tiré à part - nodusciendi.net sissao, alain joseph, professeur des universités, inss/cnrst,...
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Tiré à part
NodusSciendi.net Volume 15 ième Décembre 2015
Volume 15 ième Décembre 2015
Étude Réunie par
Dr. GAHÉ-GOHOUN Rosine Cinthia
Maître-Assistant
ISSN 2308-7676
2 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
Comité scientifique de Revue
BEGENAT-NEUSCHÄFER, Anne, Professeur des Universités, Université d'Aix-la-chapelle
BLÉDÉ, Logbo, Professeur des Universités, U. Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan
BOA, Thiémélé L. Ramsès, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny
BOHUI, Djédjé Hilaire, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny
DJIMAN, Kasimi, Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny
KONÉ, Amadou, Professeur des Universités, Georgetown University, Washington DC
MADÉBÉ, Georice Berthin, Professeur des Universités, CENAREST-IRSH/UOB
SISSAO, Alain Joseph, Professeur des Universités, INSS/CNRST, Ouagadougou
TRAORÉ, François Bruno, Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny
VION-DURY, Juliette, Professeur des Universités, Université Paris XIII
VOISIN, Patrick, Professeur de chaire supérieure en hypokhâgne et khâgne A/L ULM, Pau
WESTPHAL, Bertrand, Professeur des Universités, Université de Limoges
Organisation
Publication / DIANDUÉ Bi Kacou Parfait,
Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan
Rédaction / KONANDRI Affoué Virgine,
Professeur des Universités, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan
Production / SYLLA Abdoulaye,
Maître de Conférences, Université Félix Houphouët Boigny, de Cocody-Abidjan
3 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
Sommaire
1- Pr SYLLA Abdoulaye, « Compendieusement vôtre, poétique de l’infiniment
petit chez Clément Marot »
2- Dr AKREGBOU Boua Sylvain, « Usages du langage SMS en milieu universitaire
ivoirien »
3- Dr ACHIÉ Arthur Modeste, « Espace, altérité et publicité : regard croisé sur
Kibibi de Roro »
4- Dr KOUACOU Jacques Raymond Koffi, « Origines, formes et significations de
la violence { l’égard des enfants dans l’univers des contes africains de
l’orphelin »
5- Dr KOUAME Yao Emmanuel, « Morphologie compositionnelle et sémantique
du Gouro »
6- Dr BONI Assié Jean-Baptiste, « Le personnage, un caractère non fondamental
dans les scenarii de Honore N’zue »
7- Dr KANAZOE Sénon, « Etude de quelques faits d’appropriation du français en
milieu scolaire au Burkina : le cas de l’argot du collégien »
8- Dr DEDOMON Claude, « Du fait divers à la fiction ou la réappropriation du réel
dans Nagasaki d’Éric Faye »
9- Dr KPANYAWNE Thadée Balouhib Somda, « L’œuvre littéraire comme école »
10- Dr KADJA Pascal Nambo et Dr KONE Bassémory, « Etude des principaux
déterminants de la prévalence du VIH/SIDA en Côte d’Ivoire, enjeux et défis {
l’horizon 2020 »
11- Dr DOUA Edmond, « Approche socioculturelle et communicationnelle des
médias »
4 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
12- Dr. YAMEOGO Kandayinga Landry Guy Gabriel, « Analyse stylistique de
Kareme, pas de caramel ni de caresse de gombo.com »
13- Dr KONAN Richmond Alain, « Agota Kristof ou l’expérience exilique en
partage »
14- ANDOBLÉ Marcel, « Représentation de la femme et le mythe de l’amazone :
exemple de Assia Djebar, de Calixthe Beyala, de Fatou Keita et de Mariama
Bâ »
15- Dr. ZÉBIÉ Yao Constant, « L’intermédialité dans le paradis français de Maurice
Bandaman : une écriture « écranique »
16- Dr. KOMENAN Casimir, « The poetics of extreme poverty in John-Maxwell
Coetzee’s The Master of Petersburg »
17- Dr. GAHÉ-GOHOUN Rosine Cinthia, « La cosmogonie dans le Timée de Platon,
projection contemporaine d’un monde globalisé »
5 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
L’ŒUVRE LITTÉRAIRE COMME ÉCOLE
Thadée Balouhib Somda KPANYAWNE Université de Ouagadougou BURKINA FASO
INTRODUCTION
Avant et même après les indépendances des nations nègres, on constate
un nombre important d’auteurs scientifiques et littéraires s’évertuant à écrire pour
changer les tristes réalités du continent noir. Les réalités lamentables en question
indiquent une Afrique sous-développée et peu épanouie. Mais apparemment, rien ne
semble changer. Même si changement il y a, du moins, il paraît ne pas être à la
hauteur de l’amélioration escomptée.
C’est donc notamment le manque de changement de comportement
après lecture, qui est d’abord la base du présent travail intitulé : l’œuvre littéraire
comme école. Ensuite, il permet de poser le problème suivant : Comment peut-on
concevoir1 une œuvre littéraire ?
Cette question ainsi posée trouve, pour le moment, sa réponse dans
l’hypothèse selon laquelle le lecteur peut2 interpréter l’œuvre littéraire, Crépuscule
1 Selon Microsoft® Encarta® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation., « concevoir », a le sens de : « se faire une idée de quelque chose, envisager ». Mais plus exactement, dans ce contexte, il signifie « interpréter, faire l’exégèse ». 2 Il importe de savoir que les questions suivantes sont déjà traitées dans notre thèse en voie de soutenance : - Tout texte fictionnel est avant tout artistique et libre : le lecteur peut accepter ou réfuter ce qu’il lit. - La durée ou le temps pour être influencé importe peu : c’est toujours l’expression de la liberté. - Lire est un comportement que l’on adopte. C’est une attitude constatable déjà influencée par la lecture. - Les questions de « développement », « épanouissement », « acteur », « lecteur actif », « individuel », « collectif », sont des termes déjà définis clairement. Il en est de même du problème des analphabètes, du destinataire qui est tout lettré...
6 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
des temps anciens de Nazi BONI3, par exemple, en l’assimilant à une école donc à une
« œuvre-école » susceptible de l’influencer surtout positivement4 en tant qu’« œuvre-
signe » ou aussi « œuvre-message »5. Autrement dit en allant vers une œuvre littéraire
on peut considérer que l’on va vers une école. C’est donc concevoir qu’en allant {
cette « œuvre-école », il est possible, de rencontrer certaines réalités qui,
habituellement, sont perceptibles { l’école du réel { savoir : enseignant, élève, leçons,
évaluations... Tous ces termes forment le champ lexical de l’école.
Le cadre théorique de nos réflexions est l’herméneutique conformément
aux modélisations de Wladimir KRYSINSKI dans Carrefours de signes6. Concept
théorique phare de l’ouvrage, la modélisation est entendue comme la représentation
sous une forme plus simple d’un modèle du réel7. La modélisation référentielle parmi
toutes les autres, se prête mieux à nos réflexions. Les raisons peuvent se trouver
dans la citation suivante qui accorde une importance certaine au référent : « Le
représentamen est premier (une pure possibilité de signifier), l'objet est second (ce qui
existe et dont on parle), mais ce processus s'effectue en vertu d'un interprétant (un
troisième qui dynamise la relation de signification) ». Ce troisième élément est le
référent en question. Il « est aussi un signe susceptible d'être à nouveau interprété, 3 Nazi BONI. Crépuscule des temps anciens. Paris : Présence Africaine, 1962. 4 Entendre donc l’école au sens positif de cette institution sociale. En disant cela nous pensons par exemples à Pierre BOURDIEU et Jean-Claude PASSERON pour qui l’école n’est qu’un lieu de reproduction des inégalités sociales. Ce sont les termes « lieu de reproduction », « inégalités sociales » qui, souvent, attirent { l’école, les sentiments négatifs selon notre entendement. Lire Pierre BOURDIEU et Jean-Claude PASSERON dans La reproduction, Paris, Editions de Minuit, 1970. 5 Les termes « œuvre-école », « œuvre-signe », « livre-signe », « œuvre-message » sont de nous. Ils sont nécessaires au présent travail car pour assimiler une œuvre littéraire { une école ou « œuvre-école », il est judicieux que le lecteur l’accepte d’abord comme un signe ou « œuvre-signe » adressé à lui et véhiculant un message d’où « œuvre-message » susceptible de l’influencer surtout positivement. 6 Wladimir KRYSINSKI. Carrefours de signes. Paris : Editions Mouton , 1981.
7 Pour plus d’informations, lire Wladimir KRYSINSKI. ibid. p. 4.
7 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
ainsi indéfiniment. Je vous parle d'un chien. Le mot « chien » est le représentamen,
l'objet est ce qui est désigné par ce mot, et le premier interprétant est la définition que
nous partageons de ce mot : le concept de chien… Mais le processus sémiotique
continue, car à partir de ce signe il est possible que je me représente mentalement un
certain chien, dont je vous parle ensuite, faisant naître en votre esprit d'autres
interprétants et ce jusqu’{ l'épuisement réel du processus d'échange (ou de la pensée,
qui est un dialogue avec soi-même) »8.
Notre méthode consiste à montrer que le champ lexical scolaire évoqué
dans l’hypothèse, peut s’appliquer { l’œuvre littéraire et être ainsi le trait
caractéristique qui puisse permettre de concevoir le roman comme une école. C’est
une application qui va recourir peu au contenu du Crépuscule des temps anciens en ce
sens qu’elle n’y est pas liée essentiellement. Son essence est surtout unie au trait le
plus important de notre cadre théorique c’est-à-dire le référent. Paraphrasant
l’exemple donné ci-dessus sur le chien, on peut dire que par le mot école, le premier
interprétant est la définition que nous partageons de ce mot : le concept d’école.
Mais le processus d’interprétation continue. Autrement dit, { partir de ce signe école,
il nous est possible de nous représenter mentalement une certaine école qui, en
l’occurrence, est Crépuscule des temps anciens. Notre méthode se résume à montrer
que cette œuvre-école est aussi un signe qui nous renvoie à d’autres interprétants
possibles dont le contenu n’est qu’un. Du vocabulaire, de la grammaire, des leçons,
par exemples, peuvent être tirés du roman. Nous tenterons de montrer cela infra.
Mais le processus sémiotique continue et on note surtout tout un lexique scolaire
comme élève, pédagogue, évaluation… qui ne sont pas forcément dans le roman et
que notre méthode, grâce au recours des modélisations référentielles, va permettre
de relever.
8 https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9miotique du 06/11/2015.
8 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
L’objectif visé est d’influencer les comportements du lecteur9 par les
œuvres littéraires dans le sens de cette devise10 de la comédie : « Castigat ridendo
mores » qui signifie « Elle [comédie] corrige les mœurs en riant ». « Corriger »,
« châtier » c’est désirer un changement du mauvais en bon. Le changement que vise
notre objectif est d’ordre comportemental.
Le plan de réalisation de notre objectif est le suivant : nous présenterons
dans un premier temps, l’œuvre d’étude et le lien que celle-ci peut entretenir avec la
notion de développement. Dans un deuxième temps paraîtront les modélisations
référentielles. Dans un troisième temps nous appliquerons les modélisations
référentielles au Crépuscule des temps anciens.
I. L’ŒUVRE ET LA NOTION DE DEVELOPPEMENT
Nous allons, en premier lieu, présenter le roman de nos réflexions,
Crépuscule des temps anciens. En deuxième lieu, nous essayerons de montrer que l’on
peut établir un lien entre cette œuvre et la notion de changement comportemental
pour un développement et un épanouissement individuel, collectif et africain.
I.1. Le livre, Crépuscule des temps anciens
Le choix du Crépuscule des temps anciens s’est d’abord opéré par
échantillonnage. Ensuite il s’accorde avec le présent travail qui entend tirer profit des
qualités suivantes de l’œuvre littéraire sélectionnée : sa nature fictive, ses traits
artistiques, ses énigmes voire ses leçons.
Pour ces raisons résumons ce roman qui est en réalité une chronique de
Nazi BONI. En effet l’auteur, par le truchement de Térhé, personnage emblématique,
y relate les mœurs de son ethnie bwa. Par ce moyen, il véhicule les valeurs de toute
9 « Pour une valorisation du lecteur » est un de nos articles en instance de publication pour souligner davantage l’importance accordée au rôle du lecteur par de nombreux auteurs. 10 C’est la devise de la comédie. On l’attribue au poète Santeul qui, après l’avoir formée, l’a conférée {
l’arlequin Dominique, afin qu’il la mette sur la toile de son théâtre.
9 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
l’Afrique. Son œuvre est en faveur de la Négritude (p. 6)11 par l’évocation du « rendez-
vous du donner et du recevoir » (p. 19).
I.2. Œuvre-école et objectifs de développement12
Le lecteur concevant l’œuvre littéraire comme une école, peut se
prédisposer à l’enseignement et à la formation de celle-ci. Partant, nous pensons que
celui qui dit enseignement et formation par l’œuvre littéraire romanesque, peut aussi
dire influence positive sur les comportements du lecteur pour que celui-ci soit en
adéquation avec ses propres besoins, avec ceux des autres notamment avec ceux de
la société où il vit.
Agir de cette manière peut indiquer le rôle positif de la littérature dans
l’évolution de toute nation. Les œuvres littéraires comme Crépuscule des temps
anciens, jouent certainement, jusqu’{ nos jours, un rôle d’éveil de conscience noire,
panafricaine. Mais les changements escomptés ne sont possibles, au plan du
discours littéraire, que si et seulement si l’écriture peut être considérée par le lecteur
comme une école, comme une formation, comme une institutrice dont il est l’élève
voire l’adepte, exactement { la manière du partisan d’une doctrine philosophique,
religieuse ou morale d’un maître.
L’œuvre littéraire ou Crépuscule des temps anciens, peut donc avoir un lien
avec les notions de changement comportemental, de développement,
d’épanouissement social. Elle est surtout un ensemble de modélisations dont celles
référentielles qui sont susceptibles d’accroître son influence sur le lecteur pour un
changement comportemental.
11 Compte tenu des nombreuses références { l’œuvre d’étude, les pages de ce roman seront directement indiquées dans la présente réflexion pour éviter l’excès de notes de bas de page se rapportant au même document. 12 Les notions de « développement », d’« épanouissement », de « salut » ainsi que le cas des analphabètes : lire supra, note 2.
10 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
II. ETUDE DES MODÉLISATIONS RÉFÉRENTIELLES
S’intéresser aux travaux de Wladimir KRYSINSKI pour cerner Crépuscule
des temps anciens comme modélisations de l’école, permet la clarification que cet
auteur a apportée à la notion de « modélisation ». Lui-même, s’exprime en ces
termes : « est modélisation dans un texte ce qui renvoie, par des signes spécifiques et
distincts, { la formation d’un modèle du réel transcrit textuellement comme multiplicité
de perspectives. »13 Nous retenons surtout de cette notion de modélisation qu’elle est
la représentation d'un modèle du réel par un autre, plus facile à appréhender. En
termes plus clairs, nous pensons que l’œuvre littéraire, en l’occurrence Crépuscule des
temps anciens, pourrait être perçue comme la représentation et l’école comme le
modèle du réel en question.
Notre étude qui considère l’œuvre romanesque comme une école,
propose la modélisation référentielle comme dominante dans Crépuscule des temps
anciens. L’une des raisons fondamentales est : par la modélisation référentielle, « Le
référent est constamment filé dans le texte. »14 Le référent est la représentation
mentale de la relation entre le représentamen et l’objet-en-soi. Nous allons alors
partir de l’étude du champ lexical pour aborder la représentation, le rapport entre le
réel et le fictionnel, le contexte et la transformation du réel par l’art.
En somme voici une synthèse de nos idées en rapport avec celles de
Wladimir KRYSINSKI : l’école du réel rime de nos jours avec « devoirs, notes, examens,
concours, tests» et toutes formes d’évaluation. Ainsi une bonne partie de la
terminologie ou du champ lexical scolaire du réel semble nous être toujours
renvoyée, chaque fois que nous lisons une œuvre littéraire. Etre renvoyé au champ
lexical scolaire réel, est possible par la pratique des modélisations référentielles que
13 Wladimir KRYSINSKI. op. cit. p. 4. 14 Wladimir KRYSINSKI. op. cit. p. 19.
11 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
nous allons appliquer de façon plus détaillée au Crépuscule des temps anciens de Nazi
BONI.
III. MODÉLISATIONS REFERENTIELLES APPLIQUEES AU CREPUSCULE DES TEMPS
ANCIENS
L’application des modélisations référentielles au Crépuscule des temps
anciens de Nazi BONI part de l’étude du champ lexical pour aborder la représentation
de l’école, modèle du réel, par l’œuvre-école qui relève de la fiction et de l’art. Les
mots formant ce champ lexical, ne figurent pas nécessairement dans ce roman.
Cependant il est possible qu’ils viennent { l’esprit du lecteur et pendant ou après la
lecture de ce livre. Nous avons indiqué supra comment ce processus sémiotique
s’effectue : c’est « en vertu d'un interprétant »15 ou d’un référent qui dynamise la
relation de signification. Ainsi, l’école, le pédagogue, le disciple, les leçons, les
enseignements, l’éducation, les évaluations, peuvent être des représentamens dont
Crépuscule des temps anciens fait les représentations.
III.1. L’œuvre littéraire perçue comme une école
Toute œuvre romanesque comme Crépuscule des temps anciens, peut être
considérée comme la représentation d’une école du réel aux sens abstrait et concret
de ce terme. Le lecteur peut se laisser former, modeler par cette école.
Au sens abstrait, l’école du réel, peut être vue d’abord comme étant
l’institution sociale qui a la charge d’instruire et d’éduquer. Elle peut être perçue
ensuite comme toute circonstance et tout lieu immatériel, formel et non formel où
ces instructions et éducations sont dispensées et reçues. Telle qu’elle vient d’être
définie, l’école du réel, dans l’étude du Crépuscule des temps anciens, peut être
15 https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9miotique du 06/11/2015.
12 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
représentée par la notion abstraite de littérature. C’est dans ce sens que l’on peut
entendre les propos suivants au sujet d’un lecteur : « Il est { l’école du Crépuscule des
temps anciens », « il vient de l’école du Crépuscule des temps anciens », « il a été à
l’école du Crépuscule des temps anciens »… En formes de phrases négatives, on dira :
« Il n’est pas { l’école du Crépuscule des temps anciens », « il ne vient pas de l’école du
Crépuscule des temps anciens », « il n’a pas été { l’école du Crépuscule des temps
anciens »…
Au sens concret, l’école du réel peut être perçue comme le lieu matériel
dont l’enceinte est érigée de bâtiment(s) constituant les salles de cours ou les classes
ou aussi les « bureaux des élèves »16, des enseignants et toutes sortes de mobiliers,
d’immobiliers et de composantes des infrastructures scolaires. L’école en tant que
représentation livresque ou romanesque peut être tout objet et tout lieu formel,
toute institution conventionnelle ou traditionnelle proposant ou produisant
concrètement de la littérature : les œuvres littéraires comme Crépuscule des temps
anciens, leurs maisons d’édition (celles des journaux, des revues…), les écoles et
instituts littéraires (du secondaire, du supérieur…), les lieux des séminaires et
colloques littéraires… Ainsi en allant { une maison d’édition littéraire ou { un
colloque littéraire où il sait recevra des notions instructives, quelqu’un peut dire: « je
vais { l’école de cette maison ou de ce colloque.
Voil{ l’entendement que nous avons du terme école, modèle du réel mais
représentable aux sens abstrait et concret par l’œuvre littéraire. Il peut donc être
admis que le livre soit considéré comme une école c’est-à-dire le lieu où se trouvent
habituellement des « pédagogues ». Ceux-ci ne sauraient être oubliés quand tout
l’intérêt porte sur l’école.
16 Idée empruntée à René La BORDERIE dans Métier d’élève. Paris : Hachette, 1971.
13 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
III.2. Le pédagogue
L’école en tant que modèle du réel, pourrait permettre d’entendre le
terme « pédagogue » au sens de : magister, maître, instituteur, précepteur,
enseignant, professeur, personne chargée d’enseigner et d’éduquer, personne qui a
l’art de transmettre le savoir et l’éducation... Ces termes et expressions sont des
représentamens. Partant et cette fois par représentation du modèle du réel, on peut
distinguer plusieurs types de pédagogues dans Crépuscule des temps anciens.
III.2.1. Le premier type : la société pédagogue
Le premier pédagogue représentant le modèle du réel, pourrait être la
société. Celle-ci joue un rôle plurivalent. Elle est donc omniprésente17. C’est elle qui
instruit et qui éduque tout individu vivant en son sein. Sa survie peut en dépendre.
Celle de ses membres aussi, d’où toute la gravité de ce rôle qu’elle joue avec vigilance
en y pesant de tout son poids au point qu’il semble très difficile d’y naître, d’y être
sans en porter aucune empreinte.
Au nombre des membres de la société, on compte l’écrivain : ce qu’il écrit
et qu’on lit est le résultat, la somme et l’expression d’une instruction reçue de son
pédagogue qui est sa société. En termes clairs, la société bwan est l’instructrice voire
l’institutrice de Nazi BONI, auteur du Crépuscule des temps anciens. Or on dit parfois
tel père tel fils ou telle mère telle fille ou aussi bon élève bon maître. Par conséquent
17 Idée très détaillée dans nos travaux antérieurs de DEA et de Maîtrise où un même personnage peut jouer plusieurs rôles ; idée empruntée à PROPP et GREIMAS :
Vladimir J. A. PROPP. Morphologie du conte. Paris : Gallimard, 1970.
Algirdas Julien GREIMAS. Sémantique structurale. Paris : PUF, 1986.
Thadée Balouhib SOMDA. Étude sémiologique du rite funéraire dagara. Université de Ouagadougou : 1993.
Mémoire. p.p. 32-39.
Thadée Balouhib SOMDA. Étude sémio-narrative du discours non verbal. Université de Ouagadougou :
2005. Mémoire. p.p. 48-91.
14 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
le bon disciple est Nazi BONI, le bon maître est la société bwan. En conséquence
aussi, le référent dans Crépuscule des temps anciens, est la situation des Bwawa et par
extrapolation, celle des sociétés africaines, { l’époque nostalgique de la vie des
ancêtres du Bwamu. Cependant Nazi BONI ou tout écrivain, peut être aussi
pédagogue à part entière et à sa manière.
III.2.2. Le deuxième type : l’écrivain pédagogue influencé
L’auteur peut être considéré comme un pédagogue modélisé. Tout
écrivain, en l’occurrence Nazi BONI, { travers Crépuscule des temps anciens, paraît
focaliser tous les aspects qui définissent le pédagogue. Il est un auteur qui semble
transmettre non seulement des connaissances mais aussi une éducation. Et si les
solutions aux problèmes africains tardent, cela peut être dû au fait que les « lecteurs-
élèves » noirs semblent ne pas se laisser influencer par leurs écrivains pédagogues
modélisés.
Quel(s) savoir et quelle(s) leçon(s) dispense Nazi BONI ? Pour éviter de
nous répéter, on peut lire infra le point concernant les leçons. Mais nous venons de
souligner qu’il semble impossible de naître ou d’être dans une société sans en
recevoir l’empreinte de son influence. D’emblée nous pouvons dire qu’aucun écrivain
pédagogue, apparemment, n’enseigne ex nihilo. Il retransmet le savoir et l’éducation
reçus de son groupe social mais à sa manière propre. Lui, par exemple, il ne veut
« point trahir son peuple » (p. 11)18. Même si son enseignement est teinté de son
idéologie et de ses découvertes personnelles, la base de ce qu’il découvre ou
transmet par modélisation, demeure sa société. La base de ce que Crépuscule des
temps anciens dispense par représentation, semble être la société bwan en particulier
18 Compte tenu des nombreuses références { l’œuvre d’étude, les pages de ce roman seront directement indiquées dans la présente réflexion pour éviter l’excès de notes de bas de page se rapportant au même document.
15 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
et l’Afrique en général. Son œuvre, par exemple, s’achève « dans le sang et les ruines
de la grande révolte de 1916. De cette révolte et de sa répression, le Bwamu porte
encore les stigmates » (p. 11).
La notion d’idéologie et de découverte personnelles laisse entrevoir des
échappatoires pour dire d’une part que la situation des membres de la société est
loin d’être une prison ou de l’esclavage. D’autre part c’est une sorte de liberté qui
permet aussi { tout membre d’influencer en retour et par représentation, la société-
mère entière: c’est le troisième type de magister.
III.2.3. Le troisième type : l’écrivain pédagogue influençant
L’écrivain peut être considéré comme un pédagogue qui instruit et
éduque individuellement mais aussi collectivement par représentation.
Individuellement il le fait en situation de lecture privée. C’est le mode le plus courant
et la phase la plus importante dans tout enseignement par la lecture. Collectivement
il le fait en situation de lecture commune mais surtout de mouvement collectif tirant
ses idéaux d’une œuvre bien précise. En somme après avoir reçu la marque de sa
société, l’écrivain peut tenter, à son tour et par représentation, de lui apposer la
sienne sans que les siens n’y échappent. C’est dans ce sens qu’il est écrit dans Pour
une esthétique de la réception de Hans Robert JAUSS : « Activité de communication, la
littérature n’est pas un simple produit mais aussi un facteur de production de la société.
Elle véhicule des valeurs esthétiques, éthiques, sociales qui peuvent contribuer aussi
bien { transformer la société qu’{ la perpétuer telle qu’elle est. »19.
Parvenu à un certain niveau de connaissance, l’élève – voire l’écrivain Nazi
BONI – peut, par représentation, apprécier positivement le comportement de son
maître qui est la société bwan. Si Crépuscule des temps anciens, dans son ensemble,
19 Hans Robert JAUSS. Pour une esthétique de la réception. Paris : Editions Gallimard, 1978. 2e couverture.
16 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
semble magnifier surtout le passé historique des Bwawa (p.p. 21-34 ; 73-103 ; 173-192),
il n’en demeure pas moins vrai qu’il fait aussi { son maître des reproches comme la
polygamie de Térhé (p.p.191-203), les échauffourées conjugales (p.p. 149-152), la
jalousie de Lowan et de son fils Kya contre Térhé (165-171 ; 205-212) sans oublier la
dépravation des mœurs, l’agonie des traditions { travers l’amour passion et donc
interdit entre Térhé et Hakanni (p. 154) pour ne citer que ces écarts dangereux de
conduite .
Le maître devient l’élève et l’élève le maître. C’est dans cet ordre d’idées
que la plupart des pays du monde, notamment les pays libres et dits développés, ont
foi aux sciences humaines et se plient aux conseils tirés des écrits des littéraires. De
par le passé les mouvements sociaux d’obédience communiste, socialiste, étaient
imputables aux écrits de Karl MARX, de Friedrich ENGELS, de LÉNINE ; les
mouvements indépendantistes noirs puisaient leurs forces dans les écrits
anticolonialistes dont la négritude ; de nos jours les changements sociaux par les
écrits se poursuivent. C’est l’une des premières raisons d’être du Crépuscule des
temps anciens. L’auteur parvient-il à ses fins ? La réponse à cette question peut
dépendre du rôle plurivalent du lecteur dont nous sommes sur le point d’étudier un :
le rôle de pédagogue.
III.2.4. Le quatrième type : le lecteur pédagogue
L’œuvre littéraire peut être une école où le lecteur joue, par
représentation, le rôle de pédagogue à travers ses critiques. Le bon lecteur, avant
d’ingurgiter ou de rejeter ce qu’il lit, peut s’assurer de la qualité, en forme et fond, de
l’écrit, par le droit d’opinion dont il jouit sur toute production destinée au public.
C’est son rôle de magister { ne pas confondre avec son rôle d’évaluateur20 qui sera
17 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
traité plus tard. Son rôle de maître repose essentiellement et premièrement sur la
nature-même de sa fonction d’enseignant, deuxièmement sur la nature-même de ses
apports aux caractères instructifs et éducatifs au compte de l’auteur. Troisièmement
le lecteur pédagogue a un ascendant sur le scripteur et son écrit. Quatrièmement on
note la conscience-même qu’a l’écrivain de l’existence d’un lecteur pédagogue.
Le lecteur pédagogue, il en existe de manière isolée mais aussi
collectivement. Seul, il agit en professeur en assumant une fonction critique
individuelle. Par exemple un critique littéraire ou supposons que chaque lecteur est
pris comme un pédagogue assumant la fonction critique : les professeurs individuels
sont alors les plus nombreux. Mais la plupart de leurs enseignements critiques
restent au stade, mental, personnel, utilitaire, oral, passager, et n’ont de portée que
les tiroirs de l’individu21 ou son groupe social le plus immédiat ; ils parviennent
difficilement et rarement { qui de droit c’est-à-dire { l’auteur ou au grand public
privilégié lorsque celui-ci est pris pour cible de ce qui est dit aux fins de corrections si
besoin est. Voici cependant de bons exemples de lecteurs pédagogues de longue
portée parce que leurs critiques sont soit publiées soit des travaux de recherches
scientifiques : Louis MILLOGO dans Nazi Boni, premier écrivain du Burkina Faso22,
Amadou DIALLO dans « Nazi Boni : le politique, le traditionnaliste et l’historien »23,
20 Pour l’évaluation, lire le point III.6.1. 21 Un pédagogue ou un enseignement de ce genre nous fait penser { l’analyse tridimensionnelle de l’intelligence de J.P. GUILFORD selon laquelle tout comportement ne dépassant pas le stade mental est du type « (IN) » opposé au type « (OUT) » qui présente des comportements accompagnés du passage { l’acte observable. Cité par L. VANDEVELDE et P. VANDER ELST dans Peut-on préciser les objectifs en éducation ?. Paris : Fernand Nathan, 1977. p. 109.
22 Louis MILLOGO. Nazi Boni, premier écrivain du Burkina Faso. Presses universitaires de Limoges : 2002. 23 http://www.lefaso.net/spip.php?article37102 du 21/08/2015
18 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
Jacques Prosper BAZIE dans Nazi Boni, l’homme et l’œuvre24, André NYAMBA dans Les
problèmes de communication dans Crépuscule des temps anciens25, Oger KABORE dans
La condition de la production littéraire en Haute-Volta26. Pour avoir porté isolément
leurs critiques, ils sont des lecteurs pédagogues individuels. S’ils l’avaient fait
collectivement, ils seraient par contre des lecteurs pédagogues collectifs. Avant
même la publication ou même si leurs écrits n’étaient pas publiés, leurs critiques,
parce que déjà partagées entre co-auteurs, avaient une portée supérieure à celle
individuelle. Ces auteurs critiques sont avant tout des lecteurs. Ils sont pédagogues
parce que leurs critiques, surtout éditées, renseignent voire enseignent, éduquent.
Le lecteur ou le public comme quatrième type de pédagogue n’est pas le
dernier. La liste n’est ni exhaustive ni fermée. Si l’œuvre littéraire peut donc être
considérée comme une école, nous en connaissons quelques types de pédagogues.
Mais pour le moment nous n’en savons rien du disciple.
III.3. Le disciple
Le terme disciple27 est ici employé au sens propre. D’étymologie latine
« discipulus », ce mot signifie bien en premier lieu « personne qui reçoit l’enseignement
d’un maître » et est synonyme de « écolier, élève ». En deuxième lieu le terme disciple,
dans le présent travail, ne renie pas ses autres sens à savoir « adepte », « partisan de la
doctrine philosophique, religieuse ou morale d’un maître »28. Effectivement la lecture
24 Jacques Prosper BAZIE. Nazi Boni, l’homme et l’œuvre. Mémoire. Paris IV, 1981. 25 André NYAMBA. Les problèmes de communication dans Crépuscule des temps anciens. Mémoire. Bordeaux II, 1976. 26 Oger KABORE. La condition de la production littéraire en Haute-Volta. Mémoire. 1981. 27 Le Petit Robert 1. Paris : Dictionnaires LE ROBERT, 1987. p. 548.
28 Microsoft® Encarta® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
19 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
d’une œuvre comme Crépuscule des temps anciens, semble nous renvoyer à des
modèles réels comme par exemples, l’élève, l’adepte, le partisan et les habitudes
comportementales de ceux-ci. Partant on peut, par représentation, distinguer
plusieurs types de disciples dans Crépuscule des temps anciens.
III.3.1. Le lecteur disciple
Le premier type de disciple par représentation, peut être le lecteur. Les
« lecteurs-élèves » aussi peuvent se classer d’une certaine manière.
Le premier type d’élève pourrait être le lecteur individuel : il lit
habituellement seul et souvent isolément. De sa lecture du Crépuscule des temps
anciens par exemple, il tire les enseignements tout seul : vocabulaire du Bwamu
« Mb’woa, l’Ancêtre Soleil » (p.73), « Koko-bà, les grands boucs » (p. 143)… le style de
comparaison et d’accumulation de l’auteur : « Les flammes bondissaient, s’élevaient,
s’abaissaient, se tordaient, allaient à droite, allaient à gauche, au gré du vent qui, par
enchantement, s’était mis { souffler, comme s’il avait été appelé au secours du feu dont
les innombrables langues multifides s’allongeaient, s’étiraient pour atteindre, lécher,
mordiller, fustiger les cimes des grands arbres » (p. 184).
Ce premier type de lecture est recommandé pour ses avantages : primo il
est signe de maturité. Secundo il est le propre d’une lecture approfondie, méditée,
susceptible de conduire à des réflexions mûries et à des influences. Dans ce cas les
leçons que le lecteur individuel tire, tiennent de lui et de lui seul : son niveau
intellectuel, son âge, ses expériences dans la vie… Tout de même on note des
inconvénients : le manque de contrôle ou d’être repris en cas d’erreur, les risques
donc de s’éconduire facilement. Pour que le lecteur individuel soit efficace et utile {
lui-même, il doit être du premier type d’esprit selon le classement de Nicolas
20 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
MACHIAVEL29 : comprendre tout de lui-même. Et pour être utile aux autres, il se doit
de partager avec eux ce qu’il a compris de lui-même. Ce qui vient de se dire du lecteur
individuel s’applique bien au Crépuscule des temps anciens. En guise d’exemple, le
lecteur qui, tout seul, perçoit à travers le « crépuscule des temps anciens » du Bwamu
le drame des civilisations orales précisément africaines, peut être considéré comme
un lecteur confirmé.
Le deuxième type d’élève pourrait être le lecteur collectif ou la lecture
collective : en groupe, { l’église ou au temple, { la mosquée, lors d’un mouvement
social quelconque... Les enseignements sont tirés collectivement ou par un leader
averti et assermenté. Dans ce cas, la compréhension de la lecture d’une œuvre
comme Crépuscule des temps anciens par exemple, et les leçons qui y sont tirées, ne
tiennent plus de l’individu et de lui seul. En cela on relève quelques inconvénients :
l’influence du leader et du groupe pèse plus sur l’individu ; la part et le temps de
réflexions personnelles et approfondies de celui-ci, s’amenuisent voire s’éclipsent.
Quant aux avantages : le lecteur n’est pas seul, il peut être aidé mais aussi repris en
cas d’erreur ; et surtout, l’aspect collectif est très important car la société est plus
collective qu’individuelle. Quoiqu’il en soit pour une lecture utile et efficace, le lecteur
collectif doit être du deuxième type d’esprit selon le classement de Nicolas
MACHIAVEL : comprendre ce qu’on lui explique. En d’autres termes il doit
comprendre ce que ce travail collectif veut, attend de lui et y réagir positivement.
Ce dernier type d’élève, par son aspect collectif, est très proche du
deuxième type de disciple qui est la société.
29 « On peut distinguer trois ordres d’esprit, { savoir : ceux qui comprennent par eux-mêmes, ceux qui comprennent lorsque d’autres leur démontrent, et ceux enfin qui ne comprennent ni par eux-mêmes, ni par le secours d’autrui. Les premiers sont les esprits supérieurs, les seconds les bons esprits, les troisièmes les esprits nuls. » : Nicolas MACHIAVEL. Le Prince. Amsterdam : éd. H. Wetstein, 1683. Chap. XXII. p. 199.
21 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
III.3.2. La société disciple
Le deuxième type de disciple par représentation, peut être la société.
Quand tous les lecteurs individuels et collectifs sont considérés dans leur ensemble,
c’est la société qui est ainsi concernée. On lit pour des besoins individuels, collectifs
certes, mais surtout pour les grandes causes communes réunies en la société.
La société est ainsi disciple de qui ? Elle peut être élève de l’écrivain, le
maître, et nous pensons l’avoir déj{ indiqué dans les pages antérieures au point
intitulé «Le troisième type : l’écrivain pédagogue influençant ».
L’écrivain ne semble pas être qu’enseignant. En produisant son œuvre
littéraire, lui-même peut être tout de même élève soumis aux critiques voire aux
enseignements du lecteur isolé ou public ou aussi social.
III.3.3. L’écrivain disciple
Le troisième type de disciple par représentation, peut être l’écrivain. Ses
pédagogues sont entre autres la société et le lecteur dont nous pensons avoir déjà
fait mention. L’œuvre littéraire de tout écrivain, comme Crépuscule des temps anciens
de Nazi BONI, n’est ni plus ni moins qu’un exercice réussi ou un devoir car tout
dépend du paramètre de considérations qui vont suivre.
D’une part considérons d’abord que l’on ne naît pas écrivain mais que l’on
le devient en s’y forgeant et donc en s’y exerçant. Ensuite nul n’écrit d’un trait car il
faut passer par la phase du brouillon où l’on ne peut compter les hésitations et le
nombre de fois que l’on a gommé plus d’écritures pour ne retenir que quelques-unes.
Vu sous cet angle, l’œuvre, Crépuscule des temps anciens, semble être un exercice
réussi. Soulignons que cet exercice paraît ne différer en rien de celui de l’école. Il
semble être la continuité et la pratique de celui que Nazi BONI effectuait en classe
pendant son apprentissage { l’école du réel.
22 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
D’autre part écrire pourrait ramener l’écrivain { la situation d’élève avec
ses conditions de travail. Et l’une de ces tâches scolaires est le devoir que nous
aborderons après sous l’aspect évaluation. En attendant on peut concevoir que
l’œuvre littéraire est le devoir effectué par l’élève écrivain. Entendre le terme
« devoir » dans tous les sens : devoir scolaire, devoir d’écrire pour s’assumer ou
châtier… Bref ! Écrire pourrait mettre l’auteur en position d’être lu, d’être repris, en
somme d’être élève, raison pour laquelle nous disons que l’écrivain est un autre type
de disciple.
Le livre peut être donc une école avec ses types d’élèves que nous venons
d’élucider sans aucune prétention de tout dire. Mais en situation réelle, nous
n’oublions pas certains représentamens que l’on peut regrouper : les leçons, les
enseignements, l’éducation.
III.4. Les leçons, les enseignements, l’éducation
Le livre, par représentation, peut être une école. Son contenu, véritable
véhicule des idées, pourrait représenter : leçons, enseignements et éducation. Ces
trois dernières représentations romanesques semblent s’interpeller et fonctionner
ensemble. Rappelons que nous sommes en étude de champ lexical où quasiment
tous les mots fonctionnent ensemble. Autrement dit l’un évoque un autre voire tous
les autres. Il importe alors de nous appesantir sur les représentations livresques
suivantes : leçons, enseignements et éducation.
Considérons quelques leçons d’orthographe, de grammaire, de
vocabulaire, de style, de morale...30 En orthographe, on remarque que des
30 Le caractère artistique ou esthétique, les leçons de vocabulaire, de grammaire… sans oublier les idées notamment celles d’ordre moral du Crépuscule des temps anciens de Nazi BONI, ne sont que quelques légitimités de cette œuvre littéraire. C’est pourquoi nous partageons l’idée selon laquelle toute œuvre littéraire est comparable à une mine d’or inépuisable. Nous ne pouvons donc pas prendre en compte toutes les légitimités de ce roman d’où notre choix portant sur quelques-unes.
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enseignements sont donnés sur la manière d’écrire des mots africains voire ceux des
Bwawa. « L’orthographe officielle des noms de localités » utilisée donc par la langue
française, est même traitée d’« erronée » par Nazi BONI :
« 1) Dans les mots vernaculaires en italique, u = ou ;
Ainsi : Bwamu = Bwamou ; Mukuna = Moukouna ;
Gnamu = Gnamou ; Niemmu = Niemmou, etc.
2) L’orthographe officielle des noms de localités, généralement erronée, a été rectifiée.
Ainsi :
Kamako (off.) devient Kwanko (orth. Réelle)… » (p.p. 20 ; 30)
En grammaire on note que de nombreuses phrases font penser ou se
réfèrent { l’accord du verbe placé loin de son sujet : « Spectacle inédit dont se
réjouissaient bruyamment, par anticipation, les poissardes au risque de prendre une
rossée de « leurs hommes » » (p. 194) ; « Les cigognes perchées sur leurs échasses grêles,
dans leur apparente différence, arpentaient les lougans en quête de leur pitance, puis
regagnaient leurs nids de fainéants au plus haut des cimes » (p. 108).
En vocabulaire, nous avons relevé supra les termes appartenant au
Bwamu. Quant aux mots français, ils ont contribué à enrichir le lexique du roman qui,
à son tour, instruit le lecteur. Ainsi on peut relever « le zonzonnement » (p. 108) dont
le verbe zonzonner qui signifie bourdonner ; « vermiller » (p. 108) veut dire fouiller la
terre pour y trouver des vers ; « tortillon » (p. 53) nous a renvoyé à notre propre
village où ce bourrelet fait de matières diverses et placé sur la tête pour porter une
charge pesante, est très utilisé...
En ce qui concerne le style de Nazi BONI, outre la comparaison,
l’accumulation qui sont des tournures stylistiques relevées supra, nous notons aussi
l’inversion : « Terre d’abondance, il [le Bwamu] l’était. Existence dorée, il avait » (p. 23).
24 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
Mais le style littéraire n’est pas constitué que de figures de style. Partant celui de ce
romancier se caractérise surtout par sa simplicité voire sa limpidité. La recherche de
cette vertu littéraire se traduit par les multiples mots, expressions et locutions que
l’auteur reprend parce qu’il les estime dignes d’explications : « Il y a de cela environ
trois cents ans moins vingt… » Ainsi s’exprime « l’Ancêtre » du village » (p. 21) ;
« BWAMU, pays des BWABA » (p. 21) ; « MB’WOA SAMMA, l’Eléphant, MB’WOA YERE, le
Lion, MB’WOA DARO, la Panthère… MB’WOA GNOUNDJOA, le « cheval aquatique » » ou
l’hippopotame (p.25). Nous n’oublierons surtout pas les notes de bas de page jouant
des rôles d’explication ou de clarification (p.p. 54 ; 94 ; 112 ; 148 ; 150 ; 233…).
Pour les enseignements, les informations à caractère historique,
prédominent dans Crépuscule des temps anciens et peuvent justifier le sous-titre :
« Chronique du Bwamu » (p. 1). On peut lire surtout des notes de bas de page au
contenu historique : « Récit authentique » (p. 54, note 1) ; « La guerre fournit aux
Bwawa et Markas l’occasion d’un héroïsme si sublime qu’il força l’administration du
conquérant (1) » (p. 233).
Quant aux nombreuses leçons de morale, on peut en présenter quelques-
unes. D’abord Nazi BONI invite le lecteur { collecter les « vieilles traditions auprès de
leurs conservateurs, les « Anciens » » tout en attirant son attention sur le fait que « les
derniers survivants sont en voie d’extinction » (p.18). Le romancier enseigne ensuite
l’amour et la fierté de soi : « L’Afrique ne serait pas l’Afrique, si elle avait honte d’un
passé dont elle n’a qu’{ se glorifier » (p. 19)…
Le livre peut être donc une école : il dispense par représentation, des
leçons, des enseignements, une éducation et peut occasionner par voie de
conséquence, des corrections.
25 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
III.5. Corrections, correcteurs
Les notions de corrections, correcteurs, nous renvoient aux «Instances de
légitimation littéraire ou La bourse des valeurs littéraires »31 de Yves DAKOUO. Celui-ci
montre bien toutes les étapes voire instances sans lesquelles aucune œuvre littéraire
ne peut être éditée ou acquérir une valeur véritable. Ce sont les corrections des
maisons d’édition et même les étapes du brouillon, les acceptations ou les rejets de
ces éditions, les prix littéraires… Ces instances semblent être créées pour une sorte
de légitimation littéraire, pour servir de bourse des valeurs littéraires.
Corrections, correcteurs… sont des représentamens parfois relayés par
des synonymes : « un ou une critique », « une reprise », « un défaut », « une qualité » …
dont les critiques sont leurs représentations dans le domaine livresque en général et
dans Crépuscule des temps anciens, en particulier.
Les critiques en question, par représentation, sont formulées par des gens
tantôt { l’endroit de l’élève tantôt { l’égard de l’enseignant. Elles tiennent lieu de
corrections qui ne sont ni plus ni moins que celles culturellement connues dans le
milieu scolaire. Les gens qui agissent ainsi, formulent non seulement des critiques
mais aussi et surtout des corrections. Ils peuvent être du même coup des correcteurs.
Et tout correcteur peut être magister. Cependant on peut dispenser des
connaissances sans jeter de regard correctif sur le résultat et/ou l’effet que celles-ci
produisent quoique cette manière ne soit ni la meilleure ni la plus courante.
Au juste, quelles figures prennent-elles les corrections dont nous parlons
tant ? Soulignons encore qu’elles peuvent être comme celles portées aux élèves.
Voici des traces ou preuves d’autres critiques, que dis-je, d’autres corrections :
Crépuscule des temps anciens, avant d’être publié par Présence Africaine, a dû subir
31 Yves DAKOUO. « Les instances de légitimation littéraire ou La bourse des valeurs littéraires » in Annales de l’Université de Ouagadougou : Juin 2005.
26 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
des remaniements faits par le comité de lecture de cette maison d’édition. Les
corrections, les correcteurs comme représentamens ou représentations, aboutissent
souvent { l’évaluation.
III.6. Évaluations
Évaluer, évaluation, évaluateur, correction, correcteur, noter, notation,
critères et standard de jugement… sont des représentamens qui ont leurs
représentations dans le domaine livresque en général et dans Crépuscule des temps
anciens en particulier. Dès l’abord soulignons que l’on peut instruire et éduquer sans
évaluer et vice versa. Mais ce n’est pas idéal. Il convient alors de lever le risque de
confusion, ensuite de préciser les évaluateurs et leurs critères, puis nous
déterminerons leurs modes d’appréciation.
III.6.1. Le risque de confusion
Au niveau des représentamens comme des représentations, la fonction
d’évaluation n’est pas { confondre avec celle du pédagogue qui instruit et éduque. La
notion d’évaluation peut couvrir celles de correction, de notation, de critères et de
standard de jugement. Elle est donc très vaste et très complexe : « elle est considérée
comme un stade relativement avancé dans un processus complexe » précise Benjamin
S. BLOOM32. Ne pouvant l’aborder entièrement, nous soulignons que dans le présent
travail et au niveau de la représentation, il faut entendre par évaluation d’une œuvre :
son appréciation, le jugement de sa valeur, son acceptation ou son rejet. Ce sont
comme « Les instances de légitimation littéraire ou La bourse des valeurs littéraires »
comme l’écrit Yves DAKOUO33. Tous ces termes sont synonymes. Ils peuvent se
32 Benjamin S. BLOOM. op. cit. p. 206. 33 Yves DAKOUO. op. cit.
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résumer en un : sanction. Celle-ci peut être positive ou négative. Positive, elle attire à
l’auteur et { son œuvre toutes les grâces ; négative elle peut être source de toutes
sortes d’ennuis dont les extrêmes sont : la censure («interdiction de publier une
œuvre »34 ou de la vendre ou de la laisser en libre circulation), la prison, l’exil et même
l’assassinat de l’auteur. A ce sujet, la mort accidentelle de Nazi BONI (p. 6) laisse à
réfléchir.
Cependant qui sanctionne ? En d’autres termes qui est l’évaluateur ?
III.6.2. Les évaluateurs et leurs critères
Toute personne physique ou morale portant un jugement de valeur sur
une œuvre littéraire indiquée peut être un évaluateur. Celui-ci peut attribuer une
valeur { l’œuvre en fonction d’un standard social ou d’un certain nombre de critères
qui peuvent être collectifs ou personnels. Il est à souligner que toute évaluation faite
conformément à un standard ou à des critères est objective.
Mais le standard et les critères surtout individuels, ne sont souvent pas
parfaits. Nous pouvons fournir un exemple de critique portant sur des critères établis
au XVIIe siècle sous le monarque Louis XIV. Ces critères, relevés par Olivier CHAPUIS
dans les Fables, étaient personnels mais leur facture royale les portait à la plus grande
envergure c’est-à-dire que c’est comme si c’était la volonté de toute la société35.
III.6.3. Les modes d’appréciation
A l’école, modèle du réel, les sanctions matérielles ou visibles sont : la
note, la moyenne, la mention en termes de « Très Faible, Faible, Insuffisant, Passable,
34 Olivier CHAPUIS. Fables. Paris : Hachette Livre, 1999. p. 142. 35 Olivier CHAPUIS. op. cit. p.p. 42 ; 142.
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Assez Bien, Bien, Très Bien, Excellent, Honorable, Très Honorable » qui sont des
représentamens. Ceux-ci indiquent, selon les circonstances, que le travail est accepté
ou déprécié. Il y a les diplômes auxquels on attache plus de prix surtout aux bonnes
mentions parce que très liées soit au marché de l’emploi soit { la promotion
professionnelle. Soulignons par voie de conséquence le passage de l’école { l’emploi
qui se fait par sanction c’est-à-dire soit par sélection sur dossiers ou diplômes ou aussi
mentions requises, soit par concours souvent très sélectifs. Tout cela relève du
modèle du réel.
Au niveau de la représentation dans Crépuscule des temps anciens, les
sanctions matérielles ou visibles peuvent être, son acceptation, son rejet…
CONCLUSION
Au terme de notre étude sur le champ lexical scolaire, nous pouvons dire
que les modélisations comme outils herméneutiques, peuvent être salutaires si elles
permettent d’influer sur les comportements des lecteurs. En effet la lecture d’une
œuvre comme Crépuscule des temps anciens, peut renvoyer à des modèles du réel
scolaires susceptibles de mettre ainsi le lecteur en situation d’apprentissage, de
formation mais surtout d’acceptation, d’influences positives tant morales que
comportementales. Mais en transposant le cadre de l’école dans le domaine de la
littérature, on remarque qu’on ne change que la situation des Êtres et des choses
sinon les fonctions sont les mêmes.
Pour être plus clair : l’enseignant ou modèle du réel, ne diffère de celui de
la représentation littéraire que par sa nature réelle sinon leurs fonctions sont les
mêmes. C’est une remarque qui concerne aussi bien le fonctionnement interne de
chaque domaine du réel ou de la représentation. Précisons davantage cette idée par
l’exemple : { l’interne de la représentation, les lecteurs pédagogues, qu’ils soient
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individuels ou collectifs ne se distinguent que par leur situation de solitude voire
restriction, et de groupe voire cercle plus élargi. Hormis cela tous jouent les mêmes
rôles d’enseignant.
Il en va de même pour tous les autres termes désignant la même fonction
dans le même cadre d’apprentissage qui est soit réel soit la représentation littéraire.
Autre remarque est que la liste des représentamens scolaires présentés n’est qu’un
échantillon : elle n’est pas exhaustive. Mais elle semble suffisante pour confirmer que
l’œuvre littéraire peut être une école. Le champ lexical scolaire moule aussi bien les
deux temples de savoir qui sont l’école et le livre au point que le lecteur semble être
perpétuellement en présence d’un renvoi au modèle du réel. Par exemple, { l’école
du monde réel, on conçoit : « Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on
gagne »36. Nous avons essayé de montrer qu’il en est de même pour l’école du monde
fictif. Nos preuves reposent principalement sur les influences possibles de l’œuvre,
plus précisément du Crépuscule des temps anciens.
Le champ lexical n’est certainement pas la seule étude qui puisse
permettre { l’œuvre littéraire de rappeler le modèle du réel scolaire. Cependant
l’enjeu est d’indiquer aux lecteurs comment toute lecture ou celle romanesque, peut
influer positivement sur les comportements. L’une des bonnes méthodes est de
considérer toute écriture en général et toute œuvre en particulier, comme une école
si et seulement si on pense y trouver un profit à tirer. C’est en somme une méthode
qui peut être l’une des meilleures voies du développement, de l’épanouissement
individuel mais surtout collectif voire africain.
36 Maxime de Victor HUGO : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/ecrit_apres_la_visite_d_un_bagne.html
30 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
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32 Volume 15 ième Décembre 2015 ISSN 2308-7676
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21) Microsoft® Encarta® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.
22) http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/victor_hugo/ecrit_apres_
la_visite_d_un_bagne.html
23) http://www.lefaso.net/spip.php?article37102 du 21/08/2015