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RAPPORT D’ACTIVITÉS 2015
2015 Projet CASA – Service d’accompagnement à domicile pour personnes souffrant ou ayant
souffert d’assuétudes
ALISES Asbl/ Ellipse
Rue du Houssu 99 7141 Carnières
Tél : +32(0)64/44 17 20-21
Fax : +32(0)64/44 17 22
Email : [email protected]
Rapport d’activités 2015
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TABLE DES MATIERES
Chapitre 1 : Identification du service ........................................................................................................... 2 1.1 Dénomination et coordonnées ............................................................................................................... 2 1.2 Coordonnées d’une personne de contact ............................................................................................ 2 1.3 Constitution de l’équipe .......................................................................................................................... 2
Chapitre 2 : Naissance du projet CASA ...................................................................................................... 3 Chapitre 3 : L’ASBL ALISES.............................................................................................................................. 4 Chapitre 4 : Description du projet CASA ..................................................................................................... 5 4.1 Nos objectifs ............................................................................................................................................. 5 4.2 Public cible ................................................................................................................................................. 6 4.3 Rôles et fonctions des membres de l’équipe ....................................................................................... 6 4.4 Les réunions cliniques .............................................................................................................................. 7 4.5 Moyens, outils et disponnibilités du service ......................................................................................... 8 4.6 Nos projets ............................................................................................................................................... 8 Chapitre 5 : Le travail en réseau ................................................................................................................... 9 5.1 Participation à divers groupes de travail ............................................................................................ 9 5.2 Articulation avec le réseau 107 de la région du centre ................................................................... 9 Chapitre 6 : Statistiques ............................................................................................................................. 11 Chapitre 7 : Epidémiologie pour l’année 2015 .................................................................................... 15 7.1 Sexe ........................................................................................................................................................ 15 7.2 Moyenne d’âge ...................................................................................................................................... 15 7.3 Nationalité .............................................................................................................................................. 16 7.4 Etat civil ................................................................................................................................................... 16 7.5 Source de revenus ................................................................................................................................. 16 7.6 Origine géographique ........................................................................................................................ 17 7.7 Type de produit(s) consommé(s) ......................................................................................................... 17 7.8 Service envoyeurs ................................................................................................................................. 18 Chapitre 8 : Forces et faiblesses de notre projet .................................................................................. 19 Chapitre 9 : Conclusion ............................................................................................................................... 20
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1.1 Dénomination et coordonnées
ASBL ALISES unité clinique Ellipse – Projet CASA – Service d’accompagnement à domicile pour personnes
souffrant ou ayant souffert d’assuétudes
Le Projet CASA – Service d’accompagnement à domicile pour personnes souffrant ou ayant souffert
d’assuétudes de l’asbl ALISES appartient à l’unité clinique Ellipse, anciennement Ellipse ASBL subsidiée par
l’INAMI et agréé par la Région Wallonne.
Adresse du siège social
Rue du Houssu 99
7141 Carnières
Tél : +32(0)64/44 17 20-21
Fax : +32(0)64/44 17 22
Email : [email protected]
Site : www.ellipsecentre.be – www.alises.be
Adresse et coordonnées de l’institution
Rue de Belle-vue 83
7100 La Louvière
Tél : 0473/79 33 25 - 26
Fax : +32(0)64/22 48 90
Email : [email protected]
1.2 Coordonnées d’une personne de contact
Personnes de contact
Monsieur Stephan LUISETTTO – Directeur – 064/44.17.20
Madame Sandrine DE KEYSER – Responsable Administrative – 064/44.17.20
Madame Daniella TAORMINA – Coordinatrice – 0473/79.33.25-26
1.3 Constitution de l’équipe
Dr Willy SAMAIN – médecin psychiatre
Madame Daniella TAORMINA – Coordinatrice et psychologue
Monsieur Robin DEVLEMINCKX – Assistant social
Madame Aurélie AGARRAT – Educatrice (assistante sociale de formation)
Madame Catherine LAVRY – Educatrice (psychologue de formation)
Technicienne de surface
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La région du Centre (Soignies – La Louvière) a historiquement inscrit le travail avec la population
toxicomane bien avant les autres en Région Wallonne. Pendant plus de deux ans, des bénévoles
construiront le projet d’Ellipse pour aboutir à une convention avec l’INAMI en juillet 1994, date
d’ouverture du centre résidentiel de postcure pour personnes toxicomanes, alcooliques et
pharmacodépendantes. Une antenne ambulatoire que l'on nommera « CAAT », naîtra en décembre
1993. Celle-ci est, quant à elle, subsidiée par la Région Wallonne.
Au cours de ces quelques années d’expérience dans le secteur de la toxicomanie et une pratique de
travail de réseau, les travailleurs de l’Asbl Ellipse ainsi que certains usagers - du résidentiel et de
l’ambulatoire - ont pu mettre en évidence la nécessité de créer un service d’accompagnement à
domicile pour personnes souffrant ou ayant souffert d’une problématique d’assuétude(s) ainsi que leurs
proches. En effet, nous avons pu observer l’isolement de ces personnes et entendre leurs difficultés à
aller vers les services et institutions qui proposent une offre de soins. Les équipes cliniques du centre
résidentiel et de l’antenne ambulatoire peuvent entendre et travailler certaines difficultés mais ne
peuvent accompagner « concrètement » les bénéficiaires dans leurs démarches de socialisation. Pour
répondre à cela, nous avons pensé le projet CASA en lui donnant un caractère proactif dans la
rencontre avec l’usager : « Ce n’est pas le patient qui va vers les professionnels mais le professionnel
qui se rend sur son lieu de vie, à sa rencontre ».
Pour ce faire, nous avons répondu à l’appel à projet du Fonds Assuétudes en proposant la création
d’un tel service. Le 07 mai 2007, nous recevions un courrier du Ministère de la Santé Publique nous
précisant que notre projet était accepté et financé pour un an. C’est à ce moment que naîtra le projet,
labellisé «Projet CASA».
Dans un premier temps, plusieurs réunions préliminaires, entre travailleurs intéressés et rédacteurs du
projet, ont eu lieu afin d’aborder essentiellement des questions techniques à savoir les locaux, la
définition des profils de fonction pour l’engagement du personnel, les outils de travail, les heures
d’ouverture et enfin, concrètement, comment allions-nous mettre en pratique ce que nous avions pensé
de manière théorique.
Le service prend vie concrètement le 1er juillet 2007 pour une durée d’un an, jusqu’au 30 juin 2008…
De juillet 2007 à aujourd’hui, le Projet CASA a connu des subsides annuels de montants variables et
par conséquent, cela a amené plusieurs de nos collaborateurs à partir et d’autres à venir renforcer
l’équipe. Malgré cela, nous nous efforçons au quotidien, dans notre pratique professionnelle,
d’atteindre nos objectifs.
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C h a p i t r e 3 : L ’ a s b l A L I S E S
En 2014, l’asbl Ellipse a fusionné avec l’Ancrage, initiative d’habitations protégées de la région du
centre et Alba – Centre de rééducation fonctionnelle, pour ainsi devenir l’asbl ALISES. Le projet CASA
ainsi que l’antenne ambulatoire « CAAT » font donc partie aujourd’hui de l’unité clinique d’Ellipse de
l’asbl ALISES.
Le projet CASA fait partie intégrante de l’offre de soin de notre asbl. Nous travaillons en amont ou en
aval de l’ensemble des autres services et des collaborations régulières se créent entre les différentes
unités de l’asbl ALISES. La complémentarité de notre service se confirme au fil des années. En effet, le
projet CASA peut intervenir avant une admission au centre résidentiel afin de soutenir la personne
dans son projet de postcure, préparer et accompagner la personne dans l’étape du sevrage, etc.
Nous pouvons également être présent à sa sortie et intervenir à domicile afin d’aider la personne à
fonctionner de manière autonome, à continuer le travail réalisé à Ellipse dans la création d’un réseau
autour du patient et bien d’autres choses.
Pour ce qui est des autres unités de l’asbl ALISES, il arrive fréquemment que l’équipe du projet CASA
soit amenée à accompagner des personnes moralement et/ou physiquement dans leurs démarches
d’insertion socio-professionnelle, dans leur désir d’autonomie auprès de l’Ancrage et/ou du CRF Alba.
Si la personne le désire, nous pourrons également la soutenir dans le maintien de son projet sur du
long terme.
Nous travaillons également en étroite collaboration avec l’antenne ambulatoire. En effet, certaines
personnes suivies par le CAAT, peuvent rencontrer, à un moment où un autre, une fragilité ne leur
permettant plus de se déplacer vers un service extérieur. Le projet CASA prend alors le relais.
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Notre projet est réellement complémentaire à l’ensemble des services proposés par l’asbl ALISES et
pouvoir travailler en partenariat avec ces services, permet d’offrir au patient un accompagnement le
plus adapté à sa demande.
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4.1 Les objectifs
Nous ne sommes pas un service d’urgence ni un service qui se substitue à un autre. Mais bien une
proposition pour le patient de le soutenir, de l’accompagner vers l’extérieur, lui rendre cette démarche
plus accessible… en prenant le temps.
Actuellement, la première rencontre avec le patient, s’effectue dans nos locaux et elle se réalise le plus
souvent à deux. Ensuite, nous estimons s’il s’avère utile ou pas d’effectuer les entretiens à domicile
et/ou accompagnements en co-intervention., toujours en tenant compte du sens d’une telle pratique.
Pour certains patients, que nous dirons plus « chaotiques », présentant une maladie mentale associée à
la toxicomanie ou des traits psychotiques, il est important de poursuivre un travail pluridisciplinaire.
L’objectif premier de notre projet reste d’accompagner physiquement et psychiquement « une
demande ». Nous ne réalisons aucune thérapie. L’équipe tient avant tout à mettre en place un réseau
autour de la personne. De cette manière, nous cherchons à favoriser l’insertion sociale du patient mais
également faciliter son accessibilité aux soins psycho-médico-sociaux, ce qui permet d’éviter les
hospitalisations abusives. Nous aidons nos patients au quotidien, d’un point de vue social, éducatif et
psychologique : nous travaillons les questions liées à l’abstinence, aux rechutes, à la solitude, aux
relations, … en vue d’acquérir une meilleure qualité de vie.
Concrètement, notre équipe propose :
- Un accompagnement à domicile, sur le lieu de vie ;
- Un travail en amont et en aval des services de soins et/ou thérapeutiques existants;
- Un soutien psychologique, émotionnel et social ;
- Un accompagnement vers « l'autonomie » et une meilleure qualité de vie ;
- Une guidance dans l'établissement d'un scénario d'aide et de soins ;
- Un travail de réseau(x) ;
- Un travail de réduction des risques ;
- Un accès aux soins psycho-médico-sociaux ;
- Un accompagnement physique et moral dans les démarches psycho-médico-sociales ;
- Un accompagnement vers les activités sportives, culturelles et sociales ;
- Une orientation auprès des structures de soins ;
- Une écoute des demandes de l'entourage ;
- Un travail au cas par cas.
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4.2 Public cible
Le projet CASA s’adresse à toute personne ayant ou ayant eu une problématique d’assuétude(s)-
drogues illicites, alcool et pharmaco-dépendance. Notre projet s’adresse donc à une population en
marge qui ne va généralement pas vers des services dits « classiques », qui n’ose pas faire le pas vers
des structures généralistes, ambulatoires, lesquelles ne proposent pas une rencontre à domicile.
De plus, nous travaillons également avec la consommation, c'est-à-dire qu’être en traitement ou ne plus
vouloir consommer n’est pas une condition de prise en charge. Nous veillons d’autant plus à les
accompagner du côté de la vie via, entre autres la diffusion d’informations sur la réduction des
risques.
A la création du projet CASA, nous avons dû délimiter notre zone d’intervention et nous nous sommes
référé à la zone 2 telle que définie par l’asbl RASAC (Réseau d’Aide et de Soins en Assuétudes de la
région du Centre). Nous nous déplaçons donc chez les personnes dont le lieu de vie se situe dans cette
zone composée de 14 communes dans la région du centre1. Néanmoins, des accompagnements avec
nos patients peuvent se faire en dehors de cette zone, à partir du moment où cela a un réel sens dans
le travail que nous réalisons avec eux. Pour ce qui est des demandes de suivis de personnes vivant hors
de cette zone précédemment citée, nous y répondons ponctuellement et ce, dans l’éventualité où aucun
autre service ne sait, ne peut ou ne veut intervenir.
Nous effectuons aussi un travail avec la famille et l’entourage de la personne. En effet, nous pourrions
imaginer que ces familles sont tout à fait en mesure de venir jusqu’à l’antenne ambulatoire où elles
pourraient être reçues pour des consultations psycho-sociales. Néanmoins, la réalité de terrain est tout
autre. Effectivement, les parents, les conjoints, les enfants d’une personne consommatrice se retrouvent
souvent en position d’échec, d’incompréhension face à la consommation de la personne qui leur est
chère. Ils peuvent se sentir coupables, responsables, rejetés et donc se retrouver en grande souffrance.
C’est la raison pour laquelle nous travaillons également avec les familles. Ces familles pour qui il est
parfois difficile de faire le pas vers une structure extérieure et pour qui un accompagnement sur le lieu
de vie ou simplement une écoute téléphonique est essentielle. De cette manière, ils pourront être
entendus, soutenus et aidés dans la création d’une dynamique favorable à une prise de parole afin
que chacun se sente en sécurité au sein de la cellule familiale. Il est essentiel de les accueillir dans leur
globalité et avec beaucoup de tolérance. Et même si il nous est impossible de leur donner des solutions
toute faites, nous pouvons les aider à trouver des pistes de solution correspondant à leur dynamique
familiale.
4.3 Rôles et fonctions des membres de l’équipe
L’équipe du projet CASA est une équipe pluridisciplinaire constituée de deux éducatrices (de
formation psychologue et assistante sociale), d’un assistant social, d’une psychologue et coordinatrice
ainsi qu’un médecin psychiatre.
Au sein de notre équipe, nous avons appris à être polyvalents dans notre pratique sur le terrain c'est-
à-dire que chacun d’entre nous est susceptible de travailler avec tous les usagers. De plus, quelle que
soit notre formation, nous sommes amenés à réaliser un travail d’écoute active, de soutien, un
accompagnement dans diverses démarches sociales et administratives ou encore des
accompagnements physiques vers l’extérieur.
Pour certains usagers, le but sera de le soutenir, de l’accompagner, de l’encadrer et de l’amener à une
réflexion dans le cheminement de son idéal d’ouverture vers le monde extérieur et sa socialisation. En
1 Enghien, Braine-le-comte, Soignies, Le Roeulx, Ecaussinnes, Seneffe, Manage, Chapelle-lez-Herlaimont, Morlanwelz, Binche, La Louvière, Estinnes, Merbes-le-Château et Erquelinnes.
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d’autres mots, son idéal de vie… tout en l’aidant à trouver des « balises », afin que peu à peu il
puisse s’aventurer dans la vie de tous les jours avec autonomie. Nous pouvons également accompagner
la personne, à son rythme, dans l’émergence d’un projet personnel quel qu’il soit.
Notre travail avec l’usager part de son discours, de sa vérité subjective. Notre rôle est de donner du
crédit à la parole de la personne, qu’elle se sente entendue et comprise dans sa singularité. Dans un
premier temps, nous tentons de saisir les données personnelles du sujet afin de comprendre le
monde, « le réel » dans lequel il vit. Certains usagers pensent qu’en arrêtant la consommation, leurs
problèmes vont disparaître. Or, c’est le contraire, les difficultés « pansées » par le produit
réapparaissent sous une forme ou sous une autre. Notre travail consiste à ré-éclairer cette difficulté
personnelle dans leur vie, de les aider à percevoir comment le produit est venu y prendre place et de
quelle manière, à partir de là, la personne peut parvenir à un changement de position.
Notre équipe est constituée d’un médecin psychiatre qui participe à l’ensemble de nos réunions
cliniques. Grâce à son expérience de plusieurs années dans le domaine de la toxicomanie et de la
psychopathologie, il apporte un éclairage sur l’éventuelle pathologie des demandeurs et nous aide
dans la définition des orientations à prendre dans l’accompagnement psychosocial ou dans la
collaboration multidisciplinaire. De plus, il est le garant des droits du patient, de la déontologie et de
notre éthique de travail.
Nous retrouvons également la fonction de coordination. Celle-ci permet le relais privilégié entre les
trois unités cliniques de l’asbl, leurs différents services et le pouvoir organisateur. La coordinatrice
représente donc le vecteur « communicationnel » entre les services de l’institution mais également avec
les services extérieurs à celle-ci. Cette fonction de coordination comprend, entre autres, la gestion
journalière par rapport à la cohésion et à l’organisation de l’équipe et la réception des premières
demandes afin de déterminer si le suivi par le projet CASA est adéquat.
In fine, notre rôle en tant que travailleur psycho-social est d’être à l’écoute de la personne et de sa
demande qui peut ne pas être clair au début mais celle-ci émerge généralement au fil des entretiens.
En effet, nous constatons fréquemment que derrière la consommation se cache une multitude d’autres
problématiques (sociales, familiales, financières, etc.) qui sont soit en amont ou en aval de la
problématique d’assuétude(s). Notre rôle à tous est donc de permettre à la personne de mettre des
mots sur sa problématique, de trouver un espace de parole à domicile et l’accompagner dans son
projet de vie.
4.4 Les réunions cliniques
Dans les débuts du projet CASA, nous organisions une réunion clinique toutes les semaines à laquelle
tous les intervenants participaient. Néanmoins, avec la diminution des subsides pour l’année 2012,
ayant pour conséquence la diminution du temps de travail des membres de l’équipe, nous avons pris la
décision de nous limiter à une réunion clinique un mercredi sur deux. Cela nous a permis de
« récupérer » quelques heures pour assurer nos accompagnements.
Notre pratique nous enseigne sur l’importance et la nécessité des supervisions avec notre médecin
psychiatre. En effet, durant ces réunions, nous discutons autour de ce que nous observons et vivons lors
des visites à domicile et des accompagnements extérieurs. De plus, chaque travailleur apporte sa
dimension, sa complémentarité et sa vision de la situation en fonction de sa formation. Nous nous
nourrissons du travail des autres, tout en gardant notre identité professionnelle lors des discussions en
réunion d’équipe.
Ces supervisions nous permettent réellement de réfléchir à nos pratiques, de prendre du recul et de
nous poser des questions quant aux difficultés ressenties, rencontrées sur le terrain. Ceci contribue à
augmenter la qualité de notre travail.
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4.5 Moyens, outils et disponibilité du service
Le personnel du projet CASA partage les locaux avec l’équipe du CAAT afin de garantir la mobilité
et le caractère ambulatoire du projet.
Afin de permettre une communication optimale entre tous les membres de l’équipe, nous utilisons
différents outils de travail tels qu’un agenda commun écrit ainsi qu’une version électronique et un
cahier de communication où tout est « verbalisé » (démarches et interventions effectuées, informations
à communiquer). A côté de cela, chaque patient a son dossier individuel, généraliste et rédigé par
l’équipe (coordonnées, informations d’anamnèse, documents importants, etc.).
Afin de communiquer au mieux avec le réseau, ainsi qu’avec les personnes suivies chez nous ou qui
souhaiteraient l’être, notre équipe a également créé un folder du projet CASA et une page web
présentant le projet qui est accessible via le site de l’asbl ALISES : www.ellipsecentre.be. Nous sommes
joignable sur deux numéros successifs pour une disponibilité accrue et possédons une adresse mail :
Le service est ouvert du lundi au vendredi de 9h à 17h30. Nous avons étendu la plage horaire jusque
17h30 afin d’être disponible pour les personnes ne pouvant nous recevoir la journée.
4.6 Nos projets
En 2010, nous avons répondu à un appel au micro-projet du Relais Social Urbain de La Louvière, avec
le soutien de la Région Wallonne. Dès lors, nous avons proposé un projet « jardin et potager » qui a
été « sélectionné » et les ateliers proprement dit ont pu être effectifs dès 2011. Ceux-ci s’adressaient
à toute personne précarisée avec des caractéristiques d’assuétudes et suivie par le projet CASA ou
l’antenne ambulatoire. Le but premier étant de combattre le repli sur soi, de favoriser le contact
sociétal et de valoriser la personne par le biais d’un projet commun. Ces ateliers avaient également
comme finalité de favoriser l’autonomie et le bien-être collectif de ses participants. Néanmoins, ce
projet demandant, chaque année, un énorme investissement de l’équipe et par manque de
participants, nous avons décidé de ne pas poursuivre ces ateliers en 2015. Retenons malgré tout,
qu’au cours des années passées, ce projet aura permis à plusieurs personnes de s’investir et de se
réunir autour d’un projet commun, d’enrichir ses connaissances du potager et nous l’espérons, de
reproduire, de partager cette expérience avec d’autres personnes.
En 2015, l’équipe de l’antenne ambulatoire de l’unité clinique Ellipse de l’asbl ALISES, avec la
collaboration du projet CASA, a répondu à un appel au micro-projet lancé par le Relais Social Urbain
de La Louvière. Ce projet porte le nom de « la cuisine d’ALISES ». La finalité de ce projet est que des
personnes isolées et aux prises à des fragilités psychologiques puissent aller vers un mieux-être
physique et psychologique en participant à une activité autour de la cuisine. Concrètement, la cuisine
d’ALISES est un moment convivial autour d’un repas complet qui s’organise toutes les deux semaines.
Les membres de l’équipe se proposent d’encadrer le groupe de maximum 16 personnes par repas
proposé. Du fait du mauvais agencement de notre local « cuisine » et du manque de matériel adéquat
à l’élaboration même des repas, l’équipe a mis en place des collaborations avec des institutions
locales compétentes et possédant un réel savoir-faire. La cuisine d’ALISES a pour objectifs de rompre
l’isolement par le biais d’une activité socialisante et ainsi renouer des liens de confiance avec les
autres, favoriser le sentiment d’appartenance mais aussi prendre soin de soi à travers un
comportement alimentaire adapté.
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5.1 Participation à divers groupes de travail
Depuis le mois de mai 2015, nous avons participé à divers groupes de travail organisés par l’asbl
ALISES ou par le réseau :
- Travail de et en réseau autour de la question « Parentalité-toxicomanie » ;
- Participation aux réunions de comité fonction 2 du réseau 107 de la région du centre ;
- Participation aux intervisions cliniques organisées par l’asbl RASAC (précisons que l’unité
clinique Ellipse de l’asbl ALISES fait partie de l’asbl RASAC – Décret région wallonne du 30
avril 2009);
- Participation à la journée organisée pour les 10 ans du RASAC ;
- Participation à plusieurs séminaires cliniques autour de divers thématiques (psychothérapie
institutionnelle, psychanalyse, séjours multiples et retours en résidentiel, le travail avec les
familles, le soin aux justiciables, etc.) ;
- Formation statuaire à des éducateurs de l’ENPJJ-PTF Grand Nord ;
- Formation autour du secret professionnel à Dave, hôpital psychiatrique de Namur ;
- Participation aux réunions inter-institutionnelles ;
- Travail autour du projet de la « cuisine d’ALISES ».
Notre participation à ces divers groupes de travail permet une certaine visibilité de notre service et
par la même occasion favoriser la relation de confiance entre institutions. Cela a pour effet de rendre
ces institutions « pourvoyeuses » d’usagers pour notre service.
5.2 Articulation avec le réseau 107 de la région du centre
Depuis maintenant plusieurs années, nous participons à la constitution du réseau 107 de la région du
centre notamment en participant au comité de réseau ainsi qu’aux rencontres prévues entre
partenaires pour la fonction 2 qui rappelons-le rassemble les équipes ambulatoires de traitement
intensif, aussi bien pour les problèmes psychiques aigus que chroniques. Lors de ces réunions, les
services qui travaillent à domicile se rencontrent, se présentent et font de leurs différences une
complémentarité. Il nous a d’ailleurs été rapporté, durant ces réunions, que le projet CASA est un
acteur incontournable dans le champ des assuétudes.
Depuis maintenant deux ans, nous sommes amenés à travailler avec de nouveaux partenaires que sont
les équipes mobiles du réseau 107 de la région du centre. Ces équipes sont l’émanation d’une réforme
profonde en santé mentale qui prend cours depuis quinze ans. Rappelons que grâce au gel des lits
hospitaliers, un transfert financier vers les équipes mobiles a pu se faire. Dans la région du centre,
deux équipes mobiles ont été créées. Il y a l’équipe mobile de crise de la région du centre (EMC²) qui
intervient dans les situations de crise pour des patients souffrants de problèmes psychiques complexes
aigus et l’équipe mobile 2b qui intervient dans la phase plus chronique des problèmes psychiques.
Nous nous rendons compte au fil du temps que ces équipes mobiles et le projet CASA sont des équipes
réellement complémentaires. Notre complémentarité se vérifie notamment par les limites de chacun de
nos services. En effet, la fréquence maximale de nos visites à domicile est d’une fois par semaine. En
période de crise, cette fréquence peut être relativement insuffisante. Nous pouvons donc faire appel,
avec l’accord du patient, à l’équipe mobile de crise (EMC²) afin de mettre en place un suivi plus
intensif pendant la période critique. Durant cette période, nos deux équipes peuvent travailler
parallèlement ou travailler en collaboration si le patient le désire et ce, afin de se coordonner et de
répondre au mieux à sa demande quelle qu’elle soit. Le projet CASA n’ayant pas de limite de temps
d’intervention et ne clôturant aucun dossier, nous pouvons continuer à travailler avec le patient une fois
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que le suivi avec les équipes mobiles est arrivé à son terme. Un des avantages que possèdent les
membres de l’équipe du projet CASA est aussi la possibilité d’accompagner physiquement les
personnes lors des démarches extérieures par l’utilisation de nos véhicules et le transport de nos
patients, ce qui malheureusement n’est pas possible pour les équipes mobiles de la région du centre.
D’un autre côté, nombreuses sont les personnes qui nous sont orientées par l’équipe EMC² lorsque leur
période limite de 30 jours d’intervention touche à sa fin et qu’il s’agit d’une situation avec
problématique d’assuétude(s) associée à une pathologie mentale. En effet, il est important qu’ils aient
la possibilité d’orienter vers un service se déplaçant au domicile de la personne si celle-ci est
particulièrement fragilisée et pour qui il n’est pas possible physiquement ou psychiquement de se
déplacer. Généralement, lors du premier entretien d’admission chez nous, le patient est accompagné
par un membre de l’équipe mobile afin de faire le lien, que le passage d’une équipe à l’autre se
passe au mieux et que nous puissions continuer le travail initié par les équipes mobiles.
Même si l’un de nos objectifs est d’éviter les hospitalisations abusives, une hospitalisation peut être
nécessaire lorsque l’ambulatoire ne suffit plus. Dans une situation telle que celle-là, nous
accompagnons non seulement le patient dans sa démarche d’hospitalisation, si telle est sa demande,
mais nous tenons également à maintenir le contact avec lui durant son séjour à l’hôpital. Cela peut se
faire par le biais de visites mais également par téléphone. De cette manière, nous favorisons la
continuité du lien et le patient sait que nous serons là à sa sortie pour continuer à le soutenir dans son
quotidien et en étant présent si d’éventuelles difficultés se présentent.
Dans de nombreuses situations, mettre en place un réseau autour de la personne est une priorité. Dans
cette optique, il nous arrive régulièrement de travailler en collaboration avec les hôpitaux
psychiatriques et généraux, les CPAS (service logement, médiations de dettes, etc.), les services de
santé mentale, organismes proposant des activités diverses, l’ASD, les mutuelles, les médecins
généralistes et psychiatres, les plannings familiaux, etc. Depuis 2007, nous avons collaboré avec de
nombreux services et institutions et nous remarquons au fil des années que le projet CASA est de plus
en plus reconnu par ces structures qui ne manquent pas de faire appel à nous.
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Voici un récapitulatif du nombre de personnes que nous avons reçues depuis 2007 à ce jour ainsi que
le nombre de démarches que nous avons réalisées avec elles. Précisons que d’une année à l’autre, le
nombre de travailleurs psycho-sociaux ainsi que le temps de travail de ceux-ci a changé au cours des
années.
Avant tout, sachez que nous entendons par « nouvelles demandes », toute personne qui prend contact
pour la première fois avec le projet CASA entre le 1er janvier et le 31 décembre de l’année
concernée. Les « anciennes demandes » concernent donc des usagers ayant été suivi par le projet
CASA avant l’année concernée.
Nous entendons par « entretiens et/ou accompagnements physiques », des entretiens au sein de la
structure, les entretiens au domicile de l’usager, les entretiens dans d’autres services ainsi que les
accompagnements socio-administratifs. Les « démarches et entretiens téléphoniques ou autres »
comprennent donc les entretiens téléphoniques, les courriers, les fax et les e-mails.
Du 1er juillet 2007 au 31 décembre 2007
Au total, 36 personnes :
23 personnes présentant des problèmes d’assuétudes
13 personnes faisant partie de la famille, de l’entourage
Cela représente 433 démarches :
96 entretiens-accompagnements physiques
337 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2008
Au total, 102 personnes :
75 personnes présentant des problèmes d’assuétudes
27 personnes faisant partie de la famille, de l’entourage
Cela représente 1197 démarches :
302 entretiens-accompagnements physiques
895 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
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Du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2009
Précisons une interruption du projet du 1er juillet au 6 septembre 2009
Au total, 82 personnes :
53 personnes présentant des problèmes d’assuétudes
29 personnes faisant partie de la famille, de l’entourage
Cela représente 1112 démarches :
291 entretiens-accompagnements physiques
821 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2010 au 31 décembre 2010
Au total, 73 personnes :
56 personnes présentant des problèmes d’assuétudes
17 personnes faisant partie de la famille, de l’entourage
Cela représente 1493 démarches :
330 entretiens-accompagnements physiques
1163 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2011 au 31 décembre 2011
Au total, 88 personnes :
68 personnes présentant des problèmes d'assuétudes
20 personnes faisant partie de la famille, de l'entourage
Cela représente 2011 démarches :
459 entretiens-accompagnements physiques
1555 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2012 au 31 décembre 2012
Au total, 73 personnes :
56 personnes présentant des problèmes d'assuétudes
17 personnes faisant partie de la famille, de l'entourage
Cela représente 1649 démarches :
290 entretiens-accompagnements physiques
Rapport d’activités 2015
Page 13
1359 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2013
Au total, 66 personnes :
54 personnes présentant des problèmes d'assuétudes
12 personnes faisant partie de la famille, de l'entourage
Cela représente 1879 démarches :
289 entretiens-accompagnements physiques
1590 démarches et entretiens téléphoniques.
Du 1er janvier 2014 au 31 décembre 2014
Au total, 93 personnes :
79 personnes présentant des problèmes d'assuétudes
14 personnes faisant partie de la famille, de l'entourage
Cela représente 2167 démarches :
517 entretiens-accompagnements physiques
1650 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2015
Précisons une interruption du projet du 18 février 2015 au 31 mai 2015
Au total, 79 personnes :
66 personnes présentant des problèmes d'assuétudes (35 nouvelles demandes et 31 anciennes demandes)
13 personnes faisant partie de la famille, de l'entourage
Cela représente 1796 démarches :
366 entretiens-accompagnements physiques
1430 démarches et entretiens téléphoniques ou autres
Rapport d’activités 2015
Page 14
36
102
82
73
88
73
66
93
13
27
29
17
20
17
12
14
13
23
75
53
56
68
56
54
79
66
0 20 40 60 80 100 120
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Evolution quantitative du nombre de prises en charge depuis 2007
(ex)consommateurs famille, entourage total
337
895 821
1163
1555
1359
1590 1650
1430
96
302 291 330
459
290 289
517
366
0
200
400
600
800
1000
1200
1400
1600
1800
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Evolution quantitative du nombre d'interventions physiques et téléphoniques
Démarches téléphoniques ou autres Entretiens ou accompagnements physiques
Rapport d’activités 2015
Page 15
C h a p i t r e 7 : E p i d é m i o l o g i e p o u r l ’ a n n é e 2 0 1 5
7.1 Sexe
7.2 Moyenne d’âge
Age Nombre
absolu %
15-20 ans 1 1,52% 21-30 ans 3 4,55% 31-40 ans 25 37,88% 41-50 ans 7 10,61% 51-60 ans 15 22,73% Plus de 60 ans 10 15,15% Inconnue(s) 5 7,58% Total 66 100%
47,0%
53,0%
Sexe
Femme Homme
Sexe Nombre absolu
%
Femme 35 53% Homme 31 47% Total 66 100%
Rapport d’activités 2015
Page 16
7.3 Nationalité
7.4 Etat civil
Etat civil
Nombre absolu
%
Célibataire 30 45,45% Marié 3 4,55% Séparé/divorcé 27 40,91% Veuf 2 3,03% Inconue(s) 4 6,06% Total 66 100%
7.5 Sources de revenus
Sources de revenus Nombre absolu
%
Indemnités de mutuelle 41 62,12%
Travail 2 3,03%
CPAS (revenus d’intégration) 8 12,12%
Chômage 2 3,03%
Pension 8 12,12%
Sans revenus 1 1,52%
Inconnue(s) 4 6,06%
Total 66 100%
0
10
20
30
40
50
60
60
5
1 0
Belge
U.E.
Hors U.E.
Autres
Nationalité Nombre absolu
%
Belge 60 90,9% U.E. 5 7,6% Hors U.E. 1 1,5% Autres 0 0% Total 66 100%
Rapport d’activités 2015
Page 17
7.6 Origine géographique
Origine Nombre
absolu %
La Louvière 22 33,33%
Manage 5 7,58%
Morlanwelz 5 7,58%
Binche 4 6,06%
Estinnes 1 1,52%
Ecaussinnes 2 3,03%
Braine-le-comte 6 9,09%
Soignies 8 12,12%
Chapelles-lez-herlaimont 4 6,06%
Ronquières 1 1,52%
Seneffe 1 1,52%
Charleroi 3 4,55%
Le Roeulx 2 3,03%
Anderlues 1 1,52%
Sans domicile fixe 1 1,52%
Total 66 100%
7.7 Type de produit(s) consommé(s)
Type de produit(s) consommés Nombre absolu
%
Alcool et/ou médicaments 44 66,70%
Cannabis 0 0%
Cocaïne 2 3,03%
Héroïne 3 4,55%
Polyconsommation (alcool, cannabis, cocaïne, héroïne, méthadone, etc.
17 25,76%
Total 66 100%
Rapport d’activités 2015
Page 18
7.8 Service envoyeur
Envoyeurs Nombre absolu
%
Ellipse résidentiel ou antenne ambulatoire 10 15,2%
Services spécialisés en assuétudes 3 4,5%
Hôpitaux généraux et psychiatriques 10 15,2%
Services de santé mentale 0 0%
CPAS 9 13,6%
Equipes mobiles du réseau 107 20 30,3%
Justice 2 3,0%
Bouche à oreille 4 6,1%
Médecins généralistes et psychiatres 2 3,0%
Autres 6 9,1%
Total 66 100%
15,2%
4,5%
15,2%
0,0%
13,6%
30,3%
3,0%
6,1%
3,0%
9,1%
Envoyeurs
Ellipse résidentiel ou antenne ambulatoire
Services spécialisés en assuétudes
Hôpitaux généraux et psychiatriques
Services de santé mentale
CPAS
Equipes mobiles du réseau 107
Justice
Bouche à oreille
Médecins généralistes et Psychiatres
Autres
Rapport d’activités 2015
Page 19
C h a p i t r e 8 : F o r c e s e t f a i b l e s s e s d e n o t r e p r o j e t
Il n’existe pas ou peu de services, dans le champ des assuétudes, se rendant à domicile et offrant des
entretiens psycho-sociaux ainsi que des accompagnements. Et pourtant, rencontrer la personne dans
son milieu de vie favorise sa mise en confiance et son expression. D’un autre côté, le travailleur peut
mieux apprécier la qualité du milieu de vie, son contexte et observer les habitudes de vie de l’(ex)-
usager. En d’autres termes, les visites sur le lieu de vie favorisent une vision plus globale de la
personne, indispensable pour travailler la problématique de l’assuétude.
L’un de nos principes de base est d’impliquer les usagers dans le travail réalisé avec ceux-ci, qu’ils
soient actifs et non passifs dans les démarches entreprises, que celles-ci soient administratives ou de
nature différente. Nous travaillons donc avec la personne et pas uniquement pour la personne.
L’important est de l’amener à trouver d’elle-même des solutions à sa situation et de favoriser son
autonomie dans la vie quotidienne, le tout en travaillant à son rythme, à sa demande et toujours en
accord avec celle-ci.
Depuis les débuts de notre projet, nous avons été soucieux de ne pas rendre les usagers dépendant de
notre service, à notre institution. Le but n’étant pas de passer d’une dépendance à une autre. Bien au
contraire, notre objectif est d’amener la personne vers une autonomie de vie. C’est pour cette raison
qu’il est important de mettre en place un réseau autour de la personne, plusieurs personnes ressources,
des balises auxquelles elle peut se raccrocher ou se tourner en cas de besoin.
Nous pensons que chaque réseau 107 devrait avoir une équipe comme le projet CASA. En effet, nous
nous retrouvons parfois face à des difficultés d’orientation lorsqu’arrive dans notre service, des
personnes se situant hors de notre zone d’intervention (hors de la zone 2), particulièrement du côté de
Charleroi. Effectivement, aucun autre service spécialisé et se déplaçant à domicile n’existe de ce côté.
Nous accompagnons ponctuellement ces personnes mais nous ne pouvons malheureusement pas les
accompagner sur le long terme. Néanmoins, nous tentons de les orienter au mieux vers d’autres
services existants. Si, à l’avenir, d’autres équipes telles que la nôtre venaient à se mettre en place au-
delà de la région du centre, nous serions heureux de partager notre expérience dans la pratique du
travail à domicile.
Depuis le début du Projet CASA, nous avons pris comme orientation de travailler à la demande c’est-
à-dire que, lorsqu’un service, une institution prend contact avec l’équipe afin de mettre en place un
suivi, nous leur proposons d’avoir un contact directement avec la personne. Nous souhaitons
effectivement éviter que l’orientation ne devienne une prescription du service envoyeur. Pour l’avoir
déjà expérimenté, le suivi est souvent voué à l’échec … Nous nous sommes rendu compte qu’une
relation de confiance a beaucoup de difficulté à s’instaurer et qu’alors le travail effectué n’a aucun
sens pour le patient lui-même.
Depuis la création du projet CASA, nous n’avons jamais eu à gérer une liste d’attente car il n’en existe
pas. Afin de maintenir cela, nous avons été amenés à réorganiser notre fréquence d’intervention
auprès de notre public. De plus, la demande que nous adressent les personnes que nous rencontrons ne
nécessite pas toujours une prise en charge à long terme mais parfois une rencontre ponctuelle peut
suffire, que ce soit pour une prise d’informations, une orientation vers un service davantage adapté à
Rapport d’activités 2015
Page 20
la demande, etc. Néanmoins, le service reste disponible pour ces personnes si elles désirent reprendre
contact avec nous dans le futur.
C h a p i t r e 9 : C o n c l u s i o n
Aujourd’hui, nous pouvons dire que le projet CASA a forgé sa place au sein du réseau. Suite à de
nombreux partenariats avec différents services accueillant et travaillant avec des usagers de drogues,
nous pouvons dire que notre projet répond à une réelle demande du terrain. En effet, chaque jour de
nouvelles demandes de suivis émanent. Les professionnels et les bénéficiaires sont enthousiastes à notre
proposition de services et, sont en demande pour que notre initiative puisse continuer et même se
réaliser ailleurs, en dehors de notre compétence territoriale.
Nous constatons que les arrêts d’activités produits par les projets « one shot » sont, à chaque fois,
dommageables pour le travail clinique et pour la prise en charge longitudinale avec les patients. En
effet, au fil des années, des liens tissés entre bénéficiaires et certains professionnels ont été rompus
avec leur départ et pour des patients précarisés, parfois chaotiques, il est difficile de tisser à nouveau
des liens avec d'autres professionnels. Chaque année, certaines personnes sont « perdues » en fin de
subsidiation tandis que d'autres ont continué à faire appel à notre service. Cela nécessite, chaque
année, non seulement, un temps d'adaptation mais également une dépense d'énergie dans la
reconstruction d'une relation de confiance tant pour l'usager que pour le travailleur.
Pour l’équipe du projet CASA, un critère de réussite d’un traitement n’est pas forcément l’abstinence.
Que la personne se sente bien dans sa peau, qu’elle retrouve ses balises sur le plan social et
professionnel est l’objectif prioritaire de notre service. Avant tout, il est indispensable d’écouter leur
histoire, d’accueillir ces personnes aux prises avec des situations difficiles et souvent à la limite du
passage à l’acte. Si, par la suite, notre service peut constituer un lieu d’adresse possible où ils peuvent
soumettre leur détresse, notre mission sera atteinte.
Au terme de quelques années, nous pouvons dire que, de manière qualitative, le travail réalisé est
positif bien que nous soyons conscients qu'il y ait encore des améliorations à y apporter. D'un point de
vue quantitatif, nous pouvons dire que le nombre de patients que nous pensions rencontrer par le biais
du projet CASA dépasse nos espérances de départ.
Pour les années à venir, nous souhaitons d’une part poursuivre le travail entamé avec notre public cible
et améliorer notre travail au quotidien en répondant aux besoins concrets du terrain. Il nous apparaît
évident que le projet CASA a du sens ainsi que sa place dans le réseau et le circuit de soins. Le travail
effectué répond réellement à un manque, à un besoin.
En conclusion, il nous semble primordial de pouvoir trouver des subsides structurels afin de poursuivre
le travail initié depuis juillet 2007.