roqual commun (balaenoptera physalus) - publications
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Mise Ă jourĂvaluation et Rapport
de situation du COSEPAC
sur le
Rorqual communBalaenoptera physalus
au Canada
COSEWICCOMMITTEE ON THE STATUS OF
ENDANGERED WILDLIFEIN CANADA
COSEPACCOMITĂ SUR LA SITUATION DES
ESPĂCES EN PĂRILAU CANADA
Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant Ă dĂ©terminer le statutdes espĂšces sauvages que lâon croit en pĂ©ril. On peut citer le prĂ©sent rapport de la façon suivante :
COSEPAC 2005. Ăvaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le rorqual communBalaenoptera physalus au Canada â Mise Ă jour. ComitĂ© sur la situation des espĂšces en pĂ©rilau Canada. Ottawa. vii + 43 p. (www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm).
Rapport précédent :
MEREDITH, G.N. et R.R. CAMPBELL. 1987. COSEWIC status report on the fin whale, Balaenopteraphysalus, in Canada. Comité sur le statut des espÚces menacées de disparition au Canada.Ottawa. 42 p.
Note de production :Le COSEPAC aimerait remercier Edward J. Gregr qui a rĂ©digĂ© le rapport de situation sur le rorqualcommun (Balaenoptera physalus), en vertu dâun contrat avec Environnement Canada. HalWhitehead (coprĂ©sident prĂ©cĂ©dent) et Randall Reeves (coprĂ©sident actuel) du Sous-comitĂ© despĂ©cialistes des mammifĂšres marins ont supervisĂ© le prĂ©sent rapport et en ont fait la rĂ©vision.
Pour obtenir des exemplaires supplĂ©mentaires, sâadresser au :
Secrétariat du COSEPACa/s Service canadien de la faune
Environnement CanadaOttawa (Ontario)
K1A 0H3
Tél. : (819) 997-4991 / (819) 953-3215Téléc. : (819) 994-3684
Courriel : COSEWIC/[email protected]://www.cosepac.gc.ca
Also available in English under the title COSEWIC assessment and update status report on the fin whale Balaenoptera physalus in Canada.
Photo de la couverture :Rorqual commun â Illustration de A. Denbigh, autorisĂ©e par PĂȘches et OcĂ©ans Canada.
Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2005.PDF :CW69-14/428-2005F-PDFISBN 0-662-74173-0
HTML : CW69-14/428-2005F-HTMLISBN 0-662-74174-9
Papier recyclé
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COSEPACSommaire de lâĂ©valuation
Sommaire de lâĂ©valuation â Mai 2005
Nom communRorqual commun (population du Pacifique)
Nom scientifiqueBalaenoptera physalus
StatutMenacée
Justification de la dĂ©signationLâespĂšce est actuellement observĂ©e seulement de façon peu frĂ©quente dans les anciens lieux de pĂȘche Ă labaleine au large de la Colombie-Britannique. La pĂȘche cĂŽtiĂšre Ă la baleine a rĂ©duit la population entre 1905 et1967 dâau moins 7 600 individus, et des milliers dâautres individus ont Ă©tĂ© pris lors de pĂȘches pĂ©lagiques durantles annĂ©es 1970. Le taux des prises des sites de pĂȘche cĂŽtiĂšre Ă la baleine a diminuĂ© de façon abrupte au largede la Colombie-Britannique au cours des annĂ©es 1960. En se basant sur lâimportante diminution de la populationet un dĂ©lai de temps insuffisant pour son rĂ©tablissement, on en a dĂ©duit que la population actuelle est infĂ©rieureĂ 50 % de son niveau dâil y a 60 Ă 90 ans. Les individus continuent dâĂȘtre vulnĂ©rables aux collisions avec desnavires et Ă lâenchevĂȘtrement dans des engins de pĂȘche.
RépartitionOcéan Pacifique
Historique du statutL'espÚce a été considéré comme une unité et a été désignée « préoccupante » en avril 1987. Division en deuxpopulations (population du l'Atlantique et population du Pacifique) en mai 2005. La population du Pacifique a étédésignée « menacée » en mai 2005. DerniÚre évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.
Sommaire de lâĂ©valuation â Mai 2005
Nom communRorqual commun (population de lâAtlantique)
Nom scientifiqueBalaenoptera physalus
StatutPréoccupante
Justification de la dĂ©signationLa pĂȘche Ă la baleine a rĂ©duit la taille de cette population pendant une grande partie du XXe siĂšcle. Cependant,lâespĂšce est aperçue de façon relativement frĂ©quente au large du Canada atlantique et nâest pas chassĂ©e depuis1971. Son abondance et son niveau dâappauvrissement actuels comparativement aux niveaux qui existaientavant le dĂ©but de la pĂȘche Ă la baleine sont incertains. Les rorquals sont confrontĂ©s Ă un certain nombre demenaces, dont les collisions avec des navires et lâenchevĂȘtrement dans des engins de pĂȘche, mais aucune deces derniĂšres ne semblent menacer gravement la population.
RépartitionOcéan Atlantique
Historique du statutL'espÚce a été considéré comme une unité et a été désignée « préoccupante » en avril 1987. Division en deuxpopulations (population de l'Atlantique et population du Pacifique) en mai 2005. La population de l'Atlantique a étédésignée « préoccupante » en mai 2005. DerniÚre évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport desituation.
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COSEPACRésumé
Rorqual communBalaenoptera physalus
Information sur lâespĂšce
Les rorquals communs de lâhĂ©misphĂšre sud et de lâhĂ©misphĂšre nord sontconsidĂ©rĂ©s comme des sous-espĂšces, en raison de lĂ©gĂšres diffĂ©rencesmorphologiques et de leur isolement reproductif soupçonnĂ© : le B. p. physalus vitdans lâhĂ©misphĂšre nord, et le B. p. quoyi, dans lâhĂ©misphĂšre sud. En français, cecĂ©tacĂ© est Ă©galement appelĂ© baleine Ă nageoires et baleinoptĂšre commun. Lesnoms anglais les plus souvent employĂ©s sont fin whale, finback et finner.Le rorqual commun est le plus gros membre de la famille des BalĂ©noptĂ©ridĂ©s aprĂšsle rorqual bleu (B. musculus). Il se reconnaĂźt Ă la vitesse de ses dĂ©placements et Ă son corps Ă©lancĂ©, mais sa caractĂ©ristique la plus distinctive est sans doute lapigmentation asymĂ©trique de sa mĂąchoire infĂ©rieure â foncĂ©e du cĂŽtĂ© gauche et pĂąledu cĂŽtĂ© droit. Cette asymĂ©trie se prolonge sur une partie des fanons.Dans les eaux canadiennes, le rorqual commun est le plus souvent confondu avec lerorqual bleu ou le rorqual borĂ©al. Il existe de fortes similitudes entre le rorqualcommun et le rorqual borĂ©al en ce qui a trait Ă la taille du corps, Ă la coloration et Ă laforme de la nageoire dorsale.
RĂ©partition
Le rorqual commun vit dans tous les ocĂ©ans du monde et effectuegĂ©nĂ©ralement des migrations saisonniĂšres entre ses lieux dâhivernage, sous debasses latitudes, et ses lieux dâalimentation, sous des latitudes plus Ă©levĂ©es. Enhiver, les populations semblent se disperser davantage. Les lieux dâhivernage delâespĂšce sont encore mal connus. En Ă©tĂ©, les rorquals communs de lâouest delâAtlantique Nord se rassemblent dans le golfe du Saint-Laurent, sur la plateformenĂ©o-Ă©cossaise, dans la baie de Fundy, dans les eaux littorales et extracĂŽtiĂšres de lâĂźlede Terre-Neuve et au large du Labrador. Dans lâest du Pacifique Nord, les rorqualscommuns traversent vraisemblablement les eaux canadiennes pendant leursmigrations, mĂȘme sâil est possible dâen observer un grand nombre qui passent lâĂ©tĂ©Ă se nourrir dans les eaux de la Colombie-Britannique.
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Habitat
Lâhabitat estival du rorqual commun est caractĂ©risĂ© par de faibles tempĂ©raturesde surface et par des fronts ocĂ©aniques. Dans lâouest de lâAtlantique Nord, lapopulation est dissĂ©minĂ©e un peu partout depuis la zone littorale jusquâen haute mer,bien au-delĂ du rebord de la plateforme continentale. Dans le Pacifique, seuls17 p.100 des rorquals communs dĂ©pecĂ©s par les sites baleiniĂšres avaient Ă©tĂ©capturĂ©s sur la plateforme continentale. Les lieux dâalimentation du rorqual communse distinguent surtout par leurs fortes concentrations de proies, en particulier leseuphausiacĂ©s et les bancs de petits poissons. Les caractĂ©ristiques des lieux dereproduction demeurent pour lâinstant inconnues.
Biologie
Le rorqual commun atteint la maturitĂ© sexuelle Ă lâĂąge de 5 Ă 15 ans et lamaturitĂ© physique vers lâĂąge de 25 ans. Il fait quelque 17 m en moyenne Ă la maturitĂ©sexuelle. Les adultes peuvent mesurer de 20 Ă 27 m, et ceux de lâhĂ©misphĂšre nordsont lĂ©gĂšrement plus courts (longueur moyenne de 24 m) et plus lĂ©gers (de 40 Ă 50tonnes) que ceux de lâhĂ©misphĂšre sud. Selon toute vraisemblance, la conception et lamise bas auraient lieu en hiver sous de basses latitudes. La gestation dure de 11 Ă 12 mois. Ă la naissance, les baleineaux mesurent en moyenne 6 m. Ils sont sevrĂ©saprĂšs environ six mois, ce qui donne un cycle de reproduction dâenviron deux ans. Ilexiste peu dâinformation sur les taux de mortalitĂ© de lâespĂšce.Les chercheurs ont observĂ© une migration saisonniĂšre Ă©chelonnĂ©e, les femellesgravides gagnant les lieux dâalimentation des hautes latitudes avant les mĂąlesadultes et les femelles au repos. Cependant, comparativement au profil de migrationdes rorquals Ă bosse, par exemple, celui des rorquals communs semble diffus. Cene sont pas tous les individus qui migrent Ă chaque annĂ©e, et certains passent delongues pĂ©riodes dans les lieux dâalimentation.
Le rorqual commun a un rĂ©gime alimentaire plutĂŽt variĂ©. Dans le PacifiqueNord, il mange surtout des euphausiacĂ©s, une assez bonne quantitĂ© de copĂ©podeset un peu de poissons et de calmars. Dans lâAtlantique Nord, le rorqual commun senourrit dâeuphausiacĂ©s, de capelans et de harengs, les proportions variant de façonapprĂ©ciable selon la rĂ©gion et la saison.
Taille et tendances des populations
Selon les estimations antĂ©rieures Ă la chasse commerciale, le Pacifique Nordabritait une population de rorquals communs de 40 000 Ă 45 000 individus. Ă la fin dela chasse commerciale, il en restait peut-ĂȘtre de 13 000 Ă 19 000, concentrĂ©s pour laplupart dans la moitiĂ© est du bassin. Les sites baleiniĂšres de la Colombie-Britannique ont dĂ©pecĂ© plus de 7 600 rorquals communs. Les estimationsdĂ©mographiques minimales les plus rĂ©centes pour la rĂ©gion de la Californie, delâOregon et de lâĂtat de Washington (au dĂ©but des annĂ©es 2000) se chiffraient Ă environ 2 500 individus et, dans la mer de BĂ©ring, sâĂ©lĂšvent environ Ă 5000 individusen 1999.
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Dans le cas de lâAtlantique Nord, les estimations antĂ©rieures Ă la chassecommerciale Ă©taient Ă©galement de lâordre de 30 000 Ă 50 000 individus. Lesmeilleures estimations rĂ©centes dont nous disposions pour des secteurs de lâouestde lâAtlantique Nord sont de 2 814 individus (CV = 0,21) pour la zone comprise entrele banc Georges et lâembouchure du golfe du Saint-Laurent, estimation fondĂ©e surdes recensements effectuĂ©s en 1999, et dâenviron 800 individus dans le golfe duSaint-Laurent, dâaprĂšs des recensements effectuĂ©s au milieu des annĂ©es 1990.Les donnĂ©es recueillies jusquâĂ prĂ©sent ne permettent pas de dĂ©gager de tendancepour lâune ou lâautre des populations.
Facteurs limitatifs et menaces
Les menaces les plus directes sont les engins de pĂȘche et les collisions avecles navires. Les interactions Ă©cologiques de la pĂȘche pourraient toucher de façonnĂ©gative le rorqual commun, mais celles-ci nâont jamais Ă©tĂ© clairement prĂ©cisĂ©es, etles hypothĂšses Ă©mises nâont pas Ă©tĂ© validĂ©es. Il se peut que les bruits sous-marinsdâorigine humaine dĂ©gradent lâhabitat de lâespĂšce et quâils entravent lacommunication, mais les dĂ©tails restent incertains. Nous ignorons Ă©galement lanature exacte et lâampleur des impacts de la pollution chimique et du changementclimatique sur les populations de rorquals communs.
Le rorqual commun est le deuxiĂšme animal en taille de la planĂšte. Il a dĂ©jĂ Ă©tĂ©le pivot de lâindustrie moderne de la chasse Ă la baleine. De nos jours, lâespĂšce revĂȘtune grande importance Ă©conomique pour les entreprises de la rĂ©gion de lâAtlantiquequi organisent des croisiĂšres dâobservation des baleines, en particulier Ă lâentrĂ©e dela baie de Fundy et dans lâestuaire du Saint-Laurent.
Protection actuelle et autres désignations
Le rorqual commun figure sur la liste des espĂšces menacĂ©es dâextinction(endangered) de lâUnion mondiale pour la nature (UICN) en raison du dĂ©clindĂ©mographique rapide et important quâa entraĂźnĂ© la chasse Ă la baleine auXXe siĂšcle. LâespĂšce est Ă©galement inscrite Ă lâannexe 1 de la Convention sur lecommerce international des espĂšces de faune et de flore sauvages menacĂ©esdâextinction (CITES), qui interdit ainsi le commerce des produits qui en sont issus. Enoutre, elle figure sur la liste des espĂšces en voie de disparition (endangered) delâEndangered Species Act des Ătats-Unis. Le moratoire sur la chasse commercialeimposĂ© par la Commission baleiniĂšre internationale demeure en vigueur. AuGroenland, la chasse au rorqual commun est contingentĂ©e selon un rĂ©gime dit « desubsistance » sanctionnĂ© par la Commission baleiniĂšre internationale.
Au Canada, le RĂšglement sur les mammifĂšres marins (rĂšglement fĂ©dĂ©ral pris envertu de la Loi sur les pĂȘches) interdit toute perturbation des mammifĂšres marins.PĂȘches et OcĂ©ans Canada, Parcs Canada et Environnement Canada disposent toustrois de lois qui les habilitent Ă crĂ©er des aires protĂ©gĂ©es en milieu marin.
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HISTORIQUE DU COSEPACLe ComitĂ© sur la situation des espĂšces en pĂ©ril au Canada (COSEPAC) a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1977, Ă la suite dâune recommandation faite en 1976lors de la ConfĂ©rence fĂ©dĂ©rale-provinciale sur la faune. Le ComitĂ© a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour satisfaire au besoin dâune classification nationale desespĂšces sauvages en pĂ©ril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alorsappelĂ© ComitĂ© sur le statut des espĂšces menacĂ©es de disparition au Canada) dĂ©signait ses premiĂšres espĂšces et produisait sa premiĂšreliste des espĂšces en pĂ©ril au Canada. En vertu de la Loi sur les espĂšces en pĂ©ril (LEP) promulguĂ©e le 5 juin 2003, le COSEPAC est uncomitĂ© consultatif qui doit faire en sorte que les espĂšces continuent dâĂȘtre Ă©valuĂ©es selon un processus scientifique rigoureux etindĂ©pendant.
MANDAT DU COSEPACLe ComitĂ© sur la situation des espĂšces en pĂ©ril au Canada (COSEPAC) Ă©value la situation, au niveau national, des espĂšces, des sous-espĂšces, des variĂ©tĂ©s ou dâautres unitĂ©s dĂ©signables qui sont considĂ©rĂ©es comme Ă©tant en pĂ©ril au Canada. Les dĂ©signations peuvent ĂȘtreattribuĂ©es aux espĂšces indigĂšnes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifĂšres, oiseaux, reptiles, amphibiens,poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.
COMPOSITION DU COSEPAC Le COSEPAC est composĂ© de membres de chacun des organismes responsables des espĂšces sauvages des gouvernements provinciauxet territoriaux, de quatre organismes fĂ©dĂ©raux (le Service canadien de la faune, lâAgence Parcs Canada, le ministĂšre des PĂȘches et desOcĂ©ans et le Partenariat fĂ©dĂ©ral dâinformation sur la biodiversitĂ©, prĂ©sidĂ© par le MusĂ©e canadien de la nature), de trois membres ne relevantpas de compĂ©tences, ainsi que des coprĂ©sident(e)s des sous-comitĂ©s de spĂ©cialistes des espĂšces et des connaissances traditionnellesautochtones. Le ComitĂ© se rĂ©unit au moins une fois par annĂ©e pour Ă©tudier les rapports de situation des espĂšces candidates.
DĂFINITIONS(NOVEMBRE 2004)
EspĂšce sauvage EspĂšce, sous-espĂšce, variĂ©tĂ© ou population gĂ©ographiquement ou gĂ©nĂ©tiquement distinctedâanimal, de plante ou dâune autre organisme dâorigine sauvage (sauf une bactĂ©rie ou unvirus) qui est soit indigĂšne du Canada ou qui sâest propagĂ©e au Canada sans interventionhumaine et y est prĂ©sente depuis au moins cinquante ans.
Disparue (D) EspĂšce sauvage qui nâexiste plus.
Disparue du pays (DP) EspĂšce sauvage qui nâexiste plus Ă lâĂ©tat sauvage au Canada, mais qui est prĂ©sente ailleurs.
En voie de disparition (VD)* EspÚce sauvage exposée à une disparition de la planÚte ou à une disparition du paysimminente.
Menacée (M) EspÚce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne sontpas renversés.
Préoccupante (P)** EspÚce sauvage qui peut devenir une espÚce menacée ou en voie de disparition en raisonde l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues quipÚsent sur elle.
Non en péril (NEP)*** EspÚce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaßtre étant donnéles circonstances actuelles.
DonnĂ©es insuffisantes DI)**** EspĂšce sauvage pour laquelle lâinformation est insuffisante pour Ă©valuer directement ouindirectement son risque de disparition.
* AppelĂ©e « espĂšce disparue du Canada » jusquâen 2003.** AppelĂ©e « espĂšce en danger de disparition » jusquâen 2000.*** AppelĂ©e « espĂšce rare » jusquâen 1990, puis « espĂšce vulnĂ©rable » de 1990 Ă 1999.**** Autrefois « aucune catĂ©gorie » ou « aucune dĂ©signation nĂ©cessaire ».***** CatĂ©gorie « DSIDD » (donnĂ©es insuffisantes pour donner une dĂ©signation) jusquâen 1994, puis « indĂ©terminĂ© » de 1994 Ă
1999.
Environnement EnvironmentCanada Canada
Service canadien Canadian Wildlifede la faune Service
Le Service canadien de la faune dâEnvironnement Canada assure un appui administratif et financier complet au SecrĂ©tariatdu COSEPAC.
Mise Ă jourRapport de situation du COSEPAC
sur le
Rorqual communBalaenoptera physalus
au Canada
2005
TABLE DES MATIĂRES
INFORMATION SUR LâESPĂCE...............................................................................................4Nom et classification..............................................................................................................4Description................................................................................................................................4
UNITĂS DĂSIGNABLES.............................................................................................................3RĂPARTITION..............................................................................................................................6
Aire de répartition mondiale et structure des stocks........................................................6Aire de répartition canadienne..............................................................................................8
HABITAT.......................................................................................................................................15Besoins en matiĂšre dâhabitat..............................................................................................15Tendances en matiĂšre dâhabitat.........................................................................................16Protection et propriĂ©tĂ©...........................................................................................................16
BIOLOGIE....................................................................................................................................16Reproduction..........................................................................................................................16Survie.......................................................................................................................................17CaractĂ©ristiques et physiologie de lâespĂšce....................................................................17Migration..................................................................................................................................18Alimentation............................................................................................................................19Relations interspĂ©cifiques...................................................................................................20AdaptabilitĂ©.............................................................................................................................21
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS....................................................................21FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES..................................................................................22
Facteurs limitatifs..................................................................................................................23Menaces..................................................................................................................................24
IMPORTANCE DE LâESPĂCE.................................................................................................27PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DĂSIGNATIONS DE STATUT..........................28SOMMAIRE DU RAPPORT DE SITUATION...........................................................................29RĂSUMĂ TECHNIQUE POPULATION DE LâATLANTIQUE...............................................30RĂSUMĂ TECHNIQUE POPULATION DU PACIFIQUE......................................................32REMERCIEMENTS ET EXPERT CONTACTĂS....................................................................34SOURCES DâINFORMATION...................................................................................................34SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RĂDACTEUR DU RAPPORT.......................................42COLLECTIONS EXAMINĂES...................................................................................................43
Listes des figuresFigure 1. Aire de répartition mondiale du rorqual commun, selon
Perry et al. (1999).......................................................................................................7Figure 2. Aire de rĂ©partition approximative du rorqual commun Ă lâintĂ©rieur et
autour des eaux canadiennes................................................................................9Figure 3. Mentions tirées de la base de données sur les espÚces en péril pour
1998 Ă 2003, principalement autour de la Nouvelle-Ăcosse, au Canada...10
Figure 4. Mentions de rorquals communs Ă lâintĂ©rieur ou Ă proximitĂ© des eaux duLabrador et de lâĂźle de Terre-Neuve depuis 1979.............................................11
Figure 5. Captures géoréférencées de rorquals communs par des chasseurstravaillant à partir des sites baleiniÚres de la Colombie-Britannique...........12
FIgure 6. Observations au gré des occasions de rorquals communs dans leseaux de la Colombie-Britannique.........................................................................14
Figure 7. Nombre annuel de rorquals communs débarqués aux sites baleiniÚresde la Colombie-Britannique..................................................................................22
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INFORMATION SUR LâESPĂCE
Nom et classification
Classe : MammifÚreOrdre : CétacéFamille : BalénoptéridésGenre : BalaenopteraEspÚce : Balaenoptera physalusNom commun français : Rorqual communNom commun anglais : Fin ou finback whale
Le rorqual commun Ă©tait autrefois appelĂ© Balaenoptera musculus (le rorqualbleu portait alors le nom scientifique de Balaenoptera sibbaldii) jusquâĂ ce que True(1899) Ă©value le Systema Naturae de LinnĂ©. Par la suite, lâespĂšce a Ă©tĂ© rebaptisĂ©eBalaenoptera physalus (L. 1758) (Rice, 1998).
Les rorquals communs de lâhĂ©misphĂšre sud et de lâhĂ©misphĂšre nord sontconsidĂ©rĂ©s comme des sous-espĂšces gĂ©ographiquement sĂ©parĂ©es, le B. p.physalus vivant dans lâhĂ©misphĂšre nord, et le B. p. quoyi (Fischer, 1829), danslâhĂ©misphĂšre sud. Cette distinction est fondĂ©e sur des diffĂ©rences morphologiques etsur lâisolement reproductif des deux sous-espĂšces soupçonnĂ© en raison decalendriers de migration opposĂ©s (Rice, 1998; Aguilar, 2002; Notarbartolo-Di-Sciaraet al., 2003).
En français, plusieurs noms sont utilisĂ©s pour dĂ©signer lâespĂšce : rorqualcommun, baleine Ă nageoires et baleinoptĂšre commun. Parmi les noms anglais lesplus couramment employĂ©s, citons fin whale, finback et finner (Gambell, 1985;Jefferson et al., 1993).
Hershkovitz (1966) a Ă©numĂ©rĂ© un certain nombre de noms qui serviraient Ă dĂ©signer lâespĂšce chez les peuples autochtones.
Description
Le rorqual commun appartient Ă la famille des BalĂ©noptĂ©ridĂ©s et il occupe lesecond rang derriĂšre le rorqual bleu (B. musculus) pour ce qui est de la taille. Onlâappelle souvent le « lĂ©vrier de la mer », en raison de sa vitesse de dĂ©placement etde son corps Ă©lancĂ© (Reeves et al., 2002). Vue du dessus, la tĂȘte, qui reprĂ©sente de20 Ă 25 p.100 de la longueur totale du corps, est Ă©troite, avec un rostreparticuliĂšrement pointu, les deux Ă©vents (narines) entourĂ©s de valvules proĂ©minenteset une crĂȘte longitudinale mĂ©diane unique. Les yeux se trouvent juste au-dessus descommissures de la gueule. La mĂąchoire infĂ©rieure est latĂ©ralement convexe etdĂ©passe de 10 Ă 20 cm lâextrĂ©mitĂ© du rostre lorsque la gueule est fermĂ©e. Lanageoire dorsale, falciforme ou pointue, se trouve prĂšs de la queue, Ă peu prĂšs auxtrois quarts de la surface dorsale de lâanimal, et peut atteindre 60 cm de hauteur.
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DerriĂšre la nageoire dorsale, le pĂ©doncule caudal porte une crĂȘte longitudinaleprononcĂ©e.
Le rorqual commun a le dos et les flancs gris foncĂ© ou gris-brunĂątre, lacoloration des flancs pĂąlissant progressivement pour cĂ©der le pas au blanc sur leventre. Certains spĂ©cimens portent une marque en forme de V sur le dos, derriĂšre latĂȘte. La coloration de la mĂąchoire infĂ©rieure est asymĂ©trique â le cĂŽtĂ© gauche estfoncĂ© et le cĂŽtĂ© droit, pĂąle. Cette pigmentation asymĂ©trique se prolonge sur lesfanons : le tiers avant des fanons du cĂŽtĂ© droit de la gueule sont blanc-jaunĂątre,tandis que tous les autres fanons sont bleu-gris foncĂ©. Ce type de coloration estcaractĂ©ristique de lâespĂšce (Agler et al., 1990). Les ailerons et la nageoire caudalesont Ă©galement blancs sur le dessous. Le ventre blanc de lâanimal peut prendre uneteinte jaunĂątre dans les eaux froides, coloration gĂ©nĂ©ralement associĂ©e Ă laprĂ©sence de diatomĂ©es (Gambell, 1985; Aguilar, 2002). Certains adultes portent destraces de plaies crĂ©Ă©es par la ventouse buccale des lamproies ou des rĂ©moras, ouencore, sur les nageoires ou le corps, des entailles et des cicatrices qui pourraientprovenir dâun contact avec des engins de pĂȘche ou dâautres animaux (Seipt et al.,1990; Notarbartolo-Di-Sciara et al., 2003).
Les femelles adultes sont de 5 Ă 10 p.100 plus longues que les mĂąles adultes(Aguilar, 2002; Ralls et Mesnick, 2002). Les rorquals communs adultes qui viventdans les eaux de lâhĂ©misphĂšre sud peuvent mesurer jusquâĂ 4 m de plus que leurscongĂ©nĂšres de lâhĂ©misphĂšre nord (Bannister, 2002), et leurs ailerons sont plus longset plus Ă©troits (Nemoto, 1962).
Le rorqual commun peut ĂȘtre confondu avec le rorqual bleu (B. musculus), lerorqual borĂ©al (B. borealis), le rorqual de Bryde (B. brydei) (Jefferson et al., 1993) et leBalaenoptera omurai, rĂ©cemment dĂ©crit (Wada et al., 2003). Cependant, le rorqual deBryde tend Ă se restreindre Ă des climats chauds (au sud du 40e parallĂšle Nord)(Omura, 1959). Pour sa part, le B. omurai est nettement plus petit et nâa jusquâici Ă©tĂ©rencontrĂ© que dans lâouest du Pacifique Nord. Il est donc peu probable que le rorqualcommun puisse ĂȘtre confondu avec ces deux espĂšces dans les eaux canadiennes.
Sur le plan morphologique, le rorqual commun est Ă peu prĂšs de mĂȘme tailleque le rorqual bleu, mais il a la tĂȘte plus pointue. Un examen minutieux rĂ©vĂšle que lerorqual commun nâa quâune seule crĂȘte longitudinale sur la tĂȘte alors que le rorqualde Bryde en a trois (Leatherwood et al., 1988). En outre, la nageoire dorsale est plusgrande que chez le rorqual bleu et elle se trouve plus prĂšs de la queue et ressortmoins haut Ă la surface de lâeau que celle du rorqual borĂ©al et du rorqual de Bryde.Lorsquâun rorqual commun remonte Ă la surface de lâeau, il montre dâabord sesĂ©vents, puis sa nageoire dorsale. Dans le cas du rorqual borĂ©al et du rorqual deBryde, les Ă©vents et la nageoire dorsale apparaissent presque de façon simultanĂ©e(Leatherwood et al., 1988). Le rorqual bleu est le seul reprĂ©sentant du genreBalaenoptera qui sort rĂ©guliĂšrement sa nageoire caudale de lâeau avant dâentamerun plongeon en eau profonde.
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Sur les deux cĂŽtes, le rorqual commun et le rorqual borĂ©al ont de fortessimilitudes pour ce qui est de la taille du corps, de la coloration, de la forme de lanageoire dorsale et de lâaire de rĂ©partition (Kate Wynne, comm. pers.; University ofAlaska Fairbanks, School of Fihseries and Ocean Sciences, 118 Trident Way, Kodiak[Alaska], 99615; Hal Whitehead, comm. pers.; Department of Biology, DalhousieUniversity, Halifax [Nouvelle-Ăcosse], B3H 4J1). Ces similitudes font du rorqualborĂ©al lâespĂšce la plus susceptible dâĂȘtre confondue avec le rorqual commun dansles eaux canadiennes.
Il est possible dâidentifier des individus par leurs cicatrices, leurs profilspigmentaires, la forme de leur nageoire dorsale et leurs entailles (Agler et al., 1990).De lĂ©gĂšres variations ont Ă©tĂ© observĂ©es sur le plan de la taille et de la pigmentationdans diffĂ©rentes rĂ©gions de lâhĂ©misphĂšre nord (Aguilar, 2002).
UNITĂS DĂSIGNABLES
La population canadienne de rorquals communs est sensiblement divisĂ©e endeux unitĂ©s gĂ©ographiquement distinctes, car aucune preuve nâaffirme ledĂ©placement ni aucune raison ne porte Ă le croire et, par consĂ©quent, aucune preuvenâaffirme lâĂ©change dĂ©mographique ou gĂ©nĂ©tique entre les basins de lâAtlantiqueNord et du Pacifique Nord. Compte tenu de la distinction gĂ©ographique, il y a doncdeux unitĂ©s dĂ©signables, soit la population de lâAtlantique et la population duPacifique. DâaprĂšs les dĂ©signations des sous-espĂšces de Rice (1998), les deuxpopulations appartiendraient Ă lâespĂšce Balaenoptera physalus physalus. Toutefois,par manque dâune justification rigoureuse quant Ă la reconnaissance des sous-espĂšces du rorqual commun, celles-ci sont simplement considĂ©rĂ©es comme B.physalus aux fins du prĂ©sent rapport.
RĂPARTITION
Aire de répartition mondiale et structure des stocks
Le rorqual commun est considĂ©rĂ© comme une espĂšce cosmopolite (figure 1)qui vit dans tous les grands ocĂ©ans, mais il est plus abondant dans les eauxtempĂ©rĂ©es et polaires (Leatherwood et al., 1988; Reeves et al., 2002). LâespĂšce vitaussi bien dans les eaux cĂŽtiĂšres des plateformes continentales quâen haute mer(Jefferson et al., 1993). Selon Aguilar (2002), les populations de rorquals communssont plus denses au-delĂ de la pente continentale que prĂšs des cĂŽtes et ellessemblent ĂȘtre absentes de la lisiĂšre des glaces et de la plupart des zonesĂ©quatoriales.
DâaprĂšs Gambell (1985), lâaire de rĂ©partition estivale de lâespĂšce danslâAtlantique Nord sâĂ©tend jusquâen Arctique, tandis que lâaire de rĂ©partition hivernale,beaucoup plus vaste, va de la lisiĂšre des glaces jusquâaux Antilles. Selon Rice
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(1998), lâaire de rĂ©partition estivale est dĂ©limitĂ©e au nord par la baie de Baffin(75e parallĂšle Nord) et le Spitzberg (80e parallĂšle Nord) et au sud par le cap Hatteras(35e parallĂšle Nord), alors que des individus ont Ă©tĂ© aperçus des Grands Bancsjusquâau golfe du Mexique en hiver. DâaprĂšs Mitchell (1974), les rorquals communspassent lâhiver aux environs du 35e parallĂšle Nord, entre la cĂŽte du continentnord-amĂ©ricain et le rebord de la plateforme continentale. On sait cependant encorepeu de choses sur la pleine Ă©tendue de lâaire de rĂ©partition estivale et hivernale delâespĂšce, sans doute en raison de sa nature pĂ©lagique (Notarbartolo-Di-Sciara et al.,2003).
Figure 1. Aire de répartition mondiale du rorqual commun, selon Perry et al. (1999). Réimpression autorisée.
Dans le Pacifique Nord, lâaire de rĂ©partition estivale connue de lâespĂšce estcirconscrite au nord par la mer dâOkhotsk (50e parallĂšle), la mer de BĂ©ring (60e
parallĂšle) et le golfe dâAlaska (58e parallĂšle) et au sud par la mer du Japon(40e parallĂšle Nord) et les eaux situĂ©es au large des cĂŽtes de la Californie(32e parallĂšle Nord). Lâaire de rĂ©partition hivernale connue sâĂ©tend de la CorĂ©e Ă TaĂŻwan et jusquâĂ la Basse-Californie en passant par HawaĂŻ, le gros de la populationĂ©tant apparemment concentrĂ© en haute mer (Leatherwood et al., 1988).
La Commission baleiniĂšre internationale reconnaĂźt lâexistence de sept stocksde rorquals communs dans lâAtlantique Nord (Donovan, 1991), dont deux â celui deTerre-Neuve-et-Labrador et celui de la Nouvelle-Ăcosse â passent lâĂ©tĂ© en grandepartie dans les eaux canadiennes. Selon le National Marine Fisheries Service (NMFS)des Ătats-Unis, les eaux territoriales amĂ©ricaines nâen abritent quâun seul, appelé« stock de lâouest de lâAtlantique Nord ». MĂȘme sâil pourrait exister jusquâĂ troisstocks canadiens sur la cĂŽte est â celui de Terre-Neuve-et-Labrador, celui de laNouvelle-Ăcosse et celui du golfe du Saint-Laurent (Mitchell, 1974) â la question de lastructure des stocks de lâAtlantique Nord nâest pas encore rĂ©solue (Waring et al.,2002).
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Ă la lumiĂšre de rĂ©centes analyses gĂ©nĂ©tiques, on a pu Ă©tablir une distinctionentre les populations de lâest et de lâouest de lâAtlantique Nord. Cependant, il a Ă©tĂ©impossible de dĂ©celer des diffĂ©rences gĂ©nĂ©tiques significatives entre les individusdu golfe du Saint-Laurent et ceux du golfe du Maine (BĂ©rubĂ© et al., 1998). En 1997,Coakes et al. (en cours de rĂ©daction) ont photo-identifiĂ© 36 individus prĂšs de Halifax.Neuf dâentre eux avaient Ă©tĂ© photographiĂ©s antĂ©rieurement dans le golfe du Maine, ettrois autres, dans le golfe du Saint-Laurent. Des chercheurs basĂ©s aux Ăźles Mingan,sur la cĂŽte nord du golfe du Saint-Laurent, ont documentĂ© de nombreux Ă©changespartout dans le golfe du Saint-Laurent, en Nouvelle-Ăcosse et dans le golfe du Maine(Richard Sears, comm. pers.; Mingan Island Cetacean Study, 285, rue Green,Saint-Lambert [QuĂ©bec], CANADA, J4P 1T3). Ces observations donnent Ă entendrequâau moins les stocks prĂ©sumĂ©s de la Nouvelle-Ăcosse et du golfe duSaint-Laurent seraient issus de la mĂȘme population.
La Commission baleiniĂšre internationale considĂšre les rorquals communs dela partie est du Pacifique Nord comme un seul et mĂȘme stock, tandis que le NMFSreconnaĂźt lâexistence de trois stocks distincts : le stock du Pacifique Nord-Est, le stockde HawaĂŻ et le stock de la Californie, de lâOregon et du Washington (Carretta et al.,2002). En se fondant sur des donnĂ©es histologiques et des donnĂ©es de marquage,Fujino (1960) est arrivĂ© Ă la conclusion que le Pacifique Nord abrite deux populations,lâune de lâest et lâautre de lâouest. De plus, les donnĂ©es de marquage semblentindiquer que, dans une certaine mesure, les rorquals communs observĂ©s au largede la Colombie-Britannique forment un groupe isolĂ©.
Certaines donnĂ©es attestent lâexistence de plus dâun stock, ou du moins deplusieurs lieux dâalimentation, dans lâest du Pacifique Nord. Les rorquals communsqui demeurent Ă lâannĂ©e dans le golfe de Californie (Tershy et al., 1990) forment unepopulation gĂ©nĂ©tiquement isolĂ©e (BĂ©rubĂ© et al., 2002). On observe Ă©galement destroupeaux prĂ©sents Ă lâannĂ©e dans les eaux bordant le centre-sud de la Californie(Forney et al., 1995). Certains groupes passent lâĂ©tĂ© dans les eaux de lâOregon,tandis que dâautres occupent le dĂ©troit de Shelikof et le golfe dâAlaska en Ă©tĂ© et enautomne (Carretta et al., 2002). Les marques rĂ©cupĂ©rĂ©es dans lâest du PacifiqueNord permettent de supposer que les rorquals communs passent lâĂ©tĂ© entre lâAlaskaet le centre de la Californie (Rice, 1974).
Les stocks du Pacifique Nord-Est et de la Nouvelle-Ăcosse, et peut-ĂȘtre celui dela Californie, de lâOregon et du Washington, sont transfrontaliers, les rĂ©gions quâilsfrĂ©quentent Ă©tant situĂ©es dans les eaux territoriales du Canada et des Ătats-Unis(figure 2). Les stocks prĂ©sumĂ©s du golfe du Saint-Laurent et de Terre-Neuve et duLabrador passeraient lâĂ©tĂ© principalement dans les eaux canadiennes.
Aire de répartition canadienne
Au Canada, le rorqual commun est observĂ© et signalĂ© beaucoup plus souventdans lâAtlantique que dans le Pacifique. Cette diffĂ©rence sâexplique, du moins enpartie, par des efforts dâobservation plus intenses dans lâaire de rĂ©partition delâespĂšce du cĂŽtĂ© de lâocĂ©an Atlantique.
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Figure 2. Aire de rĂ©partition approximative du rorqual commun Ă lâintĂ©rieur et autour des eaux canadiennes.
Le Balaenoptera physalus est communĂ©ment observĂ© en Ă©tĂ© le long de la cĂŽteest de lâAmĂ©rique du Nord. Il en va de mĂȘme pour les mois dâhiver, en particulier lelong de la cĂŽte atlantique de la Nouvelle-Ăcosse (Brodie, 1975; Gaskin, 1982). Desrassemblements estivaux ont Ă©tĂ© notĂ©s au large de Terre-Neuve, dans leSaint-Laurent, sur la cĂŽte atlantique de la Nouvelle-Ăcosse et dans la baie de Fundy(Mitchell, 1974; Perkins et Whitehead, 1977; Sergeant, 1977).
Parmi toutes les grandes baleines qui frĂ©quentent la baie de Fundy, lesrorquals communs sont les plus nombreux de juin Ă lâautomne (Gaskin, 1983). Labase de donnĂ©es du North Atlantic Right Whale Consortium (NARWC) contient denombreuses mentions provenant de cette rĂ©gion (Kate Bredin, comm. pers.; Centrede donnĂ©es sur la conservation du Canada atlantique, Mount Allison University, C.P.6416, Sackville [Nouveau-Brunswick], E4L 1G6). La base de donnĂ©es sur lesespĂšces en pĂ©ril tenue par le MPO (Sean C. Smith, comm. pers.; ministĂšre desPĂȘches et des OcĂ©ans, Station biologique de St. Andrews, 531 Brandy Cove Rd., St.Andrews [Nouveau-Brunswick], E5B 2L9) fait Ă©tat dâune sĂ©rie de mentions issues decette rĂ©gion et de secteurs situĂ©s Ă la lisiĂšre de la plateforme nĂ©o-Ă©cossaise (figure3). La majoritĂ© des mentions proviennent du programme dâobservation en mer etdâentreprises offrant des croisiĂšres dâobservation des baleines dans la baie deFundy. Les mentions provenant de secteurs situĂ©s au large du Labrador et de lâĂźle deTerre-Neuve (figure 4) sont rĂ©unies dans une base de donnĂ©es tenue par la RĂ©gion
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de Terre-Neuve-et-Labrador du MPO (Jack Lawson, comm. pers.; Section desmammifĂšres marins, RĂ©gion de Terre-Neuve-et-Labrador, PĂȘches et OcĂ©ansCanada, C.P. 5667, St. John's [Terre-Neuve-et-Labrador], A1C 5X1), et ellestĂ©moignent de la prĂ©sence continue de rorquals communs dans ces eaux. Cettebase de donnĂ©es renferme les observations faites lors de recensements aĂ©riensrĂ©alisĂ©s en 2002 et en 2003 et Ă partir desquelles on tirera des estimations de ladensitĂ© et de lâabondance de lâespĂšce, estimations qui devraient ĂȘtre publiĂ©es en2005 (J. Lawson, comm. pers.). Il nâa pas Ă©tĂ© possible dâobtenir une carte desmentions pour le Saint-Laurent.
Figure 3. Mentions tirĂ©es de la base de donnĂ©es sur les espĂšces en pĂ©ril pour 1998 Ă 2003, principalementautour de la Nouvelle-Ăcosse, au Canada. La taille des points noirs est proportionnelle au nombre despĂ©cimens observĂ©s. DonnĂ©es fournies par S.C. Smith (comm. pers.). Ligne isobathe de 200 m tracĂ©epar Stefen Gerriets (comm. pers.).
Lors des recensements aĂ©riens rĂ©alisĂ©s entre le cap Hatteras, en Caroline duNord, et la Nouvelle-Ăcosse (de 1978 Ă 1982), les rorquals communs reprĂ©sentaient46 p.100 de toutes les grandes baleines observĂ©es et 24 p.100 de lâensemble desmentions de cĂ©tacĂ©s (CeTAP, 1982). Selon ces recensements, les rorquals Ă©taientlargement dissĂ©minĂ©s sur lâensemble de la plateforme continentale, certains ayantĂ©tĂ© observĂ©s bien loin des cĂŽtes dans des eaux de plus de 2 000 m de profondeur,preuve quâil existe peu dâendroits entre le cap Hatteras et la Nouvelle-Ăcosse oĂč lesrorquals communs sont absents Ă lâannĂ©e (Hain et al., 1992).
Ă la fin des annĂ©es 1960 et au dĂ©but des annĂ©es 1970, les rorquals communsĂ©taient observĂ©s plus souvent et en plus grand nombre que toute autre espĂšce dansles territoires de chasse de la plateforme nĂ©o-Ă©cossaise (Mitchell et al., 1986). LesĂ©tudes rĂ©alisĂ©es Ă divers endroits sur la plateforme, entre la Nouvelle-Ăcosse et leLabrador, rĂ©vĂšlent rĂ©guliĂšrement la prĂ©sence de rorquals communs (Perkins etWhitehead, 1977; Whitehead et Glass, 1985; Whitehead et al., 1998).
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Figure 4. Mentions de rorquals communs Ă lâintĂ©rieur ou Ă proximitĂ© des eaux du Labrador et de lâĂźle deTerre-Neuve depuis 1979. Recueillies principalement au grĂ© des occasions Ă bord de navires, cesdonnĂ©es prĂ©liminaires ne sont ni ventilĂ©es par saison ni corrigĂ©es pour tenir compte de lâintensitĂ© delâeffort. Elles reflĂštent un effort de recensement relativement limitĂ© (surtout en haute mer) etreprĂ©sentent les lieux oĂč des rorquals communs sont susceptibles de se trouver dans la rĂ©gion (J.Lawson, comm. pers.).
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Certains animaux passent lâĂ©tĂ© prĂšs de Tadoussac, dans lâestuaire duSaint-Laurent, au QuĂ©bec (Sergeant, 1977). En tout, 88 individus y ont Ă©tĂ©photo-identifiĂ©s entre 1986 et 2001 (Giard et al., 2001). De ce nombre, environ30 p.100 sont considĂ©rĂ©s comme des rĂ©sidents saisonniers, et les autres, commedes visiteurs rĂ©guliers ou occasionnels. Depuis 1998, la « courbe de dĂ©couverte »par photo-identification sâest stabilisĂ©e Ă une moyenne de deux Ă quatre nouvellesmentions par annĂ©e, ce qui donne Ă penser que la population de rĂ©sidentssaisonniers sâĂ©lĂšve Ă quelque 26 individus (Giard et al., 2001). Sur la cĂŽte nord dugolfe du Saint-Laurent, plus de 300 individus diffĂ©rents ont Ă©tĂ© photo-identifiĂ©s depuisle dĂ©but des annĂ©es 1980 (R. Sears, comm. pers.).
Dans les eaux de la Colombie-Britannique, des rorquals communs Ă©taientautrefois souvent observĂ©s dans les eaux cĂŽtiĂšres exposĂ©es (dĂ©troit dâHĂ©cate etbassin de la Reine-Charlotte) et, Ă lâoccasion, dans les eaux plus abritĂ©es du dĂ©troitde la Reine-Charlotte et du dĂ©troit de GĂ©orgie (Pike et MacAskie, 1969). Selon lesarchives des sites baleiniĂšres de la Colombie-Britannique, seuls quelque 17 p.100des spĂ©cimens dĂ©pecĂ©s dont les lieux de capture sont connus ont Ă©tĂ© tuĂ©s sur laplateforme continentale (Gregr, 2004).
En comparant les dossiers des sites baleiniĂšres en exploitation autour du golfedâAlaska, Gregr et al. (2000) ont conclu que lâespĂšce ne semblait pas se restreindre Ă certaines latitudes particuliĂšres. Lâanalyse des archives tenues par les sitesbaleiniĂšres de la Colombie-Britannique (figure 5) rĂ©vĂšle que le rorqualcommun frĂ©quentait les secteurs situĂ©s le long de la plateforme continentale, leseaux exposĂ©es de lâentrĂ©e Dixon et du dĂ©troit dâHĂ©cate et une rĂ©gion situĂ©e au largede lâextrĂ©mitĂ© nord de lâĂźle de Vancouver (Gregr et Trites, 2001).
Figure 5. Captures gĂ©orĂ©fĂ©rencĂ©es de rorquals communs (croix, carte A) par des chasseurs travaillant Ă partirdes sites baleiniĂšres de la Colombie-Britannique entre 1907 et 1967; prĂ©dictions relatives Ă lâemplacement de lâhabitat essentiel de lâespĂšce (probabilitĂ©s variant de faible [blanc] Ă Ă©levĂ© [noir],carte B), dâaprĂšs une modĂ©lisation des relations avec les conditions ocĂ©anographiques (donnĂ©es tirĂ©esde Nichol et al. [2002]; figures tirĂ©es de Gregr et Trites [2001]).
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De nos jours, les rorquals communs qui frĂ©quentent les eaux de laColombie-Britannique sont surtout observĂ©s sur la cĂŽte ouest de lâĂźle de Vancouverainsi que dans les eaux du dĂ©troit dâHĂ©cate et du bassin de la Reine-Charlotte. Aucours de rĂ©centes croisiĂšres organisĂ©es chaque annĂ©e au printemps et en Ă©tĂ©(2001-2003), des rorquals communs ont rĂ©guliĂšrement Ă©tĂ© aperçus au-delĂ de laplateforme continentale, prĂšs du rebord de la plateforme continentale Ă la hauteur dubassin de la Reine-Charlotte, dans le dĂ©troit dâHĂ©cate et dans lâentrĂ©e Dixon(John K.B. Ford, comm. pers.; PĂȘches et OcĂ©ans Canada, Station biologique duPacifique, Nanaimo [Colombie-Britannique], V9R 5K6). La prĂ©sence de rorqualscommuns est Ă©galement signalĂ©e au large de lâextrĂ©mitĂ© sud de lâĂźle de Vancouveren Ă©tĂ© (Brian Gisborne, comm. pers.; Juan de Fuca Express, 427-118, Menzies Street,Victoria [Colombie-Britannique], V8V 2G5). Dâautres recensements effectuĂ©s en aoĂ»t2002 et 2003 ont permis de repĂ©rer des individus dans le bassin de laReine-Charlotte et dans le dĂ©troit dâHĂ©cate (J. Calambokidis, comm. pers.; CascadiaResearch Collective, 218_ W. 4th Avenue, Olympia [Washington], 98501, Etats-Unis).
La base de donnĂ©es du rĂ©seau dâobservation des cĂ©tacĂ©s enColombie-Britannique (British Columbia Cetacean Sightings Network, BCCSN)contient 83 mentions de rorquals communs pour la pĂ©riode de 1985 Ă 2003; lamajoritĂ© de ces observations ont Ă©tĂ© faites entre 1999 et 2003, par des plaisanciersdans la quasi-totalitĂ© des cas (Doug Sandilands, comm. pers.; Vancouver MarineScience Centre, P.O. Box 3232, Vancouver [Colombie-Britannique], V6B 3X8). Lesmentions sont concentrĂ©es autour des Ăźles de la Reine-Charlotte et dans le dĂ©troitdâHĂ©cate, et certaines proviennent de secteurs situĂ©s au large de la cĂŽte ouest de lâĂźlede Vancouver (figure 6). La base de donnĂ©es ne fait Ă©tat dâaucune mention hivernale,pas plus quâelle ne renferme dâinformation sur des spĂ©cimens observĂ©s rĂ©cemmentdans le dĂ©troit de Georgia (J.K.B. Ford, comm. pers.). De mĂȘme, le dernier rapportdâexamen sur la situation des mammifĂšres marins dans le dĂ©troit de Georgia(Calambokidis et Baird, 1994) ne fait aucune allusion au rorqual commun.
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Figure 6. Observations au gré des occasions de rorquals communs dans les eaux de la Colombie-Britannique etdans les environs (BCCSN, D. Sandilands, comm. pers.).
Tous les ans de 1995 Ă 2002, le NMFS a effectuĂ© des recensements estivauxde deux semaines au large de la partie nord de lâĂtat de Washington, et il nâa pasrepĂ©rĂ© un seul rorqual commun (Calambokidis et al., 2004). Les recensementsaĂ©riens rĂ©alisĂ©s au large de la cĂŽte ouest de lâĂtat de Washington et de la cĂŽte sud-ouest de lâĂźle de Vancouver au dĂ©but des annĂ©es 1990 ont donnĂ© des rĂ©sultats toutaussi infructueux (Green et al., 1992, citĂ© par Calambokidis et al., 2004).
Lors dâun rĂ©cent recensement par transect (2004) au-dessus des eaux cĂŽtiĂšresde la Colombie-Britannique, il nâa pas Ă©tĂ© possible de repĂ©rer assez de rorqualscommuns pour produire une estimation dĂ©mographique. Cependant, lesobservations effectuĂ©es dans le bassin de la Reine-Charlotte et dans lâentrĂ©e Dixonont permis de confirmer la faible Ă©tendue de lâaire de rĂ©partition de lâespĂšce dans leseaux cĂŽtiĂšres canadiennes du Pacifique (Rob Williams, comm. pers.; RaincoastConservation Society, Pearse Island, P.O. Box 193, Alert Bay [Colombie-Britannique],V0N 1A0).
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HABITAT
Pour bien connaĂźtre lâhabitat des baleines Ă fanons, il faut tenir compte de tousles aspects du cycle biologique de lâespĂšce, notamment les lieux dâalimentationestivaux ainsi que les lieux de mise bas et dâaccouplement hivernaux. Il fautĂ©galement prendre en considĂ©ration les populations rĂ©sidentes Ă lâannĂ©e, de mĂȘmeque les besoins particuliers des diverses classes dâĂąge et de chaque sexe.Malheureusement, dans la majoritĂ© des cas, lâinformation dont nous disposons surlâhabitat du rorqual commun ne concerne que les lieux dâalimentation estivaux. Noussavons encore peu de choses sur ses lieux dâhivernage, ses lieux de mise bas etses lieux dâaccouplement (Reeves et al., 2002); le lecteur est priĂ© de se reporter plusbas Ă la section « Migration » sous « Biologie ».
Le rorqual commun frĂ©quente abondamment les deux cĂŽtes pendant les moisdâĂ©tĂ©. Bien que les populations de lâAtlantique et du Pacifique semblent migrer vers lelarge et peut-ĂȘtre Ă©galement vers le sud en hiver, elles ne sont pas complĂštementabsentes des eaux canadiennes pendant la saison froide (voir la section« Migration »).
Besoins en matiĂšre dâhabitat
Lâhabitat estival du rorqual commun se caractĂ©rise gĂ©nĂ©ralement par des zonesabritant de fortes concentrations de proies (Kawamura, 1980; Gaskin,1982). Woodley(1996) a dĂ©couvert que, dans la baie de Fundy, les rorquals communs serassemblent surtout dans les eaux peu profondes au relief Ă©levĂ© et quâil existe unecorrĂ©lation entre les secteurs choisis comme habitat et les concentrations deharengs et dâeuphausiacĂ©s.
Au large des Ătats du nord-est des Ătats-Unis et dans la baie de Fundy, lesrorquals communs sont surtout concentrĂ©s dans des secteurs oĂč les tempĂ©raturesde surface sont basses pendant les mois dâĂ©tĂ© (Woodley et Gaskin, 1996). Hain et al.(1992) ont documentĂ© une association avec les fronts ocĂ©aniques, secteurs connuspour leur forte productivitĂ© biologique (Herman et al., 1981).
Gaskin (1983) a notĂ© que les rorquals communs disposaient dâabondantesrĂ©serves de nourriture Ă lâannĂ©e dans les eaux situĂ©es Ă lâest de la Nouvelle-Ăcosse.Cette conclusion rejoint celle de Brodie (1975), qui a observĂ© des rorquals communsĂ longueur dâannĂ©e dans cette rĂ©gion. Elle est Ă©galement corroborĂ©e par desrapports plus rĂ©cents, qui font Ă©tat de la prĂ©sence de rorquals communs qui senourrissent de hareng au large du cap Chebucto, en Nouvelle-Ăcosse, surtout enhiver (H. Whitehead, donnĂ©es inĂ©dites).
Dans lâestuaire du Saint-Laurent, les conditions qui rĂšgnent Ă lâentrĂ©e du chenalsont idĂ©ales pour les euphausiacĂ©s. Ce secteur sert de lieu dâalimentationsaisonnier Ă de nombreux mammifĂšres marins, dont le rorqual commun (Simard etLavoie, 1999).
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Gregr et Trites (2001) sont dâavis que les conditions ocĂ©anographiques au largede lâextrĂ©mitĂ© nord de lâĂźle de Vancouver sont propices Ă lâentraĂźnement de massesdâeau riches en phytoplancton et en zooplancton. Citons notamment le transport de laproduction primaire depuis les zones de remontĂ©e des eaux situĂ©es plus au sud, ladĂ©rive du zooplancton de la plateforme continentale et la convergence de grandscourants qui crĂ©ent des phĂ©nomĂšnes dâentraĂźnement tels que des fronts et destourbillons.
Tendances en matiĂšre dâhabitat
Il est difficile de dĂ©crire les changements survenus dans lâhabitat dâune espĂšcepĂ©lagique migratrice. Le rorqual commun paraĂźt physiquement capable de sedĂ©placer sur de vastes Ă©tendues Ă la recherche de parcelles dâhabitat convenables.Ainsi, une altĂ©ration localisĂ©e de lâhabitat pourrait venir modifier la rĂ©partition spatialede lâespĂšce sans toutefois rĂ©duire la superficie totale de lâhabitat disponible. Lesfacteurs susceptibles de modifier lâĂ©tendue de lâhabitat disponible sont probablementdavantage liĂ©s Ă des changements dans la productivitĂ© Ă lâĂ©chelle de bassinsentiers. La qualitĂ© et la superficie de lâhabitat du rorqual commun sont Ă©galementtributaires des interactions trophiques entre lâespĂšce, ses proies et ses concurrents.
Protection et propriété
En AmĂ©rique du Nord, tant sur la cĂŽte du Pacifique que sur la cĂŽte delâAtlantique, certaines parties de lâaire de rĂ©partition de lâespĂšce chevauchent leszones Ă©conomiques exclusives des Ătats-Unis et du Canada. Dans les deux pays,les mammifĂšres marins sont protĂ©gĂ©s contre toute perturbation dĂ©libĂ©rĂ©e. Ainsi, lesparcelles dâhabitat qui se trouvent dans ces zones bĂ©nĂ©ficient sans doute dâunecertaine protection (voir plus bas « Protection actuelle et autres dĂ©signations »).Lâhabitat de lâespĂšce nâest explicitement protĂ©gĂ© que dans la toute nouvelle zone deprotection marine (ZPM) du Gully. Le rorqual commun figure parmi les nombreusesespĂšces qui frĂ©quentent ce secteur (Hooker et al., 1999). Cependant, la ZPM estrelativement petite comparativement Ă lâaire de rĂ©partition totale de lâespĂšce.
BIOLOGIE
Reproduction
Lâinformation que nous possĂ©dons sur la biologie de la reproduction desbaleines nous vient principalement des observations faites Ă lâĂ©poque de la chassecommerciale (Lockyer, 1984). Les rorquals communs mĂąles et femelles parviennentĂ la maturitĂ© sexuelle Ă lâĂąge de 5 Ă 15 ans (Perry et al., 1999), lâĂąge moyenenregistrĂ© Ă©tant de 6 Ă 7 ans chez les mĂąles et de 7 Ă 8 ans chez les femelles(Aguilar, 2002). La longueur moyenne du corps Ă la maturitĂ© sexuelle est de 17,2 mdans lâhĂ©misphĂšre nord (Mitchell, 1974; Ratnaswamy et Winn, 1993).
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Selon toute vraisemblance, la conception et la mise bas ont lieu en hiver sousde basses latitudes (Mizroch et al., 1984; Reeves et al., 2002). AprĂšs une pĂ©riode degestation de 11 Ă 12 mois, les femelles donnent naissance Ă des baleineaux dâunelongueur moyenne de 6 m. Au sevrage, soit vers lâĂąge de 6 ou 7 mois, les petitsmesurent en moyenne 11,5 m (Omura, 1950; Gaskin, 1976; Ratnaswamy et Winn,1993). Les femelles restent gĂ©nĂ©ralement au repos pendant une pĂ©riode de six moisaprĂšs le sevrage dâun baleineau. Agler et al. (1993) ont Ă©tabli Ă 2,71 ans lâintervallemoyen entre les naissances (n = 13), mais estiment quâun intervalle de 2,24 ans estpossible.
Selon les estimations dâAguilar (2002), le taux de graviditĂ© varierait de 38 Ă 50 p.100 des femelles adultes. Pour leur part, Agler et al. (1993) ont estimĂ© le taux dereproduction annuel brut des rorquals communs Ă 8 p.100, dâaprĂšs les donnĂ©es dephoto-identification.
Survie
Chez les adultes, le taux de mortalitĂ© naturelle a Ă©tĂ© estimĂ© Ă 4 p.100 (Doi et al.,1970; Lockyer et Brown, 1979; Ratnaswamy et Winn, 1993). Il semble nâexisteraucune information sur le taux de survie des nouveau-nĂ©s et des juvĂ©niles.
Parmi les causes de mortalitĂ© naturelle possibles, il faut citer la prĂ©dation parles orques (Orcinus orca) (Vidal et Pechter, 1989) ou par certaines espĂšces derequins (Connor, 2000). Cependant, la documentation existante ne contient aucuneinformation concluante sur des cas de prĂ©dation rĂ©ussis. Compte tenu de la vitesseet de la taille du rorqual commun, les prĂ©dateurs ne rĂ©ussissent probablement Ă tuerleur proie que lorsquâils sâattaquent Ă des individus vieux, malades ou immatures(Perry et al., 1999; Aguilar, 2002).
Selon Lambertsen (1986), de 90 Ă 95 p.100 des rorquals communs delâAtlantique Nord transportent de lourdes charges du nĂ©matode gĂ©ant Crassicaudaboopis. Ces charges pourraient se rĂ©vĂ©ler pathogĂšnes, entraĂźnant une inflammationrĂ©nale et, dans des cas extrĂȘmes, une insuffisance rĂ©nale conduisant Ă la mort(Lambertsen, 1992; Perry et al., 1999).
CaractĂ©ristiques et physiologie de lâespĂšce
Le rorqual commun atteint 95 p.100 de sa taille maximale Ă lâĂąge de 9 Ă 13 ans(Aguilar, 2002). En se servant de donnĂ©es sur le degrĂ© dâossification de la colonnevertĂ©brale, Aguilar et Lockyer (1987) ont Ă©tabli que les deux sexes accĂ©daient Ă lamaturitĂ© physique vers lâĂąge de 25 ans. Les adultes font en moyenne 24 m delongueur dans lâhĂ©misphĂšre nord et 27 m dans lâhĂ©misphĂšre sud. Les femellesadultes peuvent mesurer jusquâĂ 2 m de plus que les mĂąles adultes (Lockyer etWaters, 1986; Ralls et Mesnick, 2002; Reeves et al., 2002). Le poids moyenenregistrĂ© chez les adultes varie de 40 Ă 50 tonnes dans lâhĂ©misphĂšre nord et de
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60 Ă 80 tonnes dans lâhĂ©misphĂšre sud (Jefferson et al., 1993; Aguilar, 2002). Cesestimations ont Ă©tĂ© calculĂ©es Ă partir des donnĂ©es de la chasse commerciale Ă labaleine, aprĂšs correction pour la perte liquidienne pendant le dĂ©peçage (Lockyer,1976; Gambell, 1985). Les rorquals communs peuvent vivre jusquâĂ lâĂąge de 100 ans(Gambell, 1985).
Le rorqual commun lĂšve rarement la queue avant la derniĂšre plongĂ©e et il ne luiarrive que trĂšs occasionnellement de sortir complĂštement de lâeau ou de frapper lasurface de lâeau avec sa nageoire caudale ou ses ailerons. Le lien Ă©troit qui unit lamĂšre et son nouveau-nĂ© disparaĂźt avec le sevrage. Il nâexiste aucune donnĂ©e rĂ©vĂ©lantlâexistence de liens sociaux Ă long terme. Les rorquals communs se dĂ©placentparfois en groupes de 2 Ă 7 bĂȘtes, mais des troupeaux plus importants, quoiqueĂ©phĂ©mĂšres, se forment dans des secteurs de forte productivitĂ© (Aguilar et Lockyer,1987).
Migration
Les chercheurs sâentendent gĂ©nĂ©ralement pour dire que la plupart des rorqualscommuns migrent entre leurs lieux dâalimentation, qui se trouvent sous de hauteslatitudes, et leurs lieux de mise bas et dâaccouplement, qui sont situĂ©s sous deslatitudes plus basses (Macintosh, 1965; Sergeant, 1977). Cependant, les rorqualscommuns semblent se dĂ©placer selon des profils de migration beaucoup pluscomplexes.
Dans le Pacifique Nord, Pike (1950) a notĂ© que certains individus,principalement des jeunes, semblaient passer lâĂ©tĂ© Ă sâalimenter au large de laColombie-Britannique. Au cours de rĂ©cents recensements estivaux, il a Ă©tĂ© possibledâobserver des rorquals communs qui se nourrissaient au-dessus et en bordure dela plateforme continentale (J.K.B. Ford, comm. pers.).
Des travaux de surveillance acoustique ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s de septembre 1991 Ă aoĂ»t 1992 au moyen dâun rĂ©seau dâhydrophones posĂ©s sur le plancher ocĂ©anique(Moore et al., 1998). Lâhydrophone installĂ© le plus prĂšs du Canada (site 5, prĂšs du 45e
parallĂšle Nord) a captĂ© des vocalisations de rorquals communs tout au long delâannĂ©e. Le nombre de vocalisations enregistrĂ©es Ă cet endroit a atteint un sommeten fĂ©vrier et en mai, Ă©poques oĂč presque aucune vocalisation nâa Ă©tĂ© captĂ©e auxsites amĂ©nagĂ©s plus au sud. De plus, une hausse dâintensitĂ© des vocalisationsobservĂ©e au site 5 en juillet-aoĂ»t a Ă©tĂ© suivie environ un mois plus tard dâune haussesimilaire des vocalisations au site voisin situĂ© plus au sud.
En se fondant sur des signaux acoustiques, Watkins et al. (2000) nâont trouvĂ©aucune preuve de migration Ă grande Ă©chelle dans le Pacifique Nord. Cependant, lesignal employĂ© (des impulsions de 20 Hz) a Ă©tĂ© associĂ© au comportementdâaccouplement des mĂąles (Watkins et Schevill, 1979). On peut donc difficilementconclure que les rorquals communs ne parcourent pas de grandes distances dansle Pacifique Nord.
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Certaines donnĂ©es indiquent que la migration se fait par groupes dâĂąge dans lePacifique Nord (Gregr et al., 2000) et dans lâest de lâAtlantique Nord, oĂč Aguilar (1987)et dâautres scientifiques ont observĂ© une migration selon lâordre suivant : les femellesgravides partent en premier et elles sont suivies des mĂąles et des femelles au repos,puis des femelles allaitantes avec leurs petits. Cependant, Agler et al. (1993) ontdĂ©couvert que les femelles accompagnĂ©es de baleineaux arrivent aux lieuxdâestivage en mĂȘme temps que les autres rorquals dans le golfe du Maine.
Dans lâAtlantique, il semblerait que les stocks de Terre-Neuve et de laNouvelle-Ăcosse migrent vers le sud en hiver, le stock de Terre-Neuve investissantles lieux dâestivage laissĂ©s vacants par le stock de la Nouvelle-Ăcosse, qui migreplus au sud (Kellogg, 1929; Allen, 1971; Mitchell, 1974). Le golfe du Saint-Laurentaccueille aussi des rorquals communs tout au long de lâĂ©tĂ©, et certains se rendentjusque dans lâestuaire (Edds et MacFarlane, 1987; Kingsley et Reeves, 1998). Il sepeut que le Gulf Stream influe sur la rĂ©partition latitudinale des habitats en rendantles eaux septentrionales propices Ă lâhivernage, dâoĂč les dĂ©placements plus courtsentre le nord et le sud (Aguilar et Lockyer, 1987).
Les observations faites Ă longueur dâannĂ©e dans des rĂ©gions telles que la cĂŽteest de la Nouvelle-Ăcosse (Brodie, 1975), la MĂ©diterranĂ©e (Notarbartolo-Di-Sciaraet al., 2003) et le golfe de Californie (Tershy et al., 1990) donnent Ă penser que ce nesont pas tous les individus dâune mĂȘme population qui effectuent une migrationcomplĂšte (Mitchell, 1974; Tershy et Wiley, 1992). Selon Aguilar (1987), il arriverait Ă certains individus de demeurer sous des latitudes plus Ă©levĂ©es tout au long de lâhiverou sous des latitudes plus basses pendant tout lâĂ©tĂ©.
Le rorqual commun est un animal qui communique beaucoup par la voix.LâactivitĂ© acoustique sâintensifie de façon marquĂ©e Ă la fin dâaoĂ»t et Ă lâautomne etelle reprend de plus belle au milieu de lâhiver au rebord de la plateforme nĂ©o-Ă©cossaise et un peu plus au large. Ces vocalisations pourraient annoncer unemigration vers le sud en automne et une migration vers le nord Ă la fin de lâhiver(Clark, 1995).
Walker et al. (1992) ont dĂ©couvert des corrĂ©lations saisonniĂšres statistiquementsignificatives entre les mentions de rorquals communs et les secteurs de faibleintensitĂ© et de faible gradient gĂ©omagnĂ©tiques, ce qui donne Ă penser que lesrorquals communs se servent peut-ĂȘtre du magnĂ©tisme de la Terre pour sâorienterpendant leurs migrations.
Alimentation
Le rorqual commun se nourrit de tout un Ă©ventail de proies. Dans lâhĂ©misphĂšrenord, il mange gĂ©nĂ©ralement des petits invertĂ©brĂ©s, des petits poissons rassemblĂ©sen bancs et des calmars (Jefferson et al., 1993; Bannister, 2002). Lâinformationexistante corrobore lâhypothĂšse de Gambell (1985), selon laquelle le rĂ©gime
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alimentaire du rorqual commun est fonction tout autant de lâabondance des proiesque des prĂ©fĂ©rences de lâanimal.
Dans le Pacifique Nord, le régime alimentaire du rorqual commun est dominépar les euphausiacés (70 p.100). Viennent ensuite les copépodes (25 p.100), puisdes poissons et des calmars (Kawamura, 1980). Flinn et al. (2002) ont examiné lesdonnées sur le contenu stomacal des rorquals communs capturés enColombie-Britannique et ils ont trouvé des résultats semblables.
Dans les eaux de lâest du Canada, le rorqual commun se nourrit principalementdâeuphausiacĂ©s et de capelans. Les euphausiacĂ©s sont plus abondants au dĂ©but delâannĂ©e, alors que la proportion de capelans sâaccroĂźt plus tard dans lâĂ©tĂ© (Sergeant,1966). Le capelan semble dominer le rĂ©gime alimentaire de lâespĂšce au large deTerre-Neuve (Mitchell, 1975; Brodie et al., 1978; Whitehead et Carscadden, 1985).Dans la baie de Fundy, les euphausiacĂ©s deviennent la principale proie dĂšs que lesconcentrations sont suffisamment denses dans les eaux de surface (Gaskin, 1983).On peut prĂ©sumer que les rorquals communs de lâestuaire du Saint-Laurent tirentparti des fortes concentrations locales dâeuphausiacĂ©s et des bancs de capelansassociĂ©s (Simard et Lavoie, 1999). Ils partagent leur lieu dâalimentation avec lesrorquals Ă bosse, mais lâanalyse des acides gras confirme que le rorqual communoccupe une position plus Ă©levĂ©e dans la chaĂźne trophique (Borobia et al., 1995). H.Whitehead (donnĂ©es inĂ©dites) a dĂ©jĂ observĂ© des rorquals communs qui senourrissaient de hareng au large de la Nouvelle-Ăcosse.
Relations interspécifiques
Comme les aires de rĂ©partition et les rĂ©gimes alimentaires du rorqual communet dâautres baleines Ă fanons se recoupent, il y a probablement concurrenceinterspĂ©cifique (Aguilar et Lockyer, 1987). Il nâest pas rare dâapercevoir des groupesmixtes de rorquals communs et de rorquals bleus, et des hybrides sont observĂ©s Ă une frĂ©quence Ă©tonnante (BĂ©rubĂ© et Aguilar, 1998). Dans la baie de Fundy et au largede Terre-Neuve, plusieurs chercheurs font Ă©tat de rorquals communs et de rorquals Ă bosse qui sâalimentent dans les mĂȘmes secteurs (Whitehead et Carlson, 1988;Katona et al., 1993). Les rorquals communs cĂŽtoient Ă©galement les baleines noires Ă lâentrĂ©e de la baie de Fundy (Woodley et Gaskin, 1996) et sur la plateforme nĂ©o-Ă©cossaise (Mitchell et al., 1986). Whitehead et Carlson (1988) croient quâil pourrait yavoir compĂ©tition par interfĂ©rence et compĂ©tition dâexploitation entre le rorqual Ă bosse et le rorqual commun dans les secteurs abritant des bancs de capelans.Dans une certaine mesure, il se peut que les grandes baleines Ă fanons, qui ont Ă©tĂ©dĂ©cimĂ©es par la chasse, aient Ă©tĂ© « remplacĂ©es » dans lâĂ©cosystĂšme par des stocksde poissons Ă©cologiquement Ă©quivalents (Payne et al., 1990). Trites et al. (1999) sontdâavis que, dans la mer de BĂ©ring, certaines espĂšces de poissons livrent une forteconcurrence aux baleines.
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Adaptabilité
Les rorquals communs peuvent consommer des petits poissons rassemblĂ©sen bancs, ce qui tĂ©moigne dâune stratĂ©gie dâalimentation relativement souple. ParconsĂ©quent, ils sont sans doute mieux en mesure de sâadapter Ă la rĂ©duction decertaines populations de proies (par exemple les euphausiacĂ©s) que les espĂšcesstĂ©nophages, comme le rorqual bleu, mĂȘme sâils nây arrivent pas avec autant defacilitĂ© que les espĂšces plus gĂ©nĂ©ralistes, comme le rorqual borĂ©al.
TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS
Les progrĂšs technologiques rĂ©alisĂ©s Ă la fin du XlXe siĂšcle ont permis auxchasseurs de tuer et dâimmobiliser efficacement le rorqual commun, baleine rapidequi, une fois morte, tend Ă sâenfoncer dans lâeau (Tonnessen et Johnsen, 1982). Lesstocks ont Ă©tĂ© surexploitĂ©s et gravement dĂ©cimĂ©s dans lâAtlantique, dans le Pacifiqueet, de fait, partout dans lâaire de rĂ©partition de lâespĂšce. Il nâexiste aucune estimationfiable de lâeffectif des populations avant lâavĂšnement de la chasse Ă grande Ă©chelle.De 1903 Ă 1945, au moins 13 337 rorquals communs ont Ă©tĂ© rĂ©coltĂ©s au Canadaatlantique. La grande majoritĂ© des captures (11 815 individus) faisaient partie dustock de Terre-Neuve-et-Labrador. Le stock de la Nouvelle-Ăcosse nâa Ă©tĂ© chassĂ©que de 1964 Ă 1971 (Meredith et Campbell, 1988).
Au fil des ans, plusieurs chercheurs ont tentĂ© dâestimer les effectifs actuels. AudĂ©but des annĂ©es 1970, Mitchell (1974) a conclu que la population vivant au large dela cĂŽte est du Canada se chiffrait Ă environ 10 800 individus. Les responsables duCeTAP (1982) ont pour leur part dĂ©terminĂ© quâil subsistait quelque 5 000 individusentre la Caroline du Nord et la Nouvelle-Ăcosse au dĂ©but des annĂ©es 1980. Lameilleure estimation rĂ©cente dont nous disposions pour un secteur de lâouest delâAtlantique Nord est de 2 814 individus (CV = 0,21) pour la zone comprise entre lebanc Georges et lâembouchure du golfe du Saint-Laurent, estimation fondĂ©e sur desrecensements effectuĂ©s en 1999 (Waring et al., 2002). Les recensements du milieudes annĂ©es 1990 ont donnĂ© lieu Ă un chiffre estimatif de 2 200 individus (CV = 0,24)pour la zone comprise entre la Virginie et le golfe du Saint-Laurent (Waring et al.,2002) et dâenviron 380 individus (biais liĂ© Ă la visibilitĂ© non corrigĂ©) pour le golfe duSaint-Laurent (Kingsley et Reeves, 1998). Dans le centre de lâAtlantique Nord (autourde lâIslande et des Ăźles FĂ©roĂ©), Gunnlaugsson et al. (2002) sont arrivĂ©s Ă uneestimation de 25 352 rorquals communs (IC Ă 95 p.100 = de 19 579 Ă 32 831) Ă lasuite de recensements effectuĂ©s Ă partir dâun navire.De rĂ©centes analyses gĂ©nĂ©tiques donnent Ă penser que lâAtlantique Nord abritaitautrefois 360 000 rorquals communs (Roman et Palumbi, 2003), chiffre nettementsupĂ©rieur aux valeurs les plus souvent citĂ©es (de 30 000 Ă 50 000 individus) pour cetocĂ©an. La mĂ©thode, lâinterprĂ©tation et les conclusions de Roman et Palumbi fontcependant lâobjet de nombreuses critiques et de nombreux commentaires (voir parexemple Baker et Clapham [2004], Holt [2004], Mitchell [2004]), et il nây a aucun
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consensus sur le bien-fondĂ© dâadopter cette estimation comme repĂšre pour lagestion de lâespĂšce.
Selon Pike et MacAskie (1969), le rorqual commun Ă©tait lâespĂšce de baleine Ă fanons la plus courante dans les eaux de la Colombie-Britannique. Les sitesbaleiniĂšres de la Colombie-Britannique en ont dĂ©pecĂ© au moins 7 605 individus de1905 Ă 1967 (figure 7; Gregr et al., 2000). Ohsumi et Wada (1974) estiment quelâeffectif prĂ©-exploitation pour tout le Pacifique Nord aurait Ă©tĂ© de 40 000 Ă 45 000 individus et que, en 1973, par suite de la chasse, il nâen restait plus que de13 000 Ă 19 000 (selon ces mĂȘmes chercheurs, de 8 500 Ă 11 000 individus Ă©taientalors concentrĂ©s dans lâest du Pacifique Nord).
Figure 7 : Nombre annuel de rorquals communs débarqués aux sites baleiniÚres de la Colombie-Britannique(données tirées de Gregr et al., 2000) au XXe siÚcle. La seconde pointe (1958) reflÚte uneamélioration marquée de la flotte de baleiniers.
DâaprĂšs lâestimation produite par Carretta et al. (2002), le stock de la Californie,de lâOregon et du Washington compterait au moins 2 541 individus. Bien quâunelĂ©gĂšre croissance dĂ©mographique ait Ă©tĂ© observĂ©e dans les eaux cĂŽtiĂšres de laCalifornie dans les annĂ©es 1980 et 1990, aucune tendance significative nâa Ă©tĂ©dĂ©celĂ©e (Carretta et al., 2002). Par ailleurs, les recensements effectuĂ©s Ă partir dâunnavire en juillet-aoĂ»t 1999 ont permis dâĂ©tablir Ă 4 951 individus (CV = 0,29) lâeffectifestimatif de la population de rorquals communs dans la mer de BĂ©ring (Angliss etLodge, 2003).
FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES
Il se peut que les populations de baleines Ă fanons soient menacĂ©es par lachasse, les prises accessoires dans les pĂȘches, les collisions avec des navires, lesmaladies et la dĂ©gradation de leur lâhabitat, ce dernier phĂ©nomĂšne Ă©tant causĂ© parune diminution de la qualitĂ© ou de lâabondance des proies par suite des pressionsexercĂ©es par la pĂȘche ou par la pollution (Clapham et al., 1999). Les perturbationsacoustiques dues au trafic maritime et aux activitĂ©s industrielles figurent Ă©galementparmi les menaces possibles.
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Facteurs limitatifs
Les facteurs susceptibles de rĂ©duire les chances de survie et derĂ©tablissement de lâespĂšce sont principalement le reflet de la situation globale denos ocĂ©ans et peuvent difficilement ĂȘtre gĂ©rĂ©s. Citons en premier lieu la dĂ©tĂ©riorationde lâhabitat par suite de lâamenuisement des stocks de proies et la rĂ©duction de lavaleur adaptative en raison des polluants chimiques.
Amenuisement des stocks de proies
Il existe gĂ©nĂ©ralement un lien Ă©troit entre lâhabitat des baleines et la rĂ©partitiondes proies (Gaskin, 1982). Par exemple, Whitehead et Carscadden (1985) ontdĂ©montrĂ© la corrĂ©lation qui existe entre le nombre de baleines prĂ©sentes dans unsecteur donnĂ© et les concentrations de capelans. Par consĂ©quent, la diminution desstocks de proies peut ĂȘtre assimilĂ©e Ă une rĂ©duction de lâhabitat disponible.Lâamenuisement des stocks de proies est attribuable Ă plusieurs facteurs,notamment les effets directs et indirects de la pĂȘche commerciale, le changementclimatique et la concurrence entre prĂ©dateurs (voir plus haut la section « RelationsinterspĂ©cifiques » sous « Biologie »).
Pollution chimique
Selon O'Shea et Brownell (1994), il nâexiste aucune preuve que les mĂ©taux oules organochlorĂ©s ont des effets toxiques sur les baleines Ă fanons (voir Ă©galementSanpera et al., 1996), principalement parce que celles-ci occupent une positionrelativement peu Ă©levĂ©e dans le rĂ©seau trophique. Cependant, certains produitschimiques immunotoxiques sont considĂ©rĂ©s comme une menace pour dâautresmammifĂšres marins (Ross, 2002). Les effets observĂ©s comprennentlâaffaiblissement du systĂšme immunitaire, une diminution de la capacitĂ© dereproduction, des lĂ©sions et des cancers (Aguilar et al., 2002).
DâinquiĂ©tantes concentrations dâorganochlorĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©celĂ©es dans desspĂ©cimens de rorquals communs prĂ©levĂ©s dans le golfe du Saint-Laurent en 1991-1992 (Gauthier et al., 1997). Cependant, Ă la suite dâune analyse comparative de cesspĂ©cimens et dâĂ©chantillons prĂ©levĂ©s en 1971-1972 au large de Terre-Neuve et de laNouvelle-Ăcosse, Hobbs et al. (2001) ont dĂ©couvert que les rorquals communs duSaint-Laurent prĂ©sentaient des concentrations nettement infĂ©rieures de cescontaminants. Ces rĂ©sultats sâinscrivent dans les tendances Ă la baisse observĂ©eschez dâautres mammifĂšres marins (principalement les pinnipĂšdes) dans lâest duCanada (Hobbs et al., 2001), mais Muir et al. (1999) ont remarquĂ© que lesconcentrations dâorganochlorĂ©s prĂ©sentes chez les cĂ©tacĂ©s avaient augmentĂ© danscertains cas et baissĂ© dans dâautres, selon lâespĂšce et la rĂ©gion gĂ©ographique.
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Menaces
Engins de pĂȘche
Depuis que la chasse commerciale Ă grande Ă©chelle est interdite, les engins depĂȘche reprĂ©sentent sans doute la plus grande menace pour les baleines Ă fanons(Volgenau et al., 1995; Clapham et al., 1999). Il est toutefois difficile dâen Ă©valuer toutelâampleur, parce que de nombreux cas de problĂšmes avec des engins de pĂȘchepassent probablement inaperçus ou ne sont jamais signalĂ©s. Ă Terre-Neuve, lenombre de cas dĂ©clarĂ©s a augmentĂ© par suite de lâimplantation, en 1979, dâunprogramme dâaide aux pĂȘcheurs dĂ©couvrant des cĂ©tacĂ©s pris dans leurs engins(Lien, 1994).
Ă Terre-Neuve, les baleines qui se prennent le plus souvent dans les engins depĂȘche sont le rorqual Ă bosse et le petit rorqual (Ledwell et Huntington, 2002). Cetype de problĂšme est moins courant avec les rorquals communs (Lien, 1994). LeCenter for Coastal Studies (Bob Bowman, comm. pers.; Center for Coastal Studies,P.O. Box 1036, Provincetown [Massachusetts], 02657) a documentĂ© certainsincidents mortels. Les Ă©tudes de photo-identification ont elles aussi rĂ©vĂ©lĂ© des casde problĂšmes avec des engins de pĂȘche (qui ne se sont pas nĂ©cessairement soldĂ©spar la mort de lâanimal) (Agler et al., 1990).
Lâintroduction rĂ©cente de la pĂȘche au filet maillant calĂ© dans la baie de Fundypourrait Ă©galement reprĂ©senter une menace pour lâespĂšce. Trois rorquals Ă bossese sont pris dans ce type dâengin en septembre 2003 (Charles B. Schom,comm. pers.; Surge Inc., Unit C, 157 Water St., St. Andrews [Nouveau-Brunswick],E5B 1A7). En 2003, sept rorquals communs ont Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s par des engins de pĂȘchedu homard prĂšs du rebord sud de la plateforme nĂ©o-Ă©cossaise. Cependant, la causede la mortalitĂ© nâa jamais Ă©tĂ© Ă©tablie, et il se peut que les engins de pĂȘche se soientenroulĂ©s autour de leur corps aprĂšs leur mort (Jerry Conway, comm. pers.; Directionde la gestion des ressources, ministĂšre des PĂȘches et des OcĂ©ans, C.P. 1035,Dartmouth [Nouvelle-Ăcosse], B2Y 4T3).
On signale de nombreux cas dâengins de pĂȘche accrochĂ©s Ă la nageoirecaudale de diverses espĂšces de baleines Ă fanons; il nâest donc pas exclu que lerorqual commun fasse partie des victimes (B. Bowman, comm. pers.). Les cicatricessur la queue et le pĂ©doncule caudal du rorqual commun sont difficiles Ă documenterparce que, contrairement au rorqual Ă bosse, il lĂšve rarement la queue hors de lâeauavant de plonger.
Dans lâocĂ©an Pacifique, les filets dĂ©rivants dĂ©ployĂ©s en haute mer sontresponsables du seul incident mortel dĂ©clarĂ© dans les eaux amĂ©ricaines (Carrettaet al., 2002). Toutefois, les cas de problĂšmes avec les filets maillants ne sont pasnĂ©cessairement signalĂ©s lorsque la baleine rĂ©ussit Ă sâenfuir en traĂźnant lâengin.Carretta et al. (2002) sont dâavis que les risques de ce type de problĂšmes sont faibleschez les grandes baleines, parce quâelles semblent capables de passer Ă travers les
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engins sans sây prendre ni les endommager. Les rorquals communs seraientapparemment moins susceptibles de mourir empĂȘtrĂ©s que la plupart des autresespĂšces de cĂ©tacĂ©s, en raison de la taille relativement petite de leurs ailerons et deleur nageoire caudale et parce quâils sont suffisamment gros pour se dĂ©gager dâunengin lorsquâils sây prennent (Lien, 1994).
En Colombie-Britannique, les rapports sur les Ă©chouages de cĂ©tacĂ©s nâont faitĂ©tat dâaucune victime parmi les rorquals communs de 1990 Ă 1996 (Baird et al.,1991; Guenther et al.,1995; Willis et al., 1996), mais plusieurs cas de problĂšmes avecdes engins de pĂȘche impliquant de grandes baleines non identifiĂ©es ont Ă©tĂ©signalĂ©s. Au cours dâun recensement effectuĂ© en 2004, des chercheurs ont observĂ©au large de lâextrĂ©mitĂ© sud-est de lâĂźle Moresby un rorqual commun qui traĂźnait ce quisemblait ĂȘtre une ligne de casier Ă crabe (J.K.B. Ford, comm. pers.).
En Colombie-Britannique, Ă Terre-Neuve-et-Labrador, la plupart des cĂ©tacĂ©sĂ©chouĂ©s ou empĂȘtrĂ©s dans des engins de pĂȘche passent fort probablementinaperçus en raison du caractĂšre isolĂ© dâune bonne partie des cĂŽtes de ces rĂ©gions,surtout si lâanimal sâest Ă©loignĂ© de la zone de pĂȘche en traĂźnant lâengin avec lui. Enraison de la superficie relative des deux plateformes continentales, les rorqualscommuns croisent moins souvent les zones de pĂȘche cĂŽtiĂšre du nord-est duPacifique que celles du nord-ouest de lâAtlantique. Par consĂ©quent, les risques deproblĂšmes avec les filets de pĂȘche sont actuellement beaucoup moins Ă©levĂ©s pour lapopulation du Pacifique.
Collision avec des navires
La plupart des collisions surviennent avec des navires dâau moins 80 m delongueur qui se dĂ©placent Ă une vitesse de 14 nĆuds ou plus, et elles font plus devictimes chez les rorquals communs que chez tous les autres BalĂ©noptĂ©ridĂ©s (Laistet al., 2001). Pendant lâĂ©tĂ© de 1999, un rorqual commun est entrĂ© en collision avec unnavire en Colombie-Britannique (Anonyme, 2002). En 2002, quatre spĂ©cimens sontarrivĂ©s morts au Puget Sound Ă la proue de pĂ©troliers (J. Calambokidis,comm. pers.). En juin 2004, un rorqual mort qui flottait Ă la surface a Ă©tĂ© dĂ©couvert aularge de la cĂŽte ouest de lâĂźle de Vancouver; il avait apparemment Ă©tĂ© frappĂ© par unnavire (J.K.B. Ford, comm. pers.).
Des rorquals communs morts ont Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă la proue denavires entrant dans le port dâHalifax (Paul Brodie, comm. pers.). Au cours dâunepĂ©riode de 13 ans, il a Ă©tĂ© possible dâĂ©tablir un lien de causalitĂ© direct avec unecollision dans 26 p.100 des cas dâĂ©chouage dans la MĂ©diterranĂ©e (Notarbartolo-Di-Sciara et al., 2003). Cependant, les collisions ne sont pas toutes mortelles. Pesanteet al. (2000) ont dĂ©couvert que 4 p.100 des animaux figurant dans un catalogue dephoto-identification portaient sur le dos ou les nageoires des cicatrices attribuables Ă une collision avec un navire.
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Les collisions avec les navires ne sont probablement pas toutes dĂ©clarĂ©es,parce quâil peut arriver que les animaux mortellement frappĂ©s sombrent au fond delâeau avant dâĂȘtre aperçus. En outre, certains chercheurs pensent que, dans lesrĂ©gions Ă forte circulation maritime, les animaux sâaccoutument au bruit ambiant desnavires et ont ainsi moins tendance Ă les Ă©viter (R. Sears, comm. pers.).
En Colombie-Britannique, on envisage actuellement lâexpansion dâun port prĂšsde Vancouver afin dâaccueillir les plus gros superpĂ©troliers actuellement enexploitation (VPA, 2004). Toute augmentation du trafic maritime ou de la dimensiondes navires circulant dans les eaux exposĂ©es de la plateforme continentale de laColombie-Britannique reprĂ©sente une menace pour les rorquals communs. LemĂȘme plaidoyer pourrait ĂȘtre fait pour la Voie maritime du Saint-Laurent, lâun descouloirs de navigation les plus frĂ©quentĂ©s du continent, et pour les approches du portdâHalifax.
Perturbations acoustiques
Les bruits dâorigine humaine en milieu marin sâintensifient de façon marquĂ©edepuis les annĂ©es 1950 (Croll et al., 2001), et ce rapide changement delâenvironnement acoustique pourrait se rĂ©vĂ©ler lourd de consĂ©quences pour lesmammifĂšres marins, qui ont Ă©voluĂ© dans un environnement beaucoup plussilencieux (Tasker et al., 1998). Les effets possibles du bruit sur les baleines Ă fanons sont nombreux : accoutumance, masquage des vocalisations, modification ducomportement dâĂ©vitement, perte auditive temporaire et, dans des cas extrĂȘmes,perte auditive permanente ou autres dommages physiologiques (Croll et al., 2001).
Les chercheurs sâintĂ©ressent surtout aux bruits industriels engendrĂ©s par lesprojets gaziers et pĂ©troliers au large des cĂŽtes. Ils ont rĂ©alisĂ© de nombreuses Ă©tudessur la rĂ©action comportementale des baleines â principalement lâĂ©vitement â auxlevĂ©s sismiques (Gordon et al., 1998). Le rorqual commun figurait parmi les espĂšcesvisĂ©es par lâĂ©tude de Stone (2003), qui a dĂ©couvert que les baleines Ă fanons Ă©taientobservĂ©es moins souvent et affichaient un comportement dâĂ©vitement pendant les tirsde canons Ă air. De plus, les rorquals borĂ©aux et les rorquals communs avaienttendance Ă plonger moins souvent pendant ces tirs, peut-ĂȘtre parce que les bruitscaptĂ©s sont plus faibles prĂšs de la surface quâen profondeur (Richardson et al.,1995).
Le premier projet canadien dâexploitation en milieu extracĂŽtier a dĂ©butĂ© au largede la Nouvelle-Ăcosse en 1992 (NSPD, 2004). Ă lâissue des Ă©valuationsenvironnementales rattachĂ©es Ă ce projet, il a Ă©tĂ© conclu que les impacts sur lesmammifĂšres marins varieraient de nĂ©gligeables Ă faibles et quâils ne se feraientsentir quâĂ court terme (Davis et al., 1998; Thomson et al., 2000). Cependant, denombreuses questions demeurent sans rĂ©ponse, notamment en ce qui a trait Ă lapropagation acoustique (Gordon et al., 1998).
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En Colombie-Britannique, les discussions entourant lâexploration pĂ©troliĂšre etgaziĂšre sont relativement nouvelles. Un groupe dâexperts de la SociĂ©tĂ© royale duCanada (RSC, 2004) a recommandĂ© la levĂ©e dâun moratoire de 30 ans surlâexploration. Il a cependant proposĂ© un rĂ©gime de rĂ©glementation rigoureux etsoulignĂ© lâimportance de rĂ©unir les nombreux renseignements manquants,notamment de recueillir des donnĂ©es de rĂ©fĂ©rence, et de dĂ©limiter lâhabitat essentieldes espĂšces marines en pĂ©ril avant dâamorcer toute activitĂ© de prospection. Cetterecommandation revĂȘt un intĂ©rĂȘt particulier pour ce qui est du rorqual commun parceque les secteurs Ă fort potentiel dâhydrocarbures chevauchent les zones abritant desconcentrations relativement denses de lâespĂšce.
Chasse Ă la baleine
La chasse Ă la baleine demeure une menace pour les populations de rorqualscommuns. En effet, lâespĂšce est encore chassĂ©e au Groenland, oĂč les Autochtonessont autorisĂ©s par la Commission baleiniĂšre internationale Ă pratiquer une rĂ©colte desubsistance. De plus, lâIslande sâest dite intĂ©ressĂ©e par la possibilitĂ© de reprendre lachasse au rorqual commun.
IMPORTANCE DE LâESPĂCE
Le rorqual commun, deuxiĂšme plus long animal de la planĂšte et peut-ĂȘtre leplus rapide de tous les mammifĂšres marins, est devenu le pivot de lâindustrie de lachasse Ă la baleine dans lâAntarctique et le Pacifique aprĂšs la surexploitation despopulations de rorqual bleus et de rorquals Ă bosse.
Le rorqual commun est lâespĂšce la plus recherchĂ©e par les entreprises quioffrent des croisiĂšres dâobservation des baleines dans de nombreuses rĂ©gions duCanada atlantique, en particulier Ă lâentrĂ©e de la baie de Fundy et dans lâestuaire duSaint-Laurent. Par comparaison, lâespĂšce est beaucoup plus rarement ciblĂ©e parcette industrie en Colombie-Britannique.
Des fouilles archĂ©ologiques poussĂ©es faisant appel Ă des techniquesdâanalyse gĂ©nĂ©tique ont Ă©tĂ© entreprises dans des amas de dĂ©bris Ă Ozette, danslâĂtat de Washington, et dans la baie Barkley, dans la partie sud de lâĂźle de Vancouver.Les os de rorquals Ă bosse et de baleines grises dominent les vestiges des deuxsites archĂ©ologiques. Les os de rorquals communs reprĂ©sentent moins de 1 p.100des vestiges trouvĂ©s dans le site dâOzette, et ils sont carrĂ©ment absents du site de labaie Barkley (Alan D. McMillan, comm. pers.; Department of Anthropology, DouglasCollege, P.O. Box 2503, New Westminster [Colombie-Britannique], V3L 5B2). LeSous-comitĂ© de spĂ©cialistes des mammifĂšres marins ne dĂ©tient aucune informationsuggĂ©rant que le rorqual commun ait occupĂ© un rĂŽle important dans la cultureautochtone et lâĂ©conomie du Canada.
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PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DĂSIGNATIONS DE STATUT
Ă lâĂ©chelle mondiale, lâUnion mondiale pour la nature (UICN) a inscrit le rorqualcommun sur sa liste dâespĂšces menacĂ©es dâextinction (endangered) en raison dudĂ©clin dĂ©mographique engendrĂ© par la chasse Ă la baleine (Baillie et Groombridge,1996). LâespĂšce figure Ă©galement Ă lâannexe I de la Convention sur le commerceinternational des espĂšces de faune et flore sauvages menacĂ©es dâextinction (CITES),annexe englobant les espĂšces menacĂ©es dâextinction dont le commerce est interdit.Dans la Convention sur la conservation des espĂšces migratrices appartenant Ă lafaune sauvage, le rorqual commun est inscrit Ă lâannexe I (espĂšces migratrices endanger) et Ă lâannexe II (espĂšces migratrices devant faire lâobjet dâaccordsinternationaux). Le moratoire de la Commission baleiniĂšre internationale sur lachasse commerciale Ă la baleine procure une protection au rorqual commun, mĂȘmesi lâespĂšce est encore chassĂ©e au Groenland Ă des fins de subsistance.
Aux Ătats-Unis, le rorqual commun est protĂ©gĂ© en vertu de la Marine MammalProtection Act de 1972 et de lâEndangered Species Act de 1973, loi dans laquelle ilfigure parmi les espĂšces en voie de disparition (endangered).
Au Canada, la Loi sur les pĂȘches protĂšge les mammifĂšres marins contre touteperturbation. La Loi sur le parc marin du Saguenay â Saint-Laurent, adoptĂ©e enfĂ©vrier 2002, impose des restrictions au chapitre de la vitesse des bateaux et de ladistance Ă maintenir par rapport aux baleines. Les entreprises offrant des croisiĂšressont assujetties Ă des restrictions supplĂ©mentaires concernant la durĂ©e des sortiesen mer (MinistĂšre de la Justice, 2004). Le parc protĂšge un environnement marin de1 138 km2 au confluent de la riviĂšre Saguenay et de lâestuaire du Saint-Laurent, rĂ©gionabritant les concentrations de krill connues les plus riches de lâAtlantique Nord-Ouest(Simard et Lavoie, 1999).
Le Canada a adoptĂ© des lois pour habiliter trois organismes fĂ©dĂ©raux Ă protĂ©ger lâhabitat marin : la Loi sur les ocĂ©ans oblige PĂȘches et OcĂ©ans Canada Ă crĂ©er des zones de protection marines; la Loi sur les aires marines nationales deconservation du Canada confĂšre Ă Parcs Canada le mandat de dĂ©limiter des airesmarines nationales de conservation, et la Loi sur les espĂšces sauvages du Canadaautorise Environnement Canada Ă dĂ©signer des rĂ©serves marines de faune. Ainsi,pour crĂ©er et coordonner ces diffĂ©rents types dâaires protĂ©gĂ©es, les trois organismesdevront sâefforcer de travailler de façon concertĂ©e.
PĂȘches et OcĂ©ans Canada sâemploie actuellement Ă Ă©laborer un cadrerĂ©glementaire fondĂ© sur les lignes directrices nationales actuellement en vigueurpour les croisiĂšres dâobservation des baleines. Ce rĂšglement devrait ĂȘtre en placedâici 2006 (Marylin Joyce, RĂ©gion du Pacifique, ministĂšre des PĂȘches et des OcĂ©ans,401, rue Burrard, bureau 200, Vancouver [Colombie-Britannique], V6B 3S4).
En 1987, le CSEMDC (lâactuel COSEPAC) a inscrit les rorquals communs desdeux cĂŽtes sur sa liste dâespĂšces rares. Trois ans plus tard, la dĂ©signation « espĂšcerare » a Ă©tĂ© remplacĂ©e par « espĂšce vulnĂ©rable ». Le rorqual commun a ensuite Ă©tĂ©reclassĂ© en novembre 2001, par le COSEPAC.
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SOMMAIRE DU RAPPORT DE SITUATION
Si lâeffectif estimatif des stocks actuels et des stocks dâavant lâexploitationdemeure imprĂ©cis tant pour lâAtlantique Nord que pour le Pacifique Nord, il ne faitaucun doute que les populations ont Ă©tĂ© rĂ©duites par la chasse commerciale Ă labaleine. Nous ne disposons pour lâinstant dâaucune donnĂ©e sur les tendancesdĂ©mographiques actuelles. Il faudra procĂ©der Ă des recensements dirigĂ©s pourremĂ©dier Ă cette lacune.
Les efforts dĂ©ployĂ©s pour estimer lâeffectif des populations sont compliquĂ©s parla grande superficie de lâaire de rĂ©partition de lâespĂšce et par les risques deconfusion avec le rorqual borĂ©al. Le coĂ»t des recensements Ă grande Ă©chellereprĂ©sente un facteur limitatif important, particuliĂšrement en milieu reculĂ©, au largedes cĂŽtes de la Colombie-Britannique et de Terre-Neuve-et-Labrador.
Le rorqual commun est moins contraint par son rĂ©gime alimentaire que labaleine noire ou le rorqual bleu. Tout comme le rorqual borĂ©al et le rorqual Ă bosse, ilse nourrit de zooplancton et de petits poissons rassemblĂ©s en bancs. GrĂące Ă cettesouplesse, il est sans doute mieux Ă mĂȘme de sâadapter Ă lâĂ©volution des conditionsĂ©cologiques de son habitat.
Deux grandes menaces guettent le rorqual commun â les problĂšmes avec lesengins de pĂȘche, en particulier au Canada atlantique, et les risques de collision avecdes navires â, et aucune ne sâattĂ©nue pour lâinstant. La dĂ©gradation de lâhabitatdĂ©coulant de la pollution acoustique, de la contamination chimique et de la rĂ©ductiondes populations de proies reprĂ©sente Ă©galement une source dâinquiĂ©tude.
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RĂSUMĂ TECHNIQUE 1
Balaenoptera physalusRorqual commun Fin whalePopulation de lâAtlantiqueRĂ©partition au Canada : nord-ouest de lâocĂ©an Atlantique
Information sur la rĂ©partitionâą Superficie de la zone dâoccurrence (km2) > 20 000 km2
âą PrĂ©ciser la tendance (en dĂ©clin, stable, en expansion, inconnue). Aucune nâest connueâą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes dans la zone dâoccurrence (ordre
de grandeur > 1)? Non
âą Superficie de la zone dâoccupation (km2) > 20 000 km2 âą PrĂ©ciser la tendance (en dĂ©clin, stable, en expansion, inconnue). Aucune nâest connueâą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes dans la zone dâoccupation (ordre
de grandeur > 1)? Non
âą Nombre dâemplacements existants (connus ou supposĂ©s). âą PrĂ©ciser la tendance du nombre dâemplacements (en dĂ©clin, stable,
en croissance, inconnue). Aucune nâest connue
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre dâemplacements (ordrede grandeur >1)?
Non
âą Tendance de lâhabitat : prĂ©ciser la tendance de lâaire, de lâĂ©tendue oude la qualitĂ© de lâhabitat (en dĂ©clin, stable, en croissance ou inconnue).
Aucune nâest connue
Information sur la population âą DurĂ©e dâune gĂ©nĂ©ration (Ăąge moyen des parents dans la population :
indiquer en années, en mois, en jours, etc.). De 20 à 30 ans
âą Nombre dâindividus matures (reproducteurs) au Canada (ou prĂ©ciserune gamme de valeurs plausibles).
Inconnu
âą Tendance de la population quant au nombre dâindividus matures endĂ©clin, stable, en croissance ou inconnue.
Inconnue
âą Sâil y a dĂ©clin, % du dĂ©clin au cours des derniĂšres/prochainesdix annĂ©es ou trois gĂ©nĂ©rations, selon la plus Ă©levĂ©e des deuxvaleurs (ou prĂ©ciser sâil sâagit dâune pĂ©riode plus courte).
Aucune indication dâundĂ©clin
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre dâindividus matures(ordre de grandeur > 1)?
Non
âą La population totale est-elle trĂšs fragmentĂ©e (la plupart des individus setrouvent dans de petites populations, relativement isolĂ©es[gĂ©ographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peudâĂ©changes, c.-Ă -d. migration rĂ©ussie de < 1 individu/annĂ©e)?
Non
⹠Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable,en croissance, inconnue).
Aucune nâest connue
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre de populations (ordrede grandeur >1)?
Non
âą ĂnumĂ©rer les populations et donner le nombre dâindividus matures dans chacune : sans objet Menaces (rĂ©elles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
âą Collisions avec de grands naviresâą Interactions avec la pĂȘche, y compris lâenchevĂȘtrement dans des engins de pĂȘcheâą Pollution par le bruit causĂ©e par les activitĂ©s industrielles et rĂ©crĂ©ativesâą Pollution chimique
Effet dâune immigration de source externeâą Statut ou situation des populations de lâextĂ©rieur? Vraisemblablement appauvriesâą Une immigration a-t-elle Ă©tĂ© constatĂ©e ou est-elle possible? Oui, elle est possibleâą Des individus immigrants seraient-ils adaptĂ©s pour survivre au
Canada? Probablement
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âą Y a-t-il suffisamment dâhabitat disponible au Canada pour lesindividus immigrants?
Inconnu
âą Lâeffet dâune immigration de source externe est-il possible? Oui, il est possibleAnalyse quantitative Aucune nâest disponibleStatut actuelCOSEPAC : prĂ©occupante (mai 2005)
Statut et justification de la désignation
Statut : préoccupante Code alphanumérique : s.o.
Justification de la dĂ©signation :La pĂȘche Ă la baleine a rĂ©duit la taille de cette population pendant une grande partie du XXe siĂšcle.Cependant, lâespĂšce est aperçue de façon relativement frĂ©quente au large du Canada atlantique etnâest pas chassĂ©e depuis 1971. Son abondance et son niveau dâappauvrissement actuelscomparativement aux niveaux qui existaient avant le dĂ©but de la pĂȘche Ă la baleine sont incertains. Lesrorquals sont confrontĂ©s Ă un certain nombre de menaces, dont les collisions avec des navires etlâenchevĂȘtrement dans des engins de pĂȘche, mais aucune de ces derniĂšres ne semblent menacergravement la population.
Application des critĂšres
CritĂšre A (Population globale en dĂ©clin) : Bien que la pĂȘche Ă la baleine ait eu lieu depuis les troisderniĂšres gĂ©nĂ©rations, le taux de dĂ©clin est incertain.
CritĂšre B (Petite aire de rĂ©partition, et dĂ©clin ou fluctuation) : La zone dâoccupation et la zonedâoccurrence sont supĂ©rieures Ă 20 000 km2.
CritĂšre C (Petite population globale et dĂ©clin) : Rien nâindique un dĂ©clin actuel.
CritĂšre D (TrĂšs petite population ou aire de rĂ©partition limitĂ©e) : Il est peu probable que le nombredâindividus matures soit infĂ©rieur Ă 1 000 individus.
CritĂšre E (Analyse quantitative) : Aucune analyse quantitative nâa Ă©tĂ© effectuĂ©e.
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RĂSUMĂ TECHNIQUE 2
Balaenoptera physalusRorqual commun Fin whalePopulation du PacifiqueRĂ©partition au Canada : Pacifique Nord
Information sur la rĂ©partitionâą Superficie de la zone dâoccurrence (km2) > 20 000 km2
âą PrĂ©ciser la tendance (en dĂ©clin, stable, en expansion, inconnue). Aucune nâest connueâą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes dans la zone dâoccurrence (ordre
de grandeur > 1)? Non
âą Superficie de la zone dâoccupation (km2) > 20 000 km2 âą PrĂ©ciser la tendance (en dĂ©clin, stable, en expansion, inconnue). Aucune nâest connueâą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes dans la zone dâoccupation (ordre
de grandeur > 1)? Non
âą Nombre dâemplacements existants (connus ou supposĂ©s). âą PrĂ©ciser la tendance du nombre dâemplacements (en dĂ©clin, stable,
en croissance, inconnue). Inconnue
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre dâemplacements (ordrede grandeur >1)?
Inconnu
âą Tendance de lâhabitat : prĂ©ciser la tendance de lâaire, de lâĂ©tendue oude la qualitĂ© de lâhabitat (en dĂ©clin, stable, en croissance ou inconnue).
Aucune nâest connue
Information sur la population âą DurĂ©e dâune gĂ©nĂ©ration (Ăąge moyen des parents dans la population :
indiquer en années, en mois, en jours, etc.). De 20 à 30 ans
âą Nombre dâindividus matures (reproducteurs) au Canada (ou prĂ©ciserune gamme de valeurs plausibles).
Inconnu
âą Tendance de la population quant au nombre dâindividus matures endĂ©clin, stable, en croissance ou inconnue.
Inconnue
âą Sâil y a dĂ©clin, % du dĂ©clin au cours des derniĂšres/prochainesdix annĂ©es ou trois gĂ©nĂ©rations, selon la plus Ă©levĂ©e des deuxvaleurs (ou prĂ©ciser sâil sâagit dâune pĂ©riode plus courte).
Inconnu
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre dâindividus matures(ordre de grandeur > 1)?
Non
âą La population totale est-elle trĂšs fragmentĂ©e (la plupart des individus setrouvent dans de petites populations, relativement isolĂ©es[gĂ©ographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peudâĂ©changes, c.-Ă -d. migration rĂ©ussie de < 1 individu/annĂ©e)?
Non
⹠Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable,en croissance, inconnue).
Aucune nâest connue
âą Y a-t-il des fluctuations extrĂȘmes du nombre de populations (ordrede grandeur >1)?
Non
âą ĂnumĂ©rer les populations et donner le nombre dâindividus matures dans chacune : sans objet Menaces (rĂ©elles ou imminentes pour les populations ou les habitats)
âą Collisions avec de grands naviresâą Interactions avec la pĂȘche, y compris lâenchevĂȘtrement dans des engins de pĂȘcheâą Pollution par le bruit causĂ©e par les activitĂ©s industrielles et rĂ©crĂ©ativesâą Pollution chimique
Effet dâune immigration de source externeâą Statut ou situation des populations de lâextĂ©rieur? Vraisemblablement appauvriesâą Une immigration a-t-elle Ă©tĂ© constatĂ©e ou est-elle possible? Oui, elle est possibleâą Des individus immigrants seraient-ils adaptĂ©s pour survivre au
Canada? Probablement
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âą Y a-t-il suffisamment dâhabitat disponible au Canada pour lesindividus immigrants?
Inconnu
âą Lâeffet dâune immigration de source externe est-il possible? Oui, il est possibleAnalyse quantitative AucuneStatut actuelCOSEPAC : menacĂ©e (mai 2005)
Statut et justification de la désignation
Statut : Menacée Code alphanumérique : A1d
Justification de la dĂ©signation :LâespĂšce est actuellement observĂ©e seulement de façon peu frĂ©quente dans les anciens lieux de pĂȘcheĂ la baleine au large de la Colombie-Britannique. La pĂȘche cĂŽtiĂšre Ă la baleine a rĂ©duit la populationentre 1905 et 1967 dâau moins 7 600 individus, et des milliers dâautres individus ont Ă©tĂ© pris lors depĂȘches pĂ©lagiques durant les annĂ©es 1970. Le taux des prises des sites de pĂȘche cĂŽtiĂšre Ă la baleine adiminuĂ© de façon abrupte au large de la Colombie-Britannique au cours des annĂ©es 1960. En se basantsur lâimportante diminution de la population et un dĂ©lai de temps insuffisant pour son rĂ©tablissement, onen a dĂ©duit que la population actuelle est infĂ©rieure Ă 50 % de son niveau dâil y a 60 Ă 90 ans. Lesindividus continuent dâĂȘtre vulnĂ©rables aux collisions avec des navires et Ă lâenchevĂȘtrement dans desengins de pĂȘche.
Application des critĂšres
CritĂšre A (Population globale en dĂ©clin) : Compte tenu de lâampleur de la pĂȘche Ă la baleine dans lenord-est du Pacifique (les prises du rorqual commun au large de la Colombie-Britannique Ă©taient ensĂ©vĂšre dĂ©clin lorsque la pĂȘche cĂŽtiĂšre Ă la baleine a Ă©tĂ© abolie en 1967 aprĂšs que des milliersdâindividus ont Ă©tĂ© pris par la pĂȘche) et de la faible possibilitĂ© dâune croissance en nombre, la populationdevrait se composer de moins de 50 % de son abondance dâil y a trois gĂ©nĂ©rations (A1d).
CritĂšre B (Petite aire de rĂ©partition, et dĂ©clin ou fluctuation) : La zone dâoccupation et la zonedâoccurrence sont supĂ©rieures Ă 20 000 km2.
CritĂšre C (Petite population globale et dĂ©clin) : Petite population, mais rien nâindique un dĂ©clin actuel.
CritĂšre D (TrĂšs petite population ou aire de rĂ©partition limitĂ©e) : Le nombre dâindividus migrant dans leseaux de la Colombie-Britannique est inconnu.
CritĂšre E (Analyse quantitative) : Aucune analyse quantitative nâa Ă©tĂ© effectuĂ©e.
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REMERCIEMENTS ET EXPERT CONSULTĂS
Remerciements
Nous tenons dâabord Ă remercier Kerry Irish pour son assistance prĂ©cieuse lorsde la prĂ©paration du prĂ©sent rapport. Nous remercions Ă©galement les personnessuivantes, lesquelles ont pris le temps de rĂ©pondre Ă des demandes parfoisrĂ©pĂ©tĂ©es de renseignements non publiĂ©s : Bob Bowman, Kate Bredin, JohnCalambokidis, Jerry Conway, John Ford, Stefen Gerriets, Brian Gisborne, ShannonGowans, Dave Johnson, Amy Knowlton, Jack Lawson, Alan McDonald, Allan McNeill,Robert Michaud, Doug Sandilands, Chuck Schom, Sean Smith et Kate Wynne. Lescommentaires de Jane Watson, Randall Reeves, Mike Kingsley, John Ford,VĂ©ronique Lesage, Jack Lawson et dâun rĂ©viseur anonyme ont grandement contribuĂ©Ă amĂ©liorer le prĂ©sent rapport.
Le financement de la prĂ©paration du prĂ©sent rapport a Ă©tĂ© fourni par le Servicecanadien de la faune dâEnvironnement Canada.
Experts contactés
On a communiquĂ© avec tous les organismes fĂ©dĂ©raux (PĂȘches et OcĂ©ansCanada, Parcs Canada, Conservation Data Centre) et provinciaux (ministĂšres de lafaune et des parcs) compĂ©tents afin dâobtenir toutes les donnĂ©es gouvernementalesdisponibles sur le rorqual commun. On a Ă©galement consultĂ© les organismesautochtones du Labrador et de la Colombie-Britannique pour obtenir desconnaissances Ă©cologiques traditionnelles.
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SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DU RĂDACTEUR DU RAPPORT
Edward Gregr est un Ă©cologiste spĂ©cialiste de la rĂ©partition et de lâutilisation delâhabitat des mammifĂšres marins. Son examen dĂ©taillĂ© des registres historiques dela chasse Ă la baleine en Colombie-Britannique a fourni des indices quant Ă lafrĂ©quentation par les grandes espĂšces de cĂ©tacĂ©s des eaux du large de la cĂŽtecanadienne du Pacifique dans le passĂ©. Il a Ă©laborĂ© des modĂšles dâhabitat pour lescinq plus grandes espĂšces de cĂ©tacĂ©s, les loutres de mer, les otaries de Steller, lesormeaux et plusieurs autres espĂšces de poisson dâeau douce. Edward Gregrcontinue dâĂ©tudier la rĂ©partition et lâĂ©cologie spatiale des mammifĂšres marins danslâest du Pacifique Nord et participe Ă©galement de façon active Ă la dĂ©finition delâhabitat essentiel et des zones de protection marines.