« origine sociale et scolarisations des eleves » cas du
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Université d’Antananarivo
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de
Sociologie
Département de Sociologie
Formation Professionnalisante en Travail Social et Développement
(FPTSD)
MEMOIRE DE LICENCE PROFESSIONNELLE
Option : Socio Orga
« ORIGINE SOCIALE ET SCOLARISATIONS DES
ELEVES »
CAS DU CENTRE AMI4 à ANJANAHARY
Présenté par :
Marie Ange Tendry Itokiana RANDRIANASOLO
Les membres du Jury :
Président
Dr ANDRIAMALALA Misah Ny Aina
Juge
Dr RAFENOMANANA FAHAFAHANA Harimahefa
Encadreur pédagogique :
Dr RABENALA Toussaint
Année Universitaire : 2016 - 2017
REMERCIEMENTS
En préambule, nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet
ouvrage.
Le seigneur tout puissant, pour sa grâce et sa bénédiction
- Monsieur RAMANOELINA Panja, Président de l’Université d’Antananarivo
- Monsieur RAKOTODAVID Olivaniaina, Doyen de la faculté des DEGS pour son
soutien durant notre cursus scolaire
- Monsieur ETIENNE Stefano Raharimalala, Chef de Département de la faculté de
Sociologie, pour tous les conseils qu’il nous a prodigués.
- Monsieur RAKOTOARISON Yvon Andriniaina Directeur de la FPTSD pour son
appui en matière pédagogique.
- Monsieur RABENALA Toussaint, notre encadreur pédagogique pour son aide
précieuse et pour le temps qu’il nous a consacré
- Monsieur RAZAFINDRALAMBO Nambinina, Directeur du Centre AMI4 pour son
accueil et sa grande générosité.
et enfin notre famille, nos parents, nos frères et sœurs, pour leur soutien et encouragement
tout au long de l’élaboration de cet ouvrage, vous êtes les meilleurs.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Nombre d’éducateurs par sexe… …………………………………… p35
Tableau 2: Nombre d’élèves ……………………………………………………. p36
Tableau 3 : Nombre total des enfants dans le centre en 2017……………………. p37
Tableau 4: Nombre des enfants dans chaque classe …………………………… p37
Tableau 5: Nombre des enfants dans la classe de 9ème …………………………. p41
Tableau 6 : Age moyen des garçons et filles ……………………………………. p42
Tableau 7 : Situation familiale des enfants ………………………………………. p43
Tableau 8 : Nombre de personnes par famille …………………………………… p44
Tableau 9 : Parcours scolaire des parents ……………………………………….. p46
Tableau 10: Activités des chefs de famille ………………………………………. p47
Tableau 11: Nombre d’enfants dans les écoles privées et lycées …………………p50
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Organigramme ……………………………………………………. P13
Figure 2 : Représentation graphique du nombre des enfants par classe …….. p43
Figure 3 : Répartition des classes de 10ème …………………………………. P44
Figure 4 : Nombre d’enfants par classe respective …………………………… p45
Figure 5 : Tendance des enfants dans chaque classe respective ……………… p46
LISTE DES ABREVIATIONS
• AMI4 : Ankizy Mino Mianatra Mitombo Mikajy ny Zony
• BM : Banque Mondiale
• CAPPDIC : Cours d’Appui Pédagogique et Préparation à Différents Concours
• CDA : Centre de développement d’Andohatapenaka.
• CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo
• ICICAEA : Institut de Coopération Internationale de la Confédération Allemande
pour l'Education des Adultes
• MP : Ministère de la Population
• NCMI : Nazarene Compassionae Ministries International
• ONG : Organisation Non Gouvernementale
• PAM : Programme Alimentaire Mondial
• UNESCO : United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization
• UNICEF : United Nations International Children's Emergency Fund
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : PRESENTATION DU CENTRE AMI4 CHAPITRE I : Etat des lieux : International, Nation al, Local
Section I : Situation de l’Education de base au niveau international
Section II : Situation de l’Education de base à Madagascar
Section III : Présentation du centre AMI4
CHAPITRE 2 : Cadre Conceptuel et théorique sur l’éducation
Section I : définition des concepts
Section II : Orientation Théorique
CHAPITRE 3 : Approche Méthodologiques
Section I : Démarches méthodologiques
Section II : Méthodes
PARTIE II : RESULTATS D’ENQUETES AU NIVEAU DU CENTR E AMI4
CHAPITRE 4 : La branche éducation
Section I : Le personnel éducatif
Section II : Le centre d’apprentissage
CHAPITRE 5 : La branche médicale
Section I : Les traitements préventifs
Section II : Des traitements curatifs
PARTIE III : APPROCHE PROSPECTIVE DE LA RESOLUTION DE LA PROBLEMATIQUE AU NIVEAU DU CENTRE AMI4
CHAPITRE 6 : Analyse des Forces et faiblesses au niveau du centre AMI4
Section I : Forces
Section II- Faiblesses
CHAPITRE 7 : Propositions de solutions
Section I : Solutions internes
Section II : Solutions externes
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
TABLES DES MATIERES
ANNEXES
1
INTRODUCTION GÉNÉRALE
La sociologie entretient avec le système d’enseignement des relations ambigües.
Dès le début du siècle, la sociologie naissante portait son regard sur le système éducatif, à
travers l’intérêt que manifestait Émile DURKHEIM pour les questions pédagogiques, mais
aussi pour le rôle de l’école dans le processus de socialisation. Dans l’autre sens, le grand
projet de l’école laïque et républicaine, avec son ambition d’offrir à tous le savoir scolaire,
ne pouvait ignorer un champ de recherche qui touche d’aussi près les questions
fondamentales de l’éducation, de la citoyenneté, des inégalités d’accès à la culture et au
savoir.
Comme le soulignait ESTABLET (R.), la sociologie de l’éducation s’est acquis une place
d’ « iconoclaste » dans les débats publics sur l’école ; de ce fait, l’éducation se conçoit
surtout à l’école dans l’évolution de l’intelligence. En mettant à jour les relations entre
l’origine sociale et la réussite scolaire, en approchant les phénomènes scolaires à travers
des analyses statistiques de parcours, la sociologie a pu paraître vouloir dynamiter une
image idéalisée de l’école.
La sociologie de l’éducation a produit de très nombreux travaux depuis une
quarantaine d’années, travaux qui ont apporté de très nombreuses connaissances sur l’école
et les situations scolaires. En particulier, l’approche sociologique a largement renouvelé la
compréhension des phénomènes liés aux « difficultés scolaires » : elle peut ainsi offrir aux
enseignants de nombreuses pistes de réflexion sur ces questions particulièrement délicates
auxquelles ils sont confrontés chaque jour dans leur pratique.
D’une manière générale, l’école a pour fonction de transmettre des connaissances,
mais aussi de réussir en partie à la socialisation de l’individu. L’école véhicule à la fois des
aspects qualitatifs, dans la mesure où il s’agit de former un citoyen respectueux des
principes vertueux, mais aussi quantitatifs car faisant appel de plus en plus à des résultats
chiffrables. Dans notre cas, le contexte de notre étude se situe au niveau de l’Education de
base, surtout au niveau du primaire et du secondaire.
L’éducation, qui est un droit fondamental, est indispensable au développement des
individus comme des sociétés et elle aide à tracer la voie vers un avenir fructueux et
productif. L’éducation permet une vie meilleure et met fin aux cycles générationnels de
2
pauvreté et de maladie et elle donne les moyens de parvenir à un développement durable.
Une éducation de base de qualité va permettre aux enfants d’être mieux dotés en
connaissances et compétences afin de jouer un rôle actif dans le processus décisionnel en
matière sociale, économique et politique lorsqu’ils passent à l’adolescence et à l’âge
adulte. Ayant reçu une éducation, ils sont mieux en mesure, devenus adultes, d’avoir moins
d’enfants, de connaitre les pratiques appropriés d’éducation des enfants, et de faire en sorte
que leurs enfants commencent l’école à l’âge voulu et soient prêts à apprendre.
De multiples facteurs influent sur les acquis des élèves parmi lesquels : les
compétences, les attentes, la motivation, le comportement des élèves eux-mêmes
les ressources, les attitudes et le soutien des familles ; l’organisation, les ressources et le
climat dans l’établissement scolaire ; la structure et les contenus des programmes
d’enseignements ; les qualifications, les connaissances, les attitudes et les pratiques des
enseignants. Les établissements scolaires et les salles de classe sont des environnements
complexes et dynamiques, c’est pourquoi l’un des grands axes de la recherche en éducation
a été, et demeure, de déterminer les effets de ces divers facteurs ainsi que de leurs
interactions et interrelations – et ce pour différents types d’élèves et différents types de
formations.
Entre 1950 et 1960, les pays en développement ont accompli des progrès sur le plan
du développement humain, progrès que mettent en évidence les rapports annuels publiés
par les agences internationales telles que le Programme des Nations unies pour le
Développement (PNUD) ou la Banque Mondiale. Néanmoins, le dénuement des
populations de certains pays reste immense et les progrès humains des trente dernières
années n’ont ni été uniformes ni harmonieux. L’Education, composante essentielle du
développement humain, est souvent précaire et les indicateurs en matière d’éducation
inquiétants. Selon une étude de l’UNESCO1 en 2012, il y a environ 61 millions d’enfants
non scolarisés dans le monde, et que 47% d’entre eux n’iront jamais à l’Ecole tandis que
26% ont été scolarisés mais n’ont pas terminé leur cursus et que 27% seront scolarisés.
Trop d’enfants du monde quittent l’école ou reçoivent une éducation ponctuelle et
irrégulière. Chacun de ces enfants a des rêves qu’ils ne pourront jamais accomplir, leur
potentiel ne sera jamais réalisé. En s’assurant que chaque enfant ait accès à une éducation
1 : UNESCO, la pauvreté, une fatalité Promouvoir l’autonomie et la sécurité humaine des groupes défavoriéss, Parsis 2002
3
de qualité, nous posons les bases de la croissance, la transformation, l’innovation,
l’opportunité et l’égalité. Que ce soit en temps de crise ou de paix, dans les villes ou dans
les villages éloignés, l’éducation de qualité devrait être une impérative.
De ces constats, nous avons élaboré une étude sur : « Origines sociales et scolarisation des
élèves ».
Nous avons choisi comme terrain d’étude le Centre AMI4 situé à Anjanahary, dans
la Commune Urbaine d’Antananarivo. Ici, les fondateurs du Centre AMI4 ont pensé au
travail missionnaire qui se base sur l’objectif d’octroyer aux enfants démunis leurs besoins
nutritionnel, médical, spirituel et en éducation pour qu’ils puissent être insérés et participer
à la vie de la société, et le plus important, participer à l’épanouissement du royaume de
Dieu.
1- Question de départ
Les problèmes de scolarisation sont-ils uniquement la conséquence des problèmes
de moyens d’accession à l’école pour les enfants des populations défavorisées ?
2- Hypothèses
- La réussite ou l’échec scolaire des enfants issus de familles défavorisées ne dépend
pas uniquement de la résolution des problèmes financiers liés à l’accès à école mais
aussi des autres déterminants de la pauvreté.
- La compétence de l’équipe éducative doit-être à la hauteur de la tâche qui lui est
confiée, car c’est un facteur clé de la réussite d’une action de scolarisation.
- La question de la scolarisation diverge selon les individus : pour certains, elle
est une nécessité et est indispensable pour parvenir à une vie meilleure, pour
d’autres elle est une obligation ou voire même inutile.
- La qualité de l’enseignement dispensé aux enfants est aussi importante que le
taux de scolarisation.
4
3- Objectifs
3-1- Objectif global
Notre objectif global sera d'analyser à quel point une amélioration significative du
taux de scolarisation et de la réussite scolaire d’enfants issus de classes défavorisées de la
capitale peut être obtenue grâce à la prise en charge de leur scolarité.
3-2- Objectifs spécifiques
Nos objectifs spécifiques seront de :
- Faire ressortir un état des lieux de l’ensemble des actions éducatives et non
éducatives mises en œuvre par le Centre AMI4
- Examiner les résultats globaux de l’action du Centre AMI4 en corrélation avec la
situation des bénéficiaires
- Proposer des solutions d’amélioration de l’action pour de meilleurs résultats.
4-Aperçu méthodologique
4-1 Technique documentaire
La partie empirique nous permettra d’aboutir à une définition et à une modélisation
opérationnelle de la relation entre l’origine sociale et la scolarisation des élèves. Pour
enrichir notre étude, donc, nous avons eu recours à certains auteurs, à des documents, à des
vidéos ainsi qu’aux différents sites Internet.
4-2 Technique d’Échantillonnage
La collecte de données quantitatives se fera à l’aide d’un échantillonnage aléatoire
ou probabiliste parce que les individus à enquêter sont contingents et n’ont ni les mêmes
spécificités ni les tâches similaires. De ce fait, nous avons choisi ce type d’échantillonnage
parce que notre enquête ne s’adresse pas seulement aux responsables mais aussi aux
professeurs, aux parents ainsi qu’aux élèves du centre. Notre enquête se poursuit suivant la
condition et la réalité existante sur le terrain, soit 8 professeurs, 10 parents, 30 élèves et 1
responsable, d’où 49 enquêtés.
5
4-3 Techniques de questionnaire
La collecte des données quantitatives repose surtout sur les questionnaires. De ce fait,
nous avons eu recours à la technique de sondage comportant des questions ouvertes et / ou
fermées formulées à l’avance.
4-4 Méthodologie d’analyse
Afin de vérifier les hypothèses et dans le but de répondre également à la
problématique, le choix des outils de recherche varie selon les terrains d’études et selon les
rubriques épistémologiques utiles à l’analyse de notre thème. Évidemment, à la logique de
notre sujet, la Sociologie de l’éducation incite l’utilisation de techniques documentaires
avant même de descendre sur le terrain.
Nous avons donc utilisé, les approches sociologiques suivantes pour notre étude
d’analyse : la socialisation d’Émile Durkheim, la théorie de la « reproduction » et la
sociologie des inégalités d’éducation de Pierre Bourdieu.
4- Annonce du plan
La sociologie de l’éducation sera cernée dans la première partie de ce document afin
d’évoquer la partie théorique et la présentation du terrain de recherche. Ensuite, la
deuxième partie s’engagera à donner un aperçu des résultats de recherche, que ce soit
qualitatif pour la plupart des données venant des documents, que ce soit quantitatif pour les
résultats de l’enquête par questionnaire. Et enfin, l’analyse de ces données par le biais des
perspectives d’avenir et de la vérification des hypothèses fera l’objet de la troisième partie.
PARTIE I :PRESENTATION DU CENTRE
AMI4
6
CHAPITRE I : Etat des lieux : International, Nation al, Local
Dans ce chapitre, nous allons faire un état des lieux de la question de la
scolarisation au niveau international, national et local et mettre l’accent sur ce que l’on
entend par « qualité de l’éducation ».
Pour beaucoup de personnes, la qualité se réfère aux résultats obtenus, c’est-à-dire à
un niveau satisfaisant d’acquisitions des élèves par rapport aux objectifs d’apprentissage
fixés, à de faibles disparités des acquis entre les élèves et à des taux d’achèvement
du cycle élevés. D’autres, accordent une importance aux moyens mobilisés. Selon
les fervents défenseurs de cette définition, plus les moyens sont élevés, plus le
système éducatif est de qualité. Ces moyens favorisent certes l’obtention des résultats
escomptés, mais certaines études démontrent qu’ils ne sont
pas toujours synonymes de qualité.
Les décideurs politiques doivent s’intéresser à la qualité de l’éducation, non
seulement dans le contexte d’acquisition de connaissances et de développement de
compétences, mais également dans le souci d’une concordance avec le développement
durable. Ce qui signifie qu’il faut amener l’élève à devenir un citoyen instruit, réfléchi,
responsable et actif, capable d’exercer ses habiletés intellectuelles de création, d’analyse et
de jugement, tout en lui permettant de s’épanouir, d’exploiter son plein potentiel et de
développer sa personnalité. Cette éducation de qualité doit lui permettre de s’insérer
véritablement dans son milieu et de contribuer au développement de la société dans
laquelle il vit dans toutes ses dimensions.
Dans le contexte actuel de mondialisation et d’accélération des diverses
technologies, la définition de la qualité de l’éducation doit être élargie pour prendre en
compte les attentes d’une société en perpétuelle évolution. Outre les aspects relatifs aux
savoirs, une école dite de qualité devrait tenir compte, dans les
orientations et les curriculums, du développement de savoir-être et de savoir-faire
permanents, dont les compétences citoyennes, l’autonomisation de l’individu ainsi
que l’apprentissage tout au long de la vie. Dans ces conditions, l’éducation devrait
être en mesure de doter chaque individu de compétences lui permettant de participer
activement au développement de sa société, et ce, de façon durable.
7
Section I : Situation de l’Education de base au niveau international
Le taux de scolarisation fait partie de l’un des indicateurs de la pauvreté. Selon une
nouvelle étude effectuée l’UNESCO en 2016, sur les 61 millions d’enfants non scolarisés
dans le monde, on estime que 47% n’iront jamais à l’Ecole tandis que 26% ont été
scolarisés mais n’ont pas terminé leur cursus et que 27% seront scolarisés. Le sud et
l’Ouest de l’Asie ont réalisé d’importants progrès en matière d’éducation puisque le
nombre d’enfants non scolarisés est passé de 39 millions à 13 millions entre 1990 et 2016.
Dans les autres régions, les chiffres atteignent 5 millions dans les Etats Arabes, 2,7
millions en Amérique latine et dans les Caraïbes, 1,3 million en Amérique du Nord et 1,2
million dans toute l’Europe. Le constat n’est cependant pas le même pour le cas de
l’Afrique, car le nombre d’enfants non scolarisés est le plus élevé. Près d’un enfant sur
quatre en âge de fréquenter l’école primaire (23%) n’a jamais été scolarisé ou a quitté
l’école sans terminer le cursus primaire.
Section II : Situation de l’Education de base à Madagascar
Le cas de Madagascar n’est pas en reste des pays africains, car le pays compte un
faible niveau d’instruction, surtout pour les enfants démunis. Bien que l’Education au
niveau de la petite enfance joue un rôle important dans l’Education, le gouvernement
malgache ne dispose pas des capacités financières et administratives pour s’engager dans
une éducation à grande échelle. Dans de nombreux cas, les systèmes existants dans ce
domaine sont privés et sont limités à ceux qui en ont les moyens. La crise politique de
2008 a aggravé le taux d’abandon d’école et réduit le taux de scolarisation dans la Grande
Ile. L’UNICEF confirme que « le taux net de scolarisation au primaire n’est plus que de
73% en 2012 contre 83,3% en 2005. C’est donc plus d’un quart des enfants en âge d’être
scolarisé au primaire qui sont actuellement victimes d’exclusion scolaire, soit plus d’un
million d’enfants. Le défaut d’éducation est souvent une cause et une conséquence de la
marginalisation des enfants. Ce sont en effet les pauvres, les populations vivant dans les
zones rurales éloignées, ceux qui sont les plus affectés par les conflits ou issus de minorités
linguistiques ou éthiques qui se voient souvent privés d’un accès à l’Education. Nous
avons ainsi choisi comme thème « Origine sociale et scolarisation des élèves », alors même
8
qu’ils sont pris en charge par une institution qui vise à les aider dans leur scolarité parce
qu’ils sont démunis.
Section III : Présentation du centre AMI4
Le Centre AMI4 est une Organisation Non Gouvernementale à vocation sociale et
religieuse et qui est implanté uniquement à Madagascar, plus précisément à Antananarivo
Anjanahary. L’association Akany AMI4 est un centre de développement de l’enfant à
vocation sociale. Il s’agit d’un centre d’accueil de jour. Les cibles de l’Akany AMI4 sont
principalement les enfants de rue, orphelins et démunis qui n’ont pas la possibilité de jouir
de leurs droits fondamentaux. C’est la raison pour laquelle l’objectif principal du centre est
d’aider les enfants vulnérables à s’épanouir et à s’instruire dans un environnement propice
à leur développement. Le Sigle AMI4 signifie :
- Ankizy : enfant
- M ino : croit
- M ianatra : apprend
- M itombo : grandit
- M ikajy ny zony :Accompit ses droits et ses obligations au niveau de la
société
1- Historique du Centre AMI4
Depuis juin 1997, l’Akany AMI4 par le biais de l’ONG Nazaréen Compassionna
Ministres s’est implanté à Madagascar et a œuvré essentiellement pour aider les enfants
errants des familles les plus vulnérables de l’arrondissement III et V de la Commune
Urbaine d’Antananarivo.
A ses débuts, le centre est ouvert en tant que centre d’accueil des enfants des rues.
Ils ont accueilli 100 enfants des rues de 6 à 12 ans. Ces derniers venaient au centre quatre
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fois par semaine : le lundi, mardi, jeudi et vendredi dans la matinée de 8 à 12heures30. Ils
sont encadrés par douze (12) éducateurs et des étudiants en médecine, épaulés par
l’association des Médecins sans frontières. Ces enfants sont dotés de plusieurs activités au
centre dont les activités scolaires et alphabétisation, les jeux et activités éducatives, les
activités spirituelles et le repas collectif. Ils peuvent aussi avoir recours aux soins médicaux
Le 1er octobre 1998, grâce aux apports financiers des associations internationales, ils ont
accueilli 100 enfants des rues en plus, de même âge que la première session. Ils viennent
au centre quatre fois par semaine : le lundi, mardi, jeudi, et vendredi dans l’après-midi de
12heures30 à 4heures30. Ils sont encadrés par un autre douze éducateurs avec les mêmes
médecins et les mêmes activités. Et ces activités continuent jusqu’au décembre 1998.
Au mois de novembre 1998, le nouveau directeur de NCMI-Mad avec l’accord de
son représentant et le directeur régional de l’Afrique ont jugé la nécessité de réorganiser et
restructurer le centre de NCMI à Madagascar. Cette réorganisation et restructuration ont
commencé au mois de janvier 1999.
Par la suite, L’Akany AMI4 a obtenu l’agrément à vocation sociale par l’arrêté
ministériel n°10769/10-MPAS du 16 avril 2010 par le Ministère de la Population et des
Affaires Sociales. Dorénavant, elle est autorisée à œuvrer dans le domaine socio-familial
des enfants vulnérables et orphelins.
2- Le financement du Centre AMI4
Le Centre AMI4 est une ONG Malgache financée par le « Nazarene Compassionae
Ministries International » ou NCMI qui est une Eglise sud africaine dont le siège est basé à
Johannesbourg. NCMI est représenté à Madagascar par son bureau NCMI-mad, situé au
siège même de l’ONG AMI4.
10
L’ONG NCMI est créé en 1984, et est une des branches que l’Eglise du Nazaréen
International a utilisé pour incarner le Ministère de compassion de Jésus-Christ. Par le biais
de cette association, le centre AMI4 a pu recevoir des dons et subventions financiers pour
le fonctionnement de l’Akany AMI4.
Il y a aussi des volontaires étrangers qui apportent des aides temporaires. Pour
2016, ils ont reçu trois (03) volontaires :
- Le premier groupe était une famille de Nazaréen venant de la Martinique.
La famille avait donné des repas chauds avec une donation de 5 sacs de 50
kg de riz, un sac de sucre et un bidon de 15 litres d’huile.
- Le deuxième était une jeune fille venant d’Allemagne qui enseignait
l’Anglais et préparait les repas avec l’équipe de cuisine pendant 03 mois.
- La troisième personne ayant collaboré avec le centre était un volontaire spécialiste
en « éducation spécialisée » venant de l’Université du Tennessee Wsleyan College, qui a
dispensé aux enseignants du centre « les nouvelles méthodes pédagogiques appliquées aux
centres spécialisés »
Tout cela montre qu’à part les aides financières, le centre collabore directement avec des
volontaires et des missionnaires de divers horizons et reçoit des dons en nature au bénéfice
des enfants.
2-1 L’Eglise Internationale du Nazaréen
A travers l’Eglise International du Nazaréen, qui a son siège social aux Etats-Unis,
17 001 Prairie Star Parkway, Lenexa Kansas City, des dizaines de centres comme AMI4
ont vu le jour. Ces centres sont implantés dans différentes régions du globe, surtout dans
les pays en voie de développement, notamment en Afrique. Actuellement, ils disposent de
centres au niveau de 10 pays africains et 6 en Asie.
11
2-2 Nazarene Compassionate Ministries à Madagascar
NCMI est une équipe de ministère trans-locales avec un cœur apostolique qui est
composé d’hommes et de femmes qui, grâce à des partenariats basés sur des dons, veut
aider les pasteurs et les membres à construire des églises locales afin d’accomplir le travail
de Jésus-Christ au niveau de la communauté. NCMI voit l’Eglise non pas comme une
organisation, mais comme un regroupement de gens élus par Dieu afin d’apporter et de
démontrer son message de vie et de grâce et de réconciliation dans le Monde. En gros, la
vocation principale de NCMI est d’aider son prochain et de lui transmettre la bonne parole.
3- Missions
La mission du centre qui est de donner aux enfants des rues de quatre(4) à vingt
(22) ans une place où ils peuvent subvenir à leur besoin nutritionnel, médical, spirituel et
surtout un centre d’étude où ils peuvent s’instruire et forger un avenir meilleur.
L’objectif global du centre est de promouvoir le développement (éducationnel,
spirituel, social) des enfants en situation difficile et vulnérable issus des familles
nécessiteuses.
Ses objectifs spécifiques sont :
- Créer un centre d’accueil de jour afin de changer la vie des enfants pour leur
assurer un meilleur avenir
- Donner l’éducation visant à favoriser l’épanouissement de la personnalité
- Offrir de la nourriture saine deux fois par jour pendant cinq jours et offrir un
système de santé adéquat.
- Promouvoir l’éducation spirituelle des enfants à travers l’éducation biblique.
4- Activités principales
12
4-1 Volet santé
C’est la combinaison de l’éducation sanitaire et la nutrition des enfants, y compris
l’achat de vêtements, de sandales et des uniformes pour l’école.
4-2 Volet éducation
Les objectifs de l’éducation doivent favoriser l’épanouissement de l’enfant, le
développement de ses dons, sa préparation à une vie adulte active.
4-3 Volet culturel et de loisir
C’est la participation de toute activité culturelle, le camp annuel organisé par le
centre et l’existence d’une bibliothèque ainsi que les activités sportives.
4-4 Volet social
C’est la collaboration sur l’éducation de ces enfants entre les parents, la société et
les personnels du centre.
4-5 Volet spirituel
L’objectif est d’aider les enfants et les parents à connaitre Dieu et être en contact
permanent avec Lui.
5- Les bénéficiaires
La première cible du centre est d’attirer les enfants errants près des grands marchés
d’Antananarivo, et ceux qui sont en situation difficile et vulnérable. Âgés de cinq(5) à
vingt-trois (23) ans suivant leurs classes respectives, ils ont le droit de venir au centre cinq
(5) jours sur sept(7) pour recevoir leurs droits en tant qu’être humain et particulièrement en
tant qu’enfant.
Les critères de sélection des enfants reposent sur trois (3) facteurs :
• Premier critère : ceux qui ne sont jamais allés à l’école même s’ils sont un peu âgés.
• Deuxième critère : ceux qui sont nés de mère célibataire et qui ont un revenudérisoire.
• Troisième critère : parmi les petits frères et sœurs de ceux qui sont déjà pris en charge
par le centre.
Ces enfants sont mal nourri
mal habillés et ont peu de perspective
vie quotidienne. Ils sont ceux que nous qua
6- Organisation
Ainsi se présente l’organigramme du centre
Figure 1 : Organigramme du centre AMI4
NCMI
PRESIDENT
DIRECTRICE
COORDONNATEURS
D’EDUCATION
EDUCATEURS
ENFANTS
13
: parmi les petits frères et sœurs de ceux qui sont déjà pris en charge
mal nourris, avec une condition physique déplorable
ont peu de perspective d’avenir à cause de la pauvreté renforcé
Ils sont ceux que nous qualifions généralement de « quatr’
Organisation
Ainsi se présente l’organigramme du centre AMI4. :
du centre AMI4
Source : Direction AMI4 –
NCMI
PRESIDENT
DIRECTRICE
COORDONNATEURS
D’EDUCATION
EDUCATEURS
ENFANTS
: parmi les petits frères et sœurs de ceux qui sont déjà pris en charge
avec une condition physique déplorable. Ils sont très
d’avenir à cause de la pauvreté renforcée dans leur
quatr’mis ».
Mai 2017
14
7- Les infrastructures du centre
Le centre AMI4 dispose de toutes les infrastructures nécessaires pour permettre aux
étudiants de se développer dans un environnement propice à l’apprentissage. Elle dispose
ainsi d’un grand réfectoire de 100 m² pour les repas journaliers, de huit (08) salles de
classe, d’une Cuisine intérieure et une cuisine extérieure pour préparer les repas en grande
quantité lors des évènements au centre, d’une salle d’infirmerie, tenue par un aide d’une
bibliothèque, d’une Chapelle, de deux bureaux administratifs. A cela s’ajoute une salle de
réunion des éducateurs, d’un magasin de stockage. Concernant les activités sportives, le
centre dispose d’un grand terrain de basket-ball, d’un grand terrain de football et de volley-
ball et des infrastructures sanitaires répondant aux normes d’hygiène : 07 toilettes, un
urinoir, 05 douches.
8- Situation géographique du centre AMI4
Le centre se situe à Anjanahary, dans le 5ème Arrondissement de la Commune
urbaine d’Antananarivo (CUA). Anjanahary compte 21 600 habitants selon nos sources
auprès du Fonkontany. Elle compte parmi les quartiers à forte concentration humaines dans
le Vème arrondissement.
9- Les partenaires éducatifs du centre
Comme le centre n’a pas la capacité d’accueil et éducative nécessaire pour instruire
tous les enfants, elle doit collaborer avec d’autres établissements scolaires, surtout pour les
classes supérieures à partir de la 8ème.
15
9-1 Le Collège Hercule
Le collège hercule est une des écoles partenaires pour la continuation de
l’éducation. Il est situé à Besarety Ambodimanga Lot UU R 8 Villa Cococ, à environ 15
minutes à pieds du Centre. Cette année 2017, le centre a pu inscrire 156 élèves dans cette
école.
9-2 Le Lycée Privé Mirantsoa
Le lycée Privé Mirantsoa est également partenaire du centre pour la continuité des
études. Il est situé tout près du Centre AMI4 et est sis à Anjanahary Lot II A 93G. Cette
année, le centre a inscrit 11 élèves dans cette école.
9-3 Les autres écoles et lycées partenaires
Outre les principaux partenaires éducatifs cités précédemment, le centre envoie les élèves
dans d’autres écoles de la capitale dont :
• L’Ecole Judy Royal School, dont 1 élève est inscrit
• Le lycée Jules Ferry : Un élève en classe de première
• Le Lycée Nanisana : Un élève en classe de première
• Le Lycée Rabearivelo : Deux élèves dont l’une est en classe de première et l’autre
en terminale
• Lycée technique Alarobia : 2 élèves en 2ème année
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CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE SUR L’EDUCATION
Au cours de ce chapitre, nous allons définir les concepts clés liés à la scolarisation
et tous les problèmes y relatifs, mais aussi nous allons passer en revue différentes théories
en rapport avec notre sujet.
Section I : DEFINITION DES CONCEPTS
1- Scolarisation
Selon le dictionnaire Petit Larousse (1998) le mot scolarisation signifie le fait de
doter un pays ou une région des établissements nécessaires à l'enseignement de toute une
population. La scolarisation est aussi l'action d'admettre un enfant ou un groupe à suivre
l'enseignement d'un établissement scolaire.
2- Education et Instruction
2-1 Education
Selon le dictionnaire petit Larousse, (1998 ) l'éducation est l'action d'éduquer, de
former, d'instruire quelqu'un, c'est aussi la manière de comprendre, de dispenser et de
mettre en œuvre cette formation.
L'éducation signifie encore l'action de développer méthodiquement une faculté particulière.
L’éducation est une initiation à un domaine particulier de connaissances, un
ensemble des acquisitions morales, intellectuelles et culturelles, une connaissance de bons
usages de la société.
BEITONE (1995) nous donne la définition proposée par Durkheim
« L'éducation est l'action exercée par les générations adultes sur celles qui ne sont
pas encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour objet de susciter et de développer chez
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l'enfant un certain nombre d'états physiques, intellectuels et moraux que réclament de lui et
la société politique dans son ensemble et le milieu spécial auquel il est particulièrement
destiné. »
D'après MACAIRE (1993), l'éducation est l'art d'élever les enfants. Elle les prépare
à devenir des hommes complets, instruits, consciencieux, utiles à la société. Elle vise à
développer la personnalité de l'enfant, tel est le premier objectif.
Le mot d'éducation a été parfois employé dans un sens très étendu pour désigner
l'ensemble des influences que la nature ou les autres hommes peuvent exercer soit sur notre
intelligence, soit sur notre volonté. Elle comprend, dit Stuart MILL, « tout ce que nous
faisons par nous-mêmes et tout ce que les autres font pour nous dans le but de nous
rapprocher de la perfection de notre nature. Dans son acception la plus large, elle
comprend même les effets indirects produits sur le caractère et sur les facultés de l'homme
par des choses dont le but est tout différent : par les lois, par les formes du gouvernement,
les arts industriels, et même encore par des faits physiques, indépendants de la volonté de
l'homme, tels que le climat, le sol et la position locale».
Mais cette définition comprend des faits tout à fait disparates et que l'on ne peut
réunir sous un même vocable sans s'exposer à des confusions. L'action des choses sur les
hommes est très différente, par ses procédés et ses résultats, de celle qui vient des hommes
eux-mêmes; et l'action des contemporains sur leurs contemporains diffère de celle que les
adultes exercent sur les plus jeunes. C'est cette dernière seule qui nous intéresse ici et, par
conséquent, c'est à elle qu'il convient de réserver le mot d'éducation.
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1-1-1 Caractère de l’éducation
Il résulte de la définition qui précède que l'éducation consiste en une socialisation
méthodique de la jeune génération. En chacun de nous, peut-on dire, il existe deux êtres
qui, pour être inséparables autrement que par abstraction, ne laissent pas d'être distincts.
L'un est fait de tous les états mentaux qui ne se rapportent qu'à nous-mêmes et aux
événements de notre vie personnelle : c'est ce qu'on pourrait appeler l'être individuel.
L'autre est un système d'idées, de sentiments et d'habitudes qui expriment en nous, non pas
notre personnalité, mais le groupe ou les groupes différents dont nous faisons partie ; telles
sont les croyances religieuses, les croyances et les pratiques morales, les traditions
nationales ou professionnelles, les opinions collectives de toute sorte. Leur ensemble forme
l'être social. Constituer cet être en chacun de nous, telle est la fin de l'éducation.
C'est par là, d'ailleurs, que se montre le mieux l'importance de son rôle et la
fécondité de son action. En effet, non seulement cet être social n'est pas donné tout fait
dans la constitution primitive de l'homme; mais il n'en est pas résulté par un
développement spontané. Spontanément, l'homme n'était pas enclin à se soumettre à une
autorité politique, à respecter une discipline morale, à se dévouer et à se sacrifier. Il n'y
avait rien dans notre nature congénitale qui nous prédisposât nécessairement à devenir les
serviteurs de divinités, emblèmes symboliques de la société, à leur rendre un culte, à nous
priver pour leur faire honneur. C'est la société elle-même qui, à mesure qu'elle s'est formée
et consolidée, a tiré de son propre sein ces grandes forces morales devant lesquelles
l'homme a senti son infériorité. Or, si l'on fait abstraction des vagues et incertaines
tendances qui peuvent être dues à l'hérédité, l'enfant, en entrant dans la vie, n'y apporte que
sa nature d'individu. La société se trouve donc, à chaque génération nouvelle, en présence
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d'une table presque rase sur laquelle il lui faut construire à nouveaux frais. Il faut que, par
les voies les plus rapides, à l'être égoïste et asocial qui vient de naître, elle en surajoute un
autre, capable de mener une vie morale et sociale. Voilà quelle est l'œuvre de l'éducation,
et l'on en aperçoit toute la grandeur. Elle ne se borne pas à développer l'organisme
individuel dans le sens marqué par sa nature, à rendre apparentes des puissances cachées
qui ne demandaient qu'à se révéler. Elle crée dans l'homme un être nouveau.
Cette vertu créatrice est, d'ailleurs, un privilège spécial de l'éducation humaine.
Tout autre est celle que reçoivent les animaux, si l'on peut appeler de ce nom
l'entraînement progressif auquel ils sont soumis de la part de leurs parents. Elle peut bien
presser le développement de certains instincts qui sommeillent dans l'animal, mais elle ne
l'initie pas à une vie nouvelle. Elle facilite le jeu des fonctions naturelles, mais elle ne crée
rien. Instruit par sa mère, le petit sait plus vite voler ou faire son nid; mais il n'apprend
presque rien qu'il n'eût pu découvrir par son expérience personnelle. C'est que les animaux
ou vivent en dehors de tout état social ou forment des sociétés assez simples, qui
fonctionnent grâce à des mécanismes instinctifs que chaque individu porte en soi, tout
constitués, dès sa naissance. L'éducation ne peut donc rien ajouter d'essentiel à la nature,
puisque celle-ci suffit à tout, à la vie du groupe comme à celle de l'individu.
Au contraire, chez l'homme, les aptitudes de toute sorte que suppose la vie sociale
sont beaucoup trop complexes pour pouvoir s'incarner, en quelque sorte, dans nos tissus et
se matérialiser sous la forme de prédispositions organiques. Il s'ensuit qu'elles ne peuvent
se transmettre d'une génération à l'autre par la voie de l'hérédité. C'est par l'éducation que
se fait la transmission.
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1-1-2 Pouvoir de l’éducation : moyens d’action
L'éducation ne fait pas l'homme de rien, comme le croyaient LOCKE et
HELVETIUS ; elle s'applique à des dispositions qu'elle trouve toutes, faites. D'un autre
côté, on peut concéder d'une manière générale que ces tendances congénitales sont très
fortes, très difficiles à détruire ou à transformer radicalement ; car elles dépendent de
conditions organiques sur lesquelles l'éducateur a peu de prise. Par conséquent, dans la
mesure où elles ont un objet défini, où elles inclinent l'esprit et le caractère à des manières
d'agir et de penser étroitement déterminées, tout l'avenir de l'individu se trouve fixé par
avance, et il ne reste pas beaucoup à faire à l'éducation.
Mais heureusement, une des caractéristiques de l'homme, c'est que les
prédispositions innées sont chez lui très générales et très vagues. En effet, le type de la
prédisposition arrêtée, rigide, invariable, qui ne laisse guère de place à l'action des causes
extérieures, c'est l'instinct. Or, on peut se demander s'il existe chez l'homme un seul
instinct proprement dit. On parle quelquefois de l'instinct de conservation ; mais
l'expression est impropre. Car un instinct c'est un système de mouvements déterminés,
toujours les mêmes, qui, une fois qu'ils sont déclenchés par la sensation, s'enchaînent
automatiquement les uns aux autres jusqu'à ce qu'ils arrivent à leur terme naturel, sans que
la réflexion ait nulle part à intervenir ; or, les mouvements que nous faisons quand notre
vie est en danger n'ont nullement cette détermination et cette invariabilité automatique. Ils
changent suivant les situations ; nous les approprions aux circonstances: c'est donc qu'ils ne
vont pas sans un certain choix conscient, quoique rapide. Ce qu'on nomme instinct de
conservation n'est, en définitive, qu'une impulsion générale à fuir la mort, sans que les
moyens par lesquels nous cherchons à l'éviter soient prédéterminés une fois pour toutes.
On en peut dire autant de ce qu'on appelle parfois, non moins inexactement, l'instinct
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maternel, l'instinct paternel, et même l'instinct sexuel. Ce sont des poussées dans une
direction; mais les moyens par lesquels ces poussées s'actualisent changent d'un individu à
l'autre, d'une occasion à l'autre. Une large place reste donc réservée aux tâtonnements, aux
accommodations personnelles, et, par conséquent, à l'action de causes qui ne peuvent faire
sentir leur influence qu'après la naissance. Or, l'éducation est une de ces causes.
1-2 Instruction
On dit qu'une personne est instruite quand elle a fait des études et acquis des
connaissances intellectuelles étendues. Mais pour l'éducation la personne a acquise une
formation morale, physique et intellectuelle.
Le dictionnaire Petit Larousse (1998 ) définit l'instruction comme l'action de donner
les connaissances nouvelles ou un enseignement à quelqu'un. L'instruction est aussi le
savoir acquis par l'étude, par l'enseignement reçu.
L'instruction s'intéresse à la formation intellectuelle, et constitue une partie de
l'éducation, car cette dernière se contente de la formation totale de l'enfant : intelligence,
volonté, sensibilité, culture, etc.
Donc on peut être très instruit, mais mal éduqué, quand on a une connaissance
intellectuelle sans conscience morale.
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3- Enfant
Selon Petit Larousse (1998), l'enfant est un garçon ou une fille de l'âge de l'enfance.
Citant la convention des nations unies sur les droits de l'enfant, CASTELLE
(1990) déclare : « Est considéré comme un enfant tout être humain âgé de moins de 18ans,
sauf si une loi nationale accorde la majorité plus tôt. »
Selon les lois canadiennes, l'âge de la majorité est fixé à 18 ans en ce qui concerne
les infractions au code criminel et aux lois fédérales. En matière de protection sociale, l'âge
varie selon les provinces, mais dans la plupart des cas, comme au Québec, il est fixé à 18
ans.
Selon la loi malgache no 27/2001 du 28/04/2001 relative aux droits et à la
protection de l'enfant contre les violences, à son article premier, on entend par enfant tout
être humain âgé de moins de dix-huit ans de naissance sauf dispositions contraires.
4- Pauvre, indigent et Vulnérable
4-1 Pauvre
La pauvreté est un concept qui n'est pas facile à définir. Pour le définir, il faut
comprendre ses caractéristiques.
Selon UNESCO (2002) « Au Mali, la pauvreté est quelques fois désignée par
l'impuissance en opposition à la puissance qui permet d'accéder à la richesse. La pauvreté
est corrélée de ce fait au rang social qui est enviable ou pas et qui permet ou non d'accéder
à des richesses. »
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« Le PNUD et les institutions de Bretton woods producteurs de savoirs et de
recherches sur la pauvreté, situent la barre de l'extrême pauvreté en dessous du seuil
monétaire de moins d'un dollar US de revenu par jour ».
Dans son rapport, PNUD (1998) donne quelques définitions de la pauvreté après
avoir catégorisée celle-ci :
- Pauvreté humaine : Manque des capacités humaines essentielles comme savoir lire et
écrire et d'être correctement nourri ;
- Pauvreté extrême : Indigence et misère, par quoi l'on entend généralement l'incapacité de
satisfaire les besoins alimentaires minimaux :
- Pauvreté relative : Pauvreté définie selon les normes qui peuvent varier d'un pays à
l'autre ou dans le temps. La pauvreté relative peut correspondre par exemple à un seuil de
pauvreté fixé à la moitié de revenu moyen par habitant et qui signifie que ce seuil peut
augmenter en même temps que le revenu. Ce terme est souvent utilisé comme équivalent
approximatif de pauvreté générale ;
- Pauvreté générale : Niveau de pauvreté moins grave, généralement défini comme
l'incapacité de satisfaire les besoins alimentaires et non alimentaires essentiels. Elle peut
varier sensiblement d'un pays à l'autre ;
- Pauvreté absolue : Pauvreté définie par une norme fixe. Par exemple, le seuil de pauvreté
au niveau international est fixé à un dollar US par jour, ce qui permet de mesurer et
souvent utilisé comme équivalent approximatif de pauvreté extrême.
4-2 Indigent
Selon MUREKATETE (2004) citant la Publication du bureau social urbain/Caritas,
est considéré comme indigent « le bénéficiaire prioritaire de l'aide sociale, y compris la
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force physique comme ressource, pour subvenir à ses besoins fondamentaux de nourriture,
d'hébergement et de santé et qui se trouve sans assistance, faute de membre de famille
capable de la prendre en charge ».
Dans son rapport le MINECOFIN (2002) dit que les indigents sont ceux qui doivent
mendier pour survivre. Leurs ménages ont les caractéristiques suivantes :
- Ils n'ont pas de terre ni de bétail et manquent de logement, de vêtement et de nourriture ;
- Ils tombent souvent malades et n'ont pas accès aux soins médicaux ;
- Leurs enfants sont mal nourris et ils ne peuvent pas les envoyer à l'école.
4-3 Vulnérable
On entend par vulnérabilité la faible capacité de se prémunir contre le risque élevé
de connaître l'état de pauvreté. On peut retenir six groupes socio-économiques considérés
comme vulnérables : les femmes chefs de ménages ou femmes sans ressources, les
personnes handicapées, les personnes âgées, les sans emploi et les exclus du système
scolaire (UNESCO, 2002).
Une personne vulnérable est celle qui non seulement n'a pas de ressources
matérielles pour assurer son existence, mais en outre est :
- Inapte physique en raison d'un handicap, d'une maladie débilitante comme le Sida, du
jeune âge ou de la vieillesse ;
- Livrée à elle-même, n'ayant aucun appui de parents ou d'une quelconque organisation.
De la précédente définition, il ressort deux types de vulnérabilité :
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- La vulnérabilité chronique ou structurelle d'une part ;
- La vulnérabilité conjoncturelle ou temporaire d'autre part.
L'handicapé physique, le malade chronique et la personne âgée sans soutien, sont
des vulnérables chroniques. L'enfant non accompagné est un vulnérable conjoncturel. Sont
également vulnérables conjoncturels, les victimes de catastrophes naturelles.
Le vulnérable du premier type a besoin d'une assistance permanente pour survivre.
Les enfants du centre peuvent être classées dans la catégorie des vulnérables chroniques.
Le vulnérable conjoncturel, par contre, a besoin d'une assistance destinée à lui
permettre de traverser les circonstances défavorables et d'un appui qui lui servirait de
tremplin pour se prendre en charge.
5- Assistance sociale
Ce concept comprend deux significations selon les notes du cours de politiques
sociales. La première est liée au droit social et la deuxième à la politique sociale.
L'assistance sociale comprend toutes les formes d'assistance que la collectivité publique
donne aux personnes nécessiteuses ou en besoins. En effet, la nature de l'assistance sociale
doit être entendue dans le cadre de l'assistance publique (INTERAYAMAHANGA, 2004).
Section II : Orientation théorique
1- Aperçu général sur la scolarisation
Selon PHILIP (1985) « l'éducation et la scolarité étaient jadis assimilées à une
même notion. Jusqu'en 1970 les deux concepts pouvaient signifier un système éducatif
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formel bien connu qui va des classes du primaire aux plus hautes spécialisations
universitaires ».
La définition précédente permettait l'évaluation du degré d'instruction d'un individu
en fonction des années d'études, du type de diplôme obtenu.
1-1 Education au service du développement humain
L'éducation occupe une place cruciale dans le processus de développement humain.
L'idée de PHILIP (1985) est convaincante quand il dit : « il est bien connu que l'éducation
occupe une place centrale dans tout processus du développement et elle permet d'ailleurs
une ouverture sur le monde extérieur. Depuis la seconde guerre mondiale, on a remarqué
que c'est le développement lui-même qui a engendré la multiplication des besoins éducatifs
de la population mondiale ».
Dans son rapport, la B.M (2004) suggère que « l'instruction universelle est le
moteur du développement ».
Aucun pays ne peut prétendre accéder au développement alors qu'il est victime de
la non scolarisation de la plupart de sa population.
Nous partageons l'idée avec l'Institut de Coopération Internationale de la
Confédération Allemande pour l'Education des Adultes (ICICAEA) dans sa revue
semestrielle concernant l'éducation des adultes en Afrique, en Asie et en Amérique latine,
où on montre que l'on a souvent fait la promotion de l'alphabétisation en disant qu'elle
constituait une aide au développement et concourrait à soulager la misère. Dans ce
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contexte, le développement est bien entendu largement interprété en tant qu'amélioration
des conditions de vie, ce qui se traduit pour les gens par un soulagement de la misère
(ICICAEA, 1999, p.51).
Dans la plupart des ouvrages destinés à inciter les gens à s'alphabétiser, on leur a
expliqué qu'apprendre à lire et à écrire ferait d'eux, entre autres, des meilleures mères,
hommes d'affaires ou artisans et se traduirait à long terme par une amélioration de la
qualité de la vie.
Concernant l'importance de l'éducation, l'UNESCO (2002) fait remarquer que
« L'éducation dans les pays africains est considérée comme un outil indispensable pour
réaliser les idéaux de paix, de liberté, de justice sociale mais aussi pour faire reculer la
pauvreté,...Diverses autres initiatives visent à lier l'éducation à la lutte contre la
pauvreté ».
1-2 Discrimination, un obstacle à l'éducation
La discrimination se manifeste de différentes manières. Les personnes défavorisées,
c'est à dire les vulnérables n'accèdent pas forcément à l'éducation et même celles-là qui y
parviennent sont victimes de la déperdition scolaire ou trouvent un enseignement de
mauvaise qualité.
En outre, il y a souvent inégalités sociales liées au rang social, au sexe, aux régions,
aux ethnies et/ou aux races.
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I-2-1 Inégalités liées au rang social
Etant donné que tout bien ou service dont l'homme a besoin engage de dépenses en
argent, le pauvre n'y trouve pas toujours accès.
« L'égalité des chances d'accès à l'éducation est considérée comme essentielle dans
la stratégie de lutte pour l'éradication de la pauvreté au Mali. » UNESCO (2002).
Sachant que la base de la population est constituée d'enfants, de jeunes, d'hommes
et de femmes, vivant dans des communautés rurales et des quartiers pauvres des villes,
trouver un intérêt personnel pouvant être lié à l'alphabétisation dans le but d'en faire un
concept commercialisable, constitue un défi (ICICAEA, 1999).
Nous sommes en accord avec l’affirmation de la Banque Mondiale quand elle dit
que les parents pauvres voient dans l'éducation la possibilité pour leurs enfants de vivre
mieux, mais il arrive aussi qu'ils attendent de l'éducation scolaire le renforcement des
valeurs traditionnelles. Les élites peuvent vouloir une éducation universelle, mais souvent,
elles veulent que les dépenses publiques pour améliorer l'éducation profitent à leurs
enfants. (Banque Mondiale, 2004).
La B.M (2004) continue à faire observer que « les enfants des pauvres sont presque
toujours les derniers à être scolarisés. Une étude réalisée en Inde a montré que les
dépenses d'éducation n'étaient pas plus favorables aux pauvres».
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Pour les enfants des pauvres, un des principaux problèmes, dans presque tous les
cas, est le fait qu'ils abandonnent l'école avec une plus forte fréquence. Avec le système
éducatif, il fallait s'attendre à la suppression des inégalités sociales, car l'instruction est un
vrai outil pouvant entraîner la mobilité sociale ascendante du bénéficiaire, mais le résultat
fut contraire comme le fait remarqué GRAS (1974) en ces termes : « l'école est vite
devenue un mécanisme essentiel, si non exclusif, de la sélection et de la mobilité sociale.
Au moins en parole, la famille en effet, continue de jouer un rôle important tant dans
l'apprentissage des règles habituelles de la vie sociale que dans celui des principaux
éléments de l'idéologie officielle».
En outre les enfants des pauvres sont contraints de faire les travaux lourds en vue
d'assurer leur survie au lieu de poursuivre leurs études, ainsi ils se préparent à la
paupérisation perpétuelle.
Les auteurs SCHLEMMER et al. (1996) font remarquer que « c'est au nom de la
logique de la pauvreté que l'on justifie l'emploi d'enfants : les enfants des pauvres
complètent les revenus des pauvres et leur apportent un espoir de survie, le droit à avoir
de quoi vivre ne doit pas leur être refusé par le rejet idéaliste du droit des enfants à
participer au travail.
Selon ce point de vue, il n'est pas réaliste d'espérer contrer le « Cycle de la
pauvreté » qui n'a pas pour seul effet de maintenir pauvres les pauvres, mais de les rendre
plus pauvres encore».
Cette argumentation poursuit en ces termes : « Une entrée précoce sur le marché du
travail est l'assurance d'un analphabétisme quasi général dans la population des enfants
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travailleurs, qui les accompagnera tout au long de l'enfance et de l'âge adulte. Pauvreté et
analphabétisme se combinent pour rendre les enfants travailleurs vulnérables, sujets
faciles pour l'exploitation. Ces traits resteront leurs compagnons naturels, tout au long de
leur vie de travail » (Ibid.).
Madagascar étant parmi les pays pauvres n'a pas échappé à ce phénomène
d'inégalité sociale, car les écoles privées surtout au primaire et à la maternelle ne sont que
l'apanage des enfants issus des familles mieux loties.
I-2-2 Inégalités sociales liées au sexe
Le concept « Inégalité sociale » entre les hommes n'est pas récent, mais plutôt un
phénomène qui tire son origine de la création de l'homme.
ARISTOTE cité par les mêmes auteurs, abonde dans le même sens quand il dit :
«Toute cité est composée de la famille (.....) et parfaite est la famille composée d'esclaves
et de libres (......) et les composantes fondamentales de la famille sont le maître et l'esclave,
le mari et l'épouse, le père et les fils ».
Les auteurs montrent différentes catégories de personnes constituant la société et
que ces catégories doivent exister dans toute cité ou du moins dans toute société.
I-2-3 Disparités régionales et raciales
Il existe de profondes disparités entre différentes régions et différentes races, voire
même entre les continents. C'est pour cette raison qu'il existe des appellations comme pays
du tiers monde, pays en développement, pays industrialisés, pays avancés, etc. « Les
niveaux d `éducation de base varient en fonction de la « race », du sexe et de la situation
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géographique. La « race » reste le seul critère éducatif déterminant variable en Afrique du
sud. En matière d'alphabétisation fonctionnelle, près de 33% d'Africains, 26% de Métis,
12% d'Indiens et seul 1% de Blancs sont illettrés » (ICICAEA 1999).
L'apartheid de l'Afrique du sud est un exemple frappant de la discrimination raciale en
matière d'éducation.
« Les activités d'éducation des adultes ont traversé une période sombre sous
l'apartheid. A cette époque, alphabétiser les noirs était considéré comme illégal par la loi
Bantou de 1954 sur l'éducation (à moins que les cours n'eussent lieu dans des écoles du
soir officiellement enregistrées et approuvées, la plupart étant rayées du registre et
fermées) » (ICICAEA, 1999).
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CHAPITRE 3 : Approche méthodologiques
Dans ce chapitre, nous allons présenter le fruit de nos recherches, concernant le
fonctionnement du centre d’une part, mais aussi le résultat des enquêtes que nous avons
faites auprès des personnes concernées par le centre, pour apporter des analyses plus tard.
Mais, voyons d’abord les différents outils méthodologiques que nous avons mis en œuvre
pour obtenir les informations.
Section I : Démarches méthodologiques
1- Techniques
Plusieurs auteurs ont défini les techniques de recherche.
Selon LOUBET (2000) les techniques sont « les procédés de recherche qui serviront à
mettre en oeuvre concrètement et à réaliser les opérations correspondant aux différentes
étapes de la méthode ».
Une technique est définie comme un ensemble de démarches préétablies à effectuer
dans un certain ordre et éventuellement dans un certain contexte.
Partant de ces deux définitions, nous pouvons préciser que les techniques sont des
moyens et des outils qui sont au service de la méthode. Au cours de notre recherche, nous
avons utilisé les techniques suivantes : la technique documentaire, le questionnaire,
l'échantillonnage et l'entretien.
1-1 Technique documentaire
Faisant allusion à l'importance de la documentation, TREMBLAY (1968) précise
qu'elle apporte « certains types de matériaux sur des événements passés que d'autres
techniques seront incapables de procurer, elle évite des démarches inutiles là où les
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matériaux existants sont suffisamment riches pour admettre une analyse directe sans
nécessité de supplémenter les faits et attitudes rapportés. Elle comble des lacunes et des
vides ou vient renforcer des points de vue au moment de l'analyse, elle peut fournir des
opinions contraires et contradictoires sur les problèmes étudiés suggérant ainsi de
nouvelles venues d'exploitation de la réalité ».
1-2 Technique de questionnaire
Le questionnaire est selon GAUTHIER (1984) « un instrument de mise en forme
de l'information fondée sur l'observation des réponses à un ensemble des questions posées
à un échantillon d'une population ».
La définition proposée par QUIVY et CAMPENHOUDT (1995) semble être la plus
complète. Pour eux « l'enquête par questionnaire consiste à poser à un ensemble des
répondants, le plus souvent représentatif d'une population, une série de questions relatives
à leur situation sociale, à leur attitude à l'égard d'opinions ou d'enjeux humains et sociaux,
à leurs attentes, à leur niveau de connaissance ou de conscience d'un événement ou d'un
problème ou encore sur tout autre qui intéresse les chercheurs ».
Dans notre étude, nous avons opté pour le questionnaire lors de l'enquête, car
l'utilisation de cette technique est très bénéfique dans la mesure où c'est un instrument qui
permet de recueillir un maximum de données par le biais de questions, le moins de temps
possibles, permet un retour rapide des informations, peut être adapté en fonction de la
population et en fonction de l'objet de recherche.
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Ainsi, nous nous sommes servis d'un questionnaire à questions fermées et ouvertes.
Le questionnaire a été administré aux élèves du centre ainsi qu’aux responsables.
1-3 Technique d'entretien
L'entretien est défini comme « un type de relation interpersonnelle que le chercheur
organise avec les personnes dont il attend des informations en rapport avec le phénomène
qu'il étudie », LOUBET (2000).
Selon GRAWITZ (1996), le terme entretien correspond mieux à la notion anglaise
d'interview. L'interview dans le langage courant, revêt un aspect journalistique, souvent
spectaculaire, alors que l'entretien conserve un caractère sérieux et confidentiel. L'élément
commun qui nous intéresse est constitué par le fait qu'il s'agit dans les deux cas d'un tête-
à- tête et d'un rapport oral entre deux personnes, dont l'une transmet à l'autre des
informations.
Dans notre étude, l'interview a été utilisée pour compléter le questionnaire. Nous
avons fait appel à cette technique parce qu'elle donne aux répondants l'occasion de
s'exprimer beaucoup plus sur un sujet donné. En outre, les informations qui n'ont pas été
recueillies par le questionnaire sont collectées à l'aide de l'interview.
Etant donné la pluralité d'entretien, l'entretien centré ou « focused interview » a été
utilisé au cours de cette étude. Ainsi, nous nous sommes entretenus avec quelques élèves
du centre et certains parents et pour ce faire, un cadre de questions ou guide d'entretien a
été établi d'avance pour plus de précision.
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1-4 Echantillonnage
Lorsque nous parlons de l'échantillonnage, on sous entend deux concepts qui
sont : la population et l'échantillon.
Pour QUIVY et CHAMPENHOUDT (1995) la population est la totalité des
éléments ou des unités constitutives de l'ensemble considéré. Selon DEKETELE (1991)
échantillonner c'est choisir un nombre limité d'individus dont on observe et mesure un
caractère dans le but de tirer des conclusions applicables à la population entière à l'intérieur
de laquelle le choix a été fait ou à laquelle on s'intéresse.
La question reste celle de savoir comment tirer un échantillon représentatif. Pour
répondre à cette question, certains auteurs proposent des formules pour constituer un
échantillon représentatif de la population.
L'échantillonnage nous a été utile dans la mesure où il nous a permis de recueillir
beaucoup d'informations dans un court délai, ce qui ne serait pas le cas si nous avions
enquêté toute la population cible.
Pour constituer la taille de notre échantillon nous avons pris 20% de la population
mère. Le nombre de personnes enquêtées est de 46.
Section II : Méthodes
A l'avis de LOUBET (2000), la méthode de recherche est « la marche rationnelle
de l'esprit pour arriver à la connaissance ou à la démonstration de la vérité ».
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Lors de notre étude, les méthodes ci-après ont été utilisées : la méthode comparative, la
méthode historique, la méthode qualitative ainsi que la méthode quantitative.
1- Méthode comparative
Madeleine GRAWITZ (1996 :380) affirme que « l'absence de possibilité
d'expérimentation fait de la comparaison l'unique moyen permettant au sociologue
d'analyser le donné concret, d'en dégager les éléments constants, abstraits et généraux,
lorsqu'il abordera l'explication sociologique ».
Pendant notre étude, nous avons comparé les phénomènes sociaux (comme la
scolarisation) à l'échelle mondiale en vue de dégager quelques éléments de ressemblance et
de dissemblance.
1-1 Méthode historique
« L'histoire est la seule concurrente de la sociologie, dans l'étude des phénomènes
sociaux totaux en marche ». GRAWITZ (1996 ).
Cette méthode nous a permis de faire une analyse du système éducatif malgache en
général et celui du Centre AMI4 en particulier, tout en révélant son évolution dans le
temps.
1-2 Méthode qualitative
Les données qualitatives constituent des réponses aux questions ouvertes et des
comptes rendus d'entretien menés auprès des enquêtés.
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Selon POURTOIS, J. et DESMET, J.M.V cités par BISENGIMANA (2005) « la
méthode qualitative sert à analyser les données recueillies par observation participante,
l'entretien non directif, questions ouvertes dans le questionnaire ».
La méthode qualitative nous a été utile dans l'analyse de données difficilement
quantifiables entres autres, les résultats des questions ouvertes, ainsi que ceux de
l'entretien.
1-3 Méthode quantitative
Selon GRAWITZ (1988) « les items fermés se prêtent facilement à une analyse
quantitative. Celle-ci s'intéresse à la fréquence des thèmes, mots, symboles retenus dans
une communication ».
Cette méthode nous a aidés à analyser les données quantifiables tout en les
présentant sous forme de tableaux et de graphiques, en vue de leur donner un sens
significatif.
En résumé, nous avons opté pour plusieurs méthodes d’enquête, passant par l’Etude
descriptive et transversale avec un recueil de données sur une période de 3 mois, au sein du
Centre AMI4, mais aussi auprès de la population environnante et des autres écoles du
quartier d’Anjanahary. La collecte de données quantitatives s’est faite à l’aide d’un
échantillonnage aléatoire ou probabiliste parce que les individus à enquêter sont
contingents et n’ont ni les mêmes spécificités ni les tâches similaires. De ce fait, nous
avons choisi ce type d’échantillonnage parce que notre enquête ne s’adresse pas seulement
aux responsables mais aussi aux professeurs, aux parents ainsi qu’aux élèves du centre.
38
Notre enquête se poursuit suivant la condition et la réalité existante sur le terrain soit 8
professeurs, 10 parents, 30 élèves et 1 responsable, d’où 49 enquêtés.
PARTIE II : RESULTATSD’ENQUETES AU NIVEAU DE
CENTRE AMI4
39
Dans ce chapitre, nous allons présenter les résultats des enquêtes que nous avons effectués auprès du centre AMI4 et de son environnement durant notre de stage.
CHAPITRE 4 : La branche éducation
Section I : Le personnel éducatif
Au début, le centre était un lieu d’alphabétisation et de partage de la parole de Dieu,
ou précisément un lieu de prière. Devant les difficultés des enfants, les responsables ont
décidé de faire bâtir le centre comme milieu éducationnel pour faciliter l’accès à
l’alphabétisation. C’est pour cette raison que le centre a étendu son action pour faire réussir
ces enfants au moins au niveau terminal et avoir le diplôme du Baccalauréat. Les enfants
cibles sont les enfants des 3ème et 5ème arrondissements.
La scolarisation est l’une des priorités du centre. Cette activité consomme une
grande partie du budget annuel, dont l’objectif final est l’insertion scolaire et sociale.
L’objectif du centre est basé sur la préparation des enfants pour l’insertion scolaire
et sociale dans les écoles primaires privées à partir de la classe de septième. Les valeurs
transmises aux enfants se basent sur :
• L’hygiène
• Le respect et la politesse
• Le savoir
• La pratique de la spiritualité au quotidien
Actuellement, l’activité principale du centre est consacrée à l’éducation des enfants.
40
1- Les enseignants
La qualité de l’enseignement dispensé dans les écoles dépend avant tout du
personnel éducatif, car il doit être à la fois compétent et suffisant en nombre. Dans le
tableau ci-après, nous allons présenter le nombre des enseignants au centre.
Tableau 1: Nombre d’éducateurs par sexe
Sexe féminin masculin total
Enseignants 5 3 8
Aides 5 0 5
TOTAL 10 3 13
Source : AMI 4, mai 2017
Les éducateurs travaillant au centre sont sélectionnés et recrutés pour transmettre
efficacement leurs savoirs aux enfants démunis. En outre, ils suivent des formations au
Cours d’Appui Pédagogique et Préparation à Différents Concours (CAPPDIC)1 pour
perfectionner leur savoir-faire en matière d’éducation des enfants. Parmi eux, il y a des
jeunes qui viennent d’entrer et qui doivent encore acquérir de l’expérience en matière
d’éducation pour bien comprendre ce que les enfants attendent d’eux, et vice versa.
En fait, 8 des enseignants, comme nous voyons dans le tableau ci-dessus, sont
formels mais les 10 aides sont composés de cuisiniers, de ménagers et de religieux.
Comme nous l’observons, les femmes sont plus nombreuses que les hommes du fait que
les femmes sont plus dynamiques et plus pratiquantes dans le domaine éducatif et
religieux.
1CAPPDIC : Cours d’Appui Pédagogique et Préparation à Différents Concours
41
Nous considérons quand même ce personnel d’appui comme des éducateurs, car ils
transmettent eux aussi du savoir aux enfants lorsque ces enfants contribuent aux tâches
quotidiennes du centre : cuisine, ménage, etc…
2- Les élèves
Après avoir visité les classes, nous avons vu beaucoup d’enfants de tout âge. Le
nombre total des enfants que le centre prend en charge actuellement est de 398.
Le tableau ci-après nous montre les nombres des élèves du centre :
Tableau 2: Nombre d’élèves
Etablissement Nombres (en %)
AMI 4 237 69, 09
SOAMIAMPITA 48 13,99
HERCULE 91 26,53
MIARANTSOA 12 3 ,49
LYCEE JULES FERRY 1 0.29
LYCEE NANISANA 1 0,29
TOTAL 343 100
Source : AMI 4, mai 2017
237 élèves étudient à plein temps dans le centre AMI4 soit 69,09% et 39,89% des
élèves sont appuyés matériellement et financièrement par le centre.
42
2-1 Etude sur l’égalité du genre dans les classe primaire du
centre
A l’époque où ils ont ouvert le centre, il y avait 100 enfants. Aujourd’hui le centre
possède 357 enfants comme nous l’avons dit tout au début. Il devait y avoir plus mais
certains ont abandonné leurs études. Observons dans le tableau ci-dessous le nombre des
enfants dans le centre.
Tableau 3 : Nombre total des enfants dans le centre en 2017
Garçons Filles TOTAL
NOMBRE 132 105 237
Source : Centre AMI4, Mai 2017
Mais si on prend le nombre de ces enfants par classe, on voit que le nombre
diffèrent de quelque peu sur les garçons que sur les filles comme le tableau suivant nous le
montre.
Tableau 4: Nombre des enfants dans chaque classe
Garçons Filles
12ème 13 20
11ème 17 16
10ème 45 42
9ème 28 21
8ème 15 14
Source : Centre AMI4, Mai 2017
Dans la classe primaire, comme nous le voyo
des garçons dépasse légèrement le nombre des fil
que les garçons ont plus de possibilité
N’écartons pas la possibilité suivante
certaines régions, ce sont les hommes qui travaillent et que les femmes
destinées à s’occuper du domicil
dépasse légèrement le nombre des filles.
viennent des autres Régions
Capitale pour espérer avoir une meilleur
classe dans un graphique, cela nous donne le résultat suivant.
Figure 2 : Représentation graphique du nombre des enfants par classe
Comme observation, on voit
beaucoup d’enfants, et ils sont divisés en 3 classes dans le centre. Cette hausse du nombre
d’enfants est, d’après quelques études,
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Maternelle 11ème
43
Dans la classe primaire, comme nous le voyons sur le tableau ci
légèrement le nombre des filles. Ici, cela est peut être dû
ont plus de possibilités professionnelles lorsqu’ils atteindront
N’écartons pas la possibilité suivante ; étant donné qu’on est malgache et que dans
ce sont les hommes qui travaillent et que les femmes
s à s’occuper du domicile familial. C’est pour cela que le nombre des garçons
légèrement le nombre des filles. En effet, dans le centre, il y a
égions de Madagascar et que les parents ont
ir une meilleure qualité de vie. Si nous reportons ces donné
cela nous donne le résultat suivant.
: Représentation graphique du nombre des enfants par classe
Source : investigation personnelle
bservation, on voit à première vue que la classe de 10
, et ils sont divisés en 3 classes dans le centre. Cette hausse du nombre
s est, d’après quelques études, la conséquence des transferts
11ème 10ème 9ème 8ème
ns sur le tableau ci-dessus, le nombre
les. Ici, cela est peut être dû par la cause
lorsqu’ils atteindront l’âge adulte.
; étant donné qu’on est malgache et que dans
ce sont les hommes qui travaillent et que les femmes sont souvent
le nombre des garçons
dans le centre, il y a certains enfants qui
ont immigré dans la
. Si nous reportons ces données par
: Représentation graphique du nombre des enfants par classe
investigation personnelle, Mai 2017
à première vue que la classe de 10ème possède
, et ils sont divisés en 3 classes dans le centre. Cette hausse du nombre
ajoutés au nombre
Garçons
Fille
d’enfants de la 11ème qui passe en 10
transfert et des passants. Pour voir le nombre respectif des enfants dans la classe de 10
observons le graphique qui suit
Figure 3 : Répartition des classes de 10
Tout d’abord, nous remarquons dans ce
diminue et que le nombre des filles augmente
par exemple les garçons sont parfois distraits et n’arr
filles. En outre, il y a aussi peut
suivre parce qu’ils sont fatigués. Ici, les garçons sont parfois plus forts que les filles du
point de vue de la force phys
les tâches qui demandent beaucoup de travail manuel.
La classe de 10ème est subdivisée en 3 classes de même niveau. Nous
peut-être la baisse du nombre de garçons dans les classes e
dû à un hasard que dans la classe de 10
diminue et passé en 10ème 3
0
5
10
15
20
10ème 1
44
qui passe en 10ème, ou bien les redoublants ajouté
transfert et des passants. Pour voir le nombre respectif des enfants dans la classe de 10
observons le graphique qui suit
Répartition des classes de 10ème
Source : investigation personnelle
bord, nous remarquons dans ce graphique que le nombre des garçons
diminue et que le nombre des filles augmente. De nombreux facteurs sont mis en cause
par exemple les garçons sont parfois distraits et n’arrivent pas à suivre contrairement aux
filles. En outre, il y a aussi peut-être que les garçons aident les parents et n’arrivent pas à
suivre parce qu’ils sont fatigués. Ici, les garçons sont parfois plus forts que les filles du
force physique et c’est pour cela que les garçons aident les parents dans
les tâches qui demandent beaucoup de travail manuel.
est subdivisée en 3 classes de même niveau. Nous
du nombre de garçons dans les classes et vice versa. Cela est peut
un hasard que dans la classe de 10ème 1 passé en 10ème 2 le nombre de garçons
3 , le nombre de garçons diminue encore.
10ème 2 10ème 3
, ou bien les redoublants ajoutés au nombre des
transfert et des passants. Pour voir le nombre respectif des enfants dans la classe de 10ème
investigation personnelle, Mai 2017
le nombre des garçons
. De nombreux facteurs sont mis en cause :
ivent pas à suivre contrairement aux
être que les garçons aident les parents et n’arrivent pas à
suivre parce qu’ils sont fatigués. Ici, les garçons sont parfois plus forts que les filles du
ique et c’est pour cela que les garçons aident les parents dans
est subdivisée en 3 classes de même niveau. Nous remarquons
ce versa. Cela est peut-être
1 passé en 10ème 2 le nombre de garçons
Garçons
fille
Pour voir de plus près l’étude des enfants dans chaque classe, allons v
l’ensemble des graphiques.
Figure 4 : Nombre d’enfants par classe respectif
Notons dans ce graphique qu’il n’y a qu’une seule classe de 10
associé les 3 classes de 10ème
en flèche du nombre des enfants dans la classe de 9
nous avons vu dernièrement. Cela est tout d’abord dû au fait qu’il y a trois classes de 10
et que le nombre d’enfant
nombre des garçons arrivés en classe de 9
Ce sont ceux qui sont en mesure de suivre le rythme qui passent en classe
supérieure, c’est pour cela que le nombre d
garçons et diminue de peu pour les filles arrivé
garçons et des filles sont presque les mêmes à un nombre près comme nous le voyons dans
0
5
10
15
20
25
30
maternelle 11ème
45
Pour voir de plus près l’étude des enfants dans chaque classe, allons v
l’ensemble des graphiques.
: Nombre d’enfants par classe respectif
Source : investigation personnelle
Notons dans ce graphique qu’il n’y a qu’une seule classe de 10
ème qui était divisée ce qui donne ce graphique. Il y a une montée
en flèche du nombre des enfants dans la classe de 9ème contrairement au graphique 1 que
nous avons vu dernièrement. Cela est tout d’abord dû au fait qu’il y a trois classes de 10
et que le nombre d’enfants augmente beaucoup lorsqu’il passe en classe supérieure. Le
nombre des garçons arrivés en classe de 9ème devance toujours celui des filles.
ceux qui sont en mesure de suivre le rythme qui passent en classe
, c’est pour cela que le nombre des enfants diminue progressivement pour les
garçons et diminue de peu pour les filles arrivées en classe de 8ème
garçons et des filles sont presque les mêmes à un nombre près comme nous le voyons dans
10ème 1 10ème 2 10ème 3 9ème 8ème
Pour voir de plus près l’étude des enfants dans chaque classe, allons voir
investigation personnelle, Mai 2017
Notons dans ce graphique qu’il n’y a qu’une seule classe de 10ème mais qu’on a
qui donne ce graphique. Il y a une montée
contrairement au graphique 1 que
nous avons vu dernièrement. Cela est tout d’abord dû au fait qu’il y a trois classes de 10ème
gmente beaucoup lorsqu’il passe en classe supérieure. Le
es filles.
ceux qui sont en mesure de suivre le rythme qui passent en classe
es enfants diminue progressivement pour les
ème. Les nombres des
garçons et des filles sont presque les mêmes à un nombre près comme nous le voyons dans
8ème
Garçons
Fille
le tableau 2. Comme nous l’avons expli
la classe de 8ème est le transfert des enfants pour aller suivre la classe de 8
écoles privées et d’autres restent pour les faire exemple, c’est
avoir un leader dans la classe pour mener les autres.
La classe de 9ème est subdivisée en 2 comme suit
Tableau 5: Nombre des enfants dans la classe de 9
Garçon
9ème 1
9ème 2
Pour voir la tendance des
graphique suivant :
Figure 5 : Tendance des enfants dans chaque classe respective
0
2
4
6
8
10
12
14
16
18
20
46
le tableau 2. Comme nous l’avons expliqué, une des causes de la diminution des enfants de
est le transfert des enfants pour aller suivre la classe de 8
écoles privées et d’autres restent pour les faire exemple, c’est-à-dire, il doit toujours y
la classe pour mener les autres.
est subdivisée en 2 comme suit :
: Nombre des enfants dans la classe de 9ème
Garçon Fille
17 11
11 10
Source : investigation personnelle
Pour voir la tendance des enfants par classe respective dans chaque classe, voyons le
: Tendance des enfants dans chaque classe respective
Source : investigation personnelle
diminution des enfants de
est le transfert des enfants pour aller suivre la classe de 8ème dans les
dire, il doit toujours y
investigation personnelle, Mai 2017
enfants par classe respective dans chaque classe, voyons le
investigation personnelle, Mai 2017
Garçons
Fille
47
2-2 Enquête au niveau des étudiants
2-2-1 Âge moyen des enfants dans chaque classe ou cycle
Nous allons voir si la moyenne d’âge des élèves du centre correspond à la moyenne d’âge
nationale dans les classes.
Tableau 6 : Age moyen des garçons et filles
Classe Age moyen Garçon Age moyen fille Nombre
d’enquêtés
11ème 7 7.5 20
10ème 8 8 20
9ème 10 10 15
4ème 14 15 30
Source : investigation personnelle, Mai 2017
D’après ce tableau, les garçons sont plus précoces que les jeunes filles, surtout dans
les collèges. La raison de ce retard scolaire chez les filles est qu'elles sont souvent victimes
de travaux ménagers et d'encadrement de leurs cadets, ainsi celles qui tentent de poursuivre
les études y parviennent difficilement, avec beaucoup d'interruptions.
Normalement les élèves vulnérables commencent les études avec retard car l'enfant
qui a débuté les études à temps, l'échec mis à part, devra terminer l'école secondaire à l'âge
de 16ans. Ce retard est dû à l'état de vulnérabilité de ces élèves , car nos enquêtés nous ont
affirmé qu'ils ont d'autres responsabilités en dehors des études et sont souvent contraints
d'interrompre leurs études pour assurer leur survie ou ils commencent l'école primaire
tardivement. Cette idée est conforme à celle de la Banque mondiale vue dans la notion
48
« d'inégalités liées au rang social » là où on fait observer que les enfants des pauvres sont
presque toujours les derniers à être scolarisés (B.M 2004).
2-2-2 Situation familiale des élèves enquêtés Question : Quelle est votre situation familiale ?
A ce point nous voulons montrer la situation des élèves vulnérables assistés par le centre
AMI4 et comment leur état de vulnérabilité résulte de plusieurs variables.
Tableau 7 : Situation familiale des enfants
Caractéristique Nombre Proportion en (%)
Parents indigents 18 60
Orphelin de père 5 17
Orphelin de mère 2 06,5
Orphelin avec tuteur 2 06,5
Orphelin sans tuteur 1 03
Aucune réponse 2 6
TOTAL 30 100
Source : investigation personnelle, Mai 2017
En faisant l'analyse de ces résultats, nous pouvons ressortir les éléments qui sont à la base
de la vulnérabilité des élèves à charge du centre AMI4.
Ces éléments sont les suivants :
Ø Le fait que ces élèves sont issus des familles indigentes maintient ces derniers
dans la même situation ou leur situation devient pire que celle de leurs parents ;
Ø La situation d `orphelin âge soit d'un ou de deux parents aggrave la vulnérabilité
des enfants.
49
2-2-3 Taille de la famille des élèves enquêtés
Ici nous allons montrer l'impact du nombre élevé des membres de familles d'origine sur la
vulnérabilité des élèves enquêtés.
Tableau 8 : Nombre de personnes par famille
Nombre de personnes par
famille
Nombre Proportion en (%)
Entre 2 et 4 5 17
Entre 5 et 7 7 23
Entre 8 et 10 10 33
Entre 11 et 13 3 10
13 et plus 5 17
TOTAL 30 100
Source : investigation personnelle, Mai 2017
L'examen de données contenues dans ce tableau suscite l'idée de conditions de vie
difficiles des élèves enquêtés, car leurs familles comptent beaucoup de membres alors
qu'elles sont démunies, comme cela nous a été révélé dans le tableau précédent.
Dans certains cas, par insuffisance des moyens due au nombre élevé des enfants, les
parents préfèrent envoyer à l’école les enfants qu’ils estiment avoir plus de culture, et le
plus souvent les garçons.
Parmi les membres des familles des élèves enquêtés, seulement 18,6 % exercent au
moins une activité génératrice de revenu, 81,4% étant improductifs, c'est-à-dire qu'ils
dépendent des autres pour assurer leur survie, ainsi que leurs besoins primaires.
50
Parmi les improductifs, nous pouvons citer les élèves, les petits enfants, les
personnes âgées, les invalides physiques, ainsi que ceux qui manquent toute activité devant
générer un revenu.
Le fait qu'il existe une minorité qui doit supporter un nombre important
d'improductifs contribue à maintenir les concernés (les membres des familles des enquêtés)
dans l'indigence perpétuelle.
En bref, nous pouvons conclure que l'effectif élevé des membres de famille des
élèves enquêtés est l'un des facteurs de leur vulnérabilité et de leur déscolarisation car les
recettes des familles nombreuses n’arrivent pas souvent à couvrir les dépenses
quotidiennes, donc envoyer un enfant à l’école est un luxe qu’ils ne peuvent s’offrir.
2-2-4 Problèmes Socio-éducatifs des élèves enquêtés
Au cours de l'entretien, les élèves vulnérables ont suggéré de multiples problèmes
auxquels ils se heurtent durant leur vie estudiantine et ont révélé que ces problèmes ont un
impact négatif sur leur scolarisation. D'après les résultats de l'entretien avec les élèves
vulnérables, les difficultés encourues au cours de leurs études sont les suivantes :
Vu le niveau d’étude des parents, ils ne sont pas en mesure d’aider les élèves dans
leurs études (révision, devoirs).
Les enfants sont victimes de maltraitance à la maison, le plus souvent de la part des
proches.
Il y a toujours des conflits à la maison, entourage alcoolique ou joueurs.
51
Nous leur avons aussi demandé les raisons qui les ont poussées à intégrer le centre
et la plupart d’entre eux ont répondu que ce sont leurs parents qui les ont inscrits. D’autre
part, nous leur avons demandé s’ils étaient heureux au centre ? Ils ont répondu qu’ils sont
très heureux d’avoir eu le privilège d’intégrer le centre car ils connaissent la situation de
leurs voisins et amis qui étudient dans les Ecoles publiques. En effet, ils estiment qu’ils ont
de la chance d’avoir de la nourriture deux fois par jour, des soins médicaux et des activités
parascolaires équivalents aux grandes écoles privées de la capitale et que, au centre, ils
sont traités comme des enfants normaux, sans distinctions de classe sociale.
3- Enquête au niveau des parents
3-1 Niveau d’étude des parents
Question : Quel est votre niveau d’étude ?
Le tableau suivant montre que 50% de la population ont terminé l’école primaire,
20% ont fait le secondaire et 20 % n’ont pas fait d’étude. Parmi les parents enquêtés, seul
un père sur les 10 auditionnés a le baccalauréat.
Tableau 9 : Parcours scolaire des parents
Parcours scolaire des parents Pourcentage
Pas d’étude 20
Primaire 50
Secondaire 20
Lycée 10
Etude Universitaire 0
TOTAL 100
Source : investigation personnelle, Mai 2017
52
Le niveau d’étude des autres membres de la famille (oncles, cousins, grands-
parents) est presque similaire à ceux des parents et des enfants.
3-2 Activités exercées par les chefs de ménages
Question : Quelle est l’activité exercée par le responsable de la famille ?
Tableau 10: Activités des chefs de famille
Emploi Nombre
Fait la lessive 3
Gardien 1
Coursier 1
Domestique 2
Commerçant 2
Autre 1
TOTAL 10
Source : investigation personnelle, Mai 2017
Le constat est que tous ces autres travaux sont difficiles, incertains et n'apportent
pas assez de revenus pouvant couvrir tous les besoins primaires des familles de ceux qui
les exercent.
D'une façon générale, nous pouvons conclure que la précarité de l'activité du chef
de ménage contribue à l'exacerbation de la situation de pauvreté chez les élèves
vulnérables. Cette insuffisance de revenu impacte directement sur la scolarité des enfants à
leur charge, car il faut dire que faire étudier un enfant accapare une grande partie du budget
familial.
53
3-3 Dépenses et revenu
Question : Quel est votre revenu personnel et votre budget familial mensuel ?
La majorité des parents que nous avons étudiés affirme que leur revenu moyen par
mois est de 100 000 Ariary. Pour les familles avec deux parents, le budget familial
mensuel est doublé, soit 200 000 Ariary. Cependant, cela reste très insuffisant, surtout
lorsqu’on a des enfants à charge. Si nous tenons en compte ce budget de 200 000 Ariary
par mois, il est largement insuffisant pour nourrir une famille de 04 personnes, même si les
enfants ne sont pas scolarisés.
3-4 Pourquoi avez-vous envoyé vos enfants dans le centre.
La majorité des parents que nous avons interviewés ont avoué qu’ils ont envoyé
leurs enfants dans le centre car d’abord la nourriture, les soins et les fournitures scolaires
sont gratuits, et qu’ensuite leurs enfants reçoivent une éducation convenable et qu’ils sont
bien traités comme tous les autres enfants. La plupart ne se soucient guère si leur enfant
doit se conformer au rite confessionnel du centre, tant que leur enfant est pris en charge.
Ils ne savent pas non plus si la qualité de l’éducation est meilleure par rapport aux autres
établissements, mais ce qui compte pour eux c’est que leur enfant intègre l’école.
La plupart des parents ne savent pas encore l’avenir de leur progéniture mais ils
espèrent juste que leur condition de vie soit meilleure que ce qu’ils vivent actuellement, et
peu importe le moyen de réussir, que ce soit à travers les études ou le travail.
54
3-5 Quel est l’importance de l’éducation pour vous ?
La réponse varie selon les milieux. Si vous posez cette question chez une famille où
la plupart des membres sont professeur, avocat, médecin et autres métiers du genre…elle
vous dira qu’elle est cruciale. Mais si vous posez cette question chez une dizaine de
personnes habitant les bas quartiers d’Antananarivo, la plupart répondront sûrement :
« facultative » ou voire inutile, juste une perte de temps, dès que l’on trouve l’homme ou la
femme qu’on cherche, on la quitte.
Beaucoup de parents ne sont pas convaincus du pouvoir de l’éducation sur la
possibilité du changement d’avenir. Ils considèrent juste le centre comme un moyen pour
nourrir et de soigner leurs enfants. Ils apportent peu d’importance à leur éducation.
D’autant plus que pendant que les enfants sont à l’école, ils ont la possibilité de se
consacrer à trouver des solutions pour améliorer leurs misères.
Section II : Le centre d’apprentissage
La formation pour l’apprentissage de métiers a été créée dans le but de former les
élèves venant du centre AMI4 qui n’arrivait plus à continuer l’enseignement général.
Ayant pour objectif de former les élèves pour apprendre l’art des métiers.
• Emploi du temps : du lundi au vendredi allant de 07h30 jusqu’à 15 heures.
• Les élèves : 20 élèves dont 14 filles et 6 garçons
• Broderie à la main pour produire des napperons et des nappes de table.
• Vannerie en utilisant le raphia pour produire des sacs et des sous-assiettes.
• Ménagerie, Cuisine et apprentissage à cultiver des légumes, repassage et lavage du
linge
55
Pour ceux qui sont majeurs, on leur apprend aussi l’art du service : serveurs,
serveuses, hôtesses d’accueil.
Au centre, on apprend aussi aux enfants à dresser les couverts convenablement.
L’objectif est d’assurer l’avenir des enfants en leur apprenant des choses qui peuvent leur
servir plus tard.
1- Etude sur la réussite scolaire des enfants du centre
Comme le but du centre est de faire réussir l’enfant au baccalauréat, voyons ci-
dessous le nombre des enfants qui arrivent au lycée.
Tableau 11: Nombre d’enfants dans les écoles privées et lycées
Hercule(Classe de 8ème au classe de 3ème)
Miarantsoa(Classe de 8ème, 5ème, 4ème, 3ème, 2nde)
Lycée(Classe de 2nde, 1ère, Terminale)
Filles 34 7 1
Garçons 40 5 2
Totaux 74 12 3
Source : enquête personnelle, 2017
Ici, l’écart entre les enfants ne diffère que de peu dans chaque établissement. Tous
les parents veulent faire travailler leurs enfants qu’ils soient garçons ou filles. Quand on
observe de plus près, rares sont les enfants qui arrivent en classe de terminale. Nombreuses
sont les causes qui affectent cette diminution des effectifs des enfants comme par exemple
l’abandon scolaire. Lors d’une enquête, un enfant qui a abandonné l’éducation pour des
raisons sentimentales, selon ses éducateurs. D’autres sont tombés enceintes et ont été
obligées de laisser tomber les études.
56
D’autres ne travaillent plus, car leur parents les obligent à travailler avec eux. Cela
est dû au fait qu’ils ont le BEPC et que pour les parents c’est suffisant. Le cas le plus
fréquent est l’insistance des parents dans le travail pour avoir de l’argent. Les parents
voient l’âge de leurs enfants et s’ils voient qu’ils sont en âge de travailler, ils ne les
envoient plus à l’école et les emmènent avec eux ou les font chercher du travail pour
apporter de l’argent dans la famille. Une des causes de l’abandon scolaire aussi est l’âge
des enfants, lors des enquêtes, on a vu un enfant à l’âge de 17 ans qui est encore en classe
de 8ème. Cet enfant d’après quelques analyses ne pourra peut-être pas arriver en classe de
terminale car tout d’abord, son âge ne lui permet pas d’avoir les mêmes tendances que les
enfants des générations de 8ème, à cet âge de 17 ans encore en classe de 8ème, il a peut-
être du retard au niveau intellectuel, ce qui le classe encore dans l’école primaire.
Dans ce tableau, on voit encore des enfants dans la classe de 8ème, cela est dû au
fait que l’on a transféré certains enfants de la classe de 9ème aux écoles privées comme
nous l’avons dit.
Il y a 7 enfants qui sont pris en charge par le centre au CDA² .Après avoir été
formés dans le centre, ils suivent des formations dans le métier qu’ils veulent. Ils sont
suivis par un éducateur qui les prend en main.
2- Bilan des résultats scolaires
Durant l’année scolaire 2014-2015
• Au niveau de l’Akany, de la 11ème à la 8ème, 70 % des élèves étaient admis en
classe supérieure.
57
• Pour les examens officiels, parmi les 40 candidats, 5 ont réussi le CEPE, soit un
taux de 12,5%
• Parmi les 30 candidats au niveau du collège, seulement 7 ont réussi le BEPC,
soit un taux de 23%
• Il n’y a eu aucun candidat pour le baccalauréat cette année.
Durant l’année scolaire 2015-2016 :
• Au niveau de l’Akany, de la 11ème à la 8ème, 75% des élèves étaient admis en
classe supérieure.
• Pour les examens officiels, parmi les 50 candidats, 6 seulement ont réussi le
CEPE, soit un taux de 12%
• Parmi les 23 candidats au niveau du collège, seulement 6 ont réussi le BEPC,
soit un taux de 26%
• Pour les deux candidats inscrits au baccalauréat, une avait réussi avec mention
assez bien, soit un taux de 50%.
II-3-2 Le nombre des enfants qui avaient quitté le centre en 2016 était les suivants :
• 07 pour les enfants du centre
• 05 pour l’apprentissage en métiers
• 09 élèves dans les écoles privées.
Voici quelques raisons qui ont poussé certains à quitter le centre:
Pour un enfant du centre, la question est d’ordre géographique. En effet, ses parents ont
trouvé du travail hors de la capitale, ce qui les a contraints à retirer leur enfant du centre
58
Pour une autre, cela est dû à un problème de santé. Malgré que le centre ait essayé de
prendre en charge les frais pour le traitement de l’enfant, ses parents se sont obstinés à
retirer leur enfant en prétextant qu’il serait mieux à la maison.
Pour deux autres enfants, ils ont toujours obtenu de mauvais résultats scolaires
durant leur passage au centre, et finalement leurs parents les ont retirés du centre
Pour la plupart des personnes en apprentissage des métiers, ils n’ont pas surement été
convaincus de l’importance de la formation et se sont retirés de leur plein gré, préférant
immédiatement intégrer le monde du travail sans passer par la formation. En effet, certains
pensent que la formation est en quelque sorte une perte de temps que « c’est en forgeant
que l’on devient forgerons » et qu’il est préférable de passer immédiatement par la
pratique.
59
Ce chapitre traitera les principales attributions de la branche médicale et les types
d’interventions dont elle fournit aux enfants.
Chapitre 5 : La branche médicale
Le département médical se charge de la santé corporelle des enfants et de leurs
proches : les parents ainsi que leurs frères et sœurs. Cette année, il n’y a plus de médecin
dans le centre, alors, ils ont opté pour la collaboration avec un médecin privé et à partir de
la prescription du médecin, ils achètent les médicaments nécessaires. En cas d’ éventuelles
évacuations sanitaires dans les hôpitaux ou chez les centres médicaux spécialisés, le Centre
a payé tous les frais et médicaments nécessaires.
Section I : Les traitements préventifs
Education sanitaire sur l’hygiène : Tout problème d’hygiène constitue un facteur
favorisant et aggravant des maladies, c’est pour cela que les personnels éducateurs du
centre sont les premiers responsables sur l’hygiène que ce soit corporel, bucco-dentaire, ou
vestimentaire. Chaque lundi matin, les éducateurs prennent quelques minutes avant toutes
activités pour rappeler aux enfants les règles de base de la propreté : « comment se laver
les mains », « comment se brosser les dents ». Ainsi, des brosses à dents et des dentifrices
ont été offerts à chaque enfant afin qu’il puisse se brosser les dents après le repas au centre.
Au début de chaque année scolaire, le centre prend le poids de chaque enfant,
surtout sur les gains de poids.
60
Chaque année, le déparasitage systématique était réalisé en deux séances espacées
de six mois cette année.
Section II : Des traitements curatifs
Les traitements curatifs dépendent des cas observés selon la saison et les épidémies.
Les médicaments sont administrés de façon supervisée avec suivi jusqu’à la guérison
clinique.
Dans le cas où l’enfant a besoin d’un traitement curatif à l’hôpital, le centre prend
intégralement en charge les frais d’hospitalisation de l’enfant.
Durant l’année 2016, le Centre AMI4 a pris en charge 03 cas d’enfants malades et
même celui d’un père de famille. Peut-être qu’à l’avenir, les projets d’extensions du centre
se tourneront aussi sur la situation sociale des adultes ?
Section III : Les motifs de consultation
Nombreuses peuvent être les raisons qui poussent les parents ou les enfants à être
consultés par les médecins, à savoir :
• Les infections grippales : 1020 cas
• Les infections bucco-dentaires : 72 cas
• Les infections digestives : 216 cas
• Les infections traumatiques : 48 cas
• Les infections respiratoires : 60 cas
61
• Cardio-vasculaires : 36 cas
• Infection virales : 12 cas
• Uro-nephrologiques : 24 cas
• Dermatologiques : 120 cas
• Gynéco-obstétriques : 12 cas
PARTIE III :
APPROCHE PROSPECTIVE DELA RESOLUTION DE LA
PROBLEMATIQUE AU NIVEAUDU CENTRE AMI4
62
Ce chapitre va nous permettre de dégager les principales forces et faiblesses au niveau de l’environnement interne et externe du centre AMI4.
CHAPITRE 6 : Analyse des Forces et faiblesses au niveau du centre AMI4
Le centre AMI4 a pour vocation de permettre aux enfants issus de milieux pauvres
d’avoir l’accès à une éducation scolaire et spirituelle. La mission du centre est de recueillir
les enfants, de leur fournir de la nourriture et une éducation qui leur permettrait plus tard
d’améliorer leur condition de vie. Cependant, il n’est pas toujours possible pour le centre
d’atteindre ses objectifs, en raison de facteurs internes ou externes qui ne dépendent pas
toujours de la volonté des responsables. Voyons donc dans ce chapitre une analyse des
forces et des faiblesses du centre.
Section I : Forces
Le centre n’a pas uniquement comme mission de faire scolariser les enfants, mais
elle fournit aussi à ces enfants de la nourriture et des soins. Mais au-delà du côté
matérialisme, elle offre un soutien psychologique indéniable aux enfants, qui est un facteur
très important pour le développement de l’enfant. Les enfants sont considérés sur un même
pied d’égalité et les problèmes rencontrés par les enfants sont étudiés au cas par cas afin
que le centre apporte les solutions appropriées. En effet, comme nous l’avons mentionné
précédemment, ces enfants ont une vie dure au niveau de leurs foyers respectifs, et c’est au
centre qu’ils se sentent en sécurité et pris en compte.
1- Les éducateurs, généreux et attentifs
Les éducateurs jouent un rôle très important dans le développement de l’enfant. Au
centre, contrairement à d’autres établissements où nous avons pris connaissance, les
63
éducateurs sont très attentifs au cas de chacun des étudiants. Malgré que ces enfants soient
des êtres vulnérables, aucune forme de maltraitance ni de discrimination n’a été observé
durant notre stage, et qu’au contraire, nous avons remarqué une sorte de lien profond qui
lie chaque éducateurs aux enfants. Cette attention que portent ces éducateurs aux enfants
est très important car il redonne confiance aux enfants et leur rassure qu’ils sont entre de
bonne main. Le centre a sûrement défini que le critère de sélection des enseignants se base
sur la compétence, mais aussi sur la générosité et l’amour du partage surtout avec les plus
faibles.
2- Les infrastructures
A première vue, on pourrait dire que ce n’est pas un centre pour des enfants
défavorisés, les infrastructures du centre sont dix fois mieux que celles des écoles publique
et sont presque dignes des plus grandes écoles privées de la capitale (annexe). Les bailleurs
et les dirigeants du centre n’ont pas lésiné sur les moyens , car les bâtiments et les
installations que l’on retrouve au centre répondent largement aux conditions requises pour
accueillir convenablement des enfants, qu’ils soient issus de milieux défavorisés ou non.
Les salles de classes sont bien aérés et très propres, de même pour les infrastructures
sanitaires, car le centre essaye toujours de transmettre aux enfants l’importance de
l’hygiène.
3- La responsabilisation de tout un chacun
Le centre fait comprendre aux enfants qu’ils ne sont pas bénéficiaires d’une aide, et
qu’ils ne sont pas juste là pour recevoir, mais qu’ils doivent aussi apporter leur
64
contribution pour le centre et pour les autres. De ce fait, dès leur plus jeune âge, on
apprend aux enfants à prendre des responsabilités, pour que plus tard, ils deviennent des
citoyens modèles en prenant des initiatives sans attendre des autres afin de contribuer au
développement de leur quartier ou de leur pays. Ces activités concernent le ménage, la
préparation de la nourriture, la lessive et autres tâches quotidiennes. Cela n’est pas
considéré comme du « travail des enfants » mais plutôt comme un apprentissage, un
moyen de donner de la responsabilité aux enfants, d’autant plus qu’ils sont les principaux
bénéficiaires de leurs actions.
Les enfants auront un bon exemple à suivre dans l’environnement où ils travaillent,
ce qui est bien pour eux. La politesse est une des valeurs véhiculées et transmises chez les
enfants, car ne l’oublions pas que ce sont des « Enfants de Rue » et que la politesse et le
respect sont quasi inexistants dans la plupart de leur entourage.
4- Interaction entre les parents et le centre
Il est vrai que pour certains parents, dès que l’on parle d’éducation, cela relève de la
responsabilité de l’établissement scolaire. Le centre élimine les barrières entre les parents
et l’école, c’est-à-dire qu’il veut que les parents s’appliquent davantage dans la vie scolaire
de l’enfant, et vice versa, que le centre soit au courant de la vie extra scolaire de ces
derniers. Nous considérons que c’est une des forces du centre, car les en amont des
difficultés scolaires que rencontrent les étudiants se situent souvent des problèmes liés à la
famille, surtout pour des personnes vivant dans des conditions précaires. Cette interaction
entre le centre et les parents permet un échange d’information important qui permettra de
fournir des solutions aux problèmes de chaque enfant. Parfois même, après s’être entretenu
65
avec les parents, le centre conclut que ce sont les parents qui ont besoin d’aides, donc ils
fournissent des solutions à ces derniers dans la mesure de leur possible.
5- La qualité de la nourriture servie aux enfants
Certains diront que ces enfants ont déjà de la chance d’avoir le ventre plein.
Mais pour le centre, il n’est pas juste question de remplir l’estomac de ces enfants, mais
surtout de « bien les remplir ». En effet, le centre essaye toujours de proposer des repas
variés, pour les plaisirs gustatifs des enfants, mais surtout de proposer des repas de qualité,
afin de garantir un équilibre alimentaire et une nourriture saine propice au développement
physique et intellectuel des enfants. Evidemment, cette nourriture de qualité est un luxe qui
coûte cher au centre. Pour cela, le centre opte pour des aliments moins coûteux mais qui
offrent les mêmes valeurs nutritionnelles que certains aliments onéreux. Par exemple, il
utilise souvent le lait de soja qui peut être utilisé comme un substitut des produits laitiers,
grâce à son fort apport protéinique.
6- L’Education religieuse, un rempart moral
Le centre essaye d’ouvrir une autre porte alternative aux enfants, qui est celle de la
spiritualité. Nous pensons que l’éducation spirituelle est très importante surtout pour le
développement intellectuel des enfants. Une personne ayant reçu une éducation spirituelle
est plus consciente et évite de faire des choses qui pourraient lui couter cher plus tard, car
elle a en elle le respect des forces divines. On leur inculque des règles, des normes et des
valeurs qu’il faut respecter. Nous pensons que ce centre est très bien implanté, et que ses
actions sont orientées dans la bonne direction, car les quartiers aux alentours sont souvent
66
réputés pour leur dépravation, donc en éduquant ces enfants sur le bon chemin, il pourrait
faire baisser le taux de criminalité aux alentours. Ils pourront développer leurs
connaissances tout en ayant acquis des valeurs morales.
7- Appui Administratif du centre en faveur des familles
Vu leur inexpérience et manque de connaissance, de nombreux parents se
retrouvent en difficultés lorsqu’il s’agit de préparer des dossiers administratifs, pour eux et
pour leur progéniture.
Or, afin de participer aux examens officiels ou autres activités requérant des
dossiers administratifs, il est requis que chaque enfant fournisse certaines pièces. Dans le
cas où certains enfants n’en disposent pas, le Centre fait le nécessaire pour l’obtention de
ces derniers auprès des diverses administrations.
Les éducateurs et le responsable du centre font des enquêtes auprès des parents
pour établir un formulaire concernant l’enfant, puis le centre s’occupe de toutes les
démarches officielles. Lors de nos descentes, les responsables attendent le moment propice
venant des fokontany : « copies faobe » pour faciliter la préparation des dossiers.
8- Activités sociales hors du centre
Le centre ne se résigne pas uniquement à aider les enfants qui sont pris en charge
par le centre. Parfois, lorsqu’il estime qu’il y a un surplus matériel sur une certaine période,
il apporte son aide aux autres personnes en situation difficile.
67
En 2016, le centre a reçu des fournitures scolaires venant des Etats-Unis. Comme
les élèves du centre ont déjà obtenu leurs fournitures, les restes ont été distribués dans
plusieurs quartiers de la capitale et dans certaines régions de Madagascar.
Voici le tableau représentant le nombre de fournitures distribuées et les endroits qui ont
bénéficié de ce partage :
Tableau 12 : Les bénéficiaires des aides hors centre
Lieux Nombre des bénéficiaires
Morondava 195
Toamasina 20
Nosy-be 110
Manjaka 20
Ankorondrano 30
Tsarafara 17
Ivato 35
Analamahitsy 9
Andohatanjona 11
Ambatobe 20
Tsarahonenana 8
Soavimbahoaka 85
Anjanahary 23
Manjakaray 8
Ambohitrarahaba 50
Morarano 20
TOTAL 660
Source : Centre AMI4 : Mai 2017
68
Nous considérons cet acte comme un grand geste de générosité, et que la base du
travail social repose sur le partage, que ce soit avec les personnes que nous rencontrons
quotidiennement ou avec des personnes issues de divers horizons qui nous sont totalement
inconnues.
En conclusion, en termes d’infrastructures et sur le plan social, nous pouvons dire
qu’elle peut rivaliser avec les plus grandes écoles. Rares sont les centres qui disposent de
telles infrastructures, et les écoles publiques sont loin de les égaliser.
Section II- Faiblesses
Le centre présente un bilan satisfaisant en général. Mais Comme toutes les
organisations, le centre affiche certaines faiblesses dans l’accomplissement de sa mission.
Deux problèmes principaux ont été décelés durant notre stage, à savoir :
1- Le manque de moyen financier
Le bilan comptable du centre (annexe) montre qu’il est limité dans ses actions à
cause de son budget très serré. La recette vient uniquement des subventions accordées par
le NCMI, qui est en moyenne de 140 000 000 d’ariary par an, pour couvrir les principale
charges comme les repas des enfants, les écolages pour ceux qui travaillent dans les écoles
privées, et le salaire du personnel éducatif et administratif. A cela s’ajoutent les dépenses
diverses comme l’électricité, les fournitures de bureau et scolaires …etc. Ce manque de
budget impacte directement sur la capacité du centre à prendre en charge plus d’enfants ou
d’améliorer les conditions scolaires et sociales des enfants.
69
2- Les mauvais résultats scolaires
Le taux de réussite assez bas des élèves durant les examens officiels montre que les
élèves du centre ne sont pas encore au niveau escompté. Cela est dû principalement à la
qualité de l’éducation dispensée par le centre. Nous avons estimé que certains enseignants
ne sont pas à la hauteur de l’éducation, dû certainement à leur manque d’expérience, même
s’ils offrent le meilleur d’eux même. A cela s’ajoutent les problèmes rencontrés par les
enfants dans leur famille respective, ce qui impacte directement sur leurs résultats
scolaires.
70
Dans ce dernier chapitre, nous allons proposées des solutions d’améliorations pour le centre, que ce soit au niveau interne ou externe.
CHAPITRE 7 : Propositions de solutions
Section I : Solutions internes
1- Engager des enseignants plus expérimentés
Comme nous l’avons souligné précédemment, afin de pallier aux problèmes des
mauvais résultats scolaires des enfants, le centre devrait procéder au recrutement
d’enseignants plus qualifiés, ainsi les résultats devraient s’améliorer.
Evidemment, ces personnes sont rares de nos jours, et si on en trouve, il est certain que
leurs émoluments ne pourront être couverts par le maigre budget dont dispose le Centre
AMI4, donc un processus de recrutement efficace doit être adopté.
2- Augmenter la capacité d’accueil des enfants du centre
Le centre prend en charge en moyenne 300 étudiants par an. Ce ne sont pas le
nombre d’enfants qui ont besoin d’aides dans les quartiers des 3èmes et 5èmes
arrondissements, mais ce sont uniquement ceux que le centre estime comme les plus
défavorisés. Cependant, il y a encore beaucoup d’enfants qui n’ont pas la possibilité de
faire des études, et qui errent dans les rues et qui aurait besoin de bénéficier des aides
fournies par le centre. Evidemment, il faudrait augmenter le budget pour augmenter la
capacité d’accueil.
71
3- Améliorer la sécurité des enfants
Comme tout grand établissement répondant aux normes, le centre devrait mettre en
place des procédures de sécurité précise, vu le nombre d’enfants dans le centre. En effet, le
centre devrait mettre en place des simulations d’évacuation en cas d’incendie ou autres
catastrophes pouvant survenir durant les heures de cours. D’autre part, une formation en
secourisme devrait être dispensé pour les plus grands, ce qui leur sera toujours utile peu
importe où qu’ils soient.
4- Se doter d’une salle informatique
De nos jours, il est important de maitriser l’informatique puisque nous vivons
actuellement dans une ère numérique. Ce sera l’environnement dans lequel les enfants
évolueront plus tard, donc il est important de leur enseigner l’informatique. Donc le centre
devrait mettre en place un parc informatique, composé d’au moins 20 ordinateurs, ce qui
est un investissement peu élevé vu que les ordinateurs à usage bureautique sont très
abordables actuellement.
Peut être que certains d’entre eux sont passionnés par ce domaine, et ils
ambitionneront plus tard de devenir ingénieurs, techniciens, au lieu de simples ouvriers
dans les usines et les zones franches. Certains enfants pourraient être talentueux dans ce
domaine, ce qui leur offre d’autres perspectives professionnelles.
72
5- Augmenter les recettes du centre.
Les recettes principales du centre proviennent des subventions accordées par
NCMI. Afin d’augmenter ses recettes, ainsi accueillir plus d’enfants mais aussi créer de
nouveaux projets, nous avons estimé que le centre peut recourir à d’autres alternatives.
Nous avons retenu comme solution la vente de produits issus de la production du centre.
En effet, le centre dispose d’une formation professionnelle. Pour cela, il faudrait avant tout
que le centre s’ouvre aux adultes, du moins aux adolescents qui n’arrivent plus à finir leurs
études. Commencer à s’ouvrir un peu plus aux adultes, car il ne faut pas oublier que ces
enfants ont des parents qui sont aussi très en difficulté. Si on permettait à certains d’entre
eux d’améliorer leur vie en leur faisant participer à l’épanouissement du centre, nous
pensons que le centre d’apprentissage professionnel devrait être ouvert aux adultes,
évidement avec un nombre de places limité selon les capacités d’accueil du centre. Les
productions de cet atelier seront commercialisées sur le marché local, et pourquoi pas
même aux Etats-Unis (Nazarene Compassionae Ministries International), qui seront
sûrement intéressés. Ainsi, le centre permettra à toute une famille de produire du revenu
pour les parents mais aussi de transmettre le savoir à leurs enfants.
6- Engager un travailleur social
Nombreux parmi les enfants enquêtés préfèrent être au centre qu’à la maison, car
chez eux, on leur porte moins d’attention, vu la vie dure que doivent affronter
quotidiennement leurs parents. Par inadvertance, un enfant nous a confié que pour lui aller
à l’école était un signe de repos, de calme car à son domicile il n’y a que des gens qui
boivent de l’alcool et des querelles sont fréquentes et qu’il était lui-même victime de coups
73
portés par son entourage. Bien sur, ceci n’est pas un cas isolé, et de telles situations font
partie du quotidien de bon nombre d’entre eux. Evidemment, ces situations impactent
directement sur la psychologie de l’enfant, et bien sûr sur ses résultats scolaires. Il est donc
important de disposer d’un psychiatre au centre pour accompagner les enfants à affronter
moralement leurs problèmes extrascolaires, ou bien si les moyens ne le permettent pas, il
faudrait engager un travailleur social pour le moment, et pourquoi pas les deux plus tard.
Section II : Solutions externes
1- Forger des liens solides avec des partenaires importants
Le fait de travailler avec des organismes comme le Ministère de la Population ou le
PAM et autres est une très bonne initiative du centre. Cependant, cela reste insuffisant, car
nombreux sont les organismes gouvernementaux ou non gouvernementaux qui seraient
prêts à travailler avec le centre. D’autre part, les partenariats avec les ONG se font de
manière ponctuelle, mais elle devrait se faire sur une période sur le moyen ou à long terme
pour assurer une plus grande stabilité au budget du centre mais aussi pour planifier des
objectifs à plus long terme.
Cependant, nous ne sommes pas au courant s’il y a une exclusivité de partenariat
entre le centre et NCIM, ce qui signifie que les actions de collaboration avec les autres
ONG sont limitées et temporelles.
2- Responsabilisation des Parents
La responsabilité des parents est un facteur déterminant dans la réussite de leur
progéniture. De ce fait, chaque parent qui a eu la chance de voir leur enfant intégrer le
74
centre devrait fournir un soutien maximum au centre et à leur enfant pour qu’il
s’épanouisse convenablement dans un environnement loin des problèmes familiaux.
3- Responsabilisation des enfants
Les enfants sont les principaux bénéficiaires des activités fournit par le centre. Le
centre met tout en œuvre pour que chaque enfant du centre puisse prétendre à un avenir
meilleur. Cependant, toutes les actions entreprises par le centre seront vaines si les enfants
ne profitent pas de la chance qu’ils ont de pouvoir bénéficier du programme. Comme les
enfants sont les acteurs principaux de leur réussite il doivent prendre des initiatives qui leur
conduiront au succès.
75
CONCLUSION GENERALE
Les aides au développement sont très importantes pour les pays sous développés
comme Madagascar, de quelques natures qu’elles soient. Le secteur de l’éducation est un
secteur qui présente de nombreuses lacunes, notamment en matière de financement et
d’infrastructure, ce qui est un obstacle à la scolarisation d’une grande majorité de la
population. L’Etat malgache n’arrive pas à elle seul à subvenir aux besoins éducatifs de la
population, surtout pour ceux qui sont issues des milieux défavorisés. Les projets et les
Organisations Non Gouvernementaux œuvrant dans l’éducation sont donc cruciales pour
permettre à une partie de la population exclus involontairement du système éducatif de
jouir d’une formation qui leur sera utile afin améliorer leur condition de vie et des
générations futures. Le Centre AMI4 fait partie de ces organismes à vocations sociales qui
facilitent l’accès au savoir à une partie de la population issue des quartiers défavorisés. Le
centre est profondément engagé dans la création d'un futur où tous les enfants,
indépendamment de leur sexe, du contexte socio-économique ou des circonstances, ont
accès à une éducation gratuite, obligatoire et de qualité.
Le centre travaille sans relâche pour mobiliser et fournir des ressources aux
communautés dans le besoin, surtout en termes d’éducation pour les enfants.
Le centre afin de pouvoir servir les populations les plus marginalisées concentre
l'attention tout spécialement sur les familles représentant des difficultés économiques et
social, qui constituent le groupe le plus important des exclus du système éducatif.
L’objet de notre étude était de savoir s’il y avait une relation entre les origines
sociales et la scolarisation. Nous avons posé plusieurs hypothèses, notamment ceux ayant
traits aux problèmes financiers. Dans notre cas, malgré que le centre prenne en charge des
centaines d’enfants, nombreux reste en échec scolaires et certains parents refuse d’envoyer
leurs enfants à l’école.
Nous donc avons déduit que plusieurs facteurs, outre financier, entre en compte
dans la non scolarisation d’un enfant, dont le niveau d’étude des parents qui a un impact
psychologique sur la question de l’importance de l’éducation, mais aussi le milieu dans
lequel évolue l’enfant. Nous pouvons en déduire que le problème liés à la scolarisation des
76
enfants issues des milieux défavorisés est un problème complexe, dont la résolution réside
dans l’effort commune que doit fournir les multitudes d’acteurs concernés, surtout au
niveau des parents, de l’Etat, du corps enseignants et que la création de projets sociales
similaires à celui du centre AMI4 doivent être privilégiés et appuyés par les autorités.
Cependant, nous ne pouvons pas affirmer avoir épuisé l'immense champ de la
question ayant trait à la scolarisation, toutefois nous pensons que les chercheurs ultérieurs
pourront nous compléter.
77
BIBLIOGRAPHIE
Ouvrages Généraux
• BIT, La condition du personnel enseignant, éd. BIT, Genève, 1984.
• CASTELLE, K., L'enfant, son intérêt, ses droits, édition canadienne Canada ,1990.
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Deback, 1991.
• GAUTHIER, B., Recherche sociale : de la problématique à la collecte des
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• GRAWITZ, M, Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1996.
• JAVEAU, C., Enquête par questionnaire, Bruxelles, éd. Université de Bruxelles,
1987.
• LOUBET, J.L., Initiation aux méthodes des Sciences Sociales, 2000.
• QUIVY et CAMPENHOUDT, Manuel de recherche en sciences sociales, Paris
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• SCHLEMMER, B. et Al, L'enfant exploité, oppression, mise
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• TRAMBLAY, M.A., Initiation à la recherche dans les Sciences Humaines,
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Ouvrages spécifiques
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des groupes défavorisés, Karthala, Paris 2002.
• ROBERT, L et al., Aperçus sur l'enseignement dans le monde, situation et
tendances, éd. Casterman. Tournoi 1982.
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la violence, J.O no 23 du 01/12/2001.
78
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PNUD, New York, 1998.
• UNESCO, Rapport mondial sur l'éducation 2000, le droit de l'éducation
vers l'éducation pour tous tout au long de la vie. éd. UNESCO 2000.
Dictionnaires
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Webographie
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• https://www.unicef.org/madagascar/fr/education.html, consulté le 22 juin 2017
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• http://www.midi-madagasikara.mg/societe/2017/05/24/scolarisation-a-madagascar-
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2017
• http://www.madagascar-tribune.com/Pour-une-education-de-qualite,21212.html,
consulté le 24 juillet 2017.
79
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : Etat des lieux : International, National, Local…………………………… 6
Section I : Situation de l’Education de base au niveau international……………………7
Section II : Situation de l’Education de base à Madagascar……………………………..7
Section III : Présentation du centre AMI4 ........................................................................ 8 1- Historique du Centre AMI4................................................................................. 8
2- Le financement du Centre AMI4 ........................................................................ 9
2-1 L’Eglise Internationale du Nazaréen ............................................................... 10
2-2 Nazarene Compassionate Ministries à Madagascar ....................................... 11
3- Missions ............................................................................................................ 11
4- Activités principales .......................................................................................... 11
4-1 Volet santé ...................................................................................................... 12
4-2 Volet éducation .............................................................................................. 12
4-3 Volet culturel et de loisir ................................................................................. 12
4-4 Volet social ..................................................................................................... 12
4-5 Volet spirituel .................................................................................................. 12
5- Les bénéficiaires ................................................................................................ 12
6- Organisation ...................................................................................................... 13
7- Les infrastructures du centre ............................................................................. 14
8- Situation géographique du centre AMI4 ........................................................... 14
9- Les partenaires éducatifs du centre ................................................................... 14
9-1 Le Collège Hercule......................................................................................... 15
9-2 Le Lycée Privé Mirantsoa .............................................................................. 15
9-3 Les autres écoles et lycées partenaires ............................................................ 15
CHAPITRE 2 : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE SUR L’EDUCATION ........ 16
Section I : DEFINITION DES CONCEPTS .................................................................. 16
1- Scolarisation ...................................................................................................... 16
2- Education et Instruction .................................................................................... 16
2-1 Education ......................................................................................................... 16
1-1-1 Caractère de l’éducation .............................................................................. 18
1-1-2 Pouvoir de l’éducation : moyens d’action ................................................... 20
80
1-2 Instruction ...................................................................................................... 21
3- Enfant ................................................................................................................ 22
4- Pauvre, indigent et Vulnérable .......................................................................... 22
4-1 Pauvre ............................................................................................................. 22
4-2 Indigent .......................................................................................................... 23
4-3 Vulnérable ...................................................................................................... 24
5- Assistance sociale .............................................................................................. 25
Section II : Orientation théorique ................................................................................... 25
1- Aperçu général sur la scolarisation ................................................................... 25
1-1 Education au service du développement humain ........................................... 26
1-2 Discrimination, un obstacle à l'éducation ....................................................... 27
I-2-1 Inégalités liées au rang social ...................................................................... 28
I-2-2 Inégalités sociales liées au sexe ................................................................... 30
I-2-3 Disparités régionales et raciales ................................................................... 30
CHAPITRE 3 : Approche méthodologiques ....................................................................... 32
Section I : Démarches méthodologiques ........................................................................ 32
1- Techniques ........................................................................................................ 32
1-1 Technique documentaire ................................................................................. 32
1-2 Technique de questionnaire ............................................................................ 33
1-3 Technique d'entretien ..................................................................................... 34
1-4 Echantillonnage .............................................................................................. 35
Section II : Méthodes ...................................................................................................... 35
1- Méthode comparative ........................................................................................ 36
1-1 Méthode historique .......................................................................................... 36
1-2 Méthode qualitative ........................................................................................ 36
1-3 Méthode quantitative ....................................................................................... 37
CHAPITRE 4 : La branche éducation ................................................................................. 39
Section I : Le personnel éducatif .................................................................................... 39
1- Les enseignants ................................................................................................. 40
2- Les élèves .......................................................................................................... 41
2-1 Etude sur l’égalité du genre dans les classe primaire du centre ...................... 42
2-2 Enquête au niveau des étudiants...................................................................... 47
2-2-1 Âge moyen des enfants dans chaque classe ou cycle .................................. 47
81
2-2-2 Situation familiale des élèves enquêtés ....................................................... 48
2-2-3 Taille de la famille des élèves enquêtés ................................................. 49
2-2-4 Problèmes Socio-éducatifs des élèves enquêtés .......................................... 50
3- Enquête au niveau des parents .......................................................................... 51
3-1 Niveau d’étude des parents ............................................................................. 51
3-2 Activités exercées par les chefs de ménages ................................................... 52
3-3 Dépenses et revenu .......................................................................................... 53
3-4 Pourquoi avez-vous envoyé vos enfants dans le centre. ................................. 53
3-5 Quel est l’importance de l’éducation pour vous ? ........................................... 54
Section II : Le centre d’apprentissage ............................................................................. 54
1- Etude sur la réussite scolaire des enfants du centre .......................................... 55
2- Bilan des résultats scolaires .............................................................................. 56
Chapitre 5 : La branche médicale ........................................................................................ 59
Section I : Les traitements préventifs ............................................................................. 59
Section II : Des traitements curatifs ................................................................................ 60
Section III : Les motifs de consultation .......................................................................... 60
CHAPITRE 6 : Analyse des Forces et faiblesses au niveau du centre AMI4 .................... 62
Section I : Forces ............................................................................................................ 62
1- Les éducateurs, généreux et attentifs ................................................................. 62
2- Les infrastructures ............................................................................................. 63
3- La responsabilisation de tout un chacun ........................................................... 63
4- Interaction entre les parents et le centre ............................................................ 64
5- La qualité de la nourriture servie aux enfants ................................................... 65
6- L’Education religieuse, un rempart moral......................................................... 65
7- Appui Administratif du centre en faveur des familles ...................................... 66
8- Activités sociales hors du centre ....................................................................... 66
Section II- Faiblesses ...................................................................................................... 68
1- Le manque de moyen financier ......................................................................... 68
2- Les mauvais résultats scolaires ......................................................................... 69
CHAPITRE 7 : Propositions de solutions ........................................................................... 70
Section I : Solutions internes .......................................................................................... 70
1- Engager des enseignants plus expérimentés...................................................... 70
2- Augmenter la capacité d’accueil des enfants du centre ..................................... 70
82
3- Améliorer la sécurité des enfants ...................................................................... 71
4- Se doter d’une salle informatique...................................................................... 71
5- Augmenter les recettes du centre. ..................................................................... 72
6- Engager un travailleur social ............................................................................. 72
Section II : Solutions externes ........................................................................................ 73
1- Forger des liens solides avec des partenaires importants .................................. 73
2- Responsabilisation des Parents ......................................................................... 73
3- Responsabilisation des enfants .......................................................................... 74
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................ 75
BIBLIOGRAPHIE .............................................................................................................. 77
TABLES DES MATIERES……………………………………………………………. 80
ANNEXES……………………………………………………………………………… 83
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaires
ANNEXE 2 : Budget 2016
ANNEXE 3 : Statut de l’association
ANNEXE 4 : Procès verbal de constitution de l’association
ANNEXE 5 : Photos du centre AMI4
ANNEXE 1 : Questionnaires
QUESTIONNAIRE
Question 1 : Croyez-vous-que si vous aviez reçu une bonne éducation, votre vie aurait été mieux ?
- Oui
- La même chose
Question 2 : Selon vous, l’école est-elle nécessaire ?
Question 3 : Quelle est votre situation familiale
- Parents indigents
- Orphelin de père
- Orphelin de mère
- Orphelin avec tuteur
- Orphelin sans tuteur
- Aucune réponse
Question 4 : Quels sont les problèmes que vous rencontrez à la maison ?
Question 5 : Pourquoi allez-vous à l’école ?
Question 6 : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à envoyer vos enfants dans le centre ?
Question 7 : Quel est votre niveau d’étude ?
- Pas d’étude
- Primaire
- Secondaire
- Lycée
- Etude Universitaire
Question 8 : Quelle est l’activité exercée par le responsable de la famille ?
- Fait la lessive
- Gardien
- Coursier
- Domestique
- Commerçant
- Autre
Question 9 : Quel est votre revenu personnel et votre budget familial mensuel ?
Question 10: Combien êtes-vous dans votre famille ?
- Entre 2 et 4
- Entre 5 et 7
- Entre 8 et 10
- Entre 11 et 13
- 13 et plus
FANONTANIANA
Fanontaniana 1 : Mety nanova ny fianainanao ve raha afaka namiata fianarana hatramin’ny farany ianao ?
- Eny - Mitovy iany
Fanontaniana 2 : Raha ny fijerinao manokana, ilaina ve ny fianarana ?
Fanontaniana 3 : Ahoana ny mahakasika ny fiainam-piaraha-moninao ?
- Raiaman-dreny sahirana - Maty ray - Maty reny - Taizam-piananakaviana - Tsy misy mitaiza - Tsy misy havaly
Fanontaniana 4 : Inona avy ireo olana sedrainao any an-trano ?
Fanontaniana 5 : Inona no antony mahatonga anao hande hianatra ?
Fanontaniana 6 : Inona no antony handefasanao ny zanakao hande hianatra ?
Fanontaniana 7: Hatraiza ny taham-pahaizanao
- Tsy nianatra
- Ambaratonga voalohany
- AmbaratongaFaharoa
- Oniversité
Fanontaniana 8 : Inona no asa ataon’ny lehibe ny fianakaviana ?
- Mpanasa lamba
- Mpiambina
- hirakiraka
- Mpiasan-trano
- Mpivarotra
- Hafa
Fanontaniana 9 : Otrinona ny vola miditra ao an-tokantranonao isam-bolana ?
ANNEXE 2 : Budget 2016
ANNEXE 3 : Statut de l’association
ANNEXE 4 : Procès verbal de constitution de l’association
ANNEXE 5 : Photos du centre AMI4
RESUME
Cet ouvrage est la consécration de nos trois années d’études dans le domaine de la
sociologie. Le thème abordé met en exergue les problèmes liés à la scolarisation des enfants
issues principalement des quartiers défavorisés de la capitale malgache. Nous avons choisi
comme terrain d’étude le Centre AMI4 situé à Anjanahary, un quartier où les familles en
situation précaires sont nombreuses, dans la Commune Urbaine d’Antananarivo. Le centre
AMI4 se base sur l’objectif d’octroyer aux enfants démunis leurs besoins nutritionnel,
médical, spirituel et en éducation pour qu’ils puissent être insérés et participer à la vie de la
société. Malgré les nombreux efforts accomplis par le centre, nombreux enfants sont en
échecs scolaires ou en abandons scolaire car la réussite scolaire des enfants issus de familles
défavorisées ne dépend pas uniquement de la résolution des problèmes financiers liés à
l’accès à école mais aussi des autres déterminants de la pauvreté. D’autres part, le centre a du
mal à élargir ses activités et sa capacité d’accueil car elle fait face au manque de financement.
Nous donc avons déduit que plusieurs facteurs, outre financier, entre en compte dans la non
scolarisation d’un enfant, dont le niveau d’étude des parents qui a un impact psychologique
sur la question de l’importance de l’éducation, mais aussi le milieu dans lequel évolue
l’enfant.