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L E T T R E T R I M E S T R I E L L E
O C T O B R E 2 0 1 7 - N ° 2 0 -
Dans ce numéro :
A la Croisée des besoins 2
Rencontre avec le Préfet 2
Ouverture Centre Mère Enfants
3
Prostitution : parcours bloqué
3
Colloque Protéger de la naissance à l’âge adulte : Un enjeu d’avenir
4
RDV des associations 4
Brèves 4
SEVE : FAIRE ÉMERGER L’EMPLOI
L’expérimentation nationale SEVE1 menée depuis le 10 mai 2016 vient réinterroger les
pratiques professionnelles des équipes des Structures d’Insertion par l’Activité Econo-
mique.
16 structures ont été retenues dont 3 en région PACA : l’AVAF dans le Var, la Fondation de
Nice et Emplois & Services 06 dans les Alpes Maritimes.
Le cabinet bordelais ONC Développement a assuré une « formation-action » afin de nous
permettre d’élaborer notre stratégie de « médiation active » ainsi que des outils méthodolo-
giques et de communication.2 Ce projet renforce l’ambition de l’IAE : remobiliser des per-
sonnes autour de l’emploi avec une approche de type « empowerment » qui met en valeur
les capacités de résilience et d’action du salarié; ce dernier sera incité sans attendre à
multiplier les opportunités concrètes: stage-immersion, intérim, CDD. Le salarié en inser-
tion devient un « salarié en transition professionnelle ». Désormais, l’association se posi-
tionne comme un véritable médiateur auprès des employeurs du territoire avec une offre
de service adaptée à leurs besoins qui favorise ainsi l’emploi durable.
Le 19 sept 2017, E&S 06 organise à la demande de la DGEFP (Direction Générale de l’Em-
ploi et de la Formation Professionnelle), une rencontre présentant le retour d’expérience
de SEVE et le travail réalisé durant ces 18 mois : visite d’un chantier d’espaces verts, pré-
sentation par l’équipe des locaux, puis table ronde sur l’impact de la démarche SEVE.
La présence de différents partenaires opérationnels, mais également de donneurs d’ordre
et partenaires institutionnels (Conseil Départemental, Direccte et DGEFP), a permis de
préciser les enjeux et évolutions soutenues par cette expérimentation.
L’énergie qui caractérise l’équipe d’E&S 06 est à souligner, tant elle est positivement con-
tagieuse et manifestement décisive dans l’appropriation de l’approche SEVE, et la progres-
sion des résultats d’insertion !
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1 (SIAE et Entreprise Vers l’Emploi), lancée en mai 2017
est portée par la FAS et soutenue par l’Etat, le Fonds
Social Européen et la Fondation de France. ,
2 Evaluation tout au long de l’expérimentation par Dictys
Conseils.
Visite d’un chantier avec la DGEFP
RENCONTRE AVEC LE PRÉFET
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soient respectées les règles d'hy-
giène et la chaîne du froid.
Après de longs jours d'incertitude
durant l'été, nous avons appris, lors
de la réunion organisée par le préfet,
le renouvellement pour 6 mois de
nos deux CAE. Mais au-delà ?...
A supposer que ces 2 contrats soient
une nouvelle fois renouvelés, ce qui
paraît hautement improbable, le
taux de remboursement des salaires
à 50 % ne permettra pas d'assurer
l'équilibre budgétaire.
Cet article aurait donc pu s'intituler,
comme un des plus célèbres romans
de Garcia Marquez, Chronique d'une
mort annoncée, tant est grand en
effet le risque de voir disparaître A la
Croisée des Besoins courant 2018.
Et ce n'est là qu'un exemple parmi
tant d'autres. On dit que les contrats
d'insertion coûtent cher, mais quelle
structure commerciale fonctionne
avec aussi peu de moyens, grâce au
travail de ses bénévoles ? On leur
reproche aussi en haut lieu de ne
pas permettre assez de réinsertions
sur le marché de l'emploi. C'est en
partie vrai. Mais le risque n'est-il pas
plutôt de voir s'aggraver la désinser-
tion sociale ?
A LA CROISÉE DES BESOINS
Le 21 septembre, M. Leclerc, Préfet
des Alpes-Maritimes a réuni des élus
et des acteurs associatifs pour pré-
senter la politique du gouvernement
sur les contrats aidés, plus précisé-
ment sur les CAE (contrats d'accom-
pagnement dans l'emploi). Mais il a
surtout tenu à expliquer la manière de
l'appliquer dans notre département.
Il annonce d'abord qu'il a obtenu pour
la fin de l'année 2017 une rallonge
qui va permettre de sauver 1500 CAE
répartis en trois tiers : le premier pour
les auxiliaires de vie sociale de l'édu-
cation nationale, le second pour les
personnes employées dans le cadre
de la politique de la ville, le dernier
pour celles employées par les com-
munes modestes du moyen et de
l'arrière pays.
Pour 2018, il ne cache pas que de
fortes réductions sont annoncées :
suppression de 50% du nombre des
CAE et réduction à hauteur de 50%
du remboursement des employeurs
(aujourd'hui à 90%). Ils seront attri-
bués en priorité aux forces de sécu-
rité et à l'éducation nationale. Pour
tous ceux qui vont perdre leur em-
ploi, des possibilités de formation
seront offertes.
Les employeurs présents, tout en
appréciant d'être mieux informés,
n'ont pas manqué de souligner l'im-
portance économique et sociale des
CAE pour les bénéficiaires qui ren-
C'est le nom d'une épicerie sociale si-
tuée 38 rue Dabray, partenaire de la
Banque Alimentaire. Créée en 2013,
elle accueille chaque semaine 400 fa-
milles en grande difficulté, soit environ
1500 personnes, adressées par des
assistantes sociales avec une fiche de
liaison. Celle-ci précise le « reste à
vivre ». la différence entre les res-
sources et les dépenses incompres-
sibles (150 euros par mois pour une
personne seule). Les bénéficiaires sont
adhérents de l'association, ce qui leur
donne le droit d'accéder à l'épicerie
mais aussi de participer à la vie de
l'association. Celle-ci est dirigée par un
conseil d'administration élu de 6
membres dont 3, depuis la dernière
assemblée générale, sont aussi des
administrateurs d'ALC.
L'épicerie est ou-
verte 3 jours par
semaine : le mardi,
le jeudi et le same-
di., chaque adhé-
rent ayant un jour
et une heure pré-
cise pour venir se
fournir sur les
rayons où sont
rangés les produits
alimentaires et
d'entretien.
Chacun se sert et paie en fonction de
ses achats, à un prix très inférieur à
ceux du commerce. Cette liberté de
choix et cette contribution légère per-
mettent de responsabiliser les ache-
teurs tout en respectant leur dignité.
ACB ne reçoit aucune subvention.
Ses ressources sont constituées pour
l'essentiel par le produit de ses
ventes. L'équilibre financier n'est
donc pas facile. Il n'est rendu pos-
sible que par le bénévolat. Une di-
zaine de bénévoles qui sont aussi
des usagers assurent la manuten-
tion, le rangement et la vente des
produits. Ils sont encadrés par 2
salariés en contrat aidé, chargés du
transport des marchandises entre le
hangar de la Banque Alimentaire et
le 38 rue Dabray. Ils veillent à ce que
daient, quoi qu'on dise, des services
nombreux et utiles.
Création d’un centre d’hébergement pour des femmes isolées enceintes et/ou avec enfants de -3 ans
L’association ALC a été retenue lors
d’un appel à projet du Département
des Alpes-Maritimes pour créer un
centre d’hébergement mères-enfants.
Ce nouveau service qui sera rattaché
au Pôle Protection de l’Enfance et Pa-
rentalité accompagnera des mères ou
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OUVERTURE DU CENTRE MÈRE ENFANTS futures mères, isolées avec des en-
fants de moins de 3 ans.
25 places d’hébergement seront pro-
posées pour le territoire de Nice et
l’Est du département dès le 1er no-
vembre.
Les familles signeront un contrat de
séjour à leur arrivée. Ce contrat enga-
gera l’institution à leur apporter une
mise à l’abri dans des appartements
autonomes et un soutien dans leur
projet de vie. Il engagera aussi les fa-
milles à être actrices dans ce projet et
à mettre tout en œuvre pour sortir de
la structure dans les meilleures condi-
tions possibles.
Cette mise à l’abri sera assortie d’un
accompagnement global visant à réta-
blir ces femmes sur le plan social et à
les soutenir dans leurs responsabilités
parentales.
La question de la parentalité sera cen-
trale car elle est un élément essentiel
PROSTITUTION : PARCOURS BLOQUÉ étrangère. Nice n’échappe pas à cette
règle et le point d’achoppement porte
sur l’octroi d’un titre de séjour pour les
personnes qui souhaitent bénéficier
des dispositions de la loi. Cette posi-
tion de la Préfecture s’appuie sur l’ar-
ticle L 316-1-1 du CESEDA, mal rédigé,
qui lie le titre de séjour avec le fait de
collaborer avec la police. Ce qui n’est
pas dans l’esprit de la loi.
15 personnes, qui souhaitent changer
de vie semblent condamnées à vivre
dans la clandestinité et la prostitution.
L’argument qui porte sur la peur d’un
appel d’air ne tient pas face la mo-
deste part de bénéficiaires potentiels
de cette loi.
L’asile et le témoignage étant beau-
coup plus favorables en terme de
droits que cette nouvelle disposition.
Nous sommes là sur une position de
principe qui dépasse largement la
question de la prostitution.
En avril 2016, la France s’est dotée
d’une politique publique ambitieuse
pour aborder la question de la prostitu-
tion et de la TEH. ALC a été audition-
née par des commissions du Sénat et
de l’Assemblée Nationale. Nous avons
pu exprimer nos réserves et notre sou-
tien lors de ces auditions. ALC fait par-
tie du Comité de Suivi de l’application
de la loi.
Un des axes forts de cette loi est la
mise en œuvre des parcours de sortie
de la prostitution (PSP) pour des per-
sonnes qui souhaitent trouver une
alternative à la prostitution. Nos
équipes (Lucioles et Acsé) se sont
beaucoup investies dans la mise en
place de cette loi dans le département
et au niveau national.
Chaque département doit réunir une
commission présidée par le Préfet et
c’est au cours de celle-ci que sont exa-
minées les situations individuelles. Le
06 a été le premier département à
mettre en place cette instance, au
terme d’un long travail de présentation
du dispositif au public. 15 dossiers ont
été présentés le 8 avril. Ils ont été re-
présentés le 26 septembre, 2 dos-
siers ont été retenus et un ajourné. La
menace d’instrumentalisation des PSP
semble avoir pesé sur la décision du
Préfet.
Nous savons que plus de 90 % de la
prostitution de rue en France est
de restauration de la personne mais
également d’insertion et de préven-
tion, pour la mère comme pour ses
enfants.
Parallèlement à l’exercice de leur
parentalité elles seront en démarche
d’insertion sociale, socio profession-
nelle et par le logement.
Notre accompagnement consistera à
trouver des leviers afin que les
mères accueillies puissent acquérir
les outils nécessaires à la gestion de
leur budget et à leurs démarches
administratives dans le but de pé-
renniser leur situation à la fin de la
prise en charge.
Dans le cadre de la journée
internationale des droits de
l’enfant qui a lieu chaque an-
née le 20 novembre, ALC a
souhaité organiser pour la
première fois un évènement
intitulé « Protéger de la nais-
sance à l'âge adulte : un en-
jeu d'avenir". Préparé par un
comité de pilotage composé
d’administrateurs, cadres et
travailleurs sociaux des diffé-
rents pôles de l’association,
cette manifestation a pour
objectif de permettre d’enga-
ger une réflexion et des
échanges sur plusieurs thé-
matiques qui traversent nos
pratiques et nous interrogent :
la protection des enfants
dans la libre adhésion, l’iden-
COLLOQUE
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L E S B R È V E S
tification et l’accompagne-
ment des mineurs victimes
de la traite des êtres hu-
mains, le maintien du lien
parental dans la séparation,
et la situation particulière
des enfants ayant une ma-
man adolescente.
Cette manifestation aura
lieu au théâtre du château
de la faculté des sciences de
Valrose de 8h30 à 17
heures, entrecoupée d’une
pause déjeuner sous forme
de collation. Notre colloque
présentera quatre tables
rondes (deux en matinée et
deux l’après-midi) qui abor-
deront les sujets énoncés
précédemment et seront
composées chacune de diffé-
rents professionnels : un sala-
rié d’ALC, un partenaire du
thème concerné, et un expert.
Ces intervenants, après avoir
présenté leur champ d’inter-
vention, pourront ensuite en-
gager un débat sur les problé-
matiques rencontrées, les po-
sitionnements de chacun, et
échanger avec la salle. Un
animateur sera présent avec
pour mission de coordonner
ces différentes interventions
tout au long de la journée et
permettre d’établir des liens
entre les experts spécialistes
et les invités. Une exposition
de photographies d’enfants de
familles ayant déposé une
demande d’asile politique
viendra compléter, par un té-
moignage visuel, la prise en
compte dans nos services de
ces enfants déracinés, adultes
de notre société en devenir.
Les invitations ont été d’ores
et déjà envoyées à l’ensemble
de nos partenaires afin de les
prévenir et nous espérons
faire salle comble !
Association ALC - Agir pour le Lien Social et le Citoyenneté - reconnue d’utilité publique
Comité de rédaction : Claire Beauville, Hélène Dumas, François Desplanques, Jean Claude Gunst, Éric Jouan. Conception : Myriam Majesté
Ont également participé à ce numéro : Christelle Bouali, Delphine Couturier, Anne Valérie Mougniot, Nathalie Ricci-Sarzotti, Max Ferro, Patrick Hauvuy.
ALC Lettre trimestrielle N°20 - l’Octogone - 2 avenue du Docteur Roux - 06 200 Nice.
MOUVEMENTS
Manuel Marchand a été
retenu au poste de chef
de service du CHRS inser-
tion de PUIP. Il a été pré-
cédemment psychologue
à l’ADS puis au Centre
Maternel. Nous le félici-
tons et lui souhaitons
bonne chance dans cette
nouvelle aventure.
Anne–Claire Billier, rete-
nue au poste de chef de
service de la nouvelle
formule de Fil'harmonie,
prendra son poste début
décembre. Elle était jus-
qu’à ce jour chef de ser-
vice dans le champ de la
protection de l’enfance.
Nous lui souhaitons la
bienvenue.
ELECTIONS !
Les élections des ins-
tances représentatives du
personnel ont été réali-
sées. Les résultats sont
affichés dans les services.
Merci aux candidats et
aux élus pour leur implica-
tion dans la vie de l’asso-
ciation. LE RDV DES ASSOCIATIONS
Un stand ALC au RDV
des Associations : pour
quoi faire ?
Comme chaque année, nous
avons tenu un stand au Pa-
lais des Expositions samedi
16 septembre. Comme
chaque année, ceux qui ont
donné une partie de leur
temps pour l’animation de
cette journée ont pu rencon-
trer homologues et collègues
des associations amies et/ou
partenaires.
Des projets, des idées, des
informations sont certaine-
ment sortis de ces ren-
contres. Nous avons distri-
bué presque toutes les pla-
quettes et donné tous les
documents adaptés. Nous
avons accueilli tous les pas-
sants et répondu à leurs
préoccupations.
Recherche de stages pour
des jeunes en formation,
demande de renseigne-
ments pour d’éventuels en-
gagements bénévoles, dia-
logues un peu désespérants
avec des demandeurs d’im-
possible : logement, emploi,
voire papiers officiels…
Est-ce suffisant pour renou-
veler, tel quel, ce déplace-
ment ?
Notre Directeur Général pro-
pose que l’emplacement soit
occupé, l’an prochain,
par une exposition de
photos et objets éma-
nant des ateliers d’inser-
tion (ALC et filiales). Le
stand serait plus attractif
et répondrait sans doute
mieux aux attentes du
public.
Ce qui n’empêcherait
pas les responsables de
remplir la fonction tradi-
tionnelle : favoriser les
rencontres et faire con-
naître ALC.