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Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
Vers une échelle d’attitude du consommateur à l’éga rd du Yield
Management . Construction et test préliminaire.
Noureddine Selmi
ATER Docteur IUT Annecy - Université de Savoie
BP 240 - 74942 Annecy le Vieux.
IREGE EA 2426
Cathy Breda
Docteur en sciences de gestion
Professeur au Groupe E.S.C. Chambéry-Savoie
73381 Le Bourget-du-Lac Cedex
IREGE EA 2426
Jean-Luc Giannelloni
Professeur
Institut de Management de l’Université de Savoie
IREGE EA 2426
BP 80439 - 74944 Annecy le Vieux Cedex
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Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Vers une échelle d’attitude du consommateur à l’éga rd du Yield
Management . Construction et test préliminaire.
Résumé : On propose une échelle de mesure de l’attitude du consommateur à l’égard du Yield
Management. 55 entretiens qualitatifs et deux collectes quantitatives (n = 53 puis n = 98),
permettent de mettre en évidence une structure à 11 items convergeant sur trois dimensions :
la perception de l’intérêt de cette pratique pour l’entreprise, les problèmes d’ordre éthique
posés par l’inégalité des clients devant le prix et, enfin, le bénéfice consommateur perçu. Les
indicateurs de validité doivent progresser, mais l’instrument constitue une bonne base de
travail pour mieux analyser l’approche par le consommateur de cette pratique managériale en
plein développement dans les services.
Mots clés : Yield Management, perception du consommateur, attitude, équations structurelles,
échelle de mesure
Customers’ perceptions of yield management: a measu rement scale
Abstract : A scale which aims at measuring consumers’ perceptions of yield management is
developed. A series of data collections, qualitative (n=55) and quantitative (n1=53 ; n2=98)
yields a three-dimensional structure : the perception of the company’s interest for the practice
of yield management, the ethical problems raised by the inequality between customers as
regards price and the consumers’ benefits. The validity of the scale may be improved but the
scale is a good working platform to better analyse the way consumers’ deal with this
developing management practice
Key words: Yield management, customer perception, structural equation modelling,
measurement scale.
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Vers une échelle d’attitude du consommateur à l’éga rd du Yield
Management . Construction et test préliminaire.
INTRODUCTION
Le Yield Management est un outil de gestion utilisé pour mieux rentabiliser des
capacités disponibles et limitées telles que des sièges d’avion ou des chambres d’hôtel. Sur la
base d’une meilleure segmentation de la demande et d’une politique de modulation tarifaire
en temps réel, l’entreprise de services peut optimiser son revenu total par des décisions
portant sur la gestion de la capacité et les tarifs proposés.
Les travaux sur le sujet ont abouti à des définitions nombreuses et variant selon les
recherches et les activités (Lhajji, 2005). L’une d’entre elles, relativement consensuelle,
émerge (Smith, Leimkhuler, Darrow et Samules, 1992) :
« Le Yield Management est une forme sophistiquée de gestion de l’offre et de la
demande par l’action simultanée sur les tarifs et la capacité disponible. C’est
un processus d’allocation du meilleur service au meilleur client, au meilleur
prix et au meilleur moment ».
Pour Badinelli (2000), le Yield Management repose fondamentalement sur l’idée d’une
segmentation fine de la demande. Il se donne pour objectif de mieux gérer la capacité en vue
de maximiser la recette globale (Daudel et Vialle, 1994) par une politique de prix flexible
(Desiraju et Shugan, 1999) et sur la base d’une segmentation de l’offre (Desmet et Zollinger,
2000).
Dans les années 80, la majeure partie de la littérature traitant du Yield Management
était focalisée essentiellement sur les prévisions et les modèles d’optimisation (Bitran et
Mondschein, 1995 ; Okumus, 2004). Tout en continuant d’englober les recherches portant sur
ces techniques, la littérature s’est ensuite élargie à leur adaptation aux caractéristiques de
certaines activités de services autres que le transport aérien telles que l’hôtellerie, la
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restauration, la location de voitures, le transport et les services de santé (Chapman et Carmel,
1992).
Bien que la plupart des entreprises de services doivent maintenir et développer leurs
relations avec les consommateurs (Schlesinger et Heskett, 1991), le client semble être oublié
dans ce courant de recherche. Peu de travaux ont, en effet, essayé d’apporter des solutions aux
éventuels problèmes engendrés par les pratiques de Yield Management tels que ceux liés à
l'éthique, au sentiment d’iniquité ou à l’illisibilité des tarifs. Plusieurs questions encore
ouvertes tournent ainsi autour des incidences à court et à long terme du Yield Management sur
la satisfaction et la fidélité des clients, ainsi que sur le management et la performance de
l’organisation. Il devient donc important de repositionner le consommateur au cœur du
système d’offre, et de comprendre comment il perçoit la pratique du Yield Management
Pouvoir analyser et comprendre un concept nécessite de le mesurer. Le concept de
Yield Management étant a priori complexe et relativement peu connu du grand public, on peut
faire l’hypothèse que les attitudes des consommateurs à son égard seront hétérogènes.
Développer une échelle de mesure de l’attitude du consommateur à l’égard de la pratique du
Yield Management destinée à être utilisée dans des études quantitatives semble donc être une
première étape naturelle pour répondre à ce questionnement. Ce travail n’est qu’une première
étape en ce sens mais ambitionne, à terme, de combler une lacune frappante de la littérature.
La première partie développe le cadre théorique nécessaire pour cerner le « domaine
du construit » au sens de Churchill (1979). La deuxième partie expose la méthodologie
employée pour développer l’instrument de mesure et les résultats obtenus. Enfin, la troisième
partie ouvrira la discussion sur les possibles développements et applications de l’échelle.
LE YIELD MANAGEMENT, UN OUTIL STRATEGIQUE AU SERVIC E DU CONSOMMATEUR ?
On présentera dans un premier temps une rapide approche stratégique du Yield
Management, qui permettra dans un second temps d’insister sur l’indispensable prise en
compte du point de vue du client dans sa mise en oeuvre.
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Approche stratégique du Yield Management
Le Yield Management contribue à résoudre la problématique de l’adaptation de l’offre
à la demande grâce à une action simultanée sur les deux par la variable prix, en cohérence
avec les autres variables du marketing-mix (Fitzsimmons et Fitzsimmons ; 1999). Il vient
donc enrichir les actions marketing de l’entreprise et assurer leur synchronisation, le faisant
entrer dans une vision stratégique du marketing (Selmi, 2004). Selon Desmet (2000), les deux
conditions de base pour la mise en œuvre de la tarification par le Yield Management sont,
d’une part, l’acceptation par l’acheteur d’un tarif plus complexe et donc plus difficile à traiter
et, d’autre part, l’existence de différences de prix non justifiées par des différences de coûts.
D’après Kimes (2003), le transport aérien et l’hôtellerie constituent les deux principales
industries utilisant le Yield Management car il s’agit d’activités où des prévisions très fines de
la durée d’utilisation peuvent être réalisées. De même, la tarification flexible est devenue une
pratique de plus en plus adoptée dans ces deux industries.
Toutefois, il semblerait que les clients acceptent difficilement la différenciation des
tarifs (Flipo, 1999 ; Desmet, 2000 ; Kimes, 2002 ; Urbain, 2003). Celle-ci devrait au
minimum être accompagnée d’une meilleure distinction entre les différentes offres (Kimes,
1994) ou correspondre à différents niveaux de service (Capiez, 2003). On s’est ainsi beaucoup
interrogé, ces dernières années, à propos de la conformité des pratiques de Yield Management
aux principes fondamentaux du marketing (Desmet, 2000 ; Kimes et Wirtz 2002 ; Choi et
Mattila, 2003 ; Kimes et Wirtz, 2003 ; Shoemaker, 2003). En effet, la proposition de tarifs
différents pour le même service, l’acceptation ou le refus de clients supplémentaires et le
recours systématique à la surréservation par exemple sont toutes des pratiques de base liées au
Yield Management. Or, tout ceci peut avoir des conséquences non négligeables sur la
clientèle, notamment en termes d’image et de fidélité, et peut à long terme remettre en
question la performance de l’entreprise (Shoemaker, 2003 ; Wirtz et al., 2003) ainsi que la
pratique du Yield Management (Kimes, 1994, 2002, 2003). Pour que celui-ci soit une stratégie
de tarification profitable à l’organisation, il est par conséquent indispensable d’accorder une
importance primordiale à la satisfaction des clients (Bowen et Shoemaker, 1998 ; Choi et
Mattila, 2003). L’objectif est d’éviter tout sentiment d’iniquité et d’injustice susceptible de
pénaliser la fidélité (Kimes, 2002 ; Kimes et Wirtz 2002 ; Reinartz et Kumar, 2002 ; Noone et
al., 2003 ; Wirtz et al., 2003).
On suppose ainsi implicitement que la pratique du Yield Management n’est pas
anodine et qu’elle peut en particulier influer sur l’attitude et le comportement de l’individu
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vis-à-vis de l’entreprise. Qu’en est-il réellement ? Dans quelle mesure le Yield Management
exerce-t-il un impact sur le consommateur ? Pourquoi est-il fondamental de considérer
l’attitude du consommateur envers cette pratique ?
L’impact du Yield Management : de la nécessité de prendre en compte l’attitude du consommateur
Du point de vue du client, quatre inconvénients majeurs du Yield Management peuvent
être évoqués (Selmi, 2007):
� Lorsque l’entreprise se trouve dans l’obligation de refuser la réservation d’un
client, cela provoque un écart relativement important entre la qualité attendue par ce
dernier et la qualité voulue par l’entreprise (Wirtz, Kimes, Theng et Patterson, 2003).
L’agacement, le mécontentement, ou la frustration du client ne semblent pas être
atténués par une éventuelle indemnisation. En réaction, celui-ci peut opter pour l’offre
d’un concurrent, exercer un bouche-à-oreille défavorable, avoir recours à une
association de défense des consommateurs, voire aller jusqu’à déclarer un procès à
l’entreprise.
� Des travaux récents soulignent que certains consommateurs interprètent comme
immorales les pratiques liées au Yield Management (Desmet, 2000 ; Kimes, 2002 ;
Kimes et Wirtz, 2002 ; Reinartz et Kumar, 2002 ; Noone, Kimes et Renaghan, 2003 ;
Wirtz et al., 2003). Ne s’agit-il pas, en pratique, de faire payer au client le prix le plus
élevé possible (Flipo, 1999 ; Selmi et Selmi, 2007) ?
� S’agissant d’une forme de discrimination, la question de la justice distributive du
Yield Management, exprimée en termes d’équité, d’égalité et d’utilitarisme, peut être
posée (Reinartz et Kumar, 2002 ; Noone et al., 2003 ; Wirtz et al., 2003). Dans
l’hôtellerie par exemple certains prix peuvent varier du simple au double. Cependant,
la perception du prix par les consommateurs est influencée par leurs prix de référence,
interne et externe. Ils comparent avec les précédentes transactions (Kimes et Wirtz,
2002 ; Wirtz et al., 2003). Par ailleurs, il existerait un « juste prix » que les
consommateurs seraient prêts à payer (Kamen et Toman, 1970). Proche de celle de
prix psychologique, cette notion fut définie par Stoetzel (1958) comme le prix en deçà
duquel le client évalue le produit comme ayant une valeur insuffisante et au-delà
duquel il considère le produit comme trop cher. Or, la notion de juste prix serait un
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facteur déterminant dans l’évaluation de l’offre et de l’acceptabilité du prix
(Chandrashekaran et Jagpal, 1994).
� Enfin, le Yield Management peut complexifier la lisibilité et la multiplicité des
tarifs et générer de l’insatisfaction ou un sentiment de contradiction chez le
consommateur. Par exemple, American Airlines gère 150 000 classes tarifaires et 50
000 changements de tarifs chaque jour. A la SNCF, 30 prix différents sont proposés
par ville de départ, sans compter toutes les possibilités offertes par les divers types
d’abonnements (Dubois et Frendo, 1995). Les hôtels de l’enseigne Sofitel proposent,
pour certaines périodes de l’année, jusqu’à plus de 70 tarifs différents simultanément
(Selmi et Robinot, 2006). Cependant, Berry et Yadav (1996) ont souligné l’importance
d’avoir un système de tarification lisible et compréhensible par les consommateurs.
Aussi, un manque de transparence tarifaire, inhérent à la multiplication des tarifs et de
leurs changements, peut affecter le consommateur pour qui la pratique d’une
tarification différenciée pour des prestations identiques demeure problématique
(Misse, 1995). Dans ces conditions, la pratique du Yield Management est susceptible
d’agir sur la confiance du consommateur mais aussi de renforcer un sentiment
d’incertitude vis-à-vis de l’entreprise.
Ces quelques limites du Yield Management illustrent les effets négatifs que cette
technique peut provoquer sur les consommateurs. Par conséquent, s’intéresser à l’attitude du
consommateur vis-à-vis de la pratique du Yield Management devient une nécessité, afin de
prévenir ces conséquences négatives.
A ce stade de la recherche, il est impossible de dire si cette attitude va reposer sur des
éléments principalement cognitifs, ce qui semblerait logique, ou si l’affect de l’individu va
également être touché. Pour cela, il est nécessaire de procéder en premier lieu à une
exploration qualitative du domaine cerné par la définition. Si l’on se réfère à la classification
proposée par Rossiter (2002), l’objet (le Yield Management) est plutôt de nature abstraite,
l’attribut (compréhension des effets de l’objet) peut être soit formé soit réflexif et le répondant
est le client. Sans entrer ici dans le débat suscité par cette approche (Diamantopoulos, 2005 ;
Finn et Kayande, 2005), on peut poser que la nature attitudinale de la variable la rend
intrinsèquement réflexive, même si l’on peut évidemment contre argumenter immédiatement
en posant qu’une attitude doit être construite (formée) avant de pouvoir donner naissance à
des manifestations observées (e.g. prise de position sur des items dans des questionnaires). On
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considèrera ici que les individus interrogés auront déjà formé cette attitude et que celle-ci se
reflètera dans leurs réponses aux items. On présente maintenant la démarche de construction
et de validation d’une première version de l’échelle d’attitude du consommateur à l’égard de
la pratique du Yield Management.
CONCEPTION ET VALIDATION DE L’ECHELLE DE MESURE DE L’ATTITUDE DU CONSOMMATEUR ENVERS LA PRATIQUE DU YIELD MANAGEM ENT
On posera l’hypothèse, ici, que l’attitude à l’égard de la pratique du Yield Management
ne dépend pas du type de service servant de support à la mesure. Il s’agit d’une limite à la
validité externe de la recherche, qu’il sera nécessaire de dépasser dans des réplications
ultérieures. Néanmoins, il fallait choisir un ancrage empirique pour l’élaboration des items et
les phases successives d’administration de l’instrument. Le choix du secteur d’activité retenu
sera donc justifié dans un premier temps. Ensuite, on exposera successivement les étapes de la
construction et de la validation de l’échelle. Enfin, les résultats pourront être discutés.
Choix du secteur d’activité retenu
Bien que la tarification par le Yield Management soit devenue une pratique courante
dans le transport aérien et l’hôtellerie (Kimes et Wirtz, 2003), on a fait le choix de considérer
les services de transport ferroviaire proposés par la S.N.C.F., qui pratique le Yield
Management depuis une dizaine d’années (Dubois et Frendo, 1995). La dimension
exploratoire de ce travail autorise, pour l’instant, le recours à des échantillons de convenance.
Le plus pratique était de faire appel à des étudiants, population facilement disponible pour les
auteurs, et généralement de bonne volonté pour accomplir ce type de travail. Mais pour être
de convenance, il n’en s’agit pas moins d’une population globalement consommatrice du
service ferroviaire, donc en mesure de développer une attitude à l’égard de la pratique du
Yield Management, et potentiellement attractive pour la SNCF lorsqu’ils auront terminé leurs
études. On se concentrera sur le T.G.V où cette pratique est beaucoup plus développée et les
écarts de tarifs plus importants.
La démarche générale de construction de l‘échelle
Nous avons suivi les étapes préconisées par Churchill (1979) et actualisées par
Anderson et Gerbing (1988) en ce qui concerne les phases de validation par analyses
factorielles confirmatoires. On abordera successivement la génération des items, puis les
différentes étapes de purification et de validation.
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Élaboration des items
Etant donné la spécificité et la nouveauté du sujet, la littérature n’a été d’aucun
secours. On a donc réalisé des entretiens semi-directifs auprès de 53 étudiants, à propos de
leur attitude à l’égard de la pratique du Yield Management par la SNCF.
Le guide d’entretien avait pour objectif :
- de s’assurer que les étudiants avaient conscience de la pratique du Yield
Management1 ;
- de faire émerger les effets positifs et négatifs du Yield Management, tels qu’ils sont
perçus par le client du service considéré ;
- de saisir comment les individus évaluent l’entreprise pratiquant le Yield Management.
On a procédé à une analyse thématique sur les entretiens, dont la durée moyenne était de
15 à 20 minutes. Trois grands thèmes ressortent distinctement.
- L’intérêt économique pour l’entreprise
Le premier thème révèle ce qui peut être assimilé à un engagement solidaire des
individus vis-à-vis de l’entreprise. Les individus interrogés saisissent et formulent de manière
claire les raisons pour lesquelles l’entreprise a intérêt, selon eux, à pratiquer le Yield
Management. On comprend et on accepte, en particulier, l’idée de rentabilisation de la
capacité. Les témoignages cités dans l’annexe 2 illustrent ce propos. S’agissant d’une société
nationale, il est possible que les individus interrogés éprouvent une sorte d’engagement
particulier à son égard, qui ne se serait pas manifesté pour une activité du secteur privé
(hôtellerie par exemple). Par ailleurs, les étudiants bénéficient de réductions pouvant aller
jusqu’à 50%, ce qui peut contribuer à ce sentiment de « solidarité » envers la SNCF.
- Le manque de valeur morale de cette pratique
Le second thème révèle un sentiment d’incompréhension, voire de rejet, de la pratique du
Yield Management. Les mots « injuste » ou « injustifié » apparaissent fréquemment (annexe
3), surtout lorsque la pratique n’est pas en faveur du client. Le principe même de
1 Sur les 53 individus interrogés, un seul d’entre eux a répondu négativement. On peut donc supposer que ces
pratiques sont devenues familières, notamment à une population jeune, éduquée et fortement consommatrice de
services de transport et d’hébergement. A nouveau il conviendra, lors de collectes ultérieures, d’administrer
l’échelle auprès d’échantillons issus de populations moins consommatrices a priori.
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discrimination tarifaire à service égal est, en particulier, vigoureusement rejeté. Le fait que
tous les clients ne soient pas considérés égaux, puisque certains vont payer plus cher un même
service, pose donc manifestement problème aux répondants. Faut-il y voir un effet culturel au
pays de « liberté, égalité, fraternité » ? Plus pragmatiquement, on voit bien, en filigrane, le
problème posé par cette variabilité des prix, qui contient en germe la perte de tout prix de
référence pour une offre donnée.
- La recherche permanente de la bonne affaire
L’absence d’égalité est critiquable lorsque l’on est directement concerné, mais dès lors
que l’on bénéficie des avantages du Yield Management, en l’occurrence la possibilité de
bénéficier de tarifs plus avantageux que les autres, alors cette pratique se pare à nouveau de
vertus évidentes (Annexe 3). En d’autres termes l’injustice ressentie face à la discrimination
tarifaire disparaît si l’on se trouve dans le camp des « gagnants », c’est-à-dire des
bénéficiaires de la pratique.
Suite à cette première analyse, une liste de 118 items, réduite à 71 après élimination des
redondances, a pu être rédigée. Un travail de synthèse complémentaire a permis de garder 33
items pour les étapes suivantes. Ces items ont été proposés à un panel d’experts de manière à
s’assurer de leur bonne compréhension et acceptation. Certains termes ont ainsi dû être
reformulés. Au final, on a produit une première version de l’échelle, administrée à un
échantillon de 53 étudiants. La liste de ces items figure dans le tableau 1.
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Tableau 1 : Items de départ pour l’ « attitude du consommateur à l’égard de la pratique du Yield Management»
Dimension Items de départ
Compréhension
- Ces techniques sont justifiées car elles permettent aux entreprises de prévoir la demande.
- Afin de remplir sa capacité, il est normal que l’entreprise pratique le Yield Management.
- La pratique du Yield Management permet d’optimiser l’activité des entreprises.
- Pour meilleure organisation, il est logique que l’entreprise pratique le Yield Management.
- Pour moi, ces techniques sont acceptables car elles permettent aux entreprises de subsister.
- Ces pratiques sont raisonnables pour que les entreprises fassent des recettes pour les périodes creuses.
Ethique
- Le Yield Management est une pratique discriminatoire.
- Ces techniques créent des inégalités.
- Ces pratiques tarifaires sont injustes.
- Le Yield Management est une forme d’exploitation des clients.
- Je trouve ces pratiques inacceptables.
- Ces pratiques nuisent aux clients.
- Ces techniques ne sont pas éthique vis à vis des personnes.
- Pour moi, ces pratiques tarifaires sont frustrantes.
- Les techniques du Yield Management ne sont pas équitables.
- Ces pratiques sont déloyales.
- Je trouve ces techniques décevantes.
- Les techniques du Yield Management compliquent la décision d’achat du client.
- Ces techniques obligent les clients à adopter des comportements en faveur de l’entreprise.
- Le Yield Management ne doit pas être autorisé.
- Pour moi, le Yield Management c’est du vol.
- J’ai du mal à comprendre la valeur du service offert par une entreprise pratiquant le Yield Management.
- Le client est perdu face à la complexité de l’offre d’une entreprise pratiquant le Yield Management.
- Le client est perturbé par les écarts des prix dus à la pratique du Yield Management.
- Je crois qu’un même service (au même moment) doit être vendu au même prix.
Avantages
- Je trouve ces pratiques profitables au client.
- Les changements de tarifs sont justifiés pour des différentes périodes.
- Je trouve raisonnable la différenciation de prix selon la date de réservation.
- Ces techniques permettent au client de profiter des tarifs préférentiels.
- La pratique du Yield Management me permet de saisir des bonnes affaires.
- Le Yield Management est avantageux pour certaines catégories des clients à revenu modeste.
- Les différences de prix sont justifiées par des services différenciés.
- Je pense qu’il est évident de payer plus cher à la dernière minute.
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Purification de l’échelle
Avant de procéder à toute estimation de fiabilité, il faut d’abord s’intéresser au nombre
de dimensions latentes constitutives du concept. La définition proposée ne présuppose pas
l’existence d’une structure multidimensionnelle. Rien ne permet non plus de poser le principe
de l’unidimensionnalité du concept, d’autant que la phase qualitative laisse clairement
entrevoir un concept à trois facettes. Il est donc nécessaire, dans un premier temps, d’explorer
la structure factorielle de ce dernier, à partir de la liste des items. Il s’agit de vérifier à partir
de critères statistiques si les réponses aux items reflètent bien cette structure tridimensionnelle
sous-jacente. Il s’agit également d’éliminer les items dont la contribution aux dimensions
serait faible ou dont le pourcentage d’information restitué par la structure factorielle mise à
jour serait également faible.
Pour cela, une série d’analyses en composantes principales a été menée sur les 33 items,
après avoir vérifié que cette démarche avait un sens au plan technique (indice de Kayser-
Meyer-Olkin égal à 0,801 et test de sphéricité de Bartlett significatif à p = 0,000). Pour
minimiser le nombre de variables ayant de fortes corrélations sur l’ensemble des facteurs, on
s’est limité à une rotation orthogonale (Varimax) de ces derniers. Ensuite, une démarche
itérative a permis d’éliminer les items dont les communautés étaient inférieures à 0,5 (Evrard,
Pras et Roux, 2003). L’objectif est d’obtenir, après rotation, une « structure simple » dans
laquelle les variables ne sont fortement liées qu’à un seul facteur. C‘est le cas lorsqu‘il existe,
pour une variable donnée, une différence de contribution entre facteurs supérieure ou égale à
0,3 (Amine et Forgues,1993). A l’issue de cette étape, une structure à 3 facteurs organisée
autour de 12 items est mise à jour.
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Tableau 2 : structure factorielle à 12 items retenue pour la « pratique du Yield
Management » (après rotation varimax)
Items Commu-
nautés
Facteurs
F1 F2 F3
PYM 01 La pratique du Yield Management permet d’optimiser
l’activité de l’entreprise. 0,519 0,601
PYM 02 Pour moi, ces techniques sont justifiées car elles
permettent aux entreprises de subsister. 0,713 0,827
PYM 03 Ces pratiques sont justifiées pour que les entreprises
puissent faire des recettes pendant les périodes creuses. 0,656 0,750
PYM 04 Ces techniques créent des inégalités. 0,628 0,780
PYM 05 Ces pratiques tarifaires sont injustes. 0,717 0,792
PYM 06 Je trouve ces pratiques inacceptables. 0,780 0,712
PYM 07 Ces techniques ne sont pas éthiques vis à vis des
personnes. 0,671 0,809
PYM 08 Je trouve ces techniques décevantes. 0,538 0,690
PYM 09 Je trouve ces pratiques profitables au client. 0,528 0,557
PYM 10 Ces techniques permettent au client de profiter des tarifs
préférentiels. 0,584 0,573
PYM 11 La pratique du Yield Management me permet de saisir des
bonnes affaires. 0,797 0,879
PYM 12 Le Yield Management est avantageux pour certaines
catégories de clients à revenu modeste. 0,633 0,744
Pourcentage de variance expliquée 41,54 13,99 9,16
Dimension 1 : « conséquences éthiques »
Cette dimension regroupe les 5 items liés aux conséquences négatives, au plan éthique,
de la pratique du Yield Management. Cette notion importante est l’une des rares à avoir été
traitée dans la littérature, comme on a pu le voir précédemment. Le fait que cette dimension
émerge montre une réelle sensibilité des répondants à la moralité d’une telle pratique.
L’entreprise peut en subir des conséquences négatives dès lors que le client ne s’y reconnaît
pas ou n’y reconnaît pas les valeurs de l’entreprise.
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Dimension 2 : « bénéfice consommateur »
Les 4 items liés à cette dimension décrivent les avantages que retire le client de la
pratique du Yield Management. Lors de leur consommation, les individus comparent leurs
investissements (le prix et les efforts consentis, le temps) aux bénéfices obtenus en retour
(qualité, utilité, etc.). Cette notion est très forte chez le consommateur. Comme les entretiens
l’ont montré, elle correspond à la sensation de faire de bonnes affaires, d’avoir accès à des
services auxquels le consommateur n’aurait pas pu prétendre sans cette offre tarifaire. Ceci est
susceptible de générer à terme des changements profonds dans la relation du consommateur
avec l’entreprise. Une relation au consommateur fondée sur la base du seul prix est-elle
viable ? N’encourage-t-elle pas des comportements systématiquement opportunistes ? Quelle
pourrait être la conséquence de cette pratique sur les comportements de fidélité, aujourd’hui
privilégiés par la plupart des entreprises ?
Dimension 3 : « intérêt pour l’entreprise »
Les répondants comprennent l’intérêt, pour l’entreprise, de l’utilisation du Yield
Management. Cette dimension, inattendue, regroupe 3 items. L’individu est suffisamment
familiarisé avec ce type de pratique tarifaire ; il est conscient de la concurrence, n’hésite pas à
en jouer, et comprend de ce fait la nécessité pour l’entreprise d’entreprendre une politique de
tarification flexible. Cette dimension est très riche d’enseignements puisqu’elle atteste de la
conscience de la situation dans laquelle le consommateur se trouve lorsqu’il doit faire un
choix. Toute la question réside alors dans le seuil au-delà duquel l’entreprise ne peut aller,
pour ne pas provoquer de l’incompréhension de la part du consommateur.
Pour valider cette structure, une seconde collecte a été opérée sur 98 individus. On a
d’abord procédé à une nouvelle analyse en composantes principales dont les résultats figurent
dans le tableau 3.
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Confirmation de la structure de l’échelle
Tableau 3 : Structure factorielle des 12 items retenus pour la « pratique du Yield
Management » (après rotation varimax) ; étape de validation
Items Commu-
nautés
Facteurs
F1 F2 F3
PYM 01 La pratique du Yield Management permet d’optimiser
l’activité de l’entreprise. 0,529 0,702
PYM 02 Pour moi, ces techniques sont justifiées car elles
permettent aux entreprises de subsister. 0,543 0,727
PYM 03 Ces pratiques sont justifiées pour que les entreprises
puissent faire des recettes pendant les périodes creuses. 0,470 0,677
PYM 04 Ces techniques créent des inégalités. 0,576 0,757
PYM 05 Ces pratiques tarifaires sont injustes. 0,719 0,788
PYM 06 Je trouve ces pratiques inacceptables. 0,705 0,616 -0,559
PYM 07 Ces techniques ne sont pas éthiques vis à vis des
personnes. 0,629 0,781
PYM 08 Je trouve ces techniques décevantes. 0,483 0,612
PYM 09 Je trouve ces pratiques profitables au client. 0,543 0,555
PYM 10 Ces techniques permettent au client de profiter des tarifs
préférentiels. 0,661 0,676
PYM 11 La pratique du Yield Management me permet de saisir
des bonnes affaires. 0,686 0,828
PYM 12 Le Yield Management est avantageux pour certaines
catégories de clients à revenu modeste. 0,536 0,685
Pourcentage de variance expliquée 34,59 11,36 13,06
La structure obtenue est conforme à celle de l’étape précédente, à une nuance près : le
6ème
item présente une contribution de même intensité sur deux facteurs. Elle n’est pas de
nature à remettre en cause l’interprétation des trois dimensions, puisque la contribution de cet
item est positive sur la première (« intérêt pour l’entreprise » et négative sur la troisième
(« problème éthique »). Néanmoins, le principe de simplicité de structure pousse à éliminer
cet item, ce qui a été fait. On aboutit à une fiabilité acceptable pour une première version
d’échelle (tableau 4). En prévision de futures administrations de cet instrument, il apparaît que
la première dimension devra être améliorée de ce point de vue.
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Tableau 4 : Fiabilité de l’échelle
Dimension Intérêt pour l’entreprise Conséquences éthiques Bénéfice consommateur
α de Cronbach 0, 58 0, 81 0, 72
Il reste à confirmer cette structure au moyen de méthodes plus adaptées que l’ACP. En
toute rigueur une troisième collecte aurait dû être menée. Pour des raisons pratiques, cela n’a
pas été possible. Cela étant, les « noyaux » mathématiques de l’ACP et de l’analyse factorielle
confirmatoire sont très différents et peuvent donc aboutir à des résultats divergents, y compris
en travaillant sur les mêmes données2. Il n’est donc pas inintéressant, ni totalement hors de
propos, de proposer ici les résultats d’une analyse de structure de covariance sur les données
obtenues auprès des 98 individus de l’échantillon de validation.
Les résultats obtenus (AMOS 5 et EQS 6.1.) sont présentés dans les tableaux 5 et 6. Bien
qu’une analyse rapide des coefficients de symétrie et d’aplatissement montre un écart à la
normale modéré des distributions individuelles, on a préféré reporter systématiquement les
résultats issus d’une procédure de bootstrap (200 réplications).
Le test du χ² indique un bon ajustement du modèle aux données, mais la faible taille
d’échantillon rend ce test sujet à caution. Les indicateurs les moins sensibles aux problèmes
de taille d’échantillon et de mauvaise spécification des modèles (CFI, SRMR, Gamma 1 et
Gamma 2) présentent des valeurs conformes aux normes recommandées (Hu et Bentler, 1998,
1999)3.
2 L’un (ACP) cherche à maximiser la variance extraite du nuage de points initial, l’autre (analyse des structures
de covariances) à maximiser la covariance extraite de ce même nuage. 3 Les statistiques robustes de Satorra-Bentler, à l’exception du SRMR, sont fournies.
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17
Tableau 5 : analyse factorielle confirmatoire de l’échelle de l’attitude du consommateur
à l’égard de la pratique du Yield Management : loadings et communautés
ITEMS Maximum de
vraisemblance
Après
bootstrap
λi SMC λi SMC
Intérêt pour l’entreprise
PYM 01 La pratique du Yield Management permet d’optimiser l’activité
de l’entreprise. 0, 645 0, 417 0,648 0,445
PYM 02 Pour moi, ces techniques sont justifiées car elles permettent aux
entreprises de subsister. 0, 595 0, 354 0,592 0,369
PYM 03 Ces pratiques sont justifiées pour que les entreprises puissent
faire des recettes pendant les périodes creuses. 0, 467 0, 218 0, 487 0,252
Conséquences éthiques
PYM 04 Ces techniques créent des inégalités. 0, 596 0, 355 0, 599 0,363
PYM 05 Ces pratiques tarifaires sont injustes. 0, 840 0, 705 0, 851 0,730
PYM 06 Je trouve ces pratiques inacceptables. Eliminé
PYM 07 Ces techniques ne sont pas éthiques vis à vis des personnes. 0, 656 0, 430 0,652 0,433
PYM 08 Je trouve ces techniques décevantes. 0, 591 0, 350 0,591 0,358
Bénéfice consommateur
PYM 09 Je trouve ces pratiques profitables au client. 0, 735 0, 540 0,721 0,538
PYM 10 Ces techniques permettent au client de profiter des tarifs
préférentiels. 0, 660 0, 435 0,676 0,471
PYM 11 La pratique du Yield Management me permet de saisir des
bonnes affaires. 0, 530 0, 281 0,548 0,317
PYM 12 Le Yield Management est avantageux pour certaines catégories
de clients à revenu modeste. 0, 645 0. 285 0.512 0.279
Les contributions factorielles (les λi) des indicateurs conservés sont significatives. Les
tests de Student sont supérieurs à 1,96 avec un seuil de 5 % pour l’ensemble des items gardés.
Certaines communautés, par contre, sont très faibles et vont pénaliser la variance moyenne
extraite pour chacune des dimensions. Il sera nécessaire de se pencher sur la rédaction des
items dans une future version de l’échelle, ou d’éliminer les items correspondants le cas
échéant. Enfin, il faut souligner que ces résultats ont été obtenus sans avoir à corréler de
termes d’erreur. Ceci se produit fréquemment pour les échelles en construction, pour deux
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
18
raisons principales. Soit le domaine théorique a été mal cerné et l’analyse confirmatoire
suggère l’existence d’une dimension cachée au travers de covariances résiduelles élevées ou
d’indices de modification indiquant la nécessité de corréler des termes d’erreur. L’autre
facteur est un effet de méthode, lié généralement à une rédaction redondante de certains items.
Ces deux défauts majeurs ne semblent pas être présents dans cet instrument, ce qui est plutôt
encourageant pour l’avenir.
Tableau 6 : Ajustement du modèle
Relation testée λi Test T Seuil de sig de
la relation
Perception YM / Intérêt pour l’entreprise 0,675 3,713 0, 00
Perception YM / Conséquences éthiques - 0,675 -3,959 0, 00
Perception YM / Bénéfice consommateur 0,858 4,264 0, 00
χ2 42,3168
ddl 41
p 0,41395
χ2 / ddl 1,032
Fmin 0,47125
Γ1 0,960
Γ2 0,950
CFI 0,994
SRMR 0,068
RMSEA (IC à 90%) 0,018 (0,000 ; 0,0072)
AIC du modèle / AIC du modèle indépendant 95,709 < 300,233
ECVI du modèle / ECVI du modèle indépendant 0,987 < 3,095
Fiabilité et validité de l’échelle
Fiabilité
Le coefficient de Jöreskog (1971) a été privilégié car il intègre de manière itérative le
risque d’erreur (Ambroise et al., 2004). Notons également qu’il présente l’avantage,
contrairement à l’alpha de Cronbach, d’être moins sensible au nombre d’items (Roehrich,
1994). Les résultats obtenus et affichés dans le tableau ci-après, sont satisfaisants et attestent
de la bonne fiabilité de notre instrument de mesure.
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19
Tableau 7 : Fiabilité de l’échelle
Dimension Intérêt pour l’entreprise Conséquences éthiques Bénéfice consommateur
ρ de Jöreskog 0,617 0.801 0.735
Validité de contenu
La validité de contenu évalue la cohérence entre l’ensemble des items et le domaine
théorique qu’ils sont censés représenter. La phase amont de la construction de l’échelle est
donc tout particulièrement importance (Churchill, 1979 ; Rossiter, 2002). On s’est attaché à
soigner cette phase, notamment lors de la rédaction des items.
Validité de construit
Elle permet de confirmer que ce qui est mesuré est bien ce qui devait être mesuré et rien
que cela (Zaltman et al., 1973). La validité de construit s’analyse au travers des validités
convergente, discriminante et nomologique. Seules les deux premières ont été étudiées ici. La
validité nomologique implique l’insertion de la variable latente faisant l’objet de la mesure
dans un réseau structurel bénéficiant d’un large consensus au plan théorique. Cette mesure
aurait été rendue compliquée par le manque de recul théorique et empirique sur le concept à
l’étude ici. Elle devra donc être abordée dans de futurs travaux de consolidation de l’échelle.
De même, le développement de normes est rendu impossible par la petite taille et le caractère
très spécifique des échantillons utilisés.
A défaut d’une réelle mesure de validité convergente, on utilise l’approche dite de
« variance moyenne extraite » préconisée par Fornell et Larcker (1981). La validité
discriminante au sein de l’échelle est obtenue si les corrélations entre facteurs restent
inférieures à la variance moyenne extraite au sein de chaque facteur. Les valeurs de ce
coefficient (ρvc), ainsi que les corrélations entre facteurs sont données dans le tableau 7
Tableau 8 : Validité de construit des dimensions de « l’attitude du consommateur à
l’égard de la pratique du Yield Management »
ρvc
Intérêt pour
l’entreprise
Conséquences
éthiques
Bénéfice
consommateur
Intérêt pour l’entreprise 0,306 1,000
Conséquences éthiques 0,426 - 0,456 1,000
Bénéfice consommateur 0,608 0,579 - 0,579 1,000
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
20
L’échelle, notamment sur ses deux premières dimensions, présente une faiblesse sur ces
indicateurs. Il apparaît donc nécessaire d’analyser plus finement le bien fondé, au plan
théorique, de l’existence des trois dimensions. On a opté, à cet effet, pour la méthode
préconisée par Bagozzi et Phillipps (1982). Elle se base sur la comparaison des χ2
obtenus
pour différents modèles. En particulier, on compare un modèle pour lequel les corrélations
entre facteurs sont laissées libres et un modèle pour lequel elles sont contraintes à 1. Le
tableau 8 présente ces résultats.
Tableau 9 : Validité discriminante de l’échelle de « l’attitude du consommateur à
l’égard de la pratique du Yield Management » par la différence des χ2
Modèle libre Modèle contraint Différence
χ2 = 45,709
ddl = 41
χ2 = 159,762
ddl = 44
∆ χ2 = 114,056
∆ ddl = 3
Ce tableau montre que la différence des χ2 calculée qui s’élève à 114,056 est très
largement supérieure à la valeur théorique pour 3 degrés de liberté au seuil de 0,01 (114,056 >
11,24). Le modèle non contraint a, par conséquent, un meilleur ajustement aux données, ce
qui valide l’existence, au plan conceptuel, des trois dimensions présentées ici.
CONCLUSION : APPORTS, LIMITES ET VOIES DE RECHERCHE
L’objectif de cette recherche, clairement positionnée comme exploratoire, était de
proposer une première version d’une échelle de mesure de « l’attitude du consommateur à
l’égard de la pratique du Yield Management », conceptualisée comme une variable de niveau
attitudinal, dont les éléments, issus d’entretiens exploratoires, sont principalement d’ordre
cognitif.
Les apports se situent à plusieurs niveaux. Au plan théorique, le discours des clients du
service concerné fait émerger trois dimensions : intérêt pour l’entreprise, conséquences
éthiques et bénéfice consommateur La pratique du Yield Management est donc perçue comme
une nécessité économique pour l’entreprise, dont les retombées pour le client peuvent être
antinomiques (ce qui transparaît au travers des corrélations négatives entre les facteurs
concernés) : négatives au sens où l’inégalité des clients face au prix pose manifestement des
problèmes d’ordre moral mais aussi positive au sens où de nombreux clients peuvent
bénéficier d’un service qui leur aurait été inaccessible autrement. La revue de la littérature et
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
21
les entretiens qualitatifs exploratoires laissaient espérer l’émergence des deuxième et
troisième dimensions seulement. La première était par contre inattendue. Les entretiens l’ont
révélée, les analyses statistiques menées lors des deux pré-tests l’ont confirmée. C’est l’un des
principaux apports de cette recherche puisque le client révèle un niveau certain de
compréhension des impératifs économiques liés à la gestion de capacités fixes dans le
domaine des services. Sous réserve d’être validé lors de collectes ultérieures, notamment sur
des échantillons plus représentatifs de la population générale, ce résultat est par conséquent
très important pour les entreprises concernées puisqu’elles pourront évaluer dans quelle
mesure leurs clients actuels ou potentiels comprennent l’intérêt et l’utilité de leurs pratiques
tarifaires
Bien que les indicateurs formels de qualité (ajustement, communautés, fiabilité, validité)
puissent encore être largement améliorés, il faut souligner le soin apporté aux différentes
étapes de construction. Une phase qualitative puis deux collectes quantitatives ont
successivement permis de passer de 118 items à 11 pour la version finale proposée ici. On
reste ainsi dans une taille d’échelle acceptable pour le répondant. La tâche cognitive qui lui
est imposée reste raisonnable. Néanmoins, cette structure légère permet de cerner les trois
dimensions théoriques qui ont émergé sans poser de problèmes d’estimation. Ces arguments
permettent d’estimer que les indicateurs de cohérence interne et de validité des construits
peuvent être considérés comme acceptables malgré tout.
Le développement d’un tel instrument de mesure présente nécessairement quelques
limites. Cette première version est donc tout à fait perfectible. La rédaction des items,
notamment de PYM 03, 08 et 09 (au moins) devra être revue. Par ailleurs, il faut également
envisager de renforcer la dimension « intérêt pour l’entreprise », qui ne compte que trois
items. Plus généralement, les dimensions « intérêt pour l’entreprise » et « conséquences
éthiques » doivent être revues en raison de leur faible variance moyenne extraite. Le fait de ne
pas avoir eu à corréler de termes d’erreurs pour aboutir à une structure acceptable en termes
d’ajustement permet d’être relativement optimiste quant à la possibilité d’améliorer
significativement la qualité de l’échelle sur ces indicateurs sans avoir à modifier trop
lourdement sa configuration actuelle.
Une autre limite, déjà évoquée, est liée à la nature de l’échantillonnage. Il conviendra par
la suite de procéder au test de l’échelle sur des échantillons à la fois plus volumineux et plus
représentatifs de la population des clients des services à capacité fixe. Le test de l’échelle sur
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
22
d’autres services permettra également d’améliorer sa validité externe. Est-il possible qu’en
fonction du type de service retenu, la structure de l’échelle change ?
Au-delà de l’amélioration des qualités psychométriques de l’instrument, et du
développement ultime de normes permettant de comparer des populations et/ou des services
les uns aux autres, les voies de recherche peuvent être d’ordre théorique. En particulier, il sera
nécessaire de penser une véritable théorie de l’effet de l’attitude à l’égard du Yield
Management sur les comportements à l’égard du prestataire, notamment en identifiant ses
antécédents. Cette théorie commence à émerger dans le domaine organisationnel (selmi,
2006), mais tout reste à faire quand l’on souhaite adopter la vision du consommateur. Les
enjeux managériaux sont considérables : l’échelle devrait permettre d’identifier des segments
de clientèles réceptifs à la pratique du Yield Management et d’autres beaucoup moins. Une
description fine de ces segments autorisera donc des pratiques marketing (positionnement,
offre produit, communication…) différenciées susceptibles de minimiser, par exemple, les
effets induits par un bouche à oreille négatif généré par des pratiques tarifaires mal calibrées.
Une approche longitudinale peut également s’avérer intéressante. On peut par exemple
analyser si l’attitude du consommateur à l’égard du Yield Management évolue dans le temps,
pour un type de service et/ou un individu donné. Si la réponse est positive, on peut se
demander quelles sont les raisons de cette évolution. La question de la familiarité du
consommateur avec les techniques de Yield Management se pose alors (Kimes, 1994, 2002).
On conclura cet article en soulignant que, paradoxalement, l’application de politiques
tarifaires flexibles par les entreprises impacte de manière rapide la relation qu’elles
entretiennent avec le consommateur, alors même que les efforts qu’elles consentent pour
développer la gestion de leur relation avec leur client prend beaucoup plus de temps. Si la
volonté, affichée aujourd’hui, de s’engager résolument dans des stratégies relationnelles de
long terme avec leurs clients est réelle, alors les entreprises devraient s’interroger sur les
éventuels dangers inhérents à un développement aveugle du Yield Management. Cette échelle,
à terme, devrait leur permettre de mieux analyser la position de leurs clients vis à vis de cette
pratique.
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Wirtz. J, Kimes. S, Theng J.H.P, et Patterson. P. (2003), Revenue Management: Resolving
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Zollinger M, (1995), Le Prix de référence interne : Existence et image, Décisions Marketing,
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Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Annexe 1 - Je trouve normal de faire payer plus cher les gens qui réservent au
dernier moment, car ils empêchent l’entreprise de faire des prévisions
au niveau du remplissage
- Discriminatoire mais compréhensible
- C’est tout à fait normal de payer plus cher surtout pour les billets
d’avion
- Du côté de l’entreprise c’est vraiment intéressant
- C’est acceptable car permet de remplir les voyages et rentabiliser les
déplacements
- C’est utile pour l’entreprise afin de remplir les sièges vides
- C’est une excellente méthode d’optimisation des ventes et de
rentabilisation de l’offre
- Je trouve ces pratiques tarifaires plutôt normales, il me semble
raisonnable d’augmenter le prix
- Je pense que cette stratégie est bonne et permet à l’entreprise de
subsister
- Il me semble évident de payer plus cher les derniers jours, car cela
implique pour l’entreprise une organisation de dernière minute
- Il est normal qu’il ait une différence entre les périodes creuses et ceux
de pointe, les moyens mis en œuvre par l’entreprise sont plus
importants et donc certains plus chers
- Je ne suis pas choqué par l’attitude des managers, à leur place je ferais
pareil
- Il est normal d’adapter l’offre à la demande
- Ces pratiques sont nécessaires pour les entreprises pour faire entrer de
l’argent pendant les périodes creuses
- Elles se justifient dans la plupart des cas
- Je pense que les entreprises appliquent ces méthodes pour couvrir les
frais qui surviennent au dernier moment
- C’est compréhensible et logique
- Elles sont intéressantes pour l’entreprise et le client, elles permettent à
l’entreprise de gérer le remplissage et d’optimiser le profit
- Dans la plupart des cas, ces changements de tarifs sont justifiés.
Intérêt pour l’entreprise de pratiquer le Yield management
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Annexe 2 - Je ne trouve pas ça juste, car un même service doit être vendu au
même prix
- Je trouve ces pratiques inadmissibles, vraiment c’est un scandale,
pourquoi payer un prix différent pour exactement le même service
- Toute à fait injustifié de la part des entreprises
- Inacceptable car le même service à des prix différents
- Ce sont des pratiques inégalitaires
- Je ne suis pas d’accord car pour moi tout le monde doit être traité sur
le même pied d’égalité
- Il me parait que ces pratiques sont injustes et discriminatoires
- Cela reste inégalitaire
- Peuvent engendrer le mécontentement du client
- Problème d’égalité entre les clients
- C’est inacceptable, un même service ne peut être vendu à différents
prix
- Je trouve ces pratiques tarifaires toute à fait inacceptables, pour le
même service les tarifs doivent être les mêmes
- Il me semble qu’à partir du moment où le service est le même les
tarifs devraient être identiques
- Des écarts importants de tarifs sont injustes, l’entreprise risque de
décevoir et frustrer ses clients
- En tant que client, je trouve ces pratiques pas très correctes, elles
créent une certaine injustice
- Ces pratiques sont injustes car on paye pour la même prestation des
tarifs différents
- Je trouve ces pratiques injustes et discriminantes. A mon sens elles
ne devraient pas être autorisées, les entreprises volent l’argent des
clients qui payent plus cher
Problèmes de justice et d’équité liés à la pratique du Yield management
Actes du XXIIIème Congrès International de l’AFM – 31 mai & 1er juin 2007, Aix-les-Bains
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Annexe 3 - cela peut présenter des avantages pour le client
- permet de profiter des services coûteux à des prix abordables
- c’est un bon moyen, si on réserve en avance on paye moins cher, on
peut aussi trouver des destinations lointaines pas chères, je pense que
ces pratiques sont attirantes et acceptables
- je trouve ces pratiques justifiées car permettent aux personnes qui
n’ont pas les moyens de bénéficier des tarifs avantageux.
- Intéressant lorsqu’on trouve des prix bas
- C’est avantageux pour le client, permet de partir à des prix moins cher
- C’est intéressant pour les voyageurs occasionnels
- Ces pratiques sont intéressantes pour tout le monde
- Selon moi, ces pratiques tarifaires sont assez justes puisqu’elles
permettent aux clients de payer moins cher ou bénéficier d’un service
meilleur
- Je suis satisfait, cela me permet de profiter des tarifs auxquels je
n’aurai pas accès habituellement…je n’ai jamais étais déçu puisque j’ai
l’impression de bénéficier des tarifs avantageux
- Elles permettent de faire de bonnes affaires pour les consommateurs
- Je pense que c’est très avantageux pour les clients, cela permet de
bénéficier des promotions intéressantes
La pratique du Yield management comme « bénéfice consommateur »