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Année 2018/2019
Thèse
Pour le
DOCTORAT EN MEDECINE
Diplôme d’État
par
Jérémie BOUTEAU
Né le 27/09/1991 à Nantes (44)
Impact du guidage échographique lors de la ponction fémorale des procédures
de TAVI
Présentée et soutenue publiquement le 11 septembre 2019 devant un jury composé de :
Président du Jury : Professeur Dominique BABUTY, Cardiologie, PU, Faculté de Médecine -Tours
Membres du Jury :
Professeur Anne BERNARD BRUNET, Cardiologie, PU, Faculté de Médecine – Tours
Professeur Denis ANGOULVANT, cardiologie, PU, Faculté de Médecine – Tours
Docteur Thierry BOURGUIGNON, Chirurgie cardiaque, MCU-PH, Faculté de Médecine – Tours
Docteur François VINCHON, Cardiologie, PH, CHR –Le Mans
Directeur de thèse : Docteur Christophe SAINT ETIENNE, Cardiologie, PH - Tours
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Résumé
Introduction: Le remplacement valvulaire aortique par voie percutanée (TAVI) est devenu une
technique de référence chez les patients porteurs d’un rétrécissement aortique serré dégénératif mais
les complications vasculaires restent néanmoins fréquentes et associées à une importante morbi-
mortalité. Notre étude a pour but d’évaluer l’apport du guidage échographique de la ponction
artérielle fémorale lors des procédures de TAVI.
Méthode: Nous avons inclus de manière rétrospective tous les patients ayant bénéficiés d’un TAVI
par voie percutanée transfémorale entre janvier 2016 et décembre 2018. Entre janvier 2016 et mai
2017, l’abord fémoral principal était réalisé par guidage fluoroscopique à partir d’un abord fémoral
secondaire controlatéral puis après mai 2017 par guidage échographique avec l’utilisation de la voie
radiale comme voie secondaire. La population était séparée en deux groupes : ponction écho-guidée
et ponction angio-guidée. Les complications vasculaires sont définies selon le Valve Academic
Research Consortium 2 (VARC-2).
Résultats: Parmi les 612 TAVI réalisés dans la période définie, 562 patients ont été inclus : 222 dans
le groupe angio-guidé et 340 dans le groupe écho-guidé. Les deux groupes avaient des
caractéristiques cliniques comparables exceptées un âge et un Euroscore II plus élevés (84.9 ± 5.52
ans vs. 83.8 ± 6.65 ans (p=0.03) et 6.39 ± 4.64 vs. 4.60 ± 4.19 (p=0.001), respectivement) dans le
groupe angio-guidé. Il n’est pas retrouvé de différence sur la mortalité intra-hospitalière et à 1 mois
(1.9 vs. 1.5 %, p=0.74 et 1.80 vs. 0.29%, p= 0.07) ni sur le taux de complications vasculaires mineures
(12.61 vs. 12.35 %, p=1) entre les deux groupes. Néanmoins on observe une diminution significative
du taux de complications vasculaires majeures dans le groupe écho-guidé (5.58 vs. 10.36%, p=0.048).
A noter également une diminution du recours à un abord chirurgical transfémoral depuis
l’introduction de la ponction sous échographie (2.8 vs. 0.3 %, p=0.02).
Conclusion: La ponction fémorale écho-guidée semble plus sûre lors des procédures de TAVI
transfémorale percutanée avec à la fois une réduction des complications vasculaires majeures ainsi
qu’une diminution du recours à l’abord chirurgical.
Mots clés : TAVI, Rétrécissement aortique serré, Complications vasculaires, Ponction écho-guidée
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Comparing outcomes and complications between transfemoral TAVI
performed with or without echoguided puncture.
Abstract:
Introduction: Transcatheter Aortic Valve Implantation (TAVI) has become the reference procedure
in intermediate or high surgical risk patients with degenerative aortic stenosis. Vascular
complications are associated with poorer outcomes in patients after TAVI. We conducted a
retrospective analysis to compare outcomes between patients whose TAVI was performed with or
without routine echo-guided puncture (EGP) in our population.
Methods: We included all patients with Trans Femoral (TF) TAVI performed in our center between
January 2016 and December 2018. Since May 2017, all TF TAVI were performed using TF EGP for
the main access and transradial puncture for the secondary access. Patient population was divided
into two historical groups: fluoroscopic guided puncture (FGP) and EGP. Post procedure mortality
and vascular complications were retrospectively extracted from our institution data system.
Results: Among the 612 TAVI performed between January 2016 and December 2018, 28 did not
have TF access. Twelve patients with procedure in May 2017 (learning curve) were excluded. Thus,
573 patients were analyzed. Age was not significantly different between FGP and EGP groups (84.9
± 5.7 vs. 83.8 ± 6.6 years, p=0.051). No significant differences in in-hospital and 1-month mortality
were observed between FGP and EGP groups (1.9 vs. 1.5 %, p=0.74 and 1.80 vs. 0.29%, p= 0.07).
Minor vascular complications were not significantly different between groups (12.5 vs. 12.3 %, p=1)
but major vascular complications were significantly less frequent in EGP (5.58 vs. 10.36%, p=0.048).
After introducing EGP, surgical TF access were also less frequently needed (2.8 vs. 0.3 %, p=0.02).
Conclusion: Our single center retrospective study suggests that using TF EGP to perform TAVI is
safe and may reduce both the rate of major vascular complication and the need for surgical TF access.
Key words: TAVR, Aortic stenosis, Vascular complications, Echoguided puncture
4
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CHARGES D’ENSEIGNEMENT
Pour l’Ecole d’Orthophonie DELORE Claire ................................................................. Orthophoniste GOUIN Jean-Marie .......................................................... Praticien Hospitalier Pour l’Ecole d’Orthoptie MAJZOUB Samuel ........................................................... Praticien Hospitalier Pour l’Ethique Médicale BIRMELE Béatrice .......................................................... Praticien Hospitalier
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SERMENT D’HIPPOCRATE
En présence des Maîtres de cette Faculté,
de mes chers condisciples
et selon la tradition d’Hippocrate,
je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur
et de la probité dans l’exercice de la Médecine.
Je donnerai mes soins gratuits à l’indigent,
et n’exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail.
Admis dans l’intérieur des maisons, mes yeux
ne verront pas ce qui s’y passe, ma langue taira
les secrets qui me seront confiés et mon état ne servira
pas à corrompre les mœurs ni à favoriser le crime.
Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres,
je rendrai à leurs enfants
l’instruction que j’ai reçue de leurs pères.
Que les hommes m’accordent leur estime
si je suis fidèle à mes promesses.
Que je sois couvert d’opprobre
et méprisé de mes confrères
si j’y manque.
10
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur BABUTY
Vous me faites l’honneur de présider mon jury de thèse. Merci pour votre présence et votre
soutien tout au long de l’internat et même après. Merci de l’enseignement dispensé dans votre
service et de votre passion transmise pour la cardiologie.
A Monsieur le Docteur SAINT ETIENNE
Merci de m’avoir proposé un sujet sur la cardiologie interventionnelle et dans ce domaine du
structurel que j’ai (re)découvert avec passion. Merci de ton aide précieuse et pour ton intuition
sur ce sujet qui a été récompensé dès sa genèse. C’est avec un plaisir affiché que j’apprendrais
à tes côtés.
A Madame le Professeur BERNARD BRUNET
Merci de me faire l’honneur de juger ce travail comme tu m’as fait l’honneur de diriger mon
premier travail de publication avec tout le travail que cela impliquait. Merci pour ta
bienveillance envers chacun des internes, ta patience dans l’enseignement et pour toutes les
connaissances acquises au laboratoire d’échographie.
A Monsieur le Professeur ANGOULVANT
Merci de me faire l’honneur de juger ce travail. Je vous remercie pour les 6 mois passer dans
votre service, votre humanité et de l’enrichissement de notre formation par votre passion et
rigueur dans la recherche clinique. C’est avec plaisir et impatience que je reçois l’honneur de
pouvoir revenir travailler à vos côtés.
11
A Monsieur le Docteur BOURGUIGNON
Merci de me faire l’honneur de juger ce travail. Merci d’apporter l’expertise et l’expérience de
la chirurgie cardiaque nécessaire à la cardiologie pour progresser ensemble dans ce domaine.
A Monsieur le Docteur VINCHON
Merci de me faire l’honneur de juger ce travail. C’est avec impatience que j’attends de
commencer à travailler à vos côtés pour débuter ma formation dans la cardiologie
interventionnelle.
Merci aux médecins séniors de cardiologie su CHU de Tours:
Au Professeur Fauchier qui nous accompagne depuis le premier jour dans chaque étape de nos
4 années d’internat. Merci pour la rigueur que vous nous apprenez dans le travail et du grand
savoir que vous nous transmettez.
Aux Docteurs Desveaux, Quilliet et Pacouret pour la rigueur de leur travail et le modèle qu’ils
représentent pour les jeunes médecins.
A Fabrice et Jean-Michel pour leur patience et leur savoir-faire avec moi en salle de
coronarographie ainsi que pour leur gentillesse inégalable.
A Fanny qui m’a appris l’échographie dans la bonne humeur.
A Nicolas pour tous les jeudis matin aux aurores que tu consacres aux internes mais également
dès qu’on a besoin.
Merci à Bertrand de transmettre ta passion de la rythmologie à chaque contre visite.
12
Merci à mes chefs qui m’ont tant appris mais pas que :
A Clémentine, la première de tous, grâce à qui je n’oublierai jamais les kaliémie, les télémétries
et ta soirée de départ.
Au grand Carl à qui je dois probablement cette vie que je me suis construit à Tours, pour la
délicatesse de ses premiers mots, pour les moments passés et à venir.
A Arthur, devenu plus qu’un chef, pour qui je ne peux résumer tous les souvenirs avouables et
inavouables qui me viennent. Vivement que tu viennes en coro !
A Cécile pour ton enthousiasme, ton franc parler et tout ce que tu m’as apporté durant ces
derniers mercredis.
A Thibaud pour ton incroyable gentillesse, pour tout ce que tu m’as appris et dont je me
souviens quel que soit le contexte.
A Walid qui m’impressionnera toujours par sa vie et sa curiosité en dehors de la médecine et
qui me transmet la lourde tâche de lui succéder.
A Arnaud que je remercie de savoir me rappeler toutes les casseroles accumulées au cours de
mon internat.
Merci à mes co-internes :
A Thibault qui m’a aidé avant même le premier jour de l’internat, un dimanche soir, sur le
parking de l’Indien et qui a toujours été là depuis.
A Matthieu et Iris, pour ainsi dire mes compagnons de toujours en médecine, et ce n’est pas
prêt de s’arrêter.
A Marion, Vincent et Jean que je n’ai pas assez vu.
A Mathias qui a adouci mon arrivée au CHU et m’a également beaucoup appris.
A tous les internes qui m’ont précédé et notamment Flavie, Charlotte, Pascale, Matthieu, Reda,
Alexandre, Gérôme, Ambroise et aussi aux internes plus jeunes.
13
A mes co-internes de néphrologie et de réanimation médicale, en particulier Laura sur qui je
peux compter.
Merci à l’équipe de coro du CHU sur qui j’ai pu compter dès le début et qui va devoir me
supporter encore.
Merci à toute l’équipe paramédicale du CHU, de jour comme de nuit, pour le travail formidable
qu’elle fournit chaque jour.
Merci à tous ceux qui ont partagé mes études à la faculté de médecine de Nantes que je revois
avec tant de plaisir. Tant de soirées et maintenant tant de mariages inoubliables passés
ensemble. A Thomas et au Vestiaire sans qui ces années auraient été bien différentes.
Merci aux Troubadours mes amis d’enfance, mes amis de toujours. Même si on se voit moins
nos liens restent intacts et ce n’est pas quelques mois séparés qui délient des amitiés qui peuvent
remonter jusqu’à la maternelle. Merci à chacun pour tous les moments partagés et tous ceux
qui restent à venir.
Merci à ma famille
Mes grands-parents pour tout l’amour qu’ils m’ont donné que je ressens encore chaque jour.
A Mimi et Fanfan pour qui il ne fait aucun doute qu’ils ont été aussi mes grands-parents.
A Denise et René pour ce qu’ils m’ont donné
14
A mes parents pour leur amour et leur soutien inconditionnels. Merci pour ta passion maman
et bon courage à la maison pour cette même passion pour toi papa.
A mon frère qui m’a toujours naturellement inspiré depuis l’enfance mais peut-être pas
complètement pour le choix de la cardiologie. A Julie maintenant inséparable membre de la
famille et à la merveilleuse Camille dite Camillette.
A mes cousins que je revois à chaque fois avec autant de bonheur.
A mes oncles et tantes sans qui le terme de famille n’aurait pas de sens
Et enfin à Alice sans qui rien ne me paraît désormais possible.
15
Table des matières
Introduction...……………………………………………………………………..18
I. Epidémiologie
II. Présentation clinique et évolution
III. Remplacement valvulaire aortique chirurgical
IV. L’histoire du TAVI
V. Evaluation des patients avant la réalisation d’un TAVI
VI. Evolution des indications
6.1. Patients contre-indiqués à la chirurgie
6.2. Patients à haut risque chirurgical
6.3. Patients à risque chirurgical intermédiaire
6.4. Patients à bas risque
6.5. Recommandations européennes
6.6. Recommandations nord-américaines
6.7. Recommandations françaises
VII. La procédure TAVI par voie transfémorale
7.1. Evaluation pré-procédurale
7.2. L’anesthésie
7.3. Abords vasculaires
7.3.1. accès principal
7.3.2. accès secondaire
7.4. Implantation de la valve
7.5. Traitements anti-thrombotiques
VIII. Deux types de valves
8.1. Valves auto-expansibles
8.2. Valves expansibles au ballon
8.3. Différents types d’introducteurs
8.3.1. introducteur à mécanisme d’expansion dynamique
8.3.2. introducteur intégré au système de largage
8.3.3. introducteur expansible au ballonnet
IX. Méthodes de ponction fémorale
9.1. Anatomie vasculaire fémoral
9.2. Artère fémorale commune : artère de choix pour la procédure TAVI
9.3. Abord chirurgical
9.4. Abord percutané
9.4.1. repérage angiographique de l’artère par « cross-over »
9.4.2. repérage par « roadmapping » ou angiographie de soustraction
numérique
9.4.3. ponction percutanée transfémorale sous guidage échographique
X. Complications vasculaires
10.1. Définitions des complications vasculaires
10.1.1. différences entre le VARC-1 et le VARC-2
10.1.2. définition des complications hémorragiques
10.2. Impact des complications vasculaires
10.3. Facteurs prédictifs de complications vasculaires
16
10.3.1. SFAR
10.3.2. Expérience
10.3.3. calcifications fémorales
10.3.4. sexe féminin
10.4. Techniques de fermeture percutanée
10.5. Evolution des complications vasculaires des TAVI par voie fémorale
XI. Autres complications des procédures TAVI
11.1. Pace Maker définitif
11.2. Tamponnade
11.3. Rupture de l’anneau aortique
11.4. Troubles du rythme ventriculaires
11.5. Accident vasculaire cérébral constitué et accident ischémique transitoire
11.6. Coronaropathie
11.7. Insuffisance aortique
11.8. Migration de prothèse
11.9. Insuffisance rénale aigue
11.10. Comparaison des complications post TAVI vs. post chirurgie
conventionnelle
XII. Centres de TAVI et cadre légal en France
XIII. Hypothèse et objectif de l’étude
Matériels et méthodes ……………………………………………………………57
I. Population
II. La procédure
III. Le suivi
IV. Analyses statistiques
Résultats …………………………………………………………………………..61
I. Caractéristiques cliniques
II. Complications vasculaires et décès
Discussion …………………………………………………………………………66
Conclusion ………………………………………………………………………...68
Références …………………………………………….……………………...……69
17
LISTE DES ABREVIATIONS
TAVI: Transcatheter aortic valve implantation
RAo: Rétrécissement aortique
STS: Society of thoracic surgeons
VARC: Valve academic research consortium
ESC: European Society of Cardiology
AHA: American Heart Association
18
INTRODUCTION
I. Epidémiologie
Le rétrécissement aortique (Rao) représente la valvulopathie la plus fréquente en Europe
et aux Etats-Unis. L’étiologie principale est la maladie dégénérative annulo-calcifiante. Les
autres étiologies sont principalement représentées par la bicuspidie aortique d’origine
héréditaire et de manière plus marginale par le rhumatisme articulaire aigu.
Figure 1 : prévalences du Rao selon l’âge dans des populations nord-américaines et européennes : Lindroos
et al. (Finland), Stewart et al. (USA), Nkomo et al. (USA), Eveborn et al. (Norvège) Danielsen et al.
(Islande)7.
L’incidence annuel du Rao est estimée à 5 pour 1000[1]. La prévalence du Rao dégénératif
calcifié augmente nettement avec l’âge. Ainsi elle représente 0.2% des 50-59 ans, 1.3% des
60-69 ans, 3.9% des 70-79 ans et jusqu’à 9.8% des plus de 80 ans[2]. Selon les prévisions, le
vieillissement de la population entrainerait une multiplication par deux voire trois du nombre
de RAo dans les cinquante prochaines années[1].
19
II. Présentation clinique et évolution.
La valve aortique est une valve tricuspide constituée d’une cusp antéro-gauche, une cusp
antéro-droite et d’une cusp non coronaire. Elle est située à la base du cœur entre la chambre
d’éjection du ventricule gauche et la racine de l’aorte thoracique ascendante et maintenu par
l’anneau aortique, fibreux, en forme de couronne.
Figure 2, 3 : Base du cœur. Valve aortique.
Son rôle est de permettre l’éjection systolique systémique tout en assurant une continence
valvulaire en diastole.
La première étape du Rao dégénératif est la sclérose aortique correspondant au remaniement
des feuillets valvulaires par un phénomène de remodelage fibro-calcique avec dépôts
d’hydroxyapatite. A l’image de l’athérosclérose ce phénomène débute par l’effraction de
l’endothélium valvulaire à l’origine d’une accumulation de lipides circulant puis d’une réaction
inflammatoire, d’une fibrose tissulaire et enfin d’une calcification des myofibroblastes.
En conséquence de cette infiltration apparait une rigidité des cusps et une diminution
progressive de l’orifice valvulaire aortique.
Figure 4: valve aortique non calcifiée (droite) et valve aortique calcifiée per-opératoire (gauche)
20
L’évolution clinique suit cette progression physiopathologique. La sclérose aortique
initialement asymptomatique devient insidieusement responsable d’une symptomatologie
d’effort telle qu’un angor, une dyspnée, une syncope voire une mort subite.
La diminution de l’orifice valvulaire est responsable d’une accélération de la vitesse du flux
sanguin transaortique et se traduit par l’apparition d’un souffle systolique au niveau du
deuxième espace intercostal gauche. Classiquement ce souffle est décrit comme rude, râpeux,
irradiant aux carotides, avec un assourdissement puis une disparition du B2 dans sa forme
sévère.
L’évolution des patients symptomatiques, en l’absence de traitement, est défavorable avec
une mortalité de plus 50% à 2 ans et de plus de 80% à 5 ans[3] [4]. Malgré ce pronostic spontané
péjoratif, il est constaté dans les années 2000 que 30% des patients ne sont jamais opérés en
raison d’un risque opératoire jugé trop important en raison de multiples comorbidités et/ou
d’un âge avancé[5].
Figure 5: Evolution naturelle du Rao. Ross J, Braunwald E Circulation, 1968 ;
La mort subite est une cause fréquente de décès chez les patients symptomatiques mais apparait
rare chez les patients asymptomatiques (<1%) qui ont un pronostic proche de celui de la
population du même âge[6].
Il est donc actuellement recommandé de ne pas proposer de traitement avant l’apparition des
symptômes.
21
III. Remplacement valvulaire aortique chirurgical.
Aucun traitement médicamenteux n’a montré son efficacité pour le traitement du RAo. En
2008 Rossebø et al. ont étudié l’administration de statine en association à l’ezetimibe sur 1873
patients sans trouver de bénéfice sur l’évolution naturelle du rétrécissement aortique[7].
Le traitement de cette valvulopathie passe par le remplacement valvulaire.
Historiquement le remplacement valvulaire chirurgical était la seule option thérapeutique
curative proposée aux patients. Le succès de cette intervention permet la récupération d’une
espérance de vie identique à une personne de même âge (figure 5).
La mortalité péri-opératoire est de 1 à 3% chez les patients de moins de 70 ans et de 4-8%
chez les patients plus âgés[1]. Dans les dernières recommandations européennes de 2017 cette
technique est recommandée en cas de bas risque et de risque intermédiaire (STS/Euroscore II
<4% ou Euroscore I <10%) avec un grade IB.
L’évaluation du risque opératoire liée à la morbi-mortalité de l’intervention est déterminante
dans la technique de remplacement valvulaire. A l’heure actuelle les deux scores de risque les
plus utilisés sont le STS (Society of Thoracic Surgeron) score et l’Euroscore I et II (European
System for Cardiac Operative Risk Evaluation). Ils ont pour but de prédire le risque de décès
dans les 30 jours suivant l’intervention et sont exprimés en pourcentage de 0 à 100%.
Un bas risque opératoire est défini par un STS/EuroSCORE II <4% ou un Euroscore I <10%
en l’absence d’autres facteurs de risque tel que la fragilité, une aorte porcelaine et des séquelles
d’irradiations thoraciques. Les patients dits inopérables sont définis par un STS score ≥10% ou
un EuroSCORE I ≥20%. Les patients à haut risque chirurgical ont un STS score entre 8 et 10%.
Comme précédemment dit une importante proportion de patients avec un RAo se retrouvait
alors contre indiqués à une stratégie chirurgicale de remplacement valvulaire.
22
IV. L’histoire du TAVI
Le début du TAVI a débuté en 1985 à Rouen avec l'introduction par le Pr Alain Cribier, au
CHU de Rouen, de la dilatation aortique percutanée au ballon. Cette technique apporta une
première réponse à des milliers de patients avec un rétrécissement aortique jugés inopérables.
Après un engouement pour cette technique, ses limitations, en particulier la resténose
valvulaire précoce, l'ont conduit à développer le concept de valve aortique percutanée.
La première implantation humaine d’une valve percutanée expansible au ballon a eu lieu au
CHU de Rouen le 16 avril 2002[8]. Cette première implantation a été réalisé par voie
transapicale chez un homme de 57 ans en choc cardiogénique sur un rétrécissement aortique
serré avec de nombreuses comorbidités. Malheureusement après une amélioration initiale de
son état clinique et hémodynamique le patient est décédé d’une infection post amputation du
membre inférieur 17 semaines plus tard.
Deux ans plus tard, apparaissait une prothèse concurrente auto-expansible développée par
l’équipe du Dr Laborde et du Pr Seguin[9].
Depuis de multiples registres contrôlés et études randomisées avec ces deux prothèses ont
abouti à l'essor du TAVI que nous connaissons aujourd'hui et à l’inscription de leur utilisation
dans les recommandations européennes et américaines en 2012. Au cours des 15 dernières
années, plus de 400 000 implantations de valves aortiques par voie percutanée ont été réalisées
dans plus de 75 pays. Le dernier registre français de 2018 met en évidence une progression de
53% des implantations des TAVI, soit près de 3 700 procédures supplémentaires, entre 2015
et 2017 avec presque 11 000 implantations pour cette dernière année alors que le taux de
remplacement valvulaire chirurgical est stable. La standardisation de la technique du TAVI et
les résultats sans cesse encourageant tendent à un nouvel élargissement des indications vers les
patients à moindre risque.
23
V. Évaluation des patients avant la réalisation d'un TAVI
L'évaluation et la sélection des patients sont des étapes clés avant la mise en œuvre d'un TAVI.
La décision d’intervention de remplacement valvulaire aortique doit être prise dans un centre
avec un service de chirurgie et un service de cardiologie réunis dans la “Heart team”. Cette
dernière correspond à une équipe pluridisciplinaire comprenant cardiologues, spécialistes en
imagerie, chirurgiens cardiaques et au besoin gériatres ou autres spécialistes.
La première étape est la mise en évidence à l’échocardiographie transthoracique qui permet
dans la majorité des cas, à elle seule, de confirmer le caractère serré du rétrécissement aortique.
On parle de rétrécissement aortique serré lorsque la vitesse maximale du jet transvalvulaire
aortique est > 4 m/s, le gradient moyen transvalvulaire aortique > 40 mmHg, et la surface
aortique est < 1 cm2 ou < 0,6 cm2/m2. Elle permet également d’analyser l’anatomie de la valve
aortique et de l'aorte ascendante, la dimension et la fonction du ventricule gauche afin d'écarter
toute obstruction ventriculaire dynamique et d'évaluer la valve mitrale. Si l’échographie ne
permet pas de confirmer avec certitude le diagnostic il pourra être réalisé une échographie de
stress à la dobutamine, un score calcique voire une échocardiographie transoesophagienne.
Une coronarographie est systématiquement réalisée afin de déterminer la nécessité et les
options de revascularisations.
L’angioscanner aortique multicoupes est essentiel à la décision thérapeutique, en particulier
pour la sélection de la meilleure voie d'abord en termes de calibre des vaisseaux, de tortuosités
et de calcifications.
En ce qui concerne les patients porteurs d'une pathologie coronaire et d'un rétrécissement
aortique sévère, la stratégie la plus susceptible de permettre une revascularisation complète
pour les patients traités par TAVI doit être évaluée au cas par cas par l'équipe pluridisciplinaire,
en fonction de l'étendue et de la complexité des lésions coronaires, du risque d'infarctus (risque
d'ischémie myocardique) et de la complexité potentielle de l'angioplastie, ainsi que de la
24
présence d'éventuelles comorbidités. Il faut souligner que les recommandations de l'European
Society of Cardiologie (ESC) de 2017 et 2018 sur la revascularisation myocardique
préconisent, chez les patients coronariens devant être traités par TAVI et qui sont porteurs
d'une sténose supérieure à 70 % dans les segments coronaires proximaux la réalisation d'un
pontage aorto-coronarien (IC) en premier lieu ou une angioplastie (IIa C) [10] [1]. En cas
d'angioplastie associée au TAVI, elle pourra être réalisé séparément, ou bien concomitamment
avec des avantages et inconvénients respectifs qui doivent être examinés au cas par cas.
VI. Evolution des indications
L’indication du TAVI initialement réservé à un faible nombre de patients et en l’absence
d’alternative raisonnable n’a eu de cesse que de se développer.
1. Patients contre-indiqués à la chirurgie
Les premiers essais ont évalué le TAVI pour les patients contre-indiqués à la chirurgie
conventionnelle. Les essais PARTNER I[11] en 2010 et IB[12] en 2012 ont démontré la
supériorité du TAVI comparé au traitement médical pour la diminution de la mortalité à 1 an
puis à 2 ans (30,7% vs 50,7%, p<0,001), pour l’amélioration des symptômes d’insuffisance
cardiaque et la diminution du nombre d’hospitalisation.
L’étude CoreValve US « high risk » publiée en 2014 a confirmé ces données avec une
valve auto-expansible[13].
2. Patients à haut risque chirurgical
Le TAVI a prouvé sa non infériorité au remplacement valvulaire chirurgical chez les patients
à haut risque chirurgical dans l’étude PARTNER IA en 2011[14]. Les résultats de PARTNER
I à 5 ans ont confirmé sa non-infériorité par rapport à la chirurgie avec une mortalité a 67,8%
25
dans le groupe TAVI contre 62,4% dans le groupe chirurgical p=0,76 ainsi qu’une première
réponse encourageante sur la durabilité des bioprothèses percutanées [15].
Deux autres études en 2014 et 2016 ont également montré le bénéfice des valves auto-
expansibles avec une diminution la mortalité par rapport à la chirurgie à 1 an (14,2 vs 19,1%,
p=0,04) [16] ainsi qu’à 3 ans (37,3% vs 46,7% ; p=0,006) [17].
3. Patients à risque chirurgical intermédiaire
En 2016, l’étude PARTNER II [18], montre la non-infériorité (p=0,0001) du TAVI avec la
seconde génération de valve Sapien par rapport à la chirurgie sur le critère composite de
mortalité et d’accident vasculaire cérébral à 2 ans. Dans le sous-groupe des TAVI réalisés par
voie percutanée transfémorale il existait même une diminution de la mortalité (hazard ratio,
0.79; 95% CI, 0.62 to 1.00; p=0.05). Un an plus tard le même résultat était obtenu avec les
valves auto-expansibles dans l’étude SURTAVI [19].
4. Patients à bas risque chirurgical
En 2015 l’étude NOTION, essai clinique randomisé, comprenant 81, 8% de patients à bas
risque, a comparé le TAVI réalisé avec une valve auto-expansible à la chirurgie. Elle montre
la non infériorité du TAVI sur le critère de jugement composite de mortalité toutes causes,
accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde à 1 an (13,1% vs 16,3%, p=0,43) [20].
Une nouvelle évolution apparait en 2019 avec l’étude PARTNER 3 [21]. Cet essai randomisé
incluant 1000 patients à bas risque, d’un âge moyen de 73 ans, montre une incidence plus basse
du critère composite de décès, accident vasculaire cérébral et réhospitalisation à 1 an dans le
groupe TAVI avec une valve ballon-expansible Sapien 3 comparé au groupe chirurgie (8,5%
vs. 15,1%, IC 95 (-10,8 ; -2,5), p <0,001).
26
L’étude Evolut Low Risk [21], publiée en mai 2019, a randomisé 1468 patients à bas risque,
d’un âge moyen de 74 ans, entre chirurgie et TAVI avec une bioprothèse auto-expansible. Le
résultat montre une non infériorité du TAVI sur le critère composite de décès et de d’AVC
avec séquelles à 24mois (5,3% vs. 6,7%, IC 95 (-4,9 ; -2.1), probabilité postérieure de non
infériorité p >0,999).
5. Recommandations européennes.
Dans les dernières recommandations de l’European Society of Cardiology de 2017, le TAVI
est indiqué chez les patients contre indiqués à la chirurgie et chez les patients à haut risque
chirurgicale après discussion de la Heart Team (grade I niveau B)[1].
A noter que ces recommandations sont antérieures aux derniers essais, notamment chez les
patients à bas risque, et sont amenées à évoluer.
6. Recommandations nord-américaines
L’American Heart Association de 2017 [22] préconise la réalisation d’un TAVI pour les
patients à haut risque chirurgical (grade I niveau A) et les patients à risque intermédiaire (grade
IIa niveau B). Encore une fois ces recommandations ne prennent pas en compte les derniers
essais randomisés contrôlés.
7. Recommandations françaises
En France, la Haute Autorité de Santé [23] retient les indications et le remboursement pour les
patients avec sténose aortique sévère symptomatique avec une contre-indication à la chirurgie,
un haut risque chirurgical. Il est écrit que le refus de la chirurgie ne constitue pas une indication
au remplacement valvulaire percutanée et également que les patients avec une espérance de vie
de moins de 1 an ne sont pas éligibles à cette technique.
27
VII. La procédure TAVI par voie transfémorale
L'ensemble de la procédure de TAVI est de plus en plus standardisé et tend à se simplifier pour
réduire le risque de complication.
1. Evaluation pré-procédurale
L’angioscanner aortique est un examen primordial et sa relecture avant la procédure permet
notamment le choix de la prothèse et la stratégie de mise en place. La tomodensitométrie a
remplacé l’angiographie conventionnelle dans la plupart des indications.
Le scanner de la valve aortique permet de déterminer la taille de la prothèse à mettre en place
ainsi que le choix de l'incidence d'implantation, ce qui réduit les injections pendant la procédure
de TAVI [24] [25]. Cette évaluation en amont permet de réduire les régurgitations aortiques
post-TAVI, de migrations de prothèse et de rupture d’anneau [26]. Il permet également
d’évaluer la distance entre l’anneau aortique et les ostia coronaires droit et gauche.
L’angioscanner permet de déterminer l’éligibilité des différents accès vasculaires et surpasse
l’angiographie notamment grâce aux possibilités de reconstructions multiplans et
tridimensionnelles [27].
Les trois paramètres pour l’éligibilité d’un axe fémoral à un TAVI sont le diamètre de l’artère
fémorale commune, les calcifications et les tortuosités (angulation de l’axe ilio-fémoral la plus
sévère) vasculaires. Le diamètre de l’artère fémorale commune est défini comme le plus faible
diamètre mesuré dans un plan perpendiculaire à l’axe longitudinal du vaisseau après
reconstruction multiplans [27]. L’index SFAR (sheath to femoral artery ratio) correspond au
rapport entre le diamètre extérieur de la gaine de l’introducteur (en mm) et le diamètre minimal
de l'artère fémorale commune (en mm) [28].
28
2. Anesthésie
L’anesthésie locale et l’anesthésie générale sont toutes les deux utilisées selon les centres
disposant du TAVI. L’anesthésie générale est requise pour l’utilisation de l’ETO, elle assure
l’immobilisation du patient et facilite le traitement des complications. L’anesthésie locale a
l’avantage d’assurer une bonne surveillance neurologique par l’état de conscience du malade
et une récupération postopératoire rapide. Il existe actuellement peu d’étude ayant comparé ces
deux techniques. Le registre français FRANCE-TAVI [29] réalisé de 2013 à 2015 faisait l’état
de 51,7% des procédures réalisées sous anesthésie générale. Dans notre centre au CHU de
Tours nous avons pris l’habitude de réaliser la grande majorité des procédures TAVI sous
anesthésie locale. Ainsi entre 2016 et 2018, 96,2% des TAVI ont été réalisé sous anesthésie
locale.
3. Abords vasculaires
Durant les procédures de TAVI il est nécessaire de mettre en place deux abords vasculaires
artériels.
a) Accès principal
En 2019, l’accès principal de la procédure TAVI est la voie artérielle fémorale. Il permet la
mise en place d’un introducteur de gros calibre et le passage de la bioprothèse de façon
rétrograde de l’artère fémorale commune jusqu’à la valve aortique native.
Cette voie artérielle fémorale est privilégiée car elle a démontré une meilleure sécurité et
efficacité que les autres accès vasculaire (sous-clavier, transapical, transcarotidien ou
transaortique) [30]. Le registre FRANCE TAVI (de 2013 à 2015) montre une progression de
la voie fémorale avec 82,8% des procédures contre 73,4% dans le registre FRANCE 2 (de 2010
à 2012) [31].
29
Une fois l’artère ponctionnée une technique de pré-fermeture utilisant soit une double suture
Proglide, soit la suture Prostar est réalisée sous anesthésie locale avant la mise en place du
désilet.
b) Accès secondaire
Dans notre centre, l’accès secondaire utilisé était l’artère fémorale commune controlatérale
puis récemment l’artère radiale, pour mettre en place un introducteur de plus petite taille,
généralement de 7 French (Fr). Il permet la mise en place d’une « pigtail » afin de réaliser une
angiographie sus-aortique et localiser le plan de l’anneau aortique pendant le positionnement
de la bioprothèse. Cet accès sert également au monitorage hémodynamique en fournissant une
pression artérielle sanglante continue.
Un accès veineux fémoral est le plus souvent réalisé pour la mise en place d’une sonde
d’entrainement électro-systolique (SEES) dans le ventricule droit. La SEES permet une
stimulation ventriculaire rapide (180 battements par minute environ) pour provoquer une chute
tensionnelle et stabiliser les mouvements cardiaques lors du déploiement de la prothèse
expansible au ballon. La bioprothèse auto-expansible pouvant être déployée à cœur battant.
Cette sonde d’entrainement électro-systolique par voie veineuse fémorale n’est plus
systématique afin de prévenir le risque, non exceptionnel, de perforation du ventricule droit.
Une stimulation ventriculaire est réalisée sur guide selon la technique de Faurie et al. [32] à
l’aide d’une pince crocodile (cathode) sur la partie distale du guide 0,35 en place juste devant
la valve et une anode avec une pince crocodile sur une aiguille mise en sous-cutanée près du
point de ponction fémoral pendant la procédure. Si besoin une sonde d’entrainement sera mise
en place en fin de procédure.
30
4. Implantation de la valve
Une prédilatation de la valve aortique avec un ballon adapté est recommandée pour les valves
très calcifiées, notamment pour les valves expansibles au ballon. De plus en plus souvent, un
stenting direct est préféré quand la valve aortique n'est pas trop calcifiée au scanner, ce qui
permettrait de réduire le risque embolique et diminuer le taux de fuite paraprothétique. La
hauteur d’implantation de la valve est réalisée selon le type de valve utilisée, des aortographies
permettant de préciser la position de la valve par rapport à l'anneau aortique. Après sa mise en
place, il est conseillé de réaliser une aortographie pour quantifier une fuite aortique éventuelle.
Cette donnée très importante, devra être confirmée par une échographie transthoracique qui
quantifiera le gradient aortique et vérifiera l'absence d'épanchement péricardique. À noter que
la présence du guide à travers la valve peut générer une fuite centrale qui disparait à son
ablation. Lors des procédures sous anesthésie générale, l’échocardiographie
transoesophagienne (ETO) permet de guider l’implantation de la valve et de quantifier les
éventuelles fuites intra ou para-valvulaires. Dans notre centre l’utilisation de l’ETO est
devenue exceptionnelle en raison du taux élevé de procédures sous anesthésie locale. On note
également que son utilisation recule fortement dans la pratique courante en France au profit de
l’angioscanner pré-procédurale. Le registre FRANCE 2 (de 2010 à 2012) retrouvait une
utilisation de l’ETO dans 60,7% des cas contre 32,3% dans le registre France TAVI (de 2013
à 2015). Une injection de contrôle de l'abord vasculaire est préférable pour vérifier la bonne
étanchéité de la suture vasculaire et l'absence de complication vasculaire.
5. Traitement anti-thrombotique
Rappelons dans un premier temps que les recommandations internationales actuelles sont
basées sur des faibles niveaux de preuve.
31
L’ESC de 2017 recommande une double anti-agrégation plaquettaire pendant 3 à 6 mois suivie
d’une mono anti-agrégation plaquettaire à vie (grade IIa niveau C). Une mono anti-agrégation
plaquettaire est recommandé en cas de haut risque hémorragique (grade IIb niveau C). En cas
d’indication à un traitement anticoagulant au long cours celui-ci doit être continué (grade I
niveau C).
L’AHA de 2017 préconise une anticoagulation orale par anti vitamine K avec un INR cible à
2,5 ± 0,5 pendant 3 mois chez les patients à faible risque hémorragique (grade IIb niveau B).
L’alternative proposé est l’adjonction de clopidogrel pendant 6 mois à un traitement à vie par
aspirine 75-100mg (grade IIb niveau C).
Il n’y a actuellement aucune étude validant l’utilisation des anticoagulants oraux directs comme
traitement anti-thrombotique en post-TAVI. L’essais randomisé GALILEO [33] utilisant le
rivaroxaban a été arrêté prématurément en raison d’un plus grand nombre d’évènement
thromboembolique comparé au groupe contrôle. L’essai randomisé et ATLANTIS [34]
évaluant la sécurité et l’ efficacité de l’apixaban reste quant à lui en cours.
Le traitement anti-thrombotique post-TAVI reste malgré tout très discuté et fait actuellement
l'objet d'études randomisées.
VIII. Deux types de valves
Le concept des valves TAVI consiste en une bioprothèse à trois feuillets en péricarde (issue de
l’expérience des bioprothèses chirurgicales) cousus sur une armature métallique. Cette
armature s'auto-déploie ou se déploie par inflation du ballon sur lequel la valve est sertie. Les
feuillets sont situés au niveau de l'anneau en position anatomique (Sapien) ou dans une position
supra-annulaire (Evolut Pro et R), ce qui influe positivement sur les performances
hémodynamiques en présence d'un anneau de petite taille. La force radiale de l'armature au
32
niveau de l'anneau est une caractéristique essentielle qui influence positivement l'apposition et
le risque de régurgitation paravalvulaire et négativement le risque de troubles de la conduction
[35]. Toutes les armatures ont été conçues pour permettre un accès aux artères coronaires lors
d'interventions ultérieures. La complexité des dispositifs de largage, la suture du péricarde
réalisée manuellement et la formation des opérateurs expliquent le coût plus élevé des
prothèses TAVI par rapport aux prothèses chirurgicales.
Nous avons l’expérience d’utiliser ces deux valves dans notre centre.
1. Valves auto-expansibles
La CoreValve™ (Medtronic) est une bioprothèse constituée de tissu péricardique porcin,
montée sur un stent en nitinol auto-expansible. Ce dernier est comprimé à basse température
dans de l’eau glacée et se déploie par rétraction progressive de la gaine de son introducteur.
L’Evolut R™ (Medtronic) est basée sur le même concept mais a une taille réduite en hauteur,
une force radiale homogène et une extension de la jupe à sa portion ventriculaire afin
d'améliorer l'apposition sans augmenter la force radiale et ainsi de diminuer le risque de fuites
aortiques paravalvulaires. Cette valve est montée directement sur un introducteur de 14 Fr de
diamètre externe permettant le passage dans des artères des 5 mm de diamètre. Il existe 4 tailles
différentes : 23, 26, 29 et 31 mm
L’Evolut Pro™ (Medtronic) reprend le même système que la génération précédente en y
ajoutant une enveloppe péricardique externe. Cela permet une meilleure apposition de la
bioprothèse et ainsi augmenter son étanchéité. Le diamètre de l’introducteur est de 16 Fr et la
plus grande taille de prothèse est de 29 mm.
La récupération de la valve avant le déploiement complet est possible avec les valves auto-
expansibles de 2ème et 3ème génération.
33
2. Valves expansibles au ballon
La valve Sapien™ (Edwards Lifesciences) est une bioprothèse constituée de tissu péricardique
bovin, montée sur un stent en acier inoxydable pour la première génération. Elle est déployée
après gonflage d’un ballon sur lequel elle est sertie.
La valve Sapien XT™ (Edwards Lifesciences) est la deuxième génération de valve Sapien et
comporte un stent en cobalt-chromium.
La valve Sapien 3™ (Edwards Lifesciences) est la dernière génération des valves Sapien. Une
jupe externe en tissu de polyéthylène téréphtalate entourant le stent a été ajoutée afin
d’améliorer l’étanchéité et de diminuer le risque de fuites paravalvulaires. Le diamètre interne
de l’introducteur nécessaire a été diminué à 14 Fr pour les valves de 23 et 26 mm et à 16 Fr
pour la valve de 29 mm, autorisant la voie transfémorale pour un calibre d’artère ≥5,5 mm.
3. Différents types d’introducteurs
De façon concomitante à la miniaturisation des bioprothèses, les introducteurs ont connu une
amélioration de leur capacité de franchissement des tortuosités, une amélioration de leur profil
et une réduction de leur calibre.
Pour les valves Sapien de première génération, la taille de l’introducteur était de 22 ou 24 Fr
(soit un diamètre externe de 8,4 ou 9,2 mm respectivement).
Pour les valves Sapien XT, on observe une diminution de taille de l’introducteur avec un
diamètre de 16, 18, 19 ou 20 Fr soit un diamètre externe de 6,6, 7,2, 7,5 ou 7,8 mm
respectivement.
L’arrivée de la valve Sapien 3 a permis une nouvelle réduction de la taille des introducteurs à
14 et 16 Fr de diamètre interne soit un diamètre externe de respectivement 6 et 6,7 mm.
34
a) Introducteurs à mécanisme d’expansion dynamique
Il s’agit d’un introducteur présentant un mécanisme d’expansion dynamique qui permet un
élargissement temporaire lors du passage de la valve avant de retrouver un calibre proche de
son diamètre initial.
Cela réduit le temps d’expansion maximale de l’introducteur dans l’artère afin de diminuer le
risque de complications vasculaires
b) Introducteur intégré au système de largage (« Sheathless »)
La bioprothèse Evolut R peut être utilisé soit à travers un introducteur de 18 Fr de diamètre
soit en « sheathless) (équivalent de 14 Fr de diamètre externe) ce qui permet d’implanter cette
valve dans des vaisseaux de 5 mm de diamètre minimal. Le « système sheathless » a montré sa
faisabilité et sa sécurité depuis plusieurs années pour les patients avec des voies d’abord de
petit calibre [36] [37].
c) Introducteurs expansibles au ballonnet (Solopath, Terumo)
Il s’agit d’introducteurs de 14 Fr de diamètre interne qui possèdent une extrémité distale à bas
profil afin de faciliter le passage à travers des artères calcifiées et tortueuses.
Ce type d’introducteur est serti sur un ballon de dilatation. Une fois en place dans l’artère, le
ballon est inflaté afin d’élargir la lumière de l’introducteur jusqu’à un diamètre de 21 Fr.
Aucune étude n’a comparé et démontré l’intérêt des introducteurs expansibles dans la
prévention des complications vasculaires.
35
IX. Méthodes de ponction fémorale
1. Anatomie vasculaire fémorale
L’aorte abdominale bifurque à hauteur des vertèbres L4 L5 en deux artères iliaques primitives
droite et gauche. Chaque artère iliaque primitive se divise en artère iliaque interne, ou
hypogastrique, et artère iliaque externe. L’artère iliaque externe suit la ligne innominée, la
branche ilio-pubienne et passe sous le ligament inguinal pour devenir l’artère fémorale
commune. Après une distance variable (en moyenne 5cm), l’artère fémorale commune donne
l’artère fémorale profonde et devient l’artère fémorale superficielle.
Figure 6 : Anatomie de l’artère fémorale au niveau du creux inguinal
2. Artère fémorale commune : artère de choix pour la procédure TAVI
L’artère fémorale commune, du fait de sa position anatomique en regard de la tête fémorale,
est l’artère de choix pour la ponction vasculaire lors de la procédure TAVI par voie trans-
fémoral percutané.
En cas de complication, la tête fémorale est un plan dur qui permet la compression manuelle
de cette artère. En cas de ponction haute au niveau de l’artère iliaque externe, aucune
compression n’est possible à ce niveau-là.
36
En cas de ponction basse en dessous de la bifurcation fémorale au niveau de l’artère fémorale
superficielle, le risque de faux anévrisme est majoré car la compression est moins efficace à ce
niveau-là.
Il existe différents repères pour localiser l’artère fémorale commune :
- Repères anatomiques de surface : localisation du ligament inguinal qui correspond à un
épaississement aponévrotique du muscle abdominal oblique externe, et qui s’insère sur l’épine
iliaque supéro-antérieure au tubercule pubien. Le pli cutané inguinal est le principal repère et
il est le plus souvent nécessaire de piquer au-dessus de celui-ci. L’onde de pouls est le deuxième
repère qui est le plus souvent situé au-dessus de l’artère fémorale commune. Le repère osseux
du pubis est également utile et il recommandé de piquer en dessous.
Figure 7 : repères anatomiques de l’artère fémorale commune
- Repères fluoroscopiques : la bifurcation fémorale a lieu dans la majorité des cas en dessous
de la partie médiane de la tête fémorale. Une ponction réalisée après repérage fluoroscopique
entre le milieu et le toit de la tête fémorale permet d’assurer avec une probabilité élevée une
ponction dans l’artère fémorale commune.
37
Figure 8 : repère fluoroscopique de l’artère fémorale commune
- Repères angiographiques : l’artère épigastrique nait de l’artère iliaque externe, juste au-dessus
du ligament inguinal. Il est donc recommandé, en cas de repérage angiographique, de
ponctionner en dessous de cette artère et au-dessus de la bifurcation fémorale.
Figure 9 : repère angiographique de l’artère fémorale commune
38
3. Abord chirurgical
L’abord chirurgical fémoral était l’abord majoritaire dans les premiers essais évaluant les
procédures de TAVI et utilisant les valves de première génération qui nécessitaient des
introducteurs de gros calibre (22 et 24 Fr).
L’artère fémorale commune est exposée par une incision oblique au niveau du creux inguinal.
Apres exposition de l’artère, le vaisseau est palpé pour déterminer la zone la moins calcifiée
qui constitue le meilleur site de canulation. Après ponction, les manipulations sont effectuées
sous angiographie. L’accès chirurgical permet une réparation rapide en cas de complication
vasculaire.
Figure 10 : Ponction à ciel ouvert
Une étude monocentrique française réalisée sur 396 patients par accès fémoral chirurgical
mini-invasif retrouvait un faible taux de 2,3% de complications vasculaires majeures (72,7%
de Sapien XT et 27,3% de CoreValve) (VARC-2) [38]. Cependant il n’a jamais été démontré
39
de supériorité clinique de l’abord chirurgical sur l’abord percutané et il n’a jamais été montré
de différence sur la mortalité [39] [40]. Le registre SPANISH TAVI, regroupant 3046 patients,
a retrouvé une diminution des saignements majeurs avec l’abord percutané [41]. On notait
également une augmentation de la durée d’hospitalisation et une augmentation du nombre
d’infections par l’abord chirurgical [39] [42]. L’abord percutané présente les avantages d’une
procédure plus rapide avec un temps de récupération accéléré et une douleur moindre en post-
procédure [42].
4. Abord percutané
a) Repérage angiographique de l’artère par « cross over »
Depuis la 2ème génération de valves et l’utilisation d’introducteurs de plus petits calibres la
ponction percutanée est désormais très majoritairement utilisée. Le repérage angiographique
de l’artère fémorale était la première utilisée et reste la plus diffusée à l’heure actuelle.
L’accès secondaire est canulé en premier avec un introducteur de petit calibre sous repérage
fluoroscopique ou à la simple palpation du pouls fémoral. L’axe ilio-fémoral controlatéral, en
≪ cross over ≫, est cathétérisé à partir de cet accès secondaire afin de réaliser une angiographie
de l’accès principal, via une sonde ≪ pigtail ≫ non traumatique. La ponction est alors réalisée
sous fluoroscopie en intégrant les repères anatomiques et osseux, l’image angiographique, et
un éventuel repère radio-opaque. La sonde pigtail peut aussi servir de cible radio-opaque lors
de la ponction sous fluoroscopie [43]. Cette technique fournit une estimation grossière du degré
de calcification, du niveau de tortuosité et de la zone de calibre maximal de l’artère.
40
b) Repérage par « roadmapping » ou l’angiographie de soustraction
numérique
Cette technique est une variante de la ponction angio-guidée. Une angiographie de l’accès
vasculaire principal est réalisée par cross over puis est ensuite soustraite à l’image statique des
vaisseaux ilio-fémoraux. Puis l’image fluoroscopique en temps réel est superposée à
l’angiographie soustraite. Cela permet de guider le trajet de la ponction en visualisant sous
fluoroscopie l’aiguille radio-opaque se diriger vers l’image angiographique des vaisseaux
fémoraux.
Une étude de 2017 ayant comparé 160 procédures de TAVI transfémorale par roadmapping
contre 160 procédures par angiographie seule a montré une diminution significative des
complications vasculaires et des saignements majeurs à J30 dans le groupe roadmapping
(respectivement 4,3% vs 11,9% ; p=0,01 et 14,4% vs 25,6% ; p=0,01) [44].
c) Ponction percutanée transfémorale sous guidage échographique
Cette technique requiert un échographe disposant d’une sonde d’échographie vasculaire ainsi
qu’une protection et du gel stérile.
L’échographie permet le repérage aisé des structures anatomiques de la zone de ponction. On
délimite ainsi grâce aux coupes transversales et longitudinales les limites supérieures et
inférieures de l’artère fémorale commune.
Figure 11 : schéma de la zone de ponction recommandée de l’artère fémorale commune. Image de ponction de
l’artère fémorale commune sous échographie.
41
La limite inférieure de la zone de ponction est la bifurcation de l’artère fémorale commune en
fémorale superficielle et profonde. La limite supérieure est la zone où l’artère fémorale plonge
dans le pelvis en traversant le ligament inguinal pour devenir artère iliaque externe. Cette zone
est facilement repérable en coupe longitudinale.
Puis on repère au sein de l’artère fémorale commune la zone de ponction idéale de l’artère
fémorale commune qui sera située sur une portion rectiligne de l'artère, parallèle au plan
cutané et hors zone de calcifications afin d’améliorer l’efficacité des systèmes de fermeture
percutanée.
Une ponction trop haute, de l’artère iliaque externe, expose à un risque hématome
rétropéritonéal impossible à comprimer. Les risques d’une ponction trop basse, de l’artère
fémorale superficielle, sont la constitution d’un pseudo-anévrysme ou d’une fistule artério
veineuse.
Figure 12 : A : schéma de la ponction vasculaire fémorale ; B et C: images échographiques. PFA: artère fémorale
profonde, SFA: artère fémorale superficielle, FV: veine fémorale, CFA: artère fémorale commune, FV: veine
fémorale.
L'échographie bidimensionnelle diminue le risque d'échec après un ou plusieurs essais, et
diminue le taux de complications comparativement à l’utilisation des repères anatomiques.
42
L’étude FAUST [45], prospective, randomisée, multicentrique sur 1004 patients, a comparé la
ponction artérielle fémorale échoguidée à la ponction sous contrôle angiographique. On
observait une diminution des complications vasculaires (1,4% vs 3,4%, p= 0,04), une
augmentation du taux de succès au premier essai de ponction (83% vs 46%, p<0,0001), une
réduction du nombre de tentatives, une réduction du taux de ponctions veineuses fémorales
accidentelles (2,4% vs 15,8%, p<0,0001) [46] et une réduction du temps de procédure.
Une méta-analyse publiée en 2015, regroupant 1422 patients, a démontré que la ponction
échoguidée dans les canulations fémorales, diminuait le risque de complications vasculaires
totales de 41% par rapport aux ponctions par palpation seule [47]. Une deuxième méta-analyse
de 2018 regroupant 1553 patients montrait que la ponction échoguidée ne changeait pas le taux
de succès de canulation fémorale similaire par rapport à la ponction par palpation mais
diminuait le nombre le saignement, de ponction veineuse et le nombre de ponction [46].
La ponction échoguidée d’un vaisseau a déjà fait preuve de son efficacité dans différentes
procédures et s’est imposée comme la technique de référence par la société française
d’anesthésie-réanimation depuis 2012 pour tous les cathéters veineux et artériels [48]. Des
études de coût-efficacité ont démontré la rentabilité de cet investissement pour la mise en place
des voies veineuses centrales en diminuant le taux de complications et le coût de
l’hospitalisation [49].
Dans notre centre la voie secondaire, radiale, est ponctionnée à l’aide des repères anatomiques.
Une méta-analyse de 2018, regroupant près de 1900 patients, semble montrer que
l’échographie diminuerait la durée de canulation de l’artère radiale sans augmenter le taux de
réussite [50].
43
X. Complications vasculaires
Les complications vasculaires représentent en termes de fréquence la première complication
après une procédure de TAVI et ont un impact majeur sur la morbi-mortalité.
A noter qu’un tiers des complications de la voie d'abord sont liées à la voie fémorale contra-
latérale [51],raison pour laquelle nous utilisons dans notre centre la voie radiale.
1. Définition des complications vasculaires
Un premier consensus d’expert est apparu en 2011 rédigé par le Valve Academic Research
Consortium (VARC-1) [52] avait pour but de déterminer les complications vasculaires
spécifiques à la nouvelle procédure de TAVI et d’uniformiser les définitions utilisées en
recherche clinique et permettre la comparaison des résultats des études cliniques.
On constate qu’avant cette mise au point la définition des complications vasculaires post TAVI
était très différente d’un registre à un autre et d’un pays à un autre.
Figure 13 : incidence des complications vasculaires majeures post TAVI selon les différents registres avant le
VARC-1 [53].
44
Il a été mis à jour en 2012 par le VARC-2 [54] en affinant les définitions des complications
vasculaires et en tentant de mieux en comprendre les facteurs de risque.
Tableau 1 : Complications vasculaires majeures selon VARC-2
• Toute dissection aortique, perforation du ventricule gauche ou apparition d’un
anévrisme/pseudo-anévrisme apical
• Lésion vasculaire liée au site d'accès (dissection, sténose, perforation, rupture, fistule
artério-veineuse, pseudo-anévrisme, hématome, lésion nerveuse irréversible,
syndrome du compartiment, défaillance du dispositif de fermeture percutanée)
menant au décès, à des saignements mortels ou majeurs*, à une ischémie viscérale ou
à une déficience neurologique
• Embolisation distale (non cérébrale) d'une source vasculaire nécessitant une chirurgie ou
entraînant une amputation ou une atteinte irréversible des membres
• Toute intervention endovasculaire ou chirurgicale non planifiée associée au décès, à des
saignements majeurs, à une ischémie viscérale ou à des troubles neurologiques
• Toute nouvelle ischémie des membres inférieurs, ipsilatérale à la voie d’abord,
responsable de symptômes, documentée à l'examen physique et/ou en angiographie
par la diminution du flux sanguin des membres inférieurs
• Chirurgie pour une lésion nerveuse liée au site d'accès
• Lésion nerveuse permanente liée au site d'accès
*selon la définition des saignements VARC
45
Tableau 2 : Complications vasculaires mineures selon VARC-2
• Lésion vasculaire liée au site d’accès (dissection, sténose, perforation, rupture, fistule artério-
veineuse, pseudo-anévrisme, hématome, lésion nerveuse irréversible, syndrome du
compartiment, défaillance du dispositif de fermeture percutanée) ne menant pas au décès,
à des saignements mortels ou majeurs*, à une ischémie viscérale ou à une déficience
neurologique.
• Embolisation distale traitée par embolectomie et/ou thrombectomie et n’entraînant pas une
amputation ou une atteinte d’organe irréversible
• Tout stenting endovasculaire non planifié ou intervention chirurgicale non planifiée ne
répondant pas aux critères d'une complication vasculaire majeure
• Réparation vasculaire ou nécessité de réparation vasculaire (par voie chirurgicale,
compression écho-guidée, embolisation par voie percutanée ou pontage)
*selon la définition des saignements VARC
a) Différences entre VARC-1 et VARC-2
Dans le VARC-1, les complications vasculaires majeures non liées à l’accès ne comprenaient
que les dissections aortiques thoraciques.
Les complications liées à l’accès étaient majeures en cas de saignement engageant le pronostic
vital, ou en cas de transfusions ≥4 culots globulaires (contre ≥2 culots globulaires dans le
VARC-2).
Dans le VARC-1, toute intervention percutanée ou chirurgicale non prévue auparavant
entrainait une complications vasculaire majeure alors qu’à partir du VARC-2, il fallait que cette
intervention soit associée à la mort, un saignement majeur, une ischémie viscérale ou une
atteinte neurologique pour entrainer une complications vasculaire majeure.
L’échec du dispositif de fermeture percutané était une complication mineure dans le
VARC-1 alors que c’est une entité à part entière dans le VARC-2.
46
La mise à jour des définitions VARC est remise en cause par une étude de 2015 [55] montrant
que avec chacune des deux définitions VARC les patients ayant des complications vasculaires
mineures avaient un taux de complications et de décès similaires aux patients sans
complications vasculaires. Elle montrait également que la deuxième définition VARC a fait
augmenter le taux de complications vasculaires majeures, principalement via la redéfinition
des saignements majeurs, et ainsi fait diminuer la prédictibilité de la survenue d’un évènements
majeurs.
b) Définitions des complications hémorragiques
Le VARC-2 a proposé une définition des complications hémorragiques en se basant sur le
consensus BARC (Bleeding Academic Research Consortium), publié en 2011 pour
définir les complications hémorragiques des patients sous antithrombotiques devant bénéficier
d’une angioplastie ou d’un pontage [56]. Les transfusions, en l’absence de saignement, ne sont
pas un critère de complication hémorragique.
Tableau 3: Bleeding Academic Research Consortium
Saignement engageant le pronostic vital ou menant à un handicap
• Saignement fatal (BARC type 5) OU
• Saignement dans un organe critique : intracrânien, médullaire, intraoculaire,
péricardique nécessitant une péricardiocentèse ou intra musculaire avec un syndrome
des loges (BARC type 3b et 3c) OU
• Saignement entrainant un choc hypovolémique ou une hypotension sévère nécessitant
des vasopresseurs ou la chirurgie (BARC type 3b) OU
• Source évidente de saignement avec chute de l’hémoglobine ≥5g/dl ou sang total ou
transfusion ≥4 culots globulaires (BARC type 3b)
Saignement majeur (BARC type 3a)
• Saignement manifeste qui associe soit une chute de l’hémoglobine ≥3g/dl ou nécessitant
la transfusion de 2 ou 3 culots globulaires ou entrainant une hospitalisation avec une
séquelle ou nécessitant une chirurgie ET
• En l’absence de critère de saignement vital ou menant a un handicap
Saignement mineur (BARC type 2 ou 3a selon la sévérité)
• Tout saignement ne remplissant pas les critères de saignement vital ou menant à un
handicap ou de saignement majeur
47
2. Impact des complications vasculaires
Malgré d’importantes différences dans les définitions des évènements, l’ensemble des études
soulignent l’impact clinique majeur des complications vasculaires après TAVI.
a) Sur la mortalité
L’étude ancillaire de PARTNER IA et IB regroupant les TAVI par voie transfémorale a
démontré que les complications vasculaires majeures étaient fréquentes et associées à un
doublement du risque de mortalité à 1an (HR= 2,31, IC95%: 1,08-4,98%, p=0,012) [57].
L’étude d’Hayashida et al. confirmait ces données avec une mortalité a 30 jours de 22% en
présence de complications vasculaires majeures contre 7,6% en l’absence de complications
vasculaires majeures, p=0,049 [28].
Le registre SOURCE a montré que les complications vasculaires des TAVI transfémoraux
étaient associées à une majoration de plus de 10% de la mortalité a un an [58].
b) Sur la durée d’hospitalisation
Deux études ont démontré que la durée d’hospitalisation était majorée en cas de complications
vasculaires et que les complications majeures étaient responsable d’une durée d’hospitalisation
plus importante que les complications mineures [43] [38].
3. Facteurs prédictifs de complications vasculaires
Plusieurs facteurs prédictifs de complications vasculaires majeures ont été mis en évidence
dans la littérature : l’index SFAR, l’expérience de l’opérateur, le score calcique des artères
fémorales et le sexe féminin.
Par ailleurs, l’étude CHOICE, de 2014, a randomisé 241 patients n’a pas retrouvé de différence
concernant les saignements et les complications vasculaires (VARC-1) entre la prothèse
Edwards Sapien XT et la Medtronic CoreValve [59].
48
a) SFAR (Sheath to Femoral Artery Ratio)
Plus simplement l’index SFAR représente le rapport entre le diamètre du désilet et le diamètre
minimal de l’artère.
L’étude d’Hayashida [28] a mis en évidence l’index SFAR (HR=186,2, IC95% : 4,41-7855)
comme un facteur prédictif important de complications vasculaires majeures, avec une
multiplication de la mortalité par 4 à partir du seuil de 1,05 (30,9% vs 6,9%, p=0,001).
Ce seuil était modifié par les calcifications avec un seuil majoré à 1,10 en l’absence de
calcifications et diminué à 1 pour les vaisseaux calcifiés.
Figure 14 : sensibilité et spécificité de l’index SFAR. Seuil retenu à 1,05 avec une aire sous la courbe de 0,73
De même, l’étude de Toggweiler et al.[43] montrait que le SFAR >1 était un prédicteur robuste
de complications vasculaires (23% vs 5%, p=0,01). L’étude de Barbanti [60] montrait le SFAR
≥1,05 comme un facteur prédictif de complications vasculaires majeures et mineures en
analyse multivariée (OR : 5,79, IC95% 1,29-15,92, p=0,022).
49
b) Expérience
Selon les études il est retrouvé que l’inexpérience de l’opérateur, définie comme les 63
premières procédures réalisées, était un facteur de complications vasculaires majeures
(HR=3,66) [28] tandis que l’expérience des opérateurs, définie par la réalisation de plus de 135
procédures, était un facteur prédictif indépendant de survie (HR : 6,7) [61]
c) Calcifications fémorales
La présence de calcifications fémorales était un facteur prédictif de complications vasculaires
majeures dans l’étude d’Hayashida (HR=3,44, IC95% 1,16-10,17), comme dans celle de
Toggweiler avec plus de complications vasculaires chez les patients présentant des
calcifications ilio-fémorales modérées à sévères que chez ceux n’en présentant pas (29% vs
9%, p=0,03) [28,43,57].
d) Sexe féminin
Plusieurs études ont retrouvé le sexe féminin comme seul facteur prédictif indépendant de
complications vasculaires majeures avec un hazard ratio de 2,31 pour Généreux et al.[57] Et
un odds ratio à 2,2 pour Kadakia et al.[42]
4. Techniques de fermeture percutanée
Devant le nombre de complication vasculaire liée à la ponction artérielle fémorale, de
nombreuses techniques se sont développées afin d’améliorer l’hémostase en fin de procédure.
Depuis les années 2000 plusieurs études ont montré une nette supériorité des techniques de
fermeture vasculaire par rapport à la compression manuelle comme l’atteste l’étude de
Dauerman et al.(figure 15)[62].
50
Figure 15: compression manuelle vs. Technique de fermeture vasculaire.
Les derniers systèmes de fermeture consistent à positionner au début de la procédure et de
manière percutanée, une suture de la paroi de l’artère autour du point de ponction avec des
nœuds préformés en fils non résorbables dans le but d’obtenir une hémostase rapide au retrait
de l’introducteur. Ils ont montré leur efficacité avec une réduction des complications, un
raccourcissement du temps de procédure et une diminution de la taille de la cicatrice [63].
Les deux systèmes de fermeture percutanée les plus utilises sont le Prostar XL (Abbott
Vascular Inc.) et le Perclose Proglide (Abbott Vascular Inc.). Le Prostar XL a un diamètre de
10 Fr et se compose de deux sutures en polyester tresse. Le Proglide a un diamètre de 6 Fr et
se compose d’un fil de suture en polypropylène.
Les résultats sont directement dépendants de la qualité de la technique de ponction artérielle.
Elle doit se faire sur la face antérieure de l’artère, à distance de calcifications, du trépied
fémoral et de sa bifurcation, et sans inclure de petites branches collatérales [64]. Il existe, pour
les deux systèmes, une courbe d’apprentissage significative. Un opérateur est considéré
expérimenté après 70 procédures environ [65].
51
La majorité des études ont rapporté une différence d’efficacité entre le système Proglide et le
système Prostar avec une supériorité sur la diminution du nombre de complications vasculaires
majeures pour le système Proglide [66–68].
L’utilisation d’aiguille de micro ponction permet également de diminuer le risque de
complication vasculaire.
5. Evolution des complications vasculaires des TAVI par voie transfémorale
La sécurité des procédures TAVI a augmenté au cours de ces dernières années et le risque de
complications associées a régulièrement diminué grâce aux rapides améliorations apportés aux
prothèses elles-mêmes, des systèmes d’introduction, ainsi qu'à une imagerie pré-procédurale
plus performante, et de l'expérience accrue des opérateurs [69,70].
On a assisté à une nette diminution des complications vasculaires liées à l’abord entre les
premières et les dernières études. Ainsi les valves auto-expansibles ont un taux de
complications vasculaires majeures de 16,2 % en 2014 [16] contre seulement 7,1% en 2016
[17]. De même pour les valves expansibles avec un taux de complications vasculaires de 16,2%
en 2010 [14] contre 7,9% en 2016 [18].
XI. Autres complications des procédures TAVI
1. Pace Maker définitif
Les taux d'insertion de pacemaker permanent au décours d'un TAVI avec les deux principaux
types de valve, la valve expansible par ballonnet et la valve auto-expansible sont
respectivement de l'ordre de 2 à 9 % et de 9 à 42 %. Les anomalies de conduction associées au
TAVI les plus fréquentes sont l'apparition d'un bloc de branche gauche et d'un bloc auriculo-
ventriculaire (BAV) de haut degré. L'utilisation des valves auto-expansibles, de valves de
52
grand calibre ou d’une surinflation de la valve, ainsi qu'une plus grande profondeur
d'implantation dans la chambre de chasse du ventricule gauche et un bloc de branche droit pré-
existant sont associés à un risque accru de troubles de la conduction cliniquement significatives
au décours d'un TAVI.
Figure 16 : rappels anatomiques des voies de conduction intra-cardiaques.
En pratique, on observe de grandes variations dans la surveillance des troubles conductifs et
dans la durée du maintien en place des sondes intra-cardiaques de stimulation temporaire après
la réalisation d'un TAVI. Les recommandations européennes de 2013 recommandent d’attendre
un délai de 7 jours en cas de BAV de haut degré avant l’implantation d’un pace maker définitif.
On a observé que la majorité des troubles de la conduction nécessitant l'insertion d'un
pacemaker permanent (88,8 %) se produisaient soit au cours de la procédure de TAVI soit dans
les 72 heures qui suivent [71] et que la majorité des centres procèdent à l’implantation d’un
stimulateur cardiaque dans les 5 jours si nécessaire.
2. Tamponnade
La survenue d'une tamponnade doit être prise en charge en urgence soit par voie percutanée
soit par voie chirurgicale. Sa cause la plus courante est la perforation du ventricule droit faisant
53
suite à la pose d'un pacemaker temporaire [72]. L'utilisation d'un guide dans le ventricule
gauche pour réaliser une stimulation rapide est susceptible de réduire cette complication ainsi
que les complications de l'abord fémoral veineux [32].
3. Rupture de l’anneau aortique
La rupture de l'anneau aortique compte parmi les complications les plus sévères et peut être
prévenue en choisissant la taille de valve la plus appropriée [73]. Certains auteurs préconisent
l'utilisation d'une valve auto-expansible en présence d'un nodule calcique dans la partie
antérieure de l'anneau [74].
4. Troubles du rythmes ventriculaires
Une fibrillation ventriculaire survient généralement chez les patients ayant un niveau de
potassium bas et se retrouve encore plus fréquemment lorsque la stimulation rapide requise
dépasse les 20 secondes.
5. Accident vasculaire cérébral constitué et accident ischémique transitoire
Le risque d'accident vasculaire cérébral avoisine les 2 %. La présence d’athérome dans l'aorte
ascendante, une anticoagulation inadéquate, une insuffisance rénale, des tentatives répétées
d'implantation de prothèse et un nouvel épisode de fibrillation auriculaire sont associés à la
survenue d'un accident vasculaire cérébral [75].
6. Coronaropathie
L'occlusion coronaire survient avec une plus grande fréquence chez les femmes et chez les
patients recevant des valves auto-expansibles ou lors d'interventions « valve in valve » [76].
L'exclusion de patients avec un ostium coronaire bas (< 10 mm) et un sinus de Valsalva étroit
(< 30 mm) constitue une mesure importante préventive [77]. L'une des solutions pour prévenir
54
la survenue d'une occlusion coronaire consiste à déployer la valve en utilisant un cathéter-guide
et un guide coronaire de protection dans le réseau coronaire droit ou gauche [78].
7. Insuffisance aortique
Une régurgitation aortique aiguë sévère après prédilatation est rapportée dans 1 à 2 % des cas
avec une nette diminution avec les bioprothèses de dernière génération. Il est important que la
valve aortique percutanée soit prête au moment de la prédilatation car un collapsus
hémodynamique peut survenir brutalement. L'une des options permettant d'éviter cette
complication est l'implantation de la valve sans prédilatation.
L’insuffisance aortique peut avoir pour cause le mauvais positionnement ou le sous-calibrage
de la valve ou bien la présence de calcifications valvulaires ou annulaires sévères. Le scanner
multi-coupes à un rôle crucial pour la sélection d'une incidence perpendiculaire à l'anneau ainsi
que du type et du diamètre de valve approprié.
En cas de régurgitations sévères pour la valve expansible au ballon la meilleure stratégie est
souvent le déploiement d'une deuxième valve et pour une valve auto-expansible, si elle est
correctement positionnée, est une post dilatation en respectant un ratio valve/anneau de 1/1)
afin d'éviter les fuites para-valvulaires.
8. Migration de prothèse
L'embolisation de la valve est généralement liée à un mauvais positionnement ou à un sous-
calibrage. Le risque est augmenté en présence d'un bourrelet septal sous aortique.
9. Insuffisance rénale aigue
Une insuffisance rénale aiguë survient le plus souvent chez les patients fragiles. La préparation
optimale pour sa prévention repose sur une hydratation optimale, l’élimination des agents
55
néphrotoxiques et la restriction du nombre d'interventions nécessitant des produits de contraste.
Il advient de limiter le volume de produit de contraste pendant la procédure et à utiliser un
produit de contraste iso ou hypo-osmolaire en cas de fonction rénale significativement altérée
[79].
10. Comparaison des complications post TAVI vs. post chirurgie conventionnelle
Dans les premières études évaluant la technique du TAVI il était retrouvé une morbidité
significativement plus élevée en comparaison avec la chirurgie de remplacement valvulaire.
L’étude PARTNER I [14] retrouvait à 30 jours une survenue plus fréquente d’accident
vasculaire cérébral, de complications vasculaires majeures et d’implantation de pace maker
dans le groupe TAVI.
Encore une fois la modernisation de la technique percutanée a permis d’infléchir cette
tendance. Dès 2012, une méta analyse regroupant 8543 patients montrait une non infériorité du
TAVI sur les complications en comparaison au traitement standard, malgré des patients plus
âgés et à plus haut risque chirurgical [80].
L’étude PARTNER 3 [21] tend même vers une inversion de la morbi-mortalité avec des
résultats à 30 jours montrant une diminution significative des AVC, du taux combiné de décès
et d’AVC, de découverte de fibrillation atriale et de la durée d’hospitalisation dans le groupe
TAVI. Deux métanalyses plus récentes en 2017, de 8237 et 6891 patients, à bas risque ou risque
intermédiaire, comparant les deux techniques retrouvaient un taux plus élevé d’implantation
de pace maker de régurgitation aortique dans le groupe TAVI au prix d’une augmentation du
taux d’AVC, de fibrillation atriale, d’insuffisance rénale aigue, de choc cardiogénique et de
saignements majeurs dans le groupe chirurgie [81,82].
56
XII. Centres de TAVI et cadre légal en France
En 2018, la France comptait 53 centres pratiquant le TAVI (Fig. 17), pour 12016 procédures.
Par décret de la HAS, daté du 3 juillet 2012, la pratique du TAVI est limitée aux centres
répondant à un certain nombre de critères. Le plus restrictif étant l'obligation de disposer
d'installations de chirurgie cardiaque. Cette obligation est établie dans les recommandations de
l'ESC publiées en 2017 [1]. Ces mesures sont dictées par la nécessité de procéder à une
sélection des patients au cours de réunions pluridisciplinaires (Heart Team) regroupant
idéalement cardiologues interventionnels, chirurgiens cardiaques, anesthésistes et si besoin,
gériatres ou autres spécialistes en fonction des comorbidités observées. Le recours à un
traitement chirurgical en cas de complications doit être accessible rapidement.
Figure 17 : Centres de TAVI en France
Dans tous les cas, il est impératif que le TAVI fasse l'objet d'un suivi systématique. Ceci
s'inscrit dans le cadre de l'obligation des centres TAVI de soumettre tous leurs cas aux registres
nationaux français.
57
XIII. Hypothèse et objectif de l’étude
On suppose dans notre étude que la ponction écho-guidée des procédures TAVI par voie trans-
fémorale permet de réduire le taux de complications vasculaires mineures et majeures liées à
l’abord vasculaire.
Notre objectif à travers ce travail, est d’évaluer le bénéfice de l’écho-guidage de la ponction
dans les procédures TAVI par voie percutanée trans-fémorale, dans la diminution des
complications vasculaires et de la mortalité.
58
Matériels et méthodes
I. Population
Le service de cardiologie interventionnelle structurelle du Centre Hospitalier Universitaire de
Tours est composé de quatre cardiologues et un chirurgien cardiaque. L’expérience du TAVI
a débuté en 2012 avec un nombre restreint de procédures.
Nous avons mené une étude observationnelle rétrospective monocentrique au CHRU de Tours
concernant tous les patients adultes ayant eu une procédure TAVI par voie fémorale percutanée
de janvier 2016 à décembre 2018. Nous avons exclu les 4 premières années pour éviter le biais
dépendant de la courbe d’apprentissage des opérateurs. Les patients ayant bénéficié d’un TAVI
par une autre voie d’abord que fémoral artériel ou par un abord fémoral chirurgical étaient
exclus.
Nous avons recueilli les caractéristiques des patients grâce à notre plateforme informatique.
Les données ont été tirées des comptes rendus contenus dans le logiciel Cardioreport (CVX
Medical) utilisé dans notre unité. Les caractéristiques principales des patients étaient décrites
à l’admission.
Les patients étudiés étaient porteurs d’un rétrécissement aortique serré symptomatique et
relevait d’un remplacement valvulaire aortique par méthode TAVI, après décision de la
« Heart Team » du CHRU de Tours. Le diagnostic de rétrécissement aortique serré était
posé sur une échographie transthoracique réalisée au laboratoire d’échographie de notre
établissement. En cas de doute diagnostic cette échographie pouvait être complétée d’une
échographie de stress à la dobutamine et/ou d’un scanner de la valve aortique avec
réalisation d’un score calcique selon les dernières recommandations. Un bilan pré-
opératoire était également réalisé avec un angioscanner aortique, une coronarographie, une
échographie Doppler des troncs supra-aortique, et un bilan infectieux. L’angioscanner
59
permettait, comme décrit précédemment, d’évaluer les axes iliofémoraux et l’éligibilité à
un abord trans-fémoral percutané. Il était nécessaire dans le choix du type et la taille de la
bioprothèse. Enfin une évaluation gériatrique ou au moins un avis gériatrique était sollicité
pour chaque patient.
Chez tous les patients inclus, nous avons répertorié le poids, la taille, l’indice de masse
corporelle (IMC), la présence ou non de diabète, d’une artériopathie oblitérantes des membres
inferieures (AOMI), d’une fibrillation atriale, d’une bronchite chronique obstructive (BPCO),
d’une cardiopathie ischémique, d’un antécédent d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’une
insuffisance rénale chronique avec une créatininémie >200 mol/L, l’EUROSCORE II et STS
score, la fraction d’éjection ventriculaire gauche (FEVG), la dyspnée selon NYHA (New York
Heart Association functional classification), les complications vasculaires mineures et
majeures selon le VARC 2, ainsi que le décès à J-30.
II. La procédure
Avant juin 2017, la ponction fémorale était réalisée après repérage angiographique. Un
abord percutané fémoral controlatéral (accès secondaire), canulé par un désilet de petit
calibre, permet un cross-over et la réalisation d’une angiographie de l’abord principal par
une sonde pigtail. Cette technique fournit une estimation grossière du degré de calcification.
A partir de juin 2017 toutes les ponctions artérielles fémorales de l’abord principal sont
réalisées par la technique écho-guidée avec une voie radiale secondaire.
Les patients de notre étude étaient donc séparés en deux groupes : le premier groupe angio-
guidé (procédures avant juin 2017) et un deuxième groupe écho-guidé (à partir de juillet
2017). Les procédures du premier mois utilisant la ponction fémorale sous échographie
étaient exclues devant un biais représenté par la courbe d’apprentissage de cette technique.
60
L’intervention était réalisée soit dans une salle hybride, soit dans une salle de cardiologie
interventionnelle en présence d’au moins deux cardiologues interventionnels. Tous les
patients ont reçu une dose de charge de 250 mg d’Aspégic en intraveineux avant la
procédure.
Le système de fermeture utilisé dans notre centre est le système Perclose Pro-glide (Abbott),
qui consiste à réaliser au début de la procédure et après la ponction, une suture de la paroi
de l’artère autour du point de ponction. Deux Pro-glide sont utilisés en première intention.
III. Le suivi
Les données nécessaires au suivi de chaque patient ont été rapportées à postériori à partir de la
relecture des comptes rendus d’hospitalisation et de consultation. Lorsque les patients étaient
perdus de vue dans le fichier informatique, le suivi a pu être réalisé soit par appel des familles
soit par appel du médecin traitant ou du cardiologue traitant.
Concernant les complications vasculaires, nous avons utilisé le consensus d’experts VARC-2
(valve academic research consortium), issue de la première définition des complications
vasculaires datant de 2011, pour définir les complications vasculaires post-procédure TAVI
(tableaux 1 et 2).
Nous avons exclu les complications vasculaires majeures non liées à l’accès. Tous les patients
inclus ont bénéficié de façon systématique d’une échographie doppler du Scarpa à 24h de la
procédure pour dépistage d’une complication liée à l’abord vasculaire. Cet examen était
complété par un angioscanner si nécessaire. Une surveillance biologique rapprochée durant
l’hospitalisation permettait de mettre en évidence une déglobulisation significative.
61
IV. Analyses statistiques
Tous les calculs ont été réalisés à l’aide du logiciel JMP 9 (version 9.0.1, SAS institute, Cary,
North Carolina, USA).
Les données sont présentées sous forme de moyenne pour les variables quantitatives, avec une
comparaison entre les groupes par le test de Student. Les variables qualitatives sont présentées
sous forme de pourcentage de sujet dans chaque catégorie, elles sont comparées par le test de
Chi-deux ou de Fischer exact.
Des régressions logistiques multivariées ont été réalisées afin de tester l’association entre le
groupe (angio-guidé vs écho-guidé) et la survenue de complications (vasculaires et décès à
J30), ajustées sur le score STS et l’Euroscore II.
Une valeur de p <0.05 est considérée comme significative.
62
Résultats
De janvier 2016 à décembre 2018, nous avons inclus 612 TAVI. Nous avons exclu 50 patients
de notre cohorte, 35 ayant bénéficié d’une procédure TAVI par un abord chirurgical trans-
aortique, trans-fémoral ou trans-carotidien, et 15 procédures du mois de juin 2017 (relatif à la
courbe d’apprentissage de la ponction écho-guidée) (figure 17). Une anesthésie locale seule a
été utilisé dans 96,2% des cas.
Parmi les 562 patients étudiés, 222 étaient dans le groupe angio-guidé et 340 étaient dans le
groupe écho-guidé.
Figure 18 : Diagramme de flux
612 TAVI par voie fémorale percutanée
222 ponctions angio-guidées
340 ponctions écho-guidées
50 patients exclus :
- 35 abords chirurgicaux
- 15 procédures en courbe d'apprentissage
63
I. Caractéristiques cliniques
Les caractéristiques cliniques et paracliniques de notre population à l’inclusion sont
représentées dans le tableau 4. L’âge moyen était de 84,37 ± 6,07 ans. Les deux groupes étaient
comparables pour l’ensemble des caractéristiques sauf pour l’âge et pour l’Euroscore II. On
retrouve un âge moyen de 84,9 ± 5,5 ans dans le groupe angio-guidé versus 83,8 ± 6,7 ans dans
le groupe écho-guidé avec une différence significative (p=0,031). De même on retrouve une
différence significative sur l’Euroscore II avec un score de 6,4 ± 4,6% pour le groupe angio-
guidé versus 4,6 ± 4,2% pour le groupe écho-guidé (p=0,001). Le STS score moyen était de
4,5± 2,5% sans différence entre les deux groupes.
Notre étude compte 52,7% d’hommes sans différence entre les deux groupes. Les deux groupes
sont comparables sur l’existence préalable d’une fibrillation atriale (32,9% vs 35%) et par
extension sur l’indication d’une anticoagulation curative. On observe une répartition également
équilibrée en ce qui concerne l’antécédent d’artériopathie oblitérante des membres inférieurs
(6,7% vs 5,6%), ainsi que sur le nombre de patients en stade 3 ou 4 de la NYHA à l’inclusion
(49,1% vs 55,6%). Enfin 59,6% des patients ont bénéficiés d’une valve aortique auto-
expansible Corevalve™, Medtronic.
64
Tableau 4 : Caractéristiques cliniques des patients stratifiés selon les groupes angio-
guidé et écho-guidé.
Groupe angio-guidé (n=222) Groupe écho-guidé (n=340) Combiné (n=562) p
Âge 84,9 ± 5,5 83,8 ± 6,7 84,4 ± 6,1 0,03 *
Sexe masculin 114 (51,4) 182 (53,5) 296 (52,7) 0,66
IMC (kg/m2) 26,77 ± 5,2 27,6 ± 5,1 27,2 ± 5,1 0,10
Diabète 61 (27,5) 112 (32,9) 173 (30,8) 0,19
Creatininemie> 200
mmol/L
16 (7,2) 14 (4,1) 30 (5,3) 0,12
Antécédent de FA 73 (32,9) 119 (35) 192 (34,2) 0,64
NYHA 3 et 4 109 (49,1) 189 (55,6) 298 (53,0) 0,14
CMI 61 (27,5) 95 (27,9) 156 (27,8) 0,92
AOMI 15 (6,8) 19 (5,6) 34 (6,1) 0,59
Antécédant AVC 18 (8,1) 22 (6,5) 40 (7,1) 0,50
Antécédant BPCO 8 (3,6) 24 (7,1) 32 (5,7) 0,09
FEVG % 56,9 ± 12,9 56,1 ± 11,5 56,5 ± 12,2 0,17
Valve auto-
expansible
132 (59,5) 203 (59,7) 335 (59,6) 1
Gradient moyen pré-
opératoire
50,49 ± 14,3 49,80 ± 14,3 50,14 ± 14,3 0,54
Euroscore 2 6,39 ± 4,6 4,60 ± 4,2 5,49 ± 4,4 0,001 *
STS score 4,66 ± 2,7 4,28 ± 2,3 4,47 ± 2,5 0,17
Les variables sont présentées selon : moyenne ± écart-type ou nombre (pourcentage) : IMC, index masse
corporelle ; HTA, hypertension artérielle ; FA, fibrillation atriale ; NYHA, New York Heart Association ; AOMI,
artériopathie oblitérante des membres inférieurs ; BPCO, broncho-pneumopathie chronique obstructive ; FEVG,
fraction d’éjection ventriculaire gauche ; CMI, cardiomyopathie ischémique ; AVC, accident vasculaire cérébral
; STS : score de la society of thoracic surgeons.
65
II. Complications vasculaires et décès
Selon la définition établie de la VARC-2 des complications vasculaires, il n’est pas retrouvé
de différence d’évènement entre les groupes angio-guidé et écho-guidé avec des taux respectifs
de 22,97% vs 17,94% (p=0,16). De même après ajustement des valeurs sur le STS score et
l’Euroscore II il n’y a pas de différence significative (p=0,11).
En termes de complications vasculaires mineures il n’y a pas non plus de différence
significative entre le groupe angio-guidé et dans le groupe écho-guidé (12,61% vs 12,35%
p=0,76), même après ajustement sur le STS score et l’Euroscore II (p=0,76).
Néanmoins on retrouve un taux de complications vasculaires majeures significativement plus
élevé dans le groupe angio-guidé comparé au groupe écho-guidé (10,36% vs 5,58 p=0,049)
persistant après l’ajustement sur le STS score et l’Euroscore II (p=0,048).
A noter également une forte tendance de décès à J-30 dans le groupe angio-guidé par rapport
au groupe écho-guidé (1,8% vs 0,29% p=0,11), qui diminue après ajustement sur le STS score
et l’Euroscore II (p=0,07). Ces résultats sont présentés dans le tableau 5 et dans la figure 19.
Groupe angio-
guidé (n=222)
Groupe écho-
guidé (n=340)
Combiné
(n=562)
p p ajusté
Complications vasculaires majeures
n(%)
23 (10,36) 19 (5,58) 42 (7,47) 0,049 0,048
Complications vasculaires mineures
n(%)
28 (12,61) 42 (12,35) 70 (12,45) 0,76 0,76
Complications vasculaires totales
n(%)
51 (22,97) 61 (17,94) 112 (19,9) 0,16 0,11
Décès J-30 n(%) 4 (1,80) 1 (0,29) 5 (0,88) 0,11 0,07
Tableau 5 : Complications vasculaires et décès selon le groupe angio-guidé et écho-guidé
66
Figure 19 : taux de complications vasculaires et décès J-30 selon les groupes angio-guidé et écho-guidé.
Depuis le début de la ponction échoguidée nous avons aussi retrouvé, dans notre centre, une
diminution du recours chirurgical de l’abord transfémoral (2.8 vs. 0.3 %, p=0.02).
67
Discussion
A notre connaissance, il s’agit de la plus large cohorte évaluant l’apport de la ponction écho-
guidée par rapport à la ponction fluoro-guidée dans les procédures TAVI par voie
transfémorale percutanée.
Dans notre cohorte de 562 patients, il est retrouvé une diminution significative des
complications vasculaires majeures dans le groupe écho-guidé (10,36% vs 5,58 p=0,048). Les
opérateurs de notre centre ont constaté que la visualisation en temps réel du trajet de l’aiguille
sous guidage échographique permettait un repérage précis de la zone de ponction de l’artère
fémorale commune et d’éviter une ponction accidentelle de la veine fémorale. L’artère est
ponctionnée sur sa face antérieure de manière non transfixiante en zone saine non calcifiée et
dans sa portion horizontale afin d’améliorer l’efficacité des systèmes de fermeture vasculaire
et de diminuer le risque de faux anévrysmes et de fistules artérioveineuses.
Notre travail confirme que la bonne réalisation de la ponction vasculaire est une étape
essentielle du TAVI fémoral impactant positivement les résultats procéduraux.
Concernant la mortalité, Moretti C et al. ont montré que les saignements péri-procéduraux
étaient un facteur prédictif de mortalité à 30 jours[83]. Plus précisément ce sont les
complications vasculaires majeures qui étaient liées à un doublement de la mortalité à 30 jours.
Les patients présentant une complication vasculaire mineure conservaient quant à eux un
pronostic similaire à ceux n’ayant pas eu de complication vasculaire. La diminution des
complications vasculaires majeures et notamment hémorragiques retrouvées dans notre travail
aurait donc pu être suivie d’une amélioration de la survie. Or notre étude ne retrouve pas de
diminution significative de la mortalité (1,8% vs. 0,29% p=0,07). Dans un premier temps il
faut souligner que la significativité est proche d’être atteinte après ajustement sur les scores
STS et Euroscore (p=0,07). De plus, les taux de décès des 2 groupes étant relativement faibles
68
il est statistiquement difficile de mettre en évidence une différence significative avec une
cohorte ayant un effectif de taille réduit.
Les taux de complications vasculaires retrouvés dans notre étude semblent cohérents par
rapport aux études récentes réalisées sur le TAVI. A titre de comparaison l’étude PARTNER
II qui avait évalué l’intérêt de la valve Sapien XT dans une population à risque intermédiaire,
avait retrouvé 7,9% de complications vasculaires majeures. Ce taux est inférieur à celui du
groupe fluoro guidé de notre étude (10,36%) et supérieur à celui du groupe echo-guidé (5,58%).
Il est important de rappeler que les patients réalisés dans notre centre étaient soit contre-
indiqués à la chirurgie soit à haut risque opératoire à la différence de PARTNER II s’intéressant
au patient à risque intermédiaire (soit un STS compris entre 4 et 8%). Il est possible que le taux
plus élevé de complications vasculaires majeures retrouvé dans le groupe fluoroguidé soit en
rapport avec les co-morbidités plus nombreuses de nos patients. Ses différences ne sont pas
retrouvées lorsque l’on analyse les complications vasculaires totales. On retrouve un taux de
22,1% dans l’étude PARTNER II contre 22,97 et 17,94% dans les groupes fluoro-guidé et
écho-guidé de notre étude. Les taux de complications vasculaires majeures et totales étant
comparables dans les études menées avec les valves auto-expansibles.
Par ailleurs, la ponction écho-guidée de l’abord principal a rendu facultatif la ponction artérielle
fémorale controlatérale (le Cross-Over devenant inutile). Or l’abord radial a montré sa
supériorité à l’abord fémoral [84] en termes de complications vasculaires. De fait, en réalisant
un abord radial plutôt qu’un abord fémoral pour la ponction artérielle de l’abord secondaire,
les complications vasculaires de l’abord secondaire évalué à près de 30% dans certaines séries
[51] sont devenues exceptionnelles dans notre étude.
69
Plus généralement, la ponction vasculaire écho-guidée a déjà fait preuve de son efficacité en
anesthésie et réanimation pour la pose des voies veineuses centrales et des cathéters artériels
et cela depuis 2012 après plusieurs études randomisées [47,49,85] qui ont montrait la
diminution des complications vasculaires liées à la ponction. Les recommandations
internationales [48] d’anesthésie-réanimation ont proposé l’utilisation systématique d’un
guidage échographique lors des gestes de canulations vasculaires avec grade de
recommandation élevé (grade A).
Concernant la cardiologie interventionnelle, l’étude FAUST (Femoral Arterial Access With
Ultrasound Trial)[45] en 2010, à déjà prouver le bénéfice de la ponction écho-guidé dans les
coronarographies réalisées par voie fémorale avec un désilet 6Fr, sur la diminution des
complications vasculaires au point de ponction. Ainsi, comme dans ces autres domaines de
l’interventionnel, notre travail confirme l’apport du guidage échographique dans la ponction
artérielle.
Enfin, contrairement au guidage angiographique, la technique échographique possède
l’avantage d’être non irradiante pour le patient et pour l’opérateur qui devait souvent mettre ses
mains dans le champ d’irradiation lors de la ponction sous fluoroscopie. De plus, il permet de
s’affranchir d’une injection de produit de contraste et donc de diminuer d’autant la dose de
produit de contraste reçue.
Plusieurs limites de notre étude doivent être considérer :
- Il s’agit d’une étude rétrospective, monocentrique, non randomisée et ouverte.
Cependant l’ensemble des patients a bénéficié d’une échographie-doppler artériel à
24 h de la procédure réalisée par un radiologue indépendant du service de
cardiologie. Le recueil des complications vasculaires a donc été exhaustif et réalisé
70
en aveugle. De plus, les arguments en faveur de la ponction sous écho rendent
difficile sur le plan éthique la réalisation d’une étude prospective randomisée.
- Il est comparé 2 cohortes historiques. Les patients inclus dans le groupe écho-guidée
ont donc été inclus sur une période plus récente que le groupe angio-guidée. Afin
de limiter les biais liés à l’expérience des opérateurs les patients ayant bénéficié
d’un TAVI entre novembre 2012 et décembre 2015 ont donc été exclus (soit plus
de 400 procédures réalisées par 4 opérateurs).
- De même, et comme retrouvé dans le registre FRANCE TAVI, les patients ayant
bénéficié plus récemment d’un TAVI ont un âge plus jeune et un Euroscore plus
faible. Ces paramètres peuvent favoriser un biais de sélection et ont subi un
ajustement par régression linéaire pour minimiser leur poids statistique.
71
Conclusion
Notre étude suggère que la ponction écho-guidée des TAVI par voie trans-fémorale percutanée
diminue le taux de complications vasculaires majeures par rapport à la ponction angio-guidée.
Des études complémentaires, et notamment multicentriques sont nécessaires pour évaluer si la
baisse du taux de complications vasculaires majeures peut être suivi d’une baisse de la
mortalité.
Enfin, si nos résultats sont confirmés par d’autres travaux, la ponction des vaisseaux sous
échographie lors des TAVI devrait être la technique de ponction par défaut et faire l’objet de
recommandations par nos sociétés savantes.
72
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Vu, le Directeur de Thèse
Vu, le Doyen
De la Faculté de Médecine de Tours Tours, le
80
80 pages – 5 tableaux – 19 figures
Résumé : Introduction: Le remplacement valvulaire aortique par voie percutanée (TAVI) est devenu une
technique de référence chez les patients porteurs d’un rétrécissement aortique serré dégénératif
mais les complications vasculaires restent néanmoins fréquentes et associées à une importante
morbi-mortalité. Notre étude a pour but d’évaluer l’apport du guidage échographique de la
ponction artérielle fémorale lors des procédures de TAVI.
Méthode: Nous avons inclus de manière rétrospective tous les patients ayant bénéficiés d’un
TAVI par voie percutanée transfémorale entre janvier 2016 et décembre 2018. L’abord de la
voie principale était réalisé par guidage fluoroscopique jusqu’en mai 2017 puis après cette
date par guidage échographique avec l’utilisation de la voie radiale comme voie secondaire.
La population était séparée en deux groupes : ponction écho-guidée et ponction angio-guidée.
Les complications vasculaires sont définies selon le Valve Academic Research Consortium 2
(VARC-2).
Résultats:
Parmi les 612 TAVI réalisés dans la période définie, 562 patients ont été inclus : 222 dans le
groupe angio-guidé et 340 dans le groupe écho-guidé. Les deux groupes avaient des
caractéristiques cliniques comparables exceptées un âge et un Euroscore II plus élevés (84.9 ±
5.52 ans vs. 83.8 ± 6.65 ans (p=0.03) et 6.39 ± 4.64 vs. 4.60 ± 4.19 (p=0,001), respectivement)
dans le groupe angio-guidé. Il n’est pas retrouvé de différence sur la mortalité intra-hospitalière
et à 1 mois (1.9 vs. 1.5 %, p=0.74 et 1.80 vs. 0.29%, p= 0.07) ni sur le taux de complications
vasculaires mineures (12.61 vs. 12.35 %, p=1) entre les deux groupes. Néanmoins on observe
une diminution significative du taux de complications vasculaires majeures dans le groupe
écho-guidé (5.58 vs. 10.36%, p=0.048). A noter également une diminution du recours à un
abord chirurgical transfémoral depuis l’introduction de la ponction sous échographie (2.8 vs.
0.3 %, p=0.02).
Conclusion: La ponction fémorale écho-guidée apparait plus sûre lors des procédures de TAVI
percutanée avec à la fois une réduction des complications vasculaires majeures ainsi qu’une
diminution du recours à l’abord chirurgical transfémoral.
Mots clés : TAVI, Rétrécissement aortique serré, Complications vasculaires, Ponction écho-
guidée
Jury :
Président du Jury : Professeur Dominique BABUTY
Directeur de thèse : Docteur Christophe SAINT ETIENNE
Membres du Jury : Professeur Anne BERNARD BRUNET
Professeur Denis ANGOULVANT
Docteur Thierry BOURGUIGNON
Date de soutenance : mercredi 11 septembre 201