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International Journal of Human Settlements Vol. 1 . Nr.3. 2017 Restoration of the architectural heritage in the Medina of Mahdia: between doctrines and

practices Zeineb YOUSSEF

Received: 3 August 2017 • Revised: 20 November 2017 • Accepted: 28 December 2017

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RESTORATION OF THE ARCHITECTURAL HERITAGE IN THE MEDINA OF MAHDIA : BETWEEN DOCTRINES AND

PRACTICES

Zeineb YOUSSEF Teaching assistant, architect, PhD student, National School of Architecture and Urbanism of Tunis, e-

mail: [email protected] Abstract: Our paper deals with the discipline of restoration of architectural properties in the Medina of Mahdia in Tunisia. This ancient Fatimid capital located in a rocky promontory offers a good example of a historic center that constantly imposes harsh debates about the uncertainty of its architectural conservation, promotion and valorization nowadays. Infact, based on some restoration works proceeded by the local association ASMM and the initiatives of some inhabitants, this research aims to answer the formulated problematic that inquires about the methods and techniques adopted during intervention and to which school of conservation they adhere. In addition, we try to define a method that assesses and interprets the initiated restoration projects. To this end, we paid attention to four restoration projects undertaken in various areas of the Medina of Mahdia including the Laboratory House, the facades of Slimane Hamza Street, two traditional residences: Dar Jamila and Dar Skilla. In the light of the announced problematic, two objectives are highlighted. In the first place, it is a question of revealing the techniques adopted by professionals to handle architectural properties. In the second place, we are going to interpret and assesses the practices in order to verify the existence of doctrinal references during the intervention process. Thus, the paper is structured with two chained phases. The first part is devoted to present the study case, the projects to be evaluated and the protocol of analysis. The second part consists on evaluating the procedded works of restoration. At the end, a conclusion will summarize the paper and criticizes the results. Key words: restoration, methods, assesses, practices, references. Introduction Dans la plupart des villes tunisiennes, nous apercevons un tissu urbain traditionnel représentant le centre historique de la ville qui est généralement plus connu sous le nom de « Médina ». La Médina représente le noyau ancien et original, l’élément rotule de toute une ville en perpétuelle prolifération (Fig.1). Elle est formée par un tissu organique et compact avec principalement la Kasbah, les anciennes murailles et portes, les ruelles et impasses assez étroites ainsi que les maisons introverties à patio, racontant le vieux temps des ancêtres en ayant cette richesse de sens, de valeurs et de densité patrimoniales. Pour la population locale, elle constitue un icône exceptionnel et authentique qui est de plus en plus considéré comme un emblème caractéristique de la communauté ou un véritable trésor public. Cette Médina, support de la mémoire et l’identité, ne peut que représenter une ressource symbolique non renouvelable porteuse de multiples enjeux.





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Fig.1.Tissu traditionnel compact et organique, Médina de Tunis. (Archive ASM de Tunis)

Cependant, face à l’avènement de la modernité et les grandes mutations qui l’accompagnent, toutes les Médinas de la Tunisie ont subi une dégradation économique et sociale continue, se traduisant par un processus très avancé de marginalisation et de détérioration de leur attractivité urbaine (Msefer, 1984). La négligence de ces ensembles urbains fragiles et précieux conduit à des mauvaises retombées sur l’héritage urbanistique et architectural, la mémoire collective de la société et surtout sur la patrimonialité de l’ensemble des noyaux médianux de tout le pays. Nous ne pouvons pas nier la mise en œuvre de plusieurs procédures de sauvegarde et de conservation qui se sont appliquées depuis des décennies en vue de valoriser les richesses qui se trouvent dans les noyaux médinaux. En revanche, ces procédures n’ont pas touché toutes les Médinas tunisiennes, plusieurs cas médinois souffrent vilainement de nos jours du non prise en charge effective. Dans le présent article, nous abordons de plus près la restauration des biens architecturaux dans la Médina de Mahdia en Tunisie. Cette ancienne capitale fatimide millénaire située dans un promontoire rocheux offre un bel exemple de patrimoine spécifique qui ne cesse d’imposer plusieurs débats âpres sur l’incertitude et l’insuffisance de sa conservation, promotion et valorisation aujourd’hui. En effet, en se basant sur les travaux de restauration entrepris par l’Association de sauvegarde de la Médina (ASMM) ainsi que les initiatives de quelques acteurs privés, nous escomptons d’apporter des réponses satisfaisantes à la problématique qui pose deux questionnements :

• Quelles sont les méthodes et techniques que les acteurs patrimoniaux adoptent lors de la restauration, et à quelles écoles de conservation elles adhérent ?

• Comment pouvons-nous évaluer et interpréter les travaux de restauration entrepris du patrimoine architectural pour le maintenir protégé dans le présent et le transmettre aux générations futures ?

Pour ce faire, nous avons porté attention sur quatre projets de restauration entrepris dans différents quartiers de la Médina de Mahdia notamment la Maison Laboratoire, les façades du Rue Slimane Hamza, et deux demeures traditionnelles qui sont Dar Jamila et Dar Skilla. Les





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deux premiers projets ont été restaurés par l’Association de Sauvegarde de la Médina (ASMM) tandis que les deux demeures sont conservées par leurs propriétaires. A la lueur de la problématique formulée, deux objectifs sont mis en exergue. En premier lieu, cet article ambitionne de bien révéler et expliquer les techniques de restauration propres aux biens architecturaux en Tunisie. Dans un deuxième temps, l’intérêt se focalisera sur l’évaluation des pratiques afin de vérifier l’existence de références doctrinales lors du processus d’intervention. Ainsi, cet article se compose de deux parties complémentaires clôturées par une conclusion. La première partie est consacrée à la présentation du cas médinois, les projets à évaluer et la définition du protocole d’analyse qui comporte l’explication de la démarche à suivre tout au long du travail ainsi que la présentation de la matrice d’évaluation de la pertinence de la restauration. La deuxième partie consiste à évaluer la restauration des quatre œuvres architecturales choisies. Notre travail sera clôturé par une conclusion qui synthétise le travail et critique les résultats.

Matériels et méthodologie Présentation générale du cas d’étude : la Médina de Mahdia La véritable histoire de Mahdia (Fig.2, 3 et 4) commence avec Ubayd Allah Al-Mahdi au Xème siècle, un imam de la sécession chi'ite qui a fondé la ville sur un promontoire rocheux baignant dans la mer et en a fait d’elle la nouvelle capitale de l’empire des Fatimides qui s’étalait du Maroc jusqu’en Syrie. C’est la première ville dynastique créée sur la mer par les arabes au Maghreb. Ce centre historique a connu un longs parcours historique aussi glorieux que mouvementé avec beaucoup de guerres, destructions et attaques maritimes. Son architecture, tout en pierre, sobre, robuste et militaire a fait de ce centre historique une ville médiévale, reconstituée autour des fonctions traditionnelles alliant activités résidentielles, commerciales, culturelles et artisanales (Hababou-Allagui, 2010). La Médina était ceinturée de remparts et constituée d’habitations juxtaposées, des maisons à patio réparties en quartiers que séparent des ruelles sinueuses et des impasses étroites. Elle est aussi connue pour son cimetière marin situé en front de mer, au bout de la presqu'île. Aujourd’hui, les remparts n’existent plus, la Médina de Mahdia occupe une superficie de cent hectares et comporte une population locale qui dépasse les cinq milles occupants. Les habitations occupent 45% de sa surface totale. Elles sont reliés par un centre commercial appelé « souk arabe » qui occupe 35% de la surface. La troisième partie de la Médina est occupée par le cimetière marin dont la surface représente 20%.





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Fig. 2.Vue générale de la Médina, la plage et une des ruelle, milieu du XXème siècle (Archive ASM de Mahdia)

Fig. 3. Carte de la Tunisie avec l’implantation de la Médina de Mahdia. (Youssef, 2015)

Fig. 4. Implantation des monuments dans la Médina. (Youssef, 2015) (1- La Skifa Kahla ou Bab Zouila ; 2- La

Grande Mosquée ; 3- Bordj El Kébir ; 4- Arc près du Cothon phénicien ; 5- Le cimetière marin.)





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Présentation des projets à évaluer Notre choix des objets d’études a été porté sur quatre projets de restauration qui ont touché la Maison Laboratoire, les façades de la Rue Slimane Hamza, ainsi que deux demeures traditionnelles appartenant à des familles autochtones notamment « Dar Skilla » et « Dar Jamila » (Table.1). Ces biens architecturaux ont passé par un par un processus d’intervention aux étapes variables et différentes d’une construction à l’autre. Ce processus commence par le diagnostic de l’état existant, et par la suite viennent les travaux de restauration qui peuvent être soit lourdes soit superficiels.

Spécimen Description

Projet 1 : Maison

Laboratoire (PR 1)

Le projet de restauration de la Maison Laboratoire s’est inscrit dans le cadre du réseau « Petites Villes Historiques » côtières sous l’égide de l’UNESCO afin de conserver l’architecture traditionnelle de la Médina de Mahdia et sévir contre la construction sauvage. En effet, le chantier de restauration a duré huit ans, et fait participer plusieurs intervenants à savoir la municipalité de Mahdia, l’Association de sauvegarde de la Médina (ASM), l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis, l’Ecole d’architecture de Nantes ainsi que l’UNESCO. L’intervention a complétement changé le vieux bâtiment.

Projet 2 : Façades Rue

Slimane Hamza (PR 2)

Ce deuxième projet été entamé en 2008 et achevé une année plus tard. Les intervenants ne sont pas assez nombreux, notamment la municipalité de Mahdia, l’Association de sauvegarde de la Médina et le Conseil Général de la Loire Atlantique. L’intervention consistait à ravaler les anciennes façades, refaire les encadrements des ouvertures et la peinture des murs et aussi mettre en valeur les détails architectoniques spécifiques de la Médina de Mahdia.

Projet 3 : Dar Jamila

(PR 3)

Situé au bord de la mer, cette demeure traditionnelle occupant plus que 300 m2 de surface a été restauré en 2014 par son propriétaire, qui l’a hérité de sa mère et a décidé de la rénover pour la transformer ensuite en une maison d’hôtes. L’intervention du propriétaire consistait à garder globalement les caractéristiques d’origine de la demeure à l’exemple du patio et des façades. Il a voulu garder la valeur patrimoniale de la demeure tout en l’apportant une touche moderne par la rénovation de l’ancien et son adaptation avec les nouvelles exigences du style de vie contemporain.

Projet 4 : Dar Skilla

(PR 4)

Il s’agit d’une petite demeure typiquement traditionnelle appartenant à une famille autochtone. Elle est composée d’un patio, deux chicanes avec une dokkana, trois chambres en T, une cuisine et une salle de bain. Les murs et plafonds des chambres sont décorés avec des peintures contenant des motifs variés. La décoration trouvée est exceptionnelle, authentique et d’influence ottomane et andalouse. Grâce à la reconnaissance, cette demeure est continuellement restaurée et entretenue par ses propriétaires qui préfèrent utiliser les matériaux et techniques d’antan. Tous les anciens détails sont gardés et en conséquence le cachet traditionnel est fort présent rappelant le temps ancien.

Table 1. présentation des quatre spécimens du corpus d’étude. (Youssef, 2016)





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Le protocole d’analyse Le présent travail abordant les quatre projets de restauration entrepris dans le Médina de Mahdia poursuit deux méthodes de recherche. La première méthode consiste à mener un projet d’enquête qui s’organise avec différents techniques d’investigation scientifique directe et indirecte. Ces techniques combinent l’observation directe, les entretiens avec les acteurs patrimoniaux ainsi que l’étude des documents et archives. Par la suite, la deuxième méthode consiste à faire appel à une matrice d’évaluation formée par sept principes ou concepts opératoires qui permet de critiquer la pertinence de l’intervention entreprise sur le patrimoine architectural. Ces principes sont les suivants : l’intervention minimale, la réversibilité, la compatibilité physico-chimique, la distinguabilité ou la visibilité, la durabilité, l’authenticité et la mise en valeur. A l’origine, cette matrice est définie comme un système d’évaluation de la pertinence de la restauration des biens culturels. Elle a été conçue par le chercheur Fakher Kharrat qui s’est inspiré du restaurateur Italien Giancarlo Palmerio et s’est basé aussi sur les principes généraux de conservation en référence aux chartes internationales de restauration. En l’appliquant sur les projets de notre corpus d’étude, une évaluation sera attribuée allant de « Non appliqué » à « Très bien appliqué », et aussi de 1 à 5. Par la suite, les résultats de l’évaluation seront interprétés moyennant une figure de type radar où les rayons comportent les sept concepts opératoires et les valeurs d’appréciation (1-5). Ainsi, il est indispensable de travailler avec une échelle de valeur et d’appréciation qui est graduée sur 5 unités (1-5). Les valeurs allant de 1 à 5 correspondent respectivement à « Non appliqué », « Faiblement appliqué », « Moyennement appliqué », « Bien appliqué » et enfin « Très bien appliqué ». Evaluation de la restauration Projet 1 : Maison laboratoire La restauration de la Maison laboratoire a commencé avec le diagnostic de son état qui était qualifié de très mauvais puisque le bâtiment était abandonné et dans un état de ruine. En utilisant des matériaux compatibles avec les anciens à l’exemple de la chaux et la pierre locale et en ayant recours aux techniques de construction d’antan, les intervenants ont bien appliqué les principes de la compatibilité, la durabilité et la réversibilité. Ils ont réussi à garder l’authenticité par le respect du style architectural traditionnel qui est en harmonie totale avec l’image de la Médina. L’intervention sur ce bâtiment est considérable et visible lorsqu’on compare les états ancien et actuel (Fig. 5 et 6). Elle a complétement valorisé le vieux bâtiment. Les nouveaux locaux se répartissent en deux niveaux : le RDC contient des boutiques pour mettre en valeur les créations artisanales, et l’étage est réservé à l’ASM pour guider et orienter les citoyens de la région. Après cette restauration qui a mis en valeur la Maison laboratoire, gardé son authenticité et assuré sa durabilité dans le temps (Fig.7), la Maison Laboratoire est devenue à la fois comme observatoire des techniques et des représentations et comme lieu de formation active dans la région.





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Interventionminimale

Réversibilité

Compatibilité

VisibilitéDurabilité

Authenticité

Mise en valeur

Maison Laboratoire

Fig. 5. Les différents travaux entrepris dans le bâtiment. (ASMM, 2008)

Fig. 6. Etats avant et après la restauraion. (ASMM, 2008-2015)

Fig.7. Interprétation de la restauration, Projet PR 1. (Youssef, 2016)





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En interprétant le travail entrepris, le graphe ci-dessous montre des convergences vers des valeurs maximales pour les principes de réversibilité, compatibilité, visibilité, durabilité, authenticité et mise en valeur qui ont été bien appliqués. Le principe de l’intervention minimale n’a pas été bien appliqué, et par conséquent le radar affiche une seule valeur minimale. Projet 2 : restauration des façades dégradées de la rue Slimane Hamza Le deuxième projet se rapportant au ravalement des façades a commencé aussi avec le diagnostic de l’état existant qui était qualifié de moyen. En effet, dans cette restauration, il y a eu l’introduction de nouveaux matériaux comme le ciment pour refaire l’enduit et corriger quelques pathologies (Fig.8 et 9). Ici, les principes de durabilité, compatibilité et réversibilité sont ainsi faiblement appliqués (Fig.10). L’intervention n’a pas été lourde, mais elle était visible et valorisante. L’ancien style architectural est respecté, l’authenticité est gardée et en conséquence la façade de la Rue Slimane Hamza est bien conservée.

Fig.8. Façade Sud de la Rue Slimane Hamza. (ASMM, 2008)

Fig.9. Etats avant et après la restauration. (ASMM, 2008)


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Réversibilité

Compatibilité


Authenticité

Mise en valeur

Façades Rue Slimane Hamza





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La figure d’interprétation ci- dessus affiche des convergences vers des valeurs maximales pour les principes bien appliquées lors de la restauration qui sont la visibilité, l’authenticité et la mise en valeur ; ainsi que des valeurs minimales pour les quatre principes faiblement appliqués. Projet 3 : Dar Jamila La restauration de Dar Jamila a commencé en 2014 et a duré plus qu’une année. Le but était de rénover l’ancienne demeure, de la transformer en une maison d’hôtes et lui donner une touche moderne afin qu’elle soit une source d’attraction touristique. En effet, la demeure n’était ni abandonnée ni dans un état de ruine. L’intervention consistait à l’embellir en changeant les ouvertures, les encadrements, les revêtements, refaire de nouveaux faux plafonds en plâtre, décorer les chambres, les terrasses, les espaces d’accueil et de réception avec des mobiliers alliant le traditionnel et le moderne (Fig.11 et 12). Durant cette restauration, il y a eu le recours à des nouveaux matériaux à l’exemple de l’aluminium, le ciment, le plâtre ainsi que le revêtement en gré. Ainsi, les principes de compatibilité, durabilité et réversibilité sont faiblement appliqués. L’intervention sur ce bâtiment n’est pas minime, elle est très visible et remarquable. De plus, grâce à la reconnaissance du propriétaire, la demeure est aujourd’hui bien conservée. Elle a gardé son authenticité en dépit de majeures transformations. Par conséquent, les principes de l’authenticité et de mise en valeur sont très bien appliqués (Fig.13).

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Réversibilité

Compatibilité


Authenticité

Mise en valeur

Dar Jamila


Fig. 11. Exemple de chambre à Dar Jamila. Fig. 12. Hall d’entrée et réception.





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L’interprétation par la figure Radar illustre notre analyse. La figure affiche des convergences vers des valeurs importantes pour les principes de visibilité, mise en valeur et authenticité. Quant aux principes de réversibilité, comptabilité, durabilité et intervention minimale nous trouvons des valeurs minimales puisqu’ils n’ont été faiblement appliqués. Projet 4 : Dar Skilla Construite en 1939, Dar Skilla ne cesse de se trouver face à un processus de dégradation menaçant l’intégrité de cette ancienne construction (Fig.14, 15 et 16). Plusieurs fissures apparaissent, l’humidité engendre différents dégâts, les peintures sur le bois, les murs et les plafonds se détériorent très rapidement. La propriétaire accorde une grande valeur à cette demeure et elle essaye de la restaurer et entretenir d’une manière permanente. Elle choisit d’utiliser les matériaux compatibles avec les anciens principalement la chaux et la terre pour la restauration des façades du patio, les chambres ainsi que les deux chikanes. D’autre part, depuis trois décennies, la propriétaire a complétement refait les pièces humides pour les adapter au nouveau style de vie. Dans cette transformation, d’autres matériaux et techniques de construction ont été mis en œuvre. Par conséquent, nous affirmons que les principes de compatibilité, réversibilité et durabilité sont moyennement appliqués. Ici, l’intervention est remarquable, néanmoins elle n’est pas très visible. Les intervenants ont réussi à conserver la demeure tout en bien appliquant les principes d’authenticité et mise en valeur (Fig.17).

Avec l’interprétation des résultats moyennant la figure ci-dessous, nous trouvons des convergences vers des valeurs maximales pour la plupart des principes de conservation ; et des convergences vers des valeurs moyennes pour les principes de réversibilité, compatibilité et visibilité. Dans ce cas, nous sommes devant une restauration pertinente.

Fig. 14. Fissure et effritement du mur et plafond. (Youssef, 2015)

Fig. 15. La nouvelle cuisine. (Youssef, 2015)

Fig. 16. Dégradation de la peinture. (Youssef, 2015)





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Interprétation et synthèse : Le tableau ci-dessous (Table.2) récapitule les valeurs d’appréciation qui vont de 1= Non appliqué à 5 = Très bien appliqué, montant ainsi le degré d’application des principes de conservation pour les quatre biens architecturaux du corpus d’études. Il affiche aussi la moyenne de ces valeurs pour chaque principe. En analysant ces valeurs, nous commençons par affirmer que les interventions étaient lourdes, bien visibles et non pas mimines. Nous distinguons clairement les changements en comparant les états anciens et nouveaux des constructions. Par exemple, lorsque nous prenons le cas de Dar Skilla, l’intervention est moyennent visible mais elle n’est pas du tout minimale.

Évaluation de la pertinence de la restauration

Principe d’intervention

Médina de Mahdia

Maison laboratoire

Façades Rue Slimane Hamza

Dar Jamila Dar Skilla Moyenne

Intervention minimale

0 2 0 4 1,5

Réversibilité 4 1 2 3 2,5 Compatibilité 5 1 0 3 2,25 Visibilité 5 5 5 3 4,5 Durabilité 4 1 1 4 2,5 Authenticité 5 5 5 5 5 Mise en valeur

5 5 5 5 5

Table 2. Récapitulation des valeurs attribuées aux principes de conservation. (Youssef, 2016)

D’autre part, le tableau affiche des valeurs minimales pour les principes de réversibilité, compatibilité et durabilité. Ces principes n’ont pas été bien respecté à cause de l’emploi des nouveaux matériaux et techniques de construction. Les intervenants ont privilégié la


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Réversibilité

Compatibilité


Authenticité

Mise en valeur

Dar Skilla





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protection de l’état physique de la construction sans beaucoup tenir compte des caractéristiques de l’architecture traditionnelle. De plus, nous trouvons des valeurs maximales pour les principes d’authenticité et mise en valeur. Cette convergence importante traduit la reconnaissance et le souci des acteurs intervenants qui accordent une grande valeur patrimoniale à leurs biens et s’efforcent pour les maintenir conservés et entretenus. Les restaurations entreprises ont valorisé les biens architecturaux, gardé leurs charme et authenticité dans la Médina de Mahdia. Conclusion : Notre article examine de plus près les actions opérationnelles qui se rapportent à la conservation des biens architecturaux dans la Médina de Mahdia. A travers l’observation directe, le questionnaire envers les acteurs patrimoniaux ainsi que les entretiens nous avons évalué cette conservation et dévoilé à quel point nous pouvons la qualifier à la fois de remarquable, aléatoire et limitée. Malheureusement, une grande partie du centre historique souffre d’une dégradation avancée à cause de la non prise en charge effective des menaces liés à des phénomènes différents qui ne cessent de s’aggraver avec le temps. Ce faible bilan des travaux de restauration, entretien et rénovation résulte du manque de stratégies, de planning ainsi que des moyens techniques et financières alloués à ce centre historique. Malgré les efforts de plusieurs acteurs, la Médina de Mahdia est un patrimoine en voie de disparition. D’autre part, la restauration des biens architecturaux en Tunisie ne suit pas une doctrine particulière. Il n’existe pas de recette propre et distinctive pour le processus d’intervention et les acteurs ne baptisent pas une théorie spécifique. Il s’agit plutôt d’un ensemble de pratiques qui combine différentes techniques sans réellement raisonner sur le choix d’une école de conservation en particulier. Références: Hababou-Allagui, I. (2010) Etude pour la réalisation d’un plan de gestion dans la Médina de Mahdia Msefer J. (1984) Villes islamiques, cités d’hier et d’aujourd’hui. CLIF, Paris. Youssef Z. (2013), Processus de patrimonialisation des noyaux médinaux : vers une échelle de mesure de la

patrimonialisation. Essai sur les Médinas de Sousse, Monastir et Mahdia. Mémoire de mastère de recherche en architecture : Université de Carthage, Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme de Tunis.

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