un manuel de référence réellement français - magnard.fr · le comique de farce le roman de...

41
LIVRE UNIQUE en séquences Extrait Extrait

Upload: doantu

Post on 12-Sep-2018

215 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Magnard vous propose trois façons différentes d’aborder la grammaire au collège

● Quatre cahiers d’activitésà petit prix

● Un manuel de référence réellement adapté à un enseignement progressif

de la grammaire sur 4 ans

● Un manuel numérique interactif,conçu pour être utilisé en classe,

disponible en cédérom ou par abonnement sur le Kiosque Numérique de l’Éducation

www.kiosque-edu.com Fran

çais

ISBN : 978-2-210-16651-6

-:HSMCLA=V[[ZV[:

LIV

RE

UN

IQU

E

L IVRE UNIQUE

en séquences

www.magnard.fr

Couv_Fran5_eleve_new 21/04/08 14:59 Page 1

ExtraitExtrait

Page 2: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de
Page 3: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

www.magnard.fr

Française n s é q u e n c e sL I V R E U N I Q U E

Marie-Christine BrindejoncAgrégée de lettres classiquesProfesseur au collège du Champ-de-la-Motte, Langeais

Valérie BruantCertifiée de lettres classiquesProfesseur au collège La Bechellerie, Saint-Cyr sur Loire

Thierry FlammantCertifié d'histoire-géographieProfesseur au collège du Champ-de-la-Motte, Langeais

Josiane GaudinCertifiée de lettres modernesAcadémie de Créteil

Valérie HébertCertifiée de lettres classiquesProfesseur au collège La Bechellerie, Saint-Cyr sur Loire

001-009-MFR5_SOMMAIRE 31/03/06 10:43 Page 1

Page 4: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Les Éditions MAGNARD tiennent à remercier vivement les enseignants qui ont accepté de consacrer du temps à l'élaboration de ce manuel, et tout particulièrement ceux rencontrés dans les établissements suivants :

Saint-Jean-Baptiste de la Salle, Charleville-Mézières ; Val de Meuse, Nouvion-sur-Meuse ; Vallière, Sault-lès-Rethel (08) – Pierre et François Pithou,Troyes (10) – Arc de Meyran, Aix-en-Provence ; Lakanal, Aubagne ; Belle de Mai, Vallon des Pins, Marseille (13) – Pierre Bodet, Angoulême (16) – VictorHugo, Gisors (27) – Brizieux, Quimper (29) – collège de Pechbonnieu (31) – Saint Genès, Bordeaux ; Victor Louis, Talence (33) – collège de Marseillan ;collège de Mèze (34) – Anne de Bretagne, Rennes (35) – Léon XIII, Châteauroux (36) – Paul Valéry, Tours (37) – Saint-Exupéry, Lons-le-Saunier (39) – LesProvinces, Blois ; Gaston Jollet, Salbris (41) – Honoré d’Urfé, Saint-Étienne (42) – Georges Lavalley, Saint-Lô (50) – Louis Grignon, Fagnières ; La Source,Rilly-la-Montagne ; Paul Éluard, Verzy ; Les Indes, Vitry-le-François (51) ; Sainte-Chrétienne, Longuyon (54) – Jean Macé, Lille ; Arthur Rimbaud, Villeneuved’Ascq (59) – Carlin Legrand, Bapaume (62) – Marracq, Bayonne (64) – Frédéric Mistral, Feyzin ; Jean Moulin, Lyon ; Les Iris, Villeurbanne (69) – Louise deSavoie, Chambéry (73) – Honoré de Balzac ; Blomet ; Gabriel Fauré ; Michelet ; Rodin, Paris (75) – Barbey d’Aurévilly, Rouen (76) – Saint-Exupéry, Andrésy ;Magellan, Chanteloup-les-Vignes (78) – Jean Moulin, Albert ; Amiral Lejeune, Amiens ; Parmentier, Montdidier (80) – collège de Cuers ; Jean-Yves Cousteau,La Garde ; Raimu, Le Beausset ; Django Reinhart, Toulon (83) – Clemenceau ; Saint-Exupéry, Épinal (88) – République, Bobigny ; Pierre de Geyter, Saint-Denis (93) – Paul Vaillant-Couturier, Champigny ; Albert Cron, Le Kremlin-Bicêtre (94) – Romain Rolland, Argenteuil (95).

Aux termes du Code de la propriété intellectuelle, toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle de la présente publication, faite par quelque procédéque ce soit (reprographie, microfilmage, scannérisation, numérisation...) sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçonsanctionnée par les articles L.335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. L’autorisation d’effectuer des reproductions par reprographie doit être obtenueauprès du Centre français d’exploitation du droit de copie (CFC) – 20, rue des Grands-Augustins 75006 PARIS – Tél. : 01 44 07 47 70 – fax : 01 46 34 67 19.

© Éditions Magnard – Paris, 2006ISBN : 978-2-210-16651-6

Conception de la couverture : Christine MonnetIllustration de la couverture : Gwen KeravalConception de la maquette intérieure : Christophe DurandRéalisation : Christophe Durand et Linéale productionIconographie : Virginie DauvetPhotogravure : Pacific & coÉdition et coordination : Geoffroy Mauzé

Les auteurs remercient chaleureusement Janine Puygrenier-Renaultpour sa relecture attentive.

001-009-MFR5_SOMMAIRE 17/04/08 11:12 Page 2

Page 5: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Avant-propos

Ce nouveau manuel unique de Français 5e poursuit une nouvelle collection, conçue

avec le recul que donne la mise en œuvre d’un programme paru en 1997 et

l’expérience de la collection précédente.

Favoriser la lecture et l’acquisition d’une culture

◗ Organisées chacune autour d’un objectif clairement annoncé, les neuf séquences

offrent un ensemble de textes riches et variés par leur genre, leur longueur ou leur

difficulté, de façon à renouveler l’intérêt des élèves.

◗ Les textes du Moyen Âge et de la Renaissance, les textes d’auteurs classiques, les

éclairages apportés par les pages « Contexte historique », ainsi que les incitations à la

lecture des pages « Coups de cœur » et « Lecture personnelle » contribuent à

l’enrichissement culturel de l’élève.

Faire place à tous les langages

◗ Ce nouveau manuel s’intéresse à tous les langages. Il propose ainsi une véritable

démarche de lecture d’image : dans les séquences, une image, en liaison avec le thème

de la séquence, est proposée à l’analyse. Des dossiers sont consacrés à deux genres

spécifiques : la bande dessinée et le cinéma.

◗ L’accent est mis également sur l’expression écrite et orale. Des activités d’expression

accompagnent chaque étude de texte. Ces compétences sont ensuite réinvesties dans

les objectifs des « Parcours d’oral » et des « Parcours d’écrit ». Toujours guidés, ces

« Parcours » constituent un projet d’aboutissement des objectifs de la séquence.

Mettre l’étude de la langue au service de la compréhension des textes

◗ L’articulation entre la lecture des textes et l’étude des faits de langue a été

renforcée. Chaque questionnaire de lecture inclut des questions de langue mises au

service de l’analyse du texte. Des exercices sur la même page proposent un

réinvestissement immédiat.

◗ Par ailleurs, un encadré renvoie pour chaque étude de texte à la partie « Outils de la

langue » en fin de manuel, pour permettre à l’enseignant d’approfondir un des faits

de langue observés en fonction des priorités qu’il aura lui-même fixées pour sa classe.

Enfin, chaque séquence comporte une double-page Orthographe et Vocabulaire, de

façon à rythmer les apprentissages des élèves et assurer la cohésion de l’enseignement.

Nous espérons que ce manuel, avec les transparents et les fiches photocopiables qui

l’accompagnent, constituera pour nos collègues un ensemble pédagogique à même de

répondre aux besoins diversifiés de leurs élèves.

Les auteurs

001-009-MFR5_SOMMAIRE 31/03/06 10:43 Page 3

Page 6: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

De la phrase simple à la phrase complexe . . . . . . 294-297La progression chronologique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336-338

Le rôle d’un début de récitA. E. Van Vogt, À la poursuite des Slans . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Guy de Maupassant, La Peur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Le choix du narrateurFranck Cottrell Boyce, Millions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

Honoré de Balzac, Une ténébreuse affaire . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Créer une atmosphère de peurMichel Honaker, La Sorcière de Midi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Lire l’image : Premières de couverture . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

Lire une nouvelleAnthony Horowitz, Peur TEXTE INTÉGRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Vocabulaire Les mots pour dire la peur . . . . . . . . . . . 32

Orthographee Un son, plusieurs orthographes . . . . 33

Parcours d’oralraMettre en valeur les effets dramatiques d’un texte . . . . . . . . . . . . . . . 34

Parcours d’écritt Écrire le début d’une histoire à faire peur . . . . . . . . . . . . 35

Bilan de séquenceSynthèse Le récit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Texte bilan Didier Convard, Le Manoir d’Orleur . . . . . . . 36

Lectures coups de cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4

3

2

1

Histoires à frissonnerDe la 6e à la 5e : réviser la narration

Séquence 1

Principaux outils de la langue

Som

mai

re

001-009-MFR5_SOMMAIRE 4/04/06 13:01 Page 4

Page 7: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Différentes formes de descriptionGroupement de documents sur le désert . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42

Lire l’image : Photographies de désert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44

Pourquoi décrire?Anton Tchekhov, Front blanc Jean-Côme Noguès, L’Été de Silvio . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46

Michel Tournier, L’Aire du Muguet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

Oscar Wilde, Le Crime de lord Arthur Savile. . . . . . . . . . . . . . . 50

Comment décrire?J. R. R. Tolkien, Bilbo le Hobbit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52

Georges Perec, Espèces d’espaces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

Maurice Genevoix, Raboliot . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56

Victor Hugo, Quatrevingt-treize . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58

Vocabulaire Les champs lexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

Orthographehe L’accord des adjectifs qualificatifs. . . . . 61

Parcours d’écrititRédiger une description . . . . . . . . . . . . . . 62

Parcours d’oralraDécrire oralement un lieu . . . . . . . . . . . . 63

Bilan de séquenceSynthèse La description dans le récit . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

Texte bilan Brigitte Coppin, Moi, Aliénor, Duchesse d’Aquitaine . . . . . . 64

Lecture personnelle P.-M. Beaude, Jeremy Cheval. . . . . . . 66

3

2

1

Alain Dodier, Jérôme K. Jérôme Bloche . . . . . . . . . . . . . . . . 98-103

Un enquêteur en action : les fonctions du dialogue

Une canne bien mystérieuse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 70

Faits divers : la mort mytérieuse de sir Charles. . . . . . . . . . . 72

Le témoignage du docteur Mortimer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

Texte écho : Brigitte Aubert, Témoins sur vidéo . . . . . . . . . 76

Lieux du crime et suspects : le rôle des descriptions

L’arrivée au manoir des Baskerville. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

Première rencontre avec le couple Stapleton . . . . . . . . . . . . . 80

Enquête et rebondissementsL’inconnu sur la lande. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

Le chien frappe encore. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

Un adversaire diabolique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 86

Les révélations de Sherlock Holmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 88

Orthographee L’accord des adjectifs et pronoms interrogatifs . . . . . . . . . . 90

Vocabulaire Les verbes de parole . . . . . . . . . . . . . . . 91

Parcours méthodes Organiser un débat de lecture. . . 92

Parcours d’écrital Enrichir un récit par le dialogue . . 93

Bilan de séquenceSynthèses Le dialogue - Le récit policier. . . . . . . . . . . . . . . . 94

Texte bilan John Harvey, Nick’s blues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95

Lectures coups de cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96

3

2

1

La description

Séquence 2 Séquence 3Un roman policier

Lire l’image

La bande dessinée

Les expansions du nom . . . . . . . . 284-285, 310-313 et 316-319Les compléments circonstanciels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 332-335La progression thématique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 339-341 Les champs lexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 346-347

Les paroles rapportées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360-363

Principaux outils de la langue

Dossier

Principaux outils de la langue

001-009-MFR5_SOMMAIRE 23/05/08 11:52 Page 5

Page 8: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Qu’est-ce qu’un chevalier ?Chrétien de Troyes, Lancelot ou le Chevalier à la charrette . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106

Chrétien de Troyes, Perceval le Gallois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 108

Robert de Boron, Merlin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110

Contexte historique : La légende arthurienne. . . . . . . . . . . 113

La chevalerie, un univers de légende

Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion. . . . . . . 114

Robert de Boron, Merlin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116

La quête du chevalierChrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion. . . . . . . 118

Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion. . . . . . . 120

Marie de France, Lais, « Le Malheureux » . . . . . . . . . . . . . . . . 122

Lire l’image : Miniature médiévale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124

Vocabulaire L’évolution du français. . . . . . . . . . . 126

Parcours méthodesiPréparer et présenter un exposé oral. . . . . . . . 128

Parcours d’écrit Écrire un récit ayant pour cadre le Moyen Âge. . . . . . . . 129

Bilan de séquenceSynthèse Le roman de chevalerie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

Texte bilan Perlesvaus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130

Lecture personnelle É. Brisou-Pellen, L’Hiver des loups . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 132

3

2

1 La société médévialeContexte historique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 136

Le comique de farceLe Roman de Renart : la pêche aux anguilles . . . . . . . . . . . . 138

Texte écho : Rabelais, Pantagruel : la ruse de Panurge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

La parodie du chevalierAucassin et NicoletteDouin de Lavesne, Trubert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 142

Une satire de la sociétéLe Roman de Renart : la guérison du Roi . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

Brunain et Blérain FABLIAU INTÉGRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 146

Lire l’image : Caricatures de Cabu, Cardon et Willem . . 148

Vocabulaire Les mots et expressions issus du Moyen Âge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

Orthographee Distinguer les homonymes . . . . . . . . . 151

Parcours d’oralalFaire le procès de Renart . . . . . . . . . . . . . 152

Bilan de séquenceSynthèse Les formes et les visées du comique . . . . 154

Texte bilan Les Perdrix (fabliau) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154

4

3

2

1

Le roman de chevalerie

Séquence 4 Séquence 5Rire au Moyen Âge

Les fonctions par rapport au nom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 310-313Les reprises nominales et pronominales . . . . . . . . . . 342-345

Principaux outils de la langue

Les valeurs du présent. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 356-357Les paroles rapportées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360-363

Principaux outils de la langue

Le chevalier, Merlin, Robin des Bois, Renart . . . . . . . 156-163

Le Moyen Âge aujourd’huiDossier

001-009-MFR5_SOMMAIRE 23/05/08 11:55 Page 6

Page 9: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Les caractéristiques du texte théâtral

Carlo Goldoni, Arlequin, serviteur de deux maîtres. . . . 166

Rire au théâtreJean-Michel Ribes, Les Cent pas . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 169

Alfred Jarry, Ubu Roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 171

Lire une farce de MolièrePrésentation de l’auteur et de la pièce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 173

Molière, Le Médecin volant (pièce en un acte) . . . . . . . . . . 174

Trois fiches pour étudier l’œuvre complète

La construction de l’histoire (sc. 1, 10, 15, 16) . . . . . . . . . . . 181

Un personnage : Sganarelle (sc. 1, 2, 4, 5) . . . . . . . . . . . . . . . 182

Une farce (sc. 4, 5, 14, 15) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183

Vocabulaire Des mots pour parler des personnages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 184

Orthographee -é, -er, -ai ou -ez ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185

Parcours d’orali Mettre en scène . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 186

Bilan de séquenceSynthèse Le texte théâtral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188

Texte bilan Molière, Les Fourberies de Scapin . . . . . . . 188

3

2

1 Le langage poétiqueUn thème : l’enfanceArthur Rimbaud, Ma BohèmeAlain Bosquet, Les Enfants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 192

Jacques Prévert, Chasse à l’enfant Jacques Charpentreau, Associations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 194

Victor Hugo, Sur une barricade Andrée Chédid, Jeunesse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 197

Lire l’image : Peinture d’Otto Dix, Jeune ouvrier . . . . . . . 199

Poésie d’ailleursHaïkus japonais GROUPEMENT DE TEXTES

Haïkus de Ryôkan, Meisetsu, Hôsai, Santôka, Bashô, Shiki, Otsuji, Issa, Sôseki . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 200

Poésie africaine GROUPEMENT DE TEXTES

F. Sengat-Kuo, Ils sont venus; Véronique Tadjo, Raconte-moi ; Birago Diop, Souffles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 202

L’univers d’un poète : Claude RoyÉléments biographiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 206

Choix de poèmes GROUPEMENT DE TEXTES

L’enfant qui battait la campagneL’affable La Fontaine ; Mon enfance habita… La Nuit ; Dehors dedans ; Offrandes ; TantJamais je ne pourrai… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 208

Vocabulaire Comparaisons et métaphores . . . . . 212

Parcours d’orale Dire un poème . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 214

Parcours d’écritaÉcrire un poème à partir d’un tableau. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 215

Bilan de séquenceSynthèse Le langage poétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 216

Texte bilan Guillaume Apollinaire, Saltimbanques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 217

Lectures coups de cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 218

3

2

1

Le théâtreÉtudier le texte théâtral

Séquence 6 Séquence 7La poésie

Découvrir des univers poétiques

Types et formes de phrases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290-293La situation d’énonciation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348-349

Principaux outils de la langue

Comparaisons et métaphores . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 212-213Les champs lexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 346-347

Principaux outils de la langue

001-009-MFR5_SOMMAIRE 31/03/06 10:44 Page 7

Page 10: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Découvrir des mondes nouveauxContexte historique : Les grandes découvertes. . . . . . . . 222

Christophe Colomb, Journal de bord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 224

Jean de Léry, Histoire d’un voyage fait en la terre du Brésil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 227

Marco Polo, Le Livre des merveilles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 230

Raconter ses aventuresJean-Louis Étienne, La Complainte de l’ours . . . . . . . . . . . . 232

Alain Gheerbrant, Orénoque-Amazone . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235

Voyager pour témoignerDominique Sigaud, La Part belle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238

Lire l’image : Affiche du XVe festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240

Vocabulaire Les mots pour raconter un voyage . . . . . . . . . . . . 242

Orthographehe Revoir les terminaisons verbales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243

Parcours d’oralraRaconter un voyage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 244

Parcours d’écrititTransformer un passage de roman en journal de bord . . . . . . . 245

Bilan de séquenceSynthèse Le récit de voyages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

Texte bilan Redmond O’Hanlon, Au cœur de Bornéo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 246

Lecture personnelle Xavier-Laurent Petit, Le Col des mille larmes . . . . . . . . . . . 248

3

2

1 Choisir des lieux et des personnages

Évelyne Brisou-Pellen, La Lettre signée du TsarMark Twain, Huckleberry Finn. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 252

Herman Melville, Moby DickCélia Rees, Mémoires d’une pirate . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 255

Utiliser le documentaire pour enrichir son récit

Nicolas Vanier, Le Voyageur du froidArticle de Géo . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 258

Raconter et enchaîner des péripéties

Jules Verne, Michel Strogoff (2 extraits) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 261

Atelier d’écritureFiche méthode : Rédiger votre récit d’aventures . . . . . . . 264

Vocabulaire Sensations et sentiments . . . . . . . . . . . 266

Orthographee Relire son texte pour vérifier l’orthographe. . . . . . . . . . . . . . . . . 267

Bilan de séquenceSynthèses Le roman d’aventures

L’écriture d’un récit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 268

Lectures coups de cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269

4

3

2

1

Le récit de voyagesDécouvrir les caractéristiques du récit de voyages

Séquence 8 Séquence 9Le roman d’aventures

Lire et écrire un récit d’aventures

Les fonctions par rapport au nom . . . . . . 310-313 et 316-319Énonciation et temps verbaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 350-351Les formes de discours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352-355

Principaux outils de la langue

Les reprises nominales et pronominales . . . . . . . . . . 342-345Les valeurs du passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 358-359

Principaux outils de la langue

Éric Valli, Himalaya, l’enfance d’un chef . . . . . . . . . . . 270-275

Lire l’image

Un film d’aventuresDossier

001-009-MFR5_SOMMAIRE 31/03/06 10:44 Page 8

Page 11: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Outils de la langue= Grammaire = Orthographe

1 La phrase et ses constituants

1. Les classes de mots . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 278

2. Le pluriel des noms . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282

3. Le groupe nominal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 284

4. Le verbe : voix, modes, temps . . . . . . . . . . . . . . . . 286

5. Types et formes de phrases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 290

6. De la phrase simple à la phrase complexe . . . 294

2 La conjugaison du verbe

7. L’indicatif présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 298

8. L’indicatif futur et le conditionnel . . . . . . . . . . . 300

9. L’indicatif passé simple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 302

10. L’indicatif imparfait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 304

11. L’impératif présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 306

12. Le subjonctif présent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 308

3 La phrase : fonctions et accords

13. Les fonctions par rapport au nom : épithète,apposition, complément du nom . . . . . . . . . . . . 310

14. Accorder l’adjectif qualificatif . . . . . . . . . . . . . . . . 314

15. Les fonctions par rapport au nom : la proposition subordonnée relative . . . . . . . 316

16. Les fonctions par rapport au verbe : sujet, attribut du sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 320

17. Accorder le verbe et le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . 324

18. Les fonctions par rapport au verbe : les compléments d’objet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 326

19. Accorder le participe passé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 330

20. Les fonctions par rapport à la phrase : les compléments circonstanciels . . . . . . . . . . . . 332G

O

G

O

G

G

O

G

C

C

C

C

C

C

G

G

G

G

O

G

OG

4 La cohérence du texte

21. La progression du texte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 336

22. Les reprises nominales et pronominales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 342

23. La cohérence lexicale : les champs lexicaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 346

5 Du texte au discours

24. La situation d’énonciation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 348

25. Énonciation et temps verbaux . . . . . . . . . . . . . . . . 350

26. Les formes de discours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 352

27. Les valeurs des temps : le présent . . . . . . . . . . 356

28. Les valeurs des temps : l’imparfait et le passé simple . . . . . . . . . . . . . . . . . 358

29. Les paroles rapportées directement et indirectement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 360

30. Les niveaux de langage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 364

31. Les relations lexicales : antonymes, synonymes, hyperonymes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 366

6 Annexes grammaticales

A. Mémo orthographeHomophones grammaticaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 370

Bilan des pièges orthographiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 373

B. Tableaux de conjugaisonAvoir, être . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 374

Chanter, finir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 375

Partir, venir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 376

Faire, devoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 377

L

G

G

G

G

G

G

G

G

G

G

Glossaire des notions littéraires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 378

Index des notions grammaticales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 380

Index des auteurs cités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 381

Index des œuvres citées par genre . . . . . . . . . . . . . . . . . . 382

Annexes

= Conjugaison = LexiqueLC

001-009-MFR5_SOMMAIRE 31/03/06 10:44 Page 9

Page 12: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

10 Séquence 1

Histoires à frissonner

Principaux outils de la langue◗ De la phrase simple à la phrase complexe, p. 294-297

◗ La progression chronologique, p. 339-341

➜ Découvrir le héros et son univers

➜ Construire les personnages

➜ Le narrateur-personnage

➜ Le narrateur omniscient

➜ La description et le rythme de l’action

➜ Lire des premières de couvertures

➜ Hypothèses de lecture, chronologie bouleversée, rythme du récit

Séquence

Le rôle d’un début de récitA. E. Van Vogt, À la poursuite des Slans . . . . . . . . . . . . . . . . 12

G. de Maupassant, La Peur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

Le choix du narrateurF. C. Boyce, Millions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

H. de Balzac, Une ténébreuse affaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

Créer une atmosphère de peurM. Honaker, La Sorcière de midi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Lecture d’image : A. Horowitz, Alex Rider, 14 ans, espion malgré lui ; P. Pullman, Sally Lockart . . . . . . . . . . . . . . . 22

Lire une nouvelleA. Horowitz, Peur TEXTE INTÉGRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Vocabulaire Les mots pour dire la peur . . . . . . . . . . . . 32

Orthographe Un son, plusieurs orthographes . . . . . . . . 33

Parcours d'oral Lire à voix haute : mettre en valeur les effets dramatiques d’un texte . . . . . . . . 34

Parcours d'écrit Écrire le début d’une histoire à faire peur . . 35

Bilan de séquenceSynthèse Le récit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36

Texte bilan D. Convard, Le Manoir d’Orleur . . . . . . . . . . . . . 36

Lectures coups de cœur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38

4

3

2

1

De la 6e à la 5e : réviser la narration

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 10

Page 13: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

11

◗ Quel genre d’histoiresces personnagess’apprêtent-ils à lire ? À quoi le voyez-vous ?

◗ Partagez-vous leurgoût ? Quels plaisirs y trouvez-vous ?

Histoires à frissonner

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 11

Page 14: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

I l sentit la main glacée de sa mère étreindre son poignet. Ils marchaientd’un pas vif dans la rue et les ondes de peur passaient en vagues rapides

du cerveau de sa mère jusque dans le sien. Mille autres idées venaient battreson esprit, pensées des passants qu’ils croisaient ou des occupants desmaisons devant lesquelles ils passaient. Mais seules les pensées de sa mèrelui parvenaient claires et cohérentes… et hantées par la peur.

« Ils nous suivent, Jommy, transmit le cerveau maternel. Ils ne sont passûrs, mais ils ont des soupçons. Nous sommes revenus une fois de tropdans la capitale. J’espérais pourtant bien aujourd’hui te montrer le vieuxpassage slan qui mène aux catacombes, où ton père a enfoui son secret.Enfin Jommy, si le pire se produit, tu sais ce qu’il faut dire. Nous avonsfait suffisamment de répétitions. Et, Jommy, n’aie pas peur, ne t’énervepas. Tu n’as peut-être que neuf ans, mais tu es aussi intelligent qu’unhumain de quinze ans. »

« N’aie pas peur. C’est facile à dire », songea Jommy, en s’efforçant de cacherà sa mère cette pensée. Cette dissimulation ne lui plairait pas : elle n’aime-rait pas cet écran entre eux. Mais il y avait des pensées que mieux valaitgarder pour soi. Elle n’avait pas besoin de savoir que lui aussi avait peur.

Malgré tout, c’était une aventure passionnante. Chaque fois qu’ils quit-taient la paisible banlieue où ils habitaient pour gagner le cœur deCentropolis, il était rempli d’excitation. Les grands parcs, les kilomètresde gratte-ciel, la foule qui se pressait dans les rues, tout cela lui semblaittoujours plus merveilleux que l’idée qu’il s’en était faite, mais, après tout,pouvait-on attendre moins de la capitale du monde? C’était là que setrouvait le siège du gouvernement. C’était là que résidait Kier Gray, maîtreabsolu de la planète.Voilà bien longtemps – des siècles auparavant – durantla brève période de leur domination, les Slans avaient occupé Centropolis.

« Jommy, sens-tu leur hostilité ? Es-tu capable maintenant de lire lespensées à une certaine distance ? »

Il se tendit. Le vague courant d’ondes qui montait de la foule seprécisa, s’accentua. Il perçut la sourde rumeur :

« Il paraît que, malgré toutes les précautions, il y a encore des Slans vivantsdans la ville. Et la consigne est de faire feu sur eux à vue.

– Mais n’est-ce pas dangereux ? demanda quelqu’un qui avait dû mani-festement parler tout haut bien que Jommy n’eût conscience de sa questionque par télépathie. Car enfin, on risque de tuer par erreur quelqu’un detout à fait innocent.

– C’est pourquoi on tire rarement sur eux à vue. On essaie de les captureret alors on les examine. Leurs organes internes sont différents des nôtres,vous savez, et ils ont sur la tête… »

Alfred Elton Van Vogt(1912-2000) est unromancier américain. Il écrit essentiellementdes romans de science-fiction ainsi que desnouvelles.

Texte

1. Le rôle d’un début de récit

12 Séquence 1

Découvrir le héros et son univers

5

10

15

20

25

30

35

40

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 12

Page 15: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

45

50

13Histoires à frissonner

« Jommy, tu les sens, à un pâté de maisons derrière nous? Dans une grossevoiture! Ils attendent des renforts pour nous couper la route. Ils font vite.Peux-tu percevoir leurs pensées, Jommy ? »

Impossible! Il avait beau faire des efforts désespérés, concentrer toutesa pensée au point d’en transpirer. Les facultés de sa mère dépassaient iciles siennes : elle seule était capable de percevoir à distance et de formerà partir de vibrations lointaines des images cohérentes.

Il avait bien envie de se retourner pour regarder, mais il n’osait pas.Ses petites jambes tremblaient un peu sous lui, tandis qu’il courait à moitiépour suivre le pas impatient de sa mère.

Alfred Elton Van Vogt, À la poursuite des Slans (1946), trad. J. Rosenthal,© Éditions Gallimard.

Pour conclure

7. Quel est le héros de ce roman ? D’après cedébut, quelles aventures va-t-il vivre ?

8.Grammaire De la ligne 38 à 40, quels mots désignentles Slans? Quelle est la nature grammaticale de cesmots? Par quel groupe nominal pouvez-vous rempla-cer « des nôtres » (l. 39) ?

9.Oral Séparé de sa mère, le jeune héros arrive dansles catacombes… mais quel est le secret ? Proposezdes réponses possibles en tenant compte de l’universdans lequel évolue le héros.

Pour commencer

1. Comment reconnaît-on le héros d’un roman?

Le cadre de l’action

2. Où cette histoire se déroule-t-elle ? À quelleépoque? Quels éléments l’indiquent ?

Personnages et héros

3.a. Qui sont les personnages principaux? Commentsont-ils nommés?b. Quels renseignements nous donne-t-on sur eux?Quel est le personnage dont la présentation est la pluscomplète?

4.a. Comment les personnages principaux communi-quent-ils ? Et les autres personnages?b. À quel peuple les personnages principaux appartiennent-ils ? Que sait-on sur ce peuple?

La construction de l’intrigue

5. Quel est le but de leur visite à Centropolis ?

6. Quels dangers encourent-ils ?

Outils de la langue

◗ Un roman est un récit de fiction écrit par un auteur.

◗ Dès le début d’un roman, on découvre l’époque, les lieux, qui constituentl’univers dans lequel évoluent les personnages et le héros.

◗ Les reprises nominales et pronominales,p. 342-345

010-039-01-MFR5 13/07/06 16:16 Page 13

Page 16: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

L es ténèbres étaient profondes. Je ne voyais rien devant moi, ni autourde moi, et toute la branchure des arbres entre-choqués emplissait

la nuit d’une rumeur incessante. Enfin, j’aperçus une lumière, et bientôtmon compagnon heurtait une porte. Des cris aigus de femmes nousrépondirent. Puis, une voix d’homme, une voix étranglée, demanda: « Quiva là ? ». Mon guide se nomma. Nous entrâmes. Ce fut un inoubliabletableau.

Un vieil homme à cheveux blancs, à l’œil fou, le fusil chargé dans lamain, nous attendait debout au milieu de la cuisine, tandis que deuxgrands gaillards, armés de haches, gardaient la porte. Je distinguai dansles coins sombres deux femmes à genoux, le visage caché contre le mur.

On s’expliqua. Le vieux remit son arme contre le mur et ordonna depréparer ma chambre ; puis, comme les femmes ne bougeaient point, ilme dit brusquement :– Voyez-vous, Monsieur, j’ai tué un homme, voilà deux ans, cette nuit.L’autre année, il est revenu m’appeler. Je l’attends encore ce soir.

Puis il ajouta d’un ton qui me fit sourire :– Aussi, nous ne sommes pas tranquilles.

Je le rassurai comme je pus, heureux d’être venu justement ce soir-là, et d’assister au spectacle de cette terreur superstitieuse.

Je racontai des histoires, et je parvins à calmer à peu près tout le monde.Près du foyer, un vieux chien, presque aveugle et moustachu, un de

ces chiens qui ressemblent à des gens qu’on connaît, dormait le nez dansses pattes.

Au-dehors, la tempête acharnée battait la petite maison, et, par unétroit carreau, une sorte de judas placé près de la porte, je voyais soudaintout un fouillis d’arbres bousculés par le vent à la lueur de grands éclairs.

Malgré mes efforts, je sentais bien qu’une terreur profonde tenait cesgens, et chaque fois que je cessais de parler, toutes les oreilles écoutaientau loin. Las d’assister à ces craintes imbéciles, j’allais demander à mecoucher, quand le vieux garde tout à coup fit un bond de sa chaise, saisitde nouveau son fusil, en bégayant d’une voix égarée : « Le voilà ! le voilà !Je l’entends ! ». Les deux femmes retombèrent à genoux dans leurs coinsen se cachant le visage; et les fils reprirent leurs haches. J’allais tenter encorede les apaiser, quand le chien endormi s’éveilla brusquement et, levantsa tête, tendant le cou, regardant vers le feu de son œil presque éteint, ilpoussa un de ces lugubres hurlements qui font tressaillir les voyageurs,le soir, dans la campagne. Tous les yeux se portèrent sur lui, il restait main-tenant immobile, dressé sur ses pattes comme hanté d’une vision, et il seremit à hurler vers quelque chose d’invisible, d’inconnu, d’affreux sansdoute, car tout son poil se hérissait.

Guy de Maupassant, La Peur, (1882).

5

10

15

20

25

30

35

40

1. Le rôle d’un début de récit

Texte

Guy de Maupassant(1850-1893) est unromancier français. Il a écrit de nombreuxcontes (Les Contes dela bécasse…), romans(Bel-Ami, Une vie…)et nouvelles.

Construire les personnages

14 Séquence 1

010-039-01-MFR5 13/07/06 14:04 Page 14

Page 17: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

9.Vocabulaire Relevez les noms et adjectifs du textecommençant par in- et im-. Lesquels comportent unpréfixe ? Quels sont les sens de ces préfixes ?

10.Écriture« On dit que chaque fois qu’on joue la trille du

diable, il se passe quelque chose d’étrange.[…]C’est à cela que Vittorio pensait en faisant glisserson archet sur les cordes du violon… »

Carlo Lucarelli, La Trille du diable (1999),© La Nouvelle Agence.

À vous de poursuivre la présentation du personnage.Vous donnerez quelques éléments sur son physique,vous pouvez indiquer ses pensées, le faire parler, leconfronter à « la trille du diable ».

Pour commencer

1.Selon vous, pourquoi certains lecteurs choisissent-ils leurs livres en lisant la première page?

Un tableau déroutant

2. Qui sont les différents personnages du récit ?Comment sont-ils respectivement désignés? Relevezles éléments qui les caractérisent.

3. Que redoutent les personnages? À quels compor-tements le comprenez-vous? Quel rôle particulier lechien joue-t-il ?

4.Quels verbes indiquent que des paroles ont été pro-noncées? Lesquelles sont rapportées directement ?Sur quel personnage livrent-elles des informations?

Un personnage à part

5.Qui voit et raconte la scène? Par quel pronom est-il représenté?

6. Quel jugement porte-t-il sur la famille et son com-portement ?

7. Quelles sensations du narrateur sont évoquées?

Pour conclure

8. Par quels moyens les personnages sont-ilsconstruits ?

Outils de la langue

15Histoires à frissonner

◗ Le début d’un récit construit les personnages en informant le lecteur sur leur portrait physique, leur comportement, leurs paroles.

◗ Les désignations (expressions qui nomment un objet, un personnage…) et les caractérisations soulignent les éléments utiles à la compréhension de l’histoire et des personnages.

◗ Les champs lexicaux, p. 346-347

◗ Les paroles rapportées, p. 360-363

010-039-01-MFR5 13/07/06 16:16 Page 15

Page 18: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

2. Le choix du narrateur

16 Séquence 1

J uste au moment où je m’apprêtais àrepousser l’échelle, j’ai entendu du

bruit vers la porte d’entrée. J’ai retenumon souffle. Pas de panique. Ils nepeuvent pas entrer. Je me suissouvenu de ce que saint Pierrem’avait dit au sujet de la clé et j’aimis la main dans ma poche pourvérifier que je l’avais toujours surmoi. Non. Je l’avais laissée sur laporte. Je l’ai entendue tournerdans la serrure. J’ai regrimpél’échelle en quatrième vitesse et jel’ai repliée derrière moi. Aumoment où je me penchais pourrefermer la trappe, j’ai entendu des pasdans l’escalier. Une fois la trappe bloquée,je suis à tâtons jusqu’au fond du grenier.J’osais à peine respirer. À présent je les enten-dais marcher juste en dessous de moi. J’ai essayé de me glisser entre laciterne et le mur.

Tout à coup, la citerne a tremblé dans un grondement de tonnerre.À l’intérieur, l’eau s’est écoulée à flots, et puis elle est revenue en masse.J’ai cru qu’elle allait exploser. Je me suis vite éloigné. En bas, quelqu’unvenait de tirer la chasse d’eau. J’ai essayé de contrôler ma respiration. C’estsûrement ça qui m’a donné le hoquet. Il fallait que ça m’arrive à unmoment pareil ! Après mon premier hoquet, j’ai écouté de toutes mesforces. Les bruits des pas s’étaient arrêtés. Ceux du dessous avaient entendu– ou cru entendre – quelque chose, et maintenant ils tendaient l’oreille.J’ai retenu mon souffle. J’ai entendu des voix et encore des pas. Deuxièmehoquet. Les pas se sont arrêtés à nouveau. J’ai sorti la barbe de saint Josephde ma poche et je l’ai mise devant ma bouche pour étouffer le bruit. C’està ce moment-là que j’ai entendu le thème de Harry Potter, tout près demoi. Le portable vidéo ! Je l’avais laissé dans la poche de mon manteauet c’était lui qui sonnait. Que faire ? Rien. C’était trop tard. Avant mêmeque j’aie le temps de l’éteindre, la trappe du grenier s’est ouverte en grand.Un cube de lumière a surgi dans le grenier. L’échelle téléscopique s’est miseà tanguer et j’ai failli prendre l’extrémité en pleine figure. Puis elle s’estdépliée en cliquetant. S’est arrêtée à mi-hauteur en se balançant. Ensuitequelqu’un a défait le loquet et l’échelle a heurté le sol. Il y a eu un instantde silence. Et puis quelqu’un a posé le pied sur le premier barreau. Je gre-

Franck Cottrell Boyceest un scénariste etromancier britannique.Millions est sonpremier roman. C’est aussi un film(sorti en 2005) dont il est le scénariste.

5

10

15

20

25

30

35

40

Texte

Le narrateur-personnage

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 16

Page 19: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

17Histoires à frissonner

11. Vocabulaire La télévision est en panne, vousn’avez que le son, sans l’image. Choisissez le pro-gramme et faites la liste des sons que vous entendez.

10. Oral Faites une lecture de ce passage comme sivous étiez le personnage pris au piège. Chuchotez etmarquez des pauses quand il tend l’oreille.

Lecture Étude de la langue

Expression

Pour commencer

1. Lisez les dix premières lignes de ce texte à hautevoix : que remarquez-vous?

Un personnage en mauvaise posture

2. Qui est le héros de ce récit ? Que savez-vous surson identité ? Ces informations vous sont-ellesdonnées ou devez-vous les déduire ?

3.Par quel pronom ce personnage est-il représenté?

4. Quel sens permet au personnage de suivre la pro-gression des intrus? Relevez les expressions quimarquent l’itinéraire des visiteurs.

5.Quelles expressions désignent les intrus? Qu’ont-elles en commun? Pourquoi ?

La montée de la peur

6. Pourquoi a-t-on l’impression que la trappe etl’échelle bougent toutes seules ? Quelle est laconstruction verbale utilisée?

7.Quelles erreurs successives le personnage commet-il ? Comment cherche-t-il à se rassurer ?

8.Relevez les expressions qui marquent la chronolo-gie: sur quel rythme l’action semble-t-elle se dérouler?Quelles constructions de phrases accentuent cetteimpression?

9.Quel est le sens commun de la plupart des verbesde cet extrait ?

Pour conclure

10. Quels sont les moyens utilisés par l’auteur pournous faire vivre l’action?

Outils de la langue◗ De la phrase simple à la phrase complexe,p. 294-297

◗ Les relations lexicales, p. 366-369

◗ Le récit peut être rédigé à la premièrepersonne. Le narrateur-personnage,qu’il soit héros ou témoin, fait vivrel’histoire à travers ses sensations,ses sentiments et ses pensées.

◗ Dans ce texte, la multiplication des indications de temps, l’utilisation de phrases minimales ou de phrasesnominales, le choix de verbes d’action contribuent à rendre compte de l’affolement du narrateur-personnage.

lottais sur place, les yeux rivés sur le haut de l’échelle qui tremblotait sousle poids de ce quelqu’un. Un barreau de plus. Un autre tremblotement.Pas un mot. Encore un hoquet. Puis deux barreaux escaladés très rapi-dement, coup sur coup. J’ai essayé de reculer dans l’ombre. L’échelle aencore trembloté. Une main s’est avancée à tâtons. J’ai aperçu une nuqued’homme. Alors, j’ai crié, crié, crié, crié sans pouvoir m’arrêter.

Franck Cottrell Boyce, Millions (2004), trad. P. Houssin, © Gallimard Jeunesse.

45

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 17

Page 20: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

L e quinze novembre de cette année, vers quatre heures du soir, le soleiljetait comme une poussière rouge sur les cimes centenaires de quatre

rangées d’ormes d’une longue avenue seigneuriale ; il faisait briller le sableet les touffes d’herbes d’un de ces immenses ronds-points qui setrouvent dans les campagnes où la terre fut jadis assez peu coûteuse pourêtre sacrifiée à l’ornement. L’air était si pur, l’atmosphère était si douce,qu’une famille prenait alors le frais comme en été. Un homme vêtu d’uneveste de chasse en coutil1 vert, à boutons verts et d’une culotte de mêmeétoffe, chaussé de souliers à semelles minces, et qui avait des guêtres2 decoutil moulant jusqu’au genou, nettoyait une carabine avec le soin quemettent à cette occupation les chasseurs adroits, dans leurs moments deloisir. Cet homme n’avait ni carnier, ni gibier, enfin aucun des agrès3 quiannoncent ou le départ ou le retour de la chasse, et deux femmes, assisesauprès de lui, le regardaient et paraissaient en proie à une terreur maldéguisée. Quiconque eût pu contempler cette scène, caché dans unbuisson, aurait sans doute frémi comme frémissaient la vieille belle-mèreet la femme de cet homme. Évidemment un chasseur ne prend pas de siminutieuses précautions pour tuer le gibier et n’emploie pas, dans le dépar-tement de l’Aube, une lourde carabine rayée.– Tu veux tuer des chevreuils, Michu ? lui dit sa belle jeune femme entâchant de prendre un air riant.

Avant de répondre, Michu examina son chien qui, couché au soleil,les pattes en avant, le museau sur les pattes, dans la charmante attitudedes chiens de chasse, venait de lever la tête et flairait alternativement enavant de lui dans l’avenue d’un quart de lieue de longueur et vers unchemin de traverse qui débouchait à gauche dans le rond-point.– Non, répondit Michu, mais un monstre que je ne veux pas manquer,un loup cervier4. Le chien, un magnifique épagneul, à robe blanchetachetée de brun, grogna.– Bon, dit Michu en se parlant à lui-même, des espions ! le pays en four-mille.

5

10

15

20

25

30

2. Le choix du narrateur

Texte

Honoré de Balzac(1799-1850) est unécrivain français. Il estl’auteur de nombreuxromans et nouvelles(Le Père Goriot,Illusions perdues…).

Le narrateur omniscient

1. Coutil : toile robuste de coton.

2. Guêtres : morceaux detoile qui couvrent le dessusde la chaussure et le bas dela jambe.

3. Agrès : ensemble de l’équipement.

4. Loup cervier : sorte de lynx.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 18

Page 21: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

19Histoires à frissonner

Pour conclure

6. À votre avis, quelle action ces informations prépa-rent-elles?

7. Quelles informations indispensables le narrateurdonne-t-il ? Comment oriente-t-il notre jugement surle personnage?

8. Écriture De « Petit et gros » (l.37) jusqu’à la fin dutexte, modifiez les adjectifs et les comparaisons, defaçon à terminer par « ajoutait à l’impression chaleu-reuse que Michu dégageait au premier abord. »

Pour commencer

1.Vous commencez un récit pour faire peur. Choisissez-vous d’employer le « je » ou le « il » ? Pourquoi ?

La présentation du héros

2.Combien de personnages sont présents? Quel estle personnage au centre de l’attention? Que sait-on surles autres personnages : rapports familiaux, âge…?

3. Quels sentiments ce personnage inspire-t-il auxautres? À quoi ce personnage est-il comparé? Quelssont ses traits physiques caractéristiques?

Le choix d’un narrateur omniscient

4. Comment le personnage principal est-il habillé etéquipé? À quelle activité se livre-t-il ? Quelle contra-diction est soulignée dans son portrait ? Qui en faitla remarque?

5.Où paraît situé celui qui raconte la scène? Que sait-il des intentions ou des pensées des personnages?Quels passages montrent qu’il connaît le passé etl’avenir ?

Outils de la langue◗ Les champs lexicaux, p. 346-347

◗ Les valeurs des temps, p. 358-359

◗ L’histoire peut être racontée à la 3e personne par un narrateur qui sait tout,et voit tout : on dit alors qu’il est omniscient.

Madame Michu leva douloureusement les yeux au ciel. Belle blondeaux yeux bleus, faite comme une statue antique, pensive et recueillie, elleparaissait être dévorée par un chagrin noir et amer.

L’aspect du mari pouvait expliquer jusqu’à un certain point la terreurdes deux femmes […]

Petit et gros, brusque et leste comme un singe quoique d’un carac-tère calme, Michu avait une face blanche, injectée de sang, ramasséecomme celle d’un Calmouque et à laquelle des cheveux rouges, crépus,donnaient une expression sinistre. Ses yeux jaunâtres et clairs offraient,comme ceux des tigres, une profondeur intérieure où le regard de qui l’exa-minait allait se perdre, sans y rencontrer de mouvement ni de chaleur.Fixes, lumineux et rigides, ces yeux finissaient par épouvanter. L’oppositionconstante de l’immobilité des yeux avec la vivacité du corps ajoutait encoreà l’impression glaciale que Michu causait au premier abord.

Honoré de Balzac, Une ténébreuse affaire (1843).

35

40

45

010-039-01-MFR5 13/07/06 16:16 Page 19

Page 22: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Surpris à espionner les occupants d’une maison en pleine forêt, le narrateur s’enfuit encourant et se perd.

T out d’un coup, je pars en avant. Je pousse un cri. Je n’ai pas vu leravin. Je dévale à plat ventre comme une luge sans pouvoir m’ar-

rêter, dans un nuage poudreux. Je me cogne enfin contre une racine. Jesuis un peu étourdi. J’ai de la neige dans la bouche et le nez, et aussi lesoreilles. Mes vêtements sont tout blancs. On dirait que je suis tombé dansun tonneau de sucre.

Je cligne des yeux. Je ne connais pas cet endroit. Je n’y suis jamais venuavant. On dirait que l’air est bleu, par ici, et les arbres sont nus et ressem-blent à des doigts de vieille femme. Plus bas encore, il y a un ruisseau gelé.Une veine que cette souche m’ait stoppé, sinon je piquais une tête dansla glace. J’ai froid. J’ai les lèvres qui tremblent. Finalement, les aventures,

il vaut mieux laisser ça aux héros de la télé.Autour de moi, je m’aperçois que tous les bébés sapins

ont été arrachés ou piétinés, que les autres sont écartéscomme après le passage d’un gros animal. Et il y a des tracesbizarres qui courent le long du ruisseau. Je ne sais pas quia fait tous ces dégâts, mais ce n’est certainement pasquelqu’un de l’école, comme le directeur pensait hier.

Tout d’un coup, je me rappelle cette vieille femmedont a parlé Cyrus. Celle qui portait du bois de l’autre côtédu pont. Après tout, c’est peut-être bien elle qui n’aime pasles arbres. À mon avis, elle n’aime pas les enfants non plus.Et ça ne serait pas une bonne idée de se trouver sur sonchemin dans cet endroit perdu. Je me mets à trembler. Onne se croirait pas le matin, tellement il fait sombre.

Quelque part dans le lointain, j’entends un cri. Unoiseau, ou quelque chose d’autre… Peut-être…

Mon cœur bat plus vite. Il m’a semblé entendre unbruit. Je sens que je vais pleurer pour de bon. C’est encorepire que quand la maîtresse nous fait passer au tableau pourune leçon qu’on n’a pas apprise. Je suis sûr qu’il y aquelqu’un de caché par là et qui me regarde, de derrière unfourré. Une seconde, il m’a semblé qu’une grande ombrese déplaçait tout au fond, là-bas, avec un sac sur le dos…« Maman !… »

Je ne veux plus rester ici. Je ne veux plus. D’un coup,je fais demi-tour et c’est tant pis pour la fierté du grandéclaireur. Je remonte la pente à quatre pattes, à toute allure,sans réfléchir, en m’écorchant mains et genoux. Quelque

Michel Honaker (né en 1958) est un écrivain françaisqui a écrit unetrentaine d’ouvrages,essentiellementfantastiques.

5

10

Texte

3. Créer une atmosphère de peur

15

20

25

30

35

La description et le rythme de l’action

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 20

Page 23: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

21Histoires à frissonner

chose s’est mis à me poursuivre. J’entends un souffle horrible dans mondos. Je n’ose pas me retourner. La frousse me donne des ailes. J’atteins lesommet, puis je cours droit devant moi, moitié pleurant, moitié suppliant.

Soudain, de derrière les arbres, un grand œil jaune surgit devant moi.Je pousse un cri et je tombe en avant, les bras sur la tête…

Michel Honaker, La Sorcière de midi (1991), © Rageot.

9. Grammaire « Soudain, devant moi, de l’obscurité,surgit une silhouette imposante. » / « Soudain, unesilhouette imposante surgit devant moi de l’obscu-rité. »Comparez l’ordre des groupes fonctionnels dans cesdeux phrases. Quelle phrase crée une attente,quelle phrase accentue la surprise?

10. Écriture Au cours d’une promenade, vous devezpasser devant un chien menaçant mais immobile, qui,tout à coup se lance à votre poursuite. Décrivez lechien puis racontez votre fuite en utilisant desphrases minimales, des verbes d’action.

Lecture Étude de la langue

Expression

Pour commencer

1.Qui est le héros de cette histoire? Que savez-vousde lui ?

Une atmosphère angoissante

2. Où et quand la scène se déroule-t-elle ? Le cadreest-il rassurant ou inquiétant pour le narrateur ?Pourquoi ?

3. Lignes 7 à 18 : relevez deux comparaisons.Quelles explications suggèrent-elles?

Une action haletante

4.Quel est le temps principalement employé dans cepassage? Quelle impression l’emploi de ce tempsdonne-t-il à la lecture?

5.Relevez les indications chronologiques: où sont-ellesgénéralement situées? À quel moment le personnagecommence-t-il à éprouver un sentiment de peur? Pourquelle raison? Quels mots, quelle ponctuation expri-ment cette peur ?

6. À quel moment le personnage est-il au comble dela peur ? Quel vocabulaire traduit sa précipitation?Dans ce passage, quelles sont les phrases minima-les? Que renforce leur emploi ?

Pour conclure

7. Quels sont les passages les plus palpitants de cerécit ?

8. Faites la liste de tous les procédés d’écritureutilisés.

Outils de la langue◗ Les valeurs des temps, p. 356-357

◗ Les compléments circonstanciels, p. 332-335

◗ Pour rendre l’action palpitante et faire monter la peur, le récit alterne : – des passages descriptifs, où les éléments choisis, les comparaisonscréent cette atmosphère de peur– des passages rapides qui mêlentsentiments du personnage et actions.

◗ Le choix du présent de narration,les phrases courtes, les nombreux verbes de mouvement dynamisent ces passages de récit.

40

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:14 Page 21

Page 24: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Les signes d’une première de couverture

4. Quelles informations sur le contenu du livre(genre, héros, action, lieu) les titres vous apportent-ils ?

5. Les titres vous séduisent-ils par :– une formulation particulière – un jeu de mots– une formule connue ? Justifiez vos réponses.

6. Une première de couverture transmet des signesau lecteur. Observez attentivement les deux docu-ments et complétez le tableau ci-contre à l’aide deces signes.

Lecture

Pour commencer

1. Quelle est l’atmosphère de chaque document ?

La composition d’une première de couverture

2. Relevez les éléments textuels d’une première decouverture. Quel type d’information apportent-ils ?

3. De quel type d’image s’agit-il : photographie, illus-tration en couleurs, dessin... ? Quel intérêt celaprésente-t-il ?

3. Créer une atmosphère de peur

22 Séquence 1

Lire l’image : des premières de couvertures

Anthony Horowitz, Alex Rider, quatorze ans, espion malgré lui. vol. 3 : SkeletonKey, L’Île de tous les dangers (2002), trad. A. Le Goyat © Hachette Livre.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 22

Page 25: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

23Histoires à frissonner

◗ Signe : indice qui permet de connaître, de communiquer.

Philip Pullman, Sally Lockhart, La Vengeance du tigre (2004), © Gallimard Jeunesse.

Document 1 Document 2

Où se déroule l’histoire ?

Quelle est l’action du personnage principal ?

Par quoi ou par qui est-il menacé ?

À quel élément de l’image associez-vous le titre ?

Qu’évoquent les couleurs utilisées ?

7.D’après vous, ces premières de couvertures sont-elles une illustration de l’histoire ? Une suggestionde l’atmosphère ? Justifiez vos réponses.

8.Quelles informations apportent-elles sur le person-nage principal : identité, rôle dans l’histoire ?

9. Qui sont les destinataires principaux de cesrécits ? À quoi le reconnaissez-vous ?

Pour conclure

10. Quelles sont les différentes fonctions d’unepremière de couverture ?

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 23

Page 26: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

4. Lire une nouvelle

24 Séquence 1

Peur

G ary Wilson était perdu. Il avait chaud, il était fatigué, il était encolère. Il avançait à marche forcée à travers un champ qui ressem-

blait très exactement à celui d’où il venait et à celui qu’il apercevait devantlui. Il maudit la campagne, il maudit sa grand-mère qui habitait lacampagne, et surtout il maudit sa mère de l’avoir arraché à leur confor-table maison de Londres et propulsé dans cet endroit. Une fois rentré àla maison, il lui ferait payer cher, ça c’était sûr. Mais où était la maison ?Comment s’était-il débrouillé pour se perdre ?

Il fit halte pour la énième fois afin d’essayer de se repérer. Si au moinsil y avait eu une colline, il aurait pu monter au sommet et tenter d’aper-cevoir le cottage rose de sa grand-mère. Mais on était dans le Suffolk, larégion la plus plate d’Angleterre, où les petites routes se dissimulentderrière des petits prés, où l’horizon est toujours plus loin qu’il n’en a l’air.

À quinze ans, Gary était grand pour son âge. Il affichait en perma-nence la mine renfrognée et le regard féroce des petits durs de collège quiont fait leurs preuves. Il n’était pas solidement bâti, il était même plutôtmince, mais il avait des bras longs, des poings solides, et il savait s’en servir.Peut-être était-ce ce qui le mettait tellement en rage en ce moment? Garyaimait contrôler la situation. Il savait se débrouiller seul. Si on l’avait aperçumaintenant, trébuchant dans un champ désert au milieu de nulle part,on se serait moqué de lui. Et bien sûr il aurait dû se venger des rieurs.

Personne ne riait de Gary Wilson. Ni de son physique, ni de sa placeen classe (toujours dernier), ni de l’acné qui avait récemment explosé surson visage. En général les gens l’évitaient – ce qui lui convenait très bien.Il aimait s’attaquer aux autres enfants, leur piquer l’argent de la cantineou déchirer les pages de leurs livres. Mais il prenait surtout plaisir à lesterroriser. Il aimait ce qu’il voyait alors dans leurs yeux. La peur. Garyadorait ça.

Arrivé à peu près au premier quart du champ, son pied s’enfonça dansun trou d’eau et il bascula en avant, les bras écartés. Il parvint à éviter lachute, mais sa cheville se tordit et une violente douleur lui parcourut lajambe. Il jura en silence, lâchant les cinq lettres qui indisposaienttoujours sa mère et la faisaient se tortiller nerveusement sur sa chaise. Elleavait depuis longtemps renoncé à lui interdire les gros mots. Gary étaitaussi grand qu’elle et il savait que, à sa manière calme et tranquille, elleaussi avait peur de lui. Parfois elle tentait de le raisonner, mais l’époqueoù elle lui imposait d’obéir était révolue depuis longtemps.

Il était son unique enfant. Son mari, Edward Wilson, avait travaillé

Anthony Horowitz (né en 1957) est un écrivain anglais. Il écrit des romanspoliciers etfantastiques pour la littérature jeunesse :L'Île du Crâne, Le Faucon malté…

5

10

15

20

25

30

35

Texte intégral1re partie

Hypothèses de lecture, chronologie bouleversée, rythme du récit

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 24

Page 27: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

25Histoires à frissonner

dans une agence bancaire jusqu’au jour où, subitement, il était tombé raidemort. Il tenait encore son tampon dateur dans la main quand ses collè-gues l’avaient découvert. Gary ne s’était jamais entendu avec son père etn’avait guère était affecté par sa disparition, surtout quand il avait comprisque c’était lui, désormais, l’homme de la maison.

La maison en question faisait partie d’une rangée de pavillonsmitoyens, avec deux pièces en bas et deux chambres à l’étage, dans lequartier de Notting Hill Gate. Grâce à la police d’assurance et à la petitepension versée par la banque, Jane Wilson avait pu la conserver.Néanmoins elle avait dû se remettre à travailler pour assurer leur subsis-tance. Inutile de préciser lequel des deux coûtait le plus cher.

Pour commencer

1.Pour vous, qu’est-ce que le fantastique? Selon vous,quels phénomènes, quels personnages, quels lieuxappartiennent à ce domaine?

1re partie : découvrir le héros

2. Qui est le personnage principal ?

3.Quelles informations son portrait donne-t-il sur sonphysique, sa situation familiale, ses relations avec lesautres?

4. Où se trouve le personnage au moment oùcommence l’histoire ? Quelle est sa situation?

5.Quels sentiments cette situation suscite t-elle chezce personnage?

6.Ce personnage vous semble-t-il sympathique ou anti-pathique? Selon vous, sa situation va-t-elle s’amélio-rer ou empirer ?

40

45

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 25

Page 28: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

P as question de vacances à l’étranger. Gary eut beau gémir et seplaindre, Jane Wilson n’avait pu économiser assez d’argent. Mais

la mère de Jane vivait dans une ferme du Suffolk et, deux fois par an, enété et à Noël, ils allaient en train à Pye Hall, tout près du petit village d’EarlSoham. Le trajet durait deux heures.

C’était un endroit magnifique. Un chemin de terre partant de lagrande route longeait une allée de peupliers, une ferme d’époque victo-rienne, puis arrivait devant une trouée dans la haie. La route semblait s’ar-rêter là, mais en réalité elle bifurquait et continuait jusqu’à un petit cottagede guingois1, peint d’un rose tendre typique du Suffolk, au milieu d’unpré parsemé de marguerites.– N’est-ce pas ravissant ? avait dit la mère de Gary en descendant du taxiqui les avait amenés de la gare.

Un couple de corbeaux les survola et alla se poser dans un champvoisin.

Gary avait fait une moue dédaigneuse.– Pye Hall, avait repris sa mère en soupirant. J’ai ététellement heureuse, ici, autrefois.

Mais où, ici ?

Où était Pye Hall ?

En traversant ce qui était – il s’en apercevaitmaintenant – un champ gigantesque, Gary grimaçaitde douleur à chaque pas. De plus, il commençait à res-sentir les premiers picotements de… quelque chose.Il n’avait pas véritablement peur. Il était trop en colèrepour cela. Mais il se demandait jusqu’où il devraitmarcher avant de savoir où il se trouvait. Et jusqu’oùil pourrait marcher. Il chassa vigoureusement de lamain une mouche qui le harcelait et continuad’avancer.

Gary avait laissé sa mère le persuader de venirà Pye Hall, sachant que, s’il renâclait suffisamment,elle se sentirait obligée de lui acheter quelques CDpour l’amadouer. C’était le moins qu’elle puisse faire.Il avait donc passé le voyage, de Liverpool Street àIpswich, à écouter du rock heavy metal – ce qui l’avaitmis d’assez bonne humeur pour donner un rapidebaiser sur la joue de sa grand-mère à leur arrivée.

– Comme tu as grandi! s’était exclamée la vieille dameen le regardant se vautrer dans un fauteuil élimé prèsde la cheminée. Elle disait toujours cela. Ce qu’ellepouvait être ennuyeuse !

50

55

60

4. Lire une nouvelle

26 Séquence 1

2e partie

1. De guingois : de travers.

65

70

75

80

85

90

010-039-01-MFR5 13/07/06 14:04 Page 26

Page 29: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

95

100

105

110

115

120

27Histoires à frissonner

2e partie : Gary et sa famille

7.Dans cet extrait, comment Gary se comporte-t-il avecsa mère et sa grand-mère ?

8.Par quelles paroles la grand-mère accueille-t-elle safille ? Comment expliquez-vous l’état de Jane?

9. La description de Pye Hall est-elle positive ounégative?

10.Quels personnages partagent cette vision? Quelstermes vous l’indiquent ?

11.Que représente la campagne pour Gary ? À quelidéal l’oppose-t-il ?

12.Quels inconforts physiques gênent Gary ? Quelsen sont les responsables?

13. Quel trouble ressent-il ? Comment son étatd’esprit se modifie-t-il ?

14.Gary est-il en opposition ou en harmonie avec lanature? Que suggère l’expression « Mère Nature »?

Ensuite, elle avait regardé sa fille et déclaré :

– Tu as maigri, Jane. Et tu as l’air fatigué. Tu n’as aucune couleur.

– Je vais bien, maman.

– Non. Je le vois. Tu n’es pas en grande forme. Mais une semaine à lacampagne va te remettre sur pied.

Une semaine à la campagne! En boitillant à travers le champ, assaillipar cette affreuse mouche qui lui tournoyait autour de la tête, Garysongeait avec nostalgie aux rues bétonnées, aux arrêts de bus, aux feuxrouges et aux hamburgers. Enfin il atteignit la haie qui séparait le champdu champ voisin, et il tendit les bras pour écarter les feuillages à mainsnues. Il vit trop tard les orties qui s’y cachaient. Il poussa un cri et portales mains à ses lèvres. Un chapelet de cloques blanches apparut sur sespaumes et entre ses doigts.

Qu’y avait-il de si grandiose dans la campagne ?

Sa grand-mère ne cessait de vanter le calme, le bon air, toutes cesidioties habituelles que débitent les gens qui ne reconnaîtraient même pasun zèbre s’ils en croisaient un. Des gens qui n’avaient pas de vie. Les fleurs,les arbres, les oiseaux, les abeilles… Berk !

– Tout est différent à la campagne, affirmait la grand-mère de Gary. Tuvis au rythme des saisons. Tu ne te sens pas bousculé par le temps qui passe.Tu peux imaginer ce qu’était la vie avant que l’homme gâte tout avec sontintamarre et ses machines. À la campagne, tu peux encore sentir la magiedes choses. Le pouvoir de Mère Nature. Il est tout autour de toi. Vivant.En attente…

Gary avait écouté la vieille dame en ricanant.Visiblement elle devenaitsénile. Il n’y avait aucune magie dans la campagne, seulement des journéesqui s’étiraient interminablement et des soirées où il n’y avait rien à faire.Mère Nature? Elle était bien bonne, celle-là. Même si la brave vieille MèreNature avait existé – ce qui était peu probable –, il y avait longtemps qu’elleavait été éliminée par les villes et enterrée sous des kilomètres d’autorou-tes. Ah… rouler sur l’autoroute à 150 à l’heure, le toit ouvert et le lecteurCD à plein volume ! Pour Gary, c’était ça la vraie magie.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 27

Page 30: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

4. Lire une nouvelle

28 Séquence 1

A près quelques jours passés à traîner autour de la maison, il s’étaitlaissé convaincre par sa grand-mère d’aller se promener. En réalité,

les deux femmes l’ennuyaient mortellement et, loin d’elles, il pourraitfumer une ou deux cigarettes du paquet qu’il avait acheté avec l’argentvolé à sa mère.

– Suis bien les sentiers, Gary, lui avait recommandé Jane.

– Et n’oublie pas le code de la campagne, avait ajouté sa grand-mère.

Gary connaissait parfaitement le code de la campagne. En s’éloignantde Pye Hall, il avait cueilli des fleurs sauvages et les avait réduites en miettes.Il avait délibérément laissé une barrière ouverte, souriant d’avance à lapensée des animaux parqués qui s’égailleraient sur la route. Il avait bu unCoca et jeté la boîte écrasée au milieu d’un parterre de boutons d’or. Ilavait à moitié cassé la branche d’un pommier et l’avait laissé pendre auvent. Il avait fumé une cigarette et jeté le mégot incandescent dans desherbes hautes.

Et puis, bien entendu, il s’était écarté du sentier. Mais là, il n’avait peut-être pas eu une très bonne idée. Il s’était perdu presque aussitôt. Il étaitengagé au milieu d’un champ, piétinant les cultures, lorsqu’il s’était aperçuque le sol devenait meuble et boueux. Ses pieds s’enfonçaient et l’eaurecouvrait ses chaussures et trempait ses chaussettes. Grimaçant, Gary avaitréfléchi un instant et décidé de rebrousser chemin…

Seulement voilà, le chemin qu’il avait emprunté n’était plus là.Pourtant il aurait dû le voir! Il avait laissé assez de marques de son passage!Mais non. La branche cassée, la boîte de Coca, les fleurs arrachées, toutavait disparu. Même ses empreintes de pas étaient invisibles. En fait, Garyne reconnaissait rien. C’était vraiment étrange.

Et cela remontait à deux heures.

Depuis, les choses avaient empiré. Il avait traversé un petit bois(sachant pourtant qu’il n’y avait pas de bois alentours de Pye Hall), et ils’était écorché l’épaule et entaillé la jambe sur des ronces. Un peu plus tard,il avait déchiré sa veste préférée contre un arbre. C’était un blazer noiret blanc à rayures, qu’il avait volé dans la boutique d’une œuvre de charitéà Notting Hill Gate.

Il était parvenu à sortir du bois, mais ça n’avait pas été facile. Toutà coup il s’était trouvé devant un cours d’eau qui lui barrait la voie, et leseul moyen de le franchir était de marcher en équilibre sur une bûche poséeau milieu. Il avait failli réussir mais, au dernier moment, la bûche avaitroulé sous ses pieds et il était tombé dans l’eau à la renverse. Il s’était relevéen crachotant et en jurant. Dix minutes plus tard, il s’était arrêté pourallumer une autre cigarette, mais le paquet était détrempé et inutilisable.

Et maintenant…

125

130

135

140

145

150

155

160

3e partie

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 28

Page 31: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

29Histoires à frissonner

165

170

175

180

185

190

195

Il poussa un cri quand l’insecte, qu’il avait d’abord pris pour unemouche mais qui était en réalité une guêpe, le piqua dans le cou. Il tirasur le col de son tee-shirt sale et mouillé, et loucha pour essayer de voirles dommages. Du coin de l’œil, il aperçut le bord d’une énorme bour-souflure rouge. Machinalement, il balança son poids sur son pied blesséet poussa un grognement de douleur. Où donc était Pye Hall ? Tout ça,c’était la faute de sa mère. Et de sa grand-mère. C’était elles qui l’avaientencouragé à se promener. Eh bien, elles allaient le payer cher ! Elles réflé-chiraient peut-être à deux fois avant de louer les beautés de la campagnequand elles verraient leur précieux cottage partir en fumée !

C’est alors qu’il l’aperçut. Les murs roses, les cheminées de guingoisétaient reconnaissables. Gary avait, sans savoir comment, retrouvé sonchemin. Un dernier champ à traverser et il serait à la maison. Avec unsanglot étouffé, il se remit en route. Il y avait une sorte de sentier quicontournait le champ, mais il décida de couper en ligne droite. Le champvenait d’être ensemencé. Tant pis !

Ce champ était encore plus grand que le précédent, et le soleil pluschaud que jamais. Ses pieds s’enfonçaient dans le sol meuble. Il avait l’im-pression que sa cheville était en feu et, à chaque pas, ses jambes devenaientde plus en plus lourdes. Et la guêpe ne le laissait pas en paix. Elle tour-noyait autour de sa tête, avec un bourdonnement qui lui vrillait les oreilles.Mais il était trop fatigué pour essayer de la chasser. Ses bras pendaient mol-lement le long de ses flancs. L’odeur de la campagne lui emplissait lesnarines, riche et profonde. Il en avait des nausées. Voilà dix minutes qu’ilmarchait ainsi. Peut-être plus. Pourtant Pye Hall ne se rapprochait pas.La maison était floue et miroitait comme un mirage. Il se demanda s’iln’avait pas pris une insolation. Il ne faisait pourtant pas si chaud quandil était parti.

Chaque pas devenait plus pénible. Il avait l’impression que ses piedsessayaient de s’enraciner dans le sol. Il jeta un coup d’œil en arrière (lefrottement de son col sur la piqûre de guêpe lui arracha un gémissement),et il constata avec soulagement qu’il avait parcouru la moitié du champ.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 29

Page 32: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

4. Lire une nouvelle

30 Séquence 1

Une goutte roula sur sa joue et son menton. Sueur ou larme ? Iln’aurait su le dire.

Il était incapable de faire un pas de plus. Un piquet planté dans lesol se dressait devant lui et Gary l’empoigna avec gratitude pour s’yappuyer. Il devait se reposer un petit moment. Le sol était trop mou ethumide pour s’y asseoir, aussi préférait-il rester debout se tenant au piquet.Juste quelques minutes. Ensuite, il traverserait la deuxième moitié duchamp.

Ensuite…

Ensuite…

3e partie : le traitement du temps dans le récit

15.Quels temps sont employés pour raconter la promenade de Gary? À quel moment se sont passésles autres événements? Quel temps l’indique?

16.Qui dit : « n’oublie pas le code de la campagne »?À quel moment ? Par qui ces mots sont-ils repris ? Àquel moment ?

17.Que permettent de repérer ces reprises?

18. Quel adverbe marque la fin des retours enarrière ?

19.Entre l’arrivée de Gary à Pye Hall et la promenade,combien de temps s’est-il écoulé? Les événementsqui se sont produits dans ce laps de temps sont-ilsévoqués?

20.Relevez les indications de temps pour établir unechronologie de la promenade. Quels événements seproduisent dans chaque intervalle de temps ? Quel moment est raconté avec plus de détails ?

21.Au moment où s’interrompt la promenade, queprévoit de faire Gary? Quel temps l’indique? Trouvez,dans cet extrait, un autre exemple d’action à venir.

22.Quelles recommandations les deux femmes ont-elles faites à Gary avant son départ ?

23.Gary les a-t-il respectées? Est-ce volontaire ou invo-lontaire ?

24.Faites la liste des dégradations et blessures qu’asubies Gary au cours de sa promenade : quelles ensont les causes?

25.Pourquoi l’action s’interrompt-elle brutalement ?Qu’a-t-il pu arriver à Gary ?

Voyant que le soleil déclinait et que Gary n’était toujours pas deretour, sa grand-mère alerta la gendarmerie. Le gendarme de service

nota la description de l’adolescent égaré et, le soir même, ordonna unebattue à travers la campagne. Les recherches allaient durer cinq jours. Onne trouva aucune trace de Gary. Les gendarmes pensèrent qu’il était peut-être monté dans une voiture avec un étranger. Peut-être avait-il été enlevé?Mais personne n’avait rien vu.

– C’est comme si la campagne l’avait avalé, fit remarquer un gendarme.

Finalement, les forces de l’ordre cessèrent les recherches. Gary assistaà leur départ. Il vit sa mère sortir de Pye Hall avec sa valise et monter dansle taxi qui la conduirait à la gare d’Ipswich, d’où elle prendrait le trainpour Londres. Il se réjouit qu’elle eût la décence de pleurer, de montrerson chagrin. Mais il ne put s’empêcher de noter qu’elle avait l’air moinsfatigué et moins malade qu’à son arrivée.

200

205

210

215

220

4e partie

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 30

Page 33: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

31Histoires à frissonner

4e partie : le dénouement

26.Quels détails révèlent que Gary est très proche aumoment du départ de sa mère ?

27.Pourquoi la mère ne le voit-elle pas? Que voit-elleà la place? Quel indice confirme la transformation deGary ?

Pour conclure

28. Comment cette métamorphose a-t-elle étésuggérée tout au long de la nouvelle? Quels passages,quelles expressions prennent maintenant un sensnouveau? Vos hypothèses étaient-elles exactes?

29.Écriture Comblez le vide du récit (entre l’étape 3et le dénouement) en racontant la lente métamor-phose de Gary en épouvantail.

Outils de la langue◗ La progression chronologique, p. 336-338

◗ Pour interpréter un récit, en plus du cadre, des personnages et de leursrelations, il faut s’intéresser au traitement du temps.

◗ L’auteur ne donne pas à tous les événements la même importance. Il peut lesraconter en détail, les résumer ou les passer sous silence : le rythme de lanarration varie.

◗ Les événements ne sont pas toujours racontés dans l’ordre : la chronologiepeut-être bouleversée.

◗ Pour comprendre un récit, il faut aussi être attentif aux indices qui permettentde formuler des hypothèses qui seront confirmées ou non par la suite. C’estsouvent le dénouement qui donne la clé et permet de voir sous un jour nouveaul’ensemble des indices rencontrés dans le texte.

225

Jane Wilson ne vit pas Gary. Dans le taxi, elle se retourna pour direau revoir à sa mère et à Pye Hall. Elle observa qu’il n’y avait plus un seulcorbeau dans le champ. Et elle comprit pourquoi. Les oiseaux étaienteffrayés par une silhouette dressée au milieu du champ et appuyée sur unpiquet. L’espace d’un instant elle crut reconnaître la veste noir et blancet le tee-shirt. Mais elle se raisonna, pensant qu’elle perdait l’esprit. Mieuxvalait ne rien dire.

Le taxi accéléra, dépasse le nouvel épouvantail, et longea la rangéede peupliers qui menait à la grande route.

Anthony Horowitz, « Peur » in La Photo qui tue, neuf histoires à vous glacer le sang, (2005)© Hachette Livre.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 31

Page 34: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

VOCABULAIRE

Les mots pour dire la peur

1. Quels noms du texte expriment la peur ?Classez-les selon l’intensité du sentiment. Parquels effets physiques la peur se traduit-elle ?

Et tout à coup, j’entendis devant moi, très loin,un roulement. […] Il approchait toujours ; et brus-quement une crainte confuse, stupide, incompré-hensible me saisit […] Il était près, tout près. Jeme jetai dans un fossé par un mouvement de peurinstinctive, et je vis passer devant moi une brouettequi courait… toute seule. Mon cœur se mit à bondirsi violemment que je m’affaissai sur l’herbe etj’écoutais le roulement de la roue qui s’éloignait,qui s’en allait vers la mer. Et je n’osais plus melever, ni marcher, ni faire un mouvement ; car si elleétait revenue, si elle m’avait poursuivi, je serais mortde terreur.

Je fus longtemps à me remettre, bien longtemps.Et je fis le reste du chemin avec une telle angoissedans l’âme que le moindre bruit me coupait l’ha-leine.

Guy de Maupassant, La Peur (1882).

2. La peur au corpsComplétez les phrases en replaçant les verbessuivants :

1. trembler – 2. claquer – 3. s’entrechoquer – 4. grincer– 5. se hérisser – 6. se dresser – 7. se glacer – 8.s’écarquiller – 9. se tétaniser – 10. dégouliner – 11.pâlir – 12. flageoler – 13. se raidir – 14. couler – 15.se figer – 16. se serrer.

Plusieurs solutions sont possibles. Bien entendu,il faut conjuguer les verbes !

Mes cheveux . . . . . sur ma tête. Tout moncorps . . . . . Une rigole de sueur me . . . . . le long dela colonne vertébrale. Mon visage . . . . , mesdents . . . . , mes yeux . . . . , ma gorge . . . . . Mesgenoux . . . . , mes jambes . . . . , mes mains . . . .

convulsivement. Mes muscles . . . . , je ne peux plusbouger.

3. L’échelle de la peurTous ces noms expriment différents degrés de lapeur. Classez-les par ordre croissant et expliquezles nuances de sens.

1. peur – 2. appréhension – 3. anxiété – 4. effroi – 5.frayeur – 6. épouvante – 7. horreur – 8. terreur – 9.angoisse – 10. inquiétude – 11. crainte – 12. effare-ment.

4. Une terrible familleComplétez les phrases avec un mot de la famillede terreur puis remplacez-les par des synonymes.

1. La vue du chien à trois têtes t . . . . le jeune sorcier.2. Une t . . . . épidémie de gastro-entérite sévit dans lesclasses de plus en plus vides.3. Ce groupe armé multiplie les attentats pour t . . . .

la population.

5. Les peureux et les autresQuelle différence faites-vous entre…

1. être peureux et être apeuré?2. Farouche et effarouché ?3. Effrayant, effroyable, effrayé?4. craintif et timoré ?5. audacieux et pusillanime?

6. À quel niveau de langage les adjectifs suivantsappartiennent-ils ? Regroupez-les en deux séries d’antonymes et précisez dans chaque série les dif-férences de sens.1. poltron – 2. téméraire – 3. lâche – 4. courageux– 5. audacieux – 6. trouillard – 7. peureux – 8. craintif– 9. timoré – 10. couard – 11. pusillanime – 12. déter-miné – 13. décidé – 14. anxieux – 15. hardi – 16.héroïque – 17. vaillant – 18. intrépide – 19. brave

7. Écriture Le héros s’est caché dans un fourrépour échapper à ses poursuivants. Blotti, ilentend des pas se rapprocher…Racontez les réactions du personnage en utilisant levocabulaire de la page.

32 Séquence 1

Exprimer le sentiment de peur

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 32

Page 35: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Un son, plusieurs orthographes

1. Complétez les mots en écrivant correctementle son /s/ de poisson. Que remarquez-vous danscette série ?

1. exprimer / l’expre. . . . ion – 2. comprimer / unecompre. . . . ion – 3. déprimer / une dépre. . . . ion – 4.presser / une pre. . . . ion – 5. supprimer / unesuppre. . . . ion – 6. réprimer / une répre. . . . ion – 7.imprimer / une impre. . . . ion

2. Même consigne

1. la de. . . . ente – 2. un a. . . . enseur – 3. un . . . . ienti-fique – 4. un incon. . . . ient – 5. un travailcon. . . . iencieux

3. Conjuguez ces verbes à la première personne(singulier et pluriel) du présent de l’indicatif.

1. tracer – 2. nager – 3. narguer – 4. obliger – 5.naviguer – 6. menacer

4. Complétez les mots en orthographiant le son[s] « sc », « ss », « t », « ç »

1. la pa. . . . ience – 2. une . . . . éan. . . . e de . . . . inéma –3. la . . . . ien. . . . e – 4. une mi. . . . ion – 5. l’atten. . . . ion– 6. la pa. . . . ion – 7. une pen. . . . ion – 8. desfini. . . . ions – 9. la finan. . . . e – 10. des vacan. . . . es –11. la confian. . . . e – 12. un dépa. . . . ement – 13. unpo. . . . e. . . . eur.

5. Pour reconstituer ce texte, complétez les pointspar le son /s/ de poisson.

Et de temps en temps on entend . . . . onner l’horloged’ébène dans la …alle de velours. Et alors, pour unmoment, tout . . . . ’arrête, tout . . . . e tait, ex. . . . epté lavoix de l’horloge. Les rêves . . . . ont gla. . . . és, paraly-sés dans leurs po. . . . tures. Mais les échos de la. . . . onnerie . . . . ’évanoui. . . . ent, ils n’ont duré qu’unin. . . . tant, et à peine ont-ils fui qu’une hilarité légèreet mal contenue . . . . ircule partout. Et la musique. . . . ’enfle de nouveau, et les rêves revivent, et ils . . . . etordent . . . . à et là plus joyeusement que jamais, reflé-tant la couleur des fenêtres à travers lesquellesrui. . . . elle le rayonnement des trépieds.

6. Complétez par «g », « gu », « ge », « j ».

De . . . . oyeux poissons aux na. . . . eoires ar. . . . entéesnavi. . . . aient comme des son. . . . es entre les corauxrou. . . . es et les . . . . astéropodes alan. . . . is sur le fond.Survint un requin . . . . louton, à la . . . . eule lar. . . .

ement ouverte sur des ran. . . . ées de dents parfaite-ment alignées. Il aspira, dé…lutit et nos . . . . ou. . . . onsse retrouvèrent enca. . . . és dans son . . . . osier noircomme une . . . . rotte, profond comme un . . . . ouffre. Là,ils furent di. . . . érés par le . . . . éant qui reprit sa routetout…illeret de ce . . . . oûter.

◗ Certaines lettres changent de son suivant l’entourage et le français disposede plusieurs orthographes pour le même son :

Son de zèbre : divisant (« s » entre deux voyelles), lézardes (« z », peu fréquent)

Son de poisson : dissimulait (entre deux voyelles), sillon (« s » à l’initiale), face,ceci (« c » devant « i » ou « e »), façade, gerçure, hameçon (« ç » devant « a », «o », « u »), patience (ti- assez rare), science

Son de rage : argent, joie, nageoire (ge devant « a », « o »)

Narguer, dégradation, dégât, guide (gu devant « e », « i »)

Son de colin ; colonne, tronquée (famille de tronc), chronologie (rare, mots dugrec ancien), kiwi (rare, mots d’origine étrangère)

ORTHOGRAPHE

33Histoires à frissonner

010-039-01-MFR5 13/07/06 14:04 Page 33

Page 36: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Mettre en valeur les effetsdramatiques d’un texte

Parcours d’ORAL

34 Séquence 1

J’avais dîné dans un cabaret de pêcheurs, et je marchais maintenant surla route droite, entre deux landes. Il faisait très noir […]

Le vent, un vent bas soufflant par rafales, faisait siffler les ajoncs autour demoi. Et, bien que j’allasse très vite, j’avais froid dans les bras et dans les jambes :un vilain froid d’angoisse.

Oh ! comme j’aurais voulu rencontrer quelqu’un ! Il faisait si noir que je distinguais à peine la route, maintenant.Et tout à coup j’entendis devant moi, très loin, un roulement. Je pensai :

« Tiens, une voiture. » Puis je n’entendis plus rien.Au bout d’une minute, je perçus distinctement le même bruit, plus proche.Je ne voyais aucune lumière, cependant ; mais je me dis : « Ils n’ont pas de

lanterne. Quoi d’étonnant dans ce pays de sauvages. »Le bruit s’arrêta encore, puis reprit. Il était trop grêle pour que ce fût une

charrette ; et je n’entendais point d’ailleurs le trot du cheval, ce qui m’étonnait,car la nuit était calme.

Je cherchais : « Qu’est-ce que cela ? »Il approchait vite, très vite ! Certes, je n’entendais rien qu’une roue – aucun

battement de fers ou de pieds, – rien. Qu’était-ce que cela ?Il était tout près, tout près ; je me jetai dans un fossé par un mouvement

de peur instinctive, et je vis passer contre moi une brouette, qui courait... touteseule, personne ne la poussant... Oui... une brouette... toute seule...

Maupassant, La Peur (1882).

5

10

15

20

Lire à haute voix

1. Se familiariser avec le texte◗ Lisez d’abord le texte silencieusement pour bien lecomprendre puis procédez à plusieurs lectures à voixhaute en articulant pour ne pas buter sur les mots.◗ Repérez les phrases longues où il vous faudraprendre votre souffle pour ne pas trébucher.

2. Choisir des effets et s’entraîner◗ À quels endroits allez-vous marquer des pauses dra-matiques?Quel passage du texte marque une accélération del’action, une tension maximale?◗ Entraînez-vous à ne pas baisser la voix à la fin dutexte de façon à ne pas rompre l’atmosphère.

3. Se préparer à affronter un auditoire

◗ Tenez-vous aussi droit que possible. Plus vous regar-derez loin, plus votre voix portera.◗ Prenez des points d’appui sur le sol et ne bougezplus pour ne pas parasiter votre lecture.◗ Avec un peu d’entraînement, vous pouvez essayerde regarder de temps à autre vos auditeurs.

4. Mettre en scène sa lecture◗ Choisissez une musique adaptée au climat que vousvoulez créer. Vous la passerez avant et après votrelecture.

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 34

Page 37: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Étape 1 • Tirer parti de l’image◗ D’après l’ombre et la lumière, quand cette histoirecommence-t-elle ?◗ Qu’observez-vous à l’arrière-plan? Dans quel cadredébute l’histoire ?◗ Regardez le personnage : qu’exprime son attitude?Qu’y a-t-il devant lui ?◗ Que peut-être un muche ? Est-ce un nom, unsurnom?

Étape 2 • Compléter le scénario◗ Complétez le portrait du héros : âge, caractère…◗ Complétez son histoire : comment est-il arrivé là ?Pourquoi est-il là? Dans quelle situation se trouve-t-il?◗ Dans quelle situation sera-t-il à la fin ? Sera-t-iltoujours au même endroit ? Que lui sera-t-il arrivé ?

Étape 3 • Effectuer des choix◗ Choisissez un narrateur-personnage (je) ou un nar-rateur omniscient (il) : dans le premier cas, le lecteursaura seulement ce que sait le personnage.◗ Choisissez les temps du récit : vous pouvez utiliserpassé simple/imparfait/plus que parfait ou rédiger auprésent comme si l’action se déroulait sous nos yeux.

Étape 4 • Rédigeravec des objectifs◗ Le début de votre récit doit correspondre à l’image.Il doit présenter le cadre et le personnage.Il doit créer une atmosphère de peur.

Étape 5 • Travailler l’expression◗ Intégrez à votre début de récit quelques élémentsde description (par exemple de la forêt) en choisissantdes adjectifs qui soulignent une atmosphère inquié-tante.◗ Ne racontez pas que des actions ; évoquez aussiles sensations et les sentiments du personnage(bruits, froid, inquiétude). (Voir fiche de vocabulairepage 32).◗ Choisissez vos phrases : des phrases simples etcourtes pour les passages rapides, des phrases nomi-nales pour les moments les plus effrayants.

Étape 6 • Vérifier le travail◗ Est-ce que votre début de récit correspond aux objec-tifs de l’étape 4? Que faut-il ajouter ?

Écrire le début d’une histoireà partir d’une couverture

Philippe Meslé, Le Muche (2005),© La Joie de lire.

Parcours d’ÉCRIT

35Histoires à frissonner

Rédiger le début d’un récit pour faire peur

010-039-01-MFR5 4/04/06 13:05 Page 35

Page 38: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

U n craquement de branchages… Des respirations rauques… Didier saitdéjà que ce sont eux. Ils sortent du bois sombre, lentement. Ils se dirigent

vers lui, dans son dos, leurs longs bras écartant les arbustes, repoussant lesronces…Comme chaque nuit ! Comme toutes les nuits !Didier sent cette boule de peur naître dans son ventre tel un petit animal devenufamilier qui lui dévorera bientôt tout le corps, lui rongeant la chair de ses dentsglacées.Ne pas regarder en arrière! Avancer… Courir sur le chemin caillouteux qui s’en-fonce dans la brume, dans cette vapeur d’humidité qui charrie ses odeurs debois pourri, de mousse rance et de boue sale.Ne pas les regarder ! Ils sont trois. Didier en est certain. Il se souvient de leurnombre… La nuit dernière, ils ont déjà cherché à l’attraper et il a dû quitter lechemin pour leur échapper.Mais là, la forêt tout autour n’est qu’une masse noire et menaçante. S’y aven-turer serait risquer de tomber dans un nouveau piège.

5

10

15

Romans et nouvelles sont des récits de fiction écrits par un auteur qui parfoisintervient directement dans le récit.

Le narrateur et les personnages

◗ L’histoire est racontée par un narrateur qui peut être :– un narrateur-personnage (narration à la première personne) – ou un narrateur omniscient qui voit tout et sait tout (narration à la troisième personne).

◗ Le récit met en scène des personnages dont certains sont les personnagesprincipaux. Lorsqu’il n’y a qu’un seul personnage principal, on parle de héros.

Le temps et le lieu

◗ Le récit situe les événements dans un lieu (cadre spatial), à une époque(cadre temporel).

◗ Le récit marque la progression du temps par des indications de chronologieet le temps des verbes.

◗ Les événements ne sont pas toujours racontés dans l’ordre. Le récit peut évoquerdes événements antérieurs (retours en arrière) ou des événements postérieurs(anticipation). Cette chronologie bouleversée est toujours annoncée par uneindication de temps et un changement de temps verbal.

◗ L’auteur ne donne pas à tous les événements la même importance. Il peut les raconteren détail, les résumer ou les passer sous silence et faire une ellipse temporelle.

BILAN Le récit

36 Séquence 1

010-039-01-MFR5 23/05/08 11:59 Page 36

Page 39: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Une action haletante

8. Dans quelle situation le héros est-il ? Quel senti-ment éprouve-t-il ? Citez le texte.

9. Quelles phrases, quelles ponctuations traduisentson affolement ?

10. Récrivez les lignes 1 à 8 en faisant de Didier lenarrateur : procédez aux modifications grammaticaleset aux reformulations nécessaires.

11. Que va-t-il arriver à Didier ?Rédigez le paragraphe suivant en réemployant lesprocédés d’écriture du texte.

20

25

30

35

Le cadre de l’histoire

1. Où et quand se déroule le récit ?

2. Relevez et classez les différents éléments : quelschamps lexicaux identifiez-vous?

3. Quelle atmosphère le cadre crée-t-il ?

Narration et personnages

4. Qui est le héros du texte? Comment l’identifiez-vous?

5. Qui sont les autres personnages? Comment sont-ils désignés? Comment expliquez-vous les italiques?

6. Comment sont-ils décrits ? Comment se manifes-tent-ils ? Relevez les expressions caractéristiques.

7. Dès les premières lignes, que savez-vous que Didierne sait pas? Quelles pensées de Didier connaissez-vous? Qui vous donne ces informations? Commentappelez-vous ce type de narrateur ?

Questions

Écriture

Réécriture

Courir… Courir sur le chemin… Oui, c’est cela : ne plus penser qu’à courir leplus vite possible en faisant attention à ne pas se tordre les pieds dans les ornièresque le brouillard dissimule.Les trois créatures ne sont pas aussi rapides que lui. Il s’en est aperçu la nuitprécédente. Leurs membres difformes leur interdisent toute souplesse. Ce sontdes monstres vulgaires, grossiers et non achevés.Ce sont des loups-garous !Ils hurlent, maintenant. Ils lancent leur sinistre malédiction dans la nuit glaciale.Leur gorge de non-hommes tente de prononcer des phrases, mais leur voix n’estplus qu’un cri animal dans lequel toute l’horreur et la peine du monde se mêlent.Et c’est une plainte effroyable, comme le crissement d’un archet maladroit, quis’élève dans la forêt.Didier sait que ce cri signifie le commencement de la traque dont il est le gibier !Comme chaque nuit ! Comme toutes les nuits !Le bruit des pas des monstres, dans le dos de Didier. Les pas qui se rapprochent.Pourquoi Didier ne parvient-il pas à courir aussi rapidement que d’habitude ?Il lui semble avancer plus difficilement, comme si ce brouillard trop dense, tropblanc, ce brouillard de cinéma presque artificiel, gênait sa progression, ralen-tissant ses gestes.Il lui semble courir dans une masse cotonneuse… Vivante !Et ce froid. Cette sensation d’angoisse glaciale! Cette boule de peur dans le ventrequi remonte dans la gorge, cherche cette région du cerveau où naît la panique !Didier tombe.

Didier Convard, Le Manoir d’Orleur (1996), © Éditons Magnard.

37Histoires à frissonner

010-039-01-MFR5 30/03/06 15:15 Page 37

Page 40: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

Nicole Parrot , Treize étranges histoires (2005),© Le Seuil jeunesse.

Philip Pullman, Le Comte Karlstein (2005),

© Éditions Gallimard.

Ce roman d’aventures aux

accents fantastiques nous

fait vivre les péripéties

haletantes qui opposent le

Comte et ses deux futures

victimes.

38 Séquence 1

Des disparitions, des crimes,des métamorphoses,des événements surnaturelssurgissent dans un quotidien a priori banal… 13 histoirescauchemardesques et 13 personnages inquiétants,à vous glacer le sang… !

010-039-01-MFR5 13/07/06 14:05 Page 38

Page 41: Un manuel de référence réellement Français - magnard.fr · Le comique de farce Le Roman de Renart: la pêche aux anguilles.....138 Texte écho: Rabelais, Pantagruel: la ruse de

En 2060, une école secrète recrutedes adolescents afin de mener desmissions très spéciales et de lesformer à la vie d’espion. Celle-cin’est pas de tout repos, autant parla multitude d’obstacles àaffronter que par le passage à l’âgeadulte que ces jeunes traversent…

Daniel est devenu aveugle.Une nuit, il est réveillé parun cri venant de la rue. Il nevoit rien depuis sa fenêtremais l’assassin, qui estdehors, ne le sait pas.

Les corps de plusieursmarchands ontété retrouvésdans les maraisprès d’Amiens.Serait-ce unebête maléfiquequi serait lacause de cesmorts ?

A. J. Butcher, La Fabrique de Frankenstein (2005),

© Éditions du Rocher.

39Histoires à frissonner

Martine Pouchain, Le Monstre des marais(2002), © Éditions Gallimard.

Irina Drozd, Un tueur à ma porte (2005), © Bayard.

010-039-01-MFR5 13/07/06 14:05 Page 39