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Nous ne pouvions parler souvent desGaulois, voire nous réclamer de leur descendance, réelle ou supposée, sans évoquer les Celtes. Les Romains appelaientGalli les peuples celtes du nord del'Empire et ces nations se désignaientelles-mêmes par l'appellation Celtae.Les textes français ne parlent d'ailleursde Gaulois qu'à partir du xve siècle, lemot n'étant utilisé que par les érudits.JI nous a semblé intéressant d'en savoirun peu plus sur une civilisation à laquelle nous devons beaucoup plus que ce queles maigres et approximatives notions scolaires nous ont appris.Ce passionnant résumé historique a été publiéen 1975 dans la revue « Pourquoi? ». Nousremercions la Ligue française de l'enseignementet de l'éducation permanente de nous avoir auto-risés à le reproduire dans son intégralité et avons crubon de compléter certaines citations par de très brèvesinformations sur ces lointains personnages.C'est avec le plus grand intérêt que nous recevrons touteremarque concernant ce texte tout en précisant que son thème esthors de notre champ de compétence!
III Vents du Morvan
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par Catherine EMERY
NOs ancêtres les Gaulois... Les manuels scolaires nous ont
r appris qu'ils vivaient dans des huttes en bois (ce qui estd'ailleurs faux), qu'ils ont eu pour chef un certain
. Vercingétorix battu par César à Alésia et que les druidesen robe blanche coupaient le gui avec une faucille d'or
sur les chênes sacrés.C'est peu, et après la conquête romaine, néant, le trou noir. Les
Celtes de Gaule semblent s'être évaporés au profit d'une civilisation gallo-romaine, les {( barbares" se sont effacés devant laculture, celle de Rome. Reniement de la part du peuple vaincu, volonté de la part des vainqueurs d'occulter une culturedérangeante? Les Celtes ont à peu près totalement disparude la mémoire collective.Pourtant « Astérix le Gaulois" fait le bonheur d'un largepublic et la fortune de ses auteurs, la musique celtiqueréapparaît et grimpe à l'assaut des hit-parades avec AlanStivell et Glen Mor, les {( fest noz " bretons se font connaîtreau-delà de la Mayenne et vient de paraître une méthodeAssimil « Ar Brezhoneg didorr " (le breton sans peine) quipermettrait de parler breton en soixante-dix-sept leçonset onze semaines. Renouveau de cette culture assassinéepar vingt siècles de culture romaine et chrétienne, ou plutôt résurgence d'un inconscient longtemps refoulé? LesCeltes sont parmi nous.
Mais qui étaient les Celtes dont l'imagerie populaire ne nousrenvoie qu'un infidèle reflet?
Conquérants de l'Europe occidentale à l'âge du fer, ils ontvécu avant Jésus-Christ en Grande-Bretagne, en France, en
Belgique, en Allemagne rhénane, en Suisse, en Italie du nord,au nord-ouest de l'Espagne, et ont fondé des royaumes provisoires
tels que celui des Galates (du celte gal: force, les Galates étaientles {( puissants ») en Asie mineure. Mais aujourd'hui, c'est tout à
fait à l'ouest de l'Europe, dans des îles et des péninsules que leslangues celtiques sont encore parlées: en Irlande, dans l'île de Man,
au pays de Galles, au nord de l'Écosse, en Bretagne armoricaine. D'unefaçon générale, les Celtes, après avoir avancé vers l'ouest de l'Europe, ont
reculé dans la même direction. Comme l'écrit j'historien Henri Hubert, « ilsse sont arrêtés là, s'accrochant aux rochers ".
Pour reconstituer l'histoire des Gaulois, on ne dispose que de textes grecs oulatins. Il n'existe pas de textes gaulois. César explique pourquoi dans sa « Guerre des
Gaules ". Les druides, dit-il, « estiment que la religion ne leur permet pas de confier à l'écriture la matière de leur enseignement... parce qu'ils ne veulent pas que leur doctrine soit divulguée, ni que d'autre part leurs élèves, sefiant à l'écriture, négligent leur mémoire" (De bello gallico, VI, 14). On est donc obligé de faire confiance aux auteurs grecs et latins.
Vents du Morvan lB
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Ff\I{()lIC]-I]~S
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Ceux-ci représentent les Celtes commeun peuple de haute taille, à la peautrès blanche, à la chevelureblonde. En fait, ilsn'étaient pas tousblonds naturellement. Les Gaulois, en effet, seteignaient ouse décoloraient les cheveux. Le savon,sapo, est uneinvention cel~
tique et servait
à cette opération. Ils portaient desvêtements de couleurs vives et variées,possédaient même des étoffes àl'écossaise. Vêtus de pantalons, deblouses et de manteaux agrafés, destatouages ou des peintures de corpscomplétaient la parure. Moustachus,ils gardaient les cheveux mi-longs.Les Gaulois, peuple de guerriers etd'agriculteurs, se sont frottés auxRomains bien avant la conquête deCésar. Par deux fois, ils ont envahil'Italie. Une première fois, ainsi qu'entémoignent des vestiges archéologiques, vers 700 à 500 avant JésusChrist, et une seconde fois, au tempsde Tarquin l'Ancien, de 615 à 576avant Jésus-Christ. C'est l'invasion deBellovèse, neveu d'Ambigatus, roi desBituriges. Ce nom de peuple signifie,en toute simplicité, « rois du monde ".La modestie n'étranglait pas lesGaulois... A cette époque, la Gaule étaitsurpeuplée et il fallait conquérir de
lm Vents du Morvan
nouvelles terres. Voilà donc Bellovèseet ses troupes en route. Au passage,ils fondent Milan et un certain nombred'autres villes. Les Romains s'inquiètent de leurs succès militaires etenvoient une armée qui se fait battreà plate couture sur l'Allia. Rome estprise sans beaucoup de difficulté,
semble-t-il. Ces débandades succes-
-- ---....... sives des/~ Romains
sont plutôtcurieuses, si l'onse réfère à leurlégendaire coura
ge. Les Gauloisparaissaient leur inspirer une sorte de ter-
reur magique.Polybe (1)nous éclaireen écrivant, à
propos desguerres puniques:« L'aspect de l'armée gauloise et lebruit qui sy fai-sait les glaçaient d'épou-
vante. Lenombre des
cors etdes
CADIER
trompettes était incalculable; en mêmetemps, l'armée poussait de telles clameurs que l'on n'entendait plus seulement le son des instruments et les crisdes soldats mais que les lieux environnants, qui en renvoyaient l'écho, semblaient ajouter leur propre voix à cevacarme ".A Rome, seul le Capitole résiste, sauvépar les oies fameuses. Le siège duresept mois, sept mois durant lesquelsles Gaulois font bombance. Leur goûtprononcé pour le vin et la « grandebouffe» était bien connu des Ancienset l'image stéréotypée du Français nesachant résister à la bonne chère descend tout droit des Gaulois. « Aimantà l'excès le vin. dit Diodore de Sicile (2),ils en boivent si avidement que, devenus ivres, ils tombent dans un profondsommeil ou dans des transportsfurieux ". A Rome, une épidémie dedysenterie s'abat sur eux. Ils sont campés au milieu des ruines de la ville.
C'est l'été, ils ont chaud et sont gensdu Nord. La maladie se propage vite.Et puis, arrive la famine. Les Gauloisne sont pas organisés pour mener degrandes armées, ils ne possèdent pasd'intendance et ont dévasté le pays.Les assiégés eux-mêmes sont à bout,une tractation s'engage: Rome verseune forte rançon et les Gaulois s'envont.
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En tout cas, ils laissent un souvenirimpérissable derrière eux. Leur arrivée avait semé une véritable terreurdans les populations italiotes. HenriHubert indique que « ces barbares àl'aspect étrange et qui venaient de si
loin, furent pour l'Italie du Ive siècleavant jésus-Christ ce qu'a été le fléaude Dieu pour la Gaule du ve siècle aprèsjésus-Christ, une calamité inéluctable,irrésistible et divine ". Il faut dire queles Gaulois étaient de rudes guerriers.Ils avaient l'habitude de porter les têtescoupées de leurs ennemis au poitrailde leurs chevaux, ce qui devait achever de glacer d'effroi l'adversaire. Cestêtes étaient ensuite attachées auxportes des maisons. On peut voiren Provence, dans les ruines descités de Glanum, de Saint-Blaiseet d'Entremont des piliers quisont des accrochoirs à crâne,portant encore des clous defixation. Les têtes des ennemisles plus célèbres étaientembaumées dans de l'huile decèdre et précieusement conser-vées. La tête du consulPostumius, tué par les Boïens,aurait été, selon Tite-Live, enro-bée d'or pour servir ensuite devase rituel.Farouches guerriers, mais aussiexcellents agriculteurs. Les techniques agricoles gauloises étaientsupérieures à celles des Romains. Cesderniers, qui n'avaient que l'araire,leur ont emprunté la charrue. C'étaientégalement, ainsi que le montre l'archéologie, d'excellents orfèvres, d'unegrande richesse d'invention. Les monnaies gauloises sont de vraies œuvres
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d'art gravées. Les Gaulois aimaient laparure et ils ont fait des bijoux très originaux, des agrafes de ceintures et desépingles dont ils a[[achaient leurs manteaux, le torque ou collier, en or ou enbronze, des bracelets somptueux tel quecelui d'or trouvé au bras d'un guerrierenseveli dans la tombe de la GorgeMeillet, ou encore en verre quelquefoisrelevé d'émail. Potiers, céramistes, charrons, ils excellaient aussi dans la métallurgie. Leurs épées étaient si bien forgées qu'elles ont probablement été adoptées par les Romains. Ils fabriquaientégalement des poignards destinés à frapper d'estoc, car leurs épées ne frappaientque de taille. Toutes ces armes portaientde riches décorations, souvent desincrustations de corail. Mais les Gauloisne sculptaient que le bois, et l'on n'aretrouvé que peu de vestiges de ce genre,à part les statues en bois de la sourcede la Seine (divinisée) aujourd'hui aumusée archéologique deDijon. (3)
ZIZ/\NI]~
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Ce peuple a laissé des vestiges d'unecivilisation avancée et originale. Sastructure politico-sociale n'était pasmoins originale, et à bien des égardstrès moderne. Comme tous les Celtes,il n'avait aucune unité politique. «1/sont poussé jusqu'à la manie leurs tendances naturelles au particularisme,jointes à une attitude systématique derévolte contre tout ce qui était officiellement établi », écrit Jean Markale (<< LesCeltes et la civilisation celtique »). Ensomme, c'est la zizanie. L'Etat dansla société celtique reste en généralrudimentaire et presque indifférencié.Henri Hubert note (Les Celtes, tome 2)que le roi n'a jamais été que le chefdirect d'une petite unité avec des pou-
voirs limités et personnelssur les autres élé
ments de sonroyaume.
Quandles
rois ont disparu en Caule, ils ont étéremplacés par des corps aristocratiquesde magistrats qui n'ont pas constituéde républiques.Les sociétés celtiques sont à l'état tribal et n'ont qu'un droit privé. Lescontestations n'y comportent que desarbitrages. Comme il n'y a pas deministère public pour le châtiment desfautes, il appartient à l'offensé decontraindre l'offenseur à l'arbitrageet les torts ne comportent que la vengeance privée (sanglante) ou la compensation.La base de tout, c'est la famille, ausens large du terme, c'est-à-dire la{{ gens» indo-européenne, comparableà celle des cités grecques ou de Rome.Plusieurs familles se groupent dansune tribu, le tua th en Irlande, le paqusde la Gaule romaine, la première unitésociale se suffisant à elle-même et possédant une hiérarchie bien déterminée, allant du chef aux esclaves, sesbiens communautaires, ses règlements. Cette quasi-autarcie expliquel'impossibilité d'unité politique, traitcaractéristique des Gaulois, desBretons (de Grande-Bretagne) et desIrlandais, sans parler des Ecossais etde leurs clans. La tribu habite une clairière (comme dans « Astérix ») et estentourée d'une marche (4). En Gaule,
la frontière est marquée par despostes de douane ou de garde.
L'administration romaine en hérita et ces limites, pour les évêchés et les baillages, se sont enpartie maintenues jusqu'à uneépoque récente.En ce qui concerne la propriété du sol, la société celtique est basée sur la possession commune de laterre, à la différence de lasociété romaine. En Gaule,avant César, l'appropriationindividuelle et la propriétécollective ont coexisté, lapropriété collective étant
toutefois la plus importante.La Gaule était une terre à blé
et pour manœuvrer la grandecharrue à huit bœufs, il fallait
la coopération de plusieurs personnes. Mais la richesse de base,
c'était le bétaiLLe système féodal celtique repose sur
cette richesse en bétaiL L'hommeriche fait paître ses troupeaux sur lescommunaux qu'il tend à s'approprier,et, son troupeau croissant, il prête des
Vents du Morvan III
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bêtes. Celui qui les reçoit contracteenvers lui des obligations qu'uncontrat passé devant le druideconsigne avec précision. On prête dubétail libre, c'est-à-dire sans changement de condition, et du bétail serfavec changement de condition. Lesdébiteurs recherchent le bétail serfaux dépens de leur liberté car le prêtest alors économiquement avantageux. Serfs et hommes libres constituaient, en cas de contrat de cheptel,ce qu'on appelle, d'un terme gauloisutilisé par César, des ambactoi, c'està-dire des vassaux, du mot gaulois vassos, serviteur. Le contrat de cheptel adisparu très tôt en Gaule alors qu'ils'est maintenu fort tard en Irlande. Ilexplique en tout cas pourquoi lesfemmes, qui pouvaient posséder destroupeaux, jouissaient d'une situationprivilégiée par rapport à celles desGrecques ou des Romaines.
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Le chef de la tribu est en général unhomme, mais il ya eu des exempleshistoriques où la royauté celtique a étél'affaire des femmes. La reine deslceni, Bodicéa, battue de verges parles Romains et ayant vu ses filles violées par les légionnaires, déclenchaune révolte groupant tous les peuplesde l'île de Bretagne en 61 après JésusChrist (5). On peut citer aussi la reinedes Brigantes, Cartismandua (6). Leslois galloises précisaient que la reinedevait recevoir le tiers du butin deguerre ainsi que le tiers des amendesinfligées au nom du code pénal. Quantà la tradition légendaire celtique, ellecomporte de nombreuses figures fémi-
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nines de la souveraineté, notammentdans les textes épiques irlandais etgallois Ainsi, la reine Mebdh deConnaught, fille du roi suprêmed'Irlande et habile général en chef,qui se targue de posséder plus que sonmari. Il lui manque cependant un taureau et elle est prête à tout pour obtenir une bête extraordinaire.Dans le droit celtique, en effet, leconjoint le plus riche est le chef defamille. Chacun des deux époux doitapporter sa part César écrit: « Quandun homme veut épouser une jemme, ildoit payer une certaine somme, mais deson côté lajemme doit donner le mêmemontant. Tous les ans, onjait le compte de la jortune des deux parties. Ongarde les jruits qui en procèdent et c'estl'époux survivant qui jouira de la partqui était sienne, augmentée de tous lesjruits du temps précédent ".La femme gauloise bénéficiait donc
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d'une situation qui la mettait sur un piedd'égalité avec son mari, mari qu'elleavait d'ailleurs le droit de choisir. Lafemme celte, à l'inverse des Romaines,ne pouvait être mariée sans son consentement. « Quand il y avait une fille àmarier, on organisait un grand festinauquel étaient conviés tous les jeunesgens », êcrit Fulgose (7). La fille choisissait elle-même en offrant de l'eau pourlaver les mains de celui qui était l'élu.Les Gauloises portaient la culotte, aupropre comme au figuré. Une statueconservée au British Museum présenteen effet une Gauloise en pantalons. Il afallu plus de vingt siècles pour que lesfrançaises aient de nouveau droit à cetattribut« éminemment masculin "... LesGauloises accompagnaient leur mari à laguerre. Amien Marcellin écrit à ce propos : «L'humeur des Gaulois est querelleuse et arrogante à l'excès. Le premiervenu d'entre eux, dans une rixe, va tenirtête à plusieurs étrangers à la fois, sansautre auxiliaire que son épouse, champion bien plus redoutable encore. Il fautvoir ces viragos, les veines du cou gonflées par la rage, balancer leurs brasrobustes d'une blancheur de neige, etjouerdes pieds et des poings, assenant descoups qui semblent partir de la détented'une catapulte ». Rien moins que desfemmelettes... Chez elles, ces guerrièresn'étaient jamais seules à supporter lestravaux ménagers puisque, autour ducouple, il y avait les parents, les grandsparents, les cousins, frères et sœurs..Il existait chez les peuples celtes unecoutume appelée fosterage qui consistait à envoyer les enfants chez desparents nourriciers à l'égard desquelsils contractaient de véritables liens deparenté. Beaucoup d'enfants étaientainsi élevés par la famille maternelle oupar les druides. Ainsi se créaient entreles jeunes des liens de compagnonnage et d'éducation. Autre aspect trés original des Celtes: ils étaient les seuls àpratiquer le {{ divorce par consentementmutuel", institution qui fait couler tantd'encre aujourd'hui.
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i\ L'ESSI\1Le mariage était contrat révisable. Bienplus, l'homme pouvait prendre desconcubines à condition d'obtenir l'au-
torisation de sa femme. La concubineentrait dans la famille avec un contratd'un an jour pour jour. Ce {{ mariageannuel» dont on retrouve trace enFrance jusqu'au Xlxe siècle avec la coutume du louage des servantes pour unan, valait aussi pour les célibataires.Les tenants actuels du mariage à l'essai n'ont rien inventé. La liberté sexuelle était grande aussi semble-t-il. SelonCésar, les Celtes de Grande-Bretagneauraient partagé une femme entre père,frères et fils. Jean Markale fait remarquer qu'il {{ est courant de voir dans lesépopées celtiques, des hommes et desfemmes s'unir, ne serait-ce qu'unefois,au hasard d'une rencontre ». La fidélitéceltique paraît sensiblement différente de la nôtre: on ne se jurait pas fidélité pour la vie. Il s'agissait plutôt d'unattachement à une personne d'élection, ce qui n'excluait pas d'autresaventures, pour l'homme comme pourla femme.Ce statut privilégié de la femme chezles Celtes constitue un reste de la famille utérine ou gynécôcratique. Dans leslégendes celtiques, par exemple, la filiation de personnages comme Cuhulainnet Conchobar est indiquée par le nomde leur mère. Le droit irlandais attribuait à la famille de la mère les enfantsnés hors mariage. Cette souplesse demœurs, cette {{ sorte d'amoralité tranquille et souriante" comme l'appelleJean Markàl-e, respectaient profondément la liberté de chacun. On com-
prend dès lors le choc des civilisationsqu'a pu représenter la conquête romaine : pour les Romains, la femme celtejouissait de nombreuses prérogatives.Elle était par exemple associée à la viepolitique et religieuse par les druides,les {{ très sages ".
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Le druidisme, avec la langue, constituel'élément d'unité majeur de la société celtique. Prêtre, voyant, législateur(il est juge et gardien des lois), professeur, éducateur, médecin, le druide est aussi magicien et sacrificateur.En Gaule, en effet, on pratiquait lessacrifices humains. Pomponius Mela (8)nous rapporte que la Gaule était habitée « par des peuples fiers et superstitieux qui poussèrent autrefois la sauvagerie jusqu'à immoler des victimeshumaines, regardant ce genre de sacrifice comme le plus efficace et le plusagréable aux dieux. Cette coutume atroce est abolie chez eux, ajoute-Hl, maisil en reste encore des traces: car, s'ilss'abstiennent d'ôter la vie aux hommesqu'ils vouent à leurs divinités, ils lesconduisent néanmoins sur leurs autelset leur font de légères blessures ».
Les druides ont été des philosophesmystiques qui auraient élaboré la doctrine de l'immortalité de l'âme. Ilsenseignaient en effet que la mort n'estqu'un déplacement et que la vie continue dans le monde des morts, cemonde constituant un réservoird'âmes disponibles. Ainsi, pour eux,les deux mondes, mort et vie, secôtoyaient sans cesse et des échanges
_._-_._---enl), r"
s'opéraient entre eux. Cela expliquele culte du sacrifice par transsubstantiation, et il n'est pas impossible queles druides aient cru à la métempsycose, dont des traces se retrouventdans les mythes et les épopées. Enfait, tout ce qui nous est parvenu des
Vents du Morvan Il
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druides eux-mêmes, c'est une sentence que Diogène Laërce nous atransmise dans sa « Vie des philosophes " (9) : « Adorer les dieux, ne rienfaire de bas, exercer son courage ".En Gaule, les druides étaient liés auchêne comme les clans totémiquessont liés à leurs totems. Ils encueillaient le gui (rare sur les chênesd'ailleurs, peut-être est-ce ce qui enfaisait la valeur ?) et en mangeaientles glands pour acquérir des pouvoirsdivinatoires (la).
Les druides forment donc un ordredans la société celtique, un ordre privilégié puisque ses membres sontexemptés de service militaire et d'impôts. À côté d'eux, il y avait les bardes,ou poètes, et lesvates, ou ovates,poètes et devins.Les Gaulois honoraient des dieuxinnombrablesparmi lesquels onpeut citer Manannan, dieu de la mer,Esus, représenté surun des bas-reliefsde l'autel desNautes au muséede Cluny commeun forestier élaguant un arbre, ledieu de la lumièreBelanos et la divinité solaire Belisama, Lug, dieu de laguerre, qui a donnéleurs noms àLyon, Laon et Loudun (Lugdunum:citadelle de Lug) ...Il faut aussi mentionner la déessemère dont le culteétait en honneur chez les Gaulois.L'une des statues de cette déesse,soi-disant honorée par les druides,se trouvait dans un sanctuaire souterrain à l'emplacement de la cathédrale de Chartres et cette « virgoparitur a » est devenue Notre-Oamede-sous-Terre, objet de vénérationpour les pèlerins chrétiens. LesGaulois honoraient aussi les sourceset les fontaines, et les superstitionspopulaires françaises en ont gardéla trace: que de fontaines magiquesqui rendraient les amoureux fidèlesou qui guériraient dans nos campagnes !...
EIlJ Vents du Morvan
La mythologie celtique sous saforme orale était la seule en usageen Europe occidentale au momentdes invasions romaines et lesRomains ont pourchassé les druidesqui représentaient sans doute poureux un danger absolu. Comme lefait remarquer Jean Markale (dans« La femme celte »), les Romainsétaient matérialistes et les druidesspiritualistes. Les Romains voyaientl'Etat comme une structure monolithique étendue sur des territoiressavamment hiérarchisés, les druidesvoyaient l'Etat comme un ordremoral librement consenti et dont lecentre idéal était purement
mythique.
IlIFFICILEMais avant l'absorption de la civilisation celtique, il a d'abord fallu queles Romains conquièrent la Gaule.On peut se demander commentCésar, avec environ 60 000 hommes,a pu réduire à sa merci ce grandpays en huit ans.Il eut toujours des alliés enGaule (11), des amis, des espions
qui furent aussi des traîtres. Il avaiten outre un excellent service de renseignements, rarement pris endéfaut. Et puis, avant tout, lesGaulois, francs-tireurs dans l'âme,étaient incapables d'unité. Le pèrede Vercingétorix, Celtill, avait étémis à mort pour avoir aspiré à latyrannie. Les vieilles royautés celtiques étaient alors en voie dedécomposition, non sans que leSénat romain y soit pour quelquechose. Le fameux adage « diviserpour régner ", César le connaissaità fond. Instabilité politique, luttesviolentes entre les tribus: la bergerie était ouverte au loup. Cependant,comme l'écrit Henri Hubert, « la
société gauloise avait desforces latentes de coordination qui se sontmises àjouer fort énergiquement mais un peutard, avec un relatif succès, mais trop court ».
Vercingétorix eut toutesles peines du monde àrassembler les GaulOISà Alésia mais cettelevée en masse futune opération remarquablement conduiteet César a rendu hommage au chef arverne, qu'il a présentécomme un symbole
de patriotisme, jeune,beau, brave, éloquent,modeste, jaloux de sonpays jusqu'au sacrifice.D' ailleurs, il s'en estfallu de peu que leRomain n'échoue et ilne l'a pas caché. Unefois les Gaulois vaincus,
on est tout de même surpris que leur civilisation ait été phagocytée aussi rapidement par celledes envahisseurs.La Gaule n'avait pas encore le minimum de structures d'Etat sans lesquelles ne saurait se constituer unenation. En outre, il semble que laprestigieuse civilisation romaine aitexercé une forte attraction sur lesGaulois, notamment sur l'aristocratie qui adopte très vite les institutions de Rome. Pour faire partie des({ gens bien ", il fallait parler latin.Le reste suivit. Quelques révoltessporadiques secouèrent encore lepays jusqu'à la fin du 1er siècle de
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notre ère et puis c'en futfait de la vieille Gaule indépendante.Les Romains, malins,pourchassèrent lesdruides, ciment de laGaule celtique, qui pouvaient nuire à leur organisation socio-politique.La pensée des Celtes,individualiste à outrance,mystique, où l'imaginationétait reine, se heurtait auconformisme romain. GastonBonheur, dans « Notre patrie gauloise », illustre plaisamment ces deuxmentalités antagonistes: « la routeromaine est toute droite, le chemingaulois sent la noisette. La halteromaine est un palace, le repos gaulois une guinguette. Le plan romainest une géométrie développée autourdu forum. Le brouillon Gaulois suppose qu'on traverse un ruisseau surune planche branlante pour donner àmanger aux poules ". Le Gaulois, c'estle rat des champs, le Romain, le ratdes villes. Ce dernier a gagné, et lecoup de grâce a été donné par lechristianisme qui s'est employé,avec quel zèle, à déraciner les dernières souches païennes et celtiques.Les édits de Charlemagne de 789frappent les adorateurs des pierreset ceux qui pratiquaient des superstitions auprès des arbres et des fontaines.Mais le christianisme, impuissantà rejeter dans l'ombre toutes lescroyances ancestrales, a en faitassimilé de nombreux élémentspaïens. C'est pourquoi l'on trouvetant de sources dédiées à dessaints ou à la Vierge dans des sanctuaires bâtis sur des tertres autrefois sacrés, et tant de pratiquesbizarres qui remontent au pluslointain passé religieux del'Occident. Ainsi, les jours de tempête, jusqu'à la fin du siècle dernier, les femmes d'Ouessant et deSein récitaient un Ave maria à laLune. A Langon, près de Redon,en Bretagne, existe une chapelledédiée à sainte Agathe. Lesfemmes stériles, tous les 15 août(alors que la sainte Agathe se situeen février), allaient se frotter leventre contre l'un des murs de lachapelle. Au cours de travaux, l'ondécouvrit sous le plâtre du murune fresque du Ille siècle figurant
unefemmesortant del'eau, représentation de la déessemère chez les Celtes. Ilya environ 300 chapellesdédiées à sainte Anne enBretagne, alors que dans lereste de la France il en existe fort peu. De même, faitcurieux, le 1er novembre, jourdes morts, coïncide avec lafête de Samain, jour desmorts égalem,ent pour lesGaulois.
Le folklore aussi a gardé beaucoup desCeltes. Dans les contes, on peut considérer les fées comme les descendantes des divinités gauloises, lesogres comme d'anciens dieux desCeltes. Le Pantagruel de Rabelais jettedu sel pour chasser ses ennemis qu'ilassoiffe et ce geste n'est peut-être pasaussi anodin qu'il y paraît. Les druidesauraient fait le même pour jeter unemalédiction.La Bretagne possède d'innombrableschants et contes populaires véhiculéspar des générations de paysans et demarins. Tout le monde connaît lalégende de la ville d'ls et Lancelot duLac dont la saga primitive est d'origine armoricaine. Konan Meriadec, leroi et la reine des korrigans (êtres surnaturels aux multiples aspects appelés ozeganned dans la région de
Chanfrein en bronze provenant de Torrs(Ecosse). Un magnifique exemple de l'immense talent des artisans"grands bretons"à l'époque celtique pré-romaine.
Vannes), la fille de la mer, les sagasde Koadalan, de Yann ou de Gradlonle Grand sont sans doute moinscélèbres mais constituent aussi la tradition celtique telle qu'elle est vécueen Bretagne.Dans la littérature française, on nepeut bien sûr oublier «Tristan etYseult ", le cycle arthurien et la conquête du Graal, Merlin l'enchanteur et lafée Mélusine qui symbolisent l'espritdes Celtes à travers la puissance dumythe, mélange de poésie héroïque,de merveilleux, d'humour et deconception dramatique de la fatalité.(l2)Et puis, il y a les druides. Du sérieuxet du moins sérieux. Un celtisant érudit, M.Goulven Pennaod, membre duGorsedd ou collège des druides deBretagne, est le premier à dénoncer
Vents du Morvan III
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le néo-druidisme fabriqué de toutespièces au XVIIIe siècle. Le Gorsedd,fondé en 1900, est en fait purementséculier et « a pour but de réunir desBretons luttant pour la Bretagnearmoricaine ». Quant aux inaugurations de dolmens du «druide» PaulBoucher, aux « diplômes de druides»ou à la « grande croix de Vercingétorix» que décernent certains collègesdruidiques de bazar, il s'agit pourM.Pennaod d'une « vaste rigolade ».
Héritage vivant, en Bretagne, lalangue a été longtemps sujette àune forte oppression culturelle. A lafin du XIXe siècle et jusqu'au milieudu XXe, tous les enfants surpris àparler breton devaient porter unevache ou un sabot de bois attachéautour du cou, comme marque d'infamie. Et vers 1930, M. Anatole deMonzie, ministre de l'Instructionpublique, déclarait sans frémir:« Pour l'unité de la France, la languebretonne doit disparaître »...
Le français actuel a gardé environdeux cents mots d'origine celtique,origine que le dictionnaire ne précise pas (13). Ainsi, char et charrette viennent du gaulois carruca,combe, grotte, arpent, lieue sontdes mots gaulois (les Gaulois nousont laissé leur cadastre, repris parles arpenteurs du fisc romain). Lacloche vient du vieil irlandais cloc,la cruche de l'irlandais creccon etdu gallois crochan. Le bas latin etle roman avaient conservé encorebien plus de termes gaulois.Enfin, il y a la toponymie, les nomsde lieux qui, partout, rappellent l'ancêtre gaulois. Reims était le paysdes Rémi, Vannes le pays desVénètes, Paris celui des Parisii,
Bourges celui des Bituriges, Evreux celui des Eburovices...La Seine, le Rhône, le Rhin, sont des mots d'origineceltique signifiant« le flot qui court ». Le Cantal,c'est la « montagne blanche» (14), lesArdennes, l'ours. De même, certainesmanies syntaxiques telles que le verbeimpersonnel en français sont héri-tées du gaulois. Autre héritage, àn'en pas douter: l'art roman,fortement influencé par lessculptures gauloises.Les Celtes n'ont pu créerd'Etats durables mais leuresprit vit encore commeen témoigne la renaissance de l'indépendantisme en Bretagne armoricaine.Ce peuple indestructible de paysans, de guerrierset d'artistes, vigoureux, original, querelleur, inventeurdu « système D »,
c'est le fil conducteur de notre histoire. « Poète et paysan, maladroit à lalutte, peigneur decomète, dépeigneur defilles, voilà notreancêtre» (G. Bonheur« Notre patrie gauloise »).
Un ancêtre peut-être passi éloigné que l'on croit.
(1) Historien grec ayant vécu longtemps à Rome, réputé pourses analyses et son impartialité.(2) Historien grec, contemporain de César et auteur d'une bibliothèque historique dont on possède d'importantsJragments.3) Dans des vitrines techniques spécialement aménagées pourleur conservation.4) Frontière militaire d'un état. Charlemagne en développa l'organisation et mit à leur téte des préfets qui devinrent « margraves» ou « marquis ".(5) Tacite précise qu'elle massacra 70 000 Romains, colons etalliés!(6) Dans l'actuel comté d'York. Alliée des Romains, elle fit prisonnier son époux qui, lui, luttait contre!(7) Auteur latin que certains pensent être le même personnageque saint Fulgence, tous deux ayant vécu en Afrique au VIe siècle.
El Vents du Morvan
(8) Géographe latin, parent de Sénèque.(9) Ecrite par l'écrivain grec vers 250 de notre ère.(10) Le tanin des glands est, au moins, très indigeste pour l'homme et peut être mortel pour beaucoup d'animaux; il n'a aucunpouvoir hallucinogène connu. Il est intéressant de noter que lenom botanique du chêne, Quercus, viendrait du celtique « kaërgwez" bel arbre...(11) Les Eduens surtout.(12) Ces deux derniers points sont une quasi constante de lalittérature irlandaise...(13) Le dictionnaire étymologique d'Albert Dauzat évoque parfois l'origine gauloise ou celtique de quelques mots.(14) Mais le Morvan n'estpas « la montagne noire" : cejut parcontre un roi breton contemporain de Charlemagne!
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En Morvan, les toponymes d'origine celtique ou gauloise avérée sont peu répandus.Beaucoup sont noyés dans leurs évolutions latines et médiévales. Le nom Morvan
lui-même, s'il a bien des homonymes bretons, est toujours sans originesérieusement établie. Le gaulois, langue celtique relevant des langues
indo-européennes, a évidemment certains mots (( cousins )) avec ceuxd'autres langues, germaniques ou slaves. Le mot de (( Huis )) ( la
(( maison )) en néerlandais...), dont les hameaux portant ce nomsont concentrés dans le nord-est de la Nièvre, pourrait être
rattaché à la porte (latin hostium) mais aussi au house anglaisqui lui, vient de l'ancien teuton hus ou du saxon hud qui
ont donné le verbe anglais hide, se cacher 1 Quand lesMorvandiaux actuels (( se détorbent )), les Anglo-saxonsse (( disturb )) et ça n'a rien de celtique 11/ est difficilede jouer avec l'étymologie 1La toponymie est aussi délicate mais comme il estpeu avantageux pour les envahisseurs successifs detraduire les noms de lieux, les traces originelles sontmieux conservées. On trouve ainsi pour Limanton,le celtique lieu où poussent les ormes. Dans Glux-enGlenne, le celtique glenn est la vallée (dans la montagne), Brassy vient du gaulois bracco, le marais.Dun-les-Places et Dun-sur-Grandry sont colline et,par extension, place fortifiée. Blismes est le lieuconsacré à la déesse Bélisama, la Minerve des Gaulois.La cabane gauloise, attegia, se retrouve dans Athée(Saint-André-en-Morvan et Athez Roussillon). L'ouche,
cette parcelle de qualité proche de la maison dont lenom est employé dans toute la Bourgogne, vient du
celtique olca. Le pommier est à l'origine d'Avallon; l'aballos gaulois ayant d'ailleurs la même origine que l'anglais
apple (mais comme Apollon faisait moins rustique, certains l'ont adopté comme fondement étymologique de la
cité. Erroné mais combien plus solaire 1). Avalon est égaIement une région du comté de Somerset, en Grande-Bretagne,
dont le nom figure dans les chansons de geste et notammentdans la légende du roi Arthur. En breton, le pommier se dit aval
et c'était l'arbre de la science et de la magie sous lequel enseignait Merlin. C'était aussi l'arbre des morts dans toutes les légendes
celtiques; à Plougastel-Daoulas, on plante encore des pommes dansun arbre symbolique sculpté: vendu aux enchères, il paiera des messes
pour le repos des trépassés.Le fruit défendu de la Bible devint vite une pomme pour les missionnaires évan
gélisant les Celtes car l'Eglise n'eut de cesse de (( recycler )) les traditions celtiques.C'est ainsi que le dieu principal du panthéon celte, Lugh, dieu de la lumière, représenté
avec une lance et fêté aux calendes de mai, devint Saint-Michel, (( archange de lumière ))équipé d'une lance, dont la fête (Saint-Michel d'été) est le huit mai... Les nombreux lieux-dits
Michel, en Morvan et ailleurs, sont souvent d'anciens lieux de cultes dédiés à Lugh.Quant à l'imposante massue que tient le Gaulois dans le dessin de Cadier, elle est l'un des attributs de Daghda, le dieu-druide, père des vivants et maÎtre des morts. Elle est en if (arbre existant en Morvan, toxique, mais peu répandu chez nous), tue par un bout et ressuscite par l'autre.Le Romain n'a pas cette culture et préfère la négociation 1... L'autre attribut de Daghda est lechaudron cher à Panoramix.
Michel Hortigue
Vents du Morvan œ