revue de presse exposition gnawa
DESCRIPTION
xposition itinérante, entremêlant photographies et documentaire sonore, qui nous invite à découvrir l’univers des musiciens Gnawa des pays du Maghreb. Dans tout le Maghreb, un culte des génies s’est répandu par les routes tracées entre le Magheb et l’Afrique Sub- Saharienne. Il témoigne de l’histoire de cette pratique thérapeutique et de la richesse de cette tradition aujourd’hui en pleine mutation. Un pied dans le monde du sacré, une corde dans le monde du profane; sur scène pour parfois présenter une forme de représentation, souvent dans un travail musical artistique où les traditions rejoignent la création. La frontière est mince et perméable. La musique lie ces deux mondes qui s’articulent au quotidien. «GNAWA» pose une réflexion sur une pratique musicale qui puise son origine dans le sacré et qui évolue aujourd’hui dans l’univers culturel et artistique.TRANSCRIPT
Revue de presseExposition GnawaTradition et Création. Du sacré et du profaneun Projet de Augustin Le Gallwww.projetgnawa.com
Contact DiffusionOuvre les Yeux+33 664 743 [email protected]
Qantara Magazinen° 73reportage sur les stam-bali. Automne 2009
Festival ArabesquesMai 2010. Montpellier
Mondomix.Avril Mai 2010
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Cette année, le mois de Chaâbane quiprécède le Ramadan tombe en pleinété. Soleil de plomb quand jedébarque à La Goulette, en quête desmystérieux Stambalis. Aucuneadresse, si ce n’est quelques motsd’arabe gribouillés sur un bout depapier : « Moqqadem Riadh, Zaouïa SidiAli Lasmar. » C’est Abdallah Ghinéa,un célèbre Gnawa d’Essaouira, quim’avait recommandé cet arrif 1 deTunis. Est arrif « celui qui sait », tandisque moi, je ne sais rien…
Atterrissage et changement derythme. De jour, la blanche médinaest éteinte, comme aplatie par la cha-leur. Le soir, elle s’éveille et la vie com-mence à grouiller. Immersion dans lelabyrinthe des ruelles, du souk desorfèvres à celui des musiciens, je col-lectionne les fausses pistes… jusqu’aucinquième jour.
Sous le toit du saintUne magnifique porte jaune cloutéede pointes noires, au fond d’uneimpasse blanchie à la chaux.
Une femme m’ouvre et me faitattendre dans ce qui semble être lapièce des souvenirs où des portraitsde jeunes et de vieux Stambalis medévisagent. Riadh entre, la trentaine,visage et regard fins. Cigarettes. Il nesemble pas surpris de me voir. Safemme lui traduit ma requête : décou-vrir l’univers des Stambalis au plusprès. Heureusement, le nom de Ghi-néa fait l’effet d’un sésame. Le courant
passe et il m’invite à m’installer chezlui. Riadh a racheté la Zaouïa, qui étaitabandonnée, l’une des quatre de laville où les esclaves se réunissaientjadis 2. La maison traditionnelle s’ar-ticule autour d’un petit patio et d’unbel arbre à jasmin, au pied duquel futenterré le dernier esclave des lieux quipratiquait le rituel ici même. Derrièreune porte ornée de drapeaux aux cou-leurs de l’islam, se trouve, recouvertd’un catafalque ver, le tombeau de SidiAli Lasmar, l’épicentre de la zaouïa.Et comme le saint, j’ai ma proprechambre.
Des esprits pour soigner les corpsLes esprits aussi ont la leur : « Bit menmlouk. » C’est là que Riadh fait sesconsultations, car la principale acti-vité des Stambalis est thérapeutique.
Un beau jour, il m’autorise à ypénétrer pendant une séance de divi-nation. Assemblage hétéroclite defioles, d’encens, de gris-gris et de pen-dentifs suspendus, mais surtout depoupées anciennes surgissant descoussins rouges. Une jeune femme luipose des questions que je ne com-prends pas. Lui se couvre la tête d’unfoulard rose et inhale du benjoin préa-lablement concassé. On ne doitjamais voir son visage, défiguré paraît-il. Puis son corps est secoué par delégers spasmes. Soudain, sa voix s’ac-célère et devient suraiguë, nasillarde :l’esprit parle par sa bouche, et
Qantara 73 automne 2009
annonce à la « patiente » ce qu’elledevra accomplir : un sacrifice ou uneziyara (pèlerinage auprès d’un saint),voire une cérémonie rituelle. Onconsulte pour toutes sortes de choses:santé, enfantement, travail ou succèsd’une entreprise, etc. L’essentiel, c’estque ça marche…
Riadh n’est pas descendant d’es-claves. Devenir Stambali n’est pas unhéritage, ni un choix, mais une voca-tion : ça lui est tombé dessus. « Quandj’étais enfant, j’ai été très malade et je suisresté aveugle pendant un an et demi. Cesont les arrifas qui m’ont guéri, et depuis,je suis moi-même devenu arrif. » Initié, il« travaille » désormais avec les espritset particulièrement avec l’un d’entreeux: « Je suis possédé par l’esprit de MayGagia, une femme étrange, exubérante etlunatique. Quand elle vient en moi, je mecomporte comme elle : je deviens imprévi-sible et je marche même comme une vieillefemme ! Je suis comme son double, je lareprésente et elle guide ma vie ! »
La confrérie tunisienne des Stambalis, proches parents des Gnawas du Maroc, puise ses rituels aux sources négro-africaines. Immersion dans les rituels de possession
stambalis avec la complicité de Riadh, un «arrif», maître, qui communique avec les esprits… mais n’en vit pas moins dans son temps.
Texte Manoël PénicaudPhotographies Algo
Danse de l’arrif,le maître, au coursde la Chaâbania,célébration del’arrivée du mois deRamadanorganisée le 27 dumois de Chaâbane.l’arrif, Riadh,change plusieursfois de costumesau cours de lacérémonie. Le bleuciel représenteMoïse (Mousaoui).
Ci-dessous:Un adepte dansedevant le maîtremusicien HamadiBidali.
Stambalis de Tunis
…
1. Littéralement « lemaître ». Considérécomme le prêtre duculte, c’est lui qui a lepouvoir de communiqueravec les génies.
2. La confrérie desStamboulis, tout commecelle des Gnawas duMaroc, aurait été fondéepar des esclaves noirs.
voyage
Concours Euromed HeritageRegards croisés sur le patrimoine vivant en Méditerranée. Mention Spéciale du Jury avec une des photographies de l’exposition. décembre 2010
Africulturenovembre 2010
Cité de la musique. Marseille.Exposition avril 2010
Radio Grenouille. 88.8 fmEmission spéciale autour de l’expositionavril 2010. Marseille.