socialismes et sociologie religieuseby henri desroche

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EHESS Socialismes et sociologie religieuse by Henri Desroche Review by: E. P. Archives de sociologie des religions, 11e Année, No. 22 (Jul. - Dec., 1966), pp. 186-187 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30117675 . Accessed: 12/06/2014 15:07 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 91.229.229.74 on Thu, 12 Jun 2014 15:07:10 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

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EHESS

Socialismes et sociologie religieuse by Henri DesrocheReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 11e Année, No. 22 (Jul. - Dec., 1966), pp. 186-187Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30117675 .

Accessed: 12/06/2014 15:07

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

velle. Si l'on veut 6viter que cette sorte de a dialogue ne devienne un (( genre litt&- raire a semblable aux a disputes u du Moyen Age, il conviendrait que l'objet precis de la rencontre soit dlcid6 ? l'avance et qu'il porte sur un problbme oh les deux anta- gonistes puissent v6ritablement apporter du nouveau. Il semble que dans le cas present le savant juif et le religieux catholique 6taient de taille ? r~aliser ce voeu. On peut esplrer qu'ils reprendront un jour ce adialogue, dans cet esprit.

J. H.

156 DENIEL (Raymond).

Une Image de la famille et de la soci6t6 sous la Restauration. Paris, Ed. Ouvrires, 1965, 304 p. (Coll. ((L'volution de la vie sociale >. Preface de Jean Lacroix).

L'image est celle que se font les traditio- nalistes, le miroir en est la presse. L'auteur centre son analyse sur la famille qui, comme le fait remarquer Jean Lacroix est, pour les traditionalistes, et sous son aspect patriarcal, le type social fondamental. Toutefois l'inter- p6n~tration des trois niveaux --religieux, so- cial global, familial - et la triple r~cipro- cite de perspective sont telles que la socio- logic de la religion se trouve ? tout mo- ment concern~e. Le lecteur est sans doute un peu d6sorient6 devant I'absence de ca- drage prbalable t l'analyse de contenu. On sait que celle-ci a pris pour objets le Conser- vateur, la Quotidienne, I'Ami de la Religion et du Roi et le Mdmorial Catholique. Deux mots servent seulement B d~finir chacun, et l'u image )) qu'ils reflktent est g~naralement attribute aux " catholiques a sans plus (encore que les auteurs d'articles soient souvent cites). En fait, I'A. se r~vble sensible, au cours de l'ouvrage, aux differences de courants que reflktent parfois ces publications, ainsi qu'd I'existence de maitres ? penser qui ne sont pas toujours unanimes. Si tous convergent sur l'antithlse entre la R~volution, toujours pr~sente, et l'ordre social, qui est en mi3me temps l'ordre divin, on voit se dessiner d~s le debut, dans le mennaisien Mdmorial un anti-6tatisme d'inspiration ultramontaine que n'avalisent ni le Conservateur inspire par Bonald, ni l'Amni de la Religion soucieux de m(nager les tendances gallicanes d'une partie de l'6piscopat. Qu'apporte d'autre part cette analyse de la presse par rapport aux grands ouvrages dont - l'A. le remarque lui- mime - celle-ci s'inspire A chaque pas ? Peut-&tre efit-il pu lui-mime mettre davan- tage en relief, et par une voie comparative, l'originalit6 de son apport. La lecture permet

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de donner apparemment une r6ponse. L'image de la socidt6, c'est i la fois la representation id6ale et la perception de la r~alit6, confrontke a la premilre sous forme d'appr~ciations. Or si la presse de la Restauration n'invente rien au niveau des principes, sa richesse en diagnos- tics, en r~f~rences i la situation concrite ou i l'lv~nement en fait une source d'information originale pour l'historien des id(es. Certaines mobilitts de perspectives apparaissent ainsi derriere l'immutabilit6 des positions fonda- mentales. Si, pour tous, la religion doit Atre restaurbe par en haut, en revigorant I'autorit6 religieuse, politique et familiale, la maniire dont le pouvoir politique s'y prend pour son propre compte est diversement appr6cide. Quant au pronostic, il est tant6t optimiste (il n'y a qu'd rendre i l'Eglise ses prerogatives pour que le peuple retrouve tout naturelle- ment la religion vers laquelle le portent ses tendances profondes) ou pessimiste (le mal est profond et s'6tend, il est li6 aux transfor- mations les plus intimes de la societY, i la nouvelle civilisation urbaine, commerciale, industrielle).

F.A.I.

157 DESROCHE (Henri). es etsociologie rel Paris,

Ed. Cujas, 1965, 455 p. (Coll. Genlses>, 1). Livre difficile ? Au lecteur d'en ddcider,

mais s'il en prend la peine, il sera vite rdcom- pens6, et s'il est familiarisd avec nos Archives, cette peine en sera allig~e d'autant. Plusieurs des textes recueillis dans ce volume ont en effet d4ji paru dans la revue. Pourtant ils paraitront nouveaux i beaucoup et il faut se donner du mal pour distinguer ici le publi6 de l'inadit: c'est que tous ces textes tirent de l'architecture qui les assemble une resonance et une signification qui ne pouvaient appartenir i chacun d'eux pris isolhment.

Livre contestable ? Mais il ne demande qu'i itre contest6. Il s'ouvre sur une citation du testament de Togliatti: Le problime mme de la conscience religieuse, de son contenu, de ses racines dans les masses, de la fagon de la d~passer, doit itre pos6 d'une toute autre maniire que dans le pass6 ,. Et il se cl6t a sous le double signe actuel de l'oecum~nisme et de la coexistence a, en demandant (( que la sociologie des religions puisse Stre un lien de cooperation non seulement entre les religions, mais entre religions et non-religion, concertant leurs approches dans la socio-analyse d'une histoire qui est i la fois celle d'hommes de Dieu et celles des dieux d'hommes >. Tout au long de l'ouvrage, on sent que s'affirme une vocation de midiateur agissant, pour qui limite

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signifie contact et non pas barrire, qui ne voit de sociologie religieuse que comparative, (( bas6e sur et travers~e par une intelligence r6ciproque a? laquelle tous sont convibs, croyants et incroyants avec ou sans ob&- dience.

Livre important, en tous cas, ~ la fois par l'abondance des mat~riaux, le renouvellement des problkmes, l'ampleur des perspectives, dont l'effet cumulV est un non-conformisme qui fraie sa voie hors des habitudes mentales et des 6vidences communes. Plus pr6cis&- ment, c'est le premier volet d'un triptyque, dont le second avait paru en 1962 (Arch., 3, no 128). Celui-ci se pr~sentait, sous un mince volume, comme une sociologie marxiste des religions de l'histoire, entendue non dans un sens doctrinal et normatif, mais comme un inventaire positif i partir des oeuvres de Marx et d'Engels, dont I'apport en ce domaine 6tait pour la premire fois d~gag6 sous cet angle. Ici, au contraire, il s'agit de la genbse de leur ath6isme sp~cifique < B partir des faits religieux v~cus, connus ou combattus par eux dans l'histoire sociale ou la conjoncture cul- turelle qui leur furent contemporaines . Restera ensuite i mettre en perspective r6ci- proque ces deux gin(tiques avec les d~velop- pements qui s'y rattachent.

C'est ainsi le problkme socio-historique des origines religieuses de l'athdisme socialiste qui est pos : H.D. prdcisant utilement qu'il serait indi pour autant de vouloir classer cet athbisme, en tant que type de conviction globale, dans la categorie des convictions religieuses. Or, B l'enqubte, sa gendse apparait infiniment plus complexe que ce que la m~moire all~g~e de nos contem- porains imagine souvent. Ce n'est pas seule- ment i une critique de la religion 6tablie - l'infid6lit6 des Eglises B elles-m~mes, l'in- cons6quence des croyants avec eux-m~mes - que se sont livrbs Marx et Engels. Outre cela, ils ont porte la cognae d'abord & une tradi- tion djij fortement diversifihe de socialisme religieux en Ambrique et en Europe, impr~gn~e de millhnarisme et d'utopisme, oii I'on retrouve d'une part la dialectique de l'Eglise et du Royaume (p. 83-85 et 428), d'autre part, comme H.D. l'avait soulign6 A propos des Shakers amiricains (Arch., 1, no 168), le clair- obscur entre pr&-socialisme et nao-christia- nisme. De ce point de vue on comparera la Beschreibung d'Engels (o Description des colo- nies communistes r~cemment constitudes et encore existantes o, 1845, p. 89-115) et la Circulaire contre Kriege (1846, p. 313-33), oii Marx et Engels demandent qu'on ne confonde pas communisme et communion. Mais ils ont voulu aussi remonter plus haut et

BULLETIN DES OUVRAGES

proposer une critique radicale du christia- nisme. C'est ici Engels - pour lequel H.D. avoue ((une profonde sympathieD pouss~e jusqu'a une certaine connivence - qui fournit le principal, avec deux dossiers qui n'avaient jamais encore 6t6 constitubs: sa correspondance de jeunesse (1838-1841), of l'on suit la transformation qui le conduit du pi~tisme i l'athl6isme (p. 145-94) ; ses notes sur le christianisme primitif, avec I'int6rit special qu'il accorde i l'Apocalypse, suivies d'une controverse rceente (p. 883-404).

Analyses personnelles et textes fondamen- taux, on le voit, se suivent et s'enchainent. Il en ressort que " l'athlisme d'Engels procede autrement que celui de Marx, et on pourrait observer que cc qu'ils ont en commun ne s'identifie ni avec des athdismes observables dans des post~rit~s socialistes qui portent leur nom, ni avec des socialismes et des socialistes qui, acceptant parfois leurs analyses ou leurs programmes 6conomico-politiques, ne s'en sont pas moins refus6, soit i leur thborie, soit A leur strategie de la r(cession religieuse. Et il y a enfin des ath~ismes de types divers, qui sont dtconnect~s de toute implication socialiste . Le maitre-mot, c'est done ici pluralisation, resultant conjointement de dif- fbrenciations historiques, qu'il reste i explorer, et d'une relativisation sociologique, que l'au- teur, pour sa part, place sous le double pa- tronage de J. Wach et de D. Bonh6iffer.

E. P.

158 DI4MANT (Alfred). I Cattolici austriaci e la prima repubblica 1918-1934. (Les catholiques autrichiens et la premiere r~publique). Rome, Ed. Cinque Lune, 1964, VIII-503 p. (Collana di storia del movimento cattolico, no 15).

Voici la traduction italienne d'un ouvrage paru prc6demment aux Etats-Unis, et dont le sous-titre Democracy, Capitalism and the Social Order d6finissait plus nettement les intentions que le seul titre. En effet, cette 6tude consacre d'importants ddveloppements au catholicisme social autrichien avant 1914 ; en revanche elle n'accorde que peu de place au r6le politique des catholiques autrichiens sous la premiere R~publique; I'6tude du parti catholique, de son blectorat, de son action parlementaire n'est pas abordde. En fait, l'auteur examine avant tout les iddes des catholiques autrichiens sur l'Etat, la demo- cratie, I'organisation de la societY.

Il montre bien la continuit~ qui va du ((romantisme politiqueo i la pens~e d'un Vogelsang i la fin du XIXe siicle, et it ses

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