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Tomo Savic-Gecan Untitled, 2010 28 septembre 2010 – 6 février 2011 # 74 Concorde / Satellite

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Page 1: Tomo Savic-Gecan - Le Jeu de Paume · Elena Filipovic, curator of the exhibition ... Tomo Savic-Gecan : Untitled, 2010, texte d’Elena Filipovic, coédition éditions du

Tomo Savic-GecanUntitled, 2010

28 septembre 2010 – 6 février 2011

# 74Concorde / Satellite

Page 2: Tomo Savic-Gecan - Le Jeu de Paume · Elena Filipovic, curator of the exhibition ... Tomo Savic-Gecan : Untitled, 2010, texte d’Elena Filipovic, coédition éditions du

Tomo Savic-Gecan (born 1968 Zagreb, lives and works in Amsterdam) makes an art of making art that sits between the present and future, between one public space and another, and even between the spectator and the exhibition itself. For several years, the resulting artworks by the Croatian-Dutch artist, while perhaps often appearing to display “nothing,” have used time and space literally, as a medium to question the very definition of the work of art, forcing us to revise the idea that it can or should be experienced as a totality wherever we happen to be as spectators. It was the case when visitors who entered an exhibition in Utrecht unknowingly set in motion an escalator in a Zagreb shopping mall (Untitled, 2001), or, for the 2005 Venice Biennale, when Savic-Gecan placed a line of text on the wall of an exhibition space, which said that the number of visitors entering an art center in Amsterdam at that very moment was impacting on the temperature of a public swimming pool in Tallinn (Estonia)—the pool having been programmed to receive the real-time information and alter its temperature by 1° Celsius, ever so slowly and perhaps altogether imperceptibly, but nevertheless for real (Untitled, 2005).

For the artist’s first solo presentation in France, he had two identical copies of an ordinary white cube gallery space built—one at the Jeu de Paume and the second at the Bergen Kunsthall in Norway. Each of the specially built spaces is an exact mirror image of the other and each has a mechanism hidden behind one wall that allows it to make the room slowly and progressively, but almost imperceptibly, smaller over time; it does so according to a series of constantly updated data signals relating to the entry of visitors into the other space, located more than 1,200 kilometers away. Nothing will be shown inside either of the white cube spaces; nothing, that is, except the unpredictable and minuscule changes in the dimensions of the space itself. In Paris, the space will get smaller in relation to the number of visitors entering its “copy” in Bergen, and vice versa. Thus no visitor will ever be able to see or experience the movement of the artwork in relation to his or her entrance to the space—however, someone else on

the other side of the continent will. A white cube is also the discreet centerpiece of an altogether different project, entitled Untitled, 2010, in which Savic-Gecan made a copy of a 3.83 meter x 5.83 meter room that was once his exhibition space at the former Museum of Contemporary Art in Zagreb, and brought his copy to an abandoned 1950s outdoor movie theater in the center of Zagreb. There, in the middle of the cinema’s overgrown site, the artist attached the room to the back of the partially ruined cinema screen, placed a camera in the location where the movie projector once stood, and filmed the scene. Nothing actually happens in the film, except time passing while the white cube hangs, suspended off the ground, positioned so that its rigid geometry is aligned with the back of the bottom of the projection screen. Paradoxically, the cube itself, although constructed and installed with such care, is barely visible and no art public was invited to see it in the very short time that it stood in place. For Savic-Gecan, the film and even the empty outline of the room marked on the floor in the entrance hall of the Jeu de Paume do not take the place of his ephemeral act, but are, rather, another way in which his practice insists that as spectators we might have, in fact, missed the actual artwork, which is always somehow located elsewhere.

Elena Filipovic, curator of the exhibition

autour de l’exposition z visite par Elena Filipovic, commissaire de l’exposition, en présence de l’artistesamedi 23 octobre 2010, 14 h

z performance de Tomo Savic-Gecansamedi 23 octobre 2010, 19 hEn collaboration avec la Fiac

z publication : Tomo Savic-Gecan : Untitled, 2010, texte d’Elena Filipovic, coédition éditions du Jeu de Paume / Bergen Kunsthall, avec le soutien des Amis du Jeu de Paume, bilingue français / anglais, 15 x 21 cm, 64 pages, broché, 12 €

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Tomo Savic-Gecan (qui, né en 1968 à Zagreb, vit et travaille à Amsterdam) a l’art de faire un art qui se situe entre le présent et le futur, entre un espace public et un autre et, même, entre le spectateur et l’exposition. Depuis plusieurs années, les œuvres de l’artiste croate-hollandais, si elles semblent peut-être ne « rien » montrer, utilisent littéralement le temps et l’espace, dont l’artiste fait son médium afin d’interroger la définition même de l’œuvre d’art, en nous pressant de réviser l’idée qu’elle peut ou doit s’appréhender comme une totalité, quel que soit le lieu où nous nous trouvons en être les spectateurs. Ainsi en est-il lorsque les visiteurs qui entrent dans une exposition à Utrecht mettent en mouvement, sans le savoir, un escalator dans un centre commercial de Zagreb (Untitled, 2001) ou lorsque, lors de la Biennale de Venise en 2005, l’artiste affiche, sur le mur d’une salle d’exposition, une ligne de texte expliquant que, à cet instant précis, le nombre des visiteurs qui franchit la porte d’un centre d’art d’Amsterdam a des répercussions sur la température d’une piscine municipale à Tallin (Estonie) – la piscine ayant été programmée pour recevoir les informations en temps réel et modifier sa température de 1 °C, avec une lenteur extrême et de façon peut-être imperceptible, mais non moins réelle (Untitled, 2005).

Pour sa première exposition personnelle en France, l’artiste a fait construire deux copies conformes du traditionnel cube blanc muséal – l’une au Jeu de Paume et l’autre à la Bergen Kunsthall, en Norvège. Chacun des espaces édifiés à cette occasion possède derrière l’un de ses murs un mécanisme caché qui lui permet de se mouvoir et ainsi de rétrécir la salle au fil du temps, lentement et progressivement, mais presque imperceptiblement ; ce déplacement s’effectue en fonction d’une série constamment actualisée de signaux-données répercutant l’entrée des visiteurs dans l’autre espace, situé à plus de 1 200 km. Rien ne sera exposé dans les deux cubes blancs ; rien, si ce n’est les changements de dimension minimes et imprévisibles de l’espace lui-même. À Paris, l’espace se réduira en fonction du nombre de

visiteurs entrant dans sa « copie » située à Bergen, et vice versa. Par conséquent, aucun visiteur ne sera jamais en mesure de voir ou de faire l’expérience du mouvement de l’œuvre déclenché par sa propre entrée dans l’espace – c’est quelqu’un d’autre, à l’autre bout du continent, qui le fera.

C’est également un cube blanc qui constitue la discrète pièce maîtresse d’un projet tout différent, intitulé Untitled, 2010, pour lequel Savic-Gecan a fabriqué la copie d’une salle de 3,83 x 5,83 m – espace de l’ancien musée d’Art contemporain de Zagreb, où il a autrefois exposé – et a transporté la copie jusqu’à un cinéma en plein air des années 1950 du centre de Zagreb, aujourd’hui abandonné. Là, au milieu du paysage envahi par la végétation, l’artiste a fixé le cube à l’arrière de l’écran de cinéma en partie dévasté, a installé une caméra à l’emplacement du projecteur et a filmé la scène. Rien à proprement parler ne se produit dans le film, si ce n’est que le temps s’écoule tandis que le cube blanc demeure immobile, suspendu au-dessus du sol et positionné de façon à ce que sa géométrie rigoureuse s’aligne contre l’arrière de l’écran. Paradoxalement, le cube lui-même, construit et installé avec un soin extrême, est à peine visible, et personne n’a été convié à le voir durant la très brève période où il est resté en place. Pour Savic-Gecan, ni le film ni même le contour vide de la salle, tracé au sol à l’entrée du Jeu de Paume, ne remplacent son geste éphémère, mais ils constituent plutôt une autre manière dont son œuvre affirme que nous pourrions bien, en tant que spectateurs, avoir en fait manqué l’œuvre d’art proprement dite qui, en un sens, se situe toujours ailleurs.

Elena Filipovic, commissaire de l’exposition

traduit de l’américain par Héloïse Esquié

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La Fondation nationale des arts graphiques et plastiques contribue à la production des œuvres de la programmation Satellite.

© éditions du Jeu de Paume, Paris, 2010Couverture : Tomo Savic-Gecan, Untitled (Bergen Kunsthall/Jeu de Paume), 2010 © Bergen Kunsthall.

Il bénéficie du soutien de Neuflize Vie, mécène principal.

Le Jeu de Paume est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication.

Les Amis du Jeu de Paume s’associent à ses activités.

Jeu de Paume – hors les murs ––––––––––––––––––––––––––––––– ––––––––––––––––––––––––––––––– –––––––––––––––––––

expositionsjusqu’au 17 octobre 2010 z Catherine Sullivan avec Farhad SharminiDans le cadre du Printemps de Septembre—à ToulouseHôtel-Dieu Saint-Jacques, Toulouse2, rue Viguerie, 31300 Toulouserenseignements : www.printempsdeseptembre.com

jusqu’au 24 octobre 2010z Willy Ronis : Ce jour-làMaison d’art Bernard-Anthonioz16, rue Charles-VII, 94130 Nogent-sur-Marnewww.ma-bernardanthonioz.com/fr/renseignements 01 48 71 90 07tous les jours 12 h-18 hfermeture le mardi et les jours fériésentrée libre

jusqu’au 24 octobre 2010z Camille Silvy, photographe de la vie moderne, 1834-1910National Portrait GallerySt Martin’s Place, WC2H 0HE Londres renseignements : www.npg.org.uk

jusqu’au 7 novembre 2010z Nadar, la norme et le capriceChâteau de Tours25, avenue André Malraux, 37000 Toursrenseignements 02 47 70 88 46 mardi à dimanche 13 h-18 hentrée : plein tarif : 3 € ; tarif réduit : 1,50 €

prochaines expositions28 novembre 2010 – 29 mai 2011z André Kertész, l’intime plaisir de lirez Émile Zola, photographeChâteau de Tours

Jeu de Paume – Concorde ––––––––––––––––––––––––––––––– ––––––––––––––––––––––––––––––– –––––––––––––––––––

1, place de la Concorde, 75008 Parisaccès par le jardin des Tuileries, côté rue de Rivoliwww.jeudepaume.org renseignements 01 47 03 12 50mardi (nocturne) 12 h-21 h mercredi à vendredi 12 h-19 hsamedi et dimanche 10 h-19 hfermeture le lundientrée : plein tarif : 7 € – tarif réduit : 5 €mardis jeunes : entrée gratuite pour les étudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois, de 17 h à 21 h

expositions28 septembre 2010 – 6 février 2011z André Kertészz Faux Amis / Une vidéothèque éphémère*z Programmation Satellite, Tomo Savic-Gecan : Untitled, 2010*

jusqu’au 17 novembre 2010z Espace virtuel, Agnès de Cayeux : Alissa, discussion avec Miladus, Elon/120/211/501sur www.jeudepaume.org et en salle de documentation

les rendez-vous avec les conférenciers du Jeu de Paume**visites commentées destinées aux visiteurs individuels : du mardi au samedi à 12 h 30

les rendez-vous en famille**le samedi à 15 h 30

prochaines expositions18 novembre 2010 – 9 mars 2011z Espace virtuel, Microtruc : Les Trucssur www.jeudepaume.org et en salle de documentation

1er mars – 8 mai 2011z Aernout Mik z Société Réaliste : Empire, State, Buildingz Programmation Satellite, Alex Cecchetti et Mark Geffriaud*

* entrée libre** entrée libre sur présentation du billet d’entrée aux expositions (valable uniquement le jour de l’achat) et pour les abonnés ; rendez-vous en famille sur réservation : 01 47 03 12 41 / [email protected]

et en partenariat avec

L’exposition « Tomo Savic-Gecan : Untitled, 2010 » est organisée :

avec la collaboration de la

avec le soutien de

la Ville de Zagreb et l’ambassade de Croatie en France

www.anythingispossible.nl