rapport d’activitÉ 2014 · «notre abri» accueille et héberge 56 enfants âgés de 0 à 6 ans....

RAPPORT D’ACTIVITÉ 2014

LE SASPE LA MAISON D’ENFANTS

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri »

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Dans chaque cœur il peut faire un froid d’igloo … Dans chaque cœur il y a un printemps caché C’est le trésor qu’il vous faudra rechercher F. Cabrel

INTRODUCTION

À Notre Abri, l’année 2014 a été riche d’événements, d’activités, de projets. Nous vous invitons à découvrir au fil de ce document :

- Page 3 l’organigramme

- Page 4 la vie à Notre Abri en 2014

- Page 5 l’équipe

- Page 6 la présentation de la structure de Notre Abri, et de sa pédagogie

- Page 11 l’activité 2014 de la Pouponnière (le « SASPE »)

- Page 18 l’activité 2014 de la Maison d’Enfants

- 4 l’Assemblée générale et le Conseil

d’administration. Coordonnées de l’asbl

3 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri »

Asbl NOTRE ABRI Directeur André Thôme

La POUPONNIERE La MAISON D’ENFANTS Direction : Claire MEYER Direction : Dominique SIMON

Hébergement de 24 enfants de 0 à 6 ans Hébergement de 32 enfants de 0 à 6 ans

Agrément ONE comme SASPE Agrément AAJ comme « PPP »

Chef éducatrice : Déborah Vierendeels Chef éducatrice : Sophie Dufermont

Psychologues : Ana DURO, Sandrine MASSON Psychologues : Cécile WALOT, Virginie DELCROIX, Aline MICHAUX

Le TIPI La PETITE MAISON

8 enfants de 0 à 6 ans 8 enfants de 0 à 6 ans

5 éducateurs-puéricultrices 5 éducateurs-puéricultrices

Le CHAPITEAU La RITOURNELLE



L’OMBRELLE La GRANDE MAISON



La SANTOLINE

8 enfants de 0 à 6 ans

5 éducateurs-puéricultrices

SERVICES COMMUNS Accueil et secrétariat Equipe médicale Equipe éducative de nuit cuisine Lessive et couture Entretien Equipe technique

Katia BOURDON Dr Harold du ROY, pédiatre 6 éducatrices 2 cuisinières 2 lavandières 4 ménagères 2 techniciens

Kristel BECERRIL Magali DAEL, infirmière

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri »

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LA VIE A NOTRE ABRI EN 2014

L’année 2014 à été bien remplie de projets et de réalisations ; en voici quelques uns : Début mai, 140 kms à vélo de Knokke à Uccle avec 34 participants : cette course parrainée nous aidera à réaliser beaucoup de projets. En juillet et août : chaque jour, un ou deux groupes d’enfants partent avec leurs éducateurs à la découverte de terrains inconnus : Planckendael, Huizingen, Ostende, Pairi-Daiza, la forêt de Soignes, le Bois de la Cambre, le musée des enfants, le Tilt, le musée des sciences naturelles, Fantasyland, le parc de la Sauvagère, un film au cinéma par jour de grande pluie, un spectacle de cirque, de marionnettes, la piscine, Aqualibi, le zoo d’Anvers, le Domaine de Chevetogne, la plaine de jeux du Parc Malou … Il faut s’organiser pour les véhicules, les pique-niques, prendre les langes et les biberons, la crème solaire et les parapluies … En juillet et aout, encore : chaque lundi, les enfants (et leurs parents lorsqu’ils sont en visite) découvrent au jardin les invités et les animations du jour : des vaches des poules et des poneys, un château gonflable, un carrousel, la « Maison du conte » vient raconter des histoires aux petits, « A vos souhaits » vient proposer des jeux de société pour tout-petits, les enfants réalisent des créations plastiques avec « Ourim et Toumim, les enfants découvrent le plaisir du mouvement avec « Youplaboum », « Musique et Mosaïque » vient bercer les oreilles des enfants à travers un bel éveil musical, des marionnettes envahissent le guignol…

Novembre : très belle expérience avec six « grands enfants » (3 et 4 ans) et trois éducateurs qui partent une semaine à Château Cousin, un magnifique endroit qui nous offre son accueil chaleureux. Le 13 décembre, un concert au profit de Notre Abri à la ferme du Biéreau, Louvain-la-Neuve. Et encore …

- De fidèles Mamy-conteuses sont venues chaque semaine lire une histoire à quelques enfants,

- Trois jeunes bénévoles de l’Année Diaconale sont venues de l’étranger pour se mettre au service des enfants durant une année,

- Quelques bénévoles s’engagent à venir régulièrement un moment dans la semaine pour prendre l’une ou l’autre chose en charge : une présence à l’un ou l’autre enfant, le tri des vêtements et des jouets que l’on est venu nous déposer.

- Le Centre de Guidance pour Enfants Bel Air, d’Uccle, vient chaque lundi pour « l’Espace Bel Air », un accompagnement des parents qui viennent voir leurs enfants,

- L’atelier d’art plastique pour tout-petits « Ourim et Toumim » se met en place les vendredis matins pour une huitaine d’enfants de deux ans,

- Plusieurs fêtes avec les enfants ont ponctué l’année : déguisements et grand goûter au carnaval, chasse aux œufs dans le jardin à Pâques, barbecue de saucisses fin juin, Halloween, gouter et cadeaux à Noël. Sans oublier notre très célèbre Saint Nicolas qui est venu rencontrer les enfants et leurs parents. Et les fêtes d’anniversaire. Et les fêtes au départ de chaque enfant…

- Quelques fêtes avec les adultes ont également ponctué l’année comme le départ à la pension de Nadine et Marie-Paule, le souper de fin d’année scolaire.

5 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri »

L’ÉQUIPE AU TRAVAIL (début 2015)

Direction André THÔME, Directeur de l’asbl Claire MEYER, Directrice de la Pouponnière (SASPE) Dominique SIMON, Directeur de la Maison d’Enfants Psychologues Virginie DELCROIX Ana DURO Sandrine MASSON Aline MICHAUX Cécile WALOT Chef-éducatrices Déborah VIERENDEELS Sophie DUFERMONT Secrétaires Katia BOURDON Kristel BECERRIL Médical Dr Harold du ROY de BLICQUY, pédiatre, Magali DAEL, Infirmière,

L’équipe éducative 45 éducatrices, éducateur et puéricultrices, pour les équipes de jour des sept unités de vie, et l’équipe de nuit. Equipe technique Les cuisinières, les ménagères des unités de vie, les techniciens pour la maintenance et les travaux, la lavandière et la couturière Animateurs de week-end 1 étudiant(e) dans chaque groupe samedi et dimanche après-midi

Et les bénévoles… … qui nous aident auprès des enfants, pour le linge et les jeux, pour lire des histoires le mercredi et le samedi, les jeunes volontaires de l’Année Diaconale, les personnes qui s’engagent pour organiser des évènements, concert, 140km à vélo, …

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » Structure et pédagogie

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LA POUPONNIÈRE ET LA MAISON D’ENFANTS

NOTRE ABRI Structure et pédagogie

QUI EST NOTRE ABRI ?

Notre Abri, fondé en 1918, est une association sans but lucratif, dont l’objet est « d’apporter aux enfants de toute condition une aide spécialisée telle que notamment définie par le décret du 4 mars 1991 relatif à l’Aide à la Jeunesse et/ou par tout autre texte légal et réglementaire applicable actuellement et dans l’avenir à ces enfants, entre autre par la création, l’organisation et l’entretien de maisons d’accueil destinées à l’hébergement des enfants, par la création de tous les services d’aide à la petite enfance, en ce compris l’accompagnement des parents dans leurs difficultés parentales. » (article 3 des statuts de l’asbl Notre Abri)

LA POUPONNIÈRE ? LA MAISON D’ENFANTS ?

Actuellement, le projet de l’asbl se réalise à travers deux branches :

1. La Pouponnière. Celle-ci est agréée et subsidiée par l’Office de la Naissance et de l’Enfance (ONE) en tant que « Service d’Accueil Spécialisé de la Petite Enfance » (SASPE). Elle accueille et héberge 24 enfants âgés de 0 à 6 ans, cet accueil est organisé en 3 unités de vie.

2. La Maison d’Enfants, agréée et subsidiée par l’Aide à la Jeunesse (AAJ) en tant que Projet pédagogique particulier : « Service d’Accueil et d’Aide Intensive aux Tout-petits ». Elle accueille et héberge 32 enfants âgés de 0 à 6 ans, cet accueil est organisé en 4 unités de vie.

La tranche d’âge est donc identique à la Pouponnière et à la Maison d’Enfants. Le travail est de même nature, et se réalise avec des moyens comparables. Cette double structure s’explique par le fait que l’ASBL a obtenu au fil de sa longue histoire un agrément et une subsidiation auprès de l’ONE pour une partie de son activité d’hébergement (la Pouponnière) et à une autre époque un agrément et une subsidiation distincts auprès de l’Aide à la Jeunesse (la Maison d’Enfants).

La différence significative entre Pouponnière et Maison d’Enfants réside dans le fait que, si chacune de ces entités accueille les enfants hébergés et travaille sur mandat du SAJ, du Tribunal de la Jeunesse ou du SPJ, la Pouponnière a la possibilité de prendre en charge quelques enfants sur la simple demande de leurs familles. On parlera alors de placement non mandaté.

7 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » Structure et pédagogie

ORGANISATION CONCRÈTE DE LA STRUCTURE

«Notre Abri» accueille et héberge 56 enfants âgés de 0 à 6 ans. Et cela, 365 jours par an. Pris en charge dans 7 petites unités de vie de 8 enfants de 0 à 6 ans, l’objectif est de concentrer les compétences et les énergies de chaque professionnel pour permettre à chaque enfant et à chaque famille de reprendre pied dans une vie jusqu’ici malmenée par des souffrances, des difficultés familiales, ou toute autre atteinte à l’épanouissement. Chaque unité de vie pourrait se comparer à un appartement, avec des espaces de jeu, de repas, de sommeil et de soins. Les enfants ne sont jamais regroupés entre unités, sauf cas de force majeure : plusieurs éducateurs malades et impossibilité de les remplacer.

Les enfants restent dans la même unité de vie du début à la fin de leur prise en charge, ce qui implique une verticalité des âges.

Une équipe de 5 éducateurs et éducatrices (en moyenne 3,6 équivalents temps-plein) encadre chaque unité de vie pour la prise en charge en journée (7h15 à 20h). Les membres de l’équipe se relaient pour couvrir les 365 jours de l’année. Ainsi, à travers une institution qui compte plus de 60 travailleurs, chaque enfant peut trouver dans son environnement de vie une continuité de relations, de lieux et de personnes. Chaque biberon est donné

par un adulte qui connaît les habitudes de l’enfant et celui-ci peut bien identifier qui s’occupe de lui.

Une ménagère travaille à mi-temps dans chaque unité de vie pour assurer l’entretien et le nettoyage des lieux. Sa présence quotidienne permet qu’elle soit une véritable présence auprès des enfants.

Afin que l’équipe éducative soit disponible pour les enfants, un ensemble de personnes travaillent pour toutes les unités de vie :

- L’infirmière et le pédiatre, - Les deux secrétaires, - Les deux cuisinières, - La lavandière, - Les éducateurs de nuit, - Les deux attachés à la maintenance

technique, - Des aides bénévoles telles que l’atelier de

lecture aux tout-petits, activités, … La Pouponnière et la Maison d’Enfants organisent également des prises en charge sous forme de guidance éducative en famille, après une période d’hébergement (appelée « code M »).

LE CONCEPT DE L’ARBRE PEDADOGIQUE

Notre Abri est donc une grande institution. Beaucoup d’enfants y sont confiés, beaucoup de professionnels sont amenés à travailler ensemble autour des unités de vie, de chaque enfant, chaque famille. 56 enfants. Et davantage encore de professionnels… Sept unités de vie fonctionnent en parallèle. Sept équipes éducatives mettent leur compétence au service des besoins des enfants et de leurs familles. Chacune de ces unités s’inscrit dans une appartenance au « tronc commun » de Notre Abri et chaque équipe partage les objectifs, la pédagogie, le travail clinique, les horaires de travail,….Par contre et à titre d’exemple, l’organisation des bains est propre à chaque unité de vie. La dynamique institutionnelle s’inscrit donc dans la complexité d’une affiliation commune, d’un projet unique, et à la fois, d’une singularité de chaque entité (Pouponnière/Maison d’Enfants), de chaque unité de vie (p.ex. Ombrelle/Santoline), de chaque enfant, chaque famille, de chaque professionnel. C’est pour pouvoir refléter à la fois cette unité et cette diversité que le présent document est pensé comme un « arbre pédagogique ».


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« L’arbre a ses racines, elles sont multiples, certaines sont anciennes et d’autres récentes, elles gagnent toutes en profondeur avec le temps. C’est la partie la moins visible. C’est par les racines que l’arbre se nourrit. Elles tiennent l’arbre debout dans la tempête. L’arbre a un tronc. Le tronc est solide, il donne appui et hauteur aux branches. C’est peut-être la partie la plus évidente de l’arbre. Au fil des saisons, le tronc s’élargit d’une nouvelle écorce sans jamais perdre ce qu’il a gagné de la saison précédente. L’arbre a des branches. Toutes naissent du tronc, mais toutes n’ont pas la même grosseur ni la même forme. Chaque branche donne vie à d’autres branches, toujours plus petites et trouvant toujours leur appui et leur sève à travers elles. Leur croissance ne va pas plus loin que les racines. Leur croissance se poursuit en préservant l’équilibre de l’arbre. L’arbre a des feuilles, très nombreuses et toutes différentes mais l’arbre se reconnait en chacune. C’est vers elles que monte la sève des racines. Les feuilles témoignent de la vitalité de l’arbre. Les feuilles s’agitent au moindre souffle, bénéficient du moindre rayon de soleil, et se mouillent à la moindre goutte de pluie. Elles se renouvellent souvent. L’arbre a des fruits. Ils naissent, grossissent et murissent pour quitter l’arbre et nourrir d’autres, ailleurs. A chaque saison de nouveaux fruits naissent. L’arbre vit et est en échange constant avec un environnement qui lui est indispensable. Le terreau des racines, l’air, l’eau et le soleil. L’arbre est capable d’une certaine souplesse pour supporter une nouvelle charge, le poids d’une nouvelle branche, ou résister à la tempête. L’arbre, pour vivre, doit constamment rester alimenté par son environnement. Il doit aussi s’y adapter. Chacune des parties de l’arbre est également indispensable au tout qu’elles forment ensemble. Le modèle de l’arbre sous-tend en lui-même des valeurs. L’arbre est structuré, est composé d’organes aux fonctions différenciées mais il n’est pas hiérarchisé au-delà de ce que justifient son équilibre et sa santé. Aucune instance n’est l’arbre à elle seule. Qu’est ce qu’une racine sans branche qui lui correspond ? Et qu’est ce qu’une branche sans le tronc sur lequel s’appuyer ? L’arbre forme un tout cohérent, interdépendant, mais permet la singularité, la vie et la croissance de ses parties. »

9 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » Structure et pédagogie

MOTIVATION :

La Maison d'Enfants et la Pouponnière ont acquis une expérience particulière dans la prise en charge des tout-petits et l'approche des troubles précoces de la parentalité. Sur base de cette expérience le service propose de développer un projet qui permet d'apporter aux enfants et à leurs familles une aide rapide, intensive et adaptée au très jeune âge des enfants. L'ambition de ce projet particulier adressé aux Tout-Petits est de tenter de prévenir dans la mesure du possible un risque de chronicité et de répétition transgénérationnelle des difficultés par une intervention précoce intensive. Le projet vise à offrir une aide adaptée aux tout-petits dont les familles traversent des difficultés, ou étant en situation de danger, de négligence grave ou de maltraitance. La prise en charge des enfants associe leurs familles, et cherche à développer en profondeur le travail avec les parents.

A QUI S’ADRESSE LE PROJET ?

Tout petit enfant ou jeune enfant issu d’une famille traversant de grandes difficultés pour assumer à temps plein la prise en charge de l’enfant, ou tout jeune enfant en danger, victime de négligence grave ou de maltraitance : - Pathologie du lien parent-enfant, troubles

précoces de la parentalité, psychopathologie du parent, parents toxicomanes.

- L’enfant est accueilli avec toutes ses difficultés : présentant un syndrome de sevrage suite à l'alcoolisme ou à la toxicomanie maternelle, malade ou avec un retard de développement, porteur d’un handicap.

- Age : 0-6 ans (âgé de – de 3 ans à l’accueil) - Mandat : SAJ/ Tribunal de la Jeunesse / SPJ, ou à

la demande des parents.

L'ACCUEIL DE L'ENFANT

Lors de son arrivée, l'enfant vit une rupture radicale d'avec le(s) milieu(x) dans le(s)quel(s) il vivait. Pour aider l'enfant à vivre ce changement, l'équipe de "Notre Abri" encourage la famille à apporter quelques objets qui permettent à l'enfant de garder des traces tangibles de ce qui hier constituait son univers : vêtements de la mère pour un nourrisson, peluche ou autre objet transitionnel, jouet familier et photo des parents sont autant de moyens possibles parmi d'autres. Des informations sont recherchées sur les habitudes et le passé de l'enfant (à la crèche, informations médicales, ...). Les éducateurs prennent soin de prévenir les enfants du groupe de l’arrivée du nouvel entrant. Lorsque l'enfant arrive, il est important que sa famille soit informée du fonctionnement de "Notre Abri", et notamment de qui s'occupera de leur enfant. A cet effet, un livret d'accueil est donné aux parents, celui-ci présente ce que "Notre Abri" proposera à l'enfant. La parole dite à l'enfant lors de son arrivée est importante. Souvent, la famille en souffrance a besoin d'être aidée pour dire à l'enfant ce qui se passe, avec des mots adaptés. Pour favoriser cette parole, les équipes éducatives et les psychologues sont complémentaires. Ce souci de dire la réalité à l'enfant reste permanent tout au long de la prise en charge. Si c'est possible, une visite préalable est proposée à la famille avant l’arrivée de l’enfant, voire, idéalement, une familiarisation.


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Dans les situations d'urgence, l'accueil d'un enfant peut se faire immédiatement, y compris les week-ends et les jours fériés.

DURÉE DE LA PRISE EN CHARGE :

Suivant les situations : de quelques jours à ... plus long terme. L’objectif est de mobiliser rapidement les ressources familiales, de manière à ce que l’enfant puisse intégrer ou réintégrer son milieu de vie dans de bonnes conditions. En début de prise en charge, après une réunion avec la famille chez le mandant, une réunion est organisée rapidement à Notre Abri avec les parents afin de présenter l'équipe et le fonctionnement du service par rapport au mandat. Au cours des trois premiers mois, l'équipe réalise un bilan multidisciplinaire complet reprenant nos observations, évaluations et nos pistes de travail ; ce bilan est partagé avec les parents et soumis au mandant. Une procédure de travail intensif dès l’arrivée de l’enfant permet la construction d'un projet de vie et tend à diminuer la durée de la prise en charge. Après ce bilan, le service envoie régulièrement des rapports au mandant. Le but de ce processus est d’évaluer les possibilités de mobiliser les ressources parentales et familiales. Les premières hypothèses s’appuient sur les éléments amenés par la famille et par les autres professionnels ; le travail s’oriente déjà à ce niveau. Lorsque, en raison de la gravité et de la persistance des difficultés ayant motivé le placement, le mandant n’oriente pas le travail vers une

réintégration en famille, un autre projet de travail et de vie pour l’enfant est sollicité.

FINALITÉ

Tout enfant porte en lui de nombreuses richesses que les adultes peuvent révéler. Tout enfant a une famille que l’équipe de Notre Abri respecte. Toute l'action de "Notre Abri" s'enracine dans une approche non déterministe de l'enfant, de sa famille, de son milieu, et ce, quelles que furent les difficultés qui ont motivé l’arrivée de l’enfant. Enfin, l’hébergement d’un enfant n’est jamais un but en soi, mais bien un moyen d'aider un enfant, une famille, à dépasser une crise, une difficulté, une souffrance. Le placement de l'enfant est un outil qui permet notamment une protection, une évaluation, une aide. La prise en charge de l'enfant vise à l'élaboration d'un projet qui assure à l'enfant un avenir à travers lequel il pourra grandir et développer au mieux ses potentialités. La prise en charge d'un enfant à "Notre Abri présente différentes facettes. Celles qui sont développées ici constituent la base nécessaire sur laquelle l'enfant pourra s'appuyer pour trouver une sécurité de base, grandir, se développer, s'ouvrir aux relations avec sa famille, aux autres et au monde. Pour mener ce travail, les ressources du réseau sont indispensables. Les collaborations et les conseils d’équipes extérieures sont largement sollicités.

* * * *

11 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » Le SASPE en 2014

LE SASPE en 2014

1. PRISES EN CHARGE, TAUX D’OCCUPATION

2007 2008 et

2009

2010 et

2011

2012 2013 2014

Nombre d’enfants pris en charge

28 52 (/2= 26)

64 (/2= 32)

38 42 40

Nombre de fins de prises en charge

15 31 (/2= 15,5)

45 (/2= 22,5)

17 21 17

40 enfants différents ont donc été accueillis à la Pouponnière en 2014.

Pour 17 enfants, la prise en charge s’est terminée.

Nous disposons de 24 places (réparties dans trois groupes différents : Tipi,

Ombrelle et Chapiteau)

Le nombre de prises en charges est stable depuis quelques années, malgré

le fait que nous avons augmenté notre capacité d’un tiers en juillet 2009.

Ceci s’explique par deux phénomènes :

1. Les situations sont de plus en plus complexes et nécessitent une

prise en charge plus longue

2. Les places disponibles à la sortie (que ce soit dans une autre

institution ou vers une famille d’accueil) sont extrêmement

limitées, ce qui entraîne un rallongement de la durée et donc un

manque de turn over.

Si nous avons donc pu accueillir, en 2014, au SASPE, 17 « nouveaux »

enfants, nous avons été sollicités pour 106 autres jeunes, pour lesquels

nous n’avions pas de place au moment de la demande.

Pourtant notre taux d’occupation est très élevé :

2007 2008 et 2009 *

2010 et 2011

2012 2013 2014

Occupation moyenne

16,68 17,39 23,34 24,24 23,09 23,57

Taux d’occupation

95 % 96,7 % 97,25 % 101% 96,20 98,19

(*) Passage de 16 à 24 places au 1/7/2009

Les chiffres le montrent : dès qu’un enfant part, un autre prend sa place.

En fait nous préparons déjà une arrivée avant que la place ne soit libre. Le

taux d’occupation élevé s’explique aussi par le fait qu’il arrive que nous

acceptons d’accueillir des enfants en dépannage ou urgence, utilisant pour

cela les places réservées pour les suivis à domicile en cours (et donc

pourtant susceptibles d’être ré-accueillis en cas de problème).

Nous fonctionnons depuis des années avec des listes d’attente, qui

permettent une nouvelle entrée rapidement. Ceci n’est pourtant pas idéal,

ni pour les enfants qui restent, ni pour les équipes éducatives, ils ont à

peine l’occasion de faire le « deuil » de la séparation avec l’enfant qui vient

de partir, qu’il faut déjà accueillir un nouvel enfant. Chaque départ et

chaque arrivée nécessite un réajustement des places de chacun et crée

inévitablement un déséquilibre momentané donc une insécurité.

Les départs et arrivées font donc l’objet d’une attention particulière.

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » Le SASPE en 2014

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2. MANDATS

a) Mandat par journées :

Nombre de journées %

Non mandaté 231 2,7 %

SAJ et TJ 8371 97,3 %

Total 8602 100 %

Pour ces 40 enfants, 36 dépendent de l’arrondissement judiciaire de

Bruxelles, 4 de Nivelles et un enfant de Liège (déménagement du parent en

cours de placement)

Les placements non mandatés, où les parents confient directement

l’enfant à la Pouponnière sont donc devenus extrêmement rares. Cela

concerne seulement 5 enfants en 2014, dont 3 en vue d’adoption. Ce sont

donc généralement des courts séjours : ils ne représentent donc que 2,7 %

des journées.

En 2014, 4 enfants ont bénéficiés d’un accompagnement à domicile (code

M), après l’hébergement.

b) Mandat par enfant (pour les 40 enfants qui ont séjourné en 2014)

Changement de statut en cours de séjour

Confié en vue d’adoption 3

Confié par le parent 4 1 => SAJ

Placé par le Tribunal de la Jeunesse 20

Placé par le SAJ 13 5 => TJ

Total 40

Le dossier qui est passé de non mandaté à mandaté par le SAJ concerne un

enfant qui séjournait au-delà d’une année à Notre Abri et pour lequel nous

avons ensemble avec les parents demandé une ouverture de dossier au

SAJ. Le tableau montre également que presque un tiers des dossiers venant

du SAJ à l’origine ont été réorientés par celui-ci vers le TJ en cours de

placement.


3. LIEU DE VIE DE L’ENFANT AVANT HEBERGEMENT

Centre Fedasil 1

Grands-parents 1

Unité mère enfant (psychiatrie adulte) 2

Famille d’accueil d’urgence 4

Hôpital 6

Maternité (placement à la naissance) 8

Maison d’accueil avec un parent au moins 8

En famille, avec au moins un parent 10

Total 40 enfants accueillis

On parle ici du dernier lieu de vie avant la Pouponnière. Nous constatons

que les enfants, malgré leur jeune âge, ont souvent déjà connu plusieurs

milieux de vie différents, avant d’arriver chez nous. C’est un élément

important si on sait que le tout petit nécessite essentiellement de la

continuité dans ses figures d’attachement et son entourage pour bien se

construire psychiquement.

Huit enfants ont été placés dès la sortie de maternité. Il s’agit pour trois

enfants d’un projet d’adoption. Pour les 5 autres enfants une unité mère

enfant ou une maison d’accueil avec leur maman n’était pas possible au vu

de la gravité de la situation.

Six enfants ont « patientés » à l’hôpital et quatre autres enfants en famille

d’accueil d’urgence, avant que les mandants leur trouvent une place en

Pouponnière, ce qui représente un quart des enfants pour lesquels une

mesure transitoire a dû être prise.

Seulement un quart des enfants vivait encore avec au moins un parent

avant le placement.

Situation familiale des 40 enfants qui ont séjourné en 2014:

Les deux parents sont présents séparément, car séparés 15

Les deux parents sont en couple 9

Présence uniquement de la maman (père inconnu pour l’enfant) 9

Enfants sans contacts avec les parents, destinés à l’adoption 3

Maman présente, papa décédé 2

Uniquement présence du papa (maman a disparu durant le

placement)

1

Parents absents tous les deux 1

Les situations familiales sont évidemment complexes. Malgré leur

jeune âge, 16 enfants (40 %) ne connaissent pas au moins un de

leurs deux parents.


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4. AGE A L’ENTREE (en mois, 40 enfants)

Une barre représente un enfant

On constate que pour les 40 enfants qui ont séjourné au moins un jour en 2014 :

12 enfants (30 %) avaient moins de 6 mois au moment de l’accueil. Si 8 enfants ont été placés à la naissance (sortant de la maternité, comme on l’a vu précédemment), ils étaient parfois déjà âgés de quatre mois au moment de leur arrivée, soit parce qu’il n’y avait pas de place libre avant (liste d’attente), soit parce que leur état de santé ne permettait pas une entrée plus rapide (grand prématurés, ou en sevrage)

15 enfants (37,5 %) ont moins d’un an au moment de leur entrée

29 enfants (72,5 %) ont moins de deux ans et seulement 2 enfants (5 %) ont au-delà de trois ans au moment du placement au SASPE.

La Pouponnière reste spécialisée pour les petits enfants, malgré la possibilité d’accueillir jusqu’à 6 ans.

5. RAISONS DE PLACEMENT

Mandaté AAJ

Non mandaté

Motif d'admission Mental parent 25 (71 %) 1 Précarité 16 (45 %) Lien 16 (45 %) Compétence 15 (43 %) Négligence 14 (40 %) Violence 13 (37 %) Assuétude 7 (20 %) Absence 3 (8,5%) Maltraitance 1 (3 %) Physique parent 1 Santé enfant Accouchement 1 Surcharge 1 Dépannage 1 Adoption 3

Total enfants concernés :

35 5

Dans 71 % des situations mandatées, au moins un des deux parents a des problèmes psychiatriques ! La précarité joue un rôle important lors du placement dans 45 % des situations mandatées, il s’agit de parents surendettés, sans domicile, sans papiers…. 40 % des enfants ont été négligés ; 37 % des enfants ont été témoins de violences conjugales.

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En moyenne, pour un placement mandaté, on retrouve 2,75 raisons de placements qui coexistent! Pour les 2 placements non mandatés (en dehors de ceux destinés à l’adoption), il y a 5 raisons (une moyenne de 2,5 raisons de placements).

Les 2 situations non mandatées, (en dehors des adoptions) sont des

dépannages, mais le système familial est fragile également.

6. DUREE DES PRISES EN CHARGE en mois (17 enfants sortis)

Le tableau des durées de prises en charge montre que celle-ci est très

variable, elle varie de 23 jours (pour le plus court) à 48 mois (pour le plus

long), en fonction de la situation de l’enfant, de son projet, de la possibilité

de réorientation rapide ou non.

A titre indicatif, la durée moyenne de séjour en 2011 était de 10,6 mois ;

en 2012 de 14,7 mois ; en 2014 de 16,3 mois. La tendance au rallongement

des séjours se confirme donc, malgré des très courts séjours. 2013 avait été

l’exception à cette règle, avec une moyenne de séjour de 10 mois

seulement, mais dû à de nombreux très courts séjours.

Pour 3 enfants et leurs familles, les suivis à domicile après hébergement

(code M) se sont terminés, voici leur durée en mois :

On observe, tout comme pour l’hébergement qu’il n’y a pas de règle

générale : la durée est variable. On essaie que ce travail ne dépasse pas les

trois mois, mais cet objectif n’a pu être atteint que pour 1 situation, la

complexité et la précarité des situations nécessitant une intervention plus

longue.

Le premier suivi à domicile a dû être interrompu et l’enfant a été placé, en

accord avec les parents, dans une autre institution.

Les deux autres enfants sont toujours à domicile.

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20,0

30,0

40,0

50,0

60,0

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

1 2 3


16

16

7. CONTACT DES ENFANTS AVEC LEURS FAMILLES

Presque tous les enfants confiés à la Pouponnière, gardent un contact important avec leur(s) parent(s). Chaque enfant a « son programme de contacts », réfléchi en fonction de sa situation. Voici comment au moment de la rédaction de ce rapport, les contacts pour les 24 enfants présents étaient fixés (soit par le mandant, soit entre l’institution et le parent) :

A : Il voit ses parents une fois/semaine en visite accompagnée collective, et sort avec son papa deux après-midis/semaine

D. et D. (jumeaux) voient leur père et la grand-mère paternelle un vendredi après-midi sur deux. Visites suspendues avec leur maman depuis 6 mois.

J. et P. (deux frères) voient leurs parents en visite accompagnée individuelle à un rythme d’une heure tous les 15 jours

J. voit sa maman une heure par mois, en visite accompagnée individuelle. Le papa n’a pas de droit de visite.

M. : visites suspendues depuis un an

G. voit tous les mardis, soit papa, soit maman en visite accompagnée collective. Elle sort avec sa maman un jour du week-end à un rythme d’une semaine sur deux. Papa vient en visite sur place. Elle passe l’autre week-end en famille de parrainage, chez son oncle.

A. voit sa maman deux à trois fois par semaine et passe aussi parfois quelques jours chez elle à la maison

L. est en partance. Elle passe tous les week-ends chez maman et le compagnon de celle-ci et sort aussi avec maman le mercredi après-midi

O. voit sa maman tous les lundis et passe la journée du samedi avec elle. Droit de visite du papa suspendu.

S.et K. (jumeaux) vont chez leurs grands-parents un we/2. Leur maman n’a plus de droit de visite.

M. voit sa maman tous les mardis en visite accompagnée collective et sa grand-mère une fois par mois

W. voit sa maman deux fois par semaine et va voir son papa en prison une fois/mois (il s’y rend souvent avec sa grand-mère et son oncle)

M. : est en partance. Il passe déjà tous les we chez ses parents du vendredi au lundi et maman vient le voir les autres jours.

A. voit sa maman tous les vendredis en visite accompagnée individuelle. Il voit son papa le mardi en visite accompagnée collective et sort avec lui pendant deux heures le jeudi.

A. voit sa maman tous les vendredis après-midis

L. et E. (fratrie) voient leur maman trois fois/semaine, avec possibilité d’aller faire une promenade dans le quartier. Leur papa a un droit de visite le mardi en visite accompagnée collective, qu’il n’exerce plus.

M. voit tous les mardis maman ou papa, en alternance, en visite accompagnée collective. Elle voit son papa le week-end aussi.

M. sort avec son papa du vendredi au lundi matin et reçoit sa visite le mercredi après-midi.

S. fait des petites sorties avec sa maman le lundi et vendredi après-midi

T. voit tous les mardis maman ou papa, en alternance, en visite accompagnée collective. Papa vient à une visite supplémentaire.


8. DESTINATION (17 enfants sortis en 2012)

Parents+ Code M = intégration de l’enfant en famille avec suivi à domicile de notre équipe Parents = intégration de l’enfant en famille, sans suivi de notre part.

82 % des enfants sont partis vivre dans une famille à l’issue de leur séjour à la Pouponnière

31 % des enfants sont partis vivre chez leur parent(s) à la fin de l’hébergement, 18 % ont intégré une famille d’accueil et 23 % ont été adoptés Seulement 18 % des enfants ont dû être réorienté dans une autre institution, à la fin de notre travail

********************

Famille accueil 18%

Adoption 23%

Parents + code M

23%

Parents 18%

Hôpital 6%

Institution 12%

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » La Maison d’Enfants en 2014

18

18

LA MAISON D’ENFANTS

en 2014

1. PRISES EN CHARGES :

2011 2012 2013 2014

Nouvelles prises en charge

15 20 20 22

Prises en charges terminées

16 19 21 20

Nombre moyen d'enfants pris en charge par jour

31.3 30.6 30.1 30.1

Taux d'occupation 97,8% 95.5% 94% 94,2%

Au cours de l’année 2014, la Maison d’Enfants est intervenue auprès de 51 enfants différents.

Ce travail représente 11.190 journées de prise en charge, dont 11.001 journées d’hébergement dont seulement 26 journées de guidance éducative à domicile (« code M »).

En 2014, les guidances éducatives à domicile n’ont représenté que 0,2% des journées de prise en charge, il s’agit d’un plancher historique.

Le taux de prise en charge moyen de la Maison d’Enfants a été de 30,1 enfants par jour, pour une capacité maximale de 32, soit un taux de 94,2%.

Toutes les prises en charge se sont faites à partir d’un hébergement de l’enfant ; pour une fratrie de deux enfants, le mandant a demandé à notre équipe de poursuivre le travail sous la forme d’une guidance éducative en « code M » après l’hébergement. Cette décision ayant été prise en décembre 2014, ce suivi ne représente que 26 jours en 2014, mais se poursuit en 2015. Pour certaines prises en charges, il y a eu changement d’autorité mandante sans interruption de la mesure : lorsque le dossier d’un enfant est passé en cours de placement du SAJ vers le tribunal de la jeunesse ou le SPJ (passage de l’aide acceptée à l’aide contrainte). Le comptage des mandats recensés ci-dessus ne prend pas ces changements en compte car, du point de vue de l’enfant, rien ne change alors dans son quotidien.

2. INSTANCES MANDANTES :

L’accueil d’un enfant à la Maison d’Enfants se fait toujours à partir d’un mandat. Ces mandats ont fait l’objet en 2014 de 81 réunions de formalisation chez le Conseiller de l'Aide à la Jeunesse (SAJ) ou entretiens de Cabinet ou audiences au Tribunal de la Jeunesse ou réunions d’application de mesure chez le Directeur de l’Aide à la Jeunesse (SPJ), en présence des familles et de notre service, parfois d’autres intervenants du réseau. La durée maximum d’un mandat est d’un an, il peut être prolongé plusieurs fois. En fait, les réévaluations sont beaucoup plus régulières, en fonction du jeune âge des enfants, de l’évolution de leurs besoins, de la dynamique de leurs familles.

SAJ 39%

TJ-SPJ 61%

Instances mandantes en fin de prise en charge

51 mandats en 2014

19 Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » La Maison d’Enfants en 2014

Le Conseiller de l’Aide à la Jeunesse délivre toujours un mandat avec l’accord du (des) parent(s). Les parents signent en accord avec le SAJ un « programme d’aide » qui précise les motifs, les objectifs et les modalités de la prise en charge de leur enfant à la Maison d’Enfants. Dans certaines situations relevant du Tribunal de la Jeunesse, le juge prend des décisions sans l’accord des parents. Cependant, les parents marquent parfois un accord relatif. L’intervention d’un juge ne signifie pas nécessairement que la dimension de contrainte est dominante dans la dynamique de travail, mais qu’un cadre de travail est posé sans que les parents soient obligés d’y souscrire explicitement. Il s’agit souvent alors pour l’équipe de Notre Abri de viser à ce que les parents puissent être partenaires du travail qui est proposé à leur enfant et à leur famille. Cependant, pour certains enfants, la contrainte judiciaire est indispensable à la protection de l’intégrité de l’enfant. Elle constitue parfois un levier nécessaire permettant aux familles d’évoluer dans leurs problématiques.

3. MOTIFS DE PLACEMENT :

Chaque mandat est motivé par un ensemble de raisons, et il serait trop réducteur d’affirmer que tel enfant est placé pour telle cause. C’est un ensemble de causes, une conjonction de facteurs, qui fait qu’à un moment donné, le recours à un placement en institution spécialisée ou une aide dans le milieu de vie est demandé par la famille ou décidé par l’autorité mandante.

Néanmoins certaines problématiques se retrouvent dans nombre de situations. Parfois ces problématiques se cumulent et se conjuguent. Nous relevons ci-dessous des facteurs paraissent avoir été déterminants dans ce qui a amené le mandant à décider d’un placement. On peut citer de manière non-exhaustive : - Une difficulté de lien, d’attachement entre

le(s) parent(s) et l’enfant. Dans énormément de familles, on rencontre une souffrance dans la relation à l’enfant, une détresse familiale, une difficulté à aimer l’enfant ou à l’aimer bien. Cet aspect est souvent au cœur de la difficulté qui mène au placement.

- Des problèmes psychiatriques graves chez le(s) parent(s), nécessitant des soins hospitaliers ou ambulatoires.

- La toxicomanie du (des) parent(s) : drogues, alcool, médicaments.. Il ne s’agit pas de consommation occasionnelle mais de relation de dépendance au(x) produit(s) qui entraîne une difficulté majeure dans l’exercice de la fonction parentale. L’alcoolisme maternel et la consommation de stupéfiants pendant la grossesse entraînent des problèmes de développement importants, parfois un handicap chez l’enfant. Plusieurs nourrissons ont suivi un programme médical de sevrage aux substances toxiques absorbées in utero dans les semaines qui ont suivi la naissance.

- L’immaturité et l’instabilité affective de(s) parent(s) : il s’agit parfois de parents très jeunes, parfois mineurs d’âge, en conflit avec leur entourage familial et en difficulté d’investir une relation avec leur enfant de manière adaptée à ses besoins.

- Des négligences graves dans les soins et l’attention aux enfants. La négligence doit ici être entendue comme étant une maltraitance passive, une violence par omission, qui laisse des séquelles durables chez l’enfant. Il s’agit de la forme la plus cachée de la maltraitance.

- Des mauvais traitements infligés à l’enfant et des transactions violentes entre les membres de la famille.

- Les conditions socio-économiques de vie précaires de la famille sont parfois un facteur qui fragilise grandement la famille et aggrave les problèmes précités. En 2014, la majorité des familles (90%) disposait de revenus déclarés, parfois très faibles, mais relativement stables : allocations de chômage, de mutuelle, revenu d’insertion, travail déclaré. Quelques familles disposaient d’autres revenus, à titre complémentaire : activités non-déclarées, revenus d’activités illégales, prostitution. 6% des familles venaient de l’étranger et vivaient en Belgique sans régularisation de séjour ; elles ne disposaient donc d’aucune allocation ni revenu officiel. Ce sont ces familles pour qui les conditions de pauvreté économique représentaient de la manière la plus déterminante un facteur occasionnant le placement.


20

20

Ce facteur de pauvreté économique était cependant pour chaque famille accompagné d’autres motifs de placement.

4. ÂGE DES ENFANTS À L’ACCUEIL :

Le tableau ci-contre indique l'âge des enfants lors de leur première prise en charge par la Maison d'Enfants. Certains enfants arrivent directement de maternité ou de néonatal, ou après un très bref séjour à la maison. Au début de la première prise en charge par la Maison d’Enfants,

- 39 % des enfants avaient moins de 6 mois. - 67 % des enfants avaient moins de 18 mois. - Tous les enfants âgés de plus de 2 ans et

demi au début de la première prise en charge sont arrivés avec un jeune frère ou sœur.

Ces chiffres reflètent la spécificité de la Maison d’Enfants Notre Abri qui est de prendre en charge de très jeunes enfants.

5. DURÉE DES PRISES EN CHARGES :

A) Les placements :

Le graphique fait apparaître des durées de placements très variables, ceci pouvant s’expliquer par la spécificité de chaque situation, de chaque famille, de chaque enfant. La moyenne arithmétique de la durée des placements est de 19 mois, Mais le graphique révèle clairement que les placements n’ont pas de durée type. Au fil des années, la durée des placements tend à s’allonger, alors que l’objectif en termes de durée reste orienté vers des prises en charge courtes. Cette évolution est à mettre en parallèle avec le fait que les difficultés rencontrées dans les familles (cfr. supra « Les motifs de placement ») demandent un

0

12

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48

60

72

âge

(en m

ois

)

Age des enfants en début de placement Maison d'Enfants

49 enfants différents en 2014

1 colonne = 1 enfant

0

12

24

36

48

60

72

Duré

e (

en m

ois

)

Durée des prises en charge 2014 20 placements terminés

Une colonne = 1 enfant


travail qui doit s’inscrire dans la durée pour espérer évoluer. La longueur de plusieurs placements s’explique aussi en partie par la durée des procédures des multiples intervenants avec lesquels le service est en partenariat et par le manque de disponibilité de services qui interviennent en aval de notre travail, en particulier le maque de familles d’accueil. La durée des placements indique qu’il est indispensable que la Maison d’Enfants puisse offrir aux enfants un cadre de vie très bien adapté à leurs besoins afin qu’à travers leur séjour et malgré leur jeune âge, ils trouvent un lieu stimulant, épanouissant, favorisant leur développement social, affectif, relationnel, ludique.

B) Les guidances en « code M » : La Maison d’Enfants a été très peu sollicitée en 2014 pour réaliser des guidances éducatives à domicile (« code M ») après une prise en charge en hébergement. En effet, le service a seulement été mandaté pour une fratrie de deux enfants à partir de fin décembre 2014. Ce type de prise en charge n’appelle donc pas de commentaire pour 2014.

6. COMPOSITION DES FAMILLES :

Les enfants sont souvent issus de familles à structures complexes ; il s’agit souvent d’un facteur de vulnérabilité:

- Plusieurs parents sont mariés avec quelqu’un d’autre que l’autre parent de leur enfant.

- Seulement 24 % des enfants ont des parents qui vivent ensemble. Etant donné le très jeune âge des enfants, cette proportion est sous représentée par rapport à la population en Belgique.

- Beaucoup d’enfants ne connaissent qu’un de leur parent, généralement la mère mais il s’agit parfois aussi du père.

- 41 % des enfants ne sont pas reconnus par

leur père biologique. C’est parfois la mère qui s’oppose à la reconnaissance de paternité. C’est parfois le père qui refuse de reconnaître sa paternité. C’est aussi parfois la complexité de la situation administrative des parents qui fait obstacle à reconnaissance légale du père (p.ex. l’enfant porte le nom du mari qui n’est pas le père biologique).

- Plusieurs parents sont dans une situation qui ne leur permet pas d’exploiter toutes les possibilités légales pour inscrire la paternité légalement (complexité, coût, sans domicile, séjour illégal, difficulté à mener à bien des démarches administratives).

Parents en couple uni

24%

Parents séparés

76%

Composition des familles 49 enfants différents en 2014


22

22

La prise en charge d’un enfant s’accompagne d’un travail familial. Ce travail a été possible avec les deux parents dans 67% des situations. Cependant, pour 31%% des enfants, l’équipe n’a pu aborder un vrai travail qu’avec un seul parent, l’autre n’ayant pas de contact avec son enfant ni avec notre équipe. Pour un enfant, les parents étaient totalement absents ; le projet s’est dès lors orienté vers une procédure d’adoption.

Un nombre important d’accueil de fratries a eu lieu en 2014, puisque cela a représenté plus de la moitié des enfants.

7. CONTACTS PARENTS-ENFANTS :

Les moments de rencontre entre les enfants et leurs familles sont nombreux. Plus de 2.500 fois en 2014, des enfants ont vu arriver un parent pour une visite de son parent, il s’agit aussi parfois d’un moment de départ ou de retour de séjour (week-end) à la maison. Le rythme des contacts entre l’enfant et sa famille est propre à chaque situation. Pour certains enfants, les contacts s’organisent sous forme de visites sur place avec alors possibilité pour l’enfant que la famille lui donne le biberon, le bain, … Pour d’autres enfants il s’agit de sorties, ou de retours à la maison pour une demi-journée, un jour, quelques nuits. Une partie des visites sur place ont été accompagnées par une psychologue de l’équipe. L’accompagnement des visites demande énormément de temps, aux équipes éducatives. Il s’agit d’un temps précieux pour comprendre les relations familiales, évaluer les compétences et ressources parentales. Dans certaines situations, il s’agit d’un accompagnement indispensable à la sécurité psychique, voire physique, de l’enfant. Certaines visites doivent être accompagnées de bout en bout par une psychologue de l’équipe.

Travail d'accompagnement avec les 2 parents

67%

Travail d'accompagnement avec un

seul parent 31%

Pas de travail

avec les parents

2%

Travail familial auprès des parents 49 enfants différents en 2014

Enfant placé avec un frère ou une sœur

53%

Enfant placé seul

47%

Placement de fratries 49 enfants différents en 2014


Voici, à titre d’exemple, comment se répartissent les contacts entre les enfants et leurs familles à deux dates. D’autres dates feraient apparaître une réalité similaire.

Situation le 30/6/2014

% cumulés

Situation le 31/12/2014

% cumulés

Le dernier contact a eu lieu aujourd'hui ou hier 15 47% 17 61%

Le dernier contact a eu cette semaine 16 97% 8 89%

Le dernier contact a eu lieu voici moins de 2 semaines 0 97% 1 93%

Le dernier contact a eu lieu voici moins de 1 mois 0 97% 1 96%

Plus de contacts 1 100% 1 100%

L'enfants est suivi en famille ("code m") 0 2

Nombre total d'enfants pris en charge 32 30

8. DESTINATION DES ENFANTS :

20 placements se sont terminés en 2014.

3 enfants ont été orientés vers une famille d’accueil à l’issue du placement. Ils l’ont été par l’intermédiaire d’un service de placement familial, spécialisé dans la préparation des familles d’accueil et le suivi des enfants durant leur placement familial. Ce chiffre aurait été plus important s’il n’y avait pas une pénurie de familles d’accueil. En effet, plusieurs enfants restent en attente d’une famille pendant des mois, des années.

Le manque de famille d’accueil est donc un réel problème. 7 enfants ont été orientés vers une autre institution d’hébergement de type SAAE ou SRJ (AWIPH/PHARE) dans une perspective de placement à moyen ou à long terme.

*******************

Parent(s) 9

Institution type SAAE

3

SRJ type "AWIPH - Phare" 4

Famille d'accueil 3 Adotpion 1

Fin des prises en charge 2014 : destination des enfants

20 placements terminés

Rapport d’activité de l’asbl « Notre Abri » 24

24

MEMBRES EFFECTIFS de l’a.s.b.l. juin 2015

Véronique DELLOYE

Dr Harold du ROY de BLICQUY Jean-François GILARD

Jean-Noël GODIN Adrienne PARMENTIER

Francis RANS Laly ROLIN

ADMINISTRATEURS Juin 2015

Catherine du ROY de BLICQUY, présidente Gaétan van der BRUGGEN, vice-président

Jean-Marc TEMPLE, trésorier Virginie SAILLEZ, secrétaire

Nathalie DE WITTE Stéphanie PAPEIANS de MORCHOVEN

Olivia ROLIN Pascale VAN CAMPENHOUT

Paul du ROY de BLICQUY Bernard PARMENTIER

Philippe ROLIN

Asbl Notre Abri rue Colonel Chaltin, 85 1180 Bruxelles tél: 02.374.55.24 fax: 02.375.55.45 [email protected] www.notreabri.be BE44 3100 0587 4145 Tout don égal ou supérieur à 40 euros est déductible fiscalement Membre de l’AERF - Association pour une Ethique dans les Récoltes de Fonds

mailto:[email protected]

http://www.notreabri.be/

rapport d’activitÉ 2014 · «notre abri» accueille et héberge 56 enfants âgés de 0 à 6 ans....

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