thème 9 dans l’antiquité organisation sociale et
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Thème 9
Dans l’Antiquité
Organisation sociale et économique dans le monde romain
Dans ce thème, nous découvrirons la vie sociale et économique des habitants de l’empire romain. Nous verrons ce qui a fait leur puissance et comment ils ont pu étendre leur empire tout autour de la mer Méditerranée. Nous regarderons leur
important réseau de communications et les moyens de transport utilisés.
Nous nous demanderons comment la religion romaine a été remplacée par le christianisme.
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Monde romain Cadre spatio-temporel 199
L’Empire et sa fin 200
Société Catégories sociales 202
Place des femmes et des enfants 203
Noms des Romains 204
Expansion Armée 205
Culture 207
Economie Voies de communication 209
Moyens de transport 211
Commerce à large échelle 212
Monnaies 214
Religion Cultes et lieux de culte 215
Fêtes romaines 218
Polythéisme et monothéisme 220
Diffusion du christianisme 221
L’Etat romain et les chrétiens 223
199Thème 9
Monde romain Cadre spatio-temporel
Les Romains ont vécu pendant l’Antiquité. Leur civilisation a duré très longtemps, plus de mille ans.
Leur territoire s’est agrandi pendant des siècles : à l’époque où il était le plus grand, le monde romain regroupait des territoires en Europe, en Asie et en Afrique.
La mer Méditerranée formait le centre de ces territoires : les Romains l’appelaient Mare nostrum (« notre mer »).
500 avant J.-C. Naissance de J.-C. 500 après J.-C.
753 avant J.-C. 476 après J.-C. Fondation de Rome Fin de l’Empire romain d’Occident
OcéanAtlantique
Mer Méditerranée
Mer Noire
Origine de Rome Conquête du bassin méditerranéen
Conquête de la péninsule italienne Extension �nale de l’Empire
Rome
Avenches MerCaspienne
C’est fou, la place qu’ils ont occupée,
ces Romains, et combien de temps leur civilisation a
duré !
Epoque romaine
200
Relief, Italie, ~395 après J.-C.
Maximien, empereur d’Orient, et Dioclétien, empereur d’Occident 4e siècle après J.-C.
Monde romain L’Empire et sa fin
OcéanAtlantique
Mer Méditerranée
Mer Noire
ConstantinopleOCCIDENT
Avenches
ORIENTRome
Alexandrie
Ravenne
MerCaspienne
A partir de la fin du 2e siècle après J.-C., des conflits pour le pouvoir entre les généraux de l’armée romaine ont rendu l’Empire fragile.
Les empereurs romains ont tenté de rétablir l’ordre. Vers 285 après J.-C., ils l’ont partagé en deux pour mieux contrôler le territoire : l’empire d’Occident,
avec Rome pour capitale, et celui d’Orient, avec Constantinople pour capitale
Des peuples germaniques, que les Romains appelaient « barbares », vivaient aux frontières de l’Empire. Ils étaient attirés par ses richesses et le climat plus favorable. Certains se sont ainsi peu à peu installés à l’intérieur.
D’autres peuples barbares, en particulier les Huns et leur chef Attila, avaient quitté l’Asie et étaient arrivés aux frontières de l’Empire romain au 5e siècle. Ils chassaient devant eux les autres peuples barbares. L’Empire romain n’a pas résisté à ces invasions et a cessé d’exister en 476 après J.-C.
Ces deux panneaux présentent Flavius Stilicon, l’un des principaux généraux de l’empereur, vers 395 après J.-C. Il était d’origine barbare.
Les Romains
appelaient « barbares » tous
les peuples étrangers, sauf
les Grecs.
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201Thème 9
Sarcophage, Rome (Italie), ~250 après J.-C.
Un historien qui vit de nos jours a aussi raconté ces faits, comme il se les imagine.
D’après une lettre de saint Jérôme, 5e siècle D’après Orientius, 5e siècle
D’après Ammien Marcellin, 4e siècle
Alain Decaux, Alain Decaux raconte l’histoire de France aux enfants
Editions Perrin, 2006, Paris
Des écrivains qui vivaient dans le monde romain à l’époque de ces invasions barbares ont raconté des attaques. Ils étaient effrayés et avaient l’impression que leur monde s’écroulait. Leurs récits sont donc terrifiants, et ils insistent sur la sauvagerie des ennemis.
Ni la profondeur des épaisses forêts, ni la hauteur des montagnes, ni les tourbillons des fleuves, ni la solidité des forteresses et des remparts, ni les mers, ni la solitude des déserts, ni l’étroitesse des vallées n’ont fait reculer les barbares.
Nous survivons en petit nombre. Des peuples innombrables et très féroces ont occupé l’ensemble des Gaules. Tout le pays qui s’étend entre les Alpes et les Pyrénées, et de l’Océan au Rhin, est dévasté. Les villes encore épargnées sont éprouvées au-dehors par l’épée, au-dedans par la famine…
Les Huns ont le corps trapu, les membres robustes, la nuque épaisse. Leur carrure les rend effrayants. Les Huns ne se nourrissent que de racines sauvages ou de la chair crue du premier animal venu. Ils n’ont pas d’abri.
Ils se couvrent de toiles ou de peaux de rats cousues ensemble. On les dirait cloués sur leurs chevaux… Ils ne mettent pied à terre ni pour manger ni pour boire. Ils dorment inclinés sur le maigre cou de leur monture.
La maison brûle, la porte est enfoncée, la colonne cannelée de la villa gît par terre.
Et le féroce soldat hun, avec ses yeux bridés et son teint jaune, toujours à cheval, jamais en repos, galope vers l’ouest depuis sa lointaine Asie. Il a parcouru des milliers de kilomètres et laissé sa Mongolie natale avec ses déserts glacés pour aller toujours plus loin, vers des plaines cultivées, accueillantes et tièdes. Il a pillé, brûlé, tué, chassé aussi pour se nourrir. L’arc et les flèches sont là, derrière la selle et le fouet bien lové dans sa main droite.
La paix romaine est bien finie. Les Barbares arrivent, fuyons !
202
Société Catégories sociales
EsclavesL’esclavage est une forme de travail forcé. L’esclave est privé de liberté et considéré comme la propriété de son maître. Il doit
lui obéir totalement. On devient esclave pour différentes raisons :– On fait partie d’un peuple vaincu ;
– On est fils ou fille d’esclave ;– On est un enfant abandonné ;
– On est un citoyen qui a perdu ses droits, par exemple parce qu’il a des dettes.Certains esclaves étaient instruits. Ils pouvaient alors être secrétaires, sages-femmes, médecins, enseignants.
AffranchisCertains esclaves peuvent devenir des hommes libres. On les appelle alors des affranchis.
– Ils peuvent être affranchis par le testament de leur maître.– Ils peuvent être libérés par leur maître, par exemple pour des services exceptionnels rendus.
– Ils peuvent même racheter leur liberté, si le maître leur a permis de posséder un peu d’argent et de l’économiser.
Les affranchis gardent des obligations envers leurs anciens maîtres ; ils ne deviennent pas citoyens romains après leur affranchissement, mais leurs descendants le seront.
PérégrinsLes pérégrins sont des hommes libres, mais pas des citoyens romains. La plupart
proviennent de cités ou de peuples étrangers. Ce sont souvent des commerçants.
PlébéiensLes gens ordinaires sont des hommes libres, venant
du peuple. Ils forment la plèbe et sont citoyens, c’est-à-dire qu’ils ont le droit de vote. Ils ont des devoirs
comme de servir à l’armée. Ils sont artisans, paysans ou commerçants. La plupart des femmes du peuple travaillent.
Elles sont marchandes, coiffeuses, quelques-unes sont sages-femmes.
PatriciensLes patriciens
sont des hommes libres, citoyens
romains, venant de familles qui ont des
privilèges. Pendant longtemps, ils composent la partie la plus riche
de la société ro maine et sont les seuls à pouvoir devenir des magistrats (c’est-
à-dire à être élus pour exercer le pouvoir).
203Thème 9
Néron enfant portant une bulla Rome (Italie), 50 après J.-C.
La femme romaine
Les lois romaines disaient que la femme était mineure, donc soumise au pouvoir de l’homme. Dans les temps les plus anciens, elle passait de l’autorité de son père à celle de son mari. En tant que chef de famille, il avait l’autorité absolue et le droit de vie et de mort sur tous ceux qui habitaient sous son toit. Pourtant, la matrone (la mère de famille) était respectée : elle n’accomplissait dans la maison aucun autre travail physique que filer et tisser la laine. Elle dirigeait les servantes et éduquait les jeunes enfants.
Entre 6 et 10 ans, les filles des familles influentes pouvaient être choisies comme vestales.
C’étaient des prêtresses importantes pour l’Etat romain. Elles suivaient une formation particulière et
étaient très respectées. Elles avaient des privilèges que les autres femmes n’avaient pas, par exemple elles n’étaient plus soumises à l’autorité d’un
homme. Par contre, elles ne pouvaient pas se marier pendant 30 ans.
L’enfant romain
A Rome, les enfants avaient une vie différente selon le statut de leur famille. On retrouve pour eux les mêmes différences sociales que
pour les adultes. A sa naissance, l’enfant devait être accepté par le père : il le faisait en le soulevant, en lui donnant un nom et en lui offrant une bulla, pendentif-amulette. A 16-17 ans, les fils de citoyens étaient considérés comme adultes, avec les droits et
les devoirs des citoyens. Une cérémonie marquait ce passage. Pour les filles, ce n’était pas l’âge qui marquait le passage à l’âge adulte, mais le moment où elles se mariaient.
Société Place des femmes et des enfants
Statue de la vestale Flavia Publica Rome, atrium des Vestales
Dis donc, ce n’était
pas l’égalité en ce temps-là…
204
Les Romains avaient un système de noms qui renseignait sur leur statut social. Ainsi, les citoyens portaient trois noms : 1. Un prénom (il n’y avait pas beaucoup de choix, une quinzaine seulement, et ils étaient généralement abrégés à l’écrit) ;2. Un nom de famille, le même pour tous les descendants d’un même ancêtre ;3. Un surnom (c’est souvent le nom qu’on a gardé en français lorsqu’on parle d’un Romain célèbre).
Société Noms des Romains
César s’appelait Caius Julius Caesar.
Cicéron s’appelait Marcus Tullius Cicero
Plotine (l’épouse de l’empereur Trajan) s’appelait Pompeia Plotina
Les affranchis recevaient de leur maître le même prénom et le même nom de famille que lui. Leur ancien nom d’esclave devenait leur surnom.
Par exemple, sur cette stèle, Q(uintus) Postumius Hyginus est mentionné, avec son affranchi Postumius Hermes.
Avenches (VD), 2e - 3e siècle après J.-C.
Les pérégrins qui devenaient citoyens romains recevaient de celui qui leur accordait ce droit (souvent un empereur) son prénom et son nom de famille. Leur ancien nom devenait leur surnom, et on reconnaissait souvent leur origine grâce à lui.
Ainsi, la famille de Ti(berius) Claudius Maternus a reçu ce droit de la part de l’empereur Claude : Ti(berius) Claudius Drusus.
Avenches, ~100 - 150 après J.-C
Les esclaves n’avaient qu’un seul nom, qui renseignait souvent sur leur peuple d’origine. Par exemple, l’esclave Hermes était certainement d’origine grecque, puisque Hermès était un dieu grec.
Les femmes libres avaient un nom de famille et un surnom, mais pas de prénom.
205Thème 9
Expansion Armée
Armée romaineL’armée romaine était organisée en légions. Une légion était composée d’environ 5000 soldats à pied (fantassins) et 120 cavaliers. Au début du 2e siècle après J.-C., il y avait quarante-quatre légions dans tout l’Empire romain. Le rôle de l’armée était de défendre les frontières ou de partir en expédition contre des ennemis ou des peuples rebelles.
Equipement du légionnaire Un foulard
Une tunique courte de laine
Des sandales de cuir cloutées
Parfois un manteau et une sorte de pantalon
Armes offensives (qui servent à l’attaque)
Un glaive, sorte d’épée courte à double tranchant
Un poignard
Des javelots
Armes défensives (qui servent à se protéger)
Un bouclier en bois recouvert de cuir et renforcé de métal
Un ceinturon comportant des bandes de cuir cloutées protégeant le ventre
Un casque de fer
Une cuirasse ou une cotte de mailles
Des jambières (parfois)
LégionnaireAu début, chaque citoyen était mobilisable. A partir du 2e siècle avant J.-C., l’armée est devenue professionnelle. Le légionnaire romain était recruté parmi des volontaires. Il s’engageait pour vingt ans. Il était logé, nourri, vêtu, soigné. Pour devenir légionnaire romain, il fallait être citoyen romain, célibataire et mesurer au moins 1 m 65.
En plus, il existait des troupes d’auxiliaires, composées de pérégrins. A la fin de leur service, ceux-ci obtenaient la citoyenneté romaine. Lorsqu’ils étaient libérés de l’armée, les anciens soldats recevaient souvent une terre où s’installer.
Soldat, Pozzuoli (Italie), 2e siècle après J.-C.
206
Combats Une stratégie précise rendait l’armée romaine supérieure à celle de ses ennemis. Lors d’une bataille, le combat se livrait selon un ordre défini. Chaque soldat avait un rôle et une place bien déterminés. Les soldats se plaçaient en lignes successives de combat, et avançaient selon un plan défini à l’avance. L’une des tactiques était celle de la tortue : les hommes du premier rang avançaient bouclier contre bouclier, les soldats suivants se protégeaient en plaçant leur bouclier au-dessus de leur tête et sur les côtés du groupe.
La vie du soldat romainUne fois engagé dans l’armée romaine, le soldat était envoyé dans un camp. Ils s’entraînaient aux combats et à la marche, parfois à l’équitation et à la natation.
En temps de guerre, la vie de soldat était une suite de campements, de longues marches, de terribles combats et de pillages. En effet, les soldats devaient non seulement se battre, mais construire camps et ponts, élever des fortifications, faire et réparer des routes.
En marche, le légionnaire devait parcourir environ 30 km ou davantage par jour. Il transportait assez de grains (céréales) pour une quinzaine de jours, des outils et des ustensiles de cuisine, deux pieux pour la palissade du camp, ainsi que son armure et ses armes. Le poids de son chargement était de 35 à 40 kg. Des centaines de mulets portaient les tentes, des armures supplémentaires et de lourdes machines utilisées pour assiéger une ville.
Colonne Trajane, Rome (Italie), 2e siècle après J.-C.
Reconstitution d’une catapulte
O�ciers
Autel
Ecuries
Général
Soldats
Palissade
Fossé
Remblai
Soldats
Ecuries
Soldats d’élite
Pages 205 et 206 : les photos représentant des troupes ou des armes romaines proviennent de groupes qui se consacrent à des reconstitutions historiques.Schéma d’un camp romain
207Thème 9
Avenches
Nyon
Martigny
AugstWindisch
Berne
Le monde romain s’étendait sur un immense territoire. Il avait englobé de nombreux peuples différents. Pourtant, on retrouve partout des caractéristiques romaines. C’est que les Romains ont voulu étendre leur culture.
Lorsqu’ils conquéraient un territoire et s’y éta-blissaient, ils encourageaient les habitants à adopter leur culture, à se romaniser.
Dans l’ensemble du monde celte et donc dans nos régions aussi, on trouve des marques d’une vie « à la romaine », comme des villes, des villae, des thermes, des aqueducs, des théâtres, des amphithéâtres, des mosaïques, des voies romaines, etc.
Plusieurs amphithéâtres sont utilisés de nos jours pour des spectacles : opéras, concerts rock, combats de reines, courses de taureaux, etc.
Windisch (AG)
Augst (BL)
Berne (BE)
Avenches (VD)
Nyon (VD) Martigny (VS)
Avenches
Carthage
RomeNarbonne
Antioche
Alexandrie
Constantinople
Athènes
Brindisi
Milan
Cologne
Lyon
Londres
OcéanAtlantique
Mer Méditerranée
Mer Noire
Routes principales Routes secondaires
Expansion Culture
Amphithéâtre Théâtre
La carte ci-dessus indique les endroits de Gaule où on a trouvé des amphithéâtres et des théâtres. Les photos montrent les six amphithéâtres romains visibles en Suisse.
208
Cependant les habitants de nos régions ne prenaient pas simplement toute la culture romaine telle qu’elle. Ils gardaient aussi des éléments de la culture celte, en particulier dans le domaine de la religion.
Par exemple, on a gardé les anciens dieux, comme cette déesse Artio dont on a trouvé une statuette à Muri (BE) : l’inscription montre qu’elle a été offerte à la déesse par une citoyenne romaine, Licinia Sabinilla.
Souvent les dieux qui avaient une fonction semblable portaient deux noms (romain et celte), comme ce Mars Caturix honoré à Avenches (VD) : Caturix était le dieu celte de la guerre, et Mars le dieu romain de la guerre.
Avenches, 2e siècle après J.-C.
Statue d’Artio, Muri (BE), 2e siècle après J.-C.
Après leur entrée dans l’Empire romain, les populations locales se sont mises à parler et à écrire le latin. Avec les siècles, la langue a évolué, et après la disparition de l’Empire romain, le latin s’est transformé pour finir par devenir le français, l’italien, l’espagnol ou le portugais, entre autres. Le français que nous parlons est composé de mots dont la très grande majorité descend de mots latins. Seuls quelques dizaines mots d’origine celte (alouette, ardoise, balai, etc.) sont encore employés.
En latin, les mots ont plusieurs formes (comme en allemand). Voici quelques mots latins. On en a donné deux formes, ainsi que leur sens français.
ager, agri le champ
vetus, veterem vieux, ancien
pater, patris le père
colo, cultum cultiver
vitis, vitem la vigne
D’autres mots latins sont restés tels quels en français, comme :
aquarium, album, et cetera, minimum, ex aequo.
La culture issue du mélange entre la culture celte et la culture romaine s’appelle la culture gallo-romaine.
Le graveur de pierres (lapidarius) Julius Silvester a gravé cette inscription pour Mars Caturix
209Thème 9
Economie Voies de communication
Voie romaine empierrée
Onnens (VD)Voie romaine dalléeRaon-les-Leau (France)
1. Borne milliaire2. Dalles plates
3. Bordures verticales4. Sable fin ou terre, tassés et aplatis
5. Couches allant de gravier fin à galets 6. Sol creusé
Le réseau routier romain s’est constitué à partir des chemins existants, complétés par les nouvelles voies romaines.
Elles avaient souvent des tronçons en ligne droite. Elles étaient généralement empierrées, et rarement recouvertes de dalles plates. Elles permettaient de parcourir rapidement l’ensemble de l’empire à partir de Rome.
1
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43
2
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Grâce à voies romaines, les déplacements étaient plutôt faciles pour l’époque. Elles étaient très fréquentées par l’armée, les marchands et les courriers.
Elles ont permis l’expansion économique de l’empire.
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Le réseau de communication dans nos régions
Les principaux cours d’eau et les lacs étaient navigables et servaient surtout au transport des marchandises.
Des voies romaines reliaient les principales cités. Elles assuraient aussi les liaisons bien au-delà : avec le sud de la Gaule par la vallée du Rhône, avec l’Italie par le col du Grand-St-Bernard, avec la vallée du Rhin en franchissant le Jura par différents cols.
Les voyageurs disposaient de relais pour se restaurer, se reposer, effectuer éventuellement des réparations ou des changements de chevaux, louer des véhicules ou des animaux.
Des bornes milliaires indiquaient la direction et la distance vers la prochaine étape importante.
Avenches
Nyon
Martigny
Besançon
Augst
Vers l’ItalieVers le sud de la Gaule
Versla valléedu Rhin
Les militaires disposaient aussi de cartes ou d’itinéraires avec les étapes et les distances. Certains ont été copiés pendant plusieurs siècles. Ainsi, on a trouvé un parchemin du 13e siècle (vers la fin du Moyen-Age) qui reproduit des indications concernant les voies romaines du 4e siècle : on l’appelle la Table de Peutinger.
Grand-St-BernardLes Alpes
Avenches
Lac Léman Le Rhône
Mer Méditerranée
211Thème 9
Chariot, Orbe (VD), 2e - 3e siècle après J.-C.
Galère romaine, Tunisie
Reconstitution d’une diligence, Cologne (Allemagne)
Ostie (Italie) 2e siècle après J.-C.
Le navire de transport romain sur les mers mesurait en moyenne 20 à 30 m de long et 8 à 10 m de large. On pouvait y charger 3000 à 4000 amphores.
Le navire était souvent orné d’une figure de cygne à l’avant. A l’arrière, une tente servait d’abri au pilote (gubernator). Au milieu du pont s’élevait le grand mât qui soutenait la voile principale, de forme généralement rectangulaire. À l’avant du navire se trouvait une autre voile, plus petite, nommée artemon.
La marine de guerre des Romains utilisait le plus souvent des galères qui comptaient jusqu’à cinq rangs de rameurs. Ces navires avaient aussi des voiles.
On trouvait aussi de grands bateaux de transport, les chalands, sur les lacs et les cours d’eau.
Le moyen de transport terrestre le moins coûteux, et donc le plus courant, était le cheval ou le mulet. Les paysans utilisaient souvent un chariot tiré par des bœufs ou des mulets. Au contraire des paysans, les riches utilisaient des véhicules couverts et confortables. Ils pouvaient être loués dans des relais de poste. Les familles pouvaient voyager dans des chars couverts ou au moyen d’attelages légers montés sur deux roues.
Economie Moyens de transport
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Amphores attachées pour le transport Bodrum (Turquie)
Deux hommes portent une amphore à huile Peinture murale dans l’escalier d’une cave, Augst (BL)
Les Romains ont profité de leur vaste empire pour faire venir à Rome une quantité de produits différents, parfois même de bien plus loin que leurs territoires.
La plupart de ces produits étaient transportés par bateaux. En effet, sur un gros navire marchand, on pouvait charger des tonnes de céréales, ou des milliers d’amphores contenant de l’huile, du vin, du garum, etc. Certains de ces navires ont fait naufrage, et on a retrouvé leurs épaves avec leur cargaison.
OcéanAtlantique
Mer Méditerranée
Mer Noire
Poisson Conserve de poisson Bœuf Porc Dattes Huîtres Vin
Figues/raisins secs Miel Bière Céréales Huile d’olive Sel Epices
Provenance de di�érents aliments et épices
Avenches
Economie Commerce à large échelle
Près du port et des entrepôts de Rome, on a même retrouvé une colline artificielle de 36 m de haut faite des débris des amphores à huile, cassées après avoir été vidées. On estime qu’il en arrivait à Rome 260 000 par année.
213Thème 9
Coupe trouvée à Lausanne-Vidy (VD), produite à Banassac (sud de la France), 100-150 après J.-C.
Halage d’une barque chargée de tonneaux de vins Cabrières-d’Aigues (France), 2e siècle après J.-C.
Barque de transport de matériaux, Yverdon (VD), 50 - 100 après J.-C
Lausanne
ArezzoBanassac
Sur nos lacs aussi, des marchandises étaient transportées par bateau. Des ports ont été fouillés, par exemple ceux de Genève, Vidy-Lousonna, Avenches : on y voit les quais servant à charger ou décharger des marchandises. On a aussi retrouvé des épaves de grandes barques (10 m de long) et de chalands (20 m de long) à Yverdon.
Certains produits étaient fabriqués en grandes quantités. Le travail se faisait toujours à la main, par des artisans. Ils pouvaient être regroupés par centaines pour fabriquer des objets très demandés.
Par exemple, la ville d’Arezzo en Italie s’était spécialisée dans la production d’un type de poteries particulières, et elle les exportait dans tout le monde romain. Plus tard, cette technique a été reprise par des centres de potiers en Gaule, comme Banassac, qui à leur tour ont exporté leurs céramiques.
214
Les Romains utilisaient des pièces de bronze, d’argent et d’or. Elles étaient valables dans tout le monde romain et facilitaient les échanges commerciaux. C’est l’Etat qui les frappait : d’abord sur ordre des magistrats spécialisés, sous la République, puis sur ordre des empereurs, sous l’Empire.
Comme sur notre monnaie, les pièces portaient des images et des légendes, par exemple le portrait, le nom et les titres de l’empereur, des symboles de victoire ou des vertus que l’on voulait favoriser (la générosité, la concorde, la loyauté, etc.).
Au cours des siècles, les prix ont augmenté et les monnaies ont perdu de leur valeur. C’est pourquoi les types de monnaies variaient. L’éruption du Vésuve, en 79 après J.-C., a permis de conserver des listes de prix affichés à Pompéi. Par exemple :
Economie Monnaies
3 asle kg
2 asle litre
60 as la pièce
2000 as
4 deniers
les 5 pièces
24 deniers
le kg
5 deniers
le kg
En 301 après J.-C., pour tenter de freiner ce mouvement d’inflation, l’empereur Dioclétien a décrété une loi fixant les prix maximums pour toute une série de marchandises, ainsi que pour des salaires. Par exemple :
Pour une journée de travail un ouvrier agricole était payé 25 deniers, ou un créateur de mosaïque 60 deniers, alors que pour un mois d’enseignement, un maître d’école recevait 50 deniers par élève.
SEL
Trésor monétaire dans une cruche Avenches (VD), 2e siècle après J.-C.
Les archéologues
trouvent parfois un grand nombre de
pièces cachées par leur propriétaire. lls les
appellent trésor monétaire.
215Thème 9
Statue du Génie du peuple romain Rome (Italie)
Religion familiale et publique
Les lares étaient les dieux de la famille. On les montrait comme deux personnages jeunes et agiles, tenant à la main une corne d’abondance. A chaque repas, la famille leur en offrait une partie.
Les pénates étaient les dieux de la nourriture et des boissons. Ils étaient toujours deux.
Religion Cultes et lieux de culte
Statuette en bronze d’un lare impérial Lora del Rio (Espagne) 1er siècle après J.-C.
Fresque représentant un laraire, Pompéi (Italie)
Têtes couronnées de deux pénates (DPP = Dei Penates Publici, « les dieux pénates publics »)
Chaque père de famille, maître de la maison, avait un génie. Il était la force qui l’accompagnait tout au long de sa vie. Le génie était donc symboliquement le centre de la maison. Des serpents
lui étaient souvent associés.
Le serpent
symbolisait le lien entre le monde des vivants et le monde
des morts.
216
Scène de sacrifices, Rome (Italie), fin du 2e siècle avant J.-C.
Scène de sacrifice
Préparatifs d’un sacrifice, Rome (Italie), ~125 après J.-C.
Dans la religion romaine, il y avait beaucoup de fêtes et de cérémonies, presque un jour sur deux durant l’année. Ces fêtes et cérémonies pou vaient comporter des sacrifices d’animaux, d’autres offrandes,
ou des jeux.
Les animaux sacrifiés variaient selon les moyens de ceux qui sacrifiaient et selon le dieu à qui on offrait le sacrifice.
Les sacrifices étaient très importants dans la religion romaine, car ils permettaient de maintenir la paix avec les dieux. Ils servaient aussi à s’assurer de leur protection et à demander leur bienveillance (par exemple pour de bonnes récoltes).
217Thème 9
Lieux de culte
Un temple était un bâtiment dédié à une divinité, construit généralement dans les villes. A l’intérieur, on trouvait la statue de ce dieu. Les cultes étaient célébrés devant le bâtiment, autour d’un autel. C’était un prêtre qui s’occupait des sacrifices, des prières et du rituel. Les gens n’entraient jamais dans la partie sacrée du temple. Temple romain, Nîmes (France), 1er siècle après J.-C.
Temple de Portunus, Rome (Italie), 1er siècle après J.-C.
Temple consacré à Jupiter, Junon et Minerve, Ostie (Italie) ~120 après J.-C.
Temple de Minerve, Sbeïtla (Tunisie) Temple d’Auguste et Roma, Pula (Croatie), 1er siècle après J.-C.
La plupart des temples romains sont construits selon le même plan.
218
Combat contre des ours sur un relief en ivoire, Italie, ~400 après J.-C.
Deux acteurs de théâtre portant un masque (Italie)
Statue romaine du dieu Mars 1er siècle après J.-C.
Course de chars sur un médaillon de vase, Lyon (France)
En mars avait lieu la fête des Equirria. Elle était dédiée au dieu Mars. Comme c’était le début des campagnes guerrières, on lui demandait de veiller sur les armées et de leur donner la victoire.
En octobre, à la fin de la saison guerrière, se déroulait la fête de l’Armilustrium. C’était le moment où l’on déposait les armes et où on les purifiait.
Religion Fêtes romaines
Les Romains avaient de nombreux jours fériés. Ils honoraient leurs divinités et leur offraient des sacrifices. Certains jours de l’année, en février et en mai, ils faisaient des offrandes aux esprits des morts afin de les apaiser.
Une fête commençait souvent par une cérémonie religieuse et un sacrifice. Parfois un grand cortège avait lieu à travers la ville pour mener la foule devant le temple. C’était aussi l’occasion d’aller voir des courses de chars, des spectacles de gladiateurs ou des pièces de théâtre. Lors d’une fête, un grand repas réunissait la famille.
Les citoyens romains mettaient leurs plus beaux vêtements pour se rendre sur le lieu de la manifestation.
Chaque étape de la
vie de la famille ou de la cité était
marquée par une fête.
Les Romains
célébraient une fête presque la
moitié des jours de l’année.
219Thème 9
Cérès, Rome (Italie), 2e siècle après J.-C.
Les Saturnales se déroulaient entre le 17 et le 24 décembre. Les hommes et les femmes portaient des guirlandes autour du cou et s’offraient des cadeaux. Ces fêtes étaient célébrées en l’honneur de Saturne. Elles étaient très joyeuses. Les esclaves faisaient semblant d’être les maîtres et avaient le droit de parler librement. Les écoles avaient congé et personne ne travaillait. C’était l’occasion de faire de grands repas.
En avril, de nombreuses fêtes avaient lieu pour demander aux dieux de favoriser les récoltes, de leur éviter les maladies, de protéger les troupeaux, d’assurer la fertilité. Parmi elles, les Cerialia étaient dédiées à Cérès et lui demandaient de veiller à ce que les récoltes soient bonnes.
En août, au moment d’engranger les récoltes, avait lieu la fête des Consualia.
En automne, la fête des Vinalia célébrait la récolte du raisin.
Saturne, Tunisie, 2e siècle
Et chez toi, y a-t-il autant de fêtes
religieuses inscrites au calendrier ?
220
Images se rapportant au polythéisme
Religion Polythéisme et monothéisme
Images se rapportant au monothéisme
221Thème 9
Statue romaine d’Isis, Villa Hadriana Tivoli (Italie), 117 - 138 après J.-C.
Stèle de Licinia Amias Rome (Italie), début 3e siècle après J.-C.
Fresque, catacombe de Priscille Rome (Italie), 5e siècle après J.-C.
Inscription d’Asclépiodotus Sion (VS), 377 après J.-C.
Statue romaine de Mithra Ostie (Italie), 2e siècle après J.-C.
Statue romaine de Cybèle Formia (Italie), ~60 avant J.-C.
Les chrétiens ne représentaient pas leur dieu, et rarement Jésus. Mais ils utilisaient des symboles, comme le poisson, le berger ou certaines lettres grecques.
Au début, les chrétiens étaient un petit groupe de gens qui suivaient l’enseignement de Jésus, en Palestine. Peu à peu, leur nombre s’est agrandi et ils se sont répandus dans l’ensemble du monde romain. Les Romains les considéraient d’abord comme une secte juive.
A cette époque, dans le monde romain, on pratiquait une quantité de cultes. Certains de ces cultes étaient liés à la religion gréco-romaine traditionnelle.
D’autres mettaient en avant un dieu principal, souvent d’origine orientale. Il y avait par exemple beaucoup d’adorateurs – de Mithra, un dieu de l’Iran actuel,– de Cybèle, une déesse du centre de la Turquie actuelle, – d’Isis, une déesse égyptienne.
Religion Diffusion du christianisme
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Certains aspects sont caractéristiques du christianisme :
– Les fidèles formaient des communautés soudées ;
– Beaucoup venaient du peuple, c’était des gens simples, même des esclaves ; ils pensaient qu’après leur mort, ils seraient tous égaux ;
– Ils croyaient qu’ils seraient « sauvés » grâce à leur foi et à leur pratique ;
– Ils croyaient à la résurrection (passage à une vie éternelle, après la mort) ;
– Ils pratiquaient leur culte de façon un peu cachée, les autres gens ne savaient pas ce qui se passait pendant les cérémonies.
Plusieurs de ces caractéristiques se retrouvaient aussi dans les religions orientales. Elles expliquent le succès de ces religions par rapport à la religion traditionnelle romaine.
Ainsi, le christianisme a progressé dans le monde romain : au 2e siècle après J.-C., Paul de Tarse (saint Paul) a fait plusieurs voyages dans l’Empire romain pour encourager les nouvelles communautés chrétiennes d’Asie Mineure, de Grèce et de Rome. Les marchands orientaux et les soldats des légions ont eux aussi répandu cette nouvelle religion, mais le christianisme restait un culte parmi les autres.
OcéanAtlantique
Mer Méditerranée
Mer Noire
Rome
Ravenne
Avenches
Carthage
Narbonne
Antioche
Alexandrie
Constantinople
Athènes
Jérusalem
Lyon
Londres
Empire romain au 5e siècle Chrétiens aux 1er et 2e siècles Chrétiens au 4e siècle
MerCaspienne
Progression du christianisme dans l’Empire romain
Chrétiens aux 1er et 2e siècles Chrétiens au 4e siècle
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Les Romains étaient très tolérants envers les autres religions. Ils acceptaient leurs cultes, leurs temples, leurs fidèles.
La seule chose qu’ils ont imposée était le culte impérial : l’empereur était considéré comme « divin », fils d’un dieu, et on pensait qu’il devenait un dieu après sa mort. Tout citoyen romain devait pratiquer le culte impérial, pour des raisons politiques : il montrait ainsi qu’il reconnaissait l’autorité de l’empereur et se comportait comme un « bon Romain ».
En 250 après J.-C., un édit de l’empereur rappelait à chacun cette obligation.
Certains chrétiens qui refusaient étaient alors emprisonnés ou mis à mort : l’Eglise parle de « persécutions », et ceux qui ont été exécutés sont appelés « martyrs ».
Les catacombes de Rome, cimetières souterrains, ont servi de lieux de réunion secrets ; elles ne contiennent pas que des tombes de chrétiens exécutés, mais celles de beaucoup d’autres chrétiens. Les persécutions n’ont pas eu lieu partout, ni pendant très longtemps. Mais beaucoup de textes chrétiens ont raconté ces faits, pendant des siècles, parce que les martyrs sont devenus des saints de l’Eglise catholique.
Dans nos régions
Par exemple, un évêque de Lyon, a écrit un récit romancé de la mort de saint Maurice et de ses compagnons, qui est censée s’être passée entre 292 et 303 après J.-C. Il l’a écrit 150 ans plus tard. Ce récit a ensuite été largement diffusé, lorsque l’abbaye de Saint-Maurice (VS) a été fondée, en 515, et qu’elle cherchait à devenir un lieu de pèlerinage important.
Maurice Denis, Couronnement de saint Maurice Saint-Maurice (VS), 1920
Religion L’Etat romain et les chrétiens
Moi, l’empereur
Dèce, j’ordonne à tous les habitants
libres de l’empire d’offrir en famille un sacrifice aux
dieux et à l’empereur. Un certificat vous sera
remis par la commission de vérification lorsque vous l’aurez fait.
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A Sion, les archéologues ont découvert une inscription portant un symbole chrétien. Un gouverneur de la province l’a fait graver en 377 après J.-C. C’est la plus ancienne preuve de la présence de chrétiens dans la Suisse actuelle. Par contre, l’archéologie n’apporte aucun indice concernant des persécutions de chrétiens dans nos régions.
Reconstitution de l’église et du baptistère, Augst (BL) 4e siècle après J.-C.
Sous plusieurs églises ou cathédrales actuelles, les archéologues ont trouvé des restes de bâtiments chrétiens très anciens, par exemple, sous la cathédrale Saint-Pierre de Genève, une église de la fin du 4e siècle après J.-C.
Vestiges du 1er au 4e siècle Vestiges du 5e au 8e siècle Eglise actuelle, Martigny (VS)
Fouilles de la cathédrale Saint-Pierre, Genève
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Synthèse
Une ville et un camp Au cours des siècles, la ville romaine d’Augusta Raurica (Augst, BL) a connu une évolution marquée par bien des événements. Avec la crise du 3e siècle après J.-C., elle a rencontré des difficultés : la région n’était pas sûre, les Alamans qui étaient de l’autre côté du Rhin représentaient une menace. L’empereur Dioclétien a décidé de construire une série de camps militaires fortifiés, tout le long du Rhin et du Danube, pour empêcher les barbares d’envahir l’Empire romain. Un de ces camps fixes a été établi juste à côté d’Augst, à Kaiseraugst ; il était gardé par la légion Prima Martia et entouré de remparts impressionnants, de 8 à 10 m de haut, avec des tours et des portes solides.
Restitution du camp de Kaiseraugst, 4e siècle après J.-C.Restitution d’Augst, 3e siècle après J.-C.
En 1961, Marie Schmid-Leuenberger, qui habite à côté de l’école, présente quatre plats
du trésor d’argenterie qu’elle a découverts
En 350 après J.-C., plusieurs hommes voulaient être empereurs. Par exemple, l’un d’eux, Magnence, s’est proclamé empereur en s’appuyant sur ses soldats. Une série de combats a eu lieu. Magnence avait besoin de troupes, il a alors retiré de la frontière du Rhin une bonne partie des soldats. Les Alamans en ont profité pour entrer et piller la région. Pour finir, Magnence a perdu et s’est suicidé.
Un trésor
Le trésor d’argenterie de Kaiseraugst réunit 270 objets d’argent pur et pèse 58 kilos.
Il a été retrouvé le long du rempart, lors de travaux effectués pour créer un terrain de sport à côté de l’école.
Parmi ces objets, il y a :– des plats à servir (certains portent une inscrip-
tion montrant qu’il s’agit de cadeaux, offerts par l’empereur Magnence à ses officiers, peu après sa prise du pouvoir) ;
– des pièces de monnaie ;– des lingots d’argent, portant la marque de
l’em pereur Magnence ;– un chandelier.
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Trésor d’argent de Kaiseraugst (BL). Les pièces de monnaie ne sont pas présentées.
Restitution du trésor tel qu’il a pu être utilisé dans un banquet.
Reconstitution du trésor, tel qu’il a pu être enfoui dans le sol, au pied du rempart du camp de Kaiseraugst.
Plat avec détail de son médaillon central : Ulysse, Achille (fils de la déesse grecque Thétis) et leurs compagnons. Diamètre du plat : 53 cm ; poids : 4,642 kg.
Pièce d’argenterie, longueur : 20,7 cm