travail de diplÔme

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TRAVAIL DE DIPLÔME Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort… Problématique En structure d’accueil préscolaire, comment le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste peut-il être favorisé par l’équipe éducative de manière à prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ? LEUENBERGER Eva CIFOM – Ecole Pierre-Coullery La Chaux-de-Fonds Educateur-trice de l’enfance-ES 3 EDE pe 2, 2016-2018 Saint-Imier, le 10 septembre 2018 z Structure d’accueil préscolaire Famille z z z

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TRAVAIL DE DIPLÔME

Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort…

Problématique En structure d’accueil préscolaire, comment le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste peut-il être favorisé par l’équipe éducative de manière à

prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ?

LEUENBERGER Eva

CIFOM – Ecole Pierre-Coullery La Chaux-de-Fonds

Educateur-trice de l’enfance-ES

3 EDE pe 2, 2016-2018

Saint-Imier, le 10 septembre 2018

z

Structure d’accueil préscolaire

Famille

z z z

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J’atteste avoir fait et rédigé personnellement ce travail. J’atteste, également, ne pas avoir eu recours au plagiat et avoir consciencieusement et clairement mentionné tous les emprunts faits à autrui ou sur internet. Je suis consciente que le plagiat ou le fait de ne pas mentionner, consciencieusement et clairement, tous les emprunts faits à autrui ou sur internet, est une fraude pouvant entraîner le refus de mon travail.

10 septembre 2018, Eva Leuenberger

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PRÉFACE « Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort… C’est une réponse souvent faite par les professionnels de la petite enfance aux parents qui demandent que l’on écourte la sieste de leur enfant. Mais si on peut comprendre leurs soucis de privilégier le bien-être de l’enfant, cette réponse ne prend pas en compte l’enfant comme faisant partie d’un système. Les difficultés qu’exprime ce système, à travers cette demande, reste donc lettre morte, ce dont pâtira, sans doute, de tout façon l’enfant que l’on voulait préserver. D’autre part, cette préconisation érigée, en principe absolu, ne laisse pas place à la singularité de chaque enfant. Elle dénie que ses ressentis puissent être différents de ceux que l’on projette, et ne considère pas ses capacités d’adaptation. Quelle place est alors laissée à l’enfant sujet pour s’exprimer, puisqu’on lui retire la possibilité d’expérimenter ? Et les parents ? Comment comprennent-ils cette fin de non-recevoir faite à leur demande, qui laisse si peu de place à la discussion ? N’y aurait-il pas une autre réponse possible qui s’inscrive véritablement dans une démarche de coéducation ? »1

Frédérique Hirn

Les fois où, comme Frédérique Hirn, psychologue et auteur du livre « Éduquer avec bienveillance, outils et pièges de la relation parents-professionnels », j’ai entendu, dans mon parcours professionnel, cette phrase : « Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort… » être prononcée par un ou une collègue, ne se comptent plus. Peut-être ai-je, moi-même, déjà émis cette phrase, étant en stage préalable, par simple imitation d’une de mes responsables et sans prise de recul, ni de réflexion ? Par chance ou par intérêt, je ne sais pas, cette affirmation a, longtemps, été pour moi associée à une multitude de questionnements, vis-à-vis des demandes de limites de sieste amenées par les parents. Je me suis, pendant près de six ans de vie professionnelle, remise en question sur mon rôle en tant que professionnelle de l’enfance dans cette thématique et sur le partenariat que je pouvais favoriser avec les familles face à ce sujet. Grâce à ce travail de recherches, plus communément appelé ; travail de diplôme, et à plus d’une année de réflexion, c’est avec plaisir que je partage, avec vous, les réponses à mes interrogations.

1 HIRN Frédérique, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2013, N°80, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge, p.32. - Photo de couverture : réalisée par l’auteur du présent document.

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REMERCIEMENTS

Avant de débuter, je souhaite par ces quelques lignes remercier les personnes ayant contribué de près ou de loin à ce travail de diplôme. Mes premiers remerciements vont à ma mentor et à l’enseignante référente de l’avant-projet de Pierre-Coullery, pour leurs conseils et leurs réflexions autour de la rédaction de mon travail de diplôme. De manière plus individuelle, je remercie mon mentor, pour son soutien et sa relecture dans la rédaction de mon travail. Un grand merci aux quatre éducatrices de l’enfance diplômées, pour la confiance dont elles m’ont témoignée durant les interviews, leurs réflexions autour de la thématique ainsi que la richesse des informations qu’elles m’ont transmises. A cela, j’ajouterais un merci tout particulier à la consultante parentale en troubles du sommeil qui a été une ressource essentielle dans la réalisation de ce travail, de par ses connaissances, son expérience et ses remarques ou questionnements sur les pratiques actuelles en structure d’accueil. Aller à sa rencontre m’a permis de me remettre en question et de prendre du recul dans la réalisation de ce projet de travail de diplôme. Je suis, également, reconnaissante auprès de la direction et de l’espace de vie enfantine ayant accepté de contribuer à ce projet, en distribuant notamment des questionnaires aux parents fréquentant leur lieu d’accueil préscolaire. Sans cet accord, il m’aurait été difficile d’obtenir des données parentales. Aux parents de cette structure d’accueil qui ont pris le temps de répondre à mon questionnaire de manière détaillée, pour leur confiance dans le traitement des données récoltées et leurs encouragements réconfortants. A ma directrice pour ses réflexions, ses conseils, son soutien et sa relecture de ce travail de diplôme, ainsi qu’à mes collègues, pour leurs mots d’encouragements et nos discussions autour de la thématique. Mes derniers remerciements font à mes proches et ma famille, pour leur intérêt face à mes recherches, leurs questionnements judicieux vis-à-vis de mes écrits et leur soutien qui m’ont été indispensables tout au long de ma formation et pendant près d’un an de rédaction du présent document.

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TABLE DES MATIÈRES

1. INTRODUCTION...........................................................................................................................1

1.1. Exposé et description du sujet et des thèmes d’études .......................................................2 1.2. Mes motivations et intentions visées dans la recherche ......................................................4 1.3. Buts de ce travail de diplôme ................................................................................................5 1.4. Présentation des limites de la recherche et du choix de la population pour la recherche

pratique ...................................................................................................................................5 1.5. Annoncé du plan de rédaction et de la logique du TD .......................................................6

2. DÉMARCHES ...............................................................................................................................6

2.1. Problématique du travail de diplôme ...................................................................................7 2.2. Questions principales et secondaires ...................................................................................7 2.3. Hypothèse du travail de diplôme ..........................................................................................8 2.4. Objectifs de recherche ..........................................................................................................9 2.5. Méthodologie de recherche .................................................................................................9

3. EXPOSÉ THÉORIQUE ..................................................................................................................10

3.1. Le sommeil : vision globale ..................................................................................................10 3.1.1. Définition du sommeil.................................................................................................................. 10 3.1.2. Le sommeil, un besoin vital et une base essentielle pour la vie ......................................... 10 3.1.3. Le sommeil, un état complexe ................................................................................................ 11 3.1.4. Définitions de notions associées au sommeil ......................................................................... 12 3.1.5. L’individualité dans le sommeil, à chacun son rythme ........................................................ 13 3.2. L’enfant de 2 et 3 ans : le sommeil et la sieste....................................................................14 3.2.1. Développement du sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ...................................................... 14 3.2.2. L’importance du sommeil et de la sieste : les bienfaits pour l’enfant .............................. 14 3.2.3. Signes de fatigue ......................................................................................................................... 15 3.2.4. Facteurs personnels influençant le sommeil de l’enfant ..................................................... 16 3.2.5. Facteurs externes influençant le sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ................................. 16 3.3. La famille : le sommeil et la sieste de leur enfant : .............................................................18 3.3.1. La réalité des familles face au sommeil .................................................................................. 18 3.3.2. Aperçu des conséquences possibles sur la famille en manque de sommeil .................. 18 3.4. L’équipe éducative et l’EDE : Repères pour les professionnels en lien avec la sieste de

l’enfant et les demandes des familles. ................................................................................18 3.4.1. Recommandations pour le sommeil et la sieste d’un enfant de 2 et 3 ans .................... 18 3.4.2. Développement global de l’enfant de 2 et 3 ans ................................................................ 20 3.4.3. Ennemis et alliés de la sieste en structure d’accueil ............................................................ 21 3.4.4. Les conditions favorables à la sieste en structure d’accueil .............................................. 21 3.4.5. Rappel du rôle de l’éducateur de l’enfance et de l’équipe éducative dans le

sommeil diurne de l’enfant de 2 et 3 ans ............................................................................... 21 3.5. Le partenariat entre les familles et l’équipe éducative : autour des limites de sieste......23 3.5.1. Le partenariat et la relation avec les parents, quelle vision adopter ? ............................ 23 3.5.2. La coéducation : laisser place aux compétences et savoirs de la famille ..................... 23 3.5.3. Comprendre et percevoir la place des parents dans le partenariat ............................... 24 3.5.4. Laisser place à l’écoute et aux besoins des parents ........................................................... 25 3.5.5. Les demandes de limites de sieste des familles ................................................................... 26

4. DÉMARCHES MÉTHODOLOGIQUES POUR LA RECHERCHE PRATIQUE .....................................27

4.1. Rappel de la problématique et de l’hypothèse .................................................................27 4.2. Rappel du choix de la population pour la recherche pratique ........................................27 4.3. Description de la recherche et des méthodes d’investigations ........................................28 4.4. Éthique de la recherche.......................................................................................................29

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5. DÉVELOPPEMENT : RÉSULTATS ET ANALYSE ..............................................................................30

5.1. Regards croisés des familles et de la consultante parentale sur les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.......................................................................................................30

5.1.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles . 30 5.1.2. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante

parentale en troubles du sommeil ........................................................................................... 31 5.1.3. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et des questions de

recherche.............................................................................................................................. 31 5.2. Regards croisés des familles, des EDE et de la consultante parentale sur les limites de

sieste ......................................................................................................................................33 5.2.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles . 33 5.2.2. Présentation des données recueillies grâce aux entretiens avec les EDE ....................... 35 5.2.3. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante

parentale en troubles du sommeil ........................................................................................... 38 5.2.4. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et des questions de recherche . 39 5.3. Regards croisés des familles, des EDE et de la consultante parentale sur la vision du

partenariat équipe éducative-famille autour des demandes de limites de sieste ..........40 5.3.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles . 40 5.3.2. Présentation des données recueillies grâce aux entretiens avec les EDE ....................... 41 5.3.3. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante

parentale en troubles du sommeil ........................................................................................... 43 5.3.4. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et questions de recherche ..... 45 5.4. Repères pour les équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste

des familles. ..........................................................................................................................48 5.4.1. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et questions de recherche ..... 48 5.5. Synthèse générale des résultats ..........................................................................................49

6. CONCLUSION ...........................................................................................................................50

6.1. Vérification de l’hypothèse ..................................................................................................50 6.2. Rappel des objectifs et des questions de recherches et leurs évaluations ......................51 6.3. Évaluation de la méthodologie, des buts et des limites de la recherche.........................53 6.4. Limites du sujet de la recherche..........................................................................................53 6.5. Nouvelles perspectives de la recherche face à la problématique et au sujet d’étude ..54 6.6. Positionnement professionnel, réflexion sur mon identité et sur mon rôle professionnel

face du sujet de la recherche .............................................................................................55 TABLE DES ANNEXES

A. Glossaire B. Plan de travail de diplôme C. Lettre jointe aux questionnaires destinés aux familles D. Questionnaire destiné aux familles E. Cadre de l’interview F. Canevas de questions d’interview destinées aux professionnels de l’enfance G. Canevas de questions d’interview destinées à une consultante parentale en troubles du

sommeil de l’enfant H. Retranscription de l’interview N°1, Éducatrice de l’enfance I. Retranscription de l’interview N°2, Éducatrice de l’enfance J. Retranscription de l’interview N°3, Éducatrice de l’enfance K. Retranscription de l’interview N°4, Éducatrice de l’enfance L. Retranscription de l’interview, Consultante parentale en troubles du sommeil de l’enfant M. Données récoltées avec le questionnaire destiné aux familles N. Modèle écologique d’Uri Bronfenbrenner O. Repères pour les équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste

des familles

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1. INTRODUCTION

En chacun de nous sommeillent des rêves. Ces rêves nous animent, nous guident dans notre vie. Ce sont, sans l’ombre d’un doute, les miens qui m’ont amenée à la rédaction de ce travail de diplôme. Il y a, désormais, six ans, mon parcours professionnel débutait en structure d’accueil pour enfants en tant que stagiaire préalable. Après une formation d’assistante socio-éducative généraliste, mon cheminement professionnel m’a menée, en 2016, aux portes de la formation d’éducatrice de l’enfance. A travers cette dernière, mon identité professionnelle s’est forgée, renforçant des questionnements propres à diverses thématiques, dont celle des limites de sieste en collectivité préscolaire. De manière directe, ce travail de recherches concrétise le rêve de prétendre à l’obtention de mon diplôme d’éducatrice de l’enfance. Indirectement, les rêves, eux sont liés au sujet de mon travail de diplôme. Notamment, au sein de la thématique générale que j’ai choisi d’aborder, qui n’est autre que le sommeil journalier, dit diurne, ou plus précisément : les limites de sieste d’enfants de 2 et 3 ans en structure d’accueil préscolaire et le partenariat avec les familles autour de cette thématique. Ma réflexion autour de ce travail de diplôme a débuté par une constatation pratique qui est la suivante. J’ai réalisé au sein des différents lieux de pratique dans lesquels j’ai été amenée à exercer, que la durée du temps de sieste de l’enfant était un sujet fréquemment abordé, tant par les parents que par les équipes éducatives. J’ai rencontré des parents exigeant une limite de sieste pour leur enfant ou même un temps obligatoire de sieste. Des professionnels démunis se questionnant sur la manière d’agir et de répondre aux demandes des parents face à ce sujet. Des enfants réveillés par des équipes éducatives en incohérence avec leurs valeurs personnelles et professionnelles. Des enfants épuisés par des réveils précoces, développant, par exemple, en fin de journée, un manque de vigilance ou des difficultés de concentration. À l’heure où les étalages des librairies présentent un large panel de livres comprenant des thématiques comme le développement personnel ou encore le bien-être. Ce phénomène de société pousse bon nombre d’adultes à se questionner sur leur mode de vie, en s’interrogeant, par exemple, sur leur sommeil. J’ai été moi-même surprise, lors de mes recherches, de constater l’étendue des livres destinés à des parents traitant de ce dernier sujet pour leur enfant. Inconsciemment ou consciemment de nombreux auteurs font référence aux troubles du sommeil présents dans la société. Des chercheurs se sont, aussi, intéressés à cette question. Selon une étude suisse de l’OFS (Office Fédéral de la Statistique), réalisée entre 2012 et 2015, sur les adultes, il considère qu’« un quart de la population souffre de troubles du sommeil et 8 personnes sur 100 consomment des médicaments pour dormir. » 2 . L’OFS considère le trouble du sommeil comme une réduction de la qualité du sommeil et démontre que ces chiffres sont en évolution croissante. Au sein des structures d’accueil préscolaire, l’éducateur de l’enfance3 et l’équipe éducative sont amenés à accompagner et sensibiliser l’enfant dans son sommeil journalier. Actuellement, avec l’arrivée des structures accueillant des enfants la nuit, d’autres enjeux se jouent autour du sommeil de l’enfant.

2 KAESER Martine, Office fédéral de la statistique (OFS), Enquête suisse sur la santé en 2012 : Trouble du sommeil dans la population, p. 1, Mai 2015, Neuchâtel. 3 Pour l’entier du document, l’utilisation du genre masculin est adoptée dans le but de faciliter la lecture et n’a pas d’intention discriminatoire.

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D’après l’ensemble de ces constatations, je remarque que le sommeil et la qualité de celui-ci est un sujet d’actualité, touchant non seulement les enfants, mais également les professionnels des espaces de vie enfantine ainsi que la vie privée des familles fréquentant ces lieux. Le sommeil est également un sujet vaste, c’est la raison pour laquelle, j’ai décidé en partant de mes observations pratiques de m’intéresser plus spécifiquement au sein ce travail de diplôme aux limites de sieste en structure d’accueil préscolaire.

1.1. Exposé et description du sujet et des thèmes d’études De manière générale, lors de mes premières démarches par rapport à ce travail de diplôme, je montrais un intérêt général pour les deux thématiques suivantes : le sommeil de l’enfant et les moments de sieste en collectivité préscolaire. A travers des lectures et mes réflexions, notamment sur mes expériences professionnelles passées, je me suis rendue compte que ce qui m’intéresserait d’approfondir était : les limites de sieste. Par la suite, lors de mes recherches, j’ai compris que les limites de sieste et la relation parents-professionnels étaient interdépendantes ce qui m’a encouragée à intégrer cette dernière thématique dans le sujet central de ce travail de diplôme. Avant de poursuivre, il me paressait essentiel de mettre en avant les définitions des notions de « sieste » et de « limites » en apportant des précisons sur leur sens dans ce travail. Selon le dictionnaire « le Petit Robert » la sieste se définit ainsi : « Repos (accompagné ou non de sommeil) pris après le repas de midi. »4. Le sens utilisé tout au long de la réaction reprendra la notion de repos accompagné de sommeil et elle ne sera pas forcément située dans le temps, car un enfant, selon son âge et son individualité, peut être amené à effectuer plusieurs siestes dans une journée. La sieste peut être perçue comme un « art de vivre », une pratique instaurée dans la culture, réservée essentiellement aux enfants ou encore aux personnes étant inoccupées5. Par exemple, dans divers pays, comme le Japon ou la Chine, la sieste prend une place essentielle, voire indispensable, pour leurs citoyens. Il est même précisé, dans la constitution chinoise que les travailleurs bénéficient durant leur temps de travail d’un moment de repos. Si les bienfaits de la sieste, chez l’adulte, doivent encore à l’heure actuelle être démontrés, de tout temps, celle-ci a été favorisée pour l’enfant. La culture influence, également, le maintien ou non de la sieste dans la vie de l’enfant, selon une consultante parentale en trouble du sommeil interviewée dans le cadre de ce travail de recherches. Elle explique 6 : « En Suisse et au Japon, à 3 ans, il y a environ 50 % des enfants qui font encore la sieste. 22% en Islande et 91 % en France. On voit vraiment les différences culturelles, mais notamment aussi l'attitude des parents vis-à-vis de la sieste qui joue un grand rôle dans le maintien de la sieste ». Par le mot « limites », j’entends : « Terme extrême (commencement ou fin) d’un espace-temps » 7. Il sera utilisé dans ce sens au sein de ce dossier et il pourra tant comprendre : une limite de fin, par exemple il a été défini que l’enfant peut dormir 1h30 maximum, que de commencement, où au-delà de 16h, il ne faut pas coucher l’enfant par exemple. A l’aide de ces deux définitions, j’ai établi ma propre définition des limites de sieste : Il s’agit d’une réduction volontaire du temps de sieste de l’enfant, à la demande des familles. Un temps maximum de repos associé de sommeil pour l’enfant ou un temps où l’enfant ne doit plus débuter sa sieste. 4 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, Le Petit Robert de la langue française, p. 2369, Le Robert, Paris, 2017. 5 Pro Juventute, La sieste, in Petite enfance, N°86, Lausanne, Pro Juventute, 2003, p.2. 6 Voir Annexe L : Retranscription de l’interview : Consultante parentale en trouble du sommeil 7 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1460.

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Comme je l’évoquais ci-dessus, je m’intéresse plus précisément à travers le sujet, des limites de siestes en structure d’accueil préscolaire, au partenariat entre les familles d’enfant de 2 et 3 ans et les équipes éducatives autour de la durée de la sieste. Je cherche à comprendre quel rôle a le professionnel lors d’échanges avec les familles sur le sujet des durées de sieste. Le professionnel doit-il entrer en matière pour des limites de sieste ? Doit-il les refuser ? Peut-on trouver un consensus entre les parents et les professionnels ? Si oui, comment ? Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quels enjeux se situent derrière la demande d’une famille qui souhaite limiter la durée de sieste de son enfant ? De part cette dernière question, j’aimerais aussi comprendre ce qui poussent les familles à demander ou non une durée de sieste limitée en structure et récolter leur vision du partenariat avec l’équipe éducative dans ce moment-là. Leurs besoins et les problématiques qu’elles rencontrent face au sommeil journalier de leur(s) enfant(s) sont pour moi des préoccupations et des interrogations qui feront part entière de ce travail de diplôme.

Un autre pôle de mon travail se situera auprès des professionnels, plus précisément auprès d’éducateurs-rices de l’enfance. Je souhaite récolter leur vision sur le partenariat autour des limites de sieste, mais également les pratiques qu’ils ou elles ont pu rencontrer dans leurs expériences professionnelles. Le partenariat famille-équipe éducative est donc un élément central du sujet de la recherche. En voici la définition : le partenariat est « Association d’entreprise, d’institution en vue de mener une action commune. »8, il ne s’agit pas dans le cadre de ce travail de recherches d’institutions ou d’entreprises mais plus de partenaires, qui ne sont autres que les familles et les professionnels de l’enfance. Le partenaire est une « Personne associée à une autre pour la danse, dans un exercice sportif, professionnel »9. Je cherche dans le cadre de ce travail et dans mon quotidien professionnel à entrevoir le partenariat dans une démarche de coéducation où les parents sont les premiers éducateurs de l’enfant et créent une alliance avec l’équipe éducative. « La coéducation peut être définie comme une forme d’éducation qui privilégie l’apprentissage en autonomie, par l’expérience collective et la collaboration. […] Le principe de coéducation met l’accent sur le rôle de chacun de ceux qui entourent l’enfant dans le processus éducatif (parents, éducateurs, …). »10. Dans cette définition, il y a une notion qui passe de la prise en charge de l’enfant et de sa famille à la prise en compte, c’est-à-dire que le professionnel va davantage intégrer leurs besoins, prendre en compte leur singularité, leurs valeurs éducatives et mettre en avant leurs connaissances et expériences dans le quotidien institutionnel. Je ne travaille pas pour ou sur les familles, mais avec les familles. L’égalité et le respect sont donc des valeurs fondamentales dans ma manière de percevoir la relation avec les familles. C’est donc en ce sens que je souhaite intégrer le partenariat avec les familles dans le cadre de mes recherches, avec comme ligne directrice : comprendre comment les équipes éducatives peuvent entrevoir le partenariat avec les familles dans une démarche d’égalité, de partage, de respect et non dans l’imposition du savoir professionnel aux parents.

L’intégration, les échanges avec d’autres professionnels, comme par exemple des médecins, des psychomotriciens ou d’autres professions font partie de mon quotidien professionnel. C’est la raison pour laquelle, je souhaite également, dans le cadre de ce document, faire appel à un professionnel qui côtoie et conseille les parents et les enfants dans le sommeil. Le travail en réseau sera donc abordé de cette manière au cours du travail de recherches. Afin de pouvoir évoquer les limites de sieste et de favoriser une

8 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1814. 9 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1814. 10 Climat scolaire, la coéducation avec les familles, https://www.reseau-

canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/la-coeducation-avec-les-familles.html, consulté le 20 juin 2018.

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vision systémique, donc globale, de la thématique, il me sera d’abord nécessaire grâce à la théorie, de faire un parallèle avec le sommeil et les siestes de l’enfant d’ordre général.

1.2. Mes motivations et intentions visées dans la recherche Je pense être parvenue à choisir ce sujet par intérêt pour la thématique du sommeil, mais, également, grâce à mes constatations pratiques et notamment parce qu’elles font référence à des valeurs personnelles et professionnelles qui me sont propres. Il s’agit d’une thématique qui m’interpelle, notamment par les exemples pratiques que j’ai évoqués précédemment. Ce sujet révèle en moi des valeurs personnelles et professionnelles comme le respect du rythme de l’enfant, la bienveillance dans la prise en charge de l’enfant et également à l’égard de sa famille. L’écoute, l’empathie et le non-jugement sont des pratiques associées à la thématique des limites de sieste qui forgent mon identité professionnelle. L’égalité, la confiance, la tolérance ainsi que le respect d’autrui et de ses besoins sont également rattachés à cette recherche, notamment dans le partenariat famille-équipe éducative, qui se crée autour de la thématique des limites de sieste. Cependant, voici ma motivation principale, pour ce travail de diplôme : comme je l’évoquais précédemment, j’ai, depuis plusieurs années, de la difficulté à me positionner dans la thématique des limites de sieste et ceci est dû à un conflit de valeur, que voici : respecter les besoins et le rythme de sommeil de l’enfant vs intégrer les parents dans ma pratique quotidienne. Il s’agit d’un dilemme entre ces deux aspects auxquels j’attache de l’importance dans mon quotidien professionnel et qui se sont renforcés durant ma formation d’éducatrice de l’enfance. Je me questionne et cherche à me positionner professionnellement dans ce conflit interne. Au quotidien, dans ma pratique professionnelle, je dois également respecter les besoins individuels des enfants et ceux de la collectivité. Les siestes et la durée de celles-ci reprennent les deux types de besoins : le collectif et l’individuel. Entrevoir comment l’organisation institutionnelle peut être pensée pour allier le partenariat avec les parents, les besoins de la collectivité, les besoins d’individualité et le cadre institutionnel, est pour moi une motivation, puisqu’elles tendent à répondre à mes questionnements.

Bien que les thématiques du sommeil et des siestes aient été abordées durant mes deux formations, je n’ai pas eu l’occasion d’approfondir le lien entre celles-ci et la collaboration avec la famille. Je cherche donc à pallier à un manque de connaissances professionnelles. En effectuant ce travail de diplôme sur cette thématique, j’aurais donc l’occasion d’approfondir davantage mes connaissances sur le sommeil de l’enfant et sur les enjeux qui découlent de ce dernier. J’élargirai, également, ma compréhension du partenariat entre les parents et les professionnels de l’enfance, qui s’installe face au sujet de la durée du temps de sieste. Je souhaite connaître et comprendre en tant que future EDE11 les possibilités d’accompagnement tant des enfants que des parents face à ce sujet. C’est un moyen de forger mon identité professionnelle et à me positionner face à cette problématique. Réaliser ce travail de diplôme me permettra d’aller à la rencontre d’autres professionnels pour m’enrichir de leur pratique et expériences professionnelles. Je perçois cette opportunité comme un moyen d’évoluer professionnellement, ce qui me motive à entreprendre des démarches auprès d’EDE et à rencontrer une consultante parentale en trouble du sommeil. Intégrer un autre corps de métier à ce projet de recherches, est une volonté de ma part, pensant qu’un autre professionnel, en regard de la thématique des limites de sieste et du partenariat des équipes éducatives avec les familles, élargirait ma vision de la problématique, apportant peut-être une autre approche à mes questionnements.

Suite à mes constatations pratiques, j’ai néanmoins réalisé que dans le sujet des limites de sieste et des demandes des familles autour de cette thématique, peu de place, à

11 EDE : Educteur-trice de l’enfance

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mon sens, est accordée à l’enfant. Ce qui renforce davantage mes questionnements et mes motivations dans l’élaboration de ce travail de recherches. Comment l’enfant peut-il occuper une place centrale dans le partenariat familles- équipe éducative autour des limites de sieste ? Je suis, néanmoins, consciente que ce sujet touche un aspect privé de la vie des familles. Bien que dans leur métier, les éducateurs soient amenés à connaître totalement ou partiellement la vie privée des familles fréquentant leurs lieux de travail, le sujet des limites de sieste touche non seulement les enfants, mais aussi leurs parents et parfois même les autres membres de la fratrie, rendant le sujet, par moment, « sensible ». Il y a toute la dimension du bien-être de la famille qui est en jeu, le sommeil des parents dépendant de celui de l’enfant par exemple. Je souhaite en tenir compte dans mes recherches, notamment au sein du traitement d’informations, de la confidentialité et de l’éthique de la recherche. J’ai toujours été poursuivie par un questionnement vis-à-vis des institutions qui refusent d’entrer en matière pour les demandes de limites de sieste. A quel point, l’éducateur peut-il refuser cela, dans la mesure où la dimension privée qui rentre en ligne de compte ?

Lors de mes lectures sur le sujet, j’ai constaté que peu d’auteurs faisaient référence aux limites de sieste. Je perçois donc le choix de la thématique des limites de sieste comme un moyen d’apporter un éclairage sur le rôle du professionnel. Il s’agit d’un sujet fréquemment abordé dans le quotidien des professionnels de l’enfance et le manque de ressources théoriques, rend difficile, à l’heure actuelle, le positionnement du professionnel face à la thématique, de quoi m’encourager à poursuivre mes investigations dans de ce sens.

1.3. Buts de ce travail de diplôme Apporter des réponses à mes constatations pratiques et donc à mes questionnements est une motivation à la recherche, cependant, les buts de la recherche sont :

Permettre aux professionnels de l’enfance se questionnant sur le partenariat avec les parents autour des demandes de limites de sieste de trouver des réponses dans le présent document, des pistes d’actions et de pouvoir eux-mêmes, par la suite, se positionner et échanger davantage sur le sujet en équipe. La compréhension du rôle de l’équipe éducative est donc aussi un but de ce travail de recherches.

Un autre but sera d’apporter un regard bienveillant dans la prise en compte des besoins de sommeil de l’enfant et des problématiques que peuvent rencontrer sa famille, les poussant à effectuer des demandes de limites de sieste.

1.4. Présentation des limites de la recherche et du choix de la population pour la recherche pratique

En ce qui concerne le choix de la population, afin de cibler mon sujet, je trouve pertinent de définir une tranche d’âge concernant les enfants. Suite à des recherches littéraires, j’ai pu constater que dès 4 ans, il y avait l’arrêt progressif de la sieste et pour certains, l’entrée à l’école qui rentrait en ligne de compte. Ces facteurs pouvant erroner mes résultats, j’ai préféré déterminer qu’au sein de ma recherche, je ne tiendrai pas compte des enfants au-delà de 3 ans et 11 mois. Pour ce qui est de l’âge à partir duquel la tranche d’âge débuterait, j’ai réfléchi de la manière suivante, avant deux ans, l’enfant dort, généralement, à sa guise et vers dix-huit mois, selon la théorie, se déroule le passage de deux siestes à une sieste durant la journée. A environ deux ans, selon mes constatations pratiques, les premières demandes des parents de limiter la sieste apparaissent. Approximativement, les deux ans de l’enfant sont synonymes pour lui, de passage à un autre groupe de la structure, s’il fréquente une structure d’accueil horizontale, donc possédant différents groupes d’enfants du même âge. A travers ces réflexions, j’ai donc déterminé que je m’intéresserais, lors de mes recherches, à des enfants âgés de 2 et 3 ans.

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Dans mes constatations pratiques, j’évoque que dans mon parcours professionnel, j’ai rencontré des parents demandant un minimum de temps de sieste. Par exemple, au minimum 1h30 de sieste durant la journée. J’ai décidé de ne pas intégrer cette forme de limite de sieste, en me concentrant, je le rappelle, sur la définition suivante : une réduction volontaire du temps de sieste de l’enfant, à la demande des parents. Un temps maximum de repos associé de sommeil pour l’enfant ou un temps où l’enfant ne doit plus débuter sa sieste12.

D’un point de vue géographique, j’ai choisi de limiter mes recherches dans l’espace BEJUNE. C’est-à-dire que l’entier de mes démarches méthodologiques a été réalisé dans ce périmètre géographique.

Je tiens à préciser que je n’ai pas la prétention d’apporter une réponse exhaustive à la problématique des limites de sieste et au partenariat avec les familles, mais plutôt une direction éducative à adopter et à réfléchir en équipe.

1.5. Annoncé du plan de rédaction et de la logique du TD Par la suite, dans la deuxième partie du document, j’exposerai ma problématique, ainsi que les objectifs, les questionnements et l’hypothèse qui en découlent. L’étymologie des notions associées aux questionnements bien que déjà brièvement abordée précédemment sera clarifiée, dans le but de cadrer la recherche et de favoriser la compréhension du lecteur. La méthodologie de recherche sera quant à elle approfondie dans cette même partie. Ce n’est qu’ensuite, que l’exposé théorique associé à la recherche sera présenté. La théorie et les recherches bibliographiques seront donc explicitées en lien avec le sujet de recherche. Les thèmes abordés passeront du sommeil de l’enfant, au sujet des siestes, de l’équipe éducative, sans oublier la relation famille-équipe éducative. Avant d’exposer les résultats de mes démarches pratiques, un bref rappel de la problématique et de l’hypothèse sera effectué, ainsi que le rappel du choix de la population. C’est dans cette quatrième partie que je définirai, également, concrètement, à quelles techniques d’investigations j’ai eu recours et comment je les ai pensées, imaginées ainsi que mises en pratique. L’éthique de la recherche sera également, mise en évidence, avant d’approfondir pleinement les résultats obtenus par la recherche et l’analyse de ceux-ci. Pour terminer, le rappel et l’évaluation de mes questionnements et des objectifs seront réalisés dans le cadre de la sixième et dernière partie de ce travail de diplôme, intitulée « Conclusion ». L’hypothèse sera quant à elle vérifiée et un état de mes connaissances finales sera présenté, ainsi que mon positionnement professionnel sera déterminé en lien avec mon identité professionnelle. Des propositions et des perspectives d’avenir et un lien avec les limites de la recherche seront bien entendu abordés. Je tiens à préciser que, tout au long du document, des notes de bas de page vous guideront vers les annexes présentes en fin de document.

2. DÉMARCHES

De manière à définir mes recherches, voici la problématique, les questionnements, l’hypothèse et les objectifs attribués à ce travail de diplôme. L’étymologie des notions associées, ainsi que la méthodologie de recherches y sont exposées. Un plan de travail de diplôme13 m’ayant accompagnée durant mes recherches ainsi que pendant la rédaction de ce document se trouve en document annexe et reprend brièvement l’entier de cette deuxième partie.

12 Définition des limites de sieste, selon l’auteur du présent document en référence à la page 3. 13 Voir Annexe B: Plan de travail de diplôme

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2.1. Problématique du travail de diplôme Après de nombreuses reformulations et réflexions, je suis parvenue à la problématique suivante :

En structure d’accueil préscolaire, comment le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste peut-il être favorisé par l’équipe éducative de manière à

prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ?

Accompagnée de mes lectures, des conseils de ma mentor ainsi que ceux de la directrice de la structure qui m’emploie, j’ai arrêté ma réflexion à cette problématique. Je ne cache pas qu’il m’a fallu plusieurs mois de réflexion et de lectures pour arriver à cette formulation définitive. Cette problématique, je trouve, est en lien avec les valeurs professionnelles et personnelles évoquées dans mes motivations à la réalisation de ce travail sur ce sujet de recherches. Elle reprend, également, mes constatations pratiques et les différents acteurs de mon travail quotidien. A travers cette formulation, je perçois la possibilité de comprendre mon rôle en tant que future EDE dans les demandes de limites de sieste des familles et également de renforcer mon identité professionnelle. En ce qui concerne l’étymologie des notions assemblées à cette problématique, le mot « limites de sieste » sera utilisé selon ma propre définition, décrite en page 3. Il en sera idem pour le mot partenariat, défini également en page 3. En ce qui concerne la notion d’équipe éducative que j’ai préférée intégrer dans ma problématique, à celle d’EDE. Selon mon point de vue, les limites de sieste sont un sujet qui nécessite cohérence, échange et travail en équipe, c’est la raison pour laquelle j’ai fait ce choix. L’équipe éducative est une « Réunion d’un nombre restreint de personnes. Équipe de 2 ou plusieurs éducateurs attachés au même groupe d’enfants et se relayant dans ce service. »14 . La notion de famille est adoptée, dans le but de ne pas renfermer ma recherche qu’aux parents biologiques de l’enfant. Par exemple, des grands-parents peuvent être amenés par des circonstances de la vie, à prendre en charge davantage leurs petits enfants que ses parents, ou être en lien direct avec la structure d’accueil. Ce qui n’a pas été le cas dans ce travail, mais je tenais, à ma manière, intégrer cette génération des familles à mon travail. Ce terme englobe donc toutes les formes de familles : nucléaires, monoparentales, recomposées, homoparentales, multigénérationnelles. Le mot famille sera utilisé en ce sens : « Personne avec qui on a un lien de parenté. »15. La parenté n’étant autre que : un « Rapport entre personnes qui descendent les unes des autres ou d’un ancêtre commun. »16. Pour le terme besoin de sommeil, la définition qui y est associé est la suivante : « Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique » 17.

2.2. Questions principales et secondaires Suite à la problématique exposée ci-dessus, j’ai défini des questions principales et secondaires de manière à préciser le cadre de ma recherche. Pour ce faire, j’ai veillé à prendre en compte, l’entier des acteurs de mon travail de diplôme qui sont les suivants : l’enfant, les familles, l’équipe éducative, les EDE, la consultante parentale en troubles du sommeil et le cadre institutionnel.

PÔLE ENFANT 1. Quels sont les besoins de sommeil d’un enfant de 2 et 3 ans ?

1.1. Comment se déroulent et évoluent les rythmes et les cycles de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ?

14 LAFON Robert, Vocabulaire de psychopédagogie et psychiatrie de l’enfant, Paris, Presse Universitaire

de France, 2010, p. 389. 15 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1805. 16 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1806. 17LAROUSSE, Définition besoin, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/besoin/8907, consulté le 4

juillet 2018.

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1.2. Quels sont les bienfaits de la sieste pour l’enfant présent en collectivité préscolaire ? 1.3. Est-ce que le non-respect du rythme de sommeil de l’enfant peut avoir des

conséquences sur son développement ?

PÔLE FAMILLE 2. Comment les familles perçoivent-elles les demandes de limites de sieste et le partenariat

autour de celles-ci ? 2.1. Quels enjeux poussent les familles à demander une limite de sieste ? 2.2. Quels besoins/attentes ont les familles dans le partenariat avec les équipes

éducatives autour des limites de sieste ?

PÔLE EQUIPE EDUCATIVE ET EDE 3. Comment les EDE pratiquent-ils actuellement les limites de siestes et le partenariat avec

les familles autour de celles-ci ? 3.1. Quelles valeurs professionnelles sont associées aux pratiques actuelles ? 3.2. Quels sont les enjeux et les contraintes pour les équipes éducatives face à ces

pratiques ? 3.3. Quelles difficultés peuvent être rencontrées par les EDE face aux demandes de

limites de sieste ?

4. Quels repères théoriques et pratiques peuvent être donnés aux équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles ? 4.1. Est-ce que les équipes éducatives doivent accepter ou refuser les demandes de

limites de sieste ? 4.2. Comment une consultante parentale en troubles du sommeil entrevoit-elle les

demandes de limites de sieste et le partenariat autour de celle-ci avec les familles en collectivité préscolaire ?

4.3. Quel rôle a l’équipe éducative dans le partenariat avec les familles demandeuses de limite de sieste ?

4.4. Quelle place peut être donnée à l’enfant de 2 et 3 ans dans le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ?

4.5. Comment l’équipe éducative peut-elle accompagner les besoins des enfants et ceux des familles ?

2.3. Hypothèse du travail de diplôme En ce qui concerne l’hypothèse, qui n’est autre qu’une réponse anticipée à la problématique, la voici :

En structure d’accueil préscolaire, le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille, permet à l’équipe éducative de favoriser le partenariat avec les familles, autour

des demandes de limites de sieste, en prenant en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.

Les mots utilisés dans les questions principales et secondaires, ainsi que de l’hypothèse, répondent à l’étymologie exposée précédemment. Je tiens tout de même à apporter des précisions aux mots suivants : le respect est utilisé en ce sens, « Considération que l’on porte à une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas lui porter atteinte »18.Pour l’individualité « Caractéristique d’un être qui le rend tel qu’il ne puisse être confondu avec un autre être »19. En cas d’incertitude sur l’étymologie vis-à-vis des mots et des notions présentés dans cette deuxième partie, dans la suite de votre lecture, je vous invite à vous référer au glossaire20.

18 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1805. 19 LAROUSSE, Définition individualité, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/individualité/42663,

consulté le 4 juillet 2018. 20 Voir Annexe A : Glossaire

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2.4. Objectifs de recherche - OBJECTIF GÉNÉRAL :

Détecter, à travers ce travail diplôme la manière de favoriser, en tant qu’EDE, le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste de manière à prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant. - OBJECTIF SPÉCIFIQUES :

PÔLE ENFANT I. Identifier les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans lors de mes recherches

théoriques, de manière à les prendre en compte dans la vérification de mon hypothèse. PÔLE FAMILLES

II. Démontrer la vision des familles du partenariat et des demandes de limites de sieste, en recherchant une institution acceptant de distribuer un questionnaire à 20 familles fréquentant son lieu d’accueil.

PÔLE ÉQUIPE EDUCATIVE ET EDE III. Détecter les pratiques actuelles des EDE au moyen de quatre entretiens semi-dirigés

avec des EDE ayant effectués leurs formations dans diverses écoles de Suisse.

IV. Planifier un entretien semi-dirigé, durant mes recherches pratiques, avec une consultante parentale en troubles du sommeil de manière à récolter sa vision des demandes de limites de sieste en collectivité préscolaire.

V. Guider, durant la lecture de ce travail de recherches, les professionnels se questionnant sur la thématique des limites de sieste et du partenariat autour de celles-ci, à travers des repères pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles.

VI. Identifier les enjeux sous-jacents de la thématique des limites de sieste, durant mes recherches pratiques et théoriques, afin que les pistes d’actions proposées aux équipes éducatives puissent être réalisables dans le quotidien professionnel et institutionnel.

PÔLE PERSONNEL VII. Développer des ressources personnelles pour ma future pratique professionnelle en

rapport avec l’enfant, le sommeil, la sieste et le partenariat avec les familles, au sein de mon travail de diplôme et au moyen de recherches bibliographiques.

VIII. Construire, à l’issue de ce travail de diplôme, mon positionnement professionnel, vis-à-vis de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les familles autour de celles-ci, pour ma vie professionnelle future.

2.5. Méthodologie de recherche Dans le but de répondre à la problématique, à l’hypothèse, aux objectifs et aux questionnements de ce travail, j’aurai recours à trois types de méthodologie de recherches. D’une part, pour les recherches dites théoriques et/ou bibliographiques, je me suis rendue dans diverses médiathèques et/ou bibliothèques de la région. J’ai également complété mes littératures personnelles en faisant l’acquisition de plusieurs ouvrages qui me paraissaient pertinents pour mes recherches. En ce qui concerne la récolte des données pratiques, j’ai défini la méthodologie suivante : Dans un premier temps, je distribuerai des questionnaires21, dans une institution horizontale de l’espace BEJUNE, rentrant en matière, avec les limites de sieste, à 21 parents d’enfants âgés de 2 et 3 ans. Parallèlement à cela, des entretiens semi-dirigés seront réalisés, à l’aide d’un canevas d’entretien22, avec des professionnels de l’enfance. 21 Annexe D : Questionnaire destiné aux familles 22 Annexe F : Canevas de questions d’interview destinées aux professionnels de l’enfance.

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Leurs expériences passées, mais aussi actuelles et leur vision du partenariat autour des limites de sieste, ainsi que de leur positionnement professionnel seront abordés. Je souhaite pour mon travail de recherches, faire le choix d’interviewer des professionnels de l’enfance, ayant obtenu un diplôme d’éducateur de l’enfance et ce sans intention discriminatoire auprès des autres professionnels de la branche. Cependant, j’estime qu’un niveau d’études en école supérieure permet une réflexion approfondie de mon thème d’étude. Je souhaite, également, dans la mesure du possible, interviewer des EDE ayant effectué leur formation dans différentes écoles de Suisse, afin d’obtenir un large panel d’informations et d’expériences. Afin d’élargir mes connaissances et adopter une vision systémique de mon sujet de recherches, je réaliserai un entretien semi-dirigé, à l’aide d’un canevas d’entretien 23 avec une consultante parentale en troubles du sommeil, pratiquant dans l’espace BEJUNE. Elle a effectué sa formation avec le Dr Marie-Josèphe Challamel, pédiatre, spécialiste en sommeil de l’enfant et auteur de nombreux livres sur le sommeil de l’enfant, notamment « Le sommeil, le rêve et l’enfant »24 ou « Mon enfant dort mal »25 utilisés dans la partie théorique du présent document.

3. EXPOSÉ THÉORIQUE

Dans cette partie, les aspects théoriques en lien avec le sujet des limites de sieste et du partenariat avec les familles vont être explicités. Comme je l’ai précisé, lors de mes motivations, peu d’auteurs font référence aux limites de sieste. J’ai fait le choix pour débuter cette partie théorique de décrire un état général des connaissances actuelles sur le sommeil. Par la suite, je reprendrai les trois pôles de mon travail qui sont, l’enfant, la famille et l’équipe éducative, pour établir des liens directs ou indirects avec le sujet des limites de sieste, mais également, avec le sommeil et la sieste. Pour clôturer cet exposé théorique, une dernière partie sera consacrée au partenariat entre les familles et l’équipe éducative.

3.1. Le sommeil : vision globale 3.1.1. Définition du sommeil Selon Le Petit Robert, le sommeil est décrit ainsi : « État d’une personne qui dort, état physiologique normal et périodique caractérisé essentiellement par la suppression de la vigilance…» 26 . Il existe deux notions associées au sommeil : le sommeil diurne, qui correspond à la sieste et le sommeil nocturne, celui qui se déroule la nuit. 27

3.1.2. Le sommeil, un besoin vital et une base essentielle pour la vie Le sommeil est un besoin vital tant pour l’enfant que pour l’adolescent ou encore l’adulte. Dans leur ouvrage28, Dr. Marie Thirion et Dr. Marie-Josèphe Challamel décrivent le sommeil comme une nécessité absolue. Elles précisent que la privation de sommeil peut entraîner à long terme des troubles du comportement ou troubles du sommeil à tout âge. Les troubles du sommeil peuvent se traduire par un manque de sommeil ou un sommeil excessif, voir entrecoupé. Des difficultés d’endormissement ou de réveil peuvent aussi être considérés comme des troubles du sommeil29.

23 Annexe G : Canevas de questions d’interview destinées à la consultante parentale en troubles du

sommeil. 24 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, Le sommeil, le rêve et l’enfant, Paris, Albin Michel, 2011. 25 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, Mon enfant dort mal, comment aider mon enfant à

dormir, Paris, Pocket, 2014. 26 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.2394. 27 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 2394. 28 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.12 et 13. 29 DARCHIS Elisabeth, Le sommeil des petits, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2013, N°80, TPMA

SARL, Savigny-sur-Orge, p.28.

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Selon la pyramide d’Abraham Maslow 30 , psychologue américain, qui retrace les besoins fondamentaux de tout être humain et les hiérarchise, le sommeil est un besoin physiologique. Cela signifie, qu’il permet la régulation de l’équilibre biologique, de préserver la santé physique, et qu’il est indispensable à la survie de l’individu. Dr. Marie Thirion et Dr. Marie-Josèphe Challamel perçoivent le sommeil comme une base qui s’intègre durant l’enfance et ce pour toute la vie 31, car l’enfant qui dort, « construit son

cerveau pour sa vie entière avec un réglage judicieux de ses différentes horloges internes » 32 . Permettre un sommeil de qualité à l’enfant, c’est-à-dire en quantité suffisante et en adéquation avec ses besoins, c’est donc le préparer à son sommeil d’adulte. C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle on parle d’éducation au sommeil. Pour promouvoir l’éducation au sommeil de l’enfant, il est donc essentiel que tant les familles que les professionnels puissent être informés sur la thématique du sommeil, afin de se positionner et d’adopter une attitude favorable au sommeil de l’enfant 33. De plus éduquer l’enfant au sommeil, lui permettra d’entretenir un rapport qui lui sera bénéfique avec ce dernier toute sa vie durant34.

3.1.3. Le sommeil, un état complexe 35 Malgré de nombreuses recherches, le sommeil reste un phénomène complexe pour les scientifiques et médecins. Le corps humain continuant son activité mentale et physique durant le sommeil, rend davantage compliqué la description de celui-ci. La singularité de chacun rend les recherches incertaines et difficilement déductibles. Des études ont démontré que le sommeil possède des caractéristiques biologiques qui lui sont propre et qui modifient rythmiquement les fonctions corporelles suivantes :

L’activité cérébrale

La température

Le rythme respiratoire

Le rythme

cardiaque et la pression artérielle

Le tonus musculaire

Les

mouvements oculaires

Par exemple, lors du sommeil paradoxal, le tonus musculaire sera absent, et le rythme cardiaque irrégulier ainsi que rapide. Des mouvements oculaires seront également, perceptibles, malgré les yeux fermés durant le sommeil paradoxal, alors que lors de la phase de sommeil lent, ils ne seront pas présents. Chez l’enfant, les études sont récentes et pour le moment, en proportion, peu d’entre elles ont été consacrées à la tranche 0 à 6 ans, en raison de la lourdeur des examens cliniques nécessaires à la recherche. Deux principales hormones viennent aussi influencer le sommeil diurne et nocturne, il s’agit dans un premier temps de la sérotonine, une hormone qui nous permet de rester éveillé. Grâce aux yeux qui captent la luminosité du jour et à la glande pinéale qui est présente dans le cerveau et qui permet la régulation de l’horloge biologique, le corps

30 POMMIER DE SANTI Agnès, La sieste à l’école : un parcours du combattant, in JDDPPetite Enfance,

janvier-février 2016, N°98, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge, p.32. 31 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op cit., p. 15. 32 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op cit., p. 15. 33 BACUS Anne, Le sommeil de votre enfant, Marabout, Paris, 2004, p. 14. 34 RACINE Brigitte, Le respect une valeur pour la vie, Ed. De l’Hôpital Sainte-Justine, 2016, p.107. 35 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.20-21 et 24-27.

Besoin de se réaliser

Besoin d'estime de

soi

Besoin d'appartenance

Besoin de sécurité

Besoins physiologiques

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comprend qu’il doit produire de la sérotonine. En ce qui concerne l’hormone du sommeil, plus communément appelée la mélatonine, elle est sécrétée à l’arrivé de la nuit et permet l’endormissement. Les yeux et la glande pinéale captent que la luminosité baisse, en cause le coucher du soleil, et envoient un signal au corps humain pour qu’il arrête la sécrétion de la sérotonine et qu’il la remplace par la mélatonine. D’où l’importance de limiter les écrans auprès de l’enfant, car la lumière bleue générée par les tablettes, smartphones ou autres, retarde la sécrétion de la mélatonine, un dérèglement du sommeil a donc lieu. Il en va de même pour les adultes. Avant l’âge de 3 ans36, il est donc déconseillé de permettre à un enfant de se rendre sur les écrans, son utilisation peut notamment avoir des impacts sur son sommeil, mais également sur son développement global ou encore sur le lien d’attachement37.

3.1.4. Définitions de notions associées au sommeil38 Afin de faciliter la lecture et la compréhension de ce travail de diplôme, voici quelques notions associées au sommeil qu’il soit diurne ou nocturne. De manière à percevoir le sujet de recherche dans sa globalité, un parallèle est nécessaire avec le sommeil de l’adulte. Le sommeil évoluant au cours de la vie de l’humain, l’enfant ne possède donc pas la même organisation du sommeil que l’adulte. Cependant, l’humain, de tous âges confondus, possède des états de vigilance différents :

L’éveil ou la phase de veille

Le sommeil lent Le sommeil paradoxal

Moments conscients de l’humain, mais qui varient entre l’éveil actif et l’état de veille passif. Durant l’éveil actif, nos gestes et notre temps de réaction sont rapides et précis. L’humain est actif et vif. Durant l’éveil passif, l’être humain est réveillé cependant, il a moins d’énergie que durant l’éveil actif. Son temps de réaction et ses réflexes sont lents.

Caractérisé par 4 stades : à Stade 1 : Très léger Moment où il n’est pas totalement endormi, ni réveillé. à Stade 2 : Léger L’humain dort mais d’un sommeil léger. à Stade 3 : Profond Sommeil profond à Stade 4 : Très profond Sommeil très profond Chez l’adulte, occupe environ ¾ de la nuit. Durant cette période que l’enfant sécrète l’hormone de croissance grâce à l’hypophyse, une glande endocrine qui se situe dans le cerveau.

Se déroule après le sommeil lent.

Activité mentale intense et similaire à celle durant l’éveil. C’est dans cette phase qu’apparaissent les rêves. Que l’on s’en souvienne ou non, toutes les nuits l’humain rêve. Les rêves lui permettent de mémoriser, « classer » ses acquisitions et vécus de la journée. Les rêves sont donc essentiels pour la mémoire, la gestion de nos émotions et le développement de l’intelligence. Chez l’adulte, il occupe environ ¼ de la nuit.

L’ensemble des phases du sommeil lent et du sommeil paradoxal est perçu comme un cycle. Un temps de sommeil est composé de plusieurs cycles soit quatre à six pour une nuit d’un adulte. La durée reste cependant variable et individuelle à chaque être humain. Voici, ci-dessous, un schéma représentant la manière de dormir d’un adulte :

36 TISSERON Serge, 3-6-9-12 : Apprivoiser les écrans et grandir, Erès, Toulouse, 2017. 37 RACINE Brigitte, op.cit., p.101-103. 38 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.42-49, BACUS Anne, op. cit., p.27 et p.32-35,

Projuventute, op. cit., p. 11.

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2 à 6/9 mois

0 à 2 mois

Adulte

Dès sa naissance, l’enfant possède un cycle différent de celui de l’adulte :

Le temps de sommeil de l’enfant varie non seulement en fonction de ses besoins mais, également, de sa maturité neurologique. A un mois, l’enfant peut dormir en moyenne six heures à la suite, à trois mois, neuf heures et à six mois, jusqu’à douze heures39. Entre six/neuf mois et six ans, les phases d’un cycle se modifient progressivement pour atteindre le cycle de type « adulte ». Un enfant de six ans possèdera un cycle de 90-120 min, équivalant à la durée et aux phases de celui de l’adulte40.

3.1.5. L’individualité dans le sommeil, à chacun son rythme Chaque individu possède son propre rythme de sommeil. Il manifeste donc des besoins de repos qui lui sont propres et qui évoluent au fil de sa vie41. Les besoins de sommeil sont innés et génétiques. Cependant, ils varient en fonction de l’âge du sujet.42 L’individualité dans le sommeil impacte non seulement sur le sommeil de l’humain, mais aussi sur la définition du sommeil. A l’heure actuelle malgré les recherches, il est impossible de définir le sommeil dit normal. La seule définition qui puisse être donnée est la suivante : « … c’est quand nous nous réveillons non seulement avec l’impression d’avoir bien dormi, mais aussi avec celle d’être reposé et en pleine forme. »43. La normalité du sommeil est donc, elle aussi, individuelle. Il a été démontré que divers rythmes biologiques influencent l’activité de l’humain, il en existe trois44 : – Les rythmes circadiens, ce sont les cadences qui contrôlent nos fonctions biologiques,

environ sur 24 heures en fonction de notre horloge biologique, comme par exemple, le rythme veille-sommeil.

39 MARTELLO Evelyne, Enfin je dors… et mes parents aussi, Ed. de l’Hôpital Sainte-Justine, Montréal, 2015,

p.26. 40 MARTELLO Evelyne, op. cit., p.22. 41 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.19. 42 HIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p. 49. 43 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit. p. 49. 44 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op cit., p.41-42.

Endormissement

Sommeil lent, très léger, début du cycle

Sommeil lent, léger

Sommeil lent, profond

Sommeil lent, très profond

Sommeil paradoxal, fin du cycle

Latence, on reprend un cycle ou l'on se réveille

Endormissement

Sommeil agité, début du cycle

Sommeil calme, fin du cycle

Latence

D’après les recherches, il est désormais possible d’avoir connaissance que la durée d’un cycle varie au cours du temps de sommeil. Plus l’être humain dort longtemps, de manière consécutive, plus le sommeil lent se raccourcit pour laisser place à un sommeil paradoxal de plus en plus présent.

Durée approximative d’un cycle : 50 min

Durée approximative d’un cycle : 70 min

Durée approximative d’un cycle : 90-120 min min

Endormissement

Sommeil paradoxal, début du cycle

Sommeil lent

Sommeil lent profond, fin du cycle

Latence

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2 et 3 ans

– Les rythmes ultradiens, ce sont les cadences qui durent de quelques minutes à quelques

heures, comme par exemple, un cycle de sommeil.

– Les rythmes infradiens, ce sont les cadences qui sont des rythmes « lents », car ils se déroulent sur une période plus longue que les deux précédents, il peut s’agir par exemple, du rythme saisonnier, du rythme mensuel ou annuel ou encore ayant lieu tous les 3 à 5 ans.

Parallèlement à ces rythmes chaque individu possède une horloge biologique ou dit horloge circadienne, qui est, quant à elle, également, inscrite dans les gènes. C’est en fait une zone du cerveau qui structure les vingt-quatre heures d’une journée en alternant entre le jour et la nuit. Elle régule aussi le cycle circadien et la production hormonale. Parallèlement à cette horloge centrale, l’être humain possède des horloges périphériques présentes dans les cellules ou même les organes. Elles sont cependant guidées par l’horloge circadienne qui les synchronise.45

Des stimulis externes nommés « les donneurs de temps » 46 permettent, également, de régler l’horloge interne de l’enfant. Ils sont au nombre de quatre, les voici : « l’alternance du jour et de la nuit, les heures fixes de coucher et de lever, les activités et les horaires réguliers et les repas »47. En l’absence de ces donneurs de temps, l’horloge biologique se dérègle en prenant du retard et parfois de l’avance.48

3.2. L’enfant de 2 et 3 ans : le sommeil et la sieste 3.2.1. Développement du sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans A 2 et 3 ans, l’enfant a besoin sur vingt-quatre heures de dix à treize heures49 de sommeil selon Evelyne Martello et selon Nicole Malenfant de quatorze heures50. On remarque, là encore, que l’individualité est à prendre en compte et que ces tranches horaires ne sont qu’utilisées à titre indicatif. En revanche, son cycle de sommeil se déroule de la manière suivante :

3.2.2. L’importance du sommeil et de la sieste : les bienfaits pour l’enfant 51 Le sommeil est indispensable à la construction du cerveau et à la mémorisation de l’enfant. Grâce à l’hippocampe, une partie du cerveau qui reste en activité durant le sommeil lent, le stockage et l’assimilation des données acquises durant les phases d’éveil sont réalisés. Dormir protège donc les apprentissages de l’enfant. Il contribue à l’équilibre relationnel et émotionnel de l’enfant, mais également à la récupération,

45 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.57-60. 46 MARTELLO Evelyne, op. cit., p. 27. 47 MARTELLO Evelyne, op. cit., p. 27. 48 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.58. 49 MARTELLO Evelyne, op. cit.,p.30. 50 MALENFANT Nicole, Le petit enfant au quotidien, DE Boeck, Bruxelles, 2010. p.151. 51 MALENFANT Nicole, op.cit., p.150-151, BACUS Anne, op.cit., p.35-37 et p.82, THIRION Marie et

CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p. 12.,VALLIERES Suzanne, Les psy-trucs pour les enfants de 0 à 6 ans, Ed. J’ai lu, Paris, 2015, p. 98.

Endormissement

Sommeil lent léger

Sommeil lent profond, fin du cycle

Sommeil paradoxal, début du cycle

Latence, on reprend un cycle ou l'on se réveille

Durée approximative d’un cycle : 70 min

Besoin de sommeil d’un enfant de 2 et 3 ans sur 24h :

10 à 14 h

+

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– Baisse de d’attention – Irritabilité – Agitation – Ralentissement des réflexes – Baisse du tonus musculaire – Bâillements – Les yeux qui clignent, coulent,

rougissent, basculent vers l’arrière

croissance physique et intellectuelle, ainsi qu’à la maturation du système nerveux. Le sommeil génère l’équilibre des fonctions corporelles et la sécrétion de l’hormone de croissance, essentielle à la croissance de l’enfant et à la régénération des tissus et cellules de son corps. Il permet aussi le relâchement des tensions accumulées lors de la phase d’éveil de l’enfant. 52L’enfant qui n’a pas ses besoins de sommeil comblés peut développer des troubles de l’humeur, du comportement, de l’alimentation. Un risque de développer davantage de maladies est présent, car il est moins résistant aux bactéries. Un manque de sommeil entraîne également, une perte de vigilance pouvant aller jusqu’à des blessures ou des accidents. Une hyperactivité ou encore de l’obésité53 peuvent aussi découler d’un manque de sommeil. La consultante parentale en troubles du sommeil, interviewée, évoque aussi l’obésité comme conséquence d’un manque de sommeil chronique : « Au-delà des composantes génétiques, on sait qu’un déficit chronique d'une heure de sommeil chez l'enfant, cela multiplie, par trois, les risques d'obésité. »54 La sieste, quant à elle, est une contribution essentielle au sommeil nocturne. Elle est composée de sommeil lent profond en grande partie et permet de faire une pause dans la journée, d’intégrer les apprentissages assimilés durant la phase d’éveil55.

3.2.3. Signes de fatigue Dès 3 ans, l’enfant a la capacité d’identifier ses signes de fatigue, en amont et en parallèle de cet âge-là, l’adulte doit être garant de ceux-ci. Les signes de fatigue sont un indicateur pour le professionnel ou les familles, qu’il est temps pour l’enfant de se coucher. Ne pas prendre en compte les signes de fatigue de l’enfant, dès leurs apparitions, peut retarder son sommeil. Son début de cycle de sommeil étant passé, son corps se remettra en état de veille. En ce qui concerne les signes de fatigue56, ils peuvent se manifester des manières suivantes, soit physiologiques ou comportementaux:

Concrètement le mécanisme du corps de l’enfant réduit ses performances intellectuelles et physiques. La vie en collectivité entrainant des contraintes pour l’enfant, l’assimilation des règles et demandant, également, de l’adaptation, peut générer chez l’enfant une fatigue à laquelle il n’est pas confronté dans le cadre familial. Il est donc essentiel de proposer à l’enfant un temps de repos assimilé ou non à du sommeil, en mi-journée, pour qu’il n’accumule pas de la fatigue57. Un moyen d’évaluer si l’enfant a suffisamment dormi et si son sommeil est de qualité, sera l’absence de ces signes de fatigue durant la journée et l’état de l’enfant au réveil, qui est propice ou non à la suite du déroulement de la journée.58 Une autre manière de savoir si un enfant à ses besoins de sommeil comblés 59 , est d’observer son 52 BACUS Anne, op.cit., p. 182. 53 PEUCH Claire, Les bénéfices de la sieste de l’enfant en structure d’accueil, in Métier de la petite

Enfance, octobre 2015, N°226, Elsevier Masson, Issy-les -Moulineaux, p.18 à 20. 54 Voir Annexe L : Retranscription de l’interview, consultante parentale en troubles du sommeil. 55 BACUS Anne, op cit., p.159. 56 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 149-150. et LANGEVIN Brigitte, Comment aider mon enfant à mieux

dormir, Boucherville, Ed. de Mortagne, 2009, p.43. 57 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 149-150. 58MALENFANT Nicole, op.cit., p.151. 59 PEUCH Claire, op.cit., p.18 à 20.

– Arcades sourcilières qui rougissent – Frilosité – Baisse de la concentration et de

l’énergie – Sensibilité au bruit – Manque d’appétit – Gestion des émotions diminuée,

pleurs

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comportement dans la journée. Un exemple, si l’enfant ne présente pas de difficultés dans la gestion de ses émotions, de sa frustration, ni d’agitation particulière ou encore d’irritabilité entre 16 et 20 heures, il pourra être décrété que ce dernier a eu suffisamment d’heures de sommeil. L’observation de l’attention de l’enfant est un bon moyen de percevoir si ses besoins de sommeil sont comblés, car la perte de vigilance peut être un élément alertant d’un manque de sommeil.

3.2.4. Facteurs personnels influençant le sommeil de l’enfant60

Peu importe son âge, l’enfant et son sommeil sont influencés par ces trois facteurs. Le sommeil dépend donc de facteurs personnels, mais aussi de la vie quotidienne de l’enfant. Les évènements de la journée de l’enfant étant associés à de l’excitation, comme, par exemple, le départ en vacances ou alors à des émotions fortes ou de

l’inquiétude. Par exemple, la maladie d’un parent, l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, l’intégration dans une structure préscolaire peuvent modifier son sommeil.

3.2.5. Facteurs externes influençant le sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans En dehors des facteurs personnels de l’enfant, il existe des facteurs externes qui influencent son sommeil. Parmi eux, on retrouve la relation que l’enfant entretient avec lui-même et ses parents ou les professionnels de l’enfance de la structure qu’il fréquente61. Si l’enfant se sent en sécurité physique, mais, également, affective, il pourra davantage se séparer de la personne le couchant, pour se laisser aller au sommeil. Cette séparation peut, vers l’âge de deux ans, être vécue par l’enfant comme « difficile ». C’est durant cette période qu’il comprend que pendant son sommeil qu’il soit diurne ou nocturne, le monde continue de vivre. Il veut alors rester éveillé pour ne rien louper des activités de la vie familiale ou collective de la structure d’accueil62. Dans la séparation avec l’adulte, pour passer d’un état de veille à un état de sommeil, l’enfant doit également pouvoir accepter de se retrouver seul. Par exemple, l’enfant s’étant déjà séparé de son parent pour fréquenter le lieu d’accueil extra-familial, il peut revivre, lors des moments de sieste, cette séparation. Donald Woods Winnicott, pédopsychiatre et psychanalyste, décrit un moyen de sécuriser l’enfant affectivement lors des moments de séparation ou par exemple de sieste. Il s’agit de l’objet transitionnel ou plus communément appelé doudou. C’est un objet que l’enfant choisit qui peut l’aider à passer d’un état de veille, au repli sur soi nécessaire pour trouver le sommeil, puis, finalement, au sommeil. Il soutient l’enfant dans ses contrariétés et dans sa séparation avec sa figure d’attachement.63 Un autre facteur externe est le niveau d’autonomie donné à l’enfant durant la journée. Est-ce que le coucher ne se jouerait pas en partie le jour ? Créer l’autonomie de l’enfant, en l’aidant à faire seul comme disait Maria Montessori, durant la journée, serait donc un moyen de créer l’endormissement le soir venu. L’enfant autonome durant la journée, donc « indépendant » de l’adulte, le deviendra aussi la nuit. A contrario,

60 BACUS Anne, op cit.,p. 79, 151, 184 et 185. 61 BACUS Anne, op cit.,p.15. 62 BACUS Anne, op cit.,p.152. 63 RICHARD Marie-Amélie, La qualité de sommeil de l’enfant en crèche, in Métier de la petite Enfance,

mai 2016, N°233, Elsevier Masson, Issy-les -Moulineaux, p.30 à 32.

Enfant

Son individualitésa personnalité et ses habitudes de sommeil

Son environnement les événements, les limites éducatives

Son développement actuel

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l’enfant qui n’a pas la possibilité d’expérimenter son autonomie durant la journée et qui le soir venu doit en faire preuve pour s’endormir, se retrouvera avec des difficultés d’endormissement.64 L’enfant ne possédant pas de notion du temps, les horaires de coucher influencent son sommeil, mais aussi sa stabilité globale. La régularité et l’organisation de ce dernier, en fonction de ses besoins internes, donnent une base pour déterminer le reste de la journée. Il serait donc important de tenir compte du sommeil pour organiser les repas et non de l’inverse65. Il a été prouvé par des études scientifiques que si l’enfant s’endort après 21 heures le soir, il ne pourra pas compenser le manque de sommeil. « On pourrait penser qu'il va décaler son sommeil le matin ou alors il va faire une sieste plus longue. En fait, il n’arrive pas à compenser. En moyenne, il y a un déficit de sommeil de 41 min par nuit. D'où l’importance de conseiller aux parents que l'enfant ne se couche pas après 21 heures. » 66. En revanche, il est intéressant de faire preuve de souplesse dans ces horaires, l‘enfant ne pouvant pas contrôler son horloge biologique. Respecter le rythme de sommeil de l’enfant, c’est aussi ne pas lui imposer un coucher en l’absence de signes de fatigue.67 Le soir venu, l’enfant de deux et trois ans ne fait pas de différence entre frustration et angoisse, mais comprend qu’il faut verbaliser ou montrer de l’angoisse pour faire rester l’adulte auprès de lui. Cela découle du plaisir relationnel avec le parent. Par exemple, le parent peut interpréter cela comme un manque affectif dû à son absence durant la journée et/ou au placement en structure préscolaire. Il éprouvera de la culpabilité envers son enfant, le faisant rester auprès de lui et ne donnant pas fin au rituel d’endormissement. Ce dernier est un « cérémonial avec un proche, objets (tissus, coton, pouce, animal en peluche), véritables rites conjuratoires contre l’angoisse. »68 et qui permet à l’enfant de se sentir en sécurité ainsi que d’anticiper le coucher qui va avoir lieu69. Par exemple, le rituel peut être la lecture d’un livre, le brossage des dents ou encore un chant. Vers deux et trois ans l’enfant vit, généralement, le passage à un lit sans barreaux. Il ressent en lui des sentiments qui se contredisent, par envie d’être grand mais aussi le lien d’attachement au lit à barreaux70. L’aménagement de l’espace et le matériel proposé à l’enfant pour dormir, modifie donc aussi son sommeil. L’enfant peut être influencé par des habitudes d’endormissement installées dans le cadre familial ou collectif, comme le besoin d’une présence à côté de lui, du silence ou encore de boire un biberon pour s’endormir. Les saisons, le temps et les températures qu’il fait à l’extérieur influencent réellement le sommeil de l’enfant. En été, par exemple, les températures élevées et l’ensoleillement peuvent réduire les besoins de sommeil de l’enfant. Ingérer certains médicaments, la satiété, la faim, ainsi qu’un repas copieux pris juste avant le coucher de l’enfant, peuvent agir directement sur l’endormissement ou le sommeil de l’enfant 71. Le changement d’heure, par exemple, le passage de l’heure d’hiver à l’heure d’été a une incidence sur le sommeil de l’enfant, décalant son horloge biologique et la sécrétion de la mélatonine.72 L’exposition aux écrans, comme expliciter,

64 BACUS Anne, op. cit., p.66. 65 BACUS Anne, op. cit.,p.155. 66 Voir Annexe L : Retranscription de l’interview, consultante parentale en troubles du sommeil. 67 FILLIOZAT Isabelle, J’ai tout essayé !, Paris, Marabout, 2016, p.104. 68 LAFON Robert, op.cit., p.969. 69 VALLIÈRES Suzanne, op.cit. p. 100-102 70 BACUS Anne, op. cit.,p.185, MARTELLO Evelyne, op. cit., p. 60. 71 MALENFANT Nicole, op.cit., p.165-166. 72 MARTELLO Evelyne, op. cit., p.61.

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précédemment, est un paramètre à prendre en compte dans les difficultés d’endormissement que l’enfant pourrait rencontrer. La crèche est un milieu stimulant où l’enfant fait ses expériences, l’intégration de la structure d’accueil peut modifier son sommeil. L’enfant peut, également, vivre en collectivité une fatigue différente que celle rencontrée en structure d’accueil, de par les stimulations extérieures et les règles présentes en collectivité73.

3.3. La famille : le sommeil et la sieste de leur enfant : 3.3.1. La réalité des familles face au sommeil74 Entre le travail, les horaires de la structure d’accueil, le rythme familial, les deux parents qui exercent leur profession, les familles monoparentales, un équilibre doit être trouvé par les parents. Diverses contraintes, comme les horaires blocs ou le taux de pourcentage des parents, poussent les familles, dans la majeure partie des cas, à adapter son rythme de vie au rythme professionnel des parents. Indépendamment de la volonté de ces derniers. La société impose donc, indirectement, un rythme aux familles, un exemple, il faut se réveiller car les parents doivent aller travailler et que l’enfant doit être déposé à la crèche avant telle heure. Des dilemmes peuvent naitre au sein de la famille, comme par exemple, le parent peut être partagé au moment du coucher entre l’envie de passer du temps avec son enfant et faire respecter un rythme de coucher défini. Des sentiments comme la culpabilité ou la joie sont alors entremêlés.

3.3.2. Aperçu des conséquences possibles sur la famille en manque de sommeil75 Selon Anne Bacus, auteur du livre « Le sommeil de votre enfant »76, en cas de difficultés d’endormissement ou de réveils nocturnes, une fatigue peut s’installer chez les parents générant, dans leur journée, des répercussions sur les plans physiques, émotionnels et/ou intellectuels. En cause, la privation de leur propre sommeil. Des répercussions en lien direct avec leur travail peuvent avoir lieu, ou des difficultés de concentration et des conflits au sein du couple ou même dans la vie familiale dus à la fatigue. Dans des cas extrêmes, il est même probable que des parents n’ayant pas leur besoin de sommeil assouvi, présentent une baisse d’attention au rythme de leur enfant. Un détachement affectif naturel et inconscient se met alors en place, d’où l’importance en tant que professionnel de soutenir les parents verbalisant des difficultés liées au sommeil de leur enfant. C’est une manière de veiller à la situation familiale et d’éviter la naissance de maltraitances ou bien même des carences affectives. 77

3.4. L’équipe éducative et l’EDE : Repères pour les professionnels en lien avec la sieste de l’enfant et les demandes des familles.

3.4.1. Recommandations pour le sommeil et la sieste d’un enfant de 2 et 3 ans Pour rappel, un enfant de cet âge-là a besoin entre 10 et 14 heures de sommeil sur 24 h. Vers 18 mois, l’enfant vit l’arrêt progressif de la sieste du matin78, ce qui a été confirmé par la consultante parentale, interviewée dans le cadre de cette recherche, qui évoque même que cela peut débuter dès 15 mois. Selon les théories, l’enfant âgé de 2 et 3 ans ne devrait donc avoir recours dans sa journée qu’à une sieste. Vers 4 ans, il y a l’arrêt progressif de la sieste. Le temps de sieste et les besoins de sieste vont varier en fonction du temps de sommeil nocturne79. Il est important d’avoir la notion que le sommeil de l’enfant ne peut pas être contrôlé. Cependant, la création d’un environnement propice

73 BACUS Anne, op. cit.,p.188, 74 ANNE Bacus, op. cit. p.204. 75 MARTELLO Evelyne, op. cit., p.17. 76 BACUS Anne, op. cit.,p.14. 77 FILLIOZAT Isabelle, Il n’y a pas de parents parfaits, Paris, Marabout, 2008, p.203. 78 BACUS Anne, op cit.,p.159. 79 BACUS Anne, op cit.,p.182.

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à la détente et au sommeil peut favoriser ce dernier. Comme par exemple : veiller à la sécurité affective et physique, à la literie, à la luminosité, aux bruits environnants et à la température.80 La sieste ne diminue pas le sommeil nocturne, si elle a lieu après le repas de midi et selon la puéricultrice Claire Peuch81, si elle ne se prolonge pas après un ou deux cycles de sommeil, de façon à ne pas dérégler le sommeil nocturne de l’enfant « Supprimer le sommeil de l’après-midi chez un enfant qui en a réellement besoin, en croyant qu’il s’endormira plus tôt ou plus facilement le soir venu ou qu’il dormira plus tard le matin, entraîne l’effet contraire. Dès lors qu’on habitue l’enfant à s’opposer à son besoin de dormir le jour, il est porté à agir de la même manière à l’heure du coucher, le soir. »82. Il n’est pas rare de voir un enfant de 2 ou 3 ans s’opposer au sommeil du soir. En réduisant sa sieste, sans tenir compte de ses besoins de sommeil, on peut penser qu’il sera davantage fatigué le soir, donc moins réticent à se coucher, ce qui est dans la majorité des cas, le contraire83. L’accumulation de fatigue durant la journée peut donc entrainer des difficultés d’endormissement le soir venu. Des recherches ont démontré que la sieste permet à l’enfant d’obtenir une quantité de sommeil profond, la nuit. Néanmoins, il a, aussi, été mis en évidence que l’enfant dormant de 3 à 5h d’affilées montre des difficultés d’endormissement le soir. De plus, quand les besoins de récupération ne sont pas couverts, une entrave au rythme naturel de sommeil de l’enfant a lieu. Un trop plein d’informations et de la fatigue en quantité ne favorisent pas la détente chez l’enfant au moment du coucher diurne ou nocturne84. L’enfant fatigué, car son temps de sieste a été raccourci indépendamment de son besoin de sommeil ou qu’il a été privé de sieste durant la journée, va s’endormir d’épuisement au moment du coucher du soir. L’enfant de 2 et 3 ans ne pourra pas faire ses expériences et ses apprentissages avec le moment d’endormissement comme par exemple, s’opposer à ses parents. Ce qui rappelons-le, est, dans son développement, une phase à laquelle il doit pouvoir s’exercer. Il se peut, également, que l’enfant intègre que pour dormir, il faut se retrouver en état d’épuisement, rendant l’endormissement conflictuel et tardif. L’enfant que l’on avait alors coupé de sa sieste, sans tenir compte de ses cycles ou de ses besoins de sommeil car le soir venu il montrait des difficultés d’endormissement, se retrouve dans ce même schéma de départ85. Favoriser la sieste, d’une durée n’excédant pas trois heures et directement après le repas de midi, est un moyen de palier à ce problème, car l’enfant aura encore la possibilité de se dépenser physiquement avant l’heure du coucher du soir. 86 Le début d’une sieste entre 12h30-13h et se terminant à 15h ne posera pas de problème pour le coucher du soir. D’où l’importance qu’elle suive le repas de midi87. Il est recommandé si un enfant s’endort de le laisser dormir au moins, un cycle, soit 70 min pour les 2 et 3 ans. Permettre un temps de repos de 30 min minimum à l’enfant ne dormant pas ou plus en structure d’accueil, lui laisse la possibilité de s’endormir s’il en a besoin. S’il ne s’endort pas pendant ce temps imparti, c’est qu’il n’éprouve pas le besoin de sommeil. Permettre

80 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 153. 81 PEUCH Claire, op.cit. p.18-20. 82 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 152. 83 VALLIÈRES Suzanne, op.cit., p.458. 84 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 166. 85 LANGEVIN Brigitte, Le sommeil un processus naturel ?, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2016,

N°98, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge, p.31 86 BACUS Anne, op. cit.,p.159-161. 87 LANGEVIN Brigitte, op.cit., p. 54.

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à l’enfant de s’allonger, favorise le relâchement du tonus musculaire et développe, en lien, des compétences comme l’attention, l’écoute et l’observation.88. A la suite de ce temps de repos, l’enfant devrait pouvoir être invité à effectuer un jeu calme, comme un puzzle par exemple, dans une pièce séparée des enfants endormis ou essayant de trouver le sommeil. Le matin, il serait préférable de conseiller aux parents de tenir compte du rythme de l’enfant et dans l’idéal de réveiller un enfant plus tôt, mais à la fin d’un cycle de sommeil 89. En cas de besoin, il est donc préférable de réveiller un enfant entre deux cycles de sommeil, durant la période de latence90. L’adulte peut, à ce moment, jouer sur les aspects extérieurs à l’enfant, en faisant entrer la lumière et le bruit dans la pièce, dès qu’il remarque, par exemple, que l’enfant bouge dans son sommeil91.

3.4.2. Développement global de l’enfant de 2 et 3 ans Le développement global de l’enfant ayant un impact sur son sommeil, il est essentiel de prendre ce paramètre en compte, en tant que professionnel, durant les observations effectuées et les feedbacks aux familles. Situer, brièvement, l’enfant dans son développement global permet alors une prise en compte de ses acquisitions actuelles et du rôle que celles-ci peuvent jouer sur son sommeil diurne ou nocturne. Le renforcement et la valorisation des capacités ou acquisitions de l’enfant est un moyen pour le professionnel de ne pas focaliser son regard, lors des échanges verbaux avec les parents, que sur les difficultés de sommeil ou les limites de sieste. Les Dr. M. Thrion et M.-J. Challamel précisent qu’entre 2 et 4 ans : « Jamais, à aucune autre période de notre vie, nous ne serons capables d’engranger autant de découvertes et de connaissances en aussi peu de temps. »92. Cela décrit l’intensité des acquisitions et ses transformations physiques et intellectuelles présentes à ces âges-là. Les efforts demandés, au corps durant cette période, peuvent donc interférer avec le sommeil de l’enfant. Un exemple parmi tant d’autres, entre 2 et 3 ans, l’apparition de l’apprentissage de la propreté et la capacité à contrôler ses sphincters vésicaux et anaux peuvent venir perturber les habitudes de sommeil familiales. L’enfant peut, alors, avoir besoin de se lever pour se rendre aux toilettes et la peur du noir présente à cette âge-là, l’empêche de faire le trajet de manière autonome, le pousse à faire appel à ses parents. D’autres exemples, l’apparition des cauchemars vers 2 ans 93 peut venir perturber son sommeil ou le simple fait que l’enfant fréquente un lieu d’accueil, générant chez lui des peurs, des inquiétudes liées à sa socialisation et à ses expériences. Le fait aussi que l’enfant soit en pleine période d’opposition et d’acquisition du langage, compromet son sommeil. En ce qui concerne le refus d’aller se coucher, là encore, il s’agit d’un passage « normal » chez l’enfant. A deux et trois ans, il a pris conscience de ce qui l’entoure et se perçoit, lui-même, comme un être à part entière. La peur de la séparation ou alors le fait qu’il cherche à voir comment les adultes réagissent face à son refus ou ses difficultés d’endormissement sont des éléments à prendre en compte dans les refus de se coucher. De 2 à 3 ans, il y a la période du « non », l’enfant s’oppose donc, naturellement, au sommeil. Les peurs liées aux cauchemars et aux rêves peuvent rentrer en ligne de compte, quand il s’agit, pour l’enfant, de se laisser aller au sommeil. L’enfant apprécie aussi, durant cette période, de se relever, pour contrôler si la vie que l’adulte lui a décrite pendant qu’il dort, est véridique. 94

88 MALENFANT Nicole, op.cit., p.152 et 153. 89 BACUS Anne, op. cit.,p.156-157. 90 Projuventute, op. cit., p.57. 91 VALLIÈRES Suzanne, op.cit., p.454. 92 THIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p. 197. 93 MARTELLO Evelyne, op.cit., p.116. 94 LANGEVIN Brigitte, op.cit., p. 117 et HIRION Marie et CHALLAMEL Marie-Josèphe, op. cit., p.90.

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3.4.3. Ennemis et alliés de la sieste en structure d’accueil95 ENNEMIS ALLIÉS

Le manque et /ou de clarté des règles liées à la sieste.

Un horaire régulier, pour la sieste mais également pour le reste de la journée. C’est un moyen de structurer la vie de l’enfant et

de maintenir son horloge biologique. La surexcitation du groupe ou d’un enfant

avant la sieste. Des limites claires et fermes, sécurisent,

affectivement et physiquement, l’enfant.

Les professionnels qui ont des attentes irréalistes, comme par exemple qui estiment qu’en 10 min les enfants peuvent s’endormir.

L’air frais de l’extérieur permet à l’enfant de se dépenser par les activités proposées à l’extérieur, mais aussi de s’oxygéner, ce qui

favorise la qualité de son sommeil.

3.4.4. Les conditions favorables à la sieste en structure d’accueil Selon Claire Peuch96, puéricultrice, pour tendre à une qualité de sommeil au sein de la structure d’accueil, mais, également, en dehors de celle-ci, différents paramètres sont à prendre en compte. Il est, selon elle, primordial, en tant que professionnel, de considérer la famille comme un partenaire. Observer les besoins de l’enfant sur le lieu de pratique, permet de faire des feedbacks aux parents et d’ajuster les siestes à ses besoins de sommeil. Comme par exemple une équipe éducative qui après des observations, perçoit un enfant épuisé en fin de journée, car la famille souhaite qu’il ne fasse plus de sieste. Dans le partenariat avec les familles, le but étant de garantir à l’enfant une continuité entre la crèche et la maison, il serait essentiel d’instaurer au sein de l’EVE, des horaires de sieste similaires à ceux de la maison. La sieste doit être un repère stable pour l’enfant, car elle structure son quotidien. Elle doit tenir compte des donneurs de temps cités ci-dessus. Toujours selon l’auteur, elle doit être accompagnée de repères, comme un rituel d’endormissement. La sieste doit se dérouler dans un lieu connu, par exemple, en effectuant sa sieste toujours dans le même lit de la structure et être averti des changements éventuels de place. Le professionnel devra donc veiller à ce que l’enfant ait ses besoins de sécurité affective et physique comblés. Cela débute, notamment, par reconnaître le rythme de l’enfant, ses signes de fatigue et prendre en compte l’individualité de l’enfant. La non-prise en considération des conditions favorables à la sieste de l’enfant peut amener l’enfant à développer des troubles du sommeil. La qualité du sommeil de l’enfant demande, donc, autant d’implication du professionnel de l’enfance que de la famille de l’enfant. Tout commence dès la période de familiarisation, qui n’est autre que l’intégration progressive de l’enfant avec ses parents au sein de la structure d’accueil. C’est à ce moment-là que les informations nécessaires à la continuité éducative entre l’institution et la maison seront transmises et qu’un lien de confiance pourra être créé entre le professionnel et les parents. L’instauration d’une personne référente qui est en charge de connaître précisément l’enfant, son rythme, ses besoins, les valeurs éducatives des parents, peut également être bénéfique pour la sécurité affective de l’enfant, mais, également, pour la relation de confiance à créer avec la famille.

3.4.5. Rappel du rôle de l’éducateur de l’enfance et de l’équipe éducative dans le sommeil diurne de l’enfant de 2 et 3 ans

Lors de différentes lectures, j’ai pu répertorier le rôle qu’ont l’éducateur et l’équipe éducative dans le sommeil diurne de l’enfant. En voici un bref rappel :

Selon Christine Schuhl, il faut veiller en tant que professionnel aux douces violences. Les douces violences sont des moments courts dans le temps au le professionnel n’est plus en relation avec l’enfant, souvent de manière involontaire. Voici les quelques douces 95 LANGEVIN Brigitte, op.cit., p. 63-67. 96 PEUCH Claire, op.cit., p.18 à 20.

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violences qu’elle associe au sommeil, en lien avec le sujet de mon travail de diplôme : « Forcer un enfant à dormir, ne pas coucher l’enfant lorsqu’il a sommeil, réveiller rapidement un enfant qui dort, ne pas faire de réveils échelonnés lors des siestes, laisser les enfants dans leur lit lorsqu’ils sont bien réveillés, ne pas prendre le temps d’être avec un enfant qui se réveille. »97. Prendre conscience de cet aspect est un moyen d’être en relation avec l’enfant et de se mettre à sa place. Faire preuve d’empathie est donc aussi un moyen de comprendre l’enfant, par exemple, quand il montre des difficultés d’endormissement98. L’EDE et l’équipe éducative doivent aussi créer une ambiance propice à la détente au calme et instaurer, également, des rituels d’endormissement, ainsi qu’un déroulement chronologique du début et de la fin de la sieste, identique à tous les professionnels de la structure99. Il doit donc y avoir une régularité, une stabilité et de la cohérence au sein de l’équipe éducative pour permettre à l’enfant de se sentir en sécurité affective. Au cours de la journée, une vision systémique de la situation actuelle de l’enfant, permet de s’adapter au plus juste de ses besoins et de repérer ses signes de fatigue. L’équipe devra, également, penser les moments de transition de manière cohérente, par exemple, entre le moment du repas et le moment de repos. D’où l’importance de discuter de l’organisation de la sieste, ainsi que des valeurs institutionnelles qui y sont rattachées, en équipe et que les décisions sortantes, figurent dans le projet pédagogique de la structure d’accueil. En rapport avec l’autonomie de l’enfant de 2 et 3 ans, ainsi que les précisions précédemment apportées dans la partie de ce travail « Facteurs externes influençant le sommeil de l’enfant », il est essentiel que l’équipe éducative et les EDE amènent l’enfant à l’autonomie, durant la journée, mais aussi durant sa période d’endormissement100. La sieste doit être un moment de plaisir, il faut donc qu’elle fasse sens à l’enfant et que l’enfant ait la possibilité de faire des choix, comme par exemple, de la peluche qui va l’accompagner dans son sommeil. L’idéal serait d’intégrer les enfants ne faisant plus de sieste à un moment calme en début d’après-midi, afin qu’ils puissent décharger le tonus musculaire et éviter l’accumulation de fatigue. L’équipe doit alors veiller à fixer une durée de repos et un lieu où il se déroule. Elle peut, dans un premier temps, proposer un temps de repos appondu à un temps de jeux calme, comme la lecture d’un livre. Si l’institution décide de ne pas instaurer un moment de repos pour les enfants ne dormant pas ou plus, elle devrait aménager un coin de repos dans la salle de jeux, en libre accès à l’enfant. Un défi des métiers de l’enfance est de trouver, au quotidien, l’équilibre entre les besoins collectifs et individuels des enfants. Dans la thématique de la sieste, il s’agit donc d’intégrer l’enfant et ses habitues de sommeil à la collectivité 101 . Souvent en concurrence et opposés, dans les structures, les besoins individuels et collectifs devraient être perçus par les équipes éducatives de manière complémentaire. Il faut donc rester conscient que des divergences, de la frustration, ou de l’insatisfaction peuvent survenir en choisissant soit l’intérêt de l’individualité ou du collectif. Il serait donc préférable de voir les besoins individuels et collectifs comme interdépendants.102

97 SCHUHL Christine, Vivre en crèche, remédier aux douces violences, Lyon, Chronique sociale, 2016, p.

18. 98 MALENFANT Nicole, op.cit., p. 166. 99 BACUS Anne, op.cit., p.181. 100 BACUS Anne, op. cit., p. 85. 101 Projuventute, op.cit., p. 31. 102 LAFON robert, op. cit., p. 130.

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3.5. Le partenariat entre les familles et l’équipe éducative : autour des limites de sieste

3.5.1. Le partenariat et la relation avec les parents, quelle vision adopter ? Donald Winnicott prétend qu’un enfant tout seul, cela n’existe pas. L’enfant a une histoire, une famille, il est donc important de prendre en compte ces deux points dans la pratique quotidienne d’une structure d’accueil103. Il est même essentiel de reconnaître les parents comme premier éducateur de l’enfant et de faire alliance avec eux, à travers la communication et les réflexions éducatives qui touchent l’enfant. Accueillir un enfant en structure, c’est prendre en compte sa famille et l’ingérer pleinement dans la vie d’une structure préscolaire. Pour ce faire, voici, quatre pôles qui permettent de renforcer la relation de confiance avec les parents ou les représentants de l’enfant ainsi que de réfléchir à la place que le personnel va leur accorder au sein de l’institution104 :

Chaque famille a son identité, de par ses valeurs ou ses habitudes. Pour que l’enfant se sente en sécurité lors de ses siestes à la crèche, il est important que l’équipe éducative et les familles puissent être en cohérence. Cela ne veut pas dire que chaque parti doit oublier son identité et que tout ce qui se passe chez l’un doit se passer chez l’autre. L’enfant doit ressentir une continuité entre sa famille et les professionnels qui s’occupent de lui, que les décisions ont été prises et réfléchies ensemble105.

3.5.2. La coéducation : laisser place aux compétences et savoirs de la famille La coéducation comme définie précédemment est « ..une forme d’éducation qui privilégie l’apprentissage en autonomie, par l’expérience collective et la collaboration. […] Le principe de coéducation met l’accent sur le rôle de chacun de ceux qui entoure l’enfant dans le processus éducatif (parent, éducateurs, …). »106 « L’enfant reste au cœur des préoccupations, mais il s’agit de participer à son bien-être et à son développement en agissant non pas directement sur lui, mais aussi sur ses

103 RAYNA SYLVIE, TROUSSEL Stéphane, Avec les familles dans les crèches !, Toulouse, Erès, 2016, p. 35. 104 DOELEMAN Wendy, Améliorer la collaboration avec les parents : en crèche, en garderie et en classe

maternelle, Bruxelles, De Boeck, 2012, p.15-16. 105 RICHARD Marie-Amélie, op. cit., p.30 à 32. 106 Climat scolaire, la coéducation avec les familles, op. cit., consulté le 20 juin 2018.

Vivre ensemble

Faire ensemble

Penser ensemble

Décider ensemble

Partenariat avec les familles

Contacts, échanges avec les familles sur le quotidien de l’enfant.

Écoute et mise en commun des connaissances respectives, au quotidien ou durant un entretien.

Partage d’activités concrètes, exemples : fêtes, sorties, activités.

Pour le bien de l’enfant en tenant compte des contraintes et des enjeux de chaque parti.

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principaux éducateurs, à savoir ses parents. L’action des professionnels vise alors l’accompagnement à la parentalité. »107 L’idée centrale de la coéducation est donc d’allier les savoirs des professionnels et des familles dans le but de promouvoir l’intérêt de l’enfant. Il s’agir donc de conduire l’éducation de l’enfant en reconnaissant les valeurs de l’autre et en comprenant ses spécificités. Percevoir la relation de cette manière demande de l’équilibre entre les professionnels et la famille et de trouver un terrain d’entente. La relation, ne l’oublions pas comprend deux partis, la famille et les professionnels qui dans le cas de la coéducation doivent s’entremêler pour tirer à la même corde. La communication est donc essentielle dans ce type de partenariat, puisqu’elle met l’accent sur le « penser ensemble » et le « décider ensemble ».108. La coéducation peut être privilégiée dans le cadre des demandes de limites de sieste, puisqu’elle allie les savoirs des parents et la reconnaissance de leurs compétences parentales. Favoriser les canaux « penser ensemble » et « décider ensemble » sont des moyens pour le professionnel de comprendre la singularité de l’enfant. Bien que les connaissances théoriques et expérimentales du professionnel soient à la base de son métier, elles ne remplacent pas la connaissance qu’il aura de la singularité de l’enfant qu’il accueille. Comme par exemple, ses préférences, ses habitudes de soin, son alimentation ou encore son rituel d’endormissement. Les parents jouent le rôle principal dans l’acquisition du professionnel des connaissances de la singularité de l’enfant, d’où l’importance de laisser une place aux familles dans le quotidien de la structure.109

3.5.3. Comprendre et percevoir la place des parents dans le partenariat Voici deux outils qui permettent de visualiser la place qu’occupe la famille et les professionnels de l’enfance dans le partenariat, autour de divers sujets comme par exemple les limites de sieste. Tous deux ont un point commun qui est caractérisé par une relation déhiérarchisée, laissant place à l’égalité et au respect de l’autre.

Tout d’abord, le triangle de la relation éducative 110 permet de visualiser la relation entre le professionnel et la famille de l’enfant. Le triangle démontre que chacun des acteurs est important dans une relation éducative. Chaque acteur est en lien et en interdépendance avec les autres. Si l’un de ces liens n’est pas pris en compte, une perte de la qualité éducative aura alors lieu. En tant que professionnel, visualiser ce triangle permet de relever l’importance d’individualiser nos actions éducatives et nos interventions en fonction de chaque famille, car elle est unique.

En seconde partie, il s’agit du modèle écologique de Uri Bronfenbrenner111 qui démontre que l’enfant est en constante interaction avec son environnement. Ce dernier ayant une réelle incidence sur son développement, en prendre conscience permet de renforcer la relation parents-professionnels et d’agir pour le bien-être de l’enfant. 112

107 HIRN Frédérique, Éduquer avec bienveillance, outils et pièges de la relation parents-professionnels

Savigny-sur-Orge, Pillippe Duval, 2016, p.19. 108 HIRN Frédérique, op.cit., p.20-22. 109 HIRN Frédérique, op.cit., p.18. 110 EDUCATOUT, https://www.educatout.com/edu-conseils/coaching-pedagogique/clarifier-le-role-de-

la-conseillere-pedagogique.htm, consulté le 22 juin. 111 HIRN Frédérique, op.cit., p.8-11. 112 Voir Annexe N : Modèle écologique d’Uri Bronfenbrenner

Enfant

Structure d’accueil Parents

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Uri Bronfenbrener insiste sur l’importance qu’a l’entourage de l’enfant dans son développement, un point sur lequel il était rejoint par D.W. Winnicott 113 . Le développement et la sécurité affective de l’enfant sont donc des enjeux de la relation entre la famille et l’équipe éducative. L’enfant ayant besoin d’un environnement stable pour se développer, chercher la continuité entre la maison et la structure est un moyen de répondre à ce besoin. Le modèle écologique permet non seulement en tant que professionnel, de visualiser l’enfant comme ontosystème, donc au centre de ses actions, mais également de percevoir ses parents comme des individus à part entière. Le parent a ses particularités, ses relations directes, son contexte social, ses valeurs, ses croyances. C’est un moyen d’adopter une position méta dans la relation que l’équipe éducative entretient avec les parents. Travailler en partenariat avec les familles demande donc une réflexion d’équipe en amont, sur la place que l’on va donner aux familles au sein de la structure. Va-t-on laisser le représentant de l’enfant occuper la place qu’il souhaite ou plutôt définir la place qu’il va occuper ? Réfléchir avec l’ensemble des professionnels de la structure à ce qui est non-négociable, acceptable, négociable dans les demandes des parents, peut être une piste d’action pour se positionner en tant qu’équipe dans le partenariat et être en cohérence.

3.5.4. Laisser place à l’écoute et aux besoins des parents Dans tout rapport de bientraitance des familles, il est nécessaire d’avoir une disponibilité d’écoute114 et de reconnaître les parents dans leur capacités parentales. Pratiquer cette disponibilité d’écoute, laisse à la famille la possibilité d’exposer ses besoins, problématiques ou difficultés parentales. Il est donc indispensable de faire preuve d’empathie, mais de ne pas supposer à la place de la famille. Chaque famille a des besoins différents, l’espace à l’expression de ceux-ci doit être un aspect à prendre en compte dans la relation avec les familles, pour s’ajuster au plus près de leur singularité. Ne pas reconnaitre les besoins individuels des familles, engendre, chez les professionnels de l’enfance, une réponse à des besoins qu’ils pensent attendus par les parents. Comme par exemple, l’équipe éducative qui imagine que tous les parents ont besoin d’être rassurés, durant la journée, quand leur enfant a été malade, la nuit. Il serait alors demandé, aux parents, d’effectuer un appel systématique en milieu de journée, car ils ont, soi-disant, besoin d’être rassurés. Le parent peut se sentir, alors, obligé d’approuver cette pratique, indépendamment de ses besoins, « sous peine d’être considéré comme un mauvais parent »115. Toujours en rapport avec l’exemple, le parent peut ne pas avoir envie d’effectuer l’appel, car il sait qu’il doit répondre à ses obligations professionnelles durant toute la journée. Il est donc en incapacité de venir chercher son enfant et se retrouve rongé de culpabilité. Par l’expression de son besoin de limiter la sieste, le parent a besoin d’être entendu dans sa demande, qu’elle soit acceptée ou non par la structure. En ayant une réponse du type « Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort », le parent ne sera pas entendu, car on lui impose le savoir du professionnel et ne laisse pas place à la discussion, le jugeant même. En revanche, si l’équipe éducative refuse de rentrer en matière directement avec cette demande, il est nécessaire d’expliciter le positionnement de l’équipe face à la thématique des limites de sieste, par exemple en décrivant les bienfaits pour le développement de l’enfant. L’équipe doit faire preuve de transparence et d’authenticité auprès des familles fréquentant son lieu. Cependant, mettons-nous à la place du parent qui reçoit un refus de la part de l’équipe, comment peut-il percevoir ce

113 HIRN Frédérique, op.cit., p.14-17 et 20. 114 HIRN Frédérique, op.cit., p 26-28. 115 HIRN Frédérique, op.cit., p.33-34.

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rejet des professionnels ? Un sentiment de non-écoute, d’incompréhension de sa problématique, se sentant seul et démuni par cette réponse généralisée, ne laissant pas de place à la singularité de sa famille. Être en colère, ressentir de la honte, car il fait une demande inadaptée aux yeux du professionnel « expert » par son savoir. Certains peuvent, même, se sentir jugé parce que le professionnel de l’enfance considère que dans cette demande, le besoin du parent passe avant le besoin de leur enfant.116 Dans cette action de refus de rentrer en matière avec les demandes de limites de sieste, l’équipe éducative se place « en position d’expert, détenteur de ce qui serait le mieux pour l’enfant, laisse peu de place, d’une part, à la complexité des situations, et d’autre part à la relation de partenariat qu’implique la coéducation. Elle laisse peu de place à la prise en compte de la complexité des situations, parce que, même si la préconisation du respect du sommeil de l’enfant peut se comprendre, elle oublie que l’enfant n’existe pas de manière isolée, mais qu’il appartient à un système familial, et que ses besoins ne sont pas indépendants des besoins d’autres personnes qui font partie de ce système (en référence au système de Bronfenbrenner). »117. Selon Frédérique Hirn118, il est donc préférable de rentrer en matière avec la demande des parents en réveillant l’enfant de sa sieste et en veillant à ce qu’il ait un nombre suffisant d’heures de sommeil, que de favoriser une soirée conflictuelle dans le cercle familiale, car l’enfant ne parvient pas à s’endormir. N’est-il pas du rôle du professionnel de réfléchir le réveil de l’enfant ayant une limite de sieste comme il peut être amené à le faire pour le réveil de la collectivité, en observant et échangeant avec les parents des cycles de sommeil de l’enfant ? Préférons-nous en tant qu’équipe éducative être dans la non-écoute des besoins des parents plutôt que de faire alliance avec lui ? L’enfant va-t-il automatiquement vivre mal ce réveil ? Refusons-nous, en tant qu’équipe de ne pas rentrer en matière, sous prétexte que l’enfant aura du mal à se réveiller ? Ne pourrions-nous pas tout simplement laisser l’enfant expérimenter ce réveil et peut-être nous surprendre ? C’est pourquoi, selon Claire Peuch : « Il ne s’agit pas de se demander si le professionnel ou les parents doivent ou non réveiller le jeune enfant lors de la sieste, mais plutôt de savoir ce qui est le plus adapté à la situation de celui-ci à ce moment particulier et à ses besoins au quotidien, pour ne pas engendrer de troubles du sommeil, ni perdurer ceux déjà existants. »119.

3.5.5. Les demandes de limites de sieste des familles : Frédérique Hirn120, quant à elle, propose de comprendre la problématique de la famille, puis que les professionnels écourtent la sieste de l’enfant sur une période définie avec la famille. Les parents et les professionnels observeront, en parallèle ces réveils, le comportement, les éventuels signes de fatigue de l’enfant. Une nouvelle rencontre aura lieu à la suite de cette période, avec la famille afin d’échanger et mettre en commun les observations. Au terme de cette rencontre, l’orientation à poursuivre sera définie. En cas de demandes de limites de sieste, l’échange avec la famille est central. Sans les discussions parents-professionnels, il est impossible de s’adapter au plus proche des besoins de l’enfant et de trouver une solution ou un consensus qui répond aux problématiques des parents. Voici des suggestions d’attitudes ou d’actions pour l’équipe éducative, à adopter vis-à-vis d’une famille demandant une limite de sieste121 :

116 HIRN Frédérique, op.cit., p.38-43. 117 HIRN Frédérique, op.cit., p 40. 118 HIRN Frédérique, op.cit., p 40. 119 PEUCH Claire, op.cit., p.18 à 20. 120 HIRN Frédérique, op.cit., p.42 121 MALENFANT Nicole, op.cit., p.154-157.

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– Comprendre ce qui pousse la famille à faire cette demande. – Faire preuve d’empathie et être exempt de jugement vis-à-vis des difficultés rencontrées

et du quotidien familial. – Veiller à valoriser le parent en prenant en compte ses difficultés et besoins et en le

faisant se sentir compétent. Apporter la théorie avec parcimonie et délicatesse, c’est un moyen de renforcer la relation de confiance, sans imposer le savoir du professionnel à la famille.

– Tendre à un compromis ou à un consensus. – Rassurer la famille, en émettant que dans le quotidien de toutes les familles, il est normal

de rencontrer, à un moment, des difficultés face au sommeil de son enfant et que la plupart sont passagères.

– Être à même de pouvoir proposer des ouvrages ou autres ressources sur le sommeil. – Informer les familles de ses connaissances, tout en veillant à ne pas adopter une posture

d’expert et à intégrer les connaissances, observations des parents sur leur propre enfant. – Souligner l’importance des rituels et du temps calme avant le coucher du soir. – Permettre aussi aux parents de trouver la solution par eux-mêmes.

4. DÉMARCHES MÉTHODOLOGIQUES POUR LA RECHERCHE PRATIQUE

Je m’apprête dans le cadre de cette partie à exposer un rappel de ma problématique, de mon hypothèse et de la population choisie dans le cadre de la recherche pratique. Dans ce chapitre, je vous ferai part des méthodes d’investigations que j’ai élaborées ainsi que l’éthique de la recherche à laquelle j’ai veillé.

4.1. Rappel de la problématique et de l’hypothèse Pour rappel, voici la problématique à laquelle je m’intéresse dans ce travail de recherche :

En structure d’accueil préscolaire, comment le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste peut-il être favorisé par l’équipe éducative de manière à

prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ?

De cette problématique découle, l’hypothèse suivante :

En structure d’accueil préscolaire, le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille, permet à l’équipe éducative de favoriser le partenariat avec les familles, autour

des demandes de limites de sieste, en prenant en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.

4.2. Rappel du choix de la population pour la recherche pratique Afin de répondre à ma problématique et à mon hypothèse, j’ai fait le choix de cibler trois populations pour mes recherches pratiques : - 21 familles d’enfants de 2 et 3 ans, d’une même institution préscolaire se trouvant dans

l’espace BEJUNE. La description des résultats s’effectue sur la base de 20 questionnaires qui me sont parvenus en retour et sur 19 familles, car une fratrie est présente dans les familles ayant retourné le questionnaire. Au moment du remplissage du questionnaire, sur 20 enfants : 9 étaient âgés de 2 ans et 11 de 3 ans. Le taux de présence des enfants au sein de la structure varie d’une matinée avec le repas, à quatre jours entiers par semaine. Dans les familles interrogées, il n’y a donc pas d’enfant présent à 100%. Sur 20 enfants, 19 fréquentent l’EVE un jour entier dans la semaine, donc sont potentiellement amenés à faire une sieste au sein de l’établissement préscolaire.

- 4 EDE âgées entre 26 et 35 ans, ayant réciproquement 1, 3 ans d’expériences, ainsi que pour deux d’entre elles 10 ans. Toutes de sexe féminin122, elles ont différents parcours de formation professionnelle : une a effectué sa formation à Lausanne, une autre à Berne, en allemand et les deux dernières à Pierre-Coullery à La Chaux-de-Fonds. Toutes pratiquent actuellement dans l’espace BEJUNE et ont de l’expérience avec les enfants

122 Cette démarche n’a pas d’intention discriminatoire envers le sexe masculin.

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âgés de 2 et 3 ans. Actuellement, trois d’entre elles travaillent dans une structure d’accueil publique et l’une d’entre elles en crèche privée.

- Une consultante parentale en troubles du sommeil pratiquant, elle aussi dans l’espace BEJUNE. Elle a effectué sa formation avec le Dr Marie-Josèphe Challamel, pédiatre et auteur.

4.3. Description de la recherche et des méthodes d’investigations Après avoir défini les populations que je souhaitais approcher dans le cadre de la recherche pratique, j’ai effectué des démarches auprès de diverses personnes afin de rendre cela possible. Dans un premier temps, il s’agissait de prendre contact avec l’institution qui rentre en matière avec les demandes de limites de sieste, de manière à savoir si elle accepterait de distribuer un questionnaire aux familles fréquentant son lieu. J’avais personnellement connaissance, avant d’effectuer cette démarche, qu’elle autorisait les limites de sieste. J’ai donc été amenée à rencontrer la directrice dans un cadre formel, lui exposant mon projet. Par la suite, après son accord, je lui ai présenté un canevas vierge du « Questionnaire destiné aux familles »123, qu’elle a validé. Ensuite, j’ai sélectionné à l’aide d’une liste, 21 enfants de 2 ou de 3 ans pour la distribution du questionnaire. A ce dernier était joint une lettre explicative124. L’équipe éducative s’est ensuite chargée de distribuer aux parents, l’ensemble de ces feuilles et les réceptionnait, au retour des parents. J’ai, également, fourni à l’équipe des enveloppes timbrées et contenant mon adresse, en cas de nécessité. En l’espace d’un mois, 20 questionnaires m’ont été retournés, que j’ai, par la suite, retranscrit sous format informatique 125 . Parallèlement au remplissage des questionnaires, je suis personnellement allée à la rencontre des quatre EDE. Pour ce faire, j’ai contacté diverses institutions de l’espace BEJUNE et j’ai également fait appel au réseau de professionnels de l’enfance m’entourant, me donnant accès à des numéros directs d’EDE intéressés par le sujet de mon travail. J’ai donc sélectionné quatre d’entre eux, car je trouvais que cette quantité permettait d’obtenir une appréhension pratique du sujet de recherche complète. Grâce à cette démarche, j’ai récolté environ quatre heures de données vocales, que j’ai, par la suite, retranscrites126. Dans le cadre de ma recherche, je souhaitais intégrer un réseau externe à mon travail. Après des recherches sur Internet et dans mon entourage professionnel, je suis parvenue à obtenir les coordonnées de la consultante parentale en troubles du sommeil, qui m’a proposé de se rencontrer. Notre entretien a duré 45 min.127 Pour l’entier de mes recherches, j’ai élaboré divers documents que je vais vous présenter et argumenter : - Questionnaires destinés aux parents 128 : Je recherchais un moyen de rentrer en

contact avec les familles, de manière à ce qu’elles se sentent libres, dans une approche de non-jugement vis-à-vis de leur pratique éducative et de leurs propos en rapport avec les limites de sieste et le partenariat avec les familles. J’ai trouvé que le questionnaire était un moyen de répondre à mes critères. J’ai donc fait le choix de réaliser un questionnaire de cinq pages et contenant quatorze questions. Dans un premier temps, six questions sont en lien avec l’enfant, ses besoins et habitudes de sommeil. Par la suite, j’ai intégré des questions en regard des limites de sieste et le partenariat avec les familles. A la fin du questionnaire, j’ai laissé place au point de vue des parents et à leur positionnement face aux limites de sieste. J’ai pensé l’entier du questionnaire avec des questions ouvertes, laissant place à la liberté d’expression des familles et dans le but d’obtenir de nouveaux apports ou un nouvel angle à mon travail de diplôme. J’ai également eu recours à des questions fermées, par lesquelles il fallait répondre par oui

123 Voir Annexe D : Questionnaire destiné aux familles 124 Voir Annexe C : Lettre jointe aux questionnaire destinés aux familles 125 Voir Annexe M : Données récoltées avec le questionnaire destiné aux familles 126 Voir Annexe H à K : Retranscription de l’interview N°1 à N°4, Éducatrice de l’enfance 127 Voir Annexe L : Retranscription de l’interview, Consultante parentale en trouble du sommeil 128 Voir Annexe D : Questionnaire destiné aux familles

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ou non. Une question, la N°10 est une question à éventail, que j’ai reprise dans les canevas d’interviews destinés aux EDE et à la consultante parentale.

- Lettre jointe aux parents129 : Il s’agit d’une lettre explicative à l’attention des parents. Plus de détails seront évoqués dans la partie éthique de la recherche. C’est notamment à travers celle-ci que j’ai fait le choix d’apporter une définition, aux familles, des limites de sieste. Il aurait pu être intéressant au sein du questionnaire de demander aux familles qu’est-ce qu’est pour elles les limites de sieste et si elles avaient connaissance de leur existence. Cependant, j’ai préféré de ne pas formuler de question en rapport avec cet aspect et définir le terme, de manière à avoir des réponses se basant sur une seule et même définition.

- Cadre de l’interview 130 : explications de son utilité dans la partie éthique de la recherche.

- Canevas de questions d’interview destinées aux professionnels de l’enfance131 et canevas de questions d’interview destinées à une consultante parentale en troubles du sommeil 132: J’ai choisi pour la totalité des interviews que j’ai menés de faire des entretiens semi-dirigés, c’est à dire que j’ai eu recours à des canevas d’interview préparé en amont. Ceux-ci me permettaient d’avoir une vision globale des questions à poser et/ou des sujets à aborder. Il n’y avait donc pas d’ordre de questions défini, me laissant libre de rebondir sur les propos de la personne interviewée. Pour formuler les questions je me suis, comme dans le questionnaire parents, appuyée sur de la théorie, mes objectifs de recherches, mon hypothèse, ma problématique ainsi que les questions principales et secondaires. Ce canevas reprend des questions de types : statut, de faits, d’action, d’opinion, d’attitude et de vécu133, laissant place tant à des questions ouvertes que fermées. La retranscription de ces entretiens a été possible au moyen d’un dictaphone, de manière à pouvoir, lors de l’entretien, concentrer toute mon attention sur le professionnel. Ces canevas m’ont donc orientée dans la pratique d’entretiens et m’ont permis de reformuler les propos de l’enquêté sans avoir à me soucier de passer à côté de questions importantes pour ma recherche.

4.4. Éthique de la recherche Pour l’entier de la récolte des données, j’ai veillé à l’éthique de la recherche. Auprès des parents, une lettre explicative134 a été distribuée à chaque famille en même temps que le questionnaire anonyme. Elle reprend le contexte de la recherche et définit ainsi le but de la récolte des données. Elle garantit, également, je cite : « Les données récoltées seront traitées de manière anonyme, c’est-à-dire qu’en aucun cas votre identité et celle de votre enfant ne seront divulguées lors de la rédaction de mon travail. ». Afin de garantir le respect de la vie privée des parents, des enfants et la confidentialité institutionnelle, j’ai fait le choix de ne pas dévoiler ni le lieu, ni le nom de l’institution qui m’a autorisée à récolter ces données auprès des familles. En revanche, je peux garantir que les 21 familles contactées pour le questionnaire fréquentent toutes le même espace de vie enfantine. Lors des contacts avec les EDE et la consultante parentale ayant acceptés par la suite de se faire interviewer, j’ai évoqué par oral, les buts et les limites de mon travail. Je les ai, également, informées de la méthodologie de recueil d’informations en leur expliquant, que s’ils l’acceptaient le jour même, j’enregistrerais notre entretien à des fins de retranscription. Le jour de la rencontre, je verbalisais, également, le respect de

129 Voir Annexe C : Lettre jointe aux questionnaires destinés aux familles 130 Voir Annexe E : Cadre de l’interview 131 Voir Annexe F : Canevas de questions d’interview destinées aux professionnels de l’enfance 132 Voir Annexe G : Canevas de questions d’interview destinées à la consultante parentale en troubles

du sommeil 133 Fascicule distribué à l’école dans le cadre de la réalisation du TD : Méthodologie de travail de

diplôme, Fiches techniques, p.25, version 2017. 134 Voir Annexe C : Lettre jointe aux questionnaires destinés aux familles

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l’anonymat lors de la rédaction de mon dossier, la liberté d’expression du professionnel dans un cadre non-jugeant et neutre que je souhaitais créer durant l’interview. En ce qui concerne l’enregistrement vocal à des fins de retranscription, le consentement écrit du professionnel a été demandé au moyen d’un document « Cadre de l’interview »135 créé ultérieurement. En signant ce document, la personne interviewée accepte d’être enregistrée à des fins de retranscription et je m’engageais à traiter les données de manière anonyme et confidentielle, c’est-à-dire qu’en aucun cas, je divulguerai l’identité de la personne interviewée, ni le lieu dans lequel elle pratique. A effacer l’enregistrement vocal de la personne après la retranscription, ainsi qu’à ne pas déformer les propos de la personne interviewée lors de la retranscription.

5. DÉVELOPPEMENT : RÉSULTATS ET ANALYSE

La théorie m’apportant divers éclairages vis-à-vis de ma problématique et de mon hypothèse, voyons, maintenant, ce qu’il en est des résultats obtenus durant mes recherches pratiques. Pour ce faire, j’ai fait le choix de présenter les données récoltées thème-thème et de les analyser également par thème. Ces thèmes reprennent mes questions principales et secondaires, ces dernières apparaitront donc directement ou indirectement dans mon analyse. Les données pratiques récoltées, notamment par les entretiens semi-dirigés sont conséquentes, c’est une des raisons pour laquelle, elles ne peuvent être présentées question par question. C’est donc, naturellement, que j’ai préféré la présentation par thème, car par exemple, un sujet évoqué par une EDE dans une question ne sera pas forcément abordé avec une autre EDE dans la même question. C’est aussi imposé, dans la rédaction de cette partie, un choix des données qui seraient présentées. J’ai donc sélectionné celles qui me paressaient être pertinentes pour ma recherche, en regard de mes questionnements. La totalité des données récoltées figure, cependant, dans les annexes.

5.1. Regards croisés des familles et de la consultante parentale sur les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans

5.1.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles

Grâce aux questionnaires distribués aux parents de l’institution, j’ai pu répertorier diverses informations sur les besoins de sommeil et les habitudes de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans. Dans une question, j’évoquais le temps de sommeil de l’enfant sur 24 heures, à la crèche et à la maison confondus. Voici les réponses des familles :

135 Voir Annexe E : Cadre de l’interview

10%

20%

45%

25%

Sommeil de nuitdès 8hdès 9hdès 10hdès 11h

5% 5%

20%

30%

35%

5%

Sommeil de jour et de nuit

moins de 9hdès 9hdès10hdès 11hdès 12hdès 13h

20%

25%40%

10%5%

Sommeil de jourpas de siestedès 1hdès 1h30dès 2h

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31

Ces données me permettent d’affirmer que près des ¾ des enfants ont besoin de dormir au minimum 10 h par nuit et que plus de ¾ font une sieste d’au moins 1 h. Au total, nuit et jour confondus, les enfants de la recherche ont en majorité besoin entre 10 et 12h de sommeil sur 24h. J’ai, par la suite, pu effectuer la moyenne des siestes des 20 enfants qui se chiffre à environ 1h12, tandis que pour la moyenne du sommeil diurne et nocturne confondus elle se situe à 11h15 par enfant. Deux familles m’ont fait part que leur enfant dort moins à la crèche qu’à la maison et une autre que son enfant avait continué de faire la sieste à la crèche, mais plus à la maison. Une famille d’un enfant de 3 ans évoque également que leur enfant n’effectue la sieste qu’un jour sur deux. Six parents m’ont donné un écart de deux heures de sommeil (une fourchette), par exemple, entre 1h30 et 2 h. Pour la suite de mon étude, j’ai donc été amenée à effectuer une moyenne de cet écart par enfant. Cela a démontré que la sieste de l’enfant peut varier de 30 min à 1h 30 par jour. Sur 20 enfants, quatre ne font plus de sieste et sont tous âgés de 3 ans. Sur les quatre n’effectuant plus la sieste, un enfant dort moins de 9h et 3 enfants plus de 10h. Quand il s’agissait de percevoir dans une journée, crèche et maison confondues, si les enfants faisant des siestes dormaient une ou deux fois dans la journée, j’ai obtenu les résultats suivants : sur 16 enfants effectuant la sieste, 15 font une sieste et un enfant âgé de 2 ans en fait deux durant une journée. A travers une question, j’ai demandé aux familles à quel écart d’heures la sieste de leur enfant débute. Elle débute pour tous entre midi et quatorze heures, sauf pour deux enfants qui seraient amenés à débuter leur sieste entre 9h30 et 14h. Selon les données récoltées, cela signifierait que l’enfant de 2 et 3 ans s’endormirait majoritairement aux mêmes heures que ses camarades et qu’il pourrait avoir terminé sa sieste entre 13h12 et 15h12, en regard de la moyenne des siestes effectuée précédemment, qui est de 1h12.

5.1.2. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante parentale en troubles du sommeil

Grâce à cet entretien, j’ai pu percevoir les critères qui, selon la consultante parentale, démontrent que l’enfant a une quantité suffisante de sommeil ou, à l’inverse, serait en manque de sommeil. Voici selon elle, comment percevoir en tant que professionnel, si ses besoins de sommeil sont comblés. Le premier indicateur est le comportement et la stabilité émotionnelle en fin de journée. Les manifestations d’une sieste inadaptée aux besoins de sommeil de l’enfant, soit par une sieste trop longue ou trop courte seront plutôt : des difficultés à l’endormissement, des éveils nocturnes importants et un manque de fatigue le soir. Toujours selon elle, les signes suivants permettent de détecter une suppression précoce de la sieste : les éveils nocturnes prolongés, les difficultés d’endormissement, la fatigue intense, l’« hyperactivité » en fin de journée. Elle évoque : « Pour moi, le sommeil de jour et le sommeil de nuit sont vraiment liés. C'est difficile de séparer et de parler que du sommeil diurne. L'un ne va pas sans l'autre. La notion de base, c'est que les besoins en sommeil de tout être humain sont vraiment individuels. Un exemple, il peut y avoir entre deux enfants de même âge une variation de trois heures de sommeil sur une journée. » Elle me fait part également que les besoins de sommeil ne sont pas linéaires dans la vie des enfants. Elle donne un exemple pour illustrer ses propos « Un enfant peut très bien ne plus avoir besoin de sieste et six mois plus tard en ressentir à nouveau le besoin ou encore faire la sieste trois fois par semaine. ».

5.1.3. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et des questions de recherche

Pour rappel, voici les questions principales et secondaires liées à ce thème :

1. Quels sont les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ? 1.1 Comment se déroulent et évoluent les rythmes et cycles de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ? 1.2 Quels sont les bienfaits de la sieste pour l’enfant présent en collectivité préscolaire ? 1.3 Est-ce que le non-respect du rythme de sommeil de l’enfant peut avoir des conséquences sur son

développement ?

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Mes recherches ont mis en évidence, grâce à la théorie et à l’entretien avec la consultante parentale, à quel point le sommeil, qu’il soit diurne ou nocturne, est un besoin vital tant pour l’adulte que pour l’enfant. Le sommeil a de nombreux bienfaits pour l’enfant et son développement, principalement dans l’assimilation de ses apprentissages, de la croissance physique et intellectuelle, ainsi qu’à la maturation du système nerveux. J’ai également découvert que le sommeil n’a pas de normalité et qu’il est individuel à chaque être humain vivant avec ses propres rythmes et cycles, comme son horloge biologique ou encore ses cycles de sommeil. Nos besoins de sommeil et notre manière de dormir ne sont donc pas constants dans notre vie et peuvent être influencés par des facteurs personnels et externes, comme par exemple pour l’enfant, son développement global.

Je peux, à l’heure actuelle, établir un parallèle entre les besoins de sommeil de l’enfant décrits dans la théorie et les besoins de sommeil mesurés au moyen de mes recherches pratiques. Je peux constater qu’il est recommandé pour un enfant de 2 et 3 ans de dormir entre 10 et 14h sur 24h. Grâce aux questionnaires, je remarque que ¾ des enfants interrogés dorment plus de 10h par nuit et à cette donnée s’ajoute la sieste réalisée en journée, élevant la moyenne sur 24h à 11h15 de sommeil par enfant. Je peux donc considérer que les enfants dorment majoritairement entre 10h et 12h de sommeil sur 24h. Cette donnée correspond donc aux recommandations trouvées dans la théorie, mais là encore les besoins de sommeil de l’enfant restent individuels. Ces chiffres ne sont qu’indicatifs et ne reflètent en rien la qualité du sommeil.

La théorie et la consultante parentale se sont à nouveau rejointes indiquant comment identifier un enfant qui n’aurait pas ses besoins de sommeil comblés. L’observation durant la journée de l’enfant est un moyen de s’assurer qu’il n’est pas en carence de sommeil, à travers des éventuels signes de fatigue, son comportement ou encore la gestion de ses émotions et de la frustration. Ces données me permettent d’établir un lien avec une de mes questions secondaires, en rapport avec le non-respect du sommeil de l’enfant et les éventuelles conséquences que celui-ci a sur le développement de l’enfant. A travers mes recherches théoriques et pratiques, il est donc ressorti que le non-respect du rythme de sommeil de l’enfant peut avoir une incidence sur son développement et sa santé, comme par exemple l’obésité à laquelle l’enfant pourrait, par la suite, être confronté. Cependant, je réalise que cela peut se produire dans les cas où l’enfant est en manque continu de sommeil. Ce qui me permet d’affirmer que couper la sieste de l’enfant n’a pas les mêmes conséquences que de le priver totalement de son besoin de sommeil. C’est la raison pour laquelle, je pense qu’il est possible de limiter l’enfant dans son sommeil, sans qu’il n’y ait de répercussion sur son développement ou sa santé. Pour ce faire, l’adulte doit être garant que l’enfant possède une quantité de sommeil correspondante à ses besoins en fonction de son âge et qu’il ne montre pas de signes de manque de sommeil, comme décrit dans ce même paragraphe. Un exemple, pour illustrer mes propos : un enfant privé de sieste continuellement va accumuler de la fatigue, l’amenant, par exemple, à réduire ses défenses immunitaires, le rendant régulièrement malade. En revanche un enfant qui va avoir un ajustement du temps de sa sieste qui correspond à ses besoins d’heures de sommeil, parce qu’il présente des difficultés d’endormissement, ne va pas pour autant tomber davantage malade, car il aura ses besoins de sommeil assouvis.

En ce qui concerne la sieste, la théorie m’a indiqué qu’un cycle de sommeil, chez l’enfant de 2 et 3 ans, a une durée de 1h10. Une durée après laquelle, l’enfant va ou non poursuivre avec un nouveau cycle de sommeil. Là encore je remarque une convergence avec les données récoltées dans la pratique. Les enfants faisant la sieste et avec lesquels mes recherches pratiques ont été effectuées, dorment, généralement, au minimum une heure par sieste. En réalisant une moyenne de toutes les siestes des enfants de la recherche, limitées ou non, je me rends compte que le temps de sieste

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s’élève à 1h12, correspondant étroitement à un cycle de sommeil de l’enfant. Les recommandations théoriques vis-à-vis de la sieste que j’ai pu répertorier, pour un enfant de 2 et 3 ans, sont les suivantes : dès environ 15-18 mois, l’enfant ne réalise plus qu’une sieste et dès 4 ans, il y a l’arrêt progressif de celle-ci. Là encore, je ne peux pas établir une règle, comme le démontre les recherches pratiques sur 16 enfants faisant la sieste, un enfant a encore besoin de deux siestes. En ce qui concerne l’espace-temps de la sieste, la cohérence théorie-pratique est évidente. L’idéal théorique serait que la sieste se déroule après le repas de midi, qu’elle soit d’un ou deux cycles, puis qu’elle n’excède pas 15h, pour que l’enfant puisse se dépenser physiquement avant le coucher du soir. Si ces conditions ne sont pas remplies, l’enfant risque de présenter des difficultés d’endormissement. En pratique, j’ai pu observer que la sieste de la majorité des enfants, débute entre 12h et 14h. Ce dernier aspect a mis en évidence, que, généralement, en regard de mes données, l’enfant terminerait sa sieste vers 15h12, répondant aux critères décrits dans la théorie.

Je retrouve, également, un discours commun concernant les besoins de sommeil de l’enfant, entre la théorie et les familles ayant répondu aux questionnaires. Il s’agit d’une constatation : les besoins de sommeil de l’enfant peuvent être influencés par la fréquentation de la vie en collectivité. L’enfant se retrouve davantage fatigué par les stimulations et les règles de vie de la structure, ou réveillé, par exemple, par des bruits environnants. Ce constat n’a pas été vérifié au sein de mes recherches, mais il peut, je pense, aussi influencer les demandes de limite de sieste des familles, notamment pour un enfant qui dormirait peut-être davantage en structure qu’à la maison.

5.2. Regards croisés des familles, des EDE et de la consultante parentale sur les limites de sieste

5.2.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles

à L’ENFANT ET LES LIMITES DE SIESTE M’intéressant pour ce travail de recherches aux limites de sieste, j’ai demandé aux familles si leur enfant a ou avait possédé un temps limité de sieste au sein d’une crèche. Sur 20 enfants, 6 (30%) ont été limités dans leur sieste. 14 enfants n’ont pas eu recours à cette méthode (70%). Quand il s’agit d’évoquer un exemple de situation où les familles sont personnellement amenées, dans le cadre privé, à réveiller leur enfant de sa sieste, deux réponses bien distinctes apparaissent. Un rendez-vous important, avec obligation de s’y rendre. Par exemple, un rendez-vous médical ou événements exceptionnels, tel qu’un anniversaire, une sortie extraordinaire ou un voyage. Une sieste après 16h ou tardive dans l’après-midi est associée à une crainte pour l’endormissement du soir. Je trouve cette donnée intéressante et elle m’interpelle, dans la mesure où

7 familles, en plus des 6 ayant répondu favorable au graphique ci-après, disent réveiller leur enfant à la maison, en fin de journée, s’il dort tardivement. Les familles limitent donc la sieste de leur enfant à la maison, mais pas en structure.

Pour les 6 enfants ayant ou ayant eu une limite de sieste, les durées suivantes ont été répertoriées : 1h30, 1h, 2h. Un parent précise « La durée de limite de sieste a varié au fil du temps : 2h, puis 1h30, puis 1h. Sa durée variait en fonction de la nuit que mon enfant avait passée, parfois nous supprimons la limite. ». Quand je demande aux six familles, comment elles ont défini le temps ou la durée de la limite de sieste, une famille évoque qu’elle était calculée de manière optimale au cycle de sommeil de l’enfant et d’après

30%

70%

Enfants ayant possédé ou

possédant une limite de sieste

OUI NON

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le nombre d’heures totales de sommeil. En comptant, par exemple, ses besoins de sommeil sur 24h et en les répartissant entre le jour et la nuit. Une autre famille cite qu’elle a établi la limite de sieste de leur enfant sous conseil du pédiatre et d’un membre de la famille. J’ai aussi obtenu cette réponse : « Un peu arbitrairement en constatant que notre enfant qui adore faire la sieste, était capable de dormir 3-4h si nous ne le réveillons pas, mais que dès l’âge de 2 ans- 2 ¼ ans, des siestes aussi longues l’empêchaient de s’endormir le soir. Après 2 h de sieste, il se réveille généralement sans peine et de bonne humeur. En revanche, après des siestes plus courtes dans son lit, de 1 h par exemple, il a souvent de la difficulté à se réveiller ou est de mauvaise humeur. ».

Cette dernière phrase m’amène à exposer les raisons qui ont poussé les parents à effectuer cette demande auprès de la structure. Les difficultés d’endormissement le soir, sont la problématique principale des parents demandeurs de limite de sieste. Une famille évoque aussi l’horaire de crèche choisi et le rythme de vie des parents qui a influencé leur choix. Pour revenir sur les 7 parents limitant la sieste tardive de leur enfant à la maison, ils évoquent, eux aussi, majoritairement, les difficultés d’endormissement. Les conséquences sur la vie familiale en cas de refus de limite de sieste sont évoquées par les familles de la manière suivante : difficultés d’endormissement, difficultés au réveil pour se rendre à la crèche, car l’endormissement tardif engendre des difficultés à concilier sa vie professionnelle et familiale. Un engrenage est aussi évoqué, comme ce parent qui confie : « Sans limite de sieste, il s’endormirait probablement encore plus tard, sans toutefois pouvoir « prolonger la nuit » le matin, puisque soit son frère, soit « son horloge biologique » le réveille. Avec des nuits courtes, il risquerait d’être fatigué et grincheux, durant la matinée et son besoin de faire des siestes plus longues pour compenser la nuit augmenterait encore. Puis, avec des siestes plus longues, il aurait, à nouveau, plus de difficultés à s’endormir le soir. ». Quant au 70 % de familles ne demandant pas de limites de sieste, quand, je leur demande ce qui pourrait les pousser à effectuer une telle demande, les difficultés d’endormissements sont à nouveau majoritaires. Selon ces familles, les éléments suivants font qu’ils n’ont pas besoin ou non pas fait le choix de limiter la sieste de leur enfant : - Préférence pour que l’enfant se réveille de lui-même, qu’il bénéficie du repos dont il a

besoin en fonction de chaque jour, en considérant : tant qu’il dort, c’est qu’il en a besoin.

- Régularité dans le sommeil de l’enfant sur la semaine. - Parce qu’il est réveillé par un facteur externe en structure, tel que le bruit, réduisant la

durée de ses siestes.

à POINT DE VUE DES FAMILLES CONCERNANT LES LIMITES DE SIESTE Avant de poursuivre le positionnement des parents face aux limites de sieste, je souhaite vous faire part de quatre phrases démontrant les avis divergents de familles face à la thématique.

« Nous comprenons la problématique et

avant d’avoir notre enfant, nous aurions sans doute répondu

qu’il est préférable de ne pas réveiller un enfant dans son

sommeil, mais chaque situation est différente

et il faut voir au cas par cas ! »

« La crèche connaît notre enfant, elle

s’adapte à son rythme. Nous faisons confiance

pour toutes les décisions qui seront

prises pour le bien-être de l’enfant. »

« Il est évident que certaines situations de

vie impliquent de devoir réveiller un

enfant tant le matin que lors d’une sieste.

Nous estimons toutefois que cela ne doit pas

être une mesure quotidienne chez les

petits enfants. »

« Il peut arriver, j’imagine, qu’un parent fasse une demande qui

ne corresponde pas aux principes éducatifs de la crèche ou qui ne

lui semble pas être dans l’intérêt de

l’enfant. Il me paraît légitime et souhaitable que la crèche se laisse la liberté de juger si une

demande lui paraît raisonnable. »

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Les principales préoccupations des parents autour du sujet sieste que ce soit à la crèche ou à la maison sont : son bien-être, sa santé, son bon développement, que ses besoins de sommeil soient respectés, qu’il ait suffisamment de temps de repos et/ou de sieste et l’ambiance de la famille. Ci-après, la présentation du positionnement des parents face à la pratique de limites de sieste :

Je remarque d’après ces deux graphiques que dans les deux cas les parents sont quasiment, à part égale, positionnés dans le « pour » et dans le « contre ». Les chiffres sont presque identiques, en comparaison entre la maison et la structure d’accueil. Les familles maintiennent majoritairement leur position à la maison comme en structure d’accueil. Les arguments des « contre » sont davantage tournés pour privilégier le sommeil de l’enfant, respecter son rythme, ses besoins et son réveil naturel. Les « pour » quant à eux, évoquent toujours les difficultés d’endormissements, la prise en compte de l’état général de l’enfant, de ne pas établir de limite de sieste de manière abusive ou encore prendre en compte la singularité, l’individualité de l’enfant et de sa famille. 5.2.2. Présentation des données recueillies grâce aux entretiens avec les EDE

à VISIONS DES EDE CONCERNANT LES LIMITES DE SIESTE Pour débuter l’interview, à chacune des EDE, j’ai demandé quelle était sa définition d’une limite de sieste, ce à quoi elles m’ont toutes formulé une réponse allant dans ce sens : « C’est couper l’enfant de son sommeil, donc le réveiller, pour x raisons, à une durée qui est donnée par les parents. ». J’ai, ensuite, poursuivi l’entretien en demandant de me faire part de ce que la thématique leur évoque. Voici leurs réponses : L’EDE 1 exprime le fait que c’est une thématique à laquelle elle a été confrontée au cours de son parcours professionnel. Que les parents apportent cette thématique régulièrement dans la vie de la structure, ainsi que ce type de situation peut la mettre dans une position de dilemme : « Je me retrouve à limiter la sieste d’un enfant alors que celui-ci montre des signes de fatigue durant la journée. ». Elle me fait part qu’elle ressent un malaise dans la situation où elle se retrouve à limiter la sieste d’un enfant. L’EDE 2 évoque l’importance de laisser dormir l’enfant à sa guise et la peine qu’elle éprouve lorsqu’elle doit le réveiller. « Pour moi, il y ce mot limite qui me pose problème, j’entends par là qu’il y a quelque chose qui coupe. Je ressens comme une tension qui vient du mot limite ou limiter, car ce sont des mots que je n’aime pas, parce qu’ils stoppent quelque chose de naturel. ». Elle exprime tout de même le fait que son « mental » joue un rôle dans la demande des parents et l’amène à réfléchir à cette demande. Elle se dit qu’« ils ont leurs raisons » et qu’elle va essayer de respecter leur demande dans la mesure où elle se sent aussi garante du bien-être de la famille, en plus de celui de l’enfant.

45%40%

15%

En structure d'accueilPour Contre Pour et contre

41%

41%

18%

A la maisonPour Contre Pour et contre

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Le non-respect du besoin de l’enfant ressort en premier chez l’EDE 3. Elle peut entendre la demande du parent. Bien que la structure dans laquelle elle exerce a déterminé qu’elle ne réveillait pas les enfants, une prise en compte de la demande va tout de même s’effectuer. Elle précise « Je trouve que cette problématique des limites de sieste ne touche pas tous les enfants ou toutes les familles. Chez certains c'est plus fort et chez d'autres rien. » L’EDE 4 me fera part de ces propos : « Je trouve ce thème toujours difficile parce que ça engendre beaucoup de choses comme le projet pédagogique de l'institution, les valeurs des professionnels, les parents et les enfants. On parle beaucoup des besoins des enfants au quotidien dans les projets pédagogiques, mais finalement on ne s'adapte pas au cas par cas. Ce n'est pas individualisé par rapport à l'enfant et ses besoins. »

à PRATIQUES ACTUELLES DES EDE FACE AUX LIMITES DE SIESTE Toutes les quatre évoquent avoir eu recours, au cours de leur parcours professionnel, aux limites de sieste et y recourir encore actuellement. La principale raison évoquée par les parents, suite à cette demande, reste selon elles, les difficultés d’endormissement le soir venu et le coucher tardif. J’ai pu rassembler dans leurs réponses diverses caractéristiques des limites de sieste. Cette demande des familles survient aux alentours des 2 ans de l’enfant. Cette restriction de la sieste peut, parfois, être transitoire, le temps de réguler le sommeil de l’enfant. L’EDE 2 évoque aussi un engrenage poussant les parents à demander une limite de sieste en me donnant un exemple pratique : « L’enfant n’arriverait pas à s’endormir le soir, à l’heure que les parents l’espéraient et ensuite cela engendrait un cycle qui fait que le lendemain les parents doivent le réveiller, par exemple pour venir à la crèche, alors qu’il est encore fatigué, créant des difficultés par rapport au sommeil. ». Elle exprimera aussi le fait que, selon elle, et sans jugement de sa part, mais par constatation, que le rythme de la famille est imposé à l’enfant. Les EDE sont également unanimes, quand il s’agit de savoir si l’une d’entre elles a refusé, au cours de sa vie professionnelle, une limite de sieste. Leurs réponses sont négatives, aucune n’a refusé une demande de limite de sieste d’une famille. L’EDE 4 précise tout de même « Il m'est, par contre, arrivé de discuter avec les parents, pas en refusant la demande, mais que l’on pouvait observer que leur enfant était davantage fatigué la journée avec cette limite de sieste, que c’était difficile pour lui. Expliquer cela aux parents a abouti à un arrêt de la limite de sieste. ». L’EDE 1 soulève le fait qu’il y a entrée en discussion avec la famille, pour comprendre leur point de vue et démontrer celui de l’institution. Elle précise que sa démarche est individuelle en fonction des familles. Dans le cas où un enfant est limité dans sa sieste, par exemple qu’il ne doit pas débuter sa sieste après 16h, mais que l’EDE remarque que l’enfant est sur le point de dormir, toutes le laisseront s’endormir. L’EDE 4 est pour « Prévenir les parents lors de l'instauration de la limite de sieste, que l'équipe éducative peut s'autoriser la liberté de coucher l'enfant dans ces cas-là, est un bon moyen d'éviter les conflits et de poser les bases. ». Si je devais résumer la manière dont les EDE s’y prendraient pour réveiller un enfant, les mots d’ordre seraient : douceur, verbalisation et empathie. La discrétion est aussi importante pour ne pas gêner le reste du groupe qui dort dans la salle. L’une d’entre elles précise qu’au quotidien nous jonglons entre le collectif et l’individuel, il faut aussi le faire dans la thématique des limites de sieste et lors du réveil de l’enfant. Permettre à l’enfant de se réveiller gentiment sans pour autant le sortir du lit et lui laisser la possibilité de rester couché un moment. Prendre l’enfant dans les bras doit se faire en dernier recours, selon l’EDE 2. Si l’enfant est le dernier dans la salle, l’EDE peut alors jouer sur les aspects extérieurs par exemple, la lumière ou le bruit.

Page 43: TRAVAIL DE DIPLÔME

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à LES DIFFICULTÉS DE L’ÉQUIPE LIÉES AUX LIMITES DE SIESTE Voici, ci-dessous, une présentation des difficultés auxquelles les EDE sont confrontées vis-à-vis des limites de sieste : - Désaccord avec les parents - Dilemme personnel - Cadre institutionnel, projet

pédagogique - Valeurs des autres employés - Demande acceptée sans consultation

du reste de l’équipe - Réveiller l’enfant

- Un enfant qui se rendort au moment de le réveiller

- Oubli de limite de sieste et devoir agir dans la précipitation pour réveiller l’enfant

- Prendre en compte la collectivité - Prendre en compte le besoin du

parent et de l’enfant

Les moyens mis en œuvre personnellement ou en équipe pour pallier à ces difficultés sont les suivantes : - Individualiser - Trouver un compromis - Cohérence d’équipe. - Mise en commun des valeurs, des

difficultés rencontrées par l’équipe - Discussion d’équipe, colloque. - Échanges avec les familles - Explication du rôle de l’EDE, lors des

phases d’adaptation par exemple, et du point de vue de la structure.

- Poser, dès le démarrage de la limite de sieste, la condition que les professionnels rentrent en matière pour les demandes de limites de sieste, mais que si l’enfant est fatigué ou s’endort ,quand il ne faudrait pas, ils se réservent le droit de le laisser dormir, pas systématiquement, mais si nécessaire.

- Être attentif aux besoins de l’enfant - En cas d’oubli, être transparent avec

les parents.

- Support écrit, pour rappel des limites de sieste.

- Prendre le temps de réveiller l’enfant. - Entretien formel. - Aménagement de l’espace de

sommeil, par exemple deux salles, une pour les enfants dormant à leur guise et un autre pour les enfants se reposant en milieu de journée et ceux limités dans leur sieste, pour qu’ils aient, s’ils en ont besoin, la possibilité de s’endormir.

- Se remettre en question : « Finalement, on met en avant cet aspect du respect du rythme de sommeil de l'enfant, mais au final est-ce judicieux ? Peut-être pas. »

- Séance à thème pour les parents, avec intervenants externes et portes ouvertes pour rendre visible le travail de l’équipe éducative

à LES ENJEUX ET LES CONTRAINTES INSTITUTIONNELLES DES LIMITES DE SIESTE

Suite à un échange avec l’EDE 2, j’ai pu, au travers de ses propos, que voici, réaliser les enjeux et les contraintes institutionnels liés à la pratique des limites de sieste : « Dans le lieu où je travaille, ça ne pose pas trop de difficulté dans l'organisation, car on est vraiment à l'écoute des besoins de l'enfant. Dans mes expériences précédentes, j'ai l'impression qu'il y avait tellement de limites de sieste qu'on les respectait, mais en comparaison avec mon lieu de travail actuel, on n’a plus l'occasion de libérer du personnel pour qu'un enfant puisse continuer à dormir. Le manque d'effectif joue aussi un rôle dans la pratique de la sieste et du respect du rythme de l'enfant. Je peux donc comprendre aussi que certaines institutions peuvent mettre en place un réveil collectif à la même heure, pour tout le monde, et que tous les bébés vont se coucher à la même heure, parce qu'il y a des contraintes organisationnelles. Dans ce genre de cas, c'est mis en place par l'institution et les enfants s'adaptent à un rythme qui leur est imposé. Il serait tout de même favorable que l’organisation s'adapte aux besoins de l'enfant, plutôt que l'inverse. Je pense que la liberté et ce qui est permis dans la hiérarchie de l'institution influencent, également, la pratique des limites de sieste. » Elle relève également : « Les politiques restreignent beaucoup de choses, donc les conditions ne sont pas toujours remplies pour être proche du rythme de l'enfant, malheureusement, au-delà des demandes des parents. ».

Page 44: TRAVAIL DE DIPLÔME

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à POINT DE VUE DES EDE CONCERNANT LES LIMITES DE SIESTE Sur les quatre EDE interviewées, 3 d’entre elles se positionnent contre, une n’est ni pour ni contre limiter la sieste de l’enfant.

L’EDE 1, contre, serait pour respecter le besoin de l’enfant.

L’EDE 2, contre, « Comme ça, je serais clairement contre, mais après, il y a tout le contexte qui va autour qui amène à quand même se poser des questions en tant que professionnel. Par contexte, j'entends le contexte de travail des parents, la vie active qui demande aux enfants de s'adapter. » Elle précise qu’iI y a des parents qui peuvent mettre en place des aménagements avec leur travail, pour, par exemple, laisser l'enfant dormir plus longtemps le matin, pour d’autres ces aménagements ne sont pas possibles. Elle fait un parallèle, la société qui a évolué, avec la place de la femme dans la vie active, les deux parents qui travaillent ou encore les familles monoparentales. Elle fait référence à la conciliation vie professionnelle et vie familiale qui n’est pas évidente et dans laquelle les structures d’accueil jouent un rôle.

L’EDE 3, contre, « C'est toute une question de collaboration avec les parents, en lui transmettant nos observations. Il faut prendre en compte que l'enfant n'est pas pareil en crèche qu’à la maison, donc que c'est difficile de faire du copier-coller. Lui donner des réalités de ce que vit son enfant et de la collectivité, comme avec l'exemple de la difficulté de réveiller l'enfant ayant une limite de sieste, alors que les autres enfants dorment dans la même salle. Sensibiliser les parents à ces éléments-là, c'est important sans pour autant ne pas lui laisser la possibilité d'exprimer les difficultés qu'il peut lui rencontrer avec son enfant, le soir au moment du coucher par exemple. C'est important pour moi qu'il puisse les exprimer, et que l'on essaye de trouver quelque chose qui contente tout le monde. C'est difficile de trouver un compromis et je trouve que parfois on choisit la simplicité en disant, l'enfant dort, alors on ne le réveille pas. C'est une solution ou l'on favorise un des éléments dans le trio, parents, enfant et professionnels. »

L’EDE 4, ni pour ni contre, « Il est difficile pour moi de se positionner. Il est clair que l'enfant a besoin de dormir et que c'est un plus si on le laisse dormir. Mais je comprends également les parents. C’est difficile pour moi de donner une réponse. »

5.2.3. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante parentale en troubles du sommeil

La consultante me fait part que le thème des limites de sieste est abordé dans les consultations avec les parents et elle est même amenée à le proposer, donc qu’elle est pour limiter la sieste de l’enfant. De manière générale, ce sont les parents qui viennent avec une demande de limiter la sieste de leur enfant. Les principales raisons qui sont évoquées reprennent les difficultés d’endormissement et les répercussions directes sur le sommeil des autres membres de la famille, parents ou même frères et sœurs. J’ai également pu dresser sa manière d’agir face à la demande de limites de sieste du parent. Dans un premier temps, elle essaye de percevoir l’enfant dans sa globalité, avec les éléments ou évènements qui l’entourent. Elle essaye d’avoir une vision systémique de la situation de l’enfant. Elle fait, ensuite, remplir durant deux semaines, un agenda du sommeil. Il s’agit d’une feuille à remplir qu’elle distribue, sur laquelle un tableau répertoriant tous les temps de sommeil de l’enfant durant deux semaines, ainsi que ses comportements et ses humeurs. Elle décrit que pour elle, c’est un moyen de donner des conseils individualisés et souligne le fait que cela doit être repris, ensuite, avec un professionnel notamment pour l’interprétation. C’est ensuite « À ce moment-là que l'on va peut-être essayer de modifier l'horaire de la sieste pour pouvoir voir si cela à une incidence sur l'endormissement tardif de l'enfant, par exemple. Après tout dépend de la situation et de l'enfant, mais il est possible et je pratique dans mes consultations, parfois, des aménagements du moment de la sieste de l'enfant. ». Elle exprime le fait qu’elle doit souvent revoir les « donneurs de temps » avec les parents et m’explique l’importance de

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la régularité des horaires du coucher, de la sieste, des repas pour l’enfant, quel que soit son âge. Tout en permettant aux parents une certaine souplesse.

5.2.4. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et des questions de recherche

Pour rappel, voici les questions principales et secondaires liées à ce thème : 2. Comment les familles perçoivent-elles les demandes de limites de sieste et le partenariat autour de

celles-ci ? 2.1 Quels enjeux poussent les familles à demander une limite de sieste ? 3. Comment les EDE pratiquent-ils actuellement les limites de sieste et le partenariat avec les familles demandeuses de limites de sieste ? 3.2 Quels sont les enjeux et contraintes pour les équipes éducatives face à ces pratiques ? 3.3. Quelles difficultés peuvent être rencontrées par les EDE face aux demandes de limites de sieste ? 4.2 Comment une consultante parentale en troubles du sommeil entrevoit-elle les demandes de limites

de sieste et le partenariat en collectivité préscolaire autour de celles-ci ?

Suite aux résultats dévoilés dans cette partie, je constate que les avis des familles divergent sur la pratique des limites de sieste. Si certaines prônent le respect du rythme de l’enfant, en le laissant dormir à sa guise, d’autres ont éprouvé à un moment donné, le besoin de limiter la sieste et ne sont pas contre cette pratique. Les valeurs éducatives, le vécu et la singularité des parents sont, selon moi, les raisons de cette divergence. Quand il s’agit de se positionner pour ou contre la limite de sieste de leur enfant, les familles sont donc, distinctement, séparées. La consultante parentale se positionne pour les limites de sieste, car elle prend en compte la globalité de la situation de l’enfant et de sa famille dans sa réponse. Quant aux EDE, elles se positionnent plutôt contre, car elles souhaiteraient respecter le rythme de sommeil de l’enfant. Seule une prend en compte la dimension systémique comme la consultante parentale. En regard de ces données, je ne peux pas déterminer un positionnement adéquat face aux limites de sieste. Chacun peut avoir son avis. L’essentiel est que le professionnel travaillant en structure d’accueil fasse, cohabiter les avis divergents dans sa pratique quotidienne. Par exemple, le sien qui serait contre et celui d’une famille qui serait pour limiter la sieste. Il devra donc réaliser que s’il choisit de ne pas prendre en compte l’avis des parents et de rester sur sa position, l’enfant fera les frais de sa décision. Une autre réalité que j’ai pu mesurer, au travers des données récoltées, est le principal enjeu qui poussent les familles à demander une limite de sieste qui n’est autre que les difficultés d’endormissement. Les trois acteurs de ma recherche sont convergents sur ce point. Les difficultés d’endormissement font rentrer l’enfant dans un engrenage de fatigue. Il s’endort, par exemple, tard le soir, se fait réveiller le matin pour aller à la crèche, car ces parents doivent se rendre au travail. Comme il est fatigué la journée du fait que son quota d’heures n’est pas rempli, il fait une sieste de plus de deux cycles, l’empêchant à nouveau de s’endormir le soir et ainsi de suite. L’enfant se retrouve donc en manque de sommeil continu. Cette donnée démontre que la crainte des professionnels que l’enfant soit en manque de sommeil par rapport à une éventuelle limite de sieste, n’a pas raison d’être puisque l’enfant peut déjà être en manque avant l’instauration d’une limite de sieste. Toutes les EDE interrogées, ont déjà été confrontées au cours de leur vie professionnelle, à limiter la sieste d’un enfant, cependant les limites de sieste sont dites rares dans la pratique, si l’on en suit les résultats dépouillés. Cette donnée n’est pas pour autant représentative de la réalité institutionnelle, vu qu’elle ne prend en compte qu’une minorité de personnes touchées par le sujet, au sein de ma recherche. En ce qui concerne les enjeux et les contraintes auxquelles des équipes éducatives sont confrontées dans la thématique des limites de sieste, ce sont des aspects sur lesquels elles peuvent avoir de manière directe, un faible impact. Comme par exemple, le

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manque d’effectif, les contraintes organisationnelles fixées par la hiérarchie ou les restrictions politiques. Le seul pôle sur lequel, elles ont la possibilité d’agir directement, est la conciliation entre les différents besoins des parents, des enfants, des professionnels et du cadre institutionnel, qui comme elles l’expriment, reste une tâche qui demande de la réflexion en équipe et de la remise en question perpétuelle. En ce qui concerne les difficultés rencontrées par les EDE face aux limites de sieste, elles ont été mises en évidence dans la présentation de mes données. Des moyens mis en œuvre pour pallier à ces difficultés, soit par l’équipe éducative ou par l’EDE, ont été proposés durant les entretiens. En comparaison entre les difficultés et les moyens mis en œuvre, j’ai pu remarquer que les EDE, toutes confondues, répondent aux difficultés des autres EDE, de quoi mettre en évidence, l’importance du travail en équipe dans la thématique des limites de sieste.

5.3. Regards croisés des familles, des EDE et de la consultante parentale sur la vision du partenariat équipe éducative-famille autour des demandes de limites de sieste

5.3.1. Présentation des données recueillies grâce aux questionnaires destinés aux familles

Quand il s’agit de savoir si la sieste est un sujet qui est abordé en structure dans les discussions parents-professionnels, je remarque qu’environ 85 % répondent avoir déjà évoqué la sieste durant les feedbacks quotidiens. J’ai ensuite pu répertorier suite aux données récoltées, les besoins et les attentes des familles dans les moments d’échanges avec les professionnels et la mise en place de la limite de sieste : - Écoute - Échange, discussion - Avis professionnel, partage

d’expériences - Besoins respectés - Cycle de sommeil respecté - Réveil agréable et en douceur - Limite respectée dans la mesure du

possible - Partage des observations - Feedback sur la sieste au quotidien - Feedback sur les attitudes de l’enfant

et la fatigue

- Transparence - Respect - Prise en compte de la demande - Adaptations de la limite en fonction

des besoins de l’enfant - Conseils, propositions - Savoir comment l’enfant s’est réveillé - Connaître les avantages et les

désavantages des limites de sieste - Prise en compte de leurs

préoccupations - Aide pour déterminer la durée de la

limite de sieste

Comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? La vision des parents :

Intégrer le parent à la discussion en lui

permettant, s’il le souhaite, d’instaurer une limite de sieste

pour son enfant.31%

Ne pas entrer en matière avec les

demandes de limite de sieste des

parents.0%

Trouver un compromis qui

convient tant à la structure qu’aux

parents.28%

Individualiser les demandes en fonction des

familles.17%

Respecter le rythme en ne le

réveillant pas d’une sieste,

indépendamment de l’avis et des

besoins des parents.

2%

Interrompre la sieste après observations du cycle de

sommeil de l’enfant en cas de demande de limite de

sieste des parents.22%

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Je tiens à préciser qu’une famille a cité « Respecter le rythme en ne le réveillant pas d’une sieste, indépendamment de l’avis et des besoins des parents. » car selon elle si l’équipe éducative estime nécessaire de le faire, elle serait pour, mais pas de manière systématique. L’argument avancé par cette famille serait de laisser aux professionnels une liberté au cas où ils remarqueraient que l’enfant est trop fatigué un jour. Un autre parent s’exprime « Je comprends aussi que la crèche demande une certaine flexibilité dans l’application des souhaits des parents, afin de prendre en compte ses propres contraintes, son évaluation de l’état de l’enfant et le déroulement de la journée. ».

5.3.2. Présentation des données recueillies grâce aux entretiens avec les EDE Quand une famille s’approche des EDE interviewées, elles vont toutes, sans exception, échanger avec lui en essayant de comprendre les besoins et les enjeux qui poussent la famille à faire cette demande. L’une d’entre elles définit que l’équipe éducative va rentrer en matière avec la demande de limiter la sieste de l’enfant. Elle verbalise donc agir au cas par cas, notamment en rapport avec les raisons de cette demande, mais également en fonction de ses observations et de son analyse de la situation de l’enfant et de sa famille. Une autre EDE précise qu’il y aura entrée en matière avec la demande du parent, après réflexion en équipe et accord de sa responsable. Si après cet accord, elle remarque que cela ne convient pas à l’enfant d’être limité dans sa sieste, elle va partager ses observations avec la famille et en équipe. L’échange avec les familles, selon elle, est un moyen de connaître l’enfant dans le cercle familial. Par exemple comprendre comment il s’endort, et donc de prendre la demande des limites de sieste dans son contexte global et non que face à une problématique liée à l’endormissement, par exemple. L’EDE 3 tient à démontrer l’importance de mettre l’enfant et son bien-être au centre, au travers de la discussion et de comprendre quels sont ses besoins de sieste et les facteurs externes qui pourraient influencer son sommeil, comme par exemple, les éléments qui divergent de la structure à la maison. La proposition d’un entretien formel, est importante pour l’EDE 1, selon elle, cela permet aux professionnels de discuter de la demande en étant pleinement dévouée à ce moment-là et non en étant prise dans le quotidien de la structure.

Quant à leur vision du partenariat avec les familles, elles s’appuieraient sur les points suivants :

- Favoriser la communication. - Guider la famille dans ses choix. - La liberté d’expression de la famille, notamment en fournissant un espace pour exprimer

leurs difficultés et permettre au parent de se décharger émotionnellement. - Trouver un équilibre entre les besoins de l’enfant et le point de vue de la famille, ne pas

agir que pour la famille et en ne prenant pas en compte l’enfant. - Partage d’observations mutuelles entre les familles et l’équipe éducative, par exemple,

pour déterminer, ensemble, le temps de la limite de sieste. - Trouver un compromis. - Dédramatiser la thématique en ne restant pas que sur des éléments factuels, qui

risqueraient de tendre la relation équipe éducative-famille. Pour illustrer ces points, voici deux extraits de l’entretien m’ayant amenée à la réflexion, notamment sur ma vision du partenariat.

« Je crois fortement qu’en discuter et d’échanger sur le sujet avec les parents et de le décortiquer cela débloque les situations. Si on reste sur notre

pratique institutionnelle, c’est ça, vous nous demandez ça, chacun reste sur ses positions et

l’enfant est là, au milieu, et subit »

« Le sujet de la sieste est quand même plus complexe, car il y a le paramètre privé de la

famille qui rentre en ligne de compte et je sais peut-être donc moins jusqu'où le professionnel

oserait imposer qu'il n'y ait pas de limite de sieste dans une institution »

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L’EDE N°2 précise que si les parents ont demandé d’avoir une limite de sieste : « Ils sont aussi à dire, que si leur enfant n’a pas bien dormi une nuit ou s'il est malade, il n’y a pas de limite de sieste. Il me semble que les parents sont assez à l'écoute de leur enfant aussi. Je généralise un peu, mais, cela montre que pour les parents, le bien-être de l'enfant est central. » Pour l’ensemble des professionnels, les demandes de limites de sieste sont donc à individualiser en fonction des familles. Il faut donc prendre au cas par cas et ne pas se positionner comme institution rentrant en matière ou non avec les limites de sieste. Durant l’entretien, quand j’aborde le sujet des valeurs, 3 d’entre elles reconnaissent avoir un conflit de valeurs ou se retrouvent dans un dilemme face la thématique des limites de sieste, par les phrases suivantes :

« Le mot dilemme me convient assez bien, parce qu’il y a ce

côté où l’on veut mettre le bien de l’enfant en avant, mais on dit

aussi, tout le temps, le bien du parent applique le bien de

l’enfant. Donc on est vraiment tiraillée. »

« Cela peut créer un conflit entre le respect du rythme de l'enfant et l'intégration du parent à la vie

de la structure. »

« Complètement, entre le fait de respecter le parent dans son

intégrité et ses demandes et le fait de respecter au mieux le besoin de l'enfant. Je n'avais jamais posé des mots dessus, mais c'est vrai qu'en moi, ça

crée un conflit. »

Lorsqu’un parent demande une limite de sieste, voici l’ensemble des attitudes que les quatre EDE vont favoriser : - Questionner, comprendre la situation, les enjeux et les raisons - Être à l’écoute - Être regardant que la limite de sieste convienne à l’enfant et qu’il ne se retrouve pas en

carence de sommeil - Veiller à la discrétion vis-à-vis des autres parents de la structure - Ne pas se laisser submerger par ses valeurs et entendre les besoins des parents - Faire preuve de bienveillance et d’empathie - Demander un entretien - Veiller au respect de la famille et de l’enfant - Vivre en équipe ses émotions ou ses valeurs assimilées à la demande du parent - Penser en équipe la réponse aux familles, ne pas donner de réponse sur le qui-vive et

prendre du recul sur la situation. Une EDE exprime : « Le parent doit pouvoir sentir que ce n’est pas la décision d’un professionnel, mais d’une équipe. »

Selon les quatre EDE, voici les diverses attentes et les besoins qu’ont les familles demandeuses d’une limite de sieste : - Besoins d’une vie familiale réglée - Besoins d’un moment de tranquillité en fin de journée - Régularité du sommeil de l’enfant - Ambiance familiale propice à tous les membres de la famille et au bien-être familial. - Bien-être du parent, une EDE évoque que le bien-être du parent engendre le bien-être

de l’enfant. Une autre exprime « Je ne pense pas que le parent ne pense qu’à lui, à mon avis, il pense aussi au bien-être de son enfant. Je ne pense pas que c’est un parent égocentrique. ». Les demandes viennent après une réflexion de leur part selon elle.

Concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfants et le cadre institutionnel est un des défis de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les familles, les moyens que les EDE entrevoient, personnellement, se basent sur la communication avec les familles ainsi que sur l’écoute du bien-être et des besoins de sommeil de l’enfant. Elles veilleront, s’il y a entrée en matière avec la demande de la famille, à ce que la limite de sieste ne nuise pas à l’enfant. Un autre moyen de concilier les besoins, serait d’avoir une

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vision globale de l’enfant, de sa situation et de sa famille, tout en faisant preuve de bienveillance à l’égard des parents et de l’enfant, ainsi qu’une adaptation constante, par exemple, en réajustant ou en supprimant la limite de la sieste. S’il y a un aspect sur lequel les EDE se rejoignent le plus, c’est la place que l’enfant doit occuper dans le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste. Elle doit être centrale, prioritaire et individualisée. Il devrait, selon l’EDE 3, pouvoir être intégré en lui verbalisant ce qui a été décidé de mettre en place, de lui expliquer la situation et ce que, concrètement, il va lui arriver, par exemple, s’il a été défini, avec les parents, qu’il allait être réveillé. Il était aussi intéressant pour moi de savoir, selon les EDE, quelles places ont les connaissances théoriques du professionnel dans la pratique des limites de sieste. Il en est ressorti de cette échange, d’ordre général : que les connaissances du professionnel du cycle de sommeil et des besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans sont importantes à prendre en compte dans la pratique des limites de sieste. Cependant, ses observations et son expérience font, également, partie intégrante de la décision à prendre avec les familles. Comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? La vision des EDE:

5.3.3. Présentation des données recueillies grâce à l’entretien avec la consultante parentale en troubles du sommeil

Voici selon la consultante parentale en troubles du sommeil, le rôle de l’EDE et de l’équipe éducative dans le partenariat autour des limites de sieste. - La base pour la consultante est le partenariat avec les familles « Le travail en partenariat

est indispensable pour aider l'enfant à trouver son rythme. Être partenaire avec les parents, c’est important. Le triangle pédagogique est important pour moi, car il prend en compte l'entier des acteurs qui touche la thématique des limites de sieste, c'est-à-dire le parent, le professionnel ou l'équipe éducative et l'enfant. ».

- Placer l’enfant au centre des discussions avec la famille, être à l’écoute des demandes de parents et évaluer les besoins de l’enfant.

- S’adapter aux besoins de sommeil de l’enfant selon les observations des parents et des professionnels, tout en réévaluant, de temps en temps, ses besoins de sommeil, qui ne sont rappelons-le pas linéaires dans sa vie. Par la suite que le professionnel puisse faire part, lors d’un feedback aux parents, de ses observations.

Intégrer le parent à la discussion en lui

permettant, s’il le souhaite, d’instaurer une limite de sieste pour son enfant.

26%

Ne pas entrer en matière avec les

demandes de limite de sieste des

parents.0%

Trouver un compromis qui

convient tant à la structure qu’aux

parents.27%

Individualiser les demandes en fonction des

familles.27%

Respecter le rythme en ne le

réveillant pas d’une sieste,

indépendamment de l’avis et des

besoins des parents.…

Interrompre la sieste après

observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de

limite de sieste des parents.…

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44

- Instaurer un entretien avec les parents qui ont une demande de limiter la sieste pour saisir les enjeux et décider ensemble de ce qui va être mis en place.

- « Réévaluer ce qui est décidé de mettre en place en lien avec les limites de sieste, c'est important. Au bout de deux semaines, par exemple, qu'est-ce que cela a changé au niveau du comportement de l'enfant, est-ce que c'est mieux, est-ce que ça lui convient ? Pour pouvoir, par la suite, faire une réadaptation si nécessaire. ».

- Donner des points de repères aux parents en faisant part des connaissances que les professionnels peuvent avoir sur les cycles de sommeil, les besoins de sommeil en fonction de l’âge. Tenir compte des changements dans la vie de l’enfant pouvant modifier ses besoins de sommeil. Déconseiller aux familles, l’exposition de l’enfant aux écrans, avant 3 ans. « Au-delà de la lumière bleue qui va empêcher la sécrétion de la mélatonine, il y a toute cette excitation qui est assimilée. ». Après l’âge de 3 ans, l’enfant doit être accompagné d’un adulte et ne pas avoir lieu 2h avant le coucher. « Tous ces éléments sont des sujets de discussion à avoir avec les parents, parce que finalement, vous, les professionnels de l'enfance, vous avez un rôle aussi de prévention, d'informations. Cela peut aussi aider les parents à prendre un peu de recul sur leur situation. Cela peut aussi réduire les limites de sieste instaurées de manière inappropriée en pensant que la sieste est le fond du problème, alors que ce n'est pas la cause. » Elle ajoute « Au niveau de la prévention, de l'information, cela peut aussi avoir un côté bénéfique pour la vision du métier de l’enfance qu’à le parent, où il n’y a pas juste des informations factuelles, mais un réel échange, réflexion, écoute et ouverture avec le professionnel. »

- Quand des difficultés d’endormissement surviennent au sein de la famille, la clé c’est de réorganiser le sommeil diurne, en fonction de l’âge et des besoins de l’enfant. Il s’agit tout de même, en tant que professionnel, de s’assurer qu’il ne cherche pas à obtenir l’attention de ses parents et de veiller à ce que des facteurs externes n’influencent pas sur le sommeil de l’enfant. Une piste d’action qui est intéressante pour tous les parents ayant des difficultés d’endormissements avec leur enfant peut être d’« Expliquer aux parents, que, quand ils récupèrent leur enfant, qu’ils essayent de prendre au moins 15 min pour entretenir la relation avec leur enfant, par exemple, en faisant un jeu. On dit que pour remplir le réservoir d'amour d'un enfant, il faudrait 15 min, cela peut être déculpabilisant pour le parent aussi d'entendre cela. » En référence à des parents qui culpabiliseraient de ne pas avoir été assez avec leur enfant, car par exemple, il est placé en structure.

- Conseiller aux parents, également, en cas de difficultés d’endormissement, un rituel d’endormissement qui pourra être renforcé dans toutes les périodes où l’enfant a des difficultés d’endormissement.

- Observer individuellement le sommeil de l’enfant au quotidien, notamment ses phases et son cycle, l’équipe peut soit utiliser une fiche de transmissions quotidiennes soit un agenda de sommeil. L’équipe répertorie, avant de prendre la décision avec les familles d’instauration de la limite de sieste, les heures d’endormissement et de réveil de l’enfant. Quand on prend la décision, en partenariat avec les familles de réveiller l’enfant, il est important de le réveiller à la fin d’un cycle. Dans le cas contraire, cela peut avoir des incidences sur le reste de sa journée, sur son humeur et son comportement.

« La sieste, parfois, faudra la réduire ou au contraire, la remettre en place, parfois, l'arrêter, cela va dépendre vraiment de l'individualité de l'enfant. Je suis convaincue dans la thématique des limites de sieste, l'individualité est la clé. Je ne suis donc ni pour ni contre limiter la sieste de l'enfant, c'est vraiment une question de besoins individuels de l'enfant. ». Elle veille, néanmoins, à centrer ses actions pour le besoin de l’enfant et pas qu’essentiellement pour le besoin des parents. Elle précise que « Dans certaines situations, il y a une réelle souffrance et il y a des réels besoins des parents ». Voici son positionnement face à la question : Comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? Elle souhaite intégrer le parent à la discussion en lui permettant, s’il le veut, d’instaurer une limite de

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sieste pour son enfant, en veillant que cela correspond aux besoins de l’enfant. Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents, un compromis qui reste acceptable pour l’enfant et ses besoins. Individualiser les demandes en fonction des familles et interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de limites de sieste des parents. Ce dernier point en référence à l’agenda du sommeil. La consultante parentale exprime le fait que cela doit se focaliser sur les besoins de l’enfant, qui reste individuel, et que cela doit se faire en partenariat avec les familles et l’enfant, en rentrant, par exemple, en discussion avec eux. Elle conclura l’entretien en me faisant part de cette phrase : « Je trouve très curieux qu’en tant que professionnel, on ne puisse pas prendre en compte l’avis de parents, car ça reste les premiers éducateurs de l’enfant. Je le redis, mais je trouve cela très complémentaire de travailler en partenariat avec les parents, car, par exemple, une éducatrice, sans expérience parentale, peut se nourrir de l’expérience des parents qu’elle a en face d’elle. L’enfant reste quand même, quelle que soit la situation, la priorité des parents et des professionnels, il ne faut pas l’oublier. »

5.3.4. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et questions de recherche

Pour rappel, voici les questions principales et secondaires liées à ce thème : 2. Comment les familles perçoivent-elles les demandes de limites de sieste et le partenariat autour de celles-ci ? 2.2 Quels besoins /attentes ont les familles dans le partenariat avec les équipes éducatives autour des limites de sieste ? 3. Comment les EDE pratiquent-ils actuellement les limites de sieste et le partenariat avec les familles autour de celles-ci ? 3.1 Quelles valeurs professionnelles sont associées aux pratiques actuelles ? 4.1 Est-ce que les équipes éducatives doivent accepter ou refuser les demandes de limites de sieste ? 4.2 Comment une consultante parentale en troubles du sommeil entrevoit-elle les demandes de limites de sieste et le partenariat en collectivité préscolaire autour de celles-ci ? 4.3 Quel rôle à l’équipe éducative dans le partenariat avec les familles demandeuses de limites de sieste ? 4.4 Quelle place peut être donnée à l’enfant de 2 et 3 ans dans le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ?

Afin de répondre à mes questions principales et secondaires concernant la vision des familles des limites de sieste, les pratiques actuelles des EDE autour du partenariat et la vision de la consultante parentale. J’ai fait le choix d’effectuer un regard croisé entre les données récoltées avec les EDE, les familles et la consultante parentale. Tout d’abord, une seule question a été posée de manière identique aux trois acteurs : Comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? Voici donc l’analyse de ces données.

Il y avait six réponses possibles, dont « Intégrer le parent à la discussion en lui permettant, s’il le souhaite, d’instaurer une limite de sieste pour son enfant. », « Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. » et « Individualiser les demandes en fonction des familles. », ce qui rentrait dans une démarche de coéducation. Dans les trois cas, la consultante parentale, les familles et les EDE favorisent prioritairement les trois réponses en lien avec la coéducation. A cela s’ajoute « Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de limite de sieste des parents. » qui est également mis en avant dans leurs réponses. Cette dernière possibilité de réponse reprenait pour moi, l’observation du cycle de sommeil en amont de l’instauration de la limite de sieste, par exemple au moyen de l’agenda de sommeil. En aucun cas ou à faible pourcentage pour les familles, les acteurs de l’étude ne souhaitent que l’équipe éducative « Respecte le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste, indépendamment de l’avis et des besoins des parents ». Personne durant cette étude ne désirerait que l’équipe éducative « Ne rentre pas en matière avec les demandes de limite de sieste des parents ».

Page 52: TRAVAIL DE DIPLÔME

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Cette comparaison entre les différentes réponses montre que peu importe leurs connaissances, leur position ou leur rôle dans les limites de sieste, les divers acteurs interrogés, durant cette recherche, ont un avis convergent sur la thématique. Une démarche s’inscrivant dans la coéducation et l’individualité des familles serait donc, d’après les résultats de mes recherches pratiques, à privilégier dans la thématique des limites de sieste. Si je reviens plus précisément sur la vision des familles, la recherche démontre une volonté de leur part de coéduquer. Les différents propos répertoriés mettent en évidence que les familles sont conscientes des conditions de travail au sein de la structure. Comme par exemple ce parent qui exprimait qu’il comprenait que les demandes des familles nécessitaient de la flexibilité des équipes éducatives, car elles doivent aussi prendre en compte leurs propres contraintes, leur évaluation de l’état de l’enfant et le déroulement de leur journée. Je peux donc affirmer que peut importe si les familles limitent ou non la sieste de son enfant, leurs perceptions du partenariat autour des limites de sieste sont convergentes.

Je souhaite maintenant établir une comparaison entre les besoins/attentes de la famille et les besoins/attentes imaginés par les EDE face à la demande des limites de sieste. Bien que la question était interprétable de différentes manières, je trouve surprenant que les familles aient des réponses en lien avec l’attitude du professionnel et le partenariat, alors que pour les EDE interrogées, leur réponse allait dans ce sens : « qu’est-ce qui poussent les familles à faire cette demande ». Selon moi, cette constatation démontre à quel point l’équipe éducative peut parfois passer à côté des réels attentes et besoins des famille, renforçant un écart dans leur relation, parfois même, et développant des conflits. C’est la raison pour laquelle, il est essentiel, que la famille puisse verbaliser ses besoins et attentes vis-à-vis de la limite de sieste et du partenariat, lors d’un échange avec l’équipe éducative, afin que cette dernière puisse agir en ayant connaissance de ceux-ci.

A travers les recherches effectuées dans le cadre de ce TD, j’ai pris conscience des pratiques des limites de sieste d’EDE. Ces données me permettent d’affirmer que, dans le cadre des personnes interrogées, qu’aucun professionnel ne va refuser une demande de limite de sieste, mais va cependant rentrer en discussion avec la famille. Cependant une contradiction fait surface, quand il s’agit de percevoir le positionnement de l’EDE. Sur les quatre, trois d’entre elles se positionnent contre la pratique des limites de sieste. Les EDE sont donc pour rentrer en partenariat avec les familles et contre limiter la sieste de l’enfant par rapport au respect du rythme de l’enfant. Lors de mes entretiens, toutes m’ont paru être dans cette contradiction au sein même de leur discours. Cette réalité s’explique, selon moi, par le dilemme ou le conflit entre des valeurs, présent chez les professionnels, vis-à-vis de la thématique des limites de sieste. Les valeurs, au cœur de cette thématique, sont donc le respect des parents et de l’enfant, le respect de l’individualité, le respect du rythme de sommeil de l’enfant, le respect de la collectivité, la prise en considération du parent et de ses demandes, dans une démarche de coéducation. Entre elles, ces valeurs s’entrechoquent donnant naissance à un conflit ou à un dilemme interne pour l’EDE, ce qui rend son positionnement davantage complexe.

En ce qui concerne le positionnement de l’équipe éducative face aux demandes de limites de sieste des familles au sein de l’institution, à la question faut-il oui ou non accepter les demandes de limites de sieste des familles au sein de la structure, la théorie et la consultante parentale sont convergentes. L’équipe ne devrait pas se poser la question, de savoir s’il faut oui ou non rentrer en matière avec les demandes de limites de sieste. Elle devrait davantage réfléchir à l’intégration du parent dans une démarche de coéducation et comment agir ensemble, au mieux, pour l’enfant à ce moment donné. Chaque famille à des besoins et des attentes différents, alors pourquoi ne tout simplement pas échanger avec eux sur le sujet, tant que l’enfant, son bien-être restent les priorités des familles, mais aussi des professionnels. Les valeurs dans lesquelles l’enfant

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grandit font partie intégrante de son éducation et vont, certes, influencer son rapport au sommeil étant adulte. Je remarque qu’elles vont aussi influencer les demandes des parents. Je m’explique : un parent qui verbalise « Si son enfant dort, c’est qu’il en a besoin », ne va s’en doute jamais s’approcher d’une équipe éducative pour demander une limite de sieste, puisque sa valeur est le respect du rythme de sommeil. Là encore, cela démontre que l’individualité est à prendre en compte dans le partenariat autour des limites de sieste, car aucun parent n’est identique et comme le relevait Uri Bronfenbrenner, il fait lui aussi partie d’un système, englobant ses particularités, ses valeurs, ses relations.

Il est évident, à travers la théorie, que l’éducation au sommeil des parents va influencer le rapport qu’aura l’enfant à celui-ci, une fois l’âge adulte atteint. Cela me démontre donc, qu’indépendamment des limites de sieste que l’équipe éducative va ou non intégrer dans sa pratique professionnelles, l’enfant et son rapport au sommeil sont déjà influencés par les pratiques issues du domaine privé, de ses parents. Un exemple pour illustrer mes propos, lors de mes recherches pratiques, j’ai découvert que plus de la moitié des parents effectuait une limite de sieste dans le cadre privé. De quoi mettre en évidence qu’indépendamment de l’avis des professionnels, de pratiquer ou non une limite de sieste, les familles continueront à réveiller leur enfant dans le cadre privé si elles l’estiment nécessaire. Je pense donc qu’en tant que professionnel, pour l’enfant et son bien-être, prôner une continuité éducative, ou du moins une cohérence entre la maison et la crèche vis-à-vis de la sieste, est davantage bénéfique pour l’enfant, son développement et sa sécurité affective, que de ne pas faire alliance avec sa famille qui le réveille de toute manière.

Grâce à mes recherches, qu’elles soient théoriques ou pratiques, j’ai pu comprendre que le rôle de l’équipe éducative est d’individualiser les demandes en fonction des familles, de prendre en compte la singularité de l’enfant et des familles, tout en permettant l’expression des besoins de chacun. La famille qui demande une limite de sieste a besoin d’être entendue et comprise. Se retrouver en tant que famille, face une équipe éducative qui se met en position d’expert, refusant catégoriquement ne serait-ce que d’écouter sa demande, peut affecter le lien de confiance. Le professionnel devra garder à l’esprit que le développement et la sécurité affective de l’enfant sont des enjeux de la relations entre les familles et les professionnels. Sans compter, qu’un refus catégorique de demande de limites de sieste de la part d’une équipe éducative, ne prend pas en compte la famille et ses problématiques, donnant par la suite naissance, comme j’ai pu le remarquer dans la théorie, à des répercussions sur le plan physique, émotionnel, intellectuel, professionnel du parent, pouvant l’amener à un détachement affectif.

Ces aspects démontrent, que l’équipe éducative a un rôle de soutien à la parentalité et de prévention dans les demandes de limite de sieste. L’équipe éducative ne doit avant tout pas oublier que le parent est le premier éducateur de l’enfant et que seul lui détient les informations sur la singularité de son enfant, nécessaires au fonctionnement de la pratique professionnelle quotidienne. La famille est compétente et riche de savoir pour le professionnel. Il s’agit donc de prendre en compte dans les demandes de limites de sieste et d’appuyer le partenariat avec les familles sur : penser ensemble, vivre ensemble et décider ensemble, comme décrit en partie théorique.

J’ai, également, relevé dans mes recherches que pour agir dans une démarche de coéducation, il faut que les deux partis, donc famille et équipe éducative participent respectivement à la création du partenariat. Est-ce que finalement le parent qui émet une demande de limite de sieste n’est pas déjà dans une démarche où il appelle l’équipe éducative à la coéducation ? Sans aucun doute. Les parents questionnés, ayant eu recours aux limites ont démontré que cette démarche était réfléchie et qu’ils s’étaient renseignés, préalablement, avant de faire leur demande, avec comme

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préoccupations, certes, l’ambiance familiale, mais avant tout le bien-être, la santé, le développement de leur enfant. Le professionnel devra donc garder à l’esprit que quelle que soit la situation, l’enfant reste majoritairement la priorité du parent !

Au moyen des questionnaires distribués mais aussi des interviews ainsi que de la théorie, j’ai pu tirer un constat qui démontre que peu importe la situation de la limite de sieste, l’enfant reste le centre de l’attention des adultes l’entourant. La place de l’enfant dans le partenariat autour des limites de sieste, doit donc être prioritaire, individuelle et centrale. Un des moyens qui peut être utilisé pour intégrer l’enfant davantage à ce partenariat, serait de verbaliser à l’enfant les décisions que l’équipe éducative avec ses parents ont prises. Par exemple, qu’il soit averti qu’il sera dorénavant réveillé, ce qui renforce sa compréhension de la situation et sa sécurité affective.

N’oublions pas que la famille reste soumise à une réalité parentale, professionnelle et sociétale, par exemple, une femme et mère de famille qui souhaiterait après son congé maternité reprendre un poste à 100% ou encore une famille monoparentale. Un autre rôle de l’équipe éducative sera donc de permettre à la famille, la conciliation vie professionnelle et vie familiale. La thématique abordée dans ce travail de diplôme touche étroitement cette conciliation. J’évoquais, précédemment, le rôle de prévention et de conseils qu’à l’équipe éducative dans les demandes de limite de sieste. Ce rôle comprend, notamment, le fait d’expliquer aux parents l’importance du sommeil pour l’enfant, qu’il en possède en quantité suffisante et par exemple d’évoquer l’impact néfaste des écrans sur ce dernier. Il ne s’agit pas dans ce type de partenariat, pour l’équipe éducative, d’effacer totalement ses connaissances et son expérience. Elle peut, par exemple, apporter des points de repères aux familles. Elle possède, également, un rôle dans l’observation des besoins de sommeil de l’enfant, notamment car elle se doit de signaler aux parents si une limite de sieste ne semble pas convenir à l’enfant et ses besoins.

5.4. Repères pour les équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles.

5.4.1. Analyse en regard des données pratiques, théoriques et questions de recherche

Pour rappel, voici les questions principales et secondaires liées à ce thème : 4. Quels repères théoriques et pratiques peuvent être donnés aux équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles ? 4.5 Comment l’équipe éducative peut-elle accompagner les besoins des enfants et ceux des familles ?

En regard de mes analyses et de l’ensemble de mes recherches théoriques ainsi que pratiques, j’en viens à établir des repères pour les équipes éducatives, afin de répondre aux demandes de limites de sieste des familles. Pour ce faire, j’ai regroupé toutes les connaissances acquises grâce à ce travail de diplôme dans un seul et même document se trouvant en annexe136. J’y propose une marche à suivre d’actions concrètes qui peuvent être amenées aux équipes éducatives pour favoriser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste, de manière à répondre aux besoins de l’enfant, mais aussi à ceux de ses parents. Ces actions ne sont en rien exhaustives, mais peuvent guider le professionnel dans ses démarches face à une famille demandeuse de limite de sieste. Au-delà de la théorie, je me suis appuyée sur les aspects pratiques relevés tout au long de cette cinquième partie, notamment, par exemple, la vision du partenariat des EDE, mais aussi des familles, les attitudes que les quatre EDE favorisent, les attentes et les besoins des famille ainsi que les conseils apportés face au rôle de l’équipe éducative, par la consultante parentale en troubles du sommeil. Comme évoqué précédemment, les difficultés d’endormissement sont à

136 Voir Annexe O : Repères pour les équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de

sieste des familles

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l’origine des demandes de limite de sieste, la clé est donc de réorganiser le sommeil diurne, ce qui est proposé dans le document annexé. Créer ce document était pour moi une manière de répondre aux questionnements ci-dessus, mais, également, de synthétiser le cheminement parcouru à travers ce travail de diplôme.

5.5. Synthèse générale des résultats Par rapport à mes questions de recherches, mes objectifs et mon hypothèse, de manière générale, les principaux résultats mis en évidence par ma recherche, sont :

LE RESPECT DE L’INDIVIDUALITÉ DE L’ENFANT ET DE SA FAMILLE A travers mes résultats et mes données récoltés, je pense avoir démontré l’importance du respect de l’individualité dans le partenariat entre les familles et les équipes éducatives autour des demandes de limites de sieste. L’individualité, tant de l’enfant que de sa famille, est à prendre en compte dans le traitement des demandes de limites de sieste et aucune généralité ne peut s’effectuer. Le cas par cas est donc à favoriser. Respecter l’individualité implique, donc de la part des équipes éducatives, de s’investir dans une démarche de coéducation vis-à-vis de la famille demandeuse de limites de sieste. L’analyse a fait ressortir que les limites de sieste ne font sens que si le respect de l’individualité et de la singularité a été pris en compte dans la demande. Sans ce respect de l’individualité, le contenu des résultats suivants, tels que les besoins de sommeil de l’enfant ou encore le partenariat avec les familles, ne pourront pas être favorisés. Ce qui me permet d’affirmer que le respect de l’individualité est la base de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les familles autour de celles-ci.

LES BESOINS DE SOMMEIL DE L’ENFANT DE 2 ET 3 ANS Les besoins et les bienfaits du sommeil pour l’enfant de 2 et 3 ans ont été mis en évidence au sein de mon travail de recherches, il en va de même dans les repères donnés aux professionnels. Prendre en compte les besoins de sommeil en fonction de l’âge de l’enfant, dans les demandes de limites de sieste des familles, est plus qu’indispensable. Ma recherche a déterminé qu’il était tout à fait possible de limiter un enfant dans sa sieste, mais uniquement en tenant compte de ses besoins de sommeil pour que cela n’ait pas de répercussions considérables sur son développement et sa santé. Pour ce faire, les besoins doivent être considérés dans le partenariat avec les familles. L’adulte doit être garant que l’enfant possède une quantité de sommeil correspondant à ses besoins en fonction de son âge et qu’il ne montre pas de signes inadaptés de fatigue durant la journée.

LE PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES Au moyen des différentes visions du partenariat répertoriées durant mes investigations, j’ai compris que le partenariat équipe éducative-famille est primordial dans la thématique des limites de sieste. Intégrer les familles, dans une démarche de coéducation, permet de promouvoir le bien-être de l’enfant et sa sécurité affective. Le partenariat favorise aussi la prise en compte des besoins et des problématiques des familles liées à la thématique. La recherche a fait émerger, qu’indépendamment de l’avis des professionnels de pratiquer ou non une limite de sieste, les familles continueront à réveiller leur enfant dans le cadre privé, si elles estiment qu’il est nécessaire. Il est donc dans l’intérêt de l’enfant, pour les équipes éducatives, de favoriser le partenariat et une continuité dans ses actions avec sa famille.

LES REPÈRES ET LE RÔLE DES ÉQUIPES EDUCATIVES Par mes recherches, je pense avoir orienté l’équipe éducative à travers des repères, mais, également, le rôle qu’elle a au sein de la thématique des limites de sieste et comment elle peut favoriser le partenariat avec les familles. Tant les repères que le rôle sont, bien entendu, à adapter en fonction de leur pertinence face à la situation pratique à laquelle est confrontée l’équipe éducative. Cette adaptation permettra de

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prendre en compte les principaux résultats énumérés, précédemment, dans cette partie.

LE TRAVAIL EN ÉQUIPE Mon travail de diplôme a souligné la place du travail d’équipe dans la pratique de limites de sieste et le partenariat avec les familles. Sans travail d’équipe, il n’y a pas de cohérence dans les actions mises en place, en regard de la famille et de l’enfant. Une attitude cohérente permet à l’enfant d’être sécure, d’où l'intérêt de la favoriser en équipe, mais aussi avec les familles. L’idéal serait que tous les membres de l’équipe éducative envisagent, de manière cohérente et commune, ce qui est le mieux pour l’enfant, en adoptant une vision systémique de sa situation. Travailler de cette manière permet une réflexion, de se soutenir, de prendre des décisions, de se remettre en question et d’agir dans un seul et même but commun : l’enfant, sa famille et leur individualité. Au-delà des principaux résultats, j’ai pu établir des points communs entre les différents acteurs, comme par exemple, la manière identique pour les EDE, les familles et la consultante parentale en troubles du sommeil de percevoir le partenariat autour des demandes de limites de sieste. Tous souhaitent instaurer des actions face à la limite de sieste, allant dans une démarche de coéducation. Un autre de leurs points communs est leur vision de la réalité pratique dans l’application de limites de sieste en structure. Tant les familles que la consultante parentale, sont, par exemple, conscientes des enjeux qui se jouent au quotidien dans la structure. Un élément convergent de ma recherche démontre que les difficultés d’endormissement sont, majoritairement, l’enjeu qui poussait les familles à effectuer cette demande. La théorie et la pratique ont aussi trouvé des points communs, comme les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans, qui convergent. Ou encore le fait que l’équipe ne doit pas se poser la question de savoir s’il faut oui ou non entrer en matière avec les demandes de limites de sieste, mais chercher à agir au mieux pour l’enfant à cette période de sa vie. De manière générale, la théorie et la pratique se rejoignent. Cependant, le seul élément divergent que je perçois à travers ma recherche est : les avis différents des acteurs de mon travail de diplôme, vis-à-vis de la pratique des limites de sieste. Sont-ils pour ou contre limiter la sieste de l’enfant ? Leurs réponses restent propres à leurs valeurs personnelles, ce qui les différencient et relèvent l’importance du respect de l’individualité.

6. CONCLUSION

6.1. Vérification de l’hypothèse En ce qui concerne, l’hypothèse formulée au départ de mon travail de diplôme était la suivante :

En structure d’accueil préscolaire, le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille, permet à l’équipe éducative de favoriser le partenariat avec les familles, autour

des demandes de limites de sieste, en prenant en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.

En regard des résultats obtenus et notamment de la synthèse effectuée ci-dessus, l’hypothèse est affirmée, selon moi. Je reste, tout de même, consciente que ma recherche ne prend en compte que l’avis de quatre EDE, d’une consultante parentale ainsi qu’un échantillon de familles et qu’elle n’est donc peut-être pas forcément applicable à toutes les situations de demandes de limites de siestes que le professionnel peut rencontrer dans son quotidien. Cette dernière donnée démontre, là encore une

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fois, que le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille est la clé, selon, moi, dans le partenariat famille-équipe éducative, autour des limites de sieste. Les données récoltées et analysées concordent avec l’hypothèse dans la mesure où la partie théorique m’a permis de réaliser l’importance de la prise en compte de l’individualité dans le sommeil. Le sommeil de l’être humain ainsi que les besoins qui y sont liés sont individuels et influencés par un système qui l’entoure, comme relevé dans la théorie par Uri Bronfenbrenner. Le partenariat autour des limites de sieste devra donc tenir compte de ce dernier aspect. Les pratiques actuelles des EDE, la vision des limites de sieste ainsi que le partenariat de la consultante parentale et des familles sont venus confirmer mon hypothèse. Dans la mesure où il m’a souvent été conseillé d’agir au cas par cas et en fonction de la singularité de la famille demandeuse d’une limite de sieste ainsi que de leur enfant. Le respect de l’individualité, permet, également de prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans, dans l’application d’une future demande de limites de sieste, pour que cela n’ait pas de conséquences sur son développement ou sa santé. La recherche a permis, de mieux connaître l’indispensabilité de respecter l’individualité de l’enfant et de sa famille dans les demandes de limites de sieste, qui, à mon goût, dans la pratique, parfois, catégorique avec les familles notamment dans la posture que le professionnel adopte. Le positionnement de l’équipe éducative et son rôle dans les demandes de limites de sieste ont été clarifiés et vont dans le sens de cette hypothèse. Les repères à titre indicatif pour les équipes éducatives tiennent, également, compte de cette hypothèse. Je peux donc, à l’heure actuelle, affirmer que : Respecter l’individualité de l’enfant et de sa famille permet à l’équipe éducative de favoriser le partenariat avec les familles, tout en tenant compte de besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.

6.2. Rappel des objectifs et des questions de recherches et leurs évaluations Au début de la recherche, je me suis fixée des objectifs, il est maintenant temps de les évaluer. Je tiens à préciser que tout au long de ce travail de diplôme, même s’ils n’apparaissent pas directement, je m’y suis référé.

OBJECTIF GÉNÉRAL Détecter, à travers ce travail de diplôme la manière de favoriser, en tant qu’EDE, le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste de manière à prendre en compte les besoins de

sommeil de l’enfant. à Atteint, je pense avoir démontré comment favoriser le partenariat avec les familles, en tenant compte des besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans. Cependant, je dirais qu’il n’y a pas qu’une seule manière d’agir, mais plusieurs, en fonction des professionnels, des familles ou encore du cadre institutionnel et organisationnel.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES PÔLE ENFANTS

Identifier les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans lors de mes recherches théoriques, de manière à les prendre en compte dans la vérification de mon hypothèse.

à Atteint, en regard de la théorie et des données pratiques récoltées, j’ai pu cerner les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans et je pense en avoir tenu compte dans la vérification de mon hypothèse, mais, également, tout au long de la rédaction du présent document. J’ai pu identifier les besoins de sommeil au moyen des recherches théoriques et en les comparant avec ceux mesurés dans la pratique.

PÔLE FAMILLES Démontrer la vision des familles du partenariat et des demandes de limites de sieste, en recherchant une institution acceptant de distribuer un questionnaire à 20 familles fréquentant son lieu d’accueil.

àAtteint, au moyen de mes investigations, j’ai eu la possibilité de trouver une institution acceptant ma demande de distribution des questionnaires à 21 familles, ce qui m’a permis de récolter la vision du partenariat et des limites de sieste des familles. Je reste, néanmoins, consciente qu’il ne s’agit que d’un échantillon de familles, rendant la partie présentation des données liées à ce questionnaire, certes, réalistes, mais tout de même subjectives.

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PÔLE ÉQUIPE ÉDUCATIVE ET EDE Détecter les pratiques actuelles des EDE au moyen de quatre entretiens semi-dirigés avec des EDE

ayant effectué leur formation dans diverses écoles de Suisse. àPartiellement atteint, quatre entretiens semi-dirigés ont eu lieu avec des EDE ayant effectué leurs études dans trois lieux différents. Ma recherche a mis en évidence les pratiques actuelles des EDE. Cela m’a, cependant, amené des difficultés liées à la présentation, l’interprétation et l’analyse des résultats. Leurs valeurs et les conflits ou dilemmes liés à celles-ci, mis en avant dans leur pratique, ont été présents dans l’entier des entretiens. Cet aspect rendait, par moment, leur discours contradictoire, me poussant à devoir, lors des entretiens, saisir et reformulé leur discours, afin d’être sûre d’avoir bien compris leurs intentions et leurs avis. Je pense, tout de même, avoir détecté les pratiques actuelles et générales qu’on les EDE au quotidien. Bien que les résultats présentés ne reflètent, sans aucun doute, pas toutes les pratiques des EDE exerçant dans toute la Suisse ou encore dans l’espace BEJUNE. Je pense que les données récoltées sur les pratiques actuelles des EDE donnent un aperçu global et n’infirme, cependant, pas mon hypothèse. Planifier un entretien semi-dirigé, durant mes recherches pratiques, avec une consultante parentale en troubles du sommeil de manière à récolter sa vision des demandes de limites de sieste en collectivité

préscolaire. àAtteint, j’ai rencontré la rencontre une consultante parentale qui s’est positionnée face à la thématique des limites de sieste. Il s’agissait d’un entretien semi-dirigé qui m’a permis de confirmer mon hypothèse et de remette en question ou d’appuyer mes recherches théoriques précédentes. Cet entretien m’a permis de comprendre la vision d’une consultante parentale en troubles du sommeil et m’a confortée dans les repères à proposer aux équipes éducatives.

Guider, durant la lecture de ce travail de recherches, les professionnels se questionnant sur la thématique des limites de sieste et du partenariat autour de celles-ci, à travers des repères pour

répondre aux demandes de limites de sieste des familles. àAtteint, je pense avoir évoqué une vision d’ensemble de la thématique, à travers la théorie, permettant tant à des professionnels étant pour ou contre, de se faire un avis sur la thématique. Des repères non-exhaustifs ont été formulés, guidant, je pense, les équipes éducatives dans les pratiques.

Identifier les enjeux sous-jacents de la thématique des limites de sieste, durant mes recherches pratiques et théoriques, afin que les pistes d’actions proposées aux équipes éducatives puissent être

réalisables dans le quotidien professionnel àPartiellement atteint, il est difficile de prendre en compte tous les enjeux sous-jacents dans les pistes d’actions ou repères proposées, car ils sont en nombre élevé et pas toujours à la portée d’amélioration des professionnels. Comme, par exemple, le manque d’effectif, réduisant par exemple la disponibilité de l’EDE pour aller réveiller un enfant. Davantage de précisions seront apportées dans la partie « Limites du sujet de la recherche ». Je pense cependant en avoir identifié suffisamment pour que mes repères soient applicables dans la pratique professionnelle.

PÔLE PERSONNEL Développer des ressources personnelles pour ma future pratique professionnelle en rapport avec

l’enfant, le sommeil, la sieste et le partenariat avec les familles, au sein de mon travail de diplôme et au moyen de recherches bibliographiques

à Atteint, grâce à la recherche menée, j’ai, désormais, les ressources nécessaires pour répondre à des demandes de limites de sieste dans ma future vie professionnelle. Notamment grâce au fait que je peux me positionner professionnellement face à la thématique. En cas de doutes ou d’une demande des parents, je me verrais me référer à des ouvrages ou à en proposer.

Construire, à l’issue de ce travail de diplôme, mon positionnement professionnel, vis-à-vis de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les familles autour de celles-ci, pour ma vie

professionnelle future. àAtteint, tout au long de la rédaction de ce travail de diplôme, j’ai forgé mon identité professionnelle. Mon positionnement professionnel s’est donc construit durant mes recherches et vous sera exposé ci-après. En ce qui concerne l’évaluation de mes questions principales et secondaires, j’ai choisi de ne pas les citer une nouvelle fois, dans cette partie, car celles-ci ont été rappelées et analysées directement ou indirectement dans la partie 5 : Développement et analyse. C’est la raison pour laquelle, je vais procéder à leur évaluation non pas de manière individuelle, mais générale. Globalement, toutes les questions ont trouvé leurs réponses, dans les analyses effectuées, sauf pour le questionnement 4.5 : Quelle place peut être donnée à l’enfant de 2 et 3 ans dans le partenariat avec les familles demandeuses de limite de sieste ? Je considère que mes réponses, à cette question, pourraient

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davantage être étayées en regard des résultats obtenus durant la recherche. La théorie et la pratique ont démontré que la place de l’enfant doit être centrale et individualisée dans le partenariat et qu’il serait recommandé d’informer l’enfant des éventuels réveils. Je trouve que ces données restent idéalistes et floues. Ce qui m’amène à dire que j’aurais souhaité obtenir des informations plus réalistes et concrètes à mettre en place dans ma pratique professionnelle future. En comparant les informations analysées avec les questions de recherche et la problématique, je suis donc satisfaite des résultats obtenus dans le cadre de cette recherche.

6.3. Évaluation de la méthodologie, des buts et des limites de la recherche De manière générale, l’ensemble de la méthodologie m’a permis de récolter les données nécessaires à la réalisation de ce travail de diplôme. J’ai trouvé leurs fonctionnements en adéquation avec les critères que je m’étais, personnellement, fixés comme, notamment, de laisser place à la liberté d’expression des sujets questionnés et démontrer un cadre non-jugement à l’interlocuteur. De plus, que ce soit les familles ou les professionnels m’ont été effectué un feedback positif sur ceux-ci. Je suis consciente que mes techniques d’investigation ont mis en lumière une pratique d’une institution, à travers des 20 questionnaires reçus en retour, ou encore l’avis de quatre EDE, de 19 familles et d’une consultante parentale en troubles du sommeil. Cet aspect me fait prendre conscience que ma recherche ne met en évidence qu’un échantillon de personnes. Avec le recul, j’aurais, peut-être, eu intérêt à réaliser un questionnaire auprès d’EDE et des questions davantage fermées, de manière à simplifier le dépouillement et obtenir des données reprenant un plus large panel de professionnels. Je reste, néanmoins, globalement satisfaite de ma méthodologie. En ce qui concerne les buts fixés au début de ce document, ils ont tous, sans exception, été atteints selon moi. Je pense permettre aux professionnels de l’enfance se questionnant sur le partenariat avec les parents autour des demandes de limites de sieste de trouver des réponses dans le présent document, des repères ainsi que de pouvoir, eux-mêmes, par la suite, se positionner et échanger davantage sur le sujet en équipe. Un autre but atteint est de comprendre le rôle de l’équipe éducative qui a été développé. Je pense également avoir apporté un regard bienveillant dans la prise en compte des besoins de sommeil de l’enfant et des problématiques que peuvent rencontrer sa famille. Pour les limites de la recherche fixées au départ de mon travail de diplôme, elles ont toutes été respectées. Je me suis concentré sur des enfants âgés de 2 et 3 ans. Je n’ai fait référence qu’à la définition des limites de sieste attribuée au départ qui était : une réduction volontaire du temps de sieste de l’enfant, à la demande des parents. Un temps maximum de repos associé de sommeil pour l’enfant ou un temps où l’enfant ne doit plus débuter sa sieste. Enfin, l’entier de mes démarches méthodologiques a été réalisé dans l’espace BEJUNE, comme spécifié au début de ma recherche.

6.4. Limites du sujet de la recherche Dans cette partie, je m’apprête à vous expliciter les points faibles et les difficultés pratiques qui pourraient être rencontrées face aux données mises en avant par ma recherche. C’est un moyen de poser le cadre quant aux interprétations et utilisations possibles de la recherche. Au-delà du fait que le sujet de la recherche ne tient compte que des enfants âgés entre 2 et 3 ans, je pense avoir identifié les principaux enjeux sous-jacents et contraintes auxquelles les équipes éducatives sont confrontées. Je suis, néanmoins, consciente que

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certains ont pu m’échapper, parce que la recherche ne les auraient pas mis en évidence, vu qu’elle ne reprend qu’un échantillon de population. En ce qui concerne les repères destinés aux équipes éducatives, ceux-ci non pas été vérifiés de manière pratique. Il se peut que des repères donnés aux équipes ne correspondent pas à la réalité de toutes les situations auxquelles peuvent être confrontées les professionnels. Je ne garantis donc pas qu’en appliquant ces repères, toutes les situations pratiques face aux demandes de limites de sieste soient résolues. Il en va de la responsabilité de l’équipe d’ajuster ceux-ci au plus près de ses contraintes institutionnelles ainsi qu’organisationnelles et face à chaque situation qu’elle rencontre. Je tiens aussi à préciser que ces repères déterminés s’appliquent davantage aux enfants ayant des difficultés d’endormissement, car il s’agit du principal enjeu, mesuré dans la recherche, pour les familles. Je ne peux, également, pas assurer scientifiquement et biologiquement que réveiller un enfant, même en respectant ses besoins et cycles de sommeil, n’a pas d’impact sur lui. Aucune étude, ni théorie, n’ont été trouvées dans ce sens. J’invite donc les équipes éducatives à porter une attention toute particulière à ce point, en agissant au plus près de leur conscience professionnelle. Cela consiste à prendre du recul sur les repères proposés. Également, à évaluer la situation de l’enfant de manière systémique ainsi que de faire appel, en cas de besoin, à un réseau professionnel externe, comme un pédiatre. Il en va de même si une équipe a des doutes dans ses connaissances et celles mises en évidence dans cette recherche vis-à-vis de la pratique des limites de sieste. Je conseille, également, aux lecteurs de ce travail de diplôme de davantage réfléchir à la place donnée à l’enfant dans le partenariat équipe éducative-famille, car celle-ci n’a été que brièvement mise en évidence dans le présent document. Selon moi, il n’y a pas de généralisations éventuelles qui peuvent ressortir de cette recherche mis à part le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille qui demande d’agir au cas par cas.

6.5. Nouvelles perspectives de la recherche face à la problématique et au sujet d’étude

Dans cette avant-dernière partie, je souhaite mettre en avant les perspectives de recherches que j’imagine au-delà des limites et de la problématique fixées dans le présent document. Une nouvelle perspective de la recherche pourrait être la suivante : mettre en pratique les repères donnés aux professionnels et les faire découvrir à des équipes éducatives, qui seraient intéressées de les tester et, par la suite, évaluer leur pertinence. Je souhaiterais notamment, mettre en pratique l’agenda du sommeil et démontrer s’il s’agit d’un outil adapté au contexte professionnel et accessible aux connaissances des équipes éducatives. Il pourrait, également, être intéressant d’établir une bibliographie mentionnant des ouvrages accessibles à la compréhension des parents et qui pourrait, par exemple, leur être proposée lors d’un entretien. Une recherche sur les littératures enfantines traitant de la thématique de la sieste et du sommeil pourrait, également, être réalisée afin de pouvoir, par exemple, expliquer à l’enfant les bienfaits du sommeil. Dans un même ordre d’idées, je trouverais enrichissant de rendre conscient les équipes éducatives du rôle de prévention qu’elles ont dans le manque de sommeil au sein des demandes de limites de sieste. En leur faisant, par exemple, réaliser qu’un enfant ne peut pas être réveillé à n’importe quel moment de son cycle de sommeil ou que lutter pour ne pas s’endormir est mauvais pour sa santé, son développement et son bien-être.

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Une thématique plus générale m’a interpellée lors mes recherches, il s’agit de percevoir ainsi que de mesurer les répercussions et la place qu’ont les valeurs du personnel éducatif dans la pratique. Je trouve que ce serait captivant à étudier et que cela pourrait, éventuellement, faire l’objet d’une autre recherche. Comme je l’évoquais, précédemment, j’ai concentré mes recherches sur l’enfant de 2 et 3 ans. Il pourrait être intéressant d’élargir cet horizon, à des enfants plus ou moins âgés que la période de vie ciblée dans ce travail. Il serait intéressant de comprendre et d’identifier les facteurs personnels et externes qui poussent les parents à, généralement, demander une limite de sieste autour des deux ans de l’enfant. Bien que j’aie pu percevoir une partie de ces facteurs dans ma recherche, notamment, à travers l’influence qu’à le développement sur l’enfant, cela apporterait un autre regard sur le sujet de la recherche. Pour les enfants âgés de plus de 3 ans, il serait intéressant de chercher à comprendre dans les demandes de limites de sieste, si d’autres enjeux que les difficultés d’endormissement, se jouent. Je pense notamment à l’entrée du cursus scolaire dans la vie de l’enfant ou encore à l’arrêt définitif de la sieste. En rapport avec cela, il me serait utile de savoir comment agir avec les familles qui souhaitent supprimer la sieste de leur enfant de manière précoce. Cet aspect m’interpelle dans la mesure où, les repères proposés dans le cadre de ce travail prennent en compte les besoins de sommeil de l’enfant, ce qui n’est pas le cas dans l’arrêt précoce de la sieste. Le partenariat avec les familles dans cette thématique est-il identique aux demandes de limites de sieste ? Dans ma pratique professionnelle, il m’est arrivé de rencontrer des parents demandant un minimum de temps de sieste pour l’enfant, l’approfondissement de ce sujet serait passionnant et dans la continuité du sujet traité dans le présent document.

6.6. Positionnement professionnel, réflexion sur mon identité et sur mon rôle professionnel face du sujet de la recherche

C’est en regardant et en évaluant mes questionnements de départ que j’ai pris conscience du cheminement professionnel parcouru à travers la réalisation de ce travail de diplôme. Au moyen des recherches effectuées et des diverses réflexions autour de mes résultats, je peux, désormais, me positionner professionnellement face à la thématique des limites de siestes et affirmer que mon identité professionnelle est renforcée. Il ne faut pas réveiller un enfant qui dort... Une phrase que je vais désormais bannir de mon langage professionnel. Certes, je suis pour respecter le rythme de sommeil de l’enfant, ce qui m’amènera, toujours, à favoriser, au maximum, celui-ci dans ma pratique quotidienne. Cette constatation me permet d’affirmer qu’en pratique je mets tout en œuvre pour que chacun des enfants au sein de la collectivité soit respecté dans son rythme de sommeil. Je ne réveillerai donc jamais un enfant qui dort et qui n’a pas de limites de sieste définies. Respecter le rythme de sommeil de l’enfant est donc une des valeurs qui anime mon quotidien auprès de l’enfant. Je suis consciente des bienfaits qu’a le sommeil sur lui, son développement et sa santé. J’en fait donc une de mes priorités dans la pratique. Je pense, tout de même, que l’affirmation faisant le titre de mon travail de diplôme, n’est pas un moyen de répondre à une famille demandeuse d’une limite de sieste. Qu’est-ce qui me permet d’affirmer à une famille, dès sa demande de limite de sieste, qu’il est préférable que son enfant ne soit pas réveillé ? Rien, je n’ai pas à leur imposer ma valeur du respect du rythme de sommeil. Je préfère donc, davantage, me positionner pour limiter la sieste de l’enfant, car je considère qu’il bénéfique de favoriser une cohérence des actions qui entourent l’enfant avec les familles, plutôt que l’enfant soit réveillé à la maison et pas en structure. Je

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pense qu’agir de la sorte peut, tout autant, créer un déséquilibre dans le sommeil de l’enfant que de le réveiller de sa sieste, sans respecter ses besoins de sommeil. Les besoins des enfants, qu’ils soient collectifs ou individuels, rythment mes journées et je me sens donc garante d’agir au plus près de ceux-ci, au quotidien, dans l’accueil de l’enfant et de sa famille. Il ne s’agit pas de simplement appliquer le temps de limites de sieste demandées par les parents, mais de réfléchir ensemble sur le temps de limite idéal pour l’enfant. C’est à travers cette affirmation, j’ai compris mon rôle de prévention à travers l’application d’une limite de sieste adaptée aux besoins de sommeil de l’enfant. Dans la pratique, des enfants ont des réveils inadaptés à leur besoins sommeil, je veillerai donc davantage à évaluer les besoins de sommeil de l’enfant et à partager autour de moi les connaissances acquises, grâce à ce travail. J’encourage les équipes à, davantage, réfléchir à cet aspect et aux conséquences que cela peut avoir sur l’enfant. Savoir dire que l’on estime qu’une limite ne semble pas adaptée à l’enfant et à ses besoins, c’est faire preuve de professionnalisme, de bienveillance à l’égard de l’enfant et démontre une conscience professionnelle envers le bien-être et le développement de l’enfant. Je souhaite dans le cas d’un constat d’une limite de sieste me semble inadaptée, en référer à mes collègues et par la suite, amener une réflexion collective à la famille en démontrant que l’on souhaite agir dans l’intérêt l’enfant. A travers ce travail de diplôme, j’ai eu l’occasion d’approfondir mes connaissances sur le sommeil. Également, de connaître et comprendre en tant que future EDE mon rôle ainsi que les possibilités d’accompagnement, tant des enfants que des parents face au sujet des limites de sieste. Face aux futures demandes de famille de limiter la sieste de leur enfant, je veillerai, donc, à intégrer le parent dans une démarche de coéducation, à ne pas agir d’une seule et même manière face à ces demandes. Chaque enfant, chaque famille, chaque situation est unique et je ferais donc preuve de respect de leur individualité. Selon moi, sans respect et sans prise en compte de son individualité, l’enfant ne peut pas pleinement, s’épanouir au sein de la structure. Quant à mon conflit de valeurs, qui était de : respecter les besoins et le rythme de sommeil de l’enfant vs intégrer les parents dans ma pratique quotidienne, il a été résolu. Au-delà de la richesse des connaissances que j’ai acquises durant ce travail de recherche, j’ai, également, développé des compétences transférables dans ma pratique professionnelle. Comme par exemple, les techniques d’entretien qui m’ont été utiles, lors de mes rencontres, avec les professionnels. En ce qui concerne la consultante parentale en troubles du sommeil, il s’agit d’une ressource vers laquelle je pourrais me tourner en cas de besoin, je pourrais, aussi, orienter des parents vers ce réseau externe. Avec le recul, je rejoins une EDE interviewée dans ma recherche sur le terme « limites de sieste » utilisé et ne respectant pas le rythme de l’enfant. Au quotidien, je trouve qu’il serait plus convenable de parler d’ajustement de la sieste répondant aux besoins de sommeil de l’enfant. Je pense que cela démontre, davantage, une intention bienveillante à l’égard de l’enfant. Je tiens à dire que mon positionnement n’est pas figé dans le temps et qu’il peut évoluer en regard de mes expériences pratiques ou encore des apports et recherches qui émergeraient dans ma vie professionnelle. Je suis prête à me remettre en question dans ce positionnement.

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Avant de conclure, je souhaitais revenir sur la photo de couverture de ce travail de diplôme, on y distingue un enfant dormant, tendant une main à sa famille et l’autre à l’équipe éducative. Je pense que cette image démontre bien, la place centrale que l’enfant occupe dans le partenariat. Cette posture est à double tranchant pour lui. Si le partenariat famille-équipe éducative a lieu, l’enfant se sentira en sécurité. A contrario, si la famille et les professionnels de l’enfance ne trouvent pas de terrain d’entente, l’enfant subira leur décision.

Voici pour résumer, la vision de mon travail de diplôme dans ma vie professionnelle future, à travers cette citation de Carleton Washburne, enseignant : « Nous autres, éducateurs, nous devons donner aux enfants le moyen d’explorer toutes sortes de possibilités en eux-mêmes et dans le milieu. Organiser ce milieu de manière qu’à peu près tous les besoins des enfants y trouvent satisfaction, et de considérer que notre rôle est de veiller à ce que les besoins de l’enfant soient satisfaits, et non à ce qu’il devienne l’individu particulier que nous avons en tête »137.

Je terminerais par évoquer le fait que réaliser l’entier de ce travail m’a permis d’évoluer et de m’affirmer professionnellement et qu’« il n’y a pas de véritable savoir sans construction personnelle de soi et de son propre savoir »137.

137L’éducation nouvelle, quelques citations, consulté le 07 septembre 2018, http://formation-cemea.ch/wp-content/uploads/2016/01/quelquescitations.pdf

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BIBLIOGRAPHIE

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Articles de périodique ou de revue DARCHIS Elisabeth, Le sommeil des petits, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2013, N°80, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge. HIRN Frédérique, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2013, N°80, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge. LANGEVIN Brigitte, Le sommeil un processus naturel ? in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2016, N°98, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge. PEUCH Claire, Les bénéfices de la sieste de l’enfant en structure d’accueil, in Métier de la petite Enfance, octobre 2015, N°226, Elsevier Masson, Issy-les -Moulineaux. POMMIER DE SANTI Agnès, La sieste à l’école : un parcours du combattant, in JDDPPetite Enfance, janvier-février 2016, N°98, TPMA SARL, Savigny-sur-Orge. PRO JUVENTUTE, La sieste, in Petite enfance, N°86, Lausanne, Pro Juventute, 2003. RICHARD Marie-Amélie, La qualité de sommeil de l’enfant en crèche, in Métier de la petite Enfance, mai 2016, N°233, Elsevier Masson, Issy-les -Moulineaux. Sites Internet Climat scolaire, la coéducation avec les familles, https://www.reseau-canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/la-coeducation-avec-les-familles.html, consulté le 20 juin 2018. EDUCATOUT, Triangle de la relation éducative, https://www.educatout.com/edu-conseils/coaching-pedagogique/clarifier-le-role-de-la-conseillere-pedagogique.htm, consulté le 22 juin. LAROUSSE, Définition besoin, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/besoin/8907, consulté le 4 juillet 2018 LAROUSSE,Définition individualité, https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/individualité/42663, consulté le 4 juillet 2018. L’éducation nouvelle, quelques citations, consulté le 07 septembre 2018, http://formation-cemea.ch/wp-content/uploads/2016/01/quelquescitations.pdf Autres ouvrages et articles m’ayant aidé à approfondir les réflexions liées à mon sujet de recherche BLANC Marie- Claude, BONNABESSE Marie-Laure, Parents et professionnels dans les structures d’accueil de jeunes enfants, enjeux intérêts et limites des interactions, Paris ASH, 2008. BOSSE-PLATIÈRE Suzon, DETHIER Anne, FLEURY Chantal, LOUTRE-DU PASQUIER Nathalie, Accueillir le jeune enfant un cadre de référence pour les professionnels, Toulouse, Erès, 2011. CANTIN Gilles, BIGRAS Nathalie et BRUNSON Liesette, Service de garde et soutien à la parentalité, la coéducation est-elle possible ? Québec, Presses de l’Université du Québec, 2010 CHALLAMEL Marie-Josèphe, Le sommeil de l’enfant, Issy-les-Moulineaux, Masson, 2009.

Page 66: TRAVAIL DE DIPLÔME

INSTITUT DU TRAVAIL SOCIAL DE TOURS, Centre de documentation, Le sommeil en multi accueil : articuler rôle éducatif et gestion collective, in www.its-tours.com, 2009. RAYNA Sylvie, RUBIO Marie-Nicole, SCHEU Heriette, Parents-professionnels : la coéducation en question, Toulouse, Erès, 2010. SCHUHL Christine et SERRES Josette, Petite enfance et neurosciences : (Re)construire les pratiques, Lyon, Chronique Sociale, 2015. TESTU François, Rythme de vie et rythme scolaire, aspect chronobiologiques et chronpsychologiques, Masson, Issy-les-Moulineaux, 2008.

Page 67: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe A

Glossaire

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GLOSSAIRE

Abréviations utilisées :

OFS Office fédéral de la statistique suisse

EDE Educateur-trice de l’enfance, le genre masculin est adopté dans ce travail, dans le but de faciliter la lecture et n’a pas d’intention discriminatoire

EVE Espace de vie enfantine BEJUNE Berne-Jura-Neuchâtel

TD Travail de diplôme Étymologie des mots utilisés :

Sieste

« Repos (accompagné ou non de sommeil) pris après le repas de midi. »138. Le sens utilisé tout au long de la réaction, reprendra la notion de repos accompagné de sommeil et elle ne sera pas forcément située dans le temps, car un enfant, selon son âge et son individualité, peut être amené à effectuer plusieurs siestes dans une journée.

Limite

« Terme extrême (commencement ou fin) d’un espace-temps » 139. Il sera utilisé dans ce sens au sein de ce dossier et il pourra tant comprendre : une limite de fin, par exemple 1h 30 maximum de sieste, que de commencement, où au-delà de 16h il ne faut ne pas coucher l’enfant par exemple

Limites de sieste

Il s’agit d’une réduction volontaire du temps de sieste de l’enfant, à la demande des familles. Un temps maximum de repos associé de sommeil pour l’enfant ou un temps où l’enfant ne doit plus débuter sa sieste.

Partenariat

Le partenariat est « Association d’entreprise, d’institution en vue de mener une action commune. »140, il ne s’agit pas dans le cadre de ce travail de recherche d’institution ou d’entreprise mais plus de partenaire, qui ne sont autres que les familles et les professionnels de l’enfance. Le partenaire est une « Personne associée à une autre pour la danse, dans un exercice sportif, professionnel »141. Je cherche dans le cadre de ce travail et dans mon quotidien professionnel à voir le partenariat dans une démarche de coéducation où les parents sont les premiers éducateurs de l’enfant et crée une alliance avec l’équipe éducative.

Coéducation

« La coéducation peut être définie comme une forme d’éducation qui privilégie l’apprentissage en autonomie, par l’expérience collective et la collaboration. […] Le principe de coéducation met l’accent sur le rôle de chacun de ceux qui entoure l’enfant dans le processus éducatif (parent, éducateurs, … ). »142 Dans cette définition, il y a une notion qui passe de la prise

138 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, Le Petit Robert de la langue française, p. 2369, Le Robert, Paris, 2017. 139 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1460. 140 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1814. 141 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p. 1814. 142 Climat scolaire, la coéducation avec les familles, https://www.reseau-

canope.fr/climatscolaire/agir/ressource/ressourceId/la-coeducation-avec-les-familles.html, consulté le 20 juin 2018.

Page 69: TRAVAIL DE DIPLÔME

en charge de l’enfant et de sa famille à la prise en compte, c’est-à-dire à davantage intégrer de leurs besoins, à prendre en compte leur singularité, leurs valeurs éducatives et mettre en avant leurs connaissances et expérience dans le quotidien institutionnel.

Équipe éducative « Réunion d’un nombre restreint de personnes. Équipe de 2 ou plusieurs éducateurs attachés au même groupe d’enfants et se relayant dans ce service. »143

Besoins de sommeil

« Exigence née d’un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique » 144

Famille

Le mot famille sera utilisé en ce sens : « Personne avec qui on a un lien de parenté. »145. La parenté n’étant autre que : un « Rapport entre personnes qui descendant les unes des autres ou d’un ancêtre commun. »146.

Respect « Considération que l’on porte à une chose jugée bonne, avec le souci de ne pas lui porter atteinte »147

Individualité « Caractéristique d’un être qui le rend tel qu’il ne puisse être confondu avec un autre être »

Sommeil « Etat d’une personne qui dort, état physiologique normal et périodique caractérisé essentiellement par la suppression de la vigilance…»148

143 LAFON Robert, Vocabulaire de psychopédagogie et psychiatrie de l’enfant, Paris, Presse

Universitaire de France, 2010, p. 389. 144LAROUSSE, Définition besoin, in https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/besoin/8907, consulté le

4 juillet 2018. 145 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1805. 146 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1806. 147 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.1805. 148 ROBERT Paul, REY-DEBOVE Josette et REY Alain, op. cit., p.2394.

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Annexe B

Plan de travail de diplôme

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FICHE DE TRAVAIL DE DIPLÔME : IL NE FAUT PAS REVEILLER UN ENFANT QUI DORT…

PROBLEMATIQUE VARIABLE 1 LIEN VARIABLE 2

En structure d’accueil préscolaire, comment le partenariat avec les familles autour des demandes de

limites de sieste peut-il être favorisé par l’équipe éducative de manière à prendre en compte

les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ?

QUESTIONS PÔLES PRNCIPALES SECONDAIRES

ENFANTS 1. Quels sont les besoins de sommeil d’un enfant de 2 et 3 ans ?

1.1. Comment se déroulent et évoluent les rythmes et les cycles de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans ? 1.2. Quels sont les bienfaits de la sieste pour l’enfant présent en collectivité préscolaire ? 1.3. Est-ce que le non-respect du rythme de sommeil de l’enfant peut avoir des conséquences sur son

développement ?

FAMILLES 2. Comment les familles perçoivent-

elles les demandes de limites de sieste et le partenariat autour de celles-ci ?

2.1. Quels enjeux poussent les familles à demander une limite de sieste ? 2.2. Quels besoins/attentes ont les familles dans le partenariat avec les équipes éducatives autour des

limites de sieste ?

EQUIPE EDUCATIVE ET EDE

3. Comment les EDE pratiquent-ils actuellement les limites de siestes et le partenariat avec les familles autour de celles-ci ?

3.1. Quelles valeurs professionnelles sont associées aux pratiques actuelles ? 3.2. Quels sont les enjeux et les contraintes pour les équipes éducatives face à ces pratiques ? 3.3. Quelles difficultés peuvent être rencontrées par les EDE face aux demandes de limites de sieste ?

4. Quels repères théoriques et pratiques peuvent être donnés aux équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles ?

4.1. Est-ce que les équipes éducatives doivent accepter ou refuser les demandes de limites de sieste ? 4.2. Comment une consultante parentale en troubles du sommeil entrevoit-elle les demandes de

limites de sieste et le partenariat autour de celle-ci avec les familles en collectivité préscolaire ? 4.3. Quel rôle a l’équipe éducative dans le partenariat avec les familles demandeuses de limite de

sieste ? 4.4. Quelle place peut être donnée à l’enfant de 2 et 3 ans dans le partenariat avec les familles

autour des demandes de limites de sieste ? 4.5. Comment l’équipe éducative peut-elle accompagner les besoins des enfants et ceux des

familles ?

Page 72: TRAVAIL DE DIPLÔME

HYPOTHESE VARIABLE 1 LIEN VARIABLE 2

En structure d’accueil préscolaire, le respect de l’individualité de l’enfant et de sa famille, permet à

l’équipe éducative de favoriser

le partenariat avec les familles, autour des demandes de limites de sieste, en prenant en compte les besoins de

sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans.

OBJECTIF GÉNERAL Détecter, à travers ce travail diplôme la manière de favoriser, en tant qu’EDE, le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste de manière à prendre en compte les besoins de sommeil de l’enfant.

OBJECTIFS SPÉCIFIQUES ENFANTS - Identifier les besoins de sommeil de l’enfant de 2 et 3 ans lors de mes recherches théoriques, de manière à les prendre en

compte dans la vérification de mon hypothèse. FAMILLES - Démontrer la vision des familles du partenariat et des demandes de limites de sieste, en recherchant une institution

acceptant de distribuer un questionnaire à 20 familles fréquentant son lieu d’accueil. EQUIPE EDUCTIVE ET EDE - Détecter les pratiques actuelles des EDE au moyen de quatre entretiens semi-dirigés avec des EDE ayant effectués leurs

formations dans diverses écoles de Suisse. - Planifier un entretien semi-dirigé, durant mes recherches pratiques, avec une consultante parentale en troubles du sommeil

de manière à récolter sa vision des demandes de limites de sieste en collectivité préscolaire. - Guider, durant la lecture de ce travail de recherches, les professionnels se questionnant sur la thématique des limites de

sieste et du partenariat autour de celles-ci, à travers des repères pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles.

- Identifier les enjeux sous-jacents de la thématique des limites de sieste, durant mes recherches pratiques et théoriques, afin que les pistes d’actions proposées aux équipes éducatives puissent être réalisables dans le quotidien professionnel et institutionnel.

PERSONNEL - Développer des ressources personnelles pour ma future pratique professionnelle en rapport avec l’enfant, le sommeil, la sieste et le partenariat avec les familles, au sein de mon travail de diplôme et au moyen de recherches bibliographiques.

- Construire, à l’issue de ce travail de diplôme, mon positionnement professionnel, vis-à-vis de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les familles autour de celles-ci, pour ma vie professionnelle future.

MÉTHODOLOGIE • Des recherches bibliographiques dans diverses médiathèques et/ou bibliothèques. • Questionnaires distribués, dans une institution de la région rentrant en matière si nécessaire avec les limites de sieste, à 21 parents d’enfants âgés de 2 et 3

ans. • 4 entretiens semi-dirigés avec des éducateurs diplômés autour de la thématique des limites de sieste et de la collaboration avec les familles. Échanges sur

leurs expériences passées, mais aussi actuelles et de leur vision du partenariat autour des limites de sieste, ainsi que de leur positionnement professionnel. • 1 entretien semi-dirigé avec une consultante parentale en troubles du sommeil, ayant effectué sa formation avec le Dr Marie-Josèphe Challamel, pédiatre,

spécialiste en sommeil de l’enfant et auteur de nombreux livres sur le sommeil de l’enfant. Récolter ses connaissances, son expérience vis-à-vis des limites de sieste et ses remarques ou questionnements sur les pratiques actuelles en structure d’accueil.

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Annexe C

Lettre jointe aux questionnaires destinés aux familles

Page 74: TRAVAIL DE DIPLÔME

Aux parents de ……………………………………………………… Dans le cadre de ma dernière année de formation d’Éducatrice de l’enfance ES, je dois réaliser un travail de diplôme, qui n’est autre qu’un travail de recherches sur une thématique que j’ai choisie. Pour ce dernier, je m’intéresse donc au partenariat entre les parents et les professionnels de l’enfance autour des limites de siestes d’enfants. Je réalise donc un questionnaire dans le but de recueillir votre vision des limites de siestes en crèche et du partenariat avec les membres de l’équipe éducative autour de celles-ci. Il n’y a donc pas de réponse juste ou fausse, sentez-vous libre ! Toute réponse sera riche pour moi ! Les données récoltées seront traitées de manière anonyme, c’est à dire qu’en aucun cas votre identité et celle de votre enfant ne seront divulguées lors de la rédaction de mon travail. Pour répondre aux délais attendus par ma formation, je vous demanderais de bien vouloir ramener le questionnaire complété à la crèche d’ici au ………………………. Avant de débuter, je souhaiterais apporter, encore, deux précisions : Qu’est-ce qu’une limite de sieste ? Il s’agit d’une réduction volontaire du temps de sieste de l’enfant, à la demande des familles. Un temps maximum de repos associé de sommeil pour l’enfant ou un temps où l’enfant ne doit plus débuter sa sieste. Je tiens à préciser que c’est votre opinion générale autour de la thématique des limites de sieste et du partenariat avec les professionnels que je souhaite entrevoir à travers ce questionnaire et non exclusivement votre expérience au sein de la crèche que fréquente actuellement votre enfant. Je reste à votre disposition pour d’éventuels échanges sur le sujet. Je vous remercie de votre contribution à mon travail de diplôme, du temps que vous accorderez aux questions ci-dessous et vous adresse mes cordiales salutations.

Eva Leuenberger

Adresse mail et postale Numéro de téléphone

LOGO DE LA STRUCTURE caché

(Afin de garantir le respect de la vie privée des parents, des enfants et la confidentialité institutionnelle)

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Annexe D

Questionnaire destiné aux familles

Page 76: TRAVAIL DE DIPLÔME

VOTRE ENFANT, SES BESOINS ET HABITUDES DE SOMMEIL QUESTION 1 : Quel âge a votre enfant ? …………………………………………………………………………………………………………… QUESTION 2 : D’ordre général, combien de temps votre enfant dort sur 24h ? Moyenne nuit : ……………………………………………………………………………………….

Moyenne siestes(s) (en journée) :…………………………………………………………………

QUESTION 3 : Dans une journée, fait-il une ou plusieurs siestes au sein de la crèche ou à la

maison ?

¨ Oui, il fait une sieste. ¨ Oui, il fait plusieurs siestes ¨ Non Si non, passez à la question 6. Si oui, poursuivez avec la question 4.

QUESTION 4 : Toujours d’ordre général, quelle est la durée moyenne d’une de ses

siestes à la crèche ou à la maison ?

……………………………………………………………………………………………………………

QUESTION 5 : Entre quelle heure et quelle heure débute-t-elle, que ce soit à la crèche ou à la maison ?

Entre ….….. h et …….... h QUESTION 6 : Donner l’exemple d’une situation où vous seriez, personnellement, susceptible de réveiller votre enfant de sa sieste ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

VOTRE ENFANT ET LES LIMITES DE SIESTE QUESTION 7 : Votre enfant a-t-il ou avait-il un temps limité de sieste, à votre demande, au

sein d’une crèche ? ¨ Oui ¨ Non

à Répondez ensuite en fonction de votre réponse aux questions suivantes de la partie « Votre enfant et les limites de sieste » Si oui, de quelle durée est ou était la limite de sieste ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

Si oui, comment avez-vous défini le temps/durée limite de sieste ?

Page 77: TRAVAIL DE DIPLÔME

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

Si oui, qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer cette demande auprès de la crèche qu’il fréquente ou fréquentait ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

Si oui, en admettant qu’il n’ait pas de limite de sieste à la crèche quelles en seraient ou auraient été les conséquences avec vous, dans votre vie familiale ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

Si non, qu’est-ce qui pourrait vous pousser à effectuer cette demande auprès de la crèche qu’il fréquente ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

Si non, qu’est-ce qui, selon vous, fait que vous n’avez pas besoin d’effectuer une demande de limite de sieste ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

LE PARTENARIAT AVEC LES PROFESSIONNELS AUTOUR DES LIMITES DE SIESTE QUESTION 8 : Lors d’un moment d’échange avec un/une professionnelle d’une crèche, vous est-il arrivé d’évoquer les moments de sieste et ou les limites de sieste ? ¨ Oui ¨ Non

Si oui, pour quelles raisons ? Si non, passez à la question 9.

Page 78: TRAVAIL DE DIPLÔME

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

QUESTION 9 : En imaginant que vous avez demandé ou demandiez une limite de sieste au sein d’une structure que fréquente ou fréquenterait votre enfant : quels sont ou seraient vos besoins et attentes en tant que parents lors des moments d’échanges avec des professionnels et de la mise en place de la limite de sieste ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

QUESTION 10 : Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (cochez ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

£ Intégrer le parent à la discussion en lui permettant, s’il le souhaite, d’instaurer une limite de sieste pour son enfant.

£ Ne pas entrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents. £ Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. £ Individualiser les demandes en fonction des familles. £ Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste,

indépendamment de l’avis et des besoins des parents. £ Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas

de demande de limite de sieste des parents. £ Autre(s) proposition(s):

…………………………………………………………………………………………………...

VOTRE POINT DE VUE ET VOS PREOCCUPATIONS QUESTION 11 : Quelles problématiques liées au sommeil et/ou à la sieste pouvez-vous rencontrer à la maison ? …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………

QUESTION 12 : Quelles sont vos préoccupations en termes de sommeil et de sieste pour votre enfant que ce soit à la maison ou à la crèche ?

Page 79: TRAVAIL DE DIPLÔME

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………… QUESTION 13 : Êtes-vous pour ou contre le fait de réveiller votre enfant d’une sieste au sein d’une crèche ? Argumentez, s’il vous plaît.

¨ Pour ¨ Contre

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………… QUESTION 14 : Êtes-vous pour ou contre le fait de réveiller votre enfant d’une sieste lorsqu’il est avec vous ? Argumentez, s’il vous plaît.

¨ Pour ¨ Contre

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………… INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES OU AUTRE : …………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………

MERCI !

Page 80: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe E

Cadre de l’interview

Page 81: TRAVAIL DE DIPLÔME

CADRE DE L’INTERVIEW Par sa signature, la personne interviewée accepte :

§ d’être enregistrée à des fins de retranscription. Par sa signature, la personne récoltant les données s’engage :

§ à traiter les données de manière anonyme et confidentielle, c’est-à-dire qu’en aucun cas, elle divulguera l’identité de la personne interviewée, ni le lieu dans lequel elle pratique.

§ à effacer l’enregistrement vocal de la personne après la retranscription. § à ne pas déformer les propos de la personne interviewée lors de la retranscription.

Date et signatures des personnes concernées : …………………………………………………………………………………………………..

Page 82: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe F

Canevas de questions d’interview destinées aux professionnels de l’enfance

Page 83: TRAVAIL DE DIPLÔME

CANEVAS DE QUESTIONS D’INTERVIEWS destinées aux professionnels de l’enfance

QUESTIONS DE STATUT - Quel âge avez-vous ? - Quelle(s) formation(s) avez-vous effectuée(s) et où ? - Combien d’année d’expérience avez-vous ? - Quelle(s) valeur(s) guident votre pratique professionnelle ? Et dans le partenariat

avec les parents ? LA PRATIQUE DES LIMITES DE SIESTE - Qu’est-ce qu’est pour vous une limite de sieste ?

- Quels sont vos sentiments, votre vécu par rapport à cette thématique ?

- Durant votre parcours professionnel, avez-vous déjà dû limiter la sieste d’un enfant à

la demande d’un parent ? Décrire une situation.

- Si oui, comment vous sentiez-vous dans une situation de limite de sieste ?

- Si oui, quelle(s) raison(s) étaient avancées par les parents, d’ordre général ?

- Vous êtes-il arrivé de refuser une demande de limite de sieste à des parents ? Pour quelles raisons ?

- Quel est votre point de vue sur la pratique des limites de sieste ? Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ? Développez.

- Avez-vous des conflits de valeurs ou dilemme en rapport avec la pratique des limites de sieste ? Si oui lesquels ?

- Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées avec les limites de sieste dans les lieux où vous avez pratiqué ?

- Quels moyens, avez-vous mis personnellement et/ou en équipe en œuvre, pour palier à ces difficultés ?

- Concrètement, un parent s’approche de vous avec une demande de limite de sieste, qu’elle va être votre réponse ?

- Si un enfant est sur le point de s’endormir alors qu’il a une limite de sieste ou interdiction de dormir à ce moment-là, comment réagissez-vous ?

- Selon vous, s’y l’on doit réveiller un enfant, car il a été décidé avec les parents qu’il possède une limite de sieste, comment si prend-on ?

- Y-a-t-il un ou des liens, selon vous, entre les limites de sieste, le partenariat avec les familles et l’organisation de la structure ? Si oui, lesquels ou lesquels percevez-vous ?

- Si vous deviez effectuer des recommandations pratiques à l’ensemble des professionnels de l’enfance face aux limites de sieste et au partenariat avec les parents autour de celle-ci, lesquelles feriez-vous ?

Page 84: TRAVAIL DE DIPLÔME

- Quel impact les connaissances théoriques du professionnel ont, selon vous, dans la

pratique des limites de sieste ?

- Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quelle place a-t-il, selon vous, dans les limites de sieste ?

PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES

- Selon vous, quels sont les attentes et besoins des parents quand ils viennent avec une demande de limite de sieste pour leur enfant ?

- Comment imaginez-vous le partenariat avec les familles autour des demandes limites de sieste ? Comment le voyez-vous ? Le voyez-vous de la même manière que le partenariat que vous pouvez avoir en dehors de la thématique des limites de sieste ? S’il y a entrée en matière les limites de sieste qui définit le temps de sieste ?

- Quelle attitude allez-vous adopter face à un parent qui demande une limite de sieste ? A quoi allez-vous veiller ?

- Selon vous, comment concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfant et le cadre institutionnel ?

- Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

£ Intégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une

limite de sieste pour son enfant. £ Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents. £ Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. £ Individualiser les demandes en fonction des familles. £ Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste,

indépendamment de l’avis et des besoins des parents. £ Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas

de demande de limite de sieste des parents. £ Autre(s) proposition(s):

…………………………………………………………………………………………………..

- Des éléments à ajouter ? A préciser ?

Page 85: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe G

Canevas de questions d’interview destinées à une consultante parentale en troubles du sommeil de l’enfant

Page 86: TRAVAIL DE DIPLÔME

CANEVAS DE QUESTIONS D’INTERVIEW

destinées à une consultante parentale en trouble du sommeil de l’enfant

1. Quelle est votre formation ? 2. Quelles sont les principales problématiques que vous rencontrez dans vos

consultations ? 3. Est-ce que les limites de sieste sont un sujet qui est abordé durant vos consultations

parentales ? 4. Quelle est votre expérience professionnelle vis-à-vis des limites de sieste ? 5. Comment évalue-ton les besoins de sommeil de l’enfant et si ceux-ci lui

correspondent en quantité ? 6. Êtes-vous plutôt pour ou contre limiter la sieste d’un enfant que ce soit à la maison ou

en crèche ? Quels seraient vos arguments ? 7. Quel rôle a, selon vous, le professionnel de l’enfance dans les demandes de limite de

sieste et le partenariat avec les familles, notamment quand l’enfant a des difficultés d’endormissement les soir ?

8. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

£ Intégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite de sieste pour son enfant.

£ Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents. £ Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. £ Individualiser les demandes en fonction des familles. £ Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste

indépendamment de l’avis et des besoins des parents. £ Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas

de demande de limite de sieste des parents. £ Autre(s) proposition(s):

…………………………………………………………………………………………………..

Page 87: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe H

Retranscription de l’interview N°1 Éducatrice de l’enfance

Page 88: TRAVAIL DE DIPLÔME

Interview 1 d’une éducatrice de l’enfance, employée de crèche publique

QUESTIONS DE STATUT Quel âge avez-vous ? 33 ans Quelle(s) formation(s) avez-vous effectuée(s) et où ? Éducatrice de la petite enfance, il y a 11 ans à Berne, en allemand. Combien d’années d’expérience avez-vous ? 10 ans que je suis employée par la structure dans laquelle je travaille actuellement. Quelle(s) valeur(s) guide(nt) votre pratique professionnelle ? Et dans la collaboration avec les parents ? Elles évoluent ces valeurs, elles s’adaptent en fonction des situations, selon la dynamique du groupe, de l’équipe. En ce qui concerne l’accueil de l’enfant, j’ai une vision qui va dans ce sens-là, c’est-à-dire, qu’il faut être dans un renouvellement quotidien presque. Observer l’enfant, essayer d’identifier ses besoins au mieux avec les moyens que l’on a. Il y a eu pendant les premières années de mon expérience professionnelle, quand même cette adaptation selon les idées que l’on se fait de notre travail et puis les moyens mis à disposition, donc j’ai décidé de mettre la priorité sur cette collaboration avec les parents. Je trouve que c’est là, la clef pour la meilleure réussite pour accompagner les enfants. Par exemple, il y a 6 ans, j’ai, par le biais, de différentes formations, élaboré un canevas d’entretien pour tendre à cette collaboration avec les familles. Le but des entretiens est de créer une réelle collaboration, donc de voir les parents en tant que partenaire. Et sur la base de cela, il a été défini de proposer un entretien au minimum une fois par famille et par année. Les sujets abordés durant l’entretien sont fixés avec les parents lors de la rencontre en fonction de leurs besoins. Il y tout de même des échanges journaliers avec les familles. Au-delà de cela, nous faisons, également, des rencontres parents. A un moment donné, nous avons mis en place une équipe de parents qui organise des événements pour permettre la rencontre entre les parents. Un portfolio a été aussi créé et permet de faire le lien avec les familles et la crèche en retraçant l’évolution de l’enfant. LA PRATIQUE DES LIMITES DE SIESTE Qu’est-ce qu’est pour vous une limite de sieste ? Ce qui me vient à l’esprit spontanément, c’est vraiment ce côté, est-ce que l’enfant à vraiment besoin oui ou non de la sieste ?! Quels sont vos sentiments, votre vécu par rapport à cette thématique ? C’est une question qui revient au cours de mon vécu professionnel. Les parents sont demandeurs d’une limite de sieste fréquemment. Maintenant la structure dans laquelle je travaille, limite déjà la sieste en réveillant automatiquement à 14h30 les enfants n’ayant plus qu’une sieste journalière et qui font la sieste dans une salle qui se trouve au sous-sol. Aucun âge a été délimité pour aller dans cette salle c’est en fonction de l’évolution de l’enfant et déterminé avec les parents lors des entretiens annuels. Cela a été décidé pour le suivi journalier de l’enfant et pour les activités que l’on propose. Je me retrouve dans un dilemme où les parents nous demandent de limiter la sieste de leur enfant parce que c’est difficile de l’endormir le soir et le besoin de l’enfant qui montre des signes de fatigue et qu’il aurait besoin de dormir notamment par des signes physiques.

Page 89: TRAVAIL DE DIPLÔME

Durant votre parcours professionnel avez-vous déjà dû limiter la sieste d’un enfant à la demande d’un parent ? Décrire une situation. Oui j’ai déjà dû limiter une sieste. Un enfant qui avait de la difficulté à s’endormir le soir et suite à une demande des parents. Si oui, comment vous sentiez-vous dans une situation de limite de sieste ? Un malaise. Si oui, quelle(s) raison(s) étaient avancées par les parents, d’ordre général ? Difficulté d’endormissement le soir et coucher tardif. Dans le cas où la sieste a été limitée, il n’y avait pas forcément que des retours positifs des parents. Dans certains cas, les parents disent que ça va vraiment mieux et d’autres qu’ils ne sont pas satisfaits, car il dort quand même une demi-heure imposée par la structure. Vous êtes-il arrivé de refuser une demande de limite de sieste à des parents ? Pour quelles raisons ? Selon moi, il n’y a pas de refus direct. Il faut rentrer en discussion avec les parents afin de comprendre leur point de vue et de montrer le nôtre. J’essaye aussi de m’appuyer sur des théories, par exemple que la sieste c’est aussi neurologiquement important pour que l’enfant puisse évacuer et traiter son vécu. Qu’il puisse aussi dans la journée, un peu relâcher de manière à ce qu’il dorme aussi mieux la nuit. Qu’il n’y ait pas une accumulation de traitement d’informations. Ma démarche personnelle, si c’était moi qui pouvais décider de comment on gérerait les siestes, j’accepterais au fond pas d’interrompre la sieste. C’est-à-dire que les enfants sont quand même mal quand on les réveille comme ça au bout une demi-heure par exemple. Je ne les vois pas bien. Et puis, j’essayerais d’aller dans le dialogue avec les parents. De plus travailler le pourquoi du comment et d’essayer de trouver des stratégies avec eux pour le soir, pour l’endormissement. Aller plus dans ce sens-là, régler cette problématique plutôt que d’accepter de limiter la sieste. Ma démarche est plutôt individuelle en fonction des familles, j’avais un enfant où l’on avait accepté de le réveiller au bout d’une demi-heure et qui s’endormait l’après-midi sur le tapis dans la salle de jeux. J’ai quand même essayé de rediscuter avec les parents et j’ai dit que j’observais cela et que même à table à quatre heures, tout d’un coup, il piquait du nez. Je me disais : il est vraiment fatigué, ce temps de sieste ne lui suffit pas dans une journée de crèche. J’essayais de mettre vraiment en avant que c’est autre chose la crèche. Quel est votre point de vue sur la pratique des limites de sieste ? Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ? Développez. Contre, car je suis pour respecter le besoin de l’enfant. Avez-vous des conflits de valeurs ou un dilemme en rapport avec la pratique des limites de sieste ? Si oui lesquels ? Le mot dilemme me convient assez bien, parce qu’il y a ce côté ou l’on veut mettre le bien de l’enfant en avant, mais on dit aussi, tout le temps, le bien du parent applique le bien de l’enfant. Donc on est vraiment tiraillée. Au sein de la crèche, on doit maintenant trouver ce compromis si un parent demande que son enfant ne fasse pas de sieste. On n’accepte pas, par contre, on accepte de la limiter, de dire qu’on a mis en place, un concept, qui dit que tous les enfants doivent aller se reposer donc s’allonger dans la pénombre, 30 minutes et que s’ils s’endorment, c’est qu’ils ont besoin de dormir. Par contre, s’ils ne s’endorment pas dans la demi-heure, ils pourront se lever. La pratique a montré que les enfants s’endorment généralement. Du coup, on a accepté, mais dans des cas où les parents insistaient beaucoup que l’on limite à une demi-heure de sieste, une fois que l’enfant s’est endormi. Mais cela vient, après une première démarche, où l’on essaye d’expliquer aux parents notre point de vue. Le fait que souvent, ils disent qu’à la maison ça fait longtemps qu’il ne fait plus de sieste et qu’il a de la peine à

Page 90: TRAVAIL DE DIPLÔME

endormir le soir. C’est un peu les raisons récurrentes. On essaie d’expliquer que la maison et la crèche, ce n’est pas comparable, que la crèche c’est davantage fatiguant, parce qu’il y a beaucoup de stimuli, beaucoup de choses à traiter. Que le fait, qu’il a de la peine à s’endormir le soir, ce n’est peut-être pas forcément à cause de la sieste, mais par ce trop d’impression d’une journée active, qu’il a de la peine à redescendre. Donc, on va un peu, dans ce sens-là. On essaye de faire comprendre aux parents qu’on ne force pas les enfants à dormir et que s’ils s’endorment, c’est qu’ils sont fatigués et qu’ils en ont vraiment besoin. Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées avec les limites de sieste dans les lieux où vous avez pratiqué ? Dilemme personnel et les parents qui veulent qu’on limite la sieste. Quels moyens, avez-vous mis personnellement et/ou en équipe en œuvre, pour palier à ces difficultés ? On a essayé de négocier, finalement un compromis avec les parents et le résultat a été une demi-heure minimum de temps de repos et si l’enfant s’endort, il a le droit à une demi-heure de sommeil, pour les parents qui souhaiteraient limiter la sieste de l’enfant. Après il y a une autre problématique, c’est que, par exemple, actuellement, une maman dont l’enfant avait déjà une limite de sieste comme décrit avant, me demande maintenant de réveiller son enfant après cinq minutes où il s’est endormi. Car selon elle, une limite de sieste de 30 minutes qui a été essayée, depuis un certain temps, ne convient pas à l’endormissement du soir de son enfant. Pour cette situation, on reste sur la ligne pédagogique en disant que c’est le concept. C’était pour nous un moyen de trouver un compromis entre les parents et professionnels vis-à-vis des demandes de limites de sieste. Il a été défini, que chaque enfant se rendant dans la salle de sieste au sous-sol, avait droit à une demi-heure de temps de repos et si durant cette période l’enfant s’endort, il doit posséder une demi-heure d’endormissement minimum pour les enfants dont les parents souhaiteraient limiter la sieste. Les enfants du groupe qui seraient fatigués avant cette plage horaire (12h30-14h30) ont la possibilité de dormir. Mais cela va dépendre des activités, on a eu fait des sorties et l’enfant était fatigué, en promenade, là il n’avait pas la possibilité de dormir, car il n’était plus en âge d’aller en poussette. Mais ça arrive régulièrement que des enfants s’endorment avant cette plage horaire, au sein de la crèche. Pas plus tard qu’aujourd’hui, en début de matinée, il était tout fatigué et il a fini par s’endormir sur un matelas dans la salle. On l’a laissé dormir et ses copains se sont amusés autour de lui et au bout d’un moment il s’est réveillé. On observe à partir du moment où l’enfant commence à prendre le rythme d’être fatigué entre midi et deux, c’est à ce moment-là qu’on l’invite à aller à la sieste du sous-sol. Avant, ils ont une salle de sieste qui est à l’étage et qui s’adapte à leur rythme. On offre tout de même la possibilité aux enfants qui n’auraient plus de lit à l’étage, dans certains cas, comme un enfant, qui vient en crèche très tôt qui n’a comme pas fini sa nuit de se reposer dans cette salle. Concrètement, un parent s’approche de vous avec une demande de limite de sieste qu’elle va être votre réponse ? Je vais poser d’autres questions et essayer de comprendre d’où vient la démarche. Si je vois que le parent insiste et que c’est vraiment un thème important pour lui, là, je vais lui proposer que l’on se voie dans un cadre voulu, pour en discuter de manière formelle. Je ne souhaite pas, en discuter, comme ça, entre deux portes donc je vais expliquer aux parents que l’on peut volontiers prendre un moment, un autre jour pour en discuter.

Page 91: TRAVAIL DE DIPLÔME

Si un enfant est sur le point de s’endormir alors qu’il a une limite de sieste ou interdiction de dormir à ce moment-là, comment réagissez-vous ? Je le couche. Oui, parce que à un moment donné les parents me confient leur enfant et nous font confiance sur ce point-là de reconnaître sur le moment le besoin. Disons qu’il y a cette différence ou on peut dire qu’effectivement un enfant arriverait à tenir sans faire de sieste de toute une journée, sans s’endormir à table, mais si un enfant s’endort réellement, je ne vais pas l’empêcher de dormir. Selon vous, s’y l’on doit réveiller un enfant, car il a été décidé avec les parents qu’il possède une limite de sieste, comment si prend on ? On y va tout en douceur. On discute déjà avec eux et comme on réveille tous les enfants à 14h30 de toute manière, cela commence à amener du mouvement. Il y a les enfants qui se sont déjà réveillés naturellement et puis on a aussi un régulateur au niveau de la lumière, donc on l’augmente tout gentiment. Petit à petit, les enfants se réveillent et peuvent rester couchés le temps qu’il leur faut. Le plus dur, c’est quand on a des enfants qui malgré la lumière, le mouvement et le bruit ne se réveillent pas. Là c’est plus dur pour moi. Je suis là aussi, complètement dans un dilemme, car c’est le concept et le règlement qui veut qu’on réveille les enfants à 14h30. Il m’est déjà arrivé d’aller chercher une de mes collègues pour réveiller un enfant. Pour moi, c’est trop dur. J’ai de la peine à réveiller un enfant qui dort comme ça profondément. Si ça tenait qu’à moi, je souhaiterais que l’on ne réveille pas les enfants à quatorze heures trente, après tout en respectant aussi le fait que cela doit être une sieste dans la journée donc dans un espace qui ne soit pas complètement noir, sans aucun bruit, je laisserais quand même le mouvement tout autour. Pour moi cela serait mon idéal. Y-a-t-il un ou des liens, selon vous, entre les limites de sieste, la collaboration avec les familles et l’organisation de la structure ? Si oui, lesquels ou lesquels percevez-vous ? Certes il y a un lien avec l’organisation institutionnelle, notamment pour la raison évoquée avant. Disons que j’accepte assez bien, parce que c’est une vie en collectivité et que dans les vies de la collectivité, il faut certaines limites et certains cadres. Notamment pour le bon fonctionnement de la journée, dans la mesure où on n’a pas défini qu’un enfant n’a pas le droit de dormir, pour moi c’est des bons consensus. Si vous deviez effectuer des recommandations pratiques à l’ensemble des professionnels de l’enfance face aux limites de sieste et à la collaboration avec les parents autour de celles-ci, lesquelles feriez-vous ? En lien avec les explications du début, ce serait vraiment être attentive et ouverte aux besoins de chaque enfant. Quel impact les connaissances théoriques du professionnel ont, selon vous, dans la pratique des limites de sieste ? Disons que c’est un mélange entre l’expérience et les connaissances. Face aux parents, j’aime bien m’appuyer sur des connaissances qui ne sont pas que théoriques. C’est pourquoi, l’expérience a une importance dans les limites de sieste. Pour comme un peu appuyer mes recommandations. Mais je l’ai dit, je ne vais pas donner les mêmes recommandations selon les parents de tel ou tel enfant. Ça va déjà dépendre de comment je vis l’enfant au quotidien. Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quelle place a-t-il, selon vous, dans les limites de sieste ? La place de l’enfant est prioritaire pour moi, il doit être placé au centre. C’est vrai que les siestes sont souvent comme un thème de désaccord avec les familles. Sur beaucoup d’autres thèmes, on arrive à s’entendre, celui-ci reste difficile.

Page 92: TRAVAIL DE DIPLÔME

PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES Selon vous, quels sont les attentes et besoins des parents quand ils viennent avec une demande de limite de sieste pour leur enfant ? Comme j’ai décrit tout à l’heure, les parents viennent souvent avec cette demande parce qu’ils rencontrent des difficultés le soir au coucher. Donc, c’est synonyme de conflits de fatigue pour les parents, d’un besoin à eux d’un moment de tranquillité à la fin de la journée. En fin de compte, il ne s’agit pas vraiment, dans leur démarche, du bien de l’enfant, mais plus de leur bien à eux. Et c’est pour cela que j’ai dit avant, que l’enfant a la priorité parce qu’il ne s’agit pas vraiment du besoin de l’enfant mais plutôt du besoin du parent. Je suis quand même là pour assurer le bien-être et répondre aux besoins, certes, des parents, mais plus de l’enfant. Comment imaginez-vous le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? Comment le voyez-vous ? Le voyez-vous de la même manière que le partenariat que vous pouvez avoir en dehors de la thématique des limites de sieste ? S’il y a entrée en matière avec les limites de sieste, qui définit le temps de sieste ? Individualisé et adapté selon la situation, j’ai déjà eu le cas d’enfants qui étaient en âge d’aller à l’école enfantine, qui ne s’endormaient pas au bout d’une demi-heure et où j’ai totalement été d’accord avec les parents que ce besoin était en train de diminuer. Alors qu’à l’inverse, j’ai des enfants qui déjà même avant l’heure de la sieste seraient déjà fatigués et là c’est autre chose. J’essaye vraiment d’ouvrir la porte aux parents en les invitant à passer des moments au sein de la crèche pour qu’ils se rendent compte par eux-mêmes, ce que ça représente une journée à la crèche et comment est leur enfant dans une journée de crèche. Oui, je pense que je vois la collaboration avec les familles autour des limites de sieste de la même manière qu’avec les autres thématiques. Bien que comme je l’ai dit avant, je trouve que dans cette thématique ce n’est pas le besoin de l’enfant qui est prioritaire, alors que sur tous les autres points, c’est souvent le cas. Quelle attitude allez-vous adopter face à un parent qui demande une limite de sieste ? A quoi allez-vous veiller ? Je vais veiller à être à l’écoute, je ne vais pas tout de suite donner mon avis sur la question. Je vais d’abord essayer de comprendre quelle est la raison. Essayer de discuter autour de l’enfant. Puis dans l’échange essayer de trouver un consensus entre leurs besoins et les besoins de l’enfant et proposer un entretien. Selon vous, comment concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfant et le cadre institutionnel ? Un moyen ou un outil, dans notre domaine entre les différents besoins qui se rencontrent, parce que finalement c’est ça, c’est les besoins institutionnels, des parents et de l’enfant. Être ouverte, attentive et chercher le dialogue c’est aller ensemble sur le chemin pour trouver un équilibre entre ces différents besoins. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) : ýIntégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite

de sieste pour son enfant. Précision : Dans une certaine limite, le début de la phrase me correspond mieux. Je dirais instaurer une limite de sieste oui, à conditions que cela ne soit pas une interdiction de sieste. Par interdiction, j’entends, de dire qu’il n’a pas le droit de dormir durant la journée

��Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents.

Page 93: TRAVAIL DE DIPLÔME

ý Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. Précision : le compromis pourrait être comme on a mis en place maintenant. Faire un pas vers le parent, mais il y a une limite.

ý Individualiser les demandes en fonction des familles. �Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste indépendamment

de l’avis et des besoins des parents. ý Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de

demande de limite de sieste des parents. Précision : Dans la pratique, c’est compliqué d’observer le cycle de l’enfant, mais on peut quand même observer certains rythmes. Je pourrais très bien m’imaginer essayer observer cela.

� Autre(s) proposition(s): …………………………………………………………………………………………………………... Des éléments à ajouter ? A préciser ? Je pense que le rapport aux limites de sieste est influencé selon le niveau de formation des professionnels aussi.

Page 94: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe I

Retranscription de l’interview N°2 Éducatrice de l’enfance

Page 95: TRAVAIL DE DIPLÔME

Interview 2 d’une éducatrice de l’enfance, employée dans une crèche privée

QUESTIONS DE STATUT Quel âge avez-vous ? 26 ans Quelle(s) formation(s) avez-vous effectuée(s) et où ? Une maturité sociale à l’EMSP et une année de stage pour pouvoir accéder à la formation d’éducatrice de l’enfance à Pierre-Coullery à la Chaux-de-Fonds en cours d’emploi en 3 ans. Combien d’années d’expérience avez-vous ? 4 ans Quelle(s) valeur(s) guide(nt) votre pratique professionnelle ? Et dans le partenariat avec les parents ? J’essaye de respecter, au plus juste, d’être à l’écoute des besoins de l’enfant, après c’est assez global. Mais vraiment d’être au plus juste de ce que l’enfant peut ressentir dans une situation donnée, pour pouvoir répondre au mieux à ce qu’il recherche en s’exprimant de telle manière. Je dirais qu’en ce moment c’est ce qui m’est vraiment le plus important. En termes de collaboration avec les familles, comme cela ce qui me viendrait spontanément c’est en premier, le respect de chacun dans ce qu’il est dans ce qu’il a vécu. Des fois c’est difficile, car je ne connais pas assez le vécu, sans être intrusive bien-sûr, car cela permettrait d’avoir une vision globale du vécu du parent des enfants que j’accueille. J’aime bien aussi ce rapport de communication ou l’on peut vraiment se sentir libre de discuter et que les parents se sentent à l’aise. Cela va aussi avec une forme de respect, parce que s’ils se sentent respectés, ils vont se sentir à l’aise de nous parler sans la peur d’être jugés. Donc comme ça, je dirais, respect et communication. LA PRATIQUE DES LIMITES DE SIESTE Qu’est-ce qu’est pour vous une limite de sieste ? Pour moi, une limite de sieste, c’est couper l’enfant de son sommeil, donc le réveiller, pour x raisons, à une durée qui est donnée par les parents. Cela peut aussi être dans l’équipe, par exemple en cas de promenade. Je sais que dans certains lieux de pratique cela peut se faire de réveiller l’enfant, parce qu’à 14h tout le monde doit être debout pour l’activité de l’après-midi par exemple. Quels sont vos sentiments, votre vécu par rapport à cette thématique ? Là ce qui me vient, sans réflexion aucune, pour moi, c’est important de laisser l’enfant dormir. Ça me fait de la peine de devoir réveiller un enfant ou si je suis amenée à le faire, je vais essayer d’être la plus douce possible, de lui laisser ce temps où il a besoin d’émerger et d’être tranquille dans son lit. Si déjà je dois le faire, je le fais avec douceur et pas en le brusquant par exemple. C’est quand même dur de devoir réveiller un enfant. Ce qui me viendrait, comme ça dans un monde parfait, ce serait de ne pas réveiller l’enfant. Pour moi, il y ce mot limite qui me pose problème, j’entends par là qu’il y a quelque chose qui coupe. Je ressens comme une tension qui vient du mot limite ou limiter, car ce sont des mots que je n’aime pas, parce qu’ils stoppent quelque chose de naturel. Durant votre parcours professionnel, avez-vous déjà dû limiter la sieste d’un enfant à la demande d’un parent ? Décrire une situation. Oui, bien sûr. Il n’y a pas une situation spécifique qui me viendrait comme ça à l’esprit, c’était plutôt une demande des parents, car l’enfant n’arriverait pas à s’endormir le soir,

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à l’heure que les parents l’espéraient et ensuite cela engendrait un cycle qui fait que le lendemain les parents doivent le réveiller, par exemple pour venir à la crèche, alors il est encore fatigué. Après ça engendre des difficultés par rapport au sommeil. J’ai également d’autres connaissances par exemple, si le parent doit venir chercher l’enfant à telle heure et que c’est au moment de la sieste, c’est arrivé que l’on ait réveillé l’enfant car il doit partir. Si oui, comment vous sentiez-vous dans une situation de limite de sieste ? Déjà je n’aime pas devoir réveiller un enfant car cela coupe quelque chose de naturel, comme je le disais avant. Mais après je suis vite dans le mental à me dire, c’est la demande des parents, ils ont leurs raisons et je vais essayer de respecter cela aussi, parce que je suis aussi très, voire peut-être trop garante, du bien-être des parents. Du coup, de respecter cela sans essayer de me poser trop de questions, après ça me fait réfléchir. J'essaye toujours de faire cette balance parents-enfants. Je passe donc vite à quelque chose de mental. Si oui, quelle(s) raison(s) étaient avancées par les parents, d’ordre général ? Difficultés d’endormissement, mais j’ai également d’autres connaissances par exemple, si le parent doit venir chercher l’enfant à telle heure et que c’est au moment de la sieste, c’est arrivé que l’on ait réveillé l’enfant car il doit partir, ou alors que l’enfant ne s’endorme pas le matin parce que sinon il risquerait de plus faire sa sieste l’après-midi. Si je dois résumer, c’est plus selon moi, le rythme des parents qui est imposé à l’enfant. Sans jugement de ma constatation. Vous êtes-il arrivé de refuser une demande de limite de sieste à des parents ? Pour quelles raisons ? Non Quel est votre point de vue sur la pratique des limites de sieste ? Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ? Développez. Comme ce qui me viendrait spontanément, je serais contre limiter la sieste de l'enfant, mais d'un autre point de vue, je me dis que les enfants sont quand même dans un rythme ou on leur demande de se réveiller à l'heure qu'il faut, pour par exemple que les parents puissent aller travailler. Donc il n'y a pas cette récupération du matin et je peux comprendre ou du moins imaginer que cela peut poser des difficultés, par exemple, le soir pour endormir l'enfant et de le réveiller le lendemain matin ça peut être compliqué et je ne sais pas ou du moins je n'ai pas connaissance à quel point l'enfant arrive à se réguler par lui-même, par rapport à ce rythme de vie des parents. Comme ça je serais clairement contre, mais après, il y a tout le contexte qui va autour qui amène à quand même se poser des questions en tant que professionnel. Par contexte, j'entends, le contexte de travail des parents, la vie active qui demande aux enfants de s'adapter. Je trouve que les enfants sont déjà dans un rythme très épuisant pour eux. C'est un cercle vicieux, de leur couper la sieste, de leur demander de se réveiller le matin. Il y a des parents qui peuvent mettre en place des aménagements avec leur travail, pour par exemple laisser l'enfant dormir plus longtemps le matin ou alors qui se disent il est très fatigué je vais m'arranger auprès de la crèche et du travail pour pouvoir le laisser dormir plus longtemps ou alors quand il est malade. En revanche, il y a d'autres parents pour qui ces aménagements-là ne sont juste pas possibles et qui sont contraint de par exemple réveiller leurs enfants pour aller travailler. Ils n’ont pas le choix. C'est donc très compliqué de changer ce rythme de vie-là. Comme la société a aussi beaucoup évoluée, les enfants sont beaucoup plus vite en crèche et beaucoup en crèche, avec la place de la femme dans le monde du travail, les deux parents qui travaille ou encore les familles monoparentale. Cela amène, je pense beaucoup de choses positives à l'enfant, mais je pense aussi que c'est un rythme que l’enfant n’avait peut-être pas avant dans le passé.

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Je pense, qui le fatigue beaucoup, c'est donc un sujet complexe qu'il faut prendre en compte dans la manière de se positionner pour ou contre. Avez-vous des conflits de valeurs ou dilemme en rapport avec la pratique des limites de sieste ? Si oui lesquels ? Complètement, entre le fait de respecter le parent dans son intégrité et ses demandes et le fait de respecter au mieux le besoin de l'enfant. Je n'avais jamais posé des mots dessus, mais c'est vrai qu'en moi, ça crée un conflit. Pour plein d'autres sujets aussi, d'avoir les parents d'un côté et l'enfant, qui est juste un enfant, de l'autre. De devoir jongler entre les deux, c'est des fois, compliqué. Je sais que chez moi, ce conflit intérieur peut se répercuter dans d'autre situations, car je fonctionne beaucoup avec parents-enfants et de faire la balance entre les deux. J'ai donc, des valeurs très importantes, cela devient compliqué de vouloir être au plus juste de ses valeurs quand il y a le paramètre parents qui rentre en ligne de compte. On doit faire avec. Si je devais dire, un qui prime, ce serait quand même le besoin de l'enfant, d'être au plus juste de l'enfant. Je pense que le parent, c'est une valeur que j'ai, d’essayer d’être au plus proche du parent, mais cela fait beaucoup fonctionner mes méninges. Du coup, je ne suis pas au plus proche de ce que je ressens vraiment. Ce que je ressens vraiment, c'est d'être au plus juste avec l'enfant. Pour moi, dans la thématique des limites de sieste, c'est le besoin de l'enfant qui primerait avant. Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées avec les limites de sieste dans les lieux où vous avez pratiqué ? J'en vois plusieurs, c'est de devoir réveiller un enfant, qui a une limite de sieste, qui se rendort et qui montre clairement des signes de fatigue et de besoin de sommeil. Cela peut engendrer dans le reste de la journée de la fatigue et peut-être de l'énervement, ou de sensibilité, car il n'a pas eu son quota d'heures de sommeil. Une autre difficulté que je vois, c'est quand même contraignant d'avoir des limites de sieste, car ça m'est arrivé dans un de mes lieux de travail, d'avoir carrément une feuille avec une quantité de limites de sieste écrites dessus, et de tout à coup regarder et me dire mince, on avait autre chose en tête, on était pris dans autre chose, on a oublié cette limite, du coup ça engendre un stress, faut vite aller réveiller l'enfant, vite qu'il se réveille. C'est quand même une contrainte par rapport au rythme de travail. Ça met dans la tête du professionnel, quand il y en a trop, des choses à se rappeler en plus. Cela reste quelque chose de très cadré et on est plus forcément dans quelque chose de naturel. Si on veut vraiment respecter le rythme de l'enfant, là ça ne joue pas. Quels moyens, avez-vous mis personnellement et/ou en équipe en œuvre, pour palier à ces difficultés ? Pas forcément personnellement, dans un de mes lieux de travail, il y avait un support écrit avec les limites de sieste notées dessus. C'est un élément qui permet de sortir cela de la tête, de l'avoir par écrit, ça permet de s’y référer. Ce qui n’empêche pas qu'il y a des oublis quand même, car on est pris dans d'autres choses. Je pense que si c'est dit aux parents, ils peuvent aussi être à l'écoute. Je sais que pour certains parents ça peut quand même les embêter, parce qu’ils savent que le soir ça sera dur de les endormir. Après l'erreur est humaine et il faut aussi parfois accepter que l'on puisse se tromper et que tout ne peut pas toujours se passer comme prévu. Eux doivent l'accepter, mais nous aussi. Par rapport à la difficulté de réveiller un enfant et qu’il n’a pas envie de se réveiller, c'est vraiment prendre le temps et même s'il met 15 min à se réveiller. Ça m’est déjà arrivé de devoir rester longtemps avec un enfant qui avait de la peine à se réveiller. Concrètement, un parent s’approche de vous avec une demande de limite de sieste qu’elle va être votre réponse ? Concrètement, je serais déjà à l'écoute de ce qu’il me demande, je vais essayer de comprendre ce qu’il me dit et les raisons s'il me les dit. D'ordre général, les raisons sont

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naturellement évoquées par les parents et il y a déjà un suivi que j'ai eu l'occasion de personnellement effectuer, un enfant qui rallonge ses siestes, qui a des difficultés à dormir à la crèche. J’ai quand même déjà souvent un regard en amont sur la situation, du coup je peux plus facilement échanger que si je ne connais pas la situation et le rythme de l'enfant. Je peux comprendre sa demande, du coup, je vais lui dire que c'est possible, mais je dois quand même en discuter avec l'équipe. Dans le lieu dans lequel je pratique, la responsable doit donner son accord par rapport à cette limite de sieste. Concrètement, je ne vais pas manifester d'opposition, je n'ai jamais manifesté de l'opposition, mais si je remarque que c'est un enfant qui me semble très fatigué ou épuisé, je vais quand même en faire part aux parents. Sans m'opposer, mais je vais essayer d’amener un autre point de vue sur le sommeil de son enfant. Cela ne m'est jamais arrivé de devoir le faire, mais je pense que si j'étais amenée à devoir le faire, je partirais de mes observations concrètes. Lui dire par exemple des faits concrets que j'ai remarqués, que son enfant montrait des signes de fatigue, qu'il était peut-être de moins bonne humeur ou plus irritable si j’ai dû le réveiller ou des éléments comme ça. Je pense que j’essayerais de comprendre comment il s'endort, d'avoir plus de renseignements sur le coucher par exemple de l'enfant, comment ça se passe le soir à la maison, les difficultés que les parents peuvent aussi rencontrer. Si un enfant est sur le point de s’endormir alors qu’il a une limite de sieste ou interdiction de dormir à ce moment-là, comment réagissez-vous ? Je le couche. Selon vous, s’y l’on doit réveiller un enfant, car il a été décidé avec les parents qu’il possède une limite de sieste, comment si prend-on ? En lui faisant des massages, en lui parlant tout doucement et de faire les choses tout en douceur. Mais vraiment de lui laisser le temps de se réveiller et la possibilité de rester couché. Je suis contre le prendre et le mettre en position assise. J'ai quand même déjà dû le faire, car si l'enfant ne se levait pas, il se rendormait à chaque fois, j'ai beau essayer d'être là un moment, il y a quand même eu des fois ou j'ai dû prendre l'enfant dans mes bras et c'est vraiment en dernier recours pour moi, car c'est brutal, je trouve. Y-a-t-il un ou des liens, selon vous, entre les limites de sieste, le partenariat avec les familles et l’organisation de la structure ? Si oui, lesquels ou lesquels percevez-vous ? Le lien, je pense, à la base, ça part toujours de l'enfant, on essaye d'être au mieux avec l'enfant, tous. Même si le parent demande que l'on réveille son enfant c’est parce qu'il remarque peut-être qu'il a de la peine à s'endormir le soir et que le lendemain matin ça risque d'être compliqué pour l'enfant. Ça part peut-être aussi de quelque chose de bienveillant à la base. Je pense que c'est un lien, il y a tout plein de points de vue différents, tout plein d'angles différents sur la problématique. La base, quand même, c’est le bien de l'enfant tant pour les parents que pour les professionnels. Par rapport à l'organisation institutionnelle, là où je travaille, actuellement, et par rapport à mes expériences passées, c'est mon ressenti, je trouve que l'on essaye vraiment de suivre le rythme de l'enfant. Tant qu’une limite de sieste ne nous est pas demandée, on va le laisser dormir, à moins que tous les autres enfants soient réveillés et que l'enfant qui dort encore à déjà dormi 2h30 et que l'on trouverait ça chouette de pouvoir sortir prendre les 4h. dans un parc par exemple, on ouvrirait gentiment la porte pour que l'enfant émerge de son sommeil en douceur et un peu plus naturellement, que sans avoir quelqu'un qui vient le toucher pour qu'il se réveille. C'est rare dans le quotidien, mais ça arrive de temps à autre. L'enfant est généralement content de pouvoir participer à l'activité et il a eu quand même un bon quota de repos et de sommeil. Dans le lieu où je travaille ça ne pose pas de trop de difficulté dans l'organisation, car on est vraiment à l'écoute des besoins de l'enfant. Dans mes expériences précédentes, j'ai l'impression qu'il y avait tellement de limites de sieste qu'on les respectait, mais en comparaison avec mon lieu de travail actuel, on a plus l'occasion de libérer du personnel pour qu'un enfant puisse

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continuer à dormir. Le manque d'effectifs joue aussi un rôle dans la pratique de la sieste et du respect du rythme de l'enfant. Je peux donc comprendre aussi que certaines institutions peuvent mettre en place un réveil collectif à la même heure pour tout le monde et que tous les bébés vont se coucher à la même heure, parce qu'il y a des contraintes organisationnelles. Dans ce genre de cas, c'est mis en place pour l'institution et les enfants s'adaptent à un rythme qui leur est imposé. Je ne sais pas à quel point c'est naturel, mais en tous cas d'après mes observations, je les voyais s'adapter. Je n’arriverais pas à dire qu'est-ce qui est mieux ou moins bien. Il serait tout de même favorable que l’organisation s'adapte aux besoins de l'enfant plutôt que l'inverse. Je pense que la liberté et ce qui est permis dans la hiérarchie de l'institution influence également la pratique des limites de sieste. Ce n'est donc pas forcément toujours les professionnels qui travaillent sur les groupes qui peuvent en être garants. Les politiques restreignent beaucoup de choses, donc les conditions ne sont pas toujours remplies pour être proche du rythme de l'enfant malheureusement, au-delà des demandes des parents. Où je travaille actuellement, on arrive à être proche du rythme de l'enfant et à s'organiser dans l'institution. L'équilibre a pu s'installer, je trouve. Alors après, on pourrait essayer d'analyser à quoi c'est dû, mais en tout cas pour moi c'est possible d'allier rythme de l'enfant et organisation. Une autre problématique que je perçois, c'est que dans les crèches publiques, il faut souvent aussi l'accord d'autres personnes comme le comité par exemple. Il y a des fois ou ça met du temps à obtenir certains accords. Dans le privé, il y a en tout cas ici, un nombre suffisant de personnel. Cela va dépendre aussi des valeurs de la hiérarchie. L’organisation que la hiérarchie demande peut créer une certaine tension chez les professionnels. Si vous deviez effectuer des recommandations pratiques à l’ensemble des professionnels de l’enfance face aux limites de sieste et au partenariat avec les parents autour de celles-ci, lesquelles feriez-vous ? Je trouve qu’il y a déjà un travail d’équipe, déjà de voir les avis de tout le monde, ça permet d'échanger, de connaître les avis, les expériences de tout le monde, ça peut amener à un débat et à une réflexion sur qu'est-ce que l'on a envie de favoriser et mettre en place. C'est une base importante. Une fois que l'on est d'accord, on peut le signifier aux parents, libre aux parents d'être en accord avec ces valeurs ou non. Ce qui n'empêche pas que le parent peut faire part des difficultés qui peuvent être rencontrées à la maison. D'être à l'écoute et de respecter son avis. De voir quel accord on peut trouver, quelle limite permettrait à l'enfant d'avoir une dose de sommeil. Pour moi, ça serait quand même cette balance enfant-parents, confort enfant, conforts parents, car selon moi s’est lié. Si le parent s'énerve le soir avec l’enfant parce qu’il ne peut pas dormir, c'est quand même un moment qu’il peut passer avec son enfant et que si ça se passe dans des tensions, dans des "Rah, il faut qu'il dorme" donc l'enfant ne va pas être bien dans ces moments avec son parent. Donc se questionner sur qu'est-ce que l'on peut mettre en place pour un parent qui rencontre des difficultés ? Peut-être quitte à ce que l'enfant dorme peut-être un peu moins, dans la limite du raisonnable bien sûr, l'endormissement du soir sera plus paisible. Il me semble que tout est tellement lié que l'on ne peut pas faire la part des choses. Il faut aussi prendre en compte que le lever du matin peut être compliqué pour venir à la crèche, la clé serait de savoir si l'enfant arrive à se réguler par lui-même sur la semaine. De toute façon pour moi, c'est toujours au cas par cas, individualisé. On peut aller dans le sens des parents et que les moments du soir puissent se passer agréablement. Une autre clé serait la communication avec les parents, pour obtenir des éléments dont on n’a pas ou peu connaissance. Quel impact les connaissances théoriques du professionnel ont, selon vous, dans la pratique des limites de sieste ? On est professionnel, on a des connaissances et elles doivent être mises dans la balance. C'est vrai, que je n’y avais pas forcément pensé au départ. Mes connaissances

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devraient peut-être être davantage étayées concernant le sommeil, j’ai des bases, mais cela ne me suffit peut-être pas. Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quelle place a-t-il, selon vous, dans les limites de sieste ? Si je regarde l'aspect plutôt émotionnel de l'enfant, je le mettrais plutôt au centre. Si maintenant que l'on a parlé du développement physique, il n’est pas forcément au centre si on doit le réveiller. Je ne sais pas si je suis très juste mais par rapport à ce que je disais avant en lien avec le bien-être de l'enfant quand il rentre le soir. Pour moi, l'enfant doit être en tous cas au centre. PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES Selon vous, quels sont les attentes et besoins des parents quand ils viennent avec une demande de limite de sieste pour leur enfant ? Je n’en ai pas exactement idée dans les détails, mais j'ai la sensation que c'est plutôt le bien-être du parent. Mais à la base peut-être que le parent vient avec une demande pour son bien-être à lui. Peut-être que son bien-être engendre le bien-être de son enfant, donc tout est lié. Je ne pense pas que le parent ne pense qu’à lui, à mon avis, il pense aussi au bien-être de son enfant. Je ne pense pas que c'est un parent égocentrique. De mon ressenti, ce qui revient en avant, c'est la difficulté à l'endormissement le soir, c'est rarement la difficulté à le réveiller le matin qui est mise en avant par les parents. Comment imaginez-vous le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? Comment le voyez-vous ? Le voyez-vous de la même manière que le partenariat que vous pouvez avoir en dehors de la thématique des limites de sieste ? S’il y a entrée en matière avec les limites de sieste, qui définit le temps de sieste ? Individualisé, au cas par cas. Actuellement, je pense que l'on a tous des valeurs et des connaissances, en parlant des professionnels. Personnellement je sais que je vais être plus sensible à d'autres sujets ou je vais me sentir plus à l'aise d’en parler aux parents, en rapport avec mes connaissances, mais aussi renseignements personnels. La thématique du sommeil va pour moi rentrer plus dans le respect du rythme de l'enfant, mais ce n’est pas un élément qui va me faire avoir une discussion d'entrée avec les parents, car j'ai moins d'apport théorique précis ou que je n'ai pas l'expérience du côté parental. Ce sont des paramètres que je n'ai pas, du coup c'est peut-être plus difficile pour moi de rentrer spontanément dans une discussion autour du sommeil et des limites. Je trouve donc que c'est vraiment personnel à chacun des professionnels. Le sujet de la sieste est quand même plus complexe, car il y a le paramètre privé de la famille qui rentre en ligne de compte et je sais peut-être donc moins jusqu'où le professionnel oserait imposer qu'il n'y ait pas de limite de sieste dans une institution, à moins que l'on arrive à déterminer que l'enfant peut se réguler pas lui-même. Il faudrait détenir cette information. La question serait aussi de savoir, jusqu'à quel point on ose imposer quoi que ce soit sans cet échange avec le parent. En termes de déterminer le temps, c'est selon moi dans la pratique les parents qui déterminent le temps, ils sont généralement pour faire des essais, dans un premier temps une limite de sieste de 2 h par exemple, et des réajustements si nécessaire. Ils sont aussi à dire, que si leur enfant n’a pas bien dormi la nuit ou s'il est malade, il n’y a pas de limite de sieste. Il me semble que les parents sont assez à l'écoute de leur enfant aussi. Je généralise un peu, mais, cela montre que pour les parents, le bien-être de l'enfant est central. Ce qui est difficile, c'est que l'on a des connaissances en tant que professionnel, mais par exemple quand je mets quelque chose en place, je vois que ça fonctionne, j'ai donc un regard sur une expérience qui marche et je peux la transmettre aux parents. En lien avec les limites de sieste, je ne suis peut-être pas assez renseignée sur le sujet au niveau théorique, mais si c’était possible de trouver des théories sur les limites de sieste, ce serait mon rôle en tant que

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professionnel d'être plus renseignée. On peut également amener aux parents des pistes ou des clés, pour l'endormissement du soir, mais si cela ne marche pas, il faut quand même être à l'écoute du parent et de sa demande. L'échange est vraiment important avec les parents, le professionnel doit aussi faire avec les besoins des parents et ne pas être trop intrusif. Le ressenti joue aussi un rôle dans les limites de sieste. Quelle attitude allez-vous adopter face à un parent qui demande une limite de sieste ? A quoi allez-vous veiller ? L’écoute, le respect du parent, de l’enfant. Ne pas être trop dans l’acceptation tout de suite, prendre du recul sur la situation et en discuter en équipe. Selon vous, comment concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfant et le cadre institutionnel ? Je ne pense pas qu'il y a une clé, mais une des clés, ce serait d'être à l'écoute du besoin de l'enfant et de son bien-être sous tous les rapports. Car tout est lié. C'est pourquoi une vision globale de l'enfant, de sa situation et de sa famille est nécessaire. Prendre conscience que les enfants peuvent s'épuiser dans ce rythme de vie qui leur est imposé aujourd’hui. La clé serait d’obtenir une clé qui prendrait en compte tous les paramètres autour de l'enfant et de sa famille. Pour moi cette clé serait la bienveillance. Le professionnel de l'enfance doit, pour ce sujet des limites de sieste, mais comme dans le reste de son quotidien, faire preuve d'adaptation constante. Là où est la difficulté, c'est d'ajouter à cela ses propres valeurs. Cependant, si on trouve le cœur de nos valeurs et qu’il se trouve que c'est le bien-être de l'enfant, on est obligé de faire preuve d'adaptation. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) : ýIntégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite

de sieste pour son enfant. �Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents. ý Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. ýIndividualiser les demandes en fonction des familles. �Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste indépendamment

de l’avis et des besoins des parents. ýInterrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de

demande de limite de sieste des parents. Précision : seulement oui, s’il y a eu une discussion avec les parents avant.

�Autre(s) proposition(s) Des éléments à ajouter ? A préciser ?

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Annexe J

Retranscription de l’interview N°3 Éducatrice de l’enfance

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Interview 3 d’une éducatrice de l’enfance, employée de crèche publique

QUESTIONS DE STATUT Quel âge avez-vous ? 35 ans Quelle(s) formation(s) avez-vous effectuée(s) et où ? Éducatrice de l’enfance, en formation plein temps à Lausanne sur 3 ans. Combien d’années d’expérience avez-vous ? 10 ans, 2 postes de travail Quelle(s) valeur(s) guide(nt) votre pratique professionnelle ? Et dans le partenariat avec les parents ? Je pense qu'il y a trois valeurs essentielles qui rejoignent celles de l'institution qui m'emploie. Créativité, dans tous les sens du terme et à tout moment de la journée. Essayer à tout moment de pouvoir rebondir par rapport à ce qu'un enfant ou un parent peut nous amener. L'autonomie, pas seulement l'autonomie fonctionnelle de savoir, aider l'enfant à progresser, l'enfant dans tout ce qui est s'habiller seul, mais aussi dans le choix. Donner à l'enfant des possibilités de décider et qu'ils soient partie intégrante de ce qui leur arrive. Le respect, de soi d'abord pour savoir ensuite respecter les autres et faire partie d'une collectivité. C'est également trois valeurs qui vont se retrouver dans ma manière de collaborer avec les parents, je pense que je pourrais aussi rajouter également l'empathie, où je pense qu'il faut réussir à s'adapter à chaque fois, au public que l'on a, qui varie beaucoup d'un parent à l'autre. Donner la possibilité aux parents d'être acteur de ce placement, on est plus ou moins d'accord de placer son enfant ou non, donc si le parent peut se sentir à l'aise aussi c'est important pour moi. Le respect doit partir pour moi d’une relation de confiance avec le parent, à nous, en tant que professionnels de mettre en place cette relation de confiance. LA PRATIQUE DES LIMITES DE SIESTE Qu’est-ce qu’est pour vous une limite de sieste ? Ce serait un parent qui vient avec une demande de limiter le temps de sa sieste au sein de la crèche. Quels sont vos sentiments, votre vécu par rapport à cette thématique ? Abruptement, comme ça je me dirais : non-respect du besoin de l'enfant. Après là c'est plus la professionnelle qui parle, c'est le parent. Finalement si mon enfant ne dort pas le soir c'est problématique, je peux donc aussi l'entendre. Au-delà de mes valeurs, il y a les valeurs de l'institution, qui a déterminé que l'on ne réveillait pas les enfants. On va jongler, sur la demande, qui va être prise en compte dans le sens où l'on va pouvoir ouvrir une porte ou un store. Mais on ne va pas forcer l'enfant en lui donnant un contact physique, des « guilis » par exemple. C’est une valeur qui me convient, donc je vais devoir argumenter le point de vue de la structure vis-à-vis du parent, le fonctionnement institutionnel. Et qu'est-ce que je vais mettre en place ou trouver pour que chacun y trouve son compte et c'est ça qui va être difficile. Je trouve que cette problématique des limites de sieste ne touche pas tous les enfants ou toutes les familles. Chez certains c'est plus fort et chez d'autres rien.

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Durant votre parcours professionnel avez-vous déjà dû limiter la sieste d’un enfant à la demande d’un parent ? Décrire une situation. Oui, Déjà, les limites de sieste cela arrive déjà plus souvent avec des enfants plus grands, à partir de 2 ans. Ça m’est déjà arrivé dans mon parcours professionnel de devoir aller chercher un enfant. Si oui, comment vous sentiez-vous dans une situation de limite de sieste ? Je pense que je me sentais assez loyale par rapport à ce que le parent me demandait, dans mon expérience précédente. Actuellement, je pense que l’on a quand même une solidité d'équipe ou l'on est tous d'accord. On va donc plus chercher la discussion avec les parents en argumentant comme je le disais avant. Alors que précédemment, c'était plus le parent nous le demande alors on le fait, même si pour moi cela allait à l'encontre de ce que me paraissait être bien pour l'enfant. Je pouvais aussi entendre ce besoin des parents. Si oui, quelle(s) raison(s) étaient avancées par les parents, d’ordre général ? Endormissement le soir difficile principalement. J'ai aussi connu une institution où ils voulaient que l’on réveille les enfants, car ils argumentaient qu’ils souhaitaient que leur enfant participe aux activités de l'après-midi. Je pense à des enfants ou les parents veulent absolument que leur enfant fasse deux siestes, une le matin, une l'après-midi, ou alors un minimum de temps de sieste. Vous est-il arrivé de refuser une demande de limite de sieste à des parents ? Pour quelles raisons ? Non Quel est votre point de vue sur la pratique des limites de sieste ? Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ? Développez. Plutôt contre. Mais sensible aux fait que la sieste ne doit pas remplacer la nuit et que l'on ne peut pas récupérer d'une nuit en une sieste qui est parfois limitée. Un enfant ne vit pas la même chose à la crèche qu’à la maison. C’est peut-être une impression mais j'ai la sensation que le besoin de sieste est chez l'enfant plus élevé en crèche qu’à la maison. Le pourcentage de présence en crèche de l'enfant rentre aussi en ligne de compte. Je trouve cela cruel de limiter un enfant de sa sieste, je le fais vraiment à contrecœur. C'est tout une question de collaboration avec les parents, en lui transmettant nos observations. Il faut prendre en compte que l'enfant n'est pas pareil en crèche qu’à la maison, donc que c'est difficile de faire du copier-coller. Lui donner des réalités de ce que vit son enfant et de la collectivité, comme avec l'exemple de la difficulté de réveiller l'enfant ayant une limite de sieste, alors que les autres enfants dorment dans la même salle. Sensibiliser les parents à ces éléments-là, c'est important sans pour autant ne pas lui laisser la possibilité d'exprimer les difficultés qu'il peut lui rencontrer avec son enfant, le soir au moment du coucher par exemple. C'est important pour moi qu'il puisse les exprimer, et que l'on essaye de trouver quelque chose qui contente tout le monde. C'est difficile de trouver un compromis parfois et je trouve que parfois on choisit la simplicité en disant, l'enfant il dort alors on ne le réveille pas. C'est une solution ou l'on favorise un des éléments dans le trio, parents, enfants et professionnels. Avez-vous des conflits de valeurs ou dilemme en rapport avec la pratique des limites de sieste ? Si oui lesquels ? Oui, cela peut créer un conflit entre le respect du rythme de l'enfant et l'intégration du parent à la vie de la structure. Parallèlement à cela, je pense que l'on doit aussi écouter le parent. Si je devais aller au bout d'un truc ou vraiment le parent me dirait "non c'est une heure", je me détacherais de cela et transmettrais à l'enfant : " écoute moi, je ne suis pas ok avec cela, mais c'est ton parent qui m'a demandé de te réveiller, dans 1h je vais venir te réveiller." Le prévenir de ça. Se décharger de cela, ne pas être seulement celui

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qui applique quelque chose du parent et l'enfant là au milieu se demande de qui ça vient. Je ne vais pas dire c'est le méchant, le parent et moi je suis la gentille, je n’aimerais pas. Je pense que c'est aussi dans tout le processus de la discussion avec le parent. Lui dire, voilà moi ce n’est pas comme ça que je travaille, j'aimerais pouvoir te laisser dormir, mais j'ai une consigne de ton parent". Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées avec les limites de sieste dans les lieux où vous avez pratiqué ? Une difficulté qui ressort c'est oui, on a un cadre institutionnel et il y a peut-être des employés qui sont moins sensibles à ça et qui vont agir avec d'autres valeurs qu'ils ont, en faisant par exemple plus vite pour réveiller un enfant, que ce qui a pu être convenu en équipe. Ou alors rentrer directement dans la demande du parent sans consulter l'équipe et après se retrouver, moi-même en tant que professionnel, avec un enfant qui a été réveillé, alors que ça avait été décidé que l'on ne le réveillait pas. La zone sensible ou les valeurs de chacun entre en jeu, et devoir faire un retour aux parents en disant qu'il a été réveillé et perdre en crédibilité. Quels moyens, avez-vous mis personnellement et/ou en équipe en œuvre, pour palier à ces difficultés ? En discuter en équipe, en colloque. Pour mettre en commun les valeurs, les difficultés rencontrées de chacun, les approfondir, savoir qui va en parler aux parents, si c'est formel ou informel. Prendre en compte le ressenti de l'équipe et les enjeux sous-jacents de la situation. Collaborer en équipe. Une autre solution pour communiquer avec les parents pourrait être de mettre en place des séances parents à thèmes ou des portes-ouvertes pour rendre visible une journée en crèche, mais après je pense que c'est en fonction des besoins. Comme je le disais au début, les limites de sieste ne touchent que quelques enfants et pas une large majorité. Concrètement, un parent s’approche de vous avec une demande de limite de sieste qu’elle va être votre réponse ? Concrètement sur mon lieu de travail actuel, on va mettre l'enfant au centre en argumentant que c'est une situation de collectivité ou l'enfant est peut-être par exemple réveillé le matin et qu'est-ce qui fait qu’il dort longtemps en structure alors qu’à la maison, il dort moins. On va essayer de comprendre quels besoins à l'enfant, concrètement il a ce besoin de sieste, à quelle heure il est arrivé le matin, qu'est-ce qu'il vit de différent à la maison qu’à la crèche, qui va, par exemple plus lui demander de récupération en structure. Permettre à l'enfant de pouvoir se retrouver, un moment de tranquillité, ils vivent beaucoup de choses en crèche, c'est intense, il y a beaucoup de monde, le rythme aussi. Le sommeil ça permet ça aussi, d'avoir un moment off dans la journée. Mon rôle va aussi être de sensibiliser les parents à ce point-là dont ils n'ont peut-être pas conscience. Un autre aspect qui va être déterminant, c'est le groupe, ok vous nous demandez d'aller réveiller votre enfant, mais ils dorment à plusieurs dans la salle, comment ne pas réveiller tout le monde. Donc il n'y a plus de respect du rythme des autres non plus. C'est donc une problématique, ou oui on peut rentrer dans l'individuel, mais on doit aussi penser au collectif. Je pense que je favorise prioritairement le collectif. L'individuel va être présent dans l'idée d'offrir un moment de repos et écouter l'enfant dans son rythme, plus être dans l'observation, mais tout en sachant qu'il y a le rythme du collectif et de l'institution. Il va quand même y avoir un compromis qui peut être trouvé. Il va y avoir une entrée en matière dans la limite du possible, par exemple ça va être difficile pour nous d'accepter une limite de sieste de 30 min. Pour le reste du groupe comme je le disais, nous ne les réveillons pas, à une heure définie. La dateline va être l'heure du goûter qui se déroule à 16h. Les enfants sont donc en sieste depuis une heure. Après je vais gentiment ouvrir la porte et les laisser émerger. Ça découle aussi de l'organisationnel, il y a la fin de journée à préparer, anticiper. On donne donc une certaine limite nous aussi. On a un fonctionnement de sieste en fonction des groupes

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d'âges, pour les plus âgés c'est un moment de repos, 30 min allongé sur un matelas et 30 min de jeu calme individuel, sur le matelas. Cela va être une alternative quand un parent vient avec la demande que son enfant ne dorme plus. Donc l'enfant, après discussion avec les parents, n'ira plus dans la salle de sieste où c'est vraiment assombri, où l'on est dans la recherche de calme et de sommeil. La volonté là est de pouvoir avoir un temps calme et de couper la journée. Cela permet à l'enfant de se recentrer sur lui-même. C'est une alternative, car on peut dire aux parents on lui propose la sieste des plus grands mais s'il s'endort, car 30 min ça suffit pour s'endormir c’est qu’il en a encore vraiment besoin. Il sera quand même au mieux des autres enfants, en activité calme, mais après il va y avoir le levé de rideau et ce sera plus actif. Souvent cela suffit aussi aux parents pour se dire ok, bon bah une demi-heure, s'il s'endort c'est qu'il en avait besoin. Si un enfant est sur le point de s’endormir alors qu’il a une limite de sieste ou interdiction de dormir à ce moment-là, comment réagissez-vous ? Pour moi, ça va être impossible de le réveiller. Ça va être lui proposer de s'allonger et de dormir, mais dans un endroit assombri et pas complètement noir et silencieux non plus. Poser les bases avec les parents est un moyen de ne pas se retrouver dans ces situations ambiguës. Selon vous, s’y l’on doit réveiller un enfant, car il a été décidé avec les parents qu’il possède une limite de sieste, comment si prend-t-on ? Je vais pratiquer sur les aspects extérieurs, l'ambiance qui devient moins silencieuse, moins assombrie. C'est aussi personnel, car je ne vais pas faire des chatouilles à un enfants pour qu'il se réveille, car je pense que je n’aimerais pas être réveillée de cette manière. Je vais faire quelque chose à l'enfant qui ne me conviendrait pas du tout. Y-a-t-il un ou des liens, selon vous, entre les limites de sieste, le partenariat avec les familles et l’organisation de la structure ? Si oui, lesquels ou lesquels percevez-vous ? Oui, clairement. Il y a forcément ce qu'impose l'institution qui va primer et ce que l'équipe se doit de défendre. Défendre ne veut pas dire aller contre et dire c'est comme ça. C'est aussi aller dans l'explication de quelles sont nos préoccupations institutionnelles et dans l'écoute de quelles sont les préoccupations parentales, qu'est-ce que ça donnerait une limite de sieste et essayer de trouver ce qui contente le plus de personnes. Si vous deviez effectuer des recommandations pratiques à l’ensemble des professionnels de l’enfance face aux limites de sieste et au partenariat avec les parents autour de celles-ci, lesquelles feriez-vous ? Je pense que cela se joue dans la transparence, de ce que l'on peut expliquer aux parents, ce que c’est une journée de crèche, ce que cela implique, dans un sens d’ouverture, de visibilité. Pouvoir être dans cet échange et se remettre en question aussi. Chercher à s'améliorer. On peut aussi remettre la non pratique des limites de siestes en question, car finalement un enfant qui se rend à l'école à 4 ans ne ferait peut-être plus de sieste en crèche alors finalement pourquoi pas en crèche aussi. Finalement, on met en avant cet aspect du respect du rythme de sommeil de l'enfant, mais au final est-ce judicieux ? Peut-être pas. Cela peut aussi être dans l'aménagement de la pièce, pas non plus chercher le noir total. Ne pas non plus chercher à endormir l'enfant, c'est clair que collectivement, il y a une demi-heure ou l'on va demander le calme pour les enfants qui veulent dormir. "Si tu ne veux pas dormir tu ne dors pas », c'est ok pour moi.

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Quel impact les connaissances théoriques du professionnel ont, selon vous, dans la pratique des limites de sieste ? Par rapport au sommeil il y a une palette de théories assez larges qui se contredisent aussi. Cela va plus être dans une discussion d'équipe ou l'on va fixer un cadre. La théorie reste aléatoire. Je ne vais pas mettre en avant des théories, dans la collaboration avec les parents, mais plus faire part de mes observations. Mes observations vont plus être un argument, comme par exemple pour dire, qu’à partir de telle heure, il ne joue plus, on remarque qu'il aurait besoin d'une sieste. L'expérience va plutôt faire partie de la discussion avec le parent que de la théorie. Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quelle place a-t-il, selon vous, dans les limites de sieste ? Une manière que je verrais pour intégrer l'enfant ce serait de pouvoir verbaliser à l'enfant ce qui a été mis en place. Lui expliquer la situation et qu'est-ce qu’actuellement il va lui arriver. PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES Selon vous, quels sont les attentes et besoins des parents quand ils viennent avec une demande de limites de sieste pour leur enfant ? Ce va être un besoin que leur rythme ne soit pas changé, si l'enfant a fait une sieste dans l'après-midi trop longue. Un besoin de vie familiale réglé, j'imagine. Ça peut aussi être une réflexion ou le parent se dit finalement à la maison mon enfant a plus besoin de la sieste, pourquoi il en aurait besoin à la crèche. Comment imaginer-vous le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste ? Comment le voyez-vous ? Le voyez-vous de la même manière que le partenariat que vous pouvez avoir en dehors de la thématique des limites de sieste ? S’il y a entrée en matière de limites de sieste, qui définit le temps de sieste ? Ça peut être à double tranchant de dire à non institutionnellement parlant, on ne rentre pas en matière pour des demandes de limites de sieste. Je crois fortement qu'en discuter et d'échanger sur le sujet avec les parents et de le décortiquer cela débloque les situations. Si on reste sur : "notre pratique institutionnelle c'est ça, vous nous demandez ça" chacun reste sur ses positions et l'enfant est là au milieu et il subit. Quand on entre dans les détails et que le parent arrive à argumenter et nous aussi, cela permet aussi aux parents de pouvoir se décharger émotionnellement aussi, et se questionner sur la situation. "Finalement est-ce que c'est si grave si mon enfant ne dort pas un soir dans la semaine, qu'il a pu faire sa sieste et passer une bonne journée de crèche ". Une des clés serait aussi de dédramatiser la chose, car rester sur des faits, des heures de sommeil peut être tendre la relation parents-professionnels. Ça rejoint finalement la communication. Malheureusement c'est souvent dans un cadre informel. Je pense que ce serait mieux qu'il y ait un cadre formel avec des temps d'entretiens. Après cela va être important donc d'expliquer ce que l'on met en pratique, mais aussi d'écouter les besoins des parents, leurs attentes et parfois leur imaginaire. Trouver ensemble un compromis qui débouche sur une solution concrète à mettre en place. Je pense que je vois le partenariat avec les familles de la même manière qu’à travers d'autres sujets que je rencontre au quotidien. Je pense que c'est bien que l'institution puisse exposer aux parents, pour définir le temps de la limite de sieste, qu’elles sont ses connaissances par exemple avec les cycles de sommeil, mais cela ne va pas vouloir dire que cela va être décidé définitivement. Si un parent observe à la maison qu'une heure ça suffit à son enfant, qu'il se sente libre de le dire. Ça m'est déjà arrivé de demander aux parents ce genre d'informations, car on sait qu'il y a des moments critiques pour réveiller l'enfant et que si le parent nous dit que faut viser 35 min et comment il fait à la maison pour que son enfant se réveille de manière agréable, je préfère cela à couper l'enfant dans un sommeil. Donc oui, je vois comme un partenariat, le temps définit de limites de sieste.

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Quelle attitude allez-vous adopter face à un parent qui demande une limite de sieste ? A quoi allez-vous veiller ? Je pense qu'il faut calmer ses ardeurs. Comme je disais toute à l'heure, moi ma valeur ce n'est pas de réveiller un enfant, après je ne peux pas imposer cela, je dois aussi être dans la bienveillance et l'empathie, être à l'écoute de son besoin. Vivre en équipe ses émotions aussi, échanger avec ses collègues quand on est trop pris par ses valeurs personnelles, c'est important de trouver un sas de décompression, mais de tout façon pas face au parent. Ne pas être seul face au parent, mais penser en équipe, de pourvoir dire on en a discuté en équipe. Le parent doit pouvoir sentir que ce n'est pas la décision d'un professionnel, mais d'une équipe éducative. Selon vous, comment concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfant et le cadre institutionnel ? La communication. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) : ýIntégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite

de sieste pour son enfant. Précision : à voir pour la deuxième partie de la phrase. ��Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limites de sieste des parents. ý Trouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. ý Individualiser les demandes en fonction des familles. �Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste indépendamment

de l’avis et des besoins des parents. Précision : On ne peut pas aller à l’encontre du parent non plus, en lien avec la deuxième partie de la phrase.

ý Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de limites de sieste des parents. Précision : en collaboration avec les familles pas qu’en structure d’accueil, car c’est concrètement je ne pense pas faisable de l’observer dans la pratique.

ýAutre(s) proposition(s) : Être dans l’ouverture et l’explication, par exemple lors d’une journée portes-ouvertes ou le parent peut voir le quotidien de son enfant. Cela peut être bénéfique aussi pour d’autres thématiques ou moments de la journée.

Des éléments à ajouter ? A préciser ? Ce que je m'aperçois c'est qu’en parlant, je pense à des enfants dès 2-3 ans ou j'ai pas du tout évoqué les bébés. C'est un élément qui est assez surprenant, car tous les parents sont contents que l'on respecte le rythme de sommeil de bébé, donc vers jusqu'à une année et demi ou deux ans et tout à coup, il y a un changement de discours. Finalement, je demande quel élément fait que ça devient problématique pour les parents. J'ai l'impression qu'au bout d'un moment la sieste est mal vue, que c'est perçu comme une perte de temps. En lien avec ce que je donnais comme exemple dans l'interview, où il fallait réveiller tous les enfants pour faire des activités car des parents payaient et qu'il fallait un quota d'activités par jour. La sieste était donc perçue comme : les enfants ne font rien. En tant que professionnels aussi, on a peut-être un peu moins de valeur aussi, qui surveille la sieste, les stagiaires, les apprentis, je pense que c'est aussi important de se battre pour ça ! C’est tellement important pour observer et être complet dans les retours faits aux parents.

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Annexe K

Retranscription de l’interview N°4 Éducatrice de l’enfance

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Interview 4 d’une éducatrice de l’enfance, employée de crèche publique

QUESTIONS DE STATUT Quel âge avez-vous ? 26 ans Quelle(s) formation(s) avez-vous effectuée(s) et où ? Assistante socio-éducative et éducatrice de l’enfance, à Pierre-Coullery, à la Chaux-de-Fonds en 2 ans, parcours emploi. Combien d’années d’expérience avez-vous ? 1 année en tant qu’éducatrice de l’enfance. Quelle(s) valeur(s) guide(nt) votre pratique professionnelle ? Et dans le partenariat avec les familles ? Une de mes valeurs est la communication, que ce soit avec l'équipe sur les retransmissions d'informations ou que ce soit avec les parents. Même s’il y a une très bonne collaboration avec les parents, il est important pour moi de communiquer par rapport aux besoins des enfants. Un autre aspect concernant les conflits entre enfants, j'essaie de les stimuler à communiquer, car dans mon groupe, les enfants sont dynamiques et se tapent. J'essaie donc de leur dire qu'ils peuvent parler et dire ce qui ne va pas plutôt que de taper, d'autant plus qu'ils ont 4 ans et peuvent donc comprendre cela, car ils ont les capacités pour. Une autre de mes valeurs est la coopération dans l'équipe. Peu importe le statut, il est important que tout le monde ait les mêmes informations et que tout le monde se sente concerné par le travail. Ma collègue de groupe et moi, avons toujours intégré tout le monde y compris les stagiaires dans les discussions du quotidien. Également, lorsqu'il y a une situation particulière avec les parents ou un enfant. Il est évident que le statut reste et qu'un stagiaire ne peut pas tout faire, mais il est important pour moi de les responsabiliser un maximum. Je trouve que parfois la crèche prend beaucoup de place et se permet de faire selon ses habitudes et n'écoute pas assez les parents. Je trouve important de respecter le souhait des parents. Il est important d’intégrer les habitudes et besoins des parents. LA PRATIQUE DES LIMITES DE SIESTE Qu’est-ce qu’est pour vous une limite de sieste ? C'est lorsqu’un parent nous demande de réveiller son enfant après 1h30 de sieste par exemple, ou que le professionnel décide de fixer une heure limite dans les deux cas, c'est pour moi, une limite de sieste. Quels sont vos sentiments, votre vécu par rapport à cette thématique ? Je trouve ce thème toujours difficile parce que ça engendre beaucoup de choses comme le projet pédagogique de l'institution, les valeurs des professionnels, les parents et les enfants. Ça me remet en question sur ma pratique parce que je réveille les enfants, dans mon lieu de pratique actuelle. On les laisse dormir durant une plage horaire fixe puis on les réveille. Mais après dans un de mes autre lieux de pratique, l'enfant dormait selon son rythme, il n’y avait pas de réveil collectif, comme je peux le rencontrer ici. On parle beaucoup des besoins des enfants au quotidien dans les projets pédagogiques, mais finalement on ne s'adapte pas au cas par cas. Ce n'est pas individualisé par rapport à l'enfant et ses besoins. Je pense que l’individualité ne dépend pas forcément de la taille de la structure, publique ou privée. Je suis actuellement assez libre dans mon travail, donc j’aurais possibilité de faire évoluer les choses. Il y aurait possibilité de plus s'adapter aux besoins de l'enfant en justifiant, envers la direction, que dans le groupe, une méthode a été changée et que l'on souhaite faire différemment à condition d'avancer des arguments valables. Cette individualisation serait faisable, mais amènerait beaucoup de changements.

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Dans mon lieu de travail actuel, on fait actuellement dormir les enfants à partir de 12h30 après de dîner. On les laisse dormir jusqu'à 14h tout en adaptant cette heure limite en fonction de ce que l'on a envie de faire l'après-midi. Cette limite a effectivement été fixée par le projet pédagogique. Si on a envie de partir en ballade, on les réveillera plus tôt tandis qu’au contraire en hiver, on les laissera dormir jusqu'à 15h, l'heure du goûter. C’est donc aussi adaptable, par exemple à l’approche des vacances, les enfants sont plus fatigués, on les laisse donc dormir plus longtemps l'après-midi, jusqu'à 15h environ. En ce qui concerne les petits, on les laisse dormir l'après-midi et le matin sans réelle limite. Durant votre parcours professionnel avez-vous déjà dû limiter la sieste d’un enfant à la demande d’un parent ? Décrire une situation. Oui, j'ai déjà eu recours à la limite de sieste. Un exemple : deux frères très dynamiques qui pendant plusieurs semaines se réveillaient à 4h du matin et ne dormaient plus jusqu'à 7h30, l'heure à laquelle ils venaient en crèche. Les parents, on les voyait vraiment très fatigués. L’équipe éducative en se disant, qu'ils avaient passés une mauvaise nuit, on les laissait dormir en pensant qu'ils pourraient récupérer des heures de sommeil et serait mieux l'après-midi. Finalement en faisant les retours, les parents ont dit qu'ils dormaient trop à la crèche et que ça n’allait pas, ça faisait une sorte de cercle vicieux. Ils ont donc demandé que la sieste soit limitée à 1h30 par jour. Ce sont les parents qui ont fixé cette 1h30 de sieste. Cela a été un peu dur pour l'enfant, lors des premières semaines, mais ils ont finalement pris le rythme et peuvent maintenant dormir à nouveau comme ils en ont besoin. Cette restriction a donc durer le temps de réguler son sommeil. Si oui, comment vous sentiez-vous dans une situation de limite de sieste ? Au début, ils ont vraiment eu beaucoup de mal à se lever. J'ai donc eu envie de dire on les laisse dormir, mais d'un autre côté, je voyais les parents qui étaient épuisés et je me suis dit que ce n'était pas défini dans le temps, c'est juste quelques semaines le temps que tout le monde, parents et enfants, récupèrent. Sur le coup, quand j’ai dû les réveiller les premières fois, ça m’a fait mal au cœur. Si oui, quelle(s) raison(s) étaient avancées par les parents, d’ordre général ? Les raisons que j’ai pu rencontrer sont les suivantes : est qu’une fois à la maison, les enfants n'arrivent plus à dormir, qu'ils sont décalés la nuit ou encore que l'enfant était de mauvaise humeur après avoir dormi. La raison principale est vraiment que les parents n'arrivent plus à coucher leurs enfants le soir. Vous êtes-il arrivé de refuser une demande de limite de sieste à des parents ? Pour quelles raisons ? Non, cela ne m'est jamais arrivé. Il m'est par contre arrivé de discuter avec les parents, pas en refusant la demande, mais que l’on pouvait observer qu’il était davantage fatigué la journée avec cette limite de sieste, que c’était difficile pour lui et d’expliquer cela aux parents a abouti à un arrêt de la limite de sieste. Quel est votre point de vue sur la pratique des limites de sieste ? Êtes-vous plutôt pour ou plutôt contre ? Développez. Je dois avouer que je me suis posé la question toute la journée ! Pour moi il est difficile de donner une réponse claire. Je me demande toujours si j’étais directrice : comment aurai-je envie de faire ? Il est vrai que l'on parle beaucoup du besoin des enfants et que les laisser dormir comme ils le souhaitent leur fait du bien. Actuellement nous réveillons les

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enfants à 14h pour la simple et bonne raison qu'ils pourront ensuite profiter de faire du jeu libre ou de faire des activités et manger le goûter. Parce qu’aussi, l'on estime qu’ils ont dormi à peu près 2h et que ça leur suffit pour la journée et ils peuvent ainsi profiter de leurs après-midis. Cela n'a jamais posé problème à un parent que son enfant soit réveillé à 14h. Il arrive que les parents disent que l’enfant n’a pas beaucoup dormi de la nuit, de ce fait on le laisse dormir plus longtemps l'après-midi, c’est une initiative que l’on prend qui est bien perçue par les parents, aussi quand un enfant reviendrait de maladie. Il est vrai que les habitudes de mon ancien lieu de pratique m'ont un peu perturbée au début que j’y travaillais, car je me disais comment l’organisation de l’équipe fonctionne et puis finalement c’était assez naturel, je voyais vraiment l’enfant qui se réveillait de lui-même. Un jour peut-être on faisait moins d’activités tous ensemble et le lendemain on en faisait davantage. Il est difficile pour moi de se positionner. Il est clair que l'enfant a besoin de dormir et que c'est un plus si on le laisse dormir. Mais je comprends également les parents. C’est difficile pour moi de donner une réponse. Avez-vous des conflits de valeurs ou dilemme en rapport avec la pratique des limites de sieste ? Si oui lesquels ? Non pas forcément. Le fait que l’enfant soit réveillé à 14 h ne pose pas forcément de conflit en moi, car je connais aussi le groupe et leurs habitudes, je n'ai pas la sensation que quand je les lève, ça les coupe extrêmement de leur besoin et je tiens aussi compte de chacun. Si par exemple, un enfant a été malade ou a passé une mauvaise nuit. Il y a aussi des enfants qui viennent à 100%, ils sont donc habitués au rythme de la crèche. Quand je réveille les enfants, on ouvre gentiment la porte, les stores, mais s’il leur faut encore 10 min pour se lever, on va les laisser. Ce n’est pas carré et fixe. C'est sans pression ! Même si le projet pédagogique, stipule 14h, je me sens assez libre vis-à-vis de la direction, car je peux argumenter pour le bien-être de l'enfant. Quelles difficultés rencontrez-vous ou avez-vous rencontrées avec les limites de sieste dans les lieux où vous avez pratiqué ? Un oubli de l’équipe éducative, d’une limite de sieste pour un enfant, donnant naissance à un conflit avec les parents. Quels moyens, avez-vous mis personnellement et/ou en équipe en œuvre, pour palier à ces difficultés ? La communication avec les parents est essentielle, l'explication de notre rôle aussi, dès le départ, lors des adaptations par exemple. Que l'on peut toujours rentrer en matière avec des compromis, mais que si on voit l'enfant fatigué, on ne va pas le maintenir éveillé. Concrètement, un parent s’approche de vous avec une demande de limite de sieste qu’elle va être votre réponse ? Je vais essayer de comprendre ses besoins et échanger avec lui sur le sujet. On va accepter les demandes de limite de sieste, mais c'est vraiment au cas par cas. Cela dépend aussi des raisons et si l'enfant est trop épuisé avec celles-ci, on va entrer en discussion avec les parents. C’est de l’observation, de l’analyse et de prendre en compte le quotidien de l’enfant. Si un enfant est sur le point de s’endormir alors qu’il a une limite de sieste ou interdiction de dormir à ce moment-là, comment réagissez-vous ? Je laisserais dormir l’enfant, en justifiant auprès des parents que c’était pour son bien-être, que pour leur enfant, c’était une journée plus fatigante, qu’on l’a couché et qu’il a peut- être du coup dormi plus longtemps. De prévenir les parents lors de l'instauration de la limite de sieste, que l'équipe éducative peut s'autoriser la liberté de coucher l'enfant dans ses cas-là est un bon moyen d'éviter les conflits et de poser les bases. Après cela ne veut pas dire que le jour ou l'équipe éducative doit le faire, que les parents seront forcément contents, mais ils auront été avertis.

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Selon vous, s’y l’on doit réveiller un enfant, car il a été décidé avec les parents qu’il possède une limite de sieste, comment si prend-on ? Verbaliser doucement qu'il doit se réveiller dans un premier temps. Si un enfant a de la difficulté, on le prend dans les bras dans la salle, le garde un peu vers nous, c'était un peu brusque, mais le temps qu'il se réveille et ouvre les yeux, on essaye de faire ça en douceur. Je veille à être discrète pour ne pas réveiller le collectif. J'ai toujours eu de la chance ou de la discrétion je ne sais pas (rires), quand je devais réveiller un enfant parce qu'il y a une limite de sieste, cela n'a jamais réveillé un autre enfant. Je pense donc je privilégierais donc plus l’individualité, mais après le collectif a son importance, il faut y être garante aussi, par exemple en renfermant la porte quand on entre dans la salle. Au quotidien, nous devons jongler entre l’individuel et le collectif aussi, pas que dans ce sujet. Y-a-t-il un ou des liens, selon vous, entre les limites de sieste, le partenariat avec les familles et l’organisation de la structure ? Si oui, lesquels ou lesquels percevez-vous ? Je pense que par rapport à l'organisation institutionnelle, quand il y a des parents qui viennent en période d'intégration ou qui se renseignent sur la crèche, je pense que c'est des sujets qui doivent être abordés en fonction de la pédagogie choisie par l'institution. Après c'est aussi aux parents de voir si cette manière de pratiquer lui convient ou non. Je dirais que tout est lié, car les limites de sieste on forcément un impact sur l'organisation institutionnelle. Si vous deviez effectuer des recommandations pratiques à l’ensemble des professionnels de l’enfance face aux limites de sieste et à le partenariat avec les parents autour de celle-ci, lesquelles feriez-vous ? Je dirais de se fier aussi à ses ressentis aussi en tant que professionnel, on connait les enfants dont on s’occupe parfois même depuis tout petit. Je ne me sens pas coupable de les lever à 14h par exemple, car j'ai vécu la journée avec eux. De communiquer aussi c'est essentiel et de toujours mettre l'enfant au centre de nos pratiques. Je pense que le projet pédagogique pose le cadre de la journée et de la pratique, mais qu’après, s’il y a des parents qui ont des demandes particulières après à voir au quotidien, les besoins de l'enfant aussi. C'est je pense important d'avoir de la liberté dans ce cadre et d'individualiser aussi. Quel impact les connaissances théoriques du professionnel ont, selon vous, dans la pratique des limites de sieste ? Dans l'argumentation avec les parents notamment, je vais l'utiliser. Ça me sert à leur montrer que je ne décide pas de faire comme ça, moi toute seule, mais qu'il y a une théorie, une réflexion derrière. Mais après dans la pratique, les théories sur les cycles de sommeil ne sont pas forcément appliquées, c'est plutôt les observations qui priment. Comment agir au mieux pour l’enfant ? Quelle place a-t-il, selon vous, dans les limites de sieste ? C'est clair que l'on s'imagine au final qu'un petit bout de leur journée, quand ils rentrent à la maison, on n’en a pas connaissance. C'est intense tout ce qu'ils vivent, personnellement je pense que favoriser leur sommeil n'est pas négligeable. Je comprends aussi les enjeux qui se jouent pour les parents, comme par exemple l'endormissement tardif le soir, leur propre fatigue à eux. La place de l'enfant, doit être central dans les discussions. La vie de l'enfant est une sorte de puzzle ou il faut mettre toutes les pièces ensemble pour tendre à son bien-être : la crèche, le travail, le pourcentage de son emploi et la vie personnelle des parents, la vie familiale, et autres. C'est donc difficile de dire une seule manière de faire car chaque personne est unique, a son individualité. C'est le parent qui doit voir ce qui est bon pour son enfant.

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PARTENARIAT AVEC LES FAMILLES Selon vous, quels sont les attentes et besoins des parents quand ils viennent avec une demande de limite de sieste pour leur enfant ? Je parle en général, je pense que c'est important pour le parent que l'enfant puisse dormir de manière régulière. Trouver la bonne manière pour que l’enfant, quand iil rentre à la maison le soir, que l'ambiance famille soit bonne. Je pense qu'il y a une réflexion, ou en tant que parents, ils pensent au bien-être familiale, en respectant aussi le sommeil du parent par exemple. Comment imaginez-vous le partenariat avec les familles autour des demandes des limites de sieste ? Comment le voyez-vous ? Le voyez-vous de la même manière que le partenariat que vous pouvez avoir en dehors de la thématique des limites de sieste ? S’il y a entrée en matière de limites de sieste, qui définit le temps de sieste ? L'intégration de l'enfant joue beaucoup dans cette collaboration pour moi, comme je l'expliquais avant, mais pas que pour ce sujet. La communication est essentielle, aussi que le parent se sente libre d'évoquer ce qui lui poserait problème. Je pense aussi que la place à l'argumentation professionnelle, peut faire comprendre notre point de vue. Trouver un équilibre entre le point de vue du parent et le besoin de l'enfant, mais pas que dans ce sujet, aussi d’autres qui touchent le quotidien. Je pense que c'est bien, que le parent partage les informations ou les observations qu'il a pu avoir vis-à-vis de son enfant, pour déterminer le temps. Après je pense aussi qu’un parent quand il confie son enfant dans une institution, c'est qu'il est d'accord soit avec la pédagogie, soit avec les manières de faire. En acceptant de placer son enfant en crèche, il accepte aussi l'organisation qui est différente qu'à la maison. Le temps de limite de sieste doit se déterminer en collaboration. Après, je suis confrontée également dans ma pratique actuelle à des situations familiales difficiles, ou il y a des enfants qui passent beaucoup plus temps avec nous qu'avec leurs parents, notre rôle est donc aussi de guider le parent sur ce que vit l'enfant avec nous, sans imposer notre manière de faire, mais en les accompagnant quand ils en ont besoin. Quelle attitude allez-vous adopter face à un parent qui demande une limite de sieste ? A quoi allez-vous veiller ? Je vais questionner et essayer de comprendre pourquoi l'enfant a besoin tout à coup d'une limite de sieste. Que l'on peut essayer et que l'on va respecter au mieux la limite de sieste en regardant que cela convienne à l'enfant et qu’il n’est pas épuisé. Je fais aussi attention aux moments de la discussion, à la discrétion vis-à-vis d’autres parents. Ce type d’échanges se fait plus de manière informelle, mais il se peut que l’on doive, parfois, mettre en place un entretien avec les parents. Selon vous, comment concilier les besoins du parent, les besoins de l’enfant et le cadre institutionnel ? Ça c'est toute la difficulté, on a tous les trois des besoins différents. Nous les professionnels vis-à-vis d'un certain cadre, de nos choix, de nos valeurs. Les enfants vis-à-vis de leur rythme et les parents de leur taux de charges, de leur travail, de la situation familiale, comme par exemple, les familles monoparentales. Il y a tellement de facteurs qui font que l'on peut concilier tous les besoins que ce serait difficile de l'expliquer. Percevoir la situation globalement et voir ce que l'on peut faire au mieux pour l'enfant avec la famille. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

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ýIntégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite

de sieste pour son enfant. Précision : tout en discutant ensemble avec les parents et réfléchir ensemble au mieux pour l’enfant.

�Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limite de sieste des parents. ýTrouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. Précision : Des

exemples, couper la poire en deux avec un parent qui demanderait 1h de limite de sieste et qu’habituellement, nous on laisse les enfants dormir 2h, et qu’ensemble on partirait sur 1h 30 de sieste pour l’enfant ou alors un moment de repos obligatoire après le repas.

ýIndividualiser les demandes en fonction des familles. �Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste indépendamment

de l’avis et des besoins des parents. Précision : sauf si les bénéfices de l’enfant ne sont pas mis au centre, là on va rentrer en discussion avec les parents.

��Interrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de limite de sieste des parents.

ýAutre(s) proposition(s): Laisser la liberté d’expression aux parents Des éléments à ajouter ? A préciser ? -

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Annexe L

Retranscription de l’interview Consultante parentale en trouble du sommeil de l’enfant

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RETRANSCRIPTIONS D’INTERVIEW

Consultante parentale en troubles du sommeil

1. Votre formation ?

J'ai fait une formation en France, car j'avais cherché un équivalant en Suisse, mais je n'ai pas trouvé et car je suis aussi française de nationalité. Cette formation a été donnée par « l'association nationale des promotions connaissances sur le sommeil ». Ce sont deux pédiatres de renom qui l’animait, experts sur le thème du sommeil de l'enfant. L'un est notamment, le Dr Challamel, auteur également de livres à succès sur le sommeil de l’enfant.

2. Quelles sont les principales problématiques que vous rencontrez dans vos consultations ?

La non acceptation du lit, la gestion des éveils nocturnes et des pleurs, le fait que l'enfant n'ait pas une journée rythmée, le rituel d'endormissement qui n'est pas adapter ou pas présent, ensuite de supprimer toutes les associations d'endormissement, comme le fait que l'enfant doit être dans les bras pour s'endormir ou être nourri au sein ou encore que les parents doivent rester jusqu'à ce que l'enfant s'endorme.

3. Est-ce que les limites de sieste sont un sujet qui est abordé durant vos consultations parentales ?

Oui, le thème des limites de sieste ou des suppressions de sieste est abordée dans les consultations.

Les parents viennent souvent avec des demandes de limiter la sieste quand l'enfant a de la peine à s'endormir le soir, c'est finalement ce qui a directement des répercussions sur leur propre sommeil aussi. Ce qui est important d'évaluer les besoins de sieste, quand il y a un problème d'endormissement le soir.

4. Quelles est votre expérience professionnelle vis-à-vis des limites de sieste ?

Le côté structure m'échappe un peu, car je donne des conseils individualisés aux familles, donc tout le côté lien à la collectivité et au groupe à gérer, c'est quelque chose que je maîtrise moins. Pour répondre à la problématique des parents, j'essaye de dresser un tableau général de l'enfant. Je ne me concentre pas que sur le sommeil, mais surtout sur les éléments qui l'entourent. J'utilise également les agendas de sommeil, qu'ils remplissent pendant 15 jours, ils vont noter tous les temps de sommeil des 24h de leur enfant. Cela va me permettre de donner des conseils plus individualisés. C'est à ce moment-là que l'on va peut-être essayer de modifier l'horaire de la sieste pour pouvoir voir si cela à une incidence sur l'endormissement tardif de l'enfant par exemple. Après tout dépend de la situation et de l'enfant, mais il est possible et je pratique dans mes consultations parfois des aménagements du moment de la sieste de l'enfant. Un exemple pour illustrer, si je m'aperçois que c'est un enfant qui s'endort tardivement le soir et que la sieste est faite jusqu'à 17h, là l'on peut penser que la sieste est faite trop tardivement, on peut gentiment la décaler et voir comment progressivement l'enfant accepte ce changement. C'est à évaluer, on ne peut pas dire que dans ce cas de figure on va faire ça.

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Souvent je dois reprendre avec les parents les donneurs de temps, tout ce qui rythme la journée de l'enfant. Dès l'âge de 4 mois, on peut essayer de donner à l'enfant un rythme, il ne s'agit pas là d'être rigide, mais de mettre en place une sorte de régularité, cela va aider l'enfant à trouver son propre rythme de sommeil. La régularité des horaires de coucher, de sieste, de repas est donc importante pour l'enfant quel que soit son âge. La sérénité des jours induit la sérénité des nuits. Les donneurs de temps sécurisent l'enfant, aussi en lui donnant des repères dans sa journée. Cela permet aussi aux horloges endogènes, donc tout ce qui sur 24h se régule, la température corporelle, par exemple, ou encore les hormones. Le fait que l'enfant ait une certaine régularité va permettre à l'enfant à réguler ses horloges endogènes à se mettre sur 24h.

5. Comment évalue-ton les besoins de sommeil de l’enfant et si ceux-ci lui correspondent en quantité ?

Le comportement en fin de journée, voir s'il est calme, s'il est indépendant, s'il est stable émotionnellement parlant, notamment par l'agressivité ou l'impulsivité ou à l'inverse, s'il est très fatigué. Les agendas du sommeil peuvent aider les parents, il faut faire cela avec un professionnel, notamment pour l'interprétation.

Une sieste inadaptée, la cause peut venir que la sieste est trop longue, trop tardive ou un nombre de sieste trop grand. Les manifestations d'une sieste inadaptée vont être les suivantes : problèmes d'endormissement, éveils nocturnes importants, manque de fatigue le soir.

Une suppression trop précoce de la sieste peut être détectée par une excitation de l'enfant le rendant impossible à l’endormir. Les manifestions peuvent se montrer des manières suivantes, éveil nocturne prolongé, difficulté au coucher, sommeil de moins bonne qualité et qui est plus court, fatigue intense, une "hyperactivité" en fin de journée. Il faut également savoir que quand on supprime la sieste précocement, l'enfant au moment de l'endormissement du soir, va avoir un temps de sommeil, lent profond, beaucoup plus important qu'un enfant qui aurait eu "droit" à sa sieste, cela peut donner naissance à davantage de terreurs nocturnes, par exemple l'enfant qui pleure pendant 20 min. et de somnambulisme chez l'enfant.

6. Êtes-vous plutôt pour ou contre limiter la sieste d’un enfant que ce soit à la maison ou en crèche ? Quels seraient vos arguments ?

La sieste parfois faudra la réduire ou au contraire, la remettre en place, parfois, l'arrêter, cela va dépendre vraiment de l'individualité de l'enfant. Je suis convaincue dans la thématique des limites de sieste, l'individualité est la clé. Je ne suis donc ni pour ni contre limiter la sieste de l'enfant, c'est vraiment une question de besoins individuels de l'enfant. Je ne suis donc ni pour ni contre limiter la sieste de l'enfant, c'est vraiment une question de besoins individuels de l'enfant. Je suis donc parfois amenée à le proposer dans mes consultations. Pour résumer, les besoins restent individuels, cela doit être centré au niveau des besoins de l’enfant et pas qu’essentiellement sur les besoins des parents. La sieste n’est pas toujours à l’origine de certains troubles et peut venir d’autres causes. Essayer d’évaluer avec les parents à leur demande en essayant de comprendre la situation, essayer de voir si ça parait adapté en fonction d’aussi comment l’enfant est perçu à la crèche. Avoir une vision globale, tout en sachant que les parents restent ceux qui connaissent le mieux l'enfant. Ne pas rentrer directement en matière, mais d'évaluer

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les réels besoins de l'enfant et une fois que c'est mis en place, toujours réévaluer avec les parents. Le sommeil parait vraiment être une chose anodine de notre quotidien, mais finalement tout parent va traverser des phases où son enfant va avoir des difficultés de sommeil, cela va forcément avoir des difficultés sur l'ensemble du sommeil de la famille, des parents, mais aussi des frères et sœurs parfois. Dans certaines situations, il y a une réelle souffrance et il y a des réels besoins des parents qui ont besoin d'être soutenus. Pour moi, le sommeil de jour et le sommeil de nuit sont vraiment liés. C'est difficile de séparer et de parler que du sommeil diurne. L'un ne va pas sans l'autre. La notion de base, c'est que les besoins en sommeil de tout être humain sont vraiment individuels. Un exemple, il peut y avoir entre deux enfants de même âge une variation de 3 heures de sommeil sur une journée.

7. Quel rôle a, selon vous, le professionnel de l’enfance dans les demandes de limites de sieste et le partenariat avec les familles, notamment quand l’enfant a des difficultés d’endormissement le soir ?

Quand il y a une difficulté d'endormissement, la clé c'est de réorganiser le sommeil de jour, donc les siestes, toujours en fonction de l'âge et des besoins de l'enfant. Une solution peut être de décaler la sieste ou de réduire la durée de la sieste, ou parfois la supprimer. Si l'on réveille un enfant, ce qui est important c'est de le réveiller à la fin d'un cycle. Car cela va influencer sur le reste de la journée, notamment sur l'humeur. Dans certain cas, on peut aussi être amené à réintroduire la sieste ou à la rallonger. Réévaluer ce qui est décidé de mettre en place en lien avec les limites de sieste, c'est important. Au bout de deux semaines, par exemple, qu'est-ce que cela a changé au niveau du comportement de l'enfant, est-ce que c'est mieux, est-ce que ça lui convient ? Pour pouvoir, par la suite, faire une réadaptation si nécessaire. Il est important de souligner que les besoins en termes de sommeil ne sont pas linéaires dans la vie de l'enfant. Un enfant peut très bien ne plus avoir besoin de sieste et six mois plus tard en ressentir à nouveau le besoin ou encore faire la sieste 3 fois par semaine. La crèche a aussi ce rôle-là pour moi, de s'adapter aux besoins de sommeil de l'enfant en fonction de ce que vont transmettre les parents et de réévaluer les besoins en faisant part de ses observations aux parents. Par rapport aux problèmes d’endormissement, c'est aussi s'assurer qu'il ne cherche pas l'attention de ses parents. Il y a des enfants, qui toute la journée sont sans leurs parents et finalement la nuit, c'est là que papa et maman sont disponibles pour moi. Expliquer aux parents, que, quand ils récupèrent leur enfant, essayer de prendre au moins 15 min pour entretenir la relation avec leur enfant, par exemple, en faisant un jeu. On dit que pour remplir le réservoir d'amour d'un enfant, il faudrait 15 min., cela peut être déculpabilisant pour le parent aussi d'entendre cela. Aider les parents, en leur donnant les connaissances qu'on les professionnels de l'enfance sur les heures de sommeil en fonction des âges, cela peut leur donner des points de repères.

Jusqu'à 2 ans, on considère qu'un enfant va se réveiller, minimum 4 à 5 fois par nuit. Ce sont des éveils physiologiques. Ce sont des éveils courts, qui peuvent varier entre 30 secondes et 15 min. Quand un parent, dit que son enfant fait ses nuits, c'est que l'enfant est capable de gérer ses réendormissements, seul. C'est aussi je pense important qu'en tant que professionnel, on puisse transmettre ces informations aux parents : oui, c'est

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normal qu'il se réveille la nuit, mais c'est important qu'il puisse se rendormir seul et dans les mêmes conditions qu'au début de la nuit. C'est-à-dire seul dans le lit, dans l'obscurité et sans bruit. Si l'enfant est capable de s'endormir comme cela en début de nuit, il sera capable de se rendormir durant ses éveils physiologiques, la nuit. C'est un processus qui doit se faire de manière progressive en fonction de l'âge de l'enfant aussi. C'est important que petit-à-petit l'enfant devienne autonome dans son sommeil.

Tenir compte des changements de vie de l'enfant, car cela peut influencer son sommeil. Les écrans qui deviennent un problème de santé publique, au-delà de la lumière bleue qui va empêcher la sécession de la mélatonine, il y a toute cette excitation qui est assimilée. Il est donc déconseillé pour un enfant de moins de 3 ans d'avoir accès aux écrans et par la suite, il doit être accompagné d'un parent, puis cela ne doit pas se pratiquer 2 h avant le coucher. C'est aussi un sujet à aborder avec les parents. Le rituel d'endormissement est vraiment un moment clé, le renforcer dans toutes les phases ou l'enfant a des problèmes d'endormissement. Tous ces éléments sont des sujets de discussion à avoir avec les parents, parce que finalement vous, les professionnels de l'enfance, vous avez un rôle aussi de prévention, d'informations. Cela peut aussi aider les parents à prendre un peu de recul sur leur situation. Cela peut aussi réduire les limites de sieste instaurées de manière inappropriée en pensant que la sieste est le fond du problème alors que ce n'est pas la cause. Je pense aussi qu’en structure, c'est difficile d'observer l'enfant individuellement dans ses phases ou son cycle de sommeil. Jouer sur les aspects extérieurs peut être un moyen pour les équipes de palier à cette difficulté. Noter, en équipe, les moments d'endormissement et de réveil en structure permet de faire des tests sur la durée et les besoins de l'enfant. Dans les structures, je pense qu'il y a des contraintes qui rentrent aussi en ligne de compte, mais après, raisonnablement, je pense que vers 15h-15h30, on peut faire un levé de stores pour tous, car il ne faut pas non plus que la sieste soit trop tardive, la lumière va faire son effet. Je suis consciente que dans certaine structure à telle heure, c'est la sieste, à telle heure, on les réveille pour les activités. Pour moi, il y a vraiment une absurdité c'est de réveiller les enfants pour faire des activités et encore plus pour manger. Car déjà nous, adultes, quand on nous coupe dans notre sommeil, on a l'estomac en haut de la gorge, alors réveiller les enfants pour absolument les faire manger, ils n’auront pas faim, pour moi ça n'a aucun sens. J'imagine que dans les structures, cela doit être difficile d'être au plus juste du rythme de l'enfant et de ses besoins. Pour moi le travail avec les familles, la collaboration est essentielle pour moi, parfois cela est vraiment une réelle souffrance pour les familles quand cela fait par exemple 2 ans que les parents ne dorment plus, que c'est difficile de sortir de ce schéma. Le rôle de l'équipe éducative est notamment au niveau de la prévention, de l'information, le rituel d’endormissement, les "15 min d'attention", les donneurs de temps. Au niveau de la prévention, de l'information, cela peut aussi avoir un côté bénéfique pour la vision du métier de l’enfance qu’à le parent, où il n’y a pas juste de informations factuelles, mais un réel échange, réflexion, écoute et ouverture avec le professionnel. Le travail en partenariat est indispensable pour aider l'enfant à trouver son rythme. Être partenaire avec les parents c’est important. Le triangle pédagogique est important pour moi, car il prend en compte l'entier des acteurs qui touche la thématique des limites de sieste, c'est à dire le parent, le professionnel ou l'équipe éducative et l'enfant.

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Même si c'est une demande des parents, l'enfant doit rester au centre de la collaboration entre les familles et les professionnels. Bien sûr que c'est important d'être dans l'écoute de leur demande, d'évaluer les besoins de l'enfant, mais faire des observations et les transmettre aux parents pour faire des réajustements si nécessaire. Un autre rôle serait d'évaluer les besoins de l'enfant, en fonction de son comportement, des observations des parents et des professionnels. Rôle : Réévaluer au bout de 2 semaines. Il est important que les professionnels et les parents sachent observer le sommeil de l'enfant, pour savoir quand réveiller l'enfant. Réveiller l'enfant en fin de cycle est important en fonction de la durée d'un cycle, en fonction de l'âge de l'enfant et dans la phase d'éveil qui fait que l'on bascule ou non dans un autre cycle. Un moyen pour réveiller l'enfant pourrait de ne pas le mettre dans le noir, mais dans l'obscurité et après un ou deux cycles de sommeil, ouvrir les stores de manière à remettre de la lumière et généralement un enfant qui est en fin de cycle de sommeil va se réveiller et un enfant qui est dans un sommeil profond, non. Après, en structure cela peut être compliqué s’il ne faut pas les réveiller tous en même temps. Je trouverais intéressant qu'un entretien ait lieu avec les parents pour qu'il y ait un temps d'échange, parce que finalement, au quotidien, le parent n'a peut-être pas réellement le temps de poser les choses dans un vestiaire, car il est pris dans sa journée. Cela pourrait être un moment à part. C'est un moyen, également, que je vois pour renforcer le partenariat.

8. Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

ýIntégrer le parent à la discussion en lui permettant s’il le souhaite d’instaurer une limite de sieste pour son enfant. Précision : si cela correspond aux besoins de l’enfant

�Ne pas rentrer en matière avec les demandes de limites de sieste des parents. ýTrouver un compromis qui convient tant à la structure qu’aux parents. Précision : un

compromis qui reste acceptable pour l’enfant et ses besoins. ýIndividualiser les demandes en fonction des familles. �Respecter le rythme de l’enfant en ne le réveillant pas d’une sieste indépendamment

de l’avis et des besoins des parents. Précision : respecter le rythme oui, mais pas sans discussion avec les parents

ýInterrompre la sieste après observations du cycle de sommeil de l’enfant en cas de demande de limites de sieste des parents.

ýAutre(s) proposition(s): Cela doit se focaliser sur les besoins de l’enfant qui reste individuels et que cela doit se faire en partenariat avec les familles et l’enfant, que c’est vraiment rentrer en discussion avec eux.

Je trouve très curieux qu’en tant que professionnel, on ne puisse pas prendre en compte l’avis de parents, car ça reste les premiers éducateurs de l’enfant. Je le redis mais je trouve cela très complémentaire de travailler en partenariat avec les parents, car par exemple, une éducatrice sans expérience parentale peut se nourrir de l’expérience des parents qu’elle a en face d’elle. L’enfant reste quand même quelle que soit la situation, la priorité des parents et des professionnels, il ne faut pas l’oublier.

Informations supplémentaires obtenues lors de l’entretien :

Au niveau des points de repère, on considère que vers 15-18 mois, l'enfant va passer à une sieste. Entre 3 et 6 ans, c'est la période d'arrêt progressif de la sieste. On remarque

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donc l'individualité là aussi, un enfant peut avoir besoin de faire la sieste plus tardivement qu'un autre. Il y a également une influence culturelle sur le maintien de la sieste. Par exemple en Suisse et au Japon, à 3 ans, il y a environ 50 % des enfants qui font la sieste, 22% en Islande et 91 % en France. On voit vraiment les différences culturelles, mais notamment aussi l'attitude des parents vis-à-vis de la sieste qui jouent un grand rôle dans le maintien de la sieste. Finalement, il y aussi une étude qui a démontré que si on offre la possibilité à l'enfant de se reposer en début d'après-midi, la majorité va s'endormir. Au niveau des recommandations pédiatrique, qui même s'il y a des petits dormeurs et des gros dormeurs, un petit dormeur, avant 5 ans, devrait dormir 11h par 24h. Au niveau des études scientifiques, si l'enfant s'endort après 21h, ça été prouvé qu'il ne pouvait pas compenser le manque de sommeil, dont il avait besoin. On pourrait penser qu'il va décaler son sommeil le matin ou alors il va faire une sieste plus longue. En fait, il n’arrive pas à compenser. En moyenne, il y a un déficit de sommeil de 41 min par nuit. D'où l’importance de conseiller aux parents que l'enfant ne se couche pas après 21 h. Le rôle du sommeil de sieste chez le jeune enfant : le sommeil diurne est composé majoritairement de sommeil lent profond. On s'est rendu compte que cela va protéger les apprentissages de l'enfant, par exemple la sieste du début d'après-midi sert à consolider les apprentissages du matin. Des études ont montré que supprimer une sieste chez un enfant qui en a encore besoin, donc par exemple chez un enfant de 2 ans, il va montrer devant une situation positive, des émotions plus négatives que positives. Toujours en rapport avec cet enfant, on s'est aperçu que si on lui propose un puzzle qui est adapté à ses capacités, il aura son temps de réflexion augmenté de 39 %. On peut donc remarquer les effets sur la concentration et que cela à des répercussions directes sur l'enfant et son interaction avec le quotidien. Conséquences dues à un manque chronique de sommeil sur l'enfant : Baisse de la capacité de concentration et des apprentissages, troubles de l'humeur, troubles du comportement, augmentent l'agressivité et augmentent les risques d'obésité. Au-delà des composantes génétiques, on sait qu’un déficit chronique d'une heure de sommeil chez l'enfant, cela multiplie par 3 les risques d'obésité. L'enfant est également plus sujet à développer des infections et également une perte de vigilance qui peut lui provoquer des accidents ou des blessures.

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Annexe M

Données récoltées avec le questionnaire destiné aux familles

Page 124: TRAVAIL DE DIPLÔME

DONNEES RECOLTEES AVEC LE QUESTIONNAIRE DESTINE AUX PARENTS

v VOTRE ENFANT, SES BESOINS ET HABITUDES DE SOMMEIL

QUESTION 1 : Quel âge a votre enfant ?

1- 3 ans 2- 2 ans 3- 3 ans 4- 2 ans 5- 2 ans 6- 2 ans 7- 3 ans 8- 3 ans 9- 3 ans 10- 3 ans 11- 2 ans

12- 2 ans 13- 3 ans 14- 3 ans 15- 2 ans 16- 3 ans 17- 2 ans 18- 3 ans 19- 2 ans 20- 3 ans

QUESTION 2 : D’ordre général, combien de temps votre enfant dort sur 24h ? à Moyenne nuit :

1- 10h 2- 9h30 3- 11h 4- 11-12 h 5- 10 h 6- 9h 7- 9h30 à 10h 8- 11h 9- 9h à 10h 10- 8h45

11- 10h 12- 10h 13- 10h 14- 10 à 12h 15- 10h 16- 10h30 17- 10-11h 18- 10h 19- 8h 20- 10-12h

à Moyenne sieste(s) (en journée) :

1- 0h 2- 1h30 3- 1h 4- 2h15 ( lun. 3h, mar.(crèche) 1h30,

mer. 3h15 , jeu. 1h30 (crèche), ven. 2h00)

5- 1h à 2h30 6- 1h à 1h30 7- 1h30 à 2h 8- 1h30 9- 2 à 3 h

10- 0h 11- 1h 12- 1h 30 13- 1h 30 14- 0 à 2h (1 jour sur 2) 15- 2h 16- 0h 17- 1h30-2h 18- 0h 19- 1h30 20- 1h

Page 125: TRAVAIL DE DIPLÔME

QUESTION 3 : Dans une journée, fait-il une ou plusieurs siestes au sein de la crèche ou à la maison ?

1- Non 2- Oui, une sieste 3- Oui, une sieste 4- Oui, une sieste 5- Oui, une sieste 6- Oui, il fait plusieurs siestes (2) 7- Oui, il fait une sieste 8- Oui, il fait une sieste 9- Oui, il fait une sieste 10- Non, à la maison et oui, une

sieste, parfois à la crèche s’il reste la journée entière

11- Oui, il fait une sieste 12- Oui, il fait une sieste 13- Oui, il fait une sieste 14- Oui, il fait une sieste, pas tous les

jours 15- Oui, il fait une sieste 16- Non 17- Oui, il fait une sieste 18- Non, rarement 19- Oui, il fait une sieste 20- Oui, il fait une sieste

QUESTION 4 : Toujours d’ordre général, quelle est la durée moyenne d’une de ses

siestes à la crèche ou à la maison ?

1- 0h 2- 1h30 3- 1h 4- 2h15 5- 1h-2h30 6- 1h à 1 h 30 7- A la crèche de 0 à 60 min, à la

maison 1h30 à 2h 8- A la crèche 0 et à la maison 90

min 9- Crèche : entre 1h et 2h, Maison,

entre 2 et 3 h

10- A la crèche maximum 1h 11- 1h 12- 1h30 13- 1h30 14- 0 à 2 h 15- 2h 16- - 17- 1h30-2h 18- - 19- 1h 20- 1h

QUESTION 5 : Entre quelle heure et quelle heure débute-t-elle, que ce soit à la crèche ou à la maison ?

1- - 2- 12h-15h 3- 13h-14h 4- 9h30-13h30 5- 10h30-14h 6- 12h30 à 15h ou 17h 7- 12h à 14h 8- 12h45 à 13 h 30 9- 13h à 14h30 10- Vers 13h

11- 12h- 14h 12- 12h- 14h 13- 13 à 14h 14- 13 à 14h 15- 11h45 à 13h30 16- - 17- 12h30-15h 18- - 19- 12h45 à 13h30 20- 12h30 et 13h

Page 126: TRAVAIL DE DIPLÔME

QUESTION 6 : Donner l’exemple d’une situation où vous seriez, personnellement, susceptible de réveiller votre enfant de sa sieste ?

1- - 2- Quand la sieste débute à 16h et dure + de 1h30- 2h 3- Pour un rdv médical 4- Obligation d’aller à un rdv (médecin par exemple) 5- Sieste après 16h (occasionnellement) 6- Si l’enfant fait une sieste tard l’après-midi, on ne le laisse pas dormir plus d’une heure 7- S’il dort plus de 2h15, s’il a cours de natation. 8- Rdv médical, événements exceptionnels (anniversaire, sortie extraordinaire) 9- Passé 17h, mais sinon on ne le réveille pas 10- Pas, puisqu’il n’en fait plus avec nous 11- Pour un rdv important, médical, par exemple, ou voyage 12- Pour un rdv chez le médecin 13- Un rdv 14- Si on a un rdv important/ programme l’après-midi ou si la sieste débute après 16 h 15- Lorsqu’il fait sa sieste à la maison dans son lit, nous le réveillons après 2 h. 16- - 17- S’il fallait me déplacer pendant l’après-midi ou s’il dormait depuis suffisamment

longtemps pour que je craigne qu’il ait du mal à se coucher le soir ! 18- Lorsque nous rentrons par exemple de la piscine et que notre enfant s’endort mais

qu’il est 17h00 ou 17h30. Si nous le laissons dormir, il ne dormira que très tard. 19- - 20- Rdv important et s’il dort plus de 1h30

v VOTRE ENFANT ET LES LIMITES DE SIESTE

QUESTION 7 : Votre enfant a-t-il ou avait-il un temps limité de sieste, à votre demande, au

sein d’une crèche ? 1- Oui 2- Non 3- Non 4- Non 5- Non 6- Non 7- Non 8- Oui 9- Non 10- Oui

11- Non 12- Non 13- Non 14- Non, mais maison oui 15- Oui 16- Oui (de 2 ans ¼ à 2 ¾ environ) 17- Non 18- Non 19- Non 20- Oui

à Si oui, de quelle durée est ou était la limite de sieste ?

1- 90 min 2- - 3- - 4- - 5- - 6- - 7- - 8- Le plus long possible avant qu’on le cherche, pour qu’il puisse faire la sieste en

début d’après-midi avec nous. 9- - 10- 1h 11- - 12- -

Page 127: TRAVAIL DE DIPLÔME

13- - 14- 2h à la maison car si après 16h difficulté d’endormissement. 15- 2h 16- La durée de limite de sieste a varié au fil du temps : 2h, puis 1h30, puis 1h. parfois

sa durée variait en fonction de la nuit que mon enfant avait passée, parfois nous supprimons la limite.

17- - 18- - 19- - 20- 1h30

à Si oui, comment avez-vous défini le temps/durée limite de sieste ?

1- Optimum au cycle de sommeil de l’enfant et au nombre d’heures totales de sommeil

2- - 3- - 4- - 5- - 6- - 7- - 8- Le plus vite possible après repas de midi, afin qu’il dorme un peu avant qu’on le

cherche au plus tard à 14h 9- - 10- D’après conseil de la pédiatre et de la grand-maman 11- - 12- - 13- - 14- Maison : durée de repos habituelle depuis plusieurs mois avec réveil spontané

(13h-15h30) limiter à 2h depuis qu’il a de la peine à dormir le soir. 15- Un peu arbitrairement en constatant que notre enfant, qui adore faire la sieste,

était capable de dormir 3-4h si nous ne le réveillons pas, mais que dès l’âge de 2 ans- 2 ¼, des siestes aussi longues l’empêchaient de s’endormir le soir. Après 2 h de sieste, il se réveille généralement sans peine et de bonne humeur. En revanche, après des siestes plus courtes dans son lit, de 1 h par exemple, il a souvent de la difficulté à se réveiller ou est de mauvaise humeur. Exception : lorsqu’il fait ses siestes en poussette, il se réveille généralement après 1 h, probablement à cause du bruit et de la lumière et souvent de bonne humeur. L’idéal serait d’observer la durée de ses cycles (1h), mais il semble vouloir dormir plus longtemps.

16- Nous avons tenté de calculer ses besoins de sommeil sur 24h durant environ 2 semaines, puis les avons répartis entre le jour et la nuit, selon la méthode de Remo Largo. Mais il n’avait généralement pas de problème à s’endormir le soir, notre enfant se réveillait tôt le matin s’il dormait trop longtemps durant la journée. Nous avons donc progressivement réduit la durée de la sieste, ce qui n’était pas non plus idéal, car ses siestes étaient trop courtes, il avait de la peine à se réveiller.

17- - 18- - 19- - 20- J’ai remarqué que s’il dormait davantage, il avait du mal à s’endormir le soir

à Si oui, qu’est-ce qui vous a poussé à effectuer cette demande auprès de la crèche qu’il fréquente ou fréquentait ?

Page 128: TRAVAIL DE DIPLÔME

1- Difficulté d’endormissement le soir 2- - 3- - 4- - 5- - 6- - 7- - 8- Horaires de crèche choisis et notre rythme de vie. Cependant nous précisons

que la sieste à la crèche était rare, parce qu’il dort moins bien en crèche. 9- - 10- Car lorsqu’il dort une heure l’après-midi, ensuite le soir, il est en décalage. S’il

dort 1h après manger, nous arrivons à le coucher vers 22h30. S’il dort plus, c’est-à-dire 23h30 et après c’est nous qui avons également un problème ! Et le lendemain, c’est la crise au moment du réveil et il ne veut pas aller à la crèche.

11- - 12- - 13- - 14- Pas de demande à la crèche. Une demande aurait été posée de limiter les

siestes après 15h et de ne plus le mettre dormir en fin de journée. 15- Pour que notre enfant s’endorme plus rapidement le soir à la maison, puisque

des siestes trop longues l’empêchent de trouver le sommeil le soir. Comme son frère, avec qui il partage sa chambre, se réveille plus tôt le matin, cela réveille le petit frère, qui ne peut donc plus « prolonger » sa nuit le matin pour compenser son endormissement tardif.

16- Vers 2 ans, notre enfant a commencé à refuser de faire la sieste, puis, lorsqu’il s’était finalement endormi, il ne voulait plus se réveiller, et le soir, il ne voulait plus dormir ou alors, il terminait sa nuit très tôt (vers 5h-5h30). Nous souhaitions donc rallonger ses nuits en raccourcissant ses siestes.

17- - 18- - 19- - 20- Car il rencontre le même problème à la maison, si elle fait plus que 1h30 de

sieste (difficultés endormissement)

à Si oui, en admettant qu’il n’ait pas de limite de sieste à la crèche quelles en seraient ou auraient été les conséquences avec vous, dans votre vie familiale ?

1- Difficultés au coucher 2- - 3- - 4- - 5- - 6- - 7- - 8- Difficile de savoir, puisque nous avons toujours demandé une limite de sieste,

mais nous pensons qu’il aurait eu plus de mal à s’endormir le soir 9- - 10- Tout est décalé et le rythme ne tient plus, c’est pourquoi nous préférons très

largement qu’il ne dorme pas l’après-midi. 11- - 12- - 13- -

Page 129: TRAVAIL DE DIPLÔME

14- Maison : s’il dort trop longtemps ou trop tard dans la journée, il a du mal à s’endormir le soir. (Seulement vers 22h)

15- Sans limite de sieste, il s’endormirait probablement encore plus tard, sans toutefois pouvoir « prolonger la nuit » le matin, puisque soit son frère, soit « son horloge biologique » le réveille le matin. Avec des nuits courtes, il risquerait d’être fatigué (et grincheux), durant la matinée et son besoin de faire des siestes plus longues pour compenser la nuit augmenterait encore. Puis, avec des siestes plus longues, il aurait à nouveau plus de difficultés à s’endormir le soir.

16- Notre enfant se serait réveillé plus tôt et/ou l’heure du coucher aurait été encore plus conflictuelle.

17- - 18- - 19- - 20- Difficile de le coucher le soir et donc difficulté à le réveiller le matin pour

l’amener à la crèche et donc aller travailler pour les parents.

à Si non, qu’est-ce qui pourrait vous pousser à effectuer cette demande auprès de la crèche qu’il fréquente ?

1- - 2- Couché tardif le soir, éveil trop long le soir 3- Difficultés au moment du coucher du soir en lien avec de trop grandes siestes

l’après-midi 4- Si on remarquerait que l’enfant n’arrive plus à dormir le soir 5- S’il faisait des siestes après 16h00 à la crèche, car ensuite, il s’endort tard le

soir 6- Trouver un bon rythme pour notre enfant, entre la journée et la nuit, pour son

équilibre et le bon déroulement de sa journée. 7- S’il se rendait en crèche plus souvent et pour la journée entière en

combinaison avec un temps de sieste régulièrement supérieur à 2 heures 8- - 9- Son coucher qui devient tardif le soir (aux alentours de 22 heures) alors qu’il

montre des signes de fatigue depuis 20 heures, alors que le rituel et les nombreuses tentatives de coucher ne fonctionnent pas. Il finit par se coucher, épuisé.

10- - 11- Si la sieste est trop prolongée, l’enfant pourrait être trop décalé et ne plus

vouloir dormir le soir aux heures habituelles 12- Pour installer une routine 13- Aucune raison 14- Qu’il ne fasse pas de sieste trop tard dans l’après- midi. Ne pas sortir du

rythme habituel. 15- - 16- - 17- Si j’avais ponctuellement besoin de modifier son rythme (= m’assurer qu’il

dormirait plus tôt un soir par exemple, ou qu’il ferait une sieste décalée qui convienne mieux à mes autres contraintes). Si je tentais de modifier durablement son rythme (par exemple, si je pensais qu’il dormirait mieux ainsi la nuit)

18- A l’heure où nous le mettons au lit (20h), si l’enfant avait fait la sieste pendant la journée, elle n’aurait pas réussi à dormir à cette heure-là.

19- Aucune idée, peut-être si l’enfant est malade respecter l’heure de prise de médicaments.

20- -

Page 130: TRAVAIL DE DIPLÔME

à Si non, qu’est-ce qui, selon vous, fait que vous n’avez pas besoin d’effectuer une demande de limite de sieste ?

1- - 2- - 3- Préférence pour que l’enfant se réveille de lui-même, qu’il bénéficie du

repos dont il a besoin en fonction de chaque jour 4- Régularité dans le sommeil de l’enfant sur la semaine et pas de problème

pour le coucher du soir 5- Souhait de suivre son rythme 6- Adaptation rythme activités de la crèche et rythme de notre enfant 7- En règle générale, il dort moins en crèche qu’à la maison. En outre, les

retours s’effectuent habituellement lors de son temps de sieste 8- - 9- Parce qu’il est toujours réveillé par un facteur externe. Il dort rarement plus

de 2 heures à la crèche. 10- - 11- Actuellement, il fait des siestes qui correspondent à son rythme 12- Il suit son rythme naturel 13- Nous estimons qu’il n’a pas besoin de limite de sieste. Tant qu’il dort c’est

qu’il en a besoin. 14- Comportement de l’enfant normal, il s’adapte au rythme de la crèche

(repas, promenade, activités) et peut profiter pleinement, en même temps que les autres enfants.

15- - 16- - 17- A vrai dire, je ne l’ai jamais envisagé ! Je préfère laisser à mon enfant la

possibilité de suivre son rythme naturel, même s’il est vrai qu’il se réveille beaucoup la nuit et que cela pourrait valoir le coup de tenter d’écarter ses siestes pour voir si cela améliore son sommeil nocturne !

18- Nous sommes dans l’optique que si un enfant dort, c’est qu’il en éprouve le besoin.

19- Il dort bien les soirs et quand il fait de longues siestes, il est très en forme, donc nous sommes pour le laisser dormir.

20- -

v LE PARTENARIAT AVEC LES PROFESSIONNELS AUTOUR DES LIMITES DE SIESTE QUESTION 8 : Lors d’un moment d’échange avec un/une professionnelle d’une crèche,

vous est-il arrivé d’évoquer les moments de sieste et ou les limites de sieste ? Si oui, pour quelles raisons ? Si non, passez à la question 9.

1- Oui, difficultés d’endormissement et limites de sieste 2- Non 3- Non 4- Oui, feedbacks quotidiens 5- Oui, questions que l’on se pose, s’il s’endort et se réveille paisiblement 6- Oui, attitude et comportements de fatigue après la reprise de l’enfant le soir 7- Oui, en règle générale pour voir s’il doit rattraper sa sieste après le retour à

environ14h 8- Oui, retour d’après garde, échanges normaux et feedback 9- Oui, pour savoir s’il a et combien dormi, pour anticiper le coucher du soir, de

plus, depuis quelques mois, il n’arrive plus à s’endormir à 12h 30 et on a discuté pour trouver une solution qui lui convienne, c’est-à-dire, essayer de l’endormir vers 13h30 ou plus tard.

Page 131: TRAVAIL DE DIPLÔME

10- Oui, comme dit précédemment, c’est important qu’il ait un rythme et s’il dort à la crèche, ce rythme est cassé, il ne dort pas le soir, et nous non plus et le lendemain c’est très dur.

11- Oui, quand l’enfant était bébé, parfois les siestes étaient longues (3h). Maintenant les siestes sont plus courtes (45 min-1h) et souvent il a du mal à s’endormir et réveille les copains de la crèche.

12- Oui, pour respecter son rythme de sieste 13- Oui, parce que suite à une longue sieste, il nous a été demandé si nous

voulions fixer une limite de sieste. 14- Oui, pour demander de ne plus le faire dormir après 17 h. 15- Oui, je demande souvent si mon fils s’est réveillé seul (ce qui est rare !) ou si

une éducatrice a dû le réveiller après 2h de sieste. Dans ce cas, le personnel de la crèche dit souvent qu’il n’a pas eu de peine à se réveiller après 2h de sieste. Il est aussi arrivé que l’éducatrice me dise qu’elle l’a laissé dormir davantage que 2h, car il avait trop de difficultés à se réveiller (ce qui est rare), une initiative que je salue. Si mon fils a passé une mauvaise nuit, je demande parfois que le personnel de la crèche puisse le faire dormir en poussette, lors de la balade quotidienne en fin de matinée, sans limite de sieste puisque suffisamment d’heures sépareront alors l’heure du coucher.

16- Oui, Au fur et à mesure que la durée de la sieste raccourcissait, le personnel de la crèche me disait qu’il leur était difficile de réveiller mon fils. Souvent, l’éducatrice me disait qu’elle l’avait laissé dormir davantage car il était trop fatigué, ce qui était une bonne initiative. Lors des échanges, je me suis souvent étonnée du fait que mon fils s’endormait immédiatement à la crèche, sans protester, alors qu’à la maison, il mettait parfois 1h à s’endormir et s’y opposait fortement. Plus tard, pendant plusieurs mois, mon enfant a d’ailleurs continué à faire la sieste à la crèche, alors qu’il avait cessé de la faire à la maison, ce que je saluais lors des échanges avec le personnel, car je me réjouissais qu’il trouve 2 fois par semaine à la crèche quelques heures de sommeil en plus, dont il avait apparemment besoin, même s’il avait ensuite parfois de la peine à s’endormir le soir.

17- Oui (moments de sieste) et non (limites de sieste). Simplement lorsque je me renseigne sur le déroulement de la journée de mon enfant et de sa vie en crèche.

18- Non 19- Oui, on parle toujours du moment de sieste, on quantifie leurs siestes. 20- Oui, ces derniers mois, il ne fait plus de sieste à la crèche, car il ne veut pas

et en accord avec l’équipe éducative, il ne la fait pas. QUESTION 9 : En imaginant que vous avez demandé ou demandiez une limite de sieste

au sein d’une structure que fréquente ou fréquenterait votre enfant : quels sont ou seraient vos besoins et attentes en tant que parents lors des moments d’échanges avec des professionnels et de la mise en place de la limite de sieste ?

1- Écoute, discussion/ échanges, exécution 2- Avis professionnel, étude et besoins respectés 3- Cycle de sommeil respecté, réveil agréable et en douceur 4- Limite respectée dans la mesure du possible, feedback sur la sieste au

quotidien 5- Qu’il soit à l’écoute de la demande, qu’ils me fassent part de leurs

observations si cela ne semble pas adapté ou difficile en contexte. 6- Communication rythme de l’enfant, adaptation des activités de la crèche,

en fonction, retour sur les attitudes et la fatigue.

Page 132: TRAVAIL DE DIPLÔME

7- Nombre, durée et temps de sieste. A-t-il besoin d’être réveillé ? 8- Qu’on nous dise si nos demandes ont été respectées. 9- Que le rythme de l’enfant soit respecté et adapter la limite de sieste en

fonction de son besoin (si l’humeur au réveil est terrible, repousser la limite de sieste, par ex.)

10- Que les professionnels de la crèche respectent cette demande. Notre enfant ayant eu besoin de presque 2 ans ½ avant de passer ses nuits, le sommeil est devenu quelque chose d’essentiel autant pour la famille que pour la santé et le travail. Vivant une situation familiale et professionnelle qui n’est pas toujours évidente, nous espérons que les professionnels de la crèche respectent dans la mesure du possible notre demande

11- Des conseils, des propositions, échanges pour savoir si ses limites de sieste ont un effet positif sur l’enfant à la crèche, mais aussi à la maison.

12- Une écoute et un respect de nos consignes 13- Retour positif ou négatif sur la durée des siestes et l’application de la limite

de sieste, afin de comprendre si cela correspond aux besoins de l’enfant. 14- Qu’il y ait un échange sur les raisons des limites de sieste et que celles-ci

soient compatibles avec le rythme de la crèche (par exemple que l’enfant ne dorme pas quand les autres font des activités.) Que les limites soient respectées et comprises par la crèche, qu’il y ait un dialogue.

15- S’est-il réveillé seul ou fait réveiller par le personnel ? Était-il de bonne humeur au réveil ? Le personnel de la crèche trouve-t-il cette durée de sieste suffisante ou insuffisante ? Quelles sont les habitudes des autres parents en matière (réveiller l’enfant après x heures de sieste ou après xxhxx) ? Quelle est l’expérience du personnel en matière de limite de sieste ?

16- Comme il s’agissait de mon premier enfant, je ne connaissais pas l’existence des limites de sieste. J’aurais peut-être aimé être sensibilisée à ses avantages et désavantages.

17- Que l’on prenne en compte mes préoccupations de parent et qu’on transmette les instructions éventuelles à toute l’équipe. Que l’équipe m’aide à déterminer si la limite de sieste bien vécue par mon enfant, grâce à son feedback et ses impressions.

18- Mettre l’enfant à la sieste en fin de matinée ou début d’après-midi et limiter la sieste à 1h.

19- - 20- Comment s’est-il réveillé ?

Page 133: TRAVAIL DE DIPLÔME

QUESTION 10 : Selon vous comment le professionnel devrait-il penser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste (cochez ce qui convient, plusieurs possibilités de réponses) :

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Page 134: TRAVAIL DE DIPLÔME

14 X X X 15

X X X

X Oui si vraiment nécessaire, pas

systématiquement

X Oui, puis indiquer

aux parents quel est la durée de ce cycle

16

X X X

X Oui si vraiment nécessaire, pas

systématiquement

X Oui, puis indiquer

aux parents quel est la durée de ce cycle

17

X X X X

Je comprends aussi que la crèche demande une

certaine flexibilité dans l’application des souhaits des parents, afin de prendre en compte ses propres

contraintes, son évaluation de l’état

de l’enfant, le déroulement de la

journée. 18 X 19 X X X 20 X X X

Page 135: TRAVAIL DE DIPLÔME

v VOTRE POINT DE VUE ET VOS PREOCCUPATIONS

QUESTION 11 : Quelles problématiques liées au sommeil et/ou à la sieste pouvez-vous

rencontrer à la maison ?

1- Endormissement difficile et réveil très matinal 2- Coucher tardif du soir et réveil tôt le matin 3- Réveil nocturne et dans le lit des parents 4- Aucune 5- Endormissement tardif 6- Ne dort pas assez à la crèche et s’endort tôt le soir et se réveille très tôt le matin. 7- Réveil tôt avant 6h00, agitation et fatigue quand la sieste n’a pas eu lieu ou a été

courte 8- Difficulté à s’endormir, travail de longue haleine pour leur faire respecter leurs

besoins en heures de sommeil et nos consignes (travail avec réveil adapté aux tous petits)

9- Difficulté à s’endormir. Malgré le fait que nous souhaitons privilégier le rythme de l’enfant, nous envisageons tout de même de limiter la durée de sa sieste. Car les siestes se prolongent et les nuits se raccourcissent.

10- Les problématiques liées à la maison se sont réglées avec le temps. Il dort peu, mais sinon ça va, il a trouvé son rythme.

11- Notre enfant ne veut pas s’endormir seul. Il repousse toujours le moment du coucher.

12- - 13- Ne pas instaurer de limite de sieste implique que souvent l’enfant ne s’endorme

pas aussi tôt que l’on pourrait le désirer le soir. 14- En principe aucun réveil nocturne à cause de cauchemars (très rare). Difficultés

d’endormissement si trop de sieste dans la journée. 15- Les rythmes de nos deux enfants, pourtant proches en âge, ne sont pas très

coordonnés : le grand 3ans se réveille vers 6h-6h30, ne fait pas de sieste, est très fatigué entre 17h et 19h, puis s’endort vers 20h. le plus jeune (2ans) se réveille vers 6h30-7h (si son frère ne le réveille pas plus tôt), fait la sieste de 12h15 à 14h15, puis s’endort vers 21h (alors que nous le couchons à 20h). Pour les parents, le temps où les deux enfants dorment est assez réduit (21h-6h). Mais le petit ne « tient pas » encore toute la journée sans sieste et réclame d’ailleurs sa sieste, alors que le grand préfère passer l’après-midi à l’extérieur.

16- Les rythme de nos deux enfants, pourtant proches en âge, ne sont pas très coordonnés : le grand 3ans se réveille vers 6h-6h30, ne fait pas de sieste, est très fatigué entre 17h et 19h, puis s’endort vers 20h. Le plus jeune (2ans) se réveil vers 6h30-7h (si son frère ne le réveille pas plus tôt), fait la sieste de 12h15 à 14h15, puis s’endort vers 21h (alors que nous le couchons à 20h). Pour les parents, le temps où les deux enfants dorment est assez réduit (21h-6h) Si le fils aîné s’endort « accidentellement » (en poussette ou en voiture) en fin de journée, ce qui est rare, il a beaucoup de difficulté à se réveiller ensuite, puis souvent à s’endormir le soir. Sans sieste, il est souvent très fatigué et irritable en fin de journée, mais refuse de faire une sieste dans son lit après le repas lorsqu’il s’est réveillé très tôt ou est très fatigué.

17- 1)Mes trois enfants ont « fait leurs nuits très tard », mon enfant se réveille encore au moins trois fois par nuit », donc mon souci principal est de savoir comment l’amener à dormir sans interruption. 2) Il me faut souvent adapter le temps de sieste ou l’horaire des siestes à un emploi du temps chargé. 3) Il est important pour moi qu’il y ait au moins une sieste, car cela me permet de consacrer du temps à d’autres activités (travail, enfants !)

Page 136: TRAVAIL DE DIPLÔME

18- Que l’enfant ne dorme pas assez la nuit, car à l’heure du coucher, elle n’est pas fatiguée. Actuellement, à son âge, il ne fait plus vraiment des siestes. Nous n’avons pas vraiment de problématique liée à la sieste.

19- Avec un manque de sommeil notre enfant est moins tolérant, ses crises de colère sont plus fortes et plus présentes.

20- Refus de la sieste, fréquent. QUESTION 12 : Quelles sont vos préoccupations en termes de sommeil et de sieste pour

votre enfant que ce soit à la maison ou à la crèche ?

1- Le bien-être de l’enfant et de la famille 2- Santé, développement 3- Besoins de sommeil respectés 4- Suffisamment de temps de repos 5- - 6- Ne dort pas assez à la crèche et s’endort tôt le soir et se réveille très tôt le matin. 7- Réveil tôt le matin, adaptation de son rythme au rythme de sa cadette, est-ce

que son rythme de sommeil correspond à ses besoins 8- Qu’il dorme assez pour ne pas être grinche, ne pas trop se blesser, bien grandir et

l’ambiance générale de la famille. 9- Qu’il se sente bien et reposé. Quand il manque de sommeil, les émotions

submergent et son cerveau se retrouve plus facilement sous stress, les échanges, les demandes à son encontre deviennent difficiles. L’équilibre avec le sommeil est fragile et en constant changement à mesure qu’il grandit.

10- Quand il est à la crèche, nous espérons qu’il n’ait pas besoin de faire de sieste, car sinon c’est nous qui subissons les conséquences le soir et nous sommes épuisés. Le matin, le réveil est à 5h30 et nous avons des activités professionnelles à hautes responsabilités. Pour notre enfant ce n’est pas l’idéal non plus, car une sieste casse son rythme.

11- Qu’il dorme bien, mais pas trop pour dormir le soir. Trouver le bon équilibre entre la sieste et le coucher du soir.

12- Que mon enfant fasse son minimum d’heures de sommeil par jour. 13- Qu’il dorme suffisamment que ce soit la nuit ou lors de la sieste. 14- Aucune 15- Actuellement j’ai peu de préoccupations concernant les siestes à la crèche.

Lorsque mon fils était plus petit (1 an ½), il était très fatigué après ses journées en crèche, car il s’endormait souvent en poussette en fin de matinée, se faisait réveiller (ou se réveillait seul) après 45 min, puis n’arrivait plus à se rendormir plus tard dans la journée, car il n’était pas suffisamment fatigué. Nous avons trouvé la solution en demandant au personnel soit de le faire marcher en promenade, si les conditions (météo, groupe) le permettaient, soit de le laisser dormir en poussette jusqu’à ce qu’il se réveille seul et de lui donner son repas ensuite.

16- A la maison, j’ai l’impression que mon fils doit dormir au moins 10h30 pour ne pas être trop fatigué durant la journée. C’est vrai, mais parfois, d’autres facteurs entrent en ligne de compte. A la crèche, pas de préoccupations, maintenant qu’il ne fait plus de sieste.

17- Que mon enfant continue effectivement à faire une sieste (à la maison surtout) pour des questions d’organisation (cf. ci-dessus). Qu’il dorme s’il le souhaite mais que cela ne perturbe pas son heure de coucher (et donc à la maison je le réveille si sa sieste se prolonge trop longtemps). Qu’il dorme la nuit surtout.

18- En termes de sommeil, nous avons toujours cette peur que notre enfant ne dorme pas assez.

19- Ne pas bien gérer ou respecter ses horaires de sommeil. 20- Qu’il ne dorme pas assez

Page 137: TRAVAIL DE DIPLÔME

QUESTION 13 : Êtes-vous pour ou contre le fait de réveiller votre enfant d’une sieste au sein d’une crèche ? Argumentez, s’il vous plaît.

1- Pour, si nécessaire, endormissement difficile, réveil matinal, bien-être de la famille. 2- Pour, si la sieste dure trop longtemps, respect du rythme de sommeil du soir et pas

trop tardif 3- Contre, pour le réveil naturel de l’enfant, pour privilégier le sommeil. 4- Contre, car notre enfant se régule lui-même et s’il a besoin de dormir, il faut le

laisser faire 5- Contre, respecter le rythme de l’enfant. Mais nous pensons que parfois, pour

suivre aussi le rythme familial, il peut arriver de réveiller notre fille d’une sieste. Situation très occasionnelle : pour prendre un train, rdv ou sieste après 16h00. Nous apprécions que la crèche suive les besoins et rythme de l’enfant.

6- Pour 7- Pour, d’un, il doit idéalement maintenir son rythme de sieste habituel, d’autre, il

doit aussi apprendre à gérer des règles et des habitudes différentes 8- Pour, horaire des parents, pour qu’il dorme le soir 9- Plutôt contre. S’il dort c’est qu’il en a besoin et de ce que nous nous sommes

documentés, les rythmes de sommeil se mettent en place jusqu’à 5-6 ans, donc même si c’est un sujet sensible, on essaiera de suivre son rythme au mieux d’autant que 4 jours sur 7, il est systématiquement réveillé le matin tôt.

10- Pour, cela dépend des familles et situations, mais dans notre cas nous sommes pour.

11- Pour et contre : au bon sens de la crèche à Pour, si la crèche juge important de le faire (sieste tardive, animation /sortie programmée), contre si la fatigue de l’enfant est présente et qu’il a besoin de sommeil.

12- Pour : si cela respecte sa routine que nous avons installée. 13- Contre : estimons qu’un petit enfant qui ressent le besoin de faire la sieste doit

pouvoir dormir aussi longtemps que nécessaire. 14- Pour, pour autant que le rythme de sommeil (habitudes, quantité) soit respecté et

que les exceptions soient autorisées (maladies, dents, etc.), il est important que l’enfant puisse profiter des activités et des contacts proposés par la crèche (qu’il ne dorme pas quand les autres font des jeux.)

15- Pour, lorsque mon fils avait besoin de davantage de sommeil, jusque vers l’âge de 2 ans- 2 ¼ ans je souhaitais qu’on le laisse dormir aussi longtemps qu’il en avait besoin, puisqu’il n’avait pas de peine à s’endormir le soir. Maintenant, c’est l’inverse. L’important à mes yeux est que la crèche soit à l’écoute des souhaits des parents dans la mesure où cela ne perturbe pas son fonctionnement ou les besoins des autres enfants.

16- Pour et contre : à posteriori, je me demande s’il n’aurait pas été plus judicieux de laisser dormir mon fils sans limite à la crèche, puisqu’il s’y endormait tôt et facilement et que les réveils après les limites de siestes étaient souvent douloureux, et de renoncer aux siestes conflictuelles à la maison.

17- Contre, plutôt contre le principe - si l’enfant dort c’est qu’il en a besoin ! Mais, il y a peut-être des situations où c’est nécessaire- et tout est évidement question de mesure : limiter la sieste à 2h ou ½ h, ce n’est pas du tout la même chose.

18- Contre : Nous partons du principe qu’à ces âges si les enfants dorment pendant la journée, c’est qu’ils en éprouvent le besoin.

19- Contre : Je pense qu’il faut respecter le sommeil, car c’est la bonne récupération de l’enfant. « Dormir fait grandir »

20- Pour et contre : Cela dépend de l’âge, de l’état général de l’enfant et des observations faites par les parents et l’équipe éducative. Si mon enfant est malade, je ne la réveille jamais.

Page 138: TRAVAIL DE DIPLÔME

QUESTION 14 : Êtes-vous pour ou contre le fait de réveiller votre enfant d’une sieste lorsqu’il est avec vous ? Argumentez, s’il vous plaît.

1- Pour, idem à Q13 2- Pour, idem à Q13 3- Contre, idem à Q13 4- Contre, idem à Q13 5- Contre, idem à Q13 6- Pour 7- Pour, d’un pour maintenir son rythme de sommeil nocturne, d’autre pour

accommoder des exigences, par exemple des rendez-vous médicaux. 8- Pour, Idem Q12 et Q13 9- Contre, mais comme dit, la balance penche en raison de nos vacances

actuelles, où il peine à trouver le sommeil le soir, alors qu’il est fatigué. Et s’il se couche tard, il continue de se lever tôt (voir très tôt vers 5h) et compensera le manque de sommeil durant la sieste. Maintenant la question est de savoir s’il se sentira bien si on diminue la sieste ; augmentera-t-il sa durée de sommeil de nuit. Il n’a jamais été grand dormeur et a mis deux ans avant de réussir à avoir des nuits sans réveil. Nous respectons cela et cherchons à nous adapter au mieux à ses besoins, mais le fait est qu’en cette période de 3 semaines sans crèche (où ses siestes sont coupées), il s’endort de plus en plus tard et son humeur est très inégale.

10- Pas besoin puisqu’il ne fait plus de sieste avec nous. 11- Pour et contre : tout dépend de la raison du réveil, Pour s’il y un impératif

important, contre : en temps normal, on le laisse dormir. 12- Pour : si cela respecte sa routine que nous avons installée. 13- Contre, Idem Q13 14- Pour et contre. Cela dépend du programme prévu, de l’état de fatigue de

l’enfant, des circonstances, une flexibilité est nécessaire à notre avis. Nous réveillons notre enfant pour les mêmes raisons que mentionnées plus haut (trop tard dans la journée, plus de 2 heures)

15- Pour, Idem Q13 16- Pour et contre, Idem Q13 17- Contre, même réponse que Q13, Je le fais effectivement à la maison si j’ai peur

que mon enfant ne puisse plus s’endormir le soir ou s’y j’y suis obligée, mais je le fais à contre cœur (cela dit, je me trompe peut-être, puisque tous mes enfants ont eu du mal à faire leur nuit comme je l’indiquais plus haut !)

18- Pour et contre. En principe je ne le réveille pas. Mais comme expliqué à la question 6, tout dépendra de l’heure pendant laquelle l’enfant se sera endormi. (de 16h30 à 17h30, nous ferons notre possible afin de le maintenir éveillé ou limiterons le temps de sieste.)

19- Contre, pour nous c’est très important le moment de la sieste et les heures de sommeil. Nous respectons et nous priorisons ces moments pour notre enfant.

20- Pour et contre, Idem Q13

v INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES OU AUTRES : 4- L’enfant demande de lui-même pour aller au lit à la maison 10- Nous comprenons la problématique et avant d’avoir notre enfant, nous aurions

sans doute répondu qu’il est préférable de ne pas réveiller un enfant dans son sommeil, mais chaque situation est différente et il faut voir au cas par cas !

11- La crèche connaît notre enfant, elle s’adapte à son rythme. Nous faisons confiance pour toutes les décisions qui seront prises pour le bien-être de l’enfant.

Page 139: TRAVAIL DE DIPLÔME

13- Il est évident que certaines situations de vie impliquent de devoir réveiller une enfant tant le matin que lors d’une sieste. Nous estimons toutefois que cela ne doit pas être une mesure quotidienne chez les petits enfants.

15- D’autres facteurs que le nombre d’heures répartis sur 24h influencent le sommeil de notre enfant, parfois, après une après-midi en plein air, à la piscine ou après deux jours de crèche, il s’endort immédiatement le soir. Parfois, il fait 2-3 petites nuits consécutives, qu’il compense les deux nuits suivantes. Difficile de savoir si 2h de sieste entre 14h et 16h l’empêchent davantage de s’endormir à 20h que si elles sont réparties entre 12h et 14h (laissant donc plus de temps d’éveil jusqu’à l’heure du coucher). Si mon enfant se réveille après 5-10 min de sieste en poussette ou en voiture à cause d’un bruit, il n’arrivera plus à s’endormir une nouvelle fois, même s’il le souhaite (principe de la « turbo sieste »).

17- En lien avec la Q9, il peut arriver, j’imagine qu’un parent fasse une demande qui ne corresponde pas aux principes éducatifs de la crèche ou qui ne lui semble pas être dans l’intérêt de l’enfant. Il me paraît légitime et souhaitable que la crèche se laisse la liberté de juger si une demande lui paraît raisonnable.

Page 140: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe N

Modèle écologique d’Uri Bronfenbrenner

Page 141: TRAVAIL DE DIPLÔME

MODÈLE ECOLOGIQUE de Uri Bronfenbrenner149 1 : Ontosystème

Individu et ses particularités. En l’occurrence, ici l’enfant. 2 : Microsystème

Les relations directes de l’enfant, Exemples : avec sa famille, avec la structure d’accueil.

3 : Mésosystème

Les relations entre les microsystèmes. Exemples : la relation parents-professionnels de la structure d’accueil, la relation entre ses parents.

4 : Exosystème Contextes sociaux qui ont un impact sur la vie de l’enfant, mais avec qui il n’est pas relation directe. Exemple : le travail de ses parents.

5 : Macrosystème

Valeurs, croyances, culture. Exemple : façon d’être éduqué.

Chronosystème L’individu évolue dans le temps.

149 HIRN Frédérique, op.cit., p.8-11.

1

2 3 4 5

Page 142: TRAVAIL DE DIPLÔME

Annexe O

Repères pour les équipes éducatives pour répondre aux demandes de limites de sieste des familles

Page 143: TRAVAIL DE DIPLÔME

REPÈRES POUR LES ÉQUIPES ÉDUCATIVES POUR RÉPONDRE AUX DEMANDES DE LIMITES DE SIESTE DES FAMILLES

à Marche à suivre d’actions concrètes qui peuvent être amenées aux équipes éducatives pour favoriser le partenariat avec les familles autour des demandes de limites de sieste, de manière à répondre aux besoins de l’enfant, mais aussi à ceux des parents. à Ces actions ne sont en rien exhaustives, mais peuvent guider le professionnel dans ses démarches face à une famille demandeuse de limite de sieste. à Découlent du présent travail de diplôme.

EN AMONT DES DEMANDES DE LIMITES DE SIESTE DES FAMILLES - Échanger en équipe sur la thématique des limites de sieste en fonction des valeurs de la

structure d’accueil, mais aussi du projet pédagogique et de contraintes institutionnelles ou organisationnelles.

- Définir une manière d’agir en cas de demande de limites de sieste des familles - Veiller à la cohérence de l’équipe durant l’application de la pratique des limites de sieste

de l’équipe. - Assurer une cohérence avec les familles dans tous sujets confondus, pour le bien-être de

l’enfant. Il ne s’agit pas d’appliquer tout ce qui est effectué à la maison, en crèche, ou vice-versa, chacun garde son identité et se nourrit de l’autre.

- Penser le moment de repos et de sieste en équipe, définir les principes de base valables pour tous les membres de l’équipe. Notamment en réfléchissant aux ennemis et alliés de la sieste, aux conditions favorables à la sieste en structure et à définir le rôle de l’équipe dans les moments de sieste. Il s’agit ici de définir comment le groupe se repose ou dort et de mettre l’équipe en réflexion autour de ce moment. Par exemple, une des réflexions pourrait être d’instaurer deux salles de sieste. Une où les enfants dorment systématiquement à chaque moment de sieste et une pour ceux ne faisant plus la sieste, avec un temps de repos de 30 min, suivi d’une activité individuelle calme, comme la lecture d’un livre. Cette technique permet à tous les enfants de se recentrer sur eux-mêmes et de décharger leur tonus musculaire, mais aussi de s’endormir pour ceux qui en éprouveraient le besoin. Pour les enfants étant limités dans leur sieste, se rendre dans la deuxième salle est un moyen de trouver le calme nécessaire pour s’endormir. Par la suite, le professionnel pourra réveiller l’enfant limité sans déranger le reste du groupe dans son sommeil, car la plupart des autres enfants auront quitté la pièce. Le professionnel peut agir sur les aspects extérieurs à l’enfant pour le faire sortir de son sommeil, comme ouvrir la porte et le laisser tranquillement finir son cycle. Cet aspect est à réfléchir en fonction des contraintes institutionnelles et organisationnelles, tout en gardant à l’esprit que l’idéal serait que la crèche s’adapte aux besoins de l’enfant et non l’inverse.

- Réfléchir en équipe à la place donnée aux familles au sein de la structure. Lui donne-t-on une place prédéfinie ou la laissons prendre la place qu’elle a envie ?

- Penser la collectivité et l’individualité comme complémentaires au quotidien. - Sensibiliser les parents dès l’adaptation/intégration de l’enfant à la manière dont l’institution

agit face au sommeil, en mettant en avant les réflexions que l’équipe éducative a eues autour de la thématique. Laisser une porte ouverte aux parents, en disant par exemple : « Ici on agit comment ça, on ne limite pas la sieste de l’enfant par respect de son rythme, mais si des difficultés d’endormissement à la maison ou à la crèche apparaissent, vous pouvez sans autre nous en faire part, on en discute volontiers avec vous, de manière à ce que l’on puisse agir ensemble. ».

DÈS LA DEMANDE DE LIMITE DE LA FAMILLE - Entendre la demande des parents afin de tenter de comprendre les enjeux qui préoccupent

la famille. L’écoute est une base essentielle du partenariat. - Proposer un entretien formel pour échanger sur le sujet, car le quotidien ne permet pas

toujours au professionnel de se décharger du groupe et le parent peut être pris dans son quotidien. L’entretien formel aide à réfléchir à la situation et être davantage à l’écoute, vu que toute l’attention du professionnel y est dédiée. L’entretien formel serait à favoriser, mais cela peut aussi se faire de manière informelle.

- Informer l’équipe, et garder une trace écrite de l’échange et de la demande de la famille, puis récolter la vision de l’enfant et de la sieste au sein de l’équipe, par exemple lors d’un colloque.

- Suivant la hiérarchie institutionnelle, en référer à la direction ou à la responsable

Page 144: TRAVAIL DE DIPLÔME

- Proposer de remplir un agenda du sommeil au minimum sur deux semaines en partenariat avec les parents. L’équipe en remplit un pour le sommeil diurne de l’enfant à la crèche et la famille un autre pour le sommeil nocturne et diurne qu’elle perçoit dans le cadre privé. Cela permet de comprendre le sommeil de l’enfant et de percevoir ses cycles de sieste, afin d’instaurer un éventuel réveil propice pour l’enfant.

- Définir quel(s) professionnel(s) effectue(nt) l’entretien.

DURANT L’ENTRETIEN FORMEL OU INFORMEL AVEC LA FAMILLE - Intégrer les observations de la famille et les informations sur la singularité de l’enfant à la

discussion. Faire part des observations de l’équipe éducative sur la base de l’agenda du sommeil, du quotidien, mais également vis-à-vis de signes qui démontreraient que l’enfant est en manque de sommeil.

- L’enfant fait partie intégrante du partenariat, sa place doit être centrale. En tenir compte afin d’évaluer si ses besoins sont prioritaires pour les parents. Le professionnel a un rôle de prévention dans le manque de sommeil de l’enfant, il est donc de son devoir de s’assurer que les besoins du parent ne sont pas prioritaires sur le besoin de sommeil de leur enfant. Comme la recherche l’a démontré, généralement le besoin de l’enfant est prioritaire dans les demandes, mais cela peut ne pas être le cas dans une situation rencontrée dans la pratique professionnelle.

- Percevoir la situation de l’enfant et de sa famille de manière systémique. Des exemples de questions pouvant orienter cette étape : Quelles acquisitions liées au développement de l’enfant peuvent influencer son sommeil ? Y-a-t-il des changements dans la vie de l’enfant ? Un déménagement, l’arrivée d’un autre enfant dans la famille ? Est-il exposé aux écrans ? Quelle autonomie lui est donnée le jour ? Un rituel est-il mis en place ? Est-il en recherche d’attention ? Les donneurs de temps ? S’appuyer donc sur les facteurs personnels et externes pouvant influencer le sommeil de l’enfant.

- Évaluer les besoins de sommeil de l’enfant aux moyens des observations et à l’appui des recommandations théoriques, dans une démarche de coéducation.

- Laisser la possibilité aux parents d’exprimer leurs besoins, interrogations, préoccupations, enjeux et attentes.

- Verbaliser que les besoins de l’enfant évoluent, que sa limite de sieste peut donc aussi évoluer dans le temps. Si on habitue l’enfant à s’opposer à son besoin de sommeil diurne, il peut s’opposer à son besoin de sommeil nocturne, d’où l’importance pour la famille et les professionnels de trouver un consensus ou un compromis d’une limite de sieste qui permet à l’enfant d’avoir ses besoins de sommeil comblés tant le jour que la nuit.

- Avoir à sa disposition, une bibliographie de livres à proposer aux parents pour approfondir le sujet, mais aussi des ouvrages pour l’enfant traitant la thématique du sommeil.

- Donner des points de repères aux parents vis-à-vis du sommeil et de la sieste. - Avertir la famille que si l’enfant est trop fatigué pour se réveiller ou est malade, l’équipe

éducative peut ponctuellement être amenée à laisser dormir l’enfant pour son bien-être. Un appel aux parents peut alors être proposé dans ce genre de situation. Cette démarche s’inscrit dans la coéducation. L’accord des parents pour ces appels doit être demandé pour éviter d’être dans un schéma où l’équipe éducative répond aux besoins des parents qu’elle imagine, mais qui ne sont pas la réalité, comme décrit dans la théorie. Inviter les parents à verbaliser lors du moment de séparation si sa limite de sieste correspond à ses besoins de sommeil du jour et au besoin effectuer un ajustement de la durée pour ce jour-là.

LA PRATIQUE DE LA LIMITE DE SIESTE - Informer l’équipe des décisions prises avec la famille - Verbaliser à l’enfant ce qui va lui arriver, permet de le sécuriser affectivement. - Écourter la sieste, suite à la discussion formelle ou informelle avec la famille. - Veiller lors du réveil à laisser à l’enfant le temps d’émerger, agir sur les aspects extérieurs,

comme le bruit, la lumière si c’est compatible avec le reste du groupe d’enfants. Ne pas brusquer son réveil, y aller en douceur et réveiller l’enfant à la fin d’un cycle de sommeil.

- Observations focalisées avec le remplissage de l’agenda du sommeil et autres informations utiles pour l’ajustement de la limite de sieste. Cela permet l’évaluation et les réajustements de la limite de sieste, en fonction des besoins de sommeil de l’enfant.

- Savoir faire évoluer la limite de sieste dans le temps. Par exemple, un enfant peut avoir besoin à un certain moment de sa vie d’être limité dans sa sieste et moins de six mois après, ne plus avoir besoin d’être réveillé. La limite de sieste peut être temporaire.

- Feedback quotidien sur la sieste à la famille et utilisation d’outils pour se souvenir de la

Page 145: TRAVAIL DE DIPLÔME

limite. EVALUATION ET RÉAJUSTEMENT DE LA LIMITE AVEC LES FAMILLES

- Récolter l’avis des membres de l’équipe sur la limite de sieste avant la rencontre. Est-elle adéquate ?

- Nouvelle rencontre avec les familles et mise en commun des observations. Réévaluer la limite de sieste instaurée au bout de deux semaines, avec appui sur l’agenda du sommeil toujours rempli par la famille et l’équipe. Est-ce que l’on poursuit la limite ? Est-ce qu’on modifie sa durée ?

- S’assurer que la limite de sieste convienne aux besoins de l’enfant et qu’il ne soit pas en manque de sommeil.

- Définir avec les familles la marche à suivre, à instaurer. - Il est indispensable en tant que professionnel d’avoir à l’esprit que la vie en collectivité

préscolaire peut influencer son besoin de sommeil, lors des discussions avec les familles autour des demandes de limites de sieste. Si l’équipe remarque que l’enfant aurait besoin de plus de temps de sieste en structure, elle peut en faire part aux parents et ajuster la sieste. Quitte à ce que la limite de sieste ne soit pas identique dans le cadre privé que dans la crèche.

ATTITUDE DU PROFESSIONNEL DURANT LE PARTENARIAT - Faire preuve d’empathie et de non jugement vis-à-vis des difficultés parentales. - Valoriser les compétences du parent. - Accompagner les parents en fonction de leurs besoins. Les rassurer au besoin. - Ne pas adopter une posture d’expert. - Faire preuve de respect vis-à-vis de la famille et de l’enfant. - Individualiser les démarches. - Être transparent et authentique dans l’entier des démarches avec les parents. - Démontrer que la réflexion se fait en équipe et que la décision ne vient pas que d’un

membre de l’équipe. - Faire appel à, ou aiguiller les parents vers des réseaux externes. Connaître les limites de ses

compétences et de celles de l’institution.