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11 11 2000 Magazine trimestriel sur le médiéval en général Magazine trimestriel sur le médiéval en général et la Compagnie de la V et la Compagnie de la V er er te Tente en par te Tente en par ticulier ticulier . . a a u u t t o o m m n n e e Brouzouf Brouzouf La Fête des Remparts de Dinan page 16 Jeux scéniques 2000 Le “petit reportage” page 12 L’histoire en action Tewkesburry …et un tour d’horizon de la vie de la Verte Tente lors du dernier été du millénaire. page 4 A noss Jérôme ! Le portrait de notre Commandeur par le Pèlerin. page 14

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Page 1: xcalibur 28vertetente.eu/scriptorium/boutefeu/Brouzouf_11.pdf · 2018-02-20 · - Film : Braveheart, livre : Viollet-le-Duc et en musique,j’aime la petite flûte de Patrick Dourcy

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archeauxlambeaux

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28En habits d’époque

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En soiréexcaliburE

Trajet :Franchimont - Theux - FranchimontF

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A l’adresse de tous les membres de la Verte TenteCalendrier des activités automnales

OctobreLundi 2 : Grand conseilSamedi 14 octobre :Ouverture de l’An 33 de la Chevalerie, intronisations et agapes au château.Mercredi 18 octobre : Briefing général pour la marche aux flambeaux.

Nous demandons à tous nos membres d’être présents.Samedi 28 octobre :Marche aux Flambeaux.

NovembreSamedi 11, dimanche 12 novembre : Montaiguillon.Lundi 13 : Grand ConseilMercredi 15 novembre : Conseil d’administration.Samedi 18 novembre : banquet de clôture de la 5ème saison au château.

DécembreLundi 11 : Grand ConseilMercredi 13 décembre : Conseil d’administration.

Début janvier : sortie du Brouzouf n°12.

N°N° 11112000

Magazine tr imestr ie l sur le médiéval en généralMagazine tr imestr ie l sur le médiéval en généralet la Compagnie de la Vet la Compagnie de la Verer te Tente en parte Tente en par t icul iert icul ier..

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BrouzoufBrouzouf

La Fête des Remparts de Dinanpage 16

Jeux scéniques 2000Le “petit reportage”page 12

L’histoire en actionTewkesburry

…et un tour d’horizon de la vie de la Verte Tente lors du dernier été du millénaire.

page 4

A noss Jérôme !Le portrait de notre Commandeur par le Pèlerin.page 14

2000

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Quelle est la différence entre un costume etun déguisement ?- Le costume reconstitue un vêtementd’époque, le déguisement nous prête uneautre personnalité avec une connotationhumoristique. Un costume peut avoirexisté, un déguisement peut aller jusqu’àl’imaginaire, on peut se déguiser en arbre ouen Superman.

As-tu un projet, une envie, un rêve que tuaimerais concrétiser avec la Verte Tente ?- Reconstituer un château et une villemédiévale pour vivre le med à fond, sansaucuns repères actuels.

Quelles manifestations aimerais-tu voir lejour à Franchimont ?- Une attaque de château complète avec troismille hommes, un marché médiéval, unbanquet géant dans la haute-cour et unconcert celtique.

A quelle question aimerais-tu avoir uneréponse ?- Où peut-on acheter des tickets pour lamachine à voyager dans le temps ?

La Ronde du Chuffin

-24-

Les Archers7 octobre : Fermeture de la Bergerie

Entraînements hivernaux au hallOmnisports de Theux : mardi de 20h30 à

22h00, samedi de 16h00 à 20h00.

Les BaladinsRépétitions le mardi à 20h30 à l’Ecole

Communale de Theux.A partir de la Franche Foire 2001, les

démonstrations seront accompagnées par desmusiciens et non plus par des enregistreurs.

Les ChroniqueursExposition du 8 au 22 octobre 2000 à la

bibiothèque communale de Theux :1900 - La vie à Theux, il ya 100 ans.

Excalibur7 octobre :Animation d'une soirée privée

au restaurant " La Géronstère" à Spa ;28 octobre : Marche aux Flambeaux

animation de la soirée .

Les Zimtheux22 octobre :Animation de l'arrivée d'une

marche à Franchimont ;10 novembre :Concert Renaissance à Rahier;

17 novembre :Animation d'un soupermédiéval pour une école à Ster;

26 novembre : Marché de Noël à Olne;24 décembre : Messe de minuit à Olne.

La Verte Tente(voir au dos du Brouzouf)

SébastienBertrand

Editorial

omment vous décrire cet été… agréable, novateur,régénérant… autant d’adjectifs qui traduisent l’état d’espritgénéral des compagnons. Une année paisible en regard de lasaison précédente, tendue, harassante. Un été exceptionnel

avec les Jeux Scéniques. Un mois d’août que nous n’oublierons jamaiset une moisson de rencontres intéressantes.

Grâce aux Jeux Scéniques, les theutois ont enfin pu découvrirla Verte Tente, ses compagnons, sa bonne humeur et sa franchecamaraderie. Et plus encore, les Franchimontois (ceux qui font la viedu château) nous on reconnus comme des leurs,et ça c’est vachementbon ! Le premier hors-série du Brouzouf sortira bientôt et auracomme thème les Jeux Scéniques. Ne soyez donc pas surpris de nevoir en ce numéro qu’un petit article résumant l’aventure.

De la France à l’Angleterre en passant par le pays de Liège,suivez les multiples déplacements estivaux de la Verte Tente etaccompagnez-nous dans notre passion médiévale. Vivez l’histoire avecTewkesburry et l’une des plus terribles guerres qu’ait connue laGrande-Bretagne. Découvrez la plus grande fête médiévale d’Europeà Dinan, en Bretagne, le pays de Merlin. Essayez la cuisine d’Hermineet apprenez le vieux françois grâce au lexique, et enfin améliorezvotre connaissance générale au travers d’une foule de petits articlesamusants.

Bonne lecture.

Pirlouit

CC

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Le brouzouf du mois

ébastien Bertrand, mieux connusous le sobriquet de Bess ou Guyde Bess, fut l’un des premiers ànous rejoindre. Il est apprécié

pour sa franchise et sa droiture,deux valeursqu’il défend parfois rudement, au détrimentdes âmes moins trempées. Souvent indéciset hésitant, une fois la décision prise, rien nel’en détournera. Bess, c’est une grosseépaule solide sur laquelle on peut s’appuyersans crainte. Il bosse énormément pour lacompagnie sur le terrain comme dans lapaperasse, et, de ses propres termes, ildéfend la Verte Tente des attaques externescomme internes. Entendez par là qu’il nousremet en place bien souvent et, en bontrésorier, d’une façon toute simple, sanstourner autour du pot ! Mais ce côté rudes’efface soudain comme par magie pourlaisser la place à un Bess complètement fouà l’humour communicatif détonant.

Bref, un gars comme ça, quand onl’a, on le garde !

Si tu vivais au Moyen-Âge que serais-tu ?- Un paysan, ou artisan. Si je pouvais choisir,je serai chevalier à la cour d’un roi… non…roi, plus simplement !

Dans le Moyen-Âge, qu’est-ce qui te plaît ?- Une meilleure connaissance des valeurs carnotre époque a un peu perdu cela. Et aussiune vie plus proche de la nature.

Si tu en avais la possibilité, quel personnagehistorique aimerais-tu rencontrer ?- Hannibal avec ses éléphants.

Que choisirais-tu entre la vie au XVème et lavie au XXème ?- Le XXème, on a peut être moins conscience

SSdes vraies valeurs, mais il y a plus desécurité, aussi bien dans la rue que chez ledentiste.

Pour toi, les 600 Franchimontois sont deshéros, des martyrs ou des suicidaires ?- Des mecs qui ont un objectif et qui vontjusqu’au bout. Ils ont des idées et ils lesdéfendent… des hommes quoi. Deshommes qui sont morts pour la liberté, cequi nous inspire du respect et de lareconnaissance. Je pense donc, que se sontdes héros.

Sur le Moyen-Âge, quels livres, quels filmsou quelles musiques préfères-tu ?- Film : Braveheart, livre : Viollet-le-Duc et enmusique,j’aime la petite flûte de Patrick Dourcy !

Pourquoi perpétrer notre folklore et nos traditions?Pourquoi cette reconstitution du passé ?- Premièrement pour que notre passé netombe dans l’oubli car c’est le fondement denotre futur. Culturellement, c’est un moyenqui nous permet, et de répondre à nosmultiples questions, et de nous replongerdans l’ambiance de jadis.

Si le château de Franchimont est le corpsde nos inspirations, qu’en est-il de l’âme ?- ‘Faut être poète pour donner une réponse!

Le Grand Conseil et les sections devraient-ilscréer plus d’activités publiques en commun ?- Oui car on ne se connaît pas et cela nousrapprocherai. D’autre part, l’intérêt etl’envie ne sont pas là pour le moment.

Quand tu enfiles ton costume, que ressens-tu ?- Le début d’une aventure.

BROUZOUF N°11Octobre - novembre - décembre 2000

Magazine trimestriel édité parLa Compagnie de la Verte Tente

section de la Chevalerie de l’Ordre du Chuffin.Place du Perron, 28/1 • 4910 Theux

Tél.: 087/53.04.89e-mail : [email protected]

COMITÉ DE RÉDACTIONJean-François Demoulin

Philippe DethierDavid Honnay

MAQUETTE & RÉALISATIONJean-François Demoulin

RÉVISEURSValérie Lieutenant

Renée Dupont

Les articles pour le prochainBrouzouf doivent être rentrés pour

le 30 novembre au plus tard.

Pour s’abonner, complétez le talon ci-contre et envoyez-leà l’adresse suivante :

BrouzoufPlace du Perron, 28/1

4910 Theux

Pour 1 an / 4 numérosMembre Verte Tente : gratuit

Membre Chevalerie : 200 BEF (5 euro)Hors Chevalerie : 400 BEF (10 euro)

Veuillez également régler votre paiementsur le compte numéro

340-1400625-80avec la communication

«abonnement brouzouf»

Tirage de ce numéro : 60 exemplaires

RÉDACTION

SERVICE ABONNEMENT

ABONNEMENT

Je désire m’abonner au Brouzouf pour un anà partir du numéro 12 qui sortira en janvier.

Nom …………………………………………Prénom ………………………………………Nom de scène (facultatif)……………………………………………………………………

Adresse………………………………………………………………………………………………………………………………………Village ou hameau……………………………

Téléphone……………………………………Adresse e-mail ………………………………

❏ Je suis membre du Grand Conseil❏ Je suis membre de la Chevalerie

❏ Archers ❏ Baladins❏ Chroniqueurs ❏ Zimtheux❏ Excalibur ❏ Connétable

❏ Autre

Je paie …………… BEF pour les numéros12,13,14 et 15 du Brouzouf.

Date et signature.

RÉSERVÉ AU SERVICE ABONNEMENT

Reçu demande le …………………………

Reçu paiement le …………………………

N° d’abonné

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Sommaire du numéro 11

es premiers travaux de restaurationont été entrepris de façontraditionnelle en remontant certainsmurs. Malheureusement, le résultat

est souvent médiocre. A partir de 1977, lesCompagnons de Franchimont se sontorientés vers la consolidation des ruines parinjection de mortier spécial sous pression, legunitage. Cela permettait de mieux répondreaux problèmes de stabilisation des ruines dehaute élévation dans des interventionsdiscrètes mais efficaces et relativementrapides par rapport aux procédés classiquesde maçonnerie.

Le “gunitage” (de gun en anglais,signifiant “canon”) permet de projeter unmicro-béton suivant trois méthodes :par voiesèche, par voie mouillée à flux dilué, par voiemouillée à flux dense. A Franchimont, la voiesèche est utilisée. Le matériel comprend unecuve spéciale mise sous pression par uncompresseur, des tuyaux souples pourvéhiculer le béton sec sous pression au boutdesquels est raccordée une lance deprojection alimentée par un tuyau d’eau.

Le mélange eau/béton se fait dans lalance et peut être dosé en fonction du typed’intervention dans les murs. Les avantagesde la technique sont nombreux. Ledémontage du mur est souvent inutile avanttraitement. Il faut toutefois soigneusementnettoyer les joints des maçonneries vidées deleur mortier d’origine et enlever lavégétation. Après un premier dégrossissage àla truelle ou à la pelle, cette étape estpeaufinée à l’air et à l’eau sous pression. Legunitage respecte généralement bienl’appareil originel du mur et conserve ainsicertains témoignages (coutures, réparations)

EEditorialEEditorial

SommaireeSommairee

114711, TThhee AArrivval114711, TThhee AArrivvalL’histoire en action

LLa ccuisinee dd’’HeermineeLLa ccuisinee dd’’HeermineeMmmmmh!

JJ’’ai llu ddans uun llivvree…JJ’’ai llu ddans uun llivvree…Le nouveau Crichton.

LLee SSoldat MMédiévvalLLee SSoldat MMédiévvalL’Europe au XVème siècle.

LLees JJeeux SSccéniqquees 22000LLees JJeeux SSccéniqquees 22000Le petit reportage…

A nnoss JJérôômee !!A nnoss JJérôômee !!Le portrait de notre Commandeur par le Pélerin

DDinan, lla FFêtee ddees RReemppartsDDinan, lla FFêtee ddees RReemppartsLa plus grosse fête médiévale d’Europe!

LLee SSccripptoriumLLee SSccripptorium

DDee ll’’origginee ddees ggarggouilleesDDee ll’’origginee ddees ggarggouilleesLes explications.

LLees aarmees ddee lla CComppaggnieeLLees aarmees ddee lla CComppaggnieeLes quatre blasons principaux.

LLa ppeetitee eenccyyccloppédieeLLa ppeetitee eenccyyccloppédieeMon Dieu, et ça fait mal ?

Francchhimont aau XXXFrancchhimont aau XXXèmeème sièccleesièccleeSortez les confettis… c’est la fin !!!!

LLee BBrouzouf ddu mmoisLLee BBrouzouf ddu mmoisSébastien Bertrand,Verte Tente.

LLa RRondee ddu CChhuffinLLa RRondee ddu CChhuffinOctobre, novembre, décembre.

CCaleendrieer AAutomnalCCaleendrieer AAutomnalLa saison mélancolique.

PPaaggee 11

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CCoouuvv 44

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Franchimont au XXème siècle

liés à l’histoire du bâtiment. De plusl’intervention manuelle est réduite car lesmanipulations de pierres sont limitées et onne doit pas hisser de cuves de mortier ausommet des échafaudages. Depuis quelquesannées, ces derniers ont d’ailleurs souventcédé la place à des élévateurs sur remorque,leur nacelle permettant d’atteindre jusqu’à20 m de hauteur. De nombreuses crêtes demurs, particulièrement menaçantes pour lesvisiteurs, ont donc été stabilisées rapidementet à peu de frais grâce à l’interventionbénévole de l’ASBL “Les Compagnons deFranchimont” et au financement desmatériaux par la Division du Patrimoine duMinistère de la Région Wallone.

FIN

LL

Gunitage de laTour à latrine

Extraits des Carnets du Patrimoine N°21P. Hoffsummer

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1471, The Arrival

Affûtiaux : objets de parure sans valeur.Aquilon : vient du latin “aquilo”,vend du nord.Aufin : nom ancien du fou aux échecs.Aumusse :sorte de capuchon garni de fourrure.Bastardon :petit bâtard.Belles dames : les fées.Brocarder : attaquer avec des paroles.Brouet : bouillon, potage de gros légumes.Clostrière : fille commune, officiant en

chambre secrète.Convers : religieux employé au service

domestique du monastère.Corn-boud : instrument fait d’une corne

de bœuf.Couérons :troncs d’arbres fossilisés.Criche : fossé.Crierien :naufragé demandant sépulture.Dîme : (du latin “decima” : dixième partie),redevance en nature (céréales, poissons…),versée au clergé. La grange dîmière étaitl’endroit où l’on entreposait la dîme.Drageoire : sorte de bonbonnière.Eschets : ancien nom du jeu d’échecs.Goupil : renard.Ports : vient de l’ancien provençal. C’estainsi que l’on appelait les cols dans lesPyrénées. D’où le mot “passeport”.Quolibet : du latin “Quod libet”, questionsposées aux étudiants pour vérifier leursconnaissances.Rebec : instrument de musique à trois

cordes et à archet.Repues franches : les repas gratuits quel’on peut s’offrir en dérobant à chaquedevanture, le pain, le fromage, le vin…Restrait : lieu d’aisance comportant unconduit plus une fosse où l’on mettait descendres de bois qui favorisaient ladécomposition des matières organiques.Roch : ancien nom de la tour aux échecs.

La petite encyclopédie

Un mot sur les épices

De même que chez nous, le ventfait tomber le bois sec… en Orient, il faittomber des arbres du Paradis, les épices…

Ces épices qui envahissent lesbanquets de la noblesse, les tables des abbésou celles des bourgeois.

Au Moyen Âge, l’on aimait à marieraux viandes et aux pâtisseries : lait d’amandes,miel, clous de girofle, cannelle, muscade,gingembre, galanga, cardamone, safran, macis,zédoaire… ou graine de Paradis !

Au Moyen Âge… on trouve lacannelle dans le nid du Phénix, les poivrierssont défendus par des serpents qu’il faut brûleravant de saisir le poivre devenu… noir !

Au Moyen Âge, manger des épices,c’est rêver !

Qui a inventé le mot“barbare”?

Ce sont les Grecs, longtemps avantla naissance du Christ. Ce mot désignait tousceux qui ne parlaient pas comme eux.

“Bar-bar” imite les sons d’unelangue étrangère qui ressemble à unbredouillis lorsqu’on ne la comprend pas.Peu à peu, fiers de leur civilisation, les Grecstraitèrent avec mépris leurs ennemis de“barbares”, surtout les Perses d’Asie quitentaient de les envahir. Vivant librementdans la cité, ils pensaient que les Barbares,qui obéissaient à un roi, étaient des esclaves,qu”ils n’aimaient que l’or et les richesses, etqu’ils se battaient en désordre. Leurscoutumes leur paraissaient excentriques, carelles étaient différentes.

Lexique médiéval

Une qualité qui se découvre, sedévoile et s’achète dans le gigantesquemarché médiéval sis dans une prairie à côtédu champ de bataille. Plus de 200 exposantsprésentent leurs produits. On trouve tout :des armes aux armures, des tissus au fil àcoudre,des boutons en corne aux chopes encuir, des faudesteuils aux tentesbourguignonnes, des brodequins aucapulets,des chemises aux braies, tout ici estFAIT MAIN. Aucune machine mécaniquen’entre dans la fabrication de ces multiplesobjets, et les prix en sont le reflet. Unexemple frappant : un certain marchandd’étoffe ne vous vendra les mètres de tissusdemandés que sur présentation des patronset avec le serment que vous en ferez bonusage. Mais qu’a t-il donc de si précieux ? Ilest simplement teinté de rouge à la mainavec un coquillage et une plante rare quiplace le mètre d’étoffe à… 18.000 BEF !

Pour conclure, je pense que lesquatorze heures de car pour aller et demême pour le retour sont vite oubliésdevant la puissante beauté des médiévistesanglais.

Vivement l’an prochain.

Pirlouit

our reprendre Guy de Bess, qui atoujours une petite maxime pource genre de découverte : “Nousbarbotons dans la petite

profondeur de la piscine et nous venons devoir les athlètes de la grande profondeur”.

La découverte est exceptionnelle.Il s’agit en fait de la reconstitution d’unépisode de la guerre de 30 ans entre lesYorks et les Lancasters pour la couronned’Angleterre. Les “re-enacters” commedisent les Anglais s’étaient donnés rendez-vous le week-end du 8 et 9 juillet àTewkesburry pour une bataille gigantesque.Plus de 1400 hommes d’armes sur le champde bataille (déjà énorme, celui-ci dû êtreagrandi le dimanche car la masse decombattants était trop importante etenfonçait les cordons de sécurité!), desarchers, des piquiers, halbardiers,couleuvriniers, cannoniers, ribaudes et j’enpasse. Un spectacle grandiose,impressionnant.

On pourrait dire “la taille fait ladifférence”mais cela ne suffit pas, les Anglaispossèdent également la qualité.

PPtiré de la collection des romans de Viviane Moore.

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cartelé : en 1 : de gueules au perron d’or, flanqué à dextre d’un L d’or, à senestred’un G d’or; en 2 : de sinople au rencontre de cerf d’or, flanqué à senestre d’argentà deux feuilles de chêne de sinople, l’une au dessus de l’autre;en 3 :d’argent au troislions rampants de sinople couronné d’or posés deux en chef et un en pointe; en 4 :

de gueules au chuffin d’or, les ailes déployées,brochant sur un perron de sable;devise :“LibresGens”, en lettres d’argent sur un listel de sinople.

Ce sont respectivement les armes de la Ville de Liège, de la Compagnie de la VerteTente, du Marquisat de Franchimont et de la Chevalerie de l’Ordre du Chuffin.

L’armoirie originale (ici présentée taille réelle),dessinée par Fernand Brose, rehausséd’or et d’argent fut le cadeau de la Verte Tente pour les noces de Marie-Paule et Jérôme.

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EE

Les armes de la Compagnie

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De l’origine des gargouilles

e tout temps des espèces animalesont disparues, trop souvent à causede la folie de l’homme. Mais auMoyen Âge, certaines races étaient

très nuisibles. Ainsi les diablotins,de la tailled’un enfant de dix ans, rouge, des jambes debouc, deux petites cornes au sommet ducrâne et une queue fourchue. Mais aussid’énormes crapauds visqueux et venimeux,gros comme un ballon de basket. Avec deuxyeux jaunes qui brillaient dans la nuit. Cesêtres, nous ne les voyons plus et pourtant ilssont bien là, à nous regarder de leur yeux depierre, accrochés au sommet de nosclochers, ce sont les gargouilles.

Lorsque les hommes modernes onttenté d’étudier nos cathédrales et lesgargouilles qui y fourmillent, ils ont concluque celles-ci devaient, originellement, êtredécoratives et servir de supports auxgouttières. Or, celle-ci est une invention duXVIIème siècle. On serait tenter d’imaginerque les hommes du XIème au XVIème siècle sesoient dit… hé, on va toujours faire lessupports des gouttières qui seront inventéesdans plusieurs siècles, hein?!

En fait l’histoire est toute autre,laissez-moi vous la conter…

En ces temps lointains, si différentsdu nôtre, les curés étaient jeunes et il y enavait beaucoup plus, parfois deux ou troispour une paroisse. Mais que faisaient-ilsaprès une longue journée passée à prier, àdonner la messe, recevoir les confessions,bénir et encore prier ? Il n’y avait pas detélé, pas de radio, pas de Playstation. Alors lecardinal les autorisaient à sortir, ils allaient sepromener. Ils se munisaient de grosses etlongues pinces et parcouraient les cheminscreux de nos campagnes. Vous savez, ces

chemins sombres bordés de croix de pierresqu’empruntent les morts en se rendant dansleur dernière demeure. C’est là que l’onrencontrait les diablotins, à l’affut d’unevieille remontant au village avec un fagot oud’un pélerin fatigué et épuisé. C’est là queles gros crapauds venaient attendre les petitsenfants qui jouaient tard et, voulant sedépêcher de rentrer, étaient avalés toutentiers par les monstres aux yeux jaunes.

Là, les curés tendaient desembuscades aux monstres hideux, ils lescoinçaient avec leurs grosses pinces et lesendormaient avec leurs prières. Puis ilscouraient vite chez le sculpteur, parfois lesortant de son lit. Et l’artiste sculptait lemonstre dans la pierre, les curés le tenanttoujours avec leurs grosses pinces et legardant endormi avec leurs prières. Une foisle travail fini, l’âme du monstre étaitcapturée par la pierre et le corps de celui-ci,devenu inoffensif était relâché dans lesmarais où il restait, prostré, son âmeemprisonnée dans la pierre. La sculptureétait alors placée tout en haut des églises etdes cathédrales, très haut, loin de nous et desenfants pour éviter leur nuisance, et surtoutpour les garder enfermées dans leur ganguede pierre grâce aux prières de nos ancètres.

Maintenant, si vous prenez le tempsd’observer nos églises et cathédrales, vousremarquerez que, par endroit, il manque desgargouilles. C’est parce que de moins enmoins de gens viennent prier. Il n’y a plusque nos doyens qui vont encore à la messe.Les gargouilles peuvent donc se réveiller etquitter leur prison pour s’enfuir dans leschemins creux afin d’y attendre leursvictimes.

Pirlouit

DD

Vu à Tewkesburry

Cette petite ville possède un charmant musée. Celui-ci n’est autre qu’une toutepetite maison du XVème rénovée et occupée le week-end par quelques passionnés. Ladevanture de cette demeure s’ouvre sur la rue et permet au badeau de découvrir cettefabuleuse image d’un homme de jadis en train de construire sa cotte de maille avec desanneaux rivetés.

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La cuisine d’Hermine

Galimafrée de gigot à l’eau de vie

500 g de gigot coupé en gros dés6 tranches fines de lard fumé

Huile d’olive, sel, poivre, thym, laurier, clous de girofle1/2 litre d’eau-de-vie

Jus d’un citronGirolle (ou autres champignons, à défaut)

Marrons

Coupez votre gigot en gros dés que vous entourerez de lardet ficellerez. Faites revenir dans une marmite, avec un peu d’huiled’olive, du sel, du poivre et vos herbes.

Lorsque la préparation commence à chauffer, mouillez avecvotre eau-de-vie, que vous enflammez. Remuez jusqu’à ce que celas’éteigne. Ajoutez vos girolles et vos marrons, faites cuire doucement.Mettez dans un plat de terre.

Dégraissez éventuellement votre sauce avec un jus de citronet servez en saucière.

Lait d’amandes

Le lait d’amandes est une des bases de la cuisine médiévale.En voici une des recettes :

200 g d’amandes douces non pelées1/2 litre de lait ou d’eau

2 tranches de pain de mie blanc

Faites tremper un jour et une nuit vos amandes avant de lesmonder et de les broyer au mortier. Faites cuire ensemble, dans l’eauou le lait, pendant quelques minutes, la mie de pain émiettée et vosamandes broyées. Passez au chinois.

Le lait d’amandes peut se saler ou se sucrer suivant lesbesoins des recettes.

tirée de la collection des romans de Viviane Moore.Le Scriptorium

her Brouzouf,

J’ai lu avec énormément de plaisirtous les bulletins qui ont paru et

évidemment le dernier le n°10.

En ce qui concerne le “Clin d’œil”,je pense que dans cet épisode, WillyVandersteen n’a fait que suivre l’exemple duRoi Albert Ier qui le 4 août 1914 a dit dans undiscours adressé à l’armée : Et vousFlamands, souvenez-vous de la bataille desÉperons d’or… et vous, Wallons, souvenez-vous des Six cents Franchimontois… (textegravé dans la pierre au dos du monumentaux morts mais invisible car caché par la haiedes sapins à l’arrière).

Toujours sur le même sujet, il estbon de se rappeler que l’épopée des Sixcents Franchimontois n’a rien à voir avec lechâteau. Le châtelain de l’époque, Jacquesde Morialmé (1467-1473) est resté fidèle àson serment de fidélité au prince-évêqueLouis de Bourbon et n’a pris aucune part àcette expédition, fait qui fut reconnu parCharles le Téméraire. Les 600Franchimontois étaient probablement issusdes milices rurales des cinq bans du Pays deFranchimont qui ne se sont sûrement pasrassemblés sous les murs du château.

L’opération contre le camp deSainte-Walburge n’était pas un actedésespéré, c’était un raid bien conçu et quiavait des chances de réussite (très minimescertes mais réelles). Ce qui n’enlève rien aucaractère héroïque de cette action.

Cordialement,Alex Gonay

CC Erratum

Mes Dames de la compagnie, jevous livre ici mes plus plates excuses. Eneffet, dans le dernier brouzouf du moisattribué à Christine, je la cite comme étantl’une des trois filles de la compagnie. Uneerreur que je m’empresse de corriger encitant vos QUATRE prénoms,mesdemoisellesYasmina, Patricia, Véronique et Christine.Laissez-moi ajouter ici Valérie, très discrètemais présente à quelques-unes de nos sortieset Marie, récemment accueillie dans nosrangs. Voilà, mes demoiselles qui corrige unefaute bien involontaire.

Pirlouit

Il vous est loisible de commander lespremiers numéros du Brouzouf.

087 / 53 04 89

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-17--8-

J’ai lu dans un livre…

PRISONNIERS DU TEMPSde Michael Crichton (Sphère, Jurassic Park,Harcèlement, Le treizième guerrier), 1999.

ituée au beau milieu du désert del’Arizona, ITC est une entreprise detechnologie de pointe hautementmystérieuse. Sous la férule d’un

scientifique aussi brillant quemégalomane, d’importantes recherches ysont menées dans le plus grand dessecrets…

Mais pourquoi ITC s’intéresse-t-elleaux travaux de l’équipe d’historiens qui,loin de là, dans la vallée de la Dordogne enFrance, a entrepris, sous la direction duprofesseur Johnston de l’université de Yale,des fouilles autour d’un monastère duXIVème siècle ?

Pour éclaircir la question,Johnston se rend en Arizona. Et disparaît…

Deux jours plus tard, enDordogne, un parchemin vieux de six centcinquante ans est mis à jour. Son message,“À l’aide”, est signé du professeurJohnston…

Prisonniers du temps est le type deroman d’aventure qui, une fois commencé,ne vous lâche plus, vous obsède… vousdevez connaître la fin. Les héros vont-ils s’entirer ? Oui, certainement mais comment ?

Prisonniers d’une époque auxmœurs tellement éloignées des nôtres, leshéros n’auront de cesse de courir et de sebattre pour défendre leur vie dans le mondedu XIVème siècle.

Un roman écrit pour le cinéma oùles scènes d’action se succèdent en unesymphonie d’images époustouflantes. Laplume de Crichton nous emmène sur les

routes sanglantes des hommes de la guerrede Cent Ans. Un monde puissant, violent,rouge. L’auteur ne tombe pas dans le piègede la reconstitution personnelle mais s’estsérieusement documenté sur le Moyen Âge.Cela éclaire le récit et lui donne une vietoute particulière, le changement d’époqueest très bien imaginé. On a presquel’impression que Crichton a utilisé lamachine d’ITC pour se documenter.

Un extrait pour m’illustrer, les hérosviennent d’apparaître en 1367 :

- C’est magnifique, non ? demanda Gomezqui semblait percevoir l’anxiété de Chris.

- Oui, magnifique.Il n’était pas sincère, loin de là; quelquechose dans cette forêt lui paraissait sinistre.Il fit un tour complet sur lui-même,essayant de percer la raison pour laquelleil n’arrivait pas à se débarasser dusentiment que quelque chose clochait dansce qu’il voyait… que quelque chosemanquait ou n’était pas à sa place.

- Qu’est-ce qui cloche ? finit-il pardemander.

- Ah oui ! fit Gomez en riant. Écoutezbien, vous allez comprendre.Chris tendit l’oreille. Il perçu le pépiement

des oiseaux, le bruissement des feuillesagitées par la brise. Rien d’autre…

- Je n’entends rien, fit-il.- Précisément. Certains sont désorientés à

leur arrivée. Il n’y a pas de bruit ambiantici : pas de radio ni de télé, pas d’avions,pas de machines, pas de moteurs devoitures. Au XXème, nous sommes tellementhabitués à ce bruit permanent que lesilence paraît menaçant.

- Ça doit être ça.C’est exactement ce que ressentait Chris.

SS

fois par jour est donné un spectaclegrandiose : la reconstitution d’un tournoi dechevalerie en Bretagne. Cascades, émotionset humour se succèdent en ce richecontexte breton sur une mise en scèneoriginale de la Compagnie Amarok. Pendantplus d’une heure, 6 chevaliers concourentpour le titre. Sur leurs puissants destriers, ilsvont croiser la lance avec une fougue toutebretonne.

Voici qui termine la visite desdifférents sites aux tendances bientranchées. Reste la multitude des animationsponctuelles et uniques. Citons le vraimariage médiéval; le Grand Chemin, qui voit350 personnes venues d’un village voisin de30 kilomètres (ça me rappelle quelquechose) pour rendre hommage à la statueéquestre de Bertrand du Guesclin; la visite deDinan la nuit avec le Capitaine de la Garderacontant le passé sombre et angoissant denos ancêtres.

Voilà donc brièvement présentée laFête des Remparts de Dinan. Le portrait estloin d’être entier et compte encore moultanimations que deux jours de fête nesuffisent à croiser.

Pour l’heure je me contenterais devous encourager à prendre vos vacances2002 fin jullet… en Bretagne.

Pirlouit

chevaliers. 7 compagnies se partagent le siteavec, en démonstration deux fois par jour, laCompagnie de la Sainte Croix, compatriotesde Bruxelles. Aidés par les compagnieslocales (Mac’Htiern et Ragnarok) etrenforcées par quelques gars de la Malemort,les compagnons reconstituent “Le Siège de1364”avec beaucoup (trop) de tirs de canonet de couleuvrines. A un point tel que lafumée vous empêche d’apprécier lespectacle. Bref, une attaque de château depetite envergure (petite sœur de Sedan).

Le Grand Tournoi

Mais le clou de ces journées reste“Le Grand Tournoi”. Sur le site marron, deux

Un joueur de vielleRue de l’Horloge

Le Mestre deGuerre

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-16- -9-

Bien pensé, non ? Ce Crichtonsemble posséder un imagination sensitiveassez importante. Pour terminer, j’aimeraisvous livrer ses impressions sur le Moyen Âge.Lisez ce passage et, comme moi, vous allezapprécier ce monsieur.

Notre vision de l’époquemédiévale a changé du tout au tout aulong des cinquantes dernières années. Onentend encore de loin en loin un spécialisteparler avec suffisance de l’âge des ténèbres,mais ces conceptions simplistes n’ont pluscourt depuis longtemps. Cette périodeautrefois considérée comme statique,brutale et obscurantiste, est perçue de nosjours comme dynamique, en perpétuelmouvement. Le savoir y était recherché etapprécié, les études encouragées par lesgrandes universités, les techniquesprogressaient à grand pas, les relationssociales étaient en pleine évolution, leséchanges commerciauxs’internationalisaient, le niveau général dela violence meurtrière était souvent moinsalarmant qu’aujourd’hui. En ce quiconcerne l’esprit de clocher, les préjugés

religieux et les massacres, autantd’éléments associés à la réputation del’époque médiévale, une observationattentive des événements qui ont marquésle XXème siècle conduit à constater que nousne valons pas mieux.

En réalité, la conception du MoyenÂge comme une époque brutale est uneinvention de la Renaissance dont leschantres ne ménageaient pas leurs effortspour faire valoir un nouvel esprit, fût-ce audétriment des faits. Si le monde médiéval aété si longtemps taxé d’obscurantisme,peut-être est-ce parce que ce jugement vadans le sens d’une croyance contemporainequi nous tient à cœur, à savoir que notreespèce ne cesse d’aller de l’avant pour créerles conditions d’un monde meilleur, pluséclairé.Cette croyance est pure illusion, mais elle ala vie dure. Il est extrêmement difficilepour nos contemporains de concevoir quel’âge moderne, scientifique, puisse ne pasreprésenter une amélioration par rapportà la période préscientifique.

Michael Crichton

La Fête des Remparts

983, une poignée de Dinannaisorganisaient la première fête desRemparts. 2000 visiteurs arpentèrentles rues pittoresques de cette petite

cité et surtout découvrirent pour lapremière fois les tours et chemins de rondede cette construction unique. Elle n’allaitcesser de se développer, de gagner ennotoriété, de s’imposer dans le concert desgrandes fêtes bretonnes au point de servir lerenom de Dinan en France et à l’étranger. 17ans plus tard, la Fête des Remparts acceuillitplus de 80.000 visiteurs ces 22 et 23 juilletderniers.

Comment vous présenter cettegigantesque fête sans omettre une desdizaines d’animations proposées ces deuxjours! Sur les huit kilomètres de remparts, lamoitié est occupée par des campementsmilitaires, d’artisans,de jeux pour enfants, deconcerts et de spectacles. Les rues sontparées d’or et de gueule, couleurs de la ville.Les commerces se sont mis à l’heuremédiévale avec force costumes etaccessoires.

5 lieux, 5 ambiances

Le programme distribué auxentrées propose différents lieux auxcouleurs et aux thèmes variés. Lapromenade des Petits Fossés - site vert -,offreun panorama d’activités très variées baséessur le thème du jeu et du théâtre de rue. Pasmoins de 25 compagnies, fixes ou mobiles,animent les remparts sud. Passél’impressionnant château de Dinan dit “de laDuchesse Anne” - 2 grosses tours fortes et unporte fortifiée -, c’est toute la Place DuGuesclin - site jaune - qui est envahie par unmarché dit médiéval où l’on trouve de tout

11

Le bainDinan, Fête des Remparts - 2000

ce qui n’a aucun rapport avec notre chèreépoque : T-shirts, bijoux fantaisies,bonbons,… Mais enfin, il ne faut quand pastrop en vouloir non plus. Passé les Placesdes Merciers et des Cordeliers, vous voilà àl’entrée du site bleu :Art et Histoire. Au cœurdu centre historique, l’ancien couvent descordeliers est un site privilégié pouraccueillir un espace à vocation culturelle.Exposition de harpes et concerts, musiqueset danses médiévales, frappe de monnaie,sculpture, enluminure, calligraphie,tapisserie, vitraux d’art, sellier,… A retenir“Le Mestre de guerre”, un joyeux drillepossédant une reproduction de toutes lesarmes de l’époque et les connaissant sur lebout des doigts ! Fameux ! La visitecontinue en suivant la rue du Jerzual.Bordée de maisons typiques, elle débouchedans le fond du site rouge : les campementsmilitaires. Un kilomètre de tentes, derateliers d’armes, de gonfannons et de

L’échoppe des Dames- travail du cuir-

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lusieurs d'entre nous ont eul'occasion cette année departiciper à un énormerassemblement médiéval outre Mer

du Nord.Le week-end de Tewkesbury resterapour ses participants une révélation, unébaubissement, un aperçu de " la grandeprofondeur " (suivez mon regard...) bref, unebelle grande claque dans la gueule. Tout yétait à foison, mers de casques qui blinkent,forêts d'aciers et pluies de flèches (en toutplus ou moins 1400 combattants) mais aussiun immense marché qui - pour le médiévisteaverti - demande bien plus qu'une journée

pour être décortiqué. Et quelle ne fût pasmon heureuse surprise d'y trouver " TheMedieval Soldier ", un livre déjà rare car plusédité que m'avait gentiment montré Wernerde La Légende lors du RassemblementMédiéval 2000 de Becco.

C'est le livre sur la vie au MoyenÂge le plus documenté qu'il m'ait été donnéde voir à ce jour. Et pour cause, les deuxpersonnes l'ayant rédigé n'étant autres queGary Embleton et John Howe, les têtespensantes de la St Georges Company,considérée comme le modèle dereconstitution historique - archéologique,devrais-je dire - du monde médiéval. Ici,point de dessins ou de gravures, tout est enphotos en couleurs et réalisé comme jadis.

Et puis il y a le texte, en anglais, ofcourse. Maîtrisant un peu la langue deShakespeare et fort désireux de fairepartager le savoir contenu dans ce livre auplus grand nombre, je me propose de vous lefaire partager à travers chaque parution duBrouzouf. Excusez pour la traduction parfoisun peu littéraire.

Je commencerai par le premierchapitre "L'Europe du XVème siècle" Danslequel nous nous apercevrons déjà quecertains vieilles vérités ne sont pasforcément, heuu... vraies.

Voici :

L'Europe du XVème siècle

Plutôt que de faire une largedescription de cet immense sujet dans si peud'espace, il semble plus utile de prendrequelques tableaux dans l'espoir de rectifier

Le Soldat Médiéval

PP

-10- -15-

si ce n’est qu’elle sert à mettre la machine enorbite et puis la conversation va dévier surl’histoire de nos ancêtres, de nos vieillespierres, de nos passions, avec parfois unepetite pointe de philosophie mais rien debien grave. Si vous voulez faire durer leplaisir (je vous en prie), vous lui posezquelques questions du genre "que faisaitCharles le Téméraire à Nancy ? " et là, vousécouter ses réponses en n’oubliant pas biensûr d’ouvrir une nouvelle bouteille. Quandvous sentez qu’il est chaud, vous prononcezle mot magique :Franchimont ! A partir de cemoment, le temps n’existe plus, l’odeur deFranchimont montera dans vos narines, lamusique celtique s’installera doucement auxfonds de vos tympans, l’ambiancefranchimontoise rentrera en vous et vouscommencerez à rêver avec lui en ouvrant legrand livre de l’histoire folklorique deFranchimont. Et ça, Franchimont nossJérome, il aime bien !

Et pas un peu qu’il l’aime,originairedes environs de Liège, il tomba amoureux duchâteau dès son plus jeune âge, grâcenotamment à la Franche Foire. Quelquesannées plus tard, il devient compagnon deFranchimont mais déjà une passionsupplémentaire se profilait à l’horizon, lareconstitution historique, alors, il partitcroiser le fer dans différentes compagniesmédiévales en Belgique, en prenant le tempsd’organiser avec quelques-uns la Marche des600 Franchimontois en 1993.Et quand,grâceaux hasards des ses différentes rencontres etdes amitiés qu’il avait forgées jusque là, ilfonda avec quelques passionnés la VerteTente, il pouvait enfin s’épanouir dans sapassion.Et la Verte Tente,noss Jérome, il aimebien !

Quand je l’ai rencontré pour lapremière fois (bien qu’il ne soit pas vraimentmon type d’homme), je suis tombé sous soncharme. Il est, dirons-nous, de bonne

fréquentation, cultivé, sociable, bon vivant(ça ! …) bref, un bon gars ! Ensuite au fil denos différentes rencontres, l’amitié s’estinstallée et une certaine complicité naquit.Je n’ose compter le nombre de réunions, deprises de tête, d’engueulades, de rires,d’événements, de fêtes et aussi les "quelquescuites mémorables” passés ensemble quinous ont permis de réussir ce que nousavons vécu ces cinq saisons.

Modeste et sage, il vous dira quecette réussite, il l’a doit à beaucoup,notamment à son comité et aussi auxmembres de la compagnie. Dans sa ligne deconduite, il n’a jamais oublié de fairepartager son savoir et son expérience afinque tout le monde puisse avancer avec luidans sa passion. Et la passion, noss Jérome, ilaime bien !

Le défaut de Jérome, c’est qu’il nesait pas dire non ou alors difficilement. Alorsau fil des années, les passions s’accumulentet on se rend compte que les journées nefont que 24 heures et qu’il va falloir faire unchoix. Je suis sûr que c’est la mort dansl’âme qu’il a choisit de remettre son bâtonde commandement car je peux vous assurerqu’il y tenait à celui-là, mais la raison l’aemporté. Il aime le travail bien fait, il esthonnête, ses nouvelles "obligations"professionnelles et conjugales ne luipermettent plus d’assurer sa tâche. Alors,enaccord avec le grand Conseil, il passera lebâton à Jean-François lors de la prochaineintronisation de la Chevalerie mais il resteracommandeur p.o. et, bien sûr, sera présentavec nous dans la suite de l’aventure.

Et l’aventure, avec noss Jérome,nous, on aime bien !

Jérome, au nom de tous, toutsimplement …Merci !

Le Jacquet du Thier de Mont

Les auteurs Gerry Embleton (assis)et John Howe (Debout à droite)

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Au fait, c’est quoi les rêves deJérome ? Alors là ! Mes amis, si vous voulezconnaître ses rêves, vous devez absolumentobéir à un rituel bien rôdé. Il vous faut unendroit calme, agréable, confortable (je nevous cache pas que si vous êtes dans uncadre mythique, vous augmentez de manièreassez impressionnante vos chances), il vousfaut aussi quelques accessoires, quelquesbonnes bouteilles de rouge, le double devotre consommation habituelle de cigarettes(elles sont toujours meilleurs que lessiennes), les verres doivent être toujoursbien remplis et là, le décor est planté. Audépart, cela commence toujours par unepetite conversation sans beaucoup d’intérêts

epuis 1996,premier millésime de laVerte Tente, j’ai eu l’honneur d’êtreson premier lieutenant et j’aipartager des moments vraiment

extraordinaires avec lui. Bien sûr, il y a euaussi des moments plus difficiles mais c’étaitpour la bonne cause et l’aventure, …c’estl’aventure !

Depuis quatre ans, la compagnie n’acessé de vivre en grandissant d’expérienceen expérience, de rencontres en rencontres,… mais une des particularités de cetteévolution est que nous avons connu en cinqsaisons : trois présidents, quatre vice-présidents, sept secrétaires (…!), troistrésoriers mais il n’y a jamais eu qu’un seulcommandeur. Oui je sais, vous allez me direque son statut était assez particulier et lecommandeur est en quelque sorte"intouchable " et c’est ce qui fait sa force,surtout par tempête si vous voyez ce que jeveux dire. Un commandeur a une ligne deconduite, une attitude, une personnalité quirayonne sur le groupe et qui assure l’unité decelui-ci.La théorie est belle mais la pratique …A force de présences, de travail, dediscussions, d’expériences, on arrivetoujours a un bon compromis et lescompromis, ça noss Jérome, il aime bien !

Du moins, il fait avec, car des idéesil en a, même beaucoup, ce qui lui a valusouvent le surnom du "doux-rêveur" maisquand il s’agissait de prendre une décision, iltenait toujours compte des avis des autres etavec beaucoup de diplomatie, il continuait àrêver ou acceptait la sentence. Mais pourêtre diplomate, c’est aussi accepter et ladiplomatie, ça noss Jérome, il aime bien !

A noss Jérôme !

DD

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l'imagerie populaire mythique - celle dechevaliers dans les châteaux sans rien entreeux, si ce n'est une lande sauvage etdésertique peuplée de pauvres paysansaffamés.

Sauvage, cela l'était sans doute;beaucoup de terrains étaient bien plusboisés que maintenant, et certaines grandesforêts limitaient toutes communications àquelques chemins et cours d'eau. Mais biendes espaces avaient été nettoyés des sièclesauparavant, pour la vie de ferme etl'alimentation en bois des foyers de l'Age deFer; les paysages de champs, les routes et lesvillages étaient déjà anciens. Au printempsles rivières sans canaux inondaient leursvallées, et les terres marécageuses sepropageaient sur des centaines dekilomètres carrés; mais la construction decanaux et l'assèchement par drainage étaienten progrès depuis des siècles.

Aujourd'hui, dans de grandesvallées comme le Rhône, nous pouvonsencore voir des châteaux perchés le long desrangées de collines signalant le début deterres fertiles, assis à califourchon etcontrôlant les routes qui longent le courantde l'eau. Au XVe siècle beaucoup dechâteaux, de villes et de villages étaientsortis de leurs étroits remparts de défensepour s'étendre le long desvallées fertiles; la population

grandissait dans la

Marcellin et son fidèle Groumph- Intronisations 1996 -

plupart de l'Europe. Cetaines régionsdépendaient bien plus de la culture du solque maintenant, ces villages occupaienttoujours autant les mêmes sites, essaimésautour d'églises faisant résonner leurscloches sur les mêmes décors depuis bientôtmille ans. D'autres régions étaient elles parcontre plus désertes au XVe siècle qu'en cemoment. Régions qui, en vérité, se sontvidées un siècle auparavant et ne sont plushantées que par des villages-fantômes enruines. Le continent se remet lentement dela peste noire, qui a tué au moins un tiers dela population de la plupart des pays en 1348-1350. Le repeuplement - à cause notammentdu fléau de la lèpre, qui dépeupla desrégions entières mais en épargna d'autres -est variable.

Les routes marchandes sontremplies; aux passages des montagnes etautres points d'étranglement du réseau deroutes du continent, les embouteillagesralentissent les convois qui se retrouvent aupas et à la queu-leu-leu.

(À suivre) Henri de Salm.

extrait de The Medieval Soldier,© G. Embleton & J. Howe 1994 ;© D. Honnay - Brouzouf 2000 pour la

traduction.

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où la dernière du dimanche fut purement etsimplement supprimée.

Vendredi 26, de retour dans l’archenous replongeâmes dans notre périple etc’est le lendemain, devant une haute-courbondée -plus de 750 personnes- que nousnous envolâmes dans un tourbillon temporelpour la plus réussie de toutes. Pourtant, ladernière, dimanche 27 devait nous emmenerà de nouveaux sommets. Tous se donnèrentà fond, acteurs, figurants, techniciens etartificier. Ce soir là, le château vibrait etretrouvait son passé glorieux.

Croyez-moi, on en reparlera !Pirlouit

Le premier hors-série du Brouzouf serabientôt disponible sur le thème “Les Jeuxscéniques 2000”, plein de photos et d’articlessympas. Il sera vendu 100 francs et disponibledans quelques commerces theutois.

-12- -13-

Enfin, les gradins arrivent et, un foismontés, donnent une autre dimension auchâteau. Jean-Pierre fait le blocus à laCommunauté Française de Naninne où lestonnes de matériel sono et éclairage sontdifficilement transportables. Une odysséepour les techniciens, qui durent parfoistravailler jusqu’aux premières lueurs del’aube.

Et puis c’est la première générale,mardi 15 août. La première soirée d’unesemaine inoubliable. Telle l’arche de Noé, lechâteau de Franchimont va nous transportervers d’autres cieux. Traversant les méandresdu temps, nous vîmes les époquesmarquantes de Franchimont éclabousser nossens. Et le jour de la première, le vendredi19, nous débarquâmes de cette arche pourraconter notre voyage au public sous un cieldéchiré. Nous aurions pus raconter ledéluge,car ce soir là,nous l’avons réellementvécu. Un premier week-end pluvieux donc,

Les Jeux Scéniques 2000

et été restera à jamais marqué del’empreinte des Jeux à Franchimont.L’expérience artistique n’en déçuaucun. Et l’expérience humaine

nous prouve une fois de plus qu’avec un peude bonne volonté et de la patience on arriveà faire de belles et bonnes choses.

Depuis des mois, Michèle, épauléepar de nombreuses personnes de talent,s’était attelée à la tâche en poignant dans leboulot. La fin de l’année 99 fut mise à profitpour revisiter le texte et contacter lamultitude d’acteurs et de figurants. L’hiverpassé, chacun reçu une lettre avec leshoraires des répétitions. Un début tout endouceur avec les premières rencontres,certains ne s’étant jamais vu. Puis la

découverte et l’exploration de sonpersonnage et sa place au sein d’une scène.

Nous voici déjà en juin. Les Jeuxsont programmés les deux derniers week-ends d’août, dans un peu moins de deuxmois et certaines scènes sont encore loind’être prêtes. C’est une Michèle stressée quipart en vacances.

Mercredi 2 août, les répétitionsreprennent au château. Nous sommessensés faire des “enfilades” de plusieursscènes. Mais le temps nous manque etcertains ne sont pas encore en osmose avecleur personnage. On semble gadouiller. Onperd du temps. Les mines s’allongent.

CC

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où la dernière du dimanche fut purement etsimplement supprimée.

Vendredi 26, de retour dans l’archenous replongeâmes dans notre périple etc’est le lendemain, devant une haute-courbondée -plus de 750 personnes- que nousnous envolâmes dans un tourbillon temporelpour la plus réussie de toutes. Pourtant, ladernière, dimanche 27 devait nous emmenerà de nouveaux sommets. Tous se donnèrentà fond, acteurs, figurants, techniciens etartificier. Ce soir là, le château vibrait etretrouvait son passé glorieux.

Croyez-moi, on en reparlera !Pirlouit

Le premier hors-série du Brouzouf serabientôt disponible sur le thème “Les Jeuxscéniques 2000”, plein de photos et d’articlessympas. Il sera vendu 100 francs et disponibledans quelques commerces theutois.

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Enfin, les gradins arrivent et, un foismontés, donnent une autre dimension auchâteau. Jean-Pierre fait le blocus à laCommunauté Française de Naninne où lestonnes de matériel sono et éclairage sontdifficilement transportables. Une odysséepour les techniciens, qui durent parfoistravailler jusqu’aux premières lueurs del’aube.

Et puis c’est la première générale,mardi 15 août. La première soirée d’unesemaine inoubliable. Telle l’arche de Noé, lechâteau de Franchimont va nous transportervers d’autres cieux. Traversant les méandresdu temps, nous vîmes les époquesmarquantes de Franchimont éclabousser nossens. Et le jour de la première, le vendredi19, nous débarquâmes de cette arche pourraconter notre voyage au public sous un cieldéchiré. Nous aurions pus raconter ledéluge,car ce soir là,nous l’avons réellementvécu. Un premier week-end pluvieux donc,

Les Jeux Scéniques 2000

et été restera à jamais marqué del’empreinte des Jeux à Franchimont.L’expérience artistique n’en déçuaucun. Et l’expérience humaine

nous prouve une fois de plus qu’avec un peude bonne volonté et de la patience on arriveà faire de belles et bonnes choses.

Depuis des mois, Michèle, épauléepar de nombreuses personnes de talent,s’était attelée à la tâche en poignant dans leboulot. La fin de l’année 99 fut mise à profitpour revisiter le texte et contacter lamultitude d’acteurs et de figurants. L’hiverpassé, chacun reçu une lettre avec leshoraires des répétitions. Un début tout endouceur avec les premières rencontres,certains ne s’étant jamais vu. Puis la

découverte et l’exploration de sonpersonnage et sa place au sein d’une scène.

Nous voici déjà en juin. Les Jeuxsont programmés les deux derniers week-ends d’août, dans un peu moins de deuxmois et certaines scènes sont encore loind’être prêtes. C’est une Michèle stressée quipart en vacances.

Mercredi 2 août, les répétitionsreprennent au château. Nous sommessensés faire des “enfilades” de plusieursscènes. Mais le temps nous manque etcertains ne sont pas encore en osmose avecleur personnage. On semble gadouiller. Onperd du temps. Les mines s’allongent.

CC

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Au fait, c’est quoi les rêves deJérome ? Alors là ! Mes amis, si vous voulezconnaître ses rêves, vous devez absolumentobéir à un rituel bien rôdé. Il vous faut unendroit calme, agréable, confortable (je nevous cache pas que si vous êtes dans uncadre mythique, vous augmentez de manièreassez impressionnante vos chances), il vousfaut aussi quelques accessoires, quelquesbonnes bouteilles de rouge, le double devotre consommation habituelle de cigarettes(elles sont toujours meilleurs que lessiennes), les verres doivent être toujoursbien remplis et là, le décor est planté. Audépart, cela commence toujours par unepetite conversation sans beaucoup d’intérêts

epuis 1996,premier millésime de laVerte Tente, j’ai eu l’honneur d’êtreson premier lieutenant et j’aipartager des moments vraiment

extraordinaires avec lui. Bien sûr, il y a euaussi des moments plus difficiles mais c’étaitpour la bonne cause et l’aventure, …c’estl’aventure !

Depuis quatre ans, la compagnie n’acessé de vivre en grandissant d’expérienceen expérience, de rencontres en rencontres,… mais une des particularités de cetteévolution est que nous avons connu en cinqsaisons : trois présidents, quatre vice-présidents, sept secrétaires (…!), troistrésoriers mais il n’y a jamais eu qu’un seulcommandeur. Oui je sais, vous allez me direque son statut était assez particulier et lecommandeur est en quelque sorte"intouchable " et c’est ce qui fait sa force,surtout par tempête si vous voyez ce que jeveux dire. Un commandeur a une ligne deconduite, une attitude, une personnalité quirayonne sur le groupe et qui assure l’unité decelui-ci.La théorie est belle mais la pratique …A force de présences, de travail, dediscussions, d’expériences, on arrivetoujours a un bon compromis et lescompromis, ça noss Jérome, il aime bien !

Du moins, il fait avec, car des idéesil en a, même beaucoup, ce qui lui a valusouvent le surnom du "doux-rêveur" maisquand il s’agissait de prendre une décision, iltenait toujours compte des avis des autres etavec beaucoup de diplomatie, il continuait àrêver ou acceptait la sentence. Mais pourêtre diplomate, c’est aussi accepter et ladiplomatie, ça noss Jérome, il aime bien !

A noss Jérôme !

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l'imagerie populaire mythique - celle dechevaliers dans les châteaux sans rien entreeux, si ce n'est une lande sauvage etdésertique peuplée de pauvres paysansaffamés.

Sauvage, cela l'était sans doute;beaucoup de terrains étaient bien plusboisés que maintenant, et certaines grandesforêts limitaient toutes communications àquelques chemins et cours d'eau. Mais biendes espaces avaient été nettoyés des sièclesauparavant, pour la vie de ferme etl'alimentation en bois des foyers de l'Age deFer; les paysages de champs, les routes et lesvillages étaient déjà anciens. Au printempsles rivières sans canaux inondaient leursvallées, et les terres marécageuses sepropageaient sur des centaines dekilomètres carrés; mais la construction decanaux et l'assèchement par drainage étaienten progrès depuis des siècles.

Aujourd'hui, dans de grandesvallées comme le Rhône, nous pouvonsencore voir des châteaux perchés le long desrangées de collines signalant le début deterres fertiles, assis à califourchon etcontrôlant les routes qui longent le courantde l'eau. Au XVe siècle beaucoup dechâteaux, de villes et de villages étaientsortis de leurs étroits remparts de défensepour s'étendre le long desvallées fertiles; la population

grandissait dans la

Marcellin et son fidèle Groumph- Intronisations 1996 -

plupart de l'Europe. Cetaines régionsdépendaient bien plus de la culture du solque maintenant, ces villages occupaienttoujours autant les mêmes sites, essaimésautour d'églises faisant résonner leurscloches sur les mêmes décors depuis bientôtmille ans. D'autres régions étaient elles parcontre plus désertes au XVe siècle qu'en cemoment. Régions qui, en vérité, se sontvidées un siècle auparavant et ne sont plushantées que par des villages-fantômes enruines. Le continent se remet lentement dela peste noire, qui a tué au moins un tiers dela population de la plupart des pays en 1348-1350. Le repeuplement - à cause notammentdu fléau de la lèpre, qui dépeupla desrégions entières mais en épargna d'autres -est variable.

Les routes marchandes sontremplies; aux passages des montagnes etautres points d'étranglement du réseau deroutes du continent, les embouteillagesralentissent les convois qui se retrouvent aupas et à la queu-leu-leu.

(À suivre) Henri de Salm.

extrait de The Medieval Soldier,© G. Embleton & J. Howe 1994 ;© D. Honnay - Brouzouf 2000 pour la

traduction.

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lusieurs d'entre nous ont eul'occasion cette année departiciper à un énormerassemblement médiéval outre Mer

du Nord.Le week-end de Tewkesbury resterapour ses participants une révélation, unébaubissement, un aperçu de " la grandeprofondeur " (suivez mon regard...) bref, unebelle grande claque dans la gueule. Tout yétait à foison, mers de casques qui blinkent,forêts d'aciers et pluies de flèches (en toutplus ou moins 1400 combattants) mais aussiun immense marché qui - pour le médiévisteaverti - demande bien plus qu'une journée

pour être décortiqué. Et quelle ne fût pasmon heureuse surprise d'y trouver " TheMedieval Soldier ", un livre déjà rare car plusédité que m'avait gentiment montré Wernerde La Légende lors du RassemblementMédiéval 2000 de Becco.

C'est le livre sur la vie au MoyenÂge le plus documenté qu'il m'ait été donnéde voir à ce jour. Et pour cause, les deuxpersonnes l'ayant rédigé n'étant autres queGary Embleton et John Howe, les têtespensantes de la St Georges Company,considérée comme le modèle dereconstitution historique - archéologique,devrais-je dire - du monde médiéval. Ici,point de dessins ou de gravures, tout est enphotos en couleurs et réalisé comme jadis.

Et puis il y a le texte, en anglais, ofcourse. Maîtrisant un peu la langue deShakespeare et fort désireux de fairepartager le savoir contenu dans ce livre auplus grand nombre, je me propose de vous lefaire partager à travers chaque parution duBrouzouf. Excusez pour la traduction parfoisun peu littéraire.

Je commencerai par le premierchapitre "L'Europe du XVème siècle" Danslequel nous nous apercevrons déjà quecertains vieilles vérités ne sont pasforcément, heuu... vraies.

Voici :

L'Europe du XVème siècle

Plutôt que de faire une largedescription de cet immense sujet dans si peud'espace, il semble plus utile de prendrequelques tableaux dans l'espoir de rectifier

Le Soldat Médiéval

PP

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si ce n’est qu’elle sert à mettre la machine enorbite et puis la conversation va dévier surl’histoire de nos ancêtres, de nos vieillespierres, de nos passions, avec parfois unepetite pointe de philosophie mais rien debien grave. Si vous voulez faire durer leplaisir (je vous en prie), vous lui posezquelques questions du genre "que faisaitCharles le Téméraire à Nancy ? " et là, vousécouter ses réponses en n’oubliant pas biensûr d’ouvrir une nouvelle bouteille. Quandvous sentez qu’il est chaud, vous prononcezle mot magique :Franchimont ! A partir de cemoment, le temps n’existe plus, l’odeur deFranchimont montera dans vos narines, lamusique celtique s’installera doucement auxfonds de vos tympans, l’ambiancefranchimontoise rentrera en vous et vouscommencerez à rêver avec lui en ouvrant legrand livre de l’histoire folklorique deFranchimont. Et ça, Franchimont nossJérome, il aime bien !

Et pas un peu qu’il l’aime,originairedes environs de Liège, il tomba amoureux duchâteau dès son plus jeune âge, grâcenotamment à la Franche Foire. Quelquesannées plus tard, il devient compagnon deFranchimont mais déjà une passionsupplémentaire se profilait à l’horizon, lareconstitution historique, alors, il partitcroiser le fer dans différentes compagniesmédiévales en Belgique, en prenant le tempsd’organiser avec quelques-uns la Marche des600 Franchimontois en 1993.Et quand,grâceaux hasards des ses différentes rencontres etdes amitiés qu’il avait forgées jusque là, ilfonda avec quelques passionnés la VerteTente, il pouvait enfin s’épanouir dans sapassion.Et la Verte Tente,noss Jérome, il aimebien !

Quand je l’ai rencontré pour lapremière fois (bien qu’il ne soit pas vraimentmon type d’homme), je suis tombé sous soncharme. Il est, dirons-nous, de bonne

fréquentation, cultivé, sociable, bon vivant(ça ! …) bref, un bon gars ! Ensuite au fil denos différentes rencontres, l’amitié s’estinstallée et une certaine complicité naquit.Je n’ose compter le nombre de réunions, deprises de tête, d’engueulades, de rires,d’événements, de fêtes et aussi les "quelquescuites mémorables” passés ensemble quinous ont permis de réussir ce que nousavons vécu ces cinq saisons.

Modeste et sage, il vous dira quecette réussite, il l’a doit à beaucoup,notamment à son comité et aussi auxmembres de la compagnie. Dans sa ligne deconduite, il n’a jamais oublié de fairepartager son savoir et son expérience afinque tout le monde puisse avancer avec luidans sa passion. Et la passion, noss Jérome, ilaime bien !

Le défaut de Jérome, c’est qu’il nesait pas dire non ou alors difficilement. Alorsau fil des années, les passions s’accumulentet on se rend compte que les journées nefont que 24 heures et qu’il va falloir faire unchoix. Je suis sûr que c’est la mort dansl’âme qu’il a choisit de remettre son bâtonde commandement car je peux vous assurerqu’il y tenait à celui-là, mais la raison l’aemporté. Il aime le travail bien fait, il esthonnête, ses nouvelles "obligations"professionnelles et conjugales ne luipermettent plus d’assurer sa tâche. Alors,enaccord avec le grand Conseil, il passera lebâton à Jean-François lors de la prochaineintronisation de la Chevalerie mais il resteracommandeur p.o. et, bien sûr, sera présentavec nous dans la suite de l’aventure.

Et l’aventure, avec noss Jérome,nous, on aime bien !

Jérome, au nom de tous, toutsimplement …Merci !

Le Jacquet du Thier de Mont

Les auteurs Gerry Embleton (assis)et John Howe (Debout à droite)

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Bien pensé, non ? Ce Crichtonsemble posséder un imagination sensitiveassez importante. Pour terminer, j’aimeraisvous livrer ses impressions sur le Moyen Âge.Lisez ce passage et, comme moi, vous allezapprécier ce monsieur.

Notre vision de l’époquemédiévale a changé du tout au tout aulong des cinquantes dernières années. Onentend encore de loin en loin un spécialisteparler avec suffisance de l’âge des ténèbres,mais ces conceptions simplistes n’ont pluscourt depuis longtemps. Cette périodeautrefois considérée comme statique,brutale et obscurantiste, est perçue de nosjours comme dynamique, en perpétuelmouvement. Le savoir y était recherché etapprécié, les études encouragées par lesgrandes universités, les techniquesprogressaient à grand pas, les relationssociales étaient en pleine évolution, leséchanges commerciauxs’internationalisaient, le niveau général dela violence meurtrière était souvent moinsalarmant qu’aujourd’hui. En ce quiconcerne l’esprit de clocher, les préjugés

religieux et les massacres, autantd’éléments associés à la réputation del’époque médiévale, une observationattentive des événements qui ont marquésle XXème siècle conduit à constater que nousne valons pas mieux.

En réalité, la conception du MoyenÂge comme une époque brutale est uneinvention de la Renaissance dont leschantres ne ménageaient pas leurs effortspour faire valoir un nouvel esprit, fût-ce audétriment des faits. Si le monde médiéval aété si longtemps taxé d’obscurantisme,peut-être est-ce parce que ce jugement vadans le sens d’une croyance contemporainequi nous tient à cœur, à savoir que notreespèce ne cesse d’aller de l’avant pour créerles conditions d’un monde meilleur, pluséclairé.Cette croyance est pure illusion, mais elle ala vie dure. Il est extrêmement difficilepour nos contemporains de concevoir quel’âge moderne, scientifique, puisse ne pasreprésenter une amélioration par rapportà la période préscientifique.

Michael Crichton

La Fête des Remparts

983, une poignée de Dinannaisorganisaient la première fête desRemparts. 2000 visiteurs arpentèrentles rues pittoresques de cette petite

cité et surtout découvrirent pour lapremière fois les tours et chemins de rondede cette construction unique. Elle n’allaitcesser de se développer, de gagner ennotoriété, de s’imposer dans le concert desgrandes fêtes bretonnes au point de servir lerenom de Dinan en France et à l’étranger. 17ans plus tard, la Fête des Remparts acceuillitplus de 80.000 visiteurs ces 22 et 23 juilletderniers.

Comment vous présenter cettegigantesque fête sans omettre une desdizaines d’animations proposées ces deuxjours! Sur les huit kilomètres de remparts, lamoitié est occupée par des campementsmilitaires, d’artisans,de jeux pour enfants, deconcerts et de spectacles. Les rues sontparées d’or et de gueule, couleurs de la ville.Les commerces se sont mis à l’heuremédiévale avec force costumes etaccessoires.

5 lieux, 5 ambiances

Le programme distribué auxentrées propose différents lieux auxcouleurs et aux thèmes variés. Lapromenade des Petits Fossés - site vert -,offreun panorama d’activités très variées baséessur le thème du jeu et du théâtre de rue. Pasmoins de 25 compagnies, fixes ou mobiles,animent les remparts sud. Passél’impressionnant château de Dinan dit “de laDuchesse Anne” - 2 grosses tours fortes et unporte fortifiée -, c’est toute la Place DuGuesclin - site jaune - qui est envahie par unmarché dit médiéval où l’on trouve de tout

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Le bainDinan, Fête des Remparts - 2000

ce qui n’a aucun rapport avec notre chèreépoque : T-shirts, bijoux fantaisies,bonbons,… Mais enfin, il ne faut quand pastrop en vouloir non plus. Passé les Placesdes Merciers et des Cordeliers, vous voilà àl’entrée du site bleu :Art et Histoire. Au cœurdu centre historique, l’ancien couvent descordeliers est un site privilégié pouraccueillir un espace à vocation culturelle.Exposition de harpes et concerts, musiqueset danses médiévales, frappe de monnaie,sculpture, enluminure, calligraphie,tapisserie, vitraux d’art, sellier,… A retenir“Le Mestre de guerre”, un joyeux drillepossédant une reproduction de toutes lesarmes de l’époque et les connaissant sur lebout des doigts ! Fameux ! La visitecontinue en suivant la rue du Jerzual.Bordée de maisons typiques, elle débouchedans le fond du site rouge : les campementsmilitaires. Un kilomètre de tentes, derateliers d’armes, de gonfannons et de

L’échoppe des Dames- travail du cuir-

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J’ai lu dans un livre…

PRISONNIERS DU TEMPSde Michael Crichton (Sphère, Jurassic Park,Harcèlement, Le treizième guerrier), 1999.

ituée au beau milieu du désert del’Arizona, ITC est une entreprise detechnologie de pointe hautementmystérieuse. Sous la férule d’un

scientifique aussi brillant quemégalomane, d’importantes recherches ysont menées dans le plus grand dessecrets…

Mais pourquoi ITC s’intéresse-t-elleaux travaux de l’équipe d’historiens qui,loin de là, dans la vallée de la Dordogne enFrance, a entrepris, sous la direction duprofesseur Johnston de l’université de Yale,des fouilles autour d’un monastère duXIVème siècle ?

Pour éclaircir la question,Johnston se rend en Arizona. Et disparaît…

Deux jours plus tard, enDordogne, un parchemin vieux de six centcinquante ans est mis à jour. Son message,“À l’aide”, est signé du professeurJohnston…

Prisonniers du temps est le type deroman d’aventure qui, une fois commencé,ne vous lâche plus, vous obsède… vousdevez connaître la fin. Les héros vont-ils s’entirer ? Oui, certainement mais comment ?

Prisonniers d’une époque auxmœurs tellement éloignées des nôtres, leshéros n’auront de cesse de courir et de sebattre pour défendre leur vie dans le mondedu XIVème siècle.

Un roman écrit pour le cinéma oùles scènes d’action se succèdent en unesymphonie d’images époustouflantes. Laplume de Crichton nous emmène sur les

routes sanglantes des hommes de la guerrede Cent Ans. Un monde puissant, violent,rouge. L’auteur ne tombe pas dans le piègede la reconstitution personnelle mais s’estsérieusement documenté sur le Moyen Âge.Cela éclaire le récit et lui donne une vietoute particulière, le changement d’époqueest très bien imaginé. On a presquel’impression que Crichton a utilisé lamachine d’ITC pour se documenter.

Un extrait pour m’illustrer, les hérosviennent d’apparaître en 1367 :

- C’est magnifique, non ? demanda Gomezqui semblait percevoir l’anxiété de Chris.

- Oui, magnifique.Il n’était pas sincère, loin de là; quelquechose dans cette forêt lui paraissait sinistre.Il fit un tour complet sur lui-même,essayant de percer la raison pour laquelleil n’arrivait pas à se débarasser dusentiment que quelque chose clochait dansce qu’il voyait… que quelque chosemanquait ou n’était pas à sa place.

- Qu’est-ce qui cloche ? finit-il pardemander.

- Ah oui ! fit Gomez en riant. Écoutezbien, vous allez comprendre.Chris tendit l’oreille. Il perçu le pépiement

des oiseaux, le bruissement des feuillesagitées par la brise. Rien d’autre…

- Je n’entends rien, fit-il.- Précisément. Certains sont désorientés à

leur arrivée. Il n’y a pas de bruit ambiantici : pas de radio ni de télé, pas d’avions,pas de machines, pas de moteurs devoitures. Au XXème, nous sommes tellementhabitués à ce bruit permanent que lesilence paraît menaçant.

- Ça doit être ça.C’est exactement ce que ressentait Chris.

SS

fois par jour est donné un spectaclegrandiose : la reconstitution d’un tournoi dechevalerie en Bretagne. Cascades, émotionset humour se succèdent en ce richecontexte breton sur une mise en scèneoriginale de la Compagnie Amarok. Pendantplus d’une heure, 6 chevaliers concourentpour le titre. Sur leurs puissants destriers, ilsvont croiser la lance avec une fougue toutebretonne.

Voici qui termine la visite desdifférents sites aux tendances bientranchées. Reste la multitude des animationsponctuelles et uniques. Citons le vraimariage médiéval; le Grand Chemin, qui voit350 personnes venues d’un village voisin de30 kilomètres (ça me rappelle quelquechose) pour rendre hommage à la statueéquestre de Bertrand du Guesclin; la visite deDinan la nuit avec le Capitaine de la Garderacontant le passé sombre et angoissant denos ancêtres.

Voilà donc brièvement présentée laFête des Remparts de Dinan. Le portrait estloin d’être entier et compte encore moultanimations que deux jours de fête nesuffisent à croiser.

Pour l’heure je me contenterais devous encourager à prendre vos vacances2002 fin jullet… en Bretagne.

Pirlouit

chevaliers. 7 compagnies se partagent le siteavec, en démonstration deux fois par jour, laCompagnie de la Sainte Croix, compatriotesde Bruxelles. Aidés par les compagnieslocales (Mac’Htiern et Ragnarok) etrenforcées par quelques gars de la Malemort,les compagnons reconstituent “Le Siège de1364”avec beaucoup (trop) de tirs de canonet de couleuvrines. A un point tel que lafumée vous empêche d’apprécier lespectacle. Bref, une attaque de château depetite envergure (petite sœur de Sedan).

Le Grand Tournoi

Mais le clou de ces journées reste“Le Grand Tournoi”. Sur le site marron, deux

Un joueur de vielleRue de l’Horloge

Le Mestre deGuerre

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La cuisine d’Hermine

Galimafrée de gigot à l’eau de vie

500 g de gigot coupé en gros dés6 tranches fines de lard fumé

Huile d’olive, sel, poivre, thym, laurier, clous de girofle1/2 litre d’eau-de-vie

Jus d’un citronGirolle (ou autres champignons, à défaut)

Marrons

Coupez votre gigot en gros dés que vous entourerez de lardet ficellerez. Faites revenir dans une marmite, avec un peu d’huiled’olive, du sel, du poivre et vos herbes.

Lorsque la préparation commence à chauffer, mouillez avecvotre eau-de-vie, que vous enflammez. Remuez jusqu’à ce que celas’éteigne. Ajoutez vos girolles et vos marrons, faites cuire doucement.Mettez dans un plat de terre.

Dégraissez éventuellement votre sauce avec un jus de citronet servez en saucière.

Lait d’amandes

Le lait d’amandes est une des bases de la cuisine médiévale.En voici une des recettes :

200 g d’amandes douces non pelées1/2 litre de lait ou d’eau

2 tranches de pain de mie blanc

Faites tremper un jour et une nuit vos amandes avant de lesmonder et de les broyer au mortier. Faites cuire ensemble, dans l’eauou le lait, pendant quelques minutes, la mie de pain émiettée et vosamandes broyées. Passez au chinois.

Le lait d’amandes peut se saler ou se sucrer suivant lesbesoins des recettes.

tirée de la collection des romans de Viviane Moore.Le Scriptorium

her Brouzouf,

J’ai lu avec énormément de plaisirtous les bulletins qui ont paru et

évidemment le dernier le n°10.

En ce qui concerne le “Clin d’œil”,je pense que dans cet épisode, WillyVandersteen n’a fait que suivre l’exemple duRoi Albert Ier qui le 4 août 1914 a dit dans undiscours adressé à l’armée : Et vousFlamands, souvenez-vous de la bataille desÉperons d’or… et vous, Wallons, souvenez-vous des Six cents Franchimontois… (textegravé dans la pierre au dos du monumentaux morts mais invisible car caché par la haiedes sapins à l’arrière).

Toujours sur le même sujet, il estbon de se rappeler que l’épopée des Sixcents Franchimontois n’a rien à voir avec lechâteau. Le châtelain de l’époque, Jacquesde Morialmé (1467-1473) est resté fidèle àson serment de fidélité au prince-évêqueLouis de Bourbon et n’a pris aucune part àcette expédition, fait qui fut reconnu parCharles le Téméraire. Les 600Franchimontois étaient probablement issusdes milices rurales des cinq bans du Pays deFranchimont qui ne se sont sûrement pasrassemblés sous les murs du château.

L’opération contre le camp deSainte-Walburge n’était pas un actedésespéré, c’était un raid bien conçu et quiavait des chances de réussite (très minimescertes mais réelles). Ce qui n’enlève rien aucaractère héroïque de cette action.

Cordialement,Alex Gonay

CC Erratum

Mes Dames de la compagnie, jevous livre ici mes plus plates excuses. Eneffet, dans le dernier brouzouf du moisattribué à Christine, je la cite comme étantl’une des trois filles de la compagnie. Uneerreur que je m’empresse de corriger encitant vos QUATRE prénoms,mesdemoisellesYasmina, Patricia, Véronique et Christine.Laissez-moi ajouter ici Valérie, très discrètemais présente à quelques-unes de nos sortieset Marie, récemment accueillie dans nosrangs. Voilà, mes demoiselles qui corrige unefaute bien involontaire.

Pirlouit

Il vous est loisible de commander lespremiers numéros du Brouzouf.

087 / 53 04 89

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De l’origine des gargouilles

e tout temps des espèces animalesont disparues, trop souvent à causede la folie de l’homme. Mais auMoyen Âge, certaines races étaient

très nuisibles. Ainsi les diablotins,de la tailled’un enfant de dix ans, rouge, des jambes debouc, deux petites cornes au sommet ducrâne et une queue fourchue. Mais aussid’énormes crapauds visqueux et venimeux,gros comme un ballon de basket. Avec deuxyeux jaunes qui brillaient dans la nuit. Cesêtres, nous ne les voyons plus et pourtant ilssont bien là, à nous regarder de leur yeux depierre, accrochés au sommet de nosclochers, ce sont les gargouilles.

Lorsque les hommes modernes onttenté d’étudier nos cathédrales et lesgargouilles qui y fourmillent, ils ont concluque celles-ci devaient, originellement, êtredécoratives et servir de supports auxgouttières. Or, celle-ci est une invention duXVIIème siècle. On serait tenter d’imaginerque les hommes du XIème au XVIème siècle sesoient dit… hé, on va toujours faire lessupports des gouttières qui seront inventéesdans plusieurs siècles, hein?!

En fait l’histoire est toute autre,laissez-moi vous la conter…

En ces temps lointains, si différentsdu nôtre, les curés étaient jeunes et il y enavait beaucoup plus, parfois deux ou troispour une paroisse. Mais que faisaient-ilsaprès une longue journée passée à prier, àdonner la messe, recevoir les confessions,bénir et encore prier ? Il n’y avait pas detélé, pas de radio, pas de Playstation. Alors lecardinal les autorisaient à sortir, ils allaient sepromener. Ils se munisaient de grosses etlongues pinces et parcouraient les cheminscreux de nos campagnes. Vous savez, ces

chemins sombres bordés de croix de pierresqu’empruntent les morts en se rendant dansleur dernière demeure. C’est là que l’onrencontrait les diablotins, à l’affut d’unevieille remontant au village avec un fagot oud’un pélerin fatigué et épuisé. C’est là queles gros crapauds venaient attendre les petitsenfants qui jouaient tard et, voulant sedépêcher de rentrer, étaient avalés toutentiers par les monstres aux yeux jaunes.

Là, les curés tendaient desembuscades aux monstres hideux, ils lescoinçaient avec leurs grosses pinces et lesendormaient avec leurs prières. Puis ilscouraient vite chez le sculpteur, parfois lesortant de son lit. Et l’artiste sculptait lemonstre dans la pierre, les curés le tenanttoujours avec leurs grosses pinces et legardant endormi avec leurs prières. Une foisle travail fini, l’âme du monstre étaitcapturée par la pierre et le corps de celui-ci,devenu inoffensif était relâché dans lesmarais où il restait, prostré, son âmeemprisonnée dans la pierre. La sculptureétait alors placée tout en haut des églises etdes cathédrales, très haut, loin de nous et desenfants pour éviter leur nuisance, et surtoutpour les garder enfermées dans leur ganguede pierre grâce aux prières de nos ancètres.

Maintenant, si vous prenez le tempsd’observer nos églises et cathédrales, vousremarquerez que, par endroit, il manque desgargouilles. C’est parce que de moins enmoins de gens viennent prier. Il n’y a plusque nos doyens qui vont encore à la messe.Les gargouilles peuvent donc se réveiller etquitter leur prison pour s’enfuir dans leschemins creux afin d’y attendre leursvictimes.

Pirlouit

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Vu à Tewkesburry

Cette petite ville possède un charmant musée. Celui-ci n’est autre qu’une toutepetite maison du XVème rénovée et occupée le week-end par quelques passionnés. Ladevanture de cette demeure s’ouvre sur la rue et permet au badeau de découvrir cettefabuleuse image d’un homme de jadis en train de construire sa cotte de maille avec desanneaux rivetés.

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cartelé : en 1 : de gueules au perron d’or, flanqué à dextre d’un L d’or, à senestred’un G d’or; en 2 : de sinople au rencontre de cerf d’or, flanqué à senestre d’argentà deux feuilles de chêne de sinople, l’une au dessus de l’autre;en 3 :d’argent au troislions rampants de sinople couronné d’or posés deux en chef et un en pointe; en 4 :

de gueules au chuffin d’or, les ailes déployées,brochant sur un perron de sable;devise :“LibresGens”, en lettres d’argent sur un listel de sinople.

Ce sont respectivement les armes de la Ville de Liège, de la Compagnie de la VerteTente, du Marquisat de Franchimont et de la Chevalerie de l’Ordre du Chuffin.

L’armoirie originale (ici présentée taille réelle),dessinée par Fernand Brose, rehausséd’or et d’argent fut le cadeau de la Verte Tente pour les noces de Marie-Paule et Jérôme.

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Les armes de la Compagnie

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1471, The Arrival

Affûtiaux : objets de parure sans valeur.Aquilon : vient du latin “aquilo”,vend du nord.Aufin : nom ancien du fou aux échecs.Aumusse :sorte de capuchon garni de fourrure.Bastardon :petit bâtard.Belles dames : les fées.Brocarder : attaquer avec des paroles.Brouet : bouillon, potage de gros légumes.Clostrière : fille commune, officiant en

chambre secrète.Convers : religieux employé au service

domestique du monastère.Corn-boud : instrument fait d’une corne

de bœuf.Couérons :troncs d’arbres fossilisés.Criche : fossé.Crierien :naufragé demandant sépulture.Dîme : (du latin “decima” : dixième partie),redevance en nature (céréales, poissons…),versée au clergé. La grange dîmière étaitl’endroit où l’on entreposait la dîme.Drageoire : sorte de bonbonnière.Eschets : ancien nom du jeu d’échecs.Goupil : renard.Ports : vient de l’ancien provençal. C’estainsi que l’on appelait les cols dans lesPyrénées. D’où le mot “passeport”.Quolibet : du latin “Quod libet”, questionsposées aux étudiants pour vérifier leursconnaissances.Rebec : instrument de musique à trois

cordes et à archet.Repues franches : les repas gratuits quel’on peut s’offrir en dérobant à chaquedevanture, le pain, le fromage, le vin…Restrait : lieu d’aisance comportant unconduit plus une fosse où l’on mettait descendres de bois qui favorisaient ladécomposition des matières organiques.Roch : ancien nom de la tour aux échecs.

La petite encyclopédie

Un mot sur les épices

De même que chez nous, le ventfait tomber le bois sec… en Orient, il faittomber des arbres du Paradis, les épices…

Ces épices qui envahissent lesbanquets de la noblesse, les tables des abbésou celles des bourgeois.

Au Moyen Âge, l’on aimait à marieraux viandes et aux pâtisseries : lait d’amandes,miel, clous de girofle, cannelle, muscade,gingembre, galanga, cardamone, safran, macis,zédoaire… ou graine de Paradis !

Au Moyen Âge… on trouve lacannelle dans le nid du Phénix, les poivrierssont défendus par des serpents qu’il faut brûleravant de saisir le poivre devenu… noir !

Au Moyen Âge, manger des épices,c’est rêver !

Qui a inventé le mot“barbare”?

Ce sont les Grecs, longtemps avantla naissance du Christ. Ce mot désignait tousceux qui ne parlaient pas comme eux.

“Bar-bar” imite les sons d’unelangue étrangère qui ressemble à unbredouillis lorsqu’on ne la comprend pas.Peu à peu, fiers de leur civilisation, les Grecstraitèrent avec mépris leurs ennemis de“barbares”, surtout les Perses d’Asie quitentaient de les envahir. Vivant librementdans la cité, ils pensaient que les Barbares,qui obéissaient à un roi, étaient des esclaves,qu”ils n’aimaient que l’or et les richesses, etqu’ils se battaient en désordre. Leurscoutumes leur paraissaient excentriques, carelles étaient différentes.

Lexique médiéval

Une qualité qui se découvre, sedévoile et s’achète dans le gigantesquemarché médiéval sis dans une prairie à côtédu champ de bataille. Plus de 200 exposantsprésentent leurs produits. On trouve tout :des armes aux armures, des tissus au fil àcoudre,des boutons en corne aux chopes encuir, des faudesteuils aux tentesbourguignonnes, des brodequins aucapulets,des chemises aux braies, tout ici estFAIT MAIN. Aucune machine mécaniquen’entre dans la fabrication de ces multiplesobjets, et les prix en sont le reflet. Unexemple frappant : un certain marchandd’étoffe ne vous vendra les mètres de tissusdemandés que sur présentation des patronset avec le serment que vous en ferez bonusage. Mais qu’a t-il donc de si précieux ? Ilest simplement teinté de rouge à la mainavec un coquillage et une plante rare quiplace le mètre d’étoffe à… 18.000 BEF !

Pour conclure, je pense que lesquatorze heures de car pour aller et demême pour le retour sont vite oubliésdevant la puissante beauté des médiévistesanglais.

Vivement l’an prochain.

Pirlouit

our reprendre Guy de Bess, qui atoujours une petite maxime pource genre de découverte : “Nousbarbotons dans la petite

profondeur de la piscine et nous venons devoir les athlètes de la grande profondeur”.

La découverte est exceptionnelle.Il s’agit en fait de la reconstitution d’unépisode de la guerre de 30 ans entre lesYorks et les Lancasters pour la couronned’Angleterre. Les “re-enacters” commedisent les Anglais s’étaient donnés rendez-vous le week-end du 8 et 9 juillet àTewkesburry pour une bataille gigantesque.Plus de 1400 hommes d’armes sur le champde bataille (déjà énorme, celui-ci dû êtreagrandi le dimanche car la masse decombattants était trop importante etenfonçait les cordons de sécurité!), desarchers, des piquiers, halbardiers,couleuvriniers, cannoniers, ribaudes et j’enpasse. Un spectacle grandiose,impressionnant.

On pourrait dire “la taille fait ladifférence”mais cela ne suffit pas, les Anglaispossèdent également la qualité.

PPtiré de la collection des romans de Viviane Moore.

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Sommaire du numéro 11

es premiers travaux de restaurationont été entrepris de façontraditionnelle en remontant certainsmurs. Malheureusement, le résultat

est souvent médiocre. A partir de 1977, lesCompagnons de Franchimont se sontorientés vers la consolidation des ruines parinjection de mortier spécial sous pression, legunitage. Cela permettait de mieux répondreaux problèmes de stabilisation des ruines dehaute élévation dans des interventionsdiscrètes mais efficaces et relativementrapides par rapport aux procédés classiquesde maçonnerie.

Le “gunitage” (de gun en anglais,signifiant “canon”) permet de projeter unmicro-béton suivant trois méthodes :par voiesèche, par voie mouillée à flux dilué, par voiemouillée à flux dense. A Franchimont, la voiesèche est utilisée. Le matériel comprend unecuve spéciale mise sous pression par uncompresseur, des tuyaux souples pourvéhiculer le béton sec sous pression au boutdesquels est raccordée une lance deprojection alimentée par un tuyau d’eau.

Le mélange eau/béton se fait dans lalance et peut être dosé en fonction du typed’intervention dans les murs. Les avantagesde la technique sont nombreux. Ledémontage du mur est souvent inutile avanttraitement. Il faut toutefois soigneusementnettoyer les joints des maçonneries vidées deleur mortier d’origine et enlever lavégétation. Après un premier dégrossissage àla truelle ou à la pelle, cette étape estpeaufinée à l’air et à l’eau sous pression. Legunitage respecte généralement bienl’appareil originel du mur et conserve ainsicertains témoignages (coutures, réparations)

EEditorialEEditorial

SommaireeSommairee

114711, TThhee AArrivval114711, TThhee AArrivvalL’histoire en action

LLa ccuisinee dd’’HeermineeLLa ccuisinee dd’’HeermineeMmmmmh!

JJ’’ai llu ddans uun llivvree…JJ’’ai llu ddans uun llivvree…Le nouveau Crichton.

LLee SSoldat MMédiévvalLLee SSoldat MMédiévvalL’Europe au XVème siècle.

LLees JJeeux SSccéniqquees 22000LLees JJeeux SSccéniqquees 22000Le petit reportage…

A nnoss JJérôômee !!A nnoss JJérôômee !!Le portrait de notre Commandeur par le Pélerin

DDinan, lla FFêtee ddees RReemppartsDDinan, lla FFêtee ddees RReemppartsLa plus grosse fête médiévale d’Europe!

LLee SSccripptoriumLLee SSccripptorium

DDee ll’’origginee ddees ggarggouilleesDDee ll’’origginee ddees ggarggouilleesLes explications.

LLees aarmees ddee lla CComppaggnieeLLees aarmees ddee lla CComppaggnieeLes quatre blasons principaux.

LLa ppeetitee eenccyyccloppédieeLLa ppeetitee eenccyyccloppédieeMon Dieu, et ça fait mal ?

Francchhimont aau XXXFrancchhimont aau XXXèmeème sièccleesièccleeSortez les confettis… c’est la fin !!!!

LLee BBrouzouf ddu mmoisLLee BBrouzouf ddu mmoisSébastien Bertrand,Verte Tente.

LLa RRondee ddu CChhuffinLLa RRondee ddu CChhuffinOctobre, novembre, décembre.

CCaleendrieer AAutomnalCCaleendrieer AAutomnalLa saison mélancolique.

PPaaggee 11

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CCoouuvv 44

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Franchimont au XXème siècle

liés à l’histoire du bâtiment. De plusl’intervention manuelle est réduite car lesmanipulations de pierres sont limitées et onne doit pas hisser de cuves de mortier ausommet des échafaudages. Depuis quelquesannées, ces derniers ont d’ailleurs souventcédé la place à des élévateurs sur remorque,leur nacelle permettant d’atteindre jusqu’à20 m de hauteur. De nombreuses crêtes demurs, particulièrement menaçantes pour lesvisiteurs, ont donc été stabilisées rapidementet à peu de frais grâce à l’interventionbénévole de l’ASBL “Les Compagnons deFranchimont” et au financement desmatériaux par la Division du Patrimoine duMinistère de la Région Wallone.

FIN

LL

Gunitage de laTour à latrine

Extraits des Carnets du Patrimoine N°21P. Hoffsummer

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Le brouzouf du mois

ébastien Bertrand, mieux connusous le sobriquet de Bess ou Guyde Bess, fut l’un des premiers ànous rejoindre. Il est apprécié

pour sa franchise et sa droiture,deux valeursqu’il défend parfois rudement, au détrimentdes âmes moins trempées. Souvent indéciset hésitant, une fois la décision prise, rien nel’en détournera. Bess, c’est une grosseépaule solide sur laquelle on peut s’appuyersans crainte. Il bosse énormément pour lacompagnie sur le terrain comme dans lapaperasse, et, de ses propres termes, ildéfend la Verte Tente des attaques externescomme internes. Entendez par là qu’il nousremet en place bien souvent et, en bontrésorier, d’une façon toute simple, sanstourner autour du pot ! Mais ce côté rudes’efface soudain comme par magie pourlaisser la place à un Bess complètement fouà l’humour communicatif détonant.

Bref, un gars comme ça, quand onl’a, on le garde !

Si tu vivais au Moyen-Âge que serais-tu ?- Un paysan, ou artisan. Si je pouvais choisir,je serai chevalier à la cour d’un roi… non…roi, plus simplement !

Dans le Moyen-Âge, qu’est-ce qui te plaît ?- Une meilleure connaissance des valeurs carnotre époque a un peu perdu cela. Et aussiune vie plus proche de la nature.

Si tu en avais la possibilité, quel personnagehistorique aimerais-tu rencontrer ?- Hannibal avec ses éléphants.

Que choisirais-tu entre la vie au XVème et lavie au XXème ?- Le XXème, on a peut être moins conscience

SSdes vraies valeurs, mais il y a plus desécurité, aussi bien dans la rue que chez ledentiste.

Pour toi, les 600 Franchimontois sont deshéros, des martyrs ou des suicidaires ?- Des mecs qui ont un objectif et qui vontjusqu’au bout. Ils ont des idées et ils lesdéfendent… des hommes quoi. Deshommes qui sont morts pour la liberté, cequi nous inspire du respect et de lareconnaissance. Je pense donc, que se sontdes héros.

Sur le Moyen-Âge, quels livres, quels filmsou quelles musiques préfères-tu ?- Film : Braveheart, livre : Viollet-le-Duc et enmusique,j’aime la petite flûte de Patrick Dourcy !

Pourquoi perpétrer notre folklore et nos traditions?Pourquoi cette reconstitution du passé ?- Premièrement pour que notre passé netombe dans l’oubli car c’est le fondement denotre futur. Culturellement, c’est un moyenqui nous permet, et de répondre à nosmultiples questions, et de nous replongerdans l’ambiance de jadis.

Si le château de Franchimont est le corpsde nos inspirations, qu’en est-il de l’âme ?- ‘Faut être poète pour donner une réponse!

Le Grand Conseil et les sections devraient-ilscréer plus d’activités publiques en commun ?- Oui car on ne se connaît pas et cela nousrapprocherai. D’autre part, l’intérêt etl’envie ne sont pas là pour le moment.

Quand tu enfiles ton costume, que ressens-tu ?- Le début d’une aventure.

BROUZOUF N°11Octobre - novembre - décembre 2000

Magazine trimestriel édité parLa Compagnie de la Verte Tente

section de la Chevalerie de l’Ordre du Chuffin.Place du Perron, 28/1 • 4910 Theux

Tél.: 087/53.04.89e-mail : [email protected]

COMITÉ DE RÉDACTIONJean-François Demoulin

Philippe DethierDavid Honnay

MAQUETTE & RÉALISATIONJean-François Demoulin

RÉVISEURSValérie Lieutenant

Renée Dupont

Les articles pour le prochainBrouzouf doivent être rentrés pour

le 30 novembre au plus tard.

Pour s’abonner, complétez le talon ci-contre et envoyez-leà l’adresse suivante :

BrouzoufPlace du Perron, 28/1

4910 Theux

Pour 1 an / 4 numérosMembre Verte Tente : gratuit

Membre Chevalerie : 200 BEF (5 euro)Hors Chevalerie : 400 BEF (10 euro)

Veuillez également régler votre paiementsur le compte numéro

340-1400625-80avec la communication

«abonnement brouzouf»

Tirage de ce numéro : 60 exemplaires

RÉDACTION

SERVICE ABONNEMENT

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Je désire m’abonner au Brouzouf pour un anà partir du numéro 12 qui sortira en janvier.

Nom …………………………………………Prénom ………………………………………Nom de scène (facultatif)……………………………………………………………………

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❏ Je suis membre du Grand Conseil❏ Je suis membre de la Chevalerie

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Quelle est la différence entre un costume etun déguisement ?- Le costume reconstitue un vêtementd’époque, le déguisement nous prête uneautre personnalité avec une connotationhumoristique. Un costume peut avoirexisté, un déguisement peut aller jusqu’àl’imaginaire, on peut se déguiser en arbre ouen Superman.

As-tu un projet, une envie, un rêve que tuaimerais concrétiser avec la Verte Tente ?- Reconstituer un château et une villemédiévale pour vivre le med à fond, sansaucuns repères actuels.

Quelles manifestations aimerais-tu voir lejour à Franchimont ?- Une attaque de château complète avec troismille hommes, un marché médiéval, unbanquet géant dans la haute-cour et unconcert celtique.

A quelle question aimerais-tu avoir uneréponse ?- Où peut-on acheter des tickets pour lamachine à voyager dans le temps ?

La Ronde du Chuffin

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Les Archers7 octobre : Fermeture de la Bergerie

Entraînements hivernaux au hallOmnisports de Theux : mardi de 20h30 à

22h00, samedi de 16h00 à 20h00.

Les BaladinsRépétitions le mardi à 20h30 à l’Ecole

Communale de Theux.A partir de la Franche Foire 2001, les

démonstrations seront accompagnées par desmusiciens et non plus par des enregistreurs.

Les ChroniqueursExposition du 8 au 22 octobre 2000 à la

bibiothèque communale de Theux :1900 - La vie à Theux, il ya 100 ans.

Excalibur7 octobre :Animation d'une soirée privée

au restaurant " La Géronstère" à Spa ;28 octobre : Marche aux Flambeaux

animation de la soirée .

Les Zimtheux22 octobre :Animation de l'arrivée d'une

marche à Franchimont ;10 novembre :Concert Renaissance à Rahier;

17 novembre :Animation d'un soupermédiéval pour une école à Ster;

26 novembre : Marché de Noël à Olne;24 décembre : Messe de minuit à Olne.

La Verte Tente(voir au dos du Brouzouf)

SébastienBertrand

Editorial

omment vous décrire cet été… agréable, novateur,régénérant… autant d’adjectifs qui traduisent l’état d’espritgénéral des compagnons. Une année paisible en regard de lasaison précédente, tendue, harassante. Un été exceptionnel

avec les Jeux Scéniques. Un mois d’août que nous n’oublierons jamaiset une moisson de rencontres intéressantes.

Grâce aux Jeux Scéniques, les theutois ont enfin pu découvrirla Verte Tente, ses compagnons, sa bonne humeur et sa franchecamaraderie. Et plus encore, les Franchimontois (ceux qui font la viedu château) nous on reconnus comme des leurs,et ça c’est vachementbon ! Le premier hors-série du Brouzouf sortira bientôt et auracomme thème les Jeux Scéniques. Ne soyez donc pas surpris de nevoir en ce numéro qu’un petit article résumant l’aventure.

De la France à l’Angleterre en passant par le pays de Liège,suivez les multiples déplacements estivaux de la Verte Tente etaccompagnez-nous dans notre passion médiévale. Vivez l’histoire avecTewkesburry et l’une des plus terribles guerres qu’ait connue laGrande-Bretagne. Découvrez la plus grande fête médiévale d’Europeà Dinan, en Bretagne, le pays de Merlin. Essayez la cuisine d’Hermineet apprenez le vieux françois grâce au lexique, et enfin améliorezvotre connaissance générale au travers d’une foule de petits articlesamusants.

Bonne lecture.

Pirlouit

CC

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MF

archeauxlambeaux

samedi

28En habits d’époque

octo

bre

En soiréexcaliburE

Trajet :Franchimont - Theux - FranchimontF

RA

NCH

IMO

NT

A l’adresse de tous les membres de la Verte TenteCalendrier des activités automnales

OctobreLundi 2 : Grand conseilSamedi 14 octobre :Ouverture de l’An 33 de la Chevalerie, intronisations et agapes au château.Mercredi 18 octobre : Briefing général pour la marche aux flambeaux.

Nous demandons à tous nos membres d’être présents.Samedi 28 octobre :Marche aux Flambeaux.

NovembreSamedi 11, dimanche 12 novembre : Montaiguillon.Lundi 13 : Grand ConseilMercredi 15 novembre : Conseil d’administration.Samedi 18 novembre : banquet de clôture de la 5ème saison au château.

DécembreLundi 11 : Grand ConseilMercredi 13 décembre : Conseil d’administration.

Début janvier : sortie du Brouzouf n°12.

N°N° 11112000

Magazine tr imestr ie l sur le médiéval en généralMagazine tr imestr ie l sur le médiéval en généralet la Compagnie de la Vet la Compagnie de la Verer te Tente en parte Tente en par t icul iert icul ier..

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BrouzoufBrouzouf

La Fête des Remparts de Dinanpage 16

Jeux scéniques 2000Le “petit reportage”page 12

L’histoire en actionTewkesburry

…et un tour d’horizon de la vie de la Verte Tente lors du dernier été du millénaire.

page 4

A noss Jérôme !Le portrait de notre Commandeur par le Pèlerin.page 14

2000