syndicats fgtb n°9 - 17 mai 2013

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N°09 • BIMENSUEL • 68 ème année Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles FISCALITÉ Rien à déclarer? Édito page 3 et dossier pages 8 & 9 ©iStockphoto.com e É dito page 3 É dito page 3 Comme chaque année, l’heure de remplir sa dé- claration d’impôt a sonné. Pour beaucoup l’exercice est douloureux. Pour le Gouvernement aussi cette période est douloureuse. La contrainte budgétaire se fait ressentir plus pres- sante. Justement, à la faveur de l’Offshore Leaks, on res- sort les estimations de la fraude fiscale. Chez nous, l’économie souterraine re- présenterait entre 45 et 63 milliards par an. Elle prive le Fisc d’une vingtaine de milliards de recettes an- nuelles, largement de quoi oublier l’austérité, rem- bourser la dette et créer des milliers d’emplois. Des riches fuient la Bel- gique mais notre pays en attire d’autres ainsi que des multinationales en quête de réductions d’im- pôts. C’est que la Belgique est aussi un paradis fiscal pour les riches. Comment est-on taxé chez nous? Faut-il supprimer l’exonération des carnets d’épargne? Que peut-on faire pour lutter contre la fraude et l’évasion fis- cales? TRAVAIL & STRESS 2 e thermomètre de la santé des Belges Page 5 ©iStockphoto.com PORTRAITS «Sales fouteurs de merde» Page 7 17 MAI 2013 Éd. LIÈGE

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Le journal des membres de la FGTB | Fiscalité : rien à déclarer | Travail & Santé : deuxième thermomètre de la santé des Belges | Portraits de travailleurs : Sales fouteurs de merde

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Page 1: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

N°09 • BIMENSUEL • 68ème annéeBureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

FISCALITÉ

Rien à déclarer?

Édito page 3 et dossier pages 8 & 9

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o.co

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eÉdito page 3Édito page 3

Comme chaque année, l’heure de remplir sa dé-claration d’impôt a sonné. Pour beaucoup l’exercice est douloureux. Pour le Gouvernement aussi cette période est douloureuse. La contrainte budgétaire se fait ressentir plus pres-sante.

Justement, à la faveur de l’Offshore Leaks, on res-sort les estimations de la fraude fi scale. Chez nous, l’économie souterraine re-présenterait entre 45 et 63 milliards par an. Elle prive le Fisc d’une vingtaine de milliards de recettes an-nuelles, largement de quoi oublier l’austérité, rem-bourser la dette et créer des milliers d’emplois.

Des riches fuient la Bel-gique mais notre pays en attire d’autres ainsi que des multinationales en quête de réductions d’im-pôts. C’est que la Belgique est aussi un paradis fi scal pour les riches.Comment est-on taxé chez nous? Faut-il supprimer l’exonération des carnets d’épargne? Que peut-on faire pour lutter contre la fraude et l’évasion fi s-cales?

TRAVAIL & STRESS

2e thermomètrede la santédes Belges

Page 5

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o.co

m PORTRAITS

«Salesfouteurs

de merde»

Page 7

17 MAI 2013 • Éd. LIÈGE

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

LUXEMBOURGNAMUR

Stress au travail: comment le détecter? Quelles solutions?Le stress est un problème de santé publique de plus en plus préoccupant. Sentiment de fatigue, anxiété, épuisement voire «burn-out» sont de plus en plus répandus. Qu’est-ce que le stress?

Comment le détecter? Comment l’éviter? Comment y remédier?

Afi n de faire le point sur ces différentes notions et de réfl échir aux solutions individuelles et collectives à envisager, la Mutualité Socialiste organise, en collaboration avec la FGTB Luxembourg, une soirée d’information et de débat sur cette problématique.

Le mercredi 5 juin à 19h30 à la FGTB, rue Fonteny Maroy n° 13 à Libramont. Entrée libre et gratuite. Renseignements et inscriptions: [email protected] ou 0497/52 92 37.

Dans un truculent monologue, Howard Zinn ressuscite Marx qui obtient – non sans mal ni protestation – des instances du Ciel, l’autorisation de redescendre sur terre.

Marx, revisité et romancé par Zinn, se raconte: sa famille, ses amis, l’exil, le quotidien à Soho, l’engagement, la radicalité, la genèse et la maturation du Capital qui apparaît dans ce texte avant tout comme l’oeuvre d’un homme de chair et de sang.

Un texte éminemment politique écrit par Howard Zinn, interprétation de Jean Delval, mise en scène d’Alixe Constant. Un spectacle du Théâtre des Rues.

Centre culturel de Rossignol le jeudi 30 mai à 20H00. Entrée 5 euros, réservations souhaitées auprès de [email protected] ou au 063/21 91 83.

C’est le titre du livre écrit et illustré par les Travailleurs Sans Emploi du Luxembourg. Il paraîtra aux éditions du Cerisier. Un beau bébé carré de 22 cm de côté, en quadrichromie, 135 pages.

Le vernissage du livre aura lieu le mercredi 22 mai à 17h00 à la Maison Syndicale à Arlon.

Une exposition d’une partie des oeuvres produites par le groupe sera visible. Bienvenue à toutes et tous. Entrée libre et gratuite.

Théâtre: «Karl Marx, le retour»

Exposition «Chemin faisant»

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BRUXELLES2 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

La FGTB de Bruxelles remercie

La fête du 1er mai 2013, Place Rouppe à Bruxelles

©Edouard Rose

©Séverine Bailleux

©Séverine Bailleux

©Séverine Bailleux©Séverine Bailleux

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ne B

aille

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©Damiano Perri

©Damiano Perri

Merci à Rudy

et Anne pour leur

présence et leur appui!

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RÉGIONS2 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

PERMANENCES FISCALES Exercice 2013 - Revenus 2012

CHARLEROI-SUD HAINAUT

CENTRE

La fgtb régionale de mons-borinage vous propose son aide pour remplir votre déclaration d’impôts ainsi que pour calculer gratuitement vos impôts sur ordinateur.

QUAND? les jeudis 30 mai, 6, 13, 20 et 27 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.Les mardis 4 et 18 juin 2013 de 08h00 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.

OÙ? à la FGTB Mons-Borinage, Ser-vice Comptabilité, rue Lamir 18-20 - 7000 Mons.

Afi n de remplir correctement votre déclaration, il est indispensable que vous soyez muni(e) des documents ci-dessous:

• La déclaration à compléter,• La note de calcul de l’exercice

précédent (dernier extrait de rôle IPP),

• Les relevés des salaires, indemni-tés, allocations de chômage, ma-ladie, pensions, … perçus en 2012, attestation relative aux congés payés,

• Les attestations de prêt et/ou as-surances-vie délivrées par l’or-ganisme prêteur et/ou assureur,

• L’avertissement extrait de rôle pour les revenus immobiliers (habitations ou terrains),

• L’attestation de frais de garde d’enfants (0 à 12 ans).

INTERESSE(E)?CONTACTEZ-NOUS AU 065/32.38.44 OU 065/32.38.41

La FGTB WAPI propose à ses affi liés de remplir leur déclaration fi scale (régime des salariés) et de pro-céder à une estimation de l’impôt à titre informatif.

Pour ce faire, des permanences fi scales sont orga-nisées à Mouscron ainsi qu’à Tournai.

Une déclaration rapide ON LINE est possible pour les personnes en possession de leur carte d’identité électronique et de leur code PIN (attention : les couples mariés ou cohabitants légaux apportent chacun leur carte et code).

Quand?

• A TOURNAI, rue du Crampon 12A:

- les samedis 1 et 22 juin de 9h00 à 11h30- les jeudis 30 mai et 6, 13 et 20 juin de 13h30 à 16h00.

• A MOUSCRON, rue du Val 3 (étage):

- le samedi 8 juin de 8h30 à 10h30- les jeudis 6, 13 et 20 juin de 13h30 à 16h00

Les membres de la FGTB WAPI, en ordre de cotisa-tions syndicales, sont invités à se présenter munis de l’ensemble des documents nécessaires dont no-tamment:1. La déclaration d’impôts et le document prépara-

toire revenus 2012.2. L’avertissement extrait de rôle (note de calcul

envoyée par l’Administration des contributions) et le brouillon de l’exercice précédent.

3. L’attestation de cotisations syndicales pour l’an-née 2012.

4. Les fi ches fi scales relatives à l’ensemble des re-venus 2012 (salaire, chômage, mutuelle, pécule de vacances, pension, …) et les attestations de revenus d’origine étrangère.

5. Les attestations pour EMPRUNTS et ASSURANCES-VIE ainsi que le revenu cadastral non indexé des maisons et terrains,

6. Les attestations pour paiement de pensions ali-mentaires

7. Les justifi catifs requis pour les dépenses donnant droit à des réductions d’impôt : copies de factures, conformes aux conditions prescrites, et les preuves de paiement pour les dépenses pour économies d’énergie, de sécurisation, ….

En son temps, vous avez opté pour un paiement de vos cotisations par domiciliation.Ce systême de domiciliation va changer pour s’aligner sur le système européen SEPA mais vous ne devrez rien faire. Nous nous occupons de tout.A l’heure actuelle, vous payez le montant de votre cotisation à terme échu, c.à.d que le prélèvement se fait en début de mois et correspond à la cotisation du mois précédent. (ex: début mai, nous avons prélevé la cotisation d’avril).Dans le cadre de la fusion des régionales de Mouscron et Tournai, et afi n de s’aligner sur ce nouveau système, nous sommes maintenant tenus de prélever la coti-sation du mois en cours. Ce qui veut dire que pour rattraper cette situation nous devrons prélever deux cotisations le mois prochain.Veuillez donc prévoir que le 5 juin deux mois de coti-sations seront retirés de votre compte.Les mois suivants, nous retirerons à nouveau un mois, le mois en cours.Merci pour l’attention que vous apporterez à cette modifi cation et toutes nos excuses pour les éventuels désagréments que cela vous procurerait.

Le samedi 1er juin de 10h30 à 12h30dans les locaux de Cenforsoc à la Maison des Huit Heures 23, place Charles II à Charleroi (Salle 206 au 2ème étage) avec Bruno Poncelet, un des auteurs du livre:Les Etats-Unis et l’Union européenne viennent d’annoncer leur envie de créer un marché transatlantique unifi é. Selon les autorités, cela permettrait de sortir de la crise. Mais est-ce vrai? Basé sur la mise en concurrence des démocraties locales, ce projet va au contraire renforcer le pouvoir des multinationales exigeant qu’on brade nos protections sociales, nos libertés civiles, l’écologie, la démocratie… www.no-transat.beplateforme contre le transatlantismeSoyons vigilants, organisons la riposte! Avec vous!

Editeur responsable: Le Progrès rue Jules Destrée, 11 à 6020 Dampremy

vous invitent à une conférence débat:Le grand marché transatlantique.

Les multinationales contre la démocratie

MONS

Permanences fi scalesExercice 2013 – revenus 2012Uniquement sur rendez-vous

WALLONIE PICARDE

Avis aux affi liés de la Centrale Générale et de l’Horval de Mouscron-Comines-Estaimpuis

Permanences fi scales 2013Déclaration d’impôt des revenus 2012Des permanences fi scales effec-tuées par des militants qualifi és se tiendront aux lieux, dates et heures ci-après:• JOLIMONT - MAISON SYNDICALE

FGTB, rue H. Aubry 23 à 7100 HAINE-ST-PAUL:

Les lundis 10, 17 et 24 juin Les jeudis 13, 20 et 27 juin 2ème étage Salle des Dessinateurs de 9h00 à 11h30 • FELUY - MAISON DU PEUPLE, 22

Grand Rue de Feluy (7181): Le mercredi 12 juin de 10h00 à 12h00 • ECAUSSINNES D’ENGHIEN - MAI-

SON DU PEUPLE, 17 Avenue Dépor-tation (7190):

Le mercredi 19 juin de 10h00 à 12h00 • MARCHE-LEZ-ECAUSSINNES - MAI-

SON DU PEUPLE, 2 rue E. Vander-velde (7190):

Le mardi 11 juin de 10h00 à 12h00 • CENTRE HOSPITALIER DU TIVOLI

- 7100 LA LOUVIERE - AILE H - NI-VEAU 1, SALLE 2:

Le mardi 11 juin de 13h30 à 15h30• BINCHE - FGTB BUREAU CHO-

MAGE, 16 rue Gilles Binchois (7130): Les mercredis 12 et 19 juin de 13h30 à 15h30

• ENGHIEN - FGTB BUREAU CHO-MAGE, 76 rue de Bruxelles (7850):

Le jeudi 20 juin de 14h00 à 15h30• SOIGNIES - FGTB BUREAU CHO-

MAGE, 12 rue des Tanneurs (7060):Le vendredi 14 juin de 9h30 à 12h00• BRACQUEGNIES - FGTB BUREAU

CHOMAGE, 27/1 rue J. Wauters (7110):

Les mardis 4 et 18 juin de 9h00 à 12h00 • CHAPELLE - FGTB BUREAU CHO-

MAGE, 28 rue Solvay (7160): Le mercredi 5 juin de 13h30 à 15h30• BRAINE-LE-COMTE - FGTB BUREAU

CHOMAGE, 107 rue de la Station (7090):

Le mardi 18 juin de 14h00 à 15h30 • LA LOUVIERE - FGTB SETCA, 15 Place

Communale (7100): Les vendredis 7 et 21 juin de 9h00 à 12h00 • LA LOUVIERE - FGTB/CGSP, 7 rue

du Temple (7100): Les mercredis 5,12,19 et 26 juin de 9h00 à 11h30

Munissez-vous des documents suivants: * Votre carnet syndical en règle de cotisations - votre dernier calcul d’impôts - les fi ches de ré-munérations, maladie, allocations de chômage, pensions, rentes... - la fi che des congés payés - pour les chômeurs complets et prépension-nés, l’attestation des cotisations syndicales payées - les attestations relatives aux emprunts hypothé-caires, assurances vie, épargne pen-sion, ALE, libéralité... - les preuves de paiement de pensions alimentaires - tout autre document probant don-nant droit à des réductions d’impôts (économie d’énergie...) - composition de ménage, handicap + 66%.

Page 6: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

Demandez le dépliant « Vacances Adultes et Seniors » dans votre agence Solidaris, au 04 341 63 34

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Découvrez les majestueux châteaux du Val de Loire, la belle ville de Tours et l’étonnant site

Troglodytique dont la plupart des maisons sont habitées.

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C’est tout en douceur que nous vous proposons de découvrir cette

superbe région d’Italie du Nord.En effet, ce séjour est un parfait

équilibre entre visites, dégustations et promenades, respectant ainsi le

rythme de chaque personne.

LIÈGE - HUY - WAREMME

1. Votre Carte d’identité et code PIN et la Carte d’identité et code PIN de votre conjoint.

2. Les deux exemplaires de la déclaration fi scale.

3. Documents à fournir par le contribuable et son épouse si celle-ci a des revenus imposables:

➤ Fiches fi scales:• du ou des employeurs;• de l’organisme de paiement des allocations de chômage ou de pré-pension (FGTB, CAPAC, ...) ;

• de la mutualité;• de l’Offi ce National des Pensions;• du Fonds des Maladies Professionnelles;• de la compagnie d’assurances (accident de travail);• de la Caisse de vacances annuelles;• du Fonds de Sécurité d’Existence ou autres Fonds ayant octroyé des

avantages imposables (prime de fi n d’année, repos compensatoire,…);• de tout autre organisme ayant accordé des revenus imposables.

➤ Montant des primes versées en exécution d’un contrat d’assurance-vie (la première année, joindre l’attestation d’immunisation fi scale).

➤ Libéralités déductibles (joindre les attestations fournies par les béné-fi ciaires).

➤ Annuités d’emprunts hypothécaires garantis par une assurance de «solde restant dû» et contractés en vue de l’acquisition, de la construc-tion ou de la transformation d’une habitation sociale, moyenne ou autre (la première année, joindre l’attestation; les autres années, fournir les preuves de paiement). Indiquer également s’il s’agit d’une habitation sociale ou moyenne, la date à laquelle l’emprunt a été contracté, la date d’occupation de l’immeuble, s’il y a lieu.

➤ Rentes alimentaires payées ou reçues avec nom et adresse des bénéfi -ciaires ou des débiteurs.

➤ Avertissement-extrait de rôle en matière de précompte immobilier pour les propriétaires.

➤ Preuves de versements anticipés d’impôts effectués en 2012.➤ Documents justifi catifs se rapportant aux sommes déductibles consa-

crées à l’épargne-pension.➤ Frais de garde d’enfants pour enfants de moins de 3 ans placés dans des

institutions agréées.➤ Preuves de versements effectués pour prestations dans le cadre d’Agences

Locales pour l’Emploi (chèques ALE et titres-services).➤ Documents justifi catifs quant aux dépenses pour travaux ayant pour

effet des économies d’énergie (facture, preuve de paiement, prêt vert).

VERVIERS

Liste des documents et renseignements devant être fournis avec la déclaration fi scale

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 3ACTUALITÉS

> EDITO

Justice fi scale et transparence

Alors qu’à la faveur de l’Offs-hore Leaks il se confi rme que les revenus non dé-

clarés se montent chez nous à quelques 48 à 63 milliards qui pourraient générer 10 à 20 mil-liards de recettes, selon le degré de volonté politique et de zèle fi scal, le Gouverneur de la Banque natio-nale lâche l’idée, relayée par le mi-nistre des Finances Koen Geens, de supprimer l’exonération fi scale des intérêts des livrets d’épargne.

Mauvaise idée

Faut-il supprimer l’exonération fi scale des intérêts des livrets d’épargne? Nous pensons qu’il ne faut pas mettre tous les épar-gnants dans le même sac. Dans la plupart des cas, le livret d’épargne représente les économies de toute une vie ou la poire pour la soif des gens inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants. Inquiétude alimentée par l’incertitude en-tretenue et par les banques, les assurances et les Gouvernements successifs sur le système légal des pensions. Si – même à un taux d’intérêt moyen de 1,2% - certains contribuables fortunés disposant d’un pécule supérieur à 180.000 euros profi tent du système en ouvrant plusieurs comptes pour multiplier l’avantage fi scal, il suf-fi t d’exiger des banques une fi che

fi scale comme on le fait avec les revenus du travail, et tout simple-ment d’appliquer la loi qui limite l’exonération fi scale à 1.880 euros. Après tout il n’y a pas de raison que les revenus autres que ceux du travail échappent à toute transparence alors que les reve-nus des salariés et des allocataires sociaux sont connus du fi sc avant même de remplir leur déclaration d’impôt.

Il y a mieux à faire

La FGTB ne comprend pas qu’un ministre de notre Gouvernement pense à taxer les petits épar-gnants qui préfèrent la sécurité – et des taux inférieurs à l’infl a-tion - au risque des placements boursiers hasardeux ou opaques tant que l’on aura pas régulé sé-rieusement le système bancaire et fi nancier. La FGTB attend plu-tôt de lui des propositions pour mieux taxer les hauts revenus et les revenus du capital, pour lutter contre la fraude et les montages fi scaux à la limite de la légalité.

Cela fait des mois que la FGTB se mobilise pour réclamer une plus grande justice fi scale et la trans-parence sur les revenus qu’elle implique par la levée totale du secret bancaire. L’importance de la fraude fi scale et l’usage des pa-

radis fi scaux par nos banques et leurs clients fortunés révélée par l’Offshore Leaks est l’occasion où jamais d’assainir notre système fi scal et de mettre en place les outils pour une meilleure percep-tion de l’impôt à un moment où le Budget de l’Etat et notre écono-mie en ont grand besoin. Ce n’est peut-être pas le chemin le plus facile, mais ça peut rapporter gros.

La question est d’ailleurs à l’ordre du jour du sommet européen informel du 22 mai. La FGTB lui rappelle son opposition à l’austé-rité et lui lance un nouvel appel pour une harmonisation fi scale en Europe en manifestant le 23 mai à Tournai et le 30 mai à Os-tende pour cette raison et pour la suppression des discriminations entre ouvriers et employés no-tamment en accordant à tous une protection minimale de 3 mois par 5 années d ancienneté.

Anne DemelenneSecrétaire générale

Rudy De Leeuw Président

Une politique industrielle est-elle encore possible en Europe?

Après un premier colloque, organisé en novembre 2012, autour de la question de la désindustrialisation, le Gresea, le Cepag et la FGTB wal-lonne vous invitent à réfl échir et à débattre sur la politique industrielle, son avenir, ses enjeux, ses limites…

9h15 Accueil.9h30 Mot d’introduction: Laurent D’Altoe, CEPAG (Centre d’éducation

populaire André Genot).9h45 Regard sur la politique industrielle aujourd’hui: Erik Rydberg, Gresea

(Groupe de Recherche pour une Stratégie économique alternative)10h30 Les aléas et les chemins de traverse de la politique industrielle

belge. Avec Jean Vandewattyne, Université Libre de Bruxelles.11h15 La politique industrielle en Europe et le carcan de la «concurrence

libre et non faussée». Avec Jean-Christophe Defraigne, Facultés universitaires Saint Louis.

11h45 Débat & conclusions, suivis du vernissage de l’exposition photos «Visages d’acier» de Philippe Grignard, photographe et ancien ouvrier chez Caterpillar.

13h00 Lunch

Le séminaire aura lieu à l’Espace Solidarité - rue de Namur 47 - 5000 Beez (Namur)

Infos & inscriptions: [email protected] ou 081/26 51 52

Nous avons appris avec tristesse le décès de Roger Piette le 3 mai dernier, à l’âge de 83 ans. Dans les années ’60, Roger avait impulsé et soutenu les courants de gauche à l’intérieur du Parti socia-liste, avec notamment André Genot, Jacques Yerna, René De Schutter, André Cools et Ernest Mandel. Cette mobilisation devait néanmoins aboutir à l’exclusion de la plupart d’entre eux du PS lors du «congrès des incompatibilités» de 1964 et à la fondation du MPW. Dans les années ’70, il était économiste et directeur de l’Institut de formation de la FGTB nationale ; il a activement participé à l’Université syndicale de la FGTB de Bruxelles.

Début des années ’80, il a été le fondateur du CEPAG. Dans ce cadre, il a contribué à la création de la cellule de formation reconversion de Fabelta Tubize, puis a soutenu la création de DEFIS, et enfi n de LIRE ET ECRIRE, notamment avec Mateo Alaluf. C’est aussi lui qui a donné au Collectif Alpha et au Collectif Formation Société l’accès au congé éducation payé en 1986. La FGTB entière présente ses sincères condoléances à sa famille.

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de notre camarade Bart Henckaerts, président provincial de la FGTB Limbourg.

Bart nous a quittés dimanche soir après une longue et pénible maladie.

Bart est né le 20 juin 1962 à Tongres.

Après ses études secondaires à l’Athénée Royal de Hasselt, il suit une formation d’or-thopédagogue, complétée d’une formation ‘organisation des entreprises’ (économie) à la VUB (Bruxelles).

Ses études terminées, il accomplit son ser-vice d’objecteur de conscience (de mars 1988 à octobre 1989) à la FGTB-Limbourg où il s’occupe notamment de l’accompa-gnement des membres du CE dans l’exa-men des informations économiques et fi nancières.

Le 1er novembre 1989, Bart entre au service de la section limbourgeoise de la Centrale Générale.

Le 1er janvier 1991, il devient secrétaire per-

manent responsable de différents secteurs tels que la construction, l’industrie du bé-ton, les briqueteries et l’aide familiale et aux séniors.

En 2009, Bart devient président de la FGTB-Limbourg, succédant au camarade Jean Claude Van Rode.

Il était membre du Bureau de la FGTB fl a-mande et du Bureau de la FGTB fédérale. En tant que président, il représentait la FGTB-Limbourg dans différents organes de concertation socio-économiques et il était aussi très actif dans le FOS, 11-11-11, le «Wereldwinkel» et le Sp.a de Diepenbeek.

Les associations de défense de l’environne-ment, les réfugiés politiques, les pauvres pouvaient toujours compter sur le soutien de Bart.

Bart laisse une épouse et deux fi lles.

Avec Bart, nous ne perdons pas seulement un syndicaliste pur sang, mais aussi et surtout un ami et un camarade.

Bart, tu nous manqueras.

Roger Piette n’est plus

Décès de Bart Henckaerts

En Belgique et en Europe, chaque jour apporte son lot de fermetures d’entreprises et de restructurations. Certains en viennent à se poser la question de la place de la politique industrielle sur le vieux continent.

> COLLOQUE: 31 MAI 2013 DE 9H30 À 13H À BEEZ

Page 8: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

Rédaction: Syndicats - 42 rue Haute, 1000 BruxellesNicolas Errante: rédacteur en chef - Tél.: 02/506.82.44Aurélie Vandecasteele: journaliste. Tél.: 02/506.83.11E-Mail: [email protected]

Secrétariat: Sabine Vincent - Tél.: 02/506.82.45Service abonnements: 02/506.82.11

40% des nouveaux engagés veulent quitter dans l’année

Le pécule de vacances majoré pour les pensionnés et les invalides risque de disparaître dans les mains du fi scPour la plupart des pensionnés, le pécule de vacances sera payé demain (le 15 mai). Cette année, le montant de ce pécule sera augmenté de 5% suite à l’accord sur les adaptations au bien-être que nous avons pu né-gocier avec les autres partenaires sociaux. L’an prochain, il y aura une nouvelle augmentation, d’un peu plus de 3%. Pour les invalides, le pécule de vacances est majoré de 66 euros ce mois-ci et de 34 euros l’an prochain.

Il est regrettable que le Cabinet des Finances, malgré l’engagement pris en ce sens en concertation tripartite et l’insistance des partenaires so-ciaux, n’ait pas fait de proposition pour adapter parallèlement le crédit d’impôt. De ce fait, pour la plupart des travailleurs pensionnés et des invalides l’augmentation du pécule de vacances sera écrêtée par l’impôt. Le crédit d’impôt est une mesure sociale qui compense légèrement le fait que les pensions des travailleurs en Belgique soient au niveau le plus bas en Europe. Mais ce crédit d’impôt est progressivement réduit juste au-dessus du minimum. De ce fait, toute augmentation pour ces pensions qui restent des pensions modestes, est neutralisée par la progressivité du barème fi scal. Pour illustrer ceci, nous avons joint les montants en annexe.C’est pourquoi, la FGTB insiste pour que le gouvernement effectue l’adaptation promise, de façon à ce que les pensionnés obtiennent ce à quoi ils ont droit.

Commandez déjà le Guide fi scal FGTB 2013Le nouveau Guide fi scal FGTB pour l’exercice d’imposition 2013-reve-nus 2012 sortira de presse vers la fi n du mois de mai.

Il contiendra: - Les nouveautés et nouvelles ru-

briques pour l’exercice 2013. - En outre, seront reprises certaines

mesures qui auront une infl uence sur les revenus de l’année 2012 (déclaration 2013):• une série de conseils pour aider

les affi liés à remplir leur décla-ration en 2013, un barème fi scal facile à l’emploi, etc.;

• le barème du précompte profes-sionnel applicable à partir du 1er janvier 2013 et retenu sur les salaires, traitements, pensions et autres différentes allocations sociales. La partie relative au barème du précompte profes-sionnel comprendra également les tarifs spéciaux appliqués au pécule de vacances, au trei-zième mois, aux indemnités de préavis;

• les procédures à suivre et les délais à respecter lorsque vous n’êtes pas d’accord avec l’impo-sition établie (comment intro-duire un recours? quels recours? dans quels délais? chez qui?);

Vous y retrouverez également: - L’imputation fi scale des tickets

modérateurs INAMI (franchise fi scale);

- L’intervention du fi sc en ce qui concerne le décompte de la «cotisa-tion spéciale de sécurité sociale»;

- Des rensei-g n e m e n t s utiles pour certaines ca-tégories de personnes (pensionnés, étudiants), pour faire face à cer-taines si-t u a t i o n s (exercice d’une acti-vité indé-pendante complé-mentaire) et pour obtenir certaines r é d u c -t i o n s du pré-compte immobilier;

- Le schéma de calcul du revenu imposable et des impôts dus.

Pour commander le guide fi scal FGTB 2013, il vous suffi t de verser 6 euros (frais de port inclus)

sur le compte n° BE07 8783 9859 0166 avec la mention «guide fi scal» en indiquant bien votre nom et adresse complète.

La crise économique a renforcé la ten-dance à chercher un autre travail au cours de la première année d’occu-

pation. Sur la population professionnelle totale, un travailleur sur cinq (20%) en moyenne cherche activement ou passive-ment un nouvel emploi. Ce qui est remar-quable aussi, c’est que les gens cherchent moins souvent un nouvel horizon profes-sionnel s’ils ont une ancienneté relative-ment élevée.

Que les nouveaux collaborateurs enga-gés sont rapidement en quête d’un autre travail, cela peut surtout s’expliquer par une baisse systématique de la satisfaction du travailleur durant sa première année d’occupation. Après un an, les nouveaux collaborateurs déchantent souvent sur leurs possibilités de progression et leurs chances d’épanouissement dans l’entreprise. Ils prennent conscience qu’ils ne pourront pas réaliser leurs ambitions personnelles dans le cadre défi ni de leur travail.De plus, après la première année, les tra-vailleurs semblent aussi déçus de la culture

d’entreprise et semblent de moins en moins satisfaits du soutien de leurs dirigeants et collègues. Cette insatisfaction n’a fait que croître depuis 2009.

Préférences négligées

Une deuxième raison importante pour cette insatisfaction et le souhait de par-tir peut être trouvée dans la dissonance avec l’organisation. Cela se manifeste très rapidement après l’engagement car les en-treprises belges tiennent trop peu compte des préférences des candidats.

Le candidat belge recherche en général un job contenant les cinq facettes suivantes:

1) Certitude et stabilité 2) Sécurité et bien-être 3) Qualité et ordre 4) Clarté et structure 5) Reconnaissance et considération

A la tête du top cinq des préférences, on re-trouve la ‘certitude et la stabilité’. Ceci vaut

pour tous les segments analysés: ouvriers et employés, hommes et femmes, personnel hautement ou faiblement qualifi é, secteurs privé et public, actifs et non-actifs. Mais les travailleurs francophones de Bruxelles et les travailleurs wallons mentionnent en premier la reconnaissance et de la consi-dération comme la caractéristique la plus importante d’un nouvel emploi.

Ensuite, les ouvriers accordent plus d’im-portance aux ‘prestations et progrès’ que les employés, ces derniers préférant la cer-titude et la stabilité. Plus que les femmes, les hommes sont à la recherche d’un job demandant responsabilité ou leadership.

Et alors que les jeunes affectionnent plutôt la créativité et l’innovation, les travailleurs de plus de 45 ans préfèrent la certitude, la sécurité et la qualité.

On remarque enfi n que les postulants dans le secteur privé accordent beaucoup de valeur à un job où les prestations et les progressions sont importantes, alors que les candidats à un job dans le secteur pu-blic accordent plus d’importance à un job offrant beaucoup de contacts sociaux, une interaction sociale et des possibilités de collaboration.

Selon une enquête commandée à la SA Belgique par le secrétariat social SD Worx, 40% des travailleurs aspirent déjà à un nouvel emploi dans la première année de leur engagement. La rotation de personnel est cependant bien inférieure: en pratique, elle n’est que de 15%. Le fait qu’on accorde trop peu d’importance aux préférences personnelles des candidats y contribue certainement, ceci apparaît d’une enquête récente menée par SD Worx sur les préférences des travailleurs en matière de job.

> SATISFACTION & TRAVAIL

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 5Le travail malade du stressLa Mutualité socialiste-Solidaris vient de sortir son 2e «Thermomètre des Belges» consacré cette fois plus spécifiquement au stress professionnel. Dans le premier Thermomètre consacré à la santé psychologique des Belges, les médecins généralistes interrogés en avaient déjà fait le constat: la moitié d’entre eux faisaient état d’une augmentation au cours des 5 dernières années de plaintes de travailleurs épuisés ou confrontés à des problèmes de stress professionnel (harcèlement, conflits). La seconde enquête met en évidence les conséquences de la crise économique, des fermetures d’entreprises, des restructurations et réorganisations qui s’en suivent suscitant l’inquiétude des travailleurs et pesant lourdement sur le santé mentale et physique... Mais en fin de compte n’est-ce pas le travail lui-même qui est malade?

Dans le premier Thermo-mètre, explique Martin Wauthy, directeur du ser-

vice marketing de l’UNMS qui a dirigé l’enquête, les mutualités socialistes avaient déjà relevé une proportion assez élevée (10%) de la population belge en état dépressif sévère ou modérément sévère. En se penchant sur les liens entre cet état et le travail, le Thermo-

mètre sur le stress au travail (basé sur enquête auprès de 650 salariés, 250 indépendants et 60 médecins du travail) fait apparaître qu’un tiers des salariés dit souffrir d’un niveau de stress élevé à très élevé.

Assèchement des relations humainesLes salariés pointent l’augmen-tation de la productivité ou des

cadences: il faut faire plus avec moins. Ou encore des problèmes avec leur employeur. On constate en fait un glissement dans les rap-ports humains au sein de l’entre-prise, explique M. Wauthy: de la coopération entre les salariés, on est passé à une logique de compé-tition accentuée par les systèmes d’évaluation. Il faut être au top pour conserver son emploi et cela «assèche» les relations humaines.Il semble que les grosses entre-prises de plus de 500 travailleurs soient plus touchées par ce phé-nomène «mais personne n’est à l’abri» et la compétition joue à tous les niveaux, des cadres supérieurs au bas de l’échelle. 46% des cadres et 48% des travailleurs à la chaîne s’en plaignent. Par contre il ne semble pas y avoir de différence trop marquées entre femmes et hommes face au stress au travail. Et, la conciliation vie privée/vie professionnelle est le premier fac-teur de stress identifi é au sein de l’enquête.

L’optimisme n’est pas au rendez-vous: pour 37% des salariés sondés, la situation a empiré depuis 3 ou 4 ans. Pour 42 %, rien ne va changer et pour 23 % d’entre eux cela va aller de mal en pis.

Comment gérer le stress?

Les travailleurs stressés es-saient bien entendu de réagir. Mais, souligne l’enquête, le

problème est généralement res-senti comme individuel et les gens essaient d’agir sur les symptômes ou de fuir le problème plutôt de tenter d’agir sur les causes, dont la majorité perçoit bien qu’elles sont dues à l’évolution de la société

• 56% essaient ainsi de mieux s’or-ganiser. 42% essaient de trouver des dérivatifs comme le sport.

• 26% envisagent de quitter leur travail.

• 20% pensent à la pension anti-cipée.

Mais il y en pas mal qui somatisent ou versent dans l’alcool (8%), vont voir leur médecin (16%) pour avoir

un traitement (que l’on peut imagi-ner médicamenteux) ou tombent carrément en arrêt maladie (11%), quand ce n’est pas exprimé par «des envies de meurtre» (6%).

La mutualité constate d’ailleurs une explosion de la prise d’anti-dépresseurs même si la durée de prise est moins longue.

Cette intériorisation du stress pousse les gens à se rabattre sur leur sphère privée ou à médicali-ser le problème pour trouver un remède. Il en résulte que moins de la moitié des répondants comptent sur des solutions collectives. Ni les collègues, ni la direction du per-sonnel, ni la médecine du travail, ni même le Comité pour la Prévention et la Protection du Travail, ni les syndicats, ni les mutuelles ne sont perçus comme des acteurs suffi -

samment effi caces pour apporter des solutions.

C’est que le mal est profond. Ce stress et le désespoir qu’il charrie, est le signe d’une société malade dit Martin Wauthy. «Les travailleurs en souffrance sont conscients que la solution c’est le changement du modèle économique» mais per-sonne n’entrevoit l’avènement de ce changement. Cela pourrait ex-pliquer la désaffection à l’égard de la sphère politique et des acteurs (partis, syndicats, mutuelles) qui s’y meuvent.

Cela explique une certaine montée de l’agressivité et de la violence ne serait-ce que verbale, surtout dans les professions les plus expo-sées aux contacts (services publics, enseignement, transports publics, commerce).

1. Diffi culté à concilier travail et vie privée2. Sentiment d’être dépassé par la tâche à accomplir3. Absence de considération de la part des supérieurs4. Cadre de travail pas agréable5. Sentiment d’injustice dans les évaluations et promotions6. Horaires de travail inadaptés7. Diffi culté de gérer le fl ot d’informations (mails, notes, etc.)

8. Peur de décevoir supérieurs, collègues et clients9. Absence de perspectives de promotion10. Risque de licenciement.

Les médecins du travail ne sont guère plus optimistes. «Ils ont une vision apocalyptique de la situation» dit M. Wauthy. Si rien ne change, le rôle du médecin du travail ira en s’affaiblissant. Les employeurs ne sont en effet pas du tout sensibles aux questions de santé mentale surtout dans un système économique de plus en plus compétitif. Les obligations prévues par la loi, comme par exemple l’analyse obligatoire de la charge psychosociale, ne sont pas respectées. Et quand elles le sont, elles restent quand même sans suites.

Une majorité de médecins du travail arrivent à la conclusion que les solutions sont collectives et liées à l’organisation du travail et de la société en général. Ils rejoignent en cela l’analyse du sociologue Matéo Alaluf: «il ne s’agit pas de soigner les travailleurs stressés, mais de soigner le travail».

Pour la Mutualité Socialiste-Solidaris, il faut redonner de l’espoir aux gens. Cela veut dire casser le cercle vicieux du défaitisme et fi nalement s’en prendre à la cause première de tous les maux à savoir la fi nanciarisation de l’économie qui met le travail et les travailleurs sous pression.

Autant dire qu’il y a du pain sur la planche.

Les médecins du travail alarmés

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mLe top 10 du stress

au travail (travailleurs salariés)

La conciliation vie privée/vie professionnelle est le premier facteur de stress identifi é au sein de l’enquête.

ACTUALITÉS

> URGENCE

Page 10: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

6 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Plus d’Europe…moins de dumping social!

Les indépendants bloquent les voies navigables

Comme organisation syndicale représentant plus de 90% des travailleurs dans le secteur de la navigation fl uviale, nous avons suivi, certes de loin mais avec une méfi ance grandissante, les actions organisées par les bateliers indé-pendants qui ont bloqué pendant une semaine les voies navigables en formant des barrages à l’écluse d’Evergem, à l’entrée du canal Al-bert à Liège (Mousin) et à Anvers (le Straatsburgdok).

Au-delà de l’accord obtenu par les indépendants au sujet du protocole d’accord du 24 avril proposé par le secrétaire d’État à la Mobilité, toute l’action a une fois de plus illustré le chaos qui règne dans la pléthore des organisations patronales de la navigation intérieure qui ont l’habitude de harceler à tout bout de champ mais en ordre dispersé les autorités concernées de leurs théories non fondées.

Qui chapeaute qui?

Depuis des années, nous insistons auprès des employeurs pour qu’ils s’organisent mieux en vue d’une défense cohérente et concertée des intérêts du secteur.

Mais au lieu d’assister à un regrou-pement, nous voyons surgir de plus en plus de structures nouvelles qui se proclament elles-mêmes (ou non) «organisation faîtière».

Ainsi, la plate-forme d’action éla-borée à l’occasion des barrages ré-cents a été diffusée par une «Fédé-ration de la Batellerie belge», alors que parallèlement l’organisation «Aequitas» tentait de se profi ler comme nouvelle organisation faîtière (même si VOKA, l’organi-sation patronale fl amande, fi gure comme cofondatrice dans les sta-tuts de l’organisation), et puis il était question aussi d’un «Kennis-centrum Binnenvaart Vlaanderen»

Voilà les principaux ingrédients de ce que pourrait être un plan de sauvetage pour le secteur de la navigation intérieure en détresse.

(Centre de connaissance Batellerie Flandre).

La plus grande confusion règne donc au sujet de la représentati-vité de ces organisations, notam-ment parce que bon nombre d’em-ployeurs mettent leurs œufs dans plusieurs paniers, vu les doutes qu’ils ont au sujet de la crédibilité de l’une ou de l’autre de ces orga-nisations. Un manque de crédibi-lité qui est apparue au grand jour lorsque les employeurs se sont pré-sentés aux cabinets ministériels avec leurs voitures immatriculées au grand-duché de Luxembourg au nom de leurs fi rmes boîtes aux lettres, alors qu’ils opèrent constamment dans notre pays.

Les problèmes dans la batellerie sont réels

Comme dans tous les segments du secteur du transport, la situa-tion dans la batellerie va de mal en pis, malgré les efforts soutenus de l’Europe visant à promouvoir le secteur.

L’histoire se répète car en 1975 également, des barrages ont été organisés pour dénoncer les pro-blèmes qui frappaient la naviga-tion intérieure.

Il est d’ailleurs un fait certain que des actions précédentes, qui ont bénéfi cié de notre soutien plein et entier, ont permis de réaliser un certain nombre d’avantages en fa-veur du secteur que l’on a tendance à oublier dans le feu de l’action. Ainsi, contrairement au secteur du transport routier, les bateliers ne paient pas d’accises sur le carbu-rant et le secteur dispose en outre d’un régime de sécurité sociale spécifi que plus avantageux. Par ailleurs, les artisans bateliers indé-pendants peuvent bénéfi cier d’un régime de taxation forfaitaire en fonction de la taille de leur bateau, régime que l’on peut qualifi er de relativement favorable par rapport aux autres régimes fi scaux.

La concurrence déloyale: un problème qui ne date pas de hier!

Cette discussion sévit depuis des années et c’est pourquoi, un groupe de travail «concurrence déloyale» a été créé au sein de la Commission paritaire nationale de la batellerie.La principale constatation que le groupe de travail a faite est que de nombreuses entreprises de batel-lerie sont établies au grand-duché de Luxembourg.

Pour objectiver la discussion, les partenaires sociaux représenta-tifs ont décidé de confi er à Price Waterhouse Coopers la réalisation d’une étude comparative entre la Belgique et les Pays-Bas pour le compte du Fonds pour la Naviga-tion rhénane et intérieure.

Il ressort notamment de cette étude que:- le taux d’imposition effectif joue

au détriment de la Belgique, mais uniquement pour les entreprises qui ne profi tent pas du régime de taxation forfaitaire;

- les différences au niveau du coût salarial ont un impact né-gligeable;

- les règles d’amortissement favo-rables à la Belgique ont un impact raisonnable;

- la sécurité sociale des indépen-dants a un faible impact;

- les mesures de soutien ont un im-pact signifi catif, aussi bien pour la Belgique que pour les Pays-Bas.

Le dumping social empoisonne l’ensemble du secteur!

Malgré la crise, au cours des der-nières années, on a construit sans beaucoup réfl échir de nombreux bateaux plus grands, alors que le secteur est confronté à une dimi-nution considérable du fret.

Jusqu’ici, les Pays-Bas octroyaient jusque 100% voire plus de crédits pour la construction de nouveaux bâtiments. Mais les mauvais payeurs ne sont pas inquiétés par les fi nanciers, parce que la valeur de vente des bâtiments confi s-qués est actuellement peu inté-ressante. Résultat des courses: la

concurrence déloyale se développe à outrance.

De ce fait, les bateliers indépen-dants ont engagé une concurrence mortelle pour les armateurs clas-siques propriétaires de plusieurs bâtiments, concurrence qui com-mence maintenant à faire des victimes dans leurs propres rangs.Tous les moyens sont bons!

Un des moyens est le recours à de faux indépendants et l’occupation massive de travailleurs illégaux.

On estime que par rapport aux 2.500 travailleurs réguliers, il y en a environ 1.000 travailleurs qui sont l’objet d’un dumping social massif et qui travaillent pour une fraction seulement des salaires déjà peu élevés dans le secteur.

Pour faire face au problème des faux indépendants, les partenaires sociaux ont négocié en 2009 un code de bonne conduite concer-nant la détermination de la forme de collaboration. Ce code n’a guère amélioré la situation et beaucoup d’employeurs ne le respectent d’ailleurs pas.Le dumping social a pour effet de compliquer l’entrée de travailleurs réguliers dans le secteur.

Afi n d’y remédier, la formation raccourcie de matelot a été créée en collaboration avec le VDAB. Tou-tefois, les employeurs omettent de communiquer leurs offres d’emploi éventuelles au VDAB, alors qu’il s’agit d’un métier à pénurie. Consé-quence : réduction des formations puisque les élèves qui ont réussi les examens ne trouvent pas d’emploi. Les employeurs préfèrent en effet recourir aux services d’agences intérimaires bien que cela ne soit pas autorisé dans la navigation fl uviale en vertu de l’arrête royal du 13 décembre 1999 et aussi à la demande des partenaires sociaux.Cette interdiction est dictée par le fait qu’il faut disposer nécessaire-ment des brevets indispensables délivrés par le SPF et qu’en raison de la sécurité à bord, on ne peut naviguer qu’avec du personnel qualifi é qu’on ne retrouve pas, qu’on le veuille ou non, dans les fi chiers des demandeurs d’emploi des agences intérimaires.

Dans les pays où le recours aux intérimaires est autorisé, des agences intérimaires peu scru-puleuses en profi tent pour offrir aux employeurs des travailleurs

de l’Europe de l’Est à des salaires de dumping. Les Hollandais atten-dent d’ailleurs avec impatience la levée de cette interdiction pour inonder notre marché du travail de travailleurs occupés dans des statuts plus que douteux.

Le protocole d’accord du secrétaire d’État Whatelet

Il est pour le moins curieux de constater que le secrétaire d’État à la Mobilité n’ait consulté que les représentants des trois Régions, ignorant aussi bien ses collègues fédéraux pourtant compétents pour un certain nombre de ma-tières reprises dans le protocole d’accord, que les partenaires so-ciaux!

Nous sommes d’accord qu’il faut mobiliser toutes les énergies dis-ponibles dans la lutte contre les «perturbations structurelles» du marché, le «dumping social» et les «situations de concurrence déloyale». Mais nous continuons à nos opposer à l’introduction du travail intérimaire ainsi qu’à la suppression de la présomption de l’existence d’un contrat de travail, comme prévu dans le protocole.

Nous tenons à rappeler que la discussion du statut social dans le secteur ne relève aucunement de la compétence du secrétaire d’Etat à la Mobilité. Depuis des années, il existe des structures appropriées pour mener ces débats, structures dont le protocole ne fait pas état. Pour nous, il n’y a pas de problème au niveau du statut social, que du contraire! Actuellement, on met la dernière main aux modalités d’exé-cution de la convention collective relative au régime de navigation en système, une convention taillée à la mesure du secteur!

La mesure la plus effi cace que les employeurs pourraient prendre dans l’immédiat -et sans interven-tion de quiconque- est de ne plus transporter des marchandises en dessous du prix.

Et pour ce faire, nul besoin d’orga-niser de barrages!

Ivan VICTORSecrétaire fédéral

de la Navigation intérieure.

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 7ACTUALITÉS

Mais qui sont-ils, ces «sales fouteurs de merde»?

Kenneth, rockeur militant

«Il y a le Kenneth d’avant février et celui d’après février. La direction me l’a aussi dit: je me suis endurci», dit Kenneth en soupirant. Le silence

se fait dans le local syndical.

Le délégué semble goûter cet instant de paix. Il n’y en a pas eu beaucoup depuis le début de 2012. Depuis que Bekaert a annoncé un vaste plan de restructuration. À Aalter, 200 personnes ont perdu leur emploi sur-le-champ, 170 ont obtenu une prolongation d’un an de leur contrat. Seuls 103 emplois sont maintenus. Une catastrophe. Kenneth a passé des mois éprouvants. Le 2 février, il a appris que 80% de Bekaert Aalter (qui fabrique des fi ls et clôtures métalliques) allait être fermé. La décision était sans appel.

«On n’en croyait pas nos oreilles. Jusqu’alors, nous n’avions eu que des informations rassurantes de la direction: nous avions un savoir-faire irremplaçable. Pourquoi s’en faire?, nous disaient-ils. Et soudain la bombe est tombée. Dans un premier temps, j’ai été si dégoûté par les dirigeants que j’ai refusé de m’assoir à la table de négociation. Mais impossible de faire autrement : il faut bien parvenir à un plan social. Alors on s’y est mis. On a fait tout ce qu’on pouvait.»

«Il faut être partout : aux réunions, auprès des équipes qui travaillent le weekend, aux sessions d’information,

… Votre vie privée est réduite à néant», témoigne Ken-neth. Sa compagne et sa fi lle Lara (trois ans et demi) on dû se passer de lui. «Pourtant, c’est elles qui m’ont soutenu, qui m’ont donné la force de poursuivre le boulot. Et j’ai tenu bon, je suis retourné au front pour soutenir les autres à mon tour.»

Kenneth est encore un bleu à l’ABVV-FGTB. «L’année dernière, le délégué a entamé un parcours d’employé. C’est moi qui l’ai remplacé chez les ouvriers. Je n’avais que 25 ans. La restructuration nous est tombée dessus alors que je n’avais qu’un an d’expérience. J’ai appris mon rôle au fur et à mesure, sans m’en rendre vraiment compte, chemin faisant.»

La tempête est passée. S’agit-il d’un calme provisoire? Ce à quoi Kenneth aspire aujourd’hui, c’est de tra-vailler, tout simplement. «Je veux avoir à nouveau une clé entre les mains, ne penser qu’à mon boulot, rien d’autre.»

«Mon rêve, c’est de jouer vraiment bien de la gui-tare. Mais il faut du temps, idéalement une heure ou deux tous les jours, au moins. Et ces derniers mois, j’ai eu peu de temps…»

L’été, Kenneth parcourt les festivals. Graspop à Des-sel est un de ses préférés: «c’est un genre unique, un public incomparable composé de gens de tous les âges qui apprécient la même ambiance. C’est un fabuleux moment de détente. Il y a des gens qui pratiquent la boxe ou le sport. Moi, c’est les festivals, le crowdsurfi ng et les wall of death. Je m’éclate et je soigne mon côté rebelle. Je pense que parfois il est bon de n’en faire qu’à sa tête!» (…)

Une fois, par défi , Kenneth s’est produit en public. «Je me suis exercé un mois durant, j’avais les doigts tout bleus», se souvient-il. Les spectateurs ont ap-précié le spectacle… «Je pensais que le stress serait trop fort mais, grâce aux formations syndicales, ça a été plutôt bien. Et puis, le bassiste m’a dit une star du rock ne peut pas se permettre de stresser. Je m’en souviens à chaque fois que je dois prendre la parole devant une assemblée syndicale.»

Une star du rock ne stresse pas

Cosimo aime défendre des emplois, des conditions de travail. Tout en restant un militant de base. Il est d’ailleurs toujours surveillant péni-tencier à Forest. Aujourd’hui, il reçoit le résultat des élections sociales. Il doute. Parce qu’on doute toujours: «A quel point ai-je déçu? Les gens peuvent être ingrats. Si tu ne parviens pas à aider un collègue, tes neuf dernières bonnes interventions ne comptent plus. La base nous critique et il faut se battre avec la direction. Entre le marteau et l’enclume, nous n’avons jamais une place confortable.» (…)Cosimo a grandi sur les hauteurs de Liège. Son père recevait sa paie le vendredi et revenait délesté de la moitié le samedi soir. Fin de semaine, le petit Cosimo fi lait demander du lait au voisin.

Petit, il allait à l’épicerie Biondi, un «saint cet homme-là». Il notait dans son calepin ce que les familles de mineurs lui achetaient et elles le payaient chaque semaine. Cosimo se souvient des baraques à lapins à l’arrière, du terril jadis noir aujourd’hui vert, des WC au fond du jardin, et de l’odeur des lilas en fl eurs. Les souvenirs reviennent. Enfant, sa ma-man lui mettait des crampons aux chaussures en hiver pour affronter la pente de la rue, aussi rude que le froid.

Quarante ans plus tard, Cosimo pose à l’entrée de la mine, là où il a si souvent attendu la remontée de son père. Le terrain est occupé par une pelouse verte impeccable. Le Golf de Liège. C’est de là que son père est ressorti une jambe broyée par un wagonnet.

Cosimo, surveillant pénitencier

Les syndicalistes, ces incompris. Souvent jugés par le grand public, critiqués pour leur action, considérés comme des fauteurs de trouble, ils sont ceux qui empêchent les trains de rouler ou les travailleurs de se rendre au boulot. Ils sont ceux qui ferment le ring de Bruxelles. Ces «fouteurs de merde», mais qui sont-ils? Sont-ils les trouble-fête que l’on croit? Une brochure vient éclairer la lanterne de ceux et celles qui se trompent de cible.Mais le syndicaliste ne fait pas que descendre dans la rue. Il négocie, tente de trouver des solutions, de proposer des alternatives. Il fait son boulot: défendre les travailleurs et leur emploi et veiller aux respects des droits de ceux qui l’ont perdu. Et ils sont malheureusement de plus en plus nombreux dans le cas. Il arrive qu’après avoir épuisé toutes les possibilités de dialogue, le monde du travail ne soit toujours pas entendu. Les représentants des travailleurs doivent alors établir un rapport de force et mettre la pression sur le gouvernement et/ou sur les employeurs pour défendre leurs affiliés, vous: travailleur, pensionné, personne handicapée, travailleur sans emploi. Et la FGTB le fait avec détermination, parce qu’il n’est pas juste que les travailleurs paient seuls les dégâts d’une crise dont ils ne sont pas responsables.Cette brochure présente plusieurs portraits de ces travailleurs-délégués FGTB, à travers leur activité professionnelle, mais aussi dans leur vie privée. Ces délégués, des gens qui se mobilisent chaque jour pour rencontrer les besoins ou problèmes que vous vivez au sein de votre organisation ou entreprise. Extraits.

La brochure a été réalisée en collaboration avec Olivier Bailly et Gérald de Hemptinne pour la rédaction, et Loïc Delvaux pour les photos.

Disponible sur le site www.fgtb.be, rubrique «Publications > brochures». Egalement disponible sur demande à l'adresse [email protected]

Robert: «On n’a plus rien à perdre»Place communale à Seraing, il est 10h49. La mobilisation citoyenne est prévue pour 10h et pourtant la foule afflue encore. Robert est à quelques mètres des orateurs, sur les marches de l’Hôtel de ville.- «Tu vas prendre la parole?»- «Non. Je n’ai plus de voix.»

Robert est délégué syndical depuis 1997 et président de la délégation métallos FGTB

depuis trois mois. Sacré baptême du feu.Début du mois, ArcelorMittal a an-noncé la fi n de la phase à chaud lié-geoise. Six cents emplois menacés. Et la crainte que la phase à froid suive avec des milliers d’emplois perdus dans la région. [N.D.L.R.: entre-temps, la crainte s’est avérée. Une moitié de la phase à froid a été condamnée entraînant la perte de 1.200 emplois directs et des milliers d’emplois indi-rects dans la région liégeoise]«Tous ensemble! Tous ensemble», on se croirait dans un stade. La foule a affublé d’une chasuble rouge la statue de Cockerill qui trône sur la place. Pour Robert: «Nous sommes déjà victimes, on n’a plus rien à perdre. Il y a eu une onde de choc à l’annonce mais on est vite retombé sur nos pattes. On est dans le couloir de la mort. Il y a un mois, les patrons félicitaient le personnel pour leur productivité. Aujourd’hui, ils les virent. Le problème ce sont les outils, pas les travailleurs.» Des travailleurs de France, d’Allemagne, de Grande Bretagne sont venus soutenir les Liégeois et leur témoigner leur solidarité. L’Eu-rope syndicale de la métallurgie craint des fermetures en cascade. Personne n’est à l’abri. La manifestation se termine. Robert multiplie les accolades. Il connaît tout le monde. (…)

Robert est un rassembleur, un leader de terrain. Il sait que l’image du syndicat a été écornée. Trop de grèves, sans communication pour expliquer les mobilisations. Mais le vent tourne. «Maintenant c’est le patron qui arrête l’outil! Les combats changent. On a pris des coups, maintenant on travaille en réseau.»

Page 12: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

DOSSIER8 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

LE PROJET D’ACCOFISCALITÉ

«Rien à déclarer?»Comme chaque année, l’heure de «la douloureuse» a sonné. D’ici au 17 juillet (Taxonweb) ou le 26 juin (version papier), il va falloir remplir et rentrer sa déclaration d’impôt.

Pour le Gouvernement aussi cette période est douloureuse. La contrainte budgétaire se fait ressentir plus pressante : la Commission Européenne estime que les efforts accomplis pour réduire le défi cit budgétaire ne sont pas suffi sants. Il faut dire qu’il a fallu refi nancer une fois encore DEXIA. Et pour corser le tout on annonce une baisse des recettes fi scales malgré les mesures prises, dont le relèvement du précompte mobilier sur les revenus du capital de 21 à 25%. C’est que la croissance n’est pas au rendez-vous. La stagnation de l’éco-nomie et le recul de la consommation des ménages ont fait baisser les recettes surtout du côté de la TVA.

De fi scalité, il en est aussi beaucoup question à la suite des révélations de «l’offshore leaks».On apprend soudainement que les riches contribuables d’ici ou d’ailleurs, les multinationales et les banques recourent massivement aux place-ments dans des paradis fi scaux. Selon les propres dires du Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, les Etats de l’Union perdraient chaque année 1.000 milliards de recettes fi scales à cause de cette fraude fi scale à grande échelle alors que par ailleurs ont soumet les populations à une austérité drastique pour équilibrer les budgets.

La pression pour lutter plus effi cacement contre la fraude revient donc en force. Notre Secrétaire d’Etat chargé de cette lutte, John Crombez se montre volontaire. Les mesures qu’il a portées ont permis à l’ins-pection spéciale des impôts (ISI) de récupérer 1,558 milliard d’euros en 2012, dont 1,395 milliard suite à des enquêtes auprès des entreprises et de particuliers qui cachaient des revenus au fi sc. Il s’agit du plus haut montant depuis dix ans.

Et au niveau de l’Europe, le sommet informel du 22 mai a mis aussi ce point à l’ordre du jour. L’idée d’un échange automatique d’informations sur les revenus avance. Le Commissaire européen Semeta voudrait étendre cet échange d’informations aux dividendes, plus values et royalties, que l’on a jusqu’ici soigneusement épargnés pour se rabattre sur l’épargnant ordinaire.

Dans la recherche désespérée de l’équilibre budgétaire la captation de recettes fi scales qui échappent à l’Etat serait plus que bienvenue. Les temps sont mûrs pour un assainissement de notre système fi scal et un rééquilibrage de l’impôt au profi t du travail que tout le monde reconnaît comme trop taxé par rapport aux revenus du capital.

Chez nous, la seule lutte contre la fraude fi scale permettrait de récupérer au bas mot 10 milliards d’euros par an. De quoi dire bye bye à l’austérité et relancer la machine économique.

La richesse des BelgesÀ en croire les statistiques, les Belges sont riches. Ils disposeraient «en moyenne» d’un patrimoine de 338.600 euros. Bien sûr la moyenne masque la répartition inégale des revenus et du patrimoine de même que les 15% de pauvres. Pourtant ce n’est pas chez les plus riches que l’Etat puise le plus gros de ses recettes.

Selon l’enquête Eurosystème publiée par la Banque nationale, le patrimoine moyen des Belges s’élève à 338.600 euros compte tenu du fait que 70% d’entre eux sont propriétaires (mais en sachant que 45% des ménages doivent rembourser des dettes).

Par contre la répartition des revenus et du patrimoine est très inégale: • 15% des Belges vivent sous le seuil de pauvreté.• Les 10 % de ménages les plus aisés bénéfi cient de 36 % de l’ensemble

des revenus.• Les 10 % de ménages les plus aisés détiennent (patrimoine compris)

44 % de la richesse nette totale.

L’impôt des personnes physiques (IPP)

En 2010, les 6.200.000 de déclarations représentaient un montant total de revenus imposables de 170 milliards d’euros. Tous les impôts confondus sur ces revenus représentaient un montant de 39,372 milliards.

Le revenu imposable moyen des Belges à l’IPP était de 15.600 euros.

D’où viennent les recettes de Comme on peut le voir sur les «tartes» ci-dessous, les recettes de l’Etat – en ce compris les droits d’enregistrement et de succession ristourné aux entités fédérées - proviennent pour plus de la moitié des impôts directs et pour le reste des impôts indirects sur la consommation (TVA 62%, accises 17%, etc.).

L’impôt direct

En ce qui concerne les impôts directs l’essentiel des recettes provient du travail (77% des impôts directs sous forme de précompte professionnel).

L’assiette fi scale de l’IPP

On voit dans ces chiffres que la plus grde l’impôt direct des personnes physiqde remplacement. La part des revenuss’agit ici de revenus globalisés. Or les rc’est-à-dire taxés séparément par le psource et non globalisés à l’impôt desrevenus selon un taux progressif.

L’impôt sur les revenus du capital (pré6,8% des recettes.

L’impôt des sociétés ne rapporte quan

L’impôt indirect

Enfi n, les impôts indirects pèsent pritravers la TVA (sur tout) et les accises C’est donc ici encore le consommate(salarié ou indépendant) ou les revenmis à contribution.

Revenus nets globalisés (2010)Revenus professionnels nets globalisés Revenus

des capitaux et biens mobiliers nets globalisés

des indépendants Salaires (Pré)pensions Allocation de

chômageAllocation de maladie

et d’invalidité9,44% 59,45% 22,61% 4,05% 3,15% 0,02%

Nombre de déclarations 6.213.128 Revenu imposable moyen

par habitant 15.598e

Revenus totaux nets imposables 170.822.103.520e

Impôt total 39.372.471.243e

Comment les revenus sont-ils taxés? Dans notre système fi scal, il y a revenu et revenu. L’impôt est en effet diffé-rent selon l’origine du revenu.

40.000e de revenus du travail: jusqu’à 35%Les revenus du travail relèvent de l’impôt des personnes physiques. Les taux appliqués sont progressifs: plus on a de revenus plus le taux de l’impôt est élevé.

Les taux d’imposition moyens varient ainsi de 0% à 33%. Ainsi un salarié qui touche un salaire brut de 45.000 euros/an (3.220 euros bruts/mois), soit 39.000 euros imposables après déduction des cotisations sociales personnelles, sera taxé entre 27 et 35% selon sa situation de famille.Les revenus les plus élevés (+ de 122.000 euros) paient à peine 6% d’impôt de plus que les revenus inférieurs de moitié (du 9e décile) et moins du double par rapport à une revenus 5 fois plus bas (6e décile). Cela montre que la progressivité de l’impôt ralentit fortement pour les revenus les plus élevés compte tenu du fait que le taux appliqué à la tranche de revenu la plus élevée (taux marginal sur un revenu dépassant 36.300 euros) ne dépasse pas 50%.

40.000e de revenu du capital: de 15 à 25%Le même revenu imposable provenant de placements fi nanciers (dividendes d’actions ou intérêts d’obligations) sera taxé à 25%.Les bénéfi ces des sociétés est en théorie taxé entre 25 et 34%. Dans les faits, compte tenu des déductions fi scales, le taux moyen de l’Impôt des sociétés n’est que de 15%. Mais certaines sociétés multinationales, grâce au système des intérêts notionnels, échappent presque complètement à l’impôt des sociétés chez nous et dans leur pays d’origine aussi puisque les mêmes revenus ne peuvent être taxés deux fois.

40.000e de plus-values boursières: 0%Ces mêmes 40.000 euros provenant de la plus-value à la suite de la vente d’actions seront taxés à 0%! C’est ce qui attire particulièrement les riches

exilés fi scaux français qui ont monté plus-value importante en prenant lesont taxées.

40.000e de revenus immobiliersEnfi n les revenus immobiliers des partsoumis à un précompte fi xe équivalencorrespond grosso modo à un taux de

Les intérêts notionnels: un puits Outre une fi scalité «ordinaire» favorabdes «intérêts notionnels». Cet avantaintérêt fi ctif en fonction de leurs fondemprunter de l’argent. L’idée de dépfi scaux (que l’Europe a jugés illégaux)des multinationales, et d’attirer les inÇa a trop bien marché: le coût de cette msociétés multinationales ont en effetqui leur sert de banque interne de mles bénéfi ces des fi liales du monde enfonds propres et d’augmenter l’avanl’impôt ailleurs.Selon les services d’études du PTB etclassement pour 2011, 20 multinationaLoin devant en tête de liste, ArcelorMGDF-Suez, AB Inbev, Glaxo-Smith KlineFortum, etc.Cela leur a permis de ne payer que 2,2de 7,9 milliards. Sur ces 7,9 milliardsactionnaires. Cette seule mesure pour ces seules socde recettes.

Recettes fi scales totales 2012: 99,125 millions

Les impôts directs 2012: 53.202 millions

Impôts indirects & droits de44,466 millions

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 9DOSSIER

ORD INTERPROFESSIONNEL

l’État?

Les sociétés trop favoriséesLes employeurs ne ces-sent de déplorer – outre la hauteur des coûts du travail – le taux excessif de l’impôt des sociétés (ISOC). De fait, avec un taux maximal de 33,99%, la fi scalité sur les revenus des entreprises semble plus élevée chez nous que chez bon nombre de pays européens mais le taux réel de l’ISOC est de loin inférieur au taux offi ciel grâce aux systèmes de dé-ductions fi scales.Le taux de l’impôt des sociétés en Belgique a trois visages.

• Le taux facial, tel que défi ni par la loi: 33,99%. Il sert principalement à étayer les lamentations et les comparaisons internationales peu

fl atteuses. A noter qu’il est réduit à 25% en dessous de 25.000 euros de bénéfi ce imposable.

• le taux implicite, mesure le taux de l’impôt prélevé au titre de l’ISOC par rapport à l’ensemble macro-économique de la base imposable. C’est-à-dire des résultats des en-treprises, qu’ils soient positifs ou négatifs, donc après déductions fi scales (type intérêts notionnels) ou pertes: 16%.

• Le taux réel qui correspond à l’impôt effectivement payés par les sociétés sur les seuls résultats positifs des sociétés: 25,9%.

Mais c’est sans compter les autres nombreux subsides aux entreprises sous forme de réductions de coti-sations sociales ou de réductions d’impôt. En fait la Belgique est vice-championne d’Europe pour ce qui est des cadeaux aux entreprises: 22% de leurs impôts leur reviennent sous formes d’aides et de réductions d’impôts. Si bien que le taux réel fi -nal de l’impôt des sociétés retombe chez nous à 15% en moyenne.

> MÉGA FRAUDE FISCALE

20 à 30 milliards de recettes perduesL’impôt est prélevé sur les revenus déclarés. Le problème du Fisc, c’est que tous les revenus ne le sont pas… Une partie de notre économie est «souterraine». Cela comprend toutes les activités illégales, les trafi cs interdits, le travail au noir, et bien entendu la fraude fi scale à ne pas confondre avec l’évasion fi scale. Celle-ci consiste aussi à échapper à l’impôt mais en utilisant les failles de – ou les opportunités offertes par - la loi. A combien s’élève cette fraude et le manque à gagner pour l’Etat ? Selon différentes estimations, l’économie souterraine représente chez nous 40 à 60 milliards par an. Pour le Fisc et le Budget de l’Etat, cela représente une perte de recettes de 20 à 30 milliards par an!

L’estimation du montant de la fraude fi scale a toujours été un sujet de polémiques. Diffi cile en effet de chiffrer ce qui est par défi nition inconnu de l’administration fi scale. Les ministres des Finances ont tendance à minimiser la fraude fi scale pour justifi er le faible rendement de la lutte contre cette fraude.

Mais depuis l’Offshore leaks, des chiffres même supérieurs à ceux l’étude que la FGTB avait commandée à DULBEA, le département d’économie appliquée de l’ULB, en 2010 circulent et se corroborent.

DULBEA: 45 à 48 milliards de fraude

Selon deux différentes méthodes de calcul, DULBEA estime le volume de l’économie souterraine à 45 ou 48 milliards. La première méthode consiste à comparer les revenus des ménages issus de l’enquête sur les budgets des ménages avec les revenus des personnes physiques déclarés à l’administration fi scale.

La seconde méthode consiste à comparer les taux théorique et effectif de TVA pour une année précise et de convertir le résultat en volume c’est-à-dire en perte de recettes de TVA. Dans les deux cas, les revenus qui échappent à l’impôt représentent une perte de recettes fi scales de 16 à 20 milliards par an, soit entre 5 et 6% du PIB.

Selon une autre études du groupe d’étude anglais «Tax Research» com-mandée par le Groupe des Socialistes démocrates du Parlement européen et basée sur les estimations du professeur Friedrich Schneider (Linz – Autriche)*, la fraude représentait en 2010 en Belgique 17,9% du PIB soit 63 milliards. Soit une perte fi scale pour l’Etat (dans son ensemble, c’est-à-dire compte non tenu de la répartition des recettes fi scales entre entités fédérale, fédérées et locales) de 33 milliards.

Enfi n selon le Professeur de droit fi scal de la VUB Michel Maus, la fraude représente une perte de recettes fi scales de 26 à 30 milliards.

* La fraude fi scale en Belgique – rapport du Colloque de Institut belge des Finances publiques du 12 octobre 2010 dans La lettre mensuelle du CCE n°165 – 23/12/2010/ Commission européenne.

Comment récupérer l’argent de la fraude?Quand on analyse toutes les nombreuses pratiques de fraude et de planifi -cation fi scales qui existent, on constate que l’élément commun est l’opacité et donc l’absence de transparence dans lequel ces opérations se déroulent:

En Belgique cela se concrétise par:• la persistance d’un certain secret bancaire fi scal• l’absence de l’envoi automatique de fi ches fi scales pour les revenus mobiliers

et de l’obligation de déclaration pour les titulaires des revenus mobiliers.• L’exonération pour les institutions fi nancières de l’obligation de déclara-

tions lorsqu’ils effectuent des transferts d’argent en exécution d’ordres de paiement donnés par leurs titulaires de compte

Dans la suite de l’Offshore Leaks, la FGTB demande que l’on impose une plus grande transparence aux acteurs économiques, notamment dans leurs relations avec les paradis fi scaux.• En supprimant totalement le secret bancaire (échanges automatiques des

informations bancaires et fi nancières, qualité d’offi cier de police judicaire aux fonctionnaires contrôleurs, harmonisation des délais de contrôle et de prescription…) pour assurer une lutte effi cace contre la fraude et l’évasion fi scales ainsi qu’un meilleur recouvrement des impôts dus.

• En imposant l’obligation de déclaration des contribuables belges auprès de la BNB (avec un accès pour l’administration fi scale) de l’ensemble des mandats (administrateurs, actionnaires..) détenus directement ou indi-rectement dans des entreprises situées tant en Belgique qu’à l’étranger.

• En donnant à l’administration fi scale les moyens légaux, logistiques et en personnel de mener à bien ses missions.

rande part (90%) des revenus relevant ques vient des salaires et des revenus s du capital est négligeable parce qu’il revenus du capital sont «libératoires»

prélèvement d’un précompte fi xe à la s personnes physiques avec les autres

écompte mobilier) ne représente que

nt à lui que 7% des recettes.

incipalement sur la consommation à (sur les alcools, tabacs et carburants).

eur fi nal, donc les revenus du travail nus de remplacement qui sont le plus

Total revenus des biens

immobiliers nets

Revenus divers nets globalisés

1,17% 0,11%

une société et la revendent avec une ur retraite. En France les plus-values

: + - 15%ticuliers provenant de la location sont nt à 140 % du revenu cadastral, ce qui

e 15%.

sans fondble, les sociétés bénéfi cient également age fi scal leur permet de déduire un ds propres comme si elles avaient dû art était de remplacer les avantages destinés aux centres de coordination

nvestissements étrangers.mesure n’a cessé de gonfl er. De grandes créé chez nous une fi liale fi nancière

manière à rassembler sur le sol belge ntier, ce qui a pour effet de gonfl er les ntage fi scal. Mais aussi d’échapper à

t le journal Trends qui ont établit un ales ont déduit à elles seules 7 milliards.

ittal et Hewlett-Packard, puis suivent e, Philips, EDF, Belgacom, Statoil, Bayer,

28% d’impôts sur une bénéfi ce global , 7 milliards ont été redistribués aux

ciétés a fait perdre à l’Etat 2,4 milliards

e succession 2012:

©iS

tock

phot

o.co

m

Le vendredi 31 mai 2013, le Réseau pour La Justice Fiscale (RJF) et le Financieel Actie Netwerk (FAN) organisent pour la troisième fois une journée pour la justice fi scale: «Tax Justice Day». Depuis leur création, la FGTB/ABVV en est membre.Pricewaterhouse Coopers (PwC), un bureau international d’expertise comp-table et de conseil fi scal, calcule chaque année la date du «Tax Freedom Day»: le jour de l’année jusqu’auquel le travailleur belge a dû travailler pour s’acquitter de toutes ses obligations fi scales. L’idée sous-jacente est que ce n’est que le lendemain qu’il commence à travailler pour lui-même.

Le RJF et le FAN estiment que le message de PwC est populiste et simpliste. Il passe sous silence la répartition inégale de la pression fi scale entre tra-vailleurs, sociétés et grosses fortunes de même que l’importance des services collectifs que les impôts permettent de fi nancer. Cette année, nous dénoncerons les lois fi scales qui imposent trop lourdement les revenus du travail, alors que les grosses fortunes échappent à l’impôt. Le secret bancaire qui maintient cette inégalité et le fait que notre pays n’a pas instauré un cadastre des fortunes font de la Belgique un paradis fi scal.

> 31/05: TAX JUSTICE DAY

La Belgique, paradis fi scal pour les riches

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10 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

> POINT DE VUE

Sauvons le verreAvec la fermeture de Saint-Gobain Sekurit à Auvelais, c’est notre industrie verrière qui est à nouveau lourdement tou-chée, pour la énième fois. Une industrie de renommée inter-nationale se fane. Le savoir-faire de bons travailleurs qualifi és est tout bonnement jeté à la poubelle.

Au cours des dernières années, des centaines de jobs ont été perdus dans le verre. A Lommel et Soignies, à Jemeppes et Herentals. Chez AGC à Zeebrugge et Moustier. A Auvelais, d’abord chez Saint-Gobain Glass et aujourd’hui chez Saint-Gobain Sekurit. Les 263 travailleurs de ce fabricant de pare-brises sont purement et simplement éjectés.

Au cours des dernières années, la multinationale Saint-Gobain n’a pas investi un seul centime pour une nouvelle diversifi cation de ses activités dans sa fi liale Sekurit. Elle n’a pas sauvegardé le moindre emploi avec les millions d’aides publiques qu’elle a empoché. Mais elle a gagné beaucoup en accordant à Sekurit des prêts à des taux exorbitants.

Et après, elle décide de fermer parce qu’il y a des pertes, parce qu’il y a surcapacité, parce qu’il y a la crise.

C’est bien trop facile. Vous dévalisez une usine et vous ra-massez tout l’argent pour aller ensuite l’investir ailleurs. Ailleurs, où vous trouvez des travailleurs bon marché et où les normes environnementales sont moins strictes et donc moins onéreuses. Les actionnaires applaudissent. Les tra-vailleurs paient l’addition.

Il y a d’autres issues. Un groupe puissant comme Saint-Go-bain doit être confronté à ses responsabilités. Soit il cherche de nouvelles activités pour Sekurit, soit il se charge de la reconversion. Une aide gouvernementale qui n’est pas uti-lisée pour l’emploi doit être remboursée. C’est notre argent, Saint-Gobain ne peut pas s’enfuir avec comme un voleur dans la nuit.

Le monde politique doit lui aussi prendre des initiatives. Les décideurs doivent faire pression sur Saint-Gobain. Ils doivent ensemble chercher de nouvelles perspectives pour le futur, pour Sekurit, pour l’ensemble de l’industrie ver-rière. Ils doivent assurer une surveillance plus stricte des restructurations, ils doivent veiller à ce que les aides de l’état bénéfi cient à l’emploi.

Et ils doivent secouer l’Europe. Nous avons besoin d’une politique européenne pour préserver l’industrie du verre. Les ouvriers du verre organisent le 4 juin une manifestation européenne pour appuyer cette revendication. Ils méritent le soutien solidaire de tous les travailleurs. Car leur combat pour sauver le verre est aussi un combat pour le futur de l’ensemble de notre industrie. C’est un combat pour l’emploi et les revenus de tous les travailleurs.

(13 mai 2013)

Paul Lootens Alain ClauwaertSecrétaire général Président

> DIFFICULTÉS DANS LE SECTEUR DU VERRE

«Les solutions sont à portée de main»Le secteur du verre est un secteur qui paie un lourd tribut à la crise. Brahim Hilami est secrétaire fédéral en charge du secteur du verre pour la Centrale Générale de la FGTB. Nous lui avons demandé comment il envisageait le futur du secteur verrier en Belgique. Loin d’être pessimiste, Brahim nous montre que si la volonté y est, les solutions existent et sont à portée de main.

Brahim Hilami: Nous atten-dons sous peu une décision de la Commission européenne sur la taxation des panneaux photovol-taïques chinois à 47%. Une mesure qui serait non seulement histo-rique mais qui marquerait aussi un tournant en matière de commerce international. Nous soutenons cette décision dans la mesure où les Chinois subventionnent leurs produits, imposent de mauvaises conditions à leurs travailleurs et ne respectent pas les normes en-vironnementales. Pour nous, le produit de cette taxe devrait être investi pour le redéploiement de l’industrie verrière. En décembre, la Commission européenne devra également se prononcer sur une mesure similaire pour le verre plat.

Et au niveau de nos entreprises, souffrent-elles toutes de la même manière?

Brahim Hilami: Les employeurs nous disent aujourd’hui que le marché est saturé, mais c’est un peu court et facile comme expli-cation. Si on regarde, on voit que le verre creux arrive à tirer son épingle du jeu. Certes après des sa-crifi ces au niveau de l’emploi, mais les efforts et le savoir-faire des travailleurs sont aujourd’hui ré-compensés. Prenons les exemples positifs de Durobor, les verreries de Momignies, MD Verre. La fi bre de verre se maintient bien elle aussi.

Quelles sont les pistes pour le futur?

Brahim Hilami: Nous attendons très prochainement une étude sur l’avenir du secteur du verre en Bel-gique. Assez modestement, nous avons fait la proposition d’intro-duire le recyclage du verre plat. On connait tous les bulles à verre pour nos bouteilles, mais rien de simi-laire n’existe pour le verre plat qui n’est pas recyclé. Or, nous avons les infrastructures pour le faire. C’est une piste. Les espoirs sont aussi permis en matière de technologies de pointe et la relance du secteur de la construction, de l’automo-bile ainsi que le développement de l’énergie renouvelable. Malgré tout, tout n’est pas rose, les emplois partis sont perdus, les travailleurs licenciés d’un certain âge se retrouvent sur le marché du travail avec un savoir-faire qui n’est pas exploitable ailleurs. Mais l’industrie du verre a encore un avenir en Belgique et je vois au moins trois bonnes raisons pour cela. Tout d’abord notre situation

géographique, ensuite notre sa-voir-faire ancestral et enfi n la re-cherche et le développement. Nous pensons qu’un plan de relance de l’économie aura une infl uence di-recte pour la stabilité et la relance de l’emploi. Le soutien conditionné au secteur en matière de recherche et de développement peut faire la différence. Le secteur dispose encore d’éléments pour pouvoir se projeter dans le futur, il a juste besoin d’être soutenu, ce qui n’est pas le cas actuellement.

Une action sera organisée en front commun syndical le 4 juin 2013 à Bruxelles pour défendre l’emploi dans le secteur et interpeler la Commission européenne, les régions et la Fédération des Industries du verre. Par cette action, le front commun syndical veut montrer qu’il refuse d’accepter sans réagir à la destruc-tion d’un secteur au nom de la concurrence ou de la compétitivité.

Le verre en Belgique

Le secteur du verre est en pleine évolution avec d’un côté les marchés asiatiques de plus en plus infl uents et de l’autre, l’UE qui impose des normes de plus en plus strictes. Une évolution qui conduit à de nombreuses restructurations et fermetures dans le secteur. Rien que dans la région de la Basse Sambre, entre Charleroi et Namur, plus de 1000 emplois ont été perdus dans le secteur ces 5 dernières années.

Verre plat vs verre creux

Lorsqu’on parle de verre, on distingue le verre creux, les bouteilles ou les fl acons par exemple et le verre plat comme les vitres ou les pare-brises. A côté de ces deux grandes catégories, il y a les fi bres de verre à fi laments continus, la verrerie de ménage, le verre spécial, un produit à haute valeur ajoutée. Le secteur connaît aussi des évolutions technologiques avec notamment l’essor des panneaux photovoltaïques.

En Belgique, la branche verre plat est la plus importante avec plus de 70% de la production totale de verre. Plus de 80% de notre production est destinée à l’exportation.

Selon Brahim Hilami, secré-taire fédéral en charge du verre pour la Centrale Géné-rale de la FGTB, l’industrie du verre a encore un avenir en Belgique: « Je vois au moins trois bonnes raisons pour cela. Tout d’abord notre situation géographique, en-suite notre savoir-faire an-cestral et enfi n la recherche et le développement»

Le 8 mai dernier, près de 500 personnes ont mené une action de soutien envers les 267 travailleurs de Sekurit qui ont récemment appris la fermeture de leur entreprise située à Auvelais.

Un avenir pour l’industrie verrière

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 11

TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant et la Centrale Générale de la FGTB vivront sous le même toit

Après les élections sociales de 2012, les négociations sur la fusion de la FGTB-Tex-

tile, Vêtement et Diamant et de la Centrale Générale de la FGTB ont effectivement pris cours.

A l’issue de nombreuses réunions et négociations, un protocole de fu-sion a été atteint. Il a été approuvé par les comités des deux centrales qui l’ont adopté à l’unanimité. La fusion implique que la FGTB-Tex-tile, Vêtement et Diamant sera

intégrée dans les structures de la Centrale Générale de la FGTB.

Les deux photos l’illustrent: le 26 avril 2013, au cours d’une réunion festive à l’occasion du 1er mai, les présidents et les secrétaires géné-raux des deux centrales ont offi ciel-lement signé le préaccord.

Union des forcesCette fusion sera une opération importante et historique. Les pré-sidents des deux centrales, Alain Clauwaert de la Centrale Générale de la FGTB et Dominique Meyfroot de la FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant ont souligné que cette union des forces permettra de renforcer l’action syndicale et d’améliorer les services sociaux. La fusion consolide la coopération entre les secteurs. Les deux centrales ont tou-jours servi cette idée de solidarité.

Le préaccord garantit la réussite de l’intégration qui entrera concrète-ment en vigueur dès le 1er janvier 2014.

Le dernier motLes militants des deux centrales ont bien évidemment le dernier mot. La FGTB-Textile, Vêtement et Diamant pourra seulement adhérer

à la Centrale Générale à condition qu’un congrès statutaire obtienne une majorité spéciale à cette fi n. En effet, la centrale devra être dis-soute et elle devra prendre la déci-sion formelle de s’intégrer dans les structures de la Centrale Générale de la FGTB. Celle-ci devra, quant à elle, accepter l’adhésion.

Le congrès de dissolution de la FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant sera organisé le 22 novembre 2013 au Floreal à Blankenberge. En même temps, la Centrale Générale de la FGTB ratifi era formellement l’intégration.

La préparation de l’intégration sur base des dispositions conve-nues dans le protocole de fusion se poursuivra sur le terrain et plus particulièrement dans les sections régionales.

Les militants et les comités des sections seront consultés au cours des mois à venir sur le contenu du protocole de fusion. Ils seront éga-lement impliqués dans la conclu-sion des accords concrets au niveau régional.

Commission des seniors FGTB-Textile, Vêtement et Diamant

En mai 2011, les Comités de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant et de la Centrale Générale de la FGTB ont décidé de prendre la route ensemble et d’unir leurs forces. Aujourd’hui, un préaccord a été signé à ce sujet. Il y aura une fusion, qui prendra vraiment le départ au 1er janvier 2014.

La commission des seniors de la FGTB-Textile, Vêtement et Diamant s’est réunie le mardi

7 mai au Forum à Bruges. Quelques 50 membres ont participé à la réu-nion qui avait pour thème principal «l’Europe» et plus particulièrement l’infl uence des instances euro-péennes sur la politique sociale des Etats membres. Xavier Verbo-ven, ancien Secrétaire Général de la FGTB fédérale et membre de notre commission des seniors, était invité pour parler de ce thème.

Xavier Verboven exerce d’ailleurs un mandat au nom de la FGTB au sein du Comité économique et social européen qui adresse des

avis obligatoires à la Commission européenne, au Conseil européen et au Parlement européen.

Au cours de son introduction, Xa-vier Verboven a tout d’abord par-lé de la naissance des instances européennes après la deuxième guerre mondiale. Réaliser la paix en Europe était le premier objectif.L’Europe a évolué vers un projet purement économique seulement plus tard.

Il a également expliqué en détail en quoi consiste le rôle du Comité économique et social européen.

L’Europe a sans doute jouté un rôle

positif dans la standardisation, la sécurité alimentaire, l’élimination des formalités douanières et les taxes. Et fi nalement dans l’intro-duction de la monnaie unique, l’euro, dans 17 pays.

L’infl uence exercée par l’Europe sur la politique économique et sociale des Etats membres s’est développée spectaculairement depuis la crise fi nancière et économique de 2008 qui a été suivie par la crise de la dette des Etats membres. Et cela n’était pas toujours positif.

L’Europe impose des objectifs bud-gétaires stricts, insiste sur une poli-tique d’austérité budgétaire rigide et demande plus de fl exibilité, une durée de travail plus longue au moyen du relèvement de l’âge de la pension et moins d’infl uence de la concertation sociale sur la forma-tion salariale. Dans le cas spécifi que de la Belgique, elle met sans cesse l’index en question.

Xavier Verboven est toujours en faveur du projet européen. Or, nous devons tenir compte de la résis-tance et du mécontentement crois-sants des citoyens quant à l’appau-vrissement et à la dérégulation, deux conséquences de la politique européenne actuelle.

L’Europe doit devenir davantage un projet social. Pour l’instant, des politiques conservatrices sont au

pouvoir en Europe. L’Europe peut seulement devenir plus sociale si l’infl uence et le pouvoir des forces progressistes s’accroissent et dépassent ceux du mouvement néolibéral. Il faut cependant que, lors des élections européennes de l’année prochaine, nous votions de façon plus progressiste et de gauche. Les syndicats européens aussi doivent se manifester plus clairement au niveau européen.

L’introduction dans chaque Etat membre d’un salaire minimum devrait être un premier pas impor-tant, mais, même pour ce thème-là, les syndicats des Etats membres ne se trouvent pas sur la même longueur d’onde.

Les pays scandinaves y sont oppo-sés puisqu’ils craignent que l’in-troduction d’un salaire minimum crée une pression vers le bas sur les salaires réels supérieurs dans leurs pays.

Le chemin vers une Europe sociale est donc encore long et laborieux. Mais elle reste un projet pour le-quel nous devons tous lutter.

A la fi n de l’exposé sur l’Europe, Dominique Meyfroot, président de la FGTB-Textile, Vêtement et Dia-mant a brièvement commenté le protocole de fusion qui a été conclu entre notre centrale et la Centrale Générale de la FGTB.

Freddy Kerkhofs a pris sa pré-pension le 1er février 2013 après une carrière de presque 45 ans, dont 23 ans comme tailleur dans le secteur du diamant et 22 ans de service actif pour le syndicat du diamant de la FGTB. Au cours de la fête qui a été orga-nisée à l’occasion de son départ, les nombreuses réalisations aux-quelles Freddy a coopéré pen-dant sa carrière ont passé la re-vue: pensons au développement de la formation dans le secteur du diamant, au plan social, à l’assurance soins hospitaliers, aux nombreuses initiatives en matière de sécurité et de santé dans le secteur, …Au nom de la FGTB-Textile, Vê-tement et Diamant, Dominique Meyfroot, Président et John Colpaert, Secrétaire Général ont remercié Freddy, qui a toujours été un collaborateur agréable et loyal à son idéal de défendre au maximum les droits des tra-vailleurs du diamant et d’œuvrer pour des conditions de travail et de salaires correctes dans le secteur du diamant. Freddy, nous souhaitons le meilleur à toi et à ta famille au cours de cette nouvelle phase de ta vie…

Un repos bien mérité…

> LE PRÉACCORD POUR LA FUSION A ÉTÉ SIGNÉ

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12 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

> CHÔMAGE TEMPORAIRE

Diminution des allocations

L’austérité si chère à l’Union européenne continue ses ravages. Le gouvernement belge, toujours à la recherche d’argent frais pour répondre aux

désidératas de l’Europe a décidé de sabrer dans les allocations de chômage temporaire. En point de mire, une économie de 50 millions d’euros. Une nouvelle fois, on peut dire que le travailleur a bon dos.

Le calcul est assez simple. Alors que les travailleurs avec charge de famille et les isolés qui se retrouvaient en chômage temporaire percevaient 75% de leur salaire brut, ils perçoivent depuis le 1er avril, 70% de cette somme. Pour un mois complet en chômage temporaire, cela signifi e jusqu’à 87,10e d’indemnités en moins. Pour les cohabitants, qui étaient déjà soumis à cette règle des 70% de leur salaire brut, rien ne change.

Le système de chômage temporaire connaît également deux autres modifi cations : augmentation du plafond salarial et du précompte professionnel (26,75 % depuis le 1er janvier 2013).

Afi n d’informer les travailleurs de ces différents chan-

gements, La Centrale Générale de la FGTB vient de lancer une campagne d’information. Des tracts sont actuellement distribués dans les entreprises. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à prendre contact avec votre délégué ou votre section. Vous pouvez également consulter les pages de notre site internet www.accg.be.

Enfi n sachez aussi que si vous vous retrouvez en chô-mage temporaire, une procédure stricte doit être suivie. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’une section FGTB ou de consulter notre site internet.

Dans le cadre de ses mesures d’économie, le gouvernement a de nouveau pris l’option de faire payer les travailleurs. Cette fois, c’est via le chômage temporaire qu’il espère récupérer la bagatelle de 50 millions d’euros. De quelle manière? En diminuant les allocations bien sûr ! Les isolés et chefs de ménage voient leurs allocations baisser de 5%. Seuls les cohabitants en chômage temporaire sont épargnés.

> EXTERNALISATION DU TRAVAIL - DERNIER VOLET

Mieux encadrer le travail intérimaireNous voici arrivés au terme de notre série consacrée à l’externalisation du travail. Par externalisation du travail, on entend une entreprise qui sous-traite une partie de ses activités à une autre entreprise. A ce titre, le travail intérimaire est probablement la forme la plus répandue et la plus connue d’externalisation du travail. C’est aussi sans aucun doute un secteur dans lequel les abus sont nombreux avec des travailleurs kleenex, que l’on jette dès que l’on en a plus besoin. Malgré tout, les choses avancent avec l’introduction d’ici peu de nouvelles règles.

En théorie, le travail intéri-maire n’est permis que pour 3 motifs bien précis, à savoir

pour remplacer un travailleur ab-sent, en cas de surcroit temporaire de travail ou pour l’exécution d’un travail exceptionnel. Mais dans la pratique, force est de constater que le travail intérimaire est avant tout un magnifi que outil pour les em-ployeurs qui disposent ainsi d’une main-d’œuvre fl exible à souhait. Les nouveautés qui doivent entrer en vigueur cet été ne vont certes pas révolutionner le monde de l’intérim, mais elles permettent de mieux encadrer le travail intéri-maire et de mieux fi xer les balises.

Les nouveautés Jusqu’à présent, les employeurs

avaient souvent recours à l’inté-rim pour recruter de nouveaux tra-vailleurs. Cela se faisait sans règles et sans cadre légal. Désormais, cela se fera selon des règles précises grâce à la création du motif in-sertion qui devient le quatrième motif. Ainsi, l’employeur qui sou-haite engager un travailleur pourra occuper un intérimaire pendant maximum 6 mois. Si celui-ci ne convient pas, il pourra faire appel à maximum trois intérimaires au total, pour une durée maximale totale de 9 mois pour un même poste. Le principal objectif étant d’éviter les carrousels, avec des travailleurs intérimaires qui se succèdent pour un même poste, sans aucun engagement à terme. Les contrats proposés devront être

au minimum des contrats hebdo-madaires. Si après cette période le travailleur est engagé, il devra l’être sous CDI.

L’une des principales critiques à l’encontre du travail intérimaire est la précarité extrême dans la-quelle les travailleurs sont plongés avec encore trop souvent l’abus de contrats journaliers successifs. Grâce à la nouvelle mesure, les contrats journaliers successifs ne devraient être possibles que dans la mesure où le besoin d’une telle fl exibilité peut être démontré. Par besoin de fl exibilité, on entend que le volume de travail chez l’utilisa-teur dépend en grande partie de facteurs externes ou quand le vo-lume de travail fl uctue fortement ou est lié à la nature de la mission. La dernière nouveauté concerne le contrôle syndical. En effet, tous les 6 mois, le Conseil d’Entreprise ou la Délégation Syndicale devra rece-voir une information sur le nombre d’intérimaires et leurs prestations par période et par motif. Un outil bien utile qui permettra à l’équipe syndicale en place de garder un œil sur le travail intérimaire dans l’entreprise.

Ces nouvelles règles ne sont pas encore d’application, elles le seront

en théorie cet été. Plus d’informations dans nos prochaines édi-tions ou sur www.fgtb.be.

Voici la liste des secteurs de la Centrale Générale de la FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés au 1er mai 2013. Plus d’informations sur le site www.accg.be, via le QR code ci-dessous ou auprès de votre délégué ou section syndicale.

Lors des différentes actions menées par la FGTB à travers le pays, nous pouvons toujours compter sur le regard aguerri de nos photographes pour rapporter l’ambiance du moment. Nous rassemblons le fruit de leur travail dans «L’album des actions» que vous retrouvez sur notre site www.accg.be. Vous pouvez par exemple consulter des photos de la Marche pour l’emploi du 29 avril à Charleroi ou encore une série de clichés réalisés lors des différents congrès professionnels en fi n d’année 2012.

Vous disposez également de photos d’actions et vous souhaitez les partager? Que vous soyez photographe en herbe ou confi rmé, n’hé-sitez pas à nous les proposer via notre page Facebook «La Centrale Générale FGTB».

Le gel des salaires, les manipulations de l’index, les discussions sur la fl exibilité, la question de l’harmonisation des statuts des ouvriers et des employés, autant de sujets qui ralentissent fortement les négociations sectorielles.

Et maintenant encore, les employeurs trouvent mille et une raisons pour faire trainer les choses. Ils attendent une décision gouverne-mentale sur le statut des travailleurs car ils comptent sur celle-ci pour être plus fort lors des négociations. Plus fort, cela signifi e pouvoir dire non plus facilement aux revendications syndicales pour de meilleures conditions de travail et de meilleurs revenus.

Cela ne nous empêche pas de faire ce qu’un syndicat est censé faire, c’est-à-dire défendre les droits légitimes des travailleurs.

Vous pouvez suivre de près l’évolution des négociations dans chaque secteur sur notre site www.accg.be . Vous trouverez les cahiers de revendications et les dernières nouvelles. Vous y trouverez aussi les CCT fi nales, même si ce n’est pas pour tout de suite.

Les négociations pour les nouvelles conventions collectives de travail (CCT) dans les secteurs avancent à la vitesse d’un escargot. Dans certains secteurs on peaufine encore le cahier de revendications, dans d’autres, les premières réunions ont déjà commencé. Mais pour l’heure, pas la moindre fumée blanche pour aucun secteur.

Des photos Centrale Générale en rafale

Adaptation des salaires en mai 2013

ArdoisièresCiment *Briqueteries Industrie et commerce du pétrole **: l’augmentation s’applique uniquement aux salaires minimas, elle ne s’applique pas aux salaires réels qui sont plus élevés.

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 13> POINT DE VUE

Un jour, le bûcheron et sa femme n’eurent plus les moyens de nourrir leurs

sept garçons. Alors que les enfants dormaient, ils décidèrent, la mort dans l’âme, de les perdre dans le grand bois. Dès le petit matin suivant...

La formation du gouvernement Di Rupo a démarré comme un conte de Perrault. Le Premier mi-nistre rêva de sauver la Belgique du séparatisme fl amand en sacri-fi ant... sa population! Pour faire bon ordre, il commença par les plus faibles: chômeurs, produc-teurs sans salaires, les femmes et les plus jeunes d’abord. Vint le tour des travailleurs âgés. Puis ce fut le blocage des salaires, la ma-nipulation de l’index, l’asphyxie des services publics... Et ceci n’était qu’un début, il continue les dé-gâts : bientôt une réforme des pensions, l’amnésie fi scale pour les puissants, diamantaires ou fraudeurs... Malgré cela toujours pas d’amélioration en vue? Non, à cause de cela!

Et l’ogre Dexia qui a encore faim...Comme aux frères du «Petit Pou-cet», on nous raconte des histoires. On nous endort. On nous balade.

Les «petites mains du système» veulent nous persuader que la pire crise du capitalisme pourrait se régler en deux coups de «po-tions magiques»: austérité, per-limpinpin et quelques formules alambiquées.

Pour s’y retrouver, quelques «blancs cailloux» peuvent servir de repères.

D’abord, à quoi sert l’économie? Le père des théories libérales, Adam Smith, répondait dans «La richesse des nations» qu’elle a deux objets: le premier est «procurer au peuple un revenu ou une subsistance abondante (...); le second, fournir à l’État ou à la Communauté un revenu suffi sant pour le service public.»

Là, le compte n’y est plus. Ni pour les gens. Ni pour les pouvoir pu-blics.

Cette crise est donc une escro-querie économique. Les gouver-nements sont coupables. La droite a dérégulé les marchés fi nanciers, mondialisé le «libre-échange», or-ganisé la primauté de l’intérêt des actionnaires dans l’organisation des entreprises... Les hommes po-

litiques acceptent toujours sans broncher le recul de la part des sa-laires, «une des pièces maîtresses (...) d’un régime de croissance myope, écologiquement suici-daire, structurellement déséqui-libré et ineffi cace, incapable de ré-soudre ses contradictions internes autrement que dans une fuite en avant dans le surendettement privé d’abord, puis en zone euro et dans un second temps dans une frénésie «austéritaire» et antiso-ciale régressive, sans perspectives positives pour les nouvelles géné-rations condamnées au chômage, aux petits boulots sous-payés ou à l’émigration», écrit Réginald Savage.1

S’allonge aujourd’hui la liste des économistes de renom en rupture avec les théories dominantes de la domination libérale. Quelques erreurs dans les calculs du FMI plus loin, après l’un ou l’autre bug informatique à Harvard, même certains responsables de droite commencent à douter des re-mèdes de cheval: la faillite des politiques d’austérité se traduit par une croissance «zéro», une récession.

Pas Merkel; elle, elle ne plie pas.

Chez nous, les discours socialistes prennent le virage à gauche tradi-tionnellement annonciateur des campagnes électorales. Cette rhé-torique nouvelle ne change rien. Charles Michel, chancelier au MR, ne cesse de présenter l’accord de gouvernement comme une «loi d’airain». Ce texte nous mène dans le mur mais c’est «le texte». Et on y va, droit dans le mur ! Et même plus vite que ça!

La ministre de l’Emploi met ainsi en discussion de nouvelles ré-torsions retardant encore l’accès aux chômages des jeunes (pour économiser 60 millions et pour satisfaire l’appétit de la droite fl a-mande)... Comme dans l’histoire qu’on raconte aux enfants, en sa-crifi ant la jeunesse, c’est l’avenir qu’on assassine!

La FGTB a défi ni cinq points de rupture aujourd’hui dépassés et, en Wallonie et à Bruxelles, elle occupe la rue depuis mars... Elle n’est pas entendue. Elle doit parler plus fort.

L’exercice budgétaire de cet été aggravera encore les conditions de vie des producteurs, avec ou sans salaire, du public, du privé,

ouvriers, employés...

L’heure est à la riposte. Elle doit être à la hauteur des agressions. Quoi d’autre que la grève géné-rale?

L’heure est aussi à la constitution de nouveaux fronts de résistance avec les agriculteurs, avec les ar-tistes, avec les intellectuels avec l’ensemble des citoyens qui com-prennent la profondeur de la forêt où le pouvoir veut nous perdre et qui n’ont pas renoncé à être «ac-teurs des temps présents»

Nico CuéSecrétaire général de la MWB

1«Salaire et compétitivité Pour un vrai dé-bat...», Réginald Savage et Michel Husson, les petits dossiers de l’autre économie, Couleur livre, Econosphères, Gresea, 2013.

On nous endort, on nous baladeLa grève générale doit être notre réponse

Le 24 avril dernier, les tra-vailleurs de NLMK Clabecq ont décidé de reprendre le tra-

vail après deux semaines d’arrêt. Nous revenons sur les raisons du ras-le-bol qui a mené à cette action. L’usine de Clabecq, reprise en main par NLMK en avril 2011, occupe près de 590 travailleurs dont une écra-sante majorité d’ouvriers (435 aux dernières élections sociales).

La MWB-FGTB a repris la majorité suite à ces dernières élections so-ciales. C’est une nouvelle équipe combative et enthousiaste que nous avons rencontrée dans le lo-cal syndical.

Par rapport à 2011, année où le géant russe a repris seul les rênes de l’usine, le contexte économique s’est considérablement dégradé. Cette évolution est durement ressentie par les travailleurs et se traduit principalement par du chômage économique. Le chômage économique, instauré fi n 2008, n’a jamais cessé jusqu’à ce jour. «Les années 2010 et 2011 ont été chômées à plus de 50%», précise Gianni. De plus, la direc-tion a demandé des efforts aux travailleurs, qui ont mené à une réorganisation des postes de tra-vail en 2012 avec le passage à 14 postes et l’instauration de 4 jours non rémunérés compensés par une prime mensuelle de 150e brut la

première année et de 50e brut la seconde année.

Au même moment, les travailleurs constataient une augmentation accrue de la sous-traitance. Des fi rmes extérieures venaient faire le boulot des travailleurs dans le but de diminuer les coûts de produc-tion au détriment des travailleurs. C’était inacceptable! Mais la goutte qui a fait déborder le vase a été l’attitude de la direction sur le site NLMK de La Louvière.

C’est pourquoi les travailleurs ont remis un préavis de grève, résultat d’un mécontentement généralisé dans l’entreprise. «On est en pé-riode de crise, les gens ont quand même débrayé, cela veut dire qu’il y avait un vrai problème», explique Matteo.

Les négociations n’ont pas été fa-ciles. La direction ne voulait rien entendre tant que l’usine était à l’arrêt. Le préalable à toute concer-tation était la reprise du travail. Les représentants des travailleurs ont tenu bon. Finalement, les parties se sont rencontrées à la demande du président de la commission paritaire, ce qui a débouché sur un protocole d’accord présenté et approuvé par l’ensemble des tra-vailleurs.

Après deux semaines d’âpres négo-ciations, la délégation MWB-FGTB,

en front commun, a obtenu une amélioration des points du cahier de revendication: la prime de 50e est passée à 150e, avec cumul en cas de chômage, réadaptation de la CCT 90 à l’avantage des tra-vailleurs, éco-chèque de 250e et moins de sous-traitance sur le site. Suite à ce débrayage et après des

négociations tendues avec la di-rection, les travailleurs ont obtenu des avancées par rapport à leurs différentes revendications. Certes, ce n’est pas l’accord rêvé, mais dans le contexte actuel il s’agit tout de même d’une victoire appréciable pour les travailleurs.

Pour la délégation MWB BRABANT: Gianni Di Dio, Matteo Villani,

Francesco Buttice et Salvatore Butera

MÉTAL

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Les négociations sectorielles dans l’agriculture et l’horticulture

Tout comme lors des sessions de négociations précédentes, il a été opté pour déposer,

avec les collègues de la CSC et la CGSLB, un cahier de revendications qui est globalement le même pour les deux commissions paritaires. Depuis des années, nous essayons de faire évoluer également les conditions de rémunération et de travail dans les différents secteurs verts. Ci-contre vous trouverez quelques exemples de nos reven-dications.

À cause du gel salarial imposé par le gouvernement pour les deux an-nées à venir, il n’y a pas de marge pour des augmentations salariales hors indexations et augmentations barémiques. Vu que le deuxième pilier de pension est exclu de la marge salariale, le cahier de reven-dications mise sur une augmen-tation des cotisations patronales dans l’assurance-groupe pour les ouvriers.

À part cela, le cahier de revendica-tions comprend un volet impor-tant concernant la formation. Ainsi, nous militons en tant que syndi-cats pour qu’un plan de formation soit établi obligatoirement dans les grandes entreprises. Ici, une attention particulière est prêtée à la formation concernant l’ergo-nomie. En effet, il ressort d’études récentes que beaucoup d’ouvriers dans le secteur souffrent de maux de dos du fait de lever des poids lourds. Nous demandons égale-ment une attention particulière pour les formations qui permet-tent de protéger les ouvriers dans le marché de travail après un éventuel licenciement.

Vu que le gouvernement a décidé que tout le monde doit travailler plus longtemps, il faut des mesures d’accompagnement qui rendent ce devoir de travailler plus longtemps supportable. Ainsi, nous pensons par exemple à un système de jours de congé complémentaires à partir d’un certain âge, ou un supplément en cas d’aménagement de fi n de carrière ce qui rendrait ce système fi nancièrement plus abordable pour davantage d’ouvriers.

Afi n de pouvoir miser aussi com-plètement sur la concertation so-ciale dans les secteurs verts, nous militons pour une augmentation du nombre de jours de formation

syndicale et pour un abaissement ultérieur du seuil pour l’installation d’une délégation syndicale.

Enfi n, nous voulons que dans la pé-riode 2013-2014 une attention soit aussi consacrée à l’élimination de l’écart entre les ouvriers saisonniers et les ouvriers réguliers. Actuelle-ment, les ouvriers saisonniers tra-vaillent encore dans des conditions de travail et de rémunération qui sont pires que celles de leurs col-lègues ayant un contrat régulier. Dès lors, il faut une programmation claire qui élimine les différences entre les deux statuts.

Voilà, les grandes lignes des cahiers de revendications communs pour l’agriculture et l’horticulture. En-tretemps, un calendrier de négo-ciation a déjà été élaboré, et nous avons bon espoir que nous puis-sions vous présenter également cette fois-ci avant l’été un projet d’accord.

Lors de la réunion de la Commission Paritaire du mardi 2 mai, les syndicats ont présenté le cahier de revendications commun 2013-2014.Les délégués de notre commission sectorielle horeca s’étaient pré-alablement réunis le 26 avril pour fi xer le cahier de revendications FGTB Horval.

Le contexte est particulier, car le gouvernement a fi xé via la Loi une marge nulle pour les augmentations salariales en 2013-2014.

D’autre part, certains éléments sont exclus de la marge, mais il n’existe pas encore de clarté à ce sujet au moment de la rédaction de cet article. De plus en cas de non respect, des sanctions pourraient éventuellement être prévues par la Loi, dont notamment la nullité de l’éventuelle CCT en infraction.

Les points essentiels du cahier de revendications sont résumés ci-desous.

Garantie du fi nancement du Fonds Social

Ces dernières années, le réviseur des comptes du Fonds Social a attiré l’attention à plusieurs reprises des partenaires sociaux quant à la diminution des réserves du Fonds Social. Ces réserves ont également été mises à contribution pour le préfi nancement de la prime de fi n d’année. Dès lors, une cotisation patronale supplémentaire est indispensable pour garantir le paiement des avantages sociaux par le Fonds Social (prépension, prime syndicale, …).

Dialogue social

L’abaissement du seuil de la délégation syndicale à 30 travailleurs est un point qui a été repris à chaque négociation sectorielle mais qui jusqu’alors n’a pas été rencontré par les organisations patronales. Dans le contexte actuel, il apparaît évident d’en faire une priorité.

Il faut noter également que le mode de calcul du nombre de tra-vailleurs pour déterminer le seuil d’installation d’une délégation syndicale doit être adapté. En effet ,à l’heure actuelle, le secteur Horeca est défavorisé par rapport aux autres secteurs: le calcul se fait en équivalents temps plein alors que le secteur Horeca compte de nombreux temps partiels!

Négociation au niveau de l’entreprise

Pour les délégués, il est très important de pouvoir négocier dans les entreprises.

Des aspects qualitatifs peuvent toujours être améliorés.

D’autre part, dans le contexte d’une marge nulle, étant donné que les «plans bonus» (CCT 90) sont exclus de la marge, nous souhaitons que le secteur émette une recommandation afi n d’en faire l’usage le plus large possible dans les entreprises.

Deuxième pilier de pension

FGTB Horval a toujours plaidé pour que le deuxième pilier de pen-sion soit développé au-dessus de la marge disponible. Le deuxième pilier de pension étant en principe exclu de la marge, il nous semble important d’augmenter la cotisation patronale pour atteindre un montant de pension complémentaire sectorielle appréciable.

Formation

La formation ne peut pas se limiter à l’accueil en entreprise ou encore un «on the job training». Elle doit offrir de réelles perspectives d’évo-lution aux travailleurs et renforcer leur profi l sur le marché du travail.Une attention particulière sera également octroyée aux abus liés aux stagiaires.

La prochaine réunion avec le banc patronal aura lieu le 31/05.

Bien entendu, nous ne manquerons pas de vous tenir au courant de l’évolution des négociations.

La période qui vient de s’écouler n’a pas été des plus faciles pour notre section

anversoise, plus particulièrement à cause des problèmes dans les Zoos d’Anvers et de Planckendael. Au sein du département Horeca, la direction voulait procéder à une restructuration sans beau-coup y réfl échir. C’est ce qu’ont montré bien vite les premières informations reçues de la part de la direction. Même si on ne peut éviter les grands travaux de construction, la FGTB avait sug-géré immédiatement d’autres pistes pour sauver les emplois qui étaient dans le collimateur. Mais la direction a fait la sourde oreille et a continué comme si de rien n’était.

Où le temps s’est arrêté La manière dont les collabora-teurs Horeca sont traités n’est plus de ce temps. Lors des négocia-tions sur les licenciements, nous avons constaté que bon nombre

de travailleurs étaient payés depuis des années en dessous du barème sectoriel, situation qui sera maintenant redressée. Nous avons également constaté qu’une partie de la prime de fi n d’année 2012 n’avait pas encore été payée. La prime de fi n d’an-née était devenue une prime de Pâques. Mais pour le directeur Horeca, il n’y avait toujours pas de problème. Il ne voulait même pas accorder toute l’ancienneté à certains travailleurs licenciés qui auraient donc touché moins. Le directeur Horeca veut garder les travailleurs à contrat stable et recourir à des étudiants et à des travailleurs saisonniers qui, selon la direction, devraient être payés au barème salarial le plus bas. Une main d’œuvre au rabais serait indispensable au zoo.

Assez attendu. Il est temps de passer à l’action. Pour convaincre la direction et la faire changer d’idée, la FGTB a dé-

posé avec la CSC un préavis d’ac-tion. Soucieux de ne pas aban-donner les visiteurs éventuels à leur sort, nous avons déposé le préavis d’action quinze jours à l’avance. Mais une fois de plus, la direction Horeca a fait la sourde oreille, trouvant apparemment qu’il n’y avait pas de problème. Ce n’est que quand nous avons annoncé dans la presse qu’il ris-quait de ne pas y avoir à manger ni à boire que la direction s’est réveillée.

Un accord a fi nalement été conclu sur tous nos points, si bien qu’une action a pu être évitée. Nous regrettons que la direction ait laissé pourrir la situation car son attitude a causé des dégâts économiques incontestables, que la direction aurait pu éviter en discutant avec nous.

Yvan De Jonge Secrétaire régional

La semaine passée, la présentation des cahiers de revendications a marqué le début des négociations sectorielles dans l’agriculture et l’horticulture (CP 144 et CP 145).

Le cirque au zoo d’Anvers!

Horeca (CP 302): démarrage des négociations sectorielles 2013-2014!

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ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

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SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

Contribuer concrètement à la lutte contre le cancerPour la troisième année d’af-fi lée, le SETCa a participé à l’initiative «1000 kilometer tegen kanker» (1000 kilomètres contre le cancer). Huit sportifs ont parcouru ensemble 1000 ki-lomètres. Par sa participation, le SETCa rapporte 5000 euros à la recherche dans le cadre de la lutte contre le cancer.

Erwin De Deyn, président du SETCa, a pédalé les 125 derniers kilomètres jusqu’à Malines. Il souligne que cette lutte est également l’affaire des syndi-cats: «Au travail, chacun est tôt ou tard confronté aux consé-quences du cancer. Comme syndicat, nous devons y prêter attention. Je pense à cet égard au retour des travailleurs après une longue période de mala-die. Les délégations syndicales peuvent prendre des disposi-tions en la matière dans l’en-treprise».

Le SETCa n’est malheureuse-ment pas épargné lui non plus. «Cette année, nous avons perdu un collaborateur apprécié après un combat courageux contre la maladie. D’autres collègues sont eux aussi touchés direc-tement ou indirectement. Par notre participation, nous vou-lons leur apporter tout notre soutien et contribuer concrè-tement à la lutte contre le can-cer».

Les deux secrétaires fédéraux en charge du secteur Finances nous livrent leurs impressions suite à l’action «Titanic» de ce 03/05. Entretien avec Pia Desmet et Jean Michel Cappoen.

Vous parlez de naufrage de l’em-ploi dans le secteur des fi nances au cours des dernières années… Pouvez-vous nous en dire plus?

Pia Desmet: «Les chiffres parlent d’eux-mêmes: en 12 ans, nous avons perdu 23.000 emplois dans le secteur, soit une diminution de l’ordre de 18,5%. Les fusions, restructurations, réorganisations ou licenciements individuels se sont succédés à toute vitesse et les exemples ne manquent pas que ce soit dans les banques (comme Belfi us, ING, Fortis, etc.), dans les as-surances (Axa, Ethias, etc.) ou dans les autres organismes des fi nances. Et nous ne sommes pas rassurés quant à l’avenir qui se dessine…. »

J-M Cappoen: «Dernièrement, nous avons encore entendu des déclarations de certaines grandes banques dans ce pays qui parlent d’une diminution drastique de l’emploi dans les 2 à 3 prochaines années. Entre 2.500 et 4.000 em-plois seraient ainsi amenés à dis-paraître. De telles mesures vont

encore augmenter un peu plus la pression sur les travailleurs qui en réchappent et diminuer la qualité des services.»

Sur le terrain, les travailleurs sont confrontés à des conditions de tra-vail de plus en plus diffi ciles et le travail syndical l’est tout autant.

J-M.C. «Effectivement, en entre-prise, on constate que les négocia-tions deviennent de plus en plus ardues. Les dirigeants remettent régulièrement en cause le contenu de CCT existantes concernant des conditions de travail et de rémuné-ration. Au niveau syndical, il faut constamment être sur ses gardes et se battre pour préserver ces acquis sociaux.»

Pourquoi avoir intitulé cette ac-tion «Titanic»?

P.D.: «Parce que cette métaphore symbolise bien la situation dans laquelle se trouvent les travailleurs des fi nances. Tous ensemble dans

le même bateau, avec des emplois et des conditions de travail à la dérive depuis plusieurs années. Les travailleurs ont été touchés de plein fouet par la crise fi nancière et en ont déjà payé lourdement les conséquences. Nous ne voulons pas d’un naufrage du secteur et que les travailleurs qui restent en-core sur le pont touchent le fond à cause des décisions irresponsables de ceux qui sont censés les gou-verner!»

J-M.C.: «A travers cette action lu-dique, nous avons voulu montrer que les travailleurs sont solidaires et déterminés à se battre pour leurs jobs et à se faire entendre. Nous voulions tirer la sonnette d’alarme envers les représentants patronaux et les responsables politiques. Il est indispensable, tant pour les travailleurs que pour la santé du secteur, d’obtenir enfi n des ga-ranties de maintien de l’emploi. Il est l’heure que virer de cap et de s’engager dans une autre voie, via la concertation sociale.»

Au cours de cette action, vous avez présenté votre cahier de reven-dications auprès des fédérations d’employeurs Assuralia et Febel-fi n. Comment ont-ils réagi?

J-M.C.: «Assuralia s’est montré sensible à nos demandes. Les

employeurs des assurances sem-blent ouvert au dialogue et disent vouloir trouver des pistes afi n de préserver l’emploi dans le secteur. Ils considèrent que, malgré cer-taines migrations et évolutions technologiques (outsourcing), la gestion des dossiers doit dans tous les cas rester entre les mains du personnel. On peut donc dire que leur première réaction a été plutôt positive. A présent, nous at-tendons des actes concrets avec un réel engagement de leur part. Nous aurons l’occasion de les revoir dans les prochaines semaines afi n d’affi ner le débat et le calendrier » .

P.D.: «Au niveau des représentants des employeurs du secteur ban-caire - Febelfi n, le son de cloche était nettement moins enthou-siaste. Nous attendons de voir comment se poursuivront les dis-cussions au cours des prochaines semaines. La balle est maintenant dans le camp des employeurs. L’action de ce 03/05 était d’ordre ludique et visait à leur lancer un signal fort: nous ne laisserons pas couler le personnel des fi nances. Les travailleurs attendent des résultats et sont prêt à réagir en conséquence s’il le fallait!»

> TRAVAILLEUR DU SECTEUR FINANCES À LA DÉRIVE:

Le front commun syndical en action ce 03/05Le 03/05, des militants et membres du personnel de l’ensemble du secteur des Finances se sont rassemblés à Bruxelles au cours d’une action de grande ampleur, organisée en front commun syndical SETCa, CNE - LBC & CGSLB. Le but de cette action était de dénoncer la situation dans le secteur, avec des emplois et des condi-tions de travail à la dérive depuis plusieurs années. «Ne laissez pas couler le personnel des fi nances!»: voilà le message adressé, lors de cette journée, aux représentants patronaux et au monde politique.

Les réductions de personnel dans le secteur sont une tendance de fond depuis une quinzaine d’années. Un phénomène qui s’est encore accéléré depuis la crise fi nancière en 2008. Depuis lors, les travailleurs ne cessent d’en subir les conséquences sur le terrain. Lors de cette action qui se voulait ludique et bon enfant, une délégation restreinte composée de res-ponsables syndicaux a été reçue par les fédérations d’employeurs Febelfi n et Assuralia. De leur côté, les militants du secteur se sont rassemblés et ont repré-senté à leur manière leurs conditions de travail à la dérive en s’armant de masques, tubas, bouées et autres accessoires «maritimes». Lors de cette rencontre, les organisations syndicales ont remis aux représen-tants des employeurs leurs cahiers de revendications sectoriels et rappelé l’urgence de la situation pour l’ensemble des travailleurs des fi nances. Ceux-ci sont déterminés à se battre pour leur avenir: après avoir lourdement payé les conséquences d’une crise dont ils n’étaient pas responsables, il est temps de leur offrir enfi n des garanties pour le futur!

«Nous ne laisserons pas couler le personnel des fi nances»

Page 20: Syndicats FGTB n°9 - 17 mai 2013

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°09 • 17 MAI 2013

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Myriam Delmée, Vice-Présidente du SETCa

Erwin De Deyn, Président du SETCa

Ratifi cation du traité budgétaire européen en Belgique: un choix fondamental pour notre avenirLe 7 mai, en toute discrétion, le débat sur la ratification du traité budgétaire européen a débuté en commission Affaires étrangères du Sénat. Tous les parlements de ce pays examineront ce traité dans les prochaines semaines et les prochains mois.

Ce traité introduit des règles supplémentaires qui rendront encore plus stricte la politique budgétaire des États membres.

Le carcan d’économies imposé par ce traité à la Belgique par l’Europe sera encore intensi-

fi é. Le cadre européen actuel pour la politique budgétaire repose sur 3 piliers: maximum 3% de défi cit budgétaire, 60% de dette publique par rapport au produit intérieur brut et maximum 1% de défi cit budgétaire structurel. Le traité budgétaire va encore une étape plus loin: désormais, un défi cit structurel de seulement 0,5% du PIB serait permis pour les pays de la Zone euro avec un taux d’endet-tement supérieur à 60%.

Inutile de dire que la Belgique appartient à cette dernière caté-gorie de pays. Cette «règle d’or» signifi e que la Belgique devrait renoncer encore davantage à une compétence-clef de sa gestion po-litico-économique: l’élaboration d’un budget. Les sanctions éven-tuelles sont elles aussi intensifi ées.

En vertu du traité budgétaire, les États membres peuvent s’assigner mutuellement devant la Cour de justice européenne en cas de non-respect. Certains soutiens fi nan-ciers de l’Europe sont eux aussi assujettis au respect de la règle d’or. Si l’on voit que la Commis-sion européenne, par la voix de son commissaire Rehn, brandit déjà des amendes à la Belgique parce que notre pays n’atteindrait pas les ratios budgétaires actuels, l’on peut s’imaginer ce qu’il en sera lorsque ces ratios seront encore renforcés.En temps de stagnation écono-mique, il est nécessaire de donner une bouffée d’air à l’économie, ce qui nécessite une certaine sou-plesse budgétaire. Nous le disons depuis des mois et sommes suivis en cela par des institutions «au-dessus de tout soupçon» telles que le FMI et l’OCDE. Divers professeurs comme De Grauwe estiment eux aussi que la «règle d’or» devient

un carcan qui causera davantage de mal que de bien à l’économie européenne.

Le SETCa appelle dès lors tous les parlementaires de ce pays à ne pas approuver le traité budgétaire. Ce traité est tellement invasif et aura de telles conséquences pour notre économie et le tissu social qu’il faut un débat. Un débat plus vaste qu’un vote majorité contre oppo-sition. Ce débat doit être mené sur la base d’analyses claires à propos des possibles conséquences de ce traité. Avec la possibilité d’adapter les objectifs du traité budgétaire. Nos règles de droit démocratiques doivent pouvoir jouer clairement à cet égard, aussi parce que le Parle-ment européen n’a pas eu son mot à dire dans l’élaboration du traité.La ratifi cation du pacte budgé-taire sera déterminante pour le futur choix politique: poursuivre la politique d’austérité avec des restrictions et des économies dans les services publics, dans les allo-cations de chômage, dans les soins de santé? Resterons-nous soumis à un carcan de blocage salarial? Acceptons-nous que notre indexa-tion automatique des salaires et des allocations soit en permanence remise en question? La «fl exicu-rité» restera-t-elle le fi l conducteur qui implique sans cesse plus de fl exibilité pour les travailleurs? La dérégulation restera-elle l’angle d’approche pour ce que l’on appelle la «modernisation» du marché du

travail? Faut-il pour ce faire aussi démanteler le statut d’employé alors que les ouvriers n’obtiennent pas ce à quoi ils ont droit?

Voilà de nombreuses questions dont la réponse sera déterminée en grande partie par le choix que vont maintenant poser ceux que nous avons élus pour nous repré-senter. La ratifi cation du traité bud-gétaire sera déterminante pour notre avenir. À ne pas traiter avec légèreté donc!

De nombreuses questions qui méritent aussi une réponse sous forme d’action. Nous devons exer-cer une pression constante sur les employeurs, le gouvernement et les décideurs européens. Voilà aussi pourquoi le SETCa partici-pera à toutes les actions, y com-pris européennes, d’ici fi n juin. le SETCa poursuivra les actions pour une harmonisation du statut des ouvriers vers celui des employés. UN bon contrat pour tous , c’est un des éléments essentiels de notre protection sociale!