©es dans les quartiers de Port-au-Prince » au cours de sa gestion en 2004 et 2005.
Gousse est similaire Ă François «Papa Doc» Duvalier en ce sens quâil reprĂ©sente un secteur de la classe di-rigeante haĂŻtienne qui est si rĂ©action-naire quâil est parfois en conflit avec Washington. Les racines idĂ©ologiques de ce secteur remontent au prĂ©sident Dumarsais EstimĂ© (1946-1950) et in-clut dâautres idĂ©ologues et porte-parole de droite comme le colonel Himmler RĂ©bu, lâancien chef des «rebelles» Guy Philippe, et mĂȘme Michel Martelly. Ses reprĂ©sentants prennent souvent une fausse posture nationaliste, citant «la souverainetĂ© dâHaĂŻti» quand ils sont pressĂ©s par les Etats-Unis dâadopter une certaine façade dĂ©mocratique ou de se plier Ă des mesures anti-corruption
et Ă dâautres diktats de lâempire. «Bien quâils adoptent une rhĂ©torique nation-aliste, nous savons quâils sont protĂ©gĂ©s par lâoccupation militaire Ă©trangĂšre dâHaĂŻti dont ils sont les alliĂ©s», a dĂ©clarĂ© Ben Dupuy de lâAssemblĂ©e Populaire Nationale (APN), organisa-tion anti-impĂ©rialiste, en 1997 pour rĂ©sumer la nature de ce secteur.
Donc, ce nâĂ©tait pas tant la bru-talitĂ© de Gousse qui lui aura aliĂ©nĂ© les Ătats-Unis et leurs alliĂ©s, mais son re-fus (du moins dans lâaction) dâopĂ©rer sous le commandement de la force dâoccupation de lâONU â connue com-me la MINUSTAH â que Washington mettait en place pour superviser HaĂŻti aprĂšs le coup dâĂtat du 29 fĂ©vrier 2004 contre lâex-prĂ©sident Jean-Bertrand Aristide.
Par exemple, le 28 fĂ©vrier 2005, Gousse dĂ©ployait la police haĂŻtienne pour rĂ©primer une manifestation au Belair lors du premier anniversaire du coup dâĂtat, causant la mort dâau moins six manifestants et faisant beau-coup plus de blessĂ©s. Le chef militaire de la MINUSTAH, le lieutenant gĂ©-nĂ©ral brĂ©silien Augusto Heleno Ribeiro, sâĂ©tait plaint Ă lâAssociated Press le jour suivant, Ă lâeffet que les crimes de la police âavaient empoisonnĂ© un climat que les Casques bleus travaillaient Ă amĂ©liorer depuis deux moisâ, et quâĂ prĂ©sent la MINUSTAH « Ă©tait perçue sous un jour complĂštement diffĂ©rent » par la population.
Corroborant les dires dâHeleno, le 4 mars le chef civil de la MINUSTAH Juan Gabriel ValdĂ©s dĂ©clarait au Miami Herald: « Nous ne pouvons pas tolĂ©rer des exĂ©cutions, nous ne pouvons pas tolĂ©rer les fusillades sans contrĂŽle, nous ne permettrons pas des abus de droits humains, », tout en promettant que « les Casques bleus de lâONU in-terviendront -- et utiliseront la force si nĂ©cessaire â si la police haĂŻtienne attaquait Ă nouveau des civils sans armes ».
Des fonctionnaires de lâONU se plaignaient aussi Ă lâambassade des Ătats-Unis. Le commissionnaire ca-nadien de la CIVPOL (Police civile de lâONU) David Beer a dit Ă lâattachĂ© poli-tique de lâAmbassade que « ses plans pour le dĂ©ploiement de la PNH [Police nationale dâHaĂŻti] de concert avec la CIVPOL ont Ă©tĂ© mis sous le boisseau depuis des mois », suivant un cĂąble secret du 7 juin 2005. Gousse prenait effectivement la tĂȘte de la police, et âen dĂ©pit de lâaccord dĂ©clarĂ© par la PNH, [...] ce plan nâa pas Ă©tĂ© mis en pra-tique.â
Beer aussi âinsistait pour que
lâUnitĂ© de contrĂŽle de foule (CIMO) ne soit pas dĂ©ployĂ©e sans une escorte de la CIVPOL, mais lâaccord est souvent ignorĂ© dans la pratique,â comme cela sâest produit durant la fatidique mani-festation du 28 fĂ©vrier 2005.
âIl y a encore des incidents, de faire valoir Beer, lĂ oĂč le ministre de la Justice Gousse envoie le CIMO directe-ment sous ses ordres, circonvenant les contrĂŽles de Beer,â indique ce cĂąble. âBeer a dit que lâincident du 22 mai [2005] au Bel Aire [sic], au cours duquel un agent du SWAT a trouvĂ© la mort, Ă©tait un exemple du comporte-ment tortueux de Gousse.â
Un autre cas dâinsatisfaction de lâONU avec Gousse est dĂ©crit dans un cĂąble du 9 juin 2005, oĂč le chef des af-faires Ă©lectorales de la MINUSTAH GĂ©-rard Le Chevallier sâest plaint du min-istre de la Justice truquant un document Ă©manant de lâĂ©tranger que lâONU tentait de faire passer comme haĂŻtien. «LeChe-vallier sâest plaint le 1er Juin que le pro-jet de dĂ©cret [Ă©lectoral], prĂ©sentĂ© par le [Conseil Ă©lectoral provisoire haĂŻtien] CEP (Ă©crit secrĂštement par la MINUS-TAH) plusieurs semaines auparavant, avait Ă©tĂ© bloquĂ© au sein du Conseil des ministres par le ministre de la Justice Gousse, qui a insistĂ© sur ce que LeChe-vallier a caractĂ©risĂ© de «changements inutiles,» rapporte le cĂąble. LâONU et les Ătats-Unis sâinquiĂ©taient aussi de voir Gousse leur faire mauvaise presse en incarcĂ©rant nombre de personnali-tĂ©s de premier plan du gouvernement dâAristide et du parti Fanmi Lavalas comme prisonniers politiques sans in-culpation et sans jugement.
Gousse a suggĂ©rĂ© que le PĂšre GĂ©rard Jean-Juste, un prĂȘtre catholique pacifique avec des liens Ă©troits avec le parti dâAristide, sâĂ©tait âcompromis dans des actions terroristesâ lorsque le rĂ©gime lâa fait mettre en prison, rap-portait HaĂŻti-ProgrĂšs en octobre 2004. Des mois plus tard, aprĂšs quâAmnesty International lâait considĂ©rĂ© comme un âprisonnier de conscience,â le ministĂšre public concĂ©dait quâil nây avait pas de preuve contre Jean-Juste et celui-ci Ă©tait libĂ©rĂ© (seulement pour ĂȘtre arrĂȘtĂ© Ă nouveau en juillet 2005).
Cependant, le prisonnier qui prĂ©occupait le plus lâambassade des Ătats-Unis Ă©tait lâex-Premier ministre dâAristide, Yvon Neptune, qui avait Ă©tĂ© aussi emprisonnĂ© sous les auspices de Gousse. Pour obliger les autoritĂ©s de facto soit de le mettre en accusation et le faire comparaĂźtre en cour, soit de le libĂ©rer aprĂšs huit mois de dĂ©tention au tristement cĂ©lĂšbre PĂ©nitencier national, Neptune entamait une grĂšve de la faim
en fĂ©vrier 2005, flirtant avec la mort ce pourquoi sâest alarmĂ©e lâAmbassade. Lâambassadeur Foley rencontrait les dirigeants du âGouvernement intĂ©ri-maire dâHaĂŻtiâ ou GIOH (comme on dĂ©signait le rĂ©gime de facto) â le prĂ©-sident Boniface Alexandre, son chef de cabinet Michel Brunache, et le Pre-mier ministre GĂ©rard Latortue â le 21 mars 2005 pour exercer des pressions visant Ă apporter une solution au cas de Neptune, ainsi quâil lâindiquait dans un cĂąble du 23 mars. AprĂšs âavoir mis lâaccent sur le cĂŽtĂ© inacceptable Ă lâextrĂȘme de voir Neptune mourir sous la garde du GIOH,â Foley proposait âle transfert de Neptune du PĂ©nitencier national Ă une âannexeâ rĂ©sidentielle de la prisonâ, et son «conseil» fut suivi par la suite. LâAmbassade Ă©tait âenclin Ă vouloir travailler avec les hommes dâaffaires, les partis politiques et des groupes de droits humains pour ouvrir un espace vers une solution finaleâ Ă lâemprisonnement de Neptune, Ă©criv-ait Foley, mais qui se demandait âsi le ministre de la Justice Gousse. . . veut ĂȘtre partie prenante de cette solution ou bien constituer un obstacle en ce sens.â
âGousse aura Ă©tĂ© personnelle-ment la force, la seule la plus puis-sante, la plus implacable pour la per-sĂ©cution des prisonniers politiques en HaĂŻti,â de dire Brian Concannon Jr., directeur de lâInstitut pour la justice et la dĂ©mocratie en HaĂŻti, et qui a ĆuvrĂ© Ă la libĂ©ration de Jean-Juste et de Nep-tune. âGousse a personnellement (et illĂ©galement) annulĂ© des ordres de libĂ©ration Ă©mis par des juges et mĂȘme par ses propres procureurs.â
Tout en se montrant agressif Ă lâendroit des personnalitĂ©s Lavalas, Gousse a ĆuvrĂ© Ă dĂ©fendre des viola-teurs de droits humains. Quand lâex-dictateur Jean-Claude Duvalier, actuel-lement sous enquĂȘte et en rĂ©sidence surveillĂ©e, est revenu en HaĂŻti au mois de janvier dernier, Gousse a argumentĂ© contre son inculpation dans un Ă©dito-rial pour Le Nouvelliste, Ă©crivant que â«la notion de crime contre lâhumanitĂ© ne peut ĂȘtre utilisĂ©e par les tribunaux haĂŻtiens.â
Ă titre de ministre de la Justice, Gousse a aussi aidĂ© Ă vider de tout con-tenu le procĂšs historique de Raboteau pour la condamnation (in absentia) du leader dâextrĂȘme droite de lâescadron de la mort FRAPH Louis Jodel Cham-blain, qui Ă©tait revenu en HaĂŻti comme lâun des dirigeants des ârebellesâ qui avaient aidĂ© Ă renverser Aristide en fĂ©vrier 2004.
âAprĂšs avoir lui-mĂȘme agi com-me juge improvisĂ© pour les tribunaux des ârebellesâ contre les sympathisants Lavalas aprĂšs le coup dâĂtat, Cham-blain Ă©tait devenu plutĂŽt un embarras pour le rĂ©gime de facto et ses patrons des Ătats-Unis,â rapportait HaĂŻti-ProgrĂšs en aoĂ»t 2004. âDe sorte quâil a conclu un marchĂ© pour un nouveau procĂšs avec le ministre de facto de la Justice Bernard Gousse et, le 22 avril il sâinstallait Ă la prison de PĂ©tionville, oĂč il prenait ses aises en toute libertĂ© et sortait rĂ©guliĂšrement pour aller manger et participer Ă des agapes.â
Gousse avait dĂ©jĂ dĂ©clarĂ© que Chamblain mĂ©ritait le pardon Ă cause âde ses grands services rendus Ă la nationâ en aidant au renversement du gouvernement constitutionnel haĂŻtien et nâavait ârien Ă craindreâ de la justice haĂŻtienne sous sa gouverne, dâaprĂšs HaĂŻti ProgrĂšs.
Donc, câest sans aucune surprise que le 17 aoĂ»t 2004, un tribunal Ă la sauvette rejetait la condamnation de Chamblain pour le meurtre de masse de Raboteau, en le dĂ©clarant ânon coup-able, Ă lâaube, Ă la suite dâun procĂšs nocturne en continu de 14 heures, au-quel un seul tĂ©moin de lâaccusation osa se montrer, et ce nâĂ©tait pas un tĂ©moin oculaire,â rapportait HaĂŻti-ProgrĂšs. âLe jugement avait Ă©tĂ© annoncĂ© seulement trois jours ouvrables plus tĂŽt.â
NĂ©anmoins, Chamblain restait dans sa situation de semi-empris-onnement, attendant un nouveau juge-
ment sous dâautres chefs. Lâambassade des Ătats-Unis sâinquiĂ©tait de le voir mis en libertĂ© par Latortue et Gousse, un embarras supplĂ©mentaire pour Washington.
Sous le titre de âManigances aut-our de Chamblainâ, un cĂąble du 15 mai 2005 dĂ©crit comment le Premier min-istre Latortue promettait Ă lâambassade des Ătats-Unis que son gouvernement ne sortirait pas Chamblain de prison. âLatortue nous a assurĂ©s que Cham-blain ne serait pas libĂ©rĂ©, disant que le ministre de la Justice Gousse Ă©tait dâaccord avec lui Ă ce sujet,â Ă©crivait le chargĂ© dâAffaires Douglas M. Griffiths. âIl lâa rĂ©pĂ©tĂ© en deux fois, disant que Chamblain ne serait pas libĂ©rĂ© tant quâil serait Premier ministre.â
CâĂ©tait, Ă©videmment, un men-songe, et Chamblain Ă©tait libĂ©rĂ© trois mois plus tard. Tout rĂ©cemment, on voyait Chamblain debout Ă cĂŽtĂ© de Du-valier peu aprĂšs le retour de ce dernier, agissant Ă titre de chef de sĂ©curitĂ©.
La conduite scandaleuse de Gousse a commencĂ© Ă alimenter des discussions parmi les tuteurs dâHaĂŻti dans les coulisses. Au cours dâune rencontre le 20 mai avec des fonction-naires de lâambassade des Ătats-Unis et dâautres membres du âNoyauâ, le chef de la MINUSTAH ValdĂ©s a rapportĂ© que des leaders politiques haĂŻtiens de fa-çon Ă©crasante sentaient que âle GIOH devrait procĂ©der au remplacement de quelques membres du cabinet, spĂ©-cialement du ministre de la Justice Gousse,â rapportait lâambassadeur Foley dans un cĂąble datĂ© du 25 mai. âValdĂ©s a fait valoir que le prĂ©sident Ă©tait en faveur du remplacement de Gousse, mais sâinquiĂ©tait pour ne pas crĂ©er un âmartyr pour la souverainetĂ© haĂŻtienneâ si cela laissait lâimpression que Gousse Ă©tait renvoyĂ© afin de faire libĂ©rer Neptune. Lâambassadeur fran-çais Ă©tait dâavis que le prĂ©sident et le Premier ministre nâavaient pas encore arrĂȘtĂ© leur dĂ©cision au sujet de Gousse. ValdĂ©s a dit que remplacer Gousse se-rait une bonne chose et pour la justice et pour la sĂ©curitĂ© en HaĂŻti, mais que le timing Ă©tait certainement dĂ©licat.â
MĂȘme des membres de la bour-geoisie dâHaĂŻti ont proposĂ© de remplac-er Gousse par des gens comme Charles Gervais, qui est actuellement lâavocat de Duvalier et lâĂ©minence grise du prĂ©-sident Martelly. âLâhomme dâaffaires RĂ©ginald Boulos est celui qui nous a proposĂ© cela nous disant que Charles est âintelligent mais pas entĂȘtĂ© comme Gousse ââ, a rapportĂ© Foley dans un cĂąble du 13 juin 2005.
Gousse a Ă©tĂ© finalement remerciĂ© de ses services suite Ă une lettre de dix membres du CongrĂšs des Ătats-Unis Ă la secrĂ©taire dâĂtat Condoleezza Rice
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté4
Lâhistoire et les cĂąbles de WikiLeaks le laissent entrevoir:
La nomination de Gousse comme PM annonce le penchant de Martelly pour la répression
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Michel Martelly et son Premier ministre désigné Bernard Honorat Gousse
De gauche Ă droite : Veronique Roy, Jean-claude Duvalier et Louis Jodel chamblain, le leader dâextrĂȘme droite de lâescadron de la mort FRAPH
Par Fanfan Latulipe
Ma grand-mĂšre paternelle disait, Ă lâoccasion : la Vie te prend par
la main et te dis allons-y, mais elle ne te dit pas lĂ oĂč elle tâemmĂšne. En fait, le propos philosophe de Grand-mĂšre prend en compte, sans le dire, toute la dynamique sociale, politique, intellectu-elle, Ă©conomique et mĂȘme religieuse qui façonne notre quotidien avec projec-tion dans lâavenir. Cette courte dĂ©virĂ©e grand-maternelle Ă©tait pour en arriver Ă lâex-Premier ministre dĂ©signĂ©, virĂ© par les parlementaires, et, depuis, rĂ©signĂ© Ă son sort, Daniel GĂ©rard Rouzier. La Vie, en la personne de Martelly, lui avait pris la main pour en faire un Premier ministre. La Vie, cette «ruseuse» im-prĂ©visible, nâavait toutefois pas dit au dĂ©signĂ© quâil allait se casser le nez sur un rĂ©cif et quâil aurait Ă se rĂ©signer Ă son destin rĂ©cifant.
Revivant au quotidien le chagrin de son Ă©chec, contrit de nâavoir pas adressĂ© Ă Dieu dâassez ferventes priĂšres qui lâauraient pistonnĂ© et saxophonnĂ© auprĂšs des «élus» du parlement, Rou-zier vint pleurer dans le gilet de la na-tion Ă travers une «Lettre ouverte Ă mes compatriotes» en date du 5 juillet 2011. En amour comme en politique, le cha-grin est un carcan assez lourd Ă porter. Dans la piĂšce Tite et BĂ©rĂ©nice, Corneille fait dire Ă Domitie : «Mon chagrin, tout injuste quâil est: je le chasse, il revient ; je lâĂ©touffe, il renaĂźt»; renaissance, parce que peut-ĂȘtre «la source de nos chagrins est dâordinaire dans nos erreurs», comme lâaffirmait au XVIIIe siĂšcle lâhomme dâĂ©glise français Jean-Baptiste Massillon.
DâentrĂ©e de jeu, le dĂ©signĂ©-rĂ©si-gnĂ© prĂ©conise que «tous les citoyens se soumettent Ă la volontĂ© des insti-tutions qui les dirigent ; mieux quâils les consolident et acceptent sans cil-ler le verdict qui en Ă©mane toutes les fois que celui-ci est transparent et conforme Ă la Loi». Câest vrai, en principe. Mais aussi, câest lĂ justement que le bĂąt blesse. Par solidaritĂ© de classe et dâintĂ©rĂȘt, Rouzier nâa pas le courage de reconnaĂźtre justement que ce Martelly qui lâa dĂ©signĂ© est le produit dâun processus mal aisĂ©, cahoteux, et exposĂ© de tous cĂŽtĂ©s aux magouilles de la communautĂ© internationale et de lâambassade amĂ©ricaine, avec comme rĂ©sultat moins de 18% de participation de lâĂ©lectorat ! Martelly nâest pas un Ă©lu lĂ©gitime. DĂšs lors, Rouzier nâaurait mĂȘme pas dĂ» accepter de se prĂȘter Ă ce simulacre mascaradant de «verdict». Aujourdâhui, il nâaurait pas Ă se plaindre.
Rouzier se lamente «face Ă un pouvoir dâĂtat complaisant dans lâar-bitraire et le mensonge». Dommage que son pĂšre, ancien ministre des Sports sous Jean-Claude Duvalier qui nageait comme un poisson dans lâeau saumĂątre duvaliĂ©riste ne luit ait pas conseillĂ© de ne pas sâembarquer dans cette galĂšre, encore moins (lui Rouzier, un ti JĂ©sus nan po krab) de ne pas se planquer dans la pĂ©taudiĂšre mafieuse de Martelly en compagnie de gens peu recomman-dables (chrĂ©tiennement ou pas) comme le «sulfureux» Laurent Lamothe. Le chagrin de Rouzier est dâautant plus difficile Ă supporter «que ni le DĂ©putĂ© de la circonscription oĂč je suis nĂ© et oĂč je rĂ©side, ni les DĂ©putĂ©s des deux circonscriptions oĂč je fais partie des plus importants crĂ©ateurs dâemplois et des plus grands contribuables, encore moins les chambres de commerce dont mes entreprises sont membres nâont pris ma dĂ©fense». Mauvais prĂ©sage du Ciel.
Passe encore pour les dĂ©putĂ©s, ces «analphabĂštes fonctionnels» selon ce quâaurait dit Bernard Gousse, sorte de Lavrenti Beria Ă la solde de GĂ©rard Latortue, de la morally repugnant elite
et des non moins ignobles mafieux de la communautĂ© internationale. Mais ĂȘtre lĂąchĂ© par les chambres de commerce «dont mes entreprises sont membres», membres de classe (bourgeoise), et de race (exploiteuse), a Ă©tĂ© absolument insupportable pour Rouzier, comme un chagrin gluant aussi long quâun ver solitaire difficile Ă extirper sauf par un puissant vermifuge. Rouzier aurait pu aussi mentionner que la haute hiĂ©-rarchie catholique, la grande complo-teuse, avec en tĂȘte lâexcellentissimus GNBistus Mgr. Guire Poulard, nâa pas pris sa dĂ©fense non plus. Peut-ĂȘtre quâelle a prĂ©fĂ©rĂ© ne pas soutenir un plus royaliste que le roi, un plus papiste que le pape, un plus nazarĂ©en que lâHomme sur la Montagne.
Rouzier aurait pu aussi, et sur-tout, accuser son prĂ©sident de lâavoir laissĂ© «seul dans la proverbiale fosse aux lions» et dâĂȘtre parti en-ce-nâest-rien, pour une visite mĂ©dicale de routine, alors quâil y a encore en HaĂŻti â Dieu merci â des mĂ©decins compĂ©tents, capables de sâacquitter dâune telle routine. Dâavoir abandonnĂ© ce malheureux (ou bienheureux) croyant Ă ses seules priĂšres â qui se sont rĂ©vĂ©lĂ©es inutiles â tĂ©moigne de lâirresponsabilitĂ© politique et du sans-gĂȘne Ă©thique de Martelly qui savait fort bien que son dĂ©signĂ© allait avoir affaire Ă trĂšs forte partie. Nous nâavons pas de doute que Rouzier sâest acquittĂ© auprĂšs du fisc, il est assurĂ©ment haĂŻtien, mais en le renvoyant inviti invitum, les par-lementaires ont sans doute fait payer Ă Martelly sa grande gueule, son arro-gance, sa voyouterie, la classe sociale quâil reprĂ©sente, le secteur bourgeois quâil symbolise au sein de la classe dominante et â possiblement â la bour-geoise «clarté» de Rouzier et lâĂ©meraude de ses yeux.
Je salue que Rouzier «en tant que citoyen, [ait] acceptĂ© de servir [son] pays en mĂ©moire de tous nos compa-triotes morts du sĂ©isme, des intem-pĂ©ries, du cholĂ©ra, de la misĂšre, des naufrages en haute mer, de la violence armĂ©e, des kidnappings et des assassi-nats, comme ce fut le cas hier encore, de Guiteau Toussaint...». Rouzier aura oubliĂ© (volontairement ?) les ratpa-kaka, les dĂ©munis des quartiers popu-laires dĂ©cimĂ©s par la Minustah parce que soupçonnĂ©s ou accusĂ©s de lava-lasserie. Câest lâambassadeur Foley lui-mĂȘme qui donne des prĂ©cisions sur le carnage du 6 juillet 2005 :« « On ignore encore le degrĂ© dâagressivitĂ© dont a fait preuve la MINUSTAH, quoique 22 000 projectiles reprĂ©sentent une grande quantitĂ© de munitions pour nâavoir fait que six victimes » (le nombre de morts officiel selon lâONU), dans un cĂąble de lâambassade datĂ© du 26 juil-let 2005. Est-cela le rĂ©sultat «de notre Ă©chec collectif Ă assumer le triptyque de notre RĂ©publique : LibertĂ©, Ăga-litĂ© et, surtout et avant tout, Frater-nité» ? Dommage quâĂ lâĂ©poque la foi de Rouzier ne lui ait pas «fait chercher le Christ dans [s]on prochain».
Imperturbablement, Rouzier avance que «le peuple haïtien avait poussé un cri clair et fort de rupture
avec le passĂ© et de progrĂšs pour le futur en portant Michel Joseph Mar-telly Ă la prĂ©sidence de la RĂ©publique». AveuglĂ© par un indĂ©crottable parti-pris, Rouzier nâa pas voulu se rendre compte que seulement moins de 18% de lâĂ©lec-torat inscrit est allĂ© voter. Et malgrĂ© ce mythique «67%» dont se sont rĂ©clamĂ© les partisans de TĂšt kale, leur poulain nâa eu que trois seuls dĂ©putĂ©s au parle-ment, et pas un seul sĂ©nateur. Bizarre. Oui, Rouzier a toutefois raison de dire: «Une Population angoissĂ©e, affaiblie, dĂ©sabusĂ©e, traumatisĂ©e, Ă genoux mais jamais vaincue, relevait la tĂȘte et assĂ©nait un Non sonore et pĂ©remp-toire au statu quo et Ă ses partisans». Ce Non sonore provenait non pas du moins de 18% Ă avoir votĂ© mais des plus de 90% qui ont boycottĂ© les Ă©lec-tions bĂČlĂšt du CEP, dâEdmond Mulet, de lâambassade USA et des 19 candidats grennsenk qui nâont pas eu le courage de dire non Ă lâimposture gaillot-dorsin-villoise.
«La politique que je voulais pro-poser Ă la Nation Ă©tait celle dâentrer en guerre contre les consĂ©quences dĂ©vas-tatrices des catastrophes crĂ©Ă©es par la nature et par lâhomme quâa connues notre pays pendant les 50 derniĂšres annĂ©es, en embrassant sans rĂ©serve le changement promu par le Chef de lâĂtat», Ă©crit Rouzier. Nous lui don-nons acte de ses belles intentions que nous voudrions ĂȘtre marquĂ©es au coin de lâhonnĂȘtetĂ© citoyenne. Mais quand Rouzier parle de catastrophes crĂ©Ă©es par lâhomme, il ne devrait pas oublier que ce sont les hommes de la classe possĂ©dante dont il fait partie qui ont catastrophĂ© les masses populaires. Il ne devrait pas oublier que de Boyer Ă 1915 en passant par Salomon et les autres, un certain bovarysme avait fait de la classe possĂ©dante un vrai cheval de Troie au sein des masses laborieuses, hypnotisĂ©e que cette classe a Ă©tĂ© par les belles maniĂšres françaises. Depuis 1934, et plus particuliĂšrement depuis les Duvalier, ce sont les yeux verts du dollar qui brillent dans le noir du mal-heur national et qui hypnotisent tous les ConzĂ© sans honte et sans dĂ©corum.
M. Rouzier a voulu embrasser «sans rĂ©serve le changement promu par le Chef de lâĂtat». Changement ? Sans blague. Quand on pense que Mar-telly a dit vouloir recourir Ă Jean-Claude Duvalier comme conseiller, quand voit graviter autour du prĂ©sident les figures stellaires du statu quo, ses «nouveaux musiciens»*, comme lâa Ă©crit Joseph François Maximilien Pierre, on se de-mande perplexe de quel changement parle Rouzier. Qui sont-ils, ces Ă©lĂ©ments coriaces du statu quo ? Le bĂątonnier Gervais Charles, lâune des figures de proue du duvaliĂ©risme, le petit frĂšre du Dr RenĂ© Charles, mĂ©decin personnel de François Duvalier ; le sulfureux Lau-rent Lamothe; les frĂšres Mayard-Paul, Gregory et Thierry, ce dernier portĂ© aux propos dĂ©sobligeants; Gary Lissade, GNBiste avant la lettre et «lavalassien» cul de pintade au retour du premier exil dâAristide; Calixte Delatour, un avo-cat et militant duvaliĂ©riste prĂ©sent sur la scĂšne politique depuis 1946; Carlos Hercule, Rigaud Duplan et Jean Renel
Sanon, membres de lâĂ©quipe juridique de Martelly.
Du cĂŽtĂ© mĂ©dical, signalons Pierre PompĂ©e, Nancy Martelly Garnier (la pe-tite sĆur du prĂ©sident), Philippe Larco (ami dâenfance de Martelly et neveu par alliance de Gervais Charles), Nancy Charles Larco (femme de Philippe le neveu de Gervais Charles, fille du Dr. RenĂ© Charles- le mĂ©decin personnel de François Duvalier), Brigitte Hudicourt (PDG de la ORL-O, un regroupement de mĂ©decins spĂ©cialistes en oto-rhino-laryngologie et ophtalmologie).
Au parterre des ronces GNBistes de Martelly figurent aussi «certains groupes dâintĂ©rĂȘt [qui]ont Ă©mergĂ© au milieu dâun petit noyau de copains, [ainsi] le Dr Ronald Victor Laroche, probablement lâun des mĂ©decins les plus riches dâHaĂŻti⊠lâarchitecte du tout nouveau plan de santĂ© en deve-nir du candidat», selon Joseph Fran-çois Maximilien Pierre. Toujours selon ce dernier, il faut ajouter «lâĂ©conomiste Pierre Marie Boisson de la SOGEBANK et qui semble avoir repris du serviceâŠGladys Coupet, de lâAssociation Pro-fessionnelle des Banques, Hans Tip-penhauer, un ingĂ©nieur industriel qui avait occupĂ© le fauteuil de trĂ©sorier au sein du conseil dâadministration de la dĂ©funte TELECO; lâexpert en affaires Ă©trangĂšres de Sweet Micky Jean-Ro-bert EstimĂ©. Il avait dĂ©jĂ occupĂ© un pareil fauteuil sous Jean-Claude Duva-lier; Daniel Supplice, duvaliĂ©riste no-toire, [qui avait] occupĂ© entre 1977 et 1986 de hautes fonctions dans lâadmi-nistration [duvaliĂ©riste]». Sans oublier Magalie Adolphe, fille de la macou-teuse Madame Max Adolphe, cocotte et figaro de Sophie Martelly, et dont on vient de me signaler la prĂ©sence gra-vitante autour de Sweet Micky lors de ses dĂ©placements. Câest avec ce beau monde du statu quo que Rouzier a voulu embrasser «sans rĂ©serve le chan-gement promu par le Chef de lâĂtat». Heureusement que le Seigneur a pro-tĂ©gĂ© la brebis rouziĂšre de cette meute duvaliĂ©ro-loupiĂšre.
Nous applaudissons des deux mains que le rĂ©signĂ© pense que «ce changement [promis par Martelly] de-vait sâexprimer avant tout dans la dĂ©-fense du bien commun⊠Ce bien com-mun [qui] exige le bien-ĂȘtre social et le dĂ©veloppement de tous les enfants du pays, de tous, sans exclusion» (câest moi qui souligne). Bravo, M. Rouzier, mais toute lâhonnĂȘtetĂ© du monde jointe Ă la vĂŽtre ne vous permettra pas de convertir Ă la charitĂ© chrĂ©tienne lâentourage macouto-bourgeois de Martelly fait de partisans rĂ©solus, conscients, de lâexclusion. Lâinclusion pour eux, câest lâexclusion, au dĂ©part. Ils doivent mĂȘme vous en vouloir dâĂȘtre le vice-prĂ©sident de la section haĂŻtienne de la gĂ©ante entreprise caritative et chrĂ©tienne âFood for the Poorâ qui peut-ĂȘtre leur donne mauvaise conscience. Au demeurant, distribuer de la nourri-ture aux pauvres nâest quâun pis-aller, une pratique qui engendre une humi-liante dĂ©pendance aux relents nĂ©o-co-lonialistes. Je suis presque sĂ»r que les
distributeurs de food ne se sont jamais demandé, comme Mgr. Dom Helder Ca-mara : diantre ! mais pourquoi sont-ils si pauvres ?
Un proverbe haĂŻtien dit que priyĂš ranvwaye ranje mounn toutouni. Le rejet de Rouzier nous a Ă©pargnĂ© les per-formances dâun Premier ministre dont on a eu un avant-goĂ»t dans son article paru en mars 2004 et Ă©crit pour LâInsti-tut Nassau, un groupe dâexperts inspi-rĂ©s par lâĂ©conomiste Milton Friedman et basĂ©s aux Bahamas :«âŠNotre politique Ă©conomique doit cependant rester fo-calisĂ©e sur les prioritĂ©s dĂ©finies pour attirer les investissements Ă©trangers et satisfaire les critĂšres de la Banque mondiale et du FMI⊠Je crois que les troupes françaises et amĂ©ricaines qui sont sur le sol haĂŻtien dâaujourdâhui sont diffĂ©rentes de celles de 1803 et en 1915 et si une fois les troupes Ă©tran-gĂšres devaient venir encore en HaĂŻti, le problĂšme est de notre cĂŽtĂ©, nous HaĂŻ-tiens, pas avec eux». Pour reprendre les mots de Kim Ives :« Il est difficile dâimaginer une plus pure articulation de la vision servile de la bourgeoisie haĂŻtienne». Pour complĂ©ter le lumineux tableau de ce grand patriote, rappelons ce quâa dit de lui Bobby Duval, directeur dâun camp de soccer bien connu pour la formation des enfants des bidonvilles: « «Il est trĂšs conservateurâŠIl est dĂ©fini-tivement de droite, mais un homme de droite trĂšs intelligent. Ce sont les plus dangereux». Amen !
Si Rouzier sâĂ©tait contentĂ© de res-ter prĂšs de Dieu plutĂŽt que de fouiner sous les aisselles dâun chanteur aux maniĂšres dĂ©pravĂ©es et vulgaires, il ne serait pas aujourdâhui dans les zen du chagrin; il ne serait pas tombĂ© dans les katchoumboumbe dâune grosse dĂ©cep-tion politique enrobĂ©e de kase mennen vini; il nâaurait pas permis quâil devĂźnt ainsi la risĂ©e (sous cape) dâun frelu-quet dĂ©vergondĂ© qui sur les conseils dâun entourage mafieux aux mĆurs dissolues lâa envoyĂ© Ă lâabattoir des parlementaires pour mieux se dĂ©barras-ser dâun «fils de Dieu» pas mal gĂȘnant pour eux, et il nâaurait pas Ă©tĂ© «pris au filet des Ă©toiles filantes comme un marin qui meurt en mer en plein mois dâaoĂ»t».
Etoiles filantes des «mafia ki nan antouraj Martelly», selon Michel Soukar. Marin sans expĂ©rience politichienne des bourrasques politico-ocĂ©anes des brasseurs dâargent sale, nationaux et internationaux.
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 5Haïti Liberté
Twa fĂšy Twa rasin O!
Premier ministre désigné, Premier ministre résignéLes plaintes de Daniel Gérard Rouzier
Paul J. JourdanAttorney at Law
107 Kenilworth PlaceBrooklyn, NY 11210
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Phone:(718) 859-5725(718) 338-0222
Daniel GĂ©rard Rouzier
Le bĂątonnier Gervais charles, lâune des figures de proue du
duvaliérisme
Daniel Supplice duvaliériste notoire, [qui avait] occupé entre 1977 et 1986 de hautes fonctions dans
lâadministration [duvaliĂ©riste]»
16 mwa aprĂš tranblemanntĂš 12 janvye 2010 la, plizyĂš
milye viktim ki lage 2 brabalanse sou plas piblik yo ak teren ki te vid nan kapital la, kontinye ap resevwa menas ekspilsyon fĂČse anba men swadizan mĂšt teren yo ak respon-sab kĂšk plas piblik. MĂšt tĂš yo itilize tout kalite mwayen pou mete viktim yo deyĂČ sou tĂš yo, yo itilize jijdepĂš, lapolis, avoka ak nĂšg ame pou fĂš presyon sou viktim yo, ki deja ap fĂš fas ak tout kalte pwoblĂšm, lavichĂš, chomaj, grangou, Kolera-Minista.
Pandanstan, nan zĂČn Kafou, bandi ame touye yon jĂšn gason nan kan Eric Jean Baptiste la, ki chita sou wout ray la. MĂškredi 5 jiyĂš pase a, nan KanapevĂš, pwopriyetĂš yo kĂČmanse voye somasyon bay viktim yo. Nan estad Sylvio Cator, direktĂš a, Rolny Saint-Louis ak yon kĂČ sekirite ame pa janm sispann fĂš presyon sou viktim yo pou fĂČse yo kite estad la.
Se poutĂšt sa plizyĂš respon-sab nan Kan yo te rele laprĂšs pou denonse pwopriyetĂš yo epi voye yon SOS bay otorite yo nan peyi a pou mande negosye yon moratwa ak mĂšt tĂš yo pou yo kite yo trankil annatandan Leta konstwi bonjan kay bay tout viktim yo. AprĂš 12 janvye, plis pase 4 milya dola vĂšt te deja al jwenn ONG yo ak gouvĂšn-man ayisyen an pou ede viktim yo, men jiskaprezan plizyĂš milye viktim pa jwenn yon ti kote pou yo rete ak fanmi yo. Responsab Kan Estad Sylvio Cator ak Kan Eric Jean Bap-tiste yo te esplike tray y ap pase konsa. : « Noumenm sinistre k ap viv nan kan estad Silvyo KatĂČ, depi 9 mwa n ap sibi zak vyolans anba men direktĂš estad la mesye Rolny St Louis ak tout kĂČ lame sekirite l yo. Chak jou se yon tristĂšs pou moun k ap viv nan kan an lĂš seki-rite yo pran plezi pou yo tire boutĂšy, wĂČch sou popilasyon an. Mezanmi enstans konsĂšne yo tande kijan DirektĂš a ap trete moun li vle leve nan kan an pou mete yo nan lari 2 brabalanse.Gen yon Oganizasyon Tzuchi ki te bay kan an 800 chĂšz ak tout biwo pou timoun lekĂČl avĂšk 8 tablo. DirektĂš estad la pran materyĂšl yo li lwe yo ak yon lĂČt lekĂČl. Anvan Oganizasyon an pati al Taywann li kite medikaman pou popilasyon an, men direktĂš a louvri fonmasi pa l avĂšk yo. Depi ONG vini avĂšk yon bagay li toujou poze lapat sou li. Jounen Jodi a paske pa gen ONG k ap pote anyen ankĂČ bay popila-syon an, li vle touye, mete moun yo deyĂČ. Rolny St Louis menm rive koupe dlo popilasyon an te ge-nyen kĂČm sĂšl resous. DirektĂš a fĂš plizyĂš arestasyon a 4trĂš dimaten, li arete Joseph Jn Quenold, Mathias Jn Odernesonne poutĂšt moun yo ap re-vandike dwa yo.
Jounen jodi a, nou mande en-stans konsĂšne yo pou yo pran kes-yon an anmen. Se pa lĂČd n ap pase yo, men se dwa nou n ap defann paske noumenm nou pa ta renmen pĂšdi avantaj sa a fim olandĂšz ap ofri peyi a. DirektĂš a ap fĂš manti sou moun ki nan kan an kĂČmkwa n ap entimide moun k ap travay yo, nou pote yon demanti fĂČmĂšl sou akiza-syon sa a.
Pou tout rezon sa yo nou mande responsab Leta yo pou yo bati bonjan kay ban nou pou n ka sĂČti nan estad la selon atik 22 man-man lwa peyi a. Nou mande respon-sab Federasyon Ayisyen FoutbĂČl la DoktĂš Yves Jn Bart alyas Dadou
tanpri pase direktĂš estad la lĂČd pou l kanpe ak espilsyon fĂČse a, sispann maspinen viktim tranblemantĂš yo, sispann vĂČlĂš Ăšd yo voye bay viktim yo. Si revandikasyon sa yo pa ka satisfĂš, n ap pran beton an nan jou k ap vini yo pou fĂČse otorite yo nan peyi a respekte dwa viktim yo, jan lwa peyi a ak chat Nasyonzini an di sa.
ABA ekspilsyon fĂČse !ABA Rolny Saint-Louis !VIV bonjan kay pou tout
viktim yo ! Se ak gwo sezisman nou
jwenn yo touye ak 3 bal Wesner Bourdeau ki t ap viv nan kan an. Bandi ame yo touye jĂšn gason an Mekredi swa 6 JiyĂš a aprĂš anpil me-nas Eric Jn Baptiste ak gang ame li yo te vin fĂš sou viktim yo nan kan an, Samdi 2 JiyĂš a. Nou kondane ak tout fĂČs nou zak kriminel sa a e n ap pwofite pou n fĂš piblik la konnen teren sa a nou t ap viv ladan an, se swit deklarasyon Mesye Eric menm ki te di Viktim 12 Janvye 2010 yo gen dwa pou yo abite sou tĂš a pou 3zan. Mesye Eric te di nou ale sou tĂš a, nan lide pou nou te vote anfavĂš Myrlande Manigat, men lĂš li wĂš nou pat fĂš chwa Myrlande, li di: «Van an vire». Depi lĂš sa a se ekspilsyon fĂČse kap fĂšt sou kan an nan kafou, sou ray se presyon ak agresyon vĂšbal n ap sibi tankou: pa ba nou pwela, pa ba nou latrin, yon fason pou li ka mete tout moun deyĂČ avan 31 JiyĂš.
Eric Jn Baptiste rive sou nou
nan lannwit Samdi ki te 2 JiyĂš a, a 1h di maten ak nĂšg abiye an polis nasyonal ak 2 lĂČt ki te rete nan yon machin polis san Jiwofa li pa limen avĂšk yon swadizan jijdepĂš ki rele Guillot, plis yon 20tĂšn nĂšg ak ti zanno, kouto, manchĂšt pou vin kraze tant malere, malerĂšz k ap viv sou kan an. Se yon operasyon lougawou ki te fĂšt san pitye, lĂš yo ta p di kraze tant yo ak tout moun k ap viv ladann yo. Jodi a nou di ase, nou di nou bouke ak trĂštman sa yo paske nou se moun, nou pa bĂšt, menm si nou analfabĂšt.
Konsa nou mande tout en-stans konsĂšne yo pou yo pran dosye sa a an men, paske nou gen dwa menmjan ak tout pitit tĂš a, ede nou jwenn mwayen pou nou travay pou n ka peye kote pou n rete. Pou tout rezon sa yo nap mande pou responsab Leta a ede nou jwenn bonjan kay pou n sĂČti kite tĂš Eric Jn Baptiste la a pou li pa fin maspinen nou avan 31 JiyĂš. Nap mande Leta a ak tout ONG yo di yon mo pou nou ak Eric Jn Baptiste ki di menm jeran lakay li pap viv tankou nou !
Si revandkasyon sa yo pa sa-tisfĂš nap pran lari pou fĂČse otorite nan peyi a pou respekte dwa viktim yo,jan lwa peyi a ak chat nasyon-zini an mande l.
ABA ekspilsyon fĂČse !ABA agresyon vĂšbalVIV bonjan kondisyon pou
viktim 12 Janvye yo sĂČti anba tant!Yves Pierre Louis
NĂČt pou laprĂšs
15 JiyĂš 1953 yon zetwal te file sou tĂš Dayiti, zetwal la pote
limyĂš pou tout moun ki pat wĂš e menm rive wĂš klĂš e menm sila yo ki te wĂš twoub rive wĂš pi klĂš. Nan lane 1980 limyĂš yo te kĂČmanse klere toupatou atravĂš teyoloji libera-syon an â Ti kominote legliz yo â. 7 Fevriye 1986 LimyĂš a te kontinye klere je pĂšp la pouâl te sĂČti anba dik-tati fewĂČs la pouâl te antre nan de-mokrasi.
16 Desanm 1990 pĂšp Ay-isyen te kontinye fĂš listwa pouâl te fĂš demokrasi triyonfe. 30 Septanm 1991 fĂČs fĂšnwa yo ak moun ki pa vle chanjman yo tenyen tout lanp ki te limen e yo mete dĂšy soufrans ak tribilasyon kote k te gen plis pase 5 mil kretyen vivan ki tonbe pou kĂČz demokrasi a. Malgre tout soufrans ak tribilasyon, pĂšp Ayisyen te batay ak fĂČs fĂšnwa yo pouâl te relimen li-myĂš chanjman an 15 OktĂČb 1994.
SĂČti nan 15 OktĂČb 1994 rive 29 FevriyĂ© 2004 Ayiti te kĂČmanse bĂšl, te gen anpil wout, te gen anpil lekĂČl, anpil sant sante ak lopital, anpil kay pou moun ki pat gen kote pou dĂČmi, anpil plas piblik, anpil tra-vay, elektrisite ak sekirite pou tout pitit pĂšp la.
29 FevriyĂ© 2004 van kidnap-ing lan rive detwi tout rĂšv pĂšp Ay-isyen an. E mete blakawout, mizĂš, dezolasyon nan kĂš chak grenn Ay-isyen ki renmen Ayiti e ki konnen ki sa Ayiti vle di pou yo. Nan gwo jou sa a, n ap pwofite moman, pouân di pĂšp Ayisyen an pa dekouraje menm lĂš li wĂš peyiâl kraze, menm lĂš li wĂš ki jan yo lage peyi a pou l ap trennen
nan labou lawont. Men sonje zetwal la ankĂČ vivan, Titid la ak nou. N ap pwofite jou 15 JiyĂš 2011 sa a pou nou di ansyen Prezidan nou an, lidĂš nou an, mĂšsi pou tout sakrifis li menm ak fanmi l fĂš pou koze peyi Dayiti. E nou pwofite moman sa a pouân di l nan non pĂšp Ayisyen an e nan non pa nou BĂČn fĂšt. Se pou Bondye gade lavi ou, epi kontinye ba w ak tout fanmi w fĂČs ak kouraj pou nou fĂš limyĂš kontinye klere yon lĂČt fwa ankĂČ sou tĂš peyi DAyiti. Nou pap jamm sispann renmen ou.
MĂšsi
Moun ki siyen nĂČt sa a seFrenel Anacrayon, manm Fan-
mi LavalasJean Robert Pierre Louis, Fan-
mi LavalasClaude J. St.Germain, KĂČwĂČdo-
natĂš Fanmi Lavalas Boston
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté6
Kwonik KreyĂČl
Viktim 12 janvye yo ap denonse menas ekspilsyon fĂČse k ap fĂšt sou yo
BĂČn fĂšt Titid!
NĂČt pou laprĂšs
Emisyon KAKOLAKonbit Ayisyen pou Kore Lit la ann Ayiti
(917) 251-6057www.RadyoPaNou.com
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Fondateur: Jude Joseph
Yon kan kote moun ap viv anba tant nan PĂČtoprens
N ap pwofite jou 15 JiyĂš 2011 sa a pou nou di ansyen Prezidan nou an, lidĂš nou an, mĂšsi pou tout sakrifis li menm ak fanmi l fĂš pou
koze peyi Dayiti
Biwo Avoka EntĂšnasyonal yo (BAI) ap raple pou pĂšp ayisyen
an ke nan dat 25 Janvye 2005, fan-mi viktim sa yo : Abdias JEAN, jou-nalis yo te asasine nan katye popilĂš yo rele « Vilaj de Dieu », nan dat 14 Janvye 2005 ;Ederson JoSEPH, yon elĂšv lekĂČl Nasyonal Colbert Lochard, yon kĂČmando polisye ki te abiye an nwa ak kagoul nan figi yo, te touye 17 Janvye 2005, nan lakou lakayli, nan Ri Estime, sou fĂČnasyonal ; Jimmy cHARLES, yon anplwaye TELEKO, ki te manm patipoli-tik FanmiLavalas, lapolis te arete san manda 5 Janvye 2005, e mete nan gadavi nan Antigang, aprĂš 8 jou fanmi l t al jwenn kadav li nan mĂČg lopital jeneral, 13 Janvye 2005. Fanmiviktim sa yote pote plent nan PakĂš PĂČtoprens nan dat 25 Janvye 2005 kont otorite ki te la yo, pati-kilyĂšman, Premye Minis defakto a, Mesye Gerard Latortue, Minis Jistis ak Sekirite Piblik la, mĂšt Bernard Gousse, SekretĂš Deta Sekirite Piblik la David Bazil ; DirektĂš Jeneral PNH, Leon Charles, DirektĂš Depatman-tal lwĂšs PNH la, Renan Etienne ak ofisye polis ki te fĂš krim yo. Chak responsab Leta sa yo te patisipe de prĂš ou de lwen, kĂČm otĂš entelektyĂšl nan asasina Abdias JEAN, Edson JoSEPH ak Jimmy cHARLES nan datki site pi wo a.
BAI konstate lajistis nan peyi Dayiti konstitiye yonveritab anpĂšch-man pou etablisman yon Eta de dwa pĂšp ayisyen ap reklame depi byen lontan, men li prefere fĂš tĂšt li pase pou prensipal enstitisyon k ap bay jarĂšt a enpinite, ensekirite ak enstabilite nan peyi a. PoutĂšt
sa nan dat 24 Janvye 2006, Enstiti pou Lajistis ak Demokrasi an Ayiti (IJDH) ak BAI te depoze yon peti-syon devan komisyon entĂšamerikĂšn dwamoun(CIDH) pou ka Jimmy cHARLES la kont Repiblik Dayiti. Nan dat 18 Avril 2006, komisyon an te voye yon rekĂšt bay Leta ayisyen, pou l mande l yon repons nan yon delĂš ki pa depase 2 mwa. Leta Ayi-syen pa janm reponn.
Nan lane 2004 - 2005, Premye Minis Gerard LATORTUE ak Minis Jistis ak Sekirite Piblik la mĂšt Ber-nard GOUSSE kĂČm manm KonsĂšy SiperyĂš Polis Nasyonal la (CSPN) te nan tĂšt yon fĂČs represiv ki t ap vyole sistematikman dwa moun nan peyi Dayiti. Pouvwa jidisyĂš a fayi nan misyon l ki se bay jistis a tout moun ki viktim zak kriminĂšl.
Pou tout rezon sa yo BAI ekri Prezidan Sena a jou ki lendi11 JiyĂš 2011 lan, pou mande l sezi Wot Kou de Jistis epi ekri Chanm Depite a nan menm dat la pou mande yo pwononse sou miz an akizasyon kont gwootorite sa yo : MesyeGerard LATORTUE, MĂšt Bernard GOUSSE, Mesye David Bazile ak konpayĂšl yo. Se pou Sena Repiblik la transfome l an Wot Kou de Jistis pou jije yo pou krim yo te komĂšt sou 3 jĂšn gason sa yo : Abdias JEAN, Ederson Jo-SEPH ak Jimmy cHARLES pandan yo te sou pouvwa yo nan lane 2004 rive 2006, jan atik 185, 186, 187, 188, 189 e 190 konstitisyon Ayi-syen 1987 la di sa a.
Pou Biwo Avoka EntĂšnasyo-nal, BAI : MĂšt Mario JoSEPH, DirektĂš
PĂČtoprens, Lendi 11 JiyĂš 2011
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 7Haïti Liberté
Perspectives
LâASSAB, un bon modĂšle de gestion organisationnelle
Travaux des organisations des droits humains sur l'EPU
CĂ©lĂ©bration des 200 ans dâIndĂ©pendance du Venezuela en HaĂŻti
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Avis MatrimonialJe soussignĂ© Mr Auguste St. Eloi, demeurant et domiciliĂ© au 833 East 40 Street, Ă Brooklyn NY 11210, avise le public en gĂ©nĂ©ral, le commerce en particulier et la justice que je ne suis plus responsable des actes de mon Ă©pouse Madame FumĂšne St. Eloi, nĂ©e Cordon, jusquÊŒĂ ce quÊŒune dĂ©cision finale en divorce soit dĂ©livrĂ© contre elle.Brooklyn, NY ce 28 juin 2011
SignéMr. Auguste Saint-Eloi
**********************
Matrimonial Notice
I, Mr Auguste St. Eloi, living and domiciled at 833 East 40 Street, Brooklyn NY 11210, notify the general public, businesses and justice in particular, that I am no longer responsible for the actions of my wife Mrs FumĂšne St. Eloi, maiden name Cordon, until a final divorce ruling is issued against her. Brooklyn, NY ce 28 juin 2011
SignedMr. Augustus Saint-Eloi
Par Jackson Rateau
A un moment oĂč HaĂŻti a le plus be-soin des efforts de ses enfants pour
se remettre des violences de toutes sortes, nĂ©es des pratiques intention-nelles de nos prĂ©tendus amis Ă©trangers, jointes aux efforts de tous les temps de notre bourgeoisie compradore locale pour priver la classe pauvre haĂŻtienne de son droit dâĂ©mancipation, un groupe de citoyens haĂŻtiens vivant Ă lâextĂ©rieur du pays, prenant Ă cĆur la situation in-tenable des concitoyens de Belle Anse et de ses environs, a crĂ©Ă© lâAssociation des Amis de Belle Anse (ASSAB), juste pour attĂ©nuer les besoins de leurs frĂšres et sĆurs dĂ©shĂ©ritĂ©s ; et câest animĂ© du grand dĂ©sir de continuer dâallĂ©ger la souffrance bicentenaire des riverains de cette zone, que le samedi 9 juillet 2011, au local de Grenadier Books / HaĂŻti Lib-ertĂ©,1583 Albany Ave, Brooklyn NY, un rapport exhaustif des activitĂ©s de lâassociation ASSAB a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© par lâenvoyĂ© spĂ©cial Monsieur NĂ©caire GrĂ©-
goire.LâAssociation des Amis de Belle
Anse est une rĂ©alisation des natifs de Belle Anse vivant Ă lâĂ©tranger, et qui existe depuis quelque 20 ans. Elle est dirigĂ©e par un comitĂ© de direction re-groupant les personnalitĂ©s suivantes : Louis Angela Cajoux, secrĂ©taire gĂ©-nĂ©ral, Jean Claude Cajoux, assistant secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, NodĂšs Dorcena, prĂ©sident, Clotaire Pierre Louis, vice prĂ©sident, Jeannine Perry, 1re trĂ©soriĂšre, Margot Pierre Louis, 2e trĂ©soriĂšre, Alexis Mulman, 3e trĂ©sorier, François Cadely, conseiller, VĂ©liane Cadely, con-seillĂšre, Ulrick Mathurin, conseiller et Fernande DĂ©pestre, conseillĂšre.
ConsidĂ©rant le fait que lâASSAB Ă©tait quelque peu mal comprise au niveau de la communautĂ© bellan-soise en HaĂŻti, la direction avait dĂ©cidĂ© dâenvoyer Ă Belle Anse une mission dont Monsieur NĂ©caire GrĂ©goire Ă©tait lâenvoyĂ© spĂ©cial.
Au terme dâun travail de promo-tion rĂ©alisĂ© sur le terrain, en ce qui a trait surtout aux exigences du moment,
lâenvoyĂ© a prĂ©sentĂ© un rapport dĂ©taillĂ© au comitĂ© de direction basĂ© Ă New York.
Ainsi donc, dans lâobjectif dâassurer une continuitĂ© dynamique des travaux sur le terrain et dâĂ©tablir la confiance de la population, au cours dâune journĂ©e de travail tenue le 21 mai 2011 dernier, NĂ©caire sâest Ă©ver-tuĂ© Ă installer un bureau de coordina-tion qui, Ă travers la commission de liaison, servira dâintermĂ©diaire entre la population bellansoise et la direction de lâASSAB.
Compte tenu du profil de la co-ordination, cette structure nous parait ĂȘtre un organe vraiment utile pour lâassociation.
Le bureau de coordination est ainsi composĂ© : MoĂŻse Lazarre, coor-donnateur gĂ©nĂ©ral, Wilderne CĂ©sar, co-ordonnateur aux affaires de lâĂ©ducation et Fleurimon Lazarre, coordonnateur aux affaires de lâenvironnement.
Nonobstant un programme im-provisĂ© par rapport Ă la tĂąche confiĂ©e Ă lâĂ©missaire, nonobstant les maigres fonds allouĂ©s Ă sa mission, des initia-
tives importantes non prĂ©vues ont Ă©tĂ© prises, comme par exemple, apporter un soutien financier Ă certaines organ-isations, en vue dâune promotion in-tensive de lâASSAB. Ainsi, des soutiens financiers ont Ă©tĂ© accordĂ©s aux organ-isations suivantes : Association des PĂȘcheurs de Belle Anse (APB), Club de Novation de Belle Anse (CLUNOB), FĂ©-dĂ©ration des Amis de la Nature de Belle Anse, (FANBELL) et Radyo KominotĂš BĂšlans (RKB).
Au cours de sa mission, lâĂ©missaire a aussi rĂ©alisĂ© quelques activitĂ©s socioculturelles, quoique cir-constancielles, telles : la cĂ©lĂ©bration de la fĂȘte des mĂšres, lâopportunitĂ© pour la population bellansoise de 43 mille ha-bitants, dâassister Ă la tĂ©lĂ©vision Ă la finale de la coupe des confĂ©dĂ©rations, opposant les Ă©quipes europĂ©ennes, Manchester United et Barcelone.
Dans la riche panoplie de travaux rĂ©alisĂ©s sur le terrain, lâenvoyĂ© spĂ©cial a aussi prĂ©sentĂ© une liste de projets en perspective dont un projet de plantules, lâassainissement de la ville, une Ă©mis-
sion de radio titrĂ©e « Etre Bellansois », une revue culturelle ayant pour titre « Le Bellansois », un centre professi-onnel oĂč lâon enseignera les disciplines suivantes : informatique, ferronnerie, plomberie et autres, organisation annu-elle du championnat dâĂ©tĂ© de football, dons de matĂ©riels scolaires et le dernier projet, le plus important bien sĂ»r, celui de la crĂ©ation dâun Centre pour la Cul-ture et le DĂ©veloppement de Belle Anse.
Figure dans le rapport une liste de recommandations ainsi Ă©numĂ©rĂ©es : un local pour le nouveau bureau, une Ă©mission de radio, la prĂ©paration de la revue (Le Bellansois), la prĂ©paration dâun budget pour le bureau de la coor-dination, une grille de formation pour le centre professionnel, la lĂ©galisation de lâASSAB, lâouverture dâun compte ban-caire Ă Belle Anse et Ă Jacmel, lâachat dâun terrain et la construction du Centre Culturel.
VoilĂ donc un bon exemple de gestion dâorganisations, quand on est inspirĂ© dâune bonne vision des choses et animĂ© du vrai dynamisme.
Le mercredi 6 Juillet 2011, la Plateforme des Organisations
HaĂŻtiennes des Droits Humains (POHDH) a organisĂ© un forum Ă Port-au-Prince autour du thĂšme : « Les Droits Humains dans le processus de la reconstruction » dâHaĂŻti. Lâobjectif de ce forum Ă©tait de prĂ©senter le rapport alter-natif et la contribution des orga-nisations des Droits Humains et les commentaires de la POHDH sur le rapport national de lâEtat haĂŻtien dans le cadre de lâExa-men pĂ©riodique universel (EPU) dont HaĂŻti fera lâobjet en Octobre prochain Ă lâorganisation des Na-tions Unies (ONU).
CâĂ©tait en 2007, lâONU a dĂ©marrĂ© avec cet exercice dâĂ©va-luation de la situation des Droits Humains de chaque Etat membre, dans un intervalle de 4 ans. Selon maĂźtre Amos Auguste, respon-sable de la section juridique de lâOffice de Protection du Citoyen (OPC), lâExamen PĂ©riodique Uni-
versel de lâONU « est un dialogue interactif entre les Etats-membres des Nations Unies sur la base de la dĂ©claration universelle des Droits de lâhomme, pour Ă©valuer les progrĂšs et les dĂ©fis. Ce nâest pas une condamnation de lâEtat. »
A la salle Sainte-ThĂ©rĂšse de lâhĂŽtel Le Plaza, le maitre de cĂ©rĂ©monie, le coordonnateur du groupe MĂ©dialternatif, Gotson Pierre, il Ă©tait environ 10h 30, a invitĂ© les 3 intervenants consti-tuant le premier panel : la Protec-tion du Citoyen et de la Citoyenne, Mme Florence Elie qui a adressĂ© au public les propos dâouverture tout en dĂ©finissant le concept des Droits de lâhomme comme un en-semble de principes et de valeurs morales pour sauvegarder la mĂ©-moire dâun peuple et combattre lâimpunitĂ© dans la sociĂ©tĂ©.
Le secrétaire général de la Plateforme des Droits Humains, Freud Jean, quant à lui, a présen-té la mise en contexte du forum. Il
a succinctement prĂ©sentĂ© la situa-tion des Droits Humains avant le 12 janvier et aprĂšs le 12 janvier dans toute sa globalitĂ©. Pour lui, lâEtat haĂŻtien ne respecte pas et ne travaille pas dans le cadre du respect des droits Ă©conomiques et sociaux et les droits spĂ©ci-fiques du peuple haĂŻtien et quant aux droits civils et politiques des efforts ont Ă©tĂ© faits, mais il reste beaucoup Ă faire.
On a organisĂ© des Ă©lections bon grĂ© mal grĂ© pour se faire Ă©lire des reprĂ©sentants au niveau de lâExĂ©cutif et de LĂ©gislatif, mais on nâa jamais organisĂ© celles des collectivitĂ©s Territoriales devant aboutir Ă la formation du Conseil Electoral Permanent. Apres le 12 janvier, la situation des droits Ă©conomiques, sociaux et culturels du peuple haĂŻtien tend Ă sâempirer et comme solu-tion on a offert un projet de re-construction qui piĂ©tine toujours.
Suite Ă la page (19)
Le mardi 5 Juillet 2011 ra-menait le bicentenaire de
lâIndĂ©pendance de la RĂ©publique Bolivarienne du Venezuela. En cette occasion, lâambassadeur du Venezuela en HaĂŻti, lâHonorable Pedro Antonio Canino Gonzalez a dĂ©posĂ© une gerbe de fleurs au pied du monument Simon Bolivar, si-tuĂ© sur la place des Nations Unies au Bicentenaire. Simon Bolivar avait Ă©tĂ© le pĂšre de lâIndĂ©pendance VĂ©nĂ©zuĂ©lienne, il avait Ă©galement affranchi lâAmĂ©rique latine sous la domination espagnole au cours du 19e siĂšcle.
Dans son allocution, lâambassadeur Pedro Antonio C. Gonzalez, rendant hommage Ă HaĂŻti et aux fondateurs de la Na-tion haĂŻtienne a dĂ©clarĂ© : « HaĂŻti est la mĂšre et le pĂšre de la libertĂ© de lâAmĂ©rique latine. Avec Tous-saint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Henry Christophe, HaĂŻti est parvenue Ă se libĂ©rer du joug du colonialisme euro-pĂ©en. Maintenant, nous ne som-mes pas sur cette terre de libertĂ© pour lâexploiter, pour la dominer, pour augmenter la souffrance, la calamitĂ© de la population haĂŻti-enne. Nous ne sommes pas venus en HaĂŻti pour piller ses ressources en faisant semblant que nous sommes lĂ pour lâaider. Nous sommes ici pour apporter la soli-daritĂ© franche et sincĂšre Ă nos frĂšres haĂŻtiens. » Il a Ă©galement rappelĂ© le rĂŽle dâHaĂŻti dans la ba-
taille de lâIndĂ©pendance du Ven-ezuela, le 5 Juillet 1811.
Rappelons que dans le cadre de la coopĂ©ration du Venezuela Ă HaĂŻti, le peuple haĂŻtien a bĂ©nĂ©-ficiĂ© de beaucoup de choses dans le domaine de lâinfrastructure, de lâĂ©nergie Ă©lectrique, de lâĂ©ducation, de la SantĂ© et de lâalphabĂ©tisation. AprĂšs le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Venezuela figure parmi les premiers pays Ă apporter de lâaide humanitaire au peuple haĂŻtien et tout son support au gouvernement. En Juin 2010, le Venezuela a annulĂ© la totalitĂ© de la dette dâHaĂŻti qui sâĂ©levait Ă plus de 400 millions de dollars US. Le Venezuela maintient ac-tuellement ses missions humani-taires en HaĂŻti Ă son camp Fran-cisco de Miranda, promouvant la durabilitĂ© et la gestion de projets dans lâagriculture, lâĂ©nergie, le transport et la SantĂ©.
Lâambassadeur du Venezuela en HaĂŻti, lâHonorable Pedro Antonio
canino Gonzalez
Graduation de la 7e promotion de médecins haïtiens à Cuba
Au début du mois de Juillet 2011, une nouvelle promotion de 115
nouveaux mĂ©decins haĂŻtiens diplĂŽmĂ©s Ă Cuba a Ă©tĂ© diplĂŽmĂ©e Ă lâUniversitĂ© des Sciences MĂ©dicales de Santiago de la RĂ©publique Socialiste de Cuba. Cette nouvelle promotion porte le nombre total de mĂ©decins diplĂŽmĂ©s Ă Cuba Ă 731. Parmi ces diplĂŽmĂ©s 291 pour-suivent actuellement leur spĂ©cialisa-tion au pays de JosĂ© Marti et de Fidel Castro dont une centaine dans les do-maines spĂ©cifiques tels : la PĂ©diatrie, la Chirurgie, la GynĂ©cologie et la Car-diologie. Ces Ă©tudiants en mĂ©decine proviennent des couches dĂ©favorisĂ©es du pays qui nâauraient eu probable-ment aucune chance dâĂȘtre mĂ©decins de qualitĂ© si ce nâĂ©tait la coopĂ©ra-tion bilatĂ©rale Cubano-haĂŻtienne. Le recteur de lâuniversitĂ©, le docteur Rosa Della Castellano Deconger a rappelĂ© quâau cours de la cĂ©rĂ©monie de gradu-
ation les premiers mĂ©decins haĂŻtiens ont Ă©tĂ© diplĂŽmĂ©s en 2005 Ă Cuba, dans le cadre du programme initiĂ© en 1999, pour rĂ©pondre Ă lâengagement du leader de la rĂ©volution cubaine, le commandant Fidel Castro, de former mille (1000) mĂ©decins haĂŻtiens en dix (10) ans.
LâuniversitĂ© des Sciences mĂ©di-cales de Santiago de Cuba a Ă©tĂ© la pre-miĂšre institution de mĂ©decine issue de la rĂ©volution cubaine et depuis sa crĂ©-ation deux mille quatre cent quatre-vingt-douze (2,492) spĂ©cialistes de la SantĂ© ont Ă©tĂ© formĂ©s, provenant de 76 pays. Dans le domaine de la SantĂ©, depuis 1998, Cuba a Ă©tabli une Bri-gade mĂ©dicale en HaĂŻti qui a apportĂ© les soins de santĂ© Ă la population la plus reculĂ©e du pays rĂ©el. Depuis plus de dix ans, HaĂŻti figure parmi les pays qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© des fruits de la rĂ©vo-lution Cubaine.
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté8
TĂ©moignage de Jocelerme Privert contre Bernard Gousse !
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deux journalistes, propriĂ©taires de la radio PrĂ©vention et animateurs de lâĂ©mission appellĂ©e âles on ditâ, Ernst Joseph et Wolf Duralph Fran-çois ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s le mercredi 22 juin dernier, par le commissaire du gouvernement prĂšs le Tribunal de PremiĂšre Instance de la juridiction. Me Alix Civil. Les prĂ©tendues charg-es retenues contre les journalistes sont: diffamation, trouble de lâordre public et bris de bien publics.
Sur plainte du maire de Petit-GoĂąve, Justal Ronald et dâautres notables de la ville, les deux jour-
nalistes ont Ă©tĂ© invitĂ©s au Parquet de Petit-GoĂąve, le 22 juin 2011 pour rĂ©pondre aux questions relatives Ă des informations et opinions Ă©mises au cours de leurs Ă©missions diffusĂ©es sur les ondes de cette station. Au mo-ment de lâaudition, deux groupes de sympathisants qui accompagnaient respectivement les journalistes et la maire de la ville au tribunal se sont affrontĂ©s devant le Parquet. Des jets de pierres ont Ă©tĂ© lancĂ©s des deux cĂŽtĂ©s contre les locaux du Parquet, plusieurs personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es. Câest alors que le commissaire du gouvernement, Alix Civil, a ordonnĂ© lâarrestation des deux journalistes
qui se trouvaient dans son bureau. Selon le Secrétaire général de
SOS journalistes, Joseph Guyler C. Delva, le commissaire du gouverne-ment, Me Alix Civil [stabilise] les journalistes des actes de violence commis par des individus qui se sont affrontĂ©s devant le Parquet. Il a en outre indiquĂ© que le juge de paix, Me LĂ©andre, a Ă©galement procĂ©dĂ© Ă la fermeture de la station, posĂ© des scellĂ©s le mĂȘme jour sur les locaux de la station, emportĂ© des matĂ©riels dans un vĂ©hicule de la Police. Depuis lors, les deux journalistes ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©s au commissariat de Police de Carrefour, oĂč ils ont Ă©tĂ© dĂ©tenus
injustement. Des voix sâĂ©lĂšvent tant en Haiti quâĂ lâĂ©tranger, exigeant la libĂ©ration immĂ©diate des journalistes incarcĂ©rĂ©s pour leurs opinions.
Outre des arrestations illĂ©gales et arbitraires, des cas de tortures ont Ă©tĂ© relevĂ©es dans diffĂ©rents centres de dĂ©tentions et prison du pays. Le cas le plus Ă©mouvant et qui soulĂšve la conscience du grand public est celui de Serge DĂ©mosthĂšne alias Ti-zouzou a succombĂ© sous des actes de torture au commissariat de PĂ©-tion-Ville le mardi 14 Juin 2011. Son corps contusionnĂ© et ensanglantĂ© a Ă©tĂ© retrouvĂ© le mĂȘme jour aprĂšs son arrestation Ă la morgue de lâHĂŽpital
de lâUniversitĂ© dâEtat dâHaĂŻti (HUEH). Selon les informations, qui circulent Ă Port-au-Prince, la scĂšne de torture au commissariat de Po-lice de PĂ©tion-Ville, sâest dĂ©roulĂ©e en prĂ©sence des autoritĂ©s policiĂšres et judiciaires. Cet acte de barbarie est contraire Ă lâĂ©tablissement dâun Etat de droit et Ă la libertĂ© individuelle et rappelle Ă©trangement les agisse-ments horrifiants du rĂ©gime sangui-naire des Duvalier.
Les autoritĂ©s concernĂ©es se doivent de prendre les mesures nĂ©cessaires, ce avec cĂ©lĂ©ritĂ© et effi-cacitĂ©. Que les enquĂȘtes finissent par aboutir !
Des arrestations
De gauche Ă droite Bernard Honorat Gousse, Thierry Mayard Paul et Michel Martelly
Le sénateur Youri Latortue
Les sénateurs Jocelerme Privert et Hector Anacacis
Par Mona PĂ©ralte
Le vendredi 8 juillet dernier, une pétition issue de la chambre
du sĂ©nat, signĂ©e par 16 sĂ©nateurs allait au prĂ©sident Martelly pour lâavertir que la candidature de lâex-ministre de la justice, le cruel Bernard Gousse, Premier Ministre dĂ©signĂ© par le PrĂ©sident Sweet Micky Michel Martelly, ne serait pas agrĂ©e.
Les 16 sĂ©nateurs reprochent Ă Bernard Gousse dâĂȘtre un bour-reau directement impliquĂ© dans des cas dâarrestations illĂ©gales et arbitraires, de rĂ©pression, dâassas-sinat et de persĂ©cutions politiques, lors de son rĂšgne ministĂ©riel sous le gouvernement de facto, incons-titutionnel de Boniface Latortue (2004-2006).
Lâune des victimes, lâancien ministre de lâIntĂ©rieur sous le gouvernement de Jean Bertrand Aristide, Jocelerme Privert, signa-taire de la pĂ©tition, a reçu de son bourreau un appel tĂ©lĂ©phonique, le week-end dernier, implorant son pardon et essayant de lâamadouer.
Les raisons qui ont poussĂ© Privert Ă mettre Goussse nu sur la place publique tient du fait que ce dernier sans aucune gĂȘne avait fait savoir sur les ondes que câest Joce-lerme Privert lui-mĂȘme qui avait sollicitĂ© son arrestation pour raison de protection.
Pour lâhistoire voici le rĂ©cit de lâarrestation tel que racontĂ© par le sĂ©nateur de l âInite lui-mĂȘme, Jo-celerme Privert « Dans lâaprĂšs-mi-di du 5 avril 2004, aux environs de 4 heures, des hommes vĂȘtus de noir, cagoulĂ©s ont violĂ© ma de-meure. Ils ont saccagĂ© la maison, battu, torturĂ© les occupants de la maison. MĂȘme ma mĂšre, une vie-ille dame ĂągĂ©e de 80 ans, nâavait pas Ă©chappĂ© aux tortures des voy-ous. Moi, jâavais dĂ» me mettre Ă couvert, chez un de mes amis prĂšs de lâaĂ©roport.
Le prĂ©sident Martelly a dĂ©-signĂ© Maitre Bernard Gousse qui voulait mon intervention dans cette situation. Dâabord, officiel-lement, je nâĂ©tais pas au courant de la dĂ©signation. DeuxiĂšmement, sâagissant de mes contentieux personnels avec Bernard Gousse, je nâai jamais ratĂ© une occasion dây penser. Ainsi, quel que soit le sens de mon intervention, elle au-rait une relance de rĂšglement de compte. Donc, je prĂ©fĂ©rais quand mĂȘme garder un profil bas, par rap-port Ă toute saga qui tourne autour de ce personnage trĂšs controversĂ©, dĂ©signĂ© comme premier ministre.
Jâai Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© le 6 avril 2004 Ă 2 heures du matin par Maitre Bernard Gousse en personne. Jâai Ă©tĂ© conduit au PĂ©nitencier Ă bord dâun vĂ©hicule de lâambassade de France avec Bernard Gousse en personne.
Ma question maintenant, câest quoi cette vĂ©ritĂ© ? Alors Mai-tre Bernard Gousse, dans certaines de ses interventions cette semaine, a dit que les circonstances de cette arrestation sont connues de lui-mĂȘme et de Jocelerme Privert.
Effectivement, les circon-stances sont connues de nous deux, maitre Gousse et moi. Mais, lĂ oĂč MaĂźtre Gousse a pĂ©chĂ©, câest que nous ne sommes pas les deux Ă savoir cette vĂ©ritĂ©.
Nous devons rappeler pour lâopinion publique : mon chauf-feur, Albert Fabien, a Ă©tĂ© kidnappĂ©, sĂ©questrĂ© et torturĂ© dĂšs 4hers de lâaprĂšs-midi du 5 avril 2004 par un escadron de la mort, avec objectif de les diriger dans ma demeure. AprĂšs tant de bastonnades et de sĂ©vices physiques, il a finalement cĂ©dĂ©. A 10 heures du soir, il Ă©tait obligĂ© de conduire les assaillants chez moi. A ce moment, jâai dĂ» laisser ma maison pour me rĂ©fu-gier quelque part dâautre. Alors, je mâĂ©tais mis Ă appeler quelques amis de façon Ă pouvoir dĂ©finir la nature de cette opĂ©ration ma-cabre chez moi en pleine nuit. Ce qui mâinspirait Ă appeler certaines personnalitĂ©s, parmi lesquelles je cite : Pierre EspĂ©rance, Calixte Delatour, Me Camille Leblanc, et le prĂ©sident de la Chambre Franco haĂŻtienne de lâIndustrie et du Com-merce, Lyonel Etienne. Celui-ci a appelĂ© lâambassade de France. Deux agents diplomatiques de lâAmbassade mâont proposĂ© de ve-nir me chercher oĂč jâĂ©tais de façon Ă Ă©viter des ennuis Ă mes hĂŽtes. Et je suis sorti les rencontrer. Ils ont appelĂ© Me Bernard Gousse. On Ă©tait au Champ de Mars. Ber-nard Gousse leur a demandĂ© dâaller lâattendre Ă lâaĂ©roport Internation-al. CâĂ©tait une façon dâamadouer lâopinion publique pour lui faire croire que jâallais laisser le pays et quâon mâa arrĂȘtĂ© Ă lâaĂ©roport.
Nous sommes restĂ©s Ă lâaĂ©roport jusquâĂ 1 :30 du matin. Ce qui revient Ă dire que Me Gousse a pris 2 heures de temps pour nous rejoindre. Il mâa dit « jâai tenu Ă vous rencontrer. Jâai un mandat dâarrĂȘt pour vous».
Je lui ai demandĂ© Ă quel mo-tif ? Il mâa rĂ©pondu que câest en ce qui concerne le massacre de la Scierie. Je lui dis que je nâai rien Ă voir Ă ce prĂ©tendu massacre. Puis
jâai ajoutĂ© : vous avez un mandat pour moi, il est maintenant 2hres du matin. De quoi sâagit-il, de cet escadron de la mort qui saccage mon domicile ? Il mâa rĂ©pondu
que : câest la police.Je lui ai demandĂ© comment
expliquez-vous que des policiers vĂȘtus de noir et cagoulĂ©s peuvent-ils sâadonner Ă torturer ma famille et piller ma maison ? Il mâa rĂ©pon-du que les policiers Ă©taient en pos-session dâune copie du mandat.
Disant tout ceci, maitre, suis-je en Ă©tat dâarrestation ? Il mâa rĂ©pondu : en principe, oui. Je lui ai demandĂ©, si je suis obligĂ© de vous accompagner ce soir ? Il mâa rĂ©pondu positivement. Et câĂ©tait ma derniĂšre conversation avec Bernard Gousse. Comment pouvons-nous expliquer quâun mandat dâarrĂȘt, Ă©mis par un juge dâinstruction, se trouvant Ă 100km de Port-au-Prince (Saint Marc) puisse ĂȘtre entre les mains dâun ministre de la justice Ă 2hres du matin, pour exĂ©cution ?
Ce que je veux dire Ă Gousse,
câest que tout ce tĂ©moignage fait lâobjet dâun document de 20 pages que jâai distribuĂ© en avril 2006 Ă lâensemble des ambassades et agences accrĂ©ditĂ©es en Haiti. Ce
document a Ă©tĂ© envoyĂ© au conseil de SĂ©curitĂ© de lâONU, au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOnu Koffi Anan etc.
Donc, en rĂ©sumĂ©, nous ne sommes pas seulement deux Ă ĂȘtre en connaissance de cette vĂ©ritĂ©, mais bien le monde entier».
Dans quel pays peut-on voir une telle scĂšne, autre quâen Haiti, que des diplomates accrĂ©ditĂ©s dans un pays procĂšdent Ă lâarrestation dâun citoyen puis le conduisent en prison dans leur propre vĂ©hicule de service ?
Et malgré tout, Jocelerme Pri-vert, en dépit de ces abus concoc-tés contre sa vie et qui auraient pu
causer sa mort par un ancien min-istre et deux diplomates étrangers, a trouvé assez de courage pour ne pas les citer en justice.
Malgré ce témoignage ac-
cablant dâun pair, le sĂ©nateur Youri Latortue et un groupe de ses collĂšgues, issu des forma-tions politiques Ayiti Annaksyon, lâAlternative et autres seraient prĂȘts Ă voter en faveur de Me Gousse si ses piĂšces sont conformes aux exi-gences constitutionnelles estimant que la dĂ©marche des sĂ©nateurs du groupe majoritaire « nâa aucune valeur lĂ©gale ». Dâailleurs, Ă quoi sâattendre dâautre de Youri Lator-tue, puisquâau rĂšgne illĂ©gal de GĂ©-rard Latortue, lui et lâancien min-istre tortionnaire Bernard Honorat Gousse travaillaient pour le mĂȘme maĂźtre.
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 9Haïti Liberté
This Week in Haiti
The Shelters That Clinton BuiltThe first of two installments
WikiLeaked Cables Testify to PM Nomineeâs Repressive Past
By Isabel Macdonald and Isabeau Doucet
When Demosthene Lubert heard that Bill Clintonâs foundation was going to rebuild his col-
lapsed school at the epicenter of Haitiâs January 12, 2010, earthquake, in the coastal city of LĂ©ogĂąne, the academic director thought he was âin paradise.â
The project was announced by Clinton as his foundationâs first con-tribution to the Interim Haiti Recovery Commission (IHRC), which the former president co-chairs. The foundation described the project as âhurricane-proof... emergency shelters that can also serve as schools... to ensure the safety of vulnerable populations in high risk areas during the hurricane season,â while also providing Hai-tian schoolchildren âa decent place to learnâ and creating local jobs. The facilities, according to the foundation, would be equipped with power gen-erators, restrooms, water and sanitary storage. They became one of the IHRCâs first projects.
However, when Nation report-ers visited the âhurricane-proofâ shel-ters in June, six to eight months after theyâd been installed, we found them to consist of twenty imported prefab trail-ers beset by a host of problems, from mold to sweltering heat to shoddy con-struction. Most disturbing, they were manufactured by the same company, Clayton Homes, that is being sued in the United States for providing the Fed-eral Emergency Management Agency (FEMA) with formaldehyde-laced trail-ers in the wake of Hurricane Katrina. Air samples collected from twelve Haiti trailers detected worrying levels of this carcinogen in one, according to labora-
tory results obtained as part of a joint investigation by The Nation and The Nation Instituteâs Investigative Fund.
Clayton Homes is owned by Berkshire Hathaway, the holding com-pany run by Warren Buffett, one of the ânotableâ private-sector members of the Clinton Global Initiative, according to the initiativeâs website. (âMembersâ are typically required to pay $20,000 a year to the charity, but foundation of-ficials would not disclose whether Buf-fett had made such a donation.) Buffett was also a prominent Hillary Clinton supporter during the 2008 presidential race, and he co-hosted a fundraiser that brought in at least $1 million for her campaign.
By mid-June, two of the four schools where the Clinton Foundation classrooms were installed had prema-turely ended classes for the summer because the temperature in the trailers frequently exceeded 100 degrees, and one had yet to open for lack of water and sanitation facilities.
As Judith Seide, a student in Lu-bertâs sixth-grade class, explained to The Nation, she and her classmates regularly suffer from painful headaches in their new Clinton Foundation class-room. Every day, she said, her âhead hurts and I feel it spinning and have to stop moving, otherwise Iâd fall.â Her vision goes dark, as is the case with her classmate Judel, who sometimes canât open his eyes because, said Seide, âheâs allergic to the heat.â Their teacher regularly relocates the class outside into the shade of the trailer because the swelter inside is insufferable.
Sitting in the sixth-grade class-room, student Mondialie Cinéas, who dreams of becoming a nurse, said that
three times a week the teacher gives her and her classmates painkillers so that they can make it through the school day. âAt noon, the class gets so hot, kids get headaches,â the 12-year-old said, wiping beads of sweat from her brow. She is worried because âthe kids feel sick, canât work, canât ad-vance to succeed.â
Word about the studentsâ head-aches has made it all the way to the LĂ©ogĂąne mayorâs office, but like the students, their teachers and parents, Mayor Santos Alexis chalked it up to the intense heat inside the trailers.
But headaches were not the only health problems students, staff and parents at the Institut Haitiano-
Caribbean (INHAC) told us theyâve suffered from since the inauguration of the classrooms. Innocent Sylvain, a shy janitor who looks much older than his 41 years, spends more time than anyone in the new trailer classrooms, with the inglorious task of mopping up the water that leaks through the doors and windows each time it rains. He has felt a burning sensation in his eyes ever since he began working long hours in the trailers. One of his eyes is complete-ly bloodshot, and he said, âThey itch and burn.â Heâd previously been sensi-tive to eye irritation, but he says heâs had worse âproblems since the month of Januaryââwhen the schoolrooms opened their doors.
Any number of factors might be contributing to the headaches and eye irritation reported by INHAC staff and students. However, similar symptoms were experienced by those living in the FEMA trailers that were found by the Centers for Disease Control and Pre-vention to have unsafe levels of form-aldehyde. Lab tests conducted as part of our investigation in Haiti discovered levels of the carcinogen in the sixth-grade Clinton Foundation classroom in LĂ©ogĂąne at 250 parts per billionâtwo and a half times the level at which the CDC warned FEMA trailer residents that sensitive people, such as children, could face adverse health effects. Assay Technologies, the accredited lab that analyzed the air tests, identifies 100 parts per billion and more as the level at which â65â80% of the population will most likely exhibit some adverse health symptoms... when exposed continually over extended periods of time.â
Randy Maddalena, a scientist specializing in indoor pollutants at Lawrence Berkeley National Labora-tory, characterized the 250 parts per billion finding as âa very high levelâ of formaldehyde and warned that âitâs of concern,â particularly given the small sample size. An elevated level of form-aldehyde in one of twelve trailers test-ed is comparable to the formaldehyde emissions problems detected in about 9% of similar Clayton mobile homes supplied by FEMA after Hurricane Katrina. Maddalena explained that in ânormalâ buildings, youâll see rates 12 to 25 times lower than 250 parts per billion, âand even thatâs considered above regulatory thresholds.â
continued on p(14)
Ten hurricane shelters were installed at the Institut Nationale Haitiano-caribbean in LĂ©ogĂąne. Headaches and eye irritations have been reported
since the inauguration of the new classrooms. At least one has high formaldehyde test levels
Isabeau D
oucet
By Ansel Herz & Kim Ives
Bernard Gousse, whom Haitian Pres-ident Michel Martelly nominated
for Prime Minister on Jul. 6, was so re-pressive, uncontrollable and ineffective as Haitiâs de facto Justice Minister sev-en years ago that Washington and its Haitian and international allies forced his resignation, secret U.S. Embassy cables show.
The cables were among a trove of 1,918 Haiti-related U.S. Embassy dispatches provided by the media or-ganization WikiLeaks to Haïti Liberté.
âHeâs an honest man. He has experience in public administration,â Martellyâs chief of staff Thierry Ma-yard-Paul told The Associated Press. âWe believe that Mr. Gousse can drive this country out of its turmoil.â
But the U.S. Embassy in Port-au-Prince came to a different con-clusion towards the end of Gousseâs last tenure as a public official, calling him a âcomplete failureâ as Justice Minis-ter. In separate cables, the Embassy and its interlocutors in Haiti decry his âmischief,â call him âstubborn,â and question whether he is an âobstacleâ to resolving the case of a high-profile political prisoner.
âEveryone, including his backers in the [Haitian] private sector, agreed that Gousse had been a complete fail-ure both on the security and justice fronts,â wrote then U.S. Ambassador James Foley in a Jun. 3, 2005 diplo-matic cable.
Gousseâs nomination for premier already seems doomed. On Jul. 8, 16 out of Haitiâs 30 Senators signed a resolution saying they would not ratify
him. The Senators, who are likely to be joined by other parliamentarians, said in their resolution that Gousse was unacceptable for the ârepression, arbi-trary arrests and killings in the neigh-borhoods of Port-au-Princeâ that were carried out under his auspices in 2004 and 2005.
Gousse is similar to François âPapa Docâ Duvalier in that he comes from a sector of Haitiâs ruling class which is so reactionary that it some-times has conflict with Washington. This sector traces its ideological roots back to President Dumarsais EstimĂ© (1946-50) and comprises other right-wing ideologues and spokesmen such as Col. Himmler RĂ©bu, former ârebelâ leader Guy Philippe, and even Michel Martelly. Its representatives often strike a faux-nationalist posture, citing âHai-tian sovereigntyâ when pressured by the U.S. to adopt certain democratic façades or bow to anti-corruption mea-sures and other imperial oversight. âWhile they adopt nationalist rhetoric, we know they are protected by and al-lied with the foreign military occupa-tion of Haiti,â said Ben Dupuy of the progressive National Popular Assembly (APN) in 1997 in summarizing this sectorâs nature.
So, it was not so much Gousseâs brutality that alienated the U.S. and its allies, but his refusal (at least in ac-tions) to operate under the command of the UN occupation force â known as MINUSTAH â which Washington set in place to oversee Haiti after the Feb. 29, 2004 coup against former President Jean-Bertrand Aristide.
For example, on Feb. 28, 2005, Gousse deployed the Haitian police to repress a demonstration in Belair mark-
ing the one-year anniversary of the coup, killing at least six protestors and wounding many more. MINUSTAHâs Brazilian military commander Lt. Gen. Augusto Heleno Ribeiro complained to the Associated Press the next day that the police killings âhad poisoned an at-mosphere that peacekeepers had been working to improve for two months,â and that now MINUSTAH was âbeing received with a completely different attitudeâ by the population.
Heleno was seconded on Mar. 4 by MINUSTAHâs civilian chief Juan Ga-briel Valdes who told the Miami Herald that âwe cannot tolerate executions, we canât tolerate shooting out of con-trol, we will not permit human rights abuses,â promising that âU.N. peace-keepers will intervene -- and use force if necessary -- if Haitian police attack unarmed civilians again.â
UN officials were also complain-ing to the U.S. Embassy. The UNâs CIVPOL (Civilian Police) Canadian commissioner David Beer told the Em-bassyâs political officer that âhis plans for HNP [Haitian National Police] deployment along with CIVPOL have been stymied for months,â according to a secret Jun. 7, 2005 cable. Gousse effectively headed the police, and âde-spite professed agreement by the HNP, [...] the plan has not been put into practice.â
Beer also âinsisted that the Crowd Control Unit (CIMO) not be deployed without a CIVPOL escort, but the agreement is often ignored in practice,â as occurred during the fateful Feb. 28, 2005 demonstration.
âThere are still incidents, Beer claimed, where Minister of Justice Gousse sends CIMO out on his direct
order, circumventing Beerâs controls,â the cable reported. âBeer said the May 22 [2005] incident in Bel Aire [sic] in which a SWAT officer was killed was an example of Gousseâs mischief.â
Another case of UN dissatisfac-tion with Gousse is outlined in a Jun. 9, 2005 cable where MINUSTAHâs elections chief GĂ©rard Le Chevallier complained about the Justice Ministerâs tampering with a foreign-drafted docu-ment that the UN was trying to pass off as Haitian. âLeChevallier complained June 1 that the draft [election] decree, which was submitted by the [Haitian Provisional Electoral Council] CEP (ghostwritten by MINUSTAH) several
weeks ago, has been held up in the Council of Ministers by Justice Minis-ter Gousse, who has been insisting on what LeChevallier called âunhelpful changes,ââ the cable says.
The UN and U.S. also worried that Gousse was giving them a black-eye by holding many high-profile fig-ures from Aristideâs government and Lavalas Family party as uncharged and untried political prisoners.
Gousse suggested that Father GĂ©-rard Jean-Juste, a pacifist Catholic priest with close ties to Aristideâs party, had âengaged in terrorist actsâ when the regime placed him in prison, reported HaĂŻti ProgrĂšs in October 2004. Months later, after Amnesty International la-beled him âa prisoner of conscience,â the prosecutor conceded there was no evidence against Jean-Juste and he was released (only to be arrested again in July 2005).
The prisoner that most concerned the U.S. Embassy was Aristideâs former Prime Minister Yvon Neptune, who was also imprisoned on Gousseâs watch. To force the de facto authorities to either charge or release him after eight months of detention, Neptune went on hunger strike in February 2005, courting death and alarming the Embassy. Ambassa-dor Foley met with the leadership of the âInterim Government of Haitiâ or IGOH (as the de facto regime was called) â President Boniface Alexandre, his chief of staff Michel Brunache, and Prime Minister GĂ©rard Latortue â on Mar. 21, 2005 to pressure for resolution of Neptuneâs case, he reported in a Mar. 23, 2005 cable. After âstressing the utter unacceptability of Neptune dy-ing in IGOH custody,â Foley proposed
continued on p(18)
Bernard Gousse, Martellyâs latest prime minister nominee. He was de facto Justice Minister seven years
ago, but WikiLeaked cables cite the uN mission chief saying that his
removal âwould be a good thing for both justice and security in Haiti.â
Haiti E
xchan
ge
Par James Petras
« Je pense que vous ne vous rendez pas compte Ă quel point il est difficile aux opprimĂ©s de sâșunir. Leur malheur les unit (âŠ). Mais, sinon, leur malheur tend Ă les couper les uns des autres, car ils sont contraints dâșarracher de la bouche des autres les malheureuses miettes quâșon leur donne ».
Bertolt Brecht collected Plays Vol. 91
Il y a deux faits incontestables concer-nant les Etats-Unis: lâĂ©conomie et la
classe ouvriĂšre connaissent une longue crise financiĂšre qui dure depuis trois ans et qui ne montre aucun signe de vouloir se terminer ; il nây a eu ni rĂ©volte ma-jeure, ni rĂ©sistance nationale massive, ni manifestations de grande envergure.
Peu dâanalystes ont tentĂ© dâexpliquer ce paradoxe apparent et, ceux qui lâont fait ont apportĂ© des rĂ©ponses partielles qui, en fait, soulĂšvent plus de questions quâelles ne donnent de rĂ©ponses.
Les grandes lignes de lâĂ©tudeLa plupart des auteurs insistent
essentiellement sur une des facettes de ce paradoxe. Les analystes de la «crise» sâintĂ©ressent Ă lâĂ©tendue, la durĂ©e et la persistance de la crise Ă©conomique, soulignant ses lourdes consĂ©quences en matiĂšre de pertes dâemplois, de pro-tection sociale, de salaires et de rem-boursements de prĂȘts immobiliers, etc. Dâautres, en gĂ©nĂ©ral des progressistes, parlent surtout des manifestations lo-cales, des rĂ©actions critiques aux sond-ages, de rĂ©criminations occasionnelles Ă©manant dâapparatchiks syndicaux et les espoirs et les mises en garde dâuniversitaires et dâexperts quâune «rĂ©-volte» va prochainement Ă©clater, Ă un moment ou Ă un autre.
Parmi la minoritĂ© dâanalystes critiques moins optimistes, on trouve du dĂ©sespoir, ou, du moins, une vision plus pessimiste de ce «paradoxe». Ils Ă©voquent plusieurs obstacles politiques, organisationnels et psychologiques fer-mement ancrĂ©s qui empĂȘchent toute rĂ©volte ou mouvement de masse de se faire jour dans la population des Etats-Unis.
En gros, ces critiques voient en la classe ouvriĂšre et la classe moyenne des «victimes» du systĂšme, exploitĂ©es par de faux leaders, par la manipulation des mĂ©dias, le capitalisme et le systĂšme bipartite qui les empĂȘchent de dĂ©fendre leurs intĂ©rĂȘts de classe.
Dans cet essai, je propose une au-tre approche, Ă savoir que les «ennemis extĂ©rieurs» qui font obstacle Ă la rĂ©sis-tance de la classe ouvriĂšre et de la classe moyenne sont soutenus et encouragĂ©s par le comportement et lâintĂ©rĂȘt appar-ent au sein de ces classes. Nous verrons que lâeffet quâa eu la crise sur la classe ouvriĂšre et la classe moyenne, par sa nature et son envergure, a Ă©tĂ© mal inter-prĂ©tĂ© et, en consĂ©quence, lâimportance des contradictions internes au sein de ces classes nâa pas Ă©tĂ© bien Ă©valuĂ©e.
Les concepts-clés: expliquer la crise et ses effets.
Les crises Ă©conomiques, mĂȘme celles qui sont graves et durables, comme celle que connaissent les Etats-Unis aujourdâhui, ne touchent pas de la mĂȘme façon toutes les catĂ©gories de la classe ouvriĂšre et de la classe moyenne. Ces inĂ©galitĂ©s ont divisĂ© la classe ou-vriĂšre et la classe moyenne, entre ceux qui sont gravement touchĂ©s et ceux qui ne le sont pas, et qui, dans certains cas, en ont bĂ©nĂ©ficiĂ©. Cette division est un des facteurs-clĂ©s qui explique le manque de solidaritĂ© de classe et a conduit Ă des «contradictions» au sein mĂȘme de la classe ouvriĂšre et de la classe moyenne et entre elles.
Ensuite, le dĂ©veloppement inĂ©gal de lâorganisation sociale â en particulier du syndicalisme â entre les salariĂ©s du secteur public et ceux du secteur privĂ©, a eu pour effet que les premiers ont obtenu â ou conservĂ© - des avantages sociaux
plus importants, des augmentations de salaires, alors que les autres ont cĂ©dĂ© du terrain. Les employĂ©s du secteur public font appel aux finances publiques pour rĂ©tribuer leurs «intĂ©rĂȘts corporatistes» alors que les salariĂ©s du secteur privĂ© sont contraints de payer des impĂŽts de plus en plus Ă©levĂ©s Ă cause des mesures fiscales rĂ©gressives. Il en rĂ©sulte un con-flit dâintĂ©rĂȘt apparent ou rĂ©el entre les salariĂ©s du secteur public syndiquĂ©s, or-ganisĂ©s autour dâun ensemble dâintĂ©rĂȘts (qui leur est propre), et la masse des salariĂ©s du secteur privĂ© non syndiquĂ©s qui, ne pouvant pas obtenir des aug-mentations de salaires grĂące Ă la lutte des classes, sâallient Ă ceux (financĂ©s par le capital) qui demandent toujours moins dâingĂ©rence de lâĂ©tat pour exiger des rĂ©ductions budgĂ©taires pour les sal-ariĂ©s du public.
Le clivage politique, en particuli-er, parmi les dĂ©mocrates de la classe ou-vriĂšre et de la classe moyenne, rĂ©duit la solidaritĂ© de classe et affaiblit les mou-vements sociaux unitaires. On constate cela surtout pour les questions de guerre et de paix, de crise Ă©conomique et de rĂ©ductions de programmes sociaux. Quand les dĂ©mocrates sont au pouvoir, comme aujourdâhui, et que les guerres et les dĂ©penses pour les guerres se mul-tiplient, la majoritĂ© des militants pour la paix disparaissent du paysage, les ac-tions syndicales contre les rĂ©ductions budgĂ©taires visent les gouverneurs rĂ©-publicains, pas les dĂ©mocrates, mĂȘme si la classe ouvriĂšre et la classe moyenne (y compris les salariĂ©s du secteur pub-lic) sont trĂšs touchĂ©es.
Les principaux leaders syndi-caux millionnaires (qui perçoivent en moyenne un salaire annuel de plus de 300.000 dollars, hors avantages) aug-mentent la division en distribuant au parti dĂ©mocrate des millions de dollars pris sur les cotisations pour ĂȘtre sĂ»rs de conserver leur poste.
La sĂ©curitĂ© dâun poste de bureau-crate obtenue grĂące Ă lâalliance avec les Ă©lus des congrĂšs et les gouverneurs, les maires et les dirigeants de lâexĂ©cutif du parti contribue Ă augmenter la division au sein de la classe ouvriĂšre entre les «fonctionnaires avec un poste stable» et leurs partisans, dâune part, et le reste de la classe ouvriĂšre et de la classe moy-enne, de lâautre.
A partir de ces concepts-clĂ©s, nous allons voir maintenant «les condi-tions objectives dâune crise», une Ă©tude critique de certaines explications du «paradoxe», puis examiner en dĂ©tail les «contradictions internesââ et conclure en exposant briĂšvement certains Ă©lĂ©ments de rĂ©ponse pour rĂ©soudre ce paradoxe.
La crise économique est bien réelle, profonde et durable
Les symptĂŽmes et les structures dâune crise Ă©conomique profonde sont parfaitement visibles pour tous sauf pour les plus obtus qui trouvent des excuses au gouvernement ou pour quelque Ă©conomiste de renom: le chĂŽ-mage et le sous-emploi ont atteint un taux entre 18 et 20 %. Une famille sur trois est directement touchĂ©e par la perte dâemploi. Un mĂ©nage sur 10, propriĂ©-taire dâune maison, est soit en retard de paiement des remboursements du prĂȘt, soit menacĂ© de saisie. Plus de la moitiĂ© des chĂŽmeurs actuels (9,1 %) sont au chĂŽmage depuis au moins six mois. Les rĂ©ductions massives des dĂ©penses pub-liques et des investissements publics se sont soldĂ©es par la suppression des programmes de santĂ©, dâĂ©ducation et de protection sociale pour des dizaines de millions de mĂ©nages Ă faibles reve-nus, dâenfants, de personnes ĂągĂ©es et dâhandicapĂ©s.
Les compagnies privĂ©es ont supprimĂ© ou rĂ©duit lâassurance-maladie des salariĂ©s, laissant plus de 50 millions de travailleurs sans couverture mĂ©dicale et 30 millions dâautres avec une couver-ture mĂ©dicale insuffisante. Les exonĂ©ra-tions dâimpĂŽts, les taxes rĂ©duites et rĂ©-gressives ont augmentĂ© les impĂŽts des salariĂ©s, ce qui a diminuĂ© leur revenu net. Les augmentations des cotisations pour la retraite et lâassurance maladie
qui ont été imposées aux salariés de la classe ouvriÚre et de la classe moyenne ont encore fait baisser leurs revenus.
Lâaugmentation des dĂ©penses pour au moins quatre guerres (en Irak, en Afghanistan, au Pakistan et en Lib-ye), les prĂ©paratifs pour une cinquiĂšme (lâIran), le soutien Ă lâĂ©tat le plus mili-tarisĂ© du monde (IsraĂ«l) et un appareil dâĂ©tat policier omniprĂ©sent et coĂ»teux (les services du DĂ©partement de la SĂ©-curitĂ© IntĂ©rieure coĂ»tent Ă eux seuls 180 milliards de dollars) ont gravement dĂ©-tĂ©riorĂ© le niveau de vie, que ce soit en matiĂšre dâenvironnement, de travail ou dâespace de loisirs.
Le pouvoir politique liĂ© au capi-tal et la direction tyrannique sur le lieu de travail ont augmentĂ© la crainte, lâinsĂ©curitĂ© et la terreur parmi les em-ployĂ©s qui risquent de se retrouver avec des cadences de travail accĂ©lĂ©rĂ©es et la suppression arbitraire de dispositions comme la sĂ©curitĂ© sur le lieu de travail, les horaires de travail, etc.
Les emplois de services mal payĂ©s prolifĂšrent, les emplois bien rĂ©munĂ©rĂ©s sont sous-traitĂ©s, les usines sont dĂ©lo-calisĂ©es Ă lâĂ©tranger; les professionnels et les travailleurs moins bien payĂ©s sont importĂ©s de lâĂ©tranger, pour ĂȘtre mis en concurrence avec les travailleurs US sur lesquels il est fait pression pour baisser les salaires et rĂ©duire la protection so-ciale.
La crise Ă©conomique est enracinĂ©e dans la structure profonde du capital-isme US et ce nâest pas un «phĂ©nomĂšne cyclique» qui serait suivi dâune reprise dynamique, oĂč on retrouverait les em-plois, les logements, le niveau de vie et les conditions de travail perdus.
La réaction de la classe ouvriÚre et de la classe moyenne à la crise économique
Cette crise profondĂ©ment implan-tĂ©e et gĂ©nĂ©ralisĂ©e nâa pas fait naĂźtre de rĂ©voltes en proportion, pas mĂȘme un mouvement de protestation continu dâampleur nationale.
Au mieux, les manifestations locales organisĂ©es par des catĂ©gories spĂ©cifiques de la classe ouvriĂšre et la classe moyenne cherchaient Ă dĂ©fendre des intĂ©rĂȘts Ă©conomiques et corporat-istes limitĂ©s. Le mouvement social des fonctionnaires du Wisconsin Ă©tait aussi exceptionnel dans son action militante quâil Ă©tait isolĂ© et limitĂ© dans lâimpact national global. Alors que le gouver-neur rĂ©publicain de Californie et celui, dĂ©mocrate, de New York suppriment des milliards de dollars en salaires, retraites, et assurance-maladie Ă des centaines de milliers de salariĂ©s syndiquĂ©s de la fonction publique, les leaders syndicaux braillent sur la touche avec impuis-sance, incapables dâorganiser une quel-conque manifestation sĂ©rieuse, a fortiori un mouvement populaire.
Alors que les sondages montrent que la population est sur le plan indi-viduel trÚs inquiÚte au sujet de la crise économique et mécontente des deux
partis Ă la fois, la rĂ©action Ă la crise ne sâest pas concrĂ©tisĂ©e par un passage Ă lâaction, pas plus que nâa Ă©mergĂ© un quelconque mouvement de masseâ cela reste un mĂ©contentement personnel anodin.
Alors que des millions de per-sonnes de la classe ouvriĂšre et de la classe moyenne sont profondĂ©ment inquiĂštes Ă cause de la crise actuelle, il nây a pas eu pour autant de rĂ©percus-sions au niveau social ou politique, ni passĂ©es, ni prĂ©sentes ni dans un avenir proche.
Tous les espoirs exagérés et les «pronostics inquiétants» des libéraux et des gauchistes, des socialistes et des progressistes, qui annonçaient une «ré-volte des masses» prochaine, se sont avérés complÚtement erronés. La crise
se poursuit et la classe ouvriÚre et la classe moyenne, trÚs mécontentes, souffrent en privé, ressassant leurs griefs dans leur coin, peu disposées à se lancer dans des actions collectives de masse.
MĂȘme si les medias, mĂȘme si In-ternet, Facebook et Twitter, montrent des millions de gens qui manifestent, qui font grĂšve et qui sont mĂȘme allĂ©s jusquâĂ renverser des rĂ©gimes tyran-niques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, alors que mĂȘme les infos par-lent de grĂšves gĂ©nĂ©rales et dâoccupations massives Ă rĂ©pĂ©tition de places pub-liques par des salariĂ©s et des chĂŽmeurs en GrĂšce, en Espagne, au Portugal, en Italie et en France, les travailleurs aux Etats-Unis sont tĂ©tanisĂ©s, indiffĂ©rents, incapables dâen «tirer les leçons» et
Des millions de personnes de la classe ouvriÚre et de la classe moyenne sont profondément inquiÚtes à cause de la crise actuelle, il n'y a pas eu
pour autant de répercussions au niveau social ou politique, ni passées, ni présentes ni dans un avenir proche
une famille sur trois est directement touchée par la perte d'emploi. un ménage sur 10, propriétaire d'une maison, est soit en retard de paiement
des remboursements du prĂȘt, soit menacĂ© de saisie
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté10
La crise économique est enracinée dans la structure profonde du capitalisme uS
cette crise profondĂ©ment implantĂ©e et gĂ©nĂ©ralisĂ©e n'a pas fait naĂźtre de rĂ©voltes en proportion, pas mĂȘme un mouvement de protestation continu d'ampleur nationale
Classe ouvriÚre et Classe moyenne aux etats-unis: solidarité ou ConCurrenCe faCe à la Crise?
de se lancer dans lâ»action collective» mĂȘme lĂ oĂč les problĂšmes dâemplois et de rĂ©ductions sont similaires.
Pourquoi cette immobilité sociale face à la crise économique
Ce nâest pas par absence de «con-science» que quelque chose ne «tourne pas rond» dans ce pays. Il ne manque pas dâexperts pour tenter de sâattaquer au paradoxe qui existe entre la crise Ă©conomique et lâimmobilitĂ© sociale.
Plusieurs tentatives dâexplications circulent dans les mĂ©dias et sur Inter-net. Certains analystes ont recours Ă des explications psychologiques sur la passivitĂ© sociale, mettant cela sur le compte de la crainte gĂ©nĂ©rale de la vengeance patronale, la rĂ©pression de lâEtat, ou une impression de «futilité» face Ă lâindiffĂ©rence et Ă lâhostilitĂ© des partis politiques.
Lâargument psychologique a quelque pertinence car il indique cer-taines des causes immĂ©diates du non-engagement mais nâexplique pas, toute-fois, ce qui provoque cette «crainte» et cette futilitĂ©.
En rĂ©action, beaucoup de pro-gressistes critiques citent lâabsence ou la dĂ©ficience des organismes sociaux et dĂ©signent en particulier le dĂ©clin des
organisations syndicales, qui font que 93% des employés du secteur privé ne sont pas syndiqués et que les salariés syndiqués du secteur public se retrou-vent avec un pouvoir de négociation limité.
Si ces analystes ont raison de souligner la rĂ©ticence des responsables syndicaux millionnaires dâinnover et de lancer de nouvelles tentatives pour organiser les travailleurs, on peut se demander pourquoi la classe ouvriĂšre et la classe moyenne qui ne se syn-diquent pas nâont pas pris elles-mĂȘmes lâinitiative de sâorganiser. Les apparat-chiks syndicaux ont un long passĂ© de concessions faites au patronat sur le dos des travailleurs qui remonte Ă au moins une vingtaine dâannĂ©es et, cependant, ceux qui sont touchĂ©s de plein fouet et ceux qui ont perdu leur emploi nâont pas organisĂ© de rĂ©seau de solidaritĂ© alterna-tif.
Les analystes politiques insistent sur la nature oligarchique et restric-tive du systĂšme Ă©lectoral qui empĂȘche lâĂ©mergence de nouvelles initiatives po-litiques. Le coĂ»t des campagnes Ă©lecto-rales, qui se chiffre Ă plusieurs millions de dollars, lâemprise quasi-monopolis-tique quâont les Ă©lites des deux partis du capital sur les mĂ©dias et lâobstacle
juridique Ă franchir avant de pouvoir devenir candidat officiel, dĂ©couragent les Ă©lecteurs dĂ©goutĂ©s de soutenir de nouvelles initiatives dâun parti politique. Mais la question la plus complexe est de savoir pourquoi il nây a pas eu dâactions de masse, en dehors de la structure Ă©lectorale des partis, pour affronter lâoligarchie politique, le monopole capi-taliste des mĂ©dias, et pour changer les contraintes juridiques afin dâavoir le droit dâentrer effectivement dans lâarĂšne Ă©lectorale.
Pourquoi des actions de masse ont-elles lieu dans dâautres pays encore plus rĂ©pressifs, face Ă des contraintes juridiques similaires et des oligarchies bien implantĂ©es?
Si des «contraintes externes» semblables Ă celles quâșon trouve aux Etats-Unis conduisent Ă des rĂ©actions comportementales diffĂ©rentes, on peut se poser la question de savoir si les divergences au sein de la classe ou-vriĂšre et la classe moyenne ne peuvent pas ĂȘtre Ă lâșorigine de la passivitĂ© et lâșimmobilitĂ©.
Quelques auteurs, essentielle-ment de gauche, citent le divorce ou la distance qui existe entre les intellectuels/universitaires et les classes moyenne et ouvriĂšre forcĂ©es dâșaccepter des emplois en-dessous de leurs qualifications. Aux Etats-Unis, il y a peu dâșintellectuels â des auteurs engagĂ©s politiquement et des maĂźtres de confĂ©rence sur la poli-tique.
Ce qui passe pour lâșȎlite intel-lectuelle», ce sont des universitaires de profession, employĂ©s Ă plein temps, dont lâșattitude dans la vie quotidienne et en sociĂ©tĂ© ne varie guĂšre, quelles que soient les idĂ©es quâșils professent. Lâșimmense majoritĂ© des universita-ires de gauche considĂšrent quâșils font du «militantisme» en lisant leur prose devant leurs pairs Ă des «forums de gauche» ou «sociaux», qui varient peu, dans la prĂ©sentation et lâșimpact quâșils ont, des rĂ©unions classiques de profes-sionnels.
MĂȘme pour ces universitaires de gauche qui jouent un rĂŽle politique, celui-ci est en grande partie en rapport avec les caciques multimillionnaires des syndicats et leur appareil loyaliste. En consĂ©quence, les universitaires pro-gressistes nâșont guĂšre de contacts avec lâșimmense majoritĂ© des travailleurs qui sont en dehors des syndicats, ni avec ces sections syndicales dissidentes qui sâșopposent au rĂ©seau des syndicats liĂ©s au parti dĂ©mocrate et auxiliaires du pa-tronat.
Autre explication du «Paradoxe»Un des problÚmes majeurs qui
empĂȘche la comprĂ©hension du para-doxe, câest le traitement du concept-clĂ© de «crise». De nombreux analystes conçoivent la crise de façon holistique, en partant du principe que ce qui est «gĂ©nĂ©ral» ou «systĂ©mique» a un effet homogĂšne sur les classes moyenne et ouvriĂšre.
En fait, lâimmense majoritĂ©, di-
sons trois quarts dâentre eux, nâont pas Ă©tĂ© gravement touchĂ©s par la «crise». En supposant quâil y a environ 20% de chĂŽmeurs et de sous-employĂ©s, et si on y ajoute ceux qui ont subi des change-ments sĂ©rieux de statut, il reste encore au moins 70% dont la prĂ©occupation principale est de prĂ©server leur position de «privilĂ©giĂ©s» et de se dĂ©solidariser de ceux qui sont sortis de leur orbite classe-social.
Aux Etats-Unis, plus que dans nâimporte quel autre pays, les impor-tantes diffĂ©rences internes, entre em-ployĂ©s et chĂŽmeurs/sous-employĂ©s, se sont traduites par la concurrence entre eux, pas par la solidaritĂ©. Dans la plu-part des pays du monde, les travailleurs au chĂŽmage ou sous-employĂ©s peu-vent espĂ©rer recevoir un soutien actif de la part des travailleurs syndiquĂ©s, aux Etats-Unis, sitĂŽt que les salariĂ©s perdent leur emploi et ne peuvent plus payer leur cotisation syndicale, ils sont abandonnĂ©s. MĂȘme en matiĂšre de vie familiale, sociale et locale, ils sont con-sidĂ©rĂ©s comme un «coĂ»t», une menace potentielle sur la baisse des revenus de ceux qui ont un emploi. Ceux qui tra-vaillent considĂšrent les chĂŽmeurs et ceux qui ont de bas salaires comme un coĂ»t social, et donc, une charge finan-ciĂšre supplĂ©mentaire, plutĂŽt que comme des camarades de lutte pour imposer aux capitalistes de payer plus dâimpĂŽts et de rĂ©duire les dĂ©penses pour faire la guerre. Pour les travailleurs, «augmen-tation des impĂŽts» se traduit par «fuite des capitaux»; «rĂ©duction des dĂ©penses militaires» par «perte dâemplois dans lâindustrie de la guerre».
La segmentation au sein des classes moyenne et ouvriĂšre fonctionne Ă de nombreux niveaux. Le plus frap-pant, câest lâĂ©cart de salaire entre celui des responsables syndicaux haut-placĂ©s qui touchent plus de 300.000 dollars/an, sans compter les avantages, et celui des chĂŽmeurs/ sous-employĂ©s qui vi-vent avec moins de 30.000 dollars. Ces Ă©carts financiers jouent un rĂŽle impor-tant sur le plan politique et social.
Lâappareil syndical achĂšte sa «sĂ©curitĂ© de lâemploi» avec des dons de dizaines de millions de dollars quâil verse principalement au Parti dĂ©mocrate pour sâassurer que les syndicats con-serveront leur statut officiel et le droit aux nĂ©gociations collectives.
En dâautres termes, les syndicats qui reprĂ©sentent 12% de la population active, sont une «force captive» de lâEtat accablĂ© par la crise, ce qui exclut toute initiative sociopolitique qui reprĂ©senter-ait les revendications et les intĂ©rĂȘts des travailleurs sous-employĂ©s et des tra-vailleurs mal payĂ©s non syndiquĂ©s.
Les classes moyenne et ouvriÚre sont touchées différemment par les cri-ses: ceux qui ont un emploi et qui sont liés au Parti démocrate placent la fidélité au parti au-dessus de toute notion de solidarité de classe.
Ceux qui ont un emploi ne soutiennent pas les sans-emploi â ils les voient comme des rivaux qui se bat-tent pour avoir une part du gĂąteau de ressources qui sâamenuisent de plus en plus.
Si on examine ces deux groupes en dĂ©tail, on sâaperçoit que ceux qui sont mal payĂ©s, qui sont au chĂŽmage ou sous-employĂ©s sont souvent des jeunes de moins de 30 ans, des noirs, des latinos, et des parents isolĂ©s; ceux des classes moyenne et ouvriĂšre qui sont mieux payĂ©s sont plutĂŽt plus ĂągĂ©s, blancs, instruits et dâorigine anglo-juive. Les divisions ethnico-culturelles, gĂ©nĂ©rationnelles, et raciales jouent un rĂŽle beaucoup plus important aux Etats-Unis que partout ailleurs, Ă cause de lâĂ©limination de la notion de classe en matiĂšre dâidentitĂ© et de perspective, qui a annihilĂ© toute notion de solidaritĂ© de classe.
La segmentation au sein des classes moyenne et ouvriÚre est plus importante aux Etats-Unis parce que ceux qui ont un emploi stable profitent dans de nombreux cas des problÚmes que connaissent ceux qui sont au chÎ-mage ou sous employés.
Les saisies immobiliĂšres touchent plus de 10 millions de mĂ©nages in-capables de rembourser leur prĂȘt. Les banques, dĂ©sireuses de rĂ©cupĂ©rer une partie de leur argent, proposent de re-vendre les maisons Ă des prix dĂ©fiant toute concurrence.
Les acquĂ©reurs de maisons des classes moyenne et ouvriĂšre qui ont un emploi sont ravis dâacheter, mĂȘme si ceux de leur classe sociale sont expulsĂ©s et se retrouvent Ă la rue ou dans une caravane. Il nây a pas dâactions pour empĂȘcher ou manifester contre les ex-pulsions de voisins, de collĂšgues de tra-vail et/ou de parents; au lieu de ça, les gens se renseignent discrĂštement sur la date de la vente aux enchĂšres.
Les travailleurs qui sont mieux rĂ©munĂ©rĂ©s cherchent Ă obtenir des biens de consommation meilleur marchĂ© dans les grandes surfaces qui versent Ă leurs employĂ©s le salaire minimum. Les «in-tĂ©rĂȘts» des travailleurs sont dĂ©finis par les intĂ©rĂȘts immĂ©diats de consomma-teurs individuels et non pas en matiĂšre dâamĂ©lioration dâintĂ©rĂȘts stratĂ©giques Ă©manant du potentiel social et politique dâune classe sociale organisĂ©e.
Les propriĂ©taires de maisons des classes moyenne et ouvriĂšre qui ont un emploi se considĂšrent comme des «contribuables», et sâallient aux mag-nats capitalistes de lâimmobilier qui luttent pour faire baisser les impĂŽts en rĂ©duisant les services sociaux pour la classe ouvriĂšre Ă faibles revenus et les chĂŽmeurs.
Lâaugmentation des manifesta-tions contre les impĂŽts des classes bour-geoise, moyenne et ouvriĂšre est en fait le signe dâune guerre dâun segment de cette classe contre une autre. De toute Ă©vidence, un des segments se bat pour arracher les miettes de la bouche dâun autre segment.
MĂȘme au sein de la classe ou-vriĂšre syndiquĂ©e, il y a division. Une partie des travailleurs syndiquĂ©s a ob-tenu des augmentations de salaires, de retraites et dâassurance-maladie grĂące aux luttes collectives, sans se prĂ©occu-per des intĂ©rĂȘts, des revendications et des besoins de la marĂ©e de travailleurs non syndiquĂ©s, qui Ă©taient en train de passer Ă un statut infĂ©rieur tout en pay-ant davantage dâimpĂŽts. Câest ainsi que leurs Ă©carts socio-Ă©conomiques ont Ă©tĂ© politisĂ©s et exploitĂ©s par la droite - et que les secteurs public-privĂ© des classes moyenne et ouvriĂšre se sont trouvĂ©s Ă lutter les uns contre les autres pour rĂ©cupĂ©rer les miettes dâun budget en baisse.
Alors que les services publics de santĂ© et dâĂ©ducation se dĂ©tĂ©rioraient, les classes moyenne et ouvriĂšre se sont divisĂ©es entre ceux qui se sont tournĂ©s vers les cliniques et les Ă©coles privĂ©es et ceux qui sont restĂ©s dĂ©pendants des ser-vices publics, et qui fonctionnent grĂące aux fonds publics.
Ces catĂ©gories liĂ©es au «privé» sâopposaient aux impĂŽts qui servent Ă financer le secteur public, laminant toute solidaritĂ© de classe pour amĂ©liorer le financement et la qualitĂ© de la santĂ© et de lâĂ©ducation publiques.
conclusionIl est clair que la crise du capital-
isme a provoquĂ© des rĂ©actions contra-dictoires parmi les diffĂ©rents segments des classes moyenne et ouvriĂšre selon les intĂ©rĂȘts des uns et des autres. Le fait de ne pas sâidentifier Ă une classe, lâĂ©cart financier interne entre les lead-ers et leurs partisans, les divisions gĂ©-nĂ©rationnelles, ainsi que lâattachement partisan Ă un parti ont sapĂ© la solidaritĂ© de classe et conduit Ă des rĂ©criminations futiles et une hostilitĂ© diffuse.
La rivalitĂ© â et non pas la solidari-tĂ© â au sein des classes moyenne et ou-vriĂšre est la raison de lâimmobilitĂ© pro-fonde des AmĂ©ricains face Ă une crise Ă©conomique prolongĂ©e et qui sâaggrave.
On le constate aujourdâhui comme dans le passĂ©. Y a-t-il des pers-pectives pour un avenir diffĂ©rent? Y a-t-il une possibilitĂ© de rassembler les dif-fĂ©rentes catĂ©gories au sein des classes
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Pour la plupart des AmĂ©ricains, la lutte aujourd'hui, si tant est qu'elle existe, est dĂ©fensive â c'est une lutte pour conserver les derniers vestiges
de syndicats indépendants, pour défendre la sécurité sociale, les programmes de santé, l'éducation publique accessible à tous, les retraites
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Les travailleurs aux Etats-unis sont tĂ©tanisĂ©s, indiffĂ©rents, incapables d'en "tirer les leçons" et de se lancer dans l'"action collective" mĂȘme lĂ oĂč
les problĂšmes d'emplois et de rĂ©ductions sont similairescette crise profondĂ©ment implantĂ©e et gĂ©nĂ©ralisĂ©e n'a pas fait naĂźtre de rĂ©voltes en proportion, pas mĂȘme un mouvement de protestation continu d'ampleur nationale
Classe ouvriÚre et Classe moyenne aux etats-unis: solidarité ou ConCurrenCe faCe à la Crise?
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Huo : Je suis toujours intĂ©ressĂ© par ces projets qui meurent parce quâils ont Ă©tĂ© censurĂ©s ou parce quâils sont trop gros ou pour toute autre raison. Quels sont les projets de Wikileaks qui nâont pas vu le jour ?
JuLIAN ASSANGE : Il y en a beaucoup. Je ne suis pas certain que ce soit exact de dire quâils sont morts parce quâil faut espĂ©rer que beaucoup seront rĂ©alisĂ©s, ou sont en cours de rĂ©alisation. Nous sommes encore trop jeunes pour faire un bilan et dire «ah, ça câest quelque chose que nous aurions dĂ» faire». Mais nous avons effective-ment connu un Ă©chec.
Jâavais cette idĂ©e que le volume dâinformations Ă traiter et qui nâavait jamais Ă©tĂ© rendu public Ă©tait bien trop gros pour ĂȘtre gĂ©rĂ© uniquement par le QuatriĂšme Pouvoir. Pour prendre un exemple rĂ©cent, tous les journalistes du monde ne suffiraient pas pour faire une analyse des 400.000 documents que nous avons publiĂ©s sur lâIrak et, bien sĂ»r, ils ont aussi dâautres choses Ă faire. Jâai toujours su que ce serait le cas, jâĂ©tais confiant dans le volume dâinfor-mations que nous allions recevoir.
Nous avons donc pensĂ© Ă faire appel au bĂ©nĂ©volat, Ă tous ceux qui passent du temps Ă Ă©crire sur des sujets qui ne sont pas vraiment importants et les orienter vers les documents que nous avions publiĂ©s, un matĂ©riel qui reprĂ©sente un grand potentiel de chan-gement si les gens sâen saisissent, sâils lâanalysent, le remettent en contexte et le diffusent autour dâeux.
Jâai tout essayĂ©, mais en vain. Je voyais tous ces gens qui Ă©crivaient des articles pour Wikipedia, et tous ceux qui Ă©crivaient dans des blogs, surtout qui traitent des questions de guerre et de paix. Et je pensais Ă toute cette Ă©ner-gie gĂąchĂ©e. Lorsquâon demande aux blogueurs pourquoi ils nâĂ©crivent pas des articles originaux, ils rĂ©pondent « eh bien, nous nâavons pas de sources originales pour Ă©crire un article original ».
Alors je pensais que plutĂŽt que dâĂ©crire pour Wikipedia sur un sujet qui nâaura aucun effet sur la politique, la possibilitĂ© dâĂ©crire sur un rapport secret qui venait dâĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© au monde entier allait ĂȘtre irrĂ©sistible. Câest du moins ce que je croyais.
Mais je vais vous donner un exemple de ce que nous avons dĂ©cou-vert. Jâai publiĂ© un rapport secret des services de renseignement de lâarmĂ©e amĂ©ricains sur les Ă©vĂšnements Ă Fal-loujah lors de la premiĂšre bataille de Falloujah en 2004, et cela avait lâair dâĂȘtre un trĂšs bon document â recou-vert de tampons officiels et tout, avec de jolies cartes en couleur, et une bonne
description militaire et politique des Ă©vĂšnements, et mĂȘme du rĂŽle primor-dial dâAl Jazeera. Et il contenait une analyse sur ce que les Etats-Unis au-raient dĂ» faire, Ă savoir prĂ©parer politi-quement et psychologiquement la ville avant dây entrer. A Falloujah, certains sous-traitants de lâarmĂ©e US avaient Ă©tĂ© attrapĂ©s et pendus, et la riposte US a Ă©tĂ© dâenvahir la ville. Alors, Ă la place dâune opĂ©ration soigneusement prĂ©parĂ©e, on a assistĂ© Ă une escalade. Ils nâavaient mĂȘme pas mis en place les Ă©lĂ©ments politiques et mĂ©diatiques de soutien Ă une telle opĂ©ration.
CâĂ©tait un document trĂšs intĂ©res-sant, et nous lâavons envoyĂ© Ă 3000 personnes. Pendant cinq jours, rien nâa Ă©tĂ© publiĂ©. Puis, un petit rapport dâun ami Ă moi, Shaun Waterman Ă (lâagence de presse US) UPI, a Ă©tĂ© publiĂ© sous forme de dĂ©pĂȘche, puis un autre par un type appelĂ© Davis Isen-berg, qui passe la moitiĂ© de son temps au Cato Institute, mais qui lâa publiĂ© pour le magazine Asia Times. Mais avant la dĂ©pĂȘche dUPI, il nây avait rien chez les blogueurs, rien chez les gens de Wikipedia, rien de la part des intellectuels de gauche, rien du cĂŽtĂ© des intellectuels arabes, absolument rien. Quâest-ce qui se passait ? Pourquoi per-sonne nâa passĂ© du temps sur ce docu-ment extraordinaire ?
Jâen ai tirĂ© une conclusion Ă deux niveaux. PremiĂšrement, et pour ne fĂą-cher personne, ces gens ne savent pas mener le dĂ©bat intellectuel. Ils ont Ă©tĂ© pacifiĂ©s et se contentent de rĂ©agir aux grands mĂ©dias. Lorsque le New York Times publie quelque chose en premiĂšre page, lĂ ils rĂ©agissent. Alors prĂ©tendre quâils dĂ©busquent lâinformation et la rĂ©vĂšlent au public, ça câest une inter-prĂ©tation gĂ©nĂ©reuse.
Mais je crois que le principal facteur, pour ceux qui ne sont pas des professionnels, et peut-ĂȘtre aussi pour ceux qui le sont, est simplement quâils recourent Ă lâĂ©crit pour dĂ©fendre des valeurs qui sont en conformitĂ© avec le
support pour lequel ils Ă©crivent. Lâobjec-tif de la plupart des auteurs non-pro-fessionnels est de produire au moindre coĂ»t un contenu qui leur permettra de dĂ©montrer leur degrĂ© de conformitĂ© auprĂšs du groupe visĂ© et dâen sĂ©duire le plus grand nombre possible.
Si je suis, disons, un europĂ©en de gauche, pourquoi est-ce que lâana-lyse du document secret sur Falloujah ne mâintĂ©resserait-il pas ? En rĂ©alitĂ©, il mâintĂ©resse, mais la quantitĂ© de tra-vail Ă fournir comparĂ©e aux bĂ©nĂ©fices que je pourrais escompter en tirer nâest pas encourageante. Le travail Ă fournir serait de lire et de comprendre un docu-ment de 30 pages, et ensuite de rĂ©diger un article qui serait diffusĂ© au sein de son groupe et leur prouverait que ce document est important.
Câest dâailleurs ce que font le New York Times et les autres grands mĂ©dias. Et par la mĂȘme occasion, ils ont aussi organisĂ© le marchĂ© de leurs critiques. Il suffit de lire un seul article du New York Times et de publier une rĂ©action. Tout est dĂ©jĂ en place et exploitĂ©.
Huo : Vous avez des projets dâavenir ?
JuLIAN ASSANGE : Oui, beau-coup. Je vais en citer un qui est intĂ©res-sant. La phrase dâOrwell, « Celui qui contrĂŽle le prĂ©sent contrĂŽle le passĂ©, et celui qui contrĂŽle le passĂ© contrĂŽle lâavenir », nâa jamais Ă©tĂ© aussi vraie. Avec les archives Ă©lectroniques, avec toutes ces archives numĂ©riques, le con-trĂŽle du prĂ©sent permet de supprimer le passĂ© sans laisser de traces. Comme jamais auparavant, on peut faire dis-paraĂźtre, et pour toujours, le passĂ©, et sans laisser de traces.
La phrase dâOrwell est nĂ©e de ce qui est arrivĂ© en 1953 Ă la Grande En-cyclopĂ©die SoviĂ©tique. Cette annĂ©e-lĂ , Staline est dĂ©cĂ©dĂ© et Beria est tombĂ© en disgrĂące. Avant sa disgrĂące, la Grande EncyclopĂ©die SoviĂ©tique contenait une page et demi sur Beria. Il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© que la description flatteuse de Beria devait disparaĂźtre. Alors on a produit une page de mise Ă jour qui a Ă©tĂ© en-voyĂ©e Ă tous les dĂ©tenteurs connus dâun exemplaire de lâEncyclopĂ©die, en leur indiquant que la nouvelle page - une version augmentĂ©e sur le DĂ©-troit de BĂ©ring - devait ĂȘtre collĂ©e sur lâancienne.
Mais les lecteurs de lâEncyclopĂ©die pouvaient voir quâune page avait Ă©tĂ© collĂ©e par dessus ou que lâancienne avait Ă©tĂ© dĂ©chirĂ©e â en fait tout le monde se rendait compte de la substitution ou de lâomission, nous sommes donc au courant. Câest à ça que se rĂ©fĂ©rait Orwell.
En 2008, un des hommes les plus riches de la Grande-Bretagne, Nadhmi Auchi â un Irakien qui est de-venu riche sous un des ministĂšres du pĂ©trole de Saddam Hussein et qui est parti sâinstaller en Grande-Bretagne au dĂ©but des annĂ©es 80 â a engagĂ© toute une sĂ©rie dâactions en justice contre des journaux et des blogs. Il avait Ă©tĂ© condamnĂ© en France en 2003 pour cor-ruption par la juge Eva Joly en rapport avec le scandale ELF.
Huo : Elle Ă©tait la juge dâinstruction. Je mâen souviens, je
vivais en France Ă lâĂ©poque. La presse en parlait tous les jours.
JuLIAN ASSANGE : Exact. Nadhmi Auchi a des intĂ©rĂȘts partout dans le monde. Sa sociĂ©tĂ© de holding au Luxembourg chapeaute plus de 200 sociĂ©tĂ©s. Il a des sociĂ©tĂ©s au nom de sa femme au Panama, des intĂ©rĂȘts au Liban et dans le marchĂ© des tĂ©lĂ©com-munications en Irak, et il est accusĂ© dâĂȘtre impliquĂ© dans le trafic dâarmes en Italie. Il a aussi un investissement de 2 milliards de dollars prĂšs de Chicago.
Il est aussi le principal financier dâun dĂ©nommĂ© Tony Rezko, qui Ă©tait un des principaux rĂ©colteurs de fonds dâObama, pour ses diffĂ©rentes cam-pagnes avant celle de la prĂ©sidence, pour le SĂ©nat par exemple.
Rezko levait des fonds aussi pour Rob Blagojevich, lâancien gouverneur de lâIllinois tombĂ© en disgrĂące. Rezko a Ă©tĂ© condamnĂ© pour corruption en 2008. Mais en 2008, Barack Obama Ă©tait dans la course contre Hillary Clin-ton pour la nomination Ă la candidature du Parti DĂ©mocrate. Alors on sâest intĂ©-ressĂ© Ă Tony Rezko, qui Ă©tait impliquĂ© dans lâachat dâune maison pour Barack Obama. Et on sâest intĂ©ressĂ© ensuite Ă la source dâune partie du financement de lâachat de cette maison, et de lĂ on sâest intĂ©ressĂ© Ă Nadhmi Auchi, qui Ă lâĂ©poque avait donnĂ© Ă Tony Rezko 3,5 millions de dollars en violation dâune dĂ©cision de justice. Auchi a en-suite ordonnĂ© Ă un cabinet dâavocats, Carter-Ruck, de poursuivre tous ceux qui avaient publiĂ© quelque chose sur lâaffaire de corruption de 2003 en France.
Et ces articles ont commencĂ© Ă ĂȘtre retirĂ©s, Ă disparaĂźtre de partout.
Huo : Ils étaient littéralement supprimés des archives électroniques.
JuLIAN ASSANGE : Oui. Le quotidien The Guardian a retirĂ© trois ar-ticles. Le Telegraph, un. Et il y en a eu dâautres. Si vous tapez lâadresse de ces articles vous tombez sur une page « not found », la page nâexiste plus. Il nâest pas dit que la page a Ă©tĂ© retirĂ©e sous la menace dâactions en justice, seulement que lâarticle nâexiste plus, quâil a mĂȘme cessĂ© dâavoir existĂ©. Des portions de notre histoire sont donc en train de disparaĂźtre comme si elles nâavaient ja-mais existĂ©.
Huo : Ce qui est trĂšs diffĂ©rent des livres â mĂȘme avec les dictateurs qui tentent de supprimer ou de brĂ»ler un livre, il y avait toujours des copies qui traĂźnaient. Les livres ont cette ca-pacitĂ©, nâest-ce pas ? On ne peut jamais vraiment les Ă©liminer totalement.
JuLIAN ASSANGE : Exact. Avec les journaux, câest trĂšs diffĂ©rent, et câest trĂšs diffĂ©rent aussi avec la Grande EncyclopĂ©die SoviĂ©tique. La situation actuelle est bien pire. Alors que faire ?
Je veux mâassurer que Wikileaks ne sera jamais corrompu de cette maniĂšre. Nous nâavons jamais dĂ©publiĂ© quelque chose qui a Ă©tĂ© publiĂ©e. Câest facile pour moi de le dire, mais com-ment convaincre le public ? Impossible.
Il y a certaines choses que nous avons pris lâhabitude de faire, comme fournir des clĂ© de cryptage pour cer-tains fichiers que nous avons publiĂ©s, ce qui permet de faire une vĂ©rification partielle si vous avez une portion dâun fichier cryptĂ©. Mais cela ne suffit pas. Et nous sommes une organisation dont le contenu est constamment sous at-taque. Nous avons eu plus de 100 menaces sĂ©rieuses dâactions en justice, et de nombreuses actions des services de renseignement et autres.
Mais ce problĂšme, et sa solution, est aussi la solution Ă un autre prob-lĂšme, qui est celui-ci : comment dĂ©sign-er de maniĂšre consistante et globale une portion de notre mĂ©moire collective de maniĂšre Ă pouvoir sây rĂ©fĂ©rer avec prĂ©cision ? Et lorsque je parle de sây rĂ©-fĂ©rer, je ne parle pas de le faire comme
nous le faisons maintenant, dans une conversation, mais Ă travers lâespace et le temps.
Par exemple, si je commence Ă parler du Premier Amendement, que vous connaissez, dans le cadre de la prĂ©sente conversation. Je parle du pre-mier amendement de la Constitution des Etats-Unis. Mais quâest-ce que cela signifie ? Ce nâest quâune abstrac-tion de quelque chose. Imaginez que ce premier Amendement nâexiste que sous forme numĂ©rique, et que quelquâun comme Nadhmi Auchi sây attaque et le fait disparaĂźtre pour toujours, ou le fait remplacer par un autre texte. Bon, nous savons que le premier amendement a Ă©tĂ© recopiĂ© partout alors, dans ce cas, ce sera facile Ă vĂ©rifier. Sâil y a un doute au cours de notre conversion sur le pre-mier amendement, ou si on veut vĂ©rifier un dĂ©tail, on pourra trouver une copie nâimporte oĂč, et toutes les copies seront identiques. Mais ça câest parce que le texte est court et ancien et trĂšs rĂ©pandu.
Dans le cas de Nadhmi Auchi, huit articles ont Ă©tĂ© retirĂ©s. Mais des retraits similaires, sous des pressions juridiques ou politiques, il y en a par-tout. Et ce nâest que la partie visible de lâiceberg. Et il y a aussi toutes les formes de suppression moins intention-nelles mais plus pernicieuses, comme par exemple lorsquâune sociĂ©tĂ© fait fail-lite et disparaĂźt en mĂȘme temps que ses archives Ă©lectroniques.
Il faut donc trouver un moyen pour pouvoir identifier chaque informa-tion, indĂ©pendamment de sa reprĂ©sen-tation - texte, video, audio - un moyen oĂč le nom de lâobjet serait intrinsĂšque-ment liĂ© Ă ce quâil est. Un moyen oĂč le nom servirait Ă se rĂ©fĂ©rer Ă une infor-mation, et si quelquâun tente de modi-fier cette information, ce serait soit im-possible, soit facilement dĂ©tectable. En fait il existe bien un moyen pour crĂ©er des noms qui dĂ©pendent intrinsĂšque-ment du contenu intellectuel, sans con-sidĂ©ration de facteurs extrinsĂšques.
Je vais essayer dâĂȘtre plus clair : imaginez que lâURL (lâadresse inter-net dâune page â NdT) soit le nom de quelque chose. Imaginez par exemple que le texte de la bible de King James dans le Projet Gutenberg soit dĂ©signĂ© par un URL. Cet URL est un raccourci, facile Ă manier, qui vous amĂšne directe-ment au texte en question.
Mais le problĂšme avec cet URL est quâil ne dĂ©signe rien en tant que tel. Il renvoie vers une page, une page dont le contenu est contrĂŽlĂ© par une organ-isation ou une entreprise, celle qui est propriĂ©taire du site.
On peut parfaitement imaginer que les responsables du projet Guten-berg dĂ©cident de substituer le texte de la bible par celui du Talmud. Lâadresse de la page, lâURL, ne changera pas pour autant. Câest toute une question de volontĂ© de la part de celui qui con-trĂŽle le contenu de la page Ă lâadresse en question.
Huo : Câest devenu une affaire privĂ©e.
JuLIAN ASSANGE : Exacte-ment. Nous subissons tous la priva-tisation des mots, une privatisation dâabstractions fondamentales que les ĂȘtres humains emploient pour commu-niquer. La maniĂšre de faire rĂ©fĂ©rence Ă notre mĂ©moire collective est en train dâĂȘtre privatisĂ©e, en train dâĂȘtre aspirĂ©e dans des noms de domaines contrĂŽlĂ©s par des sociĂ©tĂ©s privĂ©es, des institu-tions ou des Ă©tats.
Huo : Ce nâest donc plus ce que Lawrence Weiner appelait un « contenu public libre », mais le contraire.
JuLIAN ASSANGE : Oui, le contraire. Et nous pourrions assister Ă des changements dĂ©libĂ©rĂ©s, pernicieux, comme quelquâun qui remplacerait volo-ntairement le texte de la bible de King James par celui du Talmud. Bien sĂ»r, dans ce cas il est peu probable que cela arrive.
Suite Ă la page (15)
Julian Assange
Nadhmi Auchi
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 13Haïti Liberté
Perspectives
Les cinq : Lettre de juillet Ă Obama
Soudan
Un formidable point dâappui pour Washington dans la rĂ©gion
Bicentenaire de la dĂ©claration dâindĂ©pendance du Venezuela
Les nouvelles républiques bananiÚres sont en Europe
Monsieur le Président,
Les cinq cubains Gerardo HernĂĄn-dez Antonio Guerrero, Fernando
GonzĂĄlez, RamĂłn Labañino et RenĂ© GonzĂĄlez. sont emprisonnĂ©s dans votre pays depuis prĂšs de treize ans.Ils Ă©taient venus infiltrer les milieux terroristes de Miami pour Ă©viter les at-tentats qui se multipliaient contre les infrastructures touristiques de La Ha-vane dans les annĂ©es quatre vingt dix. La remise de documents au FBI en juin 1998 par le gouvernement Cubain sur les agissements passĂ©s et Ă venir de la mafia de Floride a Ă©tĂ© Ă lâorigine de leur arrestation.
Les interventions publiques de personnalités, aussi bien dans votre pays que dans le monde entier se sont multipliées ces derniers mois en faveur de ces cinq patriotes.
Quelques exemples : Le 27 mars 2011, lâex prĂ©sident des Etats-Unis Jimmy Carter, laurĂ©at du prix Nobel de la Paix 2002 dĂ©clarait lors de sa visite privĂ©e Ă La Havane : « âŠJe crois que la rĂ©tention des cinq cubains nâa pas de sens, les tribunaux Ă©tats-uniens et aussi les organisations de droits de lâhomme dans le monde ont eu des doutes. Maintenant, ils en sont Ă 12 ans passĂ©s en prison et jâespĂšre que dans un futur proche ils seront libĂ©rĂ©s afin de rentrer dans leurs foyers ⊠»
Presque simultanĂ©ment, Wayne S. Smith, ancien chef de la Section des IntĂ©rĂȘts AmĂ©ricains Ă la Havane (officine qui joue le rĂŽle dâambassade) sâexprimait dans le mĂȘme sens. Cet humaniste a obtenu le prix Gandhi de la paix en 1992, et celui des Droits de lâHomme en 2008.
Voici quelques extraits de sa longue intervention publiĂ©e sous le titre âMore Chicanery in the Cases of the
Cuban Five » le 28 mars dans « Cen-ter for International Policy »: âBeau-coup dâAmĂ©ricains semblent croire que les dĂ©sormais cĂ©lĂšbres cinq Cubains espionnaient les Etats-Unis pour le compte de La Havane, et mĂ©ritent donc les annĂ©es de prison dont ils ont Ă©copĂ©. Mais câest loin de la vĂ©ritĂ©. En effet, alors quâils Ă©taient effectivement membres du Service de Renseignement Cubain ils avaient Ă©tĂ© envoyĂ©s aux Ătats-Unis non pas pour espionner le gouvernement amĂ©ricain ou une de ses entitĂ©s, mais pour infiltrer certaines or-ganisations dâexilĂ©s cubains et recueillir des informations sur les activitĂ©s ter-roristes quâelles menaient contre Cuba (...) il nâest pas surprenant quâen aoĂ»t 2005, les trois juges de la Cour dâappel du onziĂšme arrondissement Ă Atlanta chargĂ©s de lâappel des Cinq, aient an-nulĂ© les condamnations du tribunal de Miami et ordonnĂ© un nouveau procĂšs. Cette dĂ©cision nâĂ©tait pas pour plaire Ă lâadministration Bush. Câest ainsi que le 31 octobre 2005 la Cour dâappel au complet, formĂ©e de douze juges, a dĂ» revoir les conclusions du panel des trois juges. Le 4 juin 2008, cette cour dâap-pel confirmait la condamnation initiale de la Cour de Miami, ramenant lâaffaire
à sa case départ. La volonté de la Mai-son Blanche était faite.
LâannĂ©e suivante, cependant, avec la venue du nouveau prĂ©sident Ă la Maison Blanche, nous pouvions espĂ©rer un avis favorable pour que lâaffaire soit entendue auprĂšs de la Cour SuprĂȘme de Justice. HĂ©las, en mai 2009, Elena Kagan, reprĂ©sentant le gouver-nement de Barack Obama, a Ă©mis un avis dĂ©favorable Ă une telle audience. Câest triste et regrettable de voir quâune telle injustice nâait pu ĂȘtre corrigĂ©e Ă ce niveau. Il reste maintenant un dernier recours, celui dâun appel collatĂ©ral ... »
AprĂšs avoir dĂ©taillĂ© la sollicita-tion d âappel collatĂ©ral de Gerardo Her-nĂĄndez et dâAntonio Guerrero devant la Cour du district de Sud Floride, Wayne S. Smith conclut : «Sur la base de ces dossiers dâinformation juridique, Gerar-do et Antonio devraient bĂ©nĂ©ficier de la tenue dâun nouveau procĂšs et leurs condamnations injustes, revues. Au vu de lâhistoire passĂ©e, il est cependant difficile dâĂȘtre optimiste. Pourtant il faut que la justice soit faite sur lâaffaire des Cinq afin de gommer cette tache faite Ă lâhonneur du systĂšme amĂ©ricain de Justice. »
Ce nâest pas encore fait, quand on voit que le 14 juin dernier, le ter-roriste Posada carilles a Ă©tĂ© accueilli en hĂ©ros par le maire de Hialeah, du comtĂ© de Miami-Dade, qui lui a remis les clefs de sa ville !
Trois mois plus tard, le premier juin, câest au tour dâun ancien ministre de la Justice des Etats-Unis, Ramsey Clark, de sâexprimer en faveur des Cinq. Se montrant optimiste il a dĂ©clarĂ© lors de sa visite Ă Cuba, dans le pro-gramme de tĂ©lĂ©vision Table Ronde: «... Jâai toujours Ă©tĂ© optimiste et jâespĂšre que ces cinq hommes courageux seront
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Barack obama le prĂ©sident des Etats-unis Câest le 5 juillet 1811, sous lâimpulsion
des gĂ©nĂ©raux Francisco de Miranda et Simon Bolivar, quâun congrĂšs rĂ©uni Ă Caracas dĂ©clare lâindĂ©pendance du Venezuela.
Le processus a dĂ©butĂ© le 19 avril 1810, date Ă laquelle le conseil mu-nicipal de Caracas a pris le pouvoir au nom du roi dâEspagne Ferdinand VII, et
a dĂ©posĂ© le commandement espagnol. LâEspagne Ă©tait alors en pleine guerre contre la France de NapolĂ©on. Le roi Ferdinand VII avait dĂ» abdiquer et un Conseil de RĂ©gence avait Ă©tĂ© Ă©tabli Ă CĂĄdiz, le dernier port contrĂŽlĂ© par les espagnols, tandis que NapolĂ©on insti-tuait Joseph Ă la tĂȘte du pays.
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Signature de l'acte d'indĂ©pendance du Venezuela (1811), par le peintre vĂ©nĂ©zuelien MartĂn Tovar y Tovar (1876). col. GalerĂa de Arte Nacional
Par Pierre Barbancey
LâĂ©quation paraĂźt simple. Un rĂ©fĂ©ren-dum est organisĂ© au mois de jan-
vier. Il consacre la volontĂ© largement majoritaire du peuple du Sud-Soudan dâaccĂ©der Ă lâindĂ©pendance. Un fait ac-ceptĂ© par la communautĂ© internationale, qui se prĂ©pare Ă accueillir le petit dernier en son sein. En rĂ©alitĂ©, la situation est plus complexe quâil y paraĂźt. Dâabord, parce quâon oublie trop souvent que la longue lutte menĂ©e par lâArmĂ©e de libĂ©ration du peuple du Soudan (SPLA, devenu depuis Mouvement, SPLM) sous la direction de son chef historique, John Garang, ne visait pas Ă lâindĂ©pendance mais Ă une autonomie au sein dâun Sou-dan fĂ©dĂ©ral et dĂ©mocratique. Une vision que ne partageaient pas les Ătats-Unis, longtemps hostiles Ă ce mouvement qui, avant 1991, câest-Ă -dire au temps de la
guerre froide, se trouvait dans le camp opposé aux Occidentaux.
PoussĂ© par diffĂ©rents lobbies, pĂ©-trolier bien sĂ»r, mais aussi Ă©vangĂ©lique avec la volontĂ© de dĂ©fendre les « chrĂ©-tiens du sud » contre « les musulmans du Nord », Washington a pressĂ© pour quâun accord soit signĂ© entre Juba et Khartoum. Ătrangement, quelques mois Ă peine aprĂšs la signature de cet accord, John Garang trouvait la mort dans un accident dâhĂ©licoptĂšre⊠Ce nâest quâavec la disparition du leader du SPLM que la volontĂ© dâindĂ©pendance, portĂ©e par son successeur, Salva Kiir, a Ă©tĂ© placĂ©e au centre de la problĂ©matique. Pour Washington, câest un formidable point dâappui dans cette Afrique de lâEst instable mais qui regorge de richesses, borde la mer Rouge et oĂč coule le Nil, lâor bleu. Pour lâAfrique, le risque est grand de voir dâautres Ătats imploser au grĂ© de revendications sĂ©paratistes.
Surtout, ces prĂ©cĂ©dents pourraient trĂšs bien gagner le Moyen-Orient. On sait que dans les scĂ©narios Ă©laborĂ©s par les stratĂšges amĂ©ricains, celui de la crĂ©a-tion de micro-Ătats basĂ©s sur des no-tions ethniques ou religieuses revient rĂ©guliĂšrement. La Syrie pourrait en ĂȘtre le premier exemple. Au sein du SPLM, si la notion dâindĂ©pendance a Ă©tĂ© accep-tĂ©e, on est loin de vouloir rompre tous les ponts avec Khartoum, comme en tĂ©-moigne le nom du nouveau pays : Sud-Soudan. Surtout, le SPLM a installĂ© une branche nordiste Ă Khartoum, alors que les points de litiges sont encore nom-breux avec le pouvoir islamiste, pour travailler avec lâopposition dĂ©mocratique soudanaise, en espĂ©rant quâun change-ment de rĂ©gime au Nord permettra le dĂ©veloppement de relations mutuelle-ment fructueuses entre le sud et le nord du Soudan.
LâHumanitĂ© 5 Juillet 2011
Par Bernard Cassen
Câest lâĂ©crivain amĂ©ricain O.Henry qui, au dĂ©but du XXĂšme siĂšcle, inventa lâexpression « rĂ©publique bananiĂšre » pour dĂ©signer les pays dâAmĂ©rique centrale et des CaraĂŻbes qui nâavaient de rĂ©publique que le nom.
Les oligarchies locales étaient en-tiÚrement inféodées à la multinatio-
nale amĂ©ricaine United Fruit Company (rebaptisĂ©e United Brands Company en 1970, puis Chiquita Brands Interna-tional en 1989) ou Ă sa concurrente la Standard Fruit. Ces deux grandes pro-ductrices et exportatrices de bananes Ă©taient elles-mĂȘmes intimement liĂ©es au gouvernement de Washington qui constituait leur bras armĂ©. Depuis la formulation, en 1823, de la doctrine Monroe, on ne compte plus, en AmĂ©ri-que latine, les interventions militaires, Ă©liminations de dirigeants progressistes et coups dâEtat organisĂ©s ou soutenus par les Etats-Unis pour prĂ©server les privilĂšges de leurs entreprises.
A cette fin, la Maison Blanche pouvait compter sur la complicitĂ© et le zĂšle de gouvernements locaux cor-rompus et habituĂ©s Ă obĂ©ir aux ordres de lâambassadeur des Etats-Unis. En 1927, un document du DĂ©partement dâĂtat sur lâAmĂ©rique centrale rĂ©su-mait parfaitement la situation : « Nos ambassadeurs accrĂ©ditĂ©s dans les cinq petites rĂ©publiques qui sâĂ©tendent de la frontiĂšre mexicaine Ă Panama ont Ă©tĂ© des conseillers dont les conseils ont eu force de loi dans les capitales oĂč ils rĂ©-sident respectivement ». Mais quand il nâexistait pas (ou pas encore) de dirige-ants suffisamment serviles, Washing-ton prenait directement le contrĂŽle des deux secteurs stratĂ©giques de la gestion du pays (en dehors des forces armĂ©es et de la police) : la collecte des impĂŽts et les services des douanes. Ce fut le cas, entre autres, Ă Cuba (via lâamendement Platt Ă la Constitution nationale en
1902), Ă HaĂŻti, en RĂ©publique Domini-caine, au Nicaragua. Il sâagissait donc dâenclaves amĂ©ricaines extra-territori-ales [1] exerçant la rĂ©alitĂ© du pouvoir dans des Etats thĂ©oriquement souver-ains.
LâEurope ne produit pas de bananes, mais elle a dĂ©jĂ ses rĂ©pub-liques bananiĂšres. Pour sâen convain-cre, il suffit de remplacer United Fruit par banques et marchĂ©s financiers ; amendement Platt par Pacte pour lâeuro ; la troĂŻka ambassadeur amĂ©ricain, ma-rines et contrĂŽleur des douanes par une autre troĂŻka : Commission europĂ©enne, Banque centrale europĂ©enne et Fonds monĂ©taire international. Les capitales de ces rĂ©publiques ne sont plus La Ha-vane, Port-au-Prince, Saint-Domingue ou Managua, mais AthĂšnes, Dublin, Lisbonne (et demain Madrid et aprĂšs-demain Rome, voire Paris). Leurs gou-vernements ont acceptĂ© de devenir de simples protectorats auxquels ne reste dâautre libertĂ© que celle dâimposer Ă leurs peuples des plans dâaustĂ©ritĂ© Ă perpĂ©tuitĂ© et de bradage gĂ©nĂ©ralisĂ© des biens publics, tels quâils sont concoctĂ©s Ă Bruxelles, Francfort, Berlin et Wash-ington.
Les techniques de « persuasion » sont devenues plus sophistiquĂ©es. Il nâest plus besoin de brandir la menace de coups dâEtat militaires. Au contraire, la politique du « gros bĂąton » financier est prĂ©sentĂ©e par les mĂ©dias et la plu-part des dirigeants europĂ©ens comme de nature presque humanitaire : il sâagit de « sauver » la GrĂšce, lâIrlande, le Portugal, etc. Y compris contre leurs propres peuples ! Jusquâici, les gouver-nements nâont tenu aucun compte des grĂšves, manifestations, mouvements dâIndignĂ©s et mĂȘme sondages dâopinion qui dĂ©noncent leur soumission aux dik-tats des marchĂ©s. Tous apprĂ©hendent cependant le moment oĂč leur servitude volontaire provoquera des explosions sociales quâils ne maĂźtriseront pas.
MĂ©moire des Luttes 30 juin 2011
une manifestation de chĂŽmeurs sollicitant du travail
Sur le plan positif, nous semblons avoir touché le fond !
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté14
The Shelterscontinued from p(9)
According to the CDC, formalde-hyde exposure can exacerbate symp-toms of asthma and has been linked to chronic lung disease. Studies have shown that children are particularly vulnerable to its respiratory effects. The chemical was recently added to the US Department of Health and Human Ser-vicesâ âReport of Carcinogens,â based on studies linking exposure to form-aldehyde with increased risk for rare types of cancer.
âYou should get those kids outta there,â Maddalena said. The scientist emphasized that Haitiâs hot and humid climate could well be contributing to high emissions of the carcinogen in the classroom. Indeed, months before the launch of the Clinton trailer project, the nationâs climate was widely cited as a key problem with a trailer industry pro-posal to ship FEMA trailers to Haiti for shelter after the earthquake. The pro-posal was ultimately rejected by FEMA, following a critical letter from Bennie Thompson, chair of the House Commit-tee on Homeland Security, who argued, âThis countryâs immediate response to help in this humanitarian crisis should not be blemished by later concerns over adverse health consequences pre-cipitated by our efforts.â
Yet several months later, the Knoxville News Sentinel reported that Clayton Homes had been awarded a million-dollar contract to ship 20 trail-ers to Haiti, for use as classrooms for schoolchildren. The Clinton Founda-tion claims it went through a bidding process before awarding the contract to Clayton Homes, which was already embroiled in the FEMA trailer law-suit. But despite repeated requests, the foundation has not provided The Na-tion with any documentation of this process.
There are hints that Clayton Homes aggressively pursued the con-tract. For example, a company press release dated Aug. 6, 2010, notes, âWhen former President Bill Clinton was named to head the relief effort, Claytonâs Director of International De-velopment, Paul Thomas, called the Clinton Foundation to see if there was a way to help.â
The chief of staff for the office of the UN Special Envoy, Garry Conille, emphasized that the foundationâs deci-sion-making on the project took place in a context of great urgency, with the advent of the 2010 hurricane season, when 1.5 million people were living in tent camps. âUnder the circumstances, with all these people exposed, with the first rains,â said Conille, âit would have been completely acceptable to go to a single source, but we didnât.â
The Clinton Foundationâs chief operating officer, Laura Graham, said in a phone interview that the contract was awarded to Clayton on the basis of a âlimited request for proposalsâ from nine companies. She added that the de-cision was informed by ârecommenda-tions from a panel including a lot of these experts that do this work for a living, and Clayton was recommended as the most cost-efficient, with the best product and with the strongest Haitian partner.â She clarified that she did not participate in the bidding pro-cess but said there were ârepresenta-tives from the foundation as well as [the UN] Office for the Coordination of Humanitarian Affairs [OCHA], the UN Special Envoy Office and the Inter-national Organization for Migration [IOM]...and there was a request for proposals run by them.â
When asked to comment on that claim, Bradley Mellicker, IOMâs Port-au-Princeâbased emergency prepared-ness and response officer, said, âThatâs a lie. The Clinton Foundation paid for the containers through a no-bid pro-cess.â Imogen Wall, former spokes-woman for OCHA in Haiti, responded by e-mail that OCHA never deals with procurement or project management.
The Nation made multiple at-tempts to reach Bill Clinton for com-ment. However, the former president, known for championing the role of nonprofits in global affairs (âUnlike the government, we donât have to be quite as worried about a bad story in the newspapers,â he recently said in
a speech), never responded. A Clay-ton Homes official referred all queries regarding the contract to the Clinton Foundation.
When he heard that the new classrooms in his community had been built by a FEMA formaldehyde litigation defendant, Santos Alexis, LĂ©ogĂąneâs stately mayor, said, âI hope these are not the same trailers that made people sick in the US. Otherwise I would be very critical; it would be chaos.â (They are indeed different trail-ers, according to an engineer at Clayton Homes, who said the new classrooms were constructed specifically for the Clinton Foundationâs Haiti project.)
âIt would be humiliating to us, and weâll take this as a black thing,â the mayor added, drawing a parallel between his community in Haiti, the worldâs first black republic, and the disproportionate numbers of African-Americans affected by the US govern-mentâs mismanagement of the emer-gency response after Hurricane Katrina.
Demosthene Lubertâs disappoint-ment is palpable as he sits in one of his new-smelling classrooms, perspiration dripping from his face. He had envi-sioned that the foundation of the for-mer US president would rebuild INHAC, his school, as a modern institution with solar panelâpowered lights and Wi-Fi. At a meeting of the Clinton Global Ini-tiative in May, Dr. Paul Farmer, Clin-tonâs deputy UN special envoy, called for healthcare to be integrated into schools. At the very least, Lubert ex-pected the Clinton Foundation, which is active in global health philanthropy and cholera prevention in Haiti, to help with school sanitation.
âI thought the grand foundation of Clinton was going to build us la-trines and dig us wells for the children to wash their hands before meals and after using the toilet... especially as weâre at the mercy of cholera,â Lubert says with a sigh. Less than an hour east of LĂ©ogĂąne, in Carrefour, the num-ber of cholera cases went from 85 per week at the end of April to 820 a week at the beginning of June, according to Sylvain Groulx, country director of MĂ©decins Sans FrontiĂšres. The disease, which is preventable with proper sani-tary conditions, has killed 5,500 people since the epidemic began last October.
The Clinton Foundation did not build so much as a latrine at the school, or at any of the three other schools where its trailers were installed. (IN-HAC and two of the other schools had a limited number of pre-existing out-houses, which the school directors saw as inadequate, while the fourth did not have a single outhouse, making it un-usable, according to the schoolâs direc-tor.)
Conille, Clintonâs chief of staff at his UN office, acknowledged in a telephone interview that the trailer classrooms âwould never meet the standards for school buildingâ under Haitian or international regulations.
âNormally when you hear âClin-ton,â when people speak of âClin-ton,â the name âClin-tonâ carries a lot of weight,â says Lubert. He trails off, looking suddenly uncertain. Clintonâs name echoes ambiguously through the swampy chemical air like a plea, a mantra or a brand.
Reprinted from The Nation. This ar-ticle was reported in partnership with The Investigative Fund at The Nation Institute, with additional support from the Canadian Centre for Investigative Reporting .
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Le mouvement social des fonctionnaires du Wisconsin était aussi exceptionnel dans son action militante qu'il était isolé et limité dans
l'impact national global
Suite de la page (11) moyenne et ouvriĂšre dans une
lutte durable? Existe-t-il dâautres voies conduisant Ă la solidaritĂ© de classe et aux mobilisations popu-laires? La direction Ă prendre la plus fructueuse serait de commencer au ni-veau local et rĂ©gional en rassemblant les organisations locales et les syndi-cats de militants de base dissidents et des progressistes des professions libĂ©rales (avocats, mĂ©decins, etc.) dans les luttes, qui soutiendraient les groupes les plus sĂ©rieusement touchĂ©s qui sont menacĂ©s de se retrouver sans emploi, sans assurance-maladie, sans maison, etc.
Tous les sondages montrent les Ă©normes divergences qui existent entre lâimmense majoritĂ© des AmĂ©ri-cains et les Ă©lites politiques des deux partis sur les questions de renfloue-ments des banques, dâexonĂ©rations dâimpĂŽts pour les riches, de «rĂ©-formes» (privatisations et rĂ©ductions budgĂ©taires), sur Medicare, Medicaid, et la protection sociale.
Ces divergences existent concer-nant les pertes de vies et lâargent dĂ©-pensĂ© pour les multiples et trĂšs lon-gues guerres que mĂšne lâAmĂ©rique.
Donc, (il faut organiser) des rĂ©-fĂ©rendums, proposant (1) de suppri-mer le plafond des cotisations sociales pour les riches, ce qui mettrait fin Ă la prĂ©tendue «crise de la sĂ©curitĂ© sociale» (2) dâinstaurer un impĂŽt sur les ventes lors de transactions financiĂšres, ce qui comblerait le dĂ©ficit de Medicare.
Des investissements publics pour nos infrastructures qui se dĂ©gra-dent en transfĂ©rant les fonds rĂ©servĂ©s aux guerres (790 milliards de dollars) crĂ©eraient des emplois, augmente-raient la demande dans lâĂ©conomie nationale et augmenteraient la pro-ductivitĂ© et la compĂ©titivitĂ© de lâĂ©co-nomie US.
Le soutien pour la santĂ© pu-blique est une question qui rassemble la plupart des catĂ©gories de la classe ouvriĂšre et la classe moyenne, les personnels de santĂ© syndiquĂ©s et les organisations locales: ils pourraient Ă©ventuellement affronter Big Pharma et les grands groupes privĂ©s du sec-teur de la santĂ©. Un salaire minimum plus Ă©levĂ© â dĂ©butant Ă 12 dollars lâșheure â pourrait mobiliser la plupart des catĂ©gories de la classe ouvriĂšre et la classe moyenne, et des initiatives au niveau local pourraient intĂ©grer les travailleurs immigrĂ©s et ceux qui ont des bas salaires.
Les sondages montrent que la plupart des AmĂ©ricains auraient des attitudes «contradictoires»: ils soutiennent Ă la fois des politiques progressistes et rĂ©actionnaires. Par exemple, beaucoup sont pour Medi-care mais demandent Ă©galement «peu dâșintervention de lâșEtat»; ils sont pour les crĂ©ations dâșemplois fĂ©dĂ©rales et la rĂ©duction des dĂ©ficits; pour les taxes Ă lâșimportation et les importations de biens de consommation bon marchĂ©.
Un programme militant ex-haustif dâșĂ©ducation politique, qui expliquerait que des rĂ©formes sociales progressistes sont rĂ©alisables et finan-çables, en sâșappuyant sur une lutte budgĂ©taire constante contre le capital financier, pourrait ĂȘtre transformĂ© en organisation et action directe.
On commence par une réalité objective en démontrant que la crise continue du capitalisme ne répond pas et ne peut pas répondre aux revendi-cations les plus élémentaires: les em-plois, le logement, la sécurité, la paix et la croissance.
Câșest un gros avantage sur ceux qui dĂ©fendent le systĂšme et prĂ©-conisent davantage de mesures au dĂ©-triment des plus dĂ©munis.
Ensuite, nous nous basons sur lâșavantage de savoir que le pays pos-sĂšde le potentiel en matiĂšre de santĂ©, de compĂ©tences et de ressources pour surmonter les crises.
TroisiĂšmement, nous pouvons nous appuyer sur des programmes populaires qui fonctionnent relative-ment bien et qui sont largement soute-nus â la sĂ©curitĂ© sociale, Medicare,
Medicaid â pour servir dâș»exemples» pour gĂ©nĂ©raliser et amĂ©liorer la pro-tection sociale.
Pour la plupart des AmĂ©ri-cains, la lutte aujourdâșhui, si tant est quâșelle existe, est dĂ©fensive â câșest une lutte pour conserver les derniers vestiges de syndicats indĂ©pendants, pour dĂ©fendre la sĂ©curitĂ© sociale, les programmes de santĂ©, lâșĂ©ducation publique accessible Ă tous, les re-traites. Lâșoffensive du capital nivelle de plus en plus vers le bas les classes moyenne et ouvriĂšre syndiquĂ©es, qui rejoignent les catĂ©gories de travail-leurs les plus mal payĂ©s non syndi-quĂ©s. Il y a moins de «travailleurs pri-vilĂ©giĂ©s», mĂȘme si ceux-ci sont encore dans le dĂ©ni.
La quasi-extinction du syndica-lisme du secteur privĂ© et des apparat-chiks syndicaux millionnaires mori-bonds offre une chance de repartir de zĂ©ro avec une organisation Ă direction horizontale, qui rendrait des comptes Ă sa base et qui intĂšgrerait Ă©galement les organisations locales dâșĂ©cologistes, dâșimmigrĂ©s, de consommateurs. Ce qui est sĂ»r et certain, câșest que la crise seule ne dĂ©clenchera pas de soulĂš-vement de masse. De mĂȘme que les universitaires progressistes «éclai-rĂ©s» enfermĂ©s dans leur microcosme nâșoffriront pas un leadership.
La voie Ă suivre commence avec des leaders locaux qui Ă©mergent de coalitions locales, qui crĂ©ent des organisations sur des bases politiques et sociales indĂ©pendantes qui trouvent un mĂȘme Ă©cho chez les voisins, les collĂšgues de travail et les AmĂ©ricains syndiquĂ©s ou pas qui se retrouvent avec des emplois en-dessous de leurs qualifications. Je ne vois pas de solu-tion facile ou rapide au «paradoxe» mais je vois bien les conditions ob-jectives Ă construire un mouvement. Jâșentends une multitude de voix en colĂšre et discordantes.
Mais surtout, jâșespĂšre que les opprimĂ©s cesseront « dâarracher les miettes de la bouche des autres opprimĂ©s ».
James Petras, ex-professeur de sociologie à Binghamton Univer-sity, New York, militant de la lutte des classes depuis cinquante ans, conseiller pour les sans-terre et les sans-droits au Brésil et en Argentine, a coécrit «Globalization Unmasked (Zed Books).
Dissident Voice 27 juin 2011
Traduction : EmceeBassines et du zĂšle 5 juillet 2011
Classe ouvriĂšre
Suite de la page (12)Par contre, ce qui est plus prob-
able, câest que les sociĂ©tĂ©s privĂ©es ces-sent de sâintĂ©resser Ă une information, si lâinformation nâest plus rentable, ou si la sociĂ©tĂ© disparaĂźt. Ou si vous avez des archives importantes et certaines personnes puissantes en retirent sim-plement des petits bouts.
Alors jâai pensĂ© Ă un concept qui consiste Ă identifier chaque portion de notre mĂ©moire collective, passĂ©e et fu-ture. (âŠ) LâidĂ©e est de pouvoir dĂ©duire de chaque information, de chaque bout dâinformation, un nom qui serait intrin-sĂšquement et mathĂ©matiquement liĂ© Ă son contenu. Pas dâenregistrement de noms de domaine, pas de serveurs, pas de sociĂ©tĂ© qui contrĂŽle la relation entre un nom et une information.
Par exemple, pour revenir au Projet Gutenberg, un certain nombre de serveurs de domaine et le Projet Gutenberg lui-mĂȘme font le lien en-tre lâadresse de la page et la bible de King James. Lorsque vous faites cir-culer lâadresse, en rĂ©alitĂ© vous ĂȘtes en train de faire circuler quelque chose qui reprĂ©sente une dĂ©pendance qui sâest instaurĂ©e entre le nom de domaine, le propriĂ©taire du nom de domaine et le contenu du domaine.
Huo : Il sâagirait en quelque sorte de crĂ©er une sorte de cadenas digital.
JuLIAN ASSANGE : Câest ça, lâidĂ©e est de crĂ©er un cadenas intel-lectuel. Pensez aux URL comme Ă des citations. Lorsque nous crĂ©ons une Ćuvre intellectuelle, nous sommes tou-jours juchĂ©s sur les Ă©paules de gĂ©ants, de ceux qui nous ont prĂ©cĂ©dĂ©s, nous le faisons tous et nous citons toujours dâune maniĂšre ou dâune autre nos rĂ©-fĂ©rences â pas nĂ©cessairement dans le sens acadĂ©mique, mais nous y faisons rĂ©fĂ©rence simplement en faisant un lien avec lâobjet original.
Les URL sont une illustration de notre dĂ©pendance intellectuelle Ă ce mĂ©canisme de citations. Mais si le mĂ©-canisme de citations est fait de pĂąte Ă modeler, et sâil est en train de sâeffriter de partout â si les oligarchies et les mil-liardaires arrachent des bouts de notre histoire ou les connexions entre diffĂ©r-entes parties de notre histoire qui les gĂȘnent â alors les bases intellectuelles sur lesquelles nous sommes en train de bĂątir notre civilisation est instable. Nous sommes en train de bĂątir une po-tence intellectuelle, faite de pĂąte Ă mod-eler, pour notre civilisation.
Huo : Dans ce sens, nous as-sistons Ă une rĂ©gression par rapport au livre. Aucun dictateur ne peut re-tirer des portions dâun livre de la mĂȘme maniĂšre.
JuLIAN ASSANGE : Exacte-ment. Cette idĂ©e nouvelle que je veux dĂ©velopper pour protĂ©ger le travail de Wikileaks pourrait ĂȘtre Ă©tendue Ă toute forme de protection intellectu-elle. Toutes les Ćuvres de crĂ©ation numĂ©risĂ©es pourraient ĂȘtre rĂ©fĂ©rencĂ©es
par un code qui dĂ©pendra unique-ment du contenu, pas des serveurs ou dâorganisations tiers. Câest simplement une fonction mathĂ©matique Ă appliquer sur le contenu intellectuel, et les gens nâauraient besoin de rien dâautre.
Huo : Câest donc un de vos rĂȘves, de pouvoir mettre en place un tel systĂšme.
JuLIAN ASSANGE : En fait, je pense que câest plus quâun rĂȘve. Cela a dĂ©jĂ Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©. Cela deviendra un nouveau standard qui, je lâespĂšre, sâappliquera Ă toute Ćuvre intellectu-elle, une maniĂšre consistante de dĂ©-signer chaque crĂ©ation intellectuelle, tout ce qui peut ĂȘtre numĂ©risĂ©. Ainsi, si on a un article sur un blog, il se ver-ra affecter un nom unique. Si lâarticle change, le nom changera, mais lâarticle et le nom seront toujours reliĂ©s. Si nous avons lâenregistrement numĂ©rique dâune sonate, on aura un nom unique. Si on a un film numĂ©risĂ©, il aura un nom unique. Et il ne sera pas possible de changer le contenu sans changer le nom. Je crois que câest quelque chose de trĂšs important â une forme dâindexation de la tour de Babel, de la connaissance pure.
Huo : Je suppose que la plupart des gens ne sont pas conscients du danger de la disparition des archives ?
JuLIAN ASSANGE : Non, ils ne le sont pas parce que les journaux tentent dâĂ©touffer lâaffaire. Et tout le monde tente de lâĂ©touffer. Sinon, ils paraĂźtront fragiles, et ils donneront lâimpression de trahir leur lectorat sâils suppriment quelque chose qui pou-vaient lâintĂ©resser. Et gardant le silence, ils encouragent de nouvelles attaques, parce quâil y a eu des prĂ©cĂ©dents.
Il est quand mĂȘme assez extraor-dinaire que dans la loi britannique, le fait mĂȘme de mentionner que vous avez retirĂ© quelque chose peut ĂȘtre con-sidĂ©rĂ© comme un dĂ©lit. Nous lâavons vĂ©cu dans un cas flagrant, lorsque jâai remportĂ© lâIndex of Censorship Award pour mon combat contre la censure.
Huo : JâĂ©tais membre du jury cette annĂ©e. On mâa dit que vous aviez remportĂ© le prix il y a deux ans.
JuLIAN ASSANGE : AprĂšs avoir remportĂ© ce prix, Marin Bright a Ă©crit un article sur son blog hĂ©bergĂ© par The New Statesman pour dire que notre rencontre fut agrĂ©able, etc et ainsi de suite. La suite de son article mention-nait la disparition de ces articles sur Nadhmi Auchi qui avait Ă©tĂ© condamnĂ© pour corruption. Et il indiquait les titres de ces articles, en ne mentionnant que les titres. Une action en justice a Ă©tĂ© entamĂ©e contre cet article prĂ©cis, celui-lĂ mĂȘme qui annonçait notre prix con-tre la censure.
Huo : Câest Ă©tonnant.JuLIAN ASSANGE : Et lâarticle
a Ă©tĂ© censurĂ©. Dâabord, câest la liste des articles qui a Ă©tĂ© retirĂ©e de lâarticle, puis finalement câest tout lâarticle qui a dis-paru. Câest comme ça que je me suis in-tĂ©ressĂ© Ă Nadhmi Auchi, et nous avons rĂ©ussi Ă obtenir ces articles et aussi un
Ă©norme rapport du Pentagone sur les activitĂ©s dâAuchi. Et nous avons rĂ©ussi Ă faire soulever la question au Par-lement, oĂč nous avons eu une discus-sion de 90 minutes sur lâaffaire. Mais il y a plus : Martin Bright a perdu son emploi au New Statesman.
Huo : A cause de cette affaire.JuLIAN ASSANGE : Oui
Huo : Avant de passer aux questions posĂ©es par les artistes, je voulais vous parler de Bourbaki, un groupe anonyme de mathĂ©maticiens auquel vous faites souvent rĂ©fĂ©rence. Jâaimerais en savoir davantage sur votre intĂ©rĂȘt Ă leur Ă©gard, et sâil y a un rapport avec votre dĂ©cision dâapparaĂźtre en public plutĂŽt que de rester anonyme.
JuLIAN ASSANGE : Les Bour-baki Ă©taient un groupe de mathĂ©matici-ens français qui a publiĂ© des livres sur une pĂ©riode de 20 ans sous un pseud-onyme collectif, Nicolas Bourbaki. Ils ont cachĂ© leurs identitĂ©s et leurs livres sont encore considĂ©rĂ©s parmi les meilleurs livres de mathĂ©matiques jamais publiĂ©s en français. En 2006, jâai pensĂ© que Wikileaks devait publier de maniĂšre totalement anonyme, puis sous pseudonyme â sous un pseudo collectif, comme les Bourbaki.
Dâabord, en tant que jeune or-ganisation qui publiait des textes trĂšs controversĂ©s, nous ne voulions pas ĂȘtre des cibles trop faciles. JâĂ©tais publique-ment simplement membre du conseil dâadministration, et ce nâest pas la mĂȘme chose que dâĂȘtre le rĂ©dacteur en chef ou un des principaux rĂ©dacteurs. Je voulais aussi Ă©viter au maximum les problĂšmes dâego, pour ĂȘtre certain que les gens Ă©crivaient ce quâils Ă©crivaient pour dâautres raisons que leur ego. En mĂȘme temps, en tant quâorganisation qui nâavait pas encore de rĂ©putation, il nous fallait une figure identifiable pour acquĂ©rir rapidement une notoriĂ©tĂ©. Si nous nous prĂ©sentions sous un nom collectif comme Jack Bourbaki, ou tout autre pseudo, nous serions rapidement reconnus Ă cause du volume de nos publications. Mais un mois aprĂšs notre apparition publique, il y a eu une fuite Ă partir dâune de nos listes de diffusion interne par un architecte New-yorkais, John Young, qui avait Ă©tĂ© impliquĂ© dans notre projet initial de publication, qui Ă©tait plus agressif. John a rĂ©alisĂ© par la publicitĂ© que nous recevions que Wikileaks allait devenir important et risquait de menacer son propre projet.
Mais ce fut une grande dĂ©cou-verte que dâĂȘtre moi-mĂȘme victime dâune fuite, si tĂŽt. Et je me suis dit, eh bien, tout ceci est intĂ©ressant â main-tenant je sais lâeffet que ça fait. En fait, câĂ©tait plutĂŽt agrĂ©able, dans la mesure oĂč ça montrait que nous Ă©tions un groupe trĂšs restreint, composĂ© dâidĂ©alistes dont le discours en interne Ă©tait encore plus radical quâĂ lâextĂ©rieur. Il nây avait donc aucune hypocrisie dans ce que nous faisions, et mĂȘme le contraire â nous Ă©tions encore plus idĂ©-alistes et pĂ©tris de principes que ce que nous laissions entendre.
Jâai assez rapidement acquis une notoriĂ©tĂ© et jâen ai profitĂ© pour chercher
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dâautres volontaires. Mais lorsque la presse a commencĂ© Ă fouiner, trĂšs cu-rieuse de connaĂźtre qui Ă©taient ces gens pĂ©tris de principes, certains de mes amis ont malheureusement vendu la mĂšche, ils ont dit «eh bien câest Julian quâil faut remercier». Jâavais envie de les Ă©tran-gler !Jâai aussi compris quâen essayant dâoccuper une position oĂč je me fai-sais passer pour le porte-parole et non comme le chef dâorchestre, nous nous retrouvions avec des gens qui nâĂ©taient pas impliquĂ©s dans lâorganisation et qui parlaient en son nom. Ensuite nous avons commencĂ© Ă souffrir de lâopportunisme de certains, et il fallait y mettre un coup dâarrĂȘt.
Puis nous sommes devenus poli-tiquement plus puissants, avec de nom-breux soutiens partout dans le monde. Du coup nous nâavions plus besoin du mĂȘme anonymat â jâavais besoin dâun anonymat local pour des raisons de sĂ©curitĂ©, mais le fait que mon nom soit connu nâavait plus la mĂȘme impor-tance, puisque, pour celui qui voulait bien chercher, lâinformation circulait dĂ©jĂ .
Huo : Cet anonymat local vous a obligé à bouger beaucoup, dans les interviews on parle souvent de votre nomadisme qui a démarré trÚs jeune. On dirait que vous avez voyagé partout avec juste un sac-à -dos et deux carnets de notes, en vivant chez les gens.
JuLIAN ASSANGE : Eh bien, je voyage partout et seul depuis lâage de 25 ans, dĂšs que jâai eu assez dâargent pour le faire. Mais pour Wikileaks, je me dĂ©place sans cesse depuis dĂ©but 2007. Jusquâau dernier problĂšme avec le Pentagone, qui a dĂ©marrĂ© vers juin/juillet de lâannĂ©e derniĂšre, je nâĂ©tais pas un fugitif. CâĂ©tait plus une question dâopportunitĂ©s et de faire en sorte de ne pas rester en place trop longtemps pour Ă©viter lâinstallation dâun vĂ©ritable systĂšme de surveillance, ce qui impli-que une effraction et lâinstallation de camĂ©ras, dâappareils de surveillance, etc. De telles opĂ©rations prennent du
temps Ă mettre en place. Alors lorsque vous ĂȘtes une organisation aux res-sources limitĂ©es qui court le risque dâĂȘtre surveillĂ©e par les agences les plus sophistiquĂ©es, comme la NSA ou le GCHQ, vous nâavez que deux options : changer rĂ©guliĂšrement dâendroit ou vous isoler totalement.
Huo : Et vous avez choisi la pre-miĂšre option ?
JuLIAN ASSANGE : Oui. Jâai vĂ©cu un temps au Caire, et câest pour-quoi je me suis tant intĂ©ressĂ© aux Ă©vĂšnements en Egypte.
Huo : Vous avez vécu en Islande aussi ?
JuLIAN ASSANGE : En Islande, en Allemagne â dans de nombreux pays. A la fin de 2008, lâĂ©conomie is-landaise sâest effondrĂ©e Ă la suite de la crise financiĂšre globale. Le secteur ban-caire islandais Ă©tait 10 fois plus gros que lâensemble du reste de lâĂ©conomie islandaise. La plus grande banque sâappelait Kaupthing, et nous avons mis la main sur des documents con-cernant les prĂȘts que cette banque ac-cordait, accompagnĂ©s de commentaires francs et dĂ©taillĂ©s sur chaque prĂȘt â des prĂȘts de plus de 45 millions dâeuros, pour un total de 6 milliards dâeuros.
Nous lâavons publiĂ©, et Kaupth-ing a menacĂ© de nous envoyer, nous et nos sources, en prison pour un an. Puis ils ont empĂȘchĂ© la plus grande chaine de tĂ©lĂ©vision, RUV, dâen parler dans leur journal tĂ©lĂ©visĂ© du soir. Une injonc-tion est arrivĂ©e Ă la rĂ©daction Ă 18h55 alors que le journal commençait Ă 19h00. Alors le prĂ©sentateur a dit « eh bien, voici le journal tĂ©lĂ©visĂ© mais nous ne pouvons pas vous donner toutes les informations ce soir parce que nous avons reçu une injonction. » Alors ils ont redirigĂ© les spectateurs vers notre site internet pour en savoir plus.
Du jour au lendemain, Wikileaks est devenu trĂšs important pour les Is-landais, parce que les banques et les
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté16
Suite de la page (15)banquiers ont Ă©tĂ© perçus comme les responsables de la destruction dâune partie trĂšs importante de leur Ă©conomie, et dâavoir ruinĂ© la rĂ©putation internatio-nale du pays.
Huo : Et câest lĂ quâa dĂ©marrĂ© lâ « Initiative pour des MĂ©dias Modernes » en Islande ?
JuLIAN ASSANGE : Oui. AprĂšs, on mâa invitĂ© Ă venir parler en Islande. Jâavais dans lâidĂ©e de divulguer la na-ture des opĂ©rations offshore et des para-dis fiscaux â comme celles de la banque Julius Baer aux Ăźles CaĂŻman, etc.
Le secteur offshore fonctionne pour les havres opaques. Vous avez un pays comme les Iles Vierges Britan-niques, qui fournit certaines structures dâentreprises et bancaires trĂšs opaques, et oĂč il existe mĂȘme des lois qui inter-disent de rĂ©vĂ©ler certaines informa-tions. Les Ă©tats voisins des CaraĂŻbes et dâautres petites Ă©conomies dans dâautres parties du monde vont adopter Ă leur tour les parties les plus attractives de cette lĂ©gislation. Une concurrence sâinstalle et provoque une surenchĂšre entre diffĂ©rents paradis fiscaux.
Peu importe le nom quâon leur donne Ă ces opĂ©rations offshore, ce sont en rĂ©alitĂ© des havres dâopacitĂ© ex-plicitement faits pour blanchir lâargent. LâarmĂ©e amĂ©ricaine et la CIA ont fait la mĂȘme chose Ă GuantĂĄnamo, sauf quâil sâagit dâopacitĂ© appliquĂ©e Ă des ĂȘtres humains et Ă leurs droits dans une juri-diction extra-territoriale pour Ă©chapper aux lois communĂ©ment admises dans la plupart des pays.
Je me suis demandĂ© si on ne pou-vait pas inverser le problĂ©matique, au lieu dâavoir un Ăźlot dâopacitĂ©, voir si on ne pourrait pas avoir un Ăźlot de trans-parence.
On a vu aussi apparaĂźtre un nou-veau type de rĂ©fugiĂ©s : les Ă©diteurs. Le Rick Ross Institute on Destructive Cults a dĂ» dĂ©placer son site internet et lâhĂ©berger Ă Stockholm pour Ă©viter des procĂšs aux Etats-Unis. Malaysia Today a dĂ» ĂȘtre transfĂ©rĂ© Ă Singapour et aux Etats-Unis pour Ă©chapper Ă la censure de la Malaisie. Nous avions nous-mĂȘmes certains services aux Etats-Unis mais ils ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©s Ă Stockholm. Il sâagit dâune Ă©vasion juridique parce que de nombreux abus sont commis dans le cadre du systĂšme judiciaire. Il faut donc sâexiler.
Huo : Contre sa volontĂ©, comme un rĂ©fugiĂ© de lâĂ©dition ?
JuLIAN ASSANGE : Exacte-ment. Ces rĂ©fugiĂ©s de lâĂ©dition sont demandeurs dâune certaine protec-tion juridique, une demande dâordre Ă©conomique similaire Ă ceux qui veu-lent planquer leurs biens.
Je nâarrivais pas Ă trouver une Ăźle qui rĂ©ponde aux critĂšres, parce quâil faut aussi quelque chose de plus â il faut un attachement Ă la libertĂ© de la presse, une Ăźle avec une population et une Ă©conomie suffisamment dĂ©velop-pĂ©es et indĂ©pendantes pour ne pas
cĂ©der aux premiĂšres pressions venues. Il faut des connexions internet de quali-tĂ© et une main-dâoeuvre qualifiĂ©e.
Jâai vu que lâIslande pouvait ĂȘtre lâendroit parfait. Et avec une Ăźle, on peut faire Ă©voluer la lĂ©gislation assez rapidement parce que lâĂ©conomie est suffisamment petite pour ne pas vous heurter Ă des lobbys. Jâai parlĂ© de ça Ă la plus grande Ă©mission dominicale de lâIslande et le lendemain tout le monde en parlait. Il Ă©tait clair que de nombreux Islandais soutenaient lâidĂ©e.
Je suis retournĂ© lĂ -bas en com-pagnie de 13 consultants juridiques pour rĂ©flĂ©chir aux diffĂ©rents moyens pour mettre ça en place. Vu que jâĂ©tais un Ă©tranger, il fallait que les Islandais sâemparent eux-mĂȘmes de lâidĂ©e, si-non le projet nâallait jamais aboutir. Il fallait que lâidĂ©e se diffuse sur lâĂźle. Jâai travaillĂ© dur et nous avons pondu une proposition de loi, rĂ©digĂ©e en islandais, et prĂ©sentĂ©e au Parlement. Le projet a Ă©tĂ© soumis au vote et a Ă©tĂ© adoptĂ© Ă lâunanimitĂ©.
Huo : Passons à présent aux questions des artistes.
JuLIAN ASSANGE : OK, com-mençons par la premiÚre.
Luis camnitzer : La premiĂšre question concerne votre cĂ©lĂ©britĂ© dans les mĂ©dias, alors que Bradley Man-ning, qui apparaĂźt comme le vĂ©ritable hĂ©ros (pour le moins en ce qui con-cerne la partie des documents dâorigine amĂ©ricaine), est peu connu. Je sais que Wikileaks a donnĂ© de lâargent au fonds de dĂ©fense de Manning et câest bien, mais lĂ nâest pas la question. Wilileaks opĂšre en sâappuyant sur un collectif de donneurs dâalerte et de contributeurs, et son pouvoir provient donc dâune entreprise collective. On a pourtant lâimpression que le projecteur nâest bra-quĂ© que sur une seule personne et non sur le collectif. LâidĂ©e nâest-elle pas que nous sommes tous, ou devrions ĂȘtre tous, Wikileaks ? Ne devriez-vous pas le rappeler dans vos prestations pub-liques ?
Une autre question porte sur le sujet plus complexe des fuites. Je suis totalement favorable, et jâapplaudi Ă la transparence, et je nâai pas de pro-blĂšme idĂ©ologique avec ça. Lorsque les enjeux sont clairs, comme la cor-ruption du systĂšme bancaire, ou les mĂ©faits de lâimpĂ©rialisme, il faut un maximum de transparence. Mais dans le domaine politique, câest un peu com-me si on assistait Ă un jeu de poker et que quelquâun annonçait Ă voix haute toutes les cartes. Ca aussi, ça peut ĂȘtre bien, mais ça demande une certaine ju-geote quant aux consĂ©quences. Dans tout jeu qui se respecte, il ne sâagit pas uniquement des cartes en main, mais aussi de la stratĂ©gie globale. Une fuite peut rĂ©vĂ©ler un mauvais tour mais ig-norer le plan qui justifiera les coups sui-vants. Vu sous cet angle, le bien fondĂ© de la transparence devient plus difficile Ă juger puisque ce qui est rĂ©vĂ©lĂ© est toujours partiel et lâintention derriĂšre pas forcĂ©ment avouable. Je nâaimerais pas ĂȘtre juge en la matiĂšre parce que jâaurais toujours lâimpression que je nâai pas toutes les cartes en main. En
tous cas, je prĂ©fĂ©rais dĂ©noncer le jeu lui-mĂȘme que les cartes distribuĂ©es. Je vote donc en fonction de ce que je connais, mais je ne mâengage pas tant que je ne suis pas persuadĂ© dâen savoir assez. Accessoirement, je nâaimerais pas pouvoir lire toutes les pensĂ©es de mon interlocuteur et je nâaimerais pas quâil puisse lire les miennes. OĂč sont les limites ? Une telle dĂ©termination im-plique de vĂ©ritables dĂ©cisions Ă©thiques qui sont difficiles Ă prendre et trĂšs im-briquĂ©es. Par simple curiositĂ©, et sans agressivitĂ© aucune : quâest-ce qui vous autorise Ă tenir ce rĂŽle ?
JuLIAN ASSANGE : Ce sont deux questions qui mâont souvent Ă©tĂ© posĂ©es. La premiĂšre est malicieuse, mĂȘme si je suis persuadĂ© que la com-paraison entre mes dĂ©boires et celles de M. Manning nâest pas dans les habi-tudes de Luis Camnitzer. Câest quelque chose que nos adversaires nous rĂ©ser-vent.
Nous ne sommes pas dans une compĂ©tition pour dĂ©terminer celui qui souffre le plus. Bradley Manning et moi, avec dâautres, sommes victimes dâune opĂ©ration trĂšs agressive des Etats-Unis au nom des intĂ©rĂȘts de certains respon-sables US et nous devons rester unis. Son sort, Ă©videmment, mĂ©rite plus dâattention, et notre organisation a fait des efforts significatifs pour attirer lâattention sur lui. Une partie de cette attention se produira naturellement, Ă lâapproche de son procĂšs.
Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă Bagdad et dĂ©tenu au Koweit pendant six semaines avant dâatterrir Ă Quantico, en Virginie, oĂč il attend son procĂšs depuis plus de 250 jours dans une prison de haute sĂ©cu-ritĂ© et en isolement. Comme quelquâun qui a connu la prison de haute sĂ©cu-ritĂ© et lâisolement, je mâidentifie Ă son malheur. Câest une situation qui a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par Amnesty International et jâespĂšre quâelle le sera de plus [en] plus.
En ce qui concerne votre deux-iĂšme question, pourquoi il est si im-portant de donner lâinformation aux gens sur ce qui se passe en coulisses et sur les limites : nous disons que nous croyons Ă la «transparence», simple-ment parce que câest un mot qui dĂ©crit plutĂŽt bien une rĂ©alitĂ© plus complexe. Je ne suis personnellement pas un fan de ce mot.
Je pense que si nous devons bĂątir une civilisation solide, nous avons besoin de savoir ce qui se passe, pas nĂ©cessairement en temps rĂ©el, mais nous avons besoin dâune historique sophistiquĂ©e et plutĂŽt complĂšte sur tout ce qui concerne lâhumanitĂ©. Ce nâest pas une simple question de trans-parence, mais celle de la construction dâune mĂ©moire collective. Et cette mĂ©-moire devrait contenir tout, sauf dans quelques cas justifiĂ©s, parce que tout dans le monde, dâune maniĂšre ou dâune autre, a un effet sur le reste. Nous dev-ons examiner le pouvoir sous chaque angle si nous voulons le comprendre et le changer. La libertĂ© dâexpression im-plique le droit de savoir. Les deux rĂ©u-nis forment ce que lâon pourrait appeler le droit de transmettre du savoir. On nâa pas besoin de dĂ©velopper des thĂ©ories pour montrer lâutilitĂ© de la chose en
pratique.Wikileaks publie depuis quatre
ans, chose dont nous pouvons ĂȘtre trĂšs fiers, eu Ă©gard Ă nos ressources. Notre travail a provoquĂ© dâimmenses change-ments positifs Ă travers le monde, et â pour ce que nous en savons et pour ce que les officiels au pouvoir ont reconnu â personne nâa eu Ă en souffrir, autre que perdre son poste ou une Ă©lection.
Pour ce qui concerne les lim-ites par rapport Ă nos publications, je pense que la question est trop simpliste. Chaque fois que quelquâun entreprend une action, on peut lâanalyser sous un angle moral et se demander si câest une bonne action ou pas.
Peut-ĂȘtre pourrions-nous la refor-muler autrement : de quel droit un gou-vernement se permettrait-il dâinterdire aux gens de transmettre du savoir ? Ce droit est reconnu Ă un niveau Ă©lĂ©men-taire, mais qui dĂ©cide de lâinterdire Ă un deuxiĂšme, troisiĂšme ou sixiĂšme niveau ? Est-ce au gouvernement de dĂ©cider ? Je pense que non. On pourrait peut-ĂȘtre lui reconnaĂźtre le droit dâen interdire, dans des cas trĂšs particuliers. Quant Ă savoir oĂč sont les limites, le service postal ne trace pas de limites â le droit dâĂ©changer des informations par la poste est total. La compagnie de tĂ©lĂ©-phone ne trace pas de limites. Le cour-rier Ă©lectronique ne trace pas de limites. Le droit de transmettre un savoir par tous ces moyens est reconnu.
Huo : Ce droit peut ĂȘtre reconnu et avoir quand mĂȘme des limites...
JuLIAN ASSANGE : Il nây a pas de limite a priori, et il nâen a jamais Ă©tĂ© question. Une fois que lâinformation a Ă©tĂ© transmise, toute tentative de la lim-iter devient futile. Donc, en pratique, il nây a pas de limites.
Contrairement Ă tous les autres moyens dâinformation, nous nous en-gageons sur ce que nous publions et sur ce que nous ne publions pas, et câest trĂšs simple. Cette simplicitĂ© fait que nos sources et nos lecteurs ont confiance en nous. Nous disons que nous publierons tout document dâimportance diploma-tique, politique, Ă©thique ou historique, qui nâa jamais Ă©tĂ© publiĂ© auparavant et qui est censurĂ© â censurĂ© par une classification secret-dĂ©fense, par des menaces, ou par tout autre moyen. Nous nous engageons Ă publier un tel document aprĂšs lâavoir examinĂ© par souci de sĂ©curitĂ© envers les personnes physiques. Cet examen nâa pas pour objectif dâempĂȘcher la publication mais de retarder la publication ou dâen retirer une petite partie pour une durĂ©e limitĂ©e ou lorsque tout risque est Ă©cartĂ©.
Il est Ă©vident que toute informa-tion devrait ĂȘtre publiĂ©e si personne ne court un risque. Il est Ă©vident que notre procĂ©dure a jusquâĂ prĂ©sent par-faitement fonctionnĂ©. Nous avons donc raison de tenir notre engagement de publier tout ce qui reprĂ©sente un intĂ©-rĂȘt diplomatique, politique, Ă©thique ou historique, et qui nâa jamais Ă©tĂ© publiĂ© auparavant. Câest une bonne politique et ça marche.
Goldin+Senneby : Bonjour, je mâappelle Angus Cameron, et je suis le porte-parole des artistes suĂ©dois Goldin+Senneby. Leur question com-
mence par une citation « je rencon-tre un ĂȘtre qui me fait rire parce quâil est sans tĂȘte, qui mâemplit dâangoisse parce quâil est fait dâinnocence et de crime : il tient une arme de fer dans sa main gauche, des flammes semblables Ă un sacrĂ©-coeur dans sa main droite. Il rĂ©unit dans une mĂȘme Ă©ruption, la Naissance et la Mort. Il nâest pas un homme. Il nâest pas non plus un dieu. Il nâest pas moi mais il est plus moi que moi : son ventre est le dĂ©dale dans le-quel il sâest Ă©garĂ© lui-mĂȘme, mâĂ©gare avec lui et dans lequel je me retrouve Ă©tant lui, câest-Ă -dire monstre. » Georg-es BATAILLE, La Conjuration SacrĂ©e, 1936 (citation trouvĂ©e sur internet et reproduite telle quelle - NdT)
Vous avez dĂ©clarĂ© dans dâautres interviews que votre objectif initial pour Wikileaks Ă©tait dâĂȘtre « sans visage ». Vous nâest pas le premier Ă avoir tentĂ©, et Ă©chouĂ©, cette forme dâorganisation transcendantale. DiffĂ©rentes organisa-tions militantes ont eu recours au secret et Ă lâanonymat comme partie intĂ©gran-te de leur stratĂ©gie politique â vous avez mentionnĂ© les Bourbaki, mais il y a eu aussi lâAcĂ©phale de Bataille dans les annĂ©es 30 et le mouvement Zapatiste mexicain, pour nâen citer que quelques uns. Dans tous les cas, ces groupes ont fini par abandonner leur anonymat ou ont eu recours Ă un porte-parole (tel que le sous-commandant Marcos) dont lâidentitĂ© est plus ou moins connue. Quel Ă©tait votre stratĂ©gie et pensĂ©e poli-tique au moment de devenir le visage et la voix de Wikileaks - « le paratonnerre » selon vos termes.
JuLIAN ASSANGE : Jâavais un certain nombre de raisons pour ne pas garder lâanonymat total et de mainte-nir la hiĂ©rarchie de Wikileaks dans une relative opacitĂ©. Mais pour des raisons pratiques ce nâĂ©tait plus possible, al-ors je suis devenu le paratonnerre de lâorganisation. Câest dâailleurs assez intĂ©ressant dâessayer de faire parler quelquâun dâautre au nom de Wikileaks. Il y a maintenant Kristinn Hrafns-son, un journaliste dâinvestigation primĂ© islandais, qui parle au nom de lâorganisation. Les attaques ad homi-nem contre lâorganisation sont dirigĂ©es vers ses figures publiques. En attirant les attaques sur nous, nous Ă©pargnons ceux qui nâont pas les mĂȘmes moyens ou capacitĂ©s pour se dĂ©fendre.
Il se crĂ©e aussi une sorte dâappel dâair vers les attaques personnelles tout simplement parce que nos publications sont par dĂ©finition inattaquables. Câest clair, net et prĂ©cis : nous nâavons ja-mais Ă©tĂ© accusĂ©s dâavoir commis une erreur. Nous ne rĂ©digeons pas des ar-ticles dâopinion, mĂȘme sâil nous arrive dâanalyser certains documents, mais la majeure partie de nos publications sont des documents bruts qui ne peu-vent pas ĂȘtre attaquĂ©s parce que nous nâagissons pas sur leur contenu. Alors la seule façon de nous attaquer est de sâen prendre aux personnes, dâattaquer le messager. Câest une position trĂšs in-confortable, mais puisque jây suis dĂ©jĂ , il est inutile dây entraĂźner les autres membres de lâorganisation.(Ă suivre)
Traduction VD LGS 30 juin 2011
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Par Peter Martell et Simon Martelli
Le Sud-Soudan, qui a proclamé samedi son indépendance, fait
dĂ©sormais face Ă lâimmense dĂ©fi de prouver au monde quâil est un Etat viable, malgrĂ© son extrĂȘme pauvretĂ© et une situation gĂ©opoli-tique difficile aprĂšs des dĂ©cennies dâun conflit sanglant avec le Nord. Le Sud-Soudan a proclamĂ© son in-dĂ©pendance devant des dizaines de milliers de sudistes en liesse et un parterre de dirigeants Ă©trangers, aprĂšs un conflit de pratiquement un demi-siĂšcle avec le Nord qui a fait des millions de morts.
La communautĂ© internatio-nale, Etats-Unis, Chine, Russie, Union europĂ©enne et ses Etats membres en tĂȘte, a rapidement reconnu ce nouveau pays africain figurant parmi les plus pauvres au monde malgrĂ© ses vastes res-sources pĂ©troliĂšres, et lâa assurĂ© de son soutien.
Câest le chef du Parlement sud-soudanais, James Wanni Igga, qui a lu la «dĂ©claration dâindĂ©-pendance du Sud-Soudan» pen-dant une cĂ©rĂ©monie Ă Juba, la capitale.« Nous, les reprĂ©sentants dĂ©mocratiquement Ă©lus du peuple, nous fondant sur la volontĂ© du peuple du Sud-Soudan, et comme lâșont confirmĂ© les rĂ©sultats du rĂ©fĂ©-rendum sur lâșauto-dĂ©termination (en janvier, ndlr), proclamons par la prĂ©sente le Sud-Soudan une na-tion indĂ©pendante et souveraine », a-t-il dit.
Le Sud, dont le territoire occupe presque un quart de la superficie de lâșancien Soudan, et dont la majoritĂ© des plus de 8,5 millions dâșhabitants est chrĂ©tienne, se sĂ©pare ainsi du Nord musulman aprĂšs une longue guerre -entrecou-pĂ©e par une pĂ©riode dâșaccalmie de quelques annĂ©es- entre les rebelles sudistes et les gouvernements suc-cessifs de Khartoum.
Le nouveau drapeau du Sud-Soudan Ă©tĂ© ensuite hissĂ© sous les applaudissements frĂ©nĂ©tiques, les cris de joie, mais aussi les pleurs, de la foule. Puis Salva Kiir a prĂȘtĂ© serment en tant que premier prĂ©-sident sud-soudanais et promulguĂ© la Constitution provisoire, en jurant
de «favoriser le dĂ©veloppement et le bien-ĂȘtre du peuple».
« Un jour heureux comme ce-lui-lĂ ne devrait pas ĂȘtre terni par de mauvais souvenirs. Mais il est important de se rappeler que cette terre a souffert pendant plusieurs gĂ©nĂ©rations (...) Nous devons par-donner, mĂȘme si nous nâșoublierons pas », a affirmĂ© M. Kiir dans un discours prononcĂ© peu aprĂšs.
«Nous ne nous soumettrons jamais, jamais !», ont scandĂ© des milliers de ses compatriotes. In-tervenant Ă son tour devant des dizaines de milliers de sudistes, le prĂ©sident du Soudan, Omar el-BĂ©chir, a affirmĂ© quâșun succĂšs du Sud-Soudan serait Ă©galement une rĂ©ussite pour Khartoum. « Nous respectons nos engagements vis-Ă -vis du nouvel Etat du Sud-Soudan et nous allons lâșaider dans ses pre-miers pas, car nous voulons quâșil rĂ©ussisse. Son succĂšs sera notre succĂšs », a dĂ©clarĂ© M. BĂ©chir, sous le coup de mandats dâșarrĂȘt inter-nationaux pour gĂ©nocide et crimes contre lâșhumanitĂ© au Darfour, rĂ©-gion de lâșOuest en proie Ă la guerre civile.
Khartoum avait reconnu dĂšs vendredi la RĂ©publique du Sud-Soudan. Omar el-BĂ©chir a en outre appelĂ© Ă la paix et Ă des relations fraternelles entre le Sud et le Nord : «Il est de notre responsabilitĂ© com-mune de bĂątir (une relation de) confiance» qui permettra de rĂ©gler les «questions en suspens», a-t-il dit, faisant allusion en particu-lier au partage des richesses pĂ©-troliĂšres et au statut de provinces frontaliĂšres contestĂ©es, dont celle dâșAbyei.
De mĂȘme Ă©taient prĂ©sents le
secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâșONU Ban Ki-moon et des reprĂ©sentants de pays tels que les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France.
PlacĂ©e sous haute sĂ©curitĂ©, la cĂ©rĂ©monie sâșest dĂ©roulĂ©e au mau-solĂ©e de lâșex-dirigeant rebelle sud-iste John Garang, mort dans un ac-cident dâșhĂ©licoptĂšre en 2005, peu aprĂšs la signature de lâșaccord de paix ayant mis un terme au plus long conflit en Afrique. Elle a dĂ©bu-tĂ© par les sermons de deux digni-taires religieux, lâșun musulman et lâșautre chrĂ©tien, avant un dĂ©filĂ© militaire.»Aujourdâșhui, nous nous souvenons et nous prions pour tous ceux qui ont Ă©tĂ© solidaires avec nous pendant les longues an-nĂ©es de guerre», a dit lâșarchevĂȘque catholique Paulino Lokudu, ex-hortant Ă une «nouvelle entente» et Ă la coopĂ©ration avec le Nord.
DĂšs le petit matin, des Sud-Soudanais enthousiastes avaient affluĂ© vers le lieu des festivitĂ©s, chantant et agitant des drapeaux. «Sud-Soudan oyee (oh oui) ! Sud-Soudan libre !», scandait la foule, pendant ce rassemblement, le plus grand jamais vu Ă Juba, ville au bord du Nil Blanc oĂč manquent mĂȘme les infrastructures de base.
Au plan diplomatique, le prĂ©-sident Barack Obama a dĂ©clarĂ© que le Sud-Soudan pourrait compter sur lâșaide des AmĂ©ricains, tandis que la Chine, principal partenaire commercial du Soudan et plus gros investisseur dans son indus-trie pĂ©troliĂšre, espĂšre que le Nord et le Sud seront «de bons voisins, des partenaires et des frĂšres pour toujours».
LâșUnion europĂ©enne «envis-age un accord de partenariat avec la RĂ©publique du Sud-Soudan» et le prĂ©sident russe Dmitri Medvedev a Ă©voquĂ© lâș»intĂ©rĂȘt» du «monde russe des affaires» pour les ressources naturelles de ce nouvel Etat.
Les Echos 10 Juillet 2011
Le nouveau drapeau du Sud-Soudan été ensuite hissé sous les applaudissements frénétiques, les cris de joie, mais aussi les pleurs, de la foule
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 17Haïti Liberté
Sud-Soudan: son indépendance proclamée, le pays doit prouver qu'il est un Etat viable
Hugo Chavez au Bicentenaire !« Nous venons dâentamer une nouvelle longue marche »
A Travers le monde
Hugo chavez : « Nous ne sommes plus une colonie, de qui que ce soit, et nous ne le serons plus jamais »
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Salva Kiir Mayardit, président du Sud-Soudan
Par FĂ©lix Lopez
Une belle Caracas, un peuple joy-eux et radieux, des visiteurs ad-
miratifs et solidaires, un Simon Boli-var auquel lâhistoire a rendu justice, et un immense commandant Chavez Ă son retour⊠ont servi de cadre le 5 juillet au dĂ©filĂ© civico-militaire or-ganisĂ© Ă lâoccasion du Bicentenaire de lâindĂ©pendance du VĂ©nĂ©zuela et de la JournĂ©e de la Force armĂ©e na-tionale bolivarienne (FANB).
Le passage des avions de com-bat sur le Paseo de los PrĂłceres (la Promenade des Hommes illustres), laissant un sillage tricolore, a mar-quĂ© le dĂ©but de la commĂ©moration. Depuis le Palais prĂ©sidentiel, flan-quĂ© des principaux chefs militaires de la FANB, le commandant Hugo Chavez, avec sa martialitĂ© dâĂ©ternel soldat, a donnĂ© le coup dâenvoi du dĂ©filĂ© dans une brĂšve allocution Ă la nation, sur la chaĂźne nationale de radio et de tĂ©lĂ©vision.
Visiblement Ă©mu, le prĂ©sident sâest fĂ©licitĂ© de la « JournĂ©e de la
grande patrie, de la Patrie indĂ©pen-dante, du Bicentenaire ». Il a saluĂ© « lâhĂ©roĂŻque peuple vĂ©nĂ©zuĂ©lien qui dĂ©borde le Paseo de los PrĂłceres et tous les espaces de la Patrie vĂ©nĂ©-zuĂ©lienne », et il a remerciĂ© de leur prĂ©sence les prĂ©sidents dâUruguay, JosĂ© « Pepe » Mujica ; de Bolivie, Evo Morales ; et du Paraguay, Fer-nando Lugo ; des Premiers ministres et ministres des Affaires Ă©trangĂšres latino-amĂ©ricains et caribĂ©ens ; et tout spĂ©cialement les soldats de 21 pays, dont un peloton de cadets cu-bains, venus participer au dĂ©filĂ©.
Ses paroles transmettaient la joie de celui qui arrive Ă temps pour accomplir son devoir : « Nous nâavions pas de meilleure façon de cĂ©lĂ©brer ce jour attendu depuis si longtemps quâen Ă©tant indĂ©pen-dants comme nous le sommes Ă nouveau. Nous ne sommes plus une colonie, de qui que ce soit, et nous ne le serons plus jamais ».
Et pour faire en sorte quâil nây ait pas le moindre doute quant Ă sa dĂ©cision de lutter, il a rappelĂ© Ă
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté18
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DĂ©filĂ© civico-militaire organisĂ© Ă lâoccasion du Bicentenaire de lâindĂ©pendance du VĂ©nĂ©zuela et de la JournĂ©e de la Force armĂ©e nationale
bolivarienne (FANB)
Suite de la page (17)son peuple : « Nous vivrons et nous vaincrons. Câest le commence-ment du retour. Non seulement de Chavez mais de la Patrie pleine, de lâIndĂ©pendance pleine, de la Patrie perpĂ©tuelle, du peuple de Bolivar. La construction du plus grand des rĂȘves nĂ©s sur ce sol et sur cette terre⊠Nous avons commencĂ© une nouvelle longue marche ».
Et pour cette marche il avait aussi plusieurs ordres tactiques Ă expliquer : « Bolivar dirait : le corps national en un tout, lâesprit nation-al en un tout, en surmontant les di-visionnismes, en dĂ©jouant les con-spirations, jusquâĂ vaincre en mille batailles ceux qui de lâintĂ©rieur et de lâextĂ©rieur prĂ©tendent affaiblir et renverser la Patrie et son indĂ©pen-dance. Nous devons les battre dans
la paix, dans la joie, dans la beau-tĂ©, dâune maniĂšre sublime, dans la splendeur⊠Et nous le ferons ».
Dans son allocution, Chavez a une nouvelle fois rendu hom-mage au Libertador Simon Bolivar. Pour conclure, il a citĂ© une phrase prononcĂ©e par Bolivar en janvier 1830, dans laquelle il dĂ©finissait lâindĂ©pendance comme la porte qui permettrait de reconquĂ©rir tous les autres biens de la Patrie et le peuple : « Aujourdâhui, je le dis au nom de Bolivar, cette indĂ©pendance recon-quise est la porte que nous devons laisser ouverte pour rĂ©cupĂ©rer pen-dant des annĂ©es et des dĂ©cennies tous les autres biens pour le peuple : la libertĂ©, lâĂ©galitĂ©, le bonheur, vivre en vivant, la vie pleine, la Pa-trie humaine, la Patrie pleine ».
Granma 8 Juillet 2011
Je comprends bien les plaintes de Rouzier. On le dit bon chrĂ©tien, homme intĂšgre et honnĂȘte. Alors, que sa foi ne le laisse pas sâabattre ! LâĂ©crivain, rĂ©alisateur, scĂ©nariste français François Moreau lui conseillerait assurĂ©ment : «Le plus terrible, ce nâșest pas le chagrin, câșest la diligence quâșon met Ă lâșoublier».
* Les nouveaux musiciens de Sweet Micky, Joseph François Maximilien Pierre (Haiti Liberté, V. 4 No. 35, 16-22 mars 2011) Martelly entre Daniel Supplice, Thierry Mayard Paul et ses bourreaux
chĂąteau, Ă lâarriĂšre, un oiseau char-pentier toquait sur un palmier ; son bec, tel un burin dâacier, fouillait trĂšs fort Ă toutes les heures pour terminer la besogne de la besogne [âŠ], dĂ©jĂ prĂȘte pour la prochaine pondaison.
Ă©crire un livre, câest sâexposer en vue dâaccĂ©der Ă la postĂ©ritĂ©. Câest gravir les marches de la reconnais-sance collective. Mais câest aussi prĂȘter le flanc.
Jackson Rateau, Ă travers ce livre, sâest colletĂ© Ă un tabou, et les tabous ayant la vie dure sont de na-ture exigeante, quant aux moyens de
les approcher. Le livre est ponctuĂ© de lieux communs, de problĂšmes de syn-taxe, de figures de style ou mĂȘme de fautes dâorthographe dues, sans doute, au fait quâil nâa pas Ă©tĂ© soumis Ă une maison dâĂ©dition dotĂ©e de profession-nels, capables dây mettre la derniĂšre main en vue de lâamĂ©liorer. Les im-ages sont de moins en moins convain-cantes, parfois essoufflĂ©es, souvent pauvres. Ce qui rĂ©sulte sans doute de lâorganisation des mots qui les ont vu naĂźtre.Toutefois lâhistoire tient la route.
ce deuxiĂšme roman ne mon-tre pas lâauteur sous son vrai jour. Je
sais quâil dispose de meilleures cordes Ă son arc. La Victime AccusĂ©e en-tre dâemblĂ©e dans lâhistoire de la lit-tĂ©rature haĂŻtienne, quitte Ă ĂȘtre dans lâanti-chambre de lâĂ©criture. Jâattends avec impatience le prochain livre de Jackson Rateau, pour confirmer tout le bien que je pense de lui comme Ă©criv-ain.
La Victime AccusĂ©e est un ro-man de 164 pages, publiĂ© Ă compte dâauteur chez Trafford Publishing, USA, Avril 2011.
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âNeptuneâs transfer to a residential âprisonâ annexâ from the National Penitentiary, and the âadviceâ was later followed. The Embassy was âendeavoring to work with business leaders, political parties and human rights groups to create space for an eventual solutionâ to Neptuneâs im-prisonment, Foley wrote, but ques-tioned âwhether Minister of Justice Gousse. . . is willing to be a part of that solution or an obstacle to it.â
âGousse has been the strongest single force behind the persecution of political prisoners in Haiti,â said Brian Concannon, Jr., director of the Institute for Justice and Democracy in Haiti, who worked to free Jean-Juste and Neptune. âHe personally (and illegally) countermanded release orders by judges and even his own prosecutors.â
While hounding democracy ac-tivists, Gousse has defended some of Haitiâs most notorious human rights violators. When former dictator Jean-Claude Duvalier, currently under in-vestigation and house arrest, returned to Haiti this January, Gousse argued against his prosecution in an op-ed for Le Nouvelliste, writing that âthe notion of a crime against humanity cannot be used in Haitian courts.â
As Justice Minister, Gousse also helped clear the landmark 2000 Raboteau trial conviction (in absen-tia) of right-wing FRAPH death-squad leader Louis Jodel Chamblain, who had returned to Haiti as a leader of the ârebelsâ that helped overthrow Aristide in February 2004.
âAfter himself acting as a judge in impromptu ârebelâ tribunals of La-valas sympathizers after the coup, Chamblain became something of an embarrassment to the de facto re-gime and its U.S. sponsors,â reported HaĂŻti ProgrĂšs in August 2004. âSo he struck a deal for a re-trial with de facto Justice Minister Bernard Gousse and on April 22 took up resi-dence in the PĂ©tionville jail, which he freely roams and regularly leaves for dinner and parties.â
Gousse had already declared that Chamblain deserved to be par-doned for âhis great service to the nationâ in helping to overthrow Haitiâs constitutional government and had ânothing to fearâ from Haitian justice under his aegis, according to HaĂŻti ProgrĂšs.
Therefore, it came as no sur-prise when on Aug. 17, 2004, a kan-garoo court overturned Chamblainâs Raboteau conviction for mass murder by finding him ânot guilty at dawn
after a non-stop all-night 14-hour trial at which only one prosecution witness dared show up, and he was not an eyewitness,â HaĂŻti ProgrĂšs reported. âThe trial was announced only three business days earlier.â
Nonetheless, Chamblain re-mained in his semi-imprisoned state awaiting retrial on other charges. The U.S. Embassy feared that Latortue and Gousse would free him, further embarrassing Washington.
Under the heading âChamblain shenanigans,â a May 15, 2005 cable describes how Prime Minister Lator-tue promised the U.S. Embassy that his administration would not release Chamblain from prison. âLatortue as-sured us that that Chamblain would not be released, saying Minister of Justice Gousse agreed with him on this,â wrote ChargĂ© dâAffaires Doug-las M. Griffiths. âHe repeated this twice, saying Chamblain would not be released as long as he was Prime Minister.â
But Chamblain was released just three months later. Most recently, Chamblain was seen standing beside Duvalier shortly after his return, act-ing as his security chief.
Gousseâs outrageous conduct began to generate discussions among Haitiâs overseers behind the scenes. At a May 20 meeting with the U.S. Embassy and other âCore Groupâ members, MINUSTAH chief Valdes reported that Haitian political leaders overwhelmingly felt that âthe IGOH should replace some members of the cabinet, especially Justice Minister Gousse,â Ambassador Foley reported in a May 25, 2005 cable. âValdes claimed that the President favored replacing Gousse, but was concerned about creating a âmartyr for Haitian sovereigntyâ if it were perceived that Gousse was ditched in order to free Neptune. The French Ambassador cautioned that the President and PM [Prime Minister] had not made up their minds on Gousse. Valdes said replacing Gousse would be a good thing for both justice and security in Haiti, but that the timing was cer-tainly delicate.â
Even members of Haitiâs bour-geoisie proposed replacing Gousse with people like Gervais Charles, cur-rently Duvalierâs lawyer and senior advisor to President Martelly. âBusi-nessman Reginald Boulos is one who has pushed this with us saying Charles is âclever but not stubborn like Gousseâ,â reported Foley in a Jun. 13, 2005 cable.
The next day, Gousse was fi-
nally given the old heave-ho after ten US congresspersons wrote a letter to Secretary of State Condoleeza Rice calling for his immediate removal, saying he âhas clearly demonstrated that he is unwilling to conduct his duties in an objective and respon-sible manner.â
Gousse was replaced by Henri Dorleans, who, âpresented himself as the antithesis of Gousse, open, friendly, and poised for action,â Am-bassador Foley reported in a Jul. 5, 2005 cable.
âAs an official in 2004 and more recently as an independent lawyer, Gousse has shown a trou-bling disregard for Haitiâs obligation to prosecute human rights crimes,â Amanda Klasing, an expert on Haiti for Human Rights Watch, told HaĂŻti LibertĂ©.
Gousseâs nomination, whether it goes forward or not, may reflect a similar âdisregardâ on the part of President Martelly, whose right-wing affinities are becoming more and more apparent. His first pick, ultra-conservative businessman Daniel Rouzier, was soundly rejected by the Parliament.
On his return from Spain on Jul. 9, a Radio France International jour-nalist asked Martelly: âAnd what if Bernard Gousse is rejected?â
âThere is no âifâ,â Martelly re-sponded. âItâs Gousse that I want!â
Continued from p(9)
chavez en conversation avec les prĂ©sidents Evo Morales de la Bolivie, Jose Mujica de lâuruguay et Fernando Lugo du Paraguay
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Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011 19Haïti Liberté
Il est en effet clair que sans militairement
Suite de la page (13)
Le congrĂšs et la dĂ©claration dâindĂ©pendance
Plusieurs provinces suivent lâexemple de Caracas et Ă©tablissent des juntes. Celles-ci reconnaissent tantĂŽt uniquement la junte de Caracas, tantĂŽt la junte ainsi que le conseil de rĂ©gence. Dâautres provinces restent fidĂšles Ă la couronne espagnole.
La junte de Caracas appelle alors au rassemblement dâun congrĂšs pour le mois de mars 1811.
Francisco de Miranda, ancien gĂ©nĂ©ral de la RĂ©volution Française, qui avait dĂ©jĂ tentĂ© de libĂ©rer le Ven-ezuela en 1806, se trouve au Royau-me-Uni au moment de la dĂ©claration dâindĂ©pendance. Les envoyĂ©s vĂ©nĂ©-zueliens (dont Simon Bolivar), venus faire reconnaĂźtre leur gouvernement par les anglais, le persuadent de rallier lâAmĂ©rique du Sud.
Il retourne alors au Venezuela et se fait Ă©lire au congrĂšs comme dĂ©lĂ©guĂ© dâEl Pao. DĂšs son arrivĂ©e, il organise une association, la SociĂ©tĂ© Patriotique, sur le modĂšle des clubs jacobins de la RĂ©volution, et fait campagne en faveur de lâindĂ©pendance au sein du gouver-nement.
LâindĂ©pendance est dĂ©clarĂ©e le 5 juillet. Le congrĂšs Ă©tablit une con-fĂ©dĂ©ration, les Etats Unis du Venezu-ela, dotĂ©e dâun parlement bicamĂ©ral et dâun exĂ©cutif formĂ© dâun triumvirat. Le drapeau jaune, bleu et rouge est inspirĂ© de Miranda.
Deux provinces choisissent cependant de rester fidĂšles Ă la RĂ©-gence de CĂĄdiz. Câest le dĂ©but de la guerre dâindĂ©pendance du Venezuela, qui durera jusquâen 1823. La premiĂšre rĂ©publique du Venezuela disparaĂźtra en 1812, aprĂšs la reconquĂȘte du pays par les forces espagnoles et lâarrestation de Francisco de Miranda, laissant la place Ă Simon Bolivar, qui fondera la sec-onde rĂ©publique, en 1813.
Histoire et Actualité 3 juillet 2011
Francisco de Miranda, par Martin Tovar y Tovar (1874). col.
capitolio Federal de Venezuela
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Premier Concert de lâartiste bien connu le pianiste et chanteur Ti-GousseTant dâautres artistes seront invitĂ©s
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Suite de la page (7)« On a prĂ©sente le plan de la reconstruction comme solution Ă tous les problĂšmes du pays, sans la participation de la population et sans aucun palier des droits humains. Ce plan ne tient pas compte de la justice sociale du peuple haĂŻtien. On a tout sim-plement prĂ©sentĂ© un ensemble dâillusions pour la reconstruction physique du pays. »a indiquĂ© Freud Jean dans sa prĂ©senta-tion.
Alors que le responsable de liaison pour lâOPC avec les ONGs des Droits Humains, Fro-zet Henry, dans sa prĂ©sentation, il a dĂ©montrĂ© les diffĂ©rents mĂ©-canismes utilisĂ©s pour Ă©valuer la situation des droits humains des Etats-membres de lâONU Ă travers lâEPU.
Le deuxiĂšme panel a Ă©tĂ© constituĂ© par 3 autres respon-sables de droits humains en lâoc-currence, Jocelyne Colas, secrĂ©-taire exĂ©cutif de la Commission Episcopale Nationale Justice et Paix (JILAP) ; DjerieAbellard, responsable de programme ob-servatoire de la POHDH et Anto-nalMortimĂ©, secrĂ©taire exĂ©cutif de la POHDH. Dans chacune de ces interventions, les interve-nants ont passĂ© au peigne fin le rapport alternatif et la contri-bution des organisations de la sociĂ©tĂ© civile ; les commentaires de la POHDH sur le rapport na-tionale de lâEtat sur lâEPU.
Jocelyne Colas a apportĂ© des explications sur les thĂšmes traitĂ©s dans la contribution des organisations des droits de lâhomme, concernant le pre-mier volet des droits humains : les droits civils et politiques qui contiennent les garanties judiciaires, le systĂšme carcĂ©ral et lâEtat de droit ; le deuxiĂšme volet qui constitue les droits Ă©conomiques sociaux et cultu-rels, qui ne sont autre que le droit Ă lâĂ©ducation, les droits de lâenfant, les droits Ă lâiden-titĂ©. A chaque thĂšme traitĂ© dans un document remis aux parti-cipants, les organisations des droits humains qui ont travaillĂ© conjointement sur le rapport alternatif dans le cadre de la soumission dâun document au conseil des Droits de lâhomme via le haut-commissariat ont fait des recommandations aux
autoritĂ©s haĂŻtiennes avant la prĂ©sentation de lâEPU dâHaĂŻti a lâONU en Octobre prochain.
Dans les recommandations 8 sur lâEtat de droit et la parti-cipation citoyenne, les organisa-tions ont proposĂ© de : « Mettre en place le Conseil Electoral Permanent, selon le vĆu de la constitution. Effectuer un audit et une Ă©valuation de la mission des Nations Unies pour la stabi-lisation dâHaĂŻti (Minustah) sui-vant des modalitĂ©s impliquant le peuple haĂŻtien comme partie pre-nante. Elaborer un calendrier de retrait des troupes onusiennes et le rapatriement de la souveraine-tĂ© nationale Ă ses dĂ©tenteurs lĂ©-gitimes Ă savoir le peuple haĂŻtien et les dirigeants quâil sâest choi-si. » Tandis que dans les com-mentaires de la POHDH sur le rapport national de lâEtat haĂŻtien dans le cadre de lâExamen PĂ©rio-dique universel dâOctobre 2011, elle a demandĂ© : « De transfor-mer le mandat de la mission des Nations Unies pour la stabilisa-tion en HaĂŻti (Minustah) en mis-sion technique en vue dâappuyer le gouvernement haĂŻtien dans les domaines de : lâagriculture, la santĂ©, la protection de lâenvi-ronnement, la construction des routes et autres. »
Alors que la prĂ©sence illĂ©-gale des forces dâoccupation de lâONU depuis plus de sept (7) ans est une violation flagrante des droits Ă lâautodĂ©termina-tion du peuple haĂŻtien. De plus la Minustah Ă cĂŽtĂ© de lâEtat haĂŻ-tien est le plus grand violateur des droits humains en HaĂŻti. Pour certains, la Minustah en tant quâinstrument de domina-tion, dâexploitation qui nâa rien apportĂ© dans le changement des conditions de vie de la popula-tion haĂŻtienne doit incessam-ment quitter le pays, vu quâelle ajoute un autre flĂ©au, le CholĂ©ra aux souffrances du peuple haĂŻ-tien.
Par ailleurs, au dĂ©but de mois juillet en cours, 4 mois avant lâExamen PĂ©riodique uni-versel Ă lâONU, la haute com-missaire adjointe des Nations Unies aux droits de lâhomme, Kyung-Wha-kang Ă©tait en visite en HaĂŻti du 2 au 6 juil-let pour se faire une idĂ©e de la situation des droits humains. AprĂšs avoir rencontrĂ© les dif-
fĂ©rents secteurs traditionnels de la sociĂ©tĂ©, le mardi 5 juillet, elle a donnĂ© une confĂ©rence de presse au cours de laquelle, elle a exprimĂ© ses inquiĂ©tudes concernant de graves prĂ©occu-pations quant aux droits civils et politiques, elle est Ă©galement prĂ©occupĂ©e de la situation des droits des enfants, de la viola-tion de leurs droits les plus fon-damentaux et ce dans une totale impunitĂ©. Selon elle, lâEtat haĂŻ-tien est responsable du respect, de la protection et de la sauve-garde des droits humains en HaĂŻti. Câest seulement Ă travers les institutions nationales que des solutions Ă ces problĂšmes peuvent survenir. Elle a Ă©gale-ment encouragĂ© la formation dâune commission dâenquĂȘte de vĂ©ritĂ© sur de graves violations des droits de lâhomme et des milliers de crimes commis sous
la dictature des Duvalier qui a duré plus 29 ans en Haïti.
En attendant la prĂ©senta-tion dâHaĂŻti a lâONU, dâautres organismes haĂŻtiens des droits humains tel le Bureau Avocats internationaux (BAI) travaillent Ă©galement sur ce dossier en vue dâune prĂ©sentation sur la situa-tion des droits humains en HaĂŻti.
De toute Ă©vidence on ne peut pas Ă©valuer rĂ©ellement la situation des droits de lâhomme en HaĂŻti sans tenir de compte de graves violations des droits hu-mains par les casques bleus de lâONU, sous toutes les formes : de viol, dâarrestation arbitraire et illĂ©gale, de pendaison, de bastonnade, dâassassinat, de meurtre, dâingĂ©rence dans les affaires internes dâHaĂŻti, de dĂ©tention illĂ©gale des HaĂŻtiens, du non-respect de la loi du pays entre autres.
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Suite de la page (13) Les cinq...
libĂ©rĂ©s, et de retour Ă Cuba, (...) Les Cinq vont retourner dans leurs foyers et resteront jusquâĂ la fin de leur vie hĂ©ros de lâșhistoire de la lutte pour les Droits de lâșHumanitĂ©. »
Il est en effet grand temps que les familles des Cinq soient rĂ©unies, que les pĂšres soient prĂšs de leurs enfants. Vous le savez, Monsieur le PrĂ©sident, vous qui avez dĂ©clarĂ© lors de la fĂȘte des pĂšres Ă propos du vĂŽtre: âJâșai toujours Ă©tĂ© sensible Ă son absence, et me suis demandĂ© ce quâaurait Ă©tĂ© ma vie sâșil avait Ă©tĂ© plus prĂ©sent. Câest toujours vrai. Et peut-ĂȘtre est-ce pour cela que la fonction de pĂšre est si importante pour moi, et que je me suis Ă©fforcĂ© dâĂȘtre autant que possible prĂ©sent auprĂšs de mes filles.â
Le 4 juin, en France, Ă Paris, sâest tenu le colloque « Les cinq prisonniers cubains aux Etats-Unis, le terrorisme et le droit international » qui a rĂ©uni avocats, juristes français et europĂ©ens, parlementaires et diverses associations, pour Ă©tudier les dimensions juridiques et gĂ©opolitiques de lâaffaire des Cinq, et les actes terroristes, made in USA, contre Cuba.
Voici les derniÚres lignes de la déclaration finale de ce colloque : « Le terrorisme est, selon la Résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies, une menace à la paix et à la
sĂ©curitĂ© internationales et cette annĂ©e est celle du bilan de la mise en Ćuvre de la StratĂ©gie Antiterroriste Mondiale de lâONU. La France est membre du ComitĂ© de lutte contre le terrorisme, mise en place par la RĂ©solution 1373.
Le terrorisme doit ĂȘtre combattu par toute la communautĂ© internatio-nale et il incombe aux Etats qui ont le plus de moyens, une responsabilitĂ© spĂ©cifique. Dans cet esprit, nous nous adressons aux parlementaires français afin quâils abordent, avec leurs homo-logues dâautres pays et en particulier des Etats-Unis, la question du terro-risme contre Cuba et du procĂšs injuste et partial contre les Cinq Cubains agents antiterroristes.
Nous leur demandons Ă©galement dâintervenir pour que la France porte ces questions devant le ComitĂ© de lutte contre le terrorisme. »
Monsieur le PrĂ©sident, nous espĂ©-rons que vous saurez intervenir pour rendre Ă ces cinq Cubains la libertĂ© quâils mĂ©ritent. Vous ouvrirez ainsi la porte Ă de nouvelles relations entre Cuba et les Etats-Unis, souhaitĂ©es par lâensemble des populations des deux pays.
Recevez, Monsieur le PrĂ©sident, lâexpression de mes sentiments huma-nistes les plus sincĂšres.
Jacqueline Roussiequartier castet (64360 Monein)
Bernard Gousse et GĂ©rard Latortue
rĂ©clamant son renvoi immĂ©diat, en ces termes: « (il) a clairement dĂ©montrĂ© ne pas vouloir assumer ses obligations dâune maniĂšre objective et respon-sable.â
Gousse fut remplacĂ© par Henri DorlĂ©ans, qui âsâest prĂ©sentĂ© lui-mĂȘme comme lâantithĂšse de Gousse, ouvert, amical, et tournĂ© vers lâaction.âainsi que le rapportait lâambassadeur Foley dans un cĂąble du 5 juillet 2005.
âEn tant que fonctionnaire en 2004 et plus rĂ©cemment comme avo-cat indĂ©pendant, Gousse a montrĂ© un troublant dĂ©dain quant Ă lâobligation quâa HaĂŻti de poursuivre les crimes de droits humains,â a dit Ă Haiti LibertĂ© Amanda Klasing, une experte sur HaĂŻti
pour Human Rights Watch.La nomination de Gousse, quâelle
soit maintenue ou non, tend Ă reflĂ©-ter un âdĂ©dainâ similaire de la part du prĂ©sident Martelly, dont les affinitĂ©s de droite sâaffichent de plus en plus. Son premier choix, lâultraconservateur homme dâaffaires Daniel Rouzier, a Ă©tĂ© bruyamment rejetĂ© par le Parlement.
Ă son retour dâEspagne le 9 juil-let, un journaliste de Radio France In-ternational a demandĂ© Ă Martelly: âEt si Bernard Gousse est rejetĂ©?â
âIl nây a pas de âsiâ,â de rĂ©pondre Martelly, âcâest Gousse que je veux !â
Traduit de lâanglais par Guy Roumer
Suite de la page (4)
Vol. 4 No. 52 ⹠Du 13 au 19 Juillet 2011Haïti Liberté20
HAĂTI LIBERTĂJUSTICE âą VĂRITĂ âą INDĂPENDANCE
Attention ! Attention !Crieurs ! Lecteurs !Distributeurs du journal A partir du Mercredi 20 Juillet 2011 Volume 5 # 1Les nouveaux tarifs du journal seront comme suit :Haiti : 20 gourdesUSA : $1,50Canada : $2.00France : 2 euros
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Readers! Distributors!As of Wednesday, July 20, 2011Volume 5 # 1The newsstand price will be as follows:Haiti: 20 gourdesUSA: $ 1.50Canada: $ 2.00France: 2 euros
Par Prince Guetjens
Le samedi 2 Juillet 2011 sur le coup de vingt
et une heures, plusieurs dizaines dâauditeurs, de fans et des amis de Radyo Pa Nou sâĂ©taient donnĂ© ren-dez-vous au Crystal Manor (Flatbush) pour participer aux festivitĂ©s marquant le seiziĂšme anniversaire de lâĂ©mission mythique Fok Sa Chanje, sans lâombre dâun doute lâune des plus Ă©coutĂ©e dans le milieu haĂŻtien de la diaspora amĂ©ricaine.
ce dĂźner dansant qui a pris les allures dâune grande manifestation culturelle, mais qui au fond Ă©tait une rĂ©union de famille plutĂŽt spĂ©ciale, avait convoquĂ© cette annĂ©e, une formation musicale Ă tendance Konpa DirĂšk (Disip) pour assurer la soirĂ©e dansante. Pour renforcer la premiĂšre partie du programme, un chanteur de musique dâamour Ă lâeau de roses qui avait eu du succĂšs en HaĂŻti au cours des annĂ©esâ80, LĂ©on Dimanche faisait aussi partie du dĂ©cor. Ensuite est venue se greffer
sur le contenu musical une jeune chanteuse issue du milieu du showbiz, connue sous le nom dâElektra. Il y a eu Ă©galement la prĂ©sen-tation par LĂ©on Dimanche dâun jeune interprĂšte qui a marquĂ© son passage, le temps de quatre chansons.
Le seiziĂšme anniver-saire de lâĂ©mission, sans doute la plus populaire sur le cadran haĂŻtien des ra-dios de New York, Fok Sa Chanje sâest dĂ©roulĂ© dans une atmosphĂšre de dĂ©tente, de fĂȘte, ponctuĂ©e par des moments dâintenses Ă©mo-tions. Les maĂźtres de cĂ©rĂ©-monie (Prince, Alberte et Marie Paul) sont parvenus Ă trancher dans le bon sens, malgrĂ© les poussĂ©es attrac-tives dâartistes et dâautres personnalitĂ©s Ă profiter de cette belle audience pour se mettre en exergue.
La soirĂ©e a dĂ©butĂ© avec des propos de bienve-nue de lâingĂ©nieur Renand Sintilmon qui a dâemblĂ©e placĂ© lâactivitĂ© dans son contexte, suivi de lâinter-vention de deux reprĂ©sen-tants du groupe ALEC, dirigĂ© pour la circonstance par le
mĂ©decin Jean Robert ChĂ©ry. Ensuite ce fut au tour du PrĂ©sident Directeur GĂ©nĂ©ral de Radyo Pa Nou Mr. Jude Geffrard Joseph de porter la parole. Ă travers des propos de circonstance plutĂŽt brefs Jude Joseph a dit lâambition qui motive chaque jour les efforts dâouverture de Radyo Pa Nou, vers ce quâil y a de meilleur, dans le dessein de jouer sa partition dans la promotion et lâĂ©mancipation de la pensĂ©e haĂŻtienne.
Dâautres reprĂ©sentants de groupe tels MM. Jean HĂ©rard Similien et Orlando Aupont pour le Citi Health, Home Care, le mĂ©decin Nel-son Bloom, Mle Marie SĂ©nat du groupe eBetter Haiti accompagnĂ©e de sa copine la prĂ©sentatrice de tĂ©lĂ©vi-sion Marie-Ange Daniel sont intervenus ou ont pris part Ă cette grande soirĂ©e de gala. La salle de spec-tacle dotĂ©e dâune capacitĂ© de plus de trois cents per-sonnes assises avait du mal Ă contenir le nombre de plus en plus grandissant des par-ticipants. Des dĂ©lĂ©gations sont venues de plusieurs endroits comme New Jersey, Long Island, QuĂ©bec, HaĂŻti, Miami pour dire leur atta-chement Ă lâĂ©mission Fok Sa Chanje. Mais aussi pour faire la connaissance dĂ©cou-vrir le visage de certaines personnes qui se cachent derriĂšre les voix quâils Ă©coutent rĂ©guliĂšrement sur les ondes de la radio.
De cette foule plutĂŽt dense, on a pu remarquer des personnalitĂ©s comme ; Mme. Jacqueline Michel et son mari, Mr. Jasmin Fritz et son Ă©pouse, Mr. Alexio Ca-det et son Ă©pouse, Pr. FrĂ©-mont Joseph et son Ă©pouse, Mr. AndrĂ© Michel et son Ă©pouse, lâartiste Fritz Saget, pour nâen citer que ceux-lĂ .
Le comitĂ© dâorgani-sation qui a rendu possible cette soirĂ©e est composĂ© de : MM. Jude G. Joseph (PDG), Fritz Louis (Adm), Michel Edouard, Jeffrey Jo-seph, Renand Saintilmon, FrĂ©mont Joseph, Brejnev Joseph, Minouche Lambert, Fanfan.
Jude Joseph de Radyo Pa Nou et le chanteur Gazman de Disip
Par Prince Guetjens
critique
Point nâest besoin de soutenir que pour pondre un bon ro-
man, une belle histoire sâavĂšre indispensable. Mais est-ce suf-fisant ?
Toute la trajectoire de lâhistoire du roman est jon-chĂ©e dâexemples qui tendent Ă soutenir le contraire. Certains ont mĂȘme optĂ© pendant une certaine pĂ©riode de ne point sâembarrasser dâune histoire. Ă ce stade, jâaimerais adresser un clin dâoeil aux initiateurs du Nouveau Roman ; expres-sion due Ă Emile Henriot, qui lâemploya dans un article du Monde, le 22 mai 1957, pour rendre compte de La Jalou-sie dâAlain Robbe-Grillet et de Tropisme de Nathalie Sarraute. Pour lâessentiel les tenants de ce courant contestaient le ro-man de type balzacien. Leur dĂ©-marche Ă©tait influencĂ©e par des romanciers Ă©trangers (Kafka, Virginia Woolf, Stendal), mais aussi par LâĂtranger dâAlbert Camus et La NausĂ©e de Jean-Paul Sartre. Leur dĂ©nonciation fondamentale visait le person-nage traditionnel, « reflet dâune confiance surannĂ©e dans la na-ture humaine ». Cette proposi-tion a fortement marquĂ© le ro-man en Europe, sans parvenir Ă changer radicalement le cours des choses, puisque lâhistoire dans le roman traditionnel, sâest raffermie vers la fin du XXĂš siĂšcle.
Je dois reconnaĂźtre quâil est peu Ă©vident, quand on ne dispose pas de recul nĂ©cessaire, de pouvoir prĂ©senter une oeuvre quelconque sans glisser dans lâencensement, la mĂ©chancetĂ©
ou la condescendance. Et quand on est confrontĂ© Ă un problĂšme dâĂ©thique (câest le cas pour moi, puisque jâai Ă©mis des sugges-tions de correction pour lâun des chapitres de ce livre), le mieux serait peut-ĂȘtre de prendre ses distances, mais comment rĂ©sou-dre lâĂ©quation quand on nâa pas ce choix.
DâemblĂ©e, il faut re-connaĂźtre que lâĂ©criture du La Victime AccusĂ©e suit un che-minement en dents-de-scie. Le sujet plutĂŽt banal de cet Ă©migrĂ© revenu en HaĂŻti aprĂšs vingt-cinq ans, qui par un heureux hasard se retrouve millionnaire, se trouve aussi ĂȘtre infectĂ© par le mal du siĂšcle, et qui sans aucun scrupule, dĂ©cide de contaminer des femmes, nâa rien dâoriginal. Cependant la maniĂšre de dire, ajoutĂ©e aux figures rĂ©sultantes dâune certaine maĂźtrise des ma-tĂ©riaux pourraient largement compenser.
AprĂšs trois mois dâexploits sexuels, les dĂ©gĂąts causĂ©s par cet homme sont Ă©normes, voire dĂ©sastreux. CâĂ©tait comme planifiĂ©, la bour-rasque qui emporterait les
jeunes de ce pays, telle la moin-dre particule de poussiĂšre.
Dans ce pays tiers-mondiste, pauvre, trÚs vul-nérable quant à la propaga-tion de ce mal, elles sont cent mille fois ciblées, exposées, ces jeunes filles.
Il ne fait pas de doute que les outils utilisĂ©s nâĂ©taient pas suffisamment aiguisĂ©s pour ren-dre, au-delĂ mĂȘme de la volontĂ© de montrer, lâĆuvre dans toute son acuitĂ©. Ce qui confirme quâentre concevoir et rendre la paroi est plutĂŽt Ă©tanche.
La Victime AccusĂ©e ; un drame humain qui se dĂ©roule dans un milieu peu accueillant oĂč, conseillĂ©s par la misĂšre, hommes et femmes se jettent aveuglĂ©ment dans une lutte acharnĂ©e pour la survie. Ti-raillĂ©s par lâusure du temps et les violences du quotidien, ils sâabĂȘtissent au fur et Ă mesure, au point de ne plus mĂ©riter de lâhumanitĂ©. Convaincu de la fra-gilitĂ© de sa plume sur ce terrain rocailleux, lâauteur adoucit par moments.
Comme toujours, les ar-bres et les plantes constitu-ant la petite forĂȘt endormie surveillaient le petit chĂąteau majestueusement perchĂ© le haut du tertre. Le sol drapĂ© dâombres disparates reçoit la lumiĂšre du soleil qui se dĂ©-ployait tel un souffle magique. Le cri dâun coq qui sâĂ©gosillait non loin entre les arbres se confondait avec le ronflement de la jeep qui sâarrĂȘtait tout Ă coup prĂšs de la grande barriĂšre. Comme un roulement de tam-bour, un roucoulement de ram-iers alternĂ© avec le chant dâun rossignol provenant du fourrĂ©, animait toute la cour, tan-dis quâun peu plus proche du
Suite Ă la page (18)
La Victime AccuséeFok Sa Chanje sur Radyo Pa NouSeize bougies pour un nouveau printemps
Le second roman de Jackson Rateau