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Séance de la Société botanique de France du 23 septembre 2016
La séance débute à 14 h. Elle est modérée par le Secrétaire général, Agnès Artiges, qui présente l’ordre
du jour :
Ouverture par notre Président Marc-André Selosse
Nouvelles de la société et présentation des nouveaux membres
Éloge à Robert Salanon par notre Président honoraire André Charpin à l’occasion de la remise
du prix Gandoger de Phanérogamie 2015
Conférence : « Les Broméliacées » par Mme Aline Raynal-Roques et M. Albert Roguenant
Conférence : « Quels sont les facteurs naturels et humains conduisant au statut public d’espèces
invasive ? Le cas de l'ajonc d'Europe (Ulex europaeus) sur l'île de La Réunion par Mme Nathalie
Udo
Ouverture par notre président
Marc-André Selosse présente comme à son habitude une brève botanique « Latex et lactifères » qui fait
l’objet d’un article séparé dans le Journal de Botanique.
Nouvelles de la Société – Dates des prochaines séances
Les dates des prochaines séances sont les suivantes
Vendredi 25 novembre (séance ordinaire)
Vendredi 13 janvier (séance ordinaire)
Vendredi 25 novembre (séance ordinaire)
Vendredi 13 janvier 2017 (séance ordinaire)
Vendredi 17 mars 2017 (Assemblée générale et séance ordinaire)
Vendredi 21 septembre 2017 (séance ordinaire)
Vendredi 17 novembre 2017(séance ordinaire)
Sauf avis contraire, les séances auront lieu à la Maison des Vétérinaires.
Nouveaux membres
Nous avons le plaisir d’accueillir dix-sept nouveaux membres dont neuf de notre section ABBA. Nous
leur souhaitons à tous la plus chaleureuse bienvenue dans notre société :
Mme Laure Schneider-Maunoury, de Paris
Parrains : A. Artiges et E. Dodinet
Mme Céline Bastin, de Paris
Parrains : E. Dodinet et A-M. Molet
M. Eudes Hadorn, de Saint Quentin-sur-Indrois (37)
Parrains : A. Artiges et E. Dodinet
Mme Claire Liénard, de Viarmes (95)
Parrains : A. Artiges et E. Dodinet
M. Samuel Boulanger, chercheur Université Pierre et Marie Curie, Paris
Parrains : A-M. Molet et Ph. Thiébault
M. Thomas Frances, Professeur SVT, de Paris
Parrains : A. Artiges et E. Dodinet
Dr Serge Moulis, Vétérinaire de Betton (35)
Parrains : M.-A. Selosse et Huguette Santos-Ricard
Mme Catherine Kerlidou, Psychanalyste de Mons-en-Barœul
Parrains : B. de Foucault et E. Dodinet
Section ABBA (parrains Florent Beck et Huguette Santos-Ricard) :
M. Philippe Thomas, de Salies-de-Béarn (Pyrénées- Atlantiques)
Mme Eugénie Atalainha, de Pau (Pyrénées- Atlantiques)
M. Gérald Bruan, de Pau (Pyrénées-Atlantiques)
Mme Annick et M. Charles Cazabat, d’Heugas (Landes)
Mme Alexandra Ehinger, Ingénieur étude environnement CACG, d’Odos (Hautes-Pyrénées)
M. Guy Dussaussois, d’Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées)
Mme Maryse Gasset, de Cambo-les-bains (Pyrénées- Atlantiques)
M. Jacques Levert, de Vic-en-Bigorre (Hautes-Pyrénées)
Hommage à Robert Salanon par André Charpin pour la remise du Prix Gandoger de Phanorégamie
2015
Robert Salanon, souffrant n’a pu se déplacer à Paris.
Notre président honoraire, André Charpin, exprime l’éloge suivant qui lui sera transmis avec le souhait
de pouvoir l’accueillir lors d’une prochaine séance :
Robert Salanon est né le 12 janvier 1937 à Montbrison (Loire). Il fait ses études secondaires à Saint-
Etienne. Baccalauréat sciences expérimentales (1954). Après ses études universitaires à Clermont-Fer-
rand (1955-1959), il devient assistant de botanique à la faculté des sciences de Clermont-Ferrand dans
le laboratoire du professeur J.-E. Loiseau (1960-1967). Il est ensuite nommé maître assistant puis
maître de conférences en botanique et écologie végétale à la faculté des sciences de l’université de Nice-
Sophia Antipolis (1967-1998). En plus de ses charges d’enseignement et de recherches, il est également
membre de plusieurs conseils scientifiques dont le CSRPN d’Aix-en-Provence, le CS du conservatoire
botanique méditerranéen de Porquerolles ainsi que de la commission des sites du département des
Alpes-Maritimes. C’est pendant sa période clermontoise que nous devenons, l’un et l’autre, le 20 janvier
1961, membre de la société botanique de France avec les mêmes parrains le professeur Jean-Edme
Loiseau et le commandant Charles d’Alleizette.
Si, durant son adolescence, Robert a d’abord été attiré par l’entomologie, il devient botaniste car, à
l’époque, du moins à Clermont-Ferrand, il était nécessaire de présenter un herbier lors de l’oral de
SPCN et du certificat de botanique…activité qu’il a continuée jusqu’à ce jour (son herbier compte en-
viron 20 000 parts !). Lors de ses études universitaires il se forme en floristique, phytosociologie et
écologie (Pr. Loiseau) ainsi qu’à la pédologie (Pr Lapraz, Strasbourg…et qu’il retrouvera
Photo prise par Estelle Charpin
ultérieurement à Nice). C’est en 1960 qu’il soutient son
D.E.S. (Clermont, 1960) : Recherches phytosociolo-
giques et écologiques sur les buttes basaltiques du bas-
sin de Montbrison qui fera l’objet de ses premières pu-
blications en 1961 et 1963. Lors de ses années clermon-
toises, il est plus spécialement chargé des stages d’été de
la station biologique de Besse-en-Chandesse (15 juin-20
août) où lui a succédé notre collègue Anne-Marie Mollet.
À Nice (professeurs Guy Lapraz et Jean-Paul Barry) il
est chargé de cours et de travaux pratiques au DEUG et
au C4 d’écologie. Il aide également à la formation des
techniciens forestiers de l’O.N.F. Il commence sa thèse
avec comme objectif une syntaxonomie des groupements
végétaux du pin sylvestre et du pin à crochets à l’échelle
de l’Europe austro-occidentale, en gros des sierras ibériques à l’Autriche. Malgré un travail considé-
rable (plus de 1360 relevés phytosociologiques et des centaines de prélèvements de sols), ce travail ne
se terminera pas par une soutenance de thèse « probablement en raison de l’ampleur du sujet pour un
homme seul …et surtout pour un perfectionniste » (dixit Robert). En 1969, il publie avec son collègue
de Nice Alain Lacoste un ouvrage intitulé Éléments de biogéographie (1969, 191 pages) qui a connu
un très grand succès, de nombreuses rééditions, régulièrement mis à jour et augmenté, traduit en espa-
gnol (1973) et en arabe (1982). Lors de sa parution, c’était le premier ouvrage de ce genre publié en
français et écrit plus spécialement pour les étudiants. En 1970, voit le jour une importante Bibliogra-
phie botanique et paléobotanique de l’Auvergne et des contrées limitrophes (XV + 144 pages). C’est
également à cette période qu’avec J.-P. Briane et J.-J. Lazare il publie des travaux sur L’analyse des
données groupées de très grands tableaux de correspondance (1978). Dans la décennie suivante, il va
concentrer ses recherches sur des secteurs négligés du département des Alpes-Maritimes et faire des
inventaires floristiques dans un maillage très fin « afin d’aider à la délimitation la plus objective pos-
sible de secteurs à protéger et de contribuer à la mise au point d’atlas floristiques si possible le moins
entachés de lacunes criantes ». C’est également en 1985 et 1988 que nous publions ensemble des Ma-
tériaux pour la flore des Alpes maritimes. Catalogue de l’herbier d’Emile Burnat déposé au Conser-
vatoire botanique de la ville de Genève (Boissiera 36 : 5-25 pages & 41 : 5-339 pages + une carte).
Une troisième période (1990-1998, année de sa retraite) est consacrée à l’accélération des prospections
de terrain en particulier dans le réseau hydrographique surtout en basse et moyenne montagne et dans
les « hot spots » que sont les massifs volcaniques (volcan de Biot-Villeneuve-Loubet, Esterel). Ce gros
travail a permis d’établir l’état des lieux : La flore littorale des Alpes-Maritimes : évolution depuis le
XIX° siècle et bilan actuel avec J.-F. Gandioli, V. Kulesza, J.-C. Pintaud in Biocosme mésogéen 11 :
53-229 (1994) ; Cartographie floristique en réseau des vallons et ravins côtiers ou affluents du Var
dans les environs de Nice, Alpes-Maritimes, Biocosme mésogéen 8 : 71-394 (1991 avec Jean Félix
Gandioli). Depuis sa retraite, il est toujours aussi actif et a publié avec V. Kulesza et B. Offerhaus un
Mémento de la flore protégée des Alpes-Maritimes (2010) et a collaboré à l’ouvrage de V. Noble et K.
Diadema : La flore des Alpes-Maritimes et de la principauté de Monaco. Originalité et diversité
(2011). Ses dernières publications - dont seules quelques-unes ont été citées - traitent de plus en plus
souvent des espèces et des milieux d’importance patrimoniale, gravement menacés dans la région mé-
diterranéenne et particulièrement dans le sud de la France. J’ajouterais qu’il a également participé à
l’encadrement des 2 sessions de la société botanique de France (105° & 105° bis) tenues dans les ré-
gions de Grasse, de l’Esterel et des Préalpes en mai-juin1975 dont il était vice-président, le président
étant le professeur Poirion et, encore très récemment, d’un DU dont la soutenance a eu lieu …hier.
Toutes ses activités aussi bien scientifiques que celles relatives à la protection et à la préservation de la
flore ainsi que la constitution d’un très riche herbier lui ont valu le prix Gandoger de la société bota-
nique de France.
On me permettra en quelques mots, même si, pour moi, c’est un peu délicat, d’évoquer la person-
nalité de Robert. Nous nous connaissons depuis 61 ans ( !). En septembre 1955, à Clermont-Ferrand,
nous commencions nos études universitaires. Depuis cette période nous avons toujours entretenu des
liens d’amitié réciproque…qui, se sont renforcés par des liens devenus familiaux, nos enfants nous ayant
donné des petits-enfants communs. Je ne saurais terminer ce très bref éloge sans évoquer le violoniste
virtuose qu’est Robert. Il me souvient qu’en 1955-1956, en même temps qu’il suivait les cours du SPCN,
il fréquentait également le conservatoire de musique de Clermont-Ferrand. Il a joué dans plusieurs
formations de musique de chambre soit comme violoniste, soit comme altiste durant de très nombreuses
années.
Fidèle en amitié, travailleur infatigable, grand amateur de musique classique, excellent musicien,
peut-être un peu trop « perfectionniste » - qu’il me permette de le citer, c’est lui qui l’a écrit tel est
Robert Salanon, mon ami !
Parutions
Le numéro n°163, volumes 1-2-3 de Botany letters (anciennement Acta Botanica Gallica) est paru.
Les numéros n°73 et 74 du journal de Botanique.
Le bulletin de la SBCO 2015 (tome 46) vient également de paraître pour la seconde année
consécutive sous sa nouvelle forme.
Flore pédagogique, parue chez Belin, soutenue financièrement par la SBF
Auteurs Régis Thomas, David Busti et Margarethe Maillart ; relecture par nos collègues Arnaud
Mouly et Valery Malécot
Détermination des espèces les plus communes
de France et des pays limitrophes en plaine, en
montagne et dans la région méditerranéenne.
100 familles, 500 genres et plus de 1000
espèces…
Familles par ordre alphabétique, avec l'étude du
genre type, puis les différents genres, enfin les
espèces.
Clés illustrées avec une illustration couleur pour chaque espèce.
Ecologie, avec des symboles simples et une carte de répartition (pour les ligneux).
Manuel de biologie végétale : pour chaque famille, des précisions morpho-anatomiques,
biologiques, écologiques et les plantes importantes pour l'Homme sont données
Presses polytechniques et
universitaires romandes, 4é édition
Sous la direction de Rodolphe-
Edouard Spichiger, Murielle Figeat et
Daniel Jeanmonod
Partie 1 : nomenclature, his-
toire des classifications, notions d’es-
pèce, processus de spéciation et d’évo-
lution, l’origine et la diversité des
flores et des types de végétations.
Partie 2 : évolution des
groupes antérieurs à l’apparition des
plantes à fleurs
Aux éditions Champ Vallon par notre
collègue Guillaume Decocq avec
Bernard Kalaora et Chloé Vlassau-
poulos.
Disponible en version papier ou nu-
mérique
Par nos collègues Guilhan Paradis et Hervé
Gomila aux éditions Belin
Panorama complet des plantes du littoral
méditerranéen de la France continentale et de
la Corse.
Plus de 330 plantes de nos côtes méditerra-
néennes avec description morphologique, ha-
bitat et répartition, risques de confusion avec
une autre espèce.
Une ou deux photographies par espèce
Second volume paru (tome 4) de la
Monographie des Leguminosae de France,
tribus des Fabeae, Cicereae et Genisteae
Par nos collègues Pierre Coulot et Philippe
Rabaute
Aux éditions SBCO
Colloques
« Vegetation and Nature Conservation » au palais des Congrès de Saint – Brieuc (Côtes-d’Armor)
du 4 au 7 octobre, en mémoire du Professeur Géhu.
10é édition des Rencontres alpines à Sallanches (74) du 14 au 20 novembre, avec pour thème « La
Forêt » et pour parrain Francis Halle.
Auteurs Jacques Bordon, Denis Jordan
et Fernand Jacquemaud
Catalogue floristique de 1100 taxons
sur la montagne du Vuache
Présentation de l’évolution de la flore
depuis le précédent catalogue de 1894
Conférence : « Les Broméliacées » par Mme Aline Raynal-Roques et M. Albert Roguenant »
Nos collègues font une présentation en
duo de l’ouvrage paru en avril 2016. Un
article détaillé fera l’objet d’une publi-
cation dans un prochain numéro du
Journal de Botanique. Rappelons sim-
plement ici, que suivant une préface de
Jason Ryan Grant, l’ouvrage présente
dans ses trois premiers chapitres la dé-
couverte des Broméliacées, leur réparti-
tion géographique et leur spécificité en
soulignant leur grande capacité d’adap-
tation. Les chapitres suivants compor-
tent une description détaillée de leur or-
ganisation morphologique, de la no-
menclature, de la classification et de
leur culture (en serre, appartement et au jardin).
Conférence : « Quels sont les facteurs naturels et humains conduisant au statut public d’espèce in-
vasive ? Le cas de l’ajonc d’Europe (Ulex europaeus) sur l’île de la Réunion » par Mme Nathalie Udo
(Université de Rennes 1) 2012-2016
Depuis plus d’une vingtaine d’années, les espèces invasives ont été hissées au rang des problèmes pu-
blics majeurs en raison de leurs effets sur l’environ-
nement, l’économie ou la santé. L’objectif général
de cette thèse est d’identifier les facteurs naturels et
humains conduisant à attribuer au cours du temps le
statut public d’espèce invasive à certaines espèces
et dans certains contextes, à travers le cas de l’ajonc
d’Europe (Ulex europaeus) sur l’île de La Réunion
(Océan Indien). Ce travail se structure en trois par-
ties : (i) une comparaison des caractéristiques biolo-
giques de l’ajonc entre La Réunion, où il est déclaré
invasif, et la France métropolitaine, d’où est-il ori-
ginaire, (ii) une analyse historique de sa dynamique
d’expansion géographique et des facteurs naturels et
humains qui l’ont favorisée, et (iii) une étude de la
construction des statuts publics qui lui ont été attri-
bués depuis son introduction. Les résultats ont révélé une évolution biologique entre des populations
d’ajonc de France et de La Réunion sur le taux et la vitesse de germination, et la production et dispersion
des graines. Couplée à une croissance des individus plus rapide précédemment démontrée, ceci suggère
que les capacités de colonisation de l’ajonc sont plus importantes dans l’île que dans sa zone d’origine.
Ces capacités ont favorisé son expansion géographique dans les milieux agricoles et naturels, en inte-
raction avec les usages du sol, les pratiques agricoles et les savoir-faire liés à l’ajonc. Ces éléments
découlent eux-mêmes du contexte socio-économique global à l’œuvre, de l’échelle européenne à
l’échelle de l’exploitation agricole familiale. La construction et publicisation du statut invasif de l'ajonc
dans l’île résulte d’une combinaison entre ces éléments écologiques et les éléments sociologiques sui-
vants : une nouvelle lecture scientifique écologique du monde à l’échelle globale, et, à l’échelle régio-
nale, des jeux d’acteurs complexes autour de la gestion des milieux naturels protégés. Ces résultats
mettent une fois de plus en évidence l’importance des approches interdisciplinaires pour appréhender
les objets foncièrement hybrides, produits de nature et de culture. La version intégrale de la thèse est
disponible à partir de ce lien : https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01318672/document. A noter égale-
ment qu’un article détaillé sera publié ans un prochain numéro du Journal de Botanique
Ce travail de recherche a été effectué avec l’octroi d’une bourse de la SBF
Soixante personnes ont assisté à cette séance qui s’est terminée à 17h30.