seul le vainqueur ne croit pas au hasard · 2008-09-22 · la politique et le cinéma ne sont...

20
SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD

Upload: others

Post on 03-Jun-2020

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 1

Page 2: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

C O N T A C T S

DISTRIBUTION

Wild Bunch Distribution 26, rue des Carmes75005 ParisTél. : 01 53 10 42 50Fax : 01 53 10 42 69

Nouvelle adresse à partir du 1er Août 35 Quai d’Anjou75004 ParisTél. : 01 53 10 42 50Fax : 01 53 10 42 [email protected]

PRESSE

MOTEUR !Dominique SegallFrançois Roelants 20 rue de la Trémoille75008 ParisTél. : 01 42 56 95 95Fax : 01 42 56 03 [email protected]

VENTES INTERNATIONALES

Wild Bunch99, rue de la Verrerie75004 ParisTél. : 01 53 01 50 20Fax : 01 53 01 50 [email protected]

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 2

Page 3: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

CINE NOMINE, ALTER FILMS et THELMA FILMS

présentent

U N F I L M D E

L I O N E L D E L P L A N Q U E

A V E C

A L B E R T D U P O N T E L J É R É M I E R E N I E R

M É L A N I E D O U T E YA V E C L A P A R T I C I P A T I O N D E

C L A U D E R I C H

France - Durée : 1h37 - Format : 2.35 - Son : Dolby SRD - Visa en cours

SORTIE : 20 SEPTEMBRE 2006

Les textes et les photos de ce dossier de presse sont téléchargeables sur www.president-lefilm.com

Site du président : www.dupontelpresident.com

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 3

Page 4: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 4

Page 5: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

ecrets d’Etat, convictions sincères, foules exaltées, train de

vie royal, journalistes inquisiteurs, disparitions suspectes :

les coulisses du pouvoir ou la vie quotidienne d’un Président.

Entre l’amour d’un père pour sa fille et les contradictions d’un chef

d’Etat, que reste-il d’essentiel quand on a le pouvoir suprême ?

S

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 5

Page 6: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

e monde politique est un sujet qui me pas-sionne depuis toujours. Enfant, je passais mon temps à lire deslivres sur les rois, les empereurs… et lesprésidents. La page 2 du Canard Enchaînéest très tôt devenue un rendez-vous hebdo-madaire. A l’adolescence, le portrait contrasté deMitterrand par Catherine Nay dans Le Noiret le Rouge m’avait d’autant plus intriguéque j’étais issu d’un milieu qui avait dansésur les tables en mai 81. Après le bac, j’aipréparé Sciences Po, mais à force de voirdes films tous les jours, j’ai finalementdécidé de me tourner vers le cinéma. Lapolitique et le cinéma ne sont d’ailleurs passi éloignés. Ils ont chacun à voir avec lerêve, sauf que la politique se heurte imman-quablement à l’impératif de réalité. Mon co-scénariste, Raphaël Meltz (responsable dujournal Le Tigre), est également passionnépar le sujet. La parole des hommes de pou-voir nous fascine, l’aller-retour permanententre le «in» et le «off», et bien sûr lamégalomanie et le narcissisme exacerbé.Etre Président, c’est être l’Elu.

Nous voulions un président jeune, qui s’illustre dans la veine des leaders d’au-jourd’hui, tels Tony Blair, José LuisZapatero, Bill Clinton ou même HugoChavez. Même si ce n’est jamais dit, onpeut l’imaginer de gauche dans ses jeunesannées. La perte de l’innocence est au cen-tre du film. Etre un idéaliste de 20 ans etdevenir un jour Président… Comment desannées de lutte sans merci au service d’uneseule et unique obsession transforment-elles un homme ? On le voulait à la foisséduisant et repoussant, cynique et héroï-que, en aucun cas manichéen. Même s’iln’est pas dénué de culpabilité, son combatpour l’Afrique est totalement sincère,puisqu’il n’est pas électoralement porteur.J’avais aussi envie de commencer le film enpleine «françafrique», dont les ambiguïtéssont constitutives de l’histoire de la VeRépublique. Ce Président emprunte d’ail-leurs à tous les Présidents de la Ve, exceptéGeorges Pompidou, sur lequel on a peud’écrits, même si on évoque à un momentun traitement à la cortisone. Le discours«Un continent humilié, un continent marty-risé, etc.» s’inspire évidemment de lafameuse tirade de De Gaulle à la Libération.«Vous n’êtes pas le meilleur, vous êtes leseul», était l’un des leitmotivs de Giscardqui le répétait à tous les jeunes loups de son entourage. Et puis il y a également lesanglicismes qui rebutent le Président : il nesupporte pas que l’on dise «marshmallow»comme Mitterrand ne supportait que l’ondise «OK». A ce sujet, il y a un momentassez étonnant, et censé être off, dans lesentretiens filmés Mitterrand/Elkabbach, oùle Président se laisse aller avec une assis-tante : «- OK Monsieur le Président - OK ?Pourquoi OK ? Ce n’est pas la premièrefois que je vous le fais remarquer !

L

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 6

Page 7: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

Pourquoi recommencer ? - Parce que j’ai eutort Monsieur le Président.»

Comme chaque président, Albert Dupontelest unique.On peut appeler ça le charisme. Surtout, ilfait partie des rares acteurs susceptiblesd’accepter un rôle pareil. Il a d’ailleurs lu lescénario en 24h et m’a dit oui immédiate-ment. Les acteurs se posent parfois de mau-vaises questions sur les rôles qu’on leurpropose : Est-ce que c’est bon pour macarrière, pour mon image, pour monpublic, etc ? Albert est une personnalité aty-pique du cinéma français. Ce qui l’intéresse, c’est à chaque fois une nouvelle expérience.D’ailleurs, sa filmographie est exigeante etincroyablement diversifiée. Il a une trèslarge palette de jeu, ce qui était essentielpour réussir des scènes comme celle du dis-cours dans le stade.Albert a besoin d’être «alimenté». Entre notrepremière rencontre au début de l’été 2004, etle tournage durant l’été 2005, je n’ai cessé de lui envoyer des livres, des coupures dejournaux, des documentaires qu’il dévorait littéralement. Mitterrand, le Roman duPouvoir de Patrick Rotman, avec cette inter-view de la RTBF sur les écoutes de l’Elysée,où Mitterrand interrompt soudain l’entretien.VGE, le Théâtre du Pouvoir de William Karel,à la fin duquel l’ex-président conclut :«Maintenant, tout va très vite. Il n’y a pas depostérité. Personnellement, je n’en conçoisaucune amertume.» Albert m’appelait aprèschaque envoi, pour qu’on en parle, qu’ondéveloppe… Il est insatiable ! C’est quelqu’unqui travaille énormément. Albert est par ailleurs extrêmement précis dans sa gestuelle,un élément majeur de la construction du personnage. Il a parfaitement compris montravail avec le cadre.

Ce n’est pas un film sur la politique, maissur le pouvoir. En France, nous vivons dans une traditionmonarchique. Et comme il y a un tabou dupouvoir, le film n’a d’ailleurs pas été si facileà monter financièrement. On peut remarquerque la politique française utilise un vocabu-laire volontiers féodal. On parle de fin derègne, de fief, etc. D’où le désir de faire unfilm sur le pouvoir, au sens générique, etd’où le titre : PRESIDENT, sans articledevant. On entre dans l’intimité duPrésident, dans ses rapports humains, où le

AUTEUR / RÉALISATEUR

LONGS MÉTRAGES2006 PRESIDENT2000 PROMENONS-NOUS DANS LES BOIS

COURTS MÉTRAGES1998 OPUS 661997 SILVER SHADOW1996 LES LUSTRALES1994 LE TICKET

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 7

Page 8: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

pouvoir se répand, s’insinue partout. Sonobsession : séduire. On ne cite ni la droite,ni la gauche, ni même le pays. On se basesur la constitution française, mais avec unevariante anticipée : l’article 68. Cet article,proposition de Pierre Mazeaud, suite à unepromesse de Chirac – qu’il finira peut-êtrepar faire voter avant de partir – permettraitau Sénat de destituer le Président en cas de«manquement». En un mot, un impeachmentà la française. On a également joué la carte du mentor, Frédéric Saint-Guillaume, interprété par Claude Rich. En politique, lementor est souvent tué… Symboliquementbien sûr. Et il y a là un thème universel qui, narrativement, me passionne depuistoujours : le meurtre du père.

J’ai longtemps été obsédé par l’image deJules César assassiné sur les marches duSénat. «Tu quoque mi fili.»

Filmer le pouvoir. J’avais envie de filmer les sensations physi-ques du pouvoir, entre surexcitation et étatd’apesanteur. Et j’aimais l’idée qu’après undébut en forme de souvenir, le Président seréveille de nos jours dans son hélicoptère.«Ça y est, je suis Président. JE SUIS PRESI-DENT !»La phobie de la lumière est liée à deuxenjeux, visuel et symbolique. Un début trèslumineux en Afrique jusqu’à l’explosion quientache le Président. La lumière, c’est sajeunesse enfuie. Et le pouvoir, sa part d’om-bre. La phobie ophtalmique du Présidentpermettait également de plonger le filmdans une ambiance de clair-obscur. Avantde tourner, j’ai profité des Journées duPatrimoine pour visiter l’Elysée, en guise derepérages. Je me suis rendu à l’évidence : je ne pouvais pas filmer la grandeur et ladécadence du pouvoir dans un décor digned’une pièce de Feydeau entre les ors et lestapis rococos. J’imaginais plutôt le Louvreou le Vatican.J’aime les mondes réinventés à partir duréel, et donc forcément stylisés. Le bureaudu Président a été reconstitué au château deVoisin pour les intérieurs et, pour les exté-rieurs, au château de Champs sur Marne –dessiné par le même architecte que celui del’Elysée. Je voulais un très grand bureauavec une déco entre celle de Chirac (avecles références africaines et les éléments artspremiers) et celle de Mitterrand (conçue parun designer contemporain). Le problèmedes meubles design, c’est qu’ils peuventtrès vite être datés. C’est pourquoi on adécidé, pour le bureau du Président, d’allervers des formes génériques. En revanche, jevoulais une chambre dans un style premierempire, pour sous-entendre la dimensionbonapartiste du personnage. On a égale-

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 8

Page 9: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

ment tourné au château de Ferrières pourles appartements privés du Président ou lachambre de Saint-Guillaume, dans la serre dela SACD pour le petit-déjeuner, au stade deFrance pour l’attentat et ses longs couloirscirculaires, à l’hôpital de Mantes-la-Joliepour ses couloirs high-tech.

Après un premier film de genre, ou les personnages faisaient partie des codes, jevoulais donner la part belle aux acteurs. Pendant le tournage, j’ai travaillé avec euxen direct, dans leur regard, et jamais à tra-vers un moniteur vidéo. C’était nouveaupour moi et cela a changé définitivementmon rapport aux acteurs. Je trouve Jérémie Renier éclatant dans lasobriété, ce qui est très difficile à faire.C’est un personnage complexe qui évolue enpermanence : un jeune homme révolté etbrillant qui choisit le principe de l’entrismepour s’attaquer au pouvoir, avant de tomberamoureux de la fille et d’être fasciné par lepère… Mélanie Doutey a une fraîcheurnaturelle, du caractère et de l’humour. Sapersonnalité a complètement nourri le per-sonnage de Nahéma. Je voulais éviterl’écueil de la-pauvre-petite-fille-riche qui ades problèmes existentiels, parce que «cen’est pas facile d’être la fille du Président».En ce qui concerne Claude Rich, on a écritle rôle en pensant à lui. Il m’avait dit non àun court métrage, et à mon premier longmétrage, toujours avec beaucoup d’éléganceet de gentillesse, et pour ce film, il m’a ditoui immédiatement. Sur le plateau, il étaitgénial, très à l’écoute, jamais satisfait de lui,jamais en «vitesse de croisière», jamaisblasé. Un bonheur.Comme nous avions écrit beaucoup derôles, j’ai pu travailler avec des acteurs quim’intéressaient depuis longtemps : deClaire Nebout à Carlo Brandt, en passantpar Patrick Catalifo, Christophe Odent ouFlorence Thomassin… Etant membre del’ARP, j’ai très vite pensé à Pascal Rogard

dans ce rôle de Ministre de la Défense, unrôle qui lui va comme un gant.On ne pouvait pas faire un film sur le pou-voir sans évoquer ironiquement la com’. Et histoire de pousser l’ironie encore plusloin, j’ai envisagé un instant d’interpréter lerôle du «communiquant». Finalement, je mesuis dit que ce n’était pas une bonne idée etqu’il fallait trouver un acteur entre Séguélaet Pilhan. Très vite, l’idée de Jackie Berroyers’est imposée. Il a donné une dimensiondécalée et pleine d’humour à ce publicitairejailli des années 80, avec ses fausses dentset son bronzage aux UV…

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 9

Page 10: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

omment un artiste désabusé par les hommespolitiques qui nous gouvernent, accepte-t-ilde se glisser dans la peau d’un Président dela République ?Nombreux sont les désabusés de la politi-que en ce moment, et être un «artiste dés-abusé de la politique» est un effroyable lieucommun qui ne traduit finalement qu’uneparfaite osmose avec le public. Ce qui faitdonc de moi l’interprète idéal pour lerôle… Pas mal comme raisonnement, non ?Par ailleurs, je suis plus perplexe que dés-abusé. J’estime qu’il y a plus de politiquedans le générique de Bernie ou d’EnfermésDehors que dans une phrase de discours del’un de nos brillants leaders. Enfin, j’aidécouvert, avec effroi, à la lecture du scriptet en parlant avec Lionel... qu’il y avait unprésident en moi !

Ce Président est-il un personnage recom-mandable ?Humainement non, techniquement oui. Est-il possible d’être les deux ? C’est la questionque pose le film.

Comment expliquez-vous son problème desensibilité à la lumière ? Y a-t-il une méta-phore là-dessous ?

Traumatisé par l’épisode africain, le soleillui rappelle sa lâcheté, sa culpabilité passéeet sa responsabilité à venir (le combat pourl’Afrique dans lequel il semble sincère…),d’où cette phobie, joliment mise en scène,montrant un personnage qui fuit la lumièrepour mieux agir dans l’ombre, le seulendroit où il se sente compétent.

Un chef d’Etat, sûr de son bien fondé, commevotre personnage dans le film, ne devient-ilpas, par la force des choses, un bon acteur,obligé de composer selon les situations ?Les hommes de pouvoir sont par définitiondes acteurs. Limités dans le registre certes,mais des acteurs quand même. On en a eudes bons : De Gaulle, Mitterrand... Le pro-blème de ces «acteurs», c’est qu’ils doiventcommencer très tôt à se mentir à eux-mêmes, ce qui n’est pas le cas d’un artisteaccompli qui gardera toujours le recul surson travail.

Aimant régner en seul maître, ce Présidentn’en reste pas moins humain, taraudé parles regrets dès lors que sa fille lui échappe.L’orgueil a-t-il raison de lui ?Je dirai plutôt le conditionnement. Sonconditionnement, celui qu’il entretientdepuis l’enfance à travers une quête perpé-tuelle de dominance, à l’école où dans lescompétitions sportives, dans les hautes étu-des, dans les conquêtes féminines, etc.D’où cela lui vient-il ? Quand on voit sesparents, son «creuset socio-culturel», on sedit que cela vient d’ailleurs, d’un tempéra-ment, personnel et particulier, ce que l’onappelle l’inné. C’est probable pour ce per-sonnage. Dans ce film, le président exprimeson reste d’humanité (ou de narcisse ?) dansla relation avec sa fille. C’est, à mon sens,LE mobile de ce film.

C

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 10

Page 11: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

Quelles ont été vos sources d’inspiration,pour interpréter ce personnage ?Comme je vous l’ai dit, j’ai découvert, avechorreur, la présence d’un président en moi.J’ai eu du mal, par moments, avec cette terri-ble cohabitation. Mais Lionel m’a aidé à assu-mer cette déviance. A la fin du film, j’étaisguéri. Je ne me représenterai plus. Promis.

On vous sait exigeant vis-à-vis des réalisa-teurs avec qui vous travaillez. Qu’est-ce quivous a séduit chez Lionel Delplanque ?Son enthousiasme et sa culture politique. Aumoins, il savait de quoi il parlait, et il n’y arien qui ne me rassure plus chez un metteuren scène. Par la suite, j’ai vite été enchantépar ses partis pris de cadre et de lumière. Làaussi, il maîtrisait parfaitement sa mise enscène. Je me suis laissé plébisciter.

Avez-vous fait des retouches sur vos dialo-gues, afin de les avoir en bouche ?Pas grand chose. Parfois des suggestions surdes scènes, dont certaines ont été validées.

Au fait, aimez-vous les Chamallows ?Ecœurants, fades, mous, tièdes... On auraitdit la scène politique française. D’où l’inté-rêt d’en broyer un de temps à autre...

Avez-vous participé au choix des costumes,peaufiné d’une façon ou d’une autre le lookdu Président ?Je me suis laissé habiller de pied en cap parLionel. Je pars du principe que si je suis cré-dible, ce n’est pas un costume qui va metrahir, non mais sans blague !

Comment se prépare-t-on à haranguer unefoule, comme vous le faites dans le film ?Trois heures du matin, un hangar désaffectéen banlieue, des fonds verts partout, quel-ques techniciens qui ricanent en me regar-dant... Voilà à quoi s’est résumé mon haran-gue de foule. Et bien croyez-le ou non, J’YÉTAIS ! Et c’est le lendemain au réveil queje me suis rendu compte que je pourraisfaire de la politique. Néanmoins, quelques

vomissements plus tard, ma décision étaitprise : je continuais le cinéma.

Quel a été le plus difficile sur ce tournage ?RIEN ! Et croyez que s’il y avait eu des difficul-tés, j’aurais été ravi de vous inonder de mon fielet de mon amertume. Mais là, j’ai beau cher-cher… RIEN ! Pire : j’ai pris du plaisir.

Et le plus facile ?Comme je vous l’ai déjà dit : me prendrepour un président !

Voyez-vous Président comme un drame ouune fable ?Une fable dramatique avec des morceauxentiers de réalité – je ne suis pas mécontentde cette réponse de président.

ACTEUR2006 L’ENNEMI INTIME de Florent Emilio Siri

ODETTE TOULEMONDE d’Eric-Emmanuel Schmitt2005 PRESIDENT de Lionel Delplanque

FAUTEUILS D’ORCHESTRE de Danièle ThompsonJACQUOU LE CROQUANT de Laurent Boutonnat

2004 ENFERMES DEHORS d’Albert DupontelUN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES de Jean-Pierre GenetLE CONVOYEUR de Nicolas BoukhriefLES CLEFS DE BAGNOLE de Laurent BaffieLE CORRECTEUR de Patrice Ambard

2002 MONIQUE de Valérie GuignabodetIRREVERSIBLE de Gaspar NoéPETITES MISERES de Philippe Boon et Laurent Brandenbourger

2001 L’ORIGINE DU MONDE de Jérôme Enrico2000 LES ACTEURS de Bertrand Blier1999 DU BLEU JUSQU’EN AMERIQUE de Sarah Levy

LA MALADIE DE SACHS de Michel DevilleLE CREATEUR d’Albert Dupontel

1998 SERIAL LOVER de James Huth1996 BERNIE d’Albert Dupontel

UN HEROS TRES DISCRET de Jacques AudiardJE SUIS TON CHATIMENT de Guillaume Bréaud

1994 GIORGINO de Laurent Boutonnat CHACUN POUR TOI de Jean-Michel Ribes

1992 DESIRE d’Albert Dupontel 1988 LA BANDE DES QUATRE de Jacques Rivette

ENCORE de Paul VecchialiAUTEUR - RÉALISATEUR2006 ENFERMES DEHORS1999 LE CREATEUR1996 BERNIE1992 DESIRE

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 11

Page 12: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

omment voyez-vous Mathieu, votre person-nage ? Ambitieux ? Idéaliste ?Un idéaliste qui a grandi dans un milieuultra-prolétaire, dont le père était sansdoute d’extrême gauche, ou au moins militant syndical très actif. Suite au suicidede ce dernier, mort en prison, Mathieuentretient une haine viscérale du pouvoir etune envie démesurée de justice.

Jusqu’à s’immiscer dans l’intimité duPrésident qui, au lieu de s’avérer être sonennemi juré, va se révéler en père putatif…A ce moment-là, il a mûrement réfléchi lesmoyens de sa rébellion. Il a compris que sebattre physiquement et hurler ne changeraitrien. Il veut toucher les gens qui entourentde près le Président, à commencer par safille. Et quand elle lui présente son père, ilrencontre un homme attentif, à l’écoute, quimalgré ses erreurs dues à des doutes,devient un modèle.

Votre personnage n’est-il pas la vraie repré-sentation du pouvoir : une fois qu’il a goûtéaux responsabilités, on le sent changer etdevenir ce qu’il a toujours combattu ?C’est sûr, oui. On lui cire les pompes et il selaisse prendre au piège. C’est toujoursenivrant de recevoir des compliments dehauts fonctionnaires. Ce qui lui monte à latête. Puis, persuadé qu’il fait des chosesbien, il s’enferre dans un monde qui n’est pasle sien, découvre des gens qui le touchent,malgré leur situation privilégiée… et rentreinéluctablement dans leurs magouilles. Il estpris dans un engrenage.

On parle souvent de «comédie du pouvoir».Président serait-il un «drame du pouvoir» ?On peut le voir ainsi, oui. Je trouvais le sujettrès courageux, rarement abordé en France. Moi-même je ne m’intéressais pas du tout àla politique. Maintenant, c’est différent.D’autant que Lionel m’a donné à lire et àvoir beaucoup de choses, notamment undocumentaire diffusé sur Canal Plus, sur laconquête de la mairie de Paris par BertrandDelanoë. J’ai pris conscience que la politi-que est aussi barbare qu’il y a 50 ans. Il y aun rapport viscéral de l’homme politique àson milieu. Et Mathieu n’échappe pas à larègle : il sort de rien, a fait de grandes étu-des, veut détruire ce système, et pourtant nepeut s’empêcher d’avoir pour lui une réellefascination. C’est là toute l’ambiguïté dupersonnage.

Vous aviez perçu tous ces paradoxes dès lapremière lecture du scénario ?Oui et non. J’avais fait part de quelques sug-gestions à Lionel. Ou plutôt d’impressions.Notamment celle de vouloir inscrire le face-à-face Mathieu-Président dans une réelleintensité, et pour cela creuser la force inté-

C

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 12

Page 13: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

rieure de Mathieu, qui n’a pas le prestige deson «adversaire». Trouver le lien entre sonenvie de révolte et la séduction qu’il éprouvepour le pouvoir. On a donc beaucoup parlé,avec Lionel, de ces antagonismes.

Et avec Albert Dupontel ?On ne s’était jamais croisés. C’est unechouette rencontre. Le fait qu’il joue lePrésident a été pour beaucoup dans monaccord. J’étais très excité de jouer avec lui. Enplus, sur le scénario, il y avait une photo delui, dans la peau de son personnage. D’unecrédibilité confondante ! Et sur le tournage,d’une disponibilité absolue, avec une envie dedéfendre le projet comme si c’était le sien. Detoute façon, c’est un film d’acteurs. Lionel levoulait comme tel. Il nous laissait le temps dechercher, de travailler avant les scènes…Avec des comédiens comme Albert ou ClaudeRich, c’était du velours. On a les mêmespeurs, les mêmes doutes. On flippe sur lesmêmes choses à la fin d’une prise. Et on ritdes mêmes choses, aussi.

Et si vous étiez Président ?Cela paraît tellement irréel comme fonction…Il y a un paquet de choses que je changerais,c’est sûr, ne serait-ce que le gouffre entre lesclasses. Tout le monde s’en rend compte. Lefilm de Lionel ne parle pas de cela en parti-culier, mais traite d’une des causes principa-les : les gouvernants vivent tellement loin decette réalité… Pourtant, on sent bien que lepersonnage joué par Dupontel est lui aussien rébellion intérieure. Mais il est entouré,conseillé, il n’est pas seul à décider, il fautqu’il soit à l’écoute du peuple, mais égale-ment à celle de son responsable en commu-nication, condition sine qua non pour semaintenir au pouvoir… Bref, être Président,ce n’est pas simple.

2006 FAIR PLAY de Lionel BailliuPRESIDENT de Lionel DelplanqueDIKKENEK d’Olivier Van Hoofstadt

2005 L’ENFANT de Jean-Pierre et Luc DardenneCAVALCADE de Steve Suissa

2004 LE PONT DES ARTS d’Eugène GreenSAN ANTONIO de Frédéric Auburtin

2003 VIOLENCE DES ECHANGES de Jean-Marc MoutoutEN TERRITOIRE INDIEN de Lionel Epp

2002 LE TROISIEME ŒIL de Christophe FraipontLA GUERRE A PARIS de Yolande Zaubermann

2001 LE PORNOGRAPHE de Bertand BonelloLE PACTE DES LOUPS de Christophe Gans

2000 FAITES COMME SI JE N’ETAIS PAS LA d’Olivier JahanSAINT-CYR de Patricia Mazuy LE FETICHISTE de Nicolas Klein

1999 LES AMANTS CRIMINELS de François Ozon1996 LA PROMESSE de Jean-Pierre et Luc Dardenne

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 13

Page 14: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

ui est Nahéma ?Elle est dans l’âge où elle oscille entre deuxmondes : le sien et l’extérieur. Elle baignemalgré elle dans le pouvoir, croulant sousune responsabilité, en tant que fille dePrésident, dont elle refuse de prendreconscience. Sans doute parce qu’elle estjeune et que, comme toutes les jeunes fillesde son âge, elle est encore amoureuse deson père. Elle aimerait néanmoins avoir durecul, s’en détacher. Ce à quoi elle parviendragrâce à un mec ambitieux, mature, mysté-rieux, qui la charme, qui lui évoque sonpère, plus jeune. C’est la trahison qui la feradéfinitivement mûrir.

Comment approchez-vous un tel person-nage ?Je n’ai pas du tout pensé au côté politique,en phase avec Nahéma finalement, qui

rejette tout cela – mais pas pour les mêmesraisons ! Elle a tellement baigné dedans,depuis toujours, qu’elle en a ras-le-bol. Elleveut être insouciante, se blottir dans lesbras de son parrain Saint-Guillaume, êtrerassurée par cet homme en qui elle a uneconfiance absolue – mais qui, en réalité, estle plus redoutable des politiques.

Vous intéressez-vous à la politique, juste-ment ?Avant le film, pas vraiment. On peut mêmedire que je n’y connaissais rien. Aujourd’hui,je suis cela d’un peu plus près. Présidentm’a rappelé qu’un homme politique étaitavant tout un être humain. Nahéma vit tellement au centre du pouvoir qu’elle nevoit d’ailleurs que cela : des hommes quis’entretuent, magouillent, communiquentaussi, comme cet état de santé médiatisépar son père, soit disant entre la vie et lamort.

Saviez-vous, à la lecture du scénario, que le Président serait interprété par AlbertDupontel ?Oui. J’avais encore l’image d’Albert dans sespersonnages brutaux, hystériques, influen-cée par ses sketches, que j’aimais beau-coup. Mais je me souvenais également delui dans La Maladie de Sachs, et connaissaisdonc la diversité de sa palette d’acteur.

Comment s’est créé, entre vous, le rapportpère-fille ?Assez naturellement. Pourtant, nousn’avons pas fait de lecture ou de rencontreavant le tournage. Je l’ai découvert sur leplateau dans la peau du Président. Avec soncostume, sa coiffure, ses lunettes… Albertest un comédien qui incarne, il s’impose,doté d’une autorité naturelle. Il est impres-

Q

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 14

Page 15: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

sionnant. Notre première scène, c’était aurestaurant Lapérouse, où je le présente àmon fiancé. J’étais très intimidée. Pas spé-cialement par lui, mais par le Président, lepère. J’étais à fond dans la peau de Nahéma.Mais Albert, très concentré, peut égalementse montrer déconneur. Une complicité s’estnouée entre nous.

Et avec les autres comédiens ?Claude Rich m’a rappelé Suzanne Flon : ilest comme un gosse, il adore discuter avectout le monde, faire rire le plateau. Il joue,au sens propre, et reste très ouvert sur l’au-tre. Cet homme a beau être une montagne,il a un rapport sain et simple avec les jeunesinterprètes comme moi. Il m’a tout de suitemise à l’aise, à me poser plein de questionssur mon travail. Jérémie lui, je le connais-sais d’un tournage précédent : Fair Play.Nous sommes très proches dans l’appréhen-sion de notre travail et tous deux assez «tra-queurs», par exemple nous avons besoin dedemander au réalisateur d’être rassuré.

Et alors, Lionel Delplanque est-il un met-teur en scène rassurant ?Oui, très. J’espère ne pas l’avoir saoulé,d’ailleurs. J’avais vu son premier long-métrage, Promenons-nous dans les Bois,dont la réalisation était extrêmement maîtri-sée. Et ce n’est pas innocent s’il a conservéquasiment la même équipe technique surPrésident : parfaitement en confiance de cecôté-là, il pouvait beaucoup plus se consa-crer aux comédiens. Il était avec nous. Ausens propre. Pas derrière son moniteurvidéo, mais carrément sous la caméra. Onse sentait soutenu, écouté. De plus,Président lui tient à cœur depuis si long-temps, que son engagement confinait à l’in-time. Il en voulait, vraiment.

2006 MA PLACE AU SOLEIL de Eric de Montalier2005 FAIR PLAY de Lionel Baillu

ON VA S’AIMER de Ivan CalberacPRÉSIDENT de Lionel Delplanque

2004 IL NE FAUT JURER... DE RIEN ! de Eric Civanyan2003 NARCO de Tristan & Gilles

EL LOBO de Miguel Courtois2002 LA FLEUR DU MAL de Claude Chabrol2001 LE FRÈRE DU GUERRIER de Pierre Jolivet

Nomination César 2003 du Meilleur Espoir Féminin2000 LAILA LA PURE de Gabriel Axel1999 SI C’ÉTAIT VRAI de Eric Atlan1998 LES GENS QUI S’AIMENT de Jean-Charles Tacchella

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 15

Page 16: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

imez-vous ou appréciez-vous Saint-Guillaume ?J’aime son ambiguïté, je l’apprécie d’ailleursdans tous les personnages. En tant que men-tor du président, c’est un homme de pou-voir. Prêt à beaucoup de choses pour parve-nir à ses fins, mais pas à tout. Son but n’estpas, ou n’est plus de devenir président. C’estun homme politique avant tout, capable desentiments – qu’il exprime vis-à-vis de sa fil-leule, par exemple. Elle est le lien affectifavec le président, cet homme qu’il auraitvoulu être. Et son intelligence est d’avoir sutrès vite qu’il n’avait pas tous les éléments deson côté pour y arriver. Quand on le décou-vre, au début du film, ambassadeur enAfrique, il a déjà un certain âge. Or, quandon aspire aux plus hautes fonctions de l’Etat,il faut s’y prendre tôt, de façon à être capa-ble de repasser l’«examen présidentiel» plu-sieurs fois – car on l’obtient rarement dupremier coup. Quand Saint-Guillaumerepère ce jeune homme, il porte donc sur lui

tous ses espoirs. Je suis persuadé qu’il y abeaucoup d’hommes ainsi, qui mettent toutleur talent à transformer de jeunes ambitieuxen personnages d’envergure, vivant cetteréussite par procuration.

Et pourtant, Saint-Guillaume n’a aucuneaigreur ?Effectivement. Il n’est pas antipathique. Nisympathique, d’ailleurs. Il ne cherche pas àce qu’on l’apprécie ou à ce qu’on le déteste.La seule chose qui lui importe, c’est que lePrésident gagne, reste au sommet. Et pourcela, il est capable de beaucoup. Commes’occuper de l’argent sale. Il accepte d’êtrel’homme à tout faire. On en a connu quelques uns, sous la Ve République. Laforce de Saint-Guillaume, ce sont ses idées,son talent de marionnettiste. Et l’affectionqu’il porte à ses protégés l’humanise. Lefilm n’en est que plus tragique dans sondénouement, l’élève dépassant le maître.

Lionel Delplanque répète qu’il a écrit le rôleen pensant à vous. Est-ce vrai ?Oui, il est vrai qu’il m’en a parlé dès ledébut. Moi qui d’habitude me mêle beau-coup des dialogues, j’ai senti que je n’avaispas besoin, cette fois, d’appuyer les choses,que Lionel avait perçu ce que j’attendais etce que je redoutais. Plus jeune, je me méfiaisdes auteurs qui disaient écrire pour moi –cela signifiait, en règle générale, qu’ils écri-vaient un personnage que j’avais déjà joué.C’était restrictif. Des personnages commeSaint-Guillaume, j’en ai déjà fait. Mais celui-là est réjouissant, plein d’humour. Il estdrôle, à se moquer de lui-même et desautres, avec un esprit très corrosif.

A vos yeux, l’auteur est-il aussi doué que lemetteur en scène ?

A

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 16

Page 17: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

Avec une personne comme Lionel, cela nepeut qu’admirablement bien se passer. Carnon seulement il sait ce qu’il veut, mais ilsait également ce que vous allez faire. Deplus, il avait concocté le rôle pour moi. Ilsavait d’autant mieux dans quelle directionje me dirigerai. Une petite indication de sapart suffisait à l’harmonie. C’est à cela qu’onreconnaît un bon directeur d’acteur : cesont ceux qui, sur le plateau, en disent lemoins. Lionel a réfléchi son film longtempsà l’avance. Rien n’était laissé au hasard. Etquand il y en avait – du hasard, il savaits’adapter.

Et Albert Dupontel ?Je connaissais l’acteur, mais pas personnel-lement. Il m’a séduit. Et je l’ai séduit aussi,je pense. Ce qui correspondait finalement ànos rôles. Je l’ai trouvé intelligent, boncomédien… Nos rapports étaient très cha-leureux, très… je vais employer un motpeut-être ridicule : respectueux. Nousavions une affection mutuelle innée. J’aisenti qu’on était «client» l’un de l’autre.

Et si vous étiez président ?J’ai beaucoup d’ambitions, mais pas celle-là.Etre le meilleur acteur, j’aimerais bien, oui.Mais chef d’Etat… S’il y a bien une choseque je ne sais pas faire, c’est commander. Sediriger soi-même, c’est déjà difficile. Alorsmener les autres, et prendre des décisionsqui peuvent leur être fatales, à elles ou aupays, cela me paraît incroyable. C’est pour-quoi j’admire certains hommes politiques,ou que j’ai adoré jouer un personnagecomme Talleyrand, qui était d’une intelli-gence et d’une dimension extraordinaires.C’est l’apanage du comédien : être heureuxen se mettant dans la peau de quelqu’unqu’on ne sera jamais.

2005 PRESIDENT de Lionel Delplanque 2003 LE COU DE LA GIRAFE de Safy Nebbou

LE COUT DE LA VIE de Philippe le Guay2002 LE MYSTERE DE LA CHAMBRE JAUNE de Bruno Podalydès2000 ASTERIX & OBELIX MISSION CLEOPATRE d’Alain Chabat

LES ACTEURS de Bertrand Blier1999 LA BUCHE de Danièle Thompson

LE DERRIERE de Valérie Lemercier1998 LAUTREC de Roger Planchon1997 HOMERE - LA DERNIERE ODYSSEE de Fabio Carpi1996 CAPITAINE CONAN de Bertrand Tavernier1994 LA FILLE DE D’ARTAGNAN de Bertrand Tavernier

LE SOUPER d’Edouard Molinaro César du meilleur acteur1979 LA GUERRE DES POLICES de Robin Davis1977 LE CRABE-TAMBOUR de Pierre Schoendoerffer1973 STAVISKY d’Alain Resnais1968 JE T’AIME, JE T’AIME d’Alain Resnais 1967 LA MARIEE ETAIT EN NOIR de François Truffaut

OSCAR d’Edouard Molinaro1966 LES COMPAGNONS DE LA MARGUERITE de Jean-Pierre Mocky

PARIS BRULE-T-IL ? de René Clément1965 L’OR DU DUC de Jacques Baratier1964 LE REPAS DES FAUVES de Christian Jacques

MATA HARI, AGENT H21 de Jean-Louis RichardLA CHASSE A L’HOMME d’Edouard MolinaroLES COPAINS de Yves Robert

1963 LES TONTONS FLINGUEURS de Georges Lautner1962 LA CHAMBRE ARDENTE de Julien Duvivier

LE CAPORAL EPINGLE de Jean Renoir1960 CE SOIR OU JAMAIS de Michel Deville1955 LES GRANDES MANŒUVRES de René Clair

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 17

Page 18: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

PIERRE FORETTE et THIERRY WONG(Cine Nomine)

La première production de Cine Nomine est La Squale de Fabrice Genestal. Pierre Forette etThierry Wong produisent ensuite Le Cadeau d’Elena de Frédéric Graziani.

Connaissant la passion de Lionel Delplanque pour le monde politique, les deux producteurslui proposent de travailler sur une idée qui leur tient à cœur depuis longtemps : mettre enscène dans un thriller un président de la République de fiction, un genre inédit en France.

Pierre Forette et Thierry Wong ont par ailleurs fondé les soficas UNI ETOILE qui ont à ce jourinvesti dans plus de trente longs métrages français et européens.

ALAIN TERZIAN(Alter Films)

Alain Terzian a produit plus de 100 longs métrages (Rive Droite / Rive Gauche, L’Année desMéduses, Rendez-vous, Les Visiteurs, Anthony Zimmer, etc.).

Il est Président de l’Union des Producteurs de Films et de l’Académie des César.

CHRISTINE GOZLAN(Thelma Films)

Christine Gozlan a collaboré à plus de 200 films de cinéma aux côtés du producteur Alain Sarde.

En 2004, elle a créé sa propre structure indépendante : Thelma Films.

Ses toutes dernières productions sont Fauteuils d’Orchestre de Danièle Thompson, Le Passager de l’Eté de Florence Moncorgé-Gabin et La Californie de Jacques Fieschi.

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 18

Page 19: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

Réalisation .............................................Lionel DelplanqueScénario...................................................Lionel Delplanque,

Raphaël Meltz, avec la participation d’Agnès Caffin

Premier assistant réalisateur...................................................Jean-Paul Allègre Image.....................................................................Vincent MathiasCadre ................................................................Pierre-Alain LodsSon...............................................................................Lucien Balibar,

Aymeric Dévoldère, Cyril Holtz Montage..........................................................Véronique LangeDécors ....................................................................Jacques RouxelCostumes ...........................Edith Bréhat, Eric PerronMaquillage.......................................Valérie Théry-HamelCasting ...................................................Frédérique Moidon,

Nicolas LublinPhotographe de plateau......................Nathalie EnoMusique originale ...........................Frédéric Talgorn

Produit par CINE NOMINECoproduit par ALTER FILMS

et THELMA FILMS

En coproduction avec FRANCE 2 CINEMA

Avec la participation de CANAL + et CINECINEMA

En association avec COFIMAGE 17 et BANQUE POPULAIRE IMAGES 6

Avec le soutien du CENTRE NATIONAL DE LA CINEMATOGRAPHIE,

de la PROCIREP et de l’ANGOA-AGICOA

© 2006 Cine Nomine - Alter Films - Thelma Films - France 2 Cinéma. Tous droits réservés.

Le Président......................................Albert DUPONTELMathieu..............................................................Jérémie RENIERNahéma .......................................................Mélanie DOUTEYSaint-Guillaume..............................................Claude RICHNicolas ..........................................................Jackie BERROYERMathilde ...........................................................Claire NEBOUTKorda......................................................................Carlo BRANDTKeller.........................................................Christophe ODENTLe Gahennec.......................................Patrick CATALIFOJuge Benoît .............................Florence THOMASSINSoldat du 17e RDP...........Simon-Pierre BOIREAULe Ministre de la Défense ......Pascal ROGARD

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 19

Page 20: SEUL LE VAINQUEUR NE CROIT PAS AU HASARD · 2008-09-22 · La politique et le cinéma ne sont d’ailleurs pas si éloignés. Ils ont chacun à voir avec le rêve, sauf que la politique

www.president-lefilm.com / www.dupontelpresident.com

CA

RO

LIN

E S

ER

RA

/ A

FF

ICH

E :

TH

E R

AG

EM

AN

/ I

LL

US

TR

AT

ION

: W

ILL

EM

/ P

HO

TO

S ©

VA

SS

IA T

OL

ST

TO

Ï /

MIE

NA

SS

IF /

NA

TH

AL

IE E

NO

© P

EE.

Tous

dro

its

rése

rvés

EXE DP Président 3 + angie 12/07/06 17:58 Page 20