rapport de l’Étude d’Évaluation de la

33
Etude réalisée par : RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA CONTRIBUTION DES ACHATS INSTITUTIONNELS DANS LE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE DES LAITERIES BÉNÉFICIAIRES DANS LA RÉGION DU SAHEL OCTOBRE 2018

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Page 1: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

Etude réalisée par :

RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

CONTRIBUTION DES ACHATS INSTITUTIONNELS

DANS LE DÉVELOPPEMENT SOCIO-ÉCONOMIQUE

DES LAITERIES BÉNÉFICIAIRES

DANS LA RÉGION DU SAHEL

OCTOBRE 2018

Page 2: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

SOMMAIRE ………………………………………………………………………. Page

Liste des sigles et abréviations

Introduction ……………………………………………………………………..

i

4

1. CONTEXTE DE L’ETUDE ………………………………………………. 5

2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE ………………………………… 7

3. RESULTATS DE L’ETUDE ……………………………………………… 8

3.1. Présentation des projets des achats institutionnels …… 8

3.1.1.

3.1.2.

Projet Seeds for Solutions ……………………………………….. projet Lait au Burkina Faso cantines scolaires endogènes ……………………………………

8

12

3.2. Informations liées aux volumes des achats ……………….. 14

3.3. contribution économique et sociale des achats institutionnels …………………………………………………………

17

3.3.1 Avis des bénéficiaires directs 17

3.1.2. Informations fournies par les autres partenaires 19

4. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS 20

CONCLUSION 22

ANNEXES 23

Page 3: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

APE : Accords de Partenariats Economiques

APESS : Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel en Savane

A2N : Association Nodde Nooto

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

COPIL : Comité de Pilotage

CPF : Confédération Paysanne du Faso

HCR : Haut-Commissariat des Réfugiés

IMF : Institution de Micro-Finance

KNB : KOSSAM NAI BODEJI

KSS : NAFA KOSSAM

OSC : Organisation de la Société Civile

PAM : Programme Alimentaire Mondial

PASMEP : Plate-forme d’Actions à la Sécurisation des Ménages Pastoraux

RBM : Réseau Billital Maroobé

REGIS –AG : Programme de Résilience et Croissance Economique dans le Sahel –

Croissance Accélérée

SPAI : Sous-Produits Agro - Industriels

UE : Union Européenne

UNHCR : Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés

UMPL/B : Union nationale des Mini-laiteries et des Producteurs Laitiers du Burkina

Faso

UTL : Unité de transformation du Lait

VSF : Vétérinaires Sans Frontière

VSF – B : Vétérinaires Sans Frontières Belgique

Page 4: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

1

INTRODUCTION

Le sous-secteur de l'élevage est le deuxième secteur qui touche directement la plus

grande proportion d

e pauvres après l'agriculture et il est la première source de revenus monétaires pour

les ménages ruraux. Au plan macroéconomique, le sous-secteur de l'élevage constitue

l'un des secteurs productifs dans lequel le Burkina Faso a un avantage comparatif

certain dans la sous-région.

Dans l'économie nationale, avec environ 9 millions de bovins et 24 millions de petits

ruminants, l'élevage joue un rôle de soutien aux principales fonctions

macroéconomiques, à savoir (i) la création de valeur ajoutée directement ou à travers

son soutien à d'autres secteurs économiques clés, (ii) la formation du capital fixe

utilisé dans l'agriculture, le transport et pour la production de produits d'élevage, (iii)

la réduction du déficit extérieur ; (iv) le soutien à la consommation intérieure à

travers les revenus distribués aux ménages. Cette caractéristique fait du sous-secteur

de l'élevage un important levier dans l'amortissement des chocs adverses. La

promotion de l'élevage est donc pour le Burkina Faso un levier efficace de

stabilisation macroéconomique et d'accélération de la croissance économique sur le

moyen et long terme.

Comme toutes les autres filières, la filière lait connait de sérieuses difficultés tant au

niveau de la production, de la transformation que de la commercialisation. Une

expérience particulièrement concluante se déroule actuellement dans la région du

Sahel. Pour en savoir plus, l’Union nationale des Mini-laiteries et des Producteurs

Laitiers du Burkina Faso (UMPL/B) a commandité la présente étude auprès des

laiteries bénéficiaires des marchés institutionnels pour déterminer la valeur ajoutée

des contrats au développement et à la rentabilité économique.

Cette étude réalisée par Genetic Center présente les projets des achats institutionnels,

donne les informations liées aux volumes des achats sur les cinq dernières années,

analyse la contribution économique et sociale de ces achats et formules des

recommandations et des suggestions pour l’extension de cette expérience à

l’ensemble du Pays.

Page 5: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

2

1. CONTEXTE DE L’ETUDE

En dépit de l’importance du potentiel de production nationale, estimée à 250

millions de litres, les importations de lait et des produits laitiers s’élèvent à plusieurs

milliards de FCFA par an (entre 6 à 10 milliards de francs CFA). Cela est encouragé

par un droit de douane appliqué à certains produits allant de 5% pour les produits

conditionnés à 25 kg, à 20-35 % pour les spécialités laitières considérées comme des

produits de luxe. Pire, les APE avec l’UE prévoient une libéralisation complète des

échanges commerciaux entre les pays d’Afrique et d’Europe. En conséquence, la

poudre de lait, principale concurrente du lait local, actuellement taxé à 5%,

accèderaient aux marchés africains sans droits de douane.

Dans l’optique de la résilience de la filière, la CEDEAO prépare actuellement une

offensive régionale pour la promotion du lait local visant à réduire de façon

substantielle la dépendance régionale aux approvisionnements extérieurs en

produits laitiers. De cette opportunité politique, découle une initiative collective

conduite par les acteurs de la filière lait local et appuyée par Oxfam, intitulée « Mon

lait est local » en vue de donner une place de plus en plus importante à la

consommation du lait local.

C’est dans cette dynamique que le réseau du lait équitable membre du COPIL de la

campagne « Mon lait est local » porte le plaidoyer sur les achats institutionnels. En

effet, les marchés institutionnels constituent des débouchés sûrs pour le lait local

dans les pays producteurs de lait. C’est un levier de développement ayant effet

d’entrainement positif (boosteur) sur la chaine de valeur. Ils constituent également

une clef pour ouvrir les portes des institutions de crédit d’investissement dans le

secteur. L’activité de la campagne s’inscrit dans cette dynamique. Ainsi, l’objectif

assigné au projet est de : « Booster la filière lait local à travers les marchés

institutionnels, gage de débouchés sûrs et sécurisés ».

Ce plaidoyer a pour cibles :

Les institutions en charge des achats institutionnels (PAM, VSF, HCR, les

collectivités locales);

Page 6: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

3

Le Ministère en charge des filets sociaux ;

Les structures étatiques passant l a commande publique (restaurants

universitaires et hospitaliers, pénitenciers, casernes militaires, etc.)

Les structures des collectivités publiques passant la commande publique

(cantines scolaires, mairies, etc.).

L’action de plaidoyer se fera en alliance avec les organisations et institutions

suivantes :

Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques ;

Les Partenaires Techniques et Financiers ;

Les faitières (APESS, CPF, RBM, PASMEP, UMPL/B, Alliance des OSC

Pastorales).

Depuis 2015, le programme alimentaire mondial (PAM) et vétérinaires sans frontière

(VSF) en partenariat avec le Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) mettent en

œuvre des projets d’achat de lait auprès des laiteries du sahel pour alimenter les

cantines scolaires. Ces projets ont eu des impacts positifs sur la chaine de valeur lait

local dans la zone du projet. Cependant, depuis la mise en œuvre des projets, des

données statistiques ne sont pas disponibles pour valoriser les acquis ».

Dans le cadre de la campagne « mon lait est local » en son objectif spécifique

sur la consommation informée et responsable, le Réseau des Mini

laiteries représenté par l’UMPL/B, commandite cette étude auprès des laiteries

bénéficiaires des marchés institutionnels pour déterminer la valeur ajoutée des

contrats (achats institutionnels) au développement et à la rentabilité économique

des laiteries et de collecter les données auprès des acheteurs institutionnels sur les

volumes et montants des commandes réalisées ces 5 dernières années.

Page 7: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

4

2. DEMARCHE METHODOLOGIQUE

Pour la réalisation de cette étude, trois (3) étapes ont été adoptées :

2.1. La préparation de la mission.

Cette première étape a consisté à :

une rencontre de cadrage de l’étude avec les commanditaires, en l’occurrence

les premiers responsables de l’UMPL/B pour une harmonisation de la

compréhension des termes de références ;

la prise de contacts des personnes ressources à rencontrer sur le terrain.

2.2. La deuxième a consisté à la mise en œuvre de l’étude

Les activités réalisées sont :

Une revue documentaire notamment une grille de lecture des rapports d’activités,

d’études et des plans d’actions sur la filière lait local, des potentialités et des

contraintes qui existent sur la production, la transformation et la

commercialisation du lait local, les achats institutionnels et leur possibilité de

mise à l’échelle ;

La conception d’un guide d’entretien prenant en compte les besoins en

informations du commanditaire ;

Un déplacement dans la région du sahel (Dori et Bani) pour mener des entretiens

complémentaires pour valider les informations récoltées de l’étude documentaire,

actualiser et compléter les informations manquantes à la réalisation de l’étude

auprès de personnes ressources, notamment les acteurs directs et indirects de la

filière lait local à même de nous renseigner sur :

les potentialités et les contraintes de la production, de la transformation et de

la commercialisation du lait local dans la région, la concurrence avec la poudre

de lait re-engraissée aux huiles végétales,

les expériences d’achats institutionnels (brève description),

les volumes et prix des achats institutionnels dans les différentes régions

concernées par l’étude (tableaux d’évolution des chiffres d’affaires sur les cinq

années de l’étude),

l’impact économique et social des achats institutionnels sur les mini laiteries et

dans le territoire concerné (histoires de vie dans les communautés

concernées);

Page 8: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

5

Pour la réalisation de ces entretiens sur le terrain, deux (2) experts ayant une bonne

expérience du domaine étudié ont intervenu suivant le guide d’entretien. L’approche

genre (femmes et jeunes) a été une préoccupation majeure.

Une fois les enquêtes terminées nous avons procédé à un dépouillement et à une

analyse des informations collectées sur le terrain. Les conclusions tirées de ces

analyses ont été confrontées à celles obtenues de l’étude documentaire, croisant ainsi

les données théoriques aux données empiriques pour déboucher sur des conclusions

plus pertinentes et cohérentes à la formulation de recommandations.

2.3. La troisième étape a été consacrée la finalisation de l’étude et le

dépôt du rapport final

Une séance de restitution des résultats de l’étude a été faite sous forme de

communication publique lors des dernières 72 heures du lait local. Les amendements

effectués par le comité de suivi ont été pris en compte pour la rédaction du rapport

final. Le présent rapport final a été déposé en versions papier et électronique.

Page 9: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

6

3. RESULTATS DE L’ETUDE

3.1. Présentation des projets des achats institutionnels

3.1.1. Projet Seeds for Solutions :

Le projet Seeds for Solutions est l’un des deux volets du sous accord signé en 2017

entre le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et

Vétérinaires Sans Frontières Belgique (VSF-B).

Il intervient dans les trois provinces (Oudalan, Séno et Soum).

Le but du projet Seeds for Solutions est de contribuer à l’autonomisation et au

bien-être socio- économique et nutritionnel des populations réfugiées et

hôtes au Burkina Faso à travers le développement durable des micro-

entreprises dans le secteur laitier. Ce projet n’envisage pas de répondre à la

demande locale dans son entièreté, mais plutôt d’augmenter les revenus des

bénéficiaires directs au sein de la communauté réfugiée et les populations hôtes. Le

projet vise à accroitre les revenus des réfugiés maliens durant leur séjour au Burkina

Faso, tout en renforçant leurs actifs (y compris le capital humain sous forme de

compétences acquises) qu’ils pourront utiliser lorsqu’ils retourneront au Mali.

Pour renforcer le rôle important que joue le bétail dans les moyens d’existence

traditionnels de ces populations majoritairement pastorales, le projet vise à (i)

améliorer les compétences, actifs et capacités pertinentes des bénéficiaires, (ii)

soutenir les liens avec les marchés et services et (iii) améliorer l’accès au lait. Il est

attendu que dans le moyen à long terme, 1.370 ménages de réfugiés qui

choisiraient de s’intégrer localement, et des membres de la communauté

hôte (environ 8220 personnes), soit capables de maintenir des activités

génératrices de revenus viables et rentables dans le secteur du lait, en

utilisant leurs propres capacités, ressources et financements.

Le projet contribue à l’amélioration du statut nutritionnel des enfants de réfugiés

maliens. Servir du lait aux enfants dans des cantines au sein des camps de Goudebo

et Mentao améliorera leur régime alimentaire, d’une façon acceptée et préférée par

la population réfugiée. Cette approche est aussi concordante avec la politique lait de

l’UNHCR, et constitue une opportunité pour atteindre les enfants et les personnes qui

Page 10: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

7

s’occupent d’eux avec une éducation nutritionnelle et d’autres activités relatives à la

santé.

Au moins 30 pour cent des bénéficiaires du projet sont des femmes, au vu du rôle

important qu’elles jouent dans la gestion du lait à usage domestique et

commercial.

Dans les cultures peuhles et Touaregs, la transformation du lait est un domaine

dévolu aux femmes. La commercialisation, y compris à travers des micro-entreprises

laitières, est aussi de plus en plus prise en main par les femmes au Burkina Faso.

Des associations de femmes surtout des communautés hôtes dans la région du

sahel gèrent de petites unités de production de lait, et fréquemment ces femmes sont

elles-mêmes des productrices de lait.

VSF-B a initié des activités qui contribuent à l’autonomisation des acteurs des

différents maillons de la chaine de valeurs lait tout en s’attelant à insérer les

réfugiés dans ce tissu économique local. Des microentreprises, œuvrant dans le sous-

secteur de l’élevage, ont été mises en place au sein de la communauté des réfugiés

principalement. En plus de l’accroissement des revenus et des sources de revenus des

réfugiés, cette démarche a aussi pour avantage de les doter d’une expérience en

matière de promotion de chaînes de valeurs lait local et de conduite de

microentreprises (techniques de production, de collecte, de négociation et de

commercialisation du) qu’ils pourront valoriser une fois de retour au Mali.

Ainsi, le paquet d'activités développé se résume à la reconstitution du cheptel, la

constitution des unités d'embouche, la sécurisation sanitaire du cheptel à travers des

campagnes de vaccination, les soins curatif, la distribution d’aliment bétail pour

assurer la survie des animaux et le renforcement des pratiques d’élevage à travers des

séances de sensibilisation.

La contribution de VSF-B à la réalisation du premier objectif a été d’assurer

l’approvisionnement continu en lait des cantines installées dans les camps de Mentao

et Goudebo. Tout au long des trois années, la fourniture du lait a été très régulière à

raison de 300 ml/enfant trois fois par semaine. Aucun incident d’intoxication

alimentaire n’a été signalé en rapport avec la consommation du lait. Ceci témoigne

de la qualité de la chaine de production et de suivi au niveau des mini laiteries. Sur

un objectif de 1.500 enfants devant fréquenter les cantines par séance de

distribution, c’est finalement plus de 2.000 enfants qui fréquentent les

cantines. La progression annuelle du volume total (en litre) de lait distribué dans

Page 11: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

8

les cantines est présentée à la figure 1. P a r m i l es effets positifs, on note que de

façon générale dans tous les camps, il y a une nette amélioration de la situation

nutritionnelle des enfants. Par ailleurs ce volet en lien avec la dynamisation

de la chaine de valeur lait a été un levier important du maintien d’une

cohabitation pacifique entre les deux communautés.

Figure 1 : Quantité (en litres) de lait livré dans les cantines de 2015-2017

D’autre part, le projet a entrepris de contractualiser les relations entre les différents

acteurs. La signature des conventions de collaboration entre les acteurs vise à remplir

une double fonction. La première fonction est de mettre en relation les acteurs de la

chaine de valeurs lait dans un cadre plus ou moins formel. La seconde vise à

sensibiliser les acteurs autour des enjeux du développement de la chaine de valeurs

lait local. Ainsi, au total 621 conventions de collaboration ont été signées entre les

collecteurs et les producteurs, dont 201 dans l’Oudalan, 215 au Soum et 205 au

Séno, puis neuf (9) collecteurs ont signé des conventions avec les laiteries.

Au niveau du développement de la chaine de valeur lait, on note, 7 laiteries

réhabilitées (2 dans l’Oudalan, 2 au Séno et 3 au Soum) toutes fonctionnelles et

livrant le lait dans les cantines des camps de Mentao et de Goudebo. Le projet a

construit également une laiterie mixte (centre de collecte) à Déou qui en raison de sa

situation géographique distante par rapport aux camps n’est pas encore

pourvoyeuse de lait pour les cantines. De plus, le projet a rendu effectif la

construction des quatre (04) centres de collecte qui approvisionnent les laiteries en

lait. Toutes ces infrastructures ont reçu les équipements de

Page 12: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

9

transformation/conservation et de contrôle de qualité adéquat du lait. Mieux,

elles ont toutes été aussi dotées d’un système d’énergie solaire qui leur permet un

tant soit peu d’être énergétiquement autonome.

Deux effets principaux sont à retenir :

En termes de la quantité du lait, grâce à la multiplication des collecteurs et

l’érection des centres de collecte, les laiteries arrivent à avoir le lait en quantité

suffisante pour satisfaire non seulement la demande des cantines mais aussi

celle de leur clientèle tout venant. Globalement, les laiteries doivent s’ouvrir

à d’autres débouchés pour optimiser leur capacité de production qui dépasse

largement la production actuelle.

Sur le plan de la qualité, à tous les niveaux, les tests physico-chimiques sont

réalisés de façon systématique. Le rejet d’un lait de mauvaise qualité est fait

sans détours par les laiteries. Le projet a pu également constater une nette

amélioration du respect des règles d’hygiène au niveau des laiteries. Le taux

d’application des règles d’hygiène est passé de 70% en 2016 à de 97,7% en fin

2017. La qualité du lait au sein de la chaine de valeurs est nettement meilleure

dans l’ensemble. Cela s’est aussi traduit à travers les résultats des analyses

microbiologiques que le Laboratoire Nationale de Santé Publique fait

régulièrement et de façon inopinée. En effet, les laiteries ont enregistré 80,9%

de bons résultats issus des prélèvements du laboratoire, contre 76,7% en 2016,

et 58,8% en 2015.

En appui au développement de la filière en amont, le projet a contribué à la

réhabilitation d’infrastructures structurantes telles que les forages, les boulis et la

récupération de terres pastorales dégradées.

Pour accroître la production laitière des éleveurs ciblés, le projet a développé la

fourniture d’intrants de santé animale et la distribution à coût subventionné de

Sous-Produits Agricoles et Industriels (SPAI). Sur la durée du projet, environ 1616

tonnes d’aliments pour bétail ont fait l’objet d’une subvention au profit des

bénéficiaires du maillon producteur. Les données collectées en rapport avec la

production laitière auprès de 274 vaches de 138 producteurs établissent la

production laitière par éleveur et par vache à 2,12 litres contre 1,7 litre au démarrage

Page 13: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

10

du projet. Ce qui correspond à un accroissement de la quantité moyenne de lait

produite par vache par jour à 24, 7% contre 13,8 % en 2016.

Pour une meilleure promotion de la consommation du lait local, le projet a initié des

campagnes de sensibilisation à travers :

Trois (03) radios que sont la Voix du Soum, Walde Edjef de Gorom-Gorom

dans l’Oudalan, la Radiotélévision 2 Sahel dans le Séno. Elles ont traité au

cours de leurs émissions des thèmes sur la valeur nutritive du lait, la

disponibilité du lait au niveau des mini laiteries, l’amélioration des conditions

socio-économiques des acteurs de la chaine de valeurs lait notamment l’état

nutritionnel, l’éducation et la santé. Ces thèmes sont diffusés en trois langues

(français, moré, fulfulde) afin de toucher un plus grand nombre de public

cible. Des séances d‘information et de sensibilisations ont été menées par les

animateurs radio au profit des bénéficiaires. Au total 677 diffusions ont été

faites dont 240 au Séno, 257 au Soum et 180 dans l’Oudalan ;

Quatre (04) représentations théâtrales au Séno, notamment à Goudebo

refugié, Goudebo hôte, Selbo et Diomga ;

La tenue de trois (03) journées portes ouvertes à Déou, Dori et Gorom-Gorom

pour permettre aux laiteries d’exposer toute la diversité de leurs produits et de

se faire connaitre au grand public ;

La participation à deux foires organisées par A2N et le projet REGIS-AG ainsi

qu’à la journée Agro-alimentaire et la journée mondiale du lait tenues à

Ouagadougou. Une laiterie a reçu le premier prix au niveau national lors

d’un évènement organisé par Oxfam sur les produits locaux ;

L’adhésion à des organisations professionnelles plus étendues. VSF-B a

travaillé à l’adhésion des mini laiteries à l’union nationale des mini laiteries.

3.1.2. Projet Lait au Burkina Faso CANTINES SCOLAIRES ENDOGENES

Lancé officiellement le 04 décembre 2015 le projet Lait au Burkina Faso est une

demande du Gouvernement pour un appui du PAM au programme de cantines

endogènes à travers l’introduction du yaourt produit localement dans le programme

d’alimentation scolaire.

Page 14: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

11

Son objectif général est d’Améliorer les taux de fréquentation dans les

classes, surtout parmi les filles, ainsi que l’état nutritionnel des écoliers.

Comme objectifs spécifiques, il s’agit de :

Améliorer la qualité et diversifier les repas scolaires suivant l’alimentation

locale;

promouvoir le développement de l’économie locale par l’amélioration de la

qualité des produits laitiers vendus ;

Favoriser le développement des petits éleveurs et transformatrices ;

Soutenir les activités génératrices de revenues des femmes.

Les principaux résultats atteints sont les suivants :

Le projet a signé des conventions avec deux (2) laiteries de Dori que sont

KOSSAM NAI BODEJI (KNB) et NAFA KOSSAM (KSS). Ces deux Unités

de Transformation Laitières comptent au total 55 membres qui travaillent

dans les laiteries et 10 employés requis pour la livraison, la manutention et le

gardiennage.

Les volumes de lait du 3ème trimestre 2015 au 2ème trimestre 2018 sont

consignés dans le tableau ci-après ;

UTL Tonnage de yaourt produit

Vente de yaourt au

PAM FCFA

Vente de yaourt aux particuliers

Quantité de lait

traité (l)

Achat de lait éleveurs/

collecteurs FCFA

KNB &

KSS

186 275 193 941 13 917 320 173 988 86 994 392

La destination du yaourt acquis par le projet est consignée dans le tableau ci-

dessous

Période 2015 2016 2017 2018

Planifié Résultats Planifié Résultats Planifié Résultats Planifié Résultats

Ecoles 20 13 35 26 28 28 28 28

Elèves 2 500 2 248 10 000 4 682 10 000 5 859 10 000 5865

Quantités 14,80 14 105 65 105 68 105 40

Page 15: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

12

3.2. Informations liées aux volumes des achats

L’exploitation des informations fournies par les partenaires, les responsables des

unités de transformation laitières (UTL) et les bénéficiaires nous ont permis d’avoir

les données compilées dans le tableau ci-après

Page 16: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

13

Tableau récapitulatif sur l’identification des UTL, les volumes collectés, la transformation et les ventes par achats institutionnels

Unité de

transformation laitière

KOSSAM NAYE

SAHEL

TORD LIPTAKO KOSSAM NAI BODEJI NAFA KOSSAM

IDENTIFICATION

Région Sahel Sahel Sahel Sahel

Province Séno Séno Séno Séno

Commune Dori Dori Dori Dori

Village Dori Dori Dori Dori

Secteur 02 03 Cité des forces vives Cité des forces vives

Année début d’activité 2009 2009 2009 2014

Type d’entreprise groupement Groupement groupement groupement

Affiliation à OP UMPLB UMPLB UMPLB UMPLB

Responsable et contacts DIALLO AISSA HAMA

70 10 86 82/76 65 68 77

BAH HADIATOU

OUSMANE

78 24 37 19

HAMA née KOITA

ADJATOU

77 83 36 23/71 07 48 19

DICKO MARIAM

70 12 86 87/74 17 83 67

PRODUCTIONS

Matière première Lait de vache Lait de vache Lait de vache Lait de vache

Source

d’approvisionnement

collecteurs collecteurs Collecteurs collecteurs

Périodicité de livraison Journalière journalière journalière journalière

Quantité moyenne

collectée par mois en

fonction des saisons

Entre 40 et 100 L

3 000 L en sept. 2018

150 – 300 L

5 630 L en sept. 2018

15 000 – 18 000 L

16 980 L en sept. 2018

15 000 – 18 000 L

15 000 L en sept. 2018

Equipements

disponibles

Frigo, casseroles,

bouteilles de gaz,

thermomètre,

équipements d’analyse du

lait, blouses, coiffes,

caches nez chaussures,

soudeuse,…..

Frigo, soudeuse,

casseroles, thermomètre,

glacières, gaz, spatules,

équipements d’analyse du

lait, blouses, coiffes,

caches nez chaussures,

etc

Frigo, soudeuse,

casseroles, thermomètre,

glacières, gaz, spatules,

équipements d’analyse du

lait, blouses, coiffes,

caches nez chaussures, etc

Frigo, soudeuse,

casseroles, thermomètre,

glacières, gaz, spatules,

équipements d’analyse du

lait, blouses, coiffes,

caches nez chaussures, etc

Page 17: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

14

Produits finis LFP, yaourt, dèguè et le

gapal

LFP, yaourt, fromage (à

la demande), beurre

LFP, yaourt, dèguè et le

gapal, fromage à la

demande

LFP, yaourt, dèguè et le

gapal, fromage

COMMERCIALISATION

Points de livraison Camps de refugié,

marchés de Dori et des

villages environnants

Camps de réfugiés,

kiosques, alimentations,

marchés de Dori et des

villages environnants

Ecoles, boutiques,

alimentations, etc

Ecoles, mines, boutiques,

etc

Partenaire institutionnel VSF VSF PAM PAM

Année de début de

collaboration

2016 2015 2016 2015

Bases de collaboration Contrat contrat contrat contrat

Termes du contrat - 85 l à livrer par jour

- Exigences sur la qualité

du produit

- 100 L à livrer par jour

- Exigences sur la qualité

du produit

- 600 litres par jour

- Exigences sur la qualité

du produit (unité suivie par

le LNSP et un agro-

alimentaire)

- 500 l par jour

- Exigences sur la qualité

du produit (unité suivie par

le LNSP et un agro-

alimentaire)

Mesures

d’accompagnement

- Formation sur l’hygiène

du matériel et

équipements et les

techniques de

transformation

- Dotation en frigo,

casseroles

- Dotation de 08 plaques

solaires

- Raccordement au

réseau SONABEL

- Formations

- Réalisation de la mini –

laiterie en matériaux

définitifs

- Mise à disposition des

équipements de

production d’énergie

solaire

- Formations

- Matériels et équipements

- Formations

- Matériels et équipements

Page 18: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

15

Produits

particulièrement prisés

par l’institution

Lait Frais Pasteurisé 600 F/L

LFP 600 F/L

Yaourt 1 000 F/ L

Yaourt 1 000 F/ L

Recettes générées par

l’achat institutionnel

- 2 040 000/mois

- 24 480 000/an

- 73 440 000 en 3

ans

- 2 400 000/mois

- 28 800 000/an

- 86 400 000 en 3

ans

- 18 000 000/mois

- 162 000 000/an

- 486 000 000 en 3

ans

- 15 000 000/mois

- 135 000 000/an

- 405 000 000 en 3

ans

Appréciation de la

collaboration

Bonne bonne bonne Bonne

Autres clients Commerçants de Dori et

des villages environnants

kiosques, alimentations,

marchés de Dori et des

villages environnants

Boutiques, alimentations Mines, boutiques, etc

Disponibilité d’un

compte dans une IMF/IF

Oui Oui oui oui

3.3. Contribution économique et sociale des achats institutionnels

3.3.1. Avis des bénéficiaires directs

Notre enquête sur le terrain a permis de collecter les avis des bénéficiaires directs sur la contribution des achats institutionnels à leur

développement économique et social. Ils ont également formulé des recommandations et des suggestions. Ces informations sont

résumées dans le tableau ci-après.

Page 19: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

16

Tableau récapitulatif sur la contribution des achats institutionnels au développement socio-économique des

bénéficiaires

Unité de

transformation laitière

KOSSAM NAYE

SAHEL

TORD LIPTAKO KOSSAM NAI BODEJI NAFA KOSSAM

Evolution du nombre

d’employés

- 10 en 2009

- 20 de nos jours

- 40 en 2015

- 64 de nos jours

- 21 en 2009

- 40 de nos jours

- 09 en 2014

- 38 de nos jours

Utilisation des revenus

perçus par les employés

Contribution aux charges

familiales (alimentation,

scolarisation des enfants,

soins, habillement, etc)

Contribution aux charges

familiales (alimentation,

scolarisation des enfants,

soins, habillement, etc)

Contribution aux charges

familiales (alimentation,

scolarisation des enfants,

soins, habillement, etc)

Contribution aux charges

familiales (alimentation,

scolarisation des enfants,

soins, habillement, etc)

Témoignage poignant en

termes de changement

positif intervenu dans le

quotidien de la mini-

laiterie depuis le

démarrage de l’achat

institutionnel du lait

Amélioration de la

qualité des produits finis

Meilleure condition de

travaille à travers

réalisation de la mini –

laiterie

Meilleure condition de

travail, fabrication de

produits laitiers de qualité

Meilleure condition de

travail, fabrication de

produits laitiers de qualité

Difficultés rencontrées Aucune Aucune Aucune Aucune

Perspectives Augmenter la quantité de

lait transformée

Réalisation d’une

seconde mini – laiterie

(terrain déjà) acquis

Réaliser une unité de

grande capacité au nom du

groupement. Déjà un

véhicule 4*4 acquis

Réaliser une grande unité

répondant aux normes,

produire pour le marché

national et même exporter

Suggestions Augmenter la quantité de

lait commandée

Augmenter la quantité de

lait commandée

Appuyer la réalisation de

mini – laiterie sur toute

l’étendue de territoire

national afin d’offrir la

chance à tous les enfants

de consommer du lait local

de qualité

Appuyer l’acquisition des

emballages de qualité

Page 20: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

18

3.1.2. Informations fournies par les autres partenaires

Femmes organisées en groupements féminins / dirigés par les

femmes (99% de femmes) ;

Existence de groupements spécialisés dans la transformation de lait

local à travers des UTL et dirigés par des femmes ;

Production de yaourt local acheté par le PAM pour les cantines scolaires ;

Exemple d’autonomisation des femmes ;

La femme sahélienne : au centre de la chaine de valeur

de lait (production, collecte, transformation, commercialisation,

promotion etc.) ;

Facteur de considération sociale des femmes aux yeux des

hommes ;

Facteur de réconciliation conjugale (retour au foyer de

certaines femmes jadis répudiées par leurs époux) ;

Facteur de changement de statut social : femmes entrepreneuses et

chefs d’entreprise/leaders dans leur communauté;

Participation financière des femmes bénéficiaires (productrices et

transformatrices) aux dépenses de leurs ménages (alimentation,

santé, éducation, bien être…) ;

Développement du marché fourrager et valorisation de la

production fourragère ;

Augmentation des capacités de production de lait cru

chez les petits producteurs laitiers (10l à 100 litres pour certains

ménages).

Meilleur accès des femmes aux institutions de financements (banques, micro

finances). Exemple : 9 000 000 FCFA acquis avec ECOBANK par l’UTL Kossam

N’ai Bodedji en 2016.

Contribution à l’accès à des marchés porteurs

(institution) par les micros entreprises féminines dans la région ;

Page 21: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

19

Exemple de Femme leader

Page 22: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

20

4. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS

4.1. Recommandations

Dans l’optique de la résilience de la filière lait, la CEDEAO prépare actuellement une

offensive régionale pour la promotion du lait local visant à réduire de façon substantielle la

dépendance régionale aux approvisionnements extérieurs en produits laitiers. De cette

opportunité politique, découle une initiative collective conduite par les acteurs de la filière

lait local et appuyée par Oxfam, intitulé « Mon lait est local » en vue de donner une place

de plus en plus importante à la consommation du lait local.

Dans cette dynamique, le réseau du lait équitable membre du COPIL de la campagne

« Mon lait est local » porte le plaidoyer sur les achats institutionnels. Le plaidoyer doit

cibler :

Les institutions en charge actuelle des achats institutionnels (PAM, VSF, HCR, les

collectivités locales) pour augmenter les volumes de leurs achats et étendre leur aire

d’intervention;

Le Ministère en charge des filets sociaux en accord avec l’arrêté du Premier

Ministère sur la priorisation des produits locaux ;

Les structures étatiques passant la commande publique (restaurants universitaires

et hospitaliers, pénitenciers, casernes militaires, etc.) ;

Les structures des collectivités publiques passant la commande publique (cantines

scolaires, mairies, etc.) ;

Les structures des collectivités privées (Ecoles, Hôtels, …) ;

Les banques et IMF pour revoir leurs procédures de crédits et les adapter aux

éleveurs ;

Les usines et ateliers de fabrique d’aliments bétail pour la révision des coûts des

aliments concentrés. Les SPAI sont devenus actuellement les produits principaux de

ces industries ;

Le Ministère en charge des finances pour la révision de la taxation de divers

intrants, matériels et équipements d’élevage afin de permettre une intensification,

voir une mécanisation progressive du sous-secteur de l’élevage ;

Les médias nationaux (radios, Télévisions, journaux, etc.) pour une meilleure

sensibilisation et la promotion du lait local, gage d’une indépendance alimentaire à

base de produits sains sans contraintes de traçabilité ;

Page 23: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

21

4.2. Suggestions

Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques vient de signer un accord de crédit

avec la Banque mondiale pour le développement des filières porteuses comme le lait. Pour

bénéficier pleinement des retombées de ce projet, nous suggérons une meilleure

organisation des acteurs de la chaine de valeur du lait (conventions / alliances productives,

solidarité) en prenant en compte de nouvelles professions (équipementiers, producteurs-

commerçants de fourrages) ;

Les frontières du Burkina Faso étant poreuses, nous suggérons une veille permanente des

acteurs contre les fraudes en dénonçant tout produit illicite et tout comportement

frauduleux aux autorités compétentes ;

Nous suggérons également la prise en compte de la démarche qualité à tous les niveaux

(compétitivité des produits), ouverture aux nouvelles technologies, stabilité du troupeau

productif afin de conquérir des marchés jadis réservés aux produits importés. Tout comme

le miel du Burkina qui est exporté en Europe, le lait local labélisé ‘’Burkina’’ peut conquérir

les supermarchés, les sociétés minières, la sous-région Ouest Africaine et même des

horizons lointains ;

Page 24: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

22

CONCLUSION

Cette étude sur l’évaluation de la contribution des achats institutionnels dans le

développement socio-économique des laiteries bénéficiaires dans la région du

sahel, commanditée par l’UMPL-B et réalisée par Genetic Center, a permis, à un moment

précis, dans le contexte actuel de plaidoyer pour la protection du lait local, d’avoir une

présentation succincte, les méthodes d’intervention et les résultats atteints par les projets

des achats institutionnels, les informations sur les volumes de ces achats et l’impacts socio-

économique de ces achats sur les bénéficiaires directs.

Ces expériences étant concluantes, des recommandations ont été faites afin d’envisager

l’extension des achats institutionnels aux différents acteurs des commandes publiques afin

que les UTL servent d’infrastructures marchandes structurelles de la filière lait local.

Enfin, des suggestions ont été faites afin de renforcer les actions des acteurs de la filière

pour que le lait local du Burkina Faso occupe une place prépondérante dans l’économie de

la sous-région.

Des études de ce genre devraient être régulièrement menées afin de disposer de données

opposables aux différents intervenants dans le sous-secteur.

Page 25: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

i

ANNEXES

Annexe 1 : TDR de l’étude

Termes de références des facilitations et organisations

des rencontres et ateliers avec les autorités et les

chefs de service en charge des achats et

Approvisionnements

I. Contexte et justification

L’économie burkinabè repose essentiellement sur l’agriculture et l’élevage. Ce dernier

occupe plus de 10 % de la population. Malgré une production nationale estimée à 250

millions de litres, les importations de lait et des produits laitiers s’élèvent à plusieurs

milliards de FCFA par an (entre 6 à 10 milliards de francs CFA). Cela est encouragé par un

droit de douane appliqué à certains produits allant de 5% pour les produits conditionnés à

25 kgs et plus jusqu’à 20 % et 35 % pour les spécialités laitières considérés comme des

produits de luxe. Pire, les APE avec l’UE prévoient une libéralisation complète des

échanges commerciaux entre les pays d’Afrique et d’Europe : la poudre du lait,

principale concurrente du lait local, actuellement taxé à 5%, accèderaient aux

marchés africains sans droits de douane.

Dans l’optique de la résilience de la filière, la CEDEAO prépare actuellement une offensive

régionale pour la promotion du lait local visant à réduire de façon substantielle la

dépendance régionale aux approvisionnements extérieurs en produits laitiers. De

cette opportunité

politique, découle une initiative collective conduite par les acteurs de la filière lait local et

appuyée par Oxfam, intitulé « Mon lait est local » en vue de donner une place de plus en

plus importante à la consommation du lait local.

C’est dans cette dynamique que le réseau du lait équitable membre du COPIL de la

Page 26: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

ii

campagne

« Mon lait est local » porte le plaidoyer sur les achats institutionnels. En effet, les

marchés institutionnels constituent des débouchés sûrs pour le lait local dans les pays

producteurs de lait. C’est un levier de développement ayant effet d’entrainement positif

(boosteur) sur la chaine de valeur. Ils constituent également une clef pour ouvrir les

portes des institutions de crédit d’investissement dans le secteur. L’activité de la

campagne s’inscrit dans cette dynamique. Ainsi, l’objectif assigné au projet est : «

Booster la filière lait local à travers les marchés institutionnels gage de débouchés sûrs

et sécurisés ».

Ce plaidoyer a pour cibles :

• Les institutions en charge des achats institutionnels (PAM, VSF, HCR, les

collectivités locales);

• Le Ministère en charge des filets sociaux ;

• Les structures étatiques passant commande publique (restaurants universitaires

et hospitaliers, pénitenciers, casernes militaires, etc. )

• Les structures des collectivités publiques passant commande publique

(cantines scolaires, mairies, etc.).

L’action de plaidoyer se fera en alliance avec les organisations et institutions suivantes :

• Le Ministère des Ressources Animales et Halieutiques ;

• Les Partenaires Techniques et Financiers ;

• Les faitières (APESS, CPF, RBM, PASMEP, UMPL/B, Alliance des OSC Pastorales).

Depuis 2015, le programme alimentaire mondial(PAM) et vétérinaires sans frontière (VSF)

en partenariat avec le Haut-Commissariat des Réfugiés (HCR) mettent en œuvre des

projets d’achat de lait auprès des laiteries du sahel pour alimenter les cantines scolaires.

Ces projets ont eu des impacts positifs sur la chaine de valeur lait local dans la zone du

projet.

Cependant, depuis la mise en œuvre des projets, des données statistiques ne sont

pas disponibles pour valoriser les acquis ».

Dans le cadre de la campagne « mon lait est local » en son objectif spécifique sur

la consommation informée et responsable, le Réseau des Mini laiteries

Page 27: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

iii

représenté par l’UMPL/B, commandite une étude auprès des laiteries bénéficiaires des

marchés institutionnels pour déterminer la valeur ajoutée des contrats (achats

institutionnels) au développement et à la rentabilité économique des laiteries et de

collecter les données auprès des acheteurs institutionnels sur les volumes et montants des

commandes réalisées ces 5 dernières années.

II. Objectif et résultats attendus

L’objectif général de cette étude vise à réaliser une étude d’évaluation de la contribution

des achats institutionnels dans le développement socio-économique des laiteries

bénéficiaires dans la région du sahel.

Objectifs spécifiques :

• Faire une présentation descriptive des projets des achats institutionnels ;

• Collecter les informations liées aux volumes des achats ;

• Analyser la contribution économique et sociale des achats institutionnels ;

• Faire des recommandations et suggestions afin de capitaliser les acquis et travailler à

étendre l’expérience à d’autres bénéficiaires.

Les résultats attendus sont les suivants

• Une présentation descriptive des projets des achats institutionnels est faite ;

• Les informations liées aux volumes des achats sont disponibles ;

• L’impact économique et social des achats institutionnels sur les mini laiteries et

dans le territoire concerné (recueillir des histoires de vie dans les communautés

concernées).

III. DESCRIPTION DES COMPOSANTES

Le consultant travaillera en étroite collaboration avec le chargé de suivi de l’UMPL/B et

des responsables des laiteries membres concernées en vue de traiter de façon détaillée les

points applicables ci-après :

Le rapport final de l’étude devra inclure essentiellement les aspects suivants :

• Résumé des informations clés de l’étude ;

• Aperçu sur le cadre général de la mission ;

• Brève description des expériences d’achats institutionnels ;

• Présentation des informations liées aux volumes et prix des achats institutionnels dans les

différentes régions concernées par l’étude (tableaux d’évolution des chiffres d’affaires sur

Page 28: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

iv

les cinq années de l’étude)

• Présentation de l’impact économique et social des achats institutionnels sur les

mini laiteries et dans le territoire concerné (histoires de vie dans les

communautés concernées) ;

• Faire des recommandations et suggestions afin de capitaliser les acquis et travailler à

étendre l’expérience à d’autres bénéficiaires

• Les contraintes et défis majeurs ;

• Recommandations pour une mise à l’échelle des achats institutionnels

IV. METHODOLOGIE

Le consultant doit proposer une méthodologie qui inclut sa compréhension des TDRs et qui

démontrera la valeur ajoutée spécifique qu’il prévoit d’apporter.

V. PROFIL DU CONSULTANT OU QUALIFICATIONS REQUISES

Le consultant doit être un spécialiste dans le domaine des études socio-économiques qui dispose

de bonnes compétences. Avoir un niveau universitaire minimum de Bac + 5 en gestion des

entreprises en économie, sociologie, etc. avoir une expérience avérée d'au minimum 10 ans dans

la réalisation des études, notamment celles relatives aux petites et moyennes entreprises. Il doit

également avoir une bonne expérience de l’environnement socio-économique du pays en lien

avec la filière lait local.

VI. CALENDRIER ET CHRONOGRAMME DE LA CONSULTATION

La période envisagée pour la réalisation de l’étude est de 10 jours ouvrable à compter de la date

de la signature du contrat. Le consultant doit proposer un calendrier qui respecte la période

retenue pour sa réalisation.

VII. RAPPORT A SOUMETTRE A LA FIN DE LA MISSION

Le consultant devra soumettre :

• 01 rapport provisoire de l’étude en trois (03) exemplaires imprimés en français ;

• une (01) copie électronique ;

• un (01) rapport final.

VIII. SOUMISSION

La soumission pour la présente consultation doit inclure en particulier :

1) Volet Technique : Le soumissionnaire doit placer l’original et deux (02) copies de l’offre

Page 29: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

v

technique dans une enveloppe scellée et cachetée portant la mention « OFFRE TECHNIQUE ».

Cette offre doit inclure en particulier :

• La méthodologie du consultant et déroulement de la mission ;

• La proposition du planning d’exécution générale de la mission ;

• Les copies des attestations des références générales du prestataire (travaux réalisés).

2) Volet financier : Le soumissionnaire doit placer l’original et 2 copies de l’offre financière dans

une enveloppe scellée et cachetée portant la mention « OFFRE FINANCIERE ». Cette proposition

financière doit :

• Indiquer le montant forfaitaire qui doit être tout taxes et frais compris ;

• Les offres doivent être rédigées en français.

Le soumissionnaire doit placer ensuite les deux enveloppes (offres technique et financière), dans

une même enveloppe scellée et non identifiable portant la mention : « Consultation pour une

étude d’évaluation de la contribution des achats institutionnels dans le développement socio-

économique des laiteries bénéficiaires dans la région du sahel ».

IX. EVALUATION DES OFFRES

Chaque proposition technique conforme recevra une note technique (Nt). Le seuil minimum

requis pour la note technique (Nt) est fixé à 60 pts/100pts. Les propositions techniques recevant

une note inférieure au seuil minimum requis seront rejetées et les propositions financières

correspondantes ne seront pas ouvertes et seront retournées à leur envoyeur.

X. CONDITIONS DE PAIEMENT

Les conditions de paiement de la prestation seront les suivantes :

• 50% sous forme d'avance payable dès la signature du contrat de prestation ;

• 30 % Payable à la présentation du rapport provisoire ; • 20 % Payable à la présentation du rapport final.

XI. DATE LIMITE ET LIEU DE DEPOT DES DOSSIERS POUR LA CONSULTATION

Les consultants qui disposent d’une expérience avérée dans le domaine et qui désirent

fournir une assistance technique pour réaliser cette étude sont invités à présenter leurs

meilleures offres technique et financière au plus tard le vendredi 08 octobre 2018 à 15h

00 précises au siège de l’UMPL/B, sis à Ouagadougou dans la cité AZIMMO, non loin du

rondpoint Ave maria. L’ouverture des plis aura lieu le même jour à partir de 16 H dans la

salle de réunion de l’UMPL/B devant les représentants des soumissionnaires qui le

Page 30: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

vi

Yacouba BARRY

désirent.

Pour toute information complémentaire, bien vouloir appeler le : 70 80 55 26 / 76 10 58

16 ou envoyer un mail à l’adresse ci-après : [email protected] cc

[email protected] [email protected]

Page 31: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

VII

Annexe 2 : Canevas du guide de collecte des données

GUIDE D’ENTRETIEN AVEC LES MINI-LAITERIES

N° de la fiche : |___|___|___| Date de l’opération : |___|___|/|___|___|/|___|___|

Nom et Prénoms de l’opérateur (trice) : ________________________________________________________________

Nom et Prénom (s) de l’enquêté :……………………………………………………………………………………………

N° de téléphone de l’enquêté : ………………………………………………………………………………………………

I IDENTIFICATION DE LA MINI-LAITERIE

Région : …………………………………………Province :.................................................................................

Département / commune :.....................................Ville/Village :.........................................................

Secteur /Quartier……………………………….Adresse (BP) :............................................................................

Nom :………………………………………………………………………………………………......................

Année de début d’activité : ………………………………………………………………………………………

Entreprise individuelle : |___| Groupement/association |___|

Affiliation à une OP OUI |___| NON |___|

Si OUI laquelle ou lesquelles ?…………………………………………………………………………………..

Si NON pourquoi ?……………………………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………………………………………........................

Nom et Prénom(s) du responsable:………………………………………………………………........................

Contact du responsable : N° de téléphone:………………/E - Mail………………………………......................

II PRODUCTIONS DE LA MINI-LAITERIE

Quels sont les types de lait utilisés dans la transformation ?

Lait en poudre |___| lait de vache |___| lait de chèvre |___| autres (à préciser)

Quelles sont vos sources d’approvisionnement?

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

Quelle est la périodicité de la livraison ?..................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

Quelle quantité moyenne de lait collectez-vous par mois ? SS :|__________| SP :… |___________|

Page 32: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

VIII

Décrivez les équipements de production dont dispose votre mini-laiterie……………………………………….

……………………………………………………………………………………………………………………

Quels sont les produits finis ? ………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

III COMMERCIALISATION DES PRODUCITS DE LA MINI LAITERIE

Où livrez-vous votre production ? Ecoles…|____| ………Camps de réfugiés……|____|

Combien de partenaires commerciaux avez-vous ? |_________|

Parmi ces partenaires, existent-ils des institutions ? OUI|___| NON |___|

Si oui lesquelles ………………………………………………………………………………………………….

……………………………………………………………………………………………………………………

Depuis quand (année) avez-vous établit ce partenariat ? |___|

Quels en sont les bases ? Contrat |___| Informelle |___|

Quels sont les termes ?.......................................................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………............................

Quelles sont les mesures d’accompagnement ?......................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………........................

Y a-t-il des produits particulièrement prisés par les institutions ? OUI |___| NON|___|

Si OUI lesquels ?...............................................................................................................................

A combien évaluer vous les recettes générées par la commercialisation de vos produits aux institutions ?

Mois |________________| année|__________________|

au cours des 5 dernières années|_________________________|

Quelle appréciation faites-vous de votre relation commerciale avec les institutions ?

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………........................

……………………………………………………………………………………………………........................

Qui sont vos autres clients ?................................................................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

Page 33: RAPPORT DE L’ÉTUDE D’ÉVALUATION DE LA

IX

A combien estimez-vous, les recettes totales de la mini laiterie par mois ? |____| année |____|

Au cours des 5 dernières années |____|

Avez-vous un compte dans une IMF/IF ? OUI |____| NON |____|

IV CONTRIBUTION SOCIO ECONOMIQUE DE L’ACHAT INSTITUTIONNEL DU LAIT A LA MINI LAITERIE ET

COMMUNAUTE

Quelle est l’évolution du nombre d’employés depuis l’ouverture ?...................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

A quelles fins les employés utilisent les revenus perçus ?

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

Quel témoignage poignant pouvez-vous donner en termes de changement positif intervenu dans votre

quotidien depuis le démarrage de l’achat de votre lait par les institutions ?

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la relation commerciale avec les institutions ?.....................

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

…………………………………………………………………………………………………………………

Quelles sont vos perspectives ?................................................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Quelles sont vos suggestions ?.........................................................................................................................

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………

……………………………………………………………………………………………………………………