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L'invention du patin à glace répond auxmêmes logiques que celles du ski, faciliter lesdéplacements sur une surface hostile, laglace. Les premiers patins à glace ont sansdoute été conçus à la même époque que lespremiers skis et dans les mêmes régionsd'origines. Mais ils vont connaître une évolu-tion et une diffusion différente. Ils perdrontainsi beaucoup plus rapidement leur caractèreutilitaire pour se propager dans de nombreuxpays sous la forme de jeux sportifs. Puis, aucours de la seconde moitié du XIXe, son usageest codifié et donne naissance à différentssports de glace.

La naissance et la diffusion du patinage

Les premiers patins à glaceConfronté à la glace qui recouvrait lacs,étangs et rivières pendant une partie de l'an-née, l'homme invente un moyen de locomo-tion approprié. Principalement utilisés pour lachasse, les premiers patins étaient fabriqués àpartir d'os d'animaux (notamment desmâchoires et des tibias de rennes, d'élans etde bœufs), fixés aux pieds grâce à deslanières de peau. Très rudimentaires et de sta-bilité précaire, ils nécessitaient l’usage d'unbâton afin de maintenir son équilibre. Desfouilles archéologiques ont permis de retrou-ver certains de ces patins primitifs, en parti-culier dans la région de Bjoko en Suède, leplus vieux datant de 1000 ans av. JC1. Cesdécouvertes font apparaître un usage despatins dans la plupart des pays du pourtour dela mer Baltique, en Scandinavie, auDanemark, dans les pays baltes et au nord-estde la Russie. Là encore, on peut s'interroger sur l'origine dupatin dans cette partie du monde. Est-ce uneinvention locale, ou cet usage a-t-il étéimporté au cours de migrations, de la régionde l'Altaï en particulier ? Le patin à glace esten effet très tôt utilisé en Chine (particulière-ment en Manchourie), en Sibérie, et même enAmérique du Nord. Avec l'avènement du fer, des lamesmétalliques sont utilisées dès le IIe siècleavant JC en Scandinavie, même si la grandemajorité reste pendant longtemps fabriquée àpartir d'os. Les populations scandinaves sem-blent être les seules, tout du moins en Europe,à avoir maintenu son usage au cours du pre-

mier millénaire après JC. Et ce sont elles qui,par l'intermédiaire des expéditions vikings,vont propager le patin à glace vers d'autrespays du continent.

Une diffusion en Europe par les VikingsDe nombreux patins similaires à ceux utiliséspar les peuples Scandinaves ont été retrouvésdans les pays soumis aux invasions vikings :Angleterre, France, Pays-Bas, Allemagne,Suisse et jusque dans la vallée du Danube.Ces guerriers apportaient en effet avec euxcertains aspects de leur mode de vie, dont lepatin à glace. Sa diffusion est encore plusimportante lorsque les Vikings s'installentdans les territoires conquis, comme enIslande, en Normandie, ou dans certaines par-ties de l'Angleterre. En Islande, de nom-breuses sagas mentionnent son usage dès ledébut de la colonisation, comme moyen detransport, pour la chasse, et même quelque-fois pour la guerre. Une saga raconte ainsicomment un homme a réussi grâce aux patinsà glace à échapper à ses ennemis lancés à sapoursuite. En Europe occidentale, il connaîtrapidement un certain succès, en partie dû audéveloppement des jeux sportifs au début duBas Moyen Age.

Le développement des jeux sur glace

Après la fin des grandes invasions qui ontponctué le Haut Moyen Age, l'Europe occiden-tale connaît une période d'une relative stabil-

Les sports de glace : une origine commune, des diffusions contrastées

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Territoires vikings

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1 Une paire de patins en os datant de 20 000 ans a été retrouvée à l’embouchure d’une rivière (la Vie), dans le département de laVendée en France. Cette découverte préhistorique apparaît cpendant comme un cas isolé et la pratique ne semble pas s’être dévelop-pée.

La diffusion du patin à glace grâce aux Vikings

ité, marquée entre autres par un importantessor économique et une affirmation de lapuissance des villes. Ce développement s'ac-compagne de la naissance de jeux physiques,parfois très violents et d'inspiration guerrière.De nombreuses activités ludiques vont appa-raître dans cette Europe renaissante, parti-culièrement en France, et se propager avec ungrand succès populaire dans les autres pays,notamment en Angleterre (quelques sièclesplus tard, on assistera au cheminementinverse…). C'est d'ailleurs à cette époque quel'on commence à employer le mot français"desport", synonyme d'amusement, qui,repris plus tard par les Anglais, est à l'originedu mot sport. Parmi ces différentes activités,un genre de hockey sur terre est pratiqué enFrance ("choule à la crosse") et en Angleterre("cambuca" signifiant crosse d'évêque).Pendant l'hiver, ces jeux sont adaptés sur laglace grâce à l'utilisation des patins. Unmoine, chroniqueur anglais, Fritz Stephen,remarque à Londres en 1174 de jeunespatineurs s’affronter sur la Tamise gelée. Ildécrit également dans un texte en 1190, lapratique courante de ces jeux sur glace enFrance. Les populations scandinaves s'adon-nent également à ce type de divertissementsaux alentours de 1300, et organisentfréquemment des compétitions entre villages.Vers 1400, la "crosse" devient très populaireen France, elle est introduite dans la région dela Frise aux Pays-Bas et transformée en unautre jeu sur glace, le "ken jaegen".

L’essor du patinage en HollandeIl est en grande partie dû aux conditions géo-graphiques particulières de ce pays. En effet,sa topographie plane et ses nombreux coursd'eau et canaux qui gèlent très souvent enhiver, sont propices à la pratique du patinage.De plus, cette période de croissanceéconomique de l'Europe favorise le développe-ment des échanges de marchandises. Lespatins apparaissent alors comme un excellentmoyen de transport en hiver, en particulierpour assurer le ravitaillement de villes enpleine expansion. Le marché d'Amsterdam aété approvisionné de cette manière pendantplusieurs siècles.Parallèlement à son usage traditionnel, lepatin est également très apprécié pour soncôté ludique. La généralisation du patin en ferà partir du XIIe (la lame était montée sur unsocle de bois attaché à la chaussure par une

sangle en cuir), rendait la pratique beaucoupplus aisée. Les hommes, mais aussi lesfemmes, se consacraient de plus en plus àcette activité. Le plus ancien document évo-quant une scène de patinage est une gravuresur bois publiée en 1498 par JohannesBrugmann. Il représente la chute fatale deLydwine Brugmann en 1395, qui allait devenirpar la suite la sainte patronne des patineursaux Pays-Bas.

Des courses de vitesse sont organisées dès leXVe et connaissent rapidement un grandengouement populaire. La technique (lecélèbre balancier hollandais) et la forme desépreuves sont pratiquement restéesinchangées jusqu'à aujourd'hui. Les carresfont leur apparition au XVIe permettant ainsil'accomplissement des premières figures. Plus qu'un simple loisir, le patinage est devenuen Hollande au cours du Moyen Age un vérita-ble phénomène culturel, qui perdure encoreactuellement.

La naissance du curling Dans les autres pays d'Europe, les jeux surglace semblent s'être raréfiés à l'aube de laRenaissance. Leur caractère trop violent les afait péricliter même si quelques pratiques sub-sistent. Un tableau de Porbus en 1608présente ainsi des Parisiens jouant à une sortede hockey sur la Seine gelée. Quant au pati-nage de vitesse, il n'est connu que dansquelques régions limitrophes des Pays-Bas. Unjeu nettement moins guerrier va toutefois sedévelopper en Ecosse, le curling. Son origineest soumise à controverse puisque deux paysen réclament la paternité. L'Ecosse toutd'abord qui a retrouvé une pierre de curling


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Gravure représentant Lydwine Brugmann la saintepatronne des patineurs aux Pays-Bas (tirée del’ouvrage de Brugmann Vita Lydwina, 1498)

portant l'inscription Stirling 1511. Les Pays-Bas ensuite qui évoquent un jeu sur glace pra-tiqué au XVe, le "kulling", que des marchandsflamands auraient introduit en Ecosse. Ilss'appuient également sur une toile du peintrePieter Brueghel de 1560, qui représente unjeu sur glace très proche du curling. Maisquelque soit l'origine exacte de ce jeu, c'est enEcosse qu'il va réellement s’organiser. Le pre-mier club est créé en 1668 à Kinross, les pier-res rondes avec poignée de fer apparaissentvers 1700 et les premières règles sont établiesà Perth en 1716. Le curling n’évoluera que fortpeu jusqu'à sa forme actuelle.

Le patinage hors d'EuropeL'Europe n'est pas à cette époque le seul con-tinent où se pratique des jeux sur glace. EnChine, des patineurs s'amusant sur la glace dujardin impérial ont été signalés au cours de ladynastie Song (960 à 1279). De même, desrégiments de soldats chaussés de patins onteu un rôle prépondérant dans une bataille en1600, permettant la mise en place de ladynastie Qing. Pour commémorer cette vic-toire, une grande cérémonie était organiséechaque année à Pékin regroupant près de

1 600 patineurs. Mais comme pour le ski, ladéliquescence de l'Empire à la fin du XIXe

semble être à l’origine de la disparition decette pratique. En Amérique du Nord, la connaissance de cetusage n'est venue qu'après l'arrivée desEuropéens, notamment des explorateursfrançais au Canada. Le père Sagard, raconteainsi en 1632 dans son livre "Long voyagedans le pays Huron", comment il a vu desIndiens d'Ontario et de Québec jouer sur la

glace en poussant une balle en bois à l'aided'une crosse. Toutefois, même si la pratique existe ailleurs,c'est en Europe que vont se produire les muta-tions qui vont donner naissance aux sports deglace.

Le rôle important des AnglaisLes Stuart (famille royale d’Ecosse), en exilaux Pays-Bas pendant la dictature deCromwell, découvrent le patinage hollandais,et l'introduisent dans leur pays à leur retouren 1660. Le succès est rapide, les capacités decontrôle et d'organisation des Britanniquesvont en assurer le développement. Le premierclub est créé à Edimbourg en 1742 et la pre-mière compétition se déroule à Fens en 1763sur un parcours de 24 km. Un traité de pati-nage est élaboré en 1772 par Robert Jones,lieutenant d'artillerie qui fonde également uneécole la même année. En l'espace d'un siècle,les Anglais s’accaparent cette pratique (mêmesi la technique reste hollandaise) et jettent lesprémices de son institutionnalisation. La divi-sion entre vitesse et artistique n'est pasencore réalisée, mais la conception aristocra-tique anglaise va développer un patinageludique de moins en moins athlétique. C'est cetype de patinage qui va se propager, notam-ment dans les cours européennes (Marie-Antoinette le pratiquait dès 1776). Les Pays-Bas restent très attachés à la pra-tique du patinage de vitesse et organisent denombreuses compétitions. En 1740, près de3 000 athlètes participent à une course dansla région de la Frise. La plupart du temps, lesfemmes sont admises comme les hommes.Une épreuve de 30 km uniquement réservéeaux femmes est même organisée àLeeuwarden en 1805. Devant le succès desinscriptions (près de 130 concurrentes), lacourse s'est déroulée sur deux jours devantplus de 12 000 spectateurs enthousiastes. Desmesures étaient cependant prises pour que lesathlètes soient en tenue "décente".

Les sports de glace se structurent

Le curling va se diffuser et s'institutionnaliserdès le XVIIIe où l'on compte déjà 42 clubs enEcosse. En 1760, des régiments écossais vontintroduire ce jeu au Canada, des clubs sontcréés à Montréal en 1807 et à Québec en1821. Le curling se diffuse en Angleterre en1820 et aux Etats-Unis en 1832 où des fer-


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Archers chinois (peinture de Fu Long datant de la dynas-tie Qing XVIIe)

miers écossais forment un club à Détroit.Cette large diffusion précipite la fondation àEdimbourg du "Grand Caledonian CurlingClub" en 1838 devenu cinq ans plus tard le"Royal Caledonian Curling Club" (RCCC) avecl'agrément de la reine Victoria. Cette associa-tion est une sorte de fédération internationalede curling, garante des règles et chargée deregrouper les différents clubs. Les affiliationsau RCCC se multiplient dont un certain nom-bre émanant de nouveaux pays, la Nouvelle-Zélande en 1848, la Suède en 1852 et laRussie en 1873. Le curling est ainsi l'un despremiers sports à se structurer et à sepropager sur plusieurs continents, même si lapratique est en réalité accaparée par desEcossais immigrés.

Naissance du patinage artistique et de vitesseLe patinage va également s'organiser au coursde ce siècle en se différenciant entre disciplineartistique et discipline de vitesse. Au départ,c'est la technique hollandaise qui se propage ;de nombreux concours ont lieu en Angleterreet aux Pays-Bas, mais aussi aux Etats-Unis,au Canada et un peu plus tard en Norvège. LaScandinavie redécouvre le patinage alorsqu'elle en était la région d'origine. La pratiques'y répand très rapidement et une grandecompétition est organisée en 1863 sur le fjordd'Oslo devant des milliers de spectateurs. AuCanada, le patinage devient très populaire, denombreuses patinoires à ciel ouvert sont con-struites dans les grandes villes, mais la pra-tique initiale de vitesse va progressivement,sous l'influence anglaise, laisser sa place àune activité plus récréative. En effet, la divi-sion amorcée au XVIIIe entre vitesse etartistique va s'accentuer et devenirirréversible en Angleterre. Le premier club depatinage artistique est fondé à Londres en1830. L'école anglaise, basée sur l'exécutionprécise de mouvements et de figures, allaitavoir une grande influence sur l’évolution de ladiscipline.

Les innovations dans le patinage artistiqueUne invention va être à l'origine de la con-sécration définitive du patinage artistiquecomme discipline à part entière. En 1850, unAméricain de Philadelphie, E. W. Bushnell, éla-bore les premiers patins avec lame en acier,qui facilitent les mouvements et la réalisationde figures. Dix ans plus tard, Jackson Haines,

maître de ballet à Chicago, débute l'apprentis-sage du patinage. Il a l'idée de clouer leslames en acier sous ses chaussures afind'améliorer sa mobilité, il conçoit ainsi le pre-mier patin intégral (système encore employéactuellement). Mais surtout, il incorpore despas de danse classique dans ses mouvementsde patinage, véritable révolution avec l'intro-duction de nombreuses figures libres. Devantle manque d'intérêt qu'il rencontre dans sonpays meurtri par la guerre de Sécession, ildécide de faire une tournée en Europe pourprésenter sa nouvelle technique. Il fait uneexhibition à Stockholm puis à Vienne en 1863où il reçoit un triomphe pour sa prestation. En1867, le club de Vienne est fondé sur cettetechnique qui marque le début de la célèbreécole viennoise. La notoriété grandissante deHaines commence à irriter les Anglais, trèsattachés à la primauté de leur méthode.Finalement, les deux techniques sont prisesen compte pour l'élaboration des compéti-tions, le style anglais étant transposé dansl'épreuve des figures imposées, tandis que lestyle de Haines se retrouve dans l'épreuve desfigures libres.A la fin du XIXe, l'avènement des stations desports d'hiver et la construction des premièrespatinoires artificielles vont inciter à la pratiquedu patinage.

Le développement du tourisme hivernalAu début du XIXe, les Alpes s’ouvrent progres-sivement aux voyageurs (des Anglais engrande majorité) mais uniquement pendant lapériode estivale. L’hiver est encore considéré àcette époque comme une saison particulière-ment hostile, notamment en montagne. Uncertain nombre de stations alpines, surtout enSuisse et en Autriche, deviennent des lieux de


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Patinage à Saint-Moritz en 1928 (A. Joly et P.Brunet)(Crédit photo - CIO Collections Musée Olympique)

villégiature appréciés en été. Le tourismehivernal ne commence à se développer quedans la seconde partie du siècle, en parti-culier dans la station suisse de Saint-Moritzgrâce à l’initiative d’un hôtelier local en 1864. A la fin du XIXe, de plus en plus de touristes,des citadins fortunés pour la plupart,fréquentent ces stations en hiver. Afin de fairevenir un maximum de " sportsmen ", ils pro-posent un grand nombre d'activités notam-ment sportives. A Saint-Moritz, une compéti-tion de curling est organisée en 1880 et unconcours de patinage artistique est animé pardes Viennois en 1882. Les stations s'équipentpeu à peu (15 patinoires à Saint-Moritz audébut du XXe) pour satisfaire au mieux laclientèle. Les sports de glace, en particulier lepatinage artistique, connaissent en effet unréel engouement. Toutefois, si la pratique estrelativement importante, elle est plus ludiquequ'athlétique, avec notamment un aspectvestimentaire très développé et très recher-ché. Les patinoires des grandes stations decette époque ressemblent plus à des podiumsde défilés de mode qu'à des lieux d'expressionsportive.

Les premières patinoires artificielles et ledéveloppement du patinage dans les villesLe patinage artistique, déjà très en vogue enFrance sous le Second Empire, se pratiquaitsur les lacs gelés du bois de Boulogne (leCercle des Patineurs est fondé en 1865 àParis). Mais cette activité sportive urbaine estparticulièrement tributaire des aléasmétéorologiques qui conditionnent la durée dugel. La plupart des grandes villes occidentalessont confrontées au même problème. Despatinoires sont couvertes afin de limiter leseffets climatiques (Québec en 1858, Montréalen 1859). La solution arrive avec la construc-tion en 1876 de la première patinoire artifi-cielle à Londres, suivie de nombreuses autresdont le Palais des Glaces à Paris en 1889. Lamaîtrise de la glace artificielle a eu pour con-séquence de multiplier les lieux de pratique,même dans des endroits à priori peu propicesà ce type de discipline (Nice, Buenos Aires,Adélaïde, Melbourne ou bien encore Sydneydès le début du XXe siècle). Mais elle a aussipermis d'ancrer et de pérenniser l'usage dessports de glace au cœur des villes, celles-cipouvant par la même prétendre à organiser degrands événements sportifs comme desChampionnats du monde. La pratique com-


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Amsterdam

pratique des sports sur glacepratique du curling

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Paris

Londres BerlinBruxelles

LyonVienne

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HamarTrondheim

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QuébecMontréalOttawa

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patinoire artificielleanneau de vitesse

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Les sports de glace au début du XXe

pétitive et récréative pouvait dès lors sedévelopper dans de nouveaux espaces.

Création de l'ISU (Union Internationale dePatinage)Le patinage artistique est peut-être très à lamode, mais la vitesse reste la disciplinesportive reine. En Scandinavie ou aux Pays-Bas, ce n'est pas seulement une élite oisive etfortunée qui s’y adonne mais bien une partimportante de la population. De nombreusescourses sont organisées et attirent une foulede participants. C'est dans ce contexte que lesgrandes nations de patinage tentent de semettre d'accord pour institutionnaliser cettepratique. Les problèmes sont multiples à com-mencer par la distance de course mais aussi lataille de la piste. En effet, les Norvégiens seconfrontaient généralement sur 1 500 aunes(950 m), les Nord Américains sur 10 à 20miles (16 à 32 km) et les Hollandais sur unsprint de moins de 200 m. Une première ren-contre internationale est ainsi organisée àl'initiative de la "National Skating Associationof Great Britain" (NSA) à Leeuwarden auxPays-Bas en 1885. Les règlements sont unifiésau cours de cette épreuve, le mile (1609 m)est adopté comme distance de course et l'an-neau de vitesse (2 lignes droites et 2 virages)est préféré à la piste en fer à cheval. Les dif-férentes parties ne se mettent toutefois pasd'accord sur la création d'une fédération inter-nationale. Les premiers Championnats dumonde de patinage de vitesse sont organisésen 1889 à Amsterdam aux Pays-Bas avec desathlètes provenant de quatre pays : Grande-Bretagne, Etats-Unis, Russie et bien sûr Pays-Bas. En 1892, l'ISU est fondé à Scheveningenaux Pays-Bas, mais elle ne reconnaît plus queles distances métriques (500, 1500, 5000 et10 000 m). En 1896 se déroulent les premiersChampionnats du monde de patinage artis-tique à Saint Petersbourg en Russie.Toutes ces compétitions restent interdites auxfemmes. Certains membres de l'ISU font dansles premières années, preuve d'une grandemisogynie. Ainsi, Mrs. Syers, épouse d'unmembre influent de la NSA, décide de par-ticiper aux Championnats du monde de pati-nage artistique de Londres en 1902. Elle prof-ite d'un vide dans les règlements de l'ISU. Eneffet, si les premiers textes de 1897 mention-nent pour les Championnats du monde la par-ticipation des seuls hommes en individuel,ceux de 1901 ne précisent pas le sexe des

concurrents. C'est ainsi que son inscription estavalisée, surtout grâce à l'influence de sonmari à la NSA qui organise cette compétition.Mrs Syers peut ainsi participer à l'épreuve ensimple, se classe seconde de cette compétitionen devançant de nombreux hommes, et

impressionne favorablement les observateurspar la qualité de son patinage. Mais, après ladeuxième place obtenue par Mrs Syers, lecongrès de l'ISU en 1903 s'empresse de pro-poser l'exclusion des femmes des compéti-tions de simple. Finalement, le Congrès décided'instaurer en 1905 sous la pression de la NSAune compétition spécifique pour les femmesen individuel. Le premier championnat officielpour femmes a lieu en 1906. Toutefois, il por-tait le nom de championnat de l'ISU et seulsles hommes recevaient le titre de championdu monde. Cette discrimination n'a été aboliequ'en 1923. De façon analogue, ce n'est quelors du Congrès de 1907 que l'épreuve de cou-ple fut introduite dans les championnats del'ISU, et comme pour les femmes, le titre dechampionne du monde ne leur a été délivréofficiellement qu'à partir de 1923.

Si l'intégration des femmes en patinage artis-tique est relativement rapide, il n'en est pasde même en patinage de vitesse. Considéré


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Magde Syers et son mari, aux Jeux Olympiques deLondres en 1908(Crédit photo - CIO Collections Musée Olympique)

comme très athlétique (trop ?) pour lesfemmes, et de plus dominé par lesScandinaves peu enclins à la participationféminine, le patinage de vitesse est longtempsréservé aux hommes. C'est finalement lors ducongrès de l'ISU en 1935 qu'est acceptéel'idée d'organiser des épreuves féminines auxChampionnats du monde (cette propositionavait été présentée pour la première fois en1929). Les premiers Championnats du mondeféminins ont lieu en 1936 à Stockholm avec 15participantes venant de sept pays, dont leJapon, le Canada et les USA.

Le hockey sur glace au CanadaLes origines de ce sport de glace sont trèsdiverses, mais il est le seul à ne pas avoir étécodifié en Europe. Le hockey sur glace est undérivé plus ou moins lointain des différentsjeux sur glace traditionnels amérindiens eteuropéens existant depuis le Moyen Age(bandy, shinney, hurling, la crosse, …). Le pre-mier match de hockey sur glace se déroule en1875 entre des étudiants de l'Université McGill à Montréal. Les règles de ce sport sontcodifiées quatre ans plus tard. Ce nouveausport va très vite se diffuser dans tout le pays.Il va bénéficier de la volonté de la bourgeoisieanglophone de faire émerger un sport organ-isé typiquement canadien, afin de renforcer lesentiment d'identité nationale. A la fin du XIXe,le hockey sur glace est devenu le sport nation-al du Canada. Le premier tournoi est organiséen 1883 à Montréal et la première Ligue àKingston deux ans plus tard. De peur de per-dre l'organisation de ce sport, les clubs deMontréal fondent en 1886 "l'Amateur HockeyAssociation of Canada" (AHAC) qu'ils présen-tent comme une sorte de fédération nationale.Mais le côté très spectaculaire du hockey vafaire naître des convoitises ; de nombreusesassociations sont créées afin de contrôler cesport qui se tourne de plus en plus vers le pro-fessionnalisme. A la fin du XIXe, le hockey sur glace est intro-duit aux Etats-Unis où il s'implante rapide-ment dans les villes du nord-est. Il se diffuseà peu près à la même époque en Europe, toutd'abord à Paris en 1894 où se crée le HockeyClub de Paris, puis à Londres en 1897 avec laformation du "Prince's Ice Hockey Club". Cesdeux clubs vont avoir un rôle moteur dans lapropagation de ce sport dans le reste del'Europe, par le biais de matchs exhibitions. Lehockey se trouve en concurrence avec le

bandy anglais développé au début du XIXe etdiffusé en Europe dans les années 1880. Maisle côté spectaculaire du hockey par rapport aubandy (qui se pratique à 11 contre 11 sur unterrain de football) va lui assurer sondéveloppement. Le bandy va tout de mêmecontinuer à être pratiqué, notamment enScandinavie, en Suisse et dans certains paysd'Europe de l'Est.La Fédération Internationale de Hockey surGlace (IIHF) est fondée en 1908, mais sans laprésence des Nord-Américains davantagepréoccupés par la mise en place de ligues pro-fessionnelles. Le Canada et les Etats-Unisseront affiliés à l'IIHF en 1920.

Les sports de glace : vers une indépen-dance mutuelle ?

L'histoire si particulière de chaque sport deglace va être à l'origine d'une différenciationforte entre les pays. L'organisation d'unegrande compétition internationale est unexcellent révélateur de la diffusion ou de lanon-diffusion d'un sport. Elle permet derelever les spécificités de chaque Etat. Le curling (premiers Championnats du mondeen 1968) est ainsi partagé essentiellemententre deux pays, le Canada et la Grande-Bretagne (Ecosse). Précurseurs dans la pra-tique, ils sont également les deux plus impor-tantes fédérations nationales en termes delicenciés (respectivement 1 000 000 et60 000). En revanche, peu d'autres paysapparaissent ce qui tend à démontrer une dif-fusion restreinte.L'organisation de Championnats du monde dehockey sur glace (première édition en 1930)concerne un grand nombre de pays, mais la


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pays organisateur

hockey

curling

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L’organisation des Championnats du monde : con-traste entre un sport confiné, le curling, et unsport mondial, le hockey

multiplication des poules de niveau facilitecette diffusion. Les grandes villes, surtoutaprès la Seconde Guerre mondiale, sont trèslargement représentées. Ce sport est tout àfait le type de spectacle urbain propre àattirer de nombreux spectateurs et donc idéalpour trouver sa place dans les grandesmétropoles. L'Europe est très largement sur-représentée, à l'inverse de l'Amérique duNord, où le Canada n'a par exemple jamaisorganisé de compétitions masculines (lesEtats-Unis seulement une fois). La toute puis-sante ligue professionnelle de la NHL sembleparfaitement leur convenir.

Le patinage artistique est marqué par le poidsécrasant des pays "occidentaux" et la faiblessedes pays d'Europe de l'Est. Les épreuves sontprincipalement organisées dans des grandesvilles mais aussi dans des stations pres-tigieuses. Cette discipline est à cheval entreun spectacle sportif et un spectacle artistique,captant ainsi un public particulier par rapportaux autres sports, d'où un intérêt spécifiquedes milieux économiques. Les aspects culturels et historiques semblenttrès importants dans l'organisation desépreuves de patinage de vitesse. LaScandinavie, en particulier la Norvège, et lesPays-Bas se détachent très nettement parrapport aux autres pays. La spécificité desinfrastructures nécessaires n'est pas non plusun facteur très positif pour une plus large dif-fusion.Le short track, patinage sur piste courte,existe depuis longtemps en tant que pratique.En effet, il peut être comparé aux patineurs devitesse qui s'entraînaient dans une patinoirenormale faute d'infrastructures adéquates

(anneaux de vitesse). Dans sa version com-pétitive, les premiers Championnats dumonde ont été organisés en 1976. Par rapportau patinage de vitesse, la Grande-Bretagne etles pays d'Extrême-Orient font une apparitionremarquée.

Les patins sont passés assez rapidementd'une origine utilitaire à une pratique ludique.L'engouement pour les jeux sur glace auMoyen Age en Europe occidentale et la spéci-ficité des Pays-Bas, ont assuré leur pérennisa-tion. Le patinage s'est ensuite transformé enpratique sportive notamment sous l'influencedes anglo-saxons. Si les mêmes lieux sont àl’origine de l’ensemble des sports de glace,leur évolution reste très spécifique. Les possi-bilités de développement de ces sports exis-tent, même si le coût élevé des infrastructuresest un facteur limitant. Plus qu'une simplequestion de moyens, des blocages culturelsreprésentent un frein important à une diffu-sion plus large.


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pays organisateurshort track

patinage de vitesse

organisations

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source : IIHF, ISU

Les Championnats du monde de patinage artis-tique : la dimension du spectacle privilégiée parles pays occidentaux

Les Championnats du monde de short track et depatinage de vitesse : un accueil privilégié dans lespays à forte pratique, les Etats-Unis mis à part


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source : IIHF, ISU, WCF

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nombre de patinoiresartificielles

présence de patinoires artificiellesprésence de patinoires naturelles

source : IIHF, ISU, fédérations nationales

Aucun développement

Développement faible

Développement moyen

Développement fort

Développement très fort

Sources : CIO, Fédérations Internationales et Nationales de patinage, de hockey sur glace et de curling,

équipementiers, ... © C

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La localisation des patinoires : un équipement coûteux mais possible à toutes les latitudes

Les anneaux de vitesse, un équipement spécifique concentré dans l'hémisphère nord

Les affiliations aux fédérations de sports de glace, un potentiel pas encore exprimé

Le niveau de compétition des pays en sports de glace, beaucoup d'absents, peu de nations complètes

mais des spécialisations fortes

Les niveaux de développement des sports de glace

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