toxoplasme et toxoplasmose
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Dr S.Yebbous Bensaid Toxoplasmose
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Toxoplasme et Toxoplasmose
1) Introduction :
Câest une infection cosmopolite due Ă une coccidie intracellulaire : Toxoplasma gondii qui peut
parasiter toutes les cellules du systÚme histiomonocytaire de l'organisme (endothéliums,
histiocytes, monocytes, lymphocytes).
Elle est souvent latente sauf chez le fĆtus, le nouveau-nĂ© et le sujet immunodĂ©primĂ© chez qui elle
s'avĂšre redoutable.
2) Agent pathogĂšne :
2-1) Classification :
Embranchement Protozoa
Sous-embranchement Apicomplexa
Classe Coccidea
Ordre Eimeriida
Famille Sarcocystiidae
Genre Toxoplasma
EspĂšce gondii
Le genre Toxoplasma ne comporte quâune seule espĂšce mais grĂące Ă la biologie molĂ©culaire et
aux techniques de PCR-RFLP et lâanalyse des microsatellites trois gĂ©notypes principaux ont Ă©tĂ©
identifiĂ©s chez lâhomme et les animaux domestiques. Il sâagit du type I, II et III. Le Type II Ă©tant
le plus frĂ©quent chez lâhomme et les animaux domestiques (environ 80% des souches).
2-2) Morphologie :
Toxoplasma gondii se prĂ©sente sous 3 formes diffĂ©rentes en fonction de lâhĂŽte et / ou du stade de
la maladie :
Le TachyzoĂŻte :
Il découle du mot grec TachÎs signifiant bref Il représente la forme retrouvée pendant la phase
aigue de la maladie et qui est dissĂ©minĂ©e dans lâorganisme par voie sanguine et lymphatique en
dĂ©but dâinfection.
Câest une cellule asymĂ©trique en forme de croissant ou dâarc mesurant entre 5 Ă 7 ”m de long sur
3 à 4 ”m de large avec une extrémité antérieure effilée et une extrémité postérieure arrondie
renfermant un noyau. Il trÚs fragile, détruit aprÚs 30 mn à 50°C, aprÚs congélation à -20°C,
aprĂšs dessiccation et sous lâaction du suc gastrique.
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La forme kystique :
Le kyste est une forme de latence intratissulaire de 5-100”m de diamÚtre. Ils siÚgent
principalement dans les neurones, les astrocytes, les cellules musculaires et les cellules
rétiniennes.
Le kyste peut contenir plusieurs milliers de bradyzoïtes, qui découle du mot grec brados
signifiant lent. Ils sont de structure trĂšs proche de celle des tachyzoĂŻtes, mais plus petits et plus
résistants, avec un noyau plus postérieur. Le kyste est plus résistant que le tachyzoïte.
Il survit dans le suc gastrique et à une température inferieure à 60°C, mais il est détruit par la
congélation pendant au moins trois jours, et à des températures supérieures à 67°C pendant 03 mn
et partiellement inactivé par la cuisson au microonde.
Lâoocyste :
Câest la forme de rĂ©sistance dans le milieu extĂ©rieur mais aussi la forme de dissĂ©mination. Il
existe sous deux formes :
Oocyste non sporulé : Fraichement émis dans les excréments du chat.
Oocyste sporulĂ© : Câest la forme infestante, ovoĂŻde de 12 ”m de long entourĂ©e dâune coque
résistante enveloppant deux sporocystes ellipsoïdes contenant chacun 4 sporozoïtes haploïdes de
structure comparable Ă celle du tachyzoĂŻte.
Les oocystes sporulĂ©s rĂ©sistent plus dâune annĂ©e dans le sol humide, aux agents de dĂ©sinfection
dont lâeau de javel et au suc gastrique. Ils sont par contre dĂ©truits par une tempĂ©rature de 60°C
pendant 1mn et inactivés de façon incomplÚte par la congélation.
3) Cycle Ă©volutif :
Trois phases sont Ă distinguer dans le cycle Ă©volutif du toxoplasme:
Une phase de reproduction ou phase coccidienne: au niveau des cellules entéro-
Ă©pithĂ©liales de lâintestin de lâhĂŽte dĂ©finitif.
Une phase libre ou de sporulation dans le sol.
Une phase proliférative chez les hÎtes intermédiaires (oiseaux et mammifÚres y compris
lâhomme).
La phase coccidienne:
LâĂ©volution chez lâhĂŽte dĂ©finitif comprend notamment :
Une multiplication asexuĂ©e ou schizogonie rĂ©sultant de lâinfestation de lâhĂŽte par les kystes
prĂ©sents chez les rongeurs ou oiseaux quâil aurait dĂ©vorĂ©s ou bien Ă partir dâoocystes mĂ»rs
souillant le sol ou les végétaux.
Et une multiplication sexuée ou gamogonie qui se caractérise par la transformation des formes
asexuées (tachyzoïtes) en gamétocytes mùles (microgamétocytes) et gamétocytes femelles
(macrogamĂ©tocytes), il sâen suivra une fĂ©condation qui aboutira Ă la formation dâoocystes non
sporulĂ©s, non infectieux qui seront Ă©liminĂ©s avec les fĂšces du chat. LâĂ©mission des oocystes
sâeffectue cinq jours aprĂšs ingestion des kystes et vingt jours aprĂšs ingestion dâoocystes
sporulés.
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La phase libre :
Dans le milieu extérieur, les oocystes deviennent infectieux en 1 à 5 jours, en fonction de
lâhumiditĂ© et la teneur en oxygĂšne, grĂące Ă un processus appelĂ© sporogonie et qui aboutit Ă la
formation de sporozoïtes. Ainsi ils vont assurer la contamination tellurique des vertébrés.
La phase proliférative :
Lâingestion des kystes ou des oocystes chez lâhĂŽte intermĂ©diaire entraine au niveau du tube
digestif la rupture de leur paroi puis la libération de bradyzoïtes ou de sporozoïtes, ces derniers
gagnent les diffĂ©rents organes de lâhĂŽte par le biais des macrophages et monocytes sanguins et
lymphatiques, pénÚtrent dans les cellules et se multiplient par endodyogénie. Les cellules hÎtes
Ă©clatent et libĂšrent un grand nombre de tachyzoĂŻtes qui infestent dâautres cellules. Câest la phase
aigĂŒe de la maladie ou toxoplasmose Ă©volutive qui ne dure que 8 Ă 12 jours.
AprĂšs une brĂšve parasitĂ©mie et suite Ă lâapparition de phĂ©nomĂšnes immunitaires, les parasites
sâenkystent dans les tissus, en particulier dans les muscles striĂ©s et le cerveau, et passent Ă lâĂ©tat
quiescent. Câest la phase chronique de la maladie.
4) Mode de contamination :
La contamination orale est la plus fréquente par :
Ingestion de kystes contenus dans la viande crue ou saignante d'ovins, de porcins et plus
rarement de poulet ou de bovins. Câest la cause principale de contamination chez l'homme ;
Ingestion dâoocystes contenus dans des vĂ©gĂ©taux ou des boissons souillĂ©es par des
excréments de chat.
La contamination trans-placentaire : Une premiÚre toxoplasmose aiguë (primo-infection)
chez une femme enceinte peut ĂȘtre responsable du passage du parasite au fĆtus.
La contamination par transfusion sanguine, greffe dâorgane ou par accident de laboratoire
est rarissime.
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5) Répartition géographique et prévalence de la toxoplasmose :
La prévalence de la toxoplasmose est trÚs variable selon les zones géographiques, le niveau
socio-économique et les habitudes culinaires. La prévalence estimée élevée dans les pays chauds
et humides avec prĂ©sence des fĂ©lidĂ©s dans lâenvironnement, se trouve faible dans les pays froids.
Lâaffection apparait donc ubiquitaire avec une sĂ©roprĂ©valence variable dâun pays Ă lâautre et
parfois Ă lâintĂ©rieur dâun mĂȘme pays.
6) Physiopathologie :
La physiopathologie des lésions observées aux cours de la toxoplasmose est directement liée à la
prolifĂ©ration des tachyzoites et Ă la lyse des cellules quâils infectent.
La transmission maternofĆtale est dĂ©terminĂ©e par le passage transplacentaire du parasite au cours
dâune parasitĂ©mie maternelle suite Ă une primo-infection conceptionelle. Cette transmission
dĂ©pend de la structure et de lâirrigation placentaire. Ainsi le placenta pourrait retarder la
transmission parasitaire de la mĂšre au fĆtus de plusieurs semaines aprĂšs une sĂ©roconversion
maternelle. La transmission des tachyzoĂŻtes aux fĆtus est suivie dâenkystement polyviscĂ©ral du
parasite. Les lésions dues à la prolifération des tachyzoïtes constituent des foyers de nécrose
pĂ©riventriculaire ou entourant lâaqueduc de Sylvius, associant vascularite, thromboses et
calcifications. Ces lĂ©sions sont secondairement responsables dâhydrocĂ©phalie par obstruction de
lâaqueduc de Sylvius.
La frĂ©quence et la gravitĂ© du risque fĆtale au cours de la toxoplasmose Ă©volutive maternelle varie
selon lâĂąge de la grossesse et la prĂ©cocitĂ© de la thĂ©rapeutique.
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7) Clinique :
Toxoplasmose de l'immunocompétent :
Dans 80% des cas, elle peut passer inaperçue. L'atteinte ganglionnaire est la plus fréquente.
Les adénopathies de petite taille ne sont ni douloureuses, ni inflammatoires et ne suppurent
jamais. Elles s'accompagnent parfois de fébricule, de myalgies et d'asthénie. Plus rarement, on
rencontre une atteinte oculaire ou neurologique
Toxoplasmose de l'immunodéprimé :
Elle s'observe lors d'une thérapeutique immunosuppressive, d'un déficit immunitaire congénital,
d'un cancer ou d'un SIDA.
Il s'agit de la réactivation des formes quiescentes contenues dans des kystes intra tissulaires et
dont le risque est important quand le taux de CD4 devient inférieur à 100/mm3. Cette réactivation
va causer des formes disséminées réalisant une fiÚvre élevée, des abcÚs cérébraux multiples, des
arthralgies, des éruptions cutanées, une atteinte myocardique, pulmonaire, ou hépatique.
Toxoplasmose congénitale :
Le fĆtus ne peut ĂȘtre infectĂ© que si la mĂšre est contaminĂ©e pendant la grossesse. Les toxoplasmes
peuvent traverser le placenta pendant la phase septicémique de la maladie puis diffuser dans le
sang fĆtal.
Les lésions sont d'autant plus graves que la contamination est précoce, on distingue trois formes
de toxoplasmose congénitale.
La toxoplasmose tertiaire du premier trimestre :
Souvent la transmission en dĂ©but de grossesse entraine une fĆtopathie grave. Si le nouveau nĂ©
arrive Ă terme, il sera porteur de lĂ©sions de type sĂ©quellaire du systĂšme nerveux central et de lâĆil
traduisant les signes de la tétrade classique hydrocéphalie, microphtalmie, calcifications
intracérébrales et retard du développement psychomoteur.
Le pronostic est variable, il peut sâen suivre la mort du fĆtus et lâavortement, la prĂ©maturitĂ© avec
un nouveau nĂ© fortement atteint ou la naissance Ă terme dâun nouveau nĂ© apparemment sain dont
lâatteinte toxoplasmique se rĂ©vĂšlera dans les semaines Ă venir.
La toxoplasmose secondaire du deuxiĂšme trimestre :
Le tableau clinique Ă la naissance est celui dâune encĂ©phalite Ă©volutive avec des manifestations
neurologiques, retard psychomoteur et/ou une choriorétinite évolutive.
Si lâĂ©volution nâest pas fatale, le nouveau nĂ© est exposĂ© Ă des lĂ©sions nerveuses irrĂ©versibles.
La toxoplasmose primaire du troisiĂšme trimestre :
Le nouveau né présente une symptomatologie polyviscérale extraneurale. On peut observer un
ictĂšre nĂ©onatal, gĂ©nĂ©ralement rĂ©versible, accompagnĂ© dâhĂ©patosplĂ©nomĂ©galie, ou des lĂ©sions
oculaires isolées.
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Mais la forme la plus frĂ©quente est la toxoplasmose congĂ©nitale infraclinique. Lâenfant est
porteur de kystes dans le nĂ©vraxe ou la rĂ©tine et la maladie est susceptible de sâexprimer
secondairement.
8) Diagnostic :
Le diagnostic biologique de la toxoplasmose peut ĂȘtre direct par la mise en Ă©vidence du parasite,
ou indirect par des techniques immunologiques.
7-1) Diagnostic parasitologique :
Examen direct :
Pour le diagnostic de la toxoplasmose congénitale les prélÚvements à traiter sont le liquide
amniotique, le sang du cordon et le placenta.
La recherche des tachyzoĂŻtes ou des kystes se fait sur frottis aprĂšs coloration au MGG ou encore
par lâimmunofluorescence directe. Mais la recherche du parasite dans ces prĂ©lĂšvements est assez
difficile vue le nombre faible de parasites.
Lâinoculation Ă lâanimal :
Câest une mĂ©thode de rĂ©fĂ©rence pour lâisolement du toxoplasme viable. Elle est applicable Ă tous
les produits biologiques. Lâinoculation se fait par voie intrapĂ©ritonĂ©ale. Le toxoplasme sous sa
forme kystique est recherché 6 semaines aprÚs au niveau du cerveau de la souris blanche Balb C.
La culture cellulaire :
La culture est réalisée sur les fibroblastes embryonnaires humains type MRC5, les lignées
monocytaires THP1 et les cellules Hella, etc.
Câest une technique difficile Ă rĂ©aliser et moins sensible que lâinoculation Ă la souris, mais elle
donne des résultats en 3 à 6 jours. La mise en évidence du parasite se fait par coloration au MGG
ou aprĂšs marquage par un anticorps monoclonal fluorescent.
La biologie moléculaire :
Elle permet la mise en Ă©vidence de lâADN parasitaire qui sera amplifiĂ© par la technique PCR. Les
gĂšnes les plus recherchĂ©s sont le B1, le RE529 et le P30. Câest une technique trĂšs sensible et
dotĂ©e dâune spĂ©cificitĂ© optimale, ce qui la rend plus avantageuse que les autres techniques
précédemment citées.
7-2) Diagnostic sérologique
La recherche des anticorps anti-Toxoplasma constitue lâessentiel du diagnostic de la
toxoplasmose. Câest dâailleurs la principale application de la sĂ©rologie parasitaire. Elle met en
évidence la présence, dans le sérum du patient, des anticorps IgG et des IgM spécifiques anti-
Toxoplasma. LâinterprĂ©tation des rĂ©sultats sĂ©rologiques est effectuĂ©e en fonction de la cinĂ©tique
des anticorps IgM et IgG et permet de distinguer une toxoplasmose aiguë d'une toxoplasmose
chronique.
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7-2-1) Diagnostic de la toxoplasmose acquise :
Cinétique des anticorps au cours de la primo-infection :
LâĂ©tude de la cinĂ©tique des diffĂ©rents isotypes dâimmunoglobulines permet dâillustrer
schématiquement différentes phases sérologiques.
La phase de latence :
La sérologie est encore négative, elle sépare le moment de la contamination et le début de la
réponse humorale spécifique. Sa durée est estimée à 8-10 jours.
La phase précoce :
Les IgM spécifiques sont les premiÚres à apparaitre et la synthÚse des IgG est trÚs variable, de
quelques jours Ă plusieurs semaines, et seule lâapparition des IgG permettra dâaffirmer le
diagnostic qui est en général vers le quinziÚme jour aprÚs les IgM.
La phase exponentielle :
La synthĂšse des IgG puis lâaugmentation de leur taux confirme lâinfection toxoplasmique. Cette
phase est variable selon les individus et peut aller de deux Ă six mois.
La phase en plateau :
Le titre dâIgG reste en plateau et sa dĂ©croissance est lente pendant plusieurs annĂ©es, les IgM
peuvent persister plus dâun an en fonction de la technique utilisĂ©e.
La phase chronique :
Le titre dâIgG reste le plus souvent Ă un niveau rĂ©siduel et stable, cette phase correspond Ă une
infection anciennement acquise.
Les IgA ont Ă©tĂ© proposĂ©es pour la datation de lâinfection toxoplasmique vue leurs persistances
plus courtes que celle des IgM, leur principale indication reste le diagnostic de lâinfection
congénitale chez le nouveau né.
Quant aux IgE, leur synthĂšse est fugace et inconstante en cas de primo-infection mais elles sont
un facteur de mauvais pronostic chez le nouveau né.
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Diagnostic de la toxoplasmose de lâimmunocompĂ©tent :
Le diagnostic sérologique par dosage des IgG et des IgM spécifiques permet de préciser le statut
immunitaire du patient et estimer Ă©ventuellement lâanciennetĂ© de la contamination
Diagnostic de la toxoplasmose de la femme enceinte :
Le diagnostic sĂ©rologique de la toxoplasmose chez la femme enceinte est basĂ© sur lâĂ©tude de deux
prĂ©lĂšvements espacĂ©s de trois Ă quatre semaines. LâintĂ©rĂȘt de dresser un statut immunitaire pour
les gestantes est de détecter les femmes séronégatives pour la toxoplasmose, les informer sur les
risques dâune sĂ©roconversion au cours de leur grossesse et de leur conseiller certaines mesures
dâhygiĂšne et de diĂ©tĂ©tique dâune part et de dĂ©pister et traiter toute sĂ©roconversion dâune autre part
(figure1et 2)
Ce suivi sérologique doit débuter en périconceptionnel et se terminer une semaine aprÚs
lâaccouchement.
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SĂ©rologie de contrĂŽle Ă 3 semaines dâintervalle
IgM(-), IgG(-)
PremiÚre sérologie
IgM(+), IgG(-)
Gestante séronégative
SĂ©rologie de contrĂŽle Ă 3 semaines dâintervalle
Mesures hygiénodiététiques
ContrÎles sérologiques mensuels, le dernier
une semaine aprĂšs lâaccouchement
IgM(-), IgG(-)
Ac transfusionnels
IgM(+), IgG(+)
SĂ©roconversion
IgM(-)/(+), IgG(+)
IgM(-)/(+), IgG(+) IgM(-)/(+), IgG(+)
SĂ©rologie de contrĂŽle Ă 3 semaines dâintervalle
Faible Avidité
Avidité Forte Avidité
Titre stable Titre 3 fois +
Toxoplasmose Ă©volutive non exclue Infection ancienne probable
ContrÎle sérologique aprÚs un mois
Infection ancienne probable Toxoplasmose Ă©volutive Titre + Titre stable
Figure 1 : Algorithme décisionnel devant une sérologie toxoplasmique chez la femme enceinte
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7-2-2) Diagnostic de la toxoplasmose congénitale :
Toute toxoplasmose maternelle acquise pendant la grossesse expose le fĆtus au risque dâinfection par
transmission transplacentaire des tachyzoites. Le diagnostic est réalisé in utéro et/ou aprÚs la naissance.
Le diagnostic anténatal :
Le dĂ©pistage de la toxoplasmose congĂ©nitale se base sur deux types dâinvestigation, Ă©chographique et
biologique.
La surveillance échographique est pratiquée vers la 18Úme
, la 24Ăšme
et la 30Ăšme
semaine Ă la recherche de
calcifications intracrĂąniennes, de dilatations des ventricules cĂ©rĂ©braux, dâhĂ©patomĂ©galie et dâune ascite.
LâamniocentĂšse consiste Ă prĂ©lever 10 Ă 20 ml de liquide amniotique Ă partir de la 18Ăšme
semaine
dâamĂ©norrhĂ©e et quatre semaines au moins aprĂšs la date prĂ©sumĂ©e de lâinfection maternelle. Ă partir du
culot de centrifugation de ce liquide, on fait une inoculation Ă la souris et/ou une PCR, dont
lâassociation des deux techniques permet dâobtenir une sensibilitĂ© de lâordre de 80%. Sur le surnagent
on effectue un dosage dâIgG, dâIgM et dâIgA et on Ă©tablit un profil comparatif avec les anticorps de la
mĂšre par un WB.
Un diagnostic antĂ©natal positif confirme le passage du parasite et nâont pas lâatteinte fĆtale, ceci
conduira à un changement de la thérapeutique à base de Rovamycine par une autre plus efficace à base
de Pyrimétamine-sulfadoxine
Diagnostic néonatal :
A la naissance, le diagnostic de la toxoplasmose congénitale associe les arguments suivants :
Clinique :
Câest le diagnostic qui vise Ă rechercher des signes cliniques non spĂ©cifiques dâembryo-fĆtopathie au
stade Ă©volutif (hĂ©patomĂ©galie, splĂ©nomĂ©galie, ictĂšre, anĂ©mieâŠ) ou sĂ©quellaire (hydrocĂ©phalie,
convulsionsâŠ), toute en associant un examen radiologique qui repose actuellement sur lâĂ©chographie
transfontanellaire à la recherche des calcifications cérébrales et des dilatations ventriculaires, et un
examen ophtalmologique sous anesthĂ©sie gĂ©nĂ©rale Ă la recherche dâun foyer rĂ©tinien.
Biologiques :
PrélÚvements : Plusieurs prélÚvements sont nécessaires pour établir ce diagnostic dans les meilleures conditions. Le
placenta est prĂ©levĂ© le plus aseptiquement possible et placĂ© dans un flacon propre sans fixateur, stockĂ© Ă
+ 4 °C, et adressé au laboratoire dans les meilleurs délais.
Le sang du cordon (SC) est placĂ© dans un tube sec (5-10 ml) pour non seulement lâisolement du
parasite, mais aussi les tests sérologiques, et enfin un échantillon du sang du nouveau-né prélevé à J10.
Le bilan est complĂ©tĂ© par un contrĂŽle sĂ©rologique de la mĂšre, nĂ©cessaire pour lâĂ©tude des profils
comparés mÚre-enfant.
Examen parasitologique :
La recherche du toxoplasme peut se faire par lâinoculation Ă la souris et/ou PCR et/ou encore par culture
cellulaire. La sensibilitĂ© de cette recherche est de lâordre de 50% pour inoculation Ă lâanimal et de 50 Ă
61% pour la PCR. La combinaison des deux techniques augmente la sensibilitĂ© Ă lâordre de 60 Ă 70% et
elle diminue Ă 25% aprĂšs traitement in utĂ©ro par lâassociation pyrimĂ©thmine-sulfadoxine.
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Examen sérologique :
Les techniques sérologiques utilisées dans le dépistage de la toxoplasmose ne sont pas toutes adaptées
au diagnostic de la toxoplasmose congénitale. Seuls, les tests par immunocapture des IgM ou des IgA
valides pour ce diagnostic doivent ĂȘtre pratiquĂ©s. En cas de tests positifs pour les IgM ou les IgA, il
faudra confirmer le résultat sur le sang du nouveau-né prélevé aprÚs le 10Úme
jour. Des tests analytiques
complémentaires comme la comparaison des profils immunologiques mÚre-enfant par immunoblot
permettent de mettre en Ă©vidence la synthĂšse dâanticorps IgG et IgM par lâenfant. La prĂ©sence
dâanticorps nĂ©osynthetisĂ©s dans le sĂ©rum du nouveau-nĂ© est la preuve absolue de lâatteinte congĂ©nitale
et doit conduire au traitement de lâenfant.La prĂ©sence des isotypes dĂ©pend du moment de la
contamination maternelle. Pour les séroconversions maternelles du premier et du deuxiÚme trimestre, ce
sont les IgA qui sont le plus fréquemment détectées alors que les IgM spécifiques le sont plus souvent
pour des infections du troisiĂšme trimestre.
La comparaison de la charge immunitaire sérique du nouveau né et de celle de sa mÚre permet
Ă©galement le diagnostic lorsque la charge immunitaire chez lâenfant est significativement supĂ©rieure (3
à 4 fois) à celle de la mÚre. En associant les méthodes de diagnostic parasitologique et sérologique, le
diagnostic de lâinfection est portĂ© dans la majoritĂ© des cas.
Diagnostic postnatal :
Il consiste en une surveillance sĂ©rologique du nourrisson durant la premiĂšre annĂ©e. Lâapparition des IgG
spĂ©cifiques nĂ©osynthĂ©tisĂ©es par lâenfant de façon qualitative par WB ou quantitative par comparaison
des charges immunitaires infirme ou confirme lâinfection congĂ©nitale.
Si lâenfant nâest pas atteint, les anticorps IgG transmis par la mĂšre sâĂ©liminent et la sĂ©rologie devient
négative entre le 9éme
et le 12Ăšme
mois. Tout rebond sĂ©rologique avant lâĂąge de neuf mois, mĂȘme aprĂšs
une nĂ©gativation transitoire des IgG transmises, doit ĂȘtre interprĂ©tĂ© comme Ă©tant une infection
congĂ©nitale dĂ©pistĂ©e tardivement, en raison dâune synthĂšse diffĂ©rĂ© des IgG spĂ©cifique de lâenfant.
Aussi, un examen ophtalmologique Ă 6 mois, 1an et 2 ans Ă la recherche dâun foyer toxoplasmique rĂ©tinien de rĂ©vĂ©lation tardive et mĂȘme jusqu'Ă lâĂąge adolescent.
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Séroconversion ou toxoplasmose évolutive prouvée
Diagnostic anténatal
AmniocentĂšse
Inoculation Ă la souris, culture cellulaire, PCR
Un résultat positif Tous les résultats négatifs
Toxoplasmose congénitale probable Toxoplasmose congénitale peu probable
Changement de la conduite thérapeutique
Diagnostic néonatal
Diagnostic immunologique
Placenta, sang du cordon
et du nouveau né
SĂ©rum de la mĂšre
et du nouveau né
PCR, inoculation Ă la souris Charge immunitaire, Western blot
RĂ©sultats en faveur dâune toxoplasmose congĂ©nitale
Changement de la conduite thérapeutique, contrÎle sérologique
jusquâĂ lâobtention dâun taux faible et stable dâIgG
RĂ©sultats pas en faveur dâune toxoplasmose congĂ©nitale
Diagnostic postnatal
Sérum de la mÚre et du nouveau né
Enfant indemne - Charge immunitaire, Western blot et sérologie +
JusquâĂ 1 an
Figure 2 : Conduite diagnostique lors dâune sĂ©roconversion ou dâune toxoplasmose Ă©volutive prouvĂ©e
Diagnostic direct
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7-2-3) La toxoplasmose oculaire :
Le diagnostic est immunologique et parasitologique. Le titre dâanticorps toxoplasmiques IgG
trouvĂ© dans lâhumeur aqueuse sera comparĂ© Ă celui trouvĂ© dans le sĂ©rum par calcul du
coefficient de Desmonts ou par profil comparĂ© du WB. Toute Ă©lĂ©vation du titre dâanticorps
dans lâhumeur aqueuse non retrouvĂ©e dans le sĂ©rum signe une toxoplasmose oculaire, dans la
limite d'une intégrité de la barriÚre hémato-rétinienne. Un diagnostic parasitologique est
possible par détection du parasite par PCR dans l'humeur aqueuse.
Coefficient de Desmonts = IgG sp Ă©cifiques oculaires en (UI/ml ) /IgG totales oculaire en g/L
IgG sp écifiques sérum UI /ml /IgG totales sérum g/l
7-2-4) La toxoplasmose opportuniste :
Le plus souvent, lâamĂ©lioration des signes cliniques et radiologiques suite Ă un traitement
antitoxoplasme dâĂ©preuve permet de faire le diagnostic car la sĂ©rologie peut ĂȘtre perturbĂ©e par
l'immunodéficience. Tout au plus la sérologie permet de déterminer si le sujet
immunodéprimé a déjà été en contact avec le parasite et donc s'il risque de faire une
réactivation. Aussi la sérologie permet de confirmer la synthÚse intra-thécale des anticorps
par WB évoquant une toxoplasmose cérébrale. Le diagnostic parasitologique est le diagnostic
de référence et repose sur la mise en évidence des toxoplasmes dans des prélÚvements comme
le sang, le liquide de lavage bronchiolo-alvéolaire LBA, le LCR et des biopsies tissulaires
orientées par la symptomatologie
9) Traitement :
Molécules Posologie Durée du traitement Remarques
MĂšre :
séroconversion
Spiramycine 3MU/8h DĂ©s lâapparition
des anticorps, arrĂȘt
Ă lâaccouchement
Si intolérence :
Roxithromycine
1cp/12h
MĂšre :
Toxoplasmose
Ă©volutive sans
notion de
séroconversion
Spiramycine 3MU/8h Datation par
cinétique des
anticorps.ArrĂȘt si
toxoplasmose
antéconceptionnelle
Idem
MĂšre :
Si fĆtopathie
Pyriméthamine
+ Sulfadiazine
0.5 mg/kg/j
100mg/kg/j
Cures de 3
semaines par
trimestre, arrĂȘt
transitoire en per
partum
En alternance
avec
spiramycine,
surveillance
cutanée et
hématologique
Enfant :
Toxoplasmose
congénitale
confirmée
Pyriméthamine
+ Sulfadiazine
0.75-1mg/kg/j
100mg/kg/j
Traitement continu
dés la naissance,
arrĂȘt si argument de
guérison
Supplémentation
en folates
Surveillance
clinique et
hématologique
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Traitement chez lâimmunodĂ©primĂ© :
Le traitement de rĂ©fĂ©rence est lâassociation pyrimĂ©thamine et sulfadiazine. Le traitement
dâattaque est poursuivi au minimum trois semaines et un traitement dâentretien Ă Âœ ou 1/3 de
doses est maintenu afin dâĂ©viter les rechutes, car lâassociation agit uniquement sur les
tachyzoĂŻtes mais pas sur les kystes. Dans le cas de lâinfection Ă VIH, cette prophylaxie
secondaire est arrĂȘtĂ©e dĂšs que le taux de lymphocytes T (LT) CD4+ est supĂ©rieur 200 / ÎŒL.
Traitement en cas de toxoplasmose oculaire :
Le traitement de choix reste le mĂȘme que chez lâimmunodĂ©primĂ© Ă savoir lâassociation
pyriméthamine et sulfadiazine.
10) Prophylaxie
La prophylaxie de la toxoplasmose aiguë chez la femme enceinte et de la toxoplasmose aiguë
chez lâimmunodĂ©primĂ© repose sur les points suivants:
Les mesures hygyéno-diététiques :
ne manger que de la viande bien cuite et Ă©viter la charcuterie Ă base de viande crue
lors de la manipulation de viande crue, ne pas se toucher la bouche ou les yeux ;
laver soigneusement fruits et légumes avant consommation ;
porter des gants pour jardiner ;
Ă©viter tout contact avec du matĂ©riel qui a pu ĂȘtre contaminĂ© par des selles de chats ;
ne pas entreposer la litiĂšre du chat dans la cuisine.
La prophylaxie primaire médicamenteuse en cas d'immunosuppression : Une
prophylaxie médicamenteuse (par cotrimoxazole, BactrimŸ) s'impose si le taux de LT
CD4+ est infĂ©rieur Ă 100 / ÎŒL. En cas de traitement anti-rĂ©troviral actif, et si la
restauration immunitaire permet de retrouver un taux de LTCD4+ supĂ©rieur Ă 200 / ÎŒL
stable sur six mois, la prophylaxie mĂ©dicamenteuse peut ĂȘtre interrompue.
Dr S.Yebbous Bensaid Toxoplasmose
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SchĂ©ma dâun Tachyzoite Kyste de Toxoplasma gondii
Oocystes de Toxoplasma gondii : (A) non sporulé, (B) sporulé, (C) sporulé sous microscopie
Ă©lectronique
Hydrocéphalie toxoplasmique choriorétinites toxoplasmique