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- L. FEUGÜEUR - Rapport préliminaire sur la min© do l'Epine â Arâchos (Hto Savoie). 1 er Mars 1950

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Page 1: - L. FEUGÜEUR - Rapport préliminaire sur la min© do l

- L. FEUGÜEUR -

Rapport préliminaire sur la min©do l'Epine â Arâchos (Hto Savoie).

1 e r Mars 1950

Page 2: - L. FEUGÜEUR - Rapport préliminaire sur la min© do l

Ministère

de l'Industrie et du Commeroe

Direotion des Mines

Bureau des Recherches

Géologiques et Géophysiques

69, rue de la Victoire (9°)

RAPPORT PRELIMINAIRE SUR LA MINE DE

1 »EPINE à ARACHES (Hte Savoie)

par

L . FEUGUEUK

PARIS, le 1er Mars 1950

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Le présent rapport a été établi, à la demande du Servioe desMines de Grenoble, à la suite d'une visite à la mine de l'Epine,par M.Pessayre, Ingénieur en Chef au Service des Mines de Grenoble,et M . Trouvé, Ingénieur T . P . E . d'Annecy.

Ce rapport eat destiné à rechercher les possibilités d 'ex-

tension des couches de lignite exploitées dans la mine.

Il sera sommaire et préliminaire, le rapport définitif surArâches ne devant être rédigé qu'après une étude géologique de lavallée du Giffre et des sommets situés entre cette vallée et leplateau d'Arâches au 3ud.

La mine est située près du torrent de l'Epine au croisementdu ohemin qui, d1Arâches, passe à Pernant et mène à la Colonne. .

Feuille d'Annecy, 160 bis NE, au 1/50.000 hachures.

Coordonnées Lambert : x = 933»75 y = 121,75

(50.000° couleur, feuille de Cluses XXXV- 30 )

Des levés géologiques effectués de 1948 à 1950 sur le terrainet en galeries m'ont permis de. revoir et de modifier les traoésgéologiques de la carte au 1/80.000, 2 ème édition, notamment pourl'Arbaron (point capital pour la mine).

Le tracé de la faille limite avec précision vers l'E l'exten-sion de l'exploitation.

Ces études bien qu'encore incomplètes me permettent cependantd'avoir, dès à présent, une idée d'ensemble sur la queôtion posée: à savoir l'extension géographique possible des couches de li-gnite exploitable.

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Connaissances actuelles sur le charbon, de la mine :

Les couches ligniteuses d'Arâches (torrent et mine de l'Epine)sont connues depuis très longtemps. Les anciens ont exploité lesaïl'leureinents et poussé quelques galeries peu importantes, sporadi-quement, pendant deux siècles.

Un négociant de Cluses, M.Marty, a su avoir la hardiesse depousser en avant les travaux d'exploitation, fournissant-à la po-pulation et à 1'industrie paralysées par la guerre et 1foccupationf

près de 50.000 tonnes de charbon,entre 1941 et 1949.

Ce combustible, lignite tertiaire par son âge priabonien, esten somme un charbon sans trace de bois fossile et possédant.les ca-ractéristiques extérieures et chimiques de la houille.

Analyse du charbon, faite pnr la Société "Les Textiles artificiel!à.Lyon en 1941 (extrait du Service des Mines de Grenoble) .

Analyse des charbons

-Humidité 1,07 5?-Cendres 21 %-Matières volatiles . . . . 13,25 /-Carbone fixe 65,15 $f

r

Pouvoir calorifique ( formule Goûtai . . , 6840 calories) Obus Malher ¿809 "

-Soufre 4,08 f

Analyse des cendres

-SiO2 28 %-F2O3 1 f-A1203 40,4 %-CaO 22,1 %-MgO . . 1,5 Sí-Mn304 traces

Point de fusion des Cendres 1290°

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Géologie sommaire du plateau d'Arâchea

Stratigraphie :

Les ossises crétacées qui supportent le tertiaire dans cetterégion sont bien connues. Nous nvons des plus anciennes au plusrécentes :

1 'Piauterivien (calcaire en plaquette roax et brun en affleure-ment)

l'Urgonien (calcaire massif et pu:osant, à Rudistes, donnantdes barres et des/ falaises pu-deasus des forêts qui recouvrent engénéral l'Hnuterivien et 1'Albien cinstitué de grès très verts,aveczones fossilif¿reo.

Le Crétacé supérieur (Cénomnaien-Turonien-Sénonien) vient au-dessus, avec ses bancs calcaires durs alternant avec des bancs mar-neux qui donnent au paysage un aspect rubanné.

le Tertiaire débute par des dépote mnrine (Lútétien) ou lagun<marins (Priabonien).

A la mine de l'Epi.ie, c'est le Tria Ionien qui est transgressifsur le Sénonien (l). Les couones de lignite se trouvent à 12 m ; degris et 20-30 m . de calcaire à ¿etites Nummulites, Ces calcairesdeviennent marneux à la partie supérieure, ils passent aux ma'Mtesbleues à Globigérine3, lesquelles axit recouvertes par une puissantemasse de grès et de marne feuilletée de Taveyannaz (fig.l)

(l) Je reviendrai ultérieurement sur la stratigraphie de détaildu Tertiaire de cette région..

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Gres a elements congloméra tiques

Afames et ares

PñlABONIEN < Gres mouchetés

Msrnes schisteusesGlob i a ê r/n e S

SENONIENX

cerithium||[|H|Diab'ö7

C^/caires .

et gres

s pet/'tes

Nummu/ites

Couche à

/iav/nement

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Tectonique :

Le plateau d'Arâohes est considéré comme faißnnt partie inté-grente de la Nappe de Mordes . Je ne discuterai pas ici ce pointde vue, mais il faut remarquer cependant que les plis failles quifont chevaucher dea terrains pluä réoents par des plus anciens,sontde faibles amplitudes. Le chevauchement le plus important est in-contestablement le pli couché de l'Arbaron (voir carte et coupe oi-jointe). Au NVV de ce pli, les assises prennent rapidement une allurecalme sur quatre kilomètres environ pour constituer le plateau d ' A -râche3. A proximité du rocher de Cluses (Vallée de l'Arve) les cou-ches se plissent et se faillent à nouveau avec un láger chevauche-ment.

Ces plis sont orientés NE-SW et plongent vers le N et NE, dece fait, les couches sont largement entaillées par la vallée del'Arve au S'ï, alors qu'au contraire, ils disparaissent rapidementvers le NE, sous la masse dea grès et marnes de Taveyannaz. Leurtracé semble dono impossible à 3uivre sous cette épaisae couverturequi donne les sommets boisés situés entre 3t Sigismond et le Têtedu Pré de Saix.

Au cjurs des différentes tournées dans cette région, j 'ai vi-sité de nombreux affleurements du Priabonien inférieur (coucher, li-gniteuses à Cerithlum Diaboli) dans cette région entre l'Arve etle Giifre.«

Sans entrer dans un exposé détaillé des différentes coupes quej'ai pu ainsi relever, je peux toutefois signaler que dans la Valléedu Giffre, près de Perret, entre Sixt et Samoöns, les couches à Ce-rithium Diaboli sont bien développées. Si çlles ne présentent pas"d'intercalations ligniteuses proprement dites, des traces charbon-neuses sont visibles. Ces mêmes traces se retrouvent au Sud de Sixtvers le pointe Perfia et dans la vallée du liant du Saut Maudit àl'W de Salvigny (l)

Ces traces charbonneuses sont bien moins nettes dans la oein-ture priabonienne de l'Arbaron où les marnes sont assez développéeset dans lesquelles on retrouve toujours cependant la faune des Dia-blexets.

(1) J'adresse mes plus vifs remerciements à II. Mart,/ qui m'a faitaccompagner d'un guide pour l'exploration de oette région.

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Les assises tertiaires de base sont relevées vers le SW versla oote 19OO à l'Arbaron et à la Pointe Perfia, elles s'abaissentyers le N et NW, assez régulièrement, 1200 m . B U torrent de l'Epine.Les assises, indépendamment des plis importante déjà cités, sont plissotées et faillées. Les failles sont oourbes et reproduisent en mi -niature, avec une amplitude d'un mètre ou deux, les grands plis fail-les et couohés. Les plissotements du calcaire numraulitique se ren-contrent dans la mine de l'Epine très fréquemment, ils déterminentun écrasement des couches de lignite, et provoque*""une concentrationdu charbon dans les parties ouvertes (cloches des mineurs). Au con-traire, dans les parties comprimées, le lignite a disparu et le toitn'est-alors parfois séparé du mur que par quelques décimètres de cal-caire et de J*C marne schisteuse noire. La rencontre des "Clochee"favorise l'exploitation et compense les travaux d'avancement dansles zones stériles. Je parlerai plus longuement dans mon rapportdéfinitif de l'allure et des concentrations mécaniques du ligniteobservé dans les galeries. Il faut cependant noter que bien souvent,seul le mur ou le toit est al'fecté, plus rarement l'un e"t l'autre àla fois. (fig.2)

Nous avons de ce fait la preuve que les accidents sont très lo-caux et dûs uniquement à la zone de faible résistance que représentela couche de houille.

Je n'ai pas, jusqu'à présent rencontré 1« lignite aux affleure-ments, 3i ce n'est :lans le torrent ;e T1--»pine.

Cette absence ne peut pas êtr<j considérée corúme une disparition.de celui-ci à l'intérieur des ase ¿e~ . s.n, effet, les causes pouvantexpliquer cette disparition a^x nrflf- reironts sont variées.

Les plus importantes sont leaentre les assises dures lans les zdu lignite pur l'érosion aveet produits de déculcificatini que) s'observemine d1Arolosan,fig.4 et 5 .

da.¿s toutesà îtont;rin

de couches tendrestoctjniqées et l'altération

rempj .38!.,£e des vides pnr des éboulisn. Lh litvfirition par pression (tecto-ie8 .„ilex-i.es ie la mine. Aux cols de la1) , o; retrjuve ces deux phénomènes,

(1) Voir rapport B . I . i.G. A -

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Fig. 3

Cae de disparition dea couches ligniteuaes nux affleurements alorsqu'elles ont été reconnues et exploitées dans le synclinal à faibleprofondeur (quelques dizaines de mètres)

Fig. 4-

Altération et disparition, deo assises marneuses et ligniteuses

(présence d'une argile jaune de décalcification)

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J'ai observé de nombreux cas de suppression de couches aux en-virons d'Arâohes, notamment sur le cr.erain qui, de Pernant conduit àla mine. Après être passé au dernier chalet, au lieu dit "le Tour-billon" on peut voir les calcaires nu:.mulitiques, pénétrer teatoni-que,:.ent dans les avises sénoniermes, ici, 15 à 20 m. de couchespriaboniennes sont disparus par écrasement et laminage (fig.5 ).

Cs/csire <? petTtes~J/ürnirw)x/te6

Senon/en

Fig. 5

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Extension possible du lignite dans In région d'Arâches

Les conditions biologiques et climatiques qui ont présidé àl'établissement des lagunes prïaboniennes dans cette région semblentavoir été favorables à la formation des lignites, puisque ces dé-pots sont largement distribués ou même niveau, nous les connaissonsà Entrevernos, Arâches, ¿.îontmin et au Bornand. Ceci nous permetd'espérer que les dépots, bien que lenticulaires, puissent svoirune extension assez importante.

Le lignite d'Araches n'est donc pas un accident localisé à lamine de l'Epine, et on peut espérer, en suivant la couche vers le ,N et M , la suivre encore un certain temps et l'exploiter.

Peut-on connaître l'extension de cette couche ?

L'absenoe de lignite visible aux affleurements ne me permetpas de certifier leur continuité vers le N . Ce que je peux assurerc'est que les assises qui pourraient les renfermer peuvent être fa-cilement repérées et qu'elles renferment des traces charbonneuses.Ces indices,bien que faibles, permettent d'espérer que le lignited'Aräches se continue sous la masse de calcaire et de grès dé Tave-yannaz en direction du Giffre.

Bien qu'il soit enfantin de croire qu'elles puissent continueruniformément jusque dans cette vallée, rien ne permet non plus jus-qu'à présent d'affirmer qu'elles s'arrêtent rapidement, au delà deslimites de l'exploitation actuelle.

Une ou deux galeries de reconnaissance poussées en petite sec-

tion vers le ííNW et NE permettraient de calculer les réserves possi-

bles et d'envisager ainai une exploitation rationnelle des réservée

reconnues.

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En l'absence de galeries <ie r^oo un.ai3sance, ts.it dans la minequ'aux affleurements périphériques de la région, je vais tenter de icuber les réserves possibles J U ' Î I semble logique d'admettre d'aprèinos oo:i*iainsa:;oes actuelles.

Le lignite exploité dans la nine se présente en couches (stra-tifié) ou en ci30i-.es ¡ tecto:ii3é), ces cloques compensent le stérilerencontré oo.r.rne je l' i dit ¡-.lus hfiut. La œo^eane de rendement aumitre carré a été évaluée oepen-iant à 1 t,5 . I

Aucune reco^ni. saiue r.'a^a.-.t été poussée au-delà de l'exploi-tation oc tue tie, nous ;ie :j..r.yi:<--;ns --uoj.-ie réserve certaine.

¿i nous calculons les ré sei ; 3 4 jssiblea .^ns le périmètre du1er traoé (jartfj au 1,^3,?\: 3i-t>into) e"u 3upJjo3cint ;ue les cou-che a exploitables aient la même .aiasaace, aras obtenons :

160.000 ;u2 , soit 2-0.00 t de .)harbon (roaervea probables) :juireprése;;tent 20 ans d'exploitat- -i à 1.000 t par raois (l'exploitatior.maximum au cours de a--s der.ilère« années a été de 800 t par )

ce péri.r.j'tr ..e f-,üblt; *rès raisonnatle.

ca-it, ea élor^iss-i . t 1^ preiiit-r tr^oi, et ea reetant loindes zjaes tectoniséeiï, noue , s te;* sas u.i aeconii traoó triangulaireoui doiuierait alors ; (ré-.-

13.000.000 ai¿ , soit pi :,--r, de . 0 . --J/.O,^ de "t. o 'mes .

Ce cr.iffre, toujc ira à condition -iVideranent que If; tonnp¿ereste de 1 t 5 su m2 ,

Je dois feire rea^rjuer ¿ne je3 cr : ffres sont extr-b.r.e-eat ira-précia, l'extension du lign:te ne pourra ôtrs connue que lorsqu'une ¡ou deux paieries je r?.: onnai ' sanee auront itê pous^éog vers le N et ;le HE.

Le tracé àe ces galeries devrait être étalii à l'avance pouréviter le torrent de l'Epiae, toux ¡.: a oins ¿en^aat un certain lampe.A cet effet, la position précise de3 galeries actuelles devrait êtrereportée sur une carte tjpogrnpr.ique en tenant compte ae la décli-naison rûfignOti ae, et c avertir le ;JV ¡nord vrai ou .r.agnéti ^ue) enNG (nord ¿éograpniquej

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CO ¡CLU3I0NS

On ne peut donc, à la veille de la fermeture de cette mine,que déplorer l'alsénoe de galeries de reconnaissance, qui seulesauraient permis de déterminer les réserves certaines.

Malgré les teneurs en S et cendres, le lignite a rendu desservices lana une période difficile. Les rendements en tomnge ontété honorables, Ie3 dislocations tectoniques n'entraient pns lesdifficultés qu'on aurait pu craindre à pri;ri.

Rien n'indique, d'un point de vue géologique, la terminaisondu £ite. „;ai-5 d'autre part, Ie3 données stratij.ra,.ihiques que l'on

e ne permettent p;.s d''.i'firraer la continuité de la couche.

On n'est pas encore en état de préciser la paléogéographie deslacunes à Cerithium Liaboli , et de dire la place qu'j> occu¿.r.ientíes uépots charbonneux. L'horizon à Qerithium -à aboli , trs3S dis-continu en d1 autrefc-> régions, parait plus conatant on Hruta Savoie,et -j montre fréquemment deo traces cliarbo-ineuse , m; is on doit ce-pendant envisager In poosibilité ¿ G disparition de In JOUCÍ.C; onne peut aonc justilier des investissements éventuels que por lesréserves calculées dans un do!;.aine ou l'exploitabilité de la couche8 été démontrée. L'absence de travaux de reconnaissance,en avantdas exploitations, empêche aujourd'hui un tel calcul.

L . F?, UGUEUR

PARIS, le 1 er Mars 1950

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BE3 Priabonien

Fig-3 ;/SCO 1000

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l'Arbaron ; or :1 • ' " v ^

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lvMI Priabonien M .B E 3 Priabonien InEE S 3 Sénonien

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