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Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de 2010 à 2030 Electrification intelligente - La clé de l’efficacité énergétique ® White Paper

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Répondre au défi de l’énergieLe rôle de l’IEC de 2010 à 2030 Electrifi cation intelligente - La clé de l’effi cacité énergétique

®

White Paper

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3

Introduction

Au cours des prochaines décennies, le monde

devra faire face à des défi s croissants afi n de

fournir l'énergie en quantités suffi santes, tout en

réduisant le niveau des émissions de carbone.

Économiser l'énergie et l’utiliser plus effi ca-

cement, telles sont les clés permettant de répondre

à ces défi s. Dans le monde interconnecté qui est

aujourd’hui le nôtre, nous devons unir nos efforts

pour mettre en œuvre, en matière d'effi cacité

énergétique, des solutions sûres et ayant un impact

réel, tant dans les pays développés que dans les

pays en voie de développement.

Cependant, en l'absence de systèmes de mesure,

tous les efforts visant à réduire et à optimiser la

consommation d'énergie sont voués à demeurer

des coups d’épée dans l’eau. Lord Kelvin, premier

président de l'IEC, avait coutume de dire: « Vous

ne pouvez pas améliorer ce que vous ne pouvez

pas mesurer ». C’est particulièrement vrai dans le

domaine qui nous intéresse: sans mesures, il est

impossible de rendre compte de façon crédible des

progrès réalisés en termes d'effi cacité énergétique.

L'IEC fournit et continuera de fournir bon nombre

des normes de mesure qui servent de base aux

analyses comparatives, aux audits énergétiques et

aux évaluations de la conformité.

Mais l'IEC détient également une pièce maîtresse

de l'effi cacité énergétique mondiale: l'électrifi cation

intelligente.

L'électricité est la forme d'énergie la plus facile à

maîtriser. L'IEC estime que l'électricité sera le plus

grand contributeur à l’atténuation du changement

climatique. On la contrôle aisément et elle est

dénuée de masse. Plus simple à transporter et à

distribuer, elle est aussi plus propre sur son lieu

d'utilisation que la plupart des autres sources

d'énergie, et peut être produite proprement sur

son lieu de production. Elle représente le mode le

plus effi cace de production et de consommation

d’énergie et constitue l'approche la plus intelligente

dans le cadre des futurs efforts globaux visant à

économiser l'énergie.

Dans ce white paper, l'IEC jette les bases d'une

discussion à propos de l'effi cacité de l’énergie

électrique.

Pour déterminer les points essentiels sur lesquels

concentrer son travail, l'IEC a étudié la gamme

étendue des opportunités et des technologies

disponibles en matière d'effi cacité énergétique.

Sur cette base, elle a développé un modèle de

prévision de ce qui est susceptible de se produire

au cours des 20 prochaines années.

Ce document livre un résumé de ces réfl exions et

propose une feuille de route ainsi qu’un ensemble

de recommandations qui permettront à l'IEC

de mettre au point les normes nécessaires pour

atteindre, à court et à long terme, les meilleurs

résultats dans le domaine de l'effi cacité énergétique

d’aujourd'hui et de demain.

Le présent white paper a été élaboré par le

Bureau de stratégie des marchés (Market Strategy

Board ou MSB) de l'IEC. Le MSB a été créé par

l'IEC en vue d'identifi er les grandes tendances

technologiques et les principaux besoins du

marché dans les domaines d'activité de l'IEC. Il

défi nit des stratégies destinées à maximiser les

informations obtenues des marchés importants et

établit des priorités pour les travaux techniques et

d'évaluation de la conformité menés par l'IEC, afi n

d’optimiser les réponses apportées par celle-ci

pour faire face aux besoins de marchés innovants

et en évolution constante.

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4

Introduction

Le MSB se compose de 15 responsables de

la stratégie technologique de grandes sociétés

industrielles, ainsi que des dirigeants de l'IEC

(membres de plein droit).

Résumé

La Section 1 expose le problème de la demande en

énergie, le défi énergétique auquel vient s'ajouter le

défi climatique, avec un bref résumé des principaux

points d'action.

La Section 2 énumère les leviers disponibles et leur

potentiel en matière de réduction des émissions de

CO2 et d'augmentation de l'effi cacité énergétique.

La Section 3 propose une défi nition de l'effi cacité

énergétique, en dressant un inventaire des

innovations technologiques qui sont aptes, dès à

présent, à accroître de façon signifi cative l'effi cacité

énergétique de la production d'électricité. Elle

décrit également, dans les grandes lignes,

l'utilisation de l'électricité et les améliorations

potentielles relatives à l'effi cacité des bâtiments,

des logements, de l'industrie et des transports.

La Section 4 aborde les possibilités de réduction

des émissions de CO2 dans la production

d'électricité, ainsi que la capture et le stockage du

carbone.

La Section 5 livre une analyse de sensibilité

concernant l'impact mondial de différents

scénarios énergétiques et leur aptitude à réduire

les niveaux d'émission de carbone à long terme.

La Section 6 détermine ce qui doit changer dans

la chaîne énergétique pour atteindre les niveaux

d'émission de CO2 pouvant aider l'humanité à

atténuer les effets du changement climatique.

La Section 7 donne un résumé des facteurs

essentiels à la mise en œuvre réussie des solutions

énergétiques, tandis que dans la Section 8, le

MSB, auteur du présent document, délivre des

recommandations clés à l'IEC.

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Sommaire

Section 1 Énoncé du problème 9

1.1 Économie 9

1.2 Population 9

1.3 Demande en énergie 9

1.4 Répartition par régions de la population et de la demande en énergie 9

1.5 Répartition par type d'énergie produit 10

1.6 Répartition par type d'énergie utilisé 10

1.7 Émissions de dioxyde de carbone (CO2) 10

1.8 Le défi 11

Section 2 Cadre d’élaboration des solutions 13

2.1 Paramètres à prendre en compte 13

2.2 Domaines d'action

CO2 = P x [E / P] x [CO

2 / E] 13

2.3 Leviers disponibles 14

2.4 Perspectives d'évolution 16

Section 3 Effi cacité énergétique 19

3.1 Effi cacité énergétique: défi nition 19

3.2 La chaîne actuelle de l’énergie électrique 19

3.3 Production d'électricité à partir de combustibles fossiles 21

3.4 Cogénération (production combinée de chaleur et d’électricité, PCCE) 22

3.5 Piles à combustible, y compris les utilisations associées à la PCCE

et à la gazéifi cation du charbon 22

3.6 Transmission et distribution (T&D) 23

3.7 Utilisation de l'électricité dans les bâtiments 24

3.8 Utilisation de l'électricité dans l'industrie 26

3.9 Électrifi cation des transports 26

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Sommaire

Section 4 Réduction des émissions de dioxyde de carbone –

« décarbonisation » 29

4.1 Énergies renouvelables (ER) 29

4.2 Production nucléaire 30

4.3 Capture et stockage du CO2 (carbone) (CSC) 31

Section 5 Ces mesures sont-elles suffi santes? Analyse de sensibilité 33

5.1 Scénario « rien ne change » (BAU) 33

5.2 Améliorations liées aux technologies immédiates visées aux Sections 3 et 4 34

5.3 Stratégies plus agressives dans la production d'électricité et dans d'autres secteurs 34

5.4 Résultats de l'analyse de sensibilité 34

Section 6 Nouvelle spécifi cation: la future chaîne énergétique 37

6.1 Nécessité d'une nouvelle spécifi cation et rôle des architectures de référence 37

6.2 Architectures de réseau 37

6.3 Architectures côté utilisateurs fi naux de l'énergie et de l'électricité 39

6.4 Stockage de l'énergie et de l'électricité 42

6.5 Micro-réseaux 43

6.6 Problèmes soulevés par la future chaîne énergétique 44

Section 7 Facteurs clés d’une mise en œuvre réussie 47

Section 8 Recommandations 49

8.1 Virage conseillé dans l'orientation fondamentale de l'IEC 49

8.2 Recommandations générales 50

8.3 Recommandations détaillées 52

8.4 Liste de technologies 53

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Sommaire

Annexes 55

Annexe A Demande mondiale en énergie primaire par combustible dans le Scénario de référence 55

Annexe B Scénarios relatifs aux émissions de gaz à effet de serre et à la hausse de température 56

Annexe C Réductions des émissions de CO2 liées à l'énergie selon les Scénarios 550 et 450 57

Annexe D Évaluation systématique de l'effi cacité et de la réduction du CO2 58

Annexe E Centrale électrique à cycle combiné 60

Annexe F Système de pile à combustible à gazéifi cation intégrée, IGFC 61

Annexe G Analyse de l'utilisation de l'énergie dans les bâtiments – quelques chiffres 62

Annexe H Exemple d'architecture de référence pour la manutention des matériaux 66

Annexe J Énergie nucléaire de 4ème génération 67

Annexe K Capture et stockage du carbone 69

Annexe L Analyse de sensibilité des mesures de réduction du CO2 70

Annexe M Le projet DESERTEC 74

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Les informations contenues dans cette section

s'appuient en grande partie sur une publication

de l'Agence internationale de l'énergie (AIE,

Perspectives énergétiques mondiales 20081),

complétée par des données provenant du secteur

de l'électricité.

1.1 Économie

On prévoit un quadruplement de l'économie

mondiale d'ici 2050, et une croissance

nationale quasi décuplée dans des pays tels

que la Chine et l'Inde.

Bien que laissant présager des avantages

économiques et une amélioration spectaculaire

du niveau de vie, une telle croissance ira de pair

avec une forte augmentation de la consommation

d'énergie. Une pression insoutenable sur les

ressources naturelles et sur l'environnement

s’avère inévitable si la croissance économique

n'est pas découplée de la demande énergétique,

et notamment de la demande en énergie issue des

combustibles fossiles.

1.2 Population

Il est prévu que la population mondiale passe

d'environ 6.5 milliards en 2006 à 8.2 milliards en

2030, selon un taux de croissance annuel moyen

de 1 %. Ce rythme va probablement connaître

un ralentissement progressif sur la période

de projection, conformément aux tendances

passées. En effet, la croissance démographique

1 Le contenu de la dernière publication, AIE, Perspectives

énergétiques mondiales 2009, n’en diffère pas de manière

signifi cative.

Section 1 Énoncé du problème

annuelle a été de 1.4 % de 1990 à 2006. Les

pays n'appartenant pas à l'OCDE continuent,

dans leur ensemble, à enregistrer la croissance

démographique la plus rapide.

1.3 Demande en énergie

Les populations croissantes et les pays en voie

d'industrialisation ont d’énormes besoins en

énergie électrique. Dans le scénario de référence

de l'Agence internationale de l'énergie (AIE),

lequel suppose l'absence de nouvelles politiques

gouvernementales, autres que celles de mi-2008

(ce que l'on appelle le scénario du « rien ne change »

de l’anglais « business as usual », BAU), il est prévu

que la demande en énergie primaire mondiale

augmente de 45 % entre 2006 et 2030 – ce qui

représente un taux de croissance annuel moyen

de 1.6 % – et qu’elle double (soit une augmentation

de 100 %) en 2050. Pour sa part, la demande en

électricité aura triplé vers 2050.

1.4 Répartition par régions de la

population et de la demande

en énergie

Aujourd’hui, 1.6 milliard de personnes n'ont

pas accès à l'énergie électrique; cependant,

elles auront besoin d'électricité dans les décennies

à venir. En outre, la plupart des futurs habitants

de la planète vivront dans des pays actuellement

en voie de développement. Par conséquent, toute

mesure affectant l'effi cacité énergétique ou la

consommation d'énergie doit prendre en compte

le fait que la nouvelle demande en énergie sera

concentrée dans des pays où les infrastructures

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10

Énoncé du problème

de distribution d'énergie n'ont pas encore atteint

le niveau adéquat pour répondre à l'accroissement

de la demande.

En 2006, les villes représentaient 67 % de la

consommation d'énergie mondiale et 71 % des

émissions mondiales de CO2 liées à l'énergie, un

taux par habitant plus élevé que les campagnes.

1.5 Répartition par type d'énergie

produit

Les secteurs de la production de chaleur et

d’électricité absorberont conjointement une part

croissante de la demande en énergie primaire

mondiale au cours de la période de prévision.

Cette part sera de plus de 42 % en 2030, contre

38 % en 2006.

Les combustibles fossiles demeureront les

principales sources d'énergie – environ 80 %

en 2030 (voir Annexe A). Le charbon demeure la

principale source pour la production d'électricité et

de chaleur, la part qu’il représente par rapport à la

totalité des ressources restant stable (environ 47 %)

pendant la période considérée. Le pétrole reste le

principal combustible dans le bouquet énergétique

primaire, mais sa part tombe de 34 % en 2006 à

30 % en 2030, tandis que celle du gaz passe de

21 % à 23 %. La contribution de l'énergie nucléaire

chute de 16 % en 2006 à 13 % en 2030. La part de

l'hydroélectricité reste stable à 6 %. Les ressources

issues des énergies renouvelables non-hydrauliques

– photovoltaïque (PV), éolienne, biomasse et

déchets – connaîtront une progression mondiale de

6.2 % par an en moyenne entre 2006 et 2030, soit

la progression la plus rapide de toutes les sources

d'énergie avec une part atteignant 10 %, tout en

restant une source d’énergie limitée en 2030.

1.6 Répartition par type d'énergie

utilisé

Selon AIE, Perspectives énergétiques mon-

diales 2008, l'industrie, les transports et les

bâtiments et services2 sont des consomma-

teurs d'énergie primaire quasiment égaux

(¹⁄ ³ chacun). Si l’on s’attache non pas à l'énergie

primaire mais à l'énergie électrique, il est essen-

tiel de souligner que l'industrie en consomme près

de la moitié, le reste étant consommé par tous les

autres secteurs.

Dans l'industrie et les bâtiments et services,

l'électricité domine, avec le rythme de croissance

le plus rapide. Dans les transports, l'électricité est

quasiment absente, mais le développement de

son utilisation pourrait constituer une composante

importante de la solution. L'industrie présente la

croissance la plus rapide, tandis que les bâtiments

et services affi chent la croissance la plus lente.

1.7 Émissions de dioxyde de

carbone (CO2)

Actuellement, les émissions de CO2 liées à

la consommation d'énergie atteignent un

niveau de 28 Gt (gigatonnes de CO2 par an),

ce qui équivaut à 70 % des émissions totales

de gaz à effet de serre (GES). La production

d'électricité ne représente pas loin de la moitié de

ces émissions, avec environ 11 Gt.

Si aucune mesure spéciale n'est adoptée (dans ce

qu'on appelle le scénario de référence ou scénario

« rien ne change » de l’anglais « business as

usual », BAU), l'AIE prévoit dans ses Perspectives

énergétiques mondiales 2008 que les émissions

atteindront 42 Gt en 2030 et 62 Gt en 2050; un tel

scénario pourrait entraîner une augmentation des

températures mondiales pouvant aller jusqu'à 6 °C

(voir Tableau 1.1).

De toute évidence, une telle situation est intenable.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur

l’évolution du climat (GIEC de l’ONU) a démontré

que pour limiter à 2 °C la hausse de température,

il est nécessaire que la concentration de CO2 dans

2 Dans ce white paper, l'expression « bâtiments et services »

inclut également l'agriculture.

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11

Énoncé du problème

Tableau 1.1 | Émissions de CO2 dans

le scénario BAU (réf.: Tableau L.1)

Émissions

de CO2 liées

à la consom-

mation

d'énergie

y compris:

Émissions

de CO2

issues de la

production

d'électricité

Aujourd'hui 28 Gt 10.8 Gt

2030 42 Gt 17.8 Gt

2050 62 Gt 29 Gt

1.8 Le défi

Nous sommes confrontés à un double défi : un

défi purement énergétique, auquel s’ajoute un défi

climatique. Il est nécessaire d’adopter une nouvelle

stratégie qui ne soit pas locale mais mondiale.

Cette stratégie doit découpler la consommation

d'énergie du développement et de la croissance

économiques.

En résumé, le défi consiste à assurer la disponibilité

de l'énergie et à préserver l'environnement. Les

éléments clés sont les suivants:

1) Stabiliser l'impact climatique de la

consommation des combustibles fossiles

2) Répondre à la demande énergétique d'une

population mondiale en croissance

3) Mettre l'électricité à la disposition des

1.6 milliard de personnes qui n'y ont pas

accès

4) Assurer à toutes les nations un accès

stable et sûr à l'énergie

5) Transporter l'électricité sur de longues

distances, du point de production au

point de consommation

Le défi en chiffres à l’horizon 2050:

1) la demande en énergie va augmenter

selon un facteur deux,

2) simultanément, les émissions de CO2

doivent être réduites d'un facteur deux,

le résultat quantitatif à atteindre correspond

donc à un facteur quatre.

Le présent document est produit par une organisation

dont les responsabilités n’englobent pas toutes les

formes d’énergie, mais seulement l’énergie électrique.

Cependant, pour une discussion cohérente, il est

nécessaire dans certains contextes de traiter de

toutes les formes de production et d’utilisation

d’énergie.

l'atmosphère reste inférieure à 450 ppm (parties

par million), de sorte qu’en 2050, le monde ne

doit pas émettre plus de la moitié des GES

actuellement émis. L'Annexe B et l'Annexe C

présentent une comparaison de trois scénarios,

le scénario BAU, le scénario des 450 ppm et un

scénario intermédiaire sur la base de 550 ppm.

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13

2.1 Paramètres à prendre en

compte

1) Une atténuation de l'impact du change-

ment climatique est économiquement im-

portante, voire essentielle

Comme indiqué dans le Stern Review Report3,

l'absence d'action coûtera entre 5 % et 20 %

du produit national brut mondial, tandis que

l'action ne coûtera que 1 % du PNB.

2) L'atténuation de l'impact du changement

climatique est soutenue politiquement

Les engagements politiques en faveur de la

réduction des émissions de CO2 constitueront

le cadre de l'action pour les 30 prochaines

années:

Kyoto a initialement décidé une réduction

de 8 % des émissions par rapport au

niveau de 1990 pendant la période courant

jusqu'à 2012

En mars 2007, le Conseil européen de

printemps a tablé sur une réduction d'au

moins 20 % du niveau de 1990, à l’horizon

2020

Certains pays visent une réduction de 50 %

de moins que le niveau de 1990, en 2050

Suivi de Copenhague, Bonn, Cancún, etc.

3) L’électricité doit être une composante clé

de la réponse

31 % des combustibles fossiles mondiaux

consommés chaque année sont consacrés

à la production d'électricité

3 http://webarchive.nationalarchives.gov.uk/+/http://www.

hm-treasury.gov.uk/independent_reviews/stern_review_

economics_climate_change/stern_review_report.cfm.

Section 2Cadre d’élaboration des solutions

¹⁄³ de l'énergie fi nale consommée par

l'industrie provient de l'électricité, avec un

taux de progression de 2.7 %

L'énergie utilisée dans les bâtiments et

services provient également, pour un tiers,

de l'électricité, avec un taux de progression

de 2.3 %

L'introduction de l'électricité dans les

transports permettra de mieux contrôler

l’énergie utilisée et de réaliser des

économies

L'électrifi cation de diverses autres applica-

tions de l'énergie contribuera à accroître

l'effi cacité

2.2 Domaines d’action

Le problème pourrait être posé dans les termes

suivants: plus il y a d’habitants, plus il y a d'énergie

utilisée; plus il y a d'énergie utilisée, plus il y a

d'émissions de dioxyde de carbone; plus il y a

d'émissions de dioxyde de carbone, plus le climat

se détériore. De façon un peu plus formelle: à tout

moment, les émissions totales de CO2 sont égales

à la population, que multiplie la quantité d'énergie

utilisée par personne, que multiplie la quantité de

CO2 émis par unité d'énergie utilisée:

CO2 = P × [E/P] × [CO

2/E]

CO2 = Quantité de CO

2 émise

P = Population

[E/P] = Énergie utilisée par habitant

[CO2/E] = CO

2 émis par unité d'énergie utilisée

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14

Cadre d’élaboration des solutions

Nous supposerons que P, la population, est une

valeur donnée (voir Section 1.2). Pour réduire les

émissions de CO2, nous devons donc agir sur les

quantités [E/P] et [CO2/E] (voir également Annexe C).

Agir sur la quantité [E/P], c’est agir sur

l'effi cacité énergétique. Il est possible d'agir

sur cette quantité à court, moyen et long

terme. L'action à court terme permet d’ores

et déjà d’obtenir des résultats signifi catifs. Les

deux éléments stratégiques sont l'utilisation

effi cace de l'électricité et le remplacement

par l'électricité d’une partie des combustibles

fossiles consommés.

L'action sur la quantité [CO2/E] passe par la

décarbonisation de l'énergie, le choix d'éner-

gies qui émettent moins ou pas de carbone

(énergies renouvelables, biocarburants, cap-

ture et stockage du carbone (CSC) et énergie

nucléaire). Les résultats s’inscrivent dans le

moyen et le long terme.

Parmi les options tactiques disponibles, citons:

l'investissement – investir pour réduire la

consommation d'énergie par personne, et les

émissions de CO2 par unité d'énergie consommée;

les technologies – identifi er les technologies et

les stratégies qui sont les plus rentables en matière

de réduction de CO2 (à noter que ces technologies

et stratégies varieront d'un pays à l'autre); et

l'action individuelle – investissements privés et

publics (par ex. l'achat d'appareils énergétiquement

effi caces ou majoration des prix de l'électricité

pour fi nancer les investissements), et changement

des comportements pour se tourner vers des

actions moins énergivores.

2.3 Leviers disponibles

2.3.1 Inventaire et potentiel des actions

Il est possible de recourir aux actions suivantes

pour réduire les émissions de CO2 liées à la

production et à la consommation d'électricité.

Dans la plupart des cas, ces actions ont trait à des

technologies éprouvées.

Réduire l'énergie utilisée par le consommateur

fi nal grâce à une augmentation de l'effi cacité

énergétique

– À l’heure actuelle, les technologies dispo-

nibles et éprouvées permettent de réaliser

des économies pouvant atteindre 30 %

– Cela passe par une mise en œuvre mas-

sive, non seulement dans les installations

nouvelles, mais également dans les instal-

lations existantes

– Il est possible d’agir sur le comportement

du consommateur fi nal pour réduire les

activités énergivores

Réduire les pertes de transmission et de

distribution (9 % actuellement)

– Le bénéfi ce sera conforme à la proportion

actuelle

Améliorer l'effi cacité de la production (seul un

tiers de l'énergie primaire utilisée est disponible

sous forme d’énergie électrique)

– Il faudra du temps et des moyens pour

transformer les installations existantes de

production d'électricité

– Le charbon est encore disponible et bon

marché dans de nombreux pays

Développer les énergies renouvelables et

en particulier la production décentralisée,

quasiment exemptes de CO2

– Il existe des limites économiques (néces-

sité de subventionner les coûts) et des

contraintes physiques (terrains dispo-

nibles, vents, ...)

Remplacer le bouquet d’énergies fossiles par

des combustibles émettant moins de CO2

(moins de charbon, cogénération, nucléaire,

turbines à gaz à cycle combiné, ...)

Page 14: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

15

Cadre d’élaboration des solutions

– En ce qui concerne l'effi cacité de la

production, l'existence de centrales élec-

triques impossibles à transformer retarde-

ra les résultats réels

Limiter les émissions de CO2 sur le lieu de

production via la capture et le stockage du

carbone

– La technologie ainsi qu'un modèle

commercial viable restent à démontrer

Électrifi er les transports, actuellement dépen-

dants à 99 % des combustibles fossiles (pé-

trole), pour accroître leur effi cacité énergétique

2.3.2 Mesure et évaluation

des réponses possibles

L'électricité est un facteur clé de l'effi cacité éner-

gétique pour autant que son utilisation soit évaluée

et régulée. La mesure et l'évaluation dépendent

étroitement d'un petit nombre de notions de base.

Les calculs doivent être effectués, autant que pos-

sible, en termes d'énergie électrique et doivent être

vérifi és de façon à appréhender les avantages de

la régulation. Pour la totalité du cycle de l'énergie

électrique, depuis la production jusqu'à la consom-

mation, c'est-à-dire à la fois pour la production,

la transmission et la distribution, et dans chaque

secteur d'application, il est nécessaire de défi nir

des indicateurs EEE et de mesurer l'effi cacité à

chaque étape propre au secteur. Pour chacune

des valeurs mesurées, il faut enregistrer l'améliora-

tion qui peut être obtenue grâce à l’application de

la Meilleure technologie disponible (MTD). La

réduction des émissions de CO2 doit être fondée

sur des informations explicatives complètes por-

tant sur les ressources de production et sur toute

ressource supplémentaire utilisée; des données

de performances, telles que l'effi cacité de la pro-

duction, du stockage et de la transmission; et des

émissions de CO2 calculées par analyse du cycle

de vie (ACV) des processus d'infrastructure (voir

également Annexe D).

En résumé, les deux aspects suivants revêtent une

importance cruciale:

1) Une approche systémique prenant en

compte la totalité du cycle s’impose

2) La mesure et l'évaluation sont nécessaires

à chaque étape

Le secteur des transports prendra graduellement

de l'importance, notamment à mesure que les

véhicules électriques gagneront en popularité, mais

pour l’heure, il n'a pas été pris en considération

dans le présent paragraphe.

2.3.3 Effets de l'électrifi cation

Les méthodes d'évaluation de l'effi cacité

énergétique doivent tenir compte des effets de

l'électrifi cation, c'est-à-dire de la migration vers

l’énergie électrique des activités consommatrices

d’une énergie d'une autre source (typiquement

les énergies fossiles). On peut s'attendre à des

réductions importantes tenant essentiellement

au fait que l'électricité se régule et se mesure

extrêmement bien, ainsi qu’à sa polyvalence la

rendant utilisable dans diverses applications. En

général, la réduction nette de l'énergie consommée

est égale à la différence entre la réduction obtenue

par l'électrifi cation et l'énergie consommée par

l'action d'électrifi cation elle-même (voir Figure 2.1).

2.3.4 Effets des technologies de l'informa-

tion et de la communication (TIC)

Les méthodes d'évaluation de l'effi cacité énergé-

tique doivent également prendre en compte l'in-

troduction ou la diffusion intelligente des TIC. Par

exemple, si les communications électroniques se

substituent au déplacement physique des per-

sonnes, la consommation de combustibles fos-

siles diminuera. En règle générale, la réduction

nette de l'énergie consommée est égale à la dif-

férence entre la réduction obtenue par l'utilisation

Page 15: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

16

Cadre d’élaboration des solutions

des TIC et l'énergie consommée par les outils de

TIC eux-mêmes (voir Figure 2.2).

2.3.5 Modifi cation des comportements

Il est à prévoir que la modifi cation des compor-

tements individuels et de la société aura des ef-

fets spectaculaires. Cela peut aller de la décision

– comme nous l’avons suggéré plus haut – de

tenir une « réunion » en utilisant des moyens élec-

troniques, jusqu'à la transformation radicale des

activités de loisirs de la population, en passant

par le choix de moyens de transport neutres pour

l'environnement, et cela impliquera, entre autres

déclencheurs, une action individuelle spontané-

ment mue par le souci de la nature, l'émulation et

l'évolution des modes, des incitations facultatives

(par ex. fi nancières) et des réglementations impo-

sées. Bien que du point de vue de la société, les

changements de comportement puissent consti-

tuer le levier décisif et doivent donc être mis en

avant dans tous les contextes pertinents, ce white

paper ne s’attachera pas à livrer des analyses ou

des recommandations détaillées. En effet, pour

l'IEC, comme dans d'autres contextes techniques

et dans le domaine des normes internationales

en général, il n'est pas judicieux d'agir (ou même

d'exprimer des opinions) avant d’avoir perçu des

signaux concrets de la part de la société et des

gouvernements.

2.4 Perspectives d'évolution

Aujourd'hui, la production d'énergie est

principalement centralisée, la transmission et la

distribution d'énergie s'effectuent dans une seule

direction – de la centrale de production vers le

consommateur – et l'énergie est utilisée par des

consommateurs qui ne voient que le résultat fi nal

sans disposer d’informations sur l'utilisation de

l'énergie électrique en général. Le Tableau 2.3 et le

bref commentaire ci-dessous donnent un aperçu

de certaines évolutions prévisibles.

Pour la production d'électricité, on peut

s'attendre à ce que, à l’horizon 2020, la

production d'énergie reste essentiellement

centralisée, avec l’utilisation de combustibles

fossiles, mais la production décentralisée sur le

lieu de consommation fera son apparition, avec

l'utilisation des énergies renouvelables (entre

10 % et 20 %). En gardant présents à l'esprit cette

évolution et des plans de production décentra-

lisée d’énergies renouvelables, il paraît pertinent

de prévoir que la part d’énergies renouvelables

dans la consommation énergétique totale passe

d'environ 8 % aujourd'hui à environ 40 % en 2050.

Réduction totale de la consommation d'énergie = – Énergie consommée pour la mise

en œuvre de l'électrifi cationRéduction de la consommation

d'énergie utile par l'électrifi cation

Figure 2.1 | Réduction de la consommation d'énergie par l'électrifi cation

Réduction totale de la consommation d'énergie = – Énergie consommée

par les outils de TIC utilisés

Réduction de la consommation d'énergie utile

par l'utilisation des TIC

Source: “ Deliverable 1: Defi nition ”, Focus Group on ICTs and Climate Change, ITU-T

Figure 2.2 | Réduction de la consommation d'énergie par l'utilisation des TIC

Page 16: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

17

Cadre d’élaboration des solutions

Pour la transmission et la distribution, de

grands réseaux CA/CC seront interconnectés, et

le consommateur combinera consommation et

production d'énergie. La conception des réseaux

évoluera vers un ensemble de petits et grands

réseaux interconnectés. La Figure 6.1 montre un

schéma de réseau qui regroupe la production, le

transport et la distribution d'énergie.

Pour l'utilisation de l'énergie, la relation entre

producteur et consommateur sera de type

bidirectionnel, la mesure de la consommation

d'énergie permettant des stratégies d'utilisation

fl exibles et négociées.

En ce qui concerne les bâtiments/services, les

bâtiments joueront un rôle actif: non seulement ils

consommeront de l'énergie, mais ils en produiront

également. Grâce aux technologies de l'information

et de la communication (TIC), ils seront en mesure

de s'adapter aux variations des conditions

intérieures (par ex. différents niveaux d'activité)

et des conditions propres au réseau. Toutes les

installations du bâtiment seront intégrées dans

Tableau 2.3 | Perspectives d'évolution

Aujourd'hui 2020 2030 et au-delà

Production Centralisée Centralisée (avec

davantage de production

thermique et nucléaire

plus effi caces)

Décentralisée

Énergies renouvelables

(10 % à 20 %)

Fossile et nucléaire

centralisées

Renouvelables

centralisées et

décentralisées (40 % à

45 %)

Micro-réseaux

Transmission

et distributionGrande échelle

Flux d'énergie:

unidirectionnel,

commandé par les

technologies de

l'information (IT)

Flux d'énergie: essentiellement unidirectionnel, UHVAC (courant alternatif très haute tension) et UHVDC (courant continu très haute tension) commandé de façon optimale par IT

Réseaux majeurs

utilisant l’UHVAC et

l’UHVDC, commandé de

façon optimale par IT

Réseaux interconnectés

Petite

échelle

Flux d'énergie:

unidirectionnel

Début du passage de

l’unidirectionnel au

bidirectionnel

Flux d'énergie:

bidirectionnel

Développement et

introduction de la

commande par IT

Flux d'énergie:

bidirectionnel

Interconnecté et

commandé de façon

optimale par IT

Utilisation Les consommateurs

n'ont aucune information

sur l'utilisation

Données d'utilisation

intelligente

Consommateurs en

passe de devenir

également des

producteurs

Les consommateurs

peuvent optimiser leur

consommation, leur

production et leurs

émissions de CO2 via

des systèmes de gestion

de l'énergie

Déploiement d'une

utilisation fi nale très

effi cace

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18

Cadre d’élaboration des solutions

un système global de gestion du bâtiment et de

l'énergie faisant appel aux TIC et à des capteurs

répartis.

Les véhicules électriques seront équipés

d'interfaces permettant de les intégrer au réseau;

on aura recours à la technologie de stockage de

l'énergie.

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19

Section 3Effi cacité énergétique

3.1 Effi cacité énergétique:

défi nition

L'effi cacité énergétique englobe l'effi cacité totale

des activités humaines consommant de l'énergie

et pas uniquement l'effi cacité mesurable d'un

processus unique. Elle repose donc sur deux

effi cacités complémentaires: l'effi cacité d'une

action ou d'un processus donné – faire la même

chose mais avec moins d'énergie; et l'effi cacité

des choix effectués – modifi cation de systèmes

et de comportements sociaux de façon à utiliser

moins d'énergie au total.

Pour illustrer le premier aspect, il est possible

d’optimiser les composants électriques et

électroniques en élaborant des normes minimales

de rendement énergétiques (MEPS). À titre

d'exemple supplémentaire, les deux aspects seront

nécessaires pour accroître l'effi cacité énergétique

des activités industrielles: non seulement des

processus individuels devront être optimisés, mais

une architecture globale fondée sur une approche

systémique permettra également de sélectionner

et de redéfi nir des processus de façon à augmenter

l'effi cacité globale.

Dans Perspectives énergétiques mondiales 2008,

l'AIE a identifi é l'effi cacité énergétique comme le

moyen le moins coûteux et le plus effi cace à court

et moyen terme pour lutter contre le changement

climatique.

L'effi cacité énergétique est avantageuse sur trois

plans:

1) réduire les émissions de CO2,

2) économiser sur les ressources naturelles rares

et limiter leur épuisement,

3) réduire les coûts d'énergie.

3.2 La chaîne actuelle de l'énergie

électrique

Aujourd'hui, la production d'électricité représente

31 % de l'utilisation totale des combustibles

fossiles, et environ 40 % de la totalité des émissions

de CO2 liées à l'énergie. Cependant, les deux tiers

du combustible utilisé pour produire de l'électricité

sont perdus lors de la production et 9 autres pour

cent le sont lors de la transmission/distribution

(voir Figure 3.1).

Au plan de l'utilisation fi nale, près de la moitié est

consacrée aux applications industrielles, et le reste

se partage pour moitié environ entre les bâtiments

résidentiels et les bâtiments de services/commerce

(voir Figure 3.2).

En résumé:

Seul un tiers de l'énergie primaire utilisée dans

la production est transformée en électricité.

Les pertes lors de la transmission et la

distribution (T&D) s'élèvent à environ 9 %.

Concernant l’utilisation fi nale,

– les quantités d'électricité utilisées dans les

bâtiments/services et dans l'industrie sont

sensiblement égales;

– la quantité d'électricité utilisée dans les

transports est actuellement très limitée.

Il en résulte que:

Les technologies éprouvées permettent actuellement une économie pouvant atteindre 30 %, de fait l'effi cacité énergétique au niveau de l'utilisation fi nale devrait être mise en œuvre sans plus attendre et massivement. Le rôle des normes consiste à favoriser ce déploiement.

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20

Effi cacité énergétique

Valeurs 2009 extrapolées de l’AIE et US DOE WEO

Schneider Electric JJ MARCHAIS 15 juin 2009

T&D loss = 9 %

60 000 TWh

20 000 TWh

18 200 TWh

Énergie primaire pour

la production d'électricité

Électricité produite

Perte T&D = 9 %

Électricité distribuée

60 000 TWh

Transformation-production

Facteur de perte = 3

Perte = 40 000 TWh

20 000 TWh

Perte = 1 800 TWh

18 200 TWh

Figure 3.2 | Utilisation fi nale de 18 200 TWh d'électricité fournie

Distribution de l’électricité par utilisation fi nale

10 000

9 000

8 000

7 000

6 000

5 000

4 000

3 000

2 000

1 000

0

TW

h

250

Transports Commercial Résidentiel Industriel

4 250

4 800

8 900

Figure 3.1 | Pertes dans la chaîne énergétique actuelle

Page 20: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

21

Effi cacité énergétique

Un accroissement de l'effi cacité de la production

peut avoir un effet signifi catif, mais il faut du

temps pour mettre en œuvre la recherche et

le développement de nouvelles technologies.

Les normes ont pour rôle de soutenir le

développement de ces nouvelles technologies.

Dans la transmission et la distribution (T&D), une

réduction proportionnelle du pourcentage de

perte n'aura pas beaucoup d'impact, à valeurs

constantes, dans la mesure où le taux de perte

moyen n'est pas élevé. Toutefois, à mesure que

les besoins énergétiques et, en particulier, la

quantité d’énergie distribuée augmenteront, le

moindre point de pourcentage de perte sera

signifi catif. À l’heure actuelle, il existe aussi

des situations particulières où les pertes de

T&D sont nettement supérieures à la moyenne,

et où un impact plus important est également

prévisible.

Voir la Section 5 pour une analyse des effets des

améliorations à différentes étapes de la chaîne

énergétique.

3.3 Production d'électricité à partir

de combustibles fossiles

La production centralisée à grande échelle

continuera à jouer un rôle clé dans la production

d'électricité, et les progrès technologiques dans

ce domaine, y compris dans celui des énergies

renouvelables, sont donc tout aussi importants. Les

points suivants sont essentiels pour la production

d’électricité à partir de combustibles fossiles:

Améliorations de l'effi cacité de la production

d'énergie thermique

Transfert de technologie de ces améliorations

vers tous les pays concernés

Capture et stockage du CO2 (voir Section 4.2)

Dans l'idéal, il convient d'utiliser moins de

combustibles fossiles, tant pour réduire les

émissions de CO2, qu’en raison de l'épuisement

des ressources naturelles. Néanmoins, les

combustibles fossiles vont continuer à jouer

un rôle important à l’avenir, dans la production

d'électricité. Il est donc souhaitable de poursuivre

ou d’accroître les efforts de R&D en matière

de production d’énergie d’origine fossile, afi n

d'améliorer l'effi cacité de la production ou de

réduire les émissions de CO2 dans l'atmosphère,

voire les deux.

Afi n de réduire le CO2, il est également important de

diffuser les technologies classiques et néanmoins

pertinentes, par le biais de la coopération

internationale, dans la mesure où la situation de

la production d’énergie thermique varie d'un pays

à l'autre.

3.3.1 Cycle combiné (gaz naturel)

La production d'électricité à cycle combiné est une

méthode de production qui combine une turbine à

gaz avec des turbines à vapeur. En employant une

turbine à gaz à haute température dans la section

haute température et en recyclant effi cacement

l'énergie d'échappement de cette section dans le

circuit de vapeur, on peut obtenir une plus grande

effi cacité thermique qu’avec des turbines à vapeur.

Le type de cycle combiné le plus perfectionné a

atteint une effi cacité de 59 %, principalement en

portant à 1 500 °C la température des gaz d'entrée

de la turbine à gaz. Le cycle combiné peut suivre

les fl uctuations de la demande, dès lors que les

opérations de démarrage et d'arrêt sont simples.

La R&D se poursuit en vue d'obtenir des niveaux

d’effi cacité encore plus élevés, par exemple, une

effi cacité thermique allant jusqu'à 62 % avec des

températures de gaz atteignant 1 700 °C (voir

Annexe E).

3.3.2 Combustion de charbon pulvérisé

(PCC) avec vapeur supercritique

Dans la mesure où de nombreux pays, dont des

pays développés, sont très dépendants du charbon

(par ex. à 50 % pour les États-Unis), et où le ratio

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22

Effi cacité énergétique

réserves/production du charbon est estimé à 147

ans (supérieur à celui du pétrole: 41 ans ou du gaz

naturel: 63 ans), l’accroissement du rendement

thermique dans la production d'électricité à base

de charbon peut jouer un rôle important dans la

réduction des émissions de CO2.

Diverses méthodes existent ou sont en cours

de développement. La combustion de charbon

pulvérisé (Pulverized Coal Combustion, PCC)

consiste à introduire de la poussière de charbon

et de l'air dans une chaudière. La PCC augmente

l'effi cacité thermique grâce à une température de

combustion plus élevée. De plus, elle émet de

moindres quantités de gaz polluants, tels que les

SOx ou les NO

x. L'effi cacité thermique a connu une

amélioration constante, principalement via l’élévation

de la température et de la pression de vapeur. Un

type évolué de PCC atteint une effi cacité thermique

de l’ordre de 43 % à 45 %. La R&D en matière de

PCC vise actuellement à accroître la température de

vapeur à 700 °C, ce qui pourrait porter l'effi cacité

thermique à 50 %.

3.3.3 Cycle combiné à gazéifi cation

intégrée (CCGI)

Le CCGI est une autre innovation allant au-delà

des performances de la combustion de charbon

pulvérisé. Le CCGI offre un rendement de 45 % à

48 %, soit légèrement plus que les 40 % à 42 % de la

production à l’aide de charbon pulvérisé classique.

Deux types de CCGI en cours de développement

sont soumis à des essais sur le terrain, dans de

nombreux pays, dont les États-Unis, le Royaume-

Uni et le Japon. Il s’agit d’un système à souffl age

d'air qui réduit la consommation d’énergie

auxiliaire, et d’un système à souffl age d'oxygène

qui facilite la capture du CO2. Plusieurs installations

commerciales de CCGI sont planifi ées. Pour une

application plus poussée, certains problèmes

techniques, tels que la combinaison avec la

technologie de capture et de stockage du CO2,

sont à l’étude.

3.4 Cogénération (production

combinée de chaleur et

d’électricité, PCCE)

La cogénération, également dénommée Production

combinée de chaleur et d’électricité (PCCE),

permet de produire simultanément de l'électricité

et de l'eau chaude ou de la vapeur, à partir d’une

même source d'énergie. En théorie, cette méthode

permettrait d'utiliser le combustible selon une

effi cacité proche de 100 %. Le rendement moyen

varierait en fonction de l’adéquation entre d’une

part, les demandes relatives en chaleur (par ex.

eau chaude, vapeur) et en électricité, et d’autre

part, l’approvisionnement. Une effi cacité moyenne

plus élevée serait atteinte dans des régions où les

conditions nécessitent un apport parallèle d'eau

chaude (ou de vapeur) et d’énergie électrique,

telles que les Pays-Bas ou la Scandinavie.

3.5 Piles à combustibles, y compris

les utilisations associées à la

PCCE et à la gazéifi cation du

charbon

La pile à combustible est un dispositif qui produit de

l'électricité à partir de combustible et de comburant.

On dit que les piles à combustible ont un rendement

supérieur à celui des moteurs thermiques, car elles

ne sont pas tributaires du rendement de Carnot.

Bien que posant encore de nombreux problèmes,

tels que la nécessité d'importantes réductions

de coûts ou d'une durée de vie plus longue, la

pile à combustible offre d’autres avantages, tels

qu'un fonctionnement silencieux et une structure

modulaire, aisément adaptable. Il est à prévoir que

les piles à combustible trouveront des applications

dans de nombreux secteurs, tels que la production

combinée de chaleur et d'électricité (PCCE, voir

Section 3.4) ou les téléphones portables.

En ce qui concerne la micro-PCCE, dont on

attend qu'elle améliore l'effi cacité énergétique

dans le secteur résidentiel, il existe au Japon un

système évolué de cogénération résidentielle (voir

Page 22: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

23

Effi cacité énergétique

Figure 3.3). En 2005, La New Energy Foundation

(NEF) a lancé à grande échelle un test en situation

réelle d'une pile à combustible à membrane

échangeuse de protons (PEFC), en vue d'une

introduction sur le marché. En quatre années,

3 307 unités ont été installées et ont donné lieu

à une réduction de 1.3 t CO2 pour un total de

5.2 t par an par unité résidentielle (ménage). La

commercialisation de ces unités a commencé au

Japon en 2009.

De nombreux types de pile à combustible sont

actuellement en phase de recherche et de

développement, l'objectif étant de remédier aux

problèmes et de trouver une large application. Le

cycle combiné de pile à combustible à gazéifi cation

intégrée du charbon (IGFC) est une application

évoluée de la pile à combustible. Il comprend un

gazéifi cateur de charbon à souffl age d’oxygène,

une turbine à gaz, une pile à combustible à oxyde

solide (SOFC) et une turbine à vapeur. Il est prévu

qu'il atteigne un rendement thermique de 60 %, ce

qui est nettement supérieur au rendement de la

production classique à l’aide de charbon pulvérisé

ou même à celui du cycle combiné à gazéifi cation

intégrée (CCGI). Des essais sur le terrain sont

actuellement en cours au Japon, en vue de

développer cette technologie et produire du gaz

issu du charbon pour les piles à combustible (voir

Annexe F).

3.6 Transmission et distribution

(T&D)

Nous avons vu que les effets escomptés des

améliorations en matière de T&D sur l'effi cacité

énergétique sont limités, en raison de leur part

relativement faible dans l'utilisation totale de

l'énergie. Il est toutefois utile de se pencher sur la

question, dans la mesure où le réseau centralisé,

aujourd'hui convenu, sera prochainement

Hydrogène Oxygène ÉlectricitéEau

Production d'électricité +

Production de chaleurpar réaction entre

hydrogène et oxygène

Courant électrique alternatif

Oxygène

Onduleur

Méthane

Hyd

rog

ène CO2 Eau

L'hydrogène est extrait du gaz de ville et de l'eau

Hydrogène

Empilement

Dispositif de traitement de combustible

Gaz naturel

Dispositif de récupération de la chaleur d'échappement

Cuve de stockage d'eau chaude

Chaleur d'échappement

Courant électrique continu

Eau chaude

Électricité

Figure 3.3 | Micro-unité de production combinée de chaleur et d’électricité (micro-PCCE), Japon

Page 23: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

24

Effi cacité énergétique

complété par des sources décentralisées. La

réduction des coûts de transmission et distribution

a une incidence sur la réduction des émissions de

CO2, notamment du fait que, dans de nombreux

pays, le taux de perte est élevé ou est susceptible

d'être réduit. L'augmentation de la tension de

transmission et distribution, l'installation de

centrales électriques à proximité de la demande

(y compris la production décentralisée ou la

production sur place), le développement et le

choix d'équipements à faible taux de perte sont

des mesures supposées effi caces pour réduire la

perte dans le réseau.

Cependant, l'emplacement et la confi guration

de centrales électriques ainsi que l'intensité et la

répartition de la demande varient grandement d'un

pays à l'autre ainsi qu'en fonction des circonstances

(par ex. disponibilité des ressources, acquisition de

sites). Par conséquent, la confi guration du réseau

ne peut pas être uniformisée dans le monde

entier, et les mesures jugées effi caces seront très

variables.

L'alignement général sur les meilleures pratiques

devrait conduire à une diminution d'environ 3 % des

pertes. La très haute tension en courant alternatif

ou UHVAC (transport en courant alternatif à une

tension maximale supérieure à 1 000 kV) et en

courant continu ou UHVDC (transport en courant

continu à une tension maximale supérieure à 800 kV)

sont des exemples de solutions technologiques de

pointe visant à réduire les pertes par élévation des

tensions transportées. Le câble supraconducteur

est un exemple de composant à faible taux de perte.

3.7 Utilisation de l'électricité dans

les bâtiments

L'utilisation de l'énergie dans les bâtiments

(résidentiels et tertiaires, c'est-à-dire les services)

représente environ 40 % de la consommation totale

d'énergie. L'électricité utilisée équivaut à environ la

moitié de la totalité de l'électricité utilisée partout

ailleurs (voir Figure 3.2). Ces deux secteurs ont

pour objectif de réaliser d'importantes économies

au cours de la prochaine décennie, grâce à la fois

à l'énergie électrique et à l'électrifi cation. L'analyse

du cycle de vie démontre le caractère critique de

l'effi cacité énergétique, pendant toute la durée de

vie d'un bâtiment. Optimiser l'usage de l'énergie,

en ne donnant accès qu’à l'énergie nécessaire et

uniquement au moment où elle est nécessaire est

une condition essentielle pendant tout le cycle de

vie des bâtiments.

Dans le secteur résidentiel (ménages), l'utilisation

et la consommation de l'énergie sont fortement

déterminées par le revenu et corrélées à celui-

ci. Le segment des bâtiments non résidentiels

couvre un large spectre: immeubles de bureaux,

hôpitaux, centres commerciaux, gares ferroviaires,

etc. Certains d’entre eux contiennent de lourds

processus, tels que des centres informatiques.

En effet, l'utilisation d'équipements de TIC se

développe de façon exponentielle, à la fois dans

les foyers et dans les bureaux, atteignant dans les

pays développés jusqu'à 1 000 kWh par an et par

ménage, avec une part consommée en mode veille

pouvant aller jusqu’à 30 %. Dans les bâtiments non

résidentiels, l'électricité représente environ 50 % de

l'énergie utilisée et constitue en outre un élément

clé en matière de contrôle de l'utilisation des autres

combustibles, tels que ceux destinés au chauffage

(voir Annexe G).

Que ce soit dans les bâtiments résidentiels ou non

résidentiels, des progrès notables ont été réalisés

au cours des dernières décennies, dans le domaine

de l’effi cacité énergétique, s’agissant notamment

du chauffage ou des appareils électroménagers.

Néanmoins, des efforts restent à accomplir en

termes de maîtrise de l'utilisation de l'électricité,

dans une optique d'effi cacité. C'est pourquoi

l'électricité est désormais cruciale, non seulement

dans son utilisation directe en tant qu'énergie,

mais aussi dans les domaines de la mesure, de

l'automatisation et de la régulation, ainsi que sous

l’angle du suivi permanent de la consommation

d'énergie. Des technologies éprouvées existent,

de sorte qu’il s’agit à présent de les mettre en

œuvre, en particulier dans les bâtiments existants.

Page 24: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

25

Effi cacité énergétique

Leviers existants pour améliorer l'effi cacité

énergétique électrique actuelle:

Utilisation d’équipements à faible consomma-

tion et à effi cacité élevée (systèmes d'éclai-

rage, moteurs, condensateurs électriques,

transformateurs, câbles)

Optimisation de l'utilisation de ces équipements

grâce à une automatisation et une régulation

intelligentes (systèmes de gestion de l'énergie)

Mise en œuvre de procédures et d'outils pour

la surveillance et l’entretien des systèmes

Promouvoir l'effi cacité et optimiser l'utilisa-

tion fi nale par l'automatisation et la régula-

tion: les systèmes de gestion de l'énergie consti-

tuent une part fondamentale de la solution globale,

dès lors qu’ils permettent d’optimiser la consom-

mation d'énergie, tout en assurant une fi abilité

générale et la durabilité des performances. Les

dispositifs à faible consommation maintenus sous

tension lorsqu’ils ne sont pas utilisés continuent à

consommer de l'énergie (lampes, moteurs, équi-

pement électronique en mode veille, ...). Une varia-

tion de 2 °C dans le réglage de la température de

chauffage ou de refroidissement peut consommer

jusqu'à 10 % d'énergie supplémentaire, ainsi de

mauvais réglages, même légers, peuvent avoir de

lourdes répercussions. L'automatisation et la régu-

lation sont essentielles pour optimiser l'utilisation

de l'énergie:

Elles permettent de ne consommer que ce qui

nécessaire, quand et où c'est nécessaire

Elles permettent de corriger les « mauvaises

habitudes » et d’adopter des comportements

mieux adaptés

Elles sont faciles à installer sur des sites

existants et améliorent le rendement

Elles complètent les dispositifs d'utilisation fi nale

énergétiquement effi caces afi n d’optimiser les

performances globales d'utilisation

Exemples de solutions: détecteurs de présence

et de lumière, minuteries, variateurs de vitesse,

automatisation et commande de systèmes à

moteur électrique, automates programmables

(PLC).

La rénovation des bâtiments existants pour

une meilleure effi cacité énergétique est

également un élément essentiel. En raison de la

longue durée de vie des bâtiments, la construction

de nouveaux bâtiments sur des sites existants

progresse lentement (typiquement moins de 2 %

par an sont remplacés). Les énergies renouvelables,

telles que celle issue des cellules photovoltaïques

ou des pompes à chaleur, sont bien adaptées

aux bâtiments résidentiels et aux immeubles

commerciaux et de services et devraient donc

se développer de manière intensive. Il sera

nécessaire de gérer le raccordement au réseau.

Un nombre croissant d'applications à base de TIC

est implanté dans les immeubles commerciaux

et de services, et certaines d’entre elles (telles

que les applications de santé dans les hôpitaux)

deviennent critiques.

Le renforcement de l'effi cacité énergétique

grâce à la qualité, la fi abilité et la continui-

té de l’approvisionnement permet d'éviter un

gaspillage coûteux et des coûts de redémarrage.

Le maintien d’une qualité élevée et constante

est un gage d’optimisation de la consommation.

Exemples de solutions: alimentation électrique

ininterrompue, groupes électrogènes et commuta-

teurs de transfert automatiques, fi ltres.

La mesure et la surveillance sont la base du

diagnostic et de la commande, elles sont donc

nécessaires pour garantir une effi cacité énergétique

durable et la limitation des émissions de CO2.

Exemples de solutions: compteurs intelligents,

systèmes et services de surveillance, systèmes et

services de gestion de l'énergie.

Le véritable enjeu aujourd'hui est d'actionner

tous les leviers et de mettre en œuvre les

technologies existantes et éprouvées. Comme

indiqué plus haut, il ne s’agit pas de comprendre ce

qu'il faut faire ni de trouver des technologies et des

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26

Effi cacité énergétique

solutions nouvelles. Certes, les solutions existantes

sont source de progrès dans les bâtiments neufs,

mais elles sont peu exploitées dans les bâtiments

existants, et l’un des principaux freins au progrès

réside dans la lenteur du rythme de construction.

C’est la raison pour laquelle la rénovation est

si cruciale. (À noter que 80 % des bâtiments de

2020 ont déjà été construits.)

3.8 Utilisation de l'électricité dans

l'industrie

L'industrie utilise presque la moitié de toute

l'électricité produite. Il est donc vital d'adopter des

mesures d'effi cacité. De nombreux secteurs indus-

triels qui sont de grands consommateurs ont déjà

économisé de l'énergie (ainsi, la consommation

d'énergie par tonne d'acier brut produit a été divisée

par deux entre 1960 et 2005). Au regard de ces mé-

thodes disponibles, il est très important d'identifi er

la meilleure technologie disponible (MTD) ainsi que

les meilleures pratiques dans chaque secteur, et de

les diffuser aussi largement que possible de façon

à réaliser les économies potentielles. Cependant,

il existe de nombreuses possibilités pour accroître

ces économies – la plupart des processus indus-

triels continuent à consommer un surcroît de 50 %

d'énergie par rapport au minimum théorique. La ré-

duction du volume des déchets (dont la production

nécessite de l'énergie) s’impose également.

Les principaux obstacles relèvent de probléma-

tiques non technologiques: la plupart du temps,

les technologies existantes ne sont pas même

exploitées, dans certains cas, pour des raisons

structurelles (telles que des incitations internes

aux entreprises visant à privilégier les coûts de

fonctionnement par rapport aux investissements

en capital), dans d’autres cas, pour des raisons

politiques (incitations politiques absentes ou mal

orientées).

Un étalonnage s’impose pour identifi er les secteurs

dans lesquels il est possible d'améliorer l'effi cacité

énergétique, mais il s’avère diffi cile, notamment

selon une approche systémique, car il est soumis

à la concurrence. Il est cependant urgent de

développer les architectures de référence (voir

exemples à l'Annexe H et à la Figure 6.4) ainsi

que les meilleures pratiques qui permettront la

mise en place d’un étalonnage, et de les publier

dans des normes ou des recommandations. Une

composante importante de l'effi cacité énergétique

électrique (EEE) dans l'industrie est l'utilisation de

l'électricité (et bien entendu des TIC) pour surveiller

et maîtriser l'utilisation d'autres types d'énergie;

ces autres énergies doivent être incorporées dans

les architectures de référence, au même titre que

l'énergie électrique.

Il est probable que 70 % de l'électricité utili-

sée par l'industrie seront destinés à l'entraî-

nement des moteurs électriques, c'est pour-

quoi une approche architecturale des systèmes

de moteurs constitue une grande priorité. Il existe

déjà de nombreuses méthodes et optimisations

techniques; il est urgent de les appliquer de façon

globale et effi cace. Parmi les exemples de techno-

logies qui pourraient être prises en compte, citons

les aimants permanents, les convertisseurs matri-

ciels, les moteurs à réluctance, l'étalonnage in situ

des instruments, ainsi que la régénération et les

harmoniques dans l'alimentation.

3.9 Électrifi cation des transports

Dans ce secteur en particulier, il est possible

d’accroître l'effi cacité énergétique grâce à

l'électrifi cation – en augmentant signifi cativement la

part de l'électricité consommée par les transports

dans le monde (environ 1 %) et en réduisant

simultanément l'utilisation nette d'énergie et

les émissions de CO2. Les véhicules routiers

individuels sont des candidats prometteurs à

l'électrifi cation. Un véhicule électrique (VE) de

nouvelle génération a été développé qui utilise

des batteries rechargeables lithium-ion. Les VE

présentent les avantages suivants par rapport aux

voitures à essence:

Page 26: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

27

Effi cacité énergétique

Moins d'émissions de CO2: réduction des

émissions de CO2 même si l'électricité est

produite à partir du pétrole

Amélioration de l'environnement urbain: pas

de gaz d'échappement, moins de bruit

Au stade actuel du développement, il est nécessaire

de perfectionner les composants technologiques

suivants pour éliminer les obstacles à une plus

grande diffusion des VE:

Batterie coûteuse: réduction du coût par la

R&D et la production en masse

Batterie lourde et volumineuse: réduction de la

taille et du poids par la R&D

Outre les voitures, il est également nécessaire

d'examiner sérieusement l'électrifi cation (accrue)

des transports publics et de marchandises afi n

de réduire la consommation d'énergie et les

émissions.

L'électrifi cation des transports aura un impact sur la

conception du réseau et de l'infrastructure, mais offrira

également des possibilités supplémentaires; parmi

les aspects à prendre en compte, citons l’équilibrage

des charges, la mesure de la consommation et

l'infrastructure nécessaire à la recharge des véhicules

électriques.

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29

4.1 Énergies renouvelables (ER)

Les énergies renouvelables sont destinées

à procurer une énergie pouvant être utilisée

indéfi niment, sans émettre de gaz à effet de

serre; néanmoins, leur enjeu ne se limite pas à

l'effi cacité énergétique et à la décarbonisation. De

nombreuses installations ER sont classées comme

relevant de la production décentralisée (PD). La PD

permet non seulement à une maison de produire

individuellement de l'électricité, mais aussi à

des zones très isolées d'être autosuffi santes en

matière d’électricité. Combinée avec des systèmes

perfectionnés de raccordement au réseau et de

commande, des systèmes de stockage de l'énergie

et d'éventuelles incitations gouvernementales,

cette approche pourrait donner le jour à de

nouveaux aménagements, conduisant à une

évolution de l'industrie de l'énergie électrique, et

amenant éventuellement les zones qui s’étaient

jusque-là passées d'électricité, à y recourir. Ces

infl uences secondaires, qui contribueraient elles

aussi à une réduction du CO2, peuvent comprendre

notamment l’usage de véhicules électriques dans

les villes et le dessalement de l’eau de mer dans

des régions reculées.

Selon le rapport de l'AIE, le facteur clé qui permettra,

à moyen et long terme, de relever ces défi s avec

succès est davantage d’ordre technologique

qu’économique. Il est nécessaire de réaliser un

grand nombre d’avancées technologiques allant

au-delà des technologies ER qui sont actuellement

populaires. Ces avancées portent aussi bien sur

les matériaux employés, s’agissant notamment des

dispositifs électriques à semi-conducteurs et d’une

nouvelle technologie de purifi cation du silicium,

que sur des systèmes de distribution d’énergie

à la fois numériques et hautement intégrés. Une

fois que ce travail de R&D aura été mené à bien,

le scénario «450 Policy Scenario» pourrait bien

devenir réalité (voir Section 1.7 et Annexe B).

4.1.1 Énergie hydraulique

La production d'énergie hydraulique à grande

échelle a occupé et continuera d’occuper une place

de choix dans la palette des énergies renouvelables.

Dans les pays développés, son expansion sera

limitée, dès lors que la plupart des sites adaptés

à la production hydroélectrique sont déjà exploités.

Toutefois, dans les grands pays en transition ou

en voie de développement, elle recèle encore un

énorme potentiel et constituera la plus grande

contribution à la production d'électricité propre.

Dans bon nombre de pays, les mini-centrales

hydroélectriques ont un long passé de fonction-

nement durable et stable. Certaines d'entre elles

fonctionneraient depuis plus d'un siècle. Leur

impact sur l'environnement est bien moindre que

celui des grandes centrales hydroélectriques.

De plus, les mini-centrales hydroélectriques sont

utiles dans les régions reculées et les pays en voie

de développement.

4.1.2 Énergie éolienne

Parmi les technologies des énergies renouvelables,

l'énergie éolienne est celle qui remporte le plus de

succès: la capacité installée dépassait 73.9 GW

à la fi n de 2006. L'énergie éolienne a connu une

grande popularité en Allemagne, en Espagne,

Section 4 Réduction des émissions de dioxyde de carbone – « décarbonisation »

Page 29: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

30

Réduction des émissions de dioxyde de carbone – « décarbonisation »

aux États-Unis, en Inde, en Italie, au Danemark,

etc. Son coût oscille entre environ 0.10 et

0.14 USD/kWh. Le raccordement au réseau est

critique en raison des problèmes techniques qui y

sont associés, tels que les fl uctuations de fréquence

de sortie des convertisseurs irréguliers et non

asservis et l’absence d’adaptation à la capacité

du réseau. Ces problèmes sont parfois considérés

comme un obstacle à une plus large exploitation

des systèmes éoliens. Les diffi cultés relatives à la

maintenance et à la stabilité de fonctionnement,

qui s’amplifi eront avec le développement du

marché, peuvent faire l’objet d’une normalisation

et la portée de la norme pourra être élargie pour

intégrer le stockage.

4.1.3 Énergie solaire thermique

L’énergie solaire thermique devrait fournir de

l’électricité à un prix abordable. Des systèmes

de production relativement grands ont été testés

aux États-Unis, dans l'Union européenne et au

Moyen-Orient.

4.1.4 Énergie solaire photovoltaïque

Parmi les technologies des énergies renouve-

lables, l’énergie solaire photovoltaïque (PV) de-

vrait être l’une des plus effi caces, non seulement

dans les pays en voie de développement, mais

également dans des pays développés, tels que

l'Allemagne, le Japon, les États-Unis, l'Espagne

et l'Italie. Cette énergie renouvelable a bénéfi cié

d’importantes mesures incitatives, telles que des

prix de rachat, des crédits d'impôt et des aides

gouvernementales. La capacité installée mon-

diale totale dépassait 10 GW à la fi n de 2008.

Le coût de l’énergie produite pouvant atteindre

0.45 USD/kWh, il doit être revu à la baisse.

4.1.5 Énergie géothermique

La production d'énergie géothermique s’effectue

de façon stable dans des environnements

commerciaux, aux États-Unis, aux Philippines,

au Mexique, en Italie, en Indonésie, au Japon et

dans d'autres pays; d'importants systèmes pilotes

ont été testés dans diverses régions. La capacité

globale était d'environ 8 900 MW en 2005.

4.1.6 Systèmes de pompes à chaleur

Les systèmes de pompes à chaleur ne sont pas

toujours classés dans les énergies renouvelables,

mais cette technologie représente une utilisation

effi cace de l'énergie. Au Japon, les systèmes de

pompes à chaleur ont connu un succès rapide et

ont affi ché un rendement dépassant 60 %. Le Japon

détient un stock très important de climatiseurs à

gaz et compte plus de 100 000 installations à la

faveur des aides gouvernementales.

4.2 Production nucléaire

En raison de la problématique environnementale

mondiale, la production d'énergie nucléaire

revêt une importance majeure. La capacité

d’approvisionnement en énergie nucléaire est

comparable à celle de la production d'énergie

thermique et elle ne donne lieu à aucune émission

de CO2.

En matière de production d'énergie nucléaire, la

R&D a concentré ses efforts sur l'accroissement de

la sécurité et de la fi abilité, ainsi que sur l'effi cacité

de la production. Les résultats ainsi obtenus

ont permis de valoriser la production d'énergie

nucléaire: l'effi cacité accrue de la production

peut prolonger la durée de vie des ressources en

uranium, et l'amélioration de la sécurité et de la

fi abilité peut rehausser le taux d'utilisation, ce qui

aura pour effet de réduire les coûts de production.

Ainsi, les systèmes de 4ème génération sont en

cours de développement, ils succèdent à ceux

des 2ème et 3ème générations actuellement en

service ou en construction.

Le Forum International Génération IV (GIF) a été

créé en 2000 afi n de développer la prochaine

Page 30: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

31

Réduction des émissions de dioxyde de carbone – « décarbonisation »

génération de systèmes d'énergie nucléaire,

à savoir, la « Génération IV » (voir Annexe J).

Actuellement, dix pays membres du GIF (dont les

États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Japon)

coopèrent en vue d’ouvrir la voie à la Génération

IV et permettre son déploiement d’ici les années

2030. Les systèmes de la Génération IV ont

pour principaux objectifs d’améliorer la sécurité

nucléaire et la résistance à la prolifération, de

minimiser les déchets et l'utilisation des ressources

nucléaires, et de réduire les coûts du cycle de

vie. Récemment, les discussions au sein du GIF

ont porté sur six types de réacteurs susceptibles

d’atteindre ces objectifs:

Réacteurs thermiques

– Réacteur à très haute température (VHTR)

– Réacteur refroidi à l'eau supercritique

(SCWR)

– Réacteur à sels fondus (MSR)

Réacteurs rapides

– Réacteur rapide refroidi au gaz (GFR)

– Réacteur rapide refroidi au sodium (SFR)

– Réacteur rapide refroidi au plomb (LFR)

4.3 Capture et stockage du CO2

(carbone) (CSC)

Ainsi que l’a souligné le GIEC, la capture et le

stockage du CO2 (CSC) fi gurent parmi les solutions

offrant un fort potentiel en matière de réduction

des émissions de CO2. Il existe essentiellement

deux options envisageables pour stocker le CO2:

l'océan et les réservoirs géologiques (voir Annexe

K). Concernant l'océan, des problèmes techniques

et juridiques ont été identifi és.

Des tests sur le terrain sont planifi és ou en cours

de réalisation dans de nombreux pays, tels que le

Royaume-Uni, les États-Unis, l’Allemagne et le Japon.

Le principal obstacle à l'application de la CSC à la

production d'électricité réside dans son coût élevé

et dans le fait qu’elle occasionne une dégradation du

rendement thermique. Des innovations techniques

sont donc nécessaires à une mise en œuvre

future de la CSC. Il est à noter également que la

capacité potentielle de stockage du carbone varie

considérablement d'une région ou d'un pays à l'autre.

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33

Dans les Sections 3 et 4, nous avons évoqué

un grand nombre de mesures, reposant

principalement sur des technologies éprouvées

(permettant une application immédiate), qui

favoriseront les économies d'énergie électrique et

la décarbonisation. Indépendamment de la mise

en œuvre éventuelle de ces mesures et des étapes

qu’elles supposent, la question se pose de savoir

si – même en cas de mise en œuvre massive –

elles seront suffi santes pour atteindre les objectifs

mondiaux qui ont été fi xés. Cette section répond à

cette question par la négative, établissant ainsi la

progression logique depuis les mesures citées aux

Sections 3 et 4 jusqu’aux mesures plus radicales

proposées à la Section 6.

L'approche adoptée ici consiste à se concentrer sur

l'effet fi nal en matière de réduction des émissions

de CO2, que celle-ci passe par une effi cacité accrue

(y compris les changements de comportement) ou

par une décarbonisation réussie. La raison en est

que le changement climatique dû aux gaz à effet

de serre s’avère être la première priorité à l’échelle

mondiale.

Tout d’abord, des hypothèses quantitatives sont

émises quant à ce qui est susceptible de se

produire d’ici 2030 et 2050, si aucune mesure

particulière n'est prise (à savoir le scénario « rien

ne change » (BAU)). Ces hypothèses s’appuient

sur une projection purement arithmétique

d'estimations généralement admises à propos

du taux actuel de variation de divers facteurs.

Ensuite, on suppose divers degrés d'amélioration

concernant les facteurs infl uant sur les émissions

de CO2, et on quantifi e les résultats probables.

Cela permet de déterminer à quels facteurs le

résultat fi nal est le plus sensible, d'où l'expression

« analyse de sensibilité ». On trouvera dans

l'Annexe L davantage de détails ainsi qu'une

présentation des chiffres sous forme de tableaux.

Il convient de souligner qu'il ne s'agit pas de

modèles prédictifs détaillés. Les modèles utilisés

ne fi xent pas d’objectifs, mais se contentent de

les décrire. Ils n'impliquent aucune responsabilité

spécifi que d’une quelconque organisation. Ils

livrent cependant un aperçu signifi catif sur la base

des valeurs brutes des contributions relatives de

l'effi cacité énergétique de l'utilisation fi nale, de

la réduction des pertes de transmission et de

distribution, des sources d'énergie renouvelable et

de l'effi cacité de la production.

5.1 Scénario « rien ne change »

(BAU)

Si l’on admet une croissance de 2.5 % par an de

l'électricité produite, les émissions totales vont

quasiment tripler (progression de 170 %) pour

passer de 10.8 Gt (gigatonnes de CO2 par an) en

2010 à 29 Gt en 2050.

Section 5 Ces mesures sont-elles suffi santes?Analyse de sensibilité

Page 33: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

34

Ces mesures sont-elles suffi santes ? Analyse de sensibilité

5.2 Améliorations liées aux

technologies immédiates visées

aux Sections 3 et 4

On établit ici l’hypothèse que les technologies

et stratégies immédiatement disponibles, visées

aux Sections 3 et 4, permettront dans le meilleur

des cas:

une amélioration de 30 % via les économies et

l'effi cacité des utilisations fi nales4

une augmentation à 30 % des énergies

renouvelables et de la production nucléaire

une réduction des pertes de T&D de 9 % à

7 %, et

une amélioration de 5 % de l'effi cacité de la

production.

Il en résulterait, en 2050, une augmentation de

50 % des émissions par rapport au niveau de 2010

(et non pas de 170 % comme dans le BAU, mais il

s’agit encore d'une d’augmentation et non d’une

réduction), le résultat passant de 10.8 Gt à 16.1 Gt.

Les économies et l'effi cacité de l'utilisation

fi nale sont les principaux contributeurs. Les

énergies renouvelables engendrent une réduction

signifi cative du CO2, tandis que les améliorations

relatives à l'effi cacité de la production ainsi que la

réduction des pertes de T&D contribuent dans une

moindre mesure.

5.3 Stratégies plus agressives dans

la production d'électricité et

dans d'autres secteurs

Si l’on suppose pour 2050:

40 % d'effi cacité/d'économies au lieu de 30 %

une part de 50 % pour les énergies

renouvelables et le nucléaire (au lieu de 30 %)

4 Le terme « effi cacité » fait référence à une même tâche

effectuée avec moins d'électricité, tandis que le terme

« économies » se réfère à la réduction ou à la modifi cation

de tâches dans le but de réduire le besoin en électricité.

Voir Section 3.1.

une réduction de 9 % à 6 % des pertes T&D, et

une amélioration de 10 % de l'effi cacité de la

production (au lieu de 5 %)

on obtient 8.9 Gt d'émissions, ce qui pour la

première fois représente une réduction (d'environ

20 %) entre 2010 et 2050. Cependant, une part

de 50 % d'énergies renouvelables (avec 40 % de

production décentralisée) constitue un véritable

défi pour la stabilité du système électrique. Pour

cette raison parmi d'autres, ce scénario dépend

de technologies qui sont encore en phase de

développement ou de recherche.

Les économies/effi cacité de l'utilisation fi nale

demeurent l’élément le plus important: comparées

au BAU, elles permettent une réduction d'environ

un tiers, tandis que l'augmentation de la production

des énergies renouvelables se traduit par une

réduction de 25 %.

5.4 Résultats de l'analyse

de sensibilité

Dans le cas de fi gure où l’on appliquerait pleinement

l’ensemble des technologies éprouvées et où l’on

adopterait les hypothèses les plus favorables

possible en matière de volonté politique et de

niveau d'investissement consenti, les émissions

de CO2 continueraient à progresser entre 2010

et 2050 (même si cette progression serait

nettement moins importante que dans l'hypothèse

où les technologies éprouvées ne seraient pas

pleinement appliquées). D’une manière générale,

toute augmentation des émissions est jugée

inacceptable au regard du changement climatique.

Pour qu’une réduction nette soit possible, il est

nécessaire d’appliquer les technologies en cours

de développement, outre la pleine application

de celles visées aux Sections 3 et 4. (Il est

vraisemblable que les gains les plus importants

proviendront des économies d'énergie et de

l'accroissement de l'effi cacité. Tous les autres

facteurs, y compris les énergies renouvelables

Page 34: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

35

Ces mesures sont-elles suffi santes ? Analyse de sensibilité

Figure 5.1 | Schéma des effets de l'application de différents niveaux technologiques

Dans un scénario « rien ne change » (c-à-d « tendanciel »), le niveau des émissions dues à l'électricité sera à peu près multiplié par trois

Une pleine application des technologies éprouvées ne fera que limiter l'augmentation

L'application rapide et intégrale de technologies innovantes est cruciale pour réduire le niveau des émissions

Niveau des émissions de CO2

et une production plus effi cace, ont des effets

nettement inférieurs.) Ces résultats sont résumés

à la Figure 5.1 et servent de base à la Section 6.

Page 35: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On
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37

Section 6Nouvelle spécifi cation: la future chaîne énergétique

6.1 Nécessité d'une nouvelle

spécifi cation et rôle des

architectures de référence

L'analyse de sensibilité de la Section 5 a démontré

la nécessité d'aller au-delà de l'actuelle chaîne

énergétique, même améliorée selon les Sections 3

et 4, afi n de réduire effi cacement les émissions de

CO2, en dépit de l'augmentation de la production

et de la consommation d'électricité. Cela exi-

gera d'importantes modifi cations de l'architecture

globale de la chaîne, ainsi que de nombreuses

interactions entre l'utilisation fi nale et la production.

Les principales tendances de la future chaîne

énergétique comprendront les points suivants:

La production centralisée à haute capacité (y

compris les centrales à énergies renouvelables,

telles que le projet DESERTEC5) coexistera avec

la production décentralisée de moindre capacité

unitaire mais avec un grand nombre d'installations

Des systèmes de production-transport à haute

capacité pourront être créés à distance de

la zone de consommation (centrales en mer,

dans des déserts, dans l'espace, ...)

La production à partir d'énergies renouvelables

représentera une part importante et en

constante augmentation de la production

globale; dans la mesure où cette production

(solaire et éolienne) sera en grande partie

intermittente, la gestion de la stabilité du

système global sera plus diffi cile

Il sera essentiel de développer la capacité de

stockage de l'énergie et de l'électricité; les

véhicules électriques peuvent contribuer à la

5 Voir desertec.org et la fi gure à l'Annexe M.

mise en place d’un plus grand système de

gestion du stockage

L'utilisateur fi nal sera non seulement un

consommateur, mais également un producteur,

ce qui posera des problèmes critiques

d'interfaçage avec le réseau et de gestion des

différentes sources:

– les tarifs seront liés aux émissions de CO2

ainsi qu'au moment d'utilisation, ce qui

nécessitera des systèmes de gestion ap-

propriés

– l’adaptation à la demande et le nivelle-

ment de charge (économies en période de

pointe) constitueront un enjeu économique

important

Comme toute tâche complexe de conception, la

nouvelle spécifi cation de la chaîne énergétique

et de ses divers sous-systèmes, tels qu’énumé-

rés dans cette section, exige une planifi cation

compétente que l’on désignera par le terme «ar-

chitecture», par analogie avec la conception des

bâtiments. Pour transposer la conception abstraite

dans le monde réel, par exemple en vue d’une

mise en œuvre correcte et effi cace des technolo-

gies, il est nécessaire, à chaque étape de la mise

en œuvre, de se reporter aux divers éléments de

la conception et à leurs relations mutuelles. Pour

résumer ces deux aspects – la conception globale

et la mise en œuvre d'éléments individuels – nous

utilisons l'expression architecture de référence.

6.2 Architectures de réseau

L'architecture des réseaux électriques devra inté-

grer de petits réseaux de production électrique

Page 37: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

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Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

décentralisée (essentiellement des énergies

renouvelables, telles que le photovoltaïque et

l'éolien). Cela doit s’inscrire dans des réseaux

électriques à grande échelle reliés à de grandes

centrales électriques centralisées, au moyen d’in-

terconnexions telles que représentées schémati-

quement à la Figure 6.1.

1) Dans les réseaux électriques à grande échelle,

les aspects prioritaires seront l'amélioration

et l'interconnexion. L'UHVAC et l'UHVDC

devraient constituer des solutions effi caces.

Leur mise en œuvre est planifi ée en Chine,

dans le cadre de systèmes de transmission

à longue distance et à haute capacité qui

permettront également de faire appel à la

production hydroélectrique à grande échelle

dans les régions occidentales. Certains

tronçons du système UHVAC sont déjà en

service en Chine. Au Japon, compte tenu

des futurs besoins en matière de transport de

grandes quantités d'électricité, des lignes de

transport d’énergie UHVAC ont été construites

et fonctionnent actuellement à 500 kV. L'Inde

a également des projets dans le domaine de

l'UHVAC et de l'UHVDC.

2) Dans les petits réseaux électriques, une

commande optimale du réseau en fonction de

la demande, du stockage et de la production

décentralisée est une condition essentielle.

Actuellement, de nombreuses approches sont

à l’étude afi n d’appliquer ce principe, avec des

caractéristiques variables (par ex. Smart Grid,

Intelli-Grid, Ubiquitous Power Grid).

Figure 6.1 | Diagramme schématique du futur système électrique

Réseau électrique à grande échelle

2. Amélioration de l'effi cacité de la production thermique

4. Amélioration de la capacité, de la sécurité et de la fi abilité d'interconnexion 1. Développement de la production exempte de CO2 (nucléaire et énergies renouvelables)

3. Renforcement du réseau électrique en fonction de l’accrois- sement de la demande et de la production exempte de CO2

6. Système interactif de communication et d'électricité

Sans CO2 Hydro Thermique

Nucléaire

Éolien

PV de l'ordre du MW

ChargePV,

éolienStockage

PV, éolien

Réseau électrique à grande échelle

Réseau électrique à grande échelle

Petit réseau électrique

Petit réseau électrique

Petit réseau électrique

5. Commande optimale du système électrique, y compris la coopération de la demande, par ex. Smart Grid, Intelli-Grid, Ubiquitous-Power-Grid, ADAPS

Information et commande

Électricité

Page 38: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

39

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

3) Le concept de Smart Grid englobe les deux

notions suivantes:

a) Une architecture adaptée à la production

décentralisée et au stockage de l'électrici-

té, avec capteurs intégrés et technologies

TIC du côté consommateur

b) L'intégration à des réseaux de production-

transport avec systèmes de commande et

protection évolués

Les composants essentiels du Smart Grid

comprennent:

Le comptage intelligent qui instaure une com-

munication bidirectionnelle entre les installa-

tions et les clients (y compris les installations

de stockage de l'énergie électrique, telles que

les batteries rechargeables et les véhicules

électriques) ou la production décentralisée

(PD)

Les technologies de l'information qui per-

mettent une commande optimale du réseau,

même quand celui-ci intègre de très nom-

breuses unités de production décentralisée

Les systèmes de gestion de l'énergie qui

assurent l’utilisation la plus effi cace possible

de l'énergie électrique pour les clients

Les systèmes perfectionnés de commande

et de protection qui améliorent la sécurité et

la fi abilité des réseaux électriques petits et

grands

Les technologies relatives au Smart Grid ont fait

l'objet de discussions principalement axées sur

l'optimisation des petits réseaux électriques.

Cependant, l'utilisation des technologies de

l'information et des systèmes perfectionnés

de commande et de protection améliore également

la fi abilité et la sécurité des grands réseaux

électriques, ainsi que de leurs interconnexions.

6.3 Architectures côté utilisateurs

fi naux de l'énergie et de

l'électricité

6.3.1 Bâtiments

Hier, un bâtiment n'était qu'un consommateur

d'énergie destinée au chauffage, à la ventilation

et à la climatisation (HVAC). La consommation

était principalement déterminée par l'enveloppe

structurelle du bâtiment, et la préoccupation

majeure était l'isolation thermique.

Aujourd'hui, la consommation d'énergie des

bâtiments augmente de façon signifi cative. Les

systèmes de surveillance et de contrôle jouent

un rôle important dans l'utilisation effi cace de

l'énergie.

Demain (et le processus est déjà amorcé), le bâti-

ment sera un acteur à part entière : non seulement

un consommateur, mais également un producteur

d'énergie. Grâce aux technologies de l'information

et des communications, le bâtiment sera en me-

sure de s'adapter automatiquement tant aux varia-

tions des conditions intérieures (différents types

et niveaux d'activité) qu’à celles des conditions

extérieures; il aura la faculté de s’adapter en fonc-

tion de la demande, en liaison avec la production

décentralisée à base d'énergies renouvelables et

le «smart grid».

Les véhicules électriques auront des interfaces

avec les bâtiments, les pompes à chaleur pourront

être largement utilisées, et les technologies de

stockage de l'énergie seront mises au service

d'une utilisation effi cace de l'énergie.

Tous les équipements des bâtiments seront

intégrés dans un système global de gestion du

bâtiment, doté de capteurs décentralisés et d’une

connectivité; la gestion de l'énergie va changer les

règles du jeu et transformer le bâtiment en un lieu

plus sûr, plus fi able, plus productif, plus effi cace et

plus écologique.

Page 39: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

40

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

L'intégration de l’ensemble des nouvelles

technologies (capteurs, surveillance et

contrôle, communications unifi ées, produc-

tion d'énergie, ...) et les nouvelles fonctions

(stockage de l'énergie, gestion de l'énergie,

...) constituent pour l'IEC un défi global qui

va bien au-delà de l’approvisionnement clas-

sique en une électricité sûre et fi able.

La Figure 6.2, illustrant un exemple de futur

réseau d’énergie domestique, montre que le foyer

du futur disposera non seulement d’appareils

électroménagers consommant de l'énergie, mais

également d’équipements produisant de l'énergie,

tels que les cellules photovoltaïques, les piles à

combustible ou les pompes à chaleur, ainsi que

d’équipements de stockage d'énergie, tels que les

batteries rechargeables. Les pompes à chaleur

montreront que l'électricité est l'énergie la plus

propre et la plus sûre, même pour le chauffage

thermique. Certains foyers pourront être équipés de

câblage LVDC (basse tension en courant continu)

auquel seront raccordés les piles à combustible et

les batteries. Les appareils ménagers pouvant être

raccordés directement au courant continu seront

eux aussi intégrés au réseau.

Heat pump

FCHydrogen

Photovoltaic

Power station Transformer

SecondaryCell

Air conditioner Refrigator Washing machine

LED lighting Sensor Ventilation

Heat pump

Microwawe oven

Induction heater

Bath

TV DVD/BD Audio set

Kitchen

PC Printer Game machine

Wash basin

Fax

Wireless charger Electric toothbrush

Electric shaver

Climatiseur Réfrigérateur Lave-linge

Éclairage LED Capteur Ventilation

Pompe à chaleur

Four à micro-ondes

Corps de chauffe à induction

Baignoire

Pompe à chaleur

PACHydrogène

Photovoltaïque

Centrale électrique Transformateur

Accumulateur

PLC CC

Eau résiduaire chauffée

CA 100 – 200 V CA 50/60 Hz

LVDC24~48 V

Téléviseur DVD/Blu-ray Lecteur audio

Cuisine

PC Imprimante Console de jeu

Lavabo

Télécopieur

Commande hybride

Chargeur sans fi l Brosse à dents électrique

Rasoir électrique

Figure 6.2 | Futur réseau d’énergie domestique

Page 40: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

41

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

Figure 6.3 | Le concept du véhicule sur secteur (V2G)

6.3.2 Véhicule sur secteur

Que ce soit dans les foyers, dans des bâtiments

ou sur des emplacements de stationnement,

les véhicules électriques (VE) ou les véhicules

hybrides rechargeables (VHR) constituent une

nouvelle charge à gérer, leurs batteries servant à

des applications de stockage stationnaire. Cela

comporte notamment l’utilisation du stockage local

pour aider le réseau plus globalement à niveler la

charge (pour plus de détails au sujet du stockage,

voir la Figure 6.3 et la Section 6.4). L'IEC a reconnu

l’importance d’une normalisation concernant

l’interface VE/réseau.

6.3.3 Industrie

Dans l’industrie, une effi cacité énergétique

globale nécessite de prendre en compte à la

fois l’électricité et d’autres types d’utilisation de

l’énergie (par ex. la chaleur). Par conséquent, il est

nécessaire de mettre en place des architectures

de référence qui serviront de base aux systèmes

de gestion de l’énergie, en ouvrant la voie vers une

amélioration globale de l’effi cacité énergétique. Il

est également important, dans ce secteur, d’établir

des référentiels concernant la manière de mettre

en œuvre les meilleures pratiques en matière de

mesures permettant d’économiser de l’énergie

Source: Southern California Edison

Permettre la facturation nette, la facturation séparée

et la gestion intégrée de l’énergie au moyen

de panneaux solaires

Le stockage de l’énergie domestique permettra de réaliser davantage d’économies

Opportunités à long terme via des véhicules électriques rechargeables

Page 41: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

42

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

et les processus des entreprises industrielles.

La Figure 6.4 illustre un exemple d’architecture

énergétique de référence.

6.4 Stockage de l’énergie

et de l’électricité

Qu’elles se rapportent au stockage décentralisé

avec possibilité de regroupement ou au stockage

massif en interface avec le réseau d’énergie, les

technologies de stockage de l’électricité jouent

un rôle d’une extrême importance. Elles peuvent,

en effet, lisser la production intermittente, telle

que la production d’énergie éolienne et solaire,

en permettant aux usagers d’optimiser leur

consommation et leur production locale, par le

biais de leur système local de gestion d’énergie.

Diverses technologies sont actuellement mises en

œuvre, dont le stockage d’énergie pneumatique,

les volants d’inertie, l’accumulation par pompage

et différents types de batteries: lithium-ion,

sodium-soufre (NaS), ainsi qu’un certain nombre

de technologies en cours de développement. La

Figure 6.5 donne un résumé des technologies et

des coûts.

L’hydrogène électrolytique est une autre

technologie pouvant être développée. Alliant

le stockage de l’électricité à une infrastructure

de combustible à transport d’hydrogène, cette

cogénération d’électricité et de H2 pourrait être

source d’importantes synergies. (L’hydrogène,

produit par l’électrolyse de l’eau, se combine

ensuite avec l’oxygène de l’air, soit dans un moteur

électrique, soit dans des piles à combustible.)

Système de couche supérieure

Commande d’équilibrage de l’énergieCommande de fl ux d’énergie sur la ligne

Petit réseau d’alimentation électrique

EMS

Producteur d’électricité utilisant

des SER

Système de gestion d’énergie

Conduite de chauffage/refroidissement

Ligne de distribution d’énergie électrique

CCHP – Refroidisse-ment, chauffage et

électricité combinés

Stockage d’électricité

Stockage de chaleur/froid

Charge calorifi que

(chaleur/froid)

Charge électrique

Figure 6.4 | Une architecture énergétique de référence pour l’industrie

Page 42: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

43

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

Source: Illustration créée pour Bottling Electricity: Storage as a Strategic Tool for Managing Variability and

Capacity Concerns in the Modern Grid par EAC Energy Storage Technologies Subcommittee 2008

Coûts estimatifs des technologies actuelles de stockage de l’énergie3 500

3 000

2 500

2 000

1 500

1 000

500

0

$/k

W

CAES Li-ion Accumulation par pompage

Volant d’inertie Batterie à fl ux continu

NaS

État de développement des technologies

Commercial

Accumulation par pompage

Volants d’inertie (qualité de l’électricité

locale)

Stockage d’énergie pneumatique (CAES)

Batterie plomb-acide

Batterie Ni-Cd

Batterie sodium-soufre

Pré-commercial

Volant d’inertie

Volant d’inertie (dispositif de réseau)

Batterie zinc-brome

Batterie redox au vanadium

Phase de démonstration

Condensateur électrochimique

Boucle fermée à hydrogène

Expérimental

Lithion-ion (applications de réseau)

Énergie magnétique supra-conductrice (applications

de stockage)

Figure 6.5 | Technologies et coûts de stockage de l’électricité

6.5 Micro-réseaux

Un micro-réseau est un petit réseau pouvant

fonctionner peu ou prou indépendamment d’autres

réseaux, en agissant de manière optimale sur des

éléments tels que la production décentralisée (PD),

l’équipement de stockage d’énergie électrique et

les diverses charges.

Les micro-réseaux peuvent représenter une

solution pour remédier au caractère imprévisible

de la production d’électricité à partir de la PD

(essentiellement des énergies renouvelables). Ils

peuvent offrir les autres avantages suivants:

Servir de modèle dans les pays où la fourniture

d’électricité n’est pas généralisée: les régions

éloignées du réseau principal peuvent être

approvisionnées en électricité issue de la PD,

en étant desservies par un micro-réseau

Page 43: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

44

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

Constituer un moyen de production auxiliaire

pour les équipements et permettre de faire

face à une panne générale d’électricité

La diffusion des micro-réseaux nécessite

d’importants efforts de R&D, dans bon nombre de

domaines, tels que l’électronique de puissance,

les TIC, la commande d’automatismes, ainsi que le

transport et la distribution

6.6 Problèmes soulevés par

la future chaîne énergétique

6.6.1 Problèmes techniques

Le déploiement des architectures décrites

précédemment devrait contribuer à réduire

les émissions de CO2, mais ne manquera pas

de soulever des problèmes qui peuvent être

lourds d’implications pour la sécurité, la fi abilité

et la stabilité de l’ensemble du système. Il s’agit

notamment de:

L’équilibrage entre demande et production

(centralisée et décentralisée)

La qualité de l’électricité (émissions de courant

harmonique, papillotement, fl uctuations de tension)

La prévention des risques d’îlotage

Le manque de coordination des systèmes

de commande entre le réseau public et la

production décentralisée (pouvant même

occasionner des pannes générales d’électricité

et retarder le rétablissement du réseau

électrique)

Les Figures 6.6 à 6.8 illustrent certains de ces

problèmes.

C

EG

C

EG

C

EG

C

EG

C

EG

C

EG

M

M

M

Référence:

Ansaldo Sistemi Industriali

Production décentralisée (PD) Micro-réseau Charges et stockage

Hydroélectrique

Piles à combustible

Vent

Photovoltaïque

Étage redresseur

Commande d’éclairage

Batteries de VE

Raccordement au réseau au moyen

d’un convertisseur de fréquence électrique

Étage onduleur

Ligne d’entrée

CONDENSATEUR DE BUS C.C.

Système de gestion d’énergie

Figure 6.6 | Micro-réseau fonctionnant à une fréquence et à une phase différentes de celles du

réseau principal

Page 44: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

45

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

1. Émission de courant harmonique

2. La tension peut dépasser la limite supérieure par retour de puissance

3. Îlotage en cas de défaillance du réseau électrique

Poste Réseau BT

Réseau MT

Charge ChargeCharge Charge Charge

Flux de courant Flux inverse de courant

Limite supérieureTension

Limite inférieure

Avec flux inverse de courant

Pas de flux inverse de courant

Distance par rapport au transformateur

Source: Red eléctrica de España. www.ree.es

Production estimée

Production télémesurée Déconnexion

jusqu’à 2800 MV

Figure 6.7 | Problèmes techniques d’un réseau de distribution BT/MT dans un système PV groupé

Figure 6.8 | Forte perturbation provoquée par une séparation intempestive en Espagne en 2006

Page 45: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

46

Nouvelle spécifi cation : la future chaîne énergétique

6.6.2 Problèmes liés à une approche

systémique

Les Sections 3 et 4 ont démontré la nécessité

d’appliquer une approche systémique à chaque

élément de la chaîne énergétique actuelle

(production, transport et distribution, utilisation

fi nale).

La Section 6 a expliqué que pour aller plus loin,

une nouvelle spécifi cation de la chaîne énergé-

tique s’impose, ce qui suppose davantage de

coordination entre les trois éléments de la chaîne

et une forte intégration entre les technologies de

l’information et des communications, d’une part,

et les technologies électroniques, électriques et

d’automatisation et de contrôle, d’autre part.

À titre d’exemple, la distribution d’électricité à des

groupes de maisons pourrait comprendre, comme

illustré à la Figure 6.9, un comptage perfection-

né, la production locale d’énergies renou-

velables (éolienne et solaire), le stockage

d’électricité, des véhicules électriques et un

système de gestion de l’énergie domestique.

Poste

Figure 6.9 | Éléments d’un système de distribution intégré

Page 46: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

47

Section 7Facteurs clés d’une mise en œuvre réussie

Avant d’aborder nos recommandations, nous

énumérons ci-dessous quatre facteurs clés de

réussite. Certains d’entre eux ont été mentionnés

précédemment dans les paragraphes concernés.

1) L’effi cacité de l’énergie électrique re-

quiert des architectures de référence qui

nécessitent un investissement considé-

rable de la part de la communauté élec-

trotechnique.

Dans le cas des bâtiments, bon nombre de pays

ont mis en place des certifi cats de performance

énergétique et des classements énergétiques des

constructions. Des méthodologies ont été établies

sur la base de modèles et de calculs thermiques,

afi n de donner une estimation de ce que le

bâtiment devrait consommer en fonction de son

enveloppe structurelle. Toutefois, ces certifi cats

sanctionnent davantage la valeur du bâtiment (la

manière dont il a été construit – isolation, double

vitrage) que ses performances opérationnelles

(comment le bâtiment sera utilisé). Les classements

énergétiques actuels ne prennent pas en compte

l’architecture électrique et l’architecture associée

de surveillance et de contrôle, bien qu’elles

constituent des éléments clés des performances

énergétiques opérationnelles d’un bâtiment. De

même, dans le cas de l’industrie, les Sections 3.8 et

6.3.3 ont montré que d’importants progrès restent

à faire, de l’optimisation des processus individuels

à celle des systèmes de production complets, en

s’appuyant sur des architectures de référence. En

défi nissant ces architectures, ainsi que les

méthodologies de calcul et de classement,

l'IEC sera en mesure d’offrir une très haute

valeur ajoutée.

2) Les solutions normalisées doivent aller

au-delà d’un point de vue uniquement

centré sur le produit, en adoptant une

perspective axée sur les applications

réelles. Les meilleures solutions en

matière d’effi cacité énergétique de

l’électricité doivent faire l’objet de

normes et d’autres documents de l'IEC

qui devront être développés et largement

diffusés.

L’élaboration d’outils de normalisation qui, au-

delà des produits, sont axés sur les solutions

d’application permettrait d’accélérer la mise en

œuvre de la démarche d’effi cacité de l’énergie

électrique par l’ensemble des acteurs de la chaîne

de valeur. Les facteurs 1 et 2, les architectures et

la perspective centrée sur l’application sont des

éléments critiques, notamment parce que sans

eux, les nombreuses technologies présentes

et futures permettant de réaliser les objectifs

d’effi cacité énergétique et de décarbonisation ne

pourraient pas être mises en pratique de manière

effi cace. Seuls ces facteurs peuvent ériger

ces technologies en solutions.

3) L’effi cacité de l’énergie électrique doit

être inscrite à l’ordre du jour politique et

dans les programmes d’incitation mis en

place par les pouvoirs publics.

Sous l’impulsion de la volonté politique d’atténuer

les effets du changement climatique et de mettre en

œuvre des programmes d’effi cacité énergétique,

les codes de construction ont été modifi és et des

régimes d’incitation (déductions fi scales, prêts

préférentiels, amortissements accélérés) ont

vu le jour sur le marché. Des mesures similaires

sont nécessaires, mais n’ont pas encore été

Page 47: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

48

Facteurs clés d’une mise en œuvre réussie

adoptées, en matière de performance énergétique

de l’électricité, notamment des bâtiments et des

installations industrielles.

4) En particulier, les solutions d’effi cacité

énergétique prônées par l'IEC doivent

bénéfi cier d’une visibilité politique.

De la même manière, les facteurs 3 et 4 sont

critiques, dès lors qu’ils permettent à la société

de réaliser les investissements nécessaires

à l’obtention de résultats et d’appliquer

des solutions consensuelles qui sont

indispensables à une effi cacité au plan

mondial.

Page 48: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

49

Section 8Recommandations

8.1 Virage conseillé dans

l’orientation fondamentale

de l'IEC

De tout temps, l'IEC a eu pour priorité la

sécurité et la compatibilité.

À présent, nous devons montrer la voie à suivre

dans de nouveaux domaines nécessitant

l’intégration de différentes approches, tels

que l’effi cacité énergétique, la productivité et

l’environnement.

Concernant le sujet qui nous occupe dans le

présent document, l'IEC doit s’attaquer au défi

énergétique.

L'IEC a de tout temps concentré ses efforts

sur les normes de produits.

Nous devons maintenant appréhender et fonder

notre activité sur une approche systémique et

des solutions globales axées sur l’application.

La question de savoir si l'IEC a besoin de nouveaux

comités d’études ou s’il lui faut regrouper des co-

mités existants est incertaine et ne relève pas de la

compétence du MSB. En revanche, ce qui est cer-

tain (et qui entre dans le domaine de compétence

du MSB), c’est que la réfl exion doit partir du sys-

tème pour s’étendre aux autres composantes, plu-

tôt que de partir des produits individuels et

s’étendre éventuellement au système, comme

c’est le cas aujourd’hui. Cette réfl exion doit porter

à la fois sur les systèmes de nouveaux produits

(nouvelles installations) et sur les systèmes de ré-

habilitation complète d’installations existantes, la

priorité étant donnée à ce deuxième aspect dans

certaines régions. Cela doit également impliquer

de revisiter, si nécessaire, des normes de produits

existantes, lorsque de nouvelles normes de sys-

tèmes ont été élaborées.

En résumé, comme illustré à la Figure  8.1,

l'IEC doit commencer par se pencher sur

l’application avant de rédiger des normes

relatives aux services et aux produits.

Application (Solution)

Service

Technologie

Service

Technologie

Service

Technologie

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Pro

duit

Figure 8.1 | Architecture pour l’élaboration de normes orientées système

Page 49: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

50

Recommandations

Les « applications » sont défi nies par le marché

en fonction de ses besoins et ne se limitent pas

nécessairement aux domaines de compétence de

l'IEC. La tâche du MSB consiste à:

tout d’abord, écouter et questionner le marché,

afi n de comprendre et décrire les applications

(solutions) que le marché requiert;

déterminer les aspects de ces solutions qui

relèvent du domaine de compétence de l'IEC ;

recommander à l'IEC d’inviter l’ISO et d’autres

organismes de normalisation concernés à

coopérer à l’élaboration de solutions;

et enfi n, établir les priorités du marché en

matière de normalisation des produits et

« services » requis par ces solutions relevant

du domaine de l'IEC.

Dans les Sections 3, 4 et 6, nous nous sommes

efforcés de remplir les deux premières tâches

concernant l’effi cacité énergétique et la réduction

des émissions de CO2. Dans la Section 8, nous

concentrerons nos efforts sur la troisième et la

quatrième tâche.

Sur la base de l’orientation proposée quant à

l’action de l'IEC, ainsi que d’autres aspects et ar-

guments exposés dans le présent document, le

MSB émet un ensemble de recommandations aux

Sections 8.2 et 8.3 et donne, à la Section 8.4, la

liste des technologies identifi ées lors de l’élabora-

tion de ce white paper. Cette liste servira de base

à d’autres travaux du MSB.

8.2 Recommandations générales

Rec. 8.2.1 – Actions de recherche et dévelop-

pement nécessaires

Le MSB recommande que l'IEC et ses respon-

sables et experts encouragent l’avancement de

tous les projets de recherche et développement

impliquant des technologies émergentes néces-

saires à l’effi cacité énergétique et à la décarboni-

sation de l’énergie électrique.

Rec. 8.2.2 – Sensibilisation politique et

visibilité publique

Le MSB estime qu’il est essentiel que les solutions

de l'IEC en matière d’effi cacité énergétique fi gurent

à l’ordre du jour de la politique et dans les régimes

d’incitation instaurés par les pouvoirs publics. Il

recommande que l’ensemble des acteurs concer-

nés de la communauté de l'IEC à travers le monde

saisisse toutes les opportunités pour accroître la

sensibilisation politique et la visibilité publique des

normes de l'IEC à cet effet.

Rec. 8.2.3 – Liens avec les organisations

internationales

Le MSB recommande que l'IEC renforce ses liens

notamment avec les organisations suivantes:

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans

les domaines des statistiques, des indicateurs

et des données d’évaluation comparatives eu

égard aux travaux accomplis dans le cadre

de l’Accord de mise en œuvre (Implementing

Agreement, IA) sur les équipements élec-

triques effi caces (Effi cient Electrical End-Use

Equipment, 4E)

La revue par les pairs du Partenariat Asie-

Pacifi que pour le développement propre et

le climat (APP), concernant les meilleures

pratiques en matière de développement, de

diffusion et de transfert de technologies de

production d’énergie propres et effi caces

Le Conseil mondial de l’énergie

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur

l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU

Rec. 8.2.4 – Coopération avec les autorités

réglementaires et politiques

Dans le contexte des Recommandations 8.2.2 et

8.2.3, le MSB recommande que l'IEC envisage

d’établir des contacts plus étroits avec les autorités

réglementaires et politiques, afi n de promouvoir les

solutions d’effi cacité de l’énergie électrique.

Page 50: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

51

Recommandations

Rec. 8.2.5 – Veille technologique et feuilles de

route pour la normalisation

Le MSB mettra en place une fonction permanente

de veille technologique concernant l’effi cacité

énergétique électrique (EEE) et la réduction des

émissions de dioxyde de carbone (Decarb). Cette

fonction aura pour mission permanente d’établir

et de tenir à jour des feuilles de route montrant

l’évolution actuelle et prévisible de diverses

technologies disponibles en matière d’EEE/

Decarb, et les calendriers de production des

normes correspondantes.

Rec. 8.2.6 – Architectures de référence pour

la performance de l’énergie électrique

Le MSB recommande que l'IEC élabore des

normes défi nissant des architectures de référence

pour la performance de l’énergie électrique. Des

architectures seront nécessaires dans différents

domaines, tels que les bâtiments, les services,

l’industrie, etc. Un investissement considérable

sera requis de la part de la communauté

électrotechnique et doit être planifi é.

Rec. 8.2.7 – Besoin impératif d’EEE pour

l’industrie

L’industrie consomme près de la moitié de toute

l’électricité produite. Il est donc particulièrement

vital pour ce secteur qu’une architecture de

référence et des normes de meilleures pratiques

soient rapidement établies et appliquées. Ces

normes et autres publications doivent promouvoir

des avancées dans les grands domaines suivants:

mesures d’incitation réglementaires et fi nancières

en faveur de l’EEE (via le prix de l’électricité, par

exemple); subventions et autres incitations pour

favoriser les investissements en capital dans les

nouvelles énergies ou la réduction des émissions

de carbone; outils de comparaison avec les

meilleures pratiques; mesures visant à faciliter la

mise en œuvre des technologies innovantes.

Rec. 8.2.8 – Approche axée sur les applications

plutôt que sur les produits

Le MSB recommande que le Bureau de gestion de

la normalisation (SMB) veille à ce que les normes

relatives à des solutions préférentielles d’effi cacité

énergétique de l’électricité aillent au-delà d’une

approche uniquement centrée sur les produits et

adoptent constamment une perspective axée sur

les applications réelles. À cet effet, il conviendra de

ne pas perdre de vue les objectifs globaux pour-

suivis (par ex. en termes d’EEE), le fonctionnement

des systèmes auxquels les produits seront intégrés

dans la pratique, en revisitant dans certains cas

les normes de produits en cours, suite à la mise

en place de nouvelles normes relatives à des solu-

tions systémiques (« service » selon la Figure 8.1).

Rec. 8.2.9 – Options et règles en matière de

raccordement, de stabilité, d’intelligence et

d’effi cacité des réseaux électriques

Le MSB recommande que l'IEC, en étroite

collaboration avec le CIGRÉ, le NIST et d’autres

organisations pertinentes, établisse rapidement

un jeu détaillé de normes défi nissant des règles

de performance minimale, ainsi qu’un éventail

complet d’options concernant le fonctionnement

des réseaux. Ces éléments doivent être conçus

comme faisant partie de l’ensemble de normes

requises par les « smart grids » (réseaux intelligents).

Les normes doivent porter sur le raccordement

(en particulier de sources fl uctuantes), la stabilité,

l’« intelligence » (fonctions nécessaires des

applications IT commandant le réseau), ainsi que

sur l’effi cacité systémique minimale et la manière

de la mesurer. Les aspects à prendre en compte

comprennent: l’équilibrage de la demande et de la

production, la qualité de l’électricité, les émissions

de courants harmoniques, les fl uctuations et le

papillotement de tension, ainsi que les mesures de

prévention contre l’îlotage. Les normes doivent tenir

compte des nécessaires différences d’approche et

de choix effectués dans différents pays; ainsi, il se

Page 51: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

52

Recommandations

peut que certaines des publications résultantes ne

soient pas normatives.

En outre, afi n de faciliter la mise en œuvre, le

MSB recommande que l'IEC et les organisations

travaillant en coopération avec elle tiennent un

symposium pour défi nir le contenu des normes et

autres publications nécessaires de l'IEC au sujet

du « smart grid ».

Rec. 8.2.10 – Meilleures pratiques en matière

de gestion de l’énergie électrique

Le MSB recommande que l'IEC élabore des

normes de meilleures pratiques dans le domaine

de la gestion de l’électricité. Ces normes doivent

consister en des spécifi cations relatives aux

aspects techniques de la gestion de l’énergie

électrique. Elles ne doivent pas être fondées sur

des produits ou des installations individuelles, mais

sur les systèmes complets concernés et doivent

s’articuler autour des services à fournir et des

objectifs d’effi cacité énergétique et de réduction

des GES.

8.3 Recommandations détaillées

Nous formulons ci-dessous un ensemble de

recommandations ayant trait à divers domaines

individuels (impliquant essentiellement des

technologies matures) que le MSB a identifi és

comme étant porteurs d’avancées en matière d’EEE

et de décarbonisation.

Rec. 8.3.1 – Normes de produits adaptées à

un contexte de cogénération

Le MSB recommande que le SMB veille à ce que

toutes les normes d’effi cacité énergétique de

produits prennent en compte la possibilité d’utiliser

les produits concernés dans un contexte de

cogénération. Cela peut impliquer, par exemple,

de mesurer l’effi cacité en partie en fonction de la

source, de la commutation, du comptage ou de la

qualité de l’électricité délivrée au produit.

Rec. 8.3.2 – Production d’énergie solaire

thermique

Le MSB recommande que le SMB examine la

possibilité d’édicter des normes relatives à la

production d’énergie solaire thermique.

Rec. 8.3.3 – Architecture énergétique des

bâtiments

Le MSB recommande que le SMB élabore des

normes se rapportant à l’architecture énergétique

des bâtiments et couvrant les méthodologies de

commande, de surveillance et de classement, en

tant qu’outils de mise en œuvre de l’effi cacité de

l’énergie électrique.

Rec. 8.3.4 – Méthodes de mesure de l’effi ca-

cité énergétique destinées à l’industrie

Le MSB recommande que le SMB élabore des

normes concernant les méthodes de mesure des-

tinées à l’industrie et nécessaires aux évaluations

comparatives, aux audits énergétiques, à l’évalua-

tion de la conformité aux réglementations, etc.

Rec. 8.3.5 – Infrastructure de rechargement

des véhicules électriques

Dans la mesure où elles ne sont pas en cours de

préparation, le MSB recommande que le SMB

élabore des normes concernant l’infrastructure

nécessaire pour recharger les véhicules électriques

et ses connexions aux véhicules.

Rec. 8.3.6 – Micro-réseaux

Le MSB mettra rapidement en place une veille

technologique et établira une feuille de route (voir

Rec. 8.2.5) concernant les éléments et systèmes

intervenant dans les micro-réseaux, y compris

lorsque chaque domaine est susceptible d’être

assez mûr pour faire l’objet d’une normalisation.

Page 52: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

53

Recommandations

8.4 Liste de technologies

Lors de la collecte de données et des discussions

qui ont conduit au présent document, les membres

du MSB ont perçu la nécessité de clarifi er les

diverses technologies et les processus politiques

ou sociaux que nécessite l’EEE, ainsi que le

besoin d’établir un ordre de priorités. Le présent

paragraphe est le résultat initial des éléments

recueillis à ce jour.

Il reste beaucoup à faire pour compléter, préciser

et lever les ambiguïtés pouvant subsister dans

la liste ci-dessous et a fortiori pour proposer un

ordre de priorités cohérent. Cette liste ne doit

pas être considérée comme un élément

déterminant du présent white paper, mais

comme l’élément de base de futurs travaux.

Énergie solaire

Technologie solaire

Solaire photovoltaïque

PV: nanocellules à structure tridimensionnelle

Solaire thermique

PV (le reste)

Énergie nucléaire

Énergie nucléaire

Sûreté nucléaire (nouvelle génération à haut

rendement)

Sûreté nucléaire (licence étendue)

Énergie marine, hydroélectrique

et géothermique

Énergie marémotrice/des océans

Génératrices marémotrices

Génératrices houlomotrices

Énergie hydroélectrique

Énergie géothermique

Énergie éolienne

Production d’énergie micro-éolienne

Turbines éoliennes

Turbines éoliennes à haute puissance

Parcs éoliens offshore (transfert et stockage)

Chaleur

Cycle combiné à gazéifi cation intégrée

Production d’énergie thermique au charbon à

haut rendement

CSC

CSC (capture et stockage du carbone)

Capture du carbone

Stockage du carbone

Piles à combustible et pompe à chaleur

Piles à combustible stationnaires (dans le

cadre du service public)

Piles à combustible stationnaires (utilisation

domestique ou à l’échelle du bâtiment)

Piles à combustible à oxyde solide (double

emploi avec ce qui précède ?)

Piles à combustible à carbonate fondu (double

emploi avec ce qui précède ?)

Piles à combustible à membrane échangeuse

de protons (double emploi avec ce qui

précède?)

Pompes à chaleur

Stockage

Stockage de l’énergie électrique

Technologies des batteries à haute capacité

Stockage magnétique dans des bobines su-

praconductrices

Condensateurs

Stockage d’énergie par volant d’inertie

Page 53: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

54

Recommandations

Stockage d’air comprimé et d’électricité

Moteurs à haute puissance à aimant permanent

Batterie de VE (véhicules électriques), VHR

(hybrides)

Transport et distribution d’énergie

Transport en courant alternatif à ultra-haute

tension

Transport en courant continu à haute tension

Nouveaux types de conducteurs

Lignes de transport isolées au gaz (GIL)

Conducteurs composites à courant élevé

Supraconducteurs à haute température

Alimentation en c.c. à basse tension

Réseau

Micro-réseau et système décentralisé

Interface avec réseau

Smart Grid

Maison intelligente avec chauffage et refroidis-

sement

Adaptation à la demande

Optimisation Volt-Var

Approche sectorielle

Bâtiments à faible consommation d’énergie /

systèmes de gestion d’énergie des bâtiments

Système de transport intelligent

Éclairage par DEL

Appareils électroménagers performants

Équipements de bureau performants

Anodes inertes pour les usines d’aluminium

Moteurs à réluctance

Technologies favorisant les économies

d’énergie

Équilibrage de charge

Onduleurs à haute effi cacité

Filtrage à haute effi cacité des harmoniques

Réduction des pertes en mode veille

Capteurs et commandes automatisés

Détection adaptative de présence

Météorologie

Recyclage des composants électriques

Gestion et processus

Feuille de route de technologie innovante

Administration de la gestion favorisant les

économies d’énergie

Introduction de la méthode Top Runner (Japon)

dans le secteur de l’électroménager

Éducation et mesures d’information (publicité)

Centre de conservation de l’énergie dans

chaque secteur

Page 54: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

55

La Figure A.1, selon la publication AIE, Perspectives

énergétiques mondiales 2008, montre les sources

primaires servant à la production d’énergie. Les

chiffres des années à venir sont estimés sur la base

du Scénario de référence (« rien ne change », BAU),

d’après lequel les politiques gouvernementales

sont poursuivies sans changement signifi catif.

(Note: le document AIE, Perspectives énergétiques

mondiales 2009 présente des valeurs légèrement

inférieures en raison de la récession de 2009,

mais n’introduit pas de nouveaux paramètres

importants.)

Annexe A Demande mondiale en énergie primaire par combustibleselon le Scénario de référence

Pétrole

Charbon

Gaz

Biomasse

Nucléaire

Hydraulique

Autres énergies

renouvelables

MTe

p

Figure A.1 | Sources d’énergie (combustible) de 1980 à 2030 (en millions de tonnes

d’équivalent pétrole, MTep)

Page 55: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

56

Si rien n’est entrepris, la situation ne fera qu’empirer.

À défaut d’une réorientation des politiques,

la planète s’achemine vers une élévation des

températures moyennes mondiales de 6 °C.

Selon le GIEC de l’ONU, une telle élévation aurait

pour conséquence « une modifi cation considérable

de tous les aspects de la vie et un changement

irréversible de l’environnement naturel ».

Le document AIE, Perspectives énergétiques

mondiales 2008 évalue les implications pour le

secteur de l’énergie des efforts déployés pour

mettre le monde sur une trajectoire différente, en

se fondant sur un scénario « 550 Policy Scenario »,

dans lequel la concentration des gaz à effet

de serre est stabilisée à 550 ppm d’équivalent

CO2, avec une hausse de température d’environ

3 °C, et sur un scénario « 450 Policy Scenario »

qui s’accompagne d’une hausse de 2 °C. Ces

scénarios sont illustrés à la Figure B.1 (à noter que

les Perspectives énergétiques mondiales 2009 de

l’AIE ne prennent pas en compte le scénario 550).

Annexe B Scénarios relatifs aux émissions de gaz à effet de serreet à la hausse de température

Figure B.1 | Scénarios de réduction des émissions de gaz à effet de serre

CO2 de l’énergie

Gaz combustibles

N2O

Méthane

CO2 de l’industrie

CO2 de l’agriculture

Scénario de référence

Gig

ato

nn

es d

’éq

uiv

ale

nt

CO

2

550 Policy Scenario 450 Policy

Scenario

Page 56: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

57

La Figure C.1 montre les effets possibles de

différents moyens disponibles (sources) de

réduction des émissions de CO2, par rapport au

Scénario de référence, ainsi que les échelles de

temps potentielles.

Annexe C Réductions des émissions de CO

2 liées à l’énergie

selon les Scénarios 550 et 450

CSC

Nucléaire

Énergies renouvelables et biocarburants

Effi cacité énergétique

Scénario de référence 550 Policy Scenario 450 Policy Scenario

Gig

ato

nn

es 550

Policy

Scenario

450

Policy

Scenario

Figure C.1 | Sources potentielles de réduction de CO2 selon les Scénarios 550 et 450

Page 57: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

58

Le concept illustré par la Figure D.1 peut être ap-

pliqué à tous les systèmes d’énergie électrique,

à savoir: les réseaux électriques, la production

locale, la production domestique, les centrales

indépendantes, le transport, la distribution et les

applications. Les énergies renouvelables, telles

que l’énergie solaire photovoltaïque, l’énergie éo-

lienne, les mini-centrales hydroélectriques, l’éner-

gie géothermique, l’énergie solaire thermique, les

pompes à chaleur et la production hydroélec-

trique 6 à grande échelle en font également partie.

6 Voir la Section 4.1, Énergies renouvelables (ER).

Figure D.1 | Schéma de mesure et d’évaluation de l’effi cacité de l’énergie électrique

Hydroélectrique

Production

d’électricité

Transport

d’électricité

Distribution

d’électricité

Secteur de l’industrie Secteur des services Secteur résidentiel Secteur des transports

(Applications)

Thermique Nucléaire Solaire

CO2 de l’énergie

Effi cacité

de l’énergie

électrique

Annexe D Évaluation systématique de l’effi cacité et de la réduction de CO

2

Page 58: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

59

Évaluation systématique de l’effi cacité et de la réduction de CO2

Une approche étape par étape est décrite ci-

dessous. Voir également la Section 3.2, La chaîne

actuelle de l’énergie électrique.

D.1 Production

Les émissions de CO2 (émissions de GES) sont

étroitement liées aux méthodes de production.

Il est donc souhaitable de défi nir l’indicateur de

CO2 correspondant à ces méthodes et à l’énergie

d’entrée, et lors de l’évaluation de l’effi cacité

de l’énergie électrique, de commencer par les

processus indiqués dans les ovales de couleur

jaune de la Figure D.1, en procédant de la manière

suivante (le résultat infl uera sur chaque étape

consécutive à la production):

Indicateur de CO2 lors de la production =

CO2 / EE (Énergie d’entrée)

Indépendamment du CO2, l’effi cacité de la

production est la quantité d’électricité par unité

d’entrée :

Indicateur d’effi cacité de la production =

EP (Énergie produite) / EE

L’effi cacité de la production d’électricité à partir de

la vapeur est défi nie par l’AIE 7.

D.2 Transport

L’effi cacité du transport dépend des pertes de

transport :

Indicateur d’effi cacité du transport =

ET (Énergie transportée) / EP

D.3 Distribution

L’effi cacité de la distribution est déterminée par la

régulation des variations de charge, la structure du

réseau électrique approvisionnant les utilisateurs

fi naux et la gestion du réseau électrique, y compris

le « smart grid ». Compte tenu des pertes totales,

l’effi cacité peut se défi nir comme suit :

Indicateur d’effi cacité de la distribution =

ED (Énergie distribuée) / ET

7 Worldwide Trends in Energy Use and Effi ciency, AIE.

D.4 Applications

Les applications doivent être traitées pour tous

les secteurs évoqués dans le présent document

(par ex., bâtiments/services, industrie) et selon le

niveau de détail requis. Pour chaque secteur, les

réductions de CO2 résultant d’un changement de

comportement (voir les Sections 2.3.1, 2.3.5 et 3.1)

et de l’électrifi cation (voir la Section 2.3.3) doivent

être prises en compte, au même titre que les

améliorations de l’utilisation de l’énergie électrique

dues à la meilleure technologie disponible (MTD).

D.4.1 Industrie

Le secteur industriel couvre, entre autres8, la

production d’acier, de ciment, d’électricité, la

fabrication de produits chimiques, de pâte et de

papier. Chacun d’entre eux fait appel à divers

processus caractéristiques et les concepts

présentés dans cette section peuvent être utiles

à l’analyse des aspects de ces processus qui se

rapportent à l’énergie électrique.

D.4.2 Bâtiments: immeubles commerciaux

et de services (y compris de

bureaux)

Il convient de distinguer les bâtiments du

secteur commercial/services de ceux du secteur

résidentiel. Pour le premier, il existe deux méthodes

d’amélioration de l’effi cacité : accroître l’effi cacité

d’équipements, tels que les climatiseurs, l’éclairage

ou les machines de bureau; et améliorer la gestion

et le mode d’utilisation de ces équipements 9.

D.4.3 Bâtiments: secteur résidentiel

Au Japon, il existe une méthode dénommée « Top

runner » qui est appliquée au secteur résidentiel.

Cette méthode encourage les améliorations

apportées aux équipements afi n d’appliquer la

MTD 9.

8 Japan Energy Conservation Handbook 2008, The Energy

Conservation Center, Japon.9 Voir par exemple, la Section 3.7, Utilisation de l’électricité

dans les bâtiments.

Page 59: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

60

Annexe ECentrale électrique à cycle combiné

Conf

igur

atio

n de

l’in

tégr

atio

n de

l’a

dapt

atio

n au

x ch

ange

men

tscl

imat

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s (M

ACC)

Chem

inée

BP 0

,4 M

Pa 2

73 °

C

Réch

auffa

ge v

apeu

r cha

ude

3,37

MPa

555

°C

HP 1

2,78

MPa

554

°C

Réch

auffa

ge v

apeu

r fro

ide

Refro

idis

sem

ent c

ham

bre

à co

mbu

stio

n

Géné

rate

ur d

e va

peur

à

récu

péra

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de c

hale

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RSG)

Géné

rate

ur

Tran

sfor

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Cond

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ur

Turb

ine

à va

peur

Com

pres

seur

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air

Cham

bre

à co

mbu

stio

n

Gaz

d’éc

happ

emen

t

607

°C

Turb

ine

à ga

z15

00 °

C 2,

0 M

PaAi

r

Ballo

n HP

Ballo

n BP

Ballo

n BP

Gaz

natu

rel

Mer

Mer

Eau

de re

froid

isse

men

t

Évac

uatio

n

Ref

eren

ce :

TEP

CO

Dénitrification

Figure E.1 | Schéma de cycle combiné de Tokyo Electric Power Company

Page 60: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

61

C.C.

PAC

Structure d’un système de production à cycle combiné de pile à combustible à gazéifi cation intégrée

Gazéifi eur de charbon

Chaudière à récupération de chaleur

Refroidisseur de gaz

de synthèse

Réchauffeur

gaz-gaz

Turbine

à combustible

Turbine à vapeurCondenseur

Référence : FEPC

Laveur

Système de désulfuration

Convertisseur de COS Régénérateur

Absorbeur au calcaire

Gypse

Installation de pile à combustible

Installations de traitement des

eaux résiduaires

Filtre

Mâchefers

C.A.

C.A.

Rectifi cateur

La Figure F.1 est une représentation schématique

de la technologie IGFC actuellement testée sur le

terrain (mentionnée à la Section 3.5).

Annexe F Système de pile à combustible à gazéifi cation intégrée, IGFC

Figure F.1 | Cycle combiné de pile à combustible à gazéifi cation intégrée (IGFC)

Page 61: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

62

D’après PNUE, Buildings and climate change 2007; source AIE 2002

Source : AIE 2002.

Trad

ition

nelle

/vita

le

Bas Haut

Mod

erne

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ncée

Utili

satio

n de

com

bust

ible

/éne

rgie

Revenu

Cuisson

Chauffage

Éclairage

Cuisson

Chauffage

Éclairage

Cuisson

Chauffage

Éclairage

Biomasse

Bougies, batteries

Biomasse, kérosène, GPL

Biomasse, charbon

Kérosène, batteries, élect. Électricité

Électricité

Électricité

Gaz, élect. GPL

Gaz, charbon, pétrole

Transport Transport

Pompe à eau

Réfrigération

Réfrigération

PétrolePétrole

Gazole, électricité

Électricité, batterieÉlectroménager de base

TICCuissonAutre électroménager

La consommation d’énergie dans les bâtiments

des secteurs résidentiel et tertiaire représente

40 % de la consommation totale et devrait réaliser

d’importantes économies par le biais d’initiatives

d’effi cacité énergétique, au cours de la décennie

à venir.

Dans le secteur résidentiel (logement), plusieurs

segments peuvent être différenciés dans un pays

donné (appartements, maisons individuelles,

immeubles en copropriété, etc.). Toutefois, dans

une perspective mondiale, la Figure G.1 montre

que l’utilisation et la consommation d’énergie sont

fortement déterminées par le revenu et corrélées

à celui-ci. Plus le revenu est élevé, plus l’électricité

est utilisée comme source d’énergie.

Le segment des bâtiments non résidentiels couvre

un large éventail d’applications, telles que les

immeubles de bureaux, les hôpitaux, les centres

commerciaux, les gares ferroviaires, etc.

Certaines d’entre elles mettent en œuvre des

processus lourds, comme c’est le cas des

centrales informatiques. La Figure G.2 montre la

Annexe G Analyse de l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments –quelques chiffres

Figure G.1 | Relation entre revenu et utilisation d’énergie dans le secteur résidentiel

Page 62: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

63

Analyse de l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments – quelques chiffres

consommation relative d’énergie en fonction du

type de bâtiment.

L’utilisation des équipements de TIC connaît une

croissance exponentielle, tant dans les foyers que

dans les bureaux. Il y a dix ans encore, ils étaient

pratiquement inexistants dans les logements. À

présent, cette utilisation peut atteindre 1 000 kWh

par an dans les pays développés, jusqu’à 30 %

étant consommés en mode veille (source: France

ADEME 2008).

L’analyse par type d’usage fournit un cadre de

départ. Toutefois, ainsi qu’il apparaît au vu de la

Figure G.3, il existe des différences notables d’un

pays à l’autre. Il est donc important de disposer

de données de consommation par type d’usage

pour un pays donné. Bien que la technologie

permette d’obtenir une mesure économique de la

consommation par type d’usage, elle est rarement

disponible et les données sont des estimations

plutôt que de réels résultats de mesure.

Répartition de surface et de consommation d’énergie par sous-secteur du secteur non résidentiel

% de la consommation totale

Sous-secteur% de la

surface totale

Commerce de détail 24 23

18 21

4 7

20 13

11 13

6 9

14 10

3 4

Bureaux

Installations sportives

Enseignement

Soins de santé

Hôtels, restaurants

Bâtiments résidentiels

Bâtiments Transports

Source : Atlas 2006

D’après PNUE, Buildings and climate change 2007 ; source Atlas 2006

Figure G.2 | Consommation relative d’énergie des bâtiments non résidentiels, par type

de bâtiment

Page 63: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

64

Analyse de l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments – quelques chiffres

L’analyse du cycle de vie démontre le caractère

critique de l’effi cacité énergétique, pendant toute

la durée de vie d’un bâtiment (voir la Figure G.4).

Optimiser l’usage de l’énergie en ne donnant

accès qu’à l’énergie nécessaire et uniquement au

moment où elle est nécessaire est une condition

essentielle pendant toute la durée de vie utile des

bâtiments.

Figure G.4 | Utilisation de l’énergie par phase du cycle de vie d’un bâtiment

Figure G.3 | Comparaison par pays des utilisations de l’énergie dans les bâtiments

D’après PNUE, Buildings and climate change 2007

Résidentiel, Koweït

Commercial, Inde

Résidentiel, Inde

Commercial, États-Unis

Résidentiel, États-Unis

Résidentiel rural, Chine

Résidentiel urbain, Chine

Commercial, Australie

Résidentiel, Australie

Commercial, Canada

Résidentiel, Canada

Chauffage

Cuisson

Éclairage

Production d’eau chaude

Autres

Building & Environment, vol. 32, n° 4, pages 321 à 329 (1997)

Fabrication, transport

et construction, 12 %

Utilisation, 84 % (chauffage, ventilation,

eau chaude et électricité)

Entretien et rénovation, 4 %

Page 64: Répondre au défi de l’énergie Le rôle de l’IEC de … · L'IEC estime que l'électricité sera le plus grand contributeur à l’atténuation du changement climatique. On

65

Analyse de l’utilisation de l’énergie dans les bâtiments – quelques chiffres

Dans les bâtiments non résidentiels, l’électricité

représente environ 50 % de l’énergie utilisée et

constitue en outre un élément clé en matière de

contrôle de l’utilisation des autres combustibles,

tels que ceux destinés au chauffage. La Figure G.5

énonce les chiffres relatifs aux États-Unis et la Figure

G.6 ceux se rapportant à la France.

Gaz

naturel

Fuel-oil

(1) GPL

Autre

combustible (2)

Énergie

renouv. (3)

Élect. sur

place

Sur place Électricité

primaire (4)

Primaire

Total % Total %Éclairage 1.44 1.44 16.9 % I 4.57 4.57 25.5 %Chauffage des locaux 1.35 0.33 0.13 0.23 2.04 24.0 % I 0.75 2.55 14.2 %Rafraîchissement des

locaux0.02 0.73 0.75 8.9 % I 2.32 2.34 13.1 %

Production d’eau chaude 0.57 0.07 0.02 0.18 0.84 9.9 % I 0.56 1.23 6.8 %Ventilation 0.34 0.34 4.0 % I 1.08 1.08 6.0 %Équipement électronique 0.35 0.35 4.2 % I 1.12 1.12 6.3 %Réfrigération 0.23 0.23 2.7 % I 0.74 0.74 4.1 %Ordinateurs 0.18 0.18 2.2 % I 0.58 0.58 3.2 %Cuisson 0.23 0.04 0.27 3.2 % I 0.12 0.35 2.0 %Autres (5) 0.26 0.02 0.09 0.05 0.12 0.57 1.12 13.2 % I 1.82 2.37 13.2 %Ajustement SEDS (6) 0.71 0.18 0.03 0.92 10.9 % I 0.08 0.98 5.5 %Total 3.15 0.61 0.09 0.17 0.15 4.32 8.49 100 % I 13.74 17.91 100 %

Note(s): 1) Comprend du fuel-oil distillé (0,48 quad.) et du fuel-oil résiduel (0,14 quad.); 2) Il est supposé que le kérosène (0,02 quad.) et le charbon (0,10 quad.) sont

destinés au chauffage des locaux. On suppose que l’essence automobile (0,05 quad.) est destinée à d’autres utilisations fi nales. 3) Composées de biomasse

(0,12 quad.), chauffage solaire de l’eau (0,02 quad.) et PV solaire (moins de 0,01 quad. 4) Conversion de l’électricité entre le site et la source (en raison de

pertes de production et de transmission) = 3,18. 5) Comprennent les équipements de stations-service, les guichets automatiques bancaires, les équipements

de télécommunications, le matériel médical, les pompes, les groupes électrogènes, la production combinée de chaleur et d’électricité dans les bâtiments

commerciaux et les opérations de fabrication réalisées dans les bâtiments commerciaux. 6) Ajustement de l’énergie pratiqué par l’AIE pour atténuer les écarts

entre les sources de données. Énergie rapportée au secteur des bâtiments commerciaux, mais pas directement à des utilisations fi nales.

Sources: EIA, Anual Energy Outlook 2007, fév. 2007, Tableaux A2, pages 137 à 139, Tableau A5, pages 144 et 145, et Tableau A17, page 163; EIA, National Energy Modelling

System for AEO 2007, fév. 2007; BTS/A.D. Little, Energy Consumption Characteristics of Commercial Buildings HVAC Systems, Volume II: Thermal Distribution,

Auxiliary Equipment, and Ventilation, oct. 1999, pages 1 à 2 et 5-25 à 5-26; EIA, AEO 1998, déc. 1997, Tableau A5, page 108 et 109.

Recueil de données relatives à l’énergie dans les bâtiments : 1.3 Consommation d’énergie dans le secteur commercial Septembre 2007

1.3.3 Ventilation de l’utilisation fi nale de l’énergie dans le secteur commercial, par type de combustible (quadrillions de BTU)

Électricité (autre)

Cuisson

Eau chaude

Chauffage

Moyenne générale

Source : ADEME/CEREN, consommation fi nale

Figure G.5 | Répartition de l’utilisation d’énergie dans les bâtiments commerciaux aux États-

Unis : l’électricité représente près de la moitié de toute l’utilisation fi nale, mais plus de 75 % de

l’énergie primaire

Figure G.6 | Évolution de la consommation d’électricité des foyers français entre 1973 et 2005,

par type d’utilisation (1973 = 100)

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66

Traitement des

matériaux

Machines

Machines-outils

de découpe

Machines-outils

de formage

Laminoirs

Impression,

textile, bois,

papier

Robots

Mélangeurs

Agitateurs

Centrifugeuses

Extrudeuses

Autoclaves

Concasseurs

Palans et grues

Transporteurs à

rouleaux

Transporteurs à

courroie

Élévateurs

Excavatrices

Pompes

volumétriques

Pompes

cinétiques

Ventilateurs

Souffl antes

Compresseurs

Conditionnement

d’air

Matériel de

production

Moyens de

transportPompes

Ventilateurs et

compresseurs

Transport des

matériaux

Appareillage de

transformation

Appareillage de transport,

dosage, modifi cation de

pression

Forme indéfi nieForme bien défi nie Solide Liquide Gazeux (mélange)

Machines de

travail

Il existe plusieurs modes de classement des

processus de l’industrie. Pour le développement

de l’EEE, une solution consiste à prendre comme

base du classement les équipements servant à

convertir l’énergie électrique en d’autres formes

d’énergie. Le degré d’abstraction du modèle de

classement doit être suffi samment élevé pour

que la liste de processus soit exploitable, mais

pas au point de rendre impossible l’utilisation du

modèle pour énoncer les meilleures pratiques ou

donner des orientations pratiques. Le modèle de

classement présenté dans le schéma ci-dessous,

fourni à titre d’exemple, place à l’intérieur d’une

hiérarchie les machines servant à travailler et

transporter des matières solides.

Annexe H Exemple d’architecture de référence pour la manutention des matériaux

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67

Référence : Forum international Génération IV

Barres de

commande

Eau supercritique

Cœur du

réacteur

Réacteur

Turbine Générateur

Énergie électrique

SCWR

Réacteur refroidi à l’eau supercritique

Condenseur

Source froide

Pompe

Annexe JÉnergie nucléaire de 4ème génération

Figure J.1 | Réacteur refroidi à l’eau supercritique (SCWR)

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68

Énergie nucléaire de 4ème génération

Figure J.2 | Évolution des générations de production d’énergie nucléaire

Référence : Forum international Génération IV

Génération I

Premiers réacteurs

prototypes Réacteurs de puissance

commerciaux

Génération II

Génération III

Génération III +

Génération IV

- Shippingport

- Desden, Fermi I

- Magnox - REO-REP, REB

- CANDU

- AGR

REO avancés

- REB avancés

- Système 80+

- Très économique

- À sûreté accrue

- À déchets réduits

- Résistants à la

prolifération

Modèles évolutifs

présentant

une rentabilité

améliorée pour un

déploiement à court

terme

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69

Annexe KCapture et stockage du carbone

Référence : Programme de R&D sur les gaz à effet de serre de l’AIE

Centrale électrique avec

capture et stockage du CO2

Océan

Couches

de charbon

inexploitables

Pipeline Pipeline

Aquifères salins profonds

Gisements épuisés de

pétrole ou de gaz

Figure K.1 | Options de capture et stockage du carbone, CSC

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70

Annexe LAnalyse de sensibilité des mesures de réduction du CO

2

Dans un scénario « rien ne change » (BAU dans le

Tableau L.1 ci-dessous), les émissions liées à la

production d’électricité seraient pratiquement

multipliées par trois à l’horizon 2050.

Un premier scénario pourrait limiter les

émissions de CO2 à un niveau inférieur au

double de leur valeur initiale, d’ici 2050. Les

Tableaux L.2 (pour 2030) et L.3 (pour 2050) ci-

dessous indiquent les améliorations possibles en

vert et en jaune, dans l’ordre et de haut en bas:

amélioration de 30 % de l’effi cacité de l’utilisation

fi nale, augmentation de la production à partir

d’énergies renouvelables/nucléaire portée à 30 %,

réduction des pertes de T&D qui passent de 9 %

à 7 % et amélioration de 5 % de l’effi cacité de

production. Les nouveaux totaux calculés après

chaque amélioration (énergie utilisée, CO2 émis)

fi gurent sur la ligne suivante.

Tableau L.1 | Électricité produite/utilisée et CO2 émis selon le scénario BAU, de 2010 à 2050

Électricité

produite

TWh

Électricité

à base

d’énergies

renouvelables

/ nucléaire

TWh

Électricité

à base de

combustible

fossile

TWh

Hydroélectricité

centralisée

TWh

Production

centralisée

TWh

Production

décentralisée

TWh

Pertes de

T&D

TWh

Consommation

fi nale

d’électricité

TWh

Émissions

de CO2

Gt CO2

Hypothèse

de BAU

Croissance

de 2.5 %

par an

Part de 20 %

(constante)

Constantes

à 9 %

0.54 kg

par kWh

(constantes)

2010 Réf. 20 000 4 000 16 000 3 200 19 200 800 1 800 18 200 10.8

2030 BAU 33 000 7 000 26 000 5 600 31 600 1 400 2 970 30 000 17.8

2050 BAU 54 000 11 000 43 000 8 800 51 800 2 200 4 860 49 100 29

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71

Analyse de sensibilité des mesures de réduction du CO2

Électricité

produite

TWh

Électricité

à base

d’énergies

renouvelables

TWh

Électricité

à base de

combustible

fossile

TWh

Hydroélectricité

centralisée

TWh

Production

centralisée

TWh

Production

décentralisée

TWh

Pertes de

T&D

TWh

Consommation

fi nale

d’électricité

TWh

Émissions

de CO2

Gt CO2

2010 Réf. 20 000 4 000 16 000 3 200 19 200 800 1 800 18 200 10.8

2050 BAU 54 000 11 000 43 000 8 800 51 800 2 200 4 860 49 100 29

Moins 30 %Réduction via EE utilisation

fi nale -14 700 -8

2050 après EE utilisation

fi nale37 800 34 400

30 % d’énergies. renouv. (16 % H, 14 % PD)

Effet des énergies renouv.

37 800 16 400 21 400 8 800 30 200 7 600 34 400 -2.9

Pertes T&D 37 800 16 400 21 400 8 800 30 200 7 600 3 400 34 400

Pertes T&D de 7 % au lieu de

9 %

Effet de la réduction des pertes de T&D

-760 -0.4

Amélioration de 5 % de l’effi cacité

de production

Amélioration de l’effi cacité de production

-1.7

2050 SC1 37 000 16 400 21 400 8 800 30 200 7 600 2 640 34 400 16.1

Électricité

produite

TWh

Électricité

à base

d’énergies

renouvelables

TWh

Électricité

à base de

combustible

fossile

TWh

Hydroélectricité

centralisée

TWh

Production

centralisée

TWh

Production

décentralisée

TWh

Pertes de

T&D

TWh

Consommation

fi nale

d’électricité

TWh

Émissions

de CO2

Gt CO2

2010 Réf. 20 000 4 000 16 000 3 200 19 200 800 1 800 18 200 10.8

2050 BAU 33 000 7 000 26 000 5 600 31 600 1 400 2 970 30 000 17.8

Moins 30 %Réduction via EE utilisation

fi nale -5 500 -2.9

2030 après EE utilisation

fi nale24 500

30 % d’énergies. renouv. (16 % H, 14 % PD)

Effet des énergies renouv.

27 000 10 200 16 800 5 600 22 400 4 600 24 500 -1.7

Pertes T&D 27 000 10 200 16 800 5 600 22 400 4 600 2 430 24 500

Pertes T&D de 7 % au lieu de

9 %

Effet de la réduction des pertes de T&D

-540 -0.3

Amélioration de 5 % de l’effi cacité

de production

Amélioration de l’effi cacité de production

-1.45

2030 SC1 26 400 10 200 16 800 5 600 22 400 4 600 1 890 24 500 11.5

Tableau L.2 | Effets d’une amélioration de l’effi cacité de l’utilisation fi nale, d’une augmentation

à 30 % des énergies renouvelables et d’une réduction de 2 % des pertes de T&D, 2030

Tableau L.3 | Effets d’une amélioration de 30 % de l’utilisation fi nale/énergies renouvelables

et d’une réduction de 2 % des pertes de T&D, 2050

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72

Analyse de sensibilité des mesures de réduction du CO2

Les économies d’énergie et l’effi cacité de

l’utilisation fi nale sont les principaux contributeurs,

les énergies renouvelables/nucléaire permettent

une réduction importante des émissions de CO2,

tandis que les améliorations de l’effi cacité de

production et la réduction des pertes de T&D sont

de moindres contributeurs.

Un scénario plus offensif est nécessaire pour

réduire les émissions de CO2 liées à la production

d’électricité. Le Tableau L.4 montre les effets d’une

amélioration de 10 % de l’effi cacité de production,

ainsi que les autres facteurs étudiés.

L’effi cacité énergétique et les économies liées

à l’utilisation fi nale demeurent les principaux

contributeurs. La combinaison d’une part de 50 %

d’énergies renouvelables/nucléaire et de 40 % de

production décentralisée est un réel défi pour la

stabilité du système électrique. Une amélioration

de 10 % de l’effi cacité de production a un impact

limité, dès lors que l’utilisation des combustibles

fossiles a été réduite.

Le graphique de la Figure L.5 illustre la perspective

d’une production de 50 % de l’électricité au moyen

de méthodes n’engendrant aucune émission

de CO2.

Tableau L.4 | Effets d’une effi cacité de l’utilisation fi nale de 40 %, d’une augmentation à 50 %

des énergies renouvelables et d’une réduction de 3 % des pertes de T&D, 2050

Électricité

produite

TWh

Électricité

à base

d’énergies

renouvelables

TWh

Électricité

à base de

combustible

fossile

TWh

Hydroélectricité

centralisée

TWh

Production

centralisée

TWh

Production

décentralisée

TWh

Pertes

de T&D

TWh

Consommation

fi nale

d’électricité

TWh

Émissions

de CO2

Gt CO2

2010 Réf. 20 000 4 000 16 000 3 200 19 200 800 1 800 18 200 10.8

2050 BAU 54 000 11 000 43 000 8 800 51 800 2 200 4 860 49 100 29

Moins 40 %Réduction via EE utilisation

fi nale -19 600 -10.6

2050 après EE utilisation

fi nale32 400 29 500

50 % d’énergies.

renouv. (10 % H, 40 % PD)

Effet des énergies renouv.

32 400 26 000 6 400 8 800 15 200 17 200 29 500 -8.1

Pertes T&D 32 400 26 000 6 400 8 800 15 200 17 200 2 916 29 500

Pertes T&D de 6 % au lieu de 9 %

Effet de la réduction des pertes de T&D

-972 -1

Amélioration de 10 % de

l’effi cacité de production

Amélioration de l’effi cacité de production

-0.9

2050 SC2 31 000 26 000 5 000 8 800 15 200 17 200 1 944 29 500 8.9

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73

Analyse de sensibilité des mesures de réduction du CO2

Perspective

Sans CO2

Combustible fossile

Figure L. 5 | Évolution schématique vers une production de 50 % d’électricité sans émission de

CO2 en 2050

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74

Annexe MLe projet DESERTEC

Concentration

d’énergie solaire

Énergie

hydraulique

Énergie

photovoltaïque Biomasse

Énergie

éolienne

Régions dotées de collecteurs ESC

pour l’électricité

Énergie

géothermique

Monde 2005

EU-25 2005

MENA 2005

TRANS-ESC bouquet énergétique pour la région EUMENA en 2050

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ISBN 978-2-88912-890-7

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WP

Ener

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halle

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2010

-09(

fr)