rapport de présentation · rapport de présentation. octobre 2017. commune barcelonnette....

AIRE DE MISE EN VALEUR DE L’ARCHITECTURE ET DU PATRIMOINE

Rapport de présentationOctobre 2017

COMMUNE BARCELONNETTEDépartement des Alpes de Haute Provence

Cyril GINS, paysagiste DPLG

La Croix de Parens30500 COURRYtél: 04 66 83 56 03 - 06 71 52 88 [email protected]

Philippe Lointier, Architecte DPLG

Le Rédanès30450 Génolhac04 66 61 13 62 - 06 87 14 95 [email protected]

Fèbus éco-habitat, bureau d’études thermiques

323 chemin Larroque 64300 0RTHEZ05 59 69 43 81 - 06 08 07 49 [email protected]

Agence Sarah Fonseca, architectes

35 Boulevard Gambetta07200 Aubenas04 75 35 32 20 - 06 50 68 34 [email protected]

AVAP DE BARCELONNETTE - RAPPORT DE PRÉSENTATION 2

SOMMAIRE1. Avant-propos p.3 1.1 Qu’est-ce qu’une AVAP? p.3 1.2 Procédure d’élaboration de l’AVAP p.3 1.3 Documents constitutifs de l’AVAP p.4 1.4 Objectifs de la collectivité p.4

2. Synthèse du diagnostic p.5

2.1 Introduction p.5 2.2 Histoire générale et patrimoine archéologique p.8 2.3 Les échelles du paysage de Barcelonnette p.11 2.4 Le patrimoine architectural, urbain et paysager p.17 2.5 Diagnostic environnemental p.22 2.6 Synthèse des approches p.24

3. Objectifs de l’AVAP p.26 3.1 Protection et mise en valeur du patrimoine p.26 3.2 Développement durable p.26

4. Présentation et justification du périmètre et de ses secteurs p.27 4.1 La délimitation du périmètre de l’A.V.A.P. p.27 4.2 La délimitation des secteurs de l’A.V.A.P. p.30

5. Traduction réglementaire et objectifs de l’AVAP p.41


1. Avant-propos

1.1 QU’EST-CE QU’UNE AVAP?

Créée par la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (dite Grenelle II) l’aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine (AVAP) a pour objet de promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et des espaces dans le respect du développement durable. L’AVAP a le caractère de servitude d’utilité publique.

La loi n°2016-925 du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine (LCAP) crée un nouveau régime de protection dénommé « site patrimonial remarquable (SPR). A la servitude d’utilité publique « aires de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine » (AVAP) se substitue le « plan de valorisation de l’architecture et du patrimoine » (PVAP).

1.2 PROCÉDURE D’ÉLABORATION DE L’AVAP

Par délibération en date du 20 octobre 2015, la commune de Barcelonnette a prescrit l’établissement d’une AVAP.

Les acteurs de la mise à l’étude d’une AVAP

- La CLAVAP (commission locale créée spécialement) est constituée d’élus représentant la commune, de 5 personnes qualifiées - choisies par les élus - au titre du patrimoine culturel local et de représentants d’administrations (Préfet de Région, DREAL, DRAC). La commission est mise en place lors de la délibération du conseil municipal prescrivant l’AVAP, elle examine et valide les différentes phases de l’élaboration du projet d’AVAP.

- L’AVAP est réalisée avec l’appui de chargés d’études, avec l’aide et l’expertise de l’architecte des bâtiments de France (ABF).

Les étapes de l’élaboration d’une AVAP

- délibération du conseil municipal et recrutement des chargés d’études- élaboration du projet s’accompagnant d’une démarche de concertation et d’information du public- validation par la commission locale puis délibération du conseil municipal sur le projet d’AVAP- présentation en Commission Régionale du Patrimoine et de l’architecture (CRPA)- consultation des personnes publiques associées- mise à l’enquête publique- avis du projet- signature par le maire de l’arrêté de création de l’AVAP

La délibération est affichée pendant un mois en mairie avec mention de cet affichage dans le journal diffusé dans tout le département et est publiée au recueil des actes administratifs.

La délibération produit ses effets juridiques dès l’exécution de la dernière formalité de publicité. L’AVAP devient l’outil de gestion du site patrimonial remarquable de Barcelonnette.


1.3 DOCUMENTS CONSTITUTIFS DE L’AVAP

Conformément à la législation, les documents constituant l’aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine sont les suivants :

• un rapport de présentation des objectifs de l’AVAP > auquel est annexé un diagnostic architectural, patrimonial et environnemental

• un règlement • des documents graphiques

1.4 OBJECTIFS DE LA COLLECTIVITÉ

La volonté de la commune est de créer une AVAP qui prend en compte l’évolution du paysage et du patrimoine sur l’ensemble du territoire communal tout en intégrant les contraintes environnementales.

L’objectif de cette étude est de proposer un outil de gestion qui caractérise l’identité territoriale de la commune et aide au contrôle et à la mise en valeur du centre ville et des lieux emblématiques de la commune. Elle se doit de trouver un équilibre entre :- un cadre de vie préservé, embelli et vivant ; tant pour le bourg que dans son rapport au paysage (cône de visibilité, co-visibilité …)- un développement harmonieux des activités touristiques, économiques et agricoles, et de l’habitat.

L’AVAP doit tenir compte de l’étude lancée par délibération municipale en date du 31/03/2015 ayant pour objectif d’atteindre l’autonomie énergétique de la commune à l’horizon 2030/2040.

Ainsi, les objectifs de la collectivité s’inscrivent dans une volonté :

1. de promouvoir la mise en valeur du patrimoine bâti et paysager dans le respect du développement durable ;

2. de permettre le recensement de tous les patrimoines présents sur la commune et de définir les enjeux patrimoniaux y afférents ;

3. d’adapter les perspectives de développement local de ce patrimoine ;

4. de traduire les enjeux locaux par la définition d’un secteur protégé pertinent pour le territoire communal (le Site Patrimonial Remarquable) ;

5. de permettre une meilleure appropriation des enjeux patrimoniaux par la population.


2. Synthèse du diagnostic2.1 INTRODUCTION

État des protections actuelles

Barcelonnette a la particularité d’avoir une majorité d’édifices inscrits au titre des Monuments Historiques construits au XXe siècle. Les villas Bleue et Costebelle sont par ailleurs labélisées Patrimoine du XXe siècle. Seul un monument est antérieur et se situe dans le centre ancien.

Le projet de ZPPAU puis la réalisation du POS

Consciente de la qualité de son patrimoine et de son histoire originale, la ville de Barcelonnette s’engage en 1984 dans l’étude d’une Zone de Protection du Patrimoine Architectural et Urbain (ZPPAU, délibération du 24 février 1984).

BÂTIMENTS PROTÉGÉS ÉLÉMENTS PROTÉGÉS PROTECTION

Tour de l'Horloge dite "Tour cardinalis". Place Manuel.

Tour ; clocher 31/05/1907 : classé MH

Villa Costebelle. Rue François Arnaud.

Façades et toitures. 21/02/1986 : inscrit MH

Villa Bleue. Avenue Porfirio Diaz. Façades et toitures, vitrail du grand hall (cad. AD 369). La villa en totalité ainsi que le parc, les portails, la clôture sur mur-‐bahut et les façades et toiture de la maison fermière qui l'accompagne (cad. AD 369).

10/03/1987 puis 09/07/2002 : inscrit MH

Monument aux morts de la guerre de 1914-‐1918. Avenue des Trois frères Arnaud.

Le Monument aux morts en totalité, y compris le square qui l'accueille (cad. AC 27, 28)

22/02/2010 : inscrit MH

Tour CardinalisMonument aux morts Villa Costebelle

Villa Bleue


Les études préalables en 1984 et 1987 se sont concentrées sur les villas mexicaines, trois principes d’évolution avaient été envisagés :1- Densification des faubourgs par la recherche d’une continuité urbaine qui autoriserait, sur chacune des parcelles des villas, des constructions de type «maisons de ville» implantées en limite de voies et de parcelles.2- Définition d’un plan de masse pour chacune des parcelles du quartier des villas afin de permettre leur extension notamment par des ailes en retour et des volumes équivalents, tout en préservant les caractéristiques monumentales du bâti et paysagères du parc.3- Inscription à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques d’une vingtaine de villas permettant de protéger un échantillon significatif de cette collection.

La ZPPAU de Barcelonnette ne verra pas le jour mais le travail réalisé par les architectes-urbanistes Lyon-Caen et Lucot sera intégré dans le nouveau plan d’occupation des sols (POS) approuvé en janvier 2000, à l’exclusion de la réglementation des parcs et jardins jugée trop contraignante.

Autres actions en faveur de la valorisation du patrimoine

- 1984 : ZPPAU- 1985 : visite de la ville destinée à la promotion touristique- 1986 et 1987 : protection MH de la villa Costebelle et de la villa Bleue- 1987 : mission « Patrimoine et Villes » consacrée à l’inventaire et l’étude architecturale de l’ensemble du parc des villas- Années 90 sont largement consacrées à la remise en état des façades du centre historique.- Années 2000 : Signalétique patrimoniale, opération façade- 2002 : les villas de Barcelonnette font l’objet d’une publication scientifique- 2002 : Musée de Barcelonnette labellisé musée de France- 2010 : protection MH du monument aux morts de la guerre 14-18- 2010 : Opération façade- 2011 : création de deux circuits pédestres (centre historique et le parc des villas)-2011 : label Pays d’Art et Histoire (PAH) pour le Pays SUD- 2012 : élaboration d’une charte qualité sur les devantures commerciales

Les évolutions constatées sur le territoire

Le patrimoine bâti de Barcelonnette est essentiellement hérité des XVIIIe, XIXe et du début du XXe siècle. Alors que les modes constructifs traditionnels ont peu évolué, que la trame urbaine était figée depuis le moyen-âge et que les modèles importés (villas, équipements publics, casernes) ont constitué un patrimoine reconnu, des ruptures sont apparues après la seconde guerre mondiale.

À partir de 1948, les matériaux industrialisés supplantent définitivement les matériaux traditionnels, les savoirs faires anciens disparaissent.

À partir des années 1960-70, l’urbanisation s’étend sur de nouveaux secteurs (Dolorès sur le coteau nord, le Plan en rive gauche de l’Ubaye) selon des logiques différentes (perte du rapport à la rue, nouveaux modes de vie, quartiers monofonctionnels).

La démolition de la villa des Mélèzes à la fin des années 1970 marque le début d’une prise de conscience de la nécessité de préserver le patrimoine des villas. Si ces opérations radicales sont stoppées, des évolutions sont malgré tout à l’œuvre depuis 30 ans et s’accompagnent de certaines dénaturations ou mises en valeur.


Le diagnostic a permis d’identifier les altérations suivantes :

- sur la bastide, les dénaturations concernent essentiellement les façades des bâtiments suite à des rénovations thermiques ou l’installation de réseaux et d’équipements. Le manque d’entretien est parfois visible, dénotant une relative perte de dynamisme du centre ancien (phénomène répandu dans les centres des petites et moyennes villes françaises). La volonté de “modernisation” du bâti peut conduire à des interventions peu qualitatives (création de balcons ou terrasses, aménagement d’un parking dans les cours, matériaux standardisés, etc.)L’opération façade a permis la réalisation de ravalements de qualité. La piétonisation et l’aménagement des rues a également été un facteur de valorisation du centre.Si l’intérieur de la bastide est relativement bien préservé, les abords immédiats ont été peu soignés. Dominés par les espaces de stationnements, ils ne favorisent pas l’image du centre-ville.

- sur les villas, le sort de ces architectures est contrasté. Jusqu’à une période récente, ces quartiers n’ont pas connu de pression immobilière ou foncière notable. Les familles héritières ont habité les villas soit de façon permanente, soit en villégiature avec un attachement à leur patrimoine témoin de l’architecture du XXe siècle. Plusieurs de ces familles sont désormais contraintes, malgré leur attachement au patrimoine familial, d’abandonner leur propriété pour des raisons diverses : absence de succession, entretien d’un coût trop élevé, etc... Ces villas construites dans un contexte économique disparu sont donc appelées à évoluer pour la plupart. Ainsi, certaines d’entre elles ont fait l’objet de rénovations remarquables (villa Bleue, les Cytises, etc.), d’autre ont subie des rénovations lourdes, rarement qualitatives (extensions, remplacement de couverture). Un certain nombre d’entre elles souffrent d’un manque d’entretien.Les parcs subissent des interventions légères mais dommageables (occultation des clôtures, composition du parc dénaturée) ou plus définitives (densification et morcellement des propriétés).La difficulté d’entretenir ce type de demeure fait craindre à terme une profonde dénaturation de ce patrimoine singulier. A noter, la remarquable démarche de valorisation portée par le musée de la ville.

- sur les casernes, le départ de l’armée et leur réaffectation partielle offre un nouvel usage et des perspectives de reconversions (pavillons d’entrée notamment). Les travaux d’étanchéité par la création d’une toiture en bac acier sont dommageable sur une toiture terrasse présentant un intérêt historique, toutefois le projet d’extension pour l’aménagement de l’internat est de grande qualité. A noter que l’aménagement d’une zone d’activités en contre bas ne permet plus sa mise en valeur depuis la route départementale.

- sur les écarts, les fermes et les hameaux de Barcelonnette constituent un patrimoine vernaculaire de qualité. Leur état de conservation est contrasté entre le versant adret relativement altéré (bâti transformé, stabulations) et un versant ubac mieux préservé (rénovations de qualité, terroir). Les domaines situés dans la plaine sont eux aussi relativement bien préservés, bénéficiant d’une activité agricole dynamique.

- sur les extensions résidentielles et les entrées de ville, l’urbanisation s’est étendue de manière très importante sur les pentes de l’adret dans un premier temps (quartier des Dolorès), à l’entrée Ouest de la commune (constituant un continuum urbain avec Saint-Pons) et sur la rive gauche de l’Ubaye (quartier du plan) ensuite. Réalisée sous la forme de lotissement, de constructions ponctuelles sur d’anciennes terres agricoles ou de zone d’activités (le long de la route départementale), ces nouvelles constructions sans structure urbaine forte ont dilué la perception du patrimoine préexistant.Par ailleurs, les routes d’accès à la ville ont adopté des gabarits conséquents, produisant un paysage “routier” et “artificiel”. La canalisation de l’Ubaye a également amplifié la perte du rapport aux éléments naturels.


2.2 HISTOIRE GÉNÉRALE ET PATRIMOINE ARCHÉOLOGIQUE

Histoire de la ville de Barcelonnette en 40 dates clés (Pierre Coste et Hélène Homps, 2000) :

- 7e siècle avant Jésus-Christ. Premier peuplement permanent dans la vallée de l’Ubaye, et notamment dans le bassin de Barcelonnette : des Ligures.

- 1er siècle avant Jésus-Christ. Ce peuple de l’Ubaye, c’est sans doute celui des Savincates. Ils appartiennent à une confédération de peuples des Alpes occidentales dont la capitale est Suze, de l’autre côté du col du Mont-Genèvre.

- Époque romaine (fin du 1er siècle avant, se siècle après-Jésus-Christ). Colonisation légère de la vallée de l’Ubaye, sans route carrossable. Une capitale présumée, Rigomagus, qu’on pourrait localiser vers Faucon.

- 1232. Le comte de Provence convainc les villages de Saint-Pons et de Faucon de fonder une ville neuve, « Barcelone », avec un statut municipal privilégié.

- 1252. La tour où siège le délégué du comte est déjà construite. Dès le début de la ville, reconstruction de l’église Saint-Pierre (sur une précédente église ou sur un prieuré rural, à la limite des anciens territoires de Saint-Pons et Faucon).

- 1316. Les religieux dominicains, prédicateurs défendant la doctrine catholique et enseignants, installent un couvent à Barcelonnette, en face de la tour du comte. ·

- 14e-15e siècles. Les pâturages de l’Ubaye sont de plus en plus prisés par les éleveurs de Basse-Provence pour l’estive de leurs troupeaux.

- 1383-1388. Les habitants de Saint-Paul, puis ceux du reste de la vallée de l’Ubaye jusqu’au Lauzet, lassés du gouvernement, à la fois distant et fiscalement insupportable, des comtes de Provence, demandent au duc de Savoie de les prendre sous sa tutelle.

- 15e-17e siècles. Les comtes de Provence puis les rois de France revendiquent périodiquement la propriété de la vallée de l’Ubaye, qui est alors traversée et dévastée par des armées adverses.

- 1437. Plusieurs marchands originaires de Barcelonnette sont associés de la « boutique rouge», l’une des plus florissantes boutiques de draps d’Aix.

- 16e siècle. De nombreux habitants de la vallée de Barcelonnette adhèrent au protestantisme, notamment des jeunes.

- 1623. Sur ordre du duc-cardinal Maurice de Savoie, expulsion des protestants de l’Ubaye, ou conversion forcée. La population de la vallée reste solidaire, et résiste aux pressions les plus ouvertes de l’Inquisition.

- 1628. « Bruslement général de Barcelonnette » (Marquis d’Uxelles)

- 1646. Fondation du collège de Barcelonnette, confié aux pères de la Doctrine Chrétienne: cet établissement d’instruction secondaire, qui vient compléter le travail d’alphabétisation des écoles de villages, est aussi un outil de contrôle de la doctrine catholique.


- 2nde moitié du 17e siècle Fondation à Barcelonnette d’une confrérie de pénitents, qui stimule les laïcs dans la piété et les actes de charité. Construction de sa chapelle sur la rue principale.

- 1713-1714. Le traité d’Utrecht, par lequel les grandes puissances européennes redéfinissent les frontières de l’Europe et de 1’Amérique du Nord, rattache définitivement la vallée de Barcelonnette à la France, jusqu’aux cols de la crête des Alpes. Les Ubayens négocient alors à Versailles de dépendre non du Dauphiné, leur voisin géographique, mais de la Provence avec qui ils sont liés par l’économie - transhumance, commerce du bois, migrations saisonnières ... - et la culture - langue.

- 18e siècle. Barcelonnette se relève de ses ruines, et prospère - malgré deux nouveaux incendies qui ravagent la ville (1740, 1760: après chacun de ceux-ci, renouvellement d’une partie des maisons.

- 17e-18e siècles. Des filatures de soie turbinent l’eau du Bachelard à Uvernet et celle de l’Ubaye à Jausiers. Elles dévident des cocons du Piémont, puis de la vallée du Rhône, ainsi que ceux de mûriers locaux qu’on a commencé à planter sur des pentes bien exposées.

- 1834. L’industrie de la soie, qui avait gravement souffert des années de la Révolution, redémarre, avec des tisserands à domicile : le sous-préfet dénombre, « à Barcelonnette et dans les environs, soixante-quinze métiers qui occupent près de cent personnes », essentiellement des femmes.

- Première moitié du 19e siècle. L’activité de colportage hivernal de tissus et bonneterie, en Basse-Provence et dans la vallée du Rhône, attestée depuis la fin du Moyen Age, est encore importante et familiarise la vallée depuis des générations avec le commerce et les voyages.

- Vers 1830-1850. À la suite des frères Arnaud (1805 et 1826), premiers départs d’Ubayens vers le Mexique pour y développer des commerces de tissus puis des ateliers de filature et tissage.

- 1861. Les Savoyards et les habitants du comté de Nice votent massivement leur rattachement à la France, pendant que l’Italie achève son unité autour de l’ancien royaume de Piémont-Sardaigne : c’est le principe de la crête des Alpes comme frontière entre les États qui s’affirme. (Ne subsistent que deux États alpins : la Suisse et... Monaco.)

- 1845-1887. Construction de forts échelonnés pour défendre la frontière, de Roche-la-Croix à Dormillouse.

- 1848. Liaison routière Barcelonnette-Digne par Seyne.

- 1832-1889. Barcelonnette héberge la première école normale d’instituteurs des Basses-Alpes.

- 1866-1914. Travaux de correction et de reboisement du torrent du Riou-Bourdoux. L’Ubaye est un des laboratoires de la politique nationale de restauration des terrains en montagne.

- 1870. Première villa construite par un « Américain » : Villa Gassier. 1930: dernière villa : la Villa Bleue.

- 1890. Grâce à la petite centrale de la minoterie Reynaud-Berlie, Barcelonnette dispose de l’électricité.

- 1905-1939. Laborieuse construction d’un chemin de fer de Prunières (sur la ligne Gap-Briançon) à Barcelonnette. Abandon du projet au Martinet, à 15 km du but.


- 1911-1913. Construction de casernes à Barcelonnette, au cœur de ce système de défense.

- 1926-1928. Démolition de l’église médiévale Saint-Pierre, et reconstruction d’une église plus vaste.

- 1934-1935. Démolition de la chapelle baroque Saint-Maurice, de l’ancien collège et de l’ancienne mairie, et construction d’un nouvel hôtel de ville.

- 1931. Fêtes du 7e centenaire de la fondation de Barcelonnette, et Saison d’art alpin exaltant les traditions et la Langue de l’Ubaye.

- 1935. Débuts de la station de ski du Sauze, sous l’impulsion des skieurs marseillais.

- 1961. Création de la station de ski de Pra-Loup.

- 1976. Premier supermarché de Barcelonnette.

- 198• Zone d’activité de Saint-Pons.

- 1989. Départ de Barcelonnette du 11e Bataillon de chasseurs alpins, partiellement remplacé par le Centre interarmes d’entraînement aux combats en montagne (CIECM). Départ définitif en 2009.

Les apports de l’histoire de la ville et l’enjeu d’un patrimoine particulier :

Ce qu’on peut retenir de l’évolution de Barcelonnette est cette qualité de ville à la montagne. En effet, la volonté de création d’un chef-lieu ex-nihilo a façonné un destin, traduit au fil des siècles par une architecture et un urbanisme aux références importées :

- la permanence du plan orthonormé arrêté lors de la fondation de la ville vers 1232. Ainsi, malgré les incendies, pillages, les démolitions, les reconstructions, tous les bouleversements subis par la cité, les terrains, parfois composés de plusieurs parcelles, se transmettent intacts au cours des ventes et successions. Si la majeure partie des bâtiments date pour les plus anciens du XVIIIe siècle, la morphologie de la cité d’origine a été respectée jusqu’à maintenant, et c’est bien cette constance, associée à un respect des gabarits et des compositions de façades empruntes de classicisme qui en fait la richesse et l’intérêt.

- la composition urbaine issue de la « période mexicaine » qui a produit tout à la fois une morphologie de faubourg à l’ouest et de « cité jardin » à l’est, sans plan d’urbanisme préconçu.

- des équipements à l’architecture parfois monumentale.

Ce patrimoine riche au devenir parfois incertain constitue un enjeu identitaire pour la ville.


2.3 LES ÉCHELLES DU PAYSAGE DE BARCELONNETTE

La ville de Barcelonnette est implantée au cœur d’une vaste plaine alluviale à fond plat se resserrant en amont de Jausiers, à l’est et des Thuiles, à l’ouest. Cette ouverture, singulière à l’échelle de la vallée de l’Ubaye, forme une «fenêtre» paysagère distincte du reste de la vallée accueillant un paysage agricole d’une remarquable continuité et une ville peu contrainte par le relief qui s’étend fortement au sein de la plaine.

Une ville à la montagne :

Barcelonnette est le résultat d’une création volontaire qui s’inscrit dans la vallée selon un plan régulier traduisant un souci de forte planification urbaine.

En conséquence, la bastide se caractérise par une ambiance paysagère urbaine marquée par la densité et la minéralité en confrontation directe avec un paysage agricole de mi-pente et naturel sur les sommets

Les façades délimitent et cadrent l’espace public en ménageant peu d’espaces interstitiels permettant l’accueil de cours et de jardins souvent clos par des murs dont seules s’échappent les parties supérieures des frondaisons.

Cet aspect très «urbain» fonde l’une des caractéristiques majeures de Barcelonnette, véritable noyau urbain au cœur d’un paysage de haute montagne.

Cet effet de contraste est accentué par le caractère contenu de la bastide dans son périmètre hérité du XIIIe siècle.

Toutefois, aux abords de la bastide, s’est progressivement constitué un quartier singulier accueillant, à partir des années 1850, de nombreuses villas construites par les propriétaires revenus « au pays » après avoir fait fortune au Mexique.

Ces villas s’implantent le long de longues allées « cavalières » suivant un plan relativement orthogonal prolongeant pour partie le tracé orthogonal de la Bastide.

Ces avenues régulières et relativement larges offrent des mises en perspective cadrant, soit le grand paysage, soit le clocher de la Bastide. Elles sont bordées par des murs bahuts surmontés de grilles en fer forgé permettant d’établir une continuité visuelle entre les espaces publics, très sobres et les jardins parfois exubérants.

L’organisation générale de ce quartier, la faible densité des constructions et la présence très forte de la végétation transforment ce secteur en un vaste parc dont tous les éléments (paysagers et architecturaux) participent de sa qualité urbaine.

En conséquence, le traitement des limites de l’espace privé, la préservation des jardins et la qualité de l’espace public constituent un enjeu important pour la mise en valeur du quartier des villas.


Un Développement urbain important :

A partir des années 1960 et surtout des années 1970, la ville de Barcelonnette constituée, jusqu’alors, presque exclusivement de la bastide et de son parc de Villas s’est étendue au sein de la plaine alluviale franchissant même l’Ubaye qui formait jusqu’au début des années 1980 une limite à l’urbanisation.

En conséquence, la bastide et les villas, autrefois en relation directe avec le terroir agricole, sont aujourd’hui entourées par une « nappe » urbaine très prégnante dans le paysage qui tend à repousser les terroirs agricoles aux marges de la plaine et sur les piémonts des versants qui la bordent.

Cette progression dans la vallée forme aujourd’hui un continuum urbain où les espaces de respiration, les séquences et les rythmes tendent à s’effacer.

Néanmoins, la silhouette urbaine de Barcelonnette demeure très identifiable grâce à des points de repère variés qui séquencent et ponctuent la ville. Parmi ces éléments d’identification peuvent être repérés, les casernes, la villa Puebla, La Bastide, Costebelle, Le Verger, La Sapinière, La Villa Bleue et le cimetière de Barcelonnette. La préservation de ces rythmes et de ces éléments saillants constitue un enjeu majeur pour la lisibilité des paysages de la vallée.

Des paysages agricoles de grande qualité mais fragiles :

Les paysages agricoles, repoussés aux marges de la vallée, assurent encore une qualité paysagère des piémonts garantissant de vastes espaces de respiration, animés par des vergers ou des haies qui offrent une transition douce entre les secteurs urbains situés au centre de la vallée et les pentes boisées de l’Ubac notamment.Par ailleurs, les versants Ubac, s’organisent en larges replats, entaillés régulièrement par de profondes combes boisées. Ces secteurs accueillent des paysages agricoles ponctués de fermes isolées, entourées de terroirs agricoles structurés par des haies bocagères et des arbres isolés. La succession de ces replats séparés les uns des autres par d’épais boisements dessine des clairières relativement closes en balcon sur le grand paysage de la vallée.

Un paysage en mutation :

Après qu’il y ait eu une utilisation très intensive des terres agricoles et des pentes avec un optimum atteint au cours du XIXe siècle, l’agriculture de montagne tend à se réduire et à occuper un espace moindre. Le terroir agricole se rétracte alors autour des fermes situées aux marges de la vallée.

La forêt recouvre les pentes jusqu’à une altitude moyenne de 2100 mètres. Elle est constituée pour une grande partie de résineux dont la progression uniformise le paysage de la vallée par l’effacement de la marqueterie de cultures, la dissimulation des points de vue et la disparition de l’arbre comme sujet au profit d’une vaste masse boisée générant un effet de saturation qui atténue la diversité des paysages et la lisibilité de son rythme et de ses séquences.


Liste des parcs protégés et leur justification


2.4 LE PATRIMOINE ARCHITECTURAL, URBAIN ET PAYSAGER

Plusieurs entités urbaines aux caractéristiques distinctes rassemblent le patrimoine architectural, urbain et paysager de Barcelonnette.

La bastide, singularité d’un urbanisme planifié hérité du XIIIe siècle :

Barcelonnette est un cas rare de ville-neuve planifiée dans les Alpes françaises provençales. Elle se caractérise par une trame urbaine régulière déterminant la dimension des parcelles et des îlots, la régularité et la hiérarchie des voies, l’implantation du bâti.

Cette forme urbaine contribue au caractère de ville de Barcelonnette, «capitale» de la vallée. C’est également une particularité d’une grande valeur historique.

Le maintien de la perception de cette trame par le rythme des élévations d’immeubles, l’alignement du bâti, la préservation des clôtures constituent un enjeu majeur de préservation.

Le bâti qui compose la bastide date essentiellement de la fin du XVIIIe et du XIXe siècles correspondant à une période de profondes restructurations ou reconstructions dans la ville.

Les rues sont bordées majoritairement par des immeubles de rapport ou des maisons de ville implantées à l’alignement, présentant une façade gouttereau relativement haute, étroite et le plus souvent ordonnancée. Bien que les principes de composition des façades soient simples, ils reprennent les codes de l’architecture académique. Ils déterminent l’aménagement des rez-de-chaussée, l’ordonnancement par travée et superposition des baies par empilement, ainsi que les modénatures.

La qualité patrimoniale du bâti ordinaire tient donc à peu d’éléments : les éventuels décors et modénatures, les baies et les menuiseries, les toitures et les avant-toîts, les devantures commerciales, parfois aux ferronneries.

La bastide accueille certains édifices remarquables ou singuliers qu’il s’agit d’identifier et de traiter dans toutes leurs particularités (historiques, constructives, stylistiques, silhouette).

Les villas mexicaines, une villégiature atypique :

Barcelonnette a connu entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe une croissance urbaine particulière avec l’édification de villas aux proportions imposantes, construites au milieu de vastes parcs arborés. Elles s’inspirent des villas de villégiature en vogue à cette époque.

Il s’agit d’une architecture qui, à la différence du bâti vernaculaire, ne se base plus sur des savoir-faire empiriques mais sur une conception préalable, fortement conditionnée par les intensions et les références culturelles de leurs auteurs (maîtres d’ouvrages et architectes).

Les villas et leurs parcs sont conçus pour offrir une demeure confortable et moderne ainsi que la mise en scène de la réussite sociale des «mexicains» d’une part et l’ouverture sur le grand paysage (vue sur le Chapeau du gendarme) d’autre part. Avec ou sans architecte, les choix de conception resteront relativement conservateurs.

On peut distinguer 3 phases de construction qui se distinguent principalement par une évolution dans l’organisation urbaine et le style architectural.


Si les particularités décoratives et les combinaisons d’éléments d’architecture sont propres à chaque villa, leur conception obéit à certains principes récurrents dans l’organisation du plan, la volumétrie, la composition des façades, les toitures et l’emploi de certains matériaux ou techniques de mise en œuvre.

On distingue un certain nombre de villas remarquables (voir tableau page suivante) pour leur caractère représentatif du point de vue : historique (villa fondatrice ou particulièrement représentative d’une période), architectural (villa répresentative d’un style), urbain (villa implantée de manière stratégique et participant de manière privilégiée à la qualité urbaine du secteur), paysager (mise en scène élaborée de la villa dans son parc). Une seconde catégorie de villas dites «mexicaines» ou assimilées correspond aux autres villas réalisées à partir du même programme et construites par les émigrants ou rachetées par eux.

Le programme des villas s’accompagne très rarement d’éléments pittoresques tels que des folies ou autres petits ouvrages propres aux jardins à l’anglaise, en revanche on retrouve généralement une maison dite «fermière» destinée au métayer ou au gardien de la propriété et qui s’implante en fond de parcelle ou en angle à l’entrée de propriété.

En périphérie Est du secteur des villas, le cimetière de Barcelonnette rassemble de remarquables constructions funéraires édifiés principalement par les émigrants du Mexique selon la même démarche que pour la construction de leurs villas : montrer sa réussite par une édification savante (intervention d’un architecte), de qualité (intervention d’artisans qualifiés et utilisation de matériaux nobles) et originale (éclectisme).

Des maisons de ville contemporaines aux villas et des bâtiments plus récents parsèment ça et là ces secteurs d’entrée de ville. Leur traitement comme vaste parc habité, la préservation des villas et du cimetière, l’intégration des constructions récentes ou à venir constituent les principaux enjeux de ce secteur.

Les grands équipements et autres monuments :

Construits à la fin du XIXe siècle ou au début du XXe siècles, certains équipements tels que le collège, l’école élémentaire, le monuments aux morts, les casernes se distinguent par leur silhouette imposante dans le paysage de la plaine ou par leur qualité architecturale et historique. La mise en valeur de ces édifices et de leurs abords constituent des enjeux forts pour l’AVAP de Barcelonnette, notamment pour le quartier des casernes qui constitue un secteur en développement situé en entrée de ville.

Les fermes et les écarts :

Le bâti rural est historiquement essentiellement agricole. À Barcelonnette, il se répartit entre de vastes domaines en fond de vallée et des fermes isolées ou regroupées en petits hameaux à mi-pente.

Les fermes situées sur les replats des deux versants de la vallée correspondent à du bâti vernaculaire dont les modèles ont été transmis par la tradition. Elles présentent une remarquable unité matérialisée par la « maison-bloc », une typologie qui se caractérise par un bâti compact regroupant à l’origine sous le même toit l’étable, le logis et la grange.

Les domaines se forment à partir du XVIIe siècle, lorsque les élites de la vallée se concentrent à Barcelonnette et font bâtir de grandes maisons (ou transforment une ancienne ferme) ayant une double fonction résidentielle et agricole.

La mise en valeur du bâti et la préservation du terroir agricole qui les environne constitue un enjeu déterminant pour la qualité architecturale mais surtout paysagère de la commune.


Liste des bâtiments d’intérêt patrimonial


Liste des villas remarquables


2.5 DIAGNOSTIC ENVIRONNEMENTAL

Ambiance climatique

Le climat est montagnard avec des amplitudes de température fortes. La pluviométrie est moyenne, l’hygrométrie est moyenne, l’insolation est très élevée et le vent moyen. Cette amplitude de température élevée en été oblige à avoir une bonne isolation surtout en toiture pour le confort d’été. Le vent froid venant du nord en hiver oblige à gérer correctement l’étanchéité des bâtiments en hiver et en aussi été pour se protéger des amplitudes des températures extérieures.

Diagnostic thermique

Système constructif ancien :Les bâtiments sont relativement compacts et généralement mitoyens dans la bastide donc les surfaces déperditives sont limitées. Pour les villas isolées les surfaces déperditives sont importantes.

Le système structurel du bâti ancien comprend généralement des éléments porteurs, lourds :Des maçonneries porteuses lourdes en pierres locales jointées à la terre ou à la chaux ayant une forte inertie thermique, réparties entre façades et murs séparatifs entre parcelles. Les plancher bois limitent très fortement les ponts thermiques entre la façade et l’intérieur.Dans le bâti ancien, les enduits intérieurs sont souvent réalisés au plâtre. Le plâtre, très hydrophile, joue un rôle important de régulateur de l’humidité à l’intérieur des locaux : il en absorbe l’excès qu’il libère lorsque l’air intérieur est trop sec.

Le bâti ancien a un équilibre hygrothermique particulier dû aux matériaux hygroscopiques utilisés. Les murs anciens doivent garder assez d’humidité pour ne pas se fissurer par dessèchement et ne pas garder trop d’eau longtemps pour ne pas se déliter par saturation. Ce phénomène est obtenu par les alternances été chaud avec des murs secs et hiver froid avec des murs humides. Ceci fonctionne à condition que les murs puissent échanger facilement cette humidité à travers les enduits capillaires extérieurs ou les parements intérieurs et qu’ils soient protégés des apports d’eau importants par des enduits extérieurs. Ce principe est renforcé si l’air intérieur n’est pas trop humide donc bien renouvelé par de l’air extérieur toujours plus sec en hiver.

Dans la bastide les toitures sont à pente moyenne en bac-acier ou ardoises souvent à 2 pentes avec des combles perdus qui participaient à l’isolation d’été et d’hiver quand ils servaient à stocker des denrées agricoles. Les villas sont à 4 pentes en combles perdus. Il faut maintenant les isoler correctement pour l’hiver et l’été. Les isolants végétaux lourds de type cellulose ou fibre de bois stoppent très bien la chaleur en été en faible épaisseur à condition d’arriver à un poids supérieur à 15 kg d’isolant par m² de toiture pour stocker la chaleur le jour et la libérer la nuit.

Analyse thermique

Plusieurs bâtiments ont été analysés par le logiciel thermique dynamique Pléäde et Comfié. Ces bâtiments sont représentatifs du centre ancien de Barcelonnette.

Après une analyse dynamique détaillée de ces bâtiments on peut en déduire que :• Les bâtiments sont relativement compacts et généralement mitoyens dans la bastide donc les surfaces

déperditives sont limitées.• La déperdition due aux murs représente entre 20% et 50% du total des déperditions. Cela dépend


énormément de la mitoyenneté des bâtiments. Le bâtiment le moins mitoyen étroit en angle rue du Moulin a 50% de déperditions et le plus mitoyen de 2 fenêtres place St Pierre a 20% de déperditions. Le fait de rendre le bâtiment de 3 fenêtres mitoyen sur un deuxième coté fait baisser les déperditions de 22 %.

• La déperdition due aux fenêtres représente entre 16% et 20% du total des déperditions. Ces déperditions sont calculées si les fenêtres sont en bon état de conservation.

• La déperdition due aux portes représente autour de 1.5% du total des déperditions. • La déperdition due aux toitures représente de 21% à 63% des déperditions totales. Ceci dépend de la

mitoyenneté des bâtiments.

Dans le cas des villas, plus la demeure est grande plus la surface des murs est importante et plus la déperdition par les murs est importante. Donc les déperditions par le toit sont faibles. Les déperditions par les fenêtres dépendent de la proportion des fenêtres par rapport aux murs.

Efficacité des systèmes d‘énergie renouvelable

« L’énergie renouvelable la plus économique est celle que l’on ne consomme pas ». Il est donc contreproductif de prévoir des énergies renouvelables pour des bâtiments qui sont des passoires thermiques. Dans les faits les énergies renouvelables vont s’imposer progressivement en même temps que les bâtiments vont être améliorés thermiquement. Dans une période ou la ressource financière doit être utilisée à bon escient, autant pour le secteur public que pour le secteur privé, il faut privilégier les techniques renouvelables adaptées aux sites et efficaces. Etat d’avancement technologique de génération et de stockage des différentes énergies renouvelables:• Le solaire thermique : les rendements sont entre 50 et 80 % et la technique est mature. Les améliorations

en cours portent sur l’intégration dans l’architecture. L’intégration peut actuellement se faire sans vitrage sous couverture en zinc et en ardoise, les premiers essais arrivent sous tuile. Ce progrès est primordial pour le secteur sauvegardé afin de ne pas nuire à l’architecture existante des toitures.

• Le solaire photovoltaïque : son rendement est actuellement entre 8 et 15%, la technologie n’est pas encore mature. La marge de progression est importante car l’objectif est d’approcher les 50% de rendement solaire. Il convient de réserver essentiellement les financements à des technologies plus matures et à l’isolation des enveloppes des bâtiments.

• La géothermie : La technologie est mature. Les évolutions prévisibles portent sur la durabilité et le faible impact environnemental des systèmes. Cette technologie peut être appliquée sur de petites unités en géothermie verticale de surface sur des immeubles ou des ilots.

• L’éolien : La technologie est mature pour de grosses installation et presque mature pour des installations individuelles. Sachant que le rendement est optimum pour des vents constants en vitesse et en direction et que l’efficacité chute très vite hors de ces conditions. Il est difficile d’obtenir ces conditions à Barcelonnette surtout en direction car les turbulences sont très fortes à proximité des montagnes.

• La biomasse : La technologie est mature, son rendement varie de 30 à 95%. Plus le système est individuel plus le rendement chute sauf en granulé bois.

• L’hydraulique : La technique est mature et 100 fois plus productive que l’éolien. • La méthanisation : La méthanisation est une technique mature, elle transforme les déchets organiques

en gaz méthane. Ce gaz méthane peut être ajouté au gaz du réseau de gaz naturel pour des utilisations individuelles ou utilisé dans les réseaux de chaleur publics.

• L’électricité : elle peut provenir de plusieurs sources renouvelables. L’électricité étant difficilement stockable, il faut l’utiliser au maximum pour des besoins réguliers dans le temps et en volume. Les techniques de stockage sont en tout début de développement.


2.6 SYNTHÈSE DES APPROCHES

Les opportunités et les besoins du patrimoine au regard des objectifs de développement durable

Le développement durable demande à ce que les logements consomment le moins possible d‘énergie, de terrains boisés ou agricoles et que les logements se regroupent pour limiter l’éparpillement des services (réseaux d’énergie et d’eau, voirie, ramassage scolaire, collecte des ordures ….).

La ville ancienne est dense, elle participe au développement durable à condition d’être habitée. Il faut donc qu’elle soit habitable et confortable.

Le secteur des villas est peu dense, malgré cela la végétation abondante et entrenue dans les parcs participe à la richesse de la flore et de la faune. La perméabilité des sols contribue à la rétention des eaux pluviales.

Le secteur des casernes peut contribuer au développement urbain dans le respect du patrimoine existant et en contre point d’une tendance à l’étalement urbain observée sur d’autres secteurs de la commune (le Plan en particulier).

Les écarts correspondent à des secteurs agricoles encore exploités, il faut pouvoir maintenir cette activité dans le respect du bâti ancien et de la structure paysagère des terroirs.

Les contraintes environnementales du territoire et les potentialités à exploiter ou à développer

> Les améliorations thermiques Le confort des logements peut être obtenu par une bonne isolation d’été et d’hiver et donc une faible consommation d’énergie. Les matériaux pour réaliser cette isolation doivent être adaptés au bâti ancien afin d’assurer la pérennité des systèmes constructifs anciens (isolants capillaires adaptés à des hygrométries qui peuvent être importantes à cause des remontées d’humidité dans les murs). Les interventions doivent également tenir compte des caractéristiques patrimoniales des bâtiments et de leur impact dans le paysage afin de ne pas altérer ce qui en fait la qualité.

L’analyse thermique vise à montrer où les efforts d’amélioration thermique doivent porter :• L’isolation du toit est primordiale autant pour l’hiver que pour l’été. • L’isolation des murs est utile, mais pas à un niveau aussi important que le toit surtout pour l’été.• Les portes et les fenêtres ont une moindre importance dans l’isolation. Par contre leur niveau d’étanchéité

est important pour éviter les courants d’air dans le bâtiment et donc les fortes déperditions dues aux fuites d’air.

• Une bonne ventilation renouvelle l’air d’un bâtiment une fois par heure ou une fois toutes les deux heures. Des fuites d’air importantes renouvellent l’air de 8 à 12 fois par heure. Dans ces conditions de fuites importantes, l’isolation ne sert pas à grand-chose autant l’hiver pour garder la chaleur que l’été pour garder la fraicheur, donc l’étanchéité est importante. Mais une fois l’étanchéité bien réalisée, il faut mettre en place une bonne ventilation naturelle ou mécanique pour garantir la qualité de l’air intérieur, primordiale pour la santé des occupants.


> L’utilisation des énergies renouvelables

L’implantation des équipements de production d’énergie doit tenir compte de leur impact dans le paysage. Ils ne pourront être visibles que sur des secteurs de moindre sensibilité pour ne pas altérer la qualité paysagère et architecturale constitutive du patrimoine de Barcelonnette.

Au vue de l’analyse des énergies renouvelables possibles sur Barcelonnette on peut en déduire que :• Le réseau de gaz naturel ou d’électricité peut servir à véhiculer une partie des énergies renouvelables. • Des réseaux de chaleur privés ou publics sont à envisager dans chaque projet de quartier neuf.• Les énergies renouvelables à promouvoir au niveau individuel sont le granulé de bois et le solaire

thermique.• Les énergies renouvelables à promouvoir au niveau de plusieurs quartiers sont la biomasse, la

méthanisation, l’hydrogène, l’hydraulique, la géothermie profonde et exceptionnellement le photovoltaïque si certains bâtiments modernes sont adaptés. Ces unités thermiques doivent obligatoirement intégrer de la cogénération électrique en période de forte demande électrique ou en période de sous utilisation du réseau de chaleur. Ceci permet de garantir leur approvisionnement électrique dans l’avenir et d’augmenter leur rentabilité immédiate.

• Pour que dans l’avenir ces énergies renouvelables soient utilisables dans la ville ancienne, il faut privilégier dans chaque projet individuel l’utilisation de réseau hydraulique pour le chauffage et l’eau chaude, afin de pouvoir utiliser toutes sortes d’énergies renouvelables.


3. Objectifs de l’AVAPDe nombreuses initiatives sont à l’œuvre depuis près de 30 ans pour la préservation et la mise en valeur du patrimoine sur la commune. La valeur patrimoniale de Barcelonnette restait néanmoins à définir dans sa globalité, et ce afin de déterminer les composantes et les actions à mener pour sa conservation.

Enfin, des nécessités d’évolution mais également des risques multiples pèsent sur la préservation de ce patrimoine et la commune ne dispose pas d’outils de gestion adaptés à la conservation de toutes ses composantes. Ainsi, les objectifs de l’AVAP sont les suivants :

3.1 PROTECTION ET MISE EN VALEUR DU PATRIMOINE

> Apporter plus d’unité dans la préservation et la mise en valeur des différents patrimoines de Barcelonnette

> Préserver et affirmer de la vision paysagère des différentes entités patrimoniales

> Permettre la rénovation du bâti ancien dans leurs modes constructifs et caractéristiques architecturales

> Protéger des villas, de leur mise en scène et des parcs remarquables

> Favoriser la découverte du patrimoine par des parcours et des points de vues

> Préserver les constructions situées dans les écarts étroitement liées à leurs terroirs agricoles

> Maîtriser l’impact de l’urbanisation des entrées de ville et des secteurs à urbaniser stratégiques en rapport avec le patrimoine identifié (quartier des casernes notamment)

> Préserver et mettre en valeur de l’Ubaye et de ses berges

> Traiter les différents espaces publics en cohérence avec l’environnement de chacun des secteurs

3.2 DÉVELOPPEMENT DURABLE

> La ville ancienne est dense, elle participe au développement durable à condition d’être habité. Il faut donc qu’elle soit habitable et confortable

> Le confort peut être obtenu par une bonne isolation d’été et d’hiver et donc une faible consommation d’énergie. Les matériaux doivent être adaptés au bâti ancien afin d’assurer la pérennité des systèmes constructifs traditionnels (isolants capillaires adaptés à des hygrométries qui peuvent être importantes à cause des remontées d’humidité dans les murs)

> La production d’énergie renouvelable doit être mise en œuvre sans altérer la qualité patrimoniale et paysagère de Barcelonnette

> La convivialité et la mixité sociale doit se renforcer en favorisant un habitat économe et dense, les déplacements doux

> La gouvernance locale avec la commission locale (CLAVAP) est enrichie


4. Présentation et justification du périmètre et de ses secteurs 4.1 LA DÉLIMITATION DU PÉRIMÈTRE DE L’A.V.A.P.

L’analyse du bâti sur l’ensemble du territoire croisée avec le diagnostic paysager a permis d’établir lieu par lieu les enjeux de protection et de mise en valeur. L’étude a conduit à retenir les éléments bâtis, urbains et paysagers majeurs participant à l’identité (ou figure) patrimoniale de Barcelonnette et à délimiter un périmètre de protection global, déterminé à partir de deux critères :

1. un critère de préservation et de valorisation des différentes entités patrimoniales

Barcelonnette se caractérise par une juxtaposition de différents patrimoines architecturaux et urbains, constituant des entités relativement homogènes : la bastide, les villas, les casernes, les domaines agricoles. Ces entités correspondent à des époques de construction bien identifiées aux caractéristiques architecturales et urbaines distinctes. Il s’agit donc pour l’AVAP de délimiter ces entités de manière précise en intégrant le patrimoine bâti et urbain remarquable et les espaces environnant contribuant à leur mise en valeur.

A l’inverse, certains secteurs d’urbanisation récente, n’ayant pas de valeur patrimoniale avérée et sans impact sur la perception des entités patrimoniales ou des édifices de qualité, n’ont pas été intégrés au périmètre.

Par ailleurs, la cohérence du périmètre intègre la nécessité de préserver ou d’améliorer une bonne articulation entre les différentes entités patrimoniales, qui ensemble forment l’identité patrimoniale de Barcelonnette : celle d’une «ville à la montagne».

2. un critère de prise en compte des caractéristiques du paysage naturel et agricole en lien avec la mise en valeur du centre-bourg

Le périmètre proposé se fonde sur la qualité et la singularité des deux morphologies urbaines qui caractérisent Barcelonnette: la bastide et les villas qui constituent toutes deux un point focal au centre de la vallée perceptible depuis les versants.

Ce préalable est complété par la prise en compte des qualités d’approche de ces deux unités urbaines : à l’ouest le rôle important joué par les casernes en tant que signal de l’entrée de ville et à l’est les fermes et terroirs agricole de l’Ermitage et du Verger qui assurent une entrée encore très rurale.Sur la rive gauche de l’Ubaye, les vastes domaines agricoles situés au sud du canal du Moulin sont inclusdans le périmètre proposé car ils permettent d’’offrir une limite franche à l’urbanisation de Barcelonnette permettant une confrontation directe entre les paysages agricoles ou naturels et les extensions de Barcelonnette. La lisibilité des séquences paysagères est ainsi maintenue sans dilution préjudiciable du bâti en piémont de versant.

Le périmètre élargi intègre également tous les terroirs agricoles de l’ubac qui constituent autant de clairières finement ponctuées par le tracé des haies bocagères et des fermes isolées ménageant de remarquables ouvertures paysagères sur la vallée. A l’adret, le caractère de belvédère très ouvert sur la bastide et l’ensemble de la vallée et son caractère d’arrière-plan paysager de la ville historique justifie son intégration dans le périmètre proposé de l’AVAP.


Périmètre de l’AVAP à l’échelle de la commune

En vert, le Périmètre du Site Patrimonial Remarquable (AVAP)

En rouge, les périmètres de protection des monuments historiques résiduels (rayon de 500m)


S1

S2

S2

S3

S3

S3

S3

S3

S3

S4

S5

S6

S6

S6

S6

S6

S6

S6

S6

S6

Document graphique N°1Les di�érents secteurs de l’AVAP

A.V.A.P.Aire de Mise en Valeur de l’Architecture et du Patrimoine

Département des Alpes-de-Haute-Provence

Commune de Barcelonnette

Périmètre l’AVAP

Secteur S1, « la bastide »S1

Secteur S2, « la ceinture verte de la bastide permettant son identi�cation »

Secteur S4, « le cimetière »

0 500mEchelle graphique :

Echelle originale : 1/10 000

Secteur S3, « le parc urbain des villas »S3

S2

S4

Secteur S5, « les casernes, point signal de l’entrée Ouest de Barcelonnette »

S5

Secteur S6, « Les écarts ou les paysages agricoles ou naturels de mi-pente »

S6

Le secteur S6« Les écarts et les paysages agricoles ou naturels de mi-pente »

Le secteur S6« Les écarts et les paysages agricoles ou naturels de mi-pente »

Le secteur S2« La ceinture verte de la bastide permettant son identification »

Le secteur S4« Le cimetière »

Le secteur S3« Le parc suburbain des villas »

Le secteur S5« Les casernes, point signal de l’entrée ouest de Barcelonnette »

Le secteur S1« La bastide »

Les différents secteurs de l’AVAP


4.2 LA DÉLIMITATION DES SECTEURS DE L’A.V.A.P.

Des secteurs diversifiés permettent de distinguer les différentes entités patrimoniales de la ville et d’envisager une valorisation adaptée à leurs caractéristiques propres.

Le secteur S1 « la bastide »

Ce secteur est fondé sur le périmètre de la bastide délimité par les anciens remparts aujourd’hui disparus Si la bastide datée du XIIIe siècle rassemble les principaux édifices anciens de Barcelonnette (époques médiévale et classique), elle est essentiellement constituée par un bâti des XVIIIe et XIXe siècles. Malgré les multiples transformations observées en élévation, la ville centre est relativement bien préservée et offre une restitution fidèle de la cité au travers de son histoire.

Sa qualité patrimoniale tient essentiellement à la régularité du tracé des voies et l’homogénéité du bâti qui lui donne son caractère de «ville à la montagne». Barcelonnette a définitivement acquis le statut de capitale de la vallée au XVIIe siècle, l’enjeu de son attractivité commerciale et résidentielle demeure donc important pour le centre-ville.

D’un point de vue paysager, les enjeux de ce secteur se concentrent sur l’identification de cette singularité urbaine et la préservation du caractère minéral de la bastide par opposition au secteur des villas et aux pentes agricoles ou naturelles. Par ailleurs, l’enjeu de visibilité de la bastide depuis les versants qui la bordent est essentiel afin qu’elle demeure le point focal de la vallée.

Délimitation du secteur S1


Vue de la bastide depuis le belvédère de la piscine

Rue Manuel, trame urbaine régulière et homogénéité du bâti

L’Hôtel particulier du n°27 rue Paul Béraud

Place Manuel et la Tour Cardinalis

Porte du 8 rue du Commandant Carrefour.Linteau particulièrement ouvragé (1908)


Le secteur S2 « La ceinture verte de la bastide permettant son identification »

Ce secteur correspond à l’ensemble des abords immédiats de la bastide accueillant principalement les fonctions de desserte et autres usages contingents qui ne peuvent trouver place au sein de la bastide (stationnements, gare routière, zone de chalandise, équipements,…). La vaste place Gassier et la place du Président Paul Reynaud forment de vastes espaces de stationnement en entrée de ville. De grands équipements implantés en périphérie de la bastide (école, collège, hôpital, médiathèque) se distinguent par leurs volumes imposants et leur implantation en rupture par rapport à la ville ancienne.

Il s’agit d’un espace «entre-deux», peu défini et peu qualifié, assurant la jonction entre les secteurs de la bastide et des villas, tout deux reconnus et valorisés. Cette relation immédiate lui confère une importance de premier plan. Aujourd’hui, le manque de qualité de ces espaces nuit à la perception du patrimoine remarquable de la bastide et aux continuités de cheminements pour la découverte des villas.

En conséquence, il s’agit de le considérer comme un espace à part entière et lui permettre de constituer une « ceinture » fortement végétalisée afin d’offrir un espace de respiration entre la bastide et le reste de l’urbanisation de Barcelonnette. Le contraste entre la minéralité de la bastide et ce secteur végétalisé permet d’assurer une plus grande lisibilité de la bastide au sein du paysage urbanisé de la vallée.



Vue aérienne de la bastide et de ses abords

Place Aimé Gassier

Place du Président Paul Reynaud


Le secteur S3 « Le parc suburbain des villas »

Le secteur des villas s’étend à l’est et à l’ouest de la bastide.

Il s’agit d’un vaste ensemble paysager où les jardins des villas et les larges allées cavalières qui irriguent ce quartier dessinent le “parc-écrin” de Barcelonnette.

En effet, l’ensemble de la constitution de ce quartier renvoie au vocabulaire du parc : la dimension des jardins, la très forte relation des villas au grand paysage, la présence de larges allées, l’ordonnancement général du quartier, les jeux d’opacités et de transparences, l’animation offerte par les villas contribuent à unifier cet ensemble paysager en l’apparentant à un vaste parc urbain ceinturant la Bastide.

Bien que les villas occupent l’essentiel des faubourgs d’entrée de ville, ce vaste secteur accueille également des typologies de bâti variées : maisons de ville, pavillons individuels construit depuis l’après-guerre, quelques équipements, le cimetière, le Monument aux morts de la Grande Guerre (inscrit MH), etc.

L’objectif de ce secteur est de maintenir la perception des villas, comme représentant une collection d’architectures singulières et de préserver la qualité des jardins d’accompagnement.

Par ailleurs, la dimension des jardins garantit un équilibre entre la présence bâtie et la présence du végétal. La densification trop importante de ce secteur risquerait de rompre cet équilibre en accentuant trop le caractère urbain et bâti de l’ensemble. La notion de «parc urbain» risquerait alors d’être compromise au profit d’un secteur résidentiel plus classique.

La transparence visuelle offerte entre les allées et les jardins est également essentiel afin d’affirmer le caractère unitaire de cet ensemble de très grande qualité.

Enfin, les espaces publics présentent aujourd’hui des aménagements très routiers et mériteraient un vocabulaire plus compatible avec la notion de parc urbain en privilégiant les matériaux perméables, en limitant la multiplication des panneaux de signalisation, les nappages d’enrobé…



Vue aérienne du secteur Est (Crédit photo : Inventaire général Région PACA) Vue aérienne du secteur Ouest (Crédit photo : Inventaire général Région PACA)

Villa La Sapinière Villa Bleue

Villa Le Castel (Crédit photo : Inventaire général Région PACA) Avenue de la Libération


Le secteur S4 « Le cimetière »

Ce secteur correspond au cimetière historique de Barcelonnette du Peyra. Il réunit un ensemble de tombes monumentales principalement édifiées de retour du Mexique, corollaire des villas « mexicaines » avec lesquelles elles partagent la même évolution architecturale et stylistique.

Cette collection de sépultures monumentales constitue une démonstration unique de savoir-faire décoratifs et de taille de pierre. Sauvegarder et valoriser le caractère architectural et artistique du cimetière et préserver les sépultures historiques constitue un enjeu face à la standardisation actuelle des tombes et au manque d’entretien. Lieu naturel du recueillement, de mémoire et d’histoire, le cimetière pourrait devenir aussi un espace de promenades pédagogiques et artistiques.


Vue panoramique sur le cimetière du Peyra

Vue d’une allée bordée de tombes monumentales


Le secteur S5 « les casernes, point signal de l’entrée ouest de Barcelonnette »

Ce secteur correspond à l’emprise des casernes et des espaces attenants (place d’armes, allée d’accès, etc).

Les bâtiments, par leur symétrie et leur échelle monumentale forment un signal et un point de repère pour l’entrée ouest de la ville. Jusque dans les années 1970, les casernes étaient totalement disjointes de la ville permettant l’affirmation plus forte de leur silhouette dans le paysage général de la vallée. L’aménagement d’un lotissement puis d’une zone d’activité au pied des casernes a définitivement altéré leur mise en scène depuis la plaine.

Malgré tout, elles participent depuis les points hauts de la lecture des séquences urbaines de Barcelonnette et apporte un repère visuel contrastant avec l’urbanisation disparate alentour.

Pour ce secteur en développement/mutation, la préservation de cette unité bâtie, sa mise en valeur et le traitement de ses pourtours constituent des enjeux essentiels.



Vue du secteur des casernes depuis la ferme de Fabre

Vue du secteur des casernes depuis la route départementale Pavillon d’entrée des casernes

Place d’arme et bâtiments des casernes


Le secteur S6 « Les écarts et les paysages agricoles ou naturels de mi-pente »

En contrepoint d’un caractère urbain et suburbain très affirmés, le bourg de Barcelonnette est entouré de terroirs agricoles qui participent aux qualités paysagères de la vallée.

Plusieurs types de paysages agricoles entourent Barcelonnette :

Les secteurs agricoles de la vallée assurent un écrin autour de l’urbanisation très large de la vallée. Ces secteurs permettent également de garantir une très grande qualité d’entrée dans la ville de Barcelonnette grâce aux domaines de la Chaup à l’est, de Gassier à l’ouest, de l’Ermitage et du Verger au nord-est.

Les terroirs de l’ubac (fermes de Pra Soubeyran, Léautaud, Marine, Fabre et Jalet) forment de petites unités cultivées en suspension au-dessus de la vallée séparées les unes des autres par des combes boisées. Dans ces clairières, très visibles depuis l’adret, l’équilibre paysager est remarquable grâce à l’alternance de vergers, de prairies ouvertes, de haies bocagères et la présence des fermes isolées.

À l’adret, le paysage agricole est plus pentu et plus directement ouvert sur la vallée. L’enjeu réside ici en la préservation des échappées visuelles majeures sur le bourg, et le caractère d’arrière plan paysager permettant la mise en valeur du bourg de Barcelonnette.

Ces paysages agricoles sont menacés à la fois par la progression de l’urbanisation dans la plaine alluviale et la progression des espaces boisés sur les versants. Néanmoins, la préservation des paysages agricoles est essentiel pour garantir des espaces de respiration, un rythme, une diversité des paysages de la vallée et son caractère rural d’écrin autour du bourg de Barcelonnette.

Délimitation d’une partie du secteur S6, le hameau de Pra Soubeyran et son terroir agricole


Versant ubac et vue sur le Chapeau du gendarme

Fermes de Fabre et Léautaud Pra Soubeyran

Domaine de Gassier Domaine de La Chaup


5. Objectifs par secteuret traduction réglementaireLe règlement de l’AVAP est le document de référence lors de l’instruction des demandes d’autorisation d’urbanisme (permis de construire ou déclaration préalable de travaux) et autres autorisations de travaux au titre du code du patrimoine. Il est également une aide pour les pétitionnaires, afin de leur permettre d’anticiper les exigences et les aiguiller dans le choix des travaux envisagés. Le règlement doit pour cela être précis, compréhensible et facilement appropriable.

Le secteur S1 « la bastide »

Objectifs de mise en valeur du patrimoine Traduction réglementaire

Renforcer le caractère urbain de la bastide Préservation des principales caractéristiques architecturales des immeubles (composition, matériaux, mise en œuvre, décors, modénatures, menuiseries, ferroneries).Traitement qualitatif des espaces publics et maintien du caractère minéral (matériaux, calepinage).Uniformisation progressive des toitures (matériaux de couverture, forme de la toiture).

Préserver le tracé hérité du XIIIe siècle Encadrement de l’implantation des bâtiments et maintient de la lecture du rythme parcellaire en élévation (chaînes d’angle, enduits, devantures commerciales).Maintien des murs de clôture des jardins.Conditionner les démolitions.

Maintenir l’animation des rez-de-chaussée Maitrise de la qualité des devantures commerciales et de l’aménagement des rez-de-chaussée (en particulier lors de changement de destination).Préservation des éléments d’architecture remarquables (encadrements de portes, menuiseries).

Mettre en valeur les édifices singuliers Préservation stricte ou restitution des caractéristiques architecturales d’origine (volumétrie, composition, matériaux, mise en œuvre, décors, modénatures, menuiseries, ferroneries, équipements techniques).

Favoriser la perception de la bastide depuis les hauteurs

Renforcement du contraste entre la bastide et ses abords (végétalisation). Homogénéïté des toitures.

Objectifs environnementaux Traduction réglementaire

Favoriser les travaux d’économie d’energie dans le respect des caractéristiques patrimoniales et des modes constructifs

Encadrement de la nature des isolations par l’extérieur autorisées, des types de menuiserie, de l’impact des équipements techniques.

Assurer la qualité de l’air intérieur des espaces habités

Maîtrise de l’impact des accessoires de ventilation.


Le secteur S2 « La ceinture verte de la bastide permettant son identification »


Qualifier les espaces publics en conciliant le stationnement automobile avec la qualité d’approche de la bastide

Encadrement des gabarits et du traitement des voiries, des espaces de stationnement et des cheminements piétons.

Favoriser la végétalisation de cet espace pour constituer un écrin boisé ceinturant la Bastide très minérale

Définition des essences végétales autorisée, d’une obligation de végétaliser les espaces de stationnement.

Requalifier le bâti en fonction de ses caractéristiques (grands équipements, maisons de ville, bâtiments d’activité)

Encadrement des travaux de rénovation et de construction neuve (gabarits, implantations, composition, matériaux).






Limiter l’imperméabilisation des sols Définition de la nature des matériaux de revêtement de sol.

Favoriser la végétalisation pour limiter le phénomène “d’îlots de chaleur” et améliorer la rétention des eaux pluviales

Définition des essences végétales autorisée, d’une obligation de végétaliser les espaces de stationnement.

Permettre la production d’électricité photovoltaïque Autoriser la pose de panneaux solaires photovoltaïque sous condition d’intégration.

Le secteur S3 « Le parc suburbain des villas »


Etablir une protection proportionnée à l’intérêt patrimonial et adaptée au style de chaque villa

Classification des villas selon leur intéret patrimoinal et préservation proportionnée des principales caractéristiques architecturales (composition, matériaux, mise en œuvre, décors, modénatures, menuiseries, ferroneries).

Préserver la mise en scène des villas et des parcs Identification des parcs remarquables à préserver (tracés, sujets végétaux, essences végétales autorisées).Localisation des mises en scène à préserver (zone non ædificandi)

Encadrer le traitement de la limite privé/public Encadrement de la nature de clôtures et préservation des ferroneries.Définition des occultations autorisées (nature et localisation)


Encadrer le traitement des rues par un davantage de soin accordé aux espaces publics

Encadrement des gabarits et du traitement des voiries, des espaces de stationnement et des cheminements piétons.

Encadrer les nouvelles constructions Maîtrise stricte de l’architecture des nouvelles constructions (implantation, gabarit, composition, matériaux) mais possibilité de réaliser des architectures de facture contemporaine.






Limiter l’imperméabilisation des sols Maintien d’un maximum de surfaces végétalisés.Permettre une densification maîtrisée Encadrement des emprises constructibles.

Le secteur S4 « Le cimetière »


Conserver et préserver les monuments funéraires les plus emblématiques

Encadrement de la mise en œuvre et des matériaux utilisés pour les restaurations

Permettre l’intégration de nouvelles tombes dans le respect du cadre architectural existant

Encadrement des matériaux utilisés pour les nouvelles sépultures

Mettre en valeur les allées de crculation Prescriptions pour les revêtements de sol et les plantations.


Limiter l’imperméabilisation des sols Maintien d’un maximum de surfaces perméables

Le secteur S5 « les casernes, point signal de l’entrée ouest de Barcelonnette »


Encadrer le développement du quartier dans le respect de l’architecture et l’organisation urbaine des casernes

Préservation des principales caractéristiques architecturales des casernes (composition, matériaux, mise en œuvre, décors, modénatures, menuiseries).Traitement qualitatif des espaces publics et préservation de la mise en scène des casernes.Maîtrise de l’implantation et des gabarits des nouvelles constructions, possibilité d’architecture contemporaine intégrée au site.


Le secteur S6 « Les écarts et les paysages agricoles ou naturels de mi-pente »


Encadrer la rénovation des fermes et des domaines Préservation des caractéristiques architecturales essentielles (forme de la toiture, proportion des ouvertures, enduits, modénatures, éléments architecturaux remarquables).

Préserver le terroir agricole, la végétation d’intérêt, les chemins remarquables

Protection des alignements d’arbres remarquables, des haies bocagères et des vergers de fruitiers jouant un rôle dans la structure paysagère et la mise en valeur de la ferme.Encadrement des gabarits et du traitement des chemins,

Mettre en valeur le caractère de belvédère en surplomb de la vallée

Localisation des vues à préserver (zone non ædificandi)






Maintenir les terres agricoles et les espaces naturels

Favoriser l’identification des casernes comme point signal de l’entrée ouest de Barcelonnette

Encadrement de l’urbanisation des abords (gabarits, implantations, matériaux).Localisation des vues à préserver (zone non ædificandi).






Limiter l’imperméabilisation des sols Définition de la nature des matériaux de revêtement de sol.

Permettre la production d’énergie renouvelable Maîtrise de l’impact paysager des dispositifs de production d’énergie.