samedi 7 janvier - 20h30 l’arlésienne - opéra de...
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Samedi 7 janvier - 20h30
L’Arlésienne
Drame en 3 actes d’Alphonse Daudet adapté par Christian Gangneron
Musique de Georges Bizet
Direction musicale : Frédéric Rouillon
Mise en espace : Christian Gangneron
Frédéri et l’Innocent : Sébastien Accart
Balthazar et le Narrateur : Christian Gangneron
Chef de chœur : Sandrine Lebec
Durée : 1h30 sans entracte
Soprano Anne Lacroix
Christelle Pouillart
Nora Mehni
Elisabeth Siegler
Alto Catherine Canonne
Miquette Lecompte
Carole Tremlet
Véronique Godron
Ténor Jean-Claude Coutandin
Renaud Marin
Félix Zurro
Basse Frédéric Ragaut
Thierry Maquin
Yves Jean-Pierre
Marc Antoine Sandere
Violons 1 Philippe Jégoux
Bénédicte Pernet
Catherine Roberti
Frédéric Ammann
Violons 2 Catherine Perlot
Cécile Taillandier
Patricia Bonnefoy-Degueille
Alto Jean-Pierre Garcia
Violoncelles Loïc Maireaux
Sophie Kalinine
Karine Drouhin
Laurent Bonnefoy
Frédérique Aronica
Contrebasses Eric Lancelot
Laurent Mezerette
Piano Claire Decarsin
Flûtes Louise Bruel
Bertrand Cote
Hautbois Vincent Martinet
Clarinettes Jean-Noël Verdalle
Bassons Yves Pichard
Jean-François Angelloz
Saxophone Xavier Rosselle
Cors François Leclerc
Gérard Tremlet
Percussions Christophe Parant
Chœur : ELCA
Ensemble Lyrique Champagne-Ardenne
Orchestre : Opéra de Reims
L’Histoire
Frédéri, un jeune paysan, est tombé follement amoureux d’une
jeune fille qu’il a rencontrée en Arles. Ses parents, d’abord
réticents à leur union, consentent finalement au mariage.
Un jour, un homme vient au mas et prétend qu’il a été l’amant de
cette Arlésienne. En témoignent des lettres qu’il montre au père
de Frédéri. Le lendemain, ce dernier raconte toute l’histoire à son
fils. Frédéri renonce à se marier mais ne peut oublier
l’Arlésienne. Comme ses parents se montrent inquiets à son
sujet, il feint la gaieté. En réalité, rongé par le chagrin, il finit par
se suicider.
Au départ un fait réel frappe l’imagination d’Alphonse Daudet. Le neveu de son ami
Mistral, le poète provençal, découvre que celle qu’il s’apprête à épouser, le trahit avec un
autre homme ; désespéré, il se jette par la fenêtre. Daudet tire de ce drame de l’amour
bafoué, une des nouvelles les plus saisissantes des Lettres de mon moulin : quelques
pages toutes de retenue et d’humanité, où les silences se font entendre aussi fort que les
cris, une double tragédie de l’amour fou, celle d’un jeune homme brisé dans son élan et
celle d’une mère, perdue, éperdue.
Trois ans plus tard, Daudet décide d’en réaliser une adaptation théâtrale, sous le titre de
l’Arlésienne, pour laquelle Bizet écrit une musique de scène. Si la musique nous séduit
toujours, la pièce, alourdie par trop de pathos, a terriblement vieilli. Admirable conteur,
Daudet n’avait pas la trempe d’un grand dramaturge. Résultat, on n’entend plus
aujourd’hui que les deux superbes et très populaires suites d’orchestre tirées de la
partition de l’Arlésienne. C’est ainsi que tout un pan de la merveilleuse musique de Bizet,
privée du texte qui la motive, est passée à la trappe.
Pour la faire revivre, il fallait donc adapter la pièce, la resserrer, travailler à retrouver
l’esprit de la nouvelle, dans la direction de ce qui ferait, trois ans plus tard, l’originalité
radicale de Carmen : une extrême tension entre mélodrame et tragédie. L’enjeu est de
donner à entendre l’accord profond entre la sensibilité du conteur et celle du musicien : et
qu’alors la troublante intimité d’une musique et d’un texte puisse nous toucher,
spectateurs d’aujourd’hui, de toute son intensité poétique et de sa force émotionnelle.
Daudet à Mistral : « Il n’y a pas d’Arlésienne dans ma pièce : il n’y a que son ombre. On en
parle, on en meurt, on ne la voit pas. »
Christian Gangneron
Note d’intention
Georges Bizet (1838-1875) Alexandre César Léopold (son vrai nom) nait le 25
octobre 1838 à Paris. Son père, Adolphe-Armand
Bizet (1810-1886), d'abord installé comme coiffeur
et perruquier, était au moment de son mariage en
1837 professeur de chant ; compositeur, il a édité
quelques musiques. Sa mère, Aimée Delsarte
(1815-1861), originaire de Cambrai, est pianiste.
Son oncle est un célèbre professeur de chant à
Paris, spécialiste de Gluck et d'un classicisme
passant de mode. C'est sa mère qui lui apprend à
lire la musique, et lui enseigne peut-être les
premiers rudiments de piano.
En 1848, il est inscrit au Conservatoire dans la
classe de piano de Marmontel. Au bout de six mois,
il obtient un premier prix de solfège.
En 1852 il obtient un 1er prix de piano. Il est un
pianiste brillant et un lecteur à vue exceptionnel.
En 1852 il entre dans la classe d'orgue de Benoit
puis de composition de Fromental Halévy. Il obtient
en 1855 un 1er prix d’orgue et de fugue. Il reçoit
les conseils de Gounod.
En 1856, son opérette Le Docteur Miracle (livret
imposé) obtient le premier prix ex æquo avec
l'œuvre présentée par Lecocq à un concours
organisé par Offenbach pour les Bouffes
Parisiennes.
En juillet 1857, avec sa cantate Clovis et Clotilde il remporte le Prix de Rome et passe
alors trois années à la Villa Médicis. En 1863 il créé au Théâtre-Lyrique dirigé par Léon
Carvalho, les Pêcheurs de perles sur un livret de Carré et Cormon, qui obtient une critique
positive de Berlioz dans le Journal des Débats. Il fait des transcriptions pour piano
d'œuvres lyriques à la mode. En 1869, il se marie avec Geneviève Halévy. En 1870. Il
s'engage dans la Garde Nationale, part pour Libourne, puis revient au Vésinet auprès de
son père. Après l'écrasement du peuple parisien par les troupes du gouvernement Thiers,
il rentre à Paris. Il compose Djamileh pour l'Opéra-Comique. Il reçoit une nouvelle
commande de l'Opéra-Comique, Carmen, d'après Mérimée sur un Livret de Meilhac et
Halévy. Carvalho passé au Théâtre du Vaudeville, lui commande une musique de scène
pour l'Arlésienne de Daudet. Le 10 juillet 1871, il a un fils, Jacques. L'Arlésienne est créée
le premier octobre 1872 et doit être retirée de l'affiche après 20 représentations. Bizet
retravaille aussitôt sa musique et en tire une suite d'orchestre et une réduction pour
piano à quatre mains. Donnée aux concerts Pasdeloup en novembre 1872, la suite est un
succès. Dans la foulée, il compose Patrie pour les concerts de l'orchestre Pasdeloup au
cirque d'Hiver, autre succès immédiat. Il s'installe en 1875 à Bougival pour terminer
l'orchestration de Carmen qui est créée le 2 mars. Il meurt d'une crise cardiaque dans la
nuit du 2 au 3 juin.
Bizet par Meyer.
«Diogène», 28 septembre1867
Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840. Il passe la majeure partie de son enfance
à Bezouce, un petit village situé dans le Gard. Après avoir suivi les cours de l'institution
Canivet à Nîmes, il entre en sixième au lycée Ampère. Alphonse doit renoncer à passer
son baccalauréat à cause de la ruine en 1855 de son père, commerçant en soieries. Il
devient maître d'étude au collège d'Alès. Daudet rejoint ensuite son frère à Paris et y
mène une vie de bohème. Il publie en 1859 un recueil de vers, Les Amoureuses. L'année
suivante, il rencontre le poète Frédéric Mistral. Il a son entrée dans quelques salons
littéraires, collabore à plusieurs journaux, notamment Paris-Journal, L'Universel et Le
Figaro. En 1861, il devient secrétaire du duc de Morny (1811-1865) demi-frère de
Napoléon III et président du Corps Législatif. Ce travail lui laisse beaucoup de temps libre
qu'il occupe à écrire des contes, des chroniques mais le duc meurt subitement en 1865 :
cet évènement est le tournant décisif de la carrière d'Alphonse.
Après cet évènement, Alphonse Daudet se consacra à l'écriture, non seulement comme
chroniqueur au journal Le Figaro mais aussi comme romancier. A la suite d’un voyage en
Provence, Alphonse commença à écrire les premiers textes qui feront partie des Lettres
de mon moulin.
Il connut son premier succès en 1862-1865, avec la Dernière Idole, pièce montée à
l'Odéon et écrite en collaboration avec Ernest Manuel - pseudonyme d'Ernest Lépine. Puis,
il obtint, par le directeur du journal L'Évènement, l'autorisation de publier ses Lettres
comme feuilleton pendant tout l'été 1866, sous le titre de Chroniques provençales.
Certains des récits des Lettres de mon moulin sont restés parmi les histoires les plus
populaires de notre littérature, comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes
basses ou L'Élixir du Révérend Père Gaucher. Le premier vrai roman d'Alphonse Daudet
fut Le Petit Chose écrit en 1868. Il s'agit du roman autobiographique d'Alphonse dans la
mesure où il évoque son passé de maître d'étude. C'est en 1874 que Daudet décida
d'écrire des romans de mœurs comme : Jack (1876), Le Nabab (1877) – dont Morny
serait le "modèle" – les Rois en exil (1879), Numa Roumestan (1881) ou L'Immortel
(1883). Pendant ses travaux de romancier et de dramaturge (il écrivit dix-sept pièces), il
n'oublia pas pour autant son travail de conteur : il écrivit en 1872 Tartarin de Tarascon
dont il créa le mythe, qui fut son personnage mythique. Contes du lundi (1873), un recueil
de contes sur la guerre franco-
prussienne, témoigne aussi de son
goût pour ce genre et pour les récits
merveilleux.
Daudet subit les premières atteintes
d'une maladie incurable de la moelle
é p i n i è r e , u n e c o m p l i c a t i o n
neurologique de la syphilis.
Il continue cependant de publier
jusqu'en 1895.
Il décède le 16 décembre 1897 à
Paris, à l'âge de 57 ans. Il est inhumé
au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Daudet et Mistral
Alphonse Daudet (1840 - 1897)
►FRÉDÉRIC ROUILLON : CHEF D’ORCHESTRE Frédéric Rouillon est diplômé du Conservatoire National Supérieur de Paris où il reçut
l’enseignement notamment de Serge Zapolsky (accompagnement - chef de chant) et de
François-Xavier Roth (direction d’orchestre). Comme chef de chant, Frédéric Rouillon a
travaillé dans diverses maisons d’opéra comme le Théâtre du Châtelet, le Théâtre des
Champs-Elysées, le Frankfurter Oper, l’Opéra de Rouen, l’Opéra de Reims, l’Opéra de
Limoges… avec de nombreux metteurs en scène tels que Peter Mussbach, Robert Carsen,
Alain Garichot, François de Carpentrie… et de nombreux chefs d’orchestre tels que Kent
Nagano, Alain Altinoglu, Miquel Ortega, Guido Johannes Rumstadt, Kazushi Ono… Frédéric
Rouillon a eu la chance de servir des artistes aussi variés que Mady Mesplé, June
Anderson, Julia Migenes, Kim Begley, Neil Shicoff mais aussi, Jean-Claude Carrière,
Charles Berling… ou encore, Elvis Costello et Sting. Chef d’orchestre, Frédéric Rouillon est
assistant de Patrick Souillot depuis trois ans. Il a notamment dirigé Il Barbiere di Siviglia à
Herblay, La Servante Maîtresse avec L’Ensemble de Basse-Normandie. Il est
régulièrement invité à diriger en Turquie l’Orchestre Symphonique d’Eskisehir. Frédéric
Rouillon dirigera entre autre, la saison prochaine, la tournée de L’Opéra de Quat’Sous,
produit par le CDN de Sartrouville et mis en scène par Laurent Fréchuret, puis aussi un
programme de Cantates de Mendelssohn à Dieppe. D’autres projets sont en cours
d’élaboration comme une Histoire du Soldat de Stravinsky avec le festival de l’Académie
Bach….
► CHRISTIAN GANGNERON : METTEUR EN ESPACE ET BALTHAZAR Philosophe de formation, Christian Gangneron fut dramaturge au Théâtre Royal de la
Monnaie et au Ballet du XXème siècle, puis assistant de production à l’Opéra de Nancy.
En 1983, il fonde l’ARCAL. Dans ce cadre, il met en scène des opéras de chambre
baroques ou contemporains. Il dirige, de 1988 à 1990, le C.N.I.P.A.L
Au Festival d’Innsbruck, pendant quatre ans, il fait équipe avec René Jacobs (opéras de
Cavalli, Hændel et Mozart). Au Festival d’Avignon, il met en scène Le Miracle secret,
création mondiale de Martin Matalon. Par ailleurs, il met en scène Tarare de Salieri à
Strasbourg, Pénélope de Gabriel Fauré et Ariadne auf Naxos de Strauss à l’Opéra de
Nantes et de Rennes et la création française du Jardin labyrinthe de M. Tippett.
En 2000 avec l’ARCAL, Christian Gangneron met en scène Raphaël, reviens ! un opéra
pour enfants commandé à Bernard Cavanna. Invité par la Fenice à Venise, il met en scène
Anacréon de Cherubini. En 2002, il met en scène La Serrana d'A. Keil au São-Carlos de
Lisbonne. En 2003, Opérette de W. Gombrowicz, musique d’O. Strasnoy, créée à l’Opéra
de Reims, dans le cadre d’une nouvelle résidence de l’Arcal en Champagne-Ardenne.
Cette production est emblématique du tournant opéré par la compagnie qui, à partir du
« lieu de fabrique » installé rue des Pyrénées à Paris, développe un projet de croisement
de l’art lyrique avec les autres disciplines du spectacle vivant. Dans cet esprit, Christian
Gangneron réalise à la demande du CDN de Sartrouville, 3 petites formes théâtrales dans
le cadre de la Biennale Odyssées 78 pour l’ édition 2003. La Fondation Gulbekian, en
association avec le Teatro Nacional de San Carlos, l’invite en 2004 à Lisbonne pour
Biographies
encadrer un cursus de formation à la mise en scène d’opéra. Pour l’Arcal, il met en scène
Têtes Pansues farce lyrique de Jonathan Pontier et Eugène Durif. En 2005, il revient à
Sartrouville avec « 3 pièces pour 1 acteur » pour Odyssée 78, et à Venise avec Pia de’
Tolomei de Donizetti pour La Fenice. Puis suivra toute une série de collaborations avec
l’Arcal et l’Opéra de Reims, notamment Riders to the sea de Vaughan Williams et le
premier opéra de Thierry Pécou d’après la pièce de Laurent Gaudé, Les Sacrifiées.
Christian Gangneron a mis en scène un opéra de chambre de Matteo Franceschini, Il
Gridario, à la Biennale de Venise 2010 ; ils travaillent à nouveau ensemble pour une pièce
de théâtre musical, Les Époux, créée au Festival A Pas Comptés de Dijon en février 2010.
En projet : l’adaptation et la mise en espace de l’Arlésienne de Bizet à l’Opéra de Reims
en 2012.
► SÉBASTIEN ACCART : FREDERI / L’INNOCENT Sébastien Accart a suivi sa formation à l’ESAG-Penninghen, école supérieure d’arts
graphiques et d’architecture intérieure, au Conservatoire Municipal du Centre de Paris
avec Alain Hitier et Philippe Pérrussel, à l’Atelier Blanche Salant Paul Weaver, au
Conservatoire Municipal du 13ème de Paris avec Gloria Paris, Christine Gagnieux et
François Clavier. Au théâtre, on a pu le voir dans Première Fois, mise en scène de Stella
Beuvard Fumery ; La version de Browning de Terence Rattigan, mise en scène de Didier
Bezace nommé au Molières dans la catégorie meilleur espoir masculin, prix du Souffleur
du meilleur second rôle masculin ; Vol au dessus d’un nid de coucou de Dale Wasserman,
mise en scène de Priscillia Ganga ; La femme d’avant de Roland Schimmelpfennig, mise
en scène de Claudia Stavisky ; Nous les héros de JL Lagarce, mise en scène Emmanuel
Suraez, théâtre 13 ; Une nuit dans la montagne de Ch. Pellet, mise en scène J. David,
théâtre du Soleil ; Une enfance bretonne de Charles Le Quintrec, mise en scène Jean-
Michel Fournereau et enfin dans L’eden Cinéma, de M. Duras mise en scène Jeanne
Champagne. Au cinéma, on le retrouve dans Comme un chef réalisé par Daniel Cohen.
Enfin, à la télévision, Sébastien Accart a joué dans Famille d’accueil - le Prisonnier
(réalisation Marion Sarraut) ; ROSE ET VAL - Piège pour deux flics (réalisation Christian
Bonnet) et enfin dans La mer à l’aube (réalisation Volker Schlöndorff). A la radio, on a pu
l’entendre dans des pièces radiophoniques : En difficulté de Rémi de Vos (réalisation Jean
Couturier) ainsi que dans Et l’enfant sur le loup se précipite de Pierre Notte (réalisation
J.Couturier).
► SANDRINE LEBEC : CHEF DE CHOEUR Originaire de Clermont-Ferrand, Sandrine LEBEC vient à Paris en 1993 pour se
perfectionner en classes de violon (avec Maurice Moulin) et de chant auprès de Mireille
Alcantara puis Isabel Garcisanz. Elle poursuit parallèlement une formation de chef de
chœur au CNR de Boulogne Billancourt auprès de Pierre Calmelet et obtient le premier
prix à l’unanimité avec les félicitations en 1997. Titulaire du diplôme d’état et de
nombreux premiers prix de conservatoire en violon et en chant, musique de chambre, elle
enseigne le chant choral dans différents conservatoires (CNR de Boulogne Billancourt,
Versailles), la Maîtrise des Hauts de Seine (chœur d’enfants de l’Opéra de Paris) et depuis
2001, elle est la directrice musicale de la Maîtrise de Reims. Afin d’ouvrir l’horizon culturel
et musical des enfants, elle aborde tous les répertoires depuis la musique médiévale
jusqu’à la musique contemporaine en passant par l’opéra, la musique sacrée et profane.
Elle a participé activement à la création du chœur de l’Opéra dans le recrutement et la
préparation des choristes sur les deux ouvrages suivants : Giovanna d’Arco de G. Verdi et
la Vie parisienne de J. Offenbach. Parallèlement, elle poursuit une carrière de soprano
tant dans le domaine de la musique sacrée que l’opéra. Sur scène, elle interprète le rôle
titre dans Les Noces de Jeannette de V. Masse, celui de Manon de J. Massenet, Blaisine
dans Blaise le Savetier de Philidor, Marie dans Les Mousquetaires au Couvent de L.
Varnay, Juliet dans Le petit ramoneur de B. Britten, Zerline dans Don Giovanni de W. A.
Mozart. En musique sacrée, son répertoire de prédilection est l’œuvre de J. S. Bach
(passions, Magnificat, messe en si, cantates, Oratorio de Noël…), W. A. Mozart (Messes en
Ut, du Couronnement, Requiem…), G. Faure (Requiem, mélodies), F. Poulenc (Gloria,
Stabat mater), sans oublier l’œuvre de Beethoven, Lizt, Mahler.
► L’ ELCA, ENSEMBLE LYRIQUE CHAMPAGNE-ARDENNE Depuis 2004, ces chanteurs (un ensemble de 16 à 40 personnes) participent à l’Atelier
Lyrique organisé par l’ORCCA et l’Opéra. C’est ainsi qu’ils se sont progressivement formés
à l’art lyrique : chant, mise en scène, chorégraphie, approche linguistique, etc…
Ils se produisent depuis régulièrement sur la scène de l’Opéra, formant les chœurs
d’ouvrages tels que Carmen, Otello, Les Noces de Figaro, ou encore Valses de Vienne,
L’auberge du Cheval blanc ou La Vie Parisienne.
Ils sont maintenant réunis en association : L’Ensemble Lyrique Champagne Ardenne .
Partager leur enthousiasme et leur passion pour l’art lyrique est leur principale
motivation. Cette saison nous les retrouverons dans l’Arlésienne, Faust et Traviata.
► L’ORCHESTRE DE L’OPÉRA DE REIMS Dans le cadre de la programmation de l’Opéra, l’Orchestre aborde chaque saison le
répertoire lyrique et symphonique ainsi que celui de l’opérette et de la comédie musicale.
Placé sous la direction de différents chefs invités parmi lesquels Paul Ethuin, Andréas
Stoehr, Patrick Davin, Jean Yves Ossonce, Dominique Trottein, Alain Altinoglu, Cyril
Diedrich, Antonio Fogliani, Vincent Barthe, Jean Claude Malgoire, Jean Luc Tingaud, Bruno
Membrey, Didier Benetti, Luciano Accocella, Guy Condette, Paolo Olmi, Mark Foster,
l’Orchestre de l’Opéra de Reims rassemble une cinquantaine de musiciens
professionnels, principalement originaires de la région et pour la plupart enseignants au
sein des Conservatoires de Reims, Troyes, Châlons en Champagne, Charleville-Mézières,
Epernay, Sedan, Vitry le François, Laon…
L’Orchestre se produit régulièrement en région à l’occasion de tournées (Givet, Sedan,
Vouziers, Chaumont, Courcy, Saint-Dizier…) au cours desquelles il a notamment pu se
distinguer dans des programmes divers en formation symphonique ou en accompagnant
l’Ensemble Akadêmia.
Ces concerts sont l’occasion de participer à l’opération « Musiques en coulisses » initiée
par la Région Champagne–Ardenne. Ainsi, les musiciens de l’orchestre s’impliquent dans
des séries de rencontres auprès des publics les plus diversifiés (scolaires, jeunes en
situation de précarité ou de réinsertion, personnes âgées, populations empêchées). Ces
temps de partage permettent d’appréhender un savoir faire et de découvrir le patrimoine
musical.
La programmation de l’Opéra donne aussi lieu à des tournées nationales : Cosi Fan Tutte
de Mozart, Le Médecin malgré lui de Gounod, La Pietra del Paragone de Rossini, Le
Médium de Menotti, Les Mamelles de Tirésias de Poulenc, Tosca de Puccini, Riders to the
Sea de Vaughan Williams, Jules César de Haendel...
Pour aller au village, en descendant de mon moulin, on passe devant un mas bâti près de
la route au fond d'une grande cour plantée de micocouliers. C'est la vraie maison du
ménager de Provence, avec ses tuiles rouges, sa large façade brune irrégulièrement
percée, puis tout en haut la girouette du grenier, la poulie pour hisser les meules et
quelques touffes de foin brun qui dépassent...
Pourquoi cette maison m'avait-elle frappé ? Pourquoi ce portail fermé me serrait-il le
cœur? Je n'aurais pas pu le dire, et pourtant ce logis me faisait froid. Il y avait trop de
silence autour... Quand on passait, les chiens n'aboyaient pas, les pintades s'enfuyaient
sans crier... À l'intérieur pas une voix. Rien, pas même un grelot de mule... Sans les
rideaux blancs des fenêtres et la fumée qui montait des toits, on aurait cru l'endroit
inhabité. Hier, sur le coup de midi, je revenais du village, et, pour éviter le soleil, je
longeais les murs de la ferme, dans l'ombre des micocouliers... Sur la route, devant le
mas, des valets silencieux achevaient de charger une charrette de foin... Le portail était
resté ouvert. Je jetai un regard en passant, et je vis, au fond de la cour, accoudé, - la tête
dans ses mains - sur une large table de pierre, un grand vieux tout blanc, avec une veste
trop courte et des culottes en lambeaux... Je m'arrêtai. Un des hommes me dit tout bas : -
Chut ! c'est le maître... Il est comme ça depuis le malheur de son fils. À ce moment, une
femme et un petit garçon, vêtus de noir, passèrent près de nous avec de gros paroissiens
dorés, et entrèrent à la ferme. L’homme ajouta : - ... La maîtresse et Cadet qui reviennent
de la messe. Ils y vont tous les jours, depuis que l'enfant s'est tué... Ah ! monsieur, quelle
désolation !... Le père porte encore les habits du mort ; on ne peut pas les lui faire
quitter... Dia ! hue ! la bête ! La charrette s'ébranla pour partir.
Moi, qui voulais en savoir plus long, je demandai au voiturier de monter à côté de lui, et
c'est là-haut, dans le foin, que j'appris toute cette navrante histoire... Il s'appelait Jan.
C'était un admirable paysan de vingt ans, sage comme une fille, solide et le visage
ouvert. Comme il était très beau, les femmes le regardaient ; mais lui n'en avait qu'une en
tête, - une petite Arlésienne, toute en velours et en dentelles, qu'il avait rencontrée sur la
Lice d'Arles, une fois. - Au mas, on ne vit pas d'abord cette liaison avec plaisir. La fille
passait pour coquette, et ses parents n'étaient pas du pays. Mais Jan voulait son
Arlésienne à toute force. Il disait : - Je mourrai si on ne me la donne pas. Il fallut en passer
par-là. On décida de les marier après la moisson. Donc, un dimanche soir, dans la cour du
mas, la famille achevait de dîner. C'était presque un repas de noces. La fiancée n'y
assistait pas, mais on avait bu en son honneur tout le temps... Un homme se présente à la
porte, et, d'une voix qui tremble, demande à parler à maître Estève, à lui seul. Estève se
lève et sort sur la route. - Maître, lui dit l'homme, vous allez marier votre enfant à une
coquine, qui a été ma maîtresse pendant deux ans. Ce que j'avance, je le prouve ; voici
des lettres !... Les parents savent tout et me l'avaient promise ; mais, depuis que votre fils
la recherche, ni eux ni la belle ne veulent plus de moi... J'aurais cru pourtant qu'après ça
elle ne pouvait pas être la femme d'un autre. - C'est bien, dit maître Estève quand il eut
regardé les lettres ; entrez boire un verre de muscat, l'homme répond : - Merci ! j'ai plus de
chagrin que de soif. - Et il s'en va. Le père rentre impassible : il reprend sa place à table ;
et le repas s'achève gaiement... Ce soir-là, maître Estève et son fils s'en allèrent ensemble
dans les champs. Ils restèrent longtemps dehors ; quand ils revinrent, la mère les
attendait encore. - Femme, dit le ménager en lui amenant son fils, embrasse-le ! Il est
L’Arlésienne
malheureux... Jan ne parla plus de l'Arlésienne. Il l'aimait toujours cependant, et même
plus que jamais, depuis qu'on la lui avait montrée dans les bras d'un autre. Seulement il
était trop fier pour rien dire ; c'est ce qui le tua, le pauvre enfant !... Quelquefois il passait
des journées entières seul dans un coin, sans bouger. D'autres jours, il se mettait à la
terre avec rage et abattait à lui seul le travail de dix journaliers... Le soir venu, il prenait la
route d'Arles et marchait devant lui jusqu'à ce qu'il vît monter dans le couchant les
clochers grêles de la ville. Alors, il revenait. Jamais il n'alla plus loin. De le voir ainsi,
toujours triste et seul, les gens du mas ne savaient plus que faire. On redoutait un
malheur... Une fois, à table, sa mère en le regardant avec des yeux pleins de larmes, lui
dit : - Eh bien, écoute, Jan, si tu la veux tout de même, nous te la donnerons... Le père,
rouge de honte, baissait la tête... Jan fit signe que non, et il sortit...
À partir de ce jour, il changea sa façon de vivre, affectant d'être toujours gai, pour rassurer
ses parents. On le revit au bal, au cabaret, dans les ferrades. À la vote de Fontvieille, c'est
lui qui mena la farandole. Le père disait : « Il est guéri. » La mère, elle, avait toujours des
craintes et plus que jamais surveillait son enfant... Jan couchait avec Cadet, tout près de
la magnanerie ; la pauvre vieille se fit dresser un lit à côté de leur chambre... Les
magnans pouvaient avoir besoin d'elle, dans la nuit... Vint la fête de saint Éloi, patron des
ménagers. Grande joie au mas... Il y eut du château-neuf pour tout le monde et du vin cuit
comme s'il en pleuvait. Puis des pétards, des feux sur l'aire, des lanternes de couleur plein
les micocouliers... Vive saint Éloi ! On farandola à mort. Cadet brûla sa blouse neuve... Jan
lui-même avait l'air content ; il voulut faire danser sa mère ; la pauvre femme en pleurait
de bonheur à minuit, on alla se coucher. Tout le monde avait besoin de dormir... Jan ne
dormit pas, lui. Cadet a raconté depuis que toute la nuit il avait sangloté... Ah ! je vous
réponds qu'il était bien mordu, celui-là...
Le lendemain, à l'aube, la mère entendit quelqu'un traverser sa chambre en courant. Elle
eut comme un pressentiment : - Jan, c'est toi ? Jan ne répond pas ; il est déjà dans
l'escalier. Vite, vite la mère se lève : - Jan, où vas-tu ? Il monte au grenier ; elle monte
derrière lui : - Mon fils, au nom du Ciel ! Il ferme la porte et tire le verrou.