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EN ÉCHO À la 28 e Semaine de la poésie 14-21 mars 2015 Les livres des poètes invités sont disponibles dans les bibliothèques et médiathèques du réseau lecture de l'agglomération.

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28e Semaine de la poésieClermont-Ferrand - Auvergnedu 14 au 21 mars 2015Tél. : 04 73 31 72 87

Lectures, rencontres, spectacles, projections, expositions

LA SEMAINE DE LA

CHEYNE IMPRIMEUR-ÉDITEUR – 07320 DEVESSET

Enseignantwww.cme.creditmutuel.fr

Une fleur de f ièvre a une peau muette. Puis,

le Cavalier-Tambour lance des bonbons.Et le poème à cheval

fait des sons dégelés comme l’âne tond un pré large avec sa langue.

Philippe Beck

EN ÉCHO À

la 28e Semainede la poésie

14-21 mars 2015

Les livres des poètes invités sont disponibles dans les bibliothèques et médiathèques

du réseau lecture de l'agglomération.

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Voir abréviations des bibliothèques p. 19

28e Semaine de la poésieClermont-Ferrand - Auvergnedu 14 au 21 mars 2015Tél. : 04 73 31 72 87

Lectures, rencontres, spectacles, projections, expositions

LA SEMAINE DE LA

CHEYNE IMPRIMEUR-ÉDITEUR – 07320 DEVESSET

Enseignantwww.cme.creditmutuel.fr

Une fleur de f ièvre a une peau muette. Puis,

le Cavalier-Tambour lance des bonbons.Et le poème à cheval

fait des sons dégelés comme l’âne tond un pré large avec sa langue.

Philippe Beck

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Philippe Beck

© P

hilippe Matsas

Né à Strasbourg en 1963, Philippe Beck écrit, pense et questionne la poésie. Il enseigne la

poétique et l’esthétique à l'université de Nantes et s’attache notamment à préciser la différence entre littérature et philosophie. Fondateur et rédacteur en chef de la revue de poésie Quaderno (éd. MeMo, Nantes, de 1998 à 2000), il est l’auteur de nombreux articles de poétologie et de critique. Son travail de poète a été l’occasion de rencontres avec des musiciens et compositeurs d’aujourd’hui. Il a écrit les poèmes du livret de l’opéra Pastorale de Gérard Pesson, créé à Stuttgart en 2006 et mis en scène au Théâtre du Châtelet en 2009.« Chantant “avec beaucoup d’impersonnalité”, Philippe Beck sait “l’art d’être dans la poésie”. En

forgeant le néologisme d’“impersonnage”, il a nommé la métamorphose du poète en “dieu humain général”. Sujet lyrique vigilant, sujet critique, à la fois effacé et dilaté aux dimensions du général dans le particulier, le poète aère musicalement les rapports entre les hommes et parle à son époque, y intervient. L’œuvre beckienne a une valeur inaugurale, sans pour autant faire table rase du passé : par sa tenue classique, sa relecture des sources et sa traversée des voix, il rénove le lyrisme. “Forme continuante”, cette poésie fait retour sans répéter, elle reprend : reprise du vers, des genres et de leur hybridation savante (conte, élégie, idylle, poème didactique), des indécidables racines populaires, fabuleuses et fabulistes, réfection du maniérisme et/ou du baroque.La poésie intempestive de Philippe Beck, dans sa singularité, ni “contemporaine” au sens vague, ni néo-classique, relance, par sa nature polyphonique, l'inquiétude et la pulsation de Maintenant. En inter-rogeant la notion neuve et rigoureuse d'un “imper-sonnage poétique”, il éclaire le possible rôle et la puissance d'une poésie dans la rudesse de nos vies. »[Texte d'introduction au colloque Un chant objectif d'aujourd'hui (Cerisy-la-Salle, été 2013) qui lui a été consacré, publié aux éditions José Corti].

EN ÉCHO Àla 28e Semainede la poésie14-21 mars 2015

La Semaine de la poésie a lieu en mars dans le cadre du Printemps des poètes qui se déroule du 7 au 22 mars 2015 sur la thématique « Insurrection poétique. »

La Semaine de la poésie s'attache à faire découvrir la poésie contemporaine dans sa multitude de voix, de formes et d'écritures. C'est un rendez-vous annuel incontournable pour les amoureux des mots et de la poésie et une belle occasion d'aller à la découverte de ces voix multiples qui nous « aident à s’émanciper, à s’évader, à grandir tout seul » (Claude Chambard, p. 6).

Le 28e festival se déroule du samedi 14 au samedi 21 mars 2015. 16 poètes, français et étrangers interviennent dans les écoles, de la maternelle à l'université « un moment important, parfois déterminant, de rencontre avec la littérature

et la langue » (Hervé Le Tellier, p. 11). Après ces journées denses et riches, les poètes participent à des lectures et des échanges avec le public en bibliothèques, en librairies ou autres lieux Les lectures croisées, qui ont lieu les lundi, mardi, jeudi et vendredi de la Semaine à 18 h, salle Georges-Conchon (entrée libre), réunissent plusieurs poètes pour des lectures de textes inédits ou prêts à être publiés et font entendre la diversité de la poésie contemporaine.

Les bibliothèques et médiathèques du réseau lecture de Clermont Communauté sont naturellement partenaires de la Semaine de la poésie. Elles organisent quatre rencontres avec des poètes invités et des actions qui s'inscrivent plus largement dans le Printemps des poètes (voir programme détaillé p. 18).

Elles accompagnent cette manifestation en publiant En écho à la Semaine de la poésie, qui présente les poètes et indique leurs livres disponibles dans le réseau, à emprunter sans modération avant et après la manifestation. Cette année, la brochure s'enrichit de cinq entretiens : avec Philippe Beck, parrain de la manifestation, et Patricia Castex Menier, Claude Chambard, Hervé Le Tellier, Camille Loivier, un avant-goût des rencontres dans les médiathèques.

En écho à la 28e Semaine de la poésie est édité par Clermont Communauté 64/66, avenue de l'Union Soviétique - BP 231 - 63007 Clermont-Ferrand cedex 1 04 73 98 34 00. Directeur de publication : Olivier Bianchi. Sélections documentaires : Hélène Rouvet assistée de Marine Dunaigre. Ressources numériques : Yann Duphil. Rédaction et suivi éditorial : Marie Berne. Relecture : Chloé Peiter. Février 2015. Tirage : 2000 ex.

4 QUESTIONS à Philippe Beck

Cela fait quoi de se savoir, ou de voir son nom sur la tranche d'un livre, posé sur des rayonnages entre Baudelaire, Beckett et Boileau ?L'ordre alphabétique fait résonner chaque nom autrement. En contact avec d'autres sons liés auxquels on a donné une force dans l'histoire, chacun des publiés est un son qui peut retentir.Le voisinage des noms, c'est le voisinage des forces dans des noms. Je pense aux forces nommées, aux îles relatives que sont les noms propres, sans me demander quelle est l'île où

je suis, si c'est une île. Mais je pense aux forces que le lecteur donne au nom en lisant ce qu'il signe.

Pourquoi le poème encore aujourd'hui ?Pour mieux dire (avec exactitude rythmée) en laissant résonner les sons par lesquels chacun essaie de dire ce qu'il doit dire. Les sons sont les oubliés relatifs de l'effort de parole dans un monde qui pousse à parler en les oubliant.

Comment le poète s'accommode-t-il de la tradition ?Elle est là, sous forme arrêtée, comme autorité scolaire et souvent

répugnante. Mais le passé n'est pas la tradition. Le passé a contenu des puissances qui n'ont pu se réaliser. À charge pour les humains de maintenant répondre aux attentes du passé.

Il semble que les musiciens ont croisé d'importance votre écriture. Étiez-vous plus disposé à croiser les musiciens que les peintres pour tisser avec vos poèmes ?Oui. Opéradiques ne dit pas autre chose. Les arts se « remmêlent perplexement ». Ils sont tous en contact les uns avec les autres, comme les cinq sens ne peuvent être séparés.

Propos recueillis par Françoise Lalot.

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Lecture inaugurale de la Semaine de la poésie Opéradiques,

salle Georges-Conchon samedi 14 mars, 18 h(Tarif 5 €. Entrée libre adhérents de La Semaine de la poésie, moins de 18 ans, étudiants, demandeurs d’emploi).

- Opéradiques, Flammarion, 2014, coll. Poésie-FlammarionMJ, MAC

- Boustrophes, Texts & crafts, 2011MJ (en commande)

- Poésies premières : 1997-2000, Flammarion, 2011, coll. Poésie-FlammarionBRGC, MCN, MJ

- Un Journal, Flammarion, 2008MJ

- Chants populaires, Flammarion, 2007, coll. Poésie-FlammarionMHP, MJ, MAB, MCN

- Rude merveilleux, éd. Al Dante, 1998, coll. NiokMNC

- Chambre à roman fusible, éd. Al Dante, 1997, coll. NiokMNC

Patricia Castex Menier

Patricia Castex-Menier est née et vit à Paris où elle enseigne la langue française et le latin.« Ses premiers livres furent publiés en 70 chez des éditeurs typographes comme Thierry Bouchard, Le Dé bleu, à partir de 85, chez Cheyne éditeur puis Al Manar, La Dragonne. La confidentialité de cette œuvre répond, en partie du moins, à une concep-tion de la poésie qui s'est patiemment forgée sur les expériences qui balisent une vie, et moins sur l'idée qu'écrire fût une simple volonté de production de la langue et de ses agencements. Cela ne veut pas dire pour autant que Patricia Castex Menier n'interroge pas la forme de son poème, mais qu'elle lui refuse son seul crédit démonstratif. »[Emmanuel Laugier, Le Matricule des anges, n° 58 (2004)]

Jean-Baptiste Cabaud

Né en 1970 en Savoie, Jean Baptiste Cabaud vit à Lyon. Après une dizaine d'années passées dans le graphisme, il se consacre depuis 2005 entièrement à la poésie, écrite, parlée, dessinée. Auteur, il publie ses textes en livres et en revues (Voix d'Encre, Mer‑cure Liquide, Harfang, Teckel, Triages, Bacchanales, Ouste…). Son premier album pour la jeunesse, Le petit inconnu au ballon, illustré par Fred Bernard, est paru en 2007 aux éditions Le baron perché sous la houlette de la romancière et éditrice Maylis de Kerangal. De ses textes, il donne lectures et perfor-mances régulières en France et à l'étranger en voix seule ou au sein de la formation de poésie-électro Saint Octobre qu’il a monté avec le musicien David Champey. Il aime croiser les pratiques et confronte souvent sa poésie avec les disciplines d’autres artistes (cinéastes, graphistes, photographes…).Fruit d’une résidence à l’Institut français de Lituanie en 2014, sa prochaine exposition personnelle sera montrée à Vilnius dans le cadre du Printemps des poètes lituanien en mai 2015. Jean-Baptiste Cabaud anime tout au long de l'année rencontres et ateliers d'écriture poétique en milieux scolaires, centres sociaux, bibliothèques auprès d'enfants et d'adultes en France ou à l’étranger.

Son blog www.jeanbaptistecabaud.fr

Lectures croisées salle Georges-Conchon vendredi 20 mars, 18 h

- Fleurs [suivi de] Baby fleur, La Passe du vent, 2014BRGC, MJ, MAC

- Les mécaniques [suivi de] Des arbres, éd. À plus d'un titre, 2008MJ

Lectures croisées salle Georges-Conchon jeudi 19 mars, 18 h

- Suites et fugues, Henry éd., 2014, coll. Les écrits du NordMAC

- Passage avec les voix, éd. du Cygne, 2013, coll. Le chant du cygneMJ

- Reconnaissance, Al Manar, 2009MJ

- X fois la nuit, Cheyne, 2006MHP

- Bouge tranquille, Cheyne, 2004MJ, MCN, BRGC

- L'éloignée (roman), La Dragonne, 2001MJ

- Ce que me dit l'ensevelie, Cheyne, 2001BRGC

- Infiniment, demeure, Cheyne, 1992BRGC

- Chemin d'éveil, Cheyne, 1988, coll. VerteMCN, BRGC

- Questions de lieu, Cheyne, 1985MJP

3 QUESTIONS à Patricia Castex Menier

Considérez-vous l'ensemble de vos œuvres comme une poésie insurgée ?Toute poésie, même si elle n'est pas explicitement « engagée » comme on dit, est une insurrection. Elle est un espace de liberté, d'ouverture, et à ce titre elle se « dégage » (et non « désen-gage »… ) des carcans quotidiens, des lois, du langage inconscient de lui-même, du commerce, des préjugés de toute sorte. Ce que j'écris ne milite pas, mais reste, j'espère, toujours sensible à notre monde comme il va, à l'huma-nité dont une trop grande partie est si malmenée. Reconnaissance paru aux

éditions Al Manar, par exemple, en témoigne.

Vous êtes professeur de français et de latin. Comment dans votre pratique professionnelle, envisagez-vous la transmission de la poésie ?

Là aussi, quelque chose comme de l'insurrection… si je respecte les programmes, c'est-à-dire « disséquer » (aïe !) les textes, la poésie passe par d'autres voies : chacun de mes cours débute par la lecture d'un poème, choisi par les élèves à tour de rôle. On écoute, on ne fait aucun commentaire, cela dure 1 ou 2 minutes, et ensuite on passe à autre chose. Une sorte de prière libre, une prière athée…

La poésie est-elle une manière d'être ?L'expression « poésie manière d'être », en ce qui me concerne, me semble

trop présomptueuse. Je ne suis poète, finalement, que très peu de temps, dans la journée, l'année, la vie… Mais, en revanche, poésie, une « manière de regarder », oui. Tout passe par l'atten-tion au monde, même si les mots ne viennent pas, ou attendront longtemps dans la pensée avant de trouver leur chemin. La poésie accueille, l'espace d'un instant bref, l'émerveillement – ou la douleur – de voir.

Propos recueillis par Camille Pommier et Claire‑Jeanne Cheville.

Rencontre avec Patricia Castex Menier bibliothèque René-Guy-Cadou (Beaumont)vendredi 20 mars, 18 h 30

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Claude Chambard

© Régis Nardoux

Claude Chambard est né en 1950 à Dakar, au Séné-gal. Son premier pas en France a lieu à Marseille à la descente du bateau. Dès lors, enfance en Bourgogne, adolescence en Franche-Comté. Arrive pour 1968 en Aquitaine. Depuis, vit, lit et écrit à Bordeaux (Gironde) et à Pontlevoy (Loir-et-Cher). Éditeur et typographe avec Sophie Chambard, à l’enseigne – aujourd’hui en sommeil – de À Passage/Le Coupable depuis 1979, il dirige la collection Alter & Ego aux éditions de l’Atelier in8.Claude Chambard a initié un vaste projet Un néces‑saire malentendu (éditions Le Bleu du ciel, 12 volumes prévus). « Pénétrer dans cette œuvre, c'est emprunter un chemin aux multiples bifurcations, qui parfois se fait sentier, percée aventureuse ; c'est entreprendre un voyage qui nous conduit à nous-mêmes, tant le “je” du narrateur nous aimante et nous entraîne à sa suite dans les méandres d'une conscience, dans

les souvenirs d'un homme qui se confond avec son écriture, qui se retrouve en elle. » [annefrancoisekavauvea.blogspot.fr]« Le cinquième volume d’Un nécessaire malentendu porte un titre magnifique : Tout dort en paix, sauf l’amour. Il est destiné “à ceux qui font signe depuis cette rive & l’autre”, donc aux vivants et aux morts de ses proches. Ce livre hanté, porté de bout en bout sans faiblesse mais avec une si belle fragilité, est bouleversant, et à ce jour, sans doute le plus impressionnant de maîtrise, arraché d’une enfance que l’on comprend éprouvante pour parvenir à l’autre nécessité, celle de la littérature. Les figures chères, les paysages chers côtoient les figures haïes, les décors détestés, les mêmes que dans de précédents livres mais la mise à distance est un peu plus desserrée. L’écrivain travaille, le travail de l’écriture ouvre la possibilité du souffle, évite les écueils et donne à lire ce travail poétique d’une grande force et d’une grande tenue. »[Isabelle Baladine Howald, Poezibao, 9 janvier 2014]

Son blog www.unnecessairemalentendu.com/

Lectures croisées salle Georges-Conchon jeudi 19 mars, 18 h

- Un nécessaire malentendu, Le Bleu du ciel, 2002-20131. La vie de famille, 2002 MJ2. Ce qui arrive, 2003 MJ3. Le chemin vers la cabane, 2008 MJ4. Carnet des morts, 2011 MJ, MHP

5. Tout dort en paix, sauf l'amour, 2013 MJ

- Cet être devant soi / encres de Anne-Flore Labru-nie, Aencrages & Co, 2012, coll. Ecri(peind)reMJ, BRGC, MHP

- Des trains à travers la plaine (textes inspirés par Alain Bashung) / avec Éric Pessan, Marie Cosnay, Jérôme Lafargue, Atelier in8, 2011MJ

- Le jour où je suis mort, Atelier in8, 2011, coll. La porte à côtéMJ, MCN, MAC

- La montée des Couardes, éd. Contre-Pied, 2009BRGC

- Travelling / avec Frédéric Villar, Olivier Deck, Anne-Marie Garat, Atelier in8, 2009, coll. In situMJ

- Allée des artistes, Atelier in8, 2009, coll. In situMJ

Jacques Demarcq

© Régis Nardoux

Jacques Demarcq, né en 1946 a été membre de la revue TXT créée à Rennes par Christian Prigent et Jean-Luc Steinmetz autour de l’année 1968. Éditeur et critique d’art, producteur de radio et aussi pro-fesseur de design, Jacques Demarcq est écrivain et traducteur. Il a beaucoup traduit E. E. Cummings, un peu Gertrude Stein et Andrea Zanzotto. Il collabore à de très nombreuses revues. Il publie Les Zozios aux éditions Nous en 2008.« Ce dont il s'agit ici est rien moins qu'une somme poétique, laquelle prend pour fil conducteur les oiseaux. Jacques Demarcq s’en explique d’une for-mule rapide et percutante : “il fallait trouver une échappatoire à l’anthropocentrisme régnangnant”. Son choix se porta à partir de 1985 sur les représen-tants de la gente à plumes pour “la légèreté de leur intelligence, leur refus de croire au ciel et le manque d’entêtement qui les fait ne pas tenir en place”.Sur cette thématique-prétexte, Demarcq a construit un livre majeur, une somme poétique en sept cha-pitres qui multiplient les angles d’attaque. Composés entre 1985 et 2006, les poèmes s’efforcent de “sla-lomer entre un pôle narratif, quasi figuratif et un autre, abstrait, autour du bruit, du son asémantique”, avec un travail très important sur les rythmes. Le dernier titre de ce cycle paraît en 2015 : Rimbaldiennes (Atelier de l’agneau, 2015).

3 QUESTIONS à Claude Chambard

Que vous inspire le thème du Printemps des poètes 2015 « Insurrection poétique » ?L’insurrection est permanente, me semble-t-il, lorsqu’on s’engage dans le fait

même d’écrire. Comme il me semble que l’écriture est considérée avec beaucoup de dédain par la majorité, par l’État, au même titre que la pensée d’ailleurs, que l’art en général quand il ne joue pas les utilités, elle se place là où l’éditeur, le libraire, le bibliothécaire, veulent bien la mettre. Là où le lecteur veut bien la recevoir.Vous ne me ferez pas parler de littérature engagée ou je ne sais quoi. Écrire est un acte de résistance, c’est bien suffisant. Lorsque je sors de mon travail d’écrivain pour, par exemple, animer des ateliers d’écriture dans des classes, des prisons, etc., je suis dans un autre contexte,

social, politique, financier, en effet, mais je ne suis plus en train d’écrire. Un écrivain n’est un écrivain que lorsqu’il écrit. Lorsque je mène un atelier d’écriture je suis un animateur socioculturel qui gagne trois sous et partage des pratiques qui peuvent aider l’autre à s’émanciper, à s’évader, à grandir tout seul.

Que signifie Un nécessaire malentendu qui est le titre de votre série littéraire en cours de parution aux éditions Bleu du ciel et le nom de votre blog ?

La langue est ce qui fonde. C’est le jadis – qui est plus que le passé – et le présent. Elle est le mouvement de l’écriture, ce que l’écrivain trace pour se perdre dans la forêt des livres et s’y retrouver parfois. L’écriture c’est le corps. On écrit avec son corps et le corps est l’écriture même. Le prolongement du corps est le crayon, la feuille, l’ordinateur et à la fin le livre.

Dès lors, vivre, écrire & lire ne peuvent relever que d’un malentendu, à mes yeux nécessaire.

Rencontre avec Claude Chambard médiathèque Hugo-Pratt (Cournon)mercredi 18 mars, 16 h

Parlez-nous de votre blog Un nécessaire malentendu. Est-ce le moyen d'introduire la poésie dans un espace où elle est plus que nécessaire ?Écrire participe de ma vie au même titre que la lecture. Ses deux activités sont pour moi concomitantes et liées au cours préparatoire où, enfant solitaire élevé par mes grands-parents, j’attendais de savoir lire et écrire comme une échappée. C’est sans doute pour rendre grâce à l’institutrice qui m’a tout appris cette année-là que je me suis engagé immédiatement dans la lecture et très vite dans l’écriture. Là où les autres enfants de l’école jouaient au ballon ou à la marelle, je passais des heures penché sur mes livres et sur mes cahiers. Je recherche sans doute cette grâce perdue, cette découverte essentielle, depuis. Le blog c’est continuer à lire et à écrire, prolonger le travail à l’œuvre dans les livres – les miens comme ceux des autres que j’aime. Pour tenir encore et encore. Rien d’autre.

Propos recueillis par Fabien Rudel et Hélène Rouvet.

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Avant‑taire, roman en vers, est une bouleversante et tonique autobiographie. Il ne réconcilie pas les différents Demarcq (celui de l’inventaire des choses et celui de l’aventure des mots), il acte la disparité. Dans ce livre, le poète ne s’interdit rien, jouant tour à tour de l’émotion et du grotesque, de la gravité et des “pires à-peu-près”. Du babil au récit épique, de l’élé-giaque pour rire à l’invective, sa voix atteint toutes les “hauteurs” de chant. On passe d’un foisonnement verbal inouï à une langue squelettique alignant sur la page des colonnes de mots dépenaillés. »[Typhaine Garnier, sitaudis.fr]

Lectures croisées salle Georges-Conchon lundi 16 mars, 18 h

- Tonton au pays des Viets (road poems), Passage d'encres, 2014, coll. TracesMCN (en commande)

- Avant-taire (roman en vers), Nous, 2013MHP, MJ

- Derniers sonnets / avec une peinture de Jean-Marc Chevallier, Carte blanche, 1983ESACM

- Dictons d'émoi [suivi de] L'aile Lissitzky, Rougier éd., 2012MJ

Traductions par J. Demarcq :- No thanks / E. E. Cummings, éd. Nous, 2011, coll.

NowMJ

- Font 5 /E. E. Cummings, éd. Nous, 2011, coll. NowMJ

- Tendres boutons (objets, nourriture, chambres) / Gertrude Stein, éd. Nous, 2005, coll. NowESACM

Chantal Dupuy-Dunier

© Régis Nardoux

Née en Arles en 1949, Chantal Dupuy-Dunier vit à Clermont-Ferrand. Elle a publié une vingtaine de livres dont Initiales qui lui a valu le prix Artaud en 2000, Creusement de Cronce qui parle du petit village de Haute-Loire où elle a vécu pendant dix ans et Éphéméride paru en 2009 aux éditions Flammarion. Où qu’on va après ? et Celle (paru aux éditions L’Arbre à paroles, 2012) abordent le thème de la mort.Dans Mille grues de papier (Flammarion, 2013), la poétesse s'est inspirée de l'histoire de Sadako Sasaki, irradiée à Hiroshima et décédée d'une leucémie à l'âge de douze ans. Sadako a plié 644 grues en origami afin que son vœu soit exhaussé : vivre. Ce sont les enfants de sa classe qui ont réalisé les autres grues pour aller jusqu'à 1000. À l'image de la fillette, Chantal Dupuy-Dunier a « plié » 644 poèmes. Éric Chevillard, dans Monde des Livres du 7 juin 2013, écrit : « Ces vers modestes manifestent, à l'instar des origamis, un art économe et qui n'a guère besoin que d'une feuille de papier pour s'opposer à l'anéantisse-ment programmé de toute chose, des êtres, de leur corps et de leur mémoire. Le poète, en lequel Chantal Dupuy-Dunier voit avant tout un insomniaque, est bien celui qui veille et qui perçoit encore les signaux de l'immense phare couché, désossé au fond de l'eau. »

[D'après Wikipédia]

Jean-Claude Dubois

© Régis Nardoux

Jean-Claude Dubois, né en 1955, vit dans le nord de la France. Il a obtenu le prix Roger Kowalski pour son premier recueil de poèmes, Le Bois d’absence (Cheyne éditeur, 1988). Il a collaboré pendant 18 ans à la revue Rétro‑Viseur implantée à Lille qui a cessé de paraître en décembre 2009. Il est l’auteur de : Le Silence parle ma langue, une présentation critique de 24 poètes du Nord‑Pas‑de‑Calais (éd. Rétro-viseur, 1998). Son dernier recueil, Leurs adorables, Chopin, Bach, Schubert (Cheyne éditeur, 2007), dédié à la violoncelliste Emmanuelle Bertrand et au pianiste et compositeur Pascal Amoyel « s’inscrit dans une lignée pour qui musique et texte s’épousent étroitement : son recueil s’achève par des conseils « pour une lecture à voix haute » qui proposent un ordre pour alterner écoute de pièces et lecture, véritable mise en scène du texte. Vers et proses répondent aux Nocturnes, ou aux Suites pour violoncelle seul, ou à un mouvement du Quintette en ut de Schubert, en même temps que ces œuvres font écho aux poèmes. »[Tristan Hordé, Poezibao, septembre 2007]

Lectures croisées salle Georges-Conchon vendredi 20 mars, 18 h

- Leurs adorables : Chopin, Bach, Schubert, Cheyne éd., 2007MJ, MCN, BRGC

- Le canal, Cheyne, 1999BRGC, MJ

- L'épine et sa mésange, Cheyne, 1993MJP

- Le bois d'absence, Cheyne, 1988BRGC

Lectures croisées salle Georges-Conchon lundi 16 mars, 18 h

- Celle, Arbre à paroles, 2012MJ

- Saorge, dans la cellule du poème / gouaches, Michèle Dadolle, préf. Bernard Noël, Voix d'encre, 2009MJ

- Où qu'on va après ? / illustrations Elena Ojog, éd. l'Idée bleue, 2008, coll. Le farfadet bleuMJ, BRGC, MAC

- Éphéméride, Flammarion, 2008, coll. Poésie- FlammarionBRGC

- Un n'oiseau, des z'oiseaux, Motus, 2008, coll. Mouchoir de pocheMHP, MJ

- Creusement de Cronce / encres Michèle Dadolle, Voix d'encre, 2007MHP, MJ, BRGC, MAC

- Des ailes / encres Michel Dadolle, Voix d'encre, 2004MJP, BRGC

- La marche du milieu / encres Michèle Dadolle, Voix d'encre, 2001MJ, BAD, BRGC

- Initiales / encres Michèle Dadolle, Voix d'encre, 1999MJ, MCN

- Clavicules des marges, La Bartavelle, 1996, coll. ModernitésMCN, MNC

- L'étang brisé / avec quatre dessins d'Odile Fix, Le Manège du cochon seul, Albatroz, 1994, coll. La palme et le groinMCN, MNC

- Neuf fragments d'invisible [suivi] de Trois trip-tyques / avec neuf illustrations d'Odile Fix, la Bar-tavelle, 1993MCN, MNC

- La contrebandière des Sorgues ou La mémoire de l'eau, La Bartavelle, 1992, coll. ModernitésMCN

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Frédéric Forte

© N

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edved-Mjedved

Frédéric Forte est né à Toulouse en 1973 et vit à Paris. Il est membre de l’Oulipo depuis mars 2005. Il a découvert les Exercices de style de Raymond Que-neau en classe de 5e et a le souvenir très net du mot Oulipo lu à cette occasion dans un manuel scolaire. Il s’est tourné vers la poésie en 1999 après avoir fait de la musique dans différents groupes de rock. Ses initiales sont aussi celles de « formes fixes » dont il aime explorer les potentialités, qu’elles soient issues des traditions poétiques ou conçues par les oulipiens. Il est notamment l’inventeur de l’opéra-minute, la petite morale élémentaire portative, les bristols ou les 99 notes préparatoires… La poésie est à ses yeux le moyen privilégié pour interroger – repousser ? – les limites du langage. Son travail est principalement tourné vers l’expérimentation formelle, l’invention de nouvelles formes ou le travail sur la lettre. Mais il ne s’interdit aucune voie, pas même la prose ou le vers libre !« Frédéric Forte est un oulipien convaincu. Il se sert autant, mais toujours par le jeu déployé d'une structure-poème graphique, du chant royal que du pantoum, du limerick que du haïku, de la neuvine, du onzain hétérogrammatique que du poème algol classique, etc. On est face à de petites mécaniques horlogères où les voix s'enchevêtrent, font des pauses, reprennent, comme s'il s'agissait de régler les régimes internes du poème. Les amateurs de poésie à contraintes, comme ceux de poésies spatiales et typographiques, s'y retrouveront. »[Emmanuel Laugier, Le Matricule des anges, n° 67, à propos de Opéra‑minute (Théâtre typographique, 2005)]

2013) cette triple inquiétude, dans l’alternance entre les poèmes en vers et les textes en prose, et puis, parmi ces derniers, d’assez longs poèmes nar-ratifs et d’autres proses, d’allure plus théorique, qui continuent d’interroger les enjeux du poème et les pouvoirs de la langue.(…) Vers les riveraines est d’abord un texte incarné dans une expérience, une histoire : toute la première partie du livre relève de l’autobiographie, s’il est vrai que celui qui ici écrit revisite la terre catalane de son enfance, ses paysages arides, ses montagnes, son vent de mer, ses étangs, ses oliviers de Bohème, ses “nuits brûlantes”, ses “lunes fuyantes”… Mais aussi ses visages et lieux tutélaires. Cependant, aucune complaisance mélancolique dans ces pages, aucune nostalgie non plus ; aucune enfance idéale, aucun “bercement d’avant les désastres”. »[Jean-Marie Barnaud, remue.net, octobre 2013]

Son blog http://lapoesieetsesentours.blogspirit.com

Lectures croisées salle Georges-Conchon mardi 17 mars, 18 h

- Vers les riveraines, L'Amourier, 2013MJ, BAD

- Madame des villes, des champs et des forêts / avec Raphaël Monticelli, L'Amourier, 2011, coll. PoésieMJ, MAC

- Dans les ramas / frontispice d'Anne Slacik, L'Amourier, 2007, coll. GrammagesMHP, MJ, BRGC

- Avant la nuit / frontispice de Marie Alloy, L'Amou-rier, 2003, coll. GrammagesMJ, BRGC

- Pas une semaine sans Madame / avec Raphaël Monticelli, ill. de Jean-Jacques Laurent, L'Amou-rier, 2002, coll. D'aventuresBAD, MNC

- Comme des pas qui s'éloignent / dessin de Leo-nardo Rosa, L'Amourier, 1999, coll. GrammagesMNC, MJ

Lectures croisées salle Georges-Conchon lundi 16 mars, 18 h

- 33 sonnets plats, éd. de l'Attente, 2012MJ, MCN

- Comment(s), éd. de l'Attente, 2006MJ, BRGC

- Opéras-minute, Théâtre typographique, 2005MJ

- Banzuke, éd. de l'Attente, 2002MJ, BRGC

Alain Freixe

© Régis Nardoux

Né en 1946, face au Canigou, dans la tramontane du pays catalan.Président de l'association des Amis de l'Amou-rier, vice-Président du Centre Joë Bousquet et son temps, Maison des mémoires à Carcassonne et de l’association Podio (Alpes-Maritimes), Alain Freixe chronique la poésie au journal L’Humanité ainsi que dans de nombreuses revues de poésie. Depuis 2006, il anime un blog : La poésie et ses entours où l'on peut lire ses chroniques et critiques et celles d'autres poètes.« “Musarder” est le verbe qu’Alain Freixe aime employer pour définir la nature de son travail ; un travail qui lie étroitement écriture poétique et approche critique des écrivains, poètes et peintres dont il accompagne les œuvres – l’une et l’autre relevant du même engagement, poétique par essence. Et c’est aussi du même élan qu’il va, comme il le dit, “musarder entre poésie et philosophie”. On retrouve dans Vers les riveraines (éditons de l'Armourier,

Hervé Le Tellier

© Régis Nardoux

Hervé Le Tellier est entré à l’Oulipo en 1992. Il est auteur de romans, nouvelles, poésies, théâtre. Mathématicien de formation, il est docteur en linguistique, auteur d’un essai sur l'esthétique de l'Oulipo et enseigne également le journalisme à Paris III, les pratiques rédactionnelles à Paris V. Ses trois derniers romans parus explorent les thèmes du sen-timent amoureux. Je m’attache très facilement, proche de l’autofiction distanciée, s’intéresse au fantasme amoureux, Assez parlé d’amour, à l’ambivalence du désir, Eléctrico W, paru en 2011, à l’impossible retour.Beaucoup de ses travaux de nature oulipienne se situent dans le domaine du texte court, voire du fragment, et s’apparentent à la série construite autour d’une contrainte (parfois cachée). C’est le cas, entre autres, de Les amnésiques n’ont rien vécu d’inoubliable, de Joconde jusqu’à cent, ou de La Chapelle Sextine. Ce dernier ouvrage, tout comme le recueil de poésie Les opossums célèbres est illustré par Xavier Gorce, son comparse au Monde.fr où, depuis début 2002, il écrit un billet d'humeur quotidien intitulé Papier de verre pour la micro-édition matinale du journal.Collaborateur de l’émission de France-Culture Les Papous dans la tête, il est l’un des membres fonda-teurs des Amis de Jean-Baptiste Botul (1896-1947), philosophe fictif de tradition orale. Il a reçu en 2013 le prix de l'humour noir pour sa traduction (factice) des Contes Liquides de Jaime Montestrela, un auteur portugais dont il a inventé l'œuvre et la biographie.

[D'après oulipo.net/fr/oulipiens et wikipédia]

Lectures croisées salle Georges-Conchon jeudi 19 mars, 18 h

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Voir abréviations des bibliothèques p. 19Voir liste des bibliothèques p. 19

- Joconde jusqu'à 100, et plus si affinités, Le Castor astral, 2012MJ, MAC, BAM, BAR, MJ

- Eléctrico W (roman), Jean-Claude Lattès, 2011MHP, MAB, BAD, MAC

- L'herbier des villes : choses sauvées du néant, éd. Textuel, 2010MAC

- Assez parlé d'amour (roman), Jean-Claude Lattès, 2009MHP, MJ, MAC

- Zindien [suivi de] Maraboulipien, Le Castor astral, 2009BRGC, MJ

- Les amnésiques n'ont rien vécu d'inoubliable ou Mille réponses à la question : « à quoi tu penses ? » Le Castor astral, 1997, nouv. éd. 2008, coll. Escales des lettres

MRS, BRGC, MHP

- Les opossums célèbres / illustrations Xavier Gorce, Le Castor astral, 2006, coll. Les mythographesMJ, BRGC

- Esthétique de l'Oulipo, Le Castor astral, 2006MJP, BRGC

- Joconde jusqu'à 100 : 99 (+1) points de vue sur Mona Lisa, Le Castor astral, 1998, nouv. ed. 2006MJ, MHP, MJP

Camille Loivier

© Régis Nardoux

Camille Loivier est poète et tra-ductrice du chinois et de littérature taïwanaise. Elle dirige la revue de poésie Neige d'août, consacrée au lyrisme et à l'Extrême-Orient depuis sa création en 1999. Elle publie dans différentes revues (Dans la lune, Europe, RBL, N4728, Petite…). Elle a écrit des textes poétiques pour le théâtre. Traductrice du chinois et de littérature taïwanaise, elle a notam-ment traduit Procesus familial de Wang Wen-hsing (Actes Sud, 1999) ainsi que les poètes contemporains Hung Hung, Hsia Yu et Leung Ping-kwan. Dans son

- Je m'attache très facilement (roman), Mille et une nuits, 2006MJ, BAD

- Le voleur de nostalgie (roman), Le Castor astral, 2005MHP

- Encyclopaedia inutilis (nouvelles), Le Castor astral, 2002, coll. Littérature

MHP

- Joconde sur votre indulgence : 100 nouveaux points de vue sur Mona Lisa, Le Castor astral, 2002MHP, BRGC

- La disparition de Perek / dessins William Henne, éd. 6 pieds sous terre, 2001, coll. Céphalopode, Le PoulpeMJP

- Zindien [suivi de] Maraboulipien / dessins de Henri Cueco, Syllepse, 1999, coll. Libre espace

MJP

- Inukshuk, l'homme debout / vidéogrammes de Jean-Baptiste Decavèle, Le Castor astral, 1999MJ

- Quelques mousquetaires et autres nouvelles, Le Castor astral, 1999, coll. LittératuresMJ

premier livre Il est nuit, Camille Loivier évoquait la disparition de son frère ; Enclose traversait une géographie intérieure parfois blessée ; dans Ronds d’eau, l’auteur évoque la passion amoureuse qu’elle a partagée avec une jeune femme lorsqu’elle avait une vingtaine d’années, en Chine.À propos de Enclose, Antoine Emaz écrit : « Le vert libre assez long mais fluide convient bien à cette poésie de la mélancolie douce et de la mémoire. Lyrisme ? Certainement. Ajouter romantique serait trop, même si un vers comme “ni les voiles au loin descendant vers Haïlong” ne peut manquer de rame-ner en écho Demain dès l'aube… Non cette poésie est nourrie d'intime, certes, mais elle n'est ni nar-cissique, ni exhibitionniste, ni outrancière. Elle a la singularité d'une vie simple, sans prétention d'être exemplaire, héroïque ou aventurière : une rivière enclose et fuyante à la fois. »[poezibao.typepad.com]

Le site de la revue Neige d'août www.neigedaout.org/

Écrits & Cie : rencontre avec Hervé Le Tellier médiathèque Alphonse-Daudet (Gerzat)samedi 21 mars, 10 h 30

3 QUESTIONS

3 QUESTIONS

à Hervé Le TellierLe Printemps des Poètes est placé cette année sous le signe de l’insur-rection poétique. Pensez-vous que 2015 sera une bonne année pour faire la révolution ?Contrairement au bordeaux qui est également rouge, la révolution ne sau-rait connaître de mauvaise année, d’autant qu'après tout, une année est une révolution, autour de notre soleil. Mais janvier 2015 nous a précipité dans l’horreur. Le siècle commence à peine et on pourrait croire qu’il y est déjà minuit. Une barbarie de proxi-mité a déplacé nos enjeux, brouillé les lignes politiques, soulevé des questions qu’on voulait ignorer, éloigné les pers-

pectives sociales. Je crains donc que la réponse à la question soit « non ». Mais rien n’est jamais joué.

Si on vous dit Semaine de la poésie à Clermont-Ferrand, vous répondez ?..Je réponds « Présent ». Plus sérieu-sement, la Semaine de la poésie de Clermont a l’incomparable mérite, entre autres, de faire entrer la poésie dans les écoles. Des enfants lisent de la poésie, rencontrent des hommes et des femmes qui en écrivent, qui parfois leur en font écrire. C’est un moment important, parfois détermi-nant, de rencontre avec la littérature et la langue. Des lieux de création, donc de liberté.

L'Oulipo entre en 2015 dans sa 55e année. Comment va la santé ?Comme l’Oulipo compte un siècle pour une année, cela nous rapproche de la date (supposée) de l'invention de l’écriture. L’Ouvroir va bien. Ni sucre, ni cholestérol. Le groupe vient de faire l’objet d’une remarquable et remar-quée exposition à la bibliothèque de l’Arsenal, tandis que son épicentre s’est déplacé (un peu) vers les pays hispanophones, avec la cooptation de deux membres, argentin et espagnol.

Propos recueillis par Valérie Le Postec.

Il semble (c'est en tout cas le dis-cours ambiant) que la place de la poésie dans notre société est de plus en plus marginale. Partagez-vous ce constat ?Les marges sont des espace-temps de liberté, de friche, d’abandon. Lieux délaissés, oubliés, inexploités, pas pro-fitables. C’est un bon endroit pour vivre ou survivre, ce sont des niches pour les plantes sauvages, les insectes, les lapins, les fuyards, les poètes, les délaissés du sens. Il faut espérer que l’on ne nous retire par les marges, qu’on ne les remarque pas soudain pour les spolier. Les marges sont floues, bougent, impossibles de les saisir, de les fixer, de les manipuler. Merci aux marges d’exister pour que la poésie s’y reproduise.

Vous dirigez la revue Neige d'août, vous traduisez des poètes de langue chinoise et vous êtes poète. Comment ces trois manières d'agir en poésie s'articulent ?Il faut une certaine souplesse d’articu-lation, mais surtout du temps. Dans le temps, chaque activité prend sa place, à tour de rôle, on pourrait dire. La tra-duction nourrit ma façon d’écrire, mais c’est aussi, comme la revue, une manière de côtoyer des poètes et des poèmes, de se rendre compte à chaque fois de la multiplicité des possibles qu’apporte l’écriture poétique ; ils sont infinis.

Le thème du printemps des poètes 2015 est « Insurrection poétique ». Que vous inspire cette association de deux mots qui peuvent paraître antinomiques ?

Ces deux termes ne me paraissent pas antinomiques, en quoi le soulèvement s’opposerait-il à la poésie ? Cela veut-il dire qu’habituellement la poésie s’affaisse, écrasée sous le poids des choses, qu’elle s’aplatit et se soumet à l’ordre de la langue ? La résistance des mots n’est ni vaine ni du vent, les mots résistent en poésie comme dans la vie courante surtout quand la langue de bois pousse comme des forêts de sapins. Il faudrait s’attarder sur l’emploi de chaque mot, car il n’est pas anodin. Chaque mot se redresse pour ne pas être détourné, chaque mot se retourne pour ne pas être mis au pas. Cela rentre par les oreilles, ressort par la bouche, mais avons-nous eu le temps de penser ?

Propos recueillis par Marie Berne.

à Camille Loivier

Poésie, entre Extrême-Orient et Occident rencontre avec Camille Loivier en présence de Meng Ming médiathèque de Jaude (Clermont-Ferrand)samedi 21 mars, 15 h

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Emmanuel Merle

© Régis Nardoux

Enseignant en lettres classiques depuis 1981 au lycée et en classes préparatoires en Isère, Emmanuel Merle publie un recueil de nouvelles Redwood (Gallimard, 2004) à 44 ans. Ses influences sont à chercher outre-Atlantique chez Jim Harrison, Richard Hugo et Richard Brautigan, et en France chez Yves Bonnefoy.Amère Indienne, récompensé par le prix Roger Kowalski, oscille entre le carnet de voyage et quête intérieure. Un homme à la mer (prix Rhône-Alpes du livre 2008) évoque la figure paternelle, les soubre-sauts de l'âme et le rapport à la nature sauvage des paysages canadiens. À propos de Ici en exil (L'Escam-pette, 2012) : « Dans un va-et-vient incessant entre dehors et dedans, entre les mots et les images le poète se confronte au paysage. Les poèmes en vers libres, sans ponctuation, déroulent, de strophe en strophe, des visions sonores qui relient regards et affects, hommes et éléments, souvent sans introduire de distance entre eux, par le biais de métaphores et d’allégories. La puissance du phrasé et l’efficacité des sonorités rendent compte d’une saisie sensible de la vie. Le “je” présent dans les vers est un “je” traversé,“je” universel car il englobe non seulement celui qui voit et profère mais aussi le lecteur amené à se rapprocher pour entendre ce que silencieusement lui disent le visible et l’invisible. Les mots dans le poème avance “d’un pas de pierre”, ils suivent la “pulsation audible de l’air”, le murmure des feuilles ou de l’étoile, le “rythme étrange de cette ligne brisée au-delà/des collines”. »[Sylvie Fabre, terresdefemmes.blogs.com]

Lectures croisées salle Georges-Conchon jeudi 19 mars, 18 h

- Un homme à la mer (poèmes), Gallimard, 2007MJ, MCN

- Amère Indienne (poèmes), Gallimard, 2006MJ, BRGC

- Redwood (nouvelles ), Gallimard, 2004MJ

Ito NagaNé en 1957, Ito Naga est astrophysicien, a travaillé à la NASA et à l’Agence spatiale européenne. Il a publié trois recueils de poésie chez Cheyne éditeur, notamment NGC 224 (Cheyne, 2014). À son pro-pos, Jean-Pierre Siméon, directeur de la collection Grands fonds dans laquelle paraît le recueil, écrit : « Depuis Je sais, son premier livre, on connaît la manière subtile d’Ito Naga, son art de débusquer sous l’apparence ordinaire de l’évidence, cet entrelacs de sens et de correspondances secrètes que cachent l’événement infime et l’instant banal.Voilà qu’aujourd’hui, l’astrophysicien qu’il est aussi, nous invite à sa façon toujours enjouée, à partager son regard sur ces lois aussi exactes que mystérieuses qui régissent la grande demeure universelle. C’est bien sûr au rebours du discours savant et de l’exposé sévère qu’il nous conduit par touches successives dans l’intelligence de la mécanique des astres.Et le lecteur découvre, chemin faisant, que c’est de l’heureuse complexité de la vie que ce livre fait l’éloge : il a désormais l’œil du chat qui considère, étonné et gourmand, ce qui est là devant. »[4e de couverture de NGC 224 (Cheyne, 2013)]À propos de ce même livre, Vincent Rouillon écrivait dans Médiapart en juin 2013 : « Ito Naga utilise deux télescopes pour sonder l’incompréhensible : celui de astrophysicien et celui du poète. Le premier permet de scruter l’univers cosmique embrumé, nébuleux,

Meng Ming

© Régis Nardoux

Né en 1955, Meng Ming est originaire de l’île de Hainan, une île tropicale au sud de la Chine, non loin des côtes vietnamiennes. Il a quitté son pays en 1989, après avoir vécu plusieurs années à Pékin. Il a traduit en chinois des poètes et auteurs européens, en particulier Paul Valéry, Saint-John Perse, Paul Celan, Nietzsche et Heidegger.Les poèmes du recueil L'année des fleurs de sophora (en chinois sur la page de gauche, la traduction d'Emmanuelle Péchenart, en regard) ont pour la plupart été écrits avant son exil et publiés dans la revue Jintian.« Comment vivre quand l'existence est dispersée, quand se souvenir est une éternelle séparation ?La réponse la plus sûre est le poème. Le poème est voyage ; le poème est retrouvailles, sous la conduite de ses guides, sorcières, sirènes, chanteurs, augures danseurs, poètes chamans, dont les voix résonnent, aujourd'hui même depuis des millénaires.

Telle est l’œuvre entreprise par Meng Ming : reprendre, en poésie, le trajet. Pour continuer à vivre, il adresse aux compagnons de voyage, dont nous sommes, un récit obstiné, sombre, moqueur, savant, embrouillé. Obstiné et savant parce que lui-même l'est, embrouillé parce que les souvenirs le sont, moqueur et sombre parce que des menaces planent. Réelles, parfois mortelles. Face à la peur, dont les racines “poussent jusqu'à recouvrir l’œuvre elle-même”, face au danger, à “ces gens qu'on dis-tingue là-bas”, le poème tend ses ailes, ou même, si l'on ose dire, tire la langue. La parole résonne, “rauque, mais claire”. Ainsi va sa poésie, vivante et en mouvement. » [Emmanuelle Péchenart, extrait de la préface de L'année des fleurs de sophora (Cheyne, 2011)]

Lecture de clôture de la Semaine de la poésie salle Georges-Conchon samedi 21 mars, 18 h

- L'année des fleurs de sophora / trad. d'Emma-nuelle Péchenard, éd. bilingue chinois-français. Cheyne, 2011, coll. D'une voix l'autreMJ, BRCG, MCN

Lectures croisées salle Georges-Conchon vendredi 20 mars, 18 h

- Ronds d'eau, Tarabuste, 2013, coll. Doute BATMJ, BAD

- Enclose, Tarabuste, 2011, coll. Doute BATMAC, MHP, MJ

- Il est nuit / Camille Loivier, Tarabuste, 2009, Doute BATMJP, BRGC, MJ

Traductions du chinois par Camille Loivier :- Les nuages noirs s'amoncellent (récit) / Chen

Ming, Zulma, 2003MHP

- Le train (bande dessinée) / Chihoi, Atrabile, 2010MHP, MJ

- À l'horizon (bande dessinée) / Chihoi, Atrabile, 2008MHP, MJ

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- Et voici la chanson, éd. de l'Amandier, 2012BRCG, BAD

- Le héros, Flammarion, 2008, coll. Poésie-Flam-marionMJ

- D'ici, de ce berceau, Flammarion, 2003, coll. Poésie- FlammarionMJ, BRGC

- De la main gauche, exploratrice, Flammarion, 1999, coll. Poésie-FlammarionMJ, BRGC

Antoine Wauters

Né à Liège en 1981, Antoine Wauters est philosophe de formation. Il a enseigné le français et la philoso-phie dans différents établissements de 2005 à 2008. Il dirige la collection iF aux éditions de l’Arbre à paroles et la collection Grise aux éditions Cheyne. Après Debout sur la langue (prix Polak de l'Académie royale de langue et littérature françaises de Belgique) et Césarine de nuit, récit bien accueilli par la critique, plusieurs fois porté sur scène et plusieurs fois primé, c'est le roman Nos mères (éditions Verdier, prix Première de la RTBF 2014), qui le révèle au grand public. Convaincu que la littérature se transmet, en plus du support livre, par le corps et la voix, il fait des lectures de ses textes aussi souvent que possible. Depuis 2010, il travaille également dans le domaine de l’édition et comme scénariste pour le cinéma.« L’écriture d’Antoine Wauters oscille entre la poésie et la narration : Césarine de nuit appartient au domaine de la poésie tout en tendant vers le récit ; Nos mères est assurément un roman, mais un roman poétique, qui laisse autant de place à la diction qu’à la fiction. Sylvia (écrit avant Nos mères mais paru peu après chez Cheyne éditeur), est comparable à Césarine : c’est

d’abord de la poésie, sans doute, mais, petit à petit, du magma poétique initial, enchevêtrant les thèmes de façon presque hermétique, se dégage à nouveau un récit, qui devient de plus en plus clair au fil des pages. Un récit ou plutôt deux récits parallèles : ce sont les morts des deux grands-pères de l’écrivain, Charles et Armand, qui sont tour à tour racontées de façon sobre et touchante. À ces deux thèmes, la première partie marie le motif de la naissance d’un premier enfant et l’évocation d’une lecture précise, celle de Sylvia Plath, qui aide le locuteur-narrateur à donner sens (ou non-sens) aux événements intimes, merveilleux ou douloureux, qu’il est en train d’affronter. Pour mieux prendre la mesure de ce travail de deuil par écrit, où la littérature joue un grand rôle, tant dans la forme que dans les références convoquées, peut-être est-il judicieux de relire le début après avoir tourné la dernière page : on se rend alors compte qu’aucun mot n’est employé ici de façon gratuite et qu’Antoine Wauters maîtrise déjà pleinement son art. »

Son blog antoinewauters.eklablog.com

Lectures croisées salle Georges-Conchon lundi 16 mars, 18 h

- Sylvia, Cheyne, 2014, coll. Grands fondsMRS, MJ, BAD

- Nos mères (roman), Verdier, 2014MJ, MCN, MHP, MAB

- Césarine de nuit, Cheyne, 2012, coll. Grands fondsMJ

- Ali si on veut / avec Ben Arès, Cheyne, 2010MJ

voilé, obscur comme un dictionnaire de synonymes (on utilise le ciel, on ne le comprend pas), l’autre la galaxie humaine – “la région de l’espace au coin de la rue”. Et la conjugaison des deux dévoile un étrange jeu de miroir entre les astres et nous, comme “ce soir, dans l’air bondé du métro, tous ces volumes de pensée juxtaposés”. Le poète astrophysicien se pose cette question : la grande galaxie en spirale étiquetée NGC 224 est à deux millions d’années-lumière de la nôtre : “C’est beaucoup ou ce n’est pas beaucoup ?” Cette distance est-elle plus grande ou plus petite que celle séparant “les volumes de pensée” singuliers des voyageurs du métro ? Il faut s’inspirer de l’observation des planètes pour approcher les deux vertiges d’infini qui nous englobent, intérieur et extérieur. »

Lectures croisées salle Georges-Conchon mardi 17 mars, 18 h

- NGC 224, Cheyne, 2013, coll. Grands fondsBAR, MJ, MCN

- Iro mo ka mo, la couleur et le parfum, Cheyne, 2010, coll. Grands fondsMJ, BRGC, MAC

Hélène Sanguinetti

© Régis Nardoux

Née à Marseille en 1951, Hélène Sanguinetti fait ses études de Lettres à l’université d’Aix-en-Provence. Jeune professeur, elle est nommée dans une cité minière du nord-est de la France, où elle passe plusieurs années fondatrices. Sans jamais quitter le poème, mais répon-dant à l’urgence de transmettre au quotidien et ne se

déplaisant pas dans le retrait, elle « retarde » la mise au jour de ses textes et multiplie ses activités de création et de recherche : théâtre, poésie (qu’elle fait vivre à ses élèves en classe et en atelier), pédagogie (elle devient chargée de mission pour la poésie au rectorat de Nan-cy-Metz où elle anime de nombreux stages pour les enseignants). De retour en Provence, des rencontres déterminantes la décident à faire lire son travail.Le poème d’Hélène Sanguinetti est un long flux, lieu de passages, de voix éparses et distinctes, tout un peuple, qu’on suit en de véritables « équipées » dans le temps et l’espace ; ces voix s’inscrivent dans une forme et une typographie qui leur sont propres, elles se succèdent, se croisent, font retour, et ses livres peuvent apparaître alors comme des sortes de « partitions ».« Avec pour titre un hexasyllabe – Et voici la chanson –, Hélène Sanguinetti présente et signe sa dernière partition. Poétique, musicale, graphique ? Tour à tour l’une et l’autre ou les trois ensemble, cette création, plurielle et déroutante, se soustrait aux classifications courantes de la poésie et échappe à toute définition rassurante de genre et de forme. Seule la construction rigoureusement ordonnancée que révèle la “table” en fin d’ouvrage, permet au lecteur de visualiser les appuis nécessaires à son entrée dans le poème. À lui aussi de stimuler son oreille pour que la partition rende tout son jus et toute la richesse de sa palette sonore. (…)Reste pour la poète son travail obstiné sur la langue, ses inventions et ses jeux sur les sonorités, ses distorsions et ses ruptures aux limites de l’“a-grammaticalité”, avec tenu serré au cœur, le désir du poème – son comment et son faire –, qui cherche à concilier le visuel avec l’oralité. Car, pour Hélène Sanguinetti, le travail sur les mots est recherche des origines. Mettre les mots en voix et en corps, n’est-ce pas renouer avec l’oralité qui préexiste à toute forme écrite ? Écouter Hélène donner corps et voix à son poème, c’est vivre avec elle ce pneuma qui l’habite et nous traverse jusque dans les pfffuuuuiiiit ! qui chuintent et glissent entre ses lèvres. »[Angèle Paoli, terresdefemmes.blogs.com]

Lectures croisées salle Georges-Conchon mardi 17 mars, 18 h

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Et aussi :Charles Pennequin

Son blog http://www.charles-pennequin.

com

- Charles Peguy dans nos lignes, Atelier de l'Agneau, 2014MJ (en commande)

- Pamphlet contre la mort, POL, 2012MJ

- Comprendre la vie, POL, 2010MJ, ESACM

- Pas de tombeau pour Mesrine, éd. Al Dante, 2008MHP

- Moins ça va, plus ça vient, Dernier télégramme, 2008MJ

- La ville est un trou [suivi de] Un jour, POL, 2007, coll. Blanche (multimédia)MHP, MJ, BRGC

- Mon binôme, POL, 2004MHP, MJ, BRGC, ESACM

- Bibi, POL, 2001MHP

Marie Rousset- Conversation avec les plis, éd. de l'Attente, 2013MJ, MAC

- Petit f n'est pas grand F, éd. de l'Attente, 2009MJ, MAC

- L'ordinaire d'un imagidé, éd. de l'Attente, 2006MJ, MAC, MHP

- Petit balai, éd. de l'Attente, 2005MJ, MHP

- Peut-être, éd. de l'Attente, 2002MJ

- Vingt poussières, L’Escalier de poche, 1997MJ

Salah al Hamdani- Bagdad-Jérusalem, à la lisière de l'incendie / avec Ronny Someck, traduit de l'arabe (Irak) par Isabelle Lagny et Salah Al Hamdani, traduit de l'hébreu (Israël) par Michel Eckhard Elial, B. Doucey, 2012MJ

- Adieu mon tortionnaire / trad. Isabelle Lagny, Le Temps des cerises, 2014, coll. Roman des libertésMJ

- Bagdad mon amour [suivi de] Bagdad à ciel ouvert / préf. de Jean-Pierre Siméon, Le Temps des cerises, 2014MJ, MHP

- Rebâtir les jours, B. Doucey, 2013, coll. L'autre langueMJ (en commande)

- Le balayeur du désert / trad. de l'arabe (Irak) par l'auteur et Isa-belle Lagny, B. Doucey, 2010.MJ

• Le Fonds Cheyne éditeur, un réservoir de poésie (sélection de documents)

du 5 mars au 4 avril, Bibliothèque du patrimoine

• Lecture-performance de Charles Pennequin (co-organisé par la médiathèque de Jaude, l’université Blaise-Pascal, l'ESACM)

mardi 3 mars, 18 h 30, École supérieure d'art Clermont Métropole

• Atelier atelier d'écriture itinérant Manifeste poétique en 5 étapes, animés par Marie Rousset :samedi 7 mars, 16 h 30, médiathèque Hugo-Pratt samedi 14 mars, 15 h, médiathèque de Jaudesamedi 21 mars, 15 h, médiathèque Jacques-Prévertvendredi 27 mars, 18 h, bibliothèque René-Guy-Cadousamedi 28 mars, 15 h, médiathèque de Jaude

• Audition-miroir : poème lus, poèmes chantés avec Laurence Adje-Descamps et ses élèves de l'école de musique de Cébazat

samedi 14 mars, 17 h, médiathèque Aimé-Césaire

• Lecture-rencontre avec Claude Chambard mercredi 18 mars, 16 h, médiathèque Hugo-Pratt

• Cheyne un éditeur indépendant, rencontre avec Jean-François Manier (éditeur) et Simon Martin (poète)

jeudi 19 mars, 20 h 30, Bibliothèque du patrimoine

• Rencontre avec Patricia Castex Menier vendredi 20 mars, 18 h 30, Bibliothèque

René-Guy-Cadou

• Écrits & Cie : rencontre avec Hervé Le Tellier samedi 21 mars, 10 h 30, médiathèque

Alphonse-Daudet

• Projection du film Bagdad-Paris, itinéraire d'un poète d'Emmanuèle Lagrange (2008) pour découvrir le poète Salah al Hamdani.

samedi 21 mars, 11 h, médiathèque de Jaude

• Poésie, entre Extrême-Orient et Occident, rencontre avec Camille Loivier, en présence de Meng Ming

samedi 21 mars, 15 h, médiathèque de Jaude

Abréviations des bibliothèquesBAD Bibliothèque Alphonse-Daudet (Gerzat)

BAM Bibliothèque Amélie-Murat (Chamalières)

BAR Bibliothèque Alain-Rey (Pont-du-Château)

BAV Bibliothèque Alexandre-Vialatte (Aubière)

BPT Bibliothèque La plume et le trait (Ceyrat)

BRGC Bibliothèque René-Guy-Cadou (Beaumont)

ESACM Bibliothèque de l'Ecole supérieure d'art de Clermont Métropole (consultation sur place)

MAC Médiathèque Aimé-Césaire (Blanzat)

MCN Médiathèque Croix-de-Neyrat (Clermont-Ferrand)

MHP Médiathèque Hugo-Pratt (Cournon)

MJ Médiathèque de Jaude (Clermont-Ferrand)

MJP Médiathèque Jacques-Prévert (Lempdes)

MNC Médiathèque Nicolas-Chamfort (Saint-Genès-Champanelle)

MRS Médiathèque Rêve et savoir (Aulnat)

Mars poétique dans le réseau lecture de l'agglomération dans le cadre du Printemps des poètes et de la Semaine de la poésie

Le fonds Cheyne éditeur à la Bibliothèque du patrimoineAu tout début des années 80, Martine Mellinette et Jean-François Manier créent leur maison Cheyne éditeur au Chambon-sur-Lignon en Haute-Loire.

Au titre du dépôt légal imprimeur, la Bibliothèque du patrimoine reçoit déjà, de fait, les livres sortis des presses de Cheyne, éditeur-typographe en tant qu'imprimeur.

Mais en 1994, Jean-François Manier prend une initiative originale : celle du dépôt volontaire de la production éditoriale de Cheyne à la bibliothèque municipale et inter-universitaire par convention avec la ville de Clermont-Ferrand. La démarche du dépôt volontaire présente l'avantage de la création d'un fonds Cheyne cohérent, autonome et tendant

vers l’exhaustivité car il inclut les livres et la tota-lité des supports d'information (rassemblés sous le terme « bilboquets ») qui accompagnent l'activité de la maison : affiches, prospectus, marque-pages, invitations, catalogues, Ainsi le fonds Cheyne offre une vision globale, historique et culturelle de cette aventure éditoriale exigeante et de qualité.

La bibliothèque du patrimoine complète enfin le dépôt annuel de la production de l'éditeur-typo-graphe (sous la forme d'une boîte-archives par année d'édition) par l'achat de tirages de tête et d'éditions bibliophiliques (tirages limités enrichis souvent d'une illustration originale numérotée et signée par l'artiste).

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28e Semaine de la poésieClermont-Ferrand - Auvergnedu 14 au 21 mars 2015Tél. : 04 73 31 72 87

Lectures, rencontres, spectacles, projections, expositions

LA SEMAINE DE LA

CHEYNE IMPRIMEUR-ÉDITEUR – 07320 DEVESSET

Enseignantwww.cme.creditmutuel.fr

Une fleur de f ièvre a une peau muette. Puis,

le Cavalier-Tambour lance des bonbons.Et le poème à cheval

fait des sons dégelés comme l’âne tond un pré large avec sa langue.

Philippe Beck

les bibliothèques et médiathèques de Clermont Communautévous proposent une bio-bibliographie des poètes invités :

Philippe Beck Jean-Baptiste CabaudPatricia Castex Menier

Claude ChambardJacques Demarcq

Chantal Dupuy-DunierFrédéric Forte

Alain Freixe

Hervé Le Tellier

Camille Loivier

Meng Ming

Emmanuel Merle

Igo Nata

Hélène Sanguinetti

Antoine Wauters

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www.bibliotheques-clermontcommunaute.net

Clermont CommunautéDirection du réseau lecture de l’agglomération

64-66 avenue de l’Union soviétique - BP 23163007 Clermont-Ferrand cedex 1

04 73 98 34 00

EN ÉCHO À

la 28e Semainede la poésie

14-21 mars 2015