rapportsur lasantÉanimale 2015

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RAPPORT SUR LA SANTÉ ANIMALE 2015

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Page 1: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

RAPPORT SURLA SANTÉ ANIMALE2015

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3

4

12

28

16

24

8

20

Santé animale en Suisse :rétrospective et perspectives

Surveillance des épizootieset des zoonoses

Communication de crise :exemple de la tuberculose

Stratégie nationale contre larésistance aux antibiotiques (StAR)

Organisation de la collectede lait en cas d’épizootie

Détection précoce et mise en réseaudes données de santé animale

Exercices de crise etplanification d’urgence

SOMMAIRE

prévention

Lutte contre les épizooties

Préparation auxsituations de crise

72

58

44

68

54

40

64

52

36

Berne et Mittelhäusern :deux sites pour l’IVI

Une nouvelle loi sur la santé animalepour la Mongolie

La lutte contre les épizooties,un défi constant

Surveillance syndromique : détectionprécoce des nouvelles maladies

Normes internationaleset commerce international

Le petit coléoptère des ruches :détection précoce et lutte

Mammite – feuille de route

Les activités des Servicesvétérinaires : un Bien public mondial

Des moyens modernes de lutte contreles épizooties à l’exemple de la BVD

Science et recherche

Collaborationinternationale

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Page 4: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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orsque le coup d’envoi de la Stra-

tégie Santé animale en Suisse

2010+ a été donné, Doris Leuthard,

à l’époque présidente de la Confé-

dération, avait appelé à faire de la

santé animale une valeur suisse recon-

nue, sous le slogan : « c’est typiquement

suisse ». En effet, un niveau élevé de santé

animale est une condition indispensable

à une production de denrées alimen-

taires durable et sûre. Il s’inscrit dans le

droit fil des exigences de bien-être et

de dignité des animaux formulées par la

société et les milieux politiques.

Depuis, l’Office fédéral de la sécurité

alimentaire et des affaires vétérinaires

(OSAV), en collaboration avec les services

vétérinaires cantonaux et l’ensemble des

partenaires et organisations concernés

ainsi qu’avec les scientifiques, travaille

d’arrache-pied pour mettre en œuvre les

cinq champs d’action de la Stratégie : pré-

vention, préparation aux situations de

crise, lutte contre les épizooties, collabo-

ration internationale et recherche et dé-

veloppement.

La modification de la loi sur les épi-

zooties de 2013 a avant tout légitimé et

renforcé les deux axes que sont la pré-

vention et la détection précoce des épi-

zooties. Certains programmes ont ainsi

vu le jour, tels qu’Equinella pour les che-

vaux, PathoPig pour les porcs et APINEL-

LA, dédié à la détection du petit coléop-

tère des ruches en Suisse.

L’apparition du virus responsable de

la maladie de la langue bleue au nord des

Alpes et la découverte de cas de tubercu-

lose bovine ont montré que notre pays

n’était pas à l’abri des épizooties, émer-

gentes comme réémergentes. Ces épi-

sodes ont permis de constater le haut

niveau de qualité affiché par le service

vétérinaire public en matière de gestion

des événements et des crises, résultat des

exercices menés dans le cadre de la Stra-

tégie sur les plans tant fédéral que canto-

nal et des améliorations apportées en

conséquence ; ils ont montré aussi la

bonne coopération avec les vétérinaires

praticiens et les éleveurs.

Le récent succès remporté par la

Suisse est venu confirmer le haut niveau

de maîtrise atteint par le pays en matière

de lutte contre les épizooties : enmai 2015,

précisément 25 ans après la survenue du

premier cas d’ESB sur son territoire, la

Suisse s’est vu attribuer le statut le plus

sûr (Pays Membre reconnu comme pré-

sentant un risque négligeable à l’égard de

l’ESB) par l’Organisation mondiale de la

santé animale (OIE).

Ce statut relatif aux épizooties vaut-

il également pour la santé animale en gé-

néral ? Au vu de l’usage intensif qui est

fait des antibiotiques en Suisse par rap-

port à d’autres pays, on est en droit d’en

Josef Schmidt, OSAV

Santé animale en Suisse :rétrospective et perspectives

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5

douter. Les antibiotiques sont des médi-

caments indispensables en médecine hu-

maine comme en médecine vétérinaire.

L’augmentation de l’antibiorésistance doit

donc être considérée comme une menace

réelle pour la santé des hommes et des

animaux, et le recours aux antibiotiques,

limité au strictminimum. Cela ne doit pas

se faire au détriment du bien-être des

bêtes ; au contraire, cet objectif doit impé-

rativement être lié à la promotion de la

bonne santé générale des animaux.

Nous devons donner une nouvelle

impulsion globale en matière de promo-

tion de la santé animale si nous voulons

relever des défis tels que la modernisa-

tion des exploitations agricoles, l’intensi-

fication du trafic international d’animaux

et de marchandises, l’augmentation des

attentes de la société vis-à-vis de la pro-

duction de denrées alimentaires et de

l’élevage ou encore les nouvellesmenaces

résultant du changement climatique. Les

travauxmenés conjointement par les ser-

vices de la santé publique et des affaires

vétérinaires et l’ensemble des parties pre-

nantes dans le cadre de l’élaboration de la

Stratégie nationale contre la résistance

aux antibiotiques (StAR) ainsi que l’enga-

gement commun des producteurs, de

l’OSAV et de l’Office fédéral de l’agricultu-

re (OFAG) en faveur d’un réseau dédié à la

saisie de données de santé animale

constituent des étapes encourageantes.

Cela suffit-il ? Je pense que non. Une

nouvelle impulsion globale exige que l’on

trouve des ressources supplémentaires

et que l’on emprunte des voies inexplo-

rées. Si l’importance de la santé animale

est bien ancrée chez nombre de per-

sonnes, les mesures engagées actuelle-

ment pâtissent d’un manque de coordi-

nation ou sont entravées par des intérêts

personnels et à court terme. Il convient

donc de renforcer la coopération entre

les secteurs public et privé en vue de la

promotion durable de la santé animale,

en définissant pour cela une orientation

stratégique claire et une mise en œuvre

cohérente.

Ainsi, nous prendrons tous en

compte le fait que la santé de nos ani-

maux de rente constitue la base d’une

agriculture et d’une production de den-

rées alimentaires qui soient compéti-

tives et économiquement viables. La san-

té animale représente d’ailleurs l’un des

piliers centraux du concept «Une seule

santé» de l’Organisation mondiale de la

santé (OMS), lequel affirme que la santé

humaine, la santé animale et l’environne-

ment sont indissociables.

Ce n’est qu’ensemble que nous pour-

rons suivre le slogan susmentionné et

faire de la santé animale une valeur

suisse. Attelons-nous à la tâche : nous dis-

posons des meilleurs atouts !

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La prévention englobe toutes les mesures de précaution visant àempêcher ou à réduire le risque d’apparition et de propagationd’une maladie animale. La prévention est l’un des piliers de laStratégie Santé animale en Suisse 2010+. La loi sur les épizooties,dont la révision a été acceptée par le peuple en novembre 2012,confère à l’OSAV la compétence et les ressources financièresnécessaires pour soutenir la prévention des épizooties et mettre enœuvre un système national de détection précoce. La préventionrepose également sur la collecte et l’évaluation des données desanté animale, sur la surveillance des épizooties et des zoonosesainsi que sur une stratégie efficace contre la résistance aux anti­biotiques.

PrévenTion

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Page 8: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

8

Systèmes facultatifsd’annonce et d’informationsur la santé animale auniveau national

Les programmes de surveillance of-

ficiels visent les épizooties définies dans

l’ordonnance sur les épizooties : c’est une

obligation légale de communiquer les

données qui les concernent. Toutefois, il

est possible d’affiner la détection précoce

en se fondant sur des informations sup-

plémentaires qui échappent encore aux

voies d’annonce ordinaires. Parmi ces

données, certaines sont recueillies à di-

vers échelons relevant du droit privé (par

exemple auprès d’organisations d’éle-

vage, de producteurs, de cabinets vétéri-

naires), ce qui empêche l’OSAV d’en dispo-

ser librement à des fins de détection

précoce. Dans cette perspective, l’OSAV a

mis en place toute une série de projets

et d’instruments (Equinella, LyMON, Pa-

thoPig, APINELLA, le projet «Réseau –

santé des bovins» ainsi que le «Bulletin

Radar») qui contribuent à la détection

précoce, mais qui offrent aussi un avan-

tage indéniable aux organismes privés et

aux personnes qui livrent ces données.

Equinella (www.equinella.ch) est

une plateforme électronique d’annonce

et d’information pour les maladies

équines. Il s’agit d’un système facultatif

d’annonce des cas de maladies équines et

des symptômes par les vétérinaires enre-

gistrés. Ces annonces sont saisies dans

une banque de données centralisée, éva-

luées par le service spécialisé Equinella

puis mises en ligne sous forme anonymi-

sée sur le site Equinella. De la sorte, les

vétérinaires et les détenteurs d’animaux

comme la filière équine ou tout autre in-

téressé peuvent obtenir des informations

sur l’état de santé des chevaux en Suisse.

Les annonces sur Equinella ne

concernent pas seulement les maladies,

mais aussi les symptômes non spéci-

fiques qui se manifestent avant la mala-

die. En effet, la notification rapide et aus-

si complète que possible de certains

symptômes tels que la fièvre à un service

central peut aider à détecter une infec-

La détection précoce consiste à déceler le plus tôtpossible l’apparition des épizooties, des maladiesanimales et des zoonoses émergentes ou réémergentes,et à en évaluer continuellement la dangerosité pourl’homme et l’animal. Il s’agit également de transmettreau plus vite les informations pertinentes aux servicescompétents. Les décideurs peuvent ainsi engagerà temps les mesures adéquates. La détection précocenécessite notamment la collecte, la mise en réseauet l’utilisation des données concernant la santé animale.

Détectionprécoce et miseen réseau des

données de santéanimale

Daniela Hadorn et Martin Reist, OSAV

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Page 9: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

9tion au stade précoce. On appelle une

telle démarche la surveillance des syn-

dromes (voir p. 68 : «Surveillance syndro-

mique : détection précoce des nouvelles

maladies»).

Collecte et évaluation d’infor-mations sur la santé animaleau niveau international

Afin de pouvoir détecter de

façon précoce les risques en ma-

tière de santé animale provenant

de l’étranger, la situation épizoo-

tique internationale fait l’objet

d’une veille permanente. Sur la

base des informations dispo-

nibles, l’OSAV établit chaque mois

le «Bulletin Radar», qu’il publie

sur son site Internet. Ce bulletin

présente, avec le concours d’ex-

perts, la situation sur le front des

épizooties à l’étranger et évalue

les risques pour la Suisse. Il com-

porte en outre des recommandations en

matière de prévention.

Sensibilisation aux épizootieset renforcement de ladétection précoce à l’abattoir

La surveillance clinique des trou-

peaux ainsi que l’annonce des cas sus-

pects et leur élucidation immédiates sont

essentielles pour parvenir à déceler les

foyers d’épizooties le plus tôt possible.

C’est dire toute l’importance de la vigi-

lance non seulement des détenteurs

d’animaux et des vétérinaires, mais aussi

des personnes impliquées dans le dia-

gnostic des épizooties, des employés des

abattoirs et du personnel du service vété-

rinaire public. Grâce au bon état de santé

de la population animale en Suisse, des

épizooties telles que la tuberculose bo-

vine se sont heureusement raréfiées. Ces

dernières années toutefois, on observe

une recrudescence des cas de tubercu-

lose chez les bovins et le gibier, dont

quelques cas isolés en Suisse en 2013 (voir

p. 44 : «La lutte contre les épizooties : un

défi constant»).

La surveillance des épizooties telles

que la tuberculose passe en particulier

par le contrôle des viandes à l’abattoir.

Etant donné la chronicité de la tubercu-

lose, les lésions des organes sont cepen-

dant multiples, ce qui complique le tra-

vail de dépistage lors du contrôle des

viandes. Pour faciliter la tâche des em-

ployés des abattoirs et des organes du

contrôle des viandes, l’OSAV a publié en

automne 2013 un ouvrage richement il-

lustré, le «Manuel de dépistage de la tu-

berculose bovine – anomalies décelables

lors du contrôle des viandes».

La tuberculose touche souvent les

ganglions lymphatiques, surtout à son

stade précoce. Il importe donc de contrô-

ler ces organes minutieusement et de

prélever des échantillons dès les pre-

miers soupçons de lésions. Voilà pour-

quoi le programme de détection précoce

Monitoring des ganglions lymphatiques

(LyMON) a été lancé au niveau suisse le

1er octobre 2013. Ce programmedonne aux

contrôleurs des viandes la possibilité

de faire analyser les ganglions lympha-

tiques présentant des lésions non spéci-

fiques, même en l’absence de suspicion,

ce qui réduit la probabilité de

manquer des cas précoces de tu-

berculose. D’importantes infor-

mations relatives à l’état de santé

de la population bovine suisse

peuvent par ailleurs être obte-

nues. En cas de détection en labo-

ratoire d’un signe de tuberculose

ou d’une autre épizootie dans le

cadre de ce programme, le Service

vétérinaire suisse peut prendre

plus rapidement des mesures afin

de clarifier la situation dans l’ex-

ploitation de provenance et, ainsi,

de prévenir une éventuelle diffusion

d’une épizootie.

Etant donné l’augmentation des cas

de tuberculose chez des cerfs dans les

pays voisins, l’OSAV a publié le «Manuel

de dépistage de la tuberculose dans le gi-

bier», destiné à sensibiliser les chasseurs

et les gardes-chasse, mais aussi les bou-

chers et les vétérinaires officiels aux

symptômes de cette épizootie chez les

cerfs, les chevreuils et autres animaux

sauvages.

Les données déjàcollectées renfermenttout un potentielde connaissancessupplémentaires.

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Page 10: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

10Investigation concernantdes problèmes spécifiquesaffectant les cheptels etrenforcement du réseau dediagnostic

Les examens de cadavres d’animaux

par des professionnels (examens anato-

mopathologiques) ainsi que des exa-

mens complémentaires ciblés (p. ex. por-

tant sur des agents pathogènes viraux ou

bactériens) sont l’une des possibilités

d’examens diagnostiques les plus perti-

nentes en cas de problèmes non résolus.

Cesméthodes non seulement permettent

la détection précoce d’épizooties et de

nouvelles maladies, mais renseignent

aussi sur les problèmes sanitaires que

rencontrent les exploitations : la santé

animale peut alors être renforcée à l’aide

demesures thérapeutiques et/ou préven-

tives précises. De telles investigations

contribuent également à réduire l’utilisa-

tion d’antibiotiques et à mieux cibler

l’administration des médicaments vétéri-

naires.

Souhaitant démontrer l’utilité des

examens anatomopathologiques pour la

détection précoce des épizooties et des

maladies animales à l’exemple des porcs,

l’OSAV s’est associé à des partenaires

pour lancer en janvier 20141 le projet pi-

lote PathoPig. Dans ce cadre, les éleveurs

de porcs ont la possibilité, par l’intermé-

diaire du Service sanitaire porcin (SSP)

ou du vétérinaire de l’exploitation, de

faire examiner certains problèmes affec-

tant les animaux et de recourir à un dia-

gnostic subventionné. Les résultats obte-

nus jusqu’ici sont encourageants : dans la

plupart des cas, la cause du problème a

pu être déterminée grâce à un examen

ciblé, et des mesures appropriées ont pu

être prises. Les résultats recueillis durant

la première année ont même permis d’ac-

quérir de nouvelles connaissances im-

portantes pour le dépistage précoce de

certains agents pathogènes.

Programmes spécifiques dedétection précoce : l’exempled’APINELLA

L’apparition de nouveaux agents pa-

thogènes, comme le petit coléoptère des

ruches (Aethina tumida), met fortement

à contribution le Service vétérinaire

suisse ainsi que les professionnels

concernés. Afin d’empêcher la propaga-

tion de tels agents, il y a lieu demettre en

place des procédures de détection adap-

tées.

Le programme national APINELLA

prévoit des mesures spécifiques pour dé-

tecter de manière précoce le petit coléop-

tère des ruches en Suisse. Des apiculteurs

sentinelles répartis sur tout le territoire

helvétique et la Principauté de Liechten-

stein contrôlent toutes les deux semaines

depuis mai 2015 les colonies de certains

ruchers afin de repérer le parasite et en-

registrent leurs observations à l’aide

d’une application dans une banque de

données centralisée. Les informations

transmises font régulièrement l’objet

d’une évaluation. Grâce à ces données, la

situation peut être évaluée plus rapide-

ment en cas de suspicion et les mesures

adéquates peuvent être prises de ma-

nière plus ciblée (voir p. 40 : «Le petit co-

léoptère des ruches : détection précoce et

lutte»).

La valeur ajoutée de lamiseen réseau des données desanté animale

Les données de santé animale re-

groupent, entre autres, les éléments sui-

vants : diagnostics cliniques, symptômes

non spécifiques (fièvre, manque d’appétit

ou fort amaigrissement), données rela-

tives au traitement, raisons expliquant

les baisses d’effectifs, avortements, tares

héréditaires et malformations, résultats

de laboratoire et résultats pathologiques

ainsi que caractéristiques sanitaires in-

directes telles que durée d’utilisation,

nombre de cellules et indice de fécondité.

Ces données sont essentiellement re-

cueillies par les détenteurs d’animaux, les

vétérinaires des exploitations, les ser-

vices de santé animale, le contrôle des

viandes à l’abattoir et les centres d’exa-

mens diagnostiques.

Elles s’avèrent utiles à chaque étape

de la chaîne alimentaire. Les détenteurs

d’animaux et les vétérinaires peuvent no-

tamment s’en servir pour optimiser la

gestion des exploitations et des trou-

peaux ainsi que pour assurer le suivi vé-

térinaire du cheptel. Mesurer, enregis-

trer, analyser, vérifier : celui qui procède

régulièrement à ces opérations détecte

les besoins d’intervention et s’améliore.

Dans cette optique, il est important que

les données de santé animale soient en

lien avec des données de production

telles que la quantité de lait produite, la

quantité de nourriture ingérée ou encore

l’accroissement quotidien ainsi qu’avec

des informations relatives à la détention

d’animaux. C’est l’ensemble de ces rensei-

gnements qui permet d’obtenir un ta-

bleau global et significatif. Les organisa-

1 Service sanitaire porcin (SSP), instituts de pathologie et cliniques porcines des Universités

de Berne et de Zurich, Association suisse pour la médecine du porc (ASMP), Institut de virologie

et d’immunologie (IVI).

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Page 11: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

11tions d’élevage peuvent utiliser

les données sanitaires pour l’esti-

mation de la valeur d’élevage en

fonction des caractéristiques sa-

nitaires directes. Les autorités les aident à

améliorer la détection précoce. Les don-

néesde santéanimale sont égalementpré-

cieuses pour la gestion de l’emploi de mé-

dicaments vétérinaires ou encore pour

la planification et la conduite de pro-

grammes ciblés en matière de prévention

et de santé (p. ex. santé de lamamelle).

La voie commune vers lamise en réseau des donnéesde santé animale

Les données de santé animale

doivent pouvoir être utilisées par tous les

acteurs ; elles doivent donc être traitées

électroniquement et rendues accessibles

aux utilisateurs autorisés en fonction

des perspectives d’utilisation convenues

avec les propriétaires desdites données. Il

est important pour la qualité des don-

nées qu’elles soient saisies, au plus près

de l’événement, par les détenteurs d’ani-

maux et les vétérinaires concernés et que

ceux-ci puissent en profiter au quotidien.

Plus nombreux seront les détenteurs

d’animaux et les vétérinaires à travailler

avec les données de santé animale, meil-

leure sera la qualité de la collection. Il

convient également d’éviter les doublons

lors de la saisie. Il ne s’agit donc pas de

créer une nouvelle banque de données

centralisée sur la santé animale, mais

bien de mettre en réseau les différentes

collections existantes.

Sur la base de la Stratégie Santé ani-

male en Suisse 2010+ et de la Stratégie

Qualité de l’agriculture et de la filière ali-

mentaire suisses, l’OSAV et l’Office fédé-

ral de l’agriculture (OFAG) ont décidé, de

concert avec les associations de la

branche, de lancer un projet de mise en

réseau des données de santé animale. Les

données déjà collectées renferment tout

un potentiel de surcroît de connais-

sances. Il y a donc lieu de mettre en ré-

seau les données sanitaires en vertu de

partenariats contractuels pour qu’elles

puissent être utilisées par les différents

groupes cibles dans un cadre convenu à

des fins de renforcement de la santé ani-

male.

Les données en question relèvent

des domaines suivants : (i) détection pré-

coce, (ii) élevage visant des caractéris-

tiques sanitaires précises, (iii) tenue du

journal des traitements et enregistre-

ment de l’administration des médica-

ments, (iv) gestion des troupeaux, (v) sui-

vi vétérinaire du cheptel, (vi) soutien de

programmes nationaux et (vii) simplifi-

cation de l’exécution. Actuellement, plu-

sieurs groupes spécifiques aux espèces

animales considérées ont pour mission

de décrire l’état actuel et l’état visé. En-

suite, il s’agira d’amorcer la transition

vers l’état visé en agrégeant les données

des espèces animales considérées.

Le projet «Réseau –santé des bovins »

Depuis juin 2013, les exploitations

auditées et certains de leurs vétérinaires

référents enregistrent dans les

bases de données de la Commu-

nauté de travail des éleveurs bo-

vins suisses (CTEBS) les informa-

tions relatives à la santé animale et au

traitement utilisées par les associations

suisses d’élevage de bovin laitier pour

l’élevage d’animaux robustes. Le projet

pilote «Réseau – santé des bovins» vise à

évaluer, avec l’aide d’un groupe de vétéri-

naires volontaires et de certaines des ex-

ploitations qui leur sont confiées, la sai-

sie des données sur les bases de la CTEBS,

sur les logiciels des vétérinaires (Diana,

OblonData) et sur les logiciels dédiés

au suivi de troupeaux (Interherd, Bovi-

Concept, DSA). Dans une première phase,

il s’agira de détecter les doublons pré-

sents dans les différents systèmes et

d’identifier la plus-value des futures in-

terfaces (analyse de la procédure actuelle

et visée). Des interfaces informatiques

entre les divers outils seront ensuite défi-

nies puis mises en œuvre en vue d’éviter

la saisie de doublons dans les différentes

bases de données.

Grâce à une saisie simplifiée, les agri-

culteurs et les vétérinaires semontreront

davantage disposés à enregistrer les don-

nées sanitaires et de traitement, et les in-

formations seront de meilleure qualité.

Les détenteurs d’animaux ainsi que les

vétérinaires disposeront donc de don-

nées plus fiables qu’ils pourront utiliser

dans le cadre de la gestion des troupeaux.

Celles-ci pourront être exploitées, en res-

pectant la protection des données, pour

l’estimation de la valeur d’élevage et pour

la détection précoce de problèmes de san-

té potentiels.

Pour en savoir plus

swissherdbook:www.redonline.ch

Braunvieh Schweiz :www.brunanet.ch

Fédération suisse d’élevageHolstein :www.holsteinvision.ch

Les données de santéanimale s’avèrent utilesà chaque étape dela chaîne alimentaire.

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Page 12: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

12

a détection et l’annonce des ma-

ladies constituent le principe de

base de la surveillance des épi-

zooties. La législation sur les épi-

zooties soumet près de 80 mala-

dies à l’annonce obligatoire. Une partie

d’entre elles sont des zoonoses, c’est-

à-dire qu’elles sont transmissibles à

l’homme. La surveillance du cheptel vise

donc aussi à préserver la santé des êtres

humains. Toutes les personnes qui dé-

tiennent, gardent ou soignent des ani-

maux, ainsi que les laboratoires qui ef-

fectuent des analyses de diagnostic sont

tenus d’annoncer les cas d’épizootie et

lesmaladies suspectes aux services vété-

rinaires cantonaux, qui en rendent

compte à leur tour à l’OSAV. Ce dernier

publie sur Internet un état des lieux sur

les épizooties, les tendances concernant

leur évolution et la répartition régionale

des cas (www.infosm.blv.admin.ch/pu-

blic/). La statistique annuelle qu’il éta-

blit sur la santé animale le certifie : la

Suisse est indemne de toutes les épizoo-

ties hautement contagieuses et de nom-

breuses autres épizooties. L’Organisa-

tion mondiale de la santé animale (OIE)

et la Commission européenne sont régu-

lièrement informées de la situation épi-

zootique. L’apparition d’épizooties hau-

tement contagieuses ou exotiques ainsi

que d’autres événements particuliers

leur sont communiqués dans les meil-

leurs délais. Les conditions nécessaires à

un bon système d’annonce sont l’obser-

vation constante des animaux par les

éleveurs, la reconnaissance des signes

de maladie, l’élucidation des cas par les

vétérinaires et la réalisation d’analyses

dans un laboratoire compétent. Une sur-

veillance sans faille et la rédaction de

rapports permettent d’assurer la trans-

parence de la situation sanitaire. Des

programmes d’analyses ciblés com-

plètent la surveillance généralisée ins-

taurée par l’annonce obligatoire.

Intégration d’exploitationssentinelles

Des programmes d’analyses attestent

le statut indemne de la Suisse pour les

épizooties éradiquées qui jouent un rôle

important sur le plan des échanges inter-

nationaux. Pour ce faire, des contrôles

par sondage sont effectués chaque année

dans les exploitations, les résultats sont

analysés et, s’ils se révèlent négatifs, le

cheptel suisse est reconnu indemne. Tel

qu’il est défini, le contrôle par sondage

permet de vérifier que les directives in-

ternationales sont satisfaites et de tirer

des conclusions scientifiquement fon-

dées et valables pour l’ensemble de la po-

La bonne santé des animaux de rente est une conditionindispensable au succès de la production de viande etde lait. La surveillance des épizooties et des zoonosescontribue grandement au maintien du niveau élevé de lasanté animale en Suisse et à l’approvisionnement de lapopulation en denrées alimentaires sûres.

Surveillancedes épizooties et

des zoonosesJürg Danuser, OSAV

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Page 13: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

13pulation. Le contrôle par sondage intègre

également des exploitations dites «senti-

nelles». Il s’agit d’exploitations qui, du

fait de certains facteurs tels qu’un trafic

des animaux supérieur à la moyenne,

l’importation directe d’animaux ou une

situation frontalière, sont plus significa-

tives pour détecter l’éventuelle introduc-

tion d’une épizootie en Suisse que les

exploitations sélectionnées de façon

aléatoire. Leur intégration a contribué

à réduire significativement le nombre

total des exploitations contrôlées. Le pro-

gramme d’analyses 2014 a permis de prou-

ver que le cheptel suisse est indemne de

rhinotrachéite infectieuse bovine (IBR)

et de leucose bovine enzootique (LBE), de

lamaladie de la languebleue, de la brucel-

lose ovine et caprine (Brucella meliten-

sis) ainsi que de la maladie d’Aujeszky et

du syndrome dysgénésique et respira-

toire du porc (SDRP).

Surveillance des épizooties

L’encéphalopathie spongiforme bo-

vine (ESB) est soumise à un programme

de surveillance particulier. Les ana-

lyses systématiques sont effectuées sur

les groupes à risque des vaches de plus

de quatre ans péries ou abattues pour

cause de maladie. Dans le cadre de l’éra-

dication de la diarrhée virale

bovine (BVD), un vaste pro-

gramme d’analyses sérolo-

giques portant sur des échan-

tillons de lait de citerne et de

sang a été mis en place. Les

prélèvements par poinçon-

nage de l’oreille de veaux nou-

veau-nés ne s’effectuent plus

que dans les rares exploitations où les

examens sérologiques ne sont pas adap-

tés. Les exploitations avec excréteurs

de virus (animaux dits « infectés perma-

nents» ou « IP») ont été mises sous sé-

questre et les animaux IP éliminés. La

surveillance des virus de l’influenza

aviaire (IA) sur la volaille de rente vise à

détecter de façon précoce des infec-

tions subcliniques provoquées par les

virus faiblement pathogènes des sous-

types H5 et H7, car ces derniers peuvent

muter en virus hautement pathogènes

de la peste aviaire. Les échantillons pré-

levés font aussi l’objet d’un dépistage

des anticorps contre le virus de la mala-

die de Newcastle.

L’élucidation des causes d’avorte-

ments chez les animaux à onglons ainsi

que le contrôle des viandes dans les abat-

toirs constituent d’autres éléments es-

sentiels de la surveillance des épizooties.

Dans la mesure où certaines épizooties

peuvent provoquer des avortements, l’ap-

parition d’avortements chez les bovins,

les petits ruminants et les porcs est sou-

mise à l’annonce obligatoire. Le vétéri-

naire officiel ordonne un dépistage des

brucelles, du virus de l’IBR, de Coxiella

burnetii, de Chlamydophila, des virus du

SDRP et d’autres agents pathogènes en

fonction de l’espèce animale. Lesmesures

d’assainissement correspondantes sont

prises selon les résultats de laboratoire.

Sécurité alimentaireet zoonoses

Quelque 200 zoonoses connues

peuvent être contractées tant par l’ani-

mal que par l’homme et transmises de

l’un à l’autre. En outre, on estime que

trois quarts des agents pathogènes émer-

gents sont des agents zoonotiques.

Le plus souvent, les êtres humains

contractent des zoonoses par l’intermé-

diaire de denrées alimentaires contami-

nées. Une infection peut toutefois aussi

se produire par contact direct avec des

animaux, via les excréments d’animaux

ou par le biais d’eau de boisson ou de bai-

gnade.

L’ordonnance sur les épizootiesmen-

tionne, au chapitre «Dispositions spé-

ciales concernant les zoonoses », la

brucellose, la campylobactériose, l’échino-

coccose, la listériose, la salmonellose, la

trichinellose, la tuberculose, causée par

Mycobacterium bovis, et les Escherichia

coli producteurs de vérotoxines. Les ani-

maux de rente suisses sont indemnes de

la brucellose, de la tuberculose et de la

trichinellose. Des examens de recherche

des trichinelles sont effectués

chez tous les porcs et les che-

vaux lors de l’abattage.

Les épizooties zoonotiques

comme la tuberculose peuvent

être détectées lors du contrôle

des viandes à partir de

ganglions lymphatiques modi-

La Suisse est indemnede toutes les épizootieshautement contagieuseset de nombreuses autresépizooties.

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Page 14: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

14fiés. Dans le cadre de ce contrôle, tous les

animaux de boucherie sont examinés

avant et après l’abattage. Les animaux et

carcasses ayant présenté des anomalies

sont mis sous séquestre en vue d’ana-

lyses complémentaires. Les épizooties

peuvent ainsi être détectées par

leurs symptômes et altérations

pathologiques, ce qui permet de

garantir la sécurité de la viande

en tant que denrée alimentaire.

Dans le cas de l’agent zoo-

notique Campylobacter, la

viande de volaille constitue la

principale source de maladie

chez l’homme. La surveillance

de la bactérie Campylobacter

s’effectue toute l’année lors de

l’abattage dans le cadre du mo-

nitoring de l’antibiorésistance.

Ces données ainsi que le

nombre de cas humains de

campylobactériose permettent

d’évaluer en permanence la si-

tuation. La plate-forme Campy-

lobacter offre à toutes les par-

ties la possibilité de discuter

des mesures à prendre pour ré-

duire la charge en Campylobac-

ter tout au long de la chaîne

alimentaire.

Concernant les salmonelles, il

convient avant tout de mettre en place

un programme de lutte contre les infec-

tions par Salmonella pour les troupeaux

de volaille et de combattre les salmonel-

loses chez différentes espèces animales.

Le programme de lutte destiné à la vo-

laille consiste à identifier les troupeaux

infectés et à les éliminer. L’objectif est de

réduire la charge d’agents pathogènes

présents dans les œufs et la viande et,

partant, l’exposition de l’homme à cette

zoonose. En conclusion, la surveillance

des zoonoses contribue demanière déter-

minante à la sécurité alimentaire.

Avantages pour les déten-teurs d’animaux de rente

Afin d’éviter que les contrôles et les

prélèvements par sondage ne de-

viennent une charge pour les agricul-

teurs, les autorités compé-

tentes font tout leur possible

pour coordonner les visites

d’exploitation ainsi que pour

évaluer et échanger les don-

nées recueillies avec efficacité.

Par ailleurs, les échantillons

chez les bovins sont de plus en

plus prélevés à l’abattage. Ain-

si, il est possible d’éviter les

doublons et le nombre de vi-

sites d’exploitation s’en trouve

réduit.

Néanmoins, la surveil-

lance est aussi bénéfique pour

les détenteurs d’animaux de

rente. En effet, ceux dont le

cheptel est régulièrement

contrôlé ont un avantage : ils

connaissent son statut épizoo-

tique et peuvent l’attester. En

outre, ces opérations de dépis-

tage permettent le cas échéant

de détecter une infection à un

stade suffisamment précoce

pour en limiter les dommages par des

mesures appropriées.

Toutes les personnes quidétiennent, gardentou soignent des animaux,ainsi que les laboratoiresqui effectuent desanalyses de diagnosticsont tenus d’annoncerles cas d’épizootie et lesmaladies suspectesaux services vétérinairescantonaux.

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Page 15: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

La santé des animaux est un facteur important pour la renta­bilité et la qualité de la production animale et les détenteursjouent un rôle central à cet égard. Quotidiennementau contact de leurs animaux, ils répondent aux besoins deceux­ci et savent identifier les changements sanitaires qui seproduisent dans leur troupeau. Ces dernières années, ilsont contribué de manière déterminante, en collaboration avecles vétérinaires et le service vétérinaire public, à l’éradicationde la BVD chez les bovins ou au maintien du statut indemnede SDRP, par exemple. C’est ce qui explique entre autresla situation privilégiée de la Suisse en comparaison internatio­nale. Et ces efforts contribuent finalement à satisfaire lademande des consommateurs en matière de sécurité et dequalité des denrées alimentaires produites en Suisse. Cepen­dant, il reste des défis à relever. Des améliorations concernantla prévention des épizooties et l’utilisation des médicamentsvétérinaires sont encore souhaitables. Il est primordial que lesdétenteurs d’animaux soient intégrés dès le début auxdécisions du service vétérinaire, pour que les mesures soientaxées sur la pratique et efficacement mises en œuvre. Lesefforts engagés dans les exploitations doivent être reconnuset les détenteurs d’animaux indemnisés de manière adaptéepour leurs prestations et leurs éventuelles pertes. C’estainsi que la santé animale sera continuellement renforcéeet la qualité de la production animale suisse garantie.

Union suisse des paysans

«

»

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 15 24.11.15 14:39

Page 16: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

16

abus d’antibiotiques favorise

l’apparition de bactéries résis-

tantes sur le plan mondial. Cer-

taines infections bactériennes,

auxquelles il était jusqu’ici facile

de mettre un terme grâce à ces médica-

ments, ne peuvent aujourd’hui presque

plus, voire plus du tout être traitées. Les

antibiotiques sont toujours plus nom-

breux à devenir inefficaces contre les

bactéries. L’augmentation de l’antibioré-

sistance met la santé publique devant de

lourds défis et nécessite une intervention

rapide. L’Organisation mondiale de la

santé (OMS), l’Organisation mondiale de

la santé animale (OIE) et l’UE attribuent

une priorité de premier ordre à la préven-

tion et à la lutte contre l’antibiorésis-

tance. Nombreux sont les pays qui ont

déjà mis en œuvre leur propre stratégie.

ApprocheOneHealth

La Confédération s’est fixé pour

objectif de préserver l’efficacité des anti-

biotiques et a donné pour mandat de

développer une stratégie d’envergure

nationale de lutte contre la résistance

aux antibiotiques. Cette stratégie suit

une approche One Health pour répondre

à la complexité de la problématique. Il

s’agit d’aborder ensemble les défis tou-

chant à la santé humaine, à la santé ani-

male, à l’agriculture et à l’environnement,

et de coordonner les efforts. Les princi-

paux acteurs et groupes d’intérêts ont été

conviés dès le début à la réflexion sur

cette stratégie. Ils joueront également un

rôle essentiel dans sa mise en œuvre.

Une stratégie nationale

L’objectif suprême de la stratégie na-

tionale contre la résistance aux antibio-

tiques (StAR) consiste à préserver l’effica-

cité des antibiotiques sur le long terme,

afin de sauvegarder la santé humaine et

la santé animale.

La résistance aux antibiotiques résulte de l’abus de cesmédicaments, aussi bien en médecine humaine qu’enmédecine vétérinaire. L’antibiorésistance, qui toucheégalement l’agriculture et l’environnement, ne peut êtrerésolue qu’en réunissant tous les acteurs autour d’uneffort commun. Les inquiétudes sont suscitées avanttout par la résistance accrue à des groupes d’antibio­tiques primordiaux et par l’apparition de germes multiré­sistants. La stratégie nationale contre la résistance auxantibiotiques définit les champs d’action, les objectifs etles mesures clés visant à lutter contre l’antibiorésistancepour maintenir l’efficacité de ces médicaments sur l’êtrehumain et les animaux.

Nadine Metzger et Dagmar Heim, OSAV

Stratégienationale contre

la résistanceaux antibiotiques

(StAR)

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Page 17: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

17Cette stratégie présente un

énorme potentiel de synergie avec

la Stratégie Santé animale 2010+.

Ces deux stratégies ont des objec-

tifs en partie analogues, par

exemple dans le domaine de la

prévention.

La StAR définit huit objectifs

stratégiques, qui sont ses champs

d’action. Elle décrit comment ces

objectifs doivent être atteints à

travers de nombreuses mesures.

Parmi ces champs d’action, certains

concernent plus particulièrement la san-

té animale :

Il faut élaborer des directives théra-

peutiques contraignantes pour un re-

cours aux antibiotiques à bon escient, la

finalité étant de réduire l’utilisation d’an-

tibiotiques critiques. Par ailleurs, il

convient de fixer des critères restrictifs

au niveau de la prescription et de la re-

mise des antibiotiques. Souvent, les chep-

tels sont traités aux antibiotiques à titre

préventif ; si un tel procédé peut se justi-

fier, il sert parfois à masquer des pro-

blèmes de gestion ou d’hygiène. Il im-

porte de réduire considérablement cette

pratique. Les éleveurs et les vétérinaires

doivent chercher ensemble de nouvelles

méthodes de gestion.

Des mesures préventives doivent

également permettre de réduire le re-

cours aux antibiotiques au strict néces-

saire. Moins les maladies infectieuses

peuvent se développer, moins il faudra

d’antibiotiques. Limiter les infections,

c’est avant tout prendre des mesures au

niveau de la gestion et de l’hygiène dans

les exploitations, ainsi qu’améliorer la

prophylaxie par vaccination. Le suivi du

cheptel par un vétérinaire spécialement

formé joue lui aussi un rôle majeur dans

la prévention des maladies touchant les

animaux de rente. Il faut repenser les ha-

bitudes : mieux vaut prévenir que guérir.

Une meilleure analyse de la situation sa-

nitaire de l’exploitation offre la possibili-

té d’élaborer ensemble une stratégie d’ac-

tion et de prendre des dispositions

adéquates. Cela supprimerait automati-

quement bon nombre de problèmes. Les

éleveurs y gagnent dans la mesure où

leur cheptel est enmeilleure santé, ce qui

signifie moins d’antibiotiques et moins

de pertes. Une telle amélioration passe

par le développement des compétences

professionnelles des vétérinaires.

Il faut à cet effet instaurer des pro-

grammes de perfectionnement et prati-

quer une information ciblée. L’objectif est

de sensibiliser les acteurs à la probléma-

tique des antibiotiques. L’amélioration de

l’information et des programmes de per-

fectionnement à tous les échelons contri-

bue à responsabiliser les acteurs face à

l’utilisation des antibiotiques.

Il y a lieu de cibler également

la recherche interdisciplinaire

pour combler les lacunes dans la

compréhension des mécanismes

d’antibiorésistance. On pourrait

ainsi envisager de développer de

nouveaux produits ciblés, d’amé-

liorer les méthodes de diagnostic

et d’explorer de nouvelles ap-

proches préventives.

Les objectifs esquissés ci-des-

sus exigent un cadre général favo-

rable. Il faut imaginer des systèmes inci-

tatifs qui motiveront les éleveurs à

améliorer la santé de leur cheptel et à

moins recourir aux antibiotiques.

L’une des mesures essentielles à cet

égard réside dans la surveillance de la

consommation d’antibiotiques et de l’an-

tibiorésistance. Seule une base de don-

nées sur la consommation d’antibio-

tiques permet d’enregistrer le type

d’antibiotique administré, l’espèce ani-

male concernée et le système de produc-

tion. En croisant ces renseignements, il

devient possible de cibler l’information

des éleveurs, de les conseiller, d’interve-

nir le cas échéant et de mesurer les effets

des mesures engagées.

La mise en œuvre de la stratégie na-

tionale doit être planifiée en parallèle à

son développement. Il s’agit ici de définir

les priorités avec lesmilieux concernés et

d’amorcer la mise en place du dispositif

prévu. L’union fait la force, et ces objec-

tifs ambitieux le méritent, car la santé

humaine et la santé animale ne souffrent

aucun compromis.

La Stratégie nationalecontre la résistanceaux antibiotiques vise àpréserver l’efficacitédes antibiotiques surle long terme, afin desauvegarder la santéhumaine et la santéanimale.

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Page 18: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

La préparation aux situations de crise occupe une place importantedans la protection de la santé animale en Suisse. Les exercicesde simulation de crise et la planification des mesures d’urgenceaident le Service vétérinaire suisse à se préparer à l’éventualitéd’une épizootie et à en limiter la propagation, la durée et les consé­quences. La fièvre aphteuse (FA) est un cas d’exercice idéal comptetenu de l’ampleur de ses répercussions potentielles. Parmi lestâches préparatoires les plus importantes, on citera la maîtrise desfacteurs de risque, par exemple les mesures à prendre pour lacollecte de lait, et l’information de la population.

Préparation auxsituations de crise

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Page 20: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

20

Canton d’Argovie –coordination entre le servicevétérinaire cantonal et l’état-major cantonal de conduite

En octobre 2014, le service vétéri-

naire du canton d’Argovie a élaboré un

scénario pour exercer en temps réel l’ap-

pui de l’état-major cantonal de conduite

dans la gestion d’une exploitation tou-

chée par la fièvre aphteuse. Cet exercice

s’est déroulé dans la continuité de celui

de l’année précédente, consacré à l’orga-

nisation d’un site sinistré. Cette fois-ci,

l’exercice portait sur la collaboration et

la coordination entre le vétérinaire offi-

ciel responsable du site et l’état-major

cantonal de conduite (EMCC), lequel

était appuyé par l’élément cantonal d’in-

tervention en cas de catastrophe.

Ayant reçu la confirmation du dia-

gnostic de fièvre aphteuse, le vétéri-

naire officiel a communiqué à la vétéri-

naire cantonale les besoins estimés en

ressources humaines et matérielles

pour procéder à l’élimination du cheptel

et à la désinfection. Après évaluation de

la situation, la vétérinaire cantonale a

décidé de faire appel à l’EMCC. Pour les

besoins de l’exercice, le vétérinaire offi-

ciel, la vétérinaire cantonale et le chef

de l’EMCC étaient réunis dans une

même pièce sur le site de l’exploitation.

Le chef de l’EMCC a fait la démonstra-

tion en direct de la mobilisation de

l’EMCC, via la centrale d’appel de la gen-

darmerie. À peine 45 minutes plus tard,

le poste de commandement mobile était

installé en périphérie de l’exploitation.

Le vétérinaire officiel disposait donc en

l’occurrence de 45 minutes pour formu-

La lutte contre les épizooties hautement contagieuses,telles la fièvre aphteuse, la peste porcine africaineou la grippe aviaire, demande non seulement des inter­ventions très rapides, mais aussi des actions conjointesdes communes, des cantons et de la Confédérationavec les milieux concernés. Les exercices de crisepermettent d’entraîner la collaboration et la coordinationde ces divers organes en vue des situations de crise.

Exercices decrise et planifica­

tion d’urgenceDominique Suter, OSAV

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Page 21: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

21ler de manière précise ses besoins et

c’est sur ce point justement que résidait

l’enjeu principal de l’exercice.

Au total, sept vétérinaires officiels

ont pu s’exercer à dresser la liste des be-

soins, en les formulant selon le modèle

«priorité, produit, qualité, quantité,

temps et durée ». La maîtrise de cette

procédure est nécessaire pour per-

mettre à l’EMCC de mobiliser les res-

sources dans les meilleurs délais. En

effet, seule une procédure uniformisée

de transmission des besoins permet de

réagir au mieux, quelle que soit d’ail-

leurs la nature de la catastrophe.

Si l’exercice a été laborieux, surtout

pour la plupart des vétérinaires offi-

ciels, qui, dans leur pratique quoti-

dienne, ont l’habitude de tout faire par

eux-mêmes, l’enseignement a été très

marquant. Tous les participants ont été

impressionnés et encouragés par la ra-

pidité et le professionnalisme du sou-

tien apporté par l’EMCC et son unité

d’intervention au vétérinaire officiel sur

le site sinistré.

Canton d’Obwald –coordination entre les états-majors de crise(canton et communes)

En 2013, la simulation de l’appari-

tion de plusieurs foyers de fièvre aph-

teuse dans le canton d’Obwald a servi

de base à un grand exercice destiné à

l’état-major du canton et à ceux de

toutes les communes. Selon le principe

qu’une catastrophe n’arrive jamais

seule, le scénario a été élaboré et dirigé

par l’Office fédéral de la protection de la

population, afin de placer les états-ma-

jors de crise dans une situation où ils ne

pouvaient plus répondre à toutes les

sollicitations et devaient prioriser leurs

actions, tout en se familiarisant de sur-

croît avec les problèmes inhérents à la

gestion d’une épizootie.

Le scénario de l’exercice était le sui-

vant : pendant trois jours, le canton, or-

ganisateur d’une grande manifestation

servant à la promotion de la Suisse au

niveau international, accueille quoti-

diennement sur l’ensemble de son terri-

toire plus de 20 000 visiteurs. Représen-

tations théâtrales, présentations des

produits régionaux, excursions, parade

de plus de 800 bovins et expositions

touristiques constituent ce programme

ambitieux et généreux. L’armée met 700

militaires à disposition et la protection

civile du canton a déjà 80 personnes en

engagement continu.

C’est la veille de l’ouverture de la

manifestation que le premier cas de

fièvre aphteuse est confirmé dans le

canton. L’EMCC est alors convoqué pour

le lendemain matin, jour d’ouverture de

la manifestation. Pendant une journée,

les états-majors de crise du canton et

des communes sont bombardés de

questions liées tant à la mise en place

des mesures pour éradiquer les foyers

de fièvre aphteuse qu’aux inquiétudes

de la population et à l’impact sur cette

gigantesque manifestation.

Canton de Bâle-Campagne –coordination entre leséquipes d’intervention civilesetmilitaires

Si la fièvre aphteuse apparaissait

en Suisse, il faudrait s’attendre à de

nombreux foyers et à une lutte inten-

sive durant plusieurs mois ; le soutien

de l’armée serait alors nécessaire. Cette

collaboration entre civils et militaires

doit aussi être entraînée. C’est le canton

de Bâle-Campagne qui a organisé en

avril 2013 un exercice pratique de désin-

fection de trois exploitations. L’une fut

gérée uniquement par le groupe d’inter-

vention civil, une autre seulement par

l’armée et, dans la troisième, les forces

civiles et militaires ont collaboré. Ce

genre d’exercice est riche en enseigne-

ments aussi bien sur la compatibilité du

matériel que sur les moyens et les stra-

tégies de lutte de chaque groupe d’inter-

vention.

Pour obtenir le soutien de l’armée,

le service vétérinaire cantonal doit

adresser sa demande à l’EMCC, qui la

transmet à la région territoriale. Celle-ci

la fait suivre à l’état-major de conduite

de l’armée, qui consulte l’OSAV via le ser-

vice vétérinaire de l’armée. Si la procé-

dure paraît complexe, elle garantit que

lesmoyens disponibles de l’armée soient

engagés au mieux sur le territoire

suisse.

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Page 22: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

22ERNS 14 – coordination entrel’état-major fédéral ABCN etles états-majors cantonaux

L’état-major fédéral ABCN est un

organisme de gestion de crise au niveau

national. Cet état-major réunit tous les

directeurs des offices impliqués dans la

gestion d’une crise de type ABC ou N. Le

but est de faciliter la collaboration entre

les différents offices de la Confédération

et de coordonner les multiples interven-

tions avec les cantons en cas de crise de

grande envergure. Ces collabo-

rations et coordinations, bien

qu’elles soient réglées dans

une ordonnance (ordonnance

sur les interventions ABCN,

RS 520.17), doivent aussi être

exercées. Le dernier exercice

de sécurité nationale fin 2014 a

été un très bon test. Pandémie de grippe

aviaire et pénurie d’électricité en ont été

les deux principales composantes du

scénario.

Expériences acquises

Tous ces exercices montrent qu’il

est indispensable d’avoir une bonne re-

présentation de la situation. C’est le pre-

mier défi de tous les états-majors que de

connaître la situation et de suivre son

évolution. Plus le nombre d’interve-

nants augmente, plus la communication

doit être coordonnée et uniformisée. Le

flux d’informations doit être canalisé à

temps et de manière précise.

D’un côté, il faut entraîner la ré-

ponse immédiate des acteurs qui sont

déjà présents sur le terrain (mesures

d’urgence) ; de l’autre, il faut pouvoir or-

ganiser l’aide et le soutien à long terme

dans des situations extraordinaires ou

imprévisibles. À ces deux niveaux, il est

déterminant de pouvoir éva-

luer, s’organiser dans le chaos

environnant et inventer des

solutions particulières ; ces ca-

pacités ne peuvent être ac-

quises que par des exercices

bien préparés ou par l’expé-

rience accumulée lors de la

gestion d’événements moins

dramatiques.

C’est le premier défide tous les états­majorsque de connaître lasituation et de suivreson évolution.

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Page 24: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

24

La fièvre aphteuse (FA)et lemarché suisse du lait

La FA est une maladie virale haute-

ment contagieuse, qui affecte gravement

la santé des animaux à onglons. Le virus

responsable de la FA infecte toutes les sé-

crétions corporelles (dont le lait) et se

transmet aussi bien par contact direct

avec les animaux que par contact indi-

rect via différents vecteurs (objets, véhi-

cules, personnes). Il peut contaminer un

cheptel en très peu de temps et avoir ain-

si de lourdes conséquences économiques,

car ni la viande ni le lait des animaux in-

fectés ne peuvent être commercialisés.

Ce virus peut même se propager sur des

kilomètres par l’action du vent (transmis-

sion dite «aérogène»). La Suisse est offi-

ciellement reconnue indemne de FA, le

dernier cas répertorié remontant à 1980.

Mais cette épizootie sévit encore dans de

nombreux pays (p. ex. Turquie, Algérie et

Egypte). Voilà pourquoi la Suisse doit res-

ter sur ses gardes, ce qui justifie la mise

en place d’une prévention efficace.

Le marché du lait, quant à lui, se dis-

tingue par des structures très complexes

et extrêmement dynamiques. La Suisse

compte 22000 producteurs de lait, pour

une production annuelle atteignant

3,4 millions de tonnes. Du producteur au

consommateur, le lait suit des canaux

commerciaux très différents, dont cer-

tains sont inextricablement liés. Le lait

cru est souvent transporté sur des dis-

tances assez longues. Il est livré aux éta-

blissements de transformation soit direc-

tement depuis les producteurs, soit via

En cas d’épizootie, la collecte de lait constitue unimportant facteur de propagation des virus. Le modèlesuisse d’organisation de la collecte de lait en casde fièvre aphteuse (FA) illustre comment le Servicevétérinaire suisse et ses partenaires se préparentà l’éventualité d’une épizootie.

Organisation dela collecte

de lait en casd’épizootie

Yuval Tempelman, OSAV

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Page 25: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

25les négociants. Un tiers est transformé

par quelque 600 fromageries commer-

ciales, essentiellement pour la produc-

tion des fromages helvétiques de renom,

tandis que les deux autres tiers sont

transformés par quatre laiteries indus-

trielles ainsi que par d’innombrables pe-

tites et moyennes laiteries en lait de

consommation, crème, beurre, lait en

poudre, yogourt, fromage et autres spé-

cialités laitières.

Le lait représente donc un facteur de

risque important de la propagation d’une

épizootie. La filière laitière

constitue toutefois un secteur

économique de poids, surtout si

on considère les entreprises de

la branche alimentaire qui en

dépendent. En cas d’épizootie,

il faut donc impérativement

mettre en balance restrictions

et pertes économiques. Cette

approche s’applique en particu-

lier à la collecte de lait. En effet,

l’épizootie peut contaminer un

véhicule collecteur et se propa-

ger ainsi facilement de ferme

en ferme ou lors de la livraison de lait aux

laiteries et aux fromageries. De plus, le

lait insuffisamment traité et les sous-

produits laitiers peuvent être réintro-

duits dans l’alimentation des animaux,

risquant d’infecter des animaux sains.

Le nouveaumodèle de col-lecte de lait en cas de FA enSuisse

À la suite de l’évaluation de l’exercice

national de crise NOSOS 2011, le Service

vétérinaire suisse a décidé de revoir le

modèle de collecte de lait en cas de FA

en Suisse et d’en profiter pour mieux

prendre en considération l’organisation

et la logistique de la collecte. Au prin-

temps 2014, l’OSAV a donc créé un groupe

de travail composé de représentants des

services vétérinaires cantonaux, des pro-

ducteurs de lait, des transporteurs de lait

et de l’industrie laitière.

La solution proposée par ce groupe

de travail doit être considérée à la lu-

mière de la stratégie globale de lutte

contre la FA. On sait par expérience

qu’une intervention trop hésitante a

pour effet de prolonger l’épizootie, de

multiplier le nombre d’exploitations

contaminées et, finalement, d’augmenter

la facture. L’intervention doit donc être

incisive dès le début de l’épizootie afin

d’endiguer autant que possible sa pro-

pagation.

La première mesure, et de loin la

plus importante, consiste à bloquer tous

les vecteurs de transmission du virus, de

façon aussi précoce et complète que pos-

sible. Au bout de trois à sept jours en

moyenne, presque tous les bovins infec-

tés présentent des symptômes évidents

(fièvre, baisse de la production laitière,

formation typique d’aphtes dans la

bouche et entre les onglons, bruits carac-

téristiques de mastication, boi-

terie ou position couchée pro-

longée). Après constatation des

premiers cas de FA, l’OSAV res-

treint pour quelques jours tous

les mouvements d’animaux, de

personnes et de marchandises

entrant et sortant des exploita-

tions d’animaux de rente dans

les régions touchées, voire dans

toute la Suisse. En clair, la col-

lecte de lait est temporairement

supprimée, de sorte que la pro-

duction doit être stockée provi-

soirement à la ferme. Elle sera ensuite

éliminée de manière sécurisée. Passé ce

laps de trois à sept jours, il est possible de

déterminer avec certitude si une exploi-

tation est touchée. Les élevages dans les-

quels aucun bovin n’a été infecté une se-

maine après le blocage des vecteurs de

transmission peuvent être considérés

comme indemnes. La collecte peut y re-

prendre, moyennant certaines restric-

tions. Le principe qui s’applique ici est

simple : plus une exploitation est proche

La filière laitière doitse familiariser avec lesdispositifs d’interventionen cas d’épizootie avantd’être au cœur d’une crise.

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 25 24.11.15 14:39

Page 26: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

26d’un lieu où la FA a été constatée, plus les

mesures de précaution sont nombreuses.

Le modèle de collecte de lait élaboré

par le groupe de travail évoqué plus haut

est bâti autour de ce principe et formule

tout un catalogue de mesures possibles.

En cas d’épizootie, les autorités vétéri-

naires définissent, en concertation avec

les représentants du secteur laitier, les

mesures s’appliquant au redémarrage de

la collecte de lait au sein des exploita-

tions situées dans les zones de protection

et de surveillance. Ce modèle se présente

à la manière d’une boîte à outils et com-

porte en annexe des check-lists et des

aide-mémoire détachables, ce qui facilite

le choix des solutions les plus adaptées à

la situation. La documentation y affé-

rente aura également pour fonction d’in-

former les producteurs, les transporteurs

et les exploitations de transformation

quant aux risques de propagation du

virus, d’expliquer le bien-fondé des me-

sures engagées et de recommander

d’autres règles de précaution. Enfin, cette

documentation doit être modulée en

fonction des différents groupes cibles

pour qu’ils puissent comprendre l’oppor-

tunité des mesures incisives souvent

prises dans l’urgence et pour s’assurer

leur appui.

La prévention des crisesnous concerne tous

Lamise enœuvre d’unmodèle natio-

nal pour l’organisation de la collecte de

lait en cas d’épizootie n’est pas le seul

volet important pour la prévention des

épizooties : tous les acteurs en présence

(autorités vétérinaires, représentants de

la filière laitière) sont appelés à anticiper

la problématique des épizooties. Ainsi,

les producteurs de lait doivent réfléchir

aux solutions permettant d’accroître les

mesures de sécurité biologique dans et

autour de leur ferme en cas d’épizootie.

Les transporteurs, les centres de collecte

et les exploitations de transformation

doivent aussi développer leur propremo-

dèle d’organisation en cas de crise et pla-

nifier l’approvisionnement en matériel

spécifiquement utilisé en cas d’épizootie

(p. ex. matériel de désinfection, tenues à

usage unique, etc.). Les associations sec-

torielles sont appelées à réfléchir aux

questions d’organisation en cas d’épizoo-

tie. Comment coordonner la collecte de

lait dans certaines régions ? Est-il envi-

sageable de conclure un accord avec les

compagnies d’assurance ou d’instituer un

fonds de couverture pour compenser les

pertes des exploitations touchées ? Il est

possible de lutter avec rapidité et efficaci-

té contre les épizooties si tous les acteurs

sont conscients de la problématique et

qu’ils s’y préparent.

Des modèles d’organisation tels que

celui dont il est question ici figurent dans

la documentation d’urgence du Service

vétérinaire suisse concernant certains

aspects de la lutte contre les épizooties

en général et, plus particulièrement, les

principales épizooties hautement conta-

gieuses. Les acteurs concernés doivent

connaître ces modèles, comprendre leur

mécanisme et, dans la mesure du pos-

sible, les valider par des exercices pra-

tiques. Le nouveau modèle de collecte de

lait en cas de FA est en phase de consoli-

dation auprès des représentants de la fi-

lière laitière et doit encore être testé dans

le cadre d’un exercice en grandeur réelle

pour vérifier s’il s’adapte aux spécificités

d’une région donnée.

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 26 24.11.15 14:39

Page 27: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Les détenteurs d’animaux et les vétérinaires constituent uneéquipe solide. Les connaissances techniques de ces derniersassurent une mise enœuvre concrète et spécifique desexigences sanitaires auxquelles doivent satisfaire nos animauxde rente. C’est ce qui permet l’application du principe «Agir àtemps, c’est agir avant» de la Stratégie Santé animale en Suisse2010+. Ces dernières années, nombreuses sont les mesuresengagées et nombreux les buts atteints en commun. Entémoignent la disponibilité dont ont fait preuve les vétérinairesdans le cadre des campagnes d’analyses 2013/2014 pour ledépistage de la tuberculose bovine et leur engagement lors desprélèvements d’échantillons visant à prouver que la Suisse estindemne de certaines épizooties. C’est à juste titre que le niveaude santé animale est considéré comme particulièrement élevéen Suisse en comparaison internationale. Ce haut niveau devantêtre maintenu et consolidé, les vétérinaires soutiennent la voiechoisie par le service vétérinaire public, consistant à renforcer laprévention et la détection précoce des indicateurs pertinents surle plan sanitaire. Dans ce cadre, il convient d’accorder au conseilet au suivi vétérinaires dans les exploitations, toute l’importancequ’ils méritent. Si les systèmes de détection précoce et lesréseaux assurant une meilleure utilisation des données sani­taires peuvent être d’un grand soutien dans ce domaine, ilne faut pas oublier que la prise en charge vétérinaire dans lesexploitations elles­mêmes reste centrale. Ce n’est qu’ainsiet en commun que les prochains défis pourront être relevés.

Société des vétérinaires suisses

«

»

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 27 24.11.15 14:39

Page 28: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

28

es crises et événements peuvent

susciter l’intérêt public plus ou

moins rapidement selon les cas.

Le mode de communication et le

mode de réception peuvent géné-

rer, tant parmi la population que chez les

personnes touchées, des réactions psy-

chologiques dont les conséquences fi-

nancières sont souvent supérieures aux

coûts de l’événement en soi. L’informa-

tion du public joue ici un rôle essentiel

si on veut limiter les dégâts. On l’a bien

vu lors des récentes crises (vache folle,

grippe aviaire) ou lors de la réapparition

de la tuberculose bovine en 2013 en Suisse.

L’intérêt desmédiasaugmente au gré de l’émotionpublique

Les cas de tuberculose découverts

en 2013 en Suisse illustrent bien le méca-

nisme de la crise latente, dont l’escalade a

pu être évitée grâce aux mesures prises,

mais aussi grâce à une communication

transparente et coordonnée.

Les crises latentes s’annoncent en

général par des signaux de faible inten-

sité, souvent peu évidents, perçus de

manière plus ou moins sensible par les

médias et la population. On a dès lors

tendance à les sous-estimer. Mais le cu-

mul d’événements peut toutefois propul-

ser un sujet sur la scène publique, faisant

d’une information parfois marginale

l’origine d’une crise. Pour éviter cette

escalade, il faut d’abord identifier la crise

latente à un stade très précoce.

L’information du public joue un rôle stratégique dans lamaîtrise des situations de crise, que ce soit à l’échellenationale ou régionale. Les cas de tuberculose de 2013illustrent à quel point il est important que les acteurscollaborent étroitement et se concertent régulièrementpour garantir une communication à jour, objective etpar conséquent crédible.

Communicationde crise :

exemple de latuberculose

Regula Kennel, OSAV

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 28 24.11.15 14:39

Page 29: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

29

Le processus d’information en situa-

tion de crise se subdivise en quatre

phases. Il convient de bien connaître ces

phases pour communiquer avec l’opinion

publique et les médias.

Première phase : le sujet est amorcé

par certains médias et ensuite rapide-

ment relayé par d’autres. Selon le sujet et

la réaction émotionnelle de la popula-

tion, le mode d’information prend une

tournure agressive et provocatrice. Les

allégations appellent des répliques. Du-

rant cette phase, il est particulièrement

important de veiller à ce que les informa-

tions circulent entre les acteurs, de res-

pecter les versions officielles et, surtout,

de poursuivre le dialogue avec les per-

sonnes concernées. Toute nouvelle infor-

mation ou mesure doit être communi-

quée à ces dernières avant les médias. Le

manque de temps à accorder aux journa-

listes, les informations diffusées à des

moments inopportuns ou les pannes

d’information génèrent des dynamiques

qui attisent la crise. Les informations er-

ronées, incomplètes ou équivoques sont

source de nouvelles questions et coûtent

en crédibilité.

Deuxième phase : analyses de fond,

nouvelles découvertes et commentaires

subséquents viennent consolider le dé-

bat. Les médias continuent de traiter le

sujet et cherchent à savoir comment évo-

lue la situation, quelles sont les mesures

mises en œuvre et à quoi elles servent.

Troisième phase : l’attention com-

mence à baisser et l’analyse se porte sur

les conséquences de la crise. La sensibili-

té de l’opinion publique reste toutefois

assez vive. S’il s’agit d’une crise latente, un

rien suffit pour enflammer le débat et

susciter l’intérêt des médias. L’attention

s’accroît à chaque événement, les repor-

tages s’intensifient et la crise peut re-

prendre son escalade à chaque nouvelle

vague.

Quatrième phase : le débat est clos et

le sujet n’est plus poursuivi. Ce processus

est parfaitement illustré par le traite-

ment informatif des cas de tuberculose.

Illustration 1 : Processus d’information durant une crise latente

Compte rendu del’événement

Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4

Informa­tionsde fond

Investi­gations Rappel

du passé

Aussitôt un trèsgrand intérêt

Le public nes’intéresseplus au sujet

Grandintérêt

Baisse del’attention

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 29 24.11.15 14:39

Page 30: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

30Qui communique et quand ?

Premiers cas en Suisse romandeAu premier soupçon d’un cas d’épi-

zootie, il faut planifier la communication

et le flux d’informations entre Confédé-

ration et cantons, tant vers l’interne que

vers l’externe (éleveurs concernés, mé-

dias, opinion publique). La communica-

tion entre les services vétérinaires canto-

naux et la Confédération est organisée

pour garantir un échange régulier d’in-

formations.

Un cas de tuberculose bovine a été

diagnostiqué début mars 2013 dans le

canton de Fribourg. La maladie peut se

transmettre de l’animal à l’homme, et

inversement. En Suisse, cette épizootie

était considérée comme éradiquée depuis

1959. La tuberculose animale doit obliga-

toirement être annoncée et fait partie des

épizooties à éradiquer, ce qui signifie des

mesures lourdes de conséquences pour

les exploitations touchées. Il devient im-

possible de livrer le lait, d’acheter ou de

vendre des animaux, et les animaux tes-

tés positifs doivent être éliminés. Toutes

les conditions étaient donc réunies pour

que les médias et l’opinion publique s’in-

téressent à la question dès l’annonce du

premier cas.

Le vétérinaire cantonal de Fribourg

avait pris en charge la direction de la

communication avec les médias, du

moins tant que la problématique restait

régionale et que l’attrait du sujet se limi-

tait aux médias régionaux. La situation

et les mesures mises en œuvre ont été

commentées par les exploitants touchés

au niveau régional.

Les médias ont été informés le 13

mars 2013 par le Conseil d’Etat du canton

de Fribourg de la résurgence de la tuber-

culose bovine dans un élevage d’animaux

de rente. La présence de la tuberculose a

été soupçonnée à l’abattoir, dans le cadre

du contrôle des viandes, et le diagnostic

posé par le laboratoire national de réfé-

rence. Les journalistes ont appris ce jour-

là la mise en place d’un programme de

surveillance vétérinaire et médical ainsi

que l’analyse des risques concernant le

lait. Le vétérinaire cantonal et lemédecin

cantonal ont fait office d’antenne pour

toutes les demandes de renseignements.

Les enquêtes épidémiologiques

amorcées à la suite de cet événement ont

très vite révélé que d’autres cantons

étaient touchés. Le traçage des animaux

de contact a conduit les recherches

jusque dans les cantons du Valais, de

Vaud et même de Saint-Gall. L’intérêt des

médias s’est élargi, conférant du même

coup une envergure nationale voire in-

ternationale à l’événement. À partir de

ce moment, il était clair que les informa-

tions internes (vétérinaires cantonaux)

et externes (médias, éleveurs) devaient

être coordonnées par la Confédération.

L’Office vétérinaire fédéral de l’époque

(OVF, devenu OSAV) a pris la conduite de

la coordination et de la communication.

Il publiait les communiqués de presse et

coordonnait les informations ainsi que

les prises de position entre Confédéra-

tion et cantons.

Des conférences téléphoniques ré-

gulières associant l’OVF, les services vété-

Illustration 2 : Questions adressées par les médias au Service des médias de l’OVF concernant les cas

de tuberculose en Suisse romande

Médias CH alémanique Médias CH romande

11.3.20130

2

4

6

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10

12

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Nom

brede

commun

iqué

s

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Page 31: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

31rinaires des cantons concernés

et les spécialistes des labora-

toires garantissaient le même

niveau d’information pour tous

et la coordination du flux d’in-

formations vers l’extérieur.

Le 22 mars, l’OVF a envoyé à tous les

médias suisses le premier communiqué

de presse, rédigé en étroite collaboration

avec les cantons touchés. L’importante

coopération entre les autorités vétéri-

naires des cantons concernés a été parti-

culièrement mise en évidence. Les mé-

dias ont été informés de la difficulté de

détecter la présence de cette épizootie

insidieuse et de la longue procédure de

tests et d’analyses nécessaire à cet effet. Il

a été clairement précisé que les résultats

ne pourraient être obtenus tout de suite.

La tuberculose étant transmissible de

l’animal à l’homme soit directement, soit

via le lait cru, l’Office fédéral de la santé

publique a également été intégré dans le

plan de communication. Le communiqué

de presse a été relayé par la presse domi-

nicale et par le canal en ligne de la Radio

et télévision suisse (RTS). La semaine sui-

vante, le sujet était traité dans toute la

Suisse, aussi bien par la presse quoti-

dienne qu’à la télévision.

Le 27 mars, l’OVF a publié un autre

communiqué de presse expliquant que la

prolifération des cas de tuberculose était

en lien avec le trafic des animaux et met-

tant l’accent sur la traçabilité de cesmou-

vements grâce à la banque

de données sur le trafic des

animaux. Aucun nouveau ré-

sultat de laboratoire n’était

encore disponible à ce mo-

ment-là.

Le 5 avril, l’OVF a annoncé par voie

de communiqué de presse que l’exploita-

tion à l’origine de l’épizootie avait été

complètement assainie. Les vecteurs pos-

sibles de transmission ont été évoqués

pour la première fois, dont les voies de

contamination de l’homme à l’animal. La

prolifération des cas touchant plusieurs

cantons a suscité des inquiétudes, no-

tamment en ce qui concerne le risque

d’infection pour l’être humain. La problé-

matique a fait la une desmédias et focali-

sé l’attention.

L’information du publicjoue un rôle stratégiquedans la maîtrise dessituations de crise, que cesoit à l’échelle nationaleou régionale.

Médias CH alémanique Médias CH romande

Illustration 3 : Comptes rendus sur les cas de tuberculose en Suisse romande (source : Swissdox)

13.3.2013 27.3.2013 10.4.2013 24.4.20130

1

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Nom

brede

commun

iqué

s

Date de parution

CP OVFCP OVF

CP OVF

CPct. FR

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Page 32: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

19.8.2013 2.9.2013 16.9.2013 30.9.2013 14.10.20130

1

2

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6

9

10

Nom

brede

commun

iqué

s

Date de parution

Tb enAppenzell

AnalysesTb chez legibier

Nouveaux cas enAppenzell et auLiechtenstein

Nouveaux cas

Analysesde fond

Médias CH alémanique Médias CH romande

32Les résultats des examens médicaux

effectués sur les employés des exploita-

tions concernées étaient heureusement

négatifs, et les craintes d’infection des

personnes exposées et des éleveurs par la

tuberculose ont rapidement pu être dissi-

pées. L’OFSP a également pu rassurer la

population à ce sujet, indiquant que le

risque d’infection en consommant du lait

et des produits laitiers était extrême-

ment faible si le lait était pasteurisé

avant consommation. Le communiqué de

presse a été diffusé sans fournir davan-

tage de détails. En revanche, il faisait ré-

férence au site Internet de l’OVF, et à celui

de l’OFSP pour ce qui concerne la

consommation de produits laitiers.

Durant les semaines et mois sui-

vants, les cantons romands ont poursuivi

leurs enquêtes et les contrôles de suivi .

Aucun autre cas n’a été mis en évidence.

L’intérêt des médias est donc retombé

vers fin avril. Les médias agricoles ont

continué un temps de traiter le sujet,

étant donné leur public cible, et ont at-

tendu avec impatience l’arrivée de nou-

veaux résultats. Malgré tout, ils ont eux

aussi cessé de s’intéresser au sujet dans le

courant dumois de mai.

Deuxième vague enSuisse orientaleEn août 2013, en Appenzell, l’examen

d’une vache lors du contrôle des viandes

a mis en évidence des altérations d’or-

ganes révélatrices d’une infection à la tu-

berculose. Dans ce cas également, le can-

ton a commencé par informer les médias

au niveau régional. L’incertitude concer-

nant une éventuelle relation avec les évé-

nements du printemps en Suisse ro-

mande a été clairement communiquée.

L’intérêt des médias a immédiatement

repris du vif à l’échelle nationale. De

nombreuses questions ont été posées au

canton, mais aussi à l’OVF. Les médias se

sont remémoré le fil des événements du

printemps et ont cherché d’éventuelles

relations.

Les enquêtes et les analyses de labo-

ratoire ont révélé que du gibier était à

l’origine de l’infection et que cette der-

nière s’était produite en 2011 déjà, durant

l’estivage de cette vache sur un alpage du

Vorarlberg, infirmant de manière cer-

taine l’hypothèse d’un lien entre les cas

de Suisse romande et de Suisse orientale.

La communication a été adaptée en

conséquence. L’événement a été classé ré-

gional, les comptes rendus restant dévo-

lus aux cantons. De même, vers mi-

octobre, lorsque plusieurs cas ont été

annoncés dans différents cantons de

Illustration 4 : Comptes rendus sur les cas de tuberculose en Suisse orientale (source : Swissdox)

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 32 24.11.15 14:39

Page 33: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

19.8.2013 2.9.2013 16.9.2013 30.9.2013 14.10.20130

1

2

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8

9

Nom

brede

commun

iqué

s

Médias CH alémanique Médias CH romande

33Suisse orientale, l’information a briève-

ment suscité l’intérêt des médias, même

en Suisse romande, la communication

restant sous la houlette des cantons.

Néanmoins, la communication a été ré-

gulièrement discutée avec l’OVF et des

échanges ont eu lieu, étant donné que le

Service desmédias de l’OVF a été souvent

contacté, comme durant le printemps.

Mis à part l’Agence télégraphique suisse

(ATS) et la presse dominicale, l’informa-

tion a été essentiellement relayée au tra-

vers des rubriques régionales de la RTS

ainsi que des journaux et des radios lo-

cales.

Après mi-octobre, seuls les médias

de Suisse orientale ont encore rappelé ici

ou là les analyses en cours. Pour le reste,

le sujet a complètement disparu de l’hori-

zon médiatique, au niveau tant de la

presse générale que des médias spéciali-

sés.

Les deux événements en relation

avec le premier cas de tuberculose à Fri-

bourg et les autres cas de Suisse orientale

montrent les variations de l’intérêt des

médias. La première résurgence de la tu-

berculose en Suisse romande a généré

une profonde incertitude, et un intérêt

élevé de la part des médias. Les comptes

rendus de la situation se sont alignés en

premier lieu sur les communiqués de

presse de la Confédération. Les questions

des médias ont montré combien il est im-

portant d’expliquer aux éleveurs concer-

nés et auxmédias la procédure de tests et

d’analyses afin qu’ils en saisissent toute

la complexité. Par ailleurs, tant que les

résultats ne sont pas connus, il faut s’in-

terdire rigoureusement toute spécula-

tion, malgré la lenteur du processus.

Les comptes rendus ayant trait aux

événements de Suisse orientale ont joui

d’un intérêt suprarégional jusqu’au mo-

ment où il a été formellement établi que

les deux cas n’avaient aucun lien. Les

craintes d’une épizootie d’envergure na-

tionale se sont rapidement dissipées. En

dépit du nombre de questions, le travail

médiatique s’est avéré plus simple en ce

sens que la tuberculose avait été traitée

récemment dans les médias et parce que

les informations concernant le déroule-

ment des tests et analyses, la démarche

concernant l’interdiction des mouve-

ments et les enquêtes épidémiologiques

avaient déjà été abordées au printemps.

Ces informations sont également pu-

bliées sur le site Internet de l’OVF. L’indé-

pendance des deux événements ayant

été rapidement établie, les deux foyers

régionaux distincts n’ont finalement pas

donné lieu à une crise.

Illustration 5 : Questions adressées par les médias au Service de presse de l’OVF concernant les cas

de tuberculose en Suisse orientale

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Page 34: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Une lutte durable contre les épizooties et les autres maladiesanimales importantes sur le plan économique se révèle essentiellepour atteindre un bon niveau de santé animale.Afin que les programmes d’éradication puissent être efficaces,l’harmonisation des mesures de lutte et l’étroite collaboration desservices vétérinaires avec l’ensemble des personnes impliquéessont indispensables. Dans le cadre de la préparation à l’éventuelleapparition de foyers épizootiques, il convient d’élaborer égalementun système de détection précoce efficace, comme l’a fait, entreautres, l’OSAV avec le projet PathoPig.

Lutte contreles épizooties

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 34 24.11.15 14:39

Page 35: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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Page 36: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

36

Programme d’éradicationde la BVD

Avant le lancement du programme

d’éradication de la BVD, cette maladie

s’était fortement propagée en Suisse. Se-

lon une ancienne étude, presque toutes

les exploitations comptaient des bovins

présentant des anticorps contre la BVD.

Ces animaux avaient donc déjà été au

moins une fois en contact avec le virus.

À la demande des associations d’élevage

de bovins, l’OSAV a lancé un programme

d’éradication de la BVD obligatoire sur

l’ensemble du territoire suisse.

Facteurs décisifs dans lalutte contre les épizooties

Différents facteurs contribuent

grandement à l’efficacité d’unprogramme

d’éradication ou de lutte : parmi ceux-ci

on peut citer une stratégie uniforme à

l’échelle nationale, une planification bien

élaborée, un suivi régulier ainsi qu’un

ajustement du programme si besoin est.

Pour plus d’efficacité, un groupe de tra-

vail a été constitué dès le début. Il se réu-

nissait à intervalles réguliers et faisait

face aux exigences et aux défis rencon-

trés, et mettait au point des solutions et

mesures correspondantes.

Collaboration avec les cantons: leprogramme d’éradication de la BVD a été

mené à bien sous la direction centralisée

de l’OSAV et en étroite collaboration avec

les cantons, qui étaient responsables de

sa mise en œuvre opérationnelle. Cette

organisation a permis d’obtenir des résul-

tats rapides. Pour remplir leur mission,

les cantons disposaient déjà d’une plate-

forme de données commune, le système

d’information du service vétérinaire pu-

blic (SISVet). Celui-ci assure la connexion

entre tous les partenaires importants,

des laboratoires aux offices vétérinaires

cantonaux, et contient des données mises

à jour quotidiennement sur les exploita-

L’OSAV emploie des techniques modernes pour luttercontre les épizooties, à l’instar de son programmed’éradication de la diarrhée virale bovine (BVD). Dans cecontexte, il est important de mettre en œuvre un proces­sus uniforme à l’échelle nationale et harmonisé auniveau international et d’organiser une collaboration,étroite et efficace, entre toutes les parties concernées.

Des moyensmodernes de

lutte contre lesépizooties

à l’exemple dela BVD

Elena Di Labio et Lukas Perler, OSAV

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Page 37: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

37tions, les animaux et les résultats des

analyses de laboratoire. Il permet une

gestion, un contrôle et une coordination

efficaces de l’ensemble du programme

d’éradication.

Collaboration avec l’agriculture:dans le cadre de la mise en œuvre de la

stratégie, le Service vétérinaire suisse a

misé sur une étroite collaboration avec

les organisations agricoles. Afin que la

lutte contre la BVD soit efficace, il s’est

révélé indispensable d’associer des orga-

nisations de droit privé. Dès le début, les

Producteurs Suisses de Bétail Bovin

(PSBB) et le Syndicat suisse des mar-

chands de bétail (SSMB) ont donc partici-

pé au programme. Les PSBB ont aussi

joué un rôle important dans le finance-

ment du programme de lutte contre la

BVD. C’est la première fois qu’un nou-

veau concept a été appliqué et qu’une

partie des coûts a été assumée via les

cotisations des détenteurs versées aux

PSBB.

Collaboration avec les vétérinaireset les éleveurs: la réussite du programme

d’éradication de la BVD est fortement liée

au soutien apporté par les vétérinaires,

notamment l’Association Suisse pour la

Santé des Ruminants (ASSR), qui sont en

contact direct avec les éleveurs, ainsi

qu’à la responsabilisation des détenteurs.

En effet, dans le cadre de la stratégie,

les détenteurs ont respecté la procédure

officielle et ont prélevé par poinçonnage

un échantillon auriculaire des veaux

nouveau-nés au moment de leur mar-

quage puis l’ont transmis dans un labo-

ratoire pour dépister un éventuel virus

de la BVD. Ils ont donc participé active-

ment au programme d’éradication, ont

mené eux-mêmes une partie essentielle

de celui-ci et ont contribué à sa réussite.

Communication complémentaire : ilest important de communiquer avec les

personnes concernées et de les informer

correctement avant et pendant le dé-

roulement du programme de lutte ou

d’éradication. Pour ce faire, il convient de

procéder par étape. Avant le lancement

de toute stratégie, chacun doit avoir

compris et appréhendé la problématique.

Ensuite, tous les renseignements concer-

nant le sens et la finalité, le déroulement

et l’objectif du programme doivent avoir

été communiqués. Au cours de la mise

en œuvre, une information régulière sur

les mesures actuelles et sur la réussite du

programme est essentielle pour mainte-

nir lamotivation et la prise de conscience

à un niveau élevé (voir aussi p. 28: Com-

munication de crise: exemple de la tuber-

culose)

Programmes de lutte contreles épizooties – répondreà de nouvelles attentes

Nous disposons aujourd’hui de meil-

leurs outils et d’aides plus efficaces pour

lutter contre les épizooties. L’introduc-

tion de la banque de données sur le trafic

des animaux garantit la traçabilité de

chaque bovin. Ce système de déclaration

constitue un élément important de cette

technique de lutte moderne. L’OSAV dis-

pose, quant à lui, de systèmes informa-

tiques modernes, avec des mises à jour

quotidiennes. Il est ainsi possible d’éva-

luer en permanence l’effet de mesures et,

si besoin est, d’apporter rapidement des

correctifs à un programme.

Ces nouveaux instruments s’accom-

pagnent également d’une hausse des at-

tentes. Il n’est plus question demener des

actions sur plusieurs décennies, à l’instar

de celles contre la fièvre aphteuse. Désor-

mais, on veut obtenir des résultats le plus

rapidement possible. Notre époque étant

marquée par le libre-échange, les restric-

tions entraînées par les mesures de lutte

doivent être les plus brèves possible.

Le rapport coûts-efficacité se re-

trouve lui aussi davantage au cœur des

préoccupations. L’éradication de la BVD

visait deux objectifs, d’une part l’amélio-

ration de la santé animale mais aussi

celle de l’économie. En effet, on estime

que les pertes économiques causées

jadis par la BVD à la Suisse atteignaient

chaque année quelque neuf millions de

francs.

Pour les épizooties présentant un

caractère zoonotique, d’autres valeurs et

réflexions entrent également en ligne de

compte. La santé de l’être humain étant

également primordiale, la responsabilité

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Page 38: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

38des pouvoirs publics est plus

importante que pour les

« simples » épizooties, pour les-

quelles la responsabilité des

éleveurs est plus engagée.

Il convient également de prendre en

compte les éventuelles répercussions

d’unprogrammede lutte sur la structure

de la détention animale en Suisse. En ef-

fet, les mesures mises enœuvre peuvent

donner lieu à une restructuration à

l’échelle nationale. La population ani-

male peut évoluer considérablement et

de petites unités d’élevage disparaître.

Par ailleurs, l’organisation d’un pro-

gramme de lutte contre les épizooties se

répercute très souvent sur le commerce

international. Tandis qu’au début des

mesures d’éradication de la BVD en

Suisse, seuls les pays scandinaves et

l’Autrichemenaient un combat similaire

sur leur territoire, aujourd’hui, la lutte

contre cette épizootie concerne toute

l’Europe. Les pays ou régions exportant

beaucoupont reconnuqu’unprogramme

de lutte contre la BVD apporte de nom-

breuses améliorations au niveau inter-

national. Et c’est ainsi que de plus enplus

de pays et de régions en Europe mènent

un combat analogue. Toutefois, on

constate des différences d’organisation.

En effet, dans ceux-ci, les programmes

sont davantage menés sur une base de

droit privé et non étatique.

En Suisse, on prend moins en

compte les différences régionales dans

le financement de programmes ad hoc et

on tend davantage à une harmonisation

du processus sur le plan national. La

BVD est le premier exemple de pro-

gramme d’éradication recevant un large

soutien, y compris sur le plan financier.

Les coûts pour le programme sont ré-

partis entre les éleveurs, les cantons et

la Confédération, selon un système uni-

forme dans tout le pays.

Le programmed’éradication de laBVD aujourd’hui

Après une première phase

de lutte intensive, achevée en 2013, la

Suisse se trouve actuellement dans une

phase de surveillance. L’efficacité des me-

sures entreprises ces six dernières an-

nées ne fait aucun doute. La présence

d’animaux infectés permanents à la BVD

(animaux IP) parmi les veaux nou-

veau-nés a diminué de 1,4% (octobre

2008) à moins de 0,02% (décembre 2012).

Les dernières analyses réalisées dans le

cadre de la surveillance au printemps

2015 ont montré que les bovins d’environ

96%des exploitations laitières suisses ne

présentaient plus d’anticorps contre le

virus de la BVD. Ce dernier a donc prati-

quement disparu de Suisse : 99,8% des

exploitations bovines helvétiques sont

indemnes de la BVD.Des cas de BVDn’ap-

paraissent plus que de manière spora-

dique en Suisse.

Les nouveaux instrumentsde lutte contre lesépizooties suscitent deplus grandes attentesà l’égard des programmesmis en œuvre.

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Page 39: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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Page 40: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

40

Un nouveau ravageur des co-lonies d’abeilles en Europe

Le petit coléoptère des ruches est un

ravageur redouté des colonies d’abeilles

sociales (abeilles mellifères, bourdons et

abeilles sans dard). Les adultes et les

larves se nourrissant demiel, de pollen et

surtout de couvain, ils peuvent entraîner

un net affaiblissement de la colonie. Ori-

ginaire d’Afrique subsaharienne, le para-

site s’est propagé depuis 1996 en Amé-

rique du Nord, en Amérique centrale, en

Égypte et en Australie.

L’Europe était considérée, il y a peu

de temps encore, indemne du petit co-

léoptère. Un foyer a été détecté au Portu-

gal en 2004, mais il a pu être rapidement

maîtrisé et le parasite a été éradiqué. En

septembre 2014, les autorités italiennes

ont toutefois signalé la présence de petits

coléoptères des ruches en Calabre, dans

le sud du pays. Des mesures de lutte

strictes ont immédiatement été mises en

œuvre. Elles consistaient notamment à

détruire les colonies contaminées et l’en-

semble du matériel apicole correspon-

dant ainsi qu’à délimiter, dans des rayons

respectifs de 20 et de 100 km autour des

ruchers infestés, une zone de protection

et une zone de surveillance, dans les-

quelles le déplacement des abeilles était

interdit. Tous les ruchers de la zone de

protection et un échantillon de ceux si-

tués dans la zone de surveillance ont fait

l’objet d’un examen visuel dans le but

de détecter une infestation par le petit

coléoptère des ruches. Au total, 60 cas en

Calabre et un cas en Sicile ont été décla-

rés jusque fin 2014. Pour ce dernier, il

s’agissait d’un rucher infesté appartenant

à un apiculteur nomade qui s’était dépla-

Lorsque le petit coléoptère des ruches (Aethina tumida)a été découvert dans le sud de l’Italie en automne 2014,l’UE et la Suisse ont dû prendre des mesures afind’empêcher l’introduction et la propagation du nuisiblesur leur territoire. Pour ce faire, l’OSAV a non seulementmis en œuvre un programme de lutte, mais égalementétabli une stratégie de détection précoce efficace.

Le petitcoléoptère des

ruches : détectionprécoce et lutteElena Di Labio, Daniela Hadorn et Lukas Perler, OSAV

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Page 41: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

41cé avec ses colonies à travers la Calabre

entre avril et août 2014. Pour éviter de

perturber inutilement les échanges et

endiguer la propagation du parasite à

d’autres régions européennes, l’UE a édic-

té en décembre 2014 la décision d’exécu-

tion 2014/909/UE relative à certaines me-

sures de protection liées à la présence

confirmée du petit coléoptère des ruches

en Italie, qui interdit notamment l’expor-

tation d’abeilles mellifères, de

bourdons, d’équipement apicole

usagé, de sous-produits apicoles

non transformés et de miel en

rayon destiné à la consomma-

tion humaine en provenance de

toute la région de la Calabre et

de la Sicile.

Promotion de la santédes abeilles en Suisse

Ces dernières années, la

Suisse a beaucoup entrepris

pour promouvoir la santé des abeilles.

Le réseau qui s’occupe de la santé des

abeilles s’est amélioré et élargi. Outre le

Centre de recherches apicoles (CRA) de

l’Agroscope, un nouvel institut se consa-

crant à l’étude de la santé du pollinisateur

a vu le jour: l’Institut pour la santé des

abeilles de la Faculté Vetsuisse de l’Uni-

versité de Berne. Par ailleurs, en collabo-

ration avec apisuisse, l’organisation faî-

tière des sociétés suisses d’apiculture, et

les cantons, la Confédération a fondé le

Service sanitaire apicole (SSA), chargé

entre autres d’assurer la formation et le

perfectionnement des cadres apicoles et

des apiculteurs ainsi que de les conseiller.

Le SSA soutient également les services

vétérinaires cantonaux dans la mise en

œuvre de mesures visant à prévenir et à

combattre les épizooties des abeilles. Le

Service vétérinaire suisse et les divers ac-

teurs du réseau opérant en faveur de la

santé des abeilles sur le territoire helvé-

tique travaillent main dans la main pour

protéger ces dernières et améliorer leur

santé.

Préparation à cette nouvellemenace

Suite à l’annonce de cette épizootie

émise par les autorités italiennes, l’OSAV

a décidé d’agir immédiatement. Dès sep-

tembre 2014, il a rédigé des informations

spécifiques et a informé les associations

d’apiculteurs et les services vétérinaires

cantonaux de la situation. Avec l’aide

du SSA, des experts du CRA et

de l’Institut pour la santé des

abeilles, il a élaboré desmesures

de lutte à mettre en œuvre en

cas d’épizootie.

Selon le cas de figure, deux

stratégies différentes sont pos-

sibles: 1) S’il s’agit d’un foyer épi-

zootique pouvant être contenu,

l’objectif des mesures est d’éra-

diquer le petit coléoptère des

ruches. L’ensemble des colonies

des ruchers infectés doit donc

être détruit et éliminé de ma-

nière non dommageable sans attendre. Il

convient également de supprimer le ma-

tériel apicole usagé, y compris les ruches,

ou de le nettoyer et de le désinfester via

uneméthode adéquate (cf. encadré). 2) En

revanche, si le petit coléoptère des ruches

n’est découvert qu’après s’être largement

propagé et que son éradication n’est plus

possible, les mesures visent alors à limi-

ter autant que possible les dommages

engendrés par le parasite. Dans ce cas, au

lieu de détruire des colonies contaminées

Le Service vétérinairesuisse et les acteurs duréseau œuvrant pourla santé des abeilles enSuisse travaillent maindans la main.

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Page 42: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

42

et les ustensiles apicoles usagés, on de-

mande aux apiculteurs d’appliquer les

bonnes pratiques apicoles, à savoir de

respecter des règles d’hygiène, afin de

«cohabiter» avec le parasite.

Très tôt, la branche apicole a été in-

formée des mesures prévues et impli-

quée dans la lutte contre le petit coléop-

tère. Les bases légales nécessaires ont été

ancrées dans l’ordonnance sur les épizoo-

ties dans le cadre d’une procédure rapide.

Conjointement avec le CRA, l’OSAV a par

ailleurs élaboré des instructions sous

forme de directives techniques pour la

mise enœuvre desmesures sur le terrain.

Les modifications de l’ordonnance ainsi

que les directives techniques sont en-

trées en vigueur le 1er avril 2015. Dès le

mois de mars 2015, des inspecteurs des

ruchers venus de toute la Suisse ont par-

ticipé à une formation extraordinaire

sur l’épizootie et les mesures planifiées,

organisée par le SSA et donnée par

l’OSAV, le CRA et l’Institut de santé des

abeilles.

Réduction du risqued’introduction del’épizootie en Suissevia les importations

On considère généralement que les

importations d’abeilles, de bourdons, de

sous-produits apicoles et de matériel

apicole usagé constituent le principal

facteur de risque du petit coléoptère

des ruches en Suisse. Afin de réduire ce

risque, l’OSAV a édicté en janvier 2015

une ordonnance interdisant l’importa-

tion d’abeilles, de bourdons, de sous-pro-

duits apicoles, de matériel apicole usagé

et de miel en rayon destiné à la con-

sommation humaine en provenance de

Calabre et de Sicile. Toute importation

Désinfestation dumatériel apicoleTrouver une méthode appropriée qui permette une désinfes­tation de l’ensemble du matériel apicole en cas d’épizootiereprésentait un défi de taille. Les recherches effectuées ontpermis de conclure que la congélation des ustensiles à unetempérature à cœur de –12°C pendant au moins 24 heuresétait adaptée en cas de contamination par le petit coléoptèredes ruches. Avant de pouvoir être appliquée, toute méthodedoit être testée en conditions réelles et se montrer efficaceet applicable. Le SSA a donc mené, en collaboration avecle CRA et avec le soutien de l’OSAV, un important essai visantà vérifier que la congélation à –12° C pendant au moins24 heures dans un véhicule frigorifique permettait la désin­festation du matériel contaminé. Les résultats obtenusse sont révélés concluants.

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Page 43: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

43pouvant représenter un risque d’intro-

duction du parasite, une nouvellemesure

a été mise en œuvre en avril 2015: l’en-

semble des colonies importées doit dé-

sormais faire l’objet d’une surveillance

officielle de 30 jours, afin de détecter une

éventuelle infestation par le petit coléop-

tère.

Les dispositions spécifiques aux im-

portations d’animaux et de produits ani-

maux ont pour objectif de protéger la

population animale suisse des maladies,

mais les principes d’ouverture des mar-

chés doivent également être pris en

compte. En matière de surveillance de

l’importation d’abeilles, l’OSAV a donc

considéré la situation épizootique à

l’étranger et tiré profit aumaximum de la

marge de manœuvre qu’offre l’accord vé-

térinaire signé avec l’UE. Attention toute-

fois, si les mesures étatiques sont essen-

tielles, il est capital que les apiculteurs

adoptent un comportement responsable.

Ils peuvent en effet prendre à tout mo-

ment des mesures de protection complé-

mentaires pour leur compte ou renoncer

à importer.

Élaboration d’un programmede détection précocenational

L’expérience a montré qu’une fois

que le petit coléoptère des ruches s’est

propagé quelque part, il est impossible

de l’éradiquer. La détection précoce de

l’éventuelle présence du parasite est

donc essentielle pour lutter efficace-

ment contre ce dernier. Plus elle est réali-

sée tôt, plus des mesures ciblées pour

prévenir sa propagation peuvent être

prises rapidement. Ainsi, parallèlement

aux différentes mesures de lutte, l’OSAV

a élaboré, de concert avec les cantons et

le SSA, le programme national de détec-

tion précoce APINELLA, mis en œuvre

par le Service vétérinaire suisse, en étroite

collaboration avec le SSA et la branche

apicole. Celui-ci permet à 180 apiculteurs

dits «sentinelles», répartis à des emplace-

ments stratégiques sur l’ensemble du

territoire suisse et de la Principauté de

Liechtenstein, de contrôler régulièrement

leurs colonies afin de détecter l’apparition

du parasite aussi tôt que possible. Pour

ce faire, ils posent des pièges de dépistage

spéciaux dans leurs colonies de mars à

octobre, toutes les deux semaines, pour

une durée minimale de 48 heures. Ils ef-

fectuent ensuite un examen visuel de ces

dispositifs de détection et transmettent

les résultats à une base de données via

une application spécifique. Ces résultats

sont évalués régulièrement. S’il y a sus-

picion, c’est le laboratoire national de

référence pour les maladies des abeilles

situé au CRA qui effectue les examens

de diagnostic.

Les données collectées grâce à API-

NELLA constituent une source d’infor-

mations importante sur la situation

actuelle en Suisse. Par ailleurs, elles per-

mettent d’établir une estimation aussi

précise que possible de la situation épidé-

miologique au moment d’une première

découverte du petit coléoptère et four-

nissent les éléments de base importants

pour prendre une décision quant à la

stratégie de lutte à adopter.

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Page 44: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

44

Importance desmouvementsd’animaux (trafic desanimaux)

Le mode de production animale en

Suisse génère un trafic des animaux de

grande intensité, ce qui crée malheureu-

sement des conditions très propices à

la diffusion d’agents infectieux. Dans

le cadre de l’enquête épidémiologique

concernant l’épisode de tuberculose bo-

vine de 2013 en Suisse romande, la traça-

bilité en aval a mis en évidence qu’une

exploitation avait généré plus de 120000

mouvements d’animaux en six ans. Dans

ce cas particulier, un seul marché de bé-

tail était à l’origine, à lui seul, de 55 % des

mouvements d’animaux non destinés à

l’abattoir.

La tuberculose bovine – unvieux souvenir seulement ?

Le défid’une épizootieréémergente

Chaque épisode a des particularités

qui lui sont propres, ce qui suppose

concertation et coordination au sein du

Service vétérinaire suisse. La résurgence

de la tuberculose bovine lors de l’épisode

de 2013 en Suisse romande en est un bel

exemple. Le premier défi a été l’organisa-

tion du dépistage à grande échelle. La

méthode du test intradermique était

encore régulièrement pratiquée, mais

seulement ponctuellement sur un petit

nombre d’animaux, en lien avec le trafic

international ou la génétique. Cette mé-

thode nécessite de nombreuses manipu-

lations et demande beaucoup de doigté

(voir encadré). Elle a parfaitement fait

ses preuves par le passé, puisqu’elle a per-

mis l’éradication de la tuberculose en

quelques décennies, mais elle ne corres-

pond plus à nos habitudes de diagnostic

dans les laboratoires, où les hautes tech-

nologies sont couramment utilisées.

Après un dépistage délicat, la confir-

mation n’est pas toujours au rendez-vous.

L’agent infectieux Mycobacterium bovis

est lui aussi difficile à localiser et àmettre

en évidence. À un stade peu avancé de la

maladie, les modifications des ganglions

lymphatiques peuvent n’être que micros-

copiques et donc difficiles à déceler lors

de l’autopsie. Unemaladie difficile à déce-

Les deux épisodes de tuberculose bovine et desyndrome dysgénésique et respiratoire du porc (SDRP)qu’a connus récemment la Suisse montrent que desmaladies éradiquées depuis longtemps, tout commede nouvelles maladies, peuvent surgir à tout moment.Chaque apparition d’une épizootie met le Servicevétérinaire suisse à rude épreuve, car il est rare qu’unemaladie ne concerne qu’un seul canton.

La lutte contreles épizooties,

un défi constantDominique Suter, OSAV

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Page 45: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

45

ler et difficile à confirmer rend aussi la

communication extrêmement délicate,

un autre défi que doit relever la lutte

contre la tuberculose bovine (voir égale-

ment p. 28 «Communication de crise :

exemple de la tuberculose»).

Undeuxième épisode de tuberculosebovine en 2013

Quelques mois après la découverte

du premier foyer de tuberculose bovine

et de ses foyers secondaires, un autre cas

de tuberculose bovine a été diagnostiqué

en Suisse orientale. Il s’agissait cette

fois-ci d’une infection à Mycobacterium

caprae dont le réservoir est la faune

sauvage, notamment les cervidés. Les

recherches épidémiologiques se sont

orientées vers les alpages autrichiens où

beaucoup d’éleveurs de Suisse orientale

mettent traditionnellement leurs bêtes

en estivage. À certains endroits, la préva-

lence de la maladie chez les cerfs est très

élevée et la contamination peut se faire

indirectement sur les pâturages.

Undépistage à grande échelleEntre 2013 et 2014, environ quinze

mille bovins, répartis dans pratiquement

tous les cantons suisses (et la Principauté

de Liechtenstein), ont été soumis au dé-

pistage de la tuberculose bovine. Durant

plusieurs mois, le Service vétérinaire

suisse a été fortement sollicité. Il a fallu

acquérir à nouveau le savoir-faire des

tests, coordonner les communications,

préciser l’interprétation des résultats

dans des cas particuliers, augmenter

massivement les capacités d’analyses du

laboratoire de référence. Grâce à cet en-

gagement commun, les deux épisodes de

tuberculose ont pu être enrayés. Aucun

nouveau foyer n’a été décelé après la clô-

ture des premières séries d’investiga-

tions. Les analyses de laboratoires ont

permis d’établir que les foyers détectés en

Suisse romande étaient tous en lien di-

rect les uns avec les autres, tout comme

l’étaient également entre eux ceux de la

Suisse orientale. La vigilance reste d’ac-

tualité en raison de la présence dans les

zones limitrophes proches de la frontière

suisse de troupeaux de cerfs porteurs de

tuberculose.

Le test intradermique simultané de sensibilitéà la tuberculineAvant d’injecter la tuberculine, il faut mesurer l’épaisseurdu pli de peau avec un cutimètre. La tuberculine doit êtreinjectée par voie intradermique au niveau du cou de la bête.Le test est effectué au moyen de deux tuberculines, unetuberculine bovine et une tuberculine aviaire, à injecterà deux endroits différents. Trois jours après (72 heures), laréaction au niveau des sites d’injection est contrôlée etl’épaisseur du pli de peau est mesurée. En fonction des réac­tions constatées et de la différence d’augmentation del’épaisseur du pli de peau, le résultat du test est interprétécomme négatif, douteux ou positif.

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Page 46: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

46Le syndrome dysgénésique etrespiratoire du porc (SDRP) –un nouveau danger !

Les défis d’unemaladie émergente

SDRP: l’épisode de 2012Comme nous l’avons souligné ci-des-

sus, chaque épisode épizootique a ses

particularités. Fin 2012 un épisode de

SDRP (souche européenne) touchait la

Suisse orientale. Informées que des ver-

rats d’une entreprise étrangère de pro-

duction de semence avaient été testés

positifs au SDRP et que des lots suspects

avaient été utilisés en Suisse, les auto-

rités vétérinaires placèrent vingt-six

exploitations sous séquestre durant six

semaines. Toutes les truies de ces exploi-

tations furent testées, mais, finalement,

seule une exploitation a dû être entière-

ment assainie.

SDRP: l’épisode de 2014Début 2014, le programmede surveil-

lance des maladies porcines par prélève-

ment dans les abattoirs révélait la pré-

sence d’anticorps au virus du SDRP dans

des exploitations situées dans différents

cantons. En outre, il s’agissait non pas

d’une souche européenne, mais d’une

souche américaine pouvant provenir

d’un vaccin utilisé en Europe, mais dont

l’utilisation est interdite en Suisse.

C’est après deux mois d’investiga-

tions intensives, dans plus de 60 exploita-

tions réparties sur 19 cantons, que le

virus a pu être mis en évidence dans une

seule exploitation. Le séquençage du

virus confirma qu’il s’agissait, comme on

le supposait, d’une souche vaccinale,

mais la manière dont le virus avait été in-

troduit dans cette exploitation n’a mal-

heureusement toujours pas pu être éluci-

dée. L’enquête épidémiologique permit de

découvrir encore deux autres exploita-

tions touchées,maisaucun lienconcluant

n’a pu être établi avec les premiers cas

découverts au début 2014.

Particularité des vaccinsLe virus du SDRP produit une réac-

tion immunitaire pour quelques mois

seulement. Dans les pays qui vaccinent,

les éleveurs qui utilisent un vaccin avec

une souche inactivée doivent vacciner

UnemaladiemystérieuseC’est en 1987 que fut détectée une maladie mystérieuse(mystery swine disease) dans les élevages de porcs surle continent nord­américain. C’était un virus très infectieux,responsable de troubles de la fertilité, d’avortements, demises bas de porcelets chétifs et de troubles respiratoires.Au début des années 90, la maladie commença à se propageraussi en Europe et en 1995 elle s’était répandue dans lespays qui nous entourent.

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Page 47: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

47leur cheptel au moins deux fois par an.

Pour pallier à ce problème une entreprise

pharmaceutique a développé un vaccin

avec une souche américaine atténuée du

virus du SDRP qui a la capacité de se

maintenir dans une population porcine.

L’inconvénient est que cette souche peut

aussi muter en une souche pathogène.

L’arrivée de cette souche en Suisse repré-

sente un danger potentiel pour la

production porcine suisse. Un

groupe d’experts a été mis sur pied

pour évaluer ce danger. Les recom-

mandations de ce groupe ont été

communiquées à la conférence des

vétérinaires cantonaux afin de défi-

nir, après consultation des milieux

intéressés, une stratégie permet-

tant de déterminer la situation

dans les exploitations porcines.

Contrôle des exploitationsToutes les exploitations de pro-

duction et de multiplication des re-

producteurs ainsi qu’un échantillon

d’une centaine d’exploitations de

production de porcelets (ayant au

moins dix truies) ont été examinées

par sérologie en l’espacedequelques

semaines. Cette courte période d’analyses

était nécessaire pour permettre d’adapter

les mesures, s’il s’avérait que le virus du

SDRP avait déjà largement infecté les ex-

ploitations du pays. Heureusement le

virus n’a étémis en évidence dans aucune

exploitation testée. Pour l’ensemble de

l’enquête, ce sont 285 exploitations qui

ont été contrôlées et plus de 5500 ana-

lyses effectuées.

Trafic des animauxSi la banque de données du trafic des

animaux permet de fournir de très

bonnes informations sur les mouve-

ments de bovins, la situation n’est pas la

même pour les porcs. En effet, alors que

les détenteurs de bovins doivent annon-

cer chaque entrée et chaque sortie de

chaque bovin, les détenteurs de porcs ne

doivent annoncer que les

entrées et leurs annonces

ne portent à chaque fois

que sur un groupe de

porcs. Il s’ensuit qu’en cas

d’oubli, seule une vérifica-

tion manuelle de la docu-

mentation disponible

dans l’exploitation per-

met de trouver tous les

fournisseurs. De plus il

n’y a pas de saisie centrali-

sée des transports et

transbordements, de sorte

qu’une grande partie des

contacts potentiels entre

exploitations est mas-

quée.

Le laps de tempsnécessaire pour détecterle premier cas aune influence directesur l’ampleur de lapropagation et la gravitédes conséquences d’uneépizootie.

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Page 48: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

48Législation

Lesmesures de lutte ne peuvent être

mises en œuvre que dans le cadre légal

défini. La Suisse bénéficie avec la loi et

l’ordonnance sur les épizooties, et avec

les nombreuses directives techniques en

la matière, d’un arsenal législatif suffi-

sant pour définir clairement les mesures

à appliquer. Si la législation est fédérale,

l’application des mesures relève des can-

tons. Or, fédéralisme oblige, chaque vété-

rinaire cantonal dispose d’une marge de

manœuvre dans les moyens et les me-

sures à mettre en place pour atteindre

au mieux les objectifs d’éradication. La

répartition des compétences entre la

Confédération et les cantons permet

donc tout à la fois de garantir l’uniformi-

té et de préserver les particularités.

Toujours prêts

Une épizootie (émergente ou ré-

émergente) peut apparaitre à tout mo-

ment. C’est à chaque fois un nouveau défi

aussi bien pour les services vétérinaires

que pour le monde agricole. Il y a un

grand nombre d’inconnues et d’incerti-

tudes qu’il faut pouvoir cerner, délimiter

et communiquer en toute transparence

afin de pouvoir déterminer et appliquer

très rapidement les mesures nécessaires.

Cela suppose une concertation des diffé-

rents acteurs et une bonne communica-

tion à tous niveaux. Et cela exige aussi

une grande flexibilité et un bon niveau de

préparation, aussi bien sur le plan de la

formation des intervenants que sur le

plan du matériel et des infrastructures.

Le laps de temps nécessaire pour détec-

ter le premier cas a une influence directe

sur l’ampleur de la propagation et la gra-

vité des conséquences d’une épizootie.

La vigilance des acteurs du terrain doit

toujours être entretenue et développée.

En plus des exercices d’état-major, les

expériences faites ces dernières années

ont permis à chaque fois de progresser

encore.

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Page 49: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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Page 50: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Les épizooties ne connaissent pas de frontières. Pour lutter contreelles, la Suisse collabore donc avec des organisations inter­nationales telles que l’Organisation mondiale de la santé animale(OIE). Elle peut ainsi représenter ses intérêts sur la scène inter­nationale, profiter de l’expérience d’autres pays et renforcer sesliens avec l’étranger. Les services vétérinaires publics et lesvétérinaires praticiens jouent également un rôle capital en matièrede prévention, de détection et de lutte.

Collaborationinternationale

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Page 51: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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Page 52: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

52

des agents pathogènes et donc des mala-

dies émergentes et réémergentes sur les

cinq continents. Amplifiés par les im-

pacts du changement climatique, les dé-

fis à relever en matière de préservation

de la santé tant animale qu’humaine sont

de plus en plus nombreux.

Pour endiguer ces risques et élimi-

ner les agents pathogènes à leur source

animale, la meilleure défense est de

es services vétérinaires natio-

naux sont au cœur de la préven-

tion, de la détection et du contrôle

des maladies animales – y com-

pris celles transmissibles à

l’homme. Garants de la santé et du bien-

être animal, ils sont des acteurs essen-

tiels de la santé publique, de l’innocuité

des aliments d’origine animale (tels que le

lait, lesœufs et la viande) et de la sécurité

sanitaire des échanges internationaux.

N’oublions pas que la santé des ani-

maux est une composante-clef de leur

bien-être.

De nos jours, les multiples activités

des services vétérinaires occupent une

place d’autant plus cruciale que les dépla-

cements de personnes, d’animaux et de

biens de consommation augmentent en

permanence dans notre monde globalisé,

accélérant de plus en plus la propagation

Sachant que 60 % des agents pathogènes pour l’hommeproviennent de l’animal, on mesure le rôle essentielque les services vétérinaires ont plus que jamais à jouerpour la préservation de la santé animale et humaine,que ce soit sur le plan national ou mondial. Répondre auxattentes sociétales d’aujourd’hui et de demain, notam­ment en matière de santé et d’alimentation, impliquel’existence, à l’échelle nationale, régionale et mondiale,de réseaux vétérinaires publics et privés organisés,s’appuyant sur des professionnels bien formés et bienencadrés.

Bernard Vallat, directeur général de l’OIE

Les activitésdes Services vété­rinaires: un Bienpublic mondial

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Page 53: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

53mettre en place desmécanismes efficaces

de surveillance, de détection précoce et

de réponse rapide auxmaladies animales.

C’est la raison pour laquelle il est essen-

tiel de disposer, partout dans le monde,

de services vétérinaires structurés et per-

formants disposant de moyens humains

et financiers adéquats, dans le respect

des normes de qualité intergouverne-

mentales de l’OIE.

Leur réussite est indisso-

ciable d’un enseignement vété-

rinaire d’excellence, d’ordres

statutaires vétérinaires forts,

capables de garantir l’éthique de

la profession, ainsi que de l’exis-

tence d’une législation vétéri-

naire adaptée. Leur efficacité re-

lève également d’un maillage

solide sur l’ensemble du terri-

toire et d’une collaboration étroite avec

les autres acteurs-clefs de la santé ani-

male, comme les éleveurs et les services

de santé publique, afin d’enrayer les

risques présents à l’interface homme-ani-

mal et d’agir de façon coordonnée aux

échelles nationale, régionale et mondiale.

L’action des services vétérinaires est

à considérer au-delà du cadre frontalier

des territoires nationaux. Dans une so-

ciété dans laquelle la demande mondiale

en protéines de haute qualité augmente

en permanence et où les pertes en pro-

téines animales liées aux maladies ani-

males sont estimées à plus de 20%, la

protection de la santé animale est un pré-

requis à la construction de notre avenir

et à la réduction de la pauvreté des popu-

lations rurales des pays en développe-

ment et émergents grâce à la préserva-

tion de leur capital animal.

Dans ce cadre, la solidarité entre

pays est essentielle. C’est pourquoi, via

ses programmes et outils visant à l’amé-

lioration de la performance des services

vétérinaires, l’OIE favorise le renforce-

ment des capacités et le transfert de com-

pétences entre pays bénéficiant de ni-

veaux de développement différents, afin

d’améliorer un peu plus chaque jour la

santé et le bien-être animal et de proté-

ger ainsi la santé humaine.

Pour faire face aux défis sa-

nitaires et alimentaires de de-

main, les services vétérinaires

constituent un maillon-clef, à

inscrire dans une dimension à la

fois nationale, régionale et mon-

diale, tant animale qu’humaine.

Leurs activités sont donc un

bien public mondial. Car proté-

ger les animaux, c’est préserver notre

avenir.

Des services vétérinairesperformants sont lesgarants d’une meilleuresanté animale.

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Page 54: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

54

Les organisationsinternationales OIE et OMC

L’objectif premier de l’Organisation

mondiale pour la santé animale (OIE) est

demaîtriser la propagation internationale

des épizooties. C’est d’ailleurs suite à l’ap-

parition d’un foyer de peste bovine en

Europe en 1920que cette organisation avu

le jour. La Suisse faisait alors partie des

28 États ayant ratifié la Convention créant

l’OIE en 1924. Il est indéniable que les

risques d’une telle propagation ont dimi-

nué depuis la création de l’OIE, grâce non

seulement à desmesures qui ont amélioré

la santé animale dans le monde, mais aus-

si à des normes sanitaires internationales

qui garantissent la sécurité sanitaire du

commerce d’animaux et de produits d’ori-

gine animale. Fondées sur la science, ces

règles sont adoptées chaque année démo-

cratiquement par les 180 Pays Membres

de l’OIE et reconnues par l’Organisation

mondiale du commerce (OMC).

Grâce à ces normes, l’OIE promeut le

commerce international par exemple en:

• publiant des recommandations sur la

façon de faire du commerce d’animaux

et de produits d’origine animale en

toute sécurité ;

• reconnaissant les statuts officiels pour

sept maladies, à savoir la fièvre

aphteuse, la péripneumonie conta-

gieuse bovine, la peste bovine, la peste

équine, la peste des petits ruminants

et la peste porcine classique ainsi que

pour le risque au regard de l’encépha-

lopathie spongiforme bovine ;

• assurant la transparence à l’aide de la

notification des épisodes épizootiques.

Jennifer Saurina et Andreas Wyss, OSAV

L’Organisation mondiale pour la santé animale (OIE)a pour but de maîtriser la propagation internationale desépizooties. Suite à la création de l’OIE, des normessanitaires ont été élaborées, puis adaptées sans cesseafin d’atteindre au mieux cet objectif. Mais plus quejamais, l’OIE doit concilier les besoins des États indus­trialisés et des pays en développement et ceuxdes organisations internationales et du commerceinternational.

Normes inter­nationales et

commerceinternational

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Page 55: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

55Bien que l’OIE soit responsable de-

puis 1924 de l’établissement des normes

sanitaires internationales relatives au

contrôle et à la prévention des maladies

animales, sa reconnaissance ainsi que le

respect de ces normes ne se sont établis

«sérieusement» qu’après la création de

l’OMC et la signature de l’Accord sur

l’application des mesures sanitaires et

phytosanitaires (Accord SPS). L’OMC a vu

le jour en 1995 et la Suisse en devient

membre la même année. Contrairement à

l’OIE, l’OMC a le pouvoir légal d’obliger ses

membres à se conformer aux exigences de

l’Accord SPS et de faire ainsi respecter les

normes établies par l’OIE. Toutefois, si des

preuves scientifiques démontrent que les

normes envigueurnepermettent pas d’at-

teindre un niveau de protection suffisant,

des mesures supplémentaires peuvent

être appliquées. Dans ce cas, il est impor-

tant de s’assurer que ces mesures ne

constituent pas une restriction déguisée

au commerce. L’OMC a le pouvoir légal de

lancer et de gérer les travaux nécessaires

au règlement des différends et, le cas

échéant, d’ouvrir une action en justice si

un pays agit à l’encontre de l’Accord SPS. Il

est important de signaler que cette procé-

dure n’est que peu utilisée pour résoudre

des différends commerciaux du fait que

celle-ci soit lente et coûteuse.

La réalité du commerce inter-national

Même si l’élaboration des normes par

l’OIE est pleinement participative et que

les obligations légales en vigueur conte-

nues dans l’Accord SPS sont comprises par

tous ses membres, il y a encore d’impor-

tantes différences dans l’application des

normes relatives à l’importation et à l’ex-

portation d’animaux et de produits d’ori-

gine animale. De fait, les inquiétudes

quant au risque de dissémination des

agents pathogènes lors de ces échanges

ne sont pas toujours fondées et les ser-

vices vétérinaires doivent souvent faire

face à des intérêts divergents : l’évidence

des données purement scientifiques, les

préoccupations politiques, les questions

culturelles et les aspects économiques.

Ainsi, on peut observer que le protection-

nisme joue, dans certains cas, un rôle plus

important que des décisions fondées sur

la science.

Statuts sanitaires etperformance des servicesvétérinaires

Depuis 1994, l’OIE dispose d’une pro-

cédure permettant de reconnaître officiel-

lement le statut sanitaire favorable d’un

pays à l’égard des sept épizooties préci-

tées. Cette approche, qui est en perma-

nente évolution, a été adaptée à la réalité

du terrain. En effet, des pays entiers

ou seules certains territoires d’un État

peuvent être reconnus comme étant in-

demnes d’une épizootie. Depuis quelques

années, il est également possible de recon-

naître le statut de l’une ou l’autre filière de

production d’un pays. D’ailleurs, en mai

2015, la Suisse a utilisé cette procédure

pour obtenir le statut de pays à risque né-

gligeable au regard de l’ESB. Ainsi, exacte-

ment 25 ans après l’apparition du premier

cas d’ESB, l’OIE a reclassé la Suisse parmi

la catégorie de pays la plus sûre.

À l’heure actuelle, afin d’atteindre le

double objectif de sécurité sanitaire et de

libéralisation du commerce, les normes de

l’OIE définissent également les produits

d’origine animale qui sont considérés sûrs

et qui peuvent donc faire l’objet d’un com-

merce international. Dans la pratique, de

nombreux pays restent cependant très

réticents à autoriser les importations de

produits déclarés sûrs provenant de pays

qui ne sont pas officiellement reconnus

indemnes d’une maladie. Par exemple,

les normes de l’OIE définissent la viande

désossée issue de muscles du squelette

de bovins comme une marchandise pou-

vant être importée quel que soit le statut

du pays d’exportation au regard du risque

d’ESB. Mais en réalité, de nombreux pays

importateurs exigent encore que le pays

exportateur soit reconnu comme ayant

un risque contrôlé ou négligeable au

regard de cettemaladie.

De plus, si on étudie la liste des pays

reconnus officiellement indemnes des

épizooties précitées, la majorité d’entre

eux sont des pays développés qui peuvent

financer les efforts pour obtenir et conser-

ver ces statuts. Afindepermettre auxpays

en développement de renforcer leur ser-

vice vétérinaire et de promouvoir ainsi

la lutte contre certaines maladies en par-

tie liées au commerce, l’OIE a développé

un outil. Il s’agit d’un système d’évalua-

tion des services vétérinaires (le tool PVS)

qui apporte des preuves concrètes de la

conformité des services vétérinaires aux

normes adoptées par l’OIE. Cet outil per-

met d’identifier les forces et les faiblesses

des services vétérinaires et d’évaluer le

budget nécessaire pour en combler les

lacunes. À l’heure actuelle, plus de 120 pays

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Page 56: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

56ont déposé une requête auprès de l’OIE,

afin qu’une évaluation soit conduite dans

leur pays. Les mesures mises en place sur

la base des résultats de ces évaluations

ont un impact direct sur la qualité du ser-

vice vétérinaire et, par conséquent, sur la

capacité du pays à prendre part au com-

merce international.

Bien que les statuts sanitaires de

l’OIE soient reconnus internationalement

et acceptés par la majorité des pays, la

confiance réciproque dans la surveillance

des épizooties joue un rôle im-

portant dans la négociation

bilatérale des conditions d’im-

portation et d’exportation. Cette

confiance ne peut se construire

que sur la base des résultats des

audits de vérification des ser-

vices vétérinaires nationaux par

des partenaires commerciaux et

requiert en Suisse la collabora-

tion étroite entre la Confédéra-

tion, les cantons et l’économie.

Cette confiance s’est renforcée ces der-

nières années à la faveur dunombre crois-

sant d’audits effectués par des pays tiers.

Les audits internationaux contribuent

également à porter un regard critique sur

leur propre service vétérinaire et favo-

risent ainsi une amélioration constante

de ce dernier.

Dans le contexte de l’évolution des

outilsmis àdispositionpar l’OIEpour faci-

liter et sécuriser le commerce internatio-

nal, le tool PVS pourrait, dans le futur,

jouer un rôle dans le renforcement de la

confiance entre partenaires commer-

ciaux. Il pourrait en effet offrir une mé-

thode normalisée et approuvée par les

pays permettant une évaluation des capa-

cités des services vétérinaires à gérer des

événements et à appliquer les normes de

l’OIE.

Participation de la Suisse auxdiscussions internationales

La participation active de la Suisse

aux discussions internationales permet

d’avoir une influence sur leur contenu, de

défendre les intérêts du pays et d’élever

le niveau international de santé animale.

La Suisse joue un rôle important dans le

contexte international. Elle a, en effet, une

expertise à offrir au niveau international

de par son statut sanitaire et son niveau

élevé de protection des animaux.

La participation des pays membres

dans les organisations internationales

devrait non seulement être active mais

également coordonnée, orientée vers les

objectifs à atteindre et tournée vers l’ave-

nir. De plus, des efforts conjoints sont

nécessaires au niveau régional. C’est pour-

quoi la Suisse soutient scientifi-

quement et financièrement dif-

férentesplate-formesrégionales.

Il est, enfin, essentiel d’obte-

nir un soutien politique durable

pour pouvoir élaborer des stra-

tégies régionales couvrant les

besoins de différentes nations

confrontées à unemêmeproblé-

matique.

Ce ne sont pas uniquementles facteurs scientifiquesqui influencent lecommerce international.

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Page 58: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

LaMongolie et la Suisse collaborent à un projetcommun qui a pour but de mettre le service vétérinairemongole aux normes de l’Organisation mondiale de lasanté animale (OIE). L’ancien OVF (aujourd’hui OSAV)siège dans le groupe de projet.

Susan Stierlin, OSAV

Une nouvelle loi sur la santéanimale pour la Mongolie

58Un reportage

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Page 59: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Qu’est-ce que l’Animal Health Project (AHP)?

L’Animal Health Project (AHP) est un projet de coopéra-

tion vétérinaire entre la Suisse et la Mongolie qui a débuté en

2012. Il se compose de trois sous-projets, qui ont été confiés à

différentes organisations.

Le premier sous-projet, sous la responsabilité de l’OSAV,

consiste à élaborer une législation vétérinaire de base et les

modalités générales de son application sur le terrain.

Le deuxième sous-projet, confié à la société SAFOSO (Safe

Food Solutions) et au Swiss Tropical and Public Health Insti-

tute, porte sur la lutte contre deux épizooties, la fièvre aph-

teuse et la brucellose, la surveillance de ces maladies et la créa-

tion de bases de données.

Le troisième sous-projet a été attribué à l’HAFL (Haute

école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires).

Celle-ci est chargée de la formation des vétérinaires et de la

révision du plan d’études. Une place plus importante doit être

accordée à la pratique de la médecine vétérinaire durant la for-

mation des vétérinaires. Le projet AHP a une durée de trois ans.

Premier contact entre la Suisse et laMongolie(mai 2012)

Le projet a bénéficié d’une belle ouverture, car peu après

son lancement une délégation mongole était en visite en

Suisse. Le but de cettemission était d’offrir une vue d’ensemble

sur le fonctionnement du Service vétérinaire suisse. Compo-

sée de parlementaires, du chef du service vétérinaire national

et du chef du projet AHP, la délégationmongole a eu le loisir de

visiter l’OVF, de discuter de la stratégie de santé animale, des

contrôles à la frontière et de la collaboration avec les services

vétérinaires cantonaux.

Une premièremission enMongoliepour élaborer un premier projet de loi(octobre 2012)

Cette mission fut pour moi mon premier contact avec la

Mongolie. Il s’agissait d’organiser un atelier interactif avec des

participants d’horizons différents, afin de coucher sur le papier

les exigences et les idées exprimées, qui allaient former la

substance de la future législation vétérinaire. Les échanges

d’idées et la participation active étaient très stimulants.

De ce moment de partage est née une ébauche de loi. À ce

moment-là déjà et par la suite également, cette première mou-

ture m’avait semblé un peu précipitée.

La délégation juridique en Suisse (mai 2013)

Le chef du projet mongole a très vite constitué un groupe

de travail, au sein duquel étaient représentés des professions

et des centres d’intérêt variés. Très vite s’est dégagée l’idée

qu’une vision plus claire de l’élaboration d’une loi était néces-

saire. Il y avait, certes, des idées, mais il manquait le processus

de genèse et la forme. Ce constat est à l’origine de la deuxième

missionmongole en Suisse. Le travail de la délégationmongole

avec le service juridique de l’OVF (devenu l’OSAV en 2014) fut

intense et instructif.

Cette délégation était composée de juristes, de l’avocate et

du responsable de la stratégie du Ministère de l’Agriculture, de

parlementaires et du chef du projet. Mes homologues mongols

ont pu voir, pas à pas, comment une loi prend forme en Suisse

et comment la démocratie y est exercée. Leur étonnement fut

grand devant le fonctionnement de notre démocratie et je ne

peux oublier cette exclamation poussée par un des partici-

pants : «Oh, you are losing so much time ! »

59

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Page 60: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

60

Brèvemission enMongolie (mai 2013)

Une nouvelle ébauche de loi fut couchée sur le papier

avantmon deuxième départ pour laMongolie. Très brève, cette

mission avait pour but de rediscuter, article après article, le

projet de loi écrit en mongol et traduit en anglais.

Élection présidentielle ( juin 2013)

Lors de l’élection présidentielle mongole de juin 2013, le

président sortant Elbegdorj du parti démocrate, est réélu.

Cette réélection va conforter son parti, qui avait obtenu une

courte majorité aux élections législatives de juin 2012. Elle va

entraîner un remaniement ministériel qui va mettre un frein à

la poursuite du projet. Le ministre de l’ancienne majorité dut

quitter le ministère de l’Agriculture et de l’Industrie. Heureuse-

ment pour la continuation du projet, les deux personnes avec

lesquelles j’avais travaillé intensément restèrent en fonction.

Le directeur du service vétérinaire mongol, lui, n’eut pas cette

chance: à notre grande déception, ce personnage très motivé

avec lequel nous avions beaucoup de contacts fut remplacé.

Les dossiers furent repris en mains une fois que les nouveaux

ministres prirent leurs fonctions, que le ministère fut repeint

et que les nouvelles plaquettes nominatives furent clouées au

mur.

Mission centrée sur les recommandationsOIE (mai 2014)

Le projet de loi allait subir encore plusieurs remanie-

ments, bien que le groupe de travail en eût jeté les bases. En

mai 2014, le calme politique revenu, je repars en Mongolie avec

pour tâche de comparer le projet de loi que mes collègues

avaient écrit et les recommandations de l’OIE. En novembre

2012, l’OIE avait, en effet, conduit une mission et évalué le ser-

vice vétérinaire mongol. Les discussions durant cette mission

furent pertinentes et le travail, minutieux et constructif.

Le but du sous-projet « législation» était de présenter aux

parlementaires mongols un projet de loi sur la santé animale

qui soit conforme aux recommandations de l’OIE.

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Page 61: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

61

Démission du gouvernementmongol(novembre 2014)

En novembre 2014, à la surprise générale, celle des non-ré-

sidents du moins, le Premier ministre qui avait conduit le gou-

vernement depuis 2012 est démis de ses fonctions. Dans la fou-

lée, tout le gouvernement démissionne. Nouveau sérieux coup

de frein au projet AHP, qui va prendre trois mois de retard en

raison de la formation du nouveau gouvernement.

Perspectives

La loi sur la santé animale de Mongolie est maintenant

dans sa phase finale. Il reste des points à éclaircir, des sujets à

discuter avec plusieurs ministères, des précisions à apporter,

mais mes collèguesmongols sont résolus à présenter cette loi à

la session parlementaire d’automne 2015.

Après son adoption par le Parlement, il faudra commencer

à appliquer la nouvelle loi, du moins dans ses grandes lignes.

C’est indéniablement ce quimanque encore à ce volet du projet

AHP.

Les interruptions politiques et les chamboulements

qu’elles entraînent ont quelque peu réduit le temps à disposi-

tion. En raison de ces retards, il a été décidé en juin 2015 de pro-

longer le projet. Il se terminera fin 2016. Le sous-projet « législa-

tion» sera axé sur l’application de la loi et revêtira une forme

plus allégée.

Climat de travail

Je ne voudrais pas conclure sans dire un mot du climat de

travail, qui a été très stimulant et agréable : lors des séances de

travail, les partenaires ont apporté leurs idées, leurs proposi-

tions, leurs points de vue et leurs critiques.

Le projet avance en accordéon, ce qui n’est pas forcément

le rythme le plus efficace (la distance y est aussi pour quelque

chose), mais le travail se fait avec des collègues optimistes,

conviviaux et convaincus de faire avancer leur «Pays du Ciel

Bleu. »

Les collaborateurs sontconvaincus de faire avancerleur «Pays du Ciel Bleu».

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Page 63: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Une prise en compte permanente des derniers résultats scienti­fiques dans les programmes de surveillance et de lutte se révèleessentielle. L’OSAV soutient activement la recherche, identifieles secteurs dans lesquels des recherches s’imposent, confie desmandats de recherche et utilise les découvertes scientifiquesainsi que les solutions techniques pour élaborer des stratégiesvisant à promouvoir la santé animale et à faire face à l’apparitionde foyers épizootiques.

Scienceet recherche

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Page 64: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

64

Feuille de route relativeà lamammite

La mammite est l’une des maladies

les plus fréquentes qui touche le bétail

laitier suisse. Chez le bovin, elle est la

deuxième maladie liée à la production

ayant le plus d’impact sur l’économie,

après les problèmes de fertilité et avant

les maladies des onglons. En raison de

son importance, la clinique des rumi-

nants de la Faculté Vetsuisse de Berne et

l’OSAV ont créé une feuille de route qui

esquisse la voie à suivre pour parvenir à

améliorer durablement la lutte contre la

mammite. Le document proposé com-

porte cinq étapes:

(i) Création de bases scientifiques

(ii) Élaboration de modèles et dévelop-

pement de stratégies

(iii) Réalisation d’études pilote sur le

terrain

(iv) Établissement d’un programme

national visant à améliorer la santé

des mamelles

(v) Prévention, surveillance et

consolidation

Bases scientifiques

Dans un premier temps, les bases

scientifiques existantes ont été collec-

tées et regroupées selon les aspects sui-

vants :

• Présence et fréquence de la mammite

et des agents responsables de la

maladie en Suisse

• État des méthodes de diagnostic

• Aspects économiques

• Importance pour la santé publique

• Épidémiologie et transfert des

connaissances

D’importantes lacunes en matière

de connaissances ont été identifiées et

des projets visant à les combler ont été

suggérés, puis organisés et menés à bien

par des scientifiques des instituts et des

Martin Reist, OSAV, et Adrian Steiner, Vetsuisse

L’inflammation des mamelles, appelée mammite, est unproblème important tant sur le plan économique quepour le bien­être des vaches laitières. Compte tenu del’utilisation accrue d’antibiotiques et des résistancesqui en résultent, elle revêt également une importanceparticulière pour les questions de santé publique. C’estpourquoi l’OSAV et la Faculté Vetsuisse de l’Universitéde Berne ont élaboré des stratégies visant à luttercontre cette maladie en Suisse.

Mammite –feuille de route

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Page 65: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

65cliniques des Facultés Vetsuisse, de

l’Agroscope, de l’EPF Zurich, de la Haute

école des sciences agronomiques, fores-

tières et alimentaires (HAFL), de l’Insti-

tut de recherche de l’agriculture biolo-

gique (FiBL), du SSB et d’AGRIDEA.

L’OSAV a aussi soutenu financièrement

bon nombre de ces études.

Chaque année, sur 100

vaches, on en dénombre une

douzaine qui sont touchées

par une mammite clinique.

Pour près d’un quart des ex-

ploitations laitières suisses

(23,6 %) le nombre théorique

des cellules décelées par ml de

lait de citerne dépassent les

200000, limite à partir de la-

quelle une exploitation est

considérée comme probléma-

tique. Le nombre théorique de

cellules du lait de citerne cor-

respond au nombre de cellules

que contiendrait le lait de ci-

terne si toutes les vaches d’une

exploitation, y compris celles souffrant

d’une mammite, étaient traites. Les

agents responsables de la mammite les

plus répandus sont, d’une part, Staphy-

lococcus aureus (S. aureus) et, d’autre

part, les streptocoques et les staphylo-

coques à coagulase négative (CNS), qui

contaminent souvent les vaches lai-

tières durant l’estivage. Afin de les dia-

gnostiquer, on a mis au point des mé-

thodes extrêmement sensibles offrant

de nouvelles perspectives en matière

d’identification et de résolution de pro-

blèmes d’exploitation liés à la mammite.

Celles-ci ont permis de mettre en évi-

dence que S. aureus revêt de multiples

formes. En effet, il en existe différents

génotypes aux propriétés bien dis-

tinctes. Parmi eux, le génotype B (GTB),

très fréquent, contagieux et présent

principalement dans les mamelles, in-

fecte généralement plusieurs animaux

d’un troupeau. Il entraîne donc des pro-

blèmes au sein des cheptels et se révèle

difficile à traiter. Grâce à un nouveau

diagnostic du lait de citerne particuliè-

rement sensible, il est aujourd’hui pos-

sible d’identifier de manière fiable des

troupeaux positifs au GTB, même si seul

1 % des animaux est concerné. Ces tra-

vaux portant sur S. aureus ont été prin-

cipalement réalisés par Agroscope et la

Clinique des ruminants de la Faculté

Vetsuisse de Berne. Dans le cadre de

la recherche du diagnostic de CNS, l’Ins-

titut de bactériologie vétérinaire de la

Faculté Vetsuisse de Berne a élaboré des

méthodes phénotypiques afin de classer

les différentes espèces d’agents patho-

gènes en fonction du diagnostic au sein

de cette catégorie. Ce travail est essen-

tiel puisque les différents CNS pré-

sentent des caractéristiques épidémiolo-

giques diverses et sont plus ou moins

importants au niveau clinique.

Élaboration demodèles etdéveloppement de stratégies

La mammite est particu-

lièrement problématique lors-

qu’elle se déclare fréquemment

dans les troupeaux et entraîne

des complications affectant le

cheptel, ce qui est souvent le

cas. Selon les dernières estima-

tions, elle engendre chaque an-

née des coûts de l’ordre de 129

millions de francs. Ces chiffres

et la quantité importante d’an-

tibiotiques utilisée pour cette

maladie montrent la nécessité

de trouver des stratégies de

lutte contre la mammite au ni-

veau des exploitations. Ce be-

soin est également celui des

producteurs de lait. En effet,

une enquête menée auprès de quelque

1300 producteurs laitiers, sélectionnés

de façon aléatoire, qui détiennent au

moins 10 animaux, a révélé que 60 %

souhaiteraient améliorer les problèmes

de mamelles au sein de leur troupeau.

Par ailleurs, 82 % d’entre eux avouent ne

pas savoir comment procéder pour y

parvenir. Des stratégies et procédures

reposant sur plusieurs décennies d’expé-

rience en médecine des troupeaux, sur

les dernières avancées scientifiques et

sur des méthodes et modèles de calculs

ont donc été développées. Elles ont pour

but d’identifier et de décrire les pro-

blèmes de mamelles au niveau des ex-

ploitations, et d’améliorer la situation

La volonté et le soutiendont vont témoignerles différents acteursseront déterminantspour la mise en œuvred’un programme nationalde santé des mamelles.

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Page 66: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

66via des mesures adaptées aux exploita-

tions et aux agents pathogènes.

Études pilotes sur le terrain

Dans le cadre d’un vaste travail de

terrain, la clinique des ruminants et le

Veterinary Public Health Institute de

l’Université de Berne (VPHI), en collabo-

ration avec le SSB, ont axé leurs re-

cherches sur des stratégies visant à

améliorer la santé des mamelles des ani-

maux présents au sein d’exploitations

touchées par la mammite. Ce travail

s’articule autour de quatre études par-

tielles et décrit:

1. la gestion spécifique dans 100 exploita-

tions laitières suisses présentant des

problèmes de santé des mamelles,

2. l’efficacité de différentes stratégies de

communication de recommandations

spécifiques à la santé des mamelles au

sein des exploitations à problèmes (in-

terventions),

3. la rentabilité du suivi vétérinaire des

troupeaux comme instrument permet-

tant de mettre en œuvre des recom-

mandations spécifiques aux exploita-

tions pour améliorer la santé des

mamelles,

4. la motivation et le comportement des

agriculteurs concernant les mesures

visant à améliorer la santé des ma-

melles durant toute la durée de l’étude.

Si les stratégies d’intervention ana-

lysées sur le terrain n’ont pas conduit à

une amélioration notable de la santé des

mamelles au sein des exploitations

concernées, elles ont toutefois permis de

prévenir une détérioration de celle-ci

dans les exploitations non contaminées.

Le groupe d’intervention, composé de

représentants d’agriculteurs, qui se sont

conseillés mutuellement lors de la mise

en œuvre de mesures, a permis de dimi-

nuer de manière significative l’usage

d’antibiotiques tout en maintenant un

état de santé stable.

Dans une autre étude de terrain réa-

lisée par Agroscope, centrée cette fois-ci

sur l’assainissement des exploitations

contaminées par S. aureus GTB, les stra-

tégies d’intervention ont conduit à une

amélioration sensible de la santé des

mamelles, et dans la majorité des cas, à

une élimination de l’agent pathogène au

sein du troupeau. Par ailleurs, des tests

de diagnostic extrêmement sensibles

réalisés sur le lait de citerne une fois

l’assainissement terminé, ont permis de

faciliter la mise en œuvre d’une surveil-

lance rentable des troupeaux et l’identi-

fication précoce d’une éventuelle réap-

parition de l’agent pathogène.

D’après les résultats des études pi-

lotes sur le terrain, on peut conclure que

les stratégies d’intervention spécifiques

aux exploitations doivent être axées sur

le problème rencontré et qu’il est indis-

pensable de suivre strictement les me-

sures décidées afin d’obtenir les effets

escomptés. C’est notamment le cas

lorsque la mammite trouve son origine

dans des agents pathogènes contagieux,

p. ex. S. aureus GTB. Les mesures d’assai-

nissement mises en œuvre de manière

systématique se révèlent en effet fruc-

tueuses.

Actuellement, le VPHI de l’Université

de Berne réalise un autre projet de re-

cherche. Celui-ci consiste à effectuer des

analyses de préférence auprès d’agricul-

teurs et de vétérinaires qui permettront

de découvrir comment mener un pro-

gramme national dédié à l’amélioration

de la santé des mamelles largement ac-

cepté.

Y aura-t-il un programmenational de santé desmamelles?

À l’heure actuelle, il est impossible

de répondre à cette question de manière

définitive. La volonté et le soutien dont

vont témoigner les organisations d’éle-

vage et de détenteurs d’animaux, les

producteurs laitiers, les vétérinaires, le

Service sanitaire bovin et le Service

vétérinaire seront déterminants, tout

comme la saisie et la mise en réseau de

données sur la santé animale et le traite-

ment (cf. p. 8 «Détection précoce et mise

en réseau de données de santé ani-

male »), l’élevage axé sur des caractéris-

tiques sanitaires directes ainsi que la

création d’une organisation profession-

nelle spécifique «Santé animale suisse».

Quelle que soit la décision prise, le SSB

de Berne développera et lancera en 2016

un nouveau programme de santé des

mamelles sur la base des connaissances

les plus récentes, et franchira ainsi une

nouvelle étape de la feuille de route rela-

tive à la mammite.

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Page 67: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

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Page 68: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

68

Qu’est-ce que la surveillancesyndromique ?

La Suisse a mis en œuvre de nom-

breux programmes de surveillance

ciblant certaines maladies animales et

zoonoses particulières. Toutefois, ces

programmes ne couvrent qu’une petite

partie des virus, bactéries et parasites

menaçant la santé des animaux et des

êtres humains. La croissance du com-

merce international et du trafic voya-

geurs favorise la propagation de nou-

veaux agents pathogènes à travers les

pays et les continents. Lorsqu’ils entrent

en contact pour la première fois avec un

agent pathogène inconnu, les animaux

et les êtres humains ne sont pas encore

immunisés, ce qui entraîne une propaga-

tion très rapide des foyers infectieux et

des dommages importants. Il est donc

indispensable de déceler très tôt l’appa-

rition d’une maladie, d’autant plus si

celle-ci est inattendue. Le problème c’est

que les maladies inattendues échappent

aux systèmes de surveillance d’agents

pathogènes spécifiques.

À l’inverse, la surveillance syndro-

mique permet une surveillance non spé-

cifique de la santé d’une population. La

surveillance de ce type se base en géné-

ral sur des informations recueillies pour

d’autres raisons et enregistrées en

permanence, telles que par exemple les

données relatives au traitement, les ré-

sultats observés à l’abattage ou les sta-

tistiques de mortalité chez les jeunes

animaux. Ces informations peuvent

alors être évaluées automatiquement en

temps réel. Il suffit qu’un seuil prédéfini

soit dépassé pour déclencher une alarme

chez les spécialistes compétents, qui ont

ensuite pour mission de clarifier et de

déterminer l’existence de foyers poten-

tiels. Ainsi, la cause d’un changement de

l’état de santé peut être rapidement

identifiée. La surveillance syndromique

ne permet pas seulement de détecter

précocement l’apparition de foyers in-

fectieux. Elle permet aussi de suivre leur

ampleur, leur diffusion et leur rapidité

de développement afin de surveiller les

évolutions sanitaires et – selon la situa-

tion – de garantir qu’une maladie don-

née n’est pas encore apparue sur un ter-

ritoire donné.

L’introduction de maladies en Suisse est un risque quis’accroît avec l’augmentation du trafic voyageurs et ducommerce international. Si la multiplicité des agentspathogènes rend impossible la détection systématiquede toutes ces maladies, il est néanmoins essentiel dedéceler à temps une maladie introduite sur notreterritoire afin de la combattre efficacement. La surveil­lance syndromique permet de maîtriser cette tâche, carelle permet d’observer en continu l’état sanitaire desanimaux.

Gertraud Schüpbach, VPHI, Vetsuisse

Surveillancesyndromique :

détectionprécoce des nou­velles maladies

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Page 69: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

69Recherches en cours

La surveillance syndromique est un

domaine relativement récent, d’où un

besoin accru de recherches. Il s’agit dans

un premier temps de définir pour chaque

source de données un algorithme capable

d’appréhender toute variation éventuelle

de la situation sanitaire sans déclencher

trop souvent des alarmes intempestives.

La santé animale est soumise à des va-

riations régulières même lorsqu’elle est

normale. Ainsi, les maladies des voies

respiratoires ont tendance à augmenter

durant la saison froide. De même, la

mortalité des veaux est maximale du-

rant les premières semaines de vie. On

notera également un caractère aléatoire

dans le fait que l’on observe davantage

de symptômes pathologiques certains

jours. Il s’agit donc de distinguer les va-

riations supposées normales des vraies

perturbations de la situation sanitaire.

Une analyse statistique approfondie de

séries temporelles multiples s’avère in-

dispensable à cet effet.

LeVeterinaryPublicHealth Institute

(VPHI) a mis sur pied plusieurs projets

pour évaluer si les données d’abattage

d’origine privée et d’origine publique

étaient exploitables pour la surveillance

syndromique. Les données des carcasses

et des organes séquestrés à l’abattoir

sont transmises à l’OSAV. Le pourcen-

tage de carcasses séquestrées est de

l’ordre de 1 à 2‰ pour toutes les espèces,

avec une légère progression entre 2009

et 2011. Les motifs les plus fréquents de

séquestre des carcasses sont : lésions

graves chez les bovins, abcès chez les

porcins, forte perte de poids chez les

petits ruminants. Les exploitations de

grande taille et celles à taux demortalité

élevé chez les veaux présentent un

risque accru de séquestre des carcasses.

Dans les petits abattoirs, le taux de

contestations des caracasses est nette-

ment plus élevé que dans les grands. On

peut supposer que les animaux enmoins

bonne santé sont dirigés plus souvent

vers les petits que vers les grands abat-

toirs. L’étude des organes séquestrés

montre que la saison influence large-

ment le nombre de séquestres, qui

culmine en décembre.

L’étude de la banque de données sur

le trafic des animaux a révélé une proxi-

mité temporelle des annonces de décès

faites par les exploitations bovines. Tou-

tefois, les régularités observées sont

parfois imputables à des constellations

qui n’ont rien à voir avec la santé ani-

male. Ainsi, les annonces de décès sont

nettement moins nombreuses le week-

end ou les jours fériés. Il est possible de

filtrer ce type de constellation par des

méthodes statistiques, avant d’analyser

les données de mortalité pour détermi-

ner d’éventuels foyers d’infection. 180

décès et 64 mises-bas d’animaux mort-

nés ont été annoncés en moyenne par

jour (sur une population de 1,6 million de

bovins). Deux tiers des décès concer-

naient des veaux de moins de quatre

mois. En hiver, la mortalité est sensible-

ment plus élevée qu’en été. Entre 2009 et

2011, elle a légèrement diminué, peut-

être sous l’effet de la lutte contre l’épi-

zootie de diarrhée virale bovine (cf. illus-

tration).

Pour plus d'informations :

www.vphi.ch

Nombre annoncé de bovins péris/euthanasiés par jour (selon le type d’utilisation)

50

2009 2010 2011Ans

Autre

Lait

2012

50100

100

150

150

200

250

300

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Page 70: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

70Les modèles statistiques

appliqués permettent de neu-

traliser les variations «natu-

relles » de la santé animale. Tou-

tefois, les différentes sources de

données analysées souffrent

d’un handicap majeur, à savoir

un temps de latence plus ou

moins long jusqu’à la mise à

disposition électronique des données

sanitaires. La détection précoce des

nouvellesmaladies introduites en Suisse

nécessiterait une mise à disposition

plus rapide des données. Globalement, la

surveillance syndromique a le potentiel

nécessaire pour compléter les systèmes

existants de manière judicieuse et éco-

nomique. La solution d’avenir consistera

à associer les données des différentes

sources existantes pour constituer une

base de données aussi complète que pos-

sible sur l’état de santé des différentes

espèces animales.

La surveillance syndro­mique utilise lesdonnées à dispositionpour signaler à unstade précoce toutedégradation de lasituation sanitaire.

Références bibliographiquesVial F, Schärrer S, Reist M. Risk factors for whole carcass condemnations in the Swissslaughter cattle population. PLoS One. 2015 Apr 22;10(4):e0122717. doi:10.1371/journal.pone.0122717

Vial F, Reist M. Comparison of whole carcass condemnation and partial carcasscondemnation data for integration in a national syndromic surveillance system:the Swiss experience. Meat Sci. 2015 Mar;101:48­55. doi:10.1016/j.meatsci.2014.11.002

Vial F, Berezowski J. A practical approach to designing syndromic surveillancesystems for livestock and poultry. Prev Vet Med. 2015 Jun 1;120(1):27­38. doi:10.1016/j.prevetmed.2014.11.015

Vial F, Reist M. Evaluation of Swiss slaughterhouse data for integration in a syndromicsurveillance system. BMC Vet Res. 2014 Jan 31;10:33. doi:10.1186/1746­6148­10­33

Struchen R, Reist M, Zinsstag J, Vial F. Investigating the potential of reported cattlemortality data in Switzerland for syndromic surveillance. Prev Vet Med. 2015 Apr 25.pii: S0167­5877(15)00143­9. doi: 10.1016/j.prevetmed.2015.04.012

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Page 72: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

Christian Griot, IVI

72

Un calme trompeur

Au cours des dernières années, des

épizooties n’ont cessé de faire leur appari-

tion, et la Suisse n’a pas été épargnée. Au

début des années 90, des foyers de peste

porcine classique (PPC) ont été détectés

chez le porc domestique puis des cas de

PPC ont été déclarés chez des sangliers

dans le canton du Tessin fin 1997/1998.

Lorsque le virus de l’influenza A de type

H5N1 (grippe aviaire) a été découvert

pour la première fois sur le continent

asiatique, personne n’imaginait qu’il

pourrait se propager rapidement en

Europe et en Suisse. On a alors pris

conscience qu’il pouvait être transmis

à l’homme et qu’il s’agissait donc d’une

zoonose. Grâce à la mise en œuvre d’un

programme de surveillance efficace et

complexe, on a pu détecter quelques cas

positifs, mais ceux-ci concernaient uni-

quement des oiseaux sauvages, près du

lac de Constance. Le retentissement mé-

diatique a été considérable. La population

a été confrontée aux diverses facettes de

la maladie, ce qui l’a parfois désorientée.

Actuellement, même si le grand public

n’est pas informé de la survenue de nou-

veaux cas, de nombreux foyers sont en-

core apparus, notamment en Égypte et en

Asie (virus H5N1, mais également divers

virus d’influenza pathogènes pour les ani-

maux).

Desmaladies transmisespar des insectes

En 2003, un programme de surveil-

lance de la maladie de la langue bleue (ou

«blue tongue» BT) a été lancé en Suisse.

Les premiers cas d’animaux infectés par

le virus de la BT de sérotype 8 ont été

découverts en 2006, dans la région d’Aix-

la-Chapelle, en Allemagne. Puis, très rapi-

dement, la Suisse a été touchée. Le virus

se transmettant par un moucheron

(Culicoïdes), sa rapide propagation à l’en-

semble de l’Europe n’a pas vraiment sur-

pris. En très peu de temps, les chercheurs

de l’IVI, le laboratoire de référence, ont pu

développer une méthode de diagnostic et

la valider, grâce à une étroite collabora-

tion avec le laboratoire partenaire, l’Ins-

titut Friedrich-Loeffler, situé sur l’île de

Riems. Sur une période de plusieurs

années, l’ensemble des échantillons a été

analysé par l’IVI et des vaccins contre la

BT ont été homologués dans le cadre de la

vaccination obligatoire.

Au cours de l’été 2012, un nouveau

virus a étémis en évidence en Suisse ainsi

que dans les pays voisins: le virus de

Schmallenberg (SB). Celui-ci s’est d’abord

introduit dans le nord de l’Europe (Pays-

Bas). Comme il se propage et se transmet

via le même moucheron que la BT, il s’est

Depuis le 1er janvier 2014, l’Institut de virologie etd’immunologie (IVI) est réparti sur deux sites. L’ancienInstitut de virologie vétérinaire (IVV) de la FacultéVetsuisse de l’Université de Berne a en effet été intégré àl’IVI. Cette nouvelle organisation élargit les possibilitésen matière de diagnostic et de recherche au sein d’uneinstitution qui a un bel avenir devant elle.

Berne etMittelhäusern :deux sites pour

l’IVI

Pour plus d'informations :

www.ivi.admin.ch

105.0515002_Tiergesundheitsbericht_2015_FR.indd 72 24.11.15 14:39

Page 73: RAPPORTSUR LASANTÉANIMALE 2015

73rapidement propagé sur tout le

territoire helvétique (actuelle-

ment, on pense que la popula-

tion d’animaux de rente est ma-

joritairement séropositive).

De nouvellesmenaces

Lesmaladies qui se transmettent par

l’intermédiaire de diptères peuvent en-

gendrer de grands dommages potentiels.

On admet que de telles maladies peuvent

être introduites très facilement dans un

pays (puisque, justement, les diptères

p.ex. jouent le rôle de vecteurs).

Le virus de la peste équine africaine

(AHS) est véhiculé par les mêmes mou-

cherons. Les animaux touchés ont été en

l’occurrence des chevaux et d’autres équi-

dés, mais le contexte initial était totale-

ment différent de celui des animaux de

rente.1

Une préparation adaptée

L’élargissement de l’IVI constitueune

aide précieuse pour le Service vétérinaire

suisse, qui assure la mise en œuvre de la

Stratégie Santé animale en Suisse 2010+.

Il permet d’étoffer les possibilités de

diagnostic du laboratoire fédéral, notam-

ment dans le cas de la rage et d’autres

agents pathogènes viraux touchant les

animaux de rente et les chevaux. L’IVI as-

sume ainsi plus de 25 fonctions de labora-

toire de référence (diagnostic, expertise)

et tous les tests sont accrédités (ISO

17025). Afin de remplir de façon compé-

tente sonmandat de laboratoire

de référence, l’institut mène

également des travaux de re-

cherche dans certains do-

maines. Ceux-ci sont fortement

intégrés aux autres travaux

européens, principalement via

des programmes de recherche

européens (eg FP-7, Horizon

2020) et axés aussi bien sur la recherche

fondamentale que sur la recherche appli-

quée. Grâce aux collaborations existantes,

il est possible d’accéder facilement aux

problématiques liées aux diagnostics, qui

se révèlent capitales lors de l’apparition

de nouvelles maladies, comme expliqué

plus haut.

Dans le but de garantir la sécurité de

la poursuite du fonctionnement du site

de Mittelhäusern, en activité depuis

vingt-deux ans, un projet de rénovation

a été lancé en 2013. Il est mis en œuvre en

étroite collaboration avec l’Office fédéral

des constructions et de la logistique

(OFCL). Le Service vétérinaire suisse dis-

posera ainsi demain, comme hier et au-

jourd’hui, d’un laboratoire de référence

parfaitement opérationnel, aussi bien

pour les maladies connues depuis long-

temps que pour les maladies animales

dues à de nouveaux agents pathogènes

ou à de nouveaux types de vecteurs.

Agent pathogène Année Espèces animalestouchées en Suisse

Vecteur

PPC 1 1993 Porcs Inconnu

PPC 1997/1998 Sangliers Sangliers (d’Italie)

INFLUENZA A H5N1 2007/2008 Oiseaux sauvages Oiseaux sauvages(d’Europe de l’Est)

BT 2 2008 Bovins, moutons,chèvres

Culicoïdes

SB 3 2012 Bovins, moutons,chèvres

Culicoïdes

SDRP 4 2012 Porcs Semences(d’Allemagne)

Tableau 1 : Exemples de certaines maladies qui se sont propagées en Suisse entre 1993 et 2014

1 Peste porcine classique2 Maladie de la langue bleue3 Virus de Schmallenberg4 Syndrome dysgénésique et respiratoire du porc

L’élargissement de l’IVIconstitue une aideprécieuse pour le Servicevétérinaire suisse, quiassure la mise en œuvrede la Stratégie Santéanimale en Suisse 2010+.

1 «Horses are not sheep or cattle»; José Sánchez VizcaÍno, à l’occasion d’un exposé à l’IVI.

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Impressum

Éditeur :

Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV

Schwarzenburgstrasse 155

3003 Berne

www.osav.admin.ch

Conception graphique :

Polyconsult AG, Berne

Tirage :

600 exemplaires en franÇais, 2300 en allemand, 250 en italien

Crédits photographiques :

Gettyimages, iStockphoto

La publication et l’utilisation des textes sont autorisées après avoir obtenu l’accord de la rédaction et à condition

de mentionner la source. Le rapport sur la santé animale est aussi publié sur le site Internet de l’Office fédéral

de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (www.osav.admin.ch), où vous trouverez des informations

supplémentaires sur les divers sujets.

Diffusion :

OFCL, Diffusion des publications fédérales, CH­3003 Berne

www.publicationsfederales.admin.ch

Référence : 341.306.F

Décembre 2015

Contact

Tél. +41 (0) 31 323 30 33

Courriel: [email protected]

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Mit einem Früherkennungssystem wird das Auftretenvon neu- und wiederauftretenden Tierseuchen,Tierkrankheiten und Zoonosen frühzeitig erkannt unddas Gefährdungspotenzial für Mensch und Tier konti-nuierlich beurteilt. Dabei gilt es, die so gewonnenenInformationen rasch und gezielt an die Entschei-dungsträger weiterzuleiten. Diese können so ents-prechende Massnahmen zeitgerecht veranlassen. Einewichtige Rolle in der Früherkennung spielt unter ande-rem die Erfassung, Vernetzung und Nutzung von Tierge-sundheitsdaten.

Früherkennungund Vernetzungvon Tiergesund­

heitsdatenDaniela Hadorn undMartin Reist, BLV

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