these de doctorat de l’universite paris estdoxa.u-pec.fr/theses/th2009pest0042.pdf ·...
TRANSCRIPT
THESE DE DOCTORAT DE L’UNIVERSITE PARIS‐EST
ECOLE DOCTORALE SCIENCES DE LA VIE ET DE LA SANTE Spécialité IMMUNOLOGIE
Présentée par
FANNY BRIZZI
Pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE Paris‐Est
ÉTUDE DE L'EFFET DE L'EXPRESSION DE LA PROTEINE VIRALE NEF DU VIRUS DE L'IMMUNODEFICIENCE HUMAINE SUR LA
LYMPHOPOÏESE T
Soutenue le 27 Novembre 2009 Devant le jury constitué de :
Pr. Roger Le GrandDr. Rémi Cheynier Dr. Stéphane Basmaciogullari Pr. Yves Levy
Examinateur & Président de JuryRapporteurRapporteur
Directeur de Thèse
Remerciements
Je tiens tout d’abord à remercier le docteur Roger Le Grand pour m’avoir fait l’honneur d’être président et examinateur de mon jury de thèse. Mes remerciements s’adressent également aux docteurs Rémi Cheynier et Stéphane Basmaciogullari, pour avoir accepté d’être rapporteurs de ma thèse et pour le temps qu’ils ont consacré à la correction de mon manuscrit.
Mes remerciements s’adressent ensuite au professeur Yves Lévy pour m’avoir accueillie au sein de son laboratoire, de m’avoir encadrée et permis de mener à bien ce doctorat.
Je remercie ensuite le professeur Jean‐Daniel Lelievre et le docteur Jérôme Estaquier pour leurs conseils et leur encadrement.
Je remercie également Nathalie Solfoulon & Olivier Schwartz pour m’avoir fourni une grande partie du matériel qui m’a été nécessaire pour mener à bien cette étude.
Je tenais ensuite à remercier :
Mireille pour tes conseils autant scientifiques que techniques et pour m’avoir présenté Saint‐Antoine afin de m’aider à retrouver certains anticorps ou objets qui s’étaient égarés…
Aurélie pour nos discussions sur les séries TV et notre passion commune pour les aviateurs!
Mathieu (n°2) pour tes jolis pas de kapuera et tes efforts inaboutis de me faire un croche pied…
Shahul pour ta présence et ton aide lors de la rédaction du manuscrit, ton soutien dans les manips et pour les parties de tennis qui m’ont permis de bien me défouler.
Mehwish pour m’aider à continuer de pratiquer l’anglais et pour ne jamais me contredire (important ça Mehwish, continue!).
Adeline pour toute l’aide que tu m’as apportée en triant pendant des heures mes cellules, pour ta gentillesse et ton écoute.
Laure pour toujours décrocher quand je t’appelle.
Ali pour tes conseils lors de la rédaction de ma thèse et ton naturel galant à toutes épreuves.
Christine pour tes conseils, ta douceur, ta patience et ta capacité à travailler malgré le bruit!
2
Sylvie pour s’occuper sans faillir de la laverie et… de la carboglace.
Hassen pour m’avoir nommée « bisounours » et pour tes conseils autant techniques que bibliographiques.
Ahmad pour ta gentillesse et ta capacité à toujours aller plus loin.
Lila pour ton fabuleux rire, ton entrain, ta gentillesse et ton fond de teint « Gucci© »!
Guillaume, l’adorable copain du couloir d’en face. Présent depuis le début… toujours partant pour faire la fête avec toujours un petit mot gentil ou même un poème sous la main.
Coralie pour ton superbe accent chantant et d’ailleurs pour tes chansons!
Matthieu pour ta complicité tout au long de ma thèse, tes conseils en photographie et ton petit côté poltron ;)
Michelle pour ton écoute inébranlable, ta complicité et ton côté maternel qui m’a accompagnée tout au long de ma thèse. Ainsi que pour tes longs trajets à la maternité et tes superbes performances d’actrice dans le film « Vie ma vie de Clarisse en thèse »!
Maymouna pour nos capacités télépathiques ainsi que tout ce que nous avons partagé, les fous rires, les pleurs, les manips et les sorties… ta grande sensibilité et ton pragmatisme. Une grande amie… à qui je tiens énormément.
La petite troupe de filles du début qui s’est éparpillé depuis: Barbara, Stéphanie, Vladimira, Maria, Cécile et Céline qui m’a permis de continuer le travail qu’elle avait commencé. Puis je remercie Clarisse, la petite Clarisse, avec moi depuis le début… qui m’a soutenue qu’elle soit dans le même bureau ou a 5758 km de là! Avec qui j’ai développé une grande complicité et une amitié irremplaçable. Merci.
Et je n’oublie pas Laure, Houda, Daniel, Riccardo et Julie que je n’aurai pas eu l’occasion de beaucoup côtoyer mais qui sont tous adorables et prêts à rendre service.
A l’extérieur de ce laboratoire, j’aimerais remercier mes amis de Fac, toujours présents à mes côtés, avec qui nous avons partagés énormément de choses depuis le début de cette aventure ludique. Ceux qui suivirent la même voie que moi : les Docteurs Guillaume Castel, Lisa Cuckierman, Sylvain Riou, Mathilde Chaineaux, Eloïse Raoust, Jean‐Batiste Bordes, l’ont clos avant moi. Et je n’oublie pas non plus la présence de Raphaël Boiron, Annes‐Sophie Bedin et Damien Coulomb. Je tenais à vous remercier pour vos conseils, votre aide et votre amitié.
3
Mes remerciements vont ensuite à mon meilleur ami depuis le lycée, Aurélien, toujours là quand j’ai besoin de lui et pour m’avoir présenté Yohan, Mickaël et Marietou. Merci à vous quatre pour votre soutien infaillible que ce soit un soutient moral ou tout simplement pour m’aider à déménager! Merci pour votre entrain à faire la fête et à prendre la vie du bon côté! Vive la Skypoker Team!
Enfin, je tenais à remercier :
Mes parents, Robert et Catherine et mon frère Paul pour m’avoir toujours poussé à faire ce qui m’intéressait et m’avoir toujours encouragé et soutenue.
Ma grand‐mère Georgette pour m’avoir toujours écoutée et conseillée.
René pour être mon amour, mon compagnon, mon confident, mon meilleur ami depuis presque 10 ans et pour être toujours à mes côtés quoi qu’il se passe… pour être toi.
4
Résumé La destruction du compartiment T CD4 induite par le VIH‐1 est essentiellement
périphérique. Cependant, l’atteinte des précurseurs lymphocytaires T, pour laquelle existent
des arguments, est encore mal connue. L’objectif de ce travail a été d’explorer le rôle de la
protéine Nef, hors contexte d’infection virale, dans la différenciation lymphoïde. Nef,
produite très tôt après l’infection par le VIH‐1, possède un rôle‐clé dans la pathogénie,
comme en témoigne la reproduction, chez la souris transgénique pour Nef, d’une maladie
proche de la maladie humaine. Dans les lymphocytes matures infectés, Nef module
l’expression du récepteur CD4, des molécules du CMH de classe I et induit un état
d’activation T. Nef interagit également avec de nombreux partenaires cellulaires impliqués
dans des voies de signalisation cytokinique, de contrôle de l’apoptose et de l’ontogénie T. Au
cours de ce travail, nous avons montré que l'expression de Nef en absence d'autres gènes
viraux bloquait le potentiel T et NK des précurseurs hématopoïétiques humains par un
mécanisme apoptotique indépendant des caspases et lié à une perturbation du potentiel
mitochondrial.
Grâce à l’utilisation du système de culture OP9‐DL1 permettant l’identification des
premiers stades de différenciation des cellules T, nous avons montré que la génération de
cellules T à partir de CD34+ est affectée à un stade CD3+CD5+CD1a+ qui a initié le
réarrangement D‐J du TCRβ. Les stades suivant du développement T sont aussi affectés, en
effet, une réduction quantitative du nombre de CD4 ISP et de DP CD4+CD8+ TCRαβ a été
observée. Nef diminue aussi la génération de cellules NK CD56+ alors que la production de
cellules B n’est pas affectée. Des analyses par dilution limite montrent une réduction
significative de la fréquence des précurseurs T/NK parmi les cellules CD34+ exprimant Nef.
Nous avons par ailleurs montré une augmentation de 15 à 25% de cellules apoptotiques
dans les cellules exprimant Nef‐WT par rapport aux autres conditions. Cette apoptose n’est
pas caspase dépendante et La voie Fas/Fas‐L ne semble pas entrer non plus en jeu. Nous
avons par ailleurs pu déterminer que l’atteinte apoptotique des précurseurs passait par une
déstabilisation mitochondriale, ceci grâce à un marquage DIOC6.
L’ensemble des résultats regroupés dans de ce travail permet d’approfondir les
connaissances des mécanismes d’interférence du VIH avec l’hématopoïèse et plus
précisément des actions de Nef sur l’hématopoïèse humaine.
5
6
TABLE DES MATIERES
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. 2
RESUME ................................................................................................................................................ 5
TABLE DES MATIERES ..................................................................................................................... 6
INTRODUCTION ................................................................................................................................. 9
I. GENERALITES DE L’INFECTION PAR LE VIH ...................................................................................................... 10 A. Structure du VIH ..................................................................................................................................... 10 B. Les récepteur et corécepteurs du VIH .................................................................................................... 12 C. Les cellules cibles du VIH ........................................................................................................................ 14
1. Les lymphocytes TCD4+ ..................................................................................................................... 14 2. Les monocytes/macrophages ............................................................................................................ 15 3. Les cellules dendritiques .................................................................................................................... 17
D. Cycle viral ................................................................................................................................................ 18
II. ASPECTS CLINIQUES DE L’INFECTION PAR LE VIH .............................................................................................. 21 A. La Phase Aigüe ou primo infection ......................................................................................................... 21 B. La Phase Chronique ................................................................................................................................ 22
III. VIH ET LYMPHOPOÏESE ............................................................................................................................. 24 A. Données récentes sur l’homéostasie des précurseurs T et NK ............................................................... 24
1. La thymopoïèse .................................................................................................................................. 24 i. Les marqueurs phénotypiques ...................................................................................................... 25 ii. Les différentes étapes de la lymphopoïèse T ................................................................................ 27 iii. Le réarrangement du TCR ............................................................................................................. 29
a. Structure ................................................................................................................................... 29 b. Organisation et réarrangement des gènes du TCR ................................................................... 30
iv. Rôle des cytokines et facteurs de transcription ............................................................................ 31 c. L’IL‐7 ......................................................................................................................................... 31 d. Notch ........................................................................................................................................ 35
v. Le développement des NK ............................................................................................................ 37 a. Développement des cellules NK chez l’adulte .......................................................................... 37 b. Les cytokines et facteurs de transcription impliqués dans le développement NK ................... 38
B. VIH et Thymopoïèse ................................................................................................................................ 39
IV. ROLE DE NEF DANS LA PHYSIOPATOLOGIE ...................................................................................................... 44 A. Généralités .............................................................................................................................................. 44 B. Nef et la physiopathologie SIDA ............................................................................................................. 44
1. Action positive de Nef sur la réplication virale et les capacités d’infection des virions .................... 44 2. Action de Nef sur l’expression des molécules de surface .................................................................. 45
i. Diminution de l’expression du CD4 ............................................................................................... 45 ii. Diminution de l’expression du CD28 ............................................................................................. 46 iii. Diminution de l’expression du CMH de classe I ............................................................................ 47 iv. Diminution de l’expression du CMH de classe II ........................................................................... 48 v. Induction de DC‐SIGN .................................................................................................................... 49
3. Action de Nef sur la thymopoïèse ...................................................................................................... 49 C. Nef et mort cellulaire .............................................................................................................................. 50
1. Données moléculaires sur l’apoptose ................................................................................................ 51 i. Données morphologiques ............................................................................................................. 51 ii. Les acteurs majeurs de l’apoptose ................................................................................................ 51
7
8
‐ Les Caspases ............................................................................................................................. 51 ‐ Les récepteurs de mort ............................................................................................................ 54 ‐ La famille BCL2.......................................................................................................................... 54
iii. Les grandes voies de signalisation ................................................................................................. 58 ‐ La voie extrinsèque ou des récepteurs de mort ....................................................................... 58 ‐ La voie intrinsèque ................................................................................................................... 59
2. Nef et apoptose ................................................................................................................................. 61 i. Action anti‐apoptotique de Nef .................................................................................................... 61 ii. Action pro‐apoptotique de Nef ..................................................................................................... 61
3. Les autres protéines virales du VIH et apoptose ................................................................................ 63 i. Env ................................................................................................................................................. 63 ii. Tat ................................................................................................................................................. 64 III. Vpr ................................................................................................................................................. 64
RESULTATS ...................................................................................................................................... 66
I. ARTICLE: “HIV‐1 NEF PROTEIN EXPRESSION IN HUMAN CD34+ PROGENITORS IMPAIRS THE DIFFERENTIATION OF AN EARLY
T/NK CELL PRECURSOR” ..................................................................................................................................... 67
II. SUITE DE L’ÉTUDE .................................................................................................................................... 79 A. Introduction ............................................................................................................................................ 79 B. Matériel et Méthodes ............................................................................................................................. 80 C. Résultats ................................................................................................................................................. 84 D. Conclusion............................................................................................................................................... 97
DISCUSSION & PERSPECTIVES ................................................................................................... 98
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................... 108
9
INTRODUCTION
I. GENERALITES DE L’INFECTION PAR LE VIH
Découvert en 1983 (Barre‐Sinoussi, Chermann et al. 1983), le virus de
l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du syndrome d’immunodéficience acquise
(SIDA) a engendré une pandémie qui depuis sa découverte peut être évaluée à plus de 60
millions de personnes infectées, dont plus d’un tiers en sont déjà décédées. La
caractéristique principale de l’infection par le VIH‐1 est une déplétion progressive des
cellules T CD4+ entraînant une dégradation du système immunitaire et le développement de
maladies opportunistes.
A. Structure du VIH
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) fait partie de la famille des
Retroviridae. Chaque particule virale est constituée d'une bicouche lipidique d'origine
cellulaire dans laquelle sont ancrées les glycoprotéines d’enveloppe virale transmembranaire
(TM, gp41) liées de façon non covalente aux glycoprotéines d'enveloppe de surface (SU,
gp120) (Figure 1). L'intérieur de la particule virale est tapissé de molécules correspondant
aux protéines de la matrice (MA) et contient également la protéase virale (PR). Au cœur de
la particule virale se trouve un nucléoïde en forme de trapèze constitué par les protéines de
la capside (CA). C'est à l'intérieur de la capside virale que sont présentes les protéines de la
nucléocapside (NC), deux des trois enzymes virales (la transcriptase inverse (RT), et
l'intégrase (IN)), ainsi que le matériel génétique. C’est un rétrovirus à ARN monocaténaire
dont le génome viral est composé de deux copies identiques d’ARN (Figure 1). Le génome
viral du VIH comporte 1) des gènes classiques de structure Gag (précurseur de nombreuses
protéines structurales de l’intérieur du virus : matrice (MA), capside (CA) et nucléocapside
(NC)), Pol (codant pour les activités enzymatiques du virus : protéase PR, reverse
transcriptase RT, RNase H et l’intégrase IN) et Env (codant pour le précurseur gp160 des
protéines virales d’enveloppe : gp41 et gp120) (Wilk, Gross et al. 2001), 2) des gènes de
régulation qui ont un rôle essentiel dans le pouvoir pathogène du virus : parmi ces derniers
Tat et Rev. Enfin, il code aussi pour 3) quatre protéines accessoires nommées Nef, Vif, Vpr et
Vpu. Ces protéines accessoires ne sont pas indispensables à la réplication virale mais
remplissent cependant des rôles essentiels au cours du cycle viral (Das and Jameel 2005)
(Figure 2).
10
Figure 1. Structure schématique du virus de l’immunodéficience humaine.
Figure 2. Organisation du génome du VIH et résumé des fonctions des 9 gènes codant
pour les 15 protéines virales. (Greene and Peterlin 2002)
11
B. Les récepteur et corécepteurs du VIH
Le récepteur CD4 (cluster de différentiation 4) est une glycoprotéine exprimée à la
surface des lymphocytes T CD4+, des cellules régulatrices T, des monocytes, des
macrophages et de certaines cellules dendritiques. Une très forte liaison existe entre la
gp120 du VIH et le récepteur CD4. Il en résulte que le VIH n’infecte que des cellules ayant ce
récepteur à leur surface. Ces cellules sont en très grande majorité les lymphocytes CD4+
(McDougal, Nicholson et al. 1986).
Les corécepteurs du VIH sont des récepteurs aux chimiokines appartenant à la famille
des récepteurs à sept domaines transmembranaires avec un domaine intracellulaire couplé à
une protéine G. Plusieurs corécepteurs de ce type ont été identifiés, notamment CCR5
(Dragic, Litwin et al. 1996), CXCR4 (Feng, Broder et al. 1996), CCR2b, CCR3, CCR8 (Rucker,
Edinger et al. 1997), CX3CR1 (Combadiere, Salzwedel et al. 1998), Bonzo (Pohlmann, Stolte
et al. 1999), Bob (Pohlmann, Stolte et al. 1999) et CCR9 (Choe, Farzan et al. 1998). Parmi
ceux‐ci, les récepteurs CCR5 et CXCR4, les premiers décrits, sont les plus importants (Zhang,
Rowe et al. 2002). L’utilisation sélective des corécepteurs CCR5 et/ou CXCR4 explique les
différents tropismes des isolats du VIH (Berger, Doms et al. 1998) (Figure 3). La molécule
CCR5 est le principal corécepteur des variants des VIH (isolats R5) transmis sexuellement et
qui persistent chez la majorité des personnes infectées. L’existence de sites de liaison de la
gp120 communs aux récepteurs CCR5 et CXCR4 est suggérée par la capacité de liaison aux
deux corécepteurs des isolats R5/X4. Des résidus négativement chargés et des tyrosines
présentes dans le domaine extracellulaire de CXCR4 sont impliqués dans la fonction de
corécepteur de cette molécule, mais chaque isolat interagit avec des acides aminés
différents pour pénétrer dans la cellule cible (Amara, Gall et al. 1997; Brelot, Heveker et al.
2000).
L'utilisation de l'un ou l'autre des corécepteurs par le VIH est déterminée par les
séquences de la région V3 et de la région V1/V2 de la gp120 (Hoffman, Seillier‐Moiseiwitsch
et al. 2002; Yamaguchi‐Kabata, Yamashita et al. 2004). Le tropisme du VIH varie selon le
corécepteur utilisé par le VIH pour pénétrer dans la cellule cible. Les souches qui utilisent le
CXCR4 comme corécepteur sont désignées « CXCR4‐tropique » (ou « X4 »), tandis que les
souches qui utilisent CCR5 sont appelées « CCR5‐tropique » (ou « R5 ») (Berger, Doms et al.
12
1998). Le CXCR4 étant le corécepteur utilisé par le VIH pour entrer dans les cellules cibles de
lignées lymphocytaires adaptées, les virus X4 sont aussi appelés « T‐tropiques » ou
« lymphocytotropiques ». Les virus R5 sont dénommés « M‐tropiques » ou
« monocytotropiques », puisque le corécepteur CCR5 permet principalement l'entrée du VIH
dans les monocytes et les macrophages. Certains isolats capables d'utiliser les corécepteurs
CXCR4 et CCR5 sont dénommés « CXCR4/CCR5‐tropiques » ou « à double tropisme».
Figure 3. Processus de fusion du VIH à la membrane cellulaire.
1) Fixation de la gp120 au récepteur CD4 ; 2) Fixation d'une boucle variable de la gp120 au co‐récepteur
CCR5 ou CXCR4 et fixation de la gp41 sur la membrane cellulaire; 3) Pénétration de la capside dans le
cytoplasme de la cellule. Source: national institute of allergy and infectious diseases
13
C. Les cellules cibles du VIH
1. Les lymphocytes TCD4+
Les lymphocytes T CD4+ ont été pendant longtemps le centre d'intérêt des recherches
sur l'infection par le VIH. La réplication du VIH étant rapide et très efficace dans les
lymphocytes T activés, ces cellules sont considérées comme le principal site de production
virale qui alimente la virémie plasmatique. In vivo, plusieurs données indiquent que les
lymphocytes T CD4+ font partie des premières populations cellulaires majoritairement
infectées par le SIV (Virus de l’Immunodéficience Simienne) et le VIH (Zhang, Schuler et al.
1999).
Les cellules T CD4+ activées sont sensibles à l'infection par les isolats X4 et R5. L'état
d'activation de ces cellules engendre la synthèse de nombreux facteurs cellulaires
activateurs de la transcription virale. Dans ces conditions de réplication optimales, l'infection
est cytopathogénique in vitro. Plusieurs études ont montré que la majorité des virions
présents dans les plasmas d'individus infectés provenait de ces cellules T CD4+ activées et
que la durée de vie de ces cellules était limitée lorsque celles‐ci étaient infectées par le VIH
(Ho, Neumann et al. 1995; Wei, Ghosh et al. 1995; Perelson 2002). Sous l'influence de l'IL‐2
et de l'IFN‐γ, les cellules Th1 (T helper) expriment fortement CCR5 et sont donc
particulièrement sensibles à l'infection des souches R5. En revanche, sous l'influence de
cytokines de type Th2 (comme l'IL‐4), les cellules T produisent de l'IL‐10 qui a pour effet de
réduire l'expression de CCR5, rendant les cellules de type Th2 plus sensibles à l'infection par
les souches X4 (Suzuki, Koyanagi et al. 1999). Ainsi l'environnement cytokinique jouant un
rôle critique dans la propagation différentielle des isolats viraux suggère que les cytokines de
type Th2 (IL‐4 et IL‐10), fortement produites dans les stades tardifs de la maladie, pourraient
jouer un rôle important dans l'émergence des souches X4 caractéristiques de ces stades
(Clerici and Shearer 1994; Torres, Medrano et al. 1998).
L'infection des lymphocytes T CD4+ naïfs est généralement abortive. Cette inefficacité
a été expliquée par un blocage de la réplication virale dans les cellules quiescentes. En effet,
Zack & al. ont montrés que la progression de la cellule en phase G1b était nécessaire à une
14
rétro‐transcription complète (Zack, Haislip et al. 1992; Korin and Zack 1998). L’infection
fonctionnelle des cellules cibles par HIV‐1 nécessite l’activation des cellules cibles.
Les cellules mémoires au repos peuvent être infectées par le VIH et constituent un
réservoir viral latent particulièrement stable, ces cellules ayant une durée de vie prolongée.
Toutefois, ces cellules ne répliquent que faiblement le VIH (Finzi, Blankson et al. 1999;
Zhang, Schuler et al. 1999) (Figure 4).
2. Les monocytes/macrophages
Les monocytes circulent dans le sang et se différencient en macrophages lorsqu’ils
infiltrent les tissus. Les monocytes génèrent des populations hétérogènes de macrophages
dans les différents tissus selon des signaux d’activation et le microenvironnement.
Les monocytes fraîchement isolés du sang périphérique peuvent être infectés, mais ils sont
incapables de répliquer le VIH. Leur différenciation en macrophage induit une infection
productive (Rich, Chen et al. 1992). Cependant, de l’ARN viral a été détecté dans les
monocytes d’une majorité de patients séropositifs (McElrath, Steinman et al. 1991;
Innocenti, Ottmann et al. 1992). Cette incapacité des monocytes à produire du virus semble
être due à un blocage du cycle viral lors de l’initiation de la transcription inverse (Sonza,
Maerz et al. 1996).
Les macrophages ont une longue durée de vie et constituent un réservoir important
du VIH in vivo. L’infection des macrophages s’effectue principalement par le corécepteur
CCR5. De ce fait, ils sont préférentiellement infectés par des souches virales R5‐tropique
(Naif, Li et al. 1998).
Les macrophages ont la capacité de phagocyter et d’apprêter par la suite des
antigènes pour les présenter aux lymphocytes T (Figure 4). Les macrophages sont des CPA
(Cellules Présentatrices d’Antigènes). Le contact existant alors entre les macrophages et les
lymphocytes T CD4+ lors de la présentation antigénique pourrait être impliqué dans la
transmission du VIH (Carr, Hocking et al. 1999). Le virus peut être aussi phagocyté ou
internalisé par l’intermédiaire de récepteurs du complément CR1 et CR3 (Thieblemont,
Delibrias et al. 1993; Bouhlal, Galon et al. 2001) et/ou par des lectines de type C. Les
dernières étapes du cycle viral du VIH dans le macrophage, en particulier l’assemblage
15
inhabituel des virions, pourraient contribuer au caractère de « réservoirs » de ces cellules.
Comme pour tous les rétrovirus de type C, l’assemblage des nouvelles particules virales a
lieu classiquement au niveau de la membrane cellulaire. Mais, dans le cas du macrophage
infecté par le VIH, une grande proportion des virions néoformés est assemblée au niveau des
membranes des vésicules cytoplasmiques. Le VIH est ensuite simplement exocyté, avec le
contenu de ces vésicules (Figure 4).
Figure 4. Motifs de réplication virale du VIH dans les différentes cellules hôtes.
(Stevenson 2003)
16
3. Les cellules dendritiques
Les cellules dendritiques immatures (DCi) sont largement distribuées dans
l'organisme et jouent le rôle de sentinelles dans certains tissus comme les épithéliums. Les
cellules dendritiques matures migrent vers les tissus lymphoïdes sous l'influence de
molécules chimiotactiques afin de présenter l'antigène aux lymphocytes T. Plusieurs études
ont montré que les propriétés de migration et d'interaction des cellules dendritiques avec
les lymphocytes pouvaient être exploitées par le VIH‐1 afin de faciliter l'infection par ce virus
(Toniolo, Serra et al. 1995) (Figure 4).
Les DC expriment la molécule CD4 à leur surface mais également les deux principaux
corécepteurs du VIH. L'expression de CCR5 et de CXCR4 est fonction de leur état de
maturation. Lorsqu’elles sont immatures, elles expriment principalement CCR5 et faiblement
CXCR4, et seraient alors plus sensibles aux souches R5‐tropiques. Lorsqu’elles sont matures,
l’expression de CCR5 diminue et celle de CXCR4 augmente, rendant les cellules plus sensibles
à l'infection par les souches X4‐tropiques. Les DC matures répliqueraient beaucoup moins le
virus, probablement à cause de la régulation de l'expression des corécepteurs et d’un
blocage précoce du cycle viral (Nelson, Wiley et al. 1988; Homsy, Meyer et al. 1989;
Giannetti, Zambruno et al. 1993).
Dans le tractus génital, les DC immatures sont localisées au niveau de l’épithélium
(cellules de Langerhans) et de la région sous‐épithéliale (DC dermiques). Les propriétés
migratoires des DC et leur capacité à recruter les lymphocytes T au sein des tissus
lymphoïdes suggèrent que ces cellules possèdent un rôle important dans la transmission du
VIH. Cette hypothèse a été confortée par la découverte du récepteur, DC‐SIGN, capable de
capter, entre autres, le VIH et de faciliter l’infection de cellules permissives par un
mécanisme indirect (Geijtenbeek, Kwon et al. 2000; Geijtenbeek, Torensma et al. 2000;
Kwon, Gregorio et al. 2002). Les DC agissent comme un cheval de Troie pour le virus. La
molécule DC‐SIGN peut interagir avec l’enveloppe du VIH et retenir ainsi le virion dans un
état infectieux pendant plusieurs jours pour le transmettre aux lymphocytes T permissifs
(Geijtenbeek, Kwon et al. 2000) (Figure 4). L’expression de la molécule DC‐SIGN semble être
aussi induite à la surface des macrophages activés dans un environnement cytokinique de
type Th1 (IFN‐γ) ou Th2 (IL‐4 ou IL‐13) (Chehimi, Luo et al. 2003).
17
D. Cycle viral
Le cycle viral commence par l'attachement des particules virales sur la cellule cible.
L'attachement est dû à une interaction très forte entre la gp120 du côté viral et le récepteur
cellulaire CD4 (Dalgleish, Beverley et al. 1984; Klatzmann, Champagne et al. 1984) ainsi que
l’un des deux corécepteurs la molécule CCR5 (récepteur des chimiokines RANTES, MIP1‐α et
MIP1‐β) ou CXCR4 (récepteur de la chimiokine SDF‐1) (Alkhatib, Combadiere et al. 1996;
Choe, Farzan et al. 1996; Deng, Liu et al. 1996; Dragic, Litwin et al. 1996; Feng, Broder et al.
1996). La fixation avec le récepteur CD4 entraîne le changement de conformation de la
gp120 qui peut alors se fixer à un des co‐récepteurs. Cette fixation libère la protéine gp41,
qui se fixe sur la membrane cytoplasmique. Par repli sur elle‐même, gp41 permet un
rapprochement de l'enveloppe virale vers la membrane cytoplasmique, puis la fusion des
membranes cellulaire et virale a lieu grâce à un peptide de fusion présent dans gp41. La
capside du VIH pénètre alors dans le cytoplasme de la cellule ; une fois à l'intérieur de la
cellule, elle est détruite par des protéases cellulaires, libérant les deux brins d'ARN et les
enzymes qu'elle contenait (phénomène de décapsidation) (Figure 5). Les évènements
précoces qui se produisent suite à la libération de la capside dans le cytoplasme sont la
formation d’un complexe de transcription inverse comprenant le génome viral ARN, la
reverse transcriptase (RT), l’intégrase, la nucléocapside, la protéine virale R (Vpr) et divers
protéines de l’hôte (Karageorgos, Li et al. 1993). La transcription inverse peut alors avoir lieu
et aboutit à la création d’un ADNc viral double brin (Figure 5). Cet ADNc double brin est alors
transporté dans le noyau par des protéines appartenant au complexe de pré‐intégration du
VIH. Ces protéines comme l’intégrase (Gallay, Hope et al. 1997) ou Vpr (Heinzinger, Bukinsky
et al. 1994) ont été montrées comme jouant un rôle clef dans le transport nucléaire de
l’ADNc viral. Une fois dans le noyau, le génome viral peut entrer en contact avec les
chromosomes de la cellule hôte et s’intégrer au génome : on parle alors de provirus. Le
provirus VIH peut s’intégrer dans différents sites d’intégration au sein des chromosomes,
ainsi beaucoup de cellules infectées intègrent plus d’un provirus. De cette intégration résulte
des formes provirales transcriptionellement latentes, par exemple lors de l’intégration du
provirus dans des zones d’hétérochromatine réprimées, ou actives (Adams, Sharmeen et al.
1994). Cependant, étant donné que de multiples provirus sont intégrés dans la cellule, il est
18
probable qu’au moins un sera actif transcriptionellement. L’équipe de Wain‐hobson a
d’ailleurs montré la présence de quasi‐espèces in vivo et in vitro au cours du temps
(Meyerhans, Cheynier et al. 1989; Delassus, Cheynier et al. 1991).
Après transcription du génome viral, plus d’une douzaine de transcrits sont générés.
Certains sont rapidement transportés dans le cytoplasme (Figure 5). Ces ARN viraux multi‐
épissés codent pour les protéines précoces : Nef, Tat et Rev (Cullen 1998). Tat interviens
alors pour augmenter la transcription des protéines précoces. Rev agit comme un répresseur
de la transcription afin de permettre une régulation du mécanisme. D’autres transcrits viraux
sont produits et codent pour les protéines accessoires ainsi que le génome viral (ARN)
nécessaire pour l’assemblage de nouveaux virions. Leur transport dans le cytoplasme
dépends de la production et de la quantité de Rev (Cullen 1998). Rev est une petite protéine
navette qui se lie au complexe d’ARN, elle contient une séquence NLS (signal de localisation
nucléaire) ainsi qu’une NES (séquence d’export nucléaire) riche en leucine.
La dissémination du VIH se produit lorsqu’une balance entre l’épissage et le transport
de l’ARNm viral est mis en place. Si l’épissage est trop efficace, seuls les ARN viraux multi‐
épissés apparaissent dans le cytoplasme. Bien que nécessaire, ces protéines régulatrices sont
insuffisantes pour permettre une réplication virale complète. Cependant, si l’épissage est
trop diminué, alors la quantité idéale de Tat, Rev et Nef ne sera pas atteinte. Dans de
nombreuses cellules provenant de modèles non primates, les transcrits VIH subissent trop
d’épissage, ce qui bloque la production virale (Malim, Tiley et al. 1990).
Tous les composants des virions sont assemblés à la membrane plasmique quand le
bourgeonnement se produit (Figure 5). Ce processus est largement dirigé par le couple Gag‐
Pol et les polyprotéines Gag, mais aussi influencé par Env et enfin implique le recrutement
de deux copies du génome d’ARN viral et de Vpr (Freed 1998). La formation d’une capside
immature requière approximativement 1500 polyprotéines Gag (Wilk, Gross et al. 2001).
Une protéine humaine de liaison a l’ATP nommée HP68 joue un rôle de protéine chaperone
dans la transformation de la conformation de Gag (Zimmerman, Klein et al. 2002). Cette
étape est nécessaire à l’assemblage de la capside. Grâce aux myristoylations et aux
palmitoylations de la polyprotéine Gag, Gag s’associe préférentiellement avec des micros
19
domaines membranaires enrichis en cholestérol et en glycolipides (Gottlinger, Sodroski et al.
1989; Ono and Freed 2001). Le bourgeonnement viral se déroule au niveau de ces régions de
la membrane lipidique, cédant aux virions des membranes riches en cholesterol. Cette
composition favorise la sortie des virions ainsi que la stabilité et la fusion avec les cellules
cibles (Campbell, Crowe et al. 2001).
Figure 5. Cycle de réplication du VIH (Peterlin and Trono 2003).
20
II. ASPECTS CLINIQUES DE L’INFECTION PAR LE VIH
L’infection par le VIH débute par une phase aigüe qui ne dure que quelques semaines
et qui est associée à une forte virémie, une chute sévère de la quantité de T CD4+
périphériques (Cooper, Gold et al. 1985; Ho, Sarngadharan et al. 1985; Clark, Saag et al.
1991; Daar, Moudgil et al. 1991; Henrard, Daar et al. 1995; Schacker, Hughes et al. 1998;
Lyles, Munoz et al. 2000), l’établissement d’un réservoir latent de cellules T CD4+ infectées
(Chun, Carruth et al. 1997; Finzi, Hermankova et al. 1997; Chun, Engel et al. 1998; Finzi,
Blankson et al. 1999) et le développement d’une réponse immune spécifique du VIH
(Borrow, Lewicki et al. 1994; Koup, Safrit et al. 1994; Rosenberg, Billingsley et al. 1997;
Pitcher, Quittner et al. 1999). Il en suit une forte chute de la charge virale, une augmentation
partielle du nombre de T CD4+ puis généralement une phase asymptomatique d’infection
chronique qui peut durer en moyenne 10 ans et qui est marquée par une chute lente du
nombre de T CD4+ périphériques et une augmentation constante de la virémie. Quand la
quantité de T CD4+ totale a été réduite de moitié (Haase 1999), les maladies opportunistes et
les cancers se déclarent chez le patient. Ceci se produit de manière concomitante avec une
hausse rapide de la virémie et un effondrement du nombre de T CD4+ périphériques
(Pantaleo, Graziosi et al. 1993).
A. La Phase Aigüe ou primo infection
Les premiers évènements physiopathologiques lors de la phase aigüe d’infection sont
peu connus chez l’homme. Afin de l’étudier, des modèles simiens d’infection par le SIV ont
étés mis en place. Après inoculation intraveineuse, intra‐rectale ou orale, du SIV, il apparaît
que le foyer initial de réplication viral soit les T CD4+ dans la lamina propria des muqueuses
plutôt que les cellules non lymphocytaires comme les cellules dendritiques (Smit‐McBride,
Mattapallil et al. 1998; Veazey, DeMaria et al. 1998; Kewenig, Schneider et al. 1999; Stahl‐
Hennig, Steinman et al. 1999; Vajdy, Veazey et al. 2000; Veazey, Mansfield et al. 2000;
Veazey, Tham et al. 2000). En effet il a été montré que les cellules intra épithéliales de
Langerhans peuvent être infectées par le SIV après quoi elles maturent et migrent
21
directement vers les ganglions les plus proches où le virus se propage aux cellules T CD4+
résidentes (Hu, Gardner et al. 2000). Une réponse lymphocytaire T cytotoxique (LTC)
spécifique du virus, dirigée contre les gènes de structures et de régulation du VIH est
rapidement mise en place. Ces T CD8+ contrôlent le VIH par au moins deux mécanismes
(Yang and Walker 1997). Premièrement les LTC lysent les cellules infectées par le VIH en
reconnaissant à la surface de la cellule des peptides viraux présentés par le CMH de classe I.
Deuxièmement les cellules T CD8+ inhibent la réplication virale par la sécrétion de
chimiokines comme MIP‐1a, MIP‐1b et RANTES qui se fixent aux corécepteurs du VIH‐1 à la
surface des T CD4+ et bloquent ainsi l’entrée du virus. Ces chimiokines sont dans les mêmes
granulent qui contiennent les protéines cytolytiques et sont larguées après rencontre du TCR
avec son antigène spécifique (Wagner, Yang et al. 1998). Les chimiokines agissent à leur tour
comme stimulation de l’activité cytolytique des LTC et potentialisent ainsi le contrôle du VIH
(Borrow, Lewicki et al. 1994; Koup, Safrit et al. 1994). Ainsi, après environ deux semaines, on
obtient une clairance de la virémie (Figure 6).
Entre 6 semaines et 3 mois après la contamination, les personnes infectées
produisent des anticorps dirigés contre les antigènes du VIH (Borrow, Lewicki et al. 1994).
Cette période est désignée sous le terme de séroconversion. Cependant, les réponses
immunitaires anti‐virales, bien qu’importantes, sont insuffisantes pour conduire à
l’éradication virale au sein de l’organisme.
B. La Phase Chronique
La phase chronique de l’infection est marquée par une augmentation faible mais
constante de la charge virale et inversement la chute progressive du nombre de lymphocytes
T CD4+ dans le sang périphérique sur une période d’environ 10 ans avant l’apparition des
symptômes du SIDA (Kahn and Walker 1998) (Figure 6). Pendant cette période, un quasi
équilibre se crée entre une activation chronique des T CD4+ et des T CD8+ (Ascher and
Sheppard 1988), la mort cellulaire et la production virale. Finalement, l’équilibre est rompu
et le système immunitaire se dégrade progressivement, il en résulte une immunodéficience
caractérisée par le développement d’infections opportunistes qui caractérisent la maladie
SIDA (Pantaleo, Graziosi et al. 1993).
22
Figure 6. Evolution de l’infection par le VIH, les trois phases cliniques.
23
III. VIH ET LYMPHOPOÏESE
L’infection par le VIH est caractérisée par une perte progressive des lymphocytes T
CD4+ et une déficience du système immunitaire qui entraîne la survenue d’infections
opportunistes puis la mort. Plusieurs voies entraînent la perte des lymphocytes TCD4+ : une
diminution de la production des cellules T par le thymus, une localisation du virus dans les
tissus lymphoïdes suivie d’une infiltration des centres germinatifs par des lymphocytes T
cytotoxiques CD8+ spécifiques du VIH (Gratton, Cheynier et al. 2000), une altération du
processus homéostatique de prolifération des TCD4+ ainsi qu’une augmentation de la mort
cellulaire induite par le VIH.
A. Données récentes sur l’homéostasie des précurseurs T et NK
Les cellules du sang se renouvellent en permanence tout au long de la vie. Ce
processus est assuré par une population de cellules aux caractéristiques particulières : les
Cellules Souches Hématopoïétiques (CSH). Elles possèdent les capacités uniques de s’auto‐
renouveler et de se différencier en l’ensemble des cellules du sang. Ces cellules, peuvent
être classées en trois lignées : lymphoïde (regroupant les lymphocytes B et T, les Natural
Killer et les cellules dendritiques), myéloïde (regroupant les macrophages, les cellules
dendritiques, les monocytes et les granulocytes) et erythroïde‐mégacaryocytaire.
1. La thymopoïèse
La population lymphocytaire T représente environ 70% des lymphocytes du sang. Ces
cellules interviennent non seulement dans l’immunité à médiation cellulaire mais aussi à
médiation humorale. Issus de progéniteurs provenant de la moelle osseuse, les précurseurs
T migrent vers le thymus où ils vont finir leur maturation. Les lymphocytes T arborent à leur
surface un TCR (T cell receptor) qui n’identifie l’antigène que sous forme clivée en un court
peptide qui devra être associé aux molécules du CMH.
24
i. Les marqueurs phénotypiques
La progression de la différenciation est suivie grâce à la présence de molécules de
surface. Dans le cas des lymphocytes T, tout se passe dans le thymus. Le développement T
est suivi selon l’expression des marqueurs suivants : CD11, CD7, CD5, CD3, CD4 et CD8 sans
oublier l’expresssion du pré‐récepteur T (pre‐Tα) et du récepteur T αβ. En réalité, c’est les
différentes combinaisons de ces marqueurs qui permettent l’identification des différents
stades. CD7 est l’identifiant le plus précoce des précurseurs T lorsqu’il est associé à
l’expression du CD3ε. Le CD5, une glycoprotéine membranaire impliquée dans l’adhésion et
l’activation cellulaire, intervient dans la réponse proliférative de cellules T activées, ainsi que
dans la fonction des cellules CD4+ helper. Il est considéré comme un marqueur spécifique
des lymphocytes T bien qu’il existe une sous‐population particulière de lymphocytes B
l’exprimant. Le CD2 est une molécule d’adhésion capable de lier le CD48 et CD58 (ou LFA‐3
pour lymphocyte Antigen‐3, présent sur les globules rouges). Il est l’un des marqueurs les
plus précoces des thymocytes et est maintenu sur les cellules T matures. Le CD1a est une
molécule dite CMH‐like pouvant présenter des molécules de lipides à la surface des cellules.
Elle est présenté à la fois par les thymocytes, les cellules dendritiques et les macrophages
activés. Cependant, associée à d’autres marqueurs, tel que le CD5, elle caractérise les
thymocytes mais sa fonction n’est pas indispensable. Le complexe CD3, composé chez
l’homme de 4 chaînes polypeptidiques invariantes qui s’associent pour former trois dimères
CD3γε, CD3δε ou CD3ξξ est souvent associé à la différenciation T mais peut‐être présent
également sur les NK.
Le CD4 est le récepteur permettant d’interagir avec le CMH de classe II. Il est
caractéristique des lymphocytes T dis « helpers », mais on le retrouve plus précocement au
niveau des thymocytes SP CD4+ et des DP CD4+CD8+. Les monocytes, macrophages et autres
cellules dendritiques peuvent aussi l’exprimer.
Le CD8 est le récepteur permettant d’interagir avec le CMH de classe I, il est lui aussi
exprimé par les thymocytes et par près de 30% des lymphocytes T du sang. Chez l’homme,
certaines sous‐populations de NK peuvent aussi le présenter mais à des proportions
moindres. Ainsi, les différentes populations T sont définies, non pas par l’expression unique
d’un marqueur, mais par l’expression combinée des molécules précédemment citées (Figure
7).
25
Figure 7 : Stades intermédiaires de développement des thymocytes. (Figure adaptée de
(Blom and Spits 2006 et Res, 1999 #243))
26
ii. Les différentes étapes de la lymphopoïèse T
Les CSH vont, à travers toute une série d’étapes, se différencier progressivement en
précurseurs possédant un choix de différenciation de plus en plus restreint pour, finalement,
engendrer des cellules spécialisées. Ces cellules apparaissent en premier lors du
développement embryonnaire dans les vaisseaux sanguins intra et extra embryonnaires.
L’hématopoïèse se déroule alors au sein du placenta, du foie fœtal, de la rate puis dans la
moelle osseuse. La moelle osseuse est le site majeur de l’hématopoïèse chez l’adulte. Le
marqueur CD34 est connu pour caractériser les CSH au sein de la moelle osseuse et dans le
sang de cordon (Civin, Strauss et al. 1984).
Le thymus est le site majeur de développement et de la maturation des cellules T ou
thymocytes. Les précurseurs des cellules T gagnent le thymus par la circulation sanguine et
pénètrent le thymus au niveau de la jonction cortico‐médulaire (Porritt, Gordon et al. 2003).
La différenciation des thymocytes peut être divisée en plusieurs étapes, en fonction de
l’expression des marqueurs CD4 et CD8. Les cellules immatures CD4‐CD8‐ (double positive,
DP), puis évoluent vers les stades CD4+CD8+ ou CD4‐CD8+ (simple positive, SP) (Res and Spits
1999).
Une source continue de progéniteurs provenant de la moelle osseuse vient coloniser
le thymus, permettant ainsi l’initiation de l’engagement des précurseurs dans la voie de
différenciation T. Ces précurseurs sont nommés TSP pour « Thymus Seeding Progenitor ».
Les ETP font parties de la population CD34+CD1a‐. A l’apparition du CD1a
(CD34+CD1a+) les cellules sont déjà engagées dans le lignage T. En effet, elles sont incapables
de se différencier en une autre lignée que les T (Galy, Verma et al. 1993; Spits, Blom et al.
1998; Dalloul, Patry et al. 1999; Res and Spits 1999). Cet ETP exprime le marqueur CD34,
mais ne présente pas de CD3, de CD4 ou de CD8. Il est dit TN (triple négatif). Au sein de ce
stade TN, on distingue 3 populations identifiées en fonction de leur expression des
marqueurs CD5 et CD1a chez l’homme (Figure 8). Au niveau du stade TN1 (CD34+CD1a‐CD5‐),
la cellule est encore multipotente et a encore la capacité de se différencier en lymphocyte B,
NK ou en cellules dendritiques. Lors de l’acquisition du phénotype TN2 (CD5+CD1a‐), les
cellules initient le réarrangement du locus δ et γ des gènes du TCR. De plus, elles
restreignent leurs potentiels aux seules lignées T et NK. La phase TN3, évaluée par
l’expression à la membrane du CD1a, est spécifique de la lignée T, et marque le début du
27
réarrangement des gènes de la chaîne β du TCR. Le réarrangement fonctionnel du TCRβ va
permettre l’expression à la membrane du pré‐TCR composé d’un complexe associant la
chaîne β et une chaîne pré‐T (substitut de la chaîne α), le tout complexé aux chaînes CD3.
Cette étape est un premier niveau de sélection appelé la sélection β et est essentielle à la
maturation des thymocytes DN (Godfrey, Kennedy et al. 1993). De plus, le signal délivré par
ce pré‐TCR permet la prolifération et la survie des DN (von Boehmer and Fehling 1997). Lors
de l’étape suivante, les thymocytes deviennent des ISP (immature single positive), expriment
le CD4 mais peu de CD3 (Hori, Cupp et al. 1991). Cette population peut être divisée en deux
sous populations : une CD4+CD1a+ (CD4 ISPlo) et une CD4hiCD1a+ (CD4 ISPhi). Elles
commencent également à réarranger les gènes α du TCR. Par la suite ces cellules évoluent
en DP (double positive) caractérisés par la co‐expression des molécules CD4 et CD8 puis par
l’expression progressive du CD3 (Hori, Cupp et al. 1991; Galy, Verma et al. 1993). Enfin, les
dernières étapes de maturation aboutissent à la sortie en périphérie de cellules matures et
fonctionnelles simples positives CD4+CD3+ ou CD8+CD3+ (Figure 8).
Jusqu’à récemment, l’étude de la différenciation T in vitro, s’effectuait par des
systèmes délicats de FTOC (feral thymus organ culture). Ce système efficace mais délicat
soutient la différenciation des précurseurs humains jusqu’au stade DP mais ne permet pas
de détailler les stades intermédiaires. Depuis quelques années, sont apparus des systèmes
basés sur l’expression de ligand de Notch à la surface de cellules stromales médullaires (S17,
MS‐5 ou OP‐9) (Schmitt and Zuniga‐Pflucker 2002; De Smedt, Hoebeke et al. 2004).
L’utilisation de ces stromas a considérablement amélioré les connaissances sur les étapes de
la différenciation T humaine, en particulier grâce aux travaux de l’équipe de Zuniga‐Pflucker
(Schmitt and Zuniga‐Pflucker 2002).
Figure 8 : Etapes de différenciation thymocytaire chez l’homme.
28
iii. Le réarrangement du TCR
a. Structure
Le récepteur TCR est un hétérodimère constitué soit par l’association d’une chaîne α
et d’une chaîne β (TCRαβ soit 85% des lymphocytes T circulants), soit par l’association d’une
chaîne δ et d’une chaîne γ (TCRγδ). Leur structure ressemble étonnement à celle des
immunoglobulines, les TCR sont d’ailleurs considérés comme de la superfamille des Ig.
Quelques soient les chaînes qui le composent, le TCR est toujours composé de 2 fragments
unis par des ponts di‐sulfures.
Chaque chaîne est constituée de deux domaines : le premier situé en N‐terminal,
contient le site de reconnaissance de l’antigène et est extrêmement variable. Il est aussi
appelé segment variable. Le second domaine est lui, situé en C‐terminal et est relativement
constant. Ce domaine se prolonge par une courte séquence hydrophobe qui assure l’ancrage
à la membrane, et par une petite queue intra‐cytoplasmique. Le TCR ne possédant pas de
séquence de signalisation intra‐cytoplasmique de type ITAM (immuno‐receptor Tyrosin
based Activation Motive), il doit être associé au complexe multi‐moléculaire CD3 qui en est
pourvu et pourra relayer le signal (Figure 9).
Figure 9 : Structure du récepteur des cellules T (TCR)
29
b. Organisation et réarrangement des gènes du TCR
Les gènes des TCR situés sur différents chromosomes : les locus β et γ sont situés
respectivement aux positions 7q35 et 7p14. Le gène δ est encastré au sein du locus de la
chaîne α au niveau 14q11.q12. Chaque gène fonctionnel possède une partie variable et une
partie constante. De manière similaire aux gènes des Ig, la partie variable est en fait
constituée de l’assemblage de segments génétiques : V, D (uniquement dans le cas des
chaînes β et δ) et J (jonction). Le réarrangement des gènes des TCR se produit dans le
thymus de manière fortement comparable au mécanisme responsable du réarrangement
des Ig. Il existe une chronologie : les loci des chaînes γ et δ sont les premiers à se réarranger.
En général, la recombinaison du locus δ début par les segments DJ puis V‐DJ. Si les
réarrangements des gènes δ et γ peuvent engendrer un TCRγδ fonctionnel, le précurseur
peut alors s’engager vers la lignée γδ. De même, si le gène du TCRβ démarre son
réarrangement de manière efficace, la chaîne β est synthétisée et peut alors s’associer au
substitut invariant de la chaîne α, pré‐Tα. Cette association va entrainer un arret du
réarrangement du second locus de la chaîne β et initier le réarrangement du gène de la
chaîne α. Il en résulte l’excision du gène δ et donc l’impossibilité pour la cellule d’exprimer
un TCRγδ (Figure 10).
Figure 10 : Exemple de réarrangement des locus du TCR des chaînes α et β.
30
iv. Rôle des cytokines et facteurs de transcription
c. L’IL7
L’IL‐7 joue un rôle important dans le développement des cellules T. En effet,
l’importance de l’IL‐7 au cours de la thymopoïèse a notamment été montrée chez des souris
par des expériences de « silencing » du récepteur de l’IL‐7. Le phénotype associé à cette
déficience se traduit par une réduction de la cellularité thymique de 0.01% à 10% par
rapport à la normale accompagnée d’un déficit des populations lymphoïdes T CD4+ et CD8+
avec un arrêt de la différenciation au stade précoce CD34+ (Peschon, Morrissey et al. 1994).
Le récepteur de l’IL‐7 (IL7‐R) est constitué de 2 chaînes : l’IL‐7Rα (CD127) et la chaîne
γ (CD132), commune aux récepteurs de l’IL‐2, IL‐4, IL‐9, IL‐15 et IL‐21. L’IL‐7Rα est exprimé
sur les cellules hématopoïétiques et plus particulièrement les cellules de la lignée lymphoïde.
La forme mature de l’IL‐7Rα est une glycoprotéine membranaire de 49,5 kDa possédant un
domaine transmembranaire de 25 acides aminés. La partie cytoplasmique contient de
nombreuses régions : la région A riche en résidus acides, la région S riche en résidus sérine,
la région T qui contient trois résidus tyrosine conservés chez l’Homme et la souris, et le
domaine Box1 qui est retrouvé dans tous les récepteurs cytokiniques de type 1. Ces régions
servent de sites d’ancrage à des kinases telles que Jak1 et Jak3 (Janus kinase) ainsi qu’à des
protéines adaptatrices, notamment STAT5a et STAT5b (Jiang, Li et al. 2005). La fixation de
l’IL‐7 sur la chaîne α de son récepteur permet le recrutement de la chaîne γc et
l’hétérodimérisation des deux chaînes. Durant ce rapprochement, les chaînes α et γc
apportent les kinases liées à leur domaine intracellulaire, respectivement Jak1 et Jak3. Ces
kinases s’auto et se transphosphorylent afin d’augmenter l’activation du récepteur et leur
efficacité enzymatique. De plus les protéines Jak phosphorylent la tyrosine Y449, localisée
dans la région T de la chaîne α, afin de permettre le recrutement de Stat5, par son domaine
SH2, et d’autres protéines adaptatrices. Les protéines Stat5 transloquent dans le noyau et
induisent l’expression de gènes cibles impliqués dans la survie cellulaire tels que Bcl‐2 (Jiang,
Li et al. 2005).
31
D’autres protéines sont également activées par cette voie de signalisation telles que
les kinases de la famille Src et la PI3K. Les PI3K constituent une famille très conservée qui
joue un rôle central dans la survie et la croissance de nombreux types cellulaires (Datta,
Brunet et al. 1999). Elle est ainsi recrutée par la tyrosine Y449 phosphorylée et activée par
phosphorylation de sa sous unité p85. La PI3K va pouvoir activer des protéines cibles comme
AKT ou PKB. AKT est une kinase dont la phosphorylation inhibe la protéine pro‐apoptotique
Bad (Khaled, Li et al. 2002; Li, Jiang et al. 2004) et active la protéine mTOR (mammalian
target of rapamycin). Cette dernière est impliquée dans le contrôle de la traduction de
certains ARNm comme la cyclin D1, NFAT ou encore NFκB. AKT est aussi responsable de
l’inactivation par phosphorylation du facteur de transcription Foxo3a, facteur de
transcription de la protéine pro‐apoptotique Bim (Jiang, Li et al. 2005). L’absence de signaux
de croissance comme l’IL‐7 ou l’IL‐3, les lymphocytes arrêtent leur cycle cellulaire en phase
Go/G1 (Komschlies, Gregorio et al. 1994; Khaled, Bulavin et al. 2005; Kittipatarin, Li et al.
2006). Afin de sortir de cette phase, les cellules doivent, activer des cyclines spécifiques de la
phase G1 qui sont nécessaire ou retour en cycle, ou réguler négativement l’expression
d’inhibiteurs comme p27kip1. La Pi3K à travers l’activation d’AKT permet d’augmenter la
sensibilité des protéines c‐myc et cyclin D du cycle cellulaire à travers l’inactivation de GSK3β
(Vivanco and Sawyers 2002).
La famille des Src kinases (SFKs) comprends neuf membres : src, Lck, Hck, Fyn, Blk,
Lyn, Fgr, Yes et Yrk. Ces kinases, une fois activées, vont enclencher la voie des MAPK. Lck et
Fyn sont les SFKs qui sont le plus abondamment exprimées dans les thymocytes (Mustelin
1994; Wange and Samelson 1996). Les modèles murins déficients pour Lck présentent un
blocage de la différenciation T au stade DN (Molina, Kishihara et al. 1992). Ainsi l’ensemble
de la voie de signalisation induite par l’IL‐7 induit la survie et la prolifération cellulaire
(Figure 11).
Des études effectuées à l’aide de récepteurs chimériques ont mis en évidence que les
chaînes γc et alpha, du récepteur à l’IL‐7 étaient nécessaires à la transduction du signal. De
plus la perte de l’une des deux chaînes induit un phénotype identique caractérisé par une
diminution du nombre de lymphocytes T et un développement lymphocytaire altéré. Chez
l’Homme, un défaut génétique dans les gènes codant pour la γc (Noguchi, Yi et al. 1993;
Russell, Keegan et al. 1993), l’IL‐7Rα (Puel, Ziegler et al. 1998; Giliani, Mori et al. 2005) ou
32
Jak3 (Macchi, Villa et al. 1995; Russell, Tayebi et al. 1995) est responsable de la majorité des
syndrômes SCID (Severe Combined Immune Deficiencies) qui sont caractérisées par un
nombre très réduit de lymphocytes T. La forme la plus fréquente de SCID est causée par la
mutation dans le gène codant pour la γc (Fischer, Le Deist et al. 2005). Chez ces patients, les
cellules T et NK sont absentes, alors que le développement B est normal. Les patients
déficients en IL7‐Rα ont également un nombre très réduit de cellules T alors que la quantité
de cellules B est normale (Noguchi, Yi et al. 1993; Russell, Keegan et al. 1993; Fischer, Le
Deist et al. 2005). Contrairement aux patients déficients en γc, les patients déficients en IL7‐
Rα ont une fréquence normale de cellules NK à la périphérie (Puel, Ziegler et al. 1998; Giliani,
Mori et al. 2005).
Les signaux transmis par l’IL‐7 sont cruciaux dans le développement des cellules T
humaines. En effet l’inhibition de ces signaux par l’intermédiaire d’anticorps anti‐IL‐7 ou
anti‐IL‐7R empêche l’expansion et la différenciation des cellules T dans les FTOC (Fœtal
thymic organ culture) (Plum, De Smedt et al. 1996; Pallard, Stegmann et al. 1999) ainsi que la
différenciation de précurseurs CD34+ qui se trouve presque entièrement bloquée à la
transition CD34+CD1a+/CD4 ISP (Plum, De Smedt et al. 1996). L’équipe de N. Taylor a de plus
montré une importance de la dose et de la durée du signal IL‐7. En effet, une concentration
de 0.1ng/mL d’IL‐7 augmente la viabilité des RTE (Recent Thymic Emigrants), alors qu’une
dose supérieure à 1ng/mL permet leur prolifération. De plus un signal d’une heure
seulement d’IL‐7 à 10ng/mL permet leur survie à long terme. Le signal continu est cependant
nécessaire à l’entrée en cycle (Swainson, Kinet et al. 2007). Enfin, une étude menée chez le
macaque par N. Israel et R. Cheynier a montré que chez les singes infectés par le SIV, un
traitement par l’IL‐7 permettait sans modification de la charge virale, d’augmenter le
nombre de cellules TCD4+ et T CD8+ mémoires circulantes. Ce traitement permet également
une augmentation du nombre de cellules T naïves par prolifération périphérique ainsi
qu’une augmentation de la production thymique (Beq, Nugeyre et al. 2006).
33
Figure 11. Schéma des grandes voies de signalisation de l’IL‐7
34
d. Notch
Un autre facteur indispensable à l’engagement dans la voie de différenciation T est la
voie de signalisation Notch. Les récepteur Notch contrôlent la différenciation et la
prolifération des cellules en réponse à la liaison avec leur ligand présent sur les cellules
voisines (Artavanis‐Tsakonas, Rand et al. 1999). L’interaction des récepteurs Notch (Notch1,
2, 3, 4) avec leurs ligands (DL1, 2, 4 et Jagged‐1,‐2) provoque le clivage protéolytique de la
partie cytoplasmique du récepteur : Notch‐ic (NIC). Celle‐ci migre ensuite jusque dans le
noyau et interagit avec des facteurs de transcription : CBF‐1 (C promoter binding factor‐1) et
RBP‐J (Recombination signal‐binding protein), induisant ainsi la transcription des gènes
cibles. En absence de NIC, RBP‐J réprime la transcription en interagissant avec différents
corépresseurs. Quand NIC se lie à RBP‐J, le co‐activateur MAML‐1 (Mastermind‐like‐1) est
recruté. Il se lie à NIC créant le complexe NIC‐CSL‐ADN, transformant ainsi le complexe CSL
(CBF‐1/suppressor of Hairless/Lag1) en un activateur transcriptionel (Figure 12).
Ainsi, il a été montré que la délétion conditionnelle de Notch1 entraîne un profond
changement dans le développement lymphoïde. En effet, dans le thymus, le développement
T est inhibé au profit d’un développement B (Radtke, Wilson et al. 1999). Des modèles de
différenciation T ont été développés à partir de ces informations. Jaleco et al. ont ainsi
montré que la co‐culture de cellules CD34+ de sang de cordon humain avec la lignée
cellulaire murine S17 exprimant le ligand de Notch DL1 permettait la génération de cellules
CD7+ avec un fort potentiel NK, inhibant ainsi la différenciation B (Jaleco, Neves et al. 2001).
De même, l’équipe de Zuniga‐Pflucker et ses collaborateurs (La Motte‐Mohs, Herer et al.
2005) ont obtenus après culture de cellules CD34+ de moelle ou de sang de cordon sur la
lignée stromale OP9‐DL1 (lignée exprimant le ligand DL1), une différenciation T complète
(De Smedt, Hoebeke et al. 2004; La Motte‐Mohs, Herer et al. 2005). La présence d’un
environnement capable d’induire la signalisation Notch est donc indispensable à
l’engagement vers la voie de différenciation T. Mais cette nécessité ne se limite pas qu’à
l’engagement des cellules hématopoïétiques les plus précoces vers la voie T puisque les
cellules pénétrant dans le thymus ont encore la capacité de s’engager dans d’autres voies de
différenciation telles que la voie B et la voie NK, en l’absence du signal Notch (Garcia‐Peydro,
de Yebenes et al. 2006). La signalisation induite par Notch est également nécessaire au
maintien de l’expression du potentiel T au cours des stades précoces de la différenciation
35
thymique. De plus, de nombreuses études indiquent que la voie Notch est impliquée dans la
régulation des réarrangements du TCRβ, de la dichotomie αβ/γδ et CD4/CD8 (De Smedt,
Reynvoet et al. 2002; Garcia‐Peydro, de Yebenes et al. 2003).
Figure 12. Voie de signalisation de Notch
36
v. Le développement des NK
Il semblerait que la moelle osseuse soit le site principal de développement des
cellules NK (Galy, Travis et al. 1995). Cependant, les cellules NK semblent pouvoir se
développer dans de nombreux sites, en effet des précurseurs NK (NKP) ont été trouvés dans
le foie (Jaleco, Blom et al. 1997), le thymus (Sanchez, Spits et al. 1993), les ganglions
lymphatiques et la rate (Gunther, Holloway et al. 2005).
a. Développement des cellules NK chez l’adulte
Le développement phénotypique et fonctionnel complet des cellules NK a
majoritairement lieu dans la moelle osseuse. Dans la moelle osseuse, les cellules NK sont
issues des précurseurs CLP. Les précurseurs restreints aux cellules NK ont par la suite été
identifiés dans la moelle osseuse de souris adulte (Rosmaraki, Douagi et al. 2001). Ces
précurseurs, appelées pro‐NK ou NKP (NK cell progenitor), se distinguent par l’expression de
la chaîne β commune aux récepteurs de l’IL‐2 et de l’IL‐15 (CD122) et ont comme phénotype
Lin‐ CD122+ NK1.1‐ DX5‐ (intégrine α2). Ces cellules, également observées dans le thymus, la
rate et les ganglions lymphatiques de souris adultes se différencient en cellules NK in vitro
sur des cellules stromales OP9 et dans des systèmes de culture de type FTOC (Rosmaraki,
Douagi et al. 2001). L’acquisition de CD122 permet aux cellules NKP de répondre à l’IL‐15,
une cytokine sécrétée par les cellules stromales de la moelle osseuse et indispensable au
développement des cellules NK. Les cellules NKP vont ensuite acquérir de façon séquentielle
les différents récepteurs présents sur les cellules matures et fonctionnelles.
Au cours de leur développement, les cellules NK vont subir un phénomène
d’éducation qui les rend tolérantes au soi et qui leur permet de reconnaître des
modifications quantitatives de l’expression des molécules du CMH de classe I sur des cellules
cibles. Sur le plan phénotypique, les cellules NK matures sont CD3‐ CD122+ (chaîne β
commune aux récepteurs de l’IL‐2 et IL‐15) et NK1.1+ CD161+ CD56hi CD16‐ (Ryan, Turck et al.
1992; Carlyle, Martin et al. 1999; Kung, Su et al. 1999) (Figure 13).
37
Figure 13. Modèle de développement des cellules NK (adapaté de (Blom and Spits 2006))
b. Les cytokines et facteurs de transcription impliqués dans le développement NK
Parmis les signaux délivrés par l’environnement de la moelle osseuse, un certain
nombre de cytokines ont été identifiées comme supportant le développement des CD34+ en
cellules NK in vitro, notamment : le SCF, le FLT3‐L, l’IL‐7, l’IL‐2 et l’IL‐15. Une étude a
notamment montré que des cultures de CSH humaines avec du FLT3‐L permettent
d’engendrer des cellules NK qui expriment du CD122 et qui répondent à l’IL‐15 (Yu, Fehniger
et al. 1998).
L’IL‐15 est considéré comme un facteur critique du développement NK, en effet, il a
été montré que le nombre de NK est fortement diminué chez les souris déficientes en IL‐15
ou mutées dans une des chaînes du récepteur : IL‐15α,β ou γc (Lodolce, Boone et al. 1998;
Kennedy, Glaccum et al. 2000). Les patients ayant un syndrome SCID dont la cause est une
déficience de la chaîne γc, présentent une absence de cellules NK (Fischer, Le Deist et al.
2005).
Des facteurs de transcription sont également impliqués dans l’engagement des
cellules CLP, ELP et NKP vers la lignée NK. L’engagement du récepteur Notch‐1 par son ligand
DL‐1 entraîne les cellules CD34+ de sang de cordon dans la voie T/NK (Jaleco, Neves et al.
2001; Benne, Lelievre et al. 2009), mais l’inhibition de la signalisation de Notch dans un
38
système FTOC qui permet le développement T et NK entraine l’inhibition du développement
T et stimule le développement des cellules NK (De Smedt, Hoebeke et al. 2005). La
signalisation Notch est peut‐être nécessaire dans les premières étapes du développement
des cellules souches hématopoïétiques en cellules NK, mais n’est peut‐être pas nécessaire à
des stades plus tardifs.
B. VIH et Thymopoïèse
L’évidence de l’infection du thymus par le VIH est montrée par un certain nombre de
changements morphologiques qui ont étés décrits dans des thymus d’adultes (Davis 1984;
Seemayer, Laroche et al. 1984; Grody, Fligiel et al. 1985; Savino, Dardenne et al. 1986; Linder
1987; Schuurman, Krone et al. 1989) ou d’enfants (Joshi and Oleske 1985; Prevot, Audouin
et al. 1992; Burke, Anderson et al. 1995) infectés. En effet ceux‐ci peuvent être résumés par
une déplétion des thymocytes, une involution thymique, une perte de la démarcation
cortico‐médulaire ou une perte de l’épithélium thymique. En effet puisque le CD4 est
présent sur plus de 90% des thymocytes et des macrophages intra‐thymiques, cet organe est
une cible privilégiée pour l’infection virale. Il a d’ailleurs été montré que les thymocytes
étaient inféctés in vitro (De Rossi, Calabro et al. 1990; Tremblay, Numazaki et al. 1990; Hays,
Uittenbogaart et al. 1992). Des études sur les macaques infectés par le SIV ont montré une
réplication virale dans les thymocytes et dans les macrophages thymiques, ceci seulement
deux semaines après l’inoculation. De plus huit semaines après inoculation, des signes
d’involution thymique sont observés chez ces singes (Baskin, Murphey‐Corb et al. 1991).
D’autre part des études menées par J. McCune afin de déterminer les stades de la
différenciation T susceptibles à l’infection par le VIH ont montrées que le CXCR4 était
exprimé faiblement dans les précurseurs hématopoïétiques et fortement dans les
précurseurs T immatures (CD4+CD3‐CD8‐) dans le thymus. Cette expression serai ensuite
fortement diminuée durant la différenciation T puis ré‐exprimé lors de la sortie en
périphérie. Quand au CCR5, il est indétectable dans la plupart des précurseurs
hématopoïétiques et thymiques. Son expression est cependant augmentée lors de la co‐
expression du CD4 et du CD8. Tout ceci laissant supposer que la différenciation T est
particulièrement susceptible aux souches X4‐tropiques (Berkowitz, Beckerman et al. 1998).
39
Des résultats similaires ont étés publiés par l’équipe de F. Barré‐Sinoussi et N. Israël en
montrant que l’environnement thymique, c'est‐à‐dire la production d’IL‐7 par les cellules
épithéliales thymiques, favorisait la réplication des souches X4‐tropiques en augmentant
l’expression de CXCR4 sur les thymocytes CD4+CD8‐CD3+ (Schmitt, Chene et al. 2003).
L’équipe de S. Fauci a montré une infection des cellules DP (CD4+CD8+) et des cellules SP
(CD4+ ou CD8+). Dans la même étude ils ont également montré que les cellules épithéliales
thymiques, qui constituent le microenvironnement thymique, contiennent également des
copies de l’ARN viral dans leur cytoplasme. Cependant l’infection productive n’a pas été
trouvée. Ils observent par ailleurs une dégénérescence de ce microenvironnement sans
forcément trouver de virus à l’intérieur des cellules (Stanley, McCune et al. 1993). L’infection
d’une cellule n’implique donc pas que l’infection sera productive. En effet, les travaux de N.
Israël et de F. Barré‐Sinoussi ont montrés que le TNF et l’IL‐7 étaient des facteurs
indispensables à la réplication virale. Elles ont montrées que l’interaction avec les cellules
épithéliales thymiques induisait un fort taux de réplication virale des souches T‐tropiques
primaires exclusivement dans les thymocytes matures CD4+CD8‐CD3+. Le TNF et l’IL‐7
sécrétés au cours de cette interaction ont un rôle critique pour la réplication virale à travers
l’activation de NFκB. En effet, le TNF est un inducteur majeur de NFκB et l’IL‐7 permet un
maintien de l’expression du récepteur au TNF. Les cellules CD4+CD8‐CD3‐ sont incapables de
répliquer le virus, ceci étant associé à un défaut de production de TNF durant leur
interaction avec les cellules épithéliales thymiques et corrèle avec l’absence d’activité
nucléaire de NFκB. L’autre population majeure exprimant le récepteur CD4 est la population
des DP (CD4+CD8+CD3‐). Malgré une entrée du virus, aucune production virale n’est
détectée dans ces cellules. Ceci est probablement du au fait qu’elles ne peuvent pas
répondre aux signaux TNF ou IL‐7. Ces travaux concluent donc qu’in vivo malgré une entrée
efficace du virus dans les populations CD4+, une charge virale importante n’est générée
quand dans les thymocytes CD4+CD8‐CD3+ (Chene, Nugeyre et al. 1999).
La lymphopénie observée dans les TCD4+ peut être lié à une interférence du VIH avec
le renouvellement T que ce soit au niveau des progéniteurs ou de la différenciation dans le
thymus.
Ainsi le remplacement des cellules T matures n’est plus assuré. En effet de nombreuses
études ont étés menées sur la susceptibilité des CD34+ à l’infection par le VIH ou tout
40
simplement de l’effet de l’infection sur les capacités hématopoïétiques des cellules souches.
Il a été montrés que la mobilisation des cellules CD34+ de patients VIH par le G‐CSF était
réduite par rapport à des individus sains (Schooley, Mladenovic et al. 2000). De plus, il a été
montré que les précurseurs CD34+ des individus progressant dans la maladie SIDA ont une
perte de la capacité de développement des cellules T (Clark, Repping et al. 2000). Plusieurs
études ont par ailleurs montrées que le VIH bloquait l’hématopoïèse avec une diminution
drastique du nombre thymocytes générés due à une perte des précurseurs
hématopoïétiques que ce soit par modification de l’environnement thymique ou par le
déclenchement de l’interaction gp120 avec le récepteur CD4 présent en faible quantité dans
certaines sous‐populations CD34+ (Zauli, Vitale et al. 1994; Jenkins, Hanley et al. 1998). Ces
études s’accordent sur le fait qu’elles ne trouvent pas ou peu de génome viral dans les CD34+
(Marandin, Katz et al. 1996; Jenkins, Hanley et al. 1998). Ces précurseurs seraient donc
bloqués ou déplétés en absence d’infection directe. L’hypothèse selon laquelle les CD34+
seraient susceptibles à l’infection par le VIH est soutenue par le fait qu’elles expriment les
corécepteurs CXCR4 et CCR5 (Deichmann, Kronenwett et al. 1997; Ruiz, Cicala et al. 1998).
Les précurseurs seraient d’ailleurs plus susceptibles aux souches X4‐tropiques car CXCR4 est
présent sur les CD34+ à 84% pour uniquement 24% dans le cas de CCR5 (Deichmann,
Kronenwett et al. 1997). Des études ont montrés qu’un faible pourcentage (1 à 2%) des
cellules souches CD34+ étaient également p24+ 48 heures après incubation avec les souches
virales (Knutsen, Roodman et al. 1999). La présence d’ADN proviral a été étudié dans une
autre étude menée sur 10 patients VIH et a montré que deux des patients étaient positifs
pour les gènes gag et pol du VIH‐1 cependant le nombre de copies d’ADN proviral dans ces
échantillons ne dépassait pas 2 à 5 copies pour 250 000 cellules (Neal, Holland et al. 1995).
Les auteurs ont conclus que le compartiment CD34+ n’était pas infecté dans la majorité de
patients VIH‐1. En effet, l’impact physiologique d’une infection si faible est‐elle réellement
visible sur la globalité de la pathologie SIDA? Quoi qu’il en soit, l’infection par le VIH peut
empêcher la maturation des CD34+ par un certain nombre de mécanismes indépendamment
de l’infection directe que nous avons cités ci‐dessus.
La contribution de la production thymique au renouvellement T peut être évaluée grâce à la
quantification des cellules T naïves venant d’émigrer du thymus par la technique du TRECs
(T‐cell receptor excision circles), qui sont formés au cours du réarrangement du TCR (T‐cell
receptor) dans le thymus (Geenen, Poulin et al. 2003). Le nombre de TRECs permet d’évaluer
41
ainsi la fonction thymique (Spits 2002). La variation de la fréquence des sjTREC seule ne
reflète pas de manière exacte les perturbations de la fonction thymique chez les patients
infectés par le VIH. En effet, les changements dans la fréquence des sjTREC peut‐être une
conséquence soit d’une réduction de la production thymique et d’une augmentation de la
prolifération périphérique, conséquence d’une activation immune généralisée (Douek,
McFarland et al. 1998; Hazenberg, Otto et al. 2000; Douek, Betts et al. 2001; Hazenberg,
Otto et al. 2003). Cependant, le ratio sj/βTREC dépend exclusivement de la prolifération
intra‐thymique des précurseurs T, et n’est pas affectées par les changements de la fréquence
des cellules T en cycle ou sur leur survie ou leur mortalité (Dion, Bordi et al. 2007). La
quantité de TRECs dans le sang est réduite en seulement quelques mois après l’infection par
le VIH (Douek, McFarland et al. 1998). Cette mesure donne une idée sur le pronostique
d’évolution de la maladie, ainsi les individus avec un faible taux de TRECs progressent plus
rapidement vers la pathologie SIDA (Hatzakis, Touloumi et al. 2000).
Les mécanismes impliqués dans la mort des cellules T induite par le VIH sont
nombreux, on peut citer en premier le système immunitaire jouant son rôle : les cellules
infectées sont tuées par les lymphocytes T cytotoxiques (LTC) spécifiques du VIH (Ho,
Neumann et al. 1995; McCune 2001). Ensuite, la destruction des cellules effectrices
spécifiques du VIH après leur recrutement dans les tissus lymphoïdes, une expression altérée
des molécules cellulaires régulatrices de l’apoptose par les lymphocytes et les cellules
présentatrices de l’antigène (CPA) (Xu, Laffert et al. 1999). Un état général d’activation
immunitaire est observé durant la phase asymptomatique de l’infection par le VIH dans les
tissus lymphoïdes et dans le sang périphérique et persiste tout au long du déroulement de
l’infection. Même si la réplication virale est grandement diminuée sous l’influence des
réponses immunes spécifiques, le VIH n’est jamais complètement éliminé et sa persistance,
associée avec une expression constante des antigènes viraux est sans doute responsable de
l’activation chronique. De plus, des facteurs exogènes stimulent la production de cytokines
pro‐inflammatoires comme le TNFα, l’IL‐1β ou l’IL‐6 qui entraine l’activation cellulaire et
donc la réplication virale (Blanchard, Montagnier et al. 1997). Ce déséquilibre dans
l’activation immune est sans doute une mécanisme important responsable de la mort des
cellules dans le SIDA.
42
L’impact de l’infection par le VIH doit également être dépendant de l’âge car le
thymus s’atrophie avec l’âge. En effet la production thymique a été montrée comme
décroissante avec l’âge : les capacités prolifératives d’une souris âgée de 24 mois
correspondent à approximativement 20% de son potentiel thymique à 3 mois. Et le nombre
de thymocytes produit correspond à 2% de ce qui est produit très tôt après la naissance.
Ainsi l’infection du thymus in utero ou lors de la petite enfance a un impact sur le
déroulement de la maladie SIDA (McCune 1991). Les cas pédiatriques peuvent être classés
en deux catégories de types de progression : la première qui correspond à 20 ou 30% des
patients est un déroulement fulgurant de la pathologie avec une mort après 2 ou 3 ans. La
seconde se comparerait à la vitesse de la plupart des cas adultes, c'est‐à‐dire entre 5 à 10
ans (Auger, Thomas et al. 1988). Ces enfants ont un phénotype immunologique similaire aux
enfants nés avec le syndrome de Di Georges, c'est‐à‐dire un très faible nombre de
lymphocytes T CD4 ou T CD8 circulants.
43
IV. ROLE DE NEF DANS LA PHYSIOPATOLOGIE
A. Généralités
Le gène Nef est très conservé et code pour la protéine Nef qui est un facteur critique
du développement de la maladie SIDA. Nef est une protéine de 27Kda produite en
abondance rapidement après infection par le virus et qui s’accroche à la membrane de la
cellule par sa partie N‐terminal myristoylée (Fackler and Baur 2002; Das and Jameel 2005). In
vivo, Nef est un facteur essentiel pour l’efficacité de réplication virale et le développement
de la pathologie ; In vitro, Nef facilite également la réplication virale et augmente le
potentiel infectieux des virions. Nef est déterminante dans la pathologie SIDA. En effet, une
cohorte de patients infectés par une souche VIH deleté de Nef sont des « non progresseurs
à long terme » qui ne manifestent aucun signe clinique du SIDA (Dyer, Geczy et al. 1997).
Ceci est un exemple du potentiel pathogène de Nef.
Nef agit de manière très diverse dans la cellule : en intervenant au niveau de la
membrane plasmique où il module l’expression de nombreuses protéines associées à la
membrane et dans le cytoplasme. Ou suivant sa localisation intracellulaire, il interfère avec
les signaux de transduction cellulaire.
B. Nef et la physiopathologie SIDA
1. Action positive de Nef sur la réplication virale et les
capacités d’infection des virions
Nef est exprimée en abondance juste après l’infection, en même temps que Tat et
Rev. La quantité d’ARNm de Nef à ce moment est estimée à 75% des ARNm viraux produits
(Guy, Kieny et al. 1987; Klotman, Kim et al. 1991). Il a été montré que l’augmentation de la
réplication virale et des capacités infectieuses du virus sont associées à l’expression de Nef
dans les PBMC (peripheral blood mononuclear cells) in vitro (Jamieson, Aldrovandi et al.
1994; Spina, Kwoh et al. 1994). Les capacités de réplication des souches VIH‐1 Nef+ et Nef‐
délétées dans les PBL (Primary Blood Lymphocytes) montrent que Nef facilite la réplication
virale en augmentant les capacités infectieuses des virions (Chowers, Spina et al. 1994). Ainsi
les virus mutés au niveau de Nef sont 4 à 40 fois moins infectieux qu’une souche sauvage.
44
2. Action de Nef sur l’expression des molécules de surface
i. Diminution de l’expression du CD4
Le CD4 est une glycoprotéine de 55 kDa localisée à la surface cellulaire. Cette
protéine sert de co‐récepteur au TCR. En effet, le CD4 reconnaît la partie constante des
molécules du CMH II. Le TCR lui, reconnaît les parties constantes et hypervariables,
l'antigène étant fixé sur cette dernière. Le CD4 se situe à la surface des cellules restreintes
par le CMH de classe II comme les cellules T helper, ou à la surface des monocytes et des
macrophages. Elle sert aussi de récepteur principal à l’entrée du VIH et du SIV dans les
cellules (Lama 2003).
Nef a la capacité de réduire de manière drastique la quantité de récepteur CD4 à la
surface cellulaire (Aiken, Konner et al. 1994; Piguet, Schwartz et al. 1999; Greenway,
Holloway et al. 2003). La diminution de l’expression du CD4 par Nef permet ainsi une
meilleure propagation du virus en prévenant la séquestration de l’enveloppe virale par le
récepteur CD4 lors de son bourgeonnement ou lors de l’entrée des particules virales (Lama
2003). (Figure 14).
Les protéines Env et Vpu du VIH‐1 diminuent également l’expression du récepteur
CD4 à la surface de la cellule (Piguet, Schwartz et al. 1999). Cependant, contrairement à ces
deux protéines qui agissent au niveau intracellulaire, Nef agit au niveau des molécules de
CD4 se trouvant déjà au niveau de la surface cellulaire. La diminution du CD4 induite par Nef
passe par l’internalisation de la molécule de surface CD4 de manière clathrine dépendante
suivi par sa dégradation via le système endosomal/lysosomal (Aiken, Konner et al. 1994).
La protéine CD4 possède quatre acides aminés hydrophobes dont deux leucines au
niveau de sa queue cytoplasmique qui sont nécessaires pour son endocytose (Aiken, Konner
et al. 1994; Salghetti, Mariani et al. 1995). Ce site est normalement masqué par l’accrochage
de la p56Lck (protéine de la famille des Src kinase) qui prévient l’internalisation du CD4 par
l’accrochage aux protéines adaptatrices (AP) dans le complexe de clathrine. Nef semble
contourner les voies normales de régulation de l’expression du CD4 en se liant par son motif
dileucine à la queue cytoplasmique de CD4 (Mangasarian, Foti et al. 1997). Le motif dileucine
permet également le recrutement du complexe de clathrine via les molécules adaptatrices
AP‐2 (Greenberg, Bronson et al. 1997). Nef agit comme un pont entre le CD4 et les
molécules adaptatrices en déplaçant p56Lck.
45
ii. Diminution de l’expression du CD28
La présence ou l’absence de signaux de co‐stimulation délivrés par des molécules
accessoires comme le CD28 (Arora, Fredericksen et al. 2002) lors de l’engagement du TCR
entraîne une activation ou une anergie de la cellule. La liaison du TCR ou du CD28 seul induit
des niveaux minimes d’activation qui conduit la cellule à entrer en anergie (Arora,
Fredericksen et al. 2002). De même que pour le CD4, Nef permet aussi l’accélération de la
diminution de l’expression du CD28 à la surface cellulaire. Le CD28 est nécessaire pour une
activation maximale des cellules T (Figure 14). Le bénéfice que retire le virus à diminuer la
quantité de CD28 à la surface des cellules peut être que, au cours de la présentation
antigénique, les cellules T adhèrent avec les cellules présentatrices de l’antigène. En effet,
l’interaction entre le CD28 et les molécules B7 d’un coté et le TCR/CD4 et le CMH‐II de
l’autre sont connues pour permettre une interaction forte et stable (Grakoui, Bromley et al.
1999; Hwang, Huang et al. 2000) et permettent le maintient du contact entre les CPA et les
cellules T. La régulation négative du CD28 et du CD4 limite probablement l’adhésion des
cellules T exprimant Nef aux CPA et promeut le désengagement de la cellule T activée de la
cellule présentatrice de l’antigène. La cellule infectée peut alors repartir dans la circulation
ou se fixer a d’autres CPA favorisant ainsi la dissémination virale.
Une autre conséquence possible de la régulation négative du CD4 et du CD28 est la
compromission de la durée et de la force du signal au sein de la cellule T infectée. D’autre
part, Nef active certaines voies de signalisation qui influent sur l’activation T. Des études ont
montrées que Nef augmentait l’activation des cellules T thymiques et périphériques dans
des souris transgéniques. De plus Nef est capable de diminuer le seuil nécessaire à la
stimulation antigène‐spécifique des clones T (Skowronski, Parks et al. 1993; Hanna, Kay et al.
1998; Schrager and Marsh 1999). Ceci montre que Nef active des voies de signalisation qui
pourraient remplacer les cascades de signalisation normales de l’activation T.
En diminuant l’expression de surface du CD28 et du CD4 et en contournant les voies
normales d’activation, Nef permet de déclencher le processus d’activation nécessaire à la
réplication virale tout en restreignant les interactions cellules T/CPA, permettant ainsi une
meilleure dissémination virale.
46
iii. Diminution de l’expression du CMH de classe I
La réponse immune adaptative nécessite la reconnaissance des cellules infectées en
amont de leur élimination par les lymphocytes T cytotoxiques (CTL). Cette reconnaissance
nécessite une présentation des peptides viraux à la surface des cellules infectées par les
molécules du complexe majeur d’histocompatibilité de type I (Pamer and Cresswell 1998;
Rock and Goldberg 1999; Yewdell and Hill 2002). Afin de contrer cette stratégie de défense
de l’organisme, un certain nombre de virus comme le virus de l’herpes, les retrovirus et les
poxvirus ont développé des stratégies qui ciblent l’assemblage et l’acheminement des
molécules de CMH‐I dans les cellules infectées (Yewdell and Hill 2002). Ceci permet d’altérer
la présentation des peptides viraux et augmente les chances du virus d’échapper au système
immunitaire (Pamer and Cresswell 1998). La protéine Nef est responsable de cette fonction
(Figure 14). En effet, rapidement après l’infection, Nef diminue l’expression des molécules
de CMH‐I de surface. Nef permet ainsi de réduire la reconnaissance des cellules infectées par
le VIH par les lymphocytes T cytotoxiques (Schwartz, Marechal et al. 1996; Collins, Chen et
al. 1998). Nef diminue sélectivement l’expression du HLA‐A et HLA‐B connus pour présenter
les antigènes aux CTL mais ne diminue pas l’expression du HLA‐C et E connus pour protéger
les cellules de la lyse par les cellules NK (Garcia and Foster 1996; Schwartz, Marechal et al.
1996; Ploegh 1998; Cohen, Gandhi et al. 1999; Swigut, Iafrate et al. 2000). La diminution du
MHC‐I est clathrine indépendante et fait suite à la séquestration dans le trans‐Golgi (Piguet,
Wan et al. 2000). En effet, les molécules de classe I sont des heterodimères résultant de
l’association non covalente d’une chaîne lourde α et d’une chaîne légère : la β2‐
microglobuline, chargée d’un peptide de 8 à 11 acides aminés. L’assemblage de ces deux
chaînes ainsi que le chargement du peptide produit par le protéasome, se déroule dans le
réticulum endoplasmique (RE). De nombreux virus interviennent au niveau de l’assemblage
de ces deux chaînes dans le RE. La protéine Nef n’affecte pas ce processus mais augmente
l’internalisation des molécules de CMH‐I de surface (Schwartz, Marechal et al. 1996;
Greenberg, Iafrate et al. 1998; Le Gall, Erdtmann et al. 1998). Les molécules de CMH‐I sont
ainsi rapidement internalisées depuis la surface cellulaire dans des endosomes, puis
transportées dans le trans‐golgi où elles s’accumulent (Bell, Schaefer et al. 2001; Swigut,
Shohdy et al. 2001). Ce mécanisme permet donc au virus d’échapper au système
immunitaire en empêchant la lyse des cellules infectées par les lymphocytes T cytotoxiques.
47
iv. Diminution de l’expression du CMH de classe II
Les molécules HLA de classe II sont des dimères constitués d’une chaîne lourde α de
35 kDa et d’une chaîne légère β de 29 kDa. Les molécules de CMH‐II sont exprimées à la
surface des cellules présentatrices d’antigène et présentent aux lymphocytes T CD4+ des
peptides antigéniques (Hegde, Chevalier et al. 2003). Il a été montré que les macrophages
accumulent des particules virales dans les compartiments de transport des molécules de
CMH‐II (Raposo, Moore et al. 2002), certaines molécules peuvent ainsi être incorporées dans
la membrane des virions lors du bourgeonnement (Tremblay, Fortin et al. 1998). Dans les
monocytes chroniquement infectés, la présentation des molécules de classe II est entravée
(Polyak, Chen et al. 1997) par Nef qui a été rapporté comme étant capable d’affecter la
localisation de surface des molécules de CMH‐II réduisant ainsi la présentation des peptides
exogènes aux T CD4+ (Stumptner‐Cuvelette, Morchoisne et al. 2001; Schindler, Wurfl et al.
2003; Stumptner‐Cuvelette, Jouve et al. 2003) (Figure 14). La présentation des peptides
antigéniques par le CMH‐II joue un rôle central dans la réponse immunitaire adaptative dans
laquelle les peptides générés à partir des sources exogènes sont présentés aux cellules T‐
helper. La réponse T helper CD4+ joue un rôle central dans le contrôle de l’infection par le
VIH. Nef affecte donc le développement d’une réponse efficace dirigée à l’encontre du VIH
et permet l’évasion du virus du système immunitaire.
Figure 14. Modulation de l’expression des protéines associées à la membrane par Nef au
sein d’une cellule infectée.
48
v. Induction de DC‐SIGN
Nef permet également une meilleure dissémination virale en induisant l'expression
de DC‐SIGN (Dendritic Cell‐Specific Intercellular adhesion molecule‐3‐Grabbing Non‐integrin)
(Sol‐Foulon, Moris et al. 2002) à la surface des cellules dendritiques immatures, favorisant
ainsi leur interaction avec les lymphocytes T CD4 et l’accrochage du virus. Celui‐ci peut en
effet se lier à DC‐SIGN grâce à la gp120. On aura alors internalisation du virus dans des
compartiments à faibles pH dans lesquels le virus échappe à la dégradation lysosomale et
reste infectieux jusqu’à être transmis aux cellules T (Jameson, Baribaud et al. 2002). (Cf.
I.C.3. Les cellules cibles du VIH ; les cellules dendritiques)
3. Action de Nef sur la thymopoïèse
Au cours de l’infection par le VIH, la capacité du thymus à reconstituer le pool de
cellules T naïves est fortement diminuée. Chez les patients infectés, sous traitement
antirétroviral, la quantité de cellules T CD4+ naïves provenant du thymus augmente (Douek,
McFarland et al. 1998; Dion, Bordi et al. 2007). Chez les enfants séropositifs le
développement T est perturbé (Gaulton, Scobie et al. 1997). Cet effet est également observé
chez les souris SCID‐humanisées (Su, Kaneshima et al. 1995; Jamieson and Zack 1998). Dans
ce modèle Nef a été caractérisé comme acteur nécessaire pour une réplication virale efficace
et une déplétion des thymocytes (Jamieson, Aldrovandi et al. 1994; Aldrovandi and Zack
1996; Aldrovandi, Gao et al. 1998). De plus, l’expression de Nef dans les thymocytes de
souris transgéniques (Tg) induit une diminution du nombre de thymocytes CD4+, du nombre
de cellules T ainsi qu’une altération des capacités d’activation de ces cellules (Brady,
Pennington et al. 1993; Skowronski, Parks et al. 1993; Lindemann, Wilhelm et al. 1994).
Enfin, l’expression de Nef dans les cellules normalement infectées par le VIH (cellules T CD4+,
cellules dendritiques et macrophages et les précurseurs thymiques CD4+ CD8+, CD4+ CD8‐)
entraîne chez des souris Tg des symptômes proches de la pathologie SIDA, à savoir : perte de
poids, diarrhées, atrophie thymique, mort des cellules T CD4+. La gravité de la maladie étant
corrélée au niveau d’expression du transgène (Hanna, Kay et al. 1998).
49
D’autre part, la diminution de l’expression du CD4 et du CD8β a été observée après
transduction de la protéine Nef par un vecteur rétroviral dans des thymocytes humains
immatures. Dans cette même expérience, la génération de thymocytes doubles positifs
(CD4+ CD8+) est fortement diminuée en présence de Nef. La production thymique se limite
alors à une faible quantité de cellules CD3+ CD4‐. L’expression de Nef par transduction
rétrovirale dans des précurseurs T affecte donc la génération de nouvelles cellules T
(Verhasselt, Naessens et al. 1999; Stove, Naessens et al. 2003).
C. Nef et mort cellulaire
L’apoptose est un processus physiologique qui a pour finalité la mort des cellules.
C’est un processus critique pour un développement normal et dans le fonctionnement des
organismes multicellulaires. Des anomalies dans le contrôle de la mort cellulaire entrainent
de nombreux types de pathologies, comme le cancer, des maladies auto‐immunes ou des
désordres dégénératifs. La signalisation apoptotique intervient par l’intermédiaire de
plusieurs voies qui sont initiées par le déclenchement d’évènements intracellulaires ou
extracellulaire, par exemple lors de la fixation à un récepteur de mort.
Les virus ont développé de nombreux mécanismes afin d’échapper au système
immunitaire de leur hôte. Une des stratégies développée par le VIH consiste en l’activation
des programmes apoptotiques qui permettront la destruction des cellules effectrices du
système immunitaire. Le génome du VIH code ainsi pour des protéines pro‐apoptotiques qui
permettent la destruction des lymphocytes qu’ils soient infectés ou non à travers l’activation
des tumor‐necrosis factor (TNF) ou par l’intermédiaire de la voie mitochondriale. Le VIH
engendre aussi un état d’activation chronique du système immunitaire qui sera responsable
de l’exacerbation du mécanisme physiologique de délétion clonale.
50
1. Données moléculaires sur l’apoptose
i. Données morphologiques
Les cellules entrant en apoptose vont tout d’abord subir une condensation de leur
cytoplasme et une diminution du volume cellulaire. Certains organites vont également subir
des modifications majeures, particulièrement la mitochondrie où l’on observe une
diminution du potentiel membranaire et une modification de l’intégrité membranaire
entraînant le relargage de molécules pro‐apoptotiques de l’espace intermembranaire dans le
cytoplasme (cytochrome c…). La chromatine se condense, l’ADN est dégradé par des
endonucléases en fragments réguliers multiples de 180 paires de base (pb) ‐ caractéristiques
de coupures entre les nucléosomes. Les cellules perdre alors le contact avec les cellules
voisines.
Finalement, la membrane plasmique va bourgeonner ce qui va conduire à la
formation des corps apoptotiques rapidement éliminés par phagocytose évitant ainsi toute
libération du contenu cellulaire. Au cours du processus apoptotique, les cellules vont
également perdre l’asymétrie de leur membrane plasmique: les phosphatidylsérines sont
exposées de la face interne à la face externe de la bicouche lipidique. Ces molécules sont
alors reconnues par les macrophages (Williams 1991) qui vont ainsi permettre l’élimination
des corps apoptotiques.
ii. Les acteurs majeurs de l’apoptose
‐ Les Caspases
Les caspases (cystein aspartate specific proteases) sont une famille de protéases à
cystéine essentielles dans la mort cellulaire programmée (Kumar and Lavin 1996; Nicholson
and Thornberry 1997). Elles possèdent toutes un motif catalytique très conservé composé
d’un résidu cystéine inclus dans une séquence peptidique de type QAXCXG, ce qui leur
confère une spécificité de reconnaissance et de clivage au niveau de résidus aspartate. Les
caspases sont généralement présentes dans toutes les cellules sous forme de précurseur
51
enzymatique inactif (zymogène) avec une activité protéase inexistante (Nicholson and
Thornberry 1997; Stennicke, Jurgensmeier et al. 1998; Nicholson 1999).
On peut classer les caspases humaines en deux groupes selon leur degré d’homologie
avec la caspase‐1 : le premier groupe contient les caspases ‐1, ‐4, ‐5, qui sont impliquées
dans le processus d’inflammation ; le deuxième groupe contient les caspases ‐2, ‐3, ‐6, ‐7, ‐8,
‐9 et ‐10 qui jouent un rôle central dans le processus d’apoptose (Figure 15).
Les caspases sont constituées d’un pro‐domaine N‐terminal, d’une grande sous unité
(20kDa) contenant le site catalytique, et d’une petite sous unité (10kDa). Elles sont
synthétisées sous forme de pro‐enzymes et sont activées par clivage protéolytique au niveau
des résidus aspartate conservés. Cette activation se fait, en réalité, en deux étapes : dans un
premier temps, la petite sous unité est libérée puis la grande, permettant ainsi la formation
d’un tétramère (constitué de deux hétérodimères) catalytiquement actif puis les caspases
vont ensuite cliver spécifiquement leurs substrats au niveau d’un résidu aspartate (Nicholson
and Thornberry 1997). Elles peuvent donc s’auto‐activer et/ou s’activer mutuellement,
entraînant ainsi une activation protéolytique en cascade (Stennicke, Jurgensmeier et al.
1998).
En plus de leurs sous unités actives, les caspases possèdent un pro‐domaine à
l’extrémité N‐terminale. On peut diviser les caspases en deux sous‐groupes selon la longueur
de ce domaine : les caspases initiatrices (caspases ‐2, ‐8, ‐9 et ‐10) présentant un pro‐
domaine long, et les caspases exécutrices (caspases ‐3, ‐6 et ‐7) présentant un pro‐domaine
court (Figure 15).
Les caspases initiatrices présentent des séquences spécifiques d’interaction avec
d’autres protéines dans leur pro‐domaine : on retrouve ainsi un domaine DED (Death
Effector Domain) dans les caspases ‐8 et ‐10 ou une séquence CARD (Caspase Recruitment
Domain) dans les caspases ‐2 et ‐9. Ces domaines permettent aux caspases initiatrices d’être
recrutées par des protéines adaptatrices au niveau des complexes d’initiation de l’apoptose,
par exemple le DISC (Death‐Inducing Signalling Complex) pour la caspase‐8 ou l’apoptosome
(un large complexe protéique qui comprends le cytochrome c et APAF‐1 (apoptotic protease‐
activating factor‐1) pour la caspase‐9. Au sein de ces complexes, les caspases initiatrices sont
ainsi clivées, et vont aller activer à leur tour leurs substrats, notamment les caspases
effectrices.
52
Figure 15. Les Caspases (Taylor, Cullen et al. 2008).
Ces dernières vont alors, elles mêmes, cliver leurs substrats spécifiques aboutissant
aux changements morphologiques, biochimiques et structuraux observés lors de l’apoptose.
En effet, les substrats des caspases regroupent un large panel de protéines cellulaires :
protéines de structure cytoplasmiques (actine, β‐caténine…) ou nucléaires (lamines A et B) ;
protéines impliquées dans le métabolisme et la réparation de l’ADN (PARP : Poly ADP‐Ribose
Polymérase, ATM : Ataxia telangiectasia mutated, DNA‐PK : DNA‐dependent Protein Kinase) ;
protéines impliquées dans le cycle cellulaire (p27, pRB, MDM2…) ; protéines pro‐
apoptotiques (caspases, protéines de la famille Bcl‐2…).
53
Au vu de l’importance du rôle des caspases dans la cellule, cette famille de protéines
nécessite d’être finement régulée tant au niveau de sa synthèse que de son fonctionnement.
En plus de la régulation transcriptionnelle et des modifications post‐traductionnelles
auxquelles les caspases sont sujettes (Earnshaw, Martins et al. 1999), il existe un autre
niveau de régulation constitué par la famille des IAP (Inhibitor of Apoptosis). Ces protéines
peuvent, en effet, inhiber l’activité enzymatique des caspases et même conduire à leur
dégradation via la voie ubiquitine/protéasome (Salvesen and Duckett 2002).
‐ Les récepteurs de mort
Les membres de la famille des TNF‐R (Tumor Necrosis Factor Receptor) ont une
action pléiotrope qui dépend du type cellulaire et d’autres signaux reçus par la cellule. Ces
récepteurs peuvent ainsi déclencher la prolifération, la survie, la différenciation ou la mort.
Les récepteurs de mort font partie de la super famille des TNF‐R comprenant, entre autres,
CD95/Apo‐1/Fas, TNF‐R1 (TNF Receptor 1), DR3 (Death Receptor 3), DR4/TRAIL‐R1 (TNF‐
Related Apoptosis‐Inducing Ligand R‐1) et DR5/TRAIL‐R2…etc. Ils possèdent dans leur région
intracellulaire, un domaine de mort DD (Death Domain) (Tartaglia, Ayres et al. 1993). Ce
dernier est un motif protéique de 80 acides aminés, indispensable à la transmission du signal
de mort puisqu’il permet le recrutement de protéines présentant des domaines
homologues.
‐ La famille BCL2
Chez les mammifères, il existe au moins 12 protéines principales appartenant à la
famille BCL‐2. Ces protéines présentent un grand nombre d’activités biologiques allant de
l’inhibition de l’apoptose à son induction.
L’alignement des séquences protéiques des différents membres de la famille a permis
la mise en évidence de quatre domaines hautement conservés chez les mammifères, les
domaines BH (BCL‐2 Homology) 1 à 4. Cette découverte a permis le classement des membres
de la famille BCL‐2 en trois classes (Tsujimoto and Shimizu 2000; Adams and Cory 2007)
(Figure 16) :
54
- Le groupe des facteurs de survie « BCL‐2‐like » qui rassemble les membres de la
famille présentant les 4 domaines BH. Tous les membres de ce groupe ont des
propriétés anti‐apoptotiques. C’est à ce groupe qu’appartiennent, entre autres,
BCL‐2, BCL‐XL, MCL‐1…
- Le deuxième groupe réunit une partie des membres pro‐apoptotiques de la
famille sous le nom de facteurs de mort « BAX‐like » et se caractérise par
l’absence du domaine BH4 (sauf dans le cas de Bcl‐xS). On y trouve les protéines
BAX et BAK notamment. BAX et BAK jouent un rôle crucial dans l’induction de la
pérméabilisation de la membrane externe de la mitochondrie et ainsi permettent
le relarguage de molécules apoptotiques comme le cytochrome c. On aura alors
activation des caspases. Les protéines anti‐apoptotiques comme BCL‐2 et BCL‐XL
inhibent BAX et BAK.
- Le troisième groupe peut se lier et réguler les protéines anti‐apoptotiques
promouvant ainsi l’apoptose. Ses membres ne présentent que le domaine BH3
d’où son nom : « BH3‐only ». BAD, BID, BIM, PUMA, NOXA, par exemple, font
partie de ce groupe. L’expression des protéines BH3‐only peut être induite par
des facteurs de transcription. Par exemple, NOXA et PUMA sont induits par p53
en réponse à des cassures de l’ADN (Oda, Ohki et al. 2000; Nakano and Vousden
2001; Yu, Zhang et al. 2001) et BIM est induit par FOXO3A (forkhead box
transcription factor‐3A) en réponse à la déprivation en facteur de croissance
(Dijkers, Medema et al. 2000).
Les membres de la famille Bcl‐2 peuvent former des homo‐ ou des hétérodimères
avec des partenaires spécifiques de fonction opposée (Sedlak, Oltvai et al. 1995). Les
domaines BH1, 2 et 3 des membres anti‐apoptotiques ainsi que le domaine BH3 des
membres pro‐apoptotiques seraient impliqués dans cette interaction. En effet, des études
structurales sur BCL‐XL d’abord puis sur les autres membres de la famille ont permis de
mettre en évidence que la proximité spatiale des domaines BH1, 2 et 3 des membres anti‐
apoptotiques permettait la formation d’une poche hydrophobe permettant l’interaction
avec les membres pro‐apoptotique (Muchmore, Sattler et al. 1996) (Figure 16). Il y aurait
ainsi une neutralisation compétitive entre les membres aux fonctions opposées, le niveau
d’expression relatif de chaque protéine déterminant ainsi la sensibilité de la cellule à un
55
signal de mort (Yang and Korsmeyer 1996). Ainsi, la régulation des niveaux d’expression des
protéines anti‐apoptotiques de la famille BCL‐2 est un moyen pour les cellules de réguler
l’apoptose. Par exemple la transcription de BCL‐XL peut être induite par des facteurs de
croissances ou cytokines par l’intermédiaire de la voie JAK‐STAT (Janus kinase‐signal
transducer and activator of transcription) afin de promouvoir la survie cellulaire (Grad, Zeng
et al. 2000).
Les différents membres de la famille présentent des localisations sub‐cellulaires
variées. Dans une cellule normale, la plupart des membres anti‐apoptotiques s’ancrent dans
les membranes via le domaine transmembranaire (TM) présent au niveau de la partie C‐
terminal. C’est le cas de Bcl‐2 qui est majoritairement localisé à la membrane du réticulum
endoplasmique (une petite partie étant cependant localisée à la membrane externe
mitochondriale) (Lithgow, van Driel et al. 1994). BCL‐XL est, en revanche, majoritairement
localisée dans le cytosol. En ce qui concerne le groupe « BAX‐like », on retrouve BAK dans la
membrane externe mitochondriale (Cheng, Sheiko et al. 2003), BAX étant plutôt
cytoplasmique. Enfin les protéines ne présentant que le domaine BH3 sont, pour la plupart,
cytoplasmiques. Après un stimulus apoptotique, la localisation de certaines de ces protéines
va changer. Ainsi, en réponse à un signal de mort, BAX changerait de conformation. Son
domaine TM, normalement replié dans la poche hydrophobe, deviendrait alors accessible et
permettrait l’ancrage de la protéine dans la membrane externe de la mitochondrie (Suzuki,
Youle et al. 2000). Un mécanisme similaire a été mis en évidence pour BCL‐XL (Hinds,
Lackmann et al. 2003). Le changement de localisation peut donc être dû à un changement de
conformation mais aussi à des modifications post‐traductionnelles. C’est le cas de BID qui,
une fois clivée par la caspase‐8 en t‐BID, est myristoylée (au niveau d’un résidu glycine N‐
terminal) puis relocalisée du cytoplasme vers la mitochondrie (Zha, Weiler et al. 2000). C’est
également le cas de la protéine BCL‐2 dont les fonctions anti‐apoptotiques peuvent être
modulées par phosphorylation ou clivage protéolytique (Blagosklonny 2001). La
phosphorylation de Bcl‐2 a lieu au niveau de résidus Ser et Thr localisés entre les domaines
BH3 et BH4 (Srivastava, Mi et al. 1999). Différentes kinases ont été impliquées dans le
processus, notamment la p38 MAP kinase.
Les membres de la famille Bcl‐2 sont donc essentiels pour la signalisation
apoptotique grâce, en grande partie, à leur capacité à réguler la perméabilité
56
mitochondriale, mais également, à moduler, par l’intermédiaire d’interactions protéine‐
protéine, l’activité de molécules régulatrices de l’apoptose.
Figure 16. Protéines de la famille BCL‐2 (Youle and Strasser 2008).
57
iii. Les grandes voies de signalisation
‐ La voie extrinsèque ou des récepteurs de mort
La voie extrinsèque est déclenchée par l’engagement des récepteurs TNF‐R comme
FAS ou TNFR1 (TNF receptor‐1) qui contiennent un domaine intracellulaire de mort (DD).
Celui‐ci peut recruter et activer la caspase‐8 grâce à la protéine adaptatrice FADD (Fas‐
associated death domain). Ce recrutement induit l’activation des caspases, comme la
caspase‐3, ‐6 ou ‐7 sans participation de la famille BCL‐2. L’interaction de FADD et des
caspases permet la formation d’un complexe appelé DISC (Kischkel, Hellbardt et al. 1995).
Une fois les caspases initiatrices activées, on peut distinguer deux types de
phénomènes selon la quantité de protéases activées. Dans un premier cas, la quantité de
caspases actives est suffisante pour initier l’apoptose directement. L’activation des caspases
initiatrices 8 et 10 au niveau du DISC est alors rapidement suivie de l’activation des caspases
exécutrices qui vont permettre l’activation directe de la caspase‐3 qui, à son tour, va cliver
ses différents substrats et permettre le déroulement du processus apoptotique (Kischkel,
Hellbardt et al. 1995).
En revanche dans le second cas, la quantité de caspases initiatrices actives étant trop
faible, la mitochondrie va être nécessaire pour amplifier le signal de mort (Scaffidi, Fulda et
al. 1998). Ainsi malgré la faible quantité de caspase‐8 qui n’est pas suffisante pour un clivage
direct de la caspase‐3, on aura un clivage de Bid, membre pro‐apoptotique « BH3‐only » de
la famille Bcl‐2. La protéine tronquée t‐Bid, après myristoylation, va être relocalisée à la
mitochondrie, permettant ainsi, via l’interaction avec Bax, la formation de pores dans la
membrane mitochondriale. Ceci va aboutir à une chute du potentiel mitochondrial (Δψm) et
au relargage des molécules depuis l’espace intermembranaire de la mitochondrie, vers le
cytoplasme (Jurgensmeier, Xie et al. 1998; Reed, Jurgensmeier et al. 1998). Plusieurs
molécules vont être relarguées, parmi elles, l’AIF (Apoptosis Inducing Factor) et le
cytochrome c. Dans le cytosol, le cytochrome c forme l’apoptosome, un complexe composé
du cytochrome c, de APAF‐1, d’ATP et de la pro‐caspase 9. Au sein de l’apoptosome, la pro‐
caspase 9 est activée et peut alors, activer les caspases effectrices ‐3, ‐6 et ‐7 en aval
(Rathmell and Thompson 1999; Slee, Harte et al. 1999) (Figure 17).
58
‐ La voie intrinsèque
La voie intrinsèque est activée en réponse à des stimuli intracellulaires comme, par
exemple, des dommages causés à l’ADN par les radiations ionisantes ou des agents
chimiothérapeutiques, des dommages causés à la mitochondrie ou encore l’activation
d’oncogènes. Elle met en jeu uniquement la mitochondrie: on observe une chute du
potentiel mitochondrial Δψm et le relargage des molécules de l’espace intermembranaire
dans le cytoplasme. Suite à cela, interviennent les mêmes évenements que pour la voie
axtrinsèque, c'est‐à‐dire activation des caspase effectrices ‐9 et ‐3. S’ensuit alors la
dégradation de l’ADN, le bourgeonnement de la membrane et la formation de corps
apoptotiques. En amont, en revanche, les événements moléculaires menant à l’activation de
la mitochondrie ne mettent pas en jeu les caspases initiatrices mais les membres de la
famille Bcl‐2 (Figure 17).
59
Figure 17. Voies extrinsèque et intrinsèque d’induction de l’apoptose (Blondel B,
Virologie 2006)
60
2. Nef et apoptose
i. Action anti‐apoptotique de Nef
Il a été montré que Nef protège les cellules infectées contre les signaux provenant du
récepteur de mort CD95 (Fas) et de la mort médiée par le TNF‐R via l’inhibition de la kinase
ASK‐1 (apoptosis signal regulating kinase) (Geleziunas, Xu et al. 2001) (Figure 14). Nef peut
également inhiber la voie Fas par le blocage de l’activation des caspases ‐3 et ‐8 (Yoon, Jeong
et al. 2001) (Figure 14).
L’infection par le VIH‐1 induit l’induction de la protéine pro‐apoptotique Bad. Nef sert
alors de balance aux effets apoptotiques du VIH en activant la PI3‐K (phosphatidylinositol‐3‐
kinase) et PAK2 (p21‐activated kinase 2) résultant en la phosphorylation et donc inactivation
de Bad (Wolf, Witte et al. 2001) (Figure 14).
Nef joue également sur la demi‐vie de la p53 (tumor suppressor protein p53) qui joue
un rôle critique dans la régulation de l’apoptose (Greenway, McPhee et al. 2002).
ii. Action pro‐apoptotique de Nef
La protéine Nef possède également des effets pro‐apoptotique ; en effet il a été
montré qu’elle intervenait dans l’apoptose induite par la voie Fas/Fas‐L : 1) Nef exogène est
capable de se lier à la chaîne ζ du récepteur T et d’induire ainsi l’expression de Fas‐L à la
surface des cellules en contournant ainsi la nécessité d’un antigène pour activer les cellules T
(Xu, Laffert et al. 1999) (Figure 14). 2) D’autre part, il a été montré que Nef endogène était
capable d’augmenter Fas et Fas‐L (Zauli, Gibellini et al. 1999) (Figure 14).
Nef peut également déclencher la voie intrinsèque de l’apoptose en diminuant
l’expression de BCL‐2 et de BCL‐XL ou en augmentant les effets observés en général dans
l’apoptose : dépolarisation mitochondriale et activation des caspases ‐3 et ‐8 (Bossy‐Wetzel
and Green 1999; Rasola, Gramaglia et al. 2001) (Figure 14).
61
Figure 14. Les différentes relations avec l’apoptose connues de Nef au sein d’une cellule
infectée.
62
Enfin, la liaison de Nef avec le CXCR4 sur les cellules T CD4+ a également été montrée
comme suffisante pour induire l’apoptose (James, Huang et al. 2004).
Comme c’est le cas de plusieurs protéines du VIH, Nef peut donc à la fois jouer un
rôle pro‐apoptotique et anti‐apoptotique, suivant la situation environnementale dans
laquelle elle se trouve (Cossarizza 2008).
L’induction de l’apoptose dans les cellules infectées n’est pas forcément un mécanisme
favorisant la dissémination ou la réplication virale. Cependant l’homme n’étant pas l’hôte
naturel du VIH, il se peut que ces phénomènes soient le résultat d’une mauvaise adaptation
du virus à notre environnement. Ceci entrainant jouant sur le déclenchement de la
pathologie SIDA.
3. Les autres protéines virales du VIH et apoptose
i. Env
La protéine Env du VIH est présente à la surface des cellules infectées et consiste en
un hétérodimère de glycoprotéine (gp) 120 et de gp41 (Chan, Fass et al. 1997). L’apoptose
est induite par gp120 Env sur les T CD4 à travers l’activation de la voie Fas (CD95)/Fas‐L
(Zagury, Cantalloube et al. 1993; Wang, Dudhane et al. 1994; Katsikis, Garcia‐Ojeda et al.
1996; Orlikowsky, Wang et al. 1997), la voie extrinsèque qui conduit à la diminution de
l’expression de Bcl‐2 (Hashimoto, Oyaizu et al. 1997) et l’activation des caspases 8 et 10
comme décris précédemment. La gp120 soluble peut également induire l’apoptose par voie
extrinsèque de cellules T helper non infectées à travers la fixation sur le CD4 (Banda, Bernier
et al. 1992). Cette fixation induit une partie de la voie d’activation des cellules T. Cependant,
en absence d’activation spécifique du TCR, le signal transmis induit l’apoptose (Marschner,
Hunig et al. 2002).
Il a également été décrit une activation de la voie intrinsèque, en corrélation avec
l’activation de la caspase 3 (Ohnimus, Heinkelein et al. 1997; Kaul and Lipton 1999), une
perte rapide du potentiel mitochondrial (Δψm) (Berndt, Mopps et al. 1998), une diminution
63
de l’expression de Bcl‐2 (Hashimoto, Oyaizu et al. 1997) et une augmentation de l’expression
de Bax (Ferri, Jacotot et al. 2000).
ii. Tat
La protéine Tat est permet l’augmentation de la transcription virale grace à son
interaction avec la région d’activation Tat (TAR) localisée à l’extrémité 5’ de tous les ARNm
viraux. Tat augmente également l’activité transcriptionelle d’un certain nombre de facteurs
de transcription comme NFκB (Conant, Ma et al. 1996; Demarchi, d'Adda di Fagagna et al.
1996), NFAT (Kinoshita, Su et al. 1997; Macian and Rao 1999; Li, Multon et al. 2000) et AP‐1
(Kumar, Manna et al. 1998). La protéine Tat peut être sécrétée par les cellules inféctées
(Chang, Samaniego et al. 1997) puis être endocytée par les cellules voisines (Ensoli, Barillari
et al. 1990; Mann and Frankel 1991; Zagury, Sill et al. 1998). Tat peut induire l’augmentation
de la mort à travers la voie Fas (CD95)/Fas‐L (Li‐Weber, Laur et al. 2000), et quand elle est
sécrétée (Ensoli, Barillari et al. 1990), peut augmenter la susceptibilité des cellules non
infectées à la mort par Fas (Westendorp, Frank et al. 1995; McCloskey, Ott et al. 1997). Des
mécanismes indépendants de la voie Fas ont également été décrits avec Tat : Tat diminue
Bcl‐2 et augmente l’expression de Bax (Sastry, Marin et al. 1996). Tat augmente également
l’expression des caspases 8 (Bartz and Emerman 1999) et 10 (Gibellini, Re et al. 2005). Tat
entraîne également la translocation de Bim depuis les microtubules jusqu’à la mitochondrie
où il induit la perméabilisation de la membrane mitochondriale (Chen, Wang et al. 2002).
iii. Vpr
Vpr est une protéine du VIH de 14 kDa nécessaire dans la réplication du VIH.
Après l’infection, Vpr semble avoir de nombreuses activités comme : l’interaction
avec le complexe de pré‐intégration du VIH et la translocation de celui‐ci dans le noyau ; la
suppression du système immunitaire et l’augmentation de l’expression des gènes viraux. Vpr
est également nécessaire afin d’avoir une infection productive dans des cellules qui ne se
divisent pas comme les macrophages (Connor, Chen et al. 1995; Eckstein, Sherman et al.
2001).
64
L’activation de la voie indépendante des caspases par Vpr a également été observée,
à travers un effet direct de Vpr sur la perméabilisation de la membrane mitochondriale
(Jacotot, Ravagnan et al. 2000; Jacotot, Ferri et al. 2001; Roumier, Vieira et al. 2002). Enfin il
a été montré que Vpr interagit avec NF‐κB et augmente ainsi les signaux apoptotiques
diminuant l’expression des protéines BCL‐2 et BCL‐XL (Muthumani, Hwang et al. 2002).
65
66
RESULTATS
I. ARTICLE: “HIV‐1 NEF PROTEIN EXPRESSION IN HUMAN CD34+ PROGENITORS
IMPAIRS THE DIFFERENTIATION OF AN EARLY T/NK CELL PRECURSOR”
Céline Dorival1, Fanny Brizzi1, Jean‐Daniel Lelièvre, Nathalie Sol‐Foulon, Emmanuelle Six, Adeline
Henry, Isabelle André‐Schmutz, Marina Cavazzana‐Calvo, Laure Coulombel, Jérôme Estaquier, Olivier
Schwartz, Yves Lévy
Virology 377 (2008) 207–215
1 These authors contributed equally to this work.
L’infection par le VIH‐1 est caractérisée par une perte progressive des cellules T CD4,
entrainant ainsi une immunodéficience sévère. Une des causes de cette perte progressive est le
manque de renouvellement des cellules T. En effet, il semblerait que le VIH‐1 affecte la production
des cellules T à travers des mécanismes qui ne sont pas encore tous connus. Il a été notamment
montré que la production thymique est affectée chez les patients infectés par le VIH‐1 (Hatzakis,
Touloumi et al. 2000; Richardson, Sverstiuk et al. 2000; Douek, Betts et al. 2001; Dion, Poulin et al.
2004). Dans cet article, nous nous sommes intéressés à l’effet de l’expression de la protéine Nef du
VIH‐1 sur le potentiel des précurseurs hématopoïétiques humains CD34+. Nef est une protéine
produite à un stade précoce du cycle viral du VIH et possède un rôle‐clé dans la pathogénie, comme
en témoigne la reproduction, chez la souris transgénique pour Nef, d’une maladie proche de la
maladie humaine avec atrophie thymique (Hanna, Kay et al. 1998). Nef interfère avec les voies
d'endocytose et de trafic intracellulaire induisant une diminution de l’expression de CD4, des
molécules de HLA classe I et du CD8, et avec plusieurs voies de signalisation impliquées dans la
survie/apoptose ou dans l’ontogénie T (LAT, Lck, MAP kinases…) (Hanna, Kay et al. 1998; Hanna, Kay
et al. 1998). Nous avons privilégié et mis au point une approche de surexpression de Nef, en dehors
du contexte de l’infection par le VIH, par l’utilisation de lentivirus exprimant Nef dans des
précurseurs hématopoïétiques CD34+. Ces cellules sont transduites puis cultivées sur les cellules
stromales OP9‐DL1 qui permettent la différenciation de précurseurs hématopoïétiques humains en
cellules T.
Nous avons ainsi montré que la protéine Nef affecte la génération des cellules T à un stade précoce
CD3ε + CD5+ CD1a+. Ces cellules ayant commencé le réarrangement D‐J du TCRβ. Les stades plus
tardifs du développement T sont aussi affectés car une réduction significative du nombre de cellules
67
ISP CD4+ CD3ε+ intra (Immature single positive), de doubles positives (DP) CD4+ CD8+ TCRαβ et de NK
CD56+ a été observé. La production de cellules B, observée dans un système de culture similaire mais
avec des cellules MS5, n’est pas affectée. De plus une étude par dilution limite a permis de
démontrer une réduction significative de la fréquence des précurseurs T/NK parmi les cellules CD34+
exprimant Nef.
Ces résultats nous ont permis de conclure que la protéine Nef du VIH‐1 interférait dans la
différenciation des cellules hématopoïétiques au niveau d’un précurseur ayant le potentiel T/NK.
Des études ont déjà été menées par d’autres groupes sur le sujet en utilisant également des
précurseurs CD34+ transduits par un retrovirus exprimant Nef. Les précurseurs thymiques ou de sang
de cordon étaient injectés dans un système FTOC ou in vivo dans des souris SCID‐hu (Verhasselt,
Naessens et al. 1999; Stove, Van de Walle et al. 2005). Ces études ont montrés que Nef réduisait le
rendement thymique des cellules CD4 et CD8. Cet effet est associé avec une modulation significative
de l’expression de surface des molécules CD4 et CD8 à la surface des cellules T. Ces résultats
suggèrent que Nef peut bloquer la différenciation T au stade de sélection positive puisque la perte de
ces récepteurs entrave la sélection positive de la lignée T (Rahemtulla, Fung‐Leung et al. 1991; Itano,
Cado et al. 1994). A l’aide d’un panel de mutants de Nef dont certains mutés dans leur capacité à
diminuer l’expression des molécules CD4 et CD8, Stove a montré que la modulation des ces
récepteurs n’était pas indispensable, voir même avait un impact mineur sur l’interférence du
développement T induit par Nef (Stove, Naessens et al. 2003). Nos résultats semblent montrer que
Nef bloquerait le développement T, avant la sélection du TCRβ. De plus, la réduction quantitative que
nous observons dans la fréquence des cellules CD3εintra CD5+ CD1a+ CD4‐ CD8‐ et des précurseurs
NK, alors que la génération des cellules B n’est pas affectée, suggère que Nef interfère a un stade très
précoce du développement lymphoïde, avant l’engagement entre les lignées T et NK.
Les mécanismes moléculaires par lesquels Nef altère le développement des stades précoces du
développement lymphoïde ne sont pas tous connus. La protéine Nef est modifiée par
phosphorylation et myristoylation, ce qui permet le ciblage de la protéine à la membrane. Nous
avons montré que la mutation de ce site abolie l’effet de Nef sur la réduction du potentiel T/NK des
cellules hématopoïétiques CD34+. Cependant, l’inhibition du ciblage de Nef à la membrane abolie la
modulation des molécules de CD4 et de HLA classe I mais aussi de nombreuses autres fonctions
cellulaires de Nef.
Plusieurs groupes ont mis en évidence que le VIH pouvait infecter le thymus, et que cette infection
entraine une réduction de la production thymique, ce qui contribue à l’absence de la restauration du
pool de cellules T périphériques (Bonyhadi, Rabin et al. 1993; Jamieson, Aldrovandi et al. 1994; Su,
68
Kaneshima et al. 1995; Douek, Betts et al. 2001). Les mécanismes par lesquels le VIH perturbe la
thymopoïèse peuvent être dû à l’infection directe des thymocytes avant leur sortie du thymus, à une
infection des épithéliums thymiques, à l’infection des cellules CD34+ ou juste à l’altération de leur
potentiel. Bien que certaines équipes aient rapporté avoir détecté des cellules CD34+ de moelle
osseuse infectées, la majorité de ces précurseurs semblent ne pas être susceptibles à l’infection par
le VIH (von Laer, Hufert et al. 1990; Stanley, Kessler et al. 1992; Zauli, Furlini et al. 1994; Neal,
Holland et al. 1995; Weichold, Zella et al. 1998; Baillou, Simon et al. 2003). Cependant, l’hypothèse
selon laquelle les précurseurs peuvent être susceptibles à l’infection par le VIH est supportée par le
fait que les CD34+ et les thymocytes expriment les corécepteurs du VIH (berkowitz 1998 ; deichmann
1997 ; ruiz 1998 ; zaitseva 1998). Nos résultats montrent que l’expression de Nef est suffisante pour
réduire de manière significative la capacité des précurseurs à former des cellules T.
69
Author's personal copy
HIV-1 Nef protein expression in human CD34+ progenitors impairs the differentiationof an early T/NK cell precursor
Céline Dorival a,1, Fanny Brizzi a,1, Jean-Daniel Lelièvre a,b, Nathalie Sol-Foulon c, Emmanuelle Six d,Adeline Henry a, Isabelle André-Schmutz d, Marina Cavazzana-Calvo d, Laure Coulombel e, Jérôme Estaquier a,Olivier Schwartz c, Yves Lévy a,b,⁎a INSERM U 841, Faculté de Médecine, Créteil, Franceb Service d'Immunologie, Hôpital Henri Mondor, Créteil, Francec Groupe Virus et Immunite, Institut Pasteur, CNRS URA1930, Franced Departement de Biotherapie, Hopital Necker-Enfants-Malades, INSERM U768, 149, rue de Sevres, 75015 Paris, Francee INSERM U602, Hopital Paul-Brousse, 12, avenue Paul Vaillant Couturier, 94800 Villejuif, France
A B S T R A C TA R T I C L E I N F O
Article history:Received 5 March 2008Returned to author for revision25 March 2008Accepted 14 April 2008
Keywords:HIV-1NefOP9-DL1T-cell differentiationNK cellsCD34+ cells
HIV-1 impairs the production of T cells, throughmechanisms that are still unknown. Here, we investigated theeffect of the expression of HIV-1 Nef on the T-cell potential of human hematopoietic CD34+ precursors. Thoseprogenitorswere transduced by using lentiviral vectors expressing Nef and cultured on OP9-DL1 cells allowingthe differentiation of T cell from human hematopoietic precursors. We demonstrate that Nef impairs thegeneration of a CD3ɛ+CD5+ CD1a+ precursor stage that has initiated a D-J rearrangement of the TCRβ locus.Onward stages of T-cell development were also affected with a quantitative reduction of CD4+ intraCD3ɛ+
Immature single positive cells (ISP), Double Positive (DP) CD4+CD8+ TCRαβ Tcells and CD56+ NK cells. But B cellproductionwas not affected. Limiting dilution analyses demonstrated a significant reduction in the frequencyof T/NK progenitors among Nef-expressing CD34+ cells. Altogether, these data demonstrate that Nef interfereswith the differentiation of a primitive lymphoid human precursor with a T/NK potential.
© 2008 Elsevier Inc. All rights reserved.
Introduction
HIV-1 infection is characterized by a progressive loss of CD4 T cellleading to a severe immune deficiency. More than 20 years after theidentification of HIV, the exact mechanisms by which HIV leads tothe depletion of CD4 T cells are not completely understood andremain a matter of controversy. The current view suggests that aperipheral activation of the immune system leads to a depletion ofCD4 T cells by activation-induced cell death resulting in anexhaustion of the pool of naïve T cells (Moanna et al., 2005). Themaintenance of this pool is critically dependent on the input fromthe thymus where the differentiation of early hematopoieticprogenitors into mature T cells takes place. Several lines of evidenceare in favor of an impairment of thymic function in HIV-infectedpatients (Dion et al., 2004; Douek et al., 2001; Hatzakis et al., 2000;
Richardson et al., 2000). Arguments emerged from the estimationof thymic output by quantification of TCR rearrangement excisioncircles (TREC). Although, the precise mechanisms leading to thisreduced thymic proliferation are unknown, it is clearly related to thepresence of replicating virus as intra thymic proliferation normalizeswith antiviral therapy.
The HIV-1 Nef gene is essential for AIDS pathogenesis. HIV-1 Nefprotein is a 27-kDa protein that is expressed early during cellinfection (Guatelli et al., 1990; Robert-Guroff et al., 1990). Nefincreases viral replication in vivo and enhances viral infectivity(Fackler and Baur, 2002). Nef interferes with the expression of crucialmolecules at the surface of lymphocytes such as CD4 (Garcia andMiller, 1991), the major histocompatibility complex (MHC) class I(Schwartz et al., 1996) and II (Stumptner-Cuvelette et al., 2001), CD28(Swigut et al., 2001), DC-SIGN (Sol-Foulon et al., 2002), CD8 αβ(Stove et al., 2005), and chemokine receptors (Janardhan et al., 2004;Michel et al., 2005). Nef also alters T-cell signaling pathways andimmunological synapse formation (Tolstrup et al., 2004). The role ofNef in AIDS pathogenesis can be deduced by the observation ofcohort long term non-progressor Australian patients infected aftertransfusions of blood containing a Nef-defective virus (Deacon et al.,1995). In the same way, Nef from SIVmac strain is essential for the
Virology 377 (2008) 207–215
⁎ Corresponding author. INSERM U 841, Faculté de médecine, 8 rue du général Sarrail,Créteil 94010 Cedex and Service d'Immunologie Clinique, Hôpital Henri Mondor, 51,Avenue du Maréchal de Lattre de Tassigny, 94010 Créteil, France. Fax: +33 1 49 81 24 69.
E-mail address: [email protected] (Y. Lévy).1 These authors contributed equally to this work.
0042-6822/$ – see front matter © 2008 Elsevier Inc. All rights reserved.doi:10.1016/j.virol.2008.04.009
Contents lists available at ScienceDirect
Virology
j ourna l homepage: www.e lsev ie r.com/ locate /yv i ro
Author's personal copy
maintenance of high viral load and disease progression (Kestler et al.,1991). Transgenic mice expressing Nef in T cells under the control ofeither TCRβ, CD2, CD3δ, or CD4 regulatory elements exhibit a loss ofCD4 T cell and in vitro alteration of T cell activation. Nef expressionalone is sufficient to induce an AIDS-like disease in mice (Hanna etal., 1998). Many of these models are characterized by a thymicatrophy and a decreased cellularity of the thymus (Hanna et al.,1998). Moreover, Nef is required for pathogenicity and depletion ofthymocytes in SCID-Hu mice infected with HIV (Duus et al., 2001). Allthese observations point out to a role of HIV-1 directly affecting T-cell differentiation.
In vitro models designed to study human T cell developmentconstitute an interesting way to investigate the pathogenic effects ofHIV or its distinct genes on thymopoiesis. Using human-CD34+ seededin human or murine foetal thymic organ culture (FTOC), it has beendemonstrated that Nef induces a defect in the maturation ofthymocytes (Duus et al., 2001; Verhasselt et al., 1999). However,these systems do not allow to dissect precisely the impact of Nefexpression on the kinetics of differentiation of earliest stages of T celldevelopment. Until recently, such studies were limited by the lack of arobust system capable to assess the kinetics of the maturation of thoseearliest steps of T cell maturation. The recent demonstration thatmurineOP9 stromal cells engineered to express theNotch liganddelta-like 1 (OP9-DL1 system) are capable to induce the differentiation ofhematopoietic progenitors to DP CD4+CD8+ cells (Schmitt and Zuniga-Pflucker, 2002) led us to examine the effects of Nef expression onT-celldevelopment.
For this, Nef was expressed in hematopoietic CD34+ precursorsusing lentiviral vectors. Then, the T-cell potential of transduced cellswas assessed using the OP9-DL1 system. In parallel, the B and NKpotential of transduced progenitors was evaluated using adequateculture systems. Also, we estimated the impact of Nef on the frequencyof T, B and NK precursors.
Results
Lentiviral-mediated expression of Nef
Purified cord blood (CB) CD34+ cellswere transducedwith lentiviralvectors expressing wild type-Nef (Nef-WT) or an inactive myristoyla-tion-defective mutant (Nef-G2A), which no longer associates withcellular membranes (Sol-Foulon et al., 2004). About 18–24% of trans-duced cells expressedNef (mean: 18%+/−2.7 and22%+/−3.7, inNef-WTand Nef-G2A experiments, respectively; n=13), as judged by cyto-metric analysis (Fig. 1A). Nef-WT-transduced cells expressed a 27-kDaprotein as assessed by western blot (not shown). As compared to Nef-G2A-transduced cells, a 40% down-modulation of the mean fluores-cence intensities (MFI) of HLA class I staining was noted in Nef-WT-transduced cells (mean MFI: 268+/−42 versus 495+/−104) (P=0.006;n=13) resulting in an increase of gated HLAlow cells (Fig. 1B). Nef-WTHLAlow-transduced cells were sorted and analyzed for the content ofNef protein by intra-cytoplasmic staining. Fig.1C shows that these cellsexpressed a higher content of Nef than cells which did not modulateHLA class I molecules (Nef-WT HLAhigh). This indicates that lentiviral-transduced CD34+ cells express a biological active form of Nef.
Nef impairs the development of T-cell precursors
We asked whether Nef expression on early precursors could affectvarious stages of T-cell development. We have studied the differentia-tion of Nef-transduced CD34+ cells in an in vitro system allowing theanalysis of the kinetics of development of different precursor popula-tions. For this, Nef-G2A-transduced CD34+cells and HLAlow Nef-expres-singCD34+ cellswere sorted and cultured for 35 days onOP9-DL1 feedercells in the presence of IL-7 and FLT3L (La Motte-Mohs et al., 2005;Schmitt and Zuniga-Pflucker, 2002). Non-transduced (NT) CD34+ cellscultured in the same conditionswereusedas controls. Fig. 2A shows that
Fig. 1. Expression of Nef protein downregulates the expression of HLA class I molecules. Purified CB CD34+ cells were transduced or not (NT) with lentiviral vectors expressingwild type-Nef (Nef-WT) or an inactive myristoylation-defective mutant (Nef-G2A). Four days later expressions of: (A) intra-cytoplasmic Nef protein and (B) surface expression ofHLA class I molecules were assessed by flow cytometry (Nef-WT in black line, Nef-G2A in grey and isotype control in dashed line) (C) Nef expression was also assessed byimmunofluorescence staining in NT, Nef-G2A-transduced cells, and in HLAlow and HLAhigh sorted Nef-WT-transduced cells. One representative experiment out of 13 with similarresults is shown.
208 C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
purifiedNTCD34+ cells cultured in thepresenceof OP9-DL1 systemgaverise to CD5+CD1a+ precursor T cells at days 14. The majority of theselatter cells expressed intracellularly CD3ɛ antigen (not shown). Analysisof TCRβ rearrangement of sorted CD5+intraCD3ɛ+CD1a+ showed thatthese cells exhibited a polyclonal D-Jβ rearrangement similar to con-trol thymocytes, demonstrating that these cells represent an early stepof T-cell differentiation (Fig. 2B). A small percentage of CD4+CD8− cellsexpressing intraCD3ɛ+molecule (CD4 ISP)was detectable at day 14 (b5%of cells) and increased significantly up to 15% at day 21 (not shown).Thereafter, the proportion of CD4 ISP decreased (around 10% at day 28)while the generation of double positive CD4+CD8+ precursor T cellsincreases (20%–45% at days 28–35) (Fig. 2A).
Day 14 analysis of the generation of CD5+intraCD3e+CD1a+precursor T cells from Nef-WT-transduced CD34+ cells showed a 50%reduction as compared to Nef-G2A-transduced cells (mean: 8+/−3.4%compared with 15+/−3.2% and 17+/−8% for Nef-G2A- and NT-trans-duced CD34+ cells, respectively; P=0.02 for comparison between Nef-WT- and Nef-G2A-transduced cells; n=3) (Fig. 3). At day 28, thefrequency of CD4 ISP and DP CD4+CD8+ generated from Nef-WT CD34+
cells averaged 6+/−3.1% and 4+/−1.4%, respectively. These percentages
were on average 60% lower to those observed with Nef-G2A-trans-duced CD34+ cells which gave rise to 16.5+/−6% of CD4 ISP (P=0.01)and 15+/−5.4% of DP CD4+CD8+ cells (n=3) (P=0.001). In the sameculture conditions, NT CD34+ cells generated 15.3+/−4.3% and 13+/−3%of CD4 ISP and DP CD4+CD8+ cells, respectively (n=3) (Fig. 3B). Ac-cordingly, an average two-fold reduction in the proliferation of Nef-WT-transduced cells was noted as compared to NT CD34+ cells at day28 period (Fig. 3A).
These results indicate that Nef expression impairs the develop-ment of various stages of T cell precursors.
Nef expression impairs the differentiation of NK, but not B lymphocytes
In order to investigatewhether Nef expression could impact on non-T cell potential of hematopoietic progenitors, transduced cells werecocultured with murine MS5 stromal cells in the presence of IL-2, IL-15and SCF that allows the differentiation of NK and B lymphocyte pre-cursors (Lefort et al., 2006) (Fig. 4A). Fig. 4B shows that the rate of cellproliferation of transduced and NT control cells did not differsignificantly and averaged 10–12-fold increase at week 3 of the culture
Fig. 2. T-cell differentiation of ex vivo purified CD34+ progenitors cultured on OP9-DL1 stromal cells. Purified CB CD34+ cells were cultured on OP9-DL1 for 35 days. T celldifferentiation assessed by phenotypic analyses performed at days 14, 21, 28 and 35 is shown. One representative experiment out of 4 is shown. PCR analysis of the TCRβrearrangement of sorted CD5−intraCD3ɛ−CD1a− (lane 1) and CD5+intraCD3e+CD1a+ (lane 2) generated at day 14 from ex vivo purified NT CD34+ cells cultured on OP9-DL1 cellscompared to thymocyte controls (lane 3). CD5+intraCD3ɛ+CD1a+ cells exhibited a polyclonal D-Jβ rearrangement similar to control thymocytes, demonstrating that these cellsrepresent an early step of T-cell differentiation. Integrity of DNA was assessed by PCR of the Bcl6 gene.
209C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
(n=3). Nef-WT-transduced cells gave rise to 4.6+/−2.1% of CD19 B cells,which was not significantly different from those derived from NT- orNef-G2A-transduced cells (3.5+/−1.5% and 4.5+/−2%, respectively; n=4)(Fig. 4C). In contrast, the generation of CD56+NKcellswasdiminishedby50% in cultures initiated with Nef-WT-expressing cells (13.15+/−5.5%)compared with Nef-G2A (28+/−8%) and NT cells (27.1+/−9.4%) (P=0.01;n=4).). In some experiments, Nef-WT-transduced CD34+ cells werecultured on OP9-DL1 without sorting of HLAlow Nef-expressing CD34+
cells. In these conditions, the generation of NK CD56+ cells was anaverage 35% lower than those observed with Nef-G2A-transduced cells(not shown).
These results indicate that Nef impairs the differentiation of NKprecursors while B cell differentiation is not affected.
Nef expression in CD34+ progenitors diminishes the frequency of T/NKearly precursors
The above results suggested that Nef interferes with the differentia-tion of an early precursor with a T and/or NK potential. To determinequantitatively the effect of Nef on these precursor frequencies, weperformed limiting dilution analyses of the T and NK cell potential oftransduced and NT CD34+ cells cultured either on OP9-DL1 or MS5stromal cells. First, we found a dramatic reduction in the number ofwellswithvisible growthwhenOP9-DL1wellswere seededwithNef-WTHLAlow-expressing cells indicating a global reduction in the frequencyof progenitors with T potential (Fig. 5A). This result was confirmed byphenotypic analysis showing that Nef-WT HLAlow-transduced cellsdisplayed a lower frequency of early CD5+intraCD3ɛ+CD1a+ precursorT cells (1/120) compared with non-transduced (1/75) and Nef G2A-transduced CD34+ cells (1/50) (Fig. 5B). Similarly, the frequency of NKprecursors was significantly decreased in Nef-WT HLAlow CD34+ cells (1/100) as compared to Nef-G2A (1/25) and NT CD34+ cells (1/65) (Fig. 5C).These results indicate that Nef hampers the earliest stages of thedifferentiation of CD34+ cells affecting a lymphoid precursor orientedtowards the T and/or NK differentiation.
Discussion
In this study, we demonstrate that HIV-1 Nef expression in theabsence of other viral genes hampers the T and NK cell potential ofhuman hematopoietic progenitors. Using adequate culture systemsallowing the identification of earliest stages of Tcell differentiation, weshow that the generation of T cells from CD34+ progenitors is affectedat a CD3ɛ+CD5+CD1a+ precursor stage that has initiated a D-J rear-rangement of the TCRβ locus. Subsequent stages of T cell develop-ment were also affected with a quantitative reduction of CD4 ISPand DP CD4+CD8+ TCRαβ T cells. Nef also decreased the generation ofCD56+NK cells whereas B cell production was not affected. Limitingdilution analyses demonstrated a significant reduction in thefrequency of T/NK progenitors among Nef-expressing CD34+ cells.Collectively, these data indicate that Nef interferes with the differ-entiation of a primitive lymphoid precursor with a T/NK potential.
Other groups have addressed the question of the role of Nef in T celldevelopment using retrovirally transduced CD34+ precursors from thy-mus or cord blood grafted in vitro in murine thymic lobes or in vivo inhuman thymus of SCID-hu mice (Stove et al., 2005; Verhasselt et al.,1999). These studies provided important results showing that Nef-WTreduced the output of CD4 and CD8 Tcells. These effectswere associatedwith a significant down-modulation of T-cell precursor surface expres-sion of CD4 and CD8 molecules. These results suggested that Nef mayblock Tcell differentiation at the stage of positive selection since the lossof these receptors may hamper positive selection of the T cell lineages(Itano et al., 1994; Rahemtulla et al., 1991). Using a panel of Nef mutantsimpaired in their capacity to down-modulate CD4 and CD8 molecules,Stove et al. showed that down-modulation of these receptors wasdispensable, or have aminor impact, on T-cell development (Stove et al.,
Fig. 3. Progression of precursor T cell differentiation of Nef-WT HLAlow or Nef-G2A-transduced CB CD34+ cells cultured on the OP9-DL1 stromal cells. (A) Rate growthof CD34+ cells transduced with lentivirus Nef-WT or Nef-G2A or not cultured onOP9-DL1 for 28 days (n=4). (B) Mean percentages of CD5+intraCD3ɛ+CD1a+ (D14),CD4+intraCD3ɛ+CD8− (CD4 ISP) (D28) and CD4+CD8+ DP cells (D28) generated fromNef-WT HLAlow and Nef-G2A-transduced and NT CD34+ cells (n=3). ⁎ Pb0.05 forcomparison either with control NT or Nef-G2A-transduced cells.
210 C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
2003). However, these results were discordant with those reportedby others showing that some Nef mutants defective in CD4 down-modulation do not induce thymic depletion in the SCID-hu model(Stoddart et al., 2003). Nef transgenic models gave also conflictingresults (Brady et al., 1993; Hanna et al., 2001; Skowronski et al., 1993).Some groups reported a correlation between the down-modulationeffect of CD4 expression and Nef pathogenicity (Brady et al., 1993;Skowronski et al.,1993). In contrast, Hanna et al. reported that AIDS-likedisease was abolished by mutating the prolin rich domain within Nefwhereas thismutant still down-modulates CD4 expression (Hanna et al.,2001). Therefore, these models did not allow determining preciselyat what stage Nef could interfere with T-cell development. Our re-sults provide arguments that Nef blocks T-cell development at an earlystage of development, before the positive selection or the TCRβ-selection. Moreover, the quantitative reduction in both the frequency ofintraCD3ɛ+CD5+CD1a+CD4−CD8− and NK precursors, while B cell gen-eration was unaffected, suggested that Nef interferes with an earlieststage of lymphoid development beyond the commitment towards TandNK lineages. Further experiments conducted at the clonal levelwould behelpful to determinewhether Nef blocks the differentiation of T and NKprecursors or a bipotential T/NK progenitor.
Themolecularmechanisms bywhichNef alters the development ofearly stages of lymphoid differentiation are not fully understood. Sincewe have studied the T/NK potential of CD34+ cells which have down-modulatedHLA class Imoleculeswe cannot rule out that this biologicaleffect impacted on the potential of CD34+ cells. Nevertheless,we foundthat non-sorted Nef-transduced cells have a decrease potential thatwas intermediate (30% reduction) between purified class I HLA lowcells and Nef-G2A-transduced cells (not shown).
Nef protein is posttranslationally modified by phosphorylation andmyristoylation, which targets Nef to the cell membrane. We foundthat mutation of this site abolished the effect of Nef on the reduction
of the T/NK potential of CD34+ hematopoietic cells. However,inhibition of Nef targeting to the cell membrane abolishes not onlyCD4 and HLA class I expression but also all other cellular functions ofNef. Our results suggest that Nef expression led to the depletion ofearliest precursors (CD5+CD1a+intraCD3+) at a stage before expres-sion of surface CD4 molecules. Alternatively, we cannot rule out thatmore mature precursors (CD4ISP) were depleted concomitantly to thedown-modulation of CD4 molecules. However, in long term cultures,we did not detect a down-modulation of CD4 expression on DP cellsgenerated from Nef-WT-transduced CD34+ cells (see Fig. 3) despite apersistent, but low, expression of Nef four weeks after initiation of cellcultures (not shown).
Several studies have reported an interaction between Nef andcellular signal transduction pathways. A highly conserved prolin richmotif within the core domain of Nef is able to associate in vitro withthe SH3 domains of Src-kinases lck, Fyn, Lyn, and Hck resulting in amodulation of their catalytic activities. In FTOC experiments, retro-viral transduction of CD34+ thymic progenitors with various mutantsin SH3 binding domain attenuated the blockade of T-cell develop-ment but did not give a completely normal thymopoiesis (Stove et al.,2003). Similarly, Nef transgenic mice model showed that mutation ofthe SH3-binding domain of Nef abolished its pathogenic effects.These results indicated that many of the pathogenic effects of Nef arerelated to an increase of T cell activation through a TCR-dependentmechanism (Schrager and Marsh, 1999; Simmons et al., 2001). Ourresults showed that Nef might also interact with signaling pathwaysindependent of the TCR at a stage characterized by the absence of aTCR CD3 complex expression.
We found that Nef expression impaired the differentiation of T cellprogenitors but not the proliferation of CD34+ cells cultured eitherin the presence of IL-7 on OP9-DL1 stromal cells or in conditionsadequate for B and NK differentiation in the presence of IL-2, IL-15 and
Fig. 4. Evaluation of B and NK lymphoid potential of Nef-WT HLAlow or Nef-G2A-transduced CB CD34+ cells cultured onMS5 stromal cells. (A) Differentiation of CD19+ B and CD56+ NKcells from NT CD34+ cells cultured on MS5 stromal cells for 21 days in the presence of IL-2, IL-15 and SCF. (B) Growth rate of NT, Nef-WT HLA low and Nef-G2A-transduced CD34+ cellscultured on MS5 stromal cells in the presence of IL-2, IL-15 and SCF at day 21 (n=3). (C) Mean percentages of CD19+ B and CD56+ NK cells generated from Nef-WT HLA low Nef-G2A-transduced or NT CD34+ cells cultured on MS5 stromal cells at day 21 (n=4). ⁎ Pb0.05 compared with controls NT and Nef-G2A.
211C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
SCF onMS5 stromal cells. Therefore, reduced differentiation of NK andT cell was probably not caused by a toxic effect of Nef expression butby a specific function in CD34+ progenitors.
Several studies have shown that Nef modulates the apoptoticmachinery although the exact role of Nef in apoptosis remains underdiscussion (Geleziunas et al., 2001; Xu et al., 1999). Nef expressionupregulates Fas and Fas ligand expression at the surface of T cell linesinducing the death of uninfected cells by a bystander mechanism (Xuet al., 1999; Zauli et al., 1999). On the other hand, Nef may suppressFas-mediated apoptosis of infected cells by interacting with ASK1, aserine/threonine kinase involved in apoptotic signaling by deathreceptors (Geleziunas et al., 2001). We did not detect any increase ofFas expression at the surface of Nef-expressing CD34+ cells (notshown). However, the effects of Nef on T cell survival could be largelydependent on the stages of cell differentiation and activation.
What could be the relevance of our observations for the physiopathol-ogyofHIV infection?ThemechanismsbywhichHIV impairs thymopoiesiscould occur as a result of direct HIV infection of thymocytes before re-lease from the thymus, thymic epithelia and/or HIV infection of CD34+cells and/oralteredCD34+ thymocytepotential. Although therehavebeen,reports of detection of HIV in bone marrow CD34+ cells, several studieshave indicated that these precursors appeared largely uninfected or at alower levels (Baillou et al., 2003; Neal et al., 1995; Stanley et al., 1992; vonLaer et al., 1990; Weichold et al., 1998; Zauli et al., 1994). However thehypothesis that primitive precursorsmight be susceptible toHIV infectionis supported by the observation that both CD34+ cells and thymocytesexpress HIV co-receptors (Berkowitz et al., 1998; Deichmann et al., 1997;Ruiz et al., 1998; Zaitseva et al., 1998). Thymocytes at various develop-mental stages are susceptible to HIV-1 infection (Bonyhadi et al., 1993;Schnittman et al., 1990; Su et al., 1995; Valentin et al., 1994). In vitro,infection of CD34+ cells inhibits thymopoiesis in FTOC system and theprecortical and cortical stages of maturation (Knutsen et al., 1999). In thissystem, HIV infection of cord blood CD34+ cells not only depleted CD4+thymocytes but also earliest stages of thymocyte maturation at the triplenegatif stage.
Several groups provided evidence that HIV can infect the thymuswhich results in a reduced thymic output contributing possibly to thedecline or absence of restoration of the peripheral T-cell pool (Bonyhadiet al., 1993; Douek et al., 2001; Jamieson et al., 1994; Su et al., 1995). Wefound that T-cell stages generated from CB CD34+ progenitors are highlycomparable to ex vivo purified thymic precursors (JD Lelievre et al.,submitted) suggesting that the system we used may recapitulate thedifferentiation of physiologic steps of T-cell development. Our resultsshow that Nef expression by itself significantly reduces the capacityof T-cell production from earliest progenitors. It is interesting to notethat the differentiation of those precursors in the OP9-DL1 system, asseen in vivo, is highly dependent on IL-7 in the absence of which therate of death of Nef-expressing precursors seemedmore pronounced(not shown). Whether Nef interferes with the signaling of a survivalfactor such as IL-7 is under investigation.
Potent antiviral drugs are capable to control the emerged part ofthe iceberg of virus replication. The demonstration that residualexpression of crucial HIV proteins such as Nef may continuously affectthe capacity of restoration of the immune system is not withoutconsequences. This observation reinforces the rationale for the use ofimmune intervention acting at the earliest stages of T-cell develop-ment. Likely, the recent advent of IL-7 as a potential therapeutic tool inHIV-infected patients is a good promise (Levy, 2006).
Materials and methods
Cell preparation
Human cord blood (CB) samples were collected with the informedconsent of themothers according to approved institutional guidelines.CD34+ cells were purified by immunomagnetic selection (Stemcelltechnologies Inc, Vancouver, BC, Canada;Miltenyi Biotec, Paris, France)as described by the manufacturer. Purity of CD34+ cells exceeded 90%
Fig. 5. Evaluation of the frequency of T and NK cell precursors in Nef-WT HLAlow or Nef-G2A-transduced CB CD34+ cells. (A) Plating efficiency of NT, Nef-WT HLAlow and Nef-G2A-transduced CD34+ cells cultured on OP9-DL1 feeder cells. (B) Limiting dilutionanalysis of the frequency of CD5+CD3i+ early precursor T cells. Cultured on OP9-DL1with IL7 and FLT3L. Ten, fifty or one hundred NT, Nef-WT HLAlow or Nef-G2A-transdu-ced cells were directly sorted onto OP9-DL1 cells and analyzed by FACS at day 14.(C) Limiting dilution analysis of CD56+ NK cells cultured onMS-5 stromal cells with IL-2,IL-15, andSCF.Ten,fiftyoronehundredNT,Nef-WTHLAloworNef-G2A-transducedcellsweredirectly sortedontoMS-5cells andanalyzedbyFACSatday14of theculture. CD5+intraCD3ɛ+and NK frequencies were calculated as the reciprocal of the concentration of cells thatresulted in N63% positive wells (dotted lines) using Poisson method. One representative oftwo experiments with similar results.
212 C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
and isolated cells were frozen in 90% fetal calf serum (FCS, Hyclone,Perbio, France) 10% DMSO (Sigma, St Quentin Fallavier, France).
Murine stromalMS-5 cells wereweekly passaged in α-MEM (GibcoBRL, Cergy Pontoise, France) supplemented with 10% FCS (Hyclone,Perbio). OP9 cells co-expressing eGFP (OP9-gfp) and the human Delta-1 (referred to as OP9-DL1) (kindly provided by E. Six) weremaintainedin α-MEM supplemented with 20% FCS (Hyclone, Perbio) andpassaged twice a week. All cell lines were incubated at 37 °C, in airatmosphere saturated with humidity and with 5% CO2.
Lentiviral vector preparation
pHR'Nef and pHR'Nef-G2A lentiviral vector encoding the HIV LAI(also termed R7) Nef wild type gene or a non-myristoylated Nef genemutant (under the control of the elongation factor-1α promoter) wereprepared and used as described (Sol-Foulon et al., 2004). p24concentrations of lentiviral vectors were between 2 and 6 µg/mL.
Transduction protocol
Human CD34+ populations were preincubated into 12-wells at5×105 cells/mL for 24 h in α-MEMwith 20% FCS (Hyclone, Perbio) in thepresence of four recombinant (r) human (hu) cytokines: stem cell factor(SCF, 100 ng/mL), Flt3-ligand (FL, 100 ng/mL), interleukine-3 (IL-3,60 ng/mL) and thrombopoietin (TPO, 10 ng/mL) (all purchased fromAbcys s.a., Paris, France) (Sirven et al., 2001). Cells (3 to 5×105 cells/mL in300 μL into 48-wells) were then exposed, in the same medium, with50 ng/well viral p24 of concentrated lentiviral vector particles andcentrifuged for 90min at 1500 rpm. 20% FCSwas added 24 h after. Non-transduced cells were kept under the same culture conditions. Cellswere then collected and washed four days later. Nef expression wasanalyzed by flow cytometry (FACScalibur, Becton-Dickinson, Pont deClaix, France) and the Nef functionality was verified by analysis of theMHC-I expression. HLAlow-expressing cells were sorted by a cell sorterEPICS ELITE (Beckman Coulter, Roissy DCG, France).
Immunofluorescence staining
Cells were coated on glass coverslips in 24-well plates precoated bypoly-L-lysine (Sigma). Cells were then fixed 15 min in 4% paraformal-dehyde-phosphate-buffered saline (PBS) (PFA) and permeabilized15 min by in 0.05% saponin–0.2% bovine serum albumin in PBS(PBSap). After permeabilization, cells were incubated for 30 min atroom temperature with Anti-Nef mAb MATG 020 (Sol-Foulon et al.,2004) (1/1000) in PBSap and after washing, incubated for 30 minwithsecondary antibody. Confocal microscopy was performed on a LeicaTCS4D instrument.
Assessment of the T cell potential of CD34+ cells
Five to ten×104 sorted human hematopoietic stem cells (CD34+)were added per individual well of a 6-well plate confluent with OP9-DL1 cells in α-MEM (Gibco BRL) with 20% FCS (Hyclone, Perbio), rhu-IL-7 (2 ng/mL) and rhu-FL (5 ng/mL). Cocultures were disaggregatedby vigorous pipetting and passaged through a 70-μm filter to reducestromal cell line aggregates and eliminate contaminating OP9 cellsand human hematopoietic stem cells were deposed on a new wellplate confluent with OP9-DL1 in the same medium twice a week asdescribed (La Motte-Mohs et al., 2005). At different times cells wereremoved to analyze T-cell differentiation by flow cytometry.
For cultures at limiting dilutions, one day before the culture, 96-wellplates were coated with gelatin 0.1% (Sigma) during 1 h, and platedwith OP9-DL1 cells. When cells were confluent, they were treated with10 µg/mLmitomycin C (Sigma) during2 hwhich avoid repeated transfersonto new feeder. Cells were next washed twice. Then, 10, 50 and 100transduced CD34+ cells were deposited on OP9-DL1 cells using the
automatic device of the cell sorter. Cells were cultured in α-MEM with20% FCS plus rhu-IL-7 (2 ng/mL) and rhu-FL (5 ng/mL) and every weekhalf medium was changed. After 4 weeks, wells containing more than200cellswerephenotyped for thepresenceof precursorCD5+CD1a+CD3ɛintracellular+ T cells by flow cytometry.
Assessment of the NK and B cell potential of CD34+ cells
Five to ten×103 sorted CD34+were added per individual well in 48-well plates with confluent MS-5 stromal cells in RPMI 1640 (GibcoBRL), supplemented with 10% human AB serum, 5% FCS (Stemcelltechnologies Inc, Vancouver, BC, Canada), rhu-IL-2 (10 ng/mL), rhu-IL-15 (1 ng/mL), and rhu-SCF (50 ng/mL) as previously described(Reynaud et al., 2003). Every week, half medium was changed. Cellswere collected after 2 and 3 weeks in culture and their expression ofNK and B cell specific antigens was analyzed by flow cytometry.
For cultures at limiting dilutions, 10, 25 and 50 transduced cellswere deposited using the automatic device of the cell sorter in 96-wellplates precoated with confluent MS-5 cells in and cultures maintainedas described above. After 3 weeks, wells that contained visible growthwere scored positive for NK (CD56+) cells by flow cytometry.
Cell phenotyping by flow cytometry
The following murine anti-human mAbs directly conjugatedwith fluoresceine isothyocyanate (FITC), phycoerythrin (PE) or PE-cyanin5 (PE-Cy5) were used: CD1a-PE, CD3e-FITC, CD4-PE, CD5-PE-Cy5, CD8-PE-Cy5, CD19-PE, and CD56-PE-Cy5 from Immunotech-Beckman-Coulter and HLA-ABC-PE from Dako. Briefly, cells wereincubated with the appropriate mAbs at 4 °C for 20 min, washed inPBS/0.5% BSA and then fixed in PBS containing 1% PFA (Sigma). Forthe intracellular expression of CD3ε, cells were fixed in PBS con-taining 1% PFA during 10 min at 4 °C. After washing, cells wereincubated with the mAb CD3ε at 4 °C in 0.1% saponin in PBS andwashed again. For the intracellular staining of Nef, cells were fixed15 min in 1% PFA, permeabilized and stained 30 min with anti-NefmAb MATG 020 in PBSap at room temperature and then with goatanti-mouse Ig AlexaFluor-647 (Molecular Probes, Cergy Pontoise,France). Analysis was performed on a FACScalibur (Becton-Dick-inson) using Cellquest software.
Molecular analysis of TCR gene rearrangements
Genomic DNA was extracted using DNA easy tissues kit (Qiagen).PCR were performed in a volume of 50 μL containing 200 mol/Ldeoxynucleotide priphosphates (dNTPs), 2 mM MgCl2 and 0.5 U DNApolymerase (Invitrogen, Life Technologies Carlsbad, California, USA).Primers for Dβ-Jβ amplifications were Dβ1.1 and TBR1 as previouslyreported (Lefort et al., 2006). PCR conditions were performed underthe following conditions: 5 min at 94 °C; 35 cycles of 60 s at 94 °C, 60 sat 63 °C; and 7 min at 72 °C. The amplified fragments were separatedon 1.8% agarose gels and visualized by ethidium bromide staining.
Statistic analysis
Statistical analyses were performed by using the paired Student's ttest. The data were expressed as means±standard error (SE) of themean. p values of N0.05 were considered to be not significant. T cellfrequencieswe calculated as the reciprocal of the concentration of cellsthat resulted in ≥63% positive wells using Poisson statistics and theweighted mean method.
Acknowledgments
This work is supported by grants from ANRS (Agence Nationale deRecherche sur le SIDA et les hépatites). CD was funded by a fellowship
213C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
from the ANRS and SIDACTION. FB was funded by a fellowship fromthe ANRS. JDL was funded by a fellowship from SIDACTION.
References
Baillou, C., Simon, A., Leclercq, V., Azar, N., Rosenzwajg, M., Herson, S., Klatzmann, D.,Lemoine, F.M., 2003. Highly active antiretroviral therapy corrects hematopoiesis inHIV-1 infected patients: interest for peripheral blood stem cell-based gene therapy.Aids 17 (4), 563–574.
Berkowitz, R.D., Beckerman, K.P., Schall, T.J., McCune, J.M., 1998. CXCR4 and CCR5expression delineates targets for HIV-1 disruption of T cell differentiation. J. Immunol.161 (7), 3702–3710.
Bonyhadi, M.L., Rabin, L., Salimi, S., Brown, D.A., Kosek, J., McCune, J.M., Kaneshima, H.,1993. HIV induces thymus depletion in vivo. Nature 363 (6431), 728–732.
Brady, H.J., Pennington, D.J., Miles, C.G., Dzierzak, E.A., 1993. CD4 cell surface down-regulation inHIV-1Nef transgenicmice is a consequenceof intracellular sequestration.EMBO J. 12 (13), 4923–4932.
Deacon, N.J., Tsykin, A., Solomon, A., Smith, K., Ludford-Menting, M., Hooker, D.J.,McPhee, D.A., Greenway, A.L., Ellett, A., Chatfield, C., Lawson, V.A., Crowe, S., Maerz,A., Sonza, S., Learmont, J., Sullivan, J.S., Cunningham, A., Dwyer, D., Dowton, D., Mills,J., 1995. Genomic structure of an attenuated quasi species of HIV-1 from a bloodtransfusion donor and recipients. Science 270 (5238), 988–9891.
Deichmann,M., Kronenwett, R., Haas, R.,1997. Expressionof thehuman immunodeficiencyvirus type-1 coreceptors CXCR-4 (fusin, LESTR) and CKR-5 in CD34+ hematopoieticprogenitor cells. Blood 89 (10), 3522–3528.
Dion, M.L., Poulin, J.F., Bordi, R., Sylvestre, M., Corsini, R., Kettaf, N., Dalloul, A., Boulassel,M.R., Debre, P., Routy, J.P., Grossman, Z., Sekaly, R.P., Cheynier, R., 2004. HIV infectionrapidly induces andmaintains a substantial suppression of thymocyte proliferation.Immunity 21 (6), 757–768.
Douek, D.C., Betts, M.R., Hill, B.J., Little, S.J., Lempicki, R., Metcalf, J.A., Casazza, J., Yoder, C.,Adelsberger, J.W., Stevens, R.A., Baseler, M.W., Keiser, P., Richman, D.D., Davey, R.T.,Koup, R.A., 2001. Evidence for increased Tcell turnover and decreased thymic outputin HIV infection. J. immunol. 167 (11), 6663–6668.
Duus, K.M., Miller, E.D., Smith, J.A., Kovalev, G.I., Su, L., 2001. Separation of humanimmunodeficiency virus type 1 replication from nef-mediated pathogenesis in thehuman thymus. J. Virol. 75 (8), 3916–3924.
Fackler, O.T., Baur, A.S., 2002. Live and let die: Nef functions beyond HIV replication.Immunity 16 (4), 493–497.
Garcia, J.V., Miller, A.D., 1991. Serine phosphorylation-independent downregulation ofcell-surface CD4 by nef. Nature 350 (6318), 508–511.
Geleziunas, R., Xu,W., Takeda, K., Ichijo, H., Greene,W.C., 2001. HIV-1 Nef inhibits ASK1-dependent death signalling providing a potential mechanism for protecting theinfected host cell. Nature 410 (6830), 834–838.
Guatelli, J.C., Gingeras, T.R., Richman, D.D., 1990. Alternative splice acceptor utilizationduringhuman immunodeficiencyvirus type1 infectionof culturedcells. J. Virol. 64 (9),4093–4098.
Hanna, Z., Kay, D.G., Cool, M., Jothy, S., Rebai, N., Jolicoeur, P., 1998. Transgenic miceexpressing human immunodeficiency virus type 1 in immune cells develop a severeAIDS-like disease. J. Virol. 72 (1), 121–132.
Hanna, Z., Weng, X., Kay, D.G., Poudrier, J., Lowell, C., Jolicoeur, P., 2001. Thepathogenicity of human immunodeficiency virus (HIV) type 1 Nef in CD4C/HIVtransgenic mice is abolished by mutation of its SH3-binding domain, and diseasedevelopment is delayed in the absence of Hck. J. Virol. 75 (19), 9378–9392.
Hatzakis, A., Touloumi, G., Karanicolas, R., Karafoulidou, A., Mandalaki, T., Anastasso-poulou, C., Zhang, L., Goedert, J.J., Ho, D.D., Kostrikis, L.G., 2000. Effect of recentthymic emigrants on progression of HIV-1 disease. Lancet 355 (9204), 599–604.
Itano, A., Cado, D., Chan, F.K., Robey, E., 1994. A role for the cytoplasmic tail of the betachain of CD8 in thymic selection. Immunity 1 (4), 287–290.
Jamieson, B.D., Aldrovandi, G.M., Planelles, V., Jowett, J.B., Gao, L., Bloch, L.M., Chen, I.S.,Zack, J.A., 1994. Requirement of human immunodeficiency virus type 1 nef forin vivo replication and pathogenicity. J. Virol. 68 (6), 3478–3485.
Janardhan, A., Swigut, T., Hill, B., Myers, M.P., Skowronski, J., 2004. HIV-1 Nef binds theDOCK2–ELMO1 complex to activate rac and inhibit lymphocyte chemotaxis. PLoSBiol. 2 (1), E6.
Kestler III, H.W., Ringler, D.J., Mori, K., Panicali, D.L., Sehgal, P.K., Daniel, M.D., Desrosiers,R.C., 1991. Importance of the nef gene for maintenance of high virus loads and fordevelopment of AIDS. Cell 65 (4), 651–662.
Knutsen, A.P., Roodman, S.T., Freeman, J.J., Mueller, K.R., Bouhasin, J.D., 1999. Inhibitionof thymopoiesis of CD34+ cell maturation by HIV-1 in an in vitro CD34+ cell andthymic epithelial organ culture model. Stem Cells 17 (6), 327–338.
La Motte-Mohs, R.N., Herer, E., Zuniga-Pflucker, J.C., 2005. Induction of T-celldevelopment from human cord blood hematopoietic stem cells by Delta-like 1in vitro. Blood 105 (4), 1431–1439.
Lefort, N., Benne, C., Lelievre, J.D., Dorival, C., Balbo, M., Sakano, S., Coulombel, L., Levy, Y.,2006. Short exposure to Notch ligand Delta-4 is sufficient to induce T-celldifferentiation program and to increase the T cell potential of primary humanCD34+ cells. Exp. Hematol. 34 (12), 1720–1729.
Levy, Y., 2006. [Cytokine therapies in HIV infection]. Med. Sci. (Paris) 22 (8–9), 751–754.Michel, N., Allespach, I., Venzke, S., Fackler, O.T., Keppler, O.T., 2005. The Nef protein
of human immunodeficiency virus establishes superinfection immunity by adual strategy to downregulate cell-surface CCR5 and CD4. Curr Biol 15 (8),714–723.
Moanna, A., Dunham, R., Paiardini, M., Silvestri, G., 2005. CD4+ T-cell depletion in HIVinfection: killed by friendly fire? Curr. HIV/AIDS Rep. 2 (1), 16–23.
Neal, T.F., Holland, H.K., Baum, C.M., Villinger, F., Ansari, A.A., Saral, R., Wingard, J.R.,Fleming, W.H., 1995. CD34+ progenitor cells from asymptomatic patients arenot a major reservoir for human immunodeficiency virus-1. Blood 86 (5),1749–1756.
Rahemtulla, A., Fung-Leung, W.P., Schilham, M.W., Kundig, T.M., Sambhara, S.R.,Narendran, A., Arabian, A., Wakeham, A., Paige, C.J., Zinkernagel, R.M., et al., 1991.Normal development and function of CD8+ cells but markedly decreased helper cellactivity in mice lacking CD4. Nature 353 (6340), 180–184.
Reynaud, D., Lefort, N., Manie, E., Coulombel, L., Levy, Y., 2003. In vitro identification ofhuman pro-B cells that give rise to macrophages, natural killer cells, and T cells.Blood 101 (11), 4313–4321.
Richardson, M.W., Sverstiuk, A., Hendel, H., Cheung, T.W., Zagury, J.F., Rappaport, J.,2000. Analysis of telomere length and thymic output in fast and slow/non-progressors with HIV infection. Biomed. Pharmacother. 54 (1), 21–31.
Robert-Guroff, M., Popovic, M., Gartner, S., Markham, P., Gallo, R.C., Reitz, M.S., 1990.Structure and expression of tat-, rev-, and nef-specific transcripts of humanimmunodeficiency virus type 1 in infected lymphocytes and macrophages. J. Virol.64 (7), 3391–3398.
Ruiz, M.E., Cicala, C., Arthos, J., Kinter, A., Catanzaro, A.T., Adelsberger, J., Holmes, K.L.,Cohen, O.J., Fauci, A.S., 1998. Peripheral blood-derived CD34+ progenitor cells: CXCchemokine receptor 4 and CC chemokine receptor 5 expression and infection byHIV. J. Immunol. 161 (8), 4169–4176.
Schmitt, T.M., Zuniga-Pflucker, J.C., 2002. Induction of T cell development fromhematopoietic progenitor cells by delta-like-1 in vitro. Immunity 17 (6), 749–756.
Schnittman, S.M., Denning, S.M., Greenhouse, J.J., Justement, J.S., Baseler, M., Kurtzberg,J., Haynes, B.F., Fauci, A.S., 1990. Evidence for susceptibility of intrathymic T-cellprecursors and their progeny carrying T-cell antigen receptor phenotypes TCRalpha beta + and TCR gamma delta + to human immunodeficiency virus infection: amechanism for CD4+ (T4) lymphocyte depletion. Proc. Natl. Acad. Sci. U. S. A. 87 (19),7727–7731.
Schrager, J.A., Marsh, J.W., 1999. HIV-1 Nef increases T cell activation in a stimulus-dependent manner. Proc. Natl. Acad. Sci. U. S. A. 96 (14), 8167–8172.
Schwartz, O., Marechal, V., Le Gall, S., Lemonnier, F., Heard, J.M., 1996. Endocytosis ofmajor histocompatibility complex class I molecules is induced by the HIV-1 Nefprotein. Nat. Med. 2 (3), 338–342.
Simmons, A., Aluvihare, V., McMichael, A., 2001. Nef triggers a transcriptional programin T cells imitating single-signal T cell activation and inducing HIV virulencemediators. Immunity 14 (6), 763–777.
Sirven, A., Ravet, E., Charneau, P., Zennou, V., Coulombel, L., Guetard, D., Pflumio, F.,Dubart-Kupperschmitt, A., 2001. Enhanced transgene expression in cord bloodCD34(+)-derived hematopoietic cells, including developing T cells and NOD/SCIDmouse repopulating cells, following transduction with modified trip lentiviralvectors. Mol. Ther. 3 (4), 438–448.
Skowronski, J., Parks, D., Mariani, R., 1993. Altered T cell activation and development intransgenic mice expressing the HIV-1 nef gene. EMBO J. 12 (2), 703–713.
Sol-Foulon, N., Moris, A., Nobile, C., Boccaccio, C., Engering, A., Abastado, J.P., Heard, J.M.,van Kooyk, Y., Schwartz, O., 2002. HIV-1 Nef-induced upregulation of DC-SIGN indendritic cells promotes lymphocyte clustering and viral spread. Immunity 16 (1),145–155.
Sol-Foulon, N., Esnault, C., Percherancier, Y., Porrot, F., Metais-Cunha, P., Bachelerie, F.,Schwartz, O., 2004. The effects of HIV-1 Nef on CD4 surface expression and viralinfectivity in lymphoid cells are independent of rafts. J. Biol. Chem. 279 (30),31398–31408.
Stanley, S.K., Kessler, S.W., Justement, J.S., Schnittman, S.M., Greenhouse, J.J., Brown, C.C.,Musongela, L., Musey, K., Kapita, B., Fauci, A.S., 1992. CD34+ bone marrow cellsare infected with HIV in a subset of seropositive individuals. J. Immunol. 149 (2),689–697.
Stoddart, C.A., Geleziunas, R., Ferrell, S., Linquist-Stepps, V., Moreno, M.E., Bare, C.,Xu, W., Yonemoto, W., Bresnahan, P.A., McCune, J.M., Greene, W.C., 2003.Human immunodeficiency virus type 1 Nef-mediated downregulation of CD4correlates with Nef enhancement of viral pathogenesis. J. Virol. 77 (3),2124–2133.
Stove, V., Naessens, E., Stove, C., Swigut, T., Plum, J., Verhasselt, B., 2003. Signaling butnot trafficking function of HIV-1 protein Nef is essential for Nef-induced defects inhuman intrathymic T-cell development. Blood 102 (8), 2925–2932.
Stove, V., Van de Walle, I., Naessens, E., Coene, E., Stove, C., Plum, J., Verhasselt, B., 2005.Human immunodeficiency virus Nef induces rapid internalization of the T-cellcoreceptor CD8alphabeta. J. Virol. 79 (17), 11422–11433.
Stumptner-Cuvelette, P., Morchoisne, S., Dugast, M., Le Gall, S., Raposo, G., Schwartz, O.,Benaroch, P., 2001. HIV-1 Nef impairs MHC class II antigen presentation and surfaceexpression. Proc. Natl. Acad. Sci. U. S. A. 98 (21), 12144–12149.
Su, L., Kaneshima, H., Bonyhadi, M., Salimi, S., Kraft, D., Rabin, L., McCune, J.M., 1995.HIV-1-induced thymocyte depletion is associated with indirect cytopathogenicityand infection of progenitor cells in vivo. Immunity 2 (1), 25–36.
Swigut, T., Shohdy, N., Skowronski, J., 2001. Mechanism for down-regulation of CD28 byNef. EMBO J. 20 (7), 1593–1604.
Tolstrup, M., Ostergaard, L., Laursen, A.L., Pedersen, S.F., Duch, M., 2004. HIV/SIV escapefrom immune surveillance: focus on Nef. Curr. HIV Res. 2 (2), 141–151.
Valentin, H., Nugeyre, M.T., Vuillier, F., Boumsell, L., Schmid, M., Barre-Sinoussi, F.,Pereira, R.A., 1994. Two subpopulations of human triple-negative thymic cells aresusceptible to infection by human immunodeficiency virus type 1 in vitro. J. Virol.68 (5), 3041–3050.
Verhasselt, B., Naessens, E., Verhofstede, C., De Smedt, M., Schollen, S., Kerre, T.,Vanhecke, D., Plum, J., 1999. Human immunodeficiency virus nef gene expressionaffects generation and function of humanTcells, but not dendritic cells. Blood 94 (8),2809–2818.
214 C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
Author's personal copy
von Laer, D., Hufert, F.T., Fenner, T.E., Schwander, S., Dietrich, M., Schmitz, H., Kern, P.,1990. CD34+ hematopoietic progenitor cells are not a major reservoir of the humanimmunodeficiency virus. Blood 76 (7), 1281–1286.
Weichold, F.F., Zella, D., Barabitskaja, O., Maciejewski, J.P., Dunn, D.E., Sloand, E.M.,Young, N.S., 1998. Neither human immunodeficiency virus-1 (HIV-1) nor HIV-2infects most-primitive human hematopoietic stem cells as assessed in long-termbone marrow cultures. Blood 91 (3), 907–915.
Xu, X.N., Laffert, B., Screaton, G.R., Kraft, M., Wolf, D., Kolanus, W., Mongkolsapay, J.,McMichael, A.J., Baur, A.S., 1999. Induction of Fas ligand expression by HIV involvesthe interaction of Nef with the T cell receptor zeta chain. J. Exp. Med. 189 (9),1489–1496.
Zaitseva, M.B., Lee, S., Rabin, R.L., Tiffany, H.L., Farber, J.M., Peden, K.W., Murphy, P.M.,Golding, H., 1998. CXCR4 and CCR5 on human thymocytes: biological function androle in HIV-1 infection. J. Immunol. 161 (6), 3103–3113.
Zauli, G., Vitale, M., Re, M.C., Furlini, G., Zamai, L., Falcieri, E., Gibellini, D., Visani, G.,Davis, B.R., Capitani, S., et al., 1994. In vitro exposure to human immunodeficiencyvirus type 1 induces apoptotic cell death of the factor-dependent TF-1 hemato-poietic cell line. Blood 83 (1), 167–175.
Zauli, G., Gibellini, D., Secchiero, P., Dutartre, H., Olive, D., Capitani, S., Collette, Y., 1999.Human immunodeficiency virus type 1 Nef protein sensitizes CD4(+) T lymphoidcells to apoptosis via functional upregulation of the CD95/CD95 ligand pathway.Blood 93 (3), 1000–1010.
215C. Dorival et al. / Virology 377 (2008) 207–215
II. SUITE DE L’ÉTUDE
A. Introduction
L’infection du thymus dans la pathologie SIDA entraine une incapacité de l’organisme à renouveler le
pool de cellules T naïves. Sous thérapie antirétrovirale, le nombre de cellules T naïves provenant du
thymus est augmenté (Douek, McFarland et al. 1998; Dion, Bordi et al. 2007). L’infection par le VIH
perturbe fortement le développement T comme il a été montré chez des enfants séropositifs
(Gaulton, Scobie et al. 1997) ou dans chez les souris SCID‐hu infectées par le VIH (Su, Kaneshima et al.
1995; Jamieson, Uittenbogaart et al. 1997). Dans ce dernier modèle, nef a été montré comme un
facteur important dans la réplication virale. Le VIH agit sur l’hématopoïèse, en effet, la culture de
moelle osseuse provenant de patients infectés par le VIH témoignent d’une faible capacité de
prolifération et de différenciation des précurseurs CD34+ (Marandin, Katz et al. 1996; Sloand, Young
et al. 1997), l’hématopoïèse est donc affectée. On a alors un défaut de production et de
renouvèlement des cellules T ce qui contribue de manière très active au développement de la
pathologie SIDA.
Nous avons montrés que l’expression de la protéine Nef dans des précurseurs hématopoïétiques
CD34+ de sang de cordon affecte la génération des cellules T à un stade précoce alors que la
production de cellules B n’est pas affectée. Nef semble réduire de manière significative la fréquence
des précurseurs T/NK parmi les cellules CD34+ (Dorival, Brizzi et al. 2008).
Le système mis au point pour étudier la différenciation T précoce des précurseurs hématopoïétiques
CD34+ est dépendant des signaux délivrés par les couples Notch/Notch ligand et IL7/IL7R. Dans cette
seconde partie du travail nous avons émis l’hypothèse que la diminution du nombre de cellules T
pourrait être due à un phénomène apoptotique. Afin de décrypter les mécanismes intervenant dans
cette altération du potentiel T des précurseurs hématopoïétiques exprimant Nef, nous avons fait
exprimer la protéine Nef dans les précurseurs hématopoïétiques CD34+ de sang de cordon à l’aide
des vecteurs lentiviraux codant pour la protéine Nef sauvage ou le mutant Nef‐G2a (mutant non‐
myristoylé, le rendant incapable de se fixer à la membrane plasmique).
Nous avons également étudié l’effet de l’IL7/IL7R et les voies de transduction de l’IL7R sur les
mécanismes de mort cellulaire induite par Nef.
79
B. Matériel et Méthodes
Préparation des cellules
Des prélèvements de sang de cordon ont étés récupérés après consentement des mères en accord
avec les directives administratives. Les cellules CD34+ sont purifiées par sélection magnétique
(Stemcell technologies Inc, Vancouvert, BC, Canada) suivant le protocole du fabriquant. La pureté des
cellules CD34+ est toujours supérieure à 95%. Les cellules sont ensuite congelées dans 90% de sérum
de veau fœtal (FCS, Hyclone, Perbio, France) et 10% de DMSO (Sigma, St Quentin Fallavier, France)
avant d’être utilisées.
Les cellules OP9 exprimant le ligand de Notch Delta‐1 (OP9‐DL1) (Provenant du laboratoire d’E. Six)
sont cultivées dans du α‐MEM avec 20% de FCS (Hyclone, Perbio). Les cellules sont passées deux fois
par semaine et incubées à 37°C avec 5% de CO2 dans l’air.
Les PBL (peripheral blood lymphocyte) sont récupérés après Ficoll et adhérence des échantillons de
sang provenant de l’EFS (Etablissement Français de dont du sang). Les cellules sont ensuite purifiées
pour le CD4 par sélection magnétique (CD4+ T Cell Isolation Kit II, Miltenyi Biotec SAS, Paris, France)
suivant le protocole du fabriquant.
Vecteurs lentiviraux
Les vecteurs lentiviraux pHR’Nef et pHR’Nef‐G2A codant pour le gène Nef sauvage du VIH LAI ou
pour le gène mutant non‐myristoylé de Nef nous ont été gracieusement donné par O. Schwartz et
sont préparés comme décrit dans l’article (Sol‐Foulon, Esnault et al. 2004). Les deux lentivirus sont
sous le contrôle du promoteur de l’EF1‐α (Elongation fator‐1α).
80
Protocole de transduction
Les cellules CD34+ sont incubées dans des plaques 12 puits à une concentration de 5 x 105 cellules/mL
pendant 24h dans du α‐MEM avec 20% de FCS (Hyclone, Perbio) en présence de quatre cytokines
humaines : stem cell factor (SCF, 100ng/mL), Flt3‐Ligand (FL, 100ng/mL), interleukine‐3 (IL‐3,
60ng/mL) et de la thrombopoïétine (TPO, 10ng/mL) (toutes provenant de Abcys s.a., Paris, France)*.
Les cellules (3 à 5 x 105cellules/mL dans des plaques p48) sont ensuite mises en présence de 50ng
p24/puit de vecteur lentiviral. Les cellules sont centrifugées pendant 90min à 1500 rpm dans le
même milieu mais sans sérum. 24h plus tard, 20% FCS est ajouté dans les puits. Les cellules non
transduites (NT) sont cultivées dans les mêmes conditions de culture. Les cellules sont récupérées et
lavées 4 jours plus tard. L’expression de la protéine Nef est observée par cytométrie de flux
(FACScalibur, Becton‐Dickinson, Pont de claix, France) : les cellules sont fixées 10 min en PFA 2% puis
incubées 30 min dans une solution de saponine 0.1% à 4°c avec l’anticorps anti‐Nef : mouseAb
MATG 020 au 1/1000 (Sol‐Foulon, Esnault et al. 2004). Après lavage, les cellules sont incubées dans la
même solution avec l’anticorps secondaire anti‐mouse‐A647 (Dako) au 1/100 pendant 30 min à 4°C.
La fonctionnalité de la protéine Nef déterminée par l’expression du CMH‐I. Un marquage est réalisé
avec l’anticorps anti‐HLA‐ABC‐PE (Dako). Les cellules exprimant faiblement le CMH‐I, nommées
HLALow sont triées sur un trieur MoFlo (Beckman‐Coulter, Fullerton, Californie). Les autres cellules
passent également dans le trieur.
Analyse de l’Apoptose
150 x 103 cellules CD34+ par puits sont misent en culture dans des plaques p96 avec ou sans OP9‐DL1.
Les cellules sont cultivées dans un milieu α‐MEM reconstitué dans de l’eau milliQ en présence de
20% de SVF avec de l’IL7 humaine (2ng/mL) et du FLT3‐L humain (5ng/mL) (Swainson, Kinet et al.
2007). L’inhibiteur des caspases z‐VAD.fmk ou l’antagoniste de l’interaction Fas/Fas‐L (ZB4) sont
ajoutés en début de culture. Après 16 heures de culture, les cellules sont lavées avec du PBS 1x puis
marquées avec le CD45‐PE pendant 30min afin de discriminer les cellules CD34+ des cellules OP9‐
DL1. Les cellules sont ensuite marquées par de l’AnnexineV‐Fitc ou –PE pendant 15 min à
température ambiante dans le noir ou par du Dioc6 pendant 15 min à 37°C dans le noir. Un
FACScalibur est utilisé pour analyser les cellules.
81
PCR quantitative / Real time PCR
La totalité de l’ARN cellulaire est extrait en Trizol (Invitrogen). L’ARN est traité avec de la RNase‐free
DNase I (Qiagen) et la reverse transcription est réalisée selon le protocole AffinityScript QPCR cDNA
synthetisis Kit (Stratagene) suivant le protocole du fabriquant. Les cDNA sont dilués au 1/10 afin
d’être utilisés comme échantillons pour la PCR en temps réelle. La PCR en temps réelle est réalisée
selon le protocole Brilliant II SYBR Green QPCR Master Mix (Stratagene). Les conditions de PCR sont
d’un cycle d’activation de la Taq 10min à 95°C puis de 40 cylces (15 sec à 95°C, 30 sec à 60°C et 15sec
à 72°C) puis 1 cycle de dissociation (1min à 95°C, 30sec à 60°C et 30sec à 95°C). La séquence
spécifique des primers pour BimEL est : Sens, 5’‐ATCCCCGCTTTTCATCTTTA‐3’ et Anti‐sens, 5’‐
AGGACTTGGGGTTTGTGTTG‐3’ ; pour BCL2 : Sens, 5’‐GAGGATTGTGGCCTTCTTTG‐3’ et Anti‐sens, 5’‐
ACAGTTCCACAAAGGCATCC‐3’ et pour BCL‐XL : Sens, 5’‐ CATGGCAGCAGTAAAGCAAG‐3’ et Anti‐sens,
5’‐ TGCTGCATTGTTCCCATAGA‐3’.
L’expression de BCL2, BCL‐XL et Bim est normalisée pour chaque échantillon à partir du gène de
ménage S14 (Sens, 5’‐GGCAGACCGAGATGAATCCTCA‐3’ et Anti‐sens, 5’‐CAGGTCCAGGGGTCTTGGTCC‐
3’). La méthode des Ct (quantification relative normalisée par un calibrateur) est utilisée pour
normaliser tous les échantillons. Les échantillons sont normalisés avec le S14 et l’expression relative
est calculée par rapport au calibrateur (les cellules non transduites) par la méthode [Delta][Delta]Ct.
Le ratio normalisé de chaque échantillon par rapport au calibrateur a été calculé comme suit : 2–
[delta][delta]Ct , la formule se détaillant en [delta][delta]Ct = [delta]Ct,échantillon ‐ [delta]Ct,reference (NT).
Transfection des cellules par AMAXA et plasmides
La transfection des cellules a été réalisée avec l’appareil Amaxa Nucleofector II (Amaxa). La
transfection a été réalisée en suivant le protocole Amaxa. Les réactifs pour les cellules T (T cell
nucleofector kit) a été utilisé et le programme de transfection U14 a été utilisé pour les cellules non
activées. Des cellules fraiches uniquement ont été utilisées. Les plasmides Nef‐WT et Nef‐AS (anti‐
sens) proviennent d’isolat VIH‐1 LAI. Le plasmide anti‐sens rend complètement inactif la protéine
résultante. Ces deux plasmides, sous le contrôle du promoteur du cytomegalovirus, nous ont été
fournis par O. Schwartz. Le plasmide GFP (green fluorescent protein) pmaxGFP est fourni dans le kit
AMAXA. 2µg de plasmide/5 x 106 cellules ont été utilisés. Les cellules sont ensuite remisent en
culture que ce soit dans du milieu complet sans cytokines (RPMI, 10% de SVF) ou avec de l’IL7
humaine [10ng/mL] (Swainson, Kinet et al. 2007).
82
Marquages des cellules pour la cytométrie en Flux
Les cellules sont récupérées et fixées dans du PBS contenant 2% de PFA pendant 10 min à 37%C. Le
marquage intracellulaire anti‐Bcl2 est réalisé à l’aide de l’anticorps Anti‐human bcl2
oncoprotein/Fitc, clone 124 (Dako France S.A.S., Trappes, France). Après un lavage, les cellules sont
perméabilisées dans une solution de PBS/saponine 0.1% pendant 20 min a température ambiante.
Les cellules sont ensuite mises en présence de l’anticorps au 1/50ème pendant 30 min à température
ambiante. Le marquage intracellulaire de stat5 est réalisé avec l’anticorps anti‐Phospho‐Stat5 (Y694)
Alexa fluor 488 (BD Biosciences), les cellules sont perméabilisées en méthanol 100% froid pendant 30
min dans la glace. Les cellules sont ensuite lavées et incubées avec l’anticorps pendant 60 min à
température ambiante. Les cellules sont lavées et analysées à l’aide d’un cytomètre en flux
FACScalibur (Becton‐Dickinson) ainsi que du logiciel Cellquest.
Analyses statistiques
Les analyses statistiques sont réalisées en utilisant le test Wilcoxon. Les valeurs sont exprimées avec
la moyenne ± l’écart type de la moyenne. Les valeurs de p>0.05 sont considérées comme non
significatives.
83
C. Résultats
Expression de Nef dans les cellules CD34+ transduites
Les cellules CD34+ purifiées (Dorival, Brizzi et al. 2008) sont transduites par un vecteur lentiviral
exprimant la protéine Nef‐WT ou une forme inactive défectueuse dans son site de myristoylation :
Nef‐G2A. Cette forme mutante de la protéine Nef est incapable de se fixer à la membrane plasmique
(Sol‐Foulon, Esnault et al. 2004). Après transduction, entre 18 à 24% des cellules transduites
expriment Nef‐WT ou Nef‐G2A (Figure 1A). De plus 40% de diminution de l’intensité moyenne de
fluorescence des molécules de CMH de classe I est observée dans les cellules transduites avec Nef‐
WT (Figure 1B).
25
Nef-WT
35
Nef-G2A NT
Nef
B
HLA-ABC
Nef-G2AMFI : 270Nef-WTMFI : 240
Figure 1. L’expression de Nef dans les précurseurs CD34+.
Les précurseurs sont transduits ou non (NT) avec des vecteurs lenti‐viraux exprimant les protéines virales Nef‐WT ou un mutant de Nef : Nef‐G2A. Quatre jours après transduction, (A) l’expression intracellulaire de Nef et (B) l’expression de surface des molécules HLA de classe I sont analysée par cytométrie en flux.
84
Nef induit la mort des précurseurs hématopoïétiques par apoptose
Nous avons ainsi évalué la fréquence de cellules AnnexineV+ dans les précurseurs hématopoïétiques
ainsi que l’effet du stroma sur la survie cellulaire, 12 à 16h après que les cellules CD34+ exprimant
Nef‐WT aient été mises en culture sur les cellules OP9‐DL1 ou non. Dans les conditions de culture en
présence d’OP9‐DL1, le pourcentage (Moyenne, Ecart type) des cellules en apoptose est
significativement supérieur dans les cellules exprimant Nef‐WT (37 ± 14) par rapport aux cellules
exprimant Nef‐G2a (26 ± 11) ou les cellules CD34+ non transduites (NT) (27 ± 11) (p < 0.05) (Figure 1 A
& B). De même dans les conditions d’étude sans feeder, on obtient une fréquence des cellules en
apoptose significativement supérieure dans les cellules exprimant Nef‐WT (37 ± 16) par rapport aux
cellules exprimant Nef‐G2a (18 ± 8) (P < 0.01), aux cellules CD34+ NT (17.5 ± 8) (P < 0.01), aux cellules
GFP‐ (10 ± 7) (P < 0.05), GFP+ (17 ± 9) (p < 0.05) ou aux cellules Nef‐WT HLAHigh (9 ± 3) (p < 0.05)
(Figure 1C). Aucune différence n’est observée entre les deux conditions de culture.
Figure 1. L’expression de Nef engendre l’apoptose des précurseurs CD34+.
Les cellules CD34+ NT, Nef‐WT, Nef‐G2A ou GFP, transduites et purifiées sont marquées (AnnexineV+) après 12 à 16 heures de culture. (A) Les résultats d’une expérience sur 6 donnant les mêmes résultats est présentée, après culture sur OP9‐DL1. Le pourcentage des cellules positives pour l’AnnexineV+ en présence d’OP9‐ DL1 (B) (n=6) ou sans feeder (C) (n=4). La significativité est annotée par rapport à Nef‐WT HLALow. * P<0,05 ; ** P<0,01
85
L’apoptose des précurseurs CD34+ induite par l’expression de Nef dans est indépendante de la voie
des caspases et de l’interaction Fas/Fas‐L
Il a été montré que Nef pouvait induire la mort des cellules via les interactions Fas/Fas‐L (Xu,
Laffert et al. 1999; Zauli, Gibellini et al. 1999). Afin de déterminer l’implication de cette voie dans la
mort cellulaire observée, les cellules transduites par Nef‐WT et Nef‐G2a, en culture pendant 12 à 16h
sur les cellules OP9‐DL1 ou sans feeder, ont été incubées avec z‐VAD.fmk, un inhibiteur des caspases
(Figure 2A) ou avec ZB4 un antagoniste de l’interaction Fas/Fas‐L (Figure 2B). La mort des cellules
Nef‐WT n’est pas diminuée en présence de z‐VAD.fmk ou de ZB4. Ces résultats montrent que la
mort des cellules ne passe pas par la voie Fas/Fas‐L et que l’expression de Nef dans les précurseurs
hématopoïétiques CD34+ induit une forte mortalité qui est indépendante de la voie des caspases.
Figure 2. L’apoptose induite par l’expression de Nef dans les précurseurs CD34+ est indépendante
de la voie des caspases et de l’intéraction Fas/Fas‐L.
Les cellules CD34+ NT, Nef‐WT ou Nef‐G2A transduites et purifiées sont mises en culture en présence d’OP9‐ DL1 ou sans feeder et incubées soit avec (A) l’inhibiteur des caspases z‐VAD.fmk ou (B) l’antagoniste de la liaison Fas/Fas‐L ZB4, au début de la culture puis marquées en AnnexineV+ après 12 à 16 heures de culture (n=3).
86
Atteinte du Potentiel mitochondrial dans les précurseurs CD34+ exprimant Nef‐WT
Enfin nous avons voulu déterminer si l’atteinte des précurseurs passait par une déstabilisation
mitochondriale indépendamment de la voie des caspases. Nous avons pour cela marqué les cellules
dans les mêmes conditions que précédemment avec le marqueur DIOC6 qui s’incorpore selon le
potentiel transmembranaire mitochondrial. Dans ces conditions, le pourcentage (Moyenne, Ecart
type) des cellules ayant subit une déstabilisation mitochondriale est significativement supérieur dans
les cellules exprimant Nef‐WT HLALow (41 ± 20) par rapport aux cellules Nef‐G2a (19 ± 6), Nef‐WT
HLAHigh (14 ± 5), GFP‐ (17 ± 6) ou aux cellules CD34+ non transduites (22 ± 8) (P<0,05) (Figure 3).
Figure 3. Atteinte du Potentiel mitochondrial dans les précurseurs CD34+ exprimant Nef‐WT.
(A) Les résultats d’une expérience sur 4 donnant les mêmes résultats est présentée. Le pourcentage de cellules Dioc‐ est indiqué dans chaque échantillon.
(B) Pourcentage des cellules CD34+ NT, Nef‐WT HLAlow, Nef‐WT HLAHigh, Nef‐G2A ou GFP‐ négatives pour le DIOC6 après 12 à 16h de culture sans feeder (n=4). La significativité est annotée par rapport à Nef‐WT HLALow. * P<0,05
87
Une des limites du travail sur les précurseurs hématopoïétiques est le faible nombre de
cellules disponibles qui limite un certain nombre d’analyses notamment biochimiques. Nous avons
donc décidé d’étudier en parallèle un autre modèle qui soit moins restrictif. Nous avons reproduit
des expériences d’expression de Nef par des lymphocytes ou PBL primaires périphériques, ainsi que
dans des lignées T immortalisées représentant des stades précoces de la différenciation lymphoïde T.
Plusieurs lignées cellulaires T ont été testées : Jurkat, CEM ou SupT1. Les cellules ont étés transduites
ou transféctées et l’apoptose observée après 4 jours de culture sous différentes conditions, que ce
soit de sensibilisation à la mort par déprivation de sérum ou en conditions de culture normale. La
mortalité qui était observée dans le modèle de précurseurs CD34+ n’a pas été retrouvée dans les
lignées. Nous montrons donc les résultats obtenus avec les lymphocytes T ou PBL primaires qui ont
donnés des résultats similaires aux précurseurs hématopoïétiques.
88
Nef‐WT induit la mort des PBL par déstabilisation mitochondriale
Nous avons alors décidé de tester l’effet de Nef dans les PBL (peripheral blood lymphocyte) afin de
voir si l’on retrouvait cette mortalité. La protéine Nef a donc été surexprimée dans ce modèle par
transfection Amaxa et nous avons évalué la fréquence de cellules Dioc‐ dans ces cellules 8h après la
transfection des cellules. Un contrôle de l’efficacité de transfection a été réalisé en transfectant les
cellules en parallèle avec la GFP. A 8h, l’expression de la GFP est de 50 à 70%. Dans ces conditions, la
fréquence des cellules entrées en apoptose est significativement supérieure dans les cellules
exprimant Nef‐WT (P=0.02) par rapport aux cellules non transféctées mais justes choquées (Mock)
ou par rapport aux cellules exprimant Nef‐AS (P=0.005) (Figure 4).
Figure 4. Atteinte du Potentiel mitochondrial des PBL exprimant Nef‐WT.
(A) Les résultats d’une expérience sur 3 donnant les mêmes résultats est présentée. Le pourcentage de cellules Dioc‐ est indiqué dans chaque échantillon.
(B) Pourcentage des cellules Mock, Nef‐AS ou Nef‐WT négatives pour le Dioc6 8h après transfection (n=3). La significativité est annotée par rapport à Nef‐WT HLALow. * p<0,05
89
90
L’IL‐7 est une des cytokines essentielle au cours du développement lymphoïde et de la survie
cellulaire. En effet la fixation de l’IL‐7 sur son récepteur déclenche des voies de survie et de
prolifération, qui passent notamment par les voies Jak/Stat. Nous avons donc voulu étudier l’effet de
l’IL‐7 sur la survie des cellules exprimant Nef‐WT. Nous n’avons pas pu étudier ce phénomène sur les
précurseurs hématopoïétiques car la survie des CD34+ est dépendante de la présence d’IL‐7 dans le
milieu de culture (Magri, Yatim et al. 2009). Nous avons donc observé l’effet de l’expression de Nef
dans les PBL.
L’IL‐7 ne permet pas de protéger de la mort les PBL exprimant Nef‐WT
Nous n’avons pas observé d’amélioration de la survie cellulaire en présence de 10ng/mL d’IL‐7
dans notre modèle. Le pourcentage (Moyenne, Ecart type) de cellules en apoptose dans les
conditions controles (Mock) sans IL7 (32 ± 14) ont peu de variation avec les cellules Mock en
présence d’IL7 (38 ± 2), de même que pour les cellules Nef‐AS sans IL7 (36 ± 18) comparativement
aux cellules Nef‐As en présence d’IL7 (45 ± 4) ou enfin les cellules Nef‐WT (49 ± 16) par rapport aux
cellules en présence d’IL7 (57 ± 5). Les variations ne sont pas significatives mais on observe même
une légère tendance à l’augmentation de la mort cellulaire en présence d’IL7. Quoi qu’il en soit, la
mortalité est toujours significativement plus forte dans les cellules exprimant Nef‐WT par rapport
aux Mock (P = 0.02) avec ou sans IL7 ou en comparaison avec les cellules Nef‐AS (P = 0.005) (Figure
5).
Figure 5. L’IL‐7 ne diminue pas la mort dans les PBL exprimant Nef‐WT.
Pourcentage des cellules NT, Nef‐AS ou Nef‐WT négatives pour le Dioc6 8h après transfection en présence ou non d’IL7 [10ng/mL] (n=3).
Les voies qui induisent la survie cellulaire passent entre autre par la transcription des protéines de la
famille BCL2 comme BCL2 lui‐même et BCL‐XL. Nous avons recherché si la transcription de ces
facteurs était modifiée par Nef‐WT.
La transcription des molécules anti‐apoptotiques BCL2 et BCL‐XL n’est pas modifiée par Nef‐WT
dans les précurseurs hématopoïétiques.
Nous avons recherché si la transcription de ces facteurs était modifiée par Nef‐WT par PCR
quantitative (Figure 6). Une légère diminution de l’expression de BCL‐XL est observée dans les cellules
exprimant fortement Nef‐WT comparativement aux cellules non transduites (P=0.08) tandis
qu’aucune différence n’est observée avec les cellules exprimant Nef‐G2a (P=0.47) ou les cellules
exprimant faiblement Nef, Nef HLAHigh (P=0.5). En ce qui concerne BCL2, la transduction en elle‐
même semble augmenter la transcription de BCL2. Cependant aucune différence significative n’est
observée entre les différentes conditions. Nef‐WT ne semble donc pas induire une diminution de la
transcription des acteurs anti‐apoptotiques BCL2 ou BCL‐XL.
Figure 6. Expression relatives de BCL2 et BCL‐XL.
Les cellules CD34+ NT, Nef‐WT, Nef‐G2A, transduites et purifiées sont prélevées après 12 à 16 heures de culture (n=3). L’ARN est extrait puis rétrotranscrit et l’expression des gènes BCL2 et BCL‐XL est analysé par RT PCR quantitative.
91
Nef n’influence pas l’expression du facteur anti‐apoptotique BCL2 dans les PBL
De même, dans ce modèle nous avons voulu voir si Nef intervenait dans les voies qui induisent
la survie cellulaire. Pour cela nous avons observé l’intensité moyenne de fluorescence de la protéine
BCL2 dans les PBL, 8h après transfection (Figure 7A). Aucune différence d’expression de BCL2 n’est
observée dans les PBL après transfection (Figure 7B).
Figure 7. Intensité moyenne de fluorescence de la protéine anti‐apoptotique BCL2 dans les PBL.
(A) Les résultats d’une expérience sur 3 donnant les mêmes résultats est présentée. La valeur de l’intensité moyenne de fluorescence est annotée dans chaque échantillon. La ligne pointillée représente l’anticorps contrôle et la bleu le marquage BCL2.
(B) Intensité moyenne de fluorescence de BCL2 dans les cellules Mock, Nef‐WT et Nef‐AS 8h après transfection (n=3).
92
Aucune différence n’est observée sur l’expression du facteur anti‐apoptotique BCL2 en présence d’IL‐7 dans les PBL
Nous avons également voulu déterminer si la voie de l’IL‐7 était modifiée par Nef‐WT, nous
avons étudié l’expression de BCL2 après stimulation des cellules avec ou sans IL‐7. Aucune différence
d’expression n’est observée avec Nef‐WT par rapport aux autres conditions (Figure 8). On n’observe
d’ailleurs que très peu de variation de l’expression de BCL2 après ajout d’IL‐7. Elle est en fait
légèrement augmentée dans chaque expérimentation, mais cela n’apparait pas dans l’histogramme à
cause des variations de la MFI de BCL2 inter‐expérimentation.
Figure 8. MFI de la protéine BCL2 dans les PBL après transfection avec ou sans présence d’IL‐7.
(A) Les résultats d’une expérience sur 3 donnant les mêmes résultats est présentée. La valeur de l’intensité moyenne de fluorescence est annotée dans chaque échantillon. La ligne pointillée représente l’anticorps contrôle et la pleine le marquage BCL2.
(B) Intensité moyenne de fluorescence de BCL2 dans les cellules Mock, Nef‐WT et Nef‐AS 8h après transfection avec ou sans IL‐7 [10ng/mL] (n=3).
93
Nef n’augmente pas la transcription de la protéine pro‐apoptotique BIM dans les précurseurs
CD34+
Une des voies d’induction de l’apoptose est contrôlée par le facteur de transcription Foxo3a.
Ainsi dans des conditions de survie cellulaire (signalisation par des cytokines comme l’IL‐7), la PI3K
phosphoryle ses protéines cibles telles que AKT qui ensuite inactive par phosphorylation la protéine
Foxo3a, facteur de transcription de la protéine pro‐apoptotique Bim (Dijkers, Medema et al. 2000).
Nous avons donc voulu étudier l’état de phosphorylation de la protéine Foxo3a, en posant
l’hypothèse que Nef serait impliquée dans l’activation de ce facteur de transcription pro‐
apoptotique. Nous nous sommes heurtés a de nombreux problèmes techniques concernant la mise
au point d’un western Blot anti‐phospho‐Foxo3a. Nous avons alors choisi une approche indirecte par
PCR quantitative de la protéine cible de ce facteur de transcription : BIM. Nous avons donc étudié si
la transcription de BIM était modifiée par Nef‐WT (Figure 9). En prenant les cellules non transduites
comme contrôle, aucune variation de la transcription n’est observée dans nos conditions de culture.
Figure 9. Expression relative de la protéine pro‐apoptotiques BIM.
Les cellules CD34+ NT, Nef‐WT, Nef‐G2A, GFP‐ et GFP+ transduites et purifiées sont prélevées après 12 à 16 heures de culture (n=3) et une qPCR est réalisée pour le gène BIM.
94
Nef‐WT ne préviens pas l’activation du facteur de transcription Stat5 dans les précurseurs CD34+
Les voies qui pourraient permettre la survie cellulaire et qui passent par la transcription des
protéines de la famille BCL2 qui peuvent être induites par des facteurs de croissances ou cytokines
par l’intermédiaire de la voie JAK‐STAT (Grad, Zeng et al. 2000). Une fois activées par
phosphorylation, les protéines Stat5 transloquent dans le noyau et induisent l’expression de gènes
cibles. Or, il a récemment été montré que Nef perturbait de manière très importante l’expression du
facteur anti‐apoptotique Stat5 (Prost, Le Dantec et al. 2008) entraînant une perte du potentiel
multipotent des progéniteurs hématopoïétiques.
Nous avons donc étudié l’expression de Stat5‐P par les précurseurs hématopoïétiques exprimant
Nef‐WT (Figure 10 A et B). Les résultats préliminaires semblent montrer que dans nos conditions
d’expérimentation, l’expression de Nef ne diminue pas l’expression de Stat5‐P.
Figure 10. Phosphorylation de la protéine anti‐apoptotique Stat5 dans les précurseurs CD34+.
(A) Les résultats d’une expérience sur 2 donnant les mêmes résultats est présentée. La valeur de l’intensité moyenne de fluorescence est annotée dans chaque échantillon. La ligne pointillée représente l’anticorps contrôle et la bleu le marquage STAT5‐P.
(B) Intensité moyenne de fluorescence (MFI) de l’expression de Stat5‐P par les cellules CD34+ NT, Nef‐WT HLAlow, Nef‐WT HLAHigh et Nef‐G2A après 12 à 16h de culture en l’absence de feeder (n=2).
95
Nef‐WT semble prévenir partiellement l’activation du facteur de transcription Stat5 dans les PBL
Enfin, de même que pour les cellules CD34+, nous avons voulu déterminer si le blocage de la voie
Stat5 était impliqué dans la mort des PBL (Figure 11 A et B). Après transfection, les cellules sont
mises ou non en présence d’IL‐7 et la phosphorylation de Stat5 est observée. Une nette
augmentation de la phosphorylation en présence d’IL7 est observée dans toutes les conditions.
Cependant, l’activation de Stat5 (MFI: Mean Fluorescence Intensity) est plus faible dans les cellules
exprimant Nef‐WT (5 ± 2) en comparaison avec les cellules Mock (10 ± 3) et Nef‐AS (9 ± 5).
Figure 11. Phosphorylation de la protéine anti‐apoptotique Stat5 dans les PBL.
(A) Les résultats d’une expérience sur 3 donnant les mêmes résultats est présentée. La valeur de l’intensité moyenne de fluorescence est annotée dans chaque échantillon. La ligne en pointillés représente l’anticorps contrôle et la noire le marquage STAT5‐P.
(B) MFI de la protéine STAT5‐P dans les cellules Mock, Nef‐WT et Nef‐AS 8h après transfection en présence d’IL‐7 [10ng/mL] ou non (n=3)
96
D. Conclusion
Au cours de ces expériences, nous avons montré que l’expression Nef induit l’apoptose dans
les précurseurs CD34+ et dans les PBL. Cette apoptose est indépendante de la voie des caspases et
des récepteurs de mort. De plus il semblerait qu’elle passe par une déstabilisation mitochondriale
dans les deux modèles. L’analyse des facteurs de survie n’a pas permis de montrer un effet de Nef
sur l’expression de BCL2 ou de BCL‐XL et l’IL7 ne permet pas de limiter la mort des CD34+ ou des PBL
exprimant Nef. Cependant ces résultats semblent montrer une diminution de l’expression de STAT5
par les PBL exprimant Nef. Ceci n’a pas été mis en évidence dans les expériences réalisées avec les
cellules CD34+. Cependant, nous n’avons pas pu réaliser une étude complète de l’expression de
STAT5‐P par ces cellules en raison du faible nombre de cellules disponibles.
La voie IL7/IL7‐R est une voie de survie qui par la phosphorylation du facteur Foxo3a permet
une inactivation de ce facteur et une diminution de la transcription de BIM. Malheureusement, la
mise au point du western Blot anti‐Foxo3a‐P(T32) a été très difficile en raison du faible nombre de
cellules CD34+ et de faible expression de Foxo3a dans les PBL. Une manière indirecte d’étudier
l’influence de cette voie a été l’analyse par RT‐PCR de l’expression de BIM. Nous n’avons pas mis en
évidence une variation d’expression de BIM par les cellules exprimant Nef, cependant les
expériences sont à compléter.
En conclusion, l’analyse de ces résultats orientent clairement vers un effet pro‐apoptotique de Nef
tant au niveau des précurseurs hématopoïétiques que des lymphocytes T primaires. Cette apoptose
impliquant une déstabilisation mitochondriale. Ces résultats sont compatibles avec d’autres résultats
du laboratoire (Laforge, Petit et al. 2007) et nous ouvre la voie sur l’exploration des interactions de
Nef avec les voies mitochondriales dans la physiopathologie du VIH.
97
98
DISCUSSION & PERSPECTIVES
Au cours de cette thèse, nous avons montré que l'expression de Nef en absence
d'autres gènes viraux bloquait le potentiel T et NK des précurseurs hématopoïétiques
humains par un mécanisme apoptotique indépendant des caspases et lié à une perturbation
du potentiel mitochondrial.
Grâce à l’utilisation du système de culture OP9‐DL1 permettant la différenciation des
cellules T jusqu’au stade double positif, nous avons montré que la génération de cellules T à
partir de CD34+ est affectée à un stade CD3+CD5+CD1a+ qui a initié le réarrangement D‐J du
TCRβ. Les stades suivant du développement T sont aussi affectés, en effet, une réduction
quantitative du nombre de CD4 ISP et de DP CD4+CD8+ TCRαβ a été observée. Nef diminue
aussi la génération de cellules NK CD56+ alors que la production de cellules B n’est pas
affectée dans un système de culture MS5. Des analyses par dilution limite montrent une
réduction significative de la fréquence des précurseurs T/NK parmi les cellules CD34+
exprimant Nef. De manière générale ces résultats montrent que Nef interfère avec la
différenciation des précurseurs lymphoïdes ayant un potentiel T/NK.
Les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine manifestent, en
dehors de lymphopénies, de multiples déficiences hématologiques associées au syndrome
d’immunodéficience acquise. Ces déficiences montrent un dysfonctionnement de
l’hématopoïèse probablement dû à l’altération des cellules souches hématopoïétiques
(Verhasselt, Naessens et al. 1999). La controverse selon laquelle les cellules souches
hématopoïétiques sont susceptibles ou non d’être infectées existe (Steinberg, Crumpacker
et al. 1991; Zauli, Re et al. 1992; Zauli, Re et al. 1992; Zauli, Re et al. 1992; Zauli, Furlini et al.
1994; Zauli and Capitani 1996; Kearns, Bahner et al. 1997; Weichold, Zella et al. 1998). En
effet, il a été montré par certaines équipes que la pré‐incubation des CD34+ avec des
souches de VIH M ou T tropiques entrainait dans un système de culture épithéliale
thymique, une détérioration en deux semaines de la production thymique. Dans cette même
expérience, les auteurs ont montrés qu’un faible pourcentage (1 à 2%) des cellules souches
CD34+ étaient également p24+ 48 heures après incubation avec les souches virales (Knutsen,
Roodman et al. 1999). L’hypothèse selon laquelle les CD34+ seraient susceptibles à l’infection
par le VIH est soutenue par le fait qu’elles expriment les corécepteurs CXCR4 et CCR5 (Ruiz,
Cicala et al. 1998; Knutsen, Roodman et al. 1999). Plusieurs rapports ont également montré
de faible taux de cellules CD34+ VIH+ dans la moelle osseuse. On peut se demander toutefois
99
si l’impact physiologique d’une infection si faible est‐elle réellement visible sur la globalité
de la pathologie SIDA. Quoi qu’il en soit, l’infection par le VIH peut empêcher la maturation
des CD34+ par un certain nombre de mécanismes indépendamment de l’infection directe :
inhibition par des cytokines comme le TNFα ou induction de l’apoptose (Stanley, Kessler et
al. 1992; Banda, Tomczak et al. 1997). L’importance ici, est d’observer l’impact de la protéine
Nef du VIH en dehors du contexte de l’infection par le VIH. Il a été montré que la protéine
Nef pouvait pénétrer dans des cellules B primaires non infectées (Qiao, He et al. 2006) aussi
bien que dans différentes lignées hématopoïétiques ou non‐hématopoïétiques (Alessandrini,
Santarcangelo et al. 2000; Olivetta, Percario et al. 2003; Varin, Manna et al. 2003; Mangino,
Percario et al. 2007) en présence de cellules voisines infectées ou par l’ajout de Nef dans le
milieu de culture (Michael, Herman et al. 1999; Mangino, Percario et al. 2007). Nef a
récemment été décrit comme étant capable de pénétrer dans les cellules lymphoïdes
primaires après son ajout dans le milieu de culture (Qiao, He et al. 2006). Prost et al. ont
montrés que 10ng/mL de la protéine recombinante Nef est suffisant pour affecter la
fonctionnalité des cellules CD34+ (Prost, Le Dantec et al. 2008). Il est donc possible que
l’action du VIH sur les précurseurs hématopoïétiques passe par Nef et cela sans infection
directe. Des études ont été menées sur le sujet en utilisant également des précurseurs
CD34+ transduits par un retrovirus exprimant Nef. En effet, Verhasselt et al. ont utilisés des
précurseurs thymiques ou de sang de cordon, injectés dans un système FTOC ou in vivo dans
des souris SCID‐hu et ainsi montré un défaut du renouvellement du pool de cellules T naïves
périphériques. Ils ont montré une altération du développement des cellules T dans le
thymus, c'est‐à‐dire une diminution du nombre de cellules ainsi qu’une diminution de
l’expression du CD4 et du CD8 dans les cellules exprimant Nef. Ils n’ont pas noté
d’augmentation de l’apoptose dans les thymocytes exprimant Nef (Verhasselt, Naessens et
al. 1999; Stove, Van de Walle et al. 2005 ). Une autre équipe a par ailleurs développé des
souris transgéniques pour le gène Nef sous le contrôle du promoteur du CD4, ces souris
présentent tous les syndromes d’immunodéficience incluant une perte de poids, une
atrophie thymique et une mort prématurée (Simard, Chrobak et al. 2002). Ils ont observé
une réduction du nombre de CD8+ et CD4+ périphériques, ce qui reflète un défaut thymique.
Ces études ont donc montrées que Nef affectait le fonctionnement thymique en réduisant le
rendement thymique des cellules CD4 et CD8.
100
Cet effet est associé avec une diminution significative de l’expression de surface des
molécules CD4 et CD8 à la surface des cellules T. Ces résultats suggèrent que Nef peut
bloquer la différenciation T au stade de sélection positive puisque la perte de ces récepteurs
entrave la sélection positive de la lignée T (Rahemtulla, Fung‐Leung et al. 1991; Itano, Cado
et al. 1994). A l’aide d’un panel de mutants de Nef dont certains mutés dans leur capacité à
réguler négativement les molécules CD4 et CD8, Stove a montré que la diminution de
l’expression des ces récepteurs n’était pas indispensable, voir même avait un impact mineur
sur l’interférence du développement T induit par Nef (Stove, Naessens et al. 2003). Nos
résultats semblent montrer que Nef bloquerait le développement T à un stade précoce de
développement avant la sélection du TCRβ. De plus, la réduction quantitative que nous
observons dans la fréquence des cellules CD3εintra CD5+ CD1a+ CD4‐ CD8‐ et des précurseurs
NK, alors que la génération des cellules B n’est pas affectée, suggère que Nef interfère a un
stade très précoce du développement lymphoïde, avant l’engagement entre les lignées T et
NK.
Les mécanismes moléculaires par lesquels Nef altère le développement des stades
précoces du développement lymphoïde ne sont pas tous connus. Puisqu’un des effets de Nef
est la régulation négative du CMH‐I nous ne pouvons pas exclure l’impact de ce phénomène
biologique sur l’effet observé sur les CD34+ dans le développement lymphoïde. La protéine
Nef est modifiée par phosphorylation et myristoylation, ce qui permet le ciblage de la
protéine à la membrane. Nous avons montré que la mutation de ce site abolie l’effet de Nef
sur la réduction du potentiel T/NK des cellules hématopoïétiques CD34+. Cependant,
l’inhibition du ciblage de Nef à la membrane abolie les régulations négatives des molécules
de CD4 et de HLA classe I mais aussi de nombreuses autres fonctions cellulaires de Nef. Nos
résultats suggèrent que l’expression de Nef amène à la déplétion des précurseurs précoces
(CD5+ CD1a+ intraCD3+) a un stade avant l’expression du CD4 à la surface. Nous ne pouvons
cependant pas exclure que des précurseurs plus matures comme au stade CD4 ISP aient pu
être déplétés à cause de la diminution d’expression du CD4+.
Nous avons posé l’hypothèse d’une apoptose des cellules CD34+ exprimant Nef à un
stade précoce du développement T. Nous avons montré qu’il y a effectivement une
augmentation de 15 à 25% de cellules apoptotiques dans les cellules exprimant Nef‐WT par
rapport aux autres conditions. Cette apoptose n’est pas caspase dépendante puisque l’ajout
101
de z‐VAD.fmk, un puissant inhibiteur des caspases ne diminue en aucun cas (sur OP9‐DL1 ou
non) la mort des cellules exprimant Nef‐WT. Nef est également connu pour augmenter
l’expression de Fas et Fas‐L à la surface des lignées cellulaires T, induisant ainsi la mort des
cellules non infectées par un effet indirect (Xu, Laffert et al. 1999; Zauli, Gibellini et al. 1999).
Cependant, ici, La voie Fas/Fas‐L ne semble pas entrer en jeu puisque l’ajout d’un inhibiteur
de cette voie : ZB4 n’entraîne aucune diminution de l’apoptose des précurseurs exprimant la
protéine Nef. Nous avons par ailleurs pu déterminer que l’atteinte apoptotique des
précurseurs passait par une déstabilisation mitochondriale, ceci grâce à un marquage DIOC6.
Puisque la voie intrinsèque de l’apoptose semble être déclenchée ici, nous avons voulu
étudier si l’expression des facteurs anti‐apoptotiques BCL2 et BCL‐XL et pro‐apoptotique Bim
étaient modifiés. Nous n’avons pas observé de modification de la transcription de ces
facteurs, de plus nous nous sommes intéressés aux facteurs de transcriptions de ces
protéines, notamment la protéine Stat5 une fois activée par phosphorylation, transloque
dans le noyau afin de déclencher la transcription des facteurs anti‐apoptotiques BCL2 et BCL‐
XL. Cependant nous n’avons pas pu observer de variations dans l’activation de ce facteur. En
ce qui concerne le facteur de transcription de Bim : FOXO3a, nous avons étés confrontés a
plusieurs problèmes techniques : une quantité insuffisante de cellules pour réaliser un
western blot ainsi que des difficultés à reproduire les résultats décrits par le groupe de
Sekaly (van Grevenynghe, Procopio et al. 2008) pour la mise au point de l’anticorps Foxo3a‐
PT32. Nous avons donc décidé d’essayer de trouver un modèle d’étude similaire qui ne serait
pas limitant en nombre de cellules.
Après avoir testé un certain nombre de lignées cellulaires T, nous n’avons pas
réussi à retrouver une mortalité augmentée par la présence de Nef. Nous avons donc décidé
de tester l’effet de Nef dans les PBL (peripheral blood lymphocyte). La protéine Nef a donc
été surexprimée dans ce modèle. Une apoptose significativement plus forte a été ainsi
observée dans les cellules transféctées par la protéine Nef‐WT comparativement aux cellules
transféctées par la protéine Nef‐AS ou justes choquées (Mock). Cette apoptose passe
également par une atteinte du potentiel mitochondrial des PBL. Comme pour les CD34+, Nef
ne joue pas sur l’expression du facteur anti‐apoptotique BCL2. Ces résultats ne concordent
pas avec ceux obtenus par Rasola et al. qui montraient que Nef augmente la mort des
lignées T CD4+ après stimulation par des agents apoptotiques en réduisant l’expression des
102
protéines BCL2 et BCL‐XL et en augmentant la dépolarisation mitochondriale. L’ajout de z‐
VAD.fmk dans leurs expériences permettait de réduire mais pas d’abolir l’apoptose,
impliquant également une voie caspase indépendant (Rasola, Gramaglia et al. 2001).
De nombreux facteurs sont essentiels au cours du développement lymphoïde. Une des
cytokines majeures du développement T est l’IL‐7. Le taux d’expression de l’IL‐7Rα est très
régulé au cours du développement lymphoïde afin qu’à chaque stade de maturation les
cellules reçoivent un signal adapté. L’importance de l’IL‐7 au cours de la thymopoïèse a
notamment été montrée chez des souris par des expériences d’inactivation du récepteur de
l’IL‐7. Le phénotype associé à cette déficience se traduit par une réduction de la cellularité
thymique de 0,01% à 10% par rapport à la normale accompagnée d’un déficit des
populations lymphoïdes T CD4+ et CD8+ avec un arrêt de la différenciation au stade précoce
CD34+ (Peschon, Morrissey et al. 1994). Des résultats similaires ont étés obtenus par l’équipe
de Plum et Verhasselt quand ils ont, après avoir introduit des CD34+ humains dans un
système FTOC, bloqués le signal IL7 par des anticorps neutralisants (Plum, De Smedt et al.
1996). L’IL‐7 est donc indispensable au développement T.
Au cours de leur différenciation les CD34+ que nous utilisons sont cultivées en
présence d’IL‐7 sur des cellules stromales OP9‐DL1. Elles reçoivent donc en plus du signal IL‐
7 indispensable a la différenciation T, un signal Notch. La voie de signalisation Notch
participe à la différenciation et la prolifération des cellules en réponse à la liaison avec leur
ligand présent sur les cellules voisines (Artavanis‐Tsakonas, Rand et al. 1999). En effet des
résultats publiés dans l’équipe montrent que l’IL‐7 seule est suffisante pour la survie et la
prolifération des cellules CD34+, des ISP (CD3‐CD4+CD8‐) et des DP (CD3‐CD4+CD8+). L’ajout
d’un signal Notch permet de potentialiser l’effet de l’IL‐7 en particulier sur les CD34+ en
maintenant l’expression de la chaîne α de l’IL‐7 à la surface des thymocytes au cours de la
différenciation (Magri, Yatim et al. 2009).
La fixation de l’IL‐7 sur la chaîne α de son récepteur permet le recrutement de la
chaîne γc et l’hétérodimérisation des deux chaînes. Durant ce rapprochement, les chaînes α
et γc apportent les kinases liées à leur domaine intracellulaire, respectivement Jak1 et Jak3.
Ces kinases s’auto et se transphosphorylent afin d’augmenter l’activation du récepteur et
leur efficacité enzymatique. De plus les protéines Jak phosphorylent la tyrosine Y449,
103
localisée dans la région T de la chaîne α, afin de permettre le recrutement de Stat5, par son
domaine SH2, et d’autres protéines adaptatrices. Les protéines Stat5 transloquent dans le
noyau et induisent l’expression de gènes cibles impliqués dans la survie cellulaire tels que
Bcl‐2 (Jiang, Li et al. 2005). D’autres protéines sont également activées par cette voie de
signalisation telles que les kinases de la famille Src et la PI3K. Cette dernière étant elle aussi
recrutée par la tyrosine Y449 phosphorylée et activée par phosphorylation de sa sous unité
p85. La PI3K va pouvoir activer ses protéines cibles telles que AKT qui notamment inactive
par phosphorylation la protéine Foxo3a, facteur de transcription de la protéine pro‐
apoptotique Bim (Jiang, Li et al. 2005). Ainsi l’ensemble de la voie de signalisation induite
par l’IL‐7 induit la survie et la prolifération cellulaire.
Nous avons donc voulu voir si dans ces conditions, Nef influait à un endroit de la voie
de transduction du signal de survie IL7. Dans nos conditions, l’expression du récepteur de
l’IL‐7 (chaîne α) n’est pas modifiée par Nef (data not shown) dans les PBL. Cependant, l’ajout
d’IL‐7 ne permet pas de diminuer la mort des PBL et dans ce modèle, Nef‐WT semble
prévenir l’activation de Stat5. En effet, Stat5 est moins phosphorylé dans les cellules
exprimant la protéine Nef‐WT par rapport aux deux autres conditions. Ce qui semble
suggérer que Nef agirait sur la phosphorylation de la protéine Stat5, inhibant ainsi le signal
de survie cellulaire. En effet, pendant la réalisation de mon travail de thèse, une autre
équipe a montré une interférence dans la signalisation de stat5 par Nef. Stat5 est donc
apparu comme un candidat idéal afin d’expliquer le phénomène de mort cellulaire observé
dans les CD34+ de sang de cordon exprimant Nef, le système de culture étant dépendant, au
niveau de la survie cellulaire, de la présence d’IL‐7. Prost et al. ont ainsi montré que lors de
l’infection par le VIH, les précurseurs perdaient leur potentiel hématopoïétique multipotent
et que cela était corrélé avec la diminution de l’expression des protéines Stat5‐A et Stat5‐B.
De plus, ils ont montré que Nef était essentielle dans la régulation négative des protéines
Stat5 et à l’origine de l’altération du potentiel multipotent des précurseurs
hématopoïétiques CD34+ (Prost, Le Dantec et al. 2008). Les précurseurs utilisés par l’équipe
de Prost et al. proviennent de moelles osseuses de macaques. Après infection par le SIV de
ces macaques, le potentiel multipotent des précurseurs hématopoïétiques recueillis dans la
moelle osseuse est étudié. Ils observent alors une réduction très forte du potentiel
hématopoïétique des CD34+. Cette observation est corrélée avec une très forte réduction de
104
quantité d’ARNm de STAT5‐A et STAT5‐B et un niveau protéique indétectables dans les
CD34+ provenant des macaques infectés. Cependant aucun génome viral n’est détecté dans
ces cellules. Ils supposent alors qu’un facteur soluble est responsable du défaut
hématopoïétique induit par le SIV. Nef est en effet connu pour être produit en grandes
quantités rapidement après l’infection et est présent dans les particules virales, et dans le
sérum à des concentrations allant jusqu’à 10ng/mL (Fujii, Otake et al. 1996). La déplétion par
ajout dans le plasma infecté d’anticorps anti‐Nef ou l’ajout de protéines Nef recombinantes
au contact de précurseurs hématopoïétiques entraine des résultats identiques à l’infection
par le SIV, c'est‐à‐dire une réduction du potentiel hématopoïétique des CD34+ de moelle
osseuse ainsi qu’une diminution de l’ARNm de STAT5‐A et ‐B. Nous n’avons pas observé de
diminution de la phosphorylation de la protéine STAT5‐A dans notre système de
surexpression de Nef dans les CD34+. Cependant les précurseurs utilisés dans notre équipe
proviennent de sang de cordon humain et non de moelle osseuse simienne. Le mode
d’expression de Nef n’est pas non plus similaire, nous avons utilisé des techniques de
surexpression de la protéine Nef dans les précurseurs par transduction lentivirale et par
transfection Amaxa dans les PBL alors que la protéine Nef est utilisé comme facteur soluble
ou bloquée par des anticorps anti‐Nef dans les expériences de Prost et al. Enfin la cinétique
d’étude n’est pas du tout la même. D’autres équipes ont également montré que des souris
transgéniques pour Stat5 : STAT5ABΔn/Δn ont une lymphopoïèse fortement anormale avec
peu de T CD8+ et de faibles réponses à l’IL‐2 par rapport aux animaux sauvages (Yao, Cui et
al. 2006) et que le VIH‐1 entrainait la diminution sélective de Stat5 dans les cellules T
purifiées de patients infectés (Pericle, Pinto et al. 1998). Dans notre modèle de CD34+, nous
n’avons donc pas observé de variation de la phosphorylation de Stat5. Une analyse cinétique
de l’expression de la protéine Stat5 par RT‐PCR et par western blot permettrait sûrement de
conclure sur l’effet de Nef sur Stat5 dans ce modèle.
Nous n’avons pas réussi à caractériser le détail des mécanismes entrant en jeu dans
l’apoptose des précurseurs hématopoïétiques après expression de la protéine Nef.
Contrairement à nos résultats, d’autres équipes n’ont pas trouvé que l’expression de Nef
augmentait l’apoptose dans les thymocytes après plusieurs semaines de culture (Verhasselt,
Naessens et al. 1999; Stove, Naessens et al. 2003; Stove, Van de Walle et al. 2005). Nous
avons cependant montré que la voie déclenchée est indépendante des caspase et que nous
105
observions une déstabilisation mitochondriale. La protéine Nef est capable d’inhiber les
signaux apoptotiques régulés par Bcl‐2, à travers la phosphorylation de la protéine Bad
inhibant ainsi son activité (Wolf, Witte et al. 2001). D’un autre côté, d’autres équipes ont
montrés que Nef pouvait induire l’apoptose en réduisant l’expression de Bcl‐2 et de Bcl‐XL
(Genini, Sheeter et al. 2001; Rasola, Gramaglia et al. 2001 ) ce qui provoque l’augmentation
de toutes les voies d’apotose : dépolarisation mitochondriale, activation de la caspase
3...etc. Dans notre modèle, nous n’observons pas d’effet de Nef sur l’expression des
protéines Bcl‐2 ou Bcl‐XL. Plusieurs hypothèses restent encore à étudier afin d’élucider les
mécanismes d’apoptose mis en jeux par Nef dans notre modèle. Par exemple, Muthumani et
al. ont montré que Nef pouvait induire l’augmentation de PD‐1 (Programmed death 1) le
récepteur de PDL‐1 induisant ainsi la mort des cellules par activation de la p38 MAPK
(Muthumani, Choo et al. 2008). Une autre équipe a montré que Nef interagissait
directement avec la protéine p53 induisant ainsi l’apoptose dans des lignées T CD4+
(Greenway, McPhee et al. 2002). En effet, la protéine p53 est le facteur de transcription de
Bax, qui en se dimérisant, perfore la membrane mitochondriale et permet la sortie du
cytochrome C. p53 peut également s’accumuler dans le cytosol pendant l’apoptose et
fonctionner comme une protéine « BH3‐only » et donc se lier à Bax et l’activer (Chipuk and
Green 2006). Dans la même perspective, Laforge et al. ont montré dans un modèle de
lymphocytes TCD4+ purifiés que l’expression de la protéine Nef induisait la mort des cellules
T CD4+ par pérméabilisation des lysosomes et relarguage de la cathepsine D (Laforge, Petit et
al. 2007). On a alors activation de la protéine Bax et déstabilisation mitochondirale. Ces
résultats sont d’ailleurs en accord avec ceux obtenus par Genini et al. à partir de cellules T
CD4+ stimulées par la PHA et l’IL‐2 qui indiquent que la réplication du VIH aboutit à la
phosphorylation de p53 permettant l’augmentation de l’expression de Bax qui est associée
au relargage du cytochrome c et de l’AIF (Genini, Sheeter et al. 2001). L’étude de la p53, de
BAX, de l’AIF et de la cathepsine D semblent donc des pistes intéressantes et pourraient
permettre d’expliquer le phénomène que nous avons observé.
Les individus infectés par le VIH développent un syndrome d’immunodéficience
acquise qui est le résultat de la perte progressive des lymphocytes T CD4+, de la fonction des
T helper et d’une mauvaise présentation par les cellules présentatrices de l’antigène.
L’incapacité de l’organisme à reconstituer un pool de cellules T naïves chez les patients SIDA
106
est en parti dû à une inhibition de la thymopoïèse et à une altération du potentiel des
précurseurs hématopoïétiques. En effet, l’infection par le VIH perturbe le développement
des cellules T humaines comme il a été montré chez des enfants séropositifs (Gaulton,
Scobie et al. 1997) ou dans le thymus de souris SCID‐hu infectées par le VIH (Su, Kaneshima
et al. 1995; Jamieson and Zack 1998). Dans ce dernier modèle, Nef est nécessaire pour la
réplication virale et la déplétion des thymocytes (Jamieson, Aldrovandi et al. 1994;
Aldrovandi and Zack 1996; Aldrovandi, Gao et al. 1998). L’observation de souris
transgéniques ont permit d’emmètre l’hypothèse que la protéine Nef, indépendamment de
la présence de virus ou d’autres gènes du VIH, est responsable de la déplétion thymocytaire
et possiblement de la progression de la pathologie en SIDA (Hanna, Kay et al. 1998; Hanna,
Kay et al. 1998). L’ensemble des résultats réalisés lors de ce travail permettent d’approfondir
les connaissances des mécanismes d’interférence du VIH avec l’hématopoïèse et plus
précisément des actions de Nef sur l’hématopoïèse humaine.
107
BIBLIOGRAPHIE
108
A
Adams, J. M. and S. Cory (2007). "Bcl‐2‐regulated apoptosis: mechanism and therapeutic potential." Curr Opin Immunol 19(5): 488‐96.
Adams, M., L. Sharmeen, et al. (1994). "Cellular latency in human immunodeficiency virus‐infected individuals with high CD4 levels can be detected by the presence of promoter‐proximal transcripts." Proc Natl Acad Sci U S A 91(9): 3862‐6.
Aiken, C., J. Konner, et al. (1994). "Nef induces CD4 endocytosis: requirement for a critical dileucine motif in the membrane‐proximal CD4 cytoplasmic domain." Cell 76(5): 853‐64.
Aldrovandi, G. M., L. Gao, et al. (1998). "Regions of human immunodeficiency virus type 1 nef required for function in vivo." J Virol 72(9): 7032‐9.
Aldrovandi, G. M. and J. A. Zack (1996). "Replication and pathogenicity of human immunodeficiency virus type 1 accessory gene mutants in SCID‐hu mice." J Virol 70(3): 1505‐11.
Alessandrini, L., A. C. Santarcangelo, et al. (2000). "T‐tropic human immunodeficiency virus (HIV) type 1 Nef protein enters human monocyte‐macrophages and induces resistance to HIV replication: a possible mechanism of HIV T‐tropic emergence in AIDS." J Gen Virol 81(Pt 12): 2905‐17.
Alkhatib, G., C. Combadiere, et al. (1996). "CC CKR5: a RANTES, MIP‐1alpha, MIP‐1beta receptor as a fusion cofactor for macrophage‐tropic HIV‐1." Science 272(5270): 1955‐8.
Amara, A., S. L. Gall, et al. (1997). "HIV coreceptor downregulation as antiviral principle: SDF‐1alpha‐dependent internalization of the chemokine receptor CXCR4 contributes to inhibition of HIV replication." J Exp Med 186(1): 139‐46.
Arora, V. K., B. L. Fredericksen, et al. (2002). "Nef: agent of cell subversion." Microbes Infect 4(2): 189‐99.
Artavanis‐Tsakonas, S., M. D. Rand, et al. (1999). "Notch signaling: cell fate control and signal integration in development." Science 284(5415): 770‐6.
Ascher, M. S. and H. W. Sheppard (1988). "AIDS as immune system activation: a model for pathogenesis." Clin Exp Immunol 73(2): 165‐7.
Auger, I., P. Thomas, et al. (1988). "Incubation periods for paediatric AIDS patients." Nature 336(6199): 575‐7.
109
B
Baillou, C., A. Simon, et al. (2003). "Highly active antiretroviral therapy corrects hematopoiesis in HIV‐1 infected patients: interest for peripheral blood stem cell‐based gene therapy." Aids 17(4): 563‐74.
Banda, N. K., J. Bernier, et al. (1992). "Crosslinking CD4 by human immunodeficiency virus gp120 primes T cells for activation‐induced apoptosis." J Exp Med 176(4): 1099‐106.
Banda, N. K., J. A. Tomczak, et al. (1997). "HIV‐gp120 induced cell death in hematopoietic progenitor CD34+ cells." Apoptosis 2(1): 61‐8.
Barre‐Sinoussi, F., J. C. Chermann, et al. (1983). "Isolation of a T‐lymphotropic retrovirus from a patient at risk for acquired immune deficiency syndrome (AIDS)." Science 220(4599): 868‐71.
Bartz, S. R. and M. Emerman (1999). "Human immunodeficiency virus type 1 Tat induces apoptosis and increases sensitivity to apoptotic signals by up‐regulating FLICE/caspase‐8." J Virol 73(3): 1956‐63.
Baskin, G. B., M. Murphey‐Corb, et al. (1991). "Thymus in simian immunodeficiency virus‐infected rhesus monkeys." Lab Invest 65(4): 400‐7.
Bell, I., T. M. Schaefer, et al. (2001). "Down‐modulation of the costimulatory molecule, CD28, is a conserved activity of multiple SIV Nefs and is dependent on histidine 196 of Nef." Virology 283(1): 148‐58.
Benne, C., J. D. Lelievre, et al. (2009). "Notch increases T/NK potential of human hematopoietic progenitors and inhibits B cell differentiation at a pro‐B stage." Stem Cells 27(7): 1676‐85.
Beq, S., M. T. Nugeyre, et al. (2006). "IL‐7 induces immunological improvement in SIV‐infected rhesus macaques under antiviral therapy." J Immunol 176(2): 914‐22.
Berger, E. A., R. W. Doms, et al. (1998). "A new classification for HIV‐1." Nature 391(6664): 240.
Berkowitz, R. D., K. P. Beckerman, et al. (1998). "CXCR4 and CCR5 expression delineates targets for HIV‐1 disruption of T cell differentiation." J Immunol 161(7): 3702‐10.
Berndt, C., B. Mopps, et al. (1998). "CXCR4 and CD4 mediate a rapid CD95‐independent cell death in CD4(+) T cells." Proc Natl Acad Sci U S A 95(21): 12556‐61.
Blagosklonny, M. V. (2001). "Unwinding the loop of Bcl‐2 phosphorylation." Leukemia 15(6): 869‐74.
Blanchard, A., L. Montagnier, et al. (1997). "Influence of microbial infections on the progression of HIV disease." Trends Microbiol 5(8): 326‐31.
110
Blom, B. and H. Spits (2006). "Development of human lymphoid cells." Annu Rev Immunol 24: 287‐320.
Bonyhadi, M. L., L. Rabin, et al. (1993). "HIV induces thymus depletion in vivo." Nature 363(6431): 728‐32.
Borrow, P., H. Lewicki, et al. (1994). "Virus‐specific CD8+ cytotoxic T‐lymphocyte activity associated with control of viremia in primary human immunodeficiency virus type 1 infection." J Virol 68(9): 6103‐10.
Bossy‐Wetzel, E. and D. R. Green (1999). "Caspases induce cytochrome c release from mitochondria by activating cytosolic factors." J Biol Chem 274(25): 17484‐90.
Bouhlal, H., J. Galon, et al. (2001). "Soluble CD16 inhibits CR3 (CD11b/CD18)‐mediated infection of monocytes/macrophages by opsonized primary R5 HIV‐1." J Immunol 166(5): 3377‐83.
Brady, H. J., D. J. Pennington, et al. (1993). "CD4 cell surface downregulation in HIV‐1 Nef transgenic mice is a consequence of intracellular sequestration." Embo J 12(13): 4923‐32.
Brelot, A., N. Heveker, et al. (2000). "Identification of residues of CXCR4 critical for human immunodeficiency virus coreceptor and chemokine receptor activities." J Biol Chem 275(31): 23736‐44.
Burke, A. P., D. Anderson, et al. (1995). "Localization of human immunodeficiency virus 1 RNA in thymic tissues from asymptomatic drug addicts." Arch Pathol Lab Med 119(1): 36‐41.
C
Campbell, S. M., S. M. Crowe, et al. (2001). "Lipid rafts and HIV‐1: from viral entry to assembly of progeny virions." J Clin Virol 22(3): 217‐27.
Carlyle, J. R., A. Martin, et al. (1999). "Mouse NKR‐P1B, a novel NK1.1 antigen with inhibitory function." J Immunol 162(10): 5917‐23.
Carr, J. M., H. Hocking, et al. (1999). "Rapid and efficient cell‐to‐cell transmission of human immunodeficiency virus infection from monocyte‐derived macrophages to peripheral blood lymphocytes." Virology 265(2): 319‐29.
Chan, D. C., D. Fass, et al. (1997). "Core structure of gp41 from the HIV envelope glycoprotein." Cell 89(2): 263‐73.
Chang, H. C., F. Samaniego, et al. (1997). "HIV‐1 Tat protein exits from cells via a leaderless secretory pathway and binds to extracellular matrix‐associated heparan sulfate proteoglycans through its basic region." Aids 11(12): 1421‐31.
111
Chehimi, J., Q. Luo, et al. (2003). "HIV‐1 transmission and cytokine‐induced expression of DC‐SIGN in human monocyte‐derived macrophages." J Leukoc Biol 74(5): 757‐63.
Chen, D., M. Wang, et al. (2002). "HIV‐1 Tat targets microtubules to induce apoptosis, a process promoted by the pro‐apoptotic Bcl‐2 relative Bim." Embo J 21(24): 6801‐10.
Chene, L., M. T. Nugeyre, et al. (1999). "Thymocyte‐thymic epithelial cell interaction leads to high‐level replication of human immunodeficiency virus exclusively in mature CD4(+) CD8(‐) CD3(+) thymocytes: a critical role for tumor necrosis factor and interleukin‐7." J Virol 73(9): 7533‐42.
Cheng, E. H., T. V. Sheiko, et al. (2003). "VDAC2 inhibits BAK activation and mitochondrial apoptosis." Science 301(5632): 513‐7.
Chipuk, J. E. and D. R. Green (2006). "Dissecting p53‐dependent apoptosis." Cell Death Differ 13(6): 994‐1002.
Choe, H., M. Farzan, et al. (1998). "The orphan seven‐transmembrane receptor apj supports the entry of primary T‐cell‐line‐tropic and dualtropic human immunodeficiency virus type 1." J Virol 72(7): 6113‐8.
Choe, H., M. Farzan, et al. (1996). "The beta‐chemokine receptors CCR3 and CCR5 facilitate infection by primary HIV‐1 isolates." Cell 85(7): 1135‐48.
Chowers, M. Y., C. A. Spina, et al. (1994). "Optimal infectivity in vitro of human immunodeficiency virus type 1 requires an intact nef gene." J Virol 68(5): 2906‐14.
Chun, T. W., L. Carruth, et al. (1997). "Quantification of latent tissue reservoirs and total body viral load in HIV‐1 infection." Nature 387(6629): 183‐8.
Chun, T. W., D. Engel, et al. (1998). "Early establishment of a pool of latently infected, resting CD4(+) T cells during primary HIV‐1 infection." Proc Natl Acad Sci U S A 95(15): 8869‐73.
Civin, C. I., L. C. Strauss, et al. (1984). "Antigenic analysis of hematopoiesis. III. A hematopoietic progenitor cell surface antigen defined by a monoclonal antibody raised against KG‐1a cells." J Immunol 133(1): 157‐65.
Clark, D. R., S. Repping, et al. (2000). "T‐cell progenitor function during progressive human immunodeficiency virus‐1 infection and after antiretroviral therapy." Blood 96(1): 242‐9.
Clark, S. J., M. S. Saag, et al. (1991). "High titers of cytopathic virus in plasma of patients with symptomatic primary HIV‐1 infection." N Engl J Med 324(14): 954‐60.
Clerici, M. and G. M. Shearer (1994). "The Th1‐Th2 hypothesis of HIV infection: new insights." Immunol Today 15(12): 575‐81.
112
Cohen, G. B., R. T. Gandhi, et al. (1999). "The selective downregulation of class I major histocompatibility complex proteins by HIV‐1 protects HIV‐infected cells from NK cells." Immunity 10(6): 661‐71.
Collins, K. L., B. K. Chen, et al. (1998). "HIV‐1 Nef protein protects infected primary cells against killing by cytotoxic T lymphocytes." Nature 391(6665): 397‐401.
Combadiere, C., K. Salzwedel, et al. (1998). "Identification of CX3CR1. A chemotactic receptor for the human CX3C chemokine fractalkine and a fusion coreceptor for HIV‐1." J Biol Chem 273(37): 23799‐804.
Conant, K., M. Ma, et al. (1996). "Extracellular human immunodeficiency virus type 1 Tat protein is associated with an increase in both NF‐kappa B binding and protein kinase C activity in primary human astrocytes." J Virol 70(3): 1384‐9.
Connor, R. I., B. K. Chen, et al. (1995). "Vpr is required for efficient replication of human immunodeficiency virus type‐1 in mononuclear phagocytes." Virology 206(2): 935‐44.
Cooper, D. A., J. Gold, et al. (1985). "Acute AIDS retrovirus infection. Definition of a clinical illness associated with seroconversion." Lancet 1(8428): 537‐40.
Cossarizza, A. (2008). "Apoptosis and HIV infection: about molecules and genes." Curr Pharm Des 14(3): 237‐44.
Cullen, B. R. (1998). "Retroviruses as model systems for the study of nuclear RNA export pathways." Virology 249(2): 203‐10.
D
Daar, E. S., T. Moudgil, et al. (1991). "Transient high levels of viremia in patients with primary human immunodeficiency virus type 1 infection." N Engl J Med 324(14): 961‐4.
Dalgleish, A. G., P. C. Beverley, et al. (1984). "The CD4 (T4) antigen is an essential component of the receptor for the AIDS retrovirus." Nature 312(5996): 763‐7.
Dalloul, A. H., C. Patry, et al. (1999). "Functional and phenotypic analysis of thymic CD34+CD1a‐ progenitor‐derived dendritic cells: predominance of CD1a+ differentiation pathway." J Immunol 162(10): 5821‐8.
Das, S. R. and S. Jameel (2005). "Biology of the HIV Nef protein." Indian J Med Res 121(4): 315‐32.
Datta, S. R., A. Brunet, et al. (1999). "Cellular survival: a play in three Akts." Genes Dev 13(22): 2905‐27.
Davis, A. E., Jr. (1984). "The histopathological changes in the thymus gland in the acquired immune deficiency syndrome." Ann N Y Acad Sci 437: 493‐502.
113
De Rossi, A., M. L. Calabro, et al. (1990). "In vitro studies of HIV‐1 infection in thymic lymphocytes: a putative role of the thymus in AIDS pathogenesis." AIDS Res Hum Retroviruses 6(3): 287‐98.
De Smedt, M., I. Hoebeke, et al. (2004). "Human bone marrow CD34+ progenitor cells mature to T cells on OP9‐DL1 stromal cell line without thymus microenvironment." Blood Cells Mol Dis 33(3): 227‐32.
De Smedt, M., I. Hoebeke, et al. (2005). "Different thresholds of Notch signaling bias human precursor cells toward B‐, NK‐, monocytic/dendritic‐, or T‐cell lineage in thymus microenvironment." Blood 106(10): 3498‐506.
De Smedt, M., K. Reynvoet, et al. (2002). "Active form of Notch imposes T cell fate in human progenitor cells." J Immunol 169(6): 3021‐9.
Deichmann, M., R. Kronenwett, et al. (1997). "Expression of the human immunodeficiency virus type‐1 coreceptors CXCR‐4 (fusin, LESTR) and CKR‐5 in CD34+ hematopoietic progenitor cells." Blood 89(10): 3522‐8.
Delassus, S., R. Cheynier, et al. (1991). "Evolution of human immunodeficiency virus type 1 nef and long terminal repeat sequences over 4 years in vivo and in vitro." J Virol 65(1): 225‐31.
Demarchi, F., F. d'Adda di Fagagna, et al. (1996). "Activation of transcription factor NF‐kappaB by the Tat protein of human immunodeficiency virus type 1." J Virol 70(7): 4427‐37.
Deng, H., R. Liu, et al. (1996). "Identification of a major co‐receptor for primary isolates of HIV‐1." Nature 381(6584): 661‐6.
Dijkers, P. F., R. H. Medema, et al. (2000). "Expression of the pro‐apoptotic Bcl‐2 family member Bim is regulated by the forkhead transcription factor FKHR‐L1." Curr Biol 10(19): 1201‐4.
Dion, M. L., R. Bordi, et al. (2007). "Slow disease progression and robust therapy‐mediated CD4+ T‐cell recovery are associated with efficient thymopoiesis during HIV‐1 infection." Blood 109(7): 2912‐20.
Dion, M. L., J. F. Poulin, et al. (2004). "HIV infection rapidly induces and maintains a substantial suppression of thymocyte proliferation." Immunity 21(6): 757‐68.
Dorival, C., F. Brizzi, et al. (2008). "HIV‐1 Nef protein expression in human CD34+ progenitors impairs the differentiation of an early T/NK cell precursor." Virology 377(1): 207‐15.
Douek, D. C., M. R. Betts, et al. (2001). "Evidence for increased T cell turnover and decreased thymic output in HIV infection." J Immunol 167(11): 6663‐8.
Douek, D. C., R. D. McFarland, et al. (1998). "Changes in thymic function with age and during the treatment of HIV infection." Nature 396(6712): 690‐5.
114
Dragic, T., V. Litwin, et al. (1996). "HIV‐1 entry into CD4+ cells is mediated by the chemokine receptor CC‐CKR‐5." Nature 381(6584): 667‐73.
Dyer, W. B., A. F. Geczy, et al. (1997). "Lymphoproliferative immune function in the Sydney Blood Bank Cohort, infected with natural nef/long terminal repeat mutants, and in other long‐term survivors of transfusion‐acquired HIV‐1 infection." Aids 11(13): 1565‐74.
E & F
Earnshaw, W. C., L. M. Martins, et al. (1999). "Mammalian caspases: structure, activation, substrates, and functions during apoptosis." Annu Rev Biochem 68: 383‐424.
Eckstein, D. A., M. P. Sherman, et al. (2001). "HIV‐1 Vpr enhances viral burden by facilitating infection of tissue macrophages but not nondividing CD4+ T cells." J Exp Med 194(10): 1407‐19.
Ensoli, B., G. Barillari, et al. (1990). "Tat protein of HIV‐1 stimulates growth of cells derived from Kaposi's sarcoma lesions of AIDS patients." Nature 345(6270): 84‐6.
Fackler, O. T. and A. S. Baur (2002). "Live and let die: Nef functions beyond HIV replication." Immunity 16(4): 493‐7.
Feng, Y., C. C. Broder, et al. (1996). "HIV‐1 entry cofactor: functional cDNA cloning of a seven‐transmembrane, G protein‐coupled receptor." Science 272(5263): 872‐7.
Ferri, K. F., E. Jacotot, et al. (2000). "Apoptosis control in syncytia induced by the HIV type 1‐envelope glycoprotein complex: role of mitochondria and caspases." J Exp Med 192(8): 1081‐92.
Finzi, D., J. Blankson, et al. (1999). "Latent infection of CD4+ T cells provides a mechanism for lifelong persistence of HIV‐1, even in patients on effective combination therapy." Nat Med 5(5): 512‐7.
Finzi, D., M. Hermankova, et al. (1997). "Identification of a reservoir for HIV‐1 in patients on highly active antiretroviral therapy." Science 278(5341): 1295‐300.
Fischer, A., F. Le Deist, et al. (2005). "Severe combined immunodeficiency. A model disease for molecular immunology and therapy." Immunol Rev 203: 98‐109.
Freed, E. O. (1998). "HIV‐1 gag proteins: diverse functions in the virus life cycle." Virology 251(1): 1‐15.
Fujii, Y., K. Otake, et al. (1996). "Soluble Nef antigen of HIV‐1 is cytotoxic for human CD4+ T cells." FEBS Lett 393(1): 93‐6.
115
G
Gallay, P., T. Hope, et al. (1997). "HIV‐1 infection of nondividing cells through the recognition of integrase by the importin/karyopherin pathway." Proc Natl Acad Sci U S A 94(18): 9825‐30.
Galy, A., M. Travis, et al. (1995). "Human T, B, natural killer, and dendritic cells arise from a common bone marrow progenitor cell subset." Immunity 3(4): 459‐73.
Galy, A., S. Verma, et al. (1993). "Precursors of CD3+CD4+CD8+ cells in the human thymus are defined by expression of CD34. Delineation of early events in human thymic development." J Exp Med 178(2): 391‐401.
Garcia‐Peydro, M., V. G. de Yebenes, et al. (2003). "Sustained Notch1 signaling instructs the earliest human intrathymic precursors to adopt a gammadelta T‐cell fate in fetal thymus organ culture." Blood 102(7): 2444‐51.
Garcia‐Peydro, M., V. G. de Yebenes, et al. (2006). "Notch1 and IL‐7 receptor interplay maintains proliferation of human thymic progenitors while suppressing non‐T cell fates." J Immunol 177(6): 3711‐20.
Garcia, J. V. and J. L. Foster (1996). "Structural and functional correlates between HIV‐1 and SIV Nef isolates." Virology 226(2): 161‐6.
Gaulton, G. N., J. V. Scobie, et al. (1997). "HIV‐1 and the thymus." Aids 11(4): 403‐14.
Geenen, V., J. F. Poulin, et al. (2003). "Quantification of T cell receptor rearrangement excision circles to estimate thymic function: an important new tool for endocrine‐immune physiology." J Endocrinol 176(3): 305‐11.
Geijtenbeek, T. B., D. S. Kwon, et al. (2000). "DC‐SIGN, a dendritic cell‐specific HIV‐1‐binding protein that enhances trans‐infection of T cells." Cell 100(5): 587‐97.
Geijtenbeek, T. B., R. Torensma, et al. (2000). "Identification of DC‐SIGN, a novel dendritic cell‐specific ICAM‐3 receptor that supports primary immune responses." Cell 100(5): 575‐85.
Geleziunas, R., W. Xu, et al. (2001). "HIV‐1 Nef inhibits ASK1‐dependent death signalling providing a potential mechanism for protecting the infected host cell." Nature 410(6830): 834‐8.
Genini, D., D. Sheeter, et al. (2001). "HIV induces lymphocyte apoptosis by a p53‐initiated, mitochondrial‐mediated mechanism." Faseb J 15(1): 5‐6.
Giannetti, A., G. Zambruno, et al. (1993). "Direct detection of HIV‐1 RNA in epidermal Langerhans cells of HIV‐infected patients." J Acquir Immune Defic Syndr 6(4): 329‐33.
116
Gibellini, D., M. C. Re, et al. (2005). "HIV‐1 Tat protein concomitantly down‐regulates apical caspase‐10 and up‐regulates c‐FLIP in lymphoid T cells: a potential molecular mechanism to escape TRAIL cytotoxicity." J Cell Physiol 203(3): 547‐56.
Giliani, S., L. Mori, et al. (2005). "Interleukin‐7 receptor alpha (IL‐7Ralpha) deficiency: cellular and molecular bases. Analysis of clinical, immunological, and molecular features in 16 novel patients." Immunol Rev 203: 110‐26.
Godfrey, D. I., J. Kennedy, et al. (1993). "A developmental pathway involving four phenotypically and functionally distinct subsets of CD3‐CD4‐CD8‐ triple‐negative adult mouse thymocytes defined by CD44 and CD25 expression." J Immunol 150(10): 4244‐52.
Gottlinger, H. G., J. G. Sodroski, et al. (1989). "Role of capsid precursor processing and myristoylation in morphogenesis and infectivity of human immunodeficiency virus type 1." Proc Natl Acad Sci U S A 86(15): 5781‐5.
Grad, J. M., X. R. Zeng, et al. (2000). "Regulation of Bcl‐xL: a little bit of this and a little bit of STAT." Curr Opin Oncol 12(6): 543‐9.
Grakoui, A., S. K. Bromley, et al. (1999). "The immunological synapse: a molecular machine controlling T cell activation." Science 285(5425): 221‐7.
Gratton, S., R. Cheynier, et al. (2000). "Highly restricted spread of HIV‐1 and multiply infected cells within splenic germinal centers." Proc Natl Acad Sci U S A 97(26): 14566‐71.
Greenberg, M. E., S. Bronson, et al. (1997). "Co‐localization of HIV‐1 Nef with the AP‐2 adaptor protein complex correlates with Nef‐induced CD4 down‐regulation." Embo J 16(23): 6964‐76.
Greenberg, M. E., A. J. Iafrate, et al. (1998). "The SH3 domain‐binding surface and an acidic motif in HIV‐1 Nef regulate trafficking of class I MHC complexes." Embo J 17(10): 2777‐89.
Greene, W. C. and B. M. Peterlin (2002). "Charting HIV's remarkable voyage through the cell: Basic science as a passport to future therapy." Nat Med 8(7): 673‐80.
Greenway, A. L., G. Holloway, et al. (2003). "HIV‐1 Nef control of cell signalling molecules: multiple strategies to promote virus replication." J Biosci 28(3): 323‐35.
Greenway, A. L., D. A. McPhee, et al. (2002). "Human immunodeficiency virus type 1 Nef binds to tumor suppressor p53 and protects cells against p53‐mediated apoptosis." J Virol 76(6): 2692‐702.
Grody, W. W., S. Fligiel, et al. (1985). "Thymus involution in the acquired immunodeficiency syndrome." Am J Clin Pathol 84(1): 85‐95.
Gunther, U., J. A. Holloway, et al. (2005). "Phenotypic characterization of CD3‐7+ cells in developing human intestine and an analysis of their ability to differentiate into T cells." J Immunol 174(9): 5414‐22.
117
Guy, B., M. P. Kieny, et al. (1987). "HIV F/3' orf encodes a phosphorylated GTP‐binding protein resembling an oncogene product." Nature 330(6145): 266‐9.
H
Haase, A. T. (1999). "Population biology of HIV‐1 infection: viral and CD4+ T cell demographics and dynamics in lymphatic tissues." Annu Rev Immunol 17: 625‐56.
Hanna, Z., D. G. Kay, et al. (1998). "Transgenic mice expressing human immunodeficiency virus type 1 in immune cells develop a severe AIDS‐like disease." J Virol 72(1): 121‐32.
Hanna, Z., D. G. Kay, et al. (1998). "Nef harbors a major determinant of pathogenicity for an AIDS‐like disease induced by HIV‐1 in transgenic mice." Cell 95(2): 163‐75.
Hashimoto, F., N. Oyaizu, et al. (1997). "Modulation of Bcl‐2 protein by CD4 cross‐linking: a possible mechanism for lymphocyte apoptosis in human immunodeficiency virus infection and for rescue of apoptosis by interleukin‐2." Blood 90(2): 745‐53.
Hatzakis, A., G. Touloumi, et al. (2000). "Effect of recent thymic emigrants on progression of HIV‐1 disease." Lancet 355(9204): 599‐604.
Hays, E. F., C. H. Uittenbogaart, et al. (1992). "In vitro studies of HIV‐1 expression in thymocytes from infants and children." Aids 6(3): 265‐72.
Hazenberg, M. D., S. A. Otto, et al. (2000). "Increased cell division but not thymic dysfunction rapidly affects the T‐cell receptor excision circle content of the naive T cell population in HIV‐1 infection." Nat Med 6(9): 1036‐42.
Hazenberg, M. D., S. A. Otto, et al. (2003). "Persistent immune activation in HIV‐1 infection is associated with progression to AIDS." Aids 17(13): 1881‐8.
Hegde, N. R., M. S. Chevalier, et al. (2003). "Viral inhibition of MHC class II antigen presentation." Trends Immunol 24(5): 278‐85.
Heinzinger, N. K., M. I. Bukinsky, et al. (1994). "The Vpr protein of human immunodeficiency virus type 1 influences nuclear localization of viral nucleic acids in nondividing host cells." Proc Natl Acad Sci U S A 91(15): 7311‐5.
Henrard, D. R., E. Daar, et al. (1995). "Virologic and immunologic characterization of symptomatic and asymptomatic primary HIV‐1 infection." J Acquir Immune Defic Syndr Hum Retrovirol 9(3): 305‐10.
Hinds, M. G., M. Lackmann, et al. (2003). "The structure of Bcl‐w reveals a role for the C‐terminal residues in modulating biological activity." Embo J 22(7): 1497‐507.
118
Ho, D. D., A. U. Neumann, et al. (1995). "Rapid turnover of plasma virions and CD4 lymphocytes in HIV‐1 infection." Nature 373(6510): 123‐6.
Ho, D. D., M. G. Sarngadharan, et al. (1985). "Primary human T‐lymphotropic virus type III infection." Ann Intern Med 103(6 ( Pt 1)): 880‐3.
Hoffman, N. G., F. Seillier‐Moiseiwitsch, et al. (2002). "Variability in the human immunodeficiency virus type 1 gp120 Env protein linked to phenotype‐associated changes in the V3 loop." J Virol 76(8): 3852‐64.
Homsy, J., M. Meyer, et al. (1989). "The Fc and not CD4 receptor mediates antibody enhancement of HIV infection in human cells." Science 244(4910): 1357‐60.
Hori, T., J. Cupp, et al. (1991). "Identification of a novel human thymocyte subset with a phenotype of CD3‐ CD4+ CD8 alpha + beta‐1. Possible progeny of the CD3‐ CD4‐ CD8‐ subset." J Immunol 146(12): 4078‐84.
Hu, J., M. B. Gardner, et al. (2000). "Simian immunodeficiency virus rapidly penetrates the cervicovaginal mucosa after intravaginal inoculation and infects intraepithelial dendritic cells." J Virol 74(13): 6087‐95.
Hwang, I., J. F. Huang, et al. (2000). "T cells can use either T cell receptor or CD28 receptors to absorb and internalize cell surface molecules derived from antigen‐presenting cells." J Exp Med 191(7): 1137‐48.
I & J
Innocenti, P., M. Ottmann, et al. (1992). "HIV‐1 in blood monocytes: frequency of detection of proviral DNA using PCR and comparison with the total CD4 count." AIDS Res Hum Retroviruses 8(2): 261‐8.
Itano, A., D. Cado, et al. (1994). "A role for the cytoplasmic tail of the beta chain of CD8 in thymic selection." Immunity 1(4): 287‐90.
Jacotot, E., K. F. Ferri, et al. (2001). "Control of mitochondrial membrane permeabilization by adenine nucleotide translocator interacting with HIV‐1 viral protein rR and Bcl‐2." J Exp Med 193(4): 509‐19.
Jacotot, E., L. Ravagnan, et al. (2000). "The HIV‐1 viral protein R induces apoptosis via a direct effect on the mitochondrial permeability transition pore." J Exp Med 191(1): 33‐46.
Jaleco, A. C., B. Blom, et al. (1997). "Fetal liver contains committed NK progenitors, but is not a site for development of CD34+ cells into T cells." J Immunol 159(2): 694‐702.
Jaleco, A. C., H. Neves, et al. (2001). "Differential effects of Notch ligands Delta‐1 and Jagged‐1 in human lymphoid differentiation." J Exp Med 194(7): 991‐1002.
119
James, C. O., M. B. Huang, et al. (2004). "Extracellular Nef protein targets CD4+ T cells for apoptosis by interacting with CXCR4 surface receptors." J Virol 78(6): 3099‐109.
Jameson, B., F. Baribaud, et al. (2002). "Expression of DC‐SIGN by dendritic cells of intestinal and genital mucosae in humans and rhesus macaques." J Virol 76(4): 1866‐75.
Jamieson, B. D., G. M. Aldrovandi, et al. (1994). "Requirement of human immunodeficiency virus type 1 nef for in vivo replication and pathogenicity." J Virol 68(6): 3478‐85.
Jamieson, B. D., C. H. Uittenbogaart, et al. (1997). "High viral burden and rapid CD4+ cell depletion in human immunodeficiency virus type 1‐infected SCID‐hu mice suggest direct viral killing of thymocytes in vivo." J Virol 71(11): 8245‐53.
Jamieson, B. D. and J. A. Zack (1998). "In vivo pathogenesis of a human immunodeficiency virus type 1 reporter virus." J Virol 72(8): 6520‐6.
Jenkins, M., M. B. Hanley, et al. (1998). "Human immunodeficiency virus‐1 infection interrupts thymopoiesis and multilineage hematopoiesis in vivo." Blood 91(8): 2672‐8.
Jiang, Q., W. Q. Li, et al. (2005). "Cell biology of IL‐7, a key lymphotrophin." Cytokine Growth Factor Rev 16(4‐5): 513‐33.
Joshi, V. V. and J. M. Oleske (1985). "Pathologic appraisal of the thymus gland in acquired immunodeficiency syndrome in children. A study of four cases and a review of the literature." Arch Pathol Lab Med 109(2): 142‐6.
Jurgensmeier, J. M., Z. Xie, et al. (1998). "Bax directly induces release of cytochrome c from isolated mitochondria." Proc Natl Acad Sci U S A 95(9): 4997‐5002.
K
Kahn, J. O. and B. D. Walker (1998). "Acute human immunodeficiency virus type 1 infection." N Engl J Med 339(1): 33‐9.
Karageorgos, L., P. Li, et al. (1993). "Characterization of HIV replication complexes early after cell‐to‐cell infection." AIDS Res Hum Retroviruses 9(9): 817‐23.
Katsikis, P. D., M. E. Garcia‐Ojeda, et al. (1996). "Activation‐induced peripheral blood T cell apoptosis is Fas independent in HIV‐infected individuals." Int Immunol 8(8): 1311‐7.
Kaul, M. and S. A. Lipton (1999). "Chemokines and activated macrophages in HIV gp120‐induced neuronal apoptosis." Proc Natl Acad Sci U S A 96(14): 8212‐6.
Kearns, K., I. Bahner, et al. (1997). "Suitability of bone marrow from HIV‐1‐infected donors for retrovirus‐mediated gene transfer." Hum Gene Ther 8(3): 301‐11.
120
Kennedy, M. K., M. Glaccum, et al. (2000). "Reversible defects in natural killer and memory CD8 T cell lineages in interleukin 15‐deficient mice." J Exp Med 191(5): 771‐80.
Kewenig, S., T. Schneider, et al. (1999). "Rapid mucosal CD4(+) T‐cell depletion and enteropathy in simian immunodeficiency virus‐infected rhesus macaques." Gastroenterology 116(5): 1115‐23.
Khaled, A. R., D. V. Bulavin, et al. (2005). "Cytokine‐driven cell cycling is mediated through Cdc25A." J Cell Biol 169(5): 755‐63.
Khaled, A. R., W. Q. Li, et al. (2002). "Bax deficiency partially corrects interleukin‐7 receptor alpha deficiency." Immunity 17(5): 561‐73.
Kinoshita, S., L. Su, et al. (1997). "The T cell activation factor NF‐ATc positively regulates HIV‐1 replication and gene expression in T cells." Immunity 6(3): 235‐44.
Kischkel, F. C., S. Hellbardt, et al. (1995). "Cytotoxicity‐dependent APO‐1 (Fas/CD95)‐associated proteins form a death‐inducing signaling complex (DISC) with the receptor." Embo J 14(22): 5579‐88.
Kittipatarin, C., W. Q. Li, et al. (2006). "Cell cycling through Cdc25A: transducer of cytokine proliferative signals." Cell Cycle 5(9): 907‐12.
Klatzmann, D., E. Champagne, et al. (1984). "T‐lymphocyte T4 molecule behaves as the receptor for human retrovirus LAV." Nature 312(5996): 767‐8.
Klotman, M. E., S. Kim, et al. (1991). "Kinetics of expression of multiply spliced RNA in early human immunodeficiency virus type 1 infection of lymphocytes and monocytes." Proc Natl Acad Sci U S A 88(11): 5011‐5.
Knutsen, A. P., S. T. Roodman, et al. (1999). "Inhibition of thymopoiesis of CD34+ cell maturation by HIV‐1 in an in vitro CD34+ cell and thymic epithelial organ culture model." Stem Cells 17(6): 327‐38.
Komschlies, K. L., T. A. Gregorio, et al. (1994). "Administration of recombinant human IL‐7 to mice alters the composition of B‐lineage cells and T cell subsets, enhances T cell function, and induces regression of established metastases." J Immunol 152(12): 5776‐84.
Korin, Y. D. and J. A. Zack (1998). "Progression to the G1b phase of the cell cycle is required for completion of human immunodeficiency virus type 1 reverse transcription in T cells." J Virol 72(4): 3161‐8.
Koup, R. A., J. T. Safrit, et al. (1994). "Temporal association of cellular immune responses with the initial control of viremia in primary human immunodeficiency virus type 1 syndrome." J Virol 68(7): 4650‐5.
121
Kumar, A., S. K. Manna, et al. (1998). "HIV‐Tat protein activates c‐Jun N‐terminal kinase and activator protein‐1." J Immunol 161(2): 776‐81.
Kumar, S. and M. F. Lavin (1996). "The ICE family of cysteine proteases as effectors of cell death." Cell Death Differ 3(3): 255‐67.
Kung, S. K., R. C. Su, et al. (1999). "The NKR‐P1B gene product is an inhibitory receptor on SJL/J NK cells." J Immunol 162(10): 5876‐87.
Kwon, D. S., G. Gregorio, et al. (2002). "DC‐SIGN‐mediated internalization of HIV is required for trans‐enhancement of T cell infection." Immunity 16(1): 135‐44.
L
La Motte‐Mohs, R. N., E. Herer, et al. (2005). "Induction of T‐cell development from human cord blood hematopoietic stem cells by Delta‐like 1 in vitro." Blood 105(4): 1431‐9.
Laforge, M., F. Petit, et al. (2007). "Commitment to apoptosis in CD4(+) T lymphocytes productively infected with human immunodeficiency virus type 1 is initiated by lysosomal membrane permeabilization, itself induced by the isolated expression of the viral protein Nef." J Virol 81(20): 11426‐40.
Lama, J. (2003). "The physiological relevance of CD4 receptor down‐modulation during HIV infection." Curr HIV Res 1(2): 167‐84.
Le Gall, S., L. Erdtmann, et al. (1998). "Nef interacts with the mu subunit of clathrin adaptor complexes and reveals a cryptic sorting signal in MHC I molecules." Immunity 8(4): 483‐95.
Li‐Weber, M., O. Laur, et al. (2000). "T cell activation‐induced and HIV tat‐enhanced CD95(APO‐1/Fas) ligand transcription involves NF‐kappaB." Eur J Immunol 30(2): 661‐70.
Li, W. Q., Q. Jiang, et al. (2004). "Interleukin‐7 inactivates the pro‐apoptotic protein Bad promoting T cell survival." J Biol Chem 279(28): 29160‐6.
Li, X., M. C. Multon, et al. (2000). "Grb3‐3 is up‐regulated in HIV‐1‐infected T‐cells and can potentiate cell activation through NFATc." J Biol Chem 275(40): 30925‐33.
Lindemann, D., R. Wilhelm, et al. (1994). "Severe immunodeficiency associated with a human immunodeficiency virus 1 NEF/3'‐long terminal repeat transgene." J Exp Med 179(3): 797‐807.
Linder, J. (1987). "The thymus gland in secondary immunodeficiency." Arch Pathol Lab Med 111(12): 1118‐22.
122
Lithgow, T., R. van Driel, et al. (1994). "The protein product of the oncogene bcl‐2 is a component of the nuclear envelope, the endoplasmic reticulum, and the outer mitochondrial membrane." Cell Growth Differ 5(4): 411‐7.
Lodolce, J. P., D. L. Boone, et al. (1998). "IL‐15 receptor maintains lymphoid homeostasis by supporting lymphocyte homing and proliferation." Immunity 9(5): 669‐76.
Lyles, R. H., A. Munoz, et al. (2000). "Natural history of human immunodeficiency virus type 1 viremia after seroconversion and proximal to AIDS in a large cohort of homosexual men. Multicenter AIDS Cohort Study." J Infect Dis 181(3): 872‐80.
M
Macchi, P., A. Villa, et al. (1995). "Mutations of Jak‐3 gene in patients with autosomal severe combined immune deficiency (SCID)." Nature 377(6544): 65‐8.
Macian, F. and A. Rao (1999). "Reciprocal modulatory interaction between human immunodeficiency virus type 1 Tat and transcription factor NFAT1." Mol Cell Biol 19(5): 3645‐53.
Magri, M., A. Yatim, et al. (2009). "Notch ligands potentiate IL‐7‐driven proliferation and survival of human thymocyte precursors." Eur J Immunol 39(5): 1231‐40.
Malim, M. H., L. S. Tiley, et al. (1990). "HIV‐1 structural gene expression requires binding of the Rev trans‐activator to its RNA target sequence." Cell 60(4): 675‐83.
Mangasarian, A., M. Foti, et al. (1997). "The HIV‐1 Nef protein acts as a connector with sorting pathways in the Golgi and at the plasma membrane." Immunity 6(1): 67‐77.
Mangino, G., Z. A. Percario, et al. (2007). "In vitro treatment of human monocytes/macrophages with myristoylated recombinant Nef of human immunodeficiency virus type 1 leads to the activation of mitogen‐activated protein kinases, IkappaB kinases, and interferon regulatory factor 3 and to the release of beta interferon." J Virol 81(6): 2777‐91.
Mann, D. A. and A. D. Frankel (1991). "Endocytosis and targeting of exogenous HIV‐1 Tat protein." Embo J 10(7): 1733‐9.
Marandin, A., A. Katz, et al. (1996). "Loss of primitive hematopoietic progenitors in patients with human immunodeficiency virus infection." Blood 88(12): 4568‐78.
Marschner, S., T. Hunig, et al. (2002). "Ligation of human CD4 interferes with antigen‐induced activation of primary T cells." Immunol Lett 82(1‐2): 131‐9.
McCloskey, T. W., M. Ott, et al. (1997). "Dual role of HIV Tat in regulation of apoptosis in T cells." J Immunol 158(2): 1014‐9.
McCune, J. M. (1991). "HIV‐1: the infective process in vivo." Cell 64(2): 351‐63.
123
McCune, J. M. (2001). "The dynamics of CD4+ T‐cell depletion in HIV disease." Nature 410(6831): 974‐9.
McDougal, J. S., J. K. Nicholson, et al. (1986). "Binding of the human retrovirus HTLV‐III/LAV/ARV/HIV to the CD4 (T4) molecule: conformation dependence, epitope mapping, antibody inhibition, and potential for idiotypic mimicry." J Immunol 137(9): 2937‐44.
McElrath, M. J., R. M. Steinman, et al. (1991). "Latent HIV‐1 infection in enriched populations of blood monocytes and T cells from seropositive patients." J Clin Invest 87(1): 27‐30.
Meyerhans, A., R. Cheynier, et al. (1989). "Temporal fluctuations in HIV quasispecies in vivo are not reflected by sequential HIV isolations." Cell 58(5): 901‐10.
Michael, N. L., S. A. Herman, et al. (1999). "Development of calibrated viral load standards for group M subtypes of human immunodeficiency virus type 1 and performance of an improved AMPLICOR HIV‐1 MONITOR test with isolates of diverse subtypes." J Clin Microbiol 37(8): 2557‐63.
Molina, T. J., K. Kishihara, et al. (1992). "Profound block in thymocyte development in mice lacking p56lck." Nature 357(6374): 161‐4.
Muchmore, S. W., M. Sattler, et al. (1996). "X‐ray and NMR structure of human Bcl‐xL, an inhibitor of programmed cell death." Nature 381(6580): 335‐41.
Mustelin, T. (1994). "T cell antigen receptor signaling: three families of tyrosine kinases and a phosphatase." Immunity 1(5): 351‐6.
Muthumani, K., A. Y. Choo, et al. (2008). "Human immunodeficiency virus type 1 Nef induces programmed death 1 expression through a p38 mitogen‐activated protein kinase‐dependent mechanism." J Virol 82(23): 11536‐44.
Muthumani, K., D. S. Hwang, et al. (2002). "HIV‐1 Vpr induces apoptosis through caspase 9 in T cells and peripheral blood mononuclear cells." J Biol Chem 277(40): 37820‐31.
124
N
Naif, H. M., S. Li, et al. (1998). "CCR5 expression correlates with susceptibility of maturing monocytes to human immunodeficiency virus type 1 infection." J Virol 72(1): 830‐6.
Nakano, K. and K. H. Vousden (2001). "PUMA, a novel proapoptotic gene, is induced by p53." Mol Cell 7(3): 683‐94.
Neal, T. F., H. K. Holland, et al. (1995). "CD34+ progenitor cells from asymptomatic patients are not a major reservoir for human immunodeficiency virus‐1." Blood 86(5): 1749‐56.
Nelson, J. A., C. A. Wiley, et al. (1988). "Human immunodeficiency virus detected in bowel epithelium from patients with gastrointestinal symptoms." Lancet 1(8580): 259‐62.
Nicholson, D. W. (1999). "Caspase structure, proteolytic substrates, and function during apoptotic cell death." Cell Death Differ 6(11): 1028‐42.
Nicholson, D. W. and N. A. Thornberry (1997). "Caspases: killer proteases." Trends Biochem Sci 22(8): 299‐306.
Noguchi, M., H. Yi, et al. (1993). "Interleukin‐2 receptor gamma chain mutation results in X‐linked severe combined immunodeficiency in humans." Cell 73(1): 147‐57.
O
Oda, E., R. Ohki, et al. (2000). "Noxa, a BH3‐only member of the Bcl‐2 family and candidate mediator of p53‐induced apoptosis." Science 288(5468): 1053‐8.
Ohnimus, H., M. Heinkelein, et al. (1997). "Apoptotic cell death upon contact of CD4+ T lymphocytes with HIV glycoprotein‐expressing cells is mediated by caspases but bypasses CD95 (Fas/Apo‐1) and TNF receptor 1." J Immunol 159(11): 5246‐52.
Olivetta, E., Z. Percario, et al. (2003). "HIV‐1 Nef induces the release of inflammatory factors from human monocyte/macrophages: involvement of Nef endocytotic signals and NF‐kappa B activation." J Immunol 170(4): 1716‐27.
Ono, A. and E. O. Freed (2001). "Plasma membrane rafts play a critical role in HIV‐1 assembly and release." Proc Natl Acad Sci U S A 98(24): 13925‐30.
Orlikowsky, T., Z. Q. Wang, et al. (1997). "Cytotoxic monocytes in the blood of HIV type 1‐infected subjects destroy targeted T cells in a CD95‐dependent fashion." AIDS Res Hum Retroviruses 13(11): 953‐60.
125
P
Pallard, C., A. P. Stegmann, et al. (1999). "Distinct roles of the phosphatidylinositol 3‐kinase and STAT5 pathways in IL‐7‐mediated development of human thymocyte precursors." Immunity 10(5): 525‐35.
Pamer, E. and P. Cresswell (1998). "Mechanisms of MHC class I‐‐restricted antigen processing." Annu Rev Immunol 16: 323‐58.
Pantaleo, G., C. Graziosi, et al. (1993). "New concepts in the immunopathogenesis of human immunodeficiency virus infection." N Engl J Med 328(5): 327‐35.
Perelson, A. S. (2002). "Modelling viral and immune system dynamics." Nat Rev Immunol 2(1): 28‐36.
Pericle, F., L. A. Pinto, et al. (1998). "HIV‐1 infection induces a selective reduction in STAT5 protein expression." J Immunol 160(1): 28‐31.
Peschon, J. J., P. J. Morrissey, et al. (1994). "Early lymphocyte expansion is severely impaired in interleukin 7 receptor‐deficient mice." J Exp Med 180(5): 1955‐60.
Peterlin, B. M. and D. Trono (2003). "Hide, shield and strike back: how HIV‐infected cells avoid immune eradication." Nat Rev Immunol 3(2): 97‐107.
Piguet, V., O. Schwartz, et al. (1999). "The downregulation of CD4 and MHC‐I by primate lentiviruses: a paradigm for the modulation of cell surface receptors." Immunol Rev 168: 51‐63.
Piguet, V., L. Wan, et al. (2000). "HIV‐1 Nef protein binds to the cellular protein PACS‐1 to downregulate class I major histocompatibility complexes." Nat Cell Biol 2(3): 163‐7.
Pitcher, C. J., C. Quittner, et al. (1999). "HIV‐1‐specific CD4+ T cells are detectable in most individuals with active HIV‐1 infection, but decline with prolonged viral suppression." Nat Med 5(5): 518‐25.
Ploegh, H. L. (1998). "Viral strategies of immune evasion." Science 280(5361): 248‐53.
Plum, J., M. De Smedt, et al. (1996). "Interleukin‐7 is a critical growth factor in early human T‐cell development." Blood 88(11): 4239‐45.
Pohlmann, S., N. Stolte, et al. (1999). "Co‐receptor usage of BOB/GPR15 in addition to CCR5 has no significant effect on replication of simian immunodeficiency virus in vivo." J Infect Dis 180(5): 1494‐502.
Polyak, S., H. Chen, et al. (1997). "Impaired class II expression and antigen uptake in monocytic cells after HIV‐1 infection." J Immunol 159(5): 2177‐88.
126
Porritt, H. E., K. Gordon, et al. (2003). "Kinetics of steady‐state differentiation and mapping of intrathymic‐signaling environments by stem cell transplantation in nonirradiated mice." J Exp Med 198(6): 957‐62.
Prevot, S., J. Audouin, et al. (1992). "Thymic pseudotumorous enlargement due to follicular hyperplasia in a human immunodeficiency virus sero‐positive patient. Immunohistochemical and molecular biological study of viral infected cells." Am J Clin Pathol 97(3): 420‐5.
Prost, S., M. Le Dantec, et al. (2008). "Human and simian immunodeficiency viruses deregulate early hematopoiesis through a Nef/PPARgamma/STAT5 signaling pathway in macaques." J Clin Invest 118(5): 1765‐75.
Puel, A., S. F. Ziegler, et al. (1998). "Defective IL7R expression in T(‐)B(+)NK(+) severe combined immunodeficiency." Nat Genet 20(4): 394‐7.
Q & R
Qiao, X., B. He, et al. (2006). "Human immunodeficiency virus 1 Nef suppresses CD40‐dependent immunoglobulin class switching in bystander B cells." Nat Immunol 7(3): 302‐10.
Radtke, F., A. Wilson, et al. (1999). "Deficient T cell fate specification in mice with an induced inactivation of Notch1." Immunity 10(5): 547‐58.
Rahemtulla, A., W. P. Fung‐Leung, et al. (1991). "Normal development and function of CD8+ cells but markedly decreased helper cell activity in mice lacking CD4." Nature 353(6340): 180‐4.
Raposo, G., M. Moore, et al. (2002). "Human macrophages accumulate HIV‐1 particles in MHC II compartments." Traffic 3(10): 718‐29.
Rasola, A., D. Gramaglia, et al. (2001). "Apoptosis enhancement by the HIV‐1 Nef protein." J Immunol 166(1): 81‐8.
Rathmell, J. C. and C. B. Thompson (1999). "The central effectors of cell death in the immune system." Annu Rev Immunol 17: 781‐828.
Reed, J. C., J. M. Jurgensmeier, et al. (1998). "Bcl‐2 family proteins and mitochondria." Biochim Biophys Acta 1366(1‐2): 127‐37.
Res, P. and H. Spits (1999). "Developmental stages in the human thymus." Semin Immunol 11(1): 39‐46.
Rich, E. A., I. S. Chen, et al. (1992). "Increased susceptibility of differentiated mononuclear phagocytes to productive infection with human immunodeficiency virus‐1 (HIV‐1)." J Clin Invest 89(1): 176‐83.
127
Richardson, M. W., A. Sverstiuk, et al. (2000). "Analysis of telomere length and thymic output in fast and slow/non‐progressors with HIV infection." Biomed Pharmacother 54(1): 21‐31.
Rock, K. L. and A. L. Goldberg (1999). "Degradation of cell proteins and the generation of MHC class I‐presented peptides." Annu Rev Immunol 17: 739‐79.
Rosenberg, E. S., J. M. Billingsley, et al. (1997). "Vigorous HIV‐1‐specific CD4+ T cell responses associated with control of viremia." Science 278(5342): 1447‐50.
Rosmaraki, E. E., I. Douagi, et al. (2001). "Identification of committed NK cell progenitors in adult murine bone marrow." Eur J Immunol 31(6): 1900‐9.
Roumier, T., H. L. Vieira, et al. (2002). "The C‐terminal moiety of HIV‐1 Vpr induces cell death via a caspase‐independent mitochondrial pathway." Cell Death Differ 9(11): 1212‐9.
Rucker, J., A. L. Edinger, et al. (1997). "Utilization of chemokine receptors, orphan receptors, and herpesvirus‐encoded receptors by diverse human and simian immunodeficiency viruses." J Virol 71(12): 8999‐9007.
Ruiz, M. E., C. Cicala, et al. (1998). "Peripheral blood‐derived CD34+ progenitor cells: CXC chemokine receptor 4 and CC chemokine receptor 5 expression and infection by HIV." J Immunol 161(8): 4169‐76.
Russell, S. M., A. D. Keegan, et al. (1993). "Interleukin‐2 receptor gamma chain: a functional component of the interleukin‐4 receptor." Science 262(5141): 1880‐3.
Russell, S. M., N. Tayebi, et al. (1995). "Mutation of Jak3 in a patient with SCID: essential role of Jak3 in lymphoid development." Science 270(5237): 797‐800.
Ryan, J. C., J. Turck, et al. (1992). "Molecular cloning of the NK1.1 antigen, a member of the NKR‐P1 family of natural killer cell activation molecules." J Immunol 149(5): 1631‐5.
S
Salghetti, S., R. Mariani, et al. (1995). "Human immunodeficiency virus type 1 Nef and p56lck protein‐tyrosine kinase interact with a common element in CD4 cytoplasmic tail." Proc Natl Acad Sci U S A 92(2): 349‐53.
Salvesen, G. S. and C. S. Duckett (2002). "IAP proteins: blocking the road to death's door." Nat Rev Mol Cell Biol 3(6): 401‐10.
Sanchez, M. J., H. Spits, et al. (1993). "Human natural killer cell committed thymocytes and their relation to the T cell lineage." J Exp Med 178(6): 1857‐66.
128
Sastry, K. J., M. C. Marin, et al. (1996). "Expression of human immunodeficiency virus type I tat results in down‐regulation of bcl‐2 and induction of apoptosis in hematopoietic cells." Oncogene 13(3): 487‐93.
Savino, W., M. Dardenne, et al. (1986). "Thymic epithelium in AIDS. An immunohistologic study." Am J Pathol 122(2): 302‐7.
Scaffidi, C., S. Fulda, et al. (1998). "Two CD95 (APO‐1/Fas) signaling pathways." Embo J 17(6): 1675‐87.
Schacker, T. W., J. P. Hughes, et al. (1998). "Biological and virologic characteristics of primary HIV infection." Ann Intern Med 128(8): 613‐20.
Schindler, M., S. Wurfl, et al. (2003). "Down‐modulation of mature major histocompatibility complex class II and up‐regulation of invariant chain cell surface expression are well‐conserved functions of human and simian immunodeficiency virus nef alleles." J Virol 77(19): 10548‐56.
Schmitt, N., L. Chene, et al. (2003). "Positive regulation of CXCR4 expression and signaling by interleukin‐7 in CD4+ mature thymocytes correlates with their capacity to favor human immunodeficiency X4 virus replication." J Virol 77(10): 5784‐93.
Schmitt, T. M. and J. C. Zuniga‐Pflucker (2002). "Induction of T cell development from hematopoietic progenitor cells by delta‐like‐1 in vitro." Immunity 17(6): 749‐56.
Schooley, R. T., J. Mladenovic, et al. (2000). "Reduced mobilization of CD34+ stem cells in advanced human immunodeficiency virus type 1 disease." J Infect Dis 181(1): 148‐57.
Schrager, J. A. and J. W. Marsh (1999). "HIV‐1 Nef increases T cell activation in a stimulus‐dependent manner." Proc Natl Acad Sci U S A 96(14): 8167‐72.
Schuurman, H. J., W. J. Krone, et al. (1989). "The thymus in acquired immune deficiency syndrome. Comparison with other types of immunodeficiency diseases, and presence of components of human immunodeficiency virus type 1." Am J Pathol 134(6): 1329‐38.
Schwartz, O., V. Marechal, et al. (1996). "Endocytosis of major histocompatibility complex class I molecules is induced by the HIV‐1 Nef protein." Nat Med 2(3): 338‐42.
Sedlak, T. W., Z. N. Oltvai, et al. (1995). "Multiple Bcl‐2 family members demonstrate selective dimerizations with Bax." Proc Natl Acad Sci U S A 92(17): 7834‐8.
Seemayer, T. A., A. C. Laroche, et al. (1984). "Precocious thymic involution manifest by epithelial injury in the acquired immune deficiency syndrome." Hum Pathol 15(5): 469‐74.
Simard, M. C., P. Chrobak, et al. (2002). "Expression of simian immunodeficiency virus nef in immune cells of transgenic mice leads to a severe AIDS‐like disease." J Virol 76(8): 3981‐95.
129
Skowronski, J., D. Parks, et al. (1993). "Altered T cell activation and development in transgenic mice expressing the HIV‐1 nef gene." Embo J 12(2): 703‐13.
Slee, E. A., M. T. Harte, et al. (1999). "Ordering the cytochrome c‐initiated caspase cascade: hierarchical activation of caspases‐2, ‐3, ‐6, ‐7, ‐8, and ‐10 in a caspase‐9‐dependent manner." J Cell Biol 144(2): 281‐92.
Sloand, E. M., N. S. Young, et al. (1997). "Secondary colony formation after long‐term bone marrow culture using peripheral blood and bone marrow of HIV‐infected patients." Aids 11(13): 1547‐53.
Smit‐McBride, Z., J. J. Mattapallil, et al. (1998). "Gastrointestinal T lymphocytes retain high potential for cytokine responses but have severe CD4(+) T‐cell depletion at all stages of simian immunodeficiency virus infection compared to peripheral lymphocytes." J Virol 72(8): 6646‐56.
Sol‐Foulon, N., C. Esnault, et al. (2004). "The effects of HIV‐1 Nef on CD4 surface expression and viral infectivity in lymphoid cells are independent of rafts." J Biol Chem 279(30): 31398‐408.
Sol‐Foulon, N., A. Moris, et al. (2002). "HIV‐1 Nef‐induced upregulation of DC‐SIGN in dendritic cells promotes lymphocyte clustering and viral spread." Immunity 16(1): 145‐55.
Sonza, S., A. Maerz, et al. (1996). "Human immunodeficiency virus type 1 replication is blocked prior to reverse transcription and integration in freshly isolated peripheral blood monocytes." J Virol 70(6): 3863‐9.
Spina, C. A., T. J. Kwoh, et al. (1994). "The importance of nef in the induction of human immunodeficiency virus type 1 replication from primary quiescent CD4 lymphocytes." J Exp Med 179(1): 115‐23.
Spits, H. (2002). "Development of alphabeta T cells in the human thymus." Nat Rev Immunol 2(10): 760‐72.
Spits, H., B. Blom, et al. (1998). "Early stages in the development of human T, natural killer and thymic dendritic cells." Immunol Rev 165: 75‐86.
Srivastava, R. K., Q. S. Mi, et al. (1999). "Deletion of the loop region of Bcl‐2 completely blocks paclitaxel‐induced apoptosis." Proc Natl Acad Sci U S A 96(7): 3775‐80.
Stahl‐Hennig, C., R. M. Steinman, et al. (1999). "Rapid infection of oral mucosal‐associated lymphoid tissue with simian immunodeficiency virus." Science 285(5431): 1261‐5.
Stanley, S. K., S. W. Kessler, et al. (1992). "CD34+ bone marrow cells are infected with HIV in a subset of seropositive individuals." J Immunol 149(2): 689‐97.
130
Stanley, S. K., J. M. McCune, et al. (1993). "Human immunodeficiency virus infection of the human thymus and disruption of the thymic microenvironment in the SCID‐hu mouse." J Exp Med 178(4): 1151‐63.
Steinberg, H. N., C. S. Crumpacker, et al. (1991). "In vitro suppression of normal human bone marrow progenitor cells by human immunodeficiency virus." J Virol 65(4): 1765‐9.
Stennicke, H. R., J. M. Jurgensmeier, et al. (1998). "Pro‐caspase‐3 is a major physiologic target of caspase‐8." J Biol Chem 273(42): 27084‐90.
Stevenson, M. (2003). "HIV‐1 pathogenesis." Nat Med 9(7): 853‐60.
Stove, V., E. Naessens, et al. (2003). "Signaling but not trafficking function of HIV‐1 protein Nef is essential for Nef‐induced defects in human intrathymic T‐cell development." Blood 102(8): 2925‐32.
Stove, V., I. Van de Walle, et al. (2005). "Human immunodeficiency virus Nef induces rapid internalization of the T‐cell coreceptor CD8alphabeta." J Virol 79(17): 11422‐33.
Stumptner‐Cuvelette, P., M. Jouve, et al. (2003). "Human immunodeficiency virus‐1 Nef expression induces intracellular accumulation of multivesicular bodies and major histocompatibility complex class II complexes: potential role of phosphatidylinositol 3‐kinase." Mol Biol Cell 14(12): 4857‐70.
Stumptner‐Cuvelette, P., S. Morchoisne, et al. (2001). "HIV‐1 Nef impairs MHC class II antigen presentation and surface expression." Proc Natl Acad Sci U S A 98(21): 12144‐9.
Su, L., H. Kaneshima, et al. (1995). "HIV‐1‐induced thymocyte depletion is associated with indirect cytopathogenicity and infection of progenitor cells in vivo." Immunity 2(1): 25‐36.
Suzuki, M., R. J. Youle, et al. (2000). "Structure of Bax: coregulation of dimer formation and intracellular localization." Cell 103(4): 645‐54.
Suzuki, Y., Y. Koyanagi, et al. (1999). "Determinant in human immunodeficiency virus type 1 for efficient replication under cytokine‐induced CD4(+) T‐helper 1 (Th1)‐ and Th2‐type conditions." J Virol 73(1): 316‐24.
Swainson, L., S. Kinet, et al. (2007). "IL‐7‐induced proliferation of recent thymic emigrants requires activation of the PI3K pathway." Blood 109(3): 1034‐42.
Swigut, T., A. J. Iafrate, et al. (2000). "Simian and human immunodeficiency virus Nef proteins use different surfaces to downregulate class I major histocompatibility complex antigen expression." J Virol 74(12): 5691‐701.
Swigut, T., N. Shohdy, et al. (2001). "Mechanism for down‐regulation of CD28 by Nef." Embo J 20(7): 1593‐604.
131
T
Tartaglia, L. A., T. M. Ayres, et al. (1993). "A novel domain within the 55 kd TNF receptor signals cell death." Cell 74(5): 845‐53.
Taylor, R. C., S. P. Cullen, et al. (2008). "Apoptosis: controlled demolition at the cellular level." Nat Rev Mol Cell Biol 9(3): 231‐41.
Thieblemont, N., C. Delibrias, et al. (1993). "Complement enhancement of HIV infection is mediated by complement receptors." Immunopharmacology 25(2): 87‐93.
Toniolo, A., C. Serra, et al. (1995). "Productive HIV‐1 infection of normal human mammary epithelial cells." Aids 9(8): 859‐66.
Torres, Y., F. J. Medrano, et al. (1998). "Evidence for a role of T‐helper type 2 cytokines in the acquisition of human immunodeficiency virus syncytium‐inducing phenotype." Eur J Clin Invest 28(11): 930‐6.
Tremblay, M., K. Numazaki, et al. (1990). "Infection of human thymic lymphocytes by HIV‐1." J Acquir Immune Defic Syndr 3(4): 356‐60.
Tremblay, M. J., J. F. Fortin, et al. (1998). "The acquisition of host‐encoded proteins by nascent HIV‐1." Immunol Today 19(8): 346‐51.
Tsujimoto, Y. and S. Shimizu (2000). "Bcl‐2 family: life‐or‐death switch." FEBS Lett 466(1): 6‐10.
V
Vajdy, M., R. S. Veazey, et al. (2000). "Differential effects of simian immunodeficiency virus infection on immune inductive and effector sites in the rectal mucosa of rhesus macaques." Am J Pathol 157(2): 485‐95.
van Grevenynghe, J., F. A. Procopio, et al. (2008). "Transcription factor FOXO3a controls the persistence of memory CD4(+) T cells during HIV infection." Nat Med 14(3): 266‐74.
Varin, A., S. K. Manna, et al. (2003). "Exogenous Nef protein activates NF‐kappa B, AP‐1, and c‐Jun N‐terminal kinase and stimulates HIV transcription in promonocytic cells. Role in AIDS pathogenesis." J Biol Chem 278(4): 2219‐27.
Veazey, R. S., M. DeMaria, et al. (1998). "Gastrointestinal tract as a major site of CD4+ T cell depletion and viral replication in SIV infection." Science 280(5362): 427‐31.
Veazey, R. S., K. G. Mansfield, et al. (2000). "Dynamics of CCR5 expression by CD4(+) T cells in lymphoid tissues during simian immunodeficiency virus infection." J Virol 74(23): 11001‐7.
132
Veazey, R. S., I. C. Tham, et al. (2000). "Identifying the target cell in primary simian immunodeficiency virus (SIV) infection: highly activated memory CD4(+) T cells are rapidly eliminated in early SIV infection in vivo." J Virol 74(1): 57‐64.
Verhasselt, B., E. Naessens, et al. (1999). "Human immunodeficiency virus nef gene expression affects generation and function of human T cells, but not dendritic cells." Blood 94(8): 2809‐18.
Vivanco, I. and C. L. Sawyers (2002). "The phosphatidylinositol 3‐Kinase AKT pathway in human cancer." Nat Rev Cancer 2(7): 489‐501.
von Boehmer, H. and H. J. Fehling (1997). "Structure and function of the pre‐T cell receptor." Annu Rev Immunol 15: 433‐52.
von Laer, D., F. T. Hufert, et al. (1990). "CD34+ hematopoietic progenitor cells are not a major reservoir of the human immunodeficiency virus." Blood 76(7): 1281‐6.
W
Wagner, L., O. O. Yang, et al. (1998). "Beta‐chemokines are released from HIV‐1‐specific cytolytic T‐cell granules complexed to proteoglycans." Nature 391(6670): 908‐11.
Wang, Z. Q., A. Dudhane, et al. (1994). "CD4 engagement induces Fas antigen‐dependent apoptosis of T cells in vivo." Eur J Immunol 24(7): 1549‐52.
Wange, R. L. and L. E. Samelson (1996). "Complex complexes: signaling at the TCR." Immunity 5(3): 197‐205.
Wei, X., S. K. Ghosh, et al. (1995). "Viral dynamics in human immunodeficiency virus type 1 infection." Nature 373(6510): 117‐22.
Weichold, F. F., D. Zella, et al. (1998). "Neither human immunodeficiency virus‐1 (HIV‐1) nor HIV‐2 infects most‐primitive human hematopoietic stem cells as assessed in long‐term bone marrow cultures." Blood 91(3): 907‐15.
Westendorp, M. O., R. Frank, et al. (1995). "Sensitization of T cells to CD95‐mediated apoptosis by HIV‐1 Tat and gp120." Nature 375(6531): 497‐500.
Wilk, T., I. Gross, et al. (2001). "Organization of immature human immunodeficiency virus type 1." J Virol 75(2): 759‐71.
Williams, G. T. (1991). "Programmed cell death: apoptosis and oncogenesis." Cell 65(7): 1097‐8.
Wolf, D., V. Witte, et al. (2001). "HIV‐1 Nef associated PAK and PI3‐kinases stimulate Akt‐independent Bad‐phosphorylation to induce anti‐apoptotic signals." Nat Med 7(11): 1217‐24.
X & Y
133
Xu, X. N., B. Laffert, et al. (1999). "Induction of Fas ligand expression by HIV involves the interaction of Nef with the T cell receptor zeta chain." J Exp Med 189(9): 1489‐96.
Yamaguchi‐Kabata, Y., M. Yamashita, et al. (2004). "Linkage of amino acid variation and evolution of human immunodeficiency virus type 1 gp120 envelope glycoprotein (subtype B) with usage of the second receptor." J Mol Evol 58(3): 333‐40.
Yang, E. and S. J. Korsmeyer (1996). "Molecular thanatopsis: a discourse on the BCL2 family and cell death." Blood 88(2): 386‐401.
Yang, O. O. and B. D. Walker (1997). "CD8+ cells in human immunodeficiency virus type I pathogenesis: cytolytic and noncytolytic inhibition of viral replication." Adv Immunol 66: 273‐311.
Yao, Z., Y. Cui, et al. (2006). "Stat5a/b are essential for normal lymphoid development and differentiation." Proc Natl Acad Sci U S A 103(4): 1000‐5.
Yewdell, J. W. and A. B. Hill (2002). "Viral interference with antigen presentation." Nat Immunol 3(11): 1019‐25.
Yoon, K., J. G. Jeong, et al. (2001). "Stable expression of human immunodeficiency virus type 1 Nef confers resistance against Fas‐mediated apoptosis." AIDS Res Hum Retroviruses 17(2): 99‐104.
Youle, R. J. and A. Strasser (2008). "The BCL‐2 protein family: opposing activities that mediate cell death." Nat Rev Mol Cell Biol 9(1): 47‐59.
Yu, H., T. A. Fehniger, et al. (1998). "Flt3 ligand promotes the generation of a distinct CD34(+) human natural killer cell progenitor that responds to interleukin‐15." Blood 92(10): 3647‐57.
Yu, J., L. Zhang, et al. (2001). "PUMA induces the rapid apoptosis of colorectal cancer cells." Mol Cell 7(3): 673‐82.
Z
Zack, J. A., A. M. Haislip, et al. (1992). "Incompletely reverse‐transcribed human immunodeficiency virus type 1 genomes in quiescent cells can function as intermediates in the retroviral life cycle." J Virol 66(3): 1717‐25.
Zagury, J. F., H. Cantalloube, et al. (1993). "Striking similarities between HIV‐1 Env protein and the apoptosis mediating cell surface antigen Fas. Role in the pathogenesis of AIDS." Biomed Pharmacother 47(8): 331‐5.
Zagury, J. F., A. Sill, et al. (1998). "Antibodies to the HIV‐1 Tat protein correlated with nonprogression to AIDS: a rationale for the use of Tat toxoid as an HIV‐1 vaccine." J Hum Virol 1(4): 282‐92.
134
135
Zauli, G. and S. Capitani (1996). "HIV‐1‐related mechanisms of suppression of CD34+ hematopoietic progenitors." Pathobiology 64(1): 53‐8.
Zauli, G., G. Furlini, et al. (1994). "A subset of human CD34+ hematopoietic progenitors express low levels of CD4, the high‐affinity receptor for human immunodeficiency virus‐type 1." Blood 84(6): 1896‐905.
Zauli, G., D. Gibellini, et al. (1999). "Human immunodeficiency virus type 1 Nef protein sensitizes CD4(+) T lymphoid cells to apoptosis via functional upregulation of the CD95/CD95 ligand pathway." Blood 93(3): 1000‐10.
Zauli, G., M. C. Re, et al. (1992). "Impaired in vitro growth of purified (CD34+) hematopoietic progenitors in human immunodeficiency virus‐1 seropositive thrombocytopenic individuals." Blood 79(10): 2680‐7.
Zauli, G., M. C. Re, et al. (1992). "Inhibitory effect of HIV‐1 envelope glycoproteins gp120 and gp160 on the in vitro growth of enriched (CD34+) hematopoietic progenitor cells." Arch Virol 122(3‐4): 271‐80.
Zauli, G., M. C. Re, et al. (1992). "Evidence for a human immunodeficiency virus type 1‐mediated suppression of uninfected hematopoietic (CD34+) cells in AIDS patients." J Infect Dis 166(4): 710‐6.
Zauli, G., M. Vitale, et al. (1994). "In vitro exposure to human immunodeficiency virus type 1 induces apoptotic cell death of the factor‐dependent TF‐1 hematopoietic cell line." Blood 83(1): 167‐75.
Zha, J., S. Weiler, et al. (2000). "Posttranslational N‐myristoylation of BID as a molecular switch for targeting mitochondria and apoptosis." Science 290(5497): 1761‐5.
Zhang, L., L. Rowe, et al. (2002). "Compartmentalization of surface envelope glycoprotein of human immunodeficiency virus type 1 during acute and chronic infection." J Virol 76(18): 9465‐73.
Zhang, Z., T. Schuler, et al. (1999). "Sexual transmission and propagation of SIV and HIV in resting and activated CD4+ T cells." Science 286(5443): 1353‐7.
Zimmerman, C., K. C. Klein, et al. (2002). "Identification of a host protein essential for assembly of immature HIV‐1 capsids." Nature 415(6867): 88‐92.