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Item 56: Ostéoporose
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une ostéoporose- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- RPC HAS 2006- Polycopié national:. COFER: item 56
- FdR intrinsèques/extrinsèques (2×4)- Corticothérapie: ≥ 3M à ≥ 7.5mg/j- Hypertransparence osseuse diffuse- Ostéodensitométrie (biphotonique)- Ph-Ca / 25-OH-D / EPP / TSH / PTH- Indications DMO: pop.G(4) / FM(3)- PenC pluridisciplinaire / MT / réseau- Supplémentation vitamino-calcique- Tt anti-ostéoporotique: biphosphonate- 1x/S – PO – à jeun – debout – eau
- T-Score < -2.5 DS- Fracture + F/50ans = DMO- Jamais le rachis cervical- Recherche néoplasie et II- Signes radios négatifs (4)- Mesures hygiéno-diététiques- Correction FdR de chute- Correction carences avant- Indications HAS: DMO / biphosphonates
- Généralités
Définitions o Définition OMS: ostéoporose = maladie diffuse du squelette caractérisée par:
↓ densité osseuse / détérioration micro-architecture osseuse (trabéculaire)
→ fragilité osseuse et donc d’une augmentation du risque de fractureo Définition ostéodensitométrique:
Ostéoporose si T-Score < -2.5 DS (cf infra) Epidémiologie
o L’ostéoporose est une pathologie fréquente: 10% des femmes à 50ans / 50% après 80ans
grave: 50 000 fractures du fémur / 40 000 du poignet / 120 000 vertébrales
coûteuse: coûts dus à l’ostéoporose = 1 milliard d’euros /ano Facteurs de risque +++
facteurs de risque d’ostéoporose (2×4) facteurs intrinsèques
Sexe féminin / âge élevé (> 50 ans) Ménopause (carence oestrogénique) / si précoce (<
40ans): +++ Atcd familiaux d’ostéoporose / ethnie (caucasienne /
asiatique) Facteurs anthropométriques: faible poids et petite taille
(IMC < 19) facteurs extrinsèques
Sédentarité / immobilisation Intoxication tabagique ou alcoolique Apports calciques insuffisants / carence en vitamine D
(soleil) Iatrogène: corticothérapie au long cours (≥ 3 mois)
facteurs de risque de fractures ostéoporotiques Densité minérale osseuse (DMO) basse Atcd personnel de fracture ostéoporotique FdR de chutes: iatrogènes / environnement (cf item 62) Corticothérapie et tabagisme
Physiopathologie o Rappels physiologiques
Os compact (os cortical) ≠ os trabéculaire (os spongieux) Remodelage osseux permanent = « turn-over » (sur 3M)
1. ostéoclastes = résorption (lacunes de Howship) 2. ostéoblastes = ostéosynthèse (deviennent ostéocytes une fois
enmurés) 3. minéralisation secondaire par cristaux d’hydroxyapatite
Evolution physiologique de la masse osseuse Pic de masse osseuse entre 20 et 30ans puis ↓ avec l’âge H: -0.4% /an ≠ F: idem mais accélération après ménopause: -2%
/ano Ostéoporose post-ménopausique
Ménopause = carence oestrogénique → ostéoclastes = résorption osseuse
D’où libération de Ca → PTH ↓ + absorption digestive de Ca ↓: ostéosynthèse ↓
Lorsque résorption > ostéosynthése → DMO ↓ = ostéoporose
- Etiologies
Ostéoporose primitive (+++) o = ostéoporose post-ménopausique ou liée à l’âge / !! diagnostic d’éliminationo → d’abord rechercher une néoplasie et une ostéoporose secondaire (PMZ)
Ostéoporose secondaire o Carentielle
Carence en vitamine D +/- calcium: ostéomalacie +++ Malabsorption / IHC par cirrhose quelle que soit la cause
o Endocrinienne (6) Hyperthyroïdie / hyperparathyroïdie primitive / hypogonadisme Hypercorticisme (Cushing) / acromégalie / hémochromatose
o Iatrogène Corticothérapie: DMO dès que corticothérapie à 7.5mg/j sur ≥ 3 mois Autres: agoniste de la LH-RH (hypogonadisme II) / anti-aromatase
o Inflammatoire / tumorale Polyarthrite rhumatoïde / spondylarthropathies !! Toujours éliminer un myélome multiple +++
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: en pratique: toute femme ménopausée d’âge élevé est à risque / poids
Prises: corticothérapie (dès que durée ≥ 3M à ≥ 7.5mg/j) / GnRH / tabagisme
Anamnèse: circonstance de la fracture (faible traumatisme) Signes fonctionnels: rachialgies / douleurs osseuses (diagnostic ≠)
o Découverte lors d’une fracture ostéoporotique = toute fracture hors trauma violent (dont chute de sa hauteur +++) !! Ne concerne jamais: rachis cervical / crâne / main / orteils Fracture vertébrale (= « tassement vertébral »: terme à éviter)
# ostéoporotique la plus fréquente / asymptomatiques dans 2/3 des cas
A évoquer systématiquement devant: rachialgies d’horaires mécaniques: ↓ décubitus / ↑
mobilisation déformation du rachis en cyphose / perte de taille (> 3
cm) Fractures de l’extrémité inférieure du radius (cf item 238)
Type Pouteau-Colles +++: fracture sus-articulaire à déplacement postérieur
Type Goyrand-Smith: fracture sus-articulaire à déplacement antérieur
Fractures de l’extrémité supérieure du fémur (cf item 239) Fractures cervicales vraies (Garden) ou trochantérienne
o Découverte par ostéodensitométrie Devant la présence de facteurs de risque (indications précises: cf infra)
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif = ostéodensitométrie
Indications +++ (HAS 2006) dans la population générale quels que soient le sexe et l’âge
fracture vértébrale ou périphérique sans traumatisme majeur
corticothérapie systémique ≥ 3 mois consécutifs et ≥ 7.5mg/j
hyperthyroïdie non traitée / hypercorticisme / hypogonadisme
chez la femme ménopausée (y compris sous THS), ajouter: IMC < 19kg/m2 Atcd familal au 1er degré de fracture du col fémoral Ménopause avant 40ans (quelle que soit la cause)
Modalités Mesure de la DMO par absorptiométrie biphotonique à rayons
X (DEXA) Mesure sur deux sites: rachis lombaire et extrémité supérieure
du fémur T-score: DS // valeur de référence chez l’adulte jeune (< 30ans) Z-score: DS // valeur de référence dans la population du même
âge Résultats
DMO normale T-score > -1 DSOstéopénie T-score = -1 à -2.5 DSOstéoporose T-score < -2.5 DSOstéoporose sévère
T-score < -2.5 DS + atcd de fracture
Remarques -1 DS du T-score = risque de fracture x2 Si DMO rachis > fémur: évoquer arthrose lombaire ou
tassements Si DMO fémur > rachis: ostéoporose débutante (perte os
trabéculaire)o Pour rechercher une ostéoporose secondaire (PMZ)
!! On ne conclut à une ostéoporose post-ménopausique que s’il est normal
Bilan de 1ère intention (5) +++ Bilan phospho-calcique (sang-urine) Dosage de la 25-OH-D3 (carence) PTH 1-84 (hyperparathyroïdie) TSH – T4L (hyperthyroïdie) VS-CRP / EPP / protéinurie des 24h / créatinine (myélome)
Selon contexte clinique Cortisol libre urinaire (hypercorticisme) Oestrogènes + FSH/LH (hypogonadisme) CST +/- ferritine (hémochromatose)
o Pour rechercher des complications Fracture vertébrale ostéoporotique
Radios rachis dorsal + lombaire / F+P (7) Signes positifs (en faveur d’une origine ostéoporotique)
aspect symétrique et homogène / cunéiforme ou biconcave
localisation au-dessous de D4 (ou D6) / jamais le rachis cervical
fractures multiples > uniques / ostéotransparence diffuse
Signes négatifs +++ (≠ fracture pathologique) (PMZ) absence d’ostéolyse: corticale reconstituable
(« signe du puzzle ») respect du mur et de l’arc postérieur (pas
d’atteinte médullaire) absence d’anomalie des parties molles / absence
d’épidurite en IRM Fractures de fatigue (= fractures de fragilité)
Radiographies standards Le plus souvent normales (≥ pendant 3-4S) Puis trait de fracture intra-cortical radiotransparent
IRM +++ (T1-T2) Examen de référence: systématique si radiographies
normales Trait de fracture hypoT1 / hypoT2 (non cortico-cortical:
≠ ostéonécrose) Oedème osseux péri-fracturaire hypoT1 et hyperT2
Diagnostics différentiels o Myélome multiple des os (PMZ) (cf item 166)
Clinique: douleurs osseuses diffuses (nocturnes ++) + AEG Paraclinique: VS ↑ / pic monoclonal à l’EPS / lacunes à la radio
o Métastases vertébrales (cf item 154) Rappel: cancers ostéophiles = poumon / prostate / rein / sein / thyroïde Clinique: douleurs osseuses nocturne / AEG / signes du cancer primitif Paraclinique: VS ↑ / métastase lytique ou condensante à la radio
o Hyperparathyroïdie primitive (cf item 319) Clinique: syndrome d’hypercalcémie (s. digestifs / cardio / neuro) Paraclinique: hypercalcémie-hypophophorémie + confirmation par
PTHo Ostéomalacie (déficit en vitamine D)
Clinique: faiblesse musculaire / démarche « dandinante » (syndrome myogène)
Paraclinique: hypocalcémie-hypophosphorémie / ↑ PAL / 25-OH-D3 ↓
- Traitement
Prise en charge o Ambulatoire / long cours / pluri-disciplinaire (MT ++)o Hospitalisation si complications (fractures +++)
Mesures hygiéno-diététiques / éviction des FdR +++ o Arrêt du tabac et de l’alcoolo Activité physique régulière et adaptéeo Apports vitamino-calciques suffisants: à évaluero Maintien poids et IMC satisfaisants
Supplémentation vitamino-calcique o Calcium = 1g /jour et vitamine D = 800 UI /jouro Forme combinée PO quotidienne ou [calcium 1x/J + Uvédose® 1
ampoule/3M] (++)
o !! Correction des carences avant de débuter tout Tt anti-ostéoporotique (PMZ) Tt anti-ostéoporotique
o Indications (HAS 2006)+++ En présence de fracture
De principe si T-score ≤ -2.5 DS avec fracture Indiqué si T-score = -2.5 à -1 avec fracture vertébrale / fémur A discuter si T-score = -2.5 à -1 avec fracture périphérique
En l’absence de fracture De principe si T-score ≤ -3 DS Indiqué si T-score ≤ -2.5 + FdR de fracture A discuter si T-score = -2.5 à -1 DS + FdR de fracture Non indiqué si: T-score ≥ -1 ou ≥ -2.5 sans FdR
o Options thérapeutiques Bisphosphonates (++)
Modalités PO / à jeun / 1/2h avant petit-déjeuner / sans s’allonger
après (RGO) à distance de la prise vitamino-calcique / avec un grand
verre d’eau Spécialités: risédronate (Actonel® 35mg) / alendronate
(Fosamax®) Contre-indications: IRC avec clairance < 30ml/min /
hypocalcémie / RGO Effet secondaire: ostéonécrose de la mâchoire (!! CI si atcd
radioT ou bucco-dentaires) Durée: 1cp /semaine pendant ≥ 4ans (HAS) (mais < 7ans si âge
> 65ans ++) Ranélate de strontium
Modalités: indication large: même si non fracturaire / CI: DFG < 30mL/min
Spécialités: Protélos® 1 sachet/j pendant ≥ 4ans Raloxifène (SERM)
Modalités: PO / ES: MTEV et varices / !! non efficace sur # du col
Spécialités: raloxifène = Evista® ou Optruma® / 1cp/j pendant ≥ 4 ans
Tériparatide (PTH-1:34) Modalités: seulement pour ostéoporose sévère avec ≥ 2
fractures vertébrales Spécialités: Forstéo® auto-injection SC 1x/j 20μg/j pendant
18M au maximum Tt préventif
o Prévention des chutes (6) +++ (cf item 62) Diminution de la iatrogénie Aménagement de l’environnement / ergothérapeute Rééducation et prévention du syndrome post-chute Prise en charge des FdR intrinsèques (appareillage, etc) Soutien psychologique Aides au maintien à domicile (3)
o Tt hormonal substitutif (THS) (cf item 55)
!! Indications limitées / au cas par cas / balance bénéfice-risque CI absolues: atcd de cancer hormono-dépendant (sein / endomètre) /
MTEV Modalités: oestrogène + progestatif en schéma séquentiel ou continu
Tt des complications o Fracture vertébrale +++
Mise en décharge / repos au lit / HBPM préventif – bas de contention Antalgique niveau I ou II / myorelaxant (tétrazépam) si besoin Lever précoce +/- coquille ou corset à la reverticalisation Rééducation rachidienne à distance / lutte contre cyphose
o Fracture périphérique Fracture du radius: cf item 238 Fracture du fémur: cf item 239
Mesures associées o Education du patient et de son entourage: modalités de prises / observanceo Recherche et correction des FdR de chutes (vision, anti-HTA..) (cf item 62)o !! L’ostéoporose n’est pas une ALD (possible 100% en ALD « 32″ si sévère)
Surveillance o Clinique
Consultation régulière avec MT / recherche rachialgies / mesure de la taille
o Paraclinique Marqueur de la résorption osseuse (CTX sérique) à 3 mois pour suivi
(non validé) Remarque: radios et ostéodensitométrie inutiles pour suivi (≥ 18M
entre 2 DMO ++)
Objectifs CNCI- Diagnostiquer les principales localisations de l’arthrose- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Polycopié national. COFER: item 57
- Arthrose primitive / secondaire- Arthralgies d’horaire mécanique- Retentissement: périmètre / Lequesne- Signes radiologiques cardinaux (4)- Dysplasie supéro-externe: valgisante- Dysplasie interne: varus (protrusion)- Fémoro-tibial: statique / stabilités- Fémoro-patellaire: descente / rabot- MHD: marche / réduction pondérale- Paracétamol – AINS / AAAL – infiltrations- Tt chirurgical: conservateur /
- Ex. bilatéral et comparatif
- Dysplasie coxo-fémorale- Genou → regarder hanche- Réduction pondérale- Rééducation-Kinésithérapie- Précautions avec AINS
prothèse
- Généralités
Définition o Arthrose = dégénérescence des articulations liée à l’âge (hors infectieuse/
inflammatoire)o Touche toutes les articulations di-arthrodiales / syndrome davantage que
maladie Epidémiologie
o Extrêment fréquente: touche ~ 10 millions de personnes en Franceo Prévalence « radiographique » = 85% des personnes âgées (asymptomatique +
+)o Coût +++ : 1 milliards d’€ en coût directs / 300M en indirecto Facteurs de risque
Age élevé (> 60ans: +++) Sexe: H > F avant 50ans puis F ↑ après 50anss Hérédité: facteurs génétiques (arthrose digitale ++) Atcd rhumato: arthrite, ostéopathies congénitales ou acquises Traumatismes: micro et macro (fractures, luxations, etc) Obésité: pour gonarthrose ++ / rachis (mais aussi digitale !)
Physiopathologie o Rappels physiologiques
Cartilage = tissu conjonctif avasculaire = chrondrocytes + MEC MEC = protéoglycanes (GAG+Protéine) + collagène + eau (75%) Equilibre permanent entre chrondrolyse et chrondrosynthèse (//os)
o Mécanismes de l’arthrose Principe = déséquilibre entre capacités de synthèse ↓ et dégradation ↑ Cartilage pré-arthrosique (= ↓ synthèse) puis arthrosique (= dégradation
↑) Lésions associées: os sous-chondral / ostéophytes / inflammation de la
synovieo Localisations arthrosiques
Arthrose généralisée (≥ 3 localisations) = 45% Localisations isolées: rachis = 50% / genou = 15% / hanche et main =
5%
- Etiologies
Arthrose primitive o Facteurs de risques: âge +++ / hérédité (facteurs génétiques), etc.o Localisations fréquentes: rachis / genou / hanche / doigtso Exceptionnellement: épaule / coude / cheville / poignet
Arthrose secondaire o Pathologies articulaires: arthrite micro-cristalline / arthrite septique /
ostéonécrose..o Pathologies mécaniques: obésité / inégalité de membres / varum-valgum /
sportso Pathologies générales: hémochromatose / acromégalie / polyarthrite
rhumatoïde..
- Diagnostic: localisations arthrosiques
Arthrose de la hanche = coxarthrose o Généralités
Coxarthrose primitive: F > H / âge: 60-70ans / surpoids Coxarthrose secondaire (!! 60% des cas): atcd ou anomalie favorisante
→ vice architectural (dyplasie) à rechercher systématiquement (PMZ)
o Examen clinique Interrogatoire
Douleur mécanique de la hanche +++ Horaire mécanique: agravation à la marche / calmée au
repos Circonstances: montée des escaliers / lever de siège /
sortie de voiture.. !! Formes trompeuses: en particulier douleur isolée du
genou ++ Signes associés: raideur articulaire et « dérouillage
matinal » bref (< 15min) Evaluer le retentissement fonctionnel +++
Périmètre de marche / index algo-fonctionnel de Lequesne
Examen physique Examen bilatéral et comparatif / debout-marche-couché (PMZ) Inspection: recherche attitude vicieuse / atrophie musculaire Limitation douloureuse des mobilités: extension > abduction >
flexion A la marche: raideur avec boiterie d’esquive (fréquente) !! Diagnostic ≠ avec cruralgie: douleur à la rotation interne
(« signe de la clé »)o Examens complémentaires
Pour diagnostic positif = radiographies Indicences à demander (3×2): !! bilatérales et comparatives
Radio du bassin de face (= coxo-fémoral en rotation interne 15°)
Radio de hanche de face + profil (de Lequesne) pour VCA
Signes cardinaux d’arthrose (4) +++ Pincement articulaire localisé: supéro-externe ++ /
postéro-interne Ostéocondensation sous-chondrale: sur tête fémorale
et/ou cotyle
Ostéophytose: sur tête fémorale et/ou cotyle Géode d’hyperpression: même compartiment que
ostéocondensation Signes associés à rechercher: dysplasie (PMZ)
Si coxarthrose supéro-externe (= polaire sup/ext) Rechercher une dysplasie supéro-externe → insuffisance cotyloïdienne + coxa valga
Si coxarthrose polaire interne (5% des cas) Rechercher une dysplasie interne → protrusion acétabulaire + coxa vara
o Formes cliniques: dysplasies coxo-fémorales +++ Rappel: notions de coxométrie
angle CC’D = angle cervico-diaphysaire
N = 120 – 135°
angle VCE = couverture externe du cotyle
N = 25° – 35°
angle HTE = obliquité du toit du cotyle
N < 10°
angle VCA = couverture antérieure de la tête
N > 15° (visible sur faux profil seulement)
Dysplasie coxo-fémorale supéro-externe (= valgisante = luxante) +++ Coxa valga
Angle cervico-diaphysaire (CC’D) > 135° Insuffisance cotyloïdienne
Obliquité excessive du toit du cotyle: HTE > 10° Défaut de couverture externe de la tête: VCE < 25° Défaut de couverture antérieure de la tête: VCA < 15°
Dysplasie coxo-fémorale interne (= varisante = protrusante) Coxa vara
Angle cervico-diaphysaire (CC’D) < 120° Protrusion acétabulaire
Excès de couverture externe de la tête (VCE > 35°) Débord de l’arrière-fond du cotyle sur la ligne ilio-
ischiatiqueo Coxarthrose de destruction rapide
Clinique Douleurs inflammatoires d’installation rapide +/- sur
coxarthrose connue
Pas de fièvre ni AEG / avec retentissement fonctionnel majeur +++
Paraclinique Radiographies !! peuvent normales ou pauvres au début
(contraste) → CDR si pincement +50% (2mm) en 1 an +/- IRM si
doute Ponction articulaire: pour éliminer une arthrite
→ liquide mécanique (≠ inflammatoire): cellules < 1000/mm3
o Diagnostics différentiels d’une coxarthrose = ceux d’une douleur inguinale Arthrite: septique (PMZ) / micro-cristalline / rhumatismale Mécanique: fissure du cadre obturateur (++) / OATF / fracture de
fatigue Neurologique: cruralgie +++ (L4) / méralgie (L2) Vasculaire: AOMI proximale
Arthrose du genou = gonarthrose o Généralités: 2 formes de gonarthroses
Gonarthrose fémoro-patellaire (35%) Gonarthrose fémoro-tibiale (interne > externe; 50%) !! Remarque: les 2 formes sont associées dans 15-20% des cas
o Examen clinique Terrain
Gonarthrose primitive: typiquement femme (2/3) / 60ans / surpoids
Gonarthrose secondaire: plus jeune / atcd rhumato ou ortho favorisant
Interrogatoire Douleur mécanique du genou
Evocatrice d’atteinte fémoro-tibiale si: Douleur latérale diffuse / à la montée des
escaliers Evocatrice d’atteinte fémoro-patellaire si:
Douleur antérieure diffuse / à la descente des escaliers
à la station assise prolongée (« signe du cinéma ») / accroupie
Signes associés Sensations d’instabilité / dérobements (fémoro-
patellaire ++) Raideur à la marche et boiterie d’esquive
Evaluer le retentissement fonctionnel +++ Périmètre de marche / Index algofonctionnel de
Lequesne Examen physique
Examen bilatéral et comparatif / debout-à la marche-couché (PMZ)
Gonarthrose fémoro-tibiale = syndrome fémoro-tibial Recherche trouble de la statique: genu varum = () /
genu valgum = )(
Douleur à la palpation de l’interligne fémoro-tibiale Rechercher un épanchement (choc rotulien) Test des stabilitésant/post et latérales +++ (conservées
si primitif) → systématiquement rechercher atteinte LCA et
méniscale (PMZ) !! Gonarthrose FT = complication évolutive +++
(cf item 257) Gonarthrose fémoro-patellaire = syndrome rotulien
Douleur à l’extension contrariée / au toucher rotulien / à la pression
Signe du rabot: douleur au frottement de la rotule sur la trochlée
Signe de Zohlen: douleur si blocage de l’ascension de la rotule à la flexion
Signe de Smillie: subluxation en dehors de la patella à l’extension contrariée
o Examens complémentaires Pour diagnostic positif = radiographies du genou
Incidences à demander +++ : bilatérales(4) Genou de face et profil / en charge (appui bipodal) Cliché de « schuss » (de face / en charge / 30° de
flexion) Défilé fémoro-patellaire (30° +/- 60/90° de flexion) Pangonogramme: permet de tracer l’axe mécanique du
membre inférieur Signes cardinaux d’arthrose (4)
Pincement articulaire localisé: fémoro-tibial int/ext ou fémoro-patellaire
Ostéocondensation sous-chondrale: fémorale / tibiale / rotulienne
Ostéophytose: fémorale / tibiale / rotulienne Géode d’hyperpression: (même compartiment que
ostéocondensation) Signes associés à rechercher = déviations axiales +++
(pangonogramme) Genu varum → gonarthrose fémoro-tibiale interne Genu valgum → gonarthrose fémoro-tibiale externe
Autres examens Ponction articulaire
seulement si épanchement / ramène un liquide mécanique (cf item 307)
→ visqueux / c. < 1000/mm3 / protides < 40g/L / pas de cristaux / stérile
o Gonarthrose de destruction rapide (GDR) Clinique
Douleurs inflammatoires d’installation rapide +/- sur gonarthrose
Pas de fièvre ni AEG / avec retentissement fonctionnel majeur +++
Paraclinique Radiographies
!! peuvent normales ou pauvres au début (contraste avec clinique)
→ GDR si pincement +50% (2mm) en 1 an +/- IRM si doute
Ponction articulaire: pour éliminer une arthrite → liquide mécanique (≠ inflammatoire): cellules <
1000/mm3o Diagnostics différentiels d’une gonarthrose
Mécaniques: coxarthrose +++ / lésion ligamentaire / lésion méniscale Arthrites: septique (PMZ) / micro-cristalline / rhumatismale Neurologique: cruralgie Vasculaire: AOMI
Arthrose du rachis o !! Pas de paraléllisme radio-clinique: douleurs sévères sans signes radio et
vice-versao Arthrose lombaire
Examen clinique Très fréquente après 40ans / signes fonctionnels = lombalgies
chroniques Horaire mécanique / basse / ↑ flexion ou port / ↓ couché Examen physique: limitation de la flexion (main-sol)
Examens complémentaires Radio du rachis = pincement / ostéocondensation / géode /
ostéophyte !! TDM ou IRM non indiqués si pas de radiculalgie
(compression racine)o Arthrose cervicale
Examen clinique Quasi-constante après 40ans / signes fonctionnels =
cervicalgies chroniques Rechercher une névralgie cervico-brachiale par compression
radiculaire Examens complémentaires
Radio du rachis = pincement / ostéocondensation / géode / ostéophyte
o Arthrose dorsale Examen clinique
!! Moins fréquente et moins symptomatique: éliminer une autre cause +++
Douleurs dorsales mécaniques + enraidissement / évolution paroxystique
Examens complémentaires Radios du rachis + Tx pour éliminer une fracture /
pneumopathie, etc. Arthrose digitale
o Formes topographiques Arthrose inter-phalangienne distale: forme la plus fréquente Rhizarthrose = arthrose du 1er segment (trapézo-métacarpienne)
o Examen clinique Terrain: femme / atcd familiaux / micro-traumatismes Douleurs chroniques par poussées / de la base du pouce si rhizarthrose Déformations: flessum (latéral) / nodosités (« Héberden » si IPD /
« Bouchard » si IPP)o Examen complémentaires
!! Diagnostic avant tout clinique: radios inutiles si aspect typique Si radio: pincement + ostéocondensation sous-chondrale + géode +
ostéophytes …et toutes les autres articulations
o Arthrose de l’épaule (omarthrose); arthrose du pied; de la cheville, etc.
- Traitement
Modalités o Tt ambulatoire avec suivi au long cours si pas de chirurgieo Hospitalisation en chirurgie orthopédique et bilan pré-op si Tt chirugicalo Repos et mise en décharge si poussée douloureuse (canne anglaise)
Mesures hygiéno-diététiques / éducation du patient +++ o Activité physique adpatée hors poussée: marche quotidienneo Réduction pondérale en cas de surpoids / obésité (PMZ)o Chaussage adapté: chaussures souples / pas de talon +/- canneo Eviter le port de charges lourdes / la station debout prolongée
Rééducation-kinésithérapie (PMZ) o Rééducation progressive / respecter l’indolence: « règle de non-douleur »o Objectifs classiques: amplitudes articulaires / amyotrophie / antalgiqueo Physiothérapie et balnéothérapie si possible / ergothérapie si sévèreo Orthèses de repos si poussée et si arthrose digitale +++o Port de semelles valgisantes/varisantes en cas de genu varus/valgus
Tt médicamenteux = symptomatique o Antalgiques +++
Paracétamol: en 1ère intention / 1g x3-4/j PO (+/- paliers II) AINS: ssi poussée: en cure courte / à posologie minimale efficace ++
!! terrain = sujet âgé donc vérifier la clairance / IPP si > 65anso Anti-arthrosique d’action lente (AAAL)
chondro-protecteur / effet retardé et rémanent / modeste / sur long terme
Ex: Piasclédine®, Chrondrosulf® PO / « cures » de 3 mois +/- répétées x2/an
o Tt local par infiltration de dérivés cortisonés Indications: seulement en cas de poussée / pour genou ++ Contre-indications: pas pour la hanche / si prothèse envisagée sous 6
mois Modalités: sous asepsie stricte / maximum 3x/an et par articulation
o Autres options thérapeutiques Infiltrations d’acide hyaluronique (« viscosupplémentation »):
gonarthrose surtout Lavage articulaire: si gonarthrose exsudative récidivante
Tt chirurgical = curatif / étiologique o Pour coxarthrose
Tt conservateur Indication: dysplasie coxo-fémorale du sujet jeune sans lésion
sévère Si insuffisance de couverture: butée osseuse voire ostéotomie
du bassin Si coxa valga: ostéotomie fémorale de varisation (en pratique:
après butée) Arthroplastie: prothèse de hanche
Indication: arthrose mal tolérée (Lesquesne > 12) / si patient > 60ans +++
Pour coxarthrose supéro-externe / rarement polaire interne (mieux tolérée)
Le plus souvent prothèse totale de hanche (PTH)o Pour gonarthrose
Tt conservateur = ostéotomie de réaxation Indication: sujet jeune ( Ostéotomie tibiale de valgisation si genu varum / varisation si
genu valgum Permet de retarder de plus de 10ans la mise en place d’une
prothèse Arthroplastie: prothèse de genou
Indication: arthrose mal tolérée (Lesquesne > 12) / critères cliniques (pas radio!)
Pour gonarthrose fémoro-tibiale / rarement fémoro-patellaire (mieux tolérée)
Le plus souvent prothèse totale de genou (PTG) / parfois unicompartimentale
Mesures associées o Prévention des chutes si sujet âgéo Adaptation de l’activité professionnelle +/- reclassemento !! Remarque: l’arthrose n’est pas une ALD; 100% possible à titre exceptionnel
Surveillance o Clinique
Douleur: pousée (nombre / intensité) / EVA / consommation d’antalgiques-AINS
Suivi fonctionnel: périmètre de marche et index algo-fonctionnel de Lequesne
Retentissement sur la qualité de vie et la vie professionnelle +++o Paraclinique
Radiographies 1x/an avec mesure de la diminution de l’interligne articulaire
(évolution « normale » : coxarthrose = 0.3mm/an et gonarthrose = 0.6mm/an)
Plan
A. ARTHRITE SEPTIQUE
B. SPONDYLODISCITE
C. OSTÉITE / OSTÉOMYÉLITE
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une infection osseuse et articulaire- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- CC SPILF 07- Polycopiés nationaux:. COFER: item 92. Pédiatrie: item 92 . Pilly 2010: item 92
- Staph. aureus >> strepto. > E. coli- Mono-arthrite aiguë inflammatoire- Erosion/ déminéralisation/ pincement- Liquide trouble / inflammatoire / B.- ECBU / radio thorax / ETT / locaux- Terrain: sérologie VIH / Gly. / EPP- Drainage chirurgical / arthroscopie- Contracture / fièvre inconstante- HypoT1 / hyperT2 / hyperGado- Immobilisation par corset (HBPM)- OM: enfant / hématogène / radio N- Ostéite: diabète / matériel / fièvre ↓- IRM: hypoT1 / hyperT2 / hyperG- ABT proba: oxacilline + gentamycine- Arthrite = 6S / SD = 12S/ OM = 8S- Décharge / immobilisation / HBPM
- Décharge de l’articulation- Examen bilatéral /corps entier- Prise de la température- Rechercher la porte d’entrée- Ponction + hémocultures- Bilan IST si gonocoque- Sérologie VIH devant arthrite- Ex. neuro sur spondylodiscite- IRM médullaire en urgence- Immobilisation + corset si SD- BK = 12M / MDO / isolement- Ostéomyélite = biopsie- Traiter la porte d’entrée- Rééducation-Kinésithérapie
A. ARTHRITE SEPTIQUE
– Généralités
Définition o Infection articulaire bactérienne (et donc inflammation: arthrite)o !! Remarque: prolifération intra-articulaire du germe (≠ arthrite réactionnelle)
Physiopathologie o Mode de contamination
par voie hématogène (++): secondaire à une bactériémie sur foyer à distance
par voie cutanée: inoculation directe (iatrogène +++) ou sur plaie cutanée
o Germes responsables Pyogènes
Staphylocoque aureus (70%): sur porte d’entrée cutanée ++ / iatrogène
Streptocoque (20%): sur septicémie ++ (!! rechercher l’endocardite)
E. coli (BGN) sur septicémie d’origine digestive ou urinaire Autres germes
gonocoque (sujet jeune ++) tuberculose: BK ++
Facteurs de risque o Facteurs généraux
Immunodépression ++ : âge élevé / éthylisme / diabète / corticothérapie..
Iatrogénie: hospitalisation et actes invasifs ou chirurgicauxo Facteurs locaux
Infiltration intra-articulaire de corticoïdes Arthropathie: mécanique ou inflammatoire (PR ++)
– Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd de BK / immuno-dépression / FdR sexuels Prises: médicamenteuse (AINS) / geste invasif récent Anamnèse: mode d’installation (brutale) / évolutivité Signes fonctionnels
Douleur: horaire inflammatoire / insomniante / mono-articulaire ++
Impotence fonctionnelle totale: impossible de bouger à cause de la douleur
Signes généraux: fièvre parfois élevée +/- frissons et AEGo Examen physique
Examen bilatéral et comparatif de toutes les articulations (PMZ) Prise des constantes: température / FC-PA / FR-SpO2 Diagnostic positif = mono-arthrite aiguë
Inflammation locale: oedème avec rougeur / châleur / tuméfaction / ADP
Attitude antalgique: en flexion le plus souvent Localisation: genou ++ > hanche > épaule (oligo-arthrite dans
10% des cas) Examen général
Evaluation la gravité: souffle (EI) / sepsis / défaillance d’organe / signes de choc
Rechercher la porte d’entrée (PMZ): auscultation / examen cutané / BU..
Examens complémentaires o Pour le diagnostic positif
Ponction articulaire +++ Systématique / avant l’ABT (PMZ) / en conditions strictes
d’asepsie Examen cyto-bactério: direct (Gram et Zielh-Nielsen) + mise en
culture Résultats attendus
Aspect macroscopique citrin puis purulent / liquide inflammatoire:
Hypercellularité (> 50 000/mm3 / > 85% de PNN) / protides > 40g/L
Germe retrouvé à l’examen direct ou à la culture Hémocultures (PMZ)
Systématiques / en urgence / avant l’ABT / répétées !! Une bactériémie impose une ETT pour rechercher
l’endocarditeo Pour évaluation du retentissement
Radiographies standards !! normales au début: si érosions, elles sont définitives = retard
thérapeutique.. Signes d’arthrite: érosions épiphysaires / déminéralisation /
pincement interligne Autres examens d’imagerie
Echographie ++ : retrouve l’épanchement articulaire / prolifération synoviale
IRM articulaire: os sous-chondral en hypoT1 et hyperT2 (cf oedème)
Bilan biologique NFS-CRP: syndrome inflammatoire / hyperleucocytose
neutrophile Remarque: si germe intra-cellulaire: ↑ VS-CRP modérée et
leucopénieo Pour le diagnostic étiologique +++
!! Principe: multiplier les prélèvements avant le début de l’ABT probabiliste
Recherche de la porte d’entrée (PMZ) ECBU et prélèvements locaux cutanés +/- gynéco Radio thorax: systématique +/- TDM sinus-panoramique ETT: systématique si hémocultures positives ou souffle
Biopsie synoviale percutanée Indispensable si germe non identifié après ponction et
hémocultures Ex. cytobactério et anapath (recherche BK: granulome avec
nécrose) Terrain: rechercher une immuno-dépression +++
Sérologie VIH (PMZ) / glycémie / EPP / IDR et ECBC…o Pour bilan pré-thérapeutique
Hémostase: avant la ponction articulaire Bilan pré-op: (si indication): pré-transfusionnel / Cs anesthésie / ECG
Formes cliniques o Arthrite septique à pyogènes +++
Germes = staph. aureus >> streptocoque > E. Coli Tableau typique (supra) / 90% des arthrites septiques NFS avec hyperleucocytose neutrophile / VS et CRP ↑↑
o Arthrite septique gonococcique Terrain: évoquer devant monoarthrite infectieuse du sujet jeune +++ Clinique: mono/oligoarthrite avec éruption cutanée vésiculo-
pustuleuse Paraclinique: prélèvements anal-vaginal (!! germe fragile) / bilan IST
(PMZ) Traitement
ABT anti-gonocoque = C3G (ceftriaxone) 1g/j IM pendant 8 jours seulement
!! NPO anti-chlamydia systématique: azithromycine 1g PO prise unique
MA aux IST: dépistage partenaires / éducation / rapports protégés / vaccin VHB
o Arthrite septique tuberculeuse Evoquer devant FdR de BK + AEG + monoarthrite subaiguë ou
chronique NFS et VS souvent normales / Ziehl-Nielsen sur ponction articulaire
inconstant → discuter biopsies synoviales pour ex. anapath si examen direct
négatif +++ Tt anti-tuberculeux classique (quadri 2M puis biT) prolongé: durée =
9 mois Diagnotics différentiels
o Arthrite micro-cristalline: goutte ou chrondrocalcinose (cf item 225)o Arthrite rhumatismale: PR / psoriasis / LED / MICI / SPA…o Arthrite réactionnelle: peu de fièvre / hémocultures négatives / ponction stérileo Arthrite virale: VIH / EBV / VHB-C-A / Parvovirus B19, etc.o Autres: infection extra-articulaire (ostéite, bursite) / algodystrophie ++
– Evolution
Histoire naturelle o Pronostic selon la rapidité de la prise en charge +++o Guérison sous Tt en général si rapide / évolution défavorable en l’absence de
Tt Complications
o septiques: abcès des parties molles de voisinage / bactériémie / sepsis / choc septique
o articulaires: séquelles cartilagineuses (définitive après 1-2S) / impotence fonctionnelle
o Autres: décompensation de tare / complications de décubitus / récidive / décès..
– Traitement
Mise en condition o !! Urgence / hospitalisation en rhumato ou chirurgie orthopédiqueo Patient A JEUN / pose VVP / repos strict au lit / information du patiento Mise en décharge stricte de l’articulation +++ (PMZ) / immobilisation par
attelle Tt symptomatique
o Tt antalgique-antipyrétique: paracétamol IV / hydratationo Immobilisation de l’articulation par gouttière / de courte durée
Antibiothérapie +++ o En urgence / double / probabiliste / parentérale / à bonne pénétration osseuseo Active sur staphylocoque aureus + streptocoques + BGN / secondairement
adaptéeo En probabiliste: pénicilline M (oxacilline) + aminoside (gentamicine) en IVo Si méti-R: vancomycine + gentamicine / si allergie: FQ + gentamicineo Durée: IV jusqu’à CRP normale (1-2S) puis relais PO pour total de 6 à 12
semaines Tt chirurgical = drainage
o Avis systématique du chirurgien orthopédisteo Sous arthroscopie
Drainage de l’épanchement et de l’inoculum par lavage abondant +++ Prélèvements du liquide pour ex. bactério + synovectomie (biopsie
synoviale)o Cas particulier: arthrite sur prothèse: discuter remplacement en urgence
Tt étiologique (PMZ) o Rechercher et traiter la porte d’entrée: ABT adaptée au prélèvement local, etc.
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o A débuter dès amélioration de la douleur et des signes locauxo Précoce / progressive / douce / en respectant la règle de non-douleur
Mesures associées o Immobilisation = HBPM à dose préventive + bas de contentiono Information du patient sur le risque de séquelles (arthrose ++)o Arrêt de travail si besoin
Surveillance o Clinique: constantes / température / état local / sepsis / récupération
fonctionnelleo Paraclinique: NFS-CRP +/- hémocultures / ponction articulaire / radios à
distance
B. SPONDYLODISCITE
– Généralités
Définition o = infection du disque inter-vertébral et des corps vertébraux adjacentso Remarque: spondylodiscite = discospondylite (terme obsolète)
Physiopathologie o Modes de contamination
Par voie hématogène ++ : bactériémie sur foyer infectieux à distance Par inoculation directe: iatrogénique = sur geste chirurgical ou ponction
o Germes responsables Pyogènes: staphylocoque (50%) >> E.Coli > streptocoque Tuberculose: BK = près de la moitié des spondylodiscites +++ Autres: brucellose (sur morsure) / salmonelle (sur diarrhée) / candida
(ID-toxico) Localisation
o Lombaire +++ (> 70% des cas) > dorsal (20%) > cervical (10%)
– Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: idem arthrite: rechercher ID / geste invasif ++ / corticoïdes Anamnèse: évolutivité (aiguë: pyogène / chronique: BK) / notion de
contage Signes fonctionnels
Douleur: rachidienne / horaires inflammatoires (insomniante) / résistante
Impotence fonctionnelle: sensation de blocage (cf raideur paravertébrale)
Signes généraux: fièvre (!! inconstante) / frissons / AEGo Examen physique
Prise des constantes: température / PA-FC / FR-SpO2 Diagnostic positif = syndrome rachidien
Raideur rachidienne: contraction localisée majeure des m. paravertébraux
Douleur « exquise » à la palpation de l’apopyse épineuse en regard du disque
Evaluation du retentissement = neurologique Rechercher une complication par abcès épidural (PMZ)
Compression médullaire (cf item 231) ou radiculaire (cf item 279)
Si tableau de cruralgie (L4): évoquer un abcès du psoas (sur BK ++)
Orientation étiologique Pyogènes = porte d »entrée (PMZ)
cardiaque (souffle) / pulmonaire / cutanée / ORL / BU Tuberculose = anamnèse
AEG / fièvre vespérale / terrain / contage / toux / ADP..
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif
NFS-CRP: ↑↑ si pyogène / moins si germe intra-cellulaire (BK ou brucellose)
Radiographies standards Rachis face + profil / répétées si besoin (retard radio ++) !! Peuvent être normales: n’élimine pas le diagnostic Signes positifs en faveur
Pincement discal: diminution de l’espace inter-vertébral Erosion (ostéolyse) du corps vertébral / irrégularités en
miroir ++ Effacement du liseré cortical / épaississement des parties
molles Retentissement / complication
Rechercher image en fuseau = abcès para-vertébral ++ IRM du rachis +++ (PMZ)
Examen de référence en précoce / systématique pour confirmation
Signes positifs en faveur Disque et corps vertébraux en: hypoT1 / hyperT2 /
réhaussé en T1-Gado Erosion vertébrale en T1 / image en « miroir » / oedème
(hypoT1/hyperT2) Retentissement: complications (2)
Epidurite +/- recul du mur postérieur comprimant la moelle (hyperT2)
Abcès paravertébral: masse liquidienne en antérieur si sagital (hyperT2)
o Pour diagnostic étiologique +++ Hémocultures (PMZ)
Systématiques / aérobies-anaérobies / conditions stricte d’asepsie
!! A répéter immédiatement après la ponction-biopsie vertébrale ++
Ponction biopsie disco-vertébrale si hémocultures négatives (ce qui est le plus souvent le cas) Percutanée (trocart) / sous AL / sous TDM / si négative:
répéter ! Envoi en bactério / mycobactérie (BK) / anapath. +++
Recherche de la porte d’entrée (PMZ) Bilan infectieux: radio thorax / ECBU / prélèvements locaux /
ETT Si orientation vers une tuberculose: ECBC (ou tubages) + IDR
+ RTx +/- sérologies: ASLO / Wrigth (brucellose) / Felix &Widal
(salmonella), etc. Rechercher des FdR = évaluation du terrain +++
Rechercher ID: sérologie VIH (PMZ) / glycémie / EPP / IDR-ECBC…
o Pour évaluation du retentissement
Bilan biologique standard: NFS-P / hémostase / créatinine / ionogramme, etc.
Rechercher une endocardite II: ETT quasi-systématique / cf hématogène ++
TDM: pour étude fine de la corticale / pour recherche d’un abcès o Pour bilan pré-thérapeutique
Hémostase: avant la ponction biopsie vertébrale Bilan pré-op: (si indication): pré-transfusionnel / Cs anesthésie / ECG
Formes cliniques o Spondylosdiscite à BK = Mal de Pott
A évoquer devant toute évolution chronique +++ / tableau moins bruyant
Clinique: AEG et fièvre modérée / tableau souvent discret / terrain typique
Paraclinique: ponction biopsie : Zielh-Nielsen / Lowenstein / anapath: granulome
o Autres formes atypiques Brucellose: agriculteur ou vétérinaire / pas de Sd inflammatoire /
leucopénie Salmonella: drépanocytaire / pas de Sd inflammatoire / leucopénie
Diagnostics différentiels o Néoplasie vertébrale: métastases / myélome..(mais disque non atteint)o Ostéite vertébrale: pas d’atteinte du disque à la radioo SpA: rechercher ossification des enthèses, atteinte sacro-iliaque chez l’homme
jeuneo Autres: discarthrose érosive / chondrocalcinose articulaire / maladie de
Sheuermann
– Evolution
Histoire naturelle o Pronostic selon la rapidité de la prise en charge +++o Guérison sous Tt en général si rapide / évolution défavorable en l’absence de
Tt: C° Complications
o septiques: abcès paravertébral ou épidural ++ / bactériémie / sepsis / choc septique
o neurologiques: compression médullaire ou radiculaire (queue de cheval ++) (5%)
o rhumatologiques: déformation rachidienne séquellaire invalidante (cyphoscoliose)
o Autres: décompensation de tare / complications de décubitus / récidive / décès..
– Traitement
Mise en condition o Hospitalisation en urgence / en rhumatologie ou orthopédieo Maintenir patient à jeun / pose VVP
o Repos strict au lit initial (cf instabilité rachidienne) Tt symptomatique
o Tt antalgique-antipyrétique: paracétamol IV / hydratationo Immobilisation du rachis: corset plâtré (effet antalgique + limite cyphose)
(PMZ) Antibiothérapie +++
o En urgence / adaptée si possible sauf sepsis sévère (probabiliste) / doubleo Si staphylocoque méti-S
ABT initiale: pénicilline M (oxacilline) + aminoside (gentamicine) en IV
Relais PO: après ~ 2S en IV : relais PO (FQ + RMP) pendant ≥ 6 à 12S (2-3M)
o Si méti-R: vancomycine + gentamicine / Si BGN: C3G + gentamicine (E. Coli)o Si BK: quadrithérapie 2M puis bithérapie (INZ+RMP) pour total de 9 à 12M
Tt chirurgical o Avis chirurgical / chirurgie indiquée seulement si complicationo Evacuation d’un abcès / décompression / fixation si instabilité, etc.
Tt étiologique (PMZ) o Rechercher et traiter la porte d’entrée: ABT adaptée au prélèvement local, etc.o NPO de rechercher une localisation secondaire: endocardite +++
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Contre-indiquée à la phase aiguë (instabilité rachidienne: risque d’aggravation)o Mais à débuter dès amélioration de la douleur / lever progressif avec corseto Précoce / progressive / douce / en respectant la règle de non-douleur +++
Mesures associées o Prescription de corset à la phase aiguë (pour au moins 1 mois)o Immobilisation = C° de décubitus: HBPM + bas de contentiono Si tuberculose: déclaration obligatoire + isolement + sujets contacts (PMZ)
Surveillance o Clinique
constantes (fièvre) / examen neuro / état local / sepsis récupération fonctionnelle / tolérance de l’ABT
o Paraclinique NFS-CRP 1x/S / créatinine + dosage sérique si aminoside / radios à
+M1 et +M3 IRM de contrôle: seulement si épidurite / abcès paravertébral /
évolution défavorable
C. OSTÉITE ET OSTÉOMYÉLITE
– Généralités
Définitions
o Ostéite: toute infection de l’os (quelle que soit la nature du germe)o Ostéo-myélite: infection hématogène de l’os et/ou de la moelle osseuse o Ostéo-arthrite = ostéite + arthrite (en général arthrite sur ostéite)
Modes de contamination o Par voie hématogène: enfant >> adulte (ostéomyélite)o Par inoculation directe: sur chirurgie ou fracture ouverte / sur matériel (adulte)
Germes responsables o Staphylocoque aureus (> 60%) / streptocoques / BGNo Cas particuliers
Ostéomyélite à salmonella chez le drépanocytaire +++ Ostéite à staph. epidermidis sur matériel orthopédique
– Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain Ostéomyélite: grand enfant et adolescent +++ / H > F Ostéite: adulte / sur matériel étranger (ostéosynthèse / prothèse) !! Cas particuliers: drépanocytaire / ostéite du pied diabétique
(cf item 233) Signes fonctionnels
douleur osseuse: localisée / insomniante / impotence fonctionnelle totale
signes généraux: fièvre élevée si hématogène / !! inconstante sinon
o Examen physique Tableau d’ostéomyélite de l’enfant
Localisation = zones de croissance (« près du genou loin du coude »)
Palpation: douleur circonférentielle des épiphyses fertiles (genou ++)
Signes généraux intenses / inflammation locale / impotence totale
Tableau d’ostéite de l’adulte Douleur localisée / syndrome infectieux souvent modéré Signes locaux inflammatoires +/- ulcération ou écoulement
purulent !! Dans tous les cas: rechecher la porte d’entrée (PMZ)
Rechercher un matériel orthopédique, une effraction cutanée, etc.
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif
Syndrome inflammatoire VS-CRP ↑ et NFS = hyperleucocytose neutrophile
Radiographies standards En 1ère intention / retard sur clinique: le plus souvent normales
++
Eliminent un diagnostic différentiel: fracture / tumeur / hémopathie
Signes d’ostéite: ostéolyse localisée / réaction périostée +/- condensation
Signes d’ostéomyélite: géode métaphysaire ++ / réaction périostée tardive
IRM +++ Examen de référence pour diagnostic / systématique mais après
ABT Signes d’ostéite: abcès intra-osseux = hyposignal T1 et
hypersignal T2 Signes d’ostéomyélite: moelle osseuse en hypoT1 / hyperT2 /
hyperGado Remarque: pas de contre-indication si prothèse récente (mais
artefacts ++) Echographie ++
Plus disponible que l’IRM en urgence Recherche un abcès sous-périosté ++ / épanchement articulaire
Autres Scintigraphie: hyperfixation non spécifique / peu d’intérêt si
IRM TDM: étude fine de l’os (séquestres osseux si ostéomyélite
chronique)o Pour diagnostic étiologique
Hémocultures (PMZ) En urgence / aérobies-anaérobies / conditions stricte d’asepsie
Ponction biopsie osseuse +/- sous-périostée Indispensable si ostéomyélite / pour ex. bactériologique et
histologique Recherche le germe et élimine un diagnostic différentiel
(sarcome ++) Recherche de la porte d’entrée (PMZ)
Bilan infectieux complet: radio thorax / ECBU / prélèvements locaux
Sérologies si besoin: ASLO / Wrigth (brucellose) / Felix&Widal (salmonella), etc
o Pour évaluation du retentissement Bilan du terrain: rechercher ID: sérologie VIH / glycémie / IDR ou
ECBC… Bilan bio standard: NFS-P / hémostase / créatinine / ionogramme, etc. TDM: pour étude fine de la corticale / pour recherche d’un abcès
(indication ?)o Pour bilan pré-thérapeutique
Hémostase: avant la biopsie ostéo-médullaire Bilan pré-op: (si indication): pré-transfusionnel / Cs anesthésie / ECG
Diagnostics différentiels o avec une arthrite septique ++ ; dans l’ostéomyélite:
La mobilisation douce de l’articulation est possible Absence d’épanchement intra-articulaire si osseux pur Douleur circonférentielle à la palpation de la métaphyse
o avec une tumeur osseuse: sarcome d’Ewing cf douleurs inflammatoires et réaction périostée condensante aussi → analyse histologique à la biopsie médullaire indispensable (PMZ)
– Evolution
Histoire naturelle o Pronostic selon la rapidité de la prise en charge +++o Guérison sous Tt en général si rapide / évolution défavorable en l’absence de
Tto !! Tableau chronique possible: AEG et fébricule (ostéomyélite de l’adulte ++)
Complications o septiques: abcès central osseux (de Brodie) / sepsis / staphylococcie pleuro-
pulmonaireo rhumatologiques: destruction épiphysaires / troubles de la croissance (enfants
++)o autres: décompensation de tare / complications de décubitus / récidive / décès..
– Traitement
Mise en condition o Hospitalisation en urgence / en rhumatologie ou orthopédieo Maintenir patient à jeun / pose VVP / décharge-repos strict au lito !! NPO consentement parental si enfant (ostéomyélite)o En pratique devant suspicion d’ostéomyélite (douleur osseuse fébrile)
Radiographies + hémocultures/prélèvements en urgence bi-ABT IV anti-staph + immobilisation dans la 1/2 heure Puis: IRM et ponction-biopsie osseuse systématiques
Tt symptomatique o Immobilisation du membre infecté: plâtre ou traction / décharge (PMZ)o Tt antalgique-antipyrétique: paracétamol IV
Tt médicamenteux = antibiothérapie +++ o En urgence / probabiliste (!! après plts) / double / secondairement adaptéeo En probabiliste: pénicilline M (oxacilline) + aminoside (gentamicine) en IVo Si méti-R: vancomycine + gentamicine / Sinon: C3G + gentamicine (E. Coli)o Chez l’enfant: C3G (céfotaxime) + rifampicine possible initialement en IVo Durée: 2S en IV puis relais cloxacilline (si MétiS) PO pendant ≥ 8S
Tt chirurgical o Avis chirurgical: chirurgie indiquée seulement si complication
Evacuation-drainage si échec Tt médical ou abcès déjà constitué Ablation de matériel orthopédique +/- pose d’un fixateur externe
Tt étiologique (PMZ) o Rechercher et traiter la porte d’entrée: ABT adaptée au prélèvement local, etc.
Rééducation et kinésithérapie o A débuter dès amélioration de la douleur / précoce et progressiveo Kiné douce / en respectant la règle de non-douleur +++
Mesures associées o Immobilisation donc si adulte: HBPM / bas de contention / lever précoce
Surveillance o Clinique: constantes / température / état local / récupération fonctionnelleo Paraclinique: NFS-CRP +/- hémocultures / radiographies de contrôleo Ostéomyélite de l’enfant: suivi prolongé pour rechercher un trouble de la
croissance +++
Item 121: Polyarthrite rhumatoïde
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une polyarthrite rhumatoïde
- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient- Décrire les principes de la prise en charge au long cours d’un rhumatisme déformant et invalidant
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- RPC HAS 07. phase initiale. phase d’état. synthèse- Polycopié national. COFER item 121
- Connectivite / auto-immun / HLA- Bilatéral et symétrique / arthrite « nue »- squeeze-test / synovite / respect IPD- Nodules rhumatoïdes / Felty / Sd sec- Radio mains / rachis / pieds (3/4)- Pincement diffus / déminéralisation- Erosion tête du 5ème métatarsien- Luxation atloïdo-axoïdienne- Ponction articulaire: inflammatoire- Créatininémie / protéinurie des 24h- MTX: TA / EFR / VHB-VHC / hCG- anti-TNFα: IDR / RTx (BK)- Erosions / FR / CCP / VS-CRP- NAD-NAG / DAS28/ HAQ / extra-A- Poussée: corticoïdes +/- infiltrations- Tt de fond: MTX +/- anti-TNFα
- Ex. bilatéral et comparatif- Ac anti-CCP + FR + AAN- DAS 28 (activité) / HAQ- Facteurs de sévérité (≥ 10)- Bilan pré-thérapeutique +++- Pluridisciplinaire et globale- Information et éducation- Rééducation-kinésithérapie- MA aux AINS / corticoïdes
- Prise en charge à 100%
- Généralités
Définition o Polyarthrite rhumatoïde (PR): rhumatisme inflammatoire chronique diffuso !! Remarque: c’est une maladie auto-immune / fait partie des connectivites (cf
item 116) Epidémiologie
o PR = le plus fréquent des rhumatismes chroniques: 0.5% de la populationo Facteurs de risque
âge moyen = 50ans et sexe féminin (sex ratio = x4) Atcd familiaux / facteurs génétiques (gène HLA DRB1)
Physiopathologie o Facteur déclenchant
Inconnu / possible auto-Ag (collagène ?) ou Ag exogène (B ou virus)o Activation immunitaire et inflammation
Activation des macrophages → recrutement des LT CD4 → LB LB = production d’auto-Ac: facteur rhumatoïde (FR) et Ac anti-CPP Production de cytokines pro-inflammatoires (IL-1 / IL-6 / TNFα) +++
o Mécanismes lésionnels Production de MMP et enzymes protéolytiques = destruction
cartilagineuse Complexes immuns FR-IgG + infiltrats → lésions vasculaires et néo-
vascularisation Prolifération et inflammation du tissu synovial = « pannus » et synovite
rhumatoïde
- Diagnostic
Examen clinique o PR à la phase débutante
Terrain = femme d’âge mûr: 40-50ans / atcd auto-immuns en faveur !! Examen bilatéral et comparatif / de toutes les articulations (PMZ) Tableau de polyarthrite aiguë: bilatérale / symétrique / distale / nue-
isolée Signes fonctionnels = douleurs rhumatismales
Atteinte bilatérale et symétrique des mains (MCP2/3 et IPP)
Horaire: inflammatoire = insomniantes / persistantes au repos
Raideur et dérouillage matinal (> 30min) / impotence fonctionnelle
Polyarthrite « nue » = aucun signe extra-articulaire ou axial associé +++
Signes physiques = synovite et pannus Synovite = gonflement articulaire par liquide synovial /
rénitent voire tendu Articulations douloureuses (squeeze-test) / tuméfiées /
chaudes Aspect des doigts « en fuseau » (respect des IPD / ≠
psoriasis) +/- synovite des poignets (canal carpien) / des pieds
(articulation MTP) Autres tableaux inauguraux possibles
Polyarthrite fébrile dans 10-15% des cas +/- AEG et fièvre élevée
ADP ou nodules rhumatoïdes sur face d’extension des membres (10%)
!! Remarque: monoarthrite = 1 A° / oligo-arthrite = 2-3 A° / poly-arthrite: ≥ 4 A°
o PR à la phase d’état Tableau de polyarthrite chronique: déformante / destructrice /
ankylosante Atteinte des mains (MCP/IPP) / poignet +++
« coup de vent cubital » / « col de cygne » / « dos de chameau »
Doigts en « boutonnière » / « en maillet » / « pouce en Z »…
Poignet = saillie de la tête cubitale « en touche de piano »
C°: ténosynovite +/- rupture du tendon (« doigt à ressaut »)
Atteinte des pieds (90% des cas) Hallux valgus et déviation des orteils en dehors (« coup
de vent péronier ») Pied plat valgus / cors et durillons → marche
douloureuse: invalidant +++ Atteinte des épaules / coudes (40%)
Atteinte des épaules fréquente: enraidissement / douleurs
Atteinte des coudes = attitude en flessum +/- valgus Atteinte du rachis cervical
= arthrite occipito-atloïdienne et atloïdo-axoïdienne (C1/C2)
!! Risque = luxation atloïdo-axoïdienne et compression médullaire
→ radio rachis bouche ouverte +/- IRM devant toute suspicion (PMZ)
Atteinte du bassin (15%) Coxite rhumatoïde tardive mais retentissement
fonctionnel +++ Manifestations extra-articulaires = « maladie rhumatoïde »
Nodules rhumatoïdes (nodosités sous-cutanés) (10-20%) Nodules fermes / mobiles / indolores Sièges: crêtes ulnaires / extenseur des doigts / tendon
achiléen Signes généraux / adénopathies / syndrome sec (20%)
AEG avec fébricule lors des poussées évolutives +++ ADP superficielles / mobiles / infra-centimétriques Syndrome sec +/- Gougerot-Sjögren secondaire (cf item
116) Atteintes viscérales (plus rares)
Atteinte cardiaque: péricardite (asymptomatique ++) / IC (amylose)
Atteinte pulmonaire: pleurésie +/- fibrose interstitielle (cf item 120)
Atteinte rénale: iatrogène (++) ou par amylose AA (cf item 264)
Atteinte hémato: syndrome de Felty = PR + SMG + leuconeutropénie
Atteinte ophtalmo: sclérite et épisclérite (de mauvais pronostic)
Amylose secondaire de type AA Atteinte rénale = GN II avec protéinurie +/- SN (cf item
264) Si protéinurie sur PR → biopsie gingivale + rouge
congo pour diagnostic Examens complémentaires
o Pour diagnostic à la phase débutante (HAS 07) Bilan immunologique et biologique
Facteur rhumatoïde (IgM) Détection par ELISA ou néphélométrie (Latex et
Waaler-Rose = obsolète) !! inconstant et non spécifique: ni indispensable ni
suffisant au diagnostic Ac anti-CCP (Ac anti-peptides citrullinés cycliques) (PMZ)
Sensibles (60% en précoce) et spécifiques (95%): bien mieux que FR
Mais ne permettent tout de même pas d’affirmer la PR Ac anti-nucléaires (AAN)
faiblement positifs dans la PR (40% des cas) Pour diagnostic différentiel: Ac anti-DNA natifs (-) (≠
LED) VS-CRP
Syndrome inflammatoire biologique non spécifique (90% des cas)
VS ↑ (> 20mm à H1) / CRP ↑ (> 15mg/L) (≠ LED) Imagerie: bilan bilatéral et comparatif
Radios: clichés à demander Mains/poignets de face + pieds de face et de 3/4 Rachis cervical face-profil + bouche ouverte (cf état
initial)
Radio de toute autre articulation douloureuse Signes d’arthrite (cf infra):
Rechercher érosion et pincement: rares en précoce (sauf érosion précoce de la 5ème tête métatarsienne)
Si radios normales (!! le plus souvent) Recherche d’érosions par échographie (++) ou IRM
Pour rechercher un diagnostic différentiel au minimum (PMZ) Ponction articulaire et examen du liquide synovial+++
= liquide inflammatoire (c. >2000 / prot. > 40g/L) / sans cristaux / stérile
Elimine: arthrose / arthrite micro-cristalline / arthrite infectieuse
Recherche d’une atteinte extra-articulaire Bilan rénal: créatinine / BU-ECBU et protéinurie des
24h +++ Hémogramme (NFS-P): anémie inflammatoire fréquente Bilan hépatique: ASAT-ALAT +/- GGT-PAL Radio thorax F-P: recherche d’ADP de sarcoïdose, de
tuberculose, etc.o A la phase d’état: aspects radiographiques
Modalités Signes radios en général absents à la phase initiale / apparition
après 6M-1an → Radios de suivi: main face / pieds face et 3/4 +/- autres
articulations Signes d’arthrite (4)
Erosions péri-articulaires +/- géodes intra-osseuses juxta-articulaires
Pincement diffus des interlignes articulaires voire disparition Déminéralisation épiphysaire en bande (classique mais
subjectif..) Déformations caractéristiques (cf supra) et subluxations
o Bilan pré-thérapeutique (PMZ) Bilan pré-corticoïdes (cf item 174)
infectieux: ECBU / RTx / NFS-CRP / EPS si afrique/antilles / VHB
métabolique: glycémie / EAL / iono-urée-créatinine imagerie: ECG de repos / ostéodensitométrie (si > 3M) si femme jeune: hCG plasmatique et contraception
Bilan pré-méthotrexate (4) Hépatique: BHC avec transaminases / sérologies VHB-VHC Pulmonaire: radiographie thorax / EFR avec DLCO (cf PID) Tératogène: DDR / contraception / hCG plasmatiques Hémato: NFS-plaquettes / créatinine / albumine
Bilan pré-anti-TNFα (3) Antécédents: [BK / néoplasie / SEP / IC / auto-immunité] /
foyer infectieux BK: IDR et radiographie thorax +/- BK-tubage ou ECBC si
crachat (PMZ)
Bilan infectieux: EPP-NFS / VHB-VHC et VIH / ECBU +/- sinus-panoramique
Diagnostics différentiels +++ o Arthrites inflammatoires: si polyarthrite
Connectivites: lupus +++ / Gougerot-Sjögren / sclérodermie (cf item 116)
Spondylarthropathies: rhumatisme psoriasique / entérocolopathie (cf item 282)
Pseudo-polyarthrite rhizomélique: A° proximales + AEG marqué / cf item 119
Polyarthrite micro-cristalline: micro-cristaux à la ponction articulaire (cf item 225)
Vascularites: périartérite noueuse: purpura vasculaire + signes neuro (cf item116″>
Polyarthrite aiguë oedémateuse: oedème des mains important / non inflammatoire
Arthrites paranéoplasique: rechercher contexte tumoral: AEG / ADP, etc.
o Arthrites infectieuses: si mono ou oligo-arthrite !! Ponction articulaire en urgence devant toute arthrite fébrile (PMZ) Mono-arthrite septique à pyogène: ponction articulaire et hémocultures Mono-arthrite tuberculeuse: rarement BK à la ponction / biopsie
synoviale Oligo-arthrite sur endocardite: fièvre + souffle / confirmer par ETT +
hémocultures Rhumatisme gonococcique: atteinte asymétrique / sujet jeune / éruption
cutanée Oligo-arthrite sur M. de Lyme: érythème migrant / sérologie pour
confirmationo …Arthrose
- Evolution
Histoire naturelle o Evolution imprévisible: peut être sévère d’emblée comme bénigneo En général, arrêt de l’évolution après 10-20ans → séquelles fonctionnelles +/-
importanteso Dans 50% des cas = impotence fonctionnelle sévère voire grabatisationo Diminution de l’espérance de vie = 10ans en moyenne (formes sévères ++)
Formes évolutives o PR évolutive: > 80% des cas
Evolution chronique paroxystique par poussées entrecoupées de rémission
Aboutit au tableau de polyarthrite chronique déformante et ankylosanteo PR de guérison rapide: 5-20% des cas
« Avortement » de la PR: guérison sans séquelle fonctionnelle Le plus souvent dans les PR « séro-négative »: à FR négatif
o PR « maligne »: < 1% des cas Vascularite nécrosante et atteinte systémique importante (« tableau de
PAN »)
!! Mise en jeu du pronostic vital possible: urgence médicale Facteurs d’activité = évolutivité de la PR (HAS 07)
o seuils: DAS < 3 (en rémission) / 3-5 (active) / > 5 (très active)o DAS 28 (Disease Activity Score)
Nombre d’articulations gonflées (NAG / sur 28) Nombre d’articulations douloureuses (NAD / sur 28) Evaluation de l’activité globale à l’aide d’une EVA par le patient Syndrome inflammatoire biologique: VS à H1 (ou CRP)
o NPO les autres facteurs d’activité +++ Nombre de réveils nocturnes Temps de dérouillage matinal Intensité de la douleur sur EVA Nombre de synovites (NAD + NAG)
o !! en fonction du Tt actuel du patient Facteurs pronostiques = sévérité de la PR (HAS 07) (PMZ)
o pour le pronostic structural des érosions précoces en imagerie (+++) la quantité du FR IgM (critère quantitatif) la présence d’Ac anti-CCP (qualitatif seulement) VS-CRP: un syndrome inflammatoire intense et persistant
o pour le pronostic fonctionnel un score HAQ ≥ 0,5 (Health Assessment Quality) nombre de synovites (NAG + NAD) une maladie active: DAS 28 > 3,2 (cf supra)
o pour le pronostic vital les manifestations systémiques
o Autres (non mentionés par la HAS) Retard à l’introduction du Tt de fond Contexte socio-économique défavorable Terrain génétique (HLA-DRB1) Sexe masculin Age de survenue < 35ans
- Traitement
Prise en charge o Pluri-disciplinaire et globale / au long cours (PMZ)o Hospitalisation pour bilan initial puis prise en charge ambulatoireo Bilan pré-thérapeutique = évaluation de la sévérité et de l’activité de la PR
PR « active » = présence de facteurs d’activité (DAS 28 > 3.2) PR « sévère » = HAQ ≥ 0.5 ou érosions ou signes systémiques (!! 1
seul suffit)o → le Tt est fonction de l’activité et de la sévérité de la PR +++
Mesures hygiéno-diététiques = repos o Mise au repos des articulations si poussée +/- arrêt de travail si besoino Hospitalisation dans les poussée sévères +/- systémiques
Rééducation (PMZ) (cf item 53) o Kinésithérapie: lutte contre [enraidissement / amyotrophie / déformations /
douleur]
o Orthèses: orthèses posturales de nuit +/- plantaires pour limiter les déformations
o Ergothérapie: adapation de l’environnement +/- outils / économie articulaireo Physiothérapie: lutte contre la douleur
Tt symptomatique o !! Systématique tant que PR active (poussée): cf délai d’efficacité des Tt de
fondo Antalgiques
Antalgiques de niveau adapté à l’EVA (cf item 66) Niveau I (paracétamol) ou II (+ tramadol) voire III (morphiniques)
o Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) Kétoprofène (Profénid®) 150 à 300mg/J ou aspirine à 3g/J: à visée
antalgique !! Mesures associées aux AINS au long cours: (cf item 174)
o Corticothérapie générale ++ Prednisone PO 0.5mg/kg/j (max 10mg/j: dose minimale efficace +++) MP (solumédrol®) en bolus IV en cas de poussée sévère +/-
systémique !! Mesures associées à la corticothérapie au long cours: (cf item 174)
o Infiltrations de dérivés cortisoniques Infiltration de cortisone si articulations inflammatoires malgré Tt
médical !! maximum 3 infiltrations par an et par articulation
Tt de fond = immuno-suppresseur o Objectifs du Tt de fond +++
Contrôle de l’activité: rémission / activité faible (DAS < 3.2) Prévention du handicap (HAQ) / des lésions structurales (érosions) Limitation des conséquences psycho-sociales et professionnelles Amélioration de la qualité de vie / amélioration de la survie
o Molécules Méthotrexate (MTX)
Modalités 1x/S / dose initiale: 10mg/S / PO (IM ou SC en cas
d’échec) Réévaluation à S4-8 +/- ↑ posologique: 25mg/S
maximum Tt complémentaires en association
Acide folique (Spéciafoldine®) 1x/S isodose à distance du MTX
Contraception orale si non ménopausée (+ 3M post-MTX)
Anti-TNF α Ex: infliximab (Rémicade®) en IV / Etanercept en SC Modalités: en hospitalier / en association avec MTX → contre-indications: à rechercher à l’interrogatoire (5) +++
BK active / infection évolutive / IC sévère / SEP / néoplasie
Autres possibilités Sulfasalazine: PR bénigne / CI = déficit en G6PD Hydroxychloroquine PR bénigne / ES: opthalmo ++ (AV / FO)
Léflunomide: PR modéré si CI au MTX / CI = grossesseo Stratégie thérapeutique (HAS 07)
PR active modérée MTX PO seul en 1ère intention (+ folates) et ↑ progressive
jusqu’à 25mg/S Si réponse insuffisante: MTX en parentéral (IM ou SC) +/-
infiltrations Si contre-indication: léflunomide (Arava®) ou sulfasalazine
(Salazopyrine®) PR active sévère
= présence d’érosions ou atteinte extra-articulaire ou HAQ ≥ 0.5
En 1ère intention: anti-TNFα en association avec MTX Autre possibilité: [MTX + sulfasalazine + hydroxychloroquine
+ corticoïdes] Tt chirurgical
o A visée préventive Modalités: synovectomie arthroscopique ou chirurgicale Indication: si synovite persistante malgré Tt médical
o A visée réparatrice / palliative Prothèse articulaire (PTH/PTG) en cas de destruction articulaire Arthrodèse si instabilité et pas d’indication à une prothèse
Mesures associées o Mesures associées au anti-inflammatoires +++ (cf item 174)
aux AINS: IPP si > 65ans ou atcd / contrôle fonction rénale / de la PA aux corticoïdes (6): éduP / régime / métabolique / ostéoporose /
infections / RCVo Mesures associées au Tt de fond
Contraception efficace dans tous les cas (PMZ) Education du patient / information orale et écrite Supplémentation en folates avec le méthotrexate
o Autres mesures associées Education et information du patient Proposer adhésion à une association de malade Soutien psychologique Prise en charge à 100% pour ALD Evaluation et contrôle du risque cardio-vasculaire (RCV)
Surveillance o Clinique +++ (4)
Activité: DAS 28 (NAD-NAG-EVA-CRP) – réveils nocturnes – temps de dérouillage
Sévérité: échelle HAQ / érosions / déformations / manifestations systémiques
Retentissement: social / professionnel / psychologique / handicap fonctionnel
Tolérance: effets secondaires du MTX / de l’anti-TNF / des corticoïdes-AINS
o Paraclinique Evolutivité: radiographies (A° douloureuses et rachis cervical +++)
1x/2ans
Tolérance: NFS-P / bilan hépatique (TA-GGT-PAL) / bilan rénal (créat/iono)
o !! Arrêt immédiat du MTX si Cytopénie: P < 100 000/mm3 ou leucocytes < 4000/mm3 Clinique: fièvre / toux / dyspnée
tem 215: Rachialgie
Liste des abréviations - Une remarque ?
PlanA. CERVICALGIES
B. DORSALGIES
C. LOMBALGIES
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une rachialgie- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Lombalgies ANAES 00
- Polycopié national:
. COFER: item 215
- Commune / symptomatique
- Tumoral / infectieux / infl. / trauma
- NPO les étiologies extra-rachidiennes
- Positif = syndrome rachidien
- Retentissement = ex. neurologique
- Horaire inflammatoire ou mécanique
- Lombalgie aiguë / chronique (> 3M)
- Dégénératif = élimination- Rééducation-Kinésithérapie
- Lumbago = aucun examen
- Lumbago: pas d’atteinte radiculaire
- Repos-AINS-antalgiques-myorelaxant
A. CERVICALGIES
- Etiologies
Cervicalgies communes o Cervicarthrose +++
Très fréquente (50% après 40ans) mais le plus souvent asymptomatique !! Rechercher une cervicalgie symptomatique même si arthrose (PMZ)
o Cervicalgie « fonctionnelle » « torticoli » ou « dérangement inter-vertébral mineur » (DIM)
Cervicalgies symptomatiques o Tumorales: métastase / myélome / tumeur neuro (intra-rachidienne)o Infectieuses: spondylodiscite (cf item 92)o Inflammatoires: spondylarthropathies / CCA / PR (rare)o Traumatiques: fracture / luxation (!! pas de fracture ostéoporotique cervicale)
- Orientation diagnostique
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd traumatiques ou tumoraux / profession et sport Prises: efficacité des antalgiques / des AINS Anamnèse: ancienneté / évolutivité / facteurs déclenchants Signes fonctionnels
Caractériser la cervicalgie: topographie / retentissement / horaire (PMZ)
Rechercher des signes associés: AEG / fièvre / céphaléeso Examen physique
Diagnostic positif = syndrome cervical Points douloureux à la palpation / contracture para-vertébrale Restriction des mobilités actives et passives du cou
Retentissement = examen neurologique (PMZ) sensibilité/motricité: rechercher une atteinte radiculaire ou
médullaire Myélopathie cervico-arthrosique: atteinte médullaire (cf item
231) Claudication médullaire: ↓ périmètre de marche (!! non
douloureuse)
Syndrome pyramidal aux MI (Babinski / ROT vifs / hypertonie)
Troubles de la sensibilité aux MI (profonde: lemniscale) Névralgie cervico-brachiale: atteinte radiculaire (cf item 279)
Douleur / déficit moteur / déficit sensitif Insuffisance vertébro-médullaire
= compression du tronc basilaire par l’unco-discarthrose → céphalées / acouphènes / vertiges / AIT du territoire
vertébro-basilaire Etiologie = rechercher une cervicalgie symptomatique
Spondylodiscite: prise de la température (PMZ) / porte d’entrée
Tumeur: AEG / ADP / syndrome tumoral primitif / fracture Rhumatisme: raideur rachidienne / sacro-iliite / talalgie / arthrite
Examens complémentaires o En 1ère intention
Bilan inflammatoire: NFS / VS-CRP Radiographies standards
Rachis cervical de face / de profil / de trois-quart +/- cliché bouche ouverte (odontoïde) / dynamique (luxation)
o Puis selon l’orientation hémocultures si fièvre / EPP si VS ↑ / TDM si hernie discale, etc.
- Diagnostic étiologique
Cervicarthrose o Examen clinique
Terrain = âge moyen (> 40-50ans) / contraintes mécaniques chroniques Douleur d’horaire mécanique / irradiant vers occiput ou membre
supérieur Limitation des mobilités et « craquements » fréquents
o Examens complémentaires Radios standards = signes d’arthrose
pincement / condensation sous-chrondrale / ostéophytose / géode
!! arthrose radiographique fréquente mais rarement symptomatique
IRM médullaire si myélopathie cervico-arthrosique / souffrance médullaire =
hyperT2 Spondylodiscite
o Examen clinique !! A évoquer systématiquement devant toute cervicalgie fébrile (PMZ) Terrain: rechercher facteurs de risque (ID) et porte d’entrée +++
Douleur: horaire inflammatoire / insomniante / avec raideur rachidienne
o Examens complémentaires Bilan inflammatoire: VS et CRP ↑ / NFS = hyperleucocytose
neutrophile Radios standards: pincement discal / érosion +/- abcès paravertébral
(ombre) IRM +++ : en urgence / hypoT1 + hyperT2 + hyperT1-gado / érosions
en miroir Etiologies tumorales
o Examen clinique Terrain: atcd de néoplasie / patient âgé / AEG importante Douleur: horaire inflammatoire: insomniantes / résistantes aux
antalgiques Bilan d’extension clinique complet: rechercher tumeur primitive
o Examens complémentaires Bilan inflammatoire: VS élevée (sauf tumeur intra-rachidienne
bénigne) Radio standard:
Myélome: déminéralisation / lacunes à l’emporte pièce / arc post. épargné
Métastases: lytique et/ou condensante / arc post. atteint / « vertèbre borgne »
Tumeur intra-rachidienne: élargissement du trou de conjugaison si neurinome
Pour diagnostic histologique Myélogramme si myélome / biopsie vertébrale si métastase
Cervicalgie fonctionnelle o !! Diagnostic d’élimination: seulement si examen clinique et paracliniques
normauxo Terrain: stress / surmenage / contraintes cervicales professionnelles..
- Traitement
Prise en charge o Prise en charge ambulatoire si cervicarthrose non compliquéeo Selon l’étiologie: hospitalisation en urgence si spondylodiscite
Tt symptomatique o Tt antalgique
selon intensité de la douleur: niveau 1/2/3 +/- AINS courte durée ou myorelaxants
o Contention par collier cervical Collier cervical de degré +/- élevé (entre 1 et 4) !! Prescription pour durée limitée (sinon amyotrophie)
Rééducation et kinésithérapie(PMZ)
o Rééducation proprioceptive: renforcement musculaire / adaptation posturaleo Techniques associées: massages / balnéothérapie, etc.
Tt étiologique: o !! Chaque fois que possible: ABT si spondylodiscite, RCT si tumeur, etc.
Surveillance
B. DORSALGIES
- Etiologies
Dorsalgie commune o Aiguë (« dorsalgo »): début brutal au décours d’un traumatisme ou port de
charge lourde o Arthrose dorsale (+/- sur anomalie structurale: cyphose / scoliose) o Dorsalgie fonctionnelle: diagnostic d’élimination si aucune étiologie retrouvée
Dorsalgie symptomatique o Etiologies extra-rachidiennes +++
Cardio-vasculaire: IDM (postérieur) / dissection aortique Pulmonaire: pneumothorax / pleurésie / pneumopathie / cancer Digestive: pancréatite / UGD / cancer (oesophage et estomac) Costale: fracture / arthrite costo-vertébrale / métastase
o Etiologies rachidiennes Tumorale: métastase / myélome / intra-rachidienne (neurinome /
méningiome) Traumatique: fracture vertébrale (ostéoporotique ++) Infectieuse: spondylodiscite Inflammatoire: spondylarthropathie (SpA)
- Orientation diagnostique
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd traumatiques ou tumoraux / profession et sport Prises: efficacité des antalgiques / des AINS Anamnèse: ancienneté / évolutivité / facteurs déclenchants Signes fonctionnels
Caractériser la dorsalgie: topographie / retentissement / horaire (PMZ)
Rechercher des signes associés: AEG / fièvre / douleur viscérale +++
o Examen physique Diagnostic positif = examen rhumato
Inspection de la courbure +++: cyphose ou lordose / scoliose Points douloureux et contraction paravertébrale (« signe de la
sonnette ») Mobilités actives et passives / ampliation thoracique
Retentissement = examen neurologique (PMZ) Rechercher un tableau de compression médullaire (cf item 231) → syndrome lésionnel (périphérique) / sous-lésionnel (central)
Etiologie = rechercher une dorsalgie symptomatique Eliminer une cause extra-rachidienne +++ : ex. cardio / pneumo
/ digestif Rechercher une pathologie rachidienne: porte d’entrée / AEG et
ADP, etc. Examen complémentaires
o En 1ère intention Bilan inflammatoire: VS-CRP et NFS Radiographies standards
systématique si dorsalgie sans orientation (!! ≠ lombalgies) Rachis dorsal de face et de profil +/- clichés dynamiques
o Puis selon l’orientation EPP et bilan phospho-calcique si myélome, TDM si hernie, etc ECG si douleur thoracique / lipasémie si contexte éthylique, etc.
- Diagnostic étiologique
Dorsalgie commune arthrosique o Examen clinique
Terrain: après 50ans ++ / profession avec port de charges Douleur: posturale / horaire mécanique Rechercher déformation du rachis / enraidissement associé
o Examen complémentaires Radiographies
Signes d’arthrose: pincement / ostéophytose / condensation / géode
Déformation à rechercher: scoliose en cliché de face / cyphose en profil
Fracture vertébrale ostéoporotique (cf item 56) o Examen clinique
Terrain: rechercher FdR d’ostéoporose (ménopause, carence, etc): Douleur: impotence fonctionnelle +++ sans traumatisme (ou minime) Pas de signes généraux (pas d’AEG/fièvre) / pas d’atteinte médullaire
o Examens complémentaires Bilan inflammatoire: normal Radios du rachis dorsal F+P
Hypertransparence / pincement inter-vertébral !! Jamais d’atteinte du mur postérieur / pas d’érosion
Ostéodensitométrie: pour confirmation de l’ostéoporose (T-Score < – 2.5 DS)
Spondylarthropathie ankylosante (SpA)cf item 182
o Examen clinique Terrain: homme jeune / atcd familiaux à rechercher Douleur: inflammatoire / lombaire et fessière associée Talalgie et enthésopathies / Sd pelvi-rachidien (limitation mobilités)
o Examen complémentaires Radiographies
Bassin: sacro-iliite: ostéopénie / érosion / condensation / ankylose
Rachis: spondylite (érosion) / syndesmophytes (fusion) / ankylose
Biologie: recherche Ag HLA B27
- Traitement
Prise en charge o Hospitalisation selon étiologie de la dorsalgie
Tt symptomatique o Antalgiques selon intensité de la douleur: niveau 1/2/3o +/- AINS courte durée ou myorelaxants
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Rééducation proprioceptive: renforcement musculaire / adaptation posturaleo Techniques associées: massages / balnéothérapie, etc.
Tt étiologique o NPO recherche +/- Tt d’une cause extra-rachidienne (douleur viscérale
projettée)o !! Chaque fois que possible: ex: ABT si spondylodiscite, Tt anti-ostéoporotique
Surveillance
C. LOMBALGIES
- Etiologies
Lombalgie commune o Lombalgie aiguë = lumbago
Etiologie = hernie discale (jeune) / arthrose lombaire (vieux) Régression spontanée en < 6S sinon »lombalgie persistante » !! Remarque: distinguer lumbago et lombosciatique (cf item 279)
Les deux sont d’origine mécanique dégénérative (hernie ou arthrose)
Mais le lumbago est une douleur mécanique purement locale Tandis que la lombosciatique est une compression radiculaire
o Lombalgie chronique par ostéophytose lombaire: chronique si persistance > 3M (rare) par arthrose des articulaires postérieurs: inter-apophysaire
Lombalgie symptomatique o Etiologies rachidiennes
Tumorales: métastase osseuse / myélome Infectieuse: spondylodiscite (BK ou pyogènes) Inflammatoires: spondylarthropathies (SPA / psoriasis..) Mécaniques: fracture ostéoporotique / ostéomalacie
o Etiologies extra-rachidiennes Uro-néphrologique: colique néphrétique ++ / pyélonéphrite ++ /
hématome Cardio-vasculaire: dissection aortique / anévrisme de l’aorte
abdominale Digestives: pancréatite / MICI / cancer (CCR / pancréas / gynéco)
- Orientation diagnostique
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd traumatiques ou tumoraux / profession et sport Prises: efficacité des antalgiques / des AINS Anamnèse: ancienneté / évolutivité / facteurs déclenchants Signes fonctionnels
Caractériser la lombalgie: topographie / retentissement / horaire (PMZ)
Rechercher des signes associés: AEG / fièvre / douleur viscérale +++
o Examen physique Diagnostic positif = examen rhumatologique
Inspection: recherche déformation de la courbure rachidienne Palpation paravertébrale / signes de la sonnette / contracture Mobilités actives et passives (distance main-sol / indice de
Schober) Pour HDL: signe de Lasègue / signe de Léri / talons-pointes
Retentissement = examen neurologique (PMZ) Syndrome du cône terminal (si au-dessus de L2)
Syndrome pyramidal avec Babinski bilatéral / troubles sphinctériens
Syndrome de la queue de cheval (si au-dessous L2) Troubles sphinctériens / anesthésie en selle / déficit
sensitivo-moteur Radiculopathie (hernie discale lombaire)
+++ cf item 279
Déficit sensitivo-moteur / abolition ROT / douleur systématisée
Etiologie = rechercher une lombalgie secondaire Causes extra-rachidiennes: BU-ébranlement lombaire / signes
digestifs Causes rachidiennes: fièvre / AEG / raideur et talalgie, etc.
Examens complémentaires o En 1ère intention
!! AUCUN examen si lumbago typique isolé du sujet jeune < 7S (PMZ)
o En 2nde intention Devant persistance ou symptomatologie atypique Bilan inflammatoire + radiographies en 1ère intention +/- selon contexte: TDM / IRM / hémocultures / VS, etc.
- Diagnostic étiologique
Lumbago o Examen clinique
Terrain: 30-50ans / atcd de lombalgies / profession à risque (port de charge)
Douleur: survenue brutale au cours d’un faux mouvement ou traumatisme
Impotence fonctionnelle majeure / sensation de blocage / Lasègue positif
!! pas d’atteinte radiculaire (≠ hernie discale avec sciatique) (PMZ)o Examens complémentaires
!! AUCUN examen devant lumbago isolé typique avant 7 semaines Radiographies standards: pas de parallélisme radio-clinique
Lombalgie chronique arthrosique o Examen clinique
Terrain: > 50ans / atcd de lombalgies depuis > 6 mois / port de charge Douleur: lombaire / non systématisée / Lasègue positif /
rententissement limité !! pas d’atteinte radiculaire (≠ hernie discale avec sciatique) (PMZ)
o Examen complémentaires Radiographies standards
En 1ère intention (≠ lumbago) / !! Pas de parallélisme radio-clinique
Signes d’arthrose: condensation / pincement / ostéophytes / géodes
Rechercher spondylisthésis, scoliose / éliminer une lombalgie secondaire
Remarque Pas de TDM ni IRM en l’absence d’atteinte radiculaire +++
Lombalgie chronique d’origine articulaire postérieure o Examen clinique
Terrain: femme en surpoids / post-ménopause
Déformation: hypercyphose dorsale / hyperlordose lombaire (Sd trophostatique)
Douleur à la station debout prolongée / en décubitus / en hyper-extension
o Examen complémentaires Radiographies standards
Lésions d’arthrose au niveau des articulaires postérieurs → Rétrecissement acquis du canal lombaire / pseudo-
spondylisthésis Lombalgies secondaires: même présentation et CAT que pour dorsalgie/cervicalgie
o Fracture vertébrale ostéoporotiqueo Spondylarthropathie ankylosanteo Spondylodisciteo Etiologies tumorales
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoire / !! repos le plus court possible (3 jours max)o PAS de repos strict au lit / reprise rapide de l’activité
Tt symptomatique o Tt médicamenteux
Antalgiques selon l’intensité de la douleur +/- association avec myorelaxant / AINS En cas de lombalgie chronique:
Infiltrations de corticoïdes ponctuelles Pas de corticothérapie générale +++
o Contention rachidienne Orthèse lombaire en cas de lumbago persistant Ceinture de maintien en cas de lombalgie chronique
Rééducationet kinésithérapie +++
o Renforcement musculaire actif / adaptation posturaleo Ergonomie rachidienne (« verrouillage lombaire »)
Tt étiologique o !! PAS de chirurgie (cure de hernie discale) pour lombalgie sans radiculalgie
(ECN 04) Mesures associées
o Arrêt de travail (le plus court possible !) +/- reclassement professionelo Soutien psychologique +/- psychotropes si lombalgie chronique +++o !! Pas de déclaration en MPI pour lombalgie sans radiculalgie (ECN 04)
Surveillance o Clinique: au long cours / éducation du patient / règles d’hygiène posturaleo Paraclinique: pas besoin de répéter les radios sauf aggravation
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une algodystrophieRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national:. COFER item 221
- Phase chaude: pseudo-inflammatoire
→ douleur / troubles vasomoteurs- Phase froide: pseudo-ischémique→ raideur / troubles trophiques- Radio: déminéralisation « mouchetée »- Scinti: hyperfixation aux 3 temps- IRM: oedème en hyperT2 / diag ≠- Arthrite / tumeur / ostéonécrose / #- Evolution favorable mais prolongée- Décharge / antalgique / calcitonine
- Facteur déclenchant- Signes négatifs +++- Kinésithérapie douce
- Généralités
Définition o Algodystrophie = dérèglementation vaso-motrice et trophique loco-régionale
réversibleo Dénomination
Algodystrophie = neuroalgodystrophie = algoneurodystrophie Nouvelle appelation: « syndrome douloureux régional complexe de
type 1″ (SDRC1) Epidémiologie
o Pathologie fréquente / sous-estimée / à tout âge (dont enfants) / sex ratio = 1o Facteurs de risque (algodystrophie primitive ++)
Troubles métaboliques: diabète / hyperTG / hyperuricémie Troubles psychologique: terrain anxio-dépressif / neurotonique.. Localisation distale +++ / membres inférieurs > supérieurs
Physiopathologie o Mécanismes encore mal connus / probablement multifactorielo Lésion initiale douloureuse → réponse neuro-végétative sympathique anormaleo Phase chaude = pseudo-inflammatoire (vasomotrice)
Hyper-vascularisation et hyper-perméabilité → pseudo-inflammatoire Hyper-résorption ostéoclastique = déminéralisation osseuse locale
o Phase froide = pseudo-ischémique (scléro-dystrophique) Fibrose régionale touchant tous les tissus → pseudo-ischémique
Hyperactivité ostéoblastique = ostéoformation
- Etiologies
Algodystrophie primitive (idiopathique) o !! 25% des cas: seulement après élimination de toutes les causes possibleso Rechercher facteurs de risques: métaboliques / psychologiques / localisation
Algodystrophie secondaire (75%) o Etiologies traumatiques: locales +++
!! Pas de corrélation entre intensité du traumatisme et sévérité de l’algodystrophie
Peut faire suite à une fracture sévère comme à une simple entorse, contusion..
A la suite d’une intervention chirurgicale ou d’une simple immobilisation
o Etiologies non traumatiques: générales Neurologiques: AVC / Parkinson / zona / radiculopathie / canal
carpien… Cardiaques: péricardite / angor / IDM (syndrome épaule-main) Pneumologiques: épanchement pleural / pneumothorax / cancer Métaboliques: dysthyroïdie / diabète / goutte.. Iatrogéniques: phénobarbital (Gardénal®) / isoniazide / indinavir
(Crixivan®) Grossesse: algodystrophie de la hanche ++ (T3 ou post-partum)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Rechercher un facteur déclenchant: trauma / atcd / prise médicamenteuse (PMZ)
Rechercher des facteurs de risque: trouble métabolique ou psychologique
Anamnèse: date de survenue / modalités évolutives +++o Phase chaude (« pseudo-inflammatoire »)
Durée: quelques semaines à quelques mois / en général ~ 2 mois Signes fonctionnels
Douleur +++ progressive / intensité variable / horaire mécanique
(mais variable) Troubles sensitifs associés: allodynie / hyperpathie /
paresthésie Impotence fonctionnelle majeure
Amplitudes articulaires restreintes / marche impossible Important retentissement fonctionnel / socio-
professionnel Signes physiques
Troubles vasomoteurs Oedème ferme / rouge / douloureux à la palpation
(« peau luisante »)
Hypersudation et hyperthermie cutanée locales fréquentes
!! inconstants si algodystrophie d’une A° proximale (hanche / épaule)
!! Signes négatifs (PMZ) Pas de signes généraux: patient apyrétique (≠ arthrite
septique) Pas d’ADP / pas de porte d’entrée (!! à rechercher) Examen neurologique normal (hors paresthésies) / pas
d’AEGo Phase froide (« pseudo-ischémique »)
Durée prolongée: de 6 à 18 mois / survient parfois d’emblée (15% / enfant ++)
Signes fonctionnels Raideur articulaire +++
Par rétraction capsulo-ligamentaire Limitation des amplitudes articulaires passives et actives Déformations en « griffe cubitale » / « épaule gelée »,
etc. Douleur et impotence fonctionnelle
Douleur d’intensité modérée mais constante Impotence fonctionnelle variable (par rétraction ++)
Signes physiques Troubles trophiques
Peau froide / pâle / lisse (cf pseudo-ischémique) Anomalies des phanères: dépilation / ongles cassants Amyotrophie: installation rapide / par immobilisation
Examens complémentaires o Bilan biologique
Bilan inflammatoire: CRP/VS = normales (≠ arthrite / sinon revoir le diagnostic!)
Bilan phospho-calcique (sérique / urinaire) = normal (≠ autres déminéralisations)
o Radiographies standards !! Peuvent être normales: à répéter: cf retard radiologique sur la
clinique (2-4S) Signes positifs
Déminéralisation = hypertransparence osseuse sous-chondrale +++
Epiphysaire / « mouchetée » / floue / hétérogène / !! inconstante chez l’enfant
Signes négatifs (PMZ) Pas de signes d’arthrite: pas de pincement / pas d’érosion
articulaires +++ Pas de signes d’arthrose: pas de pincement / ostéophytose /
condensationo Scintigraphie osseuse au 99Tc
corps entier / 3 temps (vasculaire-tissulaire-osseux) A la phase chaude: hyperfixation aux 3 temps (++) (cf hyper-
perméabilité)
A la phase froide: hypofixation en précoce / hyperfixation parfois en tardif
o IRM de l’articulation Indications
Pour diagnostic précoce si radios normales / élimine un diagnostic ≠
!! Non indiqué en phase froide: se normalise dès le début Signes positifs
= mise en évidence d’un oedème médullaire osseux Hyposignal T1 / hypersignal T2 / réhaussé par gadolinium /
limites floueso Ponction articulaire
Seulement si doute avec arthrite septique sinon inutile Retrouve un liquide articulaire mécanique (c. < 1000/mm3) stérile
Formes cliniques o Formes topographiques
Epaule Radiographie et scintigraphie souvent normales Raideur articulaire par rétraction (épaule « gelée ») Guérison tardive mais pronostic en général bon Syndrome « épaule-main » = algodystrophie épargnant le coude Si bilatéral: évoquer une algodystrophie au Gardénal® ++
Main / poignet Le plus souvent algodystrophie isolée de la main Séquelle possible: déformation en « griffe cubitale »
Hanche Sur fracture de la tête fémorale ou grossesse Diagnostic ≠ avec OATF parfois difficile: IRM ++ Diagnostic ≠ avec fracture: mobilité passive conservée Guérison rapide (4-6M) et sans séquelle en général
Genou Sur traumatisme ligamentaire ou arthroscopie Evolution favorable sans séquelle en 6-8 mois
Pied / cheville Fréquent et bénigne: guérison sans séquelle en < 1an
o Formes évolutives Forme froide d’emblée
!! Rare chez l’adulte mais > 70% des cas chez l’enfant Déminéralisation souvent absente: les radios restent normales
Forme récidivante Si membre inférieur ++ / épisodes séparés par des intervalles
libres Diagnostics différentiels
o A la phase chaude Arthrite aiguë (PMZ)
Septique (++) / inflammatoire / micro-cristaline Signes en faveur: fièvre / VS-CRP ↑ / érosions radiologiques Au moindre doute: ponction articulaire pour analyse
Tumeur osseuse Devant douleur + troubles vasomoteurs / IRM ++
Ostéonécrose aseptique (cf item bonus) Signes en faveur: douleur mécanique (≠ inflammatoire) IRM si doute +++ : liseré hypoT1 / hypoT2
Fracture de fatigue (« fracture par insuffisance osseuse ») Rechercher trait de fracture sur les radio Si doute: IRM: trait en hyposignal T1 et T2 / non réhaussé
Thrombose veineuse profonde A évoquer devant l’oedème inflammatoire + douleur EchoD veineux au moindre doute
Infection locale Cutanée (érysipèle) ou des gaines: VS-CRP +/- bactério
o A la phase froide Ostéoporose d’immobilisation
!! Parfois présence de troubles vaso-moteurs / amyotrophie Eliminer par remise en charge du membre = réminéralisation
Ischémie artérielle Devant la présence des s. pseudo-ischémique Rechercher insuff. artérielle (absence de pouls, etc) +/- échoD
artériel Sclérodermie
- Evolution
Histoire naturelle o Evolution spontanément favorable: guérison ad integrum dans 90% des caso Disparition des signes cliniques puis radiologiques (puis scintigraphiques)o Passage par phase chaude puis froide / évolution prolongée: de 6 à 24 moiso Risque de récidive / évolution imprévisible: information du patient +++
Complications o !! Ne concernent que 10-15% des algodystrophieso Séquelles
Douleurs ou impotence fonctionnelle persistantes Raideur articulaire par rétraction capsulo-ligamentaire Troubles trophiques ou vasomoteurs persistants
o Retentissement Psychologique: dépression / anxiété ++ Socio-professionnel: à systématiquement prendre en charge
o Récidive Le plus souvent récidive sur la même articulation (« réactivation ») Formes récidivantes: poussées séparées par intervalle libre
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoireo Information et éducation du patient (durée d’évolution +++)
Tt symptomatique (en phase chaude) o Mise en décharge transitoire
Repos par mise en décharge transitoire du membre Par: béquilles si membre inférieur / attelles de postures si supérieur
NPO P° des complications de décubitus: HBPM + bas de contentiono Tt antalgique
Toujours nécessaire même si peu efficace: cf douleur entretien l’algodystrophie
Antalgiques de niveau 1 ou 2 si douleur modérée / morphinique si intense
AINS et corticothérapie générale non recommandés +++ (parfois infiltrations)
o Tt anti-ostéoclastique (rarement et hors AMM…) Calcitonine
Efficacité précoce dans 50% des cas: si pas efficace à J15 = arrêter +++
!! ES: nausées / vomissements.. → métoclopramide systématique
Modalités: injection SC 1x/j pendant 3S puis 3x/S pendant 1 mois
Biphosphonates Pamidronate (Arevia®): en IV sur 3J Seulement si algodystrophie sévère > 6M et résistantes à la
calcitonine Rééducation et kinésithérapie (PMZ)
o Rééducation précoce / progressive / douce / ≥ 15 séances (ECN 07)o A visée antalgique seule si algodystrophie à la phase chaude +++o Respect de la règle de non-douleur (!! sinon aggravation)o Techniques: physiothérapie / balnéothérapie (bains écossais) / drainageo Kinésithérapie: rééducation progressive et non douloureuse
Tt étiologique o Etiologie à toujours rechercher et Tt à ne jamais oublier !o Réduction d’une luxation / fracture, etc.
Mesures associées o Soutien psychologique +++o Arrêt de travail si nécesaire / reprise progressive
Surveillance o Clinique: douleur / troubles vasomoteurs / troubles trophiques / impotenceo Paraclinique: NFS-P si HBPM / radiographies standards régulières et répétées
Tt préventif o Analgésie post-opératoire systématique lors de fractureso Immobilisation toujours la plus courte possibleo Mobilisation précoce mais pas de rééducation agressive (règle de non-douleur)o Surveillance d’un malade sous plâtre: cf item 283
Plan- Définitions
A. GOUTTE
B. CHONDROCALCINOSE
C. RHUMATISME APATITIQUE
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une arthropathie micro-cristalline- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national:. COFER: item 225
- Cristaux d’urate / pyrophosphate- Acide urique > 160μM (70mg/L)- Goutte secondaire: SMP / IRC- Mono-arthrite aiguë du gros orteil- Arthropathie uratique + tophus- Liquide inflammatoire / stérile- MC-US / en aiguille / biréfringents- Crise: colchicine 1mg PO / 2-3S- Fond: allopurinol / NPO couverture- CCA: poignet / symphyse / genou- Hyperparathyroïdie / hémochromatose- Formes cliniques de CCA variables- Calcifications des fibro-cartilages- MC-PPC: carrés / peu réfringents
- Prise médicamenteuse- Causes secondaires- Arthrite septique- Ponction articulaire- Microscope lumière polarisée- MHD: régime / FdR CV- Pas d’allopurinol si 1ère crise
- Définition
Arthropathies microcristallines o = rhumatismes inflammatoires avec dépôt intra- ou péri-articulaire de micro-
cristauxo En fonction du type de micro-cristaux on distingue
Goutte: micro-cristaux d’urate monosodique (= acide urique = MC-US) Chondrocalcinose: micro-cristaux de pyrophosphate de calcium (=
MC-PPC) Rhumatisme apatitique: micro-cristaux d’apatite en péri-articulaire
A. GOUTTE
- Généralités
Définition o Arthropathie micro-cristalline à dépôts de micro-cristaux d’urate de sodium
(MC-US) Epidémiologie
o p = 1% de la population mais 2% des > 60ans / sex ratio: H > F: x20 (!) Physiopathologie
o Hyperuricémie = uricémie > 416 μM (70mg/L)o Mécanismes de l’hyperuricémie chronique
↓ excrétion rénale d’acide urique +++ (85% des cas) ↑ production endogène d’acide urique (15%)
o Conséquences = lésions goutteuses Accès gouteux = par dépôt intra-articulaire de MC-US: synovite Tophus gouteux = par dépôts intra-tissulaires (sous-cutanés) de MC-
US Arthropathie chronique = par dépôt intra-osseux et extra-synoviaux de
MC-USo !! Remarque
L’hyperuricémie n’est pas synonyme de goutte, elle est un facteur de risque
→ la grande majorité des hyperuricémies sont asymptomatiques
- Etiologies
Goutte primitive +++ o Idiopathique: forme typique (goutte de l’homme de 60ans pléthorique)o Par dysfonction enzymatique (ex: déficit en HGPRT = syndrome de Lesh-
Nyhan) Gouttes secondaires (rares)
o Alimentation: riche en purines (alcool / charcuterie / abats / poissons gras.)o Insuffisance rénale chronique: sur PKAD, diabète…cf item 253o Iatrogénique: diurétiques (thiazidique et furosémide) / aspirine (< 2g/J) / IS /
PZA-EMB o Hémopathies: SMP (Vaquez, LMC: cf item 165) / hémolyse chronique
(drépanocytose)o Autres: hypothyroïdie / glycogénose hépatique / intolérance au fructose..
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: homme / âge mûr (50-60ans) / pléthorique (« gros buveur ») Prises: prise médicamenteuse (PMZ) / excès de boissons ou de
nourriture.. Anamnèse: survenue brutale / rechercher atcd de crises similaires
o Crise de goutte (« accès gouteux ») Forme typique = mono-arthrite aiguë du gros orteil
Douleur inflammatoire: intense / insomniante / à type de broiement / impotence
Tuméfaction de l’hallux et inflammation locale: peau rouge / chaude / luisante
Signes associés: fièvre fréquente / paresthésies / céphalées, etc. Formes inaugurales atypiques
Mono ou oligo-arthrite du genou / cheville / du coude.. Tendinite achiléenne ou de la patte d’oie (m. internes de la
cuisse)o Goutte chronique
Arthropathie uratique chronique = mono ou oligo-arthrite asymétrique d’évolution chronique Localisations: MInf. (gros orteil, genou) > MSup. (carpe, IPP,
MCP) Douleurs mixtes: mécaniques (cf dépôt uratiques) et
inflammatoires Tophus goutteux
= dépôts uratiques sous-cutanés visibles Localisations: oreille (hélix) / IPP-MCP / coude / tendon
d’Achille… Aspect: concrétions dures / indolores / blanc-jaunâtre / peau
amincie Examens complémentaires
o Pour le diagnostic positif = ponction articulaire (PMZ) Indication
systématique devant toute mono-arthrite aiguë (cf arthrite septique)
sauf si accès goutteux typique du gros orteil isolé Résultats en faveur d’une goutte
Liquide articulaire inflammatoire: cellules > 2000/mm3 / protéines > 40g/L
Liquide articulaire stérile: examen bactério (systématique) est négatif
Présence de MC-US au microscope à lumière polarisée = cristaux fins « en aiguille » / réfringents
(biréfringents)o Pour le diagnostic étiologique: recherche d’une goutte secondaire
Uricémie: hyperuricémie (> 416μM) / !! pas constante: à répéter à distance
Bilan inflammatoire: NFS-VS-CRP: hyperleucoytose et ↑ CRP fréquents
Bilan rénal: iono-urée-créatinine + BU : recherche d’une IRC !! NPO à l’interrogatoire: alimentation / prise médicatmenteuse
o Pour le retentissement: radiographies standards Si goutte aiguë débutante
Radios le plus souvent normales / faire en bilatéral et comparatif
Si goutte chronique (arthropathie uratique) Erosions: encoches épiphysaires sur phalanges/métatarses (« en
hallebarde ») Géodes épiphysaires: « à l’emporte pièce » centrales / de taille
importante Ostéophytose: réaction constructrice du tarse (aspect « hérissé »
du pied)
!! conservation prolongée de l’interligne articulaire (puis pincement)
Diagnostics différentiels o Devant une crise aiguë
Arthrite septique: à éliminer par ex. bactério du liquide de ponction (PMZ)
Chondrocalcinose articulaire aiguë: calcification radiographiques / cristaux ≠
o Devant une arthropathie chronique Rhumatismes inflammatoires: PR (F ++) / SpA (H ++) Chondrocalcinose articulaire chronique: cf infra
- Evolution
Goutte bénigne o Le plus souvent si goutte typique avec 1ère crise après 50anso Evolution spontanément favorable des crises / récidives peu nombreuses
Goutte compliquée / sévère o Goutte de moyenne gravité si début: 30-50ans / sévère si < 30anso Complications articulaires = goutte chronique
Arthropathie uratique Tophus goutteux
o Complications rénales +++ Lithiase urinaire uratique: !! calcul radiotransparent (cf item 259) IRC tardive sur NTI chronique par dépôts de micro-cristaux (cf item
253)
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoire
Mesures hygiéno-diététiques / éducation du patient (PMZ) o Arrêt de l’alcool (bière en particulier…)o Régime hypocalorique et prise en charge nutritionnelle si surpoids +++o Régime pauvre en purines: pas de charcuterie / abats / poissons gras..o Apport hydriques suffisants: 1.5-2L/j +/- alcalinisation par eau de Vichyo Prise en charge des FdR CV: équilibrer une HTA, un diabète, etc.
Tt de la crise de goutte o Mesures physiques
Mise au repos de l’articulation (décharge) / poche de glaceo Colchicine +++
Colchicine 1mg PO pendant 2-3 semaines si crise isolée / !! dose maximale: 4mg/j
Grande sensibilité = « test thérapeutique » / ES: diarrhée ++ (diminuer la dose)
o Antalgiques +/- AINS Antalgiques systématiques: selon EVA (paracétamol +/- tramadol) AINS en 2nde intention: si échec ou intolérance à la colchicine Remarque: pas de corticothérapie hors formes sévères
Tt de fond hypo-uricémiant
o Allopurinol +++ Indications
Accès gouteux récividants (pas d’indication si 1ère crise: PMZ) Goutte compliquée: arthropathie chronique ou complication
rénale Objectif
Uricémie < 360 μM (seuil de solubilité de l’acide urique) Modalités
Allopurinol (Zyloric®) PO / dose minimale efficace / A VIE !! Colchicine 1mg/j en couverture à l’instauration: cf risque de
crise ↑ ES: troubles digestifs / allergie (Lyell et SJS) / gynécomastie
o Remarque !! Jamais d’allopurinol devant une hyperuricémie asymptomatique
(PMZ) En revanche: prise en charge des FdR cardiovasculaires et MHD +++
Surveillance o Clinique: évolution de la crise (doit disparaître en quelques jours) / récidiveso Paraclinique: aucun examen si évolution favorable / uricémie si allopurinol
B. CHONDROCALCINOSE ARTICULAIRE
- Généralités
Définition o Arthropathie par dépôts de micro-cristaux de pyrophosphate de calcium (PPC)
Epidémiologie o Pathologie fréquente: 10% si > 50ans / 20% si > 80ans / F > H
Physiopathologie o ↑ de la production de PPC et ↓ activité catabolique des PAL = hyper-PPC
primitiveo Réaction inflammatoire par PNN activés = phagocytose des cristaux de PPC (//
goutte)
- Etiologies
CCA primitive (90%) o cf ↑ production de PPC (par hyper-résortion articulaire) et ↓ catabolisme (↓
PAL)o Localisations typiques: poignet / symphyse pubienne / genou (« PSG« )
CCA secondaire o Hyperparathyroïdie (5%): cf item 319
o Hémochromatose (2%): cf item 242o Hypomagnésémie: !! ne pas l’oublier / sous diurétiques ++o Autres: hypothyroïdie, maladie de Wilson, CCA familiales (rares)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: femme > homme / âge > 50ans Anamnèse: survenue brutale
o Tableau clinique: articulaire mais variable Asymptomatique
!! dans 25% des cas / découverte radio fortuite Mono ou oligo-arthrite aiguë récidivante ++
Tableau d’arthrite pseudo-goutteuse mais au genou ou poignet Parfois tableau d’arthrite pseudo-septique avec fièvre
Forme pseudo-arthrosique chronique ++ A suspecter si localisation habituellement non arthrosiques Ex: poignet / MCP / cheville / épaule..
Autres formes cliniques de CCA Polyarthrite subaiguë ou chronique: pseudo-rhumatoïde Arthropathie destructrice rapide: destruction de l’os sous-
chondral Examens complémentaires
o Pour diagnostic positif Radiographies standards
Clichés à demander (3): bassin de face / genou G+D / poignets de face
Signes positifs = calcifications +++ des cartilages articulaires: fémoro-tibial / os du carpe,
etc. des fibro-cartilages: ménisques (méniscocalcinose) /
symphyse pubienne +/- pincement articulaire / géodes / ostéophytes si
pseudo-arthrosique Ponction articulaire (PMZ)
Liquide inflammatoire (c. > 2000/mm3 – PNN > 50% – protéines > 40g/L)
Examen bactério stérile: cf toujours éliminer une arthrite septique +++
Micro-cristaux de PPC: courts / carrés / peu réfringentso Pour rechercher une étiologie primitive
CCA secondaire rare mais à rechercher systématiquement (PMZ) Bilan phospho-calcique + PTH: pour hyperparathyroïdie I CST + ferritinémie: pour hémochromatose Magnésium: pour hypomagnésiémie chronique
Diagnostics différentiels o dépend de la présentation clinique…
Mono-arthrite aiguë pseudo-goutteuse = goutte aiguë Mono-arthrite aiguë pseudo-septique = arthrite septique
Poly-arthrite pseudo-rhumatoïde = PR / goutte chronique..
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoire si terrain sain / hospitalisation fréquente en pratiqueo Mise au repos de l’articulation: décharge avec attelle si nécessaire ++
Tt symptomatique o Antalgiques: paracétamol +/- tramadol (palier II) / glace sur l’articulationo AINS: si forme aiguë et douloureuse / !! vérifier l’absence de CIo Tt local: infiltration de dérivés cortisonés en intra-articulaireo Colchicine: à la phase aiguë: efficacité moindre que pour la goutte / 2nde
intention Tt chirurgical
o Remplacement prothétique en dernière intention Tt étiologique
o Hyperparathyroïdie primitive: exérèse chirurgicale (cf item 319)o Hémochromatose: saignées (cf item 242)
Surveillance
C. RHUMATISME APATITIQUE
- Bursite aiguë microcristalline à apatite
Le plus souvent dans le cadre d’une « épaule hyperalgique » (cf item 257) o Mécanisme: réaction inflammatoire secondaire à une calcification tendineuseo Examen clinique
Terrain: femme jeune dans le cadre d’une arthropathie à MC d’apatite Signes généraux: fièvre modérée fréquente / impotence fonctionnelle
totale Douleur de l’épaule: brutale / intense / insomniante (horaire
inflammatoire) Epaule chaude et douloureuse +/- bursite palpable en antéro-externe
o Examens paracliniques Radiographies
Recherche une calcification: sous-acromiales ou tendon du supra-tendineux
Si normale: migration de la calcification → faire radio controlatérale et hanche
Diagnostic différentiel Au moindre doute: éliminer une arthrite septique (CRP-
hémocultures)
o Traitement Antalgique selon EVA (palier II à III) / AINS / immobilisation 1
semaine Infiltrations de dérivés cortisoniques en général efficaces Si résistant: retrait de la calcification par ponction-aspiration
radioguidée ou arthroscopie possible
PlanA. LÉSIONS DE L’ÉPAULE
- Luxation d’épaule- Pathologies péri-articulairesB. LÉSIONS LIGAMENTAIRES DU GÉNOU– Généralités- Diagnostic- Evolution- TraitementC. LÉSIONS MÉNISCALES DU GENOU– idemD. LÉSIONS LIGAMENTAIRES DE LA CHEVILLE– idemObjectifs CNCI- Diagnostiquer une lésion péri-articulaire et/ou ligamentaire de l’épaule- Diagnostiquer une lésion ligamentaire et/ou méniscale du genou- Diagnostiquer une lésion ligamentaire de la cheville- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Genou HAS 08 - Luxation gléno-humérale antéro-
interne sous-coracoïdienne- Signe de l’épaulette / coup de hache externe / abduction-rotation externe irréductible- Instabilité antérieure / récidives- Tt orthopédique: réduction puis immobilisation coude au corps 3S- Fracture de la clavicule = PTx- Genou: statique/dynamique (distance)- Testing sagittal: Lachman / jerk test- IRM du genou à distance: hyperT2- Dérobement: laxité ligamentaire chronique- Ligamentoplastie ssi jeune + instabilité- Ménisque: Hydarthrose / blocage / instabilité
- Ex. bilatéral et comparatif- Avant réduction / par écrit- N. circonflexe / tête humérale- Retirer les bagues- Kinésithérapie précoce- Genou = respect indolence- Ménisque / hanche / pouls- Radios du genou: cf luxation- Pratique sportive / profession- Ménisques = tester ligaments- Méniscectomie = économe- Critère d’Ottawa (3)- Cs de contrôle à J3-J7
- Signe de Oudard / Grinding test- Fissuration = hyperT1 méniscal- Arthroscopie: suture ou méniscectomie- Cheville: critères Ottowa- Tt fonctionnel = protocole RICE- Tt orthopédique à J7 (orthèse 3S)
A. LÉSIONS PÉRI-ARTICULAIRES / LIGAMENTAIRES DE L’ÉPAULE
- Luxations de l’épaule
Définitions o = perte de contact entre la tête humérale et la glène de la scapulao On distingue
Luxations antérieures: plus de 95% des cas Luxations postérieures < 5% Luxations inférieures et supérieures = exceptionnelles
Luxation gléno-humérale antéro-interne (+++) o Epidémiologie
Facteurs de risque = adulte jeune / sport ++o Physiopatholgie
Traumatisme indirect +++ : chute sur membre supérieur en abduction/rétropulsion
Traumatisme direct: par choc direct postéro-externe / exceptionnelo Classification: selon le déplacement de la tête humérale
luxation extra-coracoïdienne = tête en dehors luxation sous-coracoïdienne +++ : les plus fréquentes luxation intra-coracoïdienne = tête en dedans
Diagnostic (luxation gléno-humérale antéro-interne) o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: homme jeune et sportif / main dominante ++ Prises: heure du dernier repas / médicamenteuse (aspirine-
AVK) Anamnèse: heure et circonstance: trauma en abduction-
rétropulsion Signes fonctionnels
Douleur intense de l’épaule Impotence fonctionnelle totale
Signes physiques positifs (10) Examen bilatéral et comparatif (PMZ) Inspection
Attitude des traumatisés du membre supérieur Attitude vicieuse avec bras en abduction / rotation
externe Signe de l’épaulette = saillie de l’acromion « Coup de hache externe » = déplacement interne de la
tête Comblement du sillon delto-pectoral Elargissement antéro-postérieur de l’épaule
Palpation Vacuité de la glène / vide sous-acromial antérieur Recherche de la tête sous l’apophyse coracoïde
Mobilisation Signe de Berger = irréductibilité de l’abduction-
rotation externe +++ Bilan des lésions associées (6)
!! Rechercher avant réduction et consigner par écrit dans dossier (PMZ)
Neurologiques Nerf circonflexe (10%): anesthésie du moignon externe
de l’épaule (PMZ) Lésion du plexus brachial: examen neuro bilatéral et
comparatif du MSup. Remarque: nerf circonflexe = nerf axillaire (ancien nom)
Osseuses Fracture de l’extrêmité supérieure de l’humérus (cf
OATH) Encoche de Malgaigne / éculement du bord antéro-
inférieur de la glène Cutanées: si effraction cutanée = SAT/VAT réflexe Vasculaires: vaisseaux axillaires: exceptionnelle mais
pouls systématiques Musculo-tendineuses: rupture de la coiffe des rotateurs: si >
45ans ++ Générales: décompensation d’une pathologie sous-jacente
o Examens complémentaires Radiographies standards: épaule de face + profil (Lamy)
Rechercher des lésions osseuses associées +++ Radio de face
Déplacement de la tête humérale en interne / sous-coracoïdien
Vacuité de la glène et disparition de l’interligne articulaire
Radio de profil Déplacement de la tête humérale en avant de la glène
Evolution o Après Tt bien mené: favorable dans plus de 95% des cas o Complications
Lésions associées En particulier, à rechercher avant toute réduction +++ → lésion du n. circonflexe / fracture de l’humérus / lésion a.
axillaire Instabilité antérieure +++
FdR: âge < 25ans / lésion osseus associée / hyperlaxité constitutionnelle
Instabilité: minime = épisode de subluxation +/- ressauts
douloureux majeure = luxations récidivantes pour des traumas de +
en + minimes Examen clinique
Tiroir antéro-postérieur/ laxité inférieure (manoeuvre de Neer)
Test actif et passif d’appréhension +++ (« test du lanceur »)
Raideur de l’épaule Prévention systématique par rééducation précoce (PMZ) Diagnostic différentiel: parésie par lésion du n. circonflexe
Récidives +++ Taux de récidive au cours de la vie après une 1ère luxation =
50% (!) Traitement
o Mise en condition En pratique: aux urgences sauf si complication (hospitalisation) Patient à jeun (cf AG parfois nécessaire) / information sur la réduction !! NPO de retirer tout objet circulaire en distal: bracelet et bagues
o Tt symptomatique Antalgiques: selon EVA / en général: morphine 10mg en SC Myorelaxant: Valium® 10mg SC (relâchement deltoïde)
o Tt orthopédique Réduction en urgence +++
Par manoeuvres externes / douce et progressive / (si impossible: au bloc)
Examen clinique et radiographies avant et après réduction +++ (PMZ)
Immobilisation Par bandage coude au corps (Dujarier ou Mayo-clinic) Durée: 3 semaines (si > 30ans) / qqes jours si récidivant
o Tt chirurgical Indications: luxation irréductible / fracture associée Si instabilité antérieure: butée osseuse coracoïdienne
o Rééducation / kinésithérapie (PMZ) Précoce: dès la fin de l’immobilisation / active puis passive Pour prévention de l’enraidissement +++
o Mesures associées Arrêt de travail / certificat médical initial descriptif (CMI) Education du patient: l’informer du risque de récidive +++
o Surveillance
Clinique: douleur / ex. neurologique / recherche d’une instabilité à distance
Paraclinique: radios de contrôle: post-réduction / à S3 (fin de l’immobilisation)
Autres luxations de l’épaule o Luxations postérieures (< 5%)
Physiopathologie: par traumatisme indirect +++ Crise d’épilepsie ou électrocution (cf hypercontraction des m.
internes) → luxation souvent bilatérale: examiner l’épaule controlatérale
(PMZ) Diagnostic
Examen clinique Mécanisme lésionnel: contexte de crise comitiale /
électrocution Inspection: atitude vicieuse en rétropulsion / adduction /
rotation interne Palpation: disparition du vide sous-acromial postérieur Mobilité: irréductibilité de la position en rotation
interne Examens complémentaires
Radios standards épaule face + profil Déplacement de la tête humérale en postérieur Recherche de lésions osseuses associées
TDM épaule non injectée Encoche de Mac-Laughlin: impaction ant-int. de
la tête humérale Traitement
Tt orthopédique Réduction en urgence par manoeuvre manuelles
externes Immobilisation coude au corps pendant 3S
Tt chirurgical Si encoche de Mac-Laughlin > 25% de la surface
o Luxations inférieures (< 1%) Physiopathologie = trauma violent en abduction forcée (bras tiré vers le
haut) Clinique: « luxation erecta »
tête humérale déplacée le long de la scapula / abduction irréductible
!! Risque de lésion du plexus brachial +/- vaisseaux axillaires +++
Traitement = Tt orthopédique Réduction en urgence sous AG au bloc +++ Immobilisation coude au corps pendant 3 S
- Pathologies péri-articulaires de l’épaule
Tendinopathie simple (« tendinite » / épaule douloureuse simple) o Mécanisme
Douleur par conflit sous-acromial (accrochage en abduction si supra-épineux ++)
o Examen clinique Douleur à la palpation / mouvement contrarié → orientation
topographique supra-épineux (++)
Point douloureux en sous-acromial externe / douleur à l’abduction (arc)
Manoeuvres passives (Neer) et de résistance contrariée (Jobe) positives
sub-scapulaire: sous-acromiale antérieure / à la rotation interne infra-épineux: sous-acromiale postéro-externe / à la rotation
externe long-biceps: gouttière inter-tubérositaire / à la flexion de
l’avant-bras Mobilités
!! Dans tous les cas conservation des mobilités actives et passives +++
o Examens complémentaires Echographie: retrouve un épanchement dans la gaine du tendon atteint Radiographies: normal ++ / recherche calcifications tendineuses
o Traitement Rééducation +++ : kinésithérapie pour renforcement des muscles
stabilisateurs Médicamenteux: antalgiques simples / AINS +/- infiltration +/-
ponction-aspiration Rupture / perforation de la coiffe des rotateurs (épaule pseudo-paralytique)
o Examen clinique Terrain: patient âgé ++ (si jeune: douleur aiguë / urgence chirurgicale) Signe positif: diminution des mobilités actives mais passives
conservées Topographie: testing des muscles de la coiffe des rotateurs
sus-épineux (++): abduction contrariée (manoeuvre de Jobe) sous-épineux: rotation externe contrariée sous-scapulaire: rotation interne contrariée (manoeuvre de Lift
off) long biceps: flexion contrariée de l’avant-bras sur le bras
o Examens complémentaires Radiographie épaule de face / en rotation neutre
Diminution de l’espace acromio-huméral = conflit sous-acromial radiologique
Ascension de la tête humérale (en ascension: cliché dynamique de Leclerc ++)
Calcifications péri-articulaires sous-acromiales (dégénératif / préalables)
Rupture du cintre scapulo-huméral / dégénérescence graisseuse musculaire
En 2nde intention: arthroscanner (++) ou IRM
Seulement si échec du traitement médical / rééducation (en pré-chirurgical)
Rupture transfixiante: passage produit de contraste dans bourse sous-acromiale
o Traitement Rééducation +++ : passive puis active / renforcement musculaire Médicamenteux: antalgiques / AINS / infiltration à discuter si échec Chirurgical: seulement en 2nde intention et si patient assez jeune
Bursite aiguë microcristalline (épaule hyperalgique / à hydroxyapatite) o Mécanisme: réaction inflammatoire secondaire à une calcification tendineuseo Examen clinique
Terrain: femme jeune dans le cadre d’une arthropathie à microcristaux d’apatite
Signes généraux: fièvre modérée fréquente / impotence fonctionnelle totale
Douleur de l’épaule: brutale / intense / insomniante (horaire inflammatoire)
Epaule inflammatoire: chaude et douloureuse +/- bursite palpable en antéro-externe
o Examens paracliniques Radiographies
Recherche une calcification: sous-acromiales ou tendon du supra-tendineux
Si normale: migration de la calcification → faire radio controlatérale et hanche
Diagnostic différentiel Au moindre doute: éliminer une arthrite septique (CRP-
hémocultures)o Traitement
Antalgique selon EVA (palier II à III) / AINS / immobilisation 1S Infiltrations de dérivés cortisoniques en général efficaces Si résistant: retrait de la calcification par ponction-aspiration
radioguidée ou arthroscopie possible Capsulite rétractile idiopathique (« épaule gelée » ou enraidie)
o Etiologies Capsulite peut être primitive (NAD) ou secondaire (post-luxation ou
tendinopathie) +/- dans le cadre d’une neuroalgodystrophie (syndrome épaule-main: cf
item 221)o Examen clinique
Evolution caractéristique Phase initiale (2-4M): douleur diffuse intense +/- insomniante Phase intermédiaire (4-12M): régression des douleurs / raideur
partielle Phase finale (6-24M): « épaule gelée »: pas de douleur mais
raideur totale A la phase d’état
Diminution des mobilités actives et passives / dans toutes les directions
o Examens complémentaries
!! Le diagnostic est clinique: AUCUN examen n’est nécessaire si typique
Arthrographie: seulement si doute: ↓ capacité articulaires et des récessus
o Evolution Résolution spontanée de règle mais évolution longue (4 à 18 mois) Exceptionnellement: raideur séquellaire ou évolution prolongée
o Traitement Kinésithérapie et rééducation +++ : passive et active / douce Antalgiques / AINS +/- infiltrations de corticoïdes
B. LÉSIONS LIGAMENTAIRES DU GENOU
- Généralités
Rappels anatomiques o Ligaments du genou
Ligaments croisés = stabilité dans le plan sagittal (antéro-postérieur) ligament croisé antérieur(LCA)
insertion sur plateau tibial antérieur / trajet en arrière et en externe
→ freine la translation tibiale vers l’avant (tiroir antérieur)
ligament croisé postérieur (LCP) insertion sur plateau tibial postérieur / trajet en avant et
en interne → freine la translation tibiale vers l’arrière (tiroir
postérieur) Ligaments latéraux = stabilité dans le plan frontal (latéro-médial)
ligament lateral interne (LLI): freine valgus du genou + rotation externe
ligament lateral externe (LLE): freine varus du genou + rotation interne
o Plans capsulo-ligamentaires Plan interne = point d’angle (coque) postéro-interne (PAPI) + LLI Plan externe = point d’angle (coque) postéro-externe (PAPE) + LLE Remarque: PAP stabilisateurs uniquement en flexion (cf testing infra)
Physiopathologie o Lésions isolées
du LLE: tous les traumatismes en varus ou rotation interne (rares isolément)
du LLI: tous les traumatismes en valgus (fréquents ++) ou rotation externe
du LCA: trauma appuyé ou hyper-extension du genou (ex: shoot dans un ballon)
du LCP: trauma antéro-postérieur direct (ex: choc contre tableau de bord dans AVP)
o Lésions complexes (+++) PAPI + LLI +/- LCA
Lésion antéro-interne: valgus + rotation externe + flexion Ex: accident de ski (la jambe part en dehors et en arrière)
PAPE + LLE +/- LCA Lésion antéro-externe: varus + rotation interne + flexion Ex: accident de ski (la jambe part en dedans et en avant)
o Niveau de gravitéo Entorse grave: toute lésion du pivot central (LCA/LCP) isolée ou
complexe Entorse bénigne: lésion des ligaments périphériques (LLI/LLE)
Epidémiologie o Facteurs de risque
Typiquement: adulte jeune / de sexe masculin (ratio: 4/1) / sportif Sports à pivots +++: ski / football / sports de combat / basket, etc. Traumas: AVP / « syndrome du tableau de bord »
o Fréquence Entorses bénignes (LLI/LLE) >> entorses graves (LCA/LCP) Parmi les entorses graves: atteinte LCA >> LCP
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain atcd de lésions du genou / profession / niveau sportif Prises: médicamenteuses (aspirine et AVK ++) Anamnèse: date / mécanisme lésionnel et circonstances +++ Signes fonctionnels
en faveur d’une entorse grave (LCA/LCP) craquement audible / déboitement au trauma impotence totale / immédiate / persistante
en faveur d’une entorse bénigne (LLI/LLE) Pas de craquement ni de déboitement Impotence partielle / secondaire / marche possible
o Examen physique !! Examen bilatéral / comparatif / schéma daté / respect indolence
(PMZ) Aux urgences = examen statique
Inspection: recherche
Epanchement articulaire (genou gonflé / signes inflammatoires)
Troubles de la statique: genu varum / genu valgum Flessum (genou en demi-flexion) = position antalgique Ecchymose périphérique (évoque rupture LLE/LLI) Avalement de la tubérosité tibiale antérieure (évoque
rupture LCP) Rechercher signes de gravité (PMZ)
Choc rotulien = hémarthrose précoce (!! non éliminée si absence)
Recurvatum à l’extension = rupture des coques condyliennes
Pouls poplité: surtout en cas de luxation du genou / gravité ++
Recherche des lésions associées +++ Ligamentaire: palpation des insertions/trajets des
ligaments périphériques Méniscale: ménisque médial associé avec lésions du
LCA ++ (> 30%) Osseuse: fracture: examen des hanches / rotule / plateau
tibial / poignet Vasculaire: pouls poplité (a. lésée: 10% / avant et après
réduction) Cutanée: ecchymose, ouverture, infection, etc. Neurologique: lésion n. sciatique poplité externe lors de
luxations Générale: décompensation d’une pathologie chronique
sous-jacente A distance = examen dynamique (testing approfondi)
!! Remarque: testing en général impossible à la phase aiguë (douleur +++)
→ Tt symptomatique pendant 2 à 3 semaines puis testing à distance
Testing frontal = exploration LLI/LLE laxité frontale (et douleur) en valgus forcé: LLI
si seulement en flexion à 30º = lésion isolée du LLI
laxité frontale (et douleur) en varus forcé : LLE si seulement en flexion à 30º = lésion isolée du
LLE Testing sagittal = exploration LCA/LCP
Test de Lachmann (tiroir antérieur à 30º) Arrêt dur (net) → pas de rupture du LCA Arrêt mou (progressif) → rupture du LCA (arrêt
par les PAP) Tiroir antérieur à 90º (tiroir direct)
Exploration du LCA mais moins spécifique que Lachmann
Tiroir postérieur à 90º (tiroir direct)
Exploration du LCP +++ : recherche sub-luxation postérieure
Ressaut rotatoire en rotation interne (« jerk test ») +++ 1. Contrainte en flexion + valgus + rotation int.
(= subluxation ant.) 2. Extension du genou = si ressaut = rupture du
LCA avec instabilité Recherche d’une association lésionnelle
Tiroir antérieur en rotation: externe (LLI/LCA) / interne (LLE/LCA)
Laxité frontale en extension: valgus (coque post-int) / varus (post-ext)
!! Toujours rechercher une pathologie méniscale associée +++ (PMZ) Syndrome méniscal / grinding test / cri de Oudard, cf infra
Examens complémentaires o Radiographies standards (PMZ)
Clichés du genou / face + profil / en urgence avant le testing du genou le plus souvent normales mais toujours éliminer une lésion associée ++
+ Lésions associées: fractures (plateaux tibiaux) et corps étrangers
o IRM du genou (séquence T2 fat-sat) +++ !! Pas en urgence: après ~ 1 mois (cf inflammation + hémarthrose en
aigu) Surtout si suspicion de lésion du pivot central (LCA ou LCP) Diagnostic positif de rupture du LCA
fragment tibial (antérieur) horizontalisé en hypersignal T2 (fat-sat) / hypoT1
fragment fémoral (postérieur) en hypersignal T2 avec perte de paralellisme
Lésions associées: lésions méniscales +++ / fractures ostéochondrales, etc.
o Artériographie Systématique si luxation du genou: recherche lésion de l’artère
poplitée +++ En urgence / au bloc / par voie fémorale rétrograde
- Evolution
Histoire naturelle o Entorse bénigne (ligaments périphériques)
Evolution spontanément favorable / délai de cicatrisation = 6So Entorse du LCA
Si non traitée: > 80% des patients ne sont pas génés au quotidien → Tt chirurgical à discuter seulement si patient sportif / jeune..
Complications o Complications aiguës
Lésions associées: méniscales ++ / hémarthrose / fracture, etc. Si luxation: toujours rechercher une lésion de l’artère poplitée +++
o Complications de l’immobilisation (cf item 283) Complications thrombo-emboliques +++ : TVP +/- EP Neuroalgodystrophie (cf item 221) Amyotrophie du quadriceps (précoce et constante) Raideur du genou / douleurs résiduelles
o Complications tardives (3) Laxité ligamentaire chronique = instabilité antérieure
Laxité: objectivée à l’examen physique Instabilité: sensation de déboitements récurrents =
« dérobement » Evolution naturelle classique +++
Rupture LCA → fissure ménisque médial → gonarthrose fémoro-tibiale
!! Systématiquement rechercher les 2 autres devant l’un des trois (PMZ)
Syndrome méniscal secondaire = blocages / douleur / hydarthrose récidivante / instabilité (cf
infra) Concerne le ménisque interne > ménisque externe / FdR
d’arthrose ++ Gonarthrose fémoro-tibiale (cf item 57)
Conséquence terminale de la laxité ligamentaire chronique Gonarthrose interne puis globale
- Traitement
Prise en charge o Pas d’hospitalisation à la phase aiguë hors complicationo Information du patient sur évolution et possibilités thérapeutiques
Tt fonctionnel / orthopédique (+++) o Systématique à la phase aigu puis à prolonger selon testing/IRM ultérieurso Antalgique
Selon EVA: paracétamol +/- tramadol PO / AINS PO / glace en localo Immobilisation
par attelle amovible (de Zimmer) / pendant 2 à 3 semaines initialement avec autorisation à l’appui dès que disparition des douleurs
o Rééducation et kinésithérapie (PMZ) A débuter précocement +++ / progressive / règle de non-douleur Physiothérapie antalgique / récupération des amplitudes articulaires Renfort musculaire / maintien tonus quadricipital / proprioception
Tt chirurgical = ligamentoplastie à froid o Indications = limitées et quepour LCA
Instabilité avec laxité au Lachman +++ / patient jeune et sportif Si patient > 40ans / non sportif: pas de chirurgie: rééducation prolongée
o Modalités !! A distance du traumatisme: après 3-6 mois / sous arthroscopie Seulement si Tt orthopédique et rééducation efficaces
o Nombreuses techniques mais toujours: auto-greffe
Kenneth-Jones si prélèvement à partir du tendon rotulien DIDT: si tendons du m. droit interne et du semi-tendineux
Tt des complications o Ponction évacuatrice: seulement si hémarthrose importante à la phase aiguëo Si luxation = réduction en urgence
Seulement si luxation du genou / sous AG au bloc !! vérifier le pouls poplité après la réduction (PMZ)
Mesures associées o HBPM en P° des complications de décubitus si immobilisation sans appuio Arrêt de travail et certificat médical initial descriptif si besoino Si ligamentoplastie: tout est possible à partir de M6 (dont les sports pivots)o Si pas de chirurgie: éviter sports pivots (cf lésions méniscales secondaires ++)
Surveillance o Clinique: consultation pour testing approfondi et réévaluation à S2-3 +++o Paraclinique: IRM diagnostique à S2-3 si suspicion lésion LCA/LCP
- Synthèse
C. LÉSIONS MÉNISCALES DU GENOU
- Généralités
Rappels anatomiques o Ménisques = fibro-cartilages entre condyles fémoraux et plateaux tibiaux
o Rôle = protection des cartilages fémoraux tibiaux / absorption des contrainteso Forme: ménisque interne (MI) en « C » / ménisque externe (ME) en « O »
Physiopathologie o Lésion méniscale par rotation externe du tibia
Ex: football: cisaillement vertical en appui monopodal → fissure longitudinale du ménisque +/- luxation en « anse de seau »
o Lésion méniscale par hyperflexion prolongée Ex: carreleur / fissure +/- luxation en « anse de seau » idem supra
Classification o Classification des lésions méniscales traumatiques (de Trillat = IRM)
Stade 1 = fissure verticale postérieure en arrière du LLI (si MI) Stade 2 = extension vers l’avant: forme une anse de seau / luxation
intermittente Stade 3 = luxation permanente de l’anse de seau dans l’échancrure
inter-condylienne Etiologies: distinguer 2 grandes causes de pathologie méniscale
o Traumatiques ++ (75% des cas) Terrain typique = adulte jeune (20-30ans) / M > F (R = 3/1) / MI > ME
(x3) Traumatismes sportifs à 75% ! (donc rechercher LCA
systématiquement +++)o Dégénératives
Terrrain: adulte: 40-50ans / M > F
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd de lésion du genou (LCA) / sport / profession Anamnèse: notion de traumatisme / épisodes de blocage Signes fonctionnels = syndrome méniscal (signes cardinaux de Trillat)
(4) Douleur au niveau de l’interligne articulaire +++ Hydarthrose récidivante: épanchement liquidien intra-articulaire Blocages aigus: extension complète de la jambe impossible
(flessum) Sensation d’instabilité: « dérobement » ou « claquement » du
genouo Examen physique
!! Examen bilatéral et comparatif (PMZ) / n’élimine pas le diagnostic si normal
Inspection Rechercher trouble de la statique: genu varum ou genu valgum Amyotrophie du quadriceps ++ / effacement des reliefs
rotuliens Palpation
Douleur à la palpation de l’interligne fémoro-tibiale +++ Recherche d’un choc rotulien = signe d’hydarthrose
Rechercher un blocage à l’extension du genou = luxation en anse de seau
Recherche d’un kyste méniscal = tuméfaction externe disparaissant en flexion
Testing du ménisque Cri méniscal (signe de Oudard)
Douleur à la palpation de l’interligne médiale lors de l’extension du genou
Grinding test (test d’Appley)+++ Patient en décubitus ventral / compression axiale de la
jambe Lésion si douleur lors de la rotation interne (= ME) ou
externe (= MI) Manoeuvre de Mac Murray
Patient en décubitus dorsal / genou en flexion Lésion si ressaut à l’extension en valgus-rotation interne
o Recherche de lésions associées Examen du genou et de la rotule (PMZ)
Testing complet du genou à la recherche d’une lésion ligamentaire +++
Recherche d’un laxité frontale (LLI/LLE) / d’un tiroir ant/post (LCA/LCP)
Recherche gonarthrose: fémoro-tibiale et/ou fémoro-patellaire (cf item 57)
Examen de la hanche ++ !! Reflexe: « douleur au genou → examen de la hanche » et
vice-versa Recherche coxopathie dysplasique / coxarthrose, etc
Et si contexte traumatique Le très classique [peau / pouls / nerfs / os / tendon / général]
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif
IRM des genoux (3) (séquence T2 fat-sat) +++ Systématique / bilatérale et comparative / coupes frontales et
sagittales Signe de fissuration = hypersignal T2 intra-méniscal (cf
ménisque hypoT2) Rechercher l’anse de seau en hyposignal T2 dans l’échancrure Rechercher de lésions associées: LCA +++ (hyposignal T1 et
hyperT2) Arthroscanner du genou
En 2nde intention si IRM indisponible (invasif: cf inj. de PdC en intra-articulaire)
o Pour recherche de lésions associées Radiographies standards
Bilatérales / en charge / F + P + incidence fémoro-patellaire Eliminer un diagnotic ≠: arthrose fémoro-tibiale +++ / corps
étranger, etc !! Aucun intérêt pour le diagnostic positif: pas de signe en
faveur
o A visée thérapeutique Arthroscopie du genou
!! Jamais à visée diagnostique (sauf si blocage aigu non régressif)
A visée thérapeutique: pour la suture-méniscectomieo Pour bilan pré-thérapeutique
Bilan pré-op: Groupe ABO / Rh / RAI – ECG – RTx – Cs anesthésie Diagnostics différentiels
o Devant des crises douloureuses + hydarthrose Toujours évoquer une arthrose débutante +++ → la radiographie standard recherche les s. d’arthrose (cf item 57)
o Devant un blocage aigu du genou Corps étranger intra-articulaire: fracture ostéochondrale /
ostéochondrite.. Rupture du LCA ancienne (languette du LCA en « battant de cloche »)
- Evolution
Histoire naturelle o Intervalle libre entre traumatisme initial (douloureux) et apparition du Sd
méniscalo Evolution chronique paroxystique: répétition de crises douloureuses +/-
hydarthroseo Après méniscetomie: évolution en général rapidement favorable: reprise sport
ok Complications
o Gonarthrose fémoro-tibiale: surtout si lésion du ménisque latéral +++o Syndrome méniscal persistant: douleurs / hydarthrose / instabilité réflexeo Neuroalgodystrophie (cf item 221)o C° de l’arthroscopie: arthrite septique (< 0.5%) / MTEV / hémarthrose / échec
Instabilité antérieure +++ o Evolution: rupture du LCA → atteinte ménisque médial → gonarthose fémoro-
tibialeo A systématiquement évoquer devant toute instabilité chronique (hors
gonarthrose FP)o Toute lésion de l’un des 3 éléments doit faire rechercher les 2 autres +++
(PMZ)
- Traitement
Mise en condition o Si pas de blocage aigu
Pas d’urgence: hospitalisation programmée en chirurgie orthopédique Si suites post-opératoires simples: sortie vers J2-3
o Si blocage aigu non spontanément régressif Hospitalisation / en urgence / en chirurgie orthopédique
Patient à jeun / pose VVP / Bilan pré-opératoire Tt symptomatique
o Mise en décharge: béquilles +/- immobilisation (attelle) pendant quelques jours
o Tt antalgique: paracétamol PO / AINS PO / glace en localo Eviction des sports-pivots: tant que pas de Tt curatif (tennis / foot / ski)
Tt chirurgical = arthroscopie o Arthroscopie au bloc sous AG / examen clinique du genou sous AG préalableo !! 1er temps exploratoire: bilan lésionnel méniscal +++
Lésion méniscale: localisation / étendue / direction du trait de fracture Lésion associée: recherche rupture du LCA et gonarthrose fémoro-
tibiale (PMZ)o Geste thérapeutique: 2 options / toujours être le plus conservateurpossible
Dans tous les cas, si luxation d’une anse de seau: réduction première puis:
Suture méniscale (++): d’autant plus que: patient jeune / lésions périphérique / MExt.
Méniscectomie partielle: doit toujours être la plus économe possible (sinon arthrose)
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Si suture: pas d’appui pendant 30-45J (donc HBPM ++)o Si méniscectomie: appui dès J1 mais immobilisation par attelle ~ 10Jo Puis rééducation progressive / respect non-douleur / limitée au quadricepso Environ 10 séances de kinésithérapie: renforcement musculaire / amplitudes
Stratégie thérapeutique o Tt symptomatique seul
Gêne fonctionnelle minime / pas d’instabilité / pas de blocage aigu Patient peu sportif / agé / pas motivé
o Tt chirurgical associé En urgence si blocage aigu non régressif / chaque fois que luxation ++
(flessum) Si gêne fonctionnelle importante / instabilité / patient jeune / sportif
Mesures associées o P° des complications thrombo-emboliques: HBPM si immobilisationo Arrêt de travail et certifcat médical initial descriptif si besoino Prescription d’une attelle amovible / de béquilleso !! Eviction des sports à pivots si Tt symptomatique seul
Surveillance o Clinique: récupération des amplitudes articulaires / récidive du syndrome
méniscal o Paraclinique: radiographie du genou face/profil à J2 (sortie)
D. LÉSIONS LIGAMENTAIRES DE LA CHEVILLE
- Généralités
Rappels anatomiques o Ligament latéral externe (LLE) = faisceaux fibulo-talien antérieur / moyen /
postérieuro Ligament lateral interne (LLI) = faisceaux antérieur et moyen (superficiels) /
postérieur Physiopathologie
o Mécanisme lésionnel LLE +++: trauma en [varus équin / adduction / supination] (= inversion
forcée) LLI: lésions rares / le plus souvent sur fracture bi-malléolaire
o Stades de gravité 1. contention 2. distention (= « entorse bénigne ») 3. rupture ligamentaire (= « entorse grave »)
Epidémiologie o !! Urgence traumatologique la plus fréquente en France (6000 cas/jour)o Terrain = adulte jeune (rares avant puberté / exceptionnelles après 55ans)o Entorses du LLE >> Entorses du LLI (rares ; sur terrain atypique)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd traumatiques de la cheville ++ / sport / profession Anamnèse: date / circonstances et mécanisme lésionnel (varus équin ++
+) Signes fonctionnels: douleur / craquement audible / notion de
déboitement Impotence: faire marcher (appui / 4 pas) / immédiate ou non
o Examen physique (3×2) !! Examen bilatéral et comparatif (PMZ) Signes positifs en faveur d’une entorse
Inspection Attitude en varus équin Oedème diffus à la face externe (cf LLE +++)
Palpation Palpation douce et prudente / après élimination d’une
fracture « Douleur exquise » à la palpation du trajet du ligament
(LLE) Recherche d’arguments pour une entorse grave (= rupture ligamentaire)
A l’inspection Ecchymoses externes Hématome malléolaire en « oeuf de pigeon » Baillement tibio-talien spontané
Testing de la cheville
Recherche d’une laxité dans le plan frontal = baillement Laxité dans le plan antéro-postétieur = tiroir antérieur !! Rechercher hyperlaxité constitutionnelle en
controlatéral Recherche de lésions associées (PMZ)
Osseuses +++ : base du 5ème métatarsien / malléoles internes et externes post.
Tendineuses: rupture du tendon calcanéen / luxation des tendons fibulaires
Ligamentaires: entorse sous-talienne / médio-tarsienne (torsion avant-pied)
Autres: cutanées / neurologiques / vasculaires / générales (si chute ++)
Examens complémentaires o Radiographies standards
Clichés: cheville (!! le côté) F+P / si douleur M5: avant-pied de face et de 3/4
Indications = critères d’Ottawa +++ (PMZ) Terrain atypique: âge: < 18ans ou > 55ans Impotence: incapacité de se mettre en appui ou de faire 4 pas Douleur à la palpation (4) (suspicion de fracture)
de la base de 5ème métatarsien de la malléole postérieure interne (sur 6cm) de la malléole postérieure externe (sur 6cm) du naviculaire (ex-scaphoïde: dos du pied)
Résultats attendus Recherche une complication osseuse: fracture du M5 /
malléoles / talus, etc. !! Aucun intérêt des radiographies pour
le diagnostic positif: il est clinique le diagnostic de gravité: il se fait à J5 (testing + radios
dynamiques)o Radiographies dynamiques: en varus forcé et équin antérieur
Jamais en urgence ni en 1ère intention / bilatéraux / !! ssi fracture éliminée
A distance du traumatisme: dans le cadre du bilan d’instabilité ou chez sportif
Recherche d’une hyperlaxité: frontale (baillement) / antéro-postérieure (tiroir)
!! Remarque: signes de gravité devant entorse de cheville (= rupture ligamentaire) o A la phase aiguë (aux urgences)
A l’interrogatoire Impotence fonctionnelle totale / immédiate / persistante Craquement audible lors du traumatisme Notion de déboitement lors du trauma
A l’inspection Ecchymoses externes Hématome malléolaire en « oeuf de pigeon » Baillement tibio-talien spontané (laxité frontale)
o A distance (consultation de contrôle) ++
Au testing de la cheville / clichés dynamiques Baillement tibio-talien externe en varus équin (plan frontal) Présence d’un tiroir antérieur (plan sagittal)
- Evolution
Histoire naturelle o Délai de cicatrisation = 6 semaineso En pratique, gravité de l’entorse déterminée par la consultation de contrôle (J5)
+++ Si plus de douleur = entorse bénigne Si douleur supportable / marche avec boiterie = entorse de gravité
moyenne Si douleur intense et marche toujours impossible = entorse grave
Complications o Complications aigues
Lésions associées: osseuses et tendineuses / peau-pouls-nerfo Complications tardives
Neuroaldodystrophie (cf item 221) Fréquente / bénigne: évolution favorable sans séquelle
Instabilité chronique de la cheville ++ = absence de cicatrisation ligamentaire / dans 10-30% des
entorses graves Entorses à répétition + laxité frontale ou antéro-postérieure au
testing → CAT = radiographies dynamiques ++ (cf supra)
Autres complications MTEV / douleur résiduelle / arthrose tibio-tarsienne
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoire hors complicationo Information du patient: Cs de contrôle entre J3 et J7 indispensable (PMZ)
Tt fonctionnel (symptomatique) o → indiqué dans tous les cas / à mettre en route dès J1 +++o Protocole « RICE » +++
Repos: décharge partielle par béquilles tant que douleur persistante Ice: glaçage précoce et jusqu’à disparition des signes locaux Contention: par orthèse semi-rigide ou strapping (cf infra) Elévation: surélever la jambe lors du repos au lit
o Modes de contention En 1ère intention: orthèse semi-rigide +++ (attelle pneumatique: Air-
Cast®) Alternatives: strapping (si supposée bénigne) ou botte platrée (si
supposée grave)
o Antalgiques Selon EVA: niveau 1 à 2: AINS ou paracétamol +/- tramadol (cf item
66) Tt orthopédique
o → à choisir à la consultation de contrôle: à J5 (J3-J7) seulement (médecin traitant)
o Si entorse bénigne = disparition de la douleur et marche possible → Pas de Tt orthopédique nécessaire +++
o Si entorse de gravité moyenne = douleur persistante mais marche possible → orthèse semi-rigide pendant 3 semaines
o Si entorse grave = douleur persistante et marche impossible Botte platrée pendant 3S puis orthèse pendant 3S ou orthèse seule pendant 6S (pas de plâtre)
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Indispensable quelle que soit la gravité de l’entorse +++o Rééducation précoce / progressive / après ablation du plâtre si plâtreo Respect règle de non-douleur / maintien des amplitudes / physiothérapieo Kinésithérapie proprioceptive / renforcement des muscles péroniers latéraux
Tt chirurgical o Indications = limitées +++ : en dernière intention si:
Instabilité chronique confirmée et eéhec de la rééducation Lésions associées: fractures ostéochondrales
Mesures associées o HBPM pendant l’immobilisation si plâtre (inutile si attelle ++)o Prescription de béquilles et de l’orthèse pneumatiqueo Arrêt de travail (ITT = 10j): certificat médical initial descriptif
Surveillance o Clinique: Cs de contrôle à J5 systématique (PMZ) / si plâtre: cf item 283o Paraclinique: NFS-P 1x/S si immobilisation / radios dynamiques si instabilitéo !! Indicateurs: douleur (EVA) / oedème / mobilité / marche /stabilité / mode de
vie
- Synthèse
Item 260: Maladie de Paget osseuse
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI!! Retiré du programme en 2007Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Paget = ostéodystrophie bénigne– Hypertrophie / déformation / hétérogène / dé-différenciation / travées grossières – Dosage PAL / CTX – Biphosphonates si symptomatique
- Métastase prostatique
- Généralités
Définition o Maladie de Paget = ostéodystrophie bénigne d’étiologie inconnue
o Atteinte d’uns seul os (forme monostotique) ou plusieurs os (polyostotique)o Localisations préférentielles: bassin / vertèbres / crâne / os longs (fémur)
Epidémiologie o Maladie fréquente chez le sujet âgé: près de 10% des > 80ans (!)o Facteurs de risque
Age +++ : exceptionnelle avant 40ans – 10% après 80ans… Hérédité: forme familiale dans 14% des cas / mutation génétique
(SQSTM1) Sexe: H ~ > F (sex ratio = 1-2x)
Physiopathologie o Facteurs étiologiques
Prédisposition génétique probable: RRx10 si parents pagétiques Hypothèse virale → Ag viraux isolés dans ostéoclastes de maladie de
Pageto Caractéristiques de « l’os pagétique » +++
Hypertrophie et déformation d’un ou plusieurs os Dé-différentiation cortico-médullaire et trabéculation grossière Remodelage osseux accéléré: ↑ ostéoclastes et ↑ ostéoblastes Hypervacularisation +/- fibrose médullaire
- Diagnostic
Examen clinique o Terrain: âge élevé / rechercher des atcd familiauxo Signes non spécifiques de la localisation
Asymptomatique +++ : découverte fortuite sur radio le plus souvent Douleurs et déformations osseuses +/- complications (cf infra) Téguments chauds au voisinage de l’os = cf. hypervasc. +/- fistule
o Signes spécifiques selon la localisation Bassin (70% ): douleurs iliaques / bassin « évasé » Vertèbres (50%): déformation = cyphose à terme Crâne (40%): céphalée (!! NPO pouls temporal) / hypertrophie du crâne Os longs (20%): déformation / téguments chauds au voisinage Autres: thorax (rare) / mains et pieds (exceptionnels)
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif
Radiographies standards Signes positifs d’os pagétique (5) +++
Atteinte asymétrique / segmentaire (persistance d’os sain)
Hypertrophie et déformation osseuse corticale Dé-différentiation cortico-médullaire (limites non
nettes) Hétérogène: lésions lytiques + condensantes (aspect
« cotonneux ») Remodelage trabéculaire = travées grossières /
anarchiques / fibrillaires Signes spécifiques selon la localisation
Bassin Atteinte des branches ilio et ischio-pubiennes Hypertrophie du cotyle avec coxopathie
Vertèbres Atteinte de l’ensemble de la vertèbre (y compris
arc postérieur) Condensation globale = vertèbre « en ivoire » ou
« en cadre » Crâne
Phase initiale de résorption = aspect d’ostéoporose circonscrite
Puis hypertrophie + lésions lytiques/condensantes diffuses
Os longs Phase initiale de résorption = « V pagétique »
diaphysaire Déformations typiques: fémur « en crosse » /
tibia en « lame de sabre » Scintigraphie osseuse au Tc99m
Hyperfixation précoce des foyers pagétiques (cf hypervascularisation)
Utile pour évaluation initiale des lésions +/- suivi Bilan biologique
Phosphatases alcalines: reflètent l’hyperactivité ostéoblastique C-télopeptiques sériques (CTX): reflètent l’hyperactivité
ostéoclastique Biopsie osseuse
Seulement en cas de doute diagnostique / non indiquée si typique
Histo = os anarchique / activité cellulaire intense / hypervasc.o Pour éliminer un diagnostic différentiel
Bilan inflammatoire = normal (≠ myélome) Bilan phospho-calcique = normal +++ (≠ métas, etc)
Diagnostics diférentiels : ostéopathies condensantes o Métastases condensantes (PMZ)
Tumeur primitive = prostate / TR devant toute suspicion de Paget chez un homme
o Myélosclérose sur hémopathie M. de Hodgkin / SMG myéloïde (SMP) / plasmocytome
o Ostéopathies métaboliques Fluorose / ostéodystrophie rénale / hyperparathyroïdie
o Dysplasie fibreuse = Tissu fibreux en intra-médullaire + métaplasie secondaire
o Ostéopathies condensantes congénitales Ostéopétrose = « M. des os de marbre (ou M. d’Albers-Schonberg) Autres: mélorhéostose, ostéo-poécilie (localisés), etc.
- Evolution
Histoire naturelle o La maladie de Paget reste bénigne tout au long de son évolutiono Peut rester asymptomatique et stable longtemps: évolution imprévisibleo Mais complications fréquentes dont certains potentiellement graves ++
Complications o osseuses
Fissures et fractures: à rechercher si douleurs osseuses Dégénerescence sarcomateuse: exceptionnelle (< 1%)
o articulaires Coxopathie pagétique
Aspect de coxarthrose polaire interne: coxa vara (cf item 57) bien tolérée et évolution lente / Tt prosthétique rare
Arthropathie pagétique du genou Genu varum et pincement fémoro-tibial interne
o neurologiques ++ Compression médullaire +/- syndrome de la queue de cheval
Claudication médullaire +/- paraparésie et anesthésie en selle Compression d’un nerf crânien
VIII +++: surdité brusque o cardiovasculaires
cf hypervascularisation de l’os pagétique: IC à haut débit
- Traitement
Prise en charge o Tt en ambulatoire hors C° / sinon hospitalisation pour BP en IV
Tt symptomatique o Antalgiques (paracétamol) et AINS: utiles en cas de douleurs osseuses
Tt médicamenteux o Indications
Systématique en cas de Paget symptomatique (douleurs osseuses) ou compliqué
A discuter si évolutif ou localisation à risque de C°: crâne / rachis / hanche / fémus
Donc en gros: sera indiqué au cours de l’évolution chez la plupart des patients
o Modalités Bisphosphonates +++
Risédronate (Actonel®) 1cp/j PO pendant 2 mois / en IV si C° !! CI: IRT (DFG < 30mL/min) / hypocalcémie
Calcitonine Effet uniquement suspensif et échappement secondaire fréquent → quasi-abondonnée au profit des biphosphonates
Tt chirurgical o Uniquement en cas de complication graveo Ex: décompression en urgence en cas de compression neuro…
Surveillance o Clinique
Déformation / et surtout C° à rechercher: neuro ++ / boitement, etc.o Paraclinique
PAL: objectif du Tt par BP = normalisation des PAL +++ Pour évolutivité = radiographies standards répétées
Item 279: Radiculalgie et syndrome canalaire
Liste des abréviations - Une remarque ?
PlanA. RADICULALGIE– Lombosciatique– Névralgie cervico-brachialeB. SYNDROME CANALAIRE– Syndrome du canal carpien– Autres syndromes canalaires
Objectifs CNCI- Savoir diagnostiquer une radiculalgie et un syndrome canalaire- Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en charge- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patientRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Lombalgies ANAES 00- Polycopié national:. COFER: item 279
- Commune ≠ symptomatique
- L5 (dos/talon) ≠ S1 (plante/pointes)- Syndrome rachidien / Lasègue- Syndrome neurogène périphérique- Systématisation: radiculaire / tronculaire- QC: en selle / génito-sphinctérien- hyperalgique: R aux morphiniques- paralysante: déficit moteur > 3/5- AINS-antalgiques +/- infiltrations- C5 = bicipital / C7 = tricipital- Acroparesthésie douloureuse nocturne- Infiltrations de corticoïdes 2x max- Chirurgie de décompression si SdG
- Tumoral / infectieux- Horaire de la douleur- Prise de la température- 3 signes de gravité (LS/NCB)- Aucun examen avant ≥ 7S- IRM/chirurgie si SdG- ENMG non systématique- Rééducation-Kinésithérapie- Déclaration en AT ou MP
A. RADICULALGIES
- Lombosciatique
Généralités o Définitions: !! NPC
Lombalgie aiguë (lumbago): douleur lombaire ne dépassant pas le pli fessier
Lombosciatique: radiculalgie systématisée avec atteinte neurologiqueo Territoires anatomiques +++
L5 = nerf sciatique poplité externe (SPE puis n. fibulaire commun) Territoire moteur: releveur des orteils (→ marche sur talon
impossible) Territoire sensitif: cuisse post + jambe ant-lat. + pied dorsal et
hallux S1 = nerf sciatique poplité interne (SPI puis n. tibial postérieur)
Territoire moteur: extenseur des orteils (→ marche sur pointe impossible)
Territoire sensitif: cuisse post + jambe post. + pied plantaire et orteils externes
o !! Remarque La racine sort au-dessous de la vertèbre correspondante (L4 sort en L4-
L5) donc: Une hernie discale médiane ou paramédiane L4/L5 comprime la racine
L5 (fréquent) Une hernie discale foraminale ou extra-foraminale L4/L5 comprime L4
(plus rare) Etiologies
o Lombosciatique commune = étiologies dégénératives Hernie discale: conflit disco-radiculaire (sujet jeune ++) Arthrose des articulaires postérieurs +/- canal lombaire étroit (vieux +
+)o Lombosciatique symptomatique = autres étiologies
Tumorales: métastase vertébrale / myélome / neurinome ou méningiome
Infectieuses: spondylodiscite (cf item 92) / zona (cf item 84) Traumatiques: fracture vertébrale / spondylolisthésis / Paget Inflammatoires: spondylarthropathie (SPA: cf item 182)
Diagnostic o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: atcd de lombalgies chroniques / profession Anamnèse: facteur déclenchant (effort; port de charge lourde) Signes fonctionnels
douleur +++
Trajet: cuisse/jambe/pied (L5 = face dorsale / S1 = face plantaire)
Horaire: mécanique (commune) / inflammatoire (symptomatique)
Facteurs modifiants: impulsivité: ↑ toux / ↑ étirement (Lasègue)
signes associés horaire inflammatoire / AEG / fièvre.. (pour LS
symptomatique) Examen physique
Diagnostic positif (cf LS = lombalgie + radiculalgie) syndrome rachidien: lombaire (oriente vers LS
commune ++) signe de Lasègue: douleur à l’extension du MI en
décubitus (degré) signe de la sonnette: douleur sciatique à la
pression paravertébrale raideur rachidienne: limitation douloureuse / ↑
distance mains-sol syndrome radiculaire: sciatique = neurogène
périphérique déficit moteur: mise sur les talons (L5) / pointes
(S1) déficit sensitif: paresthésie / hypoesthésies (en
selle +++) abolition des ROT: réflexe achiléen (S1)
(rotulien = L4) Rechercher des signes de gravités (3) → IRM et urgence
chirurgicale (PMZ) Queue de cheval: anesthésie en selle / troubles
sphinctériens (cf item 231) Sciatique paralysante: déficit moteur d’emblée < 3/5
et/ou progressif Sciatique hyperalgique: douleurs résistants aux
antalgiques morphiniques Orientation étiologique: rechercher une LS symptomatique
Pour une tumeur: AEG / douleurs osseuses inflammatoires / ganglions
Pour une infection: prise de la température / porte d’entrée
Pour un traumatisme: atcd de trauma / fractures associées
Pour une spondylarthrite: arthrite / enthésopathie / signes extra-articulaires
o Examens complémentaires Indications (ANAES 00)
AUCUN examen en 1ère intention devant une LS commune (PMZ)
Examens paracliniques seulement si
présence de signes de gravité: hyperalgique / paralysante / queue de cheval
orientation vers une LS symptomatique: fièvre / AEG / traumatisme..
résistance à un traitement médical bien conduit ≥ 7 semaines
Examen à demander Si présence de signes de gravité: IRM en urgence (TDM si non
disponible) Si résistance au Tt médical ≥ 7S: TDM +/- radiographies du
rachis En 2nde intention si discordance radio / clinique: sacco-
radiculographie Interprétation
Selon la position de l’hernie discale on distingue les hernies: médiane / paramédiane / foraminale / extra-foraminale
La racine sort sous la vertèbre correspondante Diagnostics différentiels
o Troubles de la marche Claudication = ischémique (AOMI) / médullaire (compression) Boiterie = coxarthrose / algodystrophie / OATF
o Sciatiques tronculaires (≠ radiculaires) !! A évoquer si atteinte de topographie L5 et S1 en l’absence de signes
rachidiens Sur mononeuropathie (diabète / PAN) ou traumatisme (fracture du
bassin)o Autres névralgies du membre inférieur (≠ nerf sciatique)
Cruralgie = compression d’une racine du nerf crural (L3/L4) Douleur: face antérieure de la cuisse / abolition du réflexe
rotulien (L4) Signe de Léri: douleur à l’extension de la cuisse en décubitus
ventral Méralgie
= compression du nerf fémoro-cutané (L2) Douleur = face externe de la cuisse Hypoesthésie de la région trochantérienne (« en raquette »)
Traitement o Prise en charge
Prise en charge ambulatoire hors complication (3) Repos sur plan ferme non strict : éviter repos au lit ++ Reprise rapide de l’activité +++
o Tt symptomatique En 1ère intention / pour une durée initiale de 8J +/- à renouveller AINS: systématiques / ex: kétoprofène 100mg 3x/J PO (IM si
hyperalgique) Antalgiques: paracétamol +/- niveau II voire morphiniques PO si
hyperalgique Myorelaxants: si contracture para-vertébrale (tétrazépam =
Myolastan®)
o Rééducation-kinésithérapie (PMZ) Physiothérapie +/- contention lombaire à la phase aiguë Renforcement des muscles paravertébraux et abdominaux /
proprioception Apprentissage des mesures d’économie du rachis: vérouillage
lombaire +++o Tt local = infiltation de dérivés cortisoniques
En 2nde intention: si échec du Tt symptomatique + kinésithérapie Infiltration par voie épidurale / 3 infiltrations/an max / espacées ≥ 1S
o Tt chirurgical Indications (ANAES 00)
En urgence: si complication: [queue de cheval / hyperalgique / paralysante]
Programmée si persistance après ≥ 8S de Tt médical bien conduit
(dont infiltrations) et hernie discale focale avec bonne corrélation clinico-
radiologique Modalités
Spinolaminectomie 1ère puis discectomie (curetage du disque) +/- laminectomie de décompression si canal lombaire étroit Alternative si programmée: nucléotomie au laser
o Mesures associées Arrêt de travail: le plus court possible: reprise rapide de l’activité +++ NPO déclaration en accident du travail (AT) le cas échéant (PMZ) Adaptation professionnelle +/- reclassement si besoin Réduction d’une surcharge pondérale / éviter les sports violents Port d’une ceinture de contention lombaire si profession à risque
o Surveillance Clinique seulement: !! aux récidives
- Névralgie cervico-brachiale
Généralités o Définition
NCB = compression d’une ou plusieures racines du plexus brachialo Rappel anatomique: plexus brachial = C5-T1
C5 = n. circonflexe / m déltoïde / abduction épaule C6 = n. musculo-cutané / biceps / flexion coude + supination C6-7 = n. radial / triceps / extension coude + poignet + doigts C8 = n. médian / pronation + flexion doigts + pouce C8-T1 = n. ulnaire / abduction + extension des doigts (m. interosseux)
Etiologies o NCB communes = étiologies dégénératives
Arthrose cervicaledes articulaires postérieurs (« cervicarthrose ») +++ Hernie discale: plus rare qu’en lombaire (« hernie molle »)
o NCB symptomatiques = autres étiologies infectieuses: spondylodiscite / zona / maladie de Lyme tumorales: métastases vertébrales / myélome / neurinome-méningiome
traumatiques: fractures / luxation (!! pas de fracture ostéoporotique cervicale)
syndrome de Pancoast-Tobias: CBH + NCB = tumeur pulmonaire apicale
Diagnostic o Examen clinique
Diagnostic positif Interrogatoire
Terrain: sujet âgé = arthrose / sujet jeune = hernie Anamnèse: facteur déclenchant / notion de traumatisme Douleur: trajet / horaire / impulsivité (extension
controlat du cou) Examen physique
Ex. neuro: Sd neurogène périphérique = ROT ↓ / déficit sensitivo-moteur
Ex. rhumato: syndrome rachidien: raideur / contraction para-vertébrale
Diagnostic topographique = radiculaire
Racine ROT Déficit moteur Douleur et déficit sensitif
C5 bicipital
abduction rotation de
l’épaule
moignon de l’épaule
C6 stylo-radial
flexion coude supination
face externe du MS
doigts = pouce
C7 tricipital extension coude pronation
face postérieure du MS
doigts = II / III
C8 cubito-pronateur
écartement des doigts
« main de singe »
face interne du MS
doigts = IV / V
Rechercher des signes de gravité → urgences chirurgicales (PMZ) NCB paralysante: déficit moteur d’emblée < 3/5 et/ou
progressif NCB hyperalgique: résistance aux opiacés Compression médullaire cervicale: syndrome pyramidal /
claudication / CBHo Examens complémentaires
Radios standards rachis cervical face/profil + 3/4
Systématiques et en 1ère intention (!! ≠ lombosciatiques) Rechercher signes d’arthrose: pincement, condensation,
ostéophytes, géodes Rechercher rétrécissement des trous de conjugaison (sur
l’incidence 3/4) En 2nde intention ou d’emblée si signe de gravité
TDM cervicale En 2nde intention si radiographies normales Recherche hernie discale (conflit disco-radiculaire)
IRM médullaire cervicale En urgence devant tout SdG: rechercher une souffrance
médullaire (PMZ) → hypersignal T2 centro-medullaire = myélopathie
cervico-arthrosiqueo !! Remarque: myélopathie cervico-arthrosique
= compression médullaire cervicale par arthrose des articulaires postérieurs
!! Toujours évoquer (et rechercher en TDM/IRM) un canal cervical étroit
Syndrome lésionnel = névralgie cervico-brachiale (neurogène périphérique)
Syndrome sous-lésionnel = claudication médullaire (parésie MI à la marche)
Traitement o Prise en charge
En ambulatoire hors SdG / hospitalisation en urgence sinono Tt symptomatique
Repos / immobilisation transitoire par collier cervical Antalgiques + anti-inflammatoires + myorelaxants
o Tt chirurgical A discuter si échec Tt médical bien conduit > 2 mois → abord antérieur et exérèse de l’hernie +/- pose de cage inter-
vertébrale
B. SYNDROMES CANALAIRES
- Syndrome du canal carpien
o Généralités Définition
Syndrome résultant de la compression du nerf médian dans le canal carpien
Epidemiologie
Syndrome canalaire le plus fréquent / reconnue comme MPI (cf item 109)
F > H / pic de fréquence: 50-60ans / bilatéral > unilatéral Rappels anatomiques
Canal carpien: entre ligament annulaire antérieur du carpe et les os du carpe
Nerf médian Fonction motrice: m. thénariens externes / opposition du
pouce ++ Fonction sensitive
face palmaire: moitié radiale (pouce + II + III +/- IV)
face dorsale: P2-3 des doigts II et III +/- IVo Etiologies
Syndrome du canal carpien primitif = idiopathique +++ Plus de 80% des cas Mais doit toujours rester un diagnostic d’élimination
Syndrome du canal carpien secondaire Etiologies professionnelles +++
= 70% de l’ensemble des maladies professionnelles ! Par microtraumatismes répétés: outils vibrants (marteau-
piqueur..) Par compression de la face avant du poignet (secrétaire /
informaticien..) Etiologies endocrinologiques
Diabète ++ (RRx6 pour D1 et RRx4 pour D2) Hypothyroïdie (cf infiltration diffuse: item 248) Grossesse et prise d’oestroprogestatifs / acromégalie
Etiologies rhumatologiques Polyarthrite rhumatoïde ++ / psoriasis / LED / PPR /
amylose Arthrose ++ / chondrocalcinose / goutte / kyste synovial
Etiologies traumatiques Fracture de l’extrémité inférieure du radius (à
déplacement antérieur) Luxation du carpe / contusion / hématome sur trouble de
l’hémostase..o Diagnostic
Examen clinique Interrogatoire
Terrain: femme 50-60ans / profession +++ / atcd / loisirs / main dominante
Anamnèse: ancienneté / évolution (en rapport avec le travail)
Signes fonctionnels Acroparésthésies douloureuses (85% des cas)
= fourmillement / engourdissement / décharge / brulûre..
Territoire du nerf médian (cf supra) +/- irradiant à l’avant-bras
Recrudescence nocturne ++ / insomniantes
Partiellement soulagées par le secouement des mains
Impotence fonctionnelle Fatigabilité et maladresse des doigts
(gestes fins ++) Retentissement professionnel à
rechercher Examen physique
Diagnostic positif Tests positifs si reproduction de paresthésies
typiques Test de Phalen: hyperflexion maximale des
poignets pendant 1 min Signe de Tinel: percussion de la face antérieure
du poignet Signes de gravité: syndrome neurogène périphérique
Déficit moteur: opposition du pouce / force de serrage / amyotrophie
Déficit sensitif: sensibilité discriminative du territoire du n. médian (Weber)
!! Rechercher d’autres syndrome canalaires Sd du canal carpien controlatéral (PMZ) (dans
50-80% des cas !) Autres: nerf ulnaire au coude (syndrome de
Guyon), etc. Examens complémentaires
Pour diagnostic positif = ENMG Indications: 2 seulement (!! consensus)
En préchirurgical (donc si déficit moteur) / pour reconnaissance de MPI
→ dans tous les autres cas: AUCUN examen complémentaire (PMZ)
Résultats Détection = axonopathie si stade avancé
normal ou potentiels de dénervation (signe de gravité)
Stimulo-détection = myélinopathie ++ Augmentation des latences distales
sensitives et motrices Ralentissement des vitesses de
conduction +/- bloc Remarques:
!! N’élimine pas le diagnostic si normal (10% de FN)
Impose la chirurgie si latence distale motrice > 8m/s
Pour diagnostic étiologique: selon clinique Pour endocrinopathie: TSH / glycémie (selon contexte)
Pour traumatismes: radios standards poigets F/P (rarement)
Diagnostics différentiels Syndrome épaule-main d’une algodystrophie (cf item 221) NCB C6-C7 +/- syndrome de Pancoast-Tobias: cf supra Neuropathie périphérique: poly ou mononeuropathie (cf item
265) Autres syndromes canalaires du MS: n. radial ou n. ulnaire
o Evolution Evolution naturelle
Variable ++ : de symptomatologie mineure intermittente à déficit sévère
Complications = iatrogènes +++ C° de toute chirurgie: celle de l’anesthésie, de décubitus, etc Lésion nerf / tendon (si injection de corticoides répetés ++) Algodystrophie secondaire (dans 1-5% des cas): cf item 221
o Traitement Prise en charge
Ambulatoire si Tt médical / hospitalisation courte si Tt chirurgical
Tt médical Mesures physiques
Mise au repos du poignet: arrêt de l’activité professionnelle ou sportive
Attelle de repos: à porter la nuit / toujours associée aux infiltrations
Infiltration de corticoïdes Indications
En 1ère intention si peu sévère: sensitif pur (!! pas d’ENMG préalable)
Ne répeter qu’une seule fois si non efficace: 2 infiltrations max
Modalités Corticoïde retard autour du n. médian (!!
C° = phlegmon du pouce) Efficace dans 80% des cas mais récidive
à 4 mois dans 50% des cas… Autres traitements médicaux
Ergothérapie / anti-épileptiques / AINS PO… Tt chirurgical
Indications En 1ère intention si SdG: déficit moteur ou
amyotrophie thénarienne En 2ème intention si échec du Tt médical (2
infiltrations) !! NPO information et consentement: douleurs
pendant 2S et parésie 3-6M Modalités
Décompression du nerf médian par section du ligament annulaire antérieur du carpe
Voie d’abord: à ciel ouvert > endoscopie (!! consensus)
Stratégie thérapeutique +++ Atteinte sensitive pure: attelle de repos + infiltrations de
corticoïdes (x2 max) Atteinte motrice associée ou échec: décompression
chirurgicale Tt étiologique si secondaire
Tt d’une hypothyroïdie, d’un diabète, d’une PR, etc. Mesures associées
Kinésithérapie: mobilisation précoce des doigts en postop (PMZ)
!! Déclaration en MPI le cas échéant (cf item109″>PMZ)
o o o
Surveillance Clinique uniquement / récidives ++
- Autres syndrome canalaires
Nerf circonflexe o Etiologies: traumatiques +++ : luxation de l’épaule, fracture du col de
l’huméruso Atteinte motrice = m. deltoide: parésie / paralysie de l’abduction de l’épauleo Atteinte sensitive = paresthésie / anesthésie du moignon de l’épaule
Nerf radial o Etiologies: compression dans la gouttière humérale (idiopathique ++)o Atteinte motrice = extension du poignet + P1 des doigts + pouceo Atteinte sensitive = face dorsale seulement / partie latérale (radial)
Nerf ulnaire o Etiologies: compression au passage du coude (canal de Guyon)o Atteinte motrice = adduction/abduction des doigts + pouce (signe de Froment)o Atteinte sensitive = partie médiale / face palmaire + dorsale
Nerf fémoro-cutané (= méralgie / L2-L3) o Etiologies: compression entre EISE et ligament inguinal / diabèteo Atteinte motrice = aucuneo Atteinte sensitive = face externe de la cuisse
Nerf crural (= cruralgie / L3-L4) o Etiologies: tumeur pelvienne (TV/TR +++) / abcès ou hématome du psoas (sur
AVK ++)o Atteinte motrice = flexion de la hanche (m psoas iliaque) + extension genou
(quadriceps)o Atteinte sensitive = face antérieure de la cuisse + antéro-interne de la jambe
Nerf sciatique poplité externe o Etiologies: compression posturale au col de la fibula (++) / fracture de la fibulao Atteinte motrice = extension du pied (« steppage » +++) + extension des orteilso Atteinte sensitive = face externe (ant + post) de la jambe + dos du pied
Nerf tibial postérieur (syndrome du canal tarsien) o Etiologie: compression dans canal tibi-calcanéen (sous la malléole interne)o Atteinte motrice: déficit de l’adducteur de l’hallux / des m. plantaireso Atteinte sensitive: signes de Tinel et de Phalen du pied: acroparesthésies
Item 282: Spondylarthrite ankylosante
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une spondylarthrite ankylosante- Argumenter l’attitude thérapeutique et planifier le suivi du patient
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- RPC HAS 08- Polycopié national. COFER: item 282
- Horaire inflammatoire / dérouillage
- Atteinte axiale: sacro-iliite / rachis- Enthésopathie périphérique: talagie- Atteinte articulaire / dactylite- Atteintes extra-articulaires (5)- Rachis: spondylite / syndesmophyte / ankylose- Pelvis: ostéopénie / érosion / ostéocondensation / ankylose- AINS dose minimale / forme LP soir- MHD / adaptation professionnelle- Prise en charge à 100%
- Spondylarthropathie ≠ SpA- HLA-B27 (!! limites)- Atteintes extra-articulaires- Tt de base = AINS PO- Tuberculose si anti-TNFα- Rééducation-Kinésithérapie- MA aux AINS (IPP / créat)
- Généralités
Définitions o Spondylarthropathies (Sp) = groupe de rhumatismes inflammatoires
chroniques Caractérisés par (4) points communs
Atteinte axiale: syndrome pelvi-rachidien Atteinte articulaire périphérique: arthrite inflammatoire Atteinte enthésopathique périphérique Atteinte extra-articulaire: variable (iritis; psoriasis..)
Regroupe spondylarthrite ankylosante (SPA) rhumatisme psoriasique (cf item 123) rhumatismes associés aux entéro-colopathies (MICI: cf item
118) arthrites réactionnelles (post-infectieuses) SAPHO = synovite / acné / pustulose palmo-plantaire /
hyperostose / ostéiteo !! Remarques: enthèses
= zones d’ancrage dans l’os des structures fibreuses → tendons / ligaments / fascias / capsules articulaires
o Dénomination Il vaut mieux dire « spondylarthrites » que « spondylarthropathies »
(HAS 08) Epidémiologie
o SPA = 2ème rhumatisme inflammatoire le plus fréquent après la PRo Ensemble des sondylarthropathies: p = 1% / pour la SPA: p = 0.3%
o Facteurs de risque Sexe: H > F (sex ratio = 3x dans SPA / 1.3 pour l’ensemble des SP) Age: début entre 20 et 25ans / avant 40ans dans 90% des cas Facteurs génétiques: HLA B27 +++ : RR x200 (8% de la population /
90% des SPA) Physiopathologie
o Facteurs étiologiques Facteur endogène = allèle HLA B27 / facteurs exogènes = infectieux +
++ (bactéries) Hypothèse auto-immune: HLA B27 ~ Ag bactériens = mimétisme
moléculaire Si infection → rupture de tolérance = inflammation auto-entretenue =
SPo Mécanismes lésionnels = 2 phases +++
Inflammation des enthèses (enthésite) et de la synoviale (arthrite) Puis ossification cicatricielle = syndesmophytes / raideur / ankylose
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: homme > femme / jeune (20-30ans) / atcd familiaux de Sp/SpA
Prises: efficacité des AINS sur les douleurs inflammatoires ++ Anamnèse: épisodes: évolution paroxystique / atcd infectieux Signes fonctionnels = douleurs inflammatoires
Sacro-iliite +++ !! Révélatrices de la SPA dans 2/3 des cas « pseudo-sciatiques »: lombalgies +/- fessialgies / à
bascule ++ Horaire inflammatoire: insomniantes / non calmées par
repos Dérouillement matinal prolongé (> 30 min) / sensibles
aux AINS Autres atteintes
Talalgies: douleurs du pied / au 1er pas le matin puis amélioration
Autres atteintes rachidiennes = cervicalgies / dorsalgies Douleurs thoraciques antérieures ou latérales
o Examen physique (3×2) Atteinte axiale = syndrome pelvi-rachidien
= limitation des mobilités axiales +/- raideur atteinte du rachis
cervical: ↑ distance nuque-mur / ↑ distance menton-sternum
dorsal: ↓ rotation en bassin bloqué / ↓ ampliation thoracique
lombaire: ↓ indice de Schöber / ↑ distance mains-sol / ↓ lordose lombaire
atteinte du pelvis (sacro-iliaque)
Douleur à la pression / écartement des sacro-iliaques Douleur à la flexion / adduction forcées de la hanche Douleur au sautillement monopodal
Atteinte périphérique = enthèses / arthrite enthésopathie périphérique
!! palpation et mise en tension systématique de toutes les enthèses
atteinte calcanéenne (→ talalgies) Localisation la plus fréquente d’enthésites
périphériques Talalgie plantaire à la palpation = aponévrose
plantaire Talalgie postérieure = enthésopathie du tendon
achiléen atteinte articulaire périphérique
Dactylite: orteil ou doigt « en saucisse » = tuméfaction globale des 3 rayons
Oligoarthrite asymétrique: membres inférieurs (genou / cheville / orteils)
Coxite +/- bilatérale = ↓ mobilité de la hanche / boiterie à la marche
Signes associés non articulaires Atteintes extra-articulaires de la SPA
Uvéite antérieure aiguë: oeil rouge douloureux avec BAV (cf item 212)
Cardio-vasculaire: trouble conduction (BAV-BB) / valvulopathie (IAo-IM)
Arguments pour une autre spondylarthropathie +++ Psoriasis: examen du cuir chevelu / ongles / fesses (cf
item 123) Inflammation digestive: cf MICI ou arthrite
réactionnelle (25% des cas) Infection uro-génitale: arthrites réactionnelles à la suite
d’une IG (25%) Examens complémentaires
o Pour diagnostic positif Radiographies standards +++
Incidences à demander (4) Radio du bassin de face (articulations sacro-iliaques) Radios du rachis: cervical / dorsal / lombaire F+P Radios des pieds de profil (incidence sur épines
calcanéennes) Radio thorax face / profil: évaluation de l’ampliation
thoracique En pratique: cliché De Sèze (bassin + rachis lombaire)
en 1ère intention Atteinte rachidienne
Spondylite: vertèbre « mise au carré » par érosion (vertèbre de Romanus)
Syndesmophytes: ossification des enthèses après la phase inflammatoire
Ankylose: au maximum aspect de « colonne bambou » ou « en rail »
Atteinte sacro-iliaque Stade 1: ostéopénie (hypertransparence): pseudo-
élargissement Stade 2: érosion: berges irrégulières + début
d’apposition périostée Stade 3: condensation (entésophyte = ossification
cicatricielle de l’enthèse) Stade 4: ankylose: fusion de l’interligne (sacro-iliaque)
Atteinte calcanéenne Radio des pieds: rechercher une érosion des épines
calcanéennes Recherche Ag HLA B27
Pas systématique: si doute diagnostique surtout (SPA débutante ++)
!! Limites Son absence n’élimine pas une SPA (10% des SPA
négatives) Sa présence ne pose par une SPA (8% de la poulation
générale positive) Imagerie: autres examens
IRM rachis et bassin +++ Indispensable si radio normale pour recherche d’une
sacro-iliite débutante cf atteinte inflammatoire = hypersignal T2 /
réhaussement en T1+gado TDM: pour atteintes osseuses: érosions/ syndesmophytes /
ankylose Scintigraphie osseuse: bonne Se mais Sp ↓ EchoD des A° périphériques: pour recherche arthrite
périphériqueo Pour rechercher une atteinte extra-articulaire +++
Examen opthalmologique: à la recherche d’une uvéite ECG de repos: rechercher un BAV
o Pour rechercher un diagnostic différentiel Bilan inflammatoire: VS/CRP: Sd inflammatoire modéré (≠ PRR / PR) Bilan immunologique: FR et anti-CCP (pour PR) / AAN (LED)
o Pour bilan pré-thérapeutique Pré-AINS: NFS-P / hémostase / bilan rénal ++ / bilan hépatique Bilan pré-anti-TNFα
Antécédents: [BK / néoplasie / SEP / IC / auto-immunité] / foyer infectieux
BK: IDR et radiographie thorax +/- BK-tubage ou ECBC si crachat (PMZ)
Bilan infectieux: EPP-NFS / VHB-VHC et VIH / ECBU +/- sinus-panoramique
Critères diagnostiques
o critères d’AMOR: spondylarthropathie si ≥ 6 critères (/12) Douleur nocturnes ou raideur matinale de siège lombaire ou dorsal Oligo-arthrite asymétrique Douleurs fessières sans précision ou à bascule Doigt ou orteil en saucisse Talalgie ou autre entésopathie Iritis (uvéite) Urétrite non gonococcique ou cervicite < 1M avant arthrite Diarrhée < 1M avant arthrite Présence ou antécédent de psoriasis / balanite / entéro-colopathie Sacro-iliite radiologique unilatérale (stade 3) ou bilatérale (stade 2) Présence HLA B27 et/ou atcd familial de SPA / Reiter / psoriasis /
uvéite Efficacité rapide (< 48h) des AINS ou rechute rapide (< 48h) après
arrêt Diagnostics différentiels
o Autres spondylarthropathies +++ Rhumatisme psoriasique (cf item 123)
Rechercher psoriasis cutané Atteinte sacro-iliaque asymétrique ++
Rhumatisme associé aux entéro-colopathies sur MICI: Maladie de Crohn (+++) ou RCH (cf item 118)
Arthrite réactionnelle = arthrite réactionnelle à une infection récente avec liquide
aseptique +++ Tableau d’oligo-arthrite aiguë aseptique asymétrique des
membres inférieurs Rechercher infection génitale (25%) ou digestives (25%)
récente (3S) → PCR du 1er jet d’urine (chlamydia) + coprocultures et
sérologies Sd de Fiessinger-Leroy-Reiter: arthrite + conjonctivite +
urétrite/cervicite Syndrome SAPHO
Sur acné sévère avec pustulose palmo-plantaire (cf item 232)o Rhumatismes hors spondylarthropathies
Devant un rhumatisme axial Arthrose rachidienne Maladie de Forestier (hyperostose vertébrale ankylosante)
Devant l’atteinte sacro-iliaque Sacro-iliite infectieuse Arthrose sacro-iliaque
Devant l’oligo-arthrite périphérique Oligo-arthrite infectieuse Polyarthrite rhumatoïde
- Evolution
Histoire naturelle o Evolution chronique paroxystique (poussées / rémissions)
o Forme fruste ou abortive fréquenteo Facteurs de mauvais pronostic dans la SPA
Attteinte coxo-fémorale (coxite) Atteinte périphérique (dactylite) Sexe M / âge de début < 16ans / tabac Syndrome inflammatoire: VS > 30mm Résistance aux AINS
Complictations rhumatologiques = ankylose o Ankylose axiale
Clinique: ↓ lordose lombaire / ↑ cyphose dorsale / ↓ ampliation thoracique
Radio: fusion de l’articulation sacro-iliaque / rachis en « colonne bambou »
o Ankylose périphérique Clinique: boiterie / impotence / ↓ périmètre de marche Radio: coxite destructrice +/- ossifiante
Complications extra-rhumatologiques +++ o Ophtalmologique: uvéite (iritis / iridocyclite) modérée mais récidivanteo Osseuses: fractures vertébrales fréquenteso Neurologiques: compression médullaire +/- syndrome de la queue de chevalo Respiratoires: IRespC par TVR secondaire à la diminution de l’ampliation
thoraciqueo Néphrologiques: GN sur amylose AA / GN à IgA (secondaire): cf item 264o Cardiologiques: insuffisance aortique et BAV associés dans 10% des caso Iatrogènes: UGD par AINS ++
Echelles fonctionnelles o Echelle d’activité = BASDAI (/10)
EVA [asthénie / douleur axiale-périphérique-enthéses / raideur matinale]
o Echelle fonctionnelle = BASFI (/10) EVA activités quotidiennes (ramasser un stylo, mettre ses chaussettes..)
Sévérité d’une SPA: une SPA est dite sévère si (3) (HAS 08) o Manifestation sévère évidente: arthrite destructrice (coxite) ; extra-Ar: [MICI-
uvéite-BAV]o Constatation à ≥ 3M d’intervalle et sous AINS de: 3 A° atteintes ; BASDAI >
4 ; BASFI > 4o Prise permanente d’AINS à dose maximale tolérée pour contrôler les
symptômes
- Traitement
Prise en charge o En ambulatoire / pluri-disciplinaire et globale / avec médecin traitant
Mesures hygiéno-diététiques / éducationdu patient o Dormir sur matelas ferme / en décubitus ventral / sans oreiller (pour cyphose)o Activité physique régulière et adaptée (natation ++) 30min 3x/semaineo Repos +/- arrêt de travail lors d’une poussée
Rééducation fonctionnelle (PMZ) o Objectifs (6) (HAS 08)
entretien des mobilités / de la force musculaire / de la forme physique générale
prévention des déformations / lutte contre la douleur / conservation respiratoire
o Modalités Kinésithérapie rachidienne et respiratoire (ampliation thoracique ++) Auto-exercices: apprentissage éducation posturale / auto-
agrandissement Autres: kiné-balnéothérapie / ergothérapie / correction posturale..
Tt symptomatique o Anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) +++ (P)
Tt de base: efficacité (70% des cas) = argument diagnostique pour SPA A dose minimale efficace / à limiter aux périodes douloureuses si
possible Ex: Indocid® 50mg le matin / forme LP (ex: Chrono-Indocid® 75mg)
le soir !! NPO mesures associées aux AINS (cf infra)
o Tt antalgique Paracétamol +/- codéiné / en association avec AINS (diminue la dose) Tramadol: antalgique de niveau II non antipyrétique: intérêt si fièvre +
+o Tt local par infiltrations
Infiltration de corticoïdes: si échec des AINS / seulement suspensif !! Remarque: corticoïdes systémiques à éviter au maximum (PMZ)
Tt de fond = immuno-suppresseur o Indication = 2nde intention
4 critères sont nécessaires +++ (HAS 08) Diagnostic de SPA avéré (confirmé par un spécialiste) SPA active: BASDAI > 4 sur 2 consultations à ≥ 3 mois
d’intervalle SPA sévère: atteinte systémique – BASFI > 4 – AINS en
permanence Echec d’au moins 3 AINS à dose maximale tolérée sur 3 mois
o Modalités Si tous les critères sont réunis: anti-TNFα en parentéral (si forme
axiale ++) S’il manque ≥ 1 critère: sulfasalazine PO (d’autant plus que atteinte
périphérique) Si atteinte périphérique prédominante: débuter par sulfasalazine /
léflunomide / MTX Mesures associées
o MA aux AINS au long cours +++ (cf item 174) Protection gastrique par IPP si sujet > 65ans ou atcd d’UGD Contrôle de la fonction rénale / éviter diurétiques et IEC Contrôle de la PA si patient avec HTA
o Mesures de soutien Soutien psychologique (cf forme sévère invalidante) Adaptation +/- reclassement professionnel ; demande RQTH (CDAPH) Prise en charge à 100% au titre des ALD
o Tt des complications
Corset si cyphose majeure, PTH si coxite, etc. Surveillance
o Clinique +++ Consultation tous les 3/6M / échelles fonctionnelles (BASDAI-BASFI)
/ EVA Métrologie: Schober / distance mains-sol / distance L3-mur / menton-
sternum Ampliation thoracique / taille / lordose et cyphose Consommation médicamenteuse et tolérance (épigastralgies +++)
o Paraclinique Bilan inflammatoire (VS-CRP) et radios rachis/bassin réguliers
(1x/2ans)
PlanA. MEMBRE SUPÉRIEUR– Douleur de l’épaule– Douleur du coude– Douleur du poignetB. MEMBRE INFÉRIEUR– Douleur de la hanche– Douleur du genou– Douleur de la chevilleObjectifs CNCI- Devant des douleurs des membres et des extrémités, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinentsRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national:. COFER: item 306
- Douleur/ s. associés / retentissement- Inspection / palpation / mobilisation- Cause articulaire / extra-articulaire- Inflammatoire / mécanique- Arthrite: septique / micro-cristalline / rhumatismale / réactionnelle
- Ex. bilatéral et comparatif- Ex. des autres articulations- Prise de la température- Horaire de la douleur
A. DOULEURS DU MEMBRE SUPÉRIEUR
- Douleur de l’épaule
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge / sexe / poids / atcd / traitements / sport ++ / profession Signes fonctionnels
Caractéristiques de la douleur Mode d’installation (trauma) / profil évolutif Siège / horaire (PMZ) / intensité / irradiations
Rechercher des signes associés: douleur thoracique / cervicalgie Retentissement fonctionnel: se laver / s’habiller / porter
Signes physiques Examen des épaules (bilatéral et comparatif: PMZ)
Inspection: déformation / s. inflammatoire / attitude antalgique
Palpation: reliefs osseux / trajets tendineux / ligamentaires
Mobilités: actives et passives antépulsion (flexion: 180°) – rétropulsion
(extension: 50°) Latéralement: abduction (180°) – adduction
(30°) Rotation coude au corps externe (80°) / interne
(90°) Examen général
!! Réflexe: douleur d’épaule = ex. poignet-coude / rachis cervical
Ex. neurologique complet / !! ex. cardiovasculaireo Examens complémentaires
Radiographies standards En 1ère intention devant toute douleur de l’épaule Clichés: 2 épaules de face / profil de Lamy (glénoïdien)
Ponction articulaire – NFS/CRP: si épanchement +/- fièvre Imagerie complémentaire: échographie ++ / TDM / IRM
Diagnostic étiologique o Douleurs abarticulaires +++
Epaule douloureuse simple = tendinite Douleur à la palpation / mouvement contrarié → orientation
topographique supra-épineux (++): sous-acromiale externe / à
l’abduction sub-scapulaire: sous-acromiale antérieure / à la rotation
interne infra-épineux: sous-acromiale postéro-ext. / à la rotation
externe long-biceps: gouttière inter-tubérositaire / à la flexion de
l’avant-bras Mobilités actives et passives conservées mais douloureuses en
fin de course Radiographies: normal ++ / recherche calcifications
tendineuses Traitement: antalgiques / AINS / kiné +/- infiltration +/-
ponction-aspiration Epaule hyperalgique = bursite aiguë microcristalline (hydroxyapatite)
Physiopath: réaction inflammatoire secondaire à une calcification tendineuse
Examen clinique Douleur: brutale / intense / impotence fonctionnelle
totale / fièvre ++ Epaule chaude et douloureuse +/- bursite palpable en
antéro-externe Radiographies: normales / disparition ou migration d’une
calcification Traitement: antalgique / AINS / immobilisation 1S +/-
corticoïde / ponction Epaule pseudo-paralytique = rupture/perforation coiffe des rotateurs
Examen clinique Douleur: vive/traumatique si jeune /
modérée/dégénérative si vieux Abduction active impossible ou limitée mais passive
conservée +++ Elévation du moignon de l’épaule (par deltoïde) à
l’abduction Examens complémentaires
Radiographies: face + dynamique (Leclercq) Réduction de l’espace acromio-huméral +/-
rupture du « cintre » S. de Leclercq: ascension tête humérale à
l’abduction contrariée +++ Arthroscanner +++
Rupture transfixiante = passage PdC dans bourse sous-acromiale
Recherche rupture non transfixiante / conflit sous-acromial
Traitement Antalgiques / AINS / rééducation/kinésithérapie en 1ère
intention +++ Selon handicap: acromioplasie arthroscopique ou
réfection chirurgicale Epaule gelée (enraidie) = capsulite rétractile idiopathique
+/- intégrée à une neuroalgodystrophie (syndrome épaule-main: cf item 221)
Examen clinique Phase initiale (2-4M): douleur diffuse intense +/-
insomniante Phase intermédiaire (4-12M): régresion des douleurs /
raideur partielle Phase finale (6-24M): « épaule gelée »: pas de douleur
mais raideur totale Imagerie: Radio: N / IRM: capsule épaissie / arthrographie:
capsule < 6mL Evolution: guérison complète de règle mais évolution longue
(3-4M sous Tt)
Traitement: antalgiques / AINS / kiné +++ +/- arthrodistension si échec
o Douleurs articulaires Horaire inflammatoire
Arthrite infectieuse: à éliminer en premier (PMZ) (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA (goutte exceptionnelle / item
225) Horaire mécanique
Traumatisme: fracture ESH / luxation d’épaule (cf item 201) Omarthrose: peu fréquent / excentrée sur rupture coiffe (cf item
57) Autres: arthropathie pagetique (item 260) / pathologie synoviale
o Douleurs non articulaires Douleur thoracique projettée: ECG devant toute douleur aiguë de
l’épaule (PMZ) Névralgie cervico-brachiale C5/C6: déficit sensitivo-moteur / ROT
abolis (item 279) Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf
item 154 Ostéonécrose aseptique de la tête humérale (OATH): à évoquer +++
(item bonus)
- Douleur du coude
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge / sexe / poids / profession / sport +++ Signes fonctionnels
Douleur: mode d’installation / évolution /siège / horaire / intensité
Signes associés: fièvre / douleur épaule et au poignet Retentissement fonctionnel: port d’objet / perte de force
Signes physiques Examen des coudes: bilatéral / comparatif
Inspection: déformation / signes inflammatoires Palpation: reliefs osseux / trajets tendons / ligaments Mobilités: actives et passives
flexion-extension (150°) prono-supination (180°)
Examen général !! Réflexe: douleur de coude = ex. de l’épaule-rachis /
poignet Examen neurologique complet
o Examens complémentaires Radiographies: en 1ère intention / !! inutiles si tendinite Autres: rarement indiqués / arthroscanner si lésion articulaire
Diagnostic étiologique
o Douleurs non articulaires Douleurs abarticulaires (tendinites) +++
Epicondylite = tendinite des m. épicondyliens (« tennis elbow »)
Douleur face externe du coude / au port de charge / à la pression
Provoquée à l’extension-supination contrariée du poignet
Epitrochléite = tendinite des m. épitrochléens (« golf elbow ») Douleur face interne du coude / au bricolage / à la
pression Provoquée à la flexion-pronation contrariée du poignet
Tendinite tricipitale Douleur face postérieure du coude / pression olécrâne Provoquée à l’extension contrariée du bras
Tendinite bicipitale Douleur face antérieure du coude / pression insertion
biceps Provoquée à la flexion contrariée du bras
Neurologique: névralgie cervico-brachiale C6-C7-C8 / n. ulnaire comprimé
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf item 154
Hygroma du coude: sur bursite olécrânienne / douleur postérieureo Douleurs articulaires
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA / goutte (cf item 225)
Horaire mécanique Arthrose: secondaire ++ (cf item 57) Traumatisme: fracture / luxation
- Douleur du poignet
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge ++ / sexe ++ / poids / profession / sport Signes fonctionnels
Douleur: mode d’installation / évolution / siège / horaire / intensité
Signes associés: fièvre / douleur épaule coude / rachis cervical Retentissement fonctionnel: pince pouce-index / perte de force
Signes physiques Examen des poignets: bilatéral / comparatif
Inspection: déformation / signes inflammatoires Palpation: reliefs osseux / trajets tendons / ligaments Mobilités: actives et passives
flexion (90°) – extension (70°) latéralement: adduction (20°) – abduction (40°)
Examen général !! Réflexe: douleur de poignet = ex. de l’épaule / rachis /
coude Ex. neurologique complet
o Examens complémentaires Radiographies: en 1ère intention / des 2 mains-poignets de face / profil Bilan biologique: VS-CRP / anti-CCP / AAN / anti-DNA, etc. selon
clinique Imagerie complémentaire: écho pour kyste / IRM pour
neuroalgodystrophie Diagnostic étiologique
o Douleurs articulaires Horaire inflammatoire
Arthrite infectieuse: à pyogènes ++ / à éliminer en 1er (cf item 92)
Arthrite rhumatismale: PR (item 121) / LED (item 117) / SpP (item 182)
Arthrite micro-cristalline: CCA / hydroxyapatite ++ / goutte (item 225)
Horaire mécanique Arthrose du poignet: préciser compartiment (externe/interne: cf
item 57) Traumatismes: fractures (scaphoïde ++) / entorse du poignet
o Douleurs non articulaires Neurologique: canal carpien +++ / compression n. ulnaire / NCB C6-7
(item 279) Douleurs abarticulaires: ténosynovite de De Quervain (pouce externe) Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / Sd épaule main (item
221) Kyste synovial: peut être douloureux si compressif
B. DOULEURS DU MEMBRE INFÉRIEUR
- Douleur de hanche
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain Age- sexe / atcd / traitements (corticoïdes) / poids ++ /
profession ++ / sports Signes fonctionnels
Caractéristiques de la douleur: anamnèse / siège / horaire (PMZ) / intensité
Rechercher des signes associés: fièvre / douleur du genou +++ Retentissement fonctionnel: périmètre de marche / boiterie /
escaliers Signes physiques
Examen de la hanche (bilatéral et comparatif) Inspection: attitude vicieuse / trouble statique / s.
inflammatoires Palpation: douleur à la palpation / salut coxal (douleur à
30°) Mobilités: actives et passives
flexion (130°) – extension (15°) abduction (45-60°) – adduction (30°) rotation externe (45°) – interne (30°)
Examen général !! Réflexe: douleur à la hanche = examen du genou /
rachis Examen neurologique complet / recherche porte d’entrée
si fièvre Remarque: distinguer une douleur articulaire / non articulaire +++
Si articulaire: mobilisation douloureuse et/ou limitée Salut coxal douloureux (maintien de la jambe tendue à 30°)
o Examens complémentaires Radiographies standards +++
En 1ère intention devant toute douleur de hanche Clichés: bassin de face (+++) / hanche de face et faux profil
Ponction articulaire: systématique en cas d’épanchement / fièvre Bilan inflammatoire / infectieux: systématique si fièvre Imagerie complémentaire: IRM +++ / TDM pour os / scintigraphie
Diagnostic étiologique (chez l’adulte) o Douleur articulaire
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA (goutte exceptionnelle / item
225) Coxarthrose de destruction rapide: à toujours évoquer (cf item
57) Horaire mécanique
Coxarthrose dégénérative: le plus fréquent (cf item 57) Traumatisme: fracture ESF (cf item 239) / luxation de hanche Autres: coxopathie pagetique (item 260) / pathologie synoviale
o Douleur non articulaire Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf
item 154 Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / grossesse ++ si femme
(item 221) Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale (OATF): évoquer +++ (item
bonus)
Radiculalgies: cruralgie (L4) / sciatique (L5-S1) / méralgie (cf item 279)
Tendinites: fréquentes ! / douleur reproduite à la palpation appuyée du tendon
→ tendons du moyen fessier / des adducteurs / du psoas iliaque Etiologies à évoquer chez l’enfant
o Horaire inflammatoire Synovite aiguë bénigne (rhume de hanche) +++ (cf item 299) Tumeurs: ostéome ostéoïde / sarcome d’Ewing / hémopathie Infections: ostéomyélite aiguë / ostéoarthrite septique (NN) Rhumatisme: spondylarthropathie juvénile
o Horaire mécanique Ostéochondrite primitive: entre 4 et 8ans / scintigraphie ++ (cf item
299) Epiphysiolyse fémorale: 12-14ans / surpoids / ligne de Klein
- Douleur de genou
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain Age / sexe / antécédents / traitements Poids ++ / profession ++ / sport ++
Signes fonctionnels Caractéristiques de la douleur
Mode d’installation / profil évolutif Siège / horaire +++ / intensité
Rechercher des signes associés Fièvre / douleur de la hanche / cheville
Evaluer le retentissement fonctionnel Périmètre de marche / boiterie / instabilité Monter-descendre les escaliers
Signes physiques Examen du genou (bilatéral / comparatif)
Inspection trouble de la statique (varum / valgum) s. inflammatoires: rougeur / chaleur / oedème
Palpation: palpation interligne et reliefs / trajets tendons et
ligaments ex. méniscal: s. du rabot / choc rotulien /
grinding test ex. ligamentaire: tiroir ant/post – varus/valgus
forcés – jerk test Mobilités: actives et passives
flexion (140°) – extension (5°) rotation interne (15°) – externe (40°)
Examen général
!! Réflexe: douleur au genou = examen de la hanche / cheville
Ex. neurologique complet / si fièvre: rechercher porte d’entrée
o Examens complémentaires Radiographies standards
En 1ère intention devant toute douleur du genou Clichés: 2 genous face + profil / défilé fémoro-patellaire /
schuss Ponction articulaire: systématique en cas d’épanchement / fièvre Bilan inflammatoire / infectieux: systématique si fièvre Imagerie complémentaire: IRM +++ / TDM pour os / scintigraphie
Diagnostic étiologique (chez l’adulte) o Douleur articulaire
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR ++ (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: goutte / CCA (item 225) Gonarthrose de destruction rapide: à toujours évoquer (cf item
57) Horaire mécanique
Gonarthrose: fémoro-pattelaire ou fémoro-tibiale (cf item 57) Traumatisme: atteinte ligamentaire ou méniscale +++ (cf item
257) Instabilité patellaire: dérobement et douleur chez adolescent
(fille ++) Ostéochondrite disséquante: douleur et bloquages chez adulte
jeuneo Douleur non articulaire
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne: métas, myélome (cf item 154)
Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / grossesse ++ si femme (item 221)
Ostéonécrose aseptique du condyle fémorale (OACF): évoquer +++ (item bonus)
Tendinites: fréquentes ! / douleur reproduite à la palpation appuyée du tendon
→ tendons rotulien / quadricipital / de la patte d’oie Autres: kyste poplité (diagnostic ≠ de TVP) / hygroma du genou
(bourse mécanique) Etiologies à évoquer chez l’enfant
o Horaire inflammatoire Tumeurs: ostéome ostéoïde / sarcome d’Ewing / hémopathie (cf item
154) Infections: ostéomyélite aiguë / ostéoarthrite septique (NN) Rhumatisme: spondylarthropathie juvénile (G) / arthrite chronique
juvénile (F)o Horaire mécanique
Maladie d’Osgood-Schlatter: !! fréquent / adolescent 10-14ans / sportif ++ / atteinte CC
douleur antérieure / déformation tubérosité tibiale « en bosse »
- Douleur de cheville
Diagnostic positif o Examen clinique
Terrain: sexe / age / poids / atcd / traitement / profession / sport ++ Signes fonctionnels
Douleur: installation / évolution / siège / horaire / intensité Signes associés: fièvre / boiterie à la marche Retentissement fonctionnel: périmètre de marche / instabilités
Signes physiques Examen de la cheville (bilatéral / comparatif)
Inspection: déformation / statique / s. inflammatoires Palpation: reliefs osseux (malléoles +++) / tendons /
ligaments Mobilités: flexion-extension et varus-valgus forcés /
rotations Examen général
Examen du genou +++ / insuffisance veineuse ou artérielle
Examen neurologique completo Examens complémentaires
Radiographies: non systématiques (cf critères d’Ottawa: item 257) Autres examens: échographie / IRM si tendon / ponction si fièvre, etc.
Diagnostic étiologique o Douleurs articulaires
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: rare sauf matériel ou fracture ouverte Arthrite rhumatismale: spondylarthropathie ++ / PR / sarcoïdose Arthrite micro-cristalline: goutte ++ / chondrocalcinose
Horaire mécanique Traumatisme +++ : entorse de cheville bénigne ou grave (cf
item 257) Arthrose de la cheville: rare / le plus souvent sur séquelle
d’entorseo Douleurs non articulaires
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / métastases / myélome Neuroalgodystrophie: secondaire à une entorse de cheville ++ Ostéonécrose du dome calcanéen (astragalien) / sur trauma en inversion Ténosynovite: extenseurs / m. fibulaires latéraux / tendon calcanéen ++
Item 306: Douleurs des membres et des extrémités
Liste des abréviations - Une remarque ?
PlanA. MEMBRE SUPÉRIEUR– Douleur de l’épaule– Douleur du coude– Douleur du poignetB. MEMBRE INFÉRIEUR– Douleur de la hanche– Douleur du genou– Douleur de la chevilleObjectifs CNCI- Devant des douleurs des membres et des extrémités, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinentsRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national:. COFER: item 306
- Douleur/ s. associés / retentissement- Inspection / palpation / mobilisation- Cause articulaire / extra-articulaire- Inflammatoire / mécanique- Arthrite: septique / micro-cristalline / rhumatismale / réactionnelle
- Ex. bilatéral et comparatif- Ex. des autres articulations- Prise de la température- Horaire de la douleur
A. DOULEURS DU MEMBRE SUPÉRIEUR
- Douleur de l’épaule
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge / sexe / poids / atcd / traitements / sport ++ / profession Signes fonctionnels
Caractéristiques de la douleur Mode d’installation (trauma) / profil évolutif Siège / horaire (PMZ) / intensité / irradiations
Rechercher des signes associés: douleur thoracique / cervicalgie Retentissement fonctionnel: se laver / s’habiller / porter
Signes physiques Examen des épaules (bilatéral et comparatif: PMZ)
Inspection: déformation / s. inflammatoire / attitude antalgique
Palpation: reliefs osseux / trajets tendineux / ligamentaires
Mobilités: actives et passives antépulsion (flexion: 180°) – rétropulsion
(extension: 50°) Latéralement: abduction (180°) – adduction
(30°) Rotation coude au corps externe (80°) / interne
(90°) Examen général
!! Réflexe: douleur d’épaule = ex. poignet-coude / rachis cervical
Ex. neurologique complet / !! ex. cardiovasculaireo Examens complémentaires
Radiographies standards En 1ère intention devant toute douleur de l’épaule Clichés: 2 épaules de face / profil de Lamy (glénoïdien)
Ponction articulaire – NFS/CRP: si épanchement +/- fièvre Imagerie complémentaire: échographie ++ / TDM / IRM
Diagnostic étiologique o Douleurs abarticulaires +++
Epaule douloureuse simple = tendinite Douleur à la palpation / mouvement contrarié → orientation
topographique supra-épineux (++): sous-acromiale externe / à
l’abduction sub-scapulaire: sous-acromiale antérieure / à la rotation
interne infra-épineux: sous-acromiale postéro-ext. / à la rotation
externe long-biceps: gouttière inter-tubérositaire / à la flexion de
l’avant-bras Mobilités actives et passives conservées mais douloureuses en
fin de course Radiographies: normal ++ / recherche calcifications
tendineuses Traitement: antalgiques / AINS / kiné +/- infiltration +/-
ponction-aspiration Epaule hyperalgique = bursite aiguë microcristalline (hydroxyapatite)
Physiopath: réaction inflammatoire secondaire à une calcification tendineuse
Examen clinique Douleur: brutale / intense / impotence fonctionnelle
totale / fièvre ++ Epaule chaude et douloureuse +/- bursite palpable en
antéro-externe Radiographies: normales / disparition ou migration d’une
calcification
Traitement: antalgique / AINS / immobilisation 1S +/- corticoïde / ponction
Epaule pseudo-paralytique = rupture/perforation coiffe des rotateurs Examen clinique
Douleur: vive/traumatique si jeune / modérée/dégénérative si vieux
Abduction active impossible ou limitée mais passive conservée +++
Elévation du moignon de l’épaule (par deltoïde) à l’abduction
Examens complémentaires Radiographies: face + dynamique (Leclercq)
Réduction de l’espace acromio-huméral +/- rupture du « cintre »
S. de Leclercq: ascension tête humérale à l’abduction contrariée +++
Arthroscanner +++ Rupture transfixiante = passage PdC dans bourse
sous-acromiale Recherche rupture non transfixiante / conflit
sous-acromial Traitement
Antalgiques / AINS / rééducation/kinésithérapie en 1ère intention +++
Selon handicap: acromioplasie arthroscopique ou réfection chirurgicale
Epaule gelée (enraidie) = capsulite rétractile idiopathique +/- intégrée à une neuroalgodystrophie (syndrome épaule-main:
cf item 221) Examen clinique
Phase initiale (2-4M): douleur diffuse intense +/- insomniante
Phase intermédiaire (4-12M): régresion des douleurs / raideur partielle
Phase finale (6-24M): « épaule gelée »: pas de douleur mais raideur totale
Imagerie: Radio: N / IRM: capsule épaissie / arthrographie: capsule < 6mL
Evolution: guérison complète de règle mais évolution longue (3-4M sous Tt)
Traitement: antalgiques / AINS / kiné +++ +/- arthrodistension si échec
o Douleurs articulaires Horaire inflammatoire
Arthrite infectieuse: à éliminer en premier (PMZ) (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA (goutte exceptionnelle / item
225) Horaire mécanique
Traumatisme: fracture ESH / luxation d’épaule (cf item 201)
Omarthrose: peu fréquent / excentrée sur rupture coiffe (cf item 57)
Autres: arthropathie pagetique (item 260) / pathologie synovialeo Douleurs non articulaires
Douleur thoracique projettée: ECG devant toute douleur aiguë de l’épaule (PMZ)
Névralgie cervico-brachiale C5/C6: déficit sensitivo-moteur / ROT abolis (item 279)
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf item 154
Ostéonécrose aseptique de la tête humérale (OATH): à évoquer +++ (item bonus)
- Douleur du coude
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge / sexe / poids / profession / sport +++ Signes fonctionnels
Douleur: mode d’installation / évolution /siège / horaire / intensité
Signes associés: fièvre / douleur épaule et au poignet Retentissement fonctionnel: port d’objet / perte de force
Signes physiques Examen des coudes: bilatéral / comparatif
Inspection: déformation / signes inflammatoires Palpation: reliefs osseux / trajets tendons / ligaments Mobilités: actives et passives
flexion-extension (150°) prono-supination (180°)
Examen général !! Réflexe: douleur de coude = ex. de l’épaule-rachis /
poignet Examen neurologique complet
o Examens complémentaires Radiographies: en 1ère intention / !! inutiles si tendinite Autres: rarement indiqués / arthroscanner si lésion articulaire
Diagnostic étiologique o Douleurs non articulaires
Douleurs abarticulaires (tendinites) +++ Epicondylite = tendinite des m. épicondyliens (« tennis
elbow ») Douleur face externe du coude / au port de charge / à la
pression Provoquée à l’extension-supination contrariée du
poignet Epitrochléite = tendinite des m. épitrochléens (« golf elbow »)
Douleur face interne du coude / au bricolage / à la pression
Provoquée à la flexion-pronation contrariée du poignet Tendinite tricipitale
Douleur face postérieure du coude / pression olécrâne Provoquée à l’extension contrariée du bras
Tendinite bicipitale Douleur face antérieure du coude / pression insertion
biceps Provoquée à la flexion contrariée du bras
Neurologique: névralgie cervico-brachiale C6-C7-C8 / n. ulnaire comprimé
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf item 154
Hygroma du coude: sur bursite olécrânienne / douleur postérieureo Douleurs articulaires
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA / goutte (cf item 225)
Horaire mécanique Arthrose: secondaire ++ (cf item 57) Traumatisme: fracture / luxation
- Douleur du poignet
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain: âge ++ / sexe ++ / poids / profession / sport Signes fonctionnels
Douleur: mode d’installation / évolution / siège / horaire / intensité
Signes associés: fièvre / douleur épaule coude / rachis cervical Retentissement fonctionnel: pince pouce-index / perte de force
Signes physiques Examen des poignets: bilatéral / comparatif
Inspection: déformation / signes inflammatoires Palpation: reliefs osseux / trajets tendons / ligaments Mobilités: actives et passives
flexion (90°) – extension (70°) latéralement: adduction (20°) – abduction (40°)
Examen général !! Réflexe: douleur de poignet = ex. de l’épaule / rachis /
coude Ex. neurologique complet
o Examens complémentaires Radiographies: en 1ère intention / des 2 mains-poignets de face / profil
Bilan biologique: VS-CRP / anti-CCP / AAN / anti-DNA, etc. selon clinique
Imagerie complémentaire: écho pour kyste / IRM pour neuroalgodystrophie
Diagnostic étiologique o Douleurs articulaires
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à pyogènes ++ / à éliminer en 1er (cf item
92) Arthrite rhumatismale: PR (item 121) / LED (item 117) / SpP
(item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA / hydroxyapatite ++ / goutte
(item 225) Horaire mécanique
Arthrose du poignet: préciser compartiment (externe/interne: cf item 57)
Traumatismes: fractures (scaphoïde ++) / entorse du poigneto Douleurs non articulaires
Neurologique: canal carpien +++ / compression n. ulnaire / NCB C6-7 (item 279)
Douleurs abarticulaires: ténosynovite de De Quervain (pouce externe) Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / Sd épaule main (item
221) Kyste synovial: peut être douloureux si compressif
B. DOULEURS DU MEMBRE INFÉRIEUR
- Douleur de hanche
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain Age- sexe / atcd / traitements (corticoïdes) / poids ++ /
profession ++ / sports Signes fonctionnels
Caractéristiques de la douleur: anamnèse / siège / horaire (PMZ) / intensité
Rechercher des signes associés: fièvre / douleur du genou +++ Retentissement fonctionnel: périmètre de marche / boiterie /
escaliers Signes physiques
Examen de la hanche (bilatéral et comparatif)
Inspection: attitude vicieuse / trouble statique / s. inflammatoires
Palpation: douleur à la palpation / salut coxal (douleur à 30°)
Mobilités: actives et passives flexion (130°) – extension (15°) abduction (45-60°) – adduction (30°) rotation externe (45°) – interne (30°)
Examen général !! Réflexe: douleur à la hanche = examen du genou /
rachis Examen neurologique complet / recherche porte d’entrée
si fièvre Remarque: distinguer une douleur articulaire / non articulaire +++
Si articulaire: mobilisation douloureuse et/ou limitée Salut coxal douloureux (maintien de la jambe tendue à 30°)
o Examens complémentaires Radiographies standards +++
En 1ère intention devant toute douleur de hanche Clichés: bassin de face (+++) / hanche de face et faux profil
Ponction articulaire: systématique en cas d’épanchement / fièvre Bilan inflammatoire / infectieux: systématique si fièvre Imagerie complémentaire: IRM +++ / TDM pour os / scintigraphie
Diagnostic étiologique (chez l’adulte) o Douleur articulaire
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: CCA (goutte exceptionnelle / item
225) Coxarthrose de destruction rapide: à toujours évoquer (cf item
57) Horaire mécanique
Coxarthrose dégénérative: le plus fréquent (cf item 57) Traumatisme: fracture ESF (cf item 239) / luxation de hanche Autres: coxopathie pagetique (item 260) / pathologie synoviale
o Douleur non articulaire Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne (métas, myélome) cf
item 154 Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / grossesse ++ si femme
(item 221) Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale (OATF): évoquer +++ (item
bonus) Radiculalgies: cruralgie (L4) / sciatique (L5-S1) / méralgie (cf item
279) Tendinites: fréquentes ! / douleur reproduite à la palpation appuyée du
tendon → tendons du moyen fessier / des adducteurs / du psoas iliaque
Etiologies à évoquer chez l’enfant o Horaire inflammatoire
Synovite aiguë bénigne (rhume de hanche) +++ (cf item 299) Tumeurs: ostéome ostéoïde / sarcome d’Ewing / hémopathie Infections: ostéomyélite aiguë / ostéoarthrite septique (NN) Rhumatisme: spondylarthropathie juvénile
o Horaire mécanique Ostéochondrite primitive: entre 4 et 8ans / scintigraphie ++ (cf item
299) Epiphysiolyse fémorale: 12-14ans / surpoids / ligne de Klein
- Douleur de genou
Orientation diagnostique o Examen clinique
Terrain Age / sexe / antécédents / traitements Poids ++ / profession ++ / sport ++
Signes fonctionnels Caractéristiques de la douleur
Mode d’installation / profil évolutif Siège / horaire +++ / intensité
Rechercher des signes associés Fièvre / douleur de la hanche / cheville
Evaluer le retentissement fonctionnel Périmètre de marche / boiterie / instabilité Monter-descendre les escaliers
Signes physiques Examen du genou (bilatéral / comparatif)
Inspection trouble de la statique (varum / valgum) s. inflammatoires: rougeur / chaleur / oedème
Palpation: palpation interligne et reliefs / trajets tendons et
ligaments ex. méniscal: s. du rabot / choc rotulien /
grinding test ex. ligamentaire: tiroir ant/post – varus/valgus
forcés – jerk test Mobilités: actives et passives
flexion (140°) – extension (5°) rotation interne (15°) – externe (40°)
Examen général !! Réflexe: douleur au genou = examen de la hanche /
cheville Ex. neurologique complet / si fièvre: rechercher porte
d’entréeo Examens complémentaires
Radiographies standards En 1ère intention devant toute douleur du genou
Clichés: 2 genous face + profil / défilé fémoro-patellaire / schuss
Ponction articulaire: systématique en cas d’épanchement / fièvre Bilan inflammatoire / infectieux: systématique si fièvre Imagerie complémentaire: IRM +++ / TDM pour os / scintigraphie
Diagnostic étiologique (chez l’adulte) o Douleur articulaire
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: à éliminer en premier +++ (cf item 92) Arthrite rhumatismale: sur PR ++ (item 121) / SPA (item 182) Arthrite micro-cristalline: goutte / CCA (item 225) Gonarthrose de destruction rapide: à toujours évoquer (cf item
57) Horaire mécanique
Gonarthrose: fémoro-pattelaire ou fémoro-tibiale (cf item 57) Traumatisme: atteinte ligamentaire ou méniscale +++ (cf item
257) Instabilité patellaire: dérobement et douleur chez adolescent
(fille ++) Ostéochondrite disséquante: douleur et bloquages chez adulte
jeuneo Douleur non articulaire
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / maligne: métas, myélome (cf item 154)
Neuroalgodystrophie: rechercher traumatisme / grossesse ++ si femme (item 221)
Ostéonécrose aseptique du condyle fémorale (OACF): évoquer +++ (item bonus)
Tendinites: fréquentes ! / douleur reproduite à la palpation appuyée du tendon
→ tendons rotulien / quadricipital / de la patte d’oie Autres: kyste poplité (diagnostic ≠ de TVP) / hygroma du genou
(bourse mécanique) Etiologies à évoquer chez l’enfant
o Horaire inflammatoire Tumeurs: ostéome ostéoïde / sarcome d’Ewing / hémopathie (cf item
154) Infections: ostéomyélite aiguë / ostéoarthrite septique (NN) Rhumatisme: spondylarthropathie juvénile (G) / arthrite chronique
juvénile (F)o Horaire mécanique
Maladie d’Osgood-Schlatter: !! fréquent / adolescent 10-14ans / sportif ++ / atteinte CC douleur antérieure / déformation tubérosité tibiale « en bosse »
- Douleur de cheville
Diagnostic positif
o Examen clinique Terrain: sexe / age / poids / atcd / traitement / profession / sport ++ Signes fonctionnels
Douleur: installation / évolution / siège / horaire / intensité Signes associés: fièvre / boiterie à la marche Retentissement fonctionnel: périmètre de marche / instabilités
Signes physiques Examen de la cheville (bilatéral / comparatif)
Inspection: déformation / statique / s. inflammatoires Palpation: reliefs osseux (malléoles +++) / tendons /
ligaments Mobilités: flexion-extension et varus-valgus forcés /
rotations Examen général
Examen du genou +++ / insuffisance veineuse ou artérielle
Examen neurologique completo Examens complémentaires
Radiographies: non systématiques (cf critères d’Ottawa: item 257) Autres examens: échographie / IRM si tendon / ponction si fièvre, etc.
Diagnostic étiologique o Douleurs articulaires
Horaire inflammatoire Arthrite infectieuse: rare sauf matériel ou fracture ouverte Arthrite rhumatismale: spondylarthropathie ++ / PR / sarcoïdose Arthrite micro-cristalline: goutte ++ / chondrocalcinose
Horaire mécanique Traumatisme +++ : entorse de cheville bénigne ou grave (cf
item 257) Arthrose de la cheville: rare / le plus souvent sur séquelle
d’entorseo Douleurs non articulaires
Tumeurs osseuses: ostéome ostéoïde / métastases / myélome Neuroalgodystrophie: secondaire à une entorse de cheville ++ Ostéonécrose du dome calcanéen (astragalien) / sur trauma en inversion Ténosynovite: extenseurs / m. fibulaires latéraux / tendon calcanéen ++
Item 307: Douleur et épanchement articulaire. Arthrite d’évolution récente
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Objectifs CNCI
- Devant une douleur ou un épanchement articulaire, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents- Devant une arthrite d’évolution récente, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinentsRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national:. COFER: item 307
- Horaire: inflammatoire / mécanique- Signes inflammatoires / dérouillage- Mobilités / raideur / enthésopathies- Rechercher des s. extra-articulaires- Macro / cyto / cristaux / bactério- c. < 1000/mm3 = mécanique- c. > 2000/mm3 = inflammatoire
- Ex. bilatéral / corps entier
- Prise de la température- Radiographies standards F/P- Ponction articulaire- Penser arthrite septique
- Généralités
Définitions o Arthropathie = toute pathologie touchant une articulationo Arthrite = inflammation de l’articulation (= épanchement inflammatoire)o Mono-arthrite = 1 A° / oligo-arthrite = 2-3 A° / polyarthrite: ≥ 4 A°o Arthrite aiguë si < 15 jours – subaiguë si 15J-3M – chronique si > 3 mois
- Etiologies
Arthropathies avec épanchement inflammatoire = arthrites +++ o Arthrites infectieuses (septiques) : pyogènes / tuberculose / gonococcique (cf
item 92)o Arthrites micro-cristallines: goutte / chondrocalcinose / hydroxyapatite (cf item
225)o Arthrites rhumatismales (inflammatoires)
Connectivites: polyarthrite rhumatoïde (cf item 121) / lupus (cf item 117)
Spondylarthropathies: SPA (cf item 182) / arthrite réactionnelle / psoriasis
Vascularites: purpura rhumatoïde / périartérite noueuse / cryoglobulinémie
Arthropathies avec épanchement mécanique o Arthrose: cf item 57o Lésions méniscales: cf item 257o Neuroalgodystrophie: cf item 221 o Ostéonécrose aseptique: cf item bonuso Autres: ostéochondrite de croissance, etc.
Arthropathies avec épanchement hémorragique = hémarthrose
o Etiologies traumatiques (++): fracture ou entorse graveo Troubles de l’hémostase: hémophilie / Willebrand / AVK (cf item 339)o Arthropathies: arthrose desctructrice rapide / chondrocalcinoseo Pathologies synoviales: ostéochondromatose, synovite villo-nodulaire
- Orientation diagnostique
Examen clinique o Interrogatoire
Sexe et âge (F jeune = LED / H jeune = SPA / F âge moyen = PR, etc) Antécédents: familiaux (SPA/PR, etc) / personnels (porte d’entrée..) Traitement: AVK / corticoïdes / immuno-suppresseur / antibiotique Anamnèse
Date et circonstances d’apparition / facteur déclenchant Atcd d’épisodes similaires +++ / caractère fixe ou migrateur !! arthrite aiguë si < 15J – subaiguë si 15J-3M – chronique si >
3Mo Examen articulaire (6)
!! Examen bilatéral et comparatif de toutes les articulations (PMZ) Topographie
Atteinte bilatérale et symétrique: distale = PR / proximale = PPR
Atteinte asymétrique = spondylarthropathie / infectieux / micro-cristalline
1 A° = monoarthrite / 2-3 A° = oligoarthrite / ≥ 4 A° = polyarthrite
Douleur Siège et irradiations / intensité / réponse aux antalgiques-AINS
+++ Horaire: mécanique (à l’activité) / inflammatoire (nocturne)
Epanchement: installation / évolution / retentissement fonctionnel ++ Signes inflammatoires locaux: rougeur / châleur / douleur Raideur et dérouillage matinal: en faveur d’une arthrite si > 30min Mobilités actives et passives: restriction en faveur d’une arthrite
o Recherche de signes extra-articulaires généraux: fièvre (PMZ) / AEG / ADP cutanés: purpura ++ / érythème (noueux / malaire) / nodules (PR /
PAN) cardio-vasculaires: endocardite / péricardite / MTEV / IAo (SpA) respiratoires / ORL: asthme / pleurésie / angine / ADP médiastinale uro-néphro: hématurie / protéinurie / IU / IST digestifs: diarrhée / douleur abdominale / dysphagie ophalmo: sécheresse / conjonctivite / uvéite / épisclérite neurologiques: neuropathie périphérique / atteinte centrale
Examens complémentaires o Radiographies standards
Avant la ponction articulaire / bilatérales / comparatives / F+P Des articulations atteintes +/- bassin et pied (SPA) / thorax Signes d’arthrite
Pincement diffus de l’interligne articulaire
Déminéralisation épiphysaire sous-chondrale Erosions épiphysaires +/- géodes d’ostéolyse Remarque: !! signes d’arthrite le plus souvent absents à la phase
aiguë Signes d’arthrose
Pincement localisé de l’interligne articulaire Ostéocondensation sous-chondrale Ostéophytose +/- géodes d’hyperpression
Signe d’épanchement Tuméfaction des parties molles (que si grande abondance)
o Ponction articulaire (PMZ) Modalités
Après antisepsie +/- sous écho ou radioguidage +/- sous AL (pommade)
Examens cytologique / bactériologique / micro-cristaux / biochimie (protéines)
Résultats (5)
liquide mécanique liquide inflammatoire
macroscopique citrin ou clair visqueux
citrin ou purulent
fluide
cytologie
c. < 1000/mm3
PNN < 50%
c. > 2000/mm3
PNN > 50%
biochimie protéines < 40 g/L protéines > 40g/L
cristaux toujours absents si (+) = arthrite μ-cristalline
bactériologie toujours négatif si (+) = arthrite infectieuse
o +/- selon orientation étiologique Bilan biologique standard
NFS-P et bilan inflammatoire: VS-CRP Bilan rénal: iono sg / urée/ créatinine Uricémie (si arthropathie micro-cristalline)
Bilan infectieux Hémocultures: en urgence pour toute arthrite fébrile ECBU / prélèvements locaux (cutanés / ORL, etc) Sérologies: ASO / VIH / VHB-VHC, etc.
Bilan immunologique Pour PR: FR et Ac anti-CCP Pour LED: AAN +/- anti-DNA natifs et anti-ANS
Pour SpA: HLA B27 Pour vascularite: ANCA Pour tous: exploration du complément (C3-C4-CH50)
Biopsies et examen histologique Cutanée (connectivite) / salivaire (Gougerot) / synoviale
(arthrite), etc. Diagnostics différentiels
o d’un épanchement articulaire Hygroma (= bursite): inflammation de la bourse séreuse péri-articulaire Tuméfaction synoviale isolée: pannus (dans PR) / tumeur synoviale Lésion cutané = érysipèle ++
o d’une arthrite inflammatoire Arthropathies non inflammatoires:
Arthrose +++ : poussée arthrosique cliniquement inflammatoire !
Autres: Pierre-Marie-Foix / diabète / acromégalie.. / Gardenal® Pathologies musculaires: myosite (inflammatoire / infectieuse /
toxique / iatrogène) Néoplasies: myélome / leucémie aiguë / métastases osseuses
- Diagnostic étiologique
Clinique Paraclinique
Arthrite septique
Mono-arthrite aiguë Fièvre / AEG / sepsis Rechercher porte
d’entrée (PMZ)
Liquide inflammatoire non stérile
Bilan inflammatoire positif
Bilan infectieux en urgence
Polyarthrite rhumatoïde
Poly-arthrite subaiguë / chronique
Bilatérale / symétrique / distale / nue
Pannus / nodules / IPD épargnés
Radios négatifs au début (sauf M5)
Immuno: anti-CCP +++ / FR / AAN
Spondylarthrite ankylosante
Homme jeune / atcd familiaux
Sacro-iliite (« sciatique tronquée »)
Enthésopathie: rachis + talalgie
Radio du bassin (4) / rachis (3)
Immuno: HLA-B27
Rhumatisme psoriasique
Oligo-polyarthrite subaiguë
Asymétrique / IPD atteints
Radio: érosions + ostéophytose
Bio: HLA B27 si forme axiale
Psoriasis cutané à rechercher
Goutte Mono-arthrite aiguë Hallux / genou / cheville
Hyperuricémie (> 420μM)
micro-cristaux d’urate monosodique
Chondrocalcinose
Oligo-arthrite aiguë asymétrique
récidivante / poignets / genou
Calcifications aux radiographies
micro-cristaux de PPC
Lupus érythémateux disséminé
Poly-arthrite aiguë ou subaiguë
Fixe / symétrique / mains et genous
extra-articulaire: cutanée, rénale
VS ↑ / CRP = N / complément ↓
Immuno: AAN / anti-DNA
Périartérite noueuse
Poly-arthrite subaiguë Myalgie /
mononeuropathie..
Biopsie cutanée (pas de PBR !)
Sérologie VHB
Purpura rhumatoïde
Poly-arthrite bilatérale / symétrique
Enfant / purpura vasculaire / fièvre
Bilan rénal / IgA sérique PBR: dépôts mésangiaux
d’IgA
Plan- Ostéonécrose aseptique– Ostéochondrite disséquante
Objectifs CNCI- Item bonus: intervient dans fractures (C°) et douleur des articulationsRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Polycopié national:. COFER: item 306
- Ostéonécrose < 10mm = ostéochondrite- Alcool / corticoïdes / fractures /
- Horaire mécanique- IRM pose le diagnostic- Décharge absolue ≥ 6S
drépanocytose- Liseré / ostéocondensation / aplatissement- Liseré hypoT1 / nécrose hypoT2
- Ostéonécrose aseptique
Définition o Ostéonécrose = mort osseuse par ischémie. Elle peut être secondaire:
à une cause systémique (ostéonécrose de hanche ++) à une cause mécanique (ostéonécrose de genou ++)
o !! Remarques Par définition: ostéonécrose concerne l’épiphyse (sinon: infarctus
osseux) Si ostéonécrose < 10mm: on parle d’ostéochondrite disséquante (cf
infra) Etiologies
o Troubles lipidiques (emboles graisseux) Ethylisme +++ (aigu et chronique) Corticoïdes (fortes doses) Dyslipidémie / pancréatite (!) / IRC Maladie de Cushing / lupus / grossesse
o Mécaniques / traumatiques Fractures (ex: col du fémur en coxa vara pour OATF) Compression mécanique (ex: gonarthrose) Microtraumatismes répétés (ex: os du carpe)
o Autres étiologies Hémoglobinopathie: drépanocytose ++ Infection: VIH (par virus per se et antirétroviraux) Maladie de surcharge (lysosomiales: M. de Gaucher)
o Remarque: pathologies associées (mais non causales) Hyperuricémie / goutte / diabète
Diagnostic o Examen clinique
Quelle que soit la localisation Douleur d’horaire mécanique / aspécifique Instalation aiguë voire brutale +++ Impotence fonctionnelle / boiterie Limitations des mobilités articulaires
Formes cliniques Ostéonécrose de la tête fémorale (OATF) Ostéonécrose du condyle interne au genou Ostéonécrose de la tête humérale à l’épaule Ostéonécrose des os du carpe
o Examens complémentaires Pour diagnostic positif
Radiographies standards et stades évolutifs stade 1 = radiographie normale (apparition tardive: IRM
++) stade 2 = déminéralisation et ostéocondensation
hétérogène en regard stade 3 = liseré radiotransparent sous-chondral (en
« coquille d’oeuf ») stade 4 = applatissement de la tête / méplat voire
effondrement stade 5 = arthrose secondaire stade 6 = destruction totale de la tête
IRM +++ !! Systématique devant douleur mécanique sans arthrose
à la radio Signe pathognomonique: liseré en hyposignal T1 de
corticale à corticale Autres: hyposignal T2 de la nécrose / oedème péri-
lésionnel en hyperT2 Autres
TDM: uniquement pour suivi / affaissement et fracture de l’os
Scinti: hyperfixation de la nécrose non spécifique: aucun intérêt si IRM
Pour diagnostic étiologique EAL: CT-HDL-LDL et TG (cf dyslipdémie) NFS (VGM) et BHC (GGT) (cf éthylisme) Sérologie VIH (avec accord): systématique ! EP de l’Hb / AAN et anti-DNA: sur point d’appel Glycémie et uricémie (bilan du terrain)
Complications o Fractures: affaissement de l’épiphyse / perte de congruence articulaireo Arthrose: évolution de la déformation: arthrose de progression rapide +++o Autres: infection du segment nécrosé / ostéochondromatose
Traitement o Mise en condition: hospitalisation selon contexte socio-familialo Mise en décharge +++ : décharge absolue du membre pendant 6 semaineso Tt symptomatique: antalgique adapté à la douleur (paracétamol +/- AINS)o Tt des facteurs étiologiques ++ : arrêt alcool ou corticoïdes, etc.o Tt chirurgical: si C°: décompression, ostéotomie, reconstruction de la tête…o Kinésithérapie: apprentissage béquillage / rééducation au décourso Mesures associées: HBPM (cf décharge) / adaptation professionnelle, etc.o Surveillance: Cs de contrôle à 6S avec radiographies
- Ostéochondrite disséquante
Définition o Nécrose osseuse épiphysaire (// ostéonécrose aseptique)o mais fragment nécrosé (séquestre) < 10mm
Diagnostic o Examen clinique
Asymptomatique +++ / à tout âge mais souvent entre 10-20ans Signes aspécifiques: douleur mécanique / accrochages / blocages
articulaires Formes cliniques
Genou: condyle fémoral interne (portion inféro-externe) +++ Cheville: face supérieure du talus (= astragale) Autres: condyle huméral / face interne de la rotule, etc.
o Examens complémentaires Radiographies standards
Lacune sous-chondrale avec séquestre dedans: aspect « d’os dans l’os »
Si rupture: séquestre libre dans articulation IRM +++
Liseré en hyposignal T1 (// ostéonécrose) +/- oedème péri-lésionnel
Séquestre visible dans l’image lacunaire ou articulation si rompu
Arthroscanner Bilan pré-thérapeutique: recherche rupture du cartilage +/-
séquestre Evolution
o !! Si lacune (« niche ») non rompue (recouverte par cartilage): asymptomatique +++
o Si rupture de la lacune: Migration du séquestre dans l’articulation = blocages (inconstants) Incongruence articulaire: risque évolutif = arthrose +++
Traitement o Immobilisation/décharge: si lacune non rompue / peu symptomatiqueo Tt chirurgical: en cas de rupture et migration du séquestre
→ curetage ou fixation du séquestre / greffe pour réfection lacune, etc.
Item 201: Plaie des parties molles
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Objectifs CNCIEvaluation de la gravité et recherche des complications précoces devant une plaie des parties molles– Identifier les situations d’urgenceRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Aucune - SAT / main dominante / profession - SAT-VAT
– Soins locaux: lavage-parage-suture– ABP: Augmentin® 1gx3 pendant 5J– Morsure = prévention rage / CAR
– Plaie de main = chirurgie– Certificat médical initial
- CAT devant une morsure / plaie
Prise en charge diagnostique o !! toute lésion doit être consignée par écrit dans le dossier: médico-légal
(PMZ)o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: statut vaccinal tétanos et rage (PMZ) / profession Anamnèse: animal responsable (connu ?) / date et heure de la
plaie Signes fonctionnels: fièvre / douleur / éruption
Examen physique Inspection de la blessure: localisation / profondeur (!!
photographie) Rechercher complications: cutanée / nerveuse / vasculaire /
tendineuse → exploration chirurgicale si plaie profonde ou plaie de main
(PMZ)o Cas particulier à connaître: examen devant une plaie de la main (5)
A l’interrogatoire Main dominante +++ / profession / loisirs (et niveau) / SAT Heure du dernier repas (puisque exploration chirurgicale) Tabagisme: cf anesthésie et surtout mauvais facteur pronostique
de cicatrisation Examen neurologique: testing moteur / territoire sensitif électif (zone
autonome) n. ulnaire: écarter les doigts (et pince I-V) / pulpe du V n. radial: relever le poignet / dos de la 1ère commissure n. médian: pince pouce-index / pulpe du II n. collatéraux des doigts: sensibilité de l’hémipulpe
homolatérale (test de Weber) Examen tendineux
fléchisseur profond: flexion P3 sur P2 avec P1 et P2 bloquées fléchisseur superficiel: flexion P2 sur P1 avec P1 de tous les
doigts bloqués Examen vasculaire
Pouls capillaire / châleur / temps de recoloration pour chaque doigt
Pour artère collatérale du doigts: piquer l’hémipulpe homolatérale
Examen articulaire Exploration au bloc indispensable +++ (PMZ) Recherche une effraction de la capsule articulaire
o Examens complémentaires Radiographie: pour rechercher une dent incluse / une lésion ostéo-
articulaire Prélèvements locaux: systématiques si plaie profonde / pour examen
bactério Hémocultures: seulement si fièvre, lymphangite ou ADP loco-
régionales Bilan préopératoire (si main ++): consultation d’anesthésie / NFS-P /
TP-TCA Prise en charge thérapeutique
o Soins locaux Lavage abondant à l’eau ou sérum physiologique / rinçage Antisepsie: désinfection par antiseptique (Bétadine® ou Dakin®) Parage (+/- exploration si plaie profonde): excision des tissus souillés Cicatrisation dirigée ++ : si plaie de main / profonde / infectée / vue >
24h o !! Cas particulier d’une plaie de main: exploration chirurgicale systématique
(PMZ) Au bloc / sous AG ou ALR / après infoP sur toute lésion retrouvée Lavage et antisepsie initiale / parage: exerèse des tissus souillés Exploration (4): lésions tendineuses / vasculaires / neurologiques /
articulaires Recherche et ablation d’éventuels corps étrangers / suture (cicatrisation
si infection)o Antibioprophylaxie (+++)
Indications: plaie de la main / morsure profonde / morsure humaine / de chat..
Modalités: amoxicilline – acide clavulanique (Augmentin®) 3x1g/J pendant 5 jours
o Prévention du tétanos (cf item 103)
morsure = plaie majeure
Vaccination complète
rappel < 5 ans Rienrappel = 5-10 ans Rappelrappel > 10 ans Rappel + Ig
Vaccination absente ou incomplète Vaccin + Ig
o Prévention de la rage CAT pour la victime
Dans tous les cas: orienter le patient vers un centre anti-rabique (CAR; PMZ)
En cas de morsure profonde d’un animal inconnu ou suspect / au CAR ++
Sérothérapie: Ig anti-rabique Vaccination: injection à J0-J7-J21 en IM
CAT pour l’animal: surveillance vétérinaire obligatoire Rédaction de 3 certificats écrits obligatoires à J0 / J7 / J14 Si animal déclaré sain à J14: interrompre la vaccination Si symptômes évocateurs: sacrifice de l’animal (et tête à
Pasteur) Au décours si plaie de la main
o Immobilisation postop par orthèse o Rééducation: kinésithérapie +++
Rédaction d’un certificat médical initial o NPO le certificat descriptif: valeur médico-légale +++ (PMZ)o Si déficit sensitif ou moteur: information du patient et noter dans le dossier
tem 207: Infection aiguë des parties molles (abcès, panaris, phlegmon des gaines)
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PlanA. Panaris
B. PhlegmonObjectifs CNCI- Diagnostiquer une infection aiguë des parties molles (abcès, panaris, phlegmon des parties molles)– Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en chargeRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Staph. aureus > SGA > E. Coli– Stade inflammatoire / collecté– Rechercher des complications– Panaris inflammatoire: antiseptique– Panaris collecté: chirurgie– Education du patient (AINS) / AT– Douleur du cul-de-sac proximal – Position irréductible en crochet– Prélèvements multiples / laisser ouvert– ABT après le bloc: Augmentin
- Porte d’entrée (chercher/Tt)– Facteurs favorisants (ID)– SAT-VAT / prises (AINS)– Prise de la température– Ex. bilatéral et comparatif– Prélèvements bactério /bloc– Kinésithérapie précoce – Consultation de contrôle 48H– Phlegmon = chirurgical
A. PANARIS
- Généralités
Définition o Panaris = infection aiguë primitive des tissus mous d’un doigt
Facteurs favorisants o Immuno-dépression: diabète / éthylisme chronique / toxicomanieo Prise médicamenteuse: AINS / corticothérapie / immunosuppresseur
Physiopathologie o Porte d’entrée (PMZ)
Etiologies traumatiques +++ : piqûre, écharde, manucure, etc. Etiologies dermatologiques: périonyxis, eczéma..
o Germes Staphylocoque aureus (70%) / SGA / entérobactéries (E. Coli) !! germes saprophytes de la main non pathogènes (staph. epidermidis)
o Stades infectieux (3) 1. Stade inflammatoire (= « phlegmasique ») 2. Stade collecté 3. Stade compliqué (phlegmon / fistulisation / arthrite / ostéite)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: ID: diabète / main dominante / profession / SAT (PMZ) Prises: AINS / corticoïdes / ABT / éthylisme chronique Anamnèse: ancienneté / évolution / notion de traumatisme Signes fonctionnels
Stade inflammatoire douleur modérée spontanée / diurne uniquement pas de signes généraux (patient apyrétique) +++
Stade collecté douleurs intenses / pulsatiles / insomniantes signes généraux: fièvre / tachycardie
o Examen physique Prise des constantes: température / FC-PA / FR-SpO2 (PMZ) Examen de la main
!! examen bilatéral et comparatif (PMZ) Stade inflammatoire: signes inflammatoires locaux (rougeur /
châleur) Stade collecté: collection + signes régionaux (ADP
épitrochléenne / lymphangite) Stade compliqué: idem + fistulisation / ostéite / arthrite /
phlegmon / tendons Examen général
Orientation étiologique: rechercher une porte d’entrée +++ (PMZ)
Retentissement: rechercher des complications locales / générales (sepsis)
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif: AUCUN, il est clinique o Pour évaluation du retentissement
NFS-CRP: recherche syndrome inflammatoire biologique / hyperleucocytose
Radiographie standard: signes d’ostéite ou d’arthrite +++ / corps étranger
o Pour diagnostic étiologique Prélèvements bactério: systématiques si panaris collecté / multiples /
per-opératoires Bilan du terrain: si récidivant = glycémie / sérologie VIH (PMZ)
o Pour bilan pré-thérapeutique Bilan pré-opératoire: Cs anesthésie +/- TP-TCA, Gp-Rh-RAI, etc.
Formes topographiques o Panaris cutanés
Panaris péri-unguéaux et sous-unguéaux +++ (> 70% des cas) « Panaris en bouton de chemise » : communique avec les parties molles
sous-cutanéeso Panaris sous-cutanés
Panaris pulpaires ++ (P1/P2) Panaris de la face dorsale des doigts (P1/P2): Risque de diffusion
septique
- Evolution
Evolution naturelle o Favorable dans la grande majorité des cas sous traitement si bien conduit
Complications o Complications aiguës
= extension de l’infection aux tissus de voisinage à la peau (fistulisation) / à l’articulation (arthrite) / à l’os (ostéite) aux gaines (phlegmon) / aux tendons (nécrose) / aux tissus mous
(cellulite)o Complications tardives
dystrophie unguéale / raideur et séquelles fonctionnelles récidive +++ (!! rechercher facteurs favorisants sous-jacents)
- Traitement
Prise en charge o Ambulatoire si Tt médicamenteuxo Hospitalisation si Tt chirurgical
Tt médical o Indication: en 1ère intention devant panaris au stade inflammatoire (=
phlegmasique)o Antiseptique: pansements et bains antiseptiques pluri-quotidiens +++o Tt symptomatique: antalgiques +/- antipyrétiques si fièvreo !! Remarques
Pas d’antibiothérapie = « 0″ au dossier si ABT sur panaris inflammatoire…
!! Si Tt médical d’un panaris phlegmasique: consultation obligatoire à +48H
Tt chirurgical o Indications
Stade inflammatoire: si échec du Tt médical à 48h (Cs de contrôle) Stade collecté ou compliqué: Tt chirurgical d’emblée +++
o Modalités 1er temps exploratoire puis parage: excision de tous les tissus nécrosés Lavage abondant au sérum φ / prélèvements locaux pour bactério
(PMZ) Tt étiologique: recherche et ablation d’un corps étranger +++ Cicatrisation dirigée et immobilisation transitoire du doigt en position
de fonctiono Remarque
ABT inutile si excision bien faite: le Tt est chirurgical sauf: ID / valve cardiaque / nourrisson / pasteurellose..
Mesures associées o Vérifier statut vaccinal anti-tétanique +/- SAT/VAT (PMZ)o Arrêt de travail si profession liée à la restauration (médico-légal !) o Education du patient: hygiène des mains / pas d’AINS +++o Rééducation: kiné précoce si phlegmon / lutte contre enraidissement (PMZ)
Surveillance o !! En cas de panaris phlegmasique traité par antiseptiques: Cs contrôle à 48H
(PMZ)o Clinique: douleur / cicatrisation / signes inflammatoires locaux / signes
générauxo Paraclinique: radio si ostéite ou arthrite / NFS-CRP si signes généraux
B. PHLEGMON DES GAINES
- Généralités
Définition o Phlegmon = ténosynovite = infection d’un espace anatomique de la maino → Gaines synoviales des tendons fléchisseurs ou espaces celluleux
Physiopathologie o Inoculation
Primitive = directe: morsure / plaie septique / iatrogène Secondaire = sur foyer infectieux local (panaris ++, cellulite)
o Germes Idem panaris: staph. aureus +++ / SGA / entérobactéries
o Stades infectieux +++ Idem panaris: phlegmon inflammatoire / collecté / compliqué En pratique: tout phlegmon établi est collecté (donc chirurgical)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: ID: diabète / main dominante / profession / SAT (PMZ) Prises: AINS / corticoïdes / ABT / éthylisme chronique Anamnèse: ancienneté / évolution / notion de traumatisme Signes fonctionnels
Stade inflammatoire: douleur diurne / pas de fièvre Stade collecté: douleur insomniante pulsatile / fièvre
o Examen physique Prise des constantes: température / FC-PA / FR-SpO2 Examen de la main
!! examen bilatéral et comparatif (PMZ) Stade inflammatoire
Douleur à la palpation du cul-de-sac proximal de la gaine +++
Douleur à l’extension passive des doigts / signes inflammatoires modérés
Stade collecté Main en pronation et crochet irréductible du doigt +++ Signes loco-régionaux: oedème ++ / ADP / lymphangite
Stade compliqué = nécrose du tendon Rupture tendineuse = disparition du crochet (et du
doigt..) Examen général
Orientation étiologique: rechercher une porte d’entrée +++ (PMZ)
Retentissement: rechercher des complications locales / générales (sepsis)
Examens complémentaires o Pour diagnostic positif: AUCUN, il est cliniqueo Pour évaluation du retentissement
NFS-CRP: syndrome inflammatoire / hyperleucocytose Hémocultures: systématiques dès que T ≥ 38.5°C
Radiographies ++ : recherche ostéite / arthrite / corps étrangero Pour diagnostic étiologique
Prélèvements bactériologiques: systématiques / multiples / au bloc (PMZ)
Bilan du terrain: si récidivant = glycémie / sérologie VIHo Pour bilan pré-thérapeutique
Bilan pré-opératoire: Cs anesthésie +/- TP-TCA, Gp-Rh-RAI, etc. Formes topographiques
o Phlegmon de la gaine digito-carpienne radiale Attitude en crochet du pouce / forme la plus fréquente
o Phlegmon des gaines des doigts médians Le plus souvent: medius / index Inflammation au niveau de la paume et crochet du doigt concerné
o Phlegmon de la gaine digito-carpienne ulnaire Crochet de D5 et signes inflammatoires au bord ulnaire
o Phlegmon à bascule Rarement, existence d’une communication entre les 2 gaines digito-
carpiennes → passage du phlegmon entre gaine du I et du V
- Evolution
Evolution naturelle o Favorable sous traitement si bien conduit (= chirurgie)
Complications o Complications aiguës
= extension de l’infection aux tissus de voisinage à la peau (fistulisation) / à l’articulation (arthrite) / à l’os (ostéite) aux gaines (phlegmon) / aux tendons (nécrose) / aux tissus mous
(cellulite)o Complications tardives
dystrophie unguéale / raideur et séquelles fonctionnelles récidive +++ (!! rechercher facteurs favorisants sous-jacents)
- Traitement
Prise en charge o !! Urgence chirurgicale / pronostic fonctionnel engagéo Hospitalisation en urgence / en chirurgie orthopédiqueo Pose VVP / patient maintenu à jeun / Cs anesthésie
Tt chirurgical (PMZ) (6) o !! Systématique et en urgence quelque soit le stade du phlegmon o Mise à plat de la gaine o Prélèvements bactériologiques per-opératoires ++o Lavage abondant (cathlon / sérum + bétadine)
o Excision des tissus nécrosés +/- synovectomie / ablation d’un corps étranger ++
o Cicatrisation dirigée (plaie laissée ouverte ou fermeture a minima) o Immobilisation du doigt en position de fonction
Tt médicamenteux o Tt symptomatique: antalgique-antipyrétique en IVo Antibiothérapie +++
En probabiliste après les prélèvements peropératoire effectués puis II adaptée à l’ABG: Augmentin® IV puis PO (pristinamycine si
allergie) !! Si morsure animale: cyclines PO pendant 10J (pour pasteurellose)
Mesures associées o Kinésithérapie: rééducation précoce / lutte contre enraidissement (PMZ)o Vérifier statut vaccinal anti-tétanique +/- SAT/VAT (PMZ)o Arrêt de travail si profession liée à la restauration (médico-légal !)o Education du patient: hygiène des mains / pas d’AINS +++
Surveillance o Clinique: douleur / signes inflammatoires locaux / cicatrisation dirigéeo Paraclinique: NFS-CRP / radiographie si C° ostéo-articulaire
Item 237: Fractures chez l’enfant: particularités épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques
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PlanA. PARTICULARITÉS CHEZ L’ENFANT
- Types de fracture spécifiques- Spécificités de prise en chargeB. FRACTURES DE LA PALETTE HUMÉRALE– Généralités- Diagnostic- Evolution- Traitement
Objectifs CNCI- Expliquer les particularités épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques des fractures de l’enfant, en insistant sur celles qui sont liées à la croissance
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national: item 237
- Classification de Salter et Harris- Epiphysiodèse post-traumatique- Métaphysaire = en motte de beurre- Diaphysaire = bois vert ou plastique- Fracture supra-condylienne de l’EIH- Classification de Lagrange et Rigault- Nerf médian / a. brachiale (pouls)- Réduction puis immobilisation
- Ex. bilatéral et comparatif- Radio de contrôle à + 6M- Prise de la température (OM)- Autorisation parentale écrite- Lésions associées- Informer les parents / noter- Contrôle pré/post-réduction- Plâtre: éducation des parents- Pas de Kiné / pas d’HBPM
A. PARTICULARITÉS DES FRACTURES CHEZ L’ENFANT
- Types de fractures spécifiques de l’enfant
Fractures épiphysaires (décollements épiphysaires) (20%) o = fracture au niveau du cartilage de croissance (chondro-épiphyse)o Classification de Salter et Harris
de la moins grave à la plus grave
Type I
Décollement épiphysaire pur Pas de trait de fracture +++ (!! radio
normale) Pronostic excellent → Tt orthopédique
Type II
Décollement épiphysaire partiel Trait de fracture métaphysaire = extra-
articulaire Pronostic bon → Tt orthopédique
Type III
Décollement épiphysaire partiel Trait de fracture trans-épiphysaire =
articulaire Pronostic bon si réduction parfaite → Tt
chirurgical
Type IV
Pas de décollement épiphysaire Trait de fracture trans-métaphyso-
épiphysaire
Pronostic réservé → Tt chirurgical
Type V
Compression du cartilage de croissance Pas de trait de fracture à la radiographie
+++ Pronostic grave / diagnostic rétrospectif
++
o Complication = épiphysiodèse post-traumatique +++ = blocage de la croissance par pont osseux entre méta et épiphyse Epipysiodèse périphérique: trouble statique avec déviation angulaire Epiphysiodèse centrale: inégalité de longueur des membres
o CAT → radiographie à 6 mois pour dépistage indispensable (PMZ) Fractures métaphysaires
o Fractures en motte de beurre Définition
Fracture-tassement par impaction de la diaphyse dans la métaphyse
(car métaphyse moins résistante que la diaphyse pendant la croissance)
Diagnostic Clinique
Palpation d’un bourrelet osseux / extrémité inférieure du radius ++
Radiologique Image condensée en regard d’une soufflure de la
corticale Travées osseuses métaphysaires en « bouées
circonférentielles » Evolution et traitement
Pronostic excellent: fracture stable / cartilage de croissance respecté
Tt orthopédique seulement: manchette ou botte plâtrée pendant 3 semaines
Fractures diaphysaires o Fractures en bois vert
Définition Fracture d’une seule corticale avec rupture périostée associée Par contrainte en hyperflexion: l’autre côté est intact ++
Evolution et traitement Tt orthopédique seulement: réduction puis immobilisation Bon pronostic / complication: déplacement secondaire
o Déformation plastique Définition
Incurvation irréversible sans fracture ni rupture périostée Irréversible / post-traumatique / localisation = ulna ++
Evolution et traitement
Correction spontanée sans réduction avec la croissance (si <12ans)
Réduction et Tt orthopédique si âge > 12 ans !! Remarque: lésion de Monteggia
= luxation de la tête radiale associée à une fracture de l’ulna A rechercher systématiquement devant toute fracture isolée de
l’ulnao Fractures sous-périostée (en cheveu)
Fracture de l’os mais le périoste est intact A évoquer devant une boiterie chez un enfant entre 1 et 3ans Trait de fracture peu visible en aigu: refaire radio à J15 « cheveu
diaphysaire » Cas particuliers
o Syndrome de Silvermann = fractures multiples d’âges différents + hématomes sous-périostés → évoquer l’hypothèse d’une maltraitance +++ (cf item 37)
o Fractures pathologiques Fractures sur tumeur osseuse: sarcome / neuroblastome Fracture sur pathologie acquise: rachitisme / ostéoporose sur
immobilisation Fracture sur pathologie congénitale: ostéogénèse imparfaite..
- Spécificités de prise en charge des fractures pédiatriques
Spécificités diagnostiques o Examen du carnet de santé (courbe de croissance +++)o Schéma daté et signé devant toute lésion associée (neuro/vasculaire) (PMZ)o Si pas de trait de fracture radio: prise de la température:
recherche ostéomyélite Spécificités évolutives
o Consolidation constante et rapide de toutes les fractureso Remodelage physiologique: réduction progressive et spontanée des cals
vicieuxo Syndrome de loge fréquent (!! fendre le plâtre devant toute suspicion: cf item
283)o Pas de complications thrombo-emboliques chez l’enfant pré-pubère (donc pas
d’HBPM)o Si fracture épiphysaire: radio de contrôle à 6 mois pour rechercher une
épiphysiodèse Spécificités thérapeutiques
o Autorisation parentale écrite avant tout traitement (PMZ)o Toujours préférer un Tt orthopédique à un Tt chirurgical lorsque c’est possibleo !! Ostéosynthèse par plaque ou clou formellement CI avant la fin de la
croissance (PMZ)o Education et feuille de surveillance à donner aux parents pour plâtre (PMZ)o Kinésithérapie inutile (voire nuisible: risque d’enraidissement)o Pas d’HBPM (puisque pas de complications thrombo-emboliques)o Radiographie de contrôle à J8 systématique pour rechercher un déplacement
secondaireo Délais de consolidation
fracture métaphysaire = 4-5S (poignet ++) fracture diaphysaire = 6-8S (fémur et jambe ++) fracture épiphysaire = 3S
B. FRACTURES DE LA PALETTE HUMÉRALE CHEZ L’ENFANT
- Généralités
Définition o Fractures métaphyso-épiphysaire de l’extrémité inférieure de l’huméruso Types de fractures de la palette humérale
extra-articulaires = supra-condyliennes +++ (65%) articulaires = de l’épitrochlée (20%) / des condyles
Physiopathologie o Traumatisme indirect +++ (95%): chute sur la paume / coude en
hyperextension → déplacement postérieuro Par traumatisme direct: rare / chute en arrière → déplacement antérieur
Classification des fractures supra-condyliennes o = classification de Lagrange et Rigault
Stade Io Fracture non déplacée / en bois vert (cf
supra)
Stade IIo Déplacement postérieur minime (périoste
intact)
Stade III
o Déplacement postérieur avec translation (périoste intact)
Stade IV
o Déplacement majeur avec perte de contacto Rupture du périoste postérieur (50% des cas)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: carnet de santé (5) / main dominante Prises: médicamenteuse / !! heure du dernier repas Anamnèse: heure / circonstances / mécanisme lésionnel Signes fonctionnels
Douleurs à la face postérieure du coude Impotence fonctionnelle totale du membre supérieur
Craquement audible lors du traumatismeo Examen physique
!! Examen bilatéral et comparatif / NPO poignet-épaule (PMZ) Signes positifs (déplacement postérieur)
Inspection Attitude typique avec coude demi-fléchi en pronation Elargissement antéro-postérieur (saillie de l’olécrâne) Raccourcissement de l’avant-bras
Palpation Douleur exquise à la palpation de la palette humérale Repères osseux du coude conservés +++ (épicondyles-
olécrâne) Conservation de la mobilisation passive du coude (!!
après antalgie) Recherche des lésions associées (PMZ)
!! A rechercher et noter par écrit dans le dossier avant toute réduction
Neurologiques: compression du n. médian (rarement n. radial et n. ulnaire)
Musculaires: contusion / incarcération / section du m. brachial antérieur
Vasculaires: atteinte de l’artère humérale (< 5%): palpation des pouls
Cutanées: fracture ouverte exceptionnelle (Cauchoix I)o !! Devant toute lésion associée: obligation médico-légale
Schéma daté et signé / information des parents avant la réduction (PMZ)
Examens complémentaires o Radiographies standards: coude face + profil +/- 3/4
Trait de fracture De face: sus-articulaire (extra-articulaire) / supra-condylien De profil: oblique en bas et en avant / rupture sablier
radiologique ++ Déplacement
Déplacement postérieur +++ / rechercher rotation interne Recherche de lésions associées
Autres fracture / hématome, etc.o Pour bilan pré-thérapeutique
Bilan pré-op si indication chirurgicale: Cs anesthésiste +/- bilan bio !! information éclairée des parents accord écrit avec tout Tt (PMZ)
- Evolution
Histoire naturelle o Délai de consolidation = 6 semaines (cf métaphyso-épiphysaire)o Evolution favorable sous traitement dans la majorité des cas
Complications o Complications aiguës
cf lésions associées: compression du nerf médian / lésion de l’artère humérale
o Complications de l’immobilisation Déplacement secondaire
= reproduction du déplacement initial / dépistage par radios répétées
Dans 10% des cas traités par traitement orthopédique simple !! Information des parents sur le risque: médico-légal (PMZ)
Syndrome des loges Oedème et cyanose des extrémités / douleurs / troubles sensitifs Loges de l’avant-bras (!) tendues à la palpation / !! pouls
distaux perçus !! Information des parents sur le risque: médico-légal (PMZ) Sd de Volkman: rétraction ischémique des fléchisseurs:
« griffe » irréductible CAT: ablation du plâtre immédiate et aponévrotomie de
décompressiono Complications tardives
Cals vicieux Par insuffisance de réduction ou déplacement secondaire Déformation en cubitus varus (angle du coude fermé vers le
corps) → résolution spontanée selon la règle du remodelage osseux +
++ Raideur
Moins fréquente chez l’enfant Sur cal vicieux ou rééducation trop intensive (!)
- Traitement
Mise en condition o Hospitalisation / en urgence / en chirurge orthopédiqueo Patient à jeun / bilan pré-opératoire / pose VVPo !! Information et consentement écrit des parents (PMZ)
Tt symptomatique o Tt antalgique: paracétamol en suppositoire o Immobilisation: transitoire du membre supérieur (attelle cotonnée)
Tt orthopédique o Réduction
Au bloc / sous AG / par manoeuvres externes / sous contrôle scopique Traction dans l’axe / correction de la rotation / mise en hyperflexion du
coude !! Contrôle radioscopique pré et post-réduction + clinique (pouls /
nefs) (PMZ)o Immobilisation: 2 possibilités
Méthode de Blount (++): coude en hyperflexion (120°) / écharpe au cou / 4S
Plâtre brachio-antébrachio-palmaire (BABP) / coude à 90° / durée: 6S Tt chirurgical
o Réduction: même modalités que pour un Tt orthopédiqueo Ostéosynthèse
Contention du foyer de fracture par broches: percutanée ou à foyer ouvert
!! Indications limitées chez l’enfant: si stade IV (rupture du périoste) / parfois III
o Immobilisation: par BABP si ostéosynthèse chirurgicale Stratégie thérapeutique
o Fractures supra-condyliennes à déplacement postérieur Stade I: pas de réduction / BABP seul 90° pendant 4S Stade II: réduction / immobilisation par Blount 4S Stade III: réduction / Blount 4S ou ostéosynthèse-BABP 90° 6S Stade IV: réduction / ostéosynthèse-BABP 90° pendant 6S
o Fractures supra-condyliennes à déplacement antérieur déplacée: réduction sous AG / ostéosynthèse / BABP 90° 4S non déplacée: BABP 60° pendant 4S
Mesures associées o Pas de kinésithérapie ou rééduction: risque de raideur chez l’enfanto Pas d’HBPM: pas de risque thrombo-embolique chez l’enfant pré-pubèreo Education des parents: signes d’alerte d’un syndrome de loges (PMZ)o Pas de sport jusqu’à consolidation (en gros 6S)o Mise à jour du carnet de santé de l’enfant
Surveillance o Clinique: signe de syndrome de loges (neuro / pouls / châleur / colorations
extrémités)o Paraclinique: radiographies de contrôle répétées pour déplacement secondaire
→ J8 (PMZ) / J14 / J21 / J45 ou J-fin (en pratique: J7 – J14 – J.fin)
tem 238: Fracture de l’extrémité inférieure du radius chez l’adulte
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une fracture de l’extrémité inférieure du radius chez l’adulteRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Aucune - Poutteau-Colles / Gérard-
Marchand– Main-botte radiale /dos de fourchette– Paresthésies / extension du pouce– Délai de consolidation = 6S – Pseudarthrose / cals vicieux / NAD– Réduction-ostéosynthèse: broches– Immobilisation BABP/manchette 6S
- Ex. bilatéral et comparatif
- Lésions associées (6)– AVK / SAT / main dominante– Retrait immédiat des bagues – Rééducation / kinésithérapie– Education patient sous plâtre
– Bilan de chute / ostéoporose – Surveillance (RTx): S1-S2-S3-S6
- Généralités
Définition o Fractures métaphyso-épiphysaires de l’extrémité inférieure du radiuso Il s’agit du type de fracture le plus fréquent +++
Physiopathologie o Traumatisme à basse énergie +++
Terrain typique = F > 60ans / ostéoporose / sur simple chute de sa hauteur
Fracture par compression-extension = chute en avant Déplacement postérieur de l’épiphyse radiale = bascule
postérieure Ascension de l’épiphyse vers fragment proximal Tassement externe = horizontalisation de la ligne bistyloïdienne
Fracture par compression-flexion = chute en arrière (ou en flexion) Déplacement antérieur de l’épiphyse radiale = bascule
antérieure Ascension et tassement externe (idem fracture en extension)
o Traumatisme à haute énergie Terrain = sujet jeune (25-35ans) / traumatisme violent (chute élevée /
polytrauma) Fracture comminutive +/- éclatement métaphyso-épiphysaire
Classification o Fractures à déplacement postérieur (95%)
Fractures sus-articulaires (2/3) de Pouteau-Colles = trait de fracture transversal / métaphysaire /
simple de Gérard-Marchand = arrachement associé de la styloïde
ulnaire Fractures articulaires (1/3)
Simple = trait de fracture oblique sur cunéus externe du radius Complexe = plusieurs refends articulaires (ex: fracture
marginale en T) o Fractures à déplacement antérieur (5%)
Fractures sus-articulaires de Goyrand-Smith = trait de fracture transversal simple
Fractures articulaires Fracture de Leteneur, fractures comminutives (= éclatement de
l’os)
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd / !! main dominante / profession / autonomie (PMZ) Prises: médicamenteuses (AVK-aspirine) / heure du dernier repas Anamnèse: heure / circonstances de la chute / mécanisme du
traumatisme Signes fonctionnels
Douleurs vives du poignet (postéro-externe si postérieure) Impotence fonctionnelle totale du poignet Craquement audible lors du traumatisme
o Examen physique !! Examen bilatéral et comparatif (PMZ) Prise des constantes
PA-FC / FR-SpO2 / température / Dextro / Glasgow Signes positifs de fracture
Poignet tuméfié typiquement soutenu par main controlatérale Si fracture à déplacement postérieur (PC ou GM)
De profil: aspect typique en « dos de fourchette » De face: aspect typique en « main botte radiale »
translation externe de la main (« en baïonette ») saillie interne de la styloïde ulnaire
Si fracture à déplacement antérieur (GS) Déformation de la face postérieure en « ventre de
fourchette » Mais aussi présence de la main-botte radiale avec saillie
styloïde ++ Palpation
Douleur à la palpation de la styloïde radiale (ascensionée)
Signe de Laugier = horizontalisation de la ligne bistyloidienne
Recherche de lésions associées +++ (6) (PMZ) Cutanées: recherche contusion / ecchymose / ouverture (!!
SAT/VAT) Vasculaires: palpation des pouls (plaie de l’a. radiale
exceptionnelle) Nerveuses: testing du n. médian: sensibilité de l’index et
opposition du pouce Tendineuses: atteinte long extenseur du pouce: vérifier
l’extension du pouce Osseuses: fracture ulnaire associée / os du carpe (scaphoïde et
semi-lunaire) Générales : décompensation de tare / état de conscience /
constanteso Au décours: bilan de chute (PMZ) (cf item 62)
Etiologie: notamment rechercher une hypotension orthostatique +++ Facteurs de risque: FdR intrinsèques et extrinsèques de chute
(iatrogénie ++)
Risque de récidive: évaluation de la marche / tests prédictif (up&go / tinetti, etc)
Evaluation de l’autonomie (gériatrique): nutrition / cognition / dépression, etc
Examens complémentaires o Radiographies du poignet face + profil (+/- de 3/4 si fracture articulaire)
Si fracture de Pouteau-Colles (bascule postérieure simple) Radio de face
Trait de fracture Extra-articulaire / métaphysaire / simple /
transversal Déplacement
Horizontalisation de la ligne bistyloïdienne Tassement (translation) externe et ascension de
l’épiphyse radiale Index radio-ulnaire inférieur (ulna – radius) nul
ou positif (N = -2mm) Radio de profil
Trait de fracture Linéaire / oblique en bas et en avant Comminution corticale postérieure Absence de refend articulaire
Déplacement Bascule postérieure de l’épiphyse radiale Horizontalisation de la glène radiale Engrènement postérieur (diaphyse pénètre dans
épiphyse) Si fracture de Goyrand-Smith (basculte antérieure simple)
Radio de face Bascule antérieure de l’épiphyse radiale Tassement antéro-externe de l’épiphyse radiale
Radio de profil Trait de fracture oblique en haut et en avant Comminution corticale antérieure !! Absence d’engrènement (et donc instabilité)
Dans tous les cas, rechercher des lésions associées Déminéralisation diffuse ostéoporotique +++ Autres: signes d’arthrose, fracture associée…
o En 2nde intention = TDM du poignet Seulement pour fractures articulaires ou complexes Etude fine de la fracture et recherche de lésions associées
o Pour évaluation du retentissement NFS-P / glycémie / iono-urée-créatinine Autre selon terrain: GDS si IRespC, etc
o Pour bilan pré-opératoire Bilan pré-tranfusionnel: Groupe-Rh-RAI Consultation anesthésie / TP-TCA +/- ECG-RTx
- Evolution
Histoire naturelle et pronostic o Favorable sous Tt bien mené: délai de consolidation = 6 semaines o Facteurs de mauvais pronostic
Terrain: âge / polytraumatisme Trait de fracture articulaire Comminution (nombre de fragments élevé) Présence de lésions associées
Complications o Complications aiguës
Lésions associées Cutanées (infection / tétanos) Vasculaires (a. radiale) Neurologique (n. médian) Osseuses (os du carpe / ulna) Ligamentaires (ligament de l’extenseur du pouce)
Décompensation de tares chroniques Iatrogènes: liées à l’anesthésie / per-opératoires, etc.
o Complications de l’immobilisation (cf item 283) Déplacement secondaire sous plâtre ++ Infection sous plâtre: du site opératoire / du matériel d’ostéosynthèse Syndrome du canal carpien (déplacement antérieur ++ / cf item 279) Amyotrophie / enraidissement des doigts
o Complications tardives Pseudarthrose
= absence de consolidation après 2 fois le délai habituel soit 3 mois pour MSup.
rare dans les fractures du radius Cals vicieux
= par défaut de réduction ou déplacement secondaire → déformation
Conséquences: mobilité douloureuse / force de préhension ↓ / gêne esthétique
Neuroalgodystrophie (20% des cas; cf item 221) Le plus souvent forme mineure spontanément résolutive en
quelques mois Prévention +++ : platre en position neutre / Aº M-P libres /
rééducation précoce Raideur articulaire séquellaire +++
!! La principale complication à distance
- Traitement
Mise en condition o Hospitalisation / en urgence / en chirurgie orthopédique (en pratique: 48h) o Patient à jeun / bilan pré-op et Cs anesthésie / consentement et information /
pose VVP
o !! NPO devant tout trauma du membre supérieur: retirer les bagues (PMZ) Tt symptomatique
o Tt antalgique: paracétamol en IV (2g) +/- AINS (ex: kétoprofène 100mg)o Immobilisation +++ : temporaire du foyer de fracture: attelle / poignet
surélevé Tt chirurgical
o Réduction En urgence / au bloc-opératoire / manuelle / par chirurgien / ALR ou
AG Sous contrôle scopique avec radiographie avant et après réduction +++
(PMZ)o Ostéosynthèse, par:
embrochage percutané: si déplacement postérieur (foyer fermé) plaque-vis si déplacement antérieur (foyer ouvert) fixateur externe: si fracture ouverte ou comminutive
o Immobilisation Par manchette simple pendant 6S (45J) si fracture de Pouteau-Colles
simple Par BABP pendant 3 semaines puis manchette platrée pendant 3S sinon
o !! Remarque Si compression du nerf médian par fracture avec déplacement antérieur NPO libération du nerf par section ligament annulaire (ouverture canal
carpien) Tt orthopédique
o Indiqué seul (pas d’ostéosynthèse) seulement pour les fractures non déplacéeso Immobilisation = pendant 6 semaines
Plâtre brachio-antébrachio-palmaire (BABP) pendant 3 semaines puis manchette platrée pendant 3S (ou manchette seule sur 6S si PC
simple) Modalités +++
coude à 90º / poignet en position neutre / !! enlever les bagues articulations métacarpo-phalangiennes libres / pince possible
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Mobilisation précoce des doigts: dès J1 par patient seul o Sous plâtre: mobilisation des articulations sus/sous-jacentes quotidienneo Après ablation du plâtre: kinésithérapie à poursuivre pendant 2 semaineso → mobilisation passive puis active / lutte contre enraidissement
Mesures associées o Certificat médical initial (CMI) +/- arrêt de travail (selon profession: ITT = 6-
8S)o Education du malade sous plâtre: remettre une fiche écrite (PMZ) (cf item
283)o Si ostéoporose: ostéodensitométrie +/- Tt au décours (cf item56″>PMZ)o Recherche et correction des facteurs de risque de chutes +++ (cf item 62 )
Surveillance o Clinique
Hospitalisation pour 48h puis Cs à J7 / J14 / J21 / J45 (S: 1-2-3-6) Ablation des broches (si embrochage) à 6 semaines (sous AL) Plâtre: douleur / fièvre / coloration et mobilisation des extrémités, etc.
(cf item 283)
o Paraclinique Radiographie de contrôle à chaque Cs (S1-2-3 puis S6 = consolidation)
Orthopédie
Item 239: Fracture de l’extrémité supérieure du fémur chez l’adulte
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI
- Diagnostiquer une fracture de l’extrémité supérieure du fémur chez l’adulteRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Coxa vara (< 120°) / valga (> 135°)– Classification de Pauwels – Autonomie antérieure / comorbidités– PA / pouls / poignet / douleur trochanter– Raccourcissement / rotation ext. / adduction – Trait de fracture / déplacement / associées– C° col: OATF / pseudarthrose / PTH– C° trochanteriennes: cals vicieux– Tt conservateur: réduction/ostéosynthèse– Tt non conservateur: arthroplastie
- Ex. bilatéral et comparatif– Classification de Garden– SAT / dernier repas / AVK– Lésions associées (6)– Bilan de chute au décours – Bilan +/- Tt d’ostéoporose – Garden I/II = ostéosynthèse – Rééducation / kinésithérapie– EduP patient porteur de PTH – A jeun/ appui précoce/ HBPM
- Généralités
Epidémiologie o 2ème type de fracture le plus fréquent (après fracture du radius: cf item 238) o Incidence: 82 000 cas/an ; 80% des cas > 50ans ; mortalité à 1an = 25%o Facteurs de risque
sexe féminin (sex ratio F > H = 3) / âge ≥ 70ans ostéoporose (80% des cas) / ménopause sans THS
Physiopathologie o Fractures traumatiques +++ (90% des cas)
Simple chute de sa hauteur chez le sujet âgé ostéoporotique +++ Chez le jeune: plutôt contexte polytraumatique / haute énergie
o Fractures pathologiques (10% des cas) Sur tumeurs osseuses primitives Autres: iatrogène (corticothérapie ++) / M. de Paget, etc.
Rappels: notions de coxométrie o angle CC’D: angle cervico-diaphysaire / N = 120 – 135°o angle VCE: couverture externe du cotyle / N = 25° – 35°o angle HTE: obliquité du toit du cotyle / N < 10°o angle VCA: couverture antérieure de la tête / N > 15° (visible sur faux profil
seulement)
- Classification
Fractures cervicales (intra-capsulaires; 40%) o Classification de Garden (PMZ)
Evalue le risque de lésion de l’a. circonflexe (OATF) selon le déplacement
Garden I20%
Fracture en coxa valga
Coxa valga: CC’D > 135º Déplacement tête fémorale vers le
haut Verticalisation des travées
osseuses Engrènement du foyer de fracture
(impaction)
Garden II
<1%
Fracture non deplacée
Angle CC’D non modifié (= 125 – 135°)
Obliquité des travées osseuses normale
Engrènement du foyer de fracture
Garden III
50% Fracture en coxa vara
Coxa vara: CC’D < 125º Déplacement tête fémorale vers le
bas Horizontalisation des travées
osseuses Absence d’engrènement /
comminution postérieure Persistance d’un pont capsulo-
synovial post-inférieur
Garden IV
Fracture en coxa vara Idem Garden 3 mais: Fracture désolidarisée (pas de
30% désolidariséecontact capsulaire)
→ retour des travées osseuses dans l’axe du col +++
o Classification de Pauwels Evalue le risque de pseudarthrose selon l’angle du trait de fracture plus le trait de fracture est vertical plus le pronostic est mauvais
(pseudarthrose) Pauwels 1: angle < 30º (proche de l'horizontal) → peu de
pseudarthrose Pauwels 2: angle = 30 – 50° (perpendiculaire à l’axe du col) → moyen Pauwels 3: angle > 50º (« verticalisé ») → risque de pseudarthrose ++
+ Fractures trochantériennes (extra-capsulaires; 60%)
o Classification de Ender Evalue le risque d’instabilité en fonction de la position du trait de fracture Principe = plus le trait de fracture est bas, plus c’est de mauvais pronostic
Fractures stables
Fracture basi-cervicale 20%
Fracture per-trochantérienne simple
20%
Fractures instables
Fracture per-trochantérienne complexe
30%
Fracture inter-trochantérienne 10%
Fracture sous-trochantérienne 10%
Fracture trochantéro-diaphysaire
10%
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: tare sous-jacente / SAT / !! autonomie antérieure (PMZ) Prises: médicamenteuses (aspirine / AVK) / heure du dernier repas Anamnèse: heure / circonstances / temps au sol / trauma crânien et/ou PC Signes fonctionnels
Douleurs vives de l’aine / craquement audible lors de traumatisme Impotence fonctionnelle
Fracture en coxa valga: impotence minime (peut marcher) Fracture en coxa vara: impotence totale
o Examen physique !! Examen bilatéral et comparatif (PMZ)
Prise des constantes PA-FC / FR-SpO2 / température / Dextro / Glasgow
Signes positifs de fracture Inspection: rechercher une déformation du membe inférieur
raccourcissement / rotation externe / adduction (!! sauf si coxa valga)
Palpation Douleur à la palpation inguinale dans tous les cas Rechercher une douleur à la palpation du massif
trochantérien +++ → absente si fracture cervicale / présente si fracture
trochantérienne Recherche de lésions associées (6) (PMZ)
Cutanées: recherche contusion / ecchymose / ouverture (SAT/VAT) Vasculaires: palpation systématique des pouls (a. fémorale / iliaque) Nerveuses: rechercher déficit moteur ou sensitif (SPE) / paresthésies Tendineuses: atteintes musculo-tendineuses associées Osseuses: poignet +++ / hanche controlatérale / rachis / humérus Générales +++ : décompensation de tare / état de conscience /
constantes o Au décours: bilan de chute (PMZ) (cf item 62)
Etiologie: notamment rechercher une hypotension orthostatique +++ Facteurs de risque: FdR intrinsèques et extrinsèques de chute (iatrogénie ++) Risque de récidive: évaluation de la marche / tests prédictif (up&go / tinetti,
etc) Evaluation de l’autonomie (gériatrique): nutrition / cognition / dépression,
etc Examens complémentaires
o Radiographies standards +++ Bassin de face / hanche de face + profil (faux-profil dit « profil chirurgical
d’Arcelin ») Etude du trait de fracture
Localisation (cervical ou trochantérien) Type (simple ou complexe: refends ?) Direction (oblique / haut / bas)
Etude du déplacement Déplacement de la tête fémorale Angle CC’D / travées osseuses
Recherche de lésions associées Engrènement / comminution (nombres de fragments) Persistance ou non d’un contact capsulo-synovial Fracture associées (cadre obturateur ++)
o +/- En 2nde intention TDM de hanche: si fracture complexe / pour étude fine
o Pour évaluation du retentissement NFS-P / glycémie / iono-urée-créatinine Autres selon le terrain: GDS si IRespC, etc.
o Pour bilan pré-thérapeutique Bilan pré-transfusionnel: Gpe-Rh-RAI Consultation anesthésie / TP-TCA +/- ECG-RTx
- Evolution
Histoire naturelle et pronostic o Délai de consolidation = 3 moiso !! Mortalité importante: 30% à 6 moiso Facteurs de mauvais pronostic
Terrain +++: atcd et âge physiologique / tares associées Lésions associées: autres fractures / fracture ouverte / hémorragie, etc. Déplacement important / absence d’engrènement Instabilité du type de fracture (Enders instables et Garden IV) Comminution (nombre élevé de fragments) Verticalité du trait de fracture si cervicale (Pauwels) Suites opératoires: compliquées (MTEV) / lever tardif Réduction insuffisance / prothèse instable
Complications o Complications communes aux 2 types de fractures
Décompensation de tare à la phase aiguë +++ Complications iatrogènes: celles de l’AG Complications infectieuses: infection du site opératoire Complications de décubitus: MTEV +++ / escarres (cf item 283) Hématome / hémorragie Perte d’autonomie / grabatisation DECES: 30 à 40% de décès dans l’année si âge > 70ans (PMZ)
o Complications des fractures cervicales !! Remarque
Ostéonécrose et pseudarthrose ne concernent que les fractures ostéosynthésées
N’a aucun sens si Tt par arthroplastie puisque la tête fémorale n’existe plus +++
Ostéonécrose aseptique de la tête fémorale (OATF): cf item bonus Fréquente: 30% / dans les 2 ans post-fracture / Garden III-IV ++ Clinique
Evoquer de principe devant toute hanche douloureuse sans arthrose
Douleur aspécifique à l’appui +/- nocturnes / boiterie / impotence
Paraclinique Radiographie: !! retard radio-clinique / aplatissement de la
tête IRM +++ : nécrose = hyposignal T1 (liseré pathognomonique)
et T2 Pseudarthrose aseptique du col fémoral
Survient dans 10% des fractures traitées par ostéosynthèse Définition: absence de consolidation après 2x le délai habituel = 6M
pour MInf. Clinique: douleur à l’appui / boiterie / foyer de fracture indolore Radiographie: persistance du TdF > 6M / rechercher un déplacement
Complications de l’arthroplastie de hanche Luxation mécanique de la prothèse
Descellement de la prothèse (mécanique ou septique +++) Complications infectieuses: infection de la prothèse / sepsis Si prothèse céphalique: cotyloïdite (détérioration cotyloïdienne)
Coxarthrose post-traumatique cf item 57
o Complications des fractures trochantériennes Cals vicieux
Sur déplacement secondaire (appui trop précoce) ou réduction insuffisante
Clinique = déformation persistante / mobilisation douloureuse / gêne esthétique
Indication d’une reprise chirurgicale: varus > 15º / rotation ext > 20º / raccourcissement > 2cm
Démontage de l’ostéosynthèse Si fracture très instable / qualité osseuse médiocre / appui
insuffisant !! Remarque
OATF et pseudarthrose sont exceptionnelles dans les fractures trochantériennes
(car la vascularisation du trochanter est métaphysaire >> col)
- Traitement
Mise en condition o Hospitalisation / en urgence / en chirurgie orthopédiqueo Maintien du patient à jeun / pose VVP / Cs anesthésie / bilan pré-opo !! Commande de culots de GR (cf intervention hémorragique ++)
Tt symptomatique o Tt antalgique: paracétamol IV +/- titration morphine PO/IV si EVA > 6o Immobilisation +/- traction du membre (si chirurgie impossible avant 6H)o Tt symptomatique d’une décompensation de tare / choc hémorragique, etc.
Tt chirurgical o Tt conservateur = ostéosynthèse
Réduction du déplacement Au bloc sous AG / sur table orthopédique / sous contrôle scopique Systématique si fracture trochantérienne déplacée ou Garden III-IV !! Remarque: pas de réduction en cas de Garden I/II ostéosynthésée
Contention interne du foyer de fracture: Si fracture cervicale vraie: vissage du col Si fracture trochantérienne: 2 options au choix
foyer fermé = enclouage médullaire (type clou gamma) foyer ouvert = vis-plaque (type DHS)
o Tt non conservateur = arthroplastie de hanche !! Pas de réduction nécessaire (puisqu’on enlève la tête fémorale) Types de prothèses de hanches
Prothèse céphalique (Moore): moins lourde mais détérioration post-op du cotyle
Prothèse intermédiaire: cupule mobile: ralenti la détérioration du cotyle
Prothèse totale: !! seulement si sujet jeune et/ou coxopathie préexistante
!! Remarque La PTH n’est PAS un traitement de la fracture du col Garden III/IV du
sujet âgé → l’objectif est de remettre le patient debout le plus tôt possible +++
(PMZ) Stratégie thérapeutique +++
Fractures trochantériennes
Fractures cervicales vraies
Garden I ou II Garden III ou IV
âge < 50 ans réduction +
ostéosynthèseostéosynthèse
réduction + ostéosynthèse
âge > 65 ans
arthroplastie
Rééducation et kinésithérapie o Renfort musculaire / entretien des mobilités articulaires / mise au fauteuil précoceo Lever et reprise de l’appui précoce
précoce si arthroplastie: lever et mise au fauteuil dès J1 +++ (PMZ) / appui à J3
différée (J45) selon stabilité du montage/fracture si ostéosynthèseo Si arthroplastie de hanche, rajouter
Apprentissage des positions luxantes interdites +++ Mesures associées
o Complications de décubitus: HBPM (+15j après reprise de l’appui) / nursingo Arrêt de travail: si besoin / certificat médical descriptif et ITTo Chute du sujet âgé: prévention du syndrome post-chute / des récidives (cf item 62)o Ostéoporose: ostéodensitométrie +/- Tt au décours (cf item56)o Education du patient porteur de prothèse de hanche (PMZ)
Eviter de: s’accroupir, faire ses lacets.. (risque de luxation) Prévention et Tt de tout épisode infectieux (risque de sepsis) Proscrire toute injection IM du côté de la prothèse Consultation en urgence si douleur de la hanche / fièvre
Surveillance o Clinique
Fièvre / cicatrice / mollets (TVP) / neuro (n. sciatique) / pouls Examen locomoteur: force musculaire / marche / autonomie / boiterie
o Paraclinique Plaquettes 2x/S tant que HBPM (cf TIAH) Radiographie hanche de face (à 48H puis à la sortie)
Item 283: Surveillance d’un malade sous plâtre
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Diagnostiquer une complication chez un blessé sous plâtre– Identifier les situations d’urgence et planifier leur prise en chargeRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Position de fonction
- Ne pas / il faut / si = CAT – Ex. général / plâtre / extrémités – Motricité / circulation / neuro – Syndrome de loge / aponévrotomie– Escarre / compression nerveuse
- Retirer les bagues– Fiche écrite d’information– Contrôle dans les 48h– Prise de la température– Kinésithérapie précoce– Fendre le plâtre / ablation
- Confection
Par un médecin o Un plâtre est un acte médical o → engage la responsabilité du praticien
Préparation du membre o Sur membre propre et sec o Protéger les plaies et cicatrices par compresses stérileso !! retirer bijoux et bagues (PMZ)
Membre en position de fonction o Coude = angle droit o Poignet = légère extensiono Hanche = abduction-rotation interneo Genou = légère flexiono Pied = angle droit
Confection o Application d’un jersey tubulaire (plusieurs couches)o Application de coton (à éviter chez l’enfant)o Puis plâtre (ou résine: plus onéreux)o Si plâtre circulaire: fente de décompression
!! Eviter o de passer à angle droit dans les creuxo de faire des pliso de faire des bulles (lissage)
- Surveillance
Education du patient (des parents si enfant) o Information: orale et écrite / remettre une fiche écrite (PMZ)o NE PAS: gratter / mouiller / s’appuyer (aide au béquillage ++) / cogner le
plâtreo IL FAUT: surélever le membre / mobiliser les extrêmités / contractions
isométriqueso SURVEILLER: sensibilité et motricité distale / coloration des extrêmités / le
plâtreo SI: douleur / oedème / paresthésie / cyanose / fièvre / écoulement / odeur , etc.o CAT → consultation aux urgences immédiate pour éventuelle ablation du
plâtreo Dans tous les cas: contrôle clinique à H48 / radiographie immédiate puis 1x/S
Fréquence de la surveillance o Contôle systématique dans les 48h (PMZ)o Puis régulier (J7 / J14 / J21 / J45 / J-fin) jusqu’au retrait du plâtre
Clinique o Examen général
Douleur +++ / état général Température / pouls / FC
o Examen du plâtre Aspect / odeur / écoulement (aspect) Fissure / zone de faiblesse / mobilité
o Examen des extrémités Motricité: tester la mobilité des doigts/orteils Cyanose / oedème (obstacle au retour veineux) Pâleur / froideur (insuffisance arterielle /ischémie) Examen neuro: hypoesthésie / paresthésie / dyesthésie
Paraclinique o Radiographie face + profil
J1 (après la pose) puis 1x/S jusqu’au retraito Si HBPM: numération plaquettaire
NFS-P: 2x/S jusquu’à J21 puis ~ 1x/S jusqu’au retrait
- Complications
Complications précoces o Syndrome de loges
Physiopathologie Aggravation de l’hyperpression intra-aponévrotique par le
plâtre → hypoperfusion capillaire : ischémie +/- nécrose musculaire
Clinique Douleur lancinante intense et résistante à la morphine +++ Déficit neurologique: hypoesthésie (SPE) / parésie (gros orteil) !! Persistance des pouls (puisque la compression est capillaire)
Conduite à tenir
AUCUN examen: nécrose irréversible si > 6h (PMZ) Ablation immédiate du plâtre / appel du chirurgien Aponévrotomie de décharge au bloc en urgence +++ Surjet d’attente: refermer progressivement sur 4-5 jours
o Compressions cutanées
Au niveau des reliefs osseux ++ Escarre sous plâtre (cf item 50) +/- surinfection CAT: fendre le plâtre ou fenêtre / soins locaux
vasculaires arterielle: pâleur + froideur / sur AOMI ++ veineuse: oedème + cyanose des extrêmités CAT: fendre le plâtre immédiatement
neurologiques Compression extrinsèque d’un nerf: n. fibulaire et n. ulnaire ++ Clinique: hypoesthésie / paresthésies / parésie, etc. CAT: ouatte pour prévention / fendre le plâtre +/- retrait
o Thrombo-emboliques (cf item 135) Thrombose veineuse profonde +/- embolie pulmonaire !! Pauvreté des signes locaux: température / FC / ECG ++ HBPM (Lovenox® SC 0.4/J) ssi membre inférieur + adulte Remarques:
Devant toute TVP, NPO de rechercher une EP (PMZ) Autre diagnostic devant plâtre + fièvre = ISO +++
o Déplacement secondaire Déplacement du foyer de fracture sous plâtre !! A rechercher sytématiquement par radiographie F/P à J1-J7- J14 CAT: ablation du plâtre et réduction +/- reprise chirurgicale avant S3
Complications tardives o Cals vicieux
= consolidation du foyer de fracture dans une position anormale → relief osseux anormal / gêne esthétique / sur déplacement secondaire
++o Pseudarthrose
= absence de consolidation du foyer de fracture après 2x le délai habituel
(donc 3 mois au membre supérieur et 6 mois au membre inférieur) → sur déplacement secondaire / os de mauvaise qualité, etc.
o Enraidissement / rétraction / amyotrophie Amyotrophie quasi-constante / raideur et rétraction = handicap
fonctionnel !! Prévention: rééducation-kinésithérapie précoce (sous plâtre:
isométrique) (PMZ)o Neuroalgodystrophie (cf item 221)
Clinique: phase chaude (pseudo-inflammatoire) puis froide (pseudo-ischémique)
!! Diagnostic d’élimination: éliminer arthrite / infection / thrombose..
Item bonus: CAT réflexe devant toute fracture
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Objectifs CNCI!! Quelle que soit la fracture la démarche diagnostique et thérapeutique est la mêmeRecommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Autonomie / main dominante– Impotence / craquement / douleur– Radio: TdF / déplacement / associé– Bilan pré-op / maintien à jeun – Antalgique / immobilisation– Réduction: bloc / scope / manuelle– Ostéosynthèse: plaque/vis/fixateur– Immobilisation: type / durée
- Prises (AVK) / dernier repas– Lésions associées (6)– Contrôle clinique/radio– Education patient plâtre– Rééducation-kinésithérapie – SAT-VAT si lésion cutanée
- Diagnostic
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd de fracture / tare (diabète) / autonomie / main dominante Prises: médicamenteuses (AVK-aspirine-ADO) / heure dernier repas Anamnèse: heure / mécanisme lésionnel / traumatisme Signes fonctionnels: douleur / craquement audible / impotence
fonctionnelleo Examen physique
Examen bilatéral et comparatif Signes positifs en faveur
Inspection: rechercher une déformation évocatrice d’un déplacement
Palpation: douleur exquise à la palpation constante Recherche de lésions associées (PMZ)
Systématiquement (6): cutanée / vasculaire / neuro / os / tendon / générale
Schéma: daté et signé du bilan / examen répété si lésion retrouvée
Examen clinique + radio avant et après réduction systématiques (PMZ)
Examens complémentaires o Radiographies standards +++
Toujours face + profil +/- 3/4
!! NPO description de la radio = incidence / membre / côté Etude du trait de fracture
= rupture de la corticale (= solution de continuité) Préciser le niveau de la fracture: ext sup/inf – 1/3
prox/moyen/distal Préciser si le trait est articulaire ou extra-articulaire Préciser la direction du trait: horizontal / vertical / oblique: vers
où? Préciser le type de trait: simple ou complexe (= spiroïde ou
refends associés) Etude du déplacement
Le déplacement est celui du fragment distal +++ En pratique: se repérer (ant/post – médial/latéral) puis regarder où se trouve le fragment distal par rapport à là où
il devrait être → La position du fragment distal est celle du déplacement
Recherche de lésions associées / terrain Evaluer le terrain: déminéralisation ostéoporotique / arthrose.. Evaluer l’engrènement = stabilité de la fracture Rechercher une comminution: nombre de fragments > 3 /
position Rechercher une atteinte articulaire associée Rechercher une autre fracture osseuse
o Bilan pré-thérapeutique = bilan préop: ABO-Rh-RAI / ECG et RTx / Cs anesthésie
!! Donner un diagnostic complet o Os concerné (radius, fémur, humérus)o Partie concernée (extrémité distale / proximale / diaphyse)o Côté +++ : droit ou gaucheo Déplacement (antérieur ou postérieur / latéral ou médial)o Type de fracture (articulaire ou sus-articulaire / comminutive ou non)o Complications (ouverture cutanée: Cauchoix / vasc-neuro)o Mécanisme (traumatique / pathologique / chute de sa hauteur ou AVP)o Terrain (vieille et ostéoporose / homme jeune et sport, etc)o Exemple: (Sanofi 09)
Fracture de l’extrémité distale du radius droit à déplacement antérieur articulaire et comminutive ouverte: stade Cauchoix I sans complication vasculo-nerveuse secondaire à un traumatisme sportif
- Evolution
Histoire naturelle
o Préciser le délai de consolidationo Connaître les facteurs pronostiques
Complications o Complications aiguës = lésions associées (6)
Cutanée (ouverture) / neurologique / vasculaire Osseuse / musculo-tendineuse / générale (décompensation)
o Complications précoces = de l’immobilisation (6) (cf item 283) Déplacement secondaire Infection sous plâtre (ostéosynthèse ++) Thrombo-emboliques: TVP / EP Syndrome de loges Compression nerveuses Complications de décubitus si allitement
o Complications tardives = au décours (> 2 mois) (4) Neuroalgodystrophie Pseudarthrose Cals vicieux Enraidissement séquellaire +++ +/- selon le type de fracture
Arthrose si fracture articulaire OATF si fracture ESF ostéosynthésée..
- Traitement
Mise en condition o Hospitalisation / en urgence / en chirurgie orthopédiqueo Information du patient et consentement éclairé écrito Patient à jeun / bilan pré-opératoire et Cs anesthésieo !! Si trauma du membre sup: NPO retrait immédiat des bagues
Tt symptomatique o Tt antalgique: paracétamol IV / AINS / glaceo Immobilisation transitoire du membre en attendant la chirurgieo Tt d’une éventuelle décompensation / complication (choc si fémur..)
Tt chirurgical o Réduction
En urgence / sous AG / au bloc / par chirurgien par manoeuvres manuelles externe / sous contrôle scopique !! Si réduction: radio avant et après (médico-légal) (PMZ)
o Ostéosynthèse Contention du foyer de fracture par:
broches (foyer fermé) / vis-plaque (foyer ouvert) fixateur externe (si fracture ouverte ou comminutive)
o Immobilisation Par plâtre ou attelle: préciser durée de l’immobilisation Règles de confection et de surveillance d’un plâtre: cf item 283
ou Tt orthopédique o Réduction
Si fracture déplacée seulement: rarement le cas si Tt orthopédique seul
o Immobilisation Par plâtre ou attelle: préciser durée de l’immobilisation Règles de confection et de surveillance d’un plâtre: cf item 283
ou Tt fonctionnel o Ni réduction ni immobilisation plâtréeo Antalgique / rééducation / parfois atelle (ex: entorse de cheville – genou)
Rééducation et kinésithérapie (PMZ) o Toujours (sauf les enfants !): précoce / progressive o douce / en respectant la règle de non-douleuro Renforcement musculaire / récupération des amplitudes articulaires, etc.
Mesures associées o Rédaction du certificat médical initial descriptif +++ / arrêt de travailo HBPM si mmobilisation d’un membre inférieur (sauf enfants !)o SAT-VAT + antibiothérapie si fracture ouverteo Education du patient sous plâtre / remise fiche d’information écrite (PMZ)o NPO rechercher et traiter: une ostéoporose / des facteurs de risque de chute
Surveillance o Clinique: C° des plâtre: coloration des extrémités, fièvre, etc. / C° tardiveso Paraclinique: radiographies de contrôle à la fin de l’immobilisation
em bonus: Fractures bi-malléolaires et fracture extrémité supérieure de l’humérus
Liste des abréviations - Une remarque ?
Objectifs CNCI- Hors programme mais diagnostics différentiels (fracture de cheville / luxation d’épaule)Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Aucune
- Cl° de Duparc: inter-tuberculaire ++
- Rechercher luxation / phlyctènes – Maisonneuve: radio jambe / nerf– Réduction-ostéosynthèse – Immobilisation botte plâtrée 3M – Classification de Neer (fragments) – Luxation / coiffe / n. circonflexe– Raideur / ostéonécrose tête humérale
- Réduction en urgence– Diastasis tibio-fibulaire – Kinésithérapie précoce – Education patient plâtre– SAT-VAT si lésion cutanée
- Fractures bi-malléolaires
Généralités o Définition
Fracture des malléoles internes et externe de la jambeo Epidémiologie
!! Fractures fréquentes: 3ème derrière radius inf. et fémur sup. Causes: faux pas / sport / AT / AVP, etc. ; mécanisme indirect +++
o Classification (de Duparc) → selon la position du trait de fracture fibulaire (malléole externe) Remarque: « sus-tuberculaire » = « sus-ligamentaire » (ligament tibio-
fibulaire) !! Rechercher un diastasis tibio-fibulaire = rupture ligament tibio-
fibulaire
Fracture sus-tuberculaire
(15%)
Fracture inter-tuberculaire
(80%)
Fracture sous-tuberculaire
(5%)Mécanisme abduction rotation externe adduction
Trait fibulaire sus-tuberculaire inter-
tuberculairesous-
tuberculaire
Trait tibial sous-tuberculaire tuberculaire sus-tuberculaire
Diastasis présent +++ absent absent
Diagnostic o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: âge / antécédents / traitements / allergie / mode de vie Anamnèse: heure et circonstances / mécanisme lésionnel / AT ? Pour pré-op: heure du dernier repas +++ / SAT si ouverture Signes fonctionnels: craquements / douleur / impotence
fonctionnelle totale Signes positifs de fracture
Déformation: ex: fracture inter-tuberculaire Déformation en cou de hache externe / saillie du tibia
proximal Sub-luxation postérieure avec saillie tendon calcanéen /
équin Palpation
Douleur exquise à la palpation des malléoles !! Col fibulaire: recherche fracture de Maisonneuve (sus-
tuberculaire) Rechercher lésion associée (6)
Cutanés +++: fréquentes / ecchymose ou phlyctènes / Cauchoix I
Ostéo-articulaire +++ : luxation postérieure / fracture fragment marginal
Neurologique: n. fibulaire (SPE) si Maisonneuve (releveur orteils / Se dorsale)
Vasculaire: exceptionnelle / palpation pouls pédieux / tibial postérieur
Musculo-tendineux: vérification intégrité tendons fibulaires / tibiaux
Générale: décompensation de tare selon le terrain (diabète, BPCO, etc)
o Examens complémentaires Radiographies standards
Après réduction: cf souffrance cutanée précoce: réduction en urgence (PMZ)
Clichés cheville face + profil et jambe entière (cf Maisonneuve) Décrire trait de fracture / déplacement / diastasis tibio-fibulaire
(cf supra) !! Rechercher fracture d’un fragment marginal (post +++): « #
tri-malléolaire » Bilan pré-opératoire
Groupe-Rh-RAI / ECG-RTx / Cs anesthésie en urgence Evolution
o Evolution naturelle Délai de consolidation = 3 mois Facteurs de mauvais pronostique: sus-tuberculaire (cf diastasis) /
lésions cutanées o Complications
Lésions associées: cf supra: cutanées / neuro / vasc / ostéo-tendineuses Complications précoces
C° cutanées +++ : fréquentes / mauvais pronostic: nécrose / phlyctènes, etc.
Déplacement secondaire: si traitement orthopédique seul ++ Ostéo-arthrite: si fracture ouverte ou lésion cutanée / pronostic
fonctionnel Complications tardives
Enraidissement +++ : C° la plus fréquente / importance de la rééducation
Cals vicieux: sur défaut de réduction ou déplacement secondaire / grave
Arthrose tibio-talienne: C° fréquente +/- secondaire à un cal vicieux
Neuroalgodystrophie: fréquente / cf item 221 Traitement
o Mise en condition Hospitalisation en urgence / en chirurgie orthopédique Maintenir patient à jeun / bilan pré-op / Cs anesthésie Pose VVP / information et consentement du patient
o Tt symptomatique Antalgique PO ou IV adapté à la douleur Immobilisation transitoire / après réduction en urgence si lésion
associéeo Tt chirurgical
Réduction En extrême urgence avant bloc si risque de souffrance cutanée Sinon: au bloc / sous AG / manoeuvres manuelles / contrôle
scopique Ostéosynthèse
à foyer ouvert par plaque-vis ou à foyer fermé par broches
o Tt orthopédique Immobilisation
botte plâtrée pendant 3 mois si Tt chirurgical ou cruro-pédieux si pas de Tt chirurgical (CI)
o Stratégie thérapeutique Tt orthopédique: fracture non déplacée ou contre-indication cutanée Tt chirurgical: fracture déplacée +++ / sus-tuberculaire / échec Tt
orthopédique o Kinésithérapie-rééducation
Précoce +++ : sous plâtre: mobilisation des orteils / contractions isométriques
Après l’ablation: récupération des amplitudes / renforcement musculaire
o Mesures associées HBPM (Lovenox 0.4 SC) 1x/J pendant immobilisation Education du malade sous plâtre (PMZ) (cf item 283) Prescription de béquilles / Arret de travail (3M) SAT/VAT si lésion cutanée (PMZ)
o Surveillance Clinique: Cs de contrôle à J7 / J15 / J21 / J45 / J90 Paraclinique: radio cheville à chaque Cs / NFS-P 2x/S sur 3S puis 1x/S
- Fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus
Généralités o Définition
= trait de fracture > insertion du m. grand pectoral # du membre sup. les plus fréquentes après l’extrémité inf. du radius (cf
item 238)o Rappels anatomiques = 4 segments de Codman
Tête humérale + col anatomique Trochiter = grosse tubérostié postéro-externe (ou tubercule majeur) Trochin = petite tubérosité antéro-interne (ou tubercule mineur)
Col chirurgical = métaphyseo Facteurs de risque
Age (pic de fréquence: 50-60ans) Sexe: féminin Ostéoporose +++
o Physiopathologie Fractures traumatiques
Mécanisme indirect: chute sur main ou coude +++ Mécanisme direct rare: AVP
Fractures pathologiques Secondaire à une métastase osseuse
o Classification
Neer DuParc
Neer II
= 2 fragments. ex: F. sous tubérositaire isolée = F. du
col chirurgical F. tubérositaire: fracture du
Trochiter +++
Fractures extra-articulaires (80%)
Neer III
= 3 fragments. ex: F. céphalo-tuberositaire: col
anatomique + trochiterFractures
articulaires (20%)Neer IV
= 4 fragments. ex: F. céphalo-bitubérositaire: col anat +
trochiter + trochin
Diagnostic o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: ostéoporose / pathologie chronique Prises: médicamenteuses / dernier repas Anamnèse: mécanisme lésionnel / heure Signes fonctionnels: douleur / impotence
Signes positifs en faveur Inspection
De face: déformation en « coup de hache » externe De profil: raccourcissement du bras + élargissement ant-
post de l’épaule Palpation
Palpation douloureuse de la tete humérale !! Vérifier l’absence de luxation gléno-humérale: tete
humérale en place +++ Bilan des lésions associées
Ostéo-articulaires: luxation gléno-humérale +++ (cf item 257) Musculo-tendineuses: rupture de la coiffe des rotateurs ++
Neurologiques: lésion du n. circonflexe (++) ou du plexus brachial
Vasculaires: lésion des Vx axillaires: rare / pouls et hématome Cutanées: Cauchoix I par fragment diaphysaire: exceptionnel
o Examens complémentaires Radios standards épaule face + profil (Lamy)
Trait de fracture Localisation / direction / type !! Préciser le nombre de fragments (Cl° de NEER)
Déplacement Déplacement des differents fragments de Codman !! Rechercher une luxation gléno-humérale +++
TDM épaule sans injection En 2eme intention slt si radios non conclusives
Bilan préopératoire Gpe + Rh + RAI + ECG + RTx + Cs anesthésie
Evolution o Evolution sous Tt
Consolidation en 4-6S dans la majorité des caso Complications
C° immédiates: cf bilan des lésions associées: supra C° secondaires au Tt
Déplacement II: post-Tt orthopédique/fonctionnel Infection ostéo-articulaire sur matériel étranger (ostéosynthèse)
C° tardives Raideur de l’épaule +++ : C° la + fqte d’ou rééducation
précoce +++ Ostéonécrose aseptique de la tête humérale (si col anatomique)
+++ Douleurs résiduelles +/- Sd algodystrophique Cals vicieux: extra-Ar (ok) ou intra-Ar (svt mal toléré) Pseudarthrose: post-fracture du col anatomique ou du trochiter
Traitement o Mise en condition: hospitalisation en urgence en chirurgie orthopédique / à
jeuno Tt symptomatique: antalgiques / immobilisation transitoire du membreo Tt orthopédique
Indications D’autant plus que le sujet est âgé et la fracture peu déplacée
Modalités Réduction par manoeuvres externes sous AG + controle
radioscopique Immobilisation par par bandage coude au corps pdt 3-6S
o Tt chirurgical Indications
D’autant plus que le sujet est jeune et la fracture très déplacée Si fracture + luxation gléno-humérale: informer le patient du
risque d’OATH +++ Modalités
Réduction par manoeuvres externes sous AG + controle radioscopique
Contention du foyer de fracture et ostéosynthèse: à foyer fermé = embrochage ascendant (NEER II) à foyer ouvert = vis-plaque (NEER III) ou prothèse
humérale simple (NEER IV)o Rééducation
Indiqué quel que soit le Tt (orthopédique ou chirurgical) Kinésithérapie précoce (PMZ) / prolongée et quotidienne / passive
puis activ o Surveillance
Clinique: douleur / amplitudes articulaires (cf raideur) ++ Paraclinique: radio de controle ?
- Fractures de la clavicule
Généralités o Physiopathologie
Traumatismes indirects (2/3 des cas) = chute sur le moigon de l’épaule / accidents de sport ++
Traumatismes directs (1/3 des cas) = trauma direct et violent sur la clavicule / contexte d’AVP ++
o Classification: selon le siège de la fracture 1/3 moyen = 75% des fractures +++ 1/3 externe et 1/3 interne: plus rare
Diagnostic o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: patient jeune (20-30ans) / sexe M / sportif Anamnèse: mécanisme lésionnel / contexte / heure Signes fonctionnels: douleur et impotence fonctionnelle totale
Signes physiques positif Inspection
Moignon de l’épaule abaissé / raccourcissement acromio-sternal
Saillie supérieure de l’extrémité distale du fragment proximal ++
Palpation douleur exquise + mobilité du foyer de fracture !! mobilité de l’articulation conservée
Bilan des lésions associées (6)
Cutanées +++ : fracture ouverte Cauchoix I par saillie supérieure
Vasculaires: lésion pédicule sous-clavier → pouls + hématome Neurologiques: lésion plexus brachial → ex. neuro MS bilatéral Pulmonaires: pneumothorax (par effraction plèvre supérieure):
auscultation Osseuses: Sd omo-cléido-thoracique = fractures clavicule +
omoplate + côteso Examens complémentaires
Radiographies épaule: face / profil / défilé claviculaire Trait de fracture: localisation (1/3 moyen ++) / direction / type
(simple) Déplacement: typiquement = raccourcissement +
chevauchement Fragment prox. vers le haut (cf SCM) et distal vers le
bas (cf deltoïde) Radiographie pulmonaire face/profil +++
Toujours rechercher un pneumothorax (PMZ) Evolution
o Evolution naturelle: spontanément favorable / délai de consolidation: 3-6S o Complications
Complications aiguës: lésions associées: cf supra Complications tardives
Déplacement secondaire: si traitement orthopédique Cals vicieux hypertrophiques: fréquent ++ (!! prévenir le
patient) Neuroalgodystrophie: rare / syndrome épaule-main (cf item
221) Pseudarthrose: rare (<3% – fractures du 1/4 externe surtout)
Traitement o Prise en charge: ambulatoire si Tt orthopédique / hospitalisation si Tt
chirurgical o Tt symptomatique: antalgiques simples PO / immobilisation transitoireo Tt orthopédique
Indications: en 1ère intention +++ / après réduction si déplacement Modalités: « coude au corps » 3S (non déplacée) ou « anneau en 8″ sur
6S (déplacée)o Tt chirurgical
Indications: d’emblée si complication / fracture bilatérale ou du 1/4 externe
Modalités: ostéosynthèse par embrochage (foyer fermé) ou plaque vissée (ouvert)
o Mesures associées Rééducation active précoce +++ (cf prévention des raideurs) (PMZ)
o Surveillance Clinique: bandage / ex. neuro + vasculaire / ex. cutané ++ Paraclinique: radiographie hebdomadaire jusqu’à obtention d’un cal
osseux
- Disjonctions acromio-claviculaires
Généralités o Physiopathologie
Mécanisme lésionnel = traumatisme indirect par chute sur le moignon de l’épaule
Ligaments acromio-claviculaires (LAC) / ligaments coraco-claviculaires (LCC)
o Classification
Stade I entorse bénigne
élongation des LAC / LCC non touchés
Stade II sub-luxation rupture des LAC / LCC non touchés
Stade III luxation rupture LAC + LCC /deltoïde-trapèze intacts
Stade IV dislocation rupture LAC + LCC + deltoïde-trapèze
Diagnostic o Examen clinique
Interrogatoire Terrain: patient jeune (20-30ans) / sexe M / sportif Anamnèse: mécanisme lésionnel / contexte / heure Signes fonctionnels: douleur et impotence fonctionnelle totale
Examen physique Inspection: rechercher saillie claviculaire / oedème Palpation
Douleur à la palpation de l’interligne articulaire Saillie en « touche de piano » (stade II) +/- irréductible
(stade IV) Rechercher tiroir antéro-postérieur (stade III)
o Examens complémentaires En 1ère intention: défilé claviculaire bilatéral + profil de Lamy
(omoplate) Recherche d’un décalage acromio-calviculaire +++
En 2nde intention = clichés dynamiques Cliché de Hénet: test de réductibilité (si réduction = LCC
intacts) Clichés en charge: majorent le décalage acromio-claviculaire
o Synthèse
Stade I Stade II Stade III Stade IVentorse sub-luxation luxation dislocation
Clinique
douleur oedème
stade I +
saillie rédu
stade II +
tiroir A/P
stade III +
irréductible
ctible
Radios
Normales
DAC +
DAC ++
Réduction (-)
DAC +++
Réduction (-)
Traitement o Prise en charge: ambulatoire si orthopédique / hospitalisation si chirurgicalo Tt symptomatique: antalgiques PO + immobilisationo Tt orthopédique
Indications: stade I (entorse) et stade II (subluxation) Modalités: écharpe coude au corps 3S +/- contention (élastoplast)
o Tt chirurgical Indications: stade III (luxation) et stade IV (dislocation) Modalités: ligamentoraphie + embrochage acromio-claviculaire
o Mesures associées: rééducation précoce +++ : passive puis activeo Surveillance: clinique et paraclinique (radio de contrôle post-immobilisation)
Item 305: Douleur buccale
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Objectifs CNCI- Devant des douleurs buccales, argumenter les principales hypothèses diagnostiques et justifier les examens complémentaires pertinents
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ
- Polycopié national: item 305
- Dentaire: carie / pulpite/ desmodontite- OstéoA: fracture / SADAM / trismus- Stomatite: vésicule / ulcère / érosion..- Salivaire: lithiases / C° infectieuses- Tumoral: carcinome épidermoïde
- Alcoolo-tabagique = cancer- Trismus = SAT-VAT
- Etiologies
Etiologies dentaires (cf item 256) o Carie / pulpiteo Parodontopathie / desmodontite
Etiologies ostéo-articulaires o Traumatisme / fracture (maxillaire ou mandibulaire): cf item 201o Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM)o Trismus sur: phlegmon / tétanos / cancer / cellulite de la face..
Etiologies muqueuses: stomatites o érythémateuse: allergique / déshydratation / ROR / MNIo ulcéreuse: leucémie aiguë / aplasie médullaire (agranulocytose)o vésiculeuse: herpétique (HSV1) / VZV / herpangine / coxsackieo bulleuse: pemphigus / pemphigoïde / érythème polymorphe / Lyello érosive: aphtose (Maladie de Behçet)o mycosique: candidose buccale
Etiologies salivaires (cf item 270) o Lithiase: hernie / coliqueo Infection: Whartonite / cellulite du plancher
Etiologies tumorales (cf item 145) o Carcinome épidermoïde de la langueo Cancer de l’oropharynx / de la lèvre
Etiologies neurologiques o Névralgie du trijumeau (cf item 262)
- Orientation diagnostique
Examen clinique o Interrogatoire
Terrain: atcd ORL et stomato / atcd de radiothérapie Prises: intoxication alcoolo-tabagique +++ (PMZ) Anamnèse: notion de traumatisme / de contage Signes fonctionnels
douleur: type / siège / irradiation / intensité / retentissement signes associés: trismus / fièvre / AEG / dysphagie / dysphonie
o Examen physique Prise des constantes: température / PA-FC / FR-SpO2 Examen endo-buccal
muqueuse / langue: rechercher une lésion et caractériser dents / parodonte: émail / mobilité / vitalité / percussion glandes salivaires: douleur / ostium (écoulement purulent)
Examen général Aires ganglionnaires: cervicales / digastrique / hyoïdienne Recherche d’une tuméfaction (parotide / sub-mandibulaire) Examen neurologique: zône gâchette / hypoesthésie / NC
Examens complémentaires
o AUCUN n’est systématique; selon orientation cliniqueo Ex: prélèvements si stomatite / clichés occlusaux si lithiase, etc.o Réflexes: dysphagie = EOGD / ulcération = NFS / alcool-tabac = biopsie
(PMZ) Remarques:
o Etiologies à évoquer devant un trismus infectieuses: tétanos (PMZ) / dentaire (cellulite) / phlegmon /
whartonite tumorales: tumeur maligne de la parotide / cancer de l’oropharynx
(langue) traumatiques: fracture de la mandibule – du maxillaire / SADAM
o Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil manducateur (SADAM) définition: syndrome II à une souffrance de l’articulation temporo-
mandibulaire étiologies: dysmorphie maxillo-mandibulaire / traumatismes / anxiété.. clinique: trismus lâche matinal ++ / craquement de l’ATM / céphalées,
algies…
Item 256: Lésions dentaires et gingivales
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Objectifs CNCI- Diagnostiquer les principales lésions dentaires et gingivales
Recommandations Mots-clés / Tiroirs NPO / PMZ- Polycopié national: item 256
- Couronne/racine émail/dentine pulpe
- Numérotation: 1/2 (haut) ; 4/3 (bas)- Carie: dl provoquée / fugace / P° (5)- Pulpite: dl spontanée / horiz. / vitalité- Desmodontite: verticale / dent longue- Cellulite: localisée / collectée / diffuse- Placard infl. / trismus / crépitations
- Hygiène bucco-dentaire- Test de vitalité dentaire- Endocardite d’Osler (P°)- CI et/ou arrêt des AINS- Examen exo-buccal- Certificat / SAT-VAT
- C3G-Flagyl IV + drainage chirurgical- Fracture (3) / contusion / luxation- Rechercher un tramatisme facial- Conserver la dent / ré-implantation- Gingivite: érythème / hypertrophie- Parodontite: poche parodontale +++- Détartrage / hygiène BD / arrêt tabac
- Généralités
Rappels anatomiques o Couronne: partie supérieure au collet / dentine recouverte d’émailo Racine: partie inférieure au collet / dentine recouverte du cémento Pulpe: cavité interne contenant le paquet vasculo-nerveux issu de l’apexo Desmodonte (ligament alvéolo-dentaire): attache la racine à l’os alvéolaire
Numérotation des dents o dans chaque cadran
incisive (1) / incisive latérale (2) / canine (3) / 2 prémollaires (4-5) / 3 mollaires (6-8)
o denture permanente (32 dents)
maxillaire
droite18 ← 11 21 → 28
gauche48 ← 41 31 → 38
mandibulaire
o denture lactéale 20 dents; même systéme avec 5x / 6x / 7x / 8x
- Infections dentaires
Pathologies infectieuses locales o Carie dentaire +++
Définition Destruction progressive des tissus durs de la dent (émail puis
dentine) Facteurs favorisants
Facteurs locaux
Hygiéniques: mauvais état bucco-dentaire (tartre / plaque)
Salivaires: xérostomie / hyposialie / asialie Mécaniques : malposition dentaire / traumatismes
répétés Facteurs généraux
Alimentaires = sucre (favorise la multiplication bactérienne)
Génétiques: hérédité et facteurs ethniques ++ Pathologie prédisposante: endocrinopathies (diabète ++)
Diagnostic Clinique +++
Douleur fugace provoquée à l’alimentation / aux variations thermiques
Inspection: tâche blanche/noirâtre ; palpation: « bouillie crayeuse »
Test de vitalité de la dent: chaud-froid (recherche atteinte pulpaire) (PMZ)
!! Remarque: la douleur n’est jamais spontanée sinon c’est une pulpite
Paraclinique Clichés rétro-alvéolaires dentaires ++ : bilan précis des
dents Panoramique (orthopantomogramme): recherche un
abcès Traitement
Ablation des tissus cariés puis réfection coronnaire (amalgame) !! si atteinte pulpaire associées = pulpectomie (dévitalisation)
Prévention +++ Hygiène bucco-dentaire (PMZ) (brossage des dents biquotidien) Mesures diététiques: éviter une alimentation trop sucrée Consultation régulière chez le dentiste (bilan annuel
indispensable) Tt des pathologies favorisantes (diabète / paradontopathies /
asialie) Remarque: la supplémentation en fluor n’est plus
recommandée (cf item 34)o Pulpite
Définition Infection bactérienne de la pulpe dentaire (contenant le nerf)
Diagnostic Douleur spontanée / vive / insomniante / mal localisée (=
« rage de dent ») Percussion: douleur provoquée à la percussion transversale Tester la vitalité de la dent: différencier chaud et froid (PMZ)
Complication = nécrose pulpaire Dévitalisation de la dent = disparition des signes fonctionnels +
++ Traitement
En aigu: ouverture de la chambre pulpaire + antalgiques
Au décours: dévitalisation et obturation du canal par amalgameo Desmodontite aiguë
Définition Infection du ligament alvéolo-dentaire avec nécrose pulpaire !! donc fait partie des parodontopathies (cf infra)
Diagnostic Douleur spontanée / intense / pulsatile / empêche l’alimentation Douleur provoquée à la percussion verticale (+/- transversale) Impression de « dent longue » / mobilité de la dent / trismus Cliché rétro-alvéolaire = élargissement de l’espace alvéolo-
dentaire Traitement
Urgence dentaire: ouverture chambre pulpaire +/- avulsion (non conservateur)
Si traitement conservateur: drainage puis comblement par amalgame
Tt médicamenteux: antalgiques / antibiotiques (Augmentin®) / bains de bouche
Complications o Complications locales
Aiguë: abcès apical Définition: collection de pus à l’apex de la dent (apex osseux ou
gingival) Diagnostic: signes de desmodontite avec syndrome infectieux
général Traitement: ABT (Augmentin® PO 3g/j pendant 7J) + drainage
(soins dentaires) Chronique: kyste ou granulome
Définition: foyer infectieux latent d’évolution chronique: lacune osseuse
Dénomination: si taille < 5mm = granulome ; si > 5mm = kyste Diagnostic: asymptomatique +/- crises douloureuses ou abcès Traitement: ablation du kyste/granulome + section/ablation de
la racineo Sinusite maxillaire dentaire (cf item 90)
Signes classiques de sinusite maxillaire douleur infra-orbitaire / pulsatile / ↑ antéflexion / fièvre rhinorrhée et écoulement purulent à l’ostium du méat moyen
Signes spécifiques signant l’origine dentaire cacosmie +++ (anaérobies) / mauvais état bucco-dentaire
Complication classique: aspergillose sinusienne greffe aspergillaire sur pâte d’obturation dépassant en intra-
sinusien diagnostic sur panoramique dentaire: corps étranger et aspect en
« grelot »o Cellulite cervico-faciale dentaire
Généralités Définition: infection des tissus mous de la face Germes: ceux du point de départ; si dentaire: streptocoque ++ /
anaérobies
Facteurs de risque: AINS +++ / ID: diabète +++ 3 stades +++
cellulite localisée (= séreuse) cellulite collectée (= purulente) cellulite diffusée (« grangréneuse » = fasciite
nécrosante) Diagnostic
Examen clinique: selon le stade localisée: inflammation locale: placard rouge induré (!!
marquer au feutre) collectée: trismus / masse rénitente / douleur
insomniante / fièvre élevée diffuse: crépitations neigeuses +++ (= emphysème
sous-cutané) Examens complémentaires
Bilan infectieux: NFS-CRP / hémocultures / prélèvements locaux
TDM cervico-faciale injectée: en urgence / pour bilan d’extension
Point de départ: panoramique dentaire +/- clichés rétro-alvéolaires
!! NPO bilan du terrain: glycémie et BU si diabétique (PMZ)
Bilan pré-opératoire: Gp-Rh-RAI / ECG-RTx / Cs anesthésie
!! Remarque Diagnostic différentiel avec cellulite d’origine salivaire
(cf item 270) → pas de persistance d’un sillon entre la collection et la
mandibule Evolution
Complication locale Thrombophlébite de la veine faciale homolatérale
(anticoagulation +++) Séquence classique: desmodontite → cellulite →
thrombophlébite… Extension naturelle
en rétro-styloïdien puis descend par la loge carotidienne vers le médiastin
→ médiastinite gravissime: extension dans les bronches, etc (M = 80%)
Pronostic: sombre: même bien prise en charge, mortalité ~ 50% (!)
Traitement Mise en condition
Hospitalisation / urgence vitale +/- transfert en REA si diffuse
Patient à jeun / Cs d’anesthésie / appel chirurgien (ORL ou maxillo)
!! Arrêt des AINS et relais insulinothérapie si diabétique (PMZ)
Antibiothérapie En urgence / probabiliste / parentérale / double / active
contre streptocoqueet anaérobies. Ex: C3G (ceftriaxone) + métronidazole (Flagyl®) en IV
Drainage chirurgical ++ D’emblée si cellulite diffuse / à toujours discuter même
si localisée Si cellulite diffuse ou compliquée
cervicotomie +/- thoracotomie si médiastinite (donc TDM pré-op)
exérèse des tissus nécrotiques puis mise en place de gouttières
lavages itératifs pluri-quotidiens sur les gouttières pendants 2-3 jours
Tt étiologique !! NPO l’extraction de la dent causale (PMZ)
Tt symptomatique Antalgique-antipyrétique: adapté à l’EVA: niveau II ou
III Mesures associées
Anticoagulation préventive: cf risque de thrombose de la v. faciale ++
Selon terrain: insuline si diabétique / prévention du DT si alcoolique..
Surveillance Clinique: température / !! extension: marques au feutre /
gouttières Paraclinique: CRP +++ (fermeture à CRP normale) /
glycémie si diabétiqueo Thrombophlébite de la veine faciale
Etiologie: typiquement sur parondontite apicale d’une dent antérieure Clinique: sepsis + oedème inflammatoire + cordon induré de la v.
faciale thrombosée Complication: rechercher une thrombose du sinus caverneux +++
Oedème palpébral (supérieur) + exophtalmie Atteinte des nerfs crâniens (III-IV-VI) = ptosis / strabisme /
diplopie Syndrome méningé
o Autres complications régionales: ostéite / adénopathie purulente / thrombophlébite crânio-
faciale générale: endocardite infectieuse d’Osler (PMZ) / spondylodiscite
- Parodontopathies
Généralités o Parodonte: ensemble des tissus qui environnant la dent; il comprend:
cément + gencive + desmodonte (ligament alvéolo-dentaire) + os alvéolaire
o Parodontopathies gingivite: atteinte inflammatoire sélective de la gencive parodontite: atteinte de l’ensemble du parodonte (gencive + ligament +
os) desmodontite: atteinte du ligament alvéolo-dentaire (cf supra)
o Physiopathologie mécanisme commun: dépôt de plaque bactérienne +/- minéralisée (=
tartre) conséquence commune: luxation totale dentaire (« déchaussement »)
o Facteurs de risque terrain: sexe (M) / âge (↑) / précarité / tabagisme / alcoolisme facteurs locaux: mauvaise hygiène bucco-dentaire +++ / malpositions facteurs généraux: malnutrition / diabète / hémopathie / ID et
chimiothérapie Diagnostic
o Examen clinique (+++) Gingivite
Gencive érythémateuse +/- hypertrophique aux collets des dents Plaque dentaire (tartre) au niveau de l’émail +/- C°: carie /
mobilité Parodontite
Signes de gingivite + poche parondontale: pathognomonique +++
= approfondissement pathologique du sulcus gingival (au sondage)
o Examens complémentaires Clichés rétro-alvéolaires: poche parodontale = alvéolyse osseuse
Traitement o Tt symptomatique: détartrage +/- curetage parondontal si parondotiteo Tt dentaire chirurgical: extraction des dents +/- Tt endodentaires, etc. o Education et MHD +++ : hygiène bucco-dentaire et arrêt du tabac (PMZ)
- Traumatismes dentaires
Définitions o contusion: choc sans lésion clinique ou radiographiqueo fracture: peut être coronnaire / radiculaire / alvéolaire o luxation: perte de contact partielle ou totale entre la dent et l’alvéole
Orientation diagnostique o Interrogatoire
Terrain: atcd / malocclussion dentaire pré-existante / SAT Anamnèse: heure et circonstances du traumatisme Signes fonctionnels: douleur / retentissement fonctionnel
o Examen physique Examen endo-buccal
Type d’atteinte: mobilisation / percussion / exposition de la pulpe
Evalue la vitalité dentaire (atteinte pulpaire): test chaud/froid (PMZ)
Recherche une fracture mandibulaire / hématome / occlusion Examen exo-buccal (PMZ)
Rechercher un traumatisme crânio-facial associé +++ (cf item 201)
Examen neurologique / rechercher une plaie de la face (!! SAT-VAT)
o Examens complémentaires Panoramique dentaire (orthopantomogramme): systématiquement en
1ère intention Autres: clichés rétro-alvéolaires / clichés occlusaux / TDM faciale si
traumatismes Principes de traitement
o Principes généraux L’objectif est toujours la conservation de la dent si possible +++ Principal facteur pronostique: rapidité de la prise en charge (ré-
implantation < 30min)o CAT selon le traumatisme
Contusion Abstention thérapeutique: antalgiques
Fracture
coronaire
Si pas d’atteinte pulpaire: abstention thérapeutique
Si atteinte pulpaire: ABT + pulpectomie + reconstruction
radiculaire Atteinte pulpaire: de simple
contention à pulpectomie
alvéolaire Atteinte pulpaire rare: contention par
arc seulement
Luxation
Ré-implantation en urgence dans l’alvéole
Si luxation complète: conservation dans du lait
o Mesures associées Certificat médical descriptif: médico-légal +++ (PMZ) SAT-VAT en cas d’atteinte pulpaire (PMZ)
o Surveillance Clinique: tester la vitalité pulpaire à distance et répété