Une vie haute en couleur…à Yvette, son épouse,

notre mère.

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ISBN : 979-10-236-0596-9

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UN CERTAINRICHARD BLOT

Huiles – Aquarelles – Dessins – Émaux – Sculptures

Richard Blot dans son atelier rue St Albin à Douai

SOMMAIRE

Préface par Anne Labourdette - Conservatrice du patrimoine Directrice du musée de la Chartreuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Un partenariat qui a du sens . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15

Un certain Richard Blot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

Le paradis perdu de Richard Blot – Paysages du Nord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Sous le ciel transparent de la Touraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

Solidement construite – La mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

Hardiment, au couteau et au pinceau – Les fleurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

Baignées de cette impalpable lumière – Les natures mortes . . . . . . . . . . . . . . 69

Une démarche récurrente et cohérente - Aquarelles et dessins . . . . . . . . . . . 73

L’amour et la peinture, un singulier mariage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

Période de recherche – Vers un plus grand dépouillement . . . . . . . . . . . . . . . 87

Artiste aux multiples facettes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

Pour que son œuvre renaisse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 97

Richard Blot en résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 100

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

Richard Blot à la maison

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D es ciels du Nord en passant par les rivages bretons et la lumière dorée de la Touraine, Richard Blot a

réalisé une œuvre marquée par la singularité d’un regard profondément amoureux de la nature.

Que l’on contemple ses paysages ou ses natures mortes, l’impression rêveuse et presque nostalgique qui se dégage de certains de ses tableaux fait écho à la grande précision de la technique qu’il emploie, aussi vigoureuse dans l’apposition de la pâte au couteau, que délicate dans sa manière de poser ses couleurs au pinceau.

Avec un sens poétique certain, son geste s’associe à une grande culture visuelle pour lui permettre de saisir le charme des marais d’Oisy-le-Verger (p.38), non loin desquels, près d’un siècle avant lui Camille Corot et Constant Dutilleux se sont rendus. Saisissant la façon dont le vert des arbres et des herbes hautes s’accorde avec les ocres plus sombres des troncs et de la terre, l’artiste compose ses tableaux sur le motif et nous propose de regarder ce que reflète l’eau dormante : la lumière laiteuse (p.13), le soleil couchant (p.25), les ombres délicates (p.20) et la calme tranquillité du temps qui passe (p.23).

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Cette capacité à ressentir les effets de la nature, ses fils Thierry et Laurent la décrivent comme indissociable de la personnalité de leur père, qui pouvait rester des heures durant observer, dessiner peindre et rêver, sans que les aléas météorologiques ne le perturbent d’aucune sorte. Passionné par son sujet et entier dans sa manière de concevoir sa carrière d’artiste, Richard Blot se montre cependant sensible à l’art des paysagistes hollandais du 17e siècle, notamment lorsqu’il s’agit de peindre l’étendue des effets visibles dans les ciels du Nord. L’intimisme qui se dégage de ses représentations des cycles de la nature (p.23) est certainement issu d’une très bonne connaissance des artistes de l’école de Barbizon, tandis que l’on ressent dans d’autres celle des toiles impressionnistes de Pissarro et Sisley (p.27).

La vigueur éclatante et expressive de ses natures mortes (p.60 et 64) est davantage à rechercher vers une volonté d’expérimenter le chatoiement des couleurs chaudes sur un fond uni. Cet accord de couleurs vives, l’artiste le donne à voir d’une manière particulière dans L’Arbre bleu (p.88) et Au bureau (p.86), qui à la différence des œuvres précédemment citées, utilisent la force

du cerne sombre pour délimiter des aplats de couleurs, pour certaines presque pures. Ce travail n’est pas sans évoquer non plus la technique de l’émail, chère à Richard Blot, qui l’a utilisée tant pour représenter des paysages que pour créer des objets décoratifs (p.92 et 93).

Profondément liée au nord de la France, plurielle de par la diversité des techniques employées, l’œuvre de Richard Blot incite le spectateur à entrer dans la contemplation intime d’une nature calme ou tourmentée, où la passion des couleurs pures côtoie celle des ombres délicates. À entrer, en somme, dans le moi intérieur d’un artiste attachant.

Anne Labourdette Conservatrice du patrimoine

Directrice du musée de la Chartreuse

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Huile au couteau sur bois | 53 x 17 cm

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Rue d’Infroy Douai

Huile au couteau et pinceau sur bois | 55 x 44 cm

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UN PARTENARIAT CHARGÉ DE SENS ET D’AMITIÉ

E n Mai 1988 nous reprenions l’entreprise familiale, suite au départ à la retraite

de mon père André DEVRED, qui devint alors DANIEL DEVRED ÉLECTRICITÉ.

Dans la foulée, nous avons emménagé rue Voltaire toujours à Sin le Noble, c’est dans ces nouveaux locaux que deux artistes peintres, Daniel Pecqueur et Thierry Blot, nous rendent visite. Ils nous proposent d’être associés à leur prochaine exposition. Bien que jeunes entrepreneurs, nous sommes séduits par l’enthousiasme et la passion qui les animent, nous acceptons de les accompagner. Nous signons en décembre 1993 notre premier partenariat « L’ART ET LA LUMIÈRE » à la Halle aux Draps de Douai.

L’histoire ne s’arrête pas là, alors qu’une amitié se construit avec les deux com-pères, nous faisons la rencontre de Domi-nique Blot. Il est maître d’œuvre dans une entreprise d’ingénierie. Nous partageons les mêmes valeurs. La rigueur, l’honnête-té et l’amour du travail accompli nous unissent. Vous comprendrez que nos propos ne sont ni flatteries, ni politesses !

Puisque notre relation de confiance nous rapproche au point de nous associer ; Dominique rejoint la maison familiale en mars 2008.

Pas de hasard !

Cet été, Thierry nous évoque le projet qui lui tient à cœur depuis longtemps ; il s’agit pour lui et Laurent, le troisième frère, de réaliser une rétrospective des œuvres de Richard, leur père, artiste aux multiples facettes.

Décidément la petite lumière entre nous brille toujours, et c’est une heureuse chose que la vie nous offre parfois.

C’est donc un peu comme une évidence et avec bonheur que nous soutenons cet événement pour que l’art et la lumière continuent d’éclairer notre sincère amitié.

Michèle et Daniel Devred

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Richard Blot lors d’un vernissage

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UN CERTAIN RICHARD BLOT

L e titre de ce livre est inspiré de l’ouvrage « Un certain Monsieur Blot »,

vous connaissez ? C’est une merveilleuse description littéraire, écrite par Pierre Daninos, du parfait Français moyen jusqu’au jour où le héros gagne plusieurs millions lors d’un concours auquel il participe.

Fonctionnaire au service de l’Équipement, Richard Blot aurait pu être, lui aussi, le type même du Français moyen s’il ne s’était découvert un jour une âme d’artiste…

Le point commun entre ces deux personnages tient dans l’événement qui survient au point de changer leurs vies. La différence, face au héros décrit par Daninos, est de taille, Richard ne gagne rien ! Il accueille un don précieux qui le guide avec passion et détermination sur la route de l’art, il dessine son propre chemin sans concession.

Les cheveux bruns, soyeux et légèrement ondulés, la bouche soulignée de fines moustaches, le regard noir, ce noir lumineux de ceux qui écoutent et observent avec intensité. Des yeux qui

laissent deviner la fougue et la malice, on imagine l’être enthousiaste dont l’optimisme débordant s’affronte au doute, celui qui permet de croire ; sans s’y croire. Ceux qui l’ont connu ont pu apprécier son humour et sa spiritualité, un léger rictus annonçait généralement ses envolées verbales.

Mon père, cet homme hors du commun, peignait avec gourmandise, à la maison, à la mer, dans les rues et à la campagne. J’ai eu la chance de barbouiller avec lui, même l’hiver dans les marais du Nord ou l’été sur les rochers de Bretagne. Sa démarche quasi obsessionnelle, à cher-cher sur la toile la « fidèle interprétation » d’une nature qui le fascinait, n’avait de semblable que son courage et son amour de la vie.

Carpe diem, cette expression lui irait bien si l’on considère l’idée de profiter de l’instant présent. Richard était en ef-fet dans cet état d’esprit lorsque les em-bruns, la neige ou un coucher de soleil envoûtaient le couteau et le pinceau sur la toile, quand il partageait ses réflexions avec sa famille et ses amis autour d’un

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bon repas ; sauf que ce peintre à l’abord enjoué était un anxieux chronique, il se souciait du lendemain…

Ce lendemain, c’est à nous qu’il revient maintenant de l’écrire, c’est à vous que je le confie aussi. En vous ouvrant les portes d’un travail pictural qui dépasse l’aspect essentiellement figuratif qu’il semble proposer, je vous invite à plonger dans la matière et l’âme de la peinture d’un insatiable auteur. À travers le regard aiguisé qu’il a posé sans relâche sur quelques sujets récurrents, vous observerez que la richesse des couleurs et des nuances conjuguées à un dessin et un geste sûrs offre une évocation singulière, puissante et poétique de la nature qu’il nous donne ; n’est-ce pas là sa vraie nature ?

Richard Blot, un certain témoin d’une nature parfois nostalgique qui nous conte « un paradis perdu », une rêverie éternelle…

« Est-ce que l’on rêve quand on est mort ? » me demandait Axelle ma plus jeune fille.

Lorsque l’on parcourt l’œuvre de Richard Blot, la question peut se poser… tant son rêve, celui qu’il aimait partager, est présent. Peut-être rêve-t-il pour nous… ou s’agit-il simplement de l’interprétation de cette phrase de Picasso : « Sois vivant dans tout ce que tu fais. »

Quoi qu’il en soit, cette citation va très bien à mon père, il était vivant dans toute sa démarche qu’il bâtissait avec ardeur. Sa vision artistique reste et restera…

C’est avec un regard critique, et la distance nécessaire à une analyse objective du travail pictural de mon père, que j’ai brossé son portrait, que j’ai remis en perspective sa démarche d’artiste. J’ai voulu être juste et prégnant pour que l’hommage que je rends à celui qui m’a permis d’être ce que je suis, et pour qui mon amour n’a d’égal que l’admiration que je lui porte, soit un sésame pour la postérité.

Thierry Blot

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Chemin d’hiver

Huile au couteau sur toile | 50 x 64 cm

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Huile au couteau sur bois | 27 x 35 cm Huile au couteau sur bois | 25 x 34 cm

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LE PARADIS PERDU DE RICHARD BLOT

C ’est un plaisir aujourd’hui de revoir ce peintre et ceux qui, dans le passé, lui

ont fait confiance ne le regretteront pas. Il est toujours désobligeant de parler d’art en valeur marchande, pourtant il faut bien reconnaître que nous avons ici un artiste qui « monte ». Et comme Richard Blot est un modeste, qui ignore le tapage et la publicité personnelle, force est bien de comprendre que seul son talent y est pour quelque chose. Dans un siècle où beaucoup couvrent leur impuissance par de la peinture difficilement qualifiable, Richard Blot ne manque pas d’un certain courage. Il peint ce qu’il voit, comme il le voit, mais donne aux choses et aux paysages l’âme que lui a su leur découvrir. Il apporte la preuve que pour transcrire un rêve, une personnalité, point n’est besoin d’aller tordre en tout sens les lignes et les traits. Il dessine et bien. Il met au couteau la couleur sur la toile, avec force et vérité.

Combien de fois passons-nous à côté de ces anciennes rues de notre ville sans y prêter plus d’attention que le passant pressé ? Richard Blot nous invite à regarder et, grâce à lui, nous découvrons le charme étrange et séculaire de la patine des vieilles pierres, ceux qui ont à nous raconter, ces témoins d’un passé aujourd’hui emporté à tout jamais dans le tourbillon contemporain. Et regardez ces paysages, ces ciels de chez nous dont il a su découvrir et rendre la beauté et la lumière. De la lumière, il y en a chez ce peintre même si au premier abord elle n’apparaît pas toujours. Parce qu’elle est diffuse et discrète, mais aussi parce qu’elle est vraie. Elle se reflète mélancolique, dans les flaques d’eau et les chemins mouillés. Elle marque de sa tonalité fraîche les petits chemins de terre qui mènent au village perdu. Et l’on peut se demander si Richard Blot ne serait pas l’un des derniers romantiques. Mais un romantique sans mièvrerie, qui fait corps avec la nature qu’il aime, car il faut aimer pour rendre la vérité dans un tableau.

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Il a peint aussi cette année beaucoup de fleurs.

Là encore, que de simplicité, de charme et de sûreté ! La couleur éclate avec force au service de la vie. Ne manquez surtout pas cette promenade dans la beauté, loin du quotidien ; une évasion que vous prolongerez, nous en sommes certains, et un petit havre de paix et de joie simple que vous quitterez à regret. Si la peinture de Richard Blot vous pose quelques questions – et elle vous en posera – c’est justement parce qu’il y a ici autre chose que de la simple couleur sur une toile. C’est un rêve de paradis perdu et surtout l’œuvre d’un réel, d’un véritable artiste, au sens le plus noble et le plus vivant du terme. 

Achille Pichon La Voix du Nord édition Arras

Article paru à l’occasion de l’exposition de Richard Blot dans les salons de

l’Hôtel de l’Univers à Arras

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Huile au couteau sur bois | 26 x 21 cm

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Le vieux saule

Huile au couteau sur bois22 x 14 cm

Neige au marais

Huile au couteau sur bois19 x 10 cm

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Village sous la neige

Huile au couteau et pinceau sur bois | 58 x 48 cm

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Huile au couteau sur bois27 x 22 cm

Neige au marais

Huile au couteau sur bois22 x 11 cm

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Huile au couteau et pinceau sur bois | 27 x 22 cm

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Huile au couteau et pinceau sur bois27 x 22 cm

Huile au couteau sur bois27 x 20 cm

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Huile au couteau sur bois | 17 x 23 cm

Création de couverture et mise en page : Nicolas FaucheronCrédits photographiques : La Voix du Nord, Nord Matin, Peyron Photographes, Thierry Blot

Dépôt légal : Juin 2017

Un certain Richard Blot retracé par Thierry Blot

édité à l’occasion de l’exposition organisée par la M.J.C. Espace HÉLIOS – Lambres-lez-Douai du 3 octobre au 4 novembre 2017

Du même auteur :

Balade avec le peintre Thierry Blot – 2009

Boli pour de vrai… – 2011

Sur la piste des émotionscatalogue raisonné de l’exposition inspirée

du cirque Alexandre Romanès - 2015