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Virginia Woolf avec les philosophes/ Virginia Woolf among the philosophers Comment pense la littrature? Sur un rgime singulier, comment pense lcriture de Virginia Woolf? Cest le champ de cette question que voudrait ouvrir ce colloque international consacr aux modes darticulation de la pense, de luvre et de lcriture chez Virginia Woolf. La rception de luvre de Virginia Woolf et sa relecture nont pas cess de donner forme au destin de son uvre, voire de le doubler en sa dimension rflexive. Elle fut dabord inscrite sous lombre dun canon moderniste chafaud depuis et sous la figure tutlaire de TS Eliot, jusqu{ ce que ce canon soit interrog, historicis, voire radicalement remis en cause par un pluriel qui vient en affecter lhomognit. Il fallut toutefois quelque vingt ans pour que soient reconnues la porte et la singularit de luvre de Virginia Woolf. La rception critique connut alors un plein essor tant du fait de sa soudaine mergence que de la multiplicit des clairages: approches formelles nourries du moment structuraliste, approches fministes dveloppes depuis le champ critique des womens studies outremanche et outre-atlantique o sentrecroisent cependant les propositions d Hlne Cixous, de Luce Irigary, de Julia Kristeva, celles dune philosophe amricaine comme Judith Butler ainsi que des critiques anglo-amricaines telles que Rachel Bowlby, Jane Goldman, Laura Marcus (pour ne citer que quelques noms). Dautres approches, issues elles aussi le plus souvent des tudes anglo-amricaines se sont intresses aux dterminations sociohistoriques de son uvre, que ce soit en la replaant dans le contexte du Bloomsbury Group, en interrogeant les liens entre les membres du Bloomsbury Group et le fascisme, ou en dgageant les traits politiques de ses propositions esthtiques. Paralllement cette expansion du champ critique, cest aussi luvre de Virginia Woolf qui dpliait toute sa texture dans la mesure o ses essais, ses journaux, sa correspondance tout autant que ses romans devenaient objets dtude. Ce colloque prend sa place dans cet hritage critique, marqu par de nombreux colloques internationaux en Grande Bretagne, aux Etats Unis ainsi quen Frane. Un premier colloque, consacr Virginia Woolf et le Bloombury group avait t ainsi organis { Cerisy La salle par Jean Guiget en 1974 jusqu{ ce que soit { nouveau propose en 2001 une dcade organise par Catherine Bernard et Christine Reynier qui vint ponctuer de sa frappe singulire le rythme des colloques tous les deux ans par la Socit des Etudes Woolfiennes depuis sa cration en 1996. Au sein de cette scne critique, extrmement riche et vivante, lenjeu du colloque est toutefois doprer un dplacement, voire un renouvellement de la perspective critique sur luvre de Virginia Woolf, de se dmarquer des tudes formelles, fministes, idologiques ou historicisantes qui ont ainsi fait lhistoire de sa rception critique pour se mettre lcoute de la force de proposition de pense intimement lie au cours de lcriture. Il ne sagira surtout pas de replier la pense sur lcriture, de thmatiser celle-ci, de subordonner lune lautre, mais bien au contraire de sintresser la faon dont une potique se dfinit comme mode singulier de luvre de pense.

Cette part de la pense pourra tre interroge selon diffrentes dterminations spatio-temporelles, et sous lclairage de diffrentes perspectives parmi lesquelles les suivantes. Comment lunivers de la pense telle que la philosophie la dploie se donne-t-il lire { cette lectrice insatiable quest Virginia Woolf? Quels philosophes lit-elle, par le biais de quel cheminement? Ou bien dans quel autre champ de lcrit entend elle le cours singulier de la pense rsonner? Quelles conditions de lcriture et de la lecture en tant que pense dfinit-elle pour les formes littraires dans ses propres lectures, dans ses essais? Telle proposition qui envisage de lire les affinits entre Woolf et Montaigne sous le sceau de lincertitude promet demprunter cette voie. On pourra galement en examiner le lien aux mouvements culturels, aux domaines de pense, aux bouleversements historiques et engagements politiques qui ont travers la vie du Bloomsbury Group, dont Virginia Woolf se fait lcho selon ses propres paradigmes qui viennent inquiter les modes du pouvoir, les lieux du savoir, et redfinir des formes du commun. La question sera alors : comment luvre de Virginia Woolf sentretient-elle avec les courants philosophiques de son poque? De nombreux travaux ont dj t consacrs cette dimension, qui se sont tourns vers les rapports entre les membres du Bloomsbury Group et les diffrents courants philosophiques lis Oxford et Cambridge ou bien aux relations entre certaines questions philosophiques et leurs chos dans luvre de Virginia Woolf. Deux ouvrages majeurs se sont dj intresss cette dimension pistmologique de luvre de Virginia Woolf : celui de S. P. Rosenbaum consacr { linfluence majeure de lpistmologie de G.E. Moore sur le groupe de Bloomsbury, ainsi que celui d Ann Banfield, The Phantom Table, qui articule la dimension pistmologique et esthtique mais cette fois-ci depuis linfluence de Bertrand Russell, tant dans son laboration de la logique formelle que dans sa thorie de la connaissance et sa rflexion sur les objets des sensations. Les auteurs de ces deux ouvrages nous ont fait lhonneur daccepter notre invitation, et les prolongements de leur rflexion ainsi que le recul sur leurs ouvrages permettront dinterroger les articulations que propose cet hritage critique. On pourra de plus se demander si la potique de Virginia Woolf sinscrit sous lombre porte de ses propositions philosophiques ou les dporte selon sa propre voie, selon ce que poursuit son criture tout autant que sa pense. Dautre part, certains moments critiques se sont singulariss par une dtermination de larticulation entre la philosophie et luvre de Virginia Woolf : on peut mentionner la lecture bergsonienne de lcriture du temps, la lecture platonicienne de luvre de Virginia Woolf propose par Dominique Hnaff (Une Prose lpreuve du rel, Editions Horlieu, 2003), les rsonances avec la pense de Sigmund Freud ou les propositions divergentes davec celle-ci, labores dans luvre dElizabeth Abel ou plus rcemment de Maud Ellman, les croisements entre la phnomnologie (Husserl, Merleau-Ponty) et son approche de lexprience. Certains ouvrages, dont les auteurs seront parmi nous, ont examin les relations proposes entre Benjamin et loeuvre de Virginia Woolf et leurs interventions en porteront les chos, alors que dautres intervenants feront apparatre dindites rsonances telles que celles qui peuvent relier Nietzsche et Virginia Woolf, dans lenjeu dune puissance daffirmation, voire dune pense de la vie dans son uvre. Linterrogation pourra trouver encore un autre de ses lieux dans les dialogues que les philosophes franais, et cest l{ que la scne franaise de ce colloque trouve une de ses

expressions les plus fortes, ont entretenus avec luvre de Virginia Woolf. On pourra sattarder { loisir sur ce qui a fait la rencontre entre Paul Ricoeur, Maurice Blanchot, Gilles Deleuze, Jacques Rancire et son uvre. Cette rencontre fut oriente pour Ricoeur et Blanchot par une pense du temps, des modalits de sa configuration, de sa mise en intrigue pour le premier, des figures du temps, pour le second. Chez Deleuze, la convocation de luvre de Virginia Woolf est centrale, voire mdiatise llaboration du concept de devenir, de lhccit, du plan dimmanence. Certaines interventions prolongeront ce dialogue en sintressant qui { la syntaxe et le bgaiement, qui { une pense de la vie en son articulation { limmanence. De mme luvre de Jacques Rancire ne cesse de dialoguer avec celle de Virginia Woolf, soit sous le sceau de son rgime paratactique, soit sous celui d une politique de la littrature . L o le paradigme critique de la reprsentation comme mimesis se trouve radicalement questionn et laisse place une logique de limpersonnel des affects et des percepts chez Gilles Deleuze, Jacques Rancire lui engage { penser la potique de Virginia Woolf comme laboration, { larticulation de laesthesis et du politique comme subjectivation, partage du sensible, dont les marques singulires rsonnent de faon frappante dans un essai comme Three Guineas. La prsence de Jacques Rancire, qui nous a fait lhonneur de rpondre notre invitation par un accord de principe, permettra de rendre plein hommage cette proposition de pense, dont les marques ont t plus souvent disperses que tenues ensemble. Mais on retournera galement la question: comment lcriture de Virginia Woolf interroge-t-elle la pense de Paul Ricoeur, Maurice Blanchot, Gilles Deleuze ou de Jacques Rancire, comment son uvre lit-elle aujourdhui ces philosophes? Cest enfin et surtout le lien inextricable de la pense et de lcriture que lon voudrait interroger. Lintrication de lobjet de pense (le temps, la vie, lhistoire, lart, la phrase, la diffrence sexuelle, les formes littraires, la communaut, mais aussi la mort, la voix, le spectral, limpersonnel, lcriture..) et de son mode dcriture sont des invitations interroger lcriture selon le rgime { proprement parler potique dune uvre de pense. On pourra sattarder sur la place de la mimsis des discours de la pense dans son uvre (souvent objets de mise { lindex, de pastiche et de parodie ainsi quen tmoignent les essais, les figures du scholar ). Lcriture de Virginia Woolf objecte de faon singulire tous les matres discours, dconstruit leur adresse et en retour la lgitimit de leur assise, oppose sa rsistance { certains rgimes dobjectivation de la pense faisant de celle-ci l objet dune rhtorique qui les contredit : son criture alors souvent emprunte ses traits ce que Jean-Franois Lyotard appelle la force des faibles qui infatigablement objecte { tout prononce le rgime de labsolu, du dernier mot, de len-soi. Certains mots life , spirit , soul semblent mis en circulation, font jouer leur entrejeu de faon faire de lobjet de la pense, de la vie de lesprit et du mode de penser une proposition minemment singulire o se construit une pense insistante de la survivance. Enfin les traits spcifiques de cette potique, tant dans les essais que dans les romans, sont autant de faons de proposer une pense de la littrature et de sa paradoxale condition de dsuvrement. Lenjeu sera alors de montrer comment une potique engendre ses propres objets et modes de pense, fraye au sein dun hritage culturel le cours de ce que Lyotard appelle une passion de langue allie une passion de pense. On pourra interroger les enjeux thique et politique de cette proposition de pense qui continue faire de la modernit la condition dune communaut { venir.

Mrs. Dalloway a story of love and friendshipElena Cigareanu

Suntem n pragul decernrii premiilor Oscar aa c am devenit, din nou, un pic reflexiv i m-am tot ntrebat: Oare care-i cel mai bun film pe care l-am vzut vreodat? Dar cea mai bun carte pe care am citit-o? Dac la prima ntrebare, cred c am un rspuns, i anume Dogville, la cea de-a doua nc nu-mi pot stabili un clasament personal. Recunosc c n ultimii ani am fost atras de literatura aniilor 60, de autori precum David Lodge i Malcolm Bradbury, ns gndidu-m la lecturile adolescenei, cred c una dintre crile care m-au impresionat cel mai mult este Mrs. Dalloway, a Virginiei Wolf. Aa c azi v invit la o discuie despre Mrs. Dalloway Personajul principal este chiar Clarissa Dalloway, o doamn din nalta societate, cstorit cu Richard Dalloway, un membru important al guvernului. Aciunea romanului are loc ntr-o singur zi, ns pe dou planuri temporale, cel al prezentului, n care Clarissa organizeaz o petrecere n seara respectiv, i cel al trecutului, prin rememorarea tinereii trite de personaj. Cele dou personaje importante fa de care Clarissa se definete, sunt enigmaticul Peter Walsh, prieten vechi, care se ntoarce din India, renviind conflicte vechi ale tinereii. Un alt doilea personaj este veteranul de rzboi, Septimius Warren Smith, tulburat de moartea pe cmpul de lupt a bunului su prieten, sufer astfel de halucinaii i stres posttraumatic, aa c pn la finalul zilei se i sinucide. Petrecerea Clarissei trece pe plan secund, pe primul aflndu-se evenimentele tinereii sale. Tot la petrecere Clarissa afl vestea sinuciderii lui Septimius. Dei iniial este impresionat, Clarissa ncepe apoi s-l admire pe Septimius pentru curaj. Tot romanul este un superb monolog interior indirect, bazat pe tehnica fluxului decontiin, fiind considerat unul dintre cele mai bune romane ale secolul al XX-lea. Mrs. Dalloway a fost punctul de plecare al unui alt roman extraordinar, The Hours, scris de Michael Cunningham, care a fost i ecranizat. De asemenea, exist i o ecranizare a romanului Mrs. Dalloway, din anul 1997, n regia lui Marleen Gorris.

Oamenii au demnitatea lor; singuratatea lor; chiar intre sot si sotie, e un abis; e un lucru pe care suntem datori sa-l respectam; nu vrem sa fim privati nici noi de el, nici sa il luam fara consimtamant de la sotul nostru, altfel ne pierdem independenta, respectul de sine - ceva, daca te gandesti bine, nepretuit.

Dar si dragostea nimiceste. Tot ce e frumos, tot ce e adevarat.

Pentru a cunoaste pe cineva, sau chiar pe tine insuti, trebuie sa cauti oamenii si locurile care te completeaza.

Stilul lui era admirabil; viata lui de familie trebuie sa fi fost ireprosabila, numai ca parea imposibil ca o asemenea fiinta sa fi putut cadea in greseala de a-si complica viata cu copiii.

"..." spuse lady Bruton (caci niciodata nu gasea nimic de spus Clarissei; desi tinea la ea. Aveau o sumedenie de calitati frumoase , dar nu aveau nimic in comun - ea si Clarissa)

And the end.. Nicicand nu am mai fost asa fermecata de un sfarsit. Sa termin de citit o carte si la ultimul rand, la ultimul cuvant, inima sa uite sa mai bata.

Mrs. Dalloway (1925) formed a web of boring and depressing thoughts of several groups of people. Like Joyce's Ulysses, the action takes place in a single day, in this case in June in 1923. There is little action, but much movement in time from present to past and back again. The central figure, Clarissa Dalloway, married to Richard Dalloway, is a wealthy London hostess, who spends her day in London preparing for her evening party. Clarissa recalls her life before World War I, her friendship with the unconventional Sally Seton, and her relationship with Peter Walsh. At her party she never meets the shell-shocked veteran Septimus Smith, one of the first Englishmen to enlist in the war. Sally returns as Lady Rossetter, Peter Walsh is still enamored with Mrs. Dalloway, the prime minister arrives, and Smith commits suicide.