the restoration and reuse of historical case of the … · et mémoires de la société...

Algerian Journal of Engineering Architecture and Urbanism Vol. 1. Nr. 3 . 2017

The restoration and reuse of historical monuments: Case of the mosque of Sidi Ghanem Nawal BENMICIA

Received: 20 August 2017 • Revised: 27 November 2017 • Accepted: 15 December 2017

Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International License (CC BY-NC-ND)

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THE RESTORATION AND REUSE OF HISTORICAL MONUMENTS : CASE OF THE MOSQUE OF SIDI GHANEM

Nawal BENMICIA

PhD student, Arch, Constantine 3 University, Faculty of Architecture and Urbanism, Departement of architecture, e-mail: [email protected]

Abstract: For several years, the question of the re-use of heritage has been at the heart of most questions about the future of our heritage. Today, it is a recurring theme today with the development of the notion of heritage economy in the field of safeguarding and preserving the built heritage. Reuse, a conservation principle also reflects a certain willingness to find other backup options. What is at stake is not only to enable historical monuments to find a new life but also to reintegrate them into social life, to reintroduce human activity, in short, to promote the reappropriation of historical monuments, use. The assignment of new functions to historic monuments is in keeping with the objective of their value in order to ensure their survival. Only a judicious and respectful re-use of their historical or architectural character could guarantee their durability. To study the conditions of reuse of these monuments leads us to ask ourselves several questions: How can we find a new assignment to monuments that become useless and what function can we attribute to these monuments in order to integrate them into the dynamics of urban development?. Are historic monuments a constraint or an opportunity for development? What kind of reuse is considered acceptable for this type of monument? What value do we give to these buildings that are part of our common heritage? . Our study will focus on historical monuments. The example of the mosque of Sidi Ghanem will allow us to see that a monument classified historical monument and conveying historical, architectural, artistic, cultural and memorial values does not have its destiny assured. Keywords: Historical monument, Heritage, reuse, Preservation, new function. Introduction: Chaque pays est caractérisé par son patrimoine culturel, reflet de son évolution historique, artistique, économique et sociale. Chaque civilisation a forgé son patrimoine et c’est celui-là même qui constitue aujourd’hui l’identité de ces civilisations. Les monuments historiques sont le témoignage des civilisations et des hommes d’autrefois, ils marquent l’histoire de leur culture, leurs pratiques, et de leur art de bâtir. Ils sont des objets de mémoire, le reflet des esprits de leur temps, des sociétés qui les ont bâtis et des canons esthétiques. A ce titre, ils doivent être conservés, protégés de la destruction en vue de leur transmission aux générations futures, au point de vue artistique, historique, scientifique, légendaire ou pittoresque, un intérêt général (La loi du 2 mai 1930 sur les monuments historiques). La pérennité de ces monuments est dans la réutilisation et leur adaptation à la vie contemporaine par les biais d’intégration de ces derniers dans la dynamique du développement, toute en renforçant leur vocation et leur usage.





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Certains défendent une vision dite « modernes » souhaitent réaffecter les monuments, leur donner une seconde vie considérant que notre patrimoine est un atout de développement. Si le monument historique a aujourd'hui une nouvelle fonction, cela doit se voir, s'il en change demain et après-demain, cela doit se voir encore et encore, créant alors cette stratification des apports et ce fameux palimpseste (Lablaude ,2004). Pour étudier la question de la réutilisation du patrimoine historique, nous allons prendre l’exemple de la mosquée Sidi Ghanem un édifice religieux qui est considéré comme le monument emblématique de la ville arabe de Mila. Ce monument illustre bien l’évolution des mosquées de l’Algérie à travers son histoire, son architecture et ses transformations. Méthodologie: Dans le présent travail, nous avons le structuré en deux parties complémentaires : La première partie nous amènera à traiter des données existants sur la question de la réutilisation des monuments historiques. Nous nous appuierons pour cela sur divers documents, chartes, conventions, l’étude des auteurs, les colloques. La deuxième partie sera pour le cas d’étude : Nous allons aborder son histoire, et les influences les plus marquantes pour sa conception, les différents remaniements français arrivant à l’époque contemporaine, et par la suite nous allons distinguer ses différentes valeurs patrimoniales. La réutilisation : Des concepts ayant rapport avec la réutilisation :

• La sauvegarde et conservation : La charte de Venise (1965) de sa part stipule dans son deuxième article que : "La conservation et la restauration des monuments constituent une discipline qui fait appel à toutes les sciences et à toutes les techniques qui peuvent contribuer à l'étude et à la sauvegarde du patrimoine monumental.".

• La restauration : Selon l’article 9 de la charte de Venise : La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques.

• La réutilisation : L’auteur Philippe Levantale tente de définir le concept de la réutilisation , l’utilisation des édifices anciens est la meilleure manière de les sauver de la destruction : « pour un monument, la pire des affectations est préférable à l’abandon, ou à l’effacement et […] puisqu’il ne saurait être question, en plein XXème siècle, de faire du moindre édifice ancien un musée figé dans l’expression du passé, c’est vers le principe d’une réutilisation conforme à l’intérêt même des bâtiments qu’il faudrait tendre aujourd’hui. » (Levantale, 1969).

Chartes et conventions : Le concept de la réutilisation a été précisé dans des plusieurs chartes et des conventions lors des conférences et des congrès internationaux. Les plus importants sont les suivants :

• La charte d’Athènes pour la restauration des monuments historiques : Adoptée lors du premier congrès international des architectes ns et techniciens des monuments historiques, Athènes 1931. Dans ses conclusions générales précises la conférence recommande de maintenir l’occupation des monuments qui assure la





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continuité de leur vie en les consacrants toutefois à des affectations qui respectent leur caractère historique ou artistique.

• La Charte de Venise (1965) : Dans son article 5 note : "La conservation des monuments est toujours favorisée par l'affectation de ceux-ci à une fonction utile à la société; une telle affectation est donc souhaitable mais elle ne peut altérer l'ordonnance ou le décor des édifices".

• Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel : Adoptée par la Conférence générale à sa dix-septième session Paris, 16 novembre 1972. Dans son article 5.a : "adopter une politique générale visant à assigner une fonction au patrimoine culturel et naturel dans la vie collective". (UNESCO, 1972).

• La convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe élaborée à Grenade 1985 : Dans l’article 11 : Chaque Partie s'engage à favoriser, tout en respectant le caractère architectural et historique du patrimoine à savoir l'utilisation des biens protégés compte tenu des besoins de la vie contemporaine et l'adaptation, lorsque cela s'avère approprié, de bâtiments anciens à des usages nouveaux.

Tous ces principes et recommandations ont été formulés pour réglementer et améliorer les différents types de réutilisation des Monuments historiques : sociales, culturelles, touristique administratives. Cas d’étude : la mosquee de Sidi Ghanem L’une de plus vieille mosquée en Algérie, son emplacement a été révélé par les fouilles archéologiques faites en 1969-1970 ancienne Basilique romaine qui a été reconstituée par l’armé français. Elle fut construite, vers l‘an 57 de l‘hégire, par le conquérant musulman Abou Mouhajir Dinar. Elle referme le témoignage de plusieurs époques de la vie de la veille ville de Mila. Ce lieu de culte qu’on appelle aujourd’hui, mosquée de Sidi Ghanem, est en effet le second édifice religieux de l’Islam, construit au Maghreb, après celui de Kairouan en Tunisie. Au regard de leur importance historique et culturelle, elle mérite plus d’efforts pour leur préservation et protection. La mosquée se situe aujourd’hui dans le secteur sauvegardé du Vieux Mila, à la citadelle ou il est installé depuis octobre 2006, l’antenne de l’OGEBC. Ce lieu est connu aujourd’hui sous le nom de la caserne (Fig.1).





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Fig.1. La situation de la Mosquée de Sidi Ghanem par rapport à la veille ville de Mila (OGEBC, 2013)

La période Arabe La mosquée Sidi Ghanem est connue à l’époque arabe sous le nom de la grande mosquée ou mosquée Djamaa, située au côté Ouest de la ville arabe de Milah. « En 1064, El-Bekri a décrit Milah qu'elle existait de son temps. Elle est entourée, d’une muraille de pierres autour de laquelle existe un faubourg; elle renferme une mosquée, des bains, des marchés,. et tout son territoire est arrosé d'eaux vives. Elle a pour habitants des Arabes, des hommes de la milice et des gens de races mélangées. Elle a une porte appelée Bab-el-Rous, qui regarde l'Orient et tout près de laquelle est la mosquée Djami, où est la maison du gouverneur. La porte du nord porte le nom de Bab-es-Safli. Tout auprès, dans l'intérieur de la ville, est une fontaine appelée Abou-l'Siba, qui est amenée par un canal souterrain de la montagne des Iknou- Seront, le faubourg de Milah renferme plusieurs bains, etc., etc » (Recueil des notices et mémoires de la société archéologique du département de Constantine). Selon El Bekri, nous pouvons dire que cette mosquée était la grande mosquée de la ville de Milah à cette époque. Elle occupait une place importante de la ville à proximité de l’une de ces portes (Fig.2 et 3).





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Fig.2. Vue sur le minaret de la mosquée de Sidi Ghanem (Delamare, Adolphe Hedwige Alphonse, 1793-1861)

Fig.3. Plan du RDC de l’époque avant 1830 (OGEBC , Mila)

Période Coloniale L’armée coloniale française conquit la ville de Mila en 1837 (Fig.4 et 5). Des sérieuses modifications furent entreprises par les français dès le début de l'occupation de la ville de Mila Selon les plans d’organisation de la casbah de Milah :

Salle de Prière

Pièce annexe

Cour





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• Proposition de fermeture complète de la Casbah et acquisition des terrains pour cet objectif.

• La salle de prière est aménagée sur deux niveaux : R.D.C est consacré pour la caserne et le magasin, l’étage pour un hôpital de 40 malades

• La partie qui se trouve à droite de la salle de prière est transformée en des bureaux et chambres avec une extension en hauteur.

• Construction d’une manutention, pavillons pour le logement de la troupe et les officiers.

• Le colonialisme avait opté pour dénuer la mosquée, de ses rôles de gestion. Il y a eu des réquisitions de la part du colonialisme, pour les transformer par la suite en cathédrales ou autres équipements : hôpitaux, …etc.

Dans cette période, la mosquée avait perdu sa valeur sociale et civilisationnelle. Elle n’était plus un noyau pour la planification urbaine, ni un centre de savoir, d’enseignement et de culture pour la société. La forme architecturale de la mosquée a subi des transformations qui l’ont dénaturée, rajout d’éléments, et même suppression d’autres.

Fig.4. Plan du RDC de l’époque d’avant 1837-1962 (OGEBC , Mila)

Caserne et Magasin

Pièce annexe

Chambres et bureaux

Cuisine et latrine

Galerie





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Fig.5. Plan du 1er étage -1837-1962- (OGEBC , Mila)

Époque après l’indépendance Après l’indépendance la mosquée n’avait pas repris ses fonctions d’origine, elle est complètement défigurée grâce aux nombre des modifications françaises (le minaret, la salle de prière et Dar Emara) ainsi une partie de la mosquée était occupée pendant des années par une famille de Mila. L’abandon total de l’édifice, abandon qui a eu pour conséquences le pillage, l’infiltration des eaux pluviales et bien d’autres dégradations. Ce monument fait l’objet de plusieurs travaux et études de restauration (Fig.6 et7) :

• En 1968: Réalisation des fouilles archéologiques par Rachid Doukali sous le sol de la salle de prière de la mosquée Sidi Ghanem pour découvrir des traces de son passé et rechercher ses fondations pour mieux connaitre le monument. Ils ont découvert des structures inférieures : deux sépultures, des murs antiques (romain et byzantin), deux niches pour le Mihrab, pavage d’une route romaine.

• 1996 : Réalisation d’autres fouilles archéologiques. • En 2001: projet de restauration de la mosquée par BET GASSMI .

• 2005-2007: Le BET ( Laaraba et Bouhouho) qui a eu la soumission après le lancement de l’appel d’offre par la direction de la culture a fait une étude de restauration de la mosquée.

• En Septembre 2011: commencement des travaux d’urgence en attendant la finalisation de l’étude du plan permanent du sauvegarde et de Mise en valeur pour effectuer l’étape du restauration.

Hôpital

Chambres

Chambres

Chambres

Cuisine et latrine





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Fig.6 . Plan du RDC de l’époque d’après l’indépendance (OGEBC , Mila)

Fig.7 . Plan du 1er étage d’après l’indépendance (OGEBC, Mila)

Etat des lieux en 2012 Au cours de ces dernières années, ce monument qui est à l’origine une mosquée a subi un processus de dégradation important du fait des différents actions menés sur cet édifice dès l’occupation française (des rajouts, des éliminations) jusqu’à l’époque actuelle (Fig.8 et 9) : • Absence du minaret qui est l’un des éléments architecturaux composants des différentes

mosquées. • Crépissage de ciment affectant la performance du monument. • Érosion des parties exposées aux intempéries.

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Habitat

Aucune fonction





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• Problèmes structurels soit la structure verticale (présence des fissures de différentes sens au niveau des colonnes, piliers et murs) soit la structure horizontale voir la dégradation de la charpente et du plancher en bois, présence des fissures sur les murs surmontant les arcs

• Présence d’humidité. • Vieillissement accéléré. • Dépôt d’ordures.

• Un état décevant d’un monument emblématique de l’ancienne ville de Milah qui présente plusieurs valeurs pour la société milevienne et algérienne.

Fig.8. Plan du RDC actuellement (OGEBC, Mila)

Fig.9. Plan du 1er étage actuellement (OGEBC, Mila)

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Aucune fonction

Cour

OGEBC

Aucune fonction





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Cette mosquée est encore existante mais elle est mal entretenue ; et n’a aucune fonction, maintenant des mesures d’urgences sont élaborées pour freiner le processus de dégradation (Fig. 10, 11 et 12).

Fig.10. Vue sur l’intérieur de la mosquée.

Fig.11 Vue sur la façade postérieure.

Fig.12. Vue sur la façade principale et latérale.





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G.Giovanoni stipule que la pérennité des monuments est dans leur réutilisation et leur adaptation à la vie contemporaine par les biais de l’intégration de ces derniers dans la dynamique du développement, tout en renforçant leur vocation et leur valeur d’usage (Giovanoni,1998). Résultats : La spécificité du patrimoine religieux réside dans le fait qu'en plus de la valeur d'ancienneté et la valeur d'usage, les objets religieux ont des valeurs liées aux croyances des fidèles et à une sacralité qui suscite la vénération ; Cette spécificité implique la prise en compte des valeurs liées à ce type de patrimoine dans toute intervention. L’affectation d’une fonction muséale à cette mosquée ne permet pas toujours leur protection et leur intégration affective à la ville parce que la restauration de cette mosquée ne peut être une finalité en elle-même et ne suffit pas pour assurer leur survie, leur réutilisation comme un choix d’intervention s’avère être de plus en plus la solution clé qui permet de donner à ce dernier de nouvelles fonctions en rapport à la contemporanéité sans le dénaturer, de respecter le passé, leur permettrait une nouvelle mise en valeur, et permettrait en même temps d’être inscrit dans une démarche de développement durable. Conclusion: Le patrimoine, un enjeu essentiel de notre histoire, a constitué une problématique pour toutes les civilisations .Pourtant, il est resté tout le temps menacé de déférents risques de détérioration et ça reste la responsabilisé des générations qui les utilisaient de les conserver et de les transmettre aux générations à venir. La réutilisation étant relative à une nouvelle façon d’utiliser le monument existant, l’arrivée d’une nouvelle fonction peut-être de deux ordres, selon son degré de changement avec l’utilisation originale, soit la réhabilitation et la conversion. La visibilité des nouveaux éléments de programme, affirmant que la forme doit être l'expression de la fonction. À nouvelle fonction, nouvelle forme. C'est du décalage entre la fonction d'origine et la fonction nouvelle, entre les formes anciennes et les formes nouvelles, entre les matériaux anciens et les matériaux nouveaux que naîtra l'effet architectural et sa prétendue qualité. En outre, la réutilisation d’un monument implique de nombreux paramètres, des installations spécifiques et des contraintes techniques dont il faut absolument tenir compte dès le début du projet de réutilisation .Chaque projet de réutilisation doit respecter deux aspects de l’édifice : son architecture et son âme . L’installation d’activités nouvelles permettant d’une part de ne pas laisser ces monuments à l’abandon et d’autre part de pouvoir financer les travaux d’entretien et de restauration dont ce patrimoine a besoin.





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L’affectation des édifices anciens à une nouvelle fonction s’est développée parallèlement à la naissance de la notion de monuments historiques. En effet, après avoir protégé nombre de monuments témoins de l’histoire et de l’art qui ont ensuite perdu leur fonction, la volonté a ensuite été de les réutiliser. L’étude de l’usage des monuments depuis la préhistoire jusqu’à nos jours nous a conduit à établir une règle devant régir chaque projet de réutilisation qui devra donc respecter à la fois l’architecture de l’édifice mais aussi l’esprit des lieux tout en assurant son ouverture au public. Les méthodes de réutilisation qui ont fait leur preuve sont bien connues : elles passent par l’analyse la plus stricte du donné : le bâti et ses formes, les fonctions anciennes et nouvelles. Si l’identité parfaite entre forme et fonction reste un rêve toujours remis en cause, il revient aux acteurs, au maître d’ouvrage comme au maître d’œuvre, à l’architecte comme au programmiste de trouver le point d’équilibre. Celui-ci de toute façon ne sera ni neutre ni abstrait, mais traduira l’état des mœurs, les rapports actualisés avec la notion de patrimoine, les choix et le goût contemporains. Les entretiens du Patrimoine devraient faire prendre conscience de l’enjeu majeur que recouvre aujourd’hui la réutilisation : l’urgence des situations, la volonté d’honorer l’héritage patrimonial conduisent, plus qu’à une doctrine unique, à l’acceptation de la pluralité des réponses, fussent-elles contradictoires. La réutilisation est considéré comme une nouvelle valeur d’usage et que le monument réutilisé ne soit pas un symbole de passé mais, au contraire, un fort symbole d’avenir, d’ailleurs : " lorsqu’un monument connait un projet de réutilisation, il peut devenir un acteur contemporain de la mémoire en devenir …..le monument prend tout, son sens le moment où il sera réutilisé ". Pour cela , On peut conclure que: prévoir une place à cette mosquée parmi les monuments nationaux pour être un patrimoine reconnu en tant que bien collectif caractérisé tout à la fois par ses différentes dimensions historiques, culturelles, architecturales,…. La restauration et la réutilisation de la mosquée est une nécessité pour assurer la pérennité de la construction, la protection des valeurs patrimoniales et pour le traitement des différents pathologies structurelles et superficielles. Références: Giovanoni G. (1998), l’urbanisme face aux villes anciennes, seuil, France. Lablaude P. A. (2004), la réutilisation du patrimoine architectural : pertinence et impertinence, acte du colloque de la paix –dieu, Amay. Levantale P. (1969), L’intégration économique et sociale des édifices anciens, La documentation Française, Paris. Richard E. (1998), mémoire et nouvelles usage : du monument au projet, acte de colloque : constructions d’hier, usage d’aujourd’hui, Paris.

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