Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

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Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, nO 7-8, pp. 345-350 © Masson, Paris, 1990 Troisième Journée Internationale TRAITEMENT PHYSIQUE DU LYMPHOEDÈME Paris, 18 novembre 1989, Faculté de Médecine, Paris V MÉMOIRE Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs lors de la marche P. KLEIN (1), O. LEDUC (2), A. DEBRUXELLES (3) (1) Chargé d'enseignement, Université Libre de Bruxelles, 50, avenue P.-Roosevelt, 1050 Bruxelles, Belgique. (2) Assistant, Université Libre de Bruxelles. (3) Licenciée en kinésithérapie, service de Kinésithérapie et de Réadaptation (Pr. A. Leduc). Introduction La pression qui est exercée par un bandage compressif sur le membre dépend de différents facteurs. Les paramètres qui interviennent peu- vent être classés en deux groupes. D'une part ceux qui sont liés au bandage et à sa pose comme par exemple l'élasticité de la bande, sa tension d'installation, le nombre de spires, etc. et d'autre part, à des paramètres dépendant de la morpho- logie du membre (rayon de courbure local, élasticité de la peau, présence d'éléments sous- - cutanés souples ou durs, etc.). L'influence de certains paramètres du deuxième groupe fait l'objet de cette étude. Lors de contractions musculaires, la morphologie du membre varie localement à cause des déplace- ments musculaires et à cause du « durcisse- ment » des muscles. Ces facteurs influencent la pression de façon directe au niveau de l'interface bande/membre et de façon indirecte par l'état d'étirement de la bande. La succession de contractions musculaires engendre des varia- tions de pression à cet interface qui peuvent être interprétées comme un effet de massage. L'effet de massage peut donc être défini comme la différence entre les valeurs de pression maximale et minimale à l'interface bande/mem- bre suite à des activités musculaires. Cette étude fait suite à celle de Demeyer et coll. (1) qui ont étudié le comportement d'un bandage lors de contractions musculaires simu- lées par un dispositif expérimental approprié. Tirés à part: P. KLEIN, à l'adresse ci-dessus. Matériel et méthode CAPTEURS DE PRESSION ET CHAÎNE D'ACQUISITION Six capteurs de pression sont utilisés pour le relevé simultané des pressions à différents endroits. Afin d'interférer le moins possible sur la valeur de la pression, ils sont de type miniature. Dans ce sens, il est surtout important que leur épaisseur soit miIiÎmale. Elle ne dépasse pas le millimètre. Un deuxième aspect dont il faut tenir compte consiste dans la sensibilité des capteurs face aux variations thermiques. De ce fait tous les capteurs sont munis d'un dispositif de compensation thermique. Les capteurs sont constitués d'une base rectangulaire en acier qui supporte un cylindre de faible hauteur. Ce dernier est fermé par une lame circulaire en acier inoxydable très mince. Cette lame joue officede membrane déformable sous une certaine force. Cette déformation est relevée par des jauges de déformation branchées en pont de Wheatstone. Ces jauges sont collées intimement à la face profonde cachée de la membrane sensible. La déformation de la membrane sous l'action d'une certaine force donne donc lieu à une variation de courant. En connaissant les caractéristiques des différents compo- sants, cette variation de courant indique la variation de pression. Le signal émanant des capteurs est amplifié à un degré approprié et est ensuite lu par un multiplexeur. Un convertisseur analogique - digital permet l'acquisition et le traitement par ordinateur de type PC. Le signal peut être dévié vers une table traçante ou encore vers un oscilloscope facilitant les réglages et les mises au point ainsi que la visualisation des signaux pendant l'expérience. BANDES TESTÉES Différentes bandes sont utilisées lors de cette expérimen- tation. Il s'agit de Biflex, Durelast, Flexideal, Lenkelast

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Page 1: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, nO 7-8, pp. 345-350© Masson, Paris, 1990

Troisième Journée InternationaleTRAITEMENT PHYSIQUE DU LYMPHŒDÈME

Paris, 18 novembre 1989, Faculté de Médecine, Paris V

MÉMOIRE

Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs lorsde la marche

P. KLEIN (1), O. LEDUC (2), A. DEBRUXELLES (3)(1) Chargé d'enseignement, Université Libre de Bruxelles, 50, avenue P.-Roosevelt, 1050 Bruxelles, Belgique. (2) Assistant, UniversitéLibre de Bruxelles. (3) Licenciée en kinésithérapie, service de Kinésithérapie et de Réadaptation (Pr. A. Leduc).

Introduction

La pression qui est exercée par un bandagecompressif sur le membre dépend de différentsfacteurs. Les paramètres qui interviennent peu­vent être classés en deux groupes. D'une partceux qui sont liés au bandage et à sa pose commepar exemple l'élasticité de la bande, sa tensiond'installation, le nombre de spires, etc. et d'autrepart, à des paramètres dépendant de la morpho­logie du membre (rayon de courbure local,élasticité de la peau, présence d'éléments sous-

- cutanés souples ou durs, etc.).L'influence de certains paramètres du

deuxième groupe fait l'objet de cette étude. Lorsde contractions musculaires, la morphologie dumembre varie localement à cause des déplace­ments musculaires et à cause du « durcisse­ment » des muscles. Ces facteurs influencentla pression de façon directe au niveau del'interface bande/membre et de façon indirectepar l'état d'étirement de la bande. La successionde contractions musculaires engendre des varia­tions de pression à cet interface qui peuvent êtreinterprétées comme un effet de massage.

L'effet de massage peut donc être définicomme la différence entre les valeurs de pressionmaximale et minimale à l'interface bande/mem­bre suite à des activités musculaires.

Cette étude fait suite à celle de Demeyer etcoll. (1) qui ont étudié le comportement d'unbandage lors de contractions musculaires simu­lées par un dispositif expérimental approprié.

Tirés à part: P. KLEIN, à l'adresse ci-dessus.

Matériel et méthode

CAPTEURS DE PRESSION ET CHAÎNED'ACQUISITION

Six capteurs de pression sont utilisés pour le relevésimultané des pressions à différents endroits. Afind'interférer le moins possible sur la valeur de la pression,ils sont de type miniature. Dans ce sens, il est surtoutimportant que leur épaisseur soit miIiÎmale. Elle nedépasse pas le millimètre.

Un deuxième aspect dont il faut tenir compte consistedans la sensibilité des capteurs face aux variationsthermiques. De ce fait tous les capteurs sont munis d'undispositif de compensation thermique.

Les capteurs sont constitués d'une base rectangulaireen acier qui supporte un cylindre de faible hauteur. Cedernier est fermé par une lame circulaire en acierinoxydable très mince. Cette lame joue officede membranedéformable sous une certaine force. Cette déformation estrelevée par des jauges de déformation branchées en pontde Wheatstone. Ces jauges sont collées intimement à laface profonde cachée de la membrane sensible.

La déformation de la membrane sous l'action d'unecertaine force donne donc lieu à une variation de courant.En connaissant les caractéristiques des différents compo­sants, cette variation de courant indique la variation depression.

Le signal émanant des capteurs est amplifié à un degréapproprié et est ensuite lu par un multiplexeur. Unconvertisseur analogique - digital permet l'acquisition etle traitement par ordinateur de type PC. Le signal peutêtre dévié vers une table traçante ou encore vers unoscilloscope facilitant les réglages et les mises au pointainsi que la visualisation des signaux pendant l'expérience.

BANDES TESTÉES

Différentes bandes sont utilisées lors de cette expérimen­tation. Il s'agit de Biflex, Durelast, Flexideal, Lenkelast

Page 2: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

Capt.

E/FL.DUREL.FLEXFLEX

LENK.ROSI+NN

1

784835573028

2

1163867626275

3

1006560893952

4

1264584807558

5

593722472119

6

321314392418

346 Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, nO 7-8

et Rosidal. Précisons que la bande Biflex est étalonnée TABLEAU 1. - Pression de pose au repos [unité,' mmHgJce qui se répercute sur la reproductibilité de la tensionde poses successives. Cette reproductibilité peut êtreexprimée par le coefficient de variation qui est de 6,6 %avec la bande Biflex étalonnée et de 8,2 % avec les autresbandes (1).

La bande Flexideal est utilisée seule ou avec une moussede type NN interposée entre le bandage et le membre.Tous les bandages sont posés avec un recouvrement dedeux tiers.

MÉTHODOLOGIE

Le relevé de la pression se fait sur la jambe de 5 sujetsvolontaires et exempts de toute pathologie susceptibled'interférer avec les résultats. L'emplacement des sixcapteurs est le suivant :

Les capteurs 1 à 4 sont placés sur une ligne verticalesur la face postérieure de la jambe. La distance qui lessépare est de 5 cm. Les capteurs 5 et 6 sont situés à lahauteur du premier capteur; le numéro 5 sur le musclejambier antérieur tandis que le sixième se trouve sur laface interne du tibia.

L'acquisition des données débute lorsque le sujet se tientimmobile sur un tapis de marche. Il commence ensuiteà marcher et le relevé des pressions continue pour unevitesse de marche constante ou progressivementcroissante.

On peut comparer d'une part la pression au repos àcelle engendrée par le même bandage pendant la marche.D'autre part, on peut étudier une éventuelle influence dela vitesse de marche sur la pression à l'interfacebande/membre.

Les variations de pression sont enregistrées pendantplusieurs pas. Des interrupteurs électriques placés à la.plante du pied indiquent le moment de la pose du talon,ainsi que celui du décollement du pied. Ce dispositifpermet le moyennage des données et donc, la détermina­tion d'une pression moyenne pendant plusieurs cycles demarche.

Avant toute expérimentation les sujets s'habituent àmarcher sur le tapis pendant une durée de quelquesminutes. Au cas où le sujet monte pour la première foissur l'appareil, il est invité à y marcher pendant environquinze minutes. Ces temps semblent indispensables afind'obtenir une dynamique de marche normale.

Résultats et discussion

PRESSION DE POSE

Le tableau 1 reprend la pression de chaquecapteur obtenue à la pose d'un bandage. La poseest effectuée toujours par le même opérateur.

Des différences de pression sont imputablesd'une part à la variabilité du placement d'unbandage et aux propriétés élastiques propres àchaque bande. La bande Biflex est étiréeconformément à l'indication fournie par lesmarques imprimées.

On remarque que la notion de gradient depression favorable au retour veineux et lympha­tique n'est que partiellement retrouvée. Théori­quement, la pression devrait être plus impor­tante aux endroits où le rayon de courbure dumembre est plus petit comme au niveau descapteurs 3 et 4 (le quatrième capteur se trouvesur le tendon d'Achille). Cette théorie' se basesur la loi de Laplace dont la formulation est lasuivante :

P = T/R

'où P est.égal à la pression exercée par la bande,T à la tension de la bande et R au rayon decourbure local du membre (2).

La figure 1 reprend un résultat typique. Audépart, on voit la ligne de base qui correspondà la pression de repos. C'est la pression qui règneà l'interface bande/membre, lorsque le sujet setient debout immobile sur le tapis de marche.

FIG. 1. - Résultat type obtenu sur plusieurs cycles de marche.On voit la ligne de base suivie de sa diminution et la successionde maxima et de minima lorsque le sujet marche.

Page 3: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

Lorsque le sujet commence à marcher, l'enre­gistrement montre une succession de maximaet de minima. Nous définissons comme effet demassage, la différence entre ceux-ci. En outre,on remarque que la pression moyenne estinférieure à celle de repos.

Dans un premier temps, nous analyseronscette diminution de pression, lorsque le sujetcommence à marcher et dans un deuxièmetemps, nous investiguerons l'influence de lavitesse sur la pression moyenne et sur lemaximum de pression lors de la marche. Nousétudierons en dernier lieu l'influence de la vitessede marche sur l'effet de massage.

DIFFÉRENCE DE PRESSIONSTATION DEBOUT-MARCHE

Pour cette partie de l'étude on compare lamoyenne des différences de pression stationdebout-marche calculée sur base des six capteursde pression. Il s'agit donc d'une étude de ladiminution de la pression globale sous lebandage.

Le tableau II reprend l'essentiel des résultats.Pour chaque type de bandage et pour chaquecapteur on indique la diminution de pression(signe négatif) ainsi que la moyenne de cesvariations et finalement le résultat statistiquebasé sur le test de Student.

TABLEAU II. - Différence de pression (unité: mmHg).

Capt.

BIFL.DUREL.FLEXFLEX

LENK.ROSI+NN

1

- 6.2- 13.9- 2.2- 9.5+ 0.7- 9.32

- 4.1- 34.2- 2.9- 12.4- 6.8- 19.3

3

+ 6.6- 23.5- 2.8-7.3- 17.9- 24.8

4

- 4.5- 14.2- 4.3-1.3- 15.3- 13.2

5

+ 3.3- 17.8- 6.8- 7.4- 6.4- 13.1

6

- 2.5- 5.9- 2.8- 12.3- 6.8- 8.5

Mdiff:

- 1.2- 18.3- 3.6- 8.5- 8.8- 14.7t :

0.5984.5935.1645.0753.1665.755

Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, n° 7-8 347

Pour les 6 types de bandages il existe unediminution de la pression lors de la marche parrapport à la pression de repos en station debout.L'analyse statistique indique néanmoins quecette différence n'est pas significative pour labande Biflex; elle l'est par contre pour toute lesautres bandes.

Ce résultat peut être interprété comme unecapacité plus grande de la bande Biflex às'adapter à une diminution de volume dumembre lors de la marche. Probablement cettebande est la plus souple de toutes les bandestestées.

La diminution de pression observée lorsquele sujet marche peut s'expliquer par une vidangeveineuse et accessoirement lymphatique suiteaux contractions musculaires successives. Ceciengendre une diminution du volume et donc dela circonférence du membre ce qui à son tourdiminue l'étirement de la bande.

INFLUENCE DE LA VITESSE DE MARCHE SURLA PRESSION MOYENNE

Sous le terme de pression moyenne nousentendons la moyenne entre les maxima et lesminima pendant plusieurs cycles de marche.

Vu l'ampleur des données nous devons nouslimiter à ne présenter les résultats que d'uncapteur. Notre choix s'est fixé sur le capteur 3qui est situé à la jonction tendon-muscle dutriceps sural. Il s'agit donc d'une région où lesdéplacements musculaires sont importants et oùon retrouve de fortes variations d'étirement dubandage. D'autre part ce capteur se trouve dansune zone qui présente un riche réseau veineuxsur lequel la pression externe est susceptibled'exercer une action importante.

Le tableau III reprend les résultats obtenuspour les six bandages et pour six vitesses demarche différentes.

On remarque que la pression sous un bandagene reste pas identique lorsqu'on augmente lavitesse de marche. Elle diminue légèrement pouraugmenter lorsque la vitesse dépasse 3 km/hselon le bandage. La figure 2 reprend cesrésultats de façon synoptique.

Pour tous les bandages on note une diminu­tion de la pression moyenne jusqu'à la vitesse

Page 4: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

348 Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, nO 7-8

TABLEAU III. - Pression moyenne et vitessede marche (unités:mmHg et km/h)

Vit.

BIFL.DUREL.FLEXFLEX

LENK.ROSI+NN

1

88.735.030.266.825.634.02

86.030.625.562.020.827.83

85.629.421.360.219.626.34

86.030.921.360.020.127.05

86.833.622.761.621.030.06

88.437.025.662.522.132.7

0:J:

-1'E S

-2

-3-.-5-6-7-8-9-10

TABLEAU IV. - Maximum de pression et vitesse de marche(unités: mmHg et km/h)

Vit.

BIFL.DUREL.FLEXFLEX

LENK.ROSI

+NN

1

95.541.438.975.728.738.62

94.237.433.371.826.333.43

96.640.130.170.825.533.54

98.545.031.370.526.836.55

100.747.834.873.528.441.56

103.855.741.075.931.747.4

16

1.

12

10

z0Vi"LoI'""-LoI0Z0 -2~~

-.> -6-8-10

VITESSE DE ~ARCHE (km/h)VITESSE DE ~ARCHE [km/h)

DBifl. + Durel. 0 Flexid. 6Flex.NN x Lenkel. VRosidal 0 Bifl. + Durel. 0 Flexid. 6 Flex.NN x Lenkel. v Rosidai

FIG. 2. - Pression moyenne sur base de plusieurs cycles demarche en fonction de la vitesse.

de 3 km/ho Au-delà de cette valeur la plupartdes bandes montrent une augmentation de lapression. Pour Flexideal placée seule ou avec lamousse NN il faut atteindre une vitesse demarche au-delà de 4 km/h pour noter cetteaugmentation. C'est aussi pour Flexideal que ladiminution de pression moyenne est la plus forte,c'est-à-dire environ 9 mmHg.

C'est probablement à cause de sa hauteélasticité que la bande Biflex n'engendre qu'unefaible chute de la pression : elle s'adapte à ladiminution de volume du membre. D'un autrecôté la pression n'augmente guère avec cettebande lorsque la vitesse de marche augmente.C'est avec la bande Durelast que l'on enregistrela plus forte augmentation de la pressionmoyenne lorsqu'on marche rapidement.

FIG. 3. - Maximum de pression en fonction de la vitessepourles 6 bandages testés.

INFLUENCE DE LA VITESSE DE MARCHE SURLE MAXIMUM DE PRESSION

Dans cette étude nous analysons la moyennedes pressions maximales sur base de plusieurscycles de marche et sur base du troisièmecapteur.

Le tableau IV reprend les valeurs des maximade pression pour les six bandages et pour lesdifférentes vitesses. La figure 3 montre claire­ment l'influence de la vitesse sur le maximumde pression. Afin de mieux mettre en évidencele comportement différent des bandes nousprésentons les variations de pression en fonctionde la pression mesurée à la vitesse de 1 km/ho

On retrouve une allure analogue à celle dela pression moyenne. La pression maximale

Page 5: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

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diminue jusqu'à la vitesse de 2 ou 3 km/h puiselle monte pour toutes les bandes. Ceci veut direqu'à faible vitesse la pression diminue à causede la vidange du membre et quand l'activitémusculaire augmente progressivement elle en­gendre une augmentation de la pression àl'interface. On peut supposer que le membre s'estvidé à ce moment jusqu'à une certaine valeurqui ne sera pas dépassée. Ceci se reflète sur lapression minimale dont la valeur diminuejusqu'à la vitesse de 2 ou 3 km/h selon lebandage. Au-delà de cette vitesse elle resterelativement constante.

C'est avec la bande Biflex que la diminutionde pression maximale est la moins marquée(environ 1 mmHg), tandis qu'avec Flexideal ellediminue d'environ 9 mmHg (à 3 km/h).

L'augmentation de pression en fonction de lavitesse de marche est la plus grande pour labande Durelast.

Flexideal associée à la mousse NN ainsi queLenkelast semblent être les bandages qui engen­drent le moins de variation de la pressionmaximale.

INFLUENCE DE LA VITESSE DE MARCHE SURL'EFFET DE MASSAGE

Rappelons que nous définissons l'effet demassage par la différence des maxima et desminima eux-mêmes relevés sur plusieurs cycles

38

36

34

32

30

28

26

24

22

20

18

16

14

12

10

VITESSE DE MARCHE fkm/"]

DBifl. + Durel. 0 Flexid. ~Flex.NN x Lenkel. VRosid.

FIG. 4. - Effet de massage pour les six bandes testées et enjonction de la vitesse de marche.

Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, n° 7-8 349

de marche. En se référant à la figure 4 on notequ'à l'exception de Flexideal à 2 km/h, toutesles bandes montrent une augmentation de l'effetde massage avec un accroissement de la vitessede marche.

Il faut remarquer que dès le départ l'effet demassage n'est pas identique pour les bandes.Avec 6 mmHg il est le plus faible pour la bandeLenkelast. La bande Flexideal associée ou nonà la mousse NN engendre au départ le plusgrand effet de massage. Il est curieux de voirque l'effet diminue à la vitesse de 2 km/h pourFlexideal seule.

A la vitesse de 6 km/h c'est Durelast quimontre le meilleur effet de massage (plus de36 mmHg).

Conclusion

La pression sous un bandage n'est pasconstante pendant la marche. On note unesuccession de maxima et de minima. A faiblevitesse la pression moyenne est inférieure à cellede repos. Ceci semble être imputable à la vidangeveineuse et accessoirement lymphatique dumembre pendant la marche.

Cette pression moyenne varie avec la vitessede marche. Aux faibles vitesses elle diminuepour tous les bandages mais à partir d'unecertaine vitesse la pression augmente. Au-delàd'une certaine vitesse on enregistre une augmen­tation de la pression. Cette augmentation peuts'expliquer comme étant engendrée par l'accrois­sement de l'activité musculaire.

La pression maximale sous un bandagependant la marche est établie en moyennant lesmaxima sur plusieurs cycles de marche effectuésà vitesse constante.

L'effet de massage est défini comme ladifférence entre les maxima et les minima. Làencore nous déterminons une moyenne surplusieurs cycles de marche.

Cette procédure nous permet d'une partd'analyser le comportement d'une bande enfonction de la vitesse de marche et d'autre partde comparer les bandes entre elles.

Page 6: Étude dynamique des pressions sous bandages compressifs

350 Ann. Kinésithér., 1990, t. 17, n° 7-8

L'analyse des maxima montre que ceux-cidépendent de la vitesse de marche. Pour unevitesse faible tous les bandages testés engendrentune valeur du maxima passant en-dessous de lapression de repos. A la vitesse de 6 km/h toutesles bandes engendrent des pressions maximalesd'une valeur d'au moins celle de repos. Selonla bande elle peut atteindre une augmentationde 14 mmHg.

L'effet de massage est directement lié à lavitesse de marche : plus celle-ci augmente plusl'effet augmente. Les valeurs que nous avonsmesurées s'étalent sur une plage d'environ 6 à37 mmHg selon le type de bande et selon lavitesse de marche.

Cette étude n'a pas permis de vérifier la notionde gradient de pression sous un bandage. Selonla loi de Laplace la pression est inversémentproportionnelle au rayon de courbure. L'utilisa-

tion simultanée de six capteurs de pression n'apu que partiellement vérifier cette loi.

NOTE : Biflex, Durelast, Flexideal, Lenkelast, NN et Rosidalsont des marques déposées.REMERCIEMENTS: Nous tenons à exprimer notre gratitude àla firme Lohman et à la firme Thuasne pour leur soutien et leurparticipation à cette étude. Nos remerciements vont égalementà la firme Gymna.

Références

1. DEMEYER D., KLEIN P., VANDEPUT D., LEDUC A.,DEMARET P. - Étude comparative du comportement debandages élastiques et non-élastiques utilisés dans le traite­ment de l'œdème lymphatique. Ann. Kinésithér .• 1988, 15,461-467.

2. DE BRUYNEP., DVORAKT. - The pressure exerted by anelastic stocking and its measurement. Med. Biol. Engineering,1976, 14, 94-96.

LA MAIN: anatomie fonctionnelleet examen cliniqueR. TUBIANA,J.M. THOMINE

Col/ection Abrégés de Médecine1990, broché, 224 pages, 139 figures,13,5 X 21, 145 F*

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en charge les patients présentant des affections de la main etdu membre supérieur. Il est basé sur l'examen clinique, meil­leure source d'information en matière d'évaluation de la

main. Il expose l'anatomie fonctionnelle, les modalités d'exa­

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