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STUDIO Invitation à… Madeleine Van Doren pour le Fresnoy Programmation de films et vidéos du Studio National des Arts Contemporains-Tourcoing Bruno Elisabeth, Laura Erber, Mihai Grecu, Jannick Guillou, Laura Henno, Zhenchen Liu, Laurent Mareschal, Eric Oriot, Jérôme Ruby, Anna Katharina Scheidegger, Gregg Smith, Julien Tarride, Jérôme Thomas, Florent Trochel Exposition du 31 janvier au 16 février Vernissage le mercredi 30 janvier de 18h à 21h Laura Henno, Twilit, 2003, 16mm, 6’ © Laura Henno et Le Fresnoy - Studio national Galerie Les filles du calvaire 17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris tel: +33 (0)1 42 74 47 05 www.fillesducalvaire.com contact presse : m.magnier@fillesducalvaire

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Page 1: STUDIO Invitation à… Madeleine Van Doren pour le Fresnoy · 2017. 11. 17. · Après les invitations faites à Claire Le Restif en janvier 2002 et à Brent Klinkum de Transat vidéo

STUDIO Invitation à… Madeleine Van Doren pour le Fresnoy Programmation de films et vidéos du Studio National des Arts Contemporains-Tourcoing

Bruno Elisabeth, Laura Erber, Mihai Grecu, Jannick Guillou, Laura Henno, Zhenchen Liu, Laurent Mareschal, Eric Oriot, Jérôme Ruby, Anna Katharina Scheidegger, Gregg Smith, Julien Tarride, Jérôme Thomas, Florent Trochel Exposition du 31 janvier au 16 février Vernissage le mercredi 30 janvier de 18h à 21h

Laura Henno , Twilit, 2003, 16mm, 6’

© Laura Henno et Le Fresnoy - Studio national Galerie Les filles du calvaire 17 rue des Filles-du-Calvaire 75003 Paris tel: +33 (0)1 42 74 47 05 www.fillesducalvaire.com contact presse : m.magnier@fillesducalvaire

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STUDIO

Invitation à …Madeleine Van Doren pour le Fresnoy Films et Vidéos du Studio National des Arts Contemporains-Tourcoing Bruno Elisabeth, Laura Erber, Mihai Grecu, Jannick Guillou , Laura Henno , Zhenchen Liu, Laurent Mareschal, Eric Oriot, Jérôme Ruby, Anna Ka tharina Scheidegger, Gregg Smith, Julien Tarride, Jérôme Thomas, Florent Trochel Exposition du 31 janvier au 16 février Vernissage le mercredi 30 janvier de 18h à 21h Après les invitations faites à Claire Le Restif en janvier 2002 et à Brent Klinkum de Transat vidéo en janvier 2006, la galerie accueille une programmation vidéo de Madeleine Van Doren. Dans le cadre du 10ème anniversaire de l’ouverture du Fresnoy-Studio National des Arts contemporains, et après les huit expositions proposées dans la région Nord/Pas de Calais, la Galerie des Filles du Calvaire offre une “escale” à Paris (après l’invitation de la Cinémathèque du Québec de Montréal), pour une programmation de films et vidéos produits par cette structure de création et réalisés par de jeunes artistes d’horizons et de nationalités diverses. La généreuse mise à disposition de l’espace de la Galerie permet une sélection de quatorze œuvres conçues pour la plus ancienne en 1997 et jusqu’aux dernières présentées lors du Panorama 8 en Juin 2007. Au rez-de-chaussée, une vidéo-projection diffuse cinq oeuvres qui font état de paysages urbains et ruraux. Rien de bucolique dans ces regards d’artistes mais plutôt questionnant voire critique sur - une nature qui peut paraître hostile (Laura HENNO) , les derniers refuges de l’imaginaire du Sertao Brésilien (Laura ERBER) , l’abandon de maisons aux fenêtres murées d’une ville du Nord (Anna Katharina SCHEIDEGGER ), l’effroyable chaos des chantiers de Shangai où l’humain ne peut rivaliser avec “l’essor” économique (ZhenChen LIU ) et, la triste réalité d’un mur, du mur entre Palestine et Israël, que l’artiste (Laurent MARESCHAL ) fissure, virtuellement comme un espoir ? - Sur la mezzanine, huit oeuvres dans lequelles il n’y a pas à proprement parler une histoire, mais des histoires possibles. Dans les versions originales utilisant la pellicule noir et blanc, le film d’Eric ORIOT entraîne dans une sorte de mouvement perpétuel recréant une ambiance du cinéma fantastique des années 20-30 et celui de Jérôme THOMAS provoque une tension autant sonore que visuelle. Julien TARRIDE pour sa vidéo adopte la forme opéra où chant, musique, danse, décor, masques en font un spectacle fantastique. Les “scénettes” de Florent TROCHEL se déroulent dans le cadre stable de plans séquences où des personnages évoluent entre quotidienneté et théâtralité. Le ring du film de Mihai GRECU devient un espace scènique onirique d’où est évacué le combat physique pour un duel figé entre deux hommes et leurs chiens. Le film de Jannick GUILLOU commence par un long plan décrivant un panoramique d’un espace vide. Celui-ci se peuple d’apparitions étonnantes où la plasticité reste au coeur du propos. Pour son cartoon, Jérôme RUBY emprunte à “l’esthétique populaire du dessin animé et à la facture naïve d’un imagier” pour illustrer “un pays sans frontière ouvert au rêve”. Bruno ELIZABETH recréé un univers cinématographique “d’une histoire du déjà dit”, à l’aide de citations, où le hasard est au coeur de chaque séquence dans un rythme endiablé. Dans le “Petit Salon”, une conversation intime (entre l’auteur Gregg SMITH et une comédienne) étrangement exposée au regard de voyeurs possibles ayant “fenêtres sur cour”, mais, qui ne pourront sûrement pas découvrir les fines échappées du décor ambiant. Visions très diverses de ces créations allant de l’utilisation des outils traditionnels (cinéma et vidéo ) aux récents moyens numériques les plus sophistiqués.

LE FRESNOY-Studio National des Arts contemporains Directeur Alain Fleischer 22, Rue du Fresnoy / B.P. 179 / 592O2 Tourcoing cedex / France / www.lefresnoy.net

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Bruno Elisabeth A chain of circumstances , 2005 Film 35mm, son dolby digital 5.1, couleur, 10’ Musique de Morgan Daguenet (Mils, Bertruf) « Le plagiat est nécessaire. Le progrès l’implique. »1 Perdu ou en quête de l’âme sœur, un homme déambule dans la ville. Il entre dans un casino, s’essaie à différents jeux, rencontre une femme. Autour de la table de roulette ils tombent instantanément amoureux. Au moment où ils s’apprêtent à quitter les lieux ensemble, un rival masculin s’interpose, déclenchant une altercation qui se poursuit en bagarre générale. Le couple parvient malgré tout à s’échapper… Ce film au scénario aussi banal qu’attendu, une histoire du déjà dit, met en place différentes particularités. C’est tout d’abord l’usage exclusif de microparticules de films, emprunts provenant de bandes-annonces, de captures effectuées dans des vidéos, qui caractérise ce film. Le plus important ici n’est pas de réclamer la "liberté" de diffuser et de s’approprier, mais de se montrer capable de réagencer dans une proposition singulière qui rejoue et prolonge le sens. Ce court métrage est ainsi le lieu d’une atomisation de la narration, obtenue en utilisant pour incarner un même personnage une multitude de figures, d’archétypes de personnages puisés dans différents récits. Il est ensuite le prétexte à un jeu sur le médium cinématographique, l’action contaminant littéralement à plusieurs reprises la matière filmique. Pour terminer, c’est la figure du hasard, de la coïncidence, de l’accident, de l’impondérable…, en bref le hasard à l’œuvre, qui motive et anime cette histoire. La question du hasard est ici diversement présente. Elle est affirmée dans la trame narrative (l’errance, la rencontre, le jeu, l’accident) et aussi discernable dans une partie des opérations techniques mises en œuvre. « Il n’y a pas qu’une seule partie à jouer, redistribuez les cartes, any number can play. »2

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1 DUCASSE, Poésies II, dans, Oeuvres Complètes - Les Chants de Maldoror, poésies, Lettres, éd. Garnier-Flammarion, 1989, p. 287. 2 HENNIG (Jean-Luc), Apologie du plagiat, éd. Gallimard, coll. L’infini, 1999, p. 64

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Laura Erber Carnet du Sertão , 2003 Film 35mm, noir & blanc, couleur, 14’ Lieu à la foi réel et imaginaire, le Sertão brésilien est aujourd'hui un espace de promesses et d'absences. Les paysans sont en train d’oublier, et pourtant les enfants nous regardent et racontent des histoires du temps jadis. Les chemins à parcourir sont sinueux et traversent les fissures de cet espace mystérieux. Le Sertão est une zone de collision dans laquelle les états mourants et les états naissants de l’imagination sont noués ensemble.

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Mihai Grecu UNLITh , 2007 Vidéo-poème, HD, 7’ Des hommes et des chiens évoluent dans un espace onirique. Leurs actions situées dans quatre pièces différentes entrent en résonance. Des tensions se créent, circulent entre les lieux. Il s’agit d’un dialogue abstrait nourri d’agressivité et de gestes semi-rituels qui se déclenchent et s’annulent réciproquement. Les correspondances qui se créent entre actions et espaces métamorphosent les corps, trompent les lois physiques et transfigurent la matière.

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Jannick Guillou Interludes , 2007 Vidéo, HD, 9’ Un long plan séquence sous la forme d’un panoramique incessant nous montre tout d’abord un espace vide, privé de toute spécificité. Puis un détail, une veste rouge, marque le départ d’un crescendo visuel qui se poursuit tout au long du film. Dénudé dans un premier temps, l’espace se peuple progressivement. Des objets, personnes et couleurs intègrent alors la pièce de façon inexpliquée. Des scénarios autonomes et improbables s’additionnent à chaque circonvolution. L’espace se dessine au fur et à mesure, prend vie et se transforme dans le dos de la caméra qui emprunte inlassablement la même trajectoire. Garnir, encombrer, saturer… Le vide puis l’harmonie pour en arriver au trop-plein, qui engendre alors à nouveau le vide, un espace en perpétuelle reconstruction.

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Laura Henno Twilit , 2002-2003 Film 16mm transféré sur dvd, 6’ Une jeune fille filmée en plan serré, semble avancer dans un paysage à peine dévoilé. Le film, pensé comme un long travelling, se focalise sur la perception de la jeune fille, sans cesse interpellée par le hors champs, accentuant une tension déjà palpable. Sa physionomie et ses expressions se troublent aussi imperceptiblement que les variations de lumière se reflétant sur son visage, passant furtivement d’un état de plénitude, d’observation, à une inquiétude de plus en plus prégnante. Ses traits se durcissent, se figent au fur et à mesure de son avancée, se masculinisent brièvement, comme si ce qui l’entourait la dépossédait insidieusement. Car c’est une étrange relation qui la lie au paysage et qui confère à son errance un caractère irréel. La sensation curieuse d’un décor qui se déplace en même temps que le personnage, d’une avancée lente et flottante, introduit une singularité dans le rapport à l’espace et pose la question de la présence réelle de ce personnage dans le paysage. Ce paysage que l’on devine envoûtant et fascinant n’est révélé que par bribes, laissant entrevoir quelques branchages jaillissant de la pénombre, quelques zones humides et boueuses laissées visibles. De la même façon qu’elle apparaît, la jeune fille finit par se fondre dans l’obscurité, comme « happée » par le paysage lui-même.

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Liu Zhenchen Under construction , 2007 Vidéo, béta numérique, 10’ Pour suivre la planification moderne du gouvernement et des promoteurs immobiliers, chaque année, à Shanghai, il y a presque cent mille familles qui sont obligées de déménager, parce que leur maison est détruite. Ce film est une représentation plastique et graphique de ma sensation de témoin de la destruction.

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Laurent Mareschal Ligne verte , 2005 Vidéo En collaboration avec Tami Notsani Une fresque peinte sur un mur défile lentement en gros plan sous nos yeux, comme dans un énième épisode de « Palette ». Cette peinture en trompe-l’œil représente le paysage situé derrière ce mur. Elle le nie. Mais en plus, elle se rebelle contre lui, quand les cactus et les oliviers qui la composent se mettent à vivre et à bouger (animation en images de synthèse). Ils détruisent leur support. C’est comme si la végétation poussait à l’intérieur de l’obstacle pour mieux le dynamiter. A la fin, une partie de mur est détruite et on réalise combien de travail il reste à faire pour mettre à bas cette folie bétonnée, quand on voit la perspective de la muraille continuer au loin. C’est comme si la nature apportait une esquisse de solution là où les hommes n’en trouvent pas… Ce mur, c’est celui qui sépare Israël de la Palestine. A aucun moment du film, on ne sait de quel côté on se trouve, aucun bâtiment, ni personne ne nous l’indique clairement, jusqu’à la fin où l’on entend des voix s’exprimer en Hébreu et Arabe. Il s’agit d’un obstacle sur lequel la nature a repris ses droits. Comme si cette barrière de sécurité n’était plus que la ruine d’une mauvaise sculpture d’un land artiste paranoïaque et suicidaire, arrivé au pouvoir par inadvertance.

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Eric Oriot Plus tard , 1998 Film 16mm, noir & blanc, 10’ Coincé dans un processus qu'il ne maîtrise pas, un personnage n'en finit pas d'avancer vers un point qui recule à l'infini, une destination à jamais hors d'atteinte. Répétitions, mises en abîme, ré-interrogations des mêmes images, le film s'inscrit dans une spirale, il se construit par cercles concentriques emboîtés, répétés et pourtant toujours emportés dans l'abîme. Jusqu'à l'angoisse. L’ensemble est comme la projection du mythe de Sisyphe adapté au processus cinématographique. Tristesse des retours… Et ce mouvement en lui-même devient but, de sorte que le simple fait d’aller de l’avant constitue une façon d’être où personnage et film s’usent et s’abîment. Le film hoquette, se rebelle, refusant d’avancer ou de se clore, s’enfonçant dans les méandres dont il a peine à sortir. Un film sur l’image et son origine, un film en mouvement, qui cherche à se retrouver en dépit du caractère inévitable de sa disparition.

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Jérôme Ruby Digiland , 2002 Cartoon, 10’ Digiland est la représentation fantasmée d’un paysage mental, envisagée dans l’expression d’un rapport sensuel au monde où se côtoient la générosité organique du vivant, du paysage et le plaisir de la dérive. A travers l’esthétique populaire d’un dessin animé et la facture volontairement naïve d’un “imagier”, il s’agit d’une question sur l’approche occidentale et morale du monde, de son urbanité et de son architecture, de la surabondance de ces mouvements, ou encore de son étrange désir d’immédiat. Digiland est un pays sans frontière ouvert au rêve, à la contemplation et à tous les fantasmes du corps.

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Anna Katharina Scheidegger Fragments of destruction , 2004 Film 35mm, 3’ A travers un geste cinématographique, propre au sténopé, et créant de fait une image en mouvement continue, ce travail interroge la suspension d'un temps, liée à sa transformation. Le son, quant à lui, contient des éléments instrumentaux, et une voix humaine. Il restitue la dimension spatiale du lieu par un système de réverbération et d’absorption de fréquences. Chaque image est associée à une bande sonore singulière qui en reflète les éléments structurels comme les verticales, les horizontales et la tonalité. L’ensemble (les 5 pistes sonores) est diffusé en stéréophonie désynchronisée.

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Gregg Smith Background to a seduction , 2004 Série de 5 performances en extérieur pour les habit ants d’un quartier de Roubaix et installation vidéo Le quartier dans lequel je vivais à Roubaix est surtout composé de maisons de deux étages à toits en pente, alignées en rangées assez serrées. Il s’agit principalement d’une banlieue de classe ouvrière et moyenne. Il n’y a pas grand chose de disponible en termes de sorties nocturnes ou de distractions. Tout est très calme. Mais les gens sont en général plutôt accueillants, il n’est pas rare de saluer un inconnu dans la rue, et il est impossible de quitter un magasin sans plusieurs aux revoirs et autres vœux. Mon projet se déroulait en deux étapes. La première partie était une série de performances nocturnes dans le quartier de Roubaix où je vivais ; la deuxième était un film construit à partir de prises de vue de ces performances en extérieur ainsi que des reprises en studio de ces performances. Les performances en extérieur utilisent des lieux en hauteur, tels des toits de garages, de jardins, visibles des voisins à leurs fenêtres. Une petite scène est construite dans ces endroits en utilisant des éléments simples : un arrière plan avec papier peint fleuri à l’ancienne, une petite table, deux chaises, deux verres de vin. Puisque c’est en nocturne, un éclairage est aussi nécessaire. Dans le film, la caméra passe des réalités quotidiennes des appartements du quartier à la scène qu’on aperçoit des fenêtres. Sur cette scène, un homme et une femme parlent doucement autour d’un verre de vin. Peut-être le mot de séduction du titre n’est pas le bon : la pièce ne montre pas vraiment d’acte calculé de séduction de la part de l’un ou de l’autre des protagonistes. Dans le script d’origine, c’est ce qui devait se passer, mais les choses ont évoluées différemment. Il s’agit plutôt de deux personnes séduites passivement dans leur présent – par la réalité commune de leur entourage, par un petit courant électrique dans l’air, par l’un et par l’autre, peut-être aussi. Mais rien n’est certain. De temps en temps, les fleurs du papier peint semblent même bouger. S’il y a une séduction active, elle est jouée pour le spectateur. La scène de séduction est à concevoir comme le murmure d’une âme séparée de son corps physique, mais qui continue néanmoins à essayer vaillamment de se faire entendre.

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Julien Tarride Camerata , 2005 Vidéo béta numérique, 25’ Camerata fait partie d’un projet constitué d’une série de pièces réalisées dans le but d’écrire un opéra complet intitulé Je chante le Corps électrique. Le projet consiste à fabriquer des pièces autonomes avec une écriture ouverte permettant dans une certaine mesure de les agencer les unes avec les autres pour construire l’opéra final. Il ne s’agit pas d’un opéra au sens classique, mais plutôt d’utiliser une forme d’œuvre permettant l’association de l’art vivant (musique, danse, performance) et des nouvelles technologies, dont la vidéo et les images de synthèses. Camerata est le dixième fragment de l’opéra complet Je chante le Corps électrique. Camerata est une vidéo composée à l’image d’un arrangement musical, auto-référentiel et spécifique à l’écriture sur support fixé : musique électroacoustique et cinématographique. Le scénario est considéré comme une partition et constitué en partie de fragments déjà réalisés : pièces musicales, installations vidéo… L’opéra, (le bâtiment, les coulisses, le personnel, etc.) est utilisé comme un générateur de fiction : deux personnages dans l’errance, parcourent le labyrinthe de l’opéra à la recherche d’un livret à travers lequel le monde semble être écrit. Ils découvrent, dans les archives ou sur la scène, d’étranges interprètes. Sur la base d’une composition ouverte à l’improvisation, les acteurs fabriquent l’histoire de Camerata et, par extension, une première écriture du livret de l’opéra complet sur une durée d’environ 25 minutes.

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Jérôme Thomas Entropie , 2002 Film 35mm, 10’ Entropie est un film sonore. Un film qui procède d'une expérience sonore chez le spectateur. Il s'agit d'une aberration perceptive, que l'on peut incomber à un mauvais réveil après une nuit tumultueuse (le rêve aquatique), et qui « gèle » les uns après les autres tous les sons que Kyoto, l'héroïne, crée en se déplaçant dans son appartement (bruit de pas, manipulation d'objets…). Ces sons cristallisés, pétrifiés dans la durée, étirés en longueur sans rien perdre de leur hauteur, s'accumulent en strates au fur et à mesure de leurs apparitions. Ce crescendo inchoatif atteint son point d'orgue dans l'éclat d'un verre brisé. C'est le moment soudain de l'entropie, où les sons cumulés, telles les couleurs mélangées jusqu'au blanc, s'aspirent mutuellement dans le silence.

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Florent Trochel Scenarii , 2006 Film Super 16 > 35mm, 14’50 Dans le cadre stable d’un plan séquence, des bribes éparses d’activités humaines –scénarios infimes et juxtaposés – viennent progressivement consteller l’espace d’un jardin. Des personnages s’y inscrivent d’abord dans une quotidienneté négligeable, mais déjà presque théâtrale, chorégraphique. Au flux de ces présences disjointes répond le fil d’une voix off étendue comme un plan séquence sonore : « (…) il pourrait tout aussi bien s’agir d’une femme qui ne sait pas où elle est, ni où elle va, qui ne sait pas ce qu’elle fait dans ce jardin, et ne peut dire pourquoi ce jardin là très précisément, et pourquoi à ce moment là très précisément, qui ne sait peut-être même pas – parce qu’elle ne s’en rend plus compte – qu’elle se trouve dans un jardin, et qui ne pourrait être en mesure alors de considérer, à aucun moment, que sa présence ici est une question, une question véritablement difficile à résoudre (…) » Des liens, parfois ostensibles, parfois plus ténus, affleurent entre la trajectoire du son et celle l’image, mais Scenarii cherche à maintenir ces constituants comme deux flux indépendants. A travers ce qui est montré et ce qui est audible, cherche à émerger ce qui précisément s’y dérobe.Ce sont les glissements et les zones de perméabilité entre l’intériorité et la trajectoire de ce personnage absent que Scenarii cherche, sinon à saisir, en tout cas à effleurer.

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