suivi quantitatif de la frayÈre d aloses d...
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SUIVI QUANTITATIF DE LA FRAYÈRE D’ALOSESDU BARRAGE DE DONZÈRE-MONDRAGON
2010 - N°4/14
La mise en oeuvre du suivi de la reproduction et des jeunesstades d’aloses sur le bassin du Rhône est cofinancée parl’Union européenne. L’Europe s’engage en Rhône-Alpesavec le Fond Européen de développement régional.
Suivi quantitatif de la frayère d'aloses du barrage de
Donzère-Mondragon
- Campagne 2010 -
Association ECATE (Études, Conseils, Aide par le Travail dans l'Environnement)
pour la valorisation, l'aménagement et la protection de l'environnement et l'insertion de personnes en difficulté
GRANGIER P.1, JOHAN J. F.1, DELHOM J.2, LEBEL I.2, Mai 2011
1 Association ECATE
2 Association Migrateurs Rhône Méditerranée
La mise en oeuvre du suivi quantitatif
de la frayère d'aloses du barrage de
Donzère est cofinancée par l’Union
européenne. L’Europe s’engage en
Rhône-Alpes avec le Fonds européen
pour le développement régional.
Étude commandée par : Association M.R.M. (Migrateurs Rhône-Méditerranée)
Étude réalisée par :
Association ECATE (Études, Conseils, Aide par le Travail dans l'Environnement)
Suivi de terrain :
Patrick GRANGIER, ECATE
Alexandre LAROA, ECATE
Jean-François JOHAN, ECATE
Saisie et interprétation des données :
Jean François JOHAN, ECATE
Patrick GRANGIER, ECATE
Rédaction, correction et mise en page du rapport :
Patrick GRANGIER, ECATE
Jean-François JOHAN, ECATE
Jonathan DELHOM, Association MRM
Isabelle LEBEL, Association MRM
Légende des illustrations de couverture :
Barrage de Donzère
(Association ECATE)
REMERCIEMENTS
Partenaires financiers :
• Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, • Office National de l'Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), • Fédération Nationale pour la Pêche en France (FNPF), • Membres de l'Association Migrateurs Rhône-Méditerranée :
18 Fédérations Départementales des Associations Agréées de Pêche et de
Protection du Milieu Aquatique (FDAAPPMA) de l'Ardèche, de l'Aude, des Bouches-
du-Rhône, de la Corse, de la Drôme, du Gard, du Vaucluse, de l'Ain, des Alpes-
Maritimes, de l'Hérault, de l'Isère, du Rhône, du Var, de Savoie, de Haute-Savoie, de
la Loire, des Hautes-Alpes et des Alpes de Haute-Provence.
Union des Fédérations de Pêche de l'Arc Méditerranéen (URFAM)
Union des Fédérations de Pêche de Rhône-Alpes (URFEPRA)
Association des Pêcheurs Professionnels Rhône Aval-Méditerranée,
• Compagnie Nationale du Rhône (CNR), • Conseils Régionaux Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes, et Languedoc-
Roussillon, • Conseils Généraux des Bouches-du-Rhône, du Vaucluse, de la Drôme, de
l'Ardèche, du Gard et des Alpes de Haute Provence, • Mairie d'Arles, • AREVA, • Electricité de France, • Union européenne.
Partenaires techniques :
• EDF, groupe d'exploitation Rhône, EDF Montélimar, • Compagnie Nationale du Rhône, • Géco-Ingénierie, • Syndicat de Gestion des Gorges de l'Ardèche, • Service Départemental de la Drôme de l’Office National de l'Eau et des Milieux
Aquatiques,
RESUME
De 2004 à 2009, le deuxième volet du Plan de Gestion des Poissons Migrateurs
(PLAGEPOMI) du bassin Rhône-Méditerranée-Corse avait pour objectif de poursuivre et
conforter les efforts de développement des stocks d’aloses sur le Bas Rhône en aval de
l’Ardèche et sur ses affluents de rive droite (Gardon, Cèze, Ardèche), ainsi que sur le Rhône
court-circuité de Donzère-Mondragon. Cet objectif est désormais atteint puisque des aloses
sont capturées et se reproduisent très régulièrement dans les eaux de l’Ardèche et du Vieux-
Rhône de Donzère, comme en témoignent les suivis de la reproduction des aloses réalisés
par l'Association MRM (Cèze, Ardèche, Donzère).
Le nouveau PLAGEPOMI 2010-2014 du bassin Rhône-Méditerranée prévoit
d’améliorer la circulation des aloses sur l’axe Rhône en aval de la confluence avec la Drôme,
soit jusqu’à l’aménagement de Baix-Le Logis Neuf. Ainsi, les suivis de frayères d’aloses
seront reconduits afin de suivre l’évolution de leurs aires de migration et de colonisation. Le
suivi quantitatif par comptage de " bulls " de la frayère de Donzère est réalisé depuis douze
ans. Ce suivi permet de :
• Améliorer les connaissances sur l’espèce,
• Obtenir un indice de présence de l'Alose,
• Obtenir un indice d'abondance interannuel,
• Estimer, de manière indirecte, l'efficacité des dispositifs de franchissement mis en
place en aval.
Ce rapport présente les résultats de la campagne de suivi 2010 réalisée par
l'Association ECATE. Il comprend le comptage auditif nocturne des bulls, le relevé et
l'interprétation des paramètres abiotiques, la définition de la typologie des frayères et
l'analyse des résultats.Comparativement aux résultats antérieurs, la quantité de bulls
observés sur la zone de suivi (20 bulls) témoigne d'une faible activité reproductrice. Cette
campagne a été marquée par des conditions météorologiques et hydrologiques peu
favorables :
• Températures de l'eau faibles en début de saison,
• Variations importantes des débits du Rhône, couplées à des crues en fin de saison.
Plus largement, on note sur la saison et sur l’ensemble du bassin du Rhône une
hauteur d’eau importante. Ceci a notamment pu favoriser la remontée des géniteurs sur les
affluents du Rhône, sur des frayères naturelles (notamment sur la frayère de la "Petite mer"
sur l'Ardèche), aux dépens des frayères de substitution comme celle du barrage de Donzère.
SOMMAIRE
INTRODUCTION ........................................................................................................................................ 1
1. PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE.................................................................................................. 2
1.1. CONTEXTE INSTITUTIONNEL ......................................................................................................... 2 1.2. CONTEXTE HISTORIQUE................................................................................................................ 2 1.3. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE......................................................................................................... 3
1.3.1. Le bassin du Rhône ................................................................................................................... 3 1.3.2. La zone d’etude ......................................................................................................................... 5 1.3.3. Caractéristiques théoriques des frayères à alose................................................................... 7
1.4. OBJECTIFS DE L’ETUDE ................................................................................................................ 8
2. MATERIELS ET METHODES ......................................................................................................... 8
2.1. SUIVI DE LA REPRODUCTION ........................................................................................................ 8 2.2. ÉTUDE DES FACTEURS ABIOTIQUES INFLUENÇANT LE FRAI .................................................... 9
2.2.1. Paramètres hydrologiques de la frayère............................................................................. 9 2.2.2. Conditions météorologiques...............................................................................................10
2.3. PROSPECTIONS ...........................................................................................................................10 2.4. ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES ................................................................................11
2.4.1. Estimation des effectifs sur la zone de suivi......................................................................11 2.4.2. Autres traitements et analyses ............................................................................................12
3. SUIVI DE LA REPRODUCTION 2010 : RESULTATS............................................................13
3.1. CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES DE LA ZONE DE SUIVI .............................................13 3.2. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA CAMPAGNE DE SUIVI..............................................15 3.3. CARACTERISATION DE LA REPRODUCTION SUR LA FRAYERE ...............................................16
3.3.1. Répartition temporelle des bulls par nuit .........................................................................16 3.3.2. Répartition spatiale des bulls sur la frayère .....................................................................17
3.4. ESTIMATION DE L’EFFECTIF REPRODUCTEUR SUR LA FRAYERE...........................................18 3.5. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES..................................................................................20
3.5.1. Les paramètres hydrologiques ...........................................................................................20 3.5.2. Les paramètres météorologiques .......................................................................................23
3.6. SYNTHESE DE LA CAMPAGNE 2010 ET COMPARAISON INTER ANNUELLE...........................25 3.7. PROSPECTIONS EN AMONT DU BARRAGE DE DONZERE ........................................................26
4. DISCUSSION ....................................................................................................................................28
4.1. COMPARAISON INTER-SITE/INTERANNUELLE ..........................................................................28 4.2. APPROCHE LOCALE ....................................................................................................................29 4.3. APPROCHE REGIONALE ..............................................................................................................30
5. CONCLUSION ..................................................................................................................................33
TABLE DES ILLUSTRATIONS ............................................................................................................35
BIBLIOGRAPHIE .....................................................................................................................................36
ANNEXES ..................................................................................................................................................39
1
INTRODUCTION
Ce rapport présente le suivi de la campagne 2010, effectué durant les mois de mai à
juillet sur la frayère d’aloses du barrage de Donzère.
Cette étude s’inscrit dans le Plan de Gestion des Poissons Migrateurs du bassin
Rhône-Méditerranée-Corse.
De 1993 à 2003, le premier volet du Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée avait pour
objectif le retour de l’Alose sur le Bas Rhône en aval de l’Ardèche et ses affluents de rive
droite (Gardon, Cèze, Ardèche). Cet objectif est désormais atteint puisque des aloses sont
capturées et se reproduisent régulièrement dans les eaux de l’Ardèche et du Vieux-Rhône
de Donzère, comme en témoignent les suivis de la reproduction des aloses réalisés par
l'Association MRM (Cèze, Ardèche, Donzère).
Les actions de restauration de la circulation piscicole sur le Rhône et ses affluents
doivent permettre à l'Alose de rejoindre un plus grand nombre de frayères répondant au
mieux à ses exigences pour améliorer les conditions de reproduction. L’objectif principal est
donc de conforter les résultats obtenus dans le premier volet du Plan Migrateurs (maximiser
les effectifs présents dans la partie amont du bassin du Rhône et étendre les actions aux
fleuves côtiers).
Le nouveau PLAGEPOMI 2010-2014 du bassin Rhône-Méditerranée prévoit
d’améliorer la circulation des aloses sur l’axe Rhône en aval de la confluence avec la Drôme,
soit jusqu’à l’aménagement de Baix-Le Logis Neuf. Ainsi, les suivis de frayères d’aloses
seront reconduits afin de suivre l’évolution de leurs aires de migration et de colonisation.
Elle a été identifiée comme frayère potentielle en 1996 par LADET et est suivie
annuellement depuis 1998. L'Association ECATE réalise ce suivi depuis 2002.
Le présent rapport expose :
• Le contexte de l'étude,
• La méthodologie employée,
• Les résultats du suivi quantitatif.
Il s’agira pour finir d’exposer une réflexion pertinente sur l’aspect quantitatif de la
reproduction 2010 ainsi que la comparaison des résultats interannuels sur le site et avec les
autres sites de suivi sur le bassin, sur les différents paramètres ayant pu l’influencer, sur
l’amélioration potentielle de la méthodologie ainsi que sur le succès reproducteur.
2
1. PROBLEMATIQUE DE L’ETUDE
1.1. CONTEXTE INSTITUTIONNEL
Dans sa première phase 1993-2003, le Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée
prévoyait le retour de l’Alose sur le Bas Rhône en aval de l'Ardèche et ses affluents de rive
droite (Gardon, Cèze, Ardèche). Cet objectif est désormais atteint puisque les aloses
remontent tous les ans dans l’Ardèche et sur le Rhône en aval du barrage de Donzère pour
s’y reproduire, et parviennent même à migrer plus en amont (captures et reproduction en
aval des ouvrages de Montélimar, Baix-Logis Neuf, Beauchastel et Bourg-lès-Valence).
Dans la deuxième phase du projet, partie intégrante du deuxième Plan de Gestion
2004-2010 du Comité de Gestion des Poissons Migrateurs (COGEPOMI) du bassin Rhône-
Méditerranée & Corse, les objectifs ont été élargis tant en termes d’espèces (Anguille,
Lamproies, Salmonidés, Esturgeon) qu’en termes géographiques (affluents de rive gauche
du Bas Rhône et fleuves côtiers méditerranéens). En parallèle, l’objectif est d’obtenir les
éléments scientifiques, techniques et financiers pour arrêter une stratégie en faveur des
migrateurs, en particulier l’Alose, à l’horizon 2010-2014.
L’Association Migrateurs Rhône-Méditerranée assure dans ce contexte la maîtrise
d’ouvrage de la coordination, des études, de l’évaluation des résultats et de l’information
relative au Plan Migrateurs Rhône-Méditerranée.
Dans ce cadre, l’Association Migrateurs Rhône Méditerranée a mandaté l’Association
ECATE pour réaliser le suivi de la reproduction des aloses à l’aval du barrage de Donzère-
Mondragon.
1.2. CONTEXTE HISTORIQUE
Au début du XXème siècle, l'Alose était encore présente dans le fleuve Rhône jusqu'au
lac du Bourget, dans la Saône jusqu’à Auxonne et sur les autres affluents de rive droite
essentiellement. Les ouvrages hydrauliques installés sur le fleuve depuis les années
cinquante ont raccourci l'axe de migration de l'Alose. La conséquence est une diminution de
la quantité et de la qualité des frayères actives et donc de la population d'Alose feinte du
Rhône (BAGLINIERE et ELIE, 2000).
3
LADET en 1996 notait dans son étude l'attractivité du tronçon de Donzère à
l'embouchure de l'Ardèche par ses zones de courant, sa profondeur et la qualité du substrat.
Une frayère active était signalée par un pêcheur l'année suivante. Depuis 1998, la zone est
suivie annuellement en rive gauche entre les points kilométriques 171,5 et 172,5 selon
l'activité reproductrice de l'année (GENOUD, 1999, 2001 ; ROURE et BARTHET-SIMEON,
2002 ; GRANGIER, 2003 ; GRANGIER et LECONTE, 2003 ; GRANGIER et DEMAY, 2004 ;
CHALIGNY, 2005 ; GRANGIER et DEMAY, 2006 ; BALLOUARD et al., 2007 ; GRANGIER et
al., 2008 ; GRANGIER et al., 2009).
1.3. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE
1.3.1. LE B AS SI N D U R H O N E
En 1934, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a reçu de l'Etat la concession du
plus puissant fleuve français pour l'aménager et l'exploiter. Fort de son potentiel
hydroélectrique (débit important et forte pente), le Rhône a vu son parcours modifié par de
nombreux aménagements dans sa partie basse (12 de Lyon à l’embouchure). Les aloses
doivent également faire face à l'ensemble des différents obstacles qui les bloquent ou les
retardent lors de leur migration sur le fleuve et ses principaux affluents (Figure 1).
FIGURE 1 : LOCALISATION DES OUVRAGES SUR L E COURS INFÉRIEUR DU RHÔNE E T LOCALISATION DES
FRAYÈRES SUIVIES
1 cm : 8 km
4
L’aménagement de Donzère-Mondragon (Figure 2), 4ème ouvrage depuis la mer,
comprend l’usine-écluse de Bollène (160 km de la mer) qui turbine un débit maximum de
1970 m3/s avec 6 groupes, et le barrage de retenue de Donzère (158 km de la mer) qui
laisse passer un débit réservé de 60 m3/s, un des plus importants de tous les tronçons court-
circuités du Rhône.
L'aménagement de Donzère-Mondragon ne dispose pas actuellement d'un système
efficace pour le franchissement des aloses. En effet, tandis que les 3 usines-écluses situées
en aval (Vallabrègues, Avignon et Caderousse) ont été adaptées pour permettre la remontée
des aloses (éclusées spécifiques à poissons), celle de Bollène ne l'est pas.
Parallèlement, la passe à poissons actuellement en place au barrage de retenue de
Donzère, n'est pas franchissable par les aloses car elle ne répond pas aux critères de
franchissement par l’espèce (LADET, 1996).
Néanmoins, il apparaît que les aloses empruntant le canal de dérivation au niveau de
Mondragon par le franchissement de l'écluse de Bollène située plus en aval, peuvent avoir
accès aux sites en amont de l’aménagement de
Donzère-Mondragon (ROCHE et al., 2007).
Lors de la remontée des aloses depuis la mer
vers les zones de frayères, la diversité des routes
empruntées conditionne leur répartition sur les
frayères et ainsi la densité de la reproduction sur
chacun des sites.
Après avoir franchi les trois premiers
aménagements de Vallabrègue, d'Avignon et de
Caderousse, les aloses arrivent au niveau de
l'aménagement de Donzère-Mondragon, elles ont
deux options :
• Poursuivre leur migration sur le canal de
dérivation de Bollène et passer par l'usine-
écluse en profitant des éclusées de
navigation,
• Remonter le Rhône court-circuité de Donzère.
FIGURE 2 : A MENAGEMENT DE DONZERE-MONDRAGON (CNR)
5
Sur le Rhône court-circuité, au niveau de Pont-Saint-Esprit, deux autres options
s’offrent aux aloses :
• Remonter le cours de l’Ardèche : les poissons peuvent alors franchir trois seuils
équipés avant d'être stoppés par le seuil infranchissable qui relie Vallon Pont d’Arc à
Salavas (MAZARE et DOUBLET, 2003). Deux frayères naturelles sont actuellement
observées au niveau de "Petite mer" et de Salavas à l’embouchure de l’Ibie (VAN
LIERDE, 2006 ; JEAN et al., 2007),
• Poursuivre leur migration sur le Rhône où elles sont stoppées en aval du barrage de
retenue de Donzère et se reproduisent sur la frayère de substitution suivie depuis
1998.
1.3.2. LA ZO N E D’ET U D E
La zone de suivi de la frayère est localisée sur la commune de Donzère (26), en rive
gauche du Rhône court-circuité de Donzère en aval du barrage de retenue (Figure 3).
FIGURE 3 : LOCALISATION DE LA ZONE DE SUIVI SUR L E R HONE COURT-CIRCUIT E (IG N)
Le barrage de retenue de Donzère, mis en service en 1952, relève le niveau d'eau
pour alimenter à la demande, les turbines de l'usine hydroélectrique de Bollène, située sur le
canal de dérivation.
Échelle : 1:1170
6
Long de 245 mètres, le barrage est équipé de 6 vannes numérotées de 1 à 6 de la
rive droite à la rive gauche (Figure 4) et d'une passe à poissons de type bassins successifs
avec chute d'attrait, en rive gauche ; le débit d'attrait étant de 10 m3/s. L'ouverture des
vannes du barrage de retenue permet l'écoulement du débit réservé de 60 m3/s imposé par
le cahier des charges d'exploitation. Le cas échéant, les crues sont évacuées vers le Rhône
court-circuité.
FIGURE 4 : BARRAGE DE RE T ENUE DE DONZERE (ECATE)
La zone de suivi s'étend de la passe à poissons vers l'aval du barrage de retenue de
Donzère, sur 100 mètres le long d'un enrochement, entre les points kilométriques 171,5 et
171,7. Une réserve de pêche et une réserve de sécurité sont instaurées au pied de l'ouvrage
et s'étirent sur 200 mètres. Le frai se déroule essentiellement dans les 50 mètres les plus
proches de la chute d'attrait de la passe à poissons.
Les prospections diurnes et nocturnes ont pour objectif de déterminer de possibles
zones de reproduction en amont et de réaliser, le cas échéant, un suivi qualitatif de la
reproduction des aloses.
Par ailleurs depuis 2004, et constatant l’absence récurrente de bull au barrage de
Donzère ainsi que des conditions hydrologiques défavorables, des prospections sont
prévues au niveau de l’aménagement CNR immédiatement en amont de Montélimar. En
effet, ce secteur peut représenter un lieu de regroupement des aloses ayant réussi à migrer
par le canal et l’usine hydroélectrique de Bollène.
Deux zones seront prospectées :
• Aval de l’usine hydroélectrique de Châteauneuf (188 km de la mer)
• Aval du barrage de Rochemaure (166 km de la mer)
7
De nombreuses captures faites en amonts par des pêcheurs ont suscité l’observation
à ce barrage qui bénéficie, en cas de fort débit sur le Rhône, d’une zone de refuge. Cette
zone, localisée à la confluence avec un cours d’eau lent (le Lavezon), concentre les espèces
piscicoles lors des fortes crues. Les aloses ne peuvent pas remonter ce cours d’eau car un
seuil infranchissable est présent à 30m de sa confluence avec le Rhône.
1.3.3. CAR ACT E RISTI Q U E S T HE O R I Q U E S D E S FR A Y E R E S A A L OS E
Selon CASSOU-LEINS (1981), la frayère se distingue en deux zones :
• La zone de reproduction (zone d’accouplement),
• La zone d’incubation (zone de développement où les œufs se déposent sur le
substrat situé en aval de la zone d’accouplement).
La zone de reproduction est caractérisée par une hauteur d’eau supérieure à la zone
d’incubation située en aval et où le courant s’accélère. La profondeur de la zone est très
variable (de 4 m à 0.50 m) et ne semble pas déterminante dans le choix du site. Néanmoins,
pour s’accoupler les aloses sont attirées par un écoulement rapide en amont de la zone (LE
CORRE et al., 1996). Selon LADET (1996), la vitesse sur l’aire de ponte est de 1 à 1,5 m/s,
et 2 m/s pour l’aire d’incubation. La vitesse du courant doit alors assurer une bonne
oxygénation des œufs tout en évitant leur dérive vers des zones non propices à leur
développement. La vitesse semble être un paramètre prépondérant pour le choix du site de
fraie. Toutefois, les aloses s'accommodent de vitesses moindres en période d'étiage
(BAGLINIERE et ELIE, 2000).
Le substrat de la frayère est un élément déterminant. En effet, les œufs et les larves
ont besoin, pour se développer, d’un fond composé de galets (7 à 8 cm de diamètre) et de
graviers présentant des interstices où se logent les œufs et où peuvent se cacher les larves.
Néanmoins les caractéristiques typologiques des frayères ne suivent pas de règles
précises. D’autres facteurs comme le dérangement, les ressources trophiques ou la
présence d’obstacles peuvent influencer la localisation des frayères. Ainsi, dans l’incapacité
de rejoindre les zones favorables en amont, et trouvant un compromis par rapport à leurs
exigences biologiques, les aloses se reproduisent sur la frayère de substitution du barrage
de retenue de Donzère.
8
1.4. OBJECTIFS DE L’ETUDE
Les objectifs définis pour cette campagne de suivi sont de :
• Caractériser la dynamique de la reproduction des aloses en effectuant un suivi
quantitatif quotidien sur la frayère de Donzère pendant la période de reproduction.
• Définir un indice quantitatif d’évaluation de l’intensité de la reproduction, qui
facilite la comparaison inter annuelle des schémas de migration.
• Analyser l’évolution de la population d’aloses du bassin du Rhône sur plusieurs
années.
2. MATERIELS ET METHODES
3 personnes de l'Association ECATE ont été mobilisées pour le suivi. Deux
observateurs ont été présents chaque nuit. Un protocole établi en 2000 permet de suivre
précisément de façon quantitative la reproduction sur la zone et l’influence des facteurs
abiotiques et biotiques.
2.1. SUIVI DE LA REPRODUCTION
Le suivi quantitatif de la frayère consiste en un comptage auditif et visuel nocturne
des bulls qui caractérisent l’accouplement des aloses.
Un bull est comptabilisé lorsque celui-ci dure au minimum 2 secondes et que plus
d’un tour est observé. Le comptage exhaustif de ces bulls, sur le site, permet alors
d’appréhender de façon précise l’intensité de la reproduction sur chaque frayère. Les
observations de bulls sont localisées à l’aide d’une reproduction schématique du site
découpé en 8 zones notées de A à H et comptabilisées par quart d'heure sur les fiches de
suivi.
Afin d’avoir une vision générale de la zone de suivi, deux observateurs sont postés
en surplomb du plan d’eau, au niveau des repères P6 et P9 (Figure 5). L’observateur du
repère P6 contrôle les zones A à C, alors que celui du repère P9, surveille les zones D à H.
Un relevé quotidien des températures est effectué à partir du 1er mai. Cette "veille"
thermique permet d'évaluer l'évolution de la température de l'eau, et ainsi de décider du
déclenchement du suivi.
9
Le suivi de la frayère débute au mois de mai quand la température de l'eau devient
favorable (autour de 15-16°C) couplée à la présence d’aloses (observations d’individus lors
du relevé de températures, individus capturés par la pêche à la ligne…). Le suivi se termine
après 3 nuits consécutives d'absence totale de bull, généralement entre la fin du mois de juin
et le début du mois de juillet. Le suivi s'opère systématiquement de nuit de 22h30 à 4h00 du
matin. Il est interrompu, après 4h00 du matin, au bout de trois quarts d'heure sans
manifestation de reproduction.
Pour suivre la reproduction des aloses sur le site, chaque observateur est équipé du
matériel suivant :
• Une fiche quotidienne de suivi par poste
• Une montre
• Une lampe frontale
• Un téléphone portable
• Un talkie-walkie
• Un projecteur EXPLORER 371-9V-300mA
• Un thermomètre électronique
2.2. ÉTUDE DES FACTEURS ABIOTIQUES INFLUENÇANT LE FRAI
Afin d’appréhender les modalités et le déterminisme de la reproduction des aloses,
les caractéristiques abiotiques sont suivies parallèlement au comptage des bulls. Deux types
de paramètres sont pris en compte, il s'agit des conditions hydrologiques et
météorologiques.
2.2.1. P AR AM ETR E S H Y DR O L O GI Q U E S D E L A FR A Y E R E
La frayère subit l’influence directe de la gestion hydrologique du barrage et
notamment du schéma d’ouverture des vannes. Celui-ci conditionne la typologie du courant
sur la frayère, le débit de l’eau s’écoulant sous le barrage et la hauteur d’eau. Néanmoins,
ces facteurs dépendent généralement du débit du Rhône, lui-même conditionné par la
météorologie et les débits en amont. Pour cela, les paramètres suivis sont les suivants :
• Débit au barrage de Donzère (fourni par la Compagnie Nationale du Rhône),
• Température du Rhône (obtenue directement sur le terrain par mesure manuelle) à
chaque nuit de suivi.
• Ouverture des vannes, hauteur d’eau et turbidité (notées sur le terrain).
10
• La hauteur d’eau est alors mesurée à partir d’une échelle graduée se trouvant en
aval du barrage au niveau de P6.
• La turbidité est répartie en 4 classes selon la méthode du disque de Secchi :
- Classe 1 : entre 0,80 m et 1 m – turbidité faible
- Classe 2 : entre 0,60 m et 0,80 m – turbidité moyenne
- Classe 3 : entre 0,40 m et 0,60 m – turbidité forte
- Classe 4 : entre 0,20 et 0,40 m – turbidité très forte
2.2.2. CO N D ITI O NS M ET E OR O L O GI Q U E S
Les conditions météorologiques influencent directement les conditions hydrologiques
et donc le comportement de reproduction des aloses. Ainsi, différents paramètres sont
relevés et notés sur les fiches de suivi quotidien :
• L’origine et l’intensité du vent (notée selon des classes arbitraires : 0 nul / 1 faible /
2 moyen / 3 fort / 4 très fort)
• La température de l’air (relevée 2 fois dans la soirée, à l’arrivée et au départ des
observateurs)
• La phase lunaire et sa présence.
Il est également intéressant de considérer les données à l'échelle du bassin versant.
En particulier, au niveau des paramètres observés sur l’Ardèche, le débit et la température
peuvent influencer les choix des aloses pour rejoindre ces frayères.
2.3. PROSPECTIONS
Selon l'intensité de la reproduction, entre une et trois personnes ont été mobilisées
pour prospecter en amont du site suivi. Il est également prévu un renfort ponctuel du
personnel de GECO Ingénierie chargé du suivi sur la Cèze et le RCC de Caderousse.
Constatant la faible activité de reproduction au barrage de Donzère, une équipe
composée d'agents d'ECATE est allée prospecter à l'aval de l’usine hydroélectrique de
Châteauneuf du Rhône et du barrage de Rochemaure.
Ces lieux ont été choisis car il s'agit de l’aménagement situé immédiatement en
amont de l'aménagement de Donzère-Mondragon. Il peut représenter le lieu de
regroupement des aloses ayant réussi à franchir l'usine hydroélectrique de Bollène.
11
2.4. ANALYSE ET TRAITEMENT DES DONNEES
2.4.1. ESTIM ATI O N D E S E FF E CTIFS S UR L A Z O N E D E S UIVI
Il existe deux méthodes d’estimation de l’effectif des géniteurs à partir du nombre des
bulls observés.
Dans la méthode de MENESSON-BOISNEAU et BOISNEAU (1990), l'on part du
postulat que :
• Le nombre de géniteurs sur la frayère est fixe (ni immigration ni émigration),
• Une femelle effectue 5 à 7 pontes sur le même site.
Il est alors possible, dans un premier temps d’estimer l’effectif d’aloses femelles NF
par la formule :
NF = B/7 à 5
NF=effectif d'aloses femelles, B=nombre de bulls observés
En multipliant le nombre de femelles par le sex-ratio moyen saisonnier (S) calculé à
partir des déclarations de captures de pêche à la ligne, on peut estimer l'effectif d'aloses
mâles NM :
NM = (B/7 à 5)*S
La formule complète permet alors d'estimer la population génitrice totale sur la zone :
N = (B/7 à 5) + (B/7 à 5)*S
B=nombre de bulls observés, S=sex-ratio moyen saisonnier
Dans la méthode de CASSOU-LEINS et CASSOU-LEINS (1981), l'on part du postulat
que
• Le sex-ratio = 1,
• Il y a deux individus par bull,
• Il n'y a ni émigration ni immigration,
• Les femelles fraient 5 à 7 fois.
On peut ainsi estimer la population génitrice totale sur la zone :
N = 2B/7 à 5
12
2.4.2. A UTR E S TR AIT EM E NTS ET A N A L YS E S
Toutes les données de terrain sont reportées sur des fiches journalières de suivi.
La saisie des données est réalisée sous format Excel ou tout autre format utile pour
l’interprétation des données et la compréhension de la reproduction des aloses sur le site.
Le traitement des données vise à produire des tableaux, cartes et graphiques
permettant de présenter le déroulement et le déterminisme de la saison de reproduction et
d’effectuer une comparaison inter-annuelle des résultats pour les campagnes de suivi. La
relation entre tous les sites de suivis (Ardèche, RCC de Donzère, Cèze) est également
réalisée. En particulier, les éléments suivants sont analysés :
• Évolution de l'activité de reproduction
• Répartition temporelle des bulls
• Répartition spatiale des bulls
• Estimation des effectifs présents sur la frayère
• Analyse des paramètres hydrologiques
• Analyse des paramètres météorologiques
13
3. SUIVI DE LA REPRODUCTION 2010 : RESULTATS
3.1. CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES DE LA ZONE DE SUIVI
Ces descriptions correspondent aux observations faites lors de l'écoulement des eaux
par la chute d'attrait de la passe à poissons et par la vanne 1, ouverte en continu pendant ce
suivi.
La zone de suivi présente les faciès d'écoulement suivants (Figure 5):
• du Nord au Sud :
! Fosse à forte turbulence au pied du barrage : Ces remous naissent de
la confrontation entre deux courants :
- les eaux de la vanne 1 qui circulent sur un plat lent de faible profondeur dû à la dalle de
calcaire surélevée. Les chutes dévient leur écoulement en travers du fleuve ;
- le débit d'attrait de la passe à poissons, dont le courant s’oppose au premier et crée une
turbulence.
! Radier : Il ralentit l'écoulement des chutes puis renvoie une partie des
eaux vers un bras qui s’écoule au milieu d’une plage de galets émergée et partiellement
végétalisée. Une autre partie poursuit sa course et se réoriente progressivement selon l'axe
du Rhône, sous l'influence des eaux de la passe qui s'écoulent le long de l'enrochement.
! Îlot de galets déposés sur la roche mère qui affleure.
• de la rive gauche vers le milieu du lit :
! Chenal lotique : Ce couloir de 40 m de large longe la rive gauche. Il
canalise les eaux de la vanne 1 et celles de la passe à poissons.
! Îlot de galets.
!Radier.
Au niveau de la zone de suivi, le cours d'eau est large, les radiers, fosses, ainsi que
le chenal, offrent différents micro-habitats pour les activités de repos, de ponte et
d'incubation. La courantologie évite le dépôt d'éléments fins qui risquerait de colmater les
œufs. La chute d'attrait de la passe à poissons améliore l'oxygénation du milieu pour le
développement des larves. Les fonds rocheux à caillouteux servent d'abri tout au long du
développement de la progéniture.
14
FIGURE 5 : CARACT ERISTIQUES TYPOLOGIQUES DE LA FRAYERE (ECATE)
La représentation correspond à une hauteur d'eau de 70 cm relevée sur l'échelle
limnimétrique du barrage. Les courants sont ceux observés lors de l'ouverture de la vanne 1
et de l'écoulement par la chute d'attrait.
15
3.2. CARACTERISTIQUES GENERALES DE LA CAMPAGNE DE SUIV I
Cette année le débit réservé a été assuré uniquement par l’ouverture de la vanne 1.
Les zones de suivi se présentent comme un milieu complexe où les flux d’écoulement, les
débits et la topographie influent sur les places de pontes (GENOUD, 2001). Ainsi, les
caractéristiques du frai (localisation, intensité) peuvent être largement dépendantes du
schéma d’ouverture des vannes (qui peut être variable pendant la saison de reproduction) et
des variations du débit engendrées par les conditions météorologiques.
Au total 20 bulls ont été comptés sur la frayère de Donzère entre le 25 mai au 25 juin
2010 (Tableau 1). Après avoir présenté dans un premier temps les caractéristiques de la
reproduction et après avoir estimé l'effectif reproducteur, l’analyse des facteurs abiotiques
sur la reproduction pourra alors apporter des éléments complémentaires de compréhension.
Première nuit de comptage auditif des bulls 25 mai
Première nuit de frai actif 28 mai
Dernière nuit de comptage auditif des bulls 25 juin
Nombre de nuits de comptage 32
Nombre de nuits où les conditions de milieu étaient défavorables (Pluie et/ou
température de l'eau inférieure à 17°C) 12
Nombre de nuits de frai actif 6
Nombre total de bulls comptés 20
Nombre moyen de bulls/jour sur la période totale (32 jours) 0,625
Nombre moyen de bulls sur la période de frai actif (12 jours) 3,33
Nuits de reproduction les plus actives 29 mai : 10 bulls
TABL EAU 1 : CARACT ERIST IQUES GENERAL ES DU SUIVI DE REPRODUCTION
Alors que la période de suivi a démarré le 25 mai 2010, les premiers bulls se sont
manifestés le 28 mai. La campagne de suivi s’est arrêtée le 25 juin, après 17 nuits
consécutives sans activité. Sur 31 nuits de comptage, le frai s’est manifesté pendant 6 nuits.
La nuit du 11 juin n’a permis aucun suivi à cause des conditions climatiques dangereuses
(orages violents).
16
Trois périodes principales peuvent être observées (Figure 6) :
• La première qui est la plus courte (du 28 au 30 mai) avec un total de 14 bulls,
• La seconde période du 5 au 8 juin avec un total de 6 bulls,
• La troisième période, à partir du 9 juin, où plus aucun bull n’a été observé.
FIGURE 6 : R EPARTI T ION E T INTENSI TE DE LA REPRODUCTION LORS DE LA PERIODE DE SUIVI
3.3. CARACTERISATION DE LA REPRODUCTION SUR LA FRAYERE
3.3.1. RE P A RTITI O N T EM P OR E L L E D E S B U L L S P A R N UIT
Sur l'ensemble de la campagne, l’activité s’est manifestée dès 22h30 jusqu'à 2h00 du
matin (Figure 7). Ce constat est dû au fait que l’activité a été relativement faible lors de cette
campagne. Au-delà, aucune activité n’a été observée.
FIGURE 7 : D ISTRI BUTION T E MPORELL E DES BUL LS PAR QUART D’HEURE LORS DE LA PERIODE DE SUIVI
Avant 23h15, seul 1 bull a été observé. L’activité a été la plus dense entre 23h15 et
0h45 (70 % des bulls).
Cependant, l’ensemble de ces résultats est à relativiser vu le faible nombre de bulls.
17
La tendance des années précédentes concernant les horaires de l'activité de
reproduction se confirme. Les mêmes observations ont été faites les années précédentes.
L'activité la plus importante se situait généralement entre 23h00 et 1h00.
3.3.2. RE P A RTITI O N S P ATI A L E D E S B U L L S S UR L A FR A Y E R E
Les bulls ne sont pas répartis de façon homogène sur la frayère, en effet les aloses
se sont généralement accouplées sur les zones D et E (Figure 8). Les zones A et B sont
localisées sous la chute d’attrait de la passe à poissons. Les aloses ne s’y reproduisent pas.
La zone C est face à la rampe de mise à l’eau et de l’échelle limnimétrique. Ces
aménagements qui pénètrent d’environ 1 mètre dans l’eau créent une zone ou la vitesse de
l’eau est faible et donc défavorable pour la reproduction des aloses. Les observations
montrent que les migrateurs se reproduisent plus à partir des zones D, E et F où les
enrochements descendent jusqu’au fleuve et créent des contres courants, dans lesquels on
dénombre le plus de bulls.
FIGURE 8 : R EPARTI T ION SPATIALE DES BUL LS OBSERVES
Comme en 2009, les zones D et E ont été les plus fréquentées par les aloses. Aucun
bull n’a été observé sur les zones G et H (Tableau 2).
18
2009 2010
Zone Nombre
de bulls
Répartition
en %
Nombre
de bulls
Répartition
en %
A 4 5,8 0 0
B 16 23,2 1 5
C 8 11,6 1 5
D 24 34,8 4 20
E 17 24,6 13 65
F 0 0 1 5
G 0 0 0 0
H 0 0 0 0
TOTAL 69 100 20 100
TABL EAU 2 : RÉPART IT ION SPATIAL E DES BUL LS EN 2009 E T 2010
Il apparaît également que la localisation des deux postes d'observation (P6 et P9)
localisés en rive gauche, favorisent le repérage des bulls sur les zones A, B, C, D et E. Il
semble que les zones G et H soient moins visibles, ne favorisant donc pas l'observation des
bulls.
3.4. ESTIMATION DE L’EFFECTIF REPRODUCTEUR SUR LA FRAYERE
Le sex-ratio moyen saisonnier en 2010, calculé à partir des résultats de la pêcherie
sur le site de Donzère, est de 0,58 mâles pour 1 femelle (7 mâles pour 12 femelles)
(ABDALLAH, 2010).
Selon la méthode de MENESSON-BOISNEAU et BOISNEAU (1990) :
• Estimation de l’effectif d’aloses femelles :
NFmin = B/7 = 20/7 = 3 femelles
NFmax = B/5 = 20/5 = 4 femelles
• Estimation de l’effectif d'aloses mâles :
NMmin = (B/7)*S ou NMmin = NFmin*S = (20/7)*0,58 = 2 mâles
NMmax = (B/5)*S ou NMmax = NFmax*S = (20/5)*0,58 = 3 mâles
19
• Estimation de l’effectif total d’aloses :
Nmin = NFmin + NMmin = 4 individus
Nmax = NFmax + NMmax = 7 individus
Selon la méthode de CASSOU-LEINS et CASSOU-LEINS (1981) :
• Estimation de l’effectif total d’aloses :
Nmin = 2B/7 = (2*20)/7 = 6 individus
Nmax = 2B/5 = (2*20)/5 = 8 individus
Soit les résultats suivants (Tableau 3) :
Méthode Sex-
ratio
Nombre
de bulls
Nombre de
femelles
Nombre de
mâles
Nombre de
géniteurs
MENESSON-
BOISNEAU &
BOISNEAU (1990)
0,58 20 Entre 2 et 4 Entre 2 et 3 Entre 4 et 7
CASSOU-LEINS et
CASSOU-LEINS (1981) 0,58 20 Entre 5 et 8
TABL EAU 3 : EST I MATION DU NOMBRE DE GENIT EURS
Ces estimations du nombre de géniteurs présents sur le site sont une des plus faibles
observées depuis 1998. On observe une grande diversité de résultat depuis que le suivi
quantitatif de cette frayère est organisé. En 2001 et 2008 aucune alose n'a été observée,
alors que 624 étaient comptées en 2003. Pourtant, la population d’aloses semble plutôt
constante donc l'explication de ces variations est à chercher dans la répartition des individus
sur le bassin versant du Rhône, en fonction des conditions de milieu et plus particulièrement
des débits des affluents.
20
3.5. INFLUENCE DES FACTEURS ABIOTIQUES
3.5.1. LES P A R AM ET R E S H Y D R O L O GI Q U E S
LA TEMPERATURE DE L’EAU
La température de l’eau est un des facteurs les plus influents sur l ‘activité de
reproduction des aloses.
À partir du 25 mai, la température de l’eau était favorable à la reproduction des
aloses, le suivi a donc commencé. Nous voyons ensuite clairement que l’activité est stoppée
quand la température diminue. Dès que la température remonte le 3 juin (17,6°C), les bulls
ont réapparu. Bien que la température se stabilise ensuite, les bulls s’interrompent
brutalement et de façon précoce le 8 juin (Figure 9).
FIGURE 9 : ÉVOLUTION DE LA T E MPERATURE E T DE L’ACT I VIT E DE LA FRAYERE SUR LA SAISON
LE DEBIT ET LA HAUTEUR D'EAU
Le débit et la hauteur d’eau sont des paramètres considérés comme influençant
fortement l’activité des aloses. Ces deux paramètres conditionnent à la fois :
• L’accessibilité de certaines frayères (en particulier celles où un seuil doit être franchi),
• La qualité de la frayère,
• Le comportement des aloses.
Ils influencent également l’observation qui est nettement plus difficile lorsque le débit
augmente car la mise en suspension des éléments rend difficile la lecture et l'interprétation
des bulls.
21
FIGURE 10 : ÉVOLUTION DU DE B I T E T DE LA HAUTEUR D’E AU SUR LA FRAYERE PENDANT LA PERIODE DE
SUIVI
Ces éléments mettent en évidence la corrélation entre le débit et la hauteur d’eau.
Ces deux paramètres n’évoluent pas l’un sans l’autre. Deux crues distinctes se sont
succédées (du 30 mai au 2 juin et du 14 juin au 21 juin). Elles sont liées aux nombreux
orages sur le bassin versant du Rhône en amont de Montélimar. En dehors de ces périodes,
le débit et la hauteur évoluent peu (respectivement 60 à 80 m3/s et 70 à 100 cm d’eau à
l’échelle limnimétrique). D’après les fiches de terrain et les débits moyens journaliers, les
observateurs considèrent qu’à partir de 100m3/s le courant est rapide et violent, perturbant
ainsi les observations en surface et devenant un réel frein à la reproduction des aloses.
LA TURBIDITE
En partie dépendante du débit, la turbidité est un facteur pouvant fortement influencer
la reproduction (Figure 11).
La turbidité n’est restée faible (classe 1) que lors des deux premières nuits de suivi,
au cours desquelles il n’y a eu aucun bull (Figure 12). 14 bulls se sont déroulés dans des
conditions de turbidité moyenne (classe 2) et 6 bulls dans des conditions de turbidité forte
(classe 3). Aucun bull n’a eu lieu lors d’une turbidité très forte (classe 4) (Figure 11).
Les 6 nuits de suivi avec activité ont eu lieu avec une turbidité de classe moyenne (3
nuits) et de classe forte (3 nuits) (Figure 11).
Bien que la reproduction se déroule uniquement pour des classes de turbidité
"moyenne" et "forte", il apparaît ainsi difficile de déceler l'influence de la turbidité sur l'activité
de reproduction, surtout pour les classes extrêmes. Le choix de ce modèle de classification
n'est donc peut-être pas optimal.
22
En 2009, les principales classes de turbidité pour lesquelles avaient lieu la
reproduction, étaient les classes " faible " et " moyenne ".
0 0
14
6
3
0 0
3
0
2
4
6
8
10
12
14
16
Faible Moyenne Forte Très forte
Classe de turbidité
No
mb
re
de
bu
lls
0
1
2
3
4
No
mb
re
de
nu
its
de
su
ivi
av
ec
ac
tiv
ité
FIGURE 11 : R E LATION ENTRE L ES CLASSES DE TURBIDI T E ET L’ACTIVI T E DE REPRODUCTION
FIGURE 12 : EVOLUTION DE LA TURBIDIT E E T DE L’ACT IVIT E DE REPRODUCTION
0
2
4
6
8
10
12
25-m
ai
26-m
ai
27-m
ai
28-m
ai
29-m
ai
30-m
ai
31-m
ai
01
-juin
02
-juin
03
-juin
04
-juin
05
-juin
06
-juin
07
-juin
08
-juin
09
-juin
10
-juin
11
-juin
12
-juin
13
-juin
14
-juin
15
-juin
16
-juin
17
-juin
18
-juin
19
-juin
20
-juin
21
-juin
22
-juin
23
-juin
24
-juin
25
-juin
date
Nom
bre
de b
ulls
0
1
2
3
4
5
Indic
e d
e t
urb
idit
é
Nombre de bulls
Indice de turbidité
23
OUVERTURE DES VANNES
Le schéma d’ouverture des vannes n’a pas varié cette saison. Seule la vanne 1 a
assuré l’écoulement de réserve avec la chute d’attrait de la passe à poissons.
3.5.2. LES P A R AM ET R E S M ET E OR O L O GI Q U E S
LA TEMPERATURE DE L’AIR
L’évolution de la température de l’air illustre des conditions météorologiques dont
dépend en particulier la température de l’eau. Mais l'évolution de la température de l'eau par
rapport aux variations de la température de l'air est lente et atténuée par la fonction tampon
de la masse d'eau.
Au cours de la campagne de suivi, la température de l’air a augmenté jusqu’au 9 juin,
atteignant 23°C, puis a diminué progressivement pour enfin remonter à 20°C à la fin du suivi.
Le pic de bulls du 29 mai est principalement marqué par une augmentation nette de la
température de l’air (Figure 13).
FIGURE 13 : EVOLUTION DE LA T E MPERATURE DE L’EAU E T DE L’AIR E T DE L’ACTIVI T E DE LA FRAYERE.
LE VENT
Un vent léger, quelle que soit son origine, est plus favorable pour l'observation des
bulls. Un vent plus fort peut aussi modifier la qualité des observations (remous en surface,
souffle et déportation des ondes sonores). L'intensité du vent semble donc influencer les
conditions de suivi.
24
De façon générale, l’intensité du vent est restée relativement modérée pendant la
campagne de suivi puisque l’ensemble des nuits de suivi s’est déroulé lors de vents
d’intensité nulle à moyenne (Figure 14).
Lors des nuits de suivi avec un vent moyen à très fort (classe 2 à 4), aucune activité
de frai n’est observée. La totalité des bulls observés ont lieu les nuits de vent nul (classe 0)
et de vent faible (classe 1) (Figure 14).
0
10
0
10
0
5
000
1
0
2
4
6
8
10
12
0 1 2 3 4
Intensité du vent
No
mb
re
de
bu
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0
1
2
3
4
5
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No
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re
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nu
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de
su
ivi
av
ec
ac
tiv
ité
FIGURE 14 : EVOLUTION DE L’INT ENSIT E DU VENT E T SON ORIGINE
LA LUNE
La lune peut influencer la qualité des observations, une lune claire facilitant le suivi
par une meilleure observation des bulls. La lune était visible en début de la campagne, entre
le 25 mai et le 2 juin, et en fin de campagne, du 19 juin au 25 juin.
Aussi, on constate que près de 95 % des bulls (19) ont été observés lors des phases
de pleine lune et du dernier quartier (Figure 15).
On peut également considérer que la visibilité de la lune a pu jouer sur les conditions
d’observations, puisque 70 % des bulls (14) ont été comptabilisés lors d’une phase lunaire
visible.
Cependant, il reste difficile d’établir un lien entre les phases lunaires et la visibilité de
la lune, et l’activité de reproduction des aloses.
25
FIGURE 15 : INT ENSIT E DE L’ACT IVIT E DE REPRODUCTION EN FONCTION DE LA LUNE
3.6. SYNTHESE DE LA CAMPAGNE 2010 ET COMPARAISON INTER
ANNUELLE
Le nombre de bulls observés au niveau du barrage de Donzère tend à régresser
d’année en année, exception faite en 2003, avec le record de bulls observés sur cette
frayère. Depuis 2005, l’effectif de bulls ne cesse de diminuer jusqu’à être très faible (2010)
voir complètement nul (2008) (Figure 16).
FIGURE 16 : ÉVOLUTION INTERANNUEL L E DE LA REPRODUCTION DES A LOSES SUR LA FRAYÈRE DU BARRAGE
DE DONZÈRE
26
Il est intéressant d’appréhender l’impact des facteurs abiotiques sur l’activité de
reproduction en 2010.
Ainsi, en corrélant plusieurs de ces facteurs (intensité du vent, turbidité, heure de
démarrage et de fin de l'activité, temperature de l’eau et de l’air) lors du pic de reproduction,
il apparaît difficile d'observer une quelconque influence sur l'activité de reproduction ou sa
localisation sur la frayère (Figure 17).
FIGURE 17 : FACTEURS AB IOTIQUES ET REPRODUCTION LORS DE LA CA MPAGNE 2010
3.7. PROSPECTIONS EN AMONT DU BARRAGE DE DONZERE
Aucune prospection n'a été réalisée sur le RCC de Donzère aval, les efforts de
prospection ont été portés en amont de l’ouvrage uniquement.
PROSPECTION A L’USINE HYDROELECTRIQUE DE CHATEAUNEUF-DU-RHONE
Une prospection a eu lieu le 17/05 entre 22h50 et 23h45. Les conditions étaient
identiques à celles observées au barrage de Donzère le même jour. Aucune présence
d’aloses ni activité de reproduction n’a été observée. De nombreux contre-courants
atténuaient notamment les observations.
27
PROSPECTION AU BARRAGE DE ROCHEMAURE
Une prospection s’est déroulée le 18/05 de 22h50 à 0H00. Le niveau d’eau nettement
supérieur au niveau normal a offert à de nombreuses espèces présentes au barrage de
Rochemaure une zone de repos durant la crue. Ainsi durant la nuit d’observation, poissons
blancs (chevesnes, brèmes, ablettes,…) et carnassiers (brochets, silures, sandres) ont
montré leur présence. En revanche, nous n'avons détecté aucune alose.
Par ailleurs depuis 2004, des prospections sont réalisées en amont de
l’aménagement de Donzère-Mondragon (Tableau 4) :
Rochemaure Châteauneuf
18 mai 17 mai 2010
0 bull 0 bull
10 juin 2009
2 bulls /
25 juin 2008 /
0 bull
2007 / /
2006 / /
10 juin 9 juin 2005
0 bull 5 bulls
20 juin 14, 15, 17 et
19 juin 2004 0 bull 74 bulls
TABL EAU 4 : RÉSUL TATS DES PROSPECTIONS RÉAL ISÉ ES E N AMONT DE DONZÈRE-MONDRAGON
Le site le plus prolifique a été celui de l’usine hydroélectrique de Châteauneuf du
Rhône, où des bulls ont été comptabilisés en 2004 et 2005. Au niveau du barrage de retenue
de Rochemaure, seule la prospection de la campagne 2009 a permis d’observer des bulls.
Depuis 2004, il apparaît donc que plusieurs bulls ont été observés, ce qui confirme
que les aloses peuvent franchir la limite amont d'observation constituée par l'ouvrage de
Donzère-Mondragon.
28
4. DISCUSSION
4.1. COMPARAISON INTER-SITE/INTERANNUELLE
Les différentes campagnes sur la reproduction de l’Alose dans nos cours d’eau, ont
montré que le poisson s’orientait majoritairement vers les cours d’eau où le débit et la
hauteur d’eau étaient élevés.
Pour analyser la répartition des aloses sur les différentes frayères, il est intéressant
ici de comparer les effectifs observés sur les frayères suivies sur la Cèze (Port de l'Ardoise
et seuil de Chusclan), sur l’Ardèche (Petite Mer et Salavas-Ibie) et sur la frayère du barrage
de Donzère sur le Rhône (Figure 18).
FIGURE 18 : ÉVOLUTION DU NOMBRE DE BUL LS DEPUIS 2000 SUR L ES FRAYÈRES SUIVIES SUR L’ARDÈCHE E T
SUR L E RHÔNE, ET SUR L E S ECT EUR DU PORT DE L’ARDOISE
Il n’apparaît pas de corrélation négative flagrante entre les trois cours d’eau depuis
2000. En revanche, nous pouvons noter une similitude de l’évolution du nombre de bulls
entre la Cèze et l’Ardèche. Ainsi de l’année 2006 à 2010, ces deux cours d’eau ont montré
une évolution identique.
On remarque toutefois qu’en 2001, alors qu'aucun bull n'a été observé à Donzère,
plus de 200 l’on été sur l’Ardèche.
29
Bien que ce soit moins flagrant, cette observation peut être reformulée cette année.
Une faible reproduction sur le Rhône correspond à une reproduction plutôt importante sur
l'Ardèche (434 bulls) et sur la Cèze (3844 bulls). Cette comparaison Donzère/Ardèche
étendue aux sites en aval (la Cèze et la buse du Port de l’Ardoise) conforte l'idée que les
aloses ont emprunté les affluents du Rhône.
Le suivi semble donc révéler une désertion de la frayère. Ce phénomène est induit
par les conditions abiotiques et biotiques locales, mais aussi régionales.
4.2. APPROCHE LOCALE
Au niveau du barrage de Donzère, le débit a eu un fort impact sur la reproduction des
aloses. À plusieurs reprises, et sur des intervalles de temps courts, le débit en aval du
barrage a augmenté de façon significative. Ces augmentations ont engendré des hausses du
niveau d’eau inondant les radiers et modifiant la hauteur de la colonne d’eau sur la frayère
de substitution. Ces deux phénomènes ont fortement perturbé la reproduction (interruption
des bulls) et l’observation.
La température de l’eau est l’un des principaux facteurs influant sur la reproduction
de l’Alose. Or, sur la campagne de suivi, la température de l’eau a tardivement dépassé les
17°C. Le suivi n’a pu commencer réellement qu’à partir du 25 mai. On remarque nettement
l’influence de la température sur la période du 27 mai au 9 juin où la reproduction a
commencé puis s’est interrompue avec la chute brutale de la température de l’eau due au
orages de début juin sur la tête de bassin.
Ces nombreuses précipitations sur l'amont du bassin versant du Rhône ont
également été la cause d’une turbidité importante durant toute la campagne de suivi. Vu la
très faible présence d’aloses sur le site, il est impossible de mesurer l’impact de ce
paramètre.
La période de suivi a couvert un cycle lunaire complet et les résultats ne permettent
pas de comprendre l’impact de ce paramètre sur la reproduction des aloses.
Il faut aussi ajouter que sur toute la période de suivi, la vanne 1 du barrage est restée
ouverte en continue (la vanne 6 était immobilisée pour des travaux d'entretien). En
conditions normales de débit réservé (60 m3/s), les formations calcaires de roche mère ne
permettent pas le franchissement des aloses vers la vanne 1.
30
Le suivi quantitatif (et le safari Alose qui s’est déroulé le samedi 29 mai) ont confirmé
la faible fréquentation des aloses au barrage de Donzère. La faible activité de reproduction
correspondrait donc au faible nombre d’individus présents sur le site.Mais ce n’est pas le
seul paramètre biotique qui a influencé la reproduction.
En effet, la présence de prédateurs tels que le silure a été remarquée à plusieurs
reprises sur les zones de reproduction. Le silure remonte dans la colonne d’eau pour
chasser et son activité alimentaire est principalement nocturne. Il est possible que la
présence en grand nombre de ce prédateur ait pu influencer la reproduction des aloses, les
ayant poussées à migrer, notamment sur l'Ardèche où elles ont rencontré cette année, des
conditions favorables.
4.3. APPROCHE REGIONALE
Cette campagne confirme les observations précédentes. En effet, la hauteur d’eau
dans la Cèze (SOLA et al., 2010) ainsi que dans l’Ardèche (LECOMTE et al., 2010) était
relativement importante cette saison. Un grand nombre de bulls a également été recensé sur
les frayères de ces deux cours d’eau (434 bulls sur l'Ardèche et 3844 bulls sur la Cèze) et
l'on observe en contrepartie un très faible nombre sur le Rhône à Donzère. La majorité de la
population d’aloses a donc choisi de migrer en direction des frayères de la Cèze et
l’Ardèche.
Les observations ont montré que lorsque que la hauteur d’eau et le débit étaient
faibles sur les affluents, la migration des aloses s’orientait vers les frayères du Rhône. Cette
situation a été observée pendant la campagne de suivi 2003 où les populations d’aloses se
sont regroupées en aval du barrage de Donzère parce que le faible niveau d’eau des
affluents leurs interdisait l’accès à ceux-ci.
Cette campagne 2010 a été marquée aussi par l’entretien du barrage au niveau de la
vanne 6. Les travaux ont débuté nettement avant la remontée des Aloses et étaient
inachevés à la fin de la campagne. On peut admettre que les différents travaux ont pu
perturber la reproduction des aloses par rapport aux bruits et aux éventuelles matières en
suspension qui se sont échappées dans l’eau.
31
Les débits enregistrés au barrage de Donzère par la CNR, pourraient, à l’avenir être
couplés avec des mesures de vitesse du courant. L’importance du débit est reconnue mais
la vitesse du courant est également importante. Le débit est mesuré en m3/s, or si on a
60 m3/s au barrage de Donzère, l’eau est relativement calme. En revanche, dans une même
situation de 60 m3/s dans l’Ardèche, la rivière est en crue et le courant est très violent. Lors
des futures campagnes, il pourrait donc être intéressant mesurer et analyser le lien entre la
vitesse du courant et l’activité de reproduction.
Il est encore difficile, cette année d'interpréter ces résultats en les comparant aux
résultats mesurés depuis 1998 sur la frayère de substitution du barrage de Donzère. En
effet, même si on retrouve certaines conditions de milieu, notamment de débit et de
température de l'eau, le niveau de reproduction ne peut être comparé à aucun autre depuis
1998. Les résultats nuls en 2001 et en 2008 avaient été expliqués alors par des conditions
météorologiques et donc de milieu défavorables, surtout au niveau du débit et de la
température de l'eau. A contrario, cette année, les conditions du milieu semblaient plutôt
favorables à une forte activité de reproduction en aval du barrage. Le résultat prouve que
cette seule analyse est insuffisante.
À l'inverse, on remarque qu’en 2006, le débit trop faible des affluents les rendait peu
accessibles ; on avait assisté à une concentration des aloses au niveau de la frayère de
Donzère (VAN LIERDE, 2006 ; GRANGIER et DEMAY, 2006). Cette constatation est
importante dans le sens où les aloses, si elles ont l’opportunité de rejoindre des frayères
naturelles et donc de migrer le plus haut possible en tête de bassin, déserteront les frayères
de substitution. L'aménagement du seuil de Salavas au printemps 2009 avec une passe à
poissons, vient appuyer cette hypothèse, puisque lors des prospections réalisées en amont
(LECOMTE et al., 2010), des individus ont été observés, validant ainsi le franchissement
qualitatif du seuil.
En ce qui concerne le Rhône, il est également peut être permis de penser que les
aloses réussissent à le remonter plus en amont probablement par le canal de dérivation de
Donzère-Mondragon. Lors de la campagne 2009, les 2 bulls observés le 10 juin au barrage
de retenue de Rochemaure valident également la migration amont de certains individus.
La typologie de la frayère en aval du barrage est très sensible aux modifications
d’exploitation (ROURE et BARTHET-SIMEON, 2002). Ces modifications sont la
conséquence à la fois du rôle tampon du barrage sur les crues en amont mais également
d’un cahier des charges d’exploitation très strict. Dans l’avenir, il sera donc d’autant plus
important de considérer cette gestion que son impact est important sur la reproduction des
aloses.
32
Le barrage de retenue de Donzère est un obstacle infranchissable pour la migration
des aloses. Même si les aloses semblent tolérantes quant au choix des frayères, il n’est pas
admis que les conditions offertes par les frayères de substitution conviennent au
développement des œufs. Sur de tels sites, où les conditions typologiques ne sont pas
idéales (profondeur, zone de radiers lointains…), le succès reproducteur peut être largement
compromis, par exemple par le colmatage des interstices où les œufs et les larves se
développent, par un apport de matière organique en suspension suite au largage de masse
d’eau importante en fin de saison. Dès lors, la mise en place d’une méthodologie sur le
devenir des pontes est cruciale en particulier sur les frayères de substitution.
Ainsi, l’étude sur le succès reproducteur initiée en 2008 a été reconduite en 2010 sur
le Vidourle et sur les frayères de l’Ardèche (ARAZO et LE GURUN, 2010). En 2010, les taux
de survie observés sont relativement proches entre les frayères de Saint Laurent d’Aigouze
sur le Vidourle et de Petite Mer sur l’Ardèche (respectivement 29,5% et 38,8%). Pour
mémoire, les écarts en 2009 étaient beaucoup plus prononcés avec une survie 3,5 fois
moins importante sur le site vidourlais que sur le site ardéchois. De plus, la perte en oeufs a
été très élevée lors de cette campagne, ce qui biaise l’évaluation de la mortalité.
Comme en 2009, le taux de survie peut être lié à l'absence de caractéristiques
favorables en raison du substrat vaseux, de la profondeur importante (3,80 m) et du faible
taux d’oxygène que cela induit. Ces observations pourraient également s'appliquer sur un
site comme la frayère du barrage de Donzère, ou les sites localisés plus en amont.
De plus, le suivi automatisé par enregistrement audio, stoppé en 2008, va redémarrer
lors de la campagne 2011. L’objectif principal de l’étude est d’atteindre l’autonomie du suivi
sur un site connu (frayère de la buse du Port de l’Ardoise), et sur un autre site du bassin du
Rhône nécessitant une configuration matérielle différente adaptée au site (idéalement
l’Ardèche). Ce type de suivi ne nécessitera pas autant d’hommes que le suivi manuel mis en
place au barrage de Donzère depuis 1998, et permettra de libérer une grande partie de ce
personnel afin de se consacrer aux sites plus en amont.
La Loi sur l'Eau et les Milieux Aquatiques (LEMA, loi n°2006-1772 du 30/12/2006)
prévoit d'ici 2015, l'augmentation du débit réservé au 1/20ème du module. À l'aval du
barrage de Donzère, les caractéristiques typologiques de la frayère vont donc changer et
sûrement engendrer un déplacement des géniteurs vers des secteurs plus appropriés pour
leur reproduction. De même, se posera la question de la relation Ardèche / RCC de Donzère,
et le comportement des aloses face à cette augmentation de débit.
33
5. CONCLUSION
Avec 20 bulls comptabilisés sur cette campagne, l’activité de reproduction a été une
des plus faibles observées depuis la première campagne menée en 1998. En mai, les
conditions hydrologiques étaient nettement plus favorables à la remontée des aloses sur la
Cèze et sur l’Ardèche que sur le Rhône. Les aloses ont apparemment eu plus de facilité pour
y migrer et s’y reproduire.
Les facteurs abiotiques ont montré que les aloses remontaient en fonction du débit
d’attrait à chaque embouchure de rivière ainsi que la hauteur d’eau à ces croisements. Le
Rhône fut régulièrement dans des conditions défavorables, ne permettant pas aux aloses de
s’y reproduire (débit fort, hauteur d’eau jusqu’à 3,50 m au-dessus du niveau normal, chute
brutale de la température de l’eau…).
Le barrage de Donzère est considéré comme la limite amont de l’aire de reproduction
de l’alose et comme frayère de substitution. Il faut relativiser le résultat en se rappelant que
cet endroit n’est, en aucun cas, idéal pour la reproduction de l’espèce. De nombreuses
captures d’aloses, en amont du barrage, ont été enregistrées par des pêcheurs aux engins
et amateurs bien que la passe à poissons soit considérée comme infranchissable. En ce
sens, même si aujourd’hui l’Alose feinte du Rhône est de retour sur le bassin du Rhône, les
efforts de restauration du fleuve et de ses affluents doivent continuer.
La réalisation d’une nouvelle passe à poissons plus adaptée à la migration des
aloses au-delà du barrage de Donzère est indispensable pour permettre l’accès à de
nouvelles frayères en amont. Dans ces conditions, de nouvelles frayères seront découvertes
qui répondront aux besoins écologiques des aloses. Il faudra alors développer les
prospections en amont et sensibiliser de nouveaux partenaires comme, par exemple, la
Réserve Naturelle des Ramières à l’embouchure de la Drôme.
De plus, la mise en place d’une étude sur le succès reproducteur des aloses, comme
cela a déjà été fait ailleurs sur le bassin, permettrait d’apporter des informations sur les
potentialités d’accueil des nouveaux sites amont de frai. Parralèlement, le développement du
suivi acoustique sur ces sites historiques, permettra également de se focaliser sur le Rhône
et ses affluents, situés en amont du barrage de Donzère.
Le nouveau PLAGEPOMI 2010-2014 du bassin Rhône-Méditerranée prévoit
d’améliorer la circulation des aloses sur l’axe Rhône en aval de la confluence avec la Drôme,
soit jusqu’à l’aménagement de Baix-Le Logis Neuf. Ainsi, les suivis de frayères d’aloses
seront reconduits afin de suivre l’évolution de leurs aires de migration et de colonisation.
34
Dans ce contexte, une petite centrale hydroélectrique (PCH) sera créée au niveau du
barrage de Donzère. La mesure compensatoire permettra de créer une passe à poissons de
type passe à bassins. Ce nouvel aménagement nécessitera sa prise en compte dans
l'analyse des résultats de suivi de l'activité de reproduction, et de développer le volet
"prospection amont". Cependant, cette nouvelle passe à poissons ne permettra pas
d’estimer de manière quantitative le franchissement des espèces piscicoles puisqu’elle ne
sera pas équipée d’un système d’observation.
Cette estimation quantitative pourra cependant être réalisée via le sas d’observation
qui sera présent à la future passe à poissons qui sera implantée sur le barrage-usine de
Sauveterre à l’horizon 2013.
35
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste des figures
Figure 1 : Localisation des ouvrages sur le cours inférieur du Rhône et localisation des frayères suivies ...............................................................................................................3
Figure 2 : Aménagement de Donzère-Mondragon (CNR) .......................................................4 Figure 3 : Localisation de la zone de suivi sur le Rhône court-circuité (IGN)..........................5 Figure 4 : Barrage de retenue de Donzère (ECATE) ...............................................................6 Figure 5 : Caractéristiques typologiques de la frayère (ECATE)...........................................14 Figure 6 : Répartition et intensité de la reproduction lors de la période de suivi ....................16 Figure 7 : Distribution temporelle des bulls par quart d’heure lors de la période de suivi ......16 Figure 8 : Répartition spatiale des bulls observés..................................................................17 Figure 9 : Évolution de la température et de l’activité de la frayère sur la saison...................20 Figure 10 : Évolution du débit et de la hauteur d’eau sur la frayère pendant la période de suivi
.....................................................................................................................................21 Figure 11 : Relation entre les classes de turbidité et l’activité de reproduction......................22 Figure 12 : évolution de la turbidité et de l’activité de reproduction......................................22 Figure 13 : Evolution de la température de l’eau et de l’air et de l’activité de la frayère........23 Figure 14 : évolution de l’intensité du vent et son origine .....................................................24 Figure 15 : Intensité de l’activité de reproduction en fonction de la lune...............................25 Figure 16 : évolution interannuelle de la reproduction des Aloses sur la frayère du barrage de
Donzère ........................................................................................................................25 Figure 17 : Facteurs abiotiques et reproduction lors de la campagne 2010 ............................26 Figure 18 : Évolution du nombre de bulls depuis 2000 sur les frayères suivies sur l’Ardèche et
sur le Rhône, et sur le secteur du port de l’Ardoise........................................................28
Liste des tableaux
Tableau 1 : Caractéristiques générales du suivi de reproduction............................................15 Tableau 2 : Répartition spatiale des bulls en 2009 et 2010 ....................................................18 Tableau 3 : Estimation du nombre de géniteurs.....................................................................19 Tableau 4 : Résultats des prospections réalisées en amont de Donzère-Mondragon...............27
36
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+ annexes.
39
ANNEXES
Annexe 1 : Comparaison interannuelle
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Période de suivi 14/05-19/06 20/05-11/07
14/05-03/07 21/05-11/07 04/06-07/07 13/05-30/06 24/05-26/06 25/05-25/06 23/05-30/06 14/05-22/06 19/05-27/06 04/05-26/06 25/05-25/06
Nombre de jours 37 53 51 52 34 49 34 32 39 40 40 53 32
Nuits de suivi 5 19 30 25 31 40 31 28 30 29 15 38 32
Période de reproduction
19/05-19/06 01/06-08/07
25/05-30/06 12/06-06/07 20/05-25/06 24/05-25/06 25/05-22/05 07/06-29/06 23/05-18/06 04/05-25/06 28/05-08/06
Pic de reproduction
04/06-19/06 25/06-04/07
08/06-20/06 12/06-20/06 01/06-14/06 25-mai 02/06-04/06 12-juin 06/05-13/06 10-juin 29-mai
Nombre de bull 123 209 626 0 377 1 219 222 513 445 192 0 69 20
Nbr. moyen de bulls/nuit
24 11 21 0 15 35 9,25 16,03 11,41 4,8 0 1,81 0,625
Nbr estimé d'aloses
35 à 49 62 à 106 179 à 254 0 108 à 151 447 à 624 63 à 124 146 à 206 117 à 178 42 à 76 0 … …
Captures dans le RCC
68 25 40 7 175 46 124 279 … …
Nbr. jours T°>17° mai
5 6 6 0 11 0 19 6
Nbr. jours T°>17° juin
7 26 30 25 25 22 17 9 26 16
Nbr. jours T°>17°
juillet 11 7 0 …
Nbr. jours Q<100m
3/s mai
18 2 18 6 13 8 7 9 15 9 31 6
Nbr. jours Q<100m
3/s juin
19 21 30 14 20 30 26 25 30 10 9 26 17
Nbr. jours
Q<100m3/s juillet
10 3 7 7 …
Jours favorables
T>17, Q<100m3/s
1 sur 3 1 sur 2 1 sur 2,5 1 sur 1,5 1 sur 1,4 1 sur 1,5 1 sur 1,03 1 sur 1,77 1 sur 1,12 1 sur 2 … 1 sur 1,45
ZI du Port Fluvial - Chemin des Ségonnaux - 13200 ArlesPrésident : Jean-Claude MONNET
Tél. 04 90 93 39 32 - Fax 04 90 93 33 19 - E-mail : [email protected]://www.migrateursrhonemediterranee.org/
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Membres de l’AssociationMigrateurs Rhône-Méditerranée :
Fédérations Départementales desAssociations Agréées de Pêche et de Protectiondu MilieuAquatique de l’Ardèche, des Bouches-du-Rhône, de la Corse, de la Drôme,du Gard, du Vaucluse, de l’Ain, des Alpes de Haute-Provence, desAlpes-Maritimes,de l’Aude, des Hautes-Alpes, de Haute-Savoie, de l’Hérault, de l’Isère, de la Loire, duRhône, de Savoie et du VarUnion Régionale des Fédérations de Pêche de l’Arc Méditerranéen (URFAM)Union Régionale des Fédérations de Pêche Rhône Alpes (URFEPRA)Association des pêcheurs professionnels Rhône Aval Méditerranée