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university of copenhagen Réflexions sur un critère de classification des animaux chez le savant al-Djâhiz (776- 868 ) : le mode de reproduction chez les reptiles et les oiseaux Ben Saad, Meyssa; Provencal, Philippe; Katouzian-Safadi, Mehrnaz Published in: Al-Mukhatabat Publication date: 2013 Citation for published version (APA): Ben Saad, M., Provencal, P., & Katouzian-Safadi, M. (2013). Réflexions sur un critère de classification des animaux chez le savant al-Djâhiz (776-868 ) : le mode de reproduction chez les reptiles et les oiseaux. Al- Mukhatabat, (07), 69 - 86. Download date: 09. maj. 2015

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    Rflexions sur un critre de classification des animaux chez le savant al-Djhiz (776-868 ) : le mode de reproduction chez les reptiles et les oiseauxBen Saad, Meyssa; Provencal, Philippe; Katouzian-Safadi, Mehrnaz

    Published in:Al-Mukhatabat

    Publication date:2013

    Citation for published version (APA):Ben Saad, M., Provencal, P., & Katouzian-Safadi, M. (2013). Rflexions sur un critre de classification desanimaux chez le savant al-Djhiz (776-868 ) : le mode de reproduction chez les reptiles et les oiseaux. Al-Mukhatabat, (07), 69 - 86.

    Download date: 09. maj. 2015

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    Rflexions sur un critre de classification des animaux chez le savant al-Djhiz (776-868) : le mode de reproduction chez les reptiles et les oiseaux

    Meyssa BEN SAAD- Mehrnaz KATOUZIAN-SAFADI-

    CNRS Labo SPHERE-Equipe CHSPAM UMR 7219 Universit Paris Diderot

    Philippe PROVENCAL, PhD, Musum Zoologique, Musum National Danois dHistoire Naturelle, Universitetsparken 15, 2100 Copenhague, Danemark

    Rsum :

    Al-Dji (776-868), savant polygraphe arabe est originaire de Basra, un des grands ples de la dynastie abbasside lpoque deffervescence scientifique et culturelle de lempire arabo-islamique. Al-Dji est un adib (distinction socio-intellectuelle du savant, de lrudit, matre du verbe et de la courtoisie), thologien, polmiste, et naturaliste. Son uvre naturaliste monumentale, Kitb al-Hayawn (Le Livre des Animaux), inspire aussi bien des crits dAristote et dautres naturalistes ou mdecins de lAntiquit, que de posie, de culture orale ant-islamique et de rcits dleveurs ou de voyageurs, nest pas uniquement une compilation despces animales, mais une srie dobservations, de descriptions du monde animal, avec une volont de classer les animaux. Al-Djhiz sy emploie avec une prcision et une rigueur remarquables. Il examine les diverses proprits des animaux, tablit leurs traits distinctifs et effectue des analyses compares divisant selon le mouvement, le rgime alimentaire, lco-thologie, etc. Cet article propose dexaminer les discussions et interrogations de lauteur sur le mode de gnration des animaux, critre dont lusage en taxinomie a beaucoup volu au cours de lhistoire de la zoologie, et sur sa relative pertinence comme critre distinctif notamment chez les oiseaux et les reptiles.

    Abstract :

    Al-Djhiz (776-868), is an arabic scholar, born in Basra (Iraq), one of the greatest cities of the Abbasid Caliphate in the era of great scientific and cultural ferment of the Arabic-Islamic Empire. He is a literary man, a so-called gentleman of knowledge and culture (adib), a theologian, a polemicist, and a naturalist. His master-piece, Kitb al-Hayawn (Book of animals), mainly inspired by Aristotle and greek material, but also by Indian and Persian culture, as well as poetry, pre-islamic oral culture, and travelers stories. This book is not only a compilation of late works but a real scientific work, with a lot of descriptions, experiences on animals and it reveals a will to classify animals which al-Djhiz did with an incredibly sense of thoughtfulness and flair. He inspects the various properties of animals, sets up their distinctive features, and achieves comparative analyzes. This article wishes to focus on the discussions the author made throughout his work about the reproductive criterion, which has evolved over the history of zoology, and its relevance, especially within birds and reptiles.

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    Il est tout aussi essentiel dintgrer dans lHistoire de la pense scientifique la manire dont elle se comprenait elle-mme et se situait par rapport ce qui la prcdait et laccompagnait (Alexandre Koyr, Etudes dHistoire de la pense scientifique)

    Dans lHistoire des Sciences arabes, peu dtudes ont t consacres lHistoire de la zoologie. Les raisons sont nombreuses : obstacles lexicologiques, philologiques, peu de spcialistes dans le domaine.1 La biologie au sens moderne nexistait certes pas, mais ltude de la nature et du monde vivant, tait bien prsente. A linstar dAristote, qui fut une source majeure, et dont luvre est considre comme pionnire en Histoire naturelle et en zoologie et botanique, de nombreux penseurs arabes, grammairiens ou philosophes, mdecins ou encyclopdistes, se sont intresss au monde vivant et aux animaux.

    Al-Djhiz (776-868), basrien de naissance, ayant vcu Bagdad et frquent la cour et les grands philosophes de la priode deffervescence scientifique et culturelle de la dynastie abbasside2 en est un exemple intressant. Adib3, humaniste, polmiste, thologien rationaliste mutakallim mutazilite4, cest un polygraphe qui consacra une grande partie de son uvre ltude du monde vivant, essentiellement le rgne animal dans un ouvrage monumental : le Kitb al-Hayawn [Livre des Animaux]. Il y entreprend une tude rigoureuse et prcise des proprits des animaux avec une mthodologie scientifique5 : observations zoologiques, descriptions anatomiques, tudes comportementales, rle et influence de lenvironnement, et y propose galement une classification des animaux.6

    1 Travaux pionniers dans ltude de la zoologie arabe et dal-Djhiz en tant que naturaliste : Aarab, A., Etude analytique comparative de la zoologie mdivale, cas du Kitb al-Hayawn de Jhiz, Thse, Universit Abdelamalek Essaidi, Facult des Sciences de Ttouan, 2001 ; Aarab, A., Provenal, P ;, Idaomar, M., Eco-ethological data according to Jhiz through his work Kitb al-Hayawn, Arabica, 47, 2000, pp. 278-286 ; Aarab, A., Provenal, P., Idaomar, M., La mthodologie scientifique en matire zoologique de Jhiz dans la rdaction de son uvre Kitb al-Hayawn , Anaquel Estudios arabes, vol. 14, 2003, pp. 5-19 ; Provenal, P., Enqute lexicographique sur les noms danimaux en arabe, Thse, Universit de Copenhague ; Provenal, P., Le problme de lidentit des espces animales et vgtales dans les textes arabes. La contribution de Peter Forskl (1732-1763) ce sujet. 2 Califat abbasside : 750 1258, capitale Bagdad, fonde en 762 3 Adib, au-del de la dimension littraire, est une distinction sociologique et intellectuelle qui englobe toutes les connaissances acquises dans de nombreux domaines du savoir par le savant curieux, lrudit, l honnte homme . Le adib tait un matre du verbe, de lloquence, du savoir, et aussi un homme courtois. De nos jours, et depuis le XIXe sicle, le mot adab - surtout dans sa forme plurielle adb- concerne principalement la littrature, les Belles Lettres. Pour plus de dtails sur le adab, Encyclopdie de lIslam vol. I, Leiden, E.J. Brill, 1986, pp. 175-76, 4 Mutakallim est le nom daction de Kalm qui signifie littralement parole, ou discours . Il sagit de la thologie rationnelle. cf. Rashed, M., Les Grecs, Les Arabes, et Nous. Enqute sur lislamophobie savante, Paris, Fayard, 2009, pp. 121-169. Le mutazilisme est une cole thologique, dont les principes fondamentaux sont essentiellement bass sur lusage de la raison. Cf. Encyclopdie de lIslam vol. VII, Leiden, E.J. Brill, 1993, pp. 783-793. 5 Voir Aarab, A., Provenal, P., Idaomar, M., La mthodologie scientifique en matire zoologique de Jhiz dans la rdaction de son uvre Kitb al-Hayawn , Anaquel Estudios arabes, vol. 14, 2003, pp. 5-19. 6 Ben Saad, M., La Connaissance du monde vivant chez le savant al-Djhiz (776-868) : les sciences de la vie et le regard dal-Djhiz dans lHistoire des Sciences arabes , Thse de Doctorat, CNRS SPHERE-CHSPAM UMR 7219, Universit Paris Diderot, 2010

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    Les premires classifications ont t historiquement dates partir du XVIIIe sicle. La classification de rfrence, dite parfois classique dont la nomenclature est utilise actuellement, bien que juge obsolte, est celle du botaniste sudois Carl Von Linn (1707-1778)7. Toutefois, diffrents systmes classificatoires bass sur lanalyse compare de diffrents caractres morphologiques, anatomiques et biologiques des animaux existaient depuis Aristote (384-322 av. J.-C.) jusqu Cuvier (1769-1832)8, en passant par des naturalistes mdivaux arabes comme al-Djhiz, des naturalistes mdivaux europens comme Albert le Grand (1200-1280)9 ou des naturalistes de la Renaissance comme Ulisse Aldrovandi (1522-1605)10.

    Nous nous sommes intresss sa classification, et nous nous sommes penchs sur un critre particulier quest le mode de gnration des animaux. Nous allons tenter de voir comment al-Djhiz intgre ce critre dans sa classification, quelle importance il lui a donn, quelles rflexions il a eu autour de cet aspect. Pour illustrer ces rflexions, nous nous sommes interrogs sur la pertinence du critre gnration comme critre distinctif des classes danimaux chez al-Djhiz, notamment chez les oiseaux et chez les reptiles.

    I. La Classification des animaux chez al-Djhiz

    Les animaux sont classs en animaux qui marchent, volent, nagent, rampent11. Critre principal : le mouvement. Entrent ensuite les critres alimentation, anatomie (morphologie) et les critres co-thologiques.

    Schma classification

    II. La Classe des Oiseaux et de ce qui vole 1. Les critres distinctifs

    Al-Djhiz consacre de longs dveloppements la biologie des oiseaux dans son Kitb al-Hayawn. 12Ses rflexions sur la classification des oiseaux occupent plusieurs chapitres de son uvre.

    Les oiseaux appartiennent ce qui vole avec les insectes ails dits hamadj .

    7 Linnnaeus, Systema Naturae, 1758 [1735] 8 Cuvier, Le rgne animal distribu daprs son organisation : pour servir de base lhistoire naturelle des animaux et dintroduction lanatomie compare, 4 vol., Dterville, Paris, 1817 et Tableau lmentaire de lHistoire naturelle des animaux, Baudouin imprimeur, Paris, 1797-98. 9 Albert Le Grand, De animalibus, 1270.Cf. Delort, R., Zoologie et Histoire des animaux la fin du Moyen-Age et au XVIe sicle , Anthropozoologica, 1984, N1, p. 41. 10 Cf. Foucault, M., Les Mots et les Choses, Gallimard, Paris, pp. 54-55 et p. 141. 11 , Hayawn, I, 26. 12 Ldition du Kitb al-Hayawn utilise dans ce travail est celle tablie par Abdesselam Mohamed Harn, Ed. Mustapha Halbi et Fils, Le Caire, 1965 et Ed. Dar al-Gil, Dar al-Fikr, Beyruth, 1988. A chaque citation, la rfrence sera indique comme suit : Hayawn, Vol., page.

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    Ce qui vole

    Oiseaux hamadj

    Plusieurs critres sont tudis par al-Djhiz pour distinguer les diffrents genres doiseaux. Le premier critre distinctif est celui de lalimentation. En effet, les oiseaux sont classs en carnassiers, herbivores et mixtes. Le deuxime critre distinctif est celui de lanatomie et morphologie.13

    Dune part, au sein des carnassiers, il distingue ceux qui ont t qualifis de nobles (itq, ahrr, djawreh14) car pourvus dun bec crochu minsar darmes de dfense telles les serres mikhlab (par exemple, les autours, perviers, faucons, aigles) et les dits vulgaires (bughth)15, dpourvus darmes de dfense, ayant un bec non crochu minqr, se nourrissant essentiellement de chair morte (vautours, corbeaux).

    Dautre part, au sein des herbivores bahima, il distingue les oiseaux dits bughth, et les khashsh, de taille plus petite.

    Par ailleurs, al-Djhiz soumet un autre critre anatomique, la morphologie des pattes : les carnassiers et herbivores se distinguent aussi, au-del de la prsence darmes de dfense chez lun et dabsence de celles-ci chez lautre, par une diffrence dans la morphologie de leurs pattes. Les oiseaux carnassiers sont selon al-Djhiz zygodactyles (deux doigts en avant, et deux en arrire), et les herbivores anisodactyles (le pouce en arrire, et trois doigts en avant)16

    Enfin, il existe un autre critre distinctif dans la classification des oiseaux, un critre thologique, celui du mode de nutrition des petits. Al-Djhiz affirme que les oiseaux carnassiers nourrissent leurs petits de nourriture brute par becque, alors que les herbivores rgurgitent dans le bec de leur progniture de la nourriture labore.

    13 , , Hayawn, I, 28 14 Au nom gnrique itq sont associes les familles des autours et des perviers (grands rapaces), les arr les familles des faucons, et les djaware les rapaces comme les aigles. (Franois Vir, Falconnaria Arabica-Glanures philologiques I, Arabica, T. 8., Fasc. 3, 1961, pp. 273-293 ; II, T. 9, Fasc. 1, 1962, pp. 37-60, III, T. 9, Fasc. 2, 1962, pp. 152-192). Cependant, dans la littrature ornithologique ou de fauconnerie arabe, les autours sont autant de fois qualifis de itq et de djawreh , il en est de mme pour les aigles et les faucons. On peut dire quils dsignent les mmes oiseaux, quelques nuances prs, et que certaines personnes utilisent lun de ces termes pour dsigner les rapaces de manire gnrale. Les oiseaux que nous avons choisi de placer au sein de ces trois dsignations correspondent ce qui a t le plus utilis et attribu ceux-ci dans les divers traits, et articles et qui semblent tre ceux dcrits par al-Djiz. 15 La distinction noble /vulgaire est dcrite par Charles Pellat, Hayawn , EI, p. 322. 16 En ralit, les rapaces possdent 3 doigts devant, et le pouce en arrire. Cest--dire que ce sont les rapaces qui sont plutt anisodactyles et certains autres oiseaux (notamment les espces arboricoles) qui sont zygodactyles. Il semble donc curieux qual-Djiz, fin observateur, ait pu dcrire les rapaces comme tant des zygodactylesAristote avait observ que la plupart des oiseaux taient anisodactyles (3 doigts en avant, et un en arrire), et quelques-uns, peu nombreux, taient zygodactyles. ARISTOTE, Histoire des Animaux, II, 12, [504 a], Vrin, p. 53.

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    Les oiseaux dits mixtes mushtarak partagent des caractristiques communes aux deux autres groupes : ils ont le mme mode de nutrition des petits que les carnassiers et la forme des pattes des herbivores, et leur rgime alimentaire est vari.17

    Classification des oiseaux

    Carnassiers : sib Herbivores/granivores : Bahima

    Mixtes : mushtarak

    Alimentation

    Rgime alimentaire carnivore exclusivement

    Rgime alimentaire base de plantes et/ou de graines exclusivement

    Rgime alimentaire large : plantes, graines, insectes, chair animale

    Anatomie : morphologie des pattes

    Zygodactylie Anisodactylie Anisodactylie

    Anatomie : organes de dfenses

    Prsences dorganes de dfense chez les nobles (itq, ahrr, djawreh) (serres) Absence chez les vulgaires (bughth)

    Systme de dfense non spcialis

    Systme de dfense non spcialis

    Ethologie : mode de nutrition des petits

    Brute par becque

    Elabore par rgurgitation

    Brute par becque

    Exemples - Autours, faucons, aigles

    - Vautours, corbeaux

    Colombidae (pigeons), grue, outarde

    Gallinaces, passereau

    17 BEN SAAD, M., La Connaissance du monde vivant chez le savant al-Djhiz (776-868) : les Sciences de la Vie et le regard dal-Djhiz dans les Sciences arabes, Thse, Universit Paris Diderot, 2010 ; Ben Saad, M., Katouzian-Safadi, M., Les insectes dans la classification des animaux dal-Djhiz (776-868) : entre mythe et raison , Explora International Conference Proceedings, Insects and Texts, Spinning webs of wonder, Toulouse Natural Museum, 2011.

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    2. Le cas de lautruche et de la chauve-souris

    " "18

    Ces deux animaux ont un statut particulier dans la zoologie dal-Djhiz. En effet, ces deux espces font lobjet de nombreuses discussions quant leur place dans la classe des oiseaux. Al-Djhiz y consacre galement de longs dveloppements et diverses interrogations auxquelles il ne donne pas daffirmation dfinitive.

    Le mode de locomotion et de dplacement tant primordial dans la classification dal-Djhiz, il a du mal exclure la chauve-souris des oiseaux, et y intgrer lautruche.

    Ses descriptions anatomiques et physiologiques de ces deux exemples sont intressantes.

    - Autruche :

    Al-Djhiz considre que lautruche, par divers aspects, partage des caractristiques biologiques communes aux oiseaux et au btail. Il affirme en effet que lautruche a une anatomie assez diffrente des autres oiseaux ; la diffrence est selon lui remarquable : elle a une taille beaucoup plus grande que la majorit des oiseaux, la forme de ses pattes (didactylie : deux doigts uniquement) est peu commune et dont la plante ressemble celle du chameau (minsam), et na pas t observe chez dautres espces doiseaux, elle a de longues jambes quil dcrit comme tant constitues dune partie mince et dune partie plus charnue (wazf) (comme celle des chameaux), quelle possde narines (khurma) et fente nasale (shaq al-anf) comme les chameaux. Tandis que paralllement cela, elle est pourvue dailes, de plumes, de bec et de queue comme les autres oiseaux, et elle pond des ufs (des ufs beaucoup plus gros que les autres oiseaux).

    Il dit lautruche nest ni oiseau, ni chameau et ajoute que les persans la nomment ashturmurgh (littralement chameau-oiseau shatur=chameau, murgh=oiseau) parce quelle est la fois oiseau et chameau.19

    - Chauve-souris

    Pour al-Djhiz, la chauve-souris est une sorte danimal merveilleux, dont lune des principales merveilles est la capacit pouvoir voler sans plumes (son vol sans plumes est merveilleux ( )20

    La chauve-souris partage de nombreuses caractristiques anatomiques et physiologiques avec les mammifres : elle est pourvue de dents, mchoires, palais, et dongles, elle na pas de plumes, elle a une peau et une chair, elle ne possde pas de bec. Et elle est vivipare (mise bas et allaite les petits).

    18 Nous avons vu un oiseau au long vol sans plumes comme la chauve-souris et on a vu un oiseau qui ne vole pas alors quil est fort pourvu dailes , Hayawn, III, 233 19 Hayawn, IV, 321-322. 20 Hayawn, III, p. 526.

  • 7

    Malgr toutes ces rflexions, il classe tout de mme la chauve-souris parmi les oiseaux essentiellement parce quelle vole.

    "

    ,"21

    Les gens disent que tous les animaux qui ont les oreilles diminutives ou en sont dpourvues pondent des ufs, et que tous ceux qui ont des oreilles externes mettent bas en ne pondent pas dufs, or nous ne savons pas pourquoi les animaux aux oreilles externes mettent bas et ceux sans oreilles pondent des ufs. Les oreilles des chauves-souris sont saillantes et bien visibles, et des personnes ont expliqu que mme si les chauves-souris appartiennent aux oiseaux, ces traits leurs sont propres car elles entrent en gestation, mettent bas, ont des rgles et allaitent leurs petits. 22

    A travers ce passage, on constate qual-Djhiz est trs conscient des inconsquences dans les formules des autres personnes quil cite, tout en ne sachant pas comment expliquer cela de manire rationnelle, ce qui est illustr par la remarque or, nous ne savons pas pourquoi .

    Il semble que les personnes quil cite pensent que les traits propres aux chauves-souris sont des traits spcifiques (khsst) comme les impulsions lectriques des poissons lectriques, cest dire quelque chose de particulier que lon ne peut pas expliquer, dont lexistence ne peut tre dmontre que par lexprience et quil faut tout simplement accepter. Al-Djhiz fait des commentaires mais ne semble pas prendre position, mais il utilise la chauve-souris comme exemple de la rgle disant que les animaux aux oreilles externes mettent bas, ce qui veut dire quil accepte la chauve-souris comme tant un oiseau ou est-ce un exemple donn par les personnes cites ?

    III. La Classe des reptiles et de ce qui rampe

    1. Les hayyt

    Dans la classification dal-Djhiz, ce quon pourrait appeler reptiles se retrouvent aussi bien dans la classe de ce qui rampe, et galement dans la classe de ce qui marche au sein des hashart (les hashart incluant les petits reptiles les insectes rampants et les rongeurs)23

    21 Hayawn, III, p. 529. 22 Traduction de P. Provenal. 23 Ben Saad, M., Katouzian-Safadi, M., Les Insectes dans la classification des animaux chez le savant al-Djhiz (776-868) : entre mythe et raison , Explora International Conference Proceedings : Insects and Texts : spinning webs of wonder mai 2010, CAS/UTM, Toulouse Natural History Museum, 2011, pp. 228-250.

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    Le mot hayy (pl. hayyt) signifie serpent et en arabe classique et dans les dialectes parls, mais al-Djhiz semble y faire ses propres laborations en excluant certaines espces des serpents.

    Dans le Kitb al-Hayawn, au chapitre anw al-hayyt24, al-Djhiz voque les diffrences entre les hayyt en expliquant quelles se distinguent les unes des autres par leur caractre offensif/inoffensif, venimeux/non venimeux, par leur taille, et par leur rapport ltre humain.

    Les serpents diffrent beaucoup entre eux. Ils appartiennent aux groupes (umam) o il y a extrmement de diffrence parmi leurs espces. Ceci en fait de danger, de venin, de taille grande ou petite, de rsister en face lhomme ou de le fuir. 25

    La dsignation khashsh se rapporte aux oiseaux ou les reptiles de petite espce. Les petits oiseaux sont appels khashsh al- ayr et les petits reptiles khashsh al-ar . Donc, on peut dduire sans que cela transparaisse expressment, que selon al-Djhiz, dans ce qui rampe, il y a les petits reptiles, qui sont dj inclus au sein des ashart, et les autres plus gros comme les thubn 26. De plus, il dit 27 cest--dire que les vers sont associs ce qui rampe

    1. Les espces exclues des hayyt

    Les espces exclues des hayyt sont le dass, huffth et irbid. Le dass a t identifi comme tant le boa des sables (Eryx jaculus)28, le huffth comme la couleuvre du moila (Malpolon moilensis) ou une espce approchante la couleuvre de Montpellier (Malpolon monspessulanus), et le irbid comme tant la couleuvre flche. Le boa des sables (dass) est exclu des hayyt parce quil met bas, et ne ponds pas dufs (donc, il nest pas ovipare 24 Hayawn, V, 212, 25 Traduction de P. Provenal. 26 Thubn : reptile ophidien constricteur de grande taille dont certains caractres anatomiques (denture aigue et abondante, pilosit sous la mchoire infrieure, sourcils, crinire) rappellent le dragon tel quil est reprsent dans liconographie extrme-orientale daprs CLEMENT, F., Insectes et autres arthropodes selon Qazwn , in : GHOUIRGATE, Abdellatif et al. (d.), Mlanges pour le 25me anniversaire des tudes arabes l'Universit de Toulouse-le Mirail, Toulouse, AMAM, 1998, p. 159. Forsskl (1775 Descriptiones Animalium, Copenhague) crit que dans les parlers arabes, le mot thubn est une dnomination commune pour les serpents. Ceci ma t confirm par les bdouins du Sinai (Provenal). 27 Hayawn, IV, 271 28 Ou Eryx colubrinus, ou Eryx jayakiri

  • 9

    comme les autres serpents) ; al-Djhiz dit quil en est de mme pour la couleuvre (uffth) et le irbid29 quil a dailleurs classs parmi les ashart . Or, celles-ci ne sont pas vivipares. Ces trois espces sont exclues des hayyt , visiblement pour des raisons diffrentes. Les espces de serpents exclues de la classe hayyt

    a. Dass

    Le dass est identifi comme tant le boa des sables Eryx jaculus. Cest un serpent vivipare, cest--dire quil met bas. Donc son mode de gnration est dit par parturition , contrairement aux autres serpents, qui pondent des ufs, et sont donc ovipares. Cest notamment ce que dcrit al-Djhiz, en expliquant que cest essentiellement cette caractristique qui lexclut de la classe hayyt Il ajoute que ses oreilles ne sont pas apparentes, mais internes. Alors que gnralement, les espces qui sont vivipares ont les oreilles externes, apparentes. Et il explique que cest justement pour cette raison que la

    chauve-souris na pas t exclue des oiseaux bien que vivipare- mais parce que ses oreilles sont apparentes ( !) Apparemment, les animaux qui suivent une rgle biologique sont inclus dans le groupe, tandis que le boa des sables ne suit pas la rgle et est donc exclu du groupe.30 Dass Anatomie Alimentation Habitat Reproduction Venimeux/Danger Boa des sables, Eryx jaculus

    Corps gros, massif, form dcailles

    rondes et lisses Queue courte, pointe arrondie

    Lzards Rongeurs

    Dserts et zones arides

    Vivipare

    Non venimeux/inoffensif

    29 Nous avons des doutes sur la dtermination de ce serpent : il est peu probable quil sagisse dun colubrid inoffensif, mais plutt dun genre de viprid inoffensif qui se rapprocherait des uffth, Maalouf, A., Op. Cit., p. 6 30 Cf. supra

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    Extrait sur le dass :

    .

    .

    . .

    Si le boa des sables dass appartenait la classe des serpents hayyt, nous ne lui aurions pas consacr de mention particulire. En effet, bien quil ait la mme forme, la mme morphologie et la mme silhouette, ses caractristiques ne sont pas les mmes. De mme, la couleuvre du moila (ou de Montpellier) huffth et la couleuvre flche irbid partagent avec lui ces caractres, et comme lui, ne sont pas des hayyt. Le boa des sables a des oreilles invisibles31, et de plus, il32 met bas et ne pond pas dufs. Or, ce que lon sait, cest que ceux qui mettent bas ont les oreilles apparentes et ceux qui pondent des ufs ont les oreilles non apparentes. Certains ont prtendu que la parturition33 nexclut pas le boa des sables de lappellation gnrique de serpents hayyt, comme elle na pas exclu la chauve-souris des oiseaux. 34

    b. Huffth

    Cest un serpent de grande taille, identifi par comme tant la couleuvre du moila ou de Montpellier35, de couleur tachete noir et blanc. Il vit dans le dsert, salimente de petits rongeurs. Non venimeux, il a tout de mme un mode de prdation remarquable : ce sont des serpents opistoglyphes36, cest--dire dont les dents venin sont situes larrire de la

    31 Oreilles internes. 32 La femelle. 33 Parturition : mode de gnration par mise bas, chez les mammifres. 34 Traduction inspire de Jhiz, Le Cadi et la Mouche, Anthologie du Livre des Animaux, (Extraits choisis, traduits de larabe et prsents par L. Souami), pp. 339-340. 35 Identifie par P. Provenal. Pour Maalouf, identifie comme tant la couleuvre, Souami dans Le Cadi et la mouche comme couleuvre , p. 339 ou serpent non venimeux , p. 93. 36 Opistoglyphe : un serpent opistoglyphe est un serpent qui possde dans la partie postrieure de son maxillaire un ou plusieurs crochets venin. En raison de cette position en fond de gueule, il est rare de se faire envenimer par un tel serpent.

  • 11

    bouche ; le serpent est donc oblig dattraper sa proie, de la mcher afin de lenvenimer.37 Ainsi, ces espces ne sont pas dangereuses pour lhomme, car une simple morsure nentrane

    pas de contamination. - Couleuvre du moila : Malpolon moilensis - Couleuvre de Montpellier : Malpolon monspessulanus.38

    Ces deux espces tant trs proches, la dnomination peut se rapporter lune comme lautre. Huffth Anatomie Alimentation Habitat Reproduction Venin/Dang

    er Couleuvre du moila, Malpolon moilensis ou Couleuvre de Montpellier, Malpolon monspessulanus

    Grande taille Couleur tachete noir et blanc

    Petits rongeurs

    Dserts et zones arides

    Ovipare

    Venimeux/inoffensif

    Extrait sur le huffth :

    Le huffth est un animal qui ressemble au serpent mais nen est pas un. Il menace fortement en soufflant et en fonant. Pour celui qui ne le connat pas il provoque une frayeur plus grande que ne le font les vipres et les serpents de grande taille, mais il est tout- fait inoffensif et les serpents le dvorent. 39

    37 Hayawn, IV, 148. 38 Appel souvent faux-cobra cause de lappellation anglaise false-cobra 39 Traduction de P. Provenal.

  • 12

    c. irbid Identifie comme Coluber jugularis [Syn. Hierophis jugularis, Dolichophis jugularis] irbid Coluber jugularis [Syn. Hierophis jugularis, Dolichophis jugularis]

    Anatomie Alimentation Habitat Reproduction Venin/Danger

    Couleuvre flche ou couleuvre rouge-gorge

    Taille : 2m Couleur : marron fonc Cou noir luisant

    Rongeurs Oiseaux Reptiles

    Semi-dsert Pentes pierreuses exposes au soleil

    Ovipare

    Non venimeux/Inoffensif

    Ce serpent a t identifi tantt par vipre mle heurtante, tantt par colubrid inoffensif40. Il sagirait plutt dun colubrid inoffensif : la couleuvre flche41, ou couleuvre rouge-gorge. Pour la classification des reptiles, al-Djhiz nuse pas de critres distinctifs aussi clairs et prcis que chez les oiseaux ou dautres classes danimaux. En effet, on ne discerne pas de

    sous-groupes aux caractristiques ou proprits distinctes. Il sagit uniquement dinclure ou dexclure certaines espces de ce qui a t appel hayyt . La viviparit semblait apparatre comme un critre intressant car point par al-Djhiz comme tant suffisant pour exclure le boa des sables dass des hayyt. Du reste, la viviparit seule 40 Daprs Souami, dans Le Cadi et la mouche, p. 92 et p. 339, Maalouf dans son Arabic zoological Dictionnary laurait identifi comme puff-adder. 41 Brix, N.P., Etude de la faune ophidienne de lEgypte ancienne, T. II : les monographies ophidiennes, Thse de Doctorat en Sciences de lantiquit, Universit Marc Bloch, Strasbourg 2, 2010

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    nest pas un critre exclusif, car il ajoute que la raison pour laquelle celle-ci a exclu le boa des sables des hayyt, mais pas la chauve-souris des oiseaux, cest que les chauve-souris ont des oreilles saillantes, alors que le boa des sables comme tous les serpents- est dpourvu doreilles externes, faisant donc le lien entre oreilles apparentes et viviparit. 42 Toutefois, le mode de gnration nest pas lunique critre relev par al-Djhiz. La couleuvre du moila (ou de Montpellier) huffth et la couleuvre flche (ou rouge-gorge) irbid, sont galement exclues des hayyt alors quelles ne sont pas vivipares, mais ovipares. Si elles sont exclues de la dnomination hayyt, cest parce quelles sont inoffensives pour lHomme. Ce qui veut dire que pour al-Djhiz (ou peut-tre dans les parler de l'Iraq de son poque) le terme hayy se prcise en serpent dangereux. Mais il faut dire que lorsquil cite d'autres personnes, celles-ci appellent le huffth hayy. Ce qui veut dire que pour al-Djhiz (ou peut-tre dans les parler de l'Iraq de son poque) le terme hayy se prcise en serpent dangereux. Mais il faut dire que lorsquil cite d'autres personnes, celle-ci appellent le huffth hayy. Nous pouvons donc conclure que le boa des sables est exclu des serpents par ce quil est vivipare sans oreilles externes. Or aucun serpent na doreille externe. Djhiz semble donc

    lexclure du fait que contrairement la chauve-souris, le boa des sables rompt la rgle biologique relative la reproduction, bien quil suive la rgle anatomique des serpents. Il semble donc qual-Djhiz ait fait des rflexions propres sans pour autant vraiment arriver une conclusion ou des critres bien dfinis. Cest comme une causerie sur les divers traits sans aboutir une rgle biologique valable. Les diffrents critres ne sont pas bien dlimits. Par exemple, al-Djhiz dcrit l'ovoviviparit. En effet, al-Djhiz crit: "L'il de la vipre ne bouge pas"43, ce qui est correct car les serpents ont leurs yeux couverts d'une caille transparente, ce qui rend leurs yeux immobiles. Ensuite il crit: "Elles donnent naissance et pondent des ufs, cela provient du fait que quand leurs ufs sont prs d'clore, ils se brisent dans leur abdomen et ils donnent naissance leurs petits ce qui fait qu'elles semblent tre comme les animaux qui donnent naissance des animaux tels qu'eux" (cest- dire vivipare). Il faut dire que ce trait tait dj connu d'Aristote. D'un autre ct, la plupart des vipres du Moyen Orient sont ovipares. Il semble donc que viviparit/oviparit ne soient pas un critre rel de classification chez al-Djhiz. Al-Djhiz a donc prfr brosser des traits sans dcrire vraiment de nouvelles rgles biologiques. Nous pouvons donc dire, que suivant al-Djhiz un serpent hayy est un animal dangereux pour lhomme. Le dass est exclus du groupe du fait quil ne suit pas une rgle 42Hayawn, VI, 334 43Hayawn, IV, 113.

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    biologique gnrale. Le huffth est exclu du fait quil est inoffensif. tant donn que le dass lui aussi est inoffensif, ceci semble confirmer la rgle approximative qui dit que selon al-Djhiz un serpent est un animal dangereux pour lhomme. Le terme gnrique hayy est un terme qui signifie serpent au sens large dans arabe actuel (donc incorporant tout aussi bien espces dangereuses que les inoffensives), et il ne semble pas que cela ait t diffrent en Iraq au IXe sicle. Al-Djhiz a donc voulu prciser le terme gnrique, mais na pas rellement circonscrit des genres de faon prcise. Conclusion La classification des animaux dal-Djhiz a pour pivot le mouvement. Cest le mouvement, qui le premier, divise les animaux en classes. Cest lui qui, ds le dpart, dfinit la vie mme, et ainsi le vivant . En effet, ce qui distingue le vivant du non-vivant chez al-Djhiz, cest ce qui distingue lanim (nm), de linanim (djamd). Le nm dsigne ce qui est dou de croissance, et cest donc une forme de mouvement, la capacit de crotre et de se dvelopper qui dfinit le monde vivant (vgtaux et animaux). Le mouvement des animaux dtermine la classification. Les animaux se meuvent chacun de manire diffrente et de manire adapte leur milieu : ils marchent, volent, rampent, ou nagent.

    Cest ainsi qual-Djhiz, travers son observation directe, ordonne le monde animal, al-hayawn. Dautres critres viennent sajouter celui du mouvement (ou mode de locomotion), viennent complter les distinctions des classes, sous-classes, groupes, sous-groupes, genres et espces ; ils stendent et se complexifient au fur et mesure : alimentation, anatomie, co-thologie, etc., distinguant ainsi diffrentes composantes et familles du rgne animal. Cette logique de classement fait qual-Djhiz hsite longuement et se pose diverses interrogations sur les statuts despces telles que lautruche et la chauve-souris, dont il value la place par le mouvement et lanatomie bien avant celui du mode de reproduction qui les aurait immdiatement places la premire parmi les oiseaux et la seconde avec les mammifres. Ce critre (mode de gnration), soulev par Aristote44, a pourtant t nglig par al-Djhiz, pas occult, car il en parle et en discute sa relative importance, mais ne sengage pas en faire un critre distinctif en bonne et due forme, dans le but de garder une certaine cohrence ce quil avait tabli comme base de dpart dans son classement.

    On retrouve ces rflexions dans la classification des reptiles, o loviparit, la viviparit et mme lovo-viviparit de certains serpents sont dcrites, dveloppes, expliques par lauteur qui en discute lventuelle pertinence comme critre classificatoire, mais naboutit pas en faire un critre distinctif. Dailleurs pour ce qui est des reptiles, les groupes distinctifs ne sont pas aussi clairement tablis et dlimits comme pour les oiseaux ou les autres classes tudies 44 Aristote connat lovoviviparit des vipres mais nen fait pas un critre de classification cf. Aristote, De Partibus Animalium, , Livre IV, 1949.p. 676.

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    par al-Djhiz. Lutilisation de la notion doffensif/inoffensif le dmontre : le rapport ltre humain, la notion de danger peuvent tre perus comme des critres faibles au vu dautres plus en rapport avec des proprits biologiques. Cela nous informe sur le statut si particulier du serpent (lui qui est aussi bien class dans ce qui marche que dans ce qui rampe) chez al-Djhiz et dans la zoologie arabe mdivale : la dimension merveilleuse, son ct doublement fascinant pour lhomme : proprits autant admirables par la force de son corps, sa motricit alors quil est apode, sa ruse et son mode de prdation sans organes, que terrifiantes par sa puissance et son venin.

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