thierry meury pascaldÉcaillet s journaliste u un … · large, leuba a gagné, cramer a perdu....

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ON EN PARLE 8 12-13 JUIN 2013 Le 144 lausannois est un modèle! JONAS SCHNEITER Il est 19 heures à l’avenue César-Roux quand l’équipe de nuit prend place devant les ordinateurs de régula- tion du centre 144. L’am- biance a beau être décon- tractée, les deux opérateurs qui travailleront jusqu’au lendemain matin gardent leurs yeux rivés sur leurs écrans et le standard télé- phonique. «Nous devons ab- solument répondre à chaque appel avant trois sonne- ries et être prêts à envoyer l’ambulance, le médecin du SMUR ou l’hélicoptère de la REGA à la bonne adresse en moins de 90 secondes», précise Vincent Fuchs, le directeur opérationnel de la centrale Urgence Santé. En début de soirée, les appels au secours se succèdent et passent des petits bobos aux véritables situations com- pliquées d’urgences vitales, mais le ton posé des deux régulateurs ne varie jamais. «Quand le cas est vraiment préoccupant, nous essayons au contraire d’être encore plus calme et rassurant», confie l’une d’entre eux. D’ailleurs, un peu avant 20 heures, une femme appelle car son enfant vient de se coincer un gros morceau de nourriture dans la gorge. Les événements pourraient rapidement évoluer vers le drame donc, dès les pre- miers mots de la maman, l’ambulance la plus proche est envoyée en quelques clics de souris. Ensuite, la régulatrice la rassure et lui détaille sereinement le com- portement à adopter en at- tendant les secours. Véritable savoir faire Au début des années 1990, les cantons de Genève et Vaud innovaient en mettant en place une centrale télé- phonique spécialisée pour les urgences sanitaires. Ainsi, grâce à une équipe provenant du monde de la santé et des formations spécifiques, les réponses aux appels au secours se sont professionnalisées. Ce faisant, le nombre d’am- bulances envoyées a théo- riquement pu être réduit puisque les cas bénins sont identifiés et d’autres solu- tions plus appropriées et moins coûteuses sont trou- vées. «De plus, les régula- teurs vont, dans certains cas, proposer de l’aide en at- tendant l’arrivée de l’ambu- lance. Ils expliqueront par exemple comment faire un massage cardiaque puis ac- compagneront, rassureront et encourageront le témoin pendant qu’il le pratique.», ajoute le Dr Fabrice Dami, médecin répondant de la centrale 144. Bons réflexes Plus la soirée avance et plus les cas se font rares, mais après un genou déboité et quelques appels qui relè- vent davantage de l’assis- tance sociale, un homme agité donne l’alerte car sa femme est inconsciente depuis quelques minutes. Alors qu’une ambulance et une voiture du SMUR rou- lent à toute vitesse vers son domicile, le régulateur pré- vient ses voisins pour qu’ils viennent en aide à l’homme incapable de mettre sa femme dans la position adé- quate. Grâce à ces bons ré- flexes professionnels, des minutes sont gagnées et les chances de survie aug- mentent. Pourtant, dans de nombreux autres cantons suisses, les opérateurs du 144 ne sont pas aussi bien formés à la spécificité des urgences sanitaires. Vincent Fuchs ne les pointe pas du doigt mais prône une cen- tralisation: «D'un point de vue économique et logique, il nous semblerait pertinent de rationaliser la situation actuelle, deux centrales ro- mandes étant largement suffisantes dans un premier temps.» En attendant la prise de conscience des au- torités, les Vaudois peuvent tout de même se réjouir de profiter de l’expertise d’une vingtaine de régulateurs 144 que nous envient bien d’autres cantons. Le 144 à Lausanne, une centrale citée en exemple dans de nombreux cantons. DR DÉCOUVRE sans surprise le résultat de la votation du week- end sur l’asile et se dit qu’il n’y a décidément plus de «Röstigra- ben». La peur de l’autre, le repli sur soi, l’égoïsme et la xénopho- bie, ne sont plus seulement des tares d’Alémaniques bornés et primaires. Une bonne nouvelle pour notre fédéralisme: dans l’esprit, il n’y a plus aucune différence entre un Genevois ou un Jurassien et un paysan schwytzois. CONSTATE dans le même temps que ces mêmes Suisses ont refusé tout aussi abruptement l’idée d’une élection du Conseil fédéral par le peuple. LIT, sur le même sujet, la réaction de Roger Nordmann, conseiller national socialiste vaudois: «La quête du plébiscite du grand chef Blocher, écarté du Conseil fédéral, a complètement raté». A la place de Nordmann, on la mettrait en veilleuse. Car pour ce qui est de l’asile, «le grand chef Blocher» a aujourd’hui au Conseil fédéral son équivalent socia- liste: Simonette Sommaruga. Les mêmes idées, mais dans le parti de Nordmann. Ce qui est nettement plus sage à voir le résultat de la votation précitée. SOURIT en feuilletant les pages «sports» d’un canard de boulevard. Notre champion de ski Didier Défago, en pleine période de préparation physique, s’est vu offrir une journée de pilotage de formule 1 sur un circuit français. Ce qui limite évidemment les risques d’acci- dent. Son palmarès est déjà assez chargé de ce côté-là. THIERRY MEURY krysalide.ch *Actions réservées aux clients particuliers dans la limite des stocks disponibles jusqu’au 30.06.13. Les véhicules proposés sont immatriculés en véhicules de direction par RRG Léman SA garantis 3 ans après la 1ère mise en circulation selon liste consultable sur demande sans obligation d’achat. Exemple: Note 1.4 I-WAY+ 0 km prix catalogue CHF 23’340.- moins prime CHF 6’440.- = CHF 16’900.-, Qashqai+2 2.0 DCI Tekna at. 4WD 0km, prix catalogue CHF 47’000.- moins prime CHF 8’100.- = CHF 38’900.-, Pathfinder 2.5 DCI SE 190ch at. 0km, prix catalogue CHF 63’720.- moins prime CHF 15’820.-= CHF 47’900.-, 370Z Coupé Pack GT Edition at. 0km, prix catalogue CHF 69’390.- moins prime CHF 16’490.- = CHF 52’900 .-. Photos non contractuelles. ** Exemple : 370Z Coupé Pack GT Edition aut. 0 km, prix catalogue CHF 69’390.- moins prime CHF 16’490.- = CHF 52’900.- soit 23% de remise. www.nissan-leman.ch PATHFINDER ET +2 NOTE Z370 COUPE PACK GT QASHQAI E ASHQAI + NOTE E T NOTE E T * * * ** * RRG NISSAN Crissier Bois-Genoud 2 1023 Crissier 021 635 34 31 LA CANNE BLANCHE Dimanche 9 juin, jour de vota- tions, sur le coup de 13h. À la RSR, remarquable moment entre le conseiller d’Etat Philippe Leuba et le conseiller aux Etats Robert Cramer. On parle de l’asile, c’est plié, la tendance est large, Leuba a gagné, Cramer a perdu. Pourtant, un immense respect républicain entre les deux hommes. Le vainqueur n’accable pas le vaincu. Le per- dant sait perdre, reconnaissant l’ampleur de la défaite. Entre ces deux politiciens, il y a le chemin de reconnaissance de la Répu- blique. Hélas, on n’en dira pas autant du torrent de réactions fangeuses d’une certaine gauche, tout au long de l’après-midi, sur les blogs, les réseaux sociaux, les médias. Cette manière de clamer sa «honte d’être Suisses», mais on a juste envie de leur dire: «Si vraiment une démo- cratie qui vient de prendre une décision souveraine, en parfaite connaissance de cause, les enjeux ayant été pesés et soupe- sés pendant des semaines, vous donne à ce point de l’urticaire, alors n’hésitez pas, faites vos bagages, allez donc demander l’asile ailleurs». Pire encore: ceux qui préten- dent que les enjeux étaient mal posés (l’éternel argument des perdants), que le peuple n’a rien compris, voté «les yeux bandés». A ces extralucides qui ont tout saisi mieux que quatre Suisses sur cinq, on a juste envie d’offrir une canne blanche. Pour la route. PASCAL DÉCAILLET JOURNALISTE INDÉPENDANT PRODUCTEUR ET ANIMATEUR D’ÉMISSIONS DE TÉLÉVISION Coup de gueule PA JO IN PR AN DE NUMEROS D‘URGENCE Cité en exemple par les autres cantons, la centrale 144 vaudoise gère déjà une petite partie des appels fribourgeois et pourrait bientôt répondre aux neuchâtelois. Nous avons passé une soirée dans leur centre névralgique. PUB ●●●

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Page 1: THIERRY MEURY PASCALDÉCAILLET S JOURNALISTE U un … · large, Leuba a gagné, Cramer a perdu. Pourtant, un immense respect républicain entre les deuxhommes. Le vainqueur n’accable

ON EN PARLE8 • 12-13 JUIN 2013

Le 144 lausannois estun modèle!

JONAS SCHNEITER

Il est 19 heures à l’avenueCésar-Roux quand l’équipede nuit prend place devantles ordinateurs de régula-tion du centre 144. L’am-biance a beau être décon-tractée, les deux opérateursqui travailleront jusqu’aulendemain matin gardentleurs yeux rivés sur leursécrans et le standard télé-phonique. «Nous devons ab-solument répondre à chaqueappel avant trois sonne-ries et être prêts à envoyerl’ambulance, le médecin duSMUR ou l’hélicoptère dela REGA à la bonne adresseen moins de 90 secondes»,précise Vincent Fuchs, ledirecteur opérationnel de lacentrale Urgence Santé. Endébut de soirée, les appelsau secours se succèdent etpassent des petits bobos auxvéritables situations com-pliquées d’urgences vitales,mais le ton posé des deuxrégulateurs ne varie jamais.«Quand le cas est vraimentpréoccupant, nous essayonsau contraire d’être encoreplus calme et rassurant»,confie l’une d’entre eux.D’ailleurs, un peu avant 20heures, une femme appellecar son enfant vient de secoincer un gros morceaude nourriture dans la gorge.Les événements pourraientrapidement évoluer vers

le drame donc, dès les pre-miers mots de la maman,l’ambulance la plus procheest envoyée en quelquesclics de souris. Ensuite, larégulatrice la rassure et luidétaille sereinement le com-portement à adopter en at-tendant les secours.

Véritable savoirfaireAu début des années 1990,les cantons de Genève etVaud innovaient en mettanten place une centrale télé-phonique spécialisée pourles urgences sanitaires.Ainsi, grâce à une équipeprovenant du monde dela santé et des formationsspécifiques, les réponsesaux appels au secours sesont professionnalisées. Cefaisant, le nombre d’am-bulances envoyées a théo-riquement pu être réduitpuisque les cas bénins sontidentifiés et d’autres solu-tions plus appropriées et

moins coûteuses sont trou-vées. «De plus, les régula-teurs vont, dans certainscas, proposer de l’aide en at-tendant l’arrivée de l’ambu-lance. Ils expliqueront parexemple comment faire unmassage cardiaque puis ac-compagneront, rassurerontet encourageront le témoinpendant qu’il le pratique.»,ajoute le Dr Fabrice Dami,médecin répondant de lacentrale 144.

Bons réflexesPlus la soirée avance et plusles cas se font rares, maisaprès un genou déboité etquelques appels qui relè-vent davantage de l’assis-tance sociale, un hommeagité donne l’alerte car safemme est inconscientedepuis quelques minutes.Alors qu’une ambulance etune voiture du SMUR rou-lent à toute vitesse vers sondomicile, le régulateur pré-vient ses voisins pour qu’ils

viennent en aide à l’hommeincapable de mettre safemme dans la position adé-quate. Grâce à ces bons ré-flexes professionnels, desminutes sont gagnées etles chances de survie aug-mentent. Pourtant, dans denombreux autres cantonssuisses, les opérateurs du144 ne sont pas aussi bienformés à la spécificité desurgences sanitaires. VincentFuchs ne les pointe pas dudoigt mais prône une cen-tralisation: «D'un point devue économique et logique,il nous semblerait pertinentde rationaliser la situationactuelle, deux centrales ro-mandes étant largementsuffisantes dans un premiertemps.» En attendant laprise de conscience des au-torités, les Vaudois peuventtout de même se réjouir deprofiter de l’expertise d’unevingtaine de régulateurs144 que nous envient biend’autres cantons. ■

Le 144 à Lausanne, une centrale citée en exemple dans de nombreux cantons. DR

DÉCOUVRE sans surprise lerésultat de la votation du week-

end sur l’asile et se dit qu’il n’ya décidément plus de «Röstigra-ben». La peur de l’autre, le replisur soi, l’égoïsme et la xénopho-bie, ne sont plus seulement destares d’Alémaniques bornés etprimaires.Une bonne nouvelle pour notrefédéralisme: dans l’esprit, il n’y aplus aucune différence entre unGenevois ou un Jurassien et unpaysan schwytzois.CONSTATE dans le mêmetemps que ces mêmes Suisses ontrefusé tout aussi abruptementl’idée d’une élection du Conseilfédéral par le peuple.

LIT, sur le même sujet, la réactionde Roger Nordmann, conseiller

national socialistevaudois: «La quêtedu plébiscitedu grand chefBlocher, écarté duConseil fédéral,a complètement

raté». A la place de Nordmann, onla mettrait en veilleuse. Car pource qui est de l’asile, «le grand chefBlocher» a aujourd’hui au Conseilfédéral son équivalent socia-liste: Simonette Sommaruga. Lesmêmes idées, mais dans le partide Nordmann.Ce qui est nettement plus sageà voir le résultat de la votationprécitée.SOURIT en feuilletant lespages «sports» d’un canard de

boulevard. Notrechampion de skiDidier Défago,en pleine périodede préparationphysique, s’est vuoffrir une journée

de pilotage de formule 1 sur uncircuit français. Ce qui limiteévidemment les risques d’acci-dent. Son palmarès est déjà assezchargé de ce côté-là.

THIERRY MEURY

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*Actions réservées aux clients particuliers dans la limite des stocks disponibles jusqu’au 30.06.13. Les véhicules proposés sont immatriculés en véhicules de direction par RRG Léman SA garantis 3 ans après la 1ère mise en circulation selon liste consultable sur demande sans obligation d’achat. Exemple: Note 1.4 I-WAY+ 0 km prix catalogue CHF 23’340.- moins prime CHF 6’440.- = CHF 16’900.-, Qashqai+2 2.0 DCI Tekna at. 4WD 0km, prix catalogue CHF 47’000.- moins primeCHF 8’100.- = CHF 38’900.-, Pathfinder 2.5 DCI SE 190ch at. 0km, prix catalogue CHF 63’720.- moins prime CHF 15’820.-= CHF 47’900.-, 370Z Coupé Pack GT Edition at. 0km, prix catalogue CHF 69’390.- moins prime CHF 16’490.- = CHF 52’900 .-. Photos non contractuelles. ** Exemple : 370Z Coupé Pack GT Edition aut. 0 km, prix catalogue CHF 69’390.- moins prime CHF 16’490.- = CHF 52’900.- soit 23% de remise.

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* **

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RRG NISSAN Crissier • Bois-Genoud 2 • 1023 Crissier • 021 635 34 31

LA CANNE BLANCHEDimanche 9 juin, jour de vota-tions, sur le coup de 13h. À la

RSR, remarquable moment entrele conseiller d’Etat PhilippeLeuba et le conseiller aux EtatsRobert Cramer. On parle del’asile, c’est plié, la tendance estlarge, Leuba a gagné, Cramera perdu. Pourtant, un immenserespect républicain entre lesdeux hommes. Le vainqueurn’accable pas le vaincu. Le per-dant sait perdre, reconnaissantl’ampleur de la défaite. Entre cesdeux politiciens, il y a le cheminde reconnaissance de la Répu-

blique.Hélas,on n’endira pasautant dutorrent deréactionsfangeusesd’unecertainegauche,

tout au long de l’après-midi, surles blogs, les réseaux sociaux,les médias. Cette manière declamer sa «honte d’être Suisses»,mais on a juste envie de leurdire: «Si vraiment une démo-cratie qui vient de prendre unedécision souveraine, en parfaiteconnaissance de cause, lesenjeux ayant été pesés et soupe-sés pendant des semaines, vousdonne à ce point de l’urticaire,alors n’hésitez pas, faites vosbagages, allez donc demanderl’asile ailleurs».Pire encore: ceux qui préten-dent que les enjeux étaient malposés (l’éternel argument desperdants), que le peuple n’a riencompris, voté «les yeux bandés».A ces extralucides qui ont toutsaisi mieux que quatre Suisses surcinq, on a juste envie d’offrir unecanne blanche. Pour la route.

PASCAL DÉCAILLETJOURNALISTEINDÉPENDANTPRODUCTEUR ETANIMATEUR D’ÉMISSIONSDE TÉLÉVISION

Coup de gueulePASJOUINDPROANIDE

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NUMEROSD‘URGENCE • Citéen exemple parles autres cantons,la centrale 144vaudoise gère déjàune petite partie desappels fribourgeoiset pourrait bientôtrépondre auxneuchâtelois. Nousavons passé unesoirée dans leur centrenévralgique.

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