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ALTERNATIVES AU FENTHION POUR LA LUTTE CONTRE QUELEA Par Robert A. Cheke Institut des Ressources Naturelles Université de Greenwich à Medway Central Avenue Chatham Maritime Chatham Kent ME4 4TB UK Email: r. a . c h e k e @ g r e e n wi c h. ac .uk Rapport établi pour le compte de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) Novembre 2016

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ALTERNATIVES AU FENTHION POUR LA LUTTE CONTRE QUELEA

Par

Robert A. Cheke

Institut des Ressources Naturelles Université de Greenwich à Medway

Central Avenue

Chatham Maritime

Chatham

Kent ME4 4TB UK

Email: r.a.cheke @ gre en wich.ac.uk

Rapport établi pour le compte de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)

Novembre 2016

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RESUME ANALYTIQUE

1. Les raisons pour avoir pensé à des solutions pour remplacer le fenthion dans la lutte contre le quéléa à bec rouge (Quelea quelea) sont brièvement résumées.

2. Le seul pesticide disponible qui pourrait remplacer le fenthion est le cyanophos, mais ce produit chimique est aussi hautement toxique pour les organismes non ciblés, quoiqu’un peu moins par rapport au fenthion, et peut coûter plus cher. Il est recommandé de creuser davantage les recherches sur l'impact environnemental du cyanophos.

3. Hormis les avicides chimiques, la seule technique disponible pour contrôler d'importants nombres de quéléa à bec rouge est l'utilisation d'explosifs associés à des combustibles pour créer des bombes incendiaires. Les bombes incendiaires sont recommandées comme étant la meilleure solution pour remplacer le fenthion malgré leur impact négatif sur l'environnement, le danger qu'elles représentent et les problèmes de sécurité qui y sont associés. La technique est à forte intensité de main-d'oeuvre et ne peut, en pratique, être déployée que dans le cas de colonies et sites de repos de petite taille (<5 ha).

4. L'approche de lutte intégrée est la stratégie la plus respectueuse de l'environnement mais en dehors des cas où des mesures de lutte culturale peuvent être adoptées, la plupart des activités de lutte intégrée ne peuvent avoir des résultats probants que lorsque les zones à traiter sont restreintes (<10 ha).

5. Parmi les moyens de lutte intégrée pour un contrôle létal, le piégeage de masse qui offre également l'avantage de fournir une source alimentaire, est recommandé lorsque les sites de repos et les colonies du quéléa s'étendent respectivement sur des zones de moins de 5 et 10 hectares. Toutefois, l'utilisation aussi bien des pièges que des filets japonais requiert une attention particulière pour limiter les dommages collatéraux. D'autres mesures de lutte intégrée sont passées en revue.

6. Si le fenthion doit être utilisé, les moyens de minimiser son usage incluent la limitation de son épandage aux situations dans lesquelles les cultures sont réellement menacées et son utilisation dans les doses les plus faibles nécessaires pour donner un résultat. Il est recommandé d'assurer une formation régulière au profit des travailleurs engagés dans la lutte contre les ravageurs sur l'usage correct des équipements et les gestes à respecter en cas de contamination accidentelle des opérateurs. Il est également recommandé de sensibiliser les agriculteurs sur les principes de la lutte intégrée et la biologie du quéléa à travers les écoles agricoles de terrain.

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Sommaire

RESUME ANALYTIQUE.............................................................................................................. 2

1. INTRODUCTION.................................................................................................................. 5

1.1. Termes de référence.................................................................................................... 5

1.2. Historique........................................................................................................................ 6

2. ALTERNATIVES A L'UTILISATION DU FENTHION DANS LA LUTTE CONTRE LE QUELEA................................................................................................................................... 8

2.1. Contrôle chimique......................................................................................................... 9

2.1.1. Pesticides alternatifs................................................................................................ 9

2.1.2. Les avicides contenant des narcotiques..........................................................10

2.2. Contrôle mécanique................................................................................................... 10

2.2.1. Les explosifs.............................................................................................................. 10

2.2.2. La destruction des nids et collecte d'oisillons...............................................13

2.2.3. Le piègeage................................................................................................................ 14

2.2.3.1. Les pièges tchadiens........................................................................................... 14

2.2.3.2. Les pièges de type panier de Kondoa...........................................................15

2.2.3.3. Les pièges de type panier de Kondoa, fabriqués en treillis métallique19

2.2.3.4. Les pièges en entonnoir....................................................................................19

2.2.3.5. Diverses méthodes de piègeage indigène...................................................20

2.2.3.6. Les filets japonais................................................................................................ 20

2.2.3.7. Le piègeage dans les sites de repos...............................................................22

2.3. Contrôle cultural......................................................................................................... 23

2.3.1. La manipulation des périodes de plantation et de récolte........................23

2.3.2. Le désherbage.......................................................................................................... 23

2.3.3. Les cultures alternatives......................................................................................23

2.3.4. Les cultures résistantes au quéléa....................................................................24

2.3.5. La protection des cultures avec des filets.......................................................24

2.3.6. Le piégeage au perchoir........................................................................................ 24

2.3.7. L'effarouchement.................................................................................................... 25

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2.3.7.1. Effarouchement par l'homme.........................................................................25

2.3.7.2. Effarouchement par les faucons.....................................................................25

2.3.7.3. Les dispositifs commerciaux pour effrayer les oiseaux.........................26

2.4. Contrôle biologique.................................................................................................... 27

3. COMPARAISON DES METHODES DE LUTTE CONTRE LE QUELEA A BEC ROUGE AVEC LE CONTROLE PREVENTIF DU CRIQUET PELERIN.............................28

4. RECOMMANDATIONS POUR LA LUTTE CONTRE LE QUELEA PERMETTANT DE LIMITER L'UTILISATION DU FENTHION....................................................................29

4.1. Prévision et planification du contrôle.................................................................29

4.2. Dosage du fenthion..................................................................................................... 29

4.3. Méthodes d'application du fenthion.....................................................................30

5. RECOMMANDATIONS POUR LA LUTTE CONTRE LE QUELEA SANS UTILISER LE FENTHION : UNE STRATEGIE POUR LUTTER CONTRE LES OISEAUX EN UTILISANT UNE SELECTION DE METHODES DE CONTROLE......................................31

Remerciements........................................................................................................................ 39

Références................................................................................................................................. 40

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1. INTRODUCTION

Le quéléa à bec rouge (Queleaquelea) est le fléau aviaire le plus ravageur pour les

champs des cultures à petits grains en Afrique entrainant des dégâts qui peuvent atteindre

l'équivalent de 79,4 millions de US$ par an aux prix de 2011 dans l'ensemble des zones

semi-arides (Elliott1989a, b). Actuellement, la lutte se fait essentiellement à travers la

pulvérisation aérienne et/ou terrestre de pesticides organophosphorés avec le

fenthion(Queletox®) comme produit de choix. Malheureusement, le fenthion est toxique

aussi bien pour l'homme que pour les autres organismes non ciblés. D'autres

alternatives sont recherchées d'urgence dans le cadre de la Convention de Rotterdam.

Le présent rapport, commandité conformément aux termes de référence indiqués ci-

dessous, vise à passer en revue toutes les solutions possibles pour remplacer le

fenthiondans la lutte contre ce fléau et pour élaborer une stratégie de contrôle du quéléa

qui se fonde sur une sélection de méthodes de lutte.

Les objectifs de la Convention de Rotterdam se présentent comme suit :

(voir:http://www.pic.int/TheConvention/Overview/tabid/1044/language/en-

US/Default.aspx).

Encourager le partage des responsabilités et la coopération entre les Parties

dans le domaine du commerce international de certains produits chimiques

dangereux, afin de protéger la santé des personnes et l’environnement contre

des dommages éventuels ;

Contribuer à l’utilisation écologiquement rationnelle de ces produits en

facilitant l’échange d’informations sur leurs caractéristiques, en instituant un

processus national de prise de décision applicable à leur importation et à leur

exportation et en assurant la communication de ces décisions aux Parties.

1.1. Termes de référence

La Convention de Rotterdam est un accord environnemental multilatéral géré

conjointement par la FAO (Division de la production végétale et de la protection des

plantes (AGP) et le PNUE. Il s'agit d'un programme global qui vise à réduire les risques

associés à l'utilisation des produits chimiques et notamment les pesticides dangereux

dans le domaine de l'agriculture. Ce cadre constitue une activité technique d'entreprise

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(Corporate Technical Activity CTA) contribuant à l'objectif stratégique 2 (2.3.1 et 2.3.3)

et partiellement en rapport avec l'objectif stratégique 3. Le consultant travaillera sous la

direction du responsable technique principal et sous l'autorité de l'administrateur du

programme de la Convention de Rotterdam, il sera chargé des activités d'assistance

technique qui portent en particulier sur l'indicateur 2.3.3 et celles qui sont spécifiquement

en rapport avec l'indicateur 2.1.3. Les tâches seront entreprises en conformité avec le

Programme de Travail et le Budget 2016-2017 adopté par la Conférence des Parties à la

Convention de Rotterdam, et aborderont les cadres de programmation pays (CPP) de la

FAO et, autant que possible, les pays ciblés par la FAO.

Activités d'assistance technique dans le cadre de la Convention de Rotterdam

Conseiller et seconder le Secrétariat pour la préparation et de la mise en oeuvre de

l'assistance technique en 2016 en mettant l'accent sur les solutions possibles pour

remplacer le fenthion dans la lutte contrele quéléa.

o Passer en revue toutes les solutions disponibles pour remplacer le fenthion dans la lutte contre le quéléa

o Elaborer une stratégie en matière de lutte contre le quéléa contenant une sélection de méthodes de contrôle

o S'acquitter d'autres fonctions, au besoin.

1.2. Historique

Le quéléa à bec rouge (Quelea quelea) ne se trouve qu'en Afrique et plus précisément

dans les zones semi-arides du continent, se nourissant principalement de graminées

indigènes mais lorsque les graminées se font rares les oiseaux attaquent les porte-graines

des cultures. Les principales cultures attaquées sont le millet, le sorgho, le teff, le blé et le

riz. Il existe trois sous-espèces de quéléa à bec rouge : le Q. q. queleaqui se trouve en

Afrique de l'Ouest à partir de l'ouest du Sénégal jusqu'à l'est du Soudan ; le Q. q.

aethiopica s'étend en Afrique de l'Est entre l'Ethiope et le sud de la Tanzanie et le Q. q.

lathamiiqui se limite à l'Afrique australe (voir Cheke 2014 pour un résumé récent de la

biologie du quéléa et les moyens de le contrôler). Les trois sous-espèces sont des

ravageurs migrateurs qui suivent le régime des précipitations. Etant donné que les

conditions métérologiques varient d'année en année, l'emplacement et la gravité des

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invasions du quéléa varient aussi d'une saison à une autre. En général, les oiseaux se

reproduisent 2 à 3 fois par an mais peuvent se reproduire jusqu'à 5 fois par an en Afrique

de l'Est pendant et juste après les saisions de pluie. Le quéléa venant de grandes colonies

reproductives peuvent attaquer les cultures. Les dégâts ont également lieu pendant les

saisons sèches lorsque les oiseaux continuent à voler ensemble et à nicher en très grands

nombres. Les colonies de reproduction et les sites de repos sont ciblés par des opérations

de contrôle qui ont lieu après le coucher du soleil lorsque les oiseaux s'installent pour la

nuit. Les oiseaux se regroupent également dans des “lieux de repos en journée” ou “lieux

de repos secondaires”avant l'arrivée de la nuit (Ward & Zahavi 1973) pouvant alors faire

l'objet de piégeage en masse.

Etant des oiseaux migrateurs, leur contrôle dans certaines zones relève de la

responsabilité d'organisations internationales. Ainsi, l'Organisation de lutte contre le

criquet pélerin en Afrique de l'Est (DLCO-EA) utilise un avion pour traiter les invasions

dans ses pays membres et l'Organisation internationale de l'Afrique centrale et

méridionale contre le criquet nomade (IRLCO-CSA) s'acquitte d'un rôle similaire dans le

zone qui relève de sa responsabilité. Toutefois, certains pays tels que le Botswana, la

République d'Afrique du Sud et les pays affectés d'Afrique de l'Ouest assurent leurs

propres activités de contrôle. Les bombes incendiaires sont utilisées pour détruire les

colonies de reproduction et les sites de repos du quéléa au Botswana, en Afrique du Sud,

au Kenya et ailleurs mais le principal agent de lutte dans toutes les zones est actuellement

le pesticide organophosphoré connu sous le nom de fenthion (Queletox®; 640 UL; acide

thiophosphoriqueou O,O- diméthyle-O-[3-méthyle-4-(méthylthio)

phenylphosphorothiote], connu aussi sous l'appellation Baytex,Lebaycid, Tignvon et

OMS-2) Tout comme les autres composés organophosphorés, le fenthion agit en inhibant

l'acetylcholinestérase qui est essentielle pour un fonctionnement nerveux normal.

Lorsque l'acetylcholinestérase est bloquée l'accumulation de l'acétylcholine cause une

transmission prolongée d'impulsions nerveuses qui provoquent la mort par arrêt

respiratoire. Le fenthion peut donc blesser ou tuer sans distinction avec des effets négatifs

sur les organismes non ciblés (McWilliam & Cheke 2004) y compris les humains. Les

résidus de fenthion sont connus maintenant pour avoir une demi-vie de 45 jours, deux fois

le chiffre avancé auparavant par Meinzingen et al. (1989), et les précipitations après la

pulvérisation du fenthion peuvent provoquer sa libération du sol là où il peut être encore

détecté cinq mois plus tard (Cheke et al. 2013). Par ailleurs, van der Walt (2000) a signalé

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que les résidus de fenthion restaient dans l'air pendant 64 heures et dans le sol pendant 46

jours.

Un cas de décés en rapport avec le fenthion a récemment été enregistré au Tchad ce qui

a mené ce pays à proposer en 2012 l'inscription du fenthion dans l'annexe III de la

Convention de Rotterdam. Si une telle proposition est acceptée, ce pesticide sera soumis

à la procédure de consentement préalable (PIC). Pour plus de détails sur la procédure et

ses implications, cliquer sur le lien suivant:

ht t p: / /ww w .pic.int /P ro c e dur e s/ P I C P roc e dur e / t a b i d/1364 / lan g u a g e /e n - US / D e f a ul t . a sp x .

Suite à ladite proposition en vertu de l'article 6 de la Convention, un projet de

document d'orientation des décisions pour le fenthion (préparations à volume très bas

(ULV) avec une quantité de principe actif supérieure ou égale à 640g) a été préparé et

selon le Comité d'étude des produits chimiques de la Convention de Rotterdam, les

critères pour l'inscription du fenthion dans l'annexe III ont été remplis. Toutefois, la

Conférence des Parties de 2015 n'a pas accepté la proposition. Par conséquent, la 7ème

réunion de la Conférence des Parties a constitué un groupe de travail intersessions sur “le

processus d'inscription des produits chimique à l'annexe III de la Convention de

Rotterdam, y compris l'examen des cas où il a été impossible d'arriver à un consensus,

d’élaborer des moyens susceptibles d’améliorer l’efficacité du processus d'inscription et

d’élaborer des propositions permettant d’améliorer la circulation des informations”

(pour plus de détails, cliquer sur le lien suivant:

h

ttp://www.pic.int/Implementation/ProcessforListingChemicals/IntersessionalWorkingGr

oup/tabid/5253/language/en-US/Default.aspx). Il est demandé au groupe de soumettre un

rapport sur ses travaux à la Conférence des Parties lors de sa huitième réunion qui se

tiendra à Genève en 2017. Il y a donc lieu de disposer d'informations sur les solutions

pour le remplacement du fenthion ou du moins des moyens pour réduire l'ampleur de son

usage et ce dans le cadre des débats de la CdP.

2. ALTERNATIVES A L'UTILISATION DU FENTHION DANS LA LUTTE CONTRE LE QUELEA

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A ce jour, les mesures de lutte contre le quéléa sans recours au fenthion comprennent (a)

les pesticides alternatifs ; (b) les explosifs/bombes incendiaires ; (c) diverses méthodes

de piégeage de masse et en faire des fois des aliments pour la population ; (d) le

contrôle cultural ; (e) les cultures résistantes au quéléa ; (f) la protection des cultures

vulnérables à travers des répulsifs ou des filets ; et (g)la technique d'effarouchement des

oiseaux y compris le recours à des faucons. Ces méthodes seront décrites et discutées

ci-dessous, réparties en moyens de contrôle chimique, mécanique, cultural et

biologique.

2.1. Contrôle chimique

2.1.1. Pesticides alternatifs

L'avicide de remplacement le plus couramment utilisé est le cyanophos (Falcolan 520

UL; OMS226). Toutefois, sa formule chimique C9H10NO3PS (O-(4-cyanophényle) O,O-

diméthylphosphorothioate) est également celle d'un composé organophosphoré. Le

cyanophos n'est pas autorisé aux Etats-Unis d'Amérique parce qu'il est classé en tant que

substance extrêmement dangereuse. Son usage est également interdit dans les pays de

l'Union européenne. Il est, néanmois, utilisé dans la lutte contre le quéléa au Sénégal, en

Mauritanie, au Botswana, en Ethiopie et ailleurs parce que moins toxique (par exemple,

la LD50 par exposition orale aigüe est de 730 mg.kg-1pour le rat et de 3 mg.kg-1pour le

quéléa) que le fenthion (250 mg.kg-1pour le rat et 6-10 mg.kg-1pour le quéléa). Le

cyanophosa été testé en Tanzanie mais n'a pas été recommandé pour un usage courant.

E n Afrique du Sud, par contre, le cyanophos est un avicide enregistré et est utilisé pour

la plupart des opérations de contrôle du quéléa depuis que le fenthion n'est plus

disponible dans le pays (E. vander Walt, pers.comm., Nov. 2016). Le cyanophos

présente l'inconvénient d'un effet létal retardé par rapport au fenthion (Allan1997) et son

utilisation pourrait provoquer davantage d'empoisonnements secondaires aux organismes

non ciblés par le traitement par rapport à l'action du fenthion mais très peu d'études ont

été conduites sur terrain au sujet des effets du cyanophos. Mullié et al. (1999) ont

étudié des organismes non ciblés suite à l'épandage du cyanophos en traitement du

quéléa au Sénégal et ont conclu que le produit semblait être aussi nuisible que le fenthion

mais que les données étaient insuffisantes pour procéder à des comparaisons adéquates .

Cheke etal. (2013) ont trouvé que le cyanophos était toujours présent dans le sol, à des

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concentrations allant de 0.009 à 0.169g.g−1, 41jours après une pulvérisation au

Botswana (la teneur maximale en résidus pour ce composé est inconnue mais les

autorités britanniques de réglementation des pesticides recommandent une teneur

maximale pour les aliments de 0.01 μg.g−1; voir

https://secure.pesticides.gov.uk/MRLs/). Un autre pesticide organophosphoré, le

phoxim, est testé pour venir remplacer le fenthion (Pope & King 1973), et Allan (1997) a

cité d'autres produits chimiques comme solution de remplacement tels que le mevinphos,

substance organophosphorée encore une fois. Le mevinphos est même plus toxique que

le fenthion (la LD50 par exposition orale aigüe est de 3-12 mg.kg-1pour le rat et de 1.43

mg.kg-1pour le quéléa), ce qui en fait une mauvaise solution de remplacement.

2.1.2. Les avicides contenant des narcotiques

L'alphachloralose est un agent narcotique que l'on ajoute aux appâts (grains) ou à l'eau.

Il a été utilisé dans le cadre de tests menés en Afrique du Sud (voir Garanito et al.2000)

et laisse l'oiseau dans un état de grande faiblesse qui permet de le captuer facilement

ou de le tuer mais son effet sur les organismes non ciblés en fait une substance

inadaptée sauf peut-être dans les zones urbaines. D'autres produits chimiques qui

pourraient être utilisés comme avicides mais avec des contraintes similaires incluent le

4-aminopyradine et le sulfate d'aluminium ammonique, le sulfate d'ammonium et le

triméthacarbe (principalement le triméthylphénylede méthylcarbamate). L'utilisation

demesurol, carbamate de méthiocarbe, à la fois avicide, molluscicide et insecticide cité

aussi par Allan (1997), a permis de doubler le rendement du sorgho au Sénégal et de

réduire les pertes de 85 à 30% dans des expériences menées sur des champs de

sorgho et de blé au Soudan. Ce produit est actuellement proscrit par l'UE dans

l'utilisation directe sur les cultures et dans l'enrobage des semences. L'utilisation des

répulsifs a été examinée par Bruggers (1989).

2.2. Contrôle mécanique

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2.2.1. Les explosifs

Les explosifs/bombes incendiaires sont/étaient utilisés pour lutter contre le quéléa à bec

rouge au Botswana (Fig.1), en Afrique du Sud, au Zimbabwe et ailleurs. Cette méthode

est souvent utilisée dans les zones humides ou autour de ces zones dans lesquelles la

pulvérisation de substances organophosphorées est contre-indiquée. La technique

requiert un personnel hautement formé, des équipements spécialisés pour transporter les

explosifs de manière sécurisée et suffisamment de temps pour déployer les bombes

incendiaires à la base de la végétation où les oiseaux sont soit en train de nicher ou de se

reposer. Cela limite son utilisation aux sites de petite taille (<5ha). Cheke et al.(2013)

ont décrit la méthode utilisée au Botswana de la manière suivante : “La technique

implique la détonation de récipients en plastique de 5 L, remplis avec 2,5 L d'un

mélange de combustibles : 1/3 de diesel et 2/3 d'essence sans plomb ont été utilisés en

2009 et 2010 mais en 2005 c'est un mélange 50:50 d'1 L de diesel et 1 L d'essence qui a

été utilisé; l'ajout de diesel permet de maintenir la flamme plus longtemps que lorsque

l'essence est utilisé seul mais provoque également de la fumée. Chaque récipient en

plastique (des récipents de couleur blanche opaque ont été utilisés en 2005–2008, mais

en 2009–2010 ils étaient de couleur verte) est placé en dessous d'un buisson sur lequel

les quéléas sont soit en train de nicher ou devraient se poser. Une charge explosive est

placée sous chaque récipient. En 2005, la charge était composée de 150 g de Trojan

C150, 38 × 120 mm de pentolite et un mélange de TNT et de RDX, et enrobée dans du

plastique jaune [fabriquée par Ensign-Bickford, (Pty) Ltd, Afrique du Sud]. Chaque

unité porte un trou creusé au milieu à travers lequel un cordon de détonation de couleur

rouge (cordon en plastique, 8 g.m−1; Auxim Tech. Ltd, Chine) est introduit. Sur le site

d'allumage, une mèche de sécurité jaune de près de 120 cm de long en poudre à canon à

combustion lente (8–10 mm.s−1) a été placée au tout début du cordeau (longueur totale

de 1050 m pour 233 récipients en plastique, à Kotoloname en2005), ce qui permettait

de laisser passer près de 2,5 min entre l'allumage et la détonation. La mèche a été

reliée à un détonateur électrique contenant un noyau hautement explosif en poudre

blanche pour déclencher le détonateur. Cela a permis de créer une onde de shock qui

s'est déplacée le long du cordon détonateur à 6400 m.s−1, pour faire exploser les

détonateurs un à un. En 2009 et 2010 l'explosif utilisé était le PowergelTM (cliquer sur

le lien suivant pour plus d'informations sur sa toxicologie:

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www.oricaminingservices.com/download/file id 4292/), produit composé de nitrate

d'ammonium, disponible dans le commerce,présentant une vitesse de détonation de

1780 m.s−1 [<6400 m.s−1 pour le TNT (voir ci-dessus), et<8400 m.s−1 pour

le tétranitrate de pentaérythritol (PETN), qui était également utilisé dans les années

avant 2006], mélangé avec de la poudre d'aluminium pour améliorer sa performance.

Ces charges étaient reliées par une mèche cordex, en PETN poudré, à un détonateur

électrique central qui a déclenché la réaction avec 1 g d'explosif à base métallique ou

après avoir été activée par une mèche de sécurité en poudre à canon à combustion lente

(poudre noire). Lorsque l'explosion a lieu, le mélange de carburant est d'abord projeté

vers les arbres formant une brume avant de s'enflammer.” En Afrique du Sud, les

principales détonations sont précédées de quelques millisecondes par une petite

détonation pour effrayer les oiseaux en vol et dans les roselières, les bombes

incendiaires sont surélevées sur des poteaux. Au Kenya, des petites pierres sont des fois

placées dans des paquets sur les engins explosifs. Allan (1997) a aussi décrit la méthode

en faisant particulièrement référence aux roselières et a discuté les inconvénients de la

méthode dont son coût et les dangers qu'elle entraine. Un problème de sécurité se pose

aussi étant donné l'utilisation d'explosifs et la nécessité de mobiliser un personnel

militaire bien formé pour superviser les opérations. Cela pourrait expliquer pourquoi les

explosions ne sont pas utilisées en Tanzanie, par exemple.

La méthode présente évidemment des dangers pour les opérateurs et l'environnement

immédiatement affecté par les explosions, mais si les précautions nécessaires sont prises,

les menaces posées au personnel, aux villageois et au bétail peuvent être minimisées. On

a longtemps pensé que les explosions étaient moins nocives pour l'environnement que

l'utilisation du fenthion (par exemple, voir Meinzingen et al. 1989, Allan 1997) et Jaeger

& Elliott (1989) jugent que la consommation des oiseaux bombardés permet de tirer

profit d'une “source bien appréciée de quéléas non contaminés pour être utilisés à des fins

alimentaires”. Néanmoins, Cheke et al. (2013) ont montré que les explosions sont loin

d'être écologiques. Plusieurs organismes non ciblés risquent d'être détruits ou

estropiés (voir aussi les rapports cités par McWilliam & Cheke 2004), le sol est

contaminé par des concentrations d'hydrocarbures pétroliers totaux  (HPT) et de

phtalates (à partir du plastique) variant respectivement entre 0,05 et 130,81 (moyenne

de18,69) μg.g−1 et entre 0 et 1,62 (moyenne de 0,55) μg.g−1 dans les craters formés par

les explosions alors que ces valeurs sont plus faibles et la moyenne varie entre 0,753 et

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0,027 μg.g−1 10 m plus loin. Les oiseaux morts sont également contaminés et deviennent

donc impropres à la consommation. Une année après l'explosion, une moyenne de 0,865

d'HPT et de 0,609 de phtalates était encore décelable dans le sol. En outre, les restes de

plastique ne se dégradent pas et continuent à polluer les sites des années après

l'explosion, les buissons et autres végétations sont clairement endommagés bien que les

buissons montrent souvent des signes de récupération sauf lorsque les troncs ont été

cassés, et des craters se forment au niveau de chacune des bombes incendiaires, chose

qui porte préjudice au sol. Plus de 1% de la superficie couverte par l'explosion est

endommagée de cette manière.

Figure1. Détonation dans une zone de nidification du quéléa à bec rouge, Botswana, 2009. (Photo. R.A. Cheke).

2.2.2. La destruction des nids et collecte d'oisillons

Bashir (1989) a décrit la manière dont certaines communautés, comme celles de l'ouest

du Soudan, détruisent les nids des quéléas en les délogeant des arbres avec des crochets

montés sur de longues perches ou en coupant les arbres qui abritent les nids ou en y

mettant le feu et en utilisant même des lance-flammes. La destruction des nids n'est utile

que si faite après la pondaison sinon les oiseaux procèdent tout simplement à la

réparation des nids ou s'installent ailleurs pour couver leurs oeufs, et avant que les

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oisillons ne deviennent en mesure de voler. Parmi les diverses méthodes adoptées pour

combattre les oiseaux dans les roselières là où le contrôle chimique est interdit, Garanito

etal. (2000) ont conclu que la destruction mécanique des habitats de reproduction et de

nidification de manière manuelle ou en utilisant des tracteurs qui trainent un équipement

de balayage constituait la technique la plus rentable. La collecte des oisillons dans les

nids pour leur consommation ultérieure est aussi une pratique répandue. La fig.2 illustre

le produit d'une séance de collecte en Tanzanie. Pelham (1998) a mentionné qu'au

Zimbabwe, une seule personne pouvait collecter jusqu'à 78 kg d'oisillons par heure.

Figure2. Oisillons collectés dans une colonie près de Dodoma, Tanzanie (Photo: R.A. Cheke).

2.2.3. Le piègeage

Il est connu que dans certaines parties du continent africain, les gens mangent le quéléa

parce que l'oiseau constitue une excellente source de protéines (Jaeger & Elliott 1989), et

des fois, les colonies de quéléa ne sont pas signalées aux autorités de lutte antiparasitaire

lorsque les villageois comptent les attraper pour les manger. Diverses méthodes de

piégeage des oiseaux sont décrits ci-dessous. La consommation du quéléa varie d'une

région à une autre et selon les préférences de différents groupes ethniques mais

généralement cette pratique alimentaire est répandue dans certaines parties du Botswana,

Cameroun, Tchad, Ethiopie, Kenya, Nigéria, Sénégal, Tanzanie, Zambie et Zimbabwe.

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2.2.3.1. Les pièges tchadiens

Au Tchad, les paysans ont adapté les filets de pêche pour capturer les quéléas. Un sur trois

filets utilisés est de type triangulaire, suspendu sur de longues perches guidées à la main. Le

filet est laissé ouvert en face des zones de nidification puis fermé pour y capturer les

oiseaux effrayés. De cette manière, pendant les nuits sans lune près de 1 200 000 oiseaux

ont été capturés sur 9 semaines (Mullié 2000). Jusqu'à 20 000 ont pu être traités en un jour

par une équipe composée de 6 personnes pour les vendre plus tard sur les marchés sous

forme de produits plumés, frits et séchés. Le piégeage n'a pas eu un effet significatif sur les

populations de quéléas mais les recettes de la vente des oiseaux traités ont permis de

compenser les pertes de récoltes accusées par les villageois.

2.2.3.2. Les pièges de type panier de Kondoa

Dans le district de Kondoa, près de Dodomaen Tanzanie, les paysans attrapent les

quéléas en utilisant des paniers tressés en Cynodonnlemfuensis (Fig.3, Cheke 2011). La

technique n'est utilisée que pendant les saisons sèches pour placer les pièges, avec leur

ouverture en entonnoir dirigée vers le haut, près des cours d'eau là où les oiseaux

viennent boire lorsqu’ils se regroupent dans les “lieux de repos en journée” ou “lieux de

repos secondaires” (Fig. 4), ou dans les champs (Fig. 5). Chaque panier est appâté avec des

grains et des têtes de millet et, des fois, des leurres sous forme de quéléa pour attirer les

autres oiseaux dans les pièges. 800 oiseaux ou plus peuvent être attrapés par piège et par

jour. Les oiseaux sont ensuite collectés à travers le trou sur le côté opposé du panier après

avoir retiré le couvercle (Fig. 6). Les oiseaux sont tués, éplumés, vidés puis préparés dans

des plats variés (Fig. 7, Mtobesya2012). Les captures sont concluantes et les oiseaux en

surplus sont même vendus sur les bords des routes et ailleurs générant des bénéfices qui

aident les paysans à acheter des marchandises et à payer les frais de scolarité (Mtobesya

2012, Manyama et al. 2014).

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Figure3. Piège de type panier de Kondoaavec une ouverture en entonnoir par dessus. (Photo: R.A. Cheke).

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Figure 4. Paysan en train de placer un piège de type panier de Kondoa près d'un plan d'eau (Photo: R.A. Cheke).

Figure 5. Piège de type panier de Kondoa déposé dans un champ près de Dodoma en Tanzanie. (Photo: R.A. Cheke).

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Figure 6. Piège de type panier de Kondoa mis à l'envers par rapoort à la figure 3. La photo montre le trou fermé avec un couvercle. (Photo : R.A. Cheke).

Figure7. Quéléas adultes attrapés à Kondoadans des pièges de type panier et préparés pour être consommés (Photo : R.A. Cheke).

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Figure 8. Une version à un seul trou de la copie métallique du piège de Kondoa (Photo : R.A. Cheke).

2.2.3.3. Les pièges de type panier de Kondoa, fabriqués en treillis métallique

Etant donné le grand succès qu'a connu le piège de type panier de Kondoa dans la

capture du quéléa, des expériences ont été menées sur d'autres versions en treillis

métallique (Fig.8, Mtobesya 2012). Les pièges ont été déployés de la même manière que

pour le modèle traditionnel et ont révélé une capacité de capture supérieure. Les pièges

en treillis avec trois trous ont attrapé plus d'oiseaux que les pièges à 1 ou 2 trous et toutes

les versions en treillis ont capturé un plus grand nombre d'oiseaux que les paniers

traditionnels, avec un pic de prises par tous les pièges variant entre 0800 et 1000 heures

et entre 1500 et 1700 heures (Mtobesya 2012).

2.2.3.4. Les pièges en entonnoir

Mitchell (1963) a décrit l'utilisation, aux Etats-Unis d'Amérique de très grands pièges en

entonnoir pour attraper les oiseaux ravageurs tels que les Carouges à épaulettes

(Agelaius phoeniceus), les Quiscales bronzés (Quiscalus quiscala), les étourneaux

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(Sturnus vulgaris) et les Vachers à tête brune (Cowbirds Molothrusater) en les attirant

vers les pièges par des lumières très fortes (cinq projecteurs de 1000W). 101opérations

ont permis d'attraper 672000 oiseaux et les trois meilleures prises comptaient entre 80

000et 120 000 oiseaux par nuit. De même, ces méthodes ont été adoptées pour capturer

les étourneaux (Starlings Sturnusvulgaris) en Tunisie dans des peuplements de feuillus

tels que l'Eucalyptus, avec des captures comptant jusqu'à 15 000 oiseaux par nuit (Elliott

et al. 2014). Des expériences ont été menées en Tanzanie utilisant de grands pièges à

entonnoir avec une forte lumière pour attirer les oiseaux mais n'ont pas connu un franc

succès (Figs 9 &10, Elliott et al. 2014).

2.2.3.5. Diverses méthodes de piègeage indigène

Allan (1997) a illustré une variété de pièges en panier et les moyens d'attraper des

termites pour les appâter. D'autres méthodes incluent les pièges sous forme de bâton et

de boîte pour lesquels un cordon est tiré afin de fermer la boîte sur les oiseaux qui

s'approchent par dessus la boite, attirés par l'appât, du gluau est attaché à des branches

avant de lancer les bâtons au milieu d'une nuée de quéléas.

2.2.3.6. Les filets japonais

Le filet japonais est un moyen efficace pour attraper les oiseaux en vol mais risque

d'attraper en même temps les oiseaux non ciblés qui peuvent être tués ou blessés s'ils ne

sont pas libérés rapidement du filet par un personnel formé. Des opérations pilotes de

capture au filet japonais conduites en Tanzanie ont permis d'attraper près de 4000

oiseaux en 5 jours utilisant en moyenne 18 filets (12m de long x3m d'hauteur) par jour.

Bien que ce chiffre soit négligeable par rapport au nombre total des nuisibles, les

villageois jugent que les attaques contre leurs cultures ont baissé durant les opérations de

prise (Elliott et al. 2014). Si la méthode est utilisée à plusieurs reprises aux alentours des

colonies lorsque les oeufs n'ont pas encore éclos, les oiseaux risquent d'abandonner la colonie.

Les filets japonais peuvent aussi être utilisés pour attraper les oiseaux lorsqu'ils se

perchent pour dormir et se reposer (Fig.11) et sont déployés en Tanzanie à chaque fois

que cela s'avère possible.

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Figure9. Des quéléas qui se perchent près d'un filet japonais, Tanzanie. (Photo: R.A. Cheke).

Figure10. Un filet dressé en face d'une colonie de quéléas près de Dodoma enTanzanie. La source de lumière est l'objet en noir à gauche du panneau Perspex. (Photo: R.A. Cheke).

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Figure11. Des quéléas piégés dans un filet japonais, Tanzanie. (Photo: R.A. Cheke).

2.2.3.7. Le piègeage dans les sites de repos

Mtobesya (2012) a modifié le concept de piégeage dans les sites de repos (voir la section

2.3.6 ci-dessous) en élaborant un piège qui se compose d'un filet pouvant être dressé sur

un cadre rigide érigé par dessus un piège en Typha. Dès que les oiseaux se juchent pour

se reposer, le filet est tiré sur le site de repos piégeant ainsi les oiseaux qui peuvent

ensuite être poussés vers un entonnoir, monté sur un côté du filet, pour les captuer. Près

de 10 000 quéléas ont été captués par nuit lors des essais conduits en Tanzanie mais

des espèces non ciblées ont également été capturées quoique la majorité des

oiseaux étaient des tisserins, une espèce qui, des fois, endommage également les

cultures (Mtobesya 2012).

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2.3. Contrôle cultural

2.3.1. La manipulation des périodes de plantation et de récolte

Elliott (1979) et Bullard & Gebrekidan (1989) ont attiré l'attention vers la possibilité de

limiter les dégâts causés aux cultures par le quéléa en changeant les périodes de

plantation et de récolte de façon à faire les récoltes lorsque les quéléas ne sont pas

présents ou le sont en nombre limité. Cette méthode est envisageable lorsque des

installations d'irrigation sont disponibles. Ainsi, dans la vallée basse de la rivière Awash

en Ethiopie, si les cultures irriguées de sorgho sont plantées en septembre, il devient

possible d'en faire la récolte en décembre lorsque le quéléa est absent (Bullard &

Gebrekidan 1989). De même, la récolte des cultures irriguées de riz peut être

programmée entre mi-mai et mi-juin dans des parties du Tchad et du Cameroun, période

à laquelle les quéléas sont absents dans ces zones (Elliott 1979). La manipulation des

périodes de récolte peut aussi être réalisée à travers le recours à des variétés de cultures

à maturation précoce. Même si ces variétés n'échappent pas complètement aux attaques,

leurs périodes de vulnérabilité seront plus courtes que celles des cultures

conventionnelles (Bullard & Gebrekidan 1989).

2.3.2. Le désherbage

Il importe que les fermiers entretiennent leurs champs et les désherbent aussi souvent que

possible parce que les quéléas sont attirés par les graines des mauvaises herbes et risquent ainsi

d'attaquer des cultures qu'ils auraient autrement ignoré (Luder1985, Rodenburg et al. 2014).

2.3.3. Les cultures alternatives

Une culture de substitution est une culture, comme le maïs par exemple, que le quéléa

n'attaque pas, qui est plantée au lieu d'une culture vulnérable telle que le millet ou le

sorgho. Une telle mesure n'est concluante que dans le cas où il y a des précipitations

adéquates ou qu'il est possible d'irriguer. D'autres cultures qui ne sont pas attaquées par

le quéléa telles que l'arachide pourraient aussi servir de cultures de remplacement.

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2.3.4. Les cultures résistantes au quéléa

Bullard & Gebrekidan (1989) ont décrit comment les phytogénéticiens étaient en

mesure de produire des cultivars présentant des caractéristiques morphologiques ou

chimiques désagréables ou indigestes pour le quéléa, et Tarimo (2000) a signalé que la

résistance aux oiseaux est induite dans le sorgho à travers un glucoside cyanogène

appelé dhurrine. Toutefois, la majorité des agriculteurs dans une même zone doivent

planter les mêmes variétés résistantes sinon les oiseaux ne feront que se déplacer pour

chercher à trouver, à côté, des cultures plus appétissantes. Par ailleurs, les variétés

résistantes présentant des concentrations élevées de tannins sont moins agréables au

goût humain que les variétés conventionnelles.

2.3.5. La protection des cultures avec des filets

Allan (1997) a décrit plusieurs méthodes selon lesquelles des filets sont utilisés pour

protéger les cultures empêchant ainsi les oiseaux de les attaquer et Elliott & Bright

(2007) ont recommandé de couvrir les champs de riz de filets afin de limiter les dégâts

causés par le quéléa au Nigéria. Cette méthode a été testée et s'est avérée avantageuse

avec des dégâts variant entre 0 et 4% lors de l'utilisation des filets par rapport à 2,7 à

18,8% en recourant à l'effarouchement des oiseaux. Les récoltes ont varié entre 565 et

1,448kg.ha-1 avec les filets alors qu'elles ont varié entre 296 et1,250 kg.ha-1 lorsque

la méthode de l'effarouchement a été utilisée (Ajayi et al. 2007).

Allan (1997) a montré comment des fils de coton noir et des bandes métalliques

pouvaient être déployés par dessus les cultures pour dissuader les quéléas. De telles

méthodes peuvent convenir aux agriculteurs commerciaux ou aux cultures de petite

taille mais les frais et la main-d'oeuvre nécessaires pour ériger et maintenir les

systèmes les rend moins attrayants pour les agriculteurs de subsistance en général. En

outre, les quéléas deviennent de plus en plus habitués à ces méthodes et au bout de

quelques jours ils peuvent les éviter.

2.3.6. Le piégeage au perchoir

Il est connu que les quéléas se perchent souvent dans les peuplements de la canne à

sucre (Saccharum officinarum) et du napier (Pennisetum purpurum), ces cultures ont

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souvent été volontairement semées pour agir en tant que "perchoirs pièges" (Jarvis &

La Grange1989, Allan1997). Une fois installés sur leurs perchoirs, les oiseaux

devienent une cible facile qui pourrait être facilement contrôlée en utilisant un avicide.

Idéalement, les perchoirs devraient avoir voies d'accès de chaque côté. Ils devraient

également être cultivés à une centaine de mètres d'un plan d'eau où les oiseaux peuvent

boire avant de se percher et loin d'autres bosquets ou végétation similaire vers lesquels

les oiseaux pourraient se déplacer.

2.3.7. L'effarouchement

2.3.7.1. Effarouchement par l'homme

Les méthodes d'effarouchement des oiseaux ont été passées en revue par Bashir (1989).

Elles incluent les techniques visuelles telles que les épouventails, le brandissement de

drapeaux et le bruitage à travers des systèmes élaborés de boites et de hochets actionnés

en tirant sur un cordon de raccord ou en claquant des fouets (Fig.12). Par ailleurs, les

détonations de canons peuvent être dirigées vers les oiseaux ou des tirs de lance-pierres.

Toutes ces méthodes sont laborieuses et sont souvent mises en oeuvre par les enfants qui

sont ainsi empêchés d'aller à l'école. De telles méthodes peuvent être efficaces

localement mais les oiseaux effarouchés se déplacent vers d'autres champs dans

lesquelles il n'y a pas d'activités d'effarouchement. Dans l'état d'Ogun au Nigéria, les

coûts d'effarouchement peuvent représenter jusqu'à 50% des coûts de production (Elliott

& Bright 2007).

2.3.7.2. Effarouchement par les faucons

Des expériences ont été conduites au Botswana en utilisant le faucon lanier (Falco

biarmicus) pour effrayer le quéléa et l'éloigner des cultures de sorgho dans la zone de

Pandamatenga (H. Modiakgotla, pers. comm., Gaemengwe2014). Les agriculteurs de la

région jugent que la méthode a donné de bons résultats et ont soutenu son utilisation

puisque leurs récoltes étaient bonnes avec moins de dégâts causés par les oiseaux (H.

Modiakgotla, pers. comm., Oct 2016). Les dégâts avaient été estimés à 12.1% des têtes

de sorgho dans 13champs dans lesquels les faucons n'avaient pas été déployés, mais

n'avaient pas dépassé les 6.3% dans 6 champs ayant été survolés par des faucons (H.

25

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Modiakgotla , pers.comm.).Toutefois, les faucons n'ont été testés que dans des

exploitations agricoles commerciales dans la zone de Pandamatenga et non pour protéger

les cultures des agriculteurs de subsistances.

Figure12. Un villageois en train de claquer un fouet sur le bord de son champ de millet pour effrayer les quéléas, Tanzanie. (Photo : R.A. Cheke).

2.3.7.3. Les dispositifs commerciaux pour effrayer les oiseaux

En Europe et ailleurs, des machines produisant des détonations à intervalles réguliers sont

disponibles dans le commerce (Par exemple, le canon anti-oiseau Bangalore,voir

ht t p: / /ww w .nomor e birds. c o.uk/ba n g a lor e % 2Dbi r d % 2Ds c a r e r % 7E23 0 ) il est également

possible d'acheter des variétés produisant des signaux d'alarme ou le son de prédateurs

spécifiques aux différentes espèces pour effrayer les nuisibles (par exemple, voir le lien

suivant:ht t p: / /ww w .birdstop.co.uk/bi o -ac o ust i c _bird_s ca rers. a s p ). Cette approche a été

testée contre les quéléas en utilisant le BirdX-Pellers (ht t p: / / w w w.bi r d - x . c om / ) de

Garanitoetal.(2000) et des essais avec des dispositifs similaires ont été conduits dans la

région de Pandamatenga au Botswana (H.Modiakgotla, pers.comm.). De tels

dispositifs sont, néanmoins, chers et les oiseaux sont susceptibles de s'y habituer et

de s'habituer également à d'autres bruits utilisés pour les effaroucher tels que les

battements de tambour et les klaxons des tracteurs . Une autre alternative

consisterait à développer un drone qui pourrait survoler par dessus les nuées de

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quéléas et les effrayer avec des bruits appropriés ou des leurres de prédateurs . Deux

de ces dispositifs ont depuis peu été développés pour d'autres oiseaux ravageurs

(BirdX 2016).

2.4. Contrôle biologique

Barre (1974) a passé en revue la parasitologie du Q. quelea en vue de chercher des

agents potentiels de contrôle biologique mais n'a pas réussi à identifier un quelconque

pathogène en mesure de causer une épizootie qui pourrait limiter les populations de

quéléa. Barre a recommandé de faire un rescencement à l'échelle mondiale des virus

aviaires se manifestant en dehors du continent africain et de procéder à des vérifications

expérimentales pour voir si certains d'entre eux sont hautement pathogènes pour le quéléa.

Le Q. quelea est porteur de divers parasites sanguins (voir Durrant et al.2007pour les

relevés de certains identifiés dans le Q.q. lathamii), mais aucun ne semble

provoquer de morbidité. Toutefois, certains taxons peuvent être spécifiques à

des espèces données et dans ce cas il devient probable que les manipulations génétiques

vont permettre dans l'avenir d'introduire des formes létales d'hématozoaire.

Les quéléas sont attaqués par une variété de prédateurs (Thiollay1989) mais avec un

effet négligeable sur les populations énormes de ce ravageur, sauf occasionnellement

lorsque des volées de cigognes et d'oiseaux de proie localisent des colonies de

reproduction.

Les quéléas et leurs colonies dégagent une odeur forte et distincte assez différente de

l'odeur de tous les autres oiseaux et étant donné que plusieurs autres espèces possédant

des capacités olfactives aigües dégagent aussi des odeurs fortes, cela suggère que des

marques olfactives servent une fonction de communicationchez lequéléa.les fonctions

possibles incluent un mécanisme d'identification d'un groupe spécifique et/ou un

mécanisme de localisation de colonie ou de site de repos soit pour les nouveaux arrivants

dans la colonie ou les site de repos et pour les oiseaux qui reviennent vers leurs nids ou

leurs perchoirs après avoir été à la recherche de leur nourriture. Dans une tentative

visant à identifier des odeurs biologiquement actives qui se révèleraient prometteuses

pour être utilisées en tant qu'appât pour les pièges ou en tant que répulsifs, des

échantillons d'oiseaux de la race Q. q. quelea ont été analysés mais sans identifier un

quelconque composé d'intérêt (R. A. Cheke, D.R. Hall & D. Farman, données non

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publiées). Des échantillons d'autres sous-espèces (Q. q. lathamii et Q. q. intermedia) ont

aussi été analysés sans identifier encore une fois des composés prometteurs. Il est à

signaler qu'aucun de ces échantillons n'étaient prélevés sur des oiseaux en reproduction

active ce qui devrait faire l'objet d'autres recherches dans le futur.

3. COMPARAISON DES METHODES DE LUTTE CONTRE LE QUELEA A BEC ROUGE AVEC LE CONTROLE PREVENTIF DU CRIQUET PELERIN

Le contrôle létal du quéléa n'est conseillé que dans le cas où les oiseaux posent une

menace directe à une culture (Ward 1972, 1973, 1979). La simple présence de l'oiseau ne

peut pas justifier le contrôle létal parce qu'il est souvent inoffensif surtout quand sa

nourriture préférée est disponible de manière abondante. Les stratégies pour faire face

aux oiseaux sont donc tout à fait différentes de l'approche de "contrôle préventif" (FAO

2001, van Huis et al.2007, Magoretal. 2008) appliquée aux autres ravageurs

migrateurs tels que le criquet pèlerin (Schistocercagregaria), et la politique de

“contrôle stratégique” pour la lutte contre la chenille légionnaire d'Afrique (Spodoptera

exempta) (Rose et al.2000, Cheke &Tucker 1997). Pour les criquets et les chenilles, les

stratégies de contrôle nécessitent une “surveillance en dehors des cultures” et un contrôle

létal dès que les populations de ravageurs augmentent. De cette manière, si tout se passe

comme prévu, la population des ravageurs est empêchée d'atteindre des nombres

suffisamment élevés qui lui permettent de provoquer des dégâts aux cultures. En outre,

les criquets et les chenilles sont remarquables dans la mesure où ils changent de “phase”

passant de l'isolement à un état grégaire, changement associé à la croissance accélérée

de la population qui n'a pas lieu dans le cas des oiseaux. L'un des objectifs de

l'approche stratégique en matière de contrôle du criquet et de la chenille consiste à

s'assurer que les ravageurs ne réussissent pas à changer de phase pour devenir grégaires

et fourmiller.

Elliott (2000) a indiqué que l'approche de la FAO en matière de contrôle du quéléa

consistait en l'adoption, autant que possible, d'approches de lutte intégrée et n'utilisait le

contrôle létal qu'en dernier recours. Les approches de lutte intégrée à essayer couvrent

plusieurs des options citées ci-dessus telles que “la modification des cultures, les

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périodes de plantation, le désherbage, les cultures de substitution, l'effarouchement des

oiseaux, la couverture par des filets ...”

4. RECOMMANDATIONS POUR LA LUTTE CONTRE LE QUELEA PERMETTANT DE LIMITER L'UTILISATION DU FENTHION

4.1. Prévision et planification du contrôle

Les colonies de reproduction du quéléa sont souvent localisées à temps pour pouvoir les

contrôler avant que les oisillons, jeunes oiseaux à l'origine d'une grande partie des dégâts

causés aux cultures, ne quittent les nids. De même si les oiseaux qui attaquent les

cultures sont en mesure de se reproduire, les populations susceptibles d'attaquer les

cultures vont augmenter. Néanmoins, si l'efficacité des opérations de contrôle venait à

être améliorée, les quantités de fenthion utilisées pourraient être réduites. Une façon pour

améliorer l'efficacité des stratégies de contrôle consiste à détecter la présence de zones

appropriées à la reproduction du quéléa par image satellite (Wallin et al.1992) ou à

pronostiquer où les oiseaux seraient susceptibles de se reproduire. Etant donné que les

modèles de migration et les opportunités de reproduction des oiseaux sont déterminés par

les régimes de précipitations (Ward1971), il est possible d'élaborer un système de

prévisions permettant d'anticiper le lieu de reproduction des oiseaux et concentrer ainsi

les activités de recherche des colonies sur les zones que les oiseaux seraient susceptibles

de choisir (Cheke et al.2007).Un projet basé sur le modèle décrit par Cheke et al. (2007)

utilisant des données satellitaires sur les régimes pluvieux et la connaissance du seuil des

quantités de pluies nécessaires pour (a) initier les flux migratoires au début des saisons

(“les migrations causées par les pluies précoces”) et (b) pour permettre aux oiseaux de se

reproduire, a été mis en ligne entre 2001 et 2009 mais n'a plus été alimenté depuis que

les fonds qui lui étaient alloués se sont arrêtés. Ce système était réservé uniquement à

l'Afrique australe et concernait les populations de Q. q. lathamii, mais il est possible de

développer un système similaire pour un ensemble de prévisions pan-africaines et

d'ailleurs un prototype a été établi pour l'Afrique de l'Est (J. Venn & R.A. Cheke, non

publié, Mtobesya 2012). Malheureusement aucun système de prévision des zones de

repos du quéléa pendant les saisons sèches n'a été développé en dehors d'une

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recommandation appelant à arpenter les sites jusque là connus pour accueillir

traditionnellment ce ravageur.

4.2. Dosage du fenthion

Il existe une variation remarquable dans les doses utilisées par les différentes

organisations de contrôle. Par exemple, lors d'un atelier organisé au Kenya en mai

2005, il a été indiqué que le Soudan arrivait à contrôler les oiseaux à un dosage égal à

1l.ha-1 (et des fois seulement 0.5l.ha-1), le DLCO-EA a souvent utilisé à un dosage

égal à 2-4 l.ha-1 mais l'Afrique du Sud a déclaré le recours à des dosages variant entre

7l.ha-1 et 14l.ha-1. Il est évident que la quantité de fenthion est plus petite lorsque le

dosage est réduit, avec un dosage recommandé égal à 2-4 l. ha-1. Les quantités

utilisées par la Tanzanie sur la période 2012-2016 étaient essentiellement dans cet

ordre de grandeur avec une baisse générale pendant les dernières années (Tableau1) et

une différence significative pour les perchoirs et sites de repos des oiseaux (ANOVA,

p<0.0001) suivant une tendance encourageante de réduction graduelle des dosages.

Curieusement, les doses pulvérisées sur les colonies (échantillon moyen 2.66) étaient

systématiquement et sensiblement inférieures à celles déposées sur les perchoirs

(échantillon moyen 3.51;Welch two sample t test, t = 8.82, d.f. = 171, p < 0.0001),

alors si ce résultat est également vrai ailleurs, d'autres équipes de contrôle pourraient

probablement limiter les dégâts environnementaux potentiels en réduisant les doses

pulvérisées sur les perchoirs et en les ramenant aux niveaux utilisés pour les colonies

sans pour autant affecter les taux de destruction.

Tableau 1. Doses de fenthion (litres.ha-1) pulvérisées dans les sites de repos et les colonies de quéléa en Tanzanie pour les saisons 2012-2016, à p a r t i r d e l ' a n a l y s e d e s d o n n é e s signalées par Mutahiwa (2016). n= taille de l'échantillon; ET =écart type.

Année 2012 2013 2014 2015 2016Sites de reposMoyenne litres.ha-1

n, gamme de l'ET

4.7921, 3.951.25 - 15

4.0312, 2.501.5 -10

4.2010, 2.851.67 -10

2.7230, 0.56

2.22 – 4.76

2.9831, 1.920.55 – 10

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ColoniesMoyenne litres.ha-1

n, gamme de l'ET

1.6311, 0.76

0.67 -3.33

3.0210, 2.92

1.43 – 11.11

3.0833, 1.820.73 -10

2.51, --

2.4731, 1.920.62 -10

4.3. Méthodes d'application du fenthion

Les études sur les effets environnementaux de l'application du fenthion ont révélé que

dans certains cas les produits étaient mal pulvérisés en terme de vitesse et d'orientation

des épandeurs terrestres par rapport à la direction du vent, manquant d'arrêter la

pulvérisation lorsque les véhicules prennent un tournant en cas d'utilisation de

véhicules, ou à cause d'un mauvais positionnement des buses ou la maintenance des

équipements ou encore en ratant les cibles en cas d'épandage aérien (Cheke et

al.2013). Il est donc recommandé d'assurer une formation régulière au profit des

applicateurs, de les superviser et superviser l'usage correct des équipements afin de

minimiser les risques de contamination excessive de l'environnement et des risques au

personnel. En outre, utiliser l'équipement le plus approprié permet de réduire les

quantités requises de fenthion. En Tanzanie, par exemple, l'utilisation d'épandeurs

terrestres avec des pulvérisateurs Micronair AU8000 ont nécessité 10% du volume

utilisé pour la pulvérisation par avion (B. Mtobesya, pers. comm., Octobre 2016). Il est

également conseillé de former les agriculteurs sur la biologie du Quelea et sur les

principes de l’IPM à travers les écoles champs paysans. Les opérateurs chargés de la

pulvérisation doivent aussi savoir qu'en cas de contamination accidentelle il faut laver

immédiatement la surface touchée avec de l'eau et du savon et interrompre les

opérations jusqu'à correction de la cause de la contamination.

L'utilisation des drones pour assurer les opérations de pulvérisation permettrait un

ciblage exacte des surfaces à traiter mais les limites de leurs charges ont jusque là exlu

le recours à ces engins. Les développements récents réalisés dans ce secteur ont permis

de développer les charges jusqu'à 80 litres (E.van der Walt, pers.comm., Nov. 2016)

rendant cette technique viable dans l'avenir.

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5. RECOMMANDATIONS POUR LA LUTTE CONTRE LE QUELEA SANS UTILISER LE FENTHION : UNE STRATEGIE POUR LUTTER CONTRE LES OISEAUX EN UTILISANT UNE SELECTION DE METHODES DE CONTROLE

La mesure de lutte appropriée à adopter à l'encontre du quéléa dépendra des

circonstances. La plupart des mesures de lutte intégrée décrites ci-dessus donneront

rarement des résultats concluants si utilisées isolément sauf lorsque les infestations sont

de petite taille par rapport aux invasions massives de millions d'oiseaux ou aux

gigantesques colonies reproductives. En mars 1998, une colonie à Malilangwe au

Zimbabwe a atteint 20 km de long et 1 km de large , avec des densités arrivant

jusqu'à 30 000 nids par hectare (Dallimer 2000). Toutefois, en combinant la planification

judicieuse du choix des cultures et les périodes de plantation et de récolte avant les

arrivées attendues des quéléas avec des méthodes de contrôle inoffensives à

l'environnement, le contrôle cultural et la stratégie de lutte intégrée pourront dans

certains cas réussir. Cependant, face aux invasions massives d'énormes nuées de quéléas,

les agriculteurs et les responsables dans leurs pays chargés de la lutte contre les

nuisibles n'auront pas d'autre choix que d'autoriser le contrôle létal avec des pesticides

(cyanophos ou d’autres alternatives au fenthion) ou des explosifs. La figure13 donne des

directives sur les moyens de limiter l'utilisation des substances chimiques et leurs effets

indésirables ainsi que des suggestions sur les circonstances dans lesquelles les méthodes

alternatives seraient appropriées pour l'agriculture vivrière plutôt que des opérations

commerciales.

Les caractéristiques de diverses alternatives au fenthion sont résumées dans le tableau 2.

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Tableau 2. Informations sommaires sur les alternatives à l'usage du fenthion pour la lutte contre le quéléa.

Méthode Application Modeofaction Advantages Inconvénient Problèmes socio-économiquesMéthodes chimiquesCyanophos Spray Avicide

organophosphoré létal Moins toxique que le fenthion.

Risque élevé d'impacts environnementaux. L'action destructrice prend plus de temps par rapport à l'effet du fenthion et pourrait ainsi provoquer plus d'empoisonnement secondaire que le fenhion.

Coûte plus que le fenthion. (le coût du fenthion est de près de US$10/litre [www.yufull.com]). Requiert un personnel formé et un équipement coûteux. Appliqué, par exemple, par un personnel gouvernemental ou des agences internationales de contrôle.

Alphachloralose Substance narcotique ajoutée aux appâts (grains) ou à l'eau

Immobilise les oiseaux Peu polluant. Risque pour les oiseaux non ciblés.Nécessite le ramassage des oiseaux pour les tuer.

Fait appel à une main-d'oeuvre abondante.

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Mesurol Pulvérisé sur les têtes de semence ou appliqué en tant qu'enrobage de semence.

Pesticide à base de carbamate. Substance active : méthiocarbe. Répulsif. Eloigne les oiseaux des cultures.

Présente un risque pour les oiseaux non ciblés et pour les mammifères. Hautement toxique pour la faune.Non recommandé actuellement pour l'utilisation sur les cultures mais uniquement pour l'enrobage. Interdit dans les pays de l'UE

Produit cher. Environ US$300/litre.Fait appel à une main-d'oeuvre abondante.

Méthode Application Moded'action Avantages Inconvénients Problèmes socio-économiques issuesMéthodes mécaniques

Explosifs Bombes incendiaires à base de Diesel/pétrole mises à feu en dessous des oiseaux.

Létal Aucun produit organophosphoré n'est impliqué, ni avion utilisé.

Présente un risque pour les oiseaux non ciblés et pour les mammifères. Les résidus du produit pétrolier polluent le sol. Dégâts au niveau de la végétation. Risques sécuritaires et risque de feu. Applicable uniquement sur les petites surfaces (<5ha)

Coûte cher. Requiert un personnel formé et un équipement coûteux. Appliqué, par exemple, par un personnel gouvernemental

Destruction des nids et collecte des oisillons

Intervention humaine avec des perches ou des lance-flammes

Létal Pas de pollution. Fournit une source de protéines.

Fait appel à une main-d'oeuvre abondante. Souvent réalisable uniquement à petite échelle, mais voir Pelham (1998).

Possibilité de profits si le surplus d'oiseaux est vendu pour l'alimentation humaine ou du bétail

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Piégeage avec des pièges en panier, pièges tchadiens ou autres méthodes

Intervention humaine avec différents types de pièges.

Létal Pas de pollution. Fournit une source de protéines.

Fait appel à une main-d'oeuvre abondante. Souvent réalisable uniquement à petite échelle.

Possibilité de profits si le surplus d'oiseaux est vendu pour l'alimentation humaine ou du bétail. Par exemple, valeur annuelle entre US$50,000 et 100,000 au Tchad.

Piégeage avec des filets japonais

Intervention humaine avec divers types de pièges.

Létal Pas de pollution. Fournit une source de protéines.

Fait appel à une main-d'oeuvre abondante. Souvent réalisable uniquement à petite échelle.requiert une supervision pour éviter les moratlités non ciblées.

Possibilité de profits si le surplus d'oiseaux est vendu pour l'alimentation humaine ou du bétail. Les filets locaux ne coûtent que US$5/unité.

Pièges au perchoir Plantation de cultures fourragères pour attirer les oiseaux vers les sites de repos et les pulvériser ite spraying.

Létal Hauts risques d'impacts environnementaux.

Perte de superficie sur laquelle des cultures pourraient être plantées.

Méthode Application Moded'action Avantages Inconvénients Problèmes socio-économiques issues

Méthodes culturales

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Manipulation des période de plantation et de récolte

Plantation de variétés de culture à maturation précoce ou récolte précoce pour minimiser les risques d'attaques par le quéléa en période de récolte. Plantation de cultures non susceptibles d'être attaquées.

Eviter les attaques des cultures par le quéléa.

Pas de pollution. Pas toujours réalisable.Requiert une connaissance des mouvements éventuels du quéléa vers/en dehors des zones cultivées.Les cultures alternatives risquent de ne pas réussir dans certaines zones et notamment les zones semi-arides.

Besoin de conseils agronomiques.

Couverture des cultures avec des filets

Couvrir les cultures avec des filets

Protection Pas de pollution. Réalisable uniquement sur les petites superficies. Risque de diriger les oiseaux vers les cultures non protégées.

Dépenses pour l'achat des filets et des poteaux ou des portiques pour y accorcher les filets

Effarouchement par l'homme

Les agriculteurs et leurs enfants effrayent les oiseaux.

Les oiseaux sont éloignés des cultures en en créant une agitation et des bruits .

Pas de pollution. Fait appel à une main-d'oeuvre abondante. Réalisable uniquement sur les petites superficies. Risque de diriger les oiseaux vers les cultures non protégées.

Empêche les enfants d'aller à l'école. Fait appel à une main-d'oeuvre abondante.

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Effarouchement par les faucons

Lâcher les faucons près des volées de quéléa.

Les oiseaux sont éloignés des cultures.

Pas de pollution. Requiert des faucons entrainés et de personnes maîtrisant l'entrainement des oisaux. Risque d'éloigner les oiseaux vers les champs où les faucons ne sont pas déployés.

Méthode utilisée jusque là par les grands agriculteurs et non les petits agriculteurs de subsistance.

Méthodes biologiques Aucun agent concluant de contrôle biologique n'a pu être identifié à ce jour.

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Les quéléas à bec rouge menacent-ils la culture ou sont-ils déjà en train de l’endommager ?

Figure 13. Diagramme de flux pour la prise de décision par les autorités de contrôle en matière de lutte contre le quéléa pour les agriculteurs de subsistance.

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Remerciements

Je tiens à remercier Hendrick Modiakgotla, Boaz Mtobesya et Etienne van der Walt et Dr Clive Elliott pour toutes informations fournies et avoir lu et commenté un premier projet du présent rapport. Tous mes remerciements vont aussi au docteur Stephen Young pour son aide sur le volet statistique et au Secrétariat de la Convention de Rotterdam auprès de la FAO pour avoir commandité ce travail. Mohamed El Hady Sidatt, ChristineFuell et Elisabetta Tagliati, personnel du Secrétariat, m'ont apporté une aide précieuse en commentant la version préliminaire de mon rapport.

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