RRaacciinneess

BBoouuddddhhiissmmee:: La religion du bonheur

MMééddeecciinnee CChhiinnooiissee:: Entre guérison et malversation

IInntteerrvviieeww:: Mlle Christelle Joinet, diplomée de

massothérapie 4,60 euros

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En 5000 ans d'histoire attestée, l'acupuncture estprobablement la plus vieille technique médicalepratiquée de façon continue sur la planète. Alorsque la médecine occidentale cherche à traiter lesymptôme, la médecine chinoise est plus préven-tive et cherche à comprendre les causes de la mala-die. Les processus de guérison sont donc totale-ment différents.

La médecine chinoise traditionnelle est très rependuedans de nombreux pays européens, tel-que

l'Allemagne où elle est reconnue par l'État. En France

c'est un autre problème, la majo-rité des médecins n'étant pas diplômés de médecinemais souvent reconvertis d'un métier très éloigné, l'Étatne veut pas reconnaître cette profession. " J'étais ban-quier, explique William Testard, puis vers mes 35 ansma vie ne me convenait plus. Je voulais me tourner versles autres, avoir une profession indépendante sans tropd'années d'études. Alors j'ai passé mon diplôme demédecine traditionnelle chinoise certifié par les hôpi-taux de Shanghai. " Dès la rentrée prochaine, seuls lesmédecins généralistes ayant décidés de se spécialisésbénéficieront d'un statue officiellement reconnu.

La France, pas encore prête

Et pourtant ils existent plusieurs école sur le ter-ritoire, et notamment en province. Des écolesqui proposent divers cursus possibles comme àl'école Shao Yang ou encore l'école franco-chi-noise. En 2 à 6 ans, l'école délivre un diplôme demédecin chinois, pour environ 1300 euros paran qui, faute de mieux, sera toujours reconnuspar les patients. Il est également possible de sui-vre des stages ou des formations de massothéra-pie. Les Assedic par exemple propose des for-mations de massothérapeute en six mois seule-ment. Tout doit être appris : l'anatomie (cellequ'apprenne les médecins généralistes français),

Editorial- Sur la route del'OccidentÀ ceux qui apprennent le chinois… on leur dit toujours"vous avez raison c'est la langue de l'avenir !". D'iciquelques années devra-t-on tous s'y mettre ? La Chines'est t-elle à ce point développée pour que sa languedevienne le langage universel ? Ils sont plus d'un milliardsur la planète, et la plupart des grandes villes du mondeont maintenant leur “Chinatown” … En France la com-munauté chinoise est arrivés par vagues. Aujourd'hui trèsprésente, elle a su s'implanter en créant des communau-tés, comme dans le 13ème arrondissement de Paris. Mais nos nouveaux amis ne sont pas arrivés les mainsdans les poches. Ils ont emporté une multitude de pro-duits dans leur valise… Des articles " made in China " qui ont rempli notre quotidien. Scooter, oméga 3, riz, mas-sage, vêtements, jouets… autant de produits qui envahissent désormais nos marchés, et avec lesquels il faut com-poser. Tout au long de ce dossier vous pourrez découvrir comment la Chine a su discrètement imposer sa cultureet ses traditions.

La médecine chinoise: une nouvelletendance

Repères

Capital: BeijinLe Régime politique: République populaire dechine, crée en 1949, Hu Jintao en est le PrésidentSuperficie: 9,6 millions de km2 (17 fois et demiela taille de la France)Population: 1,3 milliards d'habitants contre àpeine plus de 60 millions en FranceLangue: La langue officielle de Chine est le chi-nois mandarin. Seulement, la plupart des 55 ethnieminoritaires possèdent leur propres langues.Espérance de vie: 71 ansMonnaie: Le yuan. 1euros = 9,40 Yuan

Table de massage dans un cabinetde massothérapie

Reportage

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le Qi et sa circulation, les plantes et ses actions théra-peutiques et les différentes zones réflexes qui, bien sûr,fonctionnent ensemble (à savoir qu'il y en a 350 danschaque pied et pas moins de 700 dans les oreilles… etce ne sont que les extrémités).

La France ne semble pasencore prête à accueillir cettemédecine. Alors qu' " en 1978l'Organisation Mondiale de laSanté avait publié un rapportreconnaissant officiellementl'acupuncture en tant que pra-tique médicale efficace etacceptée " (extrait tiré deGuérir, de David Servan-Schreiber), la France sereferme. Ces dix dernièresannées, deux lois ont étéappliquées qui restreignentles possibilités d'exercer desmassothérapeutes. La pre-mière dit que seuls les méde-cins et les infirmières ont ledroit de planter une aiguille,les massothérapeutes ne peu-vent ainsi plus utiliser l'acu-puncture en toute légalité. Ladeuxième concerne les théra-pies par le magnétisme et laréflexologie. Les kinésithéra-peutes, se sentant en dangeravec l'apparition de cettemédecine chinoise, ont achetéle "droit de la main", euxseuls ont le droit de toucherun corps dans le cadre d'unethérapie. Ces derniers peu-vent désormais forcer unmassothérapeute à fermer s'ilse situe dans la même ruequ'eux.

Mais les ennuis ne se termi-nent pas là. Lorsqu'il décided'ouvrir un cabinet et de pra-tiquer l'acupuncture, il esttoujours difficile de trouverdes aiguilles (2 boutiques àParis). Plus étonnant encore," en sortant de la consultationet jusqu'à ce que le clientarrive à son domicile, on estresponsable en cas d'accident,les aiguilles pouvant en être la

cause …" nous confie Christelle Joinet, une massothé-rapeute de 35 ans qui exerçait à domicile il y a un anencore, mais qui a préféré arrêter vues les risquesencourus. La seule possibilité qui leur reste alors est de

La médecine expliquée La médecine chinoise reste encore, pour beaucoup d'entre nous, unmystère…Quand on en parle, on a plus tendance à penser potionque thérapie alors que les effets thérapeutiques sont incontestables.Qu'est ce qu'est réellement la massothérapie ? Explication deChristelle Joinet, diplômée de l'école franco-chinoise.

D'où vient la massothérapie ?Depuis des millénaires, la massothérapie fait partie intégrante de l'art deguérir dans les civilisations chinoise, indienne et même amérindienne !Cette méthode reconnaît l'existence d'une énergie vitale, un flux qu'onappelle le Qi (prononcé " chi "). La massothérapie favorise la libre circula-tion du Qi dans le corps et participe à l'élimination des toxines.

En quoi ça consiste ?En fait le Qi circule dans tout le corps, son équilibre assure la bonne santé.Du coup tout disfonctionnement de cet équilibre correspond à un blo-cage de la circulation du Qi dans le corps.Donc ce blocage peut avoir diverses origines (émotionnelle, psycholo-gique ou physique) et il est à la source d'un processus pathologique qui vaentraîner la maladie et le mal être. J'utilise différents procédés pour y remédier : la médiation (qui régénère),la nutrition (qui introduit les constituants qui renouvellent notre corps et noscellules), les herbes médicinales, l'acupuncture (la méthode la plus directequi consiste à planter des aiguilles sur le Qi pour le rééquilibrer), la moxibus-tion (plantes brûlées qui dégage une fumée que l'on passe au dessus despoints de pression pour libérer le Qi) et la réflexologie (technique de mas-sage-pression sur des " zones réflexes " pour guérir). L'acupuncture et laréflexologie utilisent le même cheminement, le même Qi, mais parfois jeplante des aiguilles, et d'autres fois je préfère exercer une pression…

La relation avec un médecin et son patient diffère-t-elle de la médecinechinoise-occidentale?Déjà avant la thérapie, un premier entretien de psychanalytique permetde déterminer la thérapie. La médecine chinoise prend énormément encompte la personne. C'est pourquoi je passe au moins une heure parconsultation avec mes patients. J'apprends à les connaître, a cerner leurmal être pour ensuite mieux les soigner. Une consultation va donc se divi-ser en plusieurs séquences : une phase d'observation de la personne, soncomportement, (pour la classer dans une des quatre catégories : vent,feu, terre, eau) suivit du toucher pour déterminer les zones sensibles et à lafin un interrogatoire très varié pour que le patient se livrer. Cette médecineest beaucoup plus personnalisée, plus à l'écoute en fait. Et puis il ne fautpas oublier aussi que la médecine chinoise est beaucoup plus préventiveque chez nous.

N'est-ce pas parfois des charlatans ?Oui il y en a toujours et partout… Mais l'acupuncture fonctionne très bienpour une liste de pathologie très fixe. Après quand on s'y éloigne oui çadevient du n'importe quoi. Mais des études ont été menées qui montrentpar exemple que l'acupuncture provoque deux fois plus de succès pourles inséminations artificielles. Une autre est complètement délirante, c'estune étude américaine qui prouve que 80% des fœtus qui se présententpar le siège arrivent à se retourner !! C'est fascinant non ? Il ne faut passous-estimer notre Qi…

Propos receuillis par Laure Bourru

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travailler dans des hôpitaux en tant qu'assistant d'unmédecin français, dans le cadre de l'accompagnementen fin de vie.

entre " 7000 et 8000 euros par mois "

Pourtant elle gagnait bien sa vie. "Je pratiquais des tarifsqui allait de la consultation gratuite pour les amis et lafamille, et de 20 euros pour les gens dont l'intérieur étaitmodeste jusqu'à 150 euros pour les plus riche". Ellepratiquait également des forfaits, entre 500 et 800 euros,pour un mois de remise en forme, de traitement parti-culier ou d'amélioration du système immunitaire. Destarifs qui ne repoussent pas la clientèle… Elle touchaitentre "7000 et 8000 euros par mois" avec une clientèletrès européenne. " Un jour une jeune suisse est venueme voir, de passage chez un ami à Montparnasse jecrois… et elle est venue en consultation. Après avecune copine elles prenaient régulièrement un aller-retourjuste pour la séance. Ça marche réellement pas le réseau" nous raconte Mme Joinet avec amusement.

La médecine tra-ditionnelle chi-noise fait sonbonhomme dechemin au traversde l'hexagone. Nedisposant d'au-cune publicité, cesmédecins quelquepeu hors du com-mun se fontconnaître grâce aubouche à oreille.William Testard,docteur en méde-cine chinoise, dites douces, à Paris : "Une fois j'ai reçuune famille de Camerounais venue en vacances. Ils ontété satisfaits et ont parlé de moi dans leur village enAfrique. Maintenant, dès qu'un de leurs amis vient enFrance, il passe par mon Cabinet !" Par contre, pas oupeu de clients chinois… ils préfèrent consulter unmédecin chinois d'origine, d'autant plus que c'est unetradition qui se transmet, et que souvent il y a déjà unmédecin dans les grandes familles. "Les chinois sont denature très timide, ils ne viendraient pas d'eux mêmenous voir, surtout qu'ils connaissent déjà des chinoisproches d'eux pratiquant cette médecine" raconte M.Testard.

de plus en plus de charlatans

A la grande différence de notre médecine traditionnelle,celle-ci se veut globale : "un mal à l'épaule sera soigné

par un médicamentspécifique au mald'épaule avec unmédecin occidental.La médecine chinoisesoignera l'ensembledu corps car tout estlié à l'intérieur "explique WilliamTestard. L'acupuncture par exemple guérit pour uneliste de pathologie très fixe. Cela englobe tout ce qui estémotionnel, les dépressions, les migraines… "70 à 80%des gens qui venaient pour une migraine repartait gué-rit" s'est félicité Christelle Joinet.

Mais " Les chinois voient l'heure dansl'œil des chats " (Charles Baudelaire ) !On trouve désormais de plus en plusde charlatans sur le marché de cettemédecine lointaine. Il est facile de direqu'il faut attendre pour voir les effets… alors qu'ils doi-

vent être rapides. Pour l'acupuncture également,le nombre d'aiguilles plantées dans le corps "nedoit pas excéder les 7 ou 8, 10 pour des patholo-gies lourdes… Si vous stimulez trop de points,aucun ne l'est !". C'est pourtant plus crédible auxyeux des clients de planter 35 aiguilles au lieu de7, tout comme de faire de grandes incantationsalors qu'en rien ça n'agit sur le corps.

plus rien de thérapeutique

La médecine chinoise n'a pas trouvé sa place. Au-delà de ceux qui la pratique illégalement et deceux qui la détournent pour s'enrichir, il y a aussiceux qui s'en sont servis pour un tout autre mar-ché. Tout ce qui vient de cette médecine a été pris

en France mais pas pour un effet thérapeutique. Lesdrainages lymphatiques ont été utilisés pour supprimerla cellulite, les oméga 3 ont envahi nos rayons et notrevie, les soins bien-être et bain douche "aromathérapy"sont très prisés… à noter le changement de lettre, nou-velle appellation française qui a été acceptée pour nepas aller à l'encontre de la loi, thérapie signifiant soi-gner, et les bain douche n'ayant plus rien de thérapeu-tique !

La France n'est peut-être pas encore prête à acceptercette autre médecine. Pourtant l'aide qu'elle pourraitnous apporter n'est pas à refuser, autant dans laconnaissance des plantes que la maîtrise de l'énergiecorporelle.

Laure Bourru

Pour plus d'informations,vous pouvez consulter “Guérir”de David Servan-Schreiber.Ouvrage sur la nouvelle méde-cine des émtions qui va transfor-mer votre vie.publié en 2003.20€ - éditions laffont

séance de reflexologie

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Chiffres & Données

La Chine et l'économie:- 1 habitant sur 5 de la planète est chinois- la chine possède 752 millions de per-sonnes actives- 1 portables sur 3 vendus dans le mondevient de Chine- Une nouvelle centrale électrique est créechaque semaine en Chine- Le coût horaire d'un ouvrier textile estde 15,10 dollars de l'heure aux USA, 22fois plus qu'un ouvrier chinois.

Récapitulatif du boom économiqueen Chine

Depuis quelques années, la Chine connaîtune croissance économique sans précé-dent. Grâce à une main d'œuvre quasi iné-puisable, l'exportation ne cesse de croître.Non sans conséquence… Ainsi, la Chine est aujourd'hui la 6èmeéconomie mondiale, le 4ème exportateur(derrière les Etats-Unis, l'Allemagne et leJapon) avec un pourcentage de 5,1 en2002 (en égalité avec la France).D'ailleurs, elle est le 10ème client del'hexagone. Les échanges entre les deuxpays s'étant fortement accrus ces dix der-nières années, avec, en 2000, l'introduc-tion par la Chine de 265 projets tech-niques en France, d'une valeur de 660 mil-lions de dollars. C'est donc dans le com-merce extérieur que réside la plus fortemodernisation économique ( + 35% en2004). Une exportation qui continued'augmenter avec la tassement des impor-tations et la diminution des frais dedouanes.Seulement tous ces changement entraî-nent des effets négatifs : les échangesinternationaux sont assurés par des entre-prises étrangères ayant investit dans lessecteurs industriels les plus performants.L'Etat progresse dans la restructurationdes entreprises, mais cela engendre uncoût social élevé. Un autre frein pourrait stopper cettecroissance : la pollution qu'elle engendre.L'industrialisation réduit les espaces culti-vables et contamine les eaux douces.Enfin, la facture énergétique est de plusen plus élevée. La Chine est le 2èmeexportateur mondiale de pétrole.

Les aides sociales couvrent quasiment tous les français, cha-cun ayant une couverture médical en cas d'imprévu.Pourtant, dans beaucoup d'autres pays il n'en est pas demême. Suite à sa forte croissance économique, la Chinetente de combler quelque peu son retard en la matière…

La création du système de sécurité sociale en Chine a com-mencé en 1950, presque 200 ans après la France (1781).

Malgré de nombreuses réformes, telles les assurances chômage oumaladie crées en 1984, une différence conséquente perdure entrepauvres et riches. Durant des siècles, les paysans ont payés unmédecin à l'année. Celui-ci les remboursait en cas d'interventions,rappelant le système des mutuelles françaises. Aujourd'hui, la médecine chinoise est devenue la "médecine despauvres". Bien que 108 950 000 des salariés soient couvert, “leprincipe de solidarité entre voisins ou amis permet à beaucoup des'en sortir” explique le géopoliticien Pierre Picquart. Les per-sonnes les plus riches ont optés pour une médecine plus en voguepour la “nouvelle Chine” : la médecine occidentale. Des labora-toires souhaitent s'implanter dans les grandes villes, mettant fin àla pharmacopée (traitement par les plantes). Seul la région auto-nome du Tibet résisterait encore à l'invasion occidentale.

La sécurité sociale refuse tout remboursement

Contrairement à la Chine, la médecine traditionnelle chinoise estconsidérée comme un luxe en France. Les médecins pratiquantces thérapies n'étant pas officiellement reconnus, la sécuritésociale refusent tout remboursement. La consultation variant à latête du client, elle peut atteindre 150euros. Sans oublier les frais detraitement, à 40euros le flacon de plantes en poudre, il faut comp-ter environs 150euros supplémentaires. Seuls des traitements uti-lisés à l'occidentale, le drainage lymphatique par exemple, servantà combattre la cellulite, sont en partie remboursés par quelquesmutuelles (tel la MMA). Ainsi, cette médecine innovante qui a déjà fait ses preuves n'estpas à la portée de tout le monde. Heureusement, un traitementn'est pas obligatoire. Certains médecins le considèrent mêmecomme inutile.

Dans chacun des deux pays, la médecine étrangère s'impose. EnFrance l'acupuncture devrait être reconnue, et donc remboursée,dès la rentrée prochaine, mais seulement pour les médecins géné-ralistes s'étant spécialisés. Concernant la Chine, une telle évolutionn'est pas prochainement envisageable pour la médecine occiden-tale. Les aides médicales ne recouvrant pas encore toute la popu-lation.

Stéphanie Benedicto

Le retard de la Chine...

Reportage

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La chine aux millesmerveilles

Aux portes de Paris existe un lieu de rendez-vous privilégié pour la communauté chinoise : laChinagora.Petit coin de détente en plein centre de MaisonAlfort...

Rêvant d'une vie meilleure où la pauvreté ne seraitplus qu'un lointain cauchemar, nombreux sont

les chinois à avoir tout quitter pour accomplir le "rêve euro-péen". Attiréspar le rayonne-ment écono-mique et cultu-rel de laFrance, celafait plus de2000 ans queles premierssont arrivés. "L ' a s p e c t

romantique de laFrance plait énormément aux chinois, c'est d'ailleurspour cette raison qu'il la préfère aux USA " expliquePierre Picquart, géopoliticien spécialisé dans les rela-tions France-Chine. "Ils sont désormais nombreux, àParis notamment, avec plus de 175 000 personnesd'origine chinoise".

Lorsqu'on se promène dans le quartier chinois pari-sien, on se sent comme dépaysé, tout paraît d'origine.

Les enseignes arborentde jolis caractères asia-tiques, rarement tra-duits. Des publicitésdirectement importéesfaçonnent le paysage,du supermarché"Tang" au coiffeur"Dragon rouge". Lecentre des Olympiadesabonde de commer-çants chinois, à croireque tous s'y sontregroupés. Immanquablement, on y retrouve ungrand nombre de restaurants typiques. L'allée quimène à ce lieu est peuplée de familles, hommes,femmes et enfants qui semblent, malgré leur intégra-tion visible, être toujours en phase avec leurs tradi-tions."Je suis arrivée ici en 1997 avec toute ma famille, çan'a pas été évident d'économiser pour le voyage maisnous ne regrettons pas de l'avoir fait" témoigne YangLi, 22 ans étudiant en communication à Paris. "C'estvrai que je fréquente beaucoup de français, notam-ment durant les cours, mais dès que je rentre je

retrouve nos traditions que mesparents m'ont fortement transmises".

"une attitude discrète"

Lors des premières mouvances d'im-migration, la culture chinoise étantaux antipodes de l'occidentale, ils ontété confrontés au racisme. De naturediscrète ils ont su se regrouper entreeux afin de conserver leur mode devie et quelques repères. "Aujourd'huil'intégration des chinois en Franceconnaît une nouvelle évolution. Lesjeunes arrivent mieux informés etn'ont plus aucune crainte à afficherleurs différences, même s'ils conti-

Une intégration réussie

Cela fait longtemps que l'on croise des chinois dans nos rues, mais ils sont de plus en plus àquitter leur pays d'origine pour venir s'installer dans l'hexagone. Bienqu'ils se soient établis dans presque tout Paris, un quartier en parti-culier les rassemble : le 13ème arrondissement.

Chinois auxOlympiades

Caissière du quartier chinois

Entrée des Olympiades

Reportage

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nuent à se réunir essentiellement entre eux. Ilconserve malgré tout une attitude discrète,caractéristique de l'Asie" raconte PierrePicquart.

Au cours des millénaires les chinois ont tou-jours su s'acclimater aux conditions de vie quileur était imposées. C'est ainsi qu'ils ont réussià s'intégrer sans remous en France. Malgré lefait qu'ils arrivent en masse depuis la fin de laseconde guerre mondiale, ils n'ont jamais étéla source d'un quelconque conflit avec lapopulation française. Aimables "voisins" ilsfont désormais partis de notre quotidien.

Stéphanie Benedicto, Laure Bourru

La Chinagora

Dorian Dora, 7,20 eurole kilog

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Bouddhisme : nom masculin, originaire du nord-estde l'Inde, le bouddhisme est l'une des principales

religions du monde. Son principe repose sur l'enseigne-ment de Bouddha qui signifie "Celui qui a reçu lalumière". En France de nombreuses personnes, poussés par lacuriosité et le besoin de nouvelles formes de croyance,se sont déjà initiés au bouddhisme, grâce notamment àdes centres. On y propose des enseignements, desretraites et des méditations comme dans celui deKalachakra (Paris-10). Élisa-beth Drukier, présidente ducentre Kalachakra, est l'unedes ces moniales, une decelles qui ont décidé deconsacrer leur vie au boud-dhisme.

Dans une salle en longueur,reposante et exotique, unecinquantaine de personnes sesont retrouvées pour la médi-tation guidée. C'est dans decette ambiance détenduequ'Élisabeth Drukier accom-pagne la réflexion.Aujourd'hui cette femme de58 ans nous guide vers uneméditation analytique. "Seconnaître soi-même pour êtreà même d'aider les autres,regarder en soi… c'est cepourquoi on médite". Sa voixest calme et agréable, ellenous invite à analyser nos actions de la journée afin de" reconnaître nos états d'esprits indésirable et pouvoirles transformer ". Aucun bruit ne vient perturbé cemoment, si ce n'est le passage des voitures dans la rueadjacente et le gazouillis des oiseaux.

Assise en tailleur devant l'autel, Élisabeth Drukier a

adopté la position du lotus. Elle est vêtue d'un habit demoine traditionnel prune. C'est un petit bout de femmequi aborde un sourire accueillant. Pendant une heurel'assemblée va l'écouter, les yeux fermés ou penchésvers le sol, ils vont suivre mentalement le chemin qu'elleleur indique.

Issue d'une famille juive non pratiquante, cette anciennehippie a "trouvé une signification à la vie" lors d'unvoyage en Inde et au Népal. Elle y découvre le boud-

dhisme, auquel elle se convertiedès l'âge de 25 ans. Malgré lesréticences de son entourage etl'incompréhension de sa famille,elle y consacrera toute sa vie.Les yeux pétillant et le sourireaux lèvres elle affirme qu'elle n'a"aucun regret et aucun manque".Pourtant la moniale n'a connuque cette vie. Bénévole dans lecentre elle en est devenue ladirectrice et n'a jamais travailléailleurs. Très humble, e l l ene vit que pour le bouddhisme.Le centre "Kalachakra ne fait pasde bénéfices, tout l'argent col-lecté est redistribué pour les fraisde fonctionnement". Ces der-niers servent à payer les salaire etle loyer des locaux.

Le bouddhisme séduit, lesmœurs changent. En sortant dutravail, une petite partie de la

population s'arrête désormais dans l'un de ces centrespour se relaxer et décompresser. Ces personnes ne seressemblent pas, il n'y a ni d'âge moyen, ni de type "clas-sique". Toutes les catégories sociaux professionnellessont représentées, chacun se respectent et tous médi-tent ensemble.Laure Bourru

Racines- 123 rue de CrimØe, 75019 Paris. Tel. :01 56 79 55 12. Fax rØdaction:01 56 79 55 50 . Fax publicitØ: 01 53 79 55 12. e-mail:info@racines.frrØdactrice en chef:StØphanie Benedicto. Chef de rubrique:Laure Bourru. 1Łre maquttiste:StØphanie Benedicto. Photographe:Laure Bourru. Journalistes:StØphanie Benedicto, Laure BourruImprimer en Belgique

Moniale ou une vie de dévotionLes moines bouddhistes sont nombreux à travers le monde, et notamment en France où cette philoso-phie s'est épanouie. Mais parmi ses adeptes ont rencontre également des femmes… les moniales.Rencontre d'Élisabeth Drukier.

Elisabeth Drukier

Portrait

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Afin d'évacuer un quotidien stressant, des pro-blèmes psychologiques dès le réveil, de plus en

plus de personnes cherchent un moyen de se séparer deleurs souffrances. Ainsi, les adeptes du bouddhismesont chaque fois plus nombreux à se réunir dans depetites salles aux quatre coins de Paris. Alors d'où vientcette tendance ? Pour mieux comprendre, il faut remon-ter aux origines du bouddhisme. Né en Inde au 6èmesiècle, il eu quelques difficultés à perdurer en Chine.Aujourd'hui, il fait parti des trois religions principalesdu pays (avec la taoïsme et le confucianisme). Qualifiéde religion, parfois de philosophie, le bouddhisme estencore plus complexe : "tout d'abord cela dépend de ladéfinition qu'a chacun de ces thermes. Pour moi, c'estune philosophie appliquée, donc une religion. En effeton possède des rituels religieux tel la prosternationdevant les différents bouddhas ou encore la prière…"explique Jean-Pierre Alonso, ancien président du centrede méditation Kadampa Bodhitchitta, Paris 20ème. "Le

plus importantn'est pas commentle qualifier maiscomment l'appren-dre" continue-t-il.

Plus de 84 000enseignementspossibles

Pourtant apprendrele bouddhismen'est pas choseaisée. Bouddhaaurait délivré 84000 enseignementssuivant ses ren-contres, ses discu-tions… Ce quisignifie que sans

guide spirituel, la compréhension de l'application dubouddhisme est quasiment impossible. L'unique prin-cipe de sa transmission réside en " la lignée ". Peuimporte de quelle manière on apprend le bouddhisme,

du moment que notre maître spirituel tire lui-même sonenseignement d'un autre maître, remontant ainsi jusqu'àBouddha en personne. Ainsi, chaque adepte est relié àun être spirituel supérieur, ayant quitté le "Samsara"(cycle de réincarnation dans la douleur) pour atteindrece stade de méditation suprême. Il y a plusieurs"lignées" possibles dans les pays bouddhistes. Au Tibetpar exemple il en existe quatre différentes.Jean-Pierre Alonso,devenue lui-mêmeenseignant au seinde son centre,affirme que laméditation la plusrépandue est la tra-dition Kadampa,perpétuée par lemaître spirituelAticha. "Aticha a sutransmettre uneversion simple del'enseignement spi-rituel, c'est pour-quoi nous avonsdécidé de traduiretous ces livres enfrançais. Chose quenous sommes lesseuls à faire."

Aujourd'hui le bouddhisme s'est énormément répanduet il est désormais possible d'assister à une méditationdans un centre, dans chaque quartier de Paris. Depuisquelques années, les français ont besoin de s'évader,sortir de leurs angoisses quotidiennes. "Nous avonssurtout des femmes d'une trentaine d'années, plutôtcadre moyen. Mais tout le monde peut venir à son aise,l'entrée est libre. Evidemment les personnes ayant desproblèmes financiers sont trop préoccupées pour trou-ver le temps de venir au centre" explique J.P Alonso. Lecoût de la séance influe aussi sur le profil des personnesqui y assistent. En effet, variant entre 10 et 40 euros, lesdeux heures de méditation hebdomadaire deviennent

Bouddhisme, toute une philosophie

Loin des immenses montagnes des contrées chinoises,une philosophie grandit doucement en France. Le boud-dhisme a réussi à s’implanter dans un pays avide de bien-être et de zen attitude.

Prajnataramita - Bouddhaféminim symbole de sagesse.Mère de tous les Bouddhas

Dordjeshougden - Bouddhaprotecteur, aide les praticants

Reportage

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vite coûteuses.

Ainsi, Paris a vu pousser en son sein une nouvelle com-munauté, qui, étrangement, n'est pas composée majori-tairement d'asiatiques. Une à plusieurs fois par semaine,ils se réunissent en méditations guidées par un moine(ou une moniale), et apprennent de leurs erreurs. Afin d'approfondir leur spiritualité, des retraites (séjourde méditations entre bouddhistes) sont organisées enproche campagne ou au cœur même de la capitale. Leplus grand centre européen de retraite se trouve à seu-lement quelques centaines de kilomètres de Paris : leTemple Zen Denshinji de Blois (41). Durant cesquelques jours, les bouddhistes se retrouvent et parta-gent leurs sentiments et leurs angoisses. Les matinéessont essentiellement consacrées à la méditation interne: "silence absolue obligatoire afin de se trouverconfronté à soi-même". C'est aussi un moyen de s'éva-der du train-train quotidien, un retour aux racines.

Des universités existent en ligne

Pour ceux qui ne prennent pas le temps d'aller dans uncentre, le bouddhisme est devenu présent sur internet.Sur la toile le nombre de liens concernant cette philo-sophie et son apprentissage est impressionnant.L'exportation de cette religion est telle que des univer-sités ont éclos en ligne. Il est désormais possible deconnaître tout les principes fondamentaux. L'UniversitéBouddhique Européenne (UBE) organise des coursinteractifs, qui recommenceront en octobre 2007. Enseulement deux ans, et 480euros ( tarif réduit pour les

demandeurs d'emploi et les étudiants), vous saurez toutsur le bouddhisme !

Très peu de français connaissent la Chine, voir mêmel'Asie en général, et pourtant la tradition continue defasciner. En quelque sorte le bouddhisme devient unemode en France. Ainsi, beaucoup se tournent vers uneméditation interne, cherchant à faire le bien autour desoi afin de tendre vers la sagesse. Certains iront mêmejusqu'à effectuer des retraites au Tibet. L'explosion de la Chine est donc économique, maisaussi culturelle. Elle a su implanter une de ses religionsen France. Peut être est ce le fait que le bouddhisme nesoit pas vraiment considéré comme une religion, avectoutes ses obligations et dogmes, ou alors qu'il laisseplus de liberté aux adeptes… En tout cas, une chose estsûre, "les petites salles ne feront que s'agrandir d'annéeen année ! "Stéphanie Benedicto

A ne pas manquer !

Afin d'entrer dans le monde du bouddhisme au tra-vers d'une expérience originale, rendez-vous au festi-val annuel organisé cet été en Angleterre. Du 20 juil-let au 4 août, le Vénérable Guéshé Kelsang Gyatso,maître de méditation accompli mais aussi enseignantbouddhiste, transmet à ses disciples comment décou-vrir le sens de la vie au travers de la traditionKadampa.Ouvert à tous, pour des prix allant de 50 livres (soitenvirons 74euros) à 200 (soit 296euros), le festivalréunit chaque année entre 2000 et 3000 personnes.

NKT festivals - temple Manjushri KMCConishead priory.Ulverston.Cumbria. LA12 9QQ. England.

CONTACT : +44 (0) 1229 584 029ukfestivals@kadampa.org

Site web : www.kadampa.org/festivals

Mandjou shri - Bouddha de la sagesse (leplus représenté)

Temple bouddiste de lerab Ling dansl’Hérault

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