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1ERE PARTIE ; Le 17 Décembre –2008 Depuis que j’ai commencé mon journal, je me demandais comment je pourrais l’utiliser et à quoi surtout ?. J’ai un blog sur un autre site, dans lequel je passe tous les jours des articles sur tout et n’importe quoi mais là, j’avais envie de faire autre chose mais quoi ? J’ai donc mis la marmite sur le gaz, j’ai laissé mijoter à petit feu, et Eureka ! j’ai trouvé. LA VIE D UNE FEMME 1ERE PARTIE ; A force de passer chaque jour sur mon blog la vie de Rosiane, mon passé remonte à la surface et avec lui, tout ce que je n’ai pas encore dit. Elle et moi sommes de la même génération, elle a un an de plus que moi, une vie lourde d’évènements tragiques et malheureux et bien des fois, je me revois en elle car il semblerait qu’à l’époque où notre vie d’adulte a commencé, nous étions deux jeunes filles innocentes et rêveuses qui n’avaient jamais reçu de conseils pour savoir comment penser et comment nous diriger. Nous avons donc commis toutes sortes d’erreurs dues à notre ignorance mais également à l’absence d’amour de nos parents. Pour ma part, j’ai compris très tard, qu’ils n’étaient pas responsables ayant eux-mêmes un passé encore plus lourd qu’ils trainaient derrière eux, un passé fait de blessures dont certaines ne se guérissent jamais. TESTAMENT POUR MES FILS J’ai deux fils. Chacun à sa façon a rompu toute relation avec moi. J’ai 74 ans, ne sais pas pendant combien de temps encore je pourrai m’exprimer et surtout leur laisser quelque chose. Pour l’instant ils sont encore jeunes, l’un à 50 ans, et l’autre 43 ans. Comme m’a dit l’un d’eux : « moi, ce qui m’intéresse ce n’est pas le passé mais l’avenir ». Mais quand il aura son avenir derrière lui, il se rendra compte (nous l’avons tous fait) que lorsque l’avenir n’est plus, le passé prend toute son importance et lorsqu’il n’y a plus personne pour en parler, on ressent alors un grand vide bien difficile à combler. Si un jour mes fils lisent les lignes qui vont suivre, ils comprendront peut-être que les raisons qui les ont détachés de moi étaient empreintes de beaucoup de jugements erronés, mais pour en arriver là, il leur faudra d’abord arrêter de courir après l’argent,

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Page 1: telavivcat.e.t.f.unblog.frtelavivcat.e.t.f.unblog.fr/files/2015/08/xxxtestament-pour-…  · Web viewLe 17 Décembre –2008. Depuis que j’ai commencé mon journal, je me demandais

1ERE PARTIE ;

Le 17 Décembre –2008Depuis que j’ai commencé mon journal, je me demandais comment je pourrais l’utiliser et à quoi surtout ?. J’ai un blog sur un autre site, dans lequel je passe tous les jours des articles sur tout et n’importe quoi mais là, j’avais envie de faire autre chose mais quoi ? J’ai donc mis la marmite sur le gaz, j’ai laissé mijoter à petit feu, et Eureka ! j’ai trouvé.

LA VIE D UNE FEMME 1ERE PARTIE ;

A force de passer chaque jour sur mon blog la vie de Rosiane, mon passé remonte à la surface et avec lui, tout ce que je n’ai pas encore dit.

Elle et moi sommes de la même génération, elle a un an de plus que moi, une vie lourde d’évènements tragiques et malheureux et bien des fois, je me revois en elle car il semblerait qu’à l’époque où notre vie d’adulte a commencé, nous étions deux jeunes filles innocentes et rêveuses qui n’avaient jamais reçu de conseils pour savoir comment penser et comment nous diriger. Nous avons donc commis toutes sortes d’erreurs dues à notre ignorance mais également à l’absence d’amour de nos parents.

Pour ma part, j’ai compris très tard, qu’ils n’étaient pas responsables ayant eux-mêmes un passé encore plus lourd qu’ils trainaient derrière eux, un passé fait de blessures dont certaines ne se guérissent jamais.

TESTAMENT POUR MES FILS

J’ai deux fils. Chacun à sa façon a rompu toute relation avec moi. J’ai 74 ans, ne sais pas pendant combien de temps encore je pourrai m’exprimer et surtout leur laisser quelque chose.

Pour l’instant ils sont encore jeunes, l’un à 50 ans, et l’autre 43 ans. Comme m’a dit l’un d’eux : « moi, ce qui m’intéresse ce n’est pas le passé mais l’avenir ». Mais quand il aura son avenir derrière lui, il se rendra compte (nous l’avons tous fait) que lorsque l’avenir n’est plus, le passé prend toute son importance et lorsqu’il n’y a plus personne pour en parler, on ressent alors un grand vide bien difficile à combler.

Si un jour mes fils lisent les lignes qui vont suivre, ils comprendront peut-être que les raisons qui les ont détachés de moi étaient empreintes de beaucoup de jugements erronés, mais pour en arriver là, il leur faudra d’abord arrêter de courir après l’argent, la carrière et aussi hélas, être à leur tour déçus  par la mentalité que leurs enfants auront adoptée et blessés par des attitudes non conformes à ce qu’ils souhaitaient.

Avec internet, il est facile de retrouver quelqu’un, qu’il s’agisse de « copainsd’avant » ou de « facebook » et si je ne souhaite pas qu’ils lisent maintenant les lignes qui vont suivre car ils ne sont pas assez mûrs pour les comprendre, j’espère qu’un jour, quelqu’un leur apprendra que « j’étais » et que « je ne suis plus » mais qu’ils peuvent encore faire un petit bout de chemin avec moi.

Ma vérité vaut bien la leur.

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2EME PARTIE

Année 1958. j’ai 20 ans. Je me suis mariée en 1956 avec André Cagnard ; Notre façon à nous de quitter les parents, car à l’époque il n’y avait pas d’autre alternative. Après 15 mois d’union, nous avons divorcé. J’habite rue La Fontaine dans le 16ème arrondissement. Dans les quartiers riches il y a deux sortes d’habitants : les riches et ceux qui travaillent pour eux. C’est le cas de mes parents ; ma mère travaillait chez les propriétaires de l’immeuble et quand les appartements ont été mis en vente, ses patrons, qui l’ appréciaient beaucoup, lui permirent d’acquérir le sien pour un prix intéressant.

J’habite le même immeuble que ma mère mais au 6ème étage dans « une chambre de bonne », sans eau, avec l’électricité qui a été raccordée sur la chambre d’un voisin et nous partageons la quittance.Je suis secrétaire. Je me maintiens.

Un jour que je passe chez la concierge pour y retirer mon courrier, un jeune homme se trouve à la loge. J’apprends alors qu’il s’agit d’un étudiant qui habite, lui aussi, au même étage que moi mais dans une autre aile de l’immeuble. Peu de temps après, il m’invite à un bal organisé par les étudiants universitaires.

Georges est lui aussi étudiant en 3ème année, d’ingénieur en électricité, originaire du Maroc, de la ville d’Oujda il est depuis quelques années à Paris pour y faire ses études.

Un grand roman d’amour va naitre entre nous, fait de beaucoup de tendresse, de mots d’amour, de petites attentions.Sur le plan sexuel c’est pas terrible car c’est un éjaculateur précoce, mais comme moi je suis frigide, cela  n’est pas grave. L’important pour moi, c’est de sentir qu’il m’aime, qu’il s’intéresse à moi. Je suis « sa petite caille »

Depuis mon mariage, je n’ai jamais pris de précaution et je ne me suis jamais trouvé enceinte. C’est pour cela que j’ai « décidé » que j’étais stérile, alors quand je me retrouve enceinte c’est la surprise. Je suis très heureuse, pensez-donc ! un petit être de l’homme que j’aime ! oui bien sûr on vit à l’étroit, Georges ne travaille pas, ma position sociale est modeste mais qu’importe  (l’inconscience des jeunes !)

Mais Georges lui est atterré. Il est juif et à cet époque, surtout issu d’Afrique du Nord, il n’est pas question d’épouser une « goy » alors il m’explique du mieux qu’il peut. Je ne sais pas ce que je comprends au juste mais je maintiens ma position, alors ne sachant plus quoi me dire, c’est à genoux qu’il me demande de ne pas garder cet enfant, me promettant que plus tard, lorsqu’il aura fini ses études, il convaincra ses parents de le laisser m’épouser.

J’ai fini par céder, c’est je pense la plus grande erreur de ma vie, car au bout du compte j’ai perdu et l’enfant et l’homme. Pourtant, par amour, j’ai accédé à son désir puis les choses ont repris leur cours.

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Il termine avec succès ses études et part aussitôt pour l’Algérie car c’est la guerre là-bas. Etant sursitaire, il fera 36 mois de service. Il ne reste entre nous que les lettres qui vont meubler nos jours et nos nuits et puis un jour…. Plus de lettres. J’écris, pas de réponse, j’écris encore, rien…..

Enfin, une enveloppe reconnaissable entre toutes  fait son apparition. Georges explique son incompréhension devant les évènements, l’horreur de la guerre . Comme il parle l’arabe il est le traducteur lorsque des fedaiyns sont arrêtés, il assiste aux coups, aux tortures et un jour, il refuse de continuer les traductions. Envoyé au trou, il en ressortira quelque temps après pour apprendre que son meilleur ami n’est plus et qu’un autre de ses copains, de retour d’une permission, s’est suicidé car sa femme l’avait quitté et était parti avec un autre.

C’est trop pour lui, il explique qu’il ne sait même pas s’il sera encore en vie demain, qu’il ne pourra jamais parler de moi à ses parents car il leur ferait trop de peine, il se traite de lâche et me rend ma liberté pour ne pas continuer de gâcher ma vie, moi qui lui ai sacrifié notre enfant car j’avais confiance en lui.

Dans cette chambre sordide, les murs tournent autour de moi, peu importe ce que je comprends , la vie doit s’arrêter là. Je prends une lame de rasoir et je m’entaille les veines.

Quand je me réveille, je suis couchée sur le sol, le sang à giclé au plafond et sur les murs et sur mon bras un caillot de sang a arrêté l’hémorragie. Tant bien que mal je me relève, Je nettoie la plaie avec ce que j’ai, je mets un pansement et…. Je vais me coucher.

Le lendemain matin je me réveille toute endolorie, mais malgré tout, je vais au travail. Mes collègues me demandent ce que j’ai au bras, je leur raconte que je me suis brulée.

L’histoire n’aura aucune conséquence.

Je ne reverrai plus jamais Georges. Mais…………les 2 + 01/09/2012

3EME PARTIE

(Pour toi David, quelques informations sur ton père biologique)

J’ai 23ans,  je n’habite plus dans ma chambre de bonne mais rue de Reuilly dans le 12ème arrondissement de Paris, une pièce- cuisine en rez-de chaussée.je travaille chez ORMIG, une société qui importe et installe des appareils de photocopies et des machines d’organisations pour bureaux et usines.

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Chaque année, en Décembre, la Société organise pour l’ensemble du personnel accompagné du conjoint, un diner dans un restaurant. Cette année là, la soirée s’étant terminée très tôt, la bande de jeunes que nous formons décide de continuer dans une boite de nuit. André Bonderf et moi, sommes les seuls célibataires ce qui explique que nous faisons plus ample connaissance, assis l’un à côté de l’autre. Plus tard, au moment de nous séparer, nous décidons de nous revoir.

 

 

André est un garçon énigmatique, beau, des yeux verts magnifiques, sa personnalité est difficile à cerner ; peu bavard, notre relation devient un peu fade, ni drôle, ni triste, ni sérieuse, ni pénible.Assez vite il me fait savoir qu’il se sent différent des autres et quand je lui demande de s’expliquer il me répond qu’il ne sait pas ce que c’est d’aimer ; « j’ai vu mes copains tomber amoureux, raconter ce qu’ils ressentaient, moi, non. Même envers mes parents je ne ressens rien  et d’ajouter : «  Aussi je préfère te prévenir, ne t’attache pas à moi car je serai incapable de te rendre heureuse. »

 

 

Malgré tout, nous allons continuer notre relation et nous arrivons au nouvel an de 1961 que nous passons ensemble dans un endroit sympathique .

Durant tous ces mois,  je me suis demandée ce que nous faisions ensemble et pourquoi il continuait avec moi  et petit à petit je me suis dit qu’il avait surement envie de tout arrêter mais qu’ayant peur de me faire de la peine il reculait sans cesse l’échéance ; de mon cöté étant totalement différente de lui : spontanée, enjouée, cette relation me pèse un peu et je décide donc, avec des termes choisis, de lui rendre sa liberté s’il le souhaite. Il accepte et nous nous séparons en tant que couple mais nous continuons de nous voir au travail.

JE SUIS ENCEINTE MAIS JE NE LE SAIS PAS ;

Peu de temps après mon amie  Françoise Couprey m’annonce qu’elle pense être enceinte, qu’elle a rendez-vous avec une « faiseuse d’anges » mais qu’elle a peur d’y aller seule, donc je l’accompagne.

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La femme qui nous reçoit a la cinquantaire, vit dans un appartement propre et bien agencé, et nous dit être une ancienne infirmière. La consultation terminée, elle confirme son état à mon amie.

Je ne saurai jamais pourquoi, car je n’ai aucune raison de le faire, mais je lui demande de m’ausculter aussi. Et le verdict tombe : je suis dans la même situation que Françoise, enceinte de près de trois mois..

 Nouveau rendez vous est pris pour Françoise  afin de pratiquer l’avortement, moi, je demande à réfléchir.

 Au départ, mes pensées .s’entrechoquent et partent tous azimuts et petit à petit reviennent mieux rangées. Le père, André, est un garçon sain de corps et d’esprit, même si ma situation n’est pas extraordinaire je peux assumer la venue d’un enfant seule, car je ne compte pas en parler au père. Et puis il y a ce petit bébé que j’ai tant regretté de ne pas avoir gardé, je ne vais pas faire deux fois la même erreur, ma décision est donc prise : je garde cet enfant qui sera toute ma vie, que j’aimerai plus que tout.

 Sur ce nouveau chemin qui est le mien, je me sens merveilleusement bien, je n’ai aucun malaise, je suis rayonnante.

 Alors que j’entame mon quatrième mois, un soir on frappe à la porte. Georges est devant moi. Nous sommes un instant interdits puis je le fais entrer.

 Il a terminé son service et est rentré en France la veille. Dans le métro, il est tombé nez à nez sur Françoise et sans être capable de dire pourquoi, la seule chose qu’il lui a demandée, c’est mon adresse.

 Le moment de stupeur passé, je décide de lui dire immédiatement ma situation. Il blémit, se lève et… s’en va.

 Deux jours après il revient et me dit une des plus belles choses jamais entendue :

 « Je t’ai promis des choses que je n’ai pas été capable de tenir, je t’ai demandé de commettre un crime et tu l’as fait la mort dans l’âme mais par amour, je ne vais pas te laisser seule maintenant. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve mais je serai à tes côtés tout au long de ta grossesse. Lorsque tu auras accouché, je ne peux rien te promettre mais j’espère que je serai, pour une fois, à la hauteur . Aimer ton enfant ne sera pas très difficile, ce qui le sera, c’est d’affronter mes parents, car une goy, divorcée, et mère célibataire, c’est beaucoup pour eux mais j’espère que le temps m’aidera.

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Et durant des mois, Georges sera présent à mes côtés. Bien des fois lorsqu’il dort près de moi, je  me demande, le connaissant bien, comment il fait pour tenir le coup devant ce ventre qui grossit de plus en plus et que contient un enfant qui n’est pas le sien. Je ne sais pas alors ce que l’avenir nous réserve, mais je sais  que ce qu’il fait là c’est la plus belle preuve d’amour qu’il pouvait me donner.

 28/09/1962 Mon fils est né. Chez les juifs c’est «  rosh hoshanna » » le nouvel an juif et Georges ne peut pas se libérer pour être là aux heures de visite c’est donc à minuit, en sautant le mur de l’’enceinte de l’hopital qu’il viendra me voir .les 2 + 02/09/2012

 4EME PARTIE

3ème partie

http://ts1.mm.bing.net/th?id=I4687515130136032&pid=1.9 nénuphar

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSDK5f7HYBcSNSOPtIzYcNlsTtCBt7-J6zq0LO0aFeZTIaVTeY rose de fin de texte

Les trois mois qui vont suivre sont faits de biberons, de couches et de découvertes du rôle de maman. Georges se partage entre son boulot, ses parents et nous. Les choses vont bien mais je me prends à penser qu’un jour, il faudra bien parler de la situation dans laquelle nous sommes  et de la tournure que nous voulons lui donner. Dans cette affaire, je n’ai pas grand chose à dire car c’est à Georges de prendre une décision mais plus le temps passe et plus je guette le moindre regard, le moindre geste, le moindre changement venant de lui et qui m’indiquerait ce qu’il va décider.

Je peux attendre lorsque je sais pourquoi et jusqu’à quand, mais l’expectative me tue, donc et sans m’en rendre compte, je vais me replier sur moi-même, courbant le dos pour parer le coup dans le cas où….. et je crois que je le fais assez intelligemment pour donner le change. Le 31 Décembre 1962, nous passons le réveillon du nouvel an tous les trois à la maison, l’ambiance est un peu tendue et nous faisons tout notre possible pour ne rien laisser paraître.

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Début Janvier 1963, en rentrant à la maison, je vois un mot posé sur la table :

 « Jeannine, ton attitude de ces derniers mois m’a fait comprendre que tu m’en veux de n’avoir jamais été capable de prendre mes responsabilités et de parler franchement. Je ne supporte plus ton silence qui me condamne tout en sachant que c’est toi qui a raison, aussi je préfère mettre fin à notre situation actuelle ; je ne suis pas digne de toi et je ne veux plus te faire souffrir. Pardonne-moi. Il laisse aussi de l’argent pour « le petit »

 Ca y est, c’est fini, ce que je redoutais est arrivé et je me rends compte que j’étais bien plus heureuse lorsque je doutais alors que je pensais souffrir le martyr ; c’est maintenant qu’une peine immense va m’envahir, me submerger et pour combien de temps. ?

 C’est mon petit bonhomme qui surement m’a empêchée de mettre fin à mes jours mais en moi, quelque chose s’est cassé et qui ne se réparera jamais.

 Je garderai toujours au fond de mon cœur l’espoir qu’un jour, peut-être au détour d’une rue, je le rencontrerai ; pour lui prouver alors que je ne l’ai jamais oublié,  je garde et garderai plus de trente ans sur moi sa lettre de rupture pour la lui montrer, au cas où, et puis un jour, dans l’autobus, on me vole mon porte feuille et avec…. La lettre 

 Je reprends le travail et les problèmes vont commencer. La crêche, c’est ce qu’il y a de mieux quand tout va bien, mais une toux, un peu de fièvre et c’est retour à la maison et donc arrêt de travail. Le patron, aussi gentil soit-il, ne peut accepter cette situation bien longtemps alors on met l’enfant chez une nourrice privée mais c’est plus cher, beaucoup plus cher.

 On va quand même tant bien que mal tenir le coup. David marche à 10 mois, il parle presque couramment à 15 mois et fait l’admiration de tous, surtout qu’il est très beau.

 Depuis qu’il est chez la nourrice il a appris un nouveau mot, c’est celui que les autres enfants prononcent lorsque le mari rentre : «Papa» et David le prononce tout le temps, Là où les choses se compliquent, c’est que lorsque nous sommes par exemple au jardin public et qu’un pantalon passe, il s’appelle aussi « papa » peut importe si celui qui le porte est noir ou jaune ; des gens assis sur le même banc que moi diront un jour après avoir bien ri : « pas très physionomiste votre fiston » et la coupe déborde lorsque le concierge, vieux monsieur de plus de 70 ans, se trouve affublé de ce titre. Je commence à comprendre que nous allons vers de sérieux problèmes.

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J’ai quitté la Société ORMIG  et je travaille maintenant chez DISTRIMAT une toute nouvelle Société qui importe d’Italie des tuyaux et accessoires en amiante-ciment pour les canalisations. Pas très loin du bureau, il y a une librairie- papeterie tenue par Geneviève, une fille de mon âge, divorcée elle aussi et à mon heure de pause, je viens dans son arrière-boutique boire un petit café et nous nous racontons.

Mon divorce à moi s’est bien passé mais pour elle c’est le contraire car son mari refusant la séparation, il lui en a fait voir de toutes les couleurs, y compris des menaces de mort. Malgré tout, elle est arrivée à ses fins mais a gardé un traumatisme concernant les hommes. Cependant, la solitude lui pèse énormement et elle oscille entre le désir de rencontrer quelqu’un et la peur de retomber dans le même genre de situation. Parmi les clients, se trouve un jeune homme sympathique qui ne cache pas son intérêt pour elle depuis déjà pas mal de temps ; elle m’en parle puis n’y tenant plus, elle me dit qu’elle est prête à sortir un soir avec lui mais pas seule, je dois les accompagner et ainsi elle sera obligée de rentrer avec moi, lui faisant croire que ce jour là, elle dort chez moi.

Je ne suis pas sortie depuis 2 ans : 9 mois de grossesse et 15 mois depuis la naissance de David, j’hésite, car d’une part je ne sais pas à qui demander de garder mon fils et d’autre part, l’habitude perdue, je n’ai pas envie de me retrouver dehors et de tenir la chandelle mais j’aime beaucoup Geneviève et je finis par accepter. Ma mère, à ma grande surprise, va accepter de garder le petit jusqu’au lendemain matin et donc … le « ménage à trois » sort en ballade.

 La soirée est formidable, après le restaurant nous allons à la Butte Montmartre dans une boite. A l’intérieur de nombreuses tables sur lesquelles sont posées des bougies et au fond de l’immense salle, en plein air, des tonnelles pour les amoureux. C’est là que nous nous installons,. Les amoureux partent danser et tout à coup, une main se pose sur mon épaule et je suis invitée à danser. Je me demanderai toujours comment ce type à fait pour me voir, moi qui tourne le dos à la salle.les 2 + 03/09/2012

http://telavivcat.blog4ever.com/blog/articles-cat-425922-666360-testaments_pour_mes_fils.html

http://ts1.mm.bing.net/th?id=I4687515130136032&pid=1.9 nénuphar

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http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSDK5f7HYBcSNSOPtIzYcNlsTtCBt7-J6zq0LO0aFeZTIaVTeY rose de fin de texte

5EME PARTIE (4)

L’homme est grand, mince, un merveilleux sourire orné de belles dents blanches et il danse très bien. C’est vrai qu’après tant de mois de sevrage, c’est très agréable d’être blottie dans deux bras puissants, au rythme d’un slow envoutant. En même temps, je réalise qu’un malentendu est en train de naitre car je sais très bien qu’il n’y a aucun avenir pour moi dans une nouvelle liaison, ma place est auprès de mon fils et rien ne doit m’en distraire. De plus ce garçon espère surement que ce moment sera suivi de beaucoup d’autres et ne pas le mettre au courant d’une situation qu’il ne peut deviner, c’est lui faire perdre son temps.

 

A la première occasion je lui parle brièvement du rôle auquel je retournerai dès le lendemain matin. Il me regarde, son merveilleux sourire accroché à ses lèvres et répond : « et alors ? » Nous allons nous asseoir, il me prend la main et me demande si j’ai vraiment envie de gâcher de si beaux instants. Non !, c’est vrai, je n’en ai pas envie ; j’ai une nuit entièrement à moi et maintenant qu’il est prévenu, pourquoi ne pas vivre ce moment intensément et se fabriquer ainsi un beau souvenir ? Mon amie Geneviève m’a soufflé à l’oreille qu’elle ne rentrerait pas avec moi, il n’y a donc plus de raison de résister à la tentation..

Le lendemain matin, Guy me ramène chez moi, sur le pas de la porte je lui dit adieu lui expliquant que lorsque ma mère m’amènera le petit, elle doit me trouver seule à la maison. Et il part.

David est revenu tout heureux de chez sa mamie, et nous reprenons nos habitudes mais c’est à ce moment là qu’on frappe à la porte. Guy est sur le palier, Il est resté tout ce temps dans sa voiture, à vu ma mère venir, puis repartir et a pensé qu’une petite sortie à trois nous ferait le plus grand bien. David qui se trouve dans mes bras tend alors les siens vers l’inconnu et lui dit PAPAPAPAPAPA…..

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C’est ainsi que va commencer un épisode qui durera plus de 10 ans, qui nous apportera un peu de bonheur, beaucoup de larmes, de cris et de déceptions.

Guy et moi avons eu une enfance malheureuse et qui a laissé des traces. Ma mère très sévère ne m’a jamais dit « je t’aime » ne m’a jamais fait de calins, et ne m’embrassait que le matin et le soir quand tout allait bien. Mon père bien que plus près de moi, travaillait la nuit dormait le jour, je le voyais donc  assez peu, de plus mes parents ne s’entendant pas, ils ne se parlaient pas  et mon enfance s’est passée dans un désert peuplé seulement par mes rêves qui essayaient de combler mes manques.Je suis donc à 26 ans sevrée de tendresse et je courrrai toute ma vie après la plus petite marque de tendresse. 

Guy est l’ainé de 3 enfants, une mère dépassée par les évènements, un père très dur qui pense que pour faire de son fils un homme, il faut le mener à la baguette. Il donne donc à son ainé des responsabilités peu en rapport avec son âge et les coups ne manquent pas .Privé d’affection et élevé dans la peur, il fera parti de ces gens qui n’ayant jamais reçu d’amour ne sont capables ni  d’en donner ni d’en recevoir. La dureté de son père à son égard a eu l’effet inverse sur son caractère et sa personnalité à été sapée à la base  ; Guy est un faible  qui de plus en plus se réfugiera dans la bouteille et qui refusera de le reconnaître. Son humour se transforme très vite en ironie et taquineries méchantes lorsqu’il voit qu’il a fait mouche. Mais au début tout ceci n’est pas visible.

Il est aussi un grand travailleur, doué pour tous les travaux qu’il s’agisse de plomberie, électricité, peinture, menuiserie, tout ce qui lui passe par les mains en ressort en véritable œuvre d’art.

Pendant les premiers mois, tout se passe assez bien sauf dans le cas où il rentre émêché et refuse de l’admettre. Si j’en avais eu le courage, j’aurais dû mettre fin à cette liaison sachant que je ne supporterais pas un faible de caractère et un menteur, mais j’ai préféré croire que cela s’arrangerait.

Au bout de 8 mois nous décidons de nous marier et alors, je quitte mon appartement pour aller vivre chez lui car c’est un peu plus grand. Bien sûr tous les travaux ont été faits, et tout fonctionne pile poil.Le jour de la cérémonie, Guy légitimera David en lui donnant son nom.

Un jour que je fais du rangement, je trouve dans le bas de l’armoire des boites en cartons dans lesquelles s’empilent papiers et lettres que je lis. A ma grande stupéfaction, une partie des missives émanent de femmes qu’il a connues avant moi et à qui il a proposé le mariage alors qu’il m’avait dit, dans un de ses rares moments de

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sentimentalisme, que j’étais la première et la seule à qui il avait fait cette proposition. Le soir une scène énorme éclatera entre nous et il niera jusqu’au bout, même avec les lettres pour preuves et les déchirera pour qu’il n’y ai plus de trace ; plus tard, il prétendra que j’ai rêvé cet épisode et que les nombreuses anesthésies que j’ai subies ont entamé ma mémoire.

Dans les mêmes papiers j’ai également trouvé la trace d’une petite fille qu’il a eue lors de son service militaire effectué en Allemagne,enfant qu’il a fini par reconnaître après bien des lettres de rappel de l’ambassade allemande en France, puis des demandes de pension alimentaire qui n’ont jamais été honorées. Son explication me laisse pantoise :. Oui il a eu une fille, Oui il l’a reconnue, non il n’a jamais payé et il a bien fait puisque des années ont passé et qu’on ne lui réclame plus rien.

Quand des années plus tard les services chargés de le poursuivre retrouveront sa trace et qu’il aura alors à payer une somme considérable, car aux pensions se sont ajoutées des indemnités de retard, je serai celle qui trouvera un avocat pour obtenir un délai de paiement et qui effectuera, chaque mois, durant des années, le paiement des mensualités.alors que peu de temps avant, nous avons acheté notre appartement et que  nous nous sommes mis un crédit énorme sur le dos pour des années.LES 2 + 04/09/2012

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6EME PARTIE (5)

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  Je suis née avec une luxation congénitale des deux hanches ce qui m’a valu, lorsque j’étais petite, des mois dans le platre puis ensuite une vie à peu près normale avec toutefois beaucoup d’interdictions : ne pas courir, ne pas entreprendre de longues marches, ne pas piétiner, ne pas porter de talons plus haut que 3 cm, ne pas faire de sport sauf natation et vélo.

Et puis la situation a empiré, des douleurs, des rhumatismes, d’abord aux changements de saison puis après sans raison, des crises très douloureuses qui peuvent durer des semaines sans interruption.

Ma mère a retrouvé, je ne sais pas comment, sa petite sœur après 50 ans de séparation. Lorsque je fais la connaissance de ma tante Marcelle, je vois qu’elle marche très difficilement et j’apprends que nous avons la même maladie. Ayant attendu trop longtemps, elle a subi une opération qui consiste à lui bloquer l’articulation des deux hanches ce qui l’empêche de s’asseoir comme tout le monde, de monter les escaliers autrement que sur le coté, et elle me conseille vivement de ne pas attendre car si le mal est pris à temps, les opérations subies sont beaucoup moins handicapantes.

 Jusqu’ici j’ai toujours refusé l’hospitalisation mais quand je vois dans quel état je serai dans quelques années si je ne fais rien, je décide de prendre conseil auprès de l’hopital Beaujon.

 Le verdict est le suivant : une opération, une ostéotomie, 1 mois1/2 d’hospitalisaton, 1 mois ½ de rééducation.

 Lorsque l’on est marié, que l’on travaille, que l’on est chargé de famille il est difficile de tout stopper mais après réflexion, Guy et moi décidons de faire le nécessaire. David ira chez ses grands parents paternels durant mon absence.

 Les choses vont se passer tout à fait autrement : il y aura au total 3 opérations, et 21 mois d’hospitalisation, de rééducation, de retour à la maison suivi à nouveau d’hospitalisation etc…

 Durant cette période Guy à changé d’employeur et travaille comme agent technico-commercial dans une boite qui fabrique, vend et installe des profils en aluminium. Il est très apprécié par ses patrons et étant libre comme l’air, il est envoyé en déplacement dans toute la France pour développer le commerce et l’installation du produit auprès des concessionnaires.

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 Etre malade parmi les malades est une chose, mais parmi les bien portants c’est terrible car on mesure alors combien on est handicapé et l’on perd le peu de moyen que l’on a . Guy essaye de prendre la situation à la rigolade mais bien souvent, ses moqueries, qui au départ sont là pour détendre l’atmosphère, deviennent, à cause de la mauvaise habitude qu’il a d’ ironiser stupidement et méchamment, des pics difficiles à supporter.De plus, les longues anesthésies que j’ai subies ont laissé des traces dans l’organisme et leurs effets mettent très longtemps à disparaitre. Cela provoque des oublis, voire même des amnésies partielles et lorsque j’ai le malheur de raconter que le jour même, je me suis retrouvée dans la rue, incapable de me rappeler où je voulais aller, pour lui c’est simple, je deviens folle.

C’est dans cette ambiance que David va revenir vivre parmi nous ; en 21 mois je l’ai vu 4 fois car les grands parents habitent à 400 kms de Paris et j’ai devant moi un grand garçon qui a terriblement changé, grandi, forci, un vrai petit homme, il a 5 ans.Chez ses grands- parents, il a été merveilleusement heureux et ce père qui, avec Guy, était parfois presque inhumain, s’est révélé être un grand père extraordinaire Avoir véçu à la campagne, dans une grande maison avec jardin et se retrouver dans un appartement de deux pièces avec une maman qu’on adore certes, mais qui marche avec des béquilles c’est un changement radical pour ce petit bonhomme plein de vie. Pourtant il sera comme il l’a toujours été très gentil et serviable. Guy lui, n’est plus le gentil compagnon des débuts, très pris par son travail il rentre à la maison la tête pleine de soucis et de projets pour le lendemain, il n’écoute pas ce que je lui dis, c’est un « présent-absent » qui pourtant n’oublie pas de faire des réflexions désagréables à la tordue et à son gamin.

 On m’avait gardé ma place, j’ai donc repris le travail, mais là aussi beaucoup de choses ont changé, la Société a grandi et du personnel a été engagé . Louisa une petite dactylo est là pour m’aider et D-ieu sait si je vais avoir besoin d’elle car (mais ça personne ne le sait) mes trous de mémoires sont toujours là, de temps en temps, un client m’appelle, quand j’ai raccroché, je ne sais plus ce qu’il m’a dit. Alors je me confie à Louisa qui va, pendant des mois, prendre l’écouteur à chaque conversation pour être « ma mémoire » Elle aurait pu profiter de la situation, elle ne l’a jamais fait et c’est grâce à elle que je vais reprendre petit à petit confiance en moi et que, avec le temps, les produits anesthésiants vont disparaître et avec eux les symptomes.

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 Nous sommes à l’étroit dans notre appartement car David grandit et nous décidons d’en acheter un plus grand. Très vite nous trouvons exactement ce que nous voulons ; Guy passe tous ses week-end à bricoler, à fabriquer et poser les placards de la cuisine, puis les meubles encastrés de notre chambre à coucher, le tout avec beaucoup de goût.

 Notre ménage bat de l’aile car mon mari est constamment en Province, il part le lundi et revient le vendredi et comme très souvent nous nous disputons, le wek-end  se passe à « l’hôtel du cul tourné » 

 Je voudrais sauver notre couple mais je ne sais pas comment faire et petit à petit un plan commence à germer.  Guy n’est pas un méchant homme il ne se rend pas compte du mal qu’il fait par ses plaisanteries à 10 balles et puis la vie est un peu dure avec lui, même s’il y est pour quelque chose. Il a en Allemagne une fille qu’il ne connaît pas mais pour qui il paie ; il a auprès de lui un fils qui n’est pas le sien alors, si je lui donnais un enfant, peut-être apprendrait- il à aimer vraiment et cela rejaillirait sur nous tous. Je lui en ai touché deux mots ; selon sa bonne habitude il a commencé par refuser, estimant que la situation était assez compliquée comme ça avec un seul gosse alors un deuxième…. Le temps passe, parfois je reviens à la charge, je le sens fléchir un peu, et puis un peu plus, jusqu’au jour où il me dit « et puis après tout, fais ce que tu veux »

 J’arrête la pilule mais le temps passe et rien ne se passe. Au bout de quelques mois je consulte une gynécologue  qui me fait passer certains examens dont un qui consiste à introduire un liquide blanchâtre dans les trompes pour faire une radio. Celle- ci ne revèle aucun problème mais le mois suivant, je suis enceinte. Il se trouve que le liquide injecté à débouché les trompes qui étaient obstruées.

Cette deuxième grossesse est loin de ressembler à la première, dès les premières semaines, je dors n’importe quand et n’importe où, j’ai des nausées constamment, et les examens que je passe ne sont pas excellents. Très vite, je dois arrêter de travailler et rester couchée le plus possible si je veux garder l’enfant. David sait qu’il va avoir un petit frère ou une petite sœur et comme il ne réagit pas, je crois qu’il a bien pris la nouvelle . Il sait aussi depuis peu, que Guy n’est pas son père biologique et ça aussi il l’a bien pris. Malheureusement, tout cela est faux. Dans sa petite tête tout s’entrechoque et se bouscule.

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 C’est en fait un rude coup pour lui : d’une part son père n’est pas son père, ce qui explique pourquoi il est parfois si injuste et si méchant, d’autre part un autre enfant qui lui sera celui de papa et maman, va prendre tout la place et il n’y en aura plus pour lui.Alors pour faire savoir qu’il souffre, pour faire savoir qu’il a peur il va faire plein de bétises, des petites au début puis des plus grandes ensuite, ce sont des mensonges, des petits vols à la maison, puis à l’école mais ça, personne ne va le comprendre car à l’époque les psychologues existants sont des débutants qui n’ont pas encore fait leur preuve, il n’y a pas de revues mises à la disposition des futures ou jeunes mères pour leur expliquer le B.A. BA de la psychologie infantile qui en est à ses balbutiements.

 David est toujours très beau, des cheveux blonds des yeux bleus limpides et avec de tels atouts il va pendant des années berner tout son monde se perfectionnant dans le mensonge . Bien sûr, il se fera prendre de temps en temps mais pas assez pour être puni comme il le mérite et ainsi se sentir déculpabilisé et il va ainsi pendant des années porter seul le poids de sa culpabilité. Il est dyslexique, prend du retard à l’école, les leçons de rattrapage qui lui seront données, les cours d’ortophonie n’auront pas d’effet et il va devenir un cancre ce qui va encore le pousser à commettre d’autres méfaits c’est le cercle vicieux. Les 2 + 05/09/2012

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7eme partie (6)

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Alexandre Samuel, Mathias Ludovic est né par césarienne le 11 Septembre 1969 à Bois Colombes dans la région parisienne. Son père en venant le voir s’est penché vers moi et m’a murmuré à l’oreille : « merci »

Pour éviter tout problème à l’avenir, Guy est d’accord pour que je m’arrête de travailler afin d’élever l’enfant au moins les premières années ; cela fait un trou dans le budget surtout avec tous ces frais, remboursements de l’appartement, pension alimentaire pour la petite fille d’Allemagne, mais au moins, je serai auprès des enfants, du petit qui n’aura pas à aller en nourrice, et du grand avec qui j’espère rattraper le retard.

Mais rien ne se passe comme prévu. Alexandre accapare une grande partie de mon temps car il est plein de vie, veut toujours être dans les bras, ne fait pas ses nuits complètes alors, une fois de plus, David se sent lésé, il n’y en a que pour l’autre qu’il déteste de plus en plus mais il ne dit rien et devant nous, ses parents, il offre son visage angélique. Parfois, le bébé se met brusquement à hurler sans raison jusqu’au jour où je surprends David en train de le pincer .

C’est avec des évènements de ce genre que je vais, petit à petit, comprendre que David n’est pas ce qu’il paraît être et que s’il est ainsi, c’est parce qu’il souffre. Je ne peux pas en parler à son père qui le punirait, ce qui n’arrangerait rien et c’est ainsi que va commencer une complicité entre nous qui, au lieu de nous aider, va nous compliquer encore plus l’existence car David va profiter de ce qu’il considère comme une faiblesse de ma part pour jouer, à chaque fois qu’il le croira utile, sur les deux tableaux. Il va donc se perfectionner encore plus dans la dissimulation et le mensonge,

Tout ce que j’écris en ce moment, c’est ce que j’ai compris mais hélas, des années plus tard ; sur le coup, je sais qu’il se passe quelque chose, mais je ne comprends pas quoi. Je décide donc d’aller consulter des psychologues et là, je vais jouer de malchance.

La première femme consultée est toute fraiche émoulue de l’université et commence seulement à exercer, lorsque je lui raconte mes problèmes elle a l’honnêteté de me dire qu’elle débute et que  mon problème semblant sérieux, elle préfère m’adresser à des confrères plus expérimentés qu’elle.

Je me rends à l’adresse qu’elle m’a donnée. Il s’agit d’un cabinet de psychologues, éducateurs etc… L’homme qui me reçoit m’est immédiatement antipathique ; le corps rejeté en arrière sur son fauteuil à bascule, les pieds posés sur son bureau il me fait asseoir sur une simple chaise et tout de suite je sens que je perds le peu de

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moyen que j’ai ; puis un long silence s’installe entre nous. Il ne fait rien pour le rompre puis enfin il me dit : « parlez »

Mais de quoi ? par où commencer ? je fais des phrases que je ne finis pas, je commets des lapsus sur lesquels il saute comme la pauvreté sur le monde, je suis lamentable. Enfin le supplice s’arrête et il me convoque à nouveau un jour de la semaine suivante. Nous aurons ainsi plusieurs rendez-vous durant lesquels je serai paralysée et incapable de parler, d’expliquer et c’est pourquoi à ma quatrième visite il déclare que, d’après lui, ce n’est pas mon fils qui a des problèmes mais moi.Le plus triste dans l’histoire c’est que perdue comme je le suis, je vais le croire et que je vais commencer  à suivre une thérapie.

Après chaque séance je rentre à la maison complètement déboussolée à tel point que Guy qui n’est pourtant pas un grand psychologue, se rend compte de mon état, alors je lui raconte et pour la première fois et la seule peut-être dans notre vie de couple, il va prendre le taureau par les cornes, il décide de m’accompagner à mon prochain rendez-vous, insiste pour assister à l’entretien et devant le refus du psy, déclare que je ne continue pas les séances ; le toubib le prend de haut, Guy relève la tête prêt à bondir puis me prend par la main et nous sortons.

Cet épisode m’a terriblement affaiblie et David qui ressent et comprend beaucoup de choses va encore profiter de cette faiblesse pour pousser le problème d’un cran, mentir encore plus et mieux voler aussi,  et je n’aurais jamais rien vu (les sommes étant malgré tout petites) mais un jour, il prend dans mon porte monnaie  un billet puis part à l’école à côté de laquelle il y a une boulangerie. Les enfants de tous âges achètent, chaque jour, dès qu’ils ont un peu d’argent de poche, quelques bonbons, mais lorsque David veut payer et qu’il sort de sa poche un billet de 100 frs, le boulanger fait appeler sa maitresse et le pot aux roses est découvert.

A 16H30 La maitressse retient mon fils et donne à un de ses camarades de classe un mot qu’il m’apporte et sur lequel l’histoire m’est racontée. Cette femme très jeune ajoute sur la missive qu’il ne faut pas être trop dur avec David. Lorsque celui-ci arrive son visage est décomposé, c’est la première fois qu’il est pris. Je ne le bats pas, je ne le dispute pas je lui demande seulement : « pourquoi » ?

Alors pour la première fois et peut être aussi la dernière il va enfin parler, enfin s’expliquer, enfin dire à quoi il est confronté dans sa vie de petit homme.

« C’est vrai que j’ai de l’argent de poche mais tu ne veux pas que j’aille avec à l’école, mes copains eux, arrivent chaque jour avec des

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sous et achètent des friandises qu’ils distribuent. Un jour on m’a demandé pourquoi moi je n’apportais jamais rien alors que je mange les bonbons que l’on me donne, et puis on m’a menacé de me casser la figure si je ne rendais pas ce que j’avais accepté ; j’ai pas voulu prendre 100 frs, seulement 10 francs mais j’ai cru que tu m’avais vu alors j’ai refermé ma main sur un billet ; c’est quand je suis arrivé à la boulangerie que j’ai vu la somme mais c’était trop tard"

Moi j’ai toujours été contre, non pas l’argent de poche, somme qui varie selon la situation ou la générosité des parents  mais de l’emmener à l’école car il y a par exemple dans la classe de David, des petits immigrants, trop pauvres pour seulement posséder quelques centimes alors dans mon esprit je trouve injuste d’exhiber sous leurs yeux des sommes qui leur paraissent une fortune. Si seulement David avait été plus ouvert, si dès le début il m’avait raconté le problème auquel il était confronté, je lui aurait donné les moyens de se défendre, de réagir, mais comme il s’est trouvé seul contre les « caïds » il a réglé son problème en volant de l’argent et en faisant cela, il a encore augmenté son propre dégré de culpabilité car quand il est seul avec lui-même, il sait qu’il ment sans cesse et comme il n’est jamais puni, le poids de la culpabilité s’alourdit..les 2 + 06/09/2012

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8 EME PARTIE (-7)

Je ne raconte pas cet épisode à Guy et cela déstabilise encore plus la situation déjà bien branlante. Chez nous, c’est devenu la maison de la méfiance, méfiance de Guy envers moi et inversement,

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méfiance de David envers nous ; que construire, que réparer dans un tel climat ?

Tout le temps que je travaillais, je ramenais un salaire à la maison et même s’il était inférieur à celui de mon mari c’était quand même un salaire.

Maintenant seul Guy travaille et il sait bien me le faire sentir ; lorsque par hasard il regarde le livre de compte et qu’il y a de l’argent, il jubile et me dit : « grâce à moi, vous vivez bien » et lorsque le compte est vide car tous les paiements ont été débités, j’entends « avec ce que je rapporte à la maison, tu n’es même pas capable de faire un peu d’économie » enfin la cerise sur le gâteau : Il lui arrive parfois de diner en ville avec des clients, comme il ne me prévient jamais, lorsque il rentre à la maison, tard et imbibé, il ne touche pas au repas ; par contre il arrive, à l’inverse, qu’il rentre à l’heure, affamé, et manque de chance pour moi, c’est la fin du mois et le repas est maigre. Là encore, je suis la dernière des dernières.

Alors petit à petit et sans m’en rendre compte, je vais sombrer dans une espèce de dépression, assez peu visible, surtout pour ceux qui ne veulent pas la voir.

Les mois ont passé, Alexandre dit » Bichon » a deux ans, A son travail Guy plafonne et il veut changer de boite. Un concessionnaire qu’il connaît bien désire ouvrir une succursale dans la Région de Nantes et en propose la direction à Guy dont il connaît les qualités professionnelles. Le temps de régler les petits problèmes d’intendance et nous arrivons à Orvault, banlieue de Nantes dans un petit pavillon qu’il va falloir rafraichir.

Tout le temps que mon mari est occupé à peindre, tapisser rafistoler, il n’a pas le temps de s’en prendre à moi, à nous, et les choses se passent assez bien. L’école de David est tout près de la maison et il semble s’y plaire.

Lorsque je rencontre la maitresse de mon fils, je sens qu’elle est assez remontée après moi, en effet c’est elle qui découvre que David est dyslexique et elle ne comprend pas pourquoi je n’ai rien fait jusqu’à présent et quand je lui dis qu’aucune maitresse ne m’a parlé de ce problème que d’ailleurs je ne connais pas, elle ne me croit pas, mais me conseille de faire les démarches auprès de la Sécurité sociale pour obtenir l’autorisation de donner à l’enfant des leçons d’orthophonie.

C’est aussi l’époque du « tiers temps » méthode moderne d’apprentissage qui consiste à consacré 1/3 du temps passé à l’école et choisissant un sujet (des vacances par exemple) qui fera l’objet d’une conférence faite par l’élève qui apportera le sujet,

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après quoi, tout ce qui sera étudié durant la semaine sera basé sur le sujet exemple : géographie : l’endroit ou se passe les vacances, dictée : sur le même sujet. Mathématiques :  la donnée du problème basée sur l’histoire racontée.

Quelques années avant, j’ai fait un voyage en Israël et j’ai rapporté  des diapos de tout mon périple. David qui est oralement très brillant, me demande de l’aider à faire un exposé sur mon voyage comme si c’était lui qui l’avait fait et j’accepte avec plaisir. Nous allons passer des bonnes soirées à visionner les diapos, à commenter les images et c’est fin prêt que l’enfant emporte les photos à l’école et les remet à la maitresse.

Quand je repense à toute l’histoire de notre famille, je me rends compte que très souvent, le sort a joué contre nous à maintes reprises, c’est ce qui va se produire une fois de plus.

 L’exposé est prévu pour le mercredi de la semaine suivante mais le lundi, certaines classes sont invitées par la mairie à une séance de cinéma dont le sujet est « les glaciers » A cause de ce fait imprévu, la maitresse va différer l’exposé de David le reportant à la semaine suivante.

Lorsqu’enfin le jour de gloire de David arrive et que la maitresse veut sortir les diapositives de son armoire…… elles ont disparu.

Affolement de l’institutrice, elle questionne les élèves, personne n’a rien fait, rien vu,  rien entendu. Lorsqu’elle vient chez moi et me raconte ce qui se passe je lui dis sans réfléchir : « c’est David » elle me regarde ahurie, me dévisage et me crie au visage : « quelle mère êtes-vous donc pour accuser ainsi votre fils sans preuve ? » et je ne peux rien lui répondre car je ne sais pas pourquoi j’ai dit cela, je sais seulement que c’est vrai. Elle repart de chez moi très en colère.

Néanmoins, elle poursuit son enquête auprès de sa classe, demande à chaque élève de vider son sac sur son bureau et elle regarde et fouille dans les trésors ainsi éparpillés sur les tables dont une grande partie tombe par terre, très vite s’ensuit une affreuse pagaille. Elle me racontera plus tard, lorsque je lui demanderai quelle était l’attitude de David, qu’il était très calme, qu’il avait tout déballé le premier et qu’il se tenait bien droit à sa place, les bras croisés  sur sa poitrine et…. attendait.

Ayant fait chou blanc elle revient me voir très embêtée mais moins en colère contre moi, c’est alors que je lui demande quelle était l’attitude de David.  Enfin, je vais pouvoir raconter à quelqu’un, qui va m’écouter, qui est David, ses problèmes (dont je ne comprends pas l’origine bien sûr) Si j’ai accusé David, c’est parce que je sais,

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bien qu’il ne m’en ait rien dit, qu’il a été très déçu de ne pas faire son exposé et qu’il a, selon sa bonne habitude, vu dans ce retard  qu’on voulait l’empêcher de briller.

 Nous décidons, la maitresse et moi de tendre un piège à David : En classe elle dira à tous ses élèves que puisque que quelqu’un a volé les photos mais que le coupable ne s’est pas dénoncé, chaque élève va écrire sur un papier la phrase suivant : » je n’ai pas pris les diapos de David », lui remettre les petits mots qu’elle transmettra à un de ses amis qui est graphologue et lui, après examen trouvera le coupable.

Ce soir là quand David rentre de l’école, il me demande d’un air de ne pas y toucher :

« Qu’est-ce que c’est qu’un graphologue « ? – je lui réponds –il continue

« et ça ne se trompe jamais un graphologue ? » - je lui dis non.

Et l’entretien s’arrête là et tout à coup il éclate en sanglot : 

« c’est moi maman qui les ai jetées » -

« Mais pourquoi » ?

« Parce que j’ai voulu punir la maitresse d’avoir préféré les glaciers à mon exposé et j’ai pensé eh bien puisque c’est ça ! personne ne les verra  les photos et je les ai jetées dans l’égout ».

David est né en étant presque parfait, marchant très tôt, parlant très bien dès le plus jeune âge, il a toujours brillé durant ses 4 premières années et puis, les avantages qu’il a reçus à la naissance vont s’arrêter de progresser, puis stagner, puis régresser pendant que ses petits copains eux, font des efforts pour avancer ce que David ne sait pas faire puisqu’il a tout reçu en cadeau (empoisonné) à la naissance.

Lorsque qu’il se trouvera confronter aux autres, au lieu de faire un effort pour se prouver à lui même qu’il en est capable, il lève les bras, ses copains se moquent et il s’enfonce dans le mensonge racontant à ceux qui n’ont rien vu que dans telle course il est arrivé le premier etc… et il a un tel visage d’ange que tout le monde le croit.

N’étant jamais puni, il se perfectionne dans l’art du mensonge et de la dissimulation les 2 + 07/09/2012

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9EME PARTIE –(8)

Un an déjà que nous sommes à Orvault. Les choses s’étaient un peu calmées entre Guy et nous et voilà que cela recommence, il nous cherche des poux dans la tête, il rentre de plus en plus souvent tard et dans un état …….un jour je suis tellement en colère que je décide de me venger ; un samedi matin, pendant qu’il cuve son vin, je pars en ville et je m’achète une jupe, une veste, un corsage, sans oublier une trousse à maquillage bien garnie,  je passe chez le coiffeur et je rentre à la maison la tête haute et prête à bondir s’il a le malheur de la ramener. Il vient de se lever, il me regarde, écarquille les yeux, et éclate de rire sans plus pouvoir s’arrêter et il rit, il rit il rit…….puis cessant enfin, il quitte la pièce sur ces mots : »je t’autorise à t’acheter ce que tu veux quand tu es en colère après moi car comme ça, tu es presque baisable »Je ne lui pardonnerai jamais cette phrase et un jour, je me le jure, je me vengerai.             

Il y a une raison dans le comportement de Guy, il a des ennuis à son travail, bien sûr il n’a rien dit . D’abord, le boulot est devenu une routine ce qui ne lui plait pas ensuite, son patron se révèle un piètre gestionnaire, à l’esprit étroit, revenant bien souvent sur les directives qu’il a lui-même données, contestant de plus en plus les notes de frais ; Guy prend donc la décision de chercher un autre job et pour cela, il achète les journaux en fin de semaine, le samedi il les lit, le dimanche il écrit aux différentes annonces qu’il a cochées, le lundi il poste le courrier.           

 A cette époque un livre fait fureur, il s’appelle si ma mémoire est bonne « comment chercher du travail et….. en trouver » Dans ce

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bouquin on explique comment mettre en valeur son C.V. comment rédiger la lettre d’accompagnement, pleins de petits trucs et astuces qui parait-il font merveille.             

Pendant des semaines, le maitre des lieux va écrire des dizaines de missives qui resteront sans réponse et puis un jour, le miracle, une Société est intéressée par sa candidature. Il se rend à Paris et après un long entretien il est embauché comme agent technico-commercial  et la cerise sur le gateau, ce n’est ni à Lyon, ni à Marseille (il avait précisé qu’il acceptait toutes les régions de France) mais…… en COTE D IVOIRE.           

 Le temps de donner sa démission, de faire les bagages et nous regagnons notre appartement d’Asnières. Pendant trois mois mon mari est en stage dans sa nouvelle boite, il est redevenu presque humain car il est « heureux »             

En face de mon immeuble, il y a une petite épicerie tenue par une femme de mon âge : Renée. C’est l’époque où les petits magasins ont bien du mal à tenir le coup car les grandes surfaces ont fait leur apparition et les prix pour une même marchandise ne sont pas comparables. Plusieurs choses m’attachent à cette femme dont une : elle qui n’espérait plus être mère a accouché d’une petite fille 2 mois après moi et comme au début c’était difficile pour elle de donner le biberon au bébé avec ce va et vient incessant dans la boutique, j’allais bien souvent l’aider ce qui a créé des liens. De retour à Asnières, nos relations amicales ont reprises comme par le passé . Un peu avant la fin de l’année, des petits commerces comme le sien n’ont qu’une solution pour se faire un peu d’argent, c’est d’acheter (à crédit) foie gras, saumon, champagne sur lesquels la marge bénéficiaire est plus importante, c’est ce que Renée à fait comme chaque année et les marchandises sont entreposées dans la cave comme d’habitude.             

Quelques jours avant les fêtes, elle descend à la cave pour remonter toutes ces marchandises et préparer ses étagères et vitrines et…… la cave est vide, elle a été cambriolée, une catastrophe dont elle ne se relèvera pas,car le comble de tout, lorsque la police viendra constater les faits, rien de sérieux ne sera entrepris pour avoir une chance, aussi maigre soit-elle, de retrouver les voleurs, on tourne et retourne dans la cave vide, on ne relève aucune emprunte et quand Raymond, le mari, demande que les choses soient faites avec un peu plus de sérieux on lui répond : »mon pauvre Monsieur, nous avons 10 casses de ce genre par jour alors……. »           

 Raymond est chauffeur dans une importante société mais comme il a beaucoup de temps de libre et que, comme Guy, c’est une excellent bricoleur, il a loué un box dans lequel il a installé un petit atelier et là, il fabrique les meubles qui lui sont commandés, ce qui

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met un peu de beurre dans les épinards.Pas très loin de son « atelier » il y a un autre box occupé par des hommes qui très souvent,  déposent des objets qu’ils reprennent un autre jour. D’où Raymond est placé il voit qu’il sagit pour la plupart de téléviseurs, appareils électriques, caméras etc…. Un jour que les hommes ne peuvent pas ouvrir leur box, l’un d’eux vient demander de l’aide à Raymond et c’est ainsi qu’ils font connaissance. Raymond n’a pas réalisé que ces types font, à d’autres, ce qu’on lui a fait à lui, alors Lorsque le magasin de sa femme est cambriolé c’est plus fort que lui il leur raconte l’histoire ; les hommes eux sont persuadés qu’il a compris quelles étaient leurs activités donc très vite ils lui parlent franchement : « dans deux jours on a un casse très intéressant et sans  danger que l’on ne peut pas remettre,  notre chauffeur est malade alors, si tu veux, tu prends sa place, tu resteras au volant, c’est un coup sûr, et après tu touches ta part ça te remboursera un peu de tes pertes.             

Raymond ne pourra jamais expliquer pourquoi il a accepté : la surprise qu’on lui révèle ce qu’il aurait dû comprendre tout seul ? le coup dûr qui lui arrive ? la colère qu’il ressent contre cette police incapable ? toujours est-il qu’il dit oui. Malheureusement les choses vont mal tourner, la police cette fois agit vite et bien et fini par remonter jusqu’à Raymond  qui est mis en prison. Je l’apprendrai par Renée, complètement déboussolée et qui devient au fil des jours un vrai zombi.             

En plus de son commerce à tenir, Renée doit trouver un avocat, rendre visite à son mari incarcéré à la santé ; je  l’aide comme je peux, je lui garde sa fille lorsqu’elle s’absente, je fais ce que je peux et petit à petit, au fil des conversations, je vais faire connaissane de Raymond que je n’avais vu qu’en coup de vent deux fois sans jamais lui parler autrement que pour lui dire bonjour.             

Quand je pense à lui, à cet homme honnête qui s’est fourvoyé, enfermé dans une cellule, j’ai mal alors un jour, je demande à Renée si elle pense que ce serait une bonne idée que j’écrive à son époux de temps en temps. A la visite suivante elle lui pose la question, et il dit oui.             

Va alors commencer pour nous une belle histoire d’amour platonique qui lui permettra à lui, de se raconter et à moi de découvrir que j’adore écrire, d’ailleurs ce n’est pas moi qui écrit, c’est ma main et c’est mon cœur qui dicte le texte. Les 2 + 08/09/2012

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10EME PARTIE –(9)

Guy et Renée sont mis au courant de la correspondance car je montre à chacun les lettres que j’envoie et celles que je reçois, mais chacun d’eux, pour des raisons différentes, se désintéressent de la chose, Guy parce que trop pris par son nouveau job, Renée, parce qu’elle est dépassée par les évènements.     Il faut bien comprendre que rien n’a été prémédité ; en souhaitant écrire à cet homme privé de liberté j’ai voulu faire rentrer dans sa cellule un petit rayon de soleil, lui de son côté à vécu sa vie sans se poser de questions, sans se demander ce qu’il aimait vraiment, se laissant porter par les évènements, se contentant de ce qu’il avait, du moins jusqu’au jour du vol.      Notre rencontre épistolaire est pourtant pour nous deux, un cadeau tombé du ciel car au fur et à mesure de notre correspondance, je vais pouvoir donner, par le biais des mots, le trop plein de tendresse qui m’étouffe et lui va recevoir cela comme un présent inespéré et y répondre. Sans y penser, sans nous concerter, nous allons garder tout au long des années, le vouvoiement, ce qui va mettre notre dialogue à un niveau si élevé, qu’aucune vulgarité ne pourra s’y  installer ; nous nous aimerons sans jamais nous le dire, nous ferons l’amour sans jamais en parler.       Comme il est difficile d’expliquer ce que nous avons ressenti lui et moi, voici un texte que je lui ai envoyé qui expliquera, peut-être mieux que moi, ce que je veux dire.     -REVERIE-

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  Je me suis vue, dans bien des années devant un piano que vous m’aviez offert, jouant pour vous, rien que pour vous tout ce que nous aimions.La maison est grande, claire et propre   Depuis longtemps déjà, nous sommes ensemble et chaque matin, nous lisons dans les yeux l’un de l’autre, le même élan d’amour et de tendresse qui nous fait vivre intensément.     C’est que nous avons tout partagé, les durs moments et les meilleurs. Rappelez-vous nos débuts, ces premières années si difficiles. Jamais vous n’avez douté et moi, j’étais fière d’être auprès de vous. Je vous ai vu travailler sans ménager votre peine et dans ces moments là, j’aurais voulu être homme pour mieux vous aider.  Mais quand arrivait le soir, harassée de fatigue, j’étais heureuse d’être femme car malgré tous nos soucis, vous trouviez encore le moyen de vous occuper de moi, de me faire rire, de m’émouvoir et dans notre maison, aussi pauvre fut-elle, c’était le bonheur qui scintillait partout.   Ce vieux meuble bancal qui était dans un coin, nos yeux le transformaient en un bahut rustique fleurant bon la cire et notre vieux réchaud devenait cheminée ; là où le sol s’effritait, nous mettions un tapis. Notre vaisselle ne valait guère mieux mais là aussi nous avons fait des prouesses : l’assiette ébrêchée devenait porcelaine de Saxe et le verre à moutarde, flûte de cristal.     Bien souvent, nous avons bu le champagne du puits, chaque jour plus frais et plus limpide, puis nous nous inventions des rêves, mélant tous deux notre imagination.     La nuit tombait alors sur notre beau château et chaque soir je vous ai retrouvé plus prévenant et plus tendre, cherchant par tous les moyens à me faire plaisir.

« Voilà mon doux cœur où mes rêves m’ont conduites

 Aimeriez-vous vivre cette vie que je vous ai décrite ? « 

  Guy est parti pour l’Afrique, seul pour les trois premiers mois et si tout va bien pour lui, nous le rejoindrons après cette période.

Très vite, je me sens libérée d’un poids que je ne mesurais pas lorsqu’il était là : plus de tension, plus de disputes, des soirées telles que nous les aimons, les enfants et moi, quelquefois nous prenons un petit plateau télé devant un bon film, enfin la paix et les lettres de Raymond vont devenir alors, non pas un palliatif à une vie

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chargée de problèmes, mais un cadeau qui s’ajoute au simple bonheur de se sentir bien chez soi.   Il y a longtemps déjà que David sait que Guy n’est pas son père ; les psychologues consultés m’avaient dit que de telles révélations devaient être faites, soit avant l‘âge de 8 ans, soit après la puberté. Lorsque je le lui avait parlé, Il n’avait eu aucune réaction spéciale et était retourné à ses jeux.   Ce soir là, nous dinons ensemble, l’ambiance est comme à l’habitude bonne et détendue et alors, sans crier gare David me dit : » Maman, est-ce que tu peux me dire le nom du Monsieur qui m’a fait ? »je suis abasourdie, car cela veut dire que durant tout ces mois, il n’a pas cessé de penser à cela alors que je croyais qu’il n’y avait prêté aucune attention.  Je lui explique que cela ne servirait à rien de le savoir maintenant car il ne pourrait rien faire de ce renseignement mais que quand il sera plus grand, je le lui dirai. Et tout rentre dans l’ordre…. Comme avant, du moins je le crois.   Plus le temps passe et plus je réalise que je n’ai aucune envie de rejoindre mon mari en Afrique, je voudrais rester en France avec les enfants et que lui continue sa carrière là-bas mais ce n’est pas possible, sa société ne l’accepterait pas, c’est du moins ce qu’il me dit lorsque je lui en parle au téléphone et en guise de conclusion il ajoute : « arrête tes conneries et envoie les cantines »alors, la mort dans l’âme, je prépare le départ mais avant je voudrais voir Raymond au moins une fois. Renseignements pris au près de son avocat, je fais ce qu’il m’a conseillé bien qu’il m’ait prévenue qu’il y a peu de chance que ma demande aboutisse car seuls, les proches ont ce droit.     Le D-ieu Eros étant avec nous, j’obtiendrai 3 permis de visite. Je n’ai pas prévenue Raymond pour lui faire la surprise et lorsque enfin nous sommes l’un devant l’autre, séparés par une vitre en plexiglass, c’est très émus que nous nous regardons ; nous essayons de parler mais les mots ne passent pas, alors nous restons là, nous dévorant des yeux et le silence devient notre complice. Les deux autres visites elles, seront plus animées car nous savons qu’il n’y en aura pas d’autres, mon départ pour la Côte d’Ivoire étant imminent.   

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 Et Alexandre comment va-t-il ? Il n’a pas encore 4 ans et autant son frère était facile à vivre, autant « Bichon » est très difficile.     Il y a eu la période des « pourquoi ?» qui semblait vouloir durer éternellement, et puis celle des « non ! » et là, il fallait s’ccrocher pour obtenir quelque chose du petit monstre. Et quoi donc ? ah oui, les doigts dans les prises de courant, ça ! c’est fait. Passer par la fenêtre ça aussi (presque) de plus il mange très mal il n’aime rien sauf…. Les carambars et les frites, c’est très peu pour varier les menus, mais pourtant, tous les examens pratiqués prouvent qu’il n’y a aucune carence et qu’il se porte comme un charme.

Nous sommes arrivés au 5 juin 1973, l’appartement est vide car tout a été vendu et les nouveaux locataires prendront possession des lieux pour un an le lendemain donc, quoi qu’il arrive, impossible de faire marche arrière.  Je me suis souvent demandé quelle vie j’aurais eue si, au dernier moment, j’avais refusé de partir, nul ne le sait et c’est peut-être mieux comme ça ……….les 2 + 09/09/2012

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10eme partie

L’avion vient d’atterrir, la porte s’ouvre et une odeur de moisi nous enveloppe tandis que nos habits commencent à nous coller à la peau et il n’est que 5h30 du matin. L’Afrique nous dit bonjour.

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Guy, le visage encore tout boursoufflé de sommeil, nous attend et nous conduit à la villa dans laquelle il habite déjà.

 La «  zone  3 » est habitée uniquement par des blancs et les seuls africains que l’on y croisent sont les boys ou les gardiens. Bien que les enfants aient dormi dans l’avion, ils tombent de sommeil et vont se coucher immédiatement.

 Le salon-salle à manger est une vaste pièce bien meublée, puis un couloir au bout duquel la chambre à coucher et sur les côtés, une autre chambre pour les enfants ;  en face, salle de bains, cabinet de toilette, et w.c.

 De l’autre côté du salon,  la cuisine bien agencée par laquelle on accède à une arrière- cour, le domaine du « serviteur ». Sur le devant, un très beau jardin garni de palétuviers, d’ibiscus, de cannas et encore bien d’autres plantes, plus belles les unes que les autres.

 Mamadou vient de servir le petit déjeuner, et Guy prend la parole : « je serai correct avec toi, durant ces trois mois, j’ai rencontré une femme, elle est jeune, belle, intelligente et fait très bien l’amour ; je voulais que tu l’apprennes par moi ». Sur ce, il regarde sa montre, il est l’heure d’aller au bureau et il me plante là, avec les valises, et ma stupeur.

 J’ai eu 4 heures pour réfléchir, et lorsqu’il revient pour le déjeuner et que les enfants, réveillés, jouent dans le jardin, c’est à moi de parler :

« je t’avais dit que je voulais rester en France et vu la situation, c’était le mieux qu’il y avait à faire, mais pour une raison que je ne comprends pas, tu m’as dit de venir, tu m’as demandé de mettre des locataires dans notre appartement, fermant ainsi la porte à un éventuel retour en France, je suis donc obligée de rester, du moins pour l’instant. Je ne sais pas ce que tu as prévu pour nous mais moi j’ai décidé ceci : jusqu’à ce que nous trouvions une solution, aux yeux des enfants nous vivrons comme si de rien n’était ; seulement, tes nuits t’appartiennent, tu pourras quitter la maison le soir lorsque les enfants seront couchés et tu repasseras le matin avant d’aller au bureau de façon à ce que les gosses pensent que tu as dormi à la maison. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve mais une chose est sûre, un jour je te rendrai la pareille et pour ce que tu viens de faire,  et pour l’épisode de Nantes que je n’ai pas oublié  et j’espère que tu as compris que nous deux, c’est fini  »

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 Nous allons vivre ainsi un an, et lorsque Guy annoncera notre séparation, presque tous les gens qui nous connaissent seront très surpris et diront que pourtant, nous formions un beau couple.

 La vie en Afrique est très différente de ce que les français connaissent ; les femmes, n’ayant plus de corvées ménagères, n’ont plus qu’à s’occuper d’elles, de leur garde robe, de leur coiffure et de leurs ongles manucurés.

Les soirées succèdent aux soirées et ces dames papillonnent et discutent de sujets futiles comme elles le sont elles-même. Les hommes eux, discutent de chasse, du bungalow acheté pour une bouchée de pain et bien sûr ….. de la connerie des nègres. Le racisme, ce n’est plus le fouet ou les chaines, c’est le mépris. Les boys et les gardiens sont payés un salaire de misère, travaillent sans contrat, autant d’heures par jour que le patron le décide, sans être plus payés pour autant.

 Dans un tel contexte j’ai vite fait d’en avoir marre et je décide de ne plus aller à ce genre de soirée qui m’écoeure.

Après 15 jours, j’ai trouvé une place de secrétaire. Je resterai dans cette société 4 ans, de plus en plus mal vue car mon comportement envers les africains déplait à la race blanche, on me fera les mille misères pour que je parte, on me supprimera le chauffeur pour aller chercher mes enfants à l’école, on me  refusera toutes les primes et augmentations données aux autres secrétaires, on s’arrêtera de parler sur mon passage,et pire encore on me fermera les portes de toute la société bien pensante surtout quand on apprendra que j’ai un amant noir. Et je résisterai à tout cela, non pas parce que je suis courageuse et extraordinaire, mais tout simplement parce que je suis prise dans un engrenage dont je ne peux me sortir.

 les enfants eux, se sont très vite habitués à leur nouvelle vie, surtout bichon qui adore le boy avec qui il joue tout le temps et dans l’assiette de qui il adore manger le poisson au manioc, au grand damne du père qui non seulement méprise le personnel, mais en plus, pense qu’il est syphilitique alors….

 Guy sort le soir, mais depuis notre explication ne reste jamais toute la nuit dehors il rentre vers les 1 h du matin ;  Bien sur je ne comprends pas pourquoi car nous ne nous parlons pas ou si peu…. Par moments aussi,

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Guy joue les « père fouettard » et donne des punitions à l’ainé pour des broutilles.

 David se comporte normalement. A l’école, cela ne peut pas être très bien car il a accumulé en France beaucoup de retard et sa dyslexie est toujours présente mais à part cela, rien à signaler, du moins au début parce que petit à petit on va découvrir pas mal de choses.

Un jour, je ne sais plus comment, il a trouvé un haras et on lui a proposé de faire un tour à cheval. Lorsque David est sur  l’animal pour la première fois, il devient un autre enfant il n’a pas besoin d’apprendre quoi que ce soit, il sait !

 Le propriétaire des lieux est très impressionné par ce talent et l’invite à venir quand il le voudra. Le problème c’est qu’en afrique il n’y a pas d’autobus pour les blancs et comme il ne nous parle pas de sa nouvelle passion de peur qu’on lui interdise de continuer, il faut trouver de l’argent pour prendre le taxi. D’abord, il vend sa montre pour une bouchée de pain car il n’en connaît pas le prix, ; il racontera qu’il l’a perdue, nouveau mensonge, nouvel engrenage ; ensuite  il vole l’argent qu’il trouve à la maison, y compris celui donné au Boy pour aller faire les courses, quitte à faire accuser le boy de vol et lui faire perdre son travail. Et voilà, on est reparti pour un tour.

 

  David a maintenant 12 ans, l’âge de la puberté mais chez lui aucun indice qui laisse supposer qu’il le vit mal. Pourtant un jour, nous frisons la catastrophe : je reviens du travail, Alexandre joue dans le jardin et David est enfermé dans sa chambre ce qui me met la puce à l’oreille car quand il fait quelque chose il « disparaît » de la circulation. Bichon m’accueille avec joie et quand je lui demande ce qu’il a fait dans la journée il me dit : « tu sais maman, la petite africaine qui habite chez les gens d’en face est venue jouer avec nous ; je ne sais pas ce qui s’est passé, mais à un moment David l’a enfermé avec lui dans la chambre, la petite fille a pleuré et quand elle est sortie, elle avait du mal à marcher. »

 

 C’est tout simplement d’un viol ou d’une tentative de viol qu’il vient de me parler là ! je rentre dans la chambre et là, pas de question, pas de conciliabule, pas de psychologie je dis à David « qu’as tu fait à la petite ? il s’apprête à mentir mais déjà les larmes lui montent aux yeux et

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il avoue : « c’est à cause des copains, ils ont tous une copine et se moquent de moi qui n’en ai pas, alors je voulais pouvoir leur dire demain que moi aussi j’en ai une ». Je suis effondrée.

 La petite voisine est africaine, adoptée par un couple de blancs dont le mari est « Pasteur » elle a environ 5 ans. Que faire ? aller en parler et risquer de déclancher la colère de ces gens, suivie de plainte, police, procès ; se taire et porter ma vie entière le poids d’une culpabilité énorme et du fait que je ne sais pas jusqu’où David est allé, imaginer que la petite a subi un traumatisme qu’elle gardera imprimé dans son corps toute sa vie m’est insupportable.

 Dans la villa avoisinant la mienne, il y a un couple de jeunes français, lui est prof et ne sachant à qui me confier (il n’est pas question que je raconte cela à Guy qui dans ce domaine est coincé) je leur raconte et leur demande « quoi faire ? » Le mari, après avoir réfléchi quelques minutes me répond, « à votre place, je ne dirais rien, car d’une part je ne pense pas que votre fils ait pu la violer elle est trop petite pour qu’il ait pu arriver à ses fins, d’autre part, c’est une petite africaine, ce n’est pas comme si….. » et il ne termine pas sa phrase.

 De retour chez moi, j’analyse la réponse reçue qui déjà me dégoute : parce que c’est une petite africaine c’est moins grave que si c’était une blanche ? quelle horreur ! et c’est, je crois, ce qui va me décider à parler.

 

 Je demande à être reçue chez ces parents que je ne connais pas. Ils ont déjà un certain âge, vivent dans un lieu très modeste et qui respire la religion à plein nez, des cierges, des bougeoirs, des photos de Jésus  et autres saints…. Et ce qui va suivre est inimaginable. Très mal à l’aise je commence à parler : « votre petite fille est venue jouer chez moi pendant mon absence et mon plus jeune fils m’a dit que mon ainé n’avait pas été très gentil avec la petite ». Comme ils ne réagissent pas, je continue : »je ne sais pas exactement ce qu’il lui a fait mais elle est partie en pleurant ».

A ce stade j’espère qu’ils vont me poser des questions, qu’ils vont réagir ce qui va me permettre de développer un peu ma pensée, car je suis venue pour dire la vérité, mais une vérité si difficile à dire qu’il faut m’aider un peu, mais rien, pas de commentaires, pas de questions et puis, l’homme se lève, part dans une autre pièce et revient avec un livre de prières qu’il ouvre à une page bien précise pour lui et commence à lire. Je n’arrive

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pas à me rappeler du texte, mais ce dont je suis sûre c’est qu’il s’agissait de l’histoire d’une pécheresse à qui D-ieu pardonne sa conduite, je suis certaine que ces gens avait parfaitement compris ce que j’étais venue dire mais leur conception de la vie était telle, qu’ils se refusaient de juger et s’en remettaient à D-ieu.  Je sors de chez eux éblouie de tant d’abnégation.

 

 11eme partie

Voici un an que nous sommes arrivés à Abidjan les enfants et moi. Dans le contrat des expatriés, il est prévu de fournir un billet d’avion aller et retour pour chaque membre de la famille après 15 mois de séjour, Guy étant arrivé en Mars de l’année précédente, rentre un jour à la maison avec 4 billets qu’il jette sur la table. Les enfants vont partir pour deux mois chez les grands- parents paternels, les deux billets restants sont rangés, celui du mari dans l’armoire, et le mien déposé à la banque dans un coffre ouvert à mon nom.

Car j’ai un plan. Je veux que Guy parte afin que je me retouve seule, comme je l’étais en France, ceci afin de réfléchir à la meilleure décision à prendre pour mettre fin à cette situation qui a suffisamment duré.

 Il est arrivé parfois, durant les derniers mois, que le mari volage fasse des petits travaux d’approche, un sourire, une main sur l’épaule quand il passe auprès de moi. Lui aussi a un plan : ce que je découvrirai plus tard, c’est que sa maitresse, n’ayant pas supporté de partager son amant avec la légitime, a préféré quitter l’Afrique et est partie en Angleterre, ce qui explique que Casanova, n’ayant plus personne à qui faire la cour, rentrait si tôt dans la nuit et essayait de temps en temps de se rapprocher, espérant peut-être recoller les morceaux. Aussi un soir, il me demande : « Où veux-tu aller en vacances ? »

 « tu vas où tu veux, moi je reste »

 voilà le dernier round vient de démarrer.

 Je ne partirai pas avec lui,

 je veux me retrouver seule pour prendre ma décision en toute tranquilité à savoir : divorcer, et là, Monsieur se fache ; il a oublié tout le passé, tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il a dit pour ne se rappeler que de l’instant présent et de ce qu’il désire, Lui , alors je lui explique qu’en plus de ce que je viens de lui dire, je veux profiter

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de ces deux mois durant lesquels les enfants ne sont pas là, je veux m’amuser, sortir et si je rencontre des hommes qui me plaisent, passer un moment avec eux et là, il explose le «  macho »-

« et j’aurai l’air de quoi moi quand je reviendrai de congés ? »-

« d’un cocu comme je l’ai été moi-même, cela fait mal mais crois -moi, on n’en meurt pas. »

Il est dingue, je crois qu’il va me frapper mais il se retient et garde ses gnons pour celle qu’il épousera plus tard, sa maitresse actuelle.

 

 Le ballon de baudruche s’est dégonflé comme quoi, une grande gueule oui, mais à part ça……...

 Il est de coutume, dans presque toutes les familles, qu’avant le départ de l’épouse et des enfants, le couple invite les amis et connaissances afin de fêter l’évènement. Après le départ de la marmaille, et comme il reste des plats à finir, le nouveau célibataire invite à son tour copains et copines et la soirée se termine généralement en boite de nuit et comme à Abidjan tout le monde connaît tout le monde  il se trouve que Guy et moi, nous nous retrouvons chez la même personne, invités par des amis différents.

Plus tard, nous allons en boite ; cela fait des lustres que je n’ai pas dansé, que je ne me suis pas amusée, alors quand on me tape discrètement sur l’épaule, j’accepte l’invitation. Un Ivoirien vient de m’inviter, habillé avec élégance, excellent danseur, je passe un très bon moment puis je regagne ma place et lorsque un peu plus tard, le même homme vient à nouveau pour m’inviter et que j’accepte, à peine levée de mon siège, j’entends dans mon dos un « NON » crié à tue tête. C’est Guy qui n’en peut plus. Comme tous les petits blancs, il déteste les noirs, alors devant un tel tableau (son épouse dans les bras d’un nègre) il hurle.

 De retour à la maison, il m’insulte comme il sait si bien le faire : salope, vicieuse, connasse mais moi je m’en fous, sans le vouloir je viens de me venger (de commencer seulement) et…. Je jubile.

L’homme qui va occuper ma vie pendant des années s’appelle « PAULIN »

 

 Guy est parti en vacances, seul ; il recevra chez ses parents une lettre de moi lui faisant part de mon intention de divorcer, je lui préciserai également que je reste dans la villa jusqu’à son retour et

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que dès qu’il sera revenu, je partirai habiter ailleurs, j’ai d’ailleurs trouvé un petit 2 pièces qui fera très bien l’affaire.Sans l’avoir prémédité, Paulin qui a eu des ennuis et à perdu son logement viendra habiter chez moi, afin de le dépanner.

 

 Guy est revenu, un mercredi (comme moi) à 5h30 du matin (comme moi) je suis allée le chercher à l’aéroport et de retour à la villa, je prends ma valise et m’apprête à partir, c’est alors qu’il m’annonce que les enfants restent avec lui. Ca ! je ne l’avais pas prévu, Guy n’ayant jamais été un père attentif je croyais qu’il était plus que normal de penser que les enfants venaient avec moi. C’est en fait un moyen pour me retenir mais je ne cède pas, je pars.

 Très vite le père est dépassé par les évènements, Alexandre à recommencé à faire pipî au lit, il refuse de manger, il hurle et se roule par terre et un jour, n’y tenant plus, Guy me rend les gosses qui iront déjeuner chez leur papa, car l’école est à côté de la villa et viendront le soir chez moi. Les week-end seront partagés entre nous. 

J’entame la procédure de divorce. En quelques mois, l’affaire est réglée, Guy « hérite » de l ‘autorité parentale pour David et moi d’Alexandre qui n’a que 4 ans.

 David va de plus en plus mal et maintenant qu’il se partage entre deux maisons il peut jouer sur deux tableaux et raconter ce qu’il veut quand il veut, comme il veut. J’ai parmi mes connaissances, une femme graphologue et je lui demande un jour d’analyser l’écriture de l’enfant. Le verdict est sévère : paranoïa, début de schizophrénie, tendance au mensonge, affabulation, dissimulation et en résumé, elle nous conseille, du fait que nous n’avons pas été capables de lui donner une famille qui lui convienne, de le placer chez des étrangers, éducateurs, pour qu’il commence ailleurs une nouvelle vie sur des bases plus stables, ; c’est ainsi que David va partir dans une famille suisse, trouvée par cette même graphologue qui connaît bien ce pays.

 Que croyez-vous qu’il arrivât ? très simple, le temps de plaire, de s’habituer aux lieux, aux habitants, aux habitudes de chacun et le cirque va recommencer mais là certainement encore plus grave car David sera envoyé dans une école, toujours en suisse qui reçoit des enfants dont les parents sont à l’étranger, et cela sans même nous avertir du changement. Nous le saurons quand le directeur de ladite école nous enverra la facture.

 Qu’est-ce que David à fait ? pourquoi ne nous a-t-on pas prévenus ? …….

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 Et dans cette école pourtant spécialisée, pensez-vous que cela ira mieux ? faut pas rêver……

 

Alexandre lui, ça va, ce n’est pas un génie en ce qui concerne les études mais passée la période des « pourquoi » et des « non », il est très gentil et surtout serviable, mais plus que tout, il fait tout son possible pour être bien avec tout le monde, très conciliant trop même, il ne faut pas se fâcher, il ne faut pas faire de vagues et c’est hélas un trait de caractère qui va se renforcer en grandissant jusqu’à, dans certaines circonstances, en faire une sorte de pantin dans les mains de celui ou celle qui tire les ficelles. Mais on n’en est pas encore là.LES 2 + 11/09/2012

12EME PARTIE

Il faut que je vous parle de l’Afrique. C’est bien sûr le dépaysement total pour un européen : la nature luxuriante, des plantes, fleurs et arbres que l’on ne connaît pas ; la latérite, sorte d’argile qui recouvre les rues lorsque celles-ci ne sont pas asphaltées, le rythme de vie aussi plus lent, peut-être à cause de la chaleur. la vie facile enfin, dans laquelle toute corvée ménagère est  « confiée » au personnel que l’on exploite sans même s’en rendre compte.

A la maison, la plupart des boys et gardiens sont Voltaïques (originaires de la Haute-Volta qui maintenant s’appelle je crois ; le Burkinafasso) Dans les bureaux, le personnel est ivoirien (aux postes subalternes car aux postes clés, du blanc ! rien que du blanc !)

Toute nouvelle et cocue de surcroit, je me suis dit que je devais profiter de la chance qui m’était donnée de découvrir des horizons nouveaux, pour visiter ce pays, le pays profond, retouner aux racines de ces gens, là où est la vérité.

 Dès que j’ai mieux connu mes collègues africains j’ai demandé leur aide pour m’emmener le week-end visiter leur village, découvrir leurs coutumes. Je n’étais pas la première blanche à vouloir faire cela mais j’étais la première à le  faire de cette façon. j’ai demandé ce qu’il était habituel d’apporter en cadeau on m’a répondu : de l’alcool, apéritif, liqueur, digestif, bières etc… et quand j’ai fait savoir que moi je comptais apporter quelque chose qui donne la vie et non la mort à savoir ; cahiers, crayons, douceurs et médicaments,

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le collègue consulté à viré au gris (c’est la couleur que prend un noir lorsqu’il se sent mal).

 Il faut comprendre que depuis des décennies, les européens qui visitent les villages le font pour pouvoir ramener de leur séjour des clichés, films et diapos prouvant les grands aventuriers qu’ils ont été. Les chefs africains dans leur naïveté ont cru qu’il s’agissait de cadeaux royaux puisque utilisés par les blancs et coutant des fortunes. Alors ! amener quelque chose de différent, c’est prendre le risque de déplaire au chef et encore plus au sorcier qui lui, peut se venger en jetant un sort au pauvre guide qui a fait entrer au village quelque chose d’inconnu donc, de dangeureux.

 Pourtant tout s’est bien passé. Les cadeaux ont été appréciés les médicaments ont très souvent été enterrés pour qu’ils soient possible de les déterrer lors de la visite d’un chef des villages alentours afin de montrer l’honneur extrême qui avait été rendu par cette blanche qui……

 Les mêmes médicaments me rendront un jour un fier service mais ça, c’est une autre histoire.

 Mais c’est aussi ce genre de comportement qui va me fermer les portes de la bonne société blanche car il est indispensable, pour que les choses continuent à bien tourner de ne créer aucun précédent et de faire en sorte que chacun occupe la place et le rang qui lui reviennent, sans faire d’amalgame. C’est ainsi que cela fonctionne depuis des lustres, il n’ y a pas de raison de changer quelque chose et ce n’est pas cette petite dinde qui va leur donner des leçons.

Moi, je n’ai rien vu de tout cela car non seulement le coup qui m’a été donné à mon arrivée n’est pas encore tout à fait digéré, la rencontre de Paulin, la perte momentannée de mes enfants puis les retrouvailles m’occupent plus l’esprit que les périgrinations mentales de mes semblables et supérieurs.

 D’un côté c’est dommage parce que, si j’avais compris dans quel engrenage je m’étais fourrée, j’aurais peut-être pu atténuer les dégats, mais d’un autre côté, c’est tant mieux car cette aventure aussi douloureuse soit-elle m’a forgé le caractère et surtout m’a appris des choses essentielles à savoir que 1) quand on a la conscience tranquille il faut aller jusqu’au bout quelque soit le prix à payer car on en sort vainqueur 2) que les épreuves aussi dures soient-elles sont enrichissantes donc valent le coup.

 Les nouvelles de David sont mitigées mais les frais scolaires ont tellement augmenté que Guy ne peut plus les assumer. Je vais donc devoir revenir en France, pour y ramener David, lui faire passer les tests nécessaires à définir ses problèmes et handicaps qui ont

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grandi avec lui, essayer d’obtenir une aide auprès des organismes sociaux et surtout, lui trouver une famille d’accueil.les 2 + 12/09/2012

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14EME PARTIE (13)

Lorsque je me suis mariée une première fois en 1956, mon père avait dédoublé son appartement de façon  à me donner 2 pièces.

C’était paraît-il ma dot. Bien sûr, rien n’avait été fait par écrit  mais j’y avais crû.J’avais également hérité de meubles tels qu’un lit, une armoire,puis récupéré mon piano et une lampe de chevet reçue en cadeau d’anniversaire pour mes 12 ans. Mais comme tous les jeunes de l’époque, mon mari et moi avons voulu un mobilier plus moderne ; nous avons donc acheté à crédit une banquette-lit, une armoire bibliothèque-secrétaire et nous avons revendu à ce même magasin, les meubles que mes parents m’avaient donnés et qui ont été achetés à bon prix car ils étaient en bois massif.

 Mes parents qui ne s’étaient jamais entendus, n’étaient restés ensemble que pour moi et ça ! je le sais car on me l’a reproché pendant des années, mais maintenant que j’ai quitté la maison paternelle, il n’y a plus de raison de sauver la face, surtout que mon père a rencontré une jeune femme, mère de deux enfants qui lui plait beaucoup et à qui il n’est pas indifférent. Il va donc se partager pendant un certain temps entre la maison et sa maitresse.Entre temps je divorce mais je continue d’habiter « chez moi » jusqu’au jour où, rentrant de mon travail, j’arrive dans un appartement vide ; plus aucun meuble, mes affaires étant éparpillées sur des chaises ou dans des cartons. Tout a disparu y compris mon piano et ma lampe de chevet. Je questionne ma mère que était chez elle toute la journée, donc dans la pièce attenante : elle n’a rien vu, elle ne sait rien, oui ! elle a entendu du bruit, une sorte de déménagement mais

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pour en savoir davantage, il faut demander à mon père ce que je fais.

 L’explication pour lui est très simple : puisque je ne suis plus mariée je n’ai plus besoin d’appartement. Il a donc fouillé dans mes affaires pour trouver à quel endroit j’avais acheté mon mobilier à crédit et à raconté au marchand qu’il venait de ma part pour rembourser les sommes que je restais devoir ; sur un crédit d’un an, nous avions remboursé la moitié. Et mon père ajoute : «  étant donné que tout ce qui est racheté en seconde main est vendu à moitié prix, j’ai donc acquis ton mobilier dans les règles et je ne te dois rien.Ce qu’il oublie de dire, c’est qu’il a fait son coup en douce, comme d’habitude.

 Ce jour là, j’ai compris qui était mon père ; un homme charmant quand tout allait bien, mais qu’une réflexion désagréable lui soit faite, qu’une situation lui déplaise et il se venge et tous les moyens sont bons. Là, il se venge parce que j’ai osé divorcer après 15 mois d’union alors que lui est resté des années avec ma mère à cause de moi.De plus mon père est  un homme ni très fin, ni très intelligent mais surtout de mauvaise foi, donc, il arrange la vérité telle qu’elle lui convient. C’est pourquoi quelques mois après cet épisode, il va vendre « mon »appartement pour pouvoir en acheter un autre et vivre enfin avec sa nouvelle compagne.

Mes parents sont mariés sous le régime de la communauté ce qui veut dire que normalement, mon père peut faire ce qu’il veut sans le consentement de sa femme mais ma mère, très inquiète par ce qui s’est passé avec mon studio en parle à sa patronne qui lui conseille de prendre avis auprès d’un notaire, ce qu’elle fait, et sur les conseils de ce dernier fait mettre sur  les deux pièces une « hypothèque légale » ; cela n’empêche pas la vente mais cela oblige celui qui vend à partager avec le conjoint le fruit de l’opération.

 Ca ! mon père n’y a pas pensé, d’abord parce qu’il ne connaît pas cette possibilité légale, ensuite parce qu’il sait que ma mère est trop timorée pour comprendre et faire quelque chose contre les décisions qu’il prend, lui qui s’est toujours pris pour un caïd, alors quelle n’est pas sa surprise lorsque au moment de la signature,  et ce, devant l’acheteur, mon père s’entend dire par le notaire que son épouse doit être présente pour que l’opération ait lieu.

 Si ma mère n’avait pas fait cette démarche, mon père aurait vendu mon appartement et ne lui aurait rien dit, ni rien donné, après quoi il aurait fait de même pour l’autre partie de l’appartement que ma mère occupait et cette dernière se serait peut-être retrouvée à la rue, car il n’est pas certain que mon père aurait partagé avec elle le fruit de cette seconde vente.

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Le monsieur est fou de rage car il considère qu’il s’est fait roulé et comme inconsciemment il sait qu’il a mal agi avec moi il reporte cette culpabilité sur moi en m’accusant d’avoir aidé ma mère dans ses démarches. Nous serons donc fachés durant des années.Puis, je ne me rappelle plus comment, nous renouerons et je ferai ainsi connaissance avec celle qui est devenue son épouse, ainsi qu’avec mes deux demi-sœurs qui devindront trois, quelques temps après.

J’ai à l’époque une vingtaine d’année.Ma belle-mère est une femme très avenante, elle n’a que quelques années de plus que moi ce qui fait que nous allons devenir très vite de grandes copines, et ce, pendant des années jusqu’ à ce que……..

Nous sommes maintenant en 1975, Arrivée à Paris je prends immédiatement l’avion pour me rendre en Suisse. Arrivée à Genève, je dois prendre un train qui me mènera jusqu’à l’école de David.

 Lorsque j’arrive, les élèves et les profs sont encore en classe ; en attendant que les cours finissent, on me conduit au dortoir où se trouve son lit sur lequel est posée une valise ouverte et remplie de ses affaires. Je jette un coup d’œil pour voir s’il ne manque rien d’essentiel et quelle n’est pas ma surprise de trouver un talky -walky qui ne lui appartient pas ; continuant ma fouille, je trouve un peu plus profond, un couteau à cran d’arrêt et tout au fond, une somme importante de francs suisses. Bien sur, rien de tout ceci n’est à lui et c’est alors que le directeur me rejoint. En voyant la liasse de billets dans ma main il écarquille les yeux ; il n’a aucune explication, ni pour l’argent ni pour le reste. Ce qui veut dire qu’une fois de plus, David a trompé son monde, des spécialistes pourtant.

Lorsque nous serons dans le train et que je lui demanderai des explications, il prétendra que les talky-walky lui ont été donnés par un copain, que pour le couteau, c’est surement quelqu’un qui lui a mis dans sa valise à son insu, quand à l’argent, il l’a gagné pendant les vacances en ramassant des oignons chez un paysan !!!!!!!!

 De retour à Paris la course folle commence, docteurs,psychologues, caisse de sécurité sociale, liste des écoles avec internats pouvant recevoir mon fils et après de nombreux problèmes, nous trouvons enfin une école d’agriculture et le Directeur qui me reçoit, homme très sympathique, me fait une très bonne impression et semble en mesure de s’occuper de David mais alors que tout semble réglé, un gros problème surgit : il faut une famille pour accueillir David les week-end et au moment des congés.

Après avoir parlé avec Yvonne, la femme de mon père, elle accepte contre rétribution mensuelle modeste de remplir ce rôle. David sera chez mon père pendant 1 an1/2, il y sera très heureux, mes demi-sœurs étant presque de son âge, ma belle-mère très jeune, tout ceci

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contribue à se sentir bien et il semble que le mauvais cap est passé. Il semble…… je peux donc retourner en Côte d’Ivoire.LES 2 + 13/09/2012

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15EME PARTIE (14)

Dans la société qui m’emploie, beaucoup de choses ont changé : le  directeur général a été prié de démissionner pour « mauvaise gestion »

 Et un nouveau DG, tout frais émoulu de France prend sa place. Il nous convoque un par un et quand arrive mon tour, il me demande pourquoi ma situation est si différente de celle des autres secrétaires, je lui explique que mon comportement envers les africains ne plait pas et comme j’ajoute que malgré tout j’ai l’intention de continuer il me dit « moi Madame cela m’est égal, soit vous êtes une bonne secrétaire et je vous garde, soit vous ne l’êtes pas et je vous vire ; au fait, la secrétaire de l’ancien DG nous quitte, voulez vous prendre sa place. ? »

Là, c’est ma première revanche sur ces 4 ans de galère, de misère et j’accepte. la roue semble tourner mais je n’ose pas y croire.

Raymond lui a été jugé, puis condamné à plusieurs années de prison mais comme elles étaient couvertes par la préventive, plus les remises de peine pour bonne conduite et études faites en prison et sanctionnées par un diplôme, il est sorti quelques mois plus tard.. Il a continué de m’écrire pendant un certain temps, puis les lettres se sont espacées pour s’arrêter sans explication.Lorsqu’il avait besoin de moi, j’étais là, quand j’ai eu besoin de lui, il n’y avait plus personne.

 Paulin lui, a eu beaucoup de problèmes, après avoir perdu son logement, ce fut le tour de son boulot, puis sa santé s’en est allée ;

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un soir, il est devenu fou et a tout cassé là où il se trouvait. Hospitalisé, le psychiatre a décelé une lésion au cerveau dûe à une maladie mal soignée dans l’enfance,maladie qui avait stagné très longtemps pour aboutir à un pétage de plomb total, mais sa dernière crise, avant son hospitalisation, c’est sur moi qu’il l’a passée et il a failli me tuer ; je n’ai dû ma survie qu’ au fait qu’il s’est évanoui avant de m’asséner le coup fatal.

Après son hospitalisation, j’ai refusé de redevenir sa compagne mais nous avons gardé des relations de camarades et ce, jusqu’à mon départ définitif d’Afrique.

 Huit mois après ma nouvelle nomination je décide de rentrer définitivement en France et lorsque je téléphone à Yvonne pour avoir des nouvelles de David j’en profite pour lui en parler. Elle semble contente de ma décision et dans les jours suivants elle en parle à mon fils.

 Malheureusement, une chose extraordinaire va m’arriver, je vais sans la chercher trouver une place dans une autre société dans laquelle je triple mon salaire, j’obtiens pour moi et mes enfants billets d’avions, inscription à la sécurité sociale, des avantages inimaginables qu’il m’est impossible de refuser. Lorsque j’annonce la nouvelle chez mon père, Yvonne sort de ses gongs, me traite d’égoïste, de mauvaise mère et tout cela, alors que David est auprès d’elle. Si les choses allaient mieux pour lui, elle vient de tout casser en un instant.

 Bien sûr, je ne comprends pas une telle réaction mais je vais assez vite en deviner la raison : Mon père est sur le point de prendre sa retraite et sera donc beaucoup plus à la maison. Le couple va mal car pendant toutes ces années, bien des choses ont changé .

Yvonne avait un peu plus de 20 ans quand elle a connu mon père et lui en avait à peu près 15 ans de plus. A cette époque, cela ne posait pas de problème car en dehors du fait qu’elle était peut-être amoureuse de lui, elle cherchait surement une aide et un appui pour élever ses filles dans de bonnes conditions et mon père lui, était encore vaillant mais 15 ans ont passé,  cuisinier, il a toujours été un grand mangeur et buveur et ses possibilités masculines ont fortement baissé. Quant à elle, elle a évolué, grandi est devenue une femme épanouie qui se voit mal continuer à vivre avec un homme âgé. Quand je lui ai annoncé mon retour probable, elle était très contente car elle avait l’intention de quitter la maison (je crois d’ailleurs qu’elle avait un ami que mon père connaissait)

 Et le départ de David l’arrangeait. Lorsque je lui annonce que je reste en Afrique tous ses plans s’écroulent et elle ne peut pas

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m’expliquer, car elle a peur que je repète tout à mon père. D’où sa colère.

Ce que personne n’a compris, c’est que pendant 4 ans j’ai galéré, salaire de misère, primes supprimées, impossible de mettre de l’argent de côté. J’ai 39 ans, en France le chomage a fait son apparition, si je prends ce nouveau job, je pourrais amasser un petit pécule qui me permettra, une fois de retour, de tenir le coup un certain temps et de voir venir.

Alexandre est à ma charge et même si Guy me verse une pension, elle est petite alors ce poste, je dois le prendre surtout qu’une autre chose est arrivée qui m’a donné à penser que j’étais guidée par quelque chose et qu’après tous ces malheurs, un peu de bonheur m’arrivait.

Lorsque j’ai trouvé cette nouvelle place j’ai bien cru à un certain moment que celle-ci allait m’échapper car un problème administratif se dressait entre elle et moi : en effet l’ivoirisation des places disponibles était en marche et il était beaucoup plus difficile d’obtenir un permis de travail que précédemment. Je me présente à la main d’œuvre, je suis reçue par le Directeur du service, qui m’interroge sur moi, sur le poste à pourvoir puis me demande où j’ai travaillé ; quand je lui donne le nom de la Société il me demande s’il m’est arrivé de visiter des villages, je réponds « oui » s’il m’est arrivé de soigner le pied d’une petite fille qui attendait l’autobus, je dis « oui » Il se lève, quitte la pièce et puis revient avec dans la main la fameuse carte blanche, le « sésame »le hasard, à moins qu’il ne s’agisse d’autre chose, vient de me donner « carte blanche » pour rester.

Ma mère à qui j’ai parlé au téléphone est d’accord pour être la « famille d’accueil » de David ; C’est loin d’être l’idéal mais je n’ai pas le choix.LES 2 + 14/09/2012

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16EME PARTIE 15

Je travaille maintenant dans une société qui épure les eaux usées et installe  des canalisations pour approvisionner les villages en eau potable. Elle existe depuis 2 ans mais n’a jamais eu de secrétaire, il faut donc rechercher tous les documents éparpillés un peu partout pour reconstituer l’historique de l’affaire, retrouver les carnets de paie et de chèques créer des dossiers clients et fournisseurs, mettre à jour les contrats des employés Ivoiriens.

Beaucoup de travail passionnant qui va me permettre de me mesurer aux évènements et de connaître mes limites, mais c’est aussi ce qui m’empèchera, de retour en France, de ne pas aimer les emplois que l’on m’offrira, car trop insignifiants.

Nelly (la maitresse de mon ex-mari) est revenue dès qu’elle a su que la place était libre. Je ferai sa connaissance quand, à plusieurs reprises, elle ramènera chez moi, en fin de week-end, Alexandre.

C’est une femme plus jeune que moi, de beaux yeux, habillée un peu à l’ancienne avec  plein de dentelles, la voix saccadée et rauque, les ongles rongés jusqu’au sang. Nous ne serons jamais de grandes amies mais nous adopterons un modus vivendi qui facilitera bien les choses. Elle aura aussi l’occasion de me confier, dans les moments de grande détresse, que Guy et elle se battent, heureusement hors de la présence de l’enfant.

 Guy a quitté la société qui l’employait pour créer sa propre entreprise, une menuiserie qui marche bien et son amie en est la comptable.

Avec moi, il est toujours le même, tantôt charmant, tantôt crachant son venin mais cela n’a plus d’importance, je me sens bien dans ma peau, j’adore mon boulot, je fais des économies pour plus tard.

Et puis, un petit miracle est arrivé. Il y a longtemps, j’avais commencé une collection de timbres français et un jour, grace à des voisins juifs, j’ai été mise en contact épistolaire avec un israëlien lui aussi philateliste et nous avons commencé à échanger les timbres.

De petits mots d’accompagnement en petites lettres de politesse, notre correspondance a débouché sur une très belle amitié.Or le courrier avait cessé de circuler entre nous lorsque la guerre de 1973 avait éclaté, car la Côte d’Ivoire avait, comme beaucoup d’autres pays, rompu ses relations diplomatiques avec Israël mais comme il n’y a pas de problème sans solution, une de mes amies partie en Kibbutz pour deux ans a recherché et retrouvé mon correspondant et quand elle est revenue en France elle nous a servi de boite aux lettres.

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La première lettre depuis ce long silence de plusieurs années vient d’arriver. Comme c’est émouvant de regarder cette enveloppe si familière, de l’ouvrir sans l’abimer, d’en sortir son contenu avec précaution, de lire doucement d’abord puis rapidement ensuite.

Pourtant, malgré ce bonheur apparent, il m’arrive de plus en plus de me poser des questions : où est mon avenir ? en afrique, en France. Mon magot a grossi et comme je ne voudrais pas que le côté matérialiste me gouverne je décide, après réflexion, de rentrer dans mon pays.

Mes collègues ivoiriens sont là, du manœuvre au chauffeur en passant pas le magasinier, ils ont tous voulu m’accompagner et pour certains, c’est la première fois qu’ils se trouvent dans un aéroport où ils s’y sentent un peu gauche. Je n’oublierai jamais cette image très émouvante pour moi.

Avant de rentrer à Asnières, je fais un petit crochet par Nice pour rendre visite à mon amie Danielle qui a ramené du kibbutz un mari et vient de mettre au monde des jumelles.

17 juillet 1979, je vais avoir 41 ans, une page de ma vie vient de se tourner. Mais qu’y-a-t-il d’écrit sur la suivante ? les 2 + 15/09/2012

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17EME PARTIE - 16

Me voici donc revenue à mon « Asnières natal » j’ai retrouvé l’appartement que nous avons en commun Guy et moi. En effet au moment du divorce nous avons préféré ne rien décider à son sujet, sachant que si un jour nous sommes obligés de rentrer précipitamment à cause des évènements, nous aurons au moins un endroit où« atterrir » et après on décidera. Je suis rentrée la première, je l’occupe. David qui est en vacances, a repeint

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l’appartement là où c’était nécessaire. Mais j’ai aussi retrouvé deux amies.

Yvonne qui habitait Asnières bien avant moi a été la « nounou » de David ; c’est elle qui allait le chercher à l’école quand il était petit et le gardait chez elle jusqu'à mon retour du bureau. Elle avait un fils de l’âge du mien et les deux enfants s’amusaient ensemble.

Comment décrire cette femme ?  elle est simple avec un « S » majuscule, chez elle pas de détour, pas de mensonge, le sens du devoir,du courage, de l’amitié, on voudrait avoir beaucoup d’amies comme elle. C’est d’ailleurs pour toutes ces raisons et bien d’autres encore que je n’ai pas citées, que nous sommes toujours en relation après plus de 30 ans et maintenant que nous avons « internet » ça tapote dur sur le clavier.

Et puis il y a Linda et celle-la c’est tout une histoire. Je l’ai connue en Afrique dans cette société qui m’a fait tant de misères et dans laquelle elle était secrétaire bien avant moi. Linda sera la seule personne qui durant mes 4 années de galère se conduira humainement, m’aidera autant qu’elle le pourra, elle ne sera pas toujours d’accord avec moi mais elle ne jugera pas. C’est elle aussi que j’ai remplacée lorsque le nouveau directeur général m’a offert sa place puisqu’elle partait pour l’Australie. Après quelques années passées dans le pays des kangourous, elle est revenue en France et ou ? à Asnières. Nous allons donc être voisine puisqu’elle habite à deux rues de chez moi. C’est drôle la vie non ? et puis lorsque les choses deviendront impossibles entre ma mère et David, c’est elle encore qui prendra le relai jusqu’à mon retour.

Mais Linda c’est aussi autre chose : une fée dans tous les domaines : une couturière extraordinaire ; un vieux bout de tissu ressort de ses mains en une robe magnifique une nappe très belle, ou encore recouvre un divan un peu fatigué. Pour la cuisine c’est pareil, non seulement c’est délicieux mais c’est servi avec un goût parfait et comme elle a beaucoup voyagé, elle a ramené de ses périgrinations, des plats exotiques qui font l’étonnement des plus difficiles.

 Mais il y a encore mieux : le « must » : Où qu’elle aille, elle est amie en moins de temps qu’il ne faut pour le dire avec le cordonnier, la concierge, le facteur et peut-être même avec les éboueurs à qui elle aura offert son plus beau sourire et pourquoi pas, donné un petit coup de main si c’est nécessaire. Car elle est débrouillarde : la colle, les clous, les marteaux, les pinces, rien ne lui résiste, les bonnes adresses, les trucs utiles la transforment en un véritable bottin.

Pour prouver tout ce qui a été dit sur elle voici une anecdote. Un jour elle reçoit un courrier qui lui ai envoyé par quelqu’un qui sait

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qu’elle habite à Asnières mais n’a pas son adresse ; sur l’enveloppe il est écrit : » Madame B…. en dessous, la secrétaire la plus volage, et encore en dessous Asnières et le code postal. Linda est assez en colère car le qualificatif ne lui plait pas mais quand elle ouvre l’enveloppe elle lit l’explication :

« Une femme ne peut pas être à la fois belle, intelligente et sérieuse et comme vous possédez les deux premières qualités, c’est donc que vous êtes volage » et cette lettre lui est bien parvenue. !!!!

David a donc quitté ma mère et là je veux bien admettre que les choses n’ont pas dû être faciles pour lui, car elle n’est pas particulièrement facile à vivre ; chez elle pas de télé, très grenouille de bénitier et invoquant D-ieu à chaque fois qu’elle ne sait pas quoi répondre à la question posée et c’est surement avec un gros soupir de soulagement qu’il est allé chez Linda en attendant mon retour ce qui lui permet d’être à deux pas de l’appartement dans lequel il travaille à sa rénovation.

Mais David, toujours plein de bonne volonté car très serviable, travaille « sans filet » c’est à dire que lorsqu’il fait de la peinture il ne met pas de journaux parterre  et chez moi c’est du parquet, il est aussi très bordélique alors il y en a partout, sur les meubles, au sol et la maison, la mienne et celle de Linda, deviennent de vrais bazars et quand on lui fait une réflexion, il le prend mal car il trouve que c’est injuste.

Un jour il cassera chez mon amie un très beau vase en cristal.Un peu contrit, il lui fera la promesse que dès qu’il travaillera, il lui en achètera un avec sa première paie. Il a alors presque 17 ans, il en a à ce jour 46 et nous nous demandons elle et moi quand va-t-il enfin le toucher ce fameux premier salaire. !!!!!

Grace aux économies que j’ai pu faire je me suis meublée de neuf et j’ai même acheté une petite voiture, une « dodoche » Les 4 premiers mois vont être consacrés à me remettre dans le bain, à faire toutes les démarches pour nous inscrire à nouveaux aux différents organismes et aussi à l’A.N.P.E.

Mais au mois d’Aout, j’attends une visite, celle de Levy qui vient en France avec son fils et deux de ses amis pour leur faire découvrir l’europe et il souhaite que David et moi  nous joignons à eux pour ce périple.Quelle joie de se voir. Et pendant ce même mois, Alexandre est en colonie de vacances dans la Côte d’or avec Christine, la fille de Linda.les 2 + 16/09/2012

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18EME PARTIE - 17

Après deux jours passés à la maison pour leur permettre de récupérer de la fatigue du voyage, Nous sommes prêts, Levy, les enfants et moi à entamer notre périple d’une dizaine de jours.Nous passons par Genève et nous allons d’abord en Hollande. Quel joli pays !, des fleurs aux fenêtres, des rideaux de dentelle, de gros pavés dans des ruelles tortueuses. A Amsterdam, nous visitons la maison d’Anne Frank Puis, nous parcourons la ville en bateau. Ensuite, nous nous rendons en Allemagne, à Dachau pour apprendre aux trois petits Israëliens l’histoire de leurs grands-parents et leur fin dans les camps d’extermination. Nous terminons notre voyage par l’Angleterre avec une demi-journée en Ecosse et c’est à l’ aéroport de Whistroh que nous sous séparons, avec la promesse de continuer à nous écrire.

Début Octobre, j’ai trouvé du travail dans une société de vente de pièces électroniques de haute technologie. Le Directeur général est jeune, mon bureau se trouve près du sien et en dehors de mon propre boulot de responsable administrative chargée du parc à voitures et de l’approvisonnement des founitures de bureau, je tape aussi son courrier.

J’aime beaucoup ce nouvel emploi mais au bout de trois semaines, le 26 octobre, jour de mon anniversaire, je tombe et me casse la jambe, deux fractures, tibia et péroné et comme je ne veux pas perdre cette place,  après l’opération et avec l’accord du chirurgien, j’irai travailler en fauteuil roulant.

C’est aussi à cette période que je vais apprendre, à mes dépens, à faire des piqures. Etant donné que je suis la plupart du temps assise, la phlébite me guette et je dois avoir une piqure chaque jour dans le ventre pour diluer le sang. L’infirmière qui vient chaque jour chez moi est très désagréable, ne supportant pas d’attendre que j’ouvre la porte; fatiguée de sa sale gueule et de ses propos acerbes, je décide un jour de me faire moi même cette injection et

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lorsque je vois que j’en suis capable j’annule ses visites auprès du service auquel elle appartient, sans oublier de raconter pourquoi.

Plus tard, lorsque je serai une maman chat qui s’occupera de plus de 30  matous dont certains sont malades, je serai bien contente d’avoir appris cette manipulation.

Guérie et sur pieds, je retourne sans fauteuil travailler mais hélas la joie est de courte durée car le Directeur si sympa est muté aux U.S.A. et en attendant la venue d’un nouveau dirigeant, ce sont les chefs des différents services qui vont prendre la relève.

Aucun d’eux n’a l’envergure du précédent responsable et c’est à coup de mesquineries qu’ils vont jouer au petits maitres.Des petits chefaillons de ce genre, je connais très bien car ils pullulaient à Abidjan. Ils n’ont jamais aimé la liberté qui m’a été donnée à mon poste et ont décidé d’y mettre fin. Ma méthode est la suivante : tout ordre qui n’est pas confirmé par écrit n’en est pas un et comme ils ne peuvent pas le faire car leurs prérogatives ne vont pas jusqu’au là, ils assistent impuissants à mon entêtement.

J’ai décidé que je ne continuerai pas dans une telle ambiance mais je vais tout faire pour me faire virer  et comme ce ne sera pas pour faute professionnelle, je toucherai tous mes droits auquels s’ajoutent 3 mois de préavis car je suis cadre, que je n’aurai pas à effectuer.

L’école a repris, pour Alexandre, là où il allait quand il était petit et qui se trouve près de la maison, et David à Vaujours dans son école d’horticulture.

Les choses vont malheureusement se gâter et dans le courant de l’année 1980 il est renvoyé par le même directeur qui pourtant à énormément fait pour lui. Quand je  demande à cet homme pourquoi, il refuse de me répondre, je ne saurai donc jamais la raison mais je pense que pour en arriver à une telle décision, cela devait être très grave.David va alors travailler et recevoir son premier salaire qu’il va engloutir en quelques jours. Devant une telle dilapidation, je décide de lui demander une participation aux frais de la maison avec l’intention cachée de mettre les sommes de côté pour les lui rendre lorsqu’il quittera la maison pour voler de ses propres ailes.

C’est l’époque des « CB » (citizen band) c’est une espèce de radio à longue portée qui utilise une grande antenne pour porter loin. il faut laisser la fenêtre grande ouverte même l’hiver, pendant que moi, je paie les quittances de gaz, donc nouvelles altercations, Alexandre partageant la même chambre que lui, ne peut plus faire ses devoirs à cause du froid et du désordre. Nouvelles disputes et

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puis un jour que je passe près de la chambre, j’entends David dire à son frère d’une voix que je n’oublierai jamais « toi ! un jour je vais te tuer » et la situation va en empirant. Il perd son travail, puis en retrouve un autre et il arrive à ses 18 ans. Il est majeur, il ne se sent plus alors, la mort dans l’âme, je lui dis de partir dès que possible et quand je vois qu’il ne cherche pas je précise la date de son départ.

Trois semaines passent et un jour une employée de ma banque m’appelle pour me signaler que mon fils, qui est à la même banque, est à découvert de près de 1000 francs, qui vont très vite doubler et bien que je ne sois pas responsable de ses dettes, car il est majeur, je m’inquiète pour lui mais voilà je ne sais pas où il est. J’en parle à Linda qui elle, sait. Elle l’a accueilli chez elle quelques jours jusqu’à ce qu’il lui donne sa nouvelle adresse.

Monsieur David est devant moi, il a cru que libre il allait pourvoir faire tout ce qu’il veut, il a rencontré un type qui a une voiture mais pas d’argent alors david fait des chèques. Pour la première fois je ne prends plus de gant avec lui et je lui demande s’il est fier de sa nouvelle vie qui va le conduire tout droit en prison. Il baisse la tête et ne répond pas. Alors nous allons commencer à nous rendre dans les stations services et je vais payer et récupérér les chèques sans provision lui évitant ainsi les plaintes contre lui. C’est alors que je vais lui signifier que c’est la dernière fois que je l’aide.Enfin je lui donne un conseil : devancer l’appel pour avoir où aller et aussi avoir le temps de réfléchir comment il va diriger sa vie. C’est ce qu’il va faire et contre toute attente va être pris dans la gendarmerie.les 2 + 17/09/2012

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19EME PARTIE - 18

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Je cherche à nouveau du travail et j’en trouve. Une société qui importe vend et installe tout le matériel nécessaire aux égouts tels que tuyaux, coudes, grilles.

La matière n’est déjà pas folichonne mais dans la Société c’est encore pire. L’intérieur est sombre, de longs couloirs sur lesquels débouchent les bureaux, de grandes fenêtres sales et sans garniture, les murs nus, mais la Direction bat tous les records : Le Directeur général, du haut de son 1m60 toise les employés qu’il croise sans jamais les voir ; la peau blême, le cheveux gras et rare, les dents mal rangées et toutes noires, il dirige pourtant son petit monde d’une main ferme. Il est affublé d’une secrétaire, genre vieille fille, qui le suit partout où il va en marchant à petits pas comme le font les Mandarins, le dos un peu courbé, le regard rivé sur le sol en guise de soumission. L’adjoint du grand homme est son contraire. Immense, maigre le visage orné d’un petit bouc ridicule, toujours pressé, avare de paroles, lançant sur les bureaux des secrétaires les parapheurs qu’il ramène signés ; il ne connaît ni bonjour ni merci, ni s’il vous plait mais par contre il abuse du mot « URGENT »

Je remplace une femme qui part à la retraite et qui a eu, durant des années, droit de vie et de mort sur deux malheureuses dactylos dont la charge est de taper chaque jour, chaque semaine, chaque mois, depuis des siècles, des devis de la précieuse marchandise sans laquelle les rues de la Capitale seraient en permanence innondées.

Ce n’est pas une méchante femme, elle s’est seulement fondue dans la masse, a fait ce que l’on voulait et a donc gardé son poste très longtemps. Nous partageons le même espace, une petite pièce toute en verre, le bureau étant surélevé pour ne pas perdre une miette de ce qui se passe. Tout les ¼ d’heure environ, elle lève la tête sur les deux esclaves qui connaissant bien le scénario, tapent avec frénésie sans montrer le bout du nez. Elle va m’apprendre à enregistrer les visites des représentants sur les fiches de chaque client, à envoyer à ceux-ci la documentation demandée, puis d’indiquer, à l’aide d’un onglet, la date de la prochaine visite, les deux dactylos ayant pour mission de confiance de dactylographier la lettre d’accompagnement et d’expédier le courrier.

Je serai dans cet endroit 8 mois, et je me demanderai chaque jour ce que j’y fais  et si je suis restée si longtemps, c’est parce que j’ai crû qu’avec de la patience, je comprendrais.

 La veille de son départ, la nouvelle retraitée m’a dit : « je ne pense pas que vous ferez l’affaire, mais je ne dis rien car j’attends de partir depuis si longtemps que je ne voudrais pas être obligée de rester pour former une autre personne ».et lorsque le D.G. me

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demandera de lui désigner les employés qui arrivent en retard sous le prétexte que de là où je suis, je vois qui entre et qui sort, je ne serai pas loin de la croire.

Bien entendu ma méthode est totalement différente car d’une part, ne connaissant pas le matériel proposé et vendu j’aurais bien du mal à trouver des fautes dans les devis, d’autre part parce que je considère que dans une ambiance aussi tendue on ne peut pas faire du bon travail ni s’y épanouir.

Au début, Marguerite et Paule se posent beaucoup de questions sur moi ne sachant comment interpréter cette différence. Je me souviens d’ailleurs qu’il s’était passé la même  chose avec les africains qui, dans un premier temps, se méfiaient de cette blanche si polie et si gentille se demandant ce qu’il y avait derrière. Quand on ne connaît pas, on a peur.Mais elles vont comprendre quand, au lieu d’aller déjeuner à la table du « Roi », je viendrai avec elles manger un sandwich ou quelquefois un bon couscous au restaurant du coin. Là je n’ai pas respecté les règles en vigueur : les cadres déjeunent ensemble et non avec le menu fretin. Seulement quand à cette même table on ne parle que du matériel vendu ou à vendre, moi, je regrette, mais mes 40 minutes de pose sont à moi et j’en fais ce que je veux. ! na ! Le délégué du personnel viendra me prévenir quelques temps après, à mots couverts, que ma désertion de la table royale est du plus mauvais effet, je saurai alors que mon heure va bientôt sonner.

Fin Décembre, La Direction a l’habitude de convoquer dans son bureau, un à un, les membres du personnel pour indiquer à chacun à quelle sauce il sera mangé et aussi pour lui annoncer, s’il y en a, le montant de l’augmentation de salaire.

Quand arrive mon tour, le Chef se tient encore plus droit que d’habitude, la mêche chétive et grasse pour une fois rejetée en arrière et la secrétaire est figée derrière lui s’accorchant très fort au dossier de son fauteuil. En termes aussi blessants que possible on me signale mon incompétence, mes attitudes irrévérencieuses et on me confirme ce dont je me doutais : JE SUIS VIREE. Le minus s’attendait surement à ce que je bondisse, d’où la position de sa secrétaire prête à bondir pour m’arrêter dans mon élan meurtrier mais au lieu de cela il entend :

« Quand dois-je partir Monsieur ? « abasourdi  par la simplicité de ma phrase et l’absence de toute velléité, il perd contenance , tousse, crachote puis murmure dans un souffle ; « de suite » En sortant de son bureau je suis aussitôt suivie dans le mien par le délégué du personnel qui ne me lâchera plus d’une semelle jusqu’à ce que je sorte ; bien sûr, je le comprends, avec une personne aussi peu délicate que moi j’aurai pu, pour me venger, emporter une

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gomme, un taille crayon ou pire une agrafeuse. Dernière petite vacherie qui montre à quelle hauteur ça vole, au lieu de me remettre ce qui m’est dû pour solde de tout compte, on me fera revenir chaque mois pendant trois mois pour recevoir  mes indemnités de licenciement qui se composent de 3 mois de salaire.

De retour à la maison, d’une côté je suis vachement contente d’avoir quitté ce bourbier et mon honneur n’est nullemet atteint par ce renvoi mais d’un autre, je me dis que si je continue comme cela, personne ne voudra de moi car :  42 ans, deux renvois (même si aucune raison n’est indiquée sur la lettre qui m’a été remise) ça fait moche, mon expérience africaine s’éloigne petit à petit pour bientôt ne plus représenter grand chose alors que faire ?LES 2 + 18/09/2012

20 EME PARTIE 19

Lorsque j’avais 18 ans et que j’ai découvert le peuple juif, je me posais beaucoup de questions sur ce qui était arrivé, sur la responsabilité des uns et des autres et surtout de ceux qui étaient en âge de comprendre à cette époque. Au travers de mes lectures, je me rendais compte qui si certains s’étaient bien conduits en cachant des juifs, en prenant des risques très souvent sans même réfléchir, beaucoup d’autres n’avaient rien dit, rien vu, rien fait et d’autres encore avaient dénoncé pour le simple plaisir.

Ce sont des histoires comme celles là qui vont me faire prendre conscience que nous sommes tous responsables, à des degrés différents certes, de ce qui se passe dans le monde et de la tournure que prennent les évènements ; en effet, imaginons une seconde qu’un grand nombre de personnes se soit élevé contre l’étoile jaune, les déportations, les camps de concentrations (car ON savait) beaucoup de choses n’auraient pas pu avoir lieu.

J’ai compris très jeune que pour être un être humain digne de ce nom, il fallait se laisser guider par sa conscience et uniquement par elle, car elle ne se trompe jamais et que lorsque l’on hésite entre plusieurs solutions, c’est en choisissant la plus difficile à mettre en pratique qu’on a le moins de risque de se tromper.

J’ai lu tout ce qui me tombait sous la main concernant ce sombre épisode de notre histoire,

J’ai questionné une foule de gens et forte de tout ce que j’avais entendu et compris, je me suis tracé une ligne de conduite très simple : se sentir toujours responsable de ce que l’on dit, de ce que l’on  pense, de ce que l’on fait  et ne pas en rejeter la faute sur autrui.

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C’est aussi tout ce que j’ai découvert, qui m’a amenée à ressentir bien souvent un sentiment de culpabilité envers tous ces gens qui sont morts par notre silence. Dans la vie il y a deux sortes de responsabilités : responsabilité individuelle – responsabilité collective. Je suis française : beaucoup de français se sont mal conduits. Je suis chrétienne, beaucoup de catholiques ont mal agi envers leur prochain donc collectivement, je suis coupable et j’ai beaucoup de mal à vivre avec ça.

Je me suis mariée, j’ai eu des enfants, je suis partie vivre en Afrique, tout cela semble m’avoir fait oublier ce qui est dit plus haut ; pourtant il n’en n’est rien ; toutes ces années ont été jalonnées de faits et d’histoires qui me ramenaient toujours à ce sujet.

Maintenant que je suis dans l’expectative, que je ne sais pas trop quoi faire de ma vie et que je repense à lui, une petite idée germe dans mon esprit.

Guy vient de rentrer d’Afrique avec Nelly. Tout naturellement il est parti s’installer dans sa ville natale où il a retrouvé des copains de classes qui eux aussi ont bien réussi, l’un d’eux est secrétaire de Mairie, un autre architecte, ce qui va bien l’aider à faire son trou dans cette société d’élite, surtout que le Monsieur est revenu avec beaucoup d’argent, ce qui aide à en imposer. En quelques mois, il va avoir villa et acheter des terrains sur lesquels certaines maisons ont été construites mais qui sont à rénover selon le style de la région qui est classée.

Quelle que soit sa réussite, guy est, d’après moi, un homme malheureux qui n’a jamais su apprécier ce que la vie lui a donné, qui n’a jamais su construire dans la joie, une vie qui lui plaisait. Guy est « vide » de l’intérieur.

Comme ce livre est dédié à mes fils et à pour but de leur faire comprendre ce que moi je crois avoir compris, je leur dirai ceci :

-un homme qui boit parcequ’il a eu une bonne journée –

-un homme qui boit parce qu’il a eu une mauvaise  journée

-un homme qui boit parcequ’il ne s’est rien passé

est un homme qui boit ; les raisons ne sont que des prétextes

-un homme qui est socialiste aujourd’hui

-un homme qui est de droite le lendemain

-un homme qui ne sera ni l’un ni l’autre plus tard

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est un homme qui n’a pas de personnalité, pas d’opinion propre et qui comme un caméléon change de couleur en fonction du milieu dans lequel il se trouve.C’est un homme désabusé, blasé et c’est très triste.

 

GUY A PREFERE REUSSIR DANS LA VIE PLUTOT QUE REUSSIR SA VIE  ET LE PLUS TRISTE ENCORE C’ EST QU’ALEXANDRE EST COMME LUI ;

Cette même année, mon amie Linda a perdu sa petite fille Christine dans un accident de voiture. Je ne comprendrai jamais comment cette femme a fait pour rester aussi digne devant ce qui est le pire pour une mère : perdre son enfant pas plus que je ne comprendrai pourquoi j’ai été aussi peu présente à ses côtés. C’est vrai qu’elle était très entourée mais quand même, j’aurai dû la soutenir davantage elle qui avait fait tant pour moi. Nous n’en avons jamais parlé mais puisqu’elle lira ces lignes, je voudrais qu’elle me dise ce qu’elle a ressenti alors et si elle m’a pardonnée.

David semble se plaire à l’armée, il écrit quelquefois des petits mots ; je me prends à espérer que peut être nous avons trouvé la solution à une partie de ses problèmes.

Alexandre est ravi de savoir que son père est rentré mais ne comprend pas très bien pourquoi il ne l’a pas encore vu, étant donné qu’ils sont séparés depuis près de deux ans C’est tout simplement parce que 400 kms nous séparent et que revenir, se réinstaller, prend énormément de temps.

Dans un premier temps, j’ai décidé de ne pas rechercher de travail, ce qui me gênerait pour prendre une décision si par hasard j’en trouvais. Et là, le destin va me faire un petit clin d’œil .

Un jour je trouve dans ma boite aux lettres une carte postale signée Levy ce qui m’étonne car il n’écrit que des lettres. Le texte aussi me paraît bizarre. « Chère Jeannine je me souviens de ton visage, de tes beaux yeux cachés par tes lunettes, je n’ai rien oublié. Signé Levy » suivi d’un numéro de boite postale différent de celui du Levy que je connais mais par contre la ville est la même. Très intriguée, je décide de répondre en demandant à la personne qui m’écrit qui elle est et où m’a-t-elle connue ? La réponse est sybilline « je fais de fréquents voyages en France et à mon prochain passage je vous dirai tout. Donnez-moi votre Numéro de téléphone pour que je vous appelle une fois arrivé à Paris ».

Dans cette histoire il y a deux Levy : Levy Navon, celui que je connais, et Levy Schlomo, celui qui m’écrit des cartes postales. Un jour, une lettre que j’ai envoyée au premier Levy a été mise par le

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facteur, et par erreur dans le Boite postale de l’autre Levy. Ce dernier n’a pas ouvert l’enveloppe mais il a noté mon adresse écrite au dos et a relevé les coordonnées du destinatiare qui porte le même nom que lui. La ville  dans laquelle ces deux hommes habitent est petite et tout le monde connaît tout le monde plus ou moins. Schlomo sait que Navon travaille à la compagnie d’électricité et là bas il a un ami qui y travaille ; il demande donc à ce dernier d’enquêter pour savoir qui est cette parisienne qui écrit  à Levy Navon. L’homme se renseigne, Levy a mis ma photo sur son bureau, voilà l’histoire.

Schlomo est un personnage assez important dans la communauté israëlienne et il s’occupe principalement des nouveaux immigrants.Mais il y a chez lui quelque chose qui me déplait, c’est assez indéfinissable et seule une femme peut ressentir cela aussi, lorsqu’il me rend visite, il y a dans son regard quelque chose de malsain, un peu comme s’il me déshabillait quand il me regarde. Ses mains me frolent un peu trop aussi et comme par inadvertance. Mais comme d’un autre côté le plan que j’ai en tête est de plus en plus clair, si je le réalise, j’aurai besoin d’aide et justement ce Levy là pourra m’aider. Nous sommes en Janvier 1981 je dois prendre ma décision assez vite maintenant. Les 2 +

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21eme partie (20)

Cette fois ma décision est prise  mais avant, je dois demander conseil à Levy, celui que je connais bien et en qui j’ai confiance.

Dans ma lettre je lui explique tous les problèmes que j’ai eus dans mon travail, j’ajoute que je veux venir en Israël afin de voir si je peux y rester avec Alexandre et lui demande son aide afin de me guider dans mes démarches. La réponse est nette, claire et précise : « NON » L’explication est la suivante : me connaissant comme il me connaît, sachant comment j’ai toujours vécu, il sait que je ne me plairai pas en Israël et il ne veut en aucun cas que je retourne en France déçue.

Moi qui m’attendais à une aide inconditionnelle, je tombe de haut. Levy a jugé sur les apparences, appartement, voiture, je n’aurai rien

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de tout cela dans son pays ; je serai obligée de vivre, du moins au début dans un kibbutz, vie que je ne connais pas et qui, il en est sûr, ne collera pas avec ma mentalité de femme libre qui décide seule alors que  là bas, il n’existe pas de décision personnelle mais collective.

Je voulais me passer de l’aide de Schlomo en qui je n’ai pas tellement confiance mais je n’ai pas le choix. Lorsqu’il me téléphone je lui explique ce que j’ai l’intention de faire et sa réponse est : « VIENS » alors je décide de tenter le coup.

Geneviève est assistante sociale ; je l’ai rencontrée voici quelques temps et lorsqu’elle me dit qu’elle doit quitter son petit studio le plus vite possible je lui propose de venir habiter chez moi et d’accepter en échange de s’occuper d’Alexandre car dans un premier temps, je ne peux pas l’emmener avec moi je dois être seule pour avoir les coudées franches et voir un maximum de choses en un minimum de temps. Elle accepte.

Je compte m’absenter un maximum de trois mois mais quand je dis à Linda que je ne compte pas mettre Guy au courant elle me prévient que, d’après elle, j’ai tort, car si Guy téléphone et apprend que j’ai laissé Alexandre, il viendra immédiatement le chercher et demandera surement la garde expliquant et prouvant au juge que je l’ai « abandonné ».

Elle a raison ; j’appelle Guy qui refuse que « son » fils soit confié à une étrangère et exige que je lui envoie l’enfant et comme Alexandre est fou de joie à l’idée de revoir son père et d’aller un peu avec lui, je cède.

Le 7 Mars 1981, je débarque à l’aéroport Ben Gourion. Schlomo est venu me chercher et m’emmène chez lui. Le lendemain, il me conduit dans un kibbutz où je suis paraît-il attendue.

Frédéric, le responsable des volontaires parle français, il m’accueille gentiment mais après avoir écouté mon histoire, il m’informe qu’il ne peut pas m’accepter comme volontaire, car ceux-ci ne doivent pas avoir plus de 35 ans ; de plus, il ajoute que même s’il avait pu, il ne l’aurait pas fait car je n’ai pas le profil et qu’il est certain que je ne supporterai pas la vie en communauté. Par contre il me propose de me recevoir comme « invitée » pendant quelques jours pour que je ramène de mon voyage un souvenir d’Israël. J’accepte, n’ayant pas le choix. La suite prouvera que j’ai eu raison. Lorsque je partirai du Kibbutz pour me rendre à Tel-Aviv afin d’apprendre l’hebreu, on me demandera d’écrire un article sur mon « aventure » qui sera publié dans une revue destinée aux touristes qui descendent dans les hôtels. Le voici :

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 LE KIBBOUTZ ET LE VOLONTARIAT -

C'EST LE RECIT D' UNE EXPERIENCE ORIGINALE QUI SE POURSUIT ENCORE,REDIGE D UNE MANIERE SINCERE PAR CELLE QUI L 'A VECUE. CELA DONNE UNE IDEE DES DIFFICULTES QU 'AFFRONTENT TOUS CEUX   QUI VIENNENT EN ISRAEL AVEC LE DESIR DE CHANGER DE VIE ET AUSSI DE SERVIR. (note de l'éditeur - année 1981)

Débarquer, comme ça, un jour en Israel pour tenter de s'y installer quand on est non-juive, que l'on a 42 ans, que l'on ne connait pratiquement personne, que l'on ne parle pas l'hébreu et très mal l'anglais, c'est soit de la folie soit de l'idéalisme. C'est pourtant une histoire qui existe : c'est la mienne.

La réalisation de mon rêve vieux de 20 ans prend naissance le 7 Mars 1981 quand je descends de l'avion et pose pour la deuxième fois de ma vie le pied sur la terre d'Israel.

Trois jours après, suite à l'intervention d'une famille d'Ashdod avec laquelle je corresponds depuis 2 ans, je me retrouve à Nir-Am (sillon du peuple), Kibboutz situé à l'entrée du Néguev, à 25 kms d'Ashkélon et qui comprend environ  180 familles.

Même si l'on ne sait pas qu'il y a quelques dizaines d'années, cet endroit n'était qu'un désert, on est forcé de tomber en admiration devant cette nature luxuriante qui vous souhaite la bienvenue.

Devant vos yeux défilent des haies d'ibiscus, s'enchevètrent des branches de bougainvillers, le sol est recouvert de fleurs de frangipaniers et chaque maison  est entourée de roses, d'oeillets et de plantes grasses.

Frédéric est le responsable des volontaires. Agé de 30 ans, barbu, sympa- tique et parlant français, il me confie très vite que ma venue pose un problème. En effet, les 40 volontaires actuellement au kibboutz sont agés de 18 à 25 ans et ne parlent qu'anglais; dans cette ambiance qui n'est absolument pas la mienne, je risque d'être très déçue et de repartir avec une mauvaise impression.

La chance, qui se manifestera d'ailleurs souvent sur mon chemin, va jouer une première fois : une jeune française est arrivée la veille et il y a une place dans sa chambre. C'est grâce à cet arrangement qu Frédéric m'acceptera à Nir-Am et me conduira, séance tenante à mes nouveaux "appartements" situés à une extrèmité du Kibbouts appelée "ghetto".

La pièce dans laquelle je pénêtre fait partie d'un bloc en fibro-ciment de 5 chambres en alignement. L'intérieur est sombre malgré les deux fenêtres auxquelles pend, un restant de moustiquaire.Deux lits sur lesquels nous apprendrons à nous asseoir avec précaution, des couvertures qui en ont vu de toutes les couleurs, une armoire sans porte, une table de cuisine en formica rouge et une chaise. Par contre, pour les murs, nous sommes gâtées puisque nous avons hérité de

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tous les fantasmes des précédents locataires

Je digère assez bien ce premier choc et mon "aventure" commence. Les deux premiers jours sont consacrés à la reconnaissance des lieux et au choix de nos tenues de travail qui se composeront de chemises d'hommes, de pantalons trop grands et de vieilles chaussures dans lesquelles mes pieds crieront grâce!

Je suis affectée à l'usine qui fabrique des couverts de table.

Les trois premiers jours, je travaille de 6h du matin à 14h dans une salle de tri ,réservée en général aux personnes âgées;  nous manipulons pendant des heures, cuillères  fourchettes et couteaux que nous sortons des caisses pour les ranger dans d'autres afin qu'ils subissent les dernières retouches de chromage et polissage.

Un matin, je suis envoyée directement devant les machines. C'est une salle immense dont les murs et le sol sont recouverts de projection d'huile et de limaille ; le bruit est infernal car douze machoires tournent en cadence régulière au-dessus d'immenses rouleaux de polissage. J'ai le coeur qui se serre car je pense que je ne vais pas tenir le coup. Pourtant, après deux jours passés dans cette ambiance, je demande à rester dans la salle des machines et mon choix me surprend.

Moi qui, en France ,était attachée de direction, toujours tirée à quatre épingles et ne recevant que sur rendez-vous, comment puis-je trouver un intérêt quelconque à ce travail d'usine d'ou l'on sort taché de graisse et rompu de fatigue? Pourtant, j'aime ce que je fais parce que je me mesure à des éléments nouveaux en ce qui me concerne. Avant, je travaillais avec mon cerveau, maintenant, j'utilise mes mains ; j'étais assise huit heures par jour dans un bureau confortable, je dois me tenir six heures debout, face à des engins bruyants et sales et de surcroit, il y a cette ambiance muette, du fait du bruit, où nous devons nous comprendre uniquement par gestes.

Alors que je travaille depuis plus de deux mois dans le cadre que je viens de décrire, je suis brutalement affectée aux champs car la période des melons vient de commencer et nous sommes tous réquisitionnés.pour ce travail.

Le choc est rude pour moi car je me sens parfaitement intégrée à l'équipe et je n'ai pas envie de la quitter. Mais dans un kibboutz, il n'existe pas de décision personnelle ; seul, l'intérêt de la communauté prime; cela aussi est difficile à admettre pour un esprit français, donc indépendant.

C'est un peu la mort dans l'âme que je pars pour les champs tous les matins à 5 heures, persuadée que cette fois, je vais flancher, d'une part parce que je pense  que physiquement ce sera trop pénible et d'autre part parce que durant tout ce temps passé au kibboutz, mon moral n'a pas toujours été bon. Les premiers temps, j'avais tout à découvrir, ce qui occupait mes moments de loisirs,mais dans un cercle aussi fermé que peut l'être un kibboutz, on parvient très vite à une sorte de routine ; on voit pratiquement toujours les mêmes  personnes on tient à peu près

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toujours les mêmes conversations, ce dont je me suis finalement lassée.

Quant à mes rapports avec les volontaires, ils étaient excellents mais je commençais à être fatiguée de ces nuits sans sommeil dûes aux nombreuses fêtes données par les uns et les autres à grand renfort de cris et de musique et ce, jusqu'à l'aube.

Pourtant j'ai, là aussi, tenu le coup, soulevant durant des heures des seaux remplis de fruits murs et pesant entre 10 et 15 kgs, trié des tonnes de melons en fonction de leur couleur, de leur forme, de leur grosseur. Moshé, membre du kibboutz, responsable de ce travail, m'a beaucoup épaulée, pétillant d'intelligence et de dynamisme, on ne peut imaginer le potentiel de facultées qu'il possède.C'est chez Olga d'origine roumaine, arrivée à Nir-Am il y a près de 40 ans, au début de la création de celui-ci, que j'étais invitée à tout moment, d'autant plus qu'elle raffolait converser en français.C'est Stéphen, ce jeune volontaire allemand qui se posait beaucoup de questions sur le rôle que son pays a joué voici 40 ans et qui est venu ici pour mieux comprendre ce peuple qui a été opprimé par le sien et peut-être aussi pour demander pardon.?

Au mois de juin, j'ai eu la désagréable surprise d'apprendre que je ne pourrais pas apprendre l'hébreu dans l'oulpan se trouvant dans un kibboutz voisin et en moins de trois semaines j'ai dû trouver une solution.

Ceci m'a conduite à Tel-Aviv où j'étudie depuis deux mois.

De nouvelles aventures et découvertes m'attendaient et m'attendent encore et si aujourd'hui je ne sais pas  de quoi est fait demain, je suis par contre certaine que je vais continuer sur le chemin que j'ai choisi afin que mon rève devienne réalité. 16/04/2008 les 2 + 20/09/2012

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21 EME PARTIE

Pendant mon séjour au kibbutz, j’avais droit, comme tous les volontaires, à un jour de congé par semaine. Je me rendais donc à chaque fois à Tel-Aviv, d’abord pour mieux connaître la ville, ensuite pour me pénétrer de la vie quotidienne des israëliens. Lorsque j’ai appris que je ne pourrais pas suivre des cours d’hébreu au kibbutz voisin de celui dans lequel je me trouve, je cherche aussi comment étudier cette langue en ville. Je me rends  au ministère de l’intégration qui me donne  une adresse d’oulpan (école pour nouvel arrivant) L’école est prête à m’accueillir dès l’ouverture de la prochaine cession mais je dois faire face à tous les frais, étant touriste.

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Il me reste donc un seul problème à régler : comment me loger ? L’hôtel, impossible car trop cher, une location oui, mais comment trouver quand on ne lit par correctement l’anglais et pas du tout l’hébreu.

Un jour, je vois une parfumerie et j’entre pour demander l’adresse d’une esthéticienne. Il y en a une à deux pas et je m’y rends. Première surprise, la personne qui m’ouvre la porte, parle français, deuxième surprise, une cliente vient de se décommander et elle peut me prendre tout de suite.

Durant les soins nous parlons, je lui explique ma venue, mes démarches et aussi mon problème de logement et là, troisième surprise, Gisèle a une chambre dont elle ne se sert pas dans le même immeuble que son salon, elle m’offre de m’y loger pendant la durée de mes cours et ne me demande qu’un demi loyer.

Dans la même journée j’ai trouvé, une école, un toit et une amie. Durant les 5 années qui vont suivre, il en sera toujours ainsi : je trouverai sans chercher travail, ami, logement.

L’école ouvre 6 jours par semaine, 4 heures chaque matin pendant 5 mois.

Les enseignantes sont extraordinaires car très habituées aux élèves venus de toute part et des problèmes inhérants à chaque nationalité. Les cours nous sont donnés uniquement en hebreu avec force gestes et dessins au tableau si nécessaire.Nous entendons environ 35 mots nouveaux à chaque jour, nous devons en savoir 15 par cœur pour le lendemain.

Le gros avantage que j’ai par rapport aux autres élèves, c’est qu’étant venue seule,  je n’ai personne avec qui parler ma langue en dehors de l’oulpan, je vais donc très vite mettre en pratique les mots appris et au bout de 3 mois je serai la seule de la classe capable de parler dans cette langue.

L’hébreu n’est pas une langue difficile, du moins la langue de tous les jours et je comprends très vite que si je veux assimiler rapidement les règles de grammaire, les constructions de phrases etc.. je dois oublier le français et surtout ne pas faire de comparaison entre les deux langues.

Ces 5 mois d’étude seront pour moi une période merveilleuse, avide d’apprendre, avide de savoir, avec parfois  peur de ne pas y parvenir et en même temps, la sensation d’être portée par les évènements, par une force invisible qui me dirige  et quand je regarde un peu derrière moi, je vois que ce n’est pas nouveau car ces deux places trouvées sans problème et dans lesquelles je ne

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vais pas faire l’ affaire, cette carte postale tombée par hasard dans la boite d’une autre personne, ce kibbutz qui au début ne peut pas me recevoir, ces adresses que je trouvent facilement, Gisèle, le logement tous ces enchainements positifs, on peut appeler cela le hasard mais moi, il me semble que c’est autre chose, seulement, je ne sais pas quoi.

Pourtant, j’ai aussi souffert dans cette chambre dans laquelle j’habitais car je n’avais rien. Trois grands morceaux de tissu me servaient de drap. J’avais si froid que je dormais avec mon manteau et mes chaussettes. Je mangeais dans des assiettes en carton avec couverts en plastic. C’est que les frais d’école, le loyer et tout le reste commençaient à faire un trou dans l’argent dont je disposais et je devais faire très attention pour pouvoir tenir le coup coûte que coûte. J’avais aussi fait la connaissance de Fortuné, une française qui travaillait dans une librairie et qui me fournissait à petit prix et parfois gratuitement, stylo, cahier etc.. et un jour elle m’avait  offert un dico Français-hébreu qui m’aidera énormément.

J’ai terminé les 5 mois de cours, j’ai eu mon diplôme et je vais devoir rentrer en France quelques temps car un étranger se voit remettre un visa tous les trois mois à condition de pourvoir justifier de sa présence en Israël. Tout le temps que j’étais à l’école, je fournissais un certificat scolaire qui me permettait de renouveler mon visa. Lorsque je reviendrai, j’aurai de nouveau le droit d’étudier en deuxième année ce qui me donnera une fois encore et pour une durée de 15 mois l’autorisation de résider dans le pays.

De retour à Asnières, chez Linda, Alexandre descend à Paris et vient passer quelques jours avec moi. Il a grandi, il me paraît en forme et nous sommes très heureux de nous revoir. David a quitté l’armée. Il a, là-bas aussi, fait quelque chose de mal ce qui ne lui a pas permis de rempiler comme il le souhaitait, mais je n’ai jamais su ce qu’il avait fait. Il est maintenant avec Guy et travaille pour lui. D’après ce que je comprends, il y a des hauts et des bas .

Voilà, les vacances sont finies, je dois retourner en Israël car les cours de la deuxième cession vont commencer, je retrouve  la chambre de Gisèle. toutefois un peu anxieuse, sachant que je ne pourrai pas passer ma vie à étudier, puis partir, puis revenir or pour pouvoir rester dans le pays sans toutes ces tracassseries il faut être juif et je ne le suis pas.les 2 + 21/09/2012

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23EME PARTIE (22)

Lors de mon passage à Paris, Guy m’a demandé de récupérer l’autorité parentale sur Alex car, m’explique-t-il,  il pourra ainsi toucher les allocations familiales et déduire une part de ces impots. De plus, il veut vendre l’appartement et me demande mon accord.

je veux préciser ici que je n’ai jamais changé quoi que ce soit sans en parler à mon fils et si pour cette requête comme pour celles qui suivront Alexandre m’avait dit « non » je n’aurais rien fait.

Alexandre se moque de ce qui est écrit sur les papiers, ce qu’il veut c’est, comme cela a été convenu, venir une fois par an en Israël et que je rentre en cours d’année en France de façon à ce que nous nous voyions au moins deux fois, les absences devant être plus ou moins comblées par des lettres et coup de fil de part et d’autre. ; comprenant la demande de Guy, je remplis les papiers pour le changement de garde et pour l’appartement.

J’aurais dû savoir, j’aurais dû me méfier mais ou bien trop occupée par mes nombreuses démarches, ou encore parce que le temps efface les souvenirs, je n’ai pas pensé que Guy nous jouerait un tour, c’est pourtant ce qu’il va faire. Une fois qu’il aura récupéré la garde de son fils il va complètement changer d’attitude envers lui, maintenant qu’il n’a plus rien à craindre de moi,  il devient ce qu’il n’a jamais cessé d’être : un père dur, qui refuse, qui exige, qui punit et très vite je reçois par lettres et par téléphone des nouvelles d’un petit garçon en plein désarroi, qui ne comprend pas ce changement. Nelly, elle, suivra Guy dans cette même attitude, certaines lettres qui me sont destinées ne me parviendront jamais, certaines conversations téléhoniques seront coupées.

Mais je sais aussi que tout le temps que je serai touriste, je ne pourrai rien faire de sérieux car un juge ne me rendra pas mon fils, si je ne suis pas en position de force avec, citoyenneté, appartement, travail etc… alors je demande à Alexandre de patienter jusqu’aux grandes vacances et quand il sera avec moi, nous discuterons sérieusement du problème et essayerons de faire au mieux.

Cela fait un moment que je rumine le projet de me convertir mais comme je suis croyante et que je respecte D-ieu et les religions en général, je ne veux pas me servir de cette démarche pour régler mes problèmes. Cette conversion doit être exempte de tout raison matérialiste. Je dois donc réfléchir.

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J’ai rencontré, par l’intermédiaire de Fortuné, l’employée de librairie, Geneviève, une femme qui a vécu à Paris en tant que petite fille pendant la deuxième guerre mondiale, qui a porté l’étoile jaune, mais qui a eu la grande chance de passer au travers des mailles du filet. A la libération, ses parents sont venus en Israël où elle y vit depuis. Lorsque je me suis confiée à elle, elle a parlé de moi à un grand rabbin qu’elle connaît très bien et qui parle français. Il me convoque et me demande de raconter mon histoire. Il va m’écouter pendant au moins une heure, sans m’interrompre, puis, lorsque j’ai terminé, il me dit que je peux aller en paix, il va arranger pour moi un rendez-vous avec l’école religieuse qui s’occupe des conversions.

Il vient de me donner sa bénédiction.

J’ai terminé l’oulpan, j’ai eu mon second diplôme, il m’arrive aussi de travailler (au noir) comme dame de compagnie dans des familles françaises ce qui m’aide bien sur le plan financier et j’attends la convocation promise et comme Fortuné vient de recevoir un logement social, elle me cède celui qu’elle occupe et pour lequel le bail court encore quelques mois.

J’ai aussi fait la connaissance de Jessy, une française, non juive, au départ, mariée à un israëlien et qui vient de se convertir pour valider son union. Elle me décrit les études comme très dures, la religion injuste, les profs méchants. Heureusement, cela ne m’influence pas, je me ferai mon opinion moi-même.

 Enfin la convocation arrive  et lorsque je me présente, je suis reçue très froidement et on me fait comprendre que les pressions faites pour m’accueillir ne sont pas appréciées mais que comme on ne peut pas aller contre, on m’accepte pour les cours, mais pour l’examen et les rites de la conversion, je devrai me débrouiller seule

Heureusement, comme je ne sais pas ce que cela veut dire exactement, je ne me formalise pas plus que ça. On verra bien.

A la même époque je travaille (toujours au noir) chez une femme atteinte d’un cancer en phase terminal. Je fais le jour et je dispose de 3 heures par jour pour me rendre au cours, étudier et revenir juqu’à l’arrivée de Fortuné qui fait les nuits pour arrondir ses fins de mois. Nouvelle situation, nouveau défi, nouvelle aventure, le sort en est jeté. LES 2 + 22/09/2012

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24EME PARTIE (23)

Nous sommes en Septembre 1982. Alex à 14 ans. Mes cours de conversion commencent.

Cette année là, il y a trois classes : une en Allemand, une en Anglais, une en Hébreu. L’année précédente il y en avait une en Français car suffisamment d’élèves mais là, je suis la seule à parler cette langue, je choisis l’hébreu que je parle couramment mais que j’écris très mal, lentement et avec beaucoup de fautes.

Malgré cet handicap (qui en fait va me sauver la vie) j’ai bien fait de choisir cette classe Car le rabbin  est exceptionnel. La quarantaine, grand et fort, il porte avec lui l’amour, l’amour des autres, l’amour de la religion, l’amour de la vie et pendant 7 mois il va nous apprendre le B.A.BA du judaïsme.Tout y passe, les prières, les commandements au nombre de 613, les règles concernant la nourriture, les lois de la famille et du couple, sans oublier l’histoire des hébreux vieille de plus de 2.000 ans .

 J’ai beaucoup de mal à suivre car je dois, sur mon cahier, faire de la traduction simultanée. J’écris à chaque phrase deux mots en hébreu, trois en français, un en phonétique et le soir je n’arrive pas à me relire. Je comprends alors que je ne passerai jamais l’examen de fin de cours car je n’aurai pas suffissament appris pour connaître les réponses.

Un jour, je passe devant un magasin d’électro-ménager tenu par un religieux, je rentre, et je raconte à ce monsieur que je ne connais pas, mon problème et lui demande pour terminer s’il ne connaitrait pas une famille religieuse, parlant français et qui accepterait de m’expliquer, dans ma langue, ce que j’apprends à l’école. L’homme me prie de repasser dans quelques jours et quand je reviens, il me donne un papier sur lequel sont inscrits un nom et une adresse et devinez où ? un immeuble en face de mon école.

Régine, une jeune femme de 35 ans religieuse, mariée avec 3 enfants accepte avec plaisir de m’aider et une fois par semaine elle me recevra chez elle plusieurs heures pour revoir avec moi ce que j’ai étudié.

 Un jour qu’elle ne peut pas me recevoir et qu’elle ne sait pas comment me prévenir car elle n’a pas mon adresse, elle passe à mon  école et explique à la personne qui lui ouvre la porte la raison de sa visite. L’homme à qui elle s’adresse lui dit qu’il fera la commission. Je suis en effet prévenue par mon prof. Quelques jours après, je suis convoquée à la direction. Le Rabbin qui veut me parler

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est celui la même qui m’avait reçue sèchement le premier jour. Il m’annonce que compte tenu de ma conduite depuis de dèbut des cours, j’ai prouvé que je voulais vraiment me convertir, qu’il s’agissait d’un idéal et que par conséquent, il levait la sanction qu’il avait imposée et que je passerais l’examen et le rituel de conversion sous l’égide de l’école.

 J’apprendrais plus tard que c’est grâce à la visite de Régine qui a expliqué les difficultés que je rencontrais ainsi que son rôle auprès de moi, ce qui prouve à quel point je voulais réussir.

Etant croyante, je n’ai aucun mal à m’imprégner de sujets qui, pour d’autres, paraissent rébarbatifs et je veux dire ici que la religion juive est (comme les autres d’ailleurs) très belle quand elle est expliquée avec amour comme le fait notre rabbin. Toutes ces règles et commandements sont en fait autant de parapets, de rampes de sécurité qui nous protègent des écarts de conduite toujours possible dans un monde où tout va si vite et où il n’y a plus de place pour le pur, le vrai, le beau.

De plus, nous obligeant sans cesse à réfléchir, cela nous amène à penser à notre entourage, à notre prochain, à le respecter comme il le mérite, à l’aider s’il est dans la peine, tout ceci vécu dans la joie. Hélas les temps où les gens vivaient ainsi sont  révolus et c’est bien dommage.

 Les cours se terminent, puis c’est l’examen. Il est pratiqué par trois rabbins  venus de l’extérieur. Nous sommes tous assis sur une seule rangée, nous les élèves des 3 classes et chaque religieux assis face à nous vont poser, à tour de rôle, une question au premier en partant de la droite, puis au second etc… Je suis à peu près au milieu du rang. On reviendra sur moi, comme sur chaque élève 3 fois, avec des questions différentes et j’aurai de la chance car à chaque fois je connaitrai les réponses. Reçue à cette première partie, c’est au tour de mon appartement d’être cachérisé c’est à dire nettoyé de toutes les impuretés appartenant à ma vie précédente, celle où tous les mélanges de nourriture étaient permis.

Puis, estimant que je suis maintenant prête à endosser la responsabilité de devenir juive, je suis convoquée au « mikvé » soit le bain rituel qui se passera dans une autre ville « Nazareth »

 Le lendemain de ce jour mémorable, je me réveille et je me sens si légère ; je suis débarassée de cette chape de plomb qui était posée sur mes épaules pendant si longtemps ; j’ai du mal à réaliser que ça y est, j’ai réussi, je suis juive, je suis israëlienne, fini le ministère de l’intérieur avec les visas, fini les sorties obligatoires du pays, fini le travail au noir.

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Je viens de renaitre, ce jour là, le 6 juin 1983, j’ai un jour.

Lorsque je vais pour la dernière fois au ministère de l’intérieur pour faire entériner ma conversion et recevoir sur place ma carte d’identité, j’ai seulement pris un nouveau prénom mais j’ai gardé mon nom de famille, celui que je porte depuis prsque 45 ans et que je n’ai pas jugé utile de changer.

Durant ces 2 années passées en Israël, j’étais en correspondance avec mes parents, chacun séparément puisqu’ils sont divorcés. lorsque j’ai écrit que j’apprenais l’hébreu, on m’a répondu : « c’est bien » quand j’ai dit que j’avais réussi l’examen on m’a dit « c’est très bien » alors quand j’ai réussi ma conversion j’ai écrit cette nouvelle en faisant connaître aussi mon nouveau prénom « Yaël »

De ma mère, je ne recevrai aucune réponse, elle la garde pour plus tard. De mon père, je recevrai la lettre suivante :

 « Ma fille,

Je viens de recevoir ta lettre qui ne me fait pas plaisir du tout. Alors comme çà, tu as fait rentrer un juif dans une famille tellement française !!!!! qu’est-ce que la France t’a fait pour que tu la renies à ce point? tu as été bien contente de la trouver pour élever tes enfants.

 Quant à ton nouveau prénom, je l’ai oublié, je l’ai déchiré et je l’ai jeté à la poubelle. »

La soit disant acceptation par mes parents de ma réussite  m’avait toujours étonnée, cette lettre là par contre, était tout à fait dans l’esprit que je connaissais de mon père. Alors j’ai pensé : « Si c’est aussi sale que ça de faire entrer un juif dans une famille aussi française, c’est peut-être aussi sale de faire entrer un nom aussi français dans la grande famille juive. Je n’ai pas hésité une seconde, je suis retournée au ministère de l’intérieur et en 5 minutes j’ai changé mon nom d’AVRANCHE en AVRAHAM. Je n’ai rien dit à mon père car non seulement on n’éduque pas ses parents, mais je le savais très malade. Ma mère elle, a attendue l’occasion et quand celle- ci est arrivée, elle aussi m’a dit à sa façon ce qu’elle en pensait. C’était encore pire que mon père.les 2 + 23/09/2012http://ts2.mm.bing.net/th?id=I.4573629806412057&pid=1.9 nouv. Illustr. Debut de texte livre ouvert

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25eme partie 24

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En Mars 1983, la personne dont je m’occupais est morte et j’ai retrouvé une nouvelle place. Je travaille maintenant tous les matins chez un vieux monsieur atteint d’un cancer de la prostate, Monsieur Rhinco. Il est né en Yougoslavie, est venu en Israël en 1945 avec son épouse et un petit garçon de quelques années ; dentiste de son état, il a cessé toute activité depuis qu’il est souffrant.

Rhinco fait partie de ces hommes intelligents, évolués, instruits et qui estiment que grâce à toutes ces qualités, tout leur est dû. De plus, atteint d’un cancer à la prostate, donc touché dans une partie de son être très importante, certaines de ses tendances sont décuplées.

L’aide soignante qui s’occupait de lui depuis des années part en Amérique car sa fille vient d’avoir un bébé, le premier, et elle veut remplir son rôle de grand-mère. Nous nous rencontrons et elle me parle de « son » Rhinco  cet homme pour qui elle a été  infirmière, amie, épouse, amante. J’entends tous ces mots mais au lieu de leur donner leur juste sens, je préfère croire que pour certains, j’ai mal entendu, pour d’autres, il y a exagération de la part de celle qui parle, très émue et triste, de devoir quitter son malade.

Les premiers jours, tout se passe bien mais  je vais très vite déchanter. Lorsqu’il parle de lui, il emploie toujours le mot « Docteur » racontant son passé dans lequel il joue un rôle de choix, parfois de héros, puis petit à petit, il en arrive à son sujet favori, celui de ses conquêtes féminimes ; il est bien entendu à chaque fois le casanova de service, les femmes étaient à ses pieds et l’adoraient. Toutes ces conversations l’exitent et alors son regard ressemble fortement à celui de schlomo (le Levy aux cartes postales) ses mains aussi s’égarent mais ce genre de personne sait très bien jusqu’où aller pour retourner la situation et faire du plaignant celui qui a créé le problème, si on se plaint de ses agissements..

Sans beaucoup d’explications, je lui donne ma démission sous le prétexte que je ne peux pas répondre à toutes ses demandes ; je lui dis de chercher ma remplaçante après quoi, je partirai. Le « Docteur » à un problème car il connaît mon honnêteté et intégrité et il sait très bien que jouer avec son aide soignante, c’est se mettre en position de dépendance et que très vite l’intéressé ne contrôle plus rien. Alors il va prendre la décision d’engager une autre femme qui, elle, fera les nuits et qui, si elle accepte, saura exactement ce qu’elle aura à faire.

« Iori » est une jeune femme d’environ 35 ans, d’origine yéménite venant d’un milieu défavorisé, mariée très jeune, mère de 6 enfants qu’elle élève seule, elle travaille de jour et pour faire face aux nombreux frais qu’engendre une aussi grande famille, elle cherche

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un travail de nuit. Au début, je ne la rencontre pas et quand Rhinco me raconte ce qu’ils font ensemble, c’est vrai que j’ai une très mauvaise opinion d’elle ; et puis un jour, elle passe nous dire bonjour dans la journée et je vais découvrir une fille exceptionnelle. C’est une « Linda », belle, charismatique et l’intelligence livresque qu’elle n’a pas est avantageusement remplacée par une intelligence naturelle.

Pour elle, faire l’amour c’est comme aller chercher du pain, elle n’en fait pas toute une histoire, de plus le « docteur » l’a embobinée en lui disant que ses jours étaient comptés, et elle l’a crû. Si Rhinco avait su se taire, je pense que je serais restée mais comme c’est plus fort que lui il faut qu’il raconte et qu’il en rajoute, je m’en vais.

Aout 1983, Alexandre est venu me voir en Israël.Son père à fait tout ce qu’il a pu pour empêcher son départ mais à la fin il a cédé. Pendant les premiers jours, j’ai en face de moi un petit garçon que je ne connais pas ; rien de naturel chez lui, des phrases stéréotypées, une attitude la plus part du temps figée,  et puis au bout de quelques jours il redevient lui-même, parle, rit et nous nous faisons beaucoup de calins. Sans poser de questions j’apprendrai que papa ne veut pas ceci ni cela, que Nelly fait tout ce que papa dit, qu’ils se disputent beaucoup et qu’il n’y a que dans sa chambre que l’enfant se sent bien.

Il est l’heure de retourner en France, Alex est très triste, il voudrait bien rester car avec moi c’est « cool » alors je promets de rentrer pour Pâques et qu’ensuite il reviendra de nouveau et là on discutera de l’avenir.

J’ai quitté l’appartement de Fortuné et j’habite maintenant rue Dizengoff ,les champs élysées des Israëliens, du moins c’est ce qu’ils disent ; néanmoins, c’est en plein centre et comme maintenant je travaille à temps complet, j’achète ici et là quelques meubles, la télé, je commence à remonter la pente.

Je vois Iori de temps en temps et même quelquefois je sors avec elle, on va  prendre un pot et là on discute, de quoi, de qui, de Rhinco bien sûr, puis on va danser, moi j’adore cela et cela fait des années que je ne suis pas sortie ; elle m’emmène dans une boite pour célibataires, années 70/80 orchestre, chanteur de charme tout ce qu’il faut pour me réplonger dans un passé lointain.

Une nouvelle vie commence pour moi, une vie que je n’aurai jamais dû vivre. Les 2 + 24/09/2012

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26EME PARTIE (25)

Le gros problème que je rencontre dans mon métier c’est que m’occupant de personnes en fin de vie, je ne peux faire aucun plan ne sachant jamais combien de temps je vais travailler dans la place que je viens de trouver. Il m’est arrivé de ne faire que trois jours chez quelqu’un puis trois semaines chez un autre et comme les lois en la matière ne sont pas bien définies, je n’ai droit à aucune indemnités, c’est pourquoi le pense parfois m’orienter vers autre chose mais je ne sais pas quoi.

 En France, les nouvelles ne sont pas très bonnes, Alexandre n’est pas heureux et n’attend qu’une chose, c’est de revenir me voir pour m’expliquer , les lettres entre nous ne passent presque plus, les miennes n’arrivent jamais et les siennes, uniquement s’il peut lui-même les poster mais comme souvent il n’a pas d’argent pour acheter le timbre …….Un jour que nous arrivons à parler au téléphone, je lui demande de me fournir le numéro de téléphone de la maman d’une de ses amies de classe dont il me parle souvent, de façon à lui parler et voir ce que je peux organiser avec elle ; lorsque je reçois les coordonnées de la personne en question je lui téléphone. Nous convenons donc que d’une part, je vais lui envoyer un chèque pour les enveloppes et timbres dont alexandre à besoin, et d’autre part ,que le courrier que mon fils m’écrit sera posté par elle. Cette femme va beaucoup nous aider et va le payer très cher.

Iori et moi sommes devenues de très bonnes copines ; elle me raconte bien sûr comment les choses se passent avec Rhinco mais dans sa bouche, l’histoire prend un sens beaucoup plus beau ; Rhinco est fou amoureux d’elle, il ne peut plus faire grand chose mais sont narcissisme est si grand qu’il se prend pour un amant exceptionnel et elle le lui laisse croire. Assez souvent, nous allons danser dans cette boite qui se nomme « Or ve Aféla » ce qui veut dire « lumière et obscurité » La musique est très bonne, les danseurs aussi et petit à petit je deviens une habituée des lieux, jusqu’au jour ou je serai suffisamment sûre de moi pour y aller seule.

Aout 1984, Alexandre à presque 15 ans et il est avec moi pour un mois.Il a bien failli cette fois encore ne pas venir car son père trouve toujours un prétexte pour ne pas tenir ses engagements, mais devant le chagrin de l’enfant, au dernier moment il cède.

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J’ai devant moi presque un homme, et là encore il lui faut quelque jours pour se détendre et redevenir lui-même et cette fois-ci les conversations sont sérieuses : il ne veut plus rester avec son père et Nelly, il en a marre d’être puni pour un rien, d’être traité comme un petit garçon, de plus son père boit de plus en plus et quand il est saoul, ses réactions sont désolantes, cela va de crier après tout et n’importe quoi en répétant 10 fois la même chose  à vomir là où il se trouve et même quelquefois devant des invités.

Alors c’est décidé, je vais entreprendre les démarches pour récupérer la garde de mon fils. J’ai d’abord besoin d’une lettre de lui, lettre écrite et postée de France me demandant officiellement ce changement et expliquant le mieux possible ce qui le motive. Chez Fortuné, je trouve un ami avocat qui parle français et qui a fait toutes ses études avec un copain qui, diplôme en poche, est parti s’installer ……. Dans la ville où habite le sieur Guy. Il accepte de s’occuper de l’affaire et m’indique tous les documents que je dois fournir pour mettre la procédure en route et ensuite réussir.

En premier lieu, je dois fournir la lettre de l’enfant et ma propre demande de changement. Je recevrai ensuite une convocation officielle du juge pour enfant et quand je viendrai au rendez-vous je devrai être munie de tous les documents prouvant que je suis citoyenne israëlienne, que j’ai gardé ma nationalité française, que j’ai du travail, un salaire, un compte en banque, le plus possible de références venant d’employeurs, commerçants, amis….indiquant qui je suis et comment je suis. Tous les documents devront être des originaux et ceux écrits autrement qu’en français seront traduits par un homme de loi assermenté auprès de l’ambassade de France en Israël. Entre temps Alexandre doit retourner en France, se tenir le mieux possible de façon à ne pas géner la transaction et aussi le pauvre chou être très fort et tenir le coup quoi qu’il arrive. C’est là que la maman de la petite copine va être très utile car elle sera notre  boite aux lettres ; sans elle nous ne serions arrivés à rien car à partir du moment ou Guy et Nelly ont su que j’allais redemander la garde ils ont cernés Alex à ce point qu’il ne pouvait plus faire un pas sans eux, il n’allait plus à l’école seul mais accompagné, on l’attendait à la sortie, le téléphone était interdit ce qui fait qu’au bout d’un moment les « parents » se sont demandés comment il se faisait que malgré tout, certaines informations arrivaient à passer. Quand ils le sauront, la brave femme qui nous aide passera un sale quart d’heure.

Je ne sais pas si je vais gagner mais je vais tout faire pour récupérer mon fils. La lutte est commencée.LES 2 + 25/09/2012

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26La convocation du juge est arrivée, le rendez-vous est prévu dans son cabinet le 12 décembre 1984.

Quelques jours avant cette date j’arrive à Paris, je descends chez Linda, je profite de mon passage pour aller voir ma mère chez elle ; au téléphone, elle m’a paru bizarre comme si elle ne voulait pas me voir puis finalement accepte que je vienne…. pour le café.

Là, j’ai la surprise de trouver mon père ; mes parents se voient de temps en temps  depuis qu’Yvonne est partie de la maison, ce dernier vient de subir une très grande opération, il me montre sa poitrine qui est parcourue, de l’épaule droite à la hanche gauche d’une cicatrice encore fraiche. Je ne saurai jamais ce qu’il a exactement car le mot « cancer » est banni de son vocabulaire mais c’est la dernière fois que je le verrai.

Les deux heures passées chez ma mère sont d’une tristesse sans fin, elle ne parle pas, sa petite bouche pincée comme elle le fait si souvent. Dans deux jours je saurai pourquoi. Le café avalé je repars chez Linda. Je ne reverrai jamais ma mère.

 Le lendemain je prends le train. Quand j’arrive dans la ville des corsaires, La maman de l‘amie d’Alex que nous appellerons Claire est venue me chercher à la gare et m’emmène directement chez elle où le déjeuner m’attend. Elle a prévenu mon fils que je serai chez elle et il viendra s’il peut s’échapper de la maison sans donner l’éveil. (en effet, je le verrai quelques minutes le visage défait, les larmes aux yeux). Puis elle me conduit à mon hôtel et nous nous quittons mais je l’invite le  lendemain  soir avec sa fille dans une crêperie puisqu’ensuite je retourne à Paris.De là j’ai rendez-vous avec mon avocat que je ne connais pas. Là, nous discutons de la marche à suivre et il m’explique comment les choses se passeront chez le juge. Il est très confiant car mon dossier est bon et solide.

De retour à l’hôtel, j’ai rendez–vous dans la soirée avec David que je suis arrivée à joindre. Lorsqu’il arrive dans ma chambre, je suis devant un homme de grande taille, bien habillé ; nous sommes gauches tous les deux ne sachant pas trop de quoi parler et puis la conversation démarre et il me fait part de ses projets et je dois dire que je ne comprends pas grand chose à ce qu’il me raconte, il passe d’un projet d’élevage de lapins à celui de passer des mercédes en

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fraude en direction du Liban et me dit-il « comme ça je pourrai venir te voir » !!!. Je crois qu’il ne réalise pas qu’il s’agit d’un trafic de voitures volées, à mon avis il divague complètement et je lui dis alors que je préfère les lapins car c’est plus sûr ce à quoi il me répond : « peut-être mais c’est moins bien payé ». !!! On se quitte sans savoir de quoi au juste on a parlé, moi je suis vidée et je sais que le lendemain une dure journée m’attend.

Arrivée dans le palais de justice, nous attendons devant la porte du juge, Guy, son avocat, le mien et moi. La porte s’ouvre. Une fois assis, les avocats remettent chacun leur dossier que le juge, homme jeune et impassible consulte. La lecture terminée, il nous dit alors les phrases traditionnelles en pareil cas puis reprend le dossier de Guy et sort trois lettres qu’il lit à haute voix : la première vient d’un voisin qui explique qu’il voit Alexandre chaque jour, qu’il lui fait l’impression d’un enfant bien élevé et bien dans sa peau. Le deuxième vient d’une couple connu en Afrique et qui passe ses vacances chaque année dans la ville de Guy et Nelly et qu’ils constatent les changements, en bien, survenus d’année et année. La troisième, c’est la cerise sur le gâteau une lettre de ma mère qui écrit ceci :

 « Mon cher Guy,

Je suis bouleversée par ce que vous m ‘écrivez. C’est vrai, ma fille a toujours été une enfant difficile et une femme à la vie tumultueuse mais ce qui m’a fait le plus de peine, c’est lorsqu’elle a abandonné ses enfants pour partir en Israël. Merci mon petit Guy de ce que vous faites pour les enfants en leur donnant une éducation qu’ils n’ont jamais eue. »

La tête du juge est inexpressive mais par contre celle de mon avocat et la mienne ont changé de couleur. J’ai toujours su que ma mère ne m’aimait pas, qu’elle m’en voulait d’avoir choisi justement Israël, le peuple qui a tué son Jésus, et c’est sa réponse.

Le juge met fin à ce mini suspens et nous disant que de toute façon il ne veut pas prendre de décision avant la fin de l’année scolaire en juin, soit dans 6 mois et qu’alors il nous fera part de sa décision

Dehors et profitant de la présence de mon avocat à mes côtés, je demande au père l’autorisation d’emmener avec moi Alex au restaurant le soir même puisque je repars le lendemain et pour faire bonne figure, il accepte, surtout que le lendemain, il épouse Nelly !!!!! la veille il a dû enterrer sa vie de garçon car il pue l’alcool à plein nez.

Cette soirée qui aurait dû être gaie est d’une tristesse à mourir, Alex ne mange rien et retient ses larmes comme il le peut. Nous mettons

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alors une stratégie en place pour que tout changement ou toute chose importante transite par claire, par lettre, par téléphone peu importe mais surtout que les nouvelles circulent entre nous pour qu’il n’y ait pas de mauvaises surprises. L’avocat est également prévenu et a les coordonnées de claire.

Le lendemain je rentre chez Linda à qui je raconte ce qui s’est passé. Pour ma mère, j’ai décidé de ne plus lui donner signe de vie jusqu’à la décision du juge car elle est devenue à mes yeux trop dangereuse et pourrait répéter à Guy tout ce qui pourrait me nuire et surtout nuire au désir d’Alexandre qui lui, ne lui a rien fait pour mériter une telle conduite de sa part.

Par contre, une fois revenue de mon périple, j’ai appelé mon père, sachant qu’il voyait ma mère, pour lui raconté ce que j’avais découvert et que c’était la raison pour laquelle elle n’entendrait plus parler de moi jusqu’à l’issue du procès. Et j’ai entendu la chose suivante : « moi aussi Guy m’a demandé de faire une lettre mais je suis trop malade et je n’en ai pas eu la force ». (Merci cancer).

Quand je rentre à Tel-Aviv je raconte bien sûr mes aventures et pour me sortir un peu de ma tristesse, Iori m’emmène une fois de plus danser. Qu’y-a-t-il d’autre à faire ?les 2 + 27/09/2012

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28eme partie (27)

Que va-t-il se passer pendant ces six mois ? David n’a ni élevé des lapins ni livré des voitures au moyen-orient ; un de ses amis a travaillé dans un restaurant. Que s’est-il passé exactement? je ne le sais pas mais il a été viré sans toucher ce qui lui était dû. Alors il a décidé de se venger et d’attendre le propriétaire, le soir, très tard, quand il ferme son commerce avec la caisse et de la lui prendre. David est le chauffeur (je repense à Raymond) le coup est mal monté, ils se font tous prendre. Guy usera de ses relations haut placées pour que son nom de famille ne soit pas cité dans les journaux. Un peu plus tard David sera jugé et condamné à, je crois,

un an et demi de prison avec sursis .

Alexandre tient le coup, du moins au début, la surveillance s’est un peu relachée du fait que l’on dispose de 6 mois pour…. Voir. J’ai donc des nouvelles assez régulièrement et notre petite ruse marche

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jusqu’au jour ou Claire m’appelle : elle ne peut plus nous aider, Guy l’a menacée et bien sûr l’étau s’est resserré sur Alex.

Claire est seule pour élever sa fille et dans une petite ville c’est dur car le « qu’en dira-t-on » marche bon train mais c’est aussi dans ce genre de cité qu’il y a du travail pour des personnes comme elle : un peu de couture, des ménages chez les huppés. Guy n’a pas eu grand chose à faire, chercher chez qui elle travaille, ensuite aller la trouver et la menacer de lui faire perdre son gagne pain chez Pierre, Paul et Jacques si elle continue à nous aider. Elle n’a pas le choix et je la comprends, seulement maintenant je n’ai plus personne et je ne peux même pas lui écrire car c’est par le facteur qu’elle a été dénoncée !!!!! alors, il me reste le téléphone, je l’appellerai à chaque fois que je le pourrai car en Israël, je n’ai pas le téléphone à la maison.

Nous sommes à quelques jours du verdict, Alexandre m’appelle chez mes voisines, il est en pleurs, hystérique, je ne comprends rien de ce qu’il me dit, enfin j’entends : « Papa m’a dit hier que si le juge ne change rien à la situation actuelle tout ira bien mais s’il dit que je peux venir avec toi, papa préfère me tuer plutot que de me voir partir Qu’est ce que je fais ?

Je lui ai dit d’appeler immédiatement notre avocat de tout lui raconter et de faire ce qu’il lui dira. Dès que l’enfant a raccroché j’appelle l’avocat et je lui raconte.Deux jours après, Alexandre est convoqué, seul, chez le juge, C’est la première fois qu’ils se voient ; le juge lui, est habitué à ce genre de situation mais pas Alex. Il me dira après, que lorsqu’il a répondu aux questions du juge celui-ci avait l’air très sévère et surtout de ne pas le croire, il disait toujours : c’est vrai ce que tu me racontes là ? tu es sûr que tu n’en rajoutes pas un peu ? dans la tête du gosse, le juge ne le croit pas.

De retour à la maison Alexandre est questionné jusqu’à ce qu’il dise pourquoi il était convoqué et quand Guy apprend la raison, il comprend qu’une fois encore il y a eu relation entre nous et que je lui ai soufflé de parler à l’Avocat.Il est très en colère après l’enfant, le bat, surement comme jamais il ne l’a fait

La veille du verdict Alexandre va, parce qu’il est mort de peur, écrire un mot à son père dans lequel il dit renoncer à venir vivre avec moi. Je suis mise au courant et je préviens immédiatement mon avocat.

Le lendemain il n’y aura pas de jugement puisqu’il n’y a plus de demande et le juge indiquera donc sur son compte rendu, que l’enfant reste chez son père, celui-ci étant tenu de le laisser venir me voir une fois par an, un mois, aux grandes vacances.

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C’est fini, on s’est battu pour rien, et pourtant je crois qu’on était à deux doigts de gagner, c’est mon avocat qui me l’a laissé entendre, plus une petite phrase à mon avantage dans le compte rendu, phrase qui n’avait pas sa raison d’être, un peu comme si le juge avait voulu amoindrir la peine que cette situation me causait.

Je sais depuis toujours qu’Alexandre n’a pas une nature de combattant et qu’il préfère et préfèrera toujours le compromis à la lutte et ce n’est pas seulement parce que, lors de cet épisode de sa vie, il n’a que 15 ans, c’est sa nature qui est faible. En 1997, il fera une fois de plus la même chose et aussi pour la dernière fois, en 2008.

J’ajouterai ici, car ce livre est aussi pour moi une façon de régler certains comptes, que du fait que j’ai une nature totalement différente de la sienne, que je n’ai peur de rien ou plutôt que même si j’ai peur, je ne cède pas pour autant si j’estime que j’ai raison, je ne serais pas fière de moi si j’étais  à sa place.

En Aout il vient me voir, il craint ma réaction car il sait très bien que tout ce que j’ai fait c’était parce qu’il me l’avait demandé et qu’il m’a abandonnée au dernier moment mais je ne lui dirai rien, j’ai trop de peine et je ne veux pas gacher ce petit mois que nous avons à passer ensemble car avec tous les frais que j’ai engagés pour ce procès, je n’ai plus les moyens de rentrer en France une fois par an comme prévu au départ. C’est vrai que j’ai touché ma part de l’appartement lorsque celui-ci a été vendu, mais une grande partie s’en est allée dans cette affaire et je ne suis pas le genre à dilapider ce que j’ai ; je n’ai pas encore une situation bien assise et je dois garder une poire pour la soif.

Alexandre veut pourtant encore croire qu’il me rejoindra lorsqu’il sera majeur. Je le laisse dire, moi je ne veux plus rien croire car cela fait trop mal quand on se réveille. Cette année là, il va faire connaissance de Iori et d’une de ses filles à peu près du même âge que lui, et il va tomber amoureux fou d’elle, amour platonique certes car il est encore vierge et elle aussi, mais une  histoire d’amour belle à voir même si on sait que cela ne durera pas, les tourtereaux eux y croient. Quand il retourne en France, il est décomposé par le chagrin et il commence à comprendre qu’il a fait une grosse bétise.Mais quelle vie aurait-il eue s’il était venu vivre avec moi ? Personne ne peut répondre à cette question. Les 2 + 28/09/2012

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29eme partie(28)

Fin Aout 1985, Alex est retourné en France ; la pression des parents à son encontre a cessé puisque maintenant il n’y a plus de risques

Moi, je suis allée à l’agence du travail pour voir quelles études je peux entreprendre car en tant que nouvelle immigrée, je reçois beaucoup d’aides comme par exemple participation au loyer, et aussi possibilité de me reconvertir dans un autre métier. Le psychologue chargé de dresser mon profil me propose 7 mois d’études dans une école hôtelière qui débouchent sur un examen permettant d’être intendante dans un hôtel, un internat ou encore une maison de retraite et j’accepte.

L’école se trouve très loin de chez moi et le bus ne passe qu’une fois toutes les heures, il ne faut donc pas le rater. Les études se composent de théorie et de pratique car il y a sur les lieux un hôtel restaurant et les élèves sont tour à tour cuisiniers, serveurs, femmes de ménages. Les études sont très dures et le travail encore plus. Après quelques mois je sais déjà que je ne ferai pas carrière dans l’hôtellerie, mais par respect pour les services de l’état qui paient pour moi, j’irai jusqu’au bout et je décrocherai le diplome avec mention.

J’ai aussi écrit à ma mère une lettre très froide lui demandant si elle était fière de ce qu’elle avait fait à son petit fils. La réponse : « Guy me l’avait demandé » Au procès de Nurenberg, les nazis, à qui on avait demandé s’ils se rendaient compte de ce qu’ils avaient fait avaient répondu la même chose !!!! J’avais également ajouté dans ma lettre que malgré tout, nous étions mère et fille et que j’étais d’accord pour lui écrire de temps en temps si elle le souhaitait. Réponse : oui, aux conditions suivantes : pas d’entête à mes lettres, pas de formule de politesse, pas le mot « maman » rien d’écrit sur l’endroit où je vis, ni sur ma vie de femme……. Il est bien évident que très vite je n’ai plus rien trouvé à dire et que j’ai arrêté de correspondre. J’aurai des nouvelles  par Alexandre qui a gardé quelques contacts avec elle jusqu’au jour où, lui aussi, cessera de la voir. C’est elle en fait qui ne veut plus voir ses petits enfants mais ça, nous comprendons pourquoi plus tard.

Cette histoire ainsi que le procès, m’ont profondément marquée, je me sens très fatiguée, au début je crois que c’est à cause des études mais très vite je comprends que c’est le moral qui ne va pas. J’ai 47 ans, je suis en fin de « carrière amoureuse »et quand je regarde mon passé, tout mon passé, j’ai aimé certes, j’ai été aimée certes, mais au milieu de tout cela, il y a tant de trahisons, de larmes, j’ai l’impression que je dois profiter de mes dernières

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années de « jeunesse » pour me « tricoter » des souvenirs pour mes vieux jours.

Dans un premier temps, je fais un régime et perds 12 kgs en quelques mois. Je remplace mes lunettes par des lentilles, je me maquille et munie de tous ces atouts, je pars à l’aventure. Lorsque l’on aime danser il est facile de rencontrer des hommes ; de se trouver dans leurs bras éveille les sens et si l’on ajoute la musique langoureuse, il n’en faut pas plus pour passer une bonne soirée qui continue parfois jusqu’au petit matin. Des hommes, je vais en connaître ; des petits des grands des beaux et des laids, très rares seront les bons amants, très nombreux seront ceux qui croient l’être, mais ils auront ceci en commun, c’est qu’ils me donneront, l’espace de quelques jours, quelques mois, l’impression d’être aimée.Et je le serai d’une certaine façon, car au lieu de me prendre pour une fille légère, ils aimeront être en ma compagnie, se confier, me caliner, ce dont j’ai toujours eu besoin.

Mais c’est là aussi que ma vie à changé de direction car je ne pense pas que ce genre d’expérience était celle que je devais vivre, ma venue en Israël, ma conversion devaient me conduire vers quelque chose de plus élevé, je ne sais pas quoi bien sûr mais j’en suis certaine.

 Mes cours se terminent en Avril 1986. Cette année là il y a des problèmes dans l’hôtellerie dus aux évènements et donc très peu de nouveaux postes à pourvoir alors je retourne à mes petits vieux.

Dans cette nouvelle famille , Je travaillerai 4 ans et comme un jour on me demandait de raconter un peu de ma vie en Israël, voici ce que j’ai écrit il y a quelques temps.

"EXTRAIT DU MEPRIS"

......Et puis un jour que je cherche de nouveau une place, je suis mise en contact avec "chochanna" femme d'une soixantaine d'années, veuve, travaillant le matin dans le secrétariat d'un hopital et ayant pris en charge son père qui habite chez elle et qui est agé de 92 ans. Je travaillerai chez eux 4 ans 1/2;

Très vite je vais me rendre compte que je suis tombée dans une famille de "parvenus" très imbus d'eux-mêmes, le tout enrobé de fausse modestie et de paternalisme avec en prime une bonne dose de malhonneteté et radinerie.; et le "roman d'amour" commence entre nous, je ne vous énumèrerai pas ici le nombre de fausses gentillesses,les phrases aigres-douces, me faisant bien comprendre où était leur place et où était la  mienne, pas plus que je ne

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m’étendrai sur les gestes déplacés que ce vieux Monsieur avait envers moi, un droit de cuissage en quelque sorte, jusqu'au jour de "l'histoire de la poubelle"

Un jour, la poubelle est placée devant la porte d'entrée et Chochanna me dit, avant de partir "très vite" : soyez  gentille de descendre la poubelle en partant.

Je ne suis pas à une poubelle près mais nous avons déjà eu un accrochage à son sujet car celle-ci n'est jamais nettoyée et au lieu de mettre un sac nylon et de jeter dedans les ordures, on met celles-ci à même le seau, qu'il faut de toute façon remonter, donc je lui avais dit que j'acceptais de descendre la poubelle en partant à condition que les saletés soient dans un sac et que la poubelle soit nettoyée (ce n'était pas mon travail) mais rien n'avait été fait et chochanna revenait  ce jour là à la charge. En partant, je laisse "la chose" dans l'entrée.

Le lendemain même scène, la poubelle m'attend et Michael le père y va de son laïus ; je ne réponds rien et ne fais rien. Le lendemain, chochanna est déjà partie lorsque j'arrive ce qui n'est pas habituel et je pressens une matinée "particulière" Michael m'attend de pied ferme dans le salon (ce qui n'est pas habituel non plus) et me prie de m'asseoir :

"Il est vraiment regrettable que vous m'obligiez à mettre certaines choses au point ; ma fille et moi avons essayé de le faire avec tact mais vous ne semblez pas comprendre la différence qu'il y a entre vous et nous : nous sommes des intellectuels, bourrés de diplomes, qu'avez-vous fait comme études vous? Nos relations appartiennent à l'élite de la société et vous, qui fréquentez-vous ? Sachez que des gens comme vous n'ont droit qu'à 2 choses : obéir aux ordres et dire merci ! Vous pouvez disposer.". 

Savoir ce qu'ils pensaient de moi n'était pas nouveau mais l'entendre dire c'est autre chose; l'insulte vous saute au visage et vous envahit, vous êtes tétanisé ; je ne sais pas comment j'ai fini ma matinée, dans le silence le plus complet je pense puis je  pars.

Dans la rue je marche comme une automate, j'ai du mal à respirer et puis tout à coup je sens, à l'intérieur de mon cerveau, comme un feu clignotant qui vient de très loin et qui, petit à petit, s'approche de ma "compréhension" encore un peu plus près et je comprends ce que ce spot me dit à chaque clignotement : MEPRIS.....MEPRIS.....MEPRIS. et parce que cette lumière vient de très loin, je déchiffre qu'elle a un rapport avec quelque chose vécue dans le passé, et ce quelque chose c'est : l'Afrique, la Cote'd'Ivoire où j'ai vécu de 1973 à 1979 et où j'ai vu comment une "race" (les blancs) méprise une autre "race" (les noirs). A peine rentrée à la

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maison, une envie impossible à contrôler m' envahie avec la force d'un raz-de-marée : je devais écrire quelque chose sur l'afrique.

Ce que j'ai écrit s'appelait dans un premier temps : l’ENTONNOIR » mais lorsque le livre a été publié, j’ai dû changer le titre car celui-ci était déjà utilisé et cette histoire est devenue : « UNE ETOILE AU FOND DU CŒUR »je vous en écrirai un petit bout tous les jours à partir d'aujourd'hui ou peut-être demain et j'espère que cela vous plaira. J'ai employé un style très très ironique mais avec le recul je comprends que c'était pour moi la seule  façon d'écrire quelque chose qui m'avait fait très mal

Avant de vous quitter , vous voulez peut-être savoir comment s'est terminé l'épisode "Chochanna-Michael ", une fois de plus j'ai attrapé mon dictionaire et une fois de plus j'ai préparé mon discours qui était très court :" je sais exactement qui je suis et aussi qui vous êtes et c'est pour cela que je  vous confirme que je ne viderai pas la poubelle, ni aujourd'hui ,ni demain, ni un autre jour, quand à vous monsieur le Docteur Michael, il est regrettable que lorsque vous descendez de la branche sur laquelle vous êtes perché, ce soit pour avoir des gestes déplacés envers moi, c'est indigne de vous ! je vous laisse le soin de donner à cette situation, la suite qui vous conviendra le mieux.

Il n'a plus jamais été question ni de poubelle ni de rien d'autre et c'est presque dans mes bras que Michael est mort.les 2 + 29/09/2012

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30eme- (29)

Que s’est-il donc passé de 1986 et 1991 ? tout et rien. J’ai travaillé chez ces gens si peu sympathiques. Alexandre est venu me voir et a passé chaque année un mois en Israël. Comme ce n’est plus un enfant, il visite le pays, fait des connaissances, tombe amoureux une autre fois et fait toujours le projet de venir me rejoindre quand il aura terminé ses études. Il est maintenant interne, loin de chez lui et essaye de décrocher un BTS dans le bâtiment.

Il travaille quand il n’a pas classe et peut maintenant se payer son billet d’avion. C’est toujours un gentil garçon, plein d’amour, il semble heureux ; Il me donne aussi des nouvelles de David qui

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semble s’être calmé, il est chauffeur poids lourds et ses bureaux se trouvent dans la région parisienne.

Mon père n’est plus. J’ai reçu un télégramme « père décédé » sans signature.

Est-ce ma mère, ma belle-mère, une de mes sœurs qui m’a prévenue ? la rancune est tenace dans cette famille.

Je sors beaucoup. J’ai rencontré un homme adorable, il est marié mais semble avoir une grande liberté. Il a aussi un ami qui le suit partout et qui se sert de lui comme alibi car lui aussi a une épouse. Ce que nous n’avions pas prévu, c’est que notre liaison prenant une tournure passionnée, nous allons moins sortir car nous voulons profiter de chaque instant de liberté pour nourrir notre amour ; le copain lui aussi sort moins, il devient jaloux et pour se venger de ce qu’il va considérer comme une trahison de la part de son « meilleur » ami, il va dévoiler l’affaire à l’épouse. Il s’agit d’une méditerranéenne grande gueule, grand bruit et nous frolons le scandale.

Puis l’infidèle retourne chez lui et tout rentre dans l’ordre. Mon petit cœur en prend un bon coup au passage mais il est tellement habitué….

J’ai encore un problème à régler, celui du logement. En Israël, les loyers sont libres et en dollars, l’aide que je reçois comme nouvelle immigrante va bientôt prendre fin, et je serai incapable de payer de telles mensualités, quant à acheter quelque chose, il vaut mieux ne pas y penser. Par contre il existe une possibilité de palier à cet inconvénient : « le pas de porte » il s’agit de donner une certaine somme fixée par le propriétaire de l’immeuble et discutable. Une fois payée on a obtenu le droit « à vie » d’habiter l’appartement et l’assurance que le loyer ne sera augmenté qu’une fois par an, augmentation fixée par le gouvernement. Je cherche, je trouve et je rentrerai dans ma maison deux jours avant la fin de mes droits. J’ ai obtenu un prêt gouvernemental de 95% de la somme demandée, prêt étalé sur 25 ans et indexé sur l’augmentation du coût de la vie. La boucle est bouclée.En 1991, quand éclate la guerre du golfe, j’ai un peu plus de 52 ans.

Ma première guerre, et vue de près, puisque des éclats d’obus vont tomber à 1mètre 50 de mon immeuble, arrachant au passage les pylones électriques et mettant le feu aux voitures garées devant les immeubles, c’est d’ailleurs je crois ce qui m’a sauvé la vie car ces voitures ont empêché les projectiles d’entrer dans la cour de la maison, là où se trouvent, disposées en rang d’oignons les bouteilles de gaz.

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L’immeuble a tremblé sur ses bases, la lumière s’est éteinte et pendant une ou deux secondes j’ai attendu que la maison m’engloutisse. Et plus rien et très vite, les pompiers, la police, qui grimpent quatre à quatre les escaliers pour voir s’ils y a des blessés. Je suis seule dans l’immeuble car les autres locataires ont tous de la famille chez qui ils ont pu se réfugier puisque c’est surtout Tel-Aviv qui est visée.

On veut me faire sortir de chez moi  mais je refuse car j’ai à l’époque 6 chats et il n’est pas question que je les laisse seuls ; on accepte que je reste car la fumée provoquée par les incendies des voitures a envahi les appartements du devant, mais le mien est situé à l’arrière et il y a peu de risque pour que celle-ci arrive jusqu’à chez moi. La télévision est aussi arrivée sur les lieux. Les projecteurs sont braqués sur moi, l’espace d’un instant je suis la vedette et on me demande de raconter ce qui est arrivé ; je trouve la question ridicule car tout le monde sait ce qui arrive, ce n’est pas le premier missile qui nous a été offert par Saddam mais un des derniers, par contre je me surprends à dire. « Si un jour je m’étais posée la question de savoir pourquoi je suis venue ici, pourquoi je me suis convertie, j’ai aujourd’hui la réponse : Saddam peut me tuer s’il le veut, je mourrai juive et c’est l’essentiel  pour moi ». Je ne sais pas pourquoi j’ai dit cela, j’ai l’impression que je n’ai pas peur mais ce n’est surement qu’une impression.

Quelques jours après je serai invitée à une émission télévisée pour raconter, ma vie, je recevrai des lettres, des déclarations d’amour, des invitations  à participer à d’autres émissions que je refuserai, on me reconnaitra très longtemps après dans la rue, dans les magasins puis, petit à petit je redeviendrai l’anonyme parmi les anonymes.les 2 + 30/09/2012

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31eme partie (30)

Aux environs de 1991, après la guerre du golf, je vais prendre une grande décision : J’ai bien dansé, j’ai bien aimé, mais maintenant c’est fini, je dois quitter la scène pendant que je suis au mieux de ma forme pour rester sur la meilleure image qui soit.

Depuis très longtemps, je m’intéresse à l’astrologie et j’ai demandé à Alexandre de me trouver des cours par correspondance ce qu’il a

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fait. Je me suis donc attelée à la tâche et ces cours vont être pour moi un dérivatif tel, que je ne me rendrai même pas compte que j’ai changé de vie totalement.

Mais avant, j’ai un petit truc à faire : dédier à tous ces hommes que j’ai connus et surtout à ceux qui ont été en dessous de tout, quelques petites lignes de mon crû ; voici à peu près ce que cela donne :

 

Oh oui !     je vous aime, vous qu’on appelle « homme » et que l’on ne différencie que par le prénom.

Oh oui ! je vous haïs, vous que l’on appelle « mâle » et que l’on ne reconnaît que par leurs mensonges.

Oh oui !     Je me joue de vous lorsque je passe de bras en bras, vous faisant croire que vous êtes « unique »

Oh oui !     Je me joue de moi lorsque je dis ne point vous aimer et que pourtant je vous attends

Oh non !     Messieurs, vous ne me posséderez pas plus que je ne le veux, mais vous croirez que je suis entièrement à vous et je le serai, mais seulement l’espace d’un instant.

Ce que je suis devenue, c’est ce que vous avez fait de moi : une femme trompée, une femme blessée et qui ne vivait que pour un seul d’entre vous qu’elle voulait aimer jusqu’à en mourir.

Cette femme d’alors croyait en l’amour vrai, en la passion, à la fidélité, au dévouement, à l’amitié, au don de soi.

Elle voulait tout TE donner,

Elle VOUS a tout donné

Et vous avez tout pris, toutes ses plus belles années, sans même dire merci.

Je me suis réveillée, au seuil de la vieillesse et je n’ai pas voulu mourir avant d’avoir connu, à mon tour, tous les plaisirs dont vous vous étiez rassasiés.

La fleur fanée que j’aurais dû être s’est brusquement épanouie, elle s’est parée de dentelles et de fard à paupières, puis elle s’est promenée au hasard des rues et vous a regardés droit dans les yeux ; et vous êtes alors entrés dans sa vie, les uns derrière les

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autres, les uns avec les autres, chacun apportant avec lui, sa maladresse, son orgueil, son impuissance, sa douceur, sa beauté, sa fraîcheur.

Je vous ai acceptés tels que vous étiez car consciente que pas un seul d’entre vous ne pourrait combler toutes mes exigences, j’ai pris chez chacun ce qu’il y avait de meilleur, fermant les yeux sur ce qu’il y avait de pire.

ET COMME JE NE SUIS PAS UNE INGRATE,  JE VAIS, MOI  VOUS DIRE MERCI .

Ensuite j’ai écrit à ceux qui le « méritaient » une lettre personnelle qu’hélas je n’ai pas envoyée ; un jour que je serai en panne d’inspiration pour continuer, je les incluerai dans ce livre.

Cette même année, Alexandre a terminé ses études. Il a aussi fait un stage dans une grande Société qui, ayant vu en lui un bon élément, veut l’engager. Il y travaillera plusieurs années, sera envoyé à l’étranger, en Malaisie. Comme son père, il saura se faire apprécier de ses patrons et ce travail sera un tremplin important pour son avenir.

Plusieurs années passent sans apporter beaucoup de changement ; des petites vieilles succèdent aux petits vieux et en 1995, pour mes 55 ans,  après un chomage de quelques mois dû au décès de mon dernier patient, (que je n’ai pas tué), je peux bénéficier d’une aide, car les services du ministère du travail estiment qu’à mon âge il est de plus en plus difficile de trouver un emploi, surtout que dans ma branche, il faut parfois une certaine force physique que je n’ai plus. Cela va me permettre de quitter le privé et de m’inscrire dans une société, genre « manpower »installée dans mon quartier et qui me trouvera du travail, dans la même branche, mais près de chez moi et adapté à mes possibilités.

Ma jambe gauche recommence à me faire mal, le cartilage de la tête de fémur s’amenuise et le docteur me laisse entendre qu’il faudra prévoir assez vite, la pose d’une prothèse.

En 1995, Alexandre est venu me voir avec sa future femme. Il m’avait parlé d’elle avant car il la connaît depuis un certain temps. Ce qu’il ressent pour elle n’est pas l’amour fou qu’il a connu deux fois quand il était plus jeune mais plutot un amour réfléchi, basé sur une appréciation mutuelle et de la confiance. Anne est plus agée que lui d’environ 5 ans, Divorcée avec un enfant de 11ans ce qui ne me dérange pas mais il n’en est pas de même pour les « parents de France »  qui espéraient mieux pour le fils pour qui ils ont tant fait.

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Nous allons passer une dizaine de jours formidables, rire comme des fous ; avant leur départ, je remettrai à ma future belle-fille mon solitaire, seul bijou qui m’a été « offert » par Guy au moment de notre rupture, bague qui a été jetée sur la table avec ces mots :

« tiens ! j’avais acheté ça pour toi, prends le et si un jour tu as faim, tu pourras le revendre pour t’acheter des beefsteaks. »…..

Comment pouvais-je prévoir ce qui arriverait quelques années plus tard ?????les 2 + 07/70/2012

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32eme partie. (31)

L’année 1975 se termine, les enfants se sont mariés. Lorsqu’ils étaient chez moi ils m’avaient dit combien ils étaient tristes que je ne puisse venir pour la cérémonie mais ils savaient aussi que ma présence ne pourrait que nuire à son bon déroulement  à cause de Guy et Nelly.

Alors, je leur avais parlé d’une chose très belle qui existe dans la religion juive : lors de certaines fêtes, on rajoute une assiette  au nombre de convives pour l’éventuel voyageur ou mendiant qui viendrait à passer. Ce qu’ils pouvaient faire, c’était de mettre un couvert supplémentaire tout en racontant qu’il s’agissait d’un rite de Malaisie, mais eux, dans leur cœur, penseraient que je suis là. L’idée leur avait bien plu, mais pourtant j’apprendrai ensuite, qu’on n’avait pas pu faire ce petit geste car au dernier moment un invité réel s’était rajouté et « il n’y avait plus de place sur la table !!! » « on » aurait pu éviter de me le dire car je n’avais rien demandé, comme « on » aurait pu ne mettre qu’une soucoupe si on avait vraiment voulu faire ce geste, c’est du moins ce que j’aurais fait si j’avais été à leur place.

Mais pour moi l’essentiel c’est de les savoir heureux. Je n’ai jamais été ce genre de femme qui croit qu’une belle-fille lui pique automatiquement son fils et que par la suite, tout ce qui arrive est de sa faute ; j’ai toujours pensé au contraire que du moment que mon fils est heureux, c’est l’essentiel.

Nous allons d’ailleurs correspondre elle et moi quand Alexandre sera envoyé une autre fois à l’étranger. Elle me dira combien elle souffre

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de cette séparation et je lui écrirai des mots d’apaisement pour l’aider à patienter.

En 1996, Alexandre revenu en France est muté à Marseille pour s’occuper d’un chantier pendant plusieurs mois et Anne part le rejoindre.

C’est cette année là aussi que je vais faire la connaissance de Mirana.C’est une femme de mon âge, mariée, un grand fils, mais d’un milieu totalement différent de celui auquel j’appartiens car elle fait partie de l’élite intellectuelle, très aisée, connaissant beaucoup de monde, mais cette femme a su rester simple et pendant des années nous serons en contact régulier car nous partageons une même passion : les chats.

C’est par elle que je vais devenir bénévole à la «  LLV »(laissez-les vivre) l’équivalent de la S.P.A. Ce genre d’association ne vit que grâce aux dons qui hélas ne suffisent pas alors, les bénévoles prennent les chatons non encore sevrés lorsque la mère est morte ou dans l’incapacité de les allaiter. Une annonce en permanence dans les journaux donne nos noms et téléphones et c’est par ce moyen qu’on arrive, quand tout va bien, à trouver des familles pour les petits lorsqu’ils arrivent à l’âge de 6 semaines.

Souvent ça marche très bien mais quelquefois, pas d’appels téléphoniques ou s’il y en a les gens n’ont pas les qualités requises pour adopter, alors les bébés grandissent chez le bénévole et ….. y restent.  C’est comme cela que j’ai eu jusqu’à 32 chats à la maison. Et c’est beaucoup mais c’est aussi ce qui va me permettre   d’apprendre comment soigner les bêtes car lorsqu’il y a un problème, la LLV envoie les « malades » chez le vétérinaire et quand les petits reviennent à la maison, avec un traitement, je serai très souvent en contact avec les différents soigneurs, je poserai beaucoup de questions concernant les maladies, les médicaments et les soins, je serai amenée à faire des piqures ce qui aura pour conséquence, lorsque je ne serai plus bénévole, de soigner mes bêtes sans trop de problèmes.mais aussi me permettre de faire face aux évènements qui vont survenir et dont je n’ai toujours pas compris la raison.

Cette même année, j’apprendrais aussi la mort de ma mère par un coup de téléphone de Bernard et je comprendrais aussi pourquoi elle à coupé les ponts avec mes enfants.

Bernard est un cousin que je ne connais pas. C’est l’un des fils de ma tante Marcelle, la sœur de ma mère retrouvée après 50 ans de séparation et que j’ai vue une fois. C’est elle aussi qui m’a incitée à me faire opérer puisqu’elle a la même chose que moi aux hanches.

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Je ne sais pas comment les choses ont commencé, mais toujours est-il que Bernard s’est occupé de ma mère, d’abord en lui rendant visite, puis en  lui rendant de petits services, et lorsque ma mère n’a plus été capable de vivre seule chez elle, c’est lui qui s’est occupé de vendre son appartement et de lui trouver une maison de retraite qui lui plaise.

Jusqu’ici il n’y a rien à redire, mais quand on apprend que 1) c’est lui qui a acheté l’appartement en viager et 2) qu’il a été couché sur le testament à part égal avec moi, on comprend que ma mère a certainement eu peur de mes réactions et à préféré couper les ponts y compris avec mes enfants de façon à ce que je ne découvre la vérité que lorsqu’elle ne serait plus.

je suis pas quelqu’un d’ intéressé. Elle avait parfaitement le droit de disposer de ses biens comme elle l’entend et si la loi fraçaise l’avait permis, elle aurait pu même me déshériter entièrement et je n’aurais rien dit et rien fait. Mais comme à ses yeux j’ai tous les défauts……

Nous approchons de 1997, cette année maudite. Si je pouvais la rayer du calendrier, je le ferais sans hésiter.les 2 + 02/10/2012

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http://ts1.mm.bing.net/th?id=I.4779247047279640&pid=1.9 orage qui gronde

http://t1.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTPS83tZZLLrbm9QzH4hIGdTrtvzOpuLfAelpDhqCSMffGBlWePKw rose dans orage qui gronde

33eme partie (32)

Ce qui va suivre sera peut-être très différent, dans la lecture, de ce que j’ai pu écrire jusqu’à présent. C’est tout simplement parce que même après 12 ans, je n’ai toujours pas compris comment et pourquoi les choses en sont arrivées là. Qu’ai je fait ? que n’ai-je pas fait ? une chose pour moi est certaine ce sont les « nondits » qui ont tout gâché . Cet épisode sera long, fatiguant pénible à lire comme il le sera à écrire, expliquera-t-il quelque chose ? je n’en suis pas sure mais j’essaye.

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Fin 1996 la grande nouvelle arrive : je vais être grand-mère. Les enfants habitent encore à Marseille mais comme le chantier se termine bientôt, ils comptent s’installer dans un autre  département et ils cherchent un coin qui leur plait mais une autre bonne nouvelle s’est ajoutée à la première: mon fils m’a dit : « tu sais maman, Anne et moi, nous pensons beaucoup à toi, tu es seule en Israël et nous, nous ne pouvons pas venir te voir souvent, alors il faut que tu saches que si un jour tu décidais de revenir en France, nous sommes là ; nous n’habiterons pas ensemble mais dans les débuts nous t’aiderons dans tes démarches et à t’installer ; nous ne te demandons pas de le faire, nous te demandons juste d’y penser.

Lorsque j’ai raccroché, j’étais très très heureuse ; c’était bon de savoir quemes enfants s’inquiètaient pour moi. Et puis je n’y ai plus pensé.

Malheureusement je crois que dans mon subconscient, l’idée se frayait un chemin et tissait sa toile. Plus tard mon fils m’a dit aussi : «  l’enfant devrait naitre en Mai 97, nous voudrions que tu sois là pour l’accouchement. » puis une autre fois : « tu sais maman, si tu ne viens pas nous voir, nous serons très fâchés après toi, nous t’offrons le voyage ».

Et c’est là je pense que ce qui se tramait en moi a commencé à faire surface. Partir en Mai ce n’est pas une bonne date pour moi car les vacances d’été, ici, s’étalent de juillet à septembre, par contre, rentrer définitivement en France me tente assez car maintenant que je suis juive, je peux l’être dans le monde entier, par contre pour remplir mon rôle de grand-mère il n’y a qu’auprès de mes enfants que je peux le faire. Peut-être auront-ils besoin de moi de temps en temps pour garder le bébé s’ils sortent le soir, ou s’ils veulent prendre quelques jours de vacances. Bien sûr je n’envisage pas de vivre chez eux, je suis trop indépendante pour cela mais dans leur ville oui, alors j’en parle à Alex qui semble très heureux.

Mon projet prend corps : je vais faire un petit saut en Aout, commencer à poser des jalons auprès des organismes pour voir comment je pourrai me réinsérer dans la société puis je rentrerai en Israël pour régler mes affaires. Quand je reviendrai en France, je serai à la retraite ; ici je peux revendre mon « pas de porte » mes meubles, je n’ai pas touché au petit pécule que ma mère m’a laissé en héritage, tout cela représente une somme qui devrait me permettre de m’installer modestement.

A chaque fois qu’Alex m’appelle, je lui fais part de l’avancement de mon projet.

Il y a des moments où je sens que quelque chose cloche un peu comme si disant à mon fils : » quel jour sommes nous ? » il me

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répondait : « il est 12 heures » et puis à chaque conversation il me répète : « …..mais nous ne vivrons pas ensemble » pourquoi répète-t-il toujours la même chose ?

C’est là que j’aurais dû réfléchir, poser des questions et je ne l’ai pas fait, trop occupée par mon merveilleux projet.Pourtant il n’est pas facile à mettre sur pied ; j’ai 6 chats à la maison et je dois trouver quelqu’un qui viendra habiter chez moi et s’occuper d’eux pendant mon absence ; je dois renouveler mes deux passeports,

Quand on n’a pas voyagé depuis 15 ans, chaque voyage ressemble à une expédition dans le grand Nord. Enfin c’est décidé, je ne peux plus reculer.

…….Ma belle fille est venue me chercher à l’aéroport et me conduit chez elle. J’arrive dans une belle villa avec un grand jardin, ma petite fille a 2 mois ½ et est très belle, il y a Muffy aussi, un grand chien tout fou de 7 mois qui ne demande qu’à jouer, et puis Yann,11 ans, le fils d’Anna . Alex arrivera plus tard  car il est encore au travail mais le soir même il est en vacances pour 3 semaines.

Je suis assez fatiguée mais plus encore dépaysée, tout est beau, tout est grand, tout est neuf, tout est moderne et cela me change de mon logis modeste situé dans un vieil immeuble ; on s’asseoit dans le jardin, j’ouvre ma valise pour en sortir toutes les petites choses que j’ai tricotées pour « Anaelle », ma belle fille qui est assise à deux mètres de moi ne s’intéresse pas à ce que je lui montre et me dit du bout des lèvres : « d’aller mettre tout ça dans la pièce de repassage » !!!!!!

Mon fils arrive un peu plus tard, et tout semble rentrer dans l’ordre. Nous dinons, puis tous fatigués, nous allons nous coucher.

Les deux jours qui vont suivre, j’essaye de me familiariser avec toutes ces nouveautés, j’essaye aussi de me rendre utile mais la vaisselle ? pas la peine il y a la machine. Préparer à manger ? pas la peine c’est fait. Mon fils lui, profite de ses congés pour ranger le garage et installer une armoire dans la réserve car ils viennent d’arriver dans la villa depuis peu et il y a encore beaucoup de petites choses à jeter, ranger, remonter….

Et puis il y a bébé, et là je suis en admiration devant Alexandre qui sait tout faire, la changer, préparer les biberons et les lui donner,Cette petite fille à cette époque, n’a pas un père et une mère mais deux mamans et c’est beau à voir ; quand plus tard un des reproches que l’on m’adressera sera que je ne me suis pas intéressée au bébé, que je n’ai pas demandé de la prendre, de la nourrir, bien sûr que non ! c’était tellement beau ce que je voyais que je ne voulais  m’en priver pour rien au monde.

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Une autre bonne nouvelle est venue égayer cette morosité ambiante : David sera avec nous pour le week-end, faire la connaissance de sa nièce, voir la nouvelle maison, cela fait 12 ans que nous ne nous sommes pas vus. D’après ce que je sais, il s’est stabilisé, travaille toujours dans la même boite apprécie son patron qui le lui rend bien.

Enfin une autre visite est prévue, un couple d’amis d’Anna passera deux jours avec nous, pour eux aussi, découvrir la belle maison et surtout le petit bébé. Je suis heureuse de ces nouvelles car j’espère que cela va mettre un peu d’ambiance dans ce lieu triste. Même le chien ne semble pas heureux car en dehors de remplir sa gamelle de croquettes une fois par jour et de le faire vacciner quand c’est nécessaire, tout le reste n’est qu’interdiction : de venir dans la maison, d’être dans la cuisine, quant aux caresses, elles sont absentes du programme.

Oui, j’ai constaté Qu’il n’y a pas de vie dans ce couple, chacun vaque à ses occupations, à déjeuner ou à diner, on ne parle de rien de drôle, d’important, d’étrange. J’ai bien essayé de faire une soirée « numérologie » mais Anna a tout gaché, car elle ne comprenait pas les questions posées, répondait de travers, en bref, elle s’emmerdait.

Un soir Alex a évoqué mon retour me demandant comment je l’imaginais et c’est là que je lui ai parlé de « mobile-home », en effet,  renseignements pris, cela semble du moins au départ, la meilleure solution. Dans un premier temps, habiter dans un mobile-home dans un camping pour voir ce que c’est et si cela me plait, en acheter un, et soit louer un terrain aménagé en eau et électricité ou encore l’acheter si ce n’est pas trop cher.

Durant toute la conversation, ma belle fille ne dit rien et n’y participe pas, sur le coup je n’y prête pas attention, pourtant voila encore un élément de réflexion. Les 2 + 03/10/2012

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34eme partie (33)

Et puis un petit truc aussi dont je me souviens : Peu avant de venir en France en visite, j’avais demandé à Alex s’il pouvait mettre un peu d’argent sur mon compte car celui-ci était presque vide il me fallait attendre quelques mois avant de pouvoir débloquer un peut d’argent d’un autre compte et je comptais bien sûr le rembourser dès mon arrivée. Je rappelle ici que mon billet d’avion aller-retour m’était offert par mes enfants mais que c’était moi qui l’avais acheté.

Or un soir que nous étions tous les deux, deux jours après mon arrivée, mon fils me dit, ou plutôt me murmure : pourrais tu me rembourser assez vite l’argent que j’ai mis sur ton compte parce que tu sais……..c’est dur pour nous en ce moment !!!!!! ironiquement, je pense qu’en ce qui concerne mon voyage, on en parlera surement plus tard !!!! …….. mais il n’en sera plus jamais question.

Depuis que je suis arrivée, je me suis toujours demandé ce que je pouvais faire pour ne pas déranger ; le matin par exemple, dois-je attendre que l’on me prie de venir déjeuner ou bien me lever et me préparer mon café seule ? mais je vais peut-être faire du bruit ? il en est de même pour la salle de bains.  Ce matin là, quand enfin je me lève car j’ai faim, je trouve Alex déjà installé, entrain de déjeuner. Après m’avoir servi mon café il me dit :

« je ne sais pas si tu verras Anna aujourd’hui ? »

« Pourquoi elle est déjà partie et pour où ? »

 « Non, elle a pleuré toute la nuit »

« Pourquoi ? »

 « Oh ! je ne sais pas, je ne comprends plus rien, je ne sais pas ce qu’elle veut exactement d’ailleurs, avant que tu n’arrives, j’ai bien crû que j’allais te recevoir tout seul »

« mais que s’est-t-il passé ? »

«  oh j’en sais rien, elle est bizarre, elle a des réactions étranges 

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Et là il me raconte quelque chose qui est arrivé avant leur départ de Marseille :

 Ils avaient sympatisés avec un couple de voisins et allaient de temps en temps les uns chez les autres. A la veille du départ, Alex et ma belle fille vont chez eux pour dire au revoir. A peine arrivée, Anna prétexte qu’elle a encore des trucs à faire à la maison et qu’elle ne peut pas rester longtemps, leur dit au revoir et retourne chez elle accompagnée de son fils Yann. Alex lui, reste un peu avec eux et au moment de prendre congé, les voisins lui disent : « écoute ! ta femme est partie un peu brutalement aussi, on va t’accompagner chez toi pour lui dire au revoir une dernière fois. »

Quand ils arrivent à la maison grande surprise ! Anna, au lieu d’être occupée à « boucler les valises » est installée confortablement avec Yann dans le salon,  avec un plateau-télé sur les genoux et ensembles, ils regardent un film.

Anna est prise au piège de son mensonge et au lieu de faire comme si de rien était, ou de tourner la situation à la rigolade, elle se fâche :

« Oui, et alors ! de toute façon je ne bois pas avec les cons ! »

Les voisins bien gentils ont dit qu’ils comprenaient qu’elle était fatiguée et sont repartis.

Je viens de découvrir là un pan du caractère de ma belle-fille : elle a des problèmes de communication, elle ne dit pas ce qu’elle pense quand les choses n’en sont encore qu’à leurs débuts, par timidité, par manque de courage que sais-je, elle garde tout pour elle et quand elle n’en peut plus, elle explose. Mais comment la comprendre si elle ne parle pas ? si elle ne dit pas ce qu’elle veut? ce qu’elle n’aime pas? à moins que…… elle ait parlé à son mari, à mots couverts et Alex qui pour cela aussi ressemble trait pour trait à son père, n’a pas entendu parce qu’il n’a pas écouté !!!

je commence à comprendre que les phrases répétées par mon fils tout au long des derniers mois sont le résultat de ce qu’elle lui serine sans cesse.

Alors je dis : « mais je ne comprends pas, c’est vous qui m’avez dit de venir, c’est vous qui m’avez invitée, je sens bien que je gène, je ne suis pas à l’aise chez vous, je sens une ambiance lourde qui ne vient pas de moi, ta femme serait-elle possessive au point de ne pouvoir supporter quiconque entre elle et toi ? »

« oui ! elle est possessive d’une façon maladive et je le lui ai dit plusieurs fois, pour elle il y a sa maison, son mari, ses enfants et

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c’est tout ; même sa propre mère quand elle vient, Anna est contente mais quand elle part, elle ne l’est pas moins. »

Là, je dois dire que je saisie par ce que je viens de découvrir mais à ce stade là, je ne renonce pas pour autant à revenir en France, seulement je pense que quand j’arriverai, au lieu de venir chez eux quelques temps jusqu’à ce que je m’organise, j’irai à l’hôtel ou en pension de famille.

Dans la journée, Anne apparaît, moi je pars dans ma chambre faire des mots croisés et jouer au game-boy, jeu que je viens de découvrir et auquel je suis déjà accro. Comble de bonheur pour moi et d’horreur pour les autres, Muffy le chien, saute sur mon lit et se colle à moi (mais comme j’ai besoin d’un peu de chaleur humaine pour me remonter le moral je laisse faire).Un nouveau reproche est en route.

Le jour même Alex conduit Yan à la gare car il part en vacances un mois chez son père puis lui et moi continuons  et il m’emmène à quelques kilomètres de chez lui sur un immense terrain où sont exposés des caravanes et des mobile-home ; je suis emballée par ce que je vois et aussi par les prix qui me conviennent et je m’y vois déjà. De retour nous passons à table pour le diner, Anne est présente et nous discutons de notre promenade.Encore une gaffe de plus, c’est un peu comme enfoncer un couteau dans son cœur, ça confirme aussi que j’ai bien l’intention de revenir en France mais ça, je l’ai compris beaucoup plus tard.

La fin  de la première semaine est arrivée, Alex et moi allons chercher David à l’aéroport pendant qu’Anna reste à la maison préparer le repas.

Quand  nous revenons, la maison est plongée dans le noir. Alex se précipite à l’intérieur craignant…. Anna est assise sur la terrasse, telle qu’elle était quand nous sommes partis deux heures auparavant, elle n’a rien fait. Mon fils fait comme si de rien était, montre sa chambre à son frère puis nous nous retrouvons tous sur la terrasse où ma belle-fille a quand même servi l’apéritif.

Deux heures durant, dans une atmosphère à couper au couteau, David va nous parler de son travail, de son permis moto qu’il vient de passer puis ne sachant plus quoi dire, il va reparler de son boulot pour revenir sur son permis de moto le tout arrosé de nombreux apéritifs .

Brutalement, Anna se lève ; au bout d’un moment elle revient avec un seau à la main et nous dit, se voulant très drôle : « je viens de dégobiller et j’ai ramené le seau avec moi dans le cas où j’aurais encore envie de dégueuler » (fin de citation)

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Quand je pourrai enfin regagner ma chambre je me sentirai lourde lourde et triste…. Triste…et le pire est à venirles 2 + 04/10/2012

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35eme partie(34)

Impossible de dormir. Tout ce que j’ai vu, entendu, compris, se mélange dans ma tête et j’ai mal. Que se passe-t-il ? un couple si mignon, qui s’aime (ou qui s’aimait ???), un adorable bébé, un bon travail, une belle maison toute équipée, deux voitures, de l’argent, l’avenir devant eux, brillant comparé à d’autres qui sont chômeurs ou criblés de dettes, une bonne santé. Que leur faut-il de plus pour être heureux ?????

Vers deux heures du matin, des claquements de portes, des éclats de voix, j’entends mon fils dire : eh bien c’est ça, fous le camp connasse ! des bruits de pas dehors, une voiture qui démarre et puis…. Plus rien. Dois-je me lever pour aller vers mon fils, le laisser seul ? encore une fois je ne sais pas quoi faire ; quant à ces mots insultants, les mêmes que ceux qui pouvaient être prononcés par son père à notre époque, je les déplore car ils sont pour moi, la preuve de la faiblesse de celui qui les prononce, un manque total de respect mais aussi démontre la fragilité de l’amour qui unit ce couple.

Le matin au petit déjeuner David s’est joint à nous, lui aussi a entendu les même bruits que moi, je demande ce qui s’est passé, réponse :

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«  oh qu’elle aille se faire foutre, j’en ai marre je peux aussi très bien vivre sans elle.

« mais où est-elle ? » 

« j’en sais rien et je m’en fous » et ajoute pour son frère,

« Mon pauvre David tu n’as pas de chance, à chaque fois que tu viens et ce n’est pas souvent, tu tombes toujours dans un moment de crise. .

Encore une phrase qui laisse présumer que le problème actuel n’est pas nouveau qu’il y a un malaise depuis longtemps et là, je retrouve le caractère de mon fils, ce que je lui reprocherai toujours : au lieu de s’expliquer, de crever l’abcès, de réagir, il fait le dos rond et attend que cela passe alors oui, ça passe ….. pour rebondir un peu plus loin et le problème grossit jusqu’au prochain éclat encore plus fort. Ne rien voir, ne rien dire, ne rien entendre voilà sa devise à laquelle on peut ajouter : ne rien faire.

Le lendemain dimanche, les amis attendus arrivent. Ils sont en fin de vacances et avant de reprendre le collier sont venus rendre visite. Elle, est l’amie d’enfance d’ Anna. En aparté, Alex leur explique ce qui est arrivé, puis dans la soirée, le téléphone sonne, C’est ma belle-fille qui sachant que son amie est arrivée demande à lui parler. Nous ne saurons rien de ce qui s’est dit car Anna a demandé qu’elle garde le secret mais nous apprenons qu’elle est retournée chez sa mère, dans la ville de Guy et Nelly soit  600 kms parcourus en pleine nuit, n’étant pas au mieux de sa forme et ayant laissé derrière elle : son mari, sa fille, sa belle mère, son beau-frère et ses amis. L’amie en question dont j’ai oublié le nom va retourner en train chercher Anne et la ramener chez elle, le mari lui, restera avec nous jusqu’à leur retour.

Quand ma belle fille revient, elle passe tête baissée devant nous tous, va dans la chambre de sa fille, je profite alors de la situation pour me préparer un sandwich et prétextant que je ne me sens pas bien, je dis au revoir au couple qui s’apprète à repartir et je vais dans ma chambre que je ne quitterai plus jusqu’au lendemain très tard.

David lui aussi est reparti. Pendant ces deux jours nous avons parlé comme si nous ne nous étions jamais quittés, Lorsqu’il  entend parler du mobile home il propose de m’en trouver un pas cher qu’il pourrait tracter avec son camion, de chercher pour moi un terrain aménagé dans mes prix ; moi, je me demanderai toujours quel problème j’ai avec mon ainé ? je n’en sais rien.Toutefois il dira, lors d’une conversation quelconque : « moi je n’aurai jamais d’enfants car je ne voudrais pas qu’ils souffrent comme moi »

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Lui non plus ne s’expliquera pas.

Pendant deux jours, Alex va déserter la chambre conjugale et dormira dans le salon, et puis en fin d’après midi il me dit « écoute maman, ce qui s’est passé est moche mais c’est avec elle que je vis, je ne peux pas continuer comme ca, je vais aller la voir et essayer d’arranger les choses, ne m’en veux pas si je ne réapparai que demain matin, tiens j’ai ici « la liste de Shindler », un très bon film tu veux le voir ? »

le lendemain matin très tard, il refait surface, pas besoin d’expliquer quoi que ce soit, la paix est faite, mais sur le dos de qui ?

Or nous sommes à la veille de mon départ Alexandre veut que nous allions faire un tour à la plage que je n’ai pas vue (je n’ai rien vu) et je propose d’emmener le chien : « Refus du maitre, pourquoi ?parcequ’il est foufou et que quand il est dehors il faut toujours lui courir après. J’insiste et en fin de compte nous l’emmenons avec nous.

En route je sens que mon fils veut me parler alors il commence :

« tu sais maman, je ne dis pas qu’Anne à raison dans ce qu’elle à fait, mais je dois reconnaître que tu as beaucoup changé tu es devenue très égoïste,

je lui demande de s’expliquer :

 «   tu as fait très peu de cas de la petite, tu n’as pas demandé à la prendre, à lui donner au moins un biberon, un jour Anna a voulu parler avec toi mais comme tu étais occupée avec le game boy tu ne t’es même pas rendue compte qu’elle te disait quelque chose.

Et là enfin ! je vais pouvoir exploser et sortir tout ce que j’ai sur le cœur depuis le début.

« Moi égoiste ? alors parlons de vous. Vous m’invitez, vous me mettez dans la tête de rentrer en France, et c’est l’accueil que vous me faites quand j’arrive. ! »

« Moi égoiste ? quand j’ai apporté tout ce que j’ai tricoté, des choses que j’ai faites avec amour, quelqu’un a pris la peine de regarder , de dire un mot gentil ?, non »  

« . Moi égoïste, ? tu ne penses pas que pour me faire plaisir ta femme aurait pu porter au moins une fois le solitaire que je lui ai offert ? »

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« Moi égoïste ? c’est vrai que je ne me suis pas occupée de la petite car je t’admirais de le faire si bien mais par contre, je me suis occupée du chien car en dehors de le nourrir, vous n’avez aucune affection pour lui, la preuve, si je n’avais pas insisté pour qu’il vienne avec nous il serait à la maison et sous prétexte que vous avez un grand jardin, pas besoin de vous embêter à le promener.

« Alors Alex écoute-moi bien : personne ne me dira jamais ce que je dois faire ; si je décide malgré ce qui s’est passé de revenir en France, je m’installerai où bon me semblera mais une chose est certaine, ce sera le plus loin possible de vous. Tu peux rassurer ta femme j’ai compris.

Je rentre demain en Israël, je déciderai la bas où je veux continuer de vivre ma vie mais si tu veux avoir de mes nouvelles tu écriras ou téléphoneras  car étant donné que je suis indésirée et indésirable chez toi, mes lettres ou coup de fils le sont tout autant. Quant à ma petite fille, je l’ai perdue car elle n’entendra jamais parler de moi comme il le faudrait pour qu’elle sache qu’elle a une mamie au loin qui l’aime. »

Deux grosses larmes coulent sur les joues de mon fils. Au retour nous passons à la banque pour que je puisse lui donner procuration au cas où., C’était prévu bien avant tout ce qui est arrivé.

……Le lendemain je suis enfin chez moi, en Israël. Lorsque j’ouvre ma porte, une très forte odeur d’eau de javel et d’urine m’accueille. La personne qui devait « bien » s ‘occuper de mes bêtes les a nourries certes mais en dehors de ça n’a rien fait sauf de tout nettoyer au dernier moment.

Mais comme mes bêtes semblent en forme et surtout, je le verrai quelques jours après, n’ont pas souffert du tout de mon absence, je m’en fous, je paye la fille. Le contre coup va me frapper de plein fouet quelques jours après mon retour. Les 2 + 05/10/2012

36eme partie (35)

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J’ai complètement oublié les premiers jours de mon retour, je sais seulement que j’ai nettoyé ma maison de fond en comble, j’ai dû

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aussi faire quelques courses, je n’ai appelé aucune de mes connaissances, ce sont elles qui se sont manifestées les premières et là ! impossible de parler, de raconter. Elles ont fini par comprendre que quelque chose de grave était arrivé et m’ont laissée tranquille. C’est seulement deux ans après que j’ai enfin pu raconter, par bribes d’abord, je ne pouvais pas aller bien loin dans mes explications car je ne comprenais toujours pas pourquoi de telles choses étaient arrivées. Je sais aussi que pendant ces deux ans, je n’ai pas cessé de revoir le film de mes 15 jours passés en France et qu’en fonction de mon humeur du moment, j’ai imaginé toutes sortes de réactions possibles : écrire, questionner, haïr, pardonner et je n’ai rien fait de tout cela. J’ai écrit une lettre de 10 ou 15 pages à mon amie Yvonne mais je ne l’ai jamais envoyée.

Pendant les 11 ans à venir Alexandre me téléphonera 1 fois tous les deux mois, trois mois, quatre mois ; nous parlerons de choses sans importance, j’apprendrai que ma petite fille se porte bien, qu’elle grandit, puis qu’elle va à l’école, qu’elle travaille bien, qu’elle fait du cheval. Je recevrai des photos d’elle ainsi que du voyage qu’ils feront tous les trois au Kenya.Par la même occasion, je demanderai à chaque fois des nouvelles de David qui semble aller bien.

La plaie a fini  par se cicatriser ; il reste un grand vide et une colère sourde qui sommeille au fond de mon ventre et de mon cœur et puis, deux décisions sont sorties de toute cette tristesse. C’est fini, plus personne ne me fera jamais du mal ;Egoîste je ne l’étais pas mais je vais le devenir, ce qui m’importe maintenant ce sont mes bêtes et moi, le reste est très relatif et doit le rester.

Je n’ai pas de haine envers mes fils, ma belle-fille qu’au fur et à mesure je considère comme une malade et une pauvre malheureuse qui fait le vide autour d’elle, ce que je ressens c’est une indifférence totale ; nous ne sommes pas de la même génération, pas du même monde, nous n’avons rien à nous dire et rien à espérer des uns et des autres. La deuxième : lorsque je le jugerai utile, je dirai ce que j’ai sur le cœur sans me soucier de ce que cela pourra entrainer comme conséquence, les non-dits, c’est fini pour moi.

Maintenant que mon esprit s’est libéré de ce carcan qui l’étouffait, je regarde de nouveau autour de moi. Deux ans ont passé, je suis à la retraite, heureuse d’avoir cessé, enfin, de travailler pour les autres, pour tous ces vieillards qui ne savaient faire qu’une chose : se plaindre, le café était trop chaud ou trop froid ou trop sucré ou pas assez. Auprès d’eux j’ai appris comment il ne faut pas être si on veut profiter de ce troisième âge que certains redoutent tant et que moi j’attendais avec  d’impatience. On est en janvier 1999, mon temps est à moi et je vais essayer d’en faire quelque chose de bien mais surtout quelque chose qui me plait.

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J’ai remarqué depuis longtemps déjà que les chats de la rue sont très malheureux, maigres, pleins de plaies, infection dans les yeux, les oreilles, c’est aussi l’époque ou beaucoup de nouveaux-nés naissent aveugles ou le deviennent très jeunes et étant incapables de se nourrir ou de se protéger contre toutes sortes de dangers, les voitures par exemple, meurent et très souvent dans des conditions affreuses.

J’ai commencé à les nourrir, mais de façon épisodique, et je décide de le faire tous les jours, et comme je sais que cela ne plaira pas à tout le monde, je m’arrange pour déposer la nourriture dans des assiettes en plastic, d’attendre qu’ils aient fini de manger pour m’en aller non sans avoir « débarrassé la table » et nettoyer les quelques croquettes qui trainent encore ça et là, et nous allons ainsi mieux nous connaître ; de trois au début, ils seront cinq ensuite et pour finir une vingtaine ; certains se laisseront caresser immédiatement d’autres attendront de mieux me connaître, certains refuseront tout contact.

Maintenant que je suis volontaire à la « LLV » j’ai appris à soigner toutes les plaies et bosses et je vais donc pouvoir agir et en même temps voir si j’ai bien compris ce que l’on m’a enseigné et effectivement, après un certain temps, les plaies ont cicatrisé, les oreilles ne coulent plus, les yeux sont bien propres et quelques fois on a pu en sauver deux, des fois seulement un, la fourrure est plus fournie, le poil est plus soyeux, les puces sont chassées grace à un peigne spécial qui fait également office de caresse dont les chats raffolent, et moi, je suis aux anges, un vrai plaisir que les retrouver tous les matins, de voir qu’ils m’attendent, qu’ils semblent heureux.

Cela ne plait pas à tout le monde bien sûr, il y a les étonnés qui s’arrêtent, regardent, haussent les épaules et s’en vont.

Il y a les mêmes mais qui parlent, et qui demandent pourquoi je fais cela ? pourquoi je dépense mon argent à « ca ! » alors qu’il y a tant de gens malheureux dans le monde ?

Ils y a les virulents qui m’accusent d’apporter dans le quartier, puces, saletés, maladies. Parmi eux, certains lèveront la main sur moi mais comme je les regarderai bien droit dans les yeux sans cesser pour autant, ils baisseront la main et s’en iront en grommelant.

Mais il y aura aussi ceux qui s’arrêteront et qui reviendront le lendemain avec un appareil photo, des journalistes qui passeront un article dans leur journal, des religieux qui me diront que D-ieu doit beaucoup m’aimer puisque je l’aide dans son travail.

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Après réflexion je déciderai que ce qui compte c’est ce que moi je pense et que je continuerai tout le temps que j’aurai la force de le faire.

Entre temps ma maison se remplit de minous qui sont arrivés chez moi agés de deux jours, de 10, de trois semaines de 4, de 5, de 6 et qui n’ont pas été adoptés. Bien sûr je peux les rendre à «  LLV » mais je me suis attachée à eux et je n’ai pas le courage de m’en séparer. Aux 6 que j’avais avant mon départ pour la France se sont ajoutés 3 puis 10 puis 20 et nous sommes arrivés au nombre de 32.

Quel boulot ! distribution des repas deux fois par jour, vaisselle, changement de 6 litieres je ne parle pas des calins qui eux sont distribués à profusion.

En connaissance de cause, je peux affirmer ici que les bêtes valent mille fois plus que les hommes, ils ne mentent pas, ne trompent pas, ne trahissent pas, ils sont reconnaissants de la moindre caresse prodiguée, n’ont pas de rancune et ils valent le coup qu’on s’occupent d’eux et qu’on les aime, c’est tellement facile !.

Les années vont passer toutes semblables et en même temps toutes différentes. Les gens que je connais ici ont tous des animaux qui sont notre principal et quelquefois seul sujet de conversation. En dehors de ça, j’ai les cables donc la télé française, les mots croisés que j’adore, mes journées sont bien remplies, j’aime ma vie et j’espère qu’elle va durer le plus longtemps possible.les 2 + 06/10/2012

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37eme (36)

Janvier 2002, j’ai un peu plus de 63 ans. Ma jambe me fait de plus en plus souffrir, le cartilage de la tête du fémur est à vif, occasionnant des douleurs intenses. Les démarches et examens ont été faits, l’opération est prévue pour le début Mars.

Depuis longtemps, je veux arrêter de fumer mais à chaque fois que j’ai essayé, je n’ai pas tenu le coup plus de 3 semaines. Or, aux raisons que j’ai déjà d’arrêter : la dépendance, le coût, les dégats sur la santé, s’ajoute le fait qu’une fois hospitalisée et clouée dans

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un lit pour une dizaine de jours, le manque de nicotine viendra s’ajouter aux raisons déjà exposées. Comment faire ?

Je suis croyante, à ma façon bien sûr. Je suis certaine qu’au dessus de nous, quelque chose de grand, d’impossible à définir existe, nous guide et nous protège. Peu importe si on appelle cela D-ieu, esprit, entité, moi je l’appelle D-ieu mais les autres définitions ne me dérangent pas. Il m’est arrivé plusieurs fois dans mon existence de demander à D-ieu son aide et à chaque fois il m’a entendue.

Vendredi 18 Janvier 2002, fin d’après-midi je regarde la télé en fumant une cigarette. Sans savoir pourquoi à ce moment là et non à un autre, je m’adresse à lui en ces termes : « j’ai besoin de votre aide, sans vous je n‘arriverai à rien, s’il vous plait aidez-moi » J’oublie ce cours instant et je continue ma soirée comme j’ai l’habitude de le faire et rien ne se passe. Le samedi non plus pas plus que le dimanche du moins jusqu’à 16 heures.

Dimanche 20 Janvier 2002, à 16 heures, toujours assise devant la télé j’attrappe la dernière cigarette qui se trouve dans un paquet ouvert sur le bureau et là, j’entends, je sens, je ne sais pas comment expliquer exactement, disons que j’entends à l’intérieur de moi une voix qui dit de façon tonitruante  : « c’est …..la…..dernière….cigarette. »

Un peu désarçonnée tout de même je retrouve mes esprits et … j’oublie ces instants bizarres. Mais le soir je constate que depuis, je n’ai fumé aucune cigarette, pendant le film non plus. Le lendemain, pas une fois je n’ai eu envie de fumer, ni après le petit déjeuner, ni après le déjeuner, ni pendant le film.

Je n’ai jamais plus fumé, je n’ai jamais eu de manques, de crampes d’estomac, je n’ai pas grossi ; on interprête ce qui vient d’être dit comme on veut, moi je vois une seule chose : j’ai demandé, j’ai été entendue.

7 Mars 2002 opération. Prothèse de la tête du fémur. Deux jours après je descends du lit, deux jours encore, je marche avec un déambulateur, 17 mars je rentre à la maison. Bien sûr il y a des tas de choses que je ne peux pas faire, me baisser, porter un poids, aussi Edna, une voisine est venue m’aider. C’est elle qui est venue chez moi pendant mon absence pour nourrir les bêtes, nettoyer la maison, et là se trouve le problème.

Edna est une femme adorable, serviable, un peu plus jeune que moi, Elle a eu la polio à l’âge de 5 ans et est donc restée handicapée mais malgré tout, elle se débrouille très bien et peut faire énormément de choses, le seul problème c’est qu’elle est sale et sur elle, et chez elle et elle est tellement habituée à mal faire qu’on

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peut lui dire ce que l’on veut, elle dit « oui » et repart dans ses habitudes.En dix jours la maison est devenu une vraie fosse d’aisance, bien qu’elle prétende qu’elle ne sent rien ; aussi cela va m’obliger à prendre certains risques, à reprendre mes gestes habituels plustôt que permis ; heureusement il n’y aura aucune séquelle pour moi.

Etant donné que ce livre a pour but d’expliquer comment j’ai vécu tout ce qui est arrivé, je suis obligée de parler de moi, de ce que je suis, comment je réagis. Si je devais me définir je dirais ceci :

-J’ai un caractère très fort, (cela gêne souvent mon entourage)

-je ne cède que si j’ai tort (on dit que je suis entêtée)

-je ne suis pas diplomate (c’est pour moi souvent de l’hypocrisie)

-je dis ce que je pense (je blesse)

-Je suis très indépendante (impossible pour moi de travailler en groupe)

-je suis responsable de ce que je dis, pense et fais,(je veux commander tout le monde)

-je suis une perfectionniste (les autres disent « tatillon »)

-je ne mens pas (il paraît qu’il existe des mensonges blancs qui comprennent tous ceux que l’on a dit et qui n’ont paraît-t-il pas d’importance !!!!!)

Tout cela fait de moi une personne pas très facile à vivre et qui veut toujours avoir raison.

C’est pour cela que  je suis très malheureuse quand je suis dépendante des autres et j’essaye d’y être le moins souvent possible mais il y a des situations qui obligent à composer et ça, j’ai beaucoup de mal à le faire.

Un mois plus tard, je marche seule, je n’ai plus mal, c’est presque une nouvelle vie qui commence pour moi, mais cela ne va pas durer longtemps.

En juin 2002 je suis malade, j’ai de très fortes diarrhées, puis la fièvre qui va monter jusqu’à près de 42. Je suis hospitalisée en urgence, presque inconsciente, deux jours après je suis opérée en pleine nuit : colostomie, ablation de 60 cms d’intestin, aspiration d’un énorme abcès qui se promenait dans l’abdomen en bousculant tout sur son passage.

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Dix jours après, je suis de retour à la maison, j’ai maigri de 16 kgs, je ne peux plus manger ; les services sociaux m’octroient une aide ménagère 2 heures par jour qui vient de 8h à 10h mais comme je suis seule ou presque le reste de la journée, je n’ai pas la force de me trainer jusqu’à la cuisine et encore moins de faire réchauffer mon repas. J’ai en provisoire un sac sur le ventre pour les selles, je fais une allergie à la colle qui lui permet d’adhérer à la peau, je perds le sac plusieurs fois dans le lit ; je suis en pleine dépression et personne ne le sait pas même moi.

Ce qui va me sauver c’est une «  purée ».Mon amie Florence est venue me voir et sans rien dire elle me prépare à manger, une purée carotte avec un morceau de beurre. Quand elle apporte l’assiette elle me dit simplement : « maintenant mange » et moi, la têtue, je m’exécute et…… c’est bon, si bon…. Ce qui s’est passé c’est que comme j’avais toujours des nausées, cela voulait dire pour moi que si j’avalais quelque chose j’allais le vomir, or j’avais des nausées parce que j’avais très faim. Mon cerveau n’avait pas bien traduit les signaux envoyés.

Je vais me remettre tout doucement, mais 4 mois après, j’aurais une deuxième opération qui consistera à retirer le sac, à recoudre les intestins, pour permettre de nouveau une vie normal. Comme un malheur ne vient jamais seul. Peu de temps après ma ceinture abdominale va céder et il faudra donc, quelques mois plus tard, repasser sur le billard pour en poser une artificielle.

Depuis, je n’ai plus été la même qu’avant ; je me suis laissée envahir par une sort de fatalisme, mon rythme de vie à terriblement ralenti, je me suis cloitrée dans ma maison, avec ma télé, mes chats et je n’ai plus rien voulu savoir. Les 2 + 07/10/2012

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38eme (37)

Ma petite fille a grandi. Quand son papa m’appelle de la maison, elle commence à me parler, elle a 6 ans puis 7 puis 8 et les conversations deviennent plus intéressantes bien que nous n’ayons pas grand chose à nous dire car nous ne nous connaissons pas.

Bientôt Noël, je lui demande ce qui lui ferait plaisir ; papa doit intervenir pour donner son accord et quand c’est OK, je

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vais pouvoir lui offrir son abonnement pour la revue équestre qu’elle reçoit chaque mois. Mon fils pourra prendre l’argent sur mon compte puisqu’il a la procuration.

La première fois, tout va bien se passer mais quand à une autre occasion nous convenons d’un cadeau, toujours avec l’accord de papa, je me rendrai compte, lorsque je recevrai les relevés bancaires, que rien n’a été prélevé, mon fils me fait croire que je fais des cadeaux à ma petite fille mais il n’en est rien et quand je demanderai « pourquoi » ? il me répondra qu’il règle toutes ses dépenses par internet et qu’il ne sait même plus faire un chèque !!!!!!!!

Fin 2007 mon fils m’annonce qu’il compte venir avec sa fille me voir quelques jours. Je suis très surprise mais je n’ose pas demander pourquoi ; les rapports entre nous sont tellement froids et distants que je ne comprends pas la raison de ce voyage mais j’accepte.

Ils arriveront un jour à 4h30 du matin et repartiront 5 jours plus tard à 2h30 du matin. A chaque voyage environ 15 h de vol car pour économiser quelques dollars, mon fils a pris des billets avec correspondance donc moins cher. Pourtant lorsqu’il me parle de lui, de sa famille, il me dit qu’il n’a aucun problème financier, qu’il possède autant de livrets « A » que la loi le permet et qu’ils « débordent » !!!! on dirait qu’il se sent obligé de faire ce voyage mais n’en a pas envie, pas plus qu’il ne souhaite dépenser beaucoup d’argent pour cela.

J’ai essayé de savoir la raison de cette venue mais je n’ai reçu aucune cohérente :

-1) pour que je vois ma petite fille !!! (comme ça ! subitement ?)

-2) parce qu’elle l’a demandé. (Je voudrais bien le croire mais comme on fabrique pour elle les questions et les réponses…….)

-3) parce que c’est surement la dernière fois qu’elle me voit (la première aussi car elle avait 2mois ½ lors de mon voyage et je ne pense pas qu’elle s’en souvienne) !!!!( là on interprète comme on veut)

J’ai devant moi une petite fille, belle, adorable, bien élevée, vive et pleine d’humour mais papa veille, il est toujours auprès de sa fille, il la protège, il la surprotège et assez souvent, il répond à sa place aux questions que je pose : un

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soir par exemple, je demande à Annabelle si elle a beaucoup d’amies d’école. Elle réfléchit un instant puis me répond :

-toute ma classe sauf 3. -et qu’on-t-elles ces 3 filles ?

-elles ne sont pas comme les autres-et qu’ont-t-elles de différent ?

-elles n’ont pas de maison

Le père alors intervient et m’explique qu’il s’agit de gitanes qui vivent dans un foyer alors je demande :

-mais est-ce une raison pour ne pas être amie avec elles ? Ma petite fille ne sait pas quoi répondre alors papa une fois

de plus prend la parole :

-ces gens là ne sont pas comme nous, la plupart sont des voleurs, je vois sur mes chantiers, ils dérobent le fer le cuivre et tout ce qu’ils peuvent.

Je tente d’expliquer à mon fils qu’en France, il y a des lois qui prévoient de mettre à la disposition des gens du voyage des lieux où ils peuvent s’installer provisoirement et que ceux-ci doivent être aménagés de telle sorte que les voyageurs y trouvent eau, électricité, sanitaires etc…. mais que très souvent, rien n’est fait ou si peu qu’il ne permet pas de satisfaire les besoins les plus élémentaires .

De plus une vieille peur ancestraes rend cette population suspecte si bien qu’on ne lui donne pas de travail et là, comment vivre sinon en s’emparant de ce qui traîne ici et

là  ?

Alexandre coupe court à la conversation car il n’a aucune réponse à me fournir.

Et puis, le lendemain, le drame éclate :

J’ai fait une réflexion à la petite a qui j’avais demandé avant sa venue, ce qu’elle aimait boire et manger et je vois qu’elle n’a pas touché à différentes boissons et menus et je lui explique que c’est dommage car cela va rester, l’enfant n’a pas le temps de me répondre que déjà le père le fait : :

-« mais on va les boire et les manger tes trucs !! »

et quand la petite part dans la pièce à côté il me demande si je n’aurais pas pu m’abstenir de ces commentaires, vu qu’ils sont là pour si peu de temps.

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De fil en aiguille le ton monte et j’éclate :

-cela fait 10 ans que je souffre de la situation dans laquelle nous sommes, -

-10 ans que je me pose des tas de questions,

-10 ans que je me tais et là s’en est trop.

Bien sûr je vais être la seule à parler, mon fils va attendre « que cela passe » quelques heures après, ils repartent pour la France.

Là encore je vais mettre un certain temps pour me remettre de cette venue qui ne m’a rien apporté, de tous ces changements qui sont arrivés durant leur présence qui m’ont beaucoup fatiguée, et toujours cette éternelle question : pourquoi ?????

Je ne sais pas s’il y a un lien entre la venue de mon fils et internet mais quelques semaines après leur retour, je vais décider de voir  ce que c’est que ce truc dont j’entends parler et que je ne connais pas. Je vais prendre des cours, puis recevoir mon appareil, puis être raccordée à internet et là, ma vie va changer et prendre un tournant à 180 degrés.

Au début c’était très difficile tous ces « icones » ces manipulations inconnues, pourtant j’étais aidée par le fait que je sais taper à la machine.

Alors je vais m’accrocher, faire des centaines d’exercices, certains ratés d’autres réussis sans que je comprenne pourquoi et en Février 2008 internet entre chez moi.

Au moment où j’écris ces lignes (17 janvier 2009) je maitrise suffisamment bien les principaux éléments pour dire que j’ai complètement réussi. J’ai 2 blogs, je décore mes textes par des photos que je sais prélever et poser sur le post. Sur le premier blog qui s’appelle « BA » je me suis fait des amies virtuelles certes mais quelles amies !!!!!!! amitié, sincérité, aide sont nos mots -clés et le virtuel offre cet avantage d’être beaucoup moins déçu par le correspondant car on ne montre que le meilleur de nous-mêmes donc il n’y a pas de déception. J’ai enfin trouvé le moyen de faire entrer le monde chez moi, sans me déplacer et sans recevoir personne et c’est pour moi l’idéal.

Bêtement, j’ai crû que cela allait arranger les choses entre nous, que grâce à ce moyen rapide nous allions

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communiquer sur d’autres bases, ma petite fille a son propre appareil ; pour elle j’avais appris à colorier mes textes, à utiliser des caractères différents à faire des décorations et j’ai commecé à lui envoyer des e-mails. Elle a répondu au premier, au deuxième aussi peut-être et puis…..

Pour mon fils, je lui envoyais aussi des courriers des diaporamas beaux ou drôles, il répondait à certains, n’avait paraît-il pas reçu les autres, était très occupé ……une fois encore je m’étais complètement trompée mais comme entre temps j’avais de plus en plus d’amies sur mon blog l’un compensait l’autre.les 2 + 08/10/2012

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39eme (38)

2008 année de rupture. Pourtant elle avait bien commencé ; j’avais retrouvé deux vieilles copines perdues de vue depuis des années, Linda et Yvonne, je me gavais d’informations, de recherches sur le web et pour la première fois, j’avais la quasi certitude de ne pas mourir idiote. Linda qui avait les coordonnées de mon fils ainé lui avait téléphoné, lui avait appris que j’avais internet et lui avait demandé s’il acceptait d’échanger avec moi, de temps en temps quelques petits mots et il avait dit oui.

Guy, mon ex mari est décédé fin juin d’un cancer de la langue qui avait récidivé. C’est Alex qui s’est occupé de tout : de l’enterrement (incinératon) du déménagement des quelques meubles de son père afin de libérér les lieux, moment très difficile pour lui car c’était la première fois qu’il était confronté à la mort.

Un peu avant la mort de son père Alexandre m’avait fait savoir que j’aurais droit à une partie de sa pension, n’étant pas remariée, puis un peu plus tard il m’avait demandé si je pensais pouvoir renoncer à la dite pension au profit de Nelly, la seconde épouse.

Guy et Nelly ont divorcé en  2004. Nelly n’avait jamais été une personne très équilibrée, très nerveuse, semblant toujours en colère, elle a, en vieillissant, accentué ses tendances et le divorce n’a surement pas arrangé les choses. Toujours est-il qu’après la séparation, elle a commencé à divaguer, à dilapider l’argent qu’elle avait reçu en partage, pour être retrouvée dans la rue, hagarde ayant tout perdu.

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Hospitalisée en psychiatrie un certain temps, elle a fini par en sortir pour aller vivre auprès de sa sœur qui est devenue sa tutrice. Bien sûr, elle a tout perdu ; elle a été aidée par les services sociaux, à reçu un petit studio, vit du RMI alors qu’elle menait grande vie du temps de sa splendeur.

Sans réfléchir j’ai répondu à Alex que j’étais prête à renoncer à ce qui me revenait mais quand j’en ai parlé à mes différentes amies, je me suis fais remonter les bretelles : « comment ! tu vas donner ce qui te reviens à une personne qui non seulement t’a pris ton mari mais en plus a mené la grande vie, et a tout perdu par sa faute, qu’a-t-elle fait pour toi ne serait-ce qu’une fois ?  qu’essayes tu de prouver, que tu es bonne ? tu es conne oui !!! »

Mes amies étaient tellement unanimes que je me suis demandée effectivement pourquoi j’avais donné mon accord alors que j’aurais dû au moins réfléchir.

Des mois ont passé, je n’ai toujours rien touché car la procédure est longue, les fonctionnaires sont surchargés de travail c’est bien connu ! mais effectivement, si je touche quelque chose, je le garderai pour moi quitte à le donner à une œuvre quelconque. Mais je me suis aussi demandé comment mon fils avait-t-il pu formuler une telle demande, voulait-il annoncer une bonne nouvelle à son père avant sa mort ? s’est-il senti investi de la mission de patriarche ?

Je n’en sais rien, par contre ce que je sais c’est qu’il ne porte pas particulièrement dans son cœur la dame Nelly alors ? on ne comprend plus bien là non plus mais à quel moment a-t-on compris quelque chose dans cette histoire ?

Et là, les choses vont s’accélérer.Mon fils m’envoie par mail les différents documents à remplir pour la « reversion de pension »mais comme il me manque  pas mal de renseignements et que de l’étranger c’est assez difficile de les obtenir, s’engage entre nous une correspondance « emailique » ; au début je reçois une réponse mais il s’avève quelle est incomplète alors j’écris de nouveau, pas de réponse, nouvel essai : rien ; je  m’adresse à Linda qui en 1 heure me trouve les renseignements désirés et je m’aperçois qu’une fois de plus mon fils a « décroché » le sujet ne l’intéresse déjà plus et il est passé à autre chose de bien plus intéressant qu’un père mort et qu’une mère lointaine et vieillissante. Et là, la colère va, pour la dernière fois se manifester en moi.

Je n’accepte plus la situation telle qu’elle est et je veux y mettre fin une bonne fois pour toutes : ou bien mon fils comprend qu’il exagère et fait amende honorable, ou bien il s’entête et là c’est

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simple : je romps les ponts ; je veux continuer de vivre et mourir en paix.

Je commence par écrire sur mon blog un texte qui reflète mon état d’esprit du moment et en continuant j’écris un e-mail à mon fils que je lui envoie à la première occasion.

 

22/08

TELEX POUR MON FILS ALEXANDRE   : écrit le vendredi 15/08/2008  Alexandre,

Je suis fatiguée d’attendre tes réponses, Je suis fatiguée de te relancer, Je suis fatiguée de douter de toi. 

J’ai donc pris la décision de t’annoncer que cet e-mail sera le dernier du genre, je ne prendrai plus l’initiative de t’écrire.  Par contre, je répondrai TOUJOURS à ceux que tu m’enverras donc, si tu m’adresses du courrier et que tu ne reçois pas de réponse ou de confirmation de moi, dans de brefs délais, tu pourras commencer à te demander si j’ai bien reçu ce que tu m’as envoyé et à toi alors de m’adresser,ou non, une copie du courriel auquel je n’ai pas répondu,   

détestant plus que tout le doute et pour être bien sûre que ceci  te parviendra d’une façon ou d’une autre : 

1)      je t’envoie ce courrier à ton adresse e-mail de ton bureau

2)    je t’envoie ce courrier à ton adresse personnelle,

3)    je t’envoie ce courrier sur l’ordinateur de ta fille,

4)    j’envoie une copie de celui-ci à Linda à qui je ne cache rien,

5)    j’envoie une copie de celui-ci à Yvonne qui elle aussi sait tout,

6)    je le passe sur mon blog même si je sais que tu ne t’y rends jamais

7)    je voulais envoyer également une copie à Nicolas Sarkosy au cas où, mais comme il est encore plus occupé

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que toi, je m’abstiens. 

p.s.- j’ avais un fils qui s’ appelait Alexandre c’ était un fils merveilleux jusqu ‘a ce qu’ il se marie et que son épouse coupe les ponts entre nous car possessive de façon maladive, elle ne pouvait pas supporter ma présence, même de loin,              

et ce fils qui aimait tant sa mère a laissé  faire.                                   

depuis, c’est devenu un monsieur très important qui se consacre uniquement à sa carrière et à sa réussite et le programme étant très chargé, (60h de travail par semaine), il ne reste pas beaucoup de place pour les sentiments ; dans ces conditions, ceux qu’il éprouve pour son entourage proche ne peuvent  être que de piètre qualité.                                                       

j’ espère qu’ il réalisera , avant qu’ il ne soit trop tard, que cette façon de vivre et d’ aimer ne conduit à rien si ce n est qu’ a finir sa vie seul comme un con  . . .

il y en a déjà eu un comme ça  dans la  famille , cela ne suffit pas ?les 2 + 09/10/2012

2http://ts2.mm.bing.net/th?id=I.4573629806412057&pid=1.9 nouv. Illustr. Debut de texte livre ouvert

http://ts2.mm.bing.net/th?id=I.4740222993105753&pid=1.9 nouvel illustr. Fin de texte pot de fleur

40eme (39)

La réponse est arrivée quelques jours après :

Un mail très long et surtout très confus dans lequel tout est mélangé mais qui me prouve surtout que nous sommes aux antipodes l’un de l’autre et que nous sommes devenus des étrangers ; il est même difficile de croire que nous avons vécu les mêmes évènements, que nous sommes de la même famille et qu’un jour il y a eu cet amour fusionnel que pourtant je n’ai pas rêvé.

Mais ce que j’ai compris par contre c’est que mon fils, de par son travail, est devenu un « chef » qui commande d’une main de fer ses ouvriers, souvent des étrangers, et pour lesquels il semble avoir

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plus de mépris que d’estime (comme son père). Il règne aussi sur sa famille comme le ferait un patriarche sur-protégeant son petit monde et ne laissant que peu de place pour la liberté de pensée de chacun.

L’argent qu’il a gagné a fait de lui un matérialiste qui ne mesure sa réussite que par l’ampleur de son compte en banque autant de choses que je déteste.

J’ai eu deux fils, je les ai perdus, suis-je coupable ?

J’ai reçu une vie, qu’en ai-je fait ?

Et si c’était à refaire ?

Je crois pourtant avoir compris quelque chose et si je ne me trompe pas cela pourrait servir à toute personne qui me lira.

Je l’ai dit déjà, dans les grandes lignes, notre destin est tracé mais pour le réaliser nous devons agir et pour cela, comprendre certaines choses et surtout entendre et traduire les messages que nous recevons comme par exemple ceux de cette petite voix qui……C’est pour cela que parfois il est difficile d’exprimer ce qui se passe quand nous les recevons car ils ne se traduisent pas avec des mots, notre vocabulaire n’est pas adapté à cela ni assez riche pour cela.

Mon erreur n’a pas été de rentrer en France pour voir mes enfants et découvrir ma petite fille mais de faire le projet de revenir y vivre donc de quitter Israël.

Ma venue dans ce pays appartient à un projet venu d’ailleurs, un projet qui est lié à quelque chose de mystique et que j’ai réalisé grâce à l’aide d’entités supérieures et repartir aurait été comme annuler tout ce que j’avais fait et par voie de conséquence tourner le dos à mon destin. Or, pour mon bien, ces entités ne l’ont pas voulu, sachant que je commettais une erreur et comme je ne comprenais pas, ou encore ne voulais pas comprendre, elles m’ont envoyé des épreuves qui m’ont obligée à abandonner mon projet. Ce qui veut dire que si j’avais fait l’effort de raisonner avec bon sens et non de me laisser emporter par la passion qui anime une grande partie de mes actes et qui brouille mes raisonnements, je n’aurais pas eu à souffrir, ma belle fille n’aurait pas eu peur de moi, elle n’aurait pas monté son mari contre moi et beaucoup de chagrin de part et d’autre aurait été évité.

Ce qui pourrait paraitre comme étant une punition était tout simplement une leçon et les pierres sur lesquelles je trébuchais

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devaient me faire comprendre que je n’étais pas sur la bonne route. Je viens de comprendre cela, au moment où j’écris ces lignes (27/09/2012) mais je suis sure qu’ont été mis sur mon chemin des problèmes qui empêchaient la réalisation de mon projet qui n’était pas conforme à ce qui était prévu pour moi, projet que j’avais commencé à réaliser et que j’allais anéantir à cause d’un raisonnement humain dénué de toute réflexion spirituelle.

De penser ainsi, enfin ! me fait du bien car si on souffre pour une raison qui en vaut la peine, celle-ci devient moins difficile à supporter et avec le temps, elle devient un atout qui à permis de rester sur le chemin tracé qui est prévu pour nous.

Alors merci à vous que je ne connais pas mais que je sens si proches de moi d’être restés à mes côtés et de m’avoir permis de sentir votre présence dans les bons comme dans les mauvais moments.

https://fbcdn-profile-a.akamaihd.net/hprofile-ak-ash4/202995_100000079745636_6678084_n.jpg ma petite fille Anaelle

http://t2.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQvjdtNbqXEAQeNXure3LoFNutqEWA91gu8JLKxgbwykTipDazo rose sur un livre donéo

http://ts4.mm.bing.net/th?id=I.4837997887816983&pid=1.9

la rose de salvador dali

EPILOGUE

La passagère du dernier train. 

Dans ce train qui roule à douce allure, elle regarde par les vitres le paysage défiler. Comme on le lui a conseillé, elle n’a pris avec elle qu’une petite valise dans laquelle elle a mis ses meilleurs

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souvenirs : deux têtes blondes, de bons danseurs, des voyages, des odeurs, des amis au pelage soyeux.

Elle ne sait pas combien de temps dure le voyage, il paraît que personne ne le sait, mais il ne faut pas qu’elle s’inquiète, il en va de même pour tous les voyageurs ; lorsqu’elle devra descendre on lui fera signe.

Elle sera alors accueillie par ceux qui l’ont connue, par ceux qui l’ont aimée. Avec eux, elle visitera sa nouvelle résidence, se familiarisera avec cette vie qui ne sera pas comme avant mais pourtant elle trouvera  la-bas des choses dont elle a toujours rêvé : la beauté,  l’harmonie.

Lorsqu’elle aura séjourné suffisamment de temps dans ces lieux de délices, elle fera alors partie de ceux qui, à leur tour, accueilleront les prochains voyageurs pour leur souhaiter la  bienvenue et les aider à visiter leur nouvelle demeure.

En attendant, il faut profiter du voyage, en laissant derrière soi ce qui n’a plus d’importance.

Elle vient de franchir une frontière, maintenant elle le sait, elle est partie pour un long voyage au bout duquel il y a la paix. Yaël

29/09/2012

Je dois tout d’abord remercier ceux et celles qui ont aimé me lire.

Je croyais que cet épisode de ma vie était enfoui à jamais et que la cicatrice était bien refermée et à peine visible mais il n’en est rien, même si maintenant, je peux facilement contenir la tristesse qui m’envahie.

Perdre ses enfants de cette façon n’est pas une réussite et la responsabilité qui m’incombe est certainement très grande mais je ne vois pas comment j’aurais pu faire autrement. Je me suis battue avec mes moyens qui n’étaient peut-être pas les bons mais qui étaient les seuls que je possédais.

Tout au long de cette re-lecture, je me suis dit que si une autre personne avait vécu la même vie, elle l’aurait surement ressentie et racontée différemment sans pour autant être une menteuse. C’est que tout simplement dans une vie il n’y a pas une vérité mais des vérités.

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Je me suis toujours sentie responsable de mes actes, mais pas pour autant coupable car ce sentiment ressemble trop à des menottes qui entravent et qui empêchent d’avancer.

Je n’ai rien fait et ne ferai rien pour essayer de renouer avec mes enfants car non seulement je n’en ressens pas le besoin mais en plus, je pense que ce serait une erreur ………..et là encore si je me trompe, mes amis invisibles sauront bien me le dire.

Réponse au com. de meva sur article 7 du 07/09/2012

Lorsqu'on vit l'évènement au jour le jour, on n'a aucun recul et à moins d'avoir une chance extraordinaire, on ne comprend pas bien ce qui arrive, on sait seulement que quelque chose ne va pas. C'est la rupture entre mon second fils et moi qui m'a poussée à écrire "ma version" de ce que j'avais vécu, vu par moi bien sûr mais il est bien évident que mes enfants qui ont vécu la même histoire, auraient une version bien différente s'ils la racontaient.Une des plus grandes différences entre mes fils et moi c'est que je parle, je dis, j'essaie d'expliquer alors qu'eux vivent dans les non-dits et très souvent dans le déni. David, mon fils aîné, a été submergé par ses souffrances et n'a jamais pu faire résilience ; il s'est enfermé dans un mur de silence ce qui semblerait vouloir dire que sa peine est tapie très profondément et pour toujours en lui. Pour Alexandre, c'est le résultat d'un travail de sape fait consciencieusement par son épouse qui a fait le vide autour de lui pour qu'on ne lui prenne pas ce qui est à elle. (et je suis sûre qu'il ne s'en est pas rendu compte) A-t-elle subi un traumatisme dans le passé qui l'a rendue ainsi ? je ne sais pas mais il faut bien une raison pour agir ainsi et comme Alexandre est un être de compromis poussés à l'extrême, il a préféré rompre avec moi pour avoir la paix chez lui. Ce qui me fait être certaine de ce que je dis c'est que le dernier mail que j'ai reçu de lui semble être une leçon apprise, souvent qui n'a ni queue ni tête, les évènements y sont complètement déformés alors que c'est lui qui les a vécus, au fur et à mesure qu'il écrit on dirait que quelqu'un lui souffle les phrases. Quoi qu'il en soit, je pense que les choses ne s'arrangeront jamais entre nous, d'abord parce que je ne le veux pas car si cela devait être le cas, il s'agirait encore de compromis ce que je déteste mais en plus, comme je n'aurais plus confiance, je vivrais dans le doute, dans la crainte d'un mot, d'un silence et ça ! je ne le supporterais pas. Je veux finir ma vie tranquille et seule car même entouré, on est toujours seul et dans les moments de douleurs, et aussi pour le grand voyage.Read more at http://www.beaute-addict.com/blog-beaute/commentaire-testament-pour-mes-fils-la-vie-d-une-femme-eme-partie-674547-0.php#8KQlx0pCQ7uYASIC.99

 

  

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 Nous sommes le 22 Aout, il est 10 h00 et j’arrive au bureau, j’allume mon ordinateur, importe mes messages et en commence la lecture, il y a depuis Mardi soir quelques 50 messages à lire, je lis et je réponds ou classe suivant les informations qui me sont communiquées, et puis j’ouvre ton message, je le lis une fois, deux fois, je l’imprime et le relie, enfermé dans mon bureau pour être sur d’être isolé.

D’une certaine façon, j’évite ainsi les agressions possible du bureau, je suis calme et quelques peux étonner, mais pas choqué. A ce stade je ne sais pas quoi répondre, aucune colère ne m’habite, j’ouvre Word, et mes doigts se mettent à tapoter le clavier. Je n’aime pas les réactions à chaud, qui sont souvent synonymes d’incompréhension, de jugement hâtif, sévères et quelques fois peu objectives.

 lundi 1er septembre 2008

Tout compte fait ta réaction n’est pas grave, je ne sais pas si ton désir était que je réagisse, mais si c’est le cas tu pourras croire que d’une certaine façon tu as encore gagné. Mais gagné quoi, je ne sais pas, et je crois tous compte fait que cela ne m’intéresse pas.

Tu dis être fatigué d’attendre mes mails, cela fait maintenant dix ans que j’essaye de préserver un contact téléphonique environ une fois par trimestre (c’est toujours moi qui appelle) . Ce simple contact à permis  il y a maintenant 10 mois que tu puisses rencontre ta petit fille.

A la suite de ce voyage, et après avoir discuté d’ordinateur et d’internet, avec toi, tu m’as   appris fin 2007 que tu avais acquis cet appareil quelques peu difficile à maîtriser : un ordinateur.

Il faudrait maintenant qu’après sept mois d’utilisation, de courriel, de la création de ton blog, et je ne sais quoi d’autres je sois pendu devant et que je doive te répondre immédiatement, je crois que nous ne plaçons pas cet outil au même rang. Internet, est je te l’accorde, une grande ouverture vers le monde extérieur, mais il s’ajoute à tout les autres médias, loisirs, et obligations  d’éducation, sociales et professionnelle qui sont toujours notre quotidien.

Bien que l’ordinateur et internet soit comme tu le dis une ouverture vers l’extérieur, cela reste pour moi une machine, je travaille avec parce que contraint, mais pour le reste, je te rassure je communique très peu avec, et contrairement a ce que tu peux penser ou imaginer, je privilégie le contact humain qui est aussi riche et moins un mur de façade derrière lequel il est parfois facile de se cacher , alors tu vois je crois qu’effectivement tu t’es tromper en pensant, un jour peut-être que cela nous rapprocherai. De plus, je pense qu’il te faudrait prendre du recul avec cette machine, il n’y a que quelques mètres entre toi et ton ordinateur, alors effectivement ton attente doit quelques fois être longue.

Je souhaite seulement te rappeler quelques faits ; cela fait maintenant 28 ans que tu à décider de t’installer en Israël. Moi et David sommes restés en France et depuis 28 ans, notre vie a évoluée, a subi des remouds, des rebondissements que ce soit d’ordre affectifs, sentimental, ou professionnel quelques fois. Beaucoup de choses bien ou mal, heureuses ou malheureuses nous sont arrivées sans que tu sois vraiment au courant. Et au vue de la famille qui nous entour, ou qui nous à entouré, nous n’avons pas eux souvent vers qui nous tourné. David en a très certainement beaucoup plus souffert, car je pense que contrairement à lui j’ai eu un entourage parental plus tôt, ce qui m’a évité de faire trop de connerie. David (Mon « grand frère » à qui je souhaite, toutes les plus belles choses d’une vie amoureuse avec sa femme « Sylvie »), a été ce week-end un très beau marié, gai

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et tout souriant, son mariage fut d’une grande beauté, beau, et émouvant pour moi et Anna. Riche de rencontres humaines et de retrouvaille. Vois-tu ces événements sont pour moi beaucoup plus intéressant qu’un écran d’ordinateur.

Je pense également, que j’ai construit  ma vie telle que je l’entendais, cela fait maintenant quinze ans que je suis avec ANNA, et vois tu notre histoire est toujours aussi belle. Je crois également, que cela fait bien longtemps que je ne t’appartiens plus, j’ai fait le deuil de pas mal de chose durant ces années, les choses importantes sont devant moi et non derrière, nos enfant, Yann et Anaëlle font partie de nos préoccupations. Notre vie reste après quinze ans encore riche en projet. Ton attitude a l’encontre d’ANNA est stupide incompréhensible, elle dénonce de ta part une amertume, une jalousie et une méchanceté gratuite. tu lui reproche d’être maladivement possessive, je te laisse tes impressions et sentiments.

Je sais également avec l’âge et la réflexion, que je tiens beaucoup de toi, par certain traits de caractère, certaine attitude, cette capacité à analyser les situations, et quelques fois les « hommes ». Mais comme souvent, nos jugements sont personnel, et contrairement à toi, je n’ai jamais essayé de les imposer, ni essayé de les dicter à Chacun quelqu’un. est libre en son âme et conscience d’agir comme il l’entend.

Pour ce qui concerne ta petite fille, je pense qu’il serait de bon ton que nous la laissions en dehors de tout ça, tout d’abord parce que le souvenir qu’elle peut garder de toi lui est personnel, que si elle souhaitait réellement dialoguer avec toi, elle le ferait (contrairement à se que tu pourrais sous entendre, aucune restriction d’internet ou de téléphone lui est faite te concernant). N’oublie pas qu’elle n’a que 11 ans, est sans vouloir lui trouver d’excuse, apprendre à connaitre sa grand mère,  via des messages mail, ne me semble pas idéal pour une fille de onze ans. Je te rassure également concernant ces éventuelles questions sur notre famille, à 11 ans elles sont de plus en plus précise, les réponses sont clair, sans apriori et jugement. C’est souvent à  moi que sont posées ces questions. Et vois-tu il me semble que les attitudes d’abandon que tu me reproche, ressemble  étrangement à vos attitudes envers vos propre parents  (il suffit de regarder comment finisse leurs vies pour ce convaincre que notre chemin ne sera pas celui la). Vous voudriez, que vos enfants ne ce comporte pas comme vous, mais vous n’avez jamais essayé de nous montrer l’exemple. Vois tu cette lettre que je t’écris en ce moment, ressemble beaucoup à celle que tu écrivais un temps à ta propre mère, et oui je m’en rappel encore ta lecture.

Et juste pour finir, quand on regarde notre famille (à moi et à Anna) il apparait un immense vide, sans présence, sans sentiments. Et à cela il ne sert à rien d’ériger un « mur de défense ». Nous avons vu tout les deux nos proches se déchirés, s’humiliés, se faire battre, vouloir avoir une emprise sur l’entourage, est très tôt nous nous sommes rendu compte que la fuite était notre seule moyen de sauver notre couple, et nous n’avons pas hésité une seconde à partir de Saint MALO. Pour vivre heureux, vivons caché.

Je me suis toujours refusé de juger vos vies, vos choix, et ce malgré les pressions ou interrogations. Le décès de mon père, m’a d’un certaines façons libère d’une emprise qu’il avait sur moi, elle n’était pas méchante, mais été la quand même.

Ma mère me dis que je suis devenu une personne importante, elle en sait des choses, avec son ordinateur .Que cette même importance ne me permet plus de m’occuper de ma mère. Moi aussi je préfère l’action, m’occuper de chose proche, et toutes voies sans issue ne m’intéresse plus. Je te confirme que je travail beaucoup, mais ne me considère pas important, comme tu le sous entend.

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L’importance donné aux choses, ce retrait de procuration en est un exemple ; On est également devenue des « voleurs potentiels », avec à la barre du bateaux Anna, mon épouse, quelle tableau !!!!, effectivement, le ménage de nos vie respective doit être fait. On à cessé de voir certaines personnes, pour des raisons plus futiles que cela.

Merci d’informer ta banque, de ne plus m’envoyer de correspondance à mon domicile, cela économisera un peu de papier pour la planète. De plus pense à changer tes codes, et oui nous les avons donc il pourrait nous arriver, dans un élan de malhonnêteté, de vidé ton compte via internet. Une information qu’il est cependant nécessaire que je te donne, nous allons déménager de Bordeaux très prochainement, alors j’espère pour toi que tu ne pourras tout régler avec internet.

Voila, beaucoup de chose encore pourrait être écrite sur cette lettre, mais à quoi bon, je n’ai pas besoin d’un rempart pour me protéger.

Je n’attends pas de réponse de ta part, je n’enverrai pas ce message à Linda, à Maryvonne,  sur mon site, ou sur n’importe qu’elle étalage comme tu l’as fait sur ton blog (et oui je suis allé vérifier si tu l’avais fait). Je ne sais pas si tu auras le courage de l’envoyer à tes deux bonnes amies. Cela m’est maintenant égal. Je vais demander à ma femme de lire cette lettre, mais je crains que cela ne l’intéresse même pas. Je n’attendrais cependant pas la confirmation de ma femme pour t’envoyer ce message, et comme il est dis à chaque grand départ de marins « Bon vent ».

   

 

  

 

  

 

  

 

  

 

 

  

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