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AUTORITE DU BASSIN DU NIGER NIGER BASIN AUTHORITY Secrétariat Exécutif B.P. 729, Niamey (Niger) Executive Secretariat B.P. 729, Niamey (Niger) PROGRAMME DE LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN DU NIGER SILTING CONTROL PROGRAM IN THE RIVER NIGER BASIN ----------------------- Contrat de consultation n° 002 ETUDE D’ELABORATION DU SCHEMA DIRECTEUR DE LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN DU NIGER SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL : 1. SYNTHESE Version finale Octobre 2007 92-98, Boulevard Victor Hugo – 92115 CLICHY Cedex – France Tél. : 33 (0)1 41 27 95 95 – Fax. : 33 (0)1 41 27 95 96 – E-mail : [email protected]

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AUTORITE DU BASSIN

DU NIGER NIGER BASIN AUTHORITY

Secrétariat Exécutif

B.P. 729, Niamey (Niger) Executive Secretariat B.P. 729, Niamey (Niger)

PROGRAMME DE LUTTE CONTRE

L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN DU NIGER

SILTING CONTROL PROGRAM IN THE RIVER NIGER BASIN

-----------------------

Contrat de consultation n° 002

ETUDE D’ELABORATION DU SCHEMA DIRECTEUR DE LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN DU NIGER

SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL :

1. SYNTHESE

Version finale

Octobre 2007

92-98, Boulevard Victor Hugo – 92115 CLICHY Cedex – France

Tél. : 33 (0)1 41 27 95 95 – Fax. : 33 (0)1 41 27 95 96 – E-mail : [email protected]

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

SOMMAIRE DE LA SYNTHESE

DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL

1. OBJECTIFS ET METHODES ...........................................................................4

2. PROCESSUS PHYSIQUES DE L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN .........7

3. LES PROCESSUS ANTHROPIQUES D’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN .........................................................................................................19

5. PLAN D’ACTION DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL DE LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT ........................................................................37

6. COUTS D’EXECUTION DU SCHEMA DIRECTEUR......................................50

7. MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION........................................................53

8. MESURES DE PROTECTIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES...60

9. CONCLUSION ................................................................................................61

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CARTES

Carte n° 1 : Frontières et limites administratives.............................................................. 5 Carte n° 2 : Zones climatiques ....................................................................................... 11 Carte n° 3 : Relief ........................................................................................................... 13 Carte n° 4 : Erosion – Transport – Ensablement............................................................ 17 Carte n° 5 : Densité de population ................................................................................. 20 Carte n° 6 : Zones importantes d’agriculture irriguée..................................................... 23 Carte n° 7 : Risques d’érosion et zones d’ensablement................................................. 29 Carte n° 8 : Points critiques de l’ensablement................................................................ 32 Carte n° 9 : Schéma Directeur Régional ........................................................................ 54

TABLEAUX

Tableau n° 1 : Impacts de l’ensablement, effets négatifs...........................................25 Tableau n° 2 : Impacts de l’ensablement, effets positifs ............................................26 Tableau n° 3 : Impacts des activités humaines, effets négatifs..................................27 Tableau n° 4 : Impacts des activités humaines, effets positifs ...................................28 Tableau n° 5 : Cadre logique du Schéma Directeur Régional....................................38 Tableau n° 6 : Composantes, volets et actions du Schéma directeur régional ..........44 Tableau n° 7 : Récapitulatifs des coûts du Schéma Directeur Régional par

composantes et par périodes ............................................................52

SCHEMAS

Schéma n° 1 : Qu’est-ce que le sable ? .......................................................................8 Schéma n° 2 : Ensablement, les parties visibles du processus d’érosion....................9 Schéma n° 3 : Contenu du Schéma Directeur Régional (composantes et volets) .....37

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

1. OBJECTIFS ET METHODES • Objectifs principaux et spécifiques de l’étude L’objectif global de l’étude vise à enrayer le processus d’ensablement dans le bassin du fleuve Niger à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un Schéma directeur de lutte contre l’ensablement. Neuf pays, membres de l'Autorité du bassin du Niger - Guinée, Côte-d’Ivoire, Mali, Niger, Burkina-Faso, Bénin, Nigeria, Cameroun, Tchad - sont impliqués dans cette opération dont les objectifs spécifiques, tels qu’indiqués dans les TdR de l’étude, sont les suivants :

- évaluer les potentialités et l’état de dégradation des ressources naturelles dans le bassin,

- mieux connaître les phénomènes de l’ensablement dans le bassin du fleuve pour mieux les gérer,

- identifier les besoins en renforcement des capacités des acteurs en matière de lutte contre l'ensablement,

- mettre à disposition des décideurs un outil de référence et d’orientation permettant de cibler et de rationaliser les objectifs de lutte contre l'ensablement et l'érosion hydrique,

- réaliser une évaluation environnementale et sociale et une analyse des aspects genre du Schéma directeur.

• Configuration générale du bassin Le bassin versant du fleuve Niger s’étend sur 3.000 km d’est en ouest et 2.000 km du nord au sud et couvre 2,2 millions de km2, de la Guinée au Tchad et du Hoggar à la côte du Nigeria (cf. Carte n° 1). Le fleuve traverse successivement plusieurs zones agro-climatiques qui lui confèrent une dynamique particulière et complexe. L’ensemble du bassin est caractérisé par une dégradation généralisée de ses ressources naturelles et est touché à des degrés divers par l’érosion hydrique et éolienne et par l’ensablement. L’aridification du climat qui sévit depuis plusieurs décennies et la diminution des débits des cours d’eau, associées localement à une forte pression démographique (113 millions habitants en 2005 avec un taux d’accroissement annuel de près de 3%) ont fortement contribué à la destruction du couvert végétal et à l’accentuation des phénomènes d’érosion hydrique et d’ensablement. • Vision Partagée Dans ce contexte, l’ABN a conduit un processus de « Vision Partagée » avec les Etats du Bassin visant à mettre en œuvre un programme d’actions commun sur le long terme (PADD à l’échéance 2025). Cette Vision répond aux liens de solidarité nécessaires entre pays, résultant des écoulements des ressources en eau et des effets de l’érosion et de l’ensablement, entre bassins amont et aval.

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Carte n° 1 : Frontières et limites administratives

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

• Méthode de travail utilisée Le principe de la démarche a été, avant tout, documentaire. Elle s’est appuyée conjointement :

- sur une approche nationale, consistant à l’élaboration de bilans diagnostics et de schémas directeurs nationaux réalisés par des équipes d’experts nationaux sous la coordination du bureau d’études français SOFRECO,

- et sur une approche régionale consistant à l’élaboration d’un bilan-diagnostic et d’un schéma directeur régional conduits par des experts de SOFRECO sur l’ensemble du bassin.

Les deux phases - bilans diagnostics et schémas directeurs – se sont déroulées sur près de deux ans, de janvier 2006 à octobre 2007, et ont été conclues par des ateliers nationaux et régionaux de validation. L’élaboration des bilans diagnostics et schémas directeurs s’est appuyée sur deux outils mis en place au cours de l’étude :

- l’élaboration d’une cartographie au niveau des pays et du bassin, - l’élaboration d’une base de données « Ensablement » contenant des

tableaux de données, des photos, des documents et des bibliographies…qui seront mis à jour au fur et à mesure de l’avancement des schémas directeurs et consultables à partir d’un système de mots clés.

2. PROCESSUS PHYSIQUES DE L’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN • Qu’est ce que le sable ? Le sable est l’appellation usuelle d’éléments de roche de faible granulométrie (2 mm à 50 microns), se situant à une place intermédiaire entre des éléments plus gros (galets, arènes) et des éléments plus fins (limons, argiles). L’origine du sable est la désagrégation, par dissolution et par émiettement, de la plupart des roches, magmatiques ou sédimentaires. Conjointement à la production de sable mais avec une granulométrie inférieure à 10 microns, l’argile est également un produit d’altération donnant les particules les plus fines. Sa propension à fixer l’eau en fait un matériel détritique cohérent, compact, peu mobile et fortement intégré aux sols (cf. Schéma n°1). • Ensablement, envasement, les parties visibles du processus d’érosion Arénisation et argilisation sont les deux facettes du processus universel de dégradation des roches terrestres. En phase ultime, ce processus produit du sable et de l’argile. Avec leur transport par voie hydraulique ou éolienne, puis avec leur dépôt qui provoque l’ensablement et l’envasement, il participe au cycle érosif des terres et au recyclage des matériaux pour la constitution de nouveaux écosystèmes continentaux, aquatiques ou marins (cf. Schéma n°2).

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Schéma n° 1 : Qu’est-ce que le sable ?

LE SABLE : TAILLE, ORIGINE, NATURE

► Définit par sa TAILLE (granulométrie) : TYPE : GALETS / ARENES / SABLES / LIMONS / ARGILES

GRANULOMETRIE : plus gros -----> (entre 2 mm et 50 microns) -----> plus fin

► Définit par son ORIGINE (roches) : ► LA NATURE DES ROCHES,

LE SABLE ) PRODUIT FINAL … EN ► DU CLIMAT, ET ) = DE L’ALTERATION FONCTION ► DU RELIEF,

L’ARGILE ) DES ROCHES DE … ► DU COUVERT DES SOLS.

► Définit par sa NATURE (propriétés physiques et chimiques) :

SABLE = SILICE EN GRAINS : AMORPHE, MEUBLE, STERILE … VISIBLE. ARGILE = SILICATE EN FEUILLETS : ACTIVE, COHERENTE, FERTILE … DISCRETE.

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Schéma n° 2 : Ensablement, les parties visibles du processus d’érosion

L’ENSABLEMENT, UN PROCESSUS NATUREL :

► L’ENSABLEMENT : UN TYPE DE DEPOT SEDIMENTAIRE PARMI D’AUTRES …

SABLE ► ENSABLEMENT )

= DEPÔTS DE MATERIEL DETRITIQUE ARGILE ► ENVASEMENT )

► … A REPLACER DANS LES PROCESSUS EROSIFS NATURELS :

ALTERATION ► TRANSPORT ► DEPÔTS (mécanique, chimique) (hydraulique, éolien) (permanents, temporaires)

AGENTS D’ALTERATION ……. ► le climat (humidité, température), ► la biosphère (végétation, faune, homme…).

AGENTS DE TRANSPORT ► l’eau (ruissellement : alluvions, colloïdes), ET DE DEPOT ► le vent (suspension : dunes, poussières),

► le relief (gravité : pentes, niveaux de base).

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• Les processus d’altération, d’arénisation et d’ensablement La constitution physique et chimique du soubassement géologique du bassin du Niger est à la base de l’arénisation, puis du sable. Transporté et déposé par voie hydraulique ou éolienne, il est à l’origine de l’ensablement. Cependant, le climat est le facteur principal de la production de sable par dissolution des roches avec l’humidité, par leur fissuration avec les écarts de température, par leur désagrégation (sols) avec la sécheresse, par leur usure avec le transport hydraulique et éolien. Quatre bandes climatiques parallèles sont communément distinguées du sud vers le nord (cf. Carte n° 2).

- la zone tropicale humide, avec plus de 1.200 mm de pluie moyenne annuelle, couvre le sud guinéen et nigérian. Forte humidité et faibles variations thermiques permettent l’installation de la forêt dense humide, qui, comme un pansement, couvre la roche mère et protège les sols de l’érosion mécanique mais accélère son altération et favorise la pédogenèse ;

- la zone subtropicale à saison sèche, dite « soudanienne », de pluviométrie

moyenne annuelle comprise entre 1.200 et 800 mm, correspondant à la zone des savanes arborées dont les sols mis à nu saisonnièrement par la sécheresse et les feux de brousse connaissent une alternance d’humidité et de dessèchement et sont fragilisés ;

- la zone subtropicale à longue saison sèche, dite « sahélienne », de

pluviométrie moyenne annuelle comprise entre 800 et 100 mm couvre tous les pays sauf la Guinée et la Côte-d’Ivoire. Elle correspond à une végétation composée d’arbres épars installés sur un tapis herbacé annuel qui expose les sols à un fort dessèchement saisonnier et les rends fragiles ;

- la zone subtropicale désertique, dite « saharienne », de pluviométrie

annuelle très irrégulière ou absente, inférieure à 100 mm et de température moyenne annuelle supérieure à 29°, couvre deux pays seulement du bassin : le Mali et le Niger. La végétation y est clairsemée ou absente. Elle laisse les sols nus, desséchés, exposés aux fortes variations thermiques, au vent et au ruissellement. Ils finissent donc par disparaitre totalement et sont remplacés par des accumulations de sables.

L’intensité de l’altération des roches et la vigueur de la pédogenèse dépendent donc des conditions climatiques (température, humidité). En effet sous climat chaud et humide l’altération chimique favorise la dissolution de la silice des roches magmatiques ou des éléments carbonatés des roches calcaires. Les processus d’ensablement sont plus importants et surtout plus visibles sous climat chaud et sec. • Les processus d’amplification de l’ensablement

Le relief (cf. Carte n° 3) amplifie les processus d’érosion et de transport car l’altitude augmente localement - mais très significativement - la hauteur de la pluviométrie, tandis que les pentes intensifient les processus de transport. Le bassin du Niger présente cependant un faciès géomorphologique mature avec un fleuve au profil en long peu déclive, composé de biefs séparés par des rapides.

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Carte n° 2 : Zones climatiques

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Carte n° 3 : Relief

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Il faut se tourner vers les bordures du bassin pour observer des reliefs plus importants que la tectonique a pu réactiver à l’ère tertiaire avec quelques manifestations volcaniques. • Les écoulements laminaires sont contrastés d’une région à l’autre Dans les zones sud du bassin, la relation est forte entre les parties les plus arrosées et les écoulements les plus efficaces. En remontant vers le nord, en zone soudanienne, la diminution des écoulements suit la baisse de la pluviométrie et l’influence des reliefs reste perceptible. Dans la moitié nord du bassin, la zone sahélienne est marquée par la faiblesse des écoulements et même par leur absence en zone désertique. Il s’agit là d’une caractéristique régionale forte, résultant à la fois de la faible pluviométrie, de la forte évaporation et des pertes par infiltrations dans les dépôts sableux. Les phénomènes d’ensablement y sont généralisés et favorisés par l’absence de fortes pentes, par la violence des épisodes pluvieux qui érodent et mobilisent facilement le matériel détritique, par leur courte durée qui laisse rapidement sur place le matériel transporté ainsi que par le rôle prédominant des transports et dépôts éoliens au fur et à mesure que l’on monte vers le nord. • Les agents de transport et de dépôts : l’eau et le vent Si le bassin du Niger écoule 182 km3 d’eau en année moyenne, la contribution des pays riverains est très variable en fonction de leurs caractéristiques géographiques et malgré une évaporation généralisée très forte. De plus, les écoulements souterrains, en soutenant plus ou moins les débits des cours d’eau, jouent un rôle dans les processus d’érosion et d’ensablement ; mais les connexions entre aquifères et écoulements superficiels sont encore mal connus. La plus grande partie des dépôts détritiques se fait par voie hydraulique. Ainsi, les sables des cours d’eau proviennent-il généralement d’une alimentation rocheuse de relative proximité, tandis que les matières en suspension sont transportées très loin jusqu’aux lieux de décantation ultimes, formant ainsi d’énormes accumulations, dans le delta de la cuvette lacustre au Mali ou dans le delta marin du Niger, au Nigeria. Le transport des matières détritiques par voie éolienne se fait suivant un modèle similaire que le transport fluviatile, c'est-à-dire par reptation des éléments grossiers, usure des galets sur place par percussion des grains de sables et transport des fines (argiles) en suspension dans l’air. • Le bilan matière dans les cours d’eau est excessif car insuffisamment évacué D’après Meybeck (1984) et Milliman & Syvitski (1962), dans sa partie inférieure du bassin, le Niger transporterait 40 millions de tonnes de sédiments par an. Le flux de sédiments serait de 30% supérieur à celui du fleuve Congo, bien que celui-ci déverse sept fois plus d’eau dans l’Océan.

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Par sous-bassin, le bilan serait le suivant :

- pour le bassin supérieur, le total des matières en suspension (MES) charriées chaque année par le Niger Supérieur varierait entre 0,7 et 2 millions de tonnes selon les débits du fleuve ;

- pour le delta intérieur (Cuvette lacustre au Mali), le bilan annuel serait de

0,16 à 1,2 millions de tonnes de sédiments déposées ; - pour le Niger Moyen et le Niger Inférieur, les concentrations de MES dans le

Niger Moyen tendent à augmenter en raison du piégeage des poussières de l’Harmattan et de la collecte des sables éoliens provenant des dunes en bordure du fleuve Niger. Les niveaux de MES sont fréquemment supérieurs à 100 mg/l.

• Trois grands systèmes d’érosion dans le bassin (cf. Carte n° 4)

- un système guinéen composé d’une tête d’alimentation à fort pouvoir érosif et d’une zone d’épandage et de sédimentation (cuvette lacustre du Mali), reliées entre elles par une zone de transport (entre Bamako et Ségou). Cette partie présente les caractéristiques d’un appareil hydrologique équilibré, indépendant en terme d’approvisionnement et à bonne hydraulicité ;

- un système sahélo-saharien correspondant à la boucle du Niger et

disposant d’un réseau réduit d’alimentation propre, non pérenne, sous dépendance de l’exutoire de la cuvette lacustre du Mali. Cette partie présente une hydraulicité faible et une capacité insuffisante pour l’évacuation des matériaux détritiques et une forte propension à l’ensablement ;

- un système nigérian composé de deux têtes d’alimentation bien arrosées et

à fort pouvoir érosif (Plateau de Jos et Plateau Yorouba pour le Niger, Plateau de Jos et Adamaoua pour la Bénoué) et d’une vaste zone d’épandage et de sédimentation (région du confluent et delta océanique). Les phénomènes d’érosion et de transport y sont importants, avec des dépôts essentiellement d’origine hydraulique et une sédimentation concentrée préférentiellement aux ruptures de pente dans les cours d’eau.

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Carte n° 4 : Erosion – Transport – Ensablement

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3. LES PROCESSUS ANTHROPIQUES D’ENSABLEMENT DANS LE BASSIN • Le rôle de la démographie La population totale du bassin du Niger en 2005 est de 113 millions d’habitants, soit la moitié de la population des neuf pays concernés par l’étude, et son taux d’accroissement moyen annuel est de près de 3 % par an, soit une population prévue en 2020 de 160 millions, dont 90 millions de ruraux et 70 millions d’urbains avec plus de la moitié de la population ayant moins de 15 ans. La densité démographique moyenne est de 55 hab. /km² et la densité démographique rurale de 37 hab. /km². D’une manière générale, les densités de populations restent modestes (cf. Carte n°5) et n’influent que modérément sur l’amplification de l’érosion par rapport aux effets climatiques. Cependant, dans des contextes de sécheresse marquée ou de relief accusé, l’absence d’intensification et de techniques de conservation peuvent provoquer des ruptures écologiques impliquant l’activation ou la réactivation de phénomènes naturels d’érosion et d’ensablement (exemple des « koris » du Niger). Les zones à plus fortes densités de populations (30 à 50 hab. /km2) résultent d’activités agricoles plus intenses, souvent centrées sur la double production de cultures vivrières et de cultures de rentes, notamment la culture du coton. • Une urbanisation croissante consommatrice de ressources naturelles Près de 30% de la population du bassin habitent en ville. La plupart des villes, notamment les capitales, sont appelées à croître à un rythme soutenu du fait de l’exode rural. Leurs populations sont de fortes consommatrices de denrées alimentaires en provenance du monde rural, de bois pour l’énergie exploité dans un rayon de plus en plus important autour des villes, de sable et d’argile pour la construction provenant des lits des cours d’eau, etc.. Elles sont aussi à l’origine de rejets et d’effluents dans les sols et les cours d’eau. L’urbanisation influence donc localement les phénomènes d’érosion et d’ensablement. • Une démographie sous dépendance de la diversité et de la pauvreté Le bassin est une mosaïque de groupes socioculturels influant fortement sur les pratiques d’utilisation des ressources naturelles et dont les impacts sont significatifs sur l’érosion et l’ensablement. Leur dynamisme est contraint par une espérance de vie faible (46 ans) due notamment à l’accès insuffisant à l’eau potable et à des conditions de vie difficiles. A cela s’ajoutent les statuts sociaux défavorables aux femmes, considérés comme non propices au développement économique des sociétés.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Carte n° 5 : Densité de population

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• L’agriculture, fondement de l’économie du bassin du Niger Avec une proportion de population rurale s’élevant à 70%1 de la population totale en 2007, l’agriculture constitue la principale activité économique du bassin du Niger. Toutes productions confondues, les denrées agricoles produites par habitant s’élèvent en moyenne à environ 750 kg/hab. Ainsi la majorité des populations rurales disposent de revenus inférieurs aux seuils de pauvreté. Les superficies irriguées (cf. Carte n° 6) ne représentent que 1% des superficies cultivées et l’agriculture se pratique surtout dans le cadre de systèmes de production extensifs où les défrichements pour les mises en culture occasionnent inévitablement des phénomènes d’érosion. Il existe cependant des pratiques traditionnelles d’intensification agricole (en courbe de niveau, terrasses, cordons de pierre) qui, lorsqu’elles sont bien conduites, est un facteur fondamental de la lutte contre l’érosion des sols et l’ensablement. Cependant, pour être durable, elle doit être accompagnée d’une sécurisation foncière, ce qui est loin d’être partout le cas. • Fortes pressions sur les ressources végétales dues à l’élevage L’élevage est une activité essentielle de l’économie du bassin car elle concerne 80% des populations rurales. Ses impacts sur l’ensablement sont importants et relèvent du surpâturage lié à de trop fortes concentrations animales, de la pratique des feux de brousse tardifs, de l’émondage pour nourrir les animaux en saison sèche, du piétinement des pâturages et de la dégradation des berges des cours d’eau. • La pêche, une activité très sensible aux variations des régimes hydrologiques La pêche contribue à la sécurité alimentaire des populations mais cette activité traditionnelle est menacée par la surpêche et par la baisse des crues qui gêne la reconstitution des stocks. • Dégradation de la couverture forestière et des sols par la surexploitation du bois Le bois est un produit économique essentiel pour les populations car il constitue la principale source d’énergie dans le bassin du fleuve Niger, y compris dans les villes où il est consommé également sous forme de charbon. Le bilan de la production/consommation de bois est globalement négatif sur le bassin. Les énergies alternatives ne joueront leur rôle d’atténuation qu’avec l’amélioration des revenus des populations permettant de faire face à leur coût plus élevé. • Les transports par voies d’eau supplantés par la route Le fleuve Niger a constitué depuis des siècles un moyen essentiel d’échanges entre les populations mais la baisse de la pluviométrie et du débit des cours d’eau, depuis les années 1960, a entraîné une nette diminution du trafic fluvial. Il est difficile à relancer du fait que le transport routier l’a supplanté progressivement jusqu’à constituer aujourd’hui le principal moyen de transport.

1 Compilation des SDN des pays membres.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Carte n° 6 : Zones importantes d’agriculture irriguée

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• Un secteur minier en forte expansion, contribuant à l’ensablement Le sable est largement prélevé dans les cours d’eau à l’étiage pour le secteur de la construction, de même que l’argile est utilisée pour la fabrication de briques. Avec l’exploitation de l’or, des phosphates et des hydrocarbures (delta), l’impact de l’activité minière sur l’ensablement et l’environnement est significatif, notamment lorsque de nombreux points d’exploitation s’échelonnent le long des cours d’eau et lorsque la consommation de bois pour la cuisson se fait au dépend de la couverture végétale naturelle. • Fort potentiel mais utilisation réduite des ressources en eau superficielle Le potentiel hydro-électrique du bassin du Niger est estimé à 30.000 Giga WH/an mais il est inégalement réparti le long du fleuve. Les besoins globaux sont très largement couverts par la ressource mais le potentiel est également peu mis en valeur : moins de 20% du potentiel est utilisé par une dizaine de grands barrages, le Nigeria en produisant les 9/10e à lui seul. Pourtant, l’énorme variabilité des ressources en eau dans le bassin du Niger impose de disposer d’infrastructures de stockage pour faire face à l’accroissement des besoins des différents secteurs économiques des pays. La mise en œuvre de ces ouvrages doit se faire de manière concertée entre pays riverains (Vision Partagée et Plan d’Action de Développement Durable - PADD) pour tenir compte des impacts environnementaux et sociaux qui se manifestent de l’amont vers l’aval et qui jouent un rôle direct sur les processus d’ensablement. 4. IMPACTS DE L’ENSABLEMENT ET STRATEGIES DE LUTTE • Impacts de l’ensablement / envasement / sédimentation sur les activités

humaines (cf. Tableaux n° 1 et 2 et Carte n°7) Zone 1 : Zone tropicale humide Zone 3 : Zone sahélienne Zone 2 : Zone soudanienne Zone 4 : Zone désertique

Tableau n° 1 : Impacts de l’ensablement, effets négatifs

EFFETS NEGATIFS

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

● Sur les bassins versants : - stérilise les terres agricoles (en quantité trop importante)

- Moyen Fort Fort

- perturbent les infrastructures (routes)

- - Faible Moyen à fort

- envahit les centres urbains - - Faible Moyen à fort

● Dans les cours d’eau : - comble les barrages Faible à

moyen Faible à

fort Moyen à

fort -

- surélève les cours d’eau et augmente les risques inondations

Fort Moyen Moyen Faible

- gêne la navigation Faible à moyen

Moyen à fort

Fort Fort

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

EFFETS NEGATIFS

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

- colmate les canaux d’irrigation Faible Faible à moyen

Moyen Moyen

- comble les points d’eau

Faible Moyen à fort

Fort à moyen

Fort

- gêne le pompage de l’eau Faible Moyen à fort

Moyen à fort

Fort

- favorise les plantes envahissantes Fort Fort Moyen à fort

-

- augmente l’eutrophisation Fort Fort Moyen - - dégrade les bourgoutières et perturbe l’élevage

- - Moyen Fort

- diminue les prises de pêche - Faible à moyen

Moyen à Fort

Fort

Source : SOFRECO

Tableau n° 2 : Impacts de l’ensablement, effets positifs

EFFETS POSITIFS

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

● Sur les bassins versants : - conserve les nappes phréatiques superficielles

Faible Moyen Fort Fort

- favorise la fertilité des sols (en quantités faibles)

Moyen Moyen à faible

Moyen à faible

-

● Dans les cours d’eau : - fertilise les terres par les crues et par les vents (lœss)

Moyen Moyen Moyen à fort

Faible

- favorise le développement de la mangrove

Fort - - -

- filtre et piège les polluants Moyen Moyen Faible à moyen

Faible

- favorise la biodiversité (avifaune) Moyen à fort

Moyen à fort

Fort Fort

- favorise la reproduction des poissons

Fort Moyen Fort -

- sert de carrière de sable Faible Moyen Fort - Source : SOFRECO

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• Impacts des activités humaines sur l'ensablement (cf. Tableaux n° 3 et 4 et Carte

n°7) Zone 1 : Zone tropicale humide Zone 3 : Zone sahélienne Zone 2 : Zone soudanienne Zone 4 : Zone désertique

Tableau n° 3 : Impacts des activités humaines, effets négatifs

EFFETS NEGATIFS

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

Densités humaines Moyen Fort Fort - Agriculture pluviale extensive Faible à

moyen Moyen à

fort Fort -

Agriculture pluviale intensive Faible à moyen

Moyen à fort

- -

Agriculture irriguée de décrue - - - - Agriculture irriguée par barrage ou seuil de débordement

Faible à moyen

Moyen Fort Fort

Elevage transhumant ou divagant - Moyen Fort Fort Elevage associé à l’agriculture Faible Faible Faible - Pêche - - - - Feux de brousse Faible Moyen Fort - Exploitation anarchique du bois Faible Moyen Fort Fort Exploitation rationnelle du bois - Faible Faible - Exploitation des PFNL - Faible Faible à

moyen Fort

Exploitation minière artisanale Faible à moyen

Moyen à fort

Fort Fort

Exploitation minière industrielle Faible à moyen

Moyen à fort

Moyen à fort

Moyen à fort

Transport routier Faible Faible Moyen à fort

Moyen à fort

Transport fluvial (dragage) Moyen à fort

Moyen à fort

Fort Fort

Transport par animal - - Faible à moyen

Moyen

Centres urbains Faible Faible Moyen à fort

Moyen à fort

Industries (pollution) Faible à fort

Moyen à fort

Fort -

Source : SOFRECO

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Tableau n° 4 : Impacts des activités humaines, effets positifs

EFFETS POSITIFS

Zone 1

Zone 2

Zone 3

Zone 4

Aménagement de l’espace par mise en défens

Fort Fort Fort -

Gestion de terroir Moyen Fort Fort - Culture en courbes de niveau Fort Fort Fort - Cultures en terrasses Fort Fort Fort - Irrigation Faible Moyen Fort Fort Reboisement Fort Fort à

moyen Moyen à

faible -

Implantation d’une couverture herbacée

Fort Fort Moyen Faible

Cordons de pierres Moyen Fort Fort Faible Baradines Fort Fort Fort - Profilage des talus Fort Fort Fort Fort Gabions sur berges Fort Fort Fort Fort Maçonnerie, pavages, revêtements, etc.

Fort Fort Fort Fort

Source : SOFRECO

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Carte n° 7 : Risques d’érosion et zones d’ensablement

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30

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

• Les points critiques de l’ensablement Les points critiques de l’ensablement identifient les lieux où les impacts présentent une intensité telle qu’ils suggèrent la nécessité d’intervenir dans le cadre du Schéma Directeur de lutte contre l’ensablement (cf. Carte n° 8). Sur les bassins versants, cela concerne :

- la « zone préférentielle d’ensablement » qui couvre la partie désertique du Mali et surtout, la plus grande partie du Niger,

- les zones rurales densément peuplées en zone soudano-sahéliennes, - les zones minières, - dans certains cas, les zones rurales à fortes densités de population, dont

les systèmes d’exploitation sont en rupture avec les capacités productives du milieu.

Dans les vallées des cours d’eau, cela concerne :

- les zones de crues, - les zones d’irrigation, - les barrages hydro-électriques ou les barrages d’irrigation, - les voies navigables, - l’environnement des villes d’une certaine importance.

• Lutte contre l’ensablement Le suivi des ressources naturelles et des processus d’ensablement relève des ministères nationaux par ailleurs appuyés par des cadres d’intervention régionaux (comme le CILSS) permettant la cohérence et la capitalisation des projets. De nombreuses actions environnementales ont été conduites par les pays de l’ABN pour réduire les processus érosifs, mieux organiser les terroirs, gérer localement les ressources, organiser leurs exploitations, etc. La plupart de ces projets ont réalisé des aménagements antiérosifs : demi-lunes, cordons pierreux, régénération artificielle, fixation des berges des koris, récupération et mise en défens des terres de cultures et de pâturage, aménagement des mares, etc. Mais tous ces efforts, souvent réalisés à petite échelle (projets), sont globalement dépassés par l’ampleur continentale des phénomènes de sécheresse et de dégradation des ressources. • Réversibilité des phénomènes d’ensablement Les conditions naturelles irréversibles de l’érosion et de l’ensablement sont liées à des caractéristiques géographiques dominantes et globalement immuables à l’échelle humaine : nature du substrat géologique, grands mécanismes climatiques, reliefs et configuration géographique du bassin (trois grands tronçons hydrologiques aux dynamiques différentes), systèmes naturels d’érosion, grands écosystèmes calqués sur les bandes climatiques, présence de l’homme devant être considérée comme un élément permanent des écosystèmes…

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Carte n° 8 : Points critiques de l’ensablement

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Les conditions réversibles sont généralement celles sur lesquelles l’homme peut agir à court, moyen ou long terme : écoulements dans les cours d’eau en liaison avec la répartition des équipements (barrages), pratique de l’irrigation, état de la couverture végétale et des écosystèmes en fonction de leur exploitation, phénomènes érosifs relevant de l’activité humaine, pollution des sols et des eaux, etc. D’autre part, les cycles climatiques peuvent s’inverser avec le retour de pluviométries conformes à celles enregistrées avant les années 70. • Zonage du bassin et tendances à moyen-long terme sur le bassin Le croisement des différents thèmes étudiés ci-dessus, a permis d’identifier 22 sous-zones présentant un profil relativement homogène sur le plan géographique et sur le plan des systèmes d’érosion et des caractéristiques de sédimentation et d’ensablement. D’une manière générale, les tendances socio-économiques sur le bassin sont évaluées à terme de la façon suivante :

- poursuite d’une forte croissance démographique, accompagnée d’un exode rural important et une croissance rapide des villes ;

- poursuite d’une agriculture basée sur l’extension des superficies cultivées et des systèmes de production peu intensifs ;

- prédominance du secteur informel et du petit commerce et faiblesse de l’industrialisation consommatrice d’emplois ;

- dépendance toujours forte de l’économie par rapport aux ressources naturelles et aux transferts de fonds extérieurs (aide au développement et transferts privés) ;

- faible réduction du niveau général de pauvreté. • Conclusions du Bilan diagnostic régional

- l’ensablement résulte d’un phénomène général d’érosion qui est naturel et irréversible ; il affecte l’ensemble du bassin versant du Niger comme d’ailleurs, beaucoup d’autres régions du monde ;

- son intensité varie avec le climat : il est surtout visible dans les zones arides ou le sable est peu altéré et mal évacué par les agents de transports ;

- si le processus est globalement connu, il manque localement de points de référence et de suivi pour évaluer son intensité et son évolution ;

- l’augmentation et la visibilité de l’ensablement sont d’abord dues aux effets de la sécheresse, par descente des isohyètes vers les zones habitées ;

- les fortes densités de populations et les mauvaises pratiques agricoles accélèrent les processus d’ensablement ;

- l’ensablement est contraignant lorsqu’il affecte significativement les activités humaines, notamment en diminuant ou stérilisant le potentiel agricole ou en gênant la navigation ;

- les aménagements hydrauliques accentuent l’ensablement en créant des biefs et en diminuant les débits d’évacuation ;

- les actions de restauration (CES / DRS) sont souvent coûteuses à mettre en place et à entretenir et n’ont que des effets ponctuels ;

- les capacités de régénération du couvert végétal sont fortes et les actions de mise en défens, d’aménagement et de gestion de terroir (bonnes pratiques agricoles) sont les moins couteuses et les plus efficaces ;

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

- la navigation sur le fleuve reste très dépendante de la pluviométrie et se trouve très concurrencée par le développement routier ;

- la sécheresse (et l’ensablement) désorganise les systèmes de mise en valeur traditionnels et vulnérabilisent les groupes socio-économiques ;

- les capacités des acteurs locaux sont affectées par le manque de moyens financiers et par une sensibilisation et une organisation insuffisante ;

- le schéma doit être priorisé selon un zonage de « potentiels et contraintes » et avec une vision à long terme de l’aménagement du territoire ;

- les frontières des pays recoupant ce zonage créent des liens de solidarités « amont-aval » entre pays (Guinée – Côte-d’Ivoire – Mali), (Mali – Niger - Nigeria), (Burkina - Niger), (Benin - Nigeria), (Tchad - Cameroun), (Cameroun - Nigeria) et une vision commune devant faciliter la mise en œuvre des actions d’aménagement et de lutte.

• Six orientations proposées pour le Schéma directeur régional, dont :

- deux portent sur le renforcement des capacités d’actions pour la mise en œuvre du schéma directeur (composantes d’accompagnement) :

1. renforcement des connaissances sur les processus d’ensablement ; 2. renforcement des capacités des acteurs ;

- deux orientations portent sur la mise en œuvre d’actions de terrain (composantes centrales d’intervention) :

3. aménagement des interfluves des bassins versants ; 4. aménagement des cours d’eau ;

- deux orientations portent sur l’amélioration des contextes d’intervention (composantes d’accompagnement) :

5. insertion des actions dans la lutte contre la pauvreté ; 6. sensibilisation, information, communication. • Stratégies et scenarii du Schéma directeur Les six orientations proposées constituent la matrice du Schéma directeur régional à partir de laquelle peut être envisagée l’application :

- de différentes politiques de développement nationales ; par ex : priorités données à (i) l’agriculture vivrière et l’élevage extensif, ou (ii) à l’agriculture intensive et l’agro-industrie, ou (iii) aux activités minières et l’industrie lourde, au développement des villes et des services… ;

- de différentes stratégies de mise en œuvre : (i) intervention par zones prioritaires ou par actions équivalentes entre région, ou (ii) intervention dans le cadre d’un Etat central fort ou dans le cadre de la décentralisation… ;

- de différents scenarii d’investissements : (i) investissements lourds, (ii) investissements légers, (iii) investissements mixtes… ;

- de différentes variables naturelles et humaines : (i) évolution climatique, (ii) évolution démographique, (iii) évolution des pratiques agricoles, (iv) évolution des revenus…

Pour le Schéma directeur régional, comme pour les Schémas directeurs nationaux, il a été retenu le fait qu’un compromis était possible entre différentes politiques de développement et stratégies, et que le scénario retenu doit être celui qui permet

35

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

d’agir en même temps sur tous les leviers du développement. Les 6 orientations proposées, dont les contenus se retrouvent généralement dans les Schémas directeurs nationaux, donnent naissance aux 6 composantes du Schéma directeur régional, telles que présentées aux pages suivantes dans le Schéma n°3 et le Tableau n°5 , avec leurs sous-composantes (30 volets) et leurs activités (90 actions).

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COMPOSANTES CENTRALES

Composantes d'accompagnement Composantes d'accompagnement

MONTANT = 426 Milliards FCFA

sur 15 ans et pour 9 pays

Composante 3 : Lutter contre

l’ensablement sur l’ensemble du

bassin

Composante 4 : Appuyer

l’aménagement des cours d’eau

Composante 5 : Appuyer la lutte

contre la pauvreté

Composante 6 : Promouvoir

l’information et la communication :

Volet 5.1 : Promouvoir des mesures d’accompagnement de l’exode rural

Volet 6.1 : Renforcer les relations extérieures :

Composante 1 : Renforcer les

connaissances et le suivi des processus

d’ensablement

Composante 2 : Renforcer les

capacités des acteurs

Volet 3.2 : Conserver le couvert végétal et la biodiversité

Volet 4.2 : Appuyer le bilan économique et environnemental des grands barrages hydroélectriques

Volet 1.1 : Rapprocher l’ABN des activités de recherche-développement

Volet 2.1 : Renforcer les capacités de diagnostic et de conception

Volet 3.1 : Mettre en place un zonage de lutte contre l’érosion et l’ensablement

Volet 4.1 : Appuyer la planification du partage et de la valorisation des ressources en eau

Volet 2.3 : Renforcer la Vision Partagée et l’approche participative

Volet 1.3 : Appuyer l’Evaluation Environnementale et Sociale (EES)

Volet 5.2 : Renforcer l'éducation sanitaire de base, l'accès à l'eau potable et à la santé

Volet 6.2 : Renforcer le site Web :

Volet 6.3 : Valoriser l’information et la diffusion :

Volet 5.3 : Renforcer la sécurité alimentaire

Volet 1.2 : Renforcer le réseau d’indicateurs de suivi et de mesures de l’ensablement

Volet 2.2 : Renforcer les capacités de mise en œuvre et de pilotage

Volet 3.4 : Prendre en compte l’environnement dans le développement des infrastructures

Volet 4.4 : Appuyer la protection et la conservation des cours d’eau

Volet 4.3 : Appuyer le bilan des périmètres irrigués

Volet 3.3 : Promouvoir les bonnes pratiques agro-environnementales

Volet 5.4 : Diversifier les activités en milieu rural

Volet 6.4 : Appuyer l’éducation et la sensibilisation environnementales des populations

Volet 5.5 : Diversifier les activités en milieu urbain

Volet 6.5 : Renforcer la communication interne :

Volet 1.4 : Appuyer la mise en place de cartographies et de bases de données

Volet 2.4 : Renforcer les institutions régionales et décentralisées en charge de la lutte

Volet 1.5 : Appuyer la documentation de l’ABN

Volet 2.5 : Renforcer les capacités des acteurs et des bénéficiaires agissant sur le terrain

Volet 3.5 : Conserver et réhabiliter les sols

Volet 4.5 : Appuyer la conservation des zones aquatiques et de la biodiversité

5. PLAN D’ACTION DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL DE LUTTE CONTRE L’ENSABLEMENT Schéma n° 3 : Contenu du Schéma Directeur Régional (composantes et volets)

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Tableau n° 5 : Cadre logique du Schéma Directeur Régional

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

Justification

Cibles Résultats attendus

Moyens (Volets du SDR)

Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 1 : « Renforcer les connaissances et le suivi des processus d’ensable-ment ». Composante d’accompa-gnement.

26 306 M FCFA

(1 754 M FCFA/an)

6% du

montant total du

SDR

Au moins un projet sur deux, initié par l’ABN sur les processus d’érosion et d’ensablement, contient une composante de recherche. L’étude de Schéma directeur a montré les limites des connaissances et des données existant sur les thèmes de l’érosion et de l’ensablement dans le bassin du Niger. Il est important que l’ABN puisse renforcer ses capacités de connaissance, de réflexion et de diagnostic dans ce domaine.

ABN et pays membres. Universités et centres de recherche. Etudiants et experts.

Connaissances détaillées des phénomènes d’érosion et d’ensablement. Coopération entre ABN et organismes de recherche. Expertise dans le domaine de l’érosion et de l’ensablement.

Volet 1.1 : Rapprocher l’ABN des activités de recherche-développement. Volet 1.2 : Renforcer le réseau d’indicateurs de suivi et de mesures de l’ensablement. Volet 1.3 : Appuyer l’Evaluation Environnementale et Sociale (EES). Volet 1.4 : Appuyer la mise en place de cartographies et de bases de données. Volet 1.5 : Appuyer la documentation de l’ABN.

Nombre de projets impliquant des actions de recherche, de chercheurs associés à l’ABN, de publications, de cartes éditées, de surfaces couvertes par les modèles d’érosion, de points de mesures de l’érosion fonctionnels, de projets utilisant les EIES dès leur conception, de tableaux de bord de suivi des aspects d’érosion et d’ensablement, d’ouvrages scientifiques et techniques acquis par l’ABN, etc.

Les organismes de recherche ont des difficultés à donner suite aux demandes de l’ABN. Les contraintes financières réduisent fortement les ouvertures sur la recherche. Les résultats de la recherche ont du mal à se traduire concrètement dans les projets. Les résultats de la recherche ne sont pas internalisés dans l’ABN.

Les organismes de recherche collaborent efficacement avec l’ABN et les pays membres. L’ABN intègre le plus souvent possible, des axes de recherche dans ses projets de développe-ment. L’ABN devient une référence en matière de connaissance et de traitement sur l’érosion et l’ensablement.

38

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CADRE LOGIQUE DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL (suite)

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

justification

Cibles Résultats attendus

Moyens Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 2 : « Renforcer les capacités des acteurs ». Composante d’accompa-gnement.

30 798 M FCFA

(2 053 M FCFA/an)

7 % du montant total du

SDR

L’ABN et ses relais dans les Etats membres sont formés et pleinement opérationnels sur le plan de la technique et de la gestion. Dans tous les programmes, le renforcement des capacités des acteurs est une priorité et touche autant les niv-eaux décision-nels que les niveaux d’exécu-tion sur le terrain. Le but est d’opti-miser les contex-tes humains pour l’exécution des schémas directeurs. L’ABN a un rôle à jouer en terme de mise en cohérence régionale des diverses interventions.

ABN et pays membres. Institutions régionales et nationales. Acteurs de la prévision et de la coordination au niveau central. Acteurs de la décentra-lisation. Acteurs et bénéficiaires sur le terrain.

Une vision objective de la part des acteurs, des phénomènes d’érosion et d’ensablement. Une approche sur les stratégies et les moyens qui soit partagée entre les acteurs et orientée vers l’action. Convergence et réactivité des bénéficiaires par rapport aux propositions et actions de l’ABN.

Volet 2.1 : Renforcer les capacités de diagnostic et de conception. Volet 2.2 : Renforcer les capacités de mise en œuvre et de pilotage. Volet 2.3 : Renforcer la Vision Partagée et l’approche participative. Volet 2.4 : Renforcer les institutions régionales et décentralisées en charge de la lutte. Volet 2.5 : Renforcer les capacités des acteurs et des bénéficiaires agissant sur le terrain.

Nombre de sessions et de bénéficiaires des formations. Evaluation des formations (niveaux, participation…). Nombre de projets réalisés sur demande des institutions décentralisées et des bénéficiaires sur le terrain. Nombre d’expertises, touchant aux phénomènes d’érosion et d’ensablement, réalisées par les cadres de l’ABN et ses relais nationaux.

Le renforce-ment des capacités ne concerne trop peu de cadres pour la mise en œuvre du SDR. Les forma-tions ne sont insuffisam-ment valori-sées dans le déploiement des ressour-ces humaines. La décentra-lisation se met trop lentement en place et freine la mise en place des projets. Les bénéfi-ciaires directs ne sont guère concernés par le renforce-ment des capacités.

La chaîne de conception-décision-organisation-coordination-évaluation est fonctionnelle et dynamique, renforce la Vision Partagée et se traduit par des résultats probants sur le terrain. La décentrali-sation est redynamisée par des cadres intermédiaires renforcée dans leurs capacités et leurs moyens d’action. Sur le terrain, la participation est « deman-deuse » et dynamique.

39

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CADRE LOGIQUE DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL (suite)

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

justification

Cibles Résultats attendus

Moyens Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 3 : « Lutter contre l’ensablement sur l’ensemble du bassin ». Composante centrale.

265 038 M FCFA

(17 669 M CFA

/an)

62 % du montant total du

SDR

Les pôles de développement stratégiques sont protégés des phénomè-nes d’érosion et d’ensablement et au moins 1/4 du territoire est sous contrôle antiérosif. La lutte contre l’érosion et l’ensablement sur le bassin doit privilégier la réhabilitation de l’environnement en favorisant la reconstitution naturelle des écosystèmes et réserver la lutte ponctuelle par gros projets aux lieux et espaces considérés com-me stratégiques pour les écono-mies nationales ou sur le plan régional.

Acteurs et bénéficiaires sur le terrain (populations). Acteurs de la décentralisa-tion, organismes nationaux et régionaux de développe-ment, secteur privé, ONG… ABN et pays membres.

Documents d’actions, détaillés et opérationnels : plans de risques et d’interventions. La tendance à la dégradation des ressources naturelles est stabilisée, voire inversée autour des lieux et espaces considérés comme critiques ou stratégiques. Les infrastruc-tures (villes, mines, transports...) s’adaptent et préservent leur environnement

Volet 3.1 : Mettre en place un zonage de lutte contre l’érosion et l’ensablement. Volet 3.2 : Conserver le couvert végétal et la biodiversité. Volet 3.3 : Promouvoir les bonnes pratiques agro-environne-mentales. Volet 3.4 : Prendre en compte l’environ-nement dans le développement des infrastruc-tures. Volet 3.5 : Conserver et réhabiliter les sols.

Nombre de sites démonstratifs installés et d’actions de lutte généralisées. Nombre de plans d’aménagement en vigueur Surfaces concer-nées par la mise en œuvre de la mise en défens organisée et par les bonnes prati-ques agricoles Niveau d’utilisation des indicateurs des EIES, PGES… Niveau d’enrichissement et d’information de la base de données « Ensablement » sur les phénomènes d’érosion et sur les interventions.

Le niveau d’intervention SDN-SDR reste trop général et se traduit peu par des approches détaillées au niveau local. Les gros projets tempo-raires mais bien visibles l’emportent sur l’action de fond patiente et sur l’implantation progressive de techniques antiérosives auprès des populations. Les acquis techniques ne sont pas consolidés par une organisa-tion sociale suffisante.

La lutte contre l’érosion et l’ensablement s’appuie sur des documents d’intervention élaborés aux meilleurs niveaux d’efficacité. Les techniques antiérosives progressent à partir d’exem-ples démons-tratifs (casiers du pays Dogon, cordons antiérosifs du Niger et du Burkina, terrasses du pays Kapsiki…) auprès des bénéficiaires qui les appliquent progressivement et de façon organisée.

40

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CADRE LOGIQUE DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL (suite)

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

justification

Cibles Résultats attendus

Moyens Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 4 : « Appuyer l’aménagement des cours d’eau ». Composante centrale.

85 263 M FCFA

(5 684 M CFA

/an)

20 % du montant total du SDR.

L’érosion et l’ensablement des cours d’eau sont maîtrisés au minimum autour des sites économiques critiques ou stratégiques. L’ensablement et la sédimenta-tion se concen-trent au niveau des cours d’eau, là où les enjeux économiques et de conservation des ressources naturelles sont souvent impor-tants. Les modes d’utilisa-tion de ces ress-ources comme les aménag-ements réalisés au fil de l’eau doivent limiter au maximum l’accentuation de ces phénomènes.

Infrastructu-res importantes sur les cours d’eau. Acteurs et bénéficiaires sur le terrain (populations). Acteurs de la décentralisa-tion, organismes nationaux et régionaux de développe-ment, secteur privé, ONG… ABN et pays membres.

La lutte contre l’érosion et l’ensablement est pleinement intégrée dans le partage des ressources en eau et dans les projets d’aménage-ment des eaux et des plaines du fleuve et de ses affluents. Les sites stratégiques et critiques sur les berges des cours d’eau sont protégés de l’érosion et de l’ensablement. Les écosystèmes aquatiques les plus importants sont conservés et gérés selon les normes internationales.

Volet 4.1 : Appuyer la planification du partage et de la valorisation des ressources en eau. Volet 4.2 : Appuyer le bilan économique et environnemental des grands barrages hydroélectriques. Volet 4.3 : Appuyer le bilan des périmètres irrigués. Volet 4.4 : Appuyer la protection et la conservation des cours d’eau. Volet 4.5 : Appuyer la conservation des zones aquatiques et de la biodiversité.

Taux de réalisation des bilans et des mises en perspectives des aménagements. Suivi des débits à l’entrée et à la sortie des pays traversés. Nombre de cours d’eau dotés de plans de valorisation de ses ressources. Nombre d’ouvrages, réhabilités. Taux de réalisation d’EIES et de PGES dans le domaine des aménagements hydrauliques. Evolution du nombre de km de berges dégradées.

Les aménage-ments hydrauliques privilégient les aspects économiques à court terme et n’intègrent qu’insuffisamment, dans leurs priorités, les aspects environnementaux et so-ciaux durables à moyen et long termes. Malgré l’information et les recom-mandations, les écosystè-mes humides et aquatiques, notamment de nature « biens publics mon-diaux », font les frais des aménage-ments des cours d’eau.

La Vision Par-tagée permet de prendre en compte les contraintes d’érosion et d’ensablement à travers une répartition juste et une adéquation correcte entre les ressources et les besoins des neuf pays membres de l’ABN. Les aménagements hydrauliques existants ou en projets sont correctement évalués et éventuellement réhabilités, sur le plan économique, environnemen-tal et social.

41

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CADRE LOGIQUE DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL (suite)

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

justification

Cibles Résultats attendus

Moyens Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 5 : « Appuyer la lutte contre la pauvreté ». Composante d’accompa-gnement.

1 800 M FCFA

(120

M FCFA/an)

0,3% du montant total du SDR.

Soutien de l’ABN aux pays membres dans leurs actions de lutte contre la pauvreté, sur le plan institution-nel et de la coordination. La lutte contre la pauvreté est un facteur fondamental et facilitateur du contexte général de mise en œuvre du SDR. L’appui des populations bénéficiaires est en effet essen-tiel pour la réus-site du dispositif. C’est pourquoi, l’ABN doit pou-voir contribuer en appui et en complément, aux nombreux projets existants déjà sur ce thème.

Acteurs et bénéficiaires sur le terrain (populations). ABN et pays membres.

Les plans de lutte contre la pauvreté sont harmonisés dans une perspective de lutte contre l’érosion et l’ensablement et pour l’exploitation durable des ressources naturelles. Les indicateurs de pauvreté sont suivis par l’ABN et ses relais natio-naux, et éval-ués au regard de leur politi-que de lutte contre l’ensablement. Les méthodes d’intervention sont adaptées aux contextes sous-régionaux.

Volet 5.1 : Promouvoir des mesures d’accompagne-ment de l’exode rural. Volet 5.2 : Renforcer l'éducation sanitaire de base, l'accès à l'eau potable et à la santé. Volet 5.3 : Renforcer la sécurité alimentaire. Volet 5.4 : Diversifier les activités en milieu rural. Volet 5.5 : Diversifier les activités en milieu urbain.

Evolution des densités de populations rurales, des taux de scolarité, de la fréquence des crises alimentaires par régions. Enquêtes socio-économiques spécifiques en milieu rural et urbain, d’IDH… Indicateurs d’accès à l’eau potable, aux infrastructures sociales, de désenclavement…

Les plans nationaux de lutte contre la pauvreté (OMD) n’apportent pas les résultats escomptés et la pauvreté s’accroit avec l’expansion démographie et la dégradation des ressources naturelles. La forte concurrence sur les ressources augmente les risques de conflits et entrave l’exercice de Vision Partagée.

Les fortes densités démographi-ques génèrent des organisations sociales plus structurées et permettent une organisation plus durable de l’exploitation des ressources naturelles. L’exode rural atténue la pression sur des zones structurelle-ment défavo-risées sur le plan écologique et économique et apporte le cas échéant, des opportu-nités de reconversion économique aux populations déplacées.

42

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

CADRE LOGIQUE DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL (fin)

Intitulé de la composante

Coût en millions

de FCFA

Objectif &

justification

Cibles Résultats attendus

Moyens Indicateurs de suivi et de vérification

Risques Hypothèses

Composante 6 : « Promouvoir l’information et la communica-tion ». Composante d’accompa-gnement.

16 894

M FCFA

(1 126 M FCFA

/an)

4 % du montant total du SDR.

Faire de l’ABN une institution communicante au plan régional et international et en mesure de promouvoir et valoriser son action dans la lutte contre l’ensablement. Lieu incontour-nable des problématiques de l’eau dans le bassin du Niger, disposant d’une place centrale dans le conti-nent ouest afri-cain, l’ABN est une organisation à fort impact régional et international : elle doit soigner son image, sa communication, sa capacité à concevoir et à proposer …

ABN et pays membres. Organisations internationa-les et bailleurs de fonds. Acteurs et bénéficiaires sur le terrain (populations).

Reconnaissan-ce au niveau international, de l’expertise de l’ABN dans le domaine de la lutte contre l’érosion et l’ensablement. Participation / animation d’un réseau international d’«agences» de bassin. Acteurs et bénéficiaires des SDN-SDR sensibilisés et informés. Fluidité et transparence de la mise en œuvre des SDN-SDR entre partenaires.

Volet 6.1 : Renforcer les relations extérieures de l'ABN. Volet 6.2 : Renforcer le site Web. Volet 6.3 : Valoriser l’information et la diffuser. Volet 6.4 : Appuyer l’éducation et la sensibilisation environne-mentales des populations. Volet 6.5 : Renforcer la communication interne.

Rapports d’activités de l’ABN. Indices de satisfaction des bénéficiaires. Nombre par an d’évènements médiatiques organisés par l’ABN, de prestations de conseil exécutées. Mesures de fréquentation du site Web. Nombre d’articles édités, nature des thèmes traités, médias diffusant les thèmes de l’ABN.

La communi-cation, jugée non prioritaire dans le cadre du SDR, voit ses moyens réduits ou attribués à d’autres composantes du SDR. La ligne éditoriale n’est pas élaborée et brouille l’image des actions et des missions de l’ABN. L’information et la commu-nication atteignent insuffisam-ment les bénéficiaires sur le terrain.

Un partenariat renforcé avec les organisations régionales et internationales, permet de maximiser, au profit de l’ABN, les leviers de communication et d’information portant sur la lutte contre l’érosion et l’ensablement (ainsi que dans d’autres domaines d’intervention. Les résultats globaux des SDN et SDR dépassent les prévisions du fait d’une bonne internalisation des messages environnemen-taux et sociaux de l’ABN.

43

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 1 : Renforcer les connaissances et le suivi des processus d’ensablement : 26 306 X X x

Volet 1.1 : Rapprocher l’ABN des activités de recherche-développement : 23 880 X X x Action 1.1.1 : Intégrer la recherche-développement dans les programmes et les projets 23 760 x X X Action 1.1.2 : Modéliser des systèmes d’érosion et de dépôts 60 X X x Action 1.1.3 : Cartographier en détail les systèmes d’érosion 60 X X x

Volet 1.2 : Renforcer le réseau d’indicateurs de suivi et de mesures de l’ensablement : 906 X X x Action 1.2.1 : Concevoir un système de mesures et d’indicateurs de suivi 60 X X x Action 1.2.2 : Mettre en place un dispositif d’indicateurs sur le terrain 534 X X x Action 1.2.3 : Etablir d’une situation de référence 312 X X x

Volet 1.3 : Appuyer l’Evaluation Environnementale et Sociale (EES) : 950 x X Action 1.3.1 : Définir un système d’EES lié à l’érosion et à l’ensablement 50 X Action 1.3.2 : Mettre en place un dispositif au niveau national et régional 450 X Action 1.3.3 : Mettre en place des tableaux de bord pour le suivi environnemental des projets 450 X

Volet 1.4 : Appuyer la mise en place de cartographies et de bases de données : 450 X x x Action 1.4.1 : Appuyer l’Observatoire du bassin du Niger pour la mise en place de BD/SIG 40 X x x Action 1.4.2 : Appuyer les pays membres de l’ABN pour la mise en place de BD/SIG nationaux 360 X x x Action 1.4.3 : Appuyer la documentation cartographique de l’ABN sur l’érosion et l’ensablement 50 X x x

Volet 1.5 : Appuyer la documentation de l’ABN : 120 X x x Action 1.5.1 : Acheter des fonds documentaires thématiques 40 X x x Action 1.5.2 : Renforcer les capacités de classement, de recherche et d’interrogation 40 X x x Action 1.5.3 : Renforcer les capacités de consultation et de prêts d’ouvrages 40 X x x

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 1

Les composantes, volets et actions du Schéma directeur régional sont présentés dans le tableau synoptique ci-dessous.

Tableau n° 6 : Composantes, volets et actions du Schéma directeur régional

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 2 : Renforcer les capacités des acteurs : 30 798 X x x

Volet 2.1 : Renforcer les capacités de diagnostic et de conception : 1 290 X x x Action 2.1.1 : Former les agents sur les aspects techniques 630 X x x Action 2.1.2 : Former à l’analyse et au diagnostic 330 X x x Action 2.1.3 : Former à l’évaluation environnementale et sociale (EES) 330 X x x

Volet 2.2 : Renforcer les capacités de mise en œuvre et de pilotage : 990 X x x Action 2.2.1 : Appuyer les agents à l’évaluation, la planification et la programmation 330 X x x Action 2.2.2 : Renforcer l’organisation et la « culture d’entreprise » 330 X x x Action 2.2.3 : Renforcer les capacités de prospection financière 330 X x x

Volet 2.3 : Renforcer la Vision Partagée et l’approche participative : 3 090 X x x Action 2.3.1 : Assurer la permanence du processus de Vision Partagée 330 X x x Action 2.3.2 : Mettre l’approche participative au cœur de la décision et de l’action 1 200 X x x Action 2.3.3 : Favoriser une communication active entre acteurs 1 560 X x x

Volet 2.4 : Renforcer les institutions régionales et décentralisées en charge de la lutte : 2 366 X x x Action 2.4.1 : Appuyer les institutions de niveau régional et sous-régional 120 X x x Action 2.4.2 : Appuyer les institutions nationales concernées par la lutte contre l’ensablement 446 X x x Action 2.4.3 : Appuyer les collectivités locales 1 800 X x x

Volet 2.5 : Renforcer les capacités des acteurs et des bénéficiaires agissant sur le terrain : 23 063 X x x Action 2.5.1 : Appuyer les organisations paysannes 5 063 X x x Action 2.5.2 : Réaliser des démonstrations pratiques de bonne gestion environnementale 9 000 X x x Action 2.5.3 : Promouvoir l’implication des femmes dans la gestion des ressources naturelles 9 000 X x x

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 2

45

Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 3 : Lutter contre l’ensablement sur l’ensemble du bassin : 265 037 X x x

Volet 3.1 : Mettre en place un zonage de lutte contre l’érosion et l’ensablement : 2 800 X Action 3.1.1 : Affiner le zonage transfrontalier d’aménagement et de lutte contre l'ensablement 1 200 X Action 3.1.2 : Mettre en adéquation le zonage régional et des zonages nationaux 1 200 X Action 3.1.3 : Produire des plans sous-régionaux de vulnérabilité, de risques et de prévention 400 X

Volet 3.2 : Conserver le couvert végétal et la biodiversité : 4 950 X x x Action 3.2.1 : Définir un zonage de conservation (forêt, aires protégées) 1 225 X Action 3.2.2 : Mettre en place des financements pérennes de gestion des AP 1 225 X Action 3.2.3 : Aménager et valoriser les espaces protégés et forestiers 2 500 X x x

Volet 3.3 : Promouvoir les bonnes pratiques agro-environnementales : 192 780 X X X Action 3.3.1 : Généraliser la gestion de terroir 64 260 X X X Action 3.3.2 : Promouvoir l’intensification de l’agriculture en système pluvial 64 260 X X X Action 3.3.3 : Améliorer les conditions de l’élevage extensif et transhumant 64 260 X X X

Volet 3.4 : Prendre en compte l’environnement dans le développement des infrastructures : 7 500 X x Action 3.4.1 : Appuyer le développement des axes de transport structurants 4 040 X x Action 3.4.2 : Promouvoir l’aménagement durable des plateformes urbaines 1 960 X x Action 3.4.3 : Généraliser les PGES concernant les pollutions urbaines, industrielles et minières 1 500 X

Volet 3.5 : Conserver et réhabiliter les sols : 57 007 X X X Action 3.5.1 : Défendre et restaurer les terres (CES / DRS) 1 320 X X X Action 3.5.2 : Protéger les zones agricoles pluviales productives 43 725 X X X Action 3.5.3 : Protéger les infrastructures 11 962 X X X

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 3

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 4 : Appuyer l’aménagement des cours d’eau : 85 263 X X x

Volet 4.1 : Appuyer la planification du partage et de la valorisation des ressources en eau : 3 963 X x Action 4.1.1 : Appuyer la réalisation d'un plan régional de répartition des ressources en eau du bassin 213 X Action 4.1.2 : Appuyer la réalisation d'un plan régional de valorisation des cours d’eau 1 875 X Action 4.1.3 : Planifier le détail de la lutte contre l’érosion et l’ensablement dans les cours d’eau 1 875 X x

Volet 4.2 : Appuyer le bilan économique et environnemental des grands barrages hydroélectriques : 1 215 X X X Action 4.2.1 : Appuyer le bilan technico-économique et environnemental des barrages 405 X X Action 4.2.2 : Appuyer la réhabilitation et la valorisation des ouvrages 405 X X Action 4.2.3 : Appuyer l’étude des impacts /audits environnementaux et sociaux des barrages 405 X x

Volet 4.3 : Appuyer le bilan des périmètres irrigués : 1 905 X X x Action 4.3.1 : Appuyer le bilan économique et environnemental des périmètres 1 500 X X Action 4.3.2 : Appuyer la réhabilitation et la valorisation des périmètres irrigués 203 X x Action 4.3.3 : Appuyer le drainage des eaux d’irrigation vers les cours d’eau d’emprunt 203 X x

Volet 4.4 : Appuyer la protection et la conservation des cours d’eau : 62 970 X X X Action 4.4.1 : Réaliser des dragages ponctuels de seuils et chenaux 27 270 X Action 4.4.2 : Protéger et consolider les berges et fixer les dunes 13 200 X Action 4.4.3 : Protéger les têtes de sources alimentant les ouvrages hydrauliques 22 500 X X X

Volet 4.5 : Appuyer la conservation des zones aquatiques et de la biodiversité : 15 210 X x x Action 4.5.1 : Conserver et gérer la zone lacustre du delta intérieur du Mali 405 X x x Action 4.5.2 : Conserver et gérer la zone du delta océanique du Niger au Nigeria 405 X x x Action 4.5.3 : Conserver les zones humides et les forêts galeries sur les cours d’eau secondaires 14 400 X x x

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 4

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 5 : Appuyer la lutte contre la pauvreté : 1 800 X X X

Volet 5.1 : Promouvoir des mesures d’accompagnement de l’exode rural : 360 X X X Action 5.1.1 : Promouvoir le planning familial 120 X X X Action 5.1.2 : Renforcer l’éducation scolaire 120 X X X Action 5.1.3 : Aider à la conversion d’activités en zones rurales 120 x x x

Volet 5.2 : Renforcer l'éducation sanitaire de base, l'accès à l'eau potable et à la santé : 360 X X X Action 5.2.1 : Renforcer l’éducation sanitaire de base 120 X X X Action 5.2.2 : Améliorer la desserte en eau potable 120 X X X Action 5.2.3 : Améliorer la santé des populations 120 X X X

Volet 5.3 : Renforcer la sécurité alimentaire : 360 X X X Action 5.3.1 : Appuyer la planification de la sécurité alimentaire 120 X X X Action 5.3.2 : Appuyer le désenclavement des populations 120 X X X Action 5.3.3 : Appuyer les filières agricoles viables 120 X X X

Volet 5.4 : Diversifier les activités en milieu rural : 360 X X X Action 5.4.1 : Appuyer la promotion de l’artisanat et des petites industries 120 X X X Action 5.4.2 : Appuyer la promotion des commerces et des services 120 X X X Action 5.4.3 : Appuyer la promotion du tourisme 120 X X X

Volet 5.5 : Diversifier les activités en milieu urbain : 360 X X X Action 5.5.1 : Appuyer les activités agricoles périurbaines 120 X X X Action 5.5.2 : Appuyer l'investissement dans les activités industrielles et minières 120 X X X Action 5.5.3 : Appuyer l'investissement dans les activités urbaines 120 X X X

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 5

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

COUT CT MT LTM FCFA 5 ans 10 ans 15 ans

Composante 6 : Promouvoir l’information et la communication : 16 894

Volet 6.1 : Renforcer les relations extérieures de l'ABN : 406 x x x Action 6.1.1 : Renforcer les relations avec les pays membres 96 X Action 6.1.2 : Organiser des évènements des congrès ABN 220 x x x Action 6.1.3 : Valoriser et exporter le savoir-faire de l'ABN 90 x x x

Volet 6.2 : Renforcer le site Web : 450 X x x Action 6.2.1 : Renforcer la présentation et des contenus 150 X x x Action 6.2.2 : Mettre en ligne l’information scientifique, technique et évènementielle 150 X x x Action 6.2.3 : Intégrer le site dans les réseaux internationaux 150 X x x

Volet 6.3 : Valoriser l’information et la diffuser : 900 X X X Action 6.3.1 : Renforcer la veille documentaire et le « Think tank » 300 X X X Action 6.3.2 : Appuyer l'élaboration et la publication d'articles de fond 300 X X X Action 6.3.3 : Appuyer l'édition des bulletins d’activités et de suivi de projets 300 X X X

Volet 6.4 : Appuyer l’éducation et la sensibilisation environnementales des populations : 15 000 X x x Action 6.4.1 : Appuyer la sensibilisation et l'information des médias 3 750 X x x Action 6.4.2 : Appuyer la sensibilisation des opérateurs, des décideurs et des leaders d’opinions 3 750 X x x Action 6.4.3 : Appuyer la sensibilisation des populations et des classes scolaires 7 500 X X X

Volet 6.5 : Renforcer la communication interne : 138 X x x Action 6.5.1 : Renforcer la communication avec les bailleurs, les clients, les projets 60 X x x Action 6.5.2 : Renforcer le système d’information et de communication entre le siège et les pays membres 60 X x x Action 6.5.3 : Renforcer le système d’information interne 18 X x x

COUTS RECAPITULATIFS ET CALENDRIER DU PLAN D'ACTION : COMPOSANTE 6

Légende : CT, MT, LT : court, moyen, long terme Montant total : 426 098 millions de FCFA

(650 millions d’Euros)

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

6. COUTS D’EXECUTION DU SCHEMA DIRECTEUR • Répartition par composantes et par pays du budget du Schéma directeur régional Le Schéma directeur régional est un outil régional de pilotage des actions de lutte contre l’ensablement au niveau de l’ensemble du bassin du Niger. Il se juxtapose aux neuf Schémas directeurs nationaux validés par les Etats membres de l’ABN (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria, Tchad) avec pour objectif de les promouvoir et de les coordonner au niveau régional. Les tableaux de coûts des composantes, volets et activités du Schéma directeur régional sont des estimations qui ont pour objectif de présenter un montant total réaliste pour que l’ABN, ou par délégation, ses pays membres, puissent conduire des actions de lutte contre l’ensablement à impact régional, qui seraient soit spécifiques, soit complémentaires des actions conduites au niveau national et déjà prévues dans les budgets des Schémas Directeurs Nationaux. Les coûts figurant dans les tableaux sont des estimations qu’il conviendra d’affiner à chaque évaluation de besoin de financement. L’objectif est d’obtenir un montant total le plus réaliste possible au niveau régional. Quatre grands types de coûts sont utilisés :

- type 1 : des coûts exclusivement pilotés depuis le siège de l’ABN, même si certaines des dépenses sont déléguées et effectuées par les pays membres de l’ABN ;

- type 2 : des coûts communs aux pays membres, générés par des actions conduites à leur niveau mais indépendants des caractéristiques propres à ceux-ci et donc identiques pour chacun d’entre eux, comme par exemple, des coûts de formation des agents relevant des niveaux centraux des Etats ;

- type 3 : des coûts spécifiques à certains pays et qui ne concernent que certaines parties du bassin, comme par exemple les pays concernés par la fixation des dunes ;

- type 4 : des coûts générés par des actions entreprises au niveau des pays, dépendant de leurs caractéristiques propres et à répartir par conséquent selon une clé basée sur des critères spécifiques.

L’estimation des coûts des types 1, 2 et 3 sont basés sur une approche par nature d’activité sans nécessité de pondération entre pays. A contrario, l’estimation des coûts de type 4 est répartie selon les critères suivants :

- la superficie des pays comparée à la superficie totale du bassin du Niger, - la population des pays comparée à la population totale du bassin du Niger, - la dépendance des populations aux ressources naturelles, - la sensibilité à la sécheresse, - la vulnérabilité à l’érosion et à l’ensablement, - le niveau d’équipement des cours d’eau, - la capacité d’autofinancement des pays, - un ajustement final à un seuil plancher du montant alloué.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

• Présentation et répartition générale Le coût total du Schéma directeur régional est estimé à 426 098 millions de FCFA (650 millions d’euros) pour 9 pays, sur 15 ans, soit une moyenne d’environ 3 156 millions de FCFA (4,8 millions d’euros) par pays et par an. La répartition des montants par composantes, volets, actions, par pays et par périodes est indiquée dans le tableau de la page suivante. L’aspect concret et volontariste du Schéma directeur se traduit dans la répartition des six composantes, avec respectivement :

- 6,2 % pour la Composante 1 : « Renforcer les connaissances et le suivi des processus d’ensablement »,

- 7,2 % pour la Composante 2 : « Renforcer les capacités des acteurs », - 62,2 % pour la Composante 3 : « Lutter contre l’ensablement sur l’ensemble

du bassin », - 20,0 % pour la Composante 4 : « Appuyer l’aménagement des cours d’eau », - 0,4 % pour la Composante 5 : « Appuyer la lutte contre la pauvreté », - 4,0 % pour la Composante 6 : « Promouvoir l’information et la

communication», soit plus de 80% du montant total orienté vers les actions de terrain et 20% réservé au renforcement des capacités, à l’information, la communication, au suivi, aux études. La répartition des montants par pays fait apparaître le classement suivant :

- le Nigeria, le Mali et le Niger avec respectivement 20 %, 17 % et 15 % (les pays les plus exposés à l’ensablement),

- la Guinée, le Burkina et le Cameroun avec respectivement 10 %, 9 % et 9 % (les têtes de bassins),

- le Bénin, le Tchad et la Côte d’Ivoire avec chacun 6 %, - l’ABN avec 2 %.

Les montants se répartissent équitablement sur la durée de 15 ans du SDR, entre les trois périodes de court, moyen long termes (37 %, 32%, 31%), avec cependant un avantage pour la période court terme de 5 ans en raison des nécessaires investissements matériels et surtout humains, à consentir au démarrage du Schéma directeur.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Régional Bénin Burkina Cameroun Côte d'Ivoire Guinée Mali Nigeria Niger Tchad TOTAL %

992 000 1 155 000 3 213 000 2 700 000 1 179 000 3 213 000 4 239 000 4 752 000 3 708 000 1 155 000 26 306 000 6%

2 400 000 2 209 500 3 214 500 2 884 500 2 209 500 3 177 000 4 159 500 4 797 000 3 799 500 1 947 000 30 798 000 7%

88 000 18 301 500 25 830 500 23 602 500 16 411 500 25 775 500 44 251 500 48 684 500 45 705 500 16 386 500 265 037 500 62%

1 982 500 3 982 500 5 961 000 8 496 000 3 982 500 7 502 250 17 453 250 24 916 500 7 003 500 3 982 500 85 262 500 20%

1 800 000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 800 000 0%

1 801 600 643 600 1 843 600 1 543 600 1 543 600 1 843 600 2 443 600 2 743 600 1 843 600 643 600 16 894 000 4%

9 064 100 26 292 100 40 062 600 39 226 600 25 326 100 41 511 350 72 546 850 85 893 600 62 060 100 24 114 600 426 098 000 100%2% 6% 9% 9% 6% 10% 17% 20% 15% 6% 100%

C6. Promouvoir l’information et la communication

C4. Appuyer l’aménagement des cours d’eau

C1. Renforcer les connaissances et le suivi des processus d’ensablementC2. Renforcer les capacités des acteursC3. Lutter contre l’ensablement sur l’ensemble du bassin

%

TOTAUX (en 000 FCFA sur 15 ans)

TOTAL DES 6 COMPOSANTES

C5. Appuyer la lutte contre la pauvreté

Répartition par composante

6,2%7,2%

62,2%

20,0%

0,4%

4,0% 1. Renforcer lesconnaissances et le suivides processusd’ensablement2. Renforcer les capacitésdes acteurs

3. Lutter contrel’ensablement surl’ensemble du bassin

4. Appuyer l’aménagementdes cours d’eau

5. Appuyer la lutte contre lapauvreté

Répartition par pays

2,1% 6,2%

9,4%

9,2%

5,9%

9,7%

17,0%

20,2%

14,6%

5,7%RégionalBéninBurkinaCamerounCôte d'IvoireGuinéeMaliNigeriaNigerTchad

• Répartition par composantes et par pays du budget du Schéma directeur régional (cf. Tableau n°6)

Tableau n° 7 : Récapitulatifs des coûts du Schéma Directeur Régional par composantes et par périodes

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

7. MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION

• Sur le plan institutionnel Le Schéma directeur régional a pour objectif, d’une part, d’appuyer la mise en œuvre des Schémas directeurs nationaux et, d’autre part, de conduire des actions au niveau régional qui ne sont pas prises en compte par les niveaux nationaux. Ainsi, si chaque pays est indépendant et responsable pour la mise en œuvre de son Schéma directeur national de lutte contre l’ensablement (sous condition d’un minimum de cohérence d’objectifs et d’action avec le SDR), il revient à l’ABN la responsabilité de mise en œuvre le Schéma directeur régional. L’ABN peut soit gérer directement une partie des actions du Schéma directeur régional, soit en déléguer d’autres parties à ses pays membres ou à différentes structures. Le Plan d’action du Schéma directeur régional se veut compatible avec les projets en cours, et notamment avec le PADD dont il constitue le chapitre « Environnement ». • Sur le plan des acteurs Les populations du bassin sont fortement dépendantes des ressources naturelles. Leur participation à la réalisation des actions du Schéma Directeur Régional est donc indispensable pour asseoir sa réussite et sa durabilité. Souvent, cette participation ne pourra être acquise qu’avec des mesures d’allègement des situations de pauvreté. Entre les populations sur le terrain et les organismes de décision et de coordination, des acteurs intermédiaires sont nécessaires et ont leur rôle à jouer. Il peut s’agir de structures administratives comme les délégations régionales des ministères techniques, les collectivités territoriales ou des structures techniques comme les bureaux d’études du secteur privé ou les ONG. • Sur le plan des moyens Pour être efficace, la mise en œuvre des actions devra généralement être précédée de demandes formelles de la part des bénéficiaires et d’un engagement pour leur participation, soit financière, soit en main d’œuvre, à un niveau et selon une péréquation à définir pour chaque action. • Sur le plan des zones concernées Les zones d’intervention du schéma directeur sont presque toutes susceptibles de couvrir l’ensemble du bassin versant actif du Niger, mais elles correspondent généralement aux régions indiquées sur la « carte des points critiques de l’ensablement ». La carte n°9 des actions du schéma directeur est présentée ci-dessous avec sa légende.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Carte n° 9 : Schéma Directeur Régional

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LEGENDE DE LA CARTE DES ACTIONS DU SCHEMA DIRECTEUR REGIONAL Composante 1 : Renforcer les connaissances et le suivi des processus d’érosion et d’ensablement :

• Volet 1.1 : Rapprocher l’ABN des activités de recherche-développement, • Volet 1.2 : Renforcer le réseau d’indicateurs de suivi et de mesures de l’ensablement, • Volet 1.3 : Appuyer l’Evaluation Environnementale et Sociale (EES), • Volet 1.4 : Appuyer la mise en place de cartographies et de bases de données, • Volet 1.5 : Appuyer la documentation de l’ABN.

Siège de l’ABN : volets 1, 2, 3, 4, 5.

Capitales des pays membres : volets 1, 2, 3 et 4. - Bénin : Porto-Novo, - Côte d’Ivoire : Abidjan, - Mali : Bamako, - Burkina Faso : Ouagadougou, - Cameroun : Yaoundé, - Guinée : Conakry, - Niger : Niamey, - Nigeria : Abuja, - Tchad : Ndjamena.

Siège de l’ABN vers les Capitales (Sièges points focaux)

Ensemble du bassin versant : volets 1, 2 et 4.

Fleuve Niger et Bénoué : volet 2.

Réseau hydrographique secondaire : volet 2.

Composante 2 : Renforcement des capacités des acteurs :

• Volet 2.1 : Renforcer les capacités de diagnostic et de conception, • Volet 2.2 : Renforcer les capacités de mise en œuvre et de pilotage, • Volet 2.3 : Renforcer la Vision Partagée et l’approche participative, • Volet 2.4 : Renforcer les institutions régionales et décentralisées en charge de la lutte, • Volet 2.5 : Renforcer les capacités des acteurs et des bénéficiaires agissant sur le terrain.

Siège de l’ABN : volets 1, 2, 3, 4, 5.

Capitales des pays membres : volets 1, 2, 3, 4, 5. - Bénin : Porto-Novo, - Côte d’Ivoire : Abidjan, - Mali : Bamako, - Burkina Faso : Ouagadougou, - Cameroun : Yaoundé, - Guinée : Conakry, - Niger : Niamey, - Nigeria : Abuja, - Tchad : Ndjamena.

Ensemble du bassin : volets 3, 4 et 5.

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Composante 3 : Lutter contre l’ensablement sur l’ensemble du bassin :

• Volet 3.1 : Mettre en place un zonage de lutte contre l’érosion et l’ensablement, • Volet 3.2 : Conserver le couvert végétal et la biodiversité, • Volet 3.3 : Promouvoir les bonnes pratiques agro-environnementales, • Volet 3.4 : Prendre en compte l’environnement dans le développement des infrastructures, • Volet 3.5 : Conserver et réhabiliter les sols.

Siège de l’ABN : volets : 1, 2, 3, 4, 5.

Capitales des pays membres : volet 1. - Bénin : Porto-Novo, - Côte d’Ivoire : Abidjan, - Mali : Bamako, - Burkina Faso : Ouagadougou, - Cameroun : Yaoundé, - Guinée : Conakry, - Niger : Niamey, - Nigeria : Abuja, - Tchad : Ndjamena.

Zone d’ensablement éolien

Opérations ponctuelles de fixations de dunes et mise en défens (boucle du Niger) : volets 2 et 4. Villes menacées par l’ensablement (boucle du Niger) : volet 2 et 4. Mali : Niafunké, Diré, Goundam, Tombouctou, Gourma Rharous, Bamba, Bourem, Gao.

Protection des bassins versants des koris et dallols et mise en défens : volets 2, 3 et 4.

Gestion de terroir : volets, 2, 3 et 5. - ensemble du bassin.

- zones préférentielles d’intervention.

Conservation du couvert végétal et de la biodiversité : volets 2, 3 et 5. Aires protégées : conservation et gestion : volet 2.

Protection des têtes de sources et zones montagneuses : volets : 2, 3 et 5. - Guinée : . Fouta-Djalon, - Nigeria : . Plateau de Jos, - Cameroun : . Monts Mandara, . Dorsale Guinéenne, . Monts de l’Adamaoua, . Plateau de l’Adamaoua, - Mali : . Pays Dogon, . Plateau de Bauchi, . Nord Ouest . Monts Sonkwala, Plateau Yoruba,

Principales villes sur les cours d’eau : volet 4. - Guinée : Dabola, Faranah, Siguiri, Kankan, - Mali : Bamako, Ségou, Mopti, Djenné, Gao, - Niger : Niamey, Tillabéry, Maradi, - Cameroun : Garoua, - Nigeria : Sokoto, Kontagora, Kaduna, Yola, Makurdi, Lokodja, Onitsha, Owerri, Port Harcourt, Warri. Routes principales structurant l’aménagement du territoire : volet 4.

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Composante 4 : Planifier l’aménagement des cours d’eau : • Volet 4.1 : Appuyer la planification du partage et de la valorisation des ressources en eau, • Volet 4.2 : Appuyer le bilan économique et environnemental des grands barrages hydroélectriques, • Volet 4.3 : Appuyer le bilan des périmètres et zones irrigués, • Volet 4.4 : Appuyer la protection et la conservation des cours d’eau, • Volet 4.5 : Appuyer la conservation des zones aquatiques et de la biodiversité.

Siège de l’ABN : volets 1, 2, et 3.

Capitales des pays membres : volets 1, 2, et 3. - Bénin : Porto-Novo, - Côte d’Ivoire : Abidjan, - Mali : Bamako, - Burkina Faso : Ouagadougou, - Cameroun : Yaoundé, - Guinée : Conakry, - Niger : Niamey, - Nigeria : Abuja, - Tchad : Ndjamena.

Siège de l’ABN vers les Capitales (Sièges points focaux)

Barrages existants ou en projet : volet 1 et 2. - Guinée : . Fomi (Tinkisso), - Niger : . Kandadji (Niger), . Shiroro (Kaduna), - Mali : . Selingué (Sankarani) . Mékrou (Mékrou), . Dadin Kowa (Gongola), . Markala (Niger) - Cameroun : . Lagdo (Bénoué), . Kiri, (Gongola), . Talo (Bani), - Nigeria : . Goronio (Rima), . Kainji (Niger), . Taoussa (Niger), . Gusau (Sokoto), . Jebba (Niger),

Zones d’irrigation : volet 3. - Grands périmètres irrigués : . Mali : Office du Niger, Selingué, Talo (Bani), . Nigeria : Sokoto-Rima, Numan (Bénoué), . Cameroun : Lagdo. - Autres zones d’irrigation : . Guinée : vallées du Tinkisso, du Milo…, . Mali : vallées amont de Bamako, du Bani, cuvette lacustre, boucle du Niger, . Niger : vallées du Niger, Dallol Bosso et Dallol Foga, de la Tarka…, . Nigeria : plateaux de Sokoto, vallées du Niger, de la Bénoué, de la Gongola, . Cameroun : plaines de la Bénoué, . Tchad : plaines du Mayo Kebbi.

Dragage ponctuels de seuils et aménagements facilitant la navigabilité : volet 4. - Guinée : entre Kankan et Bamako, - Mali : entre Ségou et Gao, - Nigeria : entre Lokodja et Warri et entre Lolodja et Garoua.

Protection des zones humides : volet 5. - Cuvette lacustre (Mali), - Delta du Niger (Nigeria). Réseau hydrographique : volet 5. - Fleuve (Niger et Bénoué) - Affluents.

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Composante 5 : Appuyer la lutte contre la pauvreté :

• Volet 5.1 : Promouvoir des mesures d’accompagnement de l’exode rural, • Volet 5.2 : Renforcer l'éducation sanitaire de base, l'accès à l'eau potable et à la santé, • Volet 5.3 : Renforcer la sécurité alimentaire, • Volet 5.4 : Diversifier les activités en milieu rural, • Volet 5.5 : Diversifier les activités en milieu urbain.

Siège de l’ABN : volets 1, 2, 3, 4, 5.

Ensemble du bassin : volets 1, 2, 3, 4, 5.

Composante 6 : Promouvoir l’information et la communication :

• Volet 6.1 : Renforcer les relations extérieures de l'ABN, • Volet 6.2 : Renforcer le site Web, • Volet 6.3 : Valoriser l’information et la diffuser, • Volet 6.4 : Appuyer l’éducation et la sensibilisation environnementales des populations, • Volet 6.5 : Renforcer la communication interne.

Siège de l’ABN : volets 1, 2, 3, 4, 5.

Capitales des pays membres : volets 1, 2, et 3. - Bénin : Porto-Novo, - Côte d’Ivoire : Abidjan, - Mali : Bamako, - Burkina Faso : Ouagadougou, - Cameroun : Yaoundé, - Guinée : Conakry, - Niger : Niamey, - Nigeria : Abuja, - Tchad : Ndjamena.

Siège de l’ABN vers les Capitales (Sièges points focaux)

Ensemble du bassin : volets 3 et 4.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

8. MESURES DE PROTECTIONS ENVIRONNEMENTALES ET SOCIALES

• Procédures d’évaluation de la BAD La BAD fait un recours systématique à l’évaluation de l’impact environnemental de ses projets. L’Etude Stratégique d’Impact (ESI) est un processus « d’évaluation des conséquences sur l’environnement d’une politique, d’un plan ou d’un programme pour garantir que leurs conséquences sont dûment prises en compte dès le début du processus décisionnel au même titre que les considérations économiques et sociales ». Les étapes des procédures s’exercent selon les étapes suivantes :

- Examen Environnemental Initial (EEI) permettant de ranger les projets selon l’importance de leurs impacts (A, B, C),

- Procédures d’Evaluation Environnementale et Sociale (PEES) intégrant les enjeux environnementaux et sociaux dans le cycle des projets,

- Plan de Gestion Environnemental et Social (PGES) requis pour le suivi des projets de catégorie A ou B financés par la BAD,

- Surveillance environnementale pour suivre l’exécution des projets. • Quelques engagements environnementaux du Schéma directeur

- promotion sur bassins versants (interfluves) de la pratique de la culture en semis direct sous plantes de couverture avec labour léger du sol,

- mise en pratique systématique, à grande échelle et organisée dans le cadre d’aménagement pastoral, de la mise en défens des terres marginales,

- exploitation systématique mais concertée des ressources en eau de surface (barrages et aménagements hydro-agricoles et hydroélectriques des eaux du fleuve) avec réalisation d’évaluations environnementales et sociales,

- exploitation des ressources en eaux souterraines fossiles, - dragage limité de seuils et chenaux navigables du Fleuve et de ses

affluents.

• Impacts des résultats identifiés Les impacts du Schéma directeur, examinés au regard des critères de la BAD, ont conclu à un impact globalement très favorable à la réhabilitation de l’environnement et à l’amélioration des conditions socio-économiques des populations. Les critères examinés ont été les suivants :

- qualité de l’atmosphère : les émissions de CO2 devraient réduire suite à la reconquête végétale obtenue principalement par mise en défens ;

- qualité et quantité des ressources en eau : la promotion de bonnes pratiques d’application d’intrants agricoles ;

- utilisation des terres : adéquation de la biomasse végétale avec la charge de bétail et vulgarisation de bonnes pratiques ;

- changements climatiques : baisse de l’émission des gaz à effets de serre avec la réduction des feux de brousse, de la consommation de bois-énergie… ;

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

- biodiversité : réserve de 10% au moins des superficies du bassin versant en aires protégées représentatives des différents types d’habitats ;

- ressources naturelles : meilleure gestion des ressources naturelles par l’aménagement forestier…

- populations : installation de populations dans les zones rurales les mieux aménageables et susceptibles de diversification des activités ;

- questions hommes / femmes : renforcement des capacités en termes de gestion environnementale visant les hommes comme les femmes ;

- santé : appui via la composante « lutte contre la pauvreté » ; - société civile : actions de terrain réalisées par les acteurs locaux ; - cadre social : activités susceptibles de modifier favorablement les équilibres

sociaux ; - environnement culturel : évolution favorable liée à des nouvelles règles de

répartition des ressources ; - environnement économique : favorisé par les actions du Schéma directeur ; - infrastructures et services : réseaux structurants l’espace favorisés ; - pauvreté et inégalité : composante d’appui spécifique.

9. CONCLUSION

L’élaboration du Schéma directeur a montré que la problématique de l’ensablement était surtout reliée aux phénomènes naturels d’érosion pour lesquels, comme partout dans le monde, l’homme n’est que le témoin. Elles méritent cependant d’être mieux connues et suivies (Composante 1). Cette problématique est également liée aux phénomènes anthropiques d’exploitation des ressources naturelles pour lesquelles l’homme au contraire peut tout faire. A cet égard, et malgré des contraintes bien réelles, comme la sécheresse et la variabilité climatique, le bassin du Niger peut être considéré comme riche en ressources de toute nature, dont la plupart sont renouvelables. Paradoxalement, l’eau n’est pas la moindre de ces ressources et revient aux populations et à leurs Etats d’en tirer le meilleur profit, en toute concertation et en évitant bien sûr, les conflits. Cette volonté doit être servie par le renforcement des capacités à tous les niveaux (Composante 2). Cependant, alors que la région pourrait être un grenier pour l’Afrique, les populations en vivent mal et parfois se nourrissent à peine. La démographie est certes en expansion, mais l’importance de la population ne vaut que par rapport aux techniques d’exploitation des ressources qu’elles utilisent ; celles-ci ne sont pas assez intensives pour répondre à cet accroissement. En sur-prélevant des ressources au-delà de leurs capacités de renouvellement, les populations finissent dégrader ou détruire le potentiel qui les sous-tend et par s’appauvrir. Une condition à moyen-long terme du succès dans la lutte contre l’érosion et l’ensablement doit être recherchée dans l’allègement du fardeau de l’autoproduction alimentaire afin qu’une majeure partie de la population puisse se consacrer à des activités plus diversifiées, plus rémunératrices et mieux intégrées dans l’activité mondiale.

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Elaboration du Schéma Directeur de Lutte Contre l’Ensablement dans le Bassin du Niger : Schéma Directeur Régional : Synthèse

Une partie des actions du Schéma directeur apporte des appuis de principes sur l’amélioration des conditions de vie et notamment sur la nécessité de promouvoir l’éducation systématique des populations et de leurs organisations (Composante 5). Il s’agit aussi, de conduire des actions dans le cadre du développement urbain A cet égard, une des ressources les plus extraordinaires à valoriser dans le bassin est constituée par le réservoir de jeunesse et son dynamisme. A court terme, l’éducation doit porter ses efforts sur l’amélioration des pratiques agro-environnementales pour limiter sur le terrain, toutes les formes de dégradation des ressources naturelles (Composante 3). C’est d’ailleurs ainsi que seront protégés au mieux les ressources naturelles (notamment les zones humides), ainsi que les aménagements hydrauliques et les infrastructures qui sont par ailleurs absolument nécessaires (Composante 4). Une telle approche suppose l’existence d’une bonne information et communication auprès de tous les acteurs concernés (Composante 6).

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